Quae 36190
Quae 36190
Quae 36190
Whittaker
et Marcel Tanner (dir.)
Éditions Quæ
http://books.openedition.org
Référence électronique
WELBURN, Susan C. ; COLEMAN, Paul. Chapitre 18 - Trypanosomiase humaine et animale africaine In :
One health, une seule santé : Théorie et pratique des approches intégrées de la santé [en ligne].
Versailles : Éditions Quæ, 2020 (généré le 07 novembre 2023). Disponible sur Internet : <http://
books.openedition.org/quae/36190>. ISBN : 9782759233885.
Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-NC-ND 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers
annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Chapitre 18
Introduction
La gestion du risque de zoonoses résultant des interactions entre les animaux, les
humains et l’environnement exige une action intégrée des secteurs de la santé humaine
et animale, le soutien d’autres secteurs ou industries concernés par la gouvernance sani-
taire et des apports clefs de la filière environnementale (Cook et al., 2004 ; Okello et al.,
2011 ; Welburn, 2011 ; Zinsstag et al., 2012).
Dans ce chapitre, nous décrivons les preuves que l’évolution de l’approche One Health
(OH) a été la base de la pérennité du contrôle de la trypanosomiase humaine africaine
(THA) ou « maladie du sommeil » en Ouganda. Nous résumons les éléments essentiels
du concept, des événements et des résultats de la campagne visant à éradiquer la maladie
du sommeil (Stamp Out Sleeping Sickness en anglais, SOS), une approche One Health
de la gestion d’une zoonose émergente en Ouganda, et examinons la possibilité d’une
gestion durable à long terme des maladies. La prévention des épidémies est préférable
et moins coûteuse à long terme, mais cela exige des engagements financiers sur le long
terme qui deviennent difficiles à maintenir lorsque l’impact sanitaire ou les conséquences
des zoonoses émergentes négligées ne sont pas reconnus globalement (Maudlin et al.,
2009).
277
One Health, une seule santé
278
Chapitre 18 - Trypanosomiase humaine et animale africaine
ne sont pas détectés. En Ouganda, on estime que 92 % des décès dus à la THA ne sont
pas signalés en raison de la confusion avec le paludisme et autres maladies infectieuses
(Odiit et al., 2005).
Figure 18.1. Incidence de la THA en Ouganda de 1987 à 2011, caractérisée par des
éclosions périodiques à grande échelle séparées par des périodes de faible transmission
(COCTU, 2014).
Pour estimer la charge actuelle de morbidité, les chiffres officiels de la maladie zoono-
tique du sommeil ont été utilisés pour calculer un nombre moyen de cas humains de
référence par an ; à partir de là, une charge moyenne de l’AVCI (coût par année de vie
ajustée sur l’incapacité) peut être calculée en utilisant les méthodologies standard OMS/
Banque mondiale. D’après des calculs préliminaires, ce nombre serait d’environ 900 cas
humains par an, selon des estimations prudentes. Ceci est basé sur les enregistrements du
du Coordinating Office for Control of Trypanosomiasis in Uganda (COCTU) de 1987 à
2011 et sur les facteurs de conversion de la littérature publiée (fig. 18.1). On estime que
les services médicaux identifient moins de 10 % des cas en utilisant les moyens actuels
de surveillance.
Une zoonose : les réservoirs animaux d’infection
Les trypanosomes b. gambiense et T. b. rhodesiense qui infectent les humains coexistent
dans les foyers de THA avec d’autres infections à trypanosomes qui induisent une trypa-
nosomiase animale africaine (connue sous le nom de Nagana), tant chez les animaux
sauvages que domestiques. Le trypanosome b. rhodesiense, l’agent responsable de la
maladie aiguë du sommeil, est une zoonose importante qui infecte un large éventail
d’hôtes animaux sauvages et domestiques non humains (Anderson et al., 2011 ; Auty
et al., 2012). La présence de parasites infectieux humains dans le sang d’animaux est
connue depuis un certain temps après confirmation par des travaux sur des volontaires
humains qui ont été infectés par des parasites provenant d’animaux hôtes sauvages et
domestiques (Onyango et al., 1966). Cependant, bien que des animaux sauvages fassent
partie du réservoir de parasites en Zambie (Anderson et al., 2011) et en Tanzanie (Auty
et al., 2012), dans le sud-est de l’Ouganda, où les gibiers ne sont plus aussi fréquents, on
279
One Health, une seule santé
280
Chapitre 18 - Trypanosomiase humaine et animale africaine
281
One Health, une seule santé
à Soroti en 2005, portant le nombre total de cas déclarés à plus de 400 et, par extrapola-
tion, le nombre total de cas déclarés et non déclarés à plus de 700 (Févre et al., 2005). La
maladie s’est ensuite propagée à travers le lac Kyoga jusqu’au district de Kaberamaido
(Batchelor et al., 2009 ; Wardrop et al., 2013).
Vecteurs de la maladie bétail infecté personnes infectées
Une étude cas-témoins a montré une forte corrélation entre les cas de maladie du sommeil
précoce dans le district de Soroti et la proximité du marché de bétail connu sous le nom
de Brookes Corner (Févre et al., 2001). La distance par rapport à Brookes Corner était
un facteur de risque très important (p < 0,001), mais à mesure que le temps passait, la
distance par rapport au marché devenait un facteur de risque moins important. On estime
que plus de 50 % du bétail commercialisé sur ce marché provenait de la zone endé-
mique de T. b. rhodesiense, au sud, ce qui a vraisemblablement contribué à l’éclosion de
l’épidémie chez les bovins. Des études ont confirmé que le réservoir d’animaux domes-
tiques était la principale source de trypanosomes infectieux humains pour la mouche tsé-
tsé, jusqu’à 40 % des bovins transportant T. b. rhodesiense dans le sud-est de l’Ouganda
(Welburn et al., 2001b). Bien que les porcs (Okuna et al., 1986) et les chiens puissent
également être infectés, les porcs ont une durée de vie relativement courte et ne sont
pas des réservoirs de la maladie à long terme, tandis que les chiens sont rapidement
tués par la maladie. En Ouganda, traiter uniquement le bétail réduirait donc considéra-
blement l’infection à T. b. rhodesiense (Welburn et al., 2006). Entre 1998 et 2006, des
mouvements incontrôlés de bovins infectés ont entraîné l’introduction de la THA zoono-
tique dans huit nouveaux districts en Ouganda (Févre et al., 2005 ; Picozzi et al., 2005)
(fig. 18.2).
La politique de repeuplement et l’instabilité de la maladie
À la fin des années 1970, les nomades karamojong ont intensifié leur pratique tradi-
tionnelle d’attaque du bétail (Epelu-Opio, 2009), qui a dévasté les systèmes agricoles
et conduit au dépeuplement du Teso et donc à la mise en jachère des terres apportant
un habitat favorable aux mouches tsé-tsé (Hutchinson et al., 2003). La « guerre Teso »
qui a suivi (1986-1992) a provoqué des perturbations généralisées dans les districts de
Soroti et Kaberamaido (Epelu-Opio, 2009). La stabilité est revenue à la fin des années
1990 et la population a commencé à revenir dans la région, avec l’aide du gouvernement
et des programmes de repeuplement du bétail à grande échelle menés par les donateurs
(Hutchinson et al., 2003 ; Selby et al., 2014). Cependant, en juin 2003, une insurrec-
tion brutale de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA pour Lord’s Resistance Army)
s’est étendue au sud-est vers les districts de Lira, Apac, Kaberamaido, Katakwi et Soroti.
Une grande partie de la population a été déplacée vers des camps de réfugiés et, dans
certains cas, les gens dormaient dans les camps et retournaient dans leurs villages pour
cultiver la terre le jour. Les districts de Lira et d’Apac ont fait l’objet d’interventions
de repeuplement à grande échelle, menées par des ONG et le Fonds d’action sociale de
la Banque mondiale/Gouvernement du nord de l’Ouganda (NUSAF), mises en œuvre
par le gouvernement par le biais d’agents vétérinaires du district (au titre du Programme
national pour le développement de l’élevage, PNADE, financé par la Bad). De nombreux
bovins achetés pour le repeuplement provenaient des districts de Kamuli, Palissa, Tororo
et Mbare dans le sud-est de l’Ouganda, qui étaient endémiques pour T. b. rhodesiense.
Ces programmes de repeuplement et une grande partie du repeuplement indépendant
n’ont pas respecté les contrôles sanitaires stricts qui avaient été imposés auparavant aux
bovins se déplaçant entre les districts (Selby et al., 2014).
282
Chapitre 18 - Trypanosomiase humaine et animale africaine
Figure 18.2. Convergence des foyers de la THA de 1995 à 2005 (adapté de Picozzi et
al., 2005).
283
One Health, une seule santé
la maladie du sommeil, établit des liens entre le travail et la recherche sur le terrain, et
rassemble des données. Le statut a établi un Comité technique, composé de chefs des
départements ministériels compétents représentés au sein de l’UTCC et pouvant coopter
des experts. Le Comité technique donne son avis sur les interventions techniques et les
plans de travail et, par le biais du COCTU, fait des recommandations à l’UTCC.
L’existence du COCTU a également offert une certaine continuité dans la lutte contre la
THA et la trypanosomiase animale pendant les processus perturbateurs de décentralisa-
tion et de recentralisation. En vertu de la Constitution ougandaise de 1995, le gouverne-
ment local est devenu chargé de la planification et de l’administration de la santé et de
l’agriculture, et la fonction des ministères sectoriels s’est réduite aux inspections, suivi
et soutien technique (Asiimwe et Katorobo, 2007). Auparavant, le personnel du gouver-
nement de district relevait du Commissaire à la santé animale et à l’entomologie ; après
la décentralisation, le Commissaire pouvait proposer des travaux sur des maladies parti-
culières et acheminer des fonds mais ne pouvait imposer de travaux à entreprendre. La
« recentralisation » des services vétérinaires qui a suivi en octobre 2008 a permis au
Centre de prendre en charge les coûts du travail vétérinaire gouvernemental et de gérer le
personnel vétérinaire entre les districts.
La genèse de l’éradication de la maladie du sommeil
— Table ronde de l’OMS
En réponse au constat qu’en 2005 les deux formes de maladie du sommeil n’étaient plus
qu’à 150 km l’une de l’autre, le COCTU a demandé un appui technique à l’OMS pour
faire face au danger de la fusion entre T. b. gambiense et T. b. rhodesiense. Une réunion,
appuyée par le Programme spécial OMS/TDR (Programme spécial de recherche et de
formation sur les maladies tropicales), s’est tenue lors de la 28e session de l’ISCTRC à
Addis-Abeba, Éthiopie, en 2005 et une résolution (résolution AFR/RC55/R3 du Comité
régional OMS/AFRO) recommande que l’OMS/AFRO appuie la mise en œuvre de la
stratégie régionale pour la lutte anti-THA et empêche la propagation de la maladie
(Morton, 2009).
Il a été proposé d’utiliser des trypanocides pour éliminer le réservoir de T. b. rhodesiense
chez les bovins domestiques dans les districts nouvellement touchés et d’appliquer
ensuite de la deltaméthrine par pulvérisation sur les bovins pour prévenir une réinfection
par la mouche tsé-tsé. La THA aiguë se traduirait par un recul dans le sud-est de
l’Ouganda pour prévenir la fusion des deux formes de la maladie du sommeil tout en
renforçant la lutte durable contre la trypanosomiase animale africaine à l’échelle locale.
La pénurie de ressources humaines vétérinaires à la suite de la restructuration de la fonc-
tion publique a été identifiée comme une contrainte et l’option de recourir à des étudiants
de dernière année en médecine vétérinaire a été identifiée comme moyen pour résoudre
ce problème. Cette action était perçue comme un processus ouvert, impliquant une inter-
vention d’urgence suivie d’interventions de la part des agriculteurs eux-mêmes pour
assurer la pérennité.
Éradication de la maladie du sommeil : un partenariat public-privé
Le 1er juin 2006, un accord (Memorandum of Understanding, MoU) a été rédigé et
signé par le président de l’UTCC et par des représentants de la société pharmaceutique
Ceva et Industri Kapital (IK), une société d’investissement privée avec une filiale cari-
tative (IKARE). Ceva/IK ont accepté de signer un contrat avec l’Université Makerere
et l’université d’Edimbourg pour mettre en œuvre un traitement groupé et les activités
connexes, et de travailler avec leurs distributeurs locaux pour introduire un traitement
284
Chapitre 18 - Trypanosomiase humaine et animale africaine
insecticide du bétail. Cela a servi de base à ce qui allait devenir la campagne d’éradi-
cation de la maladie du sommeil (Stamp Out Sleeping Sickness, SOS), un partenariat
public-privé (PPP).
La campagne SOS s’est concentrée sur l’utilisation de médicaments trypanocides pour
éliminer l’infection parasitaire infectieuse humaine dans le réservoir animal et sur
l’application d’insecticides aux sites de prédilection de la mouche tsé-tsé du bétail pour
prévenir une réinfection. Les parties prenantes comprenaient les propriétaires de bovins,
les agents vétérinaires de district, la Faculté de médecine vétérinaire (FVM) de l’univer-
sité de Makerere, en Ouganda, l’université d’Edimbourg, le secteur privé, les entreprises
locales, les donateurs et les autorités réglementaires nationales. Préalablement au lance-
ment de la campagne, les membres du COCTU et leur comité technique ont rencontré à
Kaberamaido l’ensemble du conseil de district, ainsi que le personnel du conseil et des
membres du public, et ont visité les camps et villages de déplacés.
L’objectif principal de la campagne SOS était de traiter 85 % des bovins dans cinq
districts du nord de l’Ouganda qui étaient exposés à un risque de chevauchement de la
maladie (Welburn et al., 2006). La modélisation a indiqué que le traitement d’au moins
85 % de la population bovine pourrait éliminer les parasites infectieux pour l’homme,
étant donné que la moitié de toute la nourriture des mouches tsé-tsé provient des bovins.
Sur une période de 8 semaines, environ 250 000 bovins ont été traités dans cinq districts.
Dans les districts à haut risque de Dokolo et Kaberamaido, les bovins ont été traités avec
du chlorure d’isométamidium (Veridium®), qui a un effet prophylactique contre les infec-
tions au trypanosome pour une durée maximale de 3 mois. Les bovins de Lira, Amolatar
et Apac ont été traités avec de l’acéturate de diminazène (Veriben B12®), qui est curatif,
mais n’offre aucun effet prophylactique contre les nouvelles infections au trypanosome.
Pour prévenir la réinfection après le traitement, les bovins devaient être protégés à l’aide
d’insecticides à base de deltaméthrine. Lorsqu’ils sont appliqués sur une quantité suffi-
samment importante de bovins, les insecticides permettent d’obtenir un niveau assez
uniforme de bétail traité par hectare pour lutter contre la mouche tsé-tsé à un niveau de
population (Hargrove et al., 2002). Cependant, le traitement global des bovins ou l’utili-
sation d’applications à épandre s’étaient avérés prohibitifs en termes de coûts. Comme
les mouches tsé-tsé tirent leur nourriture de préférence des pattes et du ventre des bovins,
le traitement de ces zones seulement s’est avéré plus rentable que le traitement du corps
entier (Torr et al., 2007). Ce protocole d’application restreinte (PAR) peut réduire le coût
du produit à traiter à seulement 0,02 $US par tête de bétail (Kabasa, 2007). Le PAR se
sert des bovins comme appâts vivants en appliquant un insecticide à une concentration
normale par trempage aux sites de prédilection correspondant à une fraction du coût de
traitement du corps entier. La modélisation indique que seulement 1,1 % ou 1,6 % des
bovins de village doivent être traités par jour, ce qui équivaut à 21 % d’application sur
l’ensemble du corps du troupeau ou 27 % du PAR pour les bovins de boucherie de R0 < 1
(Kajunguri et al., 2014).
Dans les zones de traitement, l’insecticide à base de deltaméthrine (Vectocid®) a été
pulvérisé sur les bovins : sur les pattes et le ventre de la vache afin de prévenir une réin-
fection par la mouche tsé-tsé, et sur les oreilles contre les tiques (fig. 18.3), en respec-
tant le protocole d’application restreinte (PAR). L’application mensuelle du PAR après
un traitement trypanocide a permis de maintenir la prévalence à moins de 1 % de tous les
trypanosomes dans le district de Tororo, qui est endémique tant pour la THA que pour la
TAA (Brownlow, 2009). Le PAR protège également contre une série de maladies trans-
285
One Health, une seule santé
mises par les tiques telles que la thériose, l’anaplasmose et la cowdriose, ainsi que contre
les dommages causés par les tiques qui sont endémiques pour cette région (Magona et
al., 2008, 2011 ; Muhanguzi et al., 2014a).
Figure 18.3. Protocole d’application restreinte (PAR) pour le traitement insecticide sur
les bovins.
La campagne SOS s’est engagée dans la construction d’une plateforme One Health
pérenne, éduquant les agriculteurs et les principales parties prenantes sur les liens étroits
entre santé animale, santé humaine et développement économique. Elle s’est tournée
vers l’université de Makerere pour obtenir des ressources humaines afin de soutenir la
campagne, ce qui lui a permis d’engager des étudiants vétérinaires de dernière année dans
des activités de développement. L’Université Makerere devait préparer les diplômés à la
pratique vétérinaire privée et répondre au besoin de mécanismes alternatifs du secteur
privé pour fournir des services sur le terrain dans les districts concernés par la campagne
SOS. La faculté vétérinaire de l’université de Makerere a révisé son programme d’études
pour permettre des périodes sans cours magistraux et a lancé le programme MinTracs ;
les étudiants ont été détachés pour travailler avec des communautés afin d’entreprendre
des traitements, pulvérisations, échantillonnage et interviews dans le cadre de leur
dernière année d’étude (chap. 30).
Une fois le traitement initial terminé, l’insecticide a été laissé aux agents vétérinaires de
district pour qu’ils entreprennent une deuxième puis une troisième pulvérisation gratuite,
et les communautés ont bénéficié d’une campagne de sensibilisation et d’éducation
approfondie par des messages radio et des affiches sur la nécessité de poursuivre réguliè-
rement l’administration du traitement dans les districts concernés.
Résultats du partenariat public-privé
À la création de la campagne SOS, l’analyse spatiale a montré que T. b. brucei et
T. b. rhodesiense étaient répartis dans quatre des cinq districts de la zone cible de la
maladie du sommeil chez les bovins (planche 12a, c). La phase initiale a entraîné une
réduction de la prévalence du parasite de la maladie du sommeil de près de 70 % chez les
bovins, de 90 % des cas humains de THA et une diminution de 75 % de tous les trypa-
nosomes chez les bovins (pathogènes humains et bovins) (planche 12b, d) et a enrayé
286
Chapitre 18 - Trypanosomiase humaine et animale africaine
287
One Health, une seule santé
dépend de la taille et du nombre d’animaux à traiter. Le prix moyen par épandage varie
de 200 à 300 shillings ougandais (environ 0,10 $US), ce qui représente une marge béné-
ficiaire d’environ 50 % pour l’épandeur. Garantir un accès fiable et accessible à des
médicaments de qualité est un élément essentiel au développement d’un réseau commer-
cialement viable. Les agriculteurs sont encouragés à traiter leur bétail toutes les deux
semaines ou plus fréquemment pour lutter contre les tiques et au moins une fois par mois
pour les mouches tsé-tsé en utilisant les méthodes du PAR.
On estime qu’au moins 100 000 animaux sont régulièrement traités par le biais du PAR
dans les districts de la campagne SOS. Un nombre équivalent est traité par l’applica-
tion de produits à base de deltaméthrine sur l’ensemble du corps, ce qui est suffisant
pour contrôler la trypanosomiase animale et humaine au niveau du village. Les agricul-
teurs signalent que les animaux traités sont en meilleure santé, plus productifs et mieux
nourris, et que les animaux sont également protégés contre une série d’autres maladies
transmises par les tiques, comme la théériose, l’anaplasmose et la cowdriose. Toutefois,
pour atteindre les objectifs fixés pour les bovins traités à l’insecticide, les agriculteurs
doivent utiliser des produits qui agissent à la fois contre les tiques et les mouches tsé-tsé
plutôt que des produits qui ne sont actifs que contre les tiques (Bardosh et al., 2013) alors
que certains agriculteurs utilisent encore des produits uniquement contre les tiques. Il y
a lieu de plaider en faveur de la mise en place d’un zonage de l’acaricide dans les zones
touchées par la THA et dans les zones à risque.
La mise en place d’un réseau d’équipes de pulvérisation communautaires en Ouganda
sert de modèle pour la prévention à long terme de la réinfection parasitaire et devrait
garantir que les bénéfices des campagnes de traitement de masse soient maintenus.
Garantir un accès fiable et accessible à des médicaments de qualité est la clé du dévelop-
pement d’un réseau commercialement durable.
288
Chapitre 18 - Trypanosomiase humaine et animale africaine
la campagne SOS, il est probable que nous aurions connu quelque 4 000 nouveaux cas
(dont la majorité n’ont pas été signalés). L’OMS suggère que ces dépenses tripleraient
chaque année ; dans notre projection, nous supposons, prudemment, qu’elles pourraient
doubler. Les chiffres compris entre 0,4 et 1,6 million d’AVCI évitées (ou années de
vie supplémentaires gagnées) sont réalistes. En outre, entre 15 et 60 millions de dollars
américains de dépenses de soins de santé pour les patients et les services de santé ont
été économisés (Shaw, 2009a). Ces chiffres fournissent une évaluation de premier niveau
du coût de la catastrophe évitée et indiquent la large fourchette de valeurs qui met en
évidence les difficultés de ce type de calcul « et si ». Ils montrent que le programme
SOS a permis aux services de santé de réaliser des économies, de protéger les moyens de
subsistance des populations rurales et de sauver des vies (Shaw, 2009a) (tableau 18.1).
Tableau 18.1. Conséquences sanitaires en termes de vie humaine et financières pour un cycle de
20 ans économisées grâce aux approches de la campagne SOS selon quatre scénarios considérés comme
probables par les experts de l’OMS (Shaw, 2009a).
Économie
Nombre
de frais de
maximum de Année Que se passe-t-il Millions d’AVCI Millions de USD
santé en
nouveaux cas atteinte ensuite ? évitées économisés
millions
par an
de USD
Réduction de 1/3
30 000 2012 1,55 57,63 367,25
chaque année
Réduction de 1/4
20 000 2012 1,14 42,53 275,47
chaque année
Réduction de 1/2
20 000 2012 0,75 28,17 194,88
chaque année
Réduction de 1/2
10 000 2011 0,39 14,50 103,25
chaque année
Pour la santé animale, le coût est un problème majeur, non seulement pour les éleveurs,
mais aussi pour les décideurs politiques dans le domaine de la lutte contre la mouche tsé-
tsé. Des estimations récentes de la façon dont les bovins traités à l’insecticide (insecti-
cide-treated cattle, ITC) et notamment la version à application restreinte (PAR) de l’ITC
sont comparés aux autres méthodes de lutte contre la mouche tsé-tsé indiquent que cette
méthode peut être nettement moins chère (Shaw et al., 2014). Les gains de producti-
vité animale résultant de la baisse de la prévalence parasitaire peuvent être quantifiés en
termes de bovins exempts de parasites de la maladie du sommeil et de bovins sans tiques.
L’application du PAR pour maintenir les animaux TAA peut entraîner des gains moyens
de 20 USD par bovin par année (maximum de 30 à 40 USD par femelle fertile ou taureau
de travail).
Si l’on ajoute à cela le coût des maladies transmises par les tiques chez les bovins gérés
traditionnellement (Minjauw et McLeod, 2003), on constate que les avantages seraient
de l’ordre de 34 USD par tête et par an. Cela se traduit par un gain d’environ 9 à
10 000 USD par kilomètre carré de « terres productives » par année tout en protégeant
les animaux (Shaw, 2009b).
La perte d’un animal dans ces communautés aggravera la vulnérabilité de ces foyers,
mais beaucoup considèrent la santé animale comme un bien privé qui devrait donc être
payé par le bénéficiaire, contrairement au soutien de l’état, qui est considéré comme
289
One Health, une seule santé
justifié pour la santé humaine. Le fait que la santé animale soit liée au bien-être de
l’homme en tant que moyen de sortir de la pauvreté doit être constamment renforcé.
Dans le modèle adopté par la campagne SOS, il est admis que les éléments curatifs
du programme — le traitement de masse des bovins pour éliminer les trypanosomes —
devraient être gratuits pour les éleveurs de bovins. Cependant, le traitement par pulvéri-
sation pour maintenir des niveaux réduits de maladie du sommeil rhodésienne relève en
grande partie de la responsabilité financière des éleveurs de bétail. Pour être accepté par
les éleveurs, ce dernier doit être accessible à l’achat, facile à acquérir et montrer un béné-
fice rapide (Butcher, 2009).
290
Chapitre 18 - Trypanosomiase humaine et animale africaine
de maladie du sommeil de T. b. rhodesiense n’a été signalé, mais dans lesquels la réinfec-
tion et/ou le recoupement des souches des deux maladies représente un risque potentiel.
Il s’agit notamment des districts actuellement touchés par la THA T. b. gambiense et des
districts limitrophes (fig. 18.7).
291
One Health, une seule santé
L’approche One Health proposée est un programme initial de trois ans de traitement
collectif du bétail — injection et pulvérisation — pour réduire rapidement la prévalence
du parasite infectieux humain chez les bovins. Des équipes communautaires d’épandage
maintiendront les progrès réalisés grâce au traitement collectif en administrant un trai-
tement insecticide aux bovins dans les zones à haut risque. L’impact de l’intervention
proposée sera évalué en termes de mise en œuvre effective du programme de traitement
collectif au cours des années 1 à 3 et de réduction conséquente du taux de prévalence du
parasite infectieux humain chez les bovins au cours des années 4 à 8. Pour y parvenir, les
interventions expérimentées dans le cadre de la SOS doivent être rapidement mises en
place et à grande échelle, avec un investissement initial important.
Nous avons calculé que le traitement collectif devrait inclure un traitement médicamen-
teux annuel durant trois cycles annuels, suivi d’une pulvérisation d’insecticide du PAR.
L’objectif est que ces traitements soient dispensés par des équipes de traitement mobiles
au niveau de la paroisse, avec des ressources supplémentaires pour distribuer les traite-
ments sur les marchés. Dans les districts à haut risque, le traitement collectif appliquera
de l’isométamidium/diminazine (en alternance annuelle) et une pulvérisation d’insec-
ticide. On prévoit que le traitement sera répété chaque année pendant une période de
trois ans (environ 2,6 millions de bovins) — une surveillance continue sera effectuée afin
d’assurer une administration précise du traitement. Dans les districts à faible risque, on
prévoit qu’un traitement préventif ne sera entrepris qu’au cours de la première année
(environ 1,8 million de bovins), ce qui reflète le moindre risque pour l’homme dans cette
région.
292
Chapitre 18 - Trypanosomiase humaine et animale africaine
293
One Health, une seule santé
En ce qui concerne les avantages pour la santé animale, le modèle permet de calculer le
nombre de jours sans trypanosomes chez le bétail (par rapport à la fréquence d’équilibre
de référence), qui sont convertis en dollars, estimé à partir des publications sur la charge
de la trypanosomiase bovine (voir Shaw, 2009b ; Shaw et al., 2014). De même, le modèle
nous permet de calculer les journées de traitement du bétail à l’insecticide, qui peuvent
être liées à une amélioration de la santé animale par la réduction des maladies transmises
par les tiques (estimation à partir de Shaw et al., 2014).
294
Chapitre 18 - Trypanosomiase humaine et animale africaine
Ce modèle peut être utilisé pour élaborer une mesure des résultats épidémiologiques et
un système d’échantillonnage permettant de surveiller l’évolution de la prévalence de
T. brucei chez les bovins et la relier aux paiements à titre de résultats des OID déclen-
chés aux niveaux d’impact convenus. Les résultats, en particulier les AVCI, les coûts des
soins de santé évités ainsi que les gains économiques dus à l’amélioration de la santé et
de la productivité animales, sont déterminés dynamiquement par le modèle épidémiolo-
gique, de sorte que ce modèle peut être utilisé pour examiner les coûts et avantages asso-
ciés selon différents scénarios possibles de couverture en médicaments et insecticides. La
figure 18.8 et les tableaux 18.2 et 18.3 donnent un exemple des résultats de ce modèle.
Tableau 18.2. Modélisation des gains en termes de soins de santé exprimés par le nombre de cas de
maladie du sommeil évités, les AVCI évitées et les coûts des soins de santé évités, sur une base de
référence de 800 cas par an et 80 % de sous-déclaration (soit environ 18 AVCI et 200 $US de soins de
santé par cas).
10 80 1 509 16 089
295
One Health, une seule santé
Avantages
Années sans Avantages écono- Total des avan-
économiques
Année trypanosome miques « tryps » Années ITC tages écono-
« tiques » en
chez le bétail en USD miques en USD
USD
6 98 1 483 0 0 1 483
7 1 21 0 0 21
8 0 0 0 0 0
9 0 0 0 0 0
10 0 0 0 0 0
Total 3 024 537 45 751 260 214 609 1 606 469 47 357 729
Total actualisé
(taux d’actua-
1 998 195 30 226 092 145 929 1 092 362 31 318 454
lisation de
20 %)
Discussion et conclusions
La campagne SOS a joué un rôle majeur jusqu’à présent, en termes de blocage du mouve-
ment vers le nord de T. b. rhodesiense et de prévention de la crise potentielle liée à la
superposition des deux formes de la THA. Elle se fonde sur des données scientifiques
solides qui établissent un lien clair entre la présence de la maladie du sommeil chez
l’être humain et le réservoir animal, en l’occurrence le bétail domestique, et qui réduisent
ainsi considérablement la prévalence dans le réservoir animal grâce à des diagnostics
améliorés et de nouvelles techniques d’application. Des études ont confirmé le potentiel
de la méthodologie pour maintenir une faible prévalence de maladie en pulvérisant le
bétail et en le traitant avec des médicaments appropriés (Brownlow, 2009 ; Muhanguzi et
al., 2014b).
Le récit effrayant qui s’est développé sur la THA en tant que maladie incurable, avec de
graves conséquences sociales et économiques, qui a conduit à la création du COCTU,
n’était pas différent des craintes de la propagation rapide du virus de la grippe aviaire
(H5N1), responsable de l’IAHP qui a causé des pertes énormes dans la production
avicole avec un impact négatif direct sur les moyens de subsistance des pauvres dans
le monde (Vandermissen et Welburn, 2014). Le recoupement potentiellement désastreux
des deux types de maladie du sommeil était clair pour les décideurs, tant pour les spécia-
296
Chapitre 18 - Trypanosomiase humaine et animale africaine
listes que les non-spécialistes. De solides réseaux institutionnels, propices à une approche
One Health, étaient en place en Ouganda, ce qui a permis d’apporter une réponse efficace
à une situation de crise qui aurait eu un impact sur les moyens de subsistance des commu-
nautés rurales pauvres (Okello et Welburn, 2014). Sans l’établissement de ces réseaux
et cette confiance mutuelle, appuyés par un organe de coordination de soutien de haut
niveau au sein du gouvernement, il est difficile d’envisager la mobilisation de ressources
et la levée des obstacles juridiques et logistiques à temps pour répondre efficacement à la
progression de la maladie vers le nord. Exprimée comme une crise, la nécessité d’utiliser
la science disponible et de prendre d’urgence des décisions s’imposait.
Plusieurs facteurs ont été déterminants dans l’évolution de la maladie du sommeil
(http://www.stampoutsleepingsickness.org), notamment les schémas d’insécurité et les
réponses qui ont conduit à la migration de la THA, un sentiment d’urgence pour prévenir
le chevauchement de la THA aiguë et de sa forme chronique, l’existence de solides méca-
nismes intersectoriels pour la coordination de la lutte contre la THA (COCTU), une prise
de conscience des conséquences de la décentralisation des services gouvernementaux en
matière de santé animale, ainsi que des recherches solides pour accompagner les inter-
ventions et soutenir le secteur privé.
Le récit utilisé avec les agriculteurs pour produire un impact était axé sur la réduction
de la charge de tiques et la prévention de la trypanosomiase animale (nagana), apportant
des avantages aux agriculteurs à court terme. La gestion de la vulnérabilité dépend des
diverses couches sociales, allant du foyer au niveau du district, de la province et, enfin,
du pays, et de leurs interactions. Le dialogue entre les éleveurs, les communautés et les
autorités pour identifier les interventions acceptables, accessibles et adéquates permettra
d’intégrer One Health à un niveau local, régional et national (Butcher, 2009). Les inter-
ventions qui traduisent le genre, les connaissances, les pratiques culturelles et les percep-
tions du risque en un contrôle des maladies impliquant le comportement humain, soutenu
par des mesures visant à améliorer l’acceptation, sont inestimables et peuvent être renfor-
cées par une approche One Health.
L’objectif principal du COCTU est de renforcer et d’optimiser les pratiques de
surveillance et de contrôle de la THA pour améliorer les moyens de subsistance, la
gestion des écosystèmes et la santé humaine et animale. Il ne faut pas sous-estimer la
vision institutionnelle nécessaire pour lancer et ensuite soutenir des plateformes One
Health telles que le secrétariat du COCTU, mais cela ne va pas sans poser des problèmes.
Selon la loi ougandaise, toute plateforme permanente doit être hébergée au sein d’un
seul ministère et la décision d’héberger le COCTU au MAAIF est le résultat de l’effort
majeur de contrôle de la trypanosomiase chez les animaux de ferme. Les rôles et les
responsabilités doivent être convenus et compris par toutes les parties prenantes impli-
quées dans les approches One Health, notamment en ce qui concerne l’attribution des
ressources financières. L’appropriation ministérielle liée à l’appui financier à long terme
de l’initiative représente un défi permanent pour le secrétariat. Étant donné que le budget
du MAAIF n’autorise que les activités administratives entreprises par le secrétariat, les
interventions de contrôle dans le réservoir animal nécessitent toujours un financement
sur une ligne budgétaire distincte. Malgré les difficultés financières actuelles, la prise en
charge par l’Ouganda et l’appui politique de haut niveau du COCTU et de la campagne
SOS démontrent que le succès de l’initiative One Health sera probablement beaucoup
plus durable et approprié si elle est menée au niveau national (Okello et Welburn, 2014).
297
One Health, une seule santé
Références
Ahmed H.A., MacLeod E.T., Hide G., Welburn S.C., Picozzi K., 2011. The best practice for
preparation of samples from FTA cards for diagnosis of blood borne infections using African
trypanosomes as a model system. Parasites & Vectors, 4, 68.
Ahmed H., Picozzi K., Welburn S.C., MacLeod E.T., 2013. Evaluation of two PCR reactions in use
for trypanosome diagnosis. Parasites & Vectors, 6, 316.
Anderson N.E., Mubanga J., Fèvre E.M., Picozzi K., Eisler M., Thomas R., Welburn S.C., 2011.
Characterisation of the wildlife reservoir community for human and animal trypanosomiasis in the
Luangwa Valley, Zambia. PLoS Neglected Tropical Diseases, 5(6), e1211.
Asiimwe D., Katorobo J., 2007. Introduction. In : Asiimwe, D. and Musisi, B.M. (eds)
Decentralisation and Governance in Uganda. Fountain Publishers, Kampala, Uganda, p. xvii-xx.
Auty H., Anderson N.E., Picozzi K., Lembo T., Mubanga J., Hoare R., Fyumagwa R.D., Mable B.,
Hamill L., Cleaveland S., Welburn S.C., 2012. Trypanosome diversity in wildlife species from the
Serengeti and Luangwa Valley ecosystems. PLoS Neglected Tropical Diseases, 6(10), e1828.
Bardosh K., Waiswa C., Welburn S.C., 2013. Conflict of interest: use of pyrethroids and amidines
against tsetse and ticks in zoonotic sleeping sickness endemic areas of Uganda. Parasites &
Vectors, 6, 204.
Batchelor N.A., Atkinson P.M., Gething P.W., Picozzi K., Fèvre E.M., Kakembo A., Welburn
S.C., 2009. Spatial predictions of Human African Trypanosomiasis prevalence in Kaberamaido and
Dokolo, two newly affected districts of Uganda. PLoS Neglected Tropical Diseases, 3(12), e563.
Brownlow A., 2009. Evaluation of a novel method for controlling bovine trypanosomiasis. PhD
thesis, University of Edinburgh, UK.
Butcher C., 2009. Poverty and Poverty Reduction Strategies in Uganda, a Brief review. Working
Paper 5. Center for Global Development and Social Finance Development Impact Bonds Working
Group Report (2013). COCTU (2014) Records from 1987 to 2011. The Government of Uganda.
http://www.agriculture.go.ug/index-page-bodies-id-104.htm (consulté le 18 avril 2014).
Coleman P.G., Welburn S.C., 2004. Are fitness costs associated with resistance to human serum in
Trypanosoma brucei rhodesiense? Trends in Parasitology, 20, 311-315.
Cook R.A., Karesh W.B., Osofsky S.A., 2004. Comments from Conference Summary One World
One Health: Building Interdisciplinary Bridges to Health in a Globalised World, 29 September
2004, Rockefeller University. Wildlife Conservation Society, New York. EcoHealth, 9(4), 371-373.
Cox A., Tosas O., Tilley A., Picozzi C.K., Coleman P.G., Hide G., Welburn S.C., 2010. Constraints
to estimating the prevalence of trypanosome infections in East African Zebu Cattle. Parasites &
Vector, 3(1), 82.
Epelu-Opio J., 2009. Teso War 1986-1992: Causes and Consequences. Fountain Publishers,
Kampala, Uganda.
Févre E.M., Coleman P.G., Odiit M.D., Magona J., Welburn S.C., Woolhouse M.E.J., 2001. The
origins of a new sleeping sickness outbreak (caused by Trypanosoma brucei infection) in eastern
Uganda. Lancet, 358, 625-628.
Févre E.M., Coleman P.G., Welburn S.C., Maudlin I., 2004. Reanalyzing the 1900-1920 sleeping
sickness epidemic in Uganda. Emerging Infectious Diseases, 10(4), 567-573.
Févre E.M., Picozzi K., Fyfe J., Waiswa C., Odiit M., Coleman P.G., Welburn S.C., 2005. A
burgeoning epidemic of sleeping sickness in Uganda. Lancet, 366, 747.
Févre E.M., Wissmann B.V., Welburn S.C., Lutumba P., 2008a. The burden of human African
trypanosomiasis. PLoS Neglected Tropical Diseases, 2(12), e333.
Févre E.M., Odiit M., Coleman P.G., Woolhouse M.E.J., Welburn S.C., 2008b. Estimating the
burden of rhodesiense sleeping sickness during an outbreak in Serere, eastern Uganda. BMC Public
Health, 26(8), 96.
Hargrove J.W., Torr S.J., Kindness H.M., 2002. Factors affecting the efficacy of using
insecticide-treated cattle to control tsetse. Bulletin of Entomological Research, 93, 203-217.
298
Chapitre 18 - Trypanosomiase humaine et animale africaine
Hargrove J.W., Ouifki R., Kajunguri D., Vale G.A., Torr S.J., 2012. Modeling the control of
trypanosomiasis using trypanocides or insecticide-treated livestock. PLoS Neglected Tropical
Diseases, 6(5), e1615.
Hide G., Welburn S.C., Tait A., Maudlin I., 1994. Epidemiological relationships of Trypanosoma
brucei stocks from South East Uganda: evidence for different population structures in human
infective and non-human infective isolates. Parasitology, 109, 95-111.
Hide G., Tait A., Maudlin I., Welburn S.C., 1996. The origins, dynamics and generation of
Trypanosoma brucei rhodesiense epidemics in East Africa. Parasitology Today, 12(2), 50-55.
Hutchinson O.C., Fèvre E.M., Carrington M., Welburn S.C., 2003. Lessons learnt from the
emergence of a new Trypanosoma brucei rhodesiense sleeping sickness focus in Uganda. Lancet
Infectious Diseases, 3, 42-45.
Jamonneau V., Ravel S., Koffi M., Kaba D., Zeze D.G., Ndri L., Sane B., Coulibaly B., Cuny G.,
Solano P., 2004. Mixed infections of trypanosomes in tsetse and pigs and their epidemiological
significance in a sleeping sickness focus of Côte d’Ivoire. Parasitology, 129, 693-702.
Kabasa J.D., 2007. Public-private partnership works to stamp out sleeping sickness in Uganda.
Trends in Parasitology, 23(5), 191-192.
Kajunguri D., Hargrove J.W., Ouifki R., Mugisha J.Y.T., Coleman P.G., Welburn S.C., 2014.
Modelling the control of tsetse and Trypanosoma brucei rhodesiense in a multi-host population.
Bulletin of Mathematical Biology, 76(3), 673-696.
Koerner T., de Raadt P., Maudlin I., 1995. The 1901 Uganda sleeping sickness epidemic revisited
– a case of mistaken identity? Parasitology Today, 11, 303-306.
Magona J.W., Mayende J.S., Olaho-Mukani W., Coleman P.G., Jonsson N.N., Welburn S.C., Eisler
M.C., 2003. A comparative study on the clinical, parasitological and molecular diagnosis of bovine
trypanosomosis in Uganda. Onderstepoort Journal of Veterinary Research, 70(3), 213-218.
Magona J.W., Walubengo J., Olaho-Mukani W., Jonsson N.N., Welburn S.C., Eisler M.C., 2008.
Clinical features associated with sero-conversion to Anaplasma marginale, Babesia bigemina and
Theileria parva infections in African cattle under natural tick challenge. Veterinary Parasitology,
155, 273-280.
Magona J.W., Walubengo J., Olaho-Mukani W., Jonsson N.N., Welburn S.C., Eisler M.C., 2011.
Spatial variation of tick abundance and seroconversion rates of indigenous cattle to Anaplasma
marginale, Babesia bigemina and Theileria parva infections in Uganda. Experimental and Applied
Acarology, 55(2), 203-213.
Maudlin I., 2006. African Trypanosomiasis. Annals of Tropical Medicine & Parasitology, 100(8),
679-701.
Maudlin I., Eisler M.C., Welburn S.C., 2009. Neglected and endemic zoonoses. Philosophical
Transactions of the Royal Society, B 364, 2777-2787.
Milligan P.J., Maudlin I., Welburn S.C., 1995. Trypanozoon: infectivity to humans is linked
to reduced transmissibility in tsetse. II. Genetic mechanisms. Experimental Parasitology, 81,
409-415.
Minjauw B., McLeod A., 2003. Tickborne diseases and poverty. The impact of ticks and tick-borne
diseases on the livelihood of small-scale and marginal livestock owners in India and eastern and
southern Africa. Research report, DFID Animal Health Programme, Centre for Tropical Veterinary
Medicine, University of Edinburgh, UK.
Morton J., 2009. The Stamp Out Sleeping Sickness Campaign in Uganda: an Institutional and
Policy Study. http://www.au-ibar.org/isctrc/28Meeting/en/annex/002a.html (consulté le 16 mai
2014).
Muhanguzi D., Picozzi K., Hatendorf J., Thrusfield M., Kabasa J.D., Welburn S.C., Waiswa C.,
2014a. Spatial distribution of Theileria parva in cattle under crop-livestock farming systems in
Tororo District, Eastern Uganda. Parasites & Vectors, doi: 10.1186/1756-3305-7-91.
Muhanguzi D., Picozzi K., Hattendorf J., Thrusfield M., Welburn S.C., Kabasa J.D., Waiswa C.,
2014b. Improvements on restricted insecticide application protocol for control of Human and
299
One Health, une seule santé
Animal African Trypanosomiasis in eastern Uganda. PLoS Neglected Tropical Diseases, 10/2014;
doi: 10.1371/ journal.pntd.0003284.
Narrod C., Zinsstag J., Tiongco M., 2012. A one health framework for estimating the economic
costs of zoonotic diseases on society. EcoHealth, 9(2), 150-162.
Odiit M., Coleman P.G., McDermott J.J., Fèvre E.M., Welburn S.C., Woolhouse M.E.J., 2004a.
Spatial and temporal risk factors for the early detection of Trypanosoma brucei rhodesiense
sleeping sickness patients in Tororo and Busia districts, Uganda. Transactions of the Royal Society
of Tropical Medicine and Hygiene, 98(10), 569-576.
Odiit M., Shaw A., Welburn S.C., Fèvre E.M., Coleman P.G., McDermott J.J., 2004b. Assessing
the patterns of health-seeking behaviour and awareness among sleeping-sickness patients in eastern
Uganda. Annals of Tropical Medicine and Parasitology, 98(4), 339-348.
Odiit M., Coleman P.G., Liu W.C., McDermott J.J., Fèvre E.M., Welburn S.C., Woolhouse M.E.,
2005. Quantifying the level of under-detection of Trypanosoma brucei rhodesiense sleeping
sickness cases. Tropical Medicine and International Health, 10, 840-849.
Okello A.L., Welburn S.C., 2014. The importance of veterinary policy in preventing the emergence
and re-emergence of zoonotic disease: examining the case of Human African Trypanosomiasis in
Uganda. Frontiers in Public Health, 11/2014; 2 (218).
Okello A.L., Gibbs E.P.J., Vandersmissen A., Welburn S.C., 2011. One Health and the neglected
zoonoses: turning rhetoric into reality. Veterinary Record, 169, 281-285.
Okello A.L., Bardosh K., Smith J., Welburn S.C., 2014. One Health: past successes and future
challenges in three African contexts. PLoS Neglected Tropical Diseases, 8(5), e2884.
Okuna N.M., Mayende J.S., Guloba A., 1986. Trypanosoma brucei infection in domestic pigs in a
sleeping sickness epidemic area of Uganda. Acta Tropica, 43(2), 183-184.
Onyango R.J., Van Hoeve K., De Raadt P., 1966. The epidemiology of Trypanosoma rhodesiense
sleeping sickness in Alego location, Central Nyanza, Kenya. I. Evidence that cattle may act as
reservoir hosts of trypanosomes infective to man. Transactions of the Royal Society of Tropical
Medicine and Hygiene, 60(2), 175-182.
Picozzi K., Tilley A., Fèvre E.M., Coleman P.G., Odiit M., Magona J., Eisler M.C., Welburn S.C.,
2002. The diagnosis of trypanosome infections: applications of novel technology for reducing
disease risk. African Journal of Biotechnology, 1(2), 39-45.
Picozzi K., Fèvre E.M., Odiit M., Carrington M., Eisler M.C., Maudlin I., Welburn S.C., 2005.
Sleeping sickness in Uganda: a thin line between two fatal diseases. British Medical Journal,
331(7527), 1238-1241.
Selby R., Bardosh K., Waiswa C., Welburn S.C., 2014. Cattle movements and trypanosomes:
Restocking efforts and the spread of Rhodesian sleeping sickness in post-conflict Uganda.
Parasites & Vectors, 6, 281.
Shaw A.P.M., 2009a. The Socio-economic Impact of the SOS Programme on Human African
Trypanosomiasis (HAT). The cost of the averted disaster. DfID Research Into Use Monitoring
& Evaluation of a Public-Private Partnership: Stamp out Sleeping Sickness Case Study Working
Paper 9. http:// www.researchintouse.com/resources/riu09sos-synth-mon-butcher.pdf (consulté le
23 janvier 2015).
Shaw A.P.M., 2009b. Understanding the Burden of Human African Trypanosomiasis: DALYs,
Under-reporting and the Cost to Communities. DfID Research Into Use Monitoring & Evaluation
of a Public-Private Partnership: Stamp out Sleeping Sickness Case Study Working Paper 8.
http://www. researchintouse.com/resources/riu09sos-synth-mon-butcher.pdf (consulté le 23 janvier
2015).
Shaw A.P., Cecchi G., Wint G.R., Mattioli R.C., Robinson T.P., 2014. Mapping the economic
benefits to livestock keepers from intervening against bovine trypanosomosis in Eastern Africa.
Preventive Veterinary Medicine, 113(2), 197-210.
Simarro P.P., Jannin J., Cattand P., 2008. Eliminating human African trypanosomiasis: where
do we stand and what comes next? PLoS Medicine, 5: e55. SOS
http://www.stampoutsleepingsickness.com (consulté le 1 mai 2014).
300
Chapitre 18 - Trypanosomiase humaine et animale africaine
Soumana I.H., Simo G., Njiokou F., Tchicaya B., Abd-Alla A.M., Cuny G., Geiger A., 2012.
The bacterial flora of tsetse fly midgut and its effect on trypanosome transmission. Journal of
Invertebrate Pathology, 112(Suppl.), S89-93.
Torr S.J., Maudlin I., Vale G.A., 2007. Less is more: restricted application of insecticide to improve
the cost and efficacy of tsetse control. Medical and Veterinary Entomology, 21, 53-64.
Vandersmissen A., Welburn S.C., 2014. Current Initiatives in One Health. OIE Scientific and
Technical Review, 33(2), août 2014.
von Wissmann B., Fyfe J., Picozzi K., Hamill L., Waiswa C., Welburn S.C., 2014. Quantifying the
association between human and bovine trypanosomiasis in newly affected sleeping sickness areas
of Uganda. PLoS Neglected Tropical Diseases, 8(6): e2931.
Waiswa C., Picozzi K., Katunguka-Rwakishaya E., Olaho-Mukani E., Welburn S.C., 2006.
Glossina fuscipes fuscipes in the trypanosomiasis endemic areas of south eastern Uganda: apparent
density, trypanosome infection rates and host feeding preferences. Acta Tropica, 99(1), 23-29.
Wardrop N., Fèvre E.M., Atkinson P., Welburn S.C., 2013. The dispersal ecology of Rhodesian
sleeping sickness following its introduction to a new area. Plos Neglected Tropical Diseases, 7(10),
e2485.
Wastling S.L., Welburn S.C., 2011. New techniques for old diseases I. Diagnostics for human
sleeping sickness – Sense and senstivity. Trends in Parasitology, 27(9), 394-402.
Wastling S.L., Picozzi C.L., Wamboga C., von Wissmann B., Wardrop N.A., Stothard R., Kakembo
A.S.,Welburn S.C., 2011. Latent Trypanosoma brucei gambiense foci in Uganda: a silent epidemic
in children and adults? Parasitology, 18, 1-8.
Welburn S., 2011. One Health: the 21st century challenge. Veterinary Record, 168(23), 614-615.
Welburn S.C., Maudlin I., 1991. Rickettsia-like organisms, puparial temperature and susceptibility
to trypanosome infection in Glossina morsitans. Parasitology, 102, 201-206.
Welburn S.C., Maudlin I., 1992. The nature of the teneral state in Glossina and its role in the
acquisition of trypanosome infection in tsetse. Annals of Tropical Medicine and Parasitology, 86,
529-536.
Welburn S.C., Maudlin I., 1999. Tsetse trypanosome interactions: rites of passage. Parasitology
Today, 15, 399-403.
Welburn S.C., Maudlin I., 2012. Priorities for the elimination of sleeping sickness. Advances in
Parasit ology, 79, 299-337.
Welburn S.C., Maudlin I., Milligan P.J., 1995. Trypanozoon: infectivity to humans is linked to
reduced transmissibility in tsetse. I. Comparison of human serum resistant and human serum
sensitive field isolates. Experimental Parasitology, 81, 404-408.
Welburn S.C., Dale C., Ellis D., Beecroft R., Pearson T.W., Maudlin I., 1996. Apoptosis in
procyclic Trypanosoma brucei rhodesiense in vitro. Cell Death and Differentiation, 3, 229-236.
Welburn S.C., Coleman P.G., Fèvre E.M., Maudlin I., 2001a. Sleeping sickness – a tale of two
diseases. Trends in Parasitology, 17, 19-24.
Welburn S.C., Picozzi K., Fèvre E.M., Coleman P.G., Odiit M., Carrington M., Maudlin I., 2001b.
Identification of human infective trypanosomes in animal reservoir of sleeping sickness in Uganda
by means of serum-resistance-associated (SRA) gene. Lancet, 358, 2017-2019.
Welburn S.C., Coleman P.G., Fèvre E.M., Odiit M., Maudlin I., Eisler M.C., 2006. Crisis, what
crisis? Control of Rhodesian sleeping sickness. Trends in Parasitology, 22, 123-128.
Welburn S.C., Picozzi K., Coleman P.G., Packer C., 2008. Patterns in age-seroprevalence
consistent with acquired immunity against Trypanosoma brucei in Serengeti Lions. PLOS
Neglected Infectious Diseases, 2(12), e347.
Xong H.V., Vanhamme L., Chamekh M., Chimfwembe C.E., Van Den Abbeele J., Pays A., Van
Meirvenne N., Hamers R., De Baetselier P., Pays E., 1998. A VSG expression site-associated gene
confers resistance to human serum in Trypanosoma rhodesiense. Cell, 95, 839-846.
Zinsstag J., Mackenzie J.S., Jeggo M., Heymann D.L., Patz J.A., Daszak P., 2012. Mainstreaming
One Health. EcoHealth, 9(2), 107-110.
301