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L'emprunt Arabe Dans Les Romans de Tahar Ben Jelloun

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République Algérienne Démocratique et Populaire

Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

Université Mohamed El Seddik Ben yahia - Jijel

Faculté des Lettres et des Langues

Département de français

N° d’ordre…..

N° de série…..

Mémoire présenté en vue de l'obtention du diplôme de Master

Spécialité : Sciences du langage

L’emprunt arabe dans les romans de Tahar Ben Jelloun.

« La nuit sacrée » et « Sur ma mère »

Présentée par : Sous la direction de :

BOUCETTA Soumia Mᵐᵉ : MANEL GHIMOUZE

Membres de jury :

Président : Bounouni Widad

Rapporteur : Mme Manel Ghimouze

Examinateur : Melouah Fatiha

Année universitaire 2016/2017


République Algérienne Démocratique et Populaire

Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

Université Mohamed El Seddik Ben yahia - Jijel

Faculté des Lettres et des Langues

Département de français

N° d’ordre…..

N° de série…..

Mémoire présenté en vue de l'obtention du diplôme de Master

Spécialité : Sciences du langage

L’emprunt arabe dans les romans de Tahar Ben Jelloun.

« La nuit sacrée » et « Sur ma mère »

Présentée par : Sous la direction de :

BOUCETTA Soumia Mᵐᵉ : MANEL GHIMOUZE

Membres de jury :

Président : Bounouni Widad

Rapporteur : Mme Manel Ghimouze

Examinateur : Melouah Fatiha

Année universitaire 2016/2017


Remerciements

Je tiens tout d’abord à remercier Dieu le tout puissant et le


miséricordieux, qui m’a donné la force la patience d’accomplir ce
modeste travail.

Je tiens à exprimer toute ma reconnaissance et mes remerciements à ma


directrice de recherche Madame GHIMOUZE,

Merci de m’avoir encadrée, orienté et conseillée.

Mes vifs remerciements vont également aux membres du jury pour


l’intérêt qu’ils ont porté à cette recherche en acceptant d’examiner ce
travail et de l’enrichir par leurs propositions.

Enfin, je remercie toutes les personnes qui ont participé de près ou de


loin à la réalisation de ce travail :

Mes très chers parents, Ammar et Naїma qui ont toujours été là pour
nous « vous avez tout sacrifié pour vos enfants, pour nous assurer un
avenir meilleur je vous en serez redevable toute ma vie. »

Mes frères et sœurs, Mohammed Amine, Younes, Chehrazed, Asma et


Yousra.

Ma famille maternelle et ma famille paternelle.

Merci à mon bien aimé, Walid.


Dédicace

À la mémoire de mon Grand père ̏BOUCETTA Metaiyach ̋

À ma source d’inspiration et de courage ̏mes chers parents ̋

A mes grands -parents maternels et ma grande -mère paternelle

Et à tous ceux qui me sont chers.

Merci.
Table des matières
Introduction générale………………………………………………….7

Partie I : Partie théorique……………………………………..……..12

Chapitre I : La situation sociolinguistique au Maroc………..……13

1.1 L’arabe………………………………………………………………...………..14
1.1.1 L’arabe classique………………………………………………………...14
1.1.2 L’arabe standard………………………………………………………...15
1.1.3 L’arabe marocain………………………………………………………..15
1.1.4 Protocole de transcription……………………………………………….16
1.2 Le berbère………………………………………………………………...…….17
1.2.1 Le tamazight…………………………………………...………………..17
1.2.2 Le tachelhit………………………………………..…………………….17
1.2.3 Le tarifit……………………………………..…………………………. 18
1.3 Le Français………………………………………..……………………………18
1.4 L’espagnole……………………………………….……………………………19
1.5 L’hébreu……………………………………………………………...…………20

Chapitre II : Éléments théoriques en rapport avec le contact de langues


et des définitions de L’emprunt……………………..…………..…..21

2.1 Cadre conceptuel…………………………………………………...…………..22

2.1.1 L’interférence………………………………………………..…………...22

• L’interférence phonétique……………………………………………23
• L’interférence lexicale………………………………………………..23
• L’interférence syntaxique……………………………...…………….24

2.1.2 L’alternance codique…………………………………………..…………24

1 La typologie de Gumperz………………………………………..………….24

• L’alternance codique conversationnelle………………..……………25


• L’alternance codique situationnelle………………….………………25
2 La typologie de Poplack………………………………....………………….25

• Alternance codique inter-phrastique…………………..…………….25


• Alternance codique intra-phrastique……………………...………….25
• Alternance codique extra-phrastique…………………..…………….25

2.1.3 Le mélange codique……………………………………...……………….25

2.1.4 Le calque………………………………………..………………………..26

• Le calque morphologique……………………………………………26
• Le calque syntaxique…………………………...……………………26

2.2 L’emprunt………………………………………………...…………………….26

2.2.1 Définitions de l’emprunt selon les dictionnaires………….……………..26

2.2.2 Les catégories de l’emprunt……………………………………………..28

2.2.2.1 L’emprunt lexical………………………………………………..28

2.2.2.2 L’emprunt syntaxique……………………………...…………...29

2.2.2.3 L’emprunt phonétique…………………………………………..29

2.2.3 Les type d’emprunts……………………………………....…………….30

2.2.3.1 Les emprunts de nécessité et de luxe…………...………………30

2.2.3.2 Les emprunts directs et indirects………………………………..30

2.2.3.3 L’emprunt brut et assimilé………………...……………………31

Partie II : Partie Pratique………………………………..…………..32

Chapitre I : méthodologie de la recherche………..…..……………33

1- La démarche……………………………………………..……………………..34
2- L’échantillonnage……………………………………..………………………..35
3- Corpus…………………………………………………..…………………........36
Chapitre II : Analyse du corpus………………..…………………...37

1- Classement d’emprunt selon catégories…………………….………………......38


2- L’origine linguistique des emprunts……………………………………………39
2.1 Les emprunts à l’arabe marocain…………………………….……………..39
2.2 Les emprunts à l’arabe standard…………………………….……………...39
3- Les caractères d’adaptation……………………………………………….........40
3.1 L’adaptation morphologique………………………………...…………......40
3.2 L’adaptation phonétique…………………………………..……………….42
3.3 L’adaptation sémantique…………………………………..……………….44
3.4 L’adaptation syntaxique…………………………………..………………..44
4- La classification des emprunts selon les domaines…………...…………………45
5- La signification des emprunts…………………………………..……………….46
Conclusion générale....…………………………………………....…………………52

Liste de références bibliographique……………………………….…………………56

Résumé………………………………………………………………………………65
Introduction générale
Introduction

« La langue française n’est pas la langue française : elle est plus


ou moins toutes les langues internes et externes qui la défont »1

Depuis longtemps les relations Humaines qu’elles soient


(familière, économique, politique ou même qui appartiennent au
domaine savant/scientifique telles que la médecine, la littérature…) ont
semé les grains à la naissance d’un phénomène dit « contact de
langues ».

Les langues entrent en contact les unes avec les autres, provoquant
des situations linguistiques. L’influence qu’ont les unes sur les autres se
manifeste par des emprunts et de nouvelles formulations syntaxiques.

Cela se traduit aussi dans l’apparition de nouveaux mots, de


nouvelles tournures de phrases, une traduction littérale (le calque), tous
ces phénomènes, nous les rencontrons dans la vie de tous les jours (les
conversations, les médias, les écrits journalistiques, humoristiques, ou
bien même romanesques etc.)

Percevoir ces phénomènes pour la première fois semble étrange,


c’était le cas pendant mes premières années d’études universitaires et
précisément en lisant des romans d’une littérature dite " Littérature
Maghrébine d’expression française".

Suite à la lecture de ces romans j’ai pu relever de temps en temps


des mots et des fragments de la langue arabe ce qui me paraissait
bizarres ( des mots arabes dans un écrit de langue française !), mais après
avoir enchainé le cours de la sociolinguistique, et précisément la notion
du contact de langues et les différents phénomènes qui surgissent tels

1
KHATIBI, A, (1983), « Bilinguisme et littérature », in Maghreb pluriel, Paris, Denoël, p.188.
7
que « la néologie »2, l’emprunt, l’alternance codique, l’interférence…,
j’ai pu comprendre ce qui se passait dans ces écrits littéraires. Ce qui
nous semblait étrange pendant les trois années de licence, est aujourd’hui
notre thème de recherche dont le but est celui de l’obtention du diplôme :
Master 2 Académique en langue française. L’intitulé est : " l’emprunt
arabe dans les romans de Tahar ben jelloun".

Ainsi, dans le cadre de préparation du futur travail de recherche,


nous avons choisi le roman parce qu’ « il est le genre dominant en
littérature marocaine d’expression française »3. Le roman retrace une
société et véhicule une culture, il nous offre un espace de diversité
linguistique.

Tahar Ben Jelloun, romancier, poète, et essayiste marocain


d’expression française, aie recours à l’emprunt arabe. Dans ses écrits,
l’auteur emprunte à l’oralité une expression pour la mettre en français.
Ses romans sont riches d’emprunts de sa propre langue maternelle.

L’un de ses grands romans primé par le prix Goncourt en1987,


ainsi qu’un récit qui retrace la vie de sa propre mère, sont le corpus de
notre mémoire : La nuit sacrée et Sur ma mère. Pour l’étude de ce corpus
nous adoptons une analyse dans le cadre sociolinguistique, qui porte sur
l’analyse des emprunts arabes (emprunt lexical, syntaxique,
phonétique…).

Il s’agit d’un phénomène linguistique important dans le contact de


langues, qui nécessite de trouver un mot pour désigner un objet ou un
concept nouveau. Emprunter un mot d’une langue B est le placer dans
une autre A. Dubois et Al soulignent qu’il y a emprunt linguistique :
2
« Néologisme. N.m. Emploi de mots nouveaux. Mot de création récente ou emprunté depuis peu à
une autre langue ». (Dictionnaire Grand Larousse de la langue française).
3
MDARHRI ALAOUI, A, (2006), Aspects du roman marocain (1950-2003), Approche historique,
thématique et esthétique, Rabat : Zaouia, p.8.
8
quand un parler A utilise et finit par intégrer une unité ou un trait
linguistique qui existait précédemment dans un parler B (dit langue
source) et que A ne possédait pas ; l’unité ou le trait emprunte sont eux-
mêmes qualifiés d’emprunts4.

Autrement dit, il s’agit de prendre le mot d’une langue et l’insérer


dans la deuxième langue sans le traduire. Hamers dit « Un mot, un
morphème ou une expression qu’un locuteur ou une communauté
emprunte à une autre langue sans le traduire »5, parfois le besoin qui
pousse à emprunter à une deuxième langue est celui de dire les choses
d’une façon plus frappante et originale.

Diverses, sont les raisons qui nous ont été d’une grande aide dans
le choix du sujet de notre recherche .Citons par exemple la richesse et la
diversité langagière et culturelle, que nous vivons suite au phénomène de
l’emprunt qui permet la continuité et la vitalité des langues.

De là nous pouvons poser notre problématique : pourquoi Tahar


Ben Jelloun recoure il à l’emprunt dans ses écrits ?. De cette
problématique découlent d’autres questions : Quelle est la manière dont
l’emprunt est géré lors du passage d’une langue à une autre ? Quel est le
rôle de ces emprunts dans l’identification identitaire de l’auteur ? Quels
sont les champs sémantiques évoqués par l’emploi de ces emprunts ?

Pour répondre à ces questions nous proposons des hypothèses qui


seront confirmées ou infirmées à partir des analyses et des résultats
obtenus au niveau de la pratique. Les mots existant dans la langue
française ne sont pas assez signifiants pour exprimer les idées. Les mots
empruntés à l’arabe n’ont pas d’équivalents dans la langue française.
Exprimer un vécu culturel, social ou religieux justifie le recours à une

4
Dubois et Al, 2007, Linguistique et science du langage. Paris. Larousse. P.177
5
Hamers, in Moreau, 1997 :136
9
autre langue pour l’introduire dans celle qui utilisée comme outil
d’expression.

L’objectif de cette étude porte sur l’analyse sociolinguistique d’un


corpus écrit, pour dégager la présence d’un plurilinguisme, et repérer la
nécessité d’emprunter, et reconnaitre les différents types d’emprunts
existant dans ce roman. Examiner l’emploi des emprunts, et leur
fréquence constitue l’objet de notre recherche.

Pour cela, le travail sera devisé en deux parties : une théorique et


une autre pratique. La partie théorique, regroupe deux chapitres, le
premier, sera consacré à la présentation de la situation sociolinguistique
du Maroc et des notions théoriques sur le concept du contact de langues.
Tandis que le deuxième chapitre sera consacré au concept principal de la
recherche, définitions et types de l’emprunt.

La seconde partie du mémoire, la pratique, concerne l’analyse du


phénomène à l’intérieur de notre corpus. L’analyse contient deux
chapitres.

Le premier traite de la méthode et la démarche suivie dans


l’analyse et la collecte des données. Le deuxième chapitre sera consacré
à l’analyse.

Etudier un corpus qui appartient au domaine littéraire, et l’analyser


suite à une méthode sociolinguistique apparait dur et compliqué, il
s’agira de lire les romans, et en sortir tous les emprunts arabes, les
étudier sur plusieurs plans, les traiter, les classer et de les différencier les
uns des autres, mais à l’aide des recherches et des travaux réalisés par de
grands linguistes et sociolinguistes (U.Weinreich, Tabouret-Keller,
Dubois, Hamers…) sur le contact de langues. Nous consultons

10
également les mémoires publiés sur notre thème (l’emprunt,
plurilinguisme, …).

11
Partie I

Partie Théorique
Chapitre I

La Situation Sociolinguistique

Au Maroc
Introduction

La situation sociolinguistique au Maroc présente un paysage et un


espace multilingue, que nous remarquons à travers l’existence et la
cohabitation de différentes langues : langues nationales (l’arabe et le
berbère) et langues étrangères (le français et l’espagnole). Il s’agit d’un
répertoire riche et un mélange harmonieux de langues, que nous allons
décrire dans ce chapitre qui s’intitule la situation sociolinguistique
marocaine.

1.1 L’arabe

Avant d’être la langue et la variété qu’on utilise aujourd’hui au


Maroc, la langue arabe au Maroc est passée par de nombreuses phases
qui l’on caractérisée et qui ont fait d’elle ce qu’elle est aujourd’hui.

Citons la Conquête musulmane au VIIᵉ siècle par les troupes de

ᵋOqba Ibnou Nafiᵋ, celle d’Ibn Noussayr, et aussi l’invasion hilaliennes


au XIIᵉ siècle etc.

Toutes ces phases ont donné naissance aux différentes variétés de


l’arabe qui existent aujourd’hui au Maroc, nous allons élaborer une
classification selon les statuts de ces langues.

1.1.1 L’arabe classique

Figée dans sa sacralité, elle est la langue sacrée du coran et elle


assure la diffusion des valeurs de la civilisation musulmane.

Elle est la langue d’écrit par excellence, langue de la poésie


préislamique (el jahiliya), une langue qui n’est pas utilisée dans le parler
et les conversations de nos jours, on parle d’un arabe ancien.
14
1.1.2 L’arabe standard :

Comme le nome la majorité, « l’arabe standard moderne » est la


variété modernisée qui résulte du contact entre l’arabe classique et
l’arabe dialectal, elle est la langue officielle du pays.

L’arabe standard est la langue de communication fonctionnelle et


formelle, à l’écrit et à l’oral, liée au monde du travail (administration,
littérature, et liturgique…)

1.1.3 L’arabe marocain

La variété locale de l’arabe : elle est la plus parlée par la


population, cette langue dite aussi d̏ ari jà˝, elle ne bénéficie pas d’un
statut officiel.

Utiliser dans les discutions courantes, elle sert à


l’intercompréhension et à la communication entre arabophones, comme
il l’est aussi entre arabophones et berbérophones.

ᵋammiya (dialecte), il est généralement lié aux régions

géographiques, telles que le parler Hassani dans le sud (Guelmim, Assa,


etc.), dans la plaine de Draâ, jusqu’ Oued Eddahab et Saqia Hamra. Le
parler urbain dans les villes comme Rabat et Casablanca, etc.

1.2 Le berbère

« La langue la plus anciennement attestée dans le pays et au


Maghreb en générale »6.

6
BOUKOUS, A. (1995), société, langues et cultures au Maroc, Enjeux symboliques, Rabat :
publications de la faculté des lettres et des sciences Humaines, p.17.
15
Devenue une langue officielle en juillet 2011 « l’amazighe
constitue une langue officielle de l’Etat, en tant que patrimoine commun
de tous les marocains sans exception »7.

Le berbère ou le tamazight, des langues du berbère ancien qui


appartiennent aux langues chamito- sémitiques. C’est une langue
largement parlée et parmi les variétés du berbère au Maroc citons les
trois principales qu’y sont parler le Tamazight, le Chleuh, et le Tarifit.

1.2.1 Le Tamazight

Le Tamazight est un ensemble de dialectes berbères parlés dans


l’est et le nord-est du Moyen Atlas et dans la région du sud-est.

Un parler qui caractérise les tribus d’Ayt Alaham, Ayt


Seghrouche, Ayt Ayoub, Ayt Youssi, Ayt Zayyare.

1.2.2 Le Tachelhit

Le Tachelhit est le Parler principal des locuteurs du Haut Atlas et


le nord du Sahara aussi dans les grands centres Urbains tel que
Casablanca, Agadir, Marrakech, etc.

Parmi les tribus qui l’utilise : Ayt Baâmrane, Idemsiren…

1.2.3 Le Tarifit

Le rifain est le parler des berbères qui occupent principalement la


région du Rif dans le Nord-est, parler par les tribus de Ayt Touzine, les
Temsamane, les Ayt Ouanyaghel, etc.

7
La Constitution Marocaine, 2011, article 5 (cf. Le texte intégrale et à l’adresse suivante :
http://www.bladi.net/IMG/Constitution-maroc-2011.pdf),p.03.
16
1.3 Le français

Implanté au Maroc en 1912, à la faveur du protectorat, de puis la


signature du traité de Fès le 30 Mars 1912 jusqu'à la proclamation de
l’indépendance le 2 Mars 1956.

« Langue étrangère privilégiée »8 même après l’indépendance, le


français garde une place et joue un rôle privilégié comme étant première
langue étrangère au Maroc.

Langue du colon, langue de l’enseignement, de l’école, des


sciences, etc. bien qu’elle ne sait pas constitutionalisée, la langue
française au Maroc bénéficie d’une grande place institutionnalisée et
occupe une place primordiale dans le système éducatif. Elle est
enseignée depuis les premières années primaires.

Le français est la langue des sciences et de l’enseignement des


sciences dans les études supérieures.

la langue française a un statut un peu particulier dans le paysage


linguistique marocain : dans les textes officiels, elle est une langue
étrangère ; dans le quotidien, elle est visible (lisible) partout […] entre
ces deux positions contradictoires, l’Éducation nationale, tentant de
cacher ce fossé, a eu recours à une belle expression "langue étrangère
9
privilégiée" .

De nous jours on trouve le français partout dans les rues (sur les
panneaux affichant les noms de rues et de villes, les affiches

8
Commission spéciale d’éducation et de formation, charte, nationale d’éducation et de formation,
octobre 1999.
9
BAIDA. A. (2006), cité par MESSAOUDI, L., (2010), « La langue française au Maroc, fonction élitaire
ou utilitaire ? », in pratiques innovantes du plurilinguisme émergence et prise en compte en
situation francophone, BLANCHET, A. et MARTINEZ, P. (dir), paris, édition des Archives
contemporaines, agence universitaire.
17
publicitaires…), les médias (informations télévisés ou journalistiques),
économie, conversations, etc.

« pour tous les besoins pratique, le français est la seconde langue


utilisée ».10

1.4 L’espagnol

Présent en minorité dans les zones frontalières du nord et dans le


sud marocain, il garde toujours les traces de la colonisation espagnole.

L’espagnol fut introduit au Maroc depuis l’installation des


Mauresques et des juifs chassés d’Espagne.

Après avoir été une langue officielle des institutions protectorales,


l’espagnol commence à perdre sa place et sa vitalité après
l’indépendance en 1956 ; pour être une langue parlée par les personnes
âgées et des groupes de jeunes ; dans le but de trouver du travail.

La présence de l’espagnole reste, limitée dans les villes


frontalières du nord et quelques régions du sud, mais elle est dominante
dans les villes de Ceuta et Melilla, les deux dernières colonies en
Afrique.

Actuellement l’espagnol est enseigné au secondaire et à


l’université comme langue de spécialité.

1.5 L’hébreu

Appartient à la famille des langues sémitiques du groupe


cananéen, apparentée au phénicien et aux langues araméennes. La
présence de l’hébreu au Maroc remonte aux siècles AV.J.C, renforcer
par l’arrivée des migrants juifs chassés d’Espagne.
10
Ennaji 2009, p.73.
18
Selon Zafrani (1967), la population juive au Maroc peut se répartir
en trois familles linguistiques 11: les arabophones, les amazighophones
(autre fois berbères) et les hispanophones.

L’hébreu se manifeste à travers les trois parlers suivants :

• Le judéo-marocain : variété d’arabe parlé par les communautés


juives arabophones.
• Le judéo-berbère : parler par les communautés marocaines (juives
berbères).
• Le judéo-espagnol : est le parler des descendants des juifs chassés
d’Espagne, émigrant au nord du Maroc.

11
ZAFRANI, H., (1967), « les langues juives du Maroc », in revue de l’occident musulman et de la
méditerranée, vol. 4, n˚4,1967, pp. 175-176.
19
Chapitre II

Éléments théoriques en rapport avec le


contact de langues

Et

Des définitions de l’emprunt


Introduction

Dans ce chapitre, nous allons définir des notions et des concepts


théoriques qui surgissent suite au contact de langues tel que le
bilinguisme, la diglossie, l’interférence…

Mais plus précisément le phénomène de l’emprunt, qu’est notre


sujet de recherche et pour cela, nous allons aborder des définitions selon
des chercheurs et linguistes, en se référant à leurs travaux
(Weinreich(1953), Gumperz (1989), Hamers etc. et la classification des
différents types, qui serviront pour notre analyse dans les chapitres qui
suivent.

2.1 Cadre conceptuel

Contact de langues, utilisé pour la première fois par Weinreich


(1959). Selon lui, le contact de langues, a d’abord lieu chez l’individu. Il
oppose à la notion de contact de langues celle de bilinguisme, qui
renvoie à la présence de deux langues ou plus dans la société.

Du contact de langues résultent plusieurs phénomènes tels :

2.1.1 L’interférence

Pour Weinreich

le mot interférence désigne un remaniement de structures qui résulte de


l’introduction d’éléments étrangers dans les domaines les plus fortement
structurés de la langue, comme l’ensemble du système phonologique, une
grande partie de la morphologie et de la syntaxe et certains domaines du
12
vocabulaire (parenté, couleur, temps, etc.).

12
WEINREICH-Uriel, cité par L.J-CALVET, sociolinguistique, Ed PUF, 1996, p .23.

22
L’interférence est Définie, comme étant les modifications et les
différences que subit une langue suite au contact avec une autre langue.
Selon le dictionnaire de la linguistique « on dit qu’il y a interférence
quand un sujet bilingue utilise dans une langue cible A, un trait
phonétique, morphologique, lexical ou syntaxique caractéristique de la
langue B »13.

Définie aussi par Hamers et Blanc comme étant « des problèmes


d’apprentissage dans lesquels l’apprenant transfère le plus souvent
inconsciemment et de façon inappropriée des éléments et des traits d’une
langue connue dans la langue cible »14.

De la définition donnée par Weinreich.U, citée précédemment


nous pouvons distinguer trois types d’interférences (phonétique, lexicale,
syntaxique).

• L’interférence phonétique

L’interférence phonétique est l’influence de la langue maternelle


sur la langue étrangère au niveau de la prononciation, comme
l’introduction des phonèmes appartenant à la langue B dans la langue A.

• L’interférence lexicale

L’emploi d’un mot ou des éléments lexicaux de la langue


maternelle dans une langue étrangère, d’après Blanc-Michel « on
parlera d’interférence lexicale lorsque le locuteur bilingue remplace, de
façon inconsciente, un mot de la langue parlée par un mot de son autre
langue »15.

13
DUBOIS et AL, 2007, linguistique et science du langage paris, Larousse. P.177.
14
HAMERS, J., BLANC, M., (1983), Bilingualité et Bilinguisme, Bruxelles : Mardaga, p.452.
15
BLANC-Michel, concept de base de la linguistique, paris, Ellipse, 1998, p.179.

23
• L’interférence syntaxique

L’emploi des caractéristiques d’une langue dans une autre langue


au niveau de l’orthographe, la conjugaison, la syntaxe, etc. C’est le fait
d’organiser la structure d’une phrase d’une langue B selon celle d’une
langue A.

2.1.2 L’alternance codique

Alternance codique ou alternance des langues : un phénomène


linguistique qu’est selon Gumperz « la juxtaposition à l’intérieur d’un
même échange verbal, de passage où le discours appartient à deux
systèmes ou sous-systèmes grammaticaux différents »16.

Le code-switching est l’échange ou le passage d’une langue a une


autre, sous forme alterné sa peut être une phrase ou bien des fragments
de discours.

Ce phénomène occupe une place particulière dans les travaux des


linguistes, l’alternance codique s’impose comme un champ de recherche
en sociolinguistique et plusieurs typologies ont été présentées dans
différentes approches :

1. La typologie de Gumperz

Gumperz distingue deux types de l’alternance codique : une


alternance codique Conversationnelle et une Situationnelle.

16
GUMPERZ.J., (1989), sociolinguistique interactionnelle. Une approche interprétative, paris,
L’Harmattan, p.57.

24
• L’alternance codique conversationnelle :

Généralement l’alternance codique conversationnelle se produit à


l’intérieur d’une conversation, en prenant en considération l’emploie de
deux codes linguistiques sans qu’il y ait changement de sujet parlant.

• L’alternance codique situationnelle :


L’alternance codique situationnelle est liée aux changements de
circonstances, de situations ou de contextes de communication ou de
productions langagières.
2. La typologie de Poplack

Poplack distingue trois types d’alternance codique.

• Alternance codique inter-phrastique : intervient au niveau d’unités


plus longues dans les productions d’un même sujet parlant ou dans
les prises de paroles entre interlocuteurs.
• Alternance codique intra-phrastique : se produit à l’intérieur d’une
phrase « des structures syntaxiques appartenant à deux langues
coexistent à l’intérieur d’une même phrase ».
• Alternance codique extra-phrastique : se produit lorsque les
éléments alternés sont des expressions idiomatiques ou des
proverbes.

2.1.3 Le mélange codique

caractérisé par le transfert d’élément d’une langue Ly dans la langue de


base Lx ; dans l’énoncé mixte qui en résulte, on peut distinguer des
segments unilingues de Lx alternant avec des éléments de Ly qui font
17
appel à des règles des deux codes.

17
HAMERS. J.F et BLANC, Op.cit. p.168.

25
Le code mixing ou le mélange de codes consiste à mélanger deux
ou plusieurs langues, des mots de la langue de base mixés avec des mots
d’une autre langue.

Dans l’utilisation de ce phénomène les règles et les structures ne


sont pas respectées, ils sont brisés dans le cas des deux langues.

2.1.4 Le calque

Étant une forme linguistique, le calque est une traduction littérale


des éléments d’une langue à l’autre.

Un type particulier d’emprunt, le calque est « un emprunt par


traduction ». Par fois on trouve une difficulté à faire la différence entre
les différents types de ce phénomène vu la ressemblance et la relation
entre ce phénomène et celui de l’emprunt.

Pour la distinction de ces phénomènes, nous allons citer deux


types du calque :

• Le calque morphologique : exemple « lune de miel » qui


est calqué sur l’expression « honey moon »
• Le calque sémantique : nombreux sont les mots qui
changent de sens suite au contact avec les autres langues.
L’exemple du verbe réaliser utiliser aussi avec le sens
d’accomplir, calquer du verbe anglais ̏ to realize.̋

2.2 L’emprunt

2.2.1 Définitions de l’emprunt selon les dictionnaires

Comme nous l’avant cité au début de ce chapitre, l’accent est mis


sur le phénomène de l’emprunt que nous expliquons suite aux définitions

26
attribuées par les linguistes et les dictionnaires. Qu’est-ce- qu’un
emprunt, quels sont ces différents types et catégories, etc.

L’emprunt est défini par le Petit Rober, comme étant un « acte


par le quel une langue accueille un élément d’une autre langue ; élément
(mot, tour) ainsi incorporé »18.

Etant un phénomène linguistique important résultant des contacts


entre des langues différentes, l’emprunt est le fait du passage des unités
d’une langue vers une autre langue. Ainsi le définit le dictionnaire
linguistique et des sciences du langage :

il y a emprunt linguistique quand un parler (A) utilise et finit par


intégrer une unité ou un trait linguistique qui existait précédemment dans
un parler (B) (dit langue source) et que (A) ne possédait pas ; l’unité ou
le trait emprunté sont eux même qualifiés d’emprunts. L’emprunt est le
phénomène sociolinguistique le plus important dans tous les contacts de
langues, c’est-à-dire d’une manière générale, toutes les fois qu’il existe
un individu apte à se servir totalement ou partiellement de deux parler
19
différents.

Pour Dubois et AL il y a emprunt linguistique :

quand un parler A utilise et finit par intégrer une unité ou un trait


linguistique qui existait précédemment dans un parler B (dit langue
source) et que A ne possédait pas ; l’unité ou le trait emprunte sont eux-
mêmes qualifiés d’emprunts. 20

La nécessité de trouver un mot pour désigner un objet ou un


concept nouveau, l’emprunter à une langue pour le placer dans une autre.

18
Nouveau Petit Rober, 2001, dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française, version
2.1. Le CD-ROM.
19
Dictionnaire de la linguistique et de sciences du langage, p.177.
20
DUBOIS et AL, op.cit.

27
Pour Hamers et Blanc l’emprunt est «un élément d’une langue
intégré au système linguistique d’une autre langue »21.

D’autre définitions on été établies pour faire la distinction entre


l’emprunt et l’interférence, et à ce sujet Hamers précise que l’emprunt
est « un mot, un morphème ou une expression qu’un locuteur ou une
communauté emprunte à une autre langue, sans le traduire. Lorsque
l’emprunt est inconscient, il se confond avec l’interférence. »22

De son tour D.Morsly établit une comparaison entre ces deux


phénomènes : « le premier caractérise les faits collectifs, conscients,
codifies et intégrés par contre la deuxième désigne un fait individuel,
épisodique, subi et des termes fautifs ». 23

D’autre part nous pouvons classer le phénomène de l’emprunt


comme étant un moyen pour enrichir son lexique, comme il est un
moyen frappant dans la résistance et la continuité d’existence des
langues et permet de garder leur vitalité.

2.2.2Les catégories d’emprunt

2.2.2.1 L’emprunt lexical

C’est le fait d’emprunter une unité lexicale d’une autre langue est
l’adopté dans son lexique, l’emprunt lexical peut être intégral (forme et
sens) ou partiel (forme ou sens seulement).

L’emprunt lexical porte seulement sur le mot, on distingue quatre


types principaux d’emprunts lexicaux.

21
HAMERS ET BLANC, op.cit. p.451
22
HAMERS, J.F., (1997), « Emprunt », in MOREAU. L.M., (éd) sociolinguistique concepts de base.
Mardaga, p.36.
23
D.MORSLY. Le français dans la réalité algérienne, p.297.

28
• L’emprunt intégral : est l’emprunt de la forme et du sens sans
aucune adaptation de la langue emprunteuse.
• L’emprunt hybride : c’est un emprunt de sens, mais la forme est
empruntée partiellement.
• Le faux emprunt : faux emprunt ou bien faux anglicisme est une
construction à partir de lemme ou de morphème.
Les faux emprunts se forment de plusieurs façons, par exemple,
tennisman/tenniswomen forme créée en français pour désigner le
joueur de tennis (man) et la joueuse de tennis (women), or qu’en
anglais, on utilise tennisplayer pour les deux (homme ou femme) .
• Le calque : pour le calque, il comprend le calque morphologique,
le calque sémantique et le calque phraséologique.

2.2.2.2 L’emprunt syntaxique

L’emprunt syntaxique touche la construction des phrases, il porte


sur l’emploi d’une préposition ou d’une conjonction différente de celle
qui existe en français normalement.

Exemple : être sur l’avion, Influencer par la syntaxe anglaise, est


supposée être (être dans l’avion).

2.2.2.3 L’emprunt phonétique

Emprunter un mot à une langue rencontre parfois beaucoup de


changements sur le plan phonétique, parce que les systèmes
phonologiques des langues ne sont pas les même et ne coïncident pas.

Prenant l’exemple du mot arabe ‫ة‬ , transcrit en français le mot


(quahwa) n’est pas prononcé de la même façon, une transformation au
niveau du (q) se produit est devient (k) qui est un son proche de l’oreille,
quand au son (h) il tombe car se phonème n’existe pas en français.

29
L’emprunt phonétique, rend le mot emprunté complètement
différent de ce qu’il était dans sa langue d’origine et cela lorsque les
deux langues sont vraiment différentes et ne se rencontrent pas au niveau
du système phonologique.

2.2.3Les types d’emprunts

2.2.3.1 les emprunts de nécessité et de luxe

• Emprunt de nécessité : on dit qu’un emprunt est une nécessité,


quand on rencontre un manque dans nous pratiques langagières, et
que ce mot vient pour comblé la nécessité d’emprunter à une autre
langue. Ce type d’emprunt est beaucoup plus fréquent dans les
domaines scientifiques, technologiques, économiques, et
informatiques.
• Emprunt de luxe : c’est le fait d’utiliser des mots empruntés pour
être à la mode, le locuteur emploie des unités appartenant à une
langue de prestige, pour paraitre « moderne ». Ce genre d’emprunt
est qualifié de snobisme

2.2.3.2 les emprunts directs et indirects

• Emprunt direct : c'est-à-dire qu’une langue emprunte directement


à une autre langue, le cas des mots empruntés par le français à
l’anglais.
• Emprunt indirect : c’est quand une langue A emprunte à une
langue B par l’intermédiaire d’une ou plusieurs langues. Le cas
des nombreux mots d’origine arabe empruntés par le français à
l’espagnol.

30
2.2.3.3 l’emprunt brut et assimilé

• Si le mot emprunté conserve sa forme originelle il s’agit d’un


emprunt brut.
• Si le mot emprunté subit pendant le processus d’intégration une
sorte d’adaptation (phonétique ou morphologique), il s’agit d’un
emprunt assimilé.

31
Partie II
Partie Pratique
Chapitre I
Méthodologie de la recherche
Introduction

Après avoir consacré la première partie à la situation


sociolinguistique marocaine et aux notions théoriques, nous allons
réserver cette deuxième partie, pour la méthodologie suivie dans la
recherche et l’analyse des emprunts que contient notre corpus.

Pour cela notre partie sera composée de deux chapitres, dans le


premier nous allons décrire la méthode, l’échantillonnage et le corpus sur
lequel nous travaillons.

Pour le deuxième chapitre nous allons tenter d’analyser ces


emprunts en les rattachant aux règles et aux normes des deux langues en
question (l’arabe et français).

1- La démarche

Concernant la démarche et la méthode suivie tout au long de se


travail, nous pourrons dire que notre étude qui s’inscrit dans le domaine
de la sociolinguistique, a commencé suite a une lecture des romans de
l’écrivain marocain Tahar Ben Jelloun.

Les romans de Tahar Ben Jelloun sont riches d’emprunts (arabes,


berbères, espagnoles…), cette richesse se marque comme nouvelle, étant
la première fois que nous rencontrons le phénomène d’emprunt
(emprunts arabes) dans des écrits de langue française.

Pour comprendre ce qui se passait dans ces écrits de la littérature


maghrébine d’expression française, nous avons entamés notre étude, qui
s’intitule ̏ les emprunts arabes dans les romans de Tahar Ben Jelloun .̋ Et
pour cela nous avons fait la lecture des deux romans « La nuit sacrée » et
« Sur ma mère », nous avons pu retirés un ensemble de 83 mots
empruntés.
34
Après les lectures, recherches et le rassemblement des emprunts,
nous allons tenter de les classer selon (catégories, origines et domaines)
et de bien déterminer leurs significations pour pouvoir arriver aux
résultats souhaités.

2- L’échantillonnage

Nous allons aborder le roman marocain qui occupe une grande


place dans la littérature maghrébine, pour en donner une idée clair sur les
deux romans qui forme notre corpus.

Écrivain et poète marocain, Tahar Ben Jelloun est né le 1er


décembre 1944 à fes, devenu célèbre suite à la publication de son roman
̏ La Nuit sacrée ̋ primé du prix Goncourt en 1987. Écrivain de la société,
il est arrivé jusqu'à emprunter les mots pour parler et décrire les
personnages, les lieux et toute une société (marocaine), retracer dans son
œuvre littéraire.

« La nuit sacrée », roman publier le 1er septembre 1987 et ayant


obtenu le prix Goncourt la même année d’édition.

Un récit oral mis à l’écrit, ayant une structure de conte, avec Zahra
qui joue le rôle du conteur ou de narratrice, elle interpelle les lecteurs à
chaque fois, crainte de perdre leurs attentions, et de pouvoir raconter sont
aventure afin de découvrir sont identité en tant que femme, une identité
volée par un père dépourvu de descendance masculine, et de raconter les
divers épreuves qu’elle a dut passer.

«Sur ma mère », roman biographique publie en 2008.

Un roman douloureux livré par Tahar Ben Jelloun, l’auteur a


rendu hommage à sa mère, en donnant vie à ses souvenirs, ses paroles,

35
et même les petits instants ou Lala Fatma délirait à cause de la maladie
d’Alzheimer.

Les heurs que l’auteur à passé à côté de sa mère malade, lui ont
permis de sculpter cette œuvre, qui nous livre les secrets de toute une vie
d’une femme, rythmée par les traditions et les coutumes marocaines.

3- Le Corpus

Dans la collecte de notre corpus, nous avons réalisé plusieurs


lectures des deux romans, « La nuit sacrée » et « Sur ma mère », et ça
dans le but de saisir les emprunts existant dans les romans, et de tracer
tous les changements que subissaient les mots empruntés.

Tahar Ben Jelloun, ne cherche pas à changer les normes de la


langue de l’autre, mais à y insérer la sienne modérément, en appliquant
les règles de la langue emprunteuse, et par fois il insère les mots tels
qu’ils sont sans aucunes modifications et aucuns changements.

36
Chapitre II
Analyse du corpus
Introduction

Après plusieurs lectures attentives des deux romans « La nuit


sacrée » et « Sur ma mère » de l’écrivain Tahar Ben Jelloun, et dans le
but d’en retirer les emprunts arabes, notre recherche s’élève à 83 mots
empruntés.

A partir de cet ensemble de mots, nous allons pouvoir entamer ce


chapitre et commencer notre analyse du corpus. Notre objectif est de
trouver des réponses aux questions posées au début du travail et
d’éclaircir les idées et le but de l’écrivain derrière l’utilisation de ces
emprunts.

Pour cela, nous suivons plusieurs étapes et nous allons


commencer par un classement des emprunts selon leurs catégories et
leurs origines.

1-Classement d’emprunt selon les catégories

Les catégories Les emprunts Total


L’emprunt lexical Fqih, Chrif, Sidi, istiqlal, watani,
gandoura, Rif, M’sid, Monika, Sbohi, 18
Haïk, fassi, istiqlali, kanoun, zakate,
saroual, sadaq, tajine.
L’emprunt Caftan, Aïd, médina, djnouns, souk,
phonétique adouls. 6
L’emprunt Aïd-el-séghir, Aïd-el-kébir, tolbas, les
sémantique tayabates. 4
Le calque Mon foie, la nuit du destin, gens du bien, 5
gazelle, rissalat-el-ghufran,
/ / 33

Tableau nº2 : les catégories de l’emprunt

38
D’après le classement des emprunts dans le tableau, le
commentaire que nous pouvons faire est que la majorité des emprunts
utilisés par l’auteur se trouvent dans la case des emprunts « lexicaux »,
sur 33 emprunts 18 mots sont des emprunts intégraux.

Nous constatons d’après les résultats que l’emprunt lexical est


beaucoup plus fréquent que les autres types. D’ailleurs, les chiffres
diminuent d’une case à l’autre. Plus particulièrement, l’emprunt
sémantique est très peu utilisé, 4 mots sur les 33 relevés. Pour les
emprunts phonétiques, on marque 6 mots, et concernant le calque il
marque sa présence avec 5 emprunts.

2-L’origine linguistique des emprunts

Notre lecture des résultats nous permet de dire, que les deux
romans de Tahar Ben Jelloun, sont riches d’emprunts arabes. Ces
derniers ont deux origines (l’arabe marocain et l’arabe standard).

2.1-Les emprunts à l’arabe marocain

Le plus grand nombre d’emprunts, provient du parler marocain


(l’arabe marocain). Ce grand chiffre de mots retrace la société et la
culture marocaine et cela à travers les habits traditionnels (caftan,
djellaba, tchamir, mansourias,…), les noms de personnes (Lala, chrif,
yemma, …), aussi les croyances populaires et les coutumes (djnouns,
marabouts, tolbas, sbohi).

2.2-Les emprunts à l’arabe standard

Les mots empruntés à l’arabe standard sont souvent des mots qui
renvoient à la religion musulmane et des fondements de l’islam (sourate,
zakate, allah), et nous trouvons aussi (seroual, sadaq, istiqlal).

39
Dans l’ensemble ce sont des mots inhabituels et étranges pour la
langue française.

L’origine Les emprunts


linguistique
L’arabe standard Zakate, imam, fatiha, allah, istiqlal, diwane, sadaq,
seroual.
L’arabe marocain Fouta, haïk, dekhchoucha, M’sid, gandoura, henné,
manssouria, monika, nagafats, cherbile, sbohi, tolbas,
djnouns, khlie.

Tableau nº3 : l’origine de l’emprunt

3- Les caractères d’adaptation

Après avoir traité les emprunts et les avoir classés selon


(catégories et origine), nous pouvons remarquer que les mots utilisés par
l’auteur, avaient subi plusieurs modifications dans leur passage à la
langue d’accueil (la langue française).

Dans ce passage d’intégration, les modifications appliquées aux


emprunts peuvent être totales ou partielles, et cela selon leurs degré
d’adaptation aux normes du système linguistique de la langue preneuse.

Pour expliquer ces modifications, nous allons les étudier suivant


les quatre types d’adaptations (morphologique, phonétique, sémantique
et syntaxique).

3.1- L’adaptation morphologique

Chaque mots ou trait linguistique emprunté, reçoit des


modifications et des adaptations morphologiques qui correspondent aux

40
règles de la langue emprunteuse, pour en faciliter l’intégration et
l’utilisation des mots nouveaux.

Parmi les modifications que rencontre un nouveau mot emprunté,


celles au niveau du genre et du nombre, et pour cela on applique aux
mots les règles de la langue d’accueil.
En prenant en compte les exemples qui concernent notre corpus,
nous remarquons aussi la présence des déterminants et le (s) du pluriel,
qui marquent le passage des emprunts de la langue source vers la langue
cible.
Différentes et nombreuses, sont les modifications morphologiques,
qui touchent les mots empruntés. Nous allons présenter quelques uns
dans le tableau suivant :
Présentation fassi fassia
du mot en haj haja
féminin et en
masculin
Le genre Genre d’origine Genre d’accueil
Origine du (arabe) (français)
genre du mot Féminin masculin féminin masculin
muezzin muezzin
Monika monika
sadaq Sadaq
La langue sidi sidna
Le nombre ou d’origine
la forme du La langue Une djellaba des djellabas
d’accueil Un caftan des caftans
pluriel
Un tajine des tajines
La forme cherif chourafas
hybride tayaba tayabates

Tableau nº4 : adaptation morphologique

41
Dans le tableau présenté nous pouvons lire la fidélité et le respect
de l’auteur envers les deux langues (l’arabe et le français).

En effet, il ’applique des déterminants et la marque du pluriel (s)


de la langue française avec un substantif arabe, (des) djellaba(s).

Comme nous remarquons aussi la présence des emprunts lexicaux


de l’arabe, des mots utilisés tels qu’ils sont sans aucun changement
« sadaq », « sidi », « sidna ». Egalement, des mots qui gardent le
déterminant qui appartient à la langue d’origine (l’arabe), (el)haj (‫ )ا ج‬.

3.2- L’adaptation phonétique

En passant d’une langue à une autre les mots s’adaptent


phonétiquement, parce que les critères de la prononciation ne sont pas
les mêmes entre les langues, surtout pour celle non apparentée, tels est le
cas de l’arabe et du français.

Donc chaque langue a un système phonétique différent de l’autre,


mais vu les conditions qui ont fait que l’arabe et le français, soient
toujours en contact, la situation est devenue un véritable bilinguisme
qui a facilité l’adaptation des emprunts au système phonétique français.

Le cas de plusieurs sons arabes adaptés, exemple le son arabe [q]


[‫ ]ق‬qui devient [k], le mot [souq] [‫] ق‬, adapté au système phonétique
français s’écrit [souk].

Vu les divers modifications qu’on subi les emprunts dans les deux
romans, nous allons classer chaque emprunt selon son intégration dans le
système phonétique.

42
Phonétisme arabe Phonétisme français
Chrif Cherif
Rial Réal

Tableau nº5 : adaptation à double phonétisme

Dans ce tableau qui concerne le double phonétisme, nous avons


représenté deux exemples que nous avons retenus suite aux lectures des
romans, et ce qu’on a pu remarquer c’est que ces emprunts y étaient
présentés sous deux systèmes phonétiques, on a l’emprunt dans la forme
de la langue d’origine (l’arabe) ex : « chrif » et selon le système de la
langue preneuse (le français) ex : « cherif ».

Emprunt en caractère latin Transcription proposé


Imam /i.mam/
Zakate /zakāt/

Tableau nº6 : adaptation au phonétisme de l’arabe

Dans le cas des emprunts conformes au phonétisme de l’arabe,


nous remarquons que les mots concernés sont des emprunts qui
appartiennent au domaine de la religion musulmane « imam » : la
personne qui dirige la prière dans une mosquée. « zakate »troisième
pilier de l’islam, des impôts religieux.

Caractère latins Phonétisme arabe Phonétisme français


Souk /sūq/ /suk/
Adouls /ᵋadūl/ /adūl/

Marabout /murābit/
/ᵐᵃʶᵃᵇᵘ/

Tableau nº7 : adaptation a une tendance de la francisation

43
Dans ce tableau nous présentons les emprunts qui ont subi un
changement au niveau des sons qui n’existent pas en français : le cas des

deux sons /q/ et /ᵋ/, qu’on a remplacé par les sons les plus proches à

l’oreille qui existent dans la langue d’accueil le /k/ et /a/.

3.3- L’adaptation sémantique

En ce qui concerne le sens des mots empruntés, on a remarqué que


très souvent les emprunts gardent leurs significations d’origine une fois
qu’ils sont intégrés dans la langue emprunteuse. Le cas des mots
« Hammam » et « marabout »

Le mot Le sens
Hammam -l’établissement ou le bâtiment du bain
-le bain d’eau chaude
Marabout -saint musulman
-un sorcier
-le tombeau

Tableau nº8 : le sens des mots

3.4-L’adaptation syntaxique

Pour ce qui de l’adaptation syntaxique, nous avons pu remarquer


que les règles de la langue d’accueil s’imposent, et cela dans la
construction des syntagmes et des adjectifs, qui s’adapte aux règles de la
langue française.

Prenons l’exemple des syntagmes nominaux (déterminant français+


substantif arabe).

44
La forme Les emprunts
adjective mesquin mesquins
(S.N) Le M’sid
Le hammam
Mon burnous
Le khlie
Le kanoun
(S.P) De fqih
De lala

Tableau nº9 : l’adaptation syntaxique d’emprunts

4- La classification des emprunts selon les domaines

Après un classement des emprunts selon leurs catégories et les


origines, vient la classification selon les domaines.

Vu les différents champs sémantiques qui apparaissent aux


nombreuses lectures, nous allons présenter les emprunts dans un tableau,
et les classer selon leurs domaines.

domaines Les emprunts


La religion Imam, la fatiha, le ramadan, aïd-el-séghir, aïd-el-
musulmane kébir, zakate, mausolée, allah, sourate, muezzin.
Habits Cherbile, babouche, tarbouche, djellaba, caftan,
séroual, jabador, tchamir, mansourias, burnous,
gandoura, haïk, saroual.
cuisine Tbak, tajines, service en « taos », pastilla, khlie,
kanoun, tayabates.
espace Médina, Batha, Diwane, Mallah, Rif, Souk D’hab,
M’sid, Hammam, Dekhchoucha.

45
appartenance Fassia, fassi, sahraoui, françaoui, beldi, soufi.
politique Istiqlal, istiqlali, watani, « Al Maghribou lana wa la li
ghayrina ».
Autres Lala haja, rassoul, chrif, gazelle, chourafas, yamma,
cherif, adouls, moulay, sadaq, l’assise, youyou,
nagafats, sidi, sidna, mesquin, henné, fqih, tolbas,
monika, rials, sbohi, el haj, fouta, chiekh, marabout,
djnouns, khôl, risalat-el-ghufran, une fleur, gens de
bien, la nuit du destin, mon foie, sofa.

Tableau nº10 : la classification selon les domaines

Partons de ce tableau qui montre la classification des emprunts


selon les domaines, nous constatons que si on épargne la dernière case
du tableau qui compte 34 mots, on constate que le champ des habits
domine sur les autres domaines (religion, cuisine, espace, appartenance,
politique). Avec des emprunts qui sont répétés assez souvent dans les
romans, nous relevons 13 mots dans le champ d’habit, vient en deuxième
place le champ de la religion avec 10 mots, après viennent les autres
champs, l’espaces 09 mots, la cuisine 07, l’appartenance 06 et en dernier
le domaine de la politique avec seulement 04 mots.

5- La signification des emprunts

Adouls : / adūl/ n.m pluriel de (adel) de l’arabe marocain qui signifie, le


notaire de droits musulman, charger aussi des affaires des notaires, des
déclarations et des jugements. Deux adouls en djellaba blanche, portant
un tarbouch rouge, … (Sur ma mère 2009, p29).

46
Aïd: /ᵋid/ fêtes religieuse des musulmans, aïd-el-kébir, aïd-el-séghir. Elle
confond l’aïd-el-séghir, la fête qui marque la fin du ramadan avec l’aïd-
el-kébir (Sur ma mère p114).

Allah: /allah/de l’arabe standard, le nom de dieu dans la religion


musulmane. Elle n’a pas … noms d’Allah (sur ma mère p 89). C’était
curieux de… « Allah ! Allah !»(La nuit sacrée 2010 p388).

Beldi: /beldi/ adjectif de l’arabe marocain, qui sert pour désigner des
personnes ou des choses qui ne vient pas de l’étranger. Achetez des
poulets “beldi”, des poulets de fermes. (Sur ma mère p87).

Caftan : /kaftâ/ une robe traditionnelle brodée de fils d’or. Le caftan


brodé est lourd (Sur ma mère p 50).

Cherif: /ᶴerif/ de l’arabe standard (Féminine, chirifa), les descendant du


Prophète et de sa fille Fatima. Tu es la fille d’un cherif (Sur ma mère
p16).

Chorafas: /ᶴorafa/ plurielle de chérif. C’est une famille de chorafas, des


gens de haute noblesse, des descendants de notre Prophète bien-aimé.
(Sur ma mère p16).

Dakhchoucha: /daxᶴuᶴa/ n.f de l’arabe marocain, qui veut dire la


chambre nubtiale. Ton homme entrera ici dans cette dakhchoucha. (Sur
ma mère p 50).

Djellaba: /ᶾᵊllaba/ longue robe ample avec capuchon. Deux adouls en


djellaba. (Sur ma mère p29).

Djnouns: /dᶾnun/ de l’arabe marocain qui veut dire des esprits pouvant
avoir des pouvoirs. Deux djnouns… (La nuit sacrée p369).

47
Fassi: /fasi/ de l’arabe marocain (f. fassia), les personnes qui sont
originaire de fes. Le fassi pour la fassia. (Sur ma mère p16).

Gazelle : /gazᵋl/ n.f, un mot qui veut dire, que cette fille est belle. Que
dieu te garde cette gazelle (Sur ma mère p 15).

Haïk: /ħayǝk/ vêtement féminin porté par les femmes maghrébine,


couvre tout le corps. Elle se pencha en riant, prit un bout de son haïk …
(La nuit sacrée p 336).

Istiqlal : /istiqlal/ partie politique marocain, fondé pour obtenir


l’indépendance. Parler de la partie en danger, de la liberté, de l’istiqlal…
(Sur ma mère p124).

Jabador : /Ʒabador/ ensemble traditionnelle, composé d’une tunique et


d’un pantalon. Pendant qu’il retire sa djellaba, son jabador… (Sur ma
mère p50).

Khlie : /xliᵋ/ de l’arabe marocain, la viande séchée au soleil. Manger du


khlie… tajine de khlie. (Sur ma mère p218).

Kanoun : /kanun/ de l’arabe marocain, un fourneau qui sert pour la


cuisson. Elle demande à Keltoum d’allumer le kanoun pour griller la
viande. (Sur ma mère p231).

Manssouria : /mansuriya/ de l’arabe marocain, robe traditionnelle. Elle


réclame ses beaux caftans, ses manssourias… (Sur ma mère p 112).

Mellah : /mellaħ/ quartier juif. C’est le meilleur de tout le mellah, il à


des doigts en or, il est si bon qu’on dirait un musulman. (Sur ma mère
p34).

Muezzin : la personne qui appel a la prière. Ils jouaient dans les rues, et
leurs cris se mêlaient à ceux du muezzin. (La nuit sacrée p 338).

48
Monika : de l’arabe marocain, qui veut dire une poupée. Mais qui a pris
ma monika ? Elle est si jolie ma poupée. (Sur ma mère p 247).

Negafats : n.f de l’arabe marocain (s. nagafa), des femmes qui


s’occupent des tenues, et des bijoux de la marie au Maroc. Entourée des
nagafats, des femmes de compagnie assurant le protocole de la
cérémonie. (Sur ma mère p49).

Rassoul: /ġasūl/ de l’arabe marocain, savant utilisé par les femmes


marocaine pour un exilant nettoyage de peaux. Tien prend ce rassoul.
(Sur ma mère p15).

Rif : n.m une région du nord au Maroc. Les femmes du Rif comptaient
en rials. (Sur ma mère p147).

Sadaq : /sadaq/ n.m de l’arabe standard, une somme d’argent des bijoux
et cadeaux donné par le mari au père de la marie. Le sadaq a été remis à
la famille de la fiancée. (Sur ma mère p32).

Sbohi : /sboħi/ de l’arabe marocain, qui veut dire le jour qui suit la nuit
de noce. Le lendemain c’est le jour du sbohi. (Sur ma mère p53).

Sofa: /sofa/ de l’arabe marocain, qui signifie un canapé. Une femme


d’un certain âge était assise sur un sofa. (La nuit sacrée p394).

Souk : /sūk/ de l’arabe standard, le marché populaire. Un jour elle me


demanda de l’accompagner à la médina, au souk D’hab, le marché de
l’or. (Sur ma mère p 250).

Sourat : /surat/ de l’arabe, unité ou chapitre du coran formé d’un


ensemble de versets. Nous allons dire le coran ensemble, elle sait par
cœur la sourate du trône. (Sur ma mère p203). Après un silence il cita le
verset 2 de la sourate « Les impies ». (La nuit sacrée p380).

49
Tayabates : /ṭayâbat/ n.f, de l’arabe marocain, des femmes qui
s’occupent de la cuisine dans les fêtes. Les tayabates, masseuses et
laveuse sont là. (Sur ma mère p38).

Tbak : /ṭbak/ de l’arabe marocain, grande boite décorée qui sert pour
emporter le manger préparer par la marier ou pour emporter les cadeaux.
Vers une heure de l’après-midi, les deux plats furent mis dans un tbak et
envoyés à la belle-famille. (Sur ma mère p54).

Tajine : /ṭaƷin/ de l’arabe marocain, qui signifie des plats traditionnels


marocain qui sont Garnier et décorée avec les amandes et les fruits sec.
Elle n’a que des qualités, elle fait des tajines succulents. (Sur ma mère
p61). Je n’aime pas vous savoir loin, dans cette pièce qui sent la graisse
et les tajines réchauffés. (La nuit sacrée p392).

Tolbas : /ṭolba/ de l’arabe marocain, des lecteurs du coran, lors des


mariages, des décès…, ils apprennent le coran par cœur. Il faut préparer
le salon et inviter les tolbas pour lire le coran, sur mon corps. (Sur ma
mère p139).

Watani : /waṭani/ de l’arabe standard, une personne qui défend le pays,


des manifestants. Mon frère est avec les manifestants, il est istiqlali, oui,
il est watani, c’est un bon watani. (Sur ma mère p161).

Conclusion

Au cours de ce chapitre, notre recherche a été menée sur les


emprunts arabes utilisés par l’auteur, dans ses écrits « La nuit sacrée » et
« Sur ma mère ».

Étant même des mots inhabituels et étranges à la langue française,


n’a pas empêcher l’auteur de les utilisés et de les intégrés dans ses écrits
de langue française. Nous avons pu remarquer les différents
50
changements qu’ont subit ces mots et nous avons notés les modifications
et les adaptations, tout au long de notre analyse.

En ce basant sur c’est mots empruntés, nous pourrons dire que,


Tahar Ben Jelloun, est allé jusqu'à une comparaison entre deux systèmes
linguistiques, deux langues non apparentés avec des normes différentes,
mais la relation entre la langue arabe et la langue française, à permis un
échange économique sur le niveau linguistique.

51
Conclusion générale
Conclusion

Nous arrivons à présent à la conclusion de notre étude qui est


centrée sur l’analyse des emprunts arabes dans les deux romans de Tahar
Ben Jelloun.

Pour répondre aux questions posées, nous avons mené un travail


réparti en deux parties et chaque partie en deux chapitres.

Nous avons abordé dans le premier chapitre de la première partie,


la situation sociolinguistique au Maroc en décrivant le paysage
linguistique marocain, et pour le deuxième chapitre nous avons traité les
notions théoriques du contact de langues, et nous avons consacré la plus
grande partie de ce chapitre au sujet de la recherche.

Pour ce qui concerne la deuxième partie, nous avons consacré le


premier chapitre à la méthodologie suivie dans notre recherche, et pour
le deuxième chapitre nous nous avons focalisé sur les emprunts arabes
trouves dans les romans de l’écrivain marocain Tahar Ben Jelloun, pour
expliquer leur usage. Nous avons remarqué à travers ce contact de
langues, que l’auteur à renforcé ses écrits, d’un luxe et d’une créativité
pour en donner une œuvre originale à ses lecteurs, et d’être sculpteur
fidèle aux langues et aux sociétés, une langue qui lui sert d’outil
d’expression et langue d’écriture, et l’autre qui est sa langue maternelle,
et qui fait partie de son identité.

Une langue est l’identité de la personne, mais son utilisation ne


prouve pas le doute ou le besoin de confirmer ses origines et sa véritable
identité, le cas de l’écrivain Tahar Ben Jelloun.

En plus de l’arabe et du français qui sont les deux langues de


l’auteur, et suite aux lectures que nous avons effectuées, nous nous

53
sommes rendus compte qu’a l’intérieur d’un seule roman cohabitent
plusieurs langues telles (le berbère et l’espagnol).

L’analyse des mots que nous avons faite, nous a permis de dire
qu’emprunté à la langue arabe ne veut pas dire que le français manque de
mots, mais pour éviter le recours aux longues expressions et de trouver
un équivalant dans unes autre langue.

Comme nous avons pu remarquer que l’auteur utilise l’arabe


marocain quand il parle des habitudes, traditions et des coutumes
marocaines, dans le temps ou l’arabe standard n’est utilisé que lorsqu’il
s’agit de la religion musulmane et des fondements islamique.

En prenant en compte l’objectif de notre étude qui porte sur une


analyse sociolinguistique d’un corpus écrit, et qui renvoie à une situation
de contact de langues, il s’avère que l’emprunt n’est pas le seul
phénomène linguistique qui découle suite à ce contact, mais nous
relevons aussi (l’alternance codique, l’interférence et le calque).

L’étude des emprunts arabes, qui se trouvent dans les deux romans
« La nuit sacrée » et « Sur ma mère », nous ont permis d’éclaircir la
problématique et les questions posées et de confirmer les hypothèses
proposées au début de notre travail, les mots existant dans la langue
française ne sont pas assez signifiants pour exprimer les idées.

Les mots emprunter à l’arabe n’ont pas d’équivalents dans la langue


française. Exprimer un vécu culturel, social ou religieux justifie le
recours à une autre langue pour l’introduire dans celle qui est utilisée
comme outil d’expression .

Suite à notre étude nous pourrons dire que, le roman marocain et la


littérature maghrébine d’expression française sont un champ vaste où on

54
cultive les emprunts arabes, des œuvres où on ne trouve pas de traces
aux frontières à l’aide du contact de langues.

Enfin ; notre travail avait pour but, d’analyser des mots empruntés
à l’arabe et de suivre, leurs adaptations dans la langue d’accueil (le
français).

Pour éclairer le flou que nous rencontrons suite au phénomène de


l’emprunt trouver dans les romans de Tahar Ben Jelloun, on peu juste
dire que, c’est un roman marocain, d’un écrivain marocain et d’une
littérature maghrébine d’expression française, et le fait d’emprunter à
l’arabe n’est pas une exception, mais un fait normal, quand on vit dans
un pays plurilingue et qui a un paysage linguistique riche.

55
Liste de références bibliographique
Références Bibliographique

Corpus

BEN JELLOUN Tahar, La Nuit sacrée, édition Seuil, 1987, p. 188.

BEN JELLOUN Tahar, Sur ma mère, édition Gallimard, 2008, p. 288.

Ouvrages consultés

BOUKOUS, A. (1995) : « Société, langues et cultures au Maroc. Enjeux


symbolique », Rabat : publication de la faculté des lettres et des sciences Humaines.

CALVET, L.J. (2002) : « La sociolinguistique. Collection encyclopédique Que sais-


je ? » PUF, Paris.

DUBOIS, J. (1999) : « Larousse. Dictionnaire de la langue française. », Larousse-


Bordas, paris.

DUBOIS et AL. (2007) : « Linguistique et science du langage ». Larousse, Paris.

HAMERS, J.F. (1997) : « Emprunt », « in Moreau, M.L., (éd), sociolinguistique.


Concepts de base », Mardaga, P 36.

Hamers, J.F. et BLANC, M. (1983) : « Bilingualité et Bilinguisme », édition


Mardaga, Bruxelles.

GUMPERZ, J. (1989) : « Sociolinguistique interactionnelle. Une approche


interprétative », L’Harmattan, paris.

KHATIBI, A.K. (1983) : « Maghreb pluriel », Denoël, paris.

MDARHRI, A. (2006) : « aspect du roman marocain (1950-2003), approche


historique, thématique et esthétique », Zaouia Rabat.

MESSAOUDI, L. (2010) : « la langue française au Maroc, fonction élitaire ou


utilitaire ? », « in pratiques innovantes du plurilinguisme émergence et prise en
compte en situation francophones », BLANCHET, PH. Et MARTINEZ, P., (dir),
éditions des archives contemporaines, Agence universitaire de la francophonie, paris.

MOREAU, M.L. (1997) : « sociolinguistique concepts de base », (éd), Mardaga.


MORSLY, D. (1988) : « le français dans la réalité algérienne, Thèse de Doctorat
d’Etat », Sorbonne paris.

ZAFRANI, H. (1967) : « les langues juives du Maroc, in revue de l’Occident


musulman et de la Méditerranée, vol, 4, n◦4 », pp. 175- 176.

Les Dictionnaires

« Dictionnaire de la linguistique et des sciences du langage, sous la direction de jean


Dubois, édition » (1994).

« Hachette », édition (2012)

« Le Petit Rober », édition (2001).

« Larousse », édition (1991).

Sitographie

https://www.bladi.net/IMG/pdf/Constitution-maroc-2011.pdf,p.03.(01/05/2017, à
15h00).

http://www.limag.com/Theses/Belhaj.pdf, « Thèse de Doctorat national en


Sciences du langage (sociolinguistique) : Langue française et contact de langue au
Maroc. Le cas des romans de Tahar Ben Jelloun. (25/03/2017, à 13h15).

https://is.muni.cz/th/70428/ff_m_b1/Diplomova_prace_Eva_Holubova.pdf
(25/03/2017, à 13h30).
Liste des tableaux

Tableau 1 : Les catégories d’emprunts………………...…………38

Tableau 2 : L’origine de l’emprunt…………………………….…40

Tableau3: Adaptation morphologique…………………...………41

Tableau4 : Adaptation à double phonétisme……………....…..….43

Tableau5 : Adaptation au phonétisme de l’arabe……...……...….43

Tableau6 : Adaptation a une tendance de la francisation...………43

Tableau7 : Le sens des mots…………………………...……........44

Tableau8 : Adaptation syntaxique d’emprunts…...………………45

Tableau9 : Classification selon les domaines……...……………45


Résumé

Notre travail de recherche s’intéresse à l’étude des emprunts


linguistiques existant dans la littérature maghrébine d’expression
française, et exactement les deux romans « La Nuit sacrée » et « Sur ma
mère » de Tahar Ben Jelloun. Et pour cela, nous nous sommes intéressés
à la situation sociolinguistique au Maroc, qui est marqué par l’existence
et la cohabitation de plusieurs langues : langues nationales (l’arabe
standard et marocain, et le berbère) et des langues étrangères (le français,
l’espagnole, et l’hébreu), cette vu générale du paysage linguistique
marocain, nous à permis d’analyser notre corpus.

Pour notre présent travail, nous allons tenter, de découvrir le


processus d’intégration des emprunts arabes dans la langue française, et
nous allons les classés selon leurs types, catégories et origines. Comme
nous nous sommes intéresser aussi à l’adaptation (morphologique,
phonétique, sémantique, et syntaxique) de ces emprunts au système
linguistique français, dans un autre point nous avons essayés d’expliquer
la répartition de ces emprunts arabes selon les différents domaines.

A la fin, nous avons obtenu comme résultats, que les emprunts


arabes occupent une place très importante dans la littérature maghrébine
d’expression française, et que ce phénomène n’est pas une exception
mais un fait normale.
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Abstract

Our research work is interested in the study of linguistic loans


existing in the literature from the Maghreb of French expression, and
exactly both novels “The sacred Night” and “On my mother” of Tahar
Ben Jelloun. And for it, we were interested in the sociolinguistic
situation in Maroco; wish is marked by the existence and the
cohabitation of several languages: national languages (standard and
Moroccan Arabic, and Berber) and foreign languages (French, Spanish,
and Hebrew), this seen general of the Moroccan linguistic landscape, us
to licence to analyze our corpus.

For our present work, we are going to try, to discover the process
of integration of Arabic loans in the French language, and we’re going to
classified them according to their types, categories and origins. As we
have also been interested in the adaptation (morphological, phonetic,
semantic, and syntactic) of these borrowings to the French linguistic
system. In another point we have tried to explain the distribution of these
Arab loans according to the different domains.

In the end, we have obtained, as results, that Arab borrowing


occupies a very important place in the Maghreb literature of French
expression, and that this phenomenon is not an exception but a normal
fact.

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