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central de la relation de couple, sur l’autonomie croissante de
celui-ci, et donc sur l’importance de la famille nucléaire. De
l’autre, en partie à cause de l’éclatement plus fréquent des fa-
milles, on redécouvre le rôle de la parenté proche (grands-
parents, oncles et tantes, cousins et cousines). On cherche donc à
décrire de mieux en mieux la forme et l’étendue de ce réseau fa-
milial, et son évolution au cours de la vie des individus.
Raphaël HAMMER, Claudine BURTON-JEANGROS et Jean KELLERHALS
s’intéressent ici au rôle de ce réseau pour de jeunes adultes, au
moment où ils s’éloignent de leur famille nucléaire d’origine :
certains ont peu de contacts avec leur parenté proche, mais la ma-
jorité d’entre eux développent des relations suivies avec un en-
semble de parents, surtout en ligne « verticale » et du côté
maternel.
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installation) qu’à une coopération structurelle (qui serait nécessaire pour
parler de nouvelle famille étendue).
Ces études récentes se sont toutefois surtout centrées sur la
génération-pivot (Attias-Donfut, 1995 ; Coenen-Huther, Kellerhals et
von Allmen, 1994 ; Gokalp, 1978), c’est-à-dire les ménages dans lesquels
les adultes sont dans la cinquantaine. Elles ont considéré au premier chef
les échanges matériels, n’accordant qu’une attention marginale au rôle de
repère symbolique que peut éventuellement jouer la parenté dans un
monde marqué par un nomadisme relationnel important et par une certaine
privatisation des référentiels idéologiques (cf. Segalen, 1991). Par
ailleurs, les recherches consacrées aux jeunes ont généralement mis l’ac-
cent sur l’analyse des relations au sein du noyau familial et non sur la pa-
renté (Blöss, 1997 ; Bozon et Villeneuve-Gokalp, 1994 ; Roussel, 1976).
C’est pourquoi l’on se propose ici d’examiner d’un peu plus près le
rapport de la jeune génération avec sa parenté au sens large. Cet examen
apparaît d’autant plus utile que cette génération a grandi après que les pro-
fondes mutations sociodémographiques – montée du divorce, baisse du
taux de nuptialité, chute de la fécondité, généralisation de la cohabitation
et des doubles carrières professionnelles – que l’Europe a connues dès les
années 1965 eurent consacré un nouveau rapport à l’institution de la fa-
mille. Cela explique aussi que l’on ait mis l’accent, dans cette analyse des
comportements des jeunes, sur le rôle affectif et normatif des aînés par
rapport aux cadets plutôt que sur les échanges instrumentaux, ceux-ci in-
tervenant davantage soit entre grands-parents et petits-enfants, soit entre
LE LIEN DE PARENTÉ DANS LES JEUNES GÉNÉRATIONS SUISSES 517
g r a n d s - p a r e n t s e t q u i n q u a g é n a i r e s ( C o e n e n - H u t h e r, Ke l l e r h a l s e t
von Allmen, 1994).
Quelle est donc la force des liens affectifs et normatifs entre les
jeunes et leur réseau de parenté ? Comment se structure ce réseau ? Quels
modèles se transmettent ? Voilà les questions que l’on aimerait débrous-
sailler ici sur la base d’une étude empirique auprès de 200 jeunes adultes
genevois.
On s’interrogera en premier lieu sur la fréquence des contacts entre
les jeunes et leurs lignées paternelle et maternelle, puis sur la force des
liens existant entre eux et celles-ci. On cherchera ensuite à quantifier les
fonctions – affective, instrumentale ou normative — que remplissent les
parents pour les jeunes concernés et à caractériser les parents particulière-
ment « actifs ». Enfin, sur la base d’une typologie empirique, nous décri-
rons trois genres de relations à la parenté repérables chez les jeunes
adultes observés.
Démarche et mesures
Les données présentées ici proviennent d’un questionnaire standar-
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disé administré en face-à-face. L’échantillon de type quota a été constitué
sur la base de deux critères : les répondants devaient être âgés de 18 à
25 ans et le nombre des femmes devait être identique à celui des hommes.
Notre ambition était de pouvoir interroger des jeunes en phase d’autono-
misation par rapport à leur milieu familial d’origine tout en disposant
d’une population relativement homogène en termes de constitution de
l’identité individuelle. La composition de l’échantillon montre que cet ob-
jectif a été atteint (1) . Compte tenu des faibles moyens à notre disposition,
la taille de l’échantillon a été limitée à 200 personnes. Les informations
o n t é t é r e c u e i l l i e s p a r d e s é t u d i a n t s d e l ’ u n ive r s i t é d e G e n è ve e n
avril 1997 (2).
Les 195 répondants retenus sont surtout de jeunes suisses en forma-
tion (3), âgés en moyenne de 22 ans et répartis de manière équivalente entre
trois milieux sociaux d’origine (4) (34 % des pères sont cadres supérieurs,
31 % appartiennent aux catégories intermédiaires et 34 % à la catégorie
« ouvriers-employés »). Près d’un jeune sur cinq (17 %) a connu le di-
vorce de ses parents. Il est clair qu’en raison de la taille assez faible de
l’échantillon, les données permettent surtout de déterminer des grandes
tendances. La relative homogénéité de notre échantillon nous permettra de
tenir compte du poids des variables structurelles relatives au réseau de pa-
renté.
(1) Seul un des répondants était marié et aucun n’avait constitué de famille de procréation.
(2) La collecte des données s’est déroulée dans le cadre d’un séminaire d’introduction aux
méthodes de recherche en sociologie. Nous remercions ici les étudiants de la promotion 1996-
1997.
(3) 81 % sont de nationalité suisse et 85 % sont étudiants.
(4) Le milieu social d’origine a été mesuré par la catégorie socioprofessionnelle du père.
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I. Ampleur et structure du réseau actif
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Ces résultats sont proches de ceux mis en évidence dans le contexte
suisse romand pour la génération-pivot, celle des 50-55 ans : à ces âges-là,
3 personnes en moyenne sont fréquentées régulièrement (c’est-à-dire
chaque quinzaine) et la densité des contacts s’élève à 29 % (Coenen-
Huther, Kellerhals et von Allmen, 1994). Comme leurs aînés, les jeunes
tendent donc à fréquenter un nombre relativement faible de proches pa-
rents. Cependant, il faudra se demander si le réseau de parenté ne remplit
pas pour autant un rôle affectif et peut-être normatif.
Qui sont donc ces parents « sélectionnés » ? Deux paramètres
marquent fortement la structure des relations : le rang des générations
d’une part et la lignée d’autre part. S’agissant des générations, on constate
clairement une prédominance des liens verticaux sur les liens collatéraux.
En effet, dans chaque lignée, la densité moyenne des contacts est plus éle-
vée avec les grands-parents qu’avec chacune des autres catégories de pa-
renté observées(8). Quant à la lignée, la densité des contacts est
sensiblement plus forte dans la lignée maternelle : globalement, elle y est
d e p l u s d ’ u n t i e r s , c o n t r e m o i n s d ’ u n q u a r t d u c ô t é d u p è r e ( vo i r
tableau 1). En outre, elle est plus élevée du côté de la mère pour toutes les
catégories de parents, ce qui traduit clairement une latéralisation des
contacts. Dans chaque lignée, ce sont les tantes avec qui l’on a le plus de
contacts (après les grands-parents), suivies successivement des oncles,
puis des cousins. Ces données recoupent tout à fait ce que l’on observe
(8) Dans notre échantillon, 56 % des jeunes ont encore leur grand-mère maternelle vivante,
57 % leur grand-mère paternelle, 38 % leur grand-père maternel, et 31 % leur grand-père pater-
nel. Ces chiffres sont assez proches de ceux observés par Attias-Donfut et Segalen (1998 : 118)
dans l’enquête qu’elles ont menée auprès d’un échantillon de la population française.
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l’échantillon) et enfin ceux, en situation intermédiaire, où les grands-
parents ne sont pas tous rencontrés régulièrement (49 %). La « densité
verticale » est plus élevée du côté de la mère puisque 37 % des répondants
voient tous leurs grands-parents maternels contre 26 % qui voient tous
leurs grands-parents paternels.
La deuxième variable compare la « densité relative » des contacts
avec les lignées paternelle et maternelle ; les individus ayant davantage de
contacts dans la lignée maternelle que paternelle représentent plus d’un
cas sur deux (53 %) alors qu’on ne trouve qu’environ un quart des répon-
dants (23 %) dans la situation inverse. Le quart restant est caractérisé par
des densités de contacts matrilatérales et patrilatérales équivalentes mais
faibles dans l’ensemble (11).
Si la densité relative des contacts entre lignées ne varie pas en fonc-
tion du sexe des répondants, la densité des relations avec les grands-
parents est significativement plus élevée chez les filles, qui sont plus sou-
vent en contact avec tous leurs grands-parents (43 %) que les garçons
(26 %) (**). Lorsque les parents sont divorcés, cette proportion est de
15 % alors que dans les familles intactes 39 % sont en relation avec tous
leurs grands-parents (**). En revanche, l’éventuel divorce des parents
n’exerce pas un tel effet sur la densité relative des contacts entre les li-
(9) Une forte densité de contacts qualifie les répondants ayant des contacts mensuels avec
au moins 10 % des membres de leur réseau de parenté.
(10) Le symbole (**) signale les associations bivariées statistiquement significatives au
seuil de α = 5 %.
(11) Une forte majorité des répondants figurant dans cette modalité n’ont aucun contact
avec les membres de leur parenté au moins une fois par mois (ce qui ne signifie pas qu’il n’y a ja-
mais de contacts).
LE LIEN DE PARENTÉ DANS LES JEUNES GÉNÉRATIONS SUISSES 521
gnées qui varie, quant à elle, selon le milieu social d’origine : les réseaux
à densité des contacts prédominante avec la lignée maternelle se trouvent
plus souvent dans la catégorie des ouvriers-employés, alors que les ré-
seaux à densité des contacts prédominante avec la lignée paternelle sont
plus fréquents dans les catégories intermédiaires et chez les cadres supé-
rieurs (**). Enfin, les contacts avec les grands-parents sont plus systé-
matiques dans les familles d’origine sociale supérieure (49 %) que chez
les ouvriers-employés (35 %) et dans les catégories intermédiaires
(21 %) (**).
On a donc pu jusqu’ici attester d’une certaine ampleur des relations
des jeunes avec leur parenté tout en dessinant assez clairement les fron-
tières de ce réseau de contacts : celui-ci se concentre à la fois sur les géné-
rations ascendantes et sur la lignée maternelle.
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tient la parenté mais ne dit rien sur l’intensité des sentiments : une forte
activation du réseau parental correspond-elle nécessairement à de l’atta-
chement ou s’agit-il de pure convenance ? Et par ailleurs, les jeunes ont-ils
le sentiment de « compter », d’avoir une place affective reconnue dans
leur réseau de parenté ?
Une majorité de jeunes se disent attachés aux deux lignées aux-
quelles ils appartiennent (tableau 2). Toutefois, la nette latéralisation ob-
servée à propos des contacts se retrouve en matière d’attachement. En
effet, ce sont presque six répondants sur dix qui déclarent éprouver de
forts sentiments pour les parents maternels alors que ce n’est le cas que de
près de quatre sur dix envers les parents paternels. Réciproquement, les
jeunes se sentent-ils reconnus par leur parenté ? Ont-ils l’impression de
« compter » pour elle ? Évoquant la lignée maternelle, six jeunes sur dix
font état de cette « reconnaissance ». Mais cette proportion n’est que de
quatre sur dix dans la lignée paternelle. On retrouve donc en termes d’atta-
chement des relations privilégiées avec la parenté du côté de la mère.
En outre, les filles manifestent plus fréquemment un fort attachement
au côté maternel (67 %) que les garçons (48 %) (**) tandis que du côté pa-
ternel, les garçons ne sont pas plus attachés que les filles à leur parenté.
Par ailleurs, si ces dernières ont, plus souvent que les garçons, le senti-
ment de compter beaucoup, cet écart est également plus important du côté
maternel – 73 % des répondantes pensent compter beaucoup contre 50 %
des répondants (**) – que du côté paternel (où l’on passe respectivement
de 44 % à 33 %). Il apparaît donc que les filles sont systématiquement plus
liées à leur famille que les garçons, même lorsqu’il s’agit de leurs parents
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« Compter, mais assez peu », « Ne pas compter »,
« Être plutôt un gêneur (une gêneuse) »
Champ : membres du premier cercle de parenté biologique, hors famille nucléaire.
Source : enquête sur le lien de parenté dans les jeunes générations suisses, 1997.
compter pour celle-ci sont d’autant plus forts que la cohésion de la lignée
est perçue comme étant élevée (tableau 4).
TABLEAU 3.– LA FORCE DES LIENS SELON LA DENSITÉ DES CONTACTS, PAR LIGNÉE
Densité des contacts avec la lignée
maternelle(1)
Faible Forte
Fort attachement, lignée maternelle (**) 28% 74%
Fort sentiment de compter, lignée maternelle (**) 36% 75%
Densité des contacts avec la lignée
paternelle(1)
Faible Forte
Fort attachement, lignée paternelle (**) 23% 57%
Fort sentiment de compter, lignée paternelle (**) 24% 58%
(1)
La densité des contacts est forte si les répondants ont des contacts mensuels avec au moins 10 % des
membres de leur réseau de parenté, faible sinon.
Champ : membres du premier cercle de parenté biologique, hors famille nucléaire.
Source : enquête sur le lien de parenté dans les jeunes générations suisses, 1997.
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Cohésion au sein de la lignée maternelle(1)
Faible Forte
Fort attachement, lignée maternelle (**) 33% 71%
Fort sentiment de compter, lignée maternelle (**) 34% 73%
Cohésion au sein de la lignée paternelle(1)
Faible Forte
Fort attachement, lignée paternelle (**) 16% 54%
Fort sentiment de compter, lignée paternelle (**) 14% 58%
(1)La cohésion au sein de la lignée est forte si le répondant a déclaré « C’est une famille unie et soudée où
les relations avec la parenté tiennent une place importante » ou « L’esprit de famille est assez fort même s’il
y a quelques conflits ou des tensions »; la cohésion est faible si le répondant a déclaré « Tout en ayant
conscience de faire partie d’une même famille, les membres ne sont pas très attachés les uns aux autres » ou
« C’est une famille marquée par de fortes divisions entre groupes de personnes, par des conflits ».
Champ : membres du premier cercle de parenté biologique, hors famille nucléaire.
Source : enquête sur le lien de parenté dans les jeunes générations suisses, 1997.
Bien que la densité des contacts varie selon les milieux sociaux, ce
n’est pas le cas pour l’attachement, le sentiment de compter et la cohésion
globale des lignées (15). De même, le divorce des parents qui était associé à
une moindre densité verticale des contacts n’a aucun impact sur ces trois
indicateurs des liens de parenté. Il ressort de ces analyses que les groupes
(jugés) cohésifs – donc unis affectivement – sont dotés, pour les jeunes
(15) Seul l’attachement au côté maternel varie de manière significative en fonction du mi-
lieu social (mesuré par la catégorie socioprofessionnelle du père) : il est fort dans 71 % des fa-
milles d’origine ouvrière, 62 % des familles de niveau supérieur et 42 % des familles issues de
classes intermédiaires (**).
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visons des liens d’attachement profond d’ego à certains membres de sa pa-
renté. Les deux indicateurs en sont, d’une part, un sentiment de forte
proximité affective et, d’autre part, le rôle de confident que tel ou tel pa-
rent peut remplir pour ego. Pour la fonction instrumentale, un premier in-
dicateur identifie les parents considérés comme des ressources financières
potentielles, et un second ceux jouant le rôle de ressources d’expertise ou
de savoir-faire. Il s’agit donc de cerner dans quelle mesure le répondant
peut ou pourrait faire appel à son réseau familial pour des compétences
pratiques ou des ressources diverses utiles dans la vie de tous les jours. La
troisième fonction – normative – fait référence aux modèles d’action ou de
pensée que le jeune peut éventuellement trouver dans sa parenté. La pre-
mière question qui approche cette dimension porte sur la présence éven-
tuelle d’un parent qui serve ou ait servi de modèle professionnel (dans le
choix des études, d’un métier ou dans l’orientation vers un certain type
d’activité) ; la seconde cherche à savoir si un ou des membres du réseau
servent de modèle identitaire (quelqu’un dont on s’inspire ou auquel on
souhaiterait ressembler, que ce soit sur le plan des valeurs ou des modes
de conduite) (16).
Le tableau 5 résume, sur ces bases, le nombre de fonctions – ou de
rôles – que remplit la parenté pour le jeune adulte. Il confirme le fait, déjà
évoqué à propos de la force des liens, que l’implication ou l’investisse-
ment du réseau parental n’est pas négligeable. Il n’y a en effet qu’une pro-
(16) Chacun de ces six indicateurs était approché par une question ouverte : il était de-
mandé au répondant d’identifier le ou les parents remplissant le rôle en précisant le lien de pa-
renté exact (par exemple « tante », « grand-père »), la lignée (« paternelle » ou « maternelle ») et
enfin l’initiale du prénom pour être en mesure de déterminer si par exemple la tante maternelle
« confidente » était la même ou non que la tante maternelle « modèle de valeur ».
LE LIEN DE PARENTÉ DANS LES JEUNES GÉNÉRATIONS SUISSES 525
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Une fonction 35 18 %
Deux fonctions 72 37 %
Trois fonctions 80 41 %
Total 195 100 %
(1)Une fonction est remplie lorsqu’au moins un des deux indicateurs correspondants est mentionné, soit :
pour la fonction expressive, la proximité affective et le rôle de confident; pour la fonction instrumentale :
l’expertise et l’aide financière; pour la fonction normative : le modèle de valeurs et le modèle professionnel.
Champ : membres du premier cercle de parenté biologique, hors famille nucléaire.
Source : enquête sur le lien de parenté dans les jeunes générations suisses, 1997.
(17) Lorsqu’une seule fonction est remplie, il s’agit le plus souvent de la fonction expressive
(17 cas), puis de la fonction instrumentale (13 cas), et enfin de la fonction normative (5 cas seulement).
(18) Rappelons ici qu’il s’agit de parents potentiellement pourvoyeurs de ressources matérielles.
Rien n’indique dans quelle mesure la demande d’argent pourrait être effectivement satisfaite.
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capital symbolique, où l’héritage joue un rôle central comme caractère
emblématique dans la perpétuation de la lignée (Gotman, 1988). L’esprit
de famille se traduit alors souvent par un accent prononcé mis sur la conti-
nuation de l’identité du groupe, l’inculcation de valeurs et modèles norma-
tifs la plupart du temps incarnés par le père, ou en tout cas par une figure
masculine (Kellerhals, Ferreira et Perrenoud, 1999).
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grands-parents (35 %) et la génération des oncles et tantes (38 %), alors
que les cousins et cousines sont en léger retrait (27 %). Cependant,
compte tenu du poids relatif de chaque génération dans le réseau
(tableau 8), ces chiffres signifient en réalité que deux tiers des grands-
parents remplissent une ou plusieurs fonctions, contre un quart seulement
des oncles et tantes, et qu’enfin les cousin(e)s ne jouent qu’un rôle minime
(8 %). Ces différences soulignent à nouveau la forte verticalité du réseau
actif.
ii) Concernant les lignées, il apparaît que deux tiers des parents cités
comme « fonctionnels » appartiennent à la lignée maternelle (64 %). Ces
parents sont donc proportionnellement deux fois plus nombreux à être in-
vestis d’une ou plusieurs fonctions que les représentants de la lignée pa-
(19) Plus précisément, les rôles de confident, les modèles de valeurs ainsi que les res-
sources d’expertise sont d’autant plus mentionnés que la densité des contacts avec les grands-
parents est forte.
528 R. HAMMER et al.
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tion, que l’indicateur le plus significatif de chaque dimension, à savoir la
proximité affective, l’aide financière potentielle et le modèle de valeurs.
On obtient ainsi 649 mentions pour l’ensemble des trois indicateurs. Cette
sélection ne biaise pas la distribution d’ensemble, puisque, ici aussi, la
fonction affective (57 %) se détache clairement des fonctions instrumen-
tale (24 %) et normative (19 %) et que la répartition des parents mention-
nés selon la génération, la lignée et le sexe est semblable à celles que l’on
a obtenues pour l’ensemble des mentions. Ces précisions données,
constate-t-on une sorte de spécialisation fonctionnelle des divers parents
pour le jeune adulte ?
i) Voyons en premier lieu la place relative des trois générations con-
sidérées (tableau 10). S’agissant d’expressivité, elles sont citées dans des
proportions à peu près identiques (un tiers). En revanche, la fonction ins-
trumentale est très majoritairement remplie par les grands-parents et les
oncles et tantes (presque 50 % pour chaque génération), les cousin(e)s
n’occupant ici qu’une place très marginale. Enfin, la fonction normative
(20) On mentionnera que les trois quarts des répondants ont cité plusieurs fois un même pa-
rent au moins ; c’est dire que dans une grande majorité des cas, un membre ou plus de la parenté
est crédité de plusieurs fonctions (sur un total de six indicateurs). Sur les 293 parents
« plurifonctionnels » dénombrés, on trouve en premier lieu la tante maternelle (17 %, autrement
dit, on a dénombré 49 tantes maternelles jouant des rôles multiples), la grand-mère maternelle
(13 %) et l’oncle maternel (12 %) ; viennent ensuite avec 9 % la grand-mère paternelle, le cousin
maternel et le grand-père maternel, les autres catégories de la lignée paternelle ainsi que les cou-
sines maternelles étant les moins représentées. Cet aperçu général des parents remplissant plu-
sieurs fonctions, que l’on peut assimiler aux membres qui tendent à occuper une place
particulièrement significative pour ego, confirme d’une manière complémentaire le rôle prépon-
dérant des figures féminines et matrilatérales.
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normative, elle passe par contre à 34 % pour la fonction affective. La caté-
gorie des oncles et tantes apparaît comme la plus polyvalente, puisqu’elle
est bien représentée dans chaque type de fonction : un peu plus d’un tiers
pour les fonctions normative et affective et pratiquement 50 % pour la
fonction instrumentale. Les grands-parents jouent proportionnellement un
rôle moindre dans la fonction affective (30 %) que dans les fonctions ins-
trumentale (47 %) et surtout normative (55 %).
ii) En second lieu, la lignée maternelle recueille dans chaque cas en-
viron deux tiers des mentions et l’emporte ainsi clairement sur la lignée
paternelle.
iii) Enfin, s’agissant de spécialisation sexuelle, on est en face d’une
répartition assez traditionnelle des rôles. En effet, 62 % des mentions de
proximité affective concernent des femmes, contre 53 % des mentions de
la fonction instrumentale. Les modèles normatifs, quant à eux, sont four-
nis à raison de 62 % par les hommes.
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les différents genres de fonctions semblent se constituer en un système ho-
mogène, comme si le lien fonctionnel au réseau, une fois attesté, ne se ma-
nifestait pas dans des attributions de rôles spécifiques. On n’observe ainsi
pas d’agrégat qui soit davantage orienté vers l’expressif, un autre plus ins-
trumental ou encore qui privilégie le côté symbolique ou normatif (22). Les
trois profils de relations à la parenté mis en évidence pour nos jeunes ré-
pondants se dessinent comme suit (tableau 11) :
— le type « matrifocal » se distingue très clairement des deux autres
par une nette domination de la lignée maternelle sur la lignée paternelle,
non seulement sur le plan de l’ampleur des rôles mais également sur celui
de l’attachement et du sentiment de compter. Ce type est ainsi marqué par
(21) Le défaut des typologies empiriques telles que la classification hiérarchique pouvant
être leur grande sensibilité aux variables qui sont prises en considération, nous avons pris la pré-
caution de vérifier que la suppression ou l’ajout de telle ou telle variable n’aboutit pas à mettre en
évidence des types radicalement différents. Il peut arriver en effet qu’une ou deux variables aient
un poids particulièrement élevé dans le processus de classification et qu’à ce titre la présence ou
l’absence d’une variable oriente très fortement l’ensemble de la solution. Tel n’a pas été le cas
ici.
(22) Il convient cependant d’être prudent quant à ce résultat et envisager deux explications
possibles différentes. Premièrement, une classification hiérarchique qui inclurait des mesures
plus fines des fonctions – soit d’un point de vue conceptuel en prenant en considération un éven-
tail plus étendu, soit d’un point de vue statistique par la prise en compte de variables ordinales ou
métriques – pourrait faire apparaître des types où ces fonctions joueraient un rôle plus grand.
Deuxièmement, on peut aussi se demander si une différenciation ou une accentuation des genres
de fonctions de la parenté n’a pas plus de « chances » d’apparaître dans une phase d’autonomie
des jeunes plus affirmée (nuptialité, fécondité, entrée dans le marché du travail) – phases de vie
durant lesquelles les liens intergénérationnels peuvent se renforcer (Pitrou, 1992, p. 27-28 ; 132).
C’est lors du passage à l’âge adulte que le besoin de la parenté a tendance à se faire sentir avec
une certaine acuité. On sait ainsi par exemple que les jeunes dotés d’un faible capital scolaire re-
courent volontiers à leur réseau familial pour faciliter leur insertion dans le monde du travail
(Blöss, 1997, p. 39).
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Modèles professionnels – lignée paternelle 13 13 12 12 ns
Modèles professionnels – lignée maternelle 19 13 6 12 ns
Fort attachement à la lignée paternelle 0 87 28 35 0,71**
Fort attachement à la lignée maternelle 83 89 12 56 0,73**
Fort sentiment de compter pour la lignée
paternelle 14 80 26 37 0,56**
Fort sentiment de compter pour la lignée
maternelle 91 83 17 59 0,70**
Nombre de cas 63 54 78 – –
Proportion du type dans l’échantillon 32 % 28 % 40 % – –
(1) Les légères différences entre les 4 derniers chiffres figurant dans cette colonne et les moyennes figurant au
tableau 2 sont dues à ce que l’on a ici remplacé les données manquantes par la moyenne générale pour l’indica-
teur considéré.
(2) Les pourcentages dans les cases font référence à la proportion de répondants ayant dans chaque type la carac-
téristique indiquée. Ainsi 65 % des répondants faisant partie du type II mentionnent un ou plusieurs parents con-
sidérés comme très proches affectivement dans leur lignée paternelle, contre 16 % dans le type I.
Afin de faciliter la lecture du tableau, nous avons, pour chaque ligne, signalé en gras le pourcentage le plus élevé
du comportement indiqué par la variable, et en italique le pourcentage le plus faible (les valeurs intermédiaires, le
cas échéant, ont été laissées en caractère normal).
** significatif au seuil de 5 %.
Champ : membres du premier cercle de parenté biologique, hors famille nucléaire.
Source : enquête sur le lien de parenté dans les jeunes générations suisses, 1997.
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divorce). Enfin, du point de vue du milieu social, le type « matrifocal »
prédomine chez les ouvriers et les employés, le type « bilatéral » chez les
cadres supérieurs et le type « détachement » dans les catégories intermé-
diaires. Cependant, dans l’ensemble, les caractéristiques individuelles des
répondants n’influent que dans une faible mesure sur le genre de rapports
qu’ils entretiennent avec leur parenté.
ii) En revanche, la densité relative des contacts et la cohésion des li-
gnées sont fortement associées à la typologie. En ce qui concerne la den-
sité des contacts, le sens de la corrélation correspond à ce que l’on pouvait
attendre : le type « matrifocal » se retrouve davantage lorsque les contacts
sont proportionnellement plus nombreux dans la lignée maternelle (50 %),
le type « bilatéral » lorsque la lignée paternelle est plus fréquentée (42 %)
et le type « détachement » dans les réseaux à faible densité (58 %)
(tableau 12) (**) (23) . S’agissant de la cohésion (tableau 13) (**), on
constate tout d’abord que le type « matrifocal » prédomine lorsque la
cohésion du réseau paternel est faible et que celle du réseau maternel est
forte. Le type « bilatéral » est également fortement sensible à la cohésion
de la lignée paternelle mais beaucoup moins à celle de la lignée mater-
nelle. Enfin le type « détachement » est très présent en cas de faible cohé-
sion maternelle alors que le degré de cohésion paternelle ne l’affecte
pas (24).
TABLEAU 13.– TYPES DE LIENS AVEC LA PARENTÉ SELON LA COHÉSION, PAR LIGNÉE
Cohésion au sein de la lignée Cohésion au sein de la lignée
Types maternelle paternelle
Faible Forte Faible Forte
I. Matrifocal 15 % 41 % 51 % 22 %
II. Bilatéral 19 % 33 % 9% 42 %
III. Détachement 65 % 27 % 40 % 36 %
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Total 28 % 72 % 42 % 58 %
Champ : membres du premier cercle de parenté biologique, hors famille nucléaire.
Source : enquête sur le lien de parenté dans les jeunes générations suisses, 1997.
Conclusion
La structuration des liens de parenté confirme dans la jeune généra-
tion deux caractéristiques mises en évidence dans de nombreux travaux
auprès de la génération-pivot. Il s’agit en premier lieu de la prédominance
de la lignée maternelle sur celle du père dans les liens familiaux. Elle se
traduit, entre autres, dans nos résultats par le type de relations que l’on a
qualifié de « matrifocal » (qui regroupe un tiers des répondants) et par le
fait qu’un type symétrique – « patrifocal » où la lignée paternelle serait
préférentiellement activée dans les contacts et échanges – n’ait pas émergé
de nos données. Cette latéralisation maternelle paraît donc bien constituer
un trait persistant et provient sans doute du rôle moteur des femmes : elles
apparaissent clairement comme les premières artisanes de la construction
des liens et échanges familiaux (Bertaux-Wiame, 1985 ; Coenen-Huther,
Kellerhals et von Allmen, 1994 ; Déchaux, 1990 ; Pitrou, 1992).
En second lieu, on retrouve également un primat de la verticalité
dans les échanges tant dans la lignée paternelle que maternelle. Il faut se
rappeler que, historiquement, ce primat possible des grands-parents sur les
autres parents est récent : en effet, ce n’est qu’en raison des transforma-
tions démographiques que trois, voire quatre générations peuvent
aujourd’hui se côtoyer (Attias-Donfut, 1988) et ce, durant un nombre
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des parents et du milieu social d’origine. Si ces résultats peuvent sur-
prendre, il convient cependant d’être prudent quant à leur interprétation.
On peut se demander si, en raison de la catégorie d’âge des répondants,
l’éventuel effet délétère du divorce ne se fera pas sentir plus tard dans la
vie (25) . L’absence de variations claires et systématiques entre milieux so-
ciaux doit également être relativisée car nos analyses sont basées sur la ca-
tégorie socioprofessionnelle du père (26) et ne prennent en considération ni
l’éventuelle hétérogamie sociale entre les parents des répondants – donc
l’éventuel écart social entre les deux lignées (27) –, ni le milieu social des
autres parents, notamment des grands-parents. On a toutefois vu que l’ori-
gine sociale avait une influence certaine sur la fonction normative, qui est
davantage le fait des familles occupant des positions sociales privilégiées,
ce qui illustre la diversité des enjeux des transmissions familiales. Cela ne
signifie pourtant pas que la « famille » est absente dans les autres milieux
sociaux ; sa place est différente et se manifeste sous d’autres formes (voir
par exemple Muxel, 1996 ; Pitrou, 1992).
Dans l’ensemble, nos analyses confirment qu’on ne peut pas parler
aujourd’hui d’une crise de la famille étendue, puisque plus de la moitié
des répondants entretiennent des relations régulières et variées avec un
certain nombre de parents. On ne peut donc ici qu’attester l’idée selon la-
quelle la famille élargie peut fournir pour l’individu un ancrage symbo-
(25) Par ailleurs, nous ne disposions pas d’informations sur l’âge qu’avait le répondant au
moment du divorce intervenu entre son père et sa mère.
(26) Pour une critique de la seule prise en compte de cet indicateur, voir Percheron (1991,
p. 184).
(27) Pitrou (1992, p. 49 ; 99-100) montre que les « mésalliances », particulièrement pour
les filles, produisent souvent des ruptures dans les relations familiales.
LE LIEN DE PARENTÉ DANS LES JEUNES GÉNÉRATIONS SUISSES 535
lique, et ceci même dans les jeunes générations. Certains ont même
suggéré que la fonction identitaire ou subjective de la famille et de la pa-
renté est appelée à se renforcer aujourd’hui (Déchaux 1990 ; Kellerhals,
1997 ; Muxel, 1996). Cependant, on l’a vu, plus de quatre répondants sur
dix se trouvent en situation de « détachement », ce qui renvoie au fait que
des liens de parenté caractérisés par une certaine distance et froideur
constituent aussi une réalité bien présente. En fin de compte, cet éclairage
partiel auprès de la jeune génération montre qu’il convient de ne pas se
leurrer ; on ne peut indiscutablement ni parler d’un retour de la famille tra-
ditionnelle, ni d’un éclatement du groupe familial : on a bien affaire de
nos jours à une hétérogénéité des relations à la parenté et des rôles qu’elle
joue pour les individus.
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LE LIEN DE PARENTÉ DANS LES JEUNES GÉNÉRATIONS SUISSES 537
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family relations. A synthesis is made using a hierarchical classification to produce an empiri-
cal typology of the relationships between young adults and their kinship network.
H AMMER Raphaël, B URTON -J EANGROS Claudine, K ELLERHALS Jean.– Los lazos de paren-
tesco entre las jóvenes generaciones suizas: linajes, estructuras y funciones
Las relaciones inter-generacionales han sido el tema de varios trabajos sociológicos re-
cientes, pero el papel del parentesco para las generaciones jóvenes se ha explorado poco. En
este artículo presentamos los resultados de una encuesta relativa al modo de integración de los
jóvenes adultos (18-25 años) en la familia. Nos interesa analizar, tanto desde un punto de vista
relacional como desde un punto de vista normativo, la importancia subjetiva que los jóvenes
otorgan al parentesco (más allá de la familia nuclear). ¿Qué tipos de contacto se establecen y
qué calidad tienen los lazos de parentesco? ¿Cómo se estructuran estos contactos? ¿Qué
funciones específicas cumplen los distintos parientes? Estos son los temas principales de
nuestro análisis, en el cual nos interesamos especialmente por el linaje y por la generación
como factor diferenciador de las relaciones familiares. Como síntesis, proponemos una clasi-
ficación jerárquica que permite establecer una tipología empírica de los lazos que los jóvenes
adultos mantienen con sus parientes.