Décret #2-05-1326
Décret #2-05-1326
Décret #2-05-1326
alimentaire
Le premier ministre,
Vu la loi n° 10-95 sur l'eau promulguée par le dahir n° 1-95-154 du 18 rabii I 1416 (16 août 1995),
notamment ses articles 58 à 66 ;
Vu le décret n° 2-97-787 du 6 chaoual 1418 (4 février 1998) relatif aux normes de qualité des eaux et
à l'inventaire du degré de pollution des eaux ;
Après examen par le conseil des ministres réuni le 24 joumada II 1427 (20 juillet 2006),
Décrète :
Article 2 :Si, par suite d'un dysfonctionnement ou d'un incident particulier, les normes de qualité de
l'eau potable ne peuvent pas être respectées, le gestionnaire, exploitant ou propriétaire des
installations de production ou de distribution de l'eau potable ou des installations de ravitaillement en
eau potable, est tenu :
- d'informer l'autorité gouvernementale chargée de la santé et les collectivités locales concernée, ainsi
que l'agence du bassin hydraulique concernée lorsque le problème a pour origine l'état de la
ressource en eau ;
- d'effectuer immédiatement les enquêtes et les investigations nécessaires pour déterminer les causes
du dysfonctionnement ou de l'incident ayant entraîné le non respect des normes de qualité de l'eau
potable ;
Article 3 :En vertu du 3e alinéa de l'article 60 de la loi précitée n° 10-95, l'usage direct ou indirect, à
des fins alimentaires, des eaux ne répondant pas aux normes de qualité visées à l'article premier,
peut, en cas de nécessité liée à la composition naturelle de l'eau, être autorisé par l'autorité
gouvernementale chargée de la santé, après avis du directeur de l'agence du bassin hydraulique
concernée, si l'eau objet de l'autorisation, ne présente aucun risque sanitaire, s'il n'y a pas d'autres
alternatives et si la satisfaction de toutes les exigences des normes de qualité de l'eau potable n'est
pas faisable dans des conditions économiques raisonnables.
Article 4 :La demande d'autorisation des eaux visées à l'article 3 ci-dessus est adressée à l'autorité
gouvernementale chargée de la santé accompagnée d'une étude justifiant l'absence d'autres
alternatives, l'impossibilité de rendre l'eau objet de la demande potable dans des conditions
économiques raisonnables, et démontrant l'absence de risques pour la santé.
La demande d'autorisation doit être accompagnée d'un document faisant état du suivi de la qualité de
l'eau sur une durée convenue avec l'autorité gouvernementale chargée de la santé. Celle-ci décide de
la suite à réserver à la demande d'autorisation dans un délai de six (6) mois au plus tard, à compter
de la réception de ladite demande. Passé ce délai, l'autorisation est réputée accordée.
Article 5 :L'autorisation des eaux visées à l'article 3 ci-dessus dont la durée ne doit pas dépasser 3
ans, doit indiquer les dispositions à prendre par le titulaire de l'autorisation pour se conformer aux
normes de qualité de l'eau potable.
Article 6 :Les usages directs ou indirects, à des fins alimentaires, des eaux ne répondant pas aux
normes de qualité visées à l'article premier ci-dessus, existant à la date de publication du présent
décret, disposent d'un délai d'un an pour être déclarés. Cette déclaration vaut demande d'autorisation
et est instruite comme telle.
Article 8 :La demande d'autorisation est adressée à l'autorité gouvernementale chargée de la santé.
Elle doit indiquer l'origine de l'eau et les produits à utiliser. Elle doit être accompagnée :
- d'une étude technique relative notamment à la qualité de l'eau à traiter, aux produits à utiliser, à
l'impact éventuel de ce traitement sur la santé des populations, aux procédés de traitement à utiliser
et aux différentes phases de traitement.
L'étude ci-dessus mentionnée, doit être effectuée, pour le compte de l'intéressé et à ses frais, par un
établissement agréé par décision de l'autorité gouvernementale chargée de la santé.
Article 9 :L'autorisation de traitement des eaux à usage alimentaire, dont la durée ne doit pas
dépasser 20 ans, doit indiquer notamment :
- les spécifications des produits utilisables pour le traitement ainsi que celles des produits de
substitution en cas de pénurie des premiers ;
Article 10 :Les traitements des eaux à usage alimentaire existant à la date de publication du présent
décret, disposent d'un délai d'un an pour être déclarés. Cette déclaration vaut demande d'autorisation
et est instruite comme telle.
Les tonneaux et/ou les citernes, objet de l'autorisation, doivent être propres, désinfectés et ne doivent
en aucun cas avoir servi au stockage ou au transport des produits pouvant avoir un impact négatif sur
la qualité de l'eau ou engendrant un risque sanitaire.
- le matériau de construction des tonneaux et/ou des citernes, leurs capacités, leurs formes ;
- le nombre de personnes à alimenter ;
- une copie de l'autorisation de prélèvement d'eau délivrée par l'agence de bassin hydraulique, ou par
le gestionnaire du réseau public sur lequel se fait éventuellement le prélèvement ;
- le lieu de prélèvement d'eau, sa situation et ses coordonnées Lambert s'il s'agit d'une source, d'un
puits ou d'un forage ;
- une attestation du demandeur attestant que les tonneaux et/ou les citernes n'ont jamais servi au
stockage ou au transport de produits pouvant avoir un impact négatif sur la qualité de l'eau ou
engendrant un risque sanitaire ;
Article 13 :L'autorisation de ravitaillement des populations en eau par tonneaux ou citernes mobiles,
fixe notamment :
- l'identité de l'attributaire ;
- la durée de l'autorisation qui ne doit pas dépasser douze (12) mois renouvelable ;
- les conditions de prélèvement d'eau lorsque celui-ci est effectué dans un ouvrage public ;
Les laboratoires spécialement agréés mentionnés au deuxième alinéa de l'article 66 de la loi précitée
n° 10-95, sont désignés par décision conjointe des autorités gouvernementales chargées de la santé,
de l'eau et de l'environnement.
Article 15 :Pour procéder aux vérifications nécessaires aux contrôles du respect des conditions
visées aux articles premier et 14 ci-dessus, les agents commissionnés par l'autorité gouvernementale
chargée de la santé ont libre accès aux installations et aux résultats de la surveillance assurée par les
personnes publiques ou privées gestionnaires des installations de production ou de distribution de
l'eau potable.
Chapitre V : Dispositions transitoires et finales
Article 16 : Des ampliations des décisions d'autorisations ainsi que de leur modification, de leur
révocation, de leur renouvellement, de leur retrait ou de leur transfert, délivrées en vertu du présent
décret, sont adressées par l'autorité gouvernementale chargée de la santé au directeur de l'agence du
bassin hydraulique concernée.
Article 17 :En application des dispositions de l'article 99 de la loi précitée n° 10-95, les attributions
reconnues par le présent décret aux agences de bassins hydrauliques sont exercées, dans les zones
non couvertes par lesdites agences, par l'autorité gouvernementale chargée de l'eau.
Article 18 :Est abrogé l'arrêté viziriel du 23 rejeb 1334 (26 mai 1916) sur la protection des eaux
destinées à l'alimentation des villes ou agglomérations.
Pour contreseing :
Le ministre de l'aménagement du territoire, de l'eau et de l'environnement,
Mohamed El Yazghi.
Le ministre de la santé,
Mohamed Cheikh Biadillah.
Le ministre de l'intérieur,
Chakib Benmoussa.