Thèse Hichem
Thèse Hichem
Thèse Hichem
l’éco-fabrication
Hichem Hassine
Pour l’obtention du
GRADE DE DOCTEUR
Soutenue le : 09/02/2015
N° 2015ECAP0016
Remerciements
Le travail de recherche exposé dans ce mémoire de thèse a été réalisé en cotutelle entre
le Laboratoire de Mécanique, Modélisation et Productique (LA2MP) à l’Ecole Nationale
d’Ingénieur de Sfax (ENIS- Tunisie) et le Laboratoire d’Ingénierie des Systèmes Mécaniques
et des Matériaux (LISMMA) à l’institut Supérieur de Mécanique de Paris (SUPMECA-
Paris).
Je tiens à exprimer mes vifs remerciements et toute ma reconnaissance à mes directeurs
de thèse Monsieur HADDAR Mohamed , Professeur des universités à l’Ecole Nationale
d’Ingénieurs de Sfax, et Monsieur RIVIERE Alain , Professeur des universités à l’Institut
Supérieur de Mécanique de Paris, pour avoir assuré la direction de mes travaux et pour la
qualité de leur encadrement, leurs conseils et la confiance qu’ils m’ont accordée.
Je tiens à exprimer mes remerciements et ma très vive gratitude à mes encadreurs
Monsieur BELLACICCO Alain, Professeur Agrégé à l’Institut Supérieur de Mécanique de
Paris, et Monsieur LOUATI Jamel Professeur des universités à l’Ecole Nationale
d’Ingénieurs de Sfax pour leurs conseils scientifiques, leurs encouragement et la confiance
qu’ils m’ont accordée ainsi que pour les discussions scientifiques et les échanges qui nous ont
permis de mieux appréhender le sujet de la thèse.
Mes vifs remerciements sont adressés à Monsieur BARKALLAH Maher, Maître
Assistant à l’Ecole Nationale d’Ingénieurs de Sfax, pour son aide et son encadrement.
Je remercie Monsieur CHALBI Anis, Professeur des universités à l’ENSIT, ainsi que
Monsieur CHEUTET Vincent, Professeur des universités à l’Institut Nationale des Sciences
Appliquées de Lyon, d’avoir accepté de rapporter mon mémoire et pour l’intérêt qu’ils ont
bien voulu porter à ce travail.
Mes remerciements s’adressent également à Monsieur MILLET Dominique, Professeur
des universités à l’Institut Supérieur de Mécanique de Toulon, pour avoir accepté de prendre
part au jury.
Mes sincères remerciements s’adressent à tous les membres de LA2MP et de LISMMA
et à tous ceux qui m’ont aidé de près ou de loin à achever ce travail.
Finalement, je tiens à remercier du fond du cœur ma famille sans qui je ne serais jamais arrivé
là.
Modélisation, Simulation et Optimisation Pour l’éco-fabrication Hassine Hichem
Conclusion ................................................................................................................................ 46
Chapitre 1
Figure 1.24. Cycle de vie des produits à base de la plateforme EU-LCA (Heilala 2008)..…..35
Figure.1.25. Algorithme génétique………………………………..………………………….39
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 2
Chapitre 4
Le XIXème siècle se révèle être le siècle de la révolution industrielle qui a introduit une
croissance essentiellement économique. Le principal critère aisément mesurable est représenté
par le produit intérieur brut. L'origine de ce critère remonte aux années 1930 et il est souvent
vu comme l'indicateur de la richesse d'un pays. Pendant la deuxième moitié du XXème siècle
un bon nombre de corrections a été élaboré sur le plan social avec d’importantes avancées
sociales. Dés lors, l’expression « économique et sociale » est utilisée dans le vocabulaire
courant.
Mais les chocs pétroliers de 1973 et 1979 ont révélé aux pays développés que la base de leur
prospérité matérielle était l’utilisation intensive de ressources naturelles finies, et que, outre
l’économique et le social, un troisième aspect avait été négligé : l’aspect environnemental.
Certains chercheurs soutiennent l’idée que le modèle de développement industriel n’est pas
soutenable sur le plan environnemental car il ne permet pas un « développement » durable.
Les points cruciaux en faveur de cette affirmation sont l'épuisement des ressources naturelles
(matières premières, énergies fossiles pour les humains), la pénurie des ressources en eau
douce susceptible d'affecter l'agriculture, la destruction et la fragmentation des écosystèmes,
notamment la déforestation qui se manifeste par la destruction des forêts tropicales (forêt
amazonienne, forêt du bassin du Congo, forêt indonésienne), ainsi que la diminution de
la biodiversité qui diminue la résilience de la planète ou encore le changement climatique dû
aux émissions de gaz à effet de serre et de manière générale la pollution due aux activités
humaines. Les catastrophes industrielles de ces quarante dernières années
(Seveso (1976), Bhopal (1984), Tchernobyl (1986),Exxon Valdez (1989), etc.) ont attiré
l’attention de l'opinion publique et les associations telles que le WWF, les Amis de la
Terre ou encore Greenpeace (Voir aussi Chronologie de l'écologisme).
En faisant le défi du « tout technologique » dans l'optimisation de la consommation
énergétique et la lutte contre le changement climatique, notre civilisation recourt de façon
accrue aux métaux que nous ne savons pas bien recycler. La déplétion de ces ressources
pourrait devenir un enjeu mondial au même titre que la déplétion du pétrole.
Suite à cette prise de conscience de l’importance d’un changement global dans le mode de
développement mondial, le rapport de Bruntland défini le développement durable comme
suit : « c’est un mode de développement qui répond aux besoins du présent sans
compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ».
Ainsi, le secteur industriel représente l’un des éléments clés pour achever les objectifs de ce
mode de développement. De ce fait, l’éco-conception a été l’un des premiers pas dans ce
secteur. Elle représente un processus permettant aux entreprises industrielles d’assumer leur
responsabilité relative aux impacts générés par leurs produits. Les contraintes liées aux
impacts environnementaux sont intégrées dans les stades avancés de la conception.
La notion d’éco-conception est basée sur la notion du cycle de vie d’un produit. Donc,
l’intégration de l’écologie doit être introduite dans les différentes phases de ce cycle de vie.
Parmi ces phases, on distingue la phase de fabrication. Cette phase de transformation de
produit représente la phase la plus génératrice des émissions néfastes. Ce caractère est dû aux
procédés, matériaux ainsi qu’aux énergies utilisées.
La fabrication est l’un des problèmes complexes à étudier dans le cycle de vie du produit. Ce
caractère est dû à l’aspect multi objectifs de cette phase ainsi que son étude paramétrique à
caractère délicat.
Ce travail de thèse entre dans le cadre de la proposition d’une approche d’étude globale de
l’éco-fabrication. Cette approche constitue une démarche permettant la maîtrise de la phase de
fabrication en couplant l’écologie et l’économie en respectant la faisabilité technique.
Dans le premier chapitre nous avons développé une étude bibliographique mettant en œuvre
les différentes spécificités des notions suivantes : développement durable, éco-conception et
éco-fabrication. La première partie de ce chapitre est consacré pour la présentation des piliers
du développement durable ainsi que l’histoire de cette notion. Cette partie se termine par les
différents points et consignes prise par les différents pays unis pour la protection de
l’environnement. La deuxième partie est dédiée à la présentation des efforts et travaux
préparés dans le cadre de l’éco-conception. Dans cette partie, nous avons commencé par
présenter la mise en place de l’éco-conception dans les usines. Ensuite, on présente la notion
d’analyse de cycle de vie qui représente la notion clé au niveau de l’intégration de l’aspect
écologique dans la phase de conception. Finalement, les différents logiciels, outils et
réglementations ont été présentés. Ces études développées ont été à l’origine de la naissance
de la notion de l’éco-fabrication. Cette dernière a été le sujet de la dernière partie de ce
chapitre. Les outils de modélisation ainsi que les différentes approches et leur application ont
été présentés. Dans ce sens, la fabrication à zéro émission de carbone (LCM) a été la dernière
partie étudiée.
visés dans le problème à étudier, deux différentes méthodes d’aide à la décision ont été
introduites dans cette approche : la méthode Evamix et la méthode Promethee. Pour la mise
en place pratique de cette approche, une étude de cas a été développée dans le cadre de la
modélisation et la simulation de la chaîne de production de l’acide phosphorique. Trois
scénarios possibles pour l’usine ont été étudiés pour le choix final du scénario de fabrication
en préparant en parallèle les résultats du comportement écologique de chacun d’entre eux.
D’autre part, le troisième chapitre mis en place une démarche orientée produit ayant comme
objectif la résolution du problème multi objectif ainsi que la consommation des ressources le
long de la fabrication du produit. Cette approche est basée sur le couplage entre les objectifs
écologiques et économiques dans le cadre d’une optimisation multi objectifs. Cette dernière
est basée sur l’application des essaims particulaires comme algorithme d’optimisation ainsi
qu’une résolution possible du problème d’agrégation des différents objectifs étudiés. Ainsi, un
niveau important de cette approche est la modélisation de la consommation des ressources. Ce
niveau est à base des modèles input-process-output (IPO) permettant de résoudre le problème
de la double quantification au niveau de l’inventaire de préparation des données du système
étudié.
Introduction
De nos jours, on assiste à une explosion démographique très importante. Cela n’est pas sans
conséquence pour notre planète. Les sociétés qui peuplent la Terre jouissent de la vie sans se
soucier de l’état de l’environnement : consommer toujours plus, c’est piller toujours plus les
ressources naturelles que la planète a mis des millions d’années à créer (air, eau, océans,
forêts, terres cultivables, biodiversité, pétrole), rejeter toujours plus de pollutions et de déchets
dans l’environnement, qui commence à être saturé.
Cette façon d’agir conduit la Terre vers une catastrophe en raison de la surexploitation des
ressources. L’homme est en train de se suicider inconsciemment par ses propres agissements.
Cette situation s’aggrave de plus en plus : si à l’heure actuelle la terre est peuplée de 6
milliards d’habitants, en 2050 nous serons 3 milliards de plus.
Aujourd’hui, la grande majorité de l’humanité souffre toujours de la pauvreté. Des millions de
femmes, d’hommes et d’enfants n’ont ni eau potable, ni électricité, ni éducation, ni assez à
manger… Mais si tous les habitants de la terre vivaient dans la même situation, il faudrait
deux planètes supplémentaires pour satisfaire leurs besoins !
Or, nous n’avons pas d’autre planète. Alors, comment améliorer les conditions de vie de tous
les citoyens du monde sans épuiser définitivement la Terre ? Comment satisfaire les besoins
des hommes d’aujourd’hui tout en léguant la Terre en bon état ?
En économisant de manière équitable les ressources, en exploitant les technologies qui
polluent moins, qui gaspillent moins d’eau et moins d’énergie, et surtout en changeant nos
habitudes de consommation et nos comportements. C’est cela, le développement durable. Ce
n’est pas un retour en arrière, mais un progrès pour l’humanité : celui de consommer non pas
moins, mais mieux. Il est devenu urgent d’agir.
Nos travaux de recherches s’intègrent dans le cadre de l’amélioration du comportement
écologique des industries manufacturières. Notre contribution est au niveau de la phase de
fabrication : la mise en place d’une démarche permettant la modélisation et l’optimisation
pour l’écofabrication.
Dans ce chapitre, on présente un état de l’art sur les travaux concernant l’écoconception ainsi
que l’écofabrication. Ces deux concepts représentent deux éléments de base dans le secteur
manufacturé permettant d’introduire les principes du développement durable.
Cette notion de développement durable a mis en œuvre trois piliers pour introduire le
développement durable qui sont : l’environnement, l’économie et le pilier social. Alors, la
durabilité n’est qu’un équilibre entre ces trois composants.
Ainsi, certains travaux ont été développés pour la mise en place d’une démarche permettant la
progression dans le projet de durabilité. En 1992, lors de la conférence de RIO, la
communauté internationale a reconnu le DD comme étant un objectif à suivre à l’aide de la
création de l’agenda 21 (UNCED 1992). Cette dernière tend à la mise en place d’un
partenariat entre les différentes nations pour unifier les objectifs du DD en se référant à une
gestion équilibrée : environnement /économie.
En 1997, le Protocole de Kyoto a décidé d’adapter des objectifs pour chaque pays dans le but
de réduire les gaz à effet de serre. Ces derniers ont été fixés par les 182 pays participants :
𝐶𝑂2, 𝑁2 𝑂, 𝐶𝐻4 , PFC, 𝑆𝐹6 , HFC.
Suite à ce protocole, les participants ont été sensibilisés pour l’ajout de la dimension
environnementale, mais les stratégies ont été encore non développées.
C’est dans ce sens que l’organisation du sommet mondial sur le développement durable tenue
par l’ONU a été intégrée (Johannesburg, août/septembre 2002). Suite à ce sommet, un plan de
travail sur 10 ans a été proposé pour chercher le changement des modèles de consommation et
de production non durable.
Toutes ces procédures ont été orientées par la suite à l’aide des statistiques et mesures
permettant la prise de décision :
Une étude menée par CITEPA en 2009 a montré qu’en France, le secteur manufacturier
représente 22 % des émissions globales des gaz à effet de serre GES avec 13 % pour la
transformation d’énergie (figure1.2).
Des données statistiques montrent que l'industrie manufacturière des États-Unis consomme
annuellement 21,1 quadrillions de Btu d'énergie (environ 21 % de la consommation totale
d'énergie américaine) et génère plus de 1,4 milliard de tonnes d'émissions de 𝐶𝑂2 (environ
26 % du total des émissions de 𝐶𝑂2 aux États-Unis).
L’effet de serre est un phénomène naturel nécessaire pour la vie sur terre. Naturellement
présents dans l'atmosphère terrestre avec principalement de la vapeur d'eau (𝐻2 𝑂), du dioxyde
de carbone (𝐶𝑂2) et du méthane (𝐶𝐻4 ), les gaz à effet de serre (GES) retiennent une large part
du rayonnement solaire et permettent ainsi le maintien sur Terre d'une température globale
propice à la vie et au développement des espèces vivantes.
Comme le montre la figure 1.2., l’industrie manufacturière ainsi que le transport en France
représente respectivement 22 et 27% des émissions des gaz à effet de serre. Cette statistique
montre l’importance de la prise en conscience de l’écologie dans le secteur industriel.
La réduction des impacts environnementaux des produits le long de leur cycle de vie, tout en
préservant la qualité d’usage du produit ou en l’améliorant est l’objectif principal de
l’écoconception ou l’intégration de l’aspect écologique dans la phase de conception ou de
développement du produit.
3.1. Eco-conception
Selon la norme ISO14062, l’éco-conception est définie comme étant l’« Intégration des
aspects environnementaux dans la conception et le développement de produits ».
La normalisation ainsi que les régulations environnementales ont été développées suite à
certains travaux qui ont débuté depuis1987. (Holloway et al, 94) ont montré, à base des études
développées par Jakobsen. K, que le développement d’un produit peut se baser sur le choix
des matériaux, les procédés de fabrication avant même de préparer sa forme finale. C’est à ce
niveau du cycle de vie d’un produit qu’on peut agir et intégrer l’aspect environnemental.
1) Une première approche de l’écoconception est basée sur l’amélioration technologique des
produits dans le but de prendre en compte les émissions environnementales durant le cycle
de vie de ce produit. C’est la conception écologique.
2) Une deuxième approche qui tend à changer totalement le mode de vie industriel par le
développement de nouveaux produits, nouveaux services permettant la mise en place de la
durabilité ou développement durable.
Ces deux approches ont été définies par (Manzini. E, 91) comme « une activité de conception
dont l’objectif est de lier ce qui est techniquement possible à ce qui est écologiquement
nécessaire afin de préparer des solutions acceptables socialement et culturellement ».
Basé sur les deux approches présentées de l’éco-conception (Brezet, 97), ont défini 4 niveaux
possibles d’innovation pour intégrer l’aspect écologique dans la logique de conception des
produits :
Niveau 4 : Innovations sur le système global dans lequel s’insère le produit considéré.
Ainsi, dans le même cadre, McAloone pense que les niveaux 3 et 4 ne peuvent pas être
atteints que si les modes de pensées changeaient. En effet, ces derniers niveaux nécessitent
une combinaison entre les approches classiques de conception avec des approches sociales
(McAloone, 00).
La plupart des entreprises sont des PME fabricant des produits plus ou moins complexes. Cela
rend l’intégration de l’aspect environnemental une nécessité inéluctable tout en adoptant une
stratégie bien étudiée. Cette intégration de l’éco-conception du produit doit être l’un des
objectifs stratégiques de la société indépendamment du niveau à atteindre.
Le respect de l’environnement s’avère être un fait primordial dont la conscience a passé par la
suite à une nécessité pour garantir le respect de certaines lois et législations définies à
l’échelle nationale aussi bien qu’internationale.
Dès cette interrogation, les entreprises ont commencé à recevoir des pressions issues d’une
prise de conscience généralisée, mais qui se traduit de différentes manières selon le mode de
son issu ?
Ainsi, pour mettre en place cette initiative et sensibiliser les acteurs économiques à cette
démarche, la commission a procédé par voie de communications, notamment celles du 7
février 2001 (Livre vert sur la PIP) et du 18 juin 2003 (PIP - Développement d’une réflexion
environnementale axée sur le cycle de vie).
Le livre vert développé par la Commission des Communautés européennes propose une
stratégie de renforcement et de recentrage des politiques de l’environnement liées aux
Chapitre 1 : Etude Bibliographique Page 9
Modélisation, Optimisation et Simulation pour l’éco-fabrication Hassine Hichem
1) Une réflexion axée sur le cycle de vie du produit : ceci vise à limiter les incidences
environnementales cumulées tout au long de la vie du produit, mais également à éviter un
simple déplacement du problème environnemental à un autre stade de la vie du produit. Le
système sera dès lors cohérent et plus performant.
2) Utiliser les mécanismes du marché : il faut favoriser l’évolution du marché vers une
meilleure protection de l’environnement en encourageant l’offre et la demande de produits
respectueux de l’environnement par l’établissement d’incitants en ce sens. La Commission
a imaginé d’aider le marché à intégrer le coût environnemental dans le prix de revient de
produit par l’application du principe du "pollueur - payeur" (obligation faite au producteur
de l’intégrer dans ses prix par l’application de taux d’imposition différencié - ce concept
vient d’être officiellement entériné dans le cadre global de la politique européenne de
l’environnement par la Directive 2004/35/CE du 21 avril 2004) et d’éclairer le choix du
consommateur par son éducation et son information.
3) Impliquer les parties intéressées : il s’agit d’encourager les agents en interaction avec le
produit (producteur, consommateur, pouvoirs publics) à agir dans leur sphère d’influence
en faveur d’une meilleure protection de l’environnement (conception pour les producteurs,
utilisation et élimination pour les consommateurs, réglementation pour les gouvernants,
ainsi que l’intégration de considérations environnementales dans les nouvelles procédures
harmonisées de marchés publics, Directives 2004/17/CE et 2004/18/CE).
4) Améliorer le produit en permanence : des améliorations pourront toujours être apportées
lors de la conception ou toute autre étape du cycle de vie. À chaque acteur d’établir son
propre rythme.
5) Des instruments d’action diversifiés : en raison de la grande diversité des produits et des
parties intéressées, les instruments à mettre en place se doivent d’être nombreux.
Néanmoins, la PIP privilégie les actions volontaires aux mesures contraignantes (qui seront
toutefois ponctuellement indispensable). Le seul facteur pertinent est l’efficacité de
l’instrument, quel qu’il soit.
Cette démarche a été développée à base de l’outil ATEP traitée dans les travaux de Stéphane
le Pochat (Le Pochat. S., 2005). L’objectif est de choisir des lignes d’amélioration pour
réduire les impacts environnementaux d’un produit. Cette amélioration dépend de la
structuration des aspects environnementaux dans le but de préciser et de hiérarchiser les
responsables des émissions nocives du produit étudié.
Ces aspects sont au nombre de 7 qui sont : Matières premières (MP), Fabrication (F),
Utilisation (U), Recyclabilité en fin de vie (FV-R), Substances dangereuses (S.), Transport (T)
et Emballage (Emb).
Plusieurs outils ont été développés pour améliorer chacune de ces deux phases. Certains de
ces outils peuvent avoir simultanément la capacité à remplier les deux phases d’amélioration
et d’évaluation environnementale (figure1.5).
Figure 1.5. Répartition des outils d’éco-conception (Le Pochat. S., 2005)
La figure 1.5 présente la répartition ainsi que les fonctionnalités de certains outils développés
dans le cadre de l’éco-conception. Les deux axes représentent les deux notions pivots de
l’éco-conception : l’amélioration environnementale et l’évaluation environnementale. On
remarque que certains outils favorisent l’une des deux notions par rapport à l’autre, mais
l’ACV reste l’outil le plus adéquat parmi eux. Ce dernier est considéré comme le meilleur
outil pour l’évaluation environnementale (niveau 5) et aide aussi à une amélioration
environnementale (niveau 3).
3) Les check-lists : elles se présentent sous la forme des listes de questions qui permettent une
analyse du produit selon ses caractéristiques fonctionnelles. Elles ne permettent pas de
réaliser une évaluation environnementale, mais elles ont l’avantage de « noter » de manière
simple le produit de façon à créer un référentiel. L’objectif d’une checklist est de pouvoir
comparer des solutions à ce référentiel.
D’autres outils ont été aussi développés : les outils d’évaluation paramétrique, les éco-
indicateurs, mais l’analyse du cycle de vie (ACV) représente l’outil le plus performant au
niveau de l’évaluation environnementale.
Par rapport à l’ARPE, l’ACV a étendu son champ d’analyse, pour intégrer l’utilisation des
autres ressources ainsi que les impacts des émissions et la création de déchets.
Cet avancement a été accompagné par la naissance d’une approche similaire en Europe sous
le nom : Écobilan. Dans ce sens, vers les années 1972, Ian Boustead au Royaume-Uni, a
calculé l’énergie totale employée pour la production de certains types de contenants pour
boissons tels que le verre, le plastique, le métal et l’aluminium. Par la suite, Boustead
consolida sa méthodologie afin d’étendre l’utilité de cette dernière à d’autres matériaux. Il
publia ainsi en 1979 le ‘Handbook of Industrial Energy Analysis’ (Jensen et al, 1998).
Dés que les grandes lignes de l’approche ont été développées, les années 80 et début des
années 90 verront un développement et une utilisation importante de l’approche due à deux
raisons :
1) Développement des méthodes pour quantifier les impacts des produits participants à
différentes catégories de problèmes écologiques tels que le réchauffement planétaire, la
perte des ressources.
2) L’approche d’ACV commence à être de plus en plus accessible au public
Ce développement a été l’objectif global de la coopération entre les industries, les universités
et les gouvernements pour arriver à publier et à organiser l’ACV à l’échelle internationale.
Parmi les acteurs dans cette démarche, on distingue :
- La Société de toxicologie et chimie environnementales (SETAC)
- Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE)
- CIRAIG (Centre Interuniversitaire de Référence sur l’Analyse, l’Interprétation et la
Gestion du cycle de vie des produits, procédé et service) : fondé en 2001 à l’initiative de
l’École Polytechnique de Montréal et HEC Montréal, le CIRAIG collabore avec de
nombreux centres de recherche à travers le monde et participe activement à la recherche et
au développement d’outils pour le secteur industriel et les gouvernements.
- Environmental Protection Agency (EPA)
- Society for the promotion of Life cycle Development (SPOLD)
- Le réseau européen LCANET
- Centre of Environmental Science (CML) de l’Université de Leiden (Pays-Bas)
- ISO (International standard Organisation) œuvre à l’amélioration et à la promotion de
l’ACV
CIRAIG, PNUE et SETAC représentent des références nationales et internationales en
matière d’ACV. Tous trois sont les fondateurs d’un partenariat international sur le cycle de
vie : LCI (Life Cycle Initiative) ayant pour mission le développement et la diffusion des
outils pratiques permettant d’évaluer les solutions, les risques, avantages et inconvénients
associés aux produits et services tout au long de leur vie.
phases du cycle de vie d’un produit : extraction de ses matières premières, transformation,
production, utilisation du produit et la mise au rebu (figure 1.6).
L’ACV a été organisé à l’aide de la norme ISO 14040, et elle passe par les quatre étapes
suivantes (figure 1.7) :
1) Définition des objectifs et du champ de l’étude : cette étape consiste à définir le produit ou
processus à étudier ainsi que l’unité fonctionnelle qui représente une base de comparaison
ou de référence pour l’étude.
2) Analyse de l’inventaire : C’est la préparation du flux d’entrées/sorties pour chaque étape
de cycle de vie du produit étudié. C’est une procédure de collecte des données.
3) Évaluation des impacts : il s’agit de la quantification de l’empreinte écologique de
l’activité ou produit étudié. À partir de l’ICV, on regroupe sous forme de catégorie
d’impacts dus à l’utilisation des ressources ainsi que les émissions.
Généralement, trois grandes familles d’impacts sont prises en compte : Épuisement des
ressources, Impacts sur la santé humaine et Impacts écologiques. Selon les bases de
données développées, on constate plusieurs méthodes d’évaluation pour cette étape de
l’ACV.
4) Interprétation : C’est le résumé des résultats obtenus sous la forme d’un rapport qui sert à
la préparation des stratégies pour la réduction des impacts.
Figure 1.7. Les étapes d’analyse de cycle de vie (norme ISO 14040)
L’évaluation des impacts représente une comparaison d’une substance donnée à d’autres
substances sur leur faculté à endommager l’environnement et la santé humaine.
En effet, lorsqu’une substance polluante est émise, elle évolue dans l’atmosphère : sa
concentration est modifiée, elle change d’état et de milieu. Le cheminement qu’elle suit est
appelé la voie d’impact. Ainsi, les méthodes d’analyse d’impact reposent sur la modélisation
de ces voies d’impact en reliant les données d’inventaire aux dommages environnementaux
potentiels.
Une méthode de quantification n’est réellement que :
1) Un jeu d’indicateur d’impact
2) Des facteurs pour caractériser les flux : traduire les flux (entrant/sortant) en impact.
3) Éventuellement :
- Des données de normalisation. Normaliser revient à deviser la valeur d’un flux ou d’un
impact par la valeur de ce même flux ou impact à l’échelle d’un territoire donné.
- Des facteurs de pondération des impacts entre eux permettant d’obtenir une note unique ou
« single score ».
Les méthodes de quantification des émissions sont regroupées en deux catégories : Mid point
et End point ainsi que les monocritères et multicritères.
Comme le montre la figure 1.8, les substances enregistrées au niveau de l’inventaire ont des
impacts directs qu’on les appelle : indicateurs de catégorie. Ces derniers qui sont à l’origine
des perturbations sur le système naturel global. Ce système est décrit à l’aide de certains
indicateurs qu’on l’appelle : indicateur de dommages.
Pour mettre en évidence la démarche d’ACV des produits, les travaux ont abouti au
développement des outils de calcul aidant à la quantification des émissions et la
consommation des ressources le long du cycle de vie d’un produit : de l’extraction de la
matière première jusqu’à la fin de la vie du produit.
Les logiciels d’ACV ont été réalisés par trois catégories d’organismes :
- Les instituts de recherche et universitaires
- Les consultants en environnement
- Les industriels
Ces efforts représentent au début une réponse à des besoins spécifiques puis ils ont été
orientés vers l’aspect commercialisation.
On distingue des logiciels payants et d’autres gratuits. En terme de licences vendues, quatre
logiciels dominent le marché de l’ACV et représentent plus de la moitié des ventes de licences
qui sont : Sima Pro, NIRE-LCA, LCAIT et Umberto (figure 1.9).
Figure 1.9. Répartition des logiciels d’analyse de cycle de vie (LCA software guide 2005)
type de travaux est, à chaque fois, basé sur l’un des stages de cycle de vie : fin de vie par
exemple. Parmi les phases les plus importantes dans le cycle de vie d’un produit on trouve la
fabrication. Ce stage peut être amélioré pour l’intégration de l’aspect écologique à un tel
produit. On enregistre certaines carences au niveau des approches en éco-conception mettant
l’accent sur la phase de fabrication. C’est dans ce sens que les travaux ont été dirigés vers le
développement de l’éco-fabrication.
La fabrication est la transformation de la matière première en produit ce qui cause des rejets
de déchets et émissions environnementales.
L’Eco-fabrication est définie comme étant ‘la création des produits manufacturés qui utilisent
des procédés qui minimisent les impacts négatifs sur l’environnement économisent l’énergie
et les ressources naturelles et qui sont sans danger sur les employés, les communautés et
consommateurs’. L’éco-fabrication met en œuvre 3 dimensions ou piliers : Énergie, process et
matériaux.
Ainsi (Joshi et al, 2006) ont montré qu’il est essentiel d’aller au-delà du concept traditionnel
3R pour promouvoir les technologies vertes (réduire, Réutiliser-Recycler) vers une notion
plus avancée qui est le concept 6R (Réduire-Réutiliser-Récupérer-Reconcevoir-Refabriquer-
Recycler) qui forme une notion de base pour le développement de l’éco-fabrication. (Fig1.10).
(Rajemi et al, 2010) ont affirmé que la minimisation de la consommation des ressources en
préfabrication et la réduction de l’utilisation de l’énergie et des matériaux représentent des
lignes directrices importantes pour la mise en place du concept 6R. Ce dernier peut être
amélioré par la suite à l’aide de la réduction des déchets lors de la phase de fabrication.
(Municipal Solid Waste 2008).
Ainsi, les travaux pour l’éco-fabrication ont souligné 3 niveaux d’étude dans ce domaine : la
modélisation énergétique, la maîtrise du processus et l’étude des matériaux.
Pour présenter une modélisation globale d’un système de fabrication (Gutowski. T, 2004) et
(Dahmus. J, 2005) ont proposé un modèle pour l’analyse des impacts environnementaux pour
différents procédés de production.
(Zhang et al, 2000) ont modélisé la consommation de ressources matérielles le long d’un
procédé de fabrication. Cette analyse permet d’aboutir à une décision pour l’optimisation et la
gestion de la consommation des ressources.
La plupart des travaux sur le niveau de production impliquent la planification des processus et
le processus de routage pour l'amélioration de la performance énergétique. En raison de la
complexité des décisions de flux de processus, la plupart des recherches se concentrent sur les
coûts et les temps de cycle. Il ya un manque d'outils pour optimiser le flux de processus basé
sur des objectifs de développement durable, et ceux qui étaient proposés ont peu de résultats
concrets (Tan et al, 2006). Dans une tentative de combler cette lacune (Tan et al, 2009) ont
combiné la planification des processus de fabrication et l'évaluation des impacts
environnementaux en utilisant l'analyse de la liste de contrôle. Ils ont proposé une méthode de
prise de décision optimale de nouveaux composants qui inclut la consommation d'énergie
dans le cadre de la gestion durable l'évaluation du développement.
Ainsi, diverses mesures environnementales peuvent être utilisées pour développer une
démarche environnementale de planification du système de production qui fonctionne avec les
méthodes de planification de processus conventionnels pour évaluer les compromis entre les
exigences environnementales et de productivité (Krishnan et Sheng, 2000). L'analyse multi
objectifs peut être utilisée pour soutenir la planification de processus vert (Yeo et New, 1999)
afin d'optimiser les matières premières, secondaires, et de la consommation d'énergie et
d'autres impacts environnementaux (He et al, 2005). En utilisant les bases de données et les
référentiels modèles, l'intégration de l'optimisation de la consommation d'énergie de processus
comme partie de l'algorithme de sélection des processus dans un programme de planification
de processus est possible comme elle était démontrée par (He et al, 2007).
En se basant sur la modélisation, Input-Process-Output (IPO), (Cao Huajun et al, 2005) ont
utilisé une modélisation matricielle pour définir les données d’entrées sorties d’un procédé de
fabrication et par la suite l’analyse des impacts environnementaux résultants. Ainsi, (Jiang. Z
et al, 2008) ont appliqué la modélisation IPO combinée avec une approche d’agrégation pour
une étude de cas :’valve body’.
(Xue. H et al, 2007) ont appliqué le bilan des matières sous la forme de la loi IPO pour
optimiser les impacts environnementaux issus de la fabrication des châssis.
(Qun.S et Weimin.Z, 2012) ont étudié la diminution de l’empreinte carbone (équivalent 𝐶𝑂2 )
pour les procédés d’usinage en modélisant le flux d’entrées/sorties pour chaque opération.
(Xian-Chun.T et al, 2011) ont étudié la possibilité de la combinaison entre l’optimisation des
paramètres technologiques, ainsi que les ressources consommées à l’aide de certains outils de
modélisation tels qu’IPO et Genetic Simulated Annealing Algorithm (GSAA).
(Eastlick et al, 2011) ont proposé une méthode pour la comparaison de certaines alternatives
de conception des processus de fabrication en tenant compte des 3 piliers du développement
durable. Cette étude a été appliquée pour la fabrication de certains composants en titane.
En 2009 (Gutowski et al, 2009) a publié le résumé de certains travaux expérimentaux
permettant la détermination de la demande en énergie électrique pour différents procédés de
fabrication. Comme c’est indiqué dans la figure 1.13, le besoin en énergie électrique dépend
du taux de la matière enlevée ainsi que du type du procédé utilisé.
L’usinage par enlèvement de matière peut être considéré parmi les processus de fabrication
les plus importants et il est responsable d’environ 5 % du produit intérieur brut (PIB) des pays
développés. Ainsi, l’impact indirect de l’usinage est important vu le compromis cherché entre
la qualité du produit ainsi que le coût de la fabrication. (Jayal et al, 2010).
Malgré ce qui précède, l’évolution vers l’usinage durable ou éco-usinage est considérée lente
et non organisée. Ceci est illustré dans l’absence d’une méthodologie directe permettant, à
l’aide d’un modèle virtuel, de simuler et examiner systématiquement les processus d’usinage
dans l’objectif d’optimiser et modéliser les opérations avec le minimum d’impact écologique.
(Shao. G et al, 2010).
Figure 1.13. Besoin en électricité pour les procédés de fabrication (Gutowski, 2001)
La technologie est considérée parmi les piliers importants pour le développement des notions
d’éco-fabrication en usinage. Parmi les procédés les plus développés dans ce cadre on
constate : l’usinage cryogénique et l’usinage avec jet à haute pression. Le développement de
ces procédés a été à travers la modélisation et l’optimisation au niveau de la lubrification en
termes de quantité et qualité. (Cakir. O et al, 2007).
L’usinage cryogénique représente une méthode innovante pour le refroidissement de la zone
de coupe caractérisée par une température élevée lors de la fabrication. Cette technique de
refroidissement est basée sur l’utilisation des liquides cryogénique sans danger sur l’écologie
pour la lubrification. L’azote est le liquide cryogénique fréquemment utilisé. On constate
aussi d’autres fluides tels que : Hélium, Hydrogène, air, Oxygène (Aznijar et al, 2010).
L’azote dans le système d’usinage cryogénique s’évapore rapidement et remonte dans
l’atmosphère sans laisser aucun résidu qui peut contaminer la partie outil, pièce ou l’opérateur
et en éliminant ainsi les coûts de son élimination.
L’usinage avec jet à haute pression représente un procédé novatrice permettant la lubrification
avec un jet d’huile ou d’eau à une haute pression qui peut aller jusqu’à 300 MPa.
(figure.1.14).
Avec la progression du développement de ces techniques d’usinage, les questions qui se
posent : comment, où, quoi et en quelle quantité le fluide cryogénique doit être appliqué pour
améliorer les performances de l’usinage en terme d’écologie et gain économique. Dans ses
travaux, (Pusavec et al, 2009) ont proposé une étude comparative entre ces deux techniques
par rapport à l’usinage conventionnel (figure.1.14).
La figure 1.14 résume les points de comparaison entre les différents procédés étudiés. La
réduction du coût de la production ainsi que l’utilisation des procédés propres représentent les
deux axes d’étude développés dans ce travail.
Le travail de comparaison présenté dans la figure 1.14 met l’accent sur le gain écologique
ainsi qu’économique. Ce dernier a été illustré au niveau de la durée de vie de l’outil, le coût
de production ainsi que le temps de production.
Les résultats montrent que l’usinage cryogénique ainsi que l’usinage avec jet à haute pression
ont le temps de production minimal ainsi que le coût minimal de production. Ces résultats,
comme le montre la figure 1.15, ont été validés pour certains paramètres de coupe et sous
différentes conditions de coupe.
Les résultats montrés dans la figure 1.15 montrent les performances de l’usinage cryogénique
ainsi que celui avec jet à haute pression par rapport à l’usinage conventionnel. Ces
performances s’illustrent au niveau du coût et de temps de la production. Ce gain économique
est accompagné d’un gain écologique vu que ces deux procédés minimisent l’impact
écologique du lubrifiant.
(Pusavec et al, 2010) a constaté que l’énergie représente un facteur clé dans la modélisation
de l’éco-fabrication et la réduction des émissions environnementales d’un procédé de
fabrication.
Les travaux dans ce cadre ont mis l’accent sur les opérations d’usinage. La modélisation a pris
en considération le comportement de la machine, l’efficacité d’utilisation de l’énergie en se
basant sur l’évolution des paramètres technologiques des opérations étudiées.
Les premiers travaux datent depuis 2002 par les études développées par Gutowski et
Kordnowy. Ils ont modélisé la consommation de l’énergie à partir des éléments fonctionnels
Figure 1.20. Collection des énergies à base du modèle EPE (Seow. Y et al, 2011)
Ce modèle est basé sur 3 éléments : le processus, la chaine de production ou système global
de production et le produit étudié. Suite à la modélisation de la consommation d’énergie, la
continuation de ce travail consiste en l’étude de la minimisation des émissions dégagées de la
fabrication d’un produit. Cette minimisation tend à améliorer l’efficacité d’utilisation de
l’énergie produite à la chaine de fabrication du produit.
Figure 1.22. Modèle conceptuel pour la fabrication à zéro carbone (Ball, 2009)
De même (Song, 2010) a présenté une autre modélisation pour LCM. Le modèle incorpore
l'estimation des émissions de GES pour chaque étape de la conception du produit en utilisant
le bilan matériel (BOM). En outre, la figure 1.22 illustre le système intégré entre les bases de
données d'émissions SGH de composantes et de la structure de la nomenclature du produit.
L'objectif de ce système est de chercher la sélection des composants / pièces qui peuvent
satisfaire la cible des émissions SGH. Si la solution choisie n'atteint pas l'objectif, un autre
ensemble de composants / pièces va se conformer à l'exigence de la capacité du client et la
production sera assurée jusqu'à ce que la solution ait à l'objectif (Song, 2010).
(Gutowski, 2006) a proposé un cadre de modélisation pour le procédé de fabrication. Comme
le montre la figure 1.23, la modélisation des flux des entrées-sorties des processus de
fabrication sera basée sur les éléments suivants : produits, déchets et perte d’énergie.
Figure 1.23. Les entrées sorties d’énergie et matériaux d’un processus de fabrication
(Gutowski, 2006)
Figure 1.24. Cycle de vie des produits à base de la plateforme EU-LCA (Heilala, 2008)
Cette méthode concerne spécifiquement la source de GES alors que le LCA comprend tous
les impacts environnementaux. Pour la première étape de la réduction de l'empreinte carbone,
il est très important de comprendre l’origine des émissions de carbone. Dans la figure.1.24,
l'exemple de calcul des émissions de dioxyde de carbone à l'aide de PAS2050 est présenté à
l'aide du transport de blé dans la production de farine.
Chaque activité de cet exemple est classée et fournit des données d'activité et doit être alors
multipliée par un facteur d'émission approprié. Le résultat de ce calcul représente les
émissions de dioxyde de carbone dans les unités en kg de 𝐶𝑂2𝑒 . Cependant, il n'existe pas
encore d'approche systématique pour la fabrication à faibles émissions de carbone
spécifiquement pour la fabrication à base de CNC aujourd'hui même si la recherche de la
réduction des émissions de dioxyde de carbone est largement développée.
Un problème d’optimisation est défini comme étant la recherche d’un optimum (minimum ou
maximum) d’une fonction donnée. Dans de nombreux cas, les fonctions à optimiser sont
accompagnées d’un nombre de contraintes qui évoluent dans une partie de l’espace de
recherche. On parle dans ce cas des problèmes d’optimisation sous contraintes.
La résolution des problèmes d’optimisation est réalisée à l’aide des méthodes et algorithmes
d’optimisation qu’on peut les présenter sous la forme de deux familles : les méthodes
déterministes et les méthodes stochastiques.
Les méthodes déterministes peuvent être classées en deux catégories principales : les
méthodes locales et les méthodes globales.
Pour les méthodes locales, ils assurent la convergence vers l’optimum de la fonction le plus
proche de la solution courante en explorant son voisinage. Ainsi, pour les méthodes globales,
ils s’attachent à converger la solution vers l’optimum global de la fonction.
(Shin et Joo, 1992) ont utilisé le programme d’optimisation dynamique dans le cadre de
l’optimisation des paramètres de coupe en fraisage. L’utilisation de cette méthode montre
certaines limitations pour la résolution des problèmes d’optimisation avec un grand nombre
des paramètres.
(Wang, 1993) a utilisé une approche basée sur le réseau de neurone pour l’optimisation du
procédé de broyage. Cependant, l’optimisation par réseau de neurones peut souvent se
terminer dans des minimums locaux ou un échec de convergence vers le résultat souhaité.
(Sonmez et al, 1999) a étudié le fraisage à passe multiple basé sur le critère de maximum de
taux de production en utilisant l’algorithme adopté dans les travaux de (Agapiou, 1992)
(programmation dynamique et programmation géométrique) dans le cadre de l’optimisation
des opérations du tournage. Bien que les résultats obtenus montrent une amélioration au
niveau de la qualité des résultats obtenus, les techniques d’optimisation utilisées dans ce
travail montrent un minimum local ainsi qu’un temps important pour converger.
Historiquement, les méthodes de gradient sont considérées comme les plus anciennes parmi
les méthodes d’optimisation développées. Ces méthodes sont très utiles grâce à leur simplicité
de mise en place ainsi que les bons résultats trouvés dans la plupart des cas d’études.
Pour la résolution d’un problème d’optimisation à l’aide de cette méthode on procède comme
suit :
Cette méthode est destinée pour la résolution des problèmes d’optimisation sans contraintes.
Elle consiste à utiliser d’une manière itérative l’approximation quadratique de la fonction
objective 𝑓 à l’itération courante 𝑥𝑘 et de minimiser cette approximation.
Ainsi, de la même manière que la méthode de gradient, on définit la suite {𝑥𝑘 } comme suit :
Les méthodes déterministes ont montré leur limitation en passant à la résolution des
problèmes d’optimisation difficiles tels que les problèmes à grandes dimensions. Cette
limitation met en évidence le besoin aux méthodes stochastiques. Ces méthodes sont de
caractère itératif où le processus d’optimisation est guidé partiellement ou totalement par un
processus stochastique.
On s’intéresse dans ce qui suit à la présentation des méta-heuristiques. Ces algorithmes sont
basés sur l’exploration aléatoire probabiliste d’une ou plusieurs régions de l’espace de
recherche.
Cette exploration peut être guidée par des fonctions probabilistes permettant d’éviter les
optimums locaux lors de l’exploration.
Plusieurs techniques d’optimisation ont été utilisées pour la résolution des problèmes de
l’optimisation en fabrication. Mais, ils ont été accompagnés, dans la majorité des cas, de
certaines carences au niveau de la qualité des résultats obtenus. Ce manque a été résolu par
l’adaptation des méthodes méta-heuristique dans le cadre de l’optimisation pour la
fabrication.
Historiquement, ces méthodes datent depuis les années 1980, et selon leur apparition on peut
citer les algorithmes les plus importants : les algorithmes génétiques (1975), la méthode de
recuit simulé (1983), la méthode de recherche tabou (1986), l’algorithme de colonie de
fourmis (1990) et l’algorithme des essaims particulaires (1995).
Les algorithmes génétiques font partie des algorithmes évolutionnaires. Leur principe de
fonctionnement est basé sur l’évolution d’une population naturelle soumise à son
environnement. Cette méthode a été développée par John Hollande en 1975 et popularisée par
la suite par David Goldberg (Goldberg. DE, 1998).
Le principe est le suivant : d’une génération à l’autre, les individus les plus adaptés au milieu
(ceux qui ont des meilleures performances en termes de fonctions objectifs et de non-
dominance) verront statistiquement leur potentiel génétique (paramètre d’optimisation)
conservé (figure 1.25).
Ces algorithmes, comme le montre la figure 1.25, sont basés sur les opérateurs suivants :
Croisement : ils permettent d’évoluer vers des individus mieux adaptés au milieu à partir
d’individus performants. Cette étape a pour objectif la création de nouvelles chaînes en
échangeant de l’information entre deux chaînes. Elle s’effectue en deux étapes : après
l’apparition des nouveaux éléments produits par la reproduction, chaque paire de chaînes subit
un croisement : un entier k représentant une position sur la chaîne est choisie aléatoirement
entre L et L-1 tel que L est la longueur de la chaîne. Deux nouvelles chaînes sont créées en
échangeant tous les caractères compris entre les positions k+1 et l.
Il existe un grand nombre d’opérateurs de croisement, les plus classiques dans le cadre de
l’optimisation stochastique sont : le croisement à un point, le croisement à deux points et le
croisement uniforme (figure1.26).
Mutation : elle donne de nouvelles pistes vers des types d’individus inexistants et
potentiellement performants. Elle est appliquée sur une seule chaîne. Elle consiste à la
modification aléatoire et occasionnelle de faible probabilité de la valeur d’un caractère de la
chaîne. Cette étape introduit la diversité dans le processus de recherche des solutions et peut
aider l’AG à ne pas stagner dans un optimum local.
Codage : il permet de conserver les individus les mieux adaptés à l’environnement. Pour les
AG, le codage est représenté sous forme d’une chaîne de bits contenant toutes les
informations nécessaires pour la représentation d’un point dans l’espace de recherche.
Parmi les codages possibles, on distingue le codage binaire, mais il a pour inconvénient que
deux points proches dans l’espace des variables ne sont pas nécessairement codés par deux
chaînes de bits voisines.
Cet inconvénient amène à l’utilisation du codage de ‘Gray’ qui conserve une distance de
Hamming de « 1 » entre deux chaînes. Cette distance est définie comme étant le nombre de
bits qui diffère de l’une à l’autre.
(Shunmugam et al, 2000) ont utilisé l’algorithme génétique pour l’optimisation des
paramètres de coupe en fraisage en adoptant le coût total de production comme fonction
objectif. Cet algorithme possède des avantages par rapport aux techniques conventionnelles
d’optimisation. Mais, les résultats obtenus dépendent de la taille de la population ainsi que la
diversité des solutions individuelles dans l’espace de recherche.
(Lui et Wang, 1999) ont modifié les algorithmes génétiques par la définition et le changement
du domaine d’exploration. Ces algorithmes ont été appliqués dans le cas du fraisage. Les
résultats obtenus ainsi que la vitesse de convergence ont été meilleurs par rapport à la version
initiale des algorithmes génétiques.
L’algorithme génétique a été largement utilisé par plusieurs chercheurs pour l’optimisation
des paramètres de coupe en tournage. [(Onwubolu. GC et Kumalo. T, 2001) ; (Chen. KY et
Chen. MC, 2003) ; (Sankar. RS et al, 2007)]. Les chercheurs ont appliqué certaines
améliorations au niveau des opérateurs et paramètres de cet algorithme dans le but
d’améliorer ses performances.
[(Belaidi. I, 2007) et (Chibane. H et al, 2011)] ont traité le problème d’optimisation des
paramètres de coupe en tournage et fraisage en adoptant l’algorithme génétique multi
objectifs ‘NSGA II’.
Pour résoudre certains inconvénients des AG, plusieurs travaux ont été développés pour
présenter d’autres outils dont on peut citer : l’algorithme de colonie de fourmis
[(Vijayakuman et al, 2003) ; (Wang. YC, 2007)], et récemment l’optimisation par essaim
particulaire [(Srinivas. J et al, 2009) ; (Yildiz. AR, 2009)].
En se basant sur cette expérience, le principe de l’optimisation par recuit simulé est le
suivant : la fonction objective du problème, similaire à l’énergie d’un matériau, est alors
réduite au minimum, à l’aide de l’introduction d’une température fictive, qui est , dans ce cas,
un simple paramètre contrôlable de l’algorithme. Pour éviter que l’algorithme ne reste piégé
dans des minimas locaux, on fait en sorte que la température décroisse lentement en fonction
de temps.
La méthode de recuit simulé a l’avantage d’être souple vis-à-vis des évolutions du problème
et facile à implémenter. Mais, cette méthode a l’inconvénient du besoin de nombreux tests
pour trouver les bons paramètres.
En 1986, Glover a proposé une nouvelle méthode d’optimisation basée sur l’utilisation des
mécanismes inspirés de la mémoire humaine. (Glover. F, 1986). Cette méthode, comme le
recuit simulé, n’est pas basée sur une mémoire de tout ou mémoire globale. Le principe est les
suivants : cette méthode fonctionne avec une seule "configuration actuelle", qui est mise à
jour au cours des itérations successives. Chaque itération dépend de deux étapes :
- Pour passer d’une itération 𝑠 à une autre 𝑡, on construit tout d’abord l’ensemble de ses
voisins c.-à-d. l’ensemble des configurations accessibles en un seul mouvement
élémentaire de 𝑠. on note 𝑉(𝑠) l’ensemble de ces voisins cherchés.
- Ensuite, on évalue la fonction objective pour chaque élément appartenant à 𝑉(𝑠). alors, la
configuration est constituée de la configuration 𝑉(𝑠) dont la fonction objective est
minimale.
En suivant les deux étapes déjà présentées, on enregistre le risque de revenir à une
configuration déjà visitée. Pour remédier à ce problème, il faut mettre à jour la liste des
mouvements interdits nommée ‘Liste Tabou’. Cette dernière contient des mouvements m (𝑡
𝑠) qui sont à l’opposé des derniers mouvements m (𝑠 𝑡).
Cette métaheuristique a été initialement développée par Dorigo et Colornie [(Colorni et al,
1991) ; (Dorigo. M, 1992)] et inspirées des études sur le comportement des fourmis réelles.
[(Goss et al, 1999) ; (Deneubourg et al, 1983) ; (Deneubourg et Goss, 1989)]. Ces travaux ont
mis en évidence le problème de comprendre la stratégie dont les fourmis peuvent trouver le
chemin le plus court du nid à la source de nourriture et le chemin de retour. La solution a été
un moyen de communication entre les fourmis qui est le dépôt d’une trace de phéromone que
les fourmis cherchant le chemin arrivent à détecter.
- Une analogie entre l’environnement dans lequel les fourmis cherchent la nourriture et
l’espace de recherche du problème.
- Une analogie entre la quantité et la qualité de la nourriture et la fonction objective à
optimiser.
Dans ces algorithmes d’optimisation, les fourmis artificielles possèdent une mémoire
permettant la génération des solutions faisables.
À l’origine, l’optimisation par colonie de fourmis a été conçue pour résoudre le problème de
voyageur de commerce. Puis (Dorigo et Gambardella, 1999), ont proposé certaines
améliorations à la version de base (Dorigo, 1992) concernant certains points tels que : la mise
à jour des traces, la règle de transition…
- Chaque fourmi est placée sur une ville de départ stockée dans sa mémoire.
- La fourmi se déplace après de cette ville de départ vers une autre.
- Lorsqu’elle est à une ville 𝑖, une fourmi 𝑘 choisit d’aller à une ville non visitée 𝑗 avec une
[𝜏𝑖𝑗 (𝑡)]𝑎 ×[𝜃𝑖𝑗 (𝑡)]𝛽
probabilité donnée par : 𝑃𝑘 𝑖𝑗 (𝑡) = ∑ 𝛼 𝛽
si 𝑗 ∈ 𝑁𝑗 𝑘 ; 0 si non
𝑦∈𝑁𝑖 𝑘 ([𝜏𝑖𝑦 (𝑡)] ×[𝜃𝑖𝑦 (𝑡)]
avec :
𝜃𝑖𝑗 (𝑡) = 1/𝑑𝑖𝑗 : Une information heuristique telle que 𝑑𝑖𝑗 représente la distance entre la ville
𝑖 et la ville 𝑗.
La solution finale est déterminée après que chaque fourmi termine un tour. Ensuite, les traces
de phéromones sont mise à jour.
Développé par Kennedy et Eberhart (1995), l’essaim particulaire est considéré comme l’un
des dernières techniques méta-heuristiques. Cet algorithme est aussi inspiré du comportement
des animaux (les oiseaux migrateurs).
L’optimisation par essaim particulaire est basée sur le partage de l’information entre les
solutions candidates appelées particules. Ces derniers évoluent simultanément dans l’espace
de recherche considéré.
L’évolution des particules dans l’espace de recherche se fait de la manière suivante : chaque
particule génère une solution en utilisant son vecteur vitesse. Ainsi, chaque particule modifie
sa vitesse pour arriver à une meilleure position en s’aidant de la mémorisation de la meilleure
position retrouvée lors de la simulation ainsi que l’expérience des particules voisines
(meilleure solution de la population).
La topologie du voisinage défini avec qui chacune des particules va pouvoir communiquer. Si
l’on se réfère à la version basique de l’OEP résumée par l’Algorithme ci-dessous, la meilleure
particule 𝑝𝑔 est choisie à partir de la population entière, c’est une topologie entièrement
connectée. Cette version de PSO est appelée version "globale" (𝐺𝑏𝑒𝑠𝑡 ).
De même, on trouve aussi une version dite "locale" de l’OEP. Cette version utilise un graphe
d’information circulaire. Les particules de l’essaim sont virtuellement disposées en cercle et
numérotées séquentiellement à partir de 1 en parcourant le cercle. La particule n’est donc plus
informée par toutes les particules.
L’algorithme de la version initiale peut être introduit comme suit :
𝑝𝑖 = 𝑥𝑖 ;
𝑝𝑔 = 𝑥𝑖 ;
Fin si
Fin si
Fin Pour
Fin Tant Que
Le critère d’arrêt peut être différent suivant le problème posé et les exigences de l’utilisateur.
Si l’optimum global est connu à priori, on peut définir une "erreur acceptable" comme critère
d’arrêt. Sinon, on peut fixer le nombre maximum d’itérations ou un nombre maximum
d’évaluations de la fonction objectif.
(Baskar et al, 2005) ont présenté la résolution du problème d’optimisation en fraisage à l’aide
de la comparaison entre 4 techniques méta-heuristiques : AG, recuit simulé, colonie de
fourmis et essaim particulaire.
Les travaux présentés dans ce domaine ont assuré dans la plupart des cas le gain économique
et la qualité du produit comme objectifs de leurs études. Ainsi, l’idée d’intégrer l’aspect
écologique dans les problèmes d’optimisation a été récemment introduite dans les travaux de
(Kai. J et al, 2012) et (Steven. H et al, 2013). Le modèle proposé dans ces travaux tend à
l’optimisation des paramètres des coupes en usinage en minimisant le coût, le temps de
fabrication et en tenant compte des émissions environnementales.
Conclusion
Au niveau du secteur industriel, les travaux ont débuté par la sensibilisation des responsables
pour faciliter l’avancement et organiser un cadre global pour le respect de l’environnement
dans ce domaine.
Ainsi, l’éco-conception a été le mot clé au départ. À ce niveau, plusieurs travaux ont cherché
des approches permettant la mise en place d’une conception respectueuse de l’écologie.
L’intégration de la dimension « E » dès la phase de conception a été développée à base de
l’analyse du cycle de vie. Cette démarche a mis en place le suivi et la quantification des
émissions durant les différentes étapes du cycle de vie d’un produit qui sont : l’extraction de
la matière première, la fabrication, l’utilisation et la fin de vie. Le résumé de ces efforts a été
développé sous la forme de la norme NF E 01-005.
On constate que la plupart de ces travaux ont été consacrés pour le développement de l’un de
ces piliers déjà défini. Ainsi, pour répondre au besoin du développement durable, l’aspect
économique doit être respecté dans la plupart des cas. C’est dans ce sens que s’intègrent
certaines études qui ont pour objectif le couplage entre les deux aspects : écologique et
économique.
Les différents travaux dans l’axe d’éco-fabrication sont à base de l’analyse de cycle de vie,
mais la problématique majeure a été l’analyse des résultats ainsi que l’aide à la décision pour
le fabricant.
Les travaux développés dans cette thèse auront pour objectif la mise en place d’une approche
de modélisation d’éco-fabrication basée sur l’aide à la décision et le couplage entre l’aspect
économique et l’aspect écologique dans le cadre d’une optimisation multi objective.
Introduction
L’Eco-fabrication est définie comme étant ‘la création des produits manufacturés qui utilisent
des procédés qui minimisent les impacts négatifs sur l’environnement économisent l’énergie
et les ressources naturelles et qui sont sans danger sur les employés, les communautés et les
consommateurs’.
Cette définition met en évidence trois piliers importants pour définir la notion d’éco-
fabrication : Énergie, matériaux et procédé. Ces thèmes représentent les éléments de base pour
la modélisation d’une approche traitant l’intégration de l’aspect écologique dans la phase de
fabrication.
Une approche orientée process ayant pour objectif l’aide à la décision pour la mise en
place d’un scénario de fabrication avec le minimum d’impact environnemental et le
maximum de gain économique.
Une approche orientée produite basée sur l’optimisation multi objectifs des opérations de
fabrication en tenant compte des caractéristiques techniques du produit. Cette approche
permet la modélisation des différentes étapes de fabrication du produit en couplant les
piliers économique, écologique et technologique.
Nous traitons dans ce chapitre le cadre général de la modélisation d’éco-fabrication ainsi que
la présentation de l’approche process. Cette dernière a été appliquée pour la chaîne de
production de l’acide phosphorique.
La fabrication représente l’une des phases du cycle de vie traitée dans l’éco-conception. Les
études développées dans ce sens tiennent compte de certains principes généraux de
fabrication, mais plusieurs difficultés se présentent telles que : l’interprétation des résultats de
quantification des impacts environnementaux, le couplage de l’aspect écologique et
économique, l’optimisation des paramètres techniques des différents procédés de fabrication.
Le cadre global de notre approche pour la modélisation de l’éco-fabrication repose sur deux
points principaux: l’aide à la décision multi critères et l’optimisation multi objectifs.
L’aspect écologique des procédés de fabrication peut se présenter sous deux formes
possibles : mono critère et multi critères. En effet, à base de l’analyse de cycle de vie, les
impacts environnementaux peuvent être ramenés à un seul aspect qui est globalement
l’équivalent carbone. Ce dernier représente l’un des principaux gaz de Kyoto qui a été
considéré comme référence pour plusieurs bases de données (Bilan Carbone). Ainsi, l’aspect
multi critères est une représentation détaillée des différents impacts environnementaux
permettant de préparer une base d’information écologique. Cette dernière sert comme entrée
d’aide à la décision.
Pour répondre à ces questions, les différents travaux développés dans cette thèse présentent
deux approches de modélisation de l’éco-fabrication qui sont l’approche process et l’approche
produit.
L’approche process basée sur l’aspect multi critères permette l’aide à la décision pour définir
le scénario écologique optimal. Pour l’approche produite, l’objectif est la mise en place de
l’optimisation multi objectifs dans le but de coupler la technologie, l’écologie et l’économie.
L’aide à la décision est définie, selon (Roy. B, 1985), comme étant « l’activité, prenant appui
sur des modèles clairement explicités, mais non nécessairement complètement formalisés,
aide à obtenir des éléments de réponse aux questions que se pose un intervenant dans un
processus de décision, éléments concourant à éclairer la décision et normalement à prescrire,
ou simplement à favoriser, un comportement de nature à accroître la cohérence entre
l’évolution du processus d’une part, les objectifs et le système de valeurs au service desquels
cet intervenant se trouve placé d’autre part ».
À base de cette définition, l’aide à la décision peut s’inscrire dans un processus complet qui a
pour objectif de résoudre un problème de décision dépendant des entrées (inputs) bien
définies et en intégrant plusieurs intervenants.
Dans le cas de l’éco-fabrication, la problématique de décision est de type multi critères. Ce
processus de décision dépend de plusieurs acteurs ainsi que certaines contraintes.
(Guitouni, 1998) affirme que le processus d’aide multi critères à la décision peut
généralement être vu comme un processus récursif (itératif), non linéaire, composé de cinq
étapes principales :
La structuration de la situation (problème de décision).
L’articulation et la modélisation des préférences au niveau de chaque point de vue
(modélisation des préférences locales).
L’agrégation de ces préférences locales en vue d’établir un ou plusieurs systèmes
relationnels de préférences globaux.
L’exploitation de cette agrégation.
La recommandation.
Dans ses travaux (Roy. B, 1985), a regroupé les problématiques de décision en 4 types
différents :
Problématique de type α : appelée aussi problématique de choix dont l’objectif est la
recherche d’une solution qui découle d’une procédure de sélection.
Problématique de type β : il s’agit d’une problématique de tri concernant une procédure
d’affectation (Modélisation de catégories).
Problématique de type γ: elle consiste à ranger les actions selon un ordre de préférence
décroissant.
Problématique de description de type δ : Améliorer la compréhension d’ensemble de
différentes actions afin de mettre en contexte les conséquences possibles des interventions
Ce type de méthode permet aux décideurs de faire un bon «choix ». Pour certains experts du
domaine, ce choix existe dans l’esprit du décideur, et le processus d’aide à la décision doit le
faire ressortir pour d’autres, le processus d’aide à la décision doit créer ce choix. (Caillet. R,
2003).
Selon (Roy, 1985), dans certains contextes décisionnels, une modélisation élaborée, des
préférences du décideur sont requises. Selon la manière d’agrégation des préférences du
décideur, il est possible de distinguer plusieurs approches :
Suite à l’étude des différentes méthodes ou approches multi critères d’aide à la décision, on
constate qu’elles se différencient par :
La façon de modéliser les préférences du décideur.
La décision de pondération ou non des critères.
Les attentes du décideur.
On peut conclure que ces approches dépendent des informations utilisées à l’entrée (inputs) et
les résultats à la sortie (output). Donc, l’étude et la définition des inputs et des outputs
permettent de classer les méthodes d’aide à la décision, ce qui aide à la maîtrise de choix de
l’une de ces méthodes pour le problème étudié.
Pour résoudre ce problème (Guitouni et al, 1999), ont proposé une classification des
MADMC. Ils ont défini 24 entrées et 7 sorties. Ces éléments ont été représentés sous la forme
d’une matrice où les MADMC ont été placés dans les cases correspondantes.
Le tableau 2.1 représente le choix des méthodes d’aide à la décision en se basant sur les
entrées disponibles et les résultats souhaités.
Tableau 2.1. Classification des MADMC selon la matrice inputs/outputs (Hammami A. 2003)
La classification des MADMC selon le couple (input / output) rend le choix plus facile à faire.
Il suffit de se placer dans la case correspondante pour savoir qu’elles sont les méthodes
susceptibles d’être appliquées au problème (tableau 2.1).
Le tableau 2.1 montre les différentes méthodes d’aide à la décision possibles selon les entrées
et les données du problème (𝐼𝑖 ) et les sorties désirées par le décideur (𝑂𝑗 ). On présente dans
les deux sections suivantes une description des différentes entrées-sorties désignées dans ce
tableau de classification.
Inputs Signification
𝐼1 n structures {𝑃𝑗 , 𝐼𝑗 } de préordres
𝐼3 n structures {𝑃𝑗 , 𝐼𝑗 } de semiordres et/ou structures {𝑃𝑗 , 𝐼𝑗 , 𝑄𝑗 }de pseudo-ordres
plus des seuils de véto 𝑣𝑗
𝐼4 n fonctions d’utilité (𝑢𝑗 ) (d’utilité (valeur) partielle) exprimées sur des
échelles intervalles
𝐼10 n structures {𝑃𝑗 , 𝐼𝑗 } de semiordres et/ou structures {𝑃𝑗 , 𝐼𝑗 , 𝑄𝑗 }de pseudo-ordres
et une relation de pré-ordres complet (>) sur les attributs (critères)
𝐼12 n fonctions d’utilité (𝑢𝑗 ) (d’utilité (valeur) partielle) exprimées sur des
échelles intervalles et une relation de préordres complet (>) sur les attributs
𝐼16 n structures {𝑃𝑗 , 𝐼𝑗 } de semiordres et/ou structures {𝑃𝑗 , 𝐼𝑗 , 𝑄𝑗 }de pseudo-ordres
plus des seuils de véto 𝑣𝑗 sur des évaluations distributionnelles plus en
relation de préordres complet (>) sur les attributs
𝐼17 n structures {𝑃𝑗 , 𝐼𝑗 } de préordres plus un vecteur de coefficients d’importance
relative (II) des attributs.
𝐼18 n structures {𝑃𝑗 , 𝐼𝑗 } de semiordres et/ou structures {𝑃𝑗 , 𝐼𝑗 , 𝑄𝑗 } de pseudo-
ordres plus un vecteur de coefficient d’importance relative (II) des attributs
𝐼19 n structures {𝑃𝑗 , 𝐼𝑗 } de semiordres et/ou structures {𝑃𝑗 , 𝐼𝑗 , 𝑄𝑗 } de pseudo-
ordres plus des seuils de veto 𝑣𝑗 plus un vecteur de coefficient d’importance
relative (II) des attributs
𝐼20 n fonctions d’utilité (𝑢𝑗 ) (d’utilité (valeur) partielle) exprimées sur des
échelles intervalles plus un vecteur de coefficient d’importance relative (II)
des attributs
𝐼21 n fonctions d’utilité (𝑢𝑗 ) (d’utilité (valeur) partielle) exprimées sur des
échelles ratios plus un vecteur de coefficient d’importance relative (II) des
attributs
𝐼24 n structures {𝑃𝑗 , 𝐼𝑗 } de semiordres et/ou structures {𝑃𝑗 , 𝐼𝑗 , 𝑄𝑗 }de pseudo-ordres
plus des seuils de véto 𝑣𝑗 sur des évaluations distributionnelles plus un
vecteur de coefficient d’importance relative (II) des attributs
Outputs Signification
Évaluation globale (un score global par exemple) : cette situation traduit la
𝑂1 volonté de construire un critère unique de synthèse. Le score global est de
niveau cardinal
Avec les tableaux 2.2 et 2.3, on décrit les différentes entrées-sorties utilisées dans le tableau
2.1. Cette classification permet le choix de la méthode d’aide à la décision adéquate :
Case (I21, O1) : Dans le cas où la situation décisionnelle exige des comparaisons par
paires, c’est la méthode AHP qu’il faut adopter. Dans les autres cas, c’est la méthode de la
somme pondérée. Si les préférences ont une structure floue, alors c’est la somme pondérée
floue qu’il faut appliquer. Pour le choix d’une méthode parmi les autres méthodes de cette
case, il faut se référer à la procédure de choix d’une méthode d’optimisation mathématique
Case (I20, O1) : la méthode de la somme pondérée exige une normalisation des
évaluations des actions. Elle requiert des poids d’importance pour les critères. Elle permet
de calculer un score global pour toute action. La méthode TOPSIS obéit à une logique de
minimisation de distance par rapport à une solution idéale. Ces deux méthodes sont
La figure 2.3 représente l’algorithme général de l’approche process. Cette approche est basée
sur les deux méthodes d’aide à la décision : Evamix et Promethee I.
L’unité fonctionnelle (UF) est un principe important en Eco-Fabrication. Sans l’UF il n’est
pas possible de comparer les différentes alternatives d’un projet.
Elle permet d’établir une base de comparaison parmi des produits qui peuvent sous des
formes très différentes (biens, services…), remplir la même fonction pour l’utilisateur.
L’unité fonctionnelle doit être une unité d’usage et non pas seulement une unité de fabrication
(masse ou volume par exemple). Cette décision appartient à l’utilisateur en fonction de ce
qu’il veut étudier. Une UF est d’autant plus difficile à poser que le produit est complexe. Elle
est aujourd’hui une vraie connaissance métier, mais elle n’est que très rarement référencée en
tant que telle.
Parmi les paramètres servant à la définition d’une unité fonctionnelle on peut citer :
- La durée de vie de l’élément et sa durée d’utilisation
- Le nombre d’éléments nécessaires pour remplir une fonction souhaitée.
- La fonctionnalité principale de l’élément et son service rendu.
Ces paramètres présentés peuvent aider aux choix d’une unité fonctionnelle dans le cas
d’étude d’un problème technologique. Dans le cas d’un processus de fabrication, la cadence
de production et la qualité du produit obtenu peuvent être des paramètres importants aidant à
la fixation de l’UF.
L’inventaire du flux des entrées-sorties dépend de l’UF ce qui influent par la suite au niveau
de la quantification des émissions environnementaux. Dans notre cas d’approche, le bon choix
de l’unité fonctionnelle aide à une interprétation facile des résultats obtenus.
Cette étape constitue la deuxième phase de l’approche. Elle consiste à quantifier les différents
flux de matières, d’énergie et de polluants entrants et sortants du système. Pour cela, elle
regroupe les quantités de substances polluantes émises ainsi que les ressources extraites au
cours de la fabrication du produit analysé (figure 2.4).
La méthode utilisée dans ce cadre est l’approche processus : l’inventaire se calcule en
multipliant les masses des divers flux répertoriés lors de l’étape précédente par des facteurs
d’émission ou d’extraction. Ces facteurs, issus de bases de données, donnent la quantité de
chaque substance émise ou extraite par unité d’entrant utilisé.
Grâce aux outils de simulation, on peut évaluer un nombre important d’impacts qui sont dans
certains cas inutiles.
Donc, on se propose dans cette partie de présenter une démarche de choix des critères à
évaluer pour valoriser la phase d’optimisation et d’aide à la décision.
Pour une modélisation globale de l’Eco-fabrication, on utilise la méthode CML 2001, qui est
une méthode ‘Mid-point’ la plus utilisable. L’inconvénient majeur de cette méthode réside au
niveau de la diversité des impacts proposés.
Cette diversité peut être à l’origine de certaines difficultés pour les responsables ou les
utilisateurs et qui influe sur la qualité du résultat final.
Pour remédier à ce problème, on se propose de présenter une méthodologie basée sur l’aide à
la décision dont le but est d’aider le responsable aux choix des impacts environnementaux à
quantifier.
3.3.1. Principe
Le choix des impacts environnementaux à étudier dépend essentiellement des deux points
suivants :
Le décideur
Le décideur en tant que responsable de la production est appelé à noter les différents éléments
nécessaires à sa décision à savoir :
Pour chaque catégorie d’impact, le décideur doit donner une note de 0 à 4 selon l’importance
accordée à ce dernier. Cette grille de notation peut être présentée comme suit :
Réglementation environnementale
Selon la nature du produit à fabriquer, certaines réglementations et directives produites sont
appliquées pour organiser les industries manufacturières.
Dans notre démarche, on utilise une notation pour chaque impact résumant son importance
dans les réglementations concernant ce type de produit.
Méthode EVAMIX :
La méthode EVAMIX traite les évaluations ordinales et cardinales. Afin d’évaluer une action
par rapport à une autre, on calcule deux indices de dominance, le premier pour les évaluations
ordinales et le second pour les évaluations cardinales. Ces deux indices sont par la suite
normalisés puis combinés pour donner une mesure globale de la dominance. Enfin, un score
global par action est calculé, ce qui permettra de classer les actions.
Cette méthode repose sur les étapes suivantes :
Étape 1 : Calculer les indices de dominance (de l’action i par rapport à l’action k) 𝛼𝑖𝑘 et 𝛽𝑖𝑘
respectivement pour les attributs ordinaux(O) et cardinaux(C).
𝑝
𝛼𝑖𝑘 = √∑𝑗∈𝑂[𝜋𝑗 . 𝜗(𝑒𝑖𝑗 , 𝑒𝑘𝑗 )]𝑝 (2.1)
𝑝
𝛽𝑖𝑘 = √∑𝑗∈𝐶[𝜋𝑗 . 𝜗(𝑒𝑖𝑗 , 𝑒𝑘𝑗 )]𝑝
0, 𝑠𝑖 𝑒𝑖𝑗 ≈ 𝑒𝑘𝑗
𝛼𝑖𝑘
𝛿𝑖𝑘 = (2.2)
∑𝑖 ∑𝑘|𝛼𝑖𝑘 |
𝛽𝑖𝑘
𝜇𝑖𝑘 = (2.3)
∑𝑖 ∑𝑘|𝛽𝑖𝑘 |
Étape 3 : Calculer la dominance Dik globale de l’action i par rapport à l’action k. C’est
simplement la somme pondérée des indices de dominance normalisés.
𝑛
𝐷𝑖 = ∑ 𝐷𝑖𝑘 (2.5)
𝑘=1;𝑘≠𝑖
Étape 1 : Préparation de la matrice de décision qui contient une note liée au décideur et une
autre liée à la réglementation environnementale.
Étape 2 : Calcul des indices de dominance (de l’impact i par rapport à l’impact k) 𝛼𝑖𝑘 et 𝛽𝑖𝑘
respectivement pour les attributs ordinaux(O) et cardinaux(C).
Étape 3 : Normalisation des indices.
Étape 4 : Calcul de la dominance 𝐷𝑖𝑘 globale de l’impact i par rapport à l’impact k. C’est
simplement la somme pondérée des indices de dominance normalisés.
Après l’arrangement des impacts par ordre de priorité, on choisit parmi eux les plus
importants pour les quantifier et suivre la démarche de modélisation.
L’inventaire a permis de déterminer les quantités de matière et d’énergie extraites ainsi que
les émissions dans l’eau, le sol et l’air. Il s’agit à présent d’évaluer leur impact
environnemental, c’est‐à‐dire comparer une substance donnée à d’autres substances sur leur
faculté à endommager l’environnement et la santé humaine.
En effet, lorsqu’une substance polluante est émise, elle évolue dans l’atmosphère : sa
concentration est modifiée, elle change d’état et de milieu. Le cheminement qu’elle suit est
appelé la voie d’impact. Ainsi, les méthodes d’analyse d’impact reposent sur la modélisation
de ces voies d’impact en reliant les données d’inventaire aux dommages environnementaux
potentiels.
Les méthodes de quantification des émissions sont regroupées en deux catégories : Mid point
et End point ainsi que les monocritères et multicritères.
Quelle que soit la méthode utilisée, le calcul d’impact réalisé à partir de l’inventaire des
substances intervenant dans le cycle de vie d’un produit peut se résumer par le schéma de la
figure 2.6:
Figure 2.6. Des substances contributives à un (ou des) effet sur l’environnement vers la
caractérisation des impacts (Princaud. M, 2011)
À ce niveau de modélisation, les entrées sont de type 𝐼18 où on a la possibilité d’introduire des
poids pour la pondération des actions ou des scénarios introduits. Pour les sorties ou les
résultats recherchés, on ait dans le cas du type 𝑂4. Ce dernier est le cas d’un arrangement des
scénarios en comparant les critères de comparaison un par un.
Dans le cadre de notre démarche de modélisation, et en se référant à la matrice des MADMC
(tableau 2.1), la méthode de sur-classement PROMETHEE I (Preference Ranking
Organization METHod for Enrichment Evaluation) est choisie pour compléter l’étude
comparative des différents scénarios de fabrication possibles.
Fj (a, b) est la fonction de préférence ayant les valeurs entre 0 et 1 pour les écarts.
1
𝜙+ = ∑ 𝜋(𝑎, 𝑏) (2.7)
𝑛−1
𝑏∈𝐴
1
𝜙− = ∑ 𝜋(𝑏, 𝑎) (2.8)
𝑛−1
𝑏∈𝐴
max(𝐼𝑓 , 𝑓 = 1,2 … 𝑛)
𝑊𝑗 = (2.9)
𝐼𝑗
Cendre : Matière à base de silice caractérisée par une température de fusion élevée de
l’ordre de 1500°C.
Bitume : Matière à base d’hydrocarbures
La présence de ces matériaux augmente les pertes des charges dans le circuit.
La filtration s’effectue à l’aide de la circulation du carcel (matière à base de silice) en circuit
fermé dans une fosse équipée des pompes pour la préparation d’une couche extérieure.
Finalement, le soufre liquide filtré est stocké à une température de 140°C pour être pompé par
la suite vers l’unité de fabrication de l’acide sulfurique.
La combustion
Le soufre pulvérisé dans le four à soufre brûle au contact de l'air sec envoyé depuis la tour de
séchage selon la réaction suivante:
La combustion est assurée par 4 brûleurs à pulvérisation. Ainsi, à la sortie du four, une ligne
by-pass permet de court-circuiter partiellement le passage de gaz dans la chaudière.
Le débit du soufre est contrôlé par une vanne automatique sur le refoulement de la pompe
centrifuge immergée. Ainsi, le débit d’air est réglé en fonction de la température du four par
la variation de la vitesse de la turbosoufflante.
Le gaz quitte le four de combustion du soufre à environ 1030°C.
Conversion
Après combustion, le gaz passe à l’étape de conversion pour obtenir le trioxyde de soufre.
Pour se faire, on dispose d’un convertisseur constitué de 4 masses catalytiques.
Le gaz alimente le convertisseur à environ 425°C et dans le 1 er lit on assiste à une conversion
d’environ 60% du dioxyde de soufre en trioxyde de soufre suivant la réaction suivante :
Il y a donc un échange d’acide fort et d’acide faible entre l’absorbeur et le sécheur pour
assurer la constance de leur concentration respective : 98,5 % et 94-96 %. Et sans ce
double transfert, la concentration d’acide produit par l’absorbeur ne cesserait de croitre,
alors que la concentration d’acide du sécheur ne cesserait de diminuer.
La totalité du débit d'air sec produit dans le tour de séchage est envoyée au four de
combustion du soufre en tant qu'air de combustion pour le brûlage du soufre.
Le trioxyde du soufre produit au niveau des trois premières masses du convertisseur est
absorbé dans une solution aqueuse à 98,5 % en poids de l'acide sulfurique en circulation dans
la tour d'absorption intermédiaire. L'absorption due 𝑆𝑂3 est à contre-courant selon la réaction
suivante:
L'acide concentré par l'absorption de 𝑆𝑂3 quitte la tour à environ 114°C et 99,25 % en poids.
Le maintien de la concentration d'acide dans le bac de circulation intermédiaire à 98,5 % est
assuré par l'addition d'eau de dilution, et de l'acide sulfurique 96 % en provenance du sécheur.
La chaleur de la réaction exothermique produite par l'absorption et les différences de chaleur
sensibles entre chaque courant de gaz sont rejetées dans le réfrigérant d'absorption
intermédiaire par l'eau de refroidissement.
De même, le gaz en provenance du 4e lit est légèrement riche en 𝑆𝑂3 qui serait absorbé dans
la tour d'absorption finale par un acide 98.5 % en poids. L'acide quitte la tour à environ 85°C
et 98,55 %. Le rétablissement du titre à 98,5 % dans le bac d'absorption final est assuré par la
dilution avec de l'eau. L'acide produit dans ce bac est transféré dans le bac intermédiaire dans
une ligne de transfert dont le débit d'acide est contrôlé par une vanne de contrôle de niveau.
Le résultat de l'accumulation de l'acide dans le bac de circulation intermédiaire est pompé et
refroidi à environ 45°C à travers un échangeur tubulaire, pour être envoyé au réservoir de
stockage, par l'intermédiaire d'une vanne régulatrice du niveau.
Attaque
Cette étape débute par l’attaque des roches de phosphates par l’acide sulfurique dans une cuve
d’attaque en présence d’eau industrielle.
Ainsi, après la formation des cristaux, on passe à la phase de maturation où les cristaux
subissent un grossissement. C’est une réaction exothermique qui nous donne enfin l’acide
phosphorique à 26-28 %.
Filtration
La filtration aura lieu dans un filtre rotatif à 4 compartiments en allant d’une filtration à l’aide
d’un acide fort dans le 1er compartiment à un acide moyen dans le 2e et un acide faible dans le
dernier. Ainsi, finalement on atteint la phase d’évacuation à l’aide d’un système vis
d’Archimède.
Concentration
L’acide phosphorique filtré passe dans un échangeur à contre-courant tel que l’acide passe
côté calandre et le vapeur côté tube.
On a évaporation de 𝐻2 𝑂 dans 𝑃2 𝑂5 : augmentation de la concentration pour aller à 54 % :
C’est une évaporation sous vide qui est maintenue à l’aide de l’eau de mer.
L’usine de production de l’acide phosphorique produit 600 T/j dans le régime de production
nominal. Ce scénario de production nécessite les données d’activités suivantes :
Entrés Quantité
Vapeur HP 10T
Vapeur BP 6T
Adjuvant 350Kg
Électricité 0.2Mw
Transports 2950000 t.km
Production 1000T
Entrés Quantité
Eau alimentaire 59.04 T
Eau industrielle 576 T
Eau de mer 163200 T
Soufre liquide 1001.7 T
Électricité 1 MW
Vapeur 3690 T
Acide sulfurique produit 3000T
Entrés Quantité
Eau alimentaire 43200 𝑚3
Eau industrielle 4800 𝑚3
Acide sulfurique 1740 T
Phosphate 2700 T
Air 36.105 N𝑚3
Vapeur 1500 T
Électricité 0.9 MW
Transport phosphate 675000 t.km
Acide Phosphorique produit 600 T
Émissions :
350 kg/T de fluor.
5.18 T/T de phosphogypse.
On présente dans le tableau 2.4 la quantification des impacts environnementaux pour l’unité
fonctionnelle choisie.
Elle consiste à rapporter les résultats d’évaluation d’impacts à des impacts d’autres produits
de consommation courants ou des indicateurs d’émission de substances (figure 2.15).
La méthode CML indique que les impacts les plus importants de la chaîne sont :
Le potentiel d’écotoxicité aquatique est de l’ordre de 1.1 108 kg 1,4-DB éq. Ce taux est très
important représentant un vrai danger sur la nature. On présente dans la figure 2.16 les
sources de ce potentiel pour l’usine d’acide phosphorique.
À ce niveau, on constate que l’eau de refroidissement utilisé et le transport sont à l’origine des
émissions néfastes pour la qualité d’eau (figure 2.17).
4.4.5. Acidification
L’acidification est due essentiellement à l’acide sulfurique (75 % des émissions) puisque ce
processus est responsable de dégagement du dioxyde de soufre. Le reste des émissions est dû
aux autres éléments liés au soufre tel que le transport de cette matière première (figure 2.18).
À l’aide de la figure 2.19, on constate que l’électricité et le transport sont les éléments
responsables pour l’augmentation de l’épuisement des ressources.
Cet indicateur se trouve influé par l’utilisation de l’eau industrielle au niveau de l’unité
d’acide phosphorique ainsi que l’électricité et le transport (figure 2.20).
Scénarios Etudiés
L’étude de la chaîne de production de l’acide phosphorique nous a montré que la société
possède une flexibilité au niveau de l’utilisation de la matière première (Soufre et phosphate).
À ce niveau, on distingue deux scénarios qui s’ajoutent au scénario nominal de
fonctionnement :
Dans un premier lieu, nous avons considéré une pondération pour le classement partiel des
scénarios, évalués par l’ACV, par l’application de la méthode PROMETHEE I basée sur une
importance égale pour l’ensemble des critères.
Modélisation
L’implémentation de la méthode Promethee pour l’aide à la décision nécessite l’initialisation
de certains paramètres : la fonction de préférence, le type d’optimisation (max/min), les poids
des éléments de décision.
Figure 2.21. Répartition des poids des critères pour les différents scénarios
Résultats de sur_classement :
Le résultat obtenu est le classement final des scénarios en tenant compte des paramètres
définis au début de la modélisation.
GAIA (Geometrical Analysis for Interactive Assistance) est une méthode de visualisation
géométrique servant de complément aux méthodes PROMÉTHÉE. Elle permet de repérer les
critères conflictuels, de chercher les bons compromis et de faciliter la compréhension du
problème de décision auquel le décideur se trouve confronté. Sur ce plan on retrouve les
actions potentielles, les critères et les poids liés représentés respectivement par des points, des
axes et un vecteur particulier. La base de cette méthode est la construction de la matrice des
flux unicritères.
D’un espace euclidien à k dimensions dont les axes représentent les k critères. Le but de la
méthode GAIA est de projeter orthogonalement ces points sur un plan passant par l'origine et
ce en essayant de perdre le moins d'information possible. Les points ainsi obtenus sont
notés𝐴𝑖 .
Lorsque tous ces éléments sont représentés sur le plan GAIA, il est simple pour le décideur
d'analyser la situation :
Une action i dont la représentation 𝐴𝑖 sur le plan GAIA possède la meilleure projection
orthogonale sur cj est l'action optimale pour ce critère.
Une action i dont la représentation 𝐴𝑖 sur le plan GAIA possède la meilleure projection
orthogonale sur II est celle permettant d'avoir le meilleur compromis.
Si deux axes représentants des critères ont un produit scalaire négatif, ceux-ci sont
antagonistes
Figure 2.24. Répartition des poids des critères pour les différents scénarios
On remarque que ADP et MAETP représente les deux critères dominant au niveau des poids.
Ces deux impacts vont être les deux éléments les plus influant au niveau de la démarche
d’aide à la décision.
Résultats de sur_classement
Dans ce cas, le potentiel d’écotoxicité aquatique ainsi que l’épuisement des ressources
représentent les deux axes d’améliorations possibles pour la chaîne de fabrication de l’acide
phosphorique. Ces pistes d’amélioration peuvent être à l’origine du changement du
comportement écologique du processus étudié.
Conclusion
Cette approche multi critères est basée sur les deux méthodes de surclassement : Evamix et
Promethee.
D’une part, la méthode Evamix traite la phase de choix des impacts environnementaux à
quantifier à l’aide d’une démarche tenant en compte les actions ordinales et cardinales.
D’autre part, la méthode Promethee est appliquée à la fin de l’approche pour aider au choix
final du scénario de fabrication. Cette méthode a montré une efficacité de résolution des
problèmes multi critères grâce à une étude comparative entre les différentes alternatives en
tenant compte de chaque critère d’étude.
Pour la fabrication d’acide phosphorique, le scénario actuel est le scénario optimal permettant
la production avec le minimum possible d’impacts écologiques.
Cette illustration nous amène à penser aux stratégies d’amélioration pour cette unité dans le
but de l’étude des différents paramètres techniques permettant la minimisation des impacts
écologiques en tenant compte de la contrainte économique.
À ce niveau, on peut passer à une approche traitant la conception du procédé en tenant compte
du produit. L’optimisation multi objectifs constitue l’élément clé pour cette étape d’étude
pour la modélisation d’éco-fabrication.
Introduction
Ainsi, l’optimisation des paramètres dans ce modèle est basée sur l’optimisation multi
objectifs où les fonctions écologiques et économiques sont couplées en respectant les
différentes contraintes technologiques. L’optimisation est une branche des mathématiques qui
permet de résoudre des problèmes en déterminant le meilleur élément d’un ensemble selon
certains critères prédéfinis. On distingue les problèmes d’optimisation mono objective et celle
multi objectifs.
Certains outils ont été développés pour la résolution de ce type de problème tels que : les
algorithmes génétiques, optimisation par essaim particulaire…
L’objectif majeur de l’optimisation pour la phase de fabrication a été la minimisation du coût
de production. Cet objectif est couplé dans la plupart des cas à des contraintes qui sont de
nature technologique pour assurer la faisabilité technique du procédé étudié.
Pour la mise en évidence de l’éco-fabrication, les émissions écologiques ont été introduites
dans la phase d’optimisation. Généralement, le respect de l’environnement constitue l’une des
contraintes à respecter.
Ce chapitre traite la présentation de ‘l’approche produite’ pour la modélisation de l’éco-
fabrication basée sur l’optimisation multi objectifs ainsi que la maîtrise de la consommation
des ressources durant la phase de fabrication.
Cette méthodologie diffère par rapport à l’approche process au niveau de la modélisation des
flux ainsi que l’optimisation des procédés. On se propose de détailler ces phases dans ce qui
suit.
C’est à partir de la maîtrise des ressources, de la technologie utilisée et des dépenses qu’on
peut fixer, notre modèle pour assurer une démarche d’éco-fabrication.
Comme le montre la figure 3.2, notre modèle repose sur 3 niveaux globaux d’étude qui sont :
l’optimisation multiobjective, la maîtrise des ressources et l’aide à la décision.
Suite à la préparation des plans finals du produit, on passe dans une première étape à préparer
les étapes de fabrication ou le mode opératoire de la fabrication. À ce niveau, plusieurs
scénarios peuvent se présenter pour l’obtention de notre produit final en respectant les
contraintes techniques du bureau d’étude.
Le niveau 1 de notre approche traite l’optimisation des paramètres des procédés choisis pour
la mise en œuvre des opérations respectant simultanément : l’économie, l’écologie et la
faisabilité technique. À ce niveau, ces derniers objectifs doivent être couplés pour modéliser
et déterminer les paramètres des procédés.
Dans ce cadre d’étude, nous adoptons les essaims particulaires comme algorithme de
résolution. Ainsi, la faisabilité technique est bien assurée en tenant compte des objectifs
économiques et écologiques.
Dans l’approche IPO, on évite ce risque par une modélisation mathématique tenant compte
des relations entre les différentes opérations. Une fois le matériau est implanté dans la chaîne,
l’algorithme permet de suivre son évolution jusqu’à la fin. Au niveau de la matrice finale, on
trouve les différentes entrées regroupées ainsi que les sorties.
Le long de la chaîne, on peut aussi intervenir au niveau des opérations élémentaires. À chaque
opération, on peut classer les sorties ainsi que la détermination de l’efficacité d’utilisation des
ressources.
Le niveau 3 constitue le dernier niveau pour cette approche. L’objectif est l’utilisation des
techniques d’aide à la décision pour le classement des scénarios possibles. Cette étape dépend
essentiellement de la pondération des critères de décision. On adopte comme pour la première
approche la méthode PROMETHEE I pour développer ce niveau.
Cette approche tend à préparer une étude complète de la fabrication du produit en assurant un
meilleur respect de l’écologie et le gain économique.
On se propose dans ce qui suit de détailler les phases pivots de cette approche : dans la section
2, on présente l’étape d’optimisation des paramètres des procédés de fabrication. Cette section
traite la mise en œuvre de l’essaim particulaire pour le couplage entre les objectifs
économiques et écologiques dans l’étude des opérations de fabrication du produit étudié.
Au niveau de la section 3, on présente la modélisation de la consommation des ressources
pour chaque opération de fabrication ce qui permet de préparer une base des données du flux
des entrées-sorties des procédés de fabrication utilisés pour la gamme de fabrication du
produit étudié.
Le couplage entre le gain économique et la minimisation des émissions néfastes est le pilier
principal de l’éco-fabrication. Donc, ce problème est à caractère multi objectifs avec respect
de certaines contraintes.
Lors d’un procédé de fabrication, les émissions sont dues généralement à trois éléments
principaux : l’énergie, les matériaux et le process.
Ainsi, suite à la modélisation de ces trois bilans de fabrication, l’optimisation a pour objectif
la minimisation de l’empreinte écologique à chaque opération de fabrication du produit tout
en pensant au gain économique. Et c’est dans ce sens que s’intègre l’optimisation multi
objectifs qui constitue une aide à la décision technologique permettant la fabrication du
produit en respectant l’environnement sans augmenter les dépenses économiques.
Une fonction économique : généralement elle englobe le temps de production ainsi que le
coût de production.
Une fonction écologique : elle résume les bilans énergétiques ainsi que matériaux durant
les opérations de fabrication.
Une fonction technologique : elle peut être additionnée comme étant une fonction
supplémentaire pour garantir la qualité du produit et la faisabilité technique.
La formulation de la fonction énergétique est basée sur les notions suivantes : énergie directe,
énergie indirecte et énergie auxiliaire.
Énergie directe : Les Procédés de fabrication unitaires ont été l’objet des travaux de
mécanique et des réactions chimiques pour un effort visant à modifier une ou plusieurs
caractéristiques de son stade initial (US NRC, 1995). Matériaux, produits chimiques,
électricité, carburant sont les entrées primaires examinées lors de l’analyse des processus.
Ainsi, l'énergie est un élément clé dans le développement de la société moderne; elle favorise
la croissance économique et améliore la qualité de vie. En raison de notre forte dépendance à
l'énergie, il ya une préoccupation croissante sur la disponibilité de l'énergie et son impact.
L’électricité est encore produite à partir de sources à base de carbone, comme le charbon, le
pétrole et le gaz, elle représente plus que la moitié des émissions de gaz à effet de serre de la
population mondiale. À ce niveau, on définit l’énergie directe comme étant celle consommée
par la machine lors de son fonctionnement.
Énergie auxiliaire : On définit l’énergie auxiliaire comme étant l’énergie consommée par un
élément d’addition lors du fonctionnement de la machine ou de l’opération : telle que la
lubrification, le mécanisme de nettoyage…
Énergie indirecte : Elle est définie comme étant l’énergie nécessaire à la mise des bonnes
conditions pour la fabrication telles que : l’électricité pour l’éclairage, la climatisation,
énergie pour le stockage de la matière première, énergie pour le stockage du produit fini…
Si les méthodes de résolution exactes permettent d’obtenir une solution dont l’optimalité est
garantie, dans certaines situations, on peut cependant chercher des solutions de bonne qualité,
sans garantie d’optimalité, mais au profit d’un temps de calcul plus réduit. Pour cela, on
applique des méthodes appelées méta heuristiques, adaptées à chaque problème traité, avec
l’inconvénient de ne disposer en retour d’aucune information sur la qualité des solutions
obtenues.
Les heuristiques ou les méta-heuristiques exploitent généralement des processus aléatoires
dans l’exploration de l’espace de recherche pour faire face à l’explosion combinatoire
engendrée par l’utilisation des méthodes exactes. En plus de cette base stochastique, les méta-
heuristiques sont le plus souvent itératives, ainsi le même processus de recherche est répété
lors de la résolution. Leur principal intérêt provient justement de leur capacité à éviter les
minima locaux en admettant une dégradation de la fonction objective au cours de leur
progression.
L’optimisation combinatoire (OC) occupe une place très importante en recherche
opérationnelle et en informatique. De nombreuses applications pouvant être modélisées sous
la forme d’un problème d’optimisation combinatoire (POC) telles que le problème du
voyageur de commerce, l’ordonnancement de tâches, le problème de la coloration de graphes,
etc.
Pour l’optimisation multi objectifs dans la fabrication, plusieurs algorithmes et approches ont
été utilisés. L’algorithme génétique (AG) a été développé pour la résolution de l’optimisation
multi objectifs dans certains procédés d’usinage. (Zitzler et al, 2003 ;Cus et Balic,
2003 ;Sravasan et al, 2002).
Ainsi, pour l’optimisation des paramètres de coupe en fraisage (Liu et Wang, 1999) ont
modifié les AG pour traiter ce problème.
D’autres algorithmes ont été développé tels que ‘recuit simulé ’ et ‘recuit simulé parallèle’
pour l’optimisation en fraisage. (Wang et al, 2005).
Au début, l’augmentation de la productivité en réduisant les coûts et en maintenant une haute
qualité représente les principaux défis des fabricants. La sélection des paramètres des
procédés représente une étape primordiale pour répondre à ces objectifs (Zuperl. U et al,
2005). Beaucoup de chercheurs ont étudié l’effet de la sélection optimale des paramètres pour
certains cas de procédés tels que l’usinage : fraisage, tournage… [(Kopac. J, 2005) ; (Cus. F et
al, 2006)].
L’aspect multi objectifs de la sélection a poussé à résoudre ce problème d’optimisation en
s’aidant de certains outils mathématiques traditionnelles tels que : la programmation linéaire,
la programmation géométrique, la programmation dynamique… ces techniques ont été
appliqués pour le cas d’usinage, mais ils ont montré une insuffisance au niveau de robustesse
ainsi que la précision des résultats de ce type de problématique. Ce point faible de ces
techniques dû à un grand nombre de contraintes et des différents objectifs cherchés à chaque
fois.
Compte tenu des inconvénients des méthodes classiques d’optimisation, des tentatives sont
faites dans le cadre de l’amélioration de la résolution de la problématique d’optimisation des
paramètres des procédés de fabrication. Cette amélioration a été à base des algorithmes
évolutionnaires. Ces derniers sont dans la plupart des cas, à base de l’évolution biologique ou
naturelle telle que les algorithmes génétiques et les essaims particulaires. Au début, les
algorithmes génétiques représentent les techniques les plus couramment utilisés. Cependant,
AG fournit une solution une solution proche de l’optimum pour un problème complexe ayant
un grand nombre de variables et de contraintes. Ceci est principalement dû à la difficulté de
détermination des paramètres de contrôle optimaux tels que la taille de la population, le taux
de croisement, la mutation…
Par conséquent, les efforts se poursuivent pour utiliser des algorithmes d’optimisations plus
récents qui sont plus robustes, plus performants et en mesure de fournir une solution plus
précise (Karaboga. D et Basturk. B, 2008).
Ainsi, l’optimisation par essaim particulaire a été appliquée à certains procédés de fabrication
avec succès tels que : soudage par friction, usinage électrochimique, usinage laser, perçage,
fraisage… [(Yildiz. A.R et al, 2009) ; (Ciurana. J et al, 2009) ; (Cus. F et al, 2007) ; (Zhai. J et
al, 2006)].
La détermination des paramètres optimaux de tous procédés d’usinage ou de fabrication est
généralement une tâche difficile où les aspects suivants sont requis : la connaissance des
processus de fabrication, des équations empiriques pour développer des contraintes réalistes,
la spécification des capacités de la machine-outil, élaboration des critères efficaces
d’optimisation et la connaissance des techniques numériques d’optimisation.
Avec le développement des techniques citées précédemment, les résultats montrent une
amélioration de la précision des paramètres pour les différents procédés étudiés. En général,
l’objectif a été le gain économique en respectant les contraintes technologiques [(Xue. X et
Gu.Y, 2010) ; (Shutong. XIE et Yinbiao. GUO, 2011) ; (Sharma. AVNL et al, 2012)].
Dans l’objectif d’intégrer les notions de durabilité, certains travaux ont débuté par la prise en
considération de l’énergie consommée pour la production du produit étudié (Diaz. N et al,
2010). Cette idée a été couplée avec des études expérimentales traitant les différents
paramètres qui influent au niveau de la consommation de la puissance dans certains procédés
de fabrication [(Rangarajan. A et Dornfeld. D, 2004) ; (Diaz. N et al, 2009) ; (Inamasu. Y et
al, 2010) ; (Diaz. N et al, 2011)].
Ces travaux nous amènent à un point de départ dans le cadre de l’éco-fabrication :
l’intégration d’une fonction environnementale comme objectif à atteindre lors de l’étude de la
phase de fabrication.
C’est dans ce cadre que s’intègrent nos travaux à travers l’approche produite. Notre objectif
de l’intégration de l’optimisation multi objectifs est la prise en considération de l’écologie
comme étant objectif et non pas comme contrainte.
Motivation de l’OEP
Pour les problèmes d’optimisation, on cherche généralement des solutions qui s’approchent
de la solution souhaitée d’où le recours aux méthodes dites ‘heuristiques’.
On retrouve parmi ces heuristiques, certains algorithmes qui possèdent un principe générique
adaptable et qui s’applique donc à plusieurs problèmes d’optimisation. On les appelle des
métas heuristiques. La plus courante est la descente stochastique : on part d’une solution
initiale, on la compare à tous ses voisins en conservant à chaque fois le meilleur résultat.
L’optimisation par essaim particulaire, qui dérive de la descente stochastique, entre dans cette
famille d'algorithmes. Elle s’inspire fortement des relations grégaires des oiseaux migrateurs
qui doivent parcourir des longues distances et qui doivent donc optimiser leurs déplacements
en termes d’énergie dépensée, par exemple la formation en V.
Chapitre 3 : Approche Produit pour la modélisation de l’éco-fabrication Page 94
Modélisation, Optimisation et Simulation pour l’éco-fabrication Hassine Hichem
Éléments de l’OEP
Pour appliquer l’OEP, il faut définir un espace de recherche constitué de particules et une
fonction objective à optimiser. Le principe de l’algorithme est de déplacer ces particules afin
qu’elles trouvent l’optimum. Chacune de ces particules est dotée :
D’une position, c'est-à-dire ses coordonnées dans l’ensemble de définition.
D’une vitesse qui permet à la particule de se déplacer. De cette façon, au cours des
itérations, chaque particule change de position. Elle évolue en fonction de son meilleur
voisin, de sa meilleure position, et de sa position précédente. C'est cette évolution qui
permet de tomber sur une particule optimale.
D’un voisinage, c'est-à-dire un ensemble de particules qui interagissent directement sur la
particule, en particulier celle qui a le meilleur critère.
À tout instant, chaque particule connait :
Sa meilleure position visitée. On retient essentiellement la valeur du critère calculée ainsi
que ses coordonnées.
La position du meilleur voisin de l’essaim qui correspond à l'ordonnancement optimal.
La valeur qu’elle donne à la fonction objectif, car à chaque itération il faut une
comparaison entre la valeur du critère donnée par la particule courante et la valeur
optimale.
L’évolution d’une particule est finalement une combinaison de trois types de comportements :
Égoïste (suivre sa voie suivant sa vitesse actuelle),
Conservateur : revenir en arrière en prenant en compte sa meilleure performance
Panurgien : suivre aveuglément le meilleur de tous en considérant sa performance.
On voit alors que la bio-inspiration à l’origine de l’optimisation par essaim particulaire ressort
dans l’algorithme sous la forme d’une intelligence collective : coordination du groupe, instinct
individuel et interaction locale entre les individus (grognements, phéromones…).
Principe
On s’intéresse dans cette partie à présenter l’application de cette méthode pour les fonctions
continues.
L’algorithme de base de l’OEP (figure 3.4) travaille sur une population appelée essaim de
solutions possibles, elle-même appelée particules. Ces particules sont placées aléatoirement
dans l’espace de recherche de la fonction objectif.
À chaque itération, les particules se déplacent en prenant en compte leur meilleure position
(déplacement égoïste), mais aussi la meilleure position de son voisinage (déplacement
panurgien).
Dans les faits, on calcule la nouvelle vitesse à partir de la formule suivante :
Configuration de la méthode
Pour aboutir à une modélisation convenable de la méthode, il est nécessaire de définir
convenablement les paramètres suivants :
1) Taille de l’essaim : La quantité de particules allouées dépend essentiellement de deux
paramètres : la taille de l’espace de définition, et le rapport entre la capacité de calcul de la
machine et le temps maximum de recherche. Le meilleur moyen d’affiner ce coefficient est
donc de faire de nombreux essais afin de se doter de l’expérience nécessaire
2) Initialisation de l’essaim : elle est généralement faite aléatoirement suivant une loi
uniforme sur [0,1], cependant une répartition homogène des particules est préférable
3) Les coefficients de confiance c2 et c3 : Ils permettent de pondérer les tendances des
particules à suivre leur instinct de conservation ou leur panurgisme. De manière générale,
ces variables aléatoires sont évaluées à chaque itération suivant une loi uniforme sur le
domaine de définition.
4) Le coefficient d’inertie c1 : Il permet de définir la capacité d’exploration de chaque
particule en vue d’améliorer la convergence de la méthode. Fixer ce paramètre revient à
trouver un compromis entre une exploration globale (𝐶1 > 1) et une exploration locale (𝐶1 <
1). Il représente l’instinct aventureux de la particule.
5) Critère d’arrêt : la convergence vers la solution optimale globale n’est pas garantie dans
tous les cas. Il est donc important de doter l’algorithme d’une porte de sortie en définissant
un nombre maximum d’itérations. Le programme s’arrête alors si et seulement si le
nombre maximum d’itérations est atteint ou que la valeur du critère obtenue est acceptable
pour l’utilisateur.
On applique dans le cadre de nos études l’optimisation par essaim particulaire avec des bornes
de contraintes. Donc, l’espace de recherche S = [ lb1 ub1 ] x [ lb2 ub2 ] x … x [ lbn ubn ] est définie
par n paramètres réels ( x1 …, x n ) où chaque paramètre x i ( 1 i n ) est compris dans un
intervalle défini au début de l’étude [ lbi ubi ].
Chaque individu noté comme particule se déplace suivant l’espace de recherche de dimension
n en tenant compte de la fonction objectif.
Ainsi, chaque particule i possède une position et une vitesse de déplacement ainsi qu’une
mémorisation de la meilleure position visitée durant l’itération. D’où chaque particule est
capable de se communiquer avec les autres particules notées voisines.
À chaque itération, on calcule la nouvelle position ainsi que la vitesse en s’aidant de la
meilleure position déjà retenue jusqu’à atteindre le critère d’arrêt.
En se basant sur ces approches, les objectifs sont sommés avec une combinaison de poids de
pondération. Ces poids peuvent être fixes ou dynamiques durant la procédure d’optimisation.
Dans le cas du problème multi objectifs, l’agrégation représente une étape importante
traduisant la décision ou l’intervention du décideur.
On distingue plusieurs approches dans ce cadre : ‘Conventional weighted aggregation
(CWA)’, ‘Bang –Bang weighted aggregation (BWA)’, ‘Dynamic weighted aggregation
(DWA)’…
Les AG, qui tirent leur nom de l’évolution biologique des êtres vivants dans le monde réel,
cherchent à simuler le processus de la sélection naturelle dans un environnement défavorable
en s’inspirant de la théorie proposée par C.Darwin.
Dans un environnement, « les individus » les mieux adaptés tendent à vivre assez longtemps
pour se reproduire alors que les plus faibles ont tendance à disparaître.
Les AG reposent sur le principe suivant : ‘Évolution d’un ensemble de solutions candidates,
appelé « population d’individus »’.
Un individu représente une solution possible du problème à résoudre et on suit les étapes
suivantes :
On attribue à chaque individu une fonction d’adaptation appelée : ‘fitness’. Cette dernière
permet de mesurer sa qualité.
On sélectionne les meilleurs individus de cette population.
On applique le croisement et la mutation pour ces individus pour aboutir à une nouvelle
population de solution.
On poursuit à chaque génération jusqu'à ce qu’on atteint le critère d’arrêt.
La figure 3.5 présente les étapes de l’algorithme génétique de base.
Pour l’application d’un AG dans un problème réel, on doit définir les éléments suivants :
Dans un problème multi objectifs, il ya plus qu’une fonction objectif et chacune d’entre elles
peut avoir une solution optimale différente.
Le but d’un problème multi objectif est de trouver de « bon compromis » plutôt qu’une seule
solution. Ainsi, lorsqu’il ya plusieurs objectifs, la notion d’optimum change et il est préférable
d’utiliser un autre terme : ‘optimum de Pareto’.
En effet, au lieu d’une solution unique, ce type d’optimisation donne lieu à un ensemble de
solutions optimales. Ces derniers sont « optimales » dans le sens qu’aucune amélioration ne
peut être faite sur un critère de cette solution sans dégrader au moins la valeur d’un autre
critère.
Les AG développés dans ce sens tendent à satisfaire les deux points suivants :
- Trouver des solutions aussi proches que possible des vraies solutions ‘Pareto optimales’.
- Trouver un ensemble de solutions très variées tout le long du front.
Pour aboutir à l’optimisation multi objectifs, Schaffer a proposé la VÉGA (Vector
Evaluated Genetic Algorithm) en 1985. Cet algorithme est basé sur le principe suivant :
On considère une population de N individus qui sont répartis en k sous-population où chaque
valeur de k représente un objectif à optimiser. À chaque génération, un nombre de sous
populations est généré par sélection en fonction de l’objectif k. Ensuite, ces sous-populations
sont regroupées pour former une nouvelle population de N individus et les opérateurs de
mutation et croisement sont appliqués.
Malgré son implantation facile, cet algorithme présente l’inconvénient de la proposition des
solutions qui favorise un seul objectif sans tenir compte des autres.
À partir de la VÉGA, plusieurs algorithmes ont été développés.
Basé sur la dominance de Pareto (Horn et al, 1994), ont proposé NPGA comme étant un
algorithme utilisant une sélection par tournoi. Il diffère par rapport à un AG standard au
niveau de la méthode de sélection.
À chaque tournoi, deux individus candidats sont sélectionnés aléatoirement de la population
initiale. Ainsi, on sélectionne un ensemble d’individus dans la population pour ne pas limiter
la comparaison à ces deux choisis.
Les deux candidats sélectionnés sont comparés à chaque individu de l’ensemble de
comparaison.
- Si l’un des deux candidats est dominé par l’ensemble, et le second ne l’est pas, ce dernier
est sélectionné pour la reproduction.
- Si les deux candidats sont dominés ou non dominés, il faut passer à l’utilisation de la
technique basée sur la fonction de partage pour choisir le candidat gagnant.
Fonction de partage
La difficulté d’un AG est que l’individu ayant une très bonne fonction d’adaptation a
tendance à se multiplier aux dépens des autres individus de la population. Ainsi, dans les
fonctions multimodales, on essaie d’avoir plusieurs optimums et non pas un seul optimum
localisé. D’où la proposition de la fonction de partage qui a pour rôle la distribution de la
population d’individus sur les différents pics de l’espace de recherche.
En effet, la fonction d’adaptation de chaque individu (i) est dégradée par un compteur de
niche (𝑚𝑖 ), calculé pour ce même individu. Donc, le partage permet de dégrader la fonction
d’adaptation d’un individu par rapport au nombre d’individus semblables dans la population.
La nouvelle fonction de partage calculé ‘shared fitness’ est obtenue en divisant la fonction
d’adaptation de l’individu par le compteur de niche.
Le compteur de niche 𝑚𝑖 donne une estimation du nombre d’individus qui se trouvent dans le
voisinage de l’individu (i). Ce coefficient est calculé pour tous les individus (j) de la
population courante (Pop) :
Où :
Sh[d[i,j]] : fonction décroissante de d[i,j], tel que : Sh[0]=1 et Sh[d≥ 𝜎𝑠ℎ𝑎𝑟𝑒 ]=0
La fonction Sh[d], la plus communément utilisée, est la fonction triangulaire définie comme
suit :
𝑑
𝑆ℎ[𝑑] = {1 − } 𝑠𝑖 𝑑 ≤ 𝜎𝑠ℎ𝑎𝑟𝑒 (3.4)
𝜎𝑠ℎ𝑎𝑟𝑒
0 sinon
Où :𝜎𝑠ℎ𝑎𝑟𝑒 : rayon de niche, fixé dans la plupart des cas par l’utilisateur en fonction de la
distance minimale de séparation voulue entre les différents pics.
Ce qui est plus important dans ce qui est présenté est le compteur de niche de chaque
individu. Entre deux individus qui ne sont ni dominés ni non dominés, l’individu ayant le plus
petit compteur de niche est sélectionné, de la sorte il est possible de maintenir une diversité le
long du front de Pareto.
Ainsi (Horn et al, 1994), ont trouvé que l’utilisation d’une sélection et partage de la fonction
peut amener à des perturbations dans la composition de la population. D’où, ils ont proposé
que le calcul du compteur de niche se fasse avec la population « partiellement remplie de la
génération suivante » et non pas avec les individus de la population courante.
On peut définir la distance entre deux individus, 𝑑[𝑥, 𝑦], dans l’espace des objectifs ou dans
l’espace de recherche. Ce choix dépend de la nature de problème.
Pour déterminer cette distance dans l’espace des objectifs, on définit la relation suivante :
𝑛
Où :
Cet algorithme est plus rapide que les autres algorithmes basés sur le tri, car NPGA n’est pas
basé sur le classement de Pareto de tous les individus de la population, mais seulement une
partie à chaque génération.
Par contre, le principal inconvénient est qu’il nécessite, en plus de spécifier le facteur de
partage (𝜎𝑠ℎ𝑎𝑟𝑒 ), un paramètre supplémentaire qui est la taille de tournoi (𝑡𝑑𝑜𝑚 ).
Cet algorithme, qui a été développé par (Erickson et al, 2001), est basé sur le degré de
domination d’un individu.
Comme dans l’AG standard, on utilise la sélection par tournoi, mais on se base sur le
classement de Pareto pour la sélection de l’individu gagnant du tournoi.
La variable qui contrôle la sélection des compétiteurs est la taille du tournoi :
1) On débute par la sélection aléatoire d’un groupe de compétiteur de la population.
2) On sélectionne le candidat qui a le plus petit rang (donc le moins dominé) comme étant
gagnant du tournoi.
3) Dans le cas où aucun candidat n’est pas préférable aux autres, alors on utilise la technique
de partage pour identifier le gagnant tel qu’on sélectionne celui qui a le plus petit compteur
de niche
(Erickson et al, 2001), ont suggéré l’ajustement de mesure de fonctions objectives pour
amener les valeurs des fonctions dans le même intervalle afin de déterminer la valeur du
rayon de niche. Ils ont présenté comme exemple la relation suivante :
𝐹𝑖 − 𝐹𝑖,𝑚𝑖𝑛
𝐹𝑖 ′ = (3.6)
𝐹𝑖,𝑚𝑎𝑥 − 𝐹𝑖,𝑚𝑖𝑛
Où
𝐹𝑖′ , 𝐹𝑖,𝑚𝑖𝑛 𝑒𝑡 𝐹𝑖,𝑚𝑎𝑥 : Valeurs de la fonction ajustée, le minimum et le maximum de l’objectif𝐹𝑖 ,
respectivement.
Proposé par (Deb et al, 2002), cet algorithme est plus efficace que son prédécesseur, car :
Il utilise une approche élitiste qui permet de sauvegarder les meilleures solutions trouvées
lors des générations précédentes.
Il utilise une procédure de tri basée sur la non-dominance, plus rapide.
Il ne nécessite aucun réglage de paramètre.
Il utilise un opérateur de comparaison basé sur un calcul de la distance de crowding.
Cet algorithme peut être décrit comme suit (figure 3.6) :
Assemblage d’une population de parents (𝑃𝑖 ) de taille (N) et une population d’enfants (𝑄𝑖 )
de taille (N) pour former une population (𝑅𝑖 =𝑃𝑖 ∪ 𝑄𝑖 ). Cet assemblage assure l’élitisme.
La population obtenue de taille (2N) sera triée selon un critère de non-dominance pour
identifier les différents fronts𝐹1 ,𝐹2 ,… ainsi, les meilleurs individus vont se retrouver dans
le ou les premiers fronts.
On obtient une nouvelle population parents (𝑃𝑖+1 ) en ajoutant les fronts au complet tant
que ceux-ci ne dépassent pas N.
Si le nombre d’individus présents dans (𝑃𝑖+1) est inférieur à (N), on applique la procédure
de crowding sur le premier front suivant (𝐹𝑖 ) non inclus dans (𝑃𝑖+1 ). L’objectif de cet
opérateur est d’insérer les meilleurs individus manquants dans la population (𝑃𝑖+1 ).
Après l’identification des individus de la population (𝑃𝑖+1 )., une nouvelle population
enfant (𝑄𝑖+1) est créée par sélection, croisement et mutation.
Le processus se continue, d’une génération à la suivante, jusqu’à un critère d’arrêt.
Selon (Deb et al, 2002), on peut résumer cet algorithme comme suit :
𝑃𝑡+1 = ∅
i=1
i=i+1
Sort (𝐹𝑖 , <𝑛 ) (trier dans un ordre descendant en utilisant l’opérateur de comparaison <𝑛 )
𝑃𝑡+1 = 𝑃𝑡+1 ∪ 𝐹𝑖 [1: (𝑁 − |𝑃𝑡+1 |)] (choisir les premiers (N-|𝑃𝑡+1 |) individus du front les
mieux répartis)
générer une nouvelle population enfant (𝑄𝑖+1 ) par sélection, croisement et mutation
𝑡 = 𝑡 + 1 (incrémenter le compteur des générations)
Distance de Crowding
Pour une solution (i), le calcul de cette distance dépend du périmètre formé par les points les
plus proches de (i) sur chaque objectif. On procède comme suit :
(Baskar et al, 2005) a comparé les performances de 4 méthodes de résolution qui sont :
colonie de fourmis, les algorithmes génétiques, les essaims particulaires et recherche tabou.
Ces algorithmes ont été appliqués pour la détermination des paramètres de coupes optimales
en usinage. Les résultats de cette comparaison ont montré que l’essaim particulaire est le plus
performant par rapport aux autres algorithmes utilisés. Ainsi, pour la précision des résultats,
l’algorithme génétique et l’essaim particulaire diffèrent de 4%.
Comme synthèse à l’ensemble des méthodes que nous avons détaillé, nous présentons dans la
Figure 3.7 une procédure pour le choix d’une méthode d’optimisation mathématique.
En s’aidant du processus détaillé à la figure 3.7 et les résultats présentés ainsi qu’autres
travaux, on constate l’efficacité et la performance de l’essaim particulaire pour la résolution
des problèmes multi objectifs. On se propose d’appliquer cet outil robuste pour notre
approche d’étude et la mise en évidence de cet algorithme dans le cadre de l’éco-fabrication.
Ainsi, on se propose de valider la précision des résultats à l’aide d’une étude comparative
avec les algorithmes génétiques.
Suite à ce niveau, les procédés optimaux pour chaque opération de fabrication du produit sont
préparés. Ces paramètres tendent à coupler les objectifs économiques et écologiques ainsi que
la qualité du produit tout en respectant la faisabilité technique. Cette étape de modélisation
représente une entrée importante pour la suite de l’approche. Les résultats obtenus pour cette
phase de modélisation nous permettent par la suite de préparer le flux des entrées-sorties pour
chaque opération de fabrication de produit étudié. Cet objectif sera la finalité de l’étape
suivante de notre approche en s’aidant des algorithmes Input-Process-Output (IPO) (section
3).
Un process de fabrication est la succession d’une série d’opérations de fabrication ayant pour
objectif la transformation de la matière première en produit fini. Cette transformation est
équipée par certaines émissions néfastes sous différentes formes : solide, liquide, gazeux…
Pour la maîtrise et la gestion de ressources consommées pour une opération de fabrication on
tend à appliquer deux bilans : le bilan énergétique et le bilan matière.
Ces deux bilans permettent de représenter la loi d’entrée/sortie ou bien la relation entre les
entrées et les sorties : pour la matière ainsi que pour les ressources énergétiques.
Ainsi, pour cette étape d’approche, nous avons fait recours à l’une des méthodes récemment
développées : Input-Process-Output (IPO).
Au début (Leontief. W, 1986) a utilisé IPO pour la modélisation des activités économiques
ce qui a été très efficace dans ce domaine d’application.
Après, ce type de modèle a été développé dans le but d’une analyse environnementale des
activités nationales, des activités industrielles et au niveau des processus. (Breuil. JM, 1992) a
proposé un modèle d’entrée-sortie et d’analyse des émissions polluantes en France. Ainsi,
dans le même cadre, Hawdon. D et Pearson. P ont étudié l’interaction et la simulation de
l’énergie, l’environnement et l’économie à l’aide d’un modèle IPO en présentant des relations
complexes pour plus que 10 secteurs en U.K.
Ces analyses ont permis de mieux comprendre les sources des effluents ou les polluants. Par
exemple, en France, l’étude proposée a aidé à la maîtrise des émissions de 𝑁𝑂𝑥 et 𝑆𝑂2.
L’objectif global est l’aide à implanter des stratégies permettant la réduction des impacts
environnementaux.
Au niveau des systèmes de fabrication (Milacic. D et al, 1997) a choisi d’utiliser les modèles
IPO pour caractériser les émissions écologiques issues d’un process de fabrication. Cette
approche a été basée sur l’analyse de cycle de vie, dans le but d’une aide à la décision
environnementale des procédés de fabrication par la maîtrise de la consommation des
ressources.
Dans l’objectif d’une planification, des chaînes de production (Lin et Polenske, 1998) ont
défini une approche basée sur les IPO. Cette étude permet la définition d’un réseau de relation
interne entre les différentes cellules de production. Ces relations de flux aident à une analyse
écologique ainsi qu’un développement économique.
En utilisant une approche similaire (Albino et al, 2000) ont formulé des entrées-sorties de
process modèles de l'offre locale / globale chaînes. En particulier, considérés comme une
chaîne d'approvisionnement située dans la structure économique d'une région donnée, les
modèles permettent de cartographier les activités de production et de mettre en relation les
flux d'estimation de l'énergie et des matériaux, y compris l'utilisation et la consommation de
combustibles et de la production de polluants dans la chaîne d'approvisionnement.
(Xue. H et al, 2006) a proposé une approche d’illustration du flux des matières à l’aide du
modèle IPO agrégé dans l’objectif de faciliter le choix des solutions pour minimiser les
impacts. Cette étude a été appliquée pour deux scénarios de fabrication des aciers pour
changer les matrices de coefficients technologiques dans le but de minimiser la consommation
totale des ressources.
Les relations fondamentales pour cette méthode sont données par le système d’équations
suivant :
… (3.7)
Ainsi les 𝑧𝑖𝐽 représentent les coefficients liants les entrées aux sorties de mêmes types et les 𝑌𝑖
représentent les coefficients liants les entrées aux nouvelles sorties ou nouveaux éléments
suites au process.
On peut définir des coefficients techniques permettant de représenter les relations entre les
𝑧
entrés et les sorties de chaque opération ou système d’étude tel que : 𝑎𝑖𝑗 = 𝑖𝑗⁄𝑋
𝑗
𝑀∗ 1 𝑀∗2 … 𝑀∗𝑚 𝑌1 … 𝑌𝑛
𝑀1 𝑍11 𝑍12 … 𝑍1𝑚 𝑊11 … 𝑊1𝑛
𝑀2 𝑍21 𝑍22 … 𝑍2𝑚 𝑊21 … 𝑊2𝑛
… … … … … … … …
𝑀𝑚 𝑍𝑚1 𝑍𝑚2 … 𝑍𝑚𝑚 𝑊𝑚1 … 𝑊𝑚𝑛
… (3.8)
(𝐼 − 𝐴)𝑋 = 𝑌 (3.9)
Ou
𝑋 = (𝐼 − 𝐴)−1 𝑌 (3.10)
Au niveau d’une opération de fabrication, le bilan des matières introduit deux types des
matériaux de sortie : produit semi-fini ou fini en matière de base et un nouveau matériau
composé des différents matériaux d’entrées.
𝑀1 𝑀∗1
𝑀2 𝑀∗ 2
Process 1 ….
…. 𝑀∗ 𝑚
𝑀𝑚 𝑌1
𝑌𝑛
𝑎𝑖𝑗 et 𝑏𝑖𝑗 sont les coefficients techniques définis par les expressions suivantes :
𝑧𝑖𝑗
𝑎𝑖𝑗 = (3.13)
𝑥𝑗
𝑤𝑖𝑗
𝑏𝑖𝑗 = (3.14)
𝑦𝑗
En tenant compte de ces deux types de coefficients, le système global d’IPO peut être
représenté comme suit :
… (3.15)
(𝐼 − 𝐴)𝑋 = 𝐵𝑌 (3.16)
Avec :
𝑋 = [𝑥1 𝑥2 … 𝑥𝑚 ]𝑇 (3.17)
𝑌 = [𝑦1 𝑦2 … 𝑦𝑚 ]𝑇 (3.18)
𝑎11 ⋯ 𝑎1𝑚
𝐴=[ ⋮ ⋱ ⋮ ]
𝑎𝑚1 ⋯ 𝑎𝑚𝑚
𝑏11 ⋯ 𝑏1𝑛
𝐵=[ ⋮ ⋱ ⋮ ]
𝑏𝑚1 ⋯ 𝑏𝑚𝑛
La relation finale liant les entrées et les sorties du système est la suivante :
𝑋 = (𝐼 − 𝐴)−1 𝐵𝑌 (3.19)
𝑌 = 𝐵 −1 (𝐼 − 𝐴)𝑋 (3.20)
Suite à l’application du modèle déjà présenté ci-dessus, on peut déterminer certaines stratégies
permettant la minimisation des impacts environnementaux issus de la consommation des
ressources.
En mettant l’accent sur les matrices de coefficients techniques, on peut essayer de réduire les
impacts à l’aide d’un changement étudié au niveau du process de transformation de la matière.
Ainsi, dans le but de suivre le niveau d’utilisation des ressources, on peut définir des ratios
comme suit :
Avec :
Des dégagements gazeux suite à une réaction au niveau du processus utilisé pour la
transformation du brut.
Des dégagements suite à une efficacité inférieure à 100% au niveau de l’utilisation de la
matière première ou brute : À ce niveau, plusieurs scénarios possibles : recyclé, réutilisé ou
libéré sous forme des déchets.
Chaleur ou énergie dégagée lors de la transformation de la matière première : elle peut être
utilisée ou libérée dans l’environnement.
Suite à ce niveau de modélisation, on prépare le flux des entrées-sorties de chaque opération.
Ces données nous permettent par la suite de caractériser les types des déchets ainsi que des
matériaux utilisés le long des opérations de fabrication. Cela servira pour la quantification des
émissions écologiques en évitant le problème de la double quantification de substances
utilisées.
Ainsi, les impacts environnementaux quantifiés ainsi que la fonction économique seront les
critères de choix entre les différents procédés possibles pour la fabrication du produit. Ce
choix sera illustré par la méthode d’aide à la décision multicritères PROMETHEE I.
Selon l’étude comparative entre les différents algorithmes d’optimisation multi objectif,
l’essaim particulaire représente l’une des solutions les plus efficaces dans le contexte d’éco-
fabrication. L’agrégation des différents objectifs en une seule fonction avec la possibilité
d’une pondération avec certains poids permet la localisation du front de Pareto cherché ou la
solution optimale à trouver.
Cette étape de modélisation représente une phase très importante permettant la préparation
d’une étude paramétrique où l’écologie et l’économie sont couplées comme deux objectifs à
atteindre.
Suite à cette optimisation, la loi entrée/sorties de chaque opération de fabrication est
développée. D’où la nécessité d’un inventaire permettant de définir le chemin de chaque
entrée de process pour la vérification des sources ainsi que la quantité de l’empreinte
écologique.
Cette étape permet la modélisation de la consommation des ressources ainsi que l’influence
des process sur chaque entrée. Le résultat se présente sous forme mathématique aidant par la
suite à distinguer les différentes possibilités d’amélioration.
Le procédé de fabrication joue un rôle primordial dans la qualité des déchets ainsi que les
émissions enregistrées à la fin de chaque opération. C’est dans ce sens que l’aide à la décision
est la solution pour le choix final du procédé suite à la préparation d’une base d’étude. Cette
dernière regroupe les différents paramètres techniques de chaque opération ainsi qu’un
modèle de consommation des ressources. Le choix dans ce cas est la méthode PROMETHEE
I, qui est une méthode de sur-classement ayant pour avantage l’étude de l’incomparabilité.
Conclusion
L’intégration de l’aide à la décision avec l’optimisation multi objectifs représente une solution
pour faire face au caractère multi critères de l’éco-fabrication. L’approche développée, dans
cette partie d’étude, montre une complémentarité entre les deux axes de développement : aide
à la décision et optimisation multiobjective.
Ainsi, au niveau de la consommation des ressources, l’IPO représente une solution efficace
pour la mise en évidence de l’influence de chaque opération du procédé sur la matière
première introduite. Pour l’aspect écologique, cet algorithme permet la résolution de la
problématique de la double quantification ainsi que les relations entre les différentes unités
d’une chaîne de production.
Pour le caractère multi objectifs, l’essaim particulaire est une solution pour la résolution de ce
type des problèmes multi objectifs. Cet algorithme représente une localisation du front de
Pareto et qui permet la mise en évidence d’une agrégation facile des différents objectifs.
Suite à l’application de la première approche au niveau de la fabrication de l’acide
phosphorique, nous avons constaté que l’unité d’acide sulfurique représente une source
importante des émissions néfastes. Nous nous proposons donc, dans le chapitre suivant de
déterminer les différents paramètres du procédé pour cette unité qui permettent le respect des
objectifs écologiques et économiques en mettant l’accent sur la modélisation des trois piliers :
matériaux, énergie et technologie.
Introduction
Pour mettre l’accent sur l’adaptation des méthodes d’optimisation multi objectifs à l’aide des
essaims particulaires dans le cadre de l’éco-fabrication, on développe une étude de cas sur une
opération de chariotage en tournage.
L’objectif de cette partie est la détermination des paramètres de coupe : vitesse de coupe 𝑣𝑐 et
avance 𝑓 pour minimiser simultanément : le temps(𝑓1 ), le coût de la production (𝑓2 ) et la
consommation d’énergie(𝑓3 ).
Mathématiquement, on peut reformuler le problème étudié comme suit : min 𝐹 (𝐹=𝑓1 (𝑣𝑐 , 𝑓) +
𝑓2 (𝑣𝑐 , 𝑓) + 𝑓3 (𝑣𝑐 , 𝑓)) sous les contraintes technologiques 𝑔𝑖 = (𝑔1 , 𝑔2 , 𝑔3 , 𝑔4 , 𝑔5 ) ≤ 0. Les
𝑚𝑚
paramètres optimaux cherchés varient comme suit : 0.254 ≤ 𝑓( ) ≤ 0.762 et 80 ≤
𝑡𝑟
𝑚
𝑣𝑐 (𝑚𝑛) ≤ 200.
𝑡𝑚
𝑓1 = 𝑇𝑢 = 𝑡𝑙 + 𝑡𝑚 + 𝑡𝑟 ( ) (4.1)
𝑇
Avec :
𝑡𝑙 : Temps fixe (étude et réglage).
𝑡𝑚 : Temps technologique de coupe.
𝑡𝑟 : Temps de changement d’outil.
T : Durée de vie de l’outil.
La durée de vie de l’outil de coupe dépend des conditions de coupe. Selon Taylor, on a :
1 1 𝑝 𝑞
𝑇 = 𝑘 −𝑛 𝑣𝑐 𝑛 𝑓 −𝑛 𝑎−𝑛 (4.2)
Les valeurs des exposants n, p, q de la loi généralisée de Taylor dépendent essentiellement du
matériau de l’outil. Le coefficient K étant fonction du matériau usiné, de l’outil utilisé et du
critère d’usure adopté.
En chariotage, le temps technologique de coupe est donné par l’expression suivante :
𝜋𝐷𝐿
𝑡𝑚 = (4.3)
1000𝑣𝑐 𝑓
Avec : 𝑓 : L’avance de l’outil en mm par tour.
𝐷 : Le diamètre usiné.
𝐿 : La longueur usinée.
1.1.2. Coût de Production
Le prix de revient d’une pièce est égal à la somme de tous les frais de fabrication : coût
machine, prix de revient d’une arrête de coupe et le coût auxiliaire de lancement de la pièce.
L’expression générale du coût total de la production d’une pièce de tournage est donnée par
l’expression suivante :
𝑡𝑚
𝑓2 = 𝑃𝑢 = 𝑝0 𝑡𝑙 + 𝑝𝑎 + 𝑝0 𝑡𝑚 + 𝑝𝑙 (4.4)
𝑇
Avec :
𝑝0 : Coût de la machine.
𝑝𝑙 : Prix de revient d’une arrête de coupe.
𝑝𝑎 : Coût auxiliaire de lancement de la série.
1.1.3. Émission environnementale
La fonction environnement dépend essentiellement de l’énergie, matériau et procédé utilisé
pour la mise en forme du produit.
𝜋𝐷𝑎𝑣𝑔 𝑙
𝑓𝑣𝑐
+ 𝑌𝐸 ( ) (4.8)
𝑇
1000𝑓 2
𝑔5 = 𝑅𝑡 = ≤ 𝑅𝑡 𝑚𝑎𝑥 (4.16)
8𝑟𝜀
1.3. Données de simulation
Tableau 4.1. Données de simulation
Paramètres Symbole valeur unité
1.4. Résultats
1.4.1. Évaluation des paramètres de coupe
Ces résultats sont les paramètres permettant la minimisation des 3 fonctions objectives
considérées, qui sont : le temps, le coût et l’énergie consommée. L’évolution de ces fonctions
le long de la simulation est représentée à l’aide des figures suivantes (4.2, 4.3, 4.4):
Le temps optimal est de l’ordre de 1.2878 min comme l’illustre la figure 4.3.
Pour la mise en place d’une démarche d’éco-fabrication, l’aspect écologique dans cette
application a été implémenté sur la forme d’une fonction énergétique. Cette dernière englobe
l’énergie directe, l’énergie indirecte et l’énergie auxiliaire.
À l’aide du modèle décrit, l’énergie optimale consommée est de l’ordre de 9.5775 106 J
(figure 4.4).
𝑓3 9.2187 106 9.5775 106 9.9601 106 1.0619 107 1.1126 107
𝑣𝑐 191.6458 156.3318 145.3907 138.6490 136.7244
𝑓 0.762 0.762 0.762 0.762 0.762
Pour mettre en évidence l’efficacité de la méthode utilisée, on a fait recours à une validation
en utilisant les algorithmes génétiques. Le modèle NSGA II a été l’algorithme implémenté
dans cette étape de validation.
a (mm) 2 3 4
OEP AG OEP AG OEP AG
𝑓1 1.35406 1.3941 1.580291 1.5901 1.578282 1.7845
𝑓2 2.73798 2.6441 2.91447 2.8401 2.945783 3.0345
𝑓3 9.34 106 9.7641 10 9.1112 10 1.0167 107
6 6
9.32 106 1.0619 107
𝑣𝑐 95.3953 148.7312 80 142.3732 81.04717 138.649
𝑓 0.762 0.762 0.762 0.762 0.762 0.762
Le tableau 4.3 montre une étude comparative pour l’optimisation multi objectifs en utilisant
deux différentes méthodologies : l’optimisation par essaim particulaire et les algorithmes
génétiques. Ces derniers permettent l’identification d’un front de Pareto résumant les
différentes solutions possibles du problème étudié.
Lors de la simulation de NSGA II, on a adopté 200 générations chacune avec 200 populations.
On remarque que les résultats sont en accord avec ceux obtenus par OEP ce qui nous
renseigne sur l’efficacité de cette dernière.
On s’intéresse dans cette étape à l’étude d’une opération de fraisage en bout. L'axe de la fraise
est placé perpendiculairement à la surface à usiner. La fraise coupe avec son profil, mais aussi
avec sa partie frontale. Les copeaux sont de même épaisseur, ainsi la charge de la machine est
plus régulière.
La capacité de coupe est supérieure à celle réalisée par le fraisage en roulant. La qualité de
l'état de surface obtenue est meilleure pour ce type de procédé.
Dans ce cas, on désire coupler 4 objectifs : le temps, le coût, l’empreinte écologique et la
qualité de surface. Ces objectifs sont liés aussi aux contraintes technologiques.
À partir de l’étude de cas 1, on a constaté l’efficacité et la précision des résultats des essaims
particulaires. On désire déterminer les paramètres de coupes optimaux en intégrant la qualité
du produit comme étant objectif à atteindre.
50 ≤ 𝑣𝑐 ≤ 400
0.1 ≤ 𝑓𝑧 ≤ 0.6
0.5 ≤ 𝑎 ≤ 5
Le temps d’usinage unitaire est le temps nécessaire à la réalisation d’une passe sur une pièce .
Il s’exprime par la relation :
𝑡𝑐
𝑓1 = 𝑡𝑐 + 𝑡𝑎 + ( ) 𝑡𝑣𝑏 (4.17)
𝑇
𝑓1 : Le temps de la production d’une pièce.
𝑡𝑐 : Le temps de coupe (temps outil).
𝑡𝑎 : Le temps auxiliaire (montage et démontage de la pièce, prise de passes).
T: Durée de vie de l’outil de coupe.
𝑡𝑣𝑏 : Le temps de changement d’outil.
(𝐷 + 𝐿 + 𝑙1 + 𝑙2 )
𝑡𝑐 = (4.18)
1000𝑓𝑧 𝑧𝑉𝑐
Avec : L : Longueur de la fraise.
𝑙1 : Longueur d’approche.
𝑙2 : Longueur de dégagement.
Selon la loi de Taylor, la durée de vie de l’outil de coupe T est donnée à l’aide de l’expression
suivante :
1 1 𝑎1 𝑎2
𝑇= 𝑘 𝑉𝑐 3 𝑓𝑧 𝑎3 𝑎𝑎3
𝑎3 𝑎 (4.19)
Avec :
𝑎1 , 𝑎2 , 𝑎3 : Exposants dépendants da la nuance de l’outil.
𝑘 : Constante dépendant du matériau à usiner.
La fonction écologique est définie dans ce cas d’étude par une fonction monocritère qui est
l’équivalent carbone. L’expression de cette fonction est la suivante :
𝑓3 = 𝛼𝑒 𝑝𝑐 𝑡𝑐 (4.21)
Où :
𝑝𝑐 : La puissance consommée.
𝛼𝑒 : Le facteur d’émission liée à la source d’énergie utilisée.
2.1.4. La qualité de la surface
On appelle états de surface les irrégularités de la surface (ondulation et rugosité) dues au
procédé d’élaboration de la pièce (usinage, moulage, etc.). Ils sont le plus souvent, mesurés
avec des appareils a palpeur a point de diamant appelé profilométres, qui relèvent le profil de
la surface.
On adopte la rugosité comme objectif qui englobe la qualité de la surface. L’expression de la
fonction objective est la suivante :
𝑓4 = 𝑘𝑣𝑐 𝑥1 𝑓𝑧 𝑥2 𝑎 𝑥3 (4.22)
Alors :
𝑘𝑠 𝑎𝑝𝑓𝑧 𝑍
𝑔1 = ≤ 𝐹𝑚𝑎𝑥 (4.24)
𝜋𝐷
Chapitre 4 : Etudes de cas Page 124
Modélisation, Optimisation et Simulation pour l’éco-fabrication Hassine Hichem
Alors :
𝑘𝑠 𝑎𝑝𝑓𝑧 𝑍𝑉𝑐
𝑔2 = ≤ 𝑝𝑚 (4.26)
60000𝜋𝐷𝜇
Longueur 𝐿 mm
240
b mm
Largeur 100
Longueur d’approche l1 mm
1
Longueur de dégagement l2 mm
1
Diamètre de l’outil D mm
160
Nombre de dents z
16 -
Efficacité machine μ
0.75 -
Pression spécifique de ks
coupe 2000 𝑁/𝑚𝑚2
τ
Résistance à la rupture 1200 𝑁/𝑚𝑚2
Les résultats, définis à travers les figures précédentes (4.7 à 4.10), montrent l’importance de la
profondeur de passe en tant que paramètre de coupe. L’optimisation de ce dernier paramètre
permet l’amélioration de la qualité de surface obtenue ainsi que la diminution de l’empreinte
carbone comparée avec les travaux récents au niveau du fraisage en bout.
Suite à cet exemple d’étude, nous avons préparé un modèle global du fraisage en bout
permettant le couplage entre les objectifs économiques, écologiques et la qualité du produit
étudié. Ainsi, nous avons adopté un modèle réduit des émissions écologiques résumant
l’impact des substances utilisées. Ce modèle sera traité dans le cadre de notre dernier cas
d’étude où nous allons intégrer les paramètres des procédés dans le modèle écologique pour
assurer l’intégration du pilier technologique dans la modélisation pour l’éco-fabrication.
Suite à l’application de l’approche process (Chapitre 2), nous avons constaté que le
comportement écologique de l’industrie de la fabrication de l’acide phosphorique se trouve
influé par l’unité de fabrication de l’acide sulfurique. Cette dernière représente 55.7% de la
totalité des émissions de la société.
Dans l’objectif de maîtriser les émissions écologiques de cette unité, nous appliquons
l’approche produit pour l’étude de la phase de fabrication de l’acide sulfurique. Notre objectif
est la détermination et la modélisation des paramètres optimaux du procédé permettant la
fabrication du produit étudié en minimisant les émissions environnementales.
1re réaction :
Combustion: S O2 SO2 +70,94Kcal/mol de 𝐻2 𝑆𝑂4
2e réaction :
1
Conversion : SO2 O2 SO3 +23,45Kcal/mol de 𝐻2 𝑆𝑂4
2
3e réaction :
Absorption : SO3 H 2O H 2 SO4 +32,8Kcal/mol de 𝐻2 𝑆𝑂4
Réaction globale :
3
S O2 H 2O H 2 SO4 127,19Kcal/mol de 𝐻2 𝑆𝑂4
2
70,94 1000
PC 2217Kcal / Kg de soufre 9280.362Kj / Kg de soufre
32
Combustion neutre :
21 S 21 O2 79 N 2 21 SO2 79 O2
La teneur du gaz à la sortie du four est de 21% de𝑆𝑂2. Ainsi qu’il sera présenté ultérieurement
le gaz de combustion à la sortie du four devra avoir une teneur en 𝑆𝑂2de 12 %. Et pour avoir
cette composition, il est nécessaire de brûler le soufre avec un excès d’air (X<21) :
X S 21 O2 79 N2 X SO2 (21- X) O2 79 N2
Cette façon d’écrire la réaction permet d’obtenir directement dans le second membre une
somme de molécules égale à 100 :
X :% 𝑆𝑂2 dans le gaz et la somme (𝑆𝑂2 +𝑂2) =21, et d’une manière générale :
21 X
Excès d' air %
X
La chaleur libérée par la combustion de X kmoles de soufre est définie comme suit :
Q f 70940 * X Kcal/kmole
296954,84* X Kj/kmole
La chaleur fournie du gaz dans la chambre de combustion, avec estimation des pertes est :
Q f 296954,84 * (1 - pertes)* X
Données thermiques :
Enthalpie des gaz h T h 298.15 (kJ/mol):
𝑂2 21 45 0,03333*(45)-10,79 -195,093*1000
𝑁2 79 45 0,0311*(45)-9,797 -663,4025*1000
Or on a:
S
H Four E
* (1 - Pertes) - H Four 0
O2 excès 21 8 21 21
* 100 162 ,5% à *100 0% .
O2 Combiné 8 21
25.6 𝑚̇𝑎
(1 + 𝐸𝑥𝑝(0.018 𝑇𝑓 − 26.4)) (4.33)
𝑃
(0.995 − 𝑃2 )
1
Avec :
1500 * 32
498 ,75 T du soufre / jour
98 * 0,985 * 0,997
Ce qui correspond à une récupération de chaleur sur le gaz entre 1032 et 425 °C:
QChaud 5865 ,746 2 925 540 818 jj121 897 534 ,1jh 29 120 290 Kcal / h
ℎ𝑠
3650( )0.8 + 11820𝑚𝑠 + 658(𝑚̇𝑔 )0.5 (4.34)
ln(𝑇𝑓 − 𝑇𝑐 )
ln(10)
Avec :
C’est une réaction fortement exothermique et équilibrée qui se réalise sur un catalyseur solide
à l’oxyde de vanadium 𝑉2 𝑂5 et dont la température de démarrage se situe un peu au-dessus
de 400°C. La réaction étant équilibrée, le taux de conversion, exprimé en %, détermine le
rapport du nombre des molécules de 𝑆𝑂3formées au nombre des molécules de 𝑆𝑂2présentes
dans le gaz d’alimentation du convertisseur.
Comme équipement, un convertisseur à 4 lits de conversion est utilisé. Ainsi, pour assurer
l’équilibre thermodynamique de l’installation, on installe les équipements auxiliaires
permettant la mise en place d’un système à double absorption. Ces équipements sont : un
surchauffeur, deux échangeurs, un économiseur et tour d’absorption intermédiaire.
2 1 * nSO 3 1 * nSO 2
E S S
1 * nSO
3 1 * nSO 2 1 * nSO 2 0
S S E
1 * nSO
2 2 * nO 2 3 * nSO 3 2 * nSO 2 2 * nO 2
E E S S S
2 * nSO
3 2 * nSO 2 2 * nO 2 2 * nSO 2 2 * nO 2 0
S S S E E
3 * nSO
2 * n NS 2 2 * n NE 2 0
Bilan enthalpique :
n S * H (T 1 C ) n S * H (T 1 C ) n S * H (T 1 C ) n S * H (T 1 C )
SO 3 SO 3 SO 2 SO 2 O2 O2 N2 N2
2 * n NS 2 2 * n NE 2 0
n NS 2 79Kmoles
Bilan enthalpique :
n S * H (T 2 C ) n S * H (T 2 C ) n S * H (T 2 C ) n S * H (T 2 C )
SO 3 SO 3 SO 2 SO 2 O2 O2 N2 N2
On va procéder de la même façon que les autres lits catalytiques pour aboutir aux équations
suivantes :
Bilan molaire :
nSOS 3 nSOS 2 10 ,85 0
n NS 2 79 Kmoles
Bilan enthalpique :
n S * H (T 3 C ) n S * H (T 3 C ) n S * H (T 3 C ) n S * H (T 3 C )
SO 3 SO 3 SO 2 SO 2 O2 O2 N2 N2
L’optimisation pour l’éco-fabrication est basée sur le couplage entre les objectifs
économiques et les objectifs écologiques. Pour le processus de production d’acide sulfurique,
on résume les fonctions économiques dans les coûts d’investissement des équipements
thermiques. Ainsi, les fonctions écologiques résument les impacts environnementaux choisis
𝐶𝐹 = 𝑓𝑖 × 𝐶𝑅𝐹 × 𝜑 (4.35)
Avec :
𝑀𝑖𝑛 (𝐶𝐹)
Avec :
𝐹𝐸𝑖 : fardeau environnemental
𝑀𝑁 : masse (débit massique) de la substance émise N
𝐹𝑃𝑖,𝑁 : facteur de potentiel d’impact de la substance N relatif
Les bilans matières et bilans enthalpiques représentent les contraintes à respecter pour ce
problème d’optimisation.
Comme c’est déjà décrit, les variables de décisions pour la modélisation de l’installation sont :
les températures de sorties et le rendement de conversion pour les 3 premiers lits de
conversions et la température de sortie du four de combustion.
Les bornes des variables de décisions sont :
1000 ≤ 𝑇𝑓 ≤ 1100
600 ≤ 𝑇1 ≤ 620
500 ≤ 𝑇2 ≤ 530
450 ≤ 𝑇3 ≤ 500
8 ≤ 𝑋 ≤ 12
Avec :
𝑇𝑓 : La température à la sortie du four.
𝑇1 : La température à la sortie du premier lit de conversion.
𝑇2 : La température à la sortie du second lit de conversion.
𝑇3 : La température à la sortie du troisième lit e conversion.
X : la teneur en 𝑆𝑂2.
Le taux optimal de 𝑆𝑂2 pour cette installation est de l’ordre de 10.87. Cette valeur permet le
fonctionnement idéal en minimisant le coût d’investissement ainsi que l’acidification durant la
phase de fabrication de l’acide sulfurique.
La température optimale à la sortie du four est 𝑇𝑓 =1030 °C qui est une température permettant
une récupération d’énergie au niveau d’une chaudière de récupération.
Suite au 1er lit de conversion, la température de sortie est de l’ordre de 600°C. Cette dernière
va passer à 443 °C par le passage dans un surchauffeur.
Le gaz à la sortie du 3e lit de conversion est à une température de l’ordre de 451 °C. Par la
suite, il passe dans le 2e échangeur pour le refroidissement.
3.7. Discussion
On présente dans le tableau 4.8 le résumé des résultats de simulation ainsi que sa comparaison
avec l’état actuel de fonctionnement.
L’unité d’acide sulfurique est équipée d’une installation de refroidissement qui joue un rôle
très important pour le maintien des bonnes conditions de fonctionnement (température
d’entrée du convertisseur …) ainsi qu’un rôle au niveau de la récupération de l’énergie qui va
être par la suite utilisée dans d’autres applications.
3.8.1. Surchauffeur
Le surchauffeur reçoit du gaz chaud sortant à environ 600°C de la première masse catalytique
et refroidi à environ 430°C avant d'être admis sur la seconde masse. La vapeur saturée à 3,2%
à la sortie des économiseurs s'écoule à travers un surchauffeur pour donner de la vapeur
surchauffée à 420°C.
On présente à travers le tableau 4.9 les enthalpies des gaz à l’entrée et à la sortie de
surchauffeur est :
𝑂2 6,895 0,03333*443-10,79
𝑁2 79 0,0311*443-9,797
S
Soit H Surch l’enthalpie du gaz à la sortie du surchauffeur :
S
H Surch 3 455 048 ,65 Kj
H sur (1 - pertes)* (3 455 048,65- 2 867 659,45) 587 389,2 Kj/ 10,85 moles du soufrebrulées
(10,85* 32 347,2)
Puissance du surchauffeur :
Le gaz sort de la deuxième masse de la catalyse à une température d’environ 530°C et est
refroidit dans un échangeur gaz-gaz chaud dans le côté tubes pour alimenter la troisième
masse du convertisseur à une température de 430°C dont la conversion se poursuit à 98%.
Tableau 4.10. Enthalpie des gaz à la sortie de l’échangeur GGC côté tubes
𝑂2 5,430 0,03333*437-10,79
𝑁2 79 0,0311*437-9,797
Soit ∆Hech l’énergie récupérée au niveau de l’échangeur gaz gaz chaud côté tube :
H GGC (CT) (1 - pertes)* (-3 455 065,229 3767206,519) 312 141,29 Kj/ 10,85 moles de soufrebrûlées
(10,85* 32 347,2)
Le gaz échappant du troisième lit est riche en 𝑆𝑂3et se refroidit en premier temps de 464°C à
281°C dans un échangeur gaz-gaz froid dans le côté calandre.
Cet échangeur refroidit le flux de gaz du 3e lit et chauffe le flux entrant dans le 4e lit jusqu’à
la température de démarrage de la conversion.
Tableau 4.11. Enthalpie des gaz à la sortie de l’échangeur GGF côté calandre
𝑂2 4,942 0,03333*281-10,79
𝑁2 79 0,0311*281-9,797
H GGF (CC) (1 - pertes)* (-3 767 207,69 4 392 597,146) 625 389,456Kj/ 10,85 moles du soufrebrûlées
(10,85* 32 347,2)
Le refroidissement du gaz avant l'alimentation de chaque tour d'absorption est assuré par un
économiseur. Le gaz de la tour d'absorption intermédiaire est refroidi par l'économiseur
intermédiaire de 281°C à 184°C. Le gaz quitte la quatrième couche et s'écoule à travers
l'économiseur final dont il se refroidit de 445°C à 157°C.
𝑂2 4,942 0,03333*184-10,79
𝑁2 79 0,0311*184-9,797
H Eco Inter (1 - pertes)* (-4392597,146 4721246,206) 328 649,06Kj/ 10,85 moles du soufrebrûlées
(10,85* 32 347,2)
En admettant que l’absorption du SO3 soit totale, la réaction qui a lieu au niveau de la tour
d’absorption intermédiaire est :
Le gaz sortant de la tour se réchauffe à travers l’échangeur gaz gaz froid dans le côté tube et
puis l’échangeur gaz gaz chaud dans le côté calandre pour alimenter le 4e lit avec une
température de 430°C.
Sachant que le gaz sort de la tour en équilibre thermique avec l’acide sulfurique entrant, on
peut déterminer l’enthalpie du gaz à la sortie (tableau 4.13) :
𝑁2 79 79 0,0311*83-9,797
-
TÔT 94,792 4721246,21 84,376 -744,24
E
H Tour 4 721 246,21Kj
S
H Tour 744240Kj
Le gaz passe dans l’échangeur gaz-gaz chaud par la côté calandre par ramener la température
à 430°c qui représente la température d’entrée du 4e lit catalytique de conversion.
Le bilan enthalpique de cet élément est décrit à travers le tableau 4.14.
Tableau 4.14. Enthalpie des gaz à la sortie de l’échangeur GGF côté calandre
𝑂2 4,942 0,03333*430-10,79
𝑁2 79 0,0311*430-9,797
H GGC (CC) (1 - pertes)* (173 233,328 223 369,012) 396 602,34Kj/ 10,85Kmoles du soufrebrûlée
(10,85* 32 347,2Kg du soufreliquide)
3.8.7. Discussion
Conclusion
Nous avons présenté dans ce chapitre l'optimisation des conditions de coupe en usinage à
l'aide d'une optimisation multi objectif assurant le couplage des objectifs écologiques et
économiques.
L'optimisation par essaim particulaire montre l'efficacité du modèle en termes de précision
des résultats et le temps de réponse.
Pour le problème d'agrégation, nous avons traité le problème d'optimisation avec un poids fixe
égal. Mais, une approche de l'agrégation pour l’optimisation en éco-fabrication peut être
développée.
En tournage, nous concluons qu’on peut agir sur la vitesse de coupe pour réduire le coût, le
temps et la consommation d'énergie à la production. L’avance est légèrement influente dans
les résultats.
Ainsi, pour atteindre le respect de l'écologie, nous remarquons que la charge économique est
nécessaire. Ceci est remarquable en termes de variation de la fonction objective sur la base de
la profondeur de passe.
En fraisage, la qualité de surface obtenue a été modélisée comme un objectif à atteindre. Les
résultats montrent une efficacité de l’OEP dans le couplage entre les différents objectifs.
La méthode mise au point peut être étendue à d'autres processus d'usinage et nous pouvons
développer d'autres fonctions objectives qui reprennent d'autres piliers de l’éco-fabrication.
Ensuite, pour atteindre la fabrication avec faibles émissions de𝐶𝑂2, le pilier des matériaux
peut être l’un des axes à développer.
Pour l’unité d’acide sulfurique, l’application des modifications selon l’étude présentée peut
améliorer le comportement écologique ainsi qu’économique de cette unité. Ainsi,
l’installation de refroidissement représente un point clé que peut être à l’origine d’une
amélioration écologique importante. La récupération de l’énergie et son utilisation au sein de
l’industrie permet de réduire les effets néfastes ainsi qu’un économique suite à la récupération
d’énergie.
Les travaux de thèse présentés dans ce rapport représentent une contribution à l’amélioration
de la modélisation de l’éco-fabrication. Les études développées dans ce domaine sont basées
sur trois piliers différents : énergie, procédé et matériaux.
Nous avons développé deux approches pour la modélisation de l’éco-fabrication. D’une part,
nous avons présenté une approche orientée process basée sur l’intégration des outils d’aide à
la décision. Cette approche a pour objectif l’aide à la décision pour le choix d’un scénario de
fabrication en respectant les objectifs écologiques et économiques. D’autre part, la deuxième
approche développée représente l’approche produit. Cette approche permet, à partir des
données d’éco-conception de préparer les procédés utiles pour la fabrication du produit étudié
avec les paramètres optimaux. Ces derniers sont déterminés en tenant compte des objectifs
économiques et écologiques et en respectant les contraintes de la faisabilité technique.
L’approche process est basée sur l’intégration des méthodes d’aide à la décision pour la
modélisation de l’éco-fabrication. Cette intégration est illustrée sous forme de deux niveaux :
le premier niveau est le choix des indicateurs environnementaux. Ce choix permet d’orienter
la phase de quantification des effets écologiques vers des objectifs cibles faciles à interpréter.
Pour cette méthodologie, nous avons adopté la méthode EVAMIX. Cette méthode a
l’avantage de la modélisation de préférences cardinales et ordinales. À ce niveau de
l’approche, la décision ainsi que les réglementations sont les deux acteurs principaux. Le
deuxième niveau est le choix final du scénario de fabrication où nous avons adopté la
méthode Promethee.
l’optimisation multi objectifs, l’essaim particulaire a été l’algorithme utilisé. Cet outil nous a
garanti une précision des résultats traités ainsi que la localisation du front de Pareto. La
consommation des ressources nous a permis d’établir la relation entre les entrées-sorties du
pilier des matériaux.
Pour les études de cas développées, deux types d’applications ont été présentées dans cette
thèse : les opérations d’usinage dans le cas du tournage et de fraisage et la production de
l’acide phosphorique. Dans ces différents cas d’étude, nous avons pu préparer une base de
données écologique permettant de décrire le comportement environnemental du produit
étudié.
Pour le cas de l’usinage, l’approche produit nous a permis de présenter les paramètres
optimaux de chaque opération étudiée en couplant les objectifs écologiques et économiques.
Ainsi, l’algorithme IPO a garanti la description de la trajectoire du flux des matières utilisé :
matériaux primaires ainsi qu’auxiliaires.
Pour le cas de la fabrication de l’acide phosphorique et pour l’état actuel de la société, nous
avons appliqué l’approche process pour l’étude des 3 scénarios les plus fréquents
actuellement. On a constaté, suite à l’étude traitée dans le deuxième chapitre, que le scénario
actuel est le plus favorable selon les stratégies de la société ainsi que les réglementations.
Suite aux différents travaux présentés dans cette thèse, nous pouvons préciser que les deux
approches développées nous ont permis de préparer une ossature pour la généralisation de
l’intégration de l’éco-fabrication dans les industries manufacturières. Cette progression dans
le domaine peut être l’origine de la préparation d’une norme traitant l’éco-fabrication. Cette
norme une fois développée peut enrichir celle présentée dans le cadre de l’éco-conception.
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La définition et la mise en place d’une démarche d’éco-fabrication nécessite une très bonne
connaissance du produit devant être fabriqué mais aussi de la chaîne logistique associé tout au
long de son cycle de vie. Cet objectif entraîne le développement de modèles et de métriques
pour simuler tant le produit que le processus de fabrication.
Nous présentons l’analyse du cycle de vie de l’acide phosphorique ainsi que l’application
de la méthode Bilan Carbone le long de la chaîne de production de ce produit dans le but de
quantifier et caractériser les émissions néfaste à la fin de la production. Cette quantification va
servir comme un outil d’aide à la décision au sein de la société
Le bilan carbone est une méthode qui nous permet dans le cadre de notre étude de déterminer
les émissions de gaz à effet de serre lors de notre activité. On a utilisé la méthode proposée
par l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie) avec l’utilisation
du logiciel « Bilan_Carbone_V6.11 ». Les résultats sont données en tonnes équ CO2.
La chaîne de production de l’acide phosphorique est composée de 3 unités qui fonctionnent en
parallèle : unité de préparation de soufre liquide, unité de production de l’acide sulfurique et
l’unité de production de l’acide phosphorique (chapitre 2).
En paramètres d’entrée, nous les avons résumés comme suit :
Unité de préparation du soufre liquide :
Fin de vie
Energie 1
Energie 2
Intrants
Déplacements
Déchets directs
Immobilisations
Utilisation
Hors énergie 1
Hors énergie 2
Futurs emballages
A l’aide des données d’activités déjà mentionnées pout la société, on remarque que
l’élément responsable des émissions est l’énergie. Mais certains impacts ne sont pas étudiés
au niveau de cette méthode d’où on ait besoin d’une analyse du cycle de vie en s’aidant du
logiciel ‘Bilan Produit’.
2. Bilan Produit
Le logiciel Bilan Produit est l’un des outils qui permet de faire de façon simplifiée une
analyse du cycle de vie d’un produit, nous l’avons utilisé en l’adaptant à notre chaîne
logistique pour déterminer les données des différents paramètres écologiques.
Cette méthodologie est basée sur 8 indicateurs :
5,00E+08
4,00E+08
3,00E+08
européen moyen
2,00E+08
Fin de vie
1,00E+08
0,00E+00 Phase Utilisation
Phase de Transports
Phase de Production
Indicateurs
Les émissions de la chaîne étudiée sont concentrées au niveau de la phase de production car
l’acide phosphorique obtenu va être stocké et utilisé au niveau des usines sur le même site
industriel.
Ainsi, nous présentons dans ce qui suit la caractérisation des émissions détaillées de la
phase de production.
Pollution…
Ecotoxicité…
Consommation…
Consommation…
Effet de serre…
Eutrophisation…
Acidification
Toxicité humaine
Eau potable au robinet (Eau
de mer)
H2SO4 (Acide Sulfurique)
Indicateurs
3. Conclusion
Les résultats d’analyse montrent une grande dépendance en énergie pour cette installation. La
méthode ‘Bilan Carbone’ montre que l’utilisation de l’énergie est responsable de 4561 tonnes
équ CO2, d’émission. Mais, le processus de production est responsable de la génération d’une
quantité importante d’énergie : 127.19 Kcal/mol, qui est récupérée pour :
L’alimentation de la soufflante responsable de l’alimentation de l’installation en air
atmosphérique.
La concentration de l’acide phosphorique.
Et le reste sera envoyé avec le vapeur produit au niveau de l’unité de l’acide sulfurique vers la
centrale pour la production de l’énergie électrique.
Cette récupération d’énergie peut être à l’origine de certaines pertes à étudier pour un système
de production.
Ainsi, au niveau de l’analyse du cycle de vie, on constate que l’Ecotoxicité aquatique est
importante de l’ordre de 5. 108 en équivalent jours d’un européen moyen avec une
1. Normes Tunisiennes
Norme NT 106-02
Elle définie la qualité des rejets hydriques dans le domaine public maritime, le domaine public
hydraulique et les canalisations publiques (ONAS). Le tableau qui suit montre certaines
valeurs de la norme NT 106.002 pour les rejets dans le domaine public maritime.
NT 106.002
Rejet dans le milieu maritime
Paramètres Concentration en mg/l
𝑃𝑇𝑜𝑡𝑎𝑙 0.1
S𝑂4 1000
Fluor 5
Cd 0.005
COT Valeur non précisée
Température °C 35°C
PH 6.6-8.5
Norme NT 106 04
Elle définie des valeurs guides et valeurs limites de certains polluants dans l’air ambiant.
Pour pouvoir évaluer les effets des polluants atmosphériques sur la santé et l'environnement, il
est nécessaire d'en connaître les concentrations dans l'air ambiant et de suivre leur évolution
dans l’espace et dans le temps. Ces valeurs de concentrations sont comparées à des normes de
référence de la qualité de l'air. Pour une série de polluants, des objectifs de qualité de l'air ont
été déterminés par la réglementation qui a fixé des valeurs limites, des valeurs seuils et des
valeurs guides :
Les valeurs limites ont un caractère légal contraignant. Elles ont été fixées dans le but
d'éviter, de prévenir ou de réduire les effets nocifs des polluants sur la santé humaine
et/ou l'environnement dans son ensemble, ces valeurs sont à atteindre dans un délai
donné et à ne pas dépasser une fois atteintes ;
Le dépassement d'une valeur seuil peut impliquer l'obligation de livrer une
information à la population ou inciter à la réalisation d'actions conduisant à une
diminution des émissions ;
Le seuil d'alerte est un niveau au-delà duquel une exposition même de courte durée
présente un risque pour la santé humaine et à partir duquel les pouvoirs publics
doivent immédiatement prendre des mesures conformément à la réglementation ;
Les valeurs guides sont destinées pour la prévention à long terme en matière de santé
et de protection de l'environnement, qui devront être respectées pour une échéance
définie. La Tunisie a fixé des valeurs limites pour différents polluants, définies pour
préserver la santé publique et pour assurer le bien être des citoyens. Ces valeurs sont
présentées sur le tableau suivant :
♦ Décret n°2002-693 du 1er avril 2002 relatif aux conditions et aux modalités de reprise des
huiles lubrifiantes et des filtres à huiles usagées et de leur gestion.
♦ Décret n°2005-3395 du 26 décembre 2005, fixant les conditions et les modalités de
collectes des accumulateurs et piles usagées.
♦ Arrêté du ministre de l’Environnement et de l’Aménagement du Territoire du 28 février
2001, portant approbation des cahiers des charges fixant les conditions et les modalités
d’exercice des activités de collecte, de transport, de stockage et de valorisation des déchets
non dangereux.
Pollution de l’air
♦ Articles 64,67 et 71 du code de la route promulgué par la loi n°99-71 du 26 juillet 1999
♦ Arrêté du ministre de l'Industrie du 13 avril 1996, portant homologation de la norme
tunisienne relative à l'air ambiant.
♦ Arrêté du ministre de l’Industrie du 3 avril 1997, portant homologation de la norme
tunisienne relative aux valeurs limites d’émission des polluants des ciments.
Pollution des eaux
♦ Décret n° 85-56 du 2 janvier 1985, relatif à la réglementation des rejets dans le milieu
récepteur.
♦ Arrêté du ministre de l’Economie Nationale du 20 juillet 1989, portant homologation de la
norme tunisienne des rejets en milieu hydrique.
Etudes d’impact :
♦Art. 5 de la loi n° 88-91 du 2 août 1988, portant création d'une Agence Nationale de
Protection de l’Environnement telle que modifiée et complétée par la loi n° 92-115 du 30
novembre et la loi n° 2000-14 du 30 janvier 2000 portant simplification des procédures
administratives relatives aux autorisations délivrées par le ministère de l’environnement et de
l’aménagement du territoire.
♦ Décret n° 2005-1991, relatif à l’étude d'impact sur l'environnement et fixant les catégories
d’unités soumises à l’étude d’impact sur l’environnement et les catégories d’unités soumises
aux cahiers des charges
L’organisation mondiale de la santé OMS a publié en 1999 la deuxième édition des directives
de qualité de l’air pour l’Europe (WHO – Air Quality Guidelines for Europe). Ces directives,
valeurs guides et informations complémentaires, doivent permettre aux pays d’établir leurs
normes nationales et régionales de qualité de l’air afin protéger la santé humaine des effets
néfastes de la pollution atmosphérique. Ces directives sont technologiquement pratiques et
tiennent compte des contraintes sociales, économiques et culturelles actuelles.
Pour les pays non européens, ce sont les valeurs guides de 1990 qui sont à respecter
Nous nous intéresserons aux deux paramètres concernés par notre projet, à savoir le Fluor et
le SO2.
Fluor
Concernant le Fluor, seule l’OMS à proposée une valeur guide de bien être de 1 μg/m 3, et des
valeurs guides de santé comprise entre 0,5 et 3 μg/m3. Ce sont ces valeurs qui seront retenues
pour l’évaluation des rejets de Fluor de la future unité.
SO2
La norme tunisienne indique comme valeurs guide de bien être les mêmes valeurs que celles
de l’OMS, pour les moyennes annuelles et journalières, et les mêmes que celles de l’UE pour
les valeurs moyennes de 24 h.
Mais cette norme indique également des valeurs limites de santé publique, qui sont moins
exigeantes.
Le projet étant réalisé en Tunisie, nous nous devons de respecter les valeurs contraignantes de
la norme NT 106-04 (valeurs limites de santé publique), bien qu’elles soient plus tolérantes
que les valeurs guides de l’OMS ou celles de l’UE.
- Potentiel de réchauffement global : est une estimation de la façon dont une masse
donnée de gaz à effet de serre contribue au réchauffement climatique.
PUBLICATIONS SCIENTIFIQUES
1. Articles
2. Communications
Cette thèse se focalise sur la proposition et l’application des approches pour la modélisation
de l’éco-fabrication. Ces approches permettent de préparer et simuler une démarche de
fabrication des produits en assurant le couplage entre les objectifs écologiques et
économiques.
Les approches développées dans cette thèse sont basées sur les notions d’aide à la décision
ainsi que l’optimisation multi objectifs. L’aide à la décision permet l’intervention en deux
différents niveaux : le choix des impacts environnementaux à quantifier ainsi que le choix du
scénario final de fabrication. Pour l’optimisation multi objectifs, elle assure le couplage entre
les deux piliers principaux de l’éco-fabrication : l’écologie et l’économie. Au niveau de l’aide
à la décision multi critères, les méthodes Evamix et Promethee ont été appliqués, tandis que
les essaims particulaires ont été développés dans le cadre de l’optimisation multi objectifs.
Ces approches ont été appliquées tout d’abord aux quelques opérations d’usinage : tournage et
fraisage. Finalement, la chaîne de fabrication de l’acide phosphorique ainsi que celle d’acide
sulfurique ont été le sujet de l’application des deux approches développées.
Mots clés: Eco-fabrication, Optimisation multi objectifs, Aide à la décision multi critères,
Essaim particulaires, Evamix, Promethee
Abstract:
This thesis focuses on the proposal and implementation of approaches for modeling
sustainable manufacturing. These approaches are used to prepare and simulate a process of
manufacturing products providing coupling between environmental and economic objectives.
The approaches developed in this thesis are based on the concepts of decision support as well
as multi-objective optimization. The decision support allows intervention in two different
levels: the choice of indicator to quantify the environmental impacts and the choice of the
final manufacturing scenario. For multi-objective optimization, it provides the coupling
between the two main pillars of sustainable manufacturing: ecology and economy. In terms of
multi criteria decision aid methods, Evamix and Promethee were applied, while particulate
swarms were developed as part of the multi-objective optimization.
These approaches have been applied initially to some machining operations: turning and
milling. Finally, the production line of phosphoric acid and sulfuric acid were the subject of
application of the two approaches developed.
Key word: Sustainable manufacturing, multi objective optimization, multi criteria decision
aid, particle swarm, Evamix, Promethee