Gabon Compact Pour Lalimentation Et Lagriculture
Gabon Compact Pour Lalimentation Et Lagriculture
Gabon Compact Pour Lalimentation Et Lagriculture
Resumé exécutif
1. Stratégie
Pour atteindre les objectifs, le Pacte s’appuiera sur trois actions prioritaires :
2. Engagement politique
Le Gabon prévoit d’augmenter de 100 000 hectares sa surface agricole d’ici à 2025, et
le pays pourra atteindre une production supplémentaire de 46 438 tonnes de banane
plantain, 23 000 de tonnes de riz et 44 000 tonnes de manioc.
Le Gabon mobilisera 711 millions de dollars américains pour la mise en œuvre du Pacte,
notamment à travers :
• 250 millions de dollars au titre des dépenses d’investissement sur fonds propres, y
compris les contributions des bailleurs de fonds.
• 83 millions de dollars de financement public, assuré en partie sur le budget de
l’État.
• 276 millions de dollars à la charge du secteur privé.
4. Mécanisme de coordination
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Table de matières
1. Introduction et état des lieux 1
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Introduction et état
des lieux
Situation actuelle de
l’approvisionnement alimentaire
Le Gabon est situé dans le golfe de Guinée, à cheval sur l’équateur, et s’étend sur
267 667 km2. Sa population est estimée à deux millions d’habitants. Le Gabon
dispose de 23 millions d’hectares, 800 kilomètres de côtes, 10 000 km2 de réseau
hydrographique, cinq millions d’hectares de terres arables, dont seulement 8%
exploitées. La pluviométrie est estimée à environ 25 000 mn par an.
Le secteur agricole est peu développé et dominé par de petites exploitations familiales
pratiquant une agriculture vivrière à faible productivité.
La contribution agricole au PIB représentait 4,4% du PIB en 2019, avec une croissance
de 7%, en moyenne par an, entre 2010 et 2019. Le PIB du secteur de l’agroalimentaire
représentait environ 2% du PIB en 2019, avec une croissance de 3% en moyenne.
L’agriculture emploie autour de 40% de la population rurale du Gabon. Seulement
0,7% du budget de l’État est investi dans le développement agricole. Le poids du
secteur dans l’emploi total est important avec moins de 20% des emplois du pays,
dont 50% dans la filière de l’huile de palme par an entre 2010 et 2019.
Le secteur a connu une forte croissance ces dernières années. Cependant, avec des
importations alimentaires en nette progression de 11% chaque année, le pays reste
dépendant des importations (60% de la consommation alimentaire importée), avec
un volume de production locale limité. Cette dépendance à l’importation des denrées
alimentaires coûte plus de 450 milliards de FCFA par an à l’État. La croissance du
secteur agricole reste insuffisante pour répondre à la demande locale, créant ainsi
un déficit commercial estimé à environ 485 millions de dollars américains en 2019
(environ 270 milliards de FCFA).
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Balance commerciale liée au
secteur agricole
Le déficit commercial (485 millions de dollars en 2019) est en baisse grâce à la baisse
des importations de 5% par an entre 2017 et 2019, parallèlement à une hausse de la
production locale (voir tableau ci-après).
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Tableau n° 1 : principaux produits agricoles importés
N° Produits Quantité
(tonnes)
1 Blé 94400
2. Viande de volaille 54901
3. Huile de palme 26564
4. Malt d’orge 13431
5. Préparations alimentaires, Nda 11123
6. Viande de dinde 10007
7. Vin 9220
8. Bière d’orge 8004
9 Farine de maïs 5636
10 Pâtisserie 5467
La part commercialisée reste assez faible et les revenus paysans proviennent de la vente
des surplus vivriers, mais également des cultures de rente (café, cacao, etc) et des pro-
duits de la chasse et de la pêche.
N° Produits Q u a n t i t é
(tonnes)
1. Manioc 300000
2. Bananes plantains 285000
3. Sucre, canne 260000
4. Ignames 200000
5. Taros (colocases) 63000
6. Légumes frais, nda 50000
7. Maïs 44000
8. Viande, gibier 26200
9 Arachides non décortiquées 24000
10 Caoutchouc naturel 21000
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Facteurs externes clés
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Productivité globale
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Balance commerciale nationale
Le Gabon importe près de 1,5 milliard de dollars de denrées alimentaires chaque année
(Madeleine Berre, ministre de la Promotion des investissements, 2018).
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Productivité globale
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Pertes après récolte et valeur
ajoutée
De manière spécifique, les pertes post-récolte peuvent s’observer au niveau des spécu-
lations principales suivantes :
• Manioc : en moyenne, un minimum de 25% de pertes est enregistré entre la produc-
tion brute et la consommation nette, dû, entre autres, aux pourritures, aux pertes à
la transformation, à l’épluchage, etc.
• Banane plantain : en moyenne, 30 à 40% de pertes en poids sont enregistrés entre
la production brute (régimes) et la consommation nette, dû, entre autres, aux pour-
ritures, à l’épluchage, etc.
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Capture de valeur insuffisante
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Manque d’accès aux marchés
Avec des consommateurs de plus en plus exigeants en termes de qualité, l’accès limité
des produits agricoles à valeur ajoutée aux marchés se justifient à travers une combi-
naison de facteurs :
• La faible production (inadéquation entre l’offre et la demande).
• Le faible niveau d’investissement dans le secteur agricole.
• Les pertes post-récolte dues à l’indisponibilité des technologies de transformation
et de consommation.
• L’accès limité aux semences, aux intrants agricoles et aux conseils agricoles de qua-
lité, l’insuffisance et le mauvais état des infrastructures de production et de com-
mercialisation agricoles.
• La faible interconnectivité entre les différents maillons de la chaîne des filières.
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2
Plans nationaux
d’investissement agricole
et progrès réalisés à ce jour
Un Pacte et une Vision
Une Vision : le plan stratégique Gabon Émergent (PSGE). Les trois élé-
ments fondamentaux qui constituent le socle du plan stratégique sont :
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Les grandes lignes du programme
de transformation agricole pour
atteindre l’autosuffisance
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Objectifs de production dans des
chaînes de valeur agricoles
spécifiqies
Spéculations majeures
Chaînes de valeur spécifiques Spéculations majeures
Manioc Banane Plan- Riz
tain
Production actuelle
Production Projetée en 2025 430 000 340 000 23000
(tonnes)
Transformation et commer-
cialisation
L’atteinte des objectifs de production nécessitera une feuille de route efficace et effi-
ciente axée sur les composantes suivantes :
Une plus grande résilience. Le Gabon compte sur sa politique de vulgarisation agricole
basée sur :
• Le développement d’une industrie semencière.
• La mise à disposition des terres agricoles.
• Le développement de la mécanisation et de la transformation.
• Un accès garanti au marché.
Des rendements plus élevés. GRAINE vise à développer, en dix ans, 20 000 hectares
de cultures vivrières (banane, manioc, piment, tomate, etc., en misant sur les possibilités
d’accélérer le développement du manioc avec un taux de couverture du besoin déjà
relativement élevé (43%) et du plantain dont le taux de couverture est actuellement à
25%. Le développement de la riziculture reste complexe et coûteux notamment pour la
mise en place des systèmes d’irrigation.
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Plan national d’investissement agri-
cole, de sécurité alimentaire et nu-
tritionnelle de seconde génération
(PNIASAN 2)
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Réalisation et lacunes du pniasan 2
Pour atteindre les objectifs qui lui sont assignés, le PNIASAN 2 a été décliné à travers
la mise en œuvre du Programme GRAINE (assurer la sécurité alimentaire du Gabon,
améliorer la vie des Gabonais en leur proposant des opportunités entrepreneuriales
agricoles attractives, améliorer la balance commerciale du Gabon), et du Projet de dé-
veloppement agricole et rural dans sa 2ème phase (améliorer de façon durable les re-
venus, la sécurité alimentaire et la nutrition des petits producteurs, femmes, jeunes et
peuples autochtones de trois provinces du Gabon).
En dépit de ces investissements consentis pour répondre aux besoins alimentaires des
ménages, l’état nutritionnel des enfants de moins de cinq ans reste préoccupant. Les
indicateurs ci-dessus illustrent parfaitement cette situation :
• La malnutrition chronique affecte 17% des enfants de moins de cinq ans, dont 11%
sous une forme modérée et 6% sous une forme sévère.
• La malnutrition aigüe atteint 3% des enfants de moins de cinq ans et l’insuffisance
pondérale est de 6%.
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Tendances nationales du PNIASAN 2
L’incidence de la pauvreté s’est accentuée entre 1990 et 2005, passant de 27% à 33%.
Selon l’enquête démographique et de santé de 2012, l’état nutritionnel des enfants de
moins de cinq ans est préoccupant. La malnutrition chronique affecte 17% d’entre eux,
dont 11% sous une forme modérée et 6% sous une forme sévère. Elle est deux fois plus
élevée en milieu rural (29%) qu’en milieu urbain (14%).
En 2005, les urbains représentent 86% de la population et 78% des pauvres, contre 23%
des pauvres en milieu rural où une réduction de la pauvreté de 1% serait imputable pour
55% à la croissance agricole.
Depuis 2010, le Gabon a fait du Programme détaillé de développement de l’agriculture
en Afrique (PDDAA) un instrument privilégié de réduction de la pauvreté, de la faim et
de la malnutrition. Dans cette perspective, le PNIASAN 2 envisage cette réduction par
une croissance agricole durable, fixée à 8,4%, susceptible de réduire les importations de
denrées alimentaires.
Cependant, force est de constater que les données actuelles portant sur la croissance
du secteur agricole sont loin de réduire le niveau de pauvreté, le niveau d’insécurité ali-
mentaire ainsi que le fossé observé à travers le déficit de la balance commerciale.
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Combler le déficit : que faire ?
Conséquences de l’inaction sur le
contexte global de l’agriculture
• Des difficultés d’accès au financement (les acteurs du secteur éprouvent des diffi-
cultés pour obtenir des prêts).
• Une trop grande prédominance de l’État dans le secteur.
• Un manque d’infrastructures couvrant toute la chaîne de valeur (production ->
consommation).
• Des difficultés d’accès au foncier (processus d’acquisition de terres long et com-
plexe).
• Une main d’œuvre limitée, faiblement qualifiée et coûteuse.
• Des difficultés d’accès à des semences de qualité adaptées au sol gabonais dues au
faible développement des filières semencières.
• Les coûts élevés des intrants et semences sur les marchés internationaux.
• Un secteur dominé par des structures artisanales avec un manque d’acteurs struc-
turés ne permettant pas une production à grande échelle.
- La forte dépendance du pays aux importations avec un déficit commercial de
485 millions de dollars en 2019.
- Un faible niveau de transformation des produits.
- Le manque de productivité de l’appareil productif avec des installations vieillis-
santes et faiblement automatisées.
- Un faible effet d’échelle lié à la taille limitée des acteurs et des exploitations.
- Le manque de synergies le long de la chaîne de valeur en raison d’un manque
d’intégration des filières (manioc, banane plantain et riz).
- Un manque de productivité de la main d’œuvre qui manque de formation et de
savoir-faire.
Le Pacte national pour l’alimentation et l’agriculture au Gabon aura pour principal im-
pact positif potentiel la transformation de l’agriculture en un secteur orienté vers les af-
faires et commercialement viable, capable de relever les différents défis contenus dans
le PNIASAN 2, à savoir : garantir l’autosuffisance alimentaire, mettre fin à l’insécurité
alimentaire et à la malnutrition.
Afin de produire cet effet, les interventions spécifiques du Pacte seront axées autour
des objectifs suivants : i) mobiliser des investissements plus importants, plus nombreux
et de meilleure qualité ; ii) transformer des chaînes de valeur entières ; iii) promouvoir la
facilitation de la transformation par le secteur public, mais dirigée par le secteur privé.
Dans cette perspective, la mise en œuvre du Pacte apportera certainement des ré-
ponses aux besoins alimentaires du pays, pour réduire la dépendance du pays aux im-
portations des denrées alimentaires, créer plus d’emplois pour les jeunes et les femmes
à travers la promotion de l’agrobusiness.
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Ainsi, pour atteindre les objectifs visés par le Pacte, trois types d’intervention seront
développées :
• Afin de mobiliser des investissements plus importants, plus nombreux et de meil-
leure qualité, il conviendra de développer l’approche PPP pour faciliter l’entrée du
secteur privé, en l’occurrence des banques commerciales, dans le processus de fi-
nancement du secteur agricole en mettant un accent particulier sur l’accès au fi-
nancement pour les exploitants agricoles dans une perspective de promotion de
l’agrobusiness.
• Aussi, le pacte mettra en place des mécanismes de financement des promoteurs
d’exploitations agricoles par l’élaboration d’un cadre de financement susceptible
d’appuyer, sous diverses formes, des initiatives de jeunes et de femmes, tenant
compte des profils variés et activités visées en matière d’agrobusiness. À cet effet,
des mécanismes de financement, aptes à garantir un accès durable des bénéficiaires
au financement des institutions financières locales seront identifiés, en accordant
une priorité à l’innovation.
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4 Contribution des partenaires
aux principales possibilités
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Pour atteindre ces objectifs de production, les partenaires devront doubler leurs succès
et optimiser l’effet de levier des opportunités nouvelles et existantes. Il s’agira pour les
partenaires de faire plus de ce qui fonctionne, de manière plus efficiente et efficace.
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Faire plus de ce qui fonctionne, de
manière plus efficiente et efficace.
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Optimiser l’effet de levier des
opportunités nouvelles et existantes.
Il s’agit de diriger les interventions dans le développement i) des chaînes de valeur in-
clusives basées sur les priorités définies par les grands acteurs (Sodrater, Horta Gabon,
Coopératives) et les associations (IGAD) de la filière ; ii) l’intensification agricole et la
gestion foncière à travers la promotion et l’utilisation des semences améliorées d’engrais
; iii) la digitalisation du secteur par l’appui au mécanisme de suivi-évaluation, la collecte
et l’analyse des données agricoles ainsi que la diffusion de l’information climatique.
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Politique et bonnes pratiques agri-
coles durables.
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29
5 Un appel à l’action
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La mise en œuvre du Pacte au Gabon permettra d’atteindre l’autosuffisance alimentaire
en focalisant ses actions sur les opportunités et les investissements exceptionnels sui-
vants :
Principales opportunités
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Investissements exceptionnels
nécessaires.
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6 Mise en œuvre
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Afin de stimuler l’action et d’obtenir des résultats à grande échelle pour atteindre
les objectifs fixés par le Pacte, une préparation des plans détaillés de mise en œuvre
post-Sommet Dakar 2 et avenants sera nécessaire.
Sa création et sa composition feront l’objet d’un décret présidentiel qui fixera la nature
et les attributs des membres. De nature ad hoc, elle restera opérationnelle tout au long
de la mise en œuvre du Pacte.
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Coordination et supervision
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Mobilisation des ressources et contrats
de performance et financement basés
sur les résultats.
Pour une gestion plus flexible des contrats de performance, des « fonds communs »
pourront être développés, tout en offrant un cadre unique de mobilisation des crédits
sur la base des résultats.
La stratégie de mobilisation des ressources devrait s’opérer sur la base des modalités
et principes de partenariat, en s’inscrivant dans une démarche de consultation et de
planification stratégique et programmatique multi-bailleurs.
En conformité avec les objectifs à réaliser, les appuis aux différentes actions du Pacte
pourront adopter de manière combinée, différentes modalités de financement :
- Les fonds propres de l’État du Gabon (budgets de fonctionnement et d’investis-
sement) sur la base des revenus publics nationaux.
- Des financements directs ciblés sur les actions principales du Pacte, définis se-
lon des modes de gestion spécifiques (approche par projet).
- Un financement commun d’un groupe de bailleurs, qui pourra se faire sous plu-
sieurs formes, notamment par un panier commun, sous la gestion d’un ordonnateur
national.
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Capacité de mise en œuvre et
solutions aux capacités limitées.
La capacité de mise en œuvre des actions du Pacte ainsi que les solutions aux capaci-
tés limitées reposeront sur le dispositif institutionnel déjà existant et mis en place par le
Projet d’appui au programme GRAINE de la Banque africaine de développement.
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Risques et atténuation
Les principaux risques susceptibles d’entraver la mise en œuvre du Pacte sont liés à :
iii) la faible implication des parties prenantes quant au processus de mise en œuvre du
Pacte
vi) la crise énergétique et la volatilité des cours mondiaux des produits agricoles
Les mécanismes d’atténuation seront, dans la plupart des cas, bien identifiés. Des solu-
tions existent, mais leur mise en œuvre n’est pas toujours effective, soit par manque de
ressources, soit par une insuffisance de compétence.
Toutefois, des actions relatives
ii) à l’implication des acteurs locaux dans le processus de transformation des chaînes
de valeur à travers des actions de structuration et de formation des coopératives et des
comités de gestion impliquant les femmes, et la promotion d’actions spécifiques pour
l’agrobusiness permettant une meilleure exécution du Pacte
iii) au développement d’un cadre incitatif à l’implication du secteur privé comme facili-
tateur des démarches PPP qui sont autant des mesures d’atténuation réalisables.
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7 Déclaration du Gouverne-
ment et des partenaires
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Le Gabon mobilisera de 711 millions de dollars américains pour la mise en
œuvre du PAPG2 et du PRODICVA 2 sur la période 2023-2028 :
• 83 millions de dollars de financement public, en partie sur le budget
de l’État.
• 250 millions de dollars au titre des dépenses d’investissement sur
fonds propres, y compris les contributions des bailleurs de fonds.
• 276 millions de dollars supportés par le secteur privé.
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