Chapitre0 VisionHumaine

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Université Batna 2

Faculté de Technologie
Département d’Electronique
1ère Année Master en Instrumentation Biomédicale

Matière : Traitement de l’Image Médicale

Chapitre 0 : Introduction au traitement d’Image


Part 1: Notions de perception visuelle

Dr, S, Benabdelkader
1. Structure de l’Œil

L'œil humain est l‟organe de la vision humaine. Il lui permet de capter la


lumière et la transformer en influx nerveux envoyé au cerveau, pour
ensuite l'analyser et interagir avec son environnement. L'œil humain
permet de distinguer les formes et les couleurs.

Fig.1 : Œil humain.


1. Structure de l’Œil

L'œil humain est une sphère mobile contenue dans une cavité dite le
globe oculaire. Il est formé de 3 tuniques, entourant une substance
gélatineuse dite le corps vitré. Les trois tuniques sont : la tunique
externe, la tunique moyenne et la tunique interne; le corps vitré sert à
maintenir la forme de l'œil.

Fig.2 : Schéma anatomique simplifié de l‟œil humain.


1. Structure de l’Œil

Tunique Moyenne Tunique Externe Tunique Interne


 La choroïde ;  La rétine ;
 L’iris;  La sclérotique ;  La macula;
 La pupille;  La cornée;  La tache aveugle;
 Le corps ciliaire;  La conjonctive.  La fovéa;
 Le cristallin.  Le nerf optique.
2. Fonctionnement de l‟Œil - La Vue

L„œil fonctionne un peu comme un appareil photo. D‟abord, la


lumière doit passer au travers un système de lentilles (la cornée, le
cristallin et le corps vitré) et atteindre une surface sensible à la
lumière (la rétine). Et, comme l'appareil photo, l„œil est muni d'un iris
qui contrôle la quantité de lumière qui y pénètre.

Fig.3 : Schéma en Fig.4 : Formation de l‟image


Coupe de l‟œil. sur la rétine.
2. Fonctionnement de l‟Œil - La Vue

Le Cristallin

 Le cristallin est la lentille principale de l'œil.


Il y a aussi la convexité de la cornée et les propriétés de
diffraction du liquide oculaire qui participent à la
formation de l'image sur la rétine.
 le cristallin est malléable et peut donc changer de
forme.
 Les muscles qui retiennent le cristallin par son
équateur étirent ou relâchent le cristallin, modifiant ainsi
sa courbure. Cela permet de faire la mise au point (foyer)
sur les objets proches et éloignés.
Finalement, à cause de sa forme biconvexe, le cristallin
forme une image inversée sur la rétine. Mais le cerveau Fig.5 : Vue antérieure
interprète ces images et les redresse. (haut) et équatoriale
(bas) du cristallin.
2. Fonctionnement de l‟Œil - La Vue

Le Cristallin

Fig.6 : Mise au point, en


Modifiant la courbure du Fig.7 : Inversion de l‟image par
cristallin. le cristallin.
2. Fonctionnement de l‟Œil - La Vue

L’Iris

 Structure fibreuse et pigmentée (détermine la


couleur des yeux) située juste devant le cristallin.
L'ouverture au milieu de l'iris est la pupille. C'est
par cette ouverture que la lumière entre dans l'œil.
En se contractant et se relâchant, l'iris peut
s'adapter à la luminosité ambiante et ajuster
l'ouverture de la pupille.
 À la noirceur : dilatation complète (jusqu'à 8
mm de diamètre), laissant passer le plus de
lumière possible.
 Par forte luminosité : contraction (jusqu„à 1.5
mm de diamètre), ne laissant passer qu'une petite Fig.8 : Vue antérieure
(haut), postérieure
quantité de lumière.
(milieu) et en coupe
(bas) de l‟iris.
2. Fonctionnement de l‟Œil - La Vue

La Rétine

Elle constitue la surface sensible à la lumière. Elle est arrangée


en plusieurs couches cellulaires.

Fig.9 : Schéma de la rétine.


2. Fonctionnement de l‟Œil - La Vue

Photorécepteurs de la Rétine

La lumière parvenue à l'œil est captée par les photorécepteurs au niveau


de la rétine. Celle-ci comporte deux types de cellules sensorielles :
 en forme de bâtonnets;
 en forme de cônes.

Fig.10 : Empilement membranaire d‟un


bâtonnet (gauche) et d‟un cône (droite). Fig.11 : Photorécepteurs de la rétine.
2. Fonctionnement de l‟Œil - La Vue

Les Bâtonnets

Les bâtonnets (120 millions)


 Distribués en périphérie de la fovéa;
 Sensibles aux faibles intensités lumineuses : sont stimulés
lors de la vision nocturne (ou scotopique) et sont sensibles à une
grande partie du spectre visible
 Permettent de distinguer les objets en niveaux de gris et la
discrimination des contrastes : captent la luminosité et
incapables de dissocier des couleurs;
 Associés à la détection de mouvement dans le cortex;
 La sensibilité spectrale se situe à un maximum de 495 nm.
2. Fonctionnement de l‟Œil - La Vue

Les Cônes
Les cônes (5 millions)
 Distribués près de la fovéa, là où la vision des détails est la meilleure;
 Il y‟a trois types de cônes :
 cônes L : sensibles aux basses fréquences (les rouges), sensibilité
spectrale de 560 nm;
 cônes M : sensibles aux fréquences moyennes (les verts),
sensibilité spectrale de 530 nm;
 cônes S : sensibles aux hautes fréquences (les bleus), sensibilité
spectrale de 420 nm;.
 Insensibles aux faibles intensité. Ils interviennent essentiellement en
vision diurne (ou photopique).
2. Fonctionnement de l‟Œil - La Vue

Fig.12 : Distribution des bâtonnets et des cônes sur la rétine.


2. Fonctionnement de l‟Œil - La Vue

Courbes de Sensibilités Spectrales

Fig.13 : Courbes de sensibilités spectrales Fig.14 : Spectres d‟absorption


des photorécepteurs de la rétine. des pigments des cônes.
2. Fonctionnement de l‟Œil - La Vue

Fonction d’Efficacité Lumineuse

La courbe de réponse moyenne


statistique d‟un œil humain
(sujet jeune et en bonne santé)
représente les sensibilités
relatives de l‟œil humain aux
longueurs d‟onde du spectre
visible.

Le pic de sensibilité, de valeur 1


(échelle allant de 0 à 1) , est
atteint pour une longueur d‟onde
de 555 nm. Fig.15 : Courbe de réponse
moyenne statistique.
2. Fonctionnement de l‟Œil - La Vue

Observateur de Référence

Dès 1924, la
commission
internationale de
l‟éclairage a défini un
œil universel,
représenté par la
courbe d‟efficacité
lumineuse V( λ ) :
c‟est l‟observateur de
référence.

Fig.16 : Fonction d‟efficacité lumineuse relative spectrale.


2. Fonctionnement de l‟Œil - La Vue

Subdivision Récente des Régimes de la Vision

Nouvelle subdivision des régimes de la vision humaine en trois


types (2000) : Scotopique, Mésopique et Photopique.

Fig.17 : Régimes de la vision humaine et leurs photorécepteurs.


2. Fonctionnement de l‟Œil - La Vue

Distance Focale

Fig.18 : Distance focale de l‟œil humain.


2. Fonctionnement de l‟Œil - La Vue

Champ Visuel

Le champ visuel est


l‟espace perceptible
des deux yeux.
180° axe horizontal/ 120°
axe vertical.

Fig.19 : Champ visuel.


2. Fonctionnement de l‟Œil - La Vue

Acuité Visuelle ou Pouvoir Séparateur

Un œil
normale est
capable de
distinguer à
une distance
de 20 cm,
deux points
distants de
0,05 mm. Ceci
correspond à
un angle de 1
minute.

Fig.20 : Acuité visuelle de l‟œil humain.


2. Fonctionnement de l‟Œil - La Vue

Sensibilité aux Contrastes

 L‟œil est capable de détecter des objets en analysant les différences


de niveaux de brillance entre une cible et son fond.
 On appelle contraste, la différence d‟impression lumineuse produite
sur l‟œil par deux éléments de surface différemment illuminés. On a
déterminé, expérimentalement, que pour percevoir cette différence, il
fallait que les deux luminances diffèrent d‟au moins 1 %.
 La sensibilité aux contrastes est donc la capacité de l‟oeil de
déterminer l'existence de bords entre surfaces homogènes.

Fig.21 : Impression de
luminance d‟une zone par
rapport à la luminance d‟une
zone environnante.
2. Fonctionnement de l‟Œil - La Vue

Vision Tridimensionnelle

 L'œil est un capteur bidimensionnel équipé d'une mise au point


qu‟il peut commander. Les deux yeux forment un capteur
stéréoscopique fonctionnant pour des distances de 25 cm à 400 m.

 En vision monoculaire, le contrôle de la distance focale permet


une mesure qualitative de la 3ème dimension; d'autre part, des
indices visuels peuvent fournir des renseignements 3D.

 Pour les grandes distances, la précision stéréoscopique n'est pas


très bonne; le traitement cérébral des images associé à la base de
données de l'individu permet de conclure sur des critères
tridimensionnels.
3. Aperçu sur le Système Visuel Humain (SVH)
Le système visuel
humain est l'ensemble
des organes participant
à la perception
visuelle humaine, de
la rétine au système
sensori-moteur. Il est
principalement
constitué de l’oeil (et
plus particulièrement la
rétine), des nerfs
optiques, du chiasma
optique, du tractus
optique, du corps
genouillé latéral,
des radiations
optiques et du cortex
visuel.
Fig.22 : Schéma global du système visuel humain.
3. Aperçu sur le Système Visuel Humain (SVH)

L‟information visuelle est reçue par l‟oeil puis transmise au cerveau. Les voies
nerveuses visuelles prennent leur origine au niveau de la rétine à partir des
cellules bipolaires (ou neurones bipolaires) où naissent un influx nerveux qui
va véhiculé l‟information jusqu‟au cerveau via le nerf optique où se
regroupent les axones des cellules ganglionnaires. Celles-ci constituent la
voie finale commune de la rétine et comportent trois catégories:
 Les cellules de grande taille capables de détecter les changements de
contraste et aussi de mouvement (Trajet M);
 Les cellules de petites taille analysant la forme et le détail (trajet P);
 Des petites cellules capables de mesurer exclusivement un contraste
chromatique (trajet K)

Les nerfs optiques de chaque œil se rejoignent au niveau du chiasma


optique, ce qui permet de redistribuer l'information visuelle selon qu'elle
est dans la partie droite ou dans la partie gauche du champ
visuel (chaque œil voit à gauche et à droite en même temps).
L'hémichamp gauche va dans l‟hémisphère droit et vice-versa.
3. Aperçu sur le Système Visuel Humain (SVH)
La continuation des nerfs optiques après le chiasma s'appelle le tractus.
Dans chaque hémisphère, il distribue l'information visuelle à différents
noyaux, dont le corps genouillé latéral (CGL). Ce dernier envoie
l'information qui va être analysée par le cortex visuel pour donner
notamment la perception visuelle consciente

Fig.23 : Voies de l‟intégration de l‟information visuelle. Rétine → CGL → air corticale 17


3. Aperçu sur le Système Visuel Humain (SVH)

Le cortex visuel (cortex


occipital) est composé d‟aires
corticales qui répondent de
façon spécifique à des
aspects différents du stimulus
visuel et travaillent, donc, de
façon complémentaire pour
créer une image précise et
nette. On a découvert jusqu‟à
ce jour près d‟une trentaine
d‟aires corticales différentes :
les primaires V1 (aire corticale
17) et secondaire V2 sont
entourées de nombreuses
autres aires visuelles tertiaires
ou associatives : V3, V4, V5
(ou MT), PO, etc.
Fig.24: Les différentes aires corticales.
3. Aperçu sur le Système Visuel Humain (SVH)

Fig.25: Taches de différentes aires corticales associées à la perception visuelle,


4. Performances du Système Visuel Humain

Capteur très performant


 Perception du mouvement : Persistance rétinienne de l'ordre de 1/40 à
1/30 seconde.
 Dynamique de luminances de 1O ordres de grandeur.
Très grande adaptabilité (lumière ambiante, zones de l‟image),

Système d’interprétation très performant


 Capacité mémoire : 60.000 à 100.000 images
 Vitesse de traitement : 100 à 150 ms pour identifier une image
 Grande souplesse de mise en correspondance Ŕ Utilisation systématique
des connaissances à priori. Exemples : monument historique connu vu
sous différents angles, paysage familier ayant changé ...
Le cerveau se trompe parfois lorsque les informations fournies par l‟œil
ne sont pas très claires (illusion optique).
5. Quelques exemples
La sensibilité visuelle résulte de la combinaison de plusieurs paramètres:
la brillance, la couleur, la taille, la forme, le mouvement, la profondeur

Mise en relation
des grandeurs

Illusions
géométriques
5. Quelques exemples

Illusions
de
mouvement
5. Quelques exemples

Teinte et Teinte et Perception de


forme intensité profondeur
5. Pourquoi étudier le Système Visuel Humain
Des taches de vision qui sont élémentaires pour un observateur humain
peuvent être beaucoup plus difficiles à réaliser via un logiciel. C‟est
pourquoi l‟étude du SVH est intéressante pour le traitement d‟images et la
vision artificielle :
 le SVH est un système d‟interprétation et de reconnaissance très
performant, qui peut nous inspirer pour le développement de nouveaux
algorithmes reflétant les mécanismes naturels.
 Connaitre les limites de notre perception donne des contraintes
technologiques :
-- nombre d‟images/seconde pour une impression de continuité au
cinéma;
-- taille des pixels d‟une photo ou d‟un écran,
 Connaitre les limites de notre perception ouvre la voie au codage de
l‟information à transmettre:
-- ce qui n‟est pas perceptible peut être supprimé;
-- avoir le contrôle de la qualité perçue,
Quelques Références
1. R.C Gonzalez and R.E.Woods, “Digital image processing”, 2nd
Ed., Prentice-Hall, Inc., 2002.
2. H. Mathieu, „‟La chaine de l‟acquisition d‟images‟‟, Rapport
Thechnique, INRIA, Déc. 2000 .
3. „‟ Le système visuel humain‟‟, Université de RENNES 1,
http://people.rennes.inria.fr/Eric.Marchand/ESIR/ESIR2/BINP/s
vh.pdf
4. „‟Traitement d‟image Ŕ Vision humaine‟‟, PYC-ENSERG 27/09/02.
5. A, Benoit, „‟Le système visuel humain au secours de la vision par
ordinateur‟‟, Thèse Doctorat, Ecole Doctorale EEATS, 2007.
6. „‟Le cerveau à tous les niveaux‟‟,
https://lecerveau.mcgill.ca/flash/
7. D, Lingrand, „‟Introduction au traitement d‟images‟‟, 2nd Edition,
Vuibert, Paris, 2004, 2008.

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