Thèse GAHA - 2014
Thèse GAHA - 2014
Thèse GAHA - 2014
Raoudha Gaha
MEMOIRE
Présenté à
DOCTORAT
M. Mnaouar CHOUCHENE
Président
Professeur, École Nationale d’Ingénieurs Monastir –LGM-Tunisie
M. Lionel ROUCOULES
Rapporteur
Professeur, Arts et Métiers Paris Tech-LSIS -France
M. Abdelfattah MLIKA
Rapporteur
Maitre de conférences, École Nationale d’Ingénieurs Sousse – LMS-Tunisie
M. Abdelmajid BENAMARA
Directeur de Thèse
Professeur, École Nationale d’Ingénieurs Monastir –LGM-Tunisie
M. Bernard YANNOU
Co-directeur de Thèse
Professeur, École Centrale Paris-LGI- France
M. Nizar AIFAOUI
Maitre de conférences, Institut préparatoire aux études d’Ingénieurs Monastir- Examinateur
LGM-Tunisie
suprême dont ils ont fait preuve pendant toutes les longues années de mes études. Acceptez ici
l'hommage de mon affection et ma gratitude, qui si grandes soient elles, ne sont jamais à la
A mon mari, Mohamed Adnene, qui a supporté mes caprices et mes crises de nerfs, pour sa
A mes deux petites princesses Eya et Yosr, pour leurs rires qui m’ont apportés le bonheur aux
moments difficiles. Mes cadeaux de dieu, je m’excuse de prendre, beaucoup, de votre temps
A tous mes amis pour m’avoir changé les idées quand j’en avais besoin et particulièrement
Je dédie ce mémoire.
Mes pensées vont aussi à tous ceux qui m'ont aidé de proche ou de loin à mener à bien ce
travail
I RAOUDHA GAHA Résumé
Résumé
Abstract
To assess and attempt to curb the ever-increasing environmental impacts (EIs) of
industrial products throughout their life cycle, eco- design solutions have been
implemented and have evolved considerably during the last decade. A lot of research
works have taken EIs into account in the early design stages. However, few studies
have focused on the reduction of EIs in the final stages of design such as the detailed
design phase of CAD (Computer Aided Design). This is probably due to the few
possibilities of designers to practically act so as to reduce EIs of its product. However,
the detailed design phase is a key step in the realization of eco-products. On the one
hand, the choices made during this phase are responsible for generating more than 60
% of EIs of a product throughout of its life cycle and, on the other hand, this phase
embeds a large amount of information that allows accurate quantifications of EIs. The
objective of this thesis is therefore to develop a new eco-design methodology aimed at
reducing the EIs of a product during CAD phase. A general methodology is presented,
which is based on the «ELA» process (Evaluate - Locate, Act). This methodology
consists in, first, environmentally assessing a given geometry and, then, locating
impactful sources for finally acting on target areas to result in an eco- designed
geometry with an optimal life cycle scenario in terms of ecology. The geometry’s
environmental evaluation is primarily based on the information linked to different
assigned features. Therefore, eco-feature concept and the corresponding
environmental assessment model based on the eco-features have been developed. This
model allows the designer to evaluate in real time the environmental impacts of its
geometric model with possible life scenarios by allowing him/her to locate the most
influence parameters related to eco-features on the eco-design of its product. This
model forms the first part of the «ELA» process, since it is necessary to act on the
sources of impacts in order to achieve an eco-designed geometric model, once sources
have been located. To that end, a model determining the degrees of freedom oriented
eco-design is developed. This model forms the second part of the «ELA» process. A
software platform named ELA Green-CAD has been developed based on these
models.
Keywords: eco-design, CAD, environmental assessment, eco-feature, degrees of
freedom, scenarios.
Introduction ........................................................................................................................ 65
3.1. Description de la démarche ........................................................................................... 65
3.1.1 Modèle général ........................................................................................................... 66
3.1.2 Présentation de « E.L.A.» ........................................................................................... 66
3.1.3 Détermination des étapes de la démarche .................................................................... 68
3.2. Application et validation sur le corps d’un mitigeur de lavabo....................................... 75
3.2.1. Détermination de la zone d’action du concepteur CAO .............................................. 76
3.2. 2 Identification des problèmes de la conception CAO d’un mitigeur par une construction
séquentielle du modèle géométrique .................................................................................... 77
3.2.3 Evaluation et localisation des sources d’impacts par une ACV simplifiée .................... 78
3.2.4 Détermination des paramètres influençant l’éco-conception introduits dans les features
par une analyse de sensibilité (Les DDLs). .......................................................................... 80
3.2.5 Proposition d’une nouvelle conception du mitigeur : Action........................................ 81
3.3. Validation de la méthodologie sur un deuxième cas d’étude .......................................... 83
3.4. Apport de la méthodologie proposée par rapport à Solidworks Sustainability ................ 85
Conclusion .......................................................................................................................... 87
Chapitre 4 : Proposition d’une démarche d’évaluation environnementale basée sur les éco-
features ............................................................................................................................... 88
4.1. Le concept d’éco-feature .............................................................................................. 88
4.2. La scénarisation à travers les éco-features ..................................................................... 90
4.2.1 Recherche des données pour la génération des scénarios et inventaire du cycle de vie . 91
4.2.2 Expérimentation d’un scénario matériau / volume ....................................................... 95
4.2.3 Expérimentation d’un scénario procédé/énergie .......................................................... 97
4.3. Identification des problèmes d’évaluation environnementale par les éco-features .......... 98
4.3.1. Problème de localisation des données ........................................................................ 99
4.3.2 Problème d’additivité des résultats ....................................................................... 99
4.4. Génération des éco-features ........................................................................................ 101
4.4.1. Identification des éco-features.................................................................................. 102
4.4.2. Modélisation des éco-features .................................................................................. 108
4.4.3. Modèle de génération des éco-features ..................................................................... 114
4.5. Proposition d’un modèle de processus d’évaluation environnementale basé sur des éco-
features ............................................................................................................................. 115
4.5.1. Application de la première étape du processus « ELA » : EVALUER ...................... 117
4.5.2. Application de la deuxième étape du processus « ELA » : LOCALISER .................. 119
EE Evaluation Environnementale
F Fabrication
FV Fin de Vie
IE Impact Environnemental
MP Matière Première
T Transport
U Usage
UF Unité Fonctionnelle
Remerciements
A l'issue de la rédaction de cette recherche, je suis convaincue que la thèse est loin
d'être un travail solitaire. En effet, je n'aurais jamais pu réaliser ce travail doctoral
sans le soutien d'un grand nombre de personnes dont la générosité, la bonne humeur et
l'intérêt manifestés à l'égard de ma recherche m'ont permis de progresser dans cette
phase délicate de « l'apprenti -chercheur».
En premier lieu, je tiens à remercier mes directeurs de thèse, dont je suis très
honorée de travailler sous leur direction, messieurs ; Bernard YANNOU, Professeur
à l’Ecole Centrale de Paris, et Abdelmajid BENAMARA, Professeur à l’Ecole
Nationale d’Ingénieurs de Monastir, pour leur confiance qu'ils m'ont accordée en
acceptant d'encadrer ce travail doctoral, pour leurs multiples conseils et pour toutes
les heures qu'ils ont consacrées à diriger cette recherche. J’ai été extrêmement
sensible à leurs qualités humaines d'écoute et de compréhension tout au long de ce
travail doctoral. La justesse des critiques du professeur YANNOU qui ont été très
constructives et utiles. Mises à part ses contributions de fond, il a eu la pénible tâche
de corriger mon français maladroit ! Je lui exprime ma très profonde gratitude.
J'aimerais également lui dire à quel point j’ai apprécié sa grande disponibilité et son
respect sans faille des délais serrés de relecture des documents que je lui ai adressés.
Enfin je le remercie, pour m'avoir accueilli au sein du laboratoire de génie Industriel à
l’ECP, et de m’offrir l’occasion d’assister aux formations continues en Eco-
conception et Eco-innovation ainsi qu’au séminaire annuel du laboratoire.
Je tiens à remercier aussi, les membres du Jury d’avoir accepté de juger mon
travail, messieurs ; Lionel Roucoules, Professeur à « Arts et Métiers Paris-Tech »,
Abdelfattah Mlika, Maitre Assistant à l’Ecole Nationale d’Ingénieurs de Sousse,
comme rapporteurs.
Je remercie également les membres du laboratoire LGM qui m'ont aidé à faire cette
thèse dans des bonnes conditions et qui n'ont pas cessé de me donner des conseils et
des informations utiles. Je pense particulièrement à Saoussen Belgith, Ated, Hind, etc.
Pour finir, je voudrais remercier les gens qu'on oublie souvent mais qui ont
énormément contribué pour la communauté scientifique en assurant le développement
et la distribution de nombreux outils puissants et gratuits et en mettant leurs travaux
de recherche à notre disposition.
Introduction générale
Une fois que la conception du produit est achevée et qu’il est lancé sur le marché,
il y a une marge de manœuvre très limitée et il devient difficile, dans des cas
impossible, de réduire les impacts. L’engagement sur la voie du développement
durable (Schmidheiny, 1992) conduit les entreprises à adopter une démarche intégrant
des paramètres écologiques dès la phase de conception des produits. Cette démarche
vise à anticiper les impacts environnementaux dans l’objectif de les éviter ou de les
minimiser dès la conception des produits. Aujourd’hui elle se répand dans les
pratiques industrielles. Les changements effectués dès la phase de conception,
montrent des résultats optimaux au niveau de performances environnementales. Des
études ont montré que jusqu'à 80 % des impacts environnementaux d'un produit tout
au long de son cycle de vie sont détectés à la phase de conception (De Winter & Kals,
1994), de ce fait une grande importance est accordée à l'intégration des paramètres
environnementaux dès cette phase. Différentes appellations traduisent cette démarche
« Design for Environnement » en anglais ou éco-conception, conception durable en
français ou encore intégration de l'environnement dans la conception de produits.
développement durable ayant pour but d’améliorer la qualité écologique des produits
sur toutes les phases de leur cycle de vie. De nombreuses réglementations
accompagnent cette politique d’encouragement à l’éco-conception. De plus la
considération de l'éco-conception est devenue une opportunité d’innovation et non
plus seulement vécue comme une contrainte supplémentaire, permettant d’accéder à
un meilleur statut commercial dans un marché concurrentiel.
Ces logiciels sont des interfaces fondées sur des bases de données d’ACV et des
méthodes d’évaluation, ils sont surtout développés en Europe. Parmi ces logiciels on
peut citer Team, SimaPro, Gabi, EcoPro, EIME, EMIS, KCL-ECO, UMBERTO, Bilan
Produit,…
différents outils ont été développés dans le but de présenter une aide à la décision
pour le concepteur afin de choisir la solution optimale. Aujourd’hui, vue la
dégradation de la dimension écologique de l’environnement due notamment à la
production industrielle de produits, une nouvelle contrainte s’est rajoutée aux
contraintes classiques dans le processus de conception. L’aspect environnemental
représente un facteur de succès supplémentaire sur le marché ; En effet, les
consommateurs ont montré pendant cette dernière décennie une préférence pour les
produits verts.
De ce fait, il est nécessaire de développer des outils permettant d’analyser la
qualité environnementale des produits, de détecter les impacts générés sur toutes les
étapes de cycle de vie, et notamment dans la phase de conception de formes
géométriques et d’assemblages, en exploitant les connaissances du concepteur et les
fonctionnalités des modeleurs géométriques afin de permettre un choix de la solution
écologique optimale. Il est très important de prendre les mesures nécessaires dès les
premières phases de conception d’un produit, vu que 80% de l’impact
environnemental des produits industriels sont déterminés dans la phase de conception.
D’où, les chercheurs ont commencé à présenter des méthodologies et des outils
intégrant la contrainte environnementale (méthodes, techniques et outils) en phase de
conception. Une revue de littérature sera présentée sur cet aspect dans le chapitre
suivant.
Les IEx calculés par l’une des méthodes de calcul simplifié, seront liés dans une
troisième étape aux différents degrés de liberté (DDLs) du concepteur dans la phase
de conception de détail en CAO. Ainsi la visualisation sera fonction de ces DDLs et
traduira la zone d’action du concepteur pour réduire les IEx de son produit.
d’agir pour éco-concevoir. Pour cela, un modèle de DDLs est développé afin de
présenter au concepteur les degrés de liberté qui définissent la zone d’action possible.
Ce modèle est développé dans le cinquième chapitre et il présente le troisième axe de
recherche d’une part, et la troisième phase du processus « ELA » d’autre part. Le
sixième chapitre présente le développement d’une plateforme numérique qui valide
nos approches et modèles sur un produit industriel (un mitigeur de lavabo), en
utilisant CATIA comme logiciel de CAO/GFAO/FAO, Enovia comme système PLM
et Bilan Produit comme logiciel d’ACV. Nous terminons par une conclusion générale
de la recherche effectuée ainsi que les différentes perspectives de poursuite de notre
travail. La figure 7 décrit la structure du document que nous venons de formuler.
Considérant les objectifs de cette recherche et d’après l’état de l’art des méthodes et
outils d’éco-conception basés sur les features, nous pouvons dégager certains aspects
innovants de cette thèse :
Conclusions et perspectives
A ces deux catégories principales Janin, dans son travail de thèse, a présenté
d’autres types d’outils pour servir l’éco-conception (Janin, 2000) tels que les outils de
stratégie, les outils de sensibilisation et les outils de communication. Le Pochat
propose, quant à lui, un classement comportant trois catégories (Le Pochat, 2005) ; en
plus de l’évaluation et l’amélioration environnementales il présente une troisième
catégorie qui combine les deux premières. Une brève description de ce classement est
présentée dans le tableau 1.1.
Malgré la multitude des outils d’éco-conception, l’ACV est l’outil le plus reconnu
et complet. Il est utilisé dans une grande quantité d’entreprises industrielles, bien qu’à
petites doses. C’est pour ces raisons que nous lui consacrons la section suivante.
Type
Evaluation Amélioration environnementale Evaluation Amélioration
environnementale
- ACV - Lignes directrices - Logiciels (ACV)
- ACV simplifiée - Manuels - Eco-indicateurs
Familles - Matrice - Créativité « E », aides au - Outils paramétriques
- Checklist choix de solution de conception
L’Analyse de Cycle de Vie (ACV) est une méthode permettant d’évaluer les
impacts environnementaux potentiels d’un produit, aussi elle présente au concepteur
un outil d’aide à la décision. C’est une méthode qui prend en compte toutes les étapes
du cycle de vie du produit, présentées dans la figure 1.2 (extraction des matières
premières, fabrication, usage transport et fin de vie), tout en évitant les déplacements
de pollution d’une étape à une autre. En outre, c’est une approche multicritères qui
considère les consommations ainsi que les autres différentes classes d’impacts
(dommages écosystèmes, santé humaine, ressources).
L‘ACV suit une méthodologie itérative composée de quatre phases, comme régi
par les normes de la série ISO 14044 et illustré dans la figure 1.3.
La figure 1.4 établie par Bhander et al. (Bhander et al., 2003) montre que la
pratique de l’ACV devient plus aisée en avançant dans le processus du
développement d’un produit vue l’augmentation de la quantité de données
nécessaire à sa réalisation
1. Définition Champ de
l’étude et objectifs
4.
2. Analyse de l'inventaire
Interprétation
3. Evaluation de l’impact
Figure 1. 4 Evolution du nombre des données d’ACV en fonction du temps (Bhander et al., 2003)
Dans l’échange vertical, il est beaucoup moins fréquent que les modèles aient
besoin d’être modifiés.
Dans ce travail, nous avons choisi de porter un intérêt spécifique aux modèles à
base des features. Ce dernier concerne essentiellement l’échange vertical puisqu’il
s’agit de transmettre les données des modèles CAO à base de features aux systèmes
d’ACV afin de permettre une première évaluation environnementale (on parlera
d’évaluation ACV simplifiée). Cette évaluation environnementale rapide a pour but
d’améliorer de manière effective les performances environnementales du produit par
bouclages rapides sur les formes, dimensions, choix de matériaux, alors que les ACV
classiques se faisant tardivement ne permettent plus ces modifications. Dans la section
suivante nous présentons un état de l’art sur les différents travaux réalisés intégrant
les systèmes CAO et ACV.
Afin d'aider les entreprises à concevoir des produits «verts» et durables, il est
nécessaire de mettre en œuvre l'intégration entre les outils de CAO et les outils d’éco-
conception, qui sont tous deux liés au cycle de vie du produit. Cette intégration
numérique permet au processus d'éco-conception d’être pris en charge dès les
premières phases de développement du produit. La réduction des impacts
environnementaux (IEx) dès les premières phases du processus de conception, a été
l’objectif de nombreuses recherches. Cela est dû à la demande croissante des produits
verts. La quantité d’information fournie par les systèmes CAO permet une analyse du
cycle de vie (ACV) parfois simplifiée, parfois complète. Les différents travaux
évoqués par la suite ont essayé de coupler les deux types de logiciel pour aider le
concepteur à prendre des décisions. Nous les avons classés en trois catégories ; la
première concerne les méthodologies et concepts couplant CAO-ACV, la deuxième
rassemble les prototypes d’outils CAO-ACV qui ont été proposés et la troisième
comporte les outils intégrés CAO-ACV qui ont développés.
L'histoire d'intégration des systèmes CAO avec les outils d'éco-conception n'est
pas un nouvel axe de recherche. En 1995, Poyner (1995), propose un concept d’outil
en éco-conception qui présente au concepteur CAO un ensemble de stratégies en
matière d'éco-conception et des aides à la gestion des propositions d'amélioration, y
compris un effort pour exporter les informations des logiciels ACV.
Roche, également en 1999 (Roche 99) a développé un assistant CAO intégré qui
fournit des conseils sur l'éco-conception.
L'échange de données est une étape importante dans l'intégration. Pour cette raison,
l'extraction, le transfert et l'échange de données sont des problématiques adressées
dans les recherches de Otto (2001 ; 2003). Otto présente une méthodologie où un
transfert de données entre les deux systèmes est effectué. Les données d'ACV requises
sont extraites à partir d'un modèle géométrique en fonction des features.
Dans l'approche adoptée, un accès efficace aux données ICV nécessaires est réalisé
en utilisant un index de recherche afin d'en extraire les features utiles à la mise en
œuvre d'une ACV. La Technologie des Features (TF) prend en charge la migration de
données afin d'identifier les entités d’entrée-sortie lors de la phase de conception
(Erenzer et Birkhofer, 2002) et lors de la phase de conception détaillée (Germani et
al., 2004).
Capelli en 2006 a proposé une méthodologie ayant pour but le développement d’un
outil CAO capable de guider le concepteur vers la conception des produits verts
(EDH) (Capelli, 2006). Cette méthodologie tient compte de :
La réduction des matériaux,
la réduction de l’énergie,
la sécurité,
l’environnement hostile,
la réutilisation du produit,
la réduction de nombre des pièces et de leurs dimensions.
Le fonctionnement de la méthodologie est traduit par l’algorithme de la figure 1.5
qui saisit les informations relatives au modèle CAO. Ces données vont servir à
calculer l’impact initial. A partir des résultats trouvés, des directives d’amélioration
Figure 1. 5 Architecture de l’EcoDesign Helper (EDH) proposé par Capelli (Capelli, 2006)
Melk aussi en 2007 a présenté une structure générique basée sur la technologie du
système PDM (Melk, 2007). Ce système permet de fournir toutes les informations
concernant les coûts, les matériaux, les processus de production et la structure du
produit à partir des données CAO. D’où, la structure développée permet de combiner
les données sources relatives au produit et les applications du cycle de vie pour aider
les concepteurs à créer des produits écologiques.
BD des
matériaux
Analyse
PDM d’impact
Modèle
CAO
Figure 1. 6 Concept proposé par Hagström et Ritzén (2004) pour analyser l’impact
environnemental durant le processus de développement d’un produit
rapide (ACVR) basé sur les features, dans lequel les paramètres de conception d'un
produit sont identifiés sur la base de la relation de correspondance entre les «green
features» et les informations de conception. Les «green features» présentent un
groupe d'informations de conception verte couvrant l'ensemble du cycle de vie des
produits (Xin et al. 2012). Les «green features» sont caractérisés par des attributs
écologiques qui diffèrent d’un feature à l’autre. Par exemple, un feature matériau a
des attributs tels que le type de matériau et la quantité de matière; un feature de
fabrication a des attributs tels que la consommation énergétique le processus de
fabrication nécessaire et les émissions.
Réaliser un outil intégré de CAO-ACV est un objectif des chercheurs pour aider les
concepteurs non experts en termes d’environnement à éco-concevoir leurs produits.
Dans la littérature, nous avons identifié des prototypes d'outils.
En 1999, Takao et al, ont présenté un système support de conception qui lie la
construction d’un produit à sa recyclabilité (Takao et al, 1999). Ce système permet
d’extraire les données d’un modèle CAO et de les introduire avec d’autres données
introduites manuellement dans une interface. Par la suite, ce système évalue les
impacts environnementaux en utilisant une évaluation complète basée sur des indices
propres à l’Europe. Ces indices sont les différents types d’impact générés comme
l’impact de chaque matériau, la détérioration de la couche d’ozone, l’acidification de
l’air et de l’eau, etc.
Ce prototype a visé essentiellement la réduction des déchets d’un produit dans la
dernière phase de son cycle de vie ainsi qu’une réduction du temps de désassemblage.
Mais, l’impact ne provient pas toujours de la nature du matériau utilisé. Il est
nécessaire de prendre en compte toutes les étapes tout en communiquant au fur et à
mesure les résultats obtenus avec l’amélioration des caractéristiques
environnementales du produit.
Cependant cette amélioration est confrontée au problème de synchronisation entre
les concepteurs et les experts environnementaux. Pahng et al, en 2000 ont proposé une
méthode basée sur les modèles d’ACV paramétrés (Pahng et al, 2000). Ces modèles
sont inspirés des produits existants et ils pourront fournir au concepteur une analyse
environnementale en temps réel. Le système prototype développé dans le MIT
CADLab, appelé DOME, permet la collaboration entre le concepteur et l’expert
environnemental à travers une interface qui traduit les données du modèle CAO en
données d’entrées pour les modèles ACV paramétrés introduits.
Solidworks2010 (Solidworks, 2010). Une capture d’écran de cet outil apparait dans la
figure 1.7.
Figure 1. 7 Captures d’écrans de “CAST Tool” (a) et “Eco-fit” (b) deux outils prototypes
proposés intégrant CAO et ACV (Morbidoni, 2012 ; Jain, 2009)
intégré CAO-ACV, développé par Leibrecht (Leibrecht, 2005), qui vise à l'évaluation
environnementale des modèles CAO des produits. Il est basé sur un concept client-
serveur, où le modèle d'informations représente le serveur. Le modèle de l'information
fournit également des fonctionnalités à d'autres applications via une application
d’interface programmable (API).
On trouve aussi « SolidWorks Sustainability 2010 » (Solidworks, 2010), qui
présente un plug-in développé par Dassault Systèmes, permettant l'évaluation
environnementale en temps réel d’un modèle CAO dès qu’un feature est attribué. Il
évalue les impacts environnementaux associés aux choix de matériaux et de
fabrication choisis par le concepteur. Les concepteurs peuvent effectuer des analyses
d’ACV sur les pièces ou les assemblages directement dans la fenêtre de conception
SolidWorks (logiciel de CAO), ils peuvent aussi rechercher des matériaux
comparables et de voir en temps réel l'impact environnemental de chaque pièce.
SolidWorks Sustainability est le premier outil intégré CAO/ACV, mais la qualité des
résultats obtenus avec cette approche simplifiée est très pauvre. De plus, pour estimer
l'empreinte écologique d’un autre produit avec les mêmes exigences de conception, il
est nécessaire de fournir un nouveau modèle CAO.
Sustainable Minds® est un autre outil d'ACV intégré avec le système CAO
Autodesk Inventor offre une interface graphique (Graphical User Interface). Son
avantage par rapport à un autre logiciel est d'avoir la capacité de comparer différentes
conceptions d'un produit. Il peut être utilisé à toutes les étapes de conception
préliminaire, sur la base des informations extraites à partir des features. Les sorties
sont en équivalent émissions CO2 pour l'évaluation d'impact (Sustainable Minds,
2012). Dans la figure 1.8, nous présentons les captures d'écran de « SolidWorks
Sustainability » et « Sustainable Minds ».
Dans cette catégorie, nous trouvons également Eco Materials Advisor, l’outil
développé par Granta design entièrement intégré dans le logiciel CAO Autodesk
Inventor. Il a accès à la base de données Granta de matières et de processus qui
contient plus de 3000 matériaux. L'avantage de ce logiciel, contrairement à de
nombreux autres outils d'ACV, est qu'il permet d’analyser des assemblages complexes
(Granta Design Ltd, 2012).
(a) (b)
Figure 1. 8 Captures d’écrans de “Solidworks sustainability” (a) et “Sustainable Minds” (b) deux
logiciels integrant CAO et ACV
Enfin, on trouve ECOdesigner qui est un outil intégré avec le logiciel de CAO
SolidEdge. Il fournit une analyse rapide, soit au début du processus de conception ou
lors des itérations de re-conception. La version standard peut accéder à certaines bases
de données communes telles que Swiss EcoInvent v.2. Toutefois, la version entreprise
permet d'accéder aux bases de données SimaPro (CAMLOGIC, 2012). La base de
données de matériaux est la bibliothèque matériaux de SolidEdge, développée par
Siemens (Trayak LLC., 2012).
L'absence d’un format commun entre les systèmes CAO et ACV, la collection, la
migration et l’échange de données sont des problématiques qui ont été résolues grâce
à la Technologie des features (TF). En effet, on a trouvé, dans les méthodologies ou
les outils prototypes ou les outils développés intégrant CAO et ACV, que les features
CAO présentent la source des données d’entrée pour les différents modèles ACV
établis. Dans la section suivante, nous présentons un aperçu général sur les features et
dans celle qui suit nous poussons la recherche sur l’utilisation des features au profit de
l’environnement.
Les features ont été introduites dans les systèmes de CAO les plus courants. Shah
et Mantyla (1995) ont montré les besoins actuels et les avantages des features par
rapport aux modèles géométriques. Ils configurent certaines fonctions comme des
objets qui représentent l'intention du concepteur, cette intention est maintenue pendant
les différentes phases de développement du produit. Selon Bidarra et Bronsvoort
(2000), les features, permettent de combiner des informations fonctionnelles et
techniques de la forme dans un modèle de produit par rapport à la modélisation
géométrique classique. Pour Ghodous, cette TF facilite l'intégration entre les
différentes phases du développement d’un produit telles que la conception et la
fabrication (Ghodous, 1996). En effet, Mantyla et al. montrent que les features sont
généralement destinés à former une base de liaison entre la CAO et les applications de
fabrication en aval, et à organiser des bases de données pour les données de
conception (Mantyla et al., 1996). Dans l'approche des features, les objets
géométriques sont formés par un assemblage d'éléments simples, comme un chanfrein
dans une pièce mécanique. La forme géométrique finale de la pièce résulte de
l'application d'une séquence de features configurée et intégrée dans le modèle 3D qui
décrit une pièce selon Bonvoisin et Thiede (2012). Ce modèle est utilisé pour la
réalisation d'un egamme de fabrication qui est définie par un ensemble d'opérations.
Une opération est une unité d'une ou plusieurs caractéristiques de traitement par une
machine. Un feature peut être réalisé par une ou plusieurs opérations (Bonvoisin et
Thiede, 2012).
Différentes définitions ont été proposées pour les features. Pour Wilson et Pratt, les
features présentent un domaine d'intérêt dans un modèle de produit (Wilson et Pratt,
1988). Dans l’étude de Smith et Dagli (1995), les features sont définies comme étant
des primitives de conception de haut niveau avec leurs attributs , leurs qualificatifs et
les restrictions qui affectent la fonctionnalité et / ou la capacité du produit à fabriquer,
c'est-à-dire qu'ils peuvent décrire la forme (taille et les dimensions), la précision
(tolérances et finition), ou d'un matériau (type, propriétés et le traitement) et varient
Plusieurs techniques ont été développées pour la création de modèles basés sur les
features. Ces techniques sont divisées en deux approches principales selon le travail
de Shah et Mantyla (1995):
Reconnaissance des features : Les features sont comptabilisés à partir d'un
modèle géométrique appliquant des règles de reconnaissance. Plusieurs
modèles de features possibles pour décrire un même produit peuvent donc être
déduites.
Comme décrit dans la norme ISO 14040, une ACV nécessite plusieurs
itérations telles que la définition des objectifs et du champ de l’étude, analyse de
l'inventaire et l'analyse d'impact (ISO, 14040). Ainsi, l’inventaire du cycle de vie
(ICV) est fortement lié aux features CAO, essentiellement dans la récupération de
données nécessaires. La figure1.9 présente un modèle simplifié pour la phase analyse
de l'ICV. La TF est alors le cœur de la plupart des intégrations de l’environnement
lors de la conception en CAO. Dans certaines recherches l’ICV englobe toutes les
phases du cycle de vie du produit (par exemple, (Morbidoni et al, 2011)) et d’autres
considèrent uniquement une seule phase (par exemple la phase de fabrication (Sheng
et Srinivasan, 1995) ou celle de fin de vie (Takao et Niall, 1999), etc.). Dans cette
section on présente un état de l’art du rôle des features dans la réduction des IEx
d’une phase du cycle de vie d’un produit.
recyclables et beaucoup d'autres précautions peuvent être prises à cette étape. Abdalla
et Ebeid (2011) proposent de diviser le choix des matériaux en deux étapes, la
quantité de matériau et le type de matériau. La quantité de matière est dédiée à la
conservation des ressources environnementales où les concepteurs tentent de
minimiser la quantité de matériaux utilisés dans la fabrication du produit (Abdalla et
Ebeid, 2011). La quantité de matière d'une pièce est déterminée en additionnant les
différents features géométriques attribués.
Inputs Outputs
Raw material acquisition
Usable products
Raw Manufacturing, processing,
materials and formulation Waste effluents
Airborne emissions
Distribution/transportation
Solid waste
Waste management
System Boundary
Granta design (Granta Design, 2009) et le logiciel de CAO Autodesk Inventor sont
intégrés. De la même manière, Granta design a développé «Eco Materials Advisor»
avec lequel il est possible de proposer des matériaux à caractéristiques similaires.
CES-Selector est aussi un logiciel développé par Granta Design en collaboration avec
La géométrie d'un produit a une influence sur la phase de transport. En effet, pour
calculer les impacts de transport, il est nécessaire d'introduire deux paramètres
essentiels (Gaha, et al, 2010.) : le poids du produit et le volume englobant. En effet,
lorsque le poids et le volume englobant sont réduits, la quantité du produit à
transporter pour la distribution est augmentée. Par suite, le nombre des transports
nécessaires à la distribution se trouve réduit. Par exemple, pour un ancien modèle
géométrique la quantité à transporter, lors d’un voyage, est "X" et pour un modèle
géométrique, ayant un volume et un poids réduits, la quantité du produit à transporter
est "a * X" où (a>1). L’étude de l'impact environnemental de cette phase lors de la
modélisation géométrique est clairement un domaine de recherche dans le futur.
Un feature est une forme locale d'un produit directement lié au processus de
fabrication. Il est utilisé pour réduire l'impact environnemental des différents
paramètres de la phase de production. La majorité des études dans la littérature
prennent en compte les trois axes suivants : l'évaluation des processus, la sélection
1.4.4. Evaluation des IEx des plans de processus et sélection du plus écologique
Les GFs assurant ces fonctions sont alors considérés pour générer d’autres
alternatives de GF. Cela pourrait être introduit dans les systèmes intégrés CAO-ACV
pour aider le concepteur à comparer différentes alternatives dès l’attribution des
features. Nawata et al. (2003) proposent un nouveau système de conception du cycle
de vie spécifiquement applicable aux pièces usinées. Le système génère
automatiquement un retour d’information issu de l’ACV à travers un lien efficace
entre les données d’ICV et les données des systèmes intégrant la conception assistée
par ordinateur et la fabrication assistée par ordinateur (CAO-FAO) données en se
basant sur la modélisation par les features (Feature-based-modeling). Par conséquent,
la déduction importante qui peut être retenue de l'intégration CAO-FAO-PPAO est de
permettre la génération de différents scénarios de fabrication possibles. Chaque
scénario a des impacts environnementaux liés aux paramètres du PP attribués. En
CAO, la TF peut aider le concepteur à choisir le processus le plus écologique, à partir
des alternatives possibles.
230
150
140 100
End Drill Face
Mill Mill
50
Sequence 1 2 3
Figure 1. 11 Influence de l’ordre des séquences de fabrication sur la génération des IEx d’une
pièce constituée de trois features : perçage, lamage, surfaçage (Sheng et al., 1995)
défaillance d’un système donné et augmenter sa durée ; cela permet de réduire les IEx
générés.
Pour de nombreux produits, la phase de fin de vie (FV) est une phase déterminante
pour conclure sur l‘impact environnemental global. Au cours de la dernière décennie,
beaucoup de recherches ont cherché la réduction de l'impact environnemental de cette
phase dès la phase de conception. La TF est utilisée dans la phase de CAO pour
sélectionner une structure optimale du produit à partir des solutions de conception
correspondantes en termes du coût de montage-démontage, tout en tenant compte des
taux du recyclage et de récupération spécifiés. Chu et al. (2009) choisissent également
de considérer des petits ensembles de pièces à démonter pour répondre aux directives
vertes et suggèrent un processus de démontage économique. Zhang et Kuo (1996)
développent une approche heuristique basée sur les graphes pour générer un arbre de
démontage afin d'entreprendre l'analyse de démontage et d'étudier la structure du
produit et son démontage, en enregistrant les propriétés physiques des composants tels
que le poids et le volume. Güngör (2006) propose une méthode qui est applicable à la
phase de conception détaillée. L'importance de connections entre les différents
features géométriques attribués dans la conception orientée pour le démontage
(Design for Disassembly (DfD)) est indiquée. Ces features sont évalués par la
méthode d’aide à la décision ANP pour Analytic Network Process.
L’optimisation des séquences de démontage des systèmes mécaniques est très utile
pour améliorer la maintenance et le recyclage (c'est à dire de réduire les coûts, le
temps et le nombre d'opérations). Un nouvel environnement de démontage virtuel, sur
la base de deux algorithmes différents, est présenté par Capelli et al. (2007b) en
utilisant des features tels que ceux représentés dans la figure 1.12.
Takao et al. (1999) avec la conception de leur logiciel envisagent le recyclage dès
le début en se basant sur les features, pour réduire la quantité de déchets à la fin de vie
le temps de démontage. Sur le même thème, Bakar et Rahimifard (2007) présentent
un plan du processus de recyclage assisté par ordinateur (PPRAO) pour la fin de vie
des équipements électriques et électroniques.
La première phase dans un cycle de vie d’un produit est l’extraction des
matières premières. Le concepteur pourra remédier aux impacts de cette phase à
travers les choix des caractéristiques géométriques de son modèle de produit en
suivant les directives suivantes :
- favoriser la conception mono-matériau ou, si ceci n'est pas envisageable,
optimiser le nombre de matériaux utilisés,
- regrouper des fonctions dans un élément pour économiser la matière,
- optimiser des formes et des volumes qui peuvent permettre, à résistance
mécanique égale, de réduire la quantité de matériaux nécessaires (les
ressources primaires extraites sont diminuées),
- utiliser des matériaux issus de matières premières renouvelables à
caractéristiques mécaniques égales ou proches en jouant sur les dimensions
(les bio-polymères atteignent des performances similaires à celles du
polyéthylène),
- utiliser des matériaux recyclables.
Tout produit a une fonction principale à remplir. Cette fonction est la base de la
phase d’utilisation. Le modèle à concevoir doit la mettre en évidence, mais avec
moins d’impacts :
- Prévoir un produit utilisant moins des ressources naturelles,
- prévoir sa démontabilité pour favoriser l’utilisation des pièces de rechange.
- choisir des solutions technologiques plus résistantes aux contraintes
appliquées le plus longtemps possible,
- prévoir des solutions multi-fonctions,
- prévoir un mode d’emploi générant moins des déchets,
- créer des formes présentant une aisance de manipulation pour éviter
l’apparition des modes de défaillance et, par suite, augmenter la durée de vie
du produit.
Figure 1. 13 Influence de la géométrie sur l'environnement sur toutes les étapes du cycle de vie
(Gaha et al., 2010)
Le concepteur peut influer sur l’utilisateur dans l’emploi de son produit tout en
répondant à ses besoins avec moins d’impact sur l’environnement.
La pollution produite par les moyens de transport est très élevée. D’où la
nécessité de réduire ses effets impactants lors des phases de transport tout au long du
cycle de vie d’un produit.
Le concepteur, en manipulant les dimensions de son modèle peut favoriser
l’utilisation d’un matériau de la région que d’utiliser un autre avec des
caractéristiques mécaniques similaires
La forme géométrique doit être la plus compacte possible pour qu’elle occupe moins
de volume afin de transporter plus avec moins de moyens, d’où une réduction
importante d’énergie consommée.
La phase de la CAO (ou conception détaillée) est une phase avancée dans le
processus de conception selon la figure 1.14 et elle est riche en données numériques.
Cela a conduit les chercheurs dans le domaine de l’éco-conception à exploiter cette
richesse afin d’améliorer autant que possible les aspects environnementaux des
produits.
La détection et la localisation des impacts que pourra générer un produit sur toutes
les étapes de son cycle de vie est possible avec les outils quantitatifs de l’éco-
conception. La pratique d’une évaluation environnementale quantitative devient plus
aisée en avançant dans l’axe du temps de développement du produit vue
l’augmentation de la quantité de données nécessaire à sa réalisation (figure 1.15).
Planification
Spécification
du produit
Elaboration
des concepts
Géométrie 1/
Conception Evaluation
préliminaire
Géométrie Géométrie 2/
Conception Optimisée Evaluation
détaillée
Développement
Géométrie3/
Evaluation
Industrialisation
Commercialisation
Géométrie/Option de conception :
forme, composants, liaisons, etc.
Figure 1. 16 Axes essentiels sur le thème “Eco-concevoir avec les features CAO”
Nouvel
outil
2- Les données relatives aux features sont extraites intégré
pour générer les scénarios de plans de processus d’éco-
possibles qui vont être les données d'entrée d’un
conception
outil d'ACV (exploration intégrations CAO /
PPAO). CAO/ACV
d’entrée pour les outils d’analyse environnementale afin de calculer les impacts
environnementaux des produits industriels.
1.6.3. Synthèse
Les modèles des données pour l’EE sont Le modèle des données à développer sera basé
relatives à un scénario unique. sur la scénarisation. (exploitation des
intégrations CAO / PPAO pour évaluer les
scénarios de vie possibles).
fabrication tombeau.
Les résultats d’ACV ne sont pas évidents Les résultats d’ACV seront reportés au
pour le concepteur pour améliorer son domaine de connaissances du concepteur
modèle écologiquement. (calcul d’impact en fonction des DDLs).
Si l’évaluation environnementale temps réel par les features est possible, peut-on
alors réduire les impacts une fois les sources d’IEx localisées et les degrés de liberté
sur lesquels il faut agir définis ?
1.7.4. Synthèse
Evaluation Amélioration
Environnementale Environnementale
Axe 2 Axe 3
Evaluer Localiser Agir
1.8. Conclusion
l’état de prototypes) ainsi que les solutions de laboratoire. A l’issue de cet état de l’art
une analyse du concept de feature et particulièrement son application à l’éco-
conception (choix des matériaux, des processus de fabrication, des processus de fin de
vie). L’influence des paramètres géométriques sur les autres choix (matériaux,
processus, fin de vie, transport…) est alors présentée et synthétisée par des grandes
règles qui peuvent piloter les choix de conception. De plus certaines lacunes sont
dégagées, dont la plus importante est que l’analyse environnementale est réalisée
après la modélisation géométrique. Ceci a conduit à la définition de la problématique
de la thèse qui s’articule sur trois points : l’intégration de l’évaluation
environnementale dans la phase de modélisation géométrique, le développement d’un
modèle d’évaluation environnementale basée sur les features et l’identification des
zones d’action pour améliorer les performances environnementales des produits.
2.1.1. Généralités
étapes : Evaluer, Localiser et Agir, son objectif est de permettre au concepteur CAO
de chercher les sources d’impacts dans un modèle géométrique afin d’agir avec les
degrés de liberté qui lui restent.
La méthodologie proposée est un nouveau processus d’éco-conception centré sur la
phase de conception de détails, comme le montre la figure 2.1. L’étape de départ est
un feature classique attribué par le concepteur à l’état initial, quand on lui applique
l’approche « ELA » on obtient à l’étape finale un feature éco-conçu.
Assemblage
Pièce
Feature
Temps
La figure 2.4présente les deux étapes du 2ème axe qui transforment l’état du
feature d’un feature classique à un feature évalué environnementallement pour
différents scénarios de cycle de vie.
Une fois que l’ensemble des éco-features présents dans une géométrie sont
générés, un processus d’évaluation environnementale basé sur des éco-features peut
être lancé. Dans ce processus, en plus de l’évaluation environnementale il y a une
identification des différentes sources d’impacts. Cela va servir comme introduction
pour le troisième axe de recherche. Une fois une localisation des sources d’impacts
réalisée, on peut déterminer la zone d’action du concepteur pour améliorer la qualité
écologique de son modèle géométrique.
La figure 2.6 montre les étapes de transformation d’un feature classique en feature
éco-conçu. Le processus développé dans l’axe 3 présente la phase pré-éco-conception.
Pour valider le modèle de DDLs, deux scénarios de validation sont réalisés. Le
premier scénario consiste en un changement matière/dimensions pour une résistance
mécanique donnée et un autre scénario consiste à un changement procédé/énergie
pour une résistance mécanique donnée aussi.
Cette cartouche contient généralement 3 voies : entrée eau chaude et entrée eau
froide, et une sortie eau mitigée. Le mélange se fait en déplaçant un disque céramique
sur un autre. Les trous présents sur ces disques permettent de gérer les sections de
passage d’eau. Sa masse est d’environ 1500 grammes, le produit pesant 1450
grammes et l’emballage 50 grammes.
1
AMS : Les ateliers mécaniques du Sahel, Sousse, Tunisie
L’analyse du cycle de vie du mitigeur a été réalisée selon les principes de la norme
ISO 14040 (ISO, 2006) telle qu’elle est expliquée auparavant. Les objectifs de cette
étude consistent en premier, à modéliser et évaluer les étapes du cycle de vie du
mitigeur afin de localiser les impacts majeurs sur l’environnement. En second lieu,
comparer plusieurs alternatives et distinguer les meilleures du point de vue
environnemental. Cette phase correspond aux deux premières étapes du processus
« ELA » (Evaluer et Localiser).
Pour le robinet, cas d’étude, le scénario de référence considéré est un robinet mitigeur
de lavabo d’une salle de bain d’une famille de 4 personnes tel que le robinet est utilisé
en moyenne 16 fois par une personne en une journée pendant cinq ans en restant en
très bon état sans apparition d’aucune sorte de mode de défaillance. D’où, l’entreprise
prévoit que leur produit dure 120000 lavages de mains en moyenne.
Dans le cas du robinet mitigeur de lavabo utilisé dans une salle de bain on va
considérer que la fonction principale du mitigeur est de « fournir de l’eau pour laver
les mains ». L’unité fonctionnelle est une quantité de service pendant une durée de
temps, on va donc considérer le nombre de cycles d’ouverture-fermeture du robinet
pour permettre de mouiller et rincer les mains. Par exemple, on va considérer comme
U.F 300000 lavages de mains (sachant qu’un lavage de main peut nécessiter un ou
plusieurs ouverture-fermeture de robinet selon la conception et les habitudes des
personnes, la conception influençant ou modifiant les habitudes). En se référant à
cette unité, on pourra comparer plusieurs robinets entre eux pour cette quantité de
services donnée. Cette comparaison va nous amener à définir le flux de référence, qui
est la quantité du produit qui permet de répondre à l’unité fonctionnelle établie au
début. La durée de vie moyenne d’un robinet d’un type donné est alors très
importante. Nous entendons, ici, par durée de vie le temps d’utilisation du robinet en
première ou seconde main, mais quelques soient les raisons de sa fin de vie
(obsolescence réelle : défaillances, non fiabilités, non maintenance ; ou obsolescence
perçue : changement pour suivre la mode, pour changer de style, pour rénover, etc.).
Pour cet exemple du robinet, nous avons estimé qu’il dure 120000 lavages de main
donc le nombre du flux de référence est 2.5 car c’est le nombre de robinets
nécessaires pour assurer ce service. L’estimation du flux de référence nécessite de la
part de l’entreprise, d’une part, une bonne connaissance des utilisateurs et de
l’utilisation de ses produits (fréquences d’utilisation, modes d’utilisation (processus
réel d’utilisation du robinet, habitudes des utilisateurs) et d’une autre part, une
connaissance des données marketing (ventes en magasin et Service Après Vente) pour
connaitre les taux de renouvellement des robinets chez les gens, les effets de mode, le
nombre de personnes sachant maintenir un robinet, etc. L’entreprise dispose justement
Pour réaliser une ACV du mitigeur on doit chercher les différentes données qui
interviennent sur chaque étape de son cycle de vie. C’est l'étape d’analyse de
l'inventaire de cycle de vie qui se caractérise par l'évaluation des intrants et des
extrants des procédés unitaires qui composent le système global. Dans notre cas, les
données relatives au mitigeur sont introduites dans le logiciel d’analyse
environnementale simplifiée « Bilan Produit » diffusé par l’ADEME (ADEME,
2008).
Les données de la phase de production ont été extraites directement de l’entreprise
fabricante. Pour cette phase l’inventaire inclut le carburant et l'électricité consommés
par toutes les opérations unitaires : fusion du laiton, tournage, fraisage, perçage,
chromage, etc. (voir Annexe 1). L'inventaire idéal inclurait les informations liées à
l'extraction et au raffinage des carburants fossiles utilisés pour la production de
l'électricité achetée par la mine. Il inclurait aussi tous les déchets et l'ensemble des
émissions atmosphériques causées par le raffinage et la combustion dans une centrale
du carburant pour produire cette énergie. Le mitigeur de lavabo considéré passe, lors
de la phase de production, par différentes étapes. Chacune de ces étapes génère un
certain nombre d’impacts.
Energie
PO4
Coupeaux
Laito
CO2
Outillage
Phase de Eau usé
Eau
production SO4
Chrome
Moulage
Pièces
recommandées
Réutilisation
Epuration des
Produit complet pièces de rechange outils effluents gazeux
Réutilisation
Pour la phase de transport ; la matière première est transportée d’un atelier à une
vingtaine de kilomètres de l’entreprise du mitigeur étudié, mais la distribution est
orientée vers le marché local (environ 80%) et au marché Algérien (environ 20%). Le
tableau 3 de l’annexe 1 illustre les données introduites. L’inventaire de cette phase est
présenté dans la figure 2.9.
Electricité CO2
Production de l’énergie
Gaz naturelle
Fuel
CO2
Produits
emballés
Huile usé
Engin de
transport Phase de transport Epuration des
influents gazeux
Réutilisation
Produit chez le client Matière à l’usine
Concernant la phase d’usage, les données que nous avons introduites sont
déterminées à partir d’une expérience réalisée sur une trentaine de personnes de
différents âges avec une utilisation journalière moyenne. Environ 900L/personne en
une année représente la quantité d’eau délivrée par le mitigeur étudié. On considère en
moyenne une famille de 4 personnes, leur consommation annuelle est de 3600 L/an.
Cette consommation est présentée dans le tableau 4 de l’annexe 1 et l’inventaire est
présenté dans la figure 2.10.
Electricité CO2
Production de l’énergie
Gaz naturel Chaleur
Pression chaleur de chauffage
Impuretés : Calcaire,
pétrole, toxique,
mercure, plomb, chlore,
Eau canalisée Phase d’utilisation insecticide, bromure,
bactéries…….
Eau usée
Epuration des
Eau à un débit et une température désirés effluents d’eaux
Réutilisation
Figure 2. 10 Inventaire des intrants sortants de la phase de production du mitigeur
Quant à la phase de fin de vie, les données sont fournies par l’industriel, par
l’Institut National de la Statistique et certains ferrailleurs en Tunisie. Les
pourcentages de fin de vie sont des valeurs moyennes relatives à chaque matériau des
différents composants du mitigeur.
Fuel
CO 2
Production d’énergie
Epuration des
effluents d’eau
Pour rendre les chiffres donnés suite à un inventaire du cycle de vie (ICV)
compréhensibles et réduits en nombre pour les non experts environnementaux, il est
nécessaire de transformer les flux environnementaux en indicateurs d’impacts
environnementaux potentiels. Cela présente l’objectif de la troisième étape d’une
ACV. Pour se faire de nombreuses méthodes de calcul d’impacts ont été élaborées.
Ces différentes méthodes ont été classées dans deux grandes catégories ; les méthodes
« orientées problème » (Mid-point), (impact au milieu de la chaîne de causalité) qui
quantifient les effets globaux des substances émises ou consommées et les méthodes «
orientées dommage » (End-point) à la fin de la chaîne de causalité) qui se proposent
de quantifier les dommages potentiels qui pourraient en résulter.
Le réchauffement climatique,
l’appauvrissement de la couche d’ozone,
la formation d’ozone troposphérique,
l’acidification,
l’eutrophisation,
la toxicité,
l’écotoxicité,
l’épuisement des ressources,
l’occupation des sols.
Les méthodes dites « orientées dommage » (end-point)
La figure 2.12 présente les résultats de l’ACV pour les différentes phases du cycle
de vie considérées.
16
Point(s) - en équivalent jour d'un européen
14
12
10
8
moyen
6
4
2
0
-2 Phase de Production Phase de Transports Phase Utilisation Fin de vie
-4
Toxicité humaine Ecotoxicité aquatique Pollution photochimique
Eutrophisation (air eau sol) Acidification Effet de serre GWP 100 mod
Enfin pour la phase de fin de vie la plupart des impacts sont sous formes des
rejets dans l’air et dans le sol, d’où il est nécessaire de réduire ces rejets.
A partir des résultats d’ACV trouvés sur « Bilan Produit » il est clair que la phase
de production est la plus impactante suivie de la phase d’utilisation (les IEx sont dus à
la quantité d’eau consommée) puis la phase fin de vie et la phase du transport. Pour
localiser l’élément qui contribue le plus à la génération des IEx durant la phase de
production, une illustration, dans la figure 2.13, des impacts générés par les différents
composants lors de la phase de production montre que le composant le plus impactant
est le corps du mitigeur et, plus précisément, la quantité du laiton utilisée, qu’on
localise comme le paramètre le plus influençant sur l’éco-conception du mitigeur . Le
paramètre matière est lié au paramètre quantité liée aux dimensions du mitigeur. Les
dimensions utilisées pour réaliser le corps du mitigeur ne sont pas optimisées et elles
peuvent certainement être réduites sans influencer le fonctionnement du système
(mitigeur assemblé) global.
On constate que les phases les plus impactantes durant le cycle de vie d’un
mitigeur sont : la phase de production (par la quantité de matière utilisée dans la
réalisation du corps) et la phase d’utilisation (par la quantité d’eau moyenne
consommée par une famille de 4 personnes pendant sa durée de vie). D’où on
cherche à minimiser ces impacts par des modifications dans la conception qui sert
à minimiser la quantité consommée durant la phase d’utilisation, de notre produit.
De plus, il est aussi nécessaire d’agir sur la phase de production en jouant sur la
quantité de la matière utilisée, les procédés de fabrications et les solutions
technologiques.
Toxicité humaine Ecotoxicité aquatique
Pollution photochimique Eutrophisation (air eau sol)
Acidification Effet de serre GWP 100 mod
Point(s) - en équivalent jour d'un européen moyen
4
3,5
3
2,5
2
1,5
1
0,5
0
Tournage laiton CNC …
Injection (capuchon …
Injection (plaquette …
Electricité moyenne…
Injection (bouton …
Electricité moyenne…
Electricité haute…
Dégraissage…
Electricité haute…
Electricité moyenne…
Cela nous emmène à agir sur les DDLs nécessaires pour préciser la zone d’action
exacte du concepteur afin de réduire les centres d’impacts environnementaux du
produit étudié. D’où, les directives d’amélioration environnementale à suivre sont les
suivantes : Réduire la masse du corps du mitigeur et le débit d’eau maximal (le débit
ne pas être modifié s’il est imposé dans le CDCF. Dans notre cas, on suppose qu’on
peut agir la dessus).
30°
Manette
Obstacle
Capuchon
Cartouche
Une ACV, pour la nouvelle conception proposée, a été réalisée avec les nouvelles
valeurs concernant la géométrie modifiée. La figure 2.16 présente l’ensemble des
impacts générés sur toutes les étapes du cycle de vie du mitigeur proposé ou il y a
prise en considération de directives proposées (réduction de la quantité du laiton et du
débit d’eau).
10
Point(s) - en équivalent jour d'un européen moyen
0
Phase de Production Phase de Transports Phase Utilisation Fin de vie
-2
Toxicité humaine Ecotoxicité aquatique Pollution photochimique
Eutrophisation (air eau sol) Acidification Effet de serre GWP 100 mod
Consommation ressources Consommation énergie NR
L’IE dû à la masse du corps, impact principal, a été réduit d’environ 6 points (de
14 points vers 8 points). De même pour la phase d’utilisation l’impact est réduit
d’environ 50% (de ≃4 points vers ≃2 points). La figure 2.17, qui est une comparaison
de trois ACVs de trois mitigeurs, est établie pour visualiser l’effet des optimisations
effectuées en termes d’amélioration environnementale. Les trois mitigeurs considérés
sont le mitigeur initial (Carthage), le mitigeur proposé avec moins de quantité de
matière et à débit initial et le mitigeur proposé avec moins de matière et à débit réduit.
Dans cette comparaison on constate une diminution des valeurs d’impacts pour
chaque phase de vie par rapport au produit fabriqué par les AMS. De plus, d’après la
figure 2.17, on remarque que l’amélioration environnementale consiste à la réduction
de l’impact environnemental total (de≃ 18 points vers≃ 12 points), pour seulement la
réduction de la quantité de matière du corps u mitigeur. Cependant, la réduction des
IEs est plus importante (de ≃18 points vers ≃10 points) lorsque, d’une part, la masse
du corps est diminuée et d’une autre part l’angle d’ouverture du mitigeur est réduit.
20
Point(s) - en équivalent jour d'un européen moyen
18
16
14
12
10
8
6
4
2
0
Mitigeur : Carthage Mitigeur : Optimisé proposé 1 Mtigeur : Optimisé proposé 2
Toxicité humaine Ecotoxicité aquatique Pollution photochimique Eutrophisation (air eau sol)
Acidification Effet de serre GWP 100 mod Consommation ressources Consommation énergie NR
Figure 2. 17 Comparaison des résultats d’ACV entre le mitigeur Carthage et les mitigeurs
proposés 1 et 2
Conclusion
Introduction
Une démarche d'éco- conception classique est divisée en deux grandes étapes :
l'évaluation environnementale et l’amélioration environnementale. D'une évaluation
environnementale initiale (souvent basée sur des Analyses du cycle de vie ou ACV
simplifiées pour localiser les sources d’impacts), émergent les recommandations de
conception pour améliorer la performance environnementale globale du produit tout
au long de son cycle de vie.
La méthodologie proposée maintient cette architecture globale, qui est mise en
œuvre dans la phase de conception de détails, en utilisant les données portées par les
features, pour passer, par la suite aux pièces et arriver jusqu’au produit en sa totalité.
Pour cela la méthode est spécifiquement appliquée aux features (premier niveau) et
aux pièces (second niveau) dans un premier temps et globalement pour un assemblage
dans un second temps. Elle est conçue pour démarrer à partir de l’amélioration des
performances environnementales d’un feature et évoluer vers l’amélioration des
performances environnementales d’un produit. La figure 3.1 illustre les étapes de la
méthodologie. Les sections suivantes détaillent les différentes phases de la
méthodologie appliquée sur les features puis sur les pièces (Approche spécifique).
Figure 3. 1 L’approche spécifique par rapport à l’approche globale dans l’éco-conception des produits
Evaluer : Evaluer les impacts des différents scénarios possibles lors d’une
conception séquentielle d’une pièce. Cette phase est divisée en trois sous-
étapes pour sa part ; la première consiste à localiser un éco-feature, puis
réaliser un inventaire des cycles de vie possibles de l’éco-feature considéré et
enfin réaliser une analyse environnementale pour les différents scénarios.
Voici les degrés de liberté de CAO restants pour le concepteur qui a été synthétisé
à partir du questionnaire élaboré ; il s’agit d’une liste de 7 degrés de liberté (DDLs)
qui sont spécifiques au produit d’étude « Mitigeur de lavabo » des AMS:
Cette liste n’est pas exhaustive. Elle est spécifique à l’étude ainsi qu’aux acteurs
impliqués dans cette étude. Le développement d’une approche plus générique pour
l’identification de ces variables peut faire l’objet des futurs travaux en s’appuyant sur
des modélisations des données qui permettent de formaliser les intervalles de valeurs
de chaque variable identifiée (en utilisant l’un des logiciels existants tels que
CoDeMo, PPO, PPR, CPM, etc.).
Ces degrés de liberté peuvent être utilisés pour procéder à une éco-conception, car
ils représentent les caractéristiques des features. Ils peuvent être reliés aux systèmes
d'information tels les systèmes CAO, FAO, PPAO et PLM, comme indiqué dans le
tableau 3.1.
DDL 2 : Dimensions
DDL 3 : Matériaux
DDL 4 : Volumes
Le choix des DDLs implique une attribution d’un feature. Ce feature est le cœur
d'un modèle CAO et la source de données d'entrée des systèmes d'ACV ou des
interfaces de calcul environnemental intégrées dans les systèmes CAO. En se basant
sur les différents travaux antérieurs qui ont exploré la technologie des features dans
des différents domaines, nous proposons une approche d’aide à la décision pour le
concepteur pour pouvoir visualiser l'influence des paramètres choisis lors de la phase
de conception de détails sur l’environnement.
En effet, Keoleian (1993) a montré qu’après une conception de détail d’un produit,
une évaluation environnementale du cycle de vie complète (ACV) du produit peut être
réalisée (Keoleian, 1993). A ce stade, les possibilités de modification de conception
deviennent considérablement limitées. Cette condition est représentée graphiquement
sur la figure 3.4. Dans la phase de conception préliminaire, l'espace de solution de
conception est large, alors que dans la conception détaillée, l'espace de solution est
restreint.
Le modèle qu’on propose, et qui s’applique à notre périmètre d’étude qui est le
feature, consiste à montrer au concepteur l'impact environnemental du modèle CAO
en temps réel dès qu’un feature est attribué. Ce feature porte les différentes
informations sur les étapes de son cycle de vie ayant la possibilité de générer
différents scénarios possibles. Cela introduit la notion d’éco-feature qui sera
expliquée en détails dans le chapitre suivant. Cet éco-feature est la source
d’information pour réaliser une évaluation environnementale et sur lequel se base la
méthodologie présentée dans la figure 3.3. Elle présente un algorithme qui permet au
concepteur de prendre conscience et visualiser, en temps réel, l'impact
environnemental de chaque DDL choisi tout en lui présentant le scénario optimal en
termes d'environnement. Cette méthodologie se compose de sept étapes (figure 3.3)
La première étape se fait par le concepteur en sélectionnant un feature pour
commencer la conception d’une pièce.
A la deuxième étape, le concepteur attribue un matériau. Dans cette étape, le
bon matériau peut ne pas être disponible ou représenté dans la base de données
du système CAO utilisé, mais existe dans la base de données au sein du
logiciel d’ACV. Dans ce cas, il a accès aux deux bases de données.
La troisième étape est basée sur des systèmes CAO / FAO / PPAO. Dans cette
étape, il y a une génération des scénarios possibles des différentes alternatives
d'usinage. Où un scénario d'usinage est une description d'un procédé de
fabrication dans lequel les changements d'états d'usinage sont décrits à la fois
en termes des caractéristiques physiques et géométriques des procédés
CAPP
CAD *Alternative
processes scenarios
PLM
* Caculating 3 Evaluated model; Hierarchical
volumes different scenarios. Matrix DoFs/EIs
Optimal one is shown (selected scenario)
Geometrical Connector
model
(Control DataBase :
selection of necessary
LCA data)
User interface
LCA
Pour valider notre méthodologie on procède par l’illustration d’un cas d’étude. On
considère la pièce présentée par la figure 3.5 qui est le corps du mitigeur étudié dans
le chapitre 2.
D’après les concepteurs du bureau d’étude de la société AMS, les DDLs qui leurs
restent sont les suivants :
DDL1 : Formes (cylindriques, prismatiques, quelconques, etc.)
DDL 2 : Dimensions (longueur, largeur, diamètre, épaisseur, etc.)
DDL 4 : Volumes
Des DDLs sont rapidement éliminés et les raisons de leur élimination sont les
suivantes :
DDL 3 qui présente le matériau est éliminé par sa définition dans le CDCF
(cahier de charges fonctionnel) établie par l’industriel (Le laiton est très facile
à usiner et on l'utilise depuis longtemps pour la fabrication de robinetterie).
DDL 5 qui est le processus de fabrication est aussi utilisé de puis longtemps et
qui consiste d’abord à réaliser la forme globale par moulage et les détails
intérieurs par usinage.
DDL 6 qui est le choix du « make or buy ». Le corps est réalisé en interne sauf
que le lingot du laiton vient de l’extérieur, mais les 80% de la matière perdue
lors de l’usinage sont recyclés en interne.
DDL 7 qui présente les traitements thermiques et de surface. Pour le corps du
mitigeur les traitements considérés sont des traitements de surface qui sont le
dégraissage et le chromage.
Ces variables sont issues d’un questionnaire et elles sont spécifiques à l’étude du
mitigeur et aux acteurs impliqués dans cette étude. Cependant la liste n’est pas
exhaustive pour d’autres produits et de là une identification des variables à utiliser par
une autre approche de manière plus générique sera une bonne perspective
complémentaire de notre méthodologie.
L’espace des valeurs de chacune des variables est également spécifique au cas du
mitigeur. S’appuyer sur des modélisations de données qui permettent de formaliser
ces intervalles de valeurs (cf. CoDeMo, PPO, PPR, CPM…) pourra être une
perspective pour des futurs travaux.
La zone d’action semble bien réduite pour le concepteur mais il peut tout de même
encore agir sur les DDLs qui lui restent et réaliser une amélioration significative des
performances environnementales. La section suivante illustre comment une
identification des problèmes de conception, lors de la CAO, peut diriger le concepteur
vers le bon choix de DDLs qui lui restent.
3.2. 2 Identification des problèmes de la conception CAO d’un mitigeur par une
construction séquentielle du modèle géométrique
En effet en agissant sur la forme, les dimensions ou encore les volumes, la quantité
de matière peut varier. Le nombre de trous réalisés, s’il est réduit, peut réduire l’IE.
De même, si la forme extrudée est réduite ou modifiée, cela peut aussi réduire l’IE.
Cette modélisation géométrique peut ainsi donner des informations qui peuvent
servir à réaliser une évaluation environnementale simplifiée pour prévoir l’IE des
choix faits en temps réel.
3.2.3 Evaluation et localisation des sources d’impacts par une ACV simplifiée
Dans notre étude, le calcul d’impact environnemental est réalisé avec la méthode
de calcul CML utilisée dans le logiciel d’ACV simplifiée développé par l’ADEME
« Bilan Produit » (ADEME, 2008) pour pratiquer des ACV simplifiées. La base de
données utilisée est établie en collaboration avec le centre EcoInvent, Centre Suisse
pour les inventaires du cycle de vie (Bilan produit, 2008), dans le but d’analyser
l’impact environnemental de chaque scénario et de les comparer. En utilisant la
méthode CML (Guinée, Heijungs, 1992), les impacts calculés sont présentés en
fonction des catégories considérées suivantes pour chaque étape : La consommation
d’énergie NR (MJ eq), les ressources (kgSb eq), l’effet de serre GWP 100 mod (kg
CO2 eq), l’acidification (kg SO2 eq), l’eutrophication (air ground water) (kg PO4 eq),
la pollution photochimique (kg C2H4), l’écotoxicité aquatique (kg1.4-DB eq) et la
toxicité humaine (kg 1.4-DB eq). Ces indicateurs d’impacts sont exprimés en des
unités compréhensibles par des concepteurs non experts en termes d’environnement.
La normalisation se produit en prenant le rapport entre la valeur de l'impact du produit
et de la valeur de référence de la normalisation. La normalisation retenue dans ce
logiciel prend comme référence la consommation quotidienne d'un européen moyen.
Les résultats sont exprimés en points.
Pour comparer deux alternatives iso-fonctionnelles en termes d'écologie, il est
nécessaire de définir la notion d'unité fonctionnelle qui est établie à partir des
principales caractéristiques techniques du produit étudié, ainsi que le coefficient de
l'unité fonctionnelle (CUF) ou encore appelé nombre de flux de référence (NFR). Le
NFR choisi pour cette étude est de 2,5 comme celui attribué au produit total
précédemment.
De ce fait, on utilise ce logiciel pour calculer l’IE afin de localiser les sources de
ces impacts. La figure 3.7 montre les impacts environnementaux générés par les
différents sous-ensembles du corps du mitigeur sur toutes les étapes de son cycle de
vie. On constate qu’au niveau des phases de production et celle d’utilisation, les
impacts environnementaux sont relativement plus élevés. On peut donc conclure que
ce produit consomme beaucoup des ressources et il est aussi un polluant aquatique.
D’où on cherche à minimiser ces impacts par des modifications dans la conception
qui sert à minimiser le débit d’eau, par suite minimiser la quantité consommée durant
la durée de vie de notre produit. On doit aussi agir sur la phase de production en
agissant sur la quantité de la matière utilisée, les procédés de fabrications et les
solutions technologiques.
7
Point(s) - en équivalent jour d'un européen moyen
6
5
4
3
2
1
0
-1 Phase de Production Phase de Transports Phase Utilisation Fin de vie
-2
-3
-4
Toxicité humaine Ecotoxicité aquatique Pollution photochimique
Eutrophisation (air eau sol) Acidification Effet de serre GWP 100 mod
Consommation ressources Consommation énergie NR
Pour localiser les sources d’impacts les plus influents, sur la phase la plus
impactante qui est la phase de production, une analyse plus détaillée des sous-
ensembles est réalisée et présentée dans la figure 3.8. Ces sous-ensembles sont les
suivants :
Laiton,
moulage laiton,
dégraissage,
chrome sur noir,
Toxicité humaine
3 Pollution photochimique
0,5
L’attribution d’un feature présente le choix d’un scénario donné des DDLs. Pour
déterminer les DDLs qui ont une influence signifiante sur la réduction des IEx une
analyse de sensibilité est réalisée. Cette analyse consiste à évaluer 3 scénarios qui sont
les suivants :
Scénario 1 : On garde la géométrie initiale du corps
Scénario 2 : On change certaines formes et dimensions sans changer les
volumes. Pour ce scénario le changement n’a qu’une influence sur la phase
du transport puisque la quantité transportée sera plus importante générant
donc moins d’émissions dans l’air.
Scénario 3 : On change certains volumes et dimensions et sans changer les
formes. Dans ce scénario, le changement de dimensions concerne la
section du jet d’eau.
La figure 3. 9 présente une comparaison entre le scénario initial et les scénarios
proposés en se basant sur le changement de certains DDLs.
Titre du graphique
20
18
16
14 Toxicité humaine
12 Ecotoxicité aquatique
Pollution photochimique
10
Eutrophisation (air eau sol)
8 Acidification
Consommation ressources
4
Consommation énergie NR
2
0
essai sur bilan produit : essai sur bilan produit : essai sur bilan produit :
Corps du mitigeur sc1 Corps du mitigeur sc2 Corps du mitigeur sc3
Figure 3. 9 Comparaison entre le scénario de vie initial du mitigeur et de deux scénarios basés
sur le changement de DDLs
Dans cette partie on tiendra compte des dimensions des pièces standards utilisées
pour la fabrication des mitigeurs chez l’industriel :
Cartouche Ø 35mm
Joint toriques 33x1.5
Flexibles M10
Vis HC à bout plat
Plaquette pour manette
Ensemble aérateur
En tenant compte des données standards on effectue les changements suivants sur
le corps qui doit respecter une épaisseur minimale de moulage de 2,5mm d’où on
choisit un diamètre minimal du corps de 40 mm et une hauteur de 120 mm (Hauteur :
H = hauteur de la cartouche + hauteur de fixation des flexibles contenants l’eau). Pour
la conduite d’eau, la distance entre la position de fixation du robinet sur le lavabo et la
position minimale d’aérateur est de 70mm. La figure 3.10 illustre le nouveau design
du corps du mitigeur éco-conçu, proposé suite à une action sur les 3 DDLs restant
(formes, volumes et dimensions).
Ecotoxicité aquatique
3
Pollution photochimique
2,5
Eutrophisation (air eau sol)
2 Acidification
1 Consommation ressources
Consommation énergie NR
0,5
0
Laiton (CorpsMoulage
du mitigeur)
laiton (Corps
Dégraissage
du mitigeur)
(Corps
Chromedu
noir
mitigeur)
sur inox
Perçage
(Corps
CNCElectricité
du laiton
mitigeur)
(Corps
haute du
tension
mitigeur)
Europe (Corps du mitigeur)
Figure 3. 11 Les IEx générés par les sous-ensembles du nouveau corps du mitigeur
La pièce présentée dans la figure 3.12 est le cas d’étude utilisé pour valider la
méthodologie d’éco-conception proposée. Lors de la CAO, en se basant sur les
features, l’identification des formes géométriques de la pièce permet de générer trois
scenarios possibles pour sa réalisation.
Figure 3. 13 Comparaison des IEx entre les trios scenarios de procédés de fabrication proposés
pour la pièce considérée
Nous avons évalué les IEx du corps du mitigeur par trois outils: « ELA-
GreenCAD », SimaPro (GeodKoop et Oele, 2004) et « SolidWorks Sustainability ».
Les résultats d'ACV sont présentés dans le tableau 3.3. De plus, ce tableau montre que
les erreurs générées par « SolidWorks », pour chaque catégorie d’impact, sont plus
importante que celles générées par « ELA-GreenCAD ».
SW Sustainability ELA-GreenCAD
*Un seul processus est considéré *Chaque feature de la pièce peut avoir
pour tous les détails de la pièce. son propre processus.
*Un seul scénario est évalué. *Les scenarios possible sont générés
et évalués.
Emission dans l’air (Pt) 16 E-2 138 6,8 E-2 7,8 6,7 E-2
Emission dans l’eau (Pt) 1,2 E-2 22,24 1,57 E-2 6,06 1,47 E-2
Conclusion
Ce chapitre porte la réponse à la première question de la problématique du travail
de recherche, à savoir, est-il possible d’éco-concevoir lors de la phase de modélisation
géométrique et comment ?
En réponse à cette question on propose une approche d’aide à la décision pour le
concepteur pour pouvoir visualiser l’influence des paramètres de conception sur
l’environnement. Ainsi la démarche « ELA-Green CAD » proposée agit directement
sur les features qui constituent les éléments principaux de développement des modèles
CAO. Les éventuelles actions appliquées sur un feature pour réduire ses impacts
environnementaux concernent la forme, les dimensions, les matériaux, les volumes,
le processus de fabrication, le choix du « make or buy » et les traitements thermiques
de surface. Les interventions sont réalisées en temps réel, en se basant sur des
systèmes CAO/FAO/GFAO/PLM et sur des bases de données relatives au système
d’ACV employé. Cela introduit la notion d’éco-feature qui sera la source
d’information pour réaliser une évaluation environnementale. Cette dernière fournit
les impacts environnementaux du produit sous forme graphique. L’application sur le
mitigeur de lavabo est reprise de nouveau pour illustrer la procédure proposée. En fin
de chapitre, on présente une comparaison entre la démarche « ELA-Green CAD » et
la démarche « SolidWorks Sustainbility » ce qui lui permet de dégager les principales
améliorations réalisées par rapport à l’existant.
L’objectif actuel de la méthode d'ACV selon les travaux suivants : (Stewart et al,
1999), (Suh and Huppes, 2005), (Jeswani et al, 2010) et (Xin et al, 2012), est
principalement d'évaluer et comparer les modèles géométriques des produits existants
et les produits après la conception détaillée (post-modélisation), puis de proposer
quelques suggestions d'amélioration. Dans ce chapitre, l’accent est mis sur
l'introduction et la discussion de l'approche d'utilisation de la technologie des features
pour son potentiel à soutenir l’automatisation et l'extraction des données récupérées
du produit pour l'inventaire du cycle de vie (ICV). Les données portées par les
features sont considérées être des données globales si elles concernent le produit lui-
même, les assemblages et les pièces qu'il contient. Il s’agit de données locales si elles
sont liées à la géométrie des pièces concernant les features de fabrication et les
propriétés de la pièce (Otto, 2001). Pour un inventaire des données telles que la masse
des matières premières extraites, l'énergie nécessaire pour la réalisation, etc., on a
besoin de récupérer toutes les données locales disponibles, telles que le processus de
fabrication, les tolérances admises, les matériaux utilisés, etc. pour la géométrie de la
partie usinée de la pièce. Mais avant que cela puisse se réaliser, son emplacement
exact ainsi que les composants, à savoir, la topologie, la forme actuelle et les
dimensions, doivent être récupérés à partir du modèle géométrique. Pour extraire les
informations complètes des propriétés d’usinage de la pièce (y compris les découpes
complexes, les crêtes et les bavures de bord), toutes ces étapes de récupération de
données doivent être répétées pour chaque feature. Les avantages de la TF permettent
la récupération efficace des données nécessaires à un ICV en utilisant les modèles des
features et les opérateurs basés sur les features. Dans ce cadre on propose le concept
« d’éco-feature » pour modéliser l'intégration des données de conception dans la
phase de conception de détails, afin de construire un modèle de cycle de vie d’un
produit prêt pour la pratique d’une ACV. L’éco- feature est un feature enrichi par des
données, telles que le volume, le matériau, le procédé de fabrication, l’énergie
consommée, etc., permettant son évaluation environnementale afin de donner en
temps réel des informations ou des indications en termes d’éco-conception. L’éco-
feature englobe une pensée cycle de vie. Pour chaque phase de vie un ensemble de
scénarios est envisageable. Chaque scénario est lié à un à un ensemble de données.
Par exemple, pour la phase de fabrication, un feature peut être obtenu par différents
procédés de fabrication. Chaque procédé à une énergie consommé.
Les scénarios à générer peuvent être de différents types selon (Börjeson et al.
2006). En effet, ils peuvent être prédictifs, exploratoires ou normatifs. Les différents
types de scénarios sont divisés en deux catégories; pour les scénarios prédictifs ils
sont soient des prévisions ou des « si », pour les scénarios exploratoires ils sont soient
externes ou stratégiques et enfin pour les scénarios normatifs ils sont issus soit d’une
préservation ou d’une transformation. Dans notre étude, la génération des scénarios
concerne l’analyse du cycle de vie (ACV). Selon Weidema et al. (2004) la génération
des scénarios pour l’ACV peut être réalisée en cinq étapes différentes :
1. Identification des pièces du système
2. Identification de la précision nécessaire
3. Choix d’une méthode appropriée
4. Développement du scenario
5. Vérification de la cohérence des scénarios
Selon Bishop et al. (2007), il existe huit techniques de génération de scénarios :
1. Jugement
2. Base / attendu
3. Elaboration de scenarios fixes
4. Séquences d’événements
5. Analyse rétrospective
6. Dimensions d’incertitude
7. Analyse des impacts croisés
8. Modélisation
La méthodologie proposée consiste à assister le concepteur CAO dans ses choix et lui
fournir en temps réel des indications sur les impacts environnementaux résultants. En
effet, pour un produit donné on part d’une géométrie initiale pour arriver à la
géométrie finale. Pour cela plusieurs scénarios sont possibles lors de la
transformation. La génération de ces scénarios nécessite une récupération des
différentes données liées au modèle géométrique de la pièce en cours de modélisation.
Lors du développement d’un modèle géométrique d’une pièce, trois entités de base
sont présentes :
La géométrie,
le matériau
le processus de fabrication.
La génération d’un scénario de vie est aussi basée sur ces trois entités comme le
montre la figure 4.1.
Un scénario
La collection des données et des paramètres d’un feature attribué permet déjà de
générer plusieurs scénarios de vie envisageables. Ces scénarios sont accompagnés par
des directives d’éco-conception telles que la réduction de la masse, le choix des
V2
V1
Figure 4. 2 Les volumes générés par un modèle CAO
Lorsqu’on définit un feature tel que le feature « poche » on ne s’intéresse pas à la
forme mais au volume. Par exemple, lors d’un processus de moulage lorsqu’on
effectue une poche, on a enlevé un certain volume de matière et par suite on met
moins de matière dans le moule. D’où l’I.E est dépendant de la quantité de matière,
qui est une information importante.
La forme géométrique présente quand même une donnée utile pour le calcul
d’impacts. Par exemple, si on utilise un procédé d’estampage ou de moulage pour une
forme assez compliquée mais avec des dimensions minces, ce n’est pas la complexité
du moule qui va coûter cher mais la quantité de matière brute en plus, car plus la
géométrie est compliquée, plus on a besoin d’un brut important.
Au départ, quand on conçoit en CAO, on conçoit par des features pour obtenir un
volume final et on attribue un matériau. A ce stade, on ne connait pas encore le
procédé de fabrication. Par contre on peut quand même considérer l’information du
volume de matière qui va nous permettre d’afficher l’ensemble des IEx dus
uniquement à la prise en compte de la matière. A chaque ajout de feature, ou
raffinement de ces derniers, on modifie le volume de matière et, par suite, on peut
afficher un indicateur qui est éventuellement l’indicateur des impacts
environnementaux qui est dû à la matière comme le modélise la figure 4.3.
On s’intéresse aux volumes parce qu’on peut considérer qu’un feature peut être un
volume en plus ou un volume en moins. Un feature peut être un bossage, une poche,
une rainure, une gorge, un chanfrein, etc.. Il existe des logiciels qui génèrent en
automatique des processus de fabrication à partir des features attribués tels que
SolidWorks, CATIA, etc.
Un matériau IE matériau
Concevoir un volume final
de matière
En résumé, on déduit que la géométrie est fortement liée au matériau aussi bien
qu’au processus de fabrication et donc à l’énergie dépensée et aux rejets durant cette
phase.
Volume initial
Chaque pièce élémentaire d’un système est composée de deux features ou plus.
Selon la forme géométrique attribuée à un moment donné, des scénarios sont
envisageables pour un système, puisque cette pièce va avoir un volume de matière, ce
volume de matière peut être réalisé soit par un processus de fonderie, d’usinage, de
soudage, etc.
Pour fabriquer une pièce en fonderie, on va utiliser un peu plus de matière car on a
une partie qui est perdue dans les évents, les bavures, etc. et de cette quantité perdue il
y a plus ou moins une partie qui peut être récupérée, et une autre non récupérée.
Ainsi, l’impact environnemental de ce procédé de fabrication peut être modélisé en
tenant compte de la quantité de matière non récupérable, l’effet de l’huile, l’énergie
électrique, etc. On peut imaginer également l’impact environnemental du moule.
Si on adopte le processus d’usinage au lieu du moulage, les features seront
convertis en features de fabrication. Ces features sont ensuite associés à un outil de
fabrication et à un certain nombre de passes et de trajectoires lors de l’usinage, l’usure
W d’extraction
Impact de la pièce
W de fabrication Fabriquer une pièce
fabriquée
Transport Amortissement de la
machine
Figure 4. 5 Inventaire du processus de fabrication d’une pièce pour calculer son impact
environnemental
Quand on conçoit en CFAO une pièce, dans le module fabrication on définit le brut
et la trajectoire de l’outil. Ces informations permettent de calculer :
La perte de matière
Le temps d’usinage
L’énergie nécessaire à l’usinage
L’usure de l’outil
Il y a aussi les traitements thermiques/de surface qui peuvent être des facteurs
importants d’’impacts d’une pièce.
comme le montre la figure 4.6, on aura ≃30% de plus (5.66 points) d’IE par rapport à
0
Mitigeur : Corps en 1,3 al u Mitigeur : Corps en unité d'al
Toxicité humaine Ecotoxicité aquatique Pollution photochimique Eutrophisation (air eau sol)
Acidification Effet de serre GWP 100 mod Consommation ressources Consommation énergie NR
Dans notre recherche les features classiques qu’on enrichit avec des données
nécessaires pour l’évaluation environnementale sont nommés les éco-features. D’où
ce qui est appliqué aux features classiques peut être appliqué aux éco-features (EF)
proposés.
Dans le modèle géométrique d’une pièce, on peut trouver des features qui sont
utilisés plus d’une seule fois. Ils peuvent être réalisés dans une seule opération
d’usinage ou chacun à part ou peuvent être réalisés en association avec d’autres
features. Les différents scénarios qui se déclinent, présentent un problème de
localisation des informations dans chacun des features et, par suite, un problème dans
l’identification des éco-features. Si par exemple à un moment donné on a deux
features (2 poches ou 2 bossages), cela revient à moins cher de les réaliser les deux à
la fois qu’en deux opérations distinctes. Par exemple, tant qu’à faire 2 usinages de
bossages avec un outil fraise doigt, c’est plus économique de les faire en une seule
opération. Il faut donc essayer de mutualiser les opérations pour à la fois diminuer les
coûts et également l’énergie. On a un effet cumulatif ou de commonalisation entre
features identiques. Pour s’attaquer à ce problème, il est nécessaire d’identifier tous
les features attribués tout en analysant les informations de chacun d’eux séparément.
De ce fait, on peut supposer que la pièce (P) est une somme des éco-features comme
le montre l’équation (4.1).
Cet aspect cumulatif sur le gain de temps, de coûts et d’énergie qu’on peut trouver
dans sur des features identiques peut-il être considéré de même pour des impacts
environnementaux ? Cela nous conduit à détecter un nouveau problème dans la
génération des éco-features, qui est le problème d’additivité des résultats des
évaluations environnementales.
Théoriquement une pièce est formée de n features. Certes ces features sont en
interactions. Relativement au travail de Srinivasan et Sheng (1999b), ces interactions
peuvent être classées en deux catégories : interactions géométriques et interaction de
processus. D’où, l’apparition d’un problème de couplage entre les features, parce
qu’une somme de features n’est pas simplement sommer les conséquences des
features. D’où on doit avoir une analyse globale des features avant que d’analyser les
informations de chacun des features séparément. Pour éviter ce problème, on se pose
la question de l’additivité là où on additionne les conséquences de chaque feature
pour avoir la globalité des conséquences de la pièce. L’hypothèse d’additivité des
impacts revient à dire que les impacts de chaque feature sont indépendants de ceux
des autres et l’impact environnemental d’une pièce est la somme des IEx de chaque
feature selon l’équation 4.2. En appliquant cette hypothèse sur les EF on obtient
l’équation 4.3. La figure 4.8 montre un modèle pour le calcul de l’impact
environnemental d’une pièce par la sommation des IEx de chaque éco-feature la
constituant.
Eco-Feature IE EF 1
Eco-Feature IE EF 2
Modèle IE du modèle
géométrique . . géométrique de
d’une pièce . . la pièce
. .
Eco-Feature IE EF n
Au niveau d’un feature, l’IE est calculé aussi en sommant les IEx de chaque sous-
ensemble, tels que l’énergie, le matériau, etc., comme le montre l’équation 4.4.
de l’utilisation des éco-features est de localiser les sources d’impacts pour les
différents scénarios de vie possible afin d’adopter par la suite un processus
d’amélioration environnementale basée sur les résultats d’évaluation
environnementale portés par les éco-features.
Afin de présenter la démarche de modélisation géométrique par éco-features, nous
abordons les étapes de l’identification jusqu’à la modélisation des éco-features.
Un éco-feature, par définition, est un feature classique qui est enrichi par des
données liées au cycle de vie de ce feature en particulier et toute une pièce à laquelle
il appartient en général. Ces données peuvent être liées à l’extraction des matières
premières, à la phase de production, à l’usage, au transport et à la fin de vie. Chaque
phase du cycle de vie peut se produire selon un seul scénario ou des scénarios
différents.
L’enrichissement des features sert par la suite à évaluer environnementallement les
scénarios de vie possibles afin d’aider le concepteur à choisir le scénario le plus
écologique, qui servent à la fin pour localiser les sources d’impacts. Le travail
d’identification se fait selon la détection des deux combinaisons suivantes :
Géométrie/Matériau ou Géométrie/Matériau/Processus.
La collection des données d’un feature est relative aux trois paramètres de la
conception en CAO :
La géométrie
Le matériau
Le processus
Matériau
Tableau 4. 1 L’ensemble des features dans le modeleur géométrique « TOP Solid » (TopSolid,
2005)
Extrusion +
Révolution +
Profilé +
Perçage +
Limitation +
Chanfrein +
Congé +
Dépouille +
Evidement +
Poche +
Bossage +
Gorge +
Filetage +
Rainure +
Nervure +
Enlèvement +
Soustraction +
Union +
Bloc +
Cylindre +
Sphère +
Cône +
Tableau 4. 2 Relations entre les données portées par un feature avec les phases de son cycle de vie
volumes de matière
(brut, fini, perdu)
% récupération Vp
Géométrie
% irrécupérable
Processus
d’extraction
pays d’extraction
pays de fabrication
pays d’usage
usure de l’outil
quantité d’huile
d’arrosage
temps d’usinage
Calculer
Attribuer
les
Extraire les les
données
DDLs en données
d’entrée
Attribuer relation avec d’EE
EE en Oui Générer
un feature le feature chacune
utilisant l’éco-
attribué à la Données
les
phase de suffisantes feature
DDLs
vie qui pour EE
extraits
lui est
relative
Non
En CFAO un produit peut être décrit par différents types de modèles de features.
En effet, les features utilisés dans la phase de conception ne sont pas nécessairement
les features de fabrication. Un exemple est donné dans la figure 4.10. La pièce en (a)
peut être réalisée par addition d’un bossage au bloc de base comme illustré dans le
modèle de feature de forme en (b). Cependant le modèle des fetaures de fabrication
de la pièce peut être réalisé en soustrayant deux features (poches) à partir du brut qui
englobe la pièce finie, comme montré en (c). Pour les applications de fabrication, on
doit convertir le modèle de features de conception en un modèle de features de
fabrication. Ce processus s’appelle conversion des modèles des features. Sachant
qu’un feature de forme peut être positif/additif ou négatif/soustractif. D’où un feature
d’usinage est un feature de forme négatif/soustractif associé à un processus d'usinage
(Han, 1996).
Dans une orientation éco-conception on trouve des modèles développés, qui sont
des modèles utilisés dans l’évaluation environnementale, tels que les modèles de
produit et les modèles de processus. Les deux modèles décrivent le produit à partir de
différent points de vue. Ils sont influencés par les propriétés du produit et par les
processus du cycle de vie du produit (Marosky, 2007). Les différences entre les deux
modèles sont listées dans le tableau 4.3.
En se basant sur notre approche d’intégration entre les systèmes CAO, FAO,
PPAO, PLM et ACV, les données nécessaires à la réalisation d'une évaluation
simplifiée quantitative du cycle de vie (ESQCV), telles que la masse de la matière
enlevée, l’énergie nécessaire, le processus de fabrication à utiliser, les tolérances, sont
extraites automatiquement. On établit un algorithme d’extraction des données
nécessaires pour une évaluation environnementale et enrichir le modèle de feature
classique qui devient par la suite un modèle d’éco-feature.
Le domaine temporel concerne les différentes étapes du cycle de vie d’un feature
classique. La classification des données se fait comme toute autre intégration réalisée
jusqu’à présent de type CAO/ACV. Cette intégration consiste en une classification
classique comme présentée dans le tableau 4.4:
Tableau 4. 4 Classification des données d’un feature selon chaque phase de vie
Phase Données
liés aux étapes de son cycle de vie. En outre, on trouve que les informations qui
l’enrichissent peuvent constituer un scénario de vie unique comme elles peuvent
permettre une modélisation des différents scénarios. Par exemple, si on considère le
feature « trou lamé », sa réalisation, en se basant sur l’intégration avec le système
PPAO, peut se faire selon deux scénarios si le processus est l’usinage ; soit on réalise
le perçage puis le trou, soit on réalise le trou puis le lamage. Selon Sheng et al.
(1995), les deux scénarios n’ont pas le même impact environnemental.
De ce fait, après avoir extrait les données à partir des différents systèmes intégrés
(CFAO/CAPP ; CFAO/PLM ; CFAO/ACV), une filtration des données est réalisée.
Cette filtration revient à attribuer les données extraites ou calculées à la phase de vie
qui lui convient. On peut imaginer pouvoir attribuer un feature, imaginer plusieurs
méthodes, plusieurs matériaux, plusieurs processus de fabrication et, selon ces
méthodes de fabrication, imaginer plusieurs gammes de fabrication, plusieurs flux de
matières de recyclage, plusieurs traitements thermiques différents dépendant du
matériau. Cette étape représente la troisième étape dans la modélisation des éco-
features.
Si on prend l’exemple du mitigeur et, plus précisément, le corps du mitigeur dans
sa fin de vie, au sein d’un système intégré CAO/PLM on peut trouver une information
qu’on récupère, par exemple, 80% de laiton en Algérie et 65% en Tunisie, car il y a
des gens ou entreprises qui récupèrent assez systématiquement ces métaux qui ont de
la valeur. Ce qu’il faut correctement modéliser ce sont les enchainements dans les
scénarios, par exemple : si on récupère 65% des métaux en Tunisie et 80% en Algérie,
et si on vend 60% des robinets en Tunisie avec une durée de vie moyenne estimée à
10 ans et 40% en Algérie avec une durée de vie moyenne estimée à 12 ans, on a des
scénarios de vie et de recyclage différents et couplés dans une ACV s’exprimant par
un nombre de flux de référence différent dans les deux scénarios.
Une entreprise possède ses propres données pour réaliser ses produits. Les
scénarios des matières premières à utiliser, ou les accessoires à acheter à l’extérieur et
d’autres paramètres présentent des données prédéfinies pour certains produits
(stockées dans une base des données). Ainsi, les scénarios sont en nombre limité dans
une base des données et, par suite, on peut définir les éco-features à utiliser. Pour
D’après les sections précédentes, la génération d’un éco-feature passe par trois
niveaux : niveau des données particulières, niveau des scénarios générés à partir du
premier niveau et enfin un niveau global qui présente les phases de vie avec leurs
différents scénarios. Cette modélisation par niveaux est illustrée dans la figure 4.13.
E
V
A
2. Générer les éco-features L
U
E
R
L
O
C
4. Localiser les phases de vie sources d’impacts A
L
I
S
E
R
5. Identifier les paramètres responsables
Non
Scénario validé
Oui
La réalisation de cette phase passe par trois étapes, comme le montre la figure
4.15 :
Localiser les features attribués.
Générer les éco-features.
Evaluer environnementallement les scénarios générés dans les éco-features
un par un pour chaque éco-feature.
Cette étape consiste à analyser l’arbre de construction d’une pièce donnée pour
extraire les différents features attribués. Cela a été réalisé par l’intermédiaire
d’algorithmes. Pour notre recherche, on adopte l’algorithme décrit dans le travail de
Jha et Gurumoorthy (2000), qui permet d’extraire automatiquement les features du
modèle géométrique d’une pièce. Cet algorithme utilise la topologie caractéristique
des faces d'une classe features particulière pour trouver les instances de cette classe,
afin d’extraire un modèle de feature à partir d'un modèle géométrique.
Cette phase consiste à réaliser un inventaire des données nécessaires pour une
évaluation environnementale à partir du connecteur qu’on a proposé dans le chapitre
3. Ce connecteur exploite les intégrations réalisés entre les systèmes CAO et les
systèmes PPAO, PLM, FAO et ACV pour collecter les données nécessaires dans une
première étape, les filtrer et les classer dans le domaine temporel (les phases du cycle
de vie) dans une seconde étape et, finalement, générer les différents scénarios de vie
possibles de chaque feature attribué. Une description détaillée de cette phase est
réalisée dans la section précédente de ce chapitre (cf.4.4).
En tenant compte des hypothèses posées dans la section 4.3, le calcul de l’impact
environnemental total d’un scénario de vie (i) d’un éco-feature correspond à la somme
des impacts environnementaux de chaque phase de vie par la méthode CML comme
le montre l’équation 4.5. De même, rappelons-le, l’IE d’un modèle géométrique d’une
pièce présente la somme des impacts environnementaux de chaque éco-feature
comme le montre l’équation 4 énoncée précédemment.
La réalisation de cette phase passe par deux étapes, comme le montre la figure
4.16 :
Localiser les phases de vie sources d’impacts
Identifier les paramètres (éléments) responsables
Lors de la première étape, on réalise un tri des sommes des impacts dans le tableau
des « Résultats par phase de vie » pour chaque phase de vie. Par la suite, on indique la
phase la plus impactante pour commencer la recherche dans le tableau des impacts de
la phase mentionnée et réaliser un autre tri des résultats. Ce deuxième tri permet de
localiser l’élément le plus impactant et l’indiquer au concepteur.
L’élément indiqué au concepteur est en relation avec les DDLs qui restent au
concepteur lors de la phase de modélisation géométrique. Cependant d’autres
contraintes peuvent être imposées à un modèle géométrique donné et les DDLS
doivent par la suite être réduits. De ce fait, le concepteur doit indiquer au début les
DDLs qui lui restent réellement, c’est-à-dire sur lesquels il peut agir pour réduire les
IEx de son modèle géométrique.
Le choix du corps du mitigeur pour valider notre approche est basé sur les résultats
d’analyse du cycle de vie réalisés auparavant dans le chapitre 2 (cf. 2.2.1.3) qui
montrent que le composant le plus impactant du mitigeur complet est le corps.
L’extraction des données d’un feature doit se faire sous l’hypothèse qu’il a les
mêmes phases d’usage et de transport que la pièce auquel il fait partie. D’où
l’évaluation environnementale qu’on va pratiquer dans cet exemple concerne
uniquement les phases de matière première, de la production et de la fin de vie.
L’inventaire des données du cycle de vie est appliqué à chaque feature attribué. Le
système CAO CATIA nous permet d’accéder aux données présentées dans le tableau
4.6 pour les features de forme. Ces données sont notamment les volumes de matière
ajoutée ou enlevée et, de ce fait, elles permettent de connaitre la masse totale de la
quantité de matière enlevée du brut. Un modeleur CAO nous donne aussi accès au
matériau correspondant, qui est ici le laiton. Un système PLM nous informe que la
matière première est importée de Monastir sous forme de lingot de laiton, ainsi que
les déchets issus de la fabrication sont récupérés à 80% et recyclés au sein de la
société. Le trou 6 peut être de Ø8 mm ou de Ø16 mm et il est lié à la consommation
annuelle moyenne d’eau qui est peut être, respectivement, de 54000kg ou 36000 kg.
En effet, à un même débit, si le trou est de Ø8 mm, le jet devient trop fort pour laver
les mains et n’arrive pas à les arroser et si le trou est de Ø16 mm le jet assurerait un
lavage des mains en 1.5 fois moins de temps.
Tableau 4. 6 Effet de l’ajout des différents features du corps du mitigeur sur la variation du
volume, de la masse et de la surface
Au sein d’une pièce il existe des interactions entre les features (interactions
géométriques et interactions de processus (Sheng et al., 1996)). Dans notre étude, on
ne va pas tenir compte de ces interactions. On suppose que le processus d’éco-
conception proposé est pratiqué sur un feature indépendamment des autres. D’où,
l’éco-conception d’une pièce consiste à agréger tous ses éco-features.
La génération des éco-features se concentre sur l’évaluation environnementale des
différents types de features. Dans notre exemple, on trouve les types suivants :
surface épaisse,
extrusion,
solide multi-sections,
poche,
trou,
congé,
4.6.2.2. Classification des données dans le domaine temporel
Pour chaque feature, les données extraites d’un système intégré
CFAO/PPAO/PLM/ACV sont classées dans le domaine temporel selon chaque phase
de vie. On prend, par exemple, les données relatives à trou.6 et on les classe dans le
domaine temporel comme l’illustre le tableau 4.7.
Tableau 4. 7 Classification des données du Trou.6
* Dégraissage :
0.001 mm2
Les scénarios doivent se faire au niveau système. Au fur et à mesure qu’on conçoit
une pièce et qu’on fait des choix sur les processus de fabrication ou de make or buy
ou sur les traitements thermiques, on fournit une indication supplémentaire (en
gardant toujours l’hypothèse que ça ne va pas changer les durées de vie).
Tableau 4. 8 Exemple des scénarios de fabrication possibles pour les features attribués au corps
du mitigeur
Pour la génération de l’éco-trou.6 nous avons considéré 2 scénarios liant les phases
de Matière première, Usage Transport et 3 scénarios liant les phases de fabrication et
de Fin de vie. Ces scénarios sont présentés dans les tableaux 4.9 et 4.10.
Tableau 4. 9 Données du trou liées aux phases de Matière première, du transport et d’utilisation
Phase
Scénario 1 Scénario 2
Matière Première Matière : Laiton Masse : 0.025 Matière : Laiton Masse : 0.0125
kg kg
Transport Moyen : Camion Masse : 0.025 Moyen : Camion < Masse : 0.0125
< 16t 16t
Fabrication
Processus : Perçage Processus : Tournage Processus : Perçage
Temps : 4mn20 Temps : 4mn15 Temps : 3mn50
On obtient alors six scénarios de vie possibles pour le trou 6, qui sont présentés
dans la figure 4.21.
MP /U /T F / FV
Scénario 1 Scénario 1
Scénario 2
Scénario 2
Scénario 3
Une fois les données classées selon chaque phase de vie et les scénarios possibles
générés, l’étape d’évaluation environnementale de ces scénarios démarre pour
calculer les impacts environnementaux de chacun d’eux, tout en introduisant au début
le nombre de flux de référence « 2,5 » qui est celui de notre système d’étude global.
Une comparaison des résultats est faite pour voir quel est le moins impactant afin
de pouvoir identifier les paramètres responsables pour améliorer la qualité
environnementale du feature. Cette comparaison est illustrée dans la figure 4.22
obtenue en utilisant le logiciel « Bilan Produit » qui se base sur la méthode CML lors
du calcul des impacts.
14,00
Point(s) - en équivalent jour d'un européen
12,00
10,00
8,00
moyen
6,00
4,00
2,00
0,00
Eco-trou6 : Eco-trou6 : Eco-trou6 : Eco-trou6 : Eco-trou6 : Eco-trou6 :
Scénario 1 Scénario 2 Scénario 3 Scénario 4 Scénario 5 Scénario 6
Toxicité humaine Ecotoxicité aquatique Pollution photochimique Eutrophisation (air eau sol)
Acidification Effet de serre GWP 100 mod Consommation ressources Consommation énergie NR
8,00
Point(s) - en équivalent jour d'un européen
7,00
6,00
5,00
4,00
moyen
3,00
2,00
1,00
0,00
Phase de Production Phase de Transports Phase Utilisation Fin de vie
-1,00
Toxicité humaine Ecotoxicité aquatique Pollution photochimique Eutrophisation (air eau sol)
Acidification Effet de serre GWP 100 mod Consommation ressources Consommation énergie NR
4.7. Conclusion
Ce chapitre présente les éco-features développées pour réaliser les deux premières
phases de la démarche « ELA » d’éco-conception proposée, c’est-à-dire l’évaluation
et la localisation. Ces éco-features sont obtenus à partir d’un enrichissement
sémantique des features classiques des systèmes CAO par les trois informations
concernant la géométrie, le matériau et le processus de fabrication. Puisque ces trois
informations sont étroitement liées, une combinaison géométrie-matériau-procédé de
fabrication constitue un scénario de vie pour un éco-feature. Plusieurs scénarios de
vie pour le même éco-features sont alors générés en agissants sur les DDLs. Chaque
scénario est accompagné par des directives d’éco-conception telles que la réduction
de la masse, le choix des procédés de fabrication les plus écologique, le choix du brut
offrant le moins de déchet matière. Les différents scénarios, d’usage de vie et de fin
de vie constituent les éléments d’entrée pour le système d’évaluation
environnementale. Une fois chaque scénario évalué, l’étape suivante de la
méthodologie d’éco-conception « ELA » est la localisation des phases de vie source
d’impacts environnementaux et l’identification des paramètres qui en sont
responsables. Dans la dernière partie de ce chapitre on a présenté l’application de ces
deux étapes à l’exemple de mitigeur de Lavabo.
Introduction
Pour éco-concevoir un feature, une pièce, puis un système global, il est nécessaire
de déterminer les DDLs qui restent pour le concepteur sur lesquels il peut agir pour
éco-concevoir son système en CAO. Cependant, le choix des DDLs les plus
influençants en termes d’éco-conception est lié essentiellement aux sources d’impacts
localisées à partir des résultats du calcul des impacts environnementaux.
La notion des degrés de liberté (DDLs) lors d’un processus de conception n’est pas
nouvelle. En effet, dans le travail d’Andreasen et Hein (1987) on trouve la notion des
(DDLs) de Conception qui, selon leur approche, correspond à une présentation du
processus de conception sous forme d’une pyramide comme le montre la figure 5.1.
Ces DDLs présentent les niveaux d’avancement du processus de conception, où
chaque niveau a un lien de causalité rapport aux autres et la limitation d’un DDL va
influencer les DDLs ci-dessous. Selon la pyramide, la conception est terminée lorsque
les niveaux les plus bas de la pyramide sont fixés. D’où, le nombre d’informations à
propos du système devient de plus en plus important.
Figure 5. 1 Figure Les degrés de liberté du processus de conception selon Andreasen et Hein
(1987)
Dans un second temps, Bhander et Hauschild exploitent leur modèle de CCE pour
présenter le paradoxe qui existe entre les DDLs pour la conception des solutions
environnementales, d’une part, et la connaissance du produit d’une autre part. La
figure 5.3 illustre ce paradoxe et montre qu’au cours du temps, la connaissance des
produits augmente alors que le nombre de DDLs restants en conception et la capacité
d’inclure des solutions environnementales diminuent. A la fin du processus, la
connaissance du produit est plus grande, mais les possibilités de modification de la
conception et de l'amélioration des performances environnementales sont restreintes.
Des changements majeurs ne sont alors plus possibles, seules des modifications
mineures peuvent être incorporées.
Dans le chapitre précédent (cf. 4), nous avons montré que l’étape de la conception
détaillée n’autorise que quelques DDLs au concepteur, cependant les choix effectués
au niveau d’un feature peuvent influer sur la réduction des impacts environnementaux
du système global. Lors de cette phase et essentiellement la phase de CAO, la zone
d’action du concepteur est assez réduite. L’identification de DDLs qui lui restent est
réalisée dans la section suivante.
Lors de la modélisation CAO la zone d’action du concepteur est assez réduite par
rapport à la phase de conception conceptuelle. A cette étape avancée dans le processus
de conception on a identifié 7 DDLs qu’on a introduits dans le chapitre 3.
DDL1 : Formes
DDL 2 : Dimensions
DDL 3 : Matériaux
DDL 4 : Volumes
DDL 5 : Processus de fabrication
DDL 6 : Choix du « make or buy » (transport : faire localement si nous avons
la technologie)
DDL 7 : Les traitements thermiques et de surface
Ces degrés de liberté peuvent être utilisés pour procéder à une éco-conception, car
ils représentent les caractéristiques des features. Ils peuvent être corrélés aux systèmes
d'information tels les systèmes CAO, FAO, PPAO et PLM.
Cette corrélation entre les DDLs et les systèmes d’informations qui peuvent être
utilisés lors de la modélisation géométrique, peut nous servir lors de l’éco-conception
d’un feature et spécialement pour l’amélioration environnementale. En effet, Les
données qu’on peut extraire d’un système intégré CFAO/PPAO/PLM/ACV sont en
relation directe avec les DDLs permis lors de la modélisation géométrique. Cela
implique que les impacts environnementaux d’un feature donné sont dus aux DDLs.
les sources d’impacts, pour vérifier la possibilité d’action sur ces DDLs afin d’agir là-
dessus et améliorer les performances environnementales du modèle géométrique en
cours de développement. La localisation des DDLs sources d’impacts permet au
concepteur d’agir sur le modèle géométrique initial afin de l’éco-concevoir. Ce
modèle est basé sur les résultats trouvés à partir de l’évaluation environnementale
basée sur les éco-features. La figure 5.4 montre l’emplacement du rôle des DDLs
dans un processus d’éco-conception.
A cette étape, les DDLs CAO les plus influençants sur l’amélioration
environnementale du modèle géométrique évalué sont déjà identifiés. Cependant,
selon le cahier des charges fonctionnel du produit (CDCF), certains DDLs peuvent
être éliminés et puisque selon Andreasen et Hein (1987), il existe une relation de
causalité entre les DDLs, alors l’élimination de certains peut influencer d’autres.
D’où, une représentation hiérarchique des interactions des impacts des DDLs est
nécessaire pour voir l’influence de chaque DDL et la possibilité d’action sur le
modèle géométrique pour atteindre l’objectif de son éco-conception.
Un feature en CAO présente un ensemble des données telles que le matériau, les
dimensions, le volume, etc. Il peut porter aussi d’autres types des données quand il
s’agit d’un feature développé dans un système intégré XAO/PLM/ACV. La figure 5.5
montre l’aspect relationnel qui existe entre les paramètres d’un feature et les DDLs
CAO. Le choix des DDLs implémente une attribution d’un feature. Les impacts
environnementaux qui sont liés au feature sont alors aussi liés aux DDLs CAO. Pour
cela, on va développer un modèle, basé sur les DDLs, qui permet de détecter ceux qui
sont en relation avec les sources d’impacts et permettant au concepteur d’agir sur le
modèle géométrique initial afin de l’éco-concevoir. Ce modèle est basé sur les
résultats trouvés à partir de l’évaluation environnementale basée sur les éco-features
qu’on a obtenus dans le chapitre 4.
Un feature porte un ensemble de paramètres (Pi) liés à une géométrie tels que le
type de matériau, la densité, le volume, le diamètre, la profondeur, etc. D’une part,
chacun de ces paramètres est en relation avec un ou plusieurs DDLs, comme le
montre la figure 5.5.
Figure 5. 5 Modèle relationnel entre les paramètres d’un feature et des DDLs
D’une autre part un DDL peut être en relation avec un ou plusieurs paramètres.
D’où, suivant le nombre des DDLs (qui sont en nombre de 7), on va diviser les
différents paramètres en 7 groupes (GPi) c'est-à-dire l’ensemble des paramètres qui
sont liés à un DDL on les assemble dans un groupe, sachant que les GP peuvent être
en interférence puisque un paramètre peut être en relation avec des différents DDLs.
Les sous-ensembles relatifs aux différentes phases de vie d’un feature (tels que les
sous-ensembles (SE) le processus de fabrication et l’énergie consommée pour la
phase « production ») sont liés aux DDLs. Ces sous-ensembles peuvent être certains
DDLs, par exemple, dans la phase « Matière première », le matériau est un sous-
ensemble et il est aussi le DDL3.
Tableau 5. 1 Exemple d’une liste à aspect relationnel entre les DDLs et les données
environnementales d’un modèle géométrique
Laiton (8500Kg/mm3)
De même pour les autres paramètres liés aux étapes du cycle de vie, on établit leurs
relations avec les DDLs. Les paramètres relatifs à la matière première, la fabrication,
à l’usage, au transport et à la fin de vie sont exprimés comme suit :
On suppose que le concepteur définit (ou coche) l’ensemble des DDLs autorisés
dans la conception, avant de commencer la modélisation géométrique). On veut avoir
à la fin l’impact de chaque DDL pour pouvoir agir sur celui qui est le plus impactant,
donc il faut lier l’IE de chaque phase avec les DDLs. Pour cela on considère que, pour
une phase de vie, si un ou plusieurs DDLs ont une influence sur un sous-ensemble ou
plusieurs de cette phase, alors on attribuera le même coefficient d’influence pour
chaque DDL (par exemple si pour la phase de production on trouve que les DDLs 1,
2, 3, 4 et 5 ont une influence alors le coefficient d’influence sera 1/5). Pour les autres
DDLs qui n’ont pas d’influence pour cette phase les coefficients d’influences seront
considérés nuls. D’où, on établit l’équation 5.1 pour exprimer l’IE d’une phase
donnée en fonction de l’IE de chaque DDL avec des coefficients d’influence (a1, …,
an ; n est le nombre de paramètres qui sont liés au DDL1).
La liaison de l’impact environnemental d’une phase donnée aux DDLs CAO peut
être représentée dans une matrice (8x7) (8 catégories d’impacts à considérer et 7
DDLs). Par exemple, l’élément I de matrice d’impact de la matière première
présente l’impact environnemental N° 1 du DDL1 lors de la phase d’extraction de la
matière première et l’élément I présente l’impact environnemental N° 8 du
DDL7. Cette matrice MIEMP peut être représentée par l’équation 5.2 :
I ⋯ I
MIEMP = ⋮ ⋱ ⋮ (éq 5.2)
I ⋯ I
De même pour chaque phase de vie on peut avoir une matrice d’impact qui peut
lier l’impact environnemental d’une phase donnée aux DDLs CAO.
I ⋯ I
MIEF = ⋮ ⋱ ⋮ (éq 5.3)
I ⋯ I
Pour la phase du transport on a la matrice MIET qui est représentée selon l’équation
5.4.
I ⋯ I
MIET = ⋮ ⋱ ⋮ (éq 5.4)
I ⋯ I
Pour la phase d’usage on a la matrice MIEU qui est représentée selon l’équation 5.5.
I ⋯ I
MIEU = ⋮ ⋱ ⋮ (éq 5.5)
I ⋯ I
Pour la phase de fin de vie on a la matrice MIEFV qui est représentée selon
l’équation 5.6.
I ⋯ I
MIEFV = ⋮ ⋱ ⋮ (éq 5.6)
I ⋯ I
I +I +I +I +I ⋯ I +I +I +I +I
MIE= ⋮ ⋱ ⋮
I +I +I +I +I ⋯ I +I +I +I +I
(éq 5.7)
Les plans d’expériences qui utilise l’outil ACV mais à partir de valeur de
DDL bien définies.
L’optimisation multicritères pour laquelle les DDLs sont les variables avec les
contraintes sur leur espace de valeurs respectif, min IE la fonction.
Figure 5. 6 Diagramme de relation entre les paramètres d’un feature et son IE total
En se basant sur le modèle des DDLs développé dans les sections précédentes on
propose un nouveau processus d’amélioration environnementale basé sur les DDLs
autorisés au concepteur CAO. Ce dernier, ayant des résultats d’impacts
environnementaux exprimés en fonction des données de son domaine de connaissance
a la possibilité d’agir sur son modèle géométrique pour éco-concevoir ses produits.
Pour cela, on propose l’algorithme de la figure 5.8.
Pour valider notre modèle d’amélioration environnementale basé sur les DDLs en
CAO, nous utilisons l’évaluation environnementale du composant le plus impactant
dans le système mitigeur de lavabo, qui est le corps du mitigeur. Les résultats de l’EE
sont obtenus à partir du logiciel Bilan Produit qui est un logiciel d’ACV simplifié et il
est utilisé pour montrer la faisabilité du processus proposé, d’où dans notre cas la
crédibilité des résultats de l’EE n’est pas exigée dans cette étude. Le processus
d’amélioration proposé nécessite la présence d’un modèle géométrique évalué
environnementallement. En effet, on a dans le tableau 5.2 les résultats de l’évaluation
environnementale du corps. Cette évaluation est réalisée sur « Bilan Produit » qui
combine les phases d’extraction des matières premières et la production.
Tableau 5. 2 Résultats des impacts environnementaux de chaque phase en fonction des types
d’impacts
Effet de serre GWP 100 mod 4,50E-01 4,06E-01 1,02E+00 -1,77E-01 1,70E+00
liées au corps du mitigeur. Les tableaux 5.3, 5.4, 5.5, 5.6 et 5.7 présentent les données
d’entrée de chaque phase de vie utilisées pour l’évaluation environnementale.
Laiton 1,5 kg
Dégraissage 0,045 m2
Tableau 5. 8 Liste relationnelle des paramètres de la phase de matière première et les DDLs qui
leurs sont liés
Laiton (8500Kg/mm3)
DDL2, DDL3, DDL4
Tableau 5. 9 Résultats des impacts de la phase de matière première, dus aux paramètres du corps
introduits
Indicateurs Laiton
l’équation d’influence extraite de cette liste relationnelle pour écrire par la suite
l’équation de l’impact de la phase de production en fonction de l’impact des DDLs
responsables.
Tableau 5. 10 Liste relationnelle des paramètres de la phase d’usage et les DDLs qui leurs sont
liés
1.5kg
0,045 m2
0,045 m2
0,5 kWh
Electricité
Chrome Perçage
Moulage haute
Indicateurs Dégraissage noir sur CNC
laiton tension
inox laiton
Europe
Ecotoxicité aquatique (kg 1,4-DB eq) 7,65E-03 3,25E-01 2,59E-02 2,80E+00 3,49E-02
Toxicité humaine (kg 1,4-DB eq) 1,69E-01 7,37E-01 1,43E+01 6,35E+01 6,03E-02
Tableau 5. 12 Liste relationnelle des paramètres de la phase d’usage et les DDLs qui leurs sont
liés
Camion moyen ( 16 à
32T) Euro4
Indicateurs (Monastir)
Tableau 5. 14 Liste relationnelle des paramètres de la phase d’usage et les DDLs qui leurs sont
liés
P1 36000
Tableau 5. 15 Résultats d’impacts de la phase d’usage dus aux paramètres du corps introduits
Indicateurs (Eau)
0 0 5,00E + 02 0 0 0 0
0 0 1,90E − 01 0 0 0 0
⎛0 0 2,86E + 01 0 0 0 0 ⎞
⎜0 0 1,25E − 01 0 0 0 0 ⎟
MIEU=⎜ ⎟
⎜0 0 8,76E − 03 0 0 0 0 ⎟
⎜0 0 6,84E − 03 0 0 0 0 ⎟
0 0 4,54E + 00 0 0 0 0
⎝0 0 5,50E + 00 0 0 0 0 ⎠
d’influence extraite de cette liste relationnelle pour écrire par la suite l’équation de
l’impact de fin de vie en fonction de l’impact des DDLs responsables.
Tableau 5. 16 Liste relationnelle des paramètres fin de vie et les DDLs qui leurs sont liés
P1 Taux de recyclage
Tableau 5. 1 Résultats d’impact de la phase de fin de vie due aux paramètres du corps introduits
Laiton
(Phase de Production :
Indicateurs Corps du mitigeur)
Consommation énergie NR (MJ eq) -7,46E+01
Consommation ressources (kg Sb eq) -3,71E-02
Effet de serre GWP 100 mod (kg CO2 eq) -4,96E+00
Acidification (kg SO2 eq) -2,24E-01
Eutrophisation (air eau sol) (kg PO4--- eq) -7,41E-03
Pollution photochimique (kg C2H4) -8,42E-03
Ecotoxicité aquatique (kg 1,4-DB eq) -3,17E+00
Toxicité humaine (kg 1,4-DB eq) -1,25E+02
0 0 − 3,73E + 01 0 − 3,73E + 01 0 0
0 0 − 1,86E − 02 0 − 1,86E − 02 0 0
⎛0 0 − 2,48E + 00 0 − 2,48E + 00 0 0 ⎞
⎜0 0 − 1,12E − 01 0 − 1,12E − 01 0 0 ⎟
MIEFV=⎜ ⎟
⎜0 0 − 3,71E − 03 0 − 3,71E − 03 0 0 ⎟
⎜0 0 − 4,21E − 03 0 − 4,21E − 03 0 0 ⎟
0 0 − 1,59E + 00 0 − 1,59E + 00 0 0
⎝0 0 − 6,25E + 01 0 − 6,25E + 01 0 0 ⎠
Le calcul réalisé montre que le DDL le plus impactant est le DDL3 (Matériaux;
6,17E+02), suivi du DDL4 (Volume ; 1,24E+01), puis le DDL6 (Choix du « make or
buy » ; 7.3E+01) , suivi du DDL2 (Dimensions ; 3,47E+01), puis le DDL5 (Processus
de fabrication ; 1,56+01) suivi du DDL7 (Traitements des matériaux ; 5,33) et enfin le
DDL1 (Formes ; 0). Dans notre cas (corps du mitigeur), la forme ne génère pas
d’impacts environnementaux. Cependant, pour d’autres produits elle peut avoir une
influence sur leurs performances environnementales.
Conclusion
Introduction
« ELA » consiste à évaluer les impacts environnementaux dans une première étape
puis localiser les paramètres sources d’impacts dans une seconde étape. Les IEx
calculés par la méthode de calcul simplifié CML, sont liés dans une troisième étape
aux différents degrés de liberté (DDLs) du concepteur dans la phase de conception de
détail en CAO. Ainsi la visualisation est fonction de ces DDLs et traduit la zone
d’action du concepteur pour réduire les IEx de son produit.
La modélisation du cycle de vie (ou des cycles de vie) d’un feature, d’une pièce, ou
d’un assemblage, est basée sur la collecte des données relatives à chaque phase de vie
du modèle géométrique sélectionné pour l’évaluation. Ces données sont
essentiellement extraites des différents systèmes intégrés à un système de CFAO. On
peut trouver, pour une phase donnée, des informations qui peuvent être extraites d’un
seul système ou parfois de tous les systèmes d’informations. Par exemple, pour les
informations liées au paramètre « matériau », on peut les récupérer d’un système
CFAO ou d’un système PLM ou on peut en trouver certaines dans le système de
CFAO et d’autres dans le système PLM. Pour cela, l’interface d’ELA-GreenCAD doit
pouvoir autoriser l’accès aux différents systèmes, d’où une connexion entre eux est
nécessaire. Cette connexion se présente, en d’autres termes, comme une base des
données (BDD). Cependant, l’extraction des données à partir d’un système PLM peut
concerner toutes les phases de vie.
On Rappelle que les étapes d’ELA sont au nombre de trois ; Evaluer, Localiser et
Agir. La génération d’un éco-feature (après l’extraction, la classification et la
génération des scénarios), autorise la première étape « Evaluer ».
Une fois la première réalisée, la seconde étape qui est « Localiser » peut être
déclenchée quand un scénario de vie est sélectionné. Après cette étape et en exploitant
le modèle des DDLs, le concepteur peut visualiser, pour chaque DDLs, les différentes
valeurs des catégories d’impacts considérées dans le calcul. De plus, une
classification par ordre décroissant des DDLs impactants est mentionnée. Les DDLs
autorisés sont marqués en vert et les DDLs bloqués en rouge.
6.2.1. Démarrage
Le premier Onglet du plugin consiste à extraire les informations qu’on peut trouver
dans un système CAO. Mais avant de commencer, le concepteur doit d’abord
sélectionner le modèle géométrique à évaluer, ainsi que les DDLs qui lui sont
autorisés. Après, pour l’extraction des données, il a la possibilité de le faire
automatiquement, en cochant l’option « Générer les données » pour déclencher la
génération automatique à partir des modèles des données existants dans le modeleur
géométrique. Cependant, s’il choisit de cocher l’option « Sélectionner les données »,
il doit introduire les données de son modèle géométrique à partir d’un système CAO
manuellement. Ces données sont le(s) type(s) du matériau, la masse et le volume
englobant. La figure 6.2 montre le contenu de l’interface de l’onglet « Données
CAO ».
Le troisième onglet « Données PLM » montre que des données des cinq étapes du
cycle de vie d’un modèle géométrique peuvent être stockées dans un système PLM.
De fait, on a choisi dans notre plugin d’avoir la possibilité d’extraire les données de
chaque phase de vie à part (dans un sous-onglet).
Figure 6. 4 Sous-onglet extraction des données relatives à l’extraction des matières premières à
partir d’un système PLM
Figure 6. 5 Sous-onglet extraction des données relatives à la phase de fabrication à partir d’un
système PLM
6.2.4.3. Extraction des informations sur la phase d’usage à partir d’un système
PLM
Figure 6. 6 Sous-onglet extraction des données relatives à la phase d’usage à partir d’un système
PLM
Dans un système PLM, les données qu’on peut trouver sur la phase du transport
sont les pays d’origine de la matière première, le pays de fabrication et le pays de
distribution ainsi que les différents modes utilisés pour passer d’une phase de vie à
une autre. La figure 6.7 montre un exemplaire de données à extraire d’un système
PLM pour la phase du transport. Ces données peuvent être générés automatiquement
ou introduites manuellement.
Figure 6. 7 Sous-onglet extraction des données relatives à la phase du transport à partir d’un
système PLM
6.2.5.4. Extraction des informations sur la phase de fin de vie à partir d’un
système PLM
Dans cette phase, les scénarios de fin de vie sont au nombre de deux ; Déchets
ménagers, Déchets encombrants. Cependant, le concepteur peut ajouter d’autres
scénarios manuellement s’il a des donnés plus précises sur la fin de vie d’un matériau
donné dans un pays ou un autre. Cette phase de fin de vie est liée à la phase de
fabrication par la récupération du type du matériau et les quantités utilisées ou
rejetées. Avec cette interface, le concepteur sélectionne l’un des scénarios proposés
ou choisit l’option « autre ». Pour chaque scénario, un matériau en fin de vie peut
subir trois processus : recyclage, incinération et enfouissement. Pour chaque
processus, on doit avoir le taux de ce processus. La figure 6.8 montre l’interface de
manipulation de cette phase.
Figure 6. 8 Sous-onglet extraction des données relatives à la phase de fin de vie à partir d’un
système PLM
Dans cette fenêtre, on trouve le tableau relatif aux données matières premières, qui
contient les paramètres suivants : Type du matériau, Masse, Quantité de déchets,
processus de transformation.
Les données relatives à la phase d’usage sont le type d’énergie à utiliser par le
produit final, la quantité d’énergie, les ressources et leurs quantités.
Pour la fin de vie, les paramètres qu’on trouve sont : le type du matériau et les taux
des processus à considérer pour un matériau en fin de vie.
L’ajout d’un scénario pour une phase donnée peut se faire manuellement en
cliquant sur le bouton « Ajouter » qui se trouve après la définition de chaque phase de
vie.
scénarios générés, le concepteur sélectionne les scénarios qu’il veut évaluer puis
active leur évaluation environnementale en cliquant sur le bouton « Evaluer ». Un
graphique des impacts environnementaux des différents scénarios apparait. En se
basant sur le graphique d’impacts, le concepteur choisit un scénario et localise ses
sources d’impacts avec le bouton « Localiser les paramètres sources », les sources
d’impacts ainsi que leurs valeurs apparaissent dans un ordre décroissant ci dessous.
Puis, il clique sur le bouton « Montrer les DDLs impactants » pour visualiser en ordre
décroissant les DDLs impactants avec leurs valeurs d’impacts.
Il existe deux types de limitations globales. Le premier est lié aux limitations de la
méthodologie CML, qui sont les suivants :
Conclusions et perspectives
Conclusions
Pour faire face aux problèmes environnementaux qui sont de plus en plus
prégnants en conception, il apparaît indispensable de revoir fondamentalement les
performances environnementales de nos produits sur le marché. Dans cette
perspective, les entreprises doivent intégrer les préoccupations environnementales
dans leurs processus de conception afin de mettre sur les marchés des produits plus
durables.
Ces features, qui sont utilisés dans différents travaux visant la conception orientée
environnement, ont été aussi utilisés dans d’autres intégrations avec les systèmes
CAO tels que les systèmes XAO, PLM, ACV. Nous avons exploitaté ces intégrations
pour éco-concevoir avec les features en les enrichissant par diverses données requises
pour l’évaluation environnementale : il s’agit de notre proposition de modèle d’éco-
feature.
En positionnant notre recherche dans ce cadre, nous avons défini trois axes de
recherches. Le premier correspond à la présentation d’une démarche pour répondre à
la première question de recherche « Est-il possible d’éco-concevoir lors de la phase de
modélisation géométrique et comment ? » A cet effet, nous avons proposé un
processus « ELA », pour Evaluer, Localiser et Agir, et montré qu’il répondait
positivement à la question. Ce processus permet au concepteur CAO de chercher les
sources d’impacts dans un modèle géométrique afin d’agir avec les degrés de liberté
(DDLs) qui lui restent.
Perspectives
De plus la détermination des DDLs par une approche multicritères est nécessaire
pour pouvoir appliquer la méthodologie développée à tout type de produits.
L’identification des espaces des variables ainsi que leurs intervalles nécessite aussi le
développement d’une approche générique.
Enfin, la contrainte coût est une contrainte prioritaire pour les industriels. D’où
l’établissement d’une méthodologie basée sur un bon compromis environnement/coût
pourra intéresser énormément les industriels.
Articles
Communications
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Annexe 1
Tableau 2 Composants du mitigeur
Filtrer l’eau
capuchon et le corps
Annexe 2
Dans cette partie nous mettons la lumière sur la détermination des DDL restants en
CAO pour le concepteur acquises par une série d'entretiens et des questionnaires en
ligne. La foule, des utilisateurs questionnés, comprenait des personnes ayant les
connaissances et les compétences en conception de produit, des modeleurs CAO 3D,
des modeleurs FAO, des utilisateurs des systèmes intégrés CAO/PLM, des utilisateurs
des systèmes CAO/PPAO. Les questions portaient principalement sur leurs pratiques
en matière de développement de produits et les degrés de liberté qui restent lors de la
conception de détails. Le nombre total d'utilisateurs impliqués dans l'étude est de 100
Voici les résultats détaillés:
Concepteurs
5%
10% 10% Modeleurs CAO 3D
Utilisateurs
CAO/PLM
Utilisateurs
CAO/PPAO
65%
35%
50%
30%
20%
4. Penses vous que le concepteur CAO peut choisir le processus de fabrication, si non
SVP citer Pourquoi
60%
40%
Oui Non
Les 40% qui ont répondu « Non » ont essentiellement justifié par deux causes
65%
35%
Non parce que la technolgie est Non parce que la technologie est
imposée par l'industriel étrangé limitée
80%
20%
Oui Non
100%
0%
Oui Non
65%
25%
10%
8. Que pensez-vous du rôle d'un Concepteur CAO dans la fabrication d'un produit
respectueux de l'environnement?
d) Je ne sais pas
50%
40%
8% 2%
a b c d
Résumé étendu
Contexte de la recherche
Des études ont montré que jusqu'à 80 % des impacts environnementaux d'un
produit tout au long de son cycle de vie sont détectés à la phase de conception (De
Winter & Kals, 1994), c’est pourquoi une grande attention est accordée à l'intégration
des dimensions environnementales dès cette phase.
Il serait utile qu’un concepteur puisse réaliser une analyse et améliorer des
performances environnementales en l’absence même d’un expert environnemental.
Aujourd’hui, une demande importante existe pour l’intégration d’un module
environnemental au sein des modeleurs géométriques afin d’assister le concepteur de
pièces et d’assemblages mécaniques à éco-concevoir en environnement de
Conception Assistée par Ordinateur (CAO).
structures, l’imagerie de synthèse, etc. qui sont des modules intégrés au sein d’une
même plateforme et activables par le ou les concepteurs sans avoir recours à d’autres
logiciels spécialisés.
Nous avons mis comme objectif permettre au modélisateur CAO une analyse
environnementale simplifiée pour une conception plus écologique avec une
compréhension aisée des résultats en utilisant les features. L’objectif de notre travail
est l’enrichissement sémantique de ces features CAO pour aider le modélisateur CAO
à déterminer les impacts environnementaux afin de les éviter ou au moins de les
réduire.
Positionnement de la recherche
Le couplage des systèmes CAO avec des logiciels d’Analyse de Cycle de Vie
(ACV) basé sur un échange des données extraites des features pour calculer
les impacts environnementaux d’un produit avant son lancement sur le
marché.
Le choix d’un processus de fabrication écologique avec ses différents
paramètres tels que la machine outil, le lubrifiant, la gamme d’usinage etc. en
se basant sur les features définis au préalable.
Le choix de scénarios de fin de vie orientés éco-conception en favorisant le
désassemblage basé sur une lecture des features attribués dans les liaisons
entre les différents module d’un système donné et, par suite, favoriser le
recyclage et la réutilisation.
Selon Andreasen et Hein (1987) la zone d’action du concepteur est large durant
les premières phases de conception ; elle devient assez restreinte lors de la phase CAO
Evaluation Amélioration
Environnementale Environnementale
Chapitre 3 Axe 1
Evaluation Amélioration
Environnementale Environnementale
évaluer les impacts environnementaux d’un feature initial avec les différents scénarios
possibles de vie et la deuxième consiste à localiser les sources d’impacts. Ces étapes
sont illustrées en figure 5.
Les trois axes de recherche ont été appliqués sur un produit industriel, qui est
un mitigeur de lavabo. Le choix de ce produit est lié à la disponibilité des
informations nécessaires pour réaliser une Analyse du Cycle de Vie Simplifiée
(ACVS). Cette ACVS a permis de localiser les sources d’impacts liées au corps du
mitigeur. D’où il était nécessaire d’étudier le cycle de vie de chaque feature, afin de
pouvoir localiser les leviers d’impacts, puis chercher les différents scénarios de vie
possibles pour chaque feature et, par suite, au niveau de la pièce mécanique trouver le
scénario optimal à atteindre. Ce scénario permet de voir avec les degrés de liberté qui
restent, la zone des actions possibles sur la géométrie initiale. Un exemple de scénario
de vie d’un feature « trou » relatif au corps du mitigeur est présenté dans la figure 7
Récupération et
recyclage de Laiton
80%
20 km
Camion>32 t
Débit d'eau =
Perçage CNC
6L/min
Apports et perspectives