Emancipation de La Femme Dans Une Si Longue Lettre

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République du Sénégal

Un Peuple-Un But-Une Foi


Ministère de l’Education National
CEM Imam Mbaye Seye de Ross-Béthio
Classe 3éme B

Exposé
Thème : Français
L’Emancipat INTRODUCTION
I /Les Facteurs de l’émancipation de la femme :
ion de la PLAN
1. La différence entre :
homme et femme
2/La répudiation
3/ La polygamie :
4/ L’Injustice sociale
II. L’Emancipation de la femme dans une si longue lettre
1/ Évolutions possibles du statut de la femme africaine
2/ Manifestation de l’émancipation de la femme dans le roman :
Conclusion

Exposants :

Mame Ndickou DIOUF


Yaye Sophie CISSE
Ndeye Maguette DIENG
Zeynabou DIOP
Médoune FALL
Mamour GAYE

Sous la direction de Monsieur


FALL
Année Scolaire :2022-2023
INTRODUCTION
Après plusieurs années d’engagement dans les cénacles promouvant l’émancipation
féminine en Afrique, la sénégalaise Mariama Bâ s’empara du roman en 1979 pour dire les
maux des femmes subsahariennes. Dans Une si longue lettre, opuscule construit sur des
récits de femmes vivant en Afrique, elle analyse les rouages de la polygamie et ses
conséquences dans la vie de celles qui y sont confrontées. Un texte lucide qui permit « de
politiser le champ littéraire africain en posant les questions féministes en son sein, avec
des illustrations simples, un propos juste et en pointant du doigt des réalités qui font
encore écho aujourd’hui »
Ainsi Une si longue lettre, Mariama Bâ discute une grande question : l’identité de la
femme africaine et les obstacles qui existent pour les femmes dans cette société
I /Les Facteurs de l’émancipation de la femme :
Les femmes montrent l’importance de la famille. Mais vers les années 80, les écrits des
femmes africaines changent d’orientations et passent des thèmes de leur marginalisation
par la tradition et le colonialisme, à d’autres thèmes. Les femmes écrivaines abordent
également les thèmes qui les préoccupent, tels que : la maternité, le mariage, la relation
mère-enfant, l’éducation de la femme, la lutte pour l’équité, la femme au travail,
l’indépendance économique et les stratégies féminines de résistance à toute forme
d’oppression.
1. La différence entre homme et femme
Depuis les origines, la femme est considérée comme le sexe faible. Elle n’a aucun rôle à
jouer si elle n’assume les rôles secondaires. Ainsi dans les assemblées, elles étaient
reléguées au second rang et n’assistaient pas aux prises de décision. Donc, on peut dire
qu’elle : devait seulement se marier, travailler d’arrache-pied au foyer et procréer sans
pour autant demander la raison.
Les sociétés africaines restent très ancrées dans la tradition et la famille est au centre de
toute socialisation. La famille elle-même représente une micro-société. Donc en Afrique,
l’Homme est considéré comme le chef de famille « le leader » de cette micro-société. Sur
le plan légal et même traditionnel (coutume), l’homme occupe une place prépondérante au
sein de la société. Il est un élément déterminant du ménage en raison de son importance
économique, sociale et sociétale.
Ce qui expose le genre féminin à une multitude d’obstacles compromettants son
émancipation.
2/La répudiation
Elle est monnaie courante dans notre société. Quand la femme refusait de se plier aux
recommandations de son mari, ce dernier pouvait la renvoyer chez ses parents pour un
temps bien déterminé.
3/ La polygamie :
Ce roman explore aussi le sujet de la polygamie et le statut de la femme dans le contexte
de la société et la famille. La protagoniste, Ramatoulaye subit l'influence directe d'un
mariage polygame lorsque son mari prend une deuxième épouse sans son consentement.
Dans sa lettre, Ramatoulaye raconte la différence des réactions entre elle et son amie
Aissatou. Aissatou avait décidé de quitter son mari lorsqu'il épousa une deuxième femme.
Ramatoulaye a toutefois décidé de rester avec son mari pour le bien de ses enfants. Malgré
les actions de son mari, Ramatoulaye lui reste fidèle. D’ailleurs, elle refuse de se remarier
après sa mort, affirmant que le mariage est une affaire d'amour. Quand le frère de son mari
décédé lui propose le mariage, Ramatoulaye est catégorique sur le fait qu'elle ne
participera pas à ce mariage simplement pour améliorer son statut social.
4/ L’Injustice sociale
Bouclée au foyer, surexploitée au travail, éloignée de la décision politique, niée dans sa
sexualité, conditionnée par la culture et la tradition dans l’Afrique traditionnelle, la femme
apparaît comme un être enfermé. La plupart des femmes sont victimes de l’injustice. Dans
le roman nous constatons que l’héroïne est victime de l’abandon et s’est ainsi retrouvée
avec ses douze enfants. Aïssatou et Jacqueline seront trahies par leurs maris respectifs.
Elles sont donc toutes victimes du sexe contraire et d’une société qui donne la priorité aux
hommes. Ces femmes sont considérées comme des « martyrs", elles ne sont pas infidèles
devant ces hommes faibles qui brisent leur foyer à la première occasion ou qui tombent
dans le piège d’un éventuel remariage.
II. L’Emancipation de la femme dans une si longue lettre
S’émanciper, c’est s’affranchir d’une autorité ou simplement d’une domination. La
femme africaine, comme développé plus haut, est assujettie et vouée à jouer les seconds
rôles. La liberté et l’indépendance des contraintes intellectuelles et morales est bien
l’aspiration de certains personnages dans le roman à l’exemple d’Aïssatou qui refuse de se
plier à la polygamie.
En nous plongeant dans l’intimité de la narratrice, ses joies, ses souffrances et ses
frustrations, la romancière questionne la condition féminine : les codes régissant les
relations avec les hommes, l’importance des castes et, surtout, la polygamie. La lettre de
Ramatoulaye se déploie comme le témoignage douloureux d’une femme lettrée et
idéaliste, prise à revers par la société dans laquelle elle a pourtant grandi.
Ainsi va-t-elle découvrir, incrédule, le remariage de son mari, comme son amie avant elle :
« Je savais. Modou savait. La ville savait. Toi Aïssatou tu ne soupçonnais rien et
rayonnais toujours. » écrit-elle. Si Aïssatou divorce alors que Ramatoulaye préfère
s’effacer, l’une comme l’autre va payer leur humiliation au prix fort : une solitude choisie,
mais que l’entourage rend difficile à assumer.
En évoquant ainsi la société sénégalaise, c’est plus largement à l’émancipation féminine
que Mariama Bâ fait écho, en cette fin des années 1970 où les revendications des femmes
se font plus que jamais entendre à travers le monde.
1/ Évolutions possibles du statut de la femme africaine
L’évolution possible du statut des femmes apparaît dans les personnages de Ramatoulaye
et Aïssatou. Ces deux femmes sont puissantes, intelligentes, indépendantes, et elles
représentent le mouvement féministe de l’Afrique. Aïssatou a quitté son mari parce qu’il a
pris une deuxième femme et ce n’était pas le type de mariage qu’elle voulait. Après, elle
est partie aux États-Unis comme traductrice. Cette situation montre qu’elle a le pouvoir et
la liberté de choisir ce qu’elle veut faire. Quand le mari de Ramatoulaye est mort et que
plusieurs hommes l’ont demandé en mariage, elle les a rejetés. Elle n’épousera pas pour
d’autres raisons que l’amour.
2/ Manifestation de l’émancipation de la femme dans le roman :
Ainsi, en l’univers romanesque d’Une si longue lettre la parole ou l’action de la femme
opposée à la sacro-sainte volonté de l’homme, de la coutume et de la religion est une
atteinte à l’honneur- un tel acte serait donc une transgression de la loi.
Au fait, l’univers romanesque de Mariama Bâ dans Une si longue lettre est un univers
plein de haram, interdits. Ces derniers frappent surtout la femme. Parmi ces interdits, on
citera la modernité sous toutes ses formes. Le cas de l’école occidentale est très frappant.
Pour illustrer le manque de liberté en amour pour les filles sénégalaises, le cas de
Ramatoulaye devant son fiancé Modou, nous est ici d’une portée exemplative.
Ramatoulaye, avait comme vrai fiancé Modou. Par contre la mère de la fille préférait
Daouda Dieng, un homme trop âgé mais nanti. Mais grâce à la lumière reçue à l’école,
Ramatoulaye était libre de faire son propre choix et de le respecter en dépit de la
proposition et des réels motifs de sa mère. Elle nous le dit clairement :
“Libérée donc des tabous qui frustrent, apte à l’analyse, pourquoi devrais-je suivre
l’index de ma mère pointé sur Daouda Dieng, célibataire encore, mais trop âgé pour
mes dix-huit hivernages.” (p.28).
On voit très bien l’aspect économique primer dans le choix de la mère. Si Ramatoulaye ne
put s’incliner devant ce choix fondé sur des motifs différents de ses propres sentiments,
ceci est très compréhensible. Le vrai amour étant l’expression de sentiments libres entre
deux personnes nul ne devrait se marier sous une quelconque condition, imposée par les
parents. Ainsi, pour Ramatoulaye rien ne l’avait privée de cet étudiant, son vrai choix
d’amour en dépit de ses conditions de vie :
“Je préférais l’homme à l’éternel kaki. Notre mariage se fit sans dot, sans faste, sous les
regards désapprobateurs de mon père, devant l’indignation douloureuse de ma mère
frustrée, sous les sarcasmes de mes sœurs surprises, dans notre ville muette
d’étonnement.” (p.29).
Ce passage donne non seulement l’image d’une femme émanciper, d’un mariage refusé
par les parents mais aussi celle de la valeur de la dot dans la société sénégalaise en
particulier et dans les sociétés africaines en général.
Privée de sa liberté de ses droits, surtout de sa liberté d’expression, la femme a toujours
une place secondaire juste après celle du père. Et si cette énumération se termine
bellement par le village, c’est tout simplement puisque le mariage, source
d’enrichissement de la famille, est une affaire de tout le village.
Le village c’est le symbole de la communauté entièrement englobée dans la coutume et
dans la religion. Ainsi, les deux actes de Ramatoulaye, celui d’avoir refusé le fiancé
proposé (p.28) par la mère et celui de se marier sans dot (p.29), constituent une très grave
transgression de la loi coutumière :
Un tel comportement rebêle de Ramatoulaye ne fut pas gratuit. Il était porteur d’un
message pour le compte de la femme sénégalaise liée par la coutume. Ramatoulaye
manifestait ainsi son mécontentement contre cette sacrée coutume, cette religion
musulmane et leurs représentants. Alors, elle s’engageait en une lutte ayant pour objectif
fondamental la libération et l’émancipation de la femme opprimée par l’homme.
Ramatoulaye et Aïssatou, son amie, sa condisciple en étaient chargées comme le stipule le
passage suivant :
“Nous étions des véritables sœurs destinées à la même mission émancipatrice. Nous
sortir de l’enlisement des traditions, superstitions et mœurs ; nous faire apprécier de
multiples civilisations sans reniement de la nôtre, cultiver notre personnalité, renforcer
nos qualités, mater nos défauts […]”. (Pp.25-26).

Conclusion
En somme La femme, dans Une si longue lettre de Mariama Bâ est vue comme un objet.
D’un côté objet de sa propre famille et de l’autre côté, objet de sa belle-famille.
Mais dans l’ensemble l’image de la femme reste sombre dans Une si longue lettre. Ce
texte démontre comment et combien la liberté de la femme est confisquée par l’homme au
nom de la sacrée coutume et aussi de la sacrée religion islamique. La femme est donc à la
croisée de deux feux. C’est pour cette raison qu’à travers ce texte l’auteur dénonce les
tares de l’homme dans sa gestion masculine dictatoriale et égoïste de la société sénégalaise
en particulier, et africaine en général. Le texte est une lutte pour la libération et la liberté
de la femme de la tutelle masculine et de son oppression sous toutes les formes.

Merci de votre aimable attention !

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