Boky L2 ECO

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Introduction :

Une économie peut être expliquée à partir des deux types de mouvement
général des prix : l’inflation et la déflation. L’inflation n’est pas un sujet nouveau mais elle
reste toujours d’actualité. La maitrise de l’inflation est une condition fondamentale pour le
bon fonctionnement de l’économie.

L’inflation est un sujet qui a toujours accaparé l’esprit de tous ceux qui s’intéressent à
la vie économique : théoriciens, responsables politiques, opérateurs économiques et
consommateurs. Ce mal est à la fois source d’incertitudes et de développement
socioéconomique d’un pays dépend de la maîtrise de l’inflation. Cette dernière constitue un
environnement favorable à la croissance économique et au développement durable d’un pays.
Par contre, une forte inflation accentue la pauvreté des ménages.

Les conséquences de l’inflation sont nombreuses, parfois apparemment favorables,


mais souvent très graves pour l’économie d’un pays. Au niveau de la consommation, c’est la
fuite devant la monnaie. Quant à l’investissement et la croissance, l’inflation apparaît comme
un facteur de blocage de la croissance à long terme. Du côté de la répartition des revenus, elle
engendre un déséquilibre dans la répartition du revenu réel dans la mesure où, de manière
générale, il affecte blocages dans la quasi-totalité de la vie économique. Au cours d’une
période inflationniste, les investisseurs se préoccupent davantage à protéger leurs avoirs
contre les risques inhérents à la hausse des prix, plutôt que de se lancer dans des activités
productives ou de placement financiers. L’inexistence de prix ferme engendre des problèmes
de trésorerie et de gestion financière à moyen terme et à long terme pour les entreprises, ce
qui réduit la viabilité de certaines branches d’activités. Au niveau du système financier, la
crainte de l’érosion monétaire décourage la propension à épargner, pour les secteurs à
capacité de financement, surtout les ménages, et réduit l’offre de crédit.

L’efficacité de toutes décisions de politique économique pour le différent des revenus


nominaux : les titulaires des revenus fixes (rentiers, …), les salariés et les entreprises. Pour le
commerce extérieur : l’augmentation rapide des prix internes que ceux des pays partenaires
rend la production nationale moins compétitive à l’exportation et aboutit à la détérioration de
la balance des paiements.

La croissance économique de Madagascar est fortement sensible avec la variation de


l’inflation. Dans ce cas, l’inflation et la croissance économique sont en relation. De ce fait,
une augmentation du taux d’inflation a des importantes conséquences sur la situation
économique du pays, et notamment sur la croissance économique.

Notre travail s’intitulé : « Impacts de l’inflation à la croissance économique de


Madagascar ».

La question qui se pose est alors : Dans quelle situation, l’inflation a-t-elle des impacts
sur la croissance économique? Cette étude a un objet de montrer les liaisons entre l’inflation
et la croissance économique.

Afin de répondre à cette question, nous avons procédé une analyse à deux parties :

La première partie sera consacrée aux approches théoriques de l’inflation et de la


croissance économique. Elle présente la revue de la littérature théorique de l’inflation et la
présentation concernée à la croissance économique. La deuxième partie sera basée aux
impacts de l’inflation sur la croissance économique de Madagascar. Cette partie présente les
conséquences de l’inflation sur la croissance économique et la lutte contre l’inflation de
Madagascar.

Partie I : Approche théorique sur l’inflation et la croissance économique

L’inflation et la croissance économique a une grande liaison. Cette partie présente la


revue de la littérature de l’inflation et la présentation de la croissance économique. …(Théorie
économique : inflation Multon Friedman, croissance économique : Roberto Solow)
………………….

Chapitre I : Revue de la littérature de l’inflation :

L’inflation est un phénomène qui constitue une des décideurs politiques de chaque
pays et sa diminution est devenue leur toute première préoccupation.

Ce premier chapitre est constitué en deux sections. Dans la première section, nous
présentons la généralité de l’inflation et on présente dans la deuxième section, ses causes et
ses conséquences.

Section 1 : Généralité :

L’inflation est un phénomène généralisé se développant à des amplitudes différentes.


Cette première section consiste à la définition et mesure de l’inflation, ainsi que ses
différentes formes.
1.1. Définition et mesure :
L’inflation, un phénomène complexe, est omniprésente dans la vie économique
contemporaine. On va voir ci-dessous la définition et les mesures de l’inflation.

1.1.1. Définition :

L’inflation vient du mot latin « inflation », qui veut dire enflure. Il existe beaucoup de
définitions, en voici quelques-unes d’entre elles :

Dans le dictionnaire d’économie politique, l’inflation se définit comme un


engorgement des canaux de la circulation monétaire par un excédent de papier-monnaie par
rapport aux besoins économiques réels, d’où la dépréciation monétaire.

Dans l’ouvrage de Maurice Flamant, c’est un « mouvement de hausse dispersée des


prix qui s’entretient de lui-même et qui est dû à une insuffisance relative, à un certain
moment, des offres spontanées par rapport aux demandes formulées »

L’inflation est un phénomène macro-économique, qui se définit comme étant la hausse


auto-entretenue du niveau général des prix des biens et services, mais il faut que cette hausse
de prix soit durable et présente un caractère cumulatif d’année en année. Un phénomène
macro-économique car son développement ainsi que son apparition sont en relation avec des
variables qui se trouvent dans le système économique lui-même.

Auto-entretenue car si certains produits connaissent une hausse des prix, cela peut
entrainer une nouvelle hausse au niveau d’autres produits.

Une autre définition est issue de l’ouvrage de Bitard et Malo. « L’inflation est un
phénomène provoqué par une série de désajustements au niveau de la formulation des prix.
Ces désajustements naissent dans certaines zones de l’économie et se propagent dans le circuit
économique par l’intermédiaire des mécanismes qui régissent l’activité économique. Ils
peuvent être amplifiés, transformés, voire, atténues »

Selon les techniciens de l’INSTAT, l’inflation se matérialise par une hausse générale,
durable (plus de 3 mois) et cumulative des prix. Elle est due à des déséquilibres dans
l’économie. Elle signifie une hausse du cout de la vie ou une dépréciation du pouvoir d’achat
d’une unité de la monnaie nationale.

D’une manière générale, l’inflation se définit comme une hausse cumulative et auto-
entretenue du niveau général des prix, autrement dit, une dépréciation interne de la monnaie.
1.1.2. Mesures :

La variation du coût de la vie peut être mesurée à l'aide des indices. On prendra en
compte ici deux indices à savoir l'indice des prix à la consommation (IPC) et le déflateur du
PIB

 L'indice des prix à la consommation (IPC) :


Il mesure le niveau des prix (coût de la vie). Autrement dit, la variation des prix pour
un panier de biens et services achetés par les consommateurs.

La mesure de l'inflation par l'IPC s'effectue par rapport à une année de référence qui
constitue la base 100 c'est-à-dire qu'il est un indice de prix calculé sur la base d'un panier
constant de biens (ou indice de Laspeyres).

 Le déflateur du PIB :
Le déflateur du PIB encore appelé déflateur implicite des prix du PIB est le rapport
entre le PIB nominal (ou PIB évalué au prix de l'année considérée) et le PIB réel (ou PIB
ramené au prix de l'année de base). Il constitue une autre mesure du niveau des prix. Les prix
de tous les biens et services produits sur le territoire national sont mesurés par cet indice. Ces
biens et services étant achetés par les entreprises, les pouvoirs publics...

Ce déflateur du PIB tient compte d'un panier de biens et services qui évolue au gré de
la composition du PIB c'est-à-dire qu'il est un indice des prix calculés sur la base d'un panier
évolutif (ou indice de Paasche).

1.2. Les différentes formes de l’inflation :

Les différentes catégories d’inflations sont classées selon leurs durées et leurs formes
d’apparitions. Il s’agit de l’inflation rampante, l’inflation galopante, l’inflation chronique et
l’hyperinflation. L’intérêt de l’étude de ces différents types d’inflations est de déterminer le
degré d’agressivité de l’inflation sur l’économie. Examinons successivement ces différents
types d’inflations.

1.2.1. L'inflation rampante :

Ce type d’inflation est caractérisé par une faible augmentation annuelle du niveau
général des prix de l’ordre de 4% à 5%. Elle peut, dans certaines conditions, stimuler
l’activité économique. Etant donné que les prix augmentent plus vite que les coûts, les
investissements en usines et en équipements vont donc s’accélérer.

1.2.2 L’inflation galopante :

C’est une inflation caractérisée par un taux excédant 30%. Un des exemples est
l’inflation latino-américaine.

1.2.3 L'inflation chronique :

Ce type d’inflation est caractérisé par un taux annuel compris entre 10% et 30% dans
quelques pays industrialisés et parfois 100% ou plus dans certains pays du tiersmonde4. Elle
constitue une menace pour l’économie dans la mesure où elle tend à devenir permanente. Elle
est caractérisée par des dérèglements des activités économiques à savoir l’abondance des
achats des consommateurs pour éviter de payer plus cher dans le futur, l’accroissement de la
spéculation immobilière et le recul de l’esprit d’épargne.

1.2.4 L'hyperinflation :

C’est une forme extrême d’inflation caractérisée par un accroissement exponentiel des
prix. Un des fameux exemples fut l’hyperinflation allemande de 1922 qui eut pour effet de
multiplier par 7 millions la masse monétaire en circulation et par 10 millions les prix durant
seize mois5. Pendant une période d’hyperinflation, la monnaie et le crédit augmentent de
manière exponentielle. C’est le financement du déficit budgétaire par émission monétaire qui
est la principale cause de l’hyperinflation. Sachant la définition et les différents types
d’inflations, il importe d’analyser les théories économiques y afférentes pour mieux
comprendre le concept d’inflation.

Section 2 : Causes et conséquences

L’inflation est un phénomène complexe que ce soit dans sa « vie », ses causes et ses
conséquences. C’est un phénomène macro-économique mettant en jeu l’interdépendance entre
toutes les parties et tous les mécanismes de l’économie. Cette deuxième section présente les
causes de l’inflation et ses conséquences.
2.1. Causes

Les causes possibles de l'inflation sont nombreuses et leur importance respective est
parfois difficile à apprécier. Deux catégories de causes se dégagent, il s'agit des causes réelles
d'une part, et des causes monétaires d'autre part.

2.1.1. Les causes réelles

 D’une augmentation des coûts de production.

Dans ce cas, on parlera d’inflation par les coûts ou encore d’inflation importée. Elle
est liée à l’augmentation du prix des matières premières importées ou des produits finis
importés. Prenons l’exemple du pétrole. Le prix de baril a fortement augmenté. Ainsi, les
entreprises guinéennes qui utilisent le pétrole comme matière première feront le choix
d’augmenter leurs prix puisque leurs coûts ont augmenté. En réalité, elles absorbent une partie
et répercute une partie.

 D’une hausse excessive de la demande.

Les économistes parlent dans ce cas d’inflation par la demande. Cette forme l’inflation
provient d’un déséquilibre entre l’offre et la demande pour un ou plusieurs produits. En effet,
si la demande est supérieure à l’offre, alors les prix augmenteront mécaniquement afin qu’un
point d’équilibre soit trouvé. Si l’offre est incapable de répondre à la demande, c’est souvent
le cas à court terme, alors la rareté du produit fera que les prix pourront continuer
d’augmenter ce qui créera donc de l’inflation.

 D’une indexation des salaires sur l’inflation.

Cette inflation par indexation a beaucoup existé dans les pays occidentaux où les
salaires, les pensions étaient indexées sur l’inflation. Elle est quasiment inexistante en Guinée.
Toutefois, les syndicalistes réclament régulièrement que les salaires et pensions soient indexés
sur l’inflation. Cela permettrait aux salariés de maintenir au moins leur pouvoir d’achat dans
la durée. Toutefois, pour l’Etat, un tel choix peut compliquer la gestion de l’inflation. Car à
chaque hausse de l’inflation, l’Etat devra augmenter les salaires, augmentation qui accroit les
pressions inflationnistes (inflation liée aux couts, voire monétaire).
2.1.2. Les causes monétaires

 D’un manque de confiance en la monnaie :

La valeur d’une monnaie dépend également de la confiance qu’on lui accorde. Sur les
marchés financiers, le manque de confiance en une monnaie se traduit par la chute de son
cours de change. Si par exemple les investisseurs sont méfiants envers le franc guinéen pour
quelques raisons que ce soit, alors la valeur de notre monnaie par rapport aux autres monnaies
va baisser. En perdant de sa valeur, cela va favoriser l’inflation. En effet, il faudra par
exemple payer plus de francs guinéens pour importer des produits des autres pays.

 D’une politique monétaire :

La baisse des taux directeurs par la banque centrale augmente mécaniquement


l’inflation. En effet, d’une part la monnaie va se déprécier car la devise nationale devient
moins rémunératrice et d’autres parts, les banques commerciales vont emprunter massivement
auprès de la banque centrale (le coût de l’argent étant moins élevé). De plus, les banques
commerciales vont elles-mêmes prêter davantage aux acteurs économiques ce qui créera
d’autant plus d’inflation.

 D’une hausse excessive de la quantité de monnaies :


On parlera dans ce cas d’inflation monétaire. Cette forme d’inflation est due à
l’augmentation de la masse monétaire (billets, pièces, dépôts à vue, bons du trésor…) par
la Banque Centrale qui émet des billets de banques. Par l’octroi des crédits, les banques
commerciales participent également à cette forme d’inflation. Le mécanisme est simple, les
agents bénéficiaires des crédits ou de la monnaie supplémentaire mise en circulation voudront
utiliser ces ressources supplémentaires pour consommer. Or si la demande augmente sans que
l’offre ne puisse avoir le temps de s’ajuster (c’est le cas à court terme), cela conduit à
l’inflation. En effet, puisque les producteurs n’ont pas pu augmenter la production car elle met
du temps à s’ajuster à la hausse, ils vont augmenter les prix de manière ramener au même
niveau l’offre et la demande : on a donc une inflation qui a pour origine la masse monétaire.

Ce type d’inflation est souvent lié à la mauvaise gestion de l’Etat qui recourt
souvent à la technique de la « planche à billets » afin de réduire le montant de la dette
publique à rembourser. Elle est très surveillée par les partenaires techniques et financiers
comme le FMI.
2.2. Conséquences :

L'inflation est un déséquilibre qui se manifeste par une hausse durable du niveau
général des prix. Les effets de l'inflation sont longtemps parus comme ambigus. En effet, d'un
côté, elle est perçue comme une fatalité, et d'un autre côté, elle peut être source d'une bonne
situation économique. On va analyser, d’une part, les conséquences négatives de l’inflation et
d’autre part, ses conséquences positives.

2.2.1. Conséquences négatives de l'inflation :


L'inflation est considérée comme un mal puisqu'elle a des effets nocifs sur la
croissance économique, en général. Afin de mieux comprendre ces effets négatifs de
l'inflation, nous allons l'examiner selon différents niveaux : le taux de change, la
compétitivité-prix des entreprises, la répartition des revenus, le commerce extérieur,
l'investissement.

 Dépréciation de la monnaie :
Lorsque la monnaie perd son pouvoir d'achat, elle ne remplit plus parfaitement sa mission
de réserves de valeur. C'est-à-dire qu'avec la même quantité de monnaie, les agents ne
peuvent plus se procurer la même quantité de biens et services sur le marché.

 L’inflation : pénalise le commerce extérieur :


La présence de tensions inflationnistes entraîne une diminution de la compétitivité-prix
des exportations sur le marché international. Elle est fatale aux entreprises exportatrices de
même aux entreprises exposées à la concurrence étrangère Aussi, la hausse des prix entraîne
une baisse des exportations dans la mesure où les biens produits localement deviennent de
plus en plus chers et donc difficilement vendable alors que les produits étrangers peuvent être
incités à cause de la faiblesse de leurs prix. Ceci provoque une aggravation du déficit
commercial

 Répartition des revenus :


L'inflation affecte la distribution des revenus. Alors que les individus perçoivent des
revenus différents les uns des autres, ils ne seront pas affectés de la même façon par
l'inflation. Autrement dit, tous les revenus ne sont pas indexés de la même manière sur les
prix
Inflation : pénalise les détenteurs de revenus fixes :
L'inflation, lorsqu'elle n'est pas anticipée par les agents, pénalise ceux qui détiennent
des revenus fixes tels que les rentiers, les épargnants par rapport aux détenteurs de revenus
variables car ils connaissent une perte de leur pouvoir d'achat les amenant à une diminution de
leur dépenses. La plupart des agents ont un comportement d'aversion pour le risque c'est-à-
dire qu'ils n'aiment pas prendre des risques. Une inflation fortement incertaine pénalise donc
généralement, tout le monde à cause de cette absence de prévisibilité.

L’érosion fiscale :
L'Etat peut aussi tirer parti de l'inflation et ceci à l'encontre des prêteurs et des
emprunteurs. Il peut, par l'impôt progressif, placer les agents dans une tranche de revenu plus
élevée et ceci lorsque le revenu nominal de ces agents croît à la suite d'une inflation. Ces
charges réelles fiscales sont fortement ressenties par les agents.

La taxation de profit :
L'inflation peut accroître la charge réelle d'impôt sur les bénéfices des sociétés. En
prenant comme exemple4, une entreprise qui présente des stocks de produits finis prêts à être
vendus. Dans un monde inflationniste, la valeur nominale de ses stocks augmente avec le
temps. Si ces plus-values sont considérées comme des profits passibles de l'impôt sur les
bénéfices des sociétés, les entreprises devront payer plus d'impôt alors que la valeur réelle de
leurs stocks n'est pas modifiée.

 La compétitivité-prix des entreprises :


Les signaux émis par le marché permettent le bon fonctionnement des économies de
marché et les stratégies des entreprises en dépendent. Lorsque l'inflation élevée apparaît, elle
brouille ces signaux et crée une difficulté dans la gestion de l'entreprise Pour préserver ses
profits, l'entreprise augmente les prix dans la même proportion que les coûts, par exemple les
coûts salariaux et énergétiques La conséquence étant la perte de la compétitivité par rapport
aux entreprises étrangères

 Diminution de l'investissement :
Avec l'inflation, le niveau des investissements est donc inversement proportionnel au taux
d'intérêt. Plus le taux est élevé, plus les investissements sont faibles, et réciproquement
Puisque le taux d'intérêt augmente avec l'inflation, cela augmente le coût des investissements
des entreprises. Si l'inflation est durable, les entreprises vont retarder leurs investissements
productifs et réduire leur production. La conséquence étant la diminution des facteurs de
production, par exemple le travail, qui amène à son tour à un chômage. Lors d'une
augmentation des prix, les encaisses réelles diminuent. Ayant besoin de plus de moyen de
transaction, les agents économiques basculent une partie de la liquidité affectée à la
spéculation à la transaction. La demande de spéculation diminue, or varie en sens inverse du
taux d'intérêt, qui, lui, augmente. Cette hausse du taux d'intérêt fait également diminuer
l'investissement privé. (Effet Keynes)

 L'inflation : réduit la croissance


La hausse du taux d'intérêt réduit les achats à crédits des ménages les moins fortunés et
incite à l'épargne (pour les ménages qui peuvent épargner). La consommation, qui est l'un des
moteurs de la croissance puisque la demande adressée aux entreprises tire la production, se
ralentit, entraînant avec elle la réduction du taux de croissance de l'économie nationale. Il
s'agit ici d'un effet macro-économique qui a de graves conséquences sur le long terme.

Schéma 1 : les effets de la hausse du niveau général des prix


Source : ARSON Martin ; Les impacts de l’inflation sur la croissance économique (mémoire
pour l’obtention du Diplôme de maîtrise ES-Sciences Economiques)
Comme nous l'avons vue précédemment, les effets néfastes de l'inflation sont
nombreux et ils touchent tous les branches de l'économie.

2.2.2. Conséquences positives de l'inflation :


D’autre part, l'inflation, à taux faible (inflation rampante), peut être bénéfique pour un
pays. En effet, elle favorise l'économie d'endettement, elle peut aussi être source de croissance
économique et un moyen d'épargne forcée

 Inflation : favorable à l'économie d'endettement :


La relation « prêteur-emprunteur » joue en faveur de l'emprunteur car il rembourse en
monnaie dépréciée du fait de la supériorité de l'inflation effective par rapport à l'inflation
anticipée. Avec un taux d'intérêt fixe, l'inflation entraîne un transfert du pouvoir d'achat des
créanciers vers les débiteurs. En effet, les dettes monétaires sont fixées à un montant nominal
déterminé et où le taux d'inflation n'est pas pris exactement dans les calculs du niveau
nominal de l'intérêt. L'inflation favorise donc l'économie d'endettement.

 Inflation rampante : facteur de croissance :


On parle de l'inflation de croissance où le taux se situe autour de 3 à 4%. Lorsque le
remboursement des emprunteurs se fait en monnaie dépréciée, les entrepreneurs peuvent
assurer le développement des entreprises.

 Inflation : épargne forcée :


« En période d'inflation, l'épargne des particuliers diminue. Mais le retard que certains
revenus ont sur le mouvement de hausse des prix permettant d'obliger les titulaires de ces
revenus à restreindre leur consommation, donc à épargner ».
Les effets de l'inflation influent considérablement sur la situation économique d'un pays.
Ce qui nous amène à étudier, dans un troisième chapitre, les approches théoriques sur la
croissance économique
Et d’autre part, pour le renforcement des exportations, la libération des débiteurs et la
reprise de l'économie sont trois des effets positifs de l'inflation.

 Renforcement des facteurs explicatifs exportations


Sous certaines conditions d'inflation stimule les exportations. En effet, la monnaie nationale
étant devenu faible par rapport aux devises, les exportateurs renforcent leur capacité
d'exporter, soit pour sauvegarder le niveau de devises, soit pour disposer d'une quantité plus
importante de monnaie nationale aux fins de transactions et de spéculation et à la production
et à la probabilité que le mouvement inflationniste sera maîtrisé à moyen terme.

 Libération des débiteurs

L'inflation libère les débiteurs dans le cas où les dettes ont été contractées et libellées en
monnaie nationale. Les premiers bénéficiaires et financiers seront remboursés dans une
monnaie dont la valeur a diminué. Si, par contre, les emprunts sont en devises, leur poids pèse
lourd sur les budgets des débiteurs.

 Reprise de l'économie

L'inflation peut provoquer la reprise d'une économie stagnante. Cela est possible lorsque les
agents économiques, notamment l'Etat, s'attèlent à lutter contre elle par des mesures
appropriées :

- Mesures visant à augmenter la quantité des biens réels pour contrebalancer l'expansion
monétaire ou l'accélération de la vitesse de circulation ;

- Renforcement de l'offre des facteurs de production à meilleur marché ou substitution des


nouveaux facteurs traditionnels ou procédés de fabrications ;

- Accroissement des exportations et rapatriement des devises.

Chapitre II : Présentation de la croissance économique

La croissance s’est vraiment manifestée au début du XVIIIème siècle, tout d’abord, en


Europe Occidentale, puis en Amérique du Nord. Son apparition dans certaines parties du
monde est considérée comme récente.

Ce deuxième chapitre est concerné à l’étude théorique de la croissance économique.


La première section présente la définition et la mesure de la croissance économique. La
deuxième, l’effet de l’inflation sur la croissance économique.

Section 1 : Présentation de la croissance économique :


La croissance accompagne le développement. Autrement dit, il ne peut y avoir
développement sans croissance. Nous allons présenter dans cette première section, la
définition ainsi que la mesure de la croissance.

1.1. Définition

Selon François Perroux, la croissance économique est une augmentation soutenue


pendant une ou plusieurs périodes longues d’un indicateur de dimension, pour une nation, le
produit global net en termes réels.

Il affirme que : « la croissance est un accroissement durable de la dimension d’une


unité économique, simple ou complexe, réalisé dans des changements de structures et
éventuellement de système et accompagné de progrès économique variable »

Au sens large, la croissance inclut le changement de structure, englobe les mutations


sectorielles et les changements qui rendent celle-ci auto-entretenue. La croissance est donc :

_ Un mouvement ascendant de certaines grandeurs économique (hausse du PIB, du


revenue…) qui se caractérise par une longue durée.

_ Un mouvement de transformation structurelle ; il est repérable, non seulement par des


indicateurs simples de hausse de la production et du revenu mais par des mutations
sectorielles. Ainsi, la croissance modifie la part relative des différents secteurs. Des industries
nouvelles apparaissent, la valeur ajoutée par salaire s’accroit…

1.2. Mesures

Le produit intérieur brut (PIB) est un agrégat qui permet d’évaluer la valeur des biens
et services produits sur le territoire national par les résidents. Il est limité aux transactions
économiques c’est-à-dire qu’il ne mesure que les transactions économiques.

PIB = Somme des valeurs ajoutées brutes + TVA + droits de douanes sur les importations

1.2.1. Les facteurs la croissance économique

Les sources de la croissance sont de deux ordres. Il y a ce que l’on appelle les facteurs
primaires tels que le travail et le capital mais il y a aussi le progrès technique ou technologie.

1.2.2. Les facteurs primaires


Ce sont le travail et le capital. Le travail se décompose en qualité de travail et en quantité
de travail.

 Le travail :
Le facteur travail ne peut se réduire à une certaine quantité d'heures passées à travailler
puisqu'il comprend également le niveau de connaissances incorporées dans des travailleurs.
On définit le capital humain comme l'ensemble des capacités productives d'un individu
incluant ses connaissances générales et spécifiques. Le travail constitue un des facteurs
contribuant à la croissance économique d'un pays. Il suppose l'analyse de la population, des
activités qu'ils mettent au service de la production. L'étude de la quantité ainsi que de la
qualité du travail s'avère nécessaire pour pouvoir comprendre son apport à cette croissance.

La quantité du travail :

La quantité de travail est mesurée par la population active occupée (individus qui ont
des emplois, en âge de travail, ont des activités économiques) c'est-à-dire celle qui contribue à
la production.

Une hausse du taux démographique dans un pays entraîne une hausse de la


potentialité du travail dans ce pays. Autrement dit, il existe une relation positive entre
croissance de la population et croissance de la production

La qualité du travail :

« C’est la qualification et les connaissances incorporées dans l ' « esprit » et les «


mains » de la population ».

L'amélioration de la qualité du travail permet aux travailleurs d'augmenter leur


productivité. Plusieurs facteurs peuvent l'influencer à savoir :

. Le niveau d'éducation : « l'éducation a une influence positive sur la croissance en


améliorant la qualité de la main d'œuvre à travers ses effets sur l'amélioration de la
connaissance et des compétences en stimulant la mobilité de la main d'œuvre facilitant la
division du travail, en développant des connaissances techniques et scientifiques stimulant
l'invention, en augmentant la capacité des entrepreneurs à améliorer leurs techniques de
gestion, et en rendant l'individu plus réceptif au changement économique et en réduisant les
barrières sociales et institutionnelles au développement économique ».
. La santé,

. L’âge : la productivité s'améliore avec l'âge du travailleur,

. La migration intersectorielle (mobilité du facteur travail) : le travailleur qui se déplace a


plus d'expériences.

Mais l'amélioration de la productivité peut aussi provenir de la division du travail. En


effet, en répartissant les tâches et les spécialités d'un travailleur à un autre, on assiste à une
augmentation de la productivité.

 Le capital :
Les outils de production sont des biens produits afin d'être utilisés ultérieurement dans le
processus de production : c'est pourquoi on les regroupe sous le terme de capital physique
(noté K). Ces outils peuvent correspondre à du capital matériel ou immatériel.

Ce capital productif est donc un stock associé aux autres facteurs pour obtenir la
production. Ce dernier nécessite un entretien puisqu'il se déprécie avec le temps, c'est
pourquoi l'investissement est introduit.

Plus l'investissement croît, plus le capital par travailleur croît (amélioration de la


productivité de la main d'œuvre) et augmente ainsi le PIB par tête.

1.2.3. Le progrès technique

Selon Rosenberg (1986), la technologie est un ensemble de connaissances relatives à


un certain type d'évènements et d'activités associées à la production et à la transformation des
matériaux.

Le progrès technique se traduit par une augmentation du stock de connaissances qui


rend plus efficace les facteurs de production. Il peut être décrit par un processus dynamique
de trois phases : la première, l'invention qui correspond à la création de connaissances
nouvelles, la seconde, l'innovation qui renvoi au stade de leur application au processus
productif (elle peut aussi concerner la mise au point d'un nouveau produit ou d'une nouvelle
méthode de production), et la troisième, la diffusion qui traduit l'adoption de ces innovations
sur une grande échelle.

Les nouvelles machines font appel à des qualifications spécifiques qui ne peuvent être
acquises que par l'éducation et la formation. L'accumulation du capital humain a alors pour
fonction d'acquérir les nouvelles connaissances requises pour les innovations technologiques
« La recherche-développement englobe les travaux de création d'une entreprise de
façon systématique en vue d'accroître la somme des connaissances, y compris la
connaissance de l'homme, de la culture et de la société, ainsi que l'utilisation de cette somme
de connaissances pour concevoir de nouvelles applications »

Section 2 : Inflation, handicap pour la croissance économique :


L'inflation et la croissance économique sont en relation. De ce fait, une augmentation
du taux d'inflation a des importantes conséquences sur la situation économique du pays, et
notamment sur la croissance économique

2.1. Baisse du pouvoir d'achat

Le pouvoir d'achat d'un ménage dépendant de deux facteurs, son revenu et l'indice des
prix à la consommation. Devant une hausse incontrôlée des prix, les ménages n'arrivent plus à
gérer leur budget. En effet, ils doivent augmenter les dépenses affectées à la consommation
d'autant plus que les produits de premières nécessités (PPN) et les produits alimentaires sont
les plus touchées par l'inflation. Ces ménages sont aussi contraints de diminuer les dépenses
consacrées à d'autres biens et services et de les acheter suivant un ordre de priorité Cette
situation est plus importante pour les personnes à bas revenus car les revenus ne croissent pas
avec l'augmentation de l'inflation. On constate alors une perte du bien-être de la population
puisqu'il lui faut diminuer aussi les ressources consacrées à la nutrition. Ce qui a pour
conséquence la baisse de la capacité calorifique. Cette baisse du revenu réel (faiblesse de
salaires) est l'un des principaux facteurs qui explique la pauvreté La pauvreté extrême
associée à la faible productivité et certaines habitudes alimentaires expliquent l'importance de
la mal nutrition qui touche presque la moitié des enfants de moins de 5 ans et les femmes.

2.2. Spéculation

Face à la hausse des prix, les producteurs et surtout les vendeurs profitent pour
augmenter les prix de leurs produits. Ceci est fréquent, surtout lorsque les producteurs
retiennent des stocks pour pouvoir augmenter après leur prix. Comme nous l'avons déjà vu
dans la première partie, lorsque la production n'arrive pas à suivre la demande, l'inflation
apparaît (hausse des prix). Ces producteurs et vendeurs réalisent donc des profits car les
marges auxquelles ils vendent leurs produits sont élevées, et ceci au détriment des
consommateurs qui voient leurs revenus se dégrader.

2.3. Absence d'épargne


Le faible pouvoir d'achat des ménages dû à l'inflation ne permet pas aux ménages de
constituer une épargne. La croissance économique à Madagascar reste encore très fragile. En
effet l'apparition des facteurs aussi minimes soient ils influent nécessairement sur la
croissance économique du pays. L'intervention de l'Etat est nécessaire afin de réduire
l'inflation et, par la suite, augmenter la croissance économique
Partie II : La situation des impacts de l’inflation sur la croissance économique :

Chapitre I : Rapport annuel de la Banque Central de Madagascar

Section 1 : Présentation de la croissance économique :

1- La croissance Economique

En 2017, l’économie a continué sa progression malgré les chocs climatiques


survenus au premier trimestre de l’année. Le taux de croissance économique de Madagascar
est resté au même rythme que l’année précédente, soit 4,2 %. Cet accroissement du PIB est
attribuable pour l’essentiel à l’intensification de l’activité économique mondiale, laquelle a
surtout aidé à stimuler les exportations du pays. En termes de valeur, la hausse des
exportations s’est établie à 29,8 %, après 6,4 % en 2016, et seulement 1,3 % en 2015. Le
déficit commercial s’est toutefois dégradé, en atteignant 3,9 % du PIB, en raison de
l’augmentation, de la demande d’importations, sur fond de progression de la intérieure. Par
ailleurs, cette performance macroéconomique a aussi été rythmée par la poursuite du
programme FEC avec le FMI et par le déblocage des aides extérieures de la part de la Banque
Mondiale et de la BAD, lesquels ont permis d’encourager la venue des investisseurs étrangers
à Madagascar.

En dépit de cette performance, les gains de croissance enregistrés jusqu’ici ne


semblent pas encore être suffisants pour amorcer un développement durable, laquelle devrait
être accompagné par une profonde transformation structurelle. En outre, quelques faits
conjoncturels marquants n’ont pas plus favorisé le plein essor de l’économie en 2017. D’une
part, le passage du cyclone Enawo, a causé des dégâts considérables : les infrastructures et
l’agriculture sont, en effet, les deux secteurs les plus touchés par cette catastrophe naturelle.
D’autre part, l’épidémie de peste pulmonaire, laquelle a commencé à se manifester au mois
d’août, a porté préjudice au développement du secteur touristique, qui a déjà, pourtant, donné
un signe de redressement après la tenue du XVI ème Sommet de la Francophonie en novembre
2016 . La forte appréciation du taux de change, induite par les entrées des devises en
provenance de la filière vanille, a, entre autre, entrainé une baisse de compétitivité en terme
de prix pour la plupart des entreprises exportatrices, malgré l’évolution favorable dans les
économies étrangères.
Si Madagascar avait été épargné par les changements climatiques en 2017, la
croissance économique au cours de cette année aurait pu atteindre son niveau potentiel de
croissance .La moyenne de long terme du taux de croissance économique du pays s’établit
autour de 4.4%, hormis les années de crise de 2002 et 2009 .Le secteur primaire a été, en effet
, le plus touché par le cyclone et sécheresse, enregistrant une croissance négative de -1%.Par
contre ,les autre secteur ,dont le secteur tertiaire avec regains d’activité dans le transport et
télécommunication ,ont commencé à donner un élan vigoureux au développement de
l’économie.

S’agissant du revenu moyen par citoyen, il est indéniable de faire remarquer à partir de
l’indicateur PIB par tête, estimer à 449 USD en 2017, que Madagascar a connu une nette
progression par rapport à celui de l’année précédente, estimé à 401 USD. La réalité montre,
toutefois, que la plupart des citoyens Malagasy ne ressente pas une augmentation de leurs
richesses, étant donné que les gains économiques générés par la croissance restent
inégalement répartis entre les couches sociales de la population, qui, pour bon nombre, sont
encore en dessous du seuil de pauvreté. Pour beaucoup, les perspectives économiques à
Madagascar demeurent sombres, tant que le pays reste vulnérable aux chocs climatiques. Et
pour cause, leurs revenus sont rongés par la hausse incessante des prix des PPN, entre autres,
tributaires des chocs climatiques.
Tableau 1 : Produit intérieur brut aux prix constants

En milliards d’Ariary aux prix de Croissance annuelle (en


Rubriques
1984 pourcentage)
2014 2015 2016 2017 2014 /2015 2015/2016 2016/2017
PIB (aux prix
662,8 683,5 711,9 741,6 3,1 4,2 4,2
du marché)

PIB (aux coûts


des facteurs) 575,1 590,8 614,1 638,4 2,7 3,9 4,0

Impôts indirects 87,7 92,6 97,9 103,2 5,6 5,7 5,4

(En pourcentage du PIB)


Consommation 542,0 543,8 527,4 582,6 0,3 -0,3 10,5
Publique 47,6 45,5 46,5 53,8 -4,4 2,1 15,9
Privée 494,4 498,3 481,0 528,8 0,8 -3,5 9,9
Investissements 161,0 165,9 229,5 220,5 3,0 38,3 -3,9
Publics 23,2 26,7 39,7 53,0 15,1 48,7 33,5
Privés 137,9 139,3 189,8 167,4 1,0 36,2 -11,8
Exportations
BSNF 160,8 177,6 203,1 215,9 10,4 14,4 6,3

Importations
BSFNF 201,0 204,0 248,1 277,4 1,5 21,6 11,8
Epargne
domestique 120,8 139,7 184,5 159,0 15,6 32,1 -13,8
Source : Rapport annuel de la Banque Centrale de Madagascar 2017

1.1. Les origines de la croissance

La performance globale de l’économie en 2017 résulte, principalement, de la vigueur du


secteur secondaire et du secteur tertiaire. En revanche, la contraction des activités dans le
secteur primaire n’a pas donné un élan vigoureux à la hausse totale du PIB. Les effets négatifs
de la sécheresse et du cyclone n’ont cependant pas été généralisés dans toutes les branches
composantes du secteur primaire. La branche « élevage et pêche »a, par exemple, connu une
amélioration en termes de croissance entre 2016 et 2017. En tout, la croissance a atteint 4,2
pour cent, bien supérieure à celle enregistrée en Afrique subsaharienne en 2017(+2,4%).

Le secteur tertiaire continue de progresser (+5,4%) sur ces cinq dernières, tiré par les
transports, la télécommunication et les banques. Sa part contributive à la croissance augmente
également chaque année, allant de 1,1% en 2014 pour s’établir à 2,6% en 2017.Jusqu’ici, le
secteur service constitue le premier pilier de la croissance à Madagascar en termes de
pourcentage par rapport au total du PIB .Le secteur secondaire a été le plus dynamique en
2017 (+9,0%), porté par la zone franche industrielle en forte croissance (+25,2%) , et les
matériaux de construction qui ont enregistré un rebond à 11,4%. La branche des industries
extractives a également crû de 9,8%. Le secteur industriel contribue ainsi à hauteur de 1,4
point dans la croissance du PIB en 2017, après 0,9% en 2016.Pour le secteur primaire, il a
contribué négativement à la croissance est négatif sur l’année.

Tableau 2 : Croissances sectorielles et contribution à la croissance du PIB

Rubriques Contribution à la croissance du PIB Croissance annuelle (en %)


2014 2015 2016 2017 2014/2015 2015/2016 2016/2017

Secteur
0,9 -0,2 0,4 -0,3 -0,7 1,6 -1,0
Primaire

Secteur
1,2 1,1 0,9 1,4 7,3 5,5 9,0
Secondaire
Secteur
1,1 1,7 2,3 2,6 3,5 4,8 5,4
Tertiaire
Source : Rapport annuel de la Banque Centrale de Madagascar 2017

Le secteur primaire
Les condition climatique du premier trimestre de l’année 2017 (sécheresse suivie
d’inondation due au passage du cyclone Enawo) ont impacté négativement la performance
du secteur primaire, en particulier celle de la branche agriculture .Le PIB de cette branche
a reculé de 6,6% .Par contre, les activités de la branche élevage et pêche ont continué de
s’accélérer avec une croissance économique de 4,5% (si elle était de 1,9% en 2016 et de
0,8% en 2015).La sylviculture a enregistré un faible taux de croissance annuelle de 1,0%
durant ces trois dernières années. Cette importante baisse dans l’agriculture a conduit au
fait que le secteur primaire a reculé de 1,0% entre 2016 et 2017 , contre une hausse de
1,6% entre 2016 et 2015.Etant donné que ce secteur emploie une très grande majorité des
travailleurs, il en ressort que des efforts d’amélioration structurelle de ce secteur ont
besoin d’être entrepris pour que la croissance économique soit suffisamment inclusive.

Tableau 3 : valeur ajoutée aux prix constants

Branche En milliards d’Ariary (aux prix de Variation annuelle (en%)


1984)
Année 2014 2015 2016 2017 2014à201 2015à2016 2016à2017
5
Secteur
Primaire 182,5 181,1 184,0 182,1 -0,7 1,6 -1,0
Agriculture 87,2 85,1 86,3 80,6 -2,4 1,4 -6,6
Elevage et
pêche 78,1 78,7 80,2 83,8 0,8 1,9 4,5
Sylviculture 17,2 17,3 17,5 17,7 1,0 1,0 1,0
Source : Rapport annuel de la Banque Centrale de Madagascar 2017

En ce qui concerne l’évolution des quantités produites dans quelques sous-branches, celles du
riz ont baissé de 3650 milles tonnes en 2016 à 3100 tonnes en 2017, soit un recul de 15,1%. Il
en est de 11,1%.Il est à noter que les productions de se deux sous branches ne cessent de se
deux ces quatre dernières années, l’insuffisance d’infrastructure de maitrise de l’eau rendent
les productions trop dépendantes des aléas climatiques.

Tableau 4 : Evolution des productions des principaux produits agricoles

Produit En milliers de tonnes Variation annuelle


(en pourcentage)
Année 2014 2015 2016 2017 2014 à 2015 à 2016 à
2015 2016 2017
Riz 3978 3722 3650 3100 -6,4 -1,9 -15,1
Manioc 2293 2677 2629 2522 16,7 -1,8 -4,1
Mais 366 329 316 281 -10,1 -4,0 -11,1
Source : Rapport annuel de la Banque Centrale de Madagascar 2017
Pour ce qui est de l’élevage, l’effectif du cheptel bovin est en baisse de trente milles têtes
entre 2016 et 2017. Cela représente une baisse de 0,3%. Celui des moutons et chèvres a baissé
de 0,4%. Par contre, une hausse de l’ordre de 2,0% est enregistrée dans l’effectif des porcs et
dans celui des volailles.

Tableau 5 : Evolution du cheptel

Elevage En nombre de têtes Variation annuelle


(en pourcentage)
Année 2016 2017 De 2016 à 2017
Bovins 10 352 500 10 322 680 -0,3
Porcins 1 669 000 1 703 000 2,0
Ovins/Caprins 2 409 210 2 398 900 -0,4
Volailles 37 920 000 38 716 500 2,1
Source : Rapport annuel de la Banque Centrale de Madagascar 2017

La croissance de 4,5 % de la branche élevage et pêche est plutôt imputable à la bonne


performance de la pêche et de l’aquaculture en 2017. Les statistiques disponibles décrivent
une hausse de 13,2 % de l’exportation de produits halieutiques en passant de 15 471 tonnes en
2016 à 17 517 tonnes en 2017 (statistiques de la balance commerciale).

1.1.2. Le secteur secondaire

A l’instar de l’année 2016, le secteur secondaire a été le plus performant en 2017. L’industrie
a enregistré une croissance de 9 % de ses valeurs ajoutées en 2017. Il s’agit de l’expansion
annuelle la plus importante de ces dernières années, tous secteurs considérés. Les entreprises
franches continuent de profiter de la reprise de l’AGOA en progressant de 25,2 %. Il faut
noter que le secteur a perdu en termes de compétitivité prix à causer de l’appréciation de
l’Ariary par rapport aux deux devises de référence pendant les neufs premiers mois de
l’année. L’appréciation de l’euro au niveau international (avec une parité USD/EURO passant
de 1,0622 en janvier 2017 à 1,1838 en décembre 2017 ; source : http:// www.x-rates.com) a
permis la reprise de cette compétitivité prix pour les entreprises qui exportent dans les pays de
la zone euro. Par ailleurs, la croissance du secteur secondaire hors zone franche a atteint 7,3
%. Les branches les plus performantes ont été celles des matériaux de construction (11,4%),
l’industrie extractive (9,8 %) et celle des besoins (8,7 %). L’accélération des investissements
en infrastructures par l’Etat et par les privés explique cette croissance à 2 chiffres de la
branche matériaux de construction. Celle de l’industrie extractive est due à la reprise de la
demande internationale et celle de l’industrie des besoins par la demande intérieure.

Tableau 6 : secteur secondaire : valeur ajoutée aux prix constants

Branche En milliards d’Ariary Variation annuelle


(aux prix de 1984) (en pourcentage)
Année 2014 2015 2016 2017 2014 à 2015 à 2016 à
2015 2016 2017
Secteur secondaire 99,4 106,6 112,4 122,3 7,3 5,4 8,8
Agro-industries 3,4 3,0 3,4 3,4 -10,1 11,2 2,1
Industries extractives 27,7 33,1 32,6 35,8 19,5 -1,6 9,8
Energie 10,5 11,0 11,9 12,6 4,1 8,3 6,6
Industries alimentaires 13,9 14,4 14,8 15,3 3,2 3,2 3,5
Industries de boissons 17,7 18,5 20,1 21,8 4,2 8,9 8,5
Industries du tabac 2,5 2,6 2,7 2,8 3,5 3,5 6,3
Industries du corps gras 2,0 2,0 2,1 2,3 0,6 5,6 6,0
Industries 2,0 2,0 2,2 2,2 2,9 6,9 2,7
pharmaceutiques
Industries textiles 0,6 0,6 0,6 0,7 -1,5 3,3 4,5
Industries du cuir 0,2 0,2 0,2 0,2 2,1 3,5 3,8
Industries du bois 1,2 1,2 1,3 1,3 6,4 3,2 -1,5
Matériaux de construction 2,3 2,3 2,4 2,7 1,8 4,6 11,4
Industries métalliques 3,3 3,6 3,8 4,1 7,5 6,4 6,5
Matériaux de transport 0,7 0,7 0,8 0,8 2,6 2,6 2,6
Appareil électrique 1,4 1,4 1,4 1,4 1,0 1,0 1,0
Industries du papier 0,6 0,6 0,6 0,6 2,0 2,0 2,0
Autres 0,8 0,8 0,9 0,9 4,5 4,4 4,5
Zones Franche 8,6 8,6 10,7 13,4 -0,3 24,7 25,2
industrielles (ZFI)
Source : Rapport annuel de la Banque Centrale de Madagascar 2017
Faisant partie des consommations intermédiaires de la presque totalité des branches du secteur
secondaire, la branche énergie constitue un élément stratégique pour le bon fonctionnement de
l’économie. Les statistiques issues de l’OMH et de la JIRAMA montrent qu’à l’exception de
celle du pétrole lampant, les consommations respectives d’énergie ont augmenté entre 2016 et
2017. Celle de l’essence est la plus importante en enregistrant une hausse de 8,6 %.

Tableau 7 : évolutions des consommations d’énergie :

Produit En nombre de têtes Variation annuelle


(en pourcentage)
Année 2016 2017 2016 à 2017
Carburant
Essence (en m3) 137 439 149 223 8,6
Pétrole lampant (en m3) 30 367 28 508 -6,1
Gasoil (en m3) 621 642 627 422 0,9
Electricité (3 premiers
trimestres)
Par les ménages 507 613 518 238 2,1
(en mwh)
Par les entreprises 408 412 423 234 3,6
(en mwh)
Source : Rapport annuelle de la Banque Centrale de Madagascar 2017

1.1.3. Le secteur tertiaire :

Le secteur des services a été plus dynamique en 2017, en continuant de progresser à un


rythme encore plus élevé par rapport à l’année précédente (+ 5,4 % contre + 4,8 % en 2016, et
après + 3,5 % en 2015). Il a aussi fortement contribué à la création d’emploi en 2017, selon
les résultats des enquêtes menées auprès des entreprises, en octobre de l’année.

Cette progression est justifiée principalement par le fort accroissement des activités dans le
transport des voyageurs, qui a enregistré une hausse de 15,6 %. Par ailleurs, l’amélioration du
gain de croissance générée par la branche télécommunication a également contribué à ce
dynamisme des activités de services (+10,0 % contre + 4,2 % en 2015). Les autres branches
ne sont pas en reste, à l’instar de la branche banques dont le taux de croissance a crû de 9,4 %,
s’il était à 5,3% l’année précédente.
Le transport aérien, lequel contribue grandement à la totalité de la valeur ajoutée de la

branche transport de voyageurs, a connu une année positive, avec le retour de la ligne

internationale Madagascar qui est, pour l’ dans une phrase de redressement et de remonter, de

manière graduelle, sa capacité financière.

En ce qui concerne la télécommunication, les performances enregistrées ont été expliquées

notamment par les résultats des investissements effectués au cours des années antérieures. En

effet, la plupart des opérateurs du secteur télécommunication n’ont cessé d’investir dans les

nouvelles technologies à forte potentialité de croissance lesquelles ont contribué à faire

diminuer les coûts d’exploitation.

Les banques ont également connu une accélération de leurs croissances, vu la hausse des

activités réelles .Leurs performances sont intrinsèquement liées aux volumes d’octroi de

crédit auprès des entreprises et ménages

Par ailleurs, la branche commerce ainsi que les activités d’assurance et la branche des services

effectués auprès des entreprises et ménages, ont montré une évolution stable en

2017.Cependant, la branche BTP a connu un recul en termes de progression .La hausse de sa

valeur ajoutée est estimés à seulement 3,8 % alors qu’elle était à 18,6 % l’année précédente.

Cette décélération de croissance est justifiée d’une part, par la manque des financements reçus

de l’extérieur pour alimenter les projets d’investissement public, dont une grande partie sert à

construire des infrastructures routières. D’autre part, les activités de construction des

bâtiments ont légèrement régressé, si on se réfère aux données sur les importations de ciment.

Cela peut indiquer, en outre, une baisse de la productivité marginale des investissements

réalisés, étant donné que la demande sur ce marché commence à stagner.


Enfin, la branche auxiliaire de transport a reculé en une année, à cause des impacts négatifs de

l »épidémie de la peste pulmonaire sur le secteur touristique en passant de 7,9 % en 2016 à -

1,1 % en 2017.

Tableau 8 : Secteur tertiaire : Valeur ajoutée aux prix constants

Rubrique

2014 2015 2016 2017 2014/2015 2015/201 2106/2017

Secteur tertiaire 318,1 329,2 345,1 363,8 3,5 4,8 5,4

B.P.T 28,7 31,4 37,2 38,6 9,4 18,6 3,8

Transport de 61,3 63,6 65,8 70,7 3,6 3,5 7,5

marchandises

Transport de 16,3 14,6 13,1 15,2 -10,3 -10,2 15,6

voyageurs

Auxiliaires de 13,8 15,2 16,4 16,2 9,9 7,9 -1,1

transport

Télécommunication 20,2 21,1 22,0 24,2 4,6 4,2 10,0

Commerce 63,9 64,5 66,6 68,6 1,0 3,1 -3,1

Banque 19,9 21,0 22,1 24,1 5,3 5,3 9,4

Assurance 0,4 0,3 0,4 0,4 -5,5 5,7 5,1

Services 66,5 70,1 74,0 77,9 5,5 5,5 5,2

Administration 27,1 27,4 27,7 28,0 1,0 1,0 1,1

Source : Rapport annuel de la Banque Centrale de Madagascar 2017

Section 2 : La situation de la finance publique :


2.1. L’évolution des opérations globales du trésor (OGT)

En 2017, le déficit des Opérations Globales du Trésor s’est quelque peu creusé pour présenter
2,3 % du PIB nominal, contre 2,1 % en 2016. Cette détérioration s’explique notamment par la
hausse des dépenses courantes et ce, malgré les efforts déployés par l’Etat au niveau de la
collecte d’impôts. Ce déficit a été cependant nettement inférieur à celui prévu dans la Loi de
Finances Rectificative de 2017 (LFR 2017) pour 5,9 % du PIB nominal compte tenu
essentiellement de l’accumulation d’arriérés.

Le financement du déficit a été effectué par le recours aux ressources extérieures à


concurrence de 59,9 % et à hauteur de 40,1 % par l’apport local. Cet apport local a été
notamment caractérisé par l’émission nette de bons du Trésor. En 2016, toutefois, l’apport
externe n’a représenté que 32,5 % du financement, tandis que la contribution locale a atteint
67,5 % du total.

Tableau 9 : Evolution des opérations Globale du Trésor et du financement du déficit :

(En milliards d’Ariary)


Rubriques 2015 2016 2017
Recettes totales 3517,1 4889,0 5486,7
Dont Recettes budgétaires 3092,8 3764,5 4449,8
Dons 424,2 1124,5 1036,9
Dépenses totales (base engagement) 4364,7 5317,2 6288,6
Dépenses courantes 3364,7 3649,0 4335,6
Dépenses en capital 1000,5 1668,2 1953,0
Solde primaire -275,2 235,1 -11,1
DEFICIT (base engagement) -847,7 -428,2 -801,9
Variation des arriérés intérieurs -204,7 -231,7 -157,4
DEFICIT GLOBAL -1052,4 -659,9 -9559,3
(base caisse)
Financement extérieur net 619,7 214,4 499,7
Dont Tirages 736,6 437,8 748,7
Amortissement -116,9 -223,4 -249,0
Financement intérieur net 432,7 445,5 459,6
Dont Système bancaire 469,6 225,1 151,5
Système non bancaire 98,0 258,6 283,3
Autres financements -134,8 -38,2 24,8

Source : Rapport annuel de la Banque Centrale de Madagascar 2017

2.1.1. Le déficit des OGT et son financement

Sur la base des engagements, le déficit des OGT s’est creusé à 783,4 milliards d’Ariary en
2017, contre 428,2 milliards d’Ariary en 2016. Il a représenté 2,2 % du PIB nominal, après
1,3 % en 2016. Cette détérioration est imputable en partie à l’accroissement des dépenses
relatives aux transferts et subventions et ce, malgré la bonne tenue des recettes budgétaires.
De même, compte tenu de l’apurement des arriérés pour un montant de 483,6 milliards
d’Ariary et d’une accumulation de 432,3 milliards d’Ariary, le déficit sur la base caisse s’est
également détérioré en 2017 pour se situer à 834,8 milliards d’Ariary ou 2,3 % du PIB
nominal. Néanmoins, la LFR 2017 a tablé sur un déficit plus important de 2 113,1 milliards
d’Ariary ou 5,9% du PIB.

De son côté, le solde primaire de l’Etat, déficit budgétaire hors paiement d’intérêts, s’est
détérioré. L’excédent s’est établi à 16,6 milliards d’Ariary en 2017, après 235,1 milliards
d’Ariary en 2016. Ce niveau n’est pas toutefois inquiétant car la LFR 2017 a prévu un déficit
primaire de 249,8 milliards d’Ariary.

Pour le financement du déficit, l’Etat a eu recours auprès du système bancaire à concurrence


de 18,1 % du total. Auprès des banques, il a puisé 293,9 milliards d’Ariary en net,
principalement par des émissions nettes de Bons du Trésor Fihary (BTF). Les créances nettes
sur l’Etat (CNE) de Banky Foiben’i Madagasikara (BFM) a toutefois diminué de 142,4
milliards d’Ariary du fait essentiellement des remboursements des avances statutaires (123,6
milliards d’Ariary) portant son encours à 174 milliards d’Ariary à fin décembre 2017, soit 4,6
% des recettes budgétaires de 2016. Le renflouement des dépôts (94,5 milliards d’Ariary),
surtout des dépôts en devises, a cependant réduit la baisse des CNE.

Ce renflouement des dépôts en devises tient compte du déblocage des aides budgétaires pour
un montant équivalent à 292,7 milliards d’Ariary de la Banque Mondiale (90,5 millions USD)
à fin décembre 2017. De même, l’Etat a bénéficié de la rétrocession d’une partie de la
deuxième tranche de la FEC évaluée à 147,4 milliards d’Ariary (50 millions USD).

Le système non bancaire, pour sa part, a contribué à hauteur de 22 % du financement total. Ce


concours a été principalement sous forme de souscriptions nettes aux BTF (153,7 milliards
d’Ariary) et aux Bons du Trésor Spécial (97,1 milliards d’Ariary). Par ailleurs, les dépôts des
correspondants ont été mobilisés pour environ 90 milliards d’Ariary. En somme, le
financement par l’apport local a atteint 40,1 % du total en 2017, contre 67,5 % en 2016.

En ce qui concerne les ressources extérieures, elles ont financé le déficit global des OGT pour
59,9 % de l’ensemble. La part contributive des tirages sur les prêts projets a augmenté pour se
situer à 61,6 %, contre 58,4 % en 2016. Le pourcentage d’exécution des prévisions s’est élevé
à 42,3 %, soit moins de la moitié du fait, entre autres, de la lenteur de la procédure de
déblocage. De même, du côté des aides budgétaires, seules 46,7 % des prévisions dans la LFR
2017 ont été reçues. Ces aides obtenues correspondent à 234,3 milliards d’Ariary reçues le la
BAD (18,7 millions d’USD) et de la Deutsch-Bank (51,3 millions Euros).

Tableau 10 : Evolution du financement du déficit des OGT (base caisse)


(En milliards d’Ariary)
Rubrique 2015 2016 2017
Financement du déficit des OGT 1052,4 659,9 834,8
(base caisse)
Financement intérieur 432,7 445,5 335,1
Système bancaire net 469,6 225,1 151,5
BFM 397 ?5 -20,9 -142,4
Banque commerciales 72,1 246,0 293,9
Système non bancaire net -36,8 220,4 183,6
Secteur non bancaire 98,0 258,6 276,0
Autre financements -134,8 -38,2 -92,4
Financement extérieur 619,7 214,4 499,7
Dont Tirages 736,6 437,8 748,7
-Sur prêts projets 341,5 385,2 514,3
-sur prêts programmes 395,1 52,6 234,3
Amortissement -116,9 -223,4 -249,0

Source : Rapport annuel de la Banque Centrale de Madagascar 2017

Figure 1- Evolution du financement du déficit des OGT

(En milliards d’Ariary)

2.1.2. Les recettes publiques

En 2017, les recettes fiscales ont dépassé les prévisions de la LFR 2017 de 98,4
milliards d’Ariary. Les surplus ont été enregistrés aussi bien au niveau des recettes fiscales
intérieures (+ 52,3 milliards d’Ariary) que celles relatives au commerce extérieur (+46,1
milliards d’Ariary) grâce, entre autres, aux efforts de collecte menés par l’Etat. En particulier,
des performances ont été essentiellement observées sur les recettes concernant l’Impôts sur le
Revenu des Salariés (IRSA) ainsi que celles relatives à la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA).
Par ailleurs, le rythme de recouvrement s’est en général apparenté à celui de 2016, sauf pour
celui de l’Impôt sur le Revenu des Capitaux Mobiliers (IRCM), celui de l’impôt sur les Plus-
Values Immobilières (IPVI) ainsi que des droits d’accise.

La simplification, la transparence, et la sécurisation des recettes ainsi que le


renforcement de la gestion et des obligations fiscales des contribuables, les amendements
apportés au Code des douanes ont été, entre autres, autant de mesures mises en œuvre pour
améliorer le recouvrement de recettes fiscales. En conséquence, le taux de pression fiscale a
augmenté passant de 11,5 % en 2016 à 12,1 % en 2017. La prévision de la LFR 2017, fixée à
11,8 % a été, de ce fait, dépassée.

Par rapport à celles de 2016, les recettes non fiscales enregistrées n’ont guère varié.
Néanmoins, un excédent de 45,1 milliards d’Ariary a été collecté par rapport aux prévisions
dans la LFR 2017. Ce surplus résulte essentiellement des produits de prise de participation
(dividendes) de l’Etat dans des banques et des compagnies pétrolières.

Les dons courants, comme en 2016, ont été largement constitués d’aides budgétaires.
Ces dernières ont été issues de la Banque Mondiale pour un montant équivalant à 292,6
milliards d’Ariary (90,5 millions USD). Les dons en capital, par contre, s’est replié de 17,7 %
du fait du ralentissement des décaissements pour s’établir à 738,5 milliard d’Ariary. La
plupart de ces dons projets obtenus sont issus, par ordre d’importance de l’Union Européenne
(24%), du Programme Alimentaire Mondial (PAM : 20%) et de l’UNICEF (12%).

En somme, les recettes publiques ont représenté 15,4 % du PIB nominal presque en ligne avec
les prévisions dans la LFR 2017. En volume, compte tenu des recettes totales ont été en
insuffisance de 62,3 milliards d’Ariary par rapport aux prévisions de la LFR 2017.

Tableau 11 : Evolution des recettes publiques(en milliards d’Ariary)

En milliards d’Ariary Variations (en pourcentage)


Rubriques 2015 2016 2017* 2016 2017
Recettes totales 3517,1 4889,0 5486,7 39,0 12,2
Recettes 3092,8 3764,5 4449,8 21,7 18,2
budgétaires
-Recettes fiscales 3012,0 3649,0 4328,4 21,1 18,6
-Recettes fiscales 1553,8 1966,3 2281,3 26,5 16,0
intérieures
-Recettes sur le 1458,3 1682,7 2047,1 15,4 21,7
commerce
international
-Recettes non 80,8 115,6 121,4 43,1 5,0
fiscales
Dons 424,2 1124,5 1036,9 165,1 -7,8
-Dons courants 40,2 227,7 298,4 466,9 31,0
-Dons en capital 384,1 896,8 738,5 133,5 -17,7
Source : Rapport annuel de la Banque central de Madagascar 2017

Evolution des recettes publiques (en milliards d’Ariary)

La structure des recettes publiques a toujours été dominée par les recettes budgétaires dont
principalement les recettes fiscales. Après un repli en 2016, la part de ces dernières est
remontée pour représenter 81,1 % du total. En revanche, la proportion des dons a diminué du
fait de celle des dons en capital.

Tableau 12 : Structure des recettes publiques (en pourcentage)

Rubriques 2015 2016 2017*


Recettes totales 100,0 100,0 100,0
Recettes budgétaires 87,9 77,0 81,1
-Recettes fiscales 85,6 74,6 78,9
-Recettes non fiscales 2,3 2,4 2,2
Dons 12,1 23,0 18,9
-Dons courants 1,1 4,7 5,4
-Dons en capital 10,9 18,3 13,5
Source : Rapport annuel de la Banque Central de Madagascar 2017

Les dépenses publiques

Sur la base des engagements, les dépenses publiques ont ponctionné 17,5 % du PIB en 2017,
contre 16,7 % du PIB en 2016. En effet, l’exécution des dépenses a été essentiellement axée
sur les activités de reconstruction et de réhabilitation suite au passage du cyclone ANAWO
ainsi que sur les mesures d’urgence prises du fait de l’épidémie de peste. Le renforcement des
subventions des entreprises publiques en difficulté, notamment la JIRAMA qui a été victime
de la sècheresse vers le début de 2017 a été également effectué. De même, les réformes
soutenues par le programme FEC ont été poursuivies afin d’atteindre les objectifs du PND.

Ainsi, les dépenses courantes ont augmenté de 18,3 % en 2017, contre 8,5 % en 2016. Elles
ont représenté 12,1 % du PIB, contre 11,5 % il y a un an. Cet accroissement a été
essentiellement tiré par les dépenses de transfert et subventions qui se sont accrues de 47,3 %
en 2017, contre 3,1 % en 2016. Les dépenses en biens et services ont également augmenté de
46,1 %, après 23,3 % en 2016. De même, les dépenses de personnel se sont inscrites en
hausse, mais dans une moindre mesure, soit de 9,5 % en 2017, contre 14,7 % en 2016. Ces
dernières ont été tirées par l’augmentation des indemnités.

Comme au cours des années précédentes, cependant, les dépenses de personnel ont
ponctionné 5,5 % du PIB. De plus, par rapport aux prévisions dans la LFR 2017, des
économies de 19,7 milliards d’Ariary et de 11,5 milliards d’Ariary ont été enregistrées
respectivement au niveau des dépenses de fonctionnement et de personnel. De son côté, le
déficit des Autres Opérations Nettes du Trésor s’est creusé par rapport aux prévisions et ont
dépassé ces dernières de 112,4 milliards d’Ariary du fait essentiellement du renflouement des
Rubrique 2015 2016 2017 caisses de
Dépenses totales 100,0 100,0 100,0 retraite.
Dépenses courantes 73,6 65,8 68,3
Tableau 13 :
Personnel 34,3 32,4 31,1
Evolution des
Fonctionnement 24,6 21,4 27,7 dépenses
publiques
Intérêts dus 5,1 5,0 4,5
Autres dépenses courants 9,7 7,0 5,0
Dépenses en capital 21,9 30,1 30,9
Sur ressources intérieures 6,0 7,0 11,1
Sur ressources extérieures 15,9 23,1 19,8
Autres dépenses 4,5 4,2 0,8
Source : Rapport annuel de la Banque Central de Madagascar 2017

Les dépenses d’investissement ont représenté 5,5 % du PIB en 2017, contre 5,2 % du PIB en
2016. Cette augmentation a été attribuable à celle des dépenses sur financement interne suite
aux dépenses d’urgence. Les dépenses sur financement externe se sont quelque peu fléchies
en raison du non déblocage d’une partie des aides extérieures. De ce fait, le programme
d’investissement public n’a été effectué qu’à hauteur de 67 % des prévisions.

Compte tenu des paiements nets d’arriérés de 51,3 milliards d’Ariary, les dépenses sur la base
caisse se sont chiffrées à 6 321,9 milliards d’Ariary, en hausse de 13,9 % par rapport à celles
de 2016. Elles ont consommé 17,7 % du PIB en 2017, niveau presque identique à celui de
2016.

Tableau 14 : Structure des dépenses publiques


(En pourcentage)

La proportion des dépenses courantes s’est ainsi inscrite en hausse pour représenter 68,3 % de
l’ensemble des composantes des dépenses publiques et au détriment des autres dépenses. La
part des dépenses en capital, de son côté, est restée presque au même niveau que celui de
2016.
Figure 3- Evolution des dépenses publiques

(En milliards d’Ariary)

Chapitre II : Les problèmes et les solutions de la conséquence de l’inflation :

Section 1 : Les problèmes de la croissance économique causés par l’inflation :

1.1. Cas de l’économie générale :


Madagascar n’a connu qu’une faible croissance économique depuis son indépendance
(1,9% en moyenne). Le taux d’investissement durant cette période semble insuffisant (en
moyenne 14,6%) pour tirer une croissance économique élevée, mais l’échec du
développement économique et social du pays provient surtout de l’instabilité politique qui a
entrainé une transformation perpétuelle du modèle de développement à chaque changement de
République. Ce ne sont pas les actions et politiques économiques menées durant les cinquante
années passées qui sont entièrement responsables du déclin de l’économie malgache car,
toutefois, à l’aube de chaque crise survenue au pays, des croissances économiques élevées ont
été enregistrées : en 1971(3,9%), 1990 (3,1%), 2001 (6%) en 2008 (7%). L'absence de
mécanisme de partage ou de répartition des revenus issus de la croissance pour créer des
emplois et améliorer les conditions de vie de la population est la cause principale de
l’instabilité des politiques menées et l’échec des modèles de développement économique et
social à Madagascar. Depuis 2009, l’effet des cinq années de crise politique à Madagascar a
fortement affaibli l'économie malgache. Le taux de croissance économique n’est que de 0,9%
en moyenne pour la période de 2009 à 2013. La croissance a continué à stagner du fait de
l’incertitude persistante, de la perte d’accès au marché préférentiel notamment celui de
l’AGOA, de la suspension des aides budgétaires, et des catastrophes naturelles. Une modeste
reprise s’est amorcée en 2011 avec une croissance moyenne de 2,3 % pour la période 2011 à
2013, soutenue principalement par les deux grands projets miniers d’envergure mondiale mais
elle reste en dessous de la croissance démographique (2,8 %) et de la croissance économique
moyenne de l’Afrique subsaharienne estimée à 5,1 % par le Fonds monétaire international
(FMI). L’inflation a pu être contenue à 7,6% contre 9,2% en 2008 suite à la maitrise du déficit
budgétaire et à la gestion rigoureuse de la liquidité par la BCM, la stabilisation des prix du
carburant à travers la subvention accordé par l’Etat aux opérateurs pétroliers (un taux
préférentiel de devises pour leurs importations de carburants). Aussi, les prix des PPN n’ont
pas connu une volatilité marquante à cause notamment de la faiblesse de la demande due à la
baisse du revenu des ménages sous l’effet de la crise (fermeture d’entreprises, baisse des
activités économiques et ainsi de la consommation). Le déficit budgétaire a pu être maitrisé et
s’est établi en moyenne à l’équivalent de 1,7% du PIB pour la période 2009-2013 contre 2,1%
en 2008, en raison de la compression continue de dépenses publiques, notamment celles
d’investissement public. En effet, la politique d’austérité budgétaire a été appliquée suite à la
suspension des aides budgétaires des partenaires techniques et financiers (qui finançaient 40 à
50% du budget avant 2009) et à la faible performance des recettes fiscales. Les dépenses
publiques ont été réduites de 4,4 points pour la période 2009-2013 par rapport à 2008, passées
de 18,6% du PIB en 2008 à 14,3% du PIB en moyenne durant 2009-2013. Au cours de la crise
2009-2013, le déficit de la balance des paiements s’est aggravé à cause d’une décroissance
des opérations financières due surtout à la réduction des IDE (passés de 15% du PIB en 2008
et 2009 à 5% du PIB en 2013).
Par contre, le déficit du compte courant extérieur s’est amoindri, représentant
l’équivalent du 10,2% du PIB contre 18,9% en 2008 suite à la hausse plus rapide des
exportations, marquée par celle de cobalt et nickel, par rapport à celle des importations. De ce
fait, l’Ariary s’est déprécié de 5,4% et 3,2% par rapport aux principales devises (l’USD et
l’Euro) malgré que les réserves en devises restent stables autour de 3 mois d’importations.
Sous l’effet de la crise, la durée du chômage a été de plus en plus longue. En moyenne, le
chômage dure 12,2 mois. Ces phénomènes traduisent l’incapacité du secteur formel à résorber
la main d’œuvre présente sur le marché de l’emploi entrainant l’explosion du secteur informel
(constituant 90% des emplois). Le sous-emploi concerne 10 % de la population active et 80 %
pour l’emploi inadéquat. Comme l’emploi est une des conditions majeures permettant de
sortir de la pauvreté, la mise place d’un environnement favorable à la création d’emplois au
même titre que d’autres facteurs de production comme l’investissement est primordial La
création d’un climat plus propice aux investissements, locaux comme étrangers, demeure
toutefois limitée par des contraintes structurelles liées citées suivantes :
- l'instabilité macro-économique et politique ;
- le manque d'accès au crédit ; le coût élevé de l'énergie ;
- l'insécurité foncière ; - la corruption ;
- les dysfonctionnements de la justice ;
- le manque d'infrastructures et de transports ;
- la pénurie de travailleurs qualifiés ;
- des exigences administratives contraignantes de la législation du travail. En conclusion, les
facteurs du non développement de Madagascar sont à la fois l’instabilité politique et la faible
performance économique du pays

1.2. Cas de la pauvreté et l’éducation :


 La pauvreté :
Selon l’Enquête Nationale sur le Suivi des indicateurs des Objectifs de Millénaire
pour le Développement (ENSOMD) 2012-2013, 71,5% de la population malagasy sont
pauvres et 52,7% se trouvent dans un état d’extrême pauvreté. Environ 48,5% des pauvres
vivent en milieu urbain tandis que 77,3% en milieu rural.

La pauvreté est une situation physique et psychologique qui empêche un individu de mener
une vie convenable. Elle se définit comme un état de privation matérielle, caractérisée par
un revenu en dessous du seuil de pauvreté.
- Tout individu dont la contre-valeur monétaire de ses consommations annuelles est en
dessous de 535.603 Ariary est classé comme pauvre.
- Un individu est dit en état d’extrême pauvreté si la contre-valeur monétaire de ses
consommations annuelles est en dessous de 374.941 Ariary.

Cette situation alarmante résulte :


 Des effets de la crise socio-économique endurée par le pays pendant cinq ans à
savoir la perte d’emplois formels dans les zones urbaines ;
 De la disproportion entre le taux de croissance économique et du taux de croissance
démographique
 De la diminution du PIB réel par tête passant de 33,8 Milliers d’Ariary en 2008 à
31,5 Milliers d’Ariary en 2009 pour chuter à 30,1 Milliers d’Ariary en 2012, se traduisant par
l’effritement du pouvoir d’achat de la population et la faiblesse de la demande.
Des actions d’atténuation et curatives ont été entreprises par le Gouvernement pour
atténuer les impacts des différents chocs sur les populations vulnérables et dans le but
d’améliorer les conditions d’existence des groupes défavorisées en leur assurant un minimum
vital :
- Accès aux services sociaux de base : distribution de kits scolaires aux enfants
scolarisés, mise en place des cantines scolaires dans les Régions à forte proportion d’enfants
vulnérables gratuité des soins médicaux et des médicaments, distribution des moustiquaires
imprégnés d’insecticides à l’endroit des femmes enceintes et des enfants de moins de 5 ans
dans les zones à forte taux d’incidence du paludisme, supplémentation et récupération
nutritionnelle pour les malnutris ;
- Création d’emplois temporaires aux groupes vulnérables dans le cadre des travaux
HIMO et Argent contre le Travail (ACT) ;
- Mise en place d’un système socio-économique tel que des activités génératrices de
revenus ;
- Appui au relèvement économique des personnes handicapées et des victimes de
chocs dont le phénomène dahalo, les cataclysmes, le délogement en masse ;
- Protection des enfants entre 5 et 10 ans de la pire forme de travail des enfants ;
- Intervention du Bureau National de Gestion des Risques et des Catastrophes
(BNGRC) pour atténuer les réactions aux chocs naturels (cyclones, inondation, invasion
acridienne….).
INDICATEURS DE DEVELOPPEMENT HUMAIN

Le développement humain peut se définir comme un processus d’élargissement des


possibilités de choix des personnes en vue de la satisfaction de leurs besoins, de manière
soutenue et durable. Le concept de développement humain se présente et se mesure sur le
plan opérationnel par le biais de l’Indice de Développement Humain (IDH).
Théoriquement, cet indice varie de 0 à 1.

L’IDH a connu une baisse, passant de 0,571 en 2008 à 0,483 en 2012, classant
Madagascar parmi les pays ayant un développement humain faible et le plaçant au rang de
151ème sur 187 pays. Certains résultats de l’ENSOMD permettant d’évaluer ou de donner
une quelconque appréciation de l’IDH de Madagascar se résument comme suit :

 L’espérance de vie à la naissance des Malgaches a été estimée à 65 ans, soit en


baisse par rapport aux années précédentes avec respectivement 66,7 ans et 66,9 ans en 2012 et
2011 ;

 Le taux d’alphabétisation est resté au niveau de 71,4% contre 74,8% en 2008 ;

 Les Taux Bruts de Scolarisation (TBS) n’ont pas connu de véritable évolution, et
même en baisse aux niveaux du primaire (86,3% en 2013 contre 91,3% en 2009), du collège
(51,5% en 2013 contre 52,3% en 2011) et du lycée (18,6% en 2013 contre 19,3% en 2012) ;

 Le revenu par tête apprécié à travers la Parité de Pouvoir d’Achat a régressée à 828
USD en 2012 contre 1.450,7 USD en 2008.

 L’éducation :

La situation de l’éducation primaire à Madagascar connaît encore de grandes


difficultés. Ainsi, à ce jour et sans une intervention vigoureuse, les quelques résultats acquis
dans le cadre de la mise en œuvre de l’Education Pour Tous (EPT) risquent d’être perdus et
pourront compromettre atteinte des objectifs de l’OMD à l’horizon 2015. Le Taux Net de
Scolarisation a connu une régression, passant de 91,3% en 2009 à 86,3% en 2013, situation
montrant que bon nombre d’enfants âgés de 6 à 10 ans n’ont pas encore accès à l’école alors
que beaucoup d’enfants âgés de plus de 10 ans fréquentent encore l’école primaire. On estime
que le nombre d’enfants qui devraient être à l’école mais qui n’y sont pas pourrait avoir
atteindre au moins 600.000 enfants ces dernières années. Plusieurs facteurs ont
potentiellement des impacts sur la scolarisation primaire dans un contexte de crise politique et
économique prolongée, à savoir :

-la hausse des coûts directs et indirects liés à la scolarisation ;

- la pauvreté des ménages ;

- la perception du retour de l’investissement dans l’éducation,

- les coûts d’opportunité associés à l’éducation Une hausse remarquable des


enseignants communautaires (FRAM) est notée : passant d’environ 40.000 en 2008 à 76.000
en 2013.

Section 2 : La lutte contre l’inflation :

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