L Observation Et Ses Biais
L Observation Et Ses Biais
L Observation Et Ses Biais
ET
SES BIAIS
L'observation est la méthode la plus simple. Elle permet de
déceler les faits remarquables (Fraisse. 1963).
Selon le même auteur, plusieurs recherches,
particulièrement en psychologie, ne sont encore que des
observations.
Le chercheur constate un fait qui est généralement une
L'observation occasionnelle
c'est l'observation qui n'obéit à aucune règle et que l’on
réalise dans la vie courante et quotidienne.
Le chercheur ne se pose pas de questions précises et
l'observation se réalise alors un peu fortuitement au cours,
par exemple, de ses propres activités professionnelles.
Sur le plan méthodologique, ce genre d'observation qui est
régi par le hasard seul n’a pas une véritable valeur
mais sur le plan pragmatique, ce genre de
découvertes fortuites peut revêtir une importance
capitale et se trouver à l'origine de nouvelles
théories et de nouveaux champs d'investigation
scientifique.
L'observation systématique
C'est l'observation que l’on réalise dans le cadre
d'un projet précis d'étude ou de recherche et qui est
pré-établie ou préparée d'avance, par opposition aux
découvertes occasionnelles ou fortuites.
L'observation systématique se subdivise à son tour
en deux catégories :
L'observation naturaliste
L'observation clinique
L'observation naturaliste
On peut citer:
- le M.M.P.I. (Minnesota Mul-tiphasic Personality Inventory),
- le Guilford-Zimmerman,
- le 16 PF de Cattell (Personality Factors),
-Le questionnaire des tendances du C.E.R.P. (Centre
d'Etudes et de Recherche Psychotechniques) de Paris.
Grille n° 1 T1 T2 T3 T4 T5
NERVEUX X X
X
DETENDU X
ASSOUPLI X
Dans cet exemple, le sujet est observé à cinq
moments différents de la journée (de T1 à T5).
D'après la grille précédente, ce sujet doit être
nerveux fréquemment en T1, en T2 et en T3
(début de la journée).
Voici maintenant le même exemple traité suivant la
seconde technique :
Pas Plus
Grille
du Peu ou Assez Très
2 tout moins
T1 X
T2 X
T3 X
T4 X
T5 X
D'après le protocole ci-dessus, il est facile
de remarquer que la nervosité du sujet
observé augmente significativement au fur
et à mesure que la journée s'écoule. En
effet, et suivant cette grille, il n'y a pas de
nervosité en T1 ou début de la journée alors
que son maximum est atteint en T5, c'est-à-
dire à la fin de la journée.
Cette seconde méthode avec ses deux techniques qui
viennent d'être exposées concrètement présente les deux
avantages essentiels suivants :
L’expérience de Rosenthal:
Elle consistait à soumettre deux groupes de rats à des
étudiants qui devaient s'exercer aux méthodes de
l'apprentissage. Les deux groupes étaient homogènes
(équivalents sur le plan de l’intelligence), c'est-à-dire
qu'ils contenaient des rats de même descendance et
disposant génétiquement, grosso modo, du même
degré d'intelligence.
Les étudiants sont invités à faire apprendre à ces rats
le parcours d'un certain labyrinthe. Mais, pour des
raisons expérimentales aussi, on fait croire à tort aux
étudiants que le groupe A contient des rats plus
intelligents que ceux du groupe B qui sont plutôt
stupides et tarés du point de vue héréditaire
Cette consigne est destinée à créer un préjugé chez
les étudiants, c'est-à-dire un biais personnel au niveau
de ceux qui vont organiser et diriger les séances
d'apprentissage.
A la fin de l'expérience, la plupart des étudiants
déclarent effectivement que les rats du groupe A, qui
sont supposés plus intelligents, ont appris le parcours
beaucoup plus vite que les rats du groupe B qui sont
supposés stupides.
Ainsi, le biais ou préjugé qui a été crée
artificiellement et volontairement dans l'esprit des
étudiants par l'intermédiaire de la consigne de
l'expérimentateur (Rosenthal) a faussé les
résultats de l'apprentissage.
Autrement dit, ces étudiants qui croyaient que les
rats du groupe A étaient les plus intelligents et les
plus aptes à apprendre ont fini par constater que
c'étaient ces mêmes rats qui avaient le mieux
réussi.
L'existence de l'effet du biais sur les résultats est
ainsi prouvée expérimentalement.
Expérience conduite par Razran:
Ce chercheur donne à un groupe d'étudiants une
trentaine de photos de jeunes filles et, sans
communiquer les noms de ces dernières, il invite les
étudiants à les classer en fonction de leur beauté.