BTS Banque-sujet-EEJOAB - Session 2023

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BTS BANQUE

CONSEILLER DE CLIENTÈLE

ÉPREUVE E5
ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE,
JURIDIQUE ET ORGANISATIONNEL DE L’ACTIVITÉ
BANCAIRE

SESSION 2023
______

Durée : 4 heures

Coefficient : 4
______

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Le sujet se compose de 7 pages, numérotées de 1/7 à 7/7.

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Environnement économique, juridique et organisationnel de
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l’activité bancaire
Après avoir pris connaissance des situations professionnelles présentées, il vous est
demandé de traiter les questions ci-dessous et de terminer votre analyse par une note
structurée et argumentée sous une forme rédigée.

MISE EN SITUATION

Vous venez de prendre vos fonctions dans une agence bancaire située dans un
quartier périphérique d’une grande ville. Vous gérez un portefeuille grand public
composé principalement d’employés et d’ouvriers aux revenus modestes. Dans un
contexte inflationniste, vos clients sont inquiets. Ils vous interrogent souvent sur
leur possibilité d’épargner compte tenu des taux d’intérêt actuels. Vous recherchez
alors des éléments de réponse.

Dans cet environnement incertain, les ménages recherchent des solutions de


placement. Vous recevez aujourd’hui un jeune actif qui souhaite épargner.

À partir de l’annexe 1 et de vos connaissances :

1. Présenter les différentes formes d’épargne des ménages.


2. Citer les caractéristiques qui font du livret A un produit d’épargne règlementée.
3. Montrer l’intérêt de l’épargne réglementée pour chacun des agents économiques
concernés.
4. Expliquer les raisons de l’augmentation du taux du livret A.

Après avoir présenté à votre client les différentes formes d’épargne réglementée, ce
dernier semble intéressé par des placements plus éthiques. Votre réseau, fortement
investi dans une démarche de responsabilité sociale, propose des produits de
placement labellisés « Investissement Socialement Responsable (ISR).

À partir de l’annexe 2 et de vos connaissances :

5. Présenter les composantes de la responsabilité sociale de l’entreprise (RSE).


6. Identifier les enjeux de la RSE pour la banque.
7. Indiquer les motivations des clients pour des placements dans la finance durable.

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Dans votre portefeuille clients, vous avez identifié des personnes en difficulté et
notamment des majeurs protégés, qu’il convient d’accompagner.

Votre agenda vous indique que vous avez un rendez-vous avec Madame DALI, âgée
de 70 ans et placée sous le régime de curatelle. Cette cliente est titulaire d’un compte
de dépôt, d’un livret A et d’un contrat d’assurance vie d’un montant de 45 000 euros.
Madame DALI souhaite récupérer l’intégralité des capitaux placés sur son contrat
d’assurance vie. Vous êtes chargé d’étudier la faisabilité de sa demande.

8. À l’aide de vos connaissances, présenter le problème juridique de la situation


exposée ci-dessus, les règles de droit applicables et la solution qui pourra être
apportée.

Compte tenu de la situation économique actuelle, la Banque Centrale Européenne a


décidé d’augmenter ses taux d’intérêt directeurs.

9. Afin de sensibiliser l’ensemble des collaborateurs, votre directeur vous demande de


préparer, à partir des annexes 3 et 4 et de vos connaissances, une note structurée et
argumentée dans laquelle vous présenterez les causes de l’inflation actuelle et ses
conséquences sur les clients des banques, puis vous expliquerez en quoi la décision
de la BCE d’augmenter les taux d’intérêt directeurs a des répercussions sur les
différents agents économiques.

LISTE DES ANNEXES

Numéro Libellé Page


Annexe 1 La hausse du taux du livret A en huit questions 4
Placements durables : généralistes, verts ou solidaires,
Annexe 2 5
décryptage des labels
Annexe 3 Quelles sont les causes de l’inflation actuelle ? 5 et 6
Annexe 4 Les gagnants et les perdants de la remontée des taux 6 et 7

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Annexe 1 : La hausse du taux du livret A en huit questions (extraits)

L'instrument d'épargne préféré des Français devrait voir sa rémunération passer de 1 % à


2 % au 1er août. Ce nouveau doublement du taux intervient six mois après celui acté en
février dernier, dans un contexte de forte inflation. […] Le taux du Livret A est revu tous les
six mois. Son calcul est le résultat d'une formule qui fait la moyenne entre l'inflation des six
derniers mois et le taux interbancaire. L'indice définitif des prix à la consommation de juin
sera connu ce mercredi par la Banque de France, qui pourra alors réaliser le calcul et
formuler dans la foulée une recommandation à Bercy. C'est le gouvernement qui décide
et annonce ensuite le taux appliqué. Il peut se laisser un délai de quelques jours. Selon
les dernières estimations de l'Insee, l'inflation s'élevait à 5,8 % en juin, soit une moyenne
sur six mois de 4,46 %. Appliquée strictement, la formule donnerait un résultat de 1,94 %,
a calculé le Cercle de l'Epargne, ouvrant droit à un taux de rendement de 2 % pour le Livret
A comme pour le Livret de développement durable et solidaire (LDDS). Le livret d’épargne
populaire (LEP), réservé aux ménages modestes, est calculé uniquement sur l’inflation […]
Deux doublements du taux en à peine six mois : l'événement est en effet inédit. Le passage
de 1 à 2 % ferait suite à la multiplication par deux du taux en février dernier (de 0,5 % à
1 %). Il faut remonter aux années 1960 pour retrouver trace d'une multiplication par deux
du taux. […] L'augmentation du rendement devrait logiquement avoir un effet sur la
collecte. C'est ce qui s'est passé dans les mois qui suivirent la hausse du taux survenue
le 1er février dernier. La collecte est restée dynamique jusqu'en mai, portant l'encours total
à 359 milliards d'euros, malgré une inflation galopante. […] Avec l'inflation et la remontée
des taux, la concurrence sur les produits d'épargne non réglementée repart de plus belle.
[…] Certains acteurs ont déjà lancé l'offensive commerciale. C’est le cas de PSA Banque,
le bras financier du constructeur auto Stellantis, qui vient de doper le rendement de son
livret d'épargne pour passer de 0,5 % à 0,7 %, avec un taux de 3 % offert pendant 3 mois.
Les banques pourraient être tentées de suivre le mouvement en augmentant à leur tour
leurs livrets, dont le rendement moyen est quasi nul, à 0,09 % selon la Banque de France.
[…] Si la hausse du Livret A est une bonne nouvelle pour les épargnants, la facture
s'annonce salée pour les banques, qui centralisent 40 % de la collecte des fonds. Selon
les estimations de l'agence Fitch, une augmentation de 100 points de base du taux leur
coûterait près de 2 milliards d'euros. Cette somme s'ajoute au milliard d'euros dus après
la hausse du mois de février (de 0,5 % à 1 %).

Au total, sur une année pleine, l'impact d'un Livret A à 2 % et d'un LEP autour de 4,5 %
pourrait coûter plus de 3,6 milliards d'euros aux banques, soit environ 6 % des revenus de
banque de détail du secteur. Les groupes les plus exposés sont La Banque Postale, qui
détient un peu plus d'un quart des Livrets A, et les Caisses d'Épargne, acteur historique
de l'épargne réglementée. Comme en février dernier, les banques ont tenté de faire valoir
leurs arguments auprès des autorités pour limiter la hausse. « Mais face à la pente de
l'inflation, on est clairement inaudible », reconnaît un banquier. Le coût de la ressource va
également augmenter pour la Caisse des Dépôts, qui centralise 60 % des sommes
collectées par les banques, via son fonds d'épargne. L'argent du Livret A a en effet pour
mission principale de financer le logement social, l'une des prérogatives de la Caisse. Près
de 100 000 logements sortent de terre chaque année grâce à cet argent, qui peut être
prêté aux bailleurs sociaux.

Source : www.lesechos.fr - 13 juillet 2022

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Annexe 2 : Placements durables : généralistes, verts ou solidaires, décryptage des
labels

Près de 900 produits d'épargne sont labellisés par un des trois principaux labels français :
ISR, Greenfin et Finansol. Un record en Europe. Et des labels concurrents de nos voisins
se sont aussi fait une place de choix dans l'Hexagone. Mais quelles garanties nous
apportent ces « appellations contrôlées » ?

Pas toujours bien connus ni compris par les épargnants, les labels durables sont pourtant
incontournables. Généralistes, verts ou solidaires, ils ont chacun leurs spécificités mais
partagent un socle commun : l'obligation pour les produits d'épargne labellisés de prendre
en compte des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans leur
sélection, ainsi que l'engagement actionnarial. Mais sont-ils fiables ? Ils ont tous des
processus de labellisation certifiés qui garantissent le respect de leur cahier des charges.
En revanche attention, ils n'ont pas tous les mêmes exigences. En fonction des convictions
de chacun, il faudra porter une attention particulière à leur méthodologie. […]

Source : Camille Prigent - Les Echos - Publié le 14 juin 2021

Annexe 3 : Quelles sont les causes actuelles de l’inflation ?

Les prix augmentent ! Le prix du litre de diesel est passé de 1,20 € à 2,15 €. Un caddie
rempli de courses au supermarché coûtait 108 € en janvier 2021 ; il coûte désormais 120 €
d’après le journal La Voix Du Nord. Changer de voiture est également plus onéreux : une
Peugeot 208 vaut aujourd’hui 3 000 € de plus qu’il y a un an. D’après l’Insee, les prix à la
consommation ont progressé en France de 5,2 % en mai. L’inflation s’établit à + 8,6 % aux
États-Unis, + 7,9 % en Allemagne, + 9,1 % en Angleterre. Ce phénomène est donc
mondial. […]

La première explication de la hausse généralisée des prix se trouve probablement dans la


très forte reprise économique après deux années de confinements successifs.

En effet, en 2020 et 2021, les ménages ont fortement diminué leur consommation du fait
de la pandémie de Covid-19. De ce fait, ils ont accumulé un niveau d’épargne très
important. Par exemple, fin 2021, les ménages français disposaient de plus de
300 milliards d’euros sur leurs comptes en banque. […] Mais une fois la pandémie et les
campagnes de vaccination terminées, la demande est très vite repartie. Les ménages ont
tout de suite commencé à dépenser cette manne accumulée. Les consommateurs sont
retournés au restaurant, ont voyagé de nouveau, refait leur intérieur, déménagé ou encore
changé de véhicule.

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Malheureusement, l’offre n’a pas suivi au même rythme. En effet, remettre en route une
usine, recruter des serveurs ou encore transporter un container de l’Asie vers l’Europe
prend du temps ! […] Plus récemment, en 2022, ce phénomène que beaucoup pensait
temporaire a été accentué par deux événements : la guerre en Ukraine et le
re-confinement en Chine.

Le conflit russo-ukrainien a eu de nombreuses répercussions sur les prix des matières


premières. Le cours du baril de Brent est passé de 77 $ à 120 $ les jours qui ont suivi le
début du conflit. Le cours du gaz en Europe s’est envolé passant de 23 $ en début d’année
à 40 $ aujourd’hui. Le cours du blé a atteint 430 € en mai contre 250 € en début d’année.

Pourquoi une telle augmentation ? Parce que la Russie et l’Ukraine sont d’importants
producteurs de matières premières. La Russie est le deuxième exportateur de pétrole et
le premier exportateur de gaz au monde. L’Ukraine, quant à elle, est un important
producteur de denrées agricoles. […]

De cette hausse des matières découle une hausse des coûts de l’ensemble des produits
que nous consommons (nourriture, chauffage, transports etc.) que les industriels
répercutent, autant que faire se peut, aux consommateurs finaux. […]

Source : Nicolas Levrier - Banque privée Transatlantique Gestion - 05/07/2022

Annexe 4 : Les gagnants et les perdants de la remontée des taux

La hausse des taux d’intérêt enregistrée en quelques mois est assez impressionnante : la
rémunération des emprunts à dix ans de la France, encore négative à l’été 2021, atteignait
2 % fin juin dernier. Il est logique de s’interroger sur les effets d’un tel durcissement sur le
niveau d’activité, comme sur celui d’inflation. En particulier quand cette dernière provient
essentiellement de la hausse du prix des matières premières. On sait qu’il faut alors faire
fortement reculer la demande de biens et services, pour compenser la baisse de l’offre de
biens et services qui résulte de la hausse des prix des matières premières.

Mais on s’intéresse insuffisamment, en revanche, aux effets redistributifs d’une telle


hausse des taux : qui seront les gagnants et les perdants de la remontée, parmi les
différents groupes d’agents économiques ? Si, comme cela se produit aujourd’hui, c’est
une hausse des taux d’intérêt réels, c’est-à-dire corrigés de l’inflation, que ces acteurs
doivent affronter, cela pénalisera en premier lieu les plus endettés d’entre eux (États,
ménages, ou entreprises). On se rappelle en effet qu’une telle hausse, toutes choses
égales par ailleurs, fait monter le taux d’endettement. Ce qui conduira les États à réduire
leurs déficits budgétaires primaires (hors intérêts sur la dette publique), les ménages à
diminuer leurs achats de logements à crédit, et les entreprises à moins investir. Cet effet
serait toutefois lent dans les pays comme la France, où l’essentiel des dettes est à taux
fixe : seuls les nouveaux emprunteurs seraient pénalisés.

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Le marché du travail pourrait être le second concerné. Les analyses montrent en effet que
les politiques monétaires expansionnistes font davantage baisser le taux de chômage des
salariés peu qualifiés que celui des salariés qualifiés. C’est là un des buts des « politiques
de la surchauffe », qui consistent à maintenir des programmes monétaires accommodants
même quand le taux de chômage est bas, pour continuer à faire progresser l’emploi des
peu qualifiés. On peut donc craindre qu’à l’inverse la remontée des taux d’intérêt soit
défavorable à ce type de salariés.

La troisième conséquence à attendre de cette hausse des taux, qu’ils soient nominaux ou
réels, est due à la structure de l’épargne détenue par les ménages, en fonction de leurs
revenus. Les foyers modestes, qui placent surtout en produits obligataires peu risqués
(Livret A, fonds en euros de l’assurance vie), obtiendront ainsi une meilleure rémunération.
Tandis que les ménages aisés, qui épargnent surtout en actifs financiers plus risqués
(actions, immobilier, obligations d’entreprises...), seront pénalisés par la hausse de la
« prime de risque » associée à ces placements, elle-même due à la hausse des taux
d’intérêt à long terme. Une telle remontée se traduisant alors par la baisse de valeur de
ces actifs. Déjà à l’œuvre depuis le printemps 2022 pour les actions et les obligations
d’entreprises, cette dévalorisation va aussi nécessairement se produire pour l’immobilier.

Enfin, certaines entreprises pourraient tirer leur épingle du jeu. À l’image des banques,
pour une raison évidente : elles produisent des prêts à long terme (crédits immobiliers, ou
d’investissement des entreprises), dont les taux vont progresser, et qui sont financés en
grande partie par des dépôts de court terme non rémunérés. La situation des sociétés
d’assurances est plus complexe.

En rendant le rendement de leurs fonds en euros plus attractif auprès des épargnants, la
remontée des taux d’intérêt à long terme leur sera favorable. Mais il ne faudra pas qu’elle
soit trop rapide, pour éviter que ces mêmes épargnants ne sortent de leurs vieux contrats
d’assurance vie, investis dans d’anciennes obligations, qui reflètent donc les taux d’intérêt
antérieurs, plus bas.

Au total, la remontée des taux d’intérêt à long terme (nominaux et réels) est, sans
ambiguïté, mauvaise pour les États et la majorité des entreprises, et bonne, à condition de
ne pas être trop rapide, pour les banques et les assurances. La situation des ménages est
plus contrastée. Les plus modestes d’entre eux bénéficieront d’une meilleure rémunération
de leur épargne, mais souffriront de la hausse du taux de chômage des travailleurs peu
qualifiés. Les foyers aisés seront assez largement protégés de cette remontée du
chômage, mais pâtiront du recul du prix des actifs financiers risqués.

Source : capital.fr - 27 juillet 2022

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