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Cours 021026

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LOGIQUE MODERNE :

LE CALCUL DES PREDICATS

INTRODUCTION
Le calcul des prédicats est partie intégrante de la logique moderne. Comme le calcul
des propositions, elle est une logique mathématique et symbolique. De même, elle est une
logique binaire, vérifonctionnelle (définit à partir des valeurs de la proposition) et
extensionnelle (possible d’en faire des calculs). Enfin, le calcul des prédicats conserve les
opérateurs logiques du calcul des propositions. La différence avec celui-ci réside dans le
fait que le calcul des prédicats porte sur les formes propositionnelles, c’est-à -dire les
structures internes des propositions. En effet, alors que dans le calcul des propositions, on
considère que p, q, r, … sont des propositions simples, non analysables ; dans le calcul des
prédicats, l’analyse de ces dernières est rendu possible et fini par révéler qu’elles ne sont
ni de même valeur, ni de même structure.

I. NOTION DE PREDICAT
Si le concept n’est pas nouveau, il recèle un contenu différent de la perception
aristotélicienne. Au-delà de cette différence, c’est la forme de la proposition qui est
différemment perçue et qui fait la spécificité de la logique moderne. Contrairement à
Aristote, les logiciens modernes récusent la forme “sujet – prédicat“ constitutive de la
proposition en logique classique. Cette dernière ne faisant qu’imiter la forme
grammaticale de la proposition, elle a un relent plus syntaxique que logique. C’est autour
de la notion de prédicat que ce changement a lieu.
C’est à Frege que nous devons ce nouveau sens de la notion de prédicat. Derrière ce
sens, se cache une nouvelle analyse de la proposition. Selon lui, les propositions dites
simples (catégorique ou assertorique) manifestent des structures internes différentes.
Toutes renvoient à un symbole incomplet contenant une ou plusieurs place (s) vide (s)
attendant d’être occupée (s) par certains éléments. Par exemple : « la terre tourne autour
du soleil » comporte le symbole incomplet « … tourne autour de … » et les éléments : « la
terre », « soleil ».
Frege nomme prédicat, le concept incomplet et argument, les éléments qui viennent
le compléter. Les prédicats sont symbolisés par des lettres majuscules de l’alphabet
conventionnellement P, Q, R, … ; quant aux arguments, on les représente par des lettres
minuscules de l’alphabet. Il peut s’agir de constante d’individu (a, b, c, …) ou de variable
d’individu (x, y, z, …).
En affectant aux expressions ci-dessus de la proposition initiale respectivement les
lettres P pour le symbole incomplet et a, b pour à « la terre » et « soleil », on obtient la
symbolisation suivante : Pab.

Les propositions anciennement dites simples désignent des relations


intrastructurelles diverses. Il s’agit soit de la relation entre un prédicat et un argument
(Px), soit de la relation entre un prédicat et deux arguments (Qxy), soit encore de la
relation entre un prédicat et trois arguments (Rxyz) et ainsi de suite.
Frege prend aussi en compte le critère de quantité tel qu’exprimé dans la logique
d’Aristote. L’universel est représenté par le symbole  et se lit : « quel que soit » ou
encore « tous ». Quant à la particulière, elle est représentée par le symbole  et se lit : « il
existe au moins un » ou encore « quelques » ou encore « certains ».

II. LE CALCUL DES PREDICATS DU PREMIER ORDRE ET LA LANGUE


NATURELLE
Il est possible de traduire certaines expressions de la langue naturelle en langage du
calcul des prédicats et réciproquement. Deux choses doivent être acquises à cet effet ;
d’une part la connaissance des symboles du calcul des prédicats et d’autres parts, la
structure des formes propositionnelles élémentaires.

1. Les symboles du calcul des prédicats


On en distingue six types :
 Les prédicats : il s’agit d’une liste de symbole unaire, binaire, ternaire, …, représentés
par des lettres majuscules de l’alphabet : P, Q, R. (Adjectif ou verbe).
 Les variables : elles désignent de façon quelconque les individus et sont symbolisées
par x, y, z, …
 Les constantes : elles désignent de façon précise ou spécifique les individus et sont
symbolisées par a, b, c, …
 Les quantificateurs : l’un désigne l’universel () et l’autre le particulier ().
 Les connecteurs logiques : , , , , 
 Les parenthèses :   ;   ;  

2. Les formes propositionnelles (FP)


Elles constituent un ensemble formé d’atome et de molécule. On appelle FP atomique
ou élémentaire une lettre de prédicat (unaire, binaire, …) suivie du nombre d’argument
nécessaire pour la compléter, les arguments étant soit des constantes, soit des variables.
Quant aux FP moléculaires, elles sont obtenues à partir de la règle suivante : si A et B sont
des FP (élémentaires ou complexes), alors A, (A  B), (A  B), (A  B), (A  B), xA, xA,
sont aussi des FP.
III. TRADUCTION
Comme dans le calcul des propositions, il est possible de traduire certaines
expressions du langage ordinaire en langage du calcul des prédicats et réciproquement.
EXERCICE 1 (voir cahier d’exercice)
Traduire les énoncés suivants de la langue naturelle en langage du calcul des
prédicats.
 Une porte est ouverte ou fermée.
 Toutes les vérités sont dans la bible.
 Les hommes préfèrent les blondes aux brunes.
 Les femmes sont plus intelligentes que les hommes.
 Si les femmes sont plus intelligentes que les hommes, alors il y a une femme plus
intelligente que le professeur.
 Tout ce qui brille n’est pas or.
 Il y a des peines et il y a des plaisirs, mais aucune peine n’est un plaisir.
 Les seules peines qui soient un plaisir sont les peines d’amour.
 Il y a des bonnes actions qui ne sont pas récompensées mais aucune mauvaise action
n’est récompensée.

IV. RELATION ENTRE LES QUANTIFICATEURS


 A; Contraires E ; 
 Tout Aucun

   Su Su
Contradictions
 
bal bal
ter ter
ne ne
I; O;
Quelque Subcontraires Quelque non

Exemple :
Traduire la négation de : « les femmes sont plus intelligentes que les hommes ».
L’affirmation donne : xy (Px  Qx)  Rxy
La négation donnera alors :  xy (Px  Qx)  Rxy  xy  (Px  Qx)  Rxy
 xy   (Px  Qx)  Rxy
 xy (Px  Qx   Rxy)
V. NOTION D’INTERPRETATION
L’interprétation dans le calcul des prédicats correspond à l’évaluation en calcul des
propositions. Toutefois, cette ressemblance ne subsiste pas en tout point. En effet, le
calcul des propositions, considérant ces dernières comme des énoncés non analysés, il est
facile de donner l’interprétation à travers une table de vérité par exemple. Quant au calcul
des prédicats, l’évaluation des expressions tient compte de leurs structures internes, c’est-
à -dire des objets, en plus des relations inter prédicats. Dès lors, toute évaluation prendra
en compte le domaine des objets, mais aussi l’interprétation par laquelle a lieu toute
attribution de valeur, suggéré par le/les prédicat(s).
Définition 1 :
Une interprétation pour le calcul des prédicats est un ensemble formé des trois
entités suivantes :
 Un ensemble D non vide d’objet qui sera appelé domaine ou univers du discours.
 Une attribution à chaque constante d’une valeur, qui est un objet du domaine.
 Une attribution à chaque prédicat d’une valeur qui est soit un ensemble d’objet, soit une
paire d’objet, …, du domaine, selon que ce prédicat est unaire, binaire, ….
Définition 2 :
Une assignation de valeur aux variables est l’attribution à chaque variable d’un objet
du domaine.
Définition 3 :
On dira qu’une assignation A satisfait une forme propositionnelle Pxy si et seulement
si la paire d’objet du domaine xy appartient au prédicat P.
EXERCICE 3
Soit D, le domaine contenant Pierre, Marie et Gérard. Et I, l’interprétation qui attribue
les valeurs suivantes : a (Pierre), b (Marie), c (Gérard). On a P : a ; b  ,  c ; b ,  b ; b ,
 b ;a ,  a ; c .
1. Parmi les énoncés suivants, lesquels sont vrais ?
 Pab, Pbc, Paa, Pbb, Pac, Pcc .
2. Si A1 est l’assignation de valeur qui donne aux variables les valeurs suivantes : x = a ; y =
b ; z = c et A2 : x = a ; y = b ; z = b. Dites pour chacune des formes propositionnelles
suivantes si elle est satisfaite par A1 et ensuite si elle est satisfaite par A2 : Pxy, Pxz, Pyx,
Pax, Pab, Pbb, Pxa, Pzb, Pcc
Définition 4 :
Nous dirons qu’une assignation A satisfait une forme propositionnelle xB si et
seulement s’il y’a une assignation A’ qui attribue aux variables la même valeur que A sauf
peut-être pour x et qui satisfait B.
Définition 5 :
Nous dirons qu’une assignation A satisfait la forme propositionnelle xB si et
seulement si toute assignation A’ qui attribue aux variables la même valeur que A sauf
peut-être à x satisfait B.
Exercice 4 :
Reprenant les données de l’exercice 3, dites si A 1 satisfait les formes
propositionnelles suivantes :
a. x Pxb
b. x Pxz
c. x Pxa
d. x Pxb
e. x y Pyx
f. x y Pxy
g. Pab  x Pab
h. x Pxb  Pbb

Exercice 5 : voir cahier d’exercice.


Soit D, le domaine contenant : Séminariste, Prêtre, Evêque et I, l’interprétation qui
attribue les valeurs suivantes : a = Séminariste, b = Prêtre, c = Evêque, P : « … est le
supérieur de … ».
1. Définir en extension P
Si A est l’assignation de valeurs qui attribue aux variables suivantes : x = a, y = b, z = c.
2. Dites si A satisfait les formes propositionnelles suivantes : x Pxy ; x y Pyx
3. Traduire dans la langue naturelle les formes propositionnelles ci-dessus.
Exercice 6 : voir cahier d’exercice.
Soit D, le domaine contenant : 3, 5, 7 et I, l’interprétation qui attribue les valeurs
suivantes : a = 3, b = 7, c = 5, P : « … est inférieur ou égale à … ».
1. Définir en extension P si A est l’assignation de valeurs qui attribue aux variables
suivantes : x = a, y = b, z = c.
2. Dites si A satisfait les formes propositionnelles suivantes : x Pxy ; x y Pyx
3. Traduire dans la langue naturelle les formes propositionnelles ci-dessus.

3. Tautologie (loi)
4. Equivalence (loi)
VI. LA METHODE DU TABLEAU SEMANTIQUE
CONCLUSION

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