Memoire Zirmi Sehouane
Memoire Zirmi Sehouane
Memoire Zirmi Sehouane
Mr : SAHOUANE Billal
Membres du jury :
Promotion : 2022
Remerciements
Tout d'abord, ce travail ne serait pas aussi riche et n'aurait pas pu voir le
jour sans l'aide de Dr. GUENDOUZI MOHAMMED, on le remercie pour
la qualité de son encadrement, sa patience et sa disponibilité. Ses conseils
ont été très précieux durant la préparation de ce mémoire.
Nos remerciements s'adressent aussi à Mlle SAM KATIA pour son aide
pratique et tout le temps qu’elle a consacré à nous apporter les outils
indispensables à la bonne conduite de ce travail de recherche.
Enfin, nous présentons aussi nos remerciements à toutes les personnes qui
ont contribué de près ou de loin à la réalisation de ce travail.
Dédicaces
Je dédie ce travail,
S.Billal
Dédicaces
Z.Idir
Liste des abréviations
CA : Chiffre d’affaire
CP : Contrôle Ponctuel
DA : Dinars Algérien
FR : Fond de roulement
HT : Hors taxes
JO : Journal Officiel
PV : Procès-Verbal
VC : Vérification de Comptabilité
VP : Vérification de ponctuelle
Liste des tableaux :
Introduction :
Conclusion du chapitre :
Introduction :
Conclusion du chapitre
Introduction :
Conclusion générale :
Bibliographie
Annexes
INTRODUCTION GENERALE
Introduction générale
En Algérie le système fiscal est composé de deux principaux volets, la fiscalité ordinaire qui
est constituée des impôts prélevés auprès des contribuables et la fiscalité pétrolière qui consiste
en une redevance assise sur la production et en un impôt sur la recette pétrolière. Pendant
longtemps les pouvoirs publics Algériens ont accordé peu d’importance à la fiscalité ordinaire,
cela s’explique du fait que la fiscalité pétrolière était la ressource prépondérante pour le budget
de l’État. Mais face aux différents chocs pétroliers causés par l’effondrement des prix des
hydrocarbures, la fragilité des finances algériennes s’est très vite faite ressentir.
Le système fiscal Algérien a un caractère déclaratif ce qui donne un rôle important aux
contribuables pour le calcul de la base imposable. Ils sont appelés à respecter leurs obligations,
bien que la complexité du système laisse une large marge de manœuvre pour les pratiques
frauduleuses, et pour l’évasion fiscale.
Les déclarations des contribuables sont considérées sincères jusqu'à ce que l’administration
fiscale prouve le contraire et cela par le biais du contrôle fiscal, ce dernier est alors considéré
comme une contrepartie du système déclaratif algérien. En effet, celui-ci comporte les
différentes procédures permettant à l’administration fiscale de contrôler l’exactitude des
déclarations souscrites et d’identifier les omissions, les insuffisances et les erreurs d’imposition.
Le contrôle fiscal est perçu comme une compensation du système fiscal pour préserver et
protéger les intérêts de l’Etat et ceux des collectivités locales. Il permet également la traduction
concrète du principe de l’égalité devant l’impôt par des redressements et des sanctions fiscales
à l’égard des personnes ne s’acquittant pas de leurs obligations fiscales. Les opérations de
contrôle ont pour objectif de dissuader toutes tentatives de fraude ou manœuvres frauduleuses.
Parfois, les contribuables tendent à fuir le contrôle par des moyens illégaux en se dirigeant vers
la fraude fiscale et des moyens légaux en profitant des failles du système fiscal.
1
INTRODUCTION GENERALE
La fraude et l’évasion fiscale induisent une perte de recettes fiscales et par conséquent un
manque à gagner pour l’Etat, qui se retrouve face à la recherche d’autres ressources financières
pour combler le déficit.
Dans le cadre de la lutte contre la fraude et l’évasion fiscale au niveau international, les Etats
ont élaborés des mesures strictes qui permettent d’accroitre la coopération administrative entre
les Etats pour lutter efficacement contre ce phénomène.
Objet de la recherche :
Le choix de faire une étude sur « le contrôle fiscal : Un moyen de lutte contre la fraude et
l’évasion fiscale » se justifie par l’ampleur du phénomène en Algérie qui se développe de plus
en plus ces dernières années. Il est également nécessaire de mettre en avant le dispositif de lutte
face à ces phénomènes.
Problématique :
La fraude et l’évasion fiscales constituent l’une des préoccupations les plus importantes de tous
les Etats et un phénomène dont il faut surveiller l’évolution pour les gouvernements. Dans le
cadre de la lutte contre la fraude et l’évasion fiscale, l’administration fiscale tente d’adapter le
contrôle fiscal aux nouvelles pratiques de ces phénomènes. Ainsi, tout au long de ce travail de
recherche nous allons répondre à la problématique qui consiste à savoir : Par quel moyens le
contrôle fiscal constitut-il un indicateur efficace pour déceler les actes frauduleux ?
Afin de pouvoir analyser cette problématique, il est pertinent de poser et de répondre aux
questionnements secondaires suivants :
2
INTRODUCTION GENERALE
Hypothèses :
Hypothèse 1 : Le contrôle fiscal constitue une contrepartie d’un système fiscal essentiellement
déclaratif et il permet ainsi de s’assurer de la sincérité des déclarations souscrites et de traduire
le principe de l’égalité devant l’impôt.
Hypothèse 3 : La fraude est une falsification des bases d’imposition qui sont sous-estimées ou
dissimulés au fisc, quant à l’évasion, c’est un contournement de la loi fiscale. L’intention de
ces deux situations est de se soustraire à l’impôt.
Démarche méthodologique :
Pour mener à bien ce travail, nous avons adopté une démarche méthodologique qui comporte
deux niveaux d’analyse. Le premier, correspond à la recherche bibliographique qui nous a
permis de cerner notre problématique, fixer les objectifs de notre travail et rappeler les aspects
théoriques relatifs à celui-ci. Le deuxième est une étude de cas d’une vérification de
comptabilité, effectué au niveau d’une Direction des Impôts de Wilaya.
Plan de recherche :
Afin d’apporter des éléments de réponse à cette problématique nous avons structuré notre
travail en trois chapitres :
Chapitre 3 : Etude de cas d’une VASFE, d’une vérification de comptabilité, Etudes des ratios
de performance du contrôle fiscal et propositions d’amélioration du dispositif de lutte contre la
fraude et l’évasion fiscales.
3
Chapitre 1 : Le contrôle fiscal
CHAPITRE I : LE CONTROLE FISCAL
Introduction :
Pour lutter contre la fraude fiscale et assurer l’égalité et l’équité devant l’impôt, la législation
fiscale a accordé à l’administration fiscale le droit de contrôle, qui lui permet de s’assurer de
l’exactitude et de la sincérité des déclarations souscrites par les contribuables.
Le contrôle fiscal est exercé dans un cadre bien organisé et fortement réglementé, Aussi, afin
de pouvoir apprécier tout l’intérêt du contrôle fiscal et mieux saisir le déroulement de la
procédure de contrôle fiscal, le présent chapitre sera structuré en deux sections, la première qui
traitera la notion du contrôle fiscal et la seconde sur le déroulement de la procédure de
vérification.
Ses missions sont reparties entre les divers services de la Direction Général des Impôts, au sein
desquels différentes catégories d’agent sont appelées à intervenir.
1
Francis Lefebvre « la pratique de vérification de comptabilité » Edition Francis Lefebvre 1997, page 11.
2
Colin « la vérification fiscal » Edition Economica, paris 1979 page 4
4
CHAPITRE I : LE CONTROLE FISCAL
Source : Elaboré par nos soins à partir des documents de l’administration fiscale
3
Maurice Cozian, « Précis de fiscalité des entreprises, collection droit & gestion », 4eme édition, page 406
5
CHAPITRE I : LE CONTROLE FISCAL
traduire par la modification des chiffres d’affaires déclarés. Elles constituent une phase
préparatoire du contrôle sur pièce. » 4
Le contrôle sur pièce est constitué par l’ensemble des travaux de bureau au cours desquelles le
service global de la déclaration procède à l’examen critique la cohérence des déclarations, à
partir des informations contenues dans le dossier fiscal, des renseignement et document figurant
au dossier du contribuable vérifié. Le cas échéant par les demandes d’éclaircissement et /ou de
justification exigées des contribuables et de tout constat physique et matériel sur place.
Les services gestionnaires vérifient les déclarations fiscales ensuite demandent par écrit au
contribuables tous les renseignements, justifications ou éclaircissements relatifs aux
déclarations souscrites.
4
Thierry Lambert, contrôle fiscal droit et pratiques, 2eme édition, page 14
5
Article 18 de code des procédures fiscales 2022
6
CHAPITRE I : LE CONTROLE FISCAL
Le contrôle des pièces comptables est effectué sur place sauf sur demande écrite contraire du
contribuable formulé par écrit et accepté par le service en cas de force majeur dument constaté
par le service. »6
Elle a pour but de confronter les contribuables aux éléments d’exploitation afin de s’assurer :
Afin que la vérification soit complète et probante, la comptabilité de l’entreprise doit être
examinée pour toute la période non prescrite.
La vérification ponctuelle de comptabilité est une procédure de contrôle ciblé, plus rapide, de
moindre amplitude et moins exhaustive que la vérification de comptabilité. Elle consiste en la
vérification d’un nombre limité d’impôt sur une courte période. Au cours d’un contrôle
ponctuel, le vérificateur ne doit pas diriger ses investigations au-delà des opérations visées. Il
pourra étendre la vérification autres impôts et périodes, seulement si les enjeux sont justifiés.
6
Article 20-1 du code des procédures fiscales 2022
7
Article 20 bis du code des procédures fiscales 2022
7
CHAPITRE I : LE CONTROLE FISCAL
part, les revenus déclarés et d’autre part, la situation patrimoniale, la situation de trésorerie et
les éléments du train de vie des membres du foyer fiscal au sens de l’art 6 du code des impôts
directs et des taxes assimilées. » 8
8
Article 21-1 du code des procédures fiscales 2022
8
CHAPITRE I : LE CONTROLE FISCAL
- Bureau du fichier ;
- Bureau de la recherche de la matière imposable ;
- Bureau des vérifications de comptabilités et du contrôle des prix et des évaluations.
Les vérifications sont réalisées par les agents vérificateurs relevant de ce dernier bureau.
Les interventions se font par équipe de deux (02) vérificateurs qui sont habilités à effectuer
toute forme de vérification sans qu’il y ait de spécialisation des brigades. Toutefois, il importe
de souligner que les agents vérificateurs interviennent dans les limites du territoire de la wilaya
dont ils relèvent. Exceptionnellement, lorsque la vérification déborde du cadre de la wilaya,
l’autorisation du Directeur Régional des impôts territorialement compétent est requise.
La programmation de contribuables pour une vérification suit des règles de procédure et des
critères de sélection prescrits et définis et par l’administration centrale.
Pour l’établissement de ce programme, les chefs d’inspection doivent ; chaque fin d’année,
transmettre des propositions à cet effet à la sous-direction du contrôle fiscal de wilaya.
Le directeur des impôts de wilaya concerné, en concertation avec la sous -direction du contrôle
fiscal notamment, arrête le programme définitif compte tenu d’un côté, des critères
9
CHAPITRE I : LE CONTROLE FISCAL
Le programme étant arrêté, il est transmis à la direction régionale, dès le mois de novembre,
pour observations et avis lesquels doivent intervenir dans un
Délai de 20 jours. Il sera mis en œuvre dès le début de l’année après avoir reçu l’aval de
l’administration centrale. La direction régionale veille au respect, par les DIW dont elle a la
charge, des critères de sélection prescrits par les services centraux.
Il est à souligner qu’une affaire programmée ne peut être annulée sauf demande dûment motivée
et acceptée par l’administration centrale (erreur dans La sélection d’un contribuable ayant fait
l’objet récemment d’un contrôle, décès, incarcération... etc.)
Cependant, certains paramètres « constant » peuvent être pris en compte pour l’établissement
des programmes de vérification.
Il s’agit particulièrement :
10
CHAPITRE I : LE CONTROLE FISCAL
- Dossiers à fort enjeux fiscaux (importance des chiffres d’affaires déclarés, des résultats,
de l’activité exercée …) ;
- Déficits répétitifs ;
- Informations ou données particulières (dénonciation, transmission d’informations par
les services des Douanes et du commerce …).
5.3. Objectifs quantitatifs et qualitatifs :
Outre l’aspect dissuasif principalement assigné au contrôle fiscal, il constitue un maillon
principal pour le recouvrement de recettes fiscales additionnelles au profit du budget de l’État
et des collectivités locales.
Aussi, pour exploiter au maximum ces structures, des objectifs annuels en nombre d’affaires à
vérifier sont transmis chaque début d’année aux directions des impôts de wilaya.
Dans cette optique, chaque équipe de vérificateur doit réaliser, au minimum, sept (07) affaires
par an, en prenant toutefois en considération la spécificité de certaines affaires qui demandent
plus de temps. Des justifications pourront être demandées aux services dans le cas où ces
objectifs ne seraient pas atteints.
Il est exercé périodiquement à travers l’examen des productions statistiques et parfois sur place
(missions de contrôles au niveau des services chargés du contrôle fiscal).
Il est réalisé également par l’examen des rapports de vérifications dont une copie est transmise
à la DRI à cet effet. Les remarques soulevées sont notifiées à la DIW concernée pour prise en
charge notamment pour éviter à l’avenir les mêmes erreurs car étant précisé que lorsqu’une
vérification est achevée, les bases notifiées ne peuvent plus être reconsidérées.
11
CHAPITRE I : LE CONTROLE FISCAL
Ces lacunes sont notifiées au service vérificateur. L’administration centrale sera rendue dans
certains cas destinataire d’une copie de celle – ci. Un recueil est établi annuellement et transmis
en fin d’année à l’ensemble des DRI regroupant des remarques suggestions émises par ses
structures à l’occasion de l’examen des rapports de vérification.
Elle procède également à l’exploitation des notes d’observations émanant des DRI pour éviter
la répétition des mêmes erreurs par une diffusion à l’ensemble des wilayas et afin d’harmoniser
les modalités d’intervention et de redressement au niveau national.
En effet, le contrôle fiscal poursuit trois (03) finalités, qui sont : une finalité dissuasive, une
finalité budgétaire et une finalité répressive.
Le droit de communication n’es pas soumis au formalisme étroit qui pèse sur le droit de
vérification ; il peut être exercée autant de fois que le désire l’administration fiscale, sans
l’assistance d’un conseil. » 9
Ce droit de communication permet aux agents de l’administration fiscale de consulter sur place
la comptabilité, les factures et documents détenus par le contribuable ainsi que les registres.
Le droit de communication sous forme de consultation sur place des registres et des documents
peut être exercé chez les administrations de l’Etat et des collectivités locales, les sociétés et
organismes contrôlés par l’Etat, les entreprises et les établissements publics, les officiers publics
et les dépositaires d’archives et des titres publics ainsi que les personnes physiques et morales
du secteur privé.
9
Maurice Cozian, Op.Cit, 4eme édition, page 408
13
CHAPITRE I : LE CONTROLE FISCAL
Le droit de communication débute sur base d’une notification d’une demande écrite au
contribuable ou à son représentant pour l’exercice du droit de communication sur place. La
demande écrite doit préciser et la date de la venue des agents de l’administration fiscale pour la
consultation des documents ainsi que la nature des documents concernés.
Ce droit ne peut être exercé que par un vérificateur ou un agent des impôts assermenté ayant au
moins le grade de contrôleur et astreint au secret professionnel
L’agent doit être en possession d’une commission délivrée par les services fiscaux relevant de
la DGI qui certifie leur qualité.
Il est à signaler que si le contribuable refuse de communiquer avec les agents, il sera soumis à
des sanctions.
- Des déclarations, des factures et des documents utilisés pour établir l’impôt ou présentés
pour bénéficier des avantages fiscaux ou de la restitution d’impôts.
- Des preuves écrites : présomptions de droit et présomptions de fait formées notamment
des comparaisons avec des données relatives à des exploitations, des sources de revenu
ou des opérations similaires.
14
CHAPITRE I : LE CONTROLE FISCAL
L’agent du fisc peut également demander à examiner les documents comptables afférents aux
indications, opérations et données objet du contrôle. Une demande écrite doit être formulé
lorsque le contribuable refuse de communiquer sur l’ensemble ou une partie des points à
éclaircir sur une demande verbale. « Les demandes écrites doivent indiquer explicitement les
points sur lesquels l’inspecteur juge nécessaire d’obtenir des éclaircissements ou des
justifications et assigner au contribuable, pour fournir sa réponse, dans un délai qui ne peut être
inférieur à trente (30) jours. Le défaut de réponse dans ce délai équivaut à une acceptation
tacite. » 10
Dans l’exercice de ce droit, le dialogue avec le contribuable est important afin d’obtenir des
compléments d’information qui vont permettre d’éclaircir des anomalies apparentes, d’éviter
les erreurs dans la fixation les bases d’imposition ou d’opérer des redressements des éléments
déclarés.
C’est une procédure très contraignante pour le contribuable car elle peut déboucher sur une
rectification d’office, qu’il s’agisse d’une demande d’éclaircissements ou d’une demande de
justification.
10
Article 19 du code de procédures fiscales, DGI, édition 2022
11
Thierry Lambert, Op.Cit, page 55
15
CHAPITRE I : LE CONTROLE FISCAL
L’administration fiscale peut ouvrir droit aux agents assermentés et munis de leurs cartes de
commission ayant au moins le grade d’inspecteur de réaliser des visites dans les différents lieux
de l’entreprise pour effectuer des constats, contrôles et saisies de l’ensemble des documents
ayant un rôle efficace dans le renforcement des contrôles engagés.
Ce droit permet aux vérificateurs de visiter les magasins, les locaux professionnels et les dépôts
et tous les lieux utilisés pour l’exercice d’une activité soumise à l’impôt.
Les objectifs du droit de visite visent à s’assurer du respect par le contribuable de ses obligations
fiscales fondamentales relatives à la déclaration d’existence, la tenue de comptabilité, la
facturation et la retenue à la source. Il a aussi pour objectif d’effectuer des constatations
matérielles concernant les conditions d’exercice de l’activité ou de la profession.
« Il est également important de mentionner que le droit de visite ne peut être autorisé que par
une ordonnance du président du tribunal territorialement compétent ou d’un juge délégué par
lui. » 12
12
Article 35 du code des procédures fiscales 2022
13
Article 326 du CID et taxes assimilées 2021
16
CHAPITRE I : LE CONTROLE FISCAL
Les contribuables dépendant du régime du réel ont le devoir de tenir une comptabilité régulière
et probante selon le système comptable et financier SCF d’un côté, de l’autre côté, le code de
commerce exige la tenue des registres comptables suivants :
- La tenue d’un livre journal : « toute personnes physique ou morale ayant la qualité du
commerçant, doit procéder à l’enregistrement comptable des mouvements affectant le
patrimoine de l’entreprise à la condition de conserver les documents permettant de
vérifier ces opérations » 14
- La tenue d’un livre d’inventaire : « elle doit également faire tous les ans un inventaire
des éléments d’actif et du passif de l’entreprise et arrêter tous les comptes en vue
d’établir le bilan et le compte du résultat » 15
Selon de l’article 10 du code de commerce, les documents comptables doivent être conservés
par l’entreprise pour une durée de dix ans. Le non-respect des obligations comptables entraîne
le rejet de la comptabilité.
Par ailleurs, le livre journal et le livre d’inventaire doivent être tenu adéquatement sans blanc,
ni écriture en marge et doivent être coté et paraphés par le tribunal conformément à l’article 14
du code de commerce.
Lorsque l’assujetti possède en même temps que son établissement principal une ou plusieurs
unités, il doit souscrire une déclaration d’existence globale au titre du siège de l’entreprise à
l’inspection des impôts directs compétente.
14
Article 09 du code de commerce 2007
15
Article 10 du code de commerce 2007
17
CHAPITRE I : LE CONTROLE FISCAL
Les contribuables relevant de l’IRG ont le devoir eux aussi de souscrire une déclaration globale
de leurs revenus (Les Bénéfices artisanaux, industriels et commerciaux ainsi le bénéfice des
professions non commerciales, Bénéfices des exploitations agricoles, le revenus fonciers,
revenus des capitaux mobiliers, Traitement salaires, les plus-values de cession à titre onéreux
d’immeubles) et bénéfices au plus tard le 1er avril de chaque année auprès de l’inspection des
impôts dont ils relèvent, le modèle est fourni gratuitement par l’administration fiscale.
Dans le cas de décès de l’exploitant soumis au régime du réel, les ayants droits du défunt doivent
fournir les renseignements pour l’établissement de l'impôt dans les 6 mois qui suit la date du
décès.
16
Article 195 du CIDTA et l’article 57 du code de TVA, 2021.
18
CHAPITRE I : LE CONTROLE FISCAL
17
Article 20 du code des procédures fiscales 2022
18
Art. 20-4 du code des procédures fiscales 2022
19
CHAPITRE I : LE CONTROLE FISCAL
Par ailleurs, les contribuables qui font l’objet de la vérification ponctuelle, Ils disposent d’un
délai de 30 jours pour formuler les observations ou accepter la notification.
19
Article 20-5 du code des procédures fiscales 2022
20
Article 174 bis du code des procédures fiscales 2022
21
Les procédures de contrôle fiscal 2021, Page 8
20
CHAPITRE I : LE CONTROLE FISCAL
Avant l’expiration de ces délais, il peut demander des explications verbales sur le contenu de
la notification et après l’expiration du délai, il peut également demander à fournir des
explications complémentaires.
Si le contribuable donné un accord, l’imposition est établie sur la base notifié. Elle devient
définitive et ne peut être remise en cause par l’administration. Si le contribuable a formulé des
observations complètement fondées ou en partie, l’administration abandonne son projet de
redressement. Dans le cas où les observations sont rejetées, l’administration fiscale les décline
en informant le contribuable par une réponse motivée et détaillée.
La procédure de vérification est importante. Une vérification peut être frappée de nullité pour
vice de procédure. Il est, donc recommandé aux vérificateurs de respecter des procédures se
rapportant aux vérifications de comptabilité.
1. Préparation de la vérification :
L’exécution de la vérification est précédée par des travaux préparatoires qui consistent entre
autres en le retrait et l’examen par les agents vérificateurs du dossier fiscal et l’élaboration des
documents de synthèse.
Le vérificateur examine aussi les pièces des déclarations fiscales annuelles en consultant les
dates de dépôt des déclarations pour savoir si elles ont été déposées régulièrement dans les
délais prescrits, autrement il y aura une évaluation ou une taxation d’office.
Il devra s’assurer aussi à partir des bulletins d’impositions, que toutes les impositions non
prescrites ont été effectuées. Il doit également examiner le dossiers "personnel" d'impôt sur le
revenu du contribuable ou des principaux associées et dirigeants de la société concernée.
L'examen de ces dossiers portent sur la vérification Du revenu global déclaré, les possessions
(Ex : résidences) en s'assurant de leur cohérence avec les revenus déclarés, Les acquisitions de
propriété, les placements de valeurs mobilières (révélés par les intérêts de revenus mobiliers
21
CHAPITRE I : LE CONTROLE FISCAL
déclarés), les emprunts contractés à titre personnel révélés par les intérêts payés et déduits
comme charges.
Toutes ces indications permettant au vérificateur d'évaluer le degré de sincérité des déclarations
souscrites par comparaison aux revenus déclarés et aux emprunts réalisés.
Le vérificateur récapitule les relevés de chiffres d'affaires afférents à la période vérifiée sous
forme de tableau comportant les renseignements ci-après par année :
Le vérificateur doit s'assurer que tous les relevés de chiffre d'affaires souscrits ont été
effectivement constatés et les comparer avec les déclarations du chiffre d'affaires souscrit en
matière d'impôt directs.
« Les déclarations de chiffres d’affaires, des recettes professionnelles, des revenus et des
bénéfices qui ont été souscrites au titre des quatre dernières années sont susceptibles d’être
soumises à vérification. » 22
Par exemple que le vérificateur pourra vérifier tout particulièrement les recettes déclarées
lorsqu’il constate :
- Des indices tels que des déficits sur une longue période dans les documents fiscaux
d’une entreprise ;
- Une caisse constamment créditrice
- Bénéfice brut d’une valeur anormalement basse ;
- Richesse apparente du gérant ou des associes (Valeur des biens matériels supérieur
aux revenus déclarés).
22
Article 39 du Code des Procédures Fiscales 2022
22
CHAPITRE I : LE CONTROLE FISCAL
Il s'assure aussi que les provisions diverses respectent les conditions nécessaires pour être
déductibles du bénéfice imposable.
Il consulte le bénéfice net déclaré et examine si les bénéfices sociaux représentent une
rémunération conforme au capital engagé.
« Au sein des entreprises individuelles, le vérificateur s'assure que l'augmentation de l'actif net
durant la période vérifiée correspond aux bénéfices comptables déclarés soustrait des
prélèvements, et augmentés des apports du gérant au cours de la même période. Une
augmentation arbitraire de l'actif net, peut être un signe de l'inexactitude de la comptabilité. » 23
23
Guide du vérificateur de comptabilité, Edition 2003.
23
CHAPITRE I : LE CONTROLE FISCAL
Enfin, il observe les variations des comptes durant les années non prescrites et examiner les
postes supprimés ou récemment créés. Il vérifie aussi les variations des stocks de marchandises,
et recherche si leur valeur s'est maintenue malgré l'augmentation générale des prix.
Le vérificateur porte aussi une attention particulière aux variations des comptes 566 "créditeurs
de frais divers" et 562 "créditeurs de services" ainsi qu’aux variations des comptes d'emprunts.
En ce qui concerne les sociétés, il prend note des augmentations des comptes courants créditeurs
dont il demandera, la justification aux associés.
Il est important aussi, pour le vérificateur de calculer le pourcentage de marge brut qui est égale
à la différence entre le chiffre d’affaires et les marchandises consommées. Le résultat de cette
différence doit être comparé avec celui des entreprises similaires. Cependant, s’il y a des
discordances, cela ne se traduit pas systématiquement par une irrégularité dans la comptabilité.
D’autres pistes peuvent en être la cause comme par exemple les facilités d'achats, l’écoulement
des produits ou encore la situation géographique...etc.)
Lorsque cette différence est nettement supérieure à celle relevé dans les comptes des entreprises
similaires, le vérificateur devra demander au chef d'entreprise des éclaircissements précis.
Le vérificateur examine aussi les frais généraux et retient les frais qui lui paraissent
anormalement élevés (frais de loyer, de mission, de publicité, de déplacement…) et demandera
des éclaircissements au patron de l’entreprise.
Il vérifie particulièrement si l'exploitant ne bénéficie pas d'une rémunération car celle-ci n'est
pas déductible du bénéfice imposable a part si le contribuable a opté pour le régime d'imposition
à l'I.B.S. A ce titre, « le montant des salaires versés doit être rapproché de celui figurant sur la
déclaration annuelle. »24
24
Article 301 bis du CID 2022
24
CHAPITRE I : LE CONTROLE FISCAL
Le vérificateur contrôle si les salaires ont donné lieu intégralement à une imposition en matière
de V.F et d'I.R.G salaires. Il compare également le montant du VF payé à celui figurant sur la
déclaration annuelle.
Toutefois, les contrôles matériels s’étendent exclusivement sur les immobilisations, les
inventaires de stock…etc. Ils peuvent être fait à partir de l'instant où le vérificateur a remis au
contribuable l'avis de vérification. Un état contradictoire doit être dressé à la fin des opérations
du contrôle matériel par le vérificateur avec le contribuable.
En ce qui est des examens au fond, ils exigent l'octroi d'un délai afin de permettre au
contribuable de se faire assister par un conseil de son choix.
2. La vérification de la comptabilité :
« La vérification de comptabilité doit se faire sur place. Cette obligation permet d’instaurer un
débat oral et contradictoire entre les agents vérificateurs et le contribuable. » 26 (Article 20/1 et
20/3 du CPF).
Apres l’envoi de la notification, l'intervention sur place doit débuter par une prise de contact
avec les dirigeants qui vas permettre de créer un climat de confiance de manière à obtenir leur
concours indispensable de l'entreprise, puis vient la visite des lieux et la collecte de certains
renseignements préliminaires.
Lors de l'entretien, le contribuable pourra faire part des problèmes fiscaux et autres difficultés
qu’il rencontre, le vérificateur retiendra ces indications qu’il va confirmer ou infirmer
ultérieurement, ce qui permettra d'apprécier la sincérité du contribuable. Cependant il devra se
garder d’exposer les éventuelles présomptions qui pèsent sur l'entreprise et qu'il a pu recueillir
lors de l'examen des dossiers fiscaux.
25
Art 20-6 du code des procédures fiscales 2022
26
Article 20/1 et 20/3 du code des procédures fiscales 2022
25
CHAPITRE I : LE CONTROLE FISCAL
A cet effet, ces derniers doivent être paraphés et côtés, tenues chronologiquement sans écritures
en marge ni ratures ou surcharges.
Le non-respect de ces exigences entraîne le recours à la taxation d’office avec substitution aux
bases déclarées ou des bases reconstituées suivant l’évaluation des vérificateurs.
Il porte également sur le contrôle des additions entre les livres auxiliaires, livres obligatoires,
et les documents de synthèse établis.
26
CHAPITRE I : LE CONTROLE FISCAL
Il porte notamment sur le contrôle des ventes, des achats et des stocks dont les maniements sont
souvent utilisés par les contribuables pour réduire sa charge fiscale par la majoration ou la
minoration selon le cas de ces postes.
L’étendu de ces contrôles dépend de la nature de l’activité exercée, de son statut juridique et de
son importance, ainsi que des anomalies constatées au cours de l’analyse de la comptabilité en
la forme et de l’examen du dossier du contribuable.
Un contrôle plus approfondi sera réservé aux dossiers montrant des présomptions de fraudes et
des anomalies.
Pour les dossiers volumineux ne présentant pas de graves anomalies, le contrôle peut se dérouler
par sondage impliquant le postes ayant un impact sur la détermination du niveau de résultats et
du chiffre d’affaires.
Le gonflement des achats a pour but de baisser le bénéfice brut et ainsi le bénéfice net. Cette
méthode frauduleuse est souvent utilisée par les entrepreneurs de travaux publics travaillant
principalement avec l’État (collectivités locales, administrations publiques, …Etc.) qui ne
peuvent donc pas dissimuler une partie de leurs bénéfices. Pour détecter cette anomalie, il faut
examiner méticuleusement les factures d’achats tout en faisant des comparaisons avec les
données collectées auprès des fournisseurs ainsi que les fiches de situations de travaux.
La minoration des achats se matérialise sauf en cas d’erreurs ou de mauvais suivi des stocks, à
travers l’omission de la comptabilisation des achats effectués sans factures ainsi que les achats
dûment facturés par les fournisseurs, ce qui a pour but de minorer les recettes afin de faire
ressortir un pourcentage de bénéfice brut conforme à des activités similaires.
Parfois, l’examen des seules écritures comptables ne permet pas de repérer ce genre
d’anomalies. Des contrôles physiques de stocks, des recoupements au niveau des fournisseurs
et l’établissement d’un compte matière pour l’ensemble ou une partie des produits selon la
situation, peuvent conduire les vérificateurs à les déceler.
27
CHAPITRE I : LE CONTROLE FISCAL
Afin de réduire sa charge fiscale, le contribuable peut être amené à minorer ses ventes. Elles se
caractérisent par :
Les stocks peuvent faire l’objet de minoration soit par la réduction de leur valeur, soit par
diminution des quantités en stock. Certains contribuables utilisent ce procédé dans le but
d’arriver à un taux de bénéfice brut normal.
Dans certaines situations, les stocks font l’objet de majorations, ce qui influe de manière
proportionnelle sur la valeur du chiffre d’affaires ainsi que des résultats.
Compte tenu de l’importance de ces contrôles dans la réalisation d’une vérification approfondie,
les vérificateurs doivent leurs porter une attention particulière en exigeant la mise a disposition
des fiches d’inventaires et en procédant au besoin à un inventaire physique de la totalité des
produits et matières en stocks.
Les charges peuvent parfois faire l’objet d’exagération ou de gonflement qui prennent les
formes suivantes :
• Non-application des plafonds édictés par les dispositions légales pour la déduction de
certaines charges (amortissement de véhicules de tourisme, donations, frais de
réceptions … ;
28
CHAPITRE I : LE CONTROLE FISCAL
Ces contrôles peuvent permettre d’assurer la sincérité de celle-ci ou bien de remettre en cause
une partie ou la totalité de celle-ci en renforçant cette remise en cause par des justifications
valables (non-comptabilisation d’une partie des achats, retours des marchandises fictifs... etc.).
Cependant, le pouvoir d’évaluation des contrôleurs dans cette optique dépend du niveau de
gravité des omissions et inexactitudes relevées qui ne doivent pas s’éloigner des conditions
effectives d’exploitation.
Le rejet de la comptabilité et la substitution aux bases déclarées ainsi que celles reconstituées
par les vérificateurs ne doivent pas intervenir sauf dans le cas de sérieux manquements aux
obligations fiscales. La sanction dépendra de la gravité de la situation selon les dispositions
légales mises en œuvre à cet effet.
Les vérificateurs procèdent à la détermination chiffrée des redressements suivant les cas où les
anomalies ne requérant pas un rejet de comptabilité par :
29
CHAPITRE I : LE CONTROLE FISCAL
Lorsque l’entreprise vend plusieurs produits, un pourcentage moyen pondéré peut être retenu.
Il résulte des différents taux de marque utilisés selon les quantités vendues pour chaque taux.
Cette pondération n’est cependant pas toujours aisée à déterminer.
La reconstitution reposera sur les quantités achetées qui seront augmentées des quantités en
stocks au début de la période vérifiée, desquelles seront soustraites les quantités restant en
stocks en fin de période. Les quantités ainsi constituées seront réduites d’un pourcentage de
perte qui dépendra des conditions et de la nature d’exercice de l’activité.
Lorsque les emplois sont supérieurs aux ressources, la différence est considérée comme étant
des revenus non déclarés et donc imposable sauf s’il existe des justifications valables.
Enfin, il est à préciser que les dépenses à prendre en considération sont celles effectivement
payées.
La durée de la vérification sur place ne doit pas dépasser un an et n’est pas applicables dans le
cas de manœuvres frauduleuses dûment établies ou lorsque le contribuable a fourni des
renseignements incomplets ou inexacts, ou n'a pas répondu dans les délais aux demandes
d'éclaircissement ou de justification durant la vérification.
Les travaux de vérification sur place étant achevé, les vérificateurs s'attachent en cabinet à
exprimer en redressements les anomalies et erreurs relevées.
Les rectifications et les reconstitutions se font en fonction des anomalies constatées de leur
ampleur et de la nature de l'activité vérifiée.
3. Conclusion de la vérification :
Après avoir étudié la réponse du contribuable a la notification de redressement, le vérificateur,
invite le contribuable à une séance de travail pour effectuer les travaux de clôture.
31
CHAPITRE I : LE CONTROLE FISCAL
Toutefois, il y a lieu de signaler que l’établissement de cette notification ainsi que le rôle
d’imposition intervient parfois plusieurs mois après la réception de la réponse du contribuable,
qui reste ainsi, pendant cette période, dans l’expectative quant à la décision finale de
l’administration.
Aussi, l’administration fiscale doit procéder l’émission des rôles supplémentaires qui
constituent l’aboutissement des opérations de contrôle. Ils fixent le montant définitif des droits
et pénalités rappelées par nature d’impôts. Ils fixent également les délais de paiement.
Par ailleurs, il définit le point de départ du délai pour les recours. En effet, les recours
contentieux ne sont recevables en la forme qu’après réception des rôles au risque de voir le
recours rejeté du fait qu’il est prématuré.
Enfin, les vérificateurs procèdent à l’annotation du dossier fiscal. A ce titre, les bulletins
d’imposition seront complétés par les références des impositions, le montant des droits et
pénalités rappelés ainsi que le service ayant opéré les redressements.
Conclusion du chapitre :
Le contrôle fiscal, demeure un instrument de régulation du système fiscal. Il permet d’une part,
de s’assurer que les contribuables accomplissent convenablement leurs obligations et d’autres
parts, de lutter contre la fraude fiscale préjudiciable à l’équité et à l’efficacité du système.
La vérification est une des procédures du contrôle fiscal et peut revêtir plusieurs formes tel que
l’examen sur place de la comptabilité d’une entreprise ou la VASFE. Cette dernière doit suivre
une procédure règlementée qui implique des droits et des obligations pour l’administration
fiscale d’une part, et pour le contribuable, d’autre part.
Afin d’assurer la protection des intérêts du Trésor public, l’administration fiscale applique des
sanctions pénales et administratives à certaines catégories d’infractions.
32
Chapitre 2 : La fraude et l’évasion fiscale
CHAPITRE II : LA FRAUDE ET L’EVASION FISCALE
Introduction :
La fraude et l’évasion fiscale traduit le réflexe habituel du contribuable qui se croit surimposer
et qui a souvent tendance à refuser le système fiscal et ses exigences contraignantes. Elle existe
partout dans le monde.
La lutte contre la fraude et l’évasion fiscales est un enjeu majeur pour l’administration fiscale
afin de préserver une bonne position financière de l’Etat. Elle constitue aussi une condition
essentielle pour faire respecter le principe de libre concurrence et celui d’égalité devant l’impôt.
Nous avons divisé ce chapitre en deux sections afin de traiter le cadre général de la fraude et de
l’évasion fiscales. La première section est dédiée aux définitions, causes et acteurs de la fraude
et l’évasion fiscales, ainsi que ses formes et ses techniques. La deuxième section traitera les
différents moyens qu’entreprends l’administration fiscale pour lutter contre ces phénomènes.
La fraude fiscale est le détournement illégal d’un système fiscal afin de ne pas contribuer aux
charges publiques. Elle suppose une intention délibérée de fraude par des éléments matériels.
- Le fait d’avoir sciemment omis de passer ou de faire passer des écritures ou d’avoir
passé ou fait passer des écritures inexactes ou fictives, aux livres journal et au livre
d’inventaire ;
34
CHAPITRE II : LA FRAUDE ET L’EVASION FISCALE
- Le fait de se livrer à une activité informelle, est définie comme telle, toute activité non
enregistrée et/ou dépourvue de comptabilité formelle écrite, exercée à titre d’emploi
principal ou secondaire.
Par ailleurs, Camille ROSIER écrit dans son ouvrage ‘l’Impôt’ « la fraude fiscale embrasse
tous les gestes matériels, toutes les opérations comptables, toutes les actions juridiques, toutes
les manœuvres et combinaisons aux quelles ont recours des contribuables ou des tiers pour se
soustraire à l’application des impôts et des contributions. » 28
« La notion d’évasion fiscale est un moyen pour un contribuable d’éluder une imposition en
Jouant sur les règles fiscales qu’il peut contourner souvent d’une manière habile, ou tout
simplement parce que ces règles ne sont pas suffisamment explicites et qu’il tente alors d’en
Tirer profit dans sa déclaration. » 29
Elle peut être légale, non frauduleuse, contrairement à la fraude qui est nécessairement illégale.
L’évasion fiscale est alors synonyme d'évitement licite de l'impôt.
Dans cette ordre une niche fiscale peut être, soit une dérogation fiscale qui permet de payer
moins d'impôts lorsque certaines conditions sont réunies, soit une lacune ou un vide législatif
permettant d'échapper à l'impôt sans être en infraction.
27
André MARGAIRAZ, La fraude fiscale et ses succédanés CNE LAUSANE, 1977, page 16
28
Camille ROSIER, l’Impôt, Montaigne, Paris 1936, Page 152
29
SADOUDI Ahmed, le droit fiscal, SHP Edition, 2014, Page 114
35
CHAPITRE II : LA FRAUDE ET L’EVASION FISCALE
La fraude fiscale et l'évasion fiscale sont souvent confondues. Pourtant ces deux notions sont
parfaitement distinctes.
Toutes deux (fraude et évasion) tendent vers le même but éviter ou minimiser une obligation
fiscale. Mais la fraude est nécessairement illégale car elle se fait par l'enfreint de la loi fiscale,
tandis que l'évasion fiscale peut être réalisée dans le cadre de la légalité et elle se traduit par
une minimisation totale ou partielle des obligations fiscales sans enfreindre la loi. « En somme,
la fraude est une violence du droit, évasion est un abuse du droit »30
30
Levine.P « la lutte contre l'évasion fiscale de caractère international en présence et en l'absence de conventions
fiscales internationale ». Paris LGDJ, 1998
36
CHAPITRE II : LA FRAUDE ET L’EVASION FISCALE
31
M. COZIAN, précis de fiscalité de l’entreprise, édition Litec, 1990, page 40
32
André MARGAIRAZ, Op cit, page 30
37
CHAPITRE II : LA FRAUDE ET L’EVASION FISCALE
Selon l’article premier du code pénal « il n’y a pas d’infraction ni de peine ou de mesures de
sureté sans loi », cela signifie qu’un acte ne peut être admis frauduleux que s’il est interdit et
sanctionné par la loi fiscale, ce principe se traduit également par l’article 303 du CIDTA.
En matière fiscale, comme en droit commun, l’infraction n’existe que si elle est manifestée par
un acte extérieur.
L’élément matériel se manifeste plus souvent par un comportement actif (écriture comptables,
minoration de bénéfice, majoration des charges...etc.) et représente un manquement aux
obligations fiscales. Ce manquement se manifeste par l’émission d’une fausse facture, la
dissimulation des bases imposables, ou le refus de paiement de l’impôt, etc.
Ainsi, les arguments avancés pour justifier les manquements aux obligations déclaratives, le
manque de la clarté des textes fiscaux, le peu d’intelligibilité des termes techniques.
Aussi, les contribuables considèrent que l’administration fiscale algérienne ne leur fournit pas
l’information nécessaire non seulement pour comprendre le système fiscal lui-même, mais
33
OULES Firmin, la mystification des problèmes économiques et fiscaux, 1988, page 108
38
CHAPITRE II : LA FRAUDE ET L’EVASION FISCALE
également pour leur permettre d’accomplir leurs obligations et commettre moins d’infraction
possible.
Ce dernier constitue en outre un moyen d’assurer le respect de l’égalité entre les citoyens sur
le plan civique et une condition substantielle d’une saine concurrence entre les entreprises sur
le plan économique. En effet, le fisc dispose des prérogatives qui lui permettent de mettre en
œuvre des contrôles au domicile des contribuables et au siège des sociétés, il dispose de
pouvoirs d’investigation, de communication et de contrôle très étendus qui nécessitent
d’énormes moyens humains, matériels et financier.
Le problème de la fuite à l’impôt peut être donc lié au problème du contrôle, les fraudeurs n’ont
rien à craindre en l’absence de ce dernier.
La pression fiscale est le rapport qui définit le pourcentage du revenu pris sous forme d’impôts
et taxes sur le revenu réalisé et dépensé par chaque individu, contribuable ou encore par
l’ensemble de la collectivité.
Un niveau élevé de pression fiscale peut avoir des effets néfastes sur l’activité économique, et
sur le comportement des agents économiques qui, pour échapper à des charges fiscales
excessives, peuvent se diriger vers des pratiques frauduleuses dont les plus utilisées sont
l’exagération des charges d’exploitation et/ou la dissimulation d’une partie des revenus.
La fraude fiscale peut être expliquée par l’idée selon laquelle « trop d’impôt tue l’impôt ».
39
CHAPITRE II : LA FRAUDE ET L’EVASION FISCALE
Dans une période où l'économie est en progression, le contribuable réalisera un revenu élevé et
il peut donc mieux supporter l'impôt. Dans une période de récession, le contribuable ne sera pas
en mesure de payer ces impôts et par conséquent fuir devant l'impôt, le contribuable ne peut
obtenir qu'un faible revenu, et sera donc inciter à éluder frauduleusement l'impôt, parce que la
charge fiscale qu'il supporte dépasse sa capacité contributive.
« Ce phénomène a pour résultat de réduire une créance fiscale vis-à-vis du contribuable et par
conséquent, des collectivités publiques s'en trouvent lésées » 35
34
MARGAIRAZ.A, Op cit, page 10
35
André MARGAIRAZ, Op cit, page 36
40
CHAPITRE II : LA FRAUDE ET L’EVASION FISCALE
Selon le principe de l'égalité devant l’impôt, chaque contribuable doit supporter une part des
charges communes, suivant ses capacités contributives.
La fraude fiscale peut engendrer un transfert de charges de certains contribuables vers les autres,
ce qui apporte une atteinte à la justice fiscale et par suite engendre une inégalité sociale.
- Les omissions des ventes : le contribuable, pour ne laisser aucune trace, utilise les ventes
au comptant (paiement de main en main sans facture et sans chèque), c'est comme dans
36
BOUVIER Michel, Introduction au droit fiscal et à la théorie de l’impôt, LGDJ, 2005, page 48
41
CHAPITRE II : LA FRAUDE ET L’EVASION FISCALE
42
CHAPITRE II : LA FRAUDE ET L’EVASION FISCALE
Les rabais, remises et ristournes obtenues d'une manière répétitive peuvent aboutir à une
réduction massive des achats. Ce procédé exige la préparation de faux documents ou la
complaisance du fournisseur.
« Cette technique repose sur l’institution d’un prêt nom appelé « TAXI » qui représente une
firme fictive qui remet à un commerçant une facture de complaisance et reçoit un paiement
simulé, qui procure à ce dernier un crédit de taxi. »37
Selon cosson : « C'est un procédé plus élaboré engendré par la naissance de la taxe sur la valeur
ajoutée (T.V.A). Il permet d'obtenir des opérations fictives pour lesquelles le redevable c'est
procuré de fausses factures. Ce procédé a donné naissance à toute une industrie fournisseurs de
fausses factures permettant des déductions des taxes. Ils sont appelés dans le jargon des
fraudeurs » 38
- L’incorporation directe d'une charge d'amortissement qui doit être supportée sur
plusieurs exercices ;
- Enregistrement des immobilisations des biens n'appartenant pas à l’entreprise, mais qui
sont acquit au moyen de location ;
- Comptabilisation des biens sur évalués lors de la constitution de la société
- Négligence volontaire d'une comptabilisation de la cession d'immobilisation afin de
bénéficier de la déclaration des amortissements ;
- Eviter la comptabilisation de la constatation, de la mise en rebut d'un matériel reformé
pour continuer à déduire ses amortissements ;
37
JARVENIC, J-P, Droit Fiscal International, Paris Economica, France, 1986, page 32
38
J.COSSON, « Les industrielles de la fraude fiscale », Paris Saul, 1971, page 7
43
CHAPITRE II : LA FRAUDE ET L’EVASION FISCALE
Divers procédés sont utilisés à cette fin, dont les plus courants sont :
44
CHAPITRE II : LA FRAUDE ET L’EVASION FISCALE
Les comptes de trésorerie sont généralement affectés par une diminution des recettes ou par une
augmentation des dépenses.
On peut cacher une irrégularité dans le compte « caisse » en faisant apparaitre un solde débiteur
suite à des versements importants par l'exploitant pour faire disparaitre un solde créditeur qui
constitue souvent une présomption d'irrégularité de la comptabilité. La caisse peut être aussi
gonflée par l'émission de pièces de caisse fictive.
Pour masquer les détournements de fonds, le fraudeur procède à l'arrangement des états de
rapprochements bancaires et a des enregistrements pour dissimuler le détournement initial.
La dissimulation de la matière imposable peut être partielle comme elle peut être totale.
- L'achat et la vente sans factures : cette technique nécessite l'accord des deux parties
contractantes et qui ne laisse aucune trace de la transaction ;
- Le transfert direct de biens mobiliers aux héritiers sans les déclarer.
Cette forme de fraude est très difficile à déceler car les fraudeurs ne sont pas connus de
l'administration fiscale qui trouve des difficultés pour collecter des recoupements les
concernant, cela les encourage à ne déclarer que les recettes minorées.
45
CHAPITRE II : LA FRAUDE ET L’EVASION FISCALE
Il s'agit généralement d'activités occultes relevant souvent du marché informel, c'est l'ensemble
des activités qui pour une raison ou une autre, sont exercées en dehors du cadre légal et
réglementaire et en franchise de toute contrainte d'ordre légal ou administratif, dans le but
d'obtenir un bénéfice net qui n'est pas touché par l’impôt.
Cette forme de fraude est très difficile à déceler car les fraudeurs ne sont pas connus de
l’administration fiscale vu qu’ils agissent dans des zones qui se font et se défont au grès des
conjonctures, où dès qu’il y a par exemple une surveillance, elles disparaissent et se réinstallent
dans un autre endroit.
Parmi les obligations du contribuable, il y a celle de souscrire toutes les déclarations auprès de
l’administration fiscale compétente tout en respectant les délais légaux.
Les dirigeants de ces entreprises vont essayer de donner à ces dernières une apparence juridique
différente de leur véritable situation leur permettant d’appartenir à un tel secteur prioritaire.
Ceci est réalisé au moyen de documents falsifiés destines à être présentés aux autorités
compétentes pour bénéficier des avantages fiscaux.
La fraude fiscale est un phénomène difficile à mesurer car elle varie en fonction de
l’environnement économique, de la nature et de volume des prélèvements fiscaux, du degré
d’adhésion des redevables, de leur civisme fiscal et surtout de la relation existante entre
l’administration fiscale et le contribuable. Elle reflète l’expression directe du rejet formulé par
ce dernier envers l’appareil étatique, qui se traduit par le refus de la charge fiscale à laquelle il
est soumis. Cette pratique cause des préjudices au trésor public et aux collectivités publiques.
C’est de la que vient l’obligation de mettre en œuvre des moyens de lutte contre ce
phénomène afin d’atténuer ses effets et de réaliser une justice fiscale, sociale et la stabilité du
budget public.
47
CHAPITRE II : LA FRAUDE ET L’EVASION FISCALE
La création du fichier national des fraudeurs a été officialisée par la loi de finances
complémentaire (LFC) 2009.
Le fichier national des fraudeurs est une base de données centralisés des informations relatives
aux auteurs d’infraction graves aux législations et réglementations fiscale. Commerciales,
douanières, bancaires et financières, ainsi que des défauts de dépôt légal des comptes sociaux.
Ce fichier est alimenté par les services habités du ministère chargé des finances, du ministère
chargé du commerce et de banque d’Algérie. 39
Dans ce fichier est inscrit toute personne physique et morale auteur d’une infraction grave aux
législations et réglementations fiscales, commerciales, douanières et bancaires et financière,
ainsi que celle n’ayant pas procédé au dépôt légal des comptes sociaux. 40
Ce ficher est un fichier sécurisé et confidentiel, toute personne ayant accès à ce fichier national
des fraudeurs doit veiller à l’utilisation légale et à la protection des informations qu’il contient.
La division du contrôle et des enquêtes fiscales Est chargée de définir et de simplifier les
procédures relatives au contrôle et aux enquêtes fiscales, de concevoir les stratégies de lutte
contre la fraude et l’évasion fiscales ainsi que de leur mise en œuvre et enfin d’assurer le suivi
des activités de contrôle fiscal et d’en évaluer les résultats.
Elle est chargée de mettre en place les règles de procédures, les critères et les normes encadrant
les différents contrôles fiscaux et d’arrêter le programme annuel y relatif, de suivre les
39
Articles 2 du Décret exécutif n°13-84 du 6 février 2013 journal officielle N°09
40
Idem Article 3
41
https://www.mfdgi.gov.dz/2014-03-24-14-21-47/directions_centrales/40-dcef Consulté le 20/08/2022
48
CHAPITRE II : LA FRAUDE ET L’EVASION FISCALE
conditions de réalisation des contrôles et des vérifications de comptabilité des entreprises, des
sociétés et des établissements assimilés et de suivre les opérations de contrôle sur pièces et sur
place des revenus et des patrimoines et d’en évaluer les résultats.
Elle est chargée de coordonner, avec les autres structures de la direction générale des impôts,
les missions de collecte de l’information fiscale opérées dans le cadre de l’exercice du droit de
communication, de constituer les bases de données relatives aux patrimoines, aux revenus et
aux activités et leur traitement et de veiller à leur mise à jour ainsi qu’à leur accessibilité par les
services utilisateurs.
Elle est aussi en mesure de réaliser et de suivre les enquêtes à caractère fiscal effectuées,
notamment dans le cadre de l’exercice du droit d’enquête, du droit de visite et de la flagrance
fiscale, de définir les procédures régissant les modalités d’enclenchement des enquêtes
internationales exercées dans le cadre de la lutte contre la fraude et l’évasion fiscales
transnationales.
Enfin, Elle s’implique aussi dans la prise en charge des demandes formulées par les services,
relatives aux échanges d’informations et d’assistance prévues par les conventions fiscales ;
d’élaborer les fiches descriptives des procédés et des courants de fraude détectés à
l’international, de proposer et de mettre en œuvre les mesures de lutte contre la fraude et
l’évasion fiscales.
Dans l’objectif d’atteindre une performance optimum, le contrôle fiscal doit être en phase avec
l’environnement externe de l’entreprise et des particuliers.
La mise en place d’une organisation adéquate fondée sur une proximité des services et des
fonctions et d’un cadre juridique favorable à l’évolution du contrôle fiscal, est un levier majeur
pour la performance souhaitée. Cette performance du contrôle fiscal ne peut être accomplie que
grâce à une stratégie, claire, pertinente, objective et réalisable. La stratégie à développer doit
nécessairement inciter à la mobilisation de tous les acteurs de l’administration fiscale.
Le recensement est une opération qui consiste à ratisser les territoires fiscaux en vue d’alimenter
et d’actualiser les fichiers que les services fiscaux locaux sont censé tenir.
49
CHAPITRE II : LA FRAUDE ET L’EVASION FISCALE
Cette opération doit être menée périodiquement, soit annuellement selon les dispositions de
l’article 191 bis CIDTA, elle permet de recenser et d’appréhender, à titre d’exemple, la
consistance du patrimoine immobilier, les immeubles nouvellement érigés et les additions de
constructions ; les activités exercées frauduleusement ; les transferts de propriétés.
La recherche des informations « externes » est une action que les services habilités doivent
exercer quotidiennement et de façon continue. La disponibilité des informations collectées,
procure un gain de temps non négligeable et conditionne en même temps la qualité, à la fois de
la programmation et des contrôles fiscaux à effectuer.
50
CHAPITRE II : LA FRAUDE ET L’EVASION FISCALE
• Relevés mensuels des opérations de transfert de fonds à l’étranger effectuées par les
organismes financiers pour le compte de leurs clients.
1.3.3. Le droit d’enquête :
Les règles et procédures permettent de réaliser une quantité de rapprochements illustre l’intérêt
consacrer au contrôle du degré de respect des contribuables des dispositions du décret exécutif
n°05-468 du 10 décembre 2005, qui fixe les conditions et modalités d’établissement de la
facture récapitulative et qui permet de déceler les différentes fraudes à la facturation
matérialisées par le défaut de facturation, l’établissement de factures fictives, de fausses
factures ou de factures ou de factures de complaisance.
L’examen des fiches de situation fiscale établi par les agents de l’administration fiscale dans le
cadre de la procédure du droit d’enquête permet de constater, pour les cas de contribuables
défaillance relevés, qu’il s’agit :
• Soit de clients normalement recensés par les services fiscaux, mais qui ne respectent pas
leurs obligations fiscales ;
• Soit de clients inconnus desdits services ayant servi de prête-noms ;
• Soit, de fournisseurs ayant recours à l’établissement de factures de complaisance.
51
CHAPITRE II : LA FRAUDE ET L’EVASION FISCALE
Le RQS a été mis en place en 2012, c’est un outil de promotion de l’accueil, la culture et de la
qualité de service, il regroupe un ensemble d’agrégats internes et externes que les agents des
(DGE, CDI, CPI) s’engagent à respecter. Il est fait pour répondre aux attentes des contribuables
et pour atteindre un meilleur civisme et avoir un meilleur respect de leurs obligations fiscales.
Ce système d’information a été créé dont le but de mettre en place une des fonctionnalités
permettant la modernisation du service rendu aux contribuables et de les inciter à respecter leurs
obligations fiscales.
JIBAYA’TIC est le nouveau portail de l’administration fiscale Algérienne. Il offre les services
de déclaration d’impôts et de taxes à distance dans un environnement qui assure simplicité,
facilité et convivialité. Il est destiné aux contribuables qui relève des nouvelles structures (DGE,
CDI, CPI)
La flagrance fiscale est un contrôle réalisé par l’administration fiscale et qui s’exécute avant
toute dispositions entreprise par le contribuable visant, notamment, l’organisation
d’insolvabilité.
Cette procédure donne le pouvoir à l’administration fiscale lorsque suffisamment d’indices sont
réunis d’intervenir pour mettre fin à une fraude en cours. « Elle permet aussi à l’administration
fiscale d’avoir un accès direct aux documents comptables, financiers et sociaux des personnes
concernées, en un temps réel et, ce, même pour une période au titre de laquelle l’obligation
déclarative, prévue par la législation fiscale en vigueur, n’est pas échue. » 42
Les faits énumérés ci-dessous sont considérés comme étant des cas de flagrance fiscale :
- Exercice d’une activité sans se faire recenser par les services fiscaux ;
- Délivrance de factures, bons de livraison ou tous documents ne correspondant pas à des
marchandises ou des services réellement livrés ;
- Commission d’infractions d’achat et de vente sans factures, de marchandises quel que
soit leur lieu de détention, de stockage et d’entreposage ;
- Présentation de documents et de pièces comptables qui privent la comptabilité de sa
valeur probante, l’utilisation de logiciels de comptabilité aux fins de fraude ;
- Commission d’infractions liées à la législation et la réglementation commerciale et du
travail telle que la dissimulation du travail ;
- Détournement des avantages fiscaux accordés au titre des régimes particuliers.
1.4.3. Les objectifs de la procédure de flagrance fiscale :
Les objectifs de la procédure de flagrance fiscale varient du constat de la fraude fiscale jusqu’à
la sécurisation des recouvrements en passant par un contrôle très rigoureux des activités
éphémères.
L’administration fiscale qui se trouvait dépourvue d’un support juridique lui permettant de
corriger des situations manifestement frauduleuses constatées lors de l’exercice de ses droits de
visite, de saisie, d’enquête de communication et de contrôle, est désormais, bien armée par la
42
Les procédures du contrôle fiscal, Edition 2020, Page 7
53
CHAPITRE II : LA FRAUDE ET L’EVASION FISCALE
procédure de la flagrance fiscale qui lui donne la latitude de parer à toute manœuvre frauduleuse
organisée par le contribuable en temps réel.
A travers cette nouvelle procédure, l’administration pourra agir efficacement face aux sociétés
éphémères constituées dans le seul but d'évasion fiscale. En effet, elle permet de contrôler une
période d'imposition qui n'est pas achevée en intervenant avant même l'expiration du délai
relatif aux obligations déclaratives.
C. Renforcer le recouvrement :
La procédure de flagrance fiscale implique des conséquences fiscales au regard des procédures
de contrôle et du droit de reprise ainsi que sur les régimes d’imposition, on peut citer :
43
La lettre de la DGI « bulletin d’information de la direction général des impôts » N°68/2013, page 2
54
CHAPITRE II : LA FRAUDE ET L’EVASION FISCALE
Qu’ils soient importateurs ou exportateurs activant dans le commerce extérieur, ils devront, à
partir du 1er octobre 2008, effectuer l’ensemble des procédures administratives, fiscales,
douanières et bancaires par le biais d’une nouvelle carte magnétique. Une carte qu’ils sont tenus
de retirer auprès des services concernés (douanes, impôts, etc.).
Instituée par les articles 41 et 42 de la loi de finances 2006 dans le volet du code des opérations
fiscales, cette carte doit comporter l’ensemble des informations relatives à l’opérateur ou plutôt
au contribuable concerné.
La référence au numéro d’identification statistique (NIS) contenue dans les divers codes
Fiscaux est remplacée par celle du numéro d’identification fiscale (NIF).
Contenue dans la loi de finances 2006, la disposition a mis plus de deux ans pour devenir
Opérationnelle. Cette carte a été instituée, selon la direction des impôts, pour recenser
L’ensemble des opérateurs, notamment ceux activant dans le commerce extérieur aux fins de
mettre un terme à l’évasion fiscale, mais surtout aux importateurs fraudeurs.
Pour éviter les risques internationaux, le droit fiscal international a proposé comme solution la
conclusion des conventions fiscales, où ces dernières ont une valeur juridique supérieure à la
loi interne.
Les conventions fiscales sont des traités internationaux ayant un objectif exclusivement fiscal
et ne doivent pas être confondus avec les accords bi ou multilatéraux qui ne comportent
qu’accessoirement des dispositions fiscales.
55
CHAPITRE II : LA FRAUDE ET L’EVASION FISCALE
Il est à préciser que les modèles de conventions de l’OCDE et de l’ONU sont la référence
indispensable des négociateurs de conventions, mais le modèle de l’OCDE est le plus répondus.
En présence de deux ou plusieurs fiscalités, le contribuable au lieu d’être soumis à l’impôt deux
ou plusieurs fois, s’efforce de n’être soumis à aucun. Pour lutter contre ces phénomènes, les
conventions fiscales établissent les bases d’une coopération entre les Etats. Pour cela, elles
prévoient en général, un échange de renseignements et éventuellement une assistance au
recouvrement.
A. L’échange de renseignements :
B. L’assistance au recouvrement :
En absence de convention fiscale, il est difficile voire impossible pour un Etat de recouvrer ses
impôts ou de poursuivre ses contribuables se trouvant dans un autre Etat : chaque Etat ayant sa
souveraineté et protégeant ses ressortissants.
Parmi les conventions fiscales qui prévoient une assistance au recouvrement, on relève celles
signées par l’Algérie avec la France, l’Allemagne, la Belgique, etc.
L’un des phénomènes les plus tangibles de l’internationalisation des échanges est la création de
multinationales, qui rassemblent des entreprises associées directement ou indirectement. Les
56
CHAPITRE II : LA FRAUDE ET L’EVASION FISCALE
sociétés transactionnelles peuvent être tentées de considérer les prix des transactions opérées
entre elles comme un levier optimisation fiscale : minoration des prix pratiqués pour les filiales
étrangères faiblement taxées ou majoration des prix facturés à des entités fortement taxées. Les
prix auxquels ces opérations sont échangées sont appelés « prix de transfert. »
Les prix de transfert désignent « les prix auxquels une entreprise transfère des biens corporels,
des actifs incorporels, ou rend des services, octroie des prêts ou des locations à des entreprises
associées. » 44
Toutefois, les entreprises dépendantes peuvent s’accorder sur un prix alors que la valeur
effective du bien ou de service est considérée, par l’administration fiscale, soit moins élevée,
soit plus élevée, autrement dit, le prix ne correspond pas exactement à la valeur du bien objet
de la transaction. Ce prix peut être qualifié d’anormal et il constitue le moyen de transferts
indirects de bénéfices à l’étranger.
L’idée de base est que le prix de transfert entre entreprises associées devrait être fixé, à des fins
fiscales, sur la base des prix qui seraient appliqués entre des entités indépendantes engagées
dans des transactions similaires et des conditions similaires sur le marché libre. Ainsi, ce
principe se fonde sur la comparaison entre les conditions d’une opération réalisée entre
entreprises associées et celles entre entreprises indépendantes sur le marché libre :
Le principe de pleine concurrence fonctionne bien dans la grande majorité des cas. Cependant,
dans certains cas, ce principe est difficile et complexe à mettre en œuvre, par exemple, pour les
groupes multinationaux produisant des biens hautement spécialisés, traitant des biens
incorporels uniques et/ou fournissant des services spécialisés, il est très difficile de trouver un
prix de pleine concurrence pour une transaction similaire effectuée par des entreprises
indépendantes.
L’Algérie a fait des efforts pour cerner la problématique des prix de transferts, et cela par les
nouvelles dispositions introduites par la loi de finances complémentaire pour 2010. Il s’agit de
44
OCDE, « Principes de l’OCDE applicables en matière de prix de transfert à l’intention des entreprises
multinationales et des administrations fiscales », édition 2010, page 19
57
CHAPITRE II : LA FRAUDE ET L’EVASION FISCALE
« Un paradis fiscal est un pays ou place financière qui fait bénéficier d’avantages fiscaux les
personnes qui y font des opérations, des dépôts, etc… Ou encore « relatifs à la parafiscalité,
ensemble des taxes et prélèvements divers perçus par l'État ne rentrant pas dans le budget de
l'État ». 45
Selon l’OCDE, un pays peut être considéré comme paradis fiscal que s’il répond à deux
conditions :
Un paradis fiscal est considéré comme un type d’évasion fiscale, étant donné que certains
investisseurs décident de créer leur société au niveau de ces pays considérés comme paradis
fiscaux dans le but de fuir l’impôt. On peut citer comme exemple : la Suisse, Luxembourg,
Belgique…etc.
Cet organisme (OCDE) mène aussi, des travaux sur la transparence et l’échange de
renseignements pour :
Aussi, à l’échelle mondiale (le 02 avril 2009) le sommet du G20 de Londres a proclame que
l’ère du secret bancaire est terminée32. À cet effet, il a amorcé deux types de solution, le
« Reporting », ou communication d’information par pays et les normes comptables qui sont un
outil très efficace de contrôle (IFRS)
45
Dictionnaire LARROUSSE Maxipoche, 2011, page 996
58
CHAPITRE II : LA FRAUDE ET L’EVASION FISCALE
3. Sanctions pénales :
Le code pénal sanctionne les délits susceptibles de porter préjudice au trésor public et cela par
des amendes et des peines de prison. Il peut s’agir en général de fraude fiscale qui parait ci-
après :
« Toute personne qui emploie des manœuvres frauduleuses est exposée aux sanctions pénales
suivantes :
- Une amende pénale de 50 000DA à 100 000DA lorsque le montant des droits éludés
n’excède pas 100 000DA.
- De l‘emprisonnement de deux (02) mois à six (06) mois et d‘une amende de 100.000
DA à 500.000 DA, ou de l‘une de ces deux peines seulement, lorsque le montant des
droits éludés est supérieur à 100.000 DA et n‘excède pas 1.000.000 DA ;
- De l‘emprisonnement de six (06) mois à deux (02) ans et d‘une amende de 500.000 DA
à 2.000.000 DA, ou de l‘une de ces deux peines seulement, lorsque le montant des droits
éludés est supérieur à 1.000.000 DA et n‘excède pas 5.000.000DA ;
- De l‘emprisonnement de deux (02) ans à cinq (05) ans et d‘une amende de 2.000.000
DA à 5.000.000 DA, ou de l‘une de ces deux peines seulement, lorsque le montant des
droits éludés est supérieur à 5.000.000 DA et n‘excède pas 10.000.000 DA ;
- De l‘emprisonnement de cinq (05) ans à dix (10) ans et d‘une amende de 5.000.000 DA
à 10.000.000 DA, ou de l‘une de ces deux peines seulement, lorsque le montant des
droits éludés est supérieur à 10.000.000 DA » 46
Conclusion du chapitre :
A la lumière de ce qui précède, la fraude et l’évasion fiscale privatise l’Etat de ces créances. En
effet, le contribuable doit cesser de voir l’impôt comme étant une charge lourde et une
obligation exercée par voie de contrainte et doit plutôt considérer la fiscalité comme une
contribution pour assureur le développement de l’Etat et la prospérité de tous ses secteurs.
La fraude et l’évasion fiscales sont des pratiques évolutifs dans un environnement marqué par
l’expansion de nouvelles technologies d’information. Elles ne s’arrêtent pas seulement au
46
Article 303-1 du CIDTA
59
CHAPITRE II : LA FRAUDE ET L’EVASION FISCALE
niveau national mais elles vont au-delà des frontières et ce à travers les différentes techniques
et formes développées précédemment.
Par conséquent, l’administration fiscale qui doit sans cesse adapter ses modes d’intervention et
renforcer ses moyens de lutte contre ces fléaux pour sauvegarder les intérêts du trésor public.
60
Chapitre 3 : Etude de cas
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS
Introduction :
Dans ce chapitre, nous exposerons le déroulement du stage que nous avons effectué au sein de
la Direction des Impôts de la Wilaya de Tizi-Ouzou (DIWTO). La mise en pratique des
différents concepts traitées dans les chapitres précédents est importante pour comprendre les
mécanismes du contrôle fiscal conduits par une démarche conforme aux textes réglementaires
indiqués dans le code des procédures fiscales, ceci dans le but de lutter contre la fraude et
l’évasion fiscale.
Afin de faciliter l’étude de cas pratique, il est nécessaire d’abord de procéder à la présentation
des différents services composant la direction des impôts de la wilaya de TIZI-OUZOU ainsi
que les différentes missions qui lui sont dévolues à travers son organisation.
- Assurer l’autorité hiérarchique des centres des impôts et des centres de proximité des
impôts ;
- Veiller au respect de la réglementation et de la législation fiscale, au suivi et au contrôle
de l’action des services et à la réalisation des objectifs fixés ;
- Organiser la collecte des éléments nécessaires à l’élaboration des prévisions fiscales ;
- Émettre, de constater et d’homologuer les rôles et états de produits et les certificats
d’annulation ou de réduction, d’en évaluer les résultats, d’en dresser le bilan périodique
;
- Analyser et d’évaluer, périodiquement, l’activité des services relevant de sa
compétence, d’en dresser synthèse et de proposer toute mesure de nature à améliorer
leur action ;
47
https://www.mfdgi.gov.dz/com-smartslider3/2014-03-24-14-21-47/services-exterieurs/113-direction-des-
impots-de-wilaya.html Consulté le 25 juin 2022 à 9h
60
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS
- La prise en charge des rôles et des titres de recettes et de recouvrement des impôts, taxes
et redevances ;
- Contrôler la prise en charge et la liquidation pour chaque bureau de recettes et d’en
suivre l’apurement ;
- Suivre l’évolution des actions en justice en matière de contentieux du recouvrement ;
- Assurer le contrôle a priori et l’apurement des comptes de gestion des receveurs ;
- Organiser la collecte et l’exploitation de l’information fiscale ;
- Élaborer les programmes d’intervention auprès des contribuables, d’en suivre la mise
en œuvre et d’en évaluer les résultats ;
- Mettre en œuvre le contrôle prévu en matière de valeurs et prix et faire procéder aux
rehaussements éventuels ;
- Instruire les requêtes, organiser les travaux des commissions de recours, assurer le suivi
du contentieux et de tenir à jour les dossiers y afférents ;
- Suivre l’évolution des actions en justice en matière de contentieux de l’assiette ;
- Évaluer les besoins en moyens humains, matériels, techniques et financiers de sa
direction et d’en établir les prévisions budgétaires correspondantes ;
- Assurer la gestion des personnels et des crédits affectés à ses services ;
- Procéder au recrutement et à la nomination des personnels pour lesquels un autre mode
de nomination n’est pas prévu ;
- Organiser et de mettre en œuvre les actions de formation et de perfectionnement initiées
par la direction générale des impôts ;
- Constituer et de gérer le fonds documentaire de la direction de wilaya et d’en assurer la
diffusion et la vulgarisation ;
- Veiller à la tenue des inventaires des biens meubles et immeubles et à l’entretien et à la
conservation du patrimoine mobilier et immobilier ;
- Organisation de l’accueil et de l’information des contribuables ;
- Diffuser les informations et les avis en direction des contribuables.
2. Les différentes sous-directions de DIW de wilaya de Tizi Ouzou :
La direction des impôts de wilaya est composée de cinq (05) sous-directions
61
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS
- La prise en charge, en relation avec les structures régionales et les directions des impôts
de wilayas, de l’animation et de l’assistance aux services locaux en vue de
l’amélioration et d’harmonisation des méthodes de travail ;
- Le suivi et l’instruction des rapports de vérification de gestion.
2.2.La sous-direction de recouvrement :
Elle est chargée de :
62
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS
- Le suivi des travaux de pointage, des émargements des paiements et des certificats
d’annulation sur les rôles et titres de recettes pris en charge ;
- Le contrôle périodique de la situation de la caisse, des mouvements des comptes
financiers et des valeurs inactives ;
- La prise en charge effective et l’exécution des injonctions et recommandations
prescrites par les vérificateurs de gestion, au titre des missions de contrôle ;
- L’établissement et visas des opérations et écritures lors de la passation de service entre
les comptables.
C. Le bureau de l’apurement :
Le bureau de l’apurement est chargé d’assurer :
63
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS
64
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS
65
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS
66
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS
- Le mandatement, dans la limite du seuil de compétence qui lui est dévolu, les dossiers
de remboursement de la TVA ;
- Le mandatement des excédents de versements résultant de l’emploi des certificats
d’annulation, prononcés au titre des impositions en contentieux, relevant du seuil de
compétence de la direction des impôts de wilaya et des centres des impôts ;
- L’établissement, annuellement, du compte administratif de la direction.
C. Le bureau des moyens et de la gestion des imprimés et archives :
Le bureau des moyens et de la gestion des imprimés et archives est chargé notamment de :
- La coordination sur le plan informatique entre les services à l’échelle locale et régionale
- Le maintien en condition de l’infrastructure technologique et de ses ressources.
67
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS
La direction
des impots de
wilaya (DIW)
Bureau des
Bureau du
Bureau de la personnels et
Bureau des controle du Bureau des recherche de de la
roles recouvrement reclamations l'information formation
fiscale
B. Des
B. De la B. Des moyens et de
reglementation Bureau de notifications et de B. Des la gestion des
et des relations l'apurement l'ordonnancement verifications imprimés et
publiques fiscales archives
B. Des B. Du
B. De contentieux B. De
controle des
l'animation et judiciaire l'informatique
évaluations
de l'assurance
Source : Elaboré par nos soins à partir de documents fournis par la DIW
68
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS
Afin de comprendre le déroulement du contrôle fiscal et son rôle à la réduction des opérations
frauduleuses, ce chapitre illustra un exemple d’une entreprise observé lors de notre stage au
sein de la Direction des Impôts de la wilaya de Tizi Ouzou.
Cette mise en application concernera deux types de vérification : une vérification approfondie
de la situation fiscale d'ensemble (VASFE) et une vérification de la comptabilité.
Le but de cette étude cas nous a permis de mieux saisir les aspects théoriques abordés dans les
précédents chapitres et mieux comprendre la procédure du contrôle fiscal.
48
Voir annexe 1
69
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS
3. Situation du patrimoine 49 :
La fiche de situation du patrimoine est jointe avec l’avis de vérification et comporte le nom,
l’adresse et le domaine d’activité du concerné, elle doit être rendue au service fiscal dument
rempli et accompagnée de tous les documents justificatifs nécessaires.
4. Demande de renseignement :
Dans le cadre de la VASFE, les vérificateurs demandent au contribuable vérifié de leur
communiquer un certain nombre de renseignements sous forme de fiche à remplir. Il est a noté
que ces renseignements doivent être accompagnés de documents justificatifs.
49
Voir annexe 2
70
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS
• Loisir
• Voyages
• Spectacles, fêtes 255950 282000 288000 207000
• Restaurant
• Collections
• Train de vie courant 12440 12440 12440 12440
• Nourriture
• Habillement
• Soins hygiène
• Frais de scolarité des enfants
• Ecole payants
• Fourniture scolaire
• Diverses dépenses
• Montants reçus assurance vie
• Montants perçus de la cession des titres
• Revenu de valeurs mobiliers perçus
• Revenus des ventes de biens immobiliers
• Prêts bancaires
• Emprunts bancaires
• Prêts familiaux 50000 50000 50000 50000
• Emprunts familiaux
• Ventes Or, bon de trésor 30000 30000 40000 40000
• Vente de biens mobilier
• Loyers encaissés
• Salaires
• Remboursements sinistres et vols
• Remboursement de frais
• Montant police, assurance vie contractée 12000 12000 12000 12000
• Montant a acquisition de titres et valeurs
mobiliers
• Dépense résidence principale
1. Si Achat :
- Prix d’acquisition
- Annuité d’emprunt
- Frais de notaire
2. Si location
- Montant du loyer
3. Charges :
- Charges locatives ou de
copropriété
- Eau, gaz, téléphone,
électricité
- Personnel de maison
- Travaux de décoration
• Dépenses résidences secondaires Idem que
résidence principale y compris à l’étranger
840000 840000 960000
Source : Direction des impôts de la wilaya de Tizi-Ouzou
71
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS
Apres examen du dossier, une réunion de débat contradictoire a été effectuée suivant un PV de
constat signé sur place et contre-signé par le contribuable et les deux vérificateurs.
Revenus tirés de l’activité de la clinique 2 133 000 x 2 350 000 x 2 400 000 x 1 700 000 x
médicale (suivi au régime du forfait) 20% = 20% = 20% = 20% =340
426 000 470 000 480 000 000
Total des ressources 10 965 081 11 876 537 1 451 204 1 226 800
De même que la déclaration sur l’honneur présentée comme justification par monsieur « X »
attestant qu’il a disposé de ces fonds n’est pas prise en considération pour motif que seul un
acte authentique ou une traçabilité de ces fonds avérée peuvent justifier leur mise à disposition
pour une tierce personne.
72
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS
N.B : Les frais de voyage à l’étranger concernant Monsieur « X » et ceux de ses enfants
mineurs, ont été estimé forfaitairement à 100 000,00 chacun et ce, en absence de déclarations
faite par ses soins.
73
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS
Quant aux écarts positifs des exercices 2019 et 2020, ils ne feront pas l’objet de régularisation
du fait que les ressources reconnus couvrent les emplois reconstitués
Enfin, à la réception de cette notification, l'intéressé compte 40 jours pour formuler ses
observations.
9. La notification définitive 51 :
Après avoir reçu la réponse du contribuable a la date du 20/08/2021 suite à la notification de
redressement qui prétend que les acquisitions immobilières des exercices 2017 et 2018 ont été
financées :
- Pour 15% de leur coût par ses économies tirées de son activité professionnelle pendant
30 années.
- Le reste des sommes proviendrais de l’héritage du grand-père des acquéreurs qui
disposait de revenus en devises.
50
Voir annexe 3
51
Voir annexe 4
74
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS
Les vérificateurs ne prennent pas en considération cette réponse car il n’existe aucune
justification présentée sur d’éventuels sommes que le contribuable aurait reçu durant les
exercices soumis à la vérification.
Enfin, Compte tenu de l’absence d’éléments justifiant des ressources que Monsieur « X » aurait
reçues durant ces exercices, sa situation fiscale sera maintenue telle qu’elle a été notifiée
initialement et un rôle d’imposition lui sera rédigé.
Le cas pratique étudié lors de notre stage au sein de la direction des impôts de la wilaya de Tizi
Ouzou concerne une société de personne physique.
Cette vérification s’est portée sur les exercices non prescrits 2017, 2018, 2019 et 2020 au titre
des impôts et taxes auxquels la société est assujettie.
75
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS
De par l’activité exercée et la forme juridique, le contribuable vérifié est soumis d’après le
régime du réel aux impôts et taxes ci-après :
- A la TAP au taux de 2% sur l’ensemble des recettes conformément aux dispositions des
articles 217,219 et 222 du code des impôts directs et taxes assimilées ;
- A l’IRG suivant les dispositions des articles 1 à 134 du code des impôts directs et
assimilées.
- A l’IRG/salaires conformément aux articles 66 et 104 du code des impôts directs et taxes
assimilées.
En matière de taxes sur chiffre d’affaires :
- A la TVA au taux de 19% avec droit à la déduction, sur le fondement des articles 1, 2,
14, 21, 23 et 29 du code des taxes sur le chiffre d’affaires (CTCA) ;
- Aux droits de timbres selon les dispositions des articles 61 alinéa 1 et 100 alinéas 1 du
code de timbre.
76
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS
Les vérificateurs ont procédé au retrait du dossier fiscal de l’entreprise auprès de l’inspection
des impôts responsable de la gestion du dossier de l’entreprise et ce, par une demande de retrait
du dossier fiscal afin d’établir quelques documents de synthèses utiles aux autres phases du
contrôle tels que :
- L’état comparatif des bilans 52 : qui retrace les bilans annuels des quatre années vérifiées
à savoir : 2017, 2018, 2019 et 2020.
- Le relevé de comptabilité 53 : qui regroupe l’évolution du résultat de la société, du chiffre
d’affaires et les diverses charges d’exploitation pour les quatre années.
- Les récapitulatifs de la TVA et la TAP : l’établissement de ce relevé permettra aux
vérificateurs de juger la sincérité du contribuable dans la souscription de ses
déclarations.
2.2.L’engagement de la vérification de comptabilité :
Une fois les travaux préparatoires accomplis, un avis de vérifications de comptabilité
accompagné de la charte des droits et obligations du contribuable vérifié est remis à la société
contre accusé de réception.
- Référence : N°02/DIW15/SDCF/b3 ;
- La date de l’avis de vérification 06/06/2021 ;
- Date et heure de la première intervention sur place : 17/06/2021 à 10h00 ;
- L’objet et exercice à vérifier : la vérification de comptabilité des exercices 2017, 2018,
2019 et 2020.
- Impôts, droit et taxes concernés par la vérification : TAP, TVA, IRG, IRG/salaire et
droits de timbre.
- Nom et grade des vérificateurs et du chef de brigade ;
- La possibilité de se faire assister par un conseil de son choix.
52
Voir annexe 5
53
Voir annexe 6
54
Voir l’annexe 7
77
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS
- Un délai de 10 jours a été accordé à partir du jour de la remise de cet avis au contribuable
afin de préparer sa comptabilité.
2.2.2. La première intervention :
Le 17/06/2021, les vérificateurs se sont présentés dans les locaux de la société vérifiée pour
entamer les travaux de vérification de comptabilité et un « procès-verbal de début de travaux a
été contre signé.
Nombre de salariés 20 31 25 17
Masse salariale 2 895 229 3054 638 3 390 560 1 266 057
78
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS
2.2.3.2.Compte financier :
A. Reconstitution des encaissements :
Tableau 08 : Reconstitution des encaissements
Désignation Année 2017 Année 2018 Année 2019 Année 2020
Encaissements bruts BDL 46 736 423 11 257 374 1 468 615 5 616 527
Encaissements bruts NATIXIS - 18 647812 28 086 836 6 134 762
CAISSE 30 500 000 19 008 786 26 603 400 11 425 000
Total des encaissements 77 236 423 48 913 972 56 158 851 23 176 289
Caution C/275 452 526 206 165 - -
ANEM C/757 72 000 91 635 432 000 324 000
Impôts C/444 271 986 - - -
Annulation C/351 1 190 - - -
Virements de fonds banque 1 000 000 3 227 000 380 371 150 000
C/581
- 381 338 - -
Annulation C/477
30 500 000 15 259 235 19 920 000 6 525 000
Virements de fonds caisse C/581 6 500 000
- 3 943 786 4 900 000
Apports caisse 183 400
- - -
Annulation
Total des déductions 32 297 702 23 109 159 27 415 771 11 899 000
Encaissements nets TTC 44 938 721 25 804 813 8 743 080 11 277 289
Prorata CA à 17% 60.25% - - -
Prorata CA à 19% 39.75% 100% 100% 100%
CA reconstitué à 17% TTC 27 075 580 - - -
CA reconstitué à 19% TTC 17 863 142 25 804 813 8 743 080 11 277 289
Coefficient de conversion à 17% 0.8547 0.8547 0.8547 0.8547
Coefficient de conversion à 19% 0.8403 0.8403 0.8403 0.8403
Encaissements reconstitués HT 38 152 565 21 684 716 24 153 848 9 476 713
Encaissements déclarés (G50) 38 428 080 20 609 150 23 760 937 9 110 000
HT
Manquants - 1 075 566 392 911 366 713
Ecarts Excédent 275 515 - - -
Source : Direction des impôts de la wilaya de Tizi-Ouzou
79
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS
Les écarts dégagés ci-dessus représentent les retenues de garanties restituées et déclarées
auparavant à l’encaissement partiel de la situation facturée.
B. Reconstitution de la facturation :
Tableau 09 : Reconstitution de la facturation
Désignation Année 2017 Année 2018 Année 2019 Année 2020
Encaissements bruts BDL 46 736 423 11 257 374 1 468 615 5 616 527
Encaissements bruts NATIXIS - 18 647812 28 086 836 6 134 762
CAISSE 30 500 000 19 008 786 26 603 400 11 425 000
Total des encaissements 77 236 423 48 913 972 56 158 851 23 176 289
Caution C/275 452 526 206 165 -
ANEM C/757 72 000 91 635 432 000 -
Impôts C/444 271 986 - - 324 000
Annulation C/351 1 190 - - -
Virements de fonds banque 1 000 000 3 227 000 380 371 -
C/581 - 381 338 - 150 000
Annulation C/477 30 500 000 15 259 235 19 920 000 -
Virements de fonds caisse C581 - 3 943 786 6 500 000 6 525 000
Apports caisse - - 4 900 000
Annulation 183 400 -
Total des déductions 32 297 702 23 109 159 27 415 771 11 899 000
Encaissements nets TTC 44 938 721 25 804 813 2 8 743 080 11 277 289
Client au 01/01(-) 4 047 563 4 372 047 2 930 061 2 470 491
Avance client au 01/01(+) - - - -
Client au 31/12 (+) 4 372 047 2 930 061 2 470 491 2 034 099
Avance client (-) - - - -
Facturation reconstituée TTC 45 263 205 24 362 827 28 283 510 10 840 897
Coefficient de conversion à 19% 0.8403 0.8403 0.8403 0.8403
Facturation reconstituée HT 38 036 307 20 472 964 23 767 655 9 109 997
CA facturé déclarés HT 38 428 080 20 609 150 23 760 937 9 110 000
Manquants - - 6 718 -
Ecarts Excédent 391 773 136 186 - 3
Source : Direction des impôts de la wilaya de Tizi-Ouzou
80
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS
En 2018 :
En 2019 :
En 2020 :
81
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS
Premier fournisseur :
- Nom : Monsieur YY
- Activité : vente en gros de matériaux de construction
- Adresse : SETIF
- R/C : XX A XXXXXXX
- Art : XXXXXXXXXX
Les factures d’achats comptabilisées au nom de ce fournisseur sont détaillées comme suit :
En 2017 :
82
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS
En 2018 :
Deuxième fournisseur :
- Nom : Monsieur ZZ
- Activité : Location d’engins
- Adresse: Oran
- R/C: XX/XX-XXXXXXX A XX
- Art: XXXXXXXXXX
- NIF : XXXXXXXXXXXXXXX
Les factures d’achats comptabilisées au nom de ce fournisseur sont détaillées comme suit :
83
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS
En 2017 :
55
Voir annexe 8
56
Voir annexe 9
84
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS
A. IRG BAREME :
Les rehaussements sur le bénéfice, sont taxables l’IRG/BAREME conformément aux
dispositions de l’article 104 du code des impôts directs et taxes assimilées.
85
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS
B. TVA à reverser :
Tableau 18 : TVA à reverser
Libellé/exercice 2017 2018 2019 2020
TVA à reverser 310 359 1 786 340 - -
Taux de pénalités 25% 25% - -
Montant des pénalités 77 590 446 585 - -
Total à rappeler 387 949 2 232 925 - -
Source : Direction des impôts de la wilaya de Tizi-Ouzou
C. Amende fiscale :
Une amende fiscale égale à 50% de leur valeur globale sera appliquée conformément à l’article
65 de la loi n°02.11 du 24/12/2002 portant loi de finances 2003.
Tableau 19 : Amende fiscale
Années 2017 2018
Montant des achats 742 500 1 786 340
Montant de l’amande 371 250 893 170
D. Taxe d’apprentissage :
Tableau 20 : Taxe d’apprentissage
Libellé/exercice 2017 2018 2019 2020
Masse salariale 2 895 229 3054 638 3 390 560 1 266 057
Taux de la taxe 01% 01% 01% 01%
Montant de la taxe 28 952 30 546 33 906 12 661
Taux de pénalités 25% 25% 25% 25%
Montant des pénalités 7 238 7 637 8 477 3 165
Total à rappeler 36 190 38 183 42 383 1526
Source : Direction des impôts de la wilaya de Tizi-Ouzou
86
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS
En ce qui concerne les apports non justifiés, le contribuable a expliqué que l'origine des apports
viendrait :
A. Du résultat (bénéfices) :
Le résultat des 4 derniers exercices s’élève à 6 159 312,04 DA. La distribution (affectation)
des résultats s’est faite par le compte 108000 compte de l’exploitant (le patrimoine de la
personne physique et l’entreprise étant confondus).
B. Par la restitution d'une partie des sommes retirées de la caisse par le biais du
compte 108000 (compte de l'exploitant) :
Compte tenu que les fournisseurs exigent le paiement en espèces et le manque de liquidités à la
banque, le contribuable explique qu’il va régulièrement retirer de l'argent qu’il garde à la
maison lorsque le besoin de règlement des fournisseurs s'impose, il restitue alors les sommes
nécessaires à la caisse de l'entreprise.
Ces retraits et versements (restitutions) sont réalisés par l’usage du compte 108000 « compte
de l’exploitant » et s’élèvent à 17 100 000.00 pour les 4 derniers exercices.
C. Apport du conjoint :
Le contribuable indique que sa conjointe ressortissante a participé au financement de son
patrimoine.
Concernant les fournisseurs fraudeurs, le contribuable indique qu’ils disposent de tous les
documents légaux (registre de commerce, articles d’imposition, et numéros fiscaux). Ainsi pour
lui, ils exercent conformément aux règlements en vigueur.
Dans cette réponse, le contribuable explique que l'activité de l'entreprise a été toujours financée
par le compte de l'exploitant qui présente à chaque date de clôture de l'exercice un solde positif.
87
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS
Les apports sont des restitutions des reliquats des sommes retirées de la trésorerie de
l'entreprise. Les mouvements sont justifiés par l'usage du compte de l'exploitant. Juridiquement,
le patrimoine de l'entreprise individuelle et le patrimoine de la personne physique sont
confondu.
Les sommes retirées (prélevées) de l’entreprise (17 100 000.00 DA) et les bénéfices (6 159
312.04 DA) soit un montant de (23 259 712.00 DA) pour la période de 2017 à 2020 couvrent
les restitutions (apports) pour la période citée dans le rapport de vérification.
Enfin, le contribuable demande d’annuler les redressements envisagés concernant les apports
et les fournisseurs fraudeurs
L’analyse du compte de l’exploitant a permis d’établir une balance de trésorerie entre les retraits
effectués de la caisse et l’entreprise et les restitutions, cette dernière fait ressortir des soldes
créditeurs qui représentent des apports non justifiés :
Enfin, la position définitive de l’administration fiscale à l’égard des droits et pénalités relevés
sera maintenue.
Les vérificateurs ont procédé par la suit à la l’établissement du « rôle d’imposition » 58, puis
l’ont envoyé au directeur de la DIW pour homologation et notification au contribuable. Ainsi
la vérification terminée, les vérificateurs procèdent enfin à l’archivage des documents collectés
et établis au cours de la vérification dans des chemises à savoir :
57
Voir l’annexe 10
58
Voir l’annexe 11
88
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS
- La fiche de synthèse 59 ;
- Le rapport de vérification de comptabilité 60 ;
Une copie sera transmise par voie hiérarchique à la direction générale pour suivi et contrôle.
Cette rubrique consiste mener une évaluation chiffrée sur l’activité du contrôle fiscal et ce,
durant les trois derniers exercices (2019-2021). L’évaluation porte sur le nombre des dossiers
vérifies (affaires traitées) et les produits de Constatations globales enregistrées, l’indice de
couverture des dossiers soumis à la vérification ainsi que d’autres indicateurs mettant en
lumière le rendement du dispositif du contrôle fiscal en place.
Les formes de vérifications prises en compte dans cette analyse sont les suivantes : (VC, VP,
VASFE). Par ailleurs, il est à noter que le nombre de dossiers traités pour chaque forme de
vérification est identiques selon les informations fournis par la DIW-TO.
Le choix de cette période qui s’étale sur les années 2019, 2020 et 2021 est subordonné à la
disponibilité des données statistiques relatives au contrôle fiscal au niveau de la structure.
Cet indicateur exprime le pourcentage des dossiers vérifies sur le total des dossiers programmés
pour le processus de vérification, qu'ils appartiennent régime réel ou forfaitaire IFU. Plus le
taux de couverture est élevé, plus cela indique l'efficacité du processus de contrôle par un
inventaire d'un plus grand nombre de dossiers soumis au processus de vérifications.
59
Voir l’annexe 12
60
Voir l’annexe 13
89
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS
Les Années
Désignation
2019 2020 2021
Nombre de dossiers programmés 63 56 56
Total de dossiers soumis au contrôle 63 56 56
Indice de couverture 100% 100% 100%
Source : Elaboré par nos soins à l’aide des données fournis par la DIW
L’examen du tableau montre une évolution assez stable du nombre des dossiers vérifiés durant
la période 2019, comparé aux années 2020 et 2021. Il apparait que le pic des dossiers vérifiés
est enregistré durant l’année 2019 avec un volume global de 63 affaires. En outre, une tendance
baissière des affaires contrôlées a été enregistrée depuis l’année 2020, elles passent de 63
dossiers à 56 dossiers en 2020 et 2021, soit une baisse d’environ 11%. Ce résultat se traduit
principalement par la nette diminution des affaires suivies sous les procédures du contrôle sur
pièces, de vérification de comptabilité ainsi que de la VASFE. De surcroit, cette baisse peut
être expliquée, entre autres, par la nécessité d’assurer le respect des délais de réalisation des
dossiers.
Cet indicateur étudie le degré moyen de restitution des droits éludés pour chaque procédure de
vérification terminée, le degré élevé de cet indicateur reflète l'amélioration de l'efficacité des
processus de vérification menés par l'administration fiscale dans la réalisation de l'un de ses
objectifs les plus élémentaires, qui est de recouvrer le plus grand nombre possible de droits
éludés par les contribuables.
90
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS
Tableau numéro 23 : Indicateur du niveau moyen de redressement opéré pour un seul dossier
Les Années
Désignation
2019 2020 2021
Total des montants des
247 570 011 DA 242 175 499 DA 199 593 845 DA
redressement opérés
Nombre de dossiers vérifiés 63 56 56
Moyenne de redressement
3 929 682.71 DA 4 324 562.48 DA 3 564 175.8 DA
opéré pour un seul dossier
Source : Elaboré par nos soins à l’aide des données fournis par la DIW
A travers les résultats du tableau ci-dessus relatifs au rendement moyen d'une seule opération,
on constate que les vérifications de la DIW-TO effectuées durant les trois dernières années ont
enregistrer un montant de redressement de 247 570 011 MDA en 2019 contre 242 175 499
MDA en 2020 soit une baisse de 2.17 % par rapport à l’année précédente mais qui reste
nettement supérieur à l’année 2021 où il a enregistré le redressement le plus faible et qui est de
199 593 845 MDA.
Durant la période 2019 à 2020, nous observons que la moyenne de redressement opéré pour un
seul dossier a connu une légère augmentation durant l’année 2020 avant de considérablement
régresser en 2021. En outre, ce résultat se traduit par la baisse des dossiers programmés pour la
vérification, la diminution des effectifs chargés des missions de contrôle, mais aussi par la
sélection aléatoire des dossiers à soumettre pour un contrôle fiscal.
Cet indicateur nous permet de nous intéresser à la relation entre le nombre de vérificateurs et
les montants des redressements opères, une valeur élevée de cet indicateur est associée à une
bonne efficacité de traitement des dossiers de la part des agents de vérification ainsi qu’une
bonne organisation des effectifs en général.
91
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS
Les Années
Désignation
2019 2020 2021
Montants des redressements 247 570 011 DA 242 175 499 DA 199 593 845 DA
Nombre des vérificateurs 14 14 16
Produit de chaque vérificateur
17 683 572 DA 17 298 250 DA 12 474 615 DA
par année
Source : Elaboré par nos soins à l’aide des données fournis par la DIW
Enfin, compte-tenu des différents ratios et données qu’on a pu voir, on peut conclure que si
l’administration fiscale élargit les différentes formes de vérifications pour couvrir un nombre
plus important de contribuables elle aura automatiquement plus de redressements et plus de
recettes et va lutter de façon plus efficace contre la fraude fiscale.
Pour ce faire, il faudrait qu’elle s’intéresse plus aux vérificateurs en leur donnant plus de
moyens et en organisant mieux la recherche de la matière imposable qui reste un maillon faible
contribution dans la lutte contre la fraude fiscale.
Conclusion du chapitre :
Le stage pratique de deux mois que nous avons effectué au niveau de la direction des impôts de
la wilaya de Tizi-Ouzou relatif à l’étude du cas de la vérification approfondie de la situation
fiscale d’ensemble (VASFE) et de la vérification de comptabilité nous a permis de mieux cerner
notre sujet. A travers ce cas, nous avons pu apprécier concrètement le déroulement de la
procédure entre l’administration fiscale, et les contribuables faisant l’objet d’une vérification.
92
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS
Nous avons ainsi pu voir comment les résultats de cette vérification peuvent évoluer entre la
notification primitive et la notification définitive de redressement, c’est-à-dire après
intervention de la réponse du contribuable.
Au court de ce chapitre, les deux contribuables étudiés été déclaré comme non sincère dans
leurs déclarations fiscales. Cette étude nous a montré l’importance du contrôle fiscal dans la
détection et la réparation des erreurs et omissions commises par le contribuable ainsi que dans
la lutte contre les actes frauduleux.
93
CONCLUSION GENERALE
Conclusion générale
Le phénomène de la fraude fiscale est issu de certains facteurs tels que la pression fiscale, la
faiblesse du système fiscal et l’ignorance de la notion du devoir fiscal (absence de civisme
fiscal). Par conséquent, une part importante des recettes sont dissimulées et constituent un
manque à gagner au profit du trésor public.
Afin de faire face à ce phénomène des pratiques frauduleuses, différents efforts sont consentis
par l’Etat, il s’agit notamment du dispositif de contrôle fiscal, qui est doté de plusieurs
moyens juridiques et organisationnels pour vérifier et assurer la régularité du contribuable
face à ses obligations fiscales, tel que nous l’avons suggéré dans notre 2eme hypothèse.
Malgré tous les efforts consentis par ce dernier pour aboutir à un bas niveau d’incivisme fiscal
et un plus grand respect de loi fiscale, les pays en développement tel que l’Algérie déplorent
toujours son ampleur, ses manifestations diverses et énormes dans la société.
L’Administration Fiscale seule à travers le contrôle fiscal ne peut pas combattre suffisamment
la fraude et l’évasion fiscales qui s’intensifient et se complexifient de plus en plus tant au
niveau national qu’international. À cet effet, la Direction Générale des Impôts (DGI) est
appelée à accentuer ces efforts d’une part, au niveau local à travers notamment le
renforcement de la coopération intersectorielle et tout autre organisme permettant de
contribuer à freiner ce fléau. D’autre part, au niveau international, il est nécessaire d’adhérer
aux recommandations et aux pratiques saines préconisées par les organisations internationales
notamment l’OCDE pour la lutte contre la fraude et l’évasion fiscales qui sont définis comme
tout acte visant à se soustraire partiellement ou totalement l’impôt due d’une manière
volontaire, en accord avec notre 3eme hypothèse.
L’Algérie doit lutter contre la fraude et l’évasion fiscale par des mesures appropriées et
présenter des solutions concrètes pour atténuer les causes qui les font manifester dans la
société avec tous les pouvoirs dont ils disposent. Ces causes doivent être identifiées et traitées
94
CONCLUSION GENERALE
par l’administration fiscale pour qu’elles soient mieux cernées. Les mesures de lutte contre la
fraude doivent alors s'articuler autour de :
L’objectif recherché à travers l’opération de contrôle est donc la contribution aux entrées
budgétaires manquantes du fait d’erreurs, d’omission ou de fraudes diverses de la part de
certains contribuables ; le contrôle fiscal assure notamment l’égalité des citoyens devant
l’impôt puisqu’il contribue à une juste répartition de l’impôt telle que voulue par la loi, est
encore confirmé suivant notre 1ere hypothèse. Un contrôle rigoureux et efficace qui permet de
dissuader chaque tentative de fraude par la bonne application de la législation fiscale en
vigueur.
Par ailleurs, des mesures aussi nécessaires au contrôle fiscale s’inscrivant dans le cadre d’une
stratégie de l’administration fiscale, en vue de lutter contre la fraude ont été mises en place
comme l’introduction de la procédure de flagrance fiscale ou encore l’amélioration de la
relation entre l’Administration fiscale et les contribuables. Il s’agit d’un ensemble de
sanctions fiscales et de plusieurs moyens destinés à corriger les infractions aux dispositions de
la législation fiscale et d’assurer le recouvrement des droits non acquittés.
Cette stratégie a eu un impact positif dans la lutte contre la fraude et l’évasion fiscale et ainsi
sur les recettes publiques de l’Etat. Cependant, le contrôle fiscal apporte des résultats
significatifs que dans la mesure où les pouvoirs publics offrent suffisamment de moyens
humains et matériels. Or, cette situation n’est plus observée en Algérie. Le nombre d’agents
vérificateurs spécialisés dans le contrôle fiscal reste encore assez faible pour répondre aux
critères de performances du contrôle fiscal en raison de la contrainte du temps et du nombre
95
CONCLUSION GENERALE
important des contribuables suivis au régime réel d’imposition et qui s’élève à plusieurs
centaines de milliers.
Cette insuffisance de couverture du tissu fiscale, implique une fraude non maitrisée et non
sanctionnée par la loi et des recettes publique perdu non recouverte par l’Etat.
Malgré toutes ces mesures, atteindre un niveau nul de fraude fiscale et une entente absolue
entre l’impôt et le citoyen n’est pas chose facile à court terme. Une démarche de
sensibilisation doit être mener de manière élargie et permanente et pour atteindre l’objectif qui
est de réduire les comportements frauduleux en matière fiscale.
Pour conclure, on peut dire que le contrôle fiscal est une mission très noble et nécessaire, c’est
pour cela qu’il faut rendre cette tâche plus efficace afin de lutter efficacement contre le
phénomène de fraude.
96
Bibliographie
1. Ouvrages :
-André MARGAIRAZ, La fraude fiscale et ses succédanés CNE LAUSANE, 1977.
-DRPC. (2021). GUIDE DES CONTRIBUABLES RELEVANT DES CENTRE DES IMPOT
"CDI". Algérie.
-Maurice COZIAN, « Précis de fiscalité des entreprises, collection droit, gestion », 4eme
édition.
-Maurice, C. (2016). LES GRANDS PRINCIPES de la fiscalité des entreprises (Vol. 4eme
édition). Paris, France : LexisNexis.
-Michel, B. (2010). Introduction au droit fiscal général et à la théorie de l'impôt (Vol. 10e
éditions). Paris, France : Lextenso éditions.
3. Sites internet :
-Site internet de la direction générale des impôts : https://www.mfdgi.gov.dz
4. Codes :
-Code des procédures Fiscales (CPF), 2022.
5. Textes règlementaires :
-Les procédures de contrôle fiscal, 2021.
Remerciements
Dédicaces
Sommaire
Introduction………………………………………………………………………………..….4
2. La vérification de la comptabilité………………………………………………………..25
Conclusion du chapitre………………………………………………………………………..32
A. L’échange de renseignements…………………………………………...…55
B.L’assistance au recouvrement………………………………………………55
Chapitre 3 ……………………………………………………………………………….…..60
Introduction………………………………………………………………………………….60
3. Situation du patrimoine……………………………………………………….………….70
9. La notification définitive…………………………………………………………………74
B. Reconstitution de la facturation………………………………...……80
C. Amende fiscale……………………………………………………..86
C. Apport du conjoint………………………………………………………87
Bibliographie
Annexes