Formes Quadratiques
Formes Quadratiques
Formes Quadratiques
Formes bilinéaires
On examinera des vecteurs géométriques et calculera leurs longueurs et distances ou angles entre
deux vecteurs. Pour ce faire, nous équipons l’espace vectoriel d’un produit scalaire (défini à partir de
forme bilinéaire) qui induit la géométrie de l’espace vectoriel. Les produits internes et leurs normes
et métriques correspondantes capturent les notions intuitives de similarité et de distances.
• f (αx, y) = α f (x, y)
• f (x, αy) = α f (x, y)
Remarque 2.1.1 f bilinéaire si et seulement si ∀y fixé dans F, l’application x 7→ fy (x) = f (x, y) de
E dans G est linéaire et ∀x fixé dans E, l’application y 7→ fx (y) = f (x, y) de F dans G est linéaire.
Exemples 2.1.2 I = [α, β ] ⊂ R, V R-espace vectoriel. L’application
φ : C (I, R) × C (I,V ) −→ V
est une application bilinéaire de C (I, R) ×
7−→ φ ( f , v) = αβ f (t)v(t)dt
R
( f , v)
C (I,V ) dans V . ■
Proposition 2.2.4 .
1. ∀x ∈ E, ∀αinK, on a
q(αx) = α 2 q(x)
Remarque 2.2.6 Soit f une f.b alors l’application q telle que q(x) = f (x, x) est une forme f.q
associé à la projection de f sur les formes symétriques parallèlement aux formes antisymétriques
h(x, y) = f (x,y)+2 f (y,x)
7. On dit que f est dégénérée (resp. non dégénérée) si et seulement si ker f ̸= {0} (resp. ker f = 0).
8. Soit F un sous-espace de E, on dit que F est isotrope si et seulement si F ∩ F ⊥ ̸= {0}. On dit que F
est totalement isotrope si et seulement si F ⊂ F ⊥
Exemples 2.2.7 .
3. Soit F un sous-espace vectoriel de E. F est isotrope si et seulement si fF×F est dégénérée. F est
totalement isotrope si et seulement si fF×F = 0. En particulier, si F est totalement isotrope et non
nul, alors F est isotrope.
Proposition 2.2.9 Soit x0 ∈ E − {0}. On a équivalence entre
1. x0 est isotrope,
2. Vect(x0 ) est isotrope,
3. Vect(x0 ) est totalement isotrope
Exercice 2.2.10 Soit E = R2 et q(x) = x12 − x22 . Montrer que q est une forme quadratique. Calculer
sa forme polaire f , calculer le noyau de f , son cône isotrope, ses sous-espaces isotropes et totalement
isotropes. ■
30 Chapter 2. Formes bilinéaires
x1 e1 + · · · + xn en −→ ai x1 + · · · + ai xn .
dim(Imϕ) = dimK (K) = 1 et dim(Kerϕ) = dimK (E) − 1 et dimK E ∗ = dimK L (E, K) = dimK E.
⇒ b + c = 1, a + c = 0, a + b = 0
Donc
1 1 1
e∗1 (x) = − x1 + x2 + x3
2 2 2
Pour e2 (x) = ax1 + bx2 + cx3 avec a, b, c ∈ R et e2 (e1 ) = 0, e∗2 (e2 ) = 1 et e∗2 (e3 ) = 0
∗ ∗
⇒ b + c = 0, a + c = 1, a + b = 0
Donc
1 1 1
e∗2 (x) = x1 − x2 + x3
2 2 2
Pour e∗3 (x) = ax1 + bx2 + cx3 avec a, b, c ∈ R et e∗3 (e1 ) = 0, e∗3 (e2 ) = 0 et e∗3 (e3 ) = 1
⇒ b + c = 0, a + c = 0, a + b = 1
2.3 Formes bilinéaires symétriques et formes quadratiques en dimension finie 31
Donc
1 1 1
e∗3 (x) = x1 + x2 − x3
2 2 2
∗ ∗ ∗ 3 ∗
Par conséquent {e1 , e2 , e3 } est la base de (R ) duale de {e1 , e2 , e3 }. ■
n
. q(x) = ∑ xi2 q(ei ) + 2 ∑ xi x j f (ei , e j )
i=1 1≤i< j≤n
Proposition 2.3.4
1. Si q est une forme quadratique non nulle sur E, l’expression analytique de q dans
toute base B de E est un polynôme homogène de degré 2 (en les coordonnées de x),
2. Si q est une application de E dans K dont l’expression analytique dans une base B de E est un
polynôme homogène de degré 2, alors q est une forme quadratique. De plus, l’expression analytique
de la forme polaire f de q s’obtient par doublement des termes, i.e. en remplaçant xi2 par xi yi et xi x j
x y +x y
(i ̸= j) par i j 2 j i dans l’expression analytique de q.
Définition 2.3.2 La matrice MB,C ( f ) de f dans les bases B et C est la matrice qui a pour coefficients
f (ei , u j ) = ai j (i numéro de ligne entre 1 et n, j numéro de colonne entre 1 et n). Si x ∈ E et y ∈ F
dont les vecteurs colonnes de coordonnées dans les bases respective B et C sont XB et YC , on a:
n p
f (x, y) = ∑ xi ( ∑ ai j yi ) =t XAY avec A = MB,C ( f ).
i=1 i=1
3 1
Exemples 2.3.5 est la matrice (dans la base canonique) de la forme bilinéaire
1 −2
Théorème 2.3.6 La matrice MB,C ( f ) MB′ ,C′ ( f ) de f , avec B, B′ des base de E et C,C′ bases de F,
sont équivalentes et
′ ′
MB′ ,C′ ( f ) =t (PBB )MB,C ( f )PCC
Proposition 2.3.7 Soit B une base de E et f une forme bilinéaire de E. f est symétrique si et
seulement si la matrice A de f par rapport à la base B est symétrique.
Théorème 2.3.8 Soit B une base de E et f ∈ Ls2 (E, K) de matrice A dans B. Alors A est aussi la
matrice du morphisme associé fˆ : x 7→ fy (x) = f (x, y) dans les bases B et B∗
corollaire 2.3.9 Soit B une base de E et f ∈ Ls2 (E, K) de matrice A dans B. Alors les conditions
suivantes sont équivalentes:
1. f est non dégénérée
2. le morphisme associé fˆ ∈ L (E, E ∗ ) est bijectif.
3. la matrice A est inversible.
32 Chapter 2. Formes bilinéaires
dimKer( f ) + rg( f ) = n
F 0 = {ϕ ∈ E ∗ /ϕ(v) = 0, ∀v ∈ F},
Exemples 2.3.15 Si E = R2 et f (x, y) = x1 y1 − x2 y2 . Alors f est non dégénérée et pour F = R(1, 1),
on a F ⊥ = F ■
Proposition 2.3.16 Soit f ∈ Ls2 (E, K) non dégénérée et F un sous-espace vectoriel de E, alors F
est non isotrope si et seulement si E = F ⊕ F ⊥ .
corollaire 2.3.23 Soit f ∈ Ls2 (E, K), si rg( f ) = r alors il existe une base f -orthogonale B = (ei )
r
telle que q(x) = ∑ q(ei )xi2
i
q(e1 ) 0
q(e2 )
..
.
Donc sa matrice est de la forme
q(er ) quitte à renuméroter
0
..
.
0 0
les vecteurs de la base.
Décomposition de Gauss
On peut remarquer que pour toute forme linéaire l sur E alors l’appliation qui à (x, y) associe
f (x, y) = l(x)l(y) est une forme bilinéaire symétrique. La forme quadratique assiciée est q telle que
q(x) = l(x)2
Théorème 2.3.24 Soit f ∈ Ls2 (E, K), q sa forme quadratique associée et B = (ei ) une base de E.
1. si B = (ei ) est une base orthogonale, on q = ∑ q(ei )(e∗i )2
i
34 Chapter 2. Formes bilinéaires
2. si q = ∑ ai (li )2 et (li ) une base de E ∗ alors sa pré-base est une base orthogonale de E.
i
Théorème 2.3.25 si q = ∑ ai (li )2 et (li ) une base de E ∗ . Alors le rang de q est le nombre de ai non
i
nuls et ker f est l’intersection des noyaux des formes linéaires li pour lesquelles les ai ne sont pas
nuls.
Théorème 2.3.26 Pour toute forme quadratique de rang r, il existe r formes linéaires li linéairement
r
indépendantes et ai ∈ K tels quadratique q = ∑ ai (li )2 . On dira que q est décomposée en carrés.
i
Cette décomposition en carrés exigent la connaissance d’une base q-orthogonale. La méthode
suivante, dûe à Gauss, permet de résoudre ce problème et de trouver une base q-orthogonale. Cette
décomposition se base sur deux identités bien connues:
• a2 + 2ab = (a + b)2 − b2 pour tout a, b ∈ K.
• ab = 41 ((a + b)2 − (a − b)2 ) pour tout a, b ∈ K
1. Pour n = 1, on a q(x) = ax2 alors l1 = idK
2. pour n = 2, on a q(x) = a1 x12 + 2a12 x1 x2 + a2 x22 . Si q = 0 c’est évident.
• si termme carré est non nul, par exemple si a1 ̸= 0 alors on
a12 2 a1 a2 − a212 2
q(x) = a1 (x1 + x2 ) + x2
a1 a1
. EN posant l1 (x) = x1 + aa121 x2 et l2 (x) = x2 , on obtient le resultat attendu. On pourrait
faire de même si a2 ̸= 0.
• si tous les termes carrés sont nuls a1 = a2 = 0, dans ce cas a12 ̸= 0 et
a12 a12
q(x) = (x1 + x2 )2 − (x1 − x2 )2
2 2
3. Pour n > 2, Supposons que la prorièté est vraie jusqu’au rang n − 1. Si q = 0 triviale. Si q ̸= 0
Posons B = (ei ) une base de E alors
n
q(x) = ∑ ai xi2 + 2 ∑ ai j xi x j
i=1 1≤i< j≤n
• si tous les termes carrés sont nuls ai = 0, alors il existe un élément ai j ̸= 0 par exemple
a12 ̸= 0 et on peut écrire
1 1
q(x) = (2a12 x1 + M(t))(2a12 x2 + L(t)) + [Q′ (t) − L(t)M(t)]
2a12 2a12
On pose deux forme linéaire l1 et l2 telles que l1 (x) + l2 (x) = 2a12 x2 + L(t) et l1 (x) −
l2 (x) = 2a12 x1 + M(t)
L’application Q : F = Vect(x3 , ..., xn ) → K telle que Q(t) = Q′ (t) − a112 L(t)M(t) est une
forme quadratique sur un espace de dimension n − 2 donc on obtient l’existence de
n
formes linéaires indépendantes (s3 , ..., sn ) sur F telles que Q = ∑ ai s2i .
i=3
En posant li (x1 , ..., xn ) = s(x3 , ..., xn ), la famille (l1 , ..., ln ) est libre sur E et
1 2 1 2 n
q= l1 − l + ∑ ai li2
2a12 2a12 2 i=3
2x2 + x3 2 (2x2 + x3 )2
q(x) = −(x1 + ) + [−x22 − x32 − ]
−1 −1
4
q(x) = −l1 (x)2 + 3l2 (x)2 − l3 (x)2
3
On aurait quand procédé plus simplement eb remarquant:
q(x) = −(x12 + x32 − 2x1 x3 ) − x22 + 4x1 x2 = −(x1 − x3 )2 − (x2 − 2x1 )2 + 4x12
Classification des formes quadratiques sur les R-espace vectoriels(théor ème de Sylvester)
Définition 2.3.5 On appelle signature de f (et de q) le couple d’entiers (s,t) tel que
Une telle base est appelée base de Sylvester. De plus, l’entier s ne dépend que de f . On appelle
signature de f (ou de q) le couple (s, r − s).
corollaire
2.3.36 Toute
matrice symétrique réelle est congruente à une matrice de la forme
Is 0 0
0 −Ir−s 0
0 0 0n−r
corollaire 2.3.37 Deux formes quadratiques sur E sont équivalentes si et seulement si elles ont
même signature.
Remarque 2.3.38 En particulier les produits scalaires de E, qui sont les formes quadratiques de
signature (n, 0), sont équivalents entre eux.
Définition 2.3.6 Soit E un R-espace vectoriel quelconque, q une forme quadratique sur E et A une
matrice symétrique réelle.
On dit que q est positive si q(x) ≥ 0 pour tout x ∈ E,
On dit que q est définie positive si q(x) > 0 pour tout x ∈ E\{0}, On dit que A est positive si et
seulement si pour tout X ∈ Mn,1 (R), on a t XAX ≥ 0,
On dit que A est définie positive si et seulement si pour tout t XAX > 0, pour tout X ∈ Mn,1 (R)\{0}.
Proposition 2.3.39 Soit E un R-espace vectoriel de dimension finie, q une forme quadratique sur E,
B = (ei ) une base quelconque de E et A la matrice de q par rapport à la base B = (ei ). Alors q est
positive (resp. définie positive) si et seulement si A est positive (resp. définie positive).
Proposition 2.3.40 Soit E un R-espace vectoriel de dimension n. Alors q est positive si et seulement
si la signature de q est (r, 0) et q est définie positive si et seulement si la signature de q est (n, 0).
Théorème 2.3.41 Soit q une forme quadratique sur E un R-espace vectoriel de dimension n. La
signature de q est (s,t) où s est la dimension maximale des sous-espaces vectoriels F de E tel que
q|F soit définie positive et t est la dimension maximale des sous-espaces vectoriels F de E tel que
q|F soit définie négative.
Recherche pratique de la signature
On a essentiellement trois méthodes pratiques pour déterminer la signature d’une forme quadratique.
1. Via la décomposition de Gauss q = ∑ ai (li )2 , on a s=nombre de ai > 0 et t=nombre de ai < 0.
i
2. Si A est la matrice de f par rapport à une base (quelconque) de E, alors s est le nombre de
valeurs propres > 0 et t est le nombre de valeurs propres < 0.
3. Enfin, s est la dimension maximale des sous-espaces vectoriels F de E tel que q|F soit définie
positive et t est la dimension maximale des sous-espaces vectoriels F de E tel que q|F soit
définie négative.