Boky L2 ECO
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Une économie peut être expliquée à partir des deux types de mouvement
général des prix : l’inflation et la déflation. L’inflation n’est pas un sujet nouveau mais elle
reste toujours d’actualité. La maitrise de l’inflation est une condition fondamentale pour le
bon fonctionnement de l’économie.
L’inflation est un sujet qui a toujours accaparé l’esprit de tous ceux qui s’intéressent à
la vie économique : théoriciens, responsables politiques, opérateurs économiques et
consommateurs. Ce mal est à la fois source d’incertitudes et de développement
socioéconomique d’un pays dépend de la maîtrise de l’inflation. Cette dernière constitue un
environnement favorable à la croissance économique et au développement durable d’un pays.
Par contre, une forte inflation accentue la pauvreté des ménages.
La question qui se pose est alors : Dans quelle situation, l’inflation a-t-elle des impacts
sur la croissance économique? Cette étude a un objet de montrer les liaisons entre l’inflation
et la croissance économique.
Afin de répondre à cette question, nous avons procédé une analyse à deux parties :
L’inflation est un phénomène qui constitue une des décideurs politiques de chaque
pays et sa diminution est devenue leur toute première préoccupation.
Ce premier chapitre est constitué en deux sections. Dans la première section, nous
présentons la généralité de l’inflation et on présente dans la deuxième section, ses causes et
ses conséquences.
Section 1 : Généralité :
1.1.1. Définition :
L’inflation vient du mot latin « inflation », qui veut dire enflure. Il existe beaucoup de
définitions, en voici quelques-unes d’entre elles :
Auto-entretenue car si certains produits connaissent une hausse des prix, cela peut
entrainer une nouvelle hausse au niveau d’autres produits.
Une autre définition est issue de l’ouvrage de Bitard et Malo. « L’inflation est un
phénomène provoqué par une série de désajustements au niveau de la formulation des prix.
Ces désajustements naissent dans certaines zones de l’économie et se propagent dans le circuit
économique par l’intermédiaire des mécanismes qui régissent l’activité économique. Ils
peuvent être amplifiés, transformés, voire, atténues »
Selon les techniciens de l’INSTAT, l’inflation se matérialise par une hausse générale,
durable (plus de 3 mois) et cumulative des prix. Elle est due à des déséquilibres dans
l’économie. Elle signifie une hausse du cout de la vie ou une dépréciation du pouvoir d’achat
d’une unité de la monnaie nationale.
D’une manière générale, l’inflation se définit comme une hausse cumulative et auto-
entretenue du niveau général des prix, autrement dit, une dépréciation interne de la monnaie.
1.1.2. Mesures :
La variation du coût de la vie peut être mesurée à l'aide des indices. On prendra en
compte ici deux indices à savoir l'indice des prix à la consommation (IPC) et le déflateur du
PIB
La mesure de l'inflation par l'IPC s'effectue par rapport à une année de référence qui
constitue la base 100 c'est-à-dire qu'il est un indice de prix calculé sur la base d'un panier
constant de biens (ou indice de Laspeyres).
Le déflateur du PIB :
Le déflateur du PIB encore appelé déflateur implicite des prix du PIB est le rapport
entre le PIB nominal (ou PIB évalué au prix de l'année considérée) et le PIB réel (ou PIB
ramené au prix de l'année de base). Il constitue une autre mesure du niveau des prix. Les prix
de tous les biens et services produits sur le territoire national sont mesurés par cet indice. Ces
biens et services étant achetés par les entreprises, les pouvoirs publics...
Ce déflateur du PIB tient compte d'un panier de biens et services qui évolue au gré de
la composition du PIB c'est-à-dire qu'il est un indice des prix calculés sur la base d'un panier
évolutif (ou indice de Paasche).
Les différentes catégories d’inflations sont classées selon leurs durées et leurs formes
d’apparitions. Il s’agit de l’inflation rampante, l’inflation galopante, l’inflation chronique et
l’hyperinflation. L’intérêt de l’étude de ces différents types d’inflations est de déterminer le
degré d’agressivité de l’inflation sur l’économie. Examinons successivement ces différents
types d’inflations.
Ce type d’inflation est caractérisé par une faible augmentation annuelle du niveau
général des prix de l’ordre de 4% à 5%. Elle peut, dans certaines conditions, stimuler
l’activité économique. Etant donné que les prix augmentent plus vite que les coûts, les
investissements en usines et en équipements vont donc s’accélérer.
C’est une inflation caractérisée par un taux excédant 30%. Un des exemples est
l’inflation latino-américaine.
Ce type d’inflation est caractérisé par un taux annuel compris entre 10% et 30% dans
quelques pays industrialisés et parfois 100% ou plus dans certains pays du tiersmonde4. Elle
constitue une menace pour l’économie dans la mesure où elle tend à devenir permanente. Elle
est caractérisée par des dérèglements des activités économiques à savoir l’abondance des
achats des consommateurs pour éviter de payer plus cher dans le futur, l’accroissement de la
spéculation immobilière et le recul de l’esprit d’épargne.
1.2.4 L'hyperinflation :
C’est une forme extrême d’inflation caractérisée par un accroissement exponentiel des
prix. Un des fameux exemples fut l’hyperinflation allemande de 1922 qui eut pour effet de
multiplier par 7 millions la masse monétaire en circulation et par 10 millions les prix durant
seize mois5. Pendant une période d’hyperinflation, la monnaie et le crédit augmentent de
manière exponentielle. C’est le financement du déficit budgétaire par émission monétaire qui
est la principale cause de l’hyperinflation. Sachant la définition et les différents types
d’inflations, il importe d’analyser les théories économiques y afférentes pour mieux
comprendre le concept d’inflation.
L’inflation est un phénomène complexe que ce soit dans sa « vie », ses causes et ses
conséquences. C’est un phénomène macro-économique mettant en jeu l’interdépendance entre
toutes les parties et tous les mécanismes de l’économie. Cette deuxième section présente les
causes de l’inflation et ses conséquences.
2.1. Causes
Les causes possibles de l'inflation sont nombreuses et leur importance respective est
parfois difficile à apprécier. Deux catégories de causes se dégagent, il s'agit des causes réelles
d'une part, et des causes monétaires d'autre part.
Dans ce cas, on parlera d’inflation par les coûts ou encore d’inflation importée. Elle
est liée à l’augmentation du prix des matières premières importées ou des produits finis
importés. Prenons l’exemple du pétrole. Le prix de baril a fortement augmenté. Ainsi, les
entreprises guinéennes qui utilisent le pétrole comme matière première feront le choix
d’augmenter leurs prix puisque leurs coûts ont augmenté. En réalité, elles absorbent une partie
et répercute une partie.
Les économistes parlent dans ce cas d’inflation par la demande. Cette forme l’inflation
provient d’un déséquilibre entre l’offre et la demande pour un ou plusieurs produits. En effet,
si la demande est supérieure à l’offre, alors les prix augmenteront mécaniquement afin qu’un
point d’équilibre soit trouvé. Si l’offre est incapable de répondre à la demande, c’est souvent
le cas à court terme, alors la rareté du produit fera que les prix pourront continuer
d’augmenter ce qui créera donc de l’inflation.
Cette inflation par indexation a beaucoup existé dans les pays occidentaux où les
salaires, les pensions étaient indexées sur l’inflation. Elle est quasiment inexistante en Guinée.
Toutefois, les syndicalistes réclament régulièrement que les salaires et pensions soient indexés
sur l’inflation. Cela permettrait aux salariés de maintenir au moins leur pouvoir d’achat dans
la durée. Toutefois, pour l’Etat, un tel choix peut compliquer la gestion de l’inflation. Car à
chaque hausse de l’inflation, l’Etat devra augmenter les salaires, augmentation qui accroit les
pressions inflationnistes (inflation liée aux couts, voire monétaire).
2.1.2. Les causes monétaires
La valeur d’une monnaie dépend également de la confiance qu’on lui accorde. Sur les
marchés financiers, le manque de confiance en une monnaie se traduit par la chute de son
cours de change. Si par exemple les investisseurs sont méfiants envers le franc guinéen pour
quelques raisons que ce soit, alors la valeur de notre monnaie par rapport aux autres monnaies
va baisser. En perdant de sa valeur, cela va favoriser l’inflation. En effet, il faudra par
exemple payer plus de francs guinéens pour importer des produits des autres pays.
Ce type d’inflation est souvent lié à la mauvaise gestion de l’Etat qui recourt
souvent à la technique de la « planche à billets » afin de réduire le montant de la dette
publique à rembourser. Elle est très surveillée par les partenaires techniques et financiers
comme le FMI.
2.2. Conséquences :
L'inflation est un déséquilibre qui se manifeste par une hausse durable du niveau
général des prix. Les effets de l'inflation sont longtemps parus comme ambigus. En effet, d'un
côté, elle est perçue comme une fatalité, et d'un autre côté, elle peut être source d'une bonne
situation économique. On va analyser, d’une part, les conséquences négatives de l’inflation et
d’autre part, ses conséquences positives.
Dépréciation de la monnaie :
Lorsque la monnaie perd son pouvoir d'achat, elle ne remplit plus parfaitement sa mission
de réserves de valeur. C'est-à-dire qu'avec la même quantité de monnaie, les agents ne
peuvent plus se procurer la même quantité de biens et services sur le marché.
L’érosion fiscale :
L'Etat peut aussi tirer parti de l'inflation et ceci à l'encontre des prêteurs et des
emprunteurs. Il peut, par l'impôt progressif, placer les agents dans une tranche de revenu plus
élevée et ceci lorsque le revenu nominal de ces agents croît à la suite d'une inflation. Ces
charges réelles fiscales sont fortement ressenties par les agents.
La taxation de profit :
L'inflation peut accroître la charge réelle d'impôt sur les bénéfices des sociétés. En
prenant comme exemple4, une entreprise qui présente des stocks de produits finis prêts à être
vendus. Dans un monde inflationniste, la valeur nominale de ses stocks augmente avec le
temps. Si ces plus-values sont considérées comme des profits passibles de l'impôt sur les
bénéfices des sociétés, les entreprises devront payer plus d'impôt alors que la valeur réelle de
leurs stocks n'est pas modifiée.
Diminution de l'investissement :
Avec l'inflation, le niveau des investissements est donc inversement proportionnel au taux
d'intérêt. Plus le taux est élevé, plus les investissements sont faibles, et réciproquement
Puisque le taux d'intérêt augmente avec l'inflation, cela augmente le coût des investissements
des entreprises. Si l'inflation est durable, les entreprises vont retarder leurs investissements
productifs et réduire leur production. La conséquence étant la diminution des facteurs de
production, par exemple le travail, qui amène à son tour à un chômage. Lors d'une
augmentation des prix, les encaisses réelles diminuent. Ayant besoin de plus de moyen de
transaction, les agents économiques basculent une partie de la liquidité affectée à la
spéculation à la transaction. La demande de spéculation diminue, or varie en sens inverse du
taux d'intérêt, qui, lui, augmente. Cette hausse du taux d'intérêt fait également diminuer
l'investissement privé. (Effet Keynes)
L'inflation libère les débiteurs dans le cas où les dettes ont été contractées et libellées en
monnaie nationale. Les premiers bénéficiaires et financiers seront remboursés dans une
monnaie dont la valeur a diminué. Si, par contre, les emprunts sont en devises, leur poids pèse
lourd sur les budgets des débiteurs.
Reprise de l'économie
L'inflation peut provoquer la reprise d'une économie stagnante. Cela est possible lorsque les
agents économiques, notamment l'Etat, s'attèlent à lutter contre elle par des mesures
appropriées :
- Mesures visant à augmenter la quantité des biens réels pour contrebalancer l'expansion
monétaire ou l'accélération de la vitesse de circulation ;
1.1. Définition
1.2. Mesures
Le produit intérieur brut (PIB) est un agrégat qui permet d’évaluer la valeur des biens
et services produits sur le territoire national par les résidents. Il est limité aux transactions
économiques c’est-à-dire qu’il ne mesure que les transactions économiques.
PIB = Somme des valeurs ajoutées brutes + TVA + droits de douanes sur les importations
Les sources de la croissance sont de deux ordres. Il y a ce que l’on appelle les facteurs
primaires tels que le travail et le capital mais il y a aussi le progrès technique ou technologie.
Le travail :
Le facteur travail ne peut se réduire à une certaine quantité d'heures passées à travailler
puisqu'il comprend également le niveau de connaissances incorporées dans des travailleurs.
On définit le capital humain comme l'ensemble des capacités productives d'un individu
incluant ses connaissances générales et spécifiques. Le travail constitue un des facteurs
contribuant à la croissance économique d'un pays. Il suppose l'analyse de la population, des
activités qu'ils mettent au service de la production. L'étude de la quantité ainsi que de la
qualité du travail s'avère nécessaire pour pouvoir comprendre son apport à cette croissance.
La quantité du travail :
La quantité de travail est mesurée par la population active occupée (individus qui ont
des emplois, en âge de travail, ont des activités économiques) c'est-à-dire celle qui contribue à
la production.
La qualité du travail :
Le capital :
Les outils de production sont des biens produits afin d'être utilisés ultérieurement dans le
processus de production : c'est pourquoi on les regroupe sous le terme de capital physique
(noté K). Ces outils peuvent correspondre à du capital matériel ou immatériel.
Ce capital productif est donc un stock associé aux autres facteurs pour obtenir la
production. Ce dernier nécessite un entretien puisqu'il se déprécie avec le temps, c'est
pourquoi l'investissement est introduit.
Les nouvelles machines font appel à des qualifications spécifiques qui ne peuvent être
acquises que par l'éducation et la formation. L'accumulation du capital humain a alors pour
fonction d'acquérir les nouvelles connaissances requises pour les innovations technologiques
« La recherche-développement englobe les travaux de création d'une entreprise de
façon systématique en vue d'accroître la somme des connaissances, y compris la
connaissance de l'homme, de la culture et de la société, ainsi que l'utilisation de cette somme
de connaissances pour concevoir de nouvelles applications »
Le pouvoir d'achat d'un ménage dépendant de deux facteurs, son revenu et l'indice des
prix à la consommation. Devant une hausse incontrôlée des prix, les ménages n'arrivent plus à
gérer leur budget. En effet, ils doivent augmenter les dépenses affectées à la consommation
d'autant plus que les produits de premières nécessités (PPN) et les produits alimentaires sont
les plus touchées par l'inflation. Ces ménages sont aussi contraints de diminuer les dépenses
consacrées à d'autres biens et services et de les acheter suivant un ordre de priorité Cette
situation est plus importante pour les personnes à bas revenus car les revenus ne croissent pas
avec l'augmentation de l'inflation. On constate alors une perte du bien-être de la population
puisqu'il lui faut diminuer aussi les ressources consacrées à la nutrition. Ce qui a pour
conséquence la baisse de la capacité calorifique. Cette baisse du revenu réel (faiblesse de
salaires) est l'un des principaux facteurs qui explique la pauvreté La pauvreté extrême
associée à la faible productivité et certaines habitudes alimentaires expliquent l'importance de
la mal nutrition qui touche presque la moitié des enfants de moins de 5 ans et les femmes.
2.2. Spéculation
Face à la hausse des prix, les producteurs et surtout les vendeurs profitent pour
augmenter les prix de leurs produits. Ceci est fréquent, surtout lorsque les producteurs
retiennent des stocks pour pouvoir augmenter après leur prix. Comme nous l'avons déjà vu
dans la première partie, lorsque la production n'arrive pas à suivre la demande, l'inflation
apparaît (hausse des prix). Ces producteurs et vendeurs réalisent donc des profits car les
marges auxquelles ils vendent leurs produits sont élevées, et ceci au détriment des
consommateurs qui voient leurs revenus se dégrader.
1- La croissance Economique
S’agissant du revenu moyen par citoyen, il est indéniable de faire remarquer à partir de
l’indicateur PIB par tête, estimer à 449 USD en 2017, que Madagascar a connu une nette
progression par rapport à celui de l’année précédente, estimé à 401 USD. La réalité montre,
toutefois, que la plupart des citoyens Malagasy ne ressente pas une augmentation de leurs
richesses, étant donné que les gains économiques générés par la croissance restent
inégalement répartis entre les couches sociales de la population, qui, pour bon nombre, sont
encore en dessous du seuil de pauvreté. Pour beaucoup, les perspectives économiques à
Madagascar demeurent sombres, tant que le pays reste vulnérable aux chocs climatiques. Et
pour cause, leurs revenus sont rongés par la hausse incessante des prix des PPN, entre autres,
tributaires des chocs climatiques.
Tableau 1 : Produit intérieur brut aux prix constants
Importations
BSFNF 201,0 204,0 248,1 277,4 1,5 21,6 11,8
Epargne
domestique 120,8 139,7 184,5 159,0 15,6 32,1 -13,8
Source : Rapport annuel de la Banque Centrale de Madagascar 2017
Le secteur tertiaire continue de progresser (+5,4%) sur ces cinq dernières, tiré par les
transports, la télécommunication et les banques. Sa part contributive à la croissance augmente
également chaque année, allant de 1,1% en 2014 pour s’établir à 2,6% en 2017.Jusqu’ici, le
secteur service constitue le premier pilier de la croissance à Madagascar en termes de
pourcentage par rapport au total du PIB .Le secteur secondaire a été le plus dynamique en
2017 (+9,0%), porté par la zone franche industrielle en forte croissance (+25,2%) , et les
matériaux de construction qui ont enregistré un rebond à 11,4%. La branche des industries
extractives a également crû de 9,8%. Le secteur industriel contribue ainsi à hauteur de 1,4
point dans la croissance du PIB en 2017, après 0,9% en 2016.Pour le secteur primaire, il a
contribué négativement à la croissance est négatif sur l’année.
Secteur
0,9 -0,2 0,4 -0,3 -0,7 1,6 -1,0
Primaire
Secteur
1,2 1,1 0,9 1,4 7,3 5,5 9,0
Secondaire
Secteur
1,1 1,7 2,3 2,6 3,5 4,8 5,4
Tertiaire
Source : Rapport annuel de la Banque Centrale de Madagascar 2017
Le secteur primaire
Les condition climatique du premier trimestre de l’année 2017 (sécheresse suivie
d’inondation due au passage du cyclone Enawo) ont impacté négativement la performance
du secteur primaire, en particulier celle de la branche agriculture .Le PIB de cette branche
a reculé de 6,6% .Par contre, les activités de la branche élevage et pêche ont continué de
s’accélérer avec une croissance économique de 4,5% (si elle était de 1,9% en 2016 et de
0,8% en 2015).La sylviculture a enregistré un faible taux de croissance annuelle de 1,0%
durant ces trois dernières années. Cette importante baisse dans l’agriculture a conduit au
fait que le secteur primaire a reculé de 1,0% entre 2016 et 2017 , contre une hausse de
1,6% entre 2016 et 2015.Etant donné que ce secteur emploie une très grande majorité des
travailleurs, il en ressort que des efforts d’amélioration structurelle de ce secteur ont
besoin d’être entrepris pour que la croissance économique soit suffisamment inclusive.
En ce qui concerne l’évolution des quantités produites dans quelques sous-branches, celles du
riz ont baissé de 3650 milles tonnes en 2016 à 3100 tonnes en 2017, soit un recul de 15,1%. Il
en est de 11,1%.Il est à noter que les productions de se deux sous branches ne cessent de se
deux ces quatre dernières années, l’insuffisance d’infrastructure de maitrise de l’eau rendent
les productions trop dépendantes des aléas climatiques.
A l’instar de l’année 2016, le secteur secondaire a été le plus performant en 2017. L’industrie
a enregistré une croissance de 9 % de ses valeurs ajoutées en 2017. Il s’agit de l’expansion
annuelle la plus importante de ces dernières années, tous secteurs considérés. Les entreprises
franches continuent de profiter de la reprise de l’AGOA en progressant de 25,2 %. Il faut
noter que le secteur a perdu en termes de compétitivité prix à causer de l’appréciation de
l’Ariary par rapport aux deux devises de référence pendant les neufs premiers mois de
l’année. L’appréciation de l’euro au niveau international (avec une parité USD/EURO passant
de 1,0622 en janvier 2017 à 1,1838 en décembre 2017 ; source : http:// www.x-rates.com) a
permis la reprise de cette compétitivité prix pour les entreprises qui exportent dans les pays de
la zone euro. Par ailleurs, la croissance du secteur secondaire hors zone franche a atteint 7,3
%. Les branches les plus performantes ont été celles des matériaux de construction (11,4%),
l’industrie extractive (9,8 %) et celle des besoins (8,7 %). L’accélération des investissements
en infrastructures par l’Etat et par les privés explique cette croissance à 2 chiffres de la
branche matériaux de construction. Celle de l’industrie extractive est due à la reprise de la
demande internationale et celle de l’industrie des besoins par la demande intérieure.
Cette progression est justifiée principalement par le fort accroissement des activités dans le
transport des voyageurs, qui a enregistré une hausse de 15,6 %. Par ailleurs, l’amélioration du
gain de croissance générée par la branche télécommunication a également contribué à ce
dynamisme des activités de services (+10,0 % contre + 4,2 % en 2015). Les autres branches
ne sont pas en reste, à l’instar de la branche banques dont le taux de croissance a crû de 9,4 %,
s’il était à 5,3% l’année précédente.
Le transport aérien, lequel contribue grandement à la totalité de la valeur ajoutée de la
branche transport de voyageurs, a connu une année positive, avec le retour de la ligne
internationale Madagascar qui est, pour l’ dans une phrase de redressement et de remonter, de
notamment par les résultats des investissements effectués au cours des années antérieures. En
effet, la plupart des opérateurs du secteur télécommunication n’ont cessé d’investir dans les
Les banques ont également connu une accélération de leurs croissances, vu la hausse des
activités réelles .Leurs performances sont intrinsèquement liées aux volumes d’octroi de
Par ailleurs, la branche commerce ainsi que les activités d’assurance et la branche des services
effectués auprès des entreprises et ménages, ont montré une évolution stable en
valeur ajoutée est estimés à seulement 3,8 % alors qu’elle était à 18,6 % l’année précédente.
Cette décélération de croissance est justifiée d’une part, par la manque des financements reçus
de l’extérieur pour alimenter les projets d’investissement public, dont une grande partie sert à
construire des infrastructures routières. D’autre part, les activités de construction des
bâtiments ont légèrement régressé, si on se réfère aux données sur les importations de ciment.
Cela peut indiquer, en outre, une baisse de la productivité marginale des investissements
1,1 % en 2017.
Rubrique
marchandises
voyageurs
transport
En 2017, le déficit des Opérations Globales du Trésor s’est quelque peu creusé pour présenter
2,3 % du PIB nominal, contre 2,1 % en 2016. Cette détérioration s’explique notamment par la
hausse des dépenses courantes et ce, malgré les efforts déployés par l’Etat au niveau de la
collecte d’impôts. Ce déficit a été cependant nettement inférieur à celui prévu dans la Loi de
Finances Rectificative de 2017 (LFR 2017) pour 5,9 % du PIB nominal compte tenu
essentiellement de l’accumulation d’arriérés.
Sur la base des engagements, le déficit des OGT s’est creusé à 783,4 milliards d’Ariary en
2017, contre 428,2 milliards d’Ariary en 2016. Il a représenté 2,2 % du PIB nominal, après
1,3 % en 2016. Cette détérioration est imputable en partie à l’accroissement des dépenses
relatives aux transferts et subventions et ce, malgré la bonne tenue des recettes budgétaires.
De même, compte tenu de l’apurement des arriérés pour un montant de 483,6 milliards
d’Ariary et d’une accumulation de 432,3 milliards d’Ariary, le déficit sur la base caisse s’est
également détérioré en 2017 pour se situer à 834,8 milliards d’Ariary ou 2,3 % du PIB
nominal. Néanmoins, la LFR 2017 a tablé sur un déficit plus important de 2 113,1 milliards
d’Ariary ou 5,9% du PIB.
De son côté, le solde primaire de l’Etat, déficit budgétaire hors paiement d’intérêts, s’est
détérioré. L’excédent s’est établi à 16,6 milliards d’Ariary en 2017, après 235,1 milliards
d’Ariary en 2016. Ce niveau n’est pas toutefois inquiétant car la LFR 2017 a prévu un déficit
primaire de 249,8 milliards d’Ariary.
Ce renflouement des dépôts en devises tient compte du déblocage des aides budgétaires pour
un montant équivalent à 292,7 milliards d’Ariary de la Banque Mondiale (90,5 millions USD)
à fin décembre 2017. De même, l’Etat a bénéficié de la rétrocession d’une partie de la
deuxième tranche de la FEC évaluée à 147,4 milliards d’Ariary (50 millions USD).
En ce qui concerne les ressources extérieures, elles ont financé le déficit global des OGT pour
59,9 % de l’ensemble. La part contributive des tirages sur les prêts projets a augmenté pour se
situer à 61,6 %, contre 58,4 % en 2016. Le pourcentage d’exécution des prévisions s’est élevé
à 42,3 %, soit moins de la moitié du fait, entre autres, de la lenteur de la procédure de
déblocage. De même, du côté des aides budgétaires, seules 46,7 % des prévisions dans la LFR
2017 ont été reçues. Ces aides obtenues correspondent à 234,3 milliards d’Ariary reçues le la
BAD (18,7 millions d’USD) et de la Deutsch-Bank (51,3 millions Euros).
En 2017, les recettes fiscales ont dépassé les prévisions de la LFR 2017 de 98,4
milliards d’Ariary. Les surplus ont été enregistrés aussi bien au niveau des recettes fiscales
intérieures (+ 52,3 milliards d’Ariary) que celles relatives au commerce extérieur (+46,1
milliards d’Ariary) grâce, entre autres, aux efforts de collecte menés par l’Etat. En particulier,
des performances ont été essentiellement observées sur les recettes concernant l’Impôts sur le
Revenu des Salariés (IRSA) ainsi que celles relatives à la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA).
Par ailleurs, le rythme de recouvrement s’est en général apparenté à celui de 2016, sauf pour
celui de l’Impôt sur le Revenu des Capitaux Mobiliers (IRCM), celui de l’impôt sur les Plus-
Values Immobilières (IPVI) ainsi que des droits d’accise.
Par rapport à celles de 2016, les recettes non fiscales enregistrées n’ont guère varié.
Néanmoins, un excédent de 45,1 milliards d’Ariary a été collecté par rapport aux prévisions
dans la LFR 2017. Ce surplus résulte essentiellement des produits de prise de participation
(dividendes) de l’Etat dans des banques et des compagnies pétrolières.
Les dons courants, comme en 2016, ont été largement constitués d’aides budgétaires.
Ces dernières ont été issues de la Banque Mondiale pour un montant équivalant à 292,6
milliards d’Ariary (90,5 millions USD). Les dons en capital, par contre, s’est replié de 17,7 %
du fait du ralentissement des décaissements pour s’établir à 738,5 milliard d’Ariary. La
plupart de ces dons projets obtenus sont issus, par ordre d’importance de l’Union Européenne
(24%), du Programme Alimentaire Mondial (PAM : 20%) et de l’UNICEF (12%).
En somme, les recettes publiques ont représenté 15,4 % du PIB nominal presque en ligne avec
les prévisions dans la LFR 2017. En volume, compte tenu des recettes totales ont été en
insuffisance de 62,3 milliards d’Ariary par rapport aux prévisions de la LFR 2017.
La structure des recettes publiques a toujours été dominée par les recettes budgétaires dont
principalement les recettes fiscales. Après un repli en 2016, la part de ces dernières est
remontée pour représenter 81,1 % du total. En revanche, la proportion des dons a diminué du
fait de celle des dons en capital.
Sur la base des engagements, les dépenses publiques ont ponctionné 17,5 % du PIB en 2017,
contre 16,7 % du PIB en 2016. En effet, l’exécution des dépenses a été essentiellement axée
sur les activités de reconstruction et de réhabilitation suite au passage du cyclone ANAWO
ainsi que sur les mesures d’urgence prises du fait de l’épidémie de peste. Le renforcement des
subventions des entreprises publiques en difficulté, notamment la JIRAMA qui a été victime
de la sècheresse vers le début de 2017 a été également effectué. De même, les réformes
soutenues par le programme FEC ont été poursuivies afin d’atteindre les objectifs du PND.
Ainsi, les dépenses courantes ont augmenté de 18,3 % en 2017, contre 8,5 % en 2016. Elles
ont représenté 12,1 % du PIB, contre 11,5 % il y a un an. Cet accroissement a été
essentiellement tiré par les dépenses de transfert et subventions qui se sont accrues de 47,3 %
en 2017, contre 3,1 % en 2016. Les dépenses en biens et services ont également augmenté de
46,1 %, après 23,3 % en 2016. De même, les dépenses de personnel se sont inscrites en
hausse, mais dans une moindre mesure, soit de 9,5 % en 2017, contre 14,7 % en 2016. Ces
dernières ont été tirées par l’augmentation des indemnités.
Comme au cours des années précédentes, cependant, les dépenses de personnel ont
ponctionné 5,5 % du PIB. De plus, par rapport aux prévisions dans la LFR 2017, des
économies de 19,7 milliards d’Ariary et de 11,5 milliards d’Ariary ont été enregistrées
respectivement au niveau des dépenses de fonctionnement et de personnel. De son côté, le
déficit des Autres Opérations Nettes du Trésor s’est creusé par rapport aux prévisions et ont
dépassé ces dernières de 112,4 milliards d’Ariary du fait essentiellement du renflouement des
Rubrique 2015 2016 2017 caisses de
Dépenses totales 100,0 100,0 100,0 retraite.
Dépenses courantes 73,6 65,8 68,3
Tableau 13 :
Personnel 34,3 32,4 31,1
Evolution des
Fonctionnement 24,6 21,4 27,7 dépenses
publiques
Intérêts dus 5,1 5,0 4,5
Autres dépenses courants 9,7 7,0 5,0
Dépenses en capital 21,9 30,1 30,9
Sur ressources intérieures 6,0 7,0 11,1
Sur ressources extérieures 15,9 23,1 19,8
Autres dépenses 4,5 4,2 0,8
Source : Rapport annuel de la Banque Central de Madagascar 2017
Les dépenses d’investissement ont représenté 5,5 % du PIB en 2017, contre 5,2 % du PIB en
2016. Cette augmentation a été attribuable à celle des dépenses sur financement interne suite
aux dépenses d’urgence. Les dépenses sur financement externe se sont quelque peu fléchies
en raison du non déblocage d’une partie des aides extérieures. De ce fait, le programme
d’investissement public n’a été effectué qu’à hauteur de 67 % des prévisions.
Compte tenu des paiements nets d’arriérés de 51,3 milliards d’Ariary, les dépenses sur la base
caisse se sont chiffrées à 6 321,9 milliards d’Ariary, en hausse de 13,9 % par rapport à celles
de 2016. Elles ont consommé 17,7 % du PIB en 2017, niveau presque identique à celui de
2016.
La proportion des dépenses courantes s’est ainsi inscrite en hausse pour représenter 68,3 % de
l’ensemble des composantes des dépenses publiques et au détriment des autres dépenses. La
part des dépenses en capital, de son côté, est restée presque au même niveau que celui de
2016.
Figure 3- Evolution des dépenses publiques
La pauvreté est une situation physique et psychologique qui empêche un individu de mener
une vie convenable. Elle se définit comme un état de privation matérielle, caractérisée par
un revenu en dessous du seuil de pauvreté.
- Tout individu dont la contre-valeur monétaire de ses consommations annuelles est en
dessous de 535.603 Ariary est classé comme pauvre.
- Un individu est dit en état d’extrême pauvreté si la contre-valeur monétaire de ses
consommations annuelles est en dessous de 374.941 Ariary.
L’IDH a connu une baisse, passant de 0,571 en 2008 à 0,483 en 2012, classant
Madagascar parmi les pays ayant un développement humain faible et le plaçant au rang de
151ème sur 187 pays. Certains résultats de l’ENSOMD permettant d’évaluer ou de donner
une quelconque appréciation de l’IDH de Madagascar se résument comme suit :
Les Taux Bruts de Scolarisation (TBS) n’ont pas connu de véritable évolution, et
même en baisse aux niveaux du primaire (86,3% en 2013 contre 91,3% en 2009), du collège
(51,5% en 2013 contre 52,3% en 2011) et du lycée (18,6% en 2013 contre 19,3% en 2012) ;
Le revenu par tête apprécié à travers la Parité de Pouvoir d’Achat a régressée à 828
USD en 2012 contre 1.450,7 USD en 2008.
L’éducation :