Les Méningites Purulentes DR ZEMANE
Les Méningites Purulentes DR ZEMANE
Les Méningites Purulentes DR ZEMANE
1 Introduction
1.2 Intérêt :
Maladies Fréquentes .épidémiques
L'incidence des méningites bactériennes Dans les pays industrialisés est de 5 à
10/100000 habitants
Dans les pays en développement, l'incidence estimé à 50/100000, soit 10 fois
plus que dans les pays industrialisés.
Urgence thérapeutique. maladie grave. Mortalite 30%
Emergence des souches résistantes à l’amoxicilline (pneumocoque)
La possibilité de prévention par la vaccination
2 Épidémiologie
2.1 Epidémiologie descriptive :
La méningite est l’une des maladies transmissibles à haut potentiel épidémique. Elle
occasionne 1,2 millions de cas (méningite bactérienne) chaque année dans le
monde dont 135 000 mortels. Environ 500 000 de ces cas et 50 000 de ces décès
sont imputables au méningocoque.
En 2001, quelques dizaines de cas ont été déclarés par l’Arabie Saoudite et dans le
monde. Le premier cas de MCSm à W135 a été rapporté à Madagascar.
En 2002, une première épidémie due au sérogroupe W135 s’est déclarée au Burkina
Faso, avec près de 13 000 cas et 1 500 décès (létalité : 11,5%). La souche est
identique à celle de l’Arabie Saoudite de 2000. Le sérogroupe W135 a été isolé dans
les pays voisins du Burkina-Faso sous forme de cas sporadiques (Algérie,
Cameroun, RCA, Rwanda, Tchad) ou d’épidémies (Niger, Gambie).
En 2003, et début 2005, dix pays de la Ceinture ont connu une situation épidémique :
Bénin, Burkina-Faso, Côte d’Ivoire, Ethiopie, Ghana, Mali, Niger, RCA, RDC, Tchad.
Toutes ces épidémies ont été causées par le NmA, excepté au Burkina-Faso qui,
pour la 3ème année consécutive, a du faire face à des épidémies provoquées par le
NmW135.
Au début de l'année 2007, des épidémies ont été signalées en RDC, en Ouganda, au
Soudan et surtout au Burkina-Faso (23 684 cas, 1 608 décès, létalité : 6,78%)
Pendant la saison épidémique 2009 (janvier à mai 2009), les 14 pays où une
surveillance renforcée a été mise en place ont déclaré 78 416 cas et 4 055 décès
[Nigeria, 55 526 cas et 2 307 décès (4,1%); Niger, 12 604 cas, 510 décès (4,0%) ;
Tchad, 1 299 cas, 140 décès (10,8%)]. Le nombre de cas en 2009 est le plus élevé
depuis 1996. Sur les LCR analysés, 87,7% étaient du NmA, 3,6% du .NmW135
Les sérogroupes A, B et C sont à l’origine de 90% des ces affections. Ces trois
sérogroupes (majeurs) se distinguent par leur :
Pouvoir pathogène : B est plus pathogène que C qui est plus pathogène que A
Pouvoir épidémiogène : A est plus épidémiogène que C, qui est plus épidémiogène
que B,
Haemophilus influenzae:
Heamophilus influenzae b : est aussi fréquente en pays tropical qu’en occident, dans
les pays où la vaccination anti-Hib n’a pas été généralisée. Elle atteint l’enfant de
moins de 5 ans (entre 3 mois et 5 mois, âge moyen de survenue : 6 mois)
Les muqueuses des voies aériennes supérieures constituent son réservoir naturel.
3 Physiopathologie:
b – Dans le LCR
Dans le LCR, les germes vont pulluler rapidement car aucun moyen
humoral de défense anti-infectieuse n’y préexiste. Ils vont y induire la
méningite en y provocant un intense processus inflammatoire, décalé de
quelques heures, et pour lequel entrent en jeu à la fois des promoteurs
bactériens et des éléments de réponse de l’hôte :
. La réponse de l’hôte consiste dans la production de cytokines par des
cellules à activité macrophagique in situ : les principales cytokines
connues sont TNFa, IL 1 et IL 6, mais elles ne sont probablement pas les
seules ; elles agissent probablement en synergie et d’un façon temps et
dose-dépendante.
La réaction inflammatoire elle-même se marque par l’afflux de
polynucléaires, l’exsudation d’albumine et secondairement par
l’augmentation de la teneur en eau du cerveau lui-même. Elle est
particulière car elle implique la rupture de la barrière hémoméningées,
mais correspond cependant à un mécanisme universel retrouvé dans toute
infection tissulaire.
- L’augmentation de la teneur en eau du cerveau produit l’œdème
cérébral. Son origine est mixte. La part principale est liée au processus
de rupture de la barrière et d’afflux de macromolécules dans le LCR. Mais
la réduction de la résorption du LCR par les granulations
arachnoïdiennes intervient aussi, de même que la
vasodilatation principalement veinulaire sous l’effet des dérivés
oxygénés libérés dans la microcirculation.
4 Diagnostic positif:
- Invasion : brutale, chez un sujet en bonne santé apparente, fièvre (39°- 40°
C), frissons, céphalées, vomissements. Le syndrome méningé avec la raideur de la
nuque caractérisée par une flexion antérieure douloureuse et limitée alors que les
mouvements latéraux sont possibles ; le signe de Kernig où la position assise
entraine obligatoirement la flexion des membres inférieurs ; le signe de Brudzinski où
la flexion provoquée de la tête entraine la flexion des membres inférieurs et l’hyper
flexion d’un membre inférieur provoque la flexion de l’autre ou son extension si on
l’avait au préalable fléchi.
- Phase d’état : est dominée par un syndrome méningé franc et un syndrome
infectieux. A cette phase il est impérieux de faire une ponction lombaire et des
hémocultures.
Le syndrome méningé : il comprend :
Signes fonctionnels
Les Céphalées : Elles sont précoces, constantes en casque, exacerbées par les
changements de position de la tête, par le bruit, la lumière (photophobie). Elles
s’accompagnent de rachialgies et d’une hyperesthésie cutanée.
Les vomissements: précoces et inconstants, les vomissements sont en jet sans
rapport avec l’aliment, provoqués par les changements de position.
La constipation : est inconstante constitue avec les 2 signes suivants le trépied
méningitique
Syndrome infectieux:
Il se traduit par une fièvre élevée (39- 40oc), frissons, tachycardie, splénomégalie,
pouls rapide, un faciès vultueux et une hyper leucocytose avec poly nucléose
neutrophile.
En somme, la triade fièvre, raideur de la nuque, altération de la conscience a une
sensibilité de 45 à 60% dans le diagnostic de méningite bactérienne. Dans 95% des
cas, les patients atteints de méningite ont au moins ou plus 2 des signes suivants :
céphalées, fièvre, raideur de la nuque, altération de la conscience.
Analyse chimique:
- hypoglycorrachie : glycorrachie < 0,4 g avec un rapport glycorrachie/glycemie > 0,3
- hyperprotéinorachie : protéinorachie< 1g oriente vers une méningite bactérienne à
pyogène, > 1g oriente vers une méningite bactérienne tuberculeuse) Chlorurorachie:
normale (120-130 mmol/l) ou diminuée.
5.2.2 Méningite du grand enfant et du sujet âgé : le début est brutal après une
incubation généralement silencieuse de 2 à 4 jours. La fièvre s’élève à 39-40ºc avec
frissons, céphalées, vomissements, algies diffuses des signes neuropsychiatriques
(discours incohérent). Le début peut être encore plus subit, marqué par l’installation
d’un coma. Au cours des premières heures, la nuque est un peu raide et
douloureuse ; il existe une ébauche de signe de Kerning.
LCR clair : Aspect clair eau de roche .L’examen du LCR note une cytologie > 10
leucocytes/mm3 dont les lymphocytes sont >50%. Il peut s’agir d’une méningite
due à l’un de ces 3 pathogènes au début ou décapitée par une antibiothérapie
préalable. Mais il existe des méningites bactériennes authentiques à liquide clair :
méningites tuberculeuses, syphilitiques.
LCR hémorragique : La contamination du LCR par les hématies fait discuter un
traumatisme lors de la ponction lombaire ou une hémorragie méningée sous
arachnoïdienne.
6 .Evolution :
7 Diagnostic différentiel
8 Traitement
8.1 Traitement curatif
Buts:
- Guérir la méningite,
- Eviter les complications et séquelles.
- Préserver le pronostic vital.
-Rompre la chaine de transmission
Moyens:
- Antibiotiques adaptés
- Mesures de réanimation
- Traitement symptomatique: de la fièvre , les convulsions,
- La corticothérapie.
Indications: Tout cas de méningite bactérienne (avec ou sans germes
identifiés)
Il s’agit d’une urgence thérapeutique basée sur une antibiothérapie qui devra débuter
dès la constatation d’un liquide céphalo rachidien trouble ou d’un purpura fulminans
extensif.
Durée du traitement :
- Méningocoque : 7 jours
- Pneumocoque : 10 jours
- Listéria : 2 à 3 semaines
-
8.2 Traitements adjuvants : le traitement symptomatique s’impose au même titre
que le traitement antibiotique. Il portera sur :
- 5 cas en une semaine ou doublement des cas sur 3 semaines pour une population
de moins de 30 000 habitants. Toutefois, quand le risque épidémique est élevé (par
exemple, aucune épidémie depuis 3 ans ou seuil d’alerte dépassé au début de la
saison sèche), le seuil épidémique recommandé est de 10 cas /100 000 personnes
par semaine.
- à des fins opérationnelles, lorsqu’une épidémie est confirmée dans une zone
limitée, le seuil d’alerte sert aussi de seuil épidémique.
9 . Résumé
10 . Conclusion
11 . Références
3. Soeters H. M., Diallo A. O., Bicaba B. W., Kadadé G., Dembélé A. Y., et All:
Bacterial Meningitis Epidemiology in Five Countries in the Meningitis Belt of
Sub-Saharan Africa, 2015–2017
5. Hoen B., Varon E., De Debroucker T., Fantin B., Grimprel E.: Prise en
charge des méningites aigues bactériennes (à l’exclusion du nouveau-né)
7. DAO S., GOITA D., OUMAR A., DIARRA S., TRAORE S., et al: aspects
épidémiologiques des méningites purulentes au mali
10. Beek Matthijs C. Brouwer, Allan R. Tunkel and Diederik van de Beek:
Epidemiology, Diagnosis, and Antimicrobial Treatment of Acute Bacterial
Meningitis. Clin. Microbiol. Rev. DOI:10.1128/CMR.00070-09. 2010,
23(3):467.