Rheo Logie
Rheo Logie
Rheo Logie
Elisabeth Guazzelli
Élisabeth Guazzelli
Octobre 2001
Ce cours présente les notions de base de la rhéologie des fluides non-newtoniens. J’ai voulu don-
ner une présentation des phénomènes nouveaux rencontrés ainsi que leur description quantitative.
Je me suis néanmoins limitée à des situations simples en choisissant en particulier le cisaillement
simple comme écoulement de base pour décrire les lois constitutives des matériaux, ce qui offre un
cadre mathématique simplifié et facilite l’interprétation physique. J’ai donné également quelques
principes de rhéométrie et quelques calculs d’écoulements simples. Par contre, je n’ai pas voulu
fournir une analyse structurelle microscopique qui permettrait de déduire les lois rhéologique
de certains de ces liquides, car cela me semblait bien au-delà des perspectives de ce cours qui
n’est qu’introductif. Enfin, bien qu’une présentation des contraintes et déformations soit faite en
début, ce cours nécessite quelques connaissances préalables en mécanique des fluides et/ou en
mécanique des milieux continus. Quelques bons livres de base et la référence d’un film sur la
rhéologie sont donnés à la fin du cours. Remarques, corrections et suggestions sont les bienvenues
à [email protected].
2 Phénoménologie 3
2.1 Comportements non linéaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
2.2 Comportement dépendant du temps . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
2.3 Résistance à l’étirement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
2.4 Effets élastiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
2.5 Contraintes normales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
3 Contrainte et déformation 9
3.1 Contrainte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
3.2 Déformation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
3.3 Décomposition du champ de gradient de vitesse au voisinage d’un point . . . . . . 11
4 Lois constitutives 11
4.1 Fluides newtoniens et non-newtoniens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
4.2 Viscoélasticité linéaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
4.2.1 Fonctions fluage et relaxation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
4.2.2 Solide élastique parfait . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
4.2.3 Liquide visqueux newtonien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
4.2.4 Solide de Kelvin-Voigt . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
4.2.5 Liquide de Maxwell . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
4.2.6 Comportement viscoélastique linéaire général . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
4.3 Liquides nonlinéaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
4.3.1 Liquides plastiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
4.3.2 Fluide rhéofluidifiant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
1
4.3.3 Fluide rhéoépaississant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
4.4 Comportement dépendant du temps . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
5 Rhéomètrie 24
5.1 Rhéomètres simples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
5.1.1 Rhéomètre plan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
5.1.2 Rhéomètre de Couette . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
5.1.3 Rhéomètre cône-plan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
5.1.4 Autres types de rhéomètres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
5.2 Cisaillement oscillant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
5.3 Contraintes normales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
5.4 Viscosité élongationnelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
B Dimensions et unités 31
C Exercices et problèmes 32
C.1 Course entre un fluide newtonien et un fluide non-newtonien . . . . . . . . . . . . 32
C.2 Loi rhéologique à trouver . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
C.3 Écoulement dans un tube cylindrique d’un fluide en loi de puissance . . . . . . . . 32
C.4 Écoulement de boues de forage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
C.5 Effet Weissenberg . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
2
1 Introduction
⊂
La rhéologie, mot inventé par Bingham en 1929 à partir du verbe grec ρ ǫ́ω qui veut dire couler
(voir l’historique sur la figure 1), est l’étude des écoulements et des déformations. Devant l’impuis-
sance de la théorie de l’élasticité et de la mécanique des fluides (théories élaborées au 19e siècle) à
décrire et à expliquer les propriétés de matériaux aux comportements mal définis et intermédiaires
entre celui du solide élastique parfait (où les contraintes sont proportionnelles aux déformations) et
celui du fluide newtonien (où les contraintes sont proportionnelles aux vitesses de déformation), il
est apparu nécessaire d’élaborer cette nouvelle discipline. Les études expérimentales s’attachent à
mesurer les propriétés de l’écoulement des matériaux tandis que les approches théoriques cherchent
les équations constitutives reliant contraintes et déformations.
2 Phénoménologie
2.1 Comportements non linéaires
Un des comportements pratiques les plus intéressants des fluides non-newtoniens est leur re-
lation non linéaire entre contrainte et vitesse de déformation. La structure interne du fluide est
complexe et peut être influencée par l’écoulement.
Certains fluides ne s’écoulent qu’à partir d’une certaine contrainte seuil (liquide plastique de
Bingham, comme sur la figure 2). Cette propriété est particulièrement utile pour le transport de
particules en empêchant la sédimentation (boues de forage) et se rencontre dans la vie pratique
dans les pâtes dentifrices, le ketchup, la graisse et les peintures non-coulantes.
La plupart des fluides sont rhéofluidifiants : suspensions diluées de particules solides, suspen-
sions de vésicules déformables (comme le sang), encres, peintures, solutions diluées de polymères,
polymères liquides (acétate de cellulose), pâte à papier (voir la figure 2). Leur viscosité effec-
tive diminue lorsqu’on augmente la contrainte. Cet effet est dû en général à une brisure de la
structure interne par l’écoulement. Quelques fluides sont rhéoépaississants comme les suspensions
concentrées ou encore le sable mouillé (voir encore la figure 2).
3
Fig. 1 – Rhéologie et nombre de Deborah, article de M. Reiner, Physics Today, janvier 1964,
page 62.
4
Contrainte
6
(2)
(4)
(1)
(3)
-
Taux de cisaillement
Fig. 2 – Fluide (1) newtonien, (2) de Bingham, (3) rhéofluidifiant, (4) rhéoépaississant.
Fig. 3 – Fluide antithixotrope : (a) Au repos ; (b) Après une forte agitation (photographies tirées
de [2]).
5
Fig. 4 – Bulles d’air ascendantes dans un tube contenant différents fluides : (a) Huile newtonienne ;
(b) Fluide de Boger ; (c) Solution de 6% de CMC ; (d) Solution de 3% de Polyox (photographies
tirées de [2]).
Fig. 5 – Jet à nombre de Reynolds élevé (photographies tirées de [2]) : Eau (photo du haut) ;
Solution aqueuse de 200 ppm d’oxyde de polyéthylène (photo du bas).
6
Fig. 6 – Siphon ouvert réalisé avec une solution aqueuse de 0,75% de Polyox WSR 301 (photogra-
phies tirées de [2]). La séquence montre le développement du siphon à partir du versement initial
hors du bécher.
7
Fig. 8 – Effet Weissenberg (photographie tirée de [2]).
8
Fig. 11 – Gonflement retardé à l’extrusion pour une solution aqueuse de 5% de polyacrylamide
lorsque le nombre de Reynolds augmente, montrant la compétition entre élasticité et inertie (pho-
tographies tirée de [2]).
3 Contrainte et déformation
3.1 Contrainte
Il est possible de classer les forces qui s’exercent sur un élément de fluide de volume dV en
deux catégories selon leur portées :
– Les forces en volume qui sont des forces à longues portées (gravité, forces électriques,
magnétiques). Par exemple, la gravité s’exerce sur des distances très grandes devant les
dimensions moléculaires et de fait la force de gravité sur un élément de volume est propor-
tionnelle à son volume.
– Les forces de surfaces à courtes portées dont l’origine est dans les interactions moléculaires
qui assurent la cohésion du liquide. Ces interactions à courtes portées ne vont concerner
qu’une mince couche externe sur un élément de volume donné. La force globale exercée par
ces interactions est proportionnelle à l’aire de la surface limitant l’élément de fluide et est
indépendante de son volume.
Sur un élément de surface dS, de normale unité n, cette force de surface va s’écrire :
dF = σ · ndS. (1)
Le tenseur des contraintes σ (ou σij ) est symétrique et donc σij = σji 1 . Les termes diagonaux σii
sont les contraintes normales tandis que les termes non diagonaux sont les contraintes tangentielles.
Dans un fluide au repos, le tenseur des contraintes est 2 :
σij = −pδij , (2)
3
où p est la pression. Le tenseur des contraintes est alors isotrope :
σ11 = σ22 = σ33 = −p. (3)
Dans un fluide en mouvement, le tenseur des contraintes s’écrit :
σij = −pδij + dij , (4)
où le premier terme qui est la partie isotrope continue à s’appeler la pression tandis que le second
terme, la partie anisotrope due à la viscosité du fluide, est appelé le déviateur.
1. Ici et par la suite, nous utilisons une notation indicielle ainsi que la convention de sommation d’Einstein (un
indice répété implique une sommation, par exemple ui ui = u21 + u22 + u23 ).
2. Le symbole de Kronecker δij est défini par
0 si i 6= j
δij =
1 si i = j.
9
U
- 6σyy
6 σxy
y -
6 -
-x -
σxx
h z
σzz
-
α
uM uM
y ′
e-
6
uM0 uM0′
z x
Fig. 13 – Déformation.
Considérons le cas où les contraintes sont appliquées par l’intermédiaire d’un plan animé d’une
vitesse U et d’un plan parallèle fixe distants de h comme indiqué sur la figure 12. Les contraintes
ne dépendent que de y par symétrie. De plus seules existent la contrainte de cisaillement σ =
σxy = σyx (σxz = σyz = 0) et les contraintes normales σxx , σyy et σzz . C’est cette configuration
de cisaillement simple que nous utiliserons par la suite.
3.2 Déformation
Sous l’action des contraintes, un matériau va se déformer. On considère l’écoulement de cisaille-
ment laminaire de la figure 12. Si un élément matériel est localisé au point M0 de coordonnées
(x,y,z), il sera localisé au point M0′ de coordonnées (x + ξ,y,z) à l’instant t puisque la vitesse
du fluide est parallèle à l’axe des x (voir le schéma de la figure 13). Le déplacement ξ dépend
seulement de y. L’élément matériel situé au point M de coordonnées (x,y + dy,z), sera localisé
au point M ′ de coordonnées [x + ξ + (dξ/dy)dy,y + dy,z] à l’instant t. On appelle déformation, la
variation du déplacement lorsqu’on passe d’une couche à une couche infiniment voisine :
dξ
γ= = tan α. (5)
dy
C’est cette variation qui caractérise un mouvement de cisaillement pour lequel les différentes
couches ont des déplacements relatifs les unes par rapport aux autres.
La vitesse de déformation est définie par :
dγ d dξ d dξ dvx
γ̇ = = = = , (6)
dt dt dy dy dt dy
car la composante suivant x de la vitesse est vx = dξ/dt. On voit que la vitesse de déformation est
égale au taux de cisaillement. Dans le cas particulier du cisaillement simple, le taux de cisaillement
10
n’a qu’une seule composante suivant x, dvx /dy = γ̇. Dans le cas général, le taux de cisaillement
(ou vitesse de déformation) associé(e) aux directions i et j est :
∂vi ∂vj
+ = 2eij , (7)
∂xj ∂xi
où le tenseur e est appelé le tenseur taux de déformation.
4 Lois constitutives
4.1 Fluides newtoniens et non-newtoniens
Les équations qui gouvernent l’écoulement ou la déformation d’un matériau sont de deux types :
– Les équations de conservation (conservation de la masse et de la quantité de mouvement)
qui sont les mêmes pour tous les matériaux.
4. Lorsque le fluide est compressible, le terme symétrique isotrope ekk 6= 0 va donner un accroissement relatif
de volume d’un élément de fluide, alors que le terme symétrique anisotrope, eij avec i 6= j, correspond à une
déformation pure sans changement de volume.
11
-
Fig. 14 – Déformation d’un élément de fluide carré dans un écoulement de cisaillement simple :
déformation sans changement de volume avec des axes propres à 45◦ puis rotation.
12
4.2 Viscoélasticité linéaire
Un comportement non-newtonien important est la viscoélasticité. La réponse du fluide à une
déformation présente à la fois un aspect visqueux (où les contraintes sont proportionnelles aux
vitesses de déformation) et un aspect élastique (où les contraintes sont proportionnelles aux
déformations). Un exemple de fluide viscoélastique est la pâte de silicone connue sous le nom
de “silly-putty”. Une boule de “silly-putty” rebondit sur le sol comme une balle élastique (aux
temps courts) mais s’étale comme un fluide visqueux (aux temps longs) si on la pose sur une
surface horizontale.
- -
t t
γ g(t)
6 6
- -
t t
13
4.2.2 Solide élastique parfait
L’équation rhéologique d’un solide élastique parfait (loi de Hooke) s’écrit :
γ(t) = Jσ(t), (18)
où J s’appelle la complaisance élastique. On utilise également le module de rigidité ou module de
cisaillement G = 1/J. La relation (18) s’applique au cisaillement simple de la figure 12. Pour un
solide élastique parfait, la déformation et la contrainte sont reliées par une relation linéaire mais
le coefficient de proportionnalité dépend du type de déformation imposée (c’est-à-dire, dépend du
module d’Young, du coefficient de Poisson ou du module de compression uniforme).
f (t)
6
-
t
6σ
σ
?
14
En tenant compte des conditions initiales, à t < 0, σ(t) = 0 et γ(t) = 0, l’équation (19) s’intègre :
1 t
Z
γ(t) = σ(t′ )dt′ . (20)
µ 0
f (t)
6
1
pente µ
-
t
6σ
σ
?
15
l’ensemble est la somme des contraintes de chaque branche :
σ = σe + σv , (21)
6σ
µ
J
σ
?
f (t)
6
J
-
t
16
4.2.5 Liquide de Maxwell
Le liquide de Maxwell est constitué de l’association en série d’un ressort de complaisance
élastique J et d’un amortisseur de viscosité µ (voir la figure 23). La contrainte imposée à l’ensemble
est supportée en totalité par chaque élément :
σ = σe = σv , (26)
où σe = γe /J dans l’élément composé du ressort et σv = µdγv /dt dans dans l’élément composé de
l’amortisseur. La déformation totale est la somme des déformations subies par chaque élément :
γ = γe + γv . (27)
1 t
Z
γ(t) = Jσ(t) + σ(t′ )dt′ . (29)
µ 0
6σ
σ
?
17
f (t)
6
1
pente µ
J
-
t
18
← régime newtonien
f (t)
6
← élasticité retardée
J0 ← élasticité instantanée
-
t
f (t)
6
J0
-
t
σ = σc + µp γ̇, (34)
où σc est la contrainte seuil et µp la viscosité plastique. Le rhéogramme d’un fluide de Bingham est
représenté sur la figure 27. Le matériau ne commence à s’écouler qu’au-delà du seuil et présente
ensuite un comportement newtonien.
Certains matériaux ne présentent pas un comportement newtonien au-delà du seuil. C’est le
cas du fluide de Casson pour lequel la relation utilisée est :
√ √ p
σ = σc + µp γ̇. (35)
19
σ
6
pente µp
σc
-
γ̇
σ = σc + k γ̇ n , (36)
6σ
σc
-
σ
?
σ
6
σc
-
γ
20
La représentation symbolique d’un fluide de Bingham est l’association en parallèle d’un patin
ayant un seuil de contrainte σc et d’un amortisseur de viscosité µp représentée sur la figure 30. La
contrainte imposée à l’ensemble est la somme des contraintes de chaque branche :
σ = σp + σv , (37)
où σp = σc dans la branche du patin lorsqu’il glisse et σv = µp γ˙v dans la branche de l’amortisseur.
La déformation subie est identique dans chaque branche et égale à la déformation totale subie par
l’ensemble :
γ = γp = γv . (38)
L’équation rhéologique correspondante est donnée par l’équation (34) et le rhéogramme est celui
de la figure 27.
6σ
µp
σc
σ
?
Fig. 30 – Association en parallèle d’un patin ayant un seuil de contrainte σc et d’un amortisseur
de viscosité µp .
σ = k γ̇ n , (39)
où le coefficient k et l’exposant n < 1 sont à déterminer empiriquement. La viscosité s’écrit donc :
µ = k γ̇ n−1 . (40)
σ = σ0 + µ∞ γ̇ − σ0 exp(−bγ̇). (43)
21
log σ
6
log k pente n
-
log γ̇
σ
6 pente µ∞
σ0
6
Q
?
-
γ̇
6σ
σc
σ
?
Fig. 33 – Association en série d’un patin ayant un seuil de contrainte σc et d’un amortisseur de
viscosité µ.
22
σ
6
σc
-
γ̇
est celle de l’amortisseur seul. Quand le patin se met à glisser (σ = σc = µγ̇), la contrainte demeure
constante. Cette représentation est sommaire mais on peut la raffiner en associant en parallèle un
ensemble de branches de ce type.
σ = k γ̇ n , (44)
avec un exposant n > 1 qui est d’autant plus grand que le matériau s’écarte du comportement
newtonien.
σ
6 A
?
B
9
-
O γ̇
23
6
z
h
6
H- y
x jr
H
θ
5 Rhéomètrie
5.1 Rhéomètres simples
5.1.1 Rhéomètre plan
La situation idéale est celle où contrainte et vitesse de déformation sont constantes dans tout
le volume du matériau. C’est ce que l’on rencontre dans un matériau homogène soumis à un
écoulement de cisaillement simple comme celui de la figure 12. Les contraintes tangentielles, σ =
σxy , sont constantes et égales aux contraintes sur les plans. La vitesse de déformation est la même
en tout point et vaut γ̇ = U/h. La viscosité de cisaillement est définie comme le rapport de la
contrainte tangentielle et du taux de cisaillement µ = σ/γ̇. Si le matériau est inhomogène, le profil
de vitesse n’est plus celui de l’écoulement de cisaillement simple car la viscosité varie de point en
point. On en est réduit à mesurer une viscosité effective que l’on peut exploiter si l’on dispose d’un
modèle théorique du milieu.
Les autres écoulements viscométriques sont issus de l’écoulement de cisaillement simple et sont
des généralisations pratiques de celui-ci.
24
5.1.2 Rhéomètre de Couette
Dans le rhéomètre de Couette, le fluide est placé dans l’entrefer de deux cylindres coaxiaux de
rayons R1 et R2 avec R1 < R2 et de hauteur h tournant avec des vitesses angulaires respectives
Ω1 et Ω2 (voir la figure 36). En pratique, un des cylindres est fixe et l’autre tourne. C’est souvent
le cylindre intérieur qui tourne, bien que cela puisse conduire à une instabilité de Taylor-Couette
au delà d’une vitesse de rotation critique. On peut soit imposer cette vitesse angulaire et mesurer
le moment M du couple à appliquer pour qu’elle soit maintenue, soit appliquer un couple donné
et mesurer la vitesse angulaire prise par le cylindre mobile.
où M1 et M2 sont les moments des couples appliqués aux cylindres intérieur et extérieur. La
contrainte vaut :
M
σ = σrθ = . (48)
2πhr2
Détermination du taux de cisaillement Le taux de cisaillement est donné par (voir l’appen-
dice A) :
∂vθ vθ d vθ
γ̇ = 2erθ = − = r ( ), (49)
∂r r dr r
où vθ /r est la vitesse angulaire.
Entrefer étroit Lorsque l’entrefer utilisé est étroit, en pratique (R2 − R1 )/R1 < 0.15, on peut
considérer que la contrainte et le taux de cisaillement sont constants dans tout le volume de
l’entrefer. La valeur constante de la contrainte sera prise égale à :
M
σ ≈ σ(R1 ) = . (50)
2πhR12
25
on trouve l’expression de cette constante :
Ω2 − Ω1 (Ω2 − Ω1 )R1
γ̇ = K = R2
≈ . (53)
ln R1 R2 − R1
À partir de la mesure du moment appliqué et de la vitesse angulaire entre les deux cylindres, on
en déduit la viscosité :
σ M R2 − R1
µ= ≈ . (54)
γ̇ 2πh(Ω2 − Ω1 ) R13
Entrefer large Il faut se donner a priori un modèle rhéologique (matériau newtonien, plastique,
rhéofluidifiant, ou autre), en déduire le taux de cisaillement en tout point, intégrer dans l’entrefer
et vérifier a posteriori que le modèle est le bon. Prenons deux exemples :
– Dans le cas d’un modèle de fluide newtonien, l’équation rhéologique σ = µγ̇ s’écrit :
M d vθ
= µr ( ). (55)
2πhr2 dr r
En intégrant cette équation entre le cylindre intérieur et le cylindre extérieur,
Ω2 R2
vθ M dr
Z Z
d( )= , (56)
Ω1 r 2πhµ R1 r3
on en déduit :
M R22 − R12
Ω2 − Ω1 = . (57)
4πhµ R12 R22
Si la différence de vitesse angulaire des deux cylindres est une fonction linéaire du couple
appliqué, le choix d’un modèle newtonien est correct. Sinon, il faut supposer un autre modèle
pour le fluide.
– Dans le cas d’un modèle de fluide en loi de puissance, l’équation rhéologique σ = k γ̇ n s’écrit :
M d vθ
2
= k[r ( )]n . (58)
2πhr dr r
En intégrant cette équation entre le cylindre intérieur et le cylindre extérieur,
Ω2 R2
vθ M 1 dr
Z Z
d( )=( )n 2 , (59)
Ω1 r 2πhk R1 r1+ n
on en déduit :
n M 1 − n2 −2
Ω2 − Ω1 = ( ) n (R1 − R2 n ). (60)
2 2πhk
Si ln(Ω2 − Ω1 ) est une fonction linéaire de ln M , l’hypothèse d’une loi de puissance est
correcte, sinon il faut choisir un autre modèle.
La plupart des rhéomètres de Couette utilisés en laboratoire ont un fonctionnement automatisé
et ont un entrefer étroit. La précision des mesures est bonne et est améliorée en diminuant les effets
d’extrémités qui perturbent l’écoulement. Ce type de rhéomètre nécessite néanmoins de disposer
d’un volume d’échantillon relativement important.
26
Ω
6
R
``` -
``` ψ
assez petit (ψ < 5◦ ), la contrainte et la vitesse de déformation sont constantes dans tout l’espace
occupé par l’échantillon (toujours homogène) et sont respectivement égales à :
3M
σ= , (61)
2πR3
Ω
γ̇ = . (62)
ψ
La viscosité est donnée par :
3M ψ
µ= . (63)
2πΩR3
Ce rhéomètre est très utile lorsqu’on ne dispose que d’une faible quantité de fluide car en
général une goutte suffit, le fluide tenant entre le cône et le plan grâce à la tension capillaire. Il est
aussi très intéressant car on peut atteindre des vitesses de cisaillement élevées. Les inconvénients
sont que la mesure est très sensible à la position du cône (qui est tronqué et remplacé par un
petit méplat) et que ce type d’appareil ne convient pas pour des matériaux complexes et fragiles
comme les suspensions de particules. Un grand avantage est que l’on peut mesurer la poussée sur
la plaque ce qui permet une mesure des contraintes normales.
27
où les parties réelle
√ et imaginaire de Ḡ sont le module de conservation et le module de perte avec
tan δ = G′′ /G′ et G′2 + G′′2 = σ0 /γ0 . On peut aussi définir une viscosité complexe :
σ̄ = µ̄γ̇¯ = (µ′ − iµ′′ )γ̇,
¯ (67)
′ ′′ ′′ ′ ′
avec µ = G /ω et µ = G /ω. Le module de conservation G est associé à la réponse élastique,
en phase avec la déformation. Le module de perte G′′ est associé à la réponse de type visqueux,
en quadrature de phase avec la déformation. Ce type de mesure dynamique est particulièrement
adapté à l’étude rhéologique de la viscoélasticité qui a été présentée dans la section 4.2.
Pendant la déformation, la contrainte extérieure appliquée met en jeu une certaine puissance
mécanique par unité de volume :
P = σ γ̇, (68)
qui s’écrit :
P (t) = −σ0 γ0 ω cos(ωt + δ) sin(ωt),
= −σ0 γ0 ω cos(ωt) sin(ωt) cos δ + σ0 γ0 ω sin2 (ωt) cos δ,
γ 2ω
= − 0 G′ (ω) sin(2ωt) + γ02 ωG′′ (ω) sin2 (ωt). (69)
2
La puissance moyenne fournie au cours d’un quart de période peut se décomposer en deux parties :
π
Z 2ω
< P (t) > = P (t)dt,
0
= Pe + Pd . (70)
Le premier terme Pe = −G ′
(ω)γ02 ω/π
change de signe tous les quarts de cycle. C’est l’énergie
de déformation élastique stockée puis restituée. Le second terme Pd = G′′ (ω)γ02 ω/2 est toujours
positif. C’est l’énergie dissipée par les frottements visqueux.
0.9
Module de conservation
0.8
0.7
0.6
0.5
0.4
0.2
0.1
0
-2 -1 0 1 2
10 10 10 10 10
Fréquence réduite
28
'$
'$
-
&% &%
'$ '$
&%
&%
-
et
N2 = σyy − σzz . (72)
Elles sont indépendantes de la direction de l’écoulement et, à faible taux de cisaillement, sont
fonctions quadratiques de γ̇, N = Ψγ̇ 2 . À plus fort taux de cisaillement, la dépendance est en
loi de puissance. En général, la première différence N1 est positive et peut être du même ordre,
et même plus grande, que la contrainte de cisaillement. La seconde différence N2 est d’habitude
négative et de 10% plus petite que N1 .
L’anisotropie des contraintes normales a deux effets spectaculaires que nous avons mentionnés
dans la section 2.5 :
– L’ascension le long de l’axe d’un batteur rotatif (effet Weissenberg). Dans l’écoulement en-
gendré par le cylindre tournant, la vitesse est essentiellement azimutale avec un gradient
radial. L’anisotropie des contraintes normales conduit à σθθ > σrr , dans un système de co-
ordonnées cylindriques (r,θ,z), z étant l’axe du cylindre. Il y a une tension le long des lignes
de courant qui tend à pousser le fluide vers l’axe et à le faire remonter.
– Le gonflement à l’extrusion d’un tube. Cet effet est du à la relaxation des contraintes
normales σxx (x étant la direction de l’axe du tube) accumulées pendant l’écoulement à
l’intérieur du tube.
29
-
axisymétrique pour lequel v = ǫ̇(x, − y/2, − z/2) où ǫ̇ est le taux de déformation élongationnel.
Dans cette configuration d’écoulement, on a :
σxy = σxz = σyz = 0, (73)
et, en éliminant le terme de pression isotrope, on définit la viscosité élongationnelle, µE :
σxx − σyy = σxx − σzz = µE ǫ̇. (74)
Pour un liquide newtonien le rapport de Trouton, Tr = µE /µ = 3, ne dépend pas du taux de
cisaillement ou du taux d’élongation. Ce n’est pas le cas pour des fluides non-newtoniens pour
lesquels µE (ǫ̇) et pour lesquels le rapport de Trouton peut être très grand Tr ≈ 103 − 104 .
30
En coordonnées cylindriques (r, θ, z), l’équation de continuité s’écrit :
1 ∂ 1 ∂vθ ∂vz
(rvr ) + + = 0, (79)
r ∂r r ∂θ ∂z
et les équations de conservation de la quantité de mouvement :
B Dimensions et unités
Les dimensions et unités du cisaillement, de la contrainte et des viscosités dynamique et
cinématique sont données dans le système d’unités CGS (centimètre, gramme et seconde) et dans
31
Fig. 41 – Viscosité d’une solution à 1% de polyéthylène oxyde dans un mélange 50%/50%
eau/glycérine pour diverses fractions massiques de billes de verre, à une température de 25◦ .
le système international d’unités SI. Notons que 1 Poise = 0,1 Pa.s et que 1 Stokes = 10−4 m2 .s −1 .
CGS SI
γ̇ s−1 s−1
σ g.cm−1 .s−2 Pascal = kg.m−1 .s−2
µ Poise = g.cm−1 .s−1 Pa.s = kg.m−1 .s−1
ν = µ/ρ Stokes = cm2 .s −1 m2 .s −1
C Exercices et problèmes
C.1 Course entre un fluide newtonien et un fluide non-newtonien
On considère deux tubes verticaux identiques ouverts sur le haut et comportant deux robinets
identiques en bas. Ces deux tubes sont remplis à la même hauteur d’un liquide newtonien pour
le tube de gauche et d’un liquide non-newtonien pour le tube de droite. Les robinets sont ouverts
simultanément. Au début le fluide non-newtonien s’écoule plus vite mais quand la hauteur de
liquide devient plus faible, il ralentit par rapport au fluide newtonien et à la fin c’est le fluide
newtonien qui gagne en s’écoulant plus vite. Quel est le type de fluide non-newtonien? Expliquer
l’expérience. Donner un exemple de fluide ayant un comportement rhéologique semblable.
32
-
L
6
R
6
r
-z
2. Montrer que la variation de la contrainte de cisaillement σzr avec la position radiale r dans
le tube est donnée par :
∆p
σzr = r. (86)
2L
3. Montrer que pour un fluide en loi de puissance (σzr = κγ̇ n avec un taux de cisaillement
γ̇ = dvz /dr) la variation de la vitesse du fluide est donnée par :
n1 1 1
R1+ n − r1+ n
∆p
vz = − . (87)
2Lκ 1 + n1
4. Quel est le profil de vitesse pour un fluide newtonien (n = 1)? et pour un fluide rhéofluidifiant
(n < 1)?
5. Montrer que le débit volumique de fluide Q est donné par :
n1
πR3
∆pR
Q=− . (88)
2Lκ 3 + n1
Montrer que l’on retrouve bien la loi de Poiseuille pour un fluide newtonien.
1. En considérant que l’écoulement est axisymétrique et que σzz = −p, montrer que la compo-
sante axiale de l’équation de conservation de la quantité de mouvement s’écrit :
dp 1 ∂(rσzr )
0=− + . (89)
dz r ∂r
33
Fig. 43 – Rhéogramme d’une boue de forage. La courbe en trait plein est l’ajustement d’un modèle
de Casson sur les points expérimentaux avec σc = 7,19 Pa et µp = 0,048 Pa.s. La courbe en trait
pointillé est un modèle de Bingham avec σc = 8,67 Pa et µp = 0,245 Pa.s.
5. Montrer que pour un fluide de Bingham qui présente une contrainte seuil, σc , en dessous de
laquelle le fluide ne s’écoule pas, et une viscosité plastique, µp , le débit s’écrit :
σzr (R)
πR3
Z
2
Q=− 3 (R)
σzr (σzr − σc )dσzr . (93)
µp σzr σc
34
C.5 Effet Weissenberg
Certaines solutions de polymère de grande masse moléculaire présentent un effet connu sous le
nom d’effet Weissenberg et qui est dû à l’anisotropie de contraintes normales sous cisaillement. Cet
effet est illustré sur la figure 44. Un barreau cylindrique de rayon R est plongé dans le liquide non-
newtonien de masse volumique ρ. Lorsqu’on fait tourner ce barreau à vitesse angulaire constante
ω, la surface libre du liquide s’élève le long du barreau. Une expérience similaire avec un liquide
newtonien montre une dépression de la surface libre autour du barreau tournant.
Fig. 44 – Ascension d’une solution de polyisobutylène le long d’un barreau tournant. Le rayon
du barreau est 0,32 cm. La vitesse de rotation est : (a) 0, (b) 2 tour/min, (d) 3 tour/min et
(g) 7 tour/min. En l’absence de rotation, l’ascension du liquide est due à des effets capillaires.
Photographies tirées de G. S. Beavers and D. D. Joseph, J. Fluid Mechanics, 69, 475 (1975)
Nous allons établir une théorie simplifiée de cet effet tirée de la référence [5]. Nous supposons
que la déformation de l’interface reste de petite amplitude et nous négligeons les effets de la tension
de surface du liquide. Nous supposons que l’interface est initialement plane (l’angle de contact entre
la surface du liquide et le barreau tournant est 90◦ ). Nous considérons des coordonnées cylindriques
où la direction suivant z est contraire à la gravité.
1. En considérant que le mouvement est purement azimutal (vz = vr = 0) et que l’écoulement
est axisymétrique, montrer que les équations de conservation de la quantité de mouvement
se réduisent à :
– Composante z
∂σzz
= ρg, (95)
∂z
– Composante r
v2 ∂σrr σrr − σθθ
−ρ θ = + , (96)
r ∂r r
qui peut s’écrire, en faisant apparaı̂tre les différences de contraintes normales σθθ − σrr
et σrr − σzz ,
v2 ∂(σrr − σzz ) ∂σzz σrr − σθθ
−ρ θ = + + , (97)
r ∂r ∂r r
– Composante θ
1 ∂r2 σrθ
= 0. (98)
r2 ∂r
2. En considérant que la contrainte de cisaillement est reliée au taux de cisaillement par l’ex-
pression newtonienne :
σrθ = µγ̇ = 2µerθ , (99)
35
où µ est la viscosité et où le tenseur taux de déformation est donné en coordonnées cylin-
driques par :
1 ∂vθ vθ 1 ∂vr
erθ = ( − + ), (100)
2 ∂r r r ∂θ
et en cherchant des solutions de la forme vθ = An rn de l’équation (98), montrer que le champ
de vitesse est donné par :
ωR2
vθ = , (101)
r
et que le taux de cisaillement est :
ωR2
γ̇ = 2erθ = −2 . (102)
r2
3. En intégrant l’équation (95) à partir de la surface libre z = h(r) où σzz = 0, montrer
que la contrainte normale suivant l’axe de rotation est donnée par le champ de pression
hydrostatique :
σzz = −ρg[h(r) − z]. (103)
4. En intégrant l’équation (97), montrer que la forme de la surface libre est donnée par :
ω2 R4 ρR4
h(r) = (Ψ1 4 − 2 ), (104)
ρg r 2r
pour un fluide présentant une anisotropie de contraintes normales de la forme :
la seconde différence des contraintes normales, σrr − σzz , étant beaucoup plus petite et donc
négligée. Dans quelles conditions y a-t-il ascension le long du barreau tournant? Calculer la
hauteur d’ascension. Que se passerait-il si le fluide était newtonien?
5. Le fluide utilisé est 15000 fois plus visqueux que l’eau (pour un taux de cisaillement compris
entre 1 et 10 s−1 ). Sa masse volumique est 0,89 g cm−3 . La hauteur d’ascension en fonction
du carré de la vitesse de rotation, pour des barreaux de différents diamètres est présentée
sur la figure 45. Comparer le modèle aux résultats expérimentaux et estimer Ψ1 . Quel rayon
de barreau faut-il avoir pour observer une ascension du liquide ? Peut-on négliger les effets
d’inertie dans le modèle?
36
Références
[1] R. Byron Bird, R. C. Armstrong and Ole Hassager, Dynamics of Polymeric Liquids, Volume
1, Fluid Mechanics, 2nd Edition, Wiley, New York (1987).
[2] D. V. Boger and K. Walters, Rheological phenomena in focus, Elsevier, Amsterdam (1993).
[3] G. Couarraze et J. L. Grossiord, Initiation à la rhéologie, Technique et Documentation, La-
voisier, Paris (1983).
[4] P. Coussot et C. Ancey, Rhéophysique des pâtes et suspensions, EDP Sciences (1999).
[5] M. Fermigier, Hydrodynamique Physique - Problèmes résolus avec rappels de cours, Dunod,
Paris (1999).
[6] E. Guyon, J.-P. Hulin et L. Petit, Hydrodynamique Physique, Inter Editions / Éditions du
CNRS (1991), nouvelle édition revue et augmentée, EDP Sciences / CNRS Éditions (2001).
[7] H. Markovitz, Rheological behavior of fluids, film réalisé sous la direction du National Commit-
tee for Fluid Mechanics Films, et distribué par Encyclopaedia Britannica Educational Corp.
(425 N. Michigan Ave., Chicago, Il 60611, USA).
37