Soft Skills Banque
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#1 Les évolutions attendues avant la crise n’ont pas
été transformées, elles n’ont fait que s’accélérer
Les évolutions sociétales
Avant crise, les évolutions sociétales trouvaient déjà Miroir des évolutions dans l’entreprise, nos habi-
leur expression dans l’émergence de nouveaux tudes de consommation actuelles étaient déjà
modes de travail, la recherche d’un meilleur équi- ancrées dans le comportement des clients. Le besoin
libre entre vie personnelle et professionnelle et la d’instantanéité et d’hyperpersonnalisation chez les
quête de sens au travail. consommateurs était prégnant. Les standards de la
La transition des entreprises et des établissements relation client étaient déjà en pleine transformation.
bancaires vers le télétravail était déjà engagée. Plus Il était déjà nécessaire de fournir instantanément
de ¾ des établissements interrogés avaient ainsi des services parfaitement adaptés aux besoins de
déjà adopté le télétravail de façon encadrée. Celui-ci chacun notamment dans le secteur bancaire. Les
concernait principalement les fonctions centrales et clients souhaitaient un véritable conseil et de
les métiers nomades. l’expertise puisqu’ils étaient capables de trouver en
ligne la plupart des informations basiques sur les
Les autres catégories de métiers étaient considérées
produits et services offerts par une banque.
comme non-télétravaillables car la plupart n’étaient
pas équipés d’ordinateur portable, intervenaient sur Les clients souhaitaient aussi consommer de façon
des opérations sensibles ou se devaient d’être pré- plus durable et plus responsable. Le but recherché
sents pour assurer la relation client. Au-delà de ces n’étant plus la possession mais l’usage, de nombreux
contraintes liées à la réalité des métiers, les mana- consommateurs s’orientaient vers l’échange ou la
gers étaient assez réticents au télétravail. location plutôt que l’achat de biens.
La crise a accéléré l’adoption du travail à distance. Cette période a permis d’expérimenter et de mieux
Il ne semble plus possible de faire revenir 100% des comprendre ce qui pouvait/devait être fait à
équipes en présentiel. Les collaborateurs ont pu distance et en présentiel. De nombreux métiers
« goûter » à une certaine autonomie et une flexi- considérés comme non éligibles, comme les métiers
bilité auxquelles ils ne renonceront pas comme en du risque ou du traitement, ont démontré qu’ils pou-
témoignent les nombreuses études réalisées sur le vaient être exercés, en partie, à distance. Il a fallu
sujet. repenser l’organisation du temps de travail de cha-
La période COVID a démontré qu’on pouvait faire cun et optimiser les temps en présentiel. Les activités
confiance aux équipes et travailler efficacement à liées au travail individuel sur des dossiers de fond,
distance. De nombreuses barrières technologiques à l’administratif ou à la formation ont naturellement
et culturelles ont été levées. Les managers ont dû été réalisées en priorité en distanciel.
apprendre à faire confiance. Les personnes inter- La valeur des temps informels et l’importance
rogées saluent un engagement et un maintien de la du présentiel pour la cohésion d’équipe ont été
productivité de la majorité des collaborateurs durant démontré.
la crise.
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La crise réinterroge les activités réalisables à distance
et en présentiel
La crise sanitaire a permis d’expérimenter ce qui pouvait/devait être fait sur site ou à distance. Les activités
exercées dans les différents métiers sont ainsi apparues plus ou moins télé-travaillables.
Cela permet de distinguer 3 types d’activités :
La crise a conduit les collaborateurs à réinterroger travail. Le critère des valeurs et de la culture d’en-
le sens de leur travail, et ce quel que soit leur âge treprise, qui était le 3ème élément le plus important
et le métier exercé. Cette dimension déjà centrale pour les candidats avant la crise, se place, désormais,
avant crise reste clé pour attirer et fidéliser les ta- en 2ème position (41%), à la place de la qualité de
lents. 9 salariés sur 10 jugent aujourd’hui important l’environnement de travail.
ou essentiel que leur entreprise donne un sens à leur
Les programmes de transformation digitaux lancés Les confinements successifs ont offert une grande
avant crise sont aujourd’hui largement mis en œuvre. flexibilité aux collaborateurs qui sont actuellement
Nous sommes entrés dans un processus d’innova- à la recherche d’un nouvel équilibre vie profession-
tion continue sur le sujet. Le rythme des évolutions nelle, vie personnelle. Cependant les plages horaires
digitales reste et restera donc soutenu dans les pro- classiques de travail n’ont pas été remises en cause
chaines années. Cela induit un besoin d’agilité digi- dans la Banque. Seulement 20% des répondants
tale forte de la part des collaborateurs souligné par mentionnent une évolution des horaires de travail
82% des répondants de l’enquête digitale. pour s’adapter aux contraintes personnelles de cha-
L’essor des nouvelles technologies, couplé à l’adop- cun des collaborateurs.
tion massive du télétravail, fait évoluer les usages sur
site vers plus de collaboratif. Les projets Flex-Office,
matérialisés par la fin du bureau attitré, étaient déjà
initiés avant la crise. Ils ont été adaptés pour mieux
répondre au besoin d’entretenir les liens et la séren-
dipité au sein des équipes. Les projets s’attachent
à redonner des repères aux collaborateurs sur site
et privilégient des approches par quartier. Chaque
quartier étant attribué à une équipe ou un service
afin d’aider les équipes à mieux se retrouver sur site.
La diminution du nombre de niveaux hiérarchiques et
la refonte des délégations initiée avant crise se pour-
suit selon 50% des répondants à l’étude. Cela favorise
l’autonomie et la responsabilisation des collabora-
teurs.
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Une révolution dans les modes de management
Le rôle du manager avait entamé sa mutation bien Il doit aujourd’hui s’affirmer comme le garant des
avant la crise COVID. Nous étions passés d’un « ma- rythmes et de l’organisation du travail de son équipe
nager-chef » à un « manager chef-d ’orchestre » et en intégrant les temps de présence et de télétravail.
abordions résolument les prémices de l’avènement Il a la responsabilité d’accorder ou non le télétra-
du « manager-coach ». vail à ses collaborateurs en tenant compte d’un déli-
Ce nouveau type de manager, plus à l’écoute, bien- cat équilibre entre principe d’équité et maturité de
veillant, accessible et centré sur le développement chacun. Il doit être en mesure de capter les signaux
de ses collaborateurs est moins considéré comme faibles de personnes en difficultés ou peu motivées
un supérieur hiérarchique que comme un mentor même si elles ne sont pas présentes. Il doit aussi fixer
que le collaborateur respecte et admire tant pour ses des objectifs suffisamment concrets pour favoriser
qualités professionnelles, qu’humaines. l’autonomie de chacun. Enfin, il doit être en mesure
de maintenir un sens à l’action collective tout en
étant capable de s’adapter à des changements de
La crise COVID a ajouté la dimension distancielle à rythme de plus en plus soudains et violents (liés à
l’exercice du métier. La mise en place des nouveaux des confinements ou à d’autre événements à venir…).
modes de travail a généré de nouvelles responsabi-
lités pour le manager.
Impose sa vision Exerce un leadership basé sur une Mentor et accompagne ses
légitimité reconnue équipes en favorisant la
collaboration
Exerce une autorité Exerce une autorité de compétence Trouve sa légitimité dans son
hiérarchique exemplarité et son expérience
Ne montre pas d’émotion Sait être empathique et dynamiser Sait être à l’écoute et totalement
émotionnellement l’équipe transparent pour instaurer de la
confiance
Met une pression Fait adhérer les collaborateurs à un Laisse ses équipes travailler en
individuelle sur les challenge collectif autonomie en les responsabilisant
collaborateurs
Juge des résultats et Sait créer les conditions pour Evalue le travail de ses équipes par
sanctionne atteindre l’objectif et accepter objectif atteint et procure des
l’erreur si elle n’est pas feedbacks réguliers
systématique
Impose un niveau d’exigence Fixe le niveau d’exigence Démontre le niveau
collectif d’exigence attendue
Coordonne le rythme de
l’équipe dans une approche
personnalisée
Le manager hybride se doit d’assumer de nouvelles responsabilités au
regard de la mise en place de nouveaux modes de travail Détecte les signaux faibles et
prévient les risques
psychosociaux
LES SOFT SKILLS POUR FAIRE FACE A L’EVOLUTION DES METIERS 2025
Vision Avant COVID (2018)[1] Vision Post COVID (2021)
• Apprentissage permanent/apprendre à apprendre • Apprentissage permanent/apprendre à apprendre
• Adaptation au changement / Transformation • Capacité d’adaptation
Source : Etude de l'Observatoire des métiers de la Banque : Evolutions des métiers et des compétences dans la Banque à horizon 2025
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Dans de nombreux métiers, les enjeux liés à la data et l’IA
nécessitent l’acquisition d’un socle complémentaire de soft skills
L'automatisation et la digitalisation des processus Il s’agit de sécuriser la qualité de la donnée et son
conduit à une production accrue de données. Pour exploitation. La majorité des métiers deviennent ainsi
générer un maximum de valeur à partir de leurs don- peu à peu acteurs du cycle de vie de la donnée. Les
nées, les entreprises doivent diffuser la culture de la compétences datas se diffusent progressivement au
donnée en interne. sein des organisations mais restent encore peu for-
malisées dans les référentiels internes.
Source : Synthèse réalisée par HTS Consulting pour le rapport Soft skills
Source : Synthèse réalisée par HTS Consulting pour le rapport Soft skills
Concernant le développement des soft skills, la Pour faire ce lien, une fois encore, les managers
première difficulté est une question de définition. jouent un rôle essentiel. Ils sont dépositaires de la
Par nature cette dernière ne peut pas être aussi reconnaissance des soft skills au sein de leur entité.
descriptive que lorsqu’il s’agit de savoir-faire. Elle Leur impact est clef en tant que référents, pour aider
doit néanmoins être suffisamment concrète afin de et inciter les collaborateurs à identifier puis à déve-
permettre l’évaluation et la professionnalisation. Pour lopper ces dernières.
cela, les entreprises doivent mettre en place des Dans cette optique, il est important que les entre-
référentiels de compétences, connus et accessibles prises puissent outiller leurs managers, soit par des
à tous. Plus de la moitié des personnes ayant répon- actions de sensibilisation, soit en leur fournissant
du à l’enquête digitale disent ne pas disposer d’un des outils pour suivre l’évolution de leurs équipes
référentiel clair de compétences permettant un suivi (grilles de suivi et d’évaluation, …), soit en les formant
ou une évaluation. plus spécifiquement, par exemple aux méthodes de
Les softs skills doivent par ailleurs être ancrées feedback.
dans les activités des métiers. Cette incontournable
contextualisation pratique permet d’éviter d’être
« hors sol » et renforce la crédibilité d’une approche
« soft » auprès des différents métiers.
Les entreprises doivent également aider les colla-
borateurs à prendre conscience et à faire leur bilan
en matière de savoir-être. Des approches pédago-
giques permettent de développer la perception de
leur importance dans l’efficacité opérationnelle
au quotidien et pour toute évolution future dans
l’organisation.
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Développer les soft skills en opérationnalisant la montée en
compétences
Pour progresser il est incontournable d’intégrer les Enfin, il convient de « donner du temps au temps ».
soft skills aux formations métier. Cela renforce la Progresser en termes de savoir être prend souvent
perception du poids de ces dernières au sein de plus de temps qu’en, termes de savoir-faire. Cela
l’organisation. Les compétences comportementales passe par une prise de conscience qui sera intégrée
et transverses n’auront d’importance que si elles d’un point de vue comportemental avec le temps.
sont perçues comme faisant partie intégrante des Dès lors, les entreprises doivent soigner les phases
compétences du métier. Lors de ces formations, d’ancrage en organisant la mise en pratique et
pour chaque métier, il est nécessaire de proposer favorisant les échanges d’expériences pour
des échelles repères de niveaux de compétences permettre aux collaborateurs de mieux comprendre
permettant ainsi d’ancrer le fait qu’une évaluation et les soft skills.
une progression est possible.
Pour faciliter la montée en compétences des colla-
borateurs et créer des environnements favorables
au développement des soft skills de nouveaux
métiers d’accompagnement sont appelés à émerger :
experts/formateurs digitaux, coachs/ animateurs
de réunions, référents sur les pratiques/méthodes
de travail, facilitateurs (dont le rôle serait de faciliter
la coordination/coopération).
› Installer un langage commun › S’appuyer sur l’ensemble des › Intégrer les Soft Skills aux
et l’illustrer par des cas outils disponibles formations métier
métiers
› Adapter les dispositifs en › S’appuyer sur des tiers : co-
› Aider les collaborateurs à fonction de l’expérience du développement / mentorat/
prendre conscience de leurs collaborateur coaching …
Soft Skills
› Valoriser les expériences › Soigner les phases d’ancrage
› Outiller et accompagner les extra-professionnelles en organisant le passage à
Managers l’action
www.observatoire-metiers-banque.fr