Procédure de Déclaration de l'AT

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Master Sciences Juridiques M2 – Temps Aménagé

Prévoyance Sociale II : Accidents du travail

PROCEDURE DE DECLARATION DE L ’ACCIDENT DU


TRAVAIL ET DE L’INDEMNISATION

Réalisé par :

BENSEDIK Kainza

ZEROUAL Saad

Encadré par : Mme ACHOUR Oumaima

Année universitaire : 2023/2024


Master Sciences Juridiques M2 – Temps Aménagé
Introduction
Les accidents de travail constituent une préoccupation majeure au Maroc, impactant la santé
des travailleurs et la productivité des entreprises. Avec l’évolution du paysage économique et
industriel, la question de la sécurité au travail revêt une importance croissante. En examinant
la situation des accidents professionnels au Maroc, nous pouvons comprendre les défis
auxquels font face les travailleurs et les mesures nécessaires pour améliorer les conditions de
travail et prévenir ces incidents.

Actuellement, les accidents du travail sont régis par la loi n°18-12 relative à la réparation des
accidents du travail. Cette loi a été promulguée par le dahir n°1-14-190 en date du 24
décembre 2014 et a été publiée au Bulletin Officiel n°6328 le 22 janvier 2015. Elle marque une
avancée significative au Maroc en introduisant, pour la première fois, la procédure obligatoire
de conciliation entre l'entreprise d'assurance et la victime. De plus, elle prévoit la révision de
certaines indemnités ainsi que l'adaptation de la procédure civile. La loi définit également de
manière exhaustive la procédure de déclaration, les droits, et les obligations des différentes
parties prenantes dans le processus.

Un accident du travail se définit par tout incident survenant à un employé lors de l’exercice
de ses fonctions, même en cas de force majeure. Les critères pour le caractériser incluent sa
survenue pendant l’activité professionnelle sous le contrôle de l’employeur, son caractère
soudain distinguant des maladies professionnelles, une circonstanciation certaine, ainsi que
la cause d’une lésion physique ou psychologique.

De même, les accidents de trajet sont également considérés comme des accidents du travail
selon l’article 6 du Dahir du 6 février 1963. Ces incidents englobent les déplacements entre le
lieu de travail et la résidence principale ou secondaire du travailleur, les lieux habituels de
repas, ou entre le lieu de restauration habituel et la résidence. Cependant, cette assimilation
est conditionnée par la non-interruption ou déviation du trajet pour des motifs personnels
étrangers aux besoins essentiels de la vie quotidienne ou non liés à l’emploi.

En outre, la législation marocaine, précisément les articles 309 à 313 du code du travail, traite
des fautes intentionnelles et inexcusables en cas d’accident du travail. Ainsi, aucune indemnité
n’est accordée à la victime qui a intentionnellement causé l’accident, ni à ses ayants droit. En
cas de faute intentionnelle de l’employeur, la victime conserve le droit de demander
réparation conformément aux règles du droit commun. De plus, si l’accident résulte d’une
faute inexcusable de la victime, le tribunal peut décider de diminuer la rente qui lui est
attribuée. Or la question qui s’impose dans cette perspective : notre législation concernant la
déclaration des accidents du travail au Maroc est-elle suffisante pour garantir les droits des
travailleurs tout en protégeant leur emploi et leur santé ?
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I. La gestion de l’accident de travail :
a) L’assurance « accident du travail »

Tous les employeurs soumis aux dispositions du Dahir du 27 Juillet 1972 relatif au régime de sécurité
sociale sont tenus souscrire à une assurance «accidents du travail». Il en est de même des collectivités
locales et des établissements publics ne relevant pas de la fonction publique ou du régime de sécurité
sociale. L’assurance accident du travail est une assurance de responsabilité souscrite par l’employeur
au profit de ses employés pour les couvrir contre les risques qu’ils encourent dans l’exercice de leur
activité professionnelle. C’est une assurance à vocation sociale. Son objectif est d’assurer à la victime
un complément de revenu pour compenser la perte de salaire consécutive à l’incapacité physique au
travail. Elle garantit aux ayants droit une source de revenu en cas de décès de l’employé. Cette
assurance couvre aussi les accidents de trajet auxquels est exposé l’employé pendant le trajet d’aller
ou de retour entre :

• Le lieu du travail et sa résidence


• Le lieu de travail et le lieu où il prend habituellement ses repas
• Le lieu où l’employé prend habituellement ses repas et sa résidence.

Ce contrat couvre les conséquences de pertes pécuniaires de la responsabilité légale de l’employeur


en cas d’accidents du travail pouvant atteindre ses préposés au cours de leur activité professionnelle
y compris les risques du trajet. Pour cela, il existe deux types de contrats :

• Le contrat à prime forfaitaire pour toute entreprise employant moins de 5 personnes : la liste
nominative des travailleurs doit être obligatoirement fournie à la souscription du contrat et
mise à jour régulièrement.
• Le contrat à prime révisable (sur la base du secteur d’activité, masse salariale, bordereaux de
la CNSS) pour toute entreprise employant plus de 5 personnes. Dans ce cas, le souscripteur
s’engage à fournir à la compagnie d’assurances une copie certifiée conforme de l’envoi relatif
à la déclaration du personnel et des salaires, conformément à la législation relative au régime
de sécurité sociale.

En vertu de l’article 29, tout employeur est tenu de :

Communiquer à l’assureur les copies conformes des déclarations de ses salariés auprès de la Caisse
Nationale de Sécurité Sociale

Informer l’assureur des salariés entrants et/ou sortants dans un délai de 20 jours de la date de leur
déclaration auprès de la CNSS. Aussi, il est précisé que seul le personnel affilié à la CNSS ou à un
organisme similaire est couvert en cas d’accident du travail.

Pour le personnel non affilié à la CNSS, à savoir stagiaires et salariés sous contrat ANAPEC, l’employeur
est tenu de produire une liste nominative qui servira aussi de base pour le calcul de la prime. Toute
personne percevant un salaire et victime d’un accident du travail est indemnisée, conformément aux
dispositions du Dahir en vigueur. Pour les stagiaires qui ne sont pas rémunérés, en cas d’accident du
travail, l’assureur prend à sa charge les frais liés au rétablissement de la personne (frais médicaux et
pharmaceutiques, soins). Toutefois, en cas d’Incapacité Physique Permanente (IPP), le stagiaire sera
indemnisé sur la base du SMIG.
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Les prestations garanties par l’assurance «accident du travail» sont les suivantes :

Frais de soin

• Les frais médicaux et pharmaceutiques ainsi que les frais d’appareillage et de prothèse
• L’assistance d’une tierce personne pour les besoins de la vie courante
• Les frais funéraires en cas de décès.

Indemnités journalières (IJ)

L’indemnité journalière est égale aux deux tiers de la rémunération quotidienne à compter du premier
jour suivant la date d’accident ou de la révélation de la maladie professionnelle

Indemnité pour Incapacité Physique Permanente (IPP)

• Un capital en cas d’IPP inférieure à 10%.


• Une rente viagère en cas d’IPP supérieure ou égale à 10%.
b) La déclaration de l’accident du travail :
C’est à l’employeur d’effectuer les démarches de déclaration d’accident du travail sur la base des
éléments transmis par la victime. En effet, ce dernier, les ayants droit en cas de décès ou leurs
représentants sont tenus d’informer l’employeur de l’occurrence de tout accident de travail dans les
48 heures qui suivent sa date de survenance, sauf cas de force majeure.

Une fois l’employeur est informé de l’accident, il a l’obligation :

❖ De délivrer à la victime, ses ayants droit ou leurs représentants une attestation d’assurances,
sous peine d’une amende de 10.000,00 à 50.000,00Dh.
❖ De déposer ou d’envoyer à son assureur, contre accusé de réception, la déclaration du sinistre
munie d’une copie du certificat médical initial dans les cinq jours qui suivent la date de
déclaration par la victime, sauf cas de force majeure sous peine d’une amende de 10.000 à
50.000,00 Dh.
❖ D’informer, dans les cinq jours qui suivent la date de déclaration du sinistre à son assureur, la
direction régionale du ministère de l’emploi par lettre recommandée avec accusé de réception
sous peine d’une amende de 10.000 à 50.000,00 DH.

Pendant l’arrêt de travail

Après reconnaissance du caractère professionnel de l’accident et réception du certificat initial, la


victime de l’accident du travail est tenue de remettre à son employeur trois exemplaires de chaque
certificat médical délivré par son médecin traitant, ce dernier étant tenu d’établir en quatre
exemplaires tous les certificats médicaux de la victime : initial, de prolongation, de reprise,
d’aggravation, de consolidation et de rechute le cas échéant.

Ainsi l’employeur à l’obligation :


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❖ D’adresser à son assureur, par lettre recommandée ou dépôt directe avec accusé de réception,
tous les certificats dans les 48 heures qui suivent la date de leur réception sous peine d’une
amende de 10.000 à 50.000,00 Dh
❖ D’adresser, par lettre recommandée avec accusé de réception, les copies de tous les certificats
précités à la délégation régionale du ministère de l’emploi dans les cinq jours qui suivent leur
dépôt à l’assureur sous peine d’une amende de 10.000 à 50.000,00 Dh.

De la réparation et indemnisation de l’accident du travail

C’est la compagnie d’assurance de l’employeur qui traite toutes les demandes de prise en charge au
titre des accidents du travail. Lorsque le caractère professionnel de l’accident est reconnu, le travailleur
bénéficie d’une prise en charge de ses soins, d’une indemnité journalière et le cas échéant d’une rente.

Après l’arrêt de travail

Le médecin traitant établit :

❖ Un certificat médical final de guérison (dans le cas où la victime ne présente plus de lésion).
❖ Un certificat médical final de consolidation (dans le cas où la victime présente des lésions
permanentes fixes ne faisant plus l’objet d’un traitement spécifique, mais ayant entraîné une
incapacité permanente).

Le médecin conseil évalue les séquelles en fonction d’un barème pour déterminer un taux d’incapacité
permanente (IP). En fonction de ce taux, le travailleur peut bénéficier d’une indemnisation sous la
forme :

D’un capital (si le taux d’IP est inférieur à 10 %)

D’une rente viagère d’incapacité permanente (si le taux d’IP est égal ou supérieur à 10 %). La rente est
alors calculée sur la base du salaire annuel multiplié par le taux d’IP réduit ou augmenté en fonction
de la gravité de l’incapacité.

Si la victime décède des suites d’un accident du travail ou de trajet, ses ayants-droit (conjoint€,
ascendants ou descendants) peuvent bénéficier d’une rente ou d’un capital.

En cas d’inaptitude, la reconnaissance d’un accident du travail n’entraine pas systématiquement une
inaptitude au travail. C’est le médecin du travail qui, lors de la visite de reprise, déclare le travailleur
apte ou inapte à la reprise de son poste de travail en fonction de son état de santé. Si un avis
d’inaptitude est établi, l’employeur est dans l’obligation, dans un premier temps, de faciliter au
travailleur son accès à son poste de travail, sinon de lui proposer un autre poste de travail ou de le
muter avant de penser à envisager une rupture.

En cas de rechute, c’est-à-dire en cas aggravation de la lésion initiale ou nouvelle lésion résultant de
l’accident du travail ou de trajet, le médecin traitant doit établir un certificat médical de rechute au
titre de l’accident du travail initial. Au terme de cette période de rechute, le médecin doit à nouveau
établir un nouveau certificat final fixant la date de guérison ou de consolidation et le médecin conseil
peut réviser le taux d’IP.
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II. Procédure de prévention de l’AT et le suivi de l’accident du travail
En cas de survenance d'un accident du travail, la priorité première réside dans l'assurance que la
victime bénéficie des soins nécessaires, pouvant impliquer l'intervention d'intervenants externes tels
que les secours ou les pompiers. Simultanément, il est impératif de prendre des mesures immédiates
pour éliminer tout danger susceptible d'aggraver l'accident ou de causer un nouvel incident,
notamment en arrêtant une machine, en coupant l'électricité ou le gaz, etc..

De plus, il est essentiel de recueillir les premiers témoignages de la victime et des autres personnes
présentes sur les lieux, tout en effectuant les observations nécessaires afin de comprendre les causes
et les circonstances de l'accident. Ces informations ne sont pas seulement utiles pour éventuellement
contester la nature professionnelle de l'accident, mais également pour remédier, le cas échéant, à
toute défaillance de sécurité à l'origine de l'incident.

a) Les obligations et rôles en matière de prévention contre les accidents de travail

Obligations des employeurs :

D’une manière générale et conformément à l’ensemble des dispositions du livre IV du code du travail,
tout employeur doit prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé de
ses employés. Ces mesures comprennent :

• Des actions relatives aux lieux de travail


• Des actions relatives à l’organisation et aux conditions de travail
• Des actions relatives à l’information et à la formation des employés sur les risques auxquels ils
sont exposés.

Ainsi, l’employeur doit prendre toute mesure de prévention utile et appropriée pour assurer l’hygiène
et la sécurité de ses employés au travail. A défaut, il engage sa responsabilité pénale puisque, plusieurs
sanctions sont prévues à l’encontre des infractions commises en situation normale. Tout de même,
tout accident ainsi que ses conséquences peuvent alourdir encore plus les peines encourues et ce,
conformément aux règles du droit applicable.

Dans le cadre de la politique d’évaluation et de prévention des risques, l’employeur doit veiller à
l’adaptation de ces mesures pour tenir compte du changement des conditions de travail et tendre à
l’amélioration des situations existantes. Il doit agir par anticipation et veiller à respecter l’ensemble
des règles législatives, réglementaires et conventionnelles applicables, pour préserver la santé et la
sécurité des travailleurs au sein de l’entreprise.

Obligation de tenir compte des capacités de l’employer à comprendre les risques encourus par
l’utilisation des produits et machines, conformément aux articles 287 à 289 du Code du travail :
«L’employeur doit informer les salariés des dispositions légales concernant la protection des dangers
que peuvent constituer les machines. Il doit afficher sur les lieux de travail, à une place convenable
habituellement fréquentée par les salariés, un avis facilement lisible indiquant les dangers résultant
de l’utilisation des machines ainsi que les précautions à prendre».

Le code du travail consacre les articles 281 à 286 à l’aménagement des locaux, aux équipements,
machines et produits utilisés et exige de l’employeur de prendre en compte toutes les mesures de
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prévention nécessaires lors de leur utilisation. L’article 283 va jusqu’à interdire d’acheter ou de louer
des machines ou équipements présentant des risques évidents comme le fait qu’ils ne soient pas munis
des dispositifs de protection nécessaires.

L’article 317 du même code spécifie que « Dans chaque atelier où sont effectués des travaux
dangereux, deux salariés au moins recevront l’instruction relative aux techniques et méthodes des
premiers secours en cas d’urgence… ». Quant à l’article 291, il exige de rémunérer le temps des salariés
passé dans la prévention des risques professionnels (formations, réunions, visites médicales,). Par
cette rémunération, l’employeur souligne son engagement en faveur de la prévention des risques
professionnels.

Les articles 302 et 303 prévoient une obligation d’affichage de la charge ou poids des colis assortis
d’une amende pour tout employeur qui ne se conforme pas à cette disposition. En cas d’accident, dont
la cause directe est le non-respect de cette règle, les peines encourues par l’employeur peuvent être
plus lourdes conformément aux règles de responsabilité définies dans les textes du droit commun.

Pour les travaux nécessitant une visite médicale préalable, celle-ci est obligatoire et elle devient
périodique selon l’article 290. Pour ce faire et dans les établissements occupant plus de 50 employés,
la création d’un service médical est obligatoire selon l’article 304. En attendant les textes d’application
des dispositions relatives à la médecine du travail, le code prévoit pour le médecin du travail un rôle
de conseiller en particulier, auprès de la direction, des chefs de service et du chef du service social,
notamment en ce qui concerne l’application des mesures suivantes :

• La surveillance des conditions générales d’hygiène dans l’entreprise.


• La protection des salariés contre les accidents et contre l’ensemble des nuisances qui
menacent leur santé
• La surveillance de l’adaptation du poste de travail à l’état de santé du salarié
• L’amélioration des conditions de travail, notamment en ce qui concerne les constructions et
aménagements nouveaux, ainsi que l’adaptation des techniques de travail à l’aptitude
physique du salarié, l’élimination des produits dangereux et l’étude des rythmes du travail.

Obligations de l’employer :

Bien que l'employeur soit chargé de mettre en œuvre les mesures réglementaires de prévention, les
travailleurs ont l'obligation de se soumettre au suivi médical, éventuellement complété par des
examens additionnels prescrits par le médecin du travail. Ils sont également tenus de préserver leur
propre santé ainsi que celle de leurs collègues.

Les travailleurs doivent se conformer au règlement interne de l'entreprise, respecter les consignes de
sécurité et utiliser les équipements de protection collective et individuelle mis à leur disposition.

Le non-respect de ces obligations par un salarié dûment informé peut être considéré comme une faute
grave, pouvant entraîner un licenciement sans préavis, indemnité de licenciement, ou dommages et
intérêts, conformément à l'article 293 du Code du travail.

Rôle du service de santé au travail et du médecin du travail :


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Les services de santé au travail ont pour mission exclusive d’éviter toute altération de la santé des
travailleurs du fait de leur travail. Ils conduisent les actions de santé au travail, dans le but de préserver
la santé physique et mentale des travailleurs tout au long de leur parcours professionnel. Ils conseillent
les employeurs et les travailleurs sur les dispositions et mesures nécessaires afin d’éviter ou de
diminuer les risques d’accident de travail et de maladie professionnelle.

Véritable conseiller de l’employeur, le médecin du travail doit être consulté :

• Sur toutes les questions d’organisation technique du service médical du travail


• Sur les nouvelles techniques de production
• Sur les substances et produits nouveaux
• Sur les actions à mettre en œuvre pour assurer la protection des employés contre les accidents
de travail.
b) Analyse des accidents du travail :
L’analyse quantitative : L’analyse quantitative se base sur les données statistiques et permet
de dégager une vision globale des risques d’accidents et de fixer des priorités de façon
générale. Les indicateurs statistiques permettent à l’employeur de comptabiliser ses
accidents, de calculer ses taux et de comparer ses résultats. Parmi ces indicateurs, plusieurs
sont particulièrement utilisés : le nombre d’accidents avec arrêt, le nombre de jours d’arrêt…
Trois autres indicateurs sont également couramment utilisés :

• Taux de fréquence = (nombre d’AT avec arrêt / nombre d’heures travaillées) x 10


(puissance 6)
• Indice de fréquence = (nombre d’AT avec arrêt / nombre de salariés) x 10
(puissance 3)
• Taux de gravité = (nombre de jours d’arrêts / nombre d’heures travaillées) x 10
(puissance 3)

D’autres éléments peuvent venir compléter cette liste au moment de l’analyse de l‘accident
comme : l’âge, la fonction, le genre, l’ancienneté dans le poste occupé. L’analyse quantitative
est en revanche insuffisante à elle seule pour poser un bon diagnostic de santé et sécurité au
travail et définir une politique de prévention dans l’entreprise.

L’analyse qualitative : la méthode de l’arbre des causes Les accidents du travail ne résultent
jamais d’une seule cause : ils sont le résultat de l’avènement de plusieurs facteurs. Ainsi, toute
la difficulté réside dans l’identification des différents éléments qui y ont contribué.

Objectifs et finalités de l’arbre des causes L’arbre des causes est un outil très simple à utiliser
qui permet rapidement d’identifier les différentes sources potentielles derrière l’avènement
d’un accident de travail. En effet, après un accident, la méthode de l’arbre des causes permet
de comprendre le pourquoi du comment. Elle consiste à analyser et à représenter les causes
ayant contribué à l’occurrence d’une défaillance en se basant généralement sur des retours
d’expérience. Il faut insister sur les deux étapes :
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• le recueil des faits et la construction de l’arbre des causes ;
• l’exploitation de l’arbre des causes pour la prévention.

Les objectifs recherchés derrière la conduite de cette méthode sont multiples. On peut citer à
titre d’exemple :

• La sensibilisation des gens du terrain à tous les niveaux pour traiter directement les
problèmes de sécurité à l’échelon concerné dans le souci d’une plus grande efficacité ;
• Ouvrir le dialogue entre toutes les personnes concernées : victimes, témoins,
encadrement, responsable, etc ;
• La description objective de l’incident/accident, en se limitant à la recherche des faits
en excluant les jugements et les prises de position subjectives ;
• Effets secondaires bénéfiques tels que :
➢ Déceler les risques nouveaux ;
➢ Connaître des risques inédits.

Comprendre la méthodologie associée

▪ Créer un groupe de travail :

La création d’un groupe de travail est fortement recommandée pour rechercher des faits,
construire l’arbre (analyse des facteurs d’incidents/ accidents), proposer des mesures
adaptées, cohérentes et transposables dans des situations analogues.

La composition idéale et les compétences du groupe de travail pourront être comme suit :

• Le responsable de l’encadrement : Il connaît le travail, les moyens disponibles,


l’organisation.
• Les témoins : Ils fournissent la description la plus complète possible de l’enchaînement
des évènements sans exprimer d’opinions.
• La victime : Il n’est pas toujours possible de l’associer à la démarche, les conséquences
sur le plan psychologique impactant la réalité des faits.
• Un responsable : Il apporte le soutien de la direction au groupe de travail. Il dispose
de la délégation nécessaire pour engager des actions, il crédibilise la méthode.
• Un animateur désigné par le groupe de travail : Il connaît bien la méthode d’analyse,
sait animer un groupe de travail, veillera à la cohérence de la démarche et à la
pertinence des mesures proposées.
• L’animateur de sécurité : Par sa connaissance des réglementations, des problèmes de
sécurité, de l’efficacité des mesures de prévention, il sera le garant du bon
déroulement de l’analyse.
• Des personnes compétentes : Cette participation est facultative, le groupe de travail
doit avoir la possibilité de faire appel à des techniciens ou à d’autres compétences pour
l’aider à la recherche des causes ou de solutions lors de l’exploitation de l’accident du
travail.
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▪ Recueillir les faits ou mener une enquête :

De manière générale, un fait peut être une action (porter une charge) ou un état (machine en
panne) et doit être :

• Concret, visible : Pièce présentant une fissure ;


• Précis : Appel téléphonique à 12h00 ;
• Vérifiable : Commande urgente.

Dans une situation de travail les faits concernent :

• L’individu : quel poste occupe t-il, ses compétences, son ancienneté au poste ;
• La tâche qu’il effectue ;
• Le matériel qu’il utilise ;
• Le milieu dans lequel se déroule le travail.

Ne sont pas considérés comme des faits :

• Une opinion : à mon avis ;


• Un jugement : X néglige toujours les règles de sécurité ;
• Une interprétation : je pense que X était en retard.

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