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Pilier

Le document présente les actes du 3e colloque international sur la statuaire mégalithique qui s'est tenu à Saint-Pons-de-Thomières du 12 au 16 septembre 2012, avec des contributions sur les pierres dressées et statues-menhirs d'Europe, d'Afrique, d'Asie et d'Océanie, ainsi que de nouvelles découvertes en France.

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Pilier

Le document présente les actes du 3e colloque international sur la statuaire mégalithique qui s'est tenu à Saint-Pons-de-Thomières du 12 au 16 septembre 2012, avec des contributions sur les pierres dressées et statues-menhirs d'Europe, d'Afrique, d'Asie et d'Océanie, ainsi que de nouvelles découvertes en France.

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Piliers au PPNA final-PPNB ancien au nord du Proche-Orient : élément


symbolique ou architectural.’’ In : Pierres levées du Néolithique à l'Age du fer

Conference Paper · January 2015

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Ergül Kodas
Mardin Artuklu Üniversitesi
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Statues-menhirs et pierres levées
du Néolithique à aujourd’hui

Direction régionale des affaires culturelles Languedoc-Roussillon


Groupe Archéologique du Saint-Ponais
Statues-menhirs
et
pierres levées
du Néolithique
à aujourd’hui
Actes du 3e colloque international sur la statuaire mégalithique,
Saint-Pons-de-Thomières, du 12 au 16 septembre 2012

Sous le parrainage de M. Jean GUILAINE


Professeur honoraire au Collège de France, membre de l’Institut

Edité sous la direction de


Gabriel RODRIGUEZ
et Henri MARCHESI

2015

1
Publication réalisée grâce aux concours apportés par :

Direction régionale des affaires culturelles Languedoc-Roussillon,


Service régional de l’archéologie
Conseil général de l’Hérault
Parc naturel régional du Haut-Languedoc
Communauté de communes de la Montagne du Haut-Languedoc
Communauté de communes du Pays Saint-Ponais
Pays Haut-Languedoc et Vignobles
Ville de Saint-Pons-de-Thomières
Groupe Archéologique du Saint-Ponais

et

UMR 5608 TRACES,


Travaux et Recherches Archéologiques sur les Cultures, les Espaces et
les Sociétés, Université de Toulouse Jean Jaurès
UMR 5140 ASM, Archéologie des Sociétés Méditerranéennes,
Université Paul-Valéry, Montpellier
UMR 7269 LAMPEA, Laboratoire Méditerranéen
de Préhistoire Europe Afrique, Aix-Marseille-Université

Cet ouvrage peut être commandé à :


Groupe archéologique du Saint-Ponais
Musée de préhistoire régionale
8 Grand’Rue
34220 Saint-Pons-de-Thomières
[email protected]

Mise en page et impression : Imprimerie Maraval


RD 612 - Z.A.E. Les Carrières - Courniou
34220 Saint-Pons-de-Thomières

ISBN : 978-2-914825-08-5
© 2015 pour tous pays
SOMMAIRE

Préface : Josian CABROL,


Président de la Communauté de communes du pays Saint-Ponais ....................................................................p. 7

Préface : Henri MARCHESI,


Conservateur régional de l’archéologie Languedoc-Roussillon ........................................................................p. 8

Avant-propos : Gabriel RODRIGUEZ,


Président du GASP ........................................................................................................................................p. 9-11

Introduction : Jean GUILAINE .................................................................................................................p. 12-14

André D’ANNA
D’un colloque de Saint-Pons à l’autre, quinze ans de recherche sur les pierres dressées et la statuaire
néolithique...................................................................................................................................................p. 15-26

Océanie et Afrique

Tamara MARIC et Henri MARCHESI


Pierres dressées et tiki de Polynésie orientale............................................................................................p. 29-39
Nicolas CAUWE
Les statues de l’île de Pâques .....................................................................................................................p. 41-50
Sophie CORSON, Jean-Paul CROS, Roger JOUSSAUME, et Régis BERNARD
Gravures et peintures sur les stèles phalliques du site de Chelba-Tutitti en pays Gédéo (Ethiopie).......p. 51-66
Alain GALLAY
Pierres levées du Sénégal et sociétés lignagères segmentaires .................................................................p. 67-78

Europe de l’Est et Asie

Viktor TRIFONOV
Représentation, par similitude, de l’art mégalithique dans le Caucase occidental, en Crimée et en
Europe occidentale .....................................................................................................................................p. 81-88
Jérôme MAGAIL
Les stèles ornées de Mongolie dites "pierres à cerfs", de la fin de l’âge du Bronze .............................p. 89-101

Ergül KODAş
Piliers au PPNA final-PPNB ancien au nord du Proche-Orient : élément symbolique ou système
architectural ? .......................................................................................................................................p. 103-114

Ergül KODAş
Les stèles d’Hakkâri 5 (nord du Proche-Orient) : nouvelles réflexions sur leur identification chrono-
culturelle .................................................................................................................................................p. 115-122
Christian JEUNESSE
Les statues-menhirs de Méditerranée occidentale et les steppes. Nouvelles perspectives....................p. 123-138

4
Europe de l’Ouest

Chris SCARRE
Les pierres dressées en Grande-Bretagne : chronologie, symbolisme et traditions préhistoriques ....p. 141-151
Jean-Marc LARGE
L’apport nouveau des files de pierres dressées de l’île d’Hoedic (Morbihan) .....................................p. 153-163
Gérard BENETEAU-DOUILLARD
Une statuaire mégalithique par sélection des formes naturelles de la roche. Modalités d’extraction,
de façonnage et de démantèlement des pierres dressées anthropomorphes en Centre-Ouest.............p. 165-174

Luc LAPORTE
Menhirs et dolmens : deux facettes complémentaires du mégalithisme atlantique ? .........................p. 175-191
Alain BENARD, Daniel SIMONIN, et Jacques TARRETE
Les stèles et rochers gravés néolithiques de la moyenne vallée de l’Essonne......................................p. 193-209
Jean-Luc RENAUD
Menhirs d’Eure-et-Loir, inventaire, découvertes et enseignements .....................................................p. 211-218
Joël LECORNEC
Pierres dressées armoricaines de l’âge du Fer ......................................................................................p. 219-225
Patrick Le CADRE
Stèles de l’âge du Fer en Loire-Atlantique ............................................................................................p. 227-229
Joël LECORNEC
De nouvelles gravures mégalithiques armoricaines..............................................................................p. 231-234
Bertrand POISSONNIER
Expérimenter l’érection mégalithique : une aide à la lecture archéologique des pierres dressées ....p. 235-240

La Méditerranée

Manuel CALADO
Menhirs of Portugal : all Quiet on the Western Front ?.......................................................................p. 243-253
Ana Lúcia FERRAZ SÁ VIANA
Nouvelles données sur les stèles décorées néolithiques de l’Alentejo Central (Portugal) ...................p. 255-267
Pablo MARTINEZ-RODRIGUEZ, Andreu MOYA i GARRA et Joan B. LOPEZ MELCION
Catalunya, tierra de colosos. Las estatuas-menhires decoradas del Neolítico final-Calcolítico
catalán : singularidades y vínculos con la estatuaria del Midi francés................................................p. 269-284
Florian SOULA
Les pierres dressées de Sardaigne : statues-menhirs et monolithes décorés. Chronologie, géographie,
nouvelles hypothèses...............................................................................................................................p. 285-297
Franck LEANDRI, Kewin PECHE-QUILICHINI et Joseph CESARI
Iconographie comparée et contextualisée des statues-menhirs corses et des bronzetti
anthropomorphes sardes .......................................................................................................................p. 299-311
André D’ANNA
Les pierres dressées et les statues-menhirs de Corse : contextes, chronologie, origines .....................p. 313-327
Pierre-Jérôme REY, Odile FRANC, Bernard MOULIN et Serge FUDRAL
Nouvelles données, nouveau regard sur le cercle de pierres dressées du col du Petit-Saint-Bernard
(Savoie - Val d’Aoste)..............................................................................................................................p. 329-344

5
Marc et Marie-Christine BORDREUIL
Les pierres levées et statues-menhirs néolithiques porteuses de cupules, dans le midi de la France .p. 345-350
Gabriel RODRIGUEZ
La statuaire et les saintponiens en Haut-Languedoc ............................................................................p. 351-365
Michel MAILLÉ
Menhirs et statues-menhirs : témoins de territoires disparus ? ............................................................p. 367-380
Joan B. LÓPEZ MELCION, Andreu MOYA GARRA et Pablo MARTÍNEZ RODRÍGUEZ
Els Reguers de Seró (Artesa de Segre, Catalogne) : Un nouveau mégalithe avec des statues-menhirs
anthropomorphes sculptées en réemploi................................................................................................p. 381-396
Philippe GALANT, Richard VILLEMÉJEANNE, Aurélien ÉTIENNE,
Laurent BRUXELLES et Jean-Yves BOSCHI
Découverte de deux stèles en contexte Néolithique final sur le site de la Baumelle à Blandas (Gard) ....p. 397-405
Jean GASCÓ et Michel MAILLÉ
A propos de la fouille datée de menhirs et de statues-menhirs en place : les exemples de Montalet
(Lacaune, Tarn) et de Saint-Bauzille (Les Verreries-de-Moussans, Hérault)......................................p. 407-422
Philippe HAMEAU
Les versions peintes et gravées des figures de l’expression mégalithique............................................p. 423-432
Dominique GARCIA et Philippe GRUAT
Stèles, stèles-panoplie et bustes du Premier âge du Fer en Gaule méridionale. État de la question ..p. 433-442
Primavera BUENO RAMIREZ, Rodrigo BALBIN BEHRMANN et Rosa BARROSO BERMEJO
Human images, images of ancestors, identity images. The south of the Iberian Peninsula ...............p. 443-455
Laurence PINET et Pierre ROSTAN
Une nouvelle stèle ornée dans les Alpes méridionales (Tallard, Hautes-Alpes)...................................p. 457-463
Noisette BEC DRELON
La stèle du Mas Delon (Le Puech, Hérault) : analyse morpho-typologique et implantation d’un
mégalithe en Lodévois ............................................................................................................................p. 465-469
Richard PELLE
Un menhir découvert sur le littoral languedocien, à Mauguio (Hérault) ............................................p. 471-475
Christian SERVELLE
De la matière première aux gestes du sculpteur : limites d’interprétation des statues-menhirs du
Haut-Languedoc et du Rouergue...........................................................................................................p. 477-482
Jean-Paul CROS, Jean-Claude RIVIERE, Jean GASCÓ
Compte-rendu des débats........................................................................................................................p. 483-497

Conclusion

Jean GUILAINE
Quatre jours parmi des pierres dressées ................................................................................................p. 499-503

6
Europe de l’Est et Asie

Piliers au PPNA final-PPNB ancien au nord du Proche-Orient :


élément symbolique ou système architectural ?
Ergül Kodaş

Résumé :
Les piliers ont été retrouvés sur un certain nombre de sites situés au nord du Proche-Orient. Leur fonctionnement architectural
et leur signification symbolique ont été à ce jour peu abordés dans la discussion archéologique. Les piliers ont été utilisés dès
le PPNA ancien, ils sont plus répandus durant le PPNA-PPNB et le PPNB ancien. Typologiquement, trois types différents
existent : le pilier à chapiteau en ‘T’, le pilier sans chapiteau en ‘T’et le pilier anthropomorphe. Ils ont servi surtout pour la
construction des bâtiments monumentaux qui sont caractéristiques du PPNA-PPNB ancien et le PPNB ancien dans l’ensemble
du Nord du Proche-Orient. Cette diversité typologique, en fonction des régions, démontre qu’il existe des traditions locales :
en Djézireh orientale, au Moyen-Euphrate et au Haut-Tigre.

Abstract :
The pillars were found in a number of Northern Middle East sites. Their architectural functions and their symbolic meaning
have hardly been discussed in the archaeological literature. The pillars are used as soon as in the early PPNA but are more
widespread during the PPNA-PPNB transition and the early PPNB. They show typological differences that have been classified
in three categories : pillars with « T » shape capitals ; pillars without « T » shape capitals and anthropomorphic pillars. They
have mostly been used for the buildings of monuments, which is a common feature of the PPNA-PPNB transition and of the
early PPNB in Northern Middle East. The typological diversity in relation to different geographical areas argues for the
existence of local traditions : in eastern Al-Jazira, in Middle Euphrates and in North Tigris.
Mots-clés : Piliers mégalithiques, bâtiments circulaires mégalithiques, piliers à chapiteau en ‘T’, bâtiment communautaire,
Çayönü, Bâtiment aux dalles, Néolithique proche-oriental, PPNA-PPNB ancien, Göbekli Tepe, Région d’Urfa, Moyen-
Euphrate.
Keywords : Megalithic Pillars, Rounds Megalithic buildings, T-shaped pillars, Community Building, Çayönü, Flagstone
Building, Neolithic in the Near East, PPNA-PPNB ancient, Göbekli Tepe, Urfa Region, Middle Euphrates.

1. Introduction à Hamzan Tepe (Çelik 2004), à Karahan Tepe (Çelik


Des piliers à chapiteau en ‘T’de pierre et sans et al. 2011), à Sefer Tepe (Çelik 2006) et à Tasli Tepe
chapiteau en ‘T’de pierre et d’argile ou de terre à bâtir (Çelik et al. 2011) ou encore lors de fouilles
ont été retrouvés dans les niveaux du PPNA final et clandestines à Gaziantep (Çelik 2006) et à Kilisik
du PPNB ancien (9e millénaire environ) sur un certain (Verhoeven 2001) dans les niveaux du PPNA-PPNB
nombre de sites du nord du Proche-Orient (fig. 1 et ancien. Grâce à des données plus nombreuses et plus
tableau 1). Leur fonctionnement architectural et leur détaillées, nous pouvons désormais mieux connaître
signification symbolique ont été peu abordés dans la leur rôle architectonique, leur évolution chrono-
discussion archéologique depuis leur découverte logique, et leur répartition régionale.
durant la deuxième moitié du XXe siècle à Çayönü
(Özdoğan 2011, Schirmer 1988), à Göbekli Tepe 1.1. Cadre géographique
(Schmidt 2010), à Nemrik 9 (Kozlowski et Kempisty La région du Levant Nord, que nous aborderons, est
1990), à Nevali Çori (Hauptmann 2011), à Qermez constituée par le nord de la Syrie, de l’Irak et le sud-
Dere (Watkins 1991), et à Urfa Yeniyol (Çelik, Guler est de l’Anatolie. Les limites naturelles sont marquées
et Guler (G.) 2011). Ils ont été identifiés récemment au nord par les chaînes du Taurus oriental et au sud
sur d’autres sites lors de fouilles à Tell Abr 3 (Yartah par la steppe syro-mésopotamienne. Deux grands
2004), à Güzir Höyük (Karul 2011) et à Hasankeyf fleuves traversent cette zone, le Tigre et l’Euphrate
Höyük1, et lors de prospections (Çelik et Moetz 2012) ainsi que leurs nombreux affluents.

1 - Y. Miyake, Université de Tsukuba, rapports des fouilles de 2011 de Hasankeyf Höyük, non publiés, communication personnelle.

103
poteaux : le pilier à chapiteau en
‘T’, le pilier sans chapiteau en
‘T’et le pilier anthropomorphe.
2.1. Pilier à chapiteau en ‘T’
Ces piliers en pierre se terminent
par un chapeau en forme de ‘T’. Ils
ont été trouvés sur un certain
nombre de sites du PPNA final et
du PPNB ancien, plus
spécifiquement dans la région de
şanlıurfa. Les plus anciens ont été
identifiés à Göbekli Tepe dans le
niveau du PPNA final (Niveau III-
III/II) et du PPNB ancien (Niveau
II) (fig. 2 a). et à Nevali Çori dans
le niveau du PPNB ancien (Niveau
II-III) (fig. 2b). Des piliers à
chapiteau en ‘T’ont aussi été
Fig. 1 - Sites fournissant des piliers au PPNA-PPNB ancien au nord du Proche-Orient (auteur).
identifiés lors des prospections sur
1.2. Cadre chronologique d’autres sites dans la même région : à Hamzan Tepe,
Karahan Tepe, Sefer Tepe et Tasli Tepe ; ces sites
La néolithisation est un phénomène divisé en quatre
datent de la même période (Çelik et al. 2011, Çelik et
grandes étapes principales au Proche-Orient
Moetz 2012). Certains piliers à chapiteau en
(Aurenche et Kozlowski 2000), et subdivisé en
‘T’présentent une forme anthropomorphe.
plusieurs sous-périodes qui montrent des
caractéristiques très diverses en fonction des 2.2. Piliers sans chapiteau en ‘T’
microrégions : PPNA, PPNA-PPNB2 et PPNB Ce second type de pilier, plus simple, est en pierre
(ancien, moyen, récent et final3). Les piliers ont été et/ou en terre. Les plus anciens ont été identifiés dans
identifiés dès le PPNA ancien, ils sont plus répandus les niveaux du PPNA ancien à Güzir Höyük et à
durant le PPNA-PPNB et le PPNB ancien. Ces Hasankeyf Höyük. Ils sont aussi dans les niveaux du
périodes correspondent à des dates comprises PPNA final et du PPNB ancien à Çayönü. Ces sites se
entre 9500 et 8200 ans av. J.-C. trouvent dans la vallée du Haut Tigre, c’est une donnée
2. Définition typologique importante pour la suite de cette étude. Or, des piliers de
« béton de marne compactée » (Sauvage 2009 : p. 192)
Le terme « poteau » désigne l’emploi de supports
ont été identifiés à Nemrik et à Qermez Dere au PPNA-
intérieurs de toits caractéristiques de l’architecture du
PPNB ancien. Une deuxième tradition se manifeste donc
PPNA final et du PPNB ancien en Djézireh orientale,
dans la Djézireh orientale. La présence d’un pilier en
dans le Moyen Euphrate syrien et anatolien et jusqu’à
la haute vallée du Tigre. La pierre, la terre crue ou
l’argile sont les matières premières utilisées, tandis
que le mode de construction connaît des variantes en
fonction des régions. Les plus anciennes traces de
poteaux en bois sont attestées dès la fin de la culture
natoufienne à Eynan Mallaha (Aurenche et Kozlowski
2000) au Levant sud. Or, durant le PPNA, il existe une
continuité pour l’utilisation des poteaux porteurs, que
nous observons sur un certain nombre de sites dans
l’ensemble du Proche-Orient : à Çayönü, à Hallan
Çemi, à Hasankeyf Höyük, à Körtik Tepe, à Jerf el-
Ahmar, à Mureybet, à Nemrik 9, à Tell Abr 3, à Wadi
Tumbaq 3, etc. Les piliers sont confectionnés surtout
en pierre et plus rarement en argile au PPNA-PPNB Fig. 2 - a : Le pilier à chapiteau en ‘T’mis au jour à Göbekli Tepe (Schmidt 2010),
ancien. De plus, il existe trois types différents de b : un pilier anthropomorphe de Nevali Çori, (Hauptmann 2011).

2 - PPNA-PPNB est défini comme PPNA final en Anatolie orientale.


3 - PPNB final est défini sous le terme de PPNC au Levant Sud ou PT en Anatolie orientale.

104
Europe de l’Est et Asie

pierre sans chapiteau en ‘T’au PPNB moyen à Jéricho 3.1. En Anatolie du Sud-Est
(carrés de fouilles EI et EII au niveau XIV, phases XIII- Nous divisons cette région en deux sous-régions, le
XIV) a été décrite par K. Kenyon, et des piliers en pierre moyen Euphrate et le Haut Tigre, en raison d’une
du même type ont été signalés à Ain Ghazal et à Dhra diversité géographique mais aussi de leur évolution
par B. Finlayson (et al., 2011)4, indication capitale pour
chrono-culturelle au Néolithique. Les piliers sont
leur identification au Levant sud.
attestés dès le PPNA ancien, ils sont rares et
2.3. Piliers anthropomorphes fragmentaires, spécifiquement à Güsir Höyük, et
Cette troisième catégorie de pilier, en argile ou en Hasankeyf Höyük. Au PPNA final, ils ont été mis au
pierre, de forme humaine, surtout de sexe masculin, jour dans des contextes architecturaux à Çayönü et
peut se terminer par un chapeau en forme de ‘T’ou Göbekli Tepe et durant le PPNB ancien à Çayönü,
non. Les piliers anthropomorphes sont les découvertes Göbekli Tepe et Nevali Çori.
les plus spectaculaires parmi ces éléments, et essayer 3.1.1 Çayönü
d’interpréter leur fonctionnement dans le contexte
architectural est généralement ardu. Le site se trouve dans le village de Sesverenpınar
(Hilar), au nord de Diyarbakir, à côté d’un affluent du
Tigre (Boğazçay), à 800 m d’altitude. Il a été détecté
par une équipe de l’université d’Istanbul et de
l’université de Chicago lors d’une prospection en
1963. En 1964, les premières fouilles ont été
effectuées par H. Çambel et J. Braidwood jusqu’en
1986, puis les fouilles ont été reprises par M. Özdoğan
de l’université d’Istanbul jusqu’en 1992.
Trois piliers sans chapiteau ont été identifiés dans le
bâtiment « aux dalles ». Il s’agit d’un bâtiment
« communautaire » construit sur un plan rectangulaire
dans le secteur sud-est du site (Özdoğan 1999, p. 38-
39, Schirmer 1988, p. 364-365). Il mesure 10,70 m de
large pour une longueur de 5,50 m (la dimension du
bâtiment n’est pas certaine étant donné que sa
longueur n’a pas été déterminée avec précision à cause
de l’érosion causée par le Boğazçay)5. Le mur nord,
Fig. 3 - Göbekli Tepe, la photo de Totem (Schmidt 2010). conservé sur une hauteur de 1,3 m, est beaucoup plus
large. Il possède deux contreforts mesurant 1,2 m de
Ils ont été mis au jour à Göbekli Tepe (fig. 3), Nevali
Çori, Tell Abr 3 et Qermez Dere lors de fouilles
officielles, ainsi qu’à Kilisik et Gaziantep lors de
fouilles clandestines.

3. L’architecture et les piliers


L’utilisation des poteaux dans la construction du toit
ou des murs est connue dès le Natoufien à Ain Mallaha
et durant le PPNA à Çayönü, Hallan Çemi, Jerf el
Ahmar, Mureybet, Tell Abr 3, etc. et à partir du PPNA
final à Jerf el Ahmar, Nemrik 9 et Tell Abr 3.
Les piliers en calcaire sont plus fréquents dès le
PPNA final et durant le PPNB ancien dans la vallée
du moyen Euphrate et nous observons leur présence
en Djézireh orientale et dans la vallée du Haut Tigre.
Ils ont été mis au jour dans des bâtiments aux Fig. 4 - Çayönü, a ; le plan du Bâtiment "aux dalles" (Schirmer 1990) et b ; la re-
caractères « monumentaux » ou « collectifs ». constitution du toit (auteur).

4 - Les trous situés au milieu des bâtiments et quelques pierres verticales posées dans le mur de certains bâtiments peuvent être interprétés comme des piliers mais ils sont mis
en doute à Ain Ghazal.
5 - Le Bo azçay est un affluent du Tigre qui est situé juste au sud du site de Çayönü.

105
long et 0,50 m de large. Deux piliers se situaient au Architecture du Niveau III : quatre bâtiments de
centre et un troisième était localisé sur le coté nord- plan circulaire ont été mis au jour dans ce niveau et
est du bâtiment. Le dernier semble avoir été déposé ont été nommés Locus A, B, C et D. Ces bâtiments
contre le mur. La hauteur des piliers est variable : le sont constitués d’enceintes circulaires ou ovales avec
plus grand mesure 1,70 m et le plus petit 1, 20 m des murs à doubles parements. Ils mesurent 10 à 20 m
(fig. 4 a, Özdoğan 1999 : p. 39-40). Ils ne sont pas de diamètre. Ils comportent des piliers monolithiques
complets. Les deux piliers installés juste en face des à chapiteau en ‘T’mesurant 3 à 5 m de hauteur en
contreforts devaient sans doute être utilisés pour la moyenne. Les sols ont été creusés dans le calcaire
construction de la toiture, avec les deux contreforts naturel, puis ils ont été lustrés (fig. 5 b, Schmidt 2009,
situés sur le mur nord du bâtiment (fig. 4 b). 134-135). Les niveaux récents du site semblent être
construits sur les autres bâtiments de ce niveau ancien.
Les fouilleurs ont pensé que le bâtiment comportait
Nous envisageons l’existence de bâtiments
deux autres contreforts dans sa partie sud. La présence
domestiques autour de ces bâtiments complexes,
de piliers installés symétriquement juste en face de ces
hypothèse qui devra être validée par de futures
éléments nous incite à penser que le mur sud
fouilles.
comportait deux autres contreforts.
Locus A : découvert dans les secteurs L9-65-75, ce
Les piliers/contreforts seraient alors placés symétri-
bâtiment possède un plan absidial. Il a été construit
quement pour des fonctions architectoniques.
avec des doubles murs du nord-est au sud-est. Les
Cependant, le pilier installé au niveau du mur est du
murs, séparés par un espace vide de 70 cm, mesurent
bâtiment « aux dalles » de Çayönü semble être un
2 m d’épaisseur. L’abside mesure 5 m de diamètre, le
élément symbolique car il n’a pas de fonction
mur sud-ouest a été dégagé sur près de 7,50 m de long.
architecturale. Par ailleurs, signalons l’identification
Au total, 7 piliers à chapiteau en forme de ‘T’de 2 et
de trois piliers dans un contexte secondaire dans le
3 m de hauteur en moyenne ont été trouvés dans ce
Bâtiment aux crânes.
bâtiment. Une banquette mesurant 3,15 m de longueur
3.1.2. Göbekli Tepe est circonscrite entre les piliers 1 et 2 (Schmidt 2011).
Ce site se trouve à 15 km au nord de la ville de Locus B : ce bâtiment de plan légèrement ovale est
Sanliurfa, à 2,5 km au nord-ouest du village de construit sur deux murs concentriques incluant des
piliers. Il mesure 12 m de diamètre.
L’enclos semble composé de deux
murs. Le sol a été fait sur le substrat.
Au total, neuf piliers à chapiteau en
‘T’ont été mis au jour dont sept se
trouvent dans le mur (les piliers 6, 7,
8, 14, 15, 16 et 34) et deux d’entre
eux (les piliers 9 et 10) sont placés au
centre du bâtiment (Schmidt 2010,
p. 242). Le pilier 9 mesure 3,40 m de
haut et le pilier 10 mesure 3,60 m de
haut. Les piliers installés dans le mur
ont des dimensions inégales, ils
mesurent en moyenne 2,50 m de
hauteur. Nous remarquons environ
Fig. 5a - Göbekli Tepe : le plan du site (Schmidt 2010).
1 m de différence entre les piliers
centraux et les piliers périphériques.
Karaharabe (Örencik). Il a été découvert en 1963 au Selon Banning (2011), le toit devait avoir une forme
cours d’une prospection de l’université de Chicago et pyramidale en raison de l’inégalité des dimensions entre
de l’université d’Istanbul. les piliers centraux et les piliers installés dans le mur
(fig. 5 c). Cette hypothèse est vraisemblable.
Depuis 1995, les fouilles sont menées sous la
direction de K. Schmidt de l’université d’Heidelberg. Locus C : mise au jour dans les secteurs L9-77, 87,
Un certain nombre de piliers ont été mis au jour dans 76, 86, la partie supérieure de cet édifice a été
plusieurs bâtiments dans les niveaux du PPNA final, endommagée. Il est de plan circulaire et comprend au
dans le Locus A-E, du PPNA ancien et dans un certain moins trois murs concentriques enserrant un espace
nombre de bâtiments dans les niveaux III/II de central. Le plus externe mesure 20 m de diamètre, la
Göbekli Tepe (fig. 5 a, Schmidt 2010 : p. 240). couronne médiane mesure environ 17,50 m de

106
Europe de l’Est et Asie

Fig. 5c - Göbekli Tepe : la reconstitution des bâtiments (Banning 2011, Köksal-


Schmidt et Schmidt 2010).

Locus E ou ‘Felsentempel ou Felsengebäude’,


« Temple de la falaise » (ou « Bâtiment dans la
falaise ») : ce bâtiment de plan circulaire est situé sur
le plateau ouest du site. Il a été creusé dans le flanc de
Fig. 5b - Göbekli Tepe : la photo du niveau III.
la falaise sur une largeur de 1 m ; le sol a été surbaissé
diamètre, la structure circulaire, qui se trouve au de 15 cm. Mesurant environ 9 m de diamètre, il
centre, a été construite sur une surface de 12 m de possède une banquette sur trois côtés et deux piliers
diamètre. creusés dans le sol sur une dizaine de centimètres de
profondeur. Son sol a été soigneusement lustré
L’accès du bâtiment, situé au sud, arbore une forme (Schmidt 2009, p. 134-135).
de dromos qui mesure 7,50 m de long pour 1 m de Locus F : ce bâtiment de plan circulaire,
large. Le sol a été réalisé avec un mortier contenant monocellulaire, a été découvert dans le secteur K09
des éclats de calcaire et de l’argile (terrazzo). Au total, 77 et 87. Le diamètre intérieur mesure environ 10 m.
vingt piliers à chapiteau en ‘T’ont été mis au jour dans Au total, huit piliers à chapiteau en ‘T’ont été mis au
ce bâtiment (Schmidt 2009, p. 129-131). jour dans cette construction (Schmidt 2009, p. 245).
Locus D : trouvé dans les secteurs L9-68, 78, 67, ce Les bâtiments situés dans les secteurs L9 98 et L9
bâtiment est bien conservé. De plan ovalaire, il mesure 89 sont importants afin de comprendre la transition du
environ 15 m sur 10 m. Treize piliers à chapiteau en plan circulaire au plan rectangulaire. Leur plan est
‘T’ont été mis au jour, seuls deux de ces piliers ont été sub-rectangulaire. Prenons comme exemples des
placés dans sa partie centrale (piliers 31 et 18, Schmidt bâtiments de différents secteurs : en L9 58, l'édifice
2009, p. 134-135). mesure 6 m sur 3 m ; il comporte deux piliers à
chapiteau en ‘T’. Un autre bâtiment situé dans le
Architecture du Schicht III/II (Niveau III/II) : secteur L9 89 mesure 3 m sur 1,80 m. La construction
l’architecture de ce niveau a été identifiée dans les positionnée dans le secteur L9 98 mesure 6 m sur 4 m
secteurs L9 79, L9 87 88, 89 et L9 97, 98, 99. Les et comporte deux pièces mesurant 4 m sur 2,5 m et
bâtiments ont été construits en forme de ‘U’, ovoïde 4 m sur 1,5 m. Au total, 37 piliers à chapiteau en
ou sub-rectangulaire. ‘T’ont été mis au jour dans ces niveaux du PPNB
Un bâtiment (Locus F) comporte des piliers à ancien.
chapiteau en ‘T’et un autre (Locus E) a été creusé dans Les bâtiments du Schicht II (Niveau II) ont été mis
la roche et comporte deux piliers à chapiteau en au jour dans les secteurs L10 51, 61, L9 55, 56, 60,
‘T’(Schmidt 2011). 70, 71 79 et 80. L’architecture de ce niveau se

107
caractérise par la disparition des bâtiments de plan centrale : signalons aussi la découverte de deux piliers
circulaire. Toutes les constructions sont de plan dans deux autres bâtiments au nord. Deux piliers à
quadrangulaire, hexagonal ou triangulaire aux murs chapiteau en ‘T’ont été retrouvés dans le bâtiment se
agglutinés (Schmidt 2011). Les bâtiments ont été situant au sud du secteur L09-17 (Schmidt 2009).
façonnés en calcaire comme pour les phases
Dans le secteur L09-27, deux piliers à chapiteau en
précédentes. Les sols sont en argile ou en terre à bâtir.
'T' ont été mis au jour dans un bâtiment qui se situe au
Leurs dimensions et leur plan sont très variables, ils
sud-ouest, et trois piliers à chapiteau en ‘T’ont été
ont entre 10 et 30 m² de superficie.
découverts dans un autre bâtiment qui se situe au sud
Bâtiment aux piliers aux lions (Löwenpfeiler- du secteur.
gebäude) : situé dans le secteur L10-71, ce bâtiment
de plan rectangulaire mesure 6 m sur 4 m. Les murs Dans le secteur L09-37, deux piliers à chapiteau en
ont été conservés sur 1 m de hauteur. Au total, 6 piliers ‘T’ont été signalés dans un bâtiment se situant au
à chapiteau en ‘T’ont été mis au jour (Schmidt 2011). nord-ouest et deux piliers à chapiteau en ‘T’dans un
Le sol a été creusé dans le calcaire naturel et a été autre bâtiment localisé au sud-est du secteur L09-37
lustré. Leurs dimensions sont très variables, (Schmidt 2009).
comparées à celles des bâtiments de caractère Un dernier bâtiment de plan rectangulaire a été
collectif, de celles des bâtiments domestiques du aménagé dans le secteur L10-51. Il comporte cinq
niveau III, mais aussi les unes par rapport aux autres. contreforts (deux sur le mur est, un sur le mur ouest,
Le secteur L9-80 : cinq bâtiments sont connus dans un sur le mur sud et un sur le mur nord, Schmidt
cette zone du site, mais seul un contient des piliers à 2011).
chapiteau en ‘T’(4 piliers). Deux bâtiments du secteur 3.1.3. Nevali Çori
L9-56 ne comportent qu’un seul pilier. Trois bâtiments
ont été découverts dans le secteur L9-55, dont deux le site se situait sur le Kantara Çayi (un affluent de
possèdent un pilier et un autre deux piliers. Un seul l’Euphrate) avant d’être inondé par le Barrage
bâtiment dans le secteur L9-60 dispose de deux piliers d’Atatürk en 1992. Il a été découvert en 1980 par H.G.
à chapiteau en ‘T’. Le bâtiment situé dans le secteur Gebel et fouillé entre 1983 et 1991 par H. Hauptmann
L10 51 est spécifiquement important parce qu’il est avec le soutien de l’université d’Heidelberg et du
pourvu d’une banquette en L et quatre piliers dans le musée d’Urfa. Les piliers ont été identifiés seulement
mur utilisés comme des contreforts. Le bâtiment dans les bâtiments au culte II et III qui sont isolés du
installé dans le secteur K09-97 compte un seul pilier secteur habité (fig. 6 a, Hauptmann 1999, 2011).
à chapiteau en ‘T’. Bâtiment au Culte II (Kultgebäude II) : Situé dans
Dans un premier bâtiment du secteur L09-07, un le secteur H-J/11 (fig. 6 b), ce bâtiment rectangulaire
pilier à chapiteau en ‘T’a été positionné dans la partie mesure 13,80 m de long et 13,50 m de large (188 m²)
pour une surface interne de 8,40 m sur 9,15 m (77 m2).
Les murs sont conservés sur 0,90 à 2,80 m de hauteur
et 0,90 à 0,50 m d’épaisseur. Le sol a été réalisé en
terrazzo. L’intérieur du bâtiment a été aménagé avec
des banquettes. Un canal a été creusé afin d’évacuer
l’eau (Hauptmann 1999, p. 71). Au total, treize piliers
monolithiques sculptés à chapiteau en ‘T’ont été mis
au jour dans le bâtiment ; ils devaient être insérés dans
la banquette. Les piliers mesurent 2,30 m sur 2,40 m.
L’entrée est située au sud-ouest et a été probablement
encadrée par deux piliers servant de support. Les
piliers centraux sont plus hauts et, de ce fait, une
toiture pyramidale est possible.
Bâtiment au Culte III (Kultgebäude III (H 13 C) : il
a été directement positionné au-dessus du Bâtiment au
Culte II. De plan rectangulaire, il a été construit sur
une surface de 178 m2 (13,30 m sur 13,50 m, fig. 6 c).
À l’intérieur, il mesure 7,30 m sur 7,90 m (58 m² de
superficie.). Le sol en terrazzo du Bâtiment au Culte
II a été réutilisé. Les murs mesurent 1 m de large, ils
Fig. 6 - Nevali Çori, a : le plan du niveau 3, b : le Bâtiment au Culte II et c : le Bâ-
timent au Culte III (Hauptmann 1993, 1999). ont été construits avec des moellons. Au total, 14

108
Europe de l’Est et Asie

piliers en ‘T’ont été utilisés dans la construction du


bâtiment. Deux piliers centraux mesurent 2,35 m de
hauteur et les autres piliers se situent sur les murs qui
mesurent 2,15 m de hauteur. Les piliers centraux sont
plus hauts et une toiture pyramidale est donc possible
comme pour le bâtiment précédent. L’entrée semblait
équipée du même dispositif que le Bâtiment au culte
II. Une niche se trouve au nord-est juste en face de
l’entrée. Elle mesure 1,20 m de haut, 70 cm de large
et 60 cm de long. Une banquette de pierre dallée a été
construite devant le mur au sud-est (Hauptmann 1999,
2011).
3.2. Dans le Moyen Euphrate syrien
Nous trouvons un pilier de pierre remontant au
PPNA-PPNB ancien à Tell Abr 3. Ce type de pilier n’a
pas été signalé sur les autres sites tels que Cheikh
Hassan, Mureybet, Jerf el-Ahmar, Tell Qaramel et
Dja’de. Ils ont dû être occupés durant la même période
et ont fourni des bâtiments de plan similaire, mais seul
le site de Tell Abr 3 a donc fourni un pilier de pierre.
3.2.1. Tell Abr 3
Le village de Tell Abr est situé sur la rive gauche de
l’Euphrate à environ 15 km au sud de la frontière Fig. 7 - Nemrik 9, photo des piliers en place, et restitution (Kozlowski et Kempisty
turque. Il a été fouillé par la Direction Générale des 1990).
Antiquités et des Musées de Syrie (Damas) sous la
direction de T. Yartah. Un seul bâtiment, l’Iran. Les piliers ont été identifiés dans les niveaux
communautaire spécialisé B2, a fourni un pilier sans du PPNA et du PPNB ancien à Nemrik 9 et à Qermez
chapiteau en ‘T’. Mis au jour dans le niveau IV, daté Dere. Les deux sites ont livré des bâtiments
du PPNA, ce bâtiment a été conçu à partir d’un plan « communautaires ». Cependant, le site de M’lefaat,
circulaire monocellulaire. Il a été creusé dans un sol situé dans la même région, n’a fourni ni bâtiment
vierge, sur une profondeur de 1,55 m et mesure 10- « communautaire » ni pilier (Kozlowski et al., 1998).
12 m de diamètre (entre 78,50 et 113,04 m², Yartah 3.3.1. Nemrik 9
2004). Les murs ont été conservés sur environ 2 m de
Situé à proximité de Dohuk, à 50 km au nord-ouest
hauteur. L’existence de trous mesurant entre 25-30 cm
de Mosoul (en Djézireh Orientale), en Irak, ce site de
de diamètre, indique la présence de poteaux porteurs
2,5-3 ha est installé sur un monticule naturel de la rive
en bois utilisés pour soutenir la toiture. Ils ont été
placés entre les dalles de la banquette. Un pilier de droite du Tigre (fig. 7, Kozlowski et Kempisty 1990).
pierre de forme anthropomorphe a été retrouvé devant Il a été fouillé par S. F. Kozlowsky de l’université de
la banquette. Il est fragmentaire et mesure 55 cm de Varsovie entre 1985 et 1989. Un certain nombre de
hauteur. Ce genre de pilier est typique de cette période. bâtiments (House 1, 2, 3, 4, 6, 8, 9, 10) de plan
Quatre dalles de pierre aux motifs géométriques et circulaire et sub-rectangulaire ont été découverts dans
animaliers ont été posées verticalement devant la les niveaux du PPNA final et du PPNB ancien, dont
banquette installée entre le mur et des poteaux (Yartah les maisons 1A, 2, 4, 6, 8 qui sont particulièrement
2004). Ce pilier n’étant pas un élément architectonique importantes en raison de la présence des piliers de
puisque la toiture du bâtiment a été construite avec des « béton de marne compactée ». Les bâtiments
poteaux en bois, sa fonction est symbolique. De plus, mesurent entre 4 et 8 m de diamètre (Kozlowski et
l’absence de piliers sur les autres sites contemporains Kempisty 1990) et comportent toujours au minimum
comme Jerf el-Ahmar et Mureybet nous fait penser deux piliers (House 4) et au maximum six piliers
qu’il s’agit du résultat d’une influence vers le Sud du (House 2) installés soit au milieu, soit sur les murs. Ils
moyen Euphrate anatolien. ont été construits sans doute pour le maintien des
toitures (Kozlowski et Kempisty 1990). Les murs de
3.3. En Djézireh orientale ces bâtiments ont été montés en brique crue ; il y a
Cette zone est une région intermédiaire circonscrite donc deux possibilités pour expliquer la présence des
entre l’Anatolie orientale, le Syro-Mésopotamie et piliers de « béton de marne compactée » : soit une

109
3.3.2. Qermez Dere
Le site se trouve au nord-ouest de
Tell Afar à 60 km à l’ouest de
Mosoul en Djézireh irakienne. Il a
été fouillé par T. Watkins de
l’université d’Edimburg, entre 1986
et 1990 (Watkins 1991, p. 1). Des
piliers d’argile, huit au total, sans
chapiteau, ont été mis au jour dans
quatre bâtiments qui sont
considérés comme bâtiments
« exceptionnels », dans le secteur R
et sur trois phases différentes datées
du PPNA final. Les bâtiments RAB
et RAD se situent dans la phase 3 et
les bâtiments RAA et RAF dans la
phase 2 (fig. 8 a). Ils sont tous
enterrés dans le sol sur 0,60-1,50 m
de profondeur. Les murs sont en
Fig. 8 - Qermez Dere, plan et vue du bâtiment RAD et la reconstitution du bâtiment RAD (Watkins 1990, 1991 et 1992). brique crue ou en terre à bâtir

tassée. Ils mesurent 4 à 6 m de


tradition locale de construction en raison de
diamètre. Il y a toujours un foyer central et au moins un
l’absence de pierre et/ou l’absence de bois longs et
pilier d’argile dans le bâtiment : deux piliers d’argile
solides utilisables comme poteaux porteurs, soit une
non tassée dans les bâtiments RAF et RAB, et quatre
signification culturelle. La solidité des bois est une
piliers d’argile non tassée dans les bâtiments RAA et
autre question qui reste posée puisqu’il apparaît que
RAD. Ils sont surtout de forme anthropomorphe et sont
les poutres de bois ont quand même dû être utilisées
localisés au centre de l’édifice (Watkins 1991 et 1992).
pour la couverture du toit. Mais il est difficile
La présence de trous de poteau dans certains bâtiments
d’aborder cette question en raison de l’absence
(comme RAA) montre que les toitures devaient être
d’analyses archéobotaniques et d’informations
posées sur des poteaux en bois (fig. 8 b). De plus, les
précises sur la géographie du site.
piliers n’ont pas été tassés et ne sont donc pas solides ;
Les bâtiments mis au jour à Nemrik ont été nous en concluons donc que les piliers
construits plus ou moins sur le même plan, circulaire anthropomorphes ont une signification « symbolique »,
ou sub-rectangulaire. Les piliers sont toujours sans aucun rôle architectonique. Par conte, les piliers
présents sans exception et leur fonction mis au jour dans le bâtiment RAF ont une fonction sans
architectonique est toujours la même pour des aucun doute architecturale, comme ceux identifiés à
bâtiments conçus sur ce type de plan. Nemrik 9 (fig. 8 c).

Fig. 9 - L’évolution chronologique des piliers datant du PPNA final et du PPNB ancien au Moyen Orient (HT ; Haut Tigre, ME ; Moyen Euphrate et DO ; Djézireh orientale).

110
Europe de l’Est et Asie

Fig. 10 - L’évolution chronologique des bâtiments aux piliers datant du PPNA final et du PPNB ancien au Moyen Orient (HT ; Haut Tigre, ME ; Moyen Euphrate et DO ; Djé-
zireh orientale).

4. Discussion et conclusions utilisés spécifiquement pour la construction de


Les piliers ont été utilisés pour la construction des bâtiments communautaires qui sont liés à une
bâtiments « communautaires » à partir du PPNA organisation sociale au sein des villages. C’est-à-dire
ancien sur le Haut Tigre. Ceci devient de plus en plus qu’ils ne sont pas des éléments simplement
caractéristique durant le PPNA-PPNB ancien et le architectoniques, ils possèdent des significations
PPNB ancien dans l’ensemble du nord du Proche- symboliques dans un contexte architectural. En
Orient. Les piliers à chapiteau en ‘T’ou sans chapiteau revanche, nous les trouvons dans les bâtiments
en pierre, à Çayönü, Göbekli Tepe, Hamzan Tepe, domestiques dans les niveaux III et III/II à Göbekli
Karahan Tepe, Nevali Çori, Sefer Tepe, Tasli Tepe et Tepe. Schmidt pense également que les bâtiments
Yeniyol, et les piliers sans chapiteau de « béton de domestiques du niveau ancien sont au-dessous des
marne compacté », mis au jour à Nemrik 9, devaient bâtiments du niveau III et du niveau III/II.
être utilisés comme des éléments spécifiquement En Anatolie du Sud-Est, des piliers sont utilisés dès
architectoniques. Ils ont dû être inclus dans la le PPNA ancien à Güzir et à Hasankeyf Höyük en
construction des toitures. En revanche, les piliers Haut Tigre. Cette tradition continue au PPNA final et
anthropomorphes d’argile provenant de Qermez Dere, au PPNB ancien à Çayönü. Cependant, il a existé une
ceux de pierre provenant de Kilisik, de Gaziantep et autre tradition dans la vallée du Moyen Euphrate
de Tell Abr 3, doivent avoir des significations durant le PPNA-PPNB et le PPNB ancien puisque des
« symboliques », sans aucune fonction architecturale piliers à chapiteau en ‘T’simples ou anthropomorphes
(fig. 10). Ces piliers ont donc été utilisés soit comme ont été identifiés à Gaziantep, Göbekli Tepe, Hamzan
élément architectural, soit comme élément Tepe, Kilisik, Karahan Tepe, Nevali Çori, Sefer Tepe
symbolique. Dans cette optique, il existerait des et Tasli Tepe (Çelik et al. 2011). Notons que les sites
« traditions » très diverses pour les formes, les situés sur la vallée du Moyen Euphrate sont installés
matières premières et la fonction des piliers dans dans une région calcaire (Çelik et Moetz 2012). Deux
quatre régions : le moyen Euphrate anatolien, le Haut traditions distinctes coexistent sur le Tigre et
Tigre, la Djézireh orientale et le moyen Euphrate l’Euphrate. En revanche, l’utilisation des piliers,
syrien (fig 1). surtout dans la construction des bâtiments
« communautaires », est le seul point commun de ces
Les piliers sont utilisés dans la construction des
régions.
bâtiments communautaires dès le PPNA en Anatolie
du Sud-Est. Il s’agit donc d’éléments architectoniques En Djézireh orientale, aucun pilier en pierre et à

111
chapiteau en ‘T’n’a été trouvé. Par contre, des piliers Pottery Neolithic of the Near East, Current Anthropology,
anthropomorphes sans chapiteau, d’argile non tassée, 52, 2011, p. 619-660.
existent à Qermez Dere. Ce type de poteau est fragile ÇELIK 2000 : Çelik (B.) - A New Early-Neolithic Set-
et n’a pas pu être utilisé comme un élément porteur tlement : Karahan Tepe, The Newsletter of Southwest Asian
(fig. 7 d). Les piliers de « béton de marne compactée » Neolithic Research, Neo-Lithics, 2-2/3, 2000, p. 6-8.
sans aucun indice de chapiteau, provenant de Nemrik, ÇELIK 2004 : Çelik (B.) - A New Early Neolithic Set-
ont dû sans doute être utilisés comme des poteaux tlement in Southeastern Turkey : Hamzan Tepe, The
porteurs pour la toiture. L’absence de ces éléments à Newsletter of Southwest Asian Neolithic Research, Neo-
Ml’efaat suggère que les piliers ont dû être utilisés Lithics, 04-2, 2004, p. 3-5.
spécifiquement pour la construction des bâtiments ÇELIK 2005 : Çelik (B.) - A New Statue of the Early
« communautaires ». Pre-Pottery Neolithic Period from Gaziantep, Southeastern
Turkey, The Newsletter of Southwest Asian Neolithic Re-
Au Moyen Euphrate syrien, le pilier anthropo- search, Neo-Lithics, 05-1, 2005, p. 28-29.
morphe en pierre trouvé à Tell Abr 3 pose une question ÇELIK 2006 : Çelik (B.) - A New Early Neolithic Set-
cruciale pour l’identification régionale de ces éléments. tlement in Southeastern Turkey : Sefer Tepe, The Newsletter
Ce site se situe juste au sud de la région de şanlıurfa, of Southwest Asian Neolithic Research, Neo-Lithics, 06-1,
plus ou moins dans la vallée du Moyen Euphrate 2006, p. 23-25.
anatolien. En revanche, il est le seul site ayant fourni ÇELİK, GÜLER et GÜLER 2011 : Çelik (B.), Güler (M.)
des piliers anthropomorphes dans cette région où une Güler (G.) - Turkiyenin Güneyinde yenibir çanak çömlek-
tradition très caractéristique existe à Mureybet, Dja’de, siz neolithik yerlesimi : Tasli Tepe, Anatolia 37, 2011,
et Jerf el-Ahmar qui sont culturellement très proche de p. 225-236.
Tell Abr 3. Il est donc possible que le pilier provenant HAUPTMANN H. 1999 : Hauptmann (H.) - The Urfa
de Tell Abr 3 soit un cas pour l’instant unique, et que Region, in Özdogan M. and Basgelen N. (dir.), Neolithic in
ce site doive être rattaché à la zone du Moyen Euphrate Turkey. The cradle of civilization, new discoveries, Istanbul,
anatolien, ou encore que ce pilier ait été construit sous Arkeoloji ve Sanat Yayinlari, 1999, p. 65-86.
l’influence de cette zone. HAUPTMANN 2011 : Hauptmann (H.) - The Urfa Re-
gion, in Özdogan M., Basgelen N. and Kuniholm P. (dir.),
Pour synthétiser, d’une part, les plus anciens piliers The Neolithic in Turkey 1, Archaeology and Art Publica-
proviennent de sites datés du PPNA ancien, installés tions, Istanbul, 2011, p. 85-138.
en Anatolie orientale (Çayönü, Güzir Höyük et FINLAYSON et al. 2011 : Finlayson (B.), Mithen Steven
Hasankeyf Höyük), mais il est difficile d’aborder leur (J.), Najjar (M.), Smith S., Maaricevic (D.), Pankhurst (N.),
évolution chronologique et régionale. En revanche, il and Yeoùmans (L.) - Architecture, sedentism, and social
est impossible d’accepter l’hypothèse de K. Schmidt complexity at Pre-Pottery Neolithic A WF16, Southern Jor-
(2009, 2010, 2011) en considérant le site de Göbekli dan, Council for British Research in the Levant, London
Tepe comme un centre « religieux » au milieu des sites SW1Y 5AH, United Kingdom ; bUniversity of Reading,
néolithiques de l’époque car il existe plusieurs sites Reading RG6 6AH, United Kingdom ; and Anthropology
and Geography, Oxford Brookes University, Oxford OX3
ayant fourni des bâtiments similaires dans la région de
0BP, United Kingdom. Edited by Bruce Smith, National Mu-
şanlıurfa. D’autre part, il apparaît que les piliers à seum of Natural History, Smithsonian Institution, Washing-
chapiteau en ‘T’, sans chapiteau, ou encore ton, DC, and approved April 4, 2011.
anthropomorphes de pierre et de « béton de marne
KARUL 2011 : Karul (N.) - Gusir Höyük, in Özdogan
compactée », ont été utilisés spécifiquement pour la M., Basgelen N. and Kuniholm P. (dir.), The Neolithic in
construction des bâtiments « complexes » et rarement Turkey, Archaeology and Art Publications, Istanbul, 2011,
domestiques à Göbekli Tepe. De plus, leur évolution p. 1-19.
chronologique est très variable en fonction de la KOZLOWSKI et KEMPISTY 1990 : Kozlowsky (S.K.),
région. Dans cette optique, seuls les futurs projets Kempisty (A.) - Architecture of the pre-pottery neolithic
d’études et de fouilles programmés en Anatolie settlement in Nemrik, Iraq, World Archaeology, 21, fasc. 3,
orientale, en Djézireh et sur le Moyen Euphrate syrien 1990, p. 348-362.
pourront résoudre ces problèmes. KÖKSAL-SCHMIDT et SCHMIDT 2010 : Köksal-
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