Memoire Zirmi Sehouane

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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE

MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEURE ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE


UNIVERSITÉ MOULOUD MAMMERI DE TIZI OUZOU
DÉPARTEMENT DES SCIENCES FINANCIERES ET COMPTABILITÉ
Campus Universitaire de TAMDA II

Mémoire de fin de cycle


En vue de l'obtention du diplôme de Master en Sciences Financières et Comptabilité
Spécialité : Finance d'entreprise
Thème

Le contrôle fiscal : Un moyen de lutte contre la fraude et


l’évasion fiscale

Cas : Direction des Impôts de Wilaya de Tizi-Ouzou

Réalisé par : Dirigé par :

Mr : ZIRMI Idir Dr. GUENDOUZI Mohammed

Mr : SAHOUANE Billal

Membres du jury :

Dr. BERBAR Mouloud MCA UMMTO Président

Dr. GUENDOUZI Mohammed MAB UMMTO Rapporteur

Dr. OUCIF FAIZA Kheireddine MAB UMMTO Examinateur

Promotion : 2022
Remerciements

On remercie Dieu tout puissant de nous avoir donner la volonté et la force


d'entamer et de terminer ce mémoire.

Tout d'abord, ce travail ne serait pas aussi riche et n'aurait pas pu voir le
jour sans l'aide de Dr. GUENDOUZI MOHAMMED, on le remercie pour
la qualité de son encadrement, sa patience et sa disponibilité. Ses conseils
ont été très précieux durant la préparation de ce mémoire.

Nos remerciements s'adressent aussi à Mlle SAM KATIA pour son aide
pratique et tout le temps qu’elle a consacré à nous apporter les outils
indispensables à la bonne conduite de ce travail de recherche.

On remercie également tout le personnel de la sous-direction du contrôle


fiscal pour leurs disponibilité.

On tient aussi à remercier tous nos camarades, en particulier Lamia et


Maya qui nous ont apportés leur soutien moral et intellectuel tout au long
de notre parcours.

Enfin, nous présentons aussi nos remerciements à toutes les personnes qui
ont contribué de près ou de loin à la réalisation de ce travail.
Dédicaces

Je dédie ce travail,

A ma mère pour son amour, ses encouragements et ses


sacrifices.

A mon père pour son soutien, son affection et la confiance


qu’il m’a accordé.

A la mémoire de mon cher grand-père.

A mes chères sœurs Méllissa et Alicia.

A mon cher frère Nacer et ma belle-sœur Thiziri

A ma tante Nassima qui m’a toujours soutenu depuis mon


enfance.

A tous les membres de ma famille

Sans oublier ma petite princesse Ayla

A tous mes amis

Et tous ceux qui m’aiment...

S.Billal
Dédicaces

Je dédie ce travail à ma famille, elle qui n’a pas cessée de me


conseiller, encourager et soutenir tout au long de mes études.

A mon cher père, pour le gout de l’effort qu’il a suscité en


moi, de par sa rigueur.

A toi ma chère mère, qui n’a épargné aucun effort pour me


voir réussir. Ceci est ma profonde gratitude pour ton soutien
indéfectible.

A mon adorable petite sœur, qui sait toujours comment


procurer la joie et le bonheur pour toute la famille.

A tous mes amis.

Z.Idir
Liste des abréviations

BBM : Bureau de la brigade Mixte

BCE : Bureau du Contrôle des Evaluations

BDL : Banque de développement local

BFR : Bureau des Fichiers et recoupements

BIC : Bénéfices industriels et commerciaux

BMC : Brigade mixte de contrôle

BNA : Banque nationale d’Algérie

BNC : Bénéfices non commerciaux

BTP : Secteur du bâtiment et travaux publics

CA : Chiffre d’affaire

CDI : Centre Des Impôts

CIDTA : Code des Impôts Directs et Taxes Assimilées

CTCA : Code des taxes sur le chiffre d’affaire

CNAS : Caisse nationale des assurances sociales

CP : Contrôle Ponctuel

CPF : Code des Procédures Fiscales

CPI : Centre de Proximité des Impôts

CSP : Contrôle Sur Pièces

DA : Dinars Algérien

DGE : Direction des Grandes Entreprises

DGI : Direction Générale des Impôts

DRV : Direction des Recherches et de Vérification


DRI : Direction régionale des impôts

DIW : Direction des Impôts de Wilaya

DIWTO : Direction des impôts de la wilaya de Tizi-Ouzou

FNF : Création du fichier national des fraudeurs

FR : Fond de roulement

HT : Hors taxes

IBS : Impôt sur le bénéfice des sociétés

IFRS : International financial reporting standards

IRG : Impôt sur le Revenu Global

JO : Journal Officiel

LFC : Loi de finances complémentaire

NIF : Numéro d’Identification Fiscale

NIS : Numéro d’identification statistique

OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economiques

ONU : Organisation des Nations unie

PV : Procès-Verbal

R/C : Registre de commerce

RQS : Référentiel Qualité Service

S-DCF : Sous-Direction du Contrôle Fiscal

SCF : Système Comptable Financier

SIF : Service d’Investigation Fiscales

TAP : Taxe sur l'activité professionnelle

TIC : Technologies de l’Information et de la Communication

TTC : Toute Taxes comprises


TVA : Taxe sur la valeur ajoutée

VASFE : Vérification Approfondie de la Situation Fiscale d’Ensemble

VC : Vérification de Comptabilité

VP : Vérification de ponctuelle
Liste des tableaux :

Tableau 01 : Etude comparative entre les méthodes de vérification

Tableau 02 : Demande de renseignement

Tableau 03 : Reconstitution des ressources

Tableau 04 : Reconstitution des emplois

Tableau 05 : Calcul des impositions

Tableau 06 : Informations financières concernant la société

Tableau 07 : Défaut de versement de la taxe d’apprentissage

Tableau 08 : Reconstitution des encaissements

Tableau 09 : Reconstitution de la facturation

Tableau 10 : Apports non justifiés 2018

Tableau 11 : Apports non justifiés 2019

Tableau 12 : Apports non justifiés 2020

Tableau 13 : Achats auprès du fournisseur « YY » non localisés en 2017

Tableau 14 : Achats auprès du fournisseur « YY » non localisés en 2018

Tableau 15 : Achats auprès du fournisseur « ZZ » non localisés en 2017

Tableau 16 : Reconstitution des bénéfices

Tableau 17 : IRG BAREME

Tableau 18 : TVA à reverser

Tableau 19 : Amende fiscale

Tableau 20 : Taxe d’apprentissage

Tableau 21 : Taxe de formation professionnelle continue

Tableau 22 : Indice de couverture des dossiers vérifies


Tableau 23 : Indicateur du niveau moyen de redressement opéré pour un seul dossier

Tableau 24 : Indicateur moyen du résultat d'un seul vérificateur


Liste des figures

Figure 01 : Les formes de contrôle fiscal

Figure 02 : Organisation de la DIW.


Sommaire

Introduction générale :……………………………………………………………………….1

Chapitre 1 : Le contrôle fiscal

Introduction :

Section 01 : Cadre organisationnel du contrôle fiscal…………………………………………4

Section 02 : Aspects juridiques du contrôle fiscal………………………………….………..13

Section 03 : Les procédures de la vérification……………………………………………….21

Conclusion du chapitre :

Chapitre 02 : La fraude et l’évasion fiscale

Introduction :

Section 01 : Le cadre général de la fraude et l’évasion fiscale………………………………33

Section 02 : Les éléments et manifestations de la fraude et l’évasion fiscale………………..36

Section 03 : Les moyens de lutte contre la fraude et l’évasion fiscale……………………….46

Conclusion du chapitre

Chapitre 03 : Cas pratique

Introduction :

Section 01 : Présentation de l’organisme d’accueil…………………………………………..60

Section 02 : Etude de cas……………………………………………………………………..69

Section 03 : Analyse de l’activité et performance de la structure de contrôle fiscal de la DIW


Tizi-Ouzou……………………………………………………………………………………89

Conclusion générale :

Bibliographie

Annexes
INTRODUCTION GENERALE

Introduction générale

En Algérie le système fiscal est composé de deux principaux volets, la fiscalité ordinaire qui
est constituée des impôts prélevés auprès des contribuables et la fiscalité pétrolière qui consiste
en une redevance assise sur la production et en un impôt sur la recette pétrolière. Pendant
longtemps les pouvoirs publics Algériens ont accordé peu d’importance à la fiscalité ordinaire,
cela s’explique du fait que la fiscalité pétrolière était la ressource prépondérante pour le budget
de l’État. Mais face aux différents chocs pétroliers causés par l’effondrement des prix des
hydrocarbures, la fragilité des finances algériennes s’est très vite faite ressentir.

Le système fiscal Algérien a un caractère déclaratif ce qui donne un rôle important aux
contribuables pour le calcul de la base imposable. Ils sont appelés à respecter leurs obligations,
bien que la complexité du système laisse une large marge de manœuvre pour les pratiques
frauduleuses, et pour l’évasion fiscale.

Les déclarations des contribuables sont considérées sincères jusqu'à ce que l’administration
fiscale prouve le contraire et cela par le biais du contrôle fiscal, ce dernier est alors considéré
comme une contrepartie du système déclaratif algérien. En effet, celui-ci comporte les
différentes procédures permettant à l’administration fiscale de contrôler l’exactitude des
déclarations souscrites et d’identifier les omissions, les insuffisances et les erreurs d’imposition.

Le contrôle fiscal est perçu comme une compensation du système fiscal pour préserver et
protéger les intérêts de l’Etat et ceux des collectivités locales. Il permet également la traduction
concrète du principe de l’égalité devant l’impôt par des redressements et des sanctions fiscales
à l’égard des personnes ne s’acquittant pas de leurs obligations fiscales. Les opérations de
contrôle ont pour objectif de dissuader toutes tentatives de fraude ou manœuvres frauduleuses.

L’administration fiscale souffre de plusieurs insuffisances qui l’entravent dans sa mission de


lutte contre la fraude fiscale. Cependant, elle ne cesse de fournir des efforts pour permettre
d’atteindre ses objectifs visés notamment, en matière d’amélioration des relations avec les
contribuables, d’assurer la surveillance et la maintenance permanentes, d’améliorer la
transparence et l’imputabilité.

Parfois, les contribuables tendent à fuir le contrôle par des moyens illégaux en se dirigeant vers
la fraude fiscale et des moyens légaux en profitant des failles du système fiscal.

1
INTRODUCTION GENERALE

La fraude et l’évasion fiscale induisent une perte de recettes fiscales et par conséquent un
manque à gagner pour l’Etat, qui se retrouve face à la recherche d’autres ressources financières
pour combler le déficit.

Dans le cadre de la lutte contre la fraude et l’évasion fiscale au niveau international, les Etats
ont élaborés des mesures strictes qui permettent d’accroitre la coopération administrative entre
les Etats pour lutter efficacement contre ce phénomène.

En ce qui concerne l’Algérie, elle souffre également de ce phénomène et enregistre


annuellement plusieurs milliards de dollars de manque à gagner, dû à l’évasion fiscale durant
les 15 dernières années et la fraude fiscale aurait atteint son plus haut niveau durant les deux
dernières décennies.

Objet de la recherche :

Le choix de faire une étude sur « le contrôle fiscal : Un moyen de lutte contre la fraude et
l’évasion fiscale » se justifie par l’ampleur du phénomène en Algérie qui se développe de plus
en plus ces dernières années. Il est également nécessaire de mettre en avant le dispositif de lutte
face à ces phénomènes.

Problématique :

La fraude et l’évasion fiscales constituent l’une des préoccupations les plus importantes de tous
les Etats et un phénomène dont il faut surveiller l’évolution pour les gouvernements. Dans le
cadre de la lutte contre la fraude et l’évasion fiscale, l’administration fiscale tente d’adapter le
contrôle fiscal aux nouvelles pratiques de ces phénomènes. Ainsi, tout au long de ce travail de
recherche nous allons répondre à la problématique qui consiste à savoir : Par quel moyens le
contrôle fiscal constitut-il un indicateur efficace pour déceler les actes frauduleux ?

Afin de pouvoir analyser cette problématique, il est pertinent de poser et de répondre aux
questionnements secondaires suivants :

- Qu’est-ce qu’un contrôle fiscal ?


- Qu’elles sont les procédures de vérification et comment se déroulent-elles ?
- Qu’est-ce que la fraude et l’évasion fiscale ?
- Quels sont les moyens de lutte fraude et l’évasion fiscale ?

2
INTRODUCTION GENERALE

Hypothèses :

Dans le cadre de la réalisation de ce travail de recherche, nous formulons les hypothèses


suivantes :

Hypothèse 1 : Le contrôle fiscal constitue une contrepartie d’un système fiscal essentiellement
déclaratif et il permet ainsi de s’assurer de la sincérité des déclarations souscrites et de traduire
le principe de l’égalité devant l’impôt.

Hypothèse 2 : Les procédures de vérification de la comptabilité des entreprises est le processus


qui permet de vérifier l’exactitude des déclarations souscrites par le contribuable en suivant
plusieurs étapes.

Hypothèse 3 : La fraude est une falsification des bases d’imposition qui sont sous-estimées ou
dissimulés au fisc, quant à l’évasion, c’est un contournement de la loi fiscale. L’intention de
ces deux situations est de se soustraire à l’impôt.

Démarche méthodologique :

Pour mener à bien ce travail, nous avons adopté une démarche méthodologique qui comporte
deux niveaux d’analyse. Le premier, correspond à la recherche bibliographique qui nous a
permis de cerner notre problématique, fixer les objectifs de notre travail et rappeler les aspects
théoriques relatifs à celui-ci. Le deuxième est une étude de cas d’une vérification de
comptabilité, effectué au niveau d’une Direction des Impôts de Wilaya.

Plan de recherche :

Afin d’apporter des éléments de réponse à cette problématique nous avons structuré notre
travail en trois chapitres :

Chapitre 1 : Le contrôle fiscal

Chapitre 2 : La fraude et l’évasion fiscale

Chapitre 3 : Etude de cas d’une VASFE, d’une vérification de comptabilité, Etudes des ratios
de performance du contrôle fiscal et propositions d’amélioration du dispositif de lutte contre la
fraude et l’évasion fiscales.

3
Chapitre 1 : Le contrôle fiscal
CHAPITRE I : LE CONTROLE FISCAL

Introduction :

Pour lutter contre la fraude fiscale et assurer l’égalité et l’équité devant l’impôt, la législation
fiscale a accordé à l’administration fiscale le droit de contrôle, qui lui permet de s’assurer de
l’exactitude et de la sincérité des déclarations souscrites par les contribuables.

Le contrôle fiscal est exercé dans un cadre bien organisé et fortement réglementé, Aussi, afin
de pouvoir apprécier tout l’intérêt du contrôle fiscal et mieux saisir le déroulement de la
procédure de contrôle fiscal, le présent chapitre sera structuré en deux sections, la première qui
traitera la notion du contrôle fiscal et la seconde sur le déroulement de la procédure de
vérification.

Section 1 : cadre organisationnel du contrôle fiscal

1. Définition du contrôle fiscal

Le terme « contrôle fiscal » soulève la recherche de la sincérité, de la régularité et de l’intégrité


des obligations fiscales tant sur le plan comptable que juridique.

« Le contrôle fiscal constitue la contrepartie d’un système fiscale essentiellement déclaratif, il


est défini comme étant le pouvoir reconnu à l’administration fiscale de contrôler les déclarations
ainsi que les actes utilisés pour l’établissement de tout impôt, droit, taxe et redevance » 1

Ses missions sont reparties entre les divers services de la Direction Général des Impôts, au sein
desquels différentes catégories d’agent sont appelées à intervenir.

« Le contrôle fiscal assume deux fonctions essentielles

• Il permet d’assurer l’égalité de tous devant l’impôt ;


• Il constitue un moyen inévitable de dépistage de la fraude. » 2

2. Les formes de contrôle fiscal


Le contrôle fiscal est reparti en plusieurs formes que l'inspecteur des impôts peut exercer de
plusieurs façons :
• « Soit à son bureau, en vérifiant les déclarations souscrites par les contribuables et en
les rapprochant des déclarations imposées aux tiers ;

1
Francis Lefebvre « la pratique de vérification de comptabilité » Edition Francis Lefebvre 1997, page 11.
2
Colin « la vérification fiscal » Edition Economica, paris 1979 page 4

4
CHAPITRE I : LE CONTROLE FISCAL

• Soit en se rendant chez des tiers à qui il demandera communication de certains


documents ;
• Soit en exerçant directement chez le contribuable une vérification de sa comptabilité ;
• Soit en exerçant une vérification approfondie de la situation personnelle du
contribuable. » 3
On distingue alors plusieurs formes du contrôle fiscal :

Figure n°01 : Les formes de contrôle fiscal

Source : Elaboré par nos soins à partir des documents de l’administration fiscale

2.1. Le contrôle en cabine


Ce contrôle est chargé directement de la gestion des dossiers fiscaux des contribuables et du
suivi de leur situation au regard de la législation fiscal. L’inspection des impôts procède
régulièrement au contrôle des dossiers fiscaux suivant une périodicité et des objectifs bien
définis. Ce type de contrôle peut être formel ou sur pièce.

2.1.1. Contrôle formel


« Il concerne l’analyse de l’ensemble des documents produits par les contribuables, il consiste
à rectifier les erreurs matérielles pour éviter les aberrations et les blocages de la procédure
d’imposition. Cette opération, préalable à toute exploitation des déclarations, ne peut pas se

3
Maurice Cozian, « Précis de fiscalité des entreprises, collection droit & gestion », 4eme édition, page 406

5
CHAPITRE I : LE CONTROLE FISCAL

traduire par la modification des chiffres d’affaires déclarés. Elles constituent une phase
préparatoire du contrôle sur pièce. » 4

C’est un contrôle rapide et facile à exécuter ne nécessitant pas de connaissances approfondies


en matière comptable ou le recours à des procédures de contrôle lourdes et difficiles.

Il la pour finalité notamment de :

- Déceler les erreurs éventuelles dans le calcul des impôts ;


- S’assurer que tous les impôts et taxes ont été déclarés ;
- Faire ressortir les chiffres d’affaires anormalement bas par rapports aux périodes
précédentes ;
- S’assurer que les chiffres d’affaires et les droits sont déclarer en dinars.

2.1.2. Le contrôle sur pièce :

Le contrôle sur pièce est constitué par l’ensemble des travaux de bureau au cours desquelles le
service global de la déclaration procède à l’examen critique la cohérence des déclarations, à
partir des informations contenues dans le dossier fiscal, des renseignement et document figurant
au dossier du contribuable vérifié. Le cas échéant par les demandes d’éclaircissement et /ou de
justification exigées des contribuables et de tout constat physique et matériel sur place.

« Les institutions et organismes concernés doivent présenter à l’administration fiscale, sur sa


demande, les livres et documents de comptabilité dont ils disposent »5

Les services gestionnaires vérifient les déclarations fiscales ensuite demandent par écrit au
contribuables tous les renseignements, justifications ou éclaircissements relatifs aux
déclarations souscrites.

2.1.2.1. La vérification générale de comptabilité :

La vérification comptable se définit comme un ensemble d’opérations ayant pour l’objet le


contrôle des déclarations fiscales inhérentes à des exercices clos. La norme de base de la
vérification comptable est la confirmation entre les déclarations relevées et écritures
comptables.

« Les agents de l’administration fiscale peuvent procéder à la vérification de comptabilité des


contribuables et effectuer toutes investigations nécessaires à l’assiette et au contrôle de l’impôt.

4
Thierry Lambert, contrôle fiscal droit et pratiques, 2eme édition, page 14
5
Article 18 de code des procédures fiscales 2022

6
CHAPITRE I : LE CONTROLE FISCAL

Le contrôle des pièces comptables est effectué sur place sauf sur demande écrite contraire du
contribuable formulé par écrit et accepté par le service en cas de force majeur dument constaté
par le service. »6

Elle a pour but de confronter les contribuables aux éléments d’exploitation afin de s’assurer :

- Qu’il respecte les normes comptables en vigueur ;


- Qu’il comptabilise toutes les opérations touchant à la vie active de l’entreprise ;
- Qu’il existe une concordance entre les bases d’impositions contenues par les
déclarations fiscales et les écritures comptables ;
- Que les informations et les données extra comptables fournies sont cohérente.
Elle permet, aussi, de corriger les insuffisances, les erreurs et omissions constatées au niveau
des déclarations.

Afin que la vérification soit complète et probante, la comptabilité de l’entreprise doit être
examinée pour toute la période non prescrite.

2.1.2.2. La vérification ponctuelle de comptabilité :


« Les agents de l’administration fiscale peuvent procéder à la vérification ponctuelle de
comptabilité d’un ou plusieurs impôts, sur la totalité ou une partie de la période non prescrite
ou sur un groupe d’opérations ou données comptable portant sur une période inférieure à un
exercice »7

La vérification ponctuelle de comptabilité est une procédure de contrôle ciblé, plus rapide, de
moindre amplitude et moins exhaustive que la vérification de comptabilité. Elle consiste en la
vérification d’un nombre limité d’impôt sur une courte période. Au cours d’un contrôle
ponctuel, le vérificateur ne doit pas diriger ses investigations au-delà des opérations visées. Il
pourra étendre la vérification autres impôts et périodes, seulement si les enjeux sont justifiés.

2.1.2.3. La vérification approfondie de la situation fiscale d’ensemble :


La vérification approfondie de la situation fiscale (VASFE) a pour but de vérifier la sincérité
de l’exactitude de votre déclaration globale des revenus.

« Les agents de l’administration fiscale peuvent procéder à la vérification approfondie de la


situation fiscale d’ensemble des personnes physiques au regard de l’impôt sur le revenu. A
l’occasion de cette vérification, les agents vérificateurs, contrôlent la cohérence entre, d’une

6
Article 20-1 du code des procédures fiscales 2022
7
Article 20 bis du code des procédures fiscales 2022

7
CHAPITRE I : LE CONTROLE FISCAL

part, les revenus déclarés et d’autre part, la situation patrimoniale, la situation de trésorerie et
les éléments du train de vie des membres du foyer fiscal au sens de l’art 6 du code des impôts
directs et des taxes assimilées. » 8

La VASFE a donc pour but :

- De vérifier la sincérité des revenus déclarés au titre de l’impôt sur le revenu ;


- De contrôler la cohérence de ce revenu avec la situation de trésorerie et les éléments
du train de vie du foyer familial et la situation patrimoniale comme mentionné sur
l’article 6 et 98 du CID.
3. Comparaison entre les méthodes de vérification :
Le tableau qui suit résume les principaux points de distinction entre les 3 méthodes de
vérification :
Tableau n° 01 : étude comparative entre les méthodes de vérification
Eléments de Verification générale de Vérification ponctuelle
VASFE
comparaison comptabilité de comptabilité
Lieu Sur place Sur place Bureau « DIW »
Etendu Certains exercices Certains exercices 4 exercices
Impôts et taxes Toutes les catégories Certains impôts IRG
Délai de préparation des Dix jours 10 jours 15 jours
documents
Durée de vérification 3.6 ou 9 mois selon le 2 mois 1 année maximum
CA
Délai de réponse à la Quarante jours 30 jours 40 jours
notification
Droit de reprise de la Pas de droit de reprise Droit de reprise Pas de droit de reprise
vérification
Source : Etabli par nous-mêmes
Selon ce tableau, on peut remarquer que les règlementations en vigueur encadrent chaque type
de vérification selon un certain nombre de critères à respecter et cela dans le but d’assurer les
droits et obligations de l’administration fiscale ainsi que du contribuable verifié.
4. Structure chargée du contrôle :
L’arrêté du 11 avril 1991 a dévolu cette attribution aux sous – directions du contrôle fiscal
relevant de la Direction des impôts de wilaya.

8
Article 21-1 du code des procédures fiscales 2022

8
CHAPITRE I : LE CONTROLE FISCAL

Cette sous-direction est organisée en trois bureaux :

- Bureau du fichier ;
- Bureau de la recherche de la matière imposable ;
- Bureau des vérifications de comptabilités et du contrôle des prix et des évaluations.
Les vérifications sont réalisées par les agents vérificateurs relevant de ce dernier bureau.

Les interventions se font par équipe de deux (02) vérificateurs qui sont habilités à effectuer
toute forme de vérification sans qu’il y ait de spécialisation des brigades. Toutefois, il importe
de souligner que les agents vérificateurs interviennent dans les limites du territoire de la wilaya
dont ils relèvent. Exceptionnellement, lorsque la vérification déborde du cadre de la wilaya,
l’autorisation du Directeur Régional des impôts territorialement compétent est requise.

A la faveur de la création de la Direction des Recherches et Vérifications par le Décret exécutif


N° 98/228 du 13 juillet 1998 portant organisation de l’administration centrale il a été mis en
place des sections régionales de vérifications ayant une compétence régionale à ORAN,
CONSTANTINE et ALGER.

Il importe enfin de préciser que la DGE dispose de sa propre structure de vérification de


comptabilité (sous-direction du contrôle).

5. Etablissement du programme de vérification :

La programmation de contribuables pour une vérification suit des règles de procédure et des
critères de sélection prescrits et définis et par l’administration centrale.

L’établissement de ses programmes et le suivi du rythme de leur exécution font l’objet


également d’un suivi tant par les Directions régionales que par les services centraux de la D.G.I.

5.1. Procédures d’établissement du programme :


L’établissement du programme de vérification est une opération décentralisée dévolue à la
Direction des impôts de wilaya qui est à même de déceler les contribuables pas ou peu
respectueux de leurs obligations fiscales.

Pour l’établissement de ce programme, les chefs d’inspection doivent ; chaque fin d’année,
transmettre des propositions à cet effet à la sous-direction du contrôle fiscal de wilaya.

Le directeur des impôts de wilaya concerné, en concertation avec la sous -direction du contrôle
fiscal notamment, arrête le programme définitif compte tenu d’un côté, des critères

9
CHAPITRE I : LE CONTROLE FISCAL

d’orientations et de sélection des services centraux et de l’autre côté, des capacités de


réalisation.

Le programme étant arrêté, il est transmis à la direction régionale, dès le mois de novembre,
pour observations et avis lesquels doivent intervenir dans un

Délai de 20 jours. Il sera mis en œuvre dès le début de l’année après avoir reçu l’aval de
l’administration centrale. La direction régionale veille au respect, par les DIW dont elle a la
charge, des critères de sélection prescrits par les services centraux.

Il est à souligner qu’une affaire programmée ne peut être annulée sauf demande dûment motivée
et acceptée par l’administration centrale (erreur dans La sélection d’un contribuable ayant fait
l’objet récemment d’un contrôle, décès, incarcération... etc.)

L’administration centrale peut formuler la demande d’inscription d’un contribuable en priorité


en vérification de comptabilité ou en vérification de la situation personnelle en dehors du
programme déjà établi en vue des informations et renseignements ou particuliers en sa
possession ou parvenus aux services.

5.2. Critères de sélection :


La sélection des contribuables à vérifier ne dépend pas de critères fixes. Des priorités
conjoncturelles, au besoin, peuvent parfois être intégrées dans l’établissement de ces
programmes.

Cependant, certains paramètres « constant » peuvent être pris en compte pour l’établissement
des programmes de vérification.

Il s’agit particulièrement :

- Des activités présentant de forte présomption de fraude et ou les possibilités de fraudes


sont élevées (les professions libérales ; les prestataires de services, les activités de gros...
etc.)
- D’une répartition géographique équilibrée devant permettre découvrir le territoire de
l’ensemble du territoire national ;
- D’une répartition équitable touchant l’ensemble des activités et des professions.
- Des dossiers fiscaux de contribuables comportant des erreurs et omissions graves
décelées lors de contrôles en cabinet mais ne pouvant être convenablement appréhendé
qu’au travers de la mise en œuvre d’un contrôle sur place ;

10
CHAPITRE I : LE CONTROLE FISCAL

- Dossiers à fort enjeux fiscaux (importance des chiffres d’affaires déclarés, des résultats,
de l’activité exercée …) ;
- Déficits répétitifs ;
- Informations ou données particulières (dénonciation, transmission d’informations par
les services des Douanes et du commerce …).
5.3. Objectifs quantitatifs et qualitatifs :
Outre l’aspect dissuasif principalement assigné au contrôle fiscal, il constitue un maillon
principal pour le recouvrement de recettes fiscales additionnelles au profit du budget de l’État
et des collectivités locales.

Aussi, pour exploiter au maximum ces structures, des objectifs annuels en nombre d’affaires à
vérifier sont transmis chaque début d’année aux directions des impôts de wilaya.

Dans cette optique, chaque équipe de vérificateur doit réaliser, au minimum, sept (07) affaires
par an, en prenant toutefois en considération la spécificité de certaines affaires qui demandent
plus de temps. Des justifications pourront être demandées aux services dans le cas où ces
objectifs ne seraient pas atteints.

6. Suivi et contrôle de l’exécution du programme de vérification :


La décentralisation des opérations de programmation et d’exécution des vérifications fiscales
ne signifie nullement l’absence d’implication de la part de la DRI et des services centraux en
la matière.

6.1. Missions de la Direction Régionale :


Le suivi de l’exécution convenable des affaires programmées en vérification incombe
principalement aux sous - directions de contrôle créées à cet effet au niveau de chaque Direction
régionale.

Il est exercé périodiquement à travers l’examen des productions statistiques et parfois sur place
(missions de contrôles au niveau des services chargés du contrôle fiscal).

Il est réalisé également par l’examen des rapports de vérifications dont une copie est transmise
à la DRI à cet effet. Les remarques soulevées sont notifiées à la DIW concernée pour prise en
charge notamment pour éviter à l’avenir les mêmes erreurs car étant précisé que lorsqu’une
vérification est achevée, les bases notifiées ne peuvent plus être reconsidérées.

Toutefois, ces remarques seront prises en considérations à l’occasion de l’examen au plan


contentieux des requêtes introduites éventuellement par les contribuables concernés pour

11
CHAPITRE I : LE CONTROLE FISCAL

atténuer la charge fiscale complémentaire ou pour l’application de la compensation de droits en


cas d’erreurs commises au détriment du Trésor avec les dégrèvements envisagés.

Ces lacunes sont notifiées au service vérificateur. L’administration centrale sera rendue dans
certains cas destinataire d’une copie de celle – ci. Un recueil est établi annuellement et transmis
en fin d’année à l’ensemble des DRI regroupant des remarques suggestions émises par ses
structures à l’occasion de l’examen des rapports de vérification.

6.2. Rôle des services centraux :


L’administration centrale examine périodiquement, à l’occasion des productions statistiques,
les résultats obtenus par les structures chargées du contrôle.

Elle procède également à l’exploitation des notes d’observations émanant des DRI pour éviter
la répétition des mêmes erreurs par une diffusion à l’ensemble des wilayas et afin d’harmoniser
les modalités d’intervention et de redressement au niveau national.

Elle demande, enfin, en cas de présomption de malversations ayant entaché la vérification ou


lorsqu’elle est mal exécutée, la transmission de l’ensemble du dossier de vérification pour
analyse et examen au niveau central.

7. Les finalités du contrôle fiscal :


L’objectif principal de la mise en place du contrôle fiscal est d’assurer le principe d’égalité
devant l’impôt, dans la mesure où il permet de recouvrer le montant éludé, d’identifier les
manquements à la loi fiscale, qu’ils soient commis d’une manière volontaire ou non, et enfin
sanctionner les pratiques illégales et dissuader les tentatives de fraude.

En effet, le contrôle fiscal poursuit trois (03) finalités, qui sont : une finalité dissuasive, une
finalité budgétaire et une finalité répressive.

7.1. La finalité budgétaire :


Le contrôle fiscal procure des recettes manquantes au Trésor public et ce, à travers la
régularisation et rappel des droits éludés, suite à la réparation d’erreurs, omissions ou de fraudes
diverses commises par certains contribuables. (Le recouvrement de ces droits éludés permet à
l’Etat de renflouer ses caisses).

7.2. La finalité dissuasive :


Le contrôle fiscal, en vérifiant la sincérité des déclarations souscrites par les contribuables,
incite ces derniers au respect de leurs obligations déclaratives, en raison de la crainte des
conséquences financières pouvant découler des actions de contrôle. Le contrôle fiscal est ainsi
12
CHAPITRE I : LE CONTROLE FISCAL

garant de la bonne application de la législation fiscale, il comporte donc un important aspect


dissuasif.

7.3. La finalité répressive :


Le contrôle fiscal a également une finalité répressive, et ce, en sanctionnant sévèrement les
comportements frauduleux sur le plan financier et sur le plan final, c’est donc un moyen efficace
de lutte contre la fraude fiscale.

Section 02 : Aspects juridiques du contrôle fiscal


1. Les droits de l’administration fiscale :
Afin de s’assurer du respect des obligations fiscales, la législation fiscale en vigueur habilite
les agents contrôleurs des services fiscaux à l’effet d’user du droit de communication et du droit
de contrôle. Ces deux procédures, quoique obéissant à des règles propres, sont utilisées
concurremment pour lutter contre les minorations des bases d’imposition.

1.1. Le droit de communication :


« Le droit de communication est le droit reconnu aux agents de l’administration de demander
soit au contribuable lui-même, soit à des tiers tout renseignement de nature à permettre un
contrôle fiscal. Il s’exerce dans ce cas aux entreprises contrôlée qui sont tenues de communiquer
toutes les pièces comptables et autres documents utiles à l’assiette, au contrôle et au
recouvrement de l’impôt qui sont en leurs possession.

Le droit de communication n’es pas soumis au formalisme étroit qui pèse sur le droit de
vérification ; il peut être exercée autant de fois que le désire l’administration fiscale, sans
l’assistance d’un conseil. » 9

Ce droit de communication permet aux agents de l’administration fiscale de consulter sur place
la comptabilité, les factures et documents détenus par le contribuable ainsi que les registres.

Le droit de communication sous forme de consultation sur place des registres et des documents
peut être exercé chez les administrations de l’Etat et des collectivités locales, les sociétés et
organismes contrôlés par l’Etat, les entreprises et les établissements publics, les officiers publics
et les dépositaires d’archives et des titres publics ainsi que les personnes physiques et morales
du secteur privé.

9
Maurice Cozian, Op.Cit, 4eme édition, page 408

13
CHAPITRE I : LE CONTROLE FISCAL

Le droit de communication débute sur base d’une notification d’une demande écrite au
contribuable ou à son représentant pour l’exercice du droit de communication sur place. La
demande écrite doit préciser et la date de la venue des agents de l’administration fiscale pour la
consultation des documents ainsi que la nature des documents concernés.

Ce droit ne peut être exercé que par un vérificateur ou un agent des impôts assermenté ayant au
moins le grade de contrôleur et astreint au secret professionnel

L’agent doit être en possession d’une commission délivrée par les services fiscaux relevant de
la DGI qui certifie leur qualité.

Il est à signaler que si le contribuable refuse de communiquer avec les agents, il sera soumis à
des sanctions.

1.2. Le droit de contrôle :


Le droit de contrôle permet à l’administration fiscale dans la limite des délais de reprise de
contrôler :

- Le respect par le contribuable de ses obligations déclaratives y compris la présentation


des actes obligatoirement soumis à la formalité de l’enregistrement.
- Le contenu des déclaration, actes, factures et documents utilisés ou justifiant la
liquidation des impôts dus, présentés pour bénéficier des avantages ou des
dégrèvements fiscaux ou présentés à l’appui des demandes de restitution d’impôt.
- Le respect par le contribuable de ses obligations fondamentales relatives à l’utilisation
des factures, a la tenue de comptabilité et la retenue à la source.
Pour mieux illustrer ce contrôle, il est impératif de présenter les procédures relatives à ce
dernier :

1.2.1. La vérification de la situation fiscale :


La vérification fiscale s’exécute sur la base :

- Des déclarations, des factures et des documents utilisés pour établir l’impôt ou présentés
pour bénéficier des avantages fiscaux ou de la restitution d’impôts.
- Des preuves écrites : présomptions de droit et présomptions de fait formées notamment
des comparaisons avec des données relatives à des exploitations, des sources de revenu
ou des opérations similaires.

1.2.2. Les demandes d’explications et justifications :

14
CHAPITRE I : LE CONTROLE FISCAL

L’administration peut solliciter le contribuable afin de fournir des explications et des


justifications liées aux déclarations souscrites ou aux actes déposés.

L’agent du fisc peut également demander à examiner les documents comptables afférents aux
indications, opérations et données objet du contrôle. Une demande écrite doit être formulé
lorsque le contribuable refuse de communiquer sur l’ensemble ou une partie des points à
éclaircir sur une demande verbale. « Les demandes écrites doivent indiquer explicitement les
points sur lesquels l’inspecteur juge nécessaire d’obtenir des éclaircissements ou des
justifications et assigner au contribuable, pour fournir sa réponse, dans un délai qui ne peut être
inférieur à trente (30) jours. Le défaut de réponse dans ce délai équivaut à une acceptation
tacite. » 10

L’administration fiscale a le droit de remettre en cause l’authenticité des conventions ou des


actes utilisés pour l’établissement de tout impôt, droit, taxe et redevance fourni par des
contribuables au cours du contrôle des déclarations. Par exemple, la dissimulation la véritable
valeur d’un contrat dans le but de diminuer les charges fiscales.

Dans l’exercice de ce droit, le dialogue avec le contribuable est important afin d’obtenir des
compléments d’information qui vont permettre d’éclaircir des anomalies apparentes, d’éviter
les erreurs dans la fixation les bases d’imposition ou d’opérer des redressements des éléments
déclarés.

C’est une procédure très contraignante pour le contribuable car elle peut déboucher sur une
rectification d’office, qu’il s’agisse d’une demande d’éclaircissements ou d’une demande de
justification.

1.2.3. Droit de procéder à des vérifications :


Le droit de vérification a pour but d’examiner la comptabilité d’une entreprise, en la confrontant
a certaines données matérielles ou de fait. Ce droit oblige les agents de l’administration à une
recherche critique de conformité, ou de cohérence des documents vérifiés.

« Le droit de vérification vise à s’assurer de la sincérité des déclarations fiscales en les


confrontant avec les éléments extérieurs du dossier fiscal du contribuable. »11

1.2.4. Droit De Visite Et De Saisie :

10
Article 19 du code de procédures fiscales, DGI, édition 2022
11
Thierry Lambert, Op.Cit, page 55

15
CHAPITRE I : LE CONTROLE FISCAL

L’administration fiscale peut ouvrir droit aux agents assermentés et munis de leurs cartes de
commission ayant au moins le grade d’inspecteur de réaliser des visites dans les différents lieux
de l’entreprise pour effectuer des constats, contrôles et saisies de l’ensemble des documents
ayant un rôle efficace dans le renforcement des contrôles engagés.

Ce droit permet aux vérificateurs de visiter les magasins, les locaux professionnels et les dépôts
et tous les lieux utilisés pour l’exercice d’une activité soumise à l’impôt.

Les objectifs du droit de visite visent à s’assurer du respect par le contribuable de ses obligations
fiscales fondamentales relatives à la déclaration d’existence, la tenue de comptabilité, la
facturation et la retenue à la source. Il a aussi pour objectif d’effectuer des constatations
matérielles concernant les conditions d’exercice de l’activité ou de la profession.

« Il est également important de mentionner que le droit de visite ne peut être autorisé que par
une ordonnance du président du tribunal territorialement compétent ou d’un juge délégué par
lui. » 12

1.3. Droit De Reprise :


« Le droit de reprise est un contrôle concédé à l’administration fiscale de reprendre toutes
omissions, erreurs ou insuffisances d’imposition révélées lors des différents contrôles pendant
un délai de 4 ans. » 13

L’article 40 du CPF donne à l’administration la faculté de réparer les omissions, erreurs ou


insuffisances d’impositions découvertes à la suite d’une vérification et sans préjudice, où le
délai de prescription est jusqu’à l’expiration de la première année qui suit celle de la notification
de la proposition de redressement pour l’exercice venant à proposition.

2. Les obligations du contribuable :


Le contrôle fiscal s'effectue dans le cadre des obligations assumées par le contribuable. Les
contribuables et les agents du fisc effectuant des vérifications doivent savoir les obligations
fiscales et comptables imposées aux contribuables.

2.1. Les Obligations comptables :

12
Article 35 du code des procédures fiscales 2022
13
Article 326 du CID et taxes assimilées 2021

16
CHAPITRE I : LE CONTROLE FISCAL

Les contribuables dépendant du régime du réel ont le devoir de tenir une comptabilité régulière
et probante selon le système comptable et financier SCF d’un côté, de l’autre côté, le code de
commerce exige la tenue des registres comptables suivants :

- La tenue d’un livre journal : « toute personnes physique ou morale ayant la qualité du
commerçant, doit procéder à l’enregistrement comptable des mouvements affectant le
patrimoine de l’entreprise à la condition de conserver les documents permettant de
vérifier ces opérations » 14
- La tenue d’un livre d’inventaire : « elle doit également faire tous les ans un inventaire
des éléments d’actif et du passif de l’entreprise et arrêter tous les comptes en vue
d’établir le bilan et le compte du résultat » 15
Selon de l’article 10 du code de commerce, les documents comptables doivent être conservés
par l’entreprise pour une durée de dix ans. Le non-respect des obligations comptables entraîne
le rejet de la comptabilité.

Par ailleurs, le livre journal et le livre d’inventaire doivent être tenu adéquatement sans blanc,
ni écriture en marge et doivent être coté et paraphés par le tribunal conformément à l’article 14
du code de commerce.

2.2. Les obligations fiscales :


Les contribuables ont l’obligation de souscrire un certain nombre de déclarations conformément
à la législation fiscale.

2.2.1. Déclaration d’existence :


Les nouveaux contribuables sont tenus de souscrire une déclaration d’existence dans un délai
de 30 jours à compter de la date du début de l’activité auprès de l’inspection des impôts du lieu
d’imposition, pour les activités relevant de l’IRG ou l’IBS (articles 183 CID et 51 CITCA). S’il
s’agit de personnes physiques ou morales de nationalité étrangère, la déclaration doit être
appuyée d’un exemplaire certifié conforme du ou des contrats d’études ou des travaux que ces
personnes étrangères sont chargées de réaliser en Algérie.

Lorsque l’assujetti possède en même temps que son établissement principal une ou plusieurs
unités, il doit souscrire une déclaration d’existence globale au titre du siège de l’entreprise à
l’inspection des impôts directs compétente.

14
Article 09 du code de commerce 2007
15
Article 10 du code de commerce 2007

17
CHAPITRE I : LE CONTROLE FISCAL

2.2.1.1. Déclaration mensuelle du CA :


Les sociétés relevant de la gestion de la DGE (direction des grandes entreprises), de CDI (centre
des impôts) doivent déposer leurs déclarations, au moyen de la déclaration série GN°50, au plus
tard le 20 du mois suivant le mois de la réalisation du chiffre d’affaires.

2.2.1.2. Déclaration annuelle :


Les contribuables relevant du régime du réel de l’IBS et l’IRG/BIC doivent souscrire au plus
tard le 30 avril de chaque année, une déclaration du montant du bénéfice imposable de
l’entreprise, se rapportant à l’exercice précédent, auprès de l’inspection des impôts du lieu
d’implantation de siège social ou de l’établissement principal.

Les contribuables relevant de l’IRG ont le devoir eux aussi de souscrire une déclaration globale
de leurs revenus (Les Bénéfices artisanaux, industriels et commerciaux ainsi le bénéfice des
professions non commerciales, Bénéfices des exploitations agricoles, le revenus fonciers,
revenus des capitaux mobiliers, Traitement salaires, les plus-values de cession à titre onéreux
d’immeubles) et bénéfices au plus tard le 1er avril de chaque année auprès de l’inspection des
impôts dont ils relèvent, le modèle est fourni gratuitement par l’administration fiscale.

2.2.1.3. Déclaration de cession, cessation ou décès :


« Dans les cas de cession ou de cessation en totalité ou en partie d’une entreprise, le
contribuable est tenu de souscrire une déclaration globale de ses revenus et une autre spéciale
de ses revenus catégoriels et cela dans un délai de dix (10) jours à compter de la date de cession
ou cessation. » 16

Dans le cas de décès de l’exploitant soumis au régime du réel, les ayants droits du défunt doivent
fournir les renseignements pour l’établissement de l'impôt dans les 6 mois qui suit la date du
décès.

3. Les droits du contribuable :


Outre les droits accordés à l’administration fiscale pour veiller à l’application de la loi fiscale,
les contribuables vérifiés disposent d’un certain nombre de garanties. Les droits et les garanties
accordées sont différents selon les types de contrôle auquel le contribuable est fait l’objet de
vérification.

Ces garanties sont accordées aux contribuables dans le cadre du CF :

16
Article 195 du CIDTA et l’article 57 du code de TVA, 2021.

18
CHAPITRE I : LE CONTROLE FISCAL

- Certaines sont liées à l’exercice de droit de vérification ;


- D’autres sont liées à l’exercice de pouvoirs de redressement.

3.1. Les garanties liées à l’exercice du droit de vérification :


3.1.1. L’envoi d’un avis de vérification préalable :
Le contribuable doit être préalablement informé par l’envoi ou la remise avec accusé de
réception d’un avis de vérification accompagné de la charte des droits et obligations du
contribuable vérifié.

« L’avis de vérification doit être préciser :

- Le délai minimum de préparation de dix (10) jours à compter de la date de réception de


l’avis de vérification ;
- Le nom, prénom, grade des vérificateurs ;
- La date et l’heure de l’intervention ;
- La période à vérifier ;
- Le droit, impôts, taxes, et redevances concernées ;
- Les documents à consulter. » 17
L’administration fiscale quand elle doit faire une VASFE doit être préciser dans l’avis de
vérification :

- Le délai minimum de préparation de quinze (15) jours à compter de la date de réception


;
- La période soumise à la vérification.
3.1.2. Assistance d’un conseil :
« Les contribuables lors d’une vérification à le droit de faire assister durant la vérification de
comptabilité un conseil de son choix (avocat, comptable …etc.)., pour suivre le déroulement de
la vérification, ce droit doit être mentionné au niveau de l’avis de vérification. » 18
3.1.3. L’établissement d’un PV de constatation :
La fin des travaux de la vérification de comptabilité doit être clôturé par un PV, sur lequel le
contribuable vérifié est invité à signer. Mention est faites éventuellement sur le PV en cas de
refus de signature par ce dernier.
3.1.4. La prorogation du délai de vérification :

17
Article 20 du code des procédures fiscales 2022
18
Art. 20-4 du code des procédures fiscales 2022

19
CHAPITRE I : LE CONTROLE FISCAL

« La durée de vérification de la comptabilité est suivie du délai accordé au contribuable vérifié,


pour répondre aux demandes d’éclaircissements ou de justification, lorsqu’il y a présomption
19
de transfert indirect de bénéfices au sens des dispositions de l’article 141 du CIDTA. »
3.1.5. L’impossibilité de renouveler une vérification :
Lorsqu’une vérification comptable au regard d’un impôts est achevée et sauf le cas où le
contribuable a fourni des renseignements incomplète ou inexactes durant la vérification ou a
usé de manœuvres frauduleuses, « l’administration fiscale ne saurait procéder à aucune
imposition supplémentaire qui serait fondée sur une appréciation différente de cette même
situation ne peut plus procéder à une nouvelle vérification au regard des même impôts. » 20

3.1.6. Les garanties liées à l’exercice du pouvoir de redressement :


3.1.6.1. La notification de redressement :
Le contribuable vérifié doit être informé, dans le cadre de la notification de redressement, qu’il
a la possibilité de solliciter dans sa réponse l’arbitrage pour des questions de faits ou de droit,
selon le cas, du directeur de DGI, ou chef du Services de recherche et de vérification. Pour les
contribuables qui font l’objet de la Vérification de la comptabilité, la VP, ou la VASFE la
notification de redressement doit :

- Porter à la connaissance de contribuable les résultats de la vérification ;


- Adressée au contribuable par lettre de recommandation avec accusé de réception ;
- Être détailler et motivé de manière à permettre pour le contribuable de reconstituer les
bases d’imposition ;
- Informer que le contribuable a la possibilité de solliciter dans sa réponse l’arbitrage
pour des questions de faits ou de droit, selon le cas du monsieur le directeur de la DGI.
3.1.6.2. Droit de réponse
« Pour les contribuables qui font l’objet de la vérification de comptabilité et de la VASFE, ils
disposent d’un délai de 40 jours pour formuler les observations ou de l’acceptation de la
notification. » 21

Par ailleurs, les contribuables qui font l’objet de la vérification ponctuelle, Ils disposent d’un
délai de 30 jours pour formuler les observations ou accepter la notification.

19
Article 20-5 du code des procédures fiscales 2022
20
Article 174 bis du code des procédures fiscales 2022
21
Les procédures de contrôle fiscal 2021, Page 8

20
CHAPITRE I : LE CONTROLE FISCAL

Avant l’expiration de ces délais, il peut demander des explications verbales sur le contenu de
la notification et après l’expiration du délai, il peut également demander à fournir des
explications complémentaires.

Si le contribuable donné un accord, l’imposition est établie sur la base notifié. Elle devient
définitive et ne peut être remise en cause par l’administration. Si le contribuable a formulé des
observations complètement fondées ou en partie, l’administration abandonne son projet de
redressement. Dans le cas où les observations sont rejetées, l’administration fiscale les décline
en informant le contribuable par une réponse motivée et détaillée.

Section 3 : Procédures de vérification

La procédure de vérification est importante. Une vérification peut être frappée de nullité pour
vice de procédure. Il est, donc recommandé aux vérificateurs de respecter des procédures se
rapportant aux vérifications de comptabilité.

1. Préparation de la vérification :
L’exécution de la vérification est précédée par des travaux préparatoires qui consistent entre
autres en le retrait et l’examen par les agents vérificateurs du dossier fiscal et l’élaboration des
documents de synthèse.

1.1. Retrait et examen des dossiers fiscaux :


Le vérificateur doit examiner pour chaque affaire à vérifier le dossier de l'entreprise en matière
de taxes sur le chiffre d'affaires, de taxes sur l'activité professionnelle (TAP), de bénéfices
industriels et commerciaux (IRG -et IBS) ou de bénéfices des professions non commerciales
(IRG- BNC) ;

Le vérificateur examine aussi les pièces des déclarations fiscales annuelles en consultant les
dates de dépôt des déclarations pour savoir si elles ont été déposées régulièrement dans les
délais prescrits, autrement il y aura une évaluation ou une taxation d’office.

Il devra s’assurer aussi à partir des bulletins d’impositions, que toutes les impositions non
prescrites ont été effectuées. Il doit également examiner le dossiers "personnel" d'impôt sur le
revenu du contribuable ou des principaux associées et dirigeants de la société concernée.
L'examen de ces dossiers portent sur la vérification Du revenu global déclaré, les possessions
(Ex : résidences) en s'assurant de leur cohérence avec les revenus déclarés, Les acquisitions de
propriété, les placements de valeurs mobilières (révélés par les intérêts de revenus mobiliers

21
CHAPITRE I : LE CONTROLE FISCAL

déclarés), les emprunts contractés à titre personnel révélés par les intérêts payés et déduits
comme charges.

Toutes ces indications permettant au vérificateur d'évaluer le degré de sincérité des déclarations
souscrites par comparaison aux revenus déclarés et aux emprunts réalisés.

Le vérificateur récapitule les relevés de chiffres d'affaires afférents à la période vérifiée sous
forme de tableau comportant les renseignements ci-après par année :

- Les mois considérés ;


- Le chiffre d'affaires total ventilé comme suit : le C.A à l'exportation, le C.A exonéré, les
bases de la TVA (une colonne par taux), la TVA due sur le chiffre d'affaires.
- Les déductions subdivisées en : précompte reporté, déduction du mois, total déductible,
déductions imputées.
- TVA nette à payer.

Le vérificateur doit s'assurer que tous les relevés de chiffre d'affaires souscrits ont été
effectivement constatés et les comparer avec les déclarations du chiffre d'affaires souscrit en
matière d'impôt directs.

« Les déclarations de chiffres d’affaires, des recettes professionnelles, des revenus et des
bénéfices qui ont été souscrites au titre des quatre dernières années sont susceptibles d’être
soumises à vérification. » 22

1.2. Objectifs des travaux de la phase préliminaire :


Les travaux préliminaires effectués par le vérificateur lui permettent de déterminer les points
sur lesquels ses investigations devront porter.

Par exemple que le vérificateur pourra vérifier tout particulièrement les recettes déclarées
lorsqu’il constate :

- Des indices tels que des déficits sur une longue période dans les documents fiscaux
d’une entreprise ;
- Une caisse constamment créditrice
- Bénéfice brut d’une valeur anormalement basse ;
- Richesse apparente du gérant ou des associes (Valeur des biens matériels supérieur
aux revenus déclarés).

22
Article 39 du Code des Procédures Fiscales 2022

22
CHAPITRE I : LE CONTROLE FISCAL

Les incohérences constatées durant la préparation de la vérification ne doivent pas influencer


le jugement du vérificateur avant l’examen de la comptabilité.

1.3. Etude et examen du dossier du contribuable :


Avant d’entamer la procédure, le vérificateur doit obtenir un état comparatif des bilans joint à
la déclaration annuelle et un relevé de comptabilité établi à partir du bilan.

Il est également préconisé de réunir les documents suivants :

- Un relevé détaillé des charges déduites du résultat de l'entreprise qui permettra de


suivre l'évolution annuelle des charges par nature et faire ressortie celles qui
paraissent exagérées ;
- Un relevé contenant les bases imposées et comprenant le résultat comptable déclaré
ainsi que les charges réintégrées par l'entreprise. Cette démarche permettra d'éviter
de relever inutilement la réintégration de charges qui ont déjà été imposées.
Le vérificateur procède ensuite à l'étude comparative des bilans et des comptes de résultats et
l'étude des déclarations de salaires.

1.3.1. Étude comparative des bilans :


Durant cette optique, le vérificateur examine les variations des comptes des investissements
ainsi que le produit de la cession de ces investissements. Il vérifie également si les
amortissements sont suffisants ou excessifs et s'assure qu'ils sont régulièrement retranscrits
dans les charges de l'entreprise.

Il s'assure aussi que les provisions diverses respectent les conditions nécessaires pour être
déductibles du bénéfice imposable.

Il consulte le bénéfice net déclaré et examine si les bénéfices sociaux représentent une
rémunération conforme au capital engagé.

« Au sein des entreprises individuelles, le vérificateur s'assure que l'augmentation de l'actif net
durant la période vérifiée correspond aux bénéfices comptables déclarés soustrait des
prélèvements, et augmentés des apports du gérant au cours de la même période. Une
augmentation arbitraire de l'actif net, peut être un signe de l'inexactitude de la comptabilité. » 23

23
Guide du vérificateur de comptabilité, Edition 2003.

23
CHAPITRE I : LE CONTROLE FISCAL

Enfin, il observe les variations des comptes durant les années non prescrites et examiner les
postes supprimés ou récemment créés. Il vérifie aussi les variations des stocks de marchandises,
et recherche si leur valeur s'est maintenue malgré l'augmentation générale des prix.

Le vérificateur porte aussi une attention particulière aux variations des comptes 566 "créditeurs
de frais divers" et 562 "créditeurs de services" ainsi qu’aux variations des comptes d'emprunts.

En ce qui concerne les sociétés, il prend note des augmentations des comptes courants créditeurs
dont il demandera, la justification aux associés.

1.3.2. Examen des comptes de résultats :


L'examen des comptes de résultats se fait sur la base du relevé de comptabilité et du relevé
détaillé des frais généraux. Il a pour but d'estimer l'évolution du chiffre d'affaires et des charges,
ainsi que celles des pourcentages de marge brute ajoutée et du bénéfice net de chaque exercice.

Il est important aussi, pour le vérificateur de calculer le pourcentage de marge brut qui est égale
à la différence entre le chiffre d’affaires et les marchandises consommées. Le résultat de cette
différence doit être comparé avec celui des entreprises similaires. Cependant, s’il y a des
discordances, cela ne se traduit pas systématiquement par une irrégularité dans la comptabilité.
D’autres pistes peuvent en être la cause comme par exemple les facilités d'achats, l’écoulement
des produits ou encore la situation géographique...etc.)

Lorsque cette différence est nettement supérieure à celle relevé dans les comptes des entreprises
similaires, le vérificateur devra demander au chef d'entreprise des éclaircissements précis.

Le vérificateur examine aussi les frais généraux et retient les frais qui lui paraissent
anormalement élevés (frais de loyer, de mission, de publicité, de déplacement…) et demandera
des éclaircissements au patron de l’entreprise.

1.3.3. Déclarations de salaires :


L’exploitation des déclarations annuelles de salaires déposées par les employeurs est
nécessaire.

Il vérifie particulièrement si l'exploitant ne bénéficie pas d'une rémunération car celle-ci n'est
pas déductible du bénéfice imposable a part si le contribuable a opté pour le régime d'imposition
à l'I.B.S. A ce titre, « le montant des salaires versés doit être rapproché de celui figurant sur la
déclaration annuelle. »24

24
Article 301 bis du CID 2022

24
CHAPITRE I : LE CONTROLE FISCAL

Le vérificateur contrôle si les salaires ont donné lieu intégralement à une imposition en matière
de V.F et d'I.R.G salaires. Il compare également le montant du VF payé à celui figurant sur la
déclaration annuelle.

1.4. Le control inopiné :


Le contrôle inopiné a été prévu par l’article 20-4° du CPF qui stipule : « En cas de contrôle
inopiné tendant à la constatation matérielle des éléments physiques de l’exploitation ou de
l’existence et de l’état des documents comptables, l’avis de vérification de comptabilité est
remis au début des opérations de contrôle (inopiné) ».25

Toutefois, les contrôles matériels s’étendent exclusivement sur les immobilisations, les
inventaires de stock…etc. Ils peuvent être fait à partir de l'instant où le vérificateur a remis au
contribuable l'avis de vérification. Un état contradictoire doit être dressé à la fin des opérations
du contrôle matériel par le vérificateur avec le contribuable.

En ce qui est des examens au fond, ils exigent l'octroi d'un délai afin de permettre au
contribuable de se faire assister par un conseil de son choix.

2. La vérification de la comptabilité :
« La vérification de comptabilité doit se faire sur place. Cette obligation permet d’instaurer un
débat oral et contradictoire entre les agents vérificateurs et le contribuable. » 26 (Article 20/1 et
20/3 du CPF).

Apres l’envoi de la notification, l'intervention sur place doit débuter par une prise de contact
avec les dirigeants qui vas permettre de créer un climat de confiance de manière à obtenir leur
concours indispensable de l'entreprise, puis vient la visite des lieux et la collecte de certains
renseignements préliminaires.

Lors de l'entretien, le contribuable pourra faire part des problèmes fiscaux et autres difficultés
qu’il rencontre, le vérificateur retiendra ces indications qu’il va confirmer ou infirmer
ultérieurement, ce qui permettra d'apprécier la sincérité du contribuable. Cependant il devra se
garder d’exposer les éventuelles présomptions qui pèsent sur l'entreprise et qu'il a pu recueillir
lors de l'examen des dossiers fiscaux.

25
Art 20-6 du code des procédures fiscales 2022
26
Article 20/1 et 20/3 du code des procédures fiscales 2022

25
CHAPITRE I : LE CONTROLE FISCAL

La vérification de comptabilité étant engagée, les vérificateurs procèdent successivement à


l’examen en la forme de la comptabilité, à son analyse en le fond, et enfin à la reconstitution
des bases d’imposition.

2.1. Examen de la comptabilité en la forme :


Pour que la comptabilité présentée soit considérée comme régulière en la forme, celle-ci doit
satisfaire à trois conditions ci-dessous :

2.1.1. Comptabilité complète et régulière :


Outre l’obligation de l’existence d’une comptabilité au sein de l’entreprise pour permettre ce
contrôle (livres obligatoires, documents et pièces justificatives…), cette dernière doit être tenue
suivant les prescriptions du code de commerce et du plan comptable national.

A cet effet, ces derniers doivent être paraphés et côtés, tenues chronologiquement sans écritures
en marge ni ratures ou surcharges.

Le non-respect de ces exigences entraîne le recours à la taxation d’office avec substitution aux
bases déclarées ou des bases reconstituées suivant l’évaluation des vérificateurs.

2.1.2. Comptabilité arithmétiquement exacte :


Il s’agit du contrôle de la concordance entre les documents comptables et les pièces
justificatives.

Il porte également sur le contrôle des additions entre les livres auxiliaires, livres obligatoires,
et les documents de synthèse établis.

2.1.3. Comptabilité probante :


Il est obligatoire que l’ensemble des écritures comptables soient justifiées aussi bien dans leurs
quantités que dans leur principe pour assurer l’approbation de la comptabilité.

2.2. Contrôle de la comptabilité en le fond :


La sincérité de la comptabilité se détermine aussi bien par le biais d’un contrôle externe que par
un contrôle interne touchant les documents comptables.

2.2.1. Contrôle à travers les données comptables :


Ce contrôle concerne tous les postes comptables contribuant à la formation du bénéfice brut
(Valeur ajoutée et marge brute).

26
CHAPITRE I : LE CONTROLE FISCAL

Il porte notamment sur le contrôle des ventes, des achats et des stocks dont les maniements sont
souvent utilisés par les contribuables pour réduire sa charge fiscale par la majoration ou la
minoration selon le cas de ces postes.

L’étendu de ces contrôles dépend de la nature de l’activité exercée, de son statut juridique et de
son importance, ainsi que des anomalies constatées au cours de l’analyse de la comptabilité en
la forme et de l’examen du dossier du contribuable.

Un contrôle plus approfondi sera réservé aux dossiers montrant des présomptions de fraudes et
des anomalies.

Pour les dossiers volumineux ne présentant pas de graves anomalies, le contrôle peut se dérouler
par sondage impliquant le postes ayant un impact sur la détermination du niveau de résultats et
du chiffre d’affaires.

A. Le contrôle des achats :


Les achats font souvent l’objet de manipulations par certains contribuables qui portent
généralement sur les majorations des achats ou les minorations d’achats et cela dans le but de
diminuer leur charge fiscale.

Le gonflement des achats a pour but de baisser le bénéfice brut et ainsi le bénéfice net. Cette
méthode frauduleuse est souvent utilisée par les entrepreneurs de travaux publics travaillant
principalement avec l’État (collectivités locales, administrations publiques, …Etc.) qui ne
peuvent donc pas dissimuler une partie de leurs bénéfices. Pour détecter cette anomalie, il faut
examiner méticuleusement les factures d’achats tout en faisant des comparaisons avec les
données collectées auprès des fournisseurs ainsi que les fiches de situations de travaux.

La minoration des achats se matérialise sauf en cas d’erreurs ou de mauvais suivi des stocks, à
travers l’omission de la comptabilisation des achats effectués sans factures ainsi que les achats
dûment facturés par les fournisseurs, ce qui a pour but de minorer les recettes afin de faire
ressortir un pourcentage de bénéfice brut conforme à des activités similaires.

Parfois, l’examen des seules écritures comptables ne permet pas de repérer ce genre
d’anomalies. Des contrôles physiques de stocks, des recoupements au niveau des fournisseurs
et l’établissement d’un compte matière pour l’ensemble ou une partie des produits selon la
situation, peuvent conduire les vérificateurs à les déceler.

B. Le contrôle des ventes :

27
CHAPITRE I : LE CONTROLE FISCAL

Afin de réduire sa charge fiscale, le contribuable peut être amené à minorer ses ventes. Elles se
caractérisent par :

- La comptabilisation de retours fictifs de marchandises.


- L’omission de certaines recettes accessoires ;
- La non - déclaration de certaines ventes au comptant et payées en espèce ;
- Le gonflement des stocks …etc.
Contrairement au contrôle des achats, les ventes doivent faire l’objet d’examen en lien avec les
comptes relatifs aux achats et aux stocks. Ces contrôles sont parfois difficiles à mener quand il
s’agit de sous facturation.

C. Le contrôle des stocks :


Le contrôle des stocks porte aussi bien sur les modalités et leur valorisation que sur la sincérité
des quantités inventoriées.

Les stocks peuvent faire l’objet de minoration soit par la réduction de leur valeur, soit par
diminution des quantités en stock. Certains contribuables utilisent ce procédé dans le but
d’arriver à un taux de bénéfice brut normal.

Dans certaines situations, les stocks font l’objet de majorations, ce qui influe de manière
proportionnelle sur la valeur du chiffre d’affaires ainsi que des résultats.

Compte tenu de l’importance de ces contrôles dans la réalisation d’une vérification approfondie,
les vérificateurs doivent leurs porter une attention particulière en exigeant la mise a disposition
des fiches d’inventaires et en procédant au besoin à un inventaire physique de la totalité des
produits et matières en stocks.

D. Contrôle des charges :


Dans l’exercice de son activité, l’entreprise supporte les charges en nature et leurs importances
dépend surtout des niveaux des chiffres d’affaires réalisés.

Les charges peuvent parfois faire l’objet d’exagération ou de gonflement qui prennent les
formes suivantes :

• Non-application des plafonds édictés par les dispositions légales pour la déduction de
certaines charges (amortissement de véhicules de tourisme, donations, frais de
réceptions … ;

28
CHAPITRE I : LE CONTROLE FISCAL

• Prise en charge de frais et dépenses personnelles de l’exploitant, du gérant, des


associes…ETC ;
• Double comptabilisation des charges. ETC.
Dans ce cas, un contrôle par sondage doit être réalisé incluant notamment les charges
précitées pour éventuellement repérer des erreurs et anomalies similaires qui seront exploitées
lors de la reconstitution des résultats.

2.2.2. Contrôle externe :


Pour se garantir de la sincérité de la comptabilité en le fond, des recherches externes sont
indispensables pour pouvoir admettre les pièces justificatives et les écritures y afférentes.

Ces contrôles peuvent permettre d’assurer la sincérité de celle-ci ou bien de remettre en cause
une partie ou la totalité de celle-ci en renforçant cette remise en cause par des justifications
valables (non-comptabilisation d’une partie des achats, retours des marchandises fictifs... etc.).

2.3. Reconstitution des bases d’imposition :


La méthode de reconstitution des bases d’imposition dépend de l’ampleur des inexactitudes et
des erreurs qui ont été noté, de la nature de l’activité vérifiée et du degré d’inobservation des
prescriptions légales en matière fiscale. À cet effet, les vérificateurs disposent, sous contrôle du
juge, de toute permission pour reconstituer les bases d’imposition.

Cependant, le pouvoir d’évaluation des contrôleurs dans cette optique dépend du niveau de
gravité des omissions et inexactitudes relevées qui ne doivent pas s’éloigner des conditions
effectives d’exploitation.

Le rejet de la comptabilité et la substitution aux bases déclarées ainsi que celles reconstituées
par les vérificateurs ne doivent pas intervenir sauf dans le cas de sérieux manquements aux
obligations fiscales. La sanction dépendra de la gravité de la situation selon les dispositions
légales mises en œuvre à cet effet.

Les vérificateurs procèdent à la détermination chiffrée des redressements suivant les cas où les
anomalies ne requérant pas un rejet de comptabilité par :

- La rectification des stocks et partant des consommations ;


- La réintégration des charges non justifiées aux résultats imposables concernés ;
- L’application correcte des taux d’imposition (ex : erreur dans l’application des
taux de la TVA, de la TSA…etc. ;

29
CHAPITRE I : LE CONTROLE FISCAL

- Le rejet de l’amortissement et de la provision exagérés ou injustifiés aux résultats


intéressés.
En ce qui concerne les méthodes de reconstitutions, les vérificateurs utilisent des techniques
variées dont la fonction dépend de la taille et de la nature de l’entreprise vérifiée. Il est
rappelé ci-dessous les plus répondues :

2.3.1. Reconstitution à partir des achats :


Il s’agit d’une méthode qui concerne les activités d’achat et revente. Elle consiste à retenir les
achats déclarés auxquels seront additionné les achats dissimulés. Les montants reconstitués
vont être affectés d’un pourcentage moyen de marge brut.

Lorsque l’entreprise vend plusieurs produits, un pourcentage moyen pondéré peut être retenu.
Il résulte des différents taux de marque utilisés selon les quantités vendues pour chaque taux.
Cette pondération n’est cependant pas toujours aisée à déterminer.

2.3.2. Reconstitution à partir de constances de fabrication :


Ce procédé consiste en l’isolement et le suivi en comptabilité d’un élément importé ou acheté
qui entre dans la fabrication. On appelle ça, la reconstitution de la production.

La reconstitution reposera sur les quantités achetées qui seront augmentées des quantités en
stocks au début de la période vérifiée, desquelles seront soustraites les quantités restant en
stocks en fin de période. Les quantités ainsi constituées seront réduites d’un pourcentage de
perte qui dépendra des conditions et de la nature d’exercice de l’activité.

Le pourcentage de perte sera appliqué à la production déclarée pour faire apparaitre la


production non déclarée qui sera fiscalisée.

2.3.3. Reconstitution à partir des charges d’exploitation :


Il s’agit d’apprécier les recettes professionnelles ou les chiffres d’affaires à partir d’une charge
qui revient constamment. Cette méthode n’est pas compliquée à mettre en œuvre du fait qu’il
s’agit fréquemment de produits acquis auprès d’un seul fournisseur.

On peut citer à titre d’exemple la reconstitution à partir de l’enrichissement inexpliqué de


l’exploitant ainsi que les frais du personnel. Cette méthode trouve à s’appliquer à l’occasion de
l’exécution d’une vérification de situation fiscale d’ensemble.

La reconstitution des revenus du contribuable, sauf en cas de taxation d’office ou d’évaluation


forfaitaire prévus par l’article 131 du CID et l’article 98 du CID, se met en place aux vues de
l’enrichissement inexpliqué du concerné.
30
CHAPITRE I : LE CONTROLE FISCAL

Lorsque les emplois sont supérieurs aux ressources, la différence est considérée comme étant
des revenus non déclarés et donc imposable sauf s’il existe des justifications valables.

Enfin, il est à préciser que les dépenses à prendre en considération sont celles effectivement
payées.

2.4. La durée de la vérification sur place


Durée de la
Entreprises concernées
vérification
• Les entreprises de service dont le chiffre d’affaires annuel est
inférieur ou égal à 1.000.000.000 DA pour chaque exercice
Trois (03) mois vérifié.
• Toutes les autres entreprises dont le CA annuel est inférieur ou
égal à 2.000.000 DA pour chacun des exercices vérifiés.
• Les entreprises prestataires de service dont le CA annuel est
supérieur à 1000 000 et inférieur ou égal à 5000000 da.
Six (06) mois
• Pour toutes les autres entreprises dont le CA annuel est
supérieur à 2000000 DA et inférieur ou égal à10000000 DA.
• Dans tous les autres cas, lorsque les seuils ci-dessus sont
Neuf (09) neuf mois
dépassés.
Source : travail personnel à partir de l’article 21 du CPF

La durée de la vérification sur place ne doit pas dépasser un an et n’est pas applicables dans le
cas de manœuvres frauduleuses dûment établies ou lorsque le contribuable a fourni des
renseignements incomplets ou inexacts, ou n'a pas répondu dans les délais aux demandes
d'éclaircissement ou de justification durant la vérification.

Les travaux de vérification sur place étant achevé, les vérificateurs s'attachent en cabinet à
exprimer en redressements les anomalies et erreurs relevées.

Les rectifications et les reconstitutions se font en fonction des anomalies constatées de leur
ampleur et de la nature de l'activité vérifiée.

3. Conclusion de la vérification :
Après avoir étudié la réponse du contribuable a la notification de redressement, le vérificateur,
invite le contribuable à une séance de travail pour effectuer les travaux de clôture.

31
CHAPITRE I : LE CONTROLE FISCAL

Si le contribuable ne souhaite pas l’arbitrage du DIW, le chef de brigade et les vérificateurs


procèdent à la notification définitive en guise de réponse à ses observations et la communication
de la position fiscale de l’administration.

Toutefois, il y a lieu de signaler que l’établissement de cette notification ainsi que le rôle
d’imposition intervient parfois plusieurs mois après la réception de la réponse du contribuable,
qui reste ainsi, pendant cette période, dans l’expectative quant à la décision finale de
l’administration.

La rédaction du rapport de vérification retraçant l’exécution de la vérification est nécessaire


pour permettre aux structures hiérarchiques d’exercer leurs attributions en matière de contrôle.

Aussi, l’administration fiscale doit procéder l’émission des rôles supplémentaires qui
constituent l’aboutissement des opérations de contrôle. Ils fixent le montant définitif des droits
et pénalités rappelées par nature d’impôts. Ils fixent également les délais de paiement.

Par ailleurs, il définit le point de départ du délai pour les recours. En effet, les recours
contentieux ne sont recevables en la forme qu’après réception des rôles au risque de voir le
recours rejeté du fait qu’il est prématuré.

Enfin, les vérificateurs procèdent à l’annotation du dossier fiscal. A ce titre, les bulletins
d’imposition seront complétés par les références des impositions, le montant des droits et
pénalités rappelés ainsi que le service ayant opéré les redressements.

Conclusion du chapitre :

Le contrôle fiscal, demeure un instrument de régulation du système fiscal. Il permet d’une part,
de s’assurer que les contribuables accomplissent convenablement leurs obligations et d’autres
parts, de lutter contre la fraude fiscale préjudiciable à l’équité et à l’efficacité du système.

La vérification est une des procédures du contrôle fiscal et peut revêtir plusieurs formes tel que
l’examen sur place de la comptabilité d’une entreprise ou la VASFE. Cette dernière doit suivre
une procédure règlementée qui implique des droits et des obligations pour l’administration
fiscale d’une part, et pour le contribuable, d’autre part.

Afin d’assurer la protection des intérêts du Trésor public, l’administration fiscale applique des
sanctions pénales et administratives à certaines catégories d’infractions.

32
Chapitre 2 : La fraude et l’évasion fiscale
CHAPITRE II : LA FRAUDE ET L’EVASION FISCALE

Introduction :

La fraude et l’évasion fiscale traduit le réflexe habituel du contribuable qui se croit surimposer
et qui a souvent tendance à refuser le système fiscal et ses exigences contraignantes. Elle existe
partout dans le monde.

La lutte contre la fraude et l’évasion fiscales est un enjeu majeur pour l’administration fiscale
afin de préserver une bonne position financière de l’Etat. Elle constitue aussi une condition
essentielle pour faire respecter le principe de libre concurrence et celui d’égalité devant l’impôt.

Nous avons divisé ce chapitre en deux sections afin de traiter le cadre général de la fraude et de
l’évasion fiscales. La première section est dédiée aux définitions, causes et acteurs de la fraude
et l’évasion fiscales, ainsi que ses formes et ses techniques. La deuxième section traitera les
différents moyens qu’entreprends l’administration fiscale pour lutter contre ces phénomènes.

Section 1 : Le cadre général de la fraude et l’évasion fiscale

1. Définition de la fraude fiscale :

La fraude fiscale est le détournement illégal d’un système fiscal afin de ne pas contribuer aux
charges publiques. Elle suppose une intention délibérée de fraude par des éléments matériels.

Selon l’article 193 du CIDTA, elle est décrite comme :

- La dissimulation ou la tentative de dissimulation par toute personne, des sommes ou


produits auxquelles s’applique la taxe sur la valeur ajoutée dont elle est redevable et
plus particulièrement, les ventes sans factures ;

- La production de pièces fausses ou inexact a l’appui de demande tendant à obtenir, soit


le dégrèvement, la remise, la décharge ou la restitution de la taxe sur la valeur ajoutée,
soit le bénéfice d’avantages fiscaux en faveur de certaines catégories de redevables ;

- Le fait d’avoir sciemment omis de passer ou de faire passer des écritures ou d’avoir
passé ou fait passer des écritures inexactes ou fictives, aux livres journal et au livre
d’inventaire ;

- Le fait pour un contribuable d’organiser son insolvabilité ou de mettre obstacle par


d’autres manœuvres au recouvrement de tout impôt ou taxe dont il est redevable

34
CHAPITRE II : LA FRAUDE ET L’EVASION FISCALE

- Tout acte, manœuvre ou comportement impliquant l’intention manifeste d’éluder ou de


retarder le paiement de tout ou partie du montant des impôts et taxes tel qu’il ressort des
déclarations déposées ;

- Le fait de se livrer à une activité informelle, est définie comme telle, toute activité non
enregistrée et/ou dépourvue de comptabilité formelle écrite, exercée à titre d’emploi
principal ou secondaire.

La définition donnée par André MARGAIRAZ : « Théoriquement il est relativement aisé de


donner une définition plus ou moins acceptable de la fraude fiscale, car quelle que soit la
définition adoptée, elle n’aura jamais l’unanimité de L’ensemble des juristes, des économistes
et des fiscalistes. » 27

Par ailleurs, Camille ROSIER écrit dans son ouvrage ‘l’Impôt’ « la fraude fiscale embrasse
tous les gestes matériels, toutes les opérations comptables, toutes les actions juridiques, toutes
les manœuvres et combinaisons aux quelles ont recours des contribuables ou des tiers pour se
soustraire à l’application des impôts et des contributions. » 28

2. Définition de l’évasion fiscale :

« La notion d’évasion fiscale est un moyen pour un contribuable d’éluder une imposition en
Jouant sur les règles fiscales qu’il peut contourner souvent d’une manière habile, ou tout
simplement parce que ces règles ne sont pas suffisamment explicites et qu’il tente alors d’en
Tirer profit dans sa déclaration. » 29

Elle peut être légale, non frauduleuse, contrairement à la fraude qui est nécessairement illégale.
L’évasion fiscale est alors synonyme d'évitement licite de l'impôt.

Dans cette ordre une niche fiscale peut être, soit une dérogation fiscale qui permet de payer
moins d'impôts lorsque certaines conditions sont réunies, soit une lacune ou un vide législatif
permettant d'échapper à l'impôt sans être en infraction.

3. La distinction entre la fraude et l'évasion fiscale :

27
André MARGAIRAZ, La fraude fiscale et ses succédanés CNE LAUSANE, 1977, page 16
28
Camille ROSIER, l’Impôt, Montaigne, Paris 1936, Page 152
29
SADOUDI Ahmed, le droit fiscal, SHP Edition, 2014, Page 114

35
CHAPITRE II : LA FRAUDE ET L’EVASION FISCALE

La fraude fiscale et l'évasion fiscale sont souvent confondues. Pourtant ces deux notions sont
parfaitement distinctes.

Toutes deux (fraude et évasion) tendent vers le même but éviter ou minimiser une obligation
fiscale. Mais la fraude est nécessairement illégale car elle se fait par l'enfreint de la loi fiscale,
tandis que l'évasion fiscale peut être réalisée dans le cadre de la légalité et elle se traduit par
une minimisation totale ou partielle des obligations fiscales sans enfreindre la loi. « En somme,
la fraude est une violence du droit, évasion est un abuse du droit »30

La fraude fiscale L’évasion fiscale


Violation de la loi par volonté Utilisation de failles de la loi
Mauvaise loi Mauvaise loi
Illégale Légale

4. Les formes de la fraude fiscale :


La fraude fiscale peut revêtir plusieurs formes qui sont les suivantes :

4.1.La fraude simple et la fraude caractérisée :


4.1.1. La fraude simple :
Elle peut être définie comme étant une action commise de Mauvaise foi pour échapper au
paiement de l’impôt. Elle est matérialisée par :

- L’omission de déclaration de l’un des éléments constitutifs de la base imposable ;


- L’abstention de déclaration d’un revenu imposable ;
- Vente sans facture ;
- Majoration des charges.
Ce type de fraude consiste alors en des fraudes mineures qui ne nécessitent pas une sanction
pénale, mais seulement une simple répression fiscale donnant lieu à l’application des
majorations et d’amendes prévues par la législation fiscale.

4.1.2. La fraude caractérisée :


On l’appelle aussi "fraude qualifiée". Cette forme de fraude, contrairement à la précédente,
résulte de manœuvres frauduleuses qui établissent la volonté d’éluder l’impôt.

30
Levine.P « la lutte contre l'évasion fiscale de caractère international en présence et en l'absence de conventions
fiscales internationale ». Paris LGDJ, 1998

36
CHAPITRE II : LA FRAUDE ET L’EVASION FISCALE

Selon M. COZIAN « un contribuable est coupable de manœuvres frauduleuses, quand non


seulement il élude délibérément l'impôt mais également il brouille les pistes pour se mettre à
l’abri de contrôles éventuels. » 31.

4.2.La fraude fiscale nationale et la fraude fiscale internationale :

4.2.1. La fraude fiscale nationale :


« Elle se passe à l’intérieur des frontières, les actes Frauduleux ont lieu dans les limites du
territoire, le contribuable se trouve toujours en face des Autorités fiscales de son pays, il se
heurte à un fisc unique ou suivant les pays à un fisc fédéral et à un fisc cantonal et communal. »
32

4.2.2. La fraude fiscale internationale :


Le champ d’application de cette forme de fraude est très vaste. Les actes frauduleux visent à
échapper aux obligations fiscales touchent plusieurs pays.

4.3.La fraude licite et la fraude illicite :


4.3.1. La fraude licite :
Cette forme de fraude, appelée aussi "fraude légale", ne comporte aucune violation des textes
légaux. Le contribuable cherchant à échapper au paiement de ses impôts n’enfreint aucune
disposition de la loi fiscale.

4.3.2. La fraude illicite :


La fraude "illicite" ou "illégale" se traduit par une faute flagrante, commise par le contribuable,
sévèrement réprimée par la loi, parce qu’elle consiste en une violation directe des textes légaux
en connaissance de cause contrairement à la fraude licite ou légale.

Section 2 : Les éléments et manifestations de la fraude et l’évasion fiscale


Comme nous l’avons constaté, la fraude et l’évasion fiscale sont des phénomènes très
répandus, ils existent dans tous les domaines et secteurs d’activités et sous plusieurs formes.
Le développement des manifestations de la fraude fiscale consiste à démontrer quels sont
moyens utilisées par les contribuables afin de fuir l’impôt.

1. Les éléments constitutifs de la fraude fiscale :

Trois principaux éléments caractérisent la fraude fiscale :

31
M. COZIAN, précis de fiscalité de l’entreprise, édition Litec, 1990, page 40
32
André MARGAIRAZ, Op cit, page 30

37
CHAPITRE II : LA FRAUDE ET L’EVASION FISCALE

1.1. L’élément légal :

Selon l’article premier du code pénal « il n’y a pas d’infraction ni de peine ou de mesures de
sureté sans loi », cela signifie qu’un acte ne peut être admis frauduleux que s’il est interdit et
sanctionné par la loi fiscale, ce principe se traduit également par l’article 303 du CIDTA.

1.2. L’élément matériel :

En matière fiscale, comme en droit commun, l’infraction n’existe que si elle est manifestée par
un acte extérieur.

L’élément matériel se manifeste plus souvent par un comportement actif (écriture comptables,
minoration de bénéfice, majoration des charges...etc.) et représente un manquement aux
obligations fiscales. Ce manquement se manifeste par l’émission d’une fausse facture, la
dissimulation des bases imposables, ou le refus de paiement de l’impôt, etc.

1.3. L’élément intentionnel (moral) :


L’élément intentionnel se caractérise par l’intention qu’avait le contribuable pour commettre
un acte illégal ou violer une règle fiscale. Il s’agit, alors, dans l’application de la loi fiscale, la
bonne ou la mauvaise foi du contribuable, la bonne foi étant l’erreur involontaire et la mauvaise
foi étant l’acte frauduleux.

2. Les causes de la fraude fiscale :


L’Algérie, comme tous les autres pays, souffre du phénomène de la fraude fiscale, donc il est
important de comprendre le pourquoi de son existence. En effet, les causes sont multiples, que
cela entraine la difficulté d’en faire une liste exhaustive, on pourra ainsi citer :

2.1. Les causes propres au système :


Le système fiscal déclaratif que l’Algérie a adopté favorise l’évolution de la fraude fiscale, «
c’est manquer de réalisme et faire preuve d’une grande naïveté que de croire que les déclarations
des contribuables vont être exactes ». 33

Ainsi, les arguments avancés pour justifier les manquements aux obligations déclaratives, le
manque de la clarté des textes fiscaux, le peu d’intelligibilité des termes techniques.

Aussi, les contribuables considèrent que l’administration fiscale algérienne ne leur fournit pas
l’information nécessaire non seulement pour comprendre le système fiscal lui-même, mais

33
OULES Firmin, la mystification des problèmes économiques et fiscaux, 1988, page 108

38
CHAPITRE II : LA FRAUDE ET L’EVASION FISCALE

également pour leur permettre d’accomplir leurs obligations et commettre moins d’infraction
possible.

2.2. L’insuffisance fiscale :


L’administration fiscale dispose de plusieurs moyens pour vérifier la sincérité des déclarations
des contribuables et contrecarrer ainsi la fuite devant l’impôt. Parmi ces outils, il y a lieu de
citer « le contrôle fiscal ».

Ce dernier constitue en outre un moyen d’assurer le respect de l’égalité entre les citoyens sur
le plan civique et une condition substantielle d’une saine concurrence entre les entreprises sur
le plan économique. En effet, le fisc dispose des prérogatives qui lui permettent de mettre en
œuvre des contrôles au domicile des contribuables et au siège des sociétés, il dispose de
pouvoirs d’investigation, de communication et de contrôle très étendus qui nécessitent
d’énormes moyens humains, matériels et financier.

Dans le cadre du contrôle fiscal, l’administration fiscale se trouve souvent confrontée au


problème d’insuffisance des moyens particulièrement humains par rapport au nombre de
dossiers à traiter et des contribuables à contrôler, ce qui empêche d’opérer des vérifications
efficaces et à temps. La disproportion entre les moyens et les taches de l’administration fiscale
constitue alors une limite à l’exercice d’un contrôle fiscal efficace.

Le problème de la fuite à l’impôt peut être donc lié au problème du contrôle, les fraudeurs n’ont
rien à craindre en l’absence de ce dernier.

2.3. La pression fiscale :


La fuite devant l’impôt s’explique par des raisons liées à l’impôt lui-même. L’excès de la
pression fiscale peut expliquer le phénomène.

La pression fiscale est le rapport qui définit le pourcentage du revenu pris sous forme d’impôts
et taxes sur le revenu réalisé et dépensé par chaque individu, contribuable ou encore par
l’ensemble de la collectivité.

Un niveau élevé de pression fiscale peut avoir des effets néfastes sur l’activité économique, et
sur le comportement des agents économiques qui, pour échapper à des charges fiscales
excessives, peuvent se diriger vers des pratiques frauduleuses dont les plus utilisées sont
l’exagération des charges d’exploitation et/ou la dissimulation d’une partie des revenus.

La fraude fiscale peut être expliquée par l’idée selon laquelle « trop d’impôt tue l’impôt ».

39
CHAPITRE II : LA FRAUDE ET L’EVASION FISCALE

2.4. Le manque de civisme fiscal :


Le civisme fiscal est largement lié à l’esprit, à la mentalité et au comportement du contribuable
qui accomplit volontairement ses obligations fiscales. Contrairement au civisme fiscal,
l’incivisme fiscal est une réaction négative de la part du contribuable qui s’estime léser et
frustré. Il se manifeste souvent sous forme de fraude et d’évasion fiscales.

2.5. Les causes économiques :


« Le contribuable rationnel, conscient de la charge fiscale qui supporte, ne sera tenté de frauder
que si l'impôt excède son revenu marginal, c'est-à-dire la proportion de son revenu qui sans
l'impôt, il paraît utilisé à une satisfaction minimum. » 34

Dans une période où l'économie est en progression, le contribuable réalisera un revenu élevé et
il peut donc mieux supporter l'impôt. Dans une période de récession, le contribuable ne sera pas
en mesure de payer ces impôts et par conséquent fuir devant l'impôt, le contribuable ne peut
obtenir qu'un faible revenu, et sera donc inciter à éluder frauduleusement l'impôt, parce que la
charge fiscale qu'il supporte dépasse sa capacité contributive.

3. Les conséquences de la fraude fiscale :


Les conséquences les plus immédiatement perceptibles de la fraude fiscale sont la perte des
revenus fiscaux et le déséquilibre de la distribution du fardeau des impôts tel que prévu par la
politique fiscale.

3.1. Sur le plan économique :


Les effets négatifs sur l'économie sont :

- La concurrence déloyale entre les entreprises ;


- La diminution de la productivité du fait que les producteurs ne cherchent pas à accroître
la valeur ajoutée tant qu'il existe des moyens de fraude plus rapides pour augmenter
leurs gains.
3.2. Sur le plan financier :
La fraude fiscale entraine un manque à gagner pour l’Etat, et donc la baisse des ressources
budgétaires.

« Ce phénomène a pour résultat de réduire une créance fiscale vis-à-vis du contribuable et par
conséquent, des collectivités publiques s'en trouvent lésées » 35

34
MARGAIRAZ.A, Op cit, page 10
35
André MARGAIRAZ, Op cit, page 36

40
CHAPITRE II : LA FRAUDE ET L’EVASION FISCALE

3.3. Sur le plan social :


« Pour l'entretien de la force publique et pour les dépenses d'administration, une contribution
commune est indispensable, elle doit être également répartie entre tous les citoyens à raison de
leurs facultés » 36

Selon le principe de l'égalité devant l’impôt, chaque contribuable doit supporter une part des
charges communes, suivant ses capacités contributives.

La fraude fiscale peut engendrer un transfert de charges de certains contribuables vers les autres,
ce qui apporte une atteinte à la justice fiscale et par suite engendre une inégalité sociale.

4. Les manifestations de la fraude fiscale :


La fraude fiscale se reflète dans le fait grâce à l'utilisation par les contribuables de moyens et
des méthodes et des techniques afin de réduire la base d’imposition, soit le revenu ou le bénéfice
ou encore le volume du chiffre d’affaires, et donc se débarrasser de la charge fiscale.

Après avoir analysé le phénomène de la fraude fiscale, il y a lieu de rechercher comment le


contribuable tente de fuir l'impôt (quels sont les procédés et les techniques auxquels ont recours
les contribuables pour échapper au fisc. Cependant, nous nous limiterons à quelques procédés
les plus utilisés et les plus adoptés tels que : la dissimulation comptable et matérielle et la
dissimulation juridique.

4.1. La dissimulation comptable :


Dans un système fiscal déclaratif, les impositions sont effectuées d'après les déclarations des
contribuables qui tentent de réduire au maximum leurs bases imposables. Parmi les pratiques
les plus utilisées on peut citer :

4.1.1. Minoration du chiffre d'affaires (diminution des recettes) :


C'est le fait de ne pas comptabiliser une partie des produits de ventes ou des bonifications sur
le chiffre d'affaires (remises, ristournes, primes ...). Ces recettes constituent une double perte
pour le trésor puisqu'elles sont comptabilisées par le fournisseur comme charges ayant relation
directe avec les opérations commerciales.

Parmi les méthodes de dissimulation des recettes, on trouve :

- Les omissions des ventes : le contribuable, pour ne laisser aucune trace, utilise les ventes
au comptant (paiement de main en main sans facture et sans chèque), c'est comme dans

36
BOUVIER Michel, Introduction au droit fiscal et à la théorie de l’impôt, LGDJ, 2005, page 48

41
CHAPITRE II : LA FRAUDE ET L’EVASION FISCALE

le cas de vente de déchets dans les industries de transformation et les activités de


bâtiments ...etc. ;
- L'enregistrement de retours fictifs de marchandises et des ristournes exagérées dans le
compte ventes ;
- La non comptabilisation des recettes provenant de la cession d'éléments d'actif ;
- La sous facturation (ventes avec soulte) en utilisant des prix inférieurs à ceux du marché
;
- Affectation d'une partie du produit de la vente au compte privé du contribuable, de ce
fait, le chiffre d'affaires est amputé des produits de ces ventes non comptabilisées qui
sont réellement destinées au patrimoine privé et par conséquent échappent à l'impôt ;
- Un autre procédé est beaucoup utilisé par les contribuables, consiste en l'enregistrement
des sommes résultant des emballages consignés non restituées dans le compte
consignations versées alors qu'ils sont assimilés à des ventes dont le montant doit être
rapporté au résultat.
Une autre pratique pour la minoration des recettes est utilisée particulièrement dans les activités
d’achat / revente ou de production : il s’agit des minorations des achats. Elle se traduit
essentiellement par une minoration du chiffre d'affaires et donc du résultat fiscal et de l'assiette
de l'impôt sur le revenu ou de l'impôt sur les sociétés selon le cas et de taxes assises sur le chiffre
d’affaires. Le cas le plus fréquent de ce type de fraude est l'achat sans facture réglé par une
caisse noire.

La minoration des achats peut être faite par plusieurs procédés :

4.1.2. Omission d'enregistrer certaines factures d'achat reçues des fournisseurs :


Ce procédé n'exige aucune complicité de la part du vendeur mais il présente des risques en cas
de rapprochements des stocks chez l'acheteur et chez le vendeur, l'ajustement se fait au niveau
du stock final et des ventes pour assurer l'équilibre.

4.1.3. Achat sans factures :


Ce procédé est réalisé suite à la complicité du fournisseur, les ventes au noir qui résultent des
achats sans factures permettent d'échapper aussi bien au paiement de la TVA qu'à l'impôt sur
les sociétés.

4.1.4. Comptabilisation d'avoir fictifs :

42
CHAPITRE II : LA FRAUDE ET L’EVASION FISCALE

Les rabais, remises et ristournes obtenues d'une manière répétitive peuvent aboutir à une
réduction massive des achats. Ce procédé exige la préparation de faux documents ou la
complaisance du fournisseur.

« Cette technique repose sur l’institution d’un prêt nom appelé « TAXI » qui représente une
firme fictive qui remet à un commerçant une facture de complaisance et reçoit un paiement
simulé, qui procure à ce dernier un crédit de taxi. »37

4.1.5. Les fausses factures :


Ce procédé permet d'effectuer des achats avec des fausses factures pour permettre des ventes
d'une façon clandestine. Ici l'acheteur indique à son fournisseur un faux nom.

Selon cosson : « C'est un procédé plus élaboré engendré par la naissance de la taxe sur la valeur
ajoutée (T.V.A). Il permet d'obtenir des opérations fictives pour lesquelles le redevable c'est
procuré de fausses factures. Ce procédé a donné naissance à toute une industrie fournisseurs de
fausses factures permettant des déductions des taxes. Ils sont appelés dans le jargon des
fraudeurs » 38

4.1.6. Majoration des charges :


Elle a pour finalité la réduction des Bénéfices soumis à l’impôt, elle est opérée à travers la
constatation de charges fictives qui n'ont jamais été engagées ou la prise en compte de charges
non liées à l'exploitation et inhérentes au dirigeant ou à une tierce personne.

On distingue plusieurs manières pour gonfler les charges :

- L’incorporation directe d'une charge d'amortissement qui doit être supportée sur
plusieurs exercices ;
- Enregistrement des immobilisations des biens n'appartenant pas à l’entreprise, mais qui
sont acquit au moyen de location ;
- Comptabilisation des biens sur évalués lors de la constitution de la société
- Négligence volontaire d'une comptabilisation de la cession d'immobilisation afin de
bénéficier de la déclaration des amortissements ;
- Eviter la comptabilisation de la constatation, de la mise en rebut d'un matériel reformé
pour continuer à déduire ses amortissements ;

37
JARVENIC, J-P, Droit Fiscal International, Paris Economica, France, 1986, page 32
38
J.COSSON, « Les industrielles de la fraude fiscale », Paris Saul, 1971, page 7

43
CHAPITRE II : LA FRAUDE ET L’EVASION FISCALE

- Enregistrement d'une immobilisation en cours dans un compte d'immobilisation


réalisée ;
- Majoration artificielle du compte des emballages commerciaux durables par les
emballages consignés aux clients et non rendus à l'échéance prévue ;
- Versement des redevances fictives ou gonflées ;

4.1.7. Les pratiques de sous-estimation et minoration quantitatives des stocks :


La minoration des stocks entraine la diminution des résultats d'exploitation de l'exercice. Les
altérations de la valeur du stock permettent d'ajuster dans le temps les bénéfices au niveau désiré
par l’exploitant.

Divers procédés sont utilisés à cette fin, dont les plus courants sont :

- La connotation de provisions excessives pouvant affecter ce compte, celles-ci s’en


trouvent déduites directement de la valeur du stock sans être comptabilisées ;
- Une facturation de complaisance de la part d'un fournisseur qui indique un prix sous-
évalué ou qui accordera des remises ou des ristournes fictives ;
- L'évaluation insuffisante des encours de fabrication ou de produits finis ;
- Des fournitures qui doivent être normalement enregistrées dans les valeurs
d'exploitation sont passées dans un compte de charges ;
- Achat de stock sans facture ;
- La constitution des stocks occultes par exagération des déchets ou par la constatation
fallacieuse des avaries pour être ensuite vendus clandestinement ;
4.1.8. Les pratiques sur le compte client :
Les irrégularités, qui consternent ce compte, sont très variées et peuvent se traduire comme
suit :

- La non constatation de certains encaissements des diverses prestations de services pour


compromettre la TVA ;
- Le non-respect du principe de séparation des exercices dans la constatation des créances
clients ;
- L’imputation directe des avantages et acomptes sur commande sur le compte client
concerné.
4.1.9. Les pratiques sur le compte des disponibilités :

44
CHAPITRE II : LA FRAUDE ET L’EVASION FISCALE

Les comptes de trésorerie sont généralement affectés par une diminution des recettes ou par une
augmentation des dépenses.

On peut cacher une irrégularité dans le compte « caisse » en faisant apparaitre un solde débiteur
suite à des versements importants par l'exploitant pour faire disparaitre un solde créditeur qui
constitue souvent une présomption d'irrégularité de la comptabilité. La caisse peut être aussi
gonflée par l'émission de pièces de caisse fictive.

Pour masquer les détournements de fonds, le fraudeur procède à l'arrangement des états de
rapprochements bancaires et a des enregistrements pour dissimuler le détournement initial.

4.1.10. Les pratiques sur le compte capital :


Les manœuvres frauduleuses au niveau de ce compte se manifestent surtout entre une société
mère et sa filiale. Il s’agit, en effet, de transfert d'une augmentation suivie d'une réduction du
capital ou de sa réduction suivie d'une augmentation correspondante.

4.2. La dissimulation matérielle :

Cette catégorie regroupe un ensemble de techniques permettant d'éluder l'impôt et qui ne


transite pas nécessairement par des manipulations comptables. Elle consiste donc en la
dissimulation pure et simple de la matière imposable.

La dissimulation de la matière imposable peut être partielle comme elle peut être totale.

4.3. Dissimulation partielle :

Cette technique de fraude consiste en la dissimulation d'une partie du patrimoine du


contribuable par plusieurs méthodes qui peuvent différer d'une activité à une autre et d'une
personne à une autre. On peut citer :

- L'achat et la vente sans factures : cette technique nécessite l'accord des deux parties
contractantes et qui ne laisse aucune trace de la transaction ;
- Le transfert direct de biens mobiliers aux héritiers sans les déclarer.

4.4. La dissimulation totale :

Cette forme de fraude est très difficile à déceler car les fraudeurs ne sont pas connus de
l'administration fiscale qui trouve des difficultés pour collecter des recoupements les
concernant, cela les encourage à ne déclarer que les recettes minorées.

45
CHAPITRE II : LA FRAUDE ET L’EVASION FISCALE

Il s'agit généralement d'activités occultes relevant souvent du marché informel, c'est l'ensemble
des activités qui pour une raison ou une autre, sont exercées en dehors du cadre légal et
réglementaire et en franchise de toute contrainte d'ordre légal ou administratif, dans le but
d'obtenir un bénéfice net qui n'est pas touché par l’impôt.

4.5. La dissimulation juridique :


Les contribuables tendent de créer une situation juridique apparente différente de celle réelle
pour échapper à leurs obligations fiscales ou pour bénéficier d'une situation juridique plus
avantageuse.

D'après la définition donnée par MARTINEZ la fraude englobe :

A. Fausse qualification d'une opération juridique :


Elle consiste à déguiser une situation imposable en une autre exonérée ou faiblement imposable.
C'est une forme de fraude qui a pour objet de dénaturer le sens d'une opération réelle.

B. Les opérations fictives :


Le contribuable utilise ce genre d'échappatoire dans les fraudes qui touchent les taxes sur le
chiffre d'affaires en utilisant les factures fictives, c'est le cas de la TVA qui est déductible et
récupérable dès lors qu'elle figure sur une pièce justificative.

4.6. Autres manifestations :


Il existe d’autres pratiques courantes consistant à dissimuler l’assiette imposable au moyen de
dissimulation partielle ou totale des éléments matériels, comptables et juridiques, telles que :

4.6.1. L’exercice dans des zones « de non droit » :


Il s’agit des activités relevant souvent du marché informel, autrement dit exercées, pour des
raisons spécifiques en dehors du cadre légal, réglementaire et en franchise de toute contrainte
d’ordre légale ou administratif dans le but d’obtenir un bénéfice net qui n’est pas touché par
l’impôt.

Cette forme de fraude est très difficile à déceler car les fraudeurs ne sont pas connus de
l’administration fiscale vu qu’ils agissent dans des zones qui se font et se défont au grès des
conjonctures, où dès qu’il y a par exemple une surveillance, elles disparaissent et se réinstallent
dans un autre endroit.

4.6.2. L’omission volontaire de déclaration :


Elle implique nécessairement la mauvaise foi du contribuable et cela doit se passer dans le délai
prescrit par la loi pour la déclaration.
46
CHAPITRE II : LA FRAUDE ET L’EVASION FISCALE

Parmi les obligations du contribuable, il y a celle de souscrire toutes les déclarations auprès de
l’administration fiscale compétente tout en respectant les délais légaux.

4.6.3. Falsification des documents pour bénéficier des remboursements ou


d’imputation d’impôts :
Certaines sociétés tendent à bénéficier par tous moyens des avantages, octroyés par l’Etat en
vue d’encourager les investissements en fonction des secteurs prioritaires, alors que les
conditions requises pour leurs procurations ne sont pas réunies.

Les dirigeants de ces entreprises vont essayer de donner à ces dernières une apparence juridique
différente de leur véritable situation leur permettant d’appartenir à un tel secteur prioritaire.
Ceci est réalisé au moyen de documents falsifiés destines à être présentés aux autorités
compétentes pour bénéficier des avantages fiscaux.

4.6.4. Importation sur procuration du registre de commerce :


La réglementation ne prévoit la procuration dans l’utilisation du registre du commerce que dans
le cas où son titulaire est dans l’incapacité d’exercer son activité.

L’octroi anarchique de procuration du registre du commerce de personnes âgées, voire décédées


s’est traduit par l’apparition du phénomène du contribuable « non localisé » que le fisc ne peut
appréhender.

Section 3 : les moyens de lutte contre la fraude et l’évasion fiscale

La fraude fiscale est un phénomène difficile à mesurer car elle varie en fonction de
l’environnement économique, de la nature et de volume des prélèvements fiscaux, du degré
d’adhésion des redevables, de leur civisme fiscal et surtout de la relation existante entre
l’administration fiscale et le contribuable. Elle reflète l’expression directe du rejet formulé par
ce dernier envers l’appareil étatique, qui se traduit par le refus de la charge fiscale à laquelle il
est soumis. Cette pratique cause des préjudices au trésor public et aux collectivités publiques.
C’est de la que vient l’obligation de mettre en œuvre des moyens de lutte contre ce
phénomène afin d’atténuer ses effets et de réaliser une justice fiscale, sociale et la stabilité du
budget public.

1. Sur le plan national :


1.1.Création du fichier national des fraudeurs (FNF) :

47
CHAPITRE II : LA FRAUDE ET L’EVASION FISCALE

La création du fichier national des fraudeurs a été officialisée par la loi de finances
complémentaire (LFC) 2009.

Le fichier national des fraudeurs est une base de données centralisés des informations relatives
aux auteurs d’infraction graves aux législations et réglementations fiscale. Commerciales,
douanières, bancaires et financières, ainsi que des défauts de dépôt légal des comptes sociaux.

Ce fichier est alimenté par les services habités du ministère chargé des finances, du ministère
chargé du commerce et de banque d’Algérie. 39

Dans ce fichier est inscrit toute personne physique et morale auteur d’une infraction grave aux
législations et réglementations fiscales, commerciales, douanières et bancaires et financière,
ainsi que celle n’ayant pas procédé au dépôt légal des comptes sociaux. 40

L’inscription entraine, pour ces dernières, les mesures suivantes :

- Exclusion du bénéfice d’avantage fiscaux et douanières liés à la promotion de


l’investissement ;
- Exclusion du bénéfice des facilitation accordées par les administrations fiscales,
douanières et de commerce ;
- Exclusion de soumission aux marchés publics.

Ce ficher est un fichier sécurisé et confidentiel, toute personne ayant accès à ce fichier national
des fraudeurs doit veiller à l’utilisation légale et à la protection des informations qu’il contient.

1.2.La division du contrôle et des enquêtes fiscales : 41

La division du contrôle et des enquêtes fiscales Est chargée de définir et de simplifier les
procédures relatives au contrôle et aux enquêtes fiscales, de concevoir les stratégies de lutte
contre la fraude et l’évasion fiscales ainsi que de leur mise en œuvre et enfin d’assurer le suivi
des activités de contrôle fiscal et d’en évaluer les résultats.

Elle est composée de deux (02) directions :

A. La direction du contrôle fiscal :

Elle est chargée de mettre en place les règles de procédures, les critères et les normes encadrant
les différents contrôles fiscaux et d’arrêter le programme annuel y relatif, de suivre les

39
Articles 2 du Décret exécutif n°13-84 du 6 février 2013 journal officielle N°09
40
Idem Article 3
41
https://www.mfdgi.gov.dz/2014-03-24-14-21-47/directions_centrales/40-dcef Consulté le 20/08/2022

48
CHAPITRE II : LA FRAUDE ET L’EVASION FISCALE

conditions de réalisation des contrôles et des vérifications de comptabilité des entreprises, des
sociétés et des établissements assimilés et de suivre les opérations de contrôle sur pièces et sur
place des revenus et des patrimoines et d’en évaluer les résultats.

B. Direction de la gestion de l’information et des enquêtes fiscales :

Elle est chargée de coordonner, avec les autres structures de la direction générale des impôts,
les missions de collecte de l’information fiscale opérées dans le cadre de l’exercice du droit de
communication, de constituer les bases de données relatives aux patrimoines, aux revenus et
aux activités et leur traitement et de veiller à leur mise à jour ainsi qu’à leur accessibilité par les
services utilisateurs.

Elle est aussi en mesure de réaliser et de suivre les enquêtes à caractère fiscal effectuées,
notamment dans le cadre de l’exercice du droit d’enquête, du droit de visite et de la flagrance
fiscale, de définir les procédures régissant les modalités d’enclenchement des enquêtes
internationales exercées dans le cadre de la lutte contre la fraude et l’évasion fiscales
transnationales.

Enfin, Elle s’implique aussi dans la prise en charge des demandes formulées par les services,
relatives aux échanges d’informations et d’assistance prévues par les conventions fiscales ;
d’élaborer les fiches descriptives des procédés et des courants de fraude détectés à
l’international, de proposer et de mettre en œuvre les mesures de lutte contre la fraude et
l’évasion fiscales.

1.3.Le contrôle fiscal :

Dans l’objectif d’atteindre une performance optimum, le contrôle fiscal doit être en phase avec
l’environnement externe de l’entreprise et des particuliers.

La mise en place d’une organisation adéquate fondée sur une proximité des services et des
fonctions et d’un cadre juridique favorable à l’évolution du contrôle fiscal, est un levier majeur
pour la performance souhaitée. Cette performance du contrôle fiscal ne peut être accomplie que
grâce à une stratégie, claire, pertinente, objective et réalisable. La stratégie à développer doit
nécessairement inciter à la mobilisation de tous les acteurs de l’administration fiscale.

1.3.1. Le recensement périodique des contribuables :

Le recensement est une opération qui consiste à ratisser les territoires fiscaux en vue d’alimenter
et d’actualiser les fichiers que les services fiscaux locaux sont censé tenir.

49
CHAPITRE II : LA FRAUDE ET L’EVASION FISCALE

Cette opération doit être menée périodiquement, soit annuellement selon les dispositions de
l’article 191 bis CIDTA, elle permet de recenser et d’appréhender, à titre d’exemple, la
consistance du patrimoine immobilier, les immeubles nouvellement érigés et les additions de
constructions ; les activités exercées frauduleusement ; les transferts de propriétés.

Ces fichiers servent également à la sélection de personnes à soumettre à un contrôle de revenus


dans le cadre de la procédure de VASFE, à exécuter par la structure habilitée.

La recherche des informations « externes » est une action que les services habilités doivent
exercer quotidiennement et de façon continue. La disponibilité des informations collectées,
procure un gain de temps non négligeable et conditionne en même temps la qualité, à la fois de
la programmation et des contrôles fiscaux à effectuer.

1.3.2. L’obligation de la mise à disposition de certaines données pour l’administration


fiscale :

Les dispositions de l’article 45 du CPF confère à l’administration fiscale le droit de prendre


connaissance et avoir un regard sur un nombre de documents qui sont produit périodiquement,
exigés des personnes et organismes qui sont dans l’obligation de les tenir, il s’agit, en l’état
actuel de la législation des :

• Etats détaillés des clients ;


• Fichier des importations ;
• Etat des déductions de la TVA ;
• Déclarations des traitements, salaires, pensions et rentes viagères services par les
employeurs et débirentiers ;
• Relevés individuels des organismes de sécurités sociales relatives aux honoraires perçus
par les titulaires des professions médicales ;
• Etat nominatifs des revenus de valeurs mobilières servis par toute collectivité ;
• Déclaration de commissions, courtages, ristournes, honoraires et rémunérations diverses
• Etats des personnes auxquelles l’assurance chômage a été versée ou supprimée ;
• Etats des personnes bénéficiaires des indemnités d’activité d’intérêt général et de
location de solidarité ;
• Etats des infractions relevées par les caisses de sécurité sociales et des caisses de
mutualité ;

50
CHAPITRE II : LA FRAUDE ET L’EVASION FISCALE

• Relevés mensuels des opérations de transfert de fonds à l’étranger effectuées par les
organismes financiers pour le compte de leurs clients.
1.3.3. Le droit d’enquête :

Le droit d’enquête constitue un instrument extrêmement important dans le dispositif de


recherche de l’information fiscale pour lutter contre la fraude, une fraude qui a pris ces dernières
année une proportion inquiétante surtout la fraude à la facturation avec le recours aux prête –
noms et à l’utilisation des factures de complaisance, l’établissement de fausses factures, des
factures fictives…etc.

Les règles et procédures permettent de réaliser une quantité de rapprochements illustre l’intérêt
consacrer au contrôle du degré de respect des contribuables des dispositions du décret exécutif
n°05-468 du 10 décembre 2005, qui fixe les conditions et modalités d’établissement de la
facture récapitulative et qui permet de déceler les différentes fraudes à la facturation
matérialisées par le défaut de facturation, l’établissement de factures fictives, de fausses
factures ou de factures ou de factures de complaisance.

L’examen des fiches de situation fiscale établi par les agents de l’administration fiscale dans le
cadre de la procédure du droit d’enquête permet de constater, pour les cas de contribuables
défaillance relevés, qu’il s’agit :

• Soit de clients normalement recensés par les services fiscaux, mais qui ne respectent pas
leurs obligations fiscales ;
• Soit de clients inconnus desdits services ayant servi de prête-noms ;
• Soit, de fournisseurs ayant recours à l’établissement de factures de complaisance.

1.3.4. Amélioration de la relation entre l’Administration fiscale et les


contribuables :

L’amélioration de la relation entre l’Administration fiscale et les contribuables est la principale


priorité pour avoir un climat de confiance, pour cela plusieurs actions ont été mise en place dans
le but de promouvoir le consentement à l’impôt, d’améliorer le service rendu au contribuable :

A. Promouvoir le consentement à l’impôt :

51
CHAPITRE II : LA FRAUDE ET L’EVASION FISCALE

Pour encourager les contribuables à s’acquitter de leurs obligations fiscales et d’améliorer la


relation entre les deux partie l’Administration fiscale Algérienne a mené plusieurs d’actions
notamment :

- L’exploitation des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) site


Web (www.mfdgi.gov.dz) qui sont mis à la disposition du public et offrants différents
services et documentation fiscales ;
- La diffusion des communiqués de presse à l’intention du public afin de porter à sa
connaissance toute information importante ;
- L’organisation de rencontres avec les associations et unions professionnelles en vue de
prendre en charge leurs préoccupations fiscale ;
- La mise en place d’un espace dédié aux contribuables relevant de la DGI ;
- L’organisation de séminaire d’information.
B. Le référentiel Qualité Service (RQS) :

Le RQS a été mis en place en 2012, c’est un outil de promotion de l’accueil, la culture et de la
qualité de service, il regroupe un ensemble d’agrégats internes et externes que les agents des
(DGE, CDI, CPI) s’engagent à respecter. Il est fait pour répondre aux attentes des contribuables
et pour atteindre un meilleur civisme et avoir un meilleur respect de leurs obligations fiscales.

A travers ce référentiel on voit la volonté de l’Administration fiscale à consolider sa relation


avec les contribuables, et proposer une offre de service plus performante.

C. Nouveau système d’information « JIBAYA’TIC » :

Ce système d’information a été créé dont le but de mettre en place une des fonctionnalités
permettant la modernisation du service rendu aux contribuables et de les inciter à respecter leurs
obligations fiscales.

JIBAYA’TIC est le nouveau portail de l’administration fiscale Algérienne. Il offre les services
de déclaration d’impôts et de taxes à distance dans un environnement qui assure simplicité,
facilité et convivialité. Il est destiné aux contribuables qui relève des nouvelles structures (DGE,
CDI, CPI)

La modernisation du système d’information de l’administration fiscale Algérienne vise


essentiellement à mettre les contribuables dans les meilleures conditions pour adhérer à ses
actions de lutte contre toutes les tentations de fuir l’impôt.

1.4.Institutions de la procédure de flagrance fiscale :


52
CHAPITRE II : LA FRAUDE ET L’EVASION FISCALE

1.4.1. Définition de la flagrance fiscale :

La flagrance fiscale est un contrôle réalisé par l’administration fiscale et qui s’exécute avant
toute dispositions entreprise par le contribuable visant, notamment, l’organisation
d’insolvabilité.

Cette procédure donne le pouvoir à l’administration fiscale lorsque suffisamment d’indices sont
réunis d’intervenir pour mettre fin à une fraude en cours. « Elle permet aussi à l’administration
fiscale d’avoir un accès direct aux documents comptables, financiers et sociaux des personnes
concernées, en un temps réel et, ce, même pour une période au titre de laquelle l’obligation
déclarative, prévue par la législation fiscale en vigueur, n’est pas échue. » 42

1.4.2. Les cas de délit de flagrance fiscale :

Les faits énumérés ci-dessous sont considérés comme étant des cas de flagrance fiscale :

- Exercice d’une activité sans se faire recenser par les services fiscaux ;
- Délivrance de factures, bons de livraison ou tous documents ne correspondant pas à des
marchandises ou des services réellement livrés ;
- Commission d’infractions d’achat et de vente sans factures, de marchandises quel que
soit leur lieu de détention, de stockage et d’entreposage ;
- Présentation de documents et de pièces comptables qui privent la comptabilité de sa
valeur probante, l’utilisation de logiciels de comptabilité aux fins de fraude ;
- Commission d’infractions liées à la législation et la réglementation commerciale et du
travail telle que la dissimulation du travail ;
- Détournement des avantages fiscaux accordés au titre des régimes particuliers.
1.4.3. Les objectifs de la procédure de flagrance fiscale :

Les objectifs de la procédure de flagrance fiscale varient du constat de la fraude fiscale jusqu’à
la sécurisation des recouvrements en passant par un contrôle très rigoureux des activités
éphémères.

A. Constater et stopper une fraude en cours :

L’administration fiscale qui se trouvait dépourvue d’un support juridique lui permettant de
corriger des situations manifestement frauduleuses constatées lors de l’exercice de ses droits de
visite, de saisie, d’enquête de communication et de contrôle, est désormais, bien armée par la

42
Les procédures du contrôle fiscal, Edition 2020, Page 7

53
CHAPITRE II : LA FRAUDE ET L’EVASION FISCALE

procédure de la flagrance fiscale qui lui donne la latitude de parer à toute manœuvre frauduleuse
organisée par le contribuable en temps réel.

B. Contrôler les activités éphémères :

A travers cette nouvelle procédure, l’administration pourra agir efficacement face aux sociétés
éphémères constituées dans le seul but d'évasion fiscale. En effet, elle permet de contrôler une
période d'imposition qui n'est pas achevée en intervenant avant même l'expiration du délai
relatif aux obligations déclaratives.

C. Renforcer le recouvrement :

En outre, elle permet à l’administration de sécuriser le recouvrement des créances fiscales


futures en contrecarrant l’organisation d’insolvabilité par les contribuables fraudeurs et ce, par
l’établissement d’un procès-verbal de flagrance fiscale ainsi que la possibilité de procéder à une
saisie conservatoire des biens. » 43

1.4.4. Les conséquences de la procédure de flagrance fiscale :

La procédure de flagrance fiscale implique des conséquences fiscales au regard des procédures
de contrôle et du droit de reprise ainsi que sur les régimes d’imposition, on peut citer :

- La possibilité d’établissement d’une saisie conservatoire par l’administration : Une fois


le procès-verbal de flagrance fiscale dressé, l'administration fiscale peut pratiquer une
saisie conservatoire à l’encontre du contribuable verbalisé. Cette saisie peut porter,
notamment, sur des biens meubles ou immeubles ou sur des comptes bancaires ou des
valeurs mobilières conformément aux textes en vigueur.
- L’exclusion du bénéfice de la franchise de la TVA et des régimes dérogatoires ;
- La possibilité de renouveler une vérification de comptabilité achevée ;
- La possibilité d’élargissement des durées de vérification sur place ;
- La prorogation du délai de prescription de deux (2) ans ;
- L’exclusion du droit au sursis légal de paiement de 20 % et de l’échéancier de paiement
;
- L’inscription au fichier national des fraudeurs ;
- L’application des amendes prévues par l’article 194 ter du code des impôts directs et
taxes assimilées.

43
La lettre de la DGI « bulletin d’information de la direction général des impôts » N°68/2013, page 2

54
CHAPITRE II : LA FRAUDE ET L’EVASION FISCALE

2. Sur le plan international :


2.1.Import-export : instauration d’une carte magnétique :

Qu’ils soient importateurs ou exportateurs activant dans le commerce extérieur, ils devront, à
partir du 1er octobre 2008, effectuer l’ensemble des procédures administratives, fiscales,
douanières et bancaires par le biais d’une nouvelle carte magnétique. Une carte qu’ils sont tenus
de retirer auprès des services concernés (douanes, impôts, etc.).

Instituée par les articles 41 et 42 de la loi de finances 2006 dans le volet du code des opérations
fiscales, cette carte doit comporter l’ensemble des informations relatives à l’opérateur ou plutôt
au contribuable concerné.

« Tout acte, déclaration, enregistrement ou Opération, effectué auprès d’un service de


l’administration fiscale doit être accompagné du Numéro d’identification fiscale de nature à
assurer l’identification des personnes concernées. »

La référence au numéro d’identification statistique (NIS) contenue dans les divers codes
Fiscaux est remplacée par celle du numéro d’identification fiscale (NIF).

Contenue dans la loi de finances 2006, la disposition a mis plus de deux ans pour devenir
Opérationnelle. Cette carte a été instituée, selon la direction des impôts, pour recenser
L’ensemble des opérateurs, notamment ceux activant dans le commerce extérieur aux fins de
mettre un terme à l’évasion fiscale, mais surtout aux importateurs fraudeurs.

Ce retard dans la mise en application de la disposition a mis en sursis beaucoup de « fugitifs


Fiscaux » qui s’en sont mis plein les poches, notamment à travers les fausses déclarations et
L’amoindrissement du prix des marchandises importées en présentant des factures sous-
estimées.

2.2.Les conventions fiscales internationales :

Pour éviter les risques internationaux, le droit fiscal international a proposé comme solution la
conclusion des conventions fiscales, où ces dernières ont une valeur juridique supérieure à la
loi interne.

Les conventions fiscales sont des traités internationaux ayant un objectif exclusivement fiscal
et ne doivent pas être confondus avec les accords bi ou multilatéraux qui ne comportent
qu’accessoirement des dispositions fiscales.

55
CHAPITRE II : LA FRAUDE ET L’EVASION FISCALE

Il est à préciser que les modèles de conventions de l’OCDE et de l’ONU sont la référence
indispensable des négociateurs de conventions, mais le modèle de l’OCDE est le plus répondus.

D’une manière générale, les conventions fiscales poursuivent trois objectifs :

- Eliminer les doubles impositions ;


- Lutter contre la fraude et l’évasion fiscale ;
- La protection des contribuables par l’insertion des clauses de non-discrimination.
2.2.1. La lutte contre la fraude et l’évasion fiscale :

En présence de deux ou plusieurs fiscalités, le contribuable au lieu d’être soumis à l’impôt deux
ou plusieurs fois, s’efforce de n’être soumis à aucun. Pour lutter contre ces phénomènes, les
conventions fiscales établissent les bases d’une coopération entre les Etats. Pour cela, elles
prévoient en général, un échange de renseignements et éventuellement une assistance au
recouvrement.

A. L’échange de renseignements :

Par l’échange de renseignements, les deux Etats conventionnés pourront obtenir


réciproquement des informations relatives au statut fiscal des contribuables et aux
caractéristiques de leurs revenus et bénéfices.

B. L’assistance au recouvrement :

En absence de convention fiscale, il est difficile voire impossible pour un Etat de recouvrer ses
impôts ou de poursuivre ses contribuables se trouvant dans un autre Etat : chaque Etat ayant sa
souveraineté et protégeant ses ressortissants.

La clause d’assistance au recouvrement permet aux Etats contractants de coopérer non


seulement pour le recouvrement des impôts visés par les conventions mais également le
recouvrement des créances afférentes à ces impôts suivant les règles de la législation interne ou
des dispositions conventionnelles.

Parmi les conventions fiscales qui prévoient une assistance au recouvrement, on relève celles
signées par l’Algérie avec la France, l’Allemagne, la Belgique, etc.

2.2.2. Les prix de transferts :

L’un des phénomènes les plus tangibles de l’internationalisation des échanges est la création de
multinationales, qui rassemblent des entreprises associées directement ou indirectement. Les

56
CHAPITRE II : LA FRAUDE ET L’EVASION FISCALE

sociétés transactionnelles peuvent être tentées de considérer les prix des transactions opérées
entre elles comme un levier optimisation fiscale : minoration des prix pratiqués pour les filiales
étrangères faiblement taxées ou majoration des prix facturés à des entités fortement taxées. Les
prix auxquels ces opérations sont échangées sont appelés « prix de transfert. »

Les prix de transfert désignent « les prix auxquels une entreprise transfère des biens corporels,
des actifs incorporels, ou rend des services, octroie des prêts ou des locations à des entreprises
associées. » 44

Toutefois, les entreprises dépendantes peuvent s’accorder sur un prix alors que la valeur
effective du bien ou de service est considérée, par l’administration fiscale, soit moins élevée,
soit plus élevée, autrement dit, le prix ne correspond pas exactement à la valeur du bien objet
de la transaction. Ce prix peut être qualifié d’anormal et il constitue le moyen de transferts
indirects de bénéfices à l’étranger.

L’idée de base est que le prix de transfert entre entreprises associées devrait être fixé, à des fins
fiscales, sur la base des prix qui seraient appliqués entre des entités indépendantes engagées
dans des transactions similaires et des conditions similaires sur le marché libre. Ainsi, ce
principe se fonde sur la comparaison entre les conditions d’une opération réalisée entre
entreprises associées et celles entre entreprises indépendantes sur le marché libre :

Il s’agit du principe de pleine concurrence. Ce dernier constitue le moyen le plus raisonnable


de parvenir à des résultats équitables et de réduire le risque de non-élimination de la double
imposition. Par ailleurs, des conditions suffisamment comparables doivent donc exister.

Le principe de pleine concurrence fonctionne bien dans la grande majorité des cas. Cependant,
dans certains cas, ce principe est difficile et complexe à mettre en œuvre, par exemple, pour les
groupes multinationaux produisant des biens hautement spécialisés, traitant des biens
incorporels uniques et/ou fournissant des services spécialisés, il est très difficile de trouver un
prix de pleine concurrence pour une transaction similaire effectuée par des entreprises
indépendantes.

L’Algérie a fait des efforts pour cerner la problématique des prix de transferts, et cela par les
nouvelles dispositions introduites par la loi de finances complémentaire pour 2010. Il s’agit de

44
OCDE, « Principes de l’OCDE applicables en matière de prix de transfert à l’intention des entreprises
multinationales et des administrations fiscales », édition 2010, page 19

57
CHAPITRE II : LA FRAUDE ET L’EVASION FISCALE

l’obligation de constituer une documentation justifiant la politique des prix de transfert


pratiquée dans le cadre des opérations de toute natures réalisés avec des sociétés liées.

2.2.3. Les paradis fiscaux :

« Un paradis fiscal est un pays ou place financière qui fait bénéficier d’avantages fiscaux les
personnes qui y font des opérations, des dépôts, etc… Ou encore « relatifs à la parafiscalité,
ensemble des taxes et prélèvements divers perçus par l'État ne rentrant pas dans le budget de
l'État ». 45

Selon l’OCDE, un pays peut être considéré comme paradis fiscal que s’il répond à deux
conditions :

- Le pays impose peu ou pas d’impôt comparé aux autres pays ;


- Le pays refuse de coopérer, de donner des renseignements sur la situation fiscale d’un
contribuable, ou de sa situation bancaire.

Un paradis fiscal est considéré comme un type d’évasion fiscale, étant donné que certains
investisseurs décident de créer leur société au niveau de ces pays considérés comme paradis
fiscaux dans le but de fuir l’impôt. On peut citer comme exemple : la Suisse, Luxembourg,
Belgique…etc.

Cet organisme (OCDE) mène aussi, des travaux sur la transparence et l’échange de
renseignements pour :

- Renforcer les capacités des administrations fiscales ;


- Lutter contre le non-respect des dispositions fiscales à l’étranger ;
- Veiller à ce que les normes internationales en matière de prix de transfert soient
appliquées de façon cohérente ;
- Améliorer la transparence des informations communiquées par les entreprises
multinationales.

Aussi, à l’échelle mondiale (le 02 avril 2009) le sommet du G20 de Londres a proclame que
l’ère du secret bancaire est terminée32. À cet effet, il a amorcé deux types de solution, le
« Reporting », ou communication d’information par pays et les normes comptables qui sont un
outil très efficace de contrôle (IFRS)

45
Dictionnaire LARROUSSE Maxipoche, 2011, page 996

58
CHAPITRE II : LA FRAUDE ET L’EVASION FISCALE

3. Sanctions pénales :

Le code pénal sanctionne les délits susceptibles de porter préjudice au trésor public et cela par
des amendes et des peines de prison. Il peut s’agir en général de fraude fiscale qui parait ci-
après :

« Toute personne qui emploie des manœuvres frauduleuses est exposée aux sanctions pénales
suivantes :

- Une amende pénale de 50 000DA à 100 000DA lorsque le montant des droits éludés
n’excède pas 100 000DA.
- De l‘emprisonnement de deux (02) mois à six (06) mois et d‘une amende de 100.000
DA à 500.000 DA, ou de l‘une de ces deux peines seulement, lorsque le montant des
droits éludés est supérieur à 100.000 DA et n‘excède pas 1.000.000 DA ;
- De l‘emprisonnement de six (06) mois à deux (02) ans et d‘une amende de 500.000 DA
à 2.000.000 DA, ou de l‘une de ces deux peines seulement, lorsque le montant des droits
éludés est supérieur à 1.000.000 DA et n‘excède pas 5.000.000DA ;
- De l‘emprisonnement de deux (02) ans à cinq (05) ans et d‘une amende de 2.000.000
DA à 5.000.000 DA, ou de l‘une de ces deux peines seulement, lorsque le montant des
droits éludés est supérieur à 5.000.000 DA et n‘excède pas 10.000.000 DA ;
- De l‘emprisonnement de cinq (05) ans à dix (10) ans et d‘une amende de 5.000.000 DA
à 10.000.000 DA, ou de l‘une de ces deux peines seulement, lorsque le montant des
droits éludés est supérieur à 10.000.000 DA » 46

Conclusion du chapitre :

A la lumière de ce qui précède, la fraude et l’évasion fiscale privatise l’Etat de ces créances. En
effet, le contribuable doit cesser de voir l’impôt comme étant une charge lourde et une
obligation exercée par voie de contrainte et doit plutôt considérer la fiscalité comme une
contribution pour assureur le développement de l’Etat et la prospérité de tous ses secteurs.

La fraude et l’évasion fiscales sont des pratiques évolutifs dans un environnement marqué par
l’expansion de nouvelles technologies d’information. Elles ne s’arrêtent pas seulement au

46
Article 303-1 du CIDTA

59
CHAPITRE II : LA FRAUDE ET L’EVASION FISCALE

niveau national mais elles vont au-delà des frontières et ce à travers les différentes techniques
et formes développées précédemment.

Par conséquent, l’administration fiscale qui doit sans cesse adapter ses modes d’intervention et
renforcer ses moyens de lutte contre ces fléaux pour sauvegarder les intérêts du trésor public.

60
Chapitre 3 : Etude de cas
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS

Introduction :

Dans ce chapitre, nous exposerons le déroulement du stage que nous avons effectué au sein de
la Direction des Impôts de la Wilaya de Tizi-Ouzou (DIWTO). La mise en pratique des
différents concepts traitées dans les chapitres précédents est importante pour comprendre les
mécanismes du contrôle fiscal conduits par une démarche conforme aux textes réglementaires
indiqués dans le code des procédures fiscales, ceci dans le but de lutter contre la fraude et
l’évasion fiscale.

Dans un premier lieu, on a procédé à la présentation de l’organisme d’accueil, ensuite on s’est


intéressé à l’application pratique d’une VASFE ainsi que d’une vérification de comptabilité et
enfin, nous avons essayé de déterminer les principaux ratios de performance du contrôle fiscal
en s’appuyant sur des données fournies par la DIW de Tizi Ouzou.

Section 1 : présentation de l’organisme d’accueil

Afin de faciliter l’étude de cas pratique, il est nécessaire d’abord de procéder à la présentation
des différents services composant la direction des impôts de la wilaya de TIZI-OUZOU ainsi
que les différentes missions qui lui sont dévolues à travers son organisation.

1. Présentation générale de la DIW de Tizi Ouzou : 47


La direction des impôts de la wilaya de Tizi-Ouzou, comme toutes les autres directions des
impôts des autres wilayas, est chargée principalement des missions suivantes :

- Assurer l’autorité hiérarchique des centres des impôts et des centres de proximité des
impôts ;
- Veiller au respect de la réglementation et de la législation fiscale, au suivi et au contrôle
de l’action des services et à la réalisation des objectifs fixés ;
- Organiser la collecte des éléments nécessaires à l’élaboration des prévisions fiscales ;
- Émettre, de constater et d’homologuer les rôles et états de produits et les certificats
d’annulation ou de réduction, d’en évaluer les résultats, d’en dresser le bilan périodique
;
- Analyser et d’évaluer, périodiquement, l’activité des services relevant de sa
compétence, d’en dresser synthèse et de proposer toute mesure de nature à améliorer
leur action ;

47
https://www.mfdgi.gov.dz/com-smartslider3/2014-03-24-14-21-47/services-exterieurs/113-direction-des-
impots-de-wilaya.html Consulté le 25 juin 2022 à 9h

60
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS

- La prise en charge des rôles et des titres de recettes et de recouvrement des impôts, taxes
et redevances ;
- Contrôler la prise en charge et la liquidation pour chaque bureau de recettes et d’en
suivre l’apurement ;
- Suivre l’évolution des actions en justice en matière de contentieux du recouvrement ;
- Assurer le contrôle a priori et l’apurement des comptes de gestion des receveurs ;
- Organiser la collecte et l’exploitation de l’information fiscale ;
- Élaborer les programmes d’intervention auprès des contribuables, d’en suivre la mise
en œuvre et d’en évaluer les résultats ;
- Mettre en œuvre le contrôle prévu en matière de valeurs et prix et faire procéder aux
rehaussements éventuels ;
- Instruire les requêtes, organiser les travaux des commissions de recours, assurer le suivi
du contentieux et de tenir à jour les dossiers y afférents ;
- Suivre l’évolution des actions en justice en matière de contentieux de l’assiette ;
- Évaluer les besoins en moyens humains, matériels, techniques et financiers de sa
direction et d’en établir les prévisions budgétaires correspondantes ;
- Assurer la gestion des personnels et des crédits affectés à ses services ;
- Procéder au recrutement et à la nomination des personnels pour lesquels un autre mode
de nomination n’est pas prévu ;
- Organiser et de mettre en œuvre les actions de formation et de perfectionnement initiées
par la direction générale des impôts ;
- Constituer et de gérer le fonds documentaire de la direction de wilaya et d’en assurer la
diffusion et la vulgarisation ;
- Veiller à la tenue des inventaires des biens meubles et immeubles et à l’entretien et à la
conservation du patrimoine mobilier et immobilier ;
- Organisation de l’accueil et de l’information des contribuables ;
- Diffuser les informations et les avis en direction des contribuables.
2. Les différentes sous-directions de DIW de wilaya de Tizi Ouzou :
La direction des impôts de wilaya est composée de cinq (05) sous-directions

2.1.La sous-direction des opérations fiscal :


Elle est chargée de :

61
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS

- L’animation des services, de l’établissement et de la consolidation des statistiques et des


travaux d’émission ;
- La prise en charge, du suivi et du contrôle des demandes d’agréments de contingents
d’achats en franchise TVA ;
- Le suivi des régimes fiscaux et privilèges fiscaux particuliers.
Dans ce cadre, elle est organisée comme suit :

A. Le bureau des rôles :


Le bureau des rôles est chargé de :

- La prise en charge et l’homologation des rôles généraux ;


- La prise en charge des matrices des rôles généraux et des titres de perception.
B. Le bureau des statistiques :
Il est chargé de :

- La réception des statistiques des autres structures de la direction de wilaya ;


- La centralisation des productions statistiques périodiques en matière d’assiette et de
recouvrement ;
- La centralisation des situations statistiques périodiques et en assurer la transmission à
la direction régionale des impôts.
C. Le bureau de la réglementation et des relations publiques :
Le bureau de la réglementation et des relations publiques, est chargé notamment de :

- La réception et l’instruction des demandes d’agrément au régime d’achat en franchise


de TVA et d’en délivrer les agréments ;
- Le suivi des régimes fiscaux particuliers et privilégiés ;
- La diffusion de l’information fiscale, l’accueil, l’information et l’orientation du public.
D. Le bureau de l’animation et de l’assistance :
Le bureau de l’animation et de l’assistance, est chargé d’assurer :

- La prise en charge, en relation avec les structures régionales et les directions des impôts
de wilayas, de l’animation et de l’assistance aux services locaux en vue de
l’amélioration et d’harmonisation des méthodes de travail ;
- Le suivi et l’instruction des rapports de vérification de gestion.
2.2.La sous-direction de recouvrement :
Elle est chargée de :

62
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS

- La prise en charge, du contrôle, du suivi des rôles et titres de recettes et de l’état de


recouvrement des impôts et taxes ainsi que tout autre produit et redevances ;
- Du suivi des opérations et écritures comptables, du contrôle périodique des services de
recouvrement et l’animation des recettes des impôts dans l’exécution de leurs travaux
d’assainissement et d’apurement des comptes ainsi que du recouvrement forcé de
l’impôt ;
- L’évaluation périodique de la situation des recouvrements, l’analyse des insuffisances
notamment en matière d’apurement et la proposition de mesures à même d’améliorer le
produit fiscal ;
- Le contrôle et l’assistance des recettes en vue de l’assainissement des comptes des
recettes des impôts en vue de l’apurement et l’assainissement des comptes.
Elle est organisée autour des structures suivantes :

A. Le bureau du contrôle du recouvrement :


Le bureau du contrôle du recouvrement, est chargé de :

- L’impulsion des actions de recouvrement ;


- La sauvegarde des intérêts du Trésor à l’occasion des transactions immobilières
notariées et lors de la restitution des excédents de versements ;
- L’élaboration et la notification aux collectivités locales et aux organismes concernés des
éléments de fiscalité nécessaires à l’établissement de leur budget.
B. Le bureau du suivi des opérations et travaux d’écritures :
Le bureau du suivi des opérations et travaux d’écritures est chargé d’assurer :

- Le suivi des travaux de pointage, des émargements des paiements et des certificats
d’annulation sur les rôles et titres de recettes pris en charge ;
- Le contrôle périodique de la situation de la caisse, des mouvements des comptes
financiers et des valeurs inactives ;
- La prise en charge effective et l’exécution des injonctions et recommandations
prescrites par les vérificateurs de gestion, au titre des missions de contrôle ;
- L’établissement et visas des opérations et écritures lors de la passation de service entre
les comptables.
C. Le bureau de l’apurement :
Le bureau de l’apurement est chargé d’assurer :

63
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS

- Le contrôle de la prise en charge des rôles généraux, des titres de perception ou de


recettes se rapportant à des créances, extraits de jugements et d’arrêts en matière
d’amendes et condamnations pécuniaires ou de produits autres que fiscaux ;
- La réception et la validation des productions statistiques établies par les receveurs des
impôts ;
- La centralisation des comptes de gestion Trésor et les pièces annexes ;
- La prise en charge et le contrôle des états d’admission en surséance, des cotes
irrécouvrables et l’état de liquidation des produits du Trésor et le sommier des reports.
2.3.La sous-direction du contentieux :
Elle est chargée d’assurer :

- Le traitement des réclamations introduites, au titre des deux phases administratives de


recours contentieux ou de la phase gracieuse et la notification des décisions rendues et
l’ordonnancement des annulations et des réductions accordées ;
- Le traitement des demandes de remboursement des précomptes de TVA ;
- La formalisation des dossiers de dépôt de plainte ou de recours en appel et la défense,
devant les juridictions compétentes, des intérêts de l’administration fiscale.
Elle comprend les structures suivantes :

A. Le bureau des réclamations :


Le bureau des réclamations est chargé notamment de :

- La réception et l’instruction des recours tendant soit à la restitution de droits ou à


l’annulation d’actes de poursuites ou à la revendication d’objets saisis ;
- La réception et l’instruction des demandes relatives au remboursement de précomptes-
TVA.

B. Le bureau des commissions de recours :


Le bureau des commissions de recours est chargé de :

- L’instruction et la présentation aux commissions de conciliation, de recours contentieux


ou gracieux compétentes, des réclamations ou demandes introduites par les
contribuables ;
- La réception et la présentation, à la commission de recours gracieux compétente, des
demandes formulées par les receveurs des impôts, relatives à l’admission en non-valeur,

64
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS

à la décharge en responsabilité ou au sursis de versement de cotes d’impôts, taxes ou


droits jugées irrécouvrables.
C. Le bureau du contentieux judiciaire :
Le bureau du contentieux judiciaire est chargé de :

- La préparation et la constitution de dossiers de dépôt de plainte auprès des juridictions


pénales compétentes ;
- La défense devant les instances judiciaires compétentes des intérêts de l’administration
fiscale lors des contestations d’impositions.
D. Le bureau des notifications et de l’ordonnancement :
Le bureau des notifications et de l’ordonnancement est chargé de :

- La notification, aux contribuables et aux services concernés, des décisions prononcées


au titre des différents types de recours ;
- L’ordonnancement des annulations et des réductions accordées et l’établissement des
certificats y relatifs.
2.4.La sous-direction du contrôle fiscal :
Elle est chargée de l’élaboration des programmes de recherche, de vérification, de contrôle des
évaluations et du suivi de leur réalisation.

Elle est organisée comme suit :

A. Le bureau de la recherche de l’information fiscale, fonctionnant en brigades :


Le bureau de la recherche de l’information fiscale est chargé notamment de :

- La constitution du répertoire des sources locales d’informations concernant l’assiette, le


contrôle ainsi que le recouvrement de l’impôt ;
- L’exécution des programmes d’intervention et de recherche et la mise en œuvre du droit
de communication, du droit d’enquête, du droit de visite en coordination avec les
services et les institutions concernées.
B. Le bureau des fichiers et recoupements :
Le bureau des fichiers et recoupements est chargé notamment de :

- La constitution et la gestion des divers fichiers tenus ;


- La prise en charge des demandes d’identifications fiscales des contribuables ;

65
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS

- Le contrôle de l’exploitation par les services concernés des données de recoupement et


l’établissement des situations statistiques et bilans périodiques d’évaluation des activités
du bureau.
C. Le bureau des vérifications fiscales, fonctionnant en brigades :
Le bureau des vérifications fiscales est chargé notamment d’assurer :

- Le suivi de l’exécution des programmes de contrôle et de vérification ;


- L’inscription des contribuables aux divers programmes de contrôle ;
- L’établissement des situations statistiques et rapports périodiques d’évaluation.
D. Le bureau du contrôle des évaluations, fonctionnant en brigades :
Le bureau du contrôle des évaluations est chargé notamment de :

- La réception et l’exploitation des actes de mutation à titre onéreux ou gratuit ;


- La participation aux travaux d’actualisation des termes de références (zoning) ;
- Le suivi des travaux d’expertise dans le cadre des demandes exprimées par les pouvoirs
publics.
2.5.La sous-direction des moyens :
Elle est chargée de :

• La gestion des personnels, du budget et des moyens mobiliers et immobiliers de la


direction des impôts de wilaya ;
• Veiller à la mise en œuvre et à la coordination du programme d’informatisation ainsi
qu’au maintien en condition de l’infrastructure et des applications informatiques.
Elle est organisée à travers :

A. Le bureau des personnels et de la formation :


Le bureau des personnels et de la formation est chargé de :

- Veiller au respect de la législation et de la réglementation en vigueur en matière de


gestion des ressources humaines et de la formation ;
- Mettre en œuvre les actions de normalisation des effectifs et de rationalisation des postes
de travail, initiées en relation avec les structures concernées de la direction régionale.
B. Le bureau des opérations budgétaires :
Le bureau des opérations budgétaires est chargé notamment de :

- L’exécution, dans la limite de ses attributions, des opérations budgétaires ;

66
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS

- Le mandatement, dans la limite du seuil de compétence qui lui est dévolu, les dossiers
de remboursement de la TVA ;
- Le mandatement des excédents de versements résultant de l’emploi des certificats
d’annulation, prononcés au titre des impositions en contentieux, relevant du seuil de
compétence de la direction des impôts de wilaya et des centres des impôts ;
- L’établissement, annuellement, du compte administratif de la direction.
C. Le bureau des moyens et de la gestion des imprimés et archives :
Le bureau des moyens et de la gestion des imprimés et archives est chargé notamment de :

- La gestion des moyens mobiliers et immobiliers, du magasin des imprimés et des


archives de l’ensemble des services relevant de la direction des impôts de wilayas ;
- La mise en œuvre des mesures initiées pour assurer la sécurité des personnels, des
structures, des matériels et des équipements et en faire des rapports périodiquement.
D. Le bureau de l’informatique :
Le bureau de l’informatique est chargé d’assurer :

- La coordination sur le plan informatique entre les services à l’échelle locale et régionale
- Le maintien en condition de l’infrastructure technologique et de ses ressources.

67
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS

3. Organigramme de la direction des impôts de Wilaya :

La direction
des impots de
wilaya (DIW)

sous direction Sous direction Sous direction Sous direction


du Sous direction
des operations du du controle
contentieux des moyens
fiscales recouvrement fiscal
fiscal

Bureau des
Bureau du
Bureau de la personnels et
Bureau des controle du Bureau des recherche de de la
roles recouvrement reclamations l'information formation
fiscale

B. Du suivi Bureau des


des operations B. Des operations
B. Statistiques commissions B. Des
et traveaux budjetaires
d'ecritures de recours fichiers et
recoupements

B. Des
B. De la B. Des moyens et de
reglementation Bureau de notifications et de B. Des la gestion des
et des relations l'apurement l'ordonnancement verifications imprimés et
publiques fiscales archives

B. Des B. Du
B. De contentieux B. De
controle des
l'animation et judiciaire l'informatique
évaluations
de l'assurance

Source : Elaboré par nos soins à partir de documents fournis par la DIW

68
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS

Section 02 : Etude de cas

Afin de comprendre le déroulement du contrôle fiscal et son rôle à la réduction des opérations
frauduleuses, ce chapitre illustra un exemple d’une entreprise observé lors de notre stage au
sein de la Direction des Impôts de la wilaya de Tizi Ouzou.

Cette mise en application concernera deux types de vérification : une vérification approfondie
de la situation fiscale d'ensemble (VASFE) et une vérification de la comptabilité.

Le but de cette étude cas nous a permis de mieux saisir les aspects théoriques abordés dans les
précédents chapitres et mieux comprendre la procédure du contrôle fiscal.

1ere partie : Cas d’une vérification approfondie de la situation fiscale


d'ensemble (VASFE) :

La vérification approfondie de la situation fiscale d'ensemble (VASFE) concerne l'ensemble


des revenus disposés par les contribuables durant une période de 4 ans. Dans ce cadre, le service
vérification fiscale analyse la concordance entre les revenus déclarés au cours de cette période
et la situation patrimoniale, la situation de trésorerie et les éléments de train de vie de la
personne contrôlée.

1. Présentation du contribuable vérifié :


Notre stage pratique de deux mois au sein de la DIW de Tizi-Ouzou, nous a permis d’avoir
accès à un cas de vérification approfondie de la situation fiscale d'ensemble (VASFE) portant
sur une personne exerçant le métier de médecin et présentant des signes de richesse non
justifiés.

2. Envoie d'un avis de vérification 48 :


L'avis de vérification a été envoyé à la date du 10/03/2021 par les vérificateurs à ce
contribuable, désigné (M. X) pour anonymat. Il est enregistré sous un numéro spécifique se
rapportant à la VASFE, « 532 / DIW.15/SDCF/B3 ». Il permet à l'intéressé de réunir tous les
documents justificatifs nécessaires permettant de mener l’investigation ; cet avis doit être joint
par un exemplaire de la charte des droits et obligations du contribuable ; l'intéressé dispose d'un
délai de 15 jours pour se préparer, ce qui veut dire que la prise de contact aura lieu le
26/03/2021. Cette vérification concerne l’ensemble des revenus perçus durant la période du
01/01/2017 au 31/12/2020, c’est-à-dire 4 ans.

48
Voir annexe 1

69
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS

3. Situation du patrimoine 49 :
La fiche de situation du patrimoine est jointe avec l’avis de vérification et comporte le nom,
l’adresse et le domaine d’activité du concerné, elle doit être rendue au service fiscal dument
rempli et accompagnée de tous les documents justificatifs nécessaires.

Dans notre cas, le contribuable a déclaré :

- Deux biens immobilier situés à Tizi Ouzou ;


- Un véhicule de la marque « Mercedes », année 2010.
Il est a noté que toute omission ou insuffisance constatée par rapport à sa situation patrimoniale
sera considérée comme manœuvre frauduleuse passible de sanctions prévues aux articles du
code des impôts directs et taxes sur le chiffre d'affaires.

4. Demande de renseignement :
Dans le cadre de la VASFE, les vérificateurs demandent au contribuable vérifié de leur
communiquer un certain nombre de renseignements sous forme de fiche à remplir. Il est a noté
que ces renseignements doivent être accompagnés de documents justificatifs.

Le contribuable a remis la fiche dument remplie au service fiscal comme suit :

Tableau 02 : Demande de renseignement


Désignation 2017 2018 2019 2020
• Véhicules automobiles
• Acquisitions
• Location
• Dépenses automobiles
• Essence
• Assurance 8000 8000 8000 10000
• Réparation
• Leasing loyers
• Dépenses afférentes aux immeubles loués
Idem que résidence principale y compris à
l’étranger
• Impôts et taxes
• Impôt sur le revenu IRG
• Taxes foncières
• Autres impôts personnels ou professionnels
• Assurances : prime d’assurance versées
• Santé
• Cotisation complémentaire
• Frais médicaux

49
Voir annexe 2

70
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS

• Loisir
• Voyages
• Spectacles, fêtes 255950 282000 288000 207000
• Restaurant
• Collections
• Train de vie courant 12440 12440 12440 12440
• Nourriture
• Habillement
• Soins hygiène
• Frais de scolarité des enfants
• Ecole payants
• Fourniture scolaire
• Diverses dépenses
• Montants reçus assurance vie
• Montants perçus de la cession des titres
• Revenu de valeurs mobiliers perçus
• Revenus des ventes de biens immobiliers
• Prêts bancaires
• Emprunts bancaires
• Prêts familiaux 50000 50000 50000 50000
• Emprunts familiaux
• Ventes Or, bon de trésor 30000 30000 40000 40000
• Vente de biens mobilier
• Loyers encaissés
• Salaires
• Remboursements sinistres et vols
• Remboursement de frais
• Montant police, assurance vie contractée 12000 12000 12000 12000
• Montant a acquisition de titres et valeurs
mobiliers
• Dépense résidence principale
1. Si Achat :
- Prix d’acquisition
- Annuité d’emprunt
- Frais de notaire
2. Si location
- Montant du loyer
3. Charges :
- Charges locatives ou de
copropriété
- Eau, gaz, téléphone,
électricité
- Personnel de maison
- Travaux de décoration
• Dépenses résidences secondaires Idem que
résidence principale y compris à l’étranger
840000 840000 960000
Source : Direction des impôts de la wilaya de Tizi-Ouzou

71
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS

Apres examen du dossier, une réunion de débat contradictoire a été effectuée suivant un PV de
constat signé sur place et contre-signé par le contribuable et les deux vérificateurs.

5. Reconstitution des ressources :


Après la réception par les vérificateurs de la demande de renseignements et la situation du
patrimoine dument remplis, ils ont procédé à la reconstitution des revenus de Monsieur « X » à
partir d’une balance de trésorerie établie sur la base de ses disponibilités et leurs emplois
conformément aux dispositions de l’article 21 du code de procédures fiscales :

Tableau 03 : Reconstitution des ressources


Libellés/Exercices 2017 2018 2019 2020

Revenus locatifs 280 000 560 000 560 000


280 000 320 000

Revenus tirés de l’activité de la clinique 2 133 000 x 2 350 000 x 2 400 000 x 1 700 000 x
médicale (suivi au régime du forfait) 20% = 20% = 20% = 20% =340
426 000 470 000 480 000 000

Banque solde de compte au 01/01

-BNA n°XXXXX-XX (Mr X) 282 764 218 398 89 362 6 800

-BDL n°XXXXX-XX (fille mineure 1) 2 543 564 3 211 786 11 491 00

-BDL n°XXXXX-XX (fille mineure 2) 2 543 564 3 749 605 13 017 00

-BDL n°XXXXX-XX (fils mineur) 5 168 589 3 946 748 17 334 00

Total des ressources 10 965 081 11 876 537 1 451 204 1 226 800

Source : Direction des impôts de la wilaya de Tizi-Ouzou

Quant au compte devise de la mère de Monsieur « X » (compte BNA n°XXXXXXXXXX-XX)


celui-ci n’a pas été pris en considération étant donné qu’il appartient à une tierce personne en
dehors de son foyer fiscal.

De même que la déclaration sur l’honneur présentée comme justification par monsieur « X »
attestant qu’il a disposé de ces fonds n’est pas prise en considération pour motif que seul un
acte authentique ou une traçabilité de ces fonds avérée peuvent justifier leur mise à disposition
pour une tierce personne.

6. Reconstitution des emplois :

72
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS

L’examen de la déclaration de patrimoine de Monsieur « X » souscrite en date du 01.04.2021,


fait ressortir ce qui suit :

Tableau 04 : Reconstitution des emplois


Libellés/Exercices 2017 2018 2019 2020
Achat d’un duplex au nom de votre fille - 17 000 000 - -
(acte n°XXXX/2018)
Achat d’une villa au nom de votre fils 43 000 000 - - -
(acte n° XXX/2017)
Impôt sur le revenu foncier - 42 000 126 000 132 000
Impôt forfaitaire unique (clinique) 225 960 282 000 288 000 204 000
Dépenses automobiles 24 000 26 000 28 000 30 000
Assurances 12 440 12 440 12 440 12 440
Dépenses de vie courante 630 000 635 000 640 000 645 000
Fournitures scolaires 12 000 12 000 12 000 12 000
Voyages :
-Mr X - - - -
-Sa fille 1 - - 100 000 -
-Sa fille 2 - - 100 000 -
-Son fils - - 100 000 -
Banques au 31.12 :
-BNA XXXXXXXXXXX-XX (Mr X) 218 398 89 362 6 800 4 500
-BDL XXXXXXXXXXXX (Sa fille 1) 3 211 786 11 491 00 00
-BDL XXXXXXXXXXX (Sa fille 2) 3 749 605 13 017 00 00
-BDL XXXXXXXXXXX (Son fils) 3 936 748 17 334 00 00
Total des emplois 55 050 937 18 140 644 1 401 240 1 039 940
Source : Direction des impôts de la wilaya de Tizi-Ouzou

N.B : Les frais de voyage à l’étranger concernant Monsieur « X » et ceux de ses enfants
mineurs, ont été estimé forfaitairement à 100 000,00 chacun et ce, en absence de déclarations
faite par ses soins.

Libellés/Exercices 2017 2018 2019 2020


Total des ressources (1) 10 965 081 11 876 537 1 451 204 1 226 800
Total des emplois (2) 55 050 937 18 140 644 1 401 240 1 039 940
Ecart (1)-(2) -44 085 856 -6 264 107 +49 964 +186 860
Source : Direction des impôts de la wilaya de Tizi-Ouzou

7. Calcul des impositions :


Les écarts négatifs ressortant de la balance de trésorerie au titre des exercices 2017 et 2018
correspondent à des revenus non déclarés, par conséquent passibles d’une régularisation en
matière de l’impôt sur le revenu global (IRG) suivant le barème prévu à l’article 104 du code
des impôts directs et taxes assimilées assortis des pénalités prévues à l’article 193 du même
code.

73
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS

Quant aux écarts positifs des exercices 2019 et 2020, ils ne feront pas l’objet de régularisation
du fait que les ressources reconnus couvrent les emplois reconstitués

Tableau 05 : Calcul des impositions


Libellés/Exercices 2017 2018
Ecart à régulariser 44 085 856 6 264 107
Droits IRG 15 298 050 2 060 437
Taux de pénalité 25% 25%
Montant de pénalités 3 824 513 515 109
Total 19 122 563 2 575 546
Source : Direction des impôts de la wilaya de Tizi-Ouzou

8. Notification de redressement suite à la VASFE 50 :


Suite à l'envoi d'une vérification approfondie de la situation fiscale d'ensemble de Monsieur
« X » concernant l'ensemble des revenus dont il a disposé durant la période vérifiée ;
l'administration fiscale envisage de modifier les éléments servant de base au calcul des impôts
sur le revenu, et de lui réclamer un complément d'impôt pour les motifs exposés dans la
notification (VASFE)

La notification est sous le numéro : « 532 / DIW.15/SDCF/B3 », délivré à la date du 17/07/2021


et signée par : Mr le chef Brigade et Mr l'inspecteur de la sous-direction du service fiscal des
impôts.

Enfin, à la réception de cette notification, l'intéressé compte 40 jours pour formuler ses
observations.

9. La notification définitive 51 :
Après avoir reçu la réponse du contribuable a la date du 20/08/2021 suite à la notification de
redressement qui prétend que les acquisitions immobilières des exercices 2017 et 2018 ont été
financées :

- Pour 15% de leur coût par ses économies tirées de son activité professionnelle pendant
30 années.
- Le reste des sommes proviendrais de l’héritage du grand-père des acquéreurs qui
disposait de revenus en devises.

50
Voir annexe 3
51
Voir annexe 4

74
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS

Les vérificateurs ne prennent pas en considération cette réponse car il n’existe aucune
justification présentée sur d’éventuels sommes que le contribuable aurait reçu durant les
exercices soumis à la vérification.

Enfin, Compte tenu de l’absence d’éléments justifiant des ressources que Monsieur « X » aurait
reçues durant ces exercices, sa situation fiscale sera maintenue telle qu’elle a été notifiée
initialement et un rôle d’imposition lui sera rédigé.

2eme partie : Cas d’une vérification de comptabilité :

Le cas pratique étudié lors de notre stage au sein de la direction des impôts de la wilaya de Tizi
Ouzou concerne une société de personne physique.

Cette vérification s’est portée sur les exercices non prescrits 2017, 2018, 2019 et 2020 au titre
des impôts et taxes auxquels la société est assujettie.

1. Présentation de la société vérifiée :


La société vérifiée est une entreprise travaux de bâtiment se trouvant à Tizi-Ouzou, dont la date
de début de l’activité est le : 31/10/2010. La société n’a eu aucun antécédent en matière de
contrôle fiscal avant celui-ci. Elle dispose d’Equipements tel que du matériel de transport ainsi
que des équipements de production. Quelques informations financières concernant la société :

Tableau 06 : Informations financières concernant la société


Années 2017 2018 2019 2020
Capital émis 32 155 222 35 000 000 36 503 538 38 400 380
Chiffre d’affaire facturé 38 428 080 20 609 150 23 760 937 9 110 000
Chiffre d’affaire encaissé 38 428 080 20 609 150 23 760 937 9 110 000
Amortissements 2 312 371 2 312 371 2 163 172 886 702
Taux de marge brute 26.05 44.90 35.54 27.71
Taux du résultat net 6.24 5.90 2.93 Déficit
Résultat fiscal 2 400 994 1 216 981 696 842 (422 404) Déficit
Source : Direction des impôts de la wilaya de Tizi-Ouzou

1.2.Caractéristiques du secteur d’activité :


Le secteur du bâtiment et travaux publics (BTP) dernier présente les spécificités suivantes :

75
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS

- Le secteur de BTP regroupe toutes les activités de conception et construction des


bâtiments publics et privés, individuels ou non, et des infrastructures telles que les
routes, les écoles ou les canalisations ;
- Le BTP est l’un des premiers secteurs d’activités économique, il a connu une croissance
de 2% au cours de l’année 2018.
- En plus des cotisations à la caisse nationale des assurances sociales (CNAS), les
entreprises du secteur de BTP sont tenues de cotiser à la caisse nationale des congés
payés et du chômage intempéries des secteurs du bâtiment.
- Le secteur de BTP exige des entreprises qui y travaillent de disposer d’un fonds de
roulement (FR) important pour faire face à un important besoin de fonds de roulement
(BFR) et ce en raison de l’encaissement des marchés qui intervient la plupart du temps
après constatation des travaux effectués.
2. Examen du dossier de vérification de comptabilité :
La vérification a été effectuée par les vérificateurs de la sous-direction du contrôle fiscal
rattachée à la DIW de Tizi-Ouzou.

De par l’activité exercée et la forme juridique, le contribuable vérifié est soumis d’après le
régime du réel aux impôts et taxes ci-après :

En matière d’impôt directs :

- A la TAP au taux de 2% sur l’ensemble des recettes conformément aux dispositions des
articles 217,219 et 222 du code des impôts directs et taxes assimilées ;
- A l’IRG suivant les dispositions des articles 1 à 134 du code des impôts directs et
assimilées.
- A l’IRG/salaires conformément aux articles 66 et 104 du code des impôts directs et taxes
assimilées.
En matière de taxes sur chiffre d’affaires :

- A la TVA au taux de 19% avec droit à la déduction, sur le fondement des articles 1, 2,
14, 21, 23 et 29 du code des taxes sur le chiffre d’affaires (CTCA) ;
- Aux droits de timbres selon les dispositions des articles 61 alinéa 1 et 100 alinéas 1 du
code de timbre.

- Taxe d’apprentissage et taxe de formation au taux de 1%.

2.1.La préparation de la vérification :

76
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS

La programmation de cette société à la vérification entre dans le cadre de l’exécution du


programme élaboré pour l’année 2021.

Les vérificateurs ont procédé au retrait du dossier fiscal de l’entreprise auprès de l’inspection
des impôts responsable de la gestion du dossier de l’entreprise et ce, par une demande de retrait
du dossier fiscal afin d’établir quelques documents de synthèses utiles aux autres phases du
contrôle tels que :

- L’état comparatif des bilans 52 : qui retrace les bilans annuels des quatre années vérifiées
à savoir : 2017, 2018, 2019 et 2020.
- Le relevé de comptabilité 53 : qui regroupe l’évolution du résultat de la société, du chiffre
d’affaires et les diverses charges d’exploitation pour les quatre années.
- Les récapitulatifs de la TVA et la TAP : l’établissement de ce relevé permettra aux
vérificateurs de juger la sincérité du contribuable dans la souscription de ses
déclarations.
2.2.L’engagement de la vérification de comptabilité :
Une fois les travaux préparatoires accomplis, un avis de vérifications de comptabilité
accompagné de la charte des droits et obligations du contribuable vérifié est remis à la société
contre accusé de réception.

2.2.1. L’envoi d’un avis de vérification 54 :


Un avis de vérification de comptabilité a été remis en mains propres au gérant de la société, cet
avis comporte les mentions suivantes :

- Référence : N°02/DIW15/SDCF/b3 ;
- La date de l’avis de vérification 06/06/2021 ;
- Date et heure de la première intervention sur place : 17/06/2021 à 10h00 ;
- L’objet et exercice à vérifier : la vérification de comptabilité des exercices 2017, 2018,
2019 et 2020.
- Impôts, droit et taxes concernés par la vérification : TAP, TVA, IRG, IRG/salaire et
droits de timbre.
- Nom et grade des vérificateurs et du chef de brigade ;
- La possibilité de se faire assister par un conseil de son choix.

52
Voir annexe 5
53
Voir annexe 6
54
Voir l’annexe 7

77
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS

- Un délai de 10 jours a été accordé à partir du jour de la remise de cet avis au contribuable
afin de préparer sa comptabilité.
2.2.2. La première intervention :
Le 17/06/2021, les vérificateurs se sont présentés dans les locaux de la société vérifiée pour
entamer les travaux de vérification de comptabilité et un « procès-verbal de début de travaux a
été contre signé.

2.2.3. L’examen de la comptabilité :


Durant cet examen, la comptabilité est vérifiée sous deux aspects principaux :

A. L’examen de la comptabilité en la forme :


La comptabilité présentée comporte l’ensemble des documents comptables prévus par la
législation en vigueur notamment les articles 9 à 11 du code du commerce :

- Journaux obligatoires : journal général, le livre d’inventaire et le livre de paie cotés et


paraphés par le tribunal territorialement compétent.
- Journaux auxiliaires des exercices 2017, 2018, 2019 et 2020 : journal des prestations,
achats, banque, caisse et des opérations diverses et balances générales.
- Pièces justificatives : factures d’achats, factures de ventes et relevé bancaire BDL,
tableau d’amortissements
B. L’examen de la comptabilité en le fond :
L’examen des documents comptables de la société nous a permis de constater un certain nombre
d’anomalies ayant une incidence sur l’assiette de l’impôt à savoir :

2.2.3.1.Défaut de versement de la taxe d’apprentissage :


Conformément aux prescriptions des articles 79-80 de la loi de finances 2007 modifiant les
articles 54 de la loi de finances 1991 et 56 de la loi de finances 1998, il est obligatoire de
procéder au versement de la taxe d’apprentissage au taux de 01%.

Tableau 07 : Défaut de versement de la taxe d’apprentissage


Libellé/exercice 2017 2018 2019 2020

Nombre de salariés 20 31 25 17

Masse salariale 2 895 229 3054 638 3 390 560 1 266 057

Source : Direction des impôts de la wilaya de Tizi-Ouzou

78
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS

2.2.3.2.Compte financier :
A. Reconstitution des encaissements :
Tableau 08 : Reconstitution des encaissements
Désignation Année 2017 Année 2018 Année 2019 Année 2020

Encaissements bruts BDL 46 736 423 11 257 374 1 468 615 5 616 527
Encaissements bruts NATIXIS - 18 647812 28 086 836 6 134 762
CAISSE 30 500 000 19 008 786 26 603 400 11 425 000
Total des encaissements 77 236 423 48 913 972 56 158 851 23 176 289
Caution C/275 452 526 206 165 - -
ANEM C/757 72 000 91 635 432 000 324 000
Impôts C/444 271 986 - - -
Annulation C/351 1 190 - - -
Virements de fonds banque 1 000 000 3 227 000 380 371 150 000
C/581
- 381 338 - -
Annulation C/477
30 500 000 15 259 235 19 920 000 6 525 000
Virements de fonds caisse C/581 6 500 000
- 3 943 786 4 900 000
Apports caisse 183 400
- - -
Annulation
Total des déductions 32 297 702 23 109 159 27 415 771 11 899 000
Encaissements nets TTC 44 938 721 25 804 813 8 743 080 11 277 289
Prorata CA à 17% 60.25% - - -
Prorata CA à 19% 39.75% 100% 100% 100%
CA reconstitué à 17% TTC 27 075 580 - - -
CA reconstitué à 19% TTC 17 863 142 25 804 813 8 743 080 11 277 289
Coefficient de conversion à 17% 0.8547 0.8547 0.8547 0.8547
Coefficient de conversion à 19% 0.8403 0.8403 0.8403 0.8403
Encaissements reconstitués HT 38 152 565 21 684 716 24 153 848 9 476 713
Encaissements déclarés (G50) 38 428 080 20 609 150 23 760 937 9 110 000
HT
Manquants - 1 075 566 392 911 366 713
Ecarts Excédent 275 515 - - -
Source : Direction des impôts de la wilaya de Tizi-Ouzou

79
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS

Les écarts dégagés ci-dessus représentent les retenues de garanties restituées et déclarées
auparavant à l’encaissement partiel de la situation facturée.

B. Reconstitution de la facturation :
Tableau 09 : Reconstitution de la facturation
Désignation Année 2017 Année 2018 Année 2019 Année 2020
Encaissements bruts BDL 46 736 423 11 257 374 1 468 615 5 616 527
Encaissements bruts NATIXIS - 18 647812 28 086 836 6 134 762
CAISSE 30 500 000 19 008 786 26 603 400 11 425 000
Total des encaissements 77 236 423 48 913 972 56 158 851 23 176 289
Caution C/275 452 526 206 165 -
ANEM C/757 72 000 91 635 432 000 -
Impôts C/444 271 986 - - 324 000
Annulation C/351 1 190 - - -
Virements de fonds banque 1 000 000 3 227 000 380 371 -
C/581 - 381 338 - 150 000
Annulation C/477 30 500 000 15 259 235 19 920 000 -
Virements de fonds caisse C581 - 3 943 786 6 500 000 6 525 000
Apports caisse - - 4 900 000
Annulation 183 400 -
Total des déductions 32 297 702 23 109 159 27 415 771 11 899 000
Encaissements nets TTC 44 938 721 25 804 813 2 8 743 080 11 277 289
Client au 01/01(-) 4 047 563 4 372 047 2 930 061 2 470 491
Avance client au 01/01(+) - - - -
Client au 31/12 (+) 4 372 047 2 930 061 2 470 491 2 034 099
Avance client (-) - - - -
Facturation reconstituée TTC 45 263 205 24 362 827 28 283 510 10 840 897
Coefficient de conversion à 19% 0.8403 0.8403 0.8403 0.8403
Facturation reconstituée HT 38 036 307 20 472 964 23 767 655 9 109 997
CA facturé déclarés HT 38 428 080 20 609 150 23 760 937 9 110 000
Manquants - - 6 718 -
Ecarts Excédent 391 773 136 186 - 3
Source : Direction des impôts de la wilaya de Tizi-Ouzou
80
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS

2.2.3.3.Apports non justifiés :


Le contribuable a comptabilisé des apports par caisse sans pour autant présenter une
justification, les montants des apports sont détaillés comme suit :

En 2018 :

Tableau 10 : Apports non justifiés 2018


Date Montant des apports
01/02/2018 900 000
01/07/2018 400 000
01/ 08/ 2018 600 000
01/09/2018 1 500 000
01/11/2018 200 000
01/12/2018 343 786
TOTAL 3 943 786
Source : Direction des impôts de la wilaya de Tizi-Ouzou

En 2019 :

Tableau 11 : Apports non justifiés 2019

Date Montant des apports


10/02/2019 1 500 000
01/03/2019 3 000 000
10/04/2019 2 000 000
TOTAL 6 500 000
Source : Direction des impôts de la wilaya de Tizi-Ouzou

En 2020 :

Tableau 11 : Apports non justifiés 2020

Date Montant des apports


02/01/2020 2 300 000
02/02/2020 2 000 000
01/04/2020 200 000
01/05/2020 150 000

81
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS

01/09/2020 250 000


TOTAL 4 900 000
Source : Direction des impôts de la wilaya de Tizi-Ouzou

2.2.3.4.Charges non déductibles :


Suite à l’examen des documents comptables, il a été constaté l’absence des montants relatifs
aux amendes et pénalités 2017=3 785 et 2018=10 830 dans la rubrique réintégrations, sachant
que cette charge n’est pas déductible fiscalement, donc elle sera reprise dans la détermination
du résultat fiscal.

2.2.3.5.Achats auprès de fournisseurs non localisés :


Le contribuable a effectué des achats auprès de fournisseurs émanant de fournisseurs non
localisés par les services fiscaux et dont le numéro du registre de commerce est faux :

Premier fournisseur :

- Nom : Monsieur YY
- Activité : vente en gros de matériaux de construction
- Adresse : SETIF
- R/C : XX A XXXXXXX
- Art : XXXXXXXXXX
Les factures d’achats comptabilisées au nom de ce fournisseur sont détaillées comme suit :

En 2017 :

Tableau 13 : Achats auprès du fournisseur « YY » non localisés en 2017


Date N° de la Montant TVA Droits de TTC
facture HT timbre
04/10/2017 047/17 82 500 15 675 982 99 157
06/10/2017 049/17 82 500 15 675 982 99 157
13/10/2017 056/17 82 500 15 675 982 99 157
17/10/1017 061/17 82 500 15 675 982 99 157
20/10/2017 064/17 82 500 15 675 982 99 157
23/10/2017 067/17 82 500 15 675 982 99 157
25/10/2017 069/17 82 500 15 675 982 99 157
30/10/2017 077/17 82 500 15 675 982 99 157

82
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS

30/10/2017 074/17 82 500 15 675 982 99 157


TOTAL 742 500 141 075 8 838 892 413
Source : Direction des impôts de la wilaya de Tizi-Ouzou

En 2018 :

Tableau 14 : Achats auprès du fournisseur « YY » non localisés en 2018

Date N° de la Montant HT TVA Droits de timbre TTC


facture
14/03/2018 063/18 81 600.00 15 504.00 971 98 075.00
18/03/2018 067/18 78 240.00 14 865.00 931 94 036.00
21/03/2018 070/18 81 500.00 15 485.00 970 97 955.00
26/03/1018 075/18 81 500.00 15 485.00 970 97 955.00
30/03/2018 077/18 82 760.00 15 724.40 985 99 469.40
05/04/2018 082/18 82 400.00 15 656.00 981 99 037.00
11/04/2018 088/18 81 150.00 15 418.50 966 97 534.50
14/04/2018 091/18 76 200.00 14 478.00 907 91 585.00
18/04/2018 093/18 81 500.00 15 485.00 970 97 955.00
23/04/2018 096/18 81 500.00 15 485.00 970 97 955.00
28/04/2018 098/18 81 800.00 15542.00 973 98 315.00
08/06/2018 079/18 81 500.00 15 485.00 970 97 955.00
06/06/2018 087/18 81 500 .00 15 485.00 970 97 955.00
19/06/2019 090/18 81 500.00 15 485.00 970 97 955.00
21/06/2018 092/18 81 500.00 15 485.00 970 97 955.00
22/06/2018 098/18 81 600.00 15 504.00 971 98 075.00
03/07/2018 104/18 78 240.00 14 865.60 931 94 036.60
11/07/2018 112/18 81 500.00 15 485.00 970 97 955.00
13/07/2018 114/18 82 250.00 15 627.50 979 98 856.00
18/07/2018 119/18 81 800.00 15 542.00 973 98 315.00
25/07/2018 126/18 83 000.00 15 770.00 988 99 758.00
28/07/2018 129/18 81 800.00 15 542.00 973 98 315.00
TOTAL 1 786 340 339 384.6 21 259 2 147 002.5
Source : Direction des impôts de la wilaya de Tizi-Ouzou

Deuxième fournisseur :

- Nom : Monsieur ZZ
- Activité : Location d’engins
- Adresse: Oran
- R/C: XX/XX-XXXXXXX A XX
- Art: XXXXXXXXXX
- NIF : XXXXXXXXXXXXXXX
Les factures d’achats comptabilisées au nom de ce fournisseur sont détaillées comme suit :

83
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS

En 2017 :

Tableau 15 : Achats auprès du fournisseur « ZZ » non localisés en 2017


Date N° de la Montant HT TVA Droits de TTC
facture timbre
02/10/2017 067/17 83 090.00 15 787.10 989.00 99 866.10
04/10/2017 069/17 79 500.00 15 105.00 946.00 95 551.00
06/10/2017 071/17 82 500.00 15 675.00 982.00 99 157.00
08/10/1017 074/17 83 000.00 15 770.00 988.00 99 758.00
10/10/2017 076/17 82 800.00 15 732.00 985.00 99 517.00
14/10/2017 081/17 80 000.00 15 200.00 952.00 96 152.00
16/10/2017 088/17 80 960.00 15 382.40 963.00 97 305.40
18/10/2017 087/17 82 520.00 15 678.80 982.00 99 180.80
20/10/2017 089/17 75 843.00 14 410.17 903.00 91 156.17
24/10/2017 093/17 82 800.00 15 732.00 985.00 99 517.00
28/10/2017 096/1/ 77 960.00 14 812.40 982.00 93 754.40
TOTAL 890 973 169 284.78 10 657 1 070 915.78
Source : Direction des impôts de la wilaya de Tizi-Ouzou

2.2.4. Demande de justification 55 :


Une demande de justification a été remise au contribuable retraçant les anomalies relevées de
la vérification de comptabilité. Un délai de trente (30) jours lui a été accordé pour répondre.

Le contribuable a présenté l’ensemble des factures d’achats des investissements amortis et


aucune anomalie n’a été relevé. Quant aux apports, ils n’ont pas été justifiés.

2.2.5. Traitement des anomalies relevées :


Lors de la réunion de débat contradictoire avec le contribuable, il a été conclu que la
comptabilisation des factures émanant de fournisseurs non localisés, démontre la non-sincérité
de la comptabilité en son fond et des déclarations fiscales.

Par conséquent, la situation fiscale du contribuable vérifié sera régularisée en procédant à la


réintégration au bénéfice imposable des montants des factures d’achats établies auprès de
fournisseurs inconnus des services fiscaux et au rappel de la TVA déduite au titre des dites
factures, de même qu’il sera appliqué une amande fiscale égale à 50% de leur valeur globale
conformément à l’article 65 de la loi n°02.11 du 24/12/2002 portant loi de finances 2003

2.2.6. La notification primitive 56 :

55
Voir annexe 8
56
Voir annexe 9

84
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS

Le 16/12/2021, une notification de redressement suite à la vérification de la comptabilité a été


rédigé :

2.2.6.1.Reconstitution des bénéfices :


Tableau 16 : Reconstitution des bénéfices
Libellé / exercice 2017 2018 2019 2020
Bénéfice déclaré imposable 2 400 994 1 126 981 696 842 422 404
Charges non déductibles 3 785 10 830 - -
Apports non justifiés - 3 943 786 6 500 000 4 900 000
Achats auprès de fournisseurs 1 633 473 1 786 340 - -
non localisés
Droits de timbres 19 495 21 259 - -
Total des rehaussements 1 656 753 5 762 215 6 500 000 4 900 000
Bénéfice reconstitué imposable 4 057 747 6 889 196 7 196 842 5 322 404
Source : Direction des impôts de la wilaya de Tizi-Ouzou

2.2.6.2.Calcul des impositions :


Les redressements calculés ci-après sont assortis de majorations conformément aux articles 193
du CIDTA et 116 du CTCA.

A. IRG BAREME :
Les rehaussements sur le bénéfice, sont taxables l’IRG/BAREME conformément aux
dispositions de l’article 104 du code des impôts directs et taxes assimilées.

Tableau 17 : IRG BAREME


Libellé /Exercice 2017 2018 2019 2020
Bénéfice reconstitué 4 057 747 6 889 196 7 196 842 5 322 404
Bénéfice déclaré 2 400 994 1 126 981 696 842 422 404
Rehaussement 1 656 753 5 762 215 6 500 000 4 900 000
Droits issus de la base reconstituée 1 288 211 2 279 219 2 386 895 1 730 841
Droits issus de la base déclarée 708 348 278 094 149 053 66 721
Droits à rappeler 579 863 2 001 125 2 237 842 1 664 120
Taux de pénalités 25% 25% 25% 25%
Montant des pénalités 144 966 500 281 559 461 416 030
Total à rappeler 724 829 2 501 406 2 797 303 2 080 150
Source : Direction des impôts de la wilaya de Tizi-Ouzou

85
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS

B. TVA à reverser :
Tableau 18 : TVA à reverser
Libellé/exercice 2017 2018 2019 2020
TVA à reverser 310 359 1 786 340 - -
Taux de pénalités 25% 25% - -
Montant des pénalités 77 590 446 585 - -
Total à rappeler 387 949 2 232 925 - -
Source : Direction des impôts de la wilaya de Tizi-Ouzou
C. Amende fiscale :
Une amende fiscale égale à 50% de leur valeur globale sera appliquée conformément à l’article
65 de la loi n°02.11 du 24/12/2002 portant loi de finances 2003.
Tableau 19 : Amende fiscale
Années 2017 2018
Montant des achats 742 500 1 786 340
Montant de l’amande 371 250 893 170
D. Taxe d’apprentissage :
Tableau 20 : Taxe d’apprentissage
Libellé/exercice 2017 2018 2019 2020
Masse salariale 2 895 229 3054 638 3 390 560 1 266 057
Taux de la taxe 01% 01% 01% 01%
Montant de la taxe 28 952 30 546 33 906 12 661
Taux de pénalités 25% 25% 25% 25%
Montant des pénalités 7 238 7 637 8 477 3 165
Total à rappeler 36 190 38 183 42 383 1526
Source : Direction des impôts de la wilaya de Tizi-Ouzou

E. Taxe de formation professionnelle continue :


Tableau 21 : Taxe de formation professionnelle continue
Libellé/exercice 2017 2018 2019 2020
Masse salariale 2 895 229 3054 638 3 390 560 -
Taux de la taxe 01% 01% 01% -
Montant de la taxe 28 952 30 546 33 906 -
Taux de pénalités 25% 25% 25% -
Montant des pénalités 7 238 7 637 8 477 -
Total à rappeler 36 190 38 183 42 383 -
Source : Direction des impôts de la wilaya de Tizi-Ouzou

86
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS

Il convient toutefois de souligner que si des éléments nouveaux interviennent ultérieurement


dans la conduite de la vérification susceptibles d’avoir un effet tant sur la consistance des
redressements envisagés que sur la procédure de redressement engagée, il sera ainsi adressé ou
remis à l’entreprise sur le fondement des règles de la procédure fiscale en vigueur, une
notification de proposition de redressement rectificative.

2.2.7. Réponse du contribuable :


Suite à la réception de la demande de justification et après son étude, le contribuable contrôlé a
envoyé un courrier en date du 27/01/2022 à la sous-direction du contrôle fiscal dans lequel il a
formulé les contestations et justifications suivantes :

En ce qui concerne les apports non justifiés, le contribuable a expliqué que l'origine des apports
viendrait :

A. Du résultat (bénéfices) :
Le résultat des 4 derniers exercices s’élève à 6 159 312,04 DA. La distribution (affectation)
des résultats s’est faite par le compte 108000 compte de l’exploitant (le patrimoine de la
personne physique et l’entreprise étant confondus).

B. Par la restitution d'une partie des sommes retirées de la caisse par le biais du
compte 108000 (compte de l'exploitant) :
Compte tenu que les fournisseurs exigent le paiement en espèces et le manque de liquidités à la
banque, le contribuable explique qu’il va régulièrement retirer de l'argent qu’il garde à la
maison lorsque le besoin de règlement des fournisseurs s'impose, il restitue alors les sommes
nécessaires à la caisse de l'entreprise.

Ces retraits et versements (restitutions) sont réalisés par l’usage du compte 108000 « compte
de l’exploitant » et s’élèvent à 17 100 000.00 pour les 4 derniers exercices.

C. Apport du conjoint :
Le contribuable indique que sa conjointe ressortissante a participé au financement de son
patrimoine.

Concernant les fournisseurs fraudeurs, le contribuable indique qu’ils disposent de tous les
documents légaux (registre de commerce, articles d’imposition, et numéros fiscaux). Ainsi pour
lui, ils exercent conformément aux règlements en vigueur.

Dans cette réponse, le contribuable explique que l'activité de l'entreprise a été toujours financée
par le compte de l'exploitant qui présente à chaque date de clôture de l'exercice un solde positif.
87
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS

Les apports sont des restitutions des reliquats des sommes retirées de la trésorerie de
l'entreprise. Les mouvements sont justifiés par l'usage du compte de l'exploitant. Juridiquement,
le patrimoine de l'entreprise individuelle et le patrimoine de la personne physique sont
confondu.

Les sommes retirées (prélevées) de l’entreprise (17 100 000.00 DA) et les bénéfices (6 159
312.04 DA) soit un montant de (23 259 712.00 DA) pour la période de 2017 à 2020 couvrent
les restitutions (apports) pour la période citée dans le rapport de vérification.

Enfin, le contribuable demande d’annuler les redressements envisagés concernant les apports
et les fournisseurs fraudeurs

2.2.8. Notification définitive 57 :


Le 04/02/2022, les vérificateurs ont envoyés une notification définitive au contribuable vérifié
comportant les réponses aux contestations et justifications formulées

L’analyse du compte de l’exploitant a permis d’établir une balance de trésorerie entre les retraits
effectués de la caisse et l’entreprise et les restitutions, cette dernière fait ressortir des soldes
créditeurs qui représentent des apports non justifiés :

• Exercice 2019 : 2 243 786


• Exercice 2020 : 10343 786
En ce qui concerne les achats auprès des fournisseurs fraudeurs, ces derniers sont inscrits sur le
fichier national des fraudeurs et ne sont pas localisés par les services fiscaux.

Enfin, la position définitive de l’administration fiscale à l’égard des droits et pénalités relevés
sera maintenue.

2.2.9. Travaux de clôture de la vérification :


Les vérificateurs et le contribuable vérifié ont procédé à la signature d’un procès-verbal
marquant la fin des travaux de vérification.

Les vérificateurs ont procédé par la suit à la l’établissement du « rôle d’imposition » 58, puis
l’ont envoyé au directeur de la DIW pour homologation et notification au contribuable. Ainsi
la vérification terminée, les vérificateurs procèdent enfin à l’archivage des documents collectés
et établis au cours de la vérification dans des chemises à savoir :

57
Voir l’annexe 10
58
Voir l’annexe 11

88
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS

- Sous dossier : travaux préparatoires ;


- Sous dossier : travaux procédures ;
- Sous dossier : recoupement ;
- Sous dossier : intervention ;
- Sous dossier : taxation.
Puis l’établissement des documents de fin de vérification à savoir :

- La fiche de synthèse 59 ;
- Le rapport de vérification de comptabilité 60 ;
Une copie sera transmise par voie hiérarchique à la direction générale pour suivi et contrôle.

Section 3 : Analyse de l’activité et performance de la structure de contrôle


fiscal de la DIW Tizi-Ouzou :

Cette rubrique consiste mener une évaluation chiffrée sur l’activité du contrôle fiscal et ce,
durant les trois derniers exercices (2019-2021). L’évaluation porte sur le nombre des dossiers
vérifies (affaires traitées) et les produits de Constatations globales enregistrées, l’indice de
couverture des dossiers soumis à la vérification ainsi que d’autres indicateurs mettant en
lumière le rendement du dispositif du contrôle fiscal en place.

Les formes de vérifications prises en compte dans cette analyse sont les suivantes : (VC, VP,
VASFE). Par ailleurs, il est à noter que le nombre de dossiers traités pour chaque forme de
vérification est identiques selon les informations fournis par la DIW-TO.

Le choix de cette période qui s’étale sur les années 2019, 2020 et 2021 est subordonné à la
disponibilité des données statistiques relatives au contrôle fiscal au niveau de la structure.

1. Indice de couverture des dossiers vérifies :

Cet indicateur exprime le pourcentage des dossiers vérifies sur le total des dossiers programmés
pour le processus de vérification, qu'ils appartiennent régime réel ou forfaitaire IFU. Plus le
taux de couverture est élevé, plus cela indique l'efficacité du processus de contrôle par un
inventaire d'un plus grand nombre de dossiers soumis au processus de vérifications.

59
Voir l’annexe 12
60
Voir l’annexe 13

89
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS

Tableau numéro 22 : Indice de couverture des dossiers vérifies

Les Années
Désignation
2019 2020 2021
Nombre de dossiers programmés 63 56 56
Total de dossiers soumis au contrôle 63 56 56
Indice de couverture 100% 100% 100%
Source : Elaboré par nos soins à l’aide des données fournis par la DIW

L’examen du tableau montre une évolution assez stable du nombre des dossiers vérifiés durant
la période 2019, comparé aux années 2020 et 2021. Il apparait que le pic des dossiers vérifiés
est enregistré durant l’année 2019 avec un volume global de 63 affaires. En outre, une tendance
baissière des affaires contrôlées a été enregistrée depuis l’année 2020, elles passent de 63
dossiers à 56 dossiers en 2020 et 2021, soit une baisse d’environ 11%. Ce résultat se traduit
principalement par la nette diminution des affaires suivies sous les procédures du contrôle sur
pièces, de vérification de comptabilité ainsi que de la VASFE. De surcroit, cette baisse peut
être expliquée, entre autres, par la nécessité d’assurer le respect des délais de réalisation des
dossiers.

Néanmoins, on peut constater que l’administration fiscale a réalisé la couverture de la totalité


des dossiers soumis à la vérification durant les trois dernières années.

2. Indicateur du niveau moyen de redressement opéré pour un seul dossier :

Cet indicateur étudie le degré moyen de restitution des droits éludés pour chaque procédure de
vérification terminée, le degré élevé de cet indicateur reflète l'amélioration de l'efficacité des
processus de vérification menés par l'administration fiscale dans la réalisation de l'un de ses
objectifs les plus élémentaires, qui est de recouvrer le plus grand nombre possible de droits
éludés par les contribuables.

90
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS

Tableau numéro 23 : Indicateur du niveau moyen de redressement opéré pour un seul dossier

Les Années
Désignation
2019 2020 2021
Total des montants des
247 570 011 DA 242 175 499 DA 199 593 845 DA
redressement opérés
Nombre de dossiers vérifiés 63 56 56
Moyenne de redressement
3 929 682.71 DA 4 324 562.48 DA 3 564 175.8 DA
opéré pour un seul dossier
Source : Elaboré par nos soins à l’aide des données fournis par la DIW

A travers les résultats du tableau ci-dessus relatifs au rendement moyen d'une seule opération,
on constate que les vérifications de la DIW-TO effectuées durant les trois dernières années ont
enregistrer un montant de redressement de 247 570 011 MDA en 2019 contre 242 175 499
MDA en 2020 soit une baisse de 2.17 % par rapport à l’année précédente mais qui reste
nettement supérieur à l’année 2021 où il a enregistré le redressement le plus faible et qui est de
199 593 845 MDA.

Durant la période 2019 à 2020, nous observons que la moyenne de redressement opéré pour un
seul dossier a connu une légère augmentation durant l’année 2020 avant de considérablement
régresser en 2021. En outre, ce résultat se traduit par la baisse des dossiers programmés pour la
vérification, la diminution des effectifs chargés des missions de contrôle, mais aussi par la
sélection aléatoire des dossiers à soumettre pour un contrôle fiscal.

3. Indicateur moyen du résultat d'un seul vérificateur :

Cet indicateur nous permet de nous intéresser à la relation entre le nombre de vérificateurs et
les montants des redressements opères, une valeur élevée de cet indicateur est associée à une
bonne efficacité de traitement des dossiers de la part des agents de vérification ainsi qu’une
bonne organisation des effectifs en général.

91
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS

Tableau numéro 24 : Indicateur moyen du résultat d'un seul vérificateur

Les Années
Désignation
2019 2020 2021
Montants des redressements 247 570 011 DA 242 175 499 DA 199 593 845 DA
Nombre des vérificateurs 14 14 16
Produit de chaque vérificateur
17 683 572 DA 17 298 250 DA 12 474 615 DA
par année
Source : Elaboré par nos soins à l’aide des données fournis par la DIW

On peut constater à travers ce tableau que le nombre de vérificateurs à légèrement évoluer


durant les 3 années étudiées. En effet les effectifs de vérificateurs sont passés de 14 durant les
années 2019 et 2020 à 16 pour l’année 2021.

Comme on peut le remarquer, la moyenne annuelle du produit de chaque vérificateur a


drastiquement chuté durant l’année 2021. Elle est passée de 17 298 250 DA à 12 474 615 DA,
soit une régression de 28 % comparé à l’année précédente et ce, malgré l’augmentation du
nombre de vérificateurs. Cette situation peut être expliquée par la diminution des montants de
redressements dus à la dimension aléatoire des entreprises et des contribuables vérifiés, la
nature et la gravité des anomalies relevées ainsi qu’à la baisse du nombre de dossiers vérifiés
qu’on a constaté plus haut.

Enfin, compte-tenu des différents ratios et données qu’on a pu voir, on peut conclure que si
l’administration fiscale élargit les différentes formes de vérifications pour couvrir un nombre
plus important de contribuables elle aura automatiquement plus de redressements et plus de
recettes et va lutter de façon plus efficace contre la fraude fiscale.

Pour ce faire, il faudrait qu’elle s’intéresse plus aux vérificateurs en leur donnant plus de
moyens et en organisant mieux la recherche de la matière imposable qui reste un maillon faible
contribution dans la lutte contre la fraude fiscale.

Conclusion du chapitre :

Le stage pratique de deux mois que nous avons effectué au niveau de la direction des impôts de
la wilaya de Tizi-Ouzou relatif à l’étude du cas de la vérification approfondie de la situation
fiscale d’ensemble (VASFE) et de la vérification de comptabilité nous a permis de mieux cerner
notre sujet. A travers ce cas, nous avons pu apprécier concrètement le déroulement de la
procédure entre l’administration fiscale, et les contribuables faisant l’objet d’une vérification.

92
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS

Nous avons ainsi pu voir comment les résultats de cette vérification peuvent évoluer entre la
notification primitive et la notification définitive de redressement, c’est-à-dire après
intervention de la réponse du contribuable.

Au court de ce chapitre, les deux contribuables étudiés été déclaré comme non sincère dans
leurs déclarations fiscales. Cette étude nous a montré l’importance du contrôle fiscal dans la
détection et la réparation des erreurs et omissions commises par le contribuable ainsi que dans
la lutte contre les actes frauduleux.

Enfin, en ce qui concerne le nombre de dossiers traités et le rendement en matière de


redressement, l’administration fiscale apporte une contribution variable selon les années mais
qui reste néanmoins une contribution importante dans lutte contre la fraude fiscale. Il est a noté
que l’administration fiscale réalise la couverture de la totalité des dossiers soumis à la
vérification malgré l’absence d’un système de traitement de données informatique, les moyens
de vérifications utilisés sont dépassés (utilisation des supports papiers pour collecter les
informations auprès des autres institutions publiques et établissements privés) ce qui engendre
souvent un retard dans l’exploitation des renseignements recueillis en raison des lenteurs
administratives

93
CONCLUSION GENERALE

Conclusion générale

A l’issue de ce travail de recherche, la consultation des codes fiscaux, l’examen des


instructions et lettres de la DGI ainsi que les entretiens et les cas pratiques réalisés avec le
personnel de la sous-direction du contrôle fiscal nous a permis de saisir le rôle important du
contrôle fiscal dans la lutte contre la fraude fiscale.

Le phénomène de la fraude fiscale est issu de certains facteurs tels que la pression fiscale, la
faiblesse du système fiscal et l’ignorance de la notion du devoir fiscal (absence de civisme
fiscal). Par conséquent, une part importante des recettes sont dissimulées et constituent un
manque à gagner au profit du trésor public.

Afin de faire face à ce phénomène des pratiques frauduleuses, différents efforts sont consentis
par l’Etat, il s’agit notamment du dispositif de contrôle fiscal, qui est doté de plusieurs
moyens juridiques et organisationnels pour vérifier et assurer la régularité du contribuable
face à ses obligations fiscales, tel que nous l’avons suggéré dans notre 2eme hypothèse.

Malgré tous les efforts consentis par ce dernier pour aboutir à un bas niveau d’incivisme fiscal
et un plus grand respect de loi fiscale, les pays en développement tel que l’Algérie déplorent
toujours son ampleur, ses manifestations diverses et énormes dans la société.

L’Administration Fiscale seule à travers le contrôle fiscal ne peut pas combattre suffisamment
la fraude et l’évasion fiscales qui s’intensifient et se complexifient de plus en plus tant au
niveau national qu’international. À cet effet, la Direction Générale des Impôts (DGI) est
appelée à accentuer ces efforts d’une part, au niveau local à travers notamment le
renforcement de la coopération intersectorielle et tout autre organisme permettant de
contribuer à freiner ce fléau. D’autre part, au niveau international, il est nécessaire d’adhérer
aux recommandations et aux pratiques saines préconisées par les organisations internationales
notamment l’OCDE pour la lutte contre la fraude et l’évasion fiscales qui sont définis comme
tout acte visant à se soustraire partiellement ou totalement l’impôt due d’une manière
volontaire, en accord avec notre 3eme hypothèse.

L’Algérie doit lutter contre la fraude et l’évasion fiscale par des mesures appropriées et
présenter des solutions concrètes pour atténuer les causes qui les font manifester dans la
société avec tous les pouvoirs dont ils disposent. Ces causes doivent être identifiées et traitées

94
CONCLUSION GENERALE

par l’administration fiscale pour qu’elles soient mieux cernées. Les mesures de lutte contre la
fraude doivent alors s'articuler autour de :

- L’amélioration de la lisibilité des textes fiscaux, la réglementation, démarches et


procédures de l’administration fiscale par le contribuable, plus compréhensible basée
sur un système fiscal équitable et efficace.
- Un contrôle fiscal efficace, efficient, rigoureux, ciblé, le contribuable doit savoir qu’en
cas de manquement aux obligations fiscales, il court des risques certains d’être détecté
et ensuite sanctionné.
- La modernisation de l'administration fiscale doit être réalisée pour une bonne prise en
charge des contribuables qui représentent désormais des clients. Ces derniers doivent
être bien informés grâce à une politique de communication efficace de l’administration
fiscale à leur intention pour qu’ils soient mieux sensibilisés au paiement de l’impôt.

L’objectif recherché à travers l’opération de contrôle est donc la contribution aux entrées
budgétaires manquantes du fait d’erreurs, d’omission ou de fraudes diverses de la part de
certains contribuables ; le contrôle fiscal assure notamment l’égalité des citoyens devant
l’impôt puisqu’il contribue à une juste répartition de l’impôt telle que voulue par la loi, est
encore confirmé suivant notre 1ere hypothèse. Un contrôle rigoureux et efficace qui permet de
dissuader chaque tentative de fraude par la bonne application de la législation fiscale en
vigueur.

Par ailleurs, des mesures aussi nécessaires au contrôle fiscale s’inscrivant dans le cadre d’une
stratégie de l’administration fiscale, en vue de lutter contre la fraude ont été mises en place
comme l’introduction de la procédure de flagrance fiscale ou encore l’amélioration de la
relation entre l’Administration fiscale et les contribuables. Il s’agit d’un ensemble de
sanctions fiscales et de plusieurs moyens destinés à corriger les infractions aux dispositions de
la législation fiscale et d’assurer le recouvrement des droits non acquittés.

Cette stratégie a eu un impact positif dans la lutte contre la fraude et l’évasion fiscale et ainsi
sur les recettes publiques de l’Etat. Cependant, le contrôle fiscal apporte des résultats
significatifs que dans la mesure où les pouvoirs publics offrent suffisamment de moyens
humains et matériels. Or, cette situation n’est plus observée en Algérie. Le nombre d’agents
vérificateurs spécialisés dans le contrôle fiscal reste encore assez faible pour répondre aux
critères de performances du contrôle fiscal en raison de la contrainte du temps et du nombre

95
CONCLUSION GENERALE

important des contribuables suivis au régime réel d’imposition et qui s’élève à plusieurs
centaines de milliers.

Cette insuffisance de couverture du tissu fiscale, implique une fraude non maitrisée et non
sanctionnée par la loi et des recettes publique perdu non recouverte par l’Etat.

Malgré toutes ces mesures, atteindre un niveau nul de fraude fiscale et une entente absolue
entre l’impôt et le citoyen n’est pas chose facile à court terme. Une démarche de
sensibilisation doit être mener de manière élargie et permanente et pour atteindre l’objectif qui
est de réduire les comportements frauduleux en matière fiscale.

Pour conclure, on peut dire que le contrôle fiscal est une mission très noble et nécessaire, c’est
pour cela qu’il faut rendre cette tâche plus efficace afin de lutter efficacement contre le
phénomène de fraude.

96
Bibliographie

1. Ouvrages :
-André MARGAIRAZ, La fraude fiscale et ses succédanés CNE LAUSANE, 1977.

-BOUVIER Michel « Introduction au droit fiscal et à la théorie de l’impôt, LGDJ, 2005 ».

-Camille ROSIER, l’Impôt, Montaigne, Paris 1936.

-Colin « la vérification fiscal » Edition Economica, paris 1979.

-DRPC. (2021). GUIDE DES CONTRIBUABLES RELEVANT DES CENTRE DES IMPOT
"CDI". Algérie.

-Francis Lefebvre « la pratique de vérification de comptabilité » édition Francis Lefebvre.

-GROSCLAUDE , J., & MARCHESSAUX , P. (2020). Procédure fiscales (Vol. 10eme


Edition). Paris-France: Edition Dalloz.

-JARVENIC, J-P « Droit Fiscal International, Paris Economica, France, 1986 ».

-J. COSSON, « Les industrielles de la fraude fiscale », Paris Saul, 1971.

-LARROUSSE, dictionnaire Maxi poche, 2011.

-LEVINE.P « la lutte contre l’évasion fiscale de caractère international en présence et en


absence de conventions fiscales internationale ». Paris LGDJ ,1998.

-Maurice COZIAN, « Précis de fiscalité des entreprises, collection droit, gestion », 4eme
édition.

-Maurice, C. (2016). LES GRANDS PRINCIPES de la fiscalité des entreprises (Vol. 4eme
édition). Paris, France : LexisNexis.

-Michel, B. (2010). Introduction au droit fiscal général et à la théorie de l'impôt (Vol. 10e
éditions). Paris, France : Lextenso éditions.

-OULES Firmin « la mystification des problèmes économiques et fiscaux, 1988 ».

-SADOUDI Ahmed, le droit fiscal, SHP Edition, 2014.

-Thierry LAMBERT, « contrôle fiscal droit et pratiques », 2eme édition.


2. Rapports et documents administratifs :
-La lettre de la DGI « bulletin d’information de la direction général des impôts » N°68/2013.

-OCDE, « Principes de l’OCDE applicables en matière de prix de transfert à l’intention des


entreprises multinationales et des administrations fiscale, édition 2010.

-Guide du vérificateur de comptabilité, Edition 2003.

3. Sites internet :
-Site internet de la direction générale des impôts : https://www.mfdgi.gov.dz

4. Codes :
-Code des procédures Fiscales (CPF), 2022.

-Code des Impôts Directs et Taxes Assimilés (CIDTA), 2021/2022.

-Code de commerce, 2007.

-Code de TVA, 2021.

5. Textes règlementaires :
-Les procédures de contrôle fiscal, 2021.

-Décret exécutif n°13-84 du 6 février 2013, journal officielle N°09.


Liste des annexes

Annexe numéro 01 : Avis de vérification VASFE

Annexe numéro 02 : Situation du patrimoine

Annexe numéro 03 : Notification de redressement suite à la VASFE

Annexe numéro 04 : Notification définitive VASFE

Annexe numéro 05 : Etat comparatif des bilans

Annexe numéro 06 : Relevé de comptabilité

Annexe numéro 07 : Avis de vérification VC

Annexe numéro 08 : Demande de justification

Annexe numéro 09 : Notification primitive de redressement suite à la VC

Annexe numéro 10 : Notification définitive de redressement suite à la VC

Annexe numéro 11 : Rôle d’imposition

Annexe numéro 12 : Fiche de synthèse

Annexe numéro 13 : Rapport de vérification de comptabilité


Annexes
Annexe 01
Annexe 02
Annexe 02
Annexe 03
Annexe 04
Annexe 05
Annexe 05
Annexe 05
Annexe 06
Annexe 06
Annexe 06
Annexe 07
Annexe 08
Annexe 09
Annexe 10
Annexe 11
Annexe 12
Annexe 12
Annexe 12
Annexe 12
Annexe 13
Annexe 13
Annexe 13
Table des Matières

Remerciements

Dédicaces

Liste des abréviations

Liste des tableaux

Liste des figures

Sommaire

Introduction générale :…………………………………………………………...…………..1

Chapitre 1 : Le contrôle fiscal………………………………………………………………..4

Introduction………………………………………………………………………………..….4

Section 1 : cadre organisationnel du contrôle fiscal………………………………..…….…4

1. Définition du contrôle fiscal……………………………………………………….………4

2. Les formes de contrôle fiscal…………..…………………………………………………..4

2.1. Le contrôle en cabine ………………………………………..………………..……….5

2.1.1. Contrôle formel…………………………………………………………………...5

2.1.2. Le contrôle sur pièce ……………………………………………………………..6

2.1.2.1. La vérification générale de comptabilité……………..…………..……….…6

2.1.2.2. La vérification ponctuelle de comptabilité ……………………..………..… 7

2.1.2.3. La vérification approfondie de la situation fiscale d’ensemble ……..…...…7

3. Comparaison entre les méthodes de vérification ………………………………………..8

4. Structure chargée du contrôle ………………………………………………………..…..8

5. Etablissement du programme de vérification …………………………………….....…..9

5.1. Procédures d’établissement du programme ………………………………..……….....9


5.2. Critères de sélection………………………………………………………………..…10

5.3. Objectifs quantitatifs et qualitatifs …………………………………..……………….11

6. Suivi et contrôle de l’exécution du programme de vérification ……………………….11

6.1. Missions de la Direction Régionale ………………………………….……………...11

6.2. Rôle des services centraux …………………………………………………………..12

7. Les finalités du contrôle fiscal……………………………………………………………12

7.1. La finalité budgétaire ……………………………………………………………….12

7.2. La finalité dissuasive ………………………………………………………………..12

7.3. La finalité répressive ………………………………………………………………..13

Section 02 : Cadre juridique………………………………………………………………..13

1. Les droits de l’administration fiscale ………………………………………………...13

1.1. Le droit de communication…………………………………………………………13

1.2. Le droit de contrôle…………………………………………………………………14

1.2.1. La vérification de la situation fiscale ………………………………………..14

1.2.2. Les demandes d’explications et justifications ……………………………….14

1.2.3. Droit de procéder à des vérifications ……………………………………..…15

1.2.4. Droit De Visite Et De Saisie………………..………………………………..15

1.3. Droit De Reprise…………………………………………………………………….16

2. Les obligations du contribuable …………………………………………………………16

2.1. Les Obligations comptables …………………………………………………………16

2.2. Les obligations fiscales ……………………………………………………………...17

2.2.1. Déclaration d’existence ………………………………………………………17

2.2.1.1. Déclaration mensuelle du CA ………………………………………..18

2.2.1.2. Déclaration annuelle …………………………………………………18


2.2.1.3. Déclaration de cession, cessation ou décès …………………………..18

3. Les droits du contribuable ………………………………………………………………18

3.1. Les garanties liées à l’exercice du droit de vérification …………………………….19

3.1.1. L’envoi d’un avis de vérification préalable………………………………….19

3.1.2. Assistance d’un conseil ……………………………………………………...19

3.1.3. L’établissement d’un PV de constatation ……………………………………19

3.1.4. La prorogation du délai de vérification ……………………………………...19

3.1.5. L’impossibilité de renouveler une vérification ……………………………...20

3.1.6. Les garanties liées à l’exercice du pouvoir de redressement ………………..20

3.1.6.1. La notification de redressement ……………………………………20

3.1.6.2. Droit de réponse…………………………………………………….20

Section 3 : Procédures de vérification……………………………………………………...21

1. Préparation de la vérification …………………………………………………………...21

1.1. Retrait et examen des dossiers fiscaux………………………………………………21

1.2. Objectifs des travaux de la phase préliminaire……………………………………...22

1.3. Etude et examen du dossier du contribuable ………………………………………..23

1.3.1. Étude comparative des bilans……………………………………………23

1.3.2. Examen des comptes de résultats ……………………………………….24

1.3.3. Déclarations de salaires………………………………………………….24

1.4. Le control inopiné…………………………………………………………………..25

2. La vérification de la comptabilité………………………………………………………..25

2.1. Examen de la comptabilité en la forme ……………………………………………26

2.1.1. Comptabilité complète et régulière ……………………………………...26

2.1.2. Comptabilité arithmétiquement exacte …………………….……………26


2.1.3. Comptabilité probante …………………………………………………...26

2.2. Contrôle de la comptabilité en le fond ……………………………………………..26

2.2.1. Contrôle à travers les données comptables ……………………………...26

A. Le contrôle des achats…………………………………………………27

B. Le contrôle des ventes…………………………………………………27

C. Le contrôle des stocks…………………………………………………28

D. Contrôle des charges ………………………………………………….28

2.2.2. Contrôle externe …………………………………………………………..29

2.3. Reconstitution des bases d’imposition …………………………………………….29

2.3.1. Reconstitution à partir des achats…………………………………………..30

2.3.2. Reconstitution à partir de constances de fabrication…………..…………...30

2.3.3. Reconstitution à partir des charges d’exploitation…………………………30

2.4. La durée de la vérification sur place………………………………………………..31

3. Conclusion de la vérification …………………………………………………………….31

Conclusion du chapitre………………………………………………………………………..32

Chapitre 2 : La fraude et l’évasion fiscale……………………………………..…………..33

Introduction au chapitre …………………………………………………………………...33

Section 1 : Le cadre général de la fraude et l’évasion fiscale……………………………..33

1. Définition de la fraude fiscale …………………………………………………………...33

2. Définition de l’évasion fiscale ……………………………………………………………34

3. La distinction entre la fraude et évasion fiscale ………………………………………..34

4. Les formes de la fraude fiscale …………………………………………………………..35

4.1. La fraude simple et la fraude caractérisée …………………………………………35

4.1.1. La fraude simple ………………………………………………………...35


4.1.2. La fraude caractérisée…………………………………………………...35

4.2. La fraude fiscale nationale et la fraude fiscale internationale …………………...36

4.2.1. La fraude fiscale nationale……………………………………………...36

4.2.2. La fraude fiscale internationale ………………………………………...36

4.3. La fraude licite et la fraude illicite ………………………………………………36

4.3.1. La fraude licite …………………………………………………………36

4.3.2. La fraude illicite………………………………………………………...36

Section 2 : Les éléments et manifestations de la fraude et l’évasion fiscale …………36

1. Les éléments constitutifs de la fraude fiscale ……………………………………….36

1.1. L’élément légal …………………………………………………………………...37

1.2. L’élément matériel ………………………………………………………………..37

1.3. L’élément intentionnel (moral) …………………………………………………...37

2. Les causes de la fraude fiscale …………………………………………………………...37

2.1. Les causes propres au système …………………………………………………...37

2.2. L’insuffisance fiscale …………………………………………………………….38

2.3. La pression fiscale ……………………………………………………………….38

2.4. Le manque de civisme fiscal……………………………………………………...39

2.5. Les causes économiques …………………………………………………………39

3. Les conséquences de la fraude fiscale …………………………………………………...39

3.1. Sur le plan économique …………………………………………………………..39

3.2. Sur le plan financier ……………………………………………………………...39

3.3. Sur le plan social …………………………………………………………………40

4. Les manifestations de la fraude fiscale ………………………………………………….40

4.1. La dissimulation comptable ……………………………………………………...40


4.1.1. Minoration du chiffre d'affaires (diminution des recettes) ……………….40

4.1.2. Omission d'enregistrer certaines factures d'achat reçues des


fournisseurs…………………………………………………………………………...………41

4.1.3. Achat sans factures ………………………………………………….……41

4.1.4. Comptabilisation d'avoir fictifs ………………………………………..…41

4.1.5. Les fausses factures……………………………………………………….42

4.1.6. Majoration des charges…………………………………………………...42

4.1.7. Les pratiques de sous-estimation et minoration quantitatives des


stocks……………………………………………………………………………….…………43

4.1.8. Les pratiques sur le compte client …………………………………...…..43

4.1.9. Les pratiques sur le compte des disponibilités…………………………...43

4.1.10. Les pratiques sur le compte capital……………………………………..44

4.2. La dissimulation matérielle…………………………………………...…………44

4.3. Dissimulation partielle………………………………………………...………...44

4.4. La dissimulation totale …………………………………………………...……..44

4.5. La dissimulation juridique……………………………………….……………...45

A. Fausse qualification d'une opération juridique……………………...…….45

B. Les opérations fictives ……………………………………………………45

4.6. Autres manifestations…………………………………………………………….45

4.6.1. L’exercice dans des zones « de non droit »……………………………..45

4.6.2. L’omission volontaire de déclaration……………………………………45

4.6.3. Falsification des documents pour bénéficier des remboursements ou


d’imputation d’impôts………………………………………………………………………...46

4.6.4. Importation sur procuration du registre de commerce…………………..46

Section 3 : les moyens de lutte contre la fraude et l’évasion fiscale………………………46


1. Sur le plan national………………………………………………………………….46

1.1. Création du fichier national des fraudeurs (FNF)………………………………...46

1.2. Division du contrôle et des enquêtes fiscales……………………………………..47

A. La direction du contrôle fiscal ………………………………………………47

B. Direction de la gestion de l’information et des enquêtes fiscales……...……48

1.3. Le contrôle fiscal ………………………………………………………………...48

1.3.1. Le recensement périodique des contribuables …………………………..48

1.3.2. L’obligation de la mise à disposition de certaines données pour


l’administration fiscale…………………………………………………………………..……49

1.3.3. Le droit d’enquête …………………………………………………….…50

1.3.4. Amélioration de la relation entre l’Administration fiscale et les


contribuables ……………........................................................................................................50

A. Promouvoir le consentement à l’impôt………………………………50

B. Le référentiel Qualité Service (RQS)………………………………….51

C. Nouveau système d’information « JIBAYA’TIC »…………………...51

1.4. Institutions de la procédure de flagrance fiscale ………………………………...51

1.4.1. Définition de la flagrance fiscale………………………………………...52

1.4.2. Les cas de délit de flagrance fiscale……………………………………...52

1.4.3. Les objectifs de la procédure de flagrance fiscale……………………….52

A. Constater et stopper une fraude en cours………………………………..52

B. Contrôler les activités éphémères………………………………………..53

C. Renforcer le recouvrement ……………………...………………………53

1.4.4. Les conséquences de la procédure de flagrance fiscale……...……………53

2. Sur le plan international ………………………………………………………………..54

2.1. Import-export : instauration d’une carte magnétique…………………..……………54


2.2. Les conventions fiscales internationales…………………………………………….54

2.2.1. La lutte contre la fraude et l’évasion fiscale………………………………..55

A. L’échange de renseignements…………………………………………...…55

B.L’assistance au recouvrement………………………………………………55

2.2.2. Les prix de transferts……………………………………………………..…55

2.2.3. Les paradis fiscaux …………………………………………………………57

3. Sanctions pénales …………………………………………………………………………58

Conclusion du chapitre ………………………………………………………………….….58

Chapitre 3 ……………………………………………………………………………….…..60

Introduction………………………………………………………………………………….60

Section 1 : présentation de l’organisme d’accueil…………………………………………60

1. Présentation générale de la DIW de Tizi Ouzou…………………………………….….60

2. Les différentes sous-directions de DIW de wilaya de Tizi Ouzou ………………….…61

2.1. La sous-direction des opérations fiscal……………………………………………...61

A. Le bureau des rôles ………………………………………………………..62

B. Le bureau des statistiques …………………………………………………62

C. Le bureau de la réglementation et des relations publiques ………………..62

D. Le bureau de l’animation et de l’assistance ………………………………62

2.2. La sous-direction de recouvrement ………………………………………………..62

A. Le bureau du contrôle du recouvrement ………………………………...63

B. Le bureau du suivi des opérations et travaux d’écritures ……………….63

C. Le bureau de l’apurement ……………………………………………….63

2.3. La sous-direction du contentieux ………………………………………………….64

A. Le bureau des réclamations …………………………………………….64


B. Le bureau des commissions de recours ………………………………...64

C. Le bureau du contentieux judiciaire ……………………………………65

D. Le bureau des notifications et de l’ordonnancement …………………...65

2.4. La sous-direction du contrôle fiscal ……………………………………………….65

A. Le bureau de la recherche de l’information fiscale, fonctionnant en


brigades ………………………………………………………………………………………65

B. Le bureau des fichiers et recoupements ………………………………...65

C. Le bureau des vérifications fiscales, fonctionnant en brigades ………….66

D. Le bureau du contrôle des évaluations, fonctionnant en brigades ………66

2.5. La sous-direction des moyens ………………………..……………………………66

A. Le bureau des personnels et de la formation ……………………...……..66

B. Le bureau des opérations budgétaires …………………….……………..66

C. Le bureau des moyens et de la gestion des imprimés et archives ……….67

D. Le bureau de l’informatique ………………………………….………….67

3. Organigramme de la direction des impôts de Wilaya …………………..……………..68

Section 02 : Etude de cas………………………………………………………...………….69

1ere partie : Cas d’une vérification approfondie de la situation fiscale ensemble


(VASFE) :………………………………………………………………………………...…..69

1. Présentation du contribuable vérifié …………………………………………..………..69

2. Envoie d’un avis de vérification……………………………………………...…………..69

3. Situation du patrimoine……………………………………………………….………….70

4. Demande de renseignement …………………………………………….………………..70

5. Reconstitution des ressources ………………………………………………...…………72

6. Reconstitution des emplois ………………………………………………………………73

7. Calcul des impositions ……………………………………….…………………………..73


8. Notification de redressement suite à la VASFE …………………………………...…..74

9. La notification définitive…………………………………………………………………74

2eme partie : Cas d’une vérification de comptabilité …………………………...………..75

1. Présentation de la société vérifiée ………………………………………………….……75

1.2. Caractéristiques du secteur d’activité ……………………………………..………75

2. Examen du dossier de vérification de comptabilité…………………………………….76

2.1. La préparation de la vérification …………………………………………..………76

2.2. L’engagement de la vérification de comptabilité …………………………………77

2.2.1. L’envoi d’un avis de vérification……………………………………………77

2.2.2. La première intervention ……………………………………………………78

2.2.3. L’examen de la comptabilité ……………………………………………..…78

A. L’examen de la comptabilité en la forme ……………………………….…78

B. L’examen de la comptabilité en le fond ……………………………...……78

2.2.3.1. Défaut de versement de la taxe d’apprentissage …………………..…78

2.2.3.2. Compte financier …………………………………………………..…78

A. Reconstitution des encaissements ………………………..……….....79

B. Reconstitution de la facturation………………………………...……80

2.2.3.3. Apports non justifiés …………………………………………...……81

2.2.3.4. Charges non déductibles …………………………………………….82

2.2.3.5. Achats auprès de fournisseurs non localisés…………………………82

2.2.4. Demande de justification…………………………………………………….84

2.2.5. Traitement des anomalies relevées ………………………………………….84

2.2.6. La notification primitive……………………………………………………..84

2.2.6.1. Reconstitution des bénéfices ……………………………………….85


2.2.6.2. Calcul des impositions …………………………………………….85

A. IRG BAREME …………………………………………………….85

B. TVA à reverser …………………………………………………….86

C. Amende fiscale……………………………………………………..86

D. Taxe d’apprentissage ………………………………………………86

E. Taxe de formation professionnelle continue……………………….86

2.2.7. Réponse du contribuable……………………………………………………..87

A. Du résultat (bénéfices) …………...……………………………………87

B. Par la restitution d’une partie des sommes retirées de la caisse par le


biais du Compte 108000 (compte d’exploitant) ……………………………………………..87

C. Apport du conjoint………………………………………………………87

2.2.8. Notification définitive…………………………………………………………..88

2.2.9. Travaux de clôture de la vérification……...……………………………………88

Section 3 : Analyse de l’activité et performance de la structure de contrôle fiscal de la


DIW de Tizi Ouzou……………………………………………………………...…………..89

1.Indice de couverture des dossiers vérifiés………………………………………………..89

2.Indicateur du niveau moyen du redressement opéré pour un seul dossier……………90

3.Indicateur moyen du resultat d’un seul verificateur……………………………………91

Conclusion du chapitre : ………………………………………………………..…………..92

Conclusion generale :..………………………………………………………………………94

Bibliographie

Liste des annexes

Annexes

Table des matières

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