Histoire Du Congo Précolonial (RDC) - Wikipédia

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Histoire du Congo

précolonial (RDC)
Histoire des peuples qui habitaient
l'actuelle RDC avant la colonisation
L'histoire du Congo précolonial résume
l'histoire des peuples de l'actuelle
république démocratique du Congo
(RDC), depuis l'apparition des premières
traces humaines sur le territoire jusqu'à
la période de colonisation.

Les origines
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Des outils en pierre datant d'environ 1,8


million d’années ont été retrouvés au
nord du lac Édouard. Il y a 90 000 ans,
des harpons en os ont été découverts . Il
s'agit là des premiers trouvés, jusqu'à
aujourd'hui dans le monde[1].

Les Pygmées sont les premiers habitants


du Congo Précolonial. Adepte des outils
en pierre , Ils utilisaient certaines plantes
aux pouvoirs curatives et hallucinogènes.
Il existe des preuves de commerce de
pierre d'obsidienne et de pyrite, échangés
sur des distances de plus de 300 km. Ce
sont les premiers indices de commerce
d'esclaves concernant l'Égypte des
pharaons.

Immigration bantoue
De 2000 av. J.-C. à 500 av. J.-C., des
vagues de migrations bantoues
arrivèrent au Congo de la région de
l’actuel Nigeria et de l'actuel Cameroun.
Les Bantous s’installèrent d’abord sur les
côtes et les plateaux du sud et de l’est en
évitant la forêt dense. Les Bantous
apportèrent l’agriculture extensive qui
demande de défricher chaque année de
nouveaux terrains (premières traces au
Cameroun)[1]. Les hommes défrichaient
et les femmes cultivaient. Ils fabriquaient
des vêtements avec une matière textile
tirée de la feuille de bambou. Les peuples
bantous eurent des connaissances
avancées en médecine, comme le vaccin
(Kutéma Lulindi). Vers l'an 1000 tout le
pays est habité. On cultive
principalement de l'igname. On y fait de
la poterie[1].

Vers l'an 500 av. J.-C., la production de


banane plantin est dix fois supérieure à
celle de l'igname[1]. L'agriculture
n'intervient que pour 40 % de
l'alimentation. L'usage du fer commence
à se répandre[1]. Le tambour à fente,
sorte de gong, permet de communiquer
sur de longues distances, jusqu'à dix
kilomètres. Le langage tambouriné est
très développé : il permet de transmettre
de nombreuses informations[1].

Vers le xive siècle, apogée de grands


royaumes (Kongo, Kuba, Lunda)[1]. La
personnalité du roi est déterminante : elle
fait la grandeur des royaumes[1].

D’autres migrations de populations


issues des régions du Darfour et de
Kordofan au Soudan se produisirent au
nord du Congo, ainsi que d’Afrique de
l'Est, ajoutant une composante nilotique
au mélange des groupes ethniques.

Essor du commerce
international
1482 : débarquement des premiers
portugais. 1491 : premier roi chrétien,
chez les Bakongo. 1506-1560 : le
nouveau roi chrétien ouvre une période
de prospérité, suivie d'une crise
profonde[1]. Le commerce d'esclaves se
développe pour le commerce avec les
Portugais. Premier évêque noir, formé au
Portugal[1]. Construction d'une
cathédrale et d'églises[1]. Le
Christianisme est considérée comme
source de puissance pour contrer le
pouvoir coutumier. Il restera des traces
de cette courte période de
christianisation dans les noms de
personnes, certains rituels, amulettes ou
le souvenir de mystiques locaux[1].

La fondation de la colonie portugaise de


Luanda en Angola, en 1575, va
bouleverser, en cinquante ans, le régime
alimentaire des habitants du bassin
congolais : le manioc, plante plus
nourrissante et plus facile à cultiver, est
introduit et se répand dans les régions
forestières, le maïs, qui se récolte deux
fois au lieu d'une fois pour le sorgho,
dans les régions de savane[1].

1700 : le commerce d'ivoire et surtout


d'esclaves s'intensifie à partir de la
région proche de l'embouchure du
fleuve : entre quatre et six mille esclaves
sont expédiés vers les Amériques
chaque année. Vers 1780, ce sera 15 000
par an, enlevés lors de raids ou enfants
vendus par des familles pauvres et
amenés à des commerçants portugais,
français, hollandais ou britanniques[1].
Kinshasa est un village-marché qui se
développe grâce au commerce qui est
devenu intense, mais n'est qu'une étape
dans le commerce vers la côte où se
contonnent les Européens. Sur le fleuve
on transportait jusqu'à cinquante tonne
de manioc, surtout sous forme de
kwanga, par jour[1]. Mais aussi du
poisson, du sucre de canne, de l'huile de
palme, du vin de palme, du vin de canne
à sucre, de la bière de sorgho, du tabac,
du raphia, des ouvrages de vannerie ou
de sparterie, des poteries ou du fer, et
d'autres biens comme de la poudre[1]. La
puissance financière des commerçants
fit chanceler la puissance des rois et
chefs de tribus; les liens politiques furent
bouleversés, la société ancestrale fut
battue en brèche, le chaos s'installa[1].

Caractéristiques culturelles
au xixe siècle
Chaque peuple avait développé des
caractéristiques culturelles propres. Voir
notamment ci-dessous pour quelques
royaumes.
L'éducation se caractérisait par des
initiations à l'adolescence. Le fétichisme
était très développé[1].

L'anthropophagie était très rarement


pratiquée[1], notamment par les
Azande[3]. Le sacrifice humain, dans le
cadre religieux, y était associé[1].

La polygamie était peu pratiquée[1].

Il était rare de coutume d'avoir des


esclaves, les chefs de village pouvant en
posséder quelques-uns, mais sans droit
de vie et de mort[1].

La cuvette centrale était, comme partout


dans le monde, le lieu de luttes entre
royaumes[2].

La traite négrière à l'Ouest


du Congo
La traite négrière commence dès le
milieu du xvie siècle avec les Portugais,
suivis au xviie par les Pays-Bas,
l'Angleterre et la France. Des marchands
d'esclaves autochtones vendaient aux
Européens les esclaves qu'ils avaient
capturés. Au début du xixe siècle,
l'Europe interdit ce commerce qui,
continua cependant dans l'illégalité
jusqu'au début du xxe siècle[3]. L'impact
sur l'Afrique centrale fut immense,
source à la fois de dévastation et de
souffrances comme d'enrichissement
des intermédiaires, de développement du
commerce (encore basé sur le troc,
d'introduction de nouveautés grâce à
l'intensification des échanges[1].

Les sultanats de l'Est


Alors qu'à l'Ouest le commerce
d'esclaves se tarit, il commence à l'Est
sous une forme différente : des sultanats
sont fondés, les razzias sont organisées
par les étrangers eux-mêmes. Vers 1860,
les Arabes esclavagistes pénètrent au
Maniema à partir de Zanzibar, devenu
sultanat en 1861, dont l'économie était
basée sur la vente d'esclaves dont
certains allaient jusqu'en Inde auprès de
riches musulmans[1]. À partir de 1870,
les "arabisés", étendirent leur zone
d'action jusqu'au bassin du Congo. En
1890 leur zone d'action s'étendait sur un
tiers du territoire du Congo. Ils faisaient
aussi le commerce d'ivoire. Pour se
procurer les esclaves et l'ivoire, ils
utilisaient des bandes de Noirs bien
organisées, armées et généralement
conduites par des esclaves noirs
émancipés.

Ces esclaves étaient généralement


"islamisés"; très vite ils apprirent le Coran
et les coutumes musulmanes[1].
Voici la liste de ces sultans plus ou
moins indépendants dans les années
1880-1890[3] :

Sultan Tippo-Tipp, puis Rachid aux


Stanley Falls. En 1885 Tippo-Tip se
serait taillé un fief regroupant les villes
de Kasongo, Nyangwe et Kabambare
Sultan Kibonge à Kirundu.
Sultan Mserera à Lokandu / Riba Riba.
Sultan Dougombie puis Munie Mohara
à Nyangwe (ville-garnison fondée en
1860).
Sultan Sefu bin Hamid à Kasongo.
Sultan Bwana N'zige à Kabambare.
Sultan Mohamed Ben Halifa, dit
Rumaliza (qui détruit tout), qui
contrôlait la région du Tanganyika.

Stanley décrit l'étendue des ravages, sur


118 villages razziés, capture de
3 600 esclaves et plus de 2 500 hommes
tués. En cinq campagnes, capture de
10 000 esclaves, 33 000 morts[4].

Certains estiment à 55 000 le nombre de


déportés par an ; deux millions de
Congolais auraient été emmenés en
esclavage entre 1860 et les années 1880.
Au moins deux autres millions auraient
été tués pendant leur capture ou lors de
l'exil. Les destructions, pillages, exils
forcés ont causé misère et fragilité face
aux maladies, déstructuré et affaibli les
sociétés traditionnelles[3]. Le
missionnaire belge Roelens visite la
région du Tanganyika en 1892 et
confirme les horreurs commises par les
esclavagistes[5].

Royaume du Kongo
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Article détaillé : Royaume du Kongo.

À l’ouest, l’Empire Kongo, très ancien


(datant selon les dernières sources du
ive siècle), occupe à son apogée un
territoire s’étendant sur l’ouest du Congo
démocratique, la République du Congo,
une petite partie du sud du Gabon et
l’Angola. Son économie s'appuie sur
l'agriculture (igname, bananes plantain,
huile de palme). Les relations entre les
bakongos et leurs voisins du nord-est, les
batékés sont parfois hostiles mais
surtout commerciales.

Avec l'entrée en contact avec les


Portugais en 1482, le royaume connait
une ère de prospérité[1].Dès le milieu du
xvie siècle, les Portugais n'hésitent pas à
s'emparer d'esclaves parmi les sujets du
roi.

En 1665, les Portugais battirent les


Bakongo à la bataille d'Ambuila ; ils
déportent de nombreux Noirs comme
esclaves au Brésil. Leur port de
déportation est Emboma, l’actuelle
Boma.

Le royaume Kuba
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Article détaillé : Royaume Kuba.

Le royaume Kuba se forma dans le Kasaï


occidental et la Luluwa. Ses origines
remonteraient au xve siècle, mais il ne
prit réellement son essor qu'au
xviie siècle, sous le règne de Chamba
Bolongongo, appelé Shyam Mbula
Ngoong par Vansina (ou Shyam a mbul a
Ngoong). Ce souverain encouragea les
nouvelles cultures; il aurait introduit les
cultures du maïs et du tabac. Il apprit à
ses sujets le tissage du raphia et la
sculpture et institua un véritable service
militaire. Les Bakuba sont renommés
pour la beauté de leur art : sens des
proportions et sens des couleurs.

Le royaume se caractérisait par


l'interdiction du port d'armes de guerre à
ceux qui n'étaient pas soldats du roi. Son
armée inspirait la crainte des voisins : il
n'y eut jamais de chasse aux esclaves
dans le royaume.

Le royaume des Bakuba est


particulièrement intéressant parce qu'il
est le seul, dans cette région d'Afrique, où
les souverains avaient institué une
charge de gardien des traditions orales :
le Moaridi. Au Mali, on retrouve cette
similitude dans la charte du Manden
(Kurukan Fuga), au xiiie siècle, qui
désigne les griots du roi (familles
Kouyaté et Diabaté). Par ailleurs, l'art de
la sculpture et de la décoration y a atteint
un niveau remarquable.

À la fin du xviie siècle, les Luba


envahirent le royaume Kuba. Celui-ci
perdura néanmoins jusqu'à sa
soumission par les Belges en 1904. Les
Bakuba étaient les populations
congolaises les plus aptes à se défendre
contre les menées de la force publique
avec les Baboa et les Babudje.

L’empire Luba
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L'Urua (littéralement "pays des rivières"), domaine du Kasongo, dernier souverain luba indépendant, livré en 1887 au
trafic entre le Maniema gouverné par Tippo Tip et le Garangeza dirigé par M'Siri, puis annexé à l'État indépendant du
Congo en 1894.

Article détaillé : Empire Luba.


Au xvie siècle, les Balubas, un peuple
vivant au Katanga, né de la sécession
d'un clan de l'ethnie Songhoy, migre vers
le nord entre la rivière Kasaï et le lac
Tanganyika. Les Balubas vivaient alors
dans les provinces actuelles du Kasai et
le nord du Katanga.Contrairement a ce
que disent les autres. Les Balubas
s’organisèrent en chefferies
indépendantes, des sortes de tribus.
Ainsi leur langue, le kiluba, servait de
langue interethnique. Si au Kasai
l’organisation politique ne dépassait pas
le village, les Balubas du Katanga
regroupaient plusieurs villages sous
l’autorité d’un seigneur, le Kilolo. Des
conflits armés opposèrent les Baluba à
leurs voisins mais il y avait aussi des
conflits entre différents bulopwes.

Des fouilles archéologiques près du lac


Kisale ont révélé que les Balubas
utilisaient dès le ixe siècle une monnaie
de cuivre cruciforme, les croisettes de
différents poids. Chaque roi avait sa
capitale. Si les Baluba utilisaient le tam-
tam comme moyen de communication à
longue distance, ils avaient aussi un
oracle, le lubuko, sorte de maison avec
une porte d’entrée à l’arrière et un mur en
bois à l’avant. La personne à l’intérieur
répondait alors aux questions par oui ou
par non aux questions posées par
l’interlocuteur devant le mur, en tapant
sur le mur en bois.

Les villes de Lusambo et de Kabinda


étaient les plaques tournantes du
commerce des esclaves. Au xixe siècle,
juste avant la pénétration européenne,
les Balubas ne purent résister aux
envahisseurs Tchokwés et Lélés. C'est
aussi à cette époque qu'apparurent les
premiers fusils.

L’empire Lunda
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L'empire Lunda en 1890 au sud est de l'État indépendant du Congo. Alors ravagé par les marchands d'esclaves
Tchokwés armés de fusils, il sera partagé entre celui-ci et le Portugal (Benguela, futur Angola).

Article détaillé : royaume Lunda.

Au sud, l’Empire Lunda s'établit sur


l’extrême sud du Katanga. La capitale de
l’empire était Musumba. Son influence
durera du xvie siècle au xixe siècle. Les
Lundas croyaient en un dieu unique au
ciel auprès duquel reposent les défunts.
Après la mort d’une personne, ils
organisaient des danses qui imitaient les
mouvements d’un oiseau afin que l’âme
de la personne s’envole au ciel. Il
s'agissait d'un oiseau aquatique car pour
eux l’eau était symbole de vie. Ils étaient
en contact avec les Wambundus,
auxquels les souverains Lundas
vendaient leurs sujets comme esclaves,
ensuite revendus par ceux-ci aux colons
portugais du Brésil. En 1789, l’explorateur
portugais Francisco Maria Cerdas
explora l’empire. De retour en Europe, il
rendit compte des étonnantes richesses
minières présentes là-bas. Les
négociants arabes et swahilis achetaient
aussi des esclaves lunda, déportés au
Yémen, à Oman ou en Arabie saoudite.
Cette pratique dépeupla et affaiblit
l’empire. Les Lunda connaissaient donc
probablement l’alphabet arabe et la
langue swahilie était connue de tous les
nobles et des commerçants de la région.
Elle servait de langue de commerce entre
les commerçants arabes et africains de
la région.

Le Garangeza
Expansion coloniale swahilie en concurrence avec les Portugais et les Anglais. le Garangeza était au centre d'un
réseau d'alliances et de routes commerciales.

Le Garangeza ou royaume Yeke est un


royaume créé par M'Siri (Alias
Ngelengwa Mwenda de son vrai nom) en
1856. Il persiste aujourd'hui sous la
forme d'une chefferie traditionnelle[6].

Galerie
Représentation de l'Afrique centrale en
1690

Représentation des territoires des


royaumes Kongo, Bengela et Angola en
1754

Voir aussi
Bibliographie

Bequaert, M., La Préhistoire du Congo-


Belge, Encyclopédie du Congo belge,
1950, t. 1, p. 45-77.
Bequaert, M. La Préhistoire congolaise,
Zooléo, 1955, no 30, 1, p. 3-7.

Lien externe

Les Pygmées - premiers habitants du


Congo
(http://www.pygmies.info/) [archive]

Références
1. David Van Reybrouck (trad. du
néerlandais de Belgique), Congo. Une
histoire. [« Congo. Een
geschiedenis. »], Paris, Actes Sud,
2012, 711 p.
(ISBN 978-2-330-00930-4), Voir
chap.1.
2. « Compilhistoire - Cannibalisme,
anthropophagie, hémophagie,
vampirisme, placentophagie » (htt
p://compilhistoire.pagesperso-orang
e.fr/cannibalisme.htm) [archive], sur
compilhistoire.pagesperso-orange.fr
(consulté le 28 juin 2016)
3. André de Maere d'Aertrycke, André
Schorochoff, Pierre Vercauteren et
André Vleurinck, Le Congo au temps
des Belges, Bruxelles, Masoin, 2011,
319 p. (ISBN 978-2-87202-023-2),
p. 106
4. H. Stanley (trad. de l'anglais), Cinq
années au Congo; 1879-1884, Paris,
Maurice Dreyfus, 643 p.
5. Mgr. Roelens, Notre vieux Congo
1891-1917, Namur, Col.Lavigerie,
1948 — Cité dans l'ouvrage de André
de Maere d'Aertrycke, André
Schorochoff, Pierre Vercauteren et
André Vleurinck, Le Congo au temps
des Belges, 2011, p.97.
6. Site de présentation du huitième
successeur du roi Msiri. (http://www.
kingmsiri.com/index2.htm) [archive]

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