Interdev 83
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Interdev 83
Interdev Agroalimentaire
Résumé
Cette fiche présente la filière sénégalaise du sésame dans son ensemble. C'est un secteur encore peu
développé mais qui présente de grandes potentialités, et qui fait l'objet d'une politique d'appui au niveau
gouvernemental et non gouvernemental. Cette étude a été réalisée par le CRS , une ONG américaine
basée à Dakar qui a beaucoup investi dans la promotion du sésame.
Contexte
Au Sénégal, 60% de la population occupe une activité agricole. Ce secteur représentait 17 % du PIB en
1997. Il est sans conteste un secteur important de l'économie sénégalaise et permet à un grand nombre de
familles de subsister. Cependant, il subit actuellement des mutations structurelles qui l'affaiblissent et qui le
rendent très dépendant des marchés internationaux. Ces mutations sont essentiellement connectées au
désengagement de l'état dans l'agriculture nationale, désengagement qui se manifeste par une privatisation
du secteur, une restructuration des entreprises publiques chargées du développement rural et agricole, la
suppression des subventions et la libéralisation des prix. Une des conséquences directes est l'implication
croissante des ONG et autres organismes d'appui dans l'organisation de l'agriculture. La filière du Sésame
n'échappe pas à cette orientation générale. L'essentiel des producteurs sont indirectement encadrés par des
organismes d'appui qui tentent de promouvoir cet oléagineux souvent relégué au second plan derrière les
arachides, et presque ignoré au lendemain des indépendances, alors qu'il possède divers avantages pour
les populations rurales. En effet, Le sésame est une plante à cycle annuel (cultivée dans la zone des
tropiques et les zones tempérées chaudes) qui permet donc d'obtenir des revenus tout au long de l'année, y
compris durant les périodes de soudure. D'autre part il existe une forte demande internationale, et donc un
marché important pour l'écoulement des productions. Pour ces raisons, le sésame a été réintroduit en 1986
par 2 structures d'appui dans le cadre de la lutte contre la pauvreté rurale croissante, par la diversification
des cultures. Un grand programme national de promotion de la filière a également été inauguré en 2003.
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Problématique / Objectifs
Le sésame est actuellement une culture secondaire dans les systèmes de production sénégalais alors qu'il
possède un fort potentiel économique tant sur le plan international que national, avec l'émergence d'une
demande des consommateurs sénégalais. Même si, petit à petit, la filière se développe grâce à l'appui de
structures telles que le CRS, les superficies cultivées restent très faibles (moins d'un hectare par
producteur).
D'autre part la filière est très peu structurée. Les ventes se font essentiellement en période de soudure et
comblent le déficit en revenus durant les périodes difficiles. La production est donc souvent bradée dans
l'urgence des besoins financiers. Cette tendance générale bloque la structuration de la filière qui s'inscrit
alors dans l'informel.
De même la rareté de la transformation du sésame par les acteurs est un signe du peu de structuration du
secteur. Or, le pressage du sésame produit de l'huile brute de qualité et des tourteaux très nutritifs dans le
cadre de l'alimentation animale. Mais l'absence de promotion des sous-produits et la peur de ne pas écouler
le stock limitent la transformation.
Les programmes de promotion et d'appui à la filière se fondent sur l'hypothèse qu'une restructuration à la
base permettra d'organiser la filière et de la développer
Description/Mise en oeuvre
1. La production
La production du sésame essentiellement commerciale. Les trois quart sont destinés à la vente, et 5%
seulement à l'auto consommation. Bien que secondaire, après les céréales et l'arachide, elle apparaît en
troisième position dans les assolements mais n'est pas valorisée par les producteurs comme nous l'avons
vu. Les cultures sont principalement localisées dans les régions de Kaolock, Tambacounda, Kolda et
Ziguinchor.
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semences et réalisent parfois une partie de la collecte.
Type 4 : Producteur/ONG/CRS
Ce cas se rencontre lorsque les organisations de producteurs sont absentes. L'ONG traite alors directement
avec les producteurs.
2. La collecte
Le nombre d'acteurs intervenant dans le cadre de la collecte est le plus important des trois segments.
Les sociétés de négoce
Peu nombreuses, elles récoltent pourtant l'essentiel de la production et sont présentent sur toutes les zones.
Elles travaillent avec des intermédiaires sur place, qui eux-mêmes se fournissent auprès des collecteurs
individuels, des groupements de producteurs ou directement auprès des producteurs. La collecte est
destinée à l'exportation.
Les intermédiaires
Ce sont souvent des opérateurs privés qui travaillent pour les sociétés de négoce. Ils entretiennent parfois
des relations étroites avec les producteurs ou les associations de producteurs. En effet, certain d'entre eux
travaillent avec leur propres moyens, et, pour s'assurer une bonne collecte ils distribuent au préalable des
semences, font crédit de vivre aux producteurs en période de soudure et pré financent même la collecte
primaire.
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Les relations entre les collecteurs et les structures d'appui aux producteurs ( associations de
producteurs ou ONG) peuvent être formalisée ou pas. Les transactions peuvent se faire en espèce ou par
troc selon le choix des producteurs. Dans le cas du troc, kg de sésame est échangé contre kg de riz. La
médiation des structures d'appui permet d'obtenir des prix plus avantageux que lors des relations directes
producteurs-collecteurs, en raison des quantités importantes qui sont négociées. Cette situation entraîne de
nombreux désistements de collecteurs qui vont tenter de négocier directement avec les producteurs et
bouleversent ainsi les calendriers prévisionnels des structures.
Les relations entre les banabanas et les autres collecteurs sont les plus simples. Les banabanas
achètent directement aux producteurs et revendent à l'acheteur le plus offrant.
Les relations entre les collecteurs et les sociétés de négoce. La SIMEX est la principale voir l'unique
structure spécialisée dans l'exportation nationale du sésame. Les intermédiaires revendent donc presque
tous leur collecte à la SIMEX. Les contrats qui lient les deux acteurs sont formels. La SIMEX peut pré
financer la collecte ou la laisser à la charge du collecteurs
3.La transformation
La transformation du sésame produit de l'huile, par un procédé de pressage mécanique. On distingue 3
modes de transformation, la transformation industrielle, semi-industrielle et traditionnelle.
La transformation industrielle.
Un seul acteur procède à ce type de transformation, il s'agit de l'AJAC (Association de la Jeunesse
Agricole de Casamance). Leur usine est implantée à Faoune.dans le departement de Sedhiou region de
Kolda La collecte du sésame se fait dans la zone géographique de Faoune.
La transformation semi-industrielle.
Le procédé technique utilisé est un système de presses motorisées. On trouve ici trois sortes de structures.
Les associations de producteurs, dont l'AJAC qui possède 2 presses (à Sare Doro et Tanaff), et
l'ASSOLUCER (Association pour la Lutte Contre l'Exode Rurale) qui en possède 1. Ces deux structures
s'approvisionnent auprès des producteurs individuels et des associations de producteurs.
Les GIE de transformation. En réalité il n'en existe qu'un actuellement, le GIE Jerino Mbeymi, à Tamba ville.
Les transformateurs individuels. Ici encore, un seul cas répertorié, à Diam-diam dans la communauté rurale
de Bamba Thialène.
La transformation artisanale.
On la rencontre particulièrement dans les villages éloignés des unités de transformation industrielles et
semi-industrielles. Les transformateurs utilisent des presses manuelles de faible capacité, mais ont une
clientèle importante du fait de l'isolement et de la non accessibilité aux autres transformateurs.
Tous les transformateurs pratiquent la prestation de service, exemptée le GIE, qui transforme pour
sa propre commercialisation.
Résultats/Eléments chiffrés
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récoltées. La production reste faible donc, alors qu'un hectare rapporte 800 à 900 kg à raison de 200 à 250
CFA le kg. Mais une large majorité des exploitants peuvent augmenter leur superficie de culture. De plus la
présence significative d'organismes d'appui dans le secteur permet l'encadrement des producteurs et
l'organisation progressive de la filière.
La capacité de transformation est également sous-exploitée. En effet, la transformation du sésame
durant la campagne 2002/2003 représente seulement 2% de la capacité de l'usine de Faoune et 6,3% de
celle de la transformation semi-industrielle. Et ce malgré la forte consommation d'huile au niveau national
qui constitue une opportunité pour l'écoulement des produits transformés.
Enseignements
La filière sésame possède de grandes potentialités mais un certain nombre de lacunes dans sa structuration
l'affaiblissent. Ainsi, on constate un déficit d'information chez les producteurs sur les opportunités de
développement de la filière et l'état du marché international. Mais aussi sur les bénéfices de l'organisation
en association. Il y a également un manque d'accès à la formation et à l'innovation.
Nous présentons ici un certain nombre de pistes d'actions afin de permettre l'essor de la filière sésame au
Sénégal.
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