Module Electricite Generale

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IST OUAGA 2000 - BF ELECTRICITE GENERALE

ELECTRICITE GENERALE
CHAPITRE I

Lois de base
I.1 Dipôle électrocinétique
On appelle dipôle électrocinétique tout système relié à l'extérieur par deux conducteurs uniquement. Le
comportement d'un dipôle est caractérisé par deux grandeurs électriques duales : la tension et le courant.
La tension aux bornes d'un dipôle représente la différence de potentiel u(t) entre les deux bornes du
dipôle. La tension s'exprime en Volt (V).

Figure 1

Le courant traversant un dipôle correspond au


déplacement de charges électriques sous l'effet du champ électrique induit par la différence de
potentiel aux bornes du dipôle. A tout instant le courant entrant par une borne d'un dipôle est égal
au courant sortant par l'autre borne. L'intensité i(t) de ce courant mesure le débit des charges
électriques qui traversent une section de conducteur :

Il existe deux possibilités pour le choix des sens conventionnels de la tension et du courant. Selon que
u et i sont de même sens ou non nous avons :

Figure 3
En régime stationnaire, indépendant du temps, il existe une relation entre l'intensité i traversant le dipôle
et la tension u entre ses bornes. Cette relation peut éventuellement faire intervenir des paramètres
extérieurs (température, éclairement, champ magnétique, etc…). Cette relation peut se mettre sous la
forme i = i(u) ou u = u(i). Les graphes obtenus sont appelés caractéristiques statiques :

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i = i(u) : caractéristique statique courant-tension du dipôle u


= u(i) : caractéristique statique tension-courant du dipôle
Un dipôle est passif si son intensité de court-circuit et sa tension en circuit ouvert sont nulles : ses
caractéristiques statiques passent par l'origine. Il est dit actif dans le cas contraire.
Un dipôle est linéaire si :

I.2 Puissance électrique reçue par un dipôle


Considérons un dipôle AB parcouru par un courant i AB circulant de A vers B. Pendant un intervalle de
temps δt, une charge δq = i AB δt "entre" en A avec une énergie potentielle δE A et "sort" en B avec une
énergie δEB :

L'énergie électrique reçue par le dipôle correspond à la différence entre l'énergie potentielle apportée
en A et emportée en B :

La puissance électrocinétique instantanée reçue par le dipôle a donc pour expression :

Dans la convention récepteur la quantité p(t) = u(t) i(t) représente la puissance électrique instantanée
reçue par le dipôle. Réciproquement dans la convention générateur elle représente la puissance
délivrée au reste du circuit par le dipôle.

I.3 Lois de Kirchhoff


On appelle circuit ou réseau électrique un ensemble de dipôles reliés entre eux par des fils conducteurs
parfaits. Un noeud est un point du circuit relié à deux dipôles ou plus. Une branche de réseau est la
partie de circuit comprise entre deux noeuds. Une maille est un parcours fermé de branches passant au
plus une seule fois par un noeud donné. Les deux lois de Kirchhoff permettent l'analyse des réseaux
électriques.

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Loi des noeuds :


En tout noeud d'un circuit, et à tout instant, la somme des courants qui arrivent est égale à la somme
des courants qui sortent. Il s'agit d'une conséquence de la conservation de la charge électrique.

La loi des noeuds peut encore s'écrire sous la forme suivante : En tout noeud d'un réseau la somme
algébrique des courants est nulle.
Loi des mailles :
Le long de toute maille d'un réseau électrique, à tout instant, la somme algébrique des tensions est nulle.

I.4.a Association série

Chaque dipôle est traversé par la même intensité et la tension aux bornes du dipôle équivalent est égale
à la somme des tensions partielles :

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I.4.b Association parallèle

Les dipôles sont soumis à la même tension. Le courant total qui traverse l'ensemble des dipôles est
égal à la somme des courants individuels :

I.5 Résistances
I.5.a Loi d'Ohm

La tension aux bornes d'une résistance est donnée par la loi d'Ohm :
u(t) = R i(t) (en convention récepteur)

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La résistance s'exprime en Ohm (Ω). La puissance instantanée reçue par une résistance a pour
expression :

Cette puissance est toujours positive : une résistance se comporte toujours comme un récepteur. Si la
résistance est constante le dipôle est linéaire.

I.5.b Associations de résistances

Considérons un circuit fermé comportant un générateur de tension et N résistances en série. Selon la loi
des mailles nous pouvons écrire :

Par définition la résistance équivalente est telle que : R I = V, donc :

Considérons N résistances en parallèle. Comme celles-ci sont soumises à la même tension, chacune
est parcourue par un courant :

La quantité G = 1/R est appelée conductance (unité : Siemens (S) ou anciennement mho). La loi des
noeuds nous donne :

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Par définition de la conductance équivalente nous avons :

I.6 Sources de tension et de courant

I.6.a Sources de tension idéales et réelles


Un générateur de tension idéal délivre une tension indépendante du courant débité :

Cette tension est la force électromotrice (f.e.m.) du générateur.

La résistance interne d'un générateur de tension idéal est nulle, ce qui n'est généralement pas le cas pour
un générateur réel. Un générateur réel est modélisé par un générateur idéal en série avec sa résistance
interne. En convention générateur, la caractéristique statique tension-courant du générateur de tension
réel devient : u = e − r i. La résistance interne induit une chute de tension.

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On distingue deux types de source de tension. Une source indépendante , ou autonome, est une source
dont la valeur de la f.e.m. est constante et ne dépend pas du circuit. Une source commandée, contrôlée,
ou liée est une source dont la valeur de la f.e.m. dépend d'une quantité externe à la source, par exemple
une tension ou une intensité du circuit.
Un générateur de tension idéal est un exemple de dipôle polarisé : le signe de la f.e.m. (ou f.c.e.m.) est
indépendant de celui du courant. Selon les cas il fonctionne comme générateur ou récepteur. En effet,
en notation générateur p = u i représente la puissance délivrée au reste du circuit par la source de
tension. Ainsi :

I.6.c Sources de courant idéales et réelles


Un générateur de courant idéal débite un courant dont l'intensité est indépendante de la tension aux
bornes du générateur :

La figure 13 montre le symbole d'une source de courant idéale et sa caractéristique courant-tension. La


résistance interne d'une source de courant idéale est infinie. Pour un générateur réel on tient compte de
sa résistance interne, en le modélisant par une source idéale de courant en parallèle avec sa résistance
interne r. En convention générateur, la caractéristique statique courant-tension du générateur de courant
réel est donc :

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Lorsqu'il ne contient que des dipôles linéaires, la réponse (courant et tension dans chaque branche) d'un
réseau comportant plusieurs sources indépendantes (de tension et/ou de courant) est égale à la somme
des réponses que l'on obtiendrait en considérant séparément chacune de ces sources.
Pour chacune des sources indépendantes, on étudie la réponse du circuit les autres sources
indépendantes étant "éteintes". Par contre, les sources commandées restent toujours actives. Le principe
de superposition est une conséquence directe de la linéarité du réseau.
Une source de tension idéale "éteinte" est remplacée par un court-circuit

Une source de courant idéale "éteinte" est remplacée par un circuit ouvert

Considérons un circuit comportant n dipôles dont N sources de tension ou de courant


indépendantes. L'état électrique de ce circuit, ou sa réponse, peut être caractérisé par l'ensemble des
intensités des courants traversant chaque dipôle et des tensions aux bornes de ceux-ci :

Nous pouvons calculer N états partiels en considérant chacune des N sources en service seule les
autres étant "éteintes" :

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Le principe de superposition permet d'écrire la réponse complète à partir des états partiels :

I.9 Théorèmes de Thévenin et de Norton

I.9.a Théorème de Thévenin


Un réseau linéaire, ne comprenant que des sources indépendantes de tension, de courant et des
résistances, pris entre deux bornes se comporte comme un générateur de tension E0 en série avec une
résistance R0. La f.e.m. La f.e.m. E0 du générateur équivalent est égale à la tension existant entre les
deux bornes considérées lorsque le réseau est en circuit ouvert. La résistance R0 est celle du circuit vu
des deux bornes lorsque toutes les sources sont éteintes.

I.9.b Théorème de Norton


De même on peut remplacer tout réseau linéaire, ne comportant pas de sources commandées, pris entre
deux de ses bornes par une source de courant I0 en parallèle avec une résistance R0. L'intensité I0 est
égale au courant de court-circuit, les deux bornes étant reliées par un conducteur parfait. La résistance
R0 est celle du circuit vu des deux bornes lorsque toutes les sources sont éteintes.

I.9.c Equivalence entre représentations de Thévenin et Norton


L'application respective des théorèmes de Thévenin et Norton permet de montrer l'équivalence de
deux circuits suivants :

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I.10 Théorème de Millman


Considérons le circuit suivant :

Pour chacune des branches nous pouvons écrire :

ou encore

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En sommant ces relations, il vient :

or nous avons :

donc :

ou

Ce résultat se généralise à un nombre quelconque de branches :

La tension au noeud est la moyenne des tensions aux bornes de tous les dipôles pondérée par
les conductances respectives.

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CHAPITRE II
Régimes transitoires

Dans ce chapitre nous étudions la réponse de quelques circuits linéaires à certaines stimulations.
Cela va nous permettre de revoir la mise en équation de ces systèmes et la résolution d'équations
différentielles linéaires du premier ou second ordre. Nous verrons ainsi apparaître deux régimes de
fonctionnement d'un circuit le régime permanent et le régime transitoire.

II.1 Composants de stockage d'énergie


Dans le chapitre précédent nous avons étudié le comportement statique de circuits ne comprenant que
des sources et des résistances. Nous introduisons ici deux éléments dont les caractéristiques courant-
tension font intervenir des relations différentielles ou intégrales.

II.1.a Condensateur
Un condensateur est un dipôle qui emmagasine une charge électrique q proportionnelle à la tension
qui lui est appliquée :

la charge q étant portée par l'armature A.

Le coefficient de proportionnalité C est appelé capacité du condensateur. L'unité est le Farad noté F.
D'autre part la variation par unité de temps de la charge q est égale à l'intensité du courant traversant
le condensateur :

La charge et donc la tension d'un condensateur ne peuvent pas varier de manière infiniment rapide. La
charge et la tension d'un condensateur sont donc toujours des fonctions continues par rapport au temps.
Cette caractéristique est utile pour la détermination de conditions initiales.
La puissance instantanée reçue par un condensateur peut s'écrire :

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Calculons l'énergie reçue par le condensateur pendant un intervalle de temps t :

Si nous supposons que le condensateur est initialement déchargé, nous retrouvons l'expression
de l'énergie électrostatique stockée dans un condensateur :

II.1.b Associations de condensateurs


Considérons l'association de n condensateurs de capacités C k = 1, n en série :

Chacun de ces condensateurs est traversé par la même intensité i. Nous pouvons écrire pour
chaque condensateur une relation entre cette intensité et la tension à ses bornes :

Où uk représente la tension aux bornes du k-ième condensateur. Par définition le


condensateur équivalent à la série est tel que :

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Ce qui nous donne :

Donc :

Pour une association de condensateurs en série, l'inverse de la capacité équivalente est égale à la somme
des inverses des capacités.
Considérons maintenant l'association de n condensateurs de capacités C k = 1,n en parallèle :

Chaque condensateur est soumis à la même d.d.p. u et est traversé par un courant i k :

L'intensité du courant total devant traverser le condensateur équivalent est égale à la somme de
ces courants donc :

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II.1.c Auto-inductance ou self


Dans une bobine ou auto-inductance le flux instantané est proportionnel au courant parcourant celle-ci :
Φ = Li.
Le coefficient L est appelé coefficient d'auto-induction du circuit. Il s'exprime en Henry (H). Lorsque
le courant varie, il apparaît dans la self une f.c.e.m. (qui s'oppose à la variation du courant) :

La figure suivante montre le symbole que nous utilisons pour une self et sa modélisation en
convention récepteur :

A cette modélisation correspond l'équation :

L'intensité traversant une bobine ne peut pas varier de manière infiniment rapide. L'intensité dans une
bobine est donc une fonction continue du temps. Cette caractéristique est utile pour la détermination de
conditions initiales.
La puissance instantanée reçue par une self s'écrit :

En intégrant sur un intervalle de temps t, nous retrouvons l'expression de l'énergie


électromagnétique stockée dans une bobine :

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II.1.d Associations de bobines


Considérons l'association de n bobines en série :

Chaque self est traversée par le même courant et est soumise à une tension u k :

La tension aux bornes de l'ensemble est égale à la somme des tensions partielles, donc :

Pour une association de bobines en série l'inductance équivalente est égale à la somme des inductances.
Considérons l'association de n bobines en parallèle (fig. 6). Chaque self est soumise à la même tension u
et est traversée par un courant ik tel que :

L'intensité totale est égale à la somme des intensités partielles donc :

II.2 Charge d'un condensateur au travers d'une résistance


Considérons le circuit schématisé sur la figure 7. A l'instant t = 0 nous fermons l'interrupteur.
Nous supposons qu'à cet instant la charge initiale du condensateur est nulle : q(t=0) = 0.
A tout instant t > 0 nous pouvons écrire :

avec la relation entre la charge et l'intensité :

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Nous obtenons donc l'équation différentielle suivante :

Toute solution de cette équation différentielle du premier ordre peut s'écrire comme la superposition
d'une solution particulière de l'équation complète et de la solution générale de l'équation sans second
membre.
Comme solution particulière de l'équation complète, nous pouvons considérer le régime
stationnaire (indépendant du temps) :

Résolvons l'équation différentielle sans second membre :

La solution générale s'écrit donc :

Cherchons la solution vérifiant la condition initiale :

Nous avons donc :

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Les figures 8 et 9 donnent l'allure de l'évolution temporelle de la tension aux bornes du condensateur
et de l'intensité.

II.3 Etablissement d'un courant à travers une bobine


Considérons le circuit présenté sur la figure suivante :

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Nous supposons qu'initialement l'interrupteur est ouvert et qu'aucun courant ne circule : i(t=0) = 0.
A l'instant t = 0 nous fermons l'interrupteur. Pour t > 0 nous pouvons écrire :

Ce qui nous donne l'équation différentielle :

Nous retrouvons une équation différentielle du premier ordre, dont la solution générale de
l'équation sans second membre s'écrit :

Comme solution particulière de l'équation complète nous pouvons chercher le régime stationnaire, soit :

Ce qui nous donne pour la solution complète :

La constante k est définie par la condition initiale :

Ce qui nous donne :

II.4 Décharge d'un condensateur à travers une bobine et une résistance


Nous considérons le circuit RLC suivant :

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Nous supposons qu'initialement le condensateur est chargé et qu'il ne circule aucun courant (interrupteur
ouvert) : q(t=0) = q0 et i(t=0) = 0.

Avec notre choix d'orientation du sens positif pour le courant, nous avons :

Ce qui nous donne l'équation différentielle suivante :

Il s'agit d'une équation différentielle linéaire du second ordre. Pour résoudre cette équation il
faut chercher les racines de l'équation caractéristique associée :

Celle-ci a pour discriminant :

La valeur de la résistance pour laquelle ce discriminant est nul est appelée résistance critique :

Nous pouvons encore écrire le discriminant sous la forme :

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Les solutions de l'équation différentielle sont différentes selon le nombre et le type des racines
de l'équation caractéristique.

1er cas R = Rc
L'équation caractéristique admet une racine double réelle :

L'équation différentielle admet alors pour solution :

Ce qui nous donne pour l'intensité :

Les constantes λ et µ sont définies par les conditions initiales :

Nous obtenons donc pour la solution globale :

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Les figures 12 et 13 illustrent l'allure de l'évolution temporelle de la charge du condensateur et de


l'intensité au travers de la self. L'intensité est maximale pour t = τ.

2 ème cas R > Rc


L'équation caractéristique a alors deux racines réelles distinctes :

de même signe car :

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Ces deux racines sont donc négatives. Nous notons leurs valeurs absolues :

qui vérifient :

Les solutions de l'équation différentielle se mettent alors sous la forme :

Ce qui nous donne pour l'intensité :

Les paramètres λ+ et λ- sont définis par les conditions initiales :

Ce qui nous donne :

Soit en reportant dans les expressions de la charge et de l'intensité :

Les figures 14 et 15 illustrent l'évolution temporelle de ces fonctions.

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3 ème cas R < Rc :


L'équation caractéristique admet deux racines complexes conjuguées :

Noton α et ω les valeurs absolues des parties réelle et imaginaire de ces racines :

avec :

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La solution générale de l'équation différentielle s'écrit alors :

Ce qui nous donne pour l'intensité :

Les constantes A et φ sont déterminées par les conditions initiales :

Ce qui nous donne :

Soit en reportant dans les expressions de la charge q et du courant i :

Les figures 16 et 17 montrent l'évolution temporelle de ces quantités. On observe des oscillations
amorties.

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Nous pouvons comparer les trois régimes de décharge que nous venons de rencontrer. La figure 18
illustre ces trois cas pour différentes valeurs de la résistance, avec une même capacité et une même
inductance :
- courbe bleue : R = Rc
- courbe rouge : R = 2 Rc
- courbe verte : R = 0.75 Rc .

Nous avons choisi comme unité de temps CL=τ. Nous constatons que la décharge la plus rapide est
obtenue avec la résistance critique. Pour une résistance plus grande la décharge est plus lente. Pour
une résistance plus petite, il faut attendre quelques oscillations avant d’avoir totalement déchargé le
condensateur.

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II.4 Commentaire sur le choix des conditions initiales


Nous avons vu que la résolution des équations différentielles fait apparaître des constantes qui
doivent être déterminées à s’appuyant sur les conditions aux limites, en général les conditions initiales.
Lorsque le circuit comporte un condensateur, nous pouvons utiliser la continuité de sa tension
ou de sa charge. Celle-ci ne peut en effet pas varier de manière infiniment rapide, cela nécessiterait un
courant infini.
Lorsque le circuit comporte une bobine, nous pouvons utiliser la continuité de l’intensité qui la
traverse. Nous savons en effet qu’une self-inductance s’oppose au variation d’intensité.

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CHAPITRE III
Régime permanent sinusoïdal monophasé

III.1 Grandeurs caractéristiques des signaux périodiques


Une grandeur physique (courant, tension, etc.) est dite périodique si elle reprend identiquement la même
valeur à intervalles de temps égaux.
Période T : temps minimal nécessaire pour retrouver la même valeur de la
fonction. Fréquence F : inverse de la période. F = 1/T

Valeur instantanée i ou i(t) : la fonction elle-même.


Valeur maximale I : amplitude ou valeur de crête (une valeur instantanée
particulière) Valeur moyenne I0 :

La valeur moyenne d'un courant périodique est égale à l'intensité du courant continu qui fournirait
la même charge (q = I0.T.) pendant une période.

Valeur efficace Ieff :

Si nous comparons à l'énergie dissipée par effet Joule dans une résistance pendant une période :

nous observons que la valeur efficace d'un courant périodique est l'intensité d'un courant continu
qui fournirait dans une résistance le même effet Joule pendant une période.

Régime permanent sinusoïdal (A.C.)


On parle de régime permanent sinusoïdal lorsque l'évolution temporelle des signaux correspond à
des sinusoïdes. La forme générale d'un signal sinusoïdal est donc :

Rappelons quelques définitions :


Phase instantanée :ωt + φ
Phase à l'origine ou déphasage : φ

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Pulsation : ω
Période : 2П/ω
Fréquence : F = 1/T = ω/2П

Calculons les valeurs moyenne et efficace :

III.2 Représentations d'une grandeur sinusoïdale


Pour faciliter les calculs il est possible de faire appel à deux représentations des grandeurs sinusoïdales.
Ces deux représentations consistent à associer à une grandeur sinusoïdale un vecteur tournant dans un
plan. La projection de ce vecteur sur un des deux axes peut alors donner accès à la grandeur considérée.
La représentation peut être graphique, il s'agit de la représentation de Fresnel. Elle peut être analytique.
En effet à tout vecteur on peut associer un nombre complexe dont la partie réelle est égale à une
composante de ce vecteur et la partie imaginaire à l'autre composante dans un repère orthonormé.

III.2.a Représentation de Fresnel


Le vecteur de Fresnel associé à un signal sinusoïdal est un vecteur tournant dont la vitesse angulaire
est égale à la pulsation du signal. La norme de ce vecteur est égale à l'amplitude du signal et l'angle
polaire est à tout instant égal à la phase instantanée du signal. La valeur algébrique du signal est
donnée par la projection du vecteur tournant sur l'axe vertical.

Lorsqu'on ne compose que des signaux de même période, on ne s'intéresse en fait qu'aux déphasages
relatifs. Il n'est donc pas nécessaire de faire tourner la figure. On se contente d'un vecteur fixe ayant
pour norme l'amplitude du signal et pour angle polaire son déphasage.

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Intéressons nous à la somme de deux fonctions sinusoïdales de même fréquence :

Il vient :

Nous pouvons introduire deux paramètres réels A > 0 et φ, tels que :

avec :

En reportant dans l'expression de Y(t) nous obtenons :

Nous aurions pu raisonner directement sur la figure 3 et à partir de celle-ci retrouver l'amplitude A et
le déphasage Φ du vecteur somme des deux vecteurs représentant les fonctions y 1 et y2.

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Nous avons vu dans le chapitre précédent que la mise en équation de certains dipôles fait intervenir
la dérivation ou l'intégration. Essayons de voir comment peuvent se traduire ces opérations dans la
représentation de Fresnel. Considérons une fonction sinusoïdale :

Dérivons cette fonction :

La dérivée correspond à la multiplication de l'amplitude par la pulsation ω et se trouve en quadrature


avance par rapport au signal. De même intégrons la fonction :

La primitive correspond à la division de l'amplitude par la pulsation ω et se trouve en quadrature


retard par rapport au signal. La figure 4 résume la représentation graphique de ces deux opérations.

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III.2.b Notation complexe


A toute fonction sinusoïdale d'amplitude a et de phase instantanée ωt +φ nous pouvons faire
correspondre un nombre complexe défini par :

où j représente l'imaginaire pur : j2 = -1 (notation de physicien). Dérivons cette fonction complexe


par rapport à t :

La dérivation correspond à une multiplication par ωj. Calculons la primitive de cette fonction
complexe :

L'intégration se transforme en une division par ωj.


Nous verrons dans les prochains paragraphes que l'utilisation de la notation complexe permet
de simplifier la résolution des équations différentielles en régime permanent sinusoïdal.

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III.3 Impédances complexes


On appelle impédance d'un dipôle linéaire passif (résistance, capacité ou self) la grandeur
complexe Z(jω) qui relie dans la représentation complexe la différence de potentiel au courant :

Avec les notations suivantes pour l'impédance complexe :

et son inverse :

• La partie réelle R de l'impédance est appelée résistance.


• La partie imaginaire X de l'impédance est appelée réactance.
• La grandeur |Z| est appelée module de l'impédance.
• La grandeur φ représente le déphasage de l'intensité i(t) par rapport à la tension u(t).
• La grandeur Q = |X|/R est appelée facteur de qualité du dipôle.
• La grandeur Y = 1/Z est appelée admittance du dipôle.
• La partie réelle G de l'admittance est appelée conductance.
• La partie imaginaire B de l'admittance est appelée susceptance.

Considérons l'impédance des trois dipôles de base.


Résistance pure :

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Condensateur parfait :

Inductance pure :

III.4 Associations d'impédances

III.4.a Un exemple
Considérons un circuit RLC soumis à une excitation sinusoïdale v(t) = V sin ωt. Etudions le courant i(t),
lorsque le régime permanent est atteint :

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Nous pouvons écrire la tension aux bornes du générateur et aux bornes des trois dipôles en série :

Ce qui nous donne comme équation différentielle :

La solution d'une telle équation est la superposition d'une solution de l'équation sans second
membre (le régime transitoire) et d'une solution particulière de l'équation complète (le régime
permanent).
Nous avons vu que sauf pour R = 0 les solutions de l'équation sans second membre tendent toutes
rapidement vers un courant nul.
Comme v(t) est une fonction sinusoïdale de pulsation ω, on peut choisir une solution particulière de
l'équation complète de la forme : i(t) = I sin (ωt - φ ) Nous pouvons résoudre l'équation différentielle en
utilisant la notation complexe :

L'équation devient :

Soit :

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L'impédance peut être notée :

où X(jω) est la réactance du circuit. Notons Z le module de l'impédance :

Nous pouvons réécrire la relation entre la tension et l'intensité sous la forme :

Multiplions chacun des deux membres par son conjugué, nous obtenons :

Ce qui nous permet d'écrire pour l'amplitude de l'intensité :

D'autre part, pour déterminer le déphasage de l'intensité par rapport à la source de tension, nous avons :

Donc :

Remarquons que

L'impédance du circuit RLC varie avec la pulsation. Elle est minimale pour la pulsation propre
du circuit :

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L'intensité est alors en phase avec la source de tension. La courbe ci-dessous montre la variation de
l'amplitude de l'intensité (ou sa valeur efficace) pour une tension donnée en fonction de la pulsation
de la source. Nous avons un phénomène de résonance à ω 0.

Calculons pour quelle pulsation nous avons :

Il nous faut résoudre :

Cette équation a pour discriminant :

Les solutions sont donc de la forme :

Nous ne conservons que les solutions positives, c'est-à-dire :

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On définit le facteur de qualité du circuit RLC comme :

Ce facteur de qualité caractérise la largeur de la résonance. Celle-ci est d'autant plus étroite que le
facteur de qualité est grand. En reportant les expressions des trois pulsations nous obtenons pour
le facteur de qualité :

III.4.b Notation complexe et lois de base


Grâce à la notation complexe toutes les lois de base (noeuds, mailles, association en série,
association en parallèle, superposition, Norton, Thévenin, Millman, etc.) qui ont été obtenues pour les
réseaux de résistances en régime continu restent valables en régime permanent sinusoïdal, les
impédances jouant le rôle des résistances. C'est-à-dire qu'il est possible d'écrire les équations régissant
l'étude d'un circuit sans passer par les équations différentielles.
Reprenons l'exemple précédent. Remplaçons chaque dipôle par son impédance, nous pouvons modéliser
le circuit comme indiqué sur la figure 11. En procédant à partir de ce schéma comme nous savons le
faire en régime continu, nous pouvons écrire :

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Nous retrouvons la même relation que dans le paragraphe précédent :

III.5 Puissance en régime sinusoïdal

III.5.a Puissance moyenne


Nous avons vu qu'en convention récepteur la puissance reçue par un dipôle s'écrit :

En régime sinusoïdal, la tension et l'intensité sont des fonctions sinusoïdales de même pulsation. Notons
φ le déphasage de la tension par rapport à l'intensité. Un choix de l'origine des temps nous permet donc
d'écrire :

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Calculons la puissance instantanée :

La puissance instantanée apparaît donc comme la somme d'un terme constant et d'une fonction
sinusoïdale de fréquence double. Le terme constant est la puissance moyenne reçue par le dipôle sur une
période :

Cette quantité est également appelée puissance active.

Au début de ce chapitre nous avons calculé la valeur efficace d'une fonction sinusoïdale. En utilisant
ce résultat nous avons pour la tension et l'intensité :

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Nous pouvons donc réécrire la puissance active sous la forme :

Ce qu'on écrit encore sous la forme du produit de la puissance apparente S et du facteur de puissance λ :

avec :

Pour essayer d'appréhender une conséquence concrète de cette décomposition, considérons un usager
consommant une puissance moyenne P. Le réseau d'alimentation électrique doit fournir une puissance
supérieure pour compenser les pertes dans la ligne. Nous pouvons écrire cette perte sous la forme :

où RL représente la résistance de la ligne. Calculons le rapport P L/P :

Pour minimiser les pertes l'opérateur doit donc essayer de :


- minimiser la résistance de la ligne (vous l'auriez deviné);
- augmenter Ueff (d'où l'utilisation de lignes haute tension);
- avoir un facteur de puissance aussi grand que possible en valeur absolue.

III.5.b Puissance complexe


La puissance instantanée n'étant pas une fonction sinusoïdale sa représentation complexe n'est
pas autorisée. Nous introduisons toutefois une puissance complexe définie par :

Cet abus nous permet de retrouver la puissance active et la puissance apparente. On note généralement P
et Q les parties réelle et imaginaire de la puissance complexe :

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avec :

III.5.c Adaptation d'impédance


Considérons une source de tension sinusoïdale réelle modélisée par sa f.e.m. e(t) et son impédance
interne Z 0. Ce générateur est connecté à une charge d'impédance Z c. Quelle doit être cette
impédance pour que la puissance reçue par cette charge soit maximale ?

Calculons la puissance complexe reçue par la charge :

Or :

Nous pouvons donc calculer la puissance active :

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Dérivons cette expression par rapport à X c :

Donc :

La puissance active est alors égale à :

Dérivons par rapport à Rc :

Donc :

La puissance moyenne reçue par la charge est donc maximale si son impédance est égale au conjugué de
l'impédance de la source :

Il y a alors adaptation d'impédance. La puissance maximale vaut alors :

La puissance reçue par la charge est égale à la puissance dissipée dans la source.

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CHAPITRE IV
SYSTEMES TRIPHASES
300

200

100 IV.1) Définitions


x
0
0,01 0,02 0,03
Trois grandeurs alternatives sinusoïdales de même
-100
fréquence, même valeur efficace et déphasées
-200
2
3
-300 entre elles de forment un système triphasé
équilibré direct ou inverse.
Exemple :

2π 4π
V1(t) =V√ 2 cost, V2 (t) =V√ 2 cos(t- ) , V3(t) =V√ 2 cos(t- ) forment un système triphasé
3 3
équilibré direct de tensions

4π 2π
i1(t) =I√ 2 cos(t), i2 (t) =I√ 2 cos(t- ), i3 (t) =I√ 2 cos(t - ), forment un système triphasé équilibré
3 3
indirect de courants.

IV.2) Représentation de Fresnel


+

Système direct :

ou
V3

V2 V3

V1
V1

V2

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Propriété importante :

la somme de trois grandeurs formant un système triphasé équilibré est nulle :

v1(t)+v2(t)+v3(t)=0

IV.3) Représentation complexe

v1(t)V1
 j2 
v (t)V  V e 3
2 2 1

V3(t) =V3 =V1e− j 4 /3


En utilisant l’opérateur a =e j 2 π /3 on obtient :
2
V1 V1 , V2 a V1 et V3 aV1
Soit le trio (1, a², a) pour un système triphasé équilibré direct et le trio (1, a, a²) pour un
système triphasé équilibré inverse.

Remarques :
On vérifie toujours que :
1 a a2 0
a3 = 1
a-1 =a2
IV.4) Générateur et ligne triphasée

En associant trois générateurs de tension (ou de courant) formant un système triphasé équilibré en
étoile ou en triangle, on crée un générateur triphasé :

e1

1 e1

e2 1

2
e2

e3 2

3
e3

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Dans un couplage en étoile, le potentiel A vide, aucun courant ne circule dans
les branches du triangle car e1 + e2 + e3
commun des générateurs définit le =0
neutre

Ligne triphasée :

i1
1

u12 i2
2
v1 u31
u23 i3
3
v2
v3 iN
N

v1, v2, v3 sont les tensions simples (entre phase et neutre) du réseau

u12=v1-v2, u23=v2-v3, u31=v3-v1 sont les tensions composées (entre phases) du réseau

i1, i2, i3 sont les courants de ligne

iN est le courant circulant dans le conducteur du fil de neutre

Les indices 1,2,3 peuvent aussi être désignés par R,S,T ou U,V,W

Construction des tensions Les tensions composées forment donc


composées :
aussi un système triphasé équilibré de
U12 V1 V2 , U23 V2 V3 U31 V3 tensions tel que :
V1 U12 =U23= U31 =V√ 3
Angle (V1, U12) = Angle (V2,U23)= Angle

(V3,U31) =
6
Soit en utilisant les nombres
complexes :
j 
UV 3e 6
12 1
j
U  V 3e 6
23 2

U  V  3ej 6
31 3

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-V1
V3

U12
U31 -V2

V1

V2
U23

-V3

Un réseau triphasé est qualifié par la valeur efficace U des tensions composées et la
fréquence électrique f de ces tensions.

Exemple : réseau 400V-50Hz

IV.4) Récepteurs triphasés

Un récepteur triphasé équilibré est formé de trois dipôles identiques (même impédance) couplés soit
en étoile soit en triangle :

Couplage en étoile

V1
I1

V1 Z

Z
N IN

Propriétés du couplage Y :

Le courant qui traverse chaque dipôle est égal au courant de ligne (valeur efficace I)
La tension appliquée à chaque dipôle est une tension simple du réseau (valeur efficace V)
Les trois dipôles étant identiques, les courants i1, i2 et i3 forment un système triphasé équilibré de
I I I 0I
Courants de somme nulle : 1 2 3 N
(loi des nœuds) le courant dans le conducteur du
neutre est nul lorsque le récepteur est équilibré

Puissance active consommée par le récepteur :

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P =P1+P2+P3 =3xP1= 3xVxIxCos soit P = √ 3 UICos avec  =Arg (Z) = déphasage
courant/tension propre au dipôle Z
De même Q =√ 3UIsin

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Couplage en triangle

j1 Z
i1
J3
J1
u12
j2 Z 
i2 6 J3
2

j3 Z
i3

On montre facilement que J1 =J2 =J3 =J (valeurs efficaces) et I =J√ 3 soit I1 = J1√ 3 e− jπ/ 6

Propriétés du couplage  :
I
Le courant qui traverse chaque dipôle est différent de courant de ligne : j1 =i1+j3 et J =
√3
La tension appliquée à chaque dipôle est une tension composée du réseau (valeur efficace U).
Dans tous les cas I1 +I2 +I3 = 0
Puissance consommée par le récepteur :

P= P1+P2+P3 3xP1=3xUxJxCos soit P = √ 3UIcos


De même Q= √ 3UIsin et S =√ 3UI

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Conclusion :

Quel que soit le couplage du récepteur, les formules de calcul des puissances sont identiques
lorsqu’elles sont exprimées en fonction de U et I : P = √ 3UIcos et Q = √ 3UIsin

IV.5) Choix du couplage d’un récepteur triphasé

Méthode 1 :

On recherche la valeur efficace de la tension composée du réseau (Ures)

On recherche sur la plaque signalétique du récepteur les deux valeurs de tension indiquées (U et
UY , U étant la plus petite)

On choisit le couplage du récepteur pour que la plus petite des deux tensions du récepteur (U) soit
celle qui apparaisse aux bornes d’un dipôle du récepteur lorsqu’il est connecté au réseau

Méthode 2 :

On recherche la valeur efficace de la tension composée du réseau (Ures)

On recherche sur la plaque signalétique du récepteur les deux valeurs de tension indiquées (U et
UY , U étant la plus petite)

On compare Ures avec U et UY : si Ures=U  couplage triangle et si Ures=UY  couplage


étoile

On vérifie que la tension qui apparaît aux bornes d’un dipôle est bien la plus petite des deux valeurs
(U)

VI.6) Réalisation pratique du couplage :

Etoile Y Triangle 

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IV.7) Mesure de puissance

On rappelle qu’un wattmètre ne fait qu’afficher le résultat de l’opération <u(t)


i(t)> c’est à dire la
valeur moyenne du produit des valeurs instantanées de la tension appliquée sur son circuit tension
et du courant qui traverse son circuit intensité :
i(t)
W
* *

u(t)

La signification du résultat affiché dépend du courant et de la tension appliqués et ne


correspond pas forcément à une puissance identifiable.

Puissance active
4.7.1) Méthode des trois wattmètres (montages 4 fils) :
1
W

2 W

3 W

Chaque wattmètre mesure la puissance active consommée sur chaque phase :


Ptot = 
1+2+ 3

Si le récepteur est équilibré, un seul wattmètre est nécessaire car P1=P2=P3


donc : Ptot = 31

La méthode des trois wattmètres nécessite la distribution et l’accessibilité au fil du neutre. Si ce n’est
pas le cas, on peut toujours réaliser un neutre artificiel à l’aide de trois impédances identiques.

4.7.2) Méthode des deux wattmètres (montages 3 fils) :

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1 W

2 W

la mesure effectuée par chaque wattmètre ne correspond pas à une puissance identifiable :
1

u13i1 et 2 

u23i2 

on montre par contre que P = 


1+
2 (somme algébrique) :

 u13i1

u23i2

(v1 v3)i1

(v2 v3)i2

v1i1

v

3i1

v2i2

v

3

i2 

v1i1

v2i2

v

3(i1 i2) or i1 i2 i30i3

(i1 i2)

donc 1
2

v1i1

v2i2

v3i3

P

la méthode des deux wattmètres reste valable pour les récepteurs déséquilibrés tant que
le neutre n’est pas relié (la méthode repose sur la loi des nœuds i1+i2+i3=0)

Puissance réactive

4.7.3) Méthode des trois wattmètres (montages trois ou quatre fils) :

1
W

2
W

3
W

Q 
1 

2 
3
  
u i 
  3
Q
On montre que W1 mesure 1 23 1 1 donc 3 3 3


Q 3 1
 31
Si le récepteur est équilibré, un seul wattmètre est nécessaire : 3

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4.7.4) Méthode des deux wattmètres :


On montre que le montage utilisé pour la mesure de P permet aussi d’accéder à Q si le récepteur est
équilibré : Q = √ 3 (θ1 –θ2)

Conduite des calculs en triphasé


L’objectif est généralement de calculer l’intensité du courant en ligne et le facteur de puissance
d’une installation triphasée.

IV.8) Méthode de Boucherot :


On exploite la conservation des puissances active et réactive :

Ptot = ∑ P récepteurs et Qtot = ∑ Q récepeturs et on calcule la puissance apparente par Stot =


Ptot Stot
√ P ² tot+ Q² tot on a alors le facteur de puissance fp = Stot = costot et Iligne = U 3

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CHAPITRE V
QUADRIPOLE ET FONCTIONDE TRANSFERT
(L’étude porte sur les systèmes de 1er ordre)
V .1) Quadipôle

Un quadripôle est un montage électrique (ou électronique) possédant deux entrées et deux sorties)

u1 et i1 sont les grandeurs d’entrées


i1 i2 u2 et i2 sont les grandeurs de sorties
On définit les paramètres suivants :
u2 Av = u2/u1 : gain en tension
u1

Ai = i2/i1 : gain en courant


Ap = p2/p1 : gain en courant

les expressions des gains sont déterminées en utilisant les nombres complexes (module et argument)
On définit la fonction Gv = 20 log (AV) ; avec AV module de Av. L’unité de Gv est le décibel.

V.2) Fonction de transfert


En régime sinusoïdal permanent :

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Les amplitudes efficaces E et S sont des fonctions de la pulsation. ( On pourrait les noter : E() et S())

La fonction de transfert H(j) appelée aussi transmittance, est définie par la relation suivante :

Dans laquelle on définit les deux fonctions de la pulsation ω :

· le gain du circuit, module de la transmittance :

· la phase du circuit, argument de la transmittance :

V.3) Démarche théorique


En régime permanent sinusoïdal, on écrit les lois de comportement des circuits (noeuds, mailles, loi
d’ohm et théorèmes) de manière à obtenir la relation S = f(E).

Exemple : circuit RC

V.4) Diagrammes de Bode : outil de l’analyse fréquentielle


On dispose de la fonction de transfert du système à étudier. Son étude permet d’obtenir A et φ en
fonction de . Mais une analyse purement algébrique pour un ordre quelconque serait fastidieuse et
ne permettrait pas une représentation aisée des résultats. On préfère une représentation graphique :
les diagrammes de Bode

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Ces diagrammes vont par paires :


· courbe de gain, GdB = 20log|H (jw)| = 20log (H (w)). GdB s’exprime en décibels (dB).
· courbe de phase, j = arg(H( jw )) .
Intérêt et nécessité d’une progression logarithmique :
L’amplitude des signaux peut évoluer sur plusieurs décades Þ difficulté de représentation,
Þ compression des échelles.
Courbes réelles :
C’est la représentation graphique des fonctions 20log (H (log (w))) et j(log(w)).
Diagrammes asymptotiques :
Représentation graphique des fonctions simplifiées à l’aide d’équivalents aux bornes du domaine
de définition (souvent w ® 0 et w ® ¥).

V. 5) Etude d’un système du premier ordre : passe-bas

Tracé des diagrammes de Bode


Les résultats de l’étude précédente conduisent au tracé des diagrammes de Bode de la Figure 5.

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Remarques :
la pente de l’asymptote en haute fréquence est de -20. Cette valeur montre la décroissance type du
gain de 20 dB lorsque log = 1, c’est à dire  multipliée par 10. On dit que le gain décroît de 20
décibels par décade (dB/déc) ou 6 dB par octave (lorsque la fréquence est multipliée par 2). Cela
s’indique graphiquement par une croix.
Cette valeur est typique d’un système d’ordre 1.

V.6) Etude d’un système du premier ordre : passe-haut

Diagramme de BODE

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Sommaire
Chapitre 1 : lois de base
Dipôle électrocinétique………………………………………………………………………….
Puissance reçue par un dipôle……………………………………………………………………
Lois de Kirchhoff…………………………………………………………………………………
Résistances………………………………………………………………………………………..
Sources de courant et de tension…………………………………………………………………
Théorèmes de Thévénin et de Norton……………………………………………………………
Théorème de Millman……………………………………………………………………………

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Chapitre II : régimes transitoires
Composants de stockage d’énergie……………………………………………………………….
Condensateur…………………………………………………………………………………………
Auto- induction ou self……………………………………………………………………………
Charge d’un condensateur………………………………………………………………………….
Etablissent d’un courant à travers une bobine………………………………………………………
Décharge d’un condensateur………………………………………………………………………..

Chapitre III : Régime permanent sinusoïdal


Grandeurs caractéristiques des signaux périodiques………………………………………………..
Représentation d’une grandeur sinusoïdale…………………………………………………………
Impédance complexe……………………………………………………………………………….
Association d’impédances……………………………………...…………………………………...
Puissance en régime sinusoïdal……………………………………………………………………..

Chapitre IV : Systèmes triphasés


Définition………………………………………………………………………………………….
Générateur et lignes triphasés……………………………………………………………………..
Récepteurs triphasés……………………………………………………………………………….
Choix du couplage d’un récepteur triphasé………………………………………………………..
Mesures de puissances…………………………………………………………………………….

Chapitre V : Quadripôle et fonction de transfert


Quadripôle…………………………………………………………………………………………
Fonction de transfert………………………………………………………………………………
Démarche théorique……………………………………………………………………………….
Diagramme de Bode……………………………………………………………………………….
Etude d’un système du 1er ordre : passe-bas……………………………………………………….
Etude d’un système du 1er ordre : passe-haut………………………………………………………

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