Cours Asservissement Continu EL-FADIL

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Chapitre 1:

Introduction et notions de base

1.1 Notion de signal


1.1.1 Définition

L’observation des phénomènes physiques se fait à l’aide de capteurs. Un capteur est donc
un dispositif qui a pour rôle de traduire une grandeur physique intéressante (température,
pression, radioactivité, PH, …) en une autre grandeur qui se prête plus facilement à
l’amplification, au filtrage, au codage, aux opérations algébriques et différentielles, à
l’enregistrement, à la transmission, ….

L’information délivrée par un capteur est appelé signal. On peut dire que plus de 90% des
capteurs industriels génèrent l’un des signaux suivants : une force, un déplacement, une tension,
un nombre (d’impulsions) ou une fréquence.

1.1.2 Classification des signaux

1.1.2.1 Classification physique

 Signaux temporels représentés par une fonction réelle du temps s(t) . La fonction s(t)
décrit l’évolution dans le temps d’un grandeur physique (température, pression, …)
 Signaux spatiaux représentés par une fonction réelle de la distance s(x).
 Signaux multidimensionnels :
 s(x,t) : température au point x à l’instant t.
 s(x,y) : niveau de gris (image) au point (x,y).
 s(x,y,t) : niveau de gris au point (x,y) à l’instant t  suite d’images.
 s(x,y,z,t) :pression au point (x,y,z) à l’instant t.

Exemple : Four Industriel (voir Figure 1.1) :

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2 Chapitre 1

  (t ) : température à la sortie au cours du temps


 T (x) : température le long du four (à un instant donné)

Matière
humide Air

Combustible

 (t )
T ( x0 ) Matière sèche
(décarbonatée)
x
0 x0 L

 (t ) T (x)

t x
0 0

Figure 1.1 : Température d’un four

1.1.2.2 Classification énergétique

a) Signaux à énergie finie :


Energie :  s(t ) 2 dt   (1.1)


b) Signaux à énergie infinie :


E   s(t ) 2 dt   (1.2)


c) Signaux à puissance moyenne finie :

1 T / 2
T  T T / 2
P : lim s(t ) 2 dt   (1.3)

d) Signaux à puissance moyenne infinie :

1 T / 2
T  T T / 2
P  lim s(t ) 2 dt   (1.4)

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1.1.3 Signaux usuels

1.1.3.1 Signaux à énergie finie (exemples) :

t t
rect   tri 
T  T 
1 1

t t
T 0 T T 0 T
 
2 2

a) Porte rectangulaire : b) Porte triangulaire :


intervient comme facteur
multiplicatif pour localiser un
segment T d’un signal
quelconque

Figure 1.2 : Exemples de signaux à support temporel borné

t t
e e cos(0t )
1

t t
0 0

a) signal exponentiel décroissant b) Signal oscillatoire exponentiel décroissant

Figure 1.3 : Exemples de signaux à support temporel non borné

1.1.3.2 Signaux à énergie infinie (exemples) :


a) Signaux signe et échelon

sign (t ) 1(t )
+1 +1

t t
0 0

-1
b) Signal Echelon :
Intervient comme facteur
multiplicatif pour construire
a) Signal Signe un signal causal

Figure 1.4 : Signaux Signe et Echelon

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4 Chapitre 1

b) Impulsion de Dirac (t)

Nous pouvons noter que :


1 t
 (t )  lim rect   (1.5)
T 0 T
T 

1 t  (t )
rect  
T T 
1/T T 0

t t
T 0 T 0
 
2 2

Figure 1.5 : L’impulsion de Dirac

Quelques propriétés de l’impulsion de Dirac :

 (t )  0 (t  0) ;  (0)  indéfini (1.6)



 
x(t ) (t )dt  x(0) (1.7a)

 
x(t ) (t  t0 )dt  x(t0 ) (1.7b)
 


 (t )dt  1 ;  
 (t ) 2 dt   (énegie infinie) (1.8)

d1(t )
  (t ) (1.9)
dt
x(t ) (t )  x(0) (t ) impulsion d’amplitude x(0) (1.10a)
x(t ) (t  t0 )  x(t0 ) (t  t0 ) (1.10a)
1
 (at )   (t ) (1.11)
a
c) Signaux périodiques

x(t  T0 )  x(t ) (1.12)

Son énergie est infinie mais sa puissance moyenne est finie.


Exemple : Peigne de Dirac (opérateur d’échantillonnage) :


 T (t ) 
0   (t  kT )
k  
0 (1.13)

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 T (t )
0

t
 2T0  T0 0 T0 2T0 3T0

Figure 1.6 : Peigne de Dirac

1.2 Notion de système


1.2.1 Définition

On entend par système tout dispositif au sein duquel on peut distinguer ou moins une entrée
de commande et une sortie. L’entrée et la sortie sont des grandeurs physiques. L’état du système
est déterminé par le signal appliqué à l’entrée et observé par le signal de sortie.

1.2.2 Exemples de systèmes :

Entrée:
force/déplacement
R ℓ2
Tension Tension u
d’entrée u C y de sortie ℓ1 y
Sortie:
force/déplacement

a) Système électrique : cellule RC b) Système mécanique : levier

Figure 1.7 : Exemple d’un système électrique et d’un système mécanique

f1 Réservoir f2

p1 V p2
p

Entrées : p1 , p2 : pressions fluides Sortie : p : pression réservoir


p1 , p2 : ouvertures vannes

Figure 1.8 : Exemple d’un système pneumatique/hydraulique : cascade

1.2.3 Représentation par schéma bloc :


Un système peut être représenté par le schéma bloc fonctionnel suivant (Figure 1.9) :

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Perturbations
Perturbations

u1 y1
u Système y Système
monovariable up multivariable yq

Figure 1.9 : Représentation d’un système

Un système se caractérise par ses grandeurs d'entrée et de sortie. Les grandeurs d'entrée sont
les grandeurs qui agissent sur le système. Il en existe de deux types :
 Commandes : celles que l'on peut maîtriser
 Perturbations : celles que l'on ne peut pas maîtriser.

1.2.4 Classifications des systèmes :

1.2.4.1 Modèle d’un système :

Le modèle d’un signal est une fonction réelle : s(t ) , s( x) , s( x, t ) , s( x, y) , s( x, y, t ) .


Le modèle d’un système est une équation :

 
F y ( n) ,, y (1) , y, u ( m) ,, u (1) , u  0 (1.14)

où F( ) est une fonction algébrique.


Exemples :
dy
RC  y u cas de la cellule RC (1.15)
dt
2
y u cas du levier (1.16)
1

1.2.4.2 Systèmes linéaires, systèmes non-linéaires :

Un système est linéaire s’il satisfait au principe de superposition :

 u  u1 (t )  y  y1 (t )
Si 
u  u2 (t )  y  y2 (t )

Alors u  1u1 (t )  2u2 (t )  y  1 y1 (t )  2 y2 (t )


Exemples :
dy (t )
 ay (t )  bu (t ) linéaire
dt

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dy (t )
 a(t ) y(t )  b(t )u (t ) linéaire
dt
y(t )  u(t )2 non-linéaire
n
d i y(t ) m d i u (t )
 ai (t )
i 0 dt i
 
i 0
bi (t )
dt i
linéaire

1.2.4.3 Systèmes stationnaires, systèmes non stationnaires :

Un système est stationnaire (invariant dans le temps) s’il satisfait au principe de permanence :

Si engendre alors engendre .

y (t )
u (t )

t t
0 0
u(t   ) y(t   )

t
0  0  t

Figure 1.10: Réponse d’un système stationnaire

Exemples :
dy (t )
 ay (t )  bu (t ) stationnaire (et linéaire)
dt
dy (t )
 a(t ) y(t )  b(t )u (t ) non stationnaire (mais linéaire)
dt
y(t )  u(t )2 stationnaire (mais non-linéaire)

Dans le cadre de ce cours, on s’intéressera aux systèmes linéaires et stationnaires (invariants


dans le temps), SLI.

Le modèle des SLI s’écrira alors :

d n y(t ) d n1 y (t ) dy (t )
n
 a n 1 n 1
   a1  a0 y(t )
dt dt dt
d mu (t ) d m1u (t ) du (t )
 bm m
 bm1 m 1
   b1  b0u (t ) (1.17)
dt dt dt

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8 Chapitre 1

où n  m (système propre). Si n  m , le système est dit strictement propre.


La condition n  m signifie que le système est réalisable physiquement.
Le nombre entier n est appelé ordre du système.

1.2.5 Systèmes de base:

1.2.5.1 Systèmes du 1er ordre:


a) Modèle

La forme normalisée du modèle d’un système de premier ordre s’écrit comme suit :

dy(t )
T  y (t )  Ku (t ) (1.18)
dt

où T est la constante du temps ; K est le gain statique.

b) Exemple :

Pour la cellule RC (figure 1.7a), on a : T  RC et K  1 .

1.2.5.2 Systèmes du second ordre:


a) Modèle (forme normalisée)

1 d 2 y(t )  dy(t )
2  y(t )  Ku (t ) (1.19)
n dt
2 2
n dt
où n est la pulsation propre;  le coefficient d’amortissement et K le gain statique.

b) Exemple (cellule RLC)

R L

u C y

Figure 1.11 : Cellule RLC

d 2 y(t ) dy(t )
LC 2
 RC  y(t )  u (t ) (1.20)
dt dt
1 R C
n  ; et K  1 .
LC 2 L

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1.2.5.3 Intégrateur:
a) Modèle :

t 1 t
y(t )  K  u ( )d 
T 0
u ( )d (1.21)
0

b) Exemples :
C
 Intégrateur à amplificateur opérationnel
R
-
+
1 t u y
RC 0
y(t )   u ( )d (1.22)

Figure 1.12 : Intégrateur à AOP


 Réservoir à écoulement forcé :

Q2  constante (fixé par la pompe) Q1


S

SdH  (Q1  Q2 )dt H


y  H ; u  Q1  Q2 P Q2

Figure 1.13 : Réservoir à écoulement forcé


On peut donc écrire :

dy(t ) 1 1 t
 u (t )  y(t )   u ( )d
dt S S 0
(1.23)

 Ensemble distributeur-vérin hydraulique :

u : déplacement du tiroir du distributeur ; c’est y


l’entrée du système. u
y : déplacement du piston du vérin ; c’est la sortie
du système.
Pz , Ps : pressions d’alimentation et de retour, Pz
I I
supposées constantes. A
I-I
A : surface du piston. Ps
b : largeur de la fenêtre du distributeur. b
v : vitesse d’écoulement à travers la fenêtre.
Figure 1.14 : distributeur-vérin hydraulique

Le comportement dynamique de ce système (autour d’un régime nominal) est décrit par :

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10 Chapitre 1

dy (t ) A
T  u (t ) avec T (1.24)
dt bv

1.2.5.4 Dérivateur:
a) Modèle :

 Dérivateur théorique :

du (t )
y (t )  T (1.25)
dt

Ce type de dérivateur n’est pas propre. Pratiquement on rencontre des dérivateurs de la forme
réelle suivante :
 Dérivateur réel :

dy (t ) du (t )
y(t )   T   T (1.26)
dt dt
b) Exemples:

 Dérivateur à amplificateur opérationnel R


C
-
+
u y
du (t )
y (t )   RC (1.27)
dt
Figure 1.15 : Intégrateur à AOP
 Amortisseur hydraulique

r : Raideur du ressort.
f v : Frottement visqueux.
r
y
L’équilibre des forces implique :
 du (t ) dy (t ) 
ry(t )  f v    (1.28)
 dt dt 
fv
Il en résulte alors
dy(t ) du (t )
T  y (t )  T (1.29)
dt dt
fv u
où : T 
r Figure 1.16 : amortisseur hydraulique

1.2.5.5 Retard pur (temps mort):


a) Modèle :

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y(t )  u(t   )   cte (1.30)

b) Exemple : convoyeur à courroie :

u (t ) y (t )

Figure 1.17: Convoyeur à courroie


y(t )  u(t   )  (1.31)
v

1.2.5.6 Gain proportionnel:


a) Modèle :

y(t )  Ku(t ) K : gain constant (1.32)


b) Exemples :

 Exemples électriques :

R2 R2
R1
- -
u P + +
R2 y u y R1 y
u

R2 R2 R2
0K  1 K  0 K  1 1
P R1 R1
a) Gain à potentiomètre b) Gain négatif à AOP c) Gain positif à AOP

Figure 1.18: Gains proportionnel à base de circuits électriques

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12 Chapitre 1

 Engrenages (transmissions rigides) :


n1

n1 , n2 : nombres de dents.
1  u
1 , 2 : Vitesses de rotations. 2  y

n2
n n n
2  1 1  y(t )  1 u (t ) ; K  1 (1.33)
n2 n2 n2 Figure 1.19 : Engrenages

 Vérin pneumatique :
pu A
L’équilibre des forces implique :

Fresoort  Fpression  ry  Ap
r

On pose u  p , il vient

A A y
y (t )  u (t ) ; K (1.34)
r r
Figure 1.20 : Engrenages

1.3 Notion d’automatique


1.3.1 Définition

Automatique : Qui fonctionne tout seul ou sans intervention humaine.


Il existe deux domaines d'intervention de l'automatique :
 Dans les systèmes à événements discrets. On parle d'automatisme (séquence d'actions
dans le temps). Exemples d'applications : les distributeurs automatiques, les ascenseurs,
le montage automatique dans le milieu industriel, les feux de croisement, les passages à
niveaux.
 Dans les systèmes continus pour asservir et/ou commander des grandeurs physiques de
façon précise et sans aide extérieure. Quelques exemples d'application : l'angle d'une
fusée, la vitesse de rotation d'un moteur, la position du bras d’un robot, le pilotage
automatique d'un avion.
Dans ce cours, nous ne nous intéresserons qu'à l'automatique des systèmes continus.

1.3.2 Notion de boucle ouverte et boucle fermée

Un système est en boucle ouverte lorsque la commande est élaborée sans l'aide de la
connaissance des grandeurs de sortie : il n'y a pas de feedback. Dans le cas contraire, le système
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Introduction générale 13

est dit en boucle fermée (Figure 1.21). La commande est alors fonction de la consigne (la valeur
souhaitée en sortie) et de la sortie. Pour observer les grandeurs de sortie, on utilise des capteurs.
C'est l'information de ces capteurs qui va permettre d'élaborer la commande.

Entrée Entrée Commande Sortie


Sortie Elaboration de la
Système Système
Commande Consigne commande

a) Système en BO b) Système en BF

Figure 1.21 : Système en BO et en BF

1.3.3 Nécessité d’une contre réaction


Exceptionnellement, le système de commande peut opérer en boucle ouverte à partir du
seul signal de consigne. Mais la boucle fermée (contre réaction) est capable de
 stabiliser un système instable en BO
 compenser les perturbations externes
 compenser les incertitudes internes au processus lui-même
Un système de commande peut réaliser deux fonctions distinctes :
 l'asservissement : c'est à dire la poursuite par la sortie d'une consigne variable dans le
temps.
 la régulation : c'est à dire la compensation de l'effet de perturbations variables sur la
sortie (la consigne restant fixe).

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Chapitre 2:

Représentation par fonction de transfert des SLI

2.1 Représentation de base

Le modèle d’un système linéaire invariant (SLI) s’écrit sous la forme :

dny d n 1 y dy d mu d m1u du
n
 an1 n1    a1  a0 y  bm m  bm1 m1    b1  b0u (2.1)
dt dt dt dt dt dt

où n  m , système propre (réalisable physiquement).


Si n  m le système est dit strictement propre.

2.2 Fonction de transfert


En transformant (utilisation de la transformée de Laplace) les deux membres de l’équation
différentielle (2.1) on obtient :

Y ( p)  G( p)U ( p)  I ( p) (2.2)

G( p) : Fonction de transfert
I ( p) : Conditions initiales
La fonction de transfert G( p) peut s’écrire sous l’une des formes suivantes :
bm p m    b1 p  b0
G ( p)  (2.3a)
p n  an 1 p n1    a1 p  a0
( p  z1 )( p  z2 ) ( p  zm )
G( p)  bm (2.3b)
( p  p1 )( p  p2 ) ( p  pn )
(1   1 p)(1   2 p) (1   m p)
G ( p)  K (2.3c)
(1  T1 p)(1  T2 p) (1  Tm p)
z1 ,, zm : Zéros du système,

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Représentation par FT 15

p1 ,, pn : Pôles du système,


T1 ,, Tn : Constantes de temps du système,
K : Gain statique du système.
Le tableau 2.1 illustre quelques fonctions de transfert des éléments de base.

Tableau 2.1 : Quelques fonctions de transfert

Type d’élément Fonction de transfert G(p)


K
Premier ordre
1  Tp
K
Second ordre 2 p2
1 p
n n2
K
Intégrateur simple
p
Tp
Dérivateur réel ;  T
1  p
Retard pur e p ;   0

2.3 Propriétés de la FT

Il découle de (2.2) et (2. 3) quelques propriétés suivantes :


 Une fonction de transfert est définie pour un signal linéaire et invariant.
 La sortie d’un système est donnée par :

y(t )  L -1 G( p)U ( p) (2.4)

Si les conditions initiales sont nulles.


 La fonction de transfert est indépendante du signal appliqué à l’entrée, u (t ) . Elle ne
dépend que du système.
 La fonction de transfert est caractérisée par les pôles, les zéros et le gain bm .

2.4 Extension aux systèmes y1


u1
multivariables
up yq
Pour un système multivariable on écrit :

yi ( p)  Gi1 ( p)u1 ( p)    Gip ( p)u p ( p) Figure 2.1 : Système multivariable


(2.5)
i  1,, q

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16 Chapitre 2

Ou encore sous une forme matricielle

Y ( p)  G( p)U ( p) (2.6)


avec, Y ( p)  y1 ( p)  yq ( p)  T
: vecteur de sortie.

Y ( p)  u ( p) ( p)
T
1  up : vecteur d’entrée.

G11( p)  G1 p ( p)
 
G ( p)       : matrice de transfert.
Gq1 ( p)  Gqp ( p)
 

2.5 Fonction de transfert de systèmes composés :


2.5.1 Montage en série (en chaîne, en cascade) :

u ( p) y ( p)
G1 ( p) G2 ( p) Gn ( p)

G ( p)

Figure 2.2 : Montage en cascade

n
y ( p)
G ( p)    Gi ( p) (2.7)
u ( p) i 1

2.5.2 Montage en parallèle :

G1 ( p) G1 ( p)
u ( p) + + y ( p) u ( p) - - y ( p)
G2 ( p) G2 ( p)
+ -

Gn ( p) Gn ( p)

G ( p) G ( p)
a b

Figure 2.2 : Montage en parallèle

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Représentation par FT 17

n
G ( p)   Gi ( p) pour cas (a)
i 1
n (2.8)
G ( p)    Gi ( p) pour cas (b)
i 1

2.5.3 Montage à retour :

u ( p) + y ( p) u ( p) + y ( p)
_ G1 ( p) G1 ( p)
+
G2 ( p) G2 ( p)

G ( p) a G ( p) b

Figure 2.2 : Montage à retour

G1 ( p)
G ( p)  pour cas (a)
1  G1 ( p)G2 ( p)
(2.9)
G1 ( p)
G ( p)  pour cas (b)
1  G1 ( p)G2 ( p)

2.6 Détermination de la réponse d’un système:

Soit u(t )  u1 (t ) un signal donné, mais quelconque. La réponse


u ( p) y ( p)
du système à u1 (t ) est notée y1 (t )  L -1 G( p)u1 ( p) . G ( p)

Pour déterminer la réponse y1 (t ) on procède comme suit :

c) Décomposer G( p)u1 ( p) en éléments simples :

ki k ki
G ( p)u1 ( p)     nii   (2.10)
i (1  Ti p) ni
i p i  i p2 
ni

1  2 p  2 
 i i 

d) Utiliser ; ensuite, la table des transformées de Laplace.

Exemple :

On désire trouver la réponse indicielle (entrée échelon) d’un système de fonction de transfert :

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18 Chapitre 2

1
G ( p) 
(1  p)(1  0.5 p)

1
a) L’entrée est un échelon unité, donc u1 ( p)  . On opère ensuite la décomposition en
p
1
éléments simples de T ( p)  G( p)u1 ( p) 
p(1  p)(1  0.5 p)

  
G( p)u1 ( p)    avec :
p (1  p) (1  0.5 p)

  lim  p  T ( p)  1 ;   lim (1  p)  T ( p)  2 ;   lim (1  0.5 p)  T ( p)  0.5
p 0 p 1 p 2

Finalement on obtient :

1 2 0.5
G( p)u1 ( p)   
p (1  p) (1  0.5 p)

b) En utilisant la transformée de Laplace inverse de chaque élément simple on trouve :

y1 (t )  L -1 G( p)u1 ( p)  1  2et  e2t

2.7 Réponse impulsionnelle d’un SLI:


2.7.1 Définition

La réponse impulsionnelle d’un système est sa réponse à l’impulsion de Dirac  (t ) :


u(t )   (t )  y(t ) : réponse impulsionnelle .

u(t )   (t )  u( p)  1  y(t )  L -1 G( p)u( p)  L -1 G( p)  g (t )

La réponse impulsionnelle d’un système est égale à la transformée de Laplace inverse de sa


fonction de transfert.

2.7.2 Allure de la réponse impulsionnelle en fonction des pôles du système :

L’allure de la réponse impulsionnelle dépend étroitement de la position des pôles du système


dans le plan complexe (voir Tableau 2.2).

H. EL FADIL
Représentation par FT 19

Tableau 2.2 : Allure de quelques réponses impulsionnelles

Position des pôles Allure de la réponse


Im y(t)
Réponse apériodique

Re
t
0

Im y(t) Réponse oscillatoire amortie

Re
0
t

Im y(t)=K 1(t)
Pôle simple
K
Re
0 t
K
G ( p) 
p

Im y(t )  K sin(0t )
K
G ( p)  2 0 2 K
p  0
Re
0
t
-K
2 / 0

2.7.3 Réponse d’un SLI en fonction de sa réponse impulsionnelle:


Etant donné un SLI de fonction de transfert G( p) (de réponse impulsionnelle
g (t )  L -1 G( p) . Soit u (t ) un signal d’entrée quelconque et y (t ) la réponse correspondante,
alors on a :
y(t )  L -1 G( p)u( p)  L -1 G( p) L -1 u( p)  g (t )  u(t )
Soit
y(t )  g (t )  u(t ) (2.11)
(* désigne le produit de convolution).
Comme g (t ) et u (t ) sont des signaux causaux alors :
t
y(t )   g (t   )u ( )d (2.12)
0

H. EL FADIL
Chapitre 3:

Analyse temporelle et fréquentielle des SLI

3.1 Analyse temporelle des SLI


3.1.1 Définition

L’analyse temporelle d’un système consiste à étudier le système sur la base de sa réponse à des
signaux types.

Le signal le plus utilisé pratiquement est l’échelon. La réponse correspondante est appelée
réponse indicielle.

u(t )  1(t )  y(t) = réponse indicielle.

3.1.2 Expression analytique de la réponse indicielle

Soit G( p) la fonction de transfert d’un système. On suppose que l’entrée est un échelon unité
1
( u(t ) 1(t ) )  u ( p)  , il vient :
p

G( p)  G ( p) 
Y ( p)   y (t )  L -1  
p  p 
Ou encore :

y(t )  g (t )   1(t )    g (t   )d   g ( )d


t t
(3.1)
0 0

La réponse indicielle est l’intégrale de la réponse impulsionnelle.

3.1.3 Indices d’évaluation du régime transitoire d’une réponse indicielle :

Pour un système stable, on distingue deux allures de la réponse indicielle (Figure 3.1) :
 Réponse indicielle apériodique

H. EL FADIL
Analyse des SLI 21

 Réponse indicielle oscillatoire.

Dépassement
maximal ou absolu
y(t) y(t)
ym
1.05ym 
0.95ym ym
0.9ym 0.95ym
0.9ym

0.1ym 0.1ym
0 tm t
0 tm t
tr tr

a) Réponse indicielle apériodique b) Réponse indicielle oscillatoire

Figure 3.1 : Réponses indicielles

La réponse indicielle (d’un système stable) met en évidence deux phases :


 La phase transitoire,
 Le régime permanent.
Le comportement transitoire peut être évalué à l’aide de trois indices suivants :
 Le temps de montée : tm ,
 Le temps de réponse : t r ,
 Le dépassement relatif : D .

3.1.3.1 Temps de montée t m :


tm  t2  t1 (3.2)
L’instant t1 correspond à y(t1 )  0.1yst ,
L’instant t 2 correspond à y(t2 )  0.9 yst ,
La valeur yst correspond à la valeur finale de y (t ) : yst  lim y(t )
t 

3.1.3.2 Temps de réponse t r :


C’est le temps nécessaire pour que la réponse y (t ) entre dans un intervalle yst  5% yst . Ce
temps est souvent appelé temps de réponse à 5%. Il mesure la rapidité d’un système.
Pour une réponse apériodique on a : y(tr )  0.95 yst .

3.1.3.3 Dépassement relatif D :


C’est le rapport en % de l’amplitude  du premier maximum sur la valeur finale yst :

H. EL FADIL
22 Chapitre 3


D 100 (en %) (3.3)
yst
  sup y(t )  yst   0
t

3.1.4 Système de premier ordre

Fonction de transfert:
K
G ( p)  T 0 (3.4a)
1  Tp
Réponse indicielle :
 K u0   
t

y (t )  L 
-1

  Ku0 1  e T  (3.4b)

 1  Tp p   
avec, u0 la valeur de l’échelon d’entrée.
L’allure de la réponse indicielle est donnée figure 3.2.

Step Response

y(t) 1

Ku0
0.8
T1
63%Ku0
T2
T3
Amplitude

0.6

0.4

0 T1<T2<T3
T t
0.2

0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Time (sec)

Figure 3.2 : réponse d’un premier ordre

Les caractéristiques d’un système de premier ordre sont les suivantes :


yst
 K ; K : gain statique.
u0
 y(3T )  0.95 yst  tr  3T T : constante de temps.
dy (t ) Ku0
 La pente à l’origine :  0
dt t 0 T

3.1.5 Système du second ordre :

Fonction de transfert:

H. EL FADIL
Analyse des SLI 23

K
G ( p)    0 ; n  0 (3.5a)
 p2
1 2 p 2
n n
Réponse indicielle :
 
 
-1  K u0 
y (t )  L   (3.5b)
 p2 p 
 1  2 p 2 
 n n 
La réponse prend des allures différentes suivant que les pôles de G( p) sont réels ou complexes.

3.1.5.1 Comportement aux limites de la réponse :

 Valeur initiale : lim y(t )  lim pY ( p)  0


t 0 p

dy (t )  dy (t ) 
 Tangente à l’origine : lim  lim pL    lim p 2Y ( p)  0
t 0 dt p 
 dt  p 

 Valeur finale : lim y(t )  lim pY ( p)  Ku0 si les pôles de G( p) sont à


t  p 0

partie réelle négative.

3.1.5.2 Expression analytique de la réponse :

Le comportement transitoire dépend des pôles de G( p) , c'est-à-dire des racines de son


dénominateur :
 p2
1 2 p 2 (3.6)
n n
On distingue alors trois cas selon la valeur de coefficient d’amortissement  :
1er cas :  2  1
Le système présente deux pôles réels :

1 2

n
p2
p  2  ( p  p1 )( p  p2 ) avec p1, 2  n    2  1
n
  (3.7)

et la réponse s’écrit :
 Ku0   n2 n2 
y (t )  L -1    Ku0 1  e p1t  e p2t  (3.8)
 p( p  p1 )( p  p2 )   p1 ( p1  p2 ) p2 ( p2  p1 ) 
Les pôles p1 et p2 sont réels donc la réponse y (t ) est apériodique.
 Si   1 , p1 et p2 sont négatifs  lim y(t )  Ku0 (figure 3.3)
t 

 Si   1 , p1 et p2 sont positifs  lim y(t )   (figure 3.4)


t 

H. EL FADIL
24 Chapitre 3

y(t)
 1 Im
Ku0

Re
0

0 t

Figure 3.3 : réponse indicielle apériodique stable

y(t)
  1 Im
Ku0

Re
0

0 t

Figure 3.4 : réponse indicielle apériodique instable

2ème cas : 0   2  1
Le système présente deux pôles complexes conjugués :


p1, 2  n   j 1   2  (3.9)
La réponse indicielle du système devient :

y (t )  Ku0 1 
e 0t
1  2
 

sin n 1   t    avec   arctan
2 1  2

(3.10)
 
Les pôles p1 et p2 sont complexes donc la réponse y (t ) est oscillatoire.
 Si   0 , ( Re( p1, 2 )  0 )  lim y(t )  Ku0 (figure 3.5)
t 

 Si   0 , ( Re( p1, 2 )  0 )  lim y(t )   (figure 3.6)


t 

y(t)
0   1 Im
Ku0

Re
0

0 t

Figure 3.5 : réponse indicielle oscillatoire stable

H. EL FADIL
Analyse des SLI 25

y(t)
1    0 Im

Ku0
Re
0
0 t

Figure 3.6 : réponse indicielle oscillatoire instable

3ème cas :  2  0
Le système présente une paire de pôles complexes conjugués :
p1, 2   jn (3.11)

  p 2 
y (t )  L -1  Ku0 / p1  2   Ku0 1  cosnt  (3.12)
  n  
La réponse est donc sinusoïdale (figure 3.7).

y(t)
 0 Im 2Ku0

Re Ku0
0

0 t

Figure 3.7 : réponse sinusoïdale

3.1.5.3 Principales caractéristiques d’un second ordre :


Un système de second ordre présente quelques caractéristiques suivantes :
dy (t )
- Une tangente à l’origine nulle  0
dt t 0
- Si les pôles de G( p) sont à partie réelle négative ( Re( pi )  0 ), c'est-à-dire le cas quand
  0 , alors lim y(t )  yst  Ku0 .
t 

- Les instants des maximums et minimums sont :


i
ti  ; i  0, 1, 2, ( 0   1) (3.13)
n 1   2
- Le dépassement relatif, quand 0    1 , est donné par :


y (t )  Ku0 1 2
D  100 1  100e (3.14)
Ku0

H. EL FADIL
26 Chapitre 3

- Le temps de réponse réduit à 5% ( trn ) est donné en fonction du facteur


d’amortissement  et sa courbe est illustrée par la Fig.3.8

Figure 3.8 : Temps de réponse réduit d’un système de second ordre

On constate qu’un système, décrit par une fonction de transfert du second ordre, présente la
plus grande rapidité pour un réglage à 0.707 de son facteur d’amortissement.

Pour   0.707 trn  2.93  3

La figure 3.9 illustre le régime transitoire de la réponse indicielle d’un 2nd ordre pour   0 . La
figure 3.10 montre l’évolution du dépassement relatif D en fonction de  .

Step Response
1.8

1.6
  0.1

1.4   0.3

1.2   0.5
  0.7
1
Amplitude

0.8
 1
0.6
 2
0.4

0.2

0
0 1 2 3 4 5 6
Time (sec)

Figure 3.9 : Réponse indicielle d’un second ordre pour   0

H. EL FADIL
Analyse des SLI 27

100

80

60
D%

40

20

0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1

Figure 3.10 : Dépassement relatif D en fonction de 

3.1.6 Système intégrateur :


La fonction de transfert d’un intégrateur s’écrit comme suit :

1
G ( p)  (3.15)
Tp

Réponse indicielle :
 1 u  t
y (t )  L -1   0   u0 1(t ) (3.16)
 Tp p  T

L’allure de cette réponse indicielle est illustrée par la figure 3.11.

y(t)

u0

0 T t

Figure 3.11 : Réponse indicielle d’un intégrateur

3.1.7 Système dérivateur :


Fonction de transfert théorique :

G( p)  Tp (3.17a)

H. EL FADIL
28 Chapitre 3

Fonction de transfert réelle (pratique, réalisable) :

Tp
G ( p)  (  T ) (3.17b)
1  p

La réponse indicielle s’écrit :

 Tp u0  T 
t
y (t )  L -1     u0 e  (3.18)
 1  p p  

La figure 3.12 montre l’allure de la réponse indicielle d’un système dérivateur.

y(t)
T
u0

u0 u(t)

0  t

Figure 3.12 : Réponse indicielle d’un dérivateur réel

3.1.8 Systèmes composés :


Pour étudier les systèmes composés on suit généralement la démarche suivante :
- Etudier d’abord le comportement aux limites (pour t  0 et t   ),
G ( p)u0
- Décomposer en éléments simples,
p
- Chercher la transformée inverse de chacun des éléments simples,
 u 
- En déduire y (t )  L -1  G( p)  0  .
 p

Exemples :
p3
1) Soit la fonction de transfert suivante : G ( p)  . Calculer sa réponse
( p  1) 2 ( p  1)
indicielle ?
- Décomposition en éléments simples :
G( p)u0  1 3 1 
 u0    
2 
p  4( p  1) 4( p  1) 2( p  1) 

H. EL FADIL
Analyse des SLI 29

1 3 1 
- Transformée inverse : y (t )   e t  et  te t u01(t ) (réponse divergente à
4 4 2 
cause de pôle positif).
2) Calculer la réponse indicielle d’un système de fonction de transfert :
(1  3 p) p
G ( p)  ?
( p  1)( p 2  1)
- Décomposition en éléments simples :
G( p)u0  1 2 p   1 2 p 
 u0   2   u0   2  2 
p  ( p  1) ( p  1)   ( p  1) ( p  1) ( p  1) 
- Sa transformée inverse s’écrit : y(t )   et  2 sin(t )  cos(t )u01(t ) .

3.2 Analyse fréquentielle des SLI:


3.2.1 Définition
L’analyse fréquentielle consiste à étudier le comportement d’un système en réponse à un signal
d’entrée sinusoïdal, pour différentes valeurs de la fréquence.

3.2.2 Fondement théorique

Soit un SLI de fonction de transfert G( p) . Sa réponse à un signal sinusoïdal


u(t )  u0 sin(0t ) 1(t ) est, en régime permanent, un signal sinusoïdal de même fréquence :

y(t )  u0 G( j ) sin0t  argG( j0 ) (3.19)

3.2.3 Transmittance fréquentielle


La fonction
G( j )  G( p) p  j (3.20)

décrit parfaitement le comportement fréquentiel d’un SLI de fonction de transfert G( p) . On


l’appelle : transmittance fréquentielle (ou réponse en fréquence).

3.2.4 Lieu de transfert


On appelle lieu de transfert de G( p) toute représentation graphique de G( j) , 0     .

3.2.4.1 Lieu de transfert de Nyquist :


C’est l’ensemble des points du plan d’affixe G( j ) de coordonnées : P( ), Q( ) où :

P()  ReG( j) , Q()  ImG( j) (3.21)

H. EL FADIL
30 Chapitre 3

ImG( j )
3

  P(1 )   0 ReG( j )
0
 (1 )

G( j ) M (1 )
Q(1 )
1
2 0  1  2  3  

Figure 3.13 : Illustration d’un lieu de Nyquist

3.2.4.2 Lieu de Black :


C’est l’ensemble des points de coordonnées  () , L() 0     avec :

 ()  argG( j ) , L( )  20 log G( j ) (3.22)

L( ) dB
0  1  2  3    0
1
2
0
 ( )
180  90
3

 

Figure 3.14 : Définition de lieu de Black

Remarque : Le lieu de K  G( j ) s’obtient en translatant verticalement celui de G( j ) de


20 log K .

3.2.4.3 Lieu de Bode :


Il se compose de deux courbes :
- Courbe d’amplitude ou de gain : c’est l’ensemble des points de coordonnées
log( ) , L() , avec L()  20 log G( j) (dB) .

- Courbe de phase : ensemble des points de coordonnées log(  ) ,  ( ) , avec


 ()  argG( j) .

H. EL FADIL
Analyse des SLI 31

Comme il y a deux courbes, on qualifie ce lieu de « Diagramme de Bode ». Le tracé de ce


diagramme se fait sur un papier semi-logarithmique (Figure 3.15).

Bode Diagram
L( ) 0

-10
Magnitude (dB)

-20

-30
Echelle linéaire

-40
 ( ) 0
Phase (deg)

-45

-90
-2 -1 0 1
10 10 10 10
Frequency (rad/sec) Echelle logarithmique

Figure 3.15 : Diagramme de Bode

Intérêt pratique des diagrammes de Bode :


Etant donné un système composé : G( p)  G( p)1 G2 ( p)Gn ( p) , alors la courbe d’amplitude
de G( p) est obtenue en additionnant celles des éléments simples Gi ( p) . De même pour la
courbe de phase :
L( )  L1 ( )  L2 ( )    Ln ( ) (3.23)

 ( )  1 ()  2 ()    n () (3.24)

où Li ( )  20 log Gi ( j ) ; i ( )  argGi ( j ) .

3.2.5 Lieu de transfert des éléments du premier ordre :

3.2.5.1 Diagramme de Bode d’un élément du 1er ordre:


On rappelle la fonction de transfert d’un système de premier ordre (3.4a) :
K
G ( p)  T  0, K  0 . Le gain et la phase s’obtiennent comme suit :
1  Tp

L( )  20 log G( j )  20 log K  20 log 1  T 2 2 (3.25a)


K
 ( )  arg   arg(1  Tj )   arctan T (3.25b)
1  Tj

H. EL FADIL
32 Chapitre 3

a) Comportement aux limites


 lim L( )  20 log K
 0

  ~   L() ~ 20 log K  20 log T


  ~ 0   () ~ 0
  ~    () ~ 90
b) Diagramme asymptotique

L( ) dB

20 log K
Les deux asymptotes 20dB
 20dB / dec
20 log K et
20 log K  20 log T se 0 1 10 
1  ( ) T T
rencontrent en   ,
T 0 
dénommée pulsation de
cassure (brisure).  90
c) Diagramme réel Figure 3.16 : Diagramme asymptotique d’un premier ordre
(allure des
L( ) dB
courbes) : (0)
20 log K
3dB
(1)
Le diagramme
asymptotique donne 0 1 
une bonne  ( ) T
approximation pour la 0 
courbe d’amplitude  45
uniquement.
 90
La notation (i) Figure 3.17 : Diagramme réel d’un premier ordre
signifie une pente de
 20i dB / dec . ImG( j )

3.2.5.2 Lieu de Nyquist d’un    0


élément du 1er ordre: 0 ReG( j )

Le lieu de Nyquist d’un système de


premier ordre (3.4a) est illustré par la
Un demi-cercle
figure 3.18. G( j )

Figure 3.18 : Lieu de Nyquist d’un premier ordre

H. EL FADIL
Analyse des SLI 33

L’allure du lieu de Nyquist peut se déduire du diagramme de Bode.


Le tracé exact est déterminé par une analyse rigoureuse de G( j ) .
En pratique, on fait appel aux logiciel spécialisés (Matlab/Simulink, Scilab/Scicos, …).

3.2.5.3 Lieu de Black d’un élément du 1er ordre:


L( ) dB
  0 20 log K

L’allure du lieu de Black se déduit aisément


du diagramme de Bode.  ( )
Le tracé exact se fait par logiciel spécialisés  90 0

(Matlab/Simulink, Scilab/Scicos, …).

 

Figure 3.19 : Lieu de Black d’un premier ordre

3.2.5.4 Elément Proportionnel


Dérivée (PD):
La fonction de transfert d’un élément proportionnel dérivée est :

G( p)  K (1  Tp) (3.26)

a) Diagramme de Bode d’un PD

L( ) dB
(1)
3dB
20 log K
(0)
0 1 
 ( ) T
 90

 45

0 
Asymptote Courbe réelle

Figure 3.20 : Diagramme de Bode d’un Proportionnel Dérivé

H. EL FADIL
34 Chapitre 3

b) Lieu de Nyquist d’un PD : ImG( j )


 
G( j )
Nous avons : G( j)  K (1  Tj) , donc
ReG( j )  K et ImG( j)  KT .
 0
Le lieu de Nyquist est illustré par la figure 3.21. 0
K ReG( j )
Figure 3.21 : Lieu de Nyquist d’un PD
c) Lieu de Black d’un PD : L( ) dB  

A partir du diagramme de Bode on peut


facilement tracer le lieu de Black. La figure
3.22 en donne la forme.
20 log K   0

0
 90  ( )
Figure 3.22 : Lieu de Black d’un PD

3.2.5.5 Systèmes composés d’éléments de 1er ordre:


Soit un système dont la fonction de transfert est constitué d’éléments de premier ordre :
K (1  T2 p)
G ( p)  (3.27)
(1  T1 p)(1  T3 p)
1 1 1
On suppose que les pulsations de cassure sont telles que :  
T1 T2 T3
Les figures 3.23 et 3.24 donnent le diagramme de Bode, le lieu de Nyquist et le lieu de Black,
respectivement, du système (3.27).
L( ) dB
(0)
20 log K
(1)

(0)

0

1 1 1 (1)
T1 T2 T3
 ( )

0

 90

Figure 3.23 : Diagramme de Bode du système composé (3.27)

H. EL FADIL
Analyse des SLI 35

L( ) dB
ImG( j )
  0 20 log K

K  90
0     0 ReG( j ) 0  ( )

G( j )

a) Lieu de Nyquist

 
b) Lieu de Black

Figure 3.24 : Lieu de Nyquist et lieu de Black du système (3.27)

Remarque : Tracés plus rigoureux des lieux de transfert


Pour la courbe du gain, le diagramme asymptotique est une bonne approximation. La précision
correspondante est suffisante dans l’élaboration d’avant-projets.
Par ailleurs, pour la courbe de phase on préfère utiliser l’approximation des 3 segments (1/10ème,
x10). L’erreur maximale commise avec cette approximation est inférieure à 5%. La figure 3.25
en illustre l’exemple.
 ( )
90
II

0

I III
 90

 ( ) 1 10 1
1 10 10
10T1 10T2 T1 10T3 T2 T3
0

 90

Figure 3.25 : Approximation 3 segments de la courbe de phase du système (3.27)

3.2.6 Lieu de transfert des éléments du second ordre :

3.2.6.1 Diagramme de Bode d’un élément du second ordre:


a) Expressions du Gain et de la phase

H. EL FADIL
36 Chapitre 3

K
G( p)  K 0 (3.28)
 p2
1 2 p 2
n n
2
   2    2
L( )  20 log G( j )  20 log K  20 log 1       2  (3.29)
  n    n 


2
  2
 n
 ( )  arg G ( j )   arg1  2  j 2    arctan (3.30)
 n n  2
1 2
n

b) Courbe d’amplitude d’un élément du second ordre (équation 3.29)


 Comportement aux limites :
- lim L( )  20 log K
 0


-  ~   L( ) ~ 20 log K  40 log
n
Les deux asymptotes se rencontrent en   n .
 Courbe asymptotique (Fig. 3.26)

L( ) dB

20 log K
40dB
 40dB / dec

0 0 100 

Figure 3.26 : Courbe asymptotique du gain d’un élément du 2d ordre

 Allure de la courbe de gain (courbe réelle)


Les extremums de L( ) sont ceux de
2 2
 2   
f ( )  1  2    2  (3.31)
  n    n 
La dérivée de f ( ) para rapport à  est :

f ( ) 4   2 
 2  2  2 2  1 (3.32)
 n  n 
La dérivée (3.32) est nulle pour les valeurs de  suivantes :
1
0 ou   R  n 1  2 2 si   (3.33)
2

H. EL FADIL
Analyse des SLI 37

La pulsation  R est appelée pulsation de résonance ( R  n ).


La courbe réelle de gain est illustrée par la Fig. 3.27.

L( ) dB
1
20 log K 
1 2
  (2)
2

0 R n 

Figure 3.27 : Courbe réelle du gain d’un élément du 2d ordre

1
- Dans le cas où    0.707 , le système est un passe bas classique. Son gain est
2
une fonction monotone décroissante.
- Dans le cas particulier   1 , le système peut se décomposer en deux éléments du 1er
ordre en série. Le tracé de G( p) dans le plan de Bode se fait au §3.2.5.5.
1
- Dans le cas où   , le système est un passe bas résonant. Son gain atteint son
2

maximum en   R  0 1  2 2 et le gain maximum vaut :


K
L(R )  20 log dB (3.34)
2 1  2
c) Courbe de phase d’un élément du 2d ordre (équation 3.30)
 Comportement aux limites :
- lim  ( )  lim  arg(1)  0
 0  0

   2 
- lim  ( )  lim  arg  2   180
   
  0  
-  (n )   arg( j 2 )  90 (si   0)
 Courbe asymptotique et réelle (Fig. 3.28)
 ( )
 2  1

0 
  1   2
 90

180
n

Figure 3.28 : Courbe asymptotique et réelle de phase d’un élément du 2 d ordre

H. EL FADIL
38 Chapitre 3

La figure 3.28 illustre le diagramme de Bode d’un élément du second ordre pour différentes
valeurs de   0 et K  1 .

Bode Diagram
L( ) 20
  0.1
0
Magnitude (dB)

 2
-20

-40

 ( ) -60
0
  0.1
-45
Phase (deg)

-90  2

-135

-180
-1 0 1
10 10 10
Frequency (rad/sec)
Figure 3.29 : Diagramme de Bode d’un élément de 2d ordre (K=1)

3.2.6.2 Allures des lieux de Nyquist et de Black pour un élément du 2d ordre:


Ces lieux se déduisent facilement du diagramme de Bode (Fig 3.30).

L( ) dB
ImG( j )

3
  K
0  0 ReG( j ) 20 log K
 0
2
180
1 0  ( )
2 1
3   2  1
G( j ) 3

3   2  0.707  1
a) : Lieu de Nyquist d’un système du second ordre
 

b) : Lieu de Black d’un système du second ordre

Figure 3.30 : Allure des lieux de Nyquist et de Black d’un élément de 2 d ordre

H. EL FADIL
Analyse des SLI 39

3.2.7 Caractéristiques fréquentielles d’un SLI


Soit G( p) la fonction de transfert d’un SLI. Sa réponse en fréquence (ou sa transmittance
fréquentielle) G( j ) caractérise entièrement le comportement fréquentiel du système. Ainsi,
peut on citer les caractéristique de G( j ) suivantes (Fig. 3.31) :
 Pulsation de coupure à   dB : c : Elle est donnée telle que :

20 log G( jc )  20 log G(0)   dB (3.35)

1
Pour   3  G( jc )  G(0)
2
1
Pour   6  G( jc )  G(0)
2
Très généralement c est définie à -3dB.
 Pulsation de résonance  R : c’est la pulsation pour laquelle nous avons :

G( j )  G( jR )  (3.36)

 Facteur de résonance : Q

G ( j R )
Q (3.37)
G (0)

20 log G( j ) dB

20 log G( jR )
20 log Q
20 log G(0)
20 log G(0)  

0 R c 

Figure 3.31 : Grandeurs fréquentielles caractéristiques d’un SLI

3.2.8 Etude d’un exemple :


Soit un système de fonction de transfert G( p) suivante :
1  002 p
G ( p)   G1 ( p)G2 ( p)G3 ( p) (3.38)
(1  0.1 p)(1  0.1 p  0.25 p 2 )

H. EL FADIL
40 Chapitre 3

1 1
avec G1 ( p)  ; G2 ( p)  ; G3  1  002 p
(1  0.1 p) 1  0.1 p  0.25 p 2
a) Examen de l’élément du second ordre :
2 1
 0.1 et  0.25  n  2 ,   0.1
n n2
b) Pulsations de cassure :
01  10 ; 02  n  2 ; 03  50 (rd / s)  02  01  03
c) Tracés (voir Figures 3.32 , 3.33 et 3.34 ci-après)
d) Caractéristiques fréquencielles :
- c (3dB)  3rd / s (voir figure 3.32)
- R  1.8rd / s
- QdB  14.3 dB  Q  5.17 (valeur réelle).

L( ) dB
14.3
QdB 02 c 01 03
0 R
 6 dB (0) 
(2)

(3)

(2)

 ( )

0.1 0.2 1 02 5 01 20 03 100 500


0 

180
Approximation 3-segments
 270

Figure 3.32 : Allure du diagramme de Bode du système (3.38)

H. EL FADIL
Analyse des SLI 41

Bode Diagram
20

0
Magnitude (dB) System: G
-20
Frequency (rad/sec): 3.05
Magnitude (dB): -3
-40

-60

-80

-100
0

-45
Phase (deg)

-90

-135

-180

-225
-1 0 1 2
10 10 10 10
Frequency (rad/sec)

Figure 3.33 : Tracé précis du diagramme de Bode du système (3.38) avec la commande bode de Matlab

L( ) dB
ImG( j )  270 180  0
 90 0
 ( )
   0
0 ReG( j )

a) : Lieu de Nyquist
  b) : Lieu de Black

Figure 3.34 : Allure des lieux de Nyquist et de Black du système (3.38)

3.3 Relation entre rapidité et bande passante:

La bande passante est définie à -3dB (atténuation tolérée de 30%). Elle s’étend, pour les
systèmes habituellement traités en Automatique, entre zéro et la pulsation de coupure c . Ces
systèmes sont dits passe bas.
D’une façon générale plus la bande passante d’un système est étendue plus il est rapide.
1
Dans le cas d’un système de 1er ordre : c  ; tr  3T (T : constante de temps)
T
Pour un second ordre, pour un  donné sa bande passante est proportionnelle à sa pulsation
propre 0 , tandis que son temps de réponse lui est inverse ( voir Fig. 3.8).

H. EL FADIL
Chapitre 4:

Stabilité des systèmes linéaires

4.1 Définitions
Point d’équilibre : Un système est dans un état d’équilibre si, placé dans cet état, il ne le quitte
pas.

Stabilité : Un état d’équilibre est stable si, lorsqu’on éloigne le système de cet état, il finit par y
revenir. Dans le cas contraire, le point d’équilibre est instable.
Dans certain cas, cette propriété de stabilité n’est valable que si l’´eloignement est faible ; on
parle alors de stabilité locale. Si au contraire le système retourne dans son état d’équilibre
quelque soit l’amplitude de la perturbation, on parle alors de stabilité globale.

Autres définitions :
 Un système linéaire est stable si son état ne diverge pas quand il est abandonné à lui-
même (entrée u(t )  0 ), (  l'état initial x(0) borné).
 Il est asymptotiquement stable si son état converge vers zéro, ( x(0) borné).

La figure 4.1 montre les différentes


y(t)
réponses d’un système selon sa (c)
(b)
stabilité : (a)

(a) Système asymptotiquement


stable.
(b) Système marginalement stable 0 t

(limite de stabilité) Figure 4.1 : Réponse d’un système à une perturbation

(c) Système instable.

H. EL FADIL
Stabilité des SLI 43

4.2 Exemples :

 Système de 1er ordre :


x (t )  ax(t )  x(t )  x(0)eat
- a0 : système asymptotiquement stable
- a0 : système stable (intégrateur)
- a0 : système instable.
 Système de second ordre :
x(t )  a 2 x(t )  x(t )  x(0) cos(at )
Le système est stable mais pas asymptotiquement.

4.3 Stabilité et pôles d’un système linéaire :

a) Un système est stable si tous ses pôles multiples sont à Re  0 et tous ses pôles simples
sont à Re  0 . ( Re : partie réelle).
b) Un système linéaire est asymptotiquement stable si tous ses pôles sont à Re  0 .
Exemples simples :
K
 1er ordre : G ( p) 
1  Tp
- T 0  stabilité asymptotique,
- T 0  instabilité.
K
 Intégrateur : G ( p)  ( n  1)
pn
- Intégrateur simple ( n  1 ) : stable (non asymptotiquement),
- Intégrateur multiple ( n  2 ) : instable.
K
 Second ordre : G ( p) 
2 p2
1 p
n n2
-  0 : stabilité asymptotique,
-  0 : stabilité non asymptotique ( 0  0 ),
-  0 : instabilité.

4.4 Stabilité et réponse impulsionnelle :

a) Un système est stable si sa réponse impulsionnelle est bornée ( g (t )  L -1 G( p) 

bornée).

H. EL FADIL
44 Chapitre 4

b) Il est asymptotiquement stable si sa réponse impulsionnelle tend vers zéro ( lim g (t )  0


t 

).
Le tableau 4.1 illustre la réponse impulsionnelle d’un système de second ordre en fonction de
la position de ses pôles dans le plan complexe.

Tableau 4.1 : Allure de la réponse impulsionnelle d’un système de second ordre


en fonction de la position de pôles
Position des pôles Allure de la réponse

 1 Im y(t)

Re
t
0

0   1 Im y(t)

Re
0
t

 0 Im y (t )
K
Re
0
t
-K
2 /  n

  1 Im y(t)

Re

t
0

1    0 Im y(t)

Re
t
0

4.5 Stabilité et bornitude entrée/sortie :


Un système linéaire invariant est asymptotiquement stable si et seulement si sa réponse à tout
signal d’entrée borné est un signal borné, c.à.d

H. EL FADIL
Stabilité des SLI 45

u (t ) borné  y (t ) borné (4.1)

C’est la stabilité BIBO (Bounded Input Bounded Output).


Remarque: En pratique, tous les systèmes vérifient (4.1). Cela ne signifie pas que tous les
systèmes sont stables, mais qu’ils ne sont pas linéaires invariants sur toute leur plage de
fonctionnement. Exemple : saturation à la sortie des AOP.

4.6 Systèmes stables à phase minimale


4.6.1 Définition
Un système stable est dit à phase minimale si :
1) Tous se zéros sont stables (à partie réelle négative)
2) Sa fonction de transfert ne comprend pas de terme « retard pur » : e  p .
Un système stable qui n’est pas à phase minimale est dit à non minimum de phase ou à
déphasage non minimal.

4.6.2 Exemples

1  T1 p
a) G1 ( p)  T1  0 ; T2  0 : système à phase minimale,
1  T2 p
1  T1 p
b) G2 ( p)  T1  0 ; T2  0 : système à non minimum de phase
1  T2 p
e  p
c) G1 ( p)    0 ; n  0 : système à non minimum de phase.
2 p2
1 p
n n2

4.7 Critère algébrique de stabilité

Analyser la stabilité d’un système de fonction transfert

bm p m    b1 p  b0
G ( p)  (4.2)
an p n  an1 p n 1    a1 p  a0

équivaut à chercher la position de ses pôles par rapport à l’axe imaginaire.


Il existe une méthode, connue sous l’appellation de critère de « Routh-Hurwitz » permettant de
déterminer si les pôles de G( p) sont tous à partie réelle négative, sans calculer explicitement
ces pôles.

4.7.1 Critère de Routh-Hurwitz


Les racines de l’équation

H. EL FADIL
46 Chapitre 4

an p n  an1 p n1    a1 p  a0  0 (4.3)

sont tous à partie réelle strictement négative si :


1) Les coefficients ai (i=0,…, n-1) sont tous strictement positifs
2) Les termes de la première colonne du tableau de Routh-Hurwitz sont tous strictement
positifs.
Remarques :
- Dans le cas où la 2ème condition n’est pas remplie, l’équation a autant de racines à partie
réelle positive que de changement de signe dans la première colonne.
- Si dans la première colonne il existe un élément nul, le système admet au moins un pôle
à partie réelle positive ou une paire de pôles conjugués imaginaires purs.

4.7.2 Tableau de Routh-Hurwitz

Le tableau de Routh-Hurwitz est illustré par le tableau 4.2 suivant:

Tableau 4.2 : Tableau de Routh-Hurwitz

pn an an  2 an  4 
p n1 an1 (pivot de la 3ème ligne) an3 an5 
an 1an 2  an an 3 an 1an 4  an an 5
p n2 bn 1  bn 3  bn5 
an 1 an 1
bn 1an 3  an 1bn3 bn 1an 5  an 1bn5
p n3 cn 1  cn 3  cn5 
bn 1 bn1
    
p0 zn1 zn3 zn  5 

4.7.3 Exemples
a) Exemple 1 : Etudier, par le critère de Routh-Hurwitz, la stabilité d’un système du second
b0
ordre : G( p)  .
p  a1 p  a0
2

1) Première condition : a1  0 et a0  0
2) Deuxième condition : Tableau de Routh-Hurwitz :
p2 1 a0 0

p1 a1 0 0

p0 a1a0  1 0 0 0
b1   a0
a1

H. EL FADIL
Stabilité des SLI 47

Condition : a1  0 et a0  0
Condition de stabilité : a1  0 et a0  0
Remarque : pour un système du second ordre, si tous les coefficients sont positifs le système
est donc stable.
b) Exemple 2 : Etudier la stabilité du système u ( p) + y ( p)
asservi Fig.4.2 ci-contre, par le critère de _ T ( p)
Routh-Hurwitz. On donne:
1
T ( p)  Figure 4.2 : Système asservi à retour unitaire
p( p  p  3)
2

T ( p) 1
On commence par calculer la FTBF : G( p)   3
1  T ( p) p  p  3 p  1
2

1) Condition N°1 : remplie (tous les coefficients sont positifs)


2) Condition N°2 : construction du tableau de Routh-Hurwitz
p3 1 3 0

p2 1 1 0

p1 1 3  1 1 0 0
b1  2
1
p0 1 0 0

Conclusion :
Il n’y a pas de changement de signe dans la première colonne du tableau : Le système
asservi est donc stable.
On ajoute, maintenant, un gain proportionnel u ( p) + y ( p)
_ k T ( p)
k  0 dans la boucle ouverte (Fig. 4.3).
Etudions la stabilité en fonction de k. La
k
FTBF devient : G( p)  , il Fig. 4.3 : Système asservi avec gain de boucle
p  p  3p  k
3 2

unitaire
en résulte alors le tableau de Routh-Hurwitz suivant :
p3 1 3 0

p2 1 k 0
1 3  1 k
p1 b1   3 k 0 0
1
p0 k 0 0
Le système devient instable lorsque : 3  k  0 , c-à-d k  3 .
En régle générale, augmenter le gain de la boucle ouverte se fait aux dépends de la stabilité
en boucle fermée.

H. EL FADIL
48 Chapitre 4

4.8 Cas des systèmes asservis


Dans cette partie nous illustrerons qu'on peut prévoir la stabilité en BF d’un système à partir de
la représentation graphique du gain et du déphasage en BO.

4.8.1 Définition du point critique


Soit le système en BF de la forme de la Fig. 4.2. Sa fonction de transfert en BF est :

T ( p)
G( p)  (4.4)
1  T ( p)

Nous avons vu que la stabilité du système asservi dépend de ses pôles de sa FTBF G(p). C'est-
à-dire des racines de son dénominateur :

  1  T ( p)  0 (4.5)

  0 : Fonction sensibilité du système.


Dans le cas harmonique p  j , l’équation (4.5) peut se réécrire comme suit

T ( j )  1 (4.6)

Pour évaluer la stabilité de l'asservissement (boucle fermée), le critère graphique consiste à


étudier la position de la courbe de réponse harmonique en BO par rapport au point critique
défini par :

T ( j )  1  0dB ; argT ( j)  180 (4.7)

Le critère le plus fréquemment utilisé s’appelle le critère de REVERS.

ImT ( j )
4.8.2 Critère de Revers dans le
plan de Nyquist ReT ( j )
1 0

Un système asservi linéaire est stable


si en décrivant le lieu de Nyquist en T ( j ) 
BO dans le sens des fréquences  Stable
croissantes, on laisse le point critique Juste oscillant
Instable
A(-1,0) à sa gauche (Fig.4.4).
Figure 4.4 : critère de Revers dans le plan de Nyquist

H. EL FADIL
Stabilité des SLI 49

4.8.3 Critère de Revers dans le T ( j ) dB


diagramme de Bode

Soit 0 la pulsation pour laquelle la 0 0 

courbe de gain coupe l'axe 0dB et 


Instable
la pulsation pour laquelle la courbe Juste oscillant
ArgT ( j ) Stable
des phases passe par -180°.
0  
L'asservissement est stable si 0  
180
.
Figure 4.5 : Critère de Revers dans le diagramme de bode
(voir Fig. 4.5).

Juste oscillant T ( j ) dB
4.8.4 Critère de Revers dans le
plan de Black
Le point critique (-1,0) se transforme en un
ArgT ( j )
point de coordonnées (0dB, -180°).
180 0
Instable
Le système en BF sera stable si en
Stable
parcourant le lieu de la FTBO dans le sens  

des  croissantes, on laisse le point
critique à droite (Fig. 4.6).
Figure 4.6 : Critère de Revers dans Lieu de Black

4.9 Marges de stabilité


Lors de la mise en équation d’un système asservi, on constate que dans le modèle élaboré
pour fixer ses performances il subsiste certaines incertitudes relatives au système à automatiser
lui-même : modélisation simplificatrice, actionneurs trop sollicités, bruits de capteurs,
conditions d’utilisation extrêmes,…
Les marges de gain et de phase permettent, alors, d’´evaluer le “degré de stabilité” ou encore la
“robustesse” d’un système asservi.
Les marges de stabilité d’un système en BF sont déterminées à partir de la fonction de transfert
du système en BO T ( j ) et sont définies comme suit:

Marge de gain (en dB):


MGdB   T ( j ) (4.8)
Marge de phase (en °):
MP  argT ( j0   180 (4.9)

H. EL FADIL
50 Chapitre 4

avec :
 : pulsation pout laquelle la phase est égale à -180° : argT ( j   180 .
0 : pulsation pout laquelle le gain est égale à 0dB : T ( j0 )  0dB .
Ces marges sont illustrées dans la figure 4.7.
Remarque :
Lorsqu’on ajoute un gain proportionnel dans la boucle (Fig. 4.3), la courbe du gain (Fig. 4.7a)
est translatée vers le haut (pour k  1 ) de 20 log k . Il en résulte alors une diminution des marges
de stabilité. Là encore, l’augmentation du gain de la boucle ouverte peut provoquer l’instabilité
du système en BF.

T ( j ) dB ImT ( j )
1
0  
0
MG

MG Re T ( j )
ArgT ( j ) 1 0 1
 MP
0

MP 
180 1
a b

Figure 4.7 : Définition des marges de stabilité : a) dans le diagramme de bode ; b) dans le lieu de Nyquist

H. EL FADIL
Chapitre 5:

Précision des systèmes linéaires asservis

5.1 Introduction
Dans le chapitre précédent, nous avons vu que la stabilité d’un système asservi était fonction
du réglage du gain statique en boucle ouverte ; suivant la valeur de celui-ci, un même système
(par exemple de 3ème ordre ou plus) peut en effet être stable, juste oscillant ou carrément
instable.
Tout en se situant dans la plage des valeurs de k qui rendent le système stable, on conçoit
aisément que le choix d’un réglage donné de k aura une incidence sur les autres performances
que l’on est en droit d’attendre d’un système automatique, en particulier en ce qui concerne la
rapidité et la précision.

5.2 Définitions
La précision d’un système asservi s’appréhende par l’étude de la grandeur d’erreur, disponible
à la sortie du détecteur d’écart, qui fournit en permanence une indication entre ce qui est
souhaité (consigne) et une image de ce qui est effectivement réalisé (mesure) (Voir Fig. 5.1).

Perturbations
Consigne Erreur Grandeur régulée
+ Procédé +
_ Correcteur

Mesure Capteur

Figure 5.1 : Configuration d’un système Automatique asservi

H. EL FADIL
52 Chapitre 5

Considérons un système asservi stable au repos. Une sollicitation du système entraîne une
évolution du signal d’erreur dans le temps ; cette erreur sera la somme d’un terme transitoire et
d’un terme permanent. On peut donc distinguer :
- Une précision dynamique, caractérisée par l’évolution du signal d’erreur pendant le
régime transitoire ; précision et rapidité sont intimement liées durant cette phase
d’évolution du système.
- Une précision statique correspondant à l’erreur permanente observée.
D’une façon générale, le signal d’erreur dépend du système et des entrées appliquées :
commande e(t) et/ou perturbation w(t). Il est souvent délicat de localiser avec précision les
points d’application des perturbations qui peuvent modifier le fonctionnement d’un système
asservi. Admettons cependant qu’une perturbation w(t) s’introduise dans la chaîne
conformément au schéma de la figure 5.2, où la chaîne directe est décomposée en une partie
amont (à la perturbation) de fonction de transfert D1(p) et une partie aval de FT D2(p).

w(t )
+
e(t ) +  (t ) s(t )
_ D1 ( p) D2 ( p)
+
m(t )
R( p )

Figure 5.2 : Configuration d’un système Automatique asservi

On peut facilement montrer que le signal d’erreur  (t ) est lié aux deux entrées e(t) et w(t) par
la relation suivante :

1  T ( p) 
 ( p)   E ( p)  W ( p) (5.1)
1  T ( p)  D1 ( p) 

où T ( p)  D1 ( p) D2 ( p) R( p) est la fonction de transfert en BO.

5.3 Précision statique :


5.3.1 Erreur due à l’entrée principale

Dans ce cas, l’erreur répond à la relation :

1
 ( p)  E ( p) (5.2)
1  T ( p)

H. EL FADIL
Précision des SLI 53

Nous nous intéressons à l’erreur statique permanente, que l’on peut obtenir directement en
appliquant le théorème de la valeur finale :

E ( p)
lim  (t )  lim p ( p)  lim p (5.3)
t  p 0 p 0 1  T ( p)

On voit que l’erreur permanente dépend à la fois de la forme de l’entrée appliquée et du système
lui-même, par l’intermédiaire du comportement de sa fonction de transfert en boucle ouverte
lorsque p  0 .
Les entrées classiquement appliquées aux systèmes bouclés (dites entrées canoniques) peuvent
se mettre sous la forme générale suivante :

A m
e(t )  t .1(t ) (5.4)
m!

où m est l’ordre de l’entrée et A l’amplitude du signal (égale à 1 si l’on considère le signal


unité).
Les entrées les plus courantes correspondent à :
- m0 échelon unité : 1(t )
- m 1 échelon de vitesse (rampe) : t 1(t )
1 2
- m2 échelon d’accélération : t 1(t )
2
La transformée de Laplace de telles entrées est de la forme générale :

A
E ( p)  m 1
(5.5)
p

D’autre part, la plupart des fonctions de transfert en BO rencontrées dans les asservissements
peuvent se mettre sous la forme générale :

k
 (1  z 1
i  p)
T ( p)  kG( p)  n  j
(5.6)
p
 (1  p 1
j  p)

où k est le gain statique en BO, et n le nombre de pôles nuls (ou nombre d’intégrations) de T(p).

k
En observant que T(p) se comporte come quand p  0 , on peut écrire :
pn

H. EL FADIL
54 Chapitre 5

p n m
lim  (t )  lim A  n (5.7)
t  p0 p k

L’exploitation de cette expression, selon l’ordre m de l’entrée appliquée à un système présentant


en BO n intégrations et un gain statique k, permet d’établir le tableau 5.1 suivant :

Tableau 5.1 : Erreur statique pour différentes combinaisons de m et n

Nombre Erreur de position Erreur de vitesse Erreur d’accélération


p v a
d’intégrations Entrée en échelon de Entrée en échelon- Entrée en échelon
de T(p) position rampe d’accélération
m0 m 1 m2
n0 A
 
1 k
n 1 A
0 
k
n2 A
0 0
k
n3 0 0 0

En conclusion :
 Pour annuler l’erreur statique à une entrée d’ordre m, il faut et il suffit que la fonction
de transfert en boucle ouverte du système considéré contienne (m+1) intégrations.
 Lorsque l’erreur permanente existe, celle-ci est d’autant plus faible que le gain en BO
de l’asservissement est grand.
La figure 5.3 suivante illustre ces différents cas, pour un asservissement sollicité par une entrée-
rampe (échelon de vitesse) :

Régime transitoire Régime permanent

m(t ) pour n  2 v  0
A
m(t ) pour n  1 v 
k
A
Entrée : v 
k
e(t )  At m(t ) pour n  0 v  

v  

0 t

Figure 5.3 : Réponse indicielle d’un intégrateur

5.3.2 Erreur due à une perturbation

H. EL FADIL
Précision des SLI 55

Dans ce cas, le terme d’erreur dû à la perturbation s’exprime par :

1 T ( p)
 ( p)    W ( p) (5.8)
D1 ( p) 1  T ( p)

où D1(p) représente la fonction de transfert des éléments de la chaîne directe, situés entre la
sortie du détecteur d’écart et le point d’application de la perturbation (Fig.5.2).
Soit k1 le gain de D1 ( p) et n1 le nombre d’intégrations correspondant. On peut alors écrire :

p n1 k
lim  (t )  lim p ( p)  lim p   n W ( p) (5.9)
t  p 0 p 0 k1 p  k

En supposant que la perturbation affecte le système sous forme de l’une des entrées
canoniques :

A
W ( p)  m 1
(5.10)
p

Il vient :

kA p n1m
lim  (t )  lim n  (5.11)
t  p0 p  k k1

En tenant le même raisonnement que précédemment, on constate que :


- l’existence ou non d’une erreur permanente due à une perturbation dépend uniquement
des intégrations placées en amont du point d’application de la perturbation.
- De même, lorsque l’erreur existe, elle est d’autant plus faible que le gain statique de la
portion de la chaîne directe située en amont du point d’application est élevé.

5.3.3 Conséquences pratiques

En règle générale, la forme des perturbations est plutôt du type aléatoire et leurs points
d’application dans une chaîne sont difficilement localisables.

De l’étude précédente, on retiendra surtout que la précision statique d’un asservissement, liée
tant au signal de commande qu’aux perturbations possibles, sera d’autant meilleure que le gain
de la chaîne sera plus important immédiatement à la sortie du détecteur d’écart.

H. EL FADIL
56 Chapitre 5

Si le système tolère des intégrations supplémentaires, il faut également les placer le plus près
possible du détecteur d’écart (d’où la place donnée aux correcteurs, comme on le verra au
chapitre suivant).

5.3.4 Dilemme Précision-Stabilité

Si l’on raisonne d’un point de vue de la stabilité, le réglage optimal conduit à affecter au
système un gain statique en boucle ouverte k * , qui lui confère une certaine marge de phase
choisie à priori.

Si l’on raisonne d’un point de vue de la précision, l’on voit que :

- Celle-ci sera d’autant plus grande que le gain statique k sera plus élevé ; ceci au
détriment de la stabilité (réduction de la marge de phase, voire basculement dans
l’instabilité).
- Qu’elle sera absolue (erreur statique nulle), si le système possède m  1 intégrations en
boucle ouverte. On est donc tenté de rajouter des intégrateurs dans la chaîne pour
atteindre une précision parfaite. Toutefois, l’augmentation inconsidérée du nombre
1
d’intégrations dans la chaîne conduit à l’instabilité (en effet, chaque terme en induit
p

un déphasage de  , quelque soit  ).
2

On voit donc que l’augmentation de la précision ne peut se faire sans la détérioration de la


stabilité ; la recherche d’un compromis, tenant compte du dilemme Précision-Stabilité, est
absolument nécessaire.

H. EL FADIL
Chapitre 6:

Compensation des systèmes asservis

6.1 Introduction
Dans le chapitre précédent, nous avons vu que ajouter un gain dans la chaîne directe
permettait d'améliorer la précision d'un asservissement (mais ce gain ne permet pas d'annuler
l'erreur de position ou de vitesse si cette erreur n'est pas nulle). Il n'est pas possible d'augmenter
ce gain de façon trop importante : il peut dégrader la stabilité du système (il diminue la marge
de gain - voire rendre le système instable). D'où le dilemme classique en automatique :
- un gain faible donne un système stable mais peu précis
- un gain fort donne un système plus précis mais moins stable.
Afin de satisfaire toutes les exigences de performances souhaitées par l’asservissement
(stabilité, précision et rapidité), on intercale entre le détecteur d’écart et l’entrée du procédé un
organe de commande appelé compensateur, correcteur ou régulateur (Fig. 6.1).

Consigne ou
référence Correcteur Procédé
r (t ) +  (t ) u (t ) y (t )
_ C ( p) G ( p)

Figure 6.1 : Compensation d’un système asservi

Un régulateur est souvent conçu de façon que l’ensemble corrigé satisfasse un certain nombre
de spécifications temporelles ou/et fréquentielles (appelées cahier des charges):
Exigences temporelles: Exigences fréquentielles:

H. EL FADIL
58 Chapitre 6

- Réponse temporelle imposée, - Marge de phase imposée,


- Temps de réponse minimal, - Bande passante à respecter,
- Dépassement maximal contrôlé, - Résonance spécifiée,
- Précision statique imposée, - ….
- ….

6.2 Les différentes actions d’un régulateur


Un régulateur contient le plus souvent une combinaison des actions suivantes :
- Une action proportionnelle P,
- Une action intégrale I,
- Une action dérivée D.

6.2.1 Action proportionnelle (P)

Le signal de commande u (t ) est proportionnel au signal d’erreur  (t ) :

u(t )  K p   (t ) (6.1)

Sa fonction de transfert est

u ( p)
C ( p)   Kp (6.2)
 ( p)

L’action P est ajustée de manière à obtenir la rapidité souhaitée. La précision de l’action P reste
imparfaite à cause de l’erreur statique. Elle peut être améliorée par augmentation du gain, mais
ceci au détriment de la stabilité. Sa mise en œuvre analogique est illustrée par la figure 6.2.

R2 R2
R
R1 R1
- - R
-
+ +
 u  +
u

R2 R2
a) Gain négatif Kp   0 b) Gain positif Kp  0
R1 R1

Figure 6.2: Réalisation analogique d’un gain proportionnel

6.2.2 Action intégrale (I)

Dans ce cas, le signal de commande u (t ) est l’intégral du signal d’erreur  (t ) :

H. EL FADIL
Compensation des systèmes asservis 59

1 t
u (t ) 
Ti   ( )d
0
(6.3)

Sa fonction de transfert est


1
C ( p)  (6.4)
Ti p
Le diagramme de bode de cette action
Bode Diagram
est illustré par la figure 6.3 15

10
La constante du temps Ti est le temps

Magnitude (dB)
5

d’action intégrale ou le taux d’action 0

intégrale. Ce temps Ti est réglable et -5

-10
permet de doser la part d’action -89

intégrale du signal. On voit que pour -89.5


Phase (deg)

minimiser cette part, il faut augmenter -90

-90.5
Ti .
-91
1
L’action intégrale est favorable à une
0 1
10 10
Frequency (rad/sec) Ti
amélioration notable de la précision Figure 6.3. Diagramme de bode d’une action I
(ajout d’une intégration dans la FTBO). En outre, négatif
1
son caractère passe bas permet de filtrer les C ( p)   C
RCp

bruits haute fréquence. En revanche ce type Ti  RC R


-
d’action tend à rendre l’asservissement instable 
+
u

par un déphasage supplémentaire de 
2
Figure 6.4 : Réalisation d’une action I
(dégradation de la marge de phase) ; elle doit être
alors combinée à d’autres types d’actions.

La réalisation analogique de cette action est donnée par la figure 6.4. Pour compenser le signe
négatif de C(p) de la figure 6.4 on ajoute un étage inverseur à la sortie du montage (montage
Fig.6.2a avec R1=R2).

6.2.3 Action dérivée (D)

Dans ce cas, le signal de commande u (t ) est la dérivée du signal d’erreur  (t ) :


d (t )
u (t )  Td (6.5)
dt
Sa fonction de transfert est
C ( p)  Td p (6.6)

H. EL FADIL
60 Chapitre 6

Td est le temps d’action dérivée ou le taux d’action dérivée. Cette action procure au système
une avance de phase qui éloigne le lieu de transfert en BO du point critique. Ceci a pour
conséquence une augmentation de la stabilité du système asservi (c.f. chapitre 4). Son caractère
anticipatif se répercute sur la rapidité par une accélération de la réponse. Par contre, elle
présente deux inconvénients :

- Le gain statique en BO diminue. Cet accroissement de stabilité s’assortit d’une


diminution de la précision statique.
- Le terme “dérivée” procure un gain élevé aux hautes fréquences. Il favorise donc
l’amplification du bruit créé par les signaux parasites (de hautes fréquences) au
détriment du signal utile (basses fréquences).

On peut pallier ce dernier inconvénient en utilisant une dérivée-filtrée de fonction de transfert :


Td p
C ( p)  (6.7)
T
1 d p
N
où N  1 . La fonction (6.7) est forme pratique approchant l’action dérivée. En effet la fonction
de transfert (6.6) n’est pas propre (un système physique ne peut pas avoir un numérateur de
degré supérieur au dénominateur). La figure 6.6 illustre le diagramme de bode de l’équation
(6.7) et la figure 6.5 en montre sa
Bode Diagram
réalisation analogique. 20

20 log N
10
Magnitude (dB)

-10

-20
R2 C ( p)  
R2Cp 90
1  R1Cp
R1 C
Td  R2C
Phase (deg)

-
45
+ R
 u N 1
R2
N
Td
0
0 1 2 3
10 10 10 10
Frequency (rad/sec)

Figure 6.5 : Réalisation d’une action D filtrée Figure 6.6. Diagramme de bode d’une action D filtrée
6.3 Combinaisons des trois types
d’actions

Les différentes actions précédentes sont utilisées par couple (PI ; PD) ou les trois en même
temps (PID), profitant des avantages de chacune d’entre elles et contrecarrant mutuellement
leurs inconvénients.

6.3.1 Régulateur PI

H. EL FADIL
Compensation des systèmes asservis 61

Le régulateur PI (action proportionnelle-intégrale) est une combinaison d'un régulateur P et d'un


régulateur I.

1 t
u (t )  K p (t ) 
Ti   ( )d
0
(6.8)

La forme parallèle de sa fonction de transfert est :

1
C ( p)  K p  (6.9a)
Ti p

et sa forme série est :

(1   i p)
K (6.9b)
i p

où K  K p et  i  K pTi . La figure 6.7 montre son diagramme de bode.

Caractéristiques : Bode Diagram


60

- Effet statique (régime 50


Magnitude (dB)

permanent): annule l’erreur 40

statique (contient une 30


20 log K
intégration) 20
0
- Effet dynamique (régime
transitoire) : pourrait
Phase (deg)

-45
augmenter le temps de
réponse (système moins
-90
-1 0 i 1 2
rapide). Il augmente 10 10 10 10
Frequency (rad/sec)

l’instabilité (introduit un Figure 6.7. Diagramme de bode d’un PI


déphasage supplémentaire de -90°).

Réglage du correcteur
1
- Principe : on choisit la pulsation i  du correcteur trop petite devant la pulsation en
i
boucle ouverte au gain 0dB 0 . Ainsi, le retard de phase amené sera éloigné du point
critique et ne conduira à pas à rendre le système instable.

H. EL FADIL
62 Chapitre 6

- Une méthode classique consiste à placer le correcteur par la méthode du pôle dominant.
Le pôle dominant (  max i ) du système correspond à la constante de temps la plus grande,
c’est donc lui qui limite la rapidité du système.
1) déterminer la fonction du système en boucle ouverte.
2) fixer  i   max pour éliminer le pôle dominant.
3) déterminer K pour avoir la marge de phase du cahier des charges.

Réalisation
La réalisation analogique d’un PI est représentée par la figure 6.8.
Remarque : en régime permanent, un condensateur se comporte comme un circuit ouvert, le
montage intégrateur va alors se comporter comme un comparateur et sa sortie va saturer. Pour
palier à cet inconvénient, on rajoute en pratique une résistance R0>>R en parallèle avec R et C.

R C R2 1  RCp
R2 C ( p)  
R R1 R1 RCp
-
-
+  i  RC
 +
u R2
K
R1
Figure 6.8: Réalisation analogique d’un régulateur PI

6.3.2 Régulateur PD

Le régulateur PD est une combinaison d'une action proportionnelle et d’une action Dérivée :

d (t )
u (t )  K p (t )  Td (6.10)
dt

La fonction de transfert de ce régulateur avec version filtrée de l’action dérivée est généralement
mise sous la forme suivante :

(1  a d p)
C ( p)  K (6.11)
1 d p

avec : K  0 ,  d  0 et a  0 . Cette forme est souvent appelée « correcteur à avance de


phase ». Le diagramme de bode d’un tel correcteur est illustré par la figure 6.9.

H. EL FADIL
Compensation des systèmes asservis 63

Caractéristiques :
- L’intérêt principal de la 60
Bode Diagram

correction dérivée est son effet 50 g max 20 log( K )  20 log( a)

Magnitude (dB)
stabilisant, elle s’oppose aux 40

grandes variations de l’erreur 30 20 log K 20 log( a )


(donc aux oscillations), elle
20
90
permet donc de stabiliser le  max
système et d’améliorer le

Phase (deg)
60

temps de réponse. 30
1
- En revanche elle augmente le d 
a d
0
gain en hautes fréquences 10
-2 -1
10
0
10
1
10
2
10 10
3

Figure 6.9. Diagramme de bode d’un PD


Frequency (rad/sec)
donc une sensibilité accrue aux
bruits.

Réglage du correcteur
En principe, l’objectif d’un tel correcteur est d’améliorer la marge de phase du système. Hors,
1
on voit que le correcteur apporte, autour de d  , une avance de phase maximale  max
a d
telle que
a 1
sin  max  (6.12a)
a 1

et qu’il apporte aussi, autour de cette pulsation, un gain

g max  20 log K  20 log a (6.12b)

Une solution pour un placement optimale est de fixer d  0 (pulsation au gain 0dB en BO)
et de régler K de telle sorte que le gain apporté autour de 0 soit de 0dB.
1) Fixer d  0 .
2) Calculer l’avance de phase  max à apporter pour respecter la marge de phase du cahier
des charges.
1  sin  max
3) Calculer a 
1  sin  max

4) Calculer K pour avoir 20 log C ( j0 )  0dB .

Réalisation
La réalisation analogique d’un régulateur à avance de phase est représentée par la figure 6.10.
H. EL FADIL
64 Chapitre 6

C2
R2 1  R1C1 p
C1 R2 C ( p)  
R R1 1  R2C2 p
- R R2
- K  d  R2C2
R1 + R1
 +
u a d  R1C1 R1C1  R2C2

Figure 6.10: Réalisation analogique d’un régulateur PD (à avance de phase)

6.3.3 Régulateur PID

C'est le correcteur le plus connu et aussi le plus complet car il associe les trois types d’actions.
On le trouve sous plusieurs formes :

Forme parallèle :

1
C ( p)  K p   Td p (6.13)
Ti p
Forme série :
 1 
C ( p)  K p 1  1  Td p  (6.14)
 Ti p 
Forme Mixte :
 1 
C ( p)  K p 1   Td p  (6.15)
 Ti p 

Dans ce chapitre on utilisera la forme mixte (propre et de réalisable) suivante:

 1   i p  1  a d p 
C ( p)  K    (6.16)

 i  p 1   d p 

Ce correcteur correspond, en fait, à la mise en cascade d’un correcteur PI suivi d’un correcteur
PD. Il en résulte qu’il a une action sur toutes les fréquences. En basse fréquence, il a une action
intégrale qui permet d’annuler l’erreur statique. Aux moyennes fréquences, il aura aussi un effet
stabilisateur (autour de 0 ). Il permet de répondre au compromis précision–rapidité–stabilité.
Le diagramme de bode de ce régulateur est illustré par la figure 6.11.

H. EL FADIL
Compensation des systèmes asservis 65

Bode Diagram
70
20 log( aK )
60
Action intégrale

Magnitude (dB)
50
Action dérivée
40

30

20
90
 max
45
Phase (deg)

-45 1
d 
a d
-90
-3 -2 -1 0 1 2
10 10 10 10 10 10
Frequency (rad/sec)

Figure 6.11: Diagramme de bode d’un régulateur PID de la forme (6.16)

Caractéristiques :

- annule l’erreur statique,


- améliore la rapidité du système,
- améliore la stabilité du système.

Réglage du correcteur

Une méthode de placement simple consiste à dimensionner d’abord la cellule PI puis la cellule
PD. Si la rapidité n’est pas un critère fondamental, on pourrait fixer la pulsation i  1 /  i dans

le domaine des basses fréquences par rapport à d  1 / a d ( i  d ). On évalue le


comportement du système en boucle ouverte avec la cellule PI puis on dimensionne la cellule
PD adéquate.
0
1) Fixer d  0 et i  ,
10
2) Evaluer la phase et la module du système en boucle ouverte avec la cellule PI,
3) Calculer l’avance de phase  max à apporter pour respecter la marge de phase du cahier
des charges.
1  sin  max
5) Calculer a 
1  sin  max

H. EL FADIL
66 Chapitre 6

4) Calculer K pour avoir le gain de la boucle ouverte corrigée à 0 égale à 0dB.

Réalisation
La réalisation analogique du régulateur PID (6.16) est illustrée par la figure 6.12.

C2 R2 1  RCp 1  R1C1 p
C ( p)   
R C R1 RCp 1  R2C2 p
C1 R2
R2
R K  i  RC
- R1
-
+  d  R2C2 a d  R1C1
 R1 +
u
RC  R1C1  R2C2

Figure 6.12: Réalisation analogique du régulateur PID (6.16)

6.4 Exemple de synthèse


Soit un système de fonction de transfert :
G0
G( p)  (6.17)
1  1 p 1   2 p 
avec : G0  40 ,  1  1 et  2  4 .
On désire synthétiser un correcteur pour ce procédé de telle façon que la boucle fermée ait les
performances suivantes :
- Temps de réponse plus rapide ( trBF  trBO ) (performance de rapidité),
- Erreur de position nulle (performance de précision),
- Un marge de phase MP=45° (performance de stabilité).

6.4.1 Essais en BO
A l’aide du logiciel Matlab on %%% SYSTEME 40/(1+p)(1+4p) %%%
G=tf(40,[4 5 1]); % fonction de transfert
élabore la réponse indicielle et le figure(1);
digramme de bode du système (6.17) step(G); % réponse indicielle
grid;
(voir figures 6.14 et 6.15). figure(2);
bode(G); % digramme de bode
margin(G); % marges de stabilité
A partir de la réponse indicielle on grid;

relève le temps de réponse à 5% en


BO : trBO  13.1s
La commande margin permet de relever les marges de stabilité. On obtient la marge de phase
sans correction suivante MPSC  22.6 à la pulsation 0 SC  3.08 rad/s .

H. EL FADIL
Compensation des systèmes asservis 67

Step Response
40

System: G
35
Time (sec): 13.1
Amplitude: 38
30

25

Amplitude
20

15

10

0
0 5 10 15 20 25
Time (sec)

Figure 6.14 : réponse indicielle du système (6.17)

Bode Diagram
Gm = Inf dB (at Inf rad/sec) , Pm = 22.6 deg (at 3.08 rad/sec)
40

20
Magnitude (dB)

-20

-40

-60
0

-45
Phase (deg)

-90

-135

-180
-2 -1 0 1 2
10 10 10 10 10
Frequency (rad/sec)

Figure 6.15 : Diagramme de bode du système (6.17)

6.4.2 Synthèse du régulateur

Comme la FTBO ne contient aucune intégration et afin de satisfaire une erreur de position nulle
il faut que le correcteur ramène une intégration. Les correcteurs PI et PID sont les seuls qui en
contiennent une.

6.4.2.1 Régulateur PI
On rappelle la forme série de sa fonction de transfert:
K 1   i p 
CPI ( p)  (6.18)
i p

H. EL FADIL
68 Chapitre 6

On se propose de compenser le pôle dominant du système qui est lié à la constante du temps la
plus grande. Il vient alors
 i   2  4s (6.19)
La FTBO devient
KG0
T ( p)  CPI ( p)G( p)  (6.20)
 i p1   1 p 
La marge de phase s’écrit :

MP  argT ( j0   180  90  arctan( 10 )  180  90  arctan( 10 ) (6.21)

On désire une MP de 45°, il s’ensuit, compte tenu de (6.21), que la pulsation 0 doit être choisie
telle que :
arctan(10 )  45 (6.22)
Ce qui implique
1
0   1rad/s (6.23)
1
La pulsation étant définie pour un gain T ( j0  1 . Il découle de (6.20) que le gain K du PI doit
être choisi comme suit :
 i0 1  ( 10 ) 4 2
K   0.1414 (6.24)
G0 40
Finalement la fonction du transfert du PI s’écrit :
0.14141  4 p 
CPI ( p)  (6.25)
4p
Remarque :
On remarque qu’il n’ya aucun moyen de régler le temps de réponse pour assurer la rapidité.
Cette troisième performance est en fait une conséquence des deux autres critères déjà imposés
qui sont la précision et la stabilité.

6.4.2.2 Régulateur PID

Pour ce régulateur on se propose d’utiliser la forme mixte (6.16) suivante:

 1   i p  1  a d p 
CPID ( p)  K    (6.26)
  i p  1   d p 

Comme pour le PI on commence par compenser le pôle dominant à l’aide de la partie PI du


PID. Il en résulte alors

H. EL FADIL
Compensation des systèmes asservis 69

 i   2  4s (6.27)
Avec ce choix la FTBO devient
K  1  a d p  G0
T ( p)  CPID ( p)G( p)    (6.28)
 i p  1   d p  1   1 p 
et la marge de phase se réécrit comme suit :

MP  90  max  arctan( 10 )  180  90  max  arctan( 10 ) (6.29)

Afin de répondre au critère de stabilité qui stipule une MP de 45°, la phase maximale  max que
la partie PD doit apporter satisfait, compte tenu de (6.29), à la relation suivante :

max  arctan( 10 )  45 (6.30)

Cette équation montre parfaitement qu’on pourrait choisir la pulsation 0 la plus grande
possible. Ceci conduit à choisir une bande passante assez large et par conséquent une rapidité
accrue en BF.
Pour l’instant on pourrait se contenter du choix suivant :

0  10  0 SC  30.8 rad/s (6.31)

Ceci implique une avance de phase suivante

max  arctan(30.8)  45  43.14 (6.32)

Le coefficient a peut être obtenu, compte tenu de 6.12a et 6.32, comme suit

1  sin max
a  5.325 (6.33)
1  sin max

Par ailleurs, la constante du temps  d peut être obtenue comme suit

1 1
d   0   d   14.1 ms (6.34)
a d a0

1
Avec un tel choix on vérifie bien que i   d .
i

H. EL FADIL
70 Chapitre 6

Il reste maintenant à choisir le gain K afin qu’à la pulsation 0 le gain de la FTBO soit égal à

l’unité : T ( j0  1 . Il découle de (6.28) que ce gain est :

1 1  ( 10 )
2
K   i 0  41.13 (6.35)
a G0

Finalement le régulateur PID obtenu a pour expression :

 1  4 p  1  75.08 103 p 
CPID ( p)  41.13  3
 (6.36)
 4 p  1  14.1  10 p 

Afin de comparer les performances des deux régulateurs PI et PID obtenus nous avons simulé
le système en BF à l’aide du logiciel Matlab-Simulink comme le montre la figure 6.16. Les
réponses indicielles des deux systèmes à une référence de valeur 10 sont illustrées par la figure
6.17.

%%% Commandes Matlab utilisées pour l’affichage des réponses

>> plot(temps,reference,':',temps,sortie_PI,temps,sortie_PID)
>> grid

A partir de la figure 6.17 nous pourrions tirer les conclusions suivantes


- Les deux réponses convergent vers leur référence de valeur 10. L’erreur de position est
donc nulle. Ceci est bien prévisible car les deux correcteurs contiennent une intégration.
- Le temps de réponse d’un PI est de trPI  6.125s et celui d’un PID est de trPID  0.186s
. En comparant ces deux temps avec celui de la boucle ouverte trBO  13.1s , on remarque
que les deux correcteurs rendent la boucle fermée plus rapide avec une suprématie
notable du PID. Avec le PID, nous pourrions diminuer davantage ce temps en réglant
0 (augmentation de la bande passante), en revanche, il n’ya aucun moyen de contrôler
cette rapidité avec le PI.
- Comme le système est de second ordre, un régulateur de type PI pourrait donc être
suffisant pour le corriger (facilité d’implantation).

H. EL FADIL
Compensation des systèmes asservis 71

PI

PID

Figure 6.16 : Diagramme Simulink du système (6.17) corrigé par un PI et un PID

14

Réponse du PID
12
Réponse du PI

10

0
0 5 10 15

Figure 6.17 : Réponses indicielles du système (6.17) corrigé par un PI et un PID

H. EL FADIL
ANNEXE

A1 : Table des transformée de Laplace

F(p) f(t)

1  (t )

e  kTp  (t  kT )

1
(t )
p
1
t
p2
1 1 2
t
p3 2
1 t3
p4 6
1 tm
p m1 m!
1
e  at
pa
1
t.e at
 p  a 2
1 t 2  at
 p  a 3 2
.e

1 1
t n1.e at n *
 p  a n (n  1)!
a
1  e at
p p  a 
1 t
1  (1  )e t / 
p1  p  
2

1
t  2  (t  2 )et / 
p 1  p 
2 2

H. EL FADIL
Annexe 73

a 1  e  at
t
p  p  a
2
a

sin(t )
p 2
2


e at sin(t )
( p  a) 2   2
p
cos(t )
p 2
2

pa
e at cos(t )
( p  a) 2   2
1 1  cos(t )
p( p   2 )
2
2
1
( p  a)( p  b)
1
ba

e at  e bt 
p
( p  a)( p  b)
1
a b

ae at  be bt 
pc
( p  a)( p  b)
1
ba

(c  a)e at  (c  b)e bt 
1
p1   1 p 1   2 p 
1
1
1  2

 1e t / 1   2e t /  2 
1
p 1   1 p 1   2 p 
2
t  ( 1   2 ) 
1
1   2

 12et / 1   22et /  2 
1 1
 1 e 0t sin(t )   0 1   2
p  2 0 p  02
2

1
1
r2  r1

er2 t  er1t 
 1
p 2  2 0 p  02 r1, 2 : racines de l’équation caractéristique

1  0 0t 
1 2 
1 e sin(t   ) 
 1 0   
p( p 2  2 0 p  02 )
  0 1   2   arccos( )
1 1  02  e r2 t e r1t  
 1 1    
p( p 2  2 0 p  02 ) 02  r2  r1  r2 r1  
1 1  2 1  0t 
 1 1 
2 
 e sin(t   ) 
p ( p  2 0 p  02 )
2 2
0  0  
a
sinh(at )
p  a2
2

p
cosh(at )
p  a2
2

H. EL FADIL
74 Annexe

A2 : Décomposition en éléments simples

Considérons une fraction rationnelle F(p) sous sa forme générale suivante, où N(p) et D(p) sont
des polynômes de la variable p :

N ( p)
F ( p)  (A.1)
D( p )

On rappelle que les racines de l’équation N(p) = 0 sont appelés les ‘zéros’ de F(p), et que les
racines de l’équation D(p) = 0 sont appelés les ‘pôles’ de F(p). Nous supposerons par la suite
que N(p) est un polynôme de degré m, que D(p) est un polynôme de degré n, avec m < n, et que
le coefficient multiplicateur de p n de D(p) est égal à l’unité.

Cas où F(p) a un pôle simple noté  :

F(p) s’écrit alors sous la forme suivante, où D1(p) = 0 ne possède pas de racine en p   et où
b1
est l’élément simple associé au pôle  :
p 

N ( p) N ( p) b
F ( p)   1  1 (A.2)
( p   ) D1 ( p) D1 ( p) p  

La valeur du coefficient b1 (appelé résidu) peut être obtenue par la relation suivante :

b1  ( p   )  F ( p)p (A.3)

Cas où F(p) présente un pôle multiple :

Si  est un pôle de multiplicité m, alors les m éléments simples associés au pôle  seront de la
bj
forme avec j  1,2,, m :
(p )j

N ( p) N1 ( p) m bj
F ( p)    
( p   ) m D1 ( p) D1 ( p) j 1 ( p   ) j
(A.4)

Comme précédemment, D1(p) = 0 ne possède pas de racine en p   : Les coefficients bj sont


donnés par :

H. EL FADIL
Annexe 75

 d ( m j ) 
bj 
1
(m  j )!  dp
m

 ( m j ) ( p   )  F ( p)   (A.5)
 p 

Dans le cas d’un pôle simple (m = 1), la relation précédente se simplifie pour redonner (A.3) :

m  1 1  d (0) 
  b1   ( 0) ( p   )1  F ( p)   
 ( p   )  F ( p)p  (A.6)
 j 1 0!  dp  p 

Dans le cas général où F(p) présente des pôles simples et des pôles multiples, la décomposition
en éléments simples de F(p) est obtenue en ajoutant les éléments simples associés à chacun des
pôles.

Exemple :

Calculer la décomposition en élément simple de la fraction rationnelle suivante :

p2  2 p  3
F ( p)  (A.7)
( p  1)3

Le pôle 1  1 est triple, i.e. m=3. Il vient :

b3 b2 b
F ( p)    1
( p  1) ( p  1)
3 2
p 1 (A.8)

En multipliant F(p) par ( p  1)3 et en l’évaluant sa valeur en p = -1, il vient :

( p  1) 3
 F ( p) 
p1 
 b3  ( p  1)b2  ( p  1) 2 b1  p1
 
 b3  p 2  2 p  3 p1  2 (A.9)

En prenant la dérivée première de ( p  1)3 F ( p) et en l’évaluant sa valeur en p = -1, il vient :

d 
 dp ( p  1)  F ( p)
3
 b2  2( p  1)b1 p1  b2  2 p  2p1  0 (A.10)
  p1

Enfin, en prenant la dérivée seconde de ( p  1)3 F ( p) et en l’évaluant sa valeur en p = -1, il vient


:

 d2 
 dp 2 ( p  1)  F ( p)
3
 2b1 p1  2b1  2p1  2  b1  1 (A.11)
  p1

H. EL FADIL
76 Annexe

Remarque : sous MatlabTM, la décomposition en éléments simples d’une fraction rationnelle


s’obtient par la commande residue. Ainsi pour l’exemple précédent, l’expansion du
dénominateur donne :

p2  2 p  3 p2  2 p  3
F ( p)   3
( p  1)3 p  3 p2  3 p  1
Commandes MatlabTM : Résultat :
Num=[1 2 3] ; a= b= c=
Num=[1 3 3 1] ; 1.0000 -1.0000 []
[a,b,c]=residue(Num,Den) ; 0.0000 -1.0000
2.0000 -1.0000

Comme les 3 valeurs du vecteur b sont identiques, le résultat indique que F(p) se décompose
comme suit :

a(1) a(2) a(3)


F ( p)    (A.12)
p  b(1)  p  b(2)   p  b(3) 3
2

Dans le cas où les valeurs du vecteur b sont différentes, F(p) se décompose comme suit :

a(1) a(2) a ( n)
F ( p)     c( p ) (A.13)
p  b(1) p  b(2) p  b( n)

H. EL FADIL
Bibliographie

Philippe DE LARMINAT, Automatique – Commande des systèmes linéaires, Edition Hermès,


1993.

Maurice RIVOIRE et Jean-Louis FERRIER, Cours d’Automatique – Tomes 1 et 2, Edition


Eyrolles, 1995.

Michel VILLAIN, Signaux et systèmes à temps continu et discret : Automatique 1, Edition


Ellipses, 1998.

Michel VILLAIN, Systèmes asservis linéaires : Automatique 2, Edition Ellipses, 1998.

P. Borne, G. Dauphin-Tanguy, J.P. Richard, F. Rotella, and I. Zambettakis, Modélisation et


Identification des Processus, Technip, 1992.

C. Sueur, P. Vanheeghe, and P. Borne, Automatique des Systèmes Continus, Technip, 1997.

M. Rivoire and J.L. Ferrier, Cours d’Automatique, Eyrolles, 1994.

R.H. Bishop, Modern Control Systems Analysis and Design using Matlab and Simulink,
Addison-Wesley, 1997.

J.L. Martin de Carvalho, Dynamical Systems and Automatic Control, Prentice-Hall.

C.L. Phillips and R.D. Harbor, Feedback Control Systems, Prentice-Hall.

V. Minzu and B. Lang, Commande Automatique des Systèmes Linéaires Continus - Cours avec
Applications utilisant Matlab, Ellipses.

J.J. DiStephano, A.R. Stubberud, and I.J. Williams, Systèmes Asservis, McGraw-Hill.

E. Ostertag, Systèmes et Asservissements Continus, TechnoSup, Ellipses.

G.F.Franklin, J.D. Powell, and A. Emami-Noeimi, Feedback Control of Dynamical Systems,


Addison-Wesley.

P. Siary, Automatique de Base, Ellipses.

A. Crosnier, G. Abba, B. Jouvencel, and R. Zapata, Ingénierie de la Commande des Systèmes,


Ellipses.

J.C. Gille, P. Decaulne, and M. Pélegrin, Dynamique de la Commande Linéaire, Dunod.

H. EL FADIL
SOMMAIRE

Chapitre 1: ............................................................................................................................................... 1
Introduction et notions de base ............................................................................................................ 1
1.1 Notion de signal....................................................................................................................... 1
1.2 Notion de système ................................................................................................................... 5
1.3 Notion d’automatique ............................................................................................................ 12

Chapitre 2: ............................................................................................................................................. 14
Représentation par fonction de transfert des SLI ............................................................................ 14
2.1 Représentation de base .......................................................................................................... 14
2.2 Fonction de transfert .............................................................................................................. 14
2.3 Propriétés de la FT ................................................................................................................ 15
2.4 Extension aux systèmes multivariables ................................................................................. 15
2.5 Fonction de transfert de systèmes composés : ....................................................................... 16
2.6 Détermination de la réponse d’un système:........................................................................... 17
2.7 Réponse impulsionnelle d’un SLI: ........................................................................................ 18

Chapitre 3: ............................................................................................................................................. 20
Analyse temporelle et fréquentielle des SLI ...................................................................................... 20
3.1 Analyse temporelle des SLI .................................................................................................. 20
3.2 Analyse fréquentielle des SLI: .............................................................................................. 29
3.3 Relation entre rapidité et bande passante: ............................................................................. 41

Chapitre 4: ............................................................................................................................................. 42
Stabilité des systèmes linéaires ........................................................................................................... 42
4.1 Définitions ............................................................................................................................. 42
4.2 Exemples : ............................................................................................................................. 43
4.3 Stabilité et pôles d’un système linéaire : ............................................................................... 43
4.4 Stabilité et réponse impulsionnelle :...................................................................................... 43
4.5 Stabilité et bornitude entrée/sortie :....................................................................................... 44
4.6 Systèmes stables à phase minimale ....................................................................................... 45
4.7 Critère algébrique de stabilité................................................................................................ 45
4.8 Cas des systèmes asservis...................................................................................................... 48
4.9 Marges de stabilité................................................................................................................. 49

Chapitre 5: ............................................................................................................................................. 51
Précision des systèmes linéaires asservis ........................................................................................... 51
5.1 Introduction ........................................................................................................................... 51
5.2 Définitions ............................................................................................................................. 51
5.3 Précision statique :................................................................................................................. 52

Chapitre 6: ............................................................................................................................................. 57
Compensation des systèmes asservis.................................................................................................. 57
6.1 Introduction ........................................................................................................................... 57
6.2 Les différentes actions d’un régulateur ................................................................................. 58
6.3 Combinaisons des trois types d’actions ................................................................................. 60
6.4 Exemple de synthèse ............................................................................................................. 66

ANNEXE .............................................................................................................................................. 75

Bibliographie ......................................................................................................................................... 77
Ecole Nationale des Sciences Appliquées
ENSA-Kénitra

COURS D’AUTOMATIQUE

Cours Asservissements
Linéaires Continus

Cycle ingénieur : Semestre S6


Filière : GE

Professeur Hassan EL FADIL

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