Proposition de Loi Réforme RC
Proposition de Loi Réforme RC
Proposition de Loi Réforme RC
SÉNAT
SESSION EXTRAORDINAIRE DE 2019-2020
PROPOSITION DE LOI
PRÉSENTÉE
Par MM. Philippe BAS, Jacques BIGOT, André REICHARDT, Mmes Catherine ANDRÉ,
Catherine BELRHITI, MM. François BONHOMME, Philippe BONNECARRÈRE, Mathieu
DARNAUD, Marc-Philippe DAUBRESSE, Mmes Nathalie DELATTRE, Jacky
DEROMEDI, M. Yves DÉTRAIGNE, Mmes Catherine DI FOLCO, Jacqueline
EUSTACHE-BRINIO, MM. Jean-Luc FICHET, Christophe-André FRASSA,
Mmes Françoise GATEL, Marie-Pierre de la GONTRIE, Laurence HARRIBEY, M. Loïc
HERVÉ, Mme Muriel JOURDA, MM. Patrick KANNER, Éric KERROUCHE, Mme Brigitte
LHERBIER, MM. Didier MARIE, Jean Louis MASSON, Mme Marie MERCIER,
MM. Thani MOHAMED SOILIHI, Alain RICHARD, Jean-Pierre SUEUR, Mmes Lana
TETUANUI, Claudine THOMAS, Catherine TROENDLÉ et M. Dany WATTEBLED,
Sénateurs
Mesdames, Messieurs,
1
« Responsabilité civile : des évolutions nécessaires ». Rapport d’information
n° 558 (2008-2009) de MM. Alain ANZIANI et Laurent BÉTEILLE, déposé le
15 juillet 2009, fait au nom de la commission des lois. Ce rapport est consultable à
l’adresse suivante :
https://www.senat.fr/notice-rapport/2008/r08-558-notice.html
2
Proposition de loi n° 657 (2009-2010) portant réforme de la responsabilité civile,
présentée par M. Laurent BÉTEILLE, déposée au Sénat le 9 juillet 2010.
Ce texte est consultable à l’adresse suivante :
https://www.senat.fr/leg/ppl09-657.html
3
« Responsabilité civile : 23 propositions pour faire aboutir une réforme
annoncée ». Rapport d’information n° 663 (2019-2020) fait par MM. Jacques BIGOT et
André REICHARDT au nom de la commission des lois. Ce rapport est consultable à
l’adresse suivante : http://www.senat.fr/notice-rapport/2019/r19-663-notice.html
-5-
***
4
Loi n° 85-677 du 5 juillet 1985 tendant à l’amélioration de la situation des
victimes d’accidents de la circulation et à l’accélération des procédures
d’indemnisation.
-6-
Les articles 1251 et 1252 reprennent sous une forme modifiée le texte
des actuels articles 1231-3 et 1231, abrogés par la proposition de loi. Le
premier définit le préjudice réparable dans le cadre de la responsabilité
contractuelle (« les conséquences de l’inexécution raisonnablement
prévisibles lors de la formation du contrat ») et le second détermine
lorsqu’une mise en demeure préalable est nécessaire.
Les articles 1275 à 1280 fixent les modalités de recours des tiers
payeurs et reprennent, en les modifiant pour certains, plusieurs articles de
la loi Badinter du 5 juillet 1985.
L’article 1275 limite le recours des tiers payeurs sur les indemnités
versées à la victime aux cas limitativement énumérés par la loi.
Article 1er
« CHAPITRE IER
« Dispositions liminaires
« CHAPITRE II
« Les conditions de la responsabilité
« Section 1
« Dispositions communes aux responsabilités extracontractuelle et
contractuelle
« Sous-section 1
« Le préjudice réparable
« Art. 1235. – Est réparable tout préjudice certain résultant d’un dommage
et consistant en la lésion d’un intérêt licite, patrimonial ou extrapatrimonial.
« Art. 1238. – Les dépenses engagées et les coûts et pertes supportés par le
demandeur pour prévenir, au moyen de mesures raisonnables, la réalisation
imminente d’un dommage, éviter son aggravation ou en réduire les
conséquences, constituent un préjudice réparable.
« Sous-section 2
« Le lien de causalité
« Section 2
« Dispositions propres à la responsabilité extracontractuelle
« Sous-section 1
« La faute
« Sous-section 2
« Le fait des choses
« Art. 1242. – Chacun est responsable de plein droit du dommage causé par
le fait des choses corporelles qu’il a sous sa garde.
« Le fait de la chose est présumé dès lors que celle-ci, en mouvement, est
entrée en contact avec le siège du dommage.
« Sous-section 3
« Le fait d’autrui
« Art. 1243. – On est responsable du dommage causé par autrui dans les cas
et aux conditions posés par les articles 1244 à 1248.
« Art. 1247. – Les autres personnes qui, par contrat, assument à titre
professionnel une mission de surveillance d’autrui ou d’organisation et de
contrôle de l’activité d’autrui, sont responsables du dommage causé par le
mineur ou le majeur surveillé ou dont l’activité est organisée et contrôlée, à
moins qu’elles ne démontrent qu’elles n’ont pas commis de faute dans l’exercice
de leur mission.
« Sous-section 4
« Les troubles anormaux de voisinage
« Section 3
« Dispositions propres à la responsabilité contractuelle
« CHAPITRE III
« Les causes d’exonération ou d’exclusion de la responsabilité
« Section 1
« Les causes d’exonération de responsabilité
« Art. 1255. – Sauf si elle revêt les caractères de la force majeure, la faute
de la victime privée de discernement n’a pas d’effet exonératoire.
« Section 2
« Les causes d’exclusion de responsabilité
« CHAPITRE IV
« Les effets de la responsabilité
« Section 1
« Principes
« Sous-section 1
« La réparation intégrale
« Sous-section 2
« La réparation en nature
« Sous-section 3
« Les dommages et intérêts
« Art. 1262. – Les dommages et intérêts sont évalués au jour du jugement,
en tenant compte de toutes les circonstances qui ont pu affecter la consistance et
la valeur du préjudice depuis le jour de la manifestation du dommage, ainsi que
de son évolution raisonnablement prévisible.
« Chacun des chefs de préjudices est évalué distinctement. Le rejet d’une
demande relative à un chef de préjudice est spécialement motivé.
« Art. 1263. – Les dommages et intérêts peuvent être alloués sous forme de
capital ou d’une rente, sous réserve des dispositions de l’article 1274.
« Lorsqu’ils sont versés sous forme d’une rente, celle-ci est indexée sur un
indice fixé par voie réglementaire et mis à jour chaque année.
- 24 -
« Art. 1264. – Les dommages et intérêts peuvent être réduits lorsque la
victime n’a pas pris les mesures sûres, raisonnables et proportionnées,
notamment au regard de ses facultés contributives, propres à éviter l’aggravation
de son préjudice.
« Art. 1265. – La victime est libre de disposer des sommes allouées.
« En cas de confirmation pure et simple par le juge d’appel d’une décision
allouant une indemnité en réparation du préjudice, celle-ci porte de plein droit
intérêt au taux légal à compter du jugement de première instance. Dans les
autres cas, l’indemnité allouée en appel porte intérêt à compter de la décision
d’appel. Le juge d’appel peut toujours déroger aux dispositions du présent
alinéa.
« Sous-section 4
« L’incidence de la pluralité de responsables
« Art. 1267. – Lorsque plusieurs personnes sont responsables d’un même
dommage, elles sont solidairement tenues à réparation envers la victime.
« Si toutes ou certaines d’entre elles ont commis une faute, elles contribuent
entre elles à proportion de la gravité de leur faute respective et du rôle causal du
fait générateur qui leur est imputable. Si aucune d’elles n’a commis de faute,
elles contribuent à proportion du rôle causal du fait générateur qui leur est
imputable, ou à défaut par parts égales.
- 25 -
« Sous-section 5
« La prévention du dommage et la cessation de l’illicite
« Section 2
« Règles particulières à la réparation des préjudices résultant de certaines
catégories de dommages
« Sous-section 1
« Règles particulières à la réparation des préjudices résultant d’un dommage
corporel
« Paragraphe 1
« Principes
« Toute stipulation contraire auxdites dispositions est réputée non écrite à
moins qu’elle ne soit plus favorable à la victime.
« Paragraphe 2
« L’évaluation des préjudices
« Art. 1271. – Les préjudices doivent être appréciés sans qu’il soit tenu
compte d’éventuelles prédispositions pathologiques de la victime lorsque
l’affection qui en est issue n’a été provoquée ou révélée que par le fait
dommageable.
« Art. 1272. – Chacun des chefs de préjudices résultant d’un dommage
corporel est déterminé distinctement suivant une nomenclature non limitative
des chefs de préjudices patrimoniaux et extrapatrimoniaux, fixée par décret.
- 26 -
« Art. 1273. – Le déficit fonctionnel après consolidation est mesuré selon un
barème médical unique, indicatif, dont les modalités d’élaboration, de révision
et de publication sont déterminées par décret.
« Paragraphe 3
« Le versement des dommages et intérêts
« La rente peut être convertie en capital dans les conditions du dernier
alinéa de l’article 1263.
« Paragraphe 4
« Les recours des tiers payeurs
« Art. 1275. – Les sommes versées à la victime à des fins indemnitaires par
les tiers payeurs ne donnent lieu à recours subrogatoire contre le responsable ou
son assureur que dans les cas prévus par la loi.
« Art. 1276. – Lorsqu’elles ont été versées à la victime d’un dommage
corporel, seules les prestations énumérées au présent article ouvrent droit à
recours subrogatoire contre le responsable ou son assureur :
« Art. 1277. – Les employeurs sont admis à poursuivre directement contre
le responsable des dommages ou son assureur le remboursement des charges
patronales afférentes aux rémunérations maintenues ou versées à la victime
pendant la période d’indisponibilité de celle-ci. Ces dispositions sont applicables
à l’État par dérogation aux dispositions de l’article 2 de l’ordonnance n° 59-76
du 7 janvier 1959 relative aux actions en réparation civile de l’État et de
certaines autres personnes publiques.
« La faute de la victime ne peut réduire son droit à indemnisation que sur la
part de son préjudice qui n’a pas été réparée par les prestations du tiers payeur.
Celui-ci a droit au reliquat de la dette mise à la charge du responsable.
« Art. 1279. – Hormis les prestations mentionnées aux articles 1276 et
1277, aucun versement effectué au profit d’une victime en vertu d’une
obligation légale, conventionnelle ou statutaire n’ouvre droit à une action contre
le responsable du dommage ou son assureur.
« Sous-section 2
« Règles particulières à la réparation des préjudices résultant d’un dommage
matériel
« Art. 1281. – En cas d’atteinte à un bien corporel, l’indemnité est égale à la
plus faible des deux sommes représentant le coût de la remise en état et celui du
remplacement du bien, sans qu’il soit tenu compte de sa vétusté ni de la
plus-value éventuellement inhérente à la réparation.
« Sous-section 3
« Règles particulières à la réparation des préjudices résultant du retard dans le
paiement d’une somme d’argent
« Ces intérêts sont dus sans que le créancier soit tenu de justifier d’aucune
perte. Ils ne sont dus que du jour de la mise en demeure, excepté dans le cas où
la loi les fait courir de plein droit.
« CHAPITRE V
« LES CLAUSES PORTANT SUR LA RESPONSABILITÉ
« Section 1
« Les clauses excluant ou limitant la responsabilité
« Art. 1284. – Sauf disposition législative contraire, les clauses ayant pour
objet ou pour effet d’exclure ou de limiter la responsabilité sont valables.
- 29 -
« Section 2
« Les clauses pénales
« Art. 1287. – Lorsque le contrat stipule que celui qui manquera de
l’exécuter paiera une certaine pénalité à titre de réparation, il ne peut être alloué
à l’autre partie une pénalité plus forte, ni moindre.
« Toute stipulation contraire aux deuxième et troisième alinéas est réputée
non écrite.
Article 2
Article 3
Le chapitre II et l’article 44 de la loi n° 85-677 du 5 juillet 1985 tendant à
l’amélioration de la situation des victimes d’accidents de la circulation et à
l’accélération des procédures d’indemnisation sont abrogés.
Article 4
La présente loi est applicable dans les îles Wallis et Futuna et dans les
Terres australes et antarctiques françaises.
Article 5