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Guide de gestion de
l’entreprise agricole
Une approche économique,
financière et humaine
Raymond Levallois
avec la participation de Roland Levallois
en partenariat avec
Sommaire
Remerciements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . x
Avant-propos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . xi
Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . xxiii
Précisions à propos des aspects fiscaux et juridiques en gestion
d’entreprise agricole . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . xxv
1 La décision . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2 La gestion d’une entreprise agricole. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
3 Différents types de gestion. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
4 La gestion économique et financière. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
Conclusion. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
vi
vii
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ix
Préface de
Raymond Belloc
Cet important ouvrage, dont je tiens à saluer la qualité, répond à une réelle attente des
agriculteurs et de leurs conseillers.
Les éditions France Agricole et leur revue bien connues et appréciées dans nos campagnes
enrichissent ainsi leur catalogue de publications déjà très fourni. Ils confirment leur souci
de répondre au besoin d’information et de formation des agriculteurs et de leurs
conseillers.
À travers ses vingt chapitres, ce livre nous dévoile tous les aspects de la gestion d’une
exploitation agricole vécus par un praticien. Grâce à des exemples et à des études de cas,
les divers concepts reposant souvent sur des données comptables nous deviennent acces-
sibles. Ceci est rassurant !
De plus, la dimension humaine du conseil de gestion est toujours présente avec une
famille qui attend de l’exploitation des moyens pour vivre, se développer et s’épanouir. Le
chapitre 12 résume tous ces aspects humains qu’un conseiller doit prendre en compte.
Tout au long de son ouvrage, Raymond Levallois met en œuvre ses qualités de péda-
gogue pour nous former et nous rassurer. La gestion a été trop souvent réduite à la pra-
tique comptable. À la veille de recevoir son comptable, l’agriculteur dit parfois : « On va
faire la gestion. » Raymond Levallois donne au terme « gestion » sa vraie dimension en
insistant sur l’aspect systémique de l’entreprise. Certes, pour faciliter l’analyse, on découpe
parfois l’entreprise en fonctions. Ainsi Fayol, au siècle dernier, dans son ouvrage
Administration industrielle et commerciale, a distingué plusieurs fonctions : technique,
commerciale, financière, comptable, de sécurité… Dans son ouvrage, Raymond Levallois
donne des conseils aux agriculteurs pour décider, donc pour gérer en permanence dans
xvii
chacune de ces fonctions. Dans le chapitre 8, il insiste sur la nécessaire gestion du risque.
Tout agriculteur en mesure quotidiennement l’importance dans chaque fonction que nous
venons d’évoquer.
Raymond Levallois a redonné ses lettres de noblesse au conseil de gestion ; trop souvent
la fiscalité a fait oublier la finalité de l’exploitation qui doit assurer un revenu disponible
à la famille ; on peut ajouter une notion de bien-être pour cette même famille à un moment
où il est souvent question du bien-être de nos productions animales.
Merci à Raymond Levallois de nous avoir fourni cet outil de formation en nous rappelant
que, dans toute décision quotidienne, donc dans toute gestion, il faut avant tout p
rivilégier
le bon sens.
Raymond Belloc,
président du conseil d’administration de l’École d’ingénieurs de Purpan (EIP),
ancien professeur de comptabilité et de gestion des entreprises agricoles à l’EIP,
diplômé d’expertise comptable,
ingénieur de Purpan.
xviii
Précisions à propos
des aspects fiscaux
et juridiques en gestion
d’entreprise agricole
Ces thèmes ne sont pas abordés dans cet ouvrage. Ce choix a été fait pour différentes
raisons.
Dans un premier temps, il est plus important de penser à rendre son entreprise perfor-
mante sur le plan financier que de chercher des solutions pour réduire les charges fiscales
et sociales. La gestion fiscale est essentiellement une gestion de résultats.
Quant aux modifications de structure juridique, elles ne modifient pas (ou si peu) la
réalité économique de l’entreprise. Ce n’est pas un changement de structure juridique qui
va faire passer une entreprise du statut d’entreprise en difficulté financière à un statut
d’entreprise en bonne situation financière !
Et, quelle que soit la gestion fiscale pratiquée, tout gain de revenu restera positif, car
les charges sociales et fiscales n’atteignent jamais 100 % du revenu !
Dans certains cas, vouloir augmenter ses charges peut entraîner des résultats négatifs.
Ainsi, changer son tracteur ou sa moissonneuse-batteuse alors que ce n’est pas technique-
ment nécessaire, pour augmenter ses amortissements et, par conséquent, réduire son revenu
imposable, représente une mauvaise opération financière (une étude française1 mentionne
qu’on renouvelle les tracteurs pour des raisons fiscales dans près d’un cas sur trois). En
effet, la diminution d’impôt sera nécessairement moins élevée que l’augmentation des
charges, car l’imposition n’est pas à 100 % ! Même si on est imposé à 50 % (en pratique,
c’est beaucoup moins), pour réduire ses impôts de 1 € il faut augmenter ses charges de
2 €, on a donc une réduction du revenu net de 1 €.
Mais, évidemment, après avoir géré son entreprise pour « faire de l’argent », il est normal
d’analyser ce qui peut être fait pour réduire les charges sociales et fiscales. Ce n’est pas
l’objet de ce livre.
1. Réseau d’élevage pour le conseil et la prospective, Institut de l’Élevage, 2009, Coût de production du lait : analyse
des charges de mécanisation et des équipements d’élevage.
xxv
1 Différentes
approches
de la gestion de
l’entreprise agricole
Objectifs
1. Prendre conscience qu’il existe plusieurs façons d’aborder la gestion de l’entreprise
agricole.
2. Situer les différentes approches les unes par rapport aux autres.
3. Aiguiser son esprit critique à l’égard des différentes approches proposées.
4. Comprendre que la recherche d’un certain équilibre est garante d’une certaine efficacité
économique.
Sommaire
1 Approche économique classique
2 Approche économique de rationalité limitée
3 Approche analytique
4 Approche systémique
5 Approche globale
6 Approche stratégique
7 Aspect du risque
8 Aspect de la cohérence dans l’entreprise
Présentation
L’approche de la gestion de l’entreprise agricole est différente selon les auteurs et selon
les époques. Chaque approche met l’accent sur un ou des aspects particuliers de l’entreprise
agricole. Or, la réalité ne peut être abordée que d’une seule façon. En fait, sauf e
xception,
ces manières d’aborder la gestion sont complémentaires.
Objectifs Nouveaux
Objectifs
inchangés objectifs
Écart Écart
Nouvelles entre entre Nouvelles
Décisions
décisions objectifs objectifs décisions
et réalité et réalité
Nouvelles Informations
Informations
informations confirmées
La construction d’une étable ou l’édification d’une nouvelle porcherie sont de cette nature.
Par opposition, il y a des décisions tactiques qui ont des effets à court terme, sont le
plus souvent réversibles, impliquent peu de capitaux et sont très nombreuses. Le choix des
rations pour les porcs, celui des herbicides pour les cultures ou encore la sélection des tau-
reaux pour les vaches sont des exemples de ce type de décision. Dans le cas de ces décisions,
on peut faire des erreurs sans « payer trop cher » les conséquences et l’on peut se réajuster
assez facilement.
Cependant, il ne faut surtout pas sous-estimer ces décisions qu’on pourrait qualifier de
faible importance et de quasi quotidiennes, car c’est de l’efficacité de l’ensemble de toutes
ces « petites décisions » que dépendront les résultats obtenus par l’entreprise en fin d’année.
Par ailleurs, tout se tient dans le temps. C’est grâce à l’efficacité de la somme des « petites
décisions » prises jour après jour qu’on pourra rembourser l’emprunt réalisé, à la suite
d’une « grande décision » de construire une nouvelle étable, par exemple.
13
Un véritable objectif :
Plus de réponse à « pourquoi ? » et plusieurs réponses à « comment ? »
Pourquoi ? Comment ?
Pourquoi ?
Pourquoi ?
Objectif = agrandir
le troupeau
Figure 2.3 : Pour un véritable objectif, il n’y a plus d’autre réponse à « pourquoi ? » et plusieurs réponses
à « comment ? »
Dans ce cas, la question à se poser est de savoir si ces moyens sont les plus appropriés.
On pourrait imaginer, par exemple, la création d’un groupe d’agriculteurs embauchant un
vacher (groupement d’employeurs) qui permettrait à chacun de ces agriculteurs de se
libérer de la traite selon un calendrier à déterminer.
Ces deux moyens sont aux antipodes l’un de l’autre quant aux conséquences sur l’exploi-
tation. Avec l’agrandissement du troupeau, il faut investir (étable, vaches, etc.), s’endetter,
apprendre à vivre avec un salarié. Avec le groupe d’agriculteurs (groupement d’employeurs),
l’exploitation reste la même ainsi que l’endettement.
19
Super-système A
Système 1 Sous- Système 2
système
Sous- 1.1
système Sous-
1.5 système Sous-
1.6 système
Système n
1.2
Sous-
système Sous-
1.4 système
1.3
Figure 3.2 : Présentation schématique du concept de système, lorsque le système est vu comme un ensemble.
Ce titre, étonnant, est emprunté à Le Moigne (Le Moigne, 1994, p. 18), qui précise qu’« un
système est un système, pas un ensemble ». Il est tout de suite clair qu’il existe au moins
deux approches du concept de système.
DESCRIPTION DU SYSTÈME
« Un objet qui, dans un environnement, doté de finalités, exerce une activité et voit sa
structure interne évoluer au fil du temps, sans perdre pourtant son identité unique. » (Le
Moigne, 1994, p. 61).
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