PEC TCG À La Phase Précoce
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Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit du présent ouvrage, faite
sans l'autorisation de l'ANAES est illicite et constitue une contrefaçon. Conformément aux dispositions du Code de la
propriété intellectuelle, seules sont autorisées, d'une part, les reproductions strictement réservées à l'usage privé du
copiste et non destinées à une utilisation collective et, d'autre part, les courtes citations justifiées par le caractère
scientifique ou d'information de l'œ uvre dans laquelle elles sont incorporées.
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AVANT-PROPOS
La médecine est marquée par le développement de plus en plus rapide de nouvelles techniques qui
modifient constamment les modalités de prise en charge préventive, diagnostique et thérapeutique
des malades. Il est dès lors très difficile pour le clinicien d’assimiler toutes les informations découlant
de la littérature médicale, d’en faire la synthèse et de l’incorporer à sa pratique quotidienne.
Les Recommandations pour la Pratique Clinique sont définies comme « des propositions
développées méthodiquement pour aider le praticien et le patient dans leurs décisions concernant le
caractère approprié des soins dans des circonstances cliniques données ». Leurs objectifs principaux
sont de fournir aux praticiens une synthèse du niveau de preuve scientifique existant et de l’opinion
d’experts sur les aspects cliniques et de santé publique d’un sujet de pratique clinique, et d’être ainsi
une aide à la décision définissant ce qui est approprié, ce qui ne l’est pas et les domaines où il existe
des controverses ou des incertitudes.
Ces Recommandations pour la Pratique Clinique ont été élaborées par un groupe de travail
multidisciplinaire, composé de différents professionnels de santé concernés par le sujet. Ses membres
ont travaillé selon une méthodologie explicite, publiée par l’Agence Nationale pour le
Développement de l’Évaluation Médicale dans son document intitulé : « Les Recommandations pour
la Pratique Clinique - Base méthodologique pour leur réalisation en France - 1997 ». Pour être
valides, les recommandations pour la pratique clinique doivent être fondées sur les données actuelles
de la science, au terme d’une analyse critique des données disponibles dans la littérature médicale, en
distinguant ce qui est scientifiquement établi et ce qui relève de l’avis d’expert(s).
Ces recommandations ont été établies dans le cadre d'un partenariat entre l'Agence Nationale
d’Accréditation et d’Évaluation en Santé (ANAES) et :
La méthode utilisée a été celle décrite dans le guide d’élaboration des « Recommandations pour la
Pratique Clinique - Base méthodologique pour leur réalisation en France - 1997 » publié par
l’ANAES.
L’ensemble du travail a été coordonné par Madame le Docteur Nathalie CLAVIER, Monsieur le
Docteur Géry BOULARD et Monsieur le Professeur Alain DUROCHER.
La recherche documentaire a été effectuée par Madame Patricia BRUCKER, sous la responsabilité
de Madame Hélène CORDIER, Responsable du Service Documentation de l'ANAES avec l'aide de
Madame Laurence FRIGÈRE et Mademoiselle Sylvie LASCOLS.
Nous tenons à remercier les membres du conseil scientifique de l’ANAES pour avoir bien voulu
relire et critiquer ce document, en particulier le Docteur Georges MALLARD et Monsieur William
SOUFFIR.
SOMMAIRE
AVANT-PROPOS..................................................................................................................................................... 3
SOMMAIRE ............................................................................................................................................................. 8
RECOMMANDATIONS........................................................................................................................................ 11
I. ÉVALUATION CLINIQUE D’UN TRAUMATISME CRÂNIEN GRAVE ......................................................................... 12
II. PRISE EN CHARGE PRÉHOSPITALIÈRE .............................................................................................................. 13
III. STRATÉGIE DE L’IMAGERIE MÉDICALE ............................................................................................................ 15
IV. INDICATIONS NEUROCHIRURGICALES À LA PHASE PRÉCOCE (hors pose de capteur de pression intracrânienne) . 16
V. VENTILATION MÉCANIQUE ............................................................................................................................. 17
VI. SÉDATION ET CURARISATION EN DEHORS DU TRAITEMENT D’UNE HYPERTENSION INTRACRÂNIENNE .................. 17
VII. MONITORAGE ENCÉPHALIQUE DU TRAUMATISÉ CRÂNIEN GRAVE ...................................................................... 18
VIII. PRISE EN CHARGE DE L’HYPERTENSION INTRACRÂNIENNE ............................................................................... 20
IX. PRISE EN CHARGE DU MULTITRAUMATISÉ ....................................................................................................... 22
X. TRAITEMENT PROPHYLACTIQUE DES CRISES CONVULSIVES .............................................................................. 23
MÉTHODOLOGIE................................................................................................................................................ 27
I. COMITÉ D’ORGANISATION ............................................................................................................................. 25
II. GROUPE DE TRAVAIL ..................................................................................................................................... 25
III. RECHERCHE DOCUMENTAIRE ......................................................................................................................... 26
IV. RÉDACTION DES RECOMMANDATIONS ............................................................................................................ 27
INTRODUCTION................................................................................................................................................... 30
CHAPITRE 8 QUELS SONT LES CRITÈRES QUI DOIVENT FAIRE TRAITER UNE
HYPERTENSION INTRACRÂNIENNE ? ............................................................................................... 178
I. RECHERCHE DOCUMENTAIRE ....................................................................................................................... 178
II. ASPECTS GÉNÉRAUX.................................................................................................................................... 178
III. PROCESSUS DE RECHERCHE BIBLIOGRAPHIQUE ............................................................................................. 179
IV. BASES SCIENTIFIQUES ................................................................................................................................. 179
V. CONCLUSIONS ............................................................................................................................................ 180
RECOMMANDATIONS
Introduction
Les traumatismes constituent un problème majeur de santé publique. Parmi les traumatismes, les
lésions cranio-cérébrales sont fréquentes et potentiellement graves tant à court terme (risque vital)
qu’à long terme (handicap). Cependant, les études épidémiologiques portant sur le traumatisme
crânien (TC) sont peu nombreuses. L’une des difficultés épidémiologiques du TC est l’existence de
différents degrés de gravité qui peuvent être appréhendés par des méthodes variables selon les
études.
La prise en charge des TC graves a considérablement évolué au cours des quinze dernières années,
prenant en particulier en compte un élément physiopathologique majeur : la survenue de lésions
secondaires dont le risque est l’ischémie surajoutée. Ainsi, aux lésions primaires, engendrées par
l’impact, telles qu’une embarrure ou un hématome rapidement collecté, peuvent se surajouter,
pendant les heures et les jours qui suivent le traumatisme, des lésions secondaires liées soit à des
facteurs systémiques (hypotension artérielle, hypoxie... ), soit à des facteurs intracrâniens
(hypertension intracrânienne, crises comitiales...). Dans les deux cas, la voie finale commune est
constamment ischémique avec des conséquences bien établies dans le domaine de la morbidité et de
la mortalité. Les causes d’agression secondaire systémiques ou non peuvent le plus souvent être
prévenues ou traitées. Le diagnostic des agressions d’origine intracrânienne bénéficie quant à lui des
méthodes d’imagerie qui guident les thérapeutiques. La prise en compte du concept d’agression
secondaire constitue ainsi une avancée majeure dans la prise en charge du TC.
La prise en charge du TC en phase aiguë relève de choix stratégiques tout au long de la chaîne de
prise en charge depuis le ramassage, le transfert préhospitalier, jusqu’à la phase hospitalière qui
associe imagerie, anesthésie, réanimation, monitorage et neurochirurgie.
Les recommandations proposées ont été classées en grade A, B ou C selon les modalités suivantes :
• une recommandation de grade A est fondée sur une preuve scientifique établie par des études de
fort niveau de preuve (essais comparatifs randomisés de forte puissance et sans biais majeur,
méta-analyse, analyse de décision, ...) ;
• une recommandation de grade B est fondée sur une présomption scientifique fournie par des
études de niveau intermédiaire de preuve (essais comparatifs randomisés de faible puissance et/ou
comportant des biais, ...) ;
• une recommandation de grade C est fondée sur des études de faible niveau de preuve (essais
comparatifs non randomisés avec groupe contrôle historique, séries de cas, ...).
En l’absence de précision, les recommandations proposées ne correspondent qu’à un accord
professionnel. Cette classification a pour but d’expliciter les bases des recommandations. L’absence
de niveau de preuve doit inciter à engager des études complémentaires lorsque cela est possible ;
cependant l’absence de niveau de preuve ne signifie pas que les recommandations élaborées ne sont
pas pertinentes et utiles (exemple de l’efficacité de la mastectomie dans le cancer du sein, des
antibiotiques dans l’angine...).
Un TC grave est un traumatisé dont le score de Glasgow (GCS) est ≤8 et dont les yeux sont fermés.
Cette définition s’entend après correction des fonctions vitales. Le GCS doit être utilisé en précisant
de manière descriptive chaque partie du score (grade B). Chez l’enfant de moins de 5 ans, le GCS
pédiatrique est mieux adapté (grade C).
4. D’autres éléments peuvent être recueillis, mais la preuve de leur valeur dans l’évaluation de la
gravité du traumatisme n’est pas établie : agitation, alcoolémie, vomissements, autres signes
neurologiques (réflexes du tronc cérébral).
Après intubation et ventilation une sédation est préconisée dès la prise en charge initiale du TC grave
; cette sédation est adaptée à l’état hémodynamique du blessé.
On ne connaît pas les valeurs minimales acceptables pour la pression artérielle chez l’enfant avec TC
grave, mais on peut adapter les valeurs de l’adulte en tenant compte des variations physiologiques
liées à l’âge :
Âge PAS (m±2ds)
6 mois 80 ± 20 mmHg
1 ans 90 ± 15 mmHg
4 ans 95 ± 15 mmHg
10 ans 100 ± 15 mmHg
L’orientation du patient victime d’un TC grave doit se faire vers une structure disposant d’un service
de réanimation, d’un scanner, d’un avis neurochirurgical et d’un laboratoire adapté, tous
opérationnels en permanence. Il n’existe pas à ce jour d’accord professionnel concernant les critères
d’orientation initiale entre un centre de proximité, non pourvu d’un service de neurochirurgie sur
place, et un centre plus distant mais comprenant un service de neurochirurgie. Quel que soit le choix,
la structure doit être capable de mettre en place la procédure d’évacuation d’un hématome
intracrânien et ce sans délai.
1. La radiographie du crâne est inutile chez le TC grave car elle ne permet pas de prédire
l’existence ou non d’une lésion cérébrale (grade A).
2. Un bilan tomodensitométrique (TDM) cérébral (sans injection) doit être réalisé pour tout
patient victime d’un TC grave (grade C).
Techniquement la TDM doit être réalisée de la manière suivante :
• réalisation d’une vue cérébrale sagittale numérisée du crâne;
• exploration en coupes fines (3-5 mm) de la fosse postérieure, du foramen magnum inclus
jusqu’au niveau des citernes de la base ;
• exploration de l’étage supratentoriel en coupes de 7-10 mm d’épaisseur jusqu’au vertex ;
• les coupes doivent être visualisées avec un double fenêtrage, l’un adapté au système
nerveux central (citernes comprises) et l’autre aux os du crâne (charnière cervico-occipitale,
base, voûte et face).
La réalisation d’une nouvelle TDM cérébrale dans les 24 premières heures suivant le
traumatisme est indiquée :
• lorsque la TDM initiale a été réalisée moins de 3 heures après le traumatisme ;
• lors de l’apparition de signes de détérioration clinique ;
• lors d’une augmentation des valeurs de la pression intracrânienne ;
• en l’absence d’amélioration clinique.
3. L’imagerie par résonance magnétique, en dépit d’une très grande sensibilité (en particulier
pour la mise en évidence des lésions de la ligne médiane et de la substance blanche), n’a pas
fait la preuve de son intérêt à la phase aiguë du TC.
5. L’examen radiologique du rachis s’impose pour tout TC grave (GCS ≤ 8) puisque l’examen
clinique est toujours incomplet (grade B).
3. Une embarrure fermée compressive (épaisseur > 5 mm, effet de masse avec déplacement de
la ligne médiane > 5 mm) devrait être opérée.
Dans tous les cas, le volet est préférable au simple trou de trépan.
4. Le drainage de LCR à partir de ventricules de volume normal ou petit semble être utile à la
phase aiguë du TC pour le contrôle de l’hypertension intracrânienne.
5. La lobectomie peut être préférable dans certains cas à l’évacuation d’un hématome ou d’une
contusion (à la condition qu’elle intéresse la région traumatisée, siège de l’hémorragie).
6. La craniectomie décompressive semble être utile à la phase aiguë du TC grave dans des
situations extrêmes d’hypertension intracrânienne non contrôlée.
• la mesure de la pression intracrânienne est une aide pour la décision de ces indications
neurochirurgicales ;
• l’ensemble de ces conclusions s’applique à l’enfant et à l’adulte.
V. VENTILATION MÉCANIQUE
Tout patient TC grave doit bénéficier dès la phase initiale d’une intubation trachéale avec ventilation
contrôlée (grade B).
Le ventilateur doit être réglé pour obtenir une PaO2 au moins supérieure à 60 mmHg et une PaCO2
entre 35 et 40 mmHg (grade B). L’hyperventilation (PaCO2 ≤ 35 mmHg) devrait être évitée durant
les 24 premières heures après le TC. En l’absence d’hypertension intracrânienne une hyperventilation
doit toujours être évitée.
Les aspirations trachéales peuvent entraîner une élévation de la pression intracrânienne et doivent
être précédées d’une préoxygénation et être limitées en durée (grade C).
L’utilisation d’une ventilation en pression expiratoire positive (PEP) jusqu’à 15 cmH2O et la
modulation des paramètres de ventilation peuvent être proposées si nécessaire pour atteindre les
objectifs de PaO2, à condition de contrôler le retentissement de ces nouvelles conditions sur la
PaCO2 et la pression artérielle (grade C).
La sédation est préconisée dès la prise en charge initiale des TC graves (grade C). Les objectifs de
cette sédation incluent :
• le contrôle symptomatique de l’agitation, de l’hypertonie et des désordres végétatifs ;
• l’analgésie et la facilitation des soins ;
• l’adaptation à la ventilation mécanique.
Le choix des drogues se fait après évaluation du patient en se fondant sur une bonne connaissance de
la pharmacologie des médicaments employés. Il importe d’éviter une chute de pression artérielle,
l’objectif étant de préserver une pression artérielle systolique au moins supérieure à 90 mmHg
(grade C). La sédation associe le plus fréquemment benzodiazépines et morphinomimétiques.
Il n’y a aucune donnée de la littérature concernant la durée nécessaire de la sédation des TC graves.
En l’absence de mesure de la pression intracrânienne, on peut proposer de réévaluer l’indication de
la sédation une fois par 24 heures (fenêtres thérapeutiques).
La seule indication spécifique de la curarisation chez le TC grave est le contrôle d’une hypertension
intracrânienne qui serait due à une mauvaise adaptation au ventilateur malgré une sédation optimale.
L’intérêt du monitorage encéphalique dans la prise en charge du TC grave n’a jamais donné lieu à un
essai clinique prospectif randomisé, afin d’établir son efficacité (ou son absence d’efficacité) pour
améliorer le pronostic du traumatisme crânien sévère. Par conséquent, il n’existe pas de données
suffisantes pour recommander un monitorage encéphalique standard.
Malgré l’absence de données fondées sur une méthodologie scientifiquement rigoureuse, il existe une
importante expérience clinique publiée indiquant que le monitorage de la PIC :
• objective une éventuelle hypertension intracrânienne (HIC), parfois non suspectée, et
permet la mesure de la pression de perfusion cérébrale ;
• contribue à la discussion précoce d’une indication chirurgicale lorsque l’observation d’une
variation de PIC permet de déceler une lésion pouvant justifier un traitement chirurgical ;
• limite l’utilisation probabiliste des traitements de contrôle de l’HIC, non dénués d’effets
délétères ;
• permet, lorsque la mesure est faite par cathéter intraventriculaire, le drainage contrôlé de
LCR, qui constitue l’une des thérapeutiques de l’HIC.
Par conséquent, le monitorage de la PIC est utilisé par la plupart des experts du TC et est accepté
comme une intervention à faible risque, à haut rendement et de coût raisonnable.
Malgré l’intérêt potentiel du monitorage cérébral par DTC après TC, aucune donnée de la
littérature ne permet actuellement de recommander son utilisation. Compte tenu de son
caractère non invasif, la réalisation d’études prospectives évaluant l’apport du DTC pour la
prise en charge des TC, en particulier pour le diagnostic et le suivi du traitement d’une HIC
et d’un éventuel vasospasme cérébral, est justifiée.
La SjO2 semble un bon indicateur de l’oxygénation cérébrale, bien que cette méthode
présente des difficultés techniques et des limites d’interprétation. La mesure de la SjO2
permet de détecter, au lit du patient, la survenue d’épisodes d’ischémie cérébrale, ou de
situations à risque d’ischémie cérébrale, dont bon nombre seraient accessibles à une
adaptation thérapeutique simple. Sa mesure pourrait aussi permettre d’adapter certains
choix thérapeutiques. La survenue d’épisodes de désaturation jugulaire semble étroitement
corrélée à un devenir péjoratif et l’incidence des épisodes de désaturation paraît
suffisamment élevée pour justifier les risques minimes du cathétérisme. Cependant, une
étude prospective évaluant l’effet du monitorage de la SjO2 après TC sur le devenir des
patients serait nécessaire avant de pouvoir recommander l’utilisation de cette technique.
L’EEG est la méthode de détection de crises épileptiques ne donnant pas lieu à des
manifestations cliniques, en particulier convulsives. Il doit être effectué chaque fois que de
telles crises sont suspectées. Il peut ainsi être recommandé pour la surveillance des TC
graves sédatés et curarisés.
Les potentiels évoqués n’apportent rien dans la prise en charge thérapeutique des TC
graves à la phase initiale.
Les limites de l’HIC à partir desquelles une thérapeutique doit être instituée sont difficiles à
déterminer. Les données de la littérature conduisent à recommander d’instaurer un
traitement spécifique pour des chiffres de PIC supérieurs à 20-25 mmHg.
Dans certaines situations, un seuil de PIC plus élevé peut être toléré, à condition que la PPC
soit maintenue. La PPC est le gradient de pression qui permet le flux sanguin cérébral. Elle
peut être considérée comme égale à la différence [pression artérielle moyenne - pression
intracrânienne]. L’autorégulation du débit sanguin cérébral permet normalement le maintien
d’un débit sanguin cérébral stable malgré des variations de la PPC entre environ 50 et 150
mmHg.
Cependant, lorsque la PPC évolue en dehors de ces limites, ou si l’autorégulation est
altérée, ce qui s’observe parfois après TC grave, la PPC devient le déterminant principal du
débit sanguin cérébral.
Le maintien d’une PPC supérieure à 70 mmHg pourrait être recommandé car il semble
associé à une réduction de la morbidité et de la mortalité. Il faut néanmoins souligner
qu’aucune étude ne démontre l’efficacité du maintien actif de la PPC au-dessus de 70
mmHg.
Une fois reconnue l’importance de la PPC, la question du seuil de PIC apparaît plus
étroitement liée au risque d’engagement cérébral, variable d’un patient à l’autre, et pour un
même patient, en fonction des différentes thérapeutiques utilisées.
Il n’existe pas de données disponibles spécifiques à l’enfant en ce qui concerne les limites de
PIC ou de PPC.
Mesures générales
• lutte contre l’hyperthermie ; éviter la gêne au retour veineux jugulaire ; oxygénation
adéquate (grade B) ; normocapnie (limite basse : 35 mmHg) (grade B) ; prophylaxie des
convulsions ; maintien d’une volémie optimale afin d’obtenir une PPC de 70 mmHg ou
plus ; sédation, analgésie (voire curarisation) ; élévation de la tête du lit, sans dépasser
30°.
fonction de leurs taux circulants (maximum 30 µg/ml chez l’adulte, 50 µg/ml chez
l’enfant) ;
• d’autres thérapeutiques ont été proposées, mais n’ont pas fait la preuve indiscutable de
leur efficacité :
- hypothermie modérée,
- hyperventilation profonde, avec PaCO2 < 30 mmHg,
- hypertension artérielle induite,
- sérum salé hypertonique,
- craniotomie-craniectomie de décompression.
• La prise en charge de l’anesthésie pour lésions extracérébrales doit tenir compte des
éléments suivants :
- tout patient TC grave devant être considéré comme ayant l’estomac plein, une
intubation après induction en séquence rapide devrait donc être proposée ;
- certains médicaments anesthésiques semblent avoir plus d’effets indésirables que
d’autres chez le patient multitraumatisé avec TC grave :
⇒ le thiopental et le propofol devraient être évités (grade C) ;
⇒ tous les anesthésiques volatils halogénés, ainsi que le protoxyde d’azote,
devraient être évités. En effet, ces anesthésiques sont des vasodilatateurs
cérébraux, pouvant théoriquement engendrer une HIC après TC ;
⇒ la kétamine, classiquement contre-indiquée, est en cours de réévaluation
dans ce cadre ;
⇒ aucun morphinique ne paraît supérieur à un autre dans ce contexte ;
⇒ l’étomidate pourrait être indiqué (grade C) ;
⇒ la contre-indication classique de la suxaméthonium pour ces patients est
remise en question. Cette molécule devrait pouvoir être utilisée pour la
séquence d’intubation rapide.
Conclusions
L’évolution de la prise en charge des TC graves ces dernières années a été marquée par les
progrès de l’imagerie et de la réanimation. Les indications opératoires sont mieux définies.
La coexistence de « lésions primaires » directement liées au traumatisme et de « lésions
secondaires » ischémiques nécessite une prise en charge pluridisciplinaire, dans laquelle
urgentistes, anesthésistes, radiologues, réanimateurs et neurochirurgiens sont impliqués.
MÉTHODOLOGIE
Les recommandations ont été établies par un groupe de travail selon la méthode décrite par
l'ANDEM (1).
I. COMITÉ D’ORGANISATION
Il a choisi les membres du groupe de travail et a préparé les définitions, les questions,
l’organisation et le plan du travail.
Le groupe de travail a été constitué de professionnels impliqués dans la prise en charge des
traumatismes crâniens.
• Comment décrire et évaluer la gravité clinique d’un TC à la phase précoce dans le but
de définir une stratégie thérapeutique à un moment donné ?
• Quelle est la stratégie à suivre pour la réalisation des examens d’imagerie médicale ?
•Quelles sont les indications et les modalités des différentes techniques de monitorage ?
•Quels sont les critères qui doivent faire traiter une HIC ?
• Pour certaines des questions traitées, le groupe de travail s’est appuyé sur les
recommandations de l’American Association of Neurological Surgeons parues en 1995
« Guidelines for the management of severe head injury » (2).
Seul un complément de recherche a alors été effectué sur les années 1994-1997 afin
d’identifier les publications qui n’ont pas été prises en compte dans ce document.
Elle s’est faite à partir des descripteurs initiaux : Head injuries ou, Head injuries, closed ou,
Brain injuries ou, Head injury ou, Brain injury.
Au total, 134 références ont été obtenues sur Medline, 17 sur Healthstar, 71 sur Embase.
• Une recherche documentaire spécifique a été réalisée pour chaque question ; la stratégie
de recherche est précisée dans les chapitres correspondants.
Les rapports des douze questions ont été discutés au cours des réunions plénières de
l’ensemble du groupe, au cours desquelles un premier texte de recommandations a été
établi.
Les recommandations s’appuient sur les données disponibles dans la littérature. Les
recommandations proposées tiennent compte de cette analyse de la littérature et de l’avis
des experts.
RÉFÉRENCES
1. Agence Nationale pour le Développement de l’Évaluation Médicale.
Les recommandations pour la pratique clinique. Base méthodologique pour leur réalisation en France.
Paris: ANDEM; 1997.
INTRODUCTION
Les traumatismes constituent un problème majeur de santé publique. Parmi les traumatismes, les
lésions cranio-cérébrales sont fréquentes et potentiellement graves tant à court terme (risque vital)
qu'à long terme (handicap). Cependant, les études épidémiologiques portant sur le TC sont peu
nombreuses, les plus fréquemment citées étant nord-américaines. Dans la plupart des études, le
devenir des patients est analysé suivant un score simplifié : le Glasgow Outcome Score (1) [1 =
décédé, 2 = état végétatif, 3 = séquelles sévères (dépendance d’une institution), 4 = séquelles
modérées (autonomie sans reprise du travail ou des études), 5 = bonne récupération (reprise du
travail ou des études)]. Une seule étude française d’envergure a été menée. Il s'agit d’une étude
prospective portant sur la région Aquitaine (2,7 millions d’habitants, soit 4,9 % de la population
française) pendant l’année 1986 (2). Il a ainsi été recensé 391 décès par TC avant l’hospitalisation et
8 549 hospitalisations pour TC soit une incidence totale de 281/100 000 habitants. Les hommes
(384/100 000) étaient plus souvent touchés que les femmes (185/100 000). En ce qui concerne l’âge,
3 pics d’incidence ont été relevés : 5 ans, 15 à 24 ans, et au delà de 75 ans. Dans 60 % des cas, il
s’agissait d'accident de la voie publique, et dans 33 % des cas, de chutes. Neuf pour cent des patients
hospitalisés présentaient un TC grave ; la mortalité était alors de 56 % pendant l’hospitalisation, et la
moitié des survivants présentaient des séquelles importantes. Au total, la mortalité dans ce travail
était de 22/100 000 habitants. Dans la littérature, les chiffres de mortalité varient de 10 à 81/100 000
(3). L’étude de Tiret (2) a comporté une analyse du handicap, mesuré par le Glasgow Outcome
Score (GOS) 5 ans plus tard, sur une cohorte de 407 patients qui avaient été hospitalisés pour TC en
1986. Huit pour cent des patients étaient décédés, 5 % avaient un handicap modéré (14/100 000) et
1 % un handicap sévère (3/100 000) (4). L’une des difficultés épidémiologiques du TC est
l’existence de différents degrés de gravité qui peuvent être appréhendés par des méthodes variables
selon les études. Dans l’étude française, la classification en 3 groupes de gravité est fondée pour
l’essentiel sur la durée de la perte de vigilance.
Aux États-Unis, le coût des dépenses de santé lié au traitement des traumatismes vient en 4e place
après les maladies cardio-vasculaires, digestives et psychiatriques. Parmi les traumatismes, ce sont
les TC qui ont la durée et le coût d’hospitalisation les plus élevés (5). Enfin, sur le plan social, tant
les décès que les séquelles graves responsables de handicaps sont lourds de conséquences.
La prise en charge des TC graves a considérablement évolué au cours des quinze dernières années
prenant en particulier en compte un élément physiopathologique majeur : le rôle des lésions
secondaires. Aux lésions primaires engendrées par l’impact telles qu’une embarrure ou un hématome
rapidement collecté, peuvent se surajouter, pendant les heures et les jours qui suivent le traumatisme,
des lésions secondaires liées soit à des facteurs systémiques (hypotension artérielle, hypoxie...) soit à
des facteurs intracrâniens (hypertension intracrânienne, crises comitiales...). Dans les deux cas, la
voie finale commune est constamment ischémique avec des conséquences bien établies dans le
domaine de la morbidité et de la mortalité. Les causes systémiques ou non d’agression secondaire
peuvent le plus souvent être prévenues et/ou traitées. Le diagnostic des agressions d’origine
intracrânienne bénéficie quant à lui des méthodes d’imagerie qui guident les thérapeutiques
chirurgicales. La prise en compte du concept d’agression secondaire constitue ainsi une avancée
majeure dans la prise en charge du TC.
L’histoire naturelle du TC grave comporte une HIC dans approximativement 3 cas sur 4. Son
traitement est médical et/ou chirurgical par un geste décompressif, par exemple évacuation d’un
hématome ou d’une contusion. Le traitement médical vise constamment à diminuer le volume
intracrânien en agissant en particulier sur le volume sanguin cérébral. Les thérapeutiques appliquées
doivent tenir compte des modifications induites (6) du DSC et du métabolisme cérébral (CMRO2).
Au cours des TC, il existe une réduction de la CMRO2 qui est bien corrélée avec la gravité du coma
évaluée par le score de Glasgow. Par contre, il n’en est pas de même du DSC qui peut spontanément
être très abaissé (perte du couplage débit-métabolisme) ou non. Dans ces conditions, une réduction
supplémentaire du DSC comme traitement de l’HIC induit un risque ischémique cérébral
supplémentaire. C’est ainsi que le traitement de l’HIC a bénéficié de l’approche indirecte du débit
par la mesure de la différence artério-veineuse cérébrale en O2 (7). Au total, le contrôle
thérapeutique de l’HIC doit veiller à ce que l’apport d’O2 au cerveau reste supérieur à sa demande.
Le diagnostic et le traitement de l’HIC justifient dans la majorité des cas un monitorage de la PIC.
Quel que soit le site d’implantation du système de mesure, l’intervention d’un neurochirurgien est
souhaitable et celui-ci collabore alors à la réflexion sur les indications thérapeutiques. La réalisation
d’un geste décompressif peut devenir nécessaire à tout moment de la phase aiguë (drainage
ventriculaire, évacuation d'un hématome intracrânien ou d’une contusion cérébrale, volet
décompressif, lobectomie temporale).
Le TC, dont les implications physiopathologiques débordent du champ étroit d’une seule spécialité,
bénéficie ainsi de l’apport de compétences pluridisciplinaires.
En définitive, la prise en charge du TC en phase aiguë relève de choix stratégiques tout au long de la
chaîne de prise en charge depuis le ramassage, le transfert préhospitalier, et la phase hospitalière qui
associe imagerie, anesthésie, réanimation, monitorage et neurochirurgie. Dans le but d’informer les
différents acteurs de l’état des connaissances et des pratiques de stratégie médicale de prévention, de
RÉFÉRENCES
1. Clifton GL, Hayes RL, Levin HS, Michel ME, Choi SC.
Outcome measures for clinical trials involving traumatically brain- injured patients : report of a conference.
Neurosurgery 1992; 31: 975-8.
3. Jennett B.
Epidemiology of head injury.
J Neurol Neurosurg Psychiatry 1996; 60: 362-9.
7. Robertson CS, Narayan RK, Gokaslan ZL, Pahwa R, Grossman RG, Caram P, et al.
Cerebral arteriovenous oxygen difference as an estimate of cerebral blood flow in comatose patients.
J Neurosurg 1989; 70: 222-30.
8. Brain Trauma Foundation, American Association of Neurological Surgeons, Joint Section on Neurotrauma
and Critical Care.
Guidelines for the management of severe head injury.
Park Ridge : BTF, AANS; 1995.
CHAPITRE 1
C OMMENT D É CRIRE ET É VALUER LA GRAVIT É CLINIQUE D ’UN
TRAUMATIS É CR Â NIEN DANS LE BUT DE D É FINIR UNE STRAT É GIE
TH É RAPEUTIQUE À UN MOMENT DONN É ?
I. GÉNÉRALITÉS
Les descripteurs initiaux définis dans le chapitre « Méthodologie » ont été associés à : Physical
examination, Neurologic examination, Clinical evaluation (recherche dans le texte libre),
Anamnesis, Etiology et (Trauma severity indices ou Abbreviated injury scale ou Glasgow coma
scale, Injury severity score).
Les principales caractéristiques des études analysées et retenues dans la littérature sont
résumées dans les tableaux de synthèse 1.
L’étiologie et le mécanisme du traumatisme doivent être précisés chaque fois que cela est
possible. Une étude de Zwimpfer (1) souligne l’importance des complications lors des
chutes épileptiques avec une multiplication par 2,5 du risque d’hématome intracrânien et
d’intervention chirurgicale.
Dans une étude portant sur 608 patients, Chesnut (2), utilisant une analyse par régression
logistique, a établi le rôle du type d’accident pour estimer la probabilité de la découverte
d’une masse extra-axiale : l’implication d’un véhicule à moteur augmente significativement
la probabilité de survenue d’observer une masse intracrânienne (p = 0,005).
Dans la même étude, Chesnut (2) a établi également le rôle de l’âge du blessé dans la
probabilité de l’existence d’une masse intracrânienne ; celle-ci augmente significativement
avec l’âge (p = 0,018).
Fearnside (3) a confirmé la valeur prédictive de l’âge par rapport à la mortalité : la moyenne
d’âge des survivants est de 22,4 ans ; celle des morts de 37,3 ans (p < 0,005).
Boyd (4) et Cooke (5) confirment la valeur de l’âge comme facteur prédictif de mortalité :
la prise en compte de l’âge parmi d’autres facteurs (injury severity score, fréquence
respiratoire, pression artérielle et GCS) donne une meilleure valeur prédictive du pronostic
que le GCS seul.
Fearnside (3) a établi l’importance de l’évaluation des fonctions vitales chez les TC : parmi
les facteurs prédictifs d’un mauvais devenir figure l’hypotension artérielle. L’étude de
Cooke (5) a confirmé la valeur prédictive de la pression artérielle et de la respiration.
Les perturbations de la fréquence cardiaque, des pressions artérielles systolique et
diastolique et de la ventilation ont une influence majeure sur l’évaluation de la conscience et
des troubles neurologiques. Ainsi, une hypotension artérielle définie par une pression
artérielle systolique inférieure à 90 mmHg, une hypoxémie définie comme un état d’apnée,
de cyanose, ou une PaO2 inférieure à 60mmHg sont corrélées à une augmentation de la
mortalité et de la morbidité chez les TC.
La fréquence cardiaque, la pression artérielle systolique et diastolique, la respiration doivent
donc être évaluées et restaurées d’urgence.
Le GCS a été décrit par Teasdale et Jennett en 1974 (6) dans le but de quantifier l’état de
conscience. Il quantifie les réactions d’ouverture des yeux, la réponse verbale et la réponse
motrice à des stimulations sonores ou douloureuses en prenant en compte les meilleures
réponses observées en cas d’asymétrie ; l’addition des valeurs de ces trois critères donne un
score global ou score de Glasgow compris entre 3 et 15.
Le GCS constitue un véritable outil de mesure de la conscience : il doit donc être utilisé
d’une manière très rigoureuse pour lui conserver toute sa valeur objective. La large
utilisation du GCS dans le monde augmente le risque d’hétérogénéité ou d’utilisation
inadéquate de la cotation. Plusieurs études vont dans ce sens.
Marion (7) a étudié par questionnaire les conditions d’évaluation du GCS dans 17 centres
de neurotraumatologie et il constate une très grande variabilité d’un centre à l’autre : les
fonctions vitales sont rétablies parfois avant, parfois après l’évaluation du GCS ; la cotation
varie surtout pour l’attribution du score verbal chez les patients intubés et du score visuel
lorsqu’il existe un œ dème orbitaire ; enfin 25 % des évaluateurs prennent en compte la plus
mauvaise réponse au lieu de la meilleure réponse.
Morris (8) a conduit une étude similaire par consultation téléphonique auprès de médecins
recevant des TC graves : 30 % seulement sont pleinement familiarisés avec le GCS et 18 %
sont incapables de décrire les troubles de la conscience ; la majorité des erreurs porte sur
l’utilisation d’un stimulus douloureux non adapté et sur une mauvaise évaluation de la
réponse motrice.
Walters (9), analysant les transmissions téléphoniques avant transfert de 50 traumatisés,
mentionne les insuffisances de l’utilisation du GCS : termes inappropriés, imprécis,
mauvaise description de la réponse motrice, inadaptation du stimulus nociceptif, dans 38
cas sur 50.
Il est donc nécessaire d’appliquer correctement l’évaluation du GCS afin de lui conserver sa
valeur d’outil de mesure. Tous les intervenants en traumatologie cranio-cérébrale doivent
être formés et familiarisés avec cette cotation.
La méthode de stimulation nociceptive validée par les auteurs est la pression appuyée au
niveau sus-orbitaire ou la pression du lit unguéal avec un stylo. Le frottement du sternum et
le pincement de la peau du thorax doivent être évités. Lorsque l’on teste la réponse à la
stimulation auditive, on doit veiller à utiliser exclusivement ce stimulus sonore et ne pas
l’associer à un autre stimulus de type nociceptif. L’ouverture des yeux n’est pas évaluable
en cas d’œ dème ou d’ecchymose des paupières. La réponse verbale n’est pas évaluable en
cas d’intubation ou de trachéotomie. Dans ces cas, un GCS global ne peut être calculé.
L’évaluation du patient se fera sur les réponses qui restent évaluables.
Pour chaque partie de l’échelle de Glasgow, on tient compte de la meilleure réponse
obtenue en cas d’asymétrie.
L’observation et la transmission de chaque partie du score sont aussi importantes que celles
du score total.
Il est évident que l’évaluation de l’état de conscience par le GCS est naturellement rendue
difficile et que son utilité est diminuée dans des circonstances fréquemment rencontrées en
traumatologie crânienne : lorsque les fonctions vitales ne sont pas stabilisées, notamment en
cas d’hypotension artérielle ; en cas d’utilisation de drogues sédatives ; en cas d’utilisation
de myorelaxants (curares).
Les conditions de l’évaluation du GCS doivent être précisées pour que le score puisse être
interprété correctement.
La fiabilité est élevée aux deux extrémités de l’échelle (3 à 6 et 14 à 15) pourvu que les
techniques de stimulation soient standardisées et les utilisateurs familiarisés avec la
méthode. Dans la partie moyenne (7 à 13), elle dépend du nombre d’items non testables et
de l’utilisation ou non d’un score de remplacement.
Les travaux de Menegazzi (14) et Starmak (15) ont confirmé que les variations de cotation
du GCS par des intervenants de catégories différentes (médecins et paramédicaux) étaient
faibles (reproductibilité = 0,63 à 0,66).
D’autres échelles d’évaluation de la conscience ont été proposées. Born (11) considère que
l’échelle de Liège associée au GCS (GLCS) est plus performante que le GCS seul.
L’échelle suédoise Reaction Level Scale (RLS 85), proposée par Starmak (15) a été
comparée au GCS par Johnstone (16) : les deux échelles évaluent convenablement la
gravité des TC mineurs et sévères mais sont moins performantes pour TC modérés. La RLS
85 est plus facile à utiliser, mais le GCS est plus répandu ; le choix d’une échelle doit être
lié à la qualité de pratique de cet outil par les utilisateurs (17).
1. Examen des pupilles. Il doit noter la taille, la symétrie et la réactivité des pupilles.
Chesnut (2) a établi une relation entre la taille des pupilles et le pronostic en corrélation
avec deux autres facteurs, l’âge et le mécanisme du traumatisme : si l’asymétrie pupillaire
est inférieure ou égale à 1 mm, la probabilité de découvrir un effet de masse est de 30 % et
elle est de 43 % si l’asymétrie est supérieure ou égale à 3 mm (p = 0,0036).
Fearnside (3) a montré une différence significative de mortalité selon que les deux pupilles
sont réactives à la lumière ou non (p < 0,0005).
Cette information doit être pondérée par le fait que de multiples facteurs sont susceptibles
d’engendrer une mydriase uni ou bilatérale et un défaut de réactivité : intoxication
alcoolique importante, prise volontaire ou accidentelle de médicaments (neuroleptiques,
antidépresseurs,...) drogues utilisées par les toxicomanes (cocaïne, amphétamines,...),
catécholamines, douleur intense,...
Un traumatisme oculaire direct peut gêner l’interprétation des signes pupillaires.
Un état de choc cardio-vasculaire sévère peut également provoquer une dilatation pupillaire
uni ou bilatérale plus ou moins réactive.
4. Autres signes : L’agitation, fréquente chez les TC, peut avoir des causes multiples
(douleur, instabilité hémodynamique, hypoxie toxique ou alcoolique). L’agitation peut
également être une manifestation de céphalées et d’HIC. Ce signe doit donc être mentionné
lorsqu’il est retrouvé, mais les travaux de la littérature ne permettent pas de lui donner une
valeur prédictive de l’existence d’une lésion intracérébrale.
On ne trouve pas dans la littérature de preuve de l’incidence d’une crise d’épilepsie post-
traumatique ou de vomissements sur le pronostic et la prise en charge des TC.
Les lésions extracrâniennes doivent être systématiquement recherchées car elles vont
conditionner les modalités de prise en charge, notamment chez le polytraumatisé. D’une
part, elles peuvent être à l’origine d’un collapsus cardio-vasculaire ou d’une hypoxémie,
sources d’aggravation des lésions cérébrales. D’autre part, l’existence de lésions
extracrâniennes engageant le pronostic vital peut intervenir dans le type de prise en charge
et la hiérarchie des urgences à traiter.
En étudiant l’incidence conjointe d’un TC et d’un traumatisme abdominal, Wisner (20) a
montré la rareté de la nécessité d’une intervention crânienne et d’une intervention
abdominale chez un même patient (3 cas pour 52 craniotomies et 40 laparotomies sur 800
patients).
Le recueil d’une cotation chiffrée des lésions extracrâniennes ne paraît pas réaliste à la
phase initiale de l’évaluation clinique et il n’y a pas d’argument formel dans la littérature en
faveur de l’une ou l’autre de ces échelles (AIS = Abreviated Injury Scale ; ISS = Injury
Severity Score ; TRISS = Trauma Score and Injury Severity Score). Mais Boyd (4) et
Cooke (5) considèrent que l’utilisation du TRISS permet de mieux évaluer la sévérité du
traumatisme et son pronostic.
Plusieurs scores sont proposés chez l’enfant, mais ils ne sont pas tous validés (21). Le GCS
reste le plus utilisé mais sa valeur pronostique est discutée. Un score = 8 n’est pas
synonyme d’évolution favorable (22) ; à l’inverse, un GCS < 5 isolé n’est pas en soi un
facteur prédictif de mauvais pronostic (23). La répétition du score à 24 heures du
traumatisme améliore sa valeur prédictive (24). Le GCS pédiatrique peut être utilisé chez
l’enfant de moins de 5 ans pour améliorer l’évaluation de la gravité du TC.
Des réponses visuelles anomales (21) ou surtout des anomalies pupillaires (24) sont de
mauvais pronostic. La mortalité pédiatrique tous âges confondus est inférieure à celle de
l’adulte (de 6 % à 29 %) (25-28). L’ISS chez l’enfant est corrélé à la survie dans l’étude de
Michaud (29).
De multiples éléments doivent être pris en compte dans l’évaluation de la gravité clinique
d’un TC : mécanisme étiologique, âge, fonctions vitales, troubles neurologiques, lésions
extracrâniennes.
Il faut souligner la variation de la symptomatologie au cours des premières heures après le
traumatisme : l’évaluation doit être répétée aussi souvent que possible et le recueil de ces
données doit permettre d’établir de véritables courbes multiparamétriques de surveillance et
de traitement des TC (17).
IV. CONCLUSIONS
• Le GCS doit être utilisé en précisant de manière descriptive chaque partie du score (grade
B). Chez l’enfant de moins de 5 ans, le GCS pédiatrique est mieux adapté (grade C).
• Les éléments cliniques suivants doivent être recueillis (grade C) : mécanisme (étiologie,
cause) du traumatisme ; âge du traumatisé ; signes neurologiques (taille et réactivité des
pupilles, déficit moteur, épilepsie) ; fonctions vitales (fréquence cardiaque, pression
artérielle, respiration) ; lésions extracrâniennes associées ; traitements effectués et
notamment introduction d’une sédation.
•L’évolution de ces paramètres doit être signalée avec des références de temps.
• D’autres éléments cliniques peuvent être recueillis, mais la preuve de leur valeur dans
l’évaluation de la gravité du traumatisme n’est pas établie : agitation, alcoolémie,
vomissements, autres signes neurologiques (réflexes du tronc cérébral).
Chapitre 1 - Tableau 1 (1). Synthèse de la littérature concernant l'évaluation clinique d'un traumatisé crânien
grave.
Auteurs - Méthodologie Résultats Conclusions
Andrews, 1987 (18) 4/10 en arrêt cardiaque présentaient une L'examen neurologique n'est
36 patients TC sévère GCS 3. anisocorie, 1 seul un hématome intracrânien. valable chez un traumatisé
étude de devenir, rétrospective. 2/7 patients ayant une hypotension sévère crânien (cotation, signes focaux)
Tous sont hypotendus. Les (PAS < 60 mmHg) présentaient une que si la PAS est entre 60 et 80
patients présentant des signes de anisocorie, pas d'hématome sans anisocorie mmHg. L'anisocorie est alors
localisation bénéficient tous d'un (autopsie). 19 patients ayant une hypotension significative.
trou de trépan bilatéral artérielle modérée (PAS<90), 13 hématomes Examen clinique et signes de
intracrâniens dont 7/9 qui présentaient une localisation ne sont pas fiables
anisocorie. chez des patients en hypotension
sévère.
Born, 1985 (11) GCS moteur, réflexes du tronc cérébral et âge L'échelle de Liège combinée au
109 TC avec GCS < 7. sont hautement significatifs. Performances des GCS (GLCS) est plus
À l'entrée, GCS, réflexes du réflexes du tronc cérébral > GCS moteur > performante que le GCS.
tronc cérébral, TDM, PIC âge. L'âge est un facteur pronostique.
intraventriculaire Combinaison réflexes du tronc + GCS
Évaluation à 6 mois du GOS moteur> aux critères isolés.
simplifié en 3 catégories.
Analyse par régression
logistique.
Boyd, 1987 (4) TRISS (TRISS = ISS + GCS + resp + PA Le TRISS permet d'améliorer
Description du TRISS et des +âge). l'évaluation de qualité de prise
applications statistiques TS (trauma score : GCS + constantes en charge des traumas.
possibles. respiratoires et circulatoires simples).
ISS (combinaison des scores de lésions des
différents organes).
Chesnut, 1994 (2) Asymétrie > 1 mm : 30 % effet de masse dont Les trois facteurs conjugués (âge,
608 patients sur 5 ans, 25 % extra-axial, 73 % côté dilatation pupille. diamètre pupillaire, type
TC GCS = 8 après réanimation Asymétrie > 3 mm : 43 % effet de masse dont d'accident) sont prédictifs de
ou dans les 48 premières heures. 35 % extra-axial et 64 % côté dilatation l'existence d'une masse
Étude prospective pupille. intracrânienne.
multicentrique. Dans les 2 cas, forte concordance avec âge et Le diagramme peut servir au
Caractère prédictif des mécanisme lésionnel : forte incidence de lésion triage, à mieux utiliser les
asymétries pupillaires classées extra-axiale chez patient âgés passagers de moyens diagnostiques et à
en 2 catégories : > 1 et > 3 mm. véhicule à moteur. apprécier l'utilité d'un trou de
Diagramme proposé intégrant diamètre trépan explorateur.
pupillaire, type d'accident et âge, pour estimer
la probabilité d'une masse extra-axiale.
Pondération : probabilité de masse = 15 %,
marge d'erreur < 4 %, probabilité > 15 %,
marge d'erreur = 13 %.
Chapitre 1 - Tableau 1 (2). Synthèse de la littérature concernant l'évaluation clinique d'un traumatisé crânien
grave.
Auteurs Résultats Conclusions
Méthodologie
Cooke, 1995 (5) 38 patients ont eu l'évacuation d'un hématome Le TRISS permet mieux
131 patients ISS = à 16. Étude intracrânien, et parmi eux, 26 n'étaient pas d'identifier les patients qui, bien
prospective, randomisée (12 classées comme TC grave par le GCS. La que considérés comme non
centres, 12 mois). 2 groupes : mortalité chez les patients ayant un TC isolé graves au GCS, meurent. La
l'un GCS = 8 sans ouverture des étaient de 31,9 %, dont 6/53, non définis prise en compte des lésions
yeux à l'admission, l’autre ISS = comme grave par le GCS, sont morts, alors associées au TC par le TRISS
16 avec lésion cranio-cérébrale que le TRISS avait donné faible probabilité de permet de mieux évaluer la
AIS = 3. Patients alcooliques ou survie. sévérité du TC.
drogués exclus.
Étude de la corrélation GCS,
ISS, et TRISS avec survie et
glasgow OS.
Dossier des décédés avec
probabilité de survie > 0,5
réévalué par équipe
multidisciplinaire indépendante.
Fearnside, 1993 (3) Facteurs prédictifs de mortalité : âge croissant, Les facteurs prédictifs essentiels
315 TC consécutif sur 2 ans, hypotension, faible GCS à l'admission, réponse de mortalité sont l'âge, la
GCS = 8 à 6h post TC, ou motrice anormale, photomotricité absente des réponse motrice et les images
aggravé/48 h. Étude prospective. 2 côtés, élévation de PIC répondant mal au TDM.
Exclus lésions par projectile. traitement et 3 variables TDM (déviation ligne Les facteurs prédictifs essentiels
Évaluation à 6 mois : survie et médiane, oedème cérébral et sang de mauvaise qualité de survie
Glasgow OS (1-2 : bons, 3-4 : intraventriculaire). sont l'hypotension, la réponse
mauvais). Sont enregistrés : âge, 3 facteurs de meilleure valeur prédictive de motrice et les images TDM.
GCS, PAS < 90 mmHg, PaO2 < mortalité : âge croissant, réponse motrice et
60 mmHg, photomotricité lésions TDM. Facteurs prédictifs de qualité de
(uniquement si absente des 2 survie (bonne/mauvaise) : hypotension,
côtés), PIC, réponses motrices mauvaise réponse motrice et 3 variables TDM
anormales, TDM. Contrôle de (sang sous-dural, contusion cérébrale ou
PIC satisfaisant si PIC < 20 hématome intracérébral).
mmHg en < 4 h.
9 variables TDM (fracture,
hémorragie méningée,
pneumencéphale, œ dème, efface-
ment citernes, sang
intraventriculaire, dévia-tion
ligne médiane, hématome,
contusion cérébrale).
Chapitre 1 - Tableau 1 (3). Synthèse de la littérature concernant l'évaluation clinique d'un traumatisé crânien
grave.
Johnstone, 1993 (16) Grande concordance entre GCS et RLS 85 GCS et RLS 85 évaluent bien la
239 TC sur 4 mois. Étude dans la répartition des patients par catégorie gravité des TC mineurs et
prospective. Comparaison GCS de gravité (88 % - KW = 0,87). 92 % de sévères, moins bien pour les TC
et RLS 85, cotés par une même concordance pour patients TC mineur, 89 % modérés. Difficultés du GCS.
équipe de 9 membres. Recueil pour patients TC sévère, seulement 45 % pour œ dème facial, intubation.
sexe, âge, imprégnation patients TC modéré. RLS 85 plus facile à utiliser,
éthylique, nécessité d'intubation, mais GCS plus répandu. La
lésions associées, interventions cotation n'est qu'une aide à
crâniennes. Évaluation à la l'évaluation. Le choix d'échelle
sortie par Glasgow OS. doit rester personnel, lié à la
qualité de possession de l'outil.
Marion, 1994 (7) GCS évalué dans l'heure d'arrivée. Grande Grande variabilité d'évaluation
Enquête par questionnaire sur la variabilité dans l'évaluation des patients du GCS initial, qui perturbe
validité de l'évaluation du GCS intubés, sédatés, œ dème périorbitaire. 1/4 l'analyse des données publiées.
initial (qui, où, quand ? comptent la + mauvaise réponse en cas
influence d’une hypoxie, de d'asymétrie.
l’hypotension artérielle, d’un
œ dème périorbitaire,...). 17
centres (sélection sur nombre de
publications sur TC), 7/centre.
Menegazzi, 1993 (14) Fiabilité de cotation entre groupes. Bonne pour Fiabilité et concordance du GCS
Évaluation de la cotation du TC sévères (kappa = 0,48) et TC modérés pour cotation des TC par
GCS par 19 médecins (kappa = 0,85) et moins bonne pour TC médecins urgentistes et
urgentistes et 41 paramédicaux intermédiaires (kappa = 0,54). paramédicaux, bonne pour les
professionnels. Reproductibilité de cotation au sein d'un même TC sévères ou modérés, +
Étude prospective non groupe : urgentistes R1,2 = 0,66. grande variation pour TC
randomisée. Cotation et sa Paramédicaux R 1,2 = 0,63. intermédiaires (paramédicaux +
répétitivité de TC grave (3 prudents que médecins).
scènes vidéo avec degrés de Reproductibilité intragroupe
gravité croissants du TC + 4e satisfaisante.
reprenant la 1ere pour nouvelle
évaluation).
Exclus : enfants préverbaux,
patients âgés, ininterrogeables,
patients sédatés, intubés,
paralysés ou avec œ dème facial
périobitaire.
Chapitre 1 - Tableau 1 (4). Synthèse de la littérature concernant l'évaluation clinique d'un traumatisé crânien
grave.
Morris, 1993 (8) 30 % des médecins capables d'utiliser GCS Seuls 30 % des médecins sont
100 appels téléphoniques pour évaluer l'état de conscience de leur pleinement familiarisés avec
pendant 29 mois. patient. 52 % capables après discussion. 18 % GCS et 18 % sont incapables de
Évaluation de description de restent incapables de le faire. Concordance décrire les troubles de
l'état neurologique de TC pour d'évaluation du GCS à l'arrivée est de 89 % conscience. Majorité des erreurs
transfert en neuro-chirurgie chez les patients non ventilés, et de 86 % chez : réponse motrice, mal décrite,
(exclus enfants < 12 ans). les patients ventilés (groupes 1 et 2). 5/70 mauvais stimuli (recommandés :
patients intubés étaient accompagnés pression lit de l'ongle ou supra-
Médecins classés en 3 niveaux :
d'information sur GCS avant l'intubation. orbitaire).
1) capables de coter GCS
58 GCS exprimés par 1 chiffre global, 12 GCS L'intubation précoce chez TC
correctement (définitions et
hors échelle (0), 23 GCS ne correspondaient grave nécessite l'évaluation
stimuli corrects) ; 2) capables
pas au descriptif donné au neurochirurgien préalable du GCS.
d'évaluer l'état de conscience par
référent. Plus qu'un score, on doit pouvoir
GCS avec aide ; 3) incapables
d'évaluer l'état de conscience par décrire le GCS. Guide illustré
GCS, malgré aide par la pour recherche de réponse
discussion avec interlocuteur. motrice ?
Prasad, 1996 (10) Évaluation : capacité à mesurer les Le GCS est un instrument de
Revue de la littérature sur GCS. changements d'état : pas de preuve en discrimination établi, mais sa
Bonne justification et discussion traumato. validité comme instrument
des éléments cités. Discrimination : capacité à séparer les patients d'évaluation et de prédiction n'a
en catégories différentes : valable si fait par un pas encore été étudiée de façon
expert. Risque de non-validité pour patients adéquate.
intubés. Prédiction : capacité à prédir le
devenir des patients : valable si les
composantes du GCS sont prises séparément et
combinées à d'autres critères.
Reinus, 1993 (19) 21,1 % examen neuro +, 12,4 % Tdm+. La prise en compte chez TC à
355 TDM chez TC. Étude 14 TC (3,8 %) anomalies TDM sans anomalies examen neuro normal de la
rétrospective. Corrélation neuro, soit 31,8 % des TC à TDM + (5 HCD, 1 présence d'une intoxication, d'un
TDM/examen neuro + examen HED, 5 contusions, phénomène amnésique ou d'une
clinique général. 13 variables histoire de déficit neurologique
4 HN, 3 fractures dont 2 chirurgicales).
cliniques (absence de réponse, focal transitoire pour demander
2 facteurs prédictifs : intoxication éthylique et une TDM pourrait permettre de
déficit focal, hypertension,
altération de conscience, amnésie (3e : déficit focal transitoire). réduire le nombre de TDM
désorientation, convulsions, Chez TC à examen neuro normal, la présence inutiles.
amnésie, intoxication, trouble de d'une intoxication, d'une amnésie ou d'un
vision, perte de connaissance, déficit focal transitoire a une valeur prédictive
céphalée, photophobie, sensation à 98,1 % et une sensibilité à
vertigineuse). Analyse 90,9 % d'anomalie TDM. TC alcoolisé à
multivariée à la recherche de examen neuro - : 4,3 fois plus de chance de
facteurs prédictifs d'anomalies TDM + que TC à jeun.
TDM chez TC à examen neuro
normal.
Chapitre 1 - Tableau 1 (5). Synthèse de la littérature concernant l'évaluation clinique d'un traumatisé crânien
grave.
Stein, 1993 (17) 143 anomalies TDM, 127 (18,4 %) intra- Pas de signe discriminant de
686 TC modérés pendant 2 ans. crâniennes et 38 (5,5 %) chirurgicales. Il l'examen clinique permettant de
existe une corrélation entre réactivité prévoir des lésions TDM
Étude rétrospective corrélation GCS
(RLS 85) et lésion intracrânienne TDM. intracérébrales chez TC de
(réponse motrice), RLS 85 et
Pas de différence de GCS entre avec ou gravité moyenne. Les auteurs
anomalie intracrânienne TDM.
sans anomalie TDM. recommandent un TDM pour
Inclus GCS = 13 ou GCS = 6 car tout patient ayant eu une perte de
Mais 19 TC à RLS 85 normal présentaient
intubés ou contusions orbitaires (31 connaissance ou une amnésie
1 lésion intracrânienne dont 9 chirurgies
patients). après TC, même si examen
d'urgence devant anomalies TDM ou
aggravation clinique. neurologique normal
Walters, 1992 (9) Seulement 17 médecins ont donné la Il faut améliorer la qualité des
50 transmissions téléphoniques de fréquence cardiaque, 16 la pression informations fournies pour
TC en vue d'un transfert pendant 6 artérielle, 6 la fréquence respiratoire. Pour discuter du transfert des TC.
mois. Informations données GCS : ils utilisent des termes inappropriés
spontanément séparées de celles et un descriptif imprécis.
obtenues après interrogation. Quest. Seuls 9/55 utilisent spontanément le GCS,
incluant : âge, lieu, date, heure et et 20 seulement après interrogation. Plus
détail de l'accident, GCS sur les lieux de la moitié (38) ne décrivent pas
(et mode de cotation), heure et mode correctement la réponse motrice, et
d'arrivée au service d'urgence, liste n'utilisent pas la bonne stimulation
des blessures, GCS à l'arrivée, signes nociceptive.
pupillaires, signes focaux, constantes
vitales, modifications depuis
l'arrivée, investigations faites ou
proposées et réponse au traitement. 2
précisions pour GCS : quel stimulus
nociceptif utilisé et définition de
réponse motrice localisée à la
douleur.
Wisner, 1993 (20) 52 craniotomies (hors pose PIC) et 40 L'association TC et abdo tous
800 TC parmi 7 785 traumas qui ont laparotomies thérapeutiques, 3 les 2. 13 deux chirurgicaux est rare.
eu TDM ou neurochirurgie. TDM cérébrales négatives avant laparo Devant signes neurofocaux,
thérapeutique et 4 laparos (ou TDM abdo) TDM cérébrale en 1er, sinon,
Étude rétrospective. Recherche
non thérapeutiques avant craniotomie. 32 ponction-lavage péritonéal et si
d'éléments prédictifs de lésion
patients signes neurofocaux dont 31 % sang, laparo 1re.
neurochirurgicale lors de
craniotomie.
l'association avec trauma abdo.
Zwimpfer, 1997 (1) Risque d'hématome 2,5 fois + grand si TDM nécessaire si chute par
1 760 TC admis sur 5 ans. Étude chute par convulsion. Incidence et convulsion. Ne pas attribuer les
prospective et rétrospective. indication chirurgicale plus élevées. altérations neuros aux
Mortalité identique. convulsions avant TDM.
Comparaison lésions et mortalité des
chutes par convulsion / toutes chutes.
RÉFÉRENCES
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CHAPITRE 2
Q UELLES SONT LES MODALIT É S DE PRISE EN CHARGE
DES TRAUMATISMES CR Â NIENS GRAVES EN PHASE
PR É HOSPITALI È RE ?
La prise en charge préhospitalière des TC graves de l’adulte ou de l’enfant repose sur une chaîne
d’intervenants qui s’appuie sur l’organisation administrative et médicale intégrée de l’aide médicale
urgente. Chaque maillon de cette chaîne doit répondre à des compétences adaptées, successives et
croissantes.
I. RECHERCHE DOCUMENTAIRE
« Ils ont pour objet d’assurer une meilleure orientation du patient, de favoriser la
coordination et la continuité des soins qui lui sont dispensés. » (ordonnances 96-346 du 24
avril 1996). Ces réseaux réunissent tous les acteurs, médecins, hôpitaux non spécialisés et
spécialisés ainsi que les services de coordination et de transport. Les structures locales,
départementales et régionales voire interrégionales sont associées en fonction des situations
particulières.
Des « objectifs » sont fixés et des « contrats » précisent les obligations des uns et des autres
en fonction de leurs moyens respectifs. Le patient suit des « filières » garantissant la
continuité des soins et l’accès à l’unité thérapeutique la plus opportune dans les meilleurs
délais, puis son suivi jusqu’à réinsertion complète. L’évaluation de cette structure n’est pas
encore totalement possible en France, la mise en place étant en cours pour certains points.
Toutefois le TC fait partie des « pathologies traceuses » à haute incidence en matière de
santé publique.
Si les résultats français ne sont pas encore significatifs, les pays qui ont adopté une façon de
travailler similaire par des regroupements professionnels ou par des chartes régionales
montrent en comparant les situations antérieures et présentes que :
• le temps de prise en charge et le nombre de décès (pouvant passer de 42 à 26 % en
moins de deux ans) sont significativement diminués (1) ;
• l’organisation régionale raisonnable, avec triage faisant appel à un spécialiste
référent et une intercommunication entre centres généraux et spécialisés, ne grève
en rien le taux de morbidité-mortalité (2) ;
• l’aspect local est important avec des programmes d’éducation permanente et des
audits réguliers afin de bien en cerner les missions (3), avec des résultats parfois
remarquables dans les zones dépourvues de centre spécialisé proche (4) ;
• les cas les plus graves semblent nécessiter une pratique minimale, ce qui n’est
possible que dans des centres régionaux spécialisés. Ainsi, dans l’étude de
Konvolinka qui porte sur 24 centres de traumatologie pendant une durée de 2 ans
(traumatismes sévères non pénétrants, non limités aux TC), un seuil de 35
interventions par opérateur et par an est retrouvé pour obtenir une survie moyenne
comparable à la survie attendue (5) ;
• il est essentiel que ce système cohérent intègre un échelon préhospitalier approprié
:
- participation de médecins et personnels paramédicaux en nombre suffisant
suivant des enseignements et des recyclages réguliers (6),
- répartition des vecteurs d’intervention (terrestres et aériens) qui doit tenir
compte des délais d’intervention des moyens médicalisés vers les lieux de
l’accident et vers les centres hospitaliers ;
• la cohérence de ce système doit se poursuivre tout au long de la prise en charge
jusqu’à la phase finale de rééducation (7).
Leurs missions sont les suivantes : assurer une écoute médicale permanente ; déterminer et
déclencher, dans le délai le plus rapide, la réponse la mieux adaptée à la nature de l’appel ;
s’assurer des moyens d’hospitalisation publics ou privés adaptés à l’état du patient, compte
tenu du libre choix et faire préparer l’accueil du patient ; organiser, le cas échéant, le
transport dans un établissement public ou privé, en faisant appel à un service public ou à
une entreprise de transports sanitaires ; veiller à l’admission du patient.
L’efficacité, la sécurité et la continuité des prises en charge sont ainsi garanties par
l’enregistrement et la retransmission de toutes les informations pertinentes selon des grilles
qui pour être complètes devraient idéalement contenir (décret 92-329 du 30 mars 1992
relatif au dossier médical) : les informations administratives liées au patient ; les conclusions
de l’examen clinique initial et des examens cliniques successifs pratiqués par tout médecin
appelé au chevet du patient ; les comptes rendus des explorations paracliniques et des
examens complémentaires significatifs ; les conclusions des examens préanesthésiques ; les
prescriptions thérapeutiques ; le dossier de soins infirmiers.
À chaque phase de la prise en charge doivent être connus les examens et scores
neurologiques chez l’adulte et l’enfant ainsi que les examens et techniques adaptés aux
patients multitraumatisés.
La phase de soins qui correspond à la prise en charge hospitalière par les spécialistes
concernés (les transferts secondaires et intrahospitaliers peuvent être assimilés à cette
phase).
La prévention et la prise en compte des ACSOS doivent être la première préoccupation des
équipes de soins sur le terrain et pendant le transport :
• Stocchetti montre que le pronostic à moyen terme est grevé significativement car,
sur les lieux mêmes d’un TC isolé, la SpO2 moyenne n’est que de 81 % et un quart
des patients a une pression artérielle systolique inférieure à 100 mmHg (8) ;
Pourtant une planification des soins permet de faire très significativement diminuer ces
chiffres par exemple de 22 à 8 % pour l’hypoxémie, de 31 à 11 % pour l’hypotension (20).
D’autres facteurs sont à prendre en compte dès la phase préhospitalière tels les risques
d’infection, de pneumopathie ou de troubles de la coagulation dont la prévention pourrait
améliorer de 7,5 % le pronostic à long terme (21).
Les effets délétères de l’hypoxémie après TC sévère sont bien établis (22). Les causes de
détresse respiratoire aiguë sont multiples après TC sévère. Il existe des troubles de la
déglutition en rapport avec le coma et donc un risque d’inhalation du liquide gastrique, ou
de sang venant de l’oropharynx. Une obstruction des voies aériennes peut être observée en
relation avec les troubles du tonus liés au coma ou un traumatisme facial associé. Les
troubles de la commande ventilatoire peuvent entraîner hypo, normo ou hyperventilation,
selon les patients, ou successivement chez un même patient. Enfin, il peut exister un
traumatisme thoracique associé.
Les effets de l’intubation trachéale avec ventilation mécanique sur le devenir des patients
victimes de TC sévère ont été évalués dans une étude sur 600 patients transférés dans un
centre de neurotraumatologie (20). Trois périodes ont été comparées (1979-1980, 1986-
1987 et 1989-1990). La présence d’une hypotension ou d’une hypoxie à l’arrivée dans le
centre était significativement associée à un moins bon devenir, de façon indépendante de
l’âge, des données de la TDM initiale ou de la profondeur du coma. Les auteurs observent
au cours des périodes successives une augmentation de la proportion de patients intubés et
ventilés pour le transfert, une réduction de fréquence de l’hypoxémie à l’arrivée dans le
centre et une amélioration significative du devenir des patients. L’intubation seule ou la
présence d’un dispositif de libération des voies aériennes était associée à un plus grand
risque d’hypoxémie que lorsqu’une ventilation mécanique était associée. La méthodologie
utilisée ne permet pas d’affirmer avec certitude que l’amélioration du devenir des patients
est imputable à l’amélioration de la prise en charge ventilatoire. Cependant ces données
sont un argument fort en faveur de l’intérêt de la ventilation mécanique des patients
victimes de TC sévère avec une FiO2 adaptée.
Pour toutes ces raisons, il est admis que la prise en charge initiale des patients victimes de
TC sévère doit inclure l’intubation trachéale suivie de ventilation mécanique (23).
Tout patient traumatisé crânien grave doit être considéré comme ayant l’estomac plein.
L’induction anesthésique se fait alors selon une technique avec séquence d’intubation rapide
et donc l’utilisation d’une anesthésie générale (hypnotique ± morphinique) avec
administration d’un curare d’action rapide. Le suxaméthonium, curare de référence pour
l’anesthésie du patient à l’estomac plein, est classiquement contre-indiqué après TC grave,
en raison du risque d’élévation de la PIC secondaire aux fasciculations qu’elle entraîne.
Plusieurs travaux récents remettent en question cette notion (24,25). Ainsi, les résultats
d’une étude prospective randomisée contrôlée en double aveugle, avec cross-over,
montrent l’absence d’effet significatif du suxaméthonium sur la PIC et la PPC chez un petit
groupe de patients TC graves (GCS < 8), hyperventilés et sédatés (24). Un autre travail
prospectif, réalisé avec une méthodologie moins rigoureuse, retrouve des résultats
comparables (25). Certains ont préconisé l’administration d’une dose « défasciculante »
d’un curare non dépolarisant avant d’injecter le suxaméthonium, pour prévenir les
fasciculations et donc l’élévation de PIC. Une étude récente indique qu’une minidose de
suxaméthonium (0,1 mg/kg) est aussi efficace qu’une dose défasciculante de pancuronium
(0,03 mg/kg) pour prévenir les fasciculations induites par la dose curarisante de
suxaméthonium (1,5 mg/kg) (26). Cependant, dans cette étude la PIC n’était pas mesurée,
42 % des patients du groupe pancuronium et 22 % de ceux du groupe minidose de
suxaméthonium ont présenté des fasciculations, et enfin 2 patients sur 27 ont développé une
apnée après injection de la mini-dose de suxaméthonium (26).
La mobilisation cervicale liée à l’intubation doit être limitée compte tenu du risque de lésion
cervicale associée. Une lésion existe dans 7,8 % des cas d’une série de 8 585 traumatisés
admis en centre spécialisé (27). Cette notion doit faire prendre des mesures de protection
lors de l’intubation trachéale pour ne pas aggraver une atteinte médullaire potentielle (11).
Une fois intubé, le patient doit être ventilé avec pour objectif le maintien d’une PaO2 au
moins supérieure à 60 mmHg (SpO2 > 95 %) et d’une PaCO2 entre 35 et 40 mmHg
(22,28). Ce n’est qu’en cas de signes cliniques évocateurs d’engagement ou d’HIC
décompensée que l’hyperventilation est justifiée au même titre que l’osmothérapie.
Chez l’adulte, le TC grave isolé est rarement cause d’une hypotension ; celle-ci est en règle
générale associée à une autre lésion, souvent une lésion hémorragique. L’hypotension,
lorsqu’elle est observée, doit donc être considérée en première approche comme d’origine
hypovolémique et donc d’abord traitée par remplissage vasculaire.
Le choix du soluté à utiliser dépend de son effet sur le volume cérébral. La diminution de
l’osmolarité sérique est facteur d’œ dème cérébral osmotique qui concerne la masse de
cerveau non lésé. Ceci contre-indique tout soluté hypotonique (sérum glucosé, Ringer-
lactate).
À osmolarité maintenue, la pression oncotique n’a qu’une influence modérée sur l’œ dème
des zones cérébrales lésées, ce qui autorise l’utilisation des cristalloïdes isotoniques et des
macromolécules en solution isotonique.
Le volume de liquide perfusé doit être adapté, et l’on doit éviter une chute de la
concentration d’hémoglobine au dessous de 10 g/100ml (29).
Le sérum salé isotonique à 0,9 % est le vecteur idéal (perfusion de base) et le soluté de
remplissage en première intention, associé si nécessaire aux macromolécules.
L’utilisation du sérum salé hypertonique (expansion volémique par appel d’eau extra-
vasculaire) dans ce contexte est en cours d’évaluation.
En présence de signes évocateurs d’engagement ou d’HIC décompensée, le recours du
mannitol à 20 % est recommandé à la posologie de 0,25 à 1 g/kg injectés en 20 minutes
(30).
Les médicaments vasoactifs sont indiqués dès lors que les conditions de remplissage
vasculaire étant correctes, la pression artérielle ne peut être maintenue.
Les objectifs de la sédation chez ces patients intubés et ventilés sont d’assurer l’analgésie, la
pérennité d’une intubation bien supportée, et de limiter l’agitation, l’hypertonie et les
manifestations végétatives. Ces objectifs doivent être obtenus sans effet défavorable sur
l’hémodynamique systémique.
Il est important de veiller à une évaluation clinique initiale, c’est-à-dire avant sédation,
comportant l’examen neurologique et GCS, ainsi que la recherche des atteintes des grandes
fonctions, avec au premier chef l’hypotension et l’hypoxémie.
Le choix des agents se fait donc après cette évaluation du patient, en se fondant sur une
bonne connaissance de la pharmacologie des médicaments employés. Il importe d’éviter la
chute de la pression artérielle. En l’absence d’hypovolémie, la sédation préhospitalière est
souvent fondée sur l’administration d’une benzodiazépine.
Comme pour tout transport de patient intubé, ventilé et sédaté, un monitorage constant doit
être maintenu, incluant au moins l’électrocardioscope, la mesure de la pression artérielle
non invasive, de l’oxymétrie de pouls (SpO2) et de la fraction expirée de CO2 (EtCO2)
(31).
Les grands principes de la prise en charge des enfants sont identiques à ce qui a été dit pour
l’adulte. Les ACSOS sont aussi redoutables pour les enfants. L’hypotension et l’hypoxémie
chez l’enfant donnent lieu au même taux de mortalité et de séquelles graves (32). Une prise
en charge insuffisante ou incomplète d’un enfant atteint d’un TC est responsable d’un
excédent de décès de 22 %, essentiellement dû à des inhalations, arrêts respiratoires ou
accidents lors des transferts interhospitaliers (33). La survenue de lésions secondaires est
corrélée au mauvais pronostic (34).
Une adaptation par rapport à des spécificités cliniques et techniques est nécessaire. En
particulier, le risque évolutif est considérablement accéléré, ce qui justifie une surveillance
étroite par la répétition rapprochée de l’examen clinique.
• L’examen neurologique fait appel à un GCS adapté par Raimondi (35) en dessous de la
période de compréhension et de verbalisation ; les mouvements anormaux, les signes
focaux, les réflexes et les signes d’engagement supposent un entraînement à l’examen chez
le petit enfant. Une précaution particulière concerne le rachis avec le risque de méconnaître
des lésions spécifiques (36) ; celles-ci sont multipliées par 23 dans une série de 218 cas,
lorsque l’enfant ne peut exprimer ni localiser un phénomène douloureux (37).
•La prise en charge respiratoire doit tenir compte de la très rapide dégradation dès lors que
la mécanique ventilatoire ne répond plus correctement.
• Le système cardio-circulatoire est plus fragile que chez l’adulte (volémie normale de 80
ml/kg, une compresse complètement imbibée de sang représente 10 ml !). En cas
d’hémorragie, le collapsus survient brusquement.
Une hypotension, définie par une pression artérielle inférieure à - 2 DS pour l’âge, est chez
l’enfant un facteur indépendant de pronostic péjoratif (32) augmentant la mortalité (de
29 % à 67 %).
L’hypoxémie isolée n’est pas un facteur pronostique indépendant (32). L’association d’une
hypotension et éventuellement d’une hypoxémie à un GCS inférieur à 8 (38) voire à 5 (39)
grève le pronostic et favorise la survenue d’un œ dème cérébral (x 1,7). Les lésions
secondaires associées au GCS sont un facteur prédictif de mauvais pronostic (34).
Il est donc recommandé de maintenir une pression artérielle au-dessus des normes par une
ou plusieurs expansions volémiques de 20 ml/kg de colloïdes et l’utilisation éventuelle de
drogues vasoconstrictrices.
Il semble utile de rappeler deux faits : 1) Les plaies du scalp et, à moindre degré, les
fractures du fémur sont chez l’enfant des causes d’anémie hémorragique aiguës dont
l’importance est toujours sous-évaluée ; la suture ± clampage de toutes les plaies qui
saignent, voire la transfusion, avant le transport ou dès l’arrivée à l’hôpital sont alors
indiquées. 2) Une hypovolémie chez l’enfant se traduit beaucoup plus fréquemment que
chez l’adulte d’abord par une tachycardie isolée (29) ; une expansion volémique,
éventuellement renouvelée, est alors toujours indiquée, associée à la sédation et l’analgésie.
Les choix chirurgicaux seront prudents et motivés sous peine d’erreur en particulier chez
les enfants multi- agressés (40).
•Ventilation
Elle est réglée sur la SpO2 ; la ventilation manuelle initiale est la plus fréquente chez le petit
enfant, les respirateurs adaptés étant rarement présents dans les véhicules de secours.
•État hémodynamique
Dans la mesure du possible, un abord périphérique est tenté (en cas de TC les veines du
scalp semblent difficiles à prendre en compte, de même que le sinus longitudinal) ; si une
voie centrale s’avère seule possible, l’abord fémoral est le plus simple ; enfin
exceptionnellement la voie intra-osseuse (sous la tubérosité tibiale) peut être tentée avec un
trocart adapté ; la compensation volémique fait appel aux solutés en quantité adaptée à la
clinique (tachycardie isolée : 20 ml/kg, hypotension : 30 ml/kg, perte de conscience liée à
l’hypovolémie : 40 ml/kg) ; l’objectif est de maintenir une PAS au-dessus de la valeur
normale - 2DS.
•Surveillance
Pendant la prise en charge initiale, le surveillance ne peut guère se fier qu’à l’examen
clinique, la pression artérielle non invasive automatique, la SpO2 et l’EtCO2.
•Examens complémentaires
Ils seront orientés selon le même protocole que l’adulte.
Au total, chez l’enfant comme chez l’adulte, les ACSOS sont responsables d’un mauvais
pronostic ; l’hypoxémie et l’hypotension restent des facteurs les plus immédiats qui grèvent
le pronostic ; ils doivent donc être prévenus dès la prise en charge. Idéalement l’admission
des enfants traumatisés crâniens graves devrait se faire vers des centres disposant
simultanément d’un accueil neurochirurgical et d’une réanimation pédiatrique (43-45).
VII.1. Transports
Le transport constitue une étape particulièrement périlleuse et suppose que l’ensemble des
gestes indispensables pour une éventuelle stabilisation du patient soient réalisés avant le
départ. Des aggravations peuvent lui être rapportées et toutes les mesures d’urgence
s’avèrent plus difficiles pendant le déplacement. Ceci est vrai pour les transports primaires
ou secondaires. Le conditionnement soigneux par une équipe entraînée ne retarde pas
significativement l’arrivée à l’hôpital (46).
VII.1.2. Précautions
Avant tout transport, le médecin régulateur s’assurera que toutes les mesures auront été
prises : sur les conditions de sécurité de l’utilisation du vecteur ; sur les grandes fonctions
circulatoire, respiratoire, neurologique, métabolique et thermique en particulier (50) ; ceci
fait discuter les impacts de la place disponible, du bruit, des vibrations, des
accélérations/décélérations, des effets de la pressurisation et de l’hypoxie (51,52).
Des protocoles stricts doivent être respectés par les équipes médicales, les grandes lignes en
sont : la coordination et la communication préalable ; le personnel accompagnant ;
l’équipement thérapeutique, les médicaments, solutés et matériels d’administration ;
l’équipement de surveillance ; les protocoles rédigés et les consignes pour les événements
prévisibles pendant les transports.
Les recommandations américaines (58) concluent que les victimes de TC grave devraient
être prises en charge dans un système organisé, incluant l’hospitalisation dans un centre de
traumatologie disposant d’un service de réanimation, d’une équipe neurochirurgicale avec
bloc opératoire, d’un laboratoire adapté et d’un TDM, tous opérationnels en permanence.
Compte tenu de l’organisation du système de soins dans notre pays, des contingences
locales (géographiques, conditions de transport, capacités d’accueil des différents
établissements) peuvent amener au choix éventuel entre deux types de structures
hospitalières : les établissements disposant d’un service d’accueil et d’urgence, avec TDM
opérationnel en permanence et réanimation chirurgicale ou médico-chirurgicale ; les
établissements disposant des mêmes services avec en outre un service spécialisé de
neurochirurgie avec bloc opératoire opérationnel en permanence.
Lorsque le transfert est indiqué, le délai doit être le plus court possible. En effet, la rapidité
de l’intervention neurochirurgicale conditionne le pronostic. Ainsi, dans une série de 21
patients opérés d’un hématome extradural avec un GCS inférieur à 8, un délai entre
l’apparition d’une anisocorie et la chirurgie de décompression inférieur à 70 minutes était
associé à un meilleur pronostic que lorsque ce délai était supérieur à 90 minutes (64). Le
délai de transfert ne doit donc pas excéder 90 minutes.
Dans tous les cas, la recherche de l’avis neurochirurgical et l’éventuel transfert d’images ne
doivent pas faire retarder les procédures, y compris la prise en charge des lésions associées,
potentiellement vitales. Ainsi, des lésions vitales sont méconnues dans 9 % à 23 % des cas
(65, 66), tandis que des lésions banales, telles que des plaies du scalp, négligées peuvent
engager le pronostic vital (67) et en tout cas aggraver le pronostic du TC.
VIII. CONCLUSIONS
Les solutés à utiliser sont (grade B) : soluté vecteur : sérum salé isotonique à 0,9 % ; soluté
de remplissage vasculaire : sérum salé isotonique à 0,9 % ou colloïdes isotoniques ; en
excluant tout soluté hypotonique (soluté glucosé, Ringer lactate) ; devant la présence de
signes évocateurs d’engagement cérébral, mannitol à 20 % à la dose de 0,25 à 1 g/kg en 20
minutes.
Après intubation et ventilation, une sédation est préconisée dès la prise en charge initiale du
TC grave, adaptée à l’état hémodynamique du blessé.
Chez l’enfant, la prise en charge tient compte des spécificités suivantes : brutalité et rapidité
des dégradations, tant cérébrales que systémiques ; fréquence de l’hypovolémie, même pour
des pertes sanguines qui paraissent mineures, imposant le clampage ou la suture de toute
plaie qui saigne (scalp) ; difficultés pratiques liées aux spécificités techniques d’intubation
trachéale et d’abord vasculaire ; on ne connaît pas les valeurs minimales acceptables pour la
pression artérielle chez l’enfant avec TC grave, mais on peut adapter les valeurs de l’adulte
en tenant compte des variations physiologiques liées à l’âge :
Chapitre 2 - Tableau 2 (1). Synthèse de la littérature concernant les modalités de prise en charge de
traumatismes crâniens graves en phase pré-hospitalière.
Pietropaoli, 1992 (16) Groupe I (32 %) : - ISS plus important, Hypotension peropératoire
Étude rétrospective (1980 - 85) . CGS d’admission plus bas . Chirurgie plus délétère.
Tentative de détermination des importante . Remplissage vasculaire plus 5 minutes d’hypotension
effets de l’hypotension perop important . 5 patients reçoivent des peropératoire suffisent à grever
(PAs < 90 mmHg) sur le devenir vasopresseurs . Corrélation inverse GOS le devenir même si la
des TC graves (CGS ≤8). 53 hypotension peropératoire (R = -0,30 ; R2 = restauration hémodynamique est
patients ayant subi une interv. 0,009 ; rapide.
chir. dans les 72 heures post- F = 5,2 ; p = 0,02) 82 % mortalité liée au TC. La nécessité si possible d’une PA
traumatiques - normotendus à Groupe II (68%) 25 % mortalité. sanglante, d’une surveillance :
l’arrivée au bloc - causes de la PIC - PPC.
mort analysées par clinique +
autopsie
- classés en 2 groupes : I - avec
hypotension peropératoire II -
sans hypotension peropératoire
Item retenus : ISS, CGS,
hypotension per ou
préopératoire, utilisation de
sympathomimétiques ,
expansion volémique. GOS.
Cause de la mort.
Chi 2, Fisher, Student.
Chapitre 2 - Tableau 2 (2). Synthèse de la littérature concernant les modalités de prise en charge de
traumatismes crâniens graves en phase pré-hospitalière.
Wald, 1993 (4) - Étude - 49 % victimes d’accidents automobiles. - Comparaison avec les données
rétrospective - Hypothèse selon Groupe I - Sur 170 TC → 126 (74 %) ont ni de la National trauma data
laquelle le devenir des TC hypotension ni hypoxie ; Groupe II - → 44 bank des zones urbaines ⇒ pas
graves est moins bon dans un (26 %) ont hypotension et ou hypoxie de différence avec la cohorte
environnement rural sans - Le taux de mortalité du groupe II est 2 fois > rurale pour le même type de
spécificité traumatologique. à celui du groupe I (66 % vs 33 % patients - Effets délétères de
- 170 TC CGS ≤8. p < 0,01). 56 % du groupe I ont une bonne l’hypotension et de l’hypoxie.
- Classification en deux groupes évolution contre 23 % du groupe II (p<0,01). Nécessité de mettre en route
avec à l’admission : I - ni rapidement « les thérapeutiques
hypotension, ni hypoxie classiques ».
II - ou hypotension et/ou hypoxie
- Les mesures de PIC par heure,
classées en 3 groupes (< 20, 20-
40, > 40 mmHg)
- GOS dans un intervalle de 2 à
11 ans
- Chi2, Student, Mantel-Haenzel
Winchell, 1996 (15) 831 épisodes d'hypotension répertoriés. - L'hypotension transitoire est
Étude rétrospective. But : 55 % des patients présentent un épisode, 76 % commune en USI. Augmentation
démontrer que les épisodes des épisodes sont < à 1 heure, 89 % des de la mortalité et diminution du
d'hypotension artérielle, épisodes sont > à 2 heures, 10 % des épisodes devenir fonctionnel chez le TC.
transitoires sont délétères chez sont dus aux médications sédatives. Impact plus grand chez le TC
les TC graves. - 157 patients. - La probabilité d'un épisode d'hypotension est avec un CGS > 8.
- Stratification du CGS. Chi2. fonction du CGS d'admission (p<0,5).
- Mortalité : . 9 % → si 0 épisode, . 25 % → si
1 à 10 épisodes,. 37 % → si >10 épisodes.
- Si CGS > 8 ↓ de 60 % à 25 % du taux de
retour à domicile avec la multiplication des
épisodes d'hypotension.
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CHAPITRE 3
Q UELLE EST LA STRAT É GIE À SUIVRE POUR LA R É ALISATION
DES EXAMENS D ’IMAGERIE M É DICALE ?
Les patients victimes d’un TC grave doivent bénéficier à la phase aiguë d’un diagnostic précoce le
plus complet possible des lésions intracrâniennes et rechercher des éventuelles lésions associées du
rachis cervical. Parmi les techniques à notre disposition figurent la radiographie, la TDM, l’IRM et
l’angiographie. Dans les paragraphes ci-dessous, nous préciserons les éléments pronostics, les
techniques et les principaux résultats de chaque modalité d’imagerie.
I. RECHERCHE DOCUMENTAIRE
La recherche documentaire a porté sur les publications parues depuis 1992. Les descripteurs
initiaux définis dans le chapitre « Méthodologie » ont été croisés avec :
Diagnostic imaging (toutes techniques confondues), Radiography , Radionuclide imaging,
Ultrasonograph , Radiodiagnosis, Tomography, Brain radiography, Brain angiography, Brain
scintiscaning, Brain tomography, Brain ventriculography, Magnetoencephalography.
190 références ont été obtenues sur MEDLINE et 117 sur EMBASE, 113 références
bibliographiques ont été analysées ; celles qui ont été retenues figurent dans la bibliographie.
II.1. Introduction
La prévalence de la fracture du crâne chez les TC est de 2,2 % mais varie selon la violence
du traumatisme. L’étude de Masters (1), fondée sur des groupes homogènes de malades, en
fonction du risque de lésions intracérébrales, est à ce propos fort démonstrative. Ainsi, les
pourcentages respectifs de fractures du crâne et de lésions intracérébrales y varient de façon
linéaire : 0,4 % et 0 % pour le groupe I à faible risque, 4,2 % et 4 % pour le groupe II à
risque moyen, 21,5 % et 29 % pour le groupe III à risque élevé. Pour autant, la présence
d’une fracture du crâne n’est pas prédictive d’une lésion intracérébrale. En effet, Masters
constate que si 9 % des patients avec une fracture ont une lésion intracrânienne, une
fracture n’existe qu’une fois sur deux en cas de lésion intracrânienne. Masters conclut que :
dans le groupe I la radiographie du crâne est inutile, dans le groupe II elle n’est pas
prédictive de lésion intracrânienne, dans le groupe III elle ne fait que confirmer la violence
du traumatisme.
La validation clinique des recommandations de Masters (1) a été confirmée par l'étude
rétrospective de Pasman (2), les études prospectives de Richless (3) et de Lloyd (4) chez
l’adulte et par celles de Richless (3) et de Toupin (5) chez l’enfant. Elle a été reprise dans
les recommandations publiées par la SRLF en 1990 (6).
II.3. Conclusions
Dans tous les cas de figure la TDM est supérieure à la radiographie simple du crâne. Chez
le TC grave, la fracture ne fait que confirmer la violence du traumatisme. La radiographie
du crâne est donc inutile chez le TC grave (grade A).
Chapitre 3 - Tableau 3 (1). Synthèse concernant la radiographie du crâne chez le traumatisé crânien grave.
Auteurs/Méthodologie Résultats
Lloyd, 1997 (4) 162 fractures (2,7%) dont 37 (23%) méconnues par les
Étude prospective sur la valeur prédictive de la radio médecins urgentistes. 23 lésions intracérébrales au TDM.
du crâne chez l’enfant. 9 269 cas, 6 011 radiographie La sensibilité (65%) et la valeur prédictive négative (83%)
(RX), 156 TDM. de la radio sont nettement inférieures à celles de l’examen
neurologique (respectivement 91% et 97%). Conclusion des
auteurs : si une imagerie doit être prescrite il faut choisir la
TDM.
MacLaren, 1993 (7) Sur les 191 patients qui auraient dû bénéficier de la
Étude rétrospective sur 405 patients. Valeur prescription d’une radiographie du crâne, seuls 83 (soit
respective de 6 items retenus pour la prescription. 1 20,5%) ont été radiographiés avec un Résultats de 2,2% de
perte de connaissance ou amnésie. 2 signes de fractures. Les raisons de la non-prescription sont mal
localisation. explicitées. Les patients « non radiographiés » ont été
3 rhinorrhées, épistaxis ou otorrhagie. 4 plaies hospitalisés sur des critères cliniques, ce qui diminue
pénétrantes. 5 intoxications alcooliques. 6 examens d’autant le rôle sélectif de la radiographie.
cliniques « difficiles ». Conclusion des auteurs : proposer des items clairs et
réalistes.
Nee, 1993 (8) Radiographies faites chez 2 933 patients (54,2%). 106
Étude prospective sur la valeur prédictive de certains fractures radiologiques et 18 fractures cliniques de la base du
paramètres biomécaniques (vitesse de l’impact et crâne
nature de l’objet contondant) Le pourcentage de fractures est fonction de la violence du
5 416 patients traumatisme. Pour un intervalle de confiance à 95% on note
: 0,17 % de fracture à basse énergie, 1,99% de fracture à
moyenne énergie, 10,02% de fractures à haute énergie. Le
pourcentage de fractures augmente avec la durée de la perte
de connaissance (PC). Les fractures surviennent plus
volontiers pour des impacts contre des surfaces dures et
larges et avec des objets petits.
Conclusion des auteurs : faire une radio si PC>5minutes, si
traumatisme à haute énergie.
Chapitre 3 - Tableau 3 (2). Synthèse concernant la radiographie du crâne chez le traumatisé crânien grave.
Auteurs/Méthodologie Résultats
Pasman, 1995 (2) Cette étude valide les propositions de Masters. Pas de lésion
Étude rétrospective sur la valeur prédictive de la intracérébrale (LIC) dans le groupe 1, 2 LIC dans le groupe
radiographie du crâne en Hollande. 1 218 patients, 2, 17 LIC dans le groupe 3
458 radiographies , 52 TDM. Conclusion des auteurs : la radiographie crânienne seule n’a
pas de valeur prédictive sur les LIC ;
La TDM reste la meilleure méthode diagnostique des lésions
intracérébrales.
Richless, 1993 (3) Cette étude valide les propositions de Masters. Ont été faits
Étude prospective de la stratégie de Masters sur 1 000 23 Rx : 7/886 dans de groupe I ; 16/78 dans groupe II; 0/3
cas (967 retenus) dans le groupe III et 14 TDM : 1/886 dans le groupe I ;
10/78 dans le groupe II ; 3/3 dans le groupe III. Il n’y a pas
(886 groupe I )(78 groupe II )(3 groupe III).
eu de complication dans le groupe I. Conclusion des auteurs
: la stratégie de Masters est applicable cliniquement et sans
risque, en particulier pour les malades du groupe I.
Toupin, 1996 (5) Le nombre de Rx est passé de 194 par mois (prescription
Évolution de la prescription des radiographies du systématique) à 21 par mois (prescription sélective). Les
crâne sur une période de deux ans à raison de 231 auteurs ne notent aucune complication liée à cette
enfants par mois. Étude rétrospective chez l’enfant de méthodologie.
l’effet de définition des groupes à risque. Conclusion des auteurs : 1°) Indications résiduelles pour une
radio : suspicion de plaie pénétrante, d’embarrure, de
fracture de la base du crâne, de maltraitance. 2°) Nécessité
d’une fiche d’observation correctement remplie justifiant la
conduite clinique du praticien.
Dans les heures suivant un TC grave, le patient doit bénéficier d’un bilan scanographique
cérébral (9). Après un TC, les signes cliniques et l’état du patient sont déterminants pour
l’indication d’une TDM cérébrale. Ainsi, Reinus (10) dans une étude rétrospective portant
sur 373 cas évalue les critères cliniques de sélection : 3 d’entre eux sont suffisamment
pertinents sur le plan statistique (modèles uni et multivariés). Il s’agit : de l’existence d’un
déficit neurologique ; de la présence d’une amnésie post-traumatique ou ; de la présence
d’une intoxication (alcool et/ou drogue).
Pris isolément, la valeur prédictive (VP) est de 25 % pour le déficit et 13 % pour chacun
des deux autres critères. Les diverses associations de critères portent la valeur de la VP à
50-65 % avec une pondération puissante pour le déficit neurologique. Les trois critères
ensemble portent la VP à 93,5 %. Cette étude montre que ces critères sont suffisants pour
dépister une lésion chirurgicale mais pas pour des lésions cérébrales du TC mineur, le GCS
montrant ici ses limites (11).
Si la conduite à tenir paraît bien établie (11, 12) (mais pas sur des arguments prospectifs
difficiles à remplir) les auteurs ont tenté de définir une ligne de conduite pour les patients
avec un GCS >13 ou entre 9-13. Dans cette dernière situation en particulier, tous insistent
sur les limites de l’examen neurologique. Stein (13) (18,4 % de lésions) dans une étude
rétrospective de 686 patients insiste sur la réalisation d’une TDM systématique en cas de
perte de connaissance quelle qu’en soit la durée ainsi qu’en cas d’amnésie. Borczuk (14) le
confirme sur 1 448 cas (8,2 % de lésions) lorsqu’un facteur de gravité est présent : plaies,
signe neurologique, fracture du crâne, âge > 60 ans.
La TDM cérébrale chez l’enfant doit être faite facilement en raison de l’absence de critères
cliniques de certitude permettant d’affirmer ou d’éliminer une lésion (15).
Chez l’enfant de moins de 2 ans, suspect de maltraitance, la TDM cérébrale, lorsqu’elle met
en évidence des hématomes sous-duraux, notamment d’âge différents, ou des lésions de
cisaillement de la substance blanche, contribue au diagnostic (16). L’association
d’hémorragies rétiniennes au fond d’œ il est un argument supplémentaire (17).
Il n’existe aucune étude fiable comparant les mérites d’une technique par rapport à une
autre. Des conduites dangereuses préconisent une seule coupe passant par les ventricules
Toute lésion de petite taille attirant l’attention doit faire réaliser des coupes plus fines pour
améliorer la résolution spatiale.
III.3. Quels sont les signes à rechercher sur une TDM (transferts d’images) ?
Le développement des réseaux doit être envisagé comme une possibilité de disposer d’un
avis multidisciplinaire (relecture des images de TDM en corrélation avec l’état clinique, les
autres données cliniques et attitude thérapeutique face à un hématome ou des lésions
diffuses) (22).
Les raisons qui motivent la réalisation d’une TDM dans l’hôpital le plus proche du
ramassage incluent :
• la détection la plus précoce possible d’un hématome intracrânien (avec toutefois
les risques liés aux difficultés d’une TDM trop précoce faussement rassurant,
cf. infra) (23) ;
• la réduction du nombre des hospitalisations et des transferts inutiles vers un centre
de neurochirurgie, alors que les patients non neurochirurgicaux peuvent être suivis
sur place (22, 24).
La gravité des TC dont le GCS est inférieur ou égal à 8 est estimable par des critères
tomodensitométriques : ces facteurs pronostiques ont été abondamment testés tant
prospectivement que rétrospectivement.
Aldrich (26) et Lang (27) ont étudié de manière prospective l’incidence et les conséquences
de l’œ dème cérébral chez l’adulte et l’enfant. Pour Aldrich, il est deux fois plus fréquent
chez l’enfant que chez l’adulte, et sa présence est alors plus péjorative en termes de
mortalité. Cette étude est en contradiction avec plusieurs autres où la mortalité est jugée
plus faible chez l’enfant (12-40 %). Pour Lang (27) (qui ne cite pas Aldrich), si la fréquence
de l’œ dème diffus est la même chez l’adulte et l’enfant, sa mortalité est moindre chez
l’enfant (20 %) que chez l’adulte (35 %). Le facteur pronostique est la durée du coma avec
une détérioration neurologique dans 77 % des cas si le coma est > 1 heure.
Quant aux lésions associées, les lésions axonales ont une valeur pronostique péjorative pour
Lang (27) et pour Ratanalert (28), de même que les lésions calleuses pour Besenski (29).
La présence d’un hématome sous-dural aigu a une valeur pronostique liée à l’importance du
déplacement de la ligne médiane (52 % de décès tous volumes confondus, 100 % si le
déplacement est supérieur à 28 mm) (30) ; ceci illustre les effets de l’hématome par son
volume propre et par son effet aggravant de l’œ dème cérébral.
La consultation multidisciplinaire d’un centre neurochirurgical devrait donc porter sur les
points suivants: l’œ dème cérébral diffus ; les contusions et/ou hématomes intracérébraux ; le
déplacement de la ligne médiane ; les hématomes extra et sous-duraux ; l’hémorragie
intraventriculaire ; l’hémorragie sous-arachnoïdienne ; les lésions axonales diffuses.
Le contrôle TDM est indiqué lors : d’une augmentation des valeurs de la PIC ; de signes de
détérioration clinique ; de l’absence d’amélioration clinique.
Stein (36) a relevé les causes d’aggravation clinique qui justifient un contrôle TDM : des
atteintes des facteurs de coagulation, les états de choc, les traumatismes thoraciques, l’arrêt
cardiaque, la gravité des lésions cérébrales initiales.
Enfin Lee (37) montre dans une étude prospective les critères de détérioration clinique du
patient au TC léger (GCS initial à 15). Cette détérioration survient à j1 dans 57 % des cas,
entre j1 et j8 dans 75 % des cas et dans 25% des cas après la deuxième semaine. Sur 1 812
cas, il retrouve 28 (1,5 %) lésions ; 23 (1,3 %) ont nécessité une intervention (9 HED, 5
HIC, 8 HSD, 1 hydrocéphalie). Il insiste sur les signes de gravité du « syndrome subjectif »
post-traumatique : les céphalées et les vomissements sont associés avec un risque multiplié
par 7,3 et 15 de lésions secondaires.
Dans les TC de gravité moyenne (GCS : 9-13) Stein (40) montre que le risque de lésions
est important (30,6 %) et propose ainsi une hospitalisation et une TDM systématiques. Si la
TDM montre des lésions, le patient doit alors être transféré dans un service de
neurochirurgie. En l’absence d’amélioration patente après 12 heures, la TDM sera alors
répétée.
Chapitre 3 - Tableau 4 (1). Synthèse de la littérature concernant le scanner cérébral chez le traumatisé
crânien grave.
Aldrich, 1992 (26) L’œ dème cérébral est deux fois plus fréquent
Étude prospective de 753 TC chez l’enfant que chez l’adulte. En sa
graves. présence, le taux de mortalité passe de 16 % à
Rôle de l’œ dème cérébral diffus 53% chez l’enfant et de 39% à 46% chez
(signes TDM retenus : une l’adulte. La présence de petites lésions
oblitération ou une compression hémorragiques ne modifie pas ces chiffres.
des citernes péri,
mésencéphaliques plutôt que la
compression des ventricules).
Athiappan, 1993 (19) Le taux de mortalité passe : 1) de 27% à 76% Ces signes ne sont pas à prendre
Étude rétrospective de la si les citernes basales sont effacées ; 2) de 39% en compte isolément mais en
mortalité de 107 TC avec GCS à 69% si la ligne médiane est déplacée. association avec les lésions
moyen à 7,4. intracrâniennes et la sévérité du
GCS.
Demirçivi, 1993 (32) L’HSA est isolée dans 15% des cas. Dans les Le pronostic dépend avant tout
Étude rétrospective de 89 autres elle est associée à une contusion (42%), des lésions associées.
hémorragies sous- une atteinte diffuse du cerveau (œ dème ?). Généralement, les patient avec
arachnoïdiennes (HSA). (17%), un hématome épidural (5%), un une HSA isolée ont un bon
hématome sous-dural (5%). pronostic.
Kakarieka, 1994 (34) Le pronostic défavorable (décès, état végétatif, L’HSA et un facteur de mauvais
Étude prospective randomisée en trouble sévère) passe de 30 % en l’absence pronostic.
double aveugle sur l’effet de la d’HSA à 60 % quand elle est présente. La La nimodipine peut être
« nimodipine » dans le prescription de nimodipine à la dose de bénéfique chez ces patients.
traitement de l’hémorragie sous- 2mg/heure pendant 7 jours montre une baisse
arachnoïdienne (HSA). À propos significative de ce mauvais pronostic 66 %
de 852 cas. contre 51 % avec p<0,05.
Kuchiwaki, 1995 (35) Il existe deux types de cône de pression : 1) un Le décès des patients avec un
Étude rétrospective chez 30 cône de pression en direction de la base du HSDA est lié à la transformation
patients décédés avant la 3e crâne (vecteur B) qui respecte les citernes du vecteur B en un vecteur A.
heure des effets d’un hématome suprasellaires, 2) un cône de pression de type L’intervention chirurgicale a
sous-dural aigu (HSDA), sur les axial (vecteur A) qui efface les citernes pour effet de réduire l’effet du
citernes suprasellaires et suprassellaires. vecteur A.
périprotubérentielles et sur la
distance du 4e ventricule par
rapport aux apophyses clinoïdes
postérieures.
Chapitre 3 - Tableau 4 (2). Synthèse de la littérature concernant le scanner cérébral chez le traumatisé
crânien grave.
Lang, 1994 (27) La fréquence de l’œ dème cérébral diffus est la La fréquence de l’œ dème
Étude rétrospective de 118 même chez l’enfant et chez l’adulte. Les cérébral diffus est la même chez
patients présentant un œ dème détériorations cliniques secondaires (35 %) l’enfant et chez l’adulte.
cérébral diffus (défini à la TDM sont plus fréquentes chez l’adulte. À 6 mois on Les complications surviennent si
par une disparition des citernes a 59 % de bons résultats, 38 % de mauvais la durée du coma initial excède 1
de la base et une disparition du résultats dont 73 % de décès (20 % chez heure.
3e ventricule). l’enfant et 35 % chez l’adulte).
Leroux, 1992 (31) L’HIV est retrouvée dans 2,8 % des TC. Le pronostic s’aggrave si l’âge
Étude clinique prospective de 43 Le GCS est inversement proportionnel à augmente, si le GCS baisse, en
hémorragies intraventriculaires l’importance de l’HIV : - V1 ou V2 (25x), présence d’un effet de masse
(HIV). But : 1) définir si possible - V3 ou V4 isolément (4x), - tous les avec inondation du ventricule
des caractères cliniques ; 2) ventricules (14x). Les lésions associées sont latéral, si les quatre ventricules
identifier leur cause et leur surtout des contusions superficielles et des sont atteints. La nature des
influence ; 3) établir une relation hémorragies sous-arachnoïdiennes. lésions associées semble indiquer
avec la PIC et l’hydrocéphalie ; L’hydrocéphalie aiguë est rare (4x). La PIC est que l’HIV est en relation avec la
4) évaluer un pronostic. élevée dans 46 % des cas. direction des forces appliquées à
Le pronostic est mauvais (seulement 50 % de la tête.
bons résultats à 6 mois).
Ratanalert, 1992 (28) Aucun bon Résultats notable au 6e mois. Des traitements plus précoces et
Étude rétrospective de 64 TC plus agressifs devraient être
graves avec à la TDM initiale un entrepris.
effacement des citernes de la
base.
Reinus, 1993 (10) Quatre signes ont été retenus : 1) un examen Cette attitude permet une
Étude rétrospective de 373 TC neurologique anormal ; 2) une notion réduction de plus de 50% de
consécutifs avec évaluation de 13 d’intoxication (drogue, alcool) ; scanners et des économies
signes cliniques majeurs. Cette 3) une amnésie ; financières significatives avec un
étude ne mentionne pas le GCS. 4) un déficit neurologique focal. risque proche de zéro.
Ensemble ces critères ont une sensibilité de
90% et une valeur prédictive négative de 98%
pour une TDM anormale.
Chapitre 3 - Tableau 4 (3). Synthèse de la littérature concernant le scanner cérébral chez le traumatisé
crânien grave.
Stein, 1993 (36) 149 patients (44,5%) ont développé des lésions Les patients présentant une
Étude rétrospective de 337 TC dites secondaires. Les facteurs retenus comme coagulopathie devraient faire
ayant eu au moins deux TDM prédictifs de ces lésions secondaires sont : la l’objet d’une étude appropriée
dans les 72 heures après leur sévérité des lésions initiales, la nécessité d’une pour découvrir la raison des
admission. réanimation cardiopulmo-naire, la présence lésions retardées et les moyens
d’une coagulopathie à l’admission la présence d’y remédier.
d’un hématome sous-dural à la TDM initiale.
Les lésions d’apparition retardée sont des
facteurs de mauvais pronostic(p<0,001).
Taneda, 1996 (33) 10 patients (7,7 %) ont développé un syndrome L’HSA est responsable d’un
Étude prospective de 130 ischémique entre le 4e et le 16è jour. Cette vasospasme. L’HSA est un
patients présentant à la TDM fréquence varie selon l’importance de l’HSA. facteur de mauvais pronostic si
une HSA et axée sur la Elle est de 3 % si elle est minime, elle passe à elle est massive.
recherche de lésions ischémiques 24 % si elle est massive. Dans tous ces cas,
secondaires par vasospasme. l’angiographie a démontré un vasospasme.
Zahari, 1996 (23) 78 patients (27 %) ont eu des TDM répétées. L’incidence des lésions retardées
Étude rétrospective de 289 Seuls 5 de ces patients ont développé une dépend du timing de la TDM
patients. lésion retardé (1 hématome extradural à j2, 1 initiale
Évaluation des lésions hématome sous-dural à j7 et 3 hématomes L’hyperventilation, le mannitol
hémorragiques intracrâniennes intracérébraux respectivement à j2, j3 et j3). et l’intervention chirurgicale
secondaires. sont des indications d’une TDM
de contrôle.
1
Zumkeller, 1996 (30) 52 % de décès, 29 % de bons résultats, 19 % La taille de l’HSDA, le degré
Étude rétrospective du pronostic de mauvais résultats. Le taux de survie est de : d’engagement sous la faux du
de 17 TC graves présentant un - 50 % si tHSDA < 18 mm, - 50 % si dlm < 20 cerveau et la différence entre ces
hématome sous-dural aigu mm, - 50 % si (dlm-tHSDA) > 3mm, deux valeurs (facteur d’œ dème)
(HSDA) unilatéral isolé sans 25 % si (dlm-tHSDA) > 5mm, - 0 % si dlm > sont des indicateurs fiables du
autres lésions associées. Signes 25mm. pronostic des HSDA.
étudiés : - la taille de l’HSDA
(tHSDA) - le débord de la ligne
médiane (dlm) - la différence
(tHSDA)-(dlm) = d reflet de
l’œ dème cérébral.
L’intégrité du rachis cervical doit être vérifiée systématiquement chez tout TC grave. Si les
éléments cliniques n’apportent pas la preuve de cette intégrité, le recours au bilan
radiographique est justifié. Le bilan radiographique standard d’un rachis cervical comprend
au minimum trois incidences (face, profil et incidence de face bouche ouverte). Les
radiographies de trois-quarts sont souhaitables.
Le travail rétrospectif de Malomo montre que chez les patients âgés de plus de 10 ans et
ayant un trouble de conscience, le simple examen clinique du rachis cervical est insuffisant
(41). L’étude prospective de Hills (42) démontre que le risque de lésion cervicale augmente
avec la violence du traumatisme et la baisse du GCS.
L’étude prospective de Link (43) fondée sur la TDM systématique de la charnière cervico-
occipitale chez le TC grave signale 18,3 % de lésions dont la moitié méconnue à la
radiographie standard. Les coupes de 3mm d’épaisseur sont suffisantes pour suspecter une
lésion, mais dans 21 % des cas une seconde exploration en coupes fines a été nécessaire
pour en préciser le type. Perugini (44) propose une alternative au bilan radiographique
standard en utilisant le mode radio du scanner. Cette technique peut être appliquée au
dépistage des grosses lésions et des lésions déplacées. Elle n’a pas fait l’objet d’une étude
comparative avec la radiographie standard.
Chez l’enfant, les indications de radiographie du rachis cervical sont superposables à celles
de l’adulte (45). Le rachis dorso-lombaire doit être facilement exploré (46), notamment
devant une aréflexie, une absence de mouvements spontanés, des manifestations végétatives
à type de bradycardie ou de dysrégulation thermique, un iléus inexpliqué.
IV.2. Conclusions
Chapitre 3 - Tableau 5 (1). Synthèse concernant la radiographie du rachis cervical chez le traumatisé crânien
grave.
Auteurs/Méthodologie Résultats
Laham, 1994 (45) Absence de lésion dans le groupe 1 (135 cas),10 lésions dans
Étude rétrospective de 268 cas : groupe 1 : pas de le groupe 2 (133 cas). Conclusion des auteurs : le bilan radio
signe clinique, groupe 2 : signe clinique ou trouble de du rachis cervical est recommandé chez les enfants à risque
la conscience. (interrogatoire impossible et/ou suspicion clinique de lésion
cervicale).
V. INDICATIONS DE L’IRM
La TDM est considérée comme la technique de choix dans la prise en charge des TC graves
en assurant un diagnostic facile et rapide dans la majorité des cas. Cependant, elle n’a pas la
sensibilité de l’IRM dans la détection des lésions intracérébrales de contusion et de
cisaillement de la substance blanche (47-53). L’IRM est supérieure à la TDM dans les
lésions non hémorragiques (47-49, 52, 53) ; ces lésions ont un hypersignal en séquence
pondérée en T2 (54-56) et touchent particulièrement le corps calleux (52, 57). Les lésions
axonales, corticales, sous-corticales et des noyaux gris centraux sont aisément repérables
sur les examens successifs d’IRM (58).
Cependant, l’hémorragie sous-arachnoïdienne est moins bien visualisée en IRM qu’en TDM
(59) en dépit des nouvelles séquences en FLAIR (60). Toutefois, les nouvelles séquences en
écho de gradient et dérivés ont permis à l’IRM de déceler les lésions hémorragiques (61).
Les performances de l’IRM dans les TC minimes ont été démontrées (51, 61) de manière
méthodologiquement robuste ; des études identiques doivent être réalisées dans les TC
graves. En effet, son gain n’est pas encore démontré en dépit d’une sensibilité très
supérieure à la TDM (50, 62, 63). Son évaluation à distance du TC (à partir de 48-72
heures) est plus encourageante (64, 65). Cependant, la détection des lésions de petite taille
en IRM n’a pas encore trouvé un intérêt clinique décisif. En effet, les études corrélant les
perturbations cognitives et le pronostic fonctionnel avec les lésions découvertes en IRM
doivent être confirmées sur le plan méthodologique (47, 61, 65, 66).
En termes de pronostic, il n’y a pas de corrélation significative entre la récupération
neurologique et le nombre et la localisation des lésions touchant en particulier le tronc
cérébral et le corps calleux. Mendelsohn et Levin (57, 66) ont trouvé des résultats
discordants : Levin retrouve les enfants plus handicapés lorsqu’ils ont des lésions frontales
(performances neuropsychologiques plus altérées) ; la cohorte de Mendelsohn est trop
petite pour pouvoir conclure. Les conséquences de ces lésions ne sont pas encore certaines.
Wilson (64) a comparé l’IRM précoce et la TDM aux tests neuropsychologiques chez 85
patients suivis entre 5 et 18 mois : il apparaît une forte corrélation entre les tests
neuropsychologiques et les résultats de l’IRM tardive et peu ou pas avec l’IRM initiale ou
la TDM.
Lang (67) a montré que l’injection de gadolinium ne sensibilisait pas l’exploration à la phase
aiguë du TC. En revanche, l’IRM est une méthode incapable de montrer des fractures du
crâne et apparaît sensible aux artefacts de mouvement (actuellement réduits par les
séquences d’imagerie ultra-rapides) ; elle nécessite surtout des dispositions particulières de
VII. CONCLUSIONS
1. La radiographie du crâne est inutile chez le TC grave car elle ne permet pas de prédire
l’existence ou non d’une lésion cérébrale (grade A).
2. Un bilan TDM cérébrale (sans injection) doit être réalisée chez tout patient victime
d’un TC grave (grade C).
Techniquement la TDM doit être réalisée de la manière suivante : réalisation d’une
vue latérale du crâne numérisée ; exploration en coupes fines (3-5 mm) de la fosse
postérieure, du foramen magnum inclus jusqu’au niveau des citernes de la base ;
exploration de l’étage supratentoriel en coupes de 7-10 mm d’épaisseur jusqu’au
vertex ; les coupes doivent être visualisées avec un double fenêtrage, l’un adapté au
système nerveux central (citernes comprises) et l’autre aux os du crâne (charnière
cervico-occipitale, base, voûte et face).
La réalisation d’une nouvelle TDM cérébrale est indiquée : lorsque la TDM initiale a été
réalisée moins de 3 heures après le traumatisme ; lors de l’apparition de signes de
3. L’IRM, en dépit d’une très grande sensibilité (en particulier pour la mise en évidence
des lésions de la ligne médiane et de la substance blanche), n’a pas fait la preuve de
son intérêt à la phase aiguë du TC.
5. Le bilan radiologique du rachis s’impose pour tout TC grave (GCS ≤ 8), puisque par
définition l’examen clinique est incomplet (grade B).
Les explorations doivent comprendre : une TDM systématique de la charnière
cervico-occipitale, incluse dans la TDM cérébrale initiale ; une TDM centrée sur la
charnière cervico-thoracique, si celle-ci n’a pu être dégagée de façon satisfaisante sur
des clichés standard ; une exploration du reste du rachis, soit par clichés de face plus
de profil, soit par TDM (hélicoïdale).
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CHAPITRE 4
Q UELLES SONT LES INDICATIONS NEUROCHIRURGICALES À LA
PHASE PR É COCE DU TRAUMATISME CR Â NIEN ?
I. INTRODUCTION ET GÉNÉRALITÉS
Les indications neurochirurgicales à la phase précoce des TC graves n’ont fait l’objet
d’aucune étude prospective randomisée contrôlée. Les données de la littérature sont
nombreuses et variées. Souvent, l’article publié s’intéresse à un seul type de lésion, par
exemple l’hématome extradural sustentoriel, l’hématome extra-dural de la fosse postérieure,
l’hématome sous-dural aigu... Le nombre de patients étudiés est généralement faible, et le
grade clinique initial n’est pas forcément celui des TC graves. Dans une même série, le GCS
peut être inférieur ou égal à 8, ou plus élevé, jusqu’à la normalité à 15. Comme les autres
modalités thérapeutiques, les indications neurochirurgicales s’appliquent aux lésions
intracrâniennes initiales survenant au moment de l’impact (lésion vasculaire et constitution
d’un hématome compressif, embarrure fermée ou ouverte...), et aux lésions secondaires
avec HIC. Dans tous les cas, en dehors du problème particulier de la fermeture d’une
embarrure ouverte, le geste chirurgical est décompressif dans le but d’éviter la survenue de
lésions ischémiques irréversibles. Il est étonnant de constater que nos collègues américains
n’ont pas abordé le sujet dans la rédaction de leurs Guidelines (1). On peut imaginer que la
raison en est l’hétérogénéité de la littérature et l’absence de consensus, en dehors des cas
schématiques, comme l’évacuation d’un hématome extradural symptomatique, ou le
drainage d’une hydrocéphalie aiguë.
La recherche documentaire a porté sur les publications parues depuis 1992. Les descripteurs
initiaux définis dans le chapitre « Méthodologie » ont été croisés d'une part à : Hematoma,
Hematoma, epidural, Hematoma, subdural, Cerebral hemorrhage, Subarachnoid hemorrhage,
Epidural hematoma, Subdural hematoma, Brain hematoma. Et à : Surgery, Neurosurgery.
Au total, 100 références ont été obtenues sur MEDLINE et 127 sur EMBASE. Vingt-neuf
articles traitent directement du sujet ; certains d’entre eux rappellent les données de la littérature
antérieure à 1992 et contribuent ainsi à une information plus large ; 25 fois il s'agissait d'études
rétrospectives ; 4 fois les auteurs annonçaient une étude prospective. Les autres références se
rapportent à des éditoriaux, à des enquêtes épidémiologiques, aux problèmes des lésions
associées, aux « recommandations » proposées pour la prise en charge globale des traumatisés
crâniens graves, aux traitements conservateurs généralement appliqués aux traumatisés bénins ou
modérés, au pronostic, au traitement de certaines lésions particulières (anévrysme post-
traumatique chez l’enfant, fracture de l’étage antérieur de la base du crâne).
normale ou même réduite est possible, et peut jouer un rôle important dans le traitement
d’une HIC non contrôlée.
Chez l’enfant, il n’existe pas d’étude donnant des indications particulières de gestes
neurochirurgicaux à la phase précoce du traumatisme crânien, en dehors de l’étude de
Johnson qui montre l’inutilité des trous de trépan sans image scanographique préalable (5).
L’HED constitue une urgence chirurgicale chez le TC. Son traitement, de préférence par
volet (12), peut être compliqué par la présence d’une plaie d’un sinus dure-mérien. La
mortalité de l’HED, globalement inférieure à 15 %, y compris pour la fosse postérieure
(13), peut alors augmenter jusqu’à 40 %. Le problème de la qualification du chirurgien
amené à traiter un HED n’est qu’exceptionnellement abordé. Lorsque l’hématome est à
proximité d’un sinus veineux dure-mérien, il est conseillé de faire appel à un
neurochirurgien (14).
L’intervention doit être pratiquée le plus précocement possible après le diagnostic (15-17),
et ceci d’autant qu’il existe une inégalité pupillaire. Au-delà d’un délai de 70 minutes, après
l’apparition de cette inégalité, le risque de mortalité augmente de façon significative
(p = 0,003) (15).
Un GCS bas (vers des chiffres se rapprochant de 3) et l’existence d’une contusion
assombrissent le pronostic d'un HED (16). Il convient d’être extrêmement prudent devant
les conclusions de certains auteurs, qui estiment que le traitement peut être conservateur,
quand le volume de l’hématome est inférieur à 30 ml, son épaisseur inférieure à 20 mm, le
déplacement de la ligne médiane inférieur à 5 mm (2, 18, 19). Le risque de décompensation
est majeur, en particulier dans les localisations temporales (2). Enfin il faut savoir penser à «
l’HED retardé » c'est-à-dire pouvant se constituer secondairement. Son incidence varie de 6
à 30 % (20-23). L’HED constitué secondairement, symptomatique (signes focaux,
diminution du GCS), doit être opéré.
Son pronostic est sévère, avec une mortalité de 50 à 80 % selon les séries. Les données
TDM sont importantes. Si l’épaisseur de l’HSD dépasse 18 mm, et le déplacement de la
ligne médiane 20 mm, le taux de mortalité augmente (> 50 %) de façon significative. Ce
taux tend vers 100 % quand le déplacement de la ligne médiane est supérieur à 25 mm.
Quand le déplacement de la ligne médiane dépasse l’épaisseur de l’HSD de 5 mm (œ dème),
le taux de survivants chute à 25 % (8). Le niveau de la PIC peut jouer un rôle dans la
décision opératoire ; chez l’enfant, Cho (24) recommande le traitement chirurgical pour des
valeurs supérieures à 30 mmHg. Globalement, comme pour l’HED, on peut estimer qu’un
HSD significatif avec un déplacement de la ligne médiane supérieur à 5 mm doit être opéré,
le plus précocement possible. Le volet est préférable au trou de trépan (12).
La variété des lésions et de leur localisation, leur association possible avec un HSD, voire
un HED, rend difficile la synthèse des données de la littérature. Choksey (4) montre à l’aide
d’une analyse par régression logistique qu’un GCS bas (< 7), une localisation profonde de
l’hématome, son caractère multiple, et son volume supérieur à 15 ml sont chacun des
facteurs indépendants prédictifs d’un mauvais pronostic.
Wong (7) montre qu’un hématome intracérébral post-traumatique d’un volume inférieur à
15 ml, avec un déplacement de la ligne médiane inférieur à 5 mm, avec une citerne péri-
mésencéphalique libre, peut être traité de façon conservatrice. Cependant, le GCS doit être
supérieur ou égal à 12, ce qui exclut de l’étude les TC graves.
Dans tous les cas, HED, HDD aigu, hématome intracérébral ou contusion, la surveillance
de la PIC et les explorations TDM répétées peuvent constituer des éléments déterminants
dans la conduite du protocole thérapeutique et la discussion d'une indication chirurgicale.
Aucune étude n’aborde le problème. Aucune autre solution ne peut être proposée que le
drainage du LCR à partir du système ventriculaire.
Aucune étude ne lui est spécifiquement consacrée. Compte tenu de ce qui a été dit à propos
des masses expansives (HED - HSD), il est proposé d’intervenir sur une fracture entraînant
un effet de masse significatif, avec les mêmes critères (embarrure de 5 à 10 mm,
déplacement de la ligne médiane supérieur à 5 mm) (30). Les fractures de l’étage antérieur
de la base du crâne doivent être repérées, mais ne nécessitent pas d’intervention d'urgence
(31).
Aucune étude ne lui est spécifiquement consacrée. En accord avec les règles habituelles de
la traumatologie, l’embarrure ouverte justifie une intervention de parage et de fermeture
immédiate.
Quel que soit le grade clinique, les plaies pénétrantes justifient un transfert immédiat dans
un service de neurochirurgie.
Aucun consensus n’est établi dans la hiérarchie du traitement de ces lésions. Mais à la phase
précoce en urgence, il faut intervenir sur les lésions mettant en jeu immédiatement le
pronostic vital (30).
V. CONCLUSIONS
3. L’embarrure fermée compressive (épaisseur > 5 mm, effet de masse avec déplacement
de la ligne médiane > 5 mm) devrait être opérée.
Dans tous les cas, le volet est préférable au simple trou de trépan.
La mesure de la PIC est une aide pour la décision de ces indications neurochirurgicales.
L’ensemble de ces conclusions s’applique à l’enfant et à l’adulte.
Chapitre 4 - Tableau 6 (1). Synthèse concernant les indications neurochirurgicales dans les traumatismes
crâniens graves.
Auteurs/Méthodologie Résultats Conclusions
Bezircioglu, 1996 (2) 69 hommes, 11 femmes, âgés de 5 à 68 ans Le traitement d’un HED peut
Étude rétrospective. 95 % avaient un GCS > 12, 4 patients avaient être conservateur quand :
270 patients souffrant d’un un GCS < 10 (avec hémiparésie et signe de - son volume est inférieur à 30
hématome extra-dural (HED) Babinski, attribués à une contusion ou un ml, - son épaisseur < 20 mm,
aigu ; 80, traités de façon hématome intracérébral associé). Fracture - le déplacement de la ligne
conservatrice. Critères de temporo-pariétale croisant le trajet de l’artère médiane < 5 mm.
traitement conservateur : volume méningée moyenne dans 41,3 % des cas. L’association à une autre lésion
< 30 ml, épaisseur < 2 cm, GCS Localisation temporale 28,7 %, frontale 13%, intradurale et un GCS < 10 n’est
> 8, pas de déficit neurologique, temporo-pariétale 13,7 %, occipitale 6,25 %. pas une contre-indication à
patient admis dans les 24 heures Épaisseur de l’hématome < 15 mm dans 95% l’abstention. Le risque de
suivant le traumatisme, patient des cas, de 15 à 20 mm dans 5 % . décompensation est plus élevé
répondant aux critères Volume < 30 ml pour tous. Ligne médiane pour les HED de localisation
précédents, mais avec lésion déviée de moins de 5 mm pour 78 patients, de temporale. Chez un patient
intracérébrale et déficit mineur 5 à 10 mm pour 2 patients. Pathologie porteur d’un HED non opéré, il
(le déficit n’étant pas attribué à intradurale associée : 42 % des cas ne faut pas se contenter d’une
l’HED). La TDM est répétée à (pneumoencéphalie 26-25 %, contusion 12,5 TDM précoce.
12 h, 48 h, 4 jours et 10 jours %, hématome intracérébral 5 %, gonflement
après l’admission. 2,5 %, HSD 2,5 %). 5 patients ont dû être
Le GOS est estimé 2 mois après opérés en raison d’une altération du niveau de
la sortie. conscience, d’une augmentation du volume de
Chez 42 patients, TDM et EEG l’hématome (4 hématomes hétérogènes au
ont été obtenus 6 mois et 3 ans TDM), 1 mort après intervention. Chez les 5
après le traumatisme. opérés, l’HED était de localisation temporale p
= 0,010 (tous avaient 1 GCS > 13). Devenir à
long terme (42 patients à 3 ans) : 12
hypodensités séquellaires à la TDM, 8
céphalalgiques, 6 EEG anormaux sans crise
clinique.
Cho, 1995 (24) 3 groupes ont été constitués : •A : CCS 9,67 Chez l’enfant de moins de 2 ans,
Étude rétrospective d’enfants en moyenne ; PIC < 30 mmHg, traitement maltraité, avec TC grave (HSD
maltraités (children’s coma médical (6 patients), •B : CCS 7,86 ; PIC > 30 aigu, hémorragie
scale) (CCS) < 10. Âge < 2 ans. mmHg, traitement médical (7 patients), •C : arachnoïdienne, gonflement
Le TDM montre un HSD aigu CCS 7,3 ; PIC > 30 mmHg, craniotomie cérébral) : a) Quand la PIC est
avec hémorragie méningée et décompressive avec évacuation HSD (10 inférieure à 30 mm Hg le
gonflement cérébral. 2 types de patients). traitement peut être strictement
traitement sont proposés. Morbidité inférieure dans groupe A et C, COS médical,, b) Quand la PIC est
Traitement médical dans le but 2,17 et 2,4 en moyenne respectivement, 4,14 supérieure à 30 mm Hg, la
de réduire l’HIC, craniotomie dans le groupe B (p < 0,05) craniectomie décompressive
décompressive soit bifrontale, Mortalité plus basse dans le groupe C que dans (bilatérale ou unilatérale) donne
soit unilatérale fronto-temporo- le groupe B de meilleurs résultats sur la
pariétale, avec dans les 2 cas (p < 0,05). morbidité, la mortalité, et la
évacuation de l’HSD. Pour Préservation de l’audition meilleure dans le préservation de l’audition (p <
évaluer les résultats est utilisée groupe C que dans le groupe B (p < 0,05). 0,05).
la COS (Children’s outcome
scale)
Chapitre 4 - Tableau 6 (2). Synthèse concernant les indications neurochirurgicales dans les traumatismes
crâniens graves.
Choi, 1994 (3) 786 patients, âge moyen 30,4 ans (1 à 89 ans). Le meilleur facteur prédictif
Étude rétrospective. 786 patients GCS moyen 6. d’une amélioration d’un TC
admis entre 1976 et 1991 pour Réflexe pupillaire absent (uni ou bilatéral) : 51 grave est son stade clinique à 3
un TC sévère (GCS < 9). Le %. Le GCS et le réflexe pupillaire sont jugés à mois post-trauma. L’évolution
GOS a été étudié à la sortie du la limite de la signification pour l’évolution est d’autant plus favorable que
service de neurochirurgie à 3, 6 ultérieure (0,05 < p < 0,06). Une amélioration les troubles sont plus modérés (p
et 12 mois après le traumatisme. est possible entre 6 et 12 mois post-trauma, y = 0,0001). Le GCS et le réflexe
À l’admission, ont été notés : le compris chez les patients avec troubles sévères pupillaire sont à la limite de la
GCS, le réflexe pupillaire, l’âge, ou en état végétatif à la sortie du service de signification pour le pronostic.
les données TDM (œ dème, neurochirurgie (délai moyen de sortie 26,7 Cet article ne donne aucune
déplacement de la ligne jours). Chaque facteur (GCS, âge, réflexe indication sur le pronostic lié à
médiane, type de lésion : diffuse, pupillaire, type de la lésion, localisation de la chirurgie.
masse, HSD, hématome intra, et l’hématome) pris isolément n’est pas prédictif
leur localisation). Certains de l’évolution, de façon significative.
patients ont été traités Cependant, la récupération entre 3 et 6 mois
chirurgicalement. post-trauma est corrélée à la présence ou non
d’un hématome (p= 0,03). 27 % avec
hématome se sont améliorés contre 50 % sans
hématome. La localisation de l’hématome est peu
prédictive. Enfin, l’évolution à 6 mois peut être
prévue avec exactitude (p = 0,0001) à partir de
l’état clinique à 3 mois. Associé au GCS, à
l’âge et au réflexe pupillaire, les chances
d’amélioration peuvent être appréciées avec
une exactitude de 93 %.
Chapitre 4 - Tableau 6 (3). Synthèse concernant les indications neurochirurgicales dans les traumatismes
crâniens graves.
Choksey, 1993 (4) Le GSC est déterminant pour le pronostic : 12 Le GCS bas, la localisation de
Étude rétrospective concernant à l’hématome (profonde) son
202 patients souffrant 15 : 87 % de bons résultats, 8 à 11 : 62 % de caractère multiple, sa taille
d’hémorragie intracérébrale bons résultats, 3 à 7 : 31 % de bons résultats. > 16 ml et l’insuffisance
post-traumatique (de 1980 à Localisation : l’hématome profond donne respiratoire nécessitant
1988). seulement 20 % de chances de bons résultats. intubation et assistance sont
Le stade clinique a été apprécié L’hématome unique 58 % de bons résultats, 2 prédictifs d’un mauvais
par le GCS ; 3 groupes ont été hématomes 20 % de bons résultats, 3 ou plus pronostic.
constitués : GCS de 3 à 7, de 8 à 0 %. Taille de l’hématome : < 5 ml : 85 % de En prenant en compte les
11, de 12 à 15. bons résultats, > 35 ml : 33 %. Mode de facteurs âge, localisation de
Le devenir a été évalué entre 6 traumatisme : pas d’effet sur le pronostic. l’hématome, détérioration
mois et un an post-trauma avec Âge : pas d’effet direct sur le pronostic (mais clinique, nombre d’hématomes,
la GOS : bons résultats GOS 1 et les GCS bas sont en majorité chez les patients la craniotomie et l’évacuation de
2, mauvais 3 à 5. La localisation âgés de plus de 65 ans). Le volume de l’hématome augmentent de
de l’hématome a été notée, l’hématome est un facteur déterminant pour la façon significative la probabilité
périphérique (F, P, T, O) ou probabilité d’une détérioration clinique. Les d’un résultat favorable.
profond. Le volume de patients avec insuffisance respiratoire
l’hématome a été estimé : < 5 nécessitant une intubation et une assistance ont
ml, 6 à 15 ml, 16 à 35 ml, seulement 20 % de bons résultats.
> 35 ml. 84 patients ont été opérés (craniotomie
évacuation de l’hématome) : 62 % de bons
résultats, 38 % de mauvais résultats. Il n’y a
pas de corrélation volume de l’hématome -
GCS ; mais les hématomes volumineux sont
corrélés avec un mauvais pronostic.
L’analyse statistique de chacun des facteurs
suivants : GCS, volume de l’hématome (16 à
30 ml ou > 30 ml), insuffisance respiratoire,
montre que chacun d’eux a une influence sur
le pronostic. Dans l’étude statistique sur 4
facteurs (âge, localisation profonde de
l’hématome, détérioration clinique, nombre
d’hématomes 2 ou 3 et plus) la craniotomie
avec évacuation de l’hématome augmente la
probabilité d’un Résultats favorable.
Cohen, 1996 (15) Une anisocorie est trouvée chez 14 patients Le délai entre l’apparition d’une
Étude rétrospective. Objectifs : (67 %). La mortalité est 3 fois supérieure dans inégalité pupillaire et
déterminer si le délai entre le groupe de patients avec anisocorie (versus l’évacuation d’un HED aigu doit
l’apparition d’une anisocorie sans anisocorie) mais la différence est non être ≤à 70 min. Au-delà, le
d’évacuation d’un HED pur est significative (p = 0,21). Quand le délai entre risque de mortalité augmente de
corrélée avec un bon pronostic. l’apparition de l’anisocorie et l’évacuation de façon significative. Après 90
21 patients avec un HED aigu et l’hématome extradural est ≥ 70 min., la min. le risque de mortalité est
un GCS<8 ont été étudiés. mortalité est plus importante (p = 0.003). Au- majeur.
delà de 90 min. tous les patients sont décédés ;
il s’agit donc du délai critique (p = 0,0238).
Chapitre 4 - Tableau 6 (4). Synthèse concernant les indications neurochirurgicales dans les traumatismes
crâniens graves.
Coraddu, 1994 (25) Pour les 37 patients traités selon la méthode Un GCS bas et une localisation
De décembre 86 à novembre 91, stéréotaxique, la mortalité moyenne est de 30 temporale de l’hématome
57 patients ont été traités pour %. Chez les patients avec un GCS 3-5, la intracérébral post-traumatique
un hématome intracérébral mortalité est de 80 %. La mortalité est nulle sont des facteurs de mauvais
traumatique. Tous les patients chez les patients avec GCS ≥ 8. La mortalité pronostic. L’évacuation de
avec troubles de la conscience ou est de 50 % dans les localisations temporales, l’hématome par procédure
déficit ont été traités 5,5 % dans les localisations frontales. stéréotaxique simplifiée, limitant
chirurgicalement, 37 selon une les traumatismes opératoires et
procédure stéréotaxique, 12 par la réaction d’œ dème est discutée.
une craniotomie traditionnelle.
La procédure stéréotaxique a
pour but de limiter le
traumatisme opératoire, et ainsi
la réaction d’œ dème. Pas d’étude
statistique (la série est estimée
trop peu nombreuse).
Domenicucci, 1995 (20) 4 ont été opérés, 1 a été traité sans L’incidence des HED post-
Étude de 5 cas d’HED post- intervention. traumatiques « retardés » varie
traumatiques « retardés ». 1 opéré est décédé (il souffrait de lésions de 6 à 30 %. Elle est d’autant
L’exploration TDM était associées. La fréquence des HED « retardés » plus élevée que l’exploration
normale à l’admission. dans la série présentée est de 8 %. Le risque TDM est faite dans les 60
est maximum dans les 48 premières heures, il premières minutes post-
est rare après 13 jours. Quand l’exploration traumatiques, ou qu’il existe une
TDM est faite dans les 60 premières minutes fracture du crâne, une fuite de
après le traumatisme, l’incidence des HED LCR, ou une coagulopathie.
retardés augmente à 30 %.
Ersahin, 1993 (21) Tous ont été opérés. 1 est décédé (il avait été Quand le diagnostic d’hématome
Étude rétrospective de 9 cas admis 2 jours après le traumatisme ; au extradural de la fosse postérieure
d’HED post-traumatique moment de l’intervention il avait une mydriase est fait, et quand il est
survenus chez des enfants âgés bilatérale). symptomatique, il doit être
de 1 à 16 ans. 4 avaient une évacué en urgence. Il faut répéter
fracture du crâne. les explorations TDM quand
survient une détérioration
clinique chez un patient
souffrant d’un TC occipital,
particulièrement lorsqu’il y a
une fracture.
Chapitre 4 - Tableau 6 (5). Synthèse concernant les indications neurochirurgicales dans les traumatismes
crâniens graves.
Auteurs/Méthodologie Résultats Conclusions
Gopinath, 1996 (26) Au début de l’intervention : •SjO2 moy. pour L’évacuation chirurgicale est le
Étude prospective •35 patients, les patients opérés à l’admission : 41,5 % pour traitement définitif de
avec monitorage de la SjO2 du ceux opérés a posteriori 47,7 % soit SjO2 l’hématome intracérébral
côté de la jugulaire dominante si moyenne préop : 47 % (25 % - 89 %) traumatique. - Le monitorage de
en USI, du côté de la lésion au •17 cas de âSjO2 dont 7 dus à une la SjO2 procure des informations
bloc. •27 cures d’hématomes hypotension (PAM < 80 mmHg) utiles sur l’adéquation de la
intracérébraux •Âge moyen : 32 •â PCO2 à â SjO2 chez quelques patients perfusion cérébrale.
± 11 ans. GCS moyen : 7 (3-14). •Relation inverse SjO2 - hématocrite (p < - Désaturation veineuse jugulaire
Protocole standard de traitement 0,02) commune avant évacuation de
des TC •Pour 10 patients : •La plus basse PaO2 quand â SjO2 = 139 l’hématome. - Pas de PIC
chirurgie secondaire •Pas de mmHg. Après évacuation de l’hématome : peropératoire.
PIC peropératoire •Mesure de la á SjO2 moyenne à 65 % (p < 0,001).
SjO2 au début et après la cure de
l’hématome.
Johnson, 1992 (5) Aucun n’a survécu. 90 % avaient une mydriase Après revue de 19 cas
Au sein d’une population de 1 bilatérale. La TDM montrait un hématome consécutifs d’enfants souffrant
433 enfants admis à Washington extracérébral 4/18 (22 %) de 5 à 7 mm d’un TC sévère avec GCS à 3,
entre 1985 et 1989 pour un TC, d’épaisseur, associé à un œ dème, à une les auteurs concluent à l’absence
161 d’entre eux avaient un GCS contusion, et à un déplacement de la ligne d’hémorragie intracrânienne
≤7. Parmi eux, 19 avec un GCS médiane. L’autopsie a révélé un hématome pouvant justifier un geste
à 3, non améliorable, ont été extra-cérébral < 50 ml chez 8 autres enfants. chirurgical.
étudiés. Une exploration TDM a Parmi les hématomes vus à la TDM, ou
été pratiquée chez 18 d’entre trouvés à l’autopsie, 9 étaient des HSD, 3 des
eux. Une autopsie a été réalisée HED.
chez 18 d’entre eux également.
Koumtchev, 1994 (12) Résultats : •1erepériode : bons résultats (pas de En présence d’un hématome
Étude rétrospective de 554 récidive) quand utilisation du volet 4 trous (p intracrânien (intracérébral ou
traumatismes crâniens avec < 0,05). •2e et 3e périodes : (situation subaiguë extracérébral), le traitement
hématome intracrânien. ou chronique) pas de différence significative chirurgical sur volet 4 trous est
Tous ont été opérés selon 3 entre les 3 méthodes d’intervention (p < 0,05). recommandé, c’est-à-dire dans
méthodes : les 3 premiers jours après le
•Volet 4 trous (avec 10 cm entre traumatisme. Cette étude ne
chaque trou de trépan) •Trou de comporte pas de Résultats
trépan (ostéoplastique) clinique. Elle concerne
•Tréphine (ostéoplastique). seulement la récidive des
Trois périodes ont été définies : hématomes opérés.
•3 jours après le traumatisme, •
4 à 21 jours avec le traumatisme
•plus de 21 jours après le
traumatisme.
Chapitre 4 - Tableau 6 (6). Synthèse concernant les indications neurochirurgicales dans les traumatismes
crâniens graves.
Kuday, 1994(16) 115 patients, âge 21 ± 16, sexe ratio Les facteurs affectant le
Étude rétrospective du devenir (hommes/femmes 2,3), GCS > 8 : 78 % ; < 9 : pronostic des HED traumatiques
de 115 cas d’HED post- 22 %. 98 cas opérés par craniectomie, 18 cas sont : un GCS bas, un intervalle
traumatiques. Les facteurs par craniotomie. GOS à 6 mois : G : 76 %, M : entre le début des symptômes et
étudiés sont : l’âge, le sexe, 10 %, S : 3 %, l’intervention, l’existence d’une
l’existence d’une fracture, les D : 10 %. contusion et/ou d’un hématome
lésions associées, le délai Il existe une corrélation significative entre le intracérébral. Il n’y a pas de
d’intervention, le GCS, la cause pronostic et : •le pronostic et le GCS (p < relation statistique significative
du traumatisme, la localisation 0,00001). •l’existence d’une fracture. La entre le pronostic et l’âge du
de l’hématome. La GOS est présence d’une fracture assombrit le pronostic patient, la localisation de
appréciée à 6 mois. (p < 0,0015). •l’intervalle entre les symptômes l’hématome et la cause du
révélateurs et l’intervention (p < 0,082). •la traumatisme.
présence d’une contusion ou d’un hématome
intracérébral (p < 0,05). Il n’y a pas de
corrélation significative entre le pronostic, et
l’âge, la localisation de l’hématome ou la
cause du traumatisme.
Lahat, 1994 (18) À l’admission, le GCS était ≥ à 14 chez 11 L’HED post-traumatique peut
Étude rétrospective de 14 patients, = 13 chez 2 patients, = 4 chez un être traité de façon conservatrice.
observations d’enfants souffrant patient. Le moindre changement dans
d’HED post-traumatique. Le L’HED a été jugé asymptomatique en l’état neurologique et les signes
diagnostic est établi par TDM. l’absence de signes d’augmentation de la PIC, vitaux doit conduire à
Tous les patients ont été suivis et et de signes déficitaires focaux. l’intervention. Avis d’experts.
examinés par un 8 patients ont été traités chirurgicalement, 6
neurochirurgien. n’ont pas été opérés. Le GCS moyen était de
Pas d’étude statistique. 12,1 dans le groupe chirurgical, de 14,8 dans
le groupe traité de façon conservatrice. Le
nombre moyen de TDM a été de 2,5 dans le
groupe traité de façon conservatrice, contre 2,8
dans le groupe chirurgical. La durée
d’hospitalisation a été respectivement de 8,4
jours et 8,25 jours.
L’évolution a été favorable chez tous.
Chapitre 4 - Tableau 6 (7). Synthèse concernant les indications neurochirurgicales dans les traumatismes
crâniens graves.
Auteurs/Méthodologie Résultats Conclusions
Lee, 1995 (10) 29 patients, âge moyen 44 ans. •Mortalité : Chez les patients souffrant d’une
Revue rétrospective de 29 TC groupe A : 56 %, groupe B : hernie temporale (uncus) avec
graves, souffrant d’une hernie de 8 % (p < 0,01). Pas de corrélation significative hématome sous-dural aigu,
l’uncus (TDM) avec hématome avec l’âge, le sexe et le GCS. •Devenir (GOS) contusion, et gonflement
sous-dural aigu, contusion : groupe A : GOS moyen à 2,2 ± 0,4 ; groupe cérébral, il est recommandé de
majeure, et gonflement cérébral. B : GOS moyen à 4 ± 0,4, p < 0,01. faire une lobectomie large (50
Tous avaient un GCS ≤8 et une Pas de corrélation significative avec la mm en arrière de la pointe
mydriase unilatérale récupération motrice, le déficit cognitif, les temporale). L’amélioration du
(homolatérale). Deux groupes crises d’épilepsie. Mais les résultats sont pronostic vital est significative,
ont été constitués : •Groupe A : meilleurs dans le groupe B. ainsi que le devenir par le GOS.
16 patients, chirurgie classique Les résultats sur la récupération
(craniectomie sous-temporale, motrice et cognitive et sur le
décompression par évacuation de risque comitial sont également
l’hématome ou de la contusion). améliorés, mais de façon non
significative.
•Groupe B : 13 patients, 10 ont
eu une lobectomie de 50 mm à
partir du pôle temporal,
emportant l’uncus, exposant le
III, l’artère cérébrale postérieure
et le tronc cérébral ; 3 patients
ont eu une lobectomie partielle,
de 20 à 30 mm du pôle temporal.
Le devenir a été évalué par la
GOS à 6 mois avec évaluation
du déficit musculaire
Chapitre 4 - Tableau 6 (8). Synthèse concernant les indications neurochirurgicales dans les traumatismes
crâniens graves.
Chapitre 4 - Tableau 6 (9). Synthèse concernant les indications neurochirurgicales dans les traumatismes
crâniens graves.
Chapitre 4 - Tableau 6 (10). Synthèse concernant les indications neurochirurgicales dans les traumatismes
crâniens graves.
Meier, 1992 (14) Mortalité globale 41 %, mortalité opératoire Le pronostic d’une plaie d’un
Dans une série de 978 TC 20 %. Le pronostic est d’autant plus sévère que sinus dure-mérien superficiel est
opérés, étude de 39 cas (4 %) la lésion se trouve à la partie moyenne ou d’autant plus sévère que cette
ayant un traumatisme d’un sinus postérieure du sinus sagittal supérieur. Le plaie se trouve à la partie
dural superficiel. pronostic est d’autant plus sévère qu’une moyenne ou postérieure du sinus
Atteinte du sinus sagittal lésion intracrânienne (hématome juxta-dural, sagittal supérieur et qu’il existe
supérieur 29 cas (partie contusion...) est associée. Dans 57 % des cas, associé une lésion intracrânienne
antérieure 12 ; partie moyenne la plaie du sinus était prévisible, dans 43 % (hématome juxta-dural,
14 ; partie postérieure 3). des cas non prévisible (compression par contusion).
Atteinte du sinus transverse 7 hématome). Il est conseillé de faire réaliser Avis d’experts.
cas. l’intervention par un neurochirurgien.
Atteinte mixte (sinus transverse
et sinus sigmoïde, ou sinus
sagittal supérieur et sigmoïde 3
cas).
Moura dos Santos, 1994 (17) Délai accident - admission : 4 heures : 48,3 % Le pronostic d’un hématome
Étude rétrospective de 58 > 24 heures : 27,6 %. extradural de l’enfant est
enfants, âgés de moins de 12 Évaluation clinique : groupe 1 : 3 enfants favorable si le diagnostic est
ans, souffrant d’hématome conscients, 4 obnubilés, 1 hémiparésie tardive rapide. Si l’HED est petit, sans
extradural post-traumatique. ; Groupe 2 : 38 GCS 13-15, 8 GCS 9-12, 3 effet de masse, le traitement peut
Deux groupes sont isolés : GCS 7-8, 2 GCS 5-6. être conservateur y compris avec
•Groupe 1 : enfants âgés de 7 - 43 opérés : 37 en supratentoriel (craniotomie GCS 10 à 15 (mais pas d’étude
mois à 3 ans. •Groupe 2 : évacuation de l’hématome) ; 3 infra-tentoriel statistique). Le traitement
enfants âgés de 3 ans à 12 ans. • par craniectomie suboccipitale. classique est l’évacuation
La chute est le mécanisme le •15 non opérés ; chez 11 d’entre eux (73,4 %) chirurgicale. Tout retard est
plus fréquent (67 % des cas). pas de fracture radiovisible. inacceptable quand le diagnostic
Tous ont eu une TDM. 43 Résultat global : GCS de sortie, 13 à 15 chez est fait.
radiographies du crâne, 64 38 patients, 9 à 12 chez 3 patients (dont 2 avec
fractures radiovisibles. séquelle motrice).
2 décès (3,4 %).
Chapitre 4 - Tableau 6 (11). Synthèse concernant les indications neurochirurgicales dans les traumatismes
crâniens graves.
Poon, 1992 (22) Les HED retardés surviennent plutôt dans le L’incidence de l’HED retardé
Étude rétrospective de 73 groupe des trauma modérés et graves, les HED varie de 0 à 30 % selon les séries
patients souffrant d’hématome initiaux plutôt dans le groupe des trauma (30 % dans cette série). Les
extradural post traumatique : légers p = 0,00002. La mortalité est plus auteurs considèrent que ce n’est
•51 ont eu un HED initial, élevée après un HED retardé (4/22, versus donc pas une rareté. L’HED est
•22 ont eu un HED retardé. 0/51) p = 0,002. une condition dangereuse avec
TDM immédiate, à l’admission Les résultats sont plus favorables après HED un taux de mortalité élevé. La
pour : les traumatismes graves initial : bons résultats 90 %, versus 59 % dans mortalité moyenne de l’ensemble
(GCS ≤8) les traumas modérés l’HED retardé, p = 0,002. Le saignement des HED, à 5 %, est attribuée au
(GCS 9 à 12), les traumas légers d’une artère méningée a été identifié chez 27 cas d’HED retardé. Un
(GCS entre 13 et 15) à haut des 51 patients avec HED initial, et seulement diagnostic précoce est
risque. Les comparaisons ont été chez 2 des 22 patients avec HED retardé (p = nécessaire.
établies entre le groupe des HED 0,0004). Il est conseillé un usage large du
retardés et le groupe des HED monitorage de la PIC et de la
initiaux. Les résultats ont été surveillance TDM.
appréciés par la GOS simplifiée.
Rivano, 1992 (13) Trois groupes ont été constitués : •les cas L’hématome extradural de la
Revue rétrospective des 17 cas aigus 9 patients opérés dans les 24 premières fosse postérieure comporte une
consécutifs d’hématome heures ; •les cas subaigus, 6 patients opérés mortalité et une morbidité non
extradural de la fosse dans les 10 premiers jours ; •les cas négligeables.
postérieure, tous opérés. Tous les chroniques 2 patients opérés après le 10e jour. Le traitement est chirurgical
patients ont eu une radiographie L’intervention a consisté en une craniectomie quand l’hématome est
standard. Une fracture a été sub-occipitale avec évacuation d’hématome. symptomatique.
trouvée dans 13 cas (81 %). La mortalité est de 12 % (2 cas) (mortalité L’intérêt de la TDM est
dans la littérature de 0 à 12,5 %). La morbidité souligné.
est de 13 %. Dans les autres cas, le résultat
Sakas, 1995 (27) •33 opérés dans les 3 heures après la 1ere •MBA et aréactivité motrice pas
Étude prospective et observation de MBA 76 % dans les 4h, suffisantes pour une décision
rétrospective de 40 patients en 90 % dans les 5h. •43 % de décès - 5 % d’évacuation d’un hématome
mydriase aréactive (> 4 min.) d’états végétatifs - 27 % handicaps sévères - 5 intracérébral.
(MBA) ayant subi une % évolution favorable. •Hématome sous-dural + MBA
craniotomie pour hématome •Corrélation bonne évolution, retour rapide éléments princeps d’un pronostic
traumatique. Exclusion des des pupilles à la normale •64 % de mortalité défavorable.
patients atteints de pathologies pour les hématomes sous duraux •18 % pour
à modifications pupillaires. les hématomes extraduraux (p < 0,05).
But : améliorer la qualité de á morbidité et mortalité en fonction de l’âge >
survie et rechercher des critères 20 ans. L’intervalle perte de la réactivité
de prise en charge. pupillaire craniotomie > 3 heures, l’effacement
34 hommes de 6 à 75 ans. des citernes de la base, l’hémorragie sous-
6 femmes de 6 à 65 ans. arachnoïdienne au TDM
Détermination du devenir par
GOS à 6 mois puis 1 an.
Sangiovanni, 1996 (19) 35 patients - 30,9 ans (1 à 80 ans). •AVP : Chez certains patients,
Étude rétrospective. 54,3 %, chutes : 28,5 %, sport : 5,7 %, AT : surveillance sans chirurgie
L’HED est une urgence 11.5 %. d’HED acceptable sous
neurochirurgicale. Actuellement, •CGS initial : 8 à 15. •Intervalle entre trauma conditions d’un tableau clinique
une catégorie de patients peut et TDM : 1 à 72 h. asymptomatique : •d’une
être prise en charge sans •HED : - frontal à 11 - occipital à 2 - épaisseur de l’HED < 15 mm,
chirurgie. •35 patients avec temporo-pariétal à 22 •un effet de masse < 10 mm.
HED non opérés, surveillance •Traitement conservateur : si épaisseur < 15
CGS et TDM. mm (dans étude 2 à 15 mm). •6 cas avec effet
But de l’étude : vérifier si : de masse < 4 mm. •2 patients opérés car
•l’épaisseur de l’HED, •l’effet áépaisseur de HED. •à 6 mois, GOS à 5 chez
de masse médian •l’absence de 34 patients.
signes cliniques : sont de bons
éléments à pas de modifications
du devenir.
Talamonti, 1995 (31) Pas d’intervention en urgence. À partir de leur expérience, les
Revue rétrospective de 64 Le délai opératoire après l’admission a été en auteurs pensent que la réparation
patients opérés d’une fracture de moyenne de 18 jours avec des extrêmes de 8 à chirurgicale des fractures de
l’étage antérieur de la base du 30 jours. 4 patients sur 64 ont dû être repris. l’étage antérieur de la base du
crâne à « haut risque ». 1 est décédé (1,5 %) crâne est souhaitable, compte
Les critères pour l’indication tenu des risques de
opératoire sont : une complications possibles en
pneumoencéphalie, une l’absence de traitement (fistule
rhinorrhée, une méningite, de LCR et infection
laissant supposer l’existence intracrânienne).
d’une brèche ostéo-méningée, ou Pas d’intervention en urgence.
une fracture importante de la Pas d’intérêt dans la prise en
base du crâne. Pas d’étude charge des TC graves.
statistique.
Chapitre 4 - Tableau 6 (13). Synthèse concernant les indications neurochirurgicales dans les traumatismes
crâniens graves.
Chapitre 4 - Tableau 6 (14). Synthèse concernant les indications neurochirurgicales dans les traumatismes
crâniens graves.
Auteurs/Méthodologie Résultats Conclusions
Chapitre 4 - Tableau 6 (15). Synthèse concernant les indications neurochirurgicales dans les traumatismes
crâniens graves.
Zumkeller, 1996 (8) 174 patients, 70 % de sexe masculin, 30 % de Chez les patients souffrant
Revue rétrospective de 174 sexe féminin. Âge moyen : 52,6 ans (extrêmes d’hématome sous-dural aigu
patients, sur 10 ans, porteurs 8 à 85 ans) •A la TDM : épaisseur de post-traumatique, les données
d’un hématome sous-dural aigu l’hématome de 5 à 35 mm (58 % de 10 à 18 TDM sont importantes pour le
bilatéral, après TC grave (les mm). •Déplacement de la ligne médiane de 0 pronostic. Si l’épaisseur de
contusions bilatérales sont à l’hématome dépasse
exclues). Tous ont été opérés. 33 mm. Différence EH-DLM de -1 à + 13 mm. 18 mm, le taux de survivants est
Ceux qui avaient une EH > DLM 47 % des patients, EH = DLM 14 en-dessous de 50 %. Les
insuffisance respiratoire ont été %, EH < DLM 40 %. déplacements de la ligne
intubés et ventilés. Pronostic : survivants 48 %, décès 52 %. médiane > à 12 mm affectent le
Sur la TDM, ont été mesurés : Parmi les survivants 29 % de résultats pronostic. Le taux de survivants
satisfaisants (16 % bons ; 13 % moyens), 19 % chute en dessous de 50 %
•l’épaisseur de l’HSD, •le
de mauvais résultats (8 % d’handicapés, lorsqu’il dépasse 20 mm. Le
déplacement de la ligne médiane
taux de survivants tend vers 0
(DLM) au niveau du septum 6 % végétatifs). Influence significative sur le
lorsque ce déplacement est > 25
pelucidum, •la différence entre pronostic du GCS et de l’âge.
mm. La différence entre
le déplacement de la ligne L’épaisseur de l’hématome et de la ligne l’épaisseur de l’hématome et le
médiane et l’épaisseur de médiane jouent un rôle significatif (p<0,05). déplacement de la ligne médiane
l’hématome (EH) permettant de Chez les survivants (48 %), l’épaisseur de est un indicateur significatif du
déterminer un « indice de l’hématome était en moyenne de 18 mm, le pronostic. Quand le déplacement
gonflement cérébral ». déplacement de la ligne médiane 20 mm. de la ligne médiane dépasse
Le nombre de survivants diminue de façon l’épaisseur de l’hématome de 5
significative quand DLM > 20 mm, tend vers 0 mm, le taux de survivants chute
quand DLM > à 25 mm. Si DLM - EH > 0 : à 25 %.
œ dème, si > 5 mm, diminution des survivants
à 25 %. Si DLM dépasse EH de 3 mm : 50 %
de survivants. Si DLM dépasse EH de 5 mm :
chute à 25%. Le GOS est corrélé de façon
significative avec ces paramètres (p < 0,05).
RÉFÉRENCES
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CT and clinical criteria for conservative treatment of supratentorial traumatic intracerebral haematomas.
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EBIC-guidelines for management of severe head injury in adults. The European Brain Injury Consortium.
Rotterdam: The European Brain Injury Consortium; 1996.
CHAPITRE 5
Q UELLES SONT LES INDICATIONS ET LES MODALIT É S DE LA
VENTILATION M É CANIQUE ?
I. RECHERCHE DOCUMENTAIRE
La recherche documentaire a porté sur les publications parues depuis 1992. Les descripteurs
initiaux définis dans le chapitre « Méthodologie » ont été croisés avec : Respiration, artificial,
Ventilators, mechanical, Assisted ventilation, Artifical ventilation, Hyperventilation.
Au total, 79 références ont été obtenues sur MEDLINE et 75 sur EMBASE.
I.2. Hypoxie
La recherche documentaire a porté sur les publications parues depuis 1994. Les descripteurs
initiaux définis dans le chapitre « Méthodologie » ont été croisés avec : Cell hypoxia, Hypoxia,
Anoxia, Anoxemia.
Au total, 6 références ont été obtenues sur MEDLINE et 5 sur EMBASE.
Les effets délétères de l’hypoxie après TC grave sont bien établis (1). Les causes de
détresse respiratoire aiguë sont multiples après TC grave. Il existe des troubles de la
déglutition en rapport avec le coma et donc un risque d’inhalation du liquide gastrique, ou
de sang venant de l’oropharynx. Une obstruction des voies aériennes peut être observée en
relation avec les troubles du tonus liés au coma ou un traumatisme facial associé. Les
troubles de la commande ventilatoire peuvent entraîner hypo, normo ou hyperventilation,
selon les patients, ou successivement chez un même patient. Enfin, il peut exister un
traumatisme thoracique associé.
L’intubation trachéale permet de maintenir la liberté des voies aériennes, tout en évitant le
risque d’inhalation de liquide gastrique entre autres. La ventilation mécanique,
éventuellement associée à une sédation, permet un contrôle de la ventilation alvéolaire et de
l’oxygénation du patient. Les effets de l’intubation trachéale avec ventilation mécanique sur
le devenir des patients victimes de TC grave ont été évalués dans une étude sur 600 patients
transférés dans un centre de neurotraumatologie (2). Trois périodes ont été comparées
(1979-1980, 1986-1987 et 1989-1990). La présence d’une hypotension ou d’une
hypoxémie à l’arrivée dans le centre était significativement associée à un moins bon devenir,
de façon indépendante de l’âge, des données de la TDM initiale ou de la profondeur du
coma. Les auteurs observent au cours des périodes successives une augmentation de la
proportion de patients intubés et ventilés pour le transfert, une réduction de fréquence de
l’hypoxie à l’arrivée dans le centre et une amélioration significative du devenir des patients.
L’intubation seule ou la présence d’un dispositif de libération des voies aériennes était
associée à un plus grand risque d’hypoxémie que lorsqu’une ventilation mécanique était
associée. La méthodologie utilisée ne permet pas d’affirmer avec certitude que
l’amélioration du devenir des patients est imputable à l’amélioration de la prise en charge
ventilatoire. Cependant ces données constituent un argument fort en faveur de l’intérêt de la
ventilation mécanique avec FiO2 adaptée des patients victimes de TC grave.
Pour toutes ces raisons, il est admis que la prise en charge initiale des patients victimes de
TC grave doit inclure l’intubation trachéale suivie de ventilation mécanique (1, 3).
hypocapnie profonde (PaCO2 25±2 mmHg) durant 5 jours, au maintien d’une PaCO2 à 35
±2 mmHg. À 3 et 6 mois post-traumatisme, les patients qui avaient initialement un score de
réponse motrice de 4-5 (d’après le GCS) avaient un devenir significativement meilleur
lorsqu’ils n’avaient pas été traités par hyperventilation.
Depuis, 5 autres études de niveau de preuve moindre ont été identifiées. Ainsi Fortune a
comparé chez 22 TC graves (5) les effets de l’hyperventilation, du mannitol et du drainage
ventriculaire sur la PIC, la SjO2 et la DavO2 cérébrale. Les trois traitements permettaient
une réduction comparable de la PIC, mais au prix d’une réduction du rapport entre DSC et
CMRO2 pour l’hyperventilation, alors que les deux autres traitements étaient associés à une
amélioration de ce rapport. Dans une étude évaluant les données du monitorage de la SjO2
chez 122 patients victimes de TC grave (6), les auteurs observent que la survenue
d’épisodes de désaturation veineuse jugulaire est significativement associée à un moins bon
devenir. Or 27 % de ces épisodes de désaturation veineuse jugulaire étaient causés par une
hypocapnie (définie par une PaCO2 < 28 mmHg). Van Santbrink montre chez 22 patients
que l’hyperventilation diminue la pression partielle d’oxygène dans le tissu cérébral (7).
Dans une étude évaluant les effets de l’hyperventilation sur le DSC régional (TDM Xénon
stable) (8), l’apparition de zones cérébrales ischémiques lors de l’hyperventilation est mise
en évidence chez 2 patients victimes de TC grave sur 4.
Ces données ne peuvent donc que confirmer les conclusions des recommandations
américaines (12) : en l’absence d’HIC, une hyperventilation profonde et prolongée (PaCO2
≤ 25 mmHg) doit être évitée après TC grave. Une hyperventilation modérée prophylactique
(PaCO2 ≤ 35 mmHg) devrait être évitée durant les 24 premières heures après TC grave, car
elle compromet la perfusion cérébrale à un moment où le DSC est déjà réduit.
L’hyperventilation pourrait être nécessaire pour quelques heures lorsque survient une
détérioration neurologique brutale, ou pour des durées plus longues en cas d’HIC
réfractaire au traitement associant sédation, curarisation, drainage du LCR et osmothérapie
(mannitol). Dans le cas où une PaCO2 < 30 mmHg est jugée nécessaire, le monitorage de la
SjO2, de la DavO2 cérébrale ou du DSC pourrait aider à détecter la survenue d’une
ischémie cérébrale.
Aucune étude n’établit de spécificité technique de la ventilation mécanique chez les patients
victimes de TC grave et qui ne présentent pas de complication pulmonaire. En revanche, de
nombreux travaux ont étudié les effets de l’aspiration trachéale (13, 14), nécessaire chez les
patients intubés et ventilés, sur la PIC et/ou la PPC.
Deux mécanismes expliquent l’augmentation de la PIC lors de l’aspiration trachéale : une
réponse locale à l’irritation trachéale entraînant un réflexe de toux, et une réponse centrale
avec augmentation de l’activité métabolique cérébrale lors de la stimulation trachéale (14).
Divers traitements ont été proposés pour tenter de limiter ces effets ; ceux-ci ont été
analysés dans deux revues systématiques de la littérature.
Dans une revue (15), 41 travaux concernant les procédures techniques permettant de
réduire les effets délétères de l’aspiration trachéale ont été analysés. Les recommandations
établies au terme de cette revue incluent la nécessité d’une préoxygénation (FiO2 1 pendant
3-4 cycles ventilatoires) en évitant l’hyperventilation supplémentaire en cas
d’hyperventilation chronique. La technique d’aspiration devrait inclure une limitation de la
durée de l’aspiration à 10 secondes, sans dépasser deux passages successifs de la sonde
d’aspiration. La rotation de la tête, qui peut entraîner une élévation de la PIC, doit être
évitée. La dépression utilisée doit être limitée pour éviter la réduction de la capacité
résiduelle fonctionnelle. De même, le calibre de la sonde d’aspiration doit être adapté au
calibre de la sonde d’intubation de façon à ne pas l’occlure au cours du passage.
L’efficacité de l’administration de lidocaïne pour prévenir l’augmentation de la PIC lors des
aspirations trachéales a été étudiée dans une revue systématique de la littérature (16)
incluant 36 travaux. L’analyse de la littérature conclut à une efficacité probable de la
lidocaïne pour limiter l’augmentation de la PIC lors de l’aspiration, efficacité plus marquée
par la voie intra-trachéale que par la voie veineuse. Cependant, les limitations
Des modalités particulières de ventilation mécanique sont parfois proposées dans le cas
d’hypoxémie sévère, réfractaire à une ventilation mécanique usuelle avec élévation de la
FiO2. Un risque particulier a été suggéré lors de l’utilisation de certaines de ces modalités
de ventilation mécanique chez les patients victimes de TC grave, conduisant à une
restriction de leur utilisation. La survenue d’une détérioration neurologique a été décrite
lors de l’introduction d’une ventilation en pression positive en fin d’expiration (PEP) chez
des patients victimes de TC grave avec HIC (17). Cette complication était initialement
attribuée à l’élévation de la pression intrathoracique entraînée par la PEP, résultant en
l’association d’une élévation de la PIC par gêne au retour veineux cérébral avec une
réduction de la pression artérielle liée à la gêne au retour veineux systémique.
L'augmentation de la PIC est moindre en cas de compliance pulmonaire basse (18).
Une étude chez 33 patients (19) victimes de TC grave a montré que l’utilisation d’une PEP
de 5 à 15 cmH2O n’entraînait qu’une variation mineure de la PIC, associée à des variations
de PaCO2, débit cardiaque, pression veineuse centrale et pressions d’insufflation. Plus
récemment, une étude (20) réalisée chez 18 patients dont 9 victimes de TC grave a montré
que les effets de la PEP (5 à 15 cmH2O) sur la PIC variaient en fonction de la PIC initiale
des patients. Chez les patients ne présentant pas d’HIC, la PEP augmentait de façon
statistiquement significative la PIC ; mais cette augmentation résultait en des modifications
de PIC et de PPC sans signification clinique. À l’inverse, les mêmes niveaux de PEP
n’entraînaient aucune modification de PIC ou de PPC chez les patients présentant
initialement une HIC. Ces résultats sont expliqués par la présence probable d’une effet de
compression veineuse intracérébrale lors de l’HIC, limitant la transmission de l’élévation de
pression intrathoracique aux veines cérébrales.
Les effets des modifications du rapport entre temps inspiratoire et temps expiratoire
(rapport I/E) sur la PIC et la PPC ont été étudiés dans une courte série de 9 patients
victimes de TC grave (21). Dans cette étude, l’utilisation d’un rapport I/E inversé n’avait
qu’un effet mineur sur la PIC. Les variations de PIC étaient plus étroitement associées aux
variations de capnie qu’aux variations de pression des voies aériennes.
Les effets de l’utilisation d’un lit à rotation continue sur la PIC ont été étudiés chez 58
patients victimes de TC grave (22).Dans cette étude, les variations de PIC associées aux
rotations du lit sont restées mineures. Les variations maximales étaient observées lors de la
rotation du lit du côté de la lésion dans le cas de lésion unilatérale, mais n’imposaient pas de
modification du traitement de l’HIC.
V. CONCLUSIONS (RECOMMANDATIONS)
Tout patient avec un TC grave doit bénéficier dès la phase initiale d’une intubation
trachéale avec ventilation contrôlée (grade B). Le ventilateur doit être réglé pour obtenir
une PaO2 au moins supérieure à 60 mmHg et une PaCO2 entre 35 et 40 mmHg (grade B).
L’hyperventilation (PaCO2 = 35 mmHg) devrait être évitée durant les 24 premières heures
après le TC. En l’absence d’HIC, une hyperventilation doit toujours être évitée. Les
aspirations trachéales peuvent entraîner une élévation de la PIC et doivent être précédées
d’une préoxygénation et limitées en durée (grade C). L’utilisation d’une PEP (jusqu’à 15
cmH2) et la modulation des paramètres de ventilation peuvent être proposées si nécessaire
pour atteindre les objectifs de PaO2, à condition de contrôler le retentissement de ces
nouvelles conditions sur la PaCO2 et la pression artérielle (grade C).
Chapitre 5 - Tableau 7 (1). Synthèse concernant la ventilation mécanique au cours des traumatismes crâniens
graves.
Auteurs/Méthodologie Résultats Conclusions
PEP
Burchiel, 1981 (18) 11 patients avec CC normales : pas La PEP peut augmenter la PIC
16 TC graves + 2 hémorragies d’augmentation de PIC avec PEP. 5 patients en cas d’HIC.
ménigées. Augmentation selon avec CC diminuée et CP normales : Une diminution des compliances
tolérance de la PEP jusqu’à 30 augmentation de PIC avec PEP. 2 patients pulmonaires protège le cerveau
cmH20 par étape de 5 cmH20. avec CC et CP diminuées : pas d’augmentation de cette augmentation.
Mesure de : - PIC - Compliances de PIC avec PEP.
pulmonaires (CP) - Compliances
cérébrales (CC) : mesure de PIC
après injection intraventriculaire
de 1 ml de sérum salé, plusieurs
fois.
Cooper, 1985 (19) Augmentation significative de : - PIC : 13,2 à La VM avec PEP à 10cmH20
33 patients TC graves. Mesure 14,5 mmHg - PCO2 : 29,8 à 30,6 mmHg, - entraîne une faible augmentation
des effets d’une PEP = 10cmH20 PVC : 6,6 à 9,5 mmHg,n - PI max : 28 à 37 de PIC expliquée par ses effets
cmH20, Pas de modification de PAM et PPC. hémodynamiques et
Pas de modification de PIC en d’HIC (8 pat.). respiratoires.
McGuire, 1997 (20) - Groupe avec PIC normale : . PEP 5cmH20 : Chez les patients ayant une PIC
- 18 patients dont 9 TC. - Étude PIC inchangée ; . PEP 10 et 15cmH20 : PIC normale, une PEP à 10 ou
des effets d’une PEP 5, 10 et 15 augmentée (1,9 et 1,5 mmHg resp.). - Groupe 15cmH20 entraîne une discrète
cmH20. - Mesure de PIC et PPC. avec PIC augmentée : pas de modification de augmentation de PIC mais sans
PPC. modification de PPC. Chez les
patients ayant une
PICaugmentée la PEP ne
modifie pas la PPC.
HYPERVENTILATION
Gopinath, 1994 (6) 77 épisodes de désaturation (désat) chez 46 Beaucoup de désaturations
116 TC sévères GCS < 8 SjO2 patients, 27 patients 1 seule désat, 19 multiples n’auraient pas été enregistrées
monitorée de 1 à 5 jours après le désat. Cause des désat 36 fois systémique, 35 sans une mesure continue de la
TC. 86 % TC fermés (14 % fois cérébrale, 6 fois les deux. La majorité des SjO2. Bien que la relation
plaies cranio-cérébrales par désat durait < 1 h. Désat beaucoup plus causale entre désaturation et
balle). 80 % de comas à fréquentes le 1er j après TC, 2 fois plus Résultats neurologique ne puisse
l’admission ; paramètres fréquents chez patients avec PPC basse, que si être établie de façon formelle, le
physiologiques enregistrés toutes PPC normale ou élevée. 90 % de mauvais monitorage de SjO2 peut
les 2min, patients intubés et devenir si désat multiples, 74 % mauvais éventuellement permettre
ventilés, monitorage de la PIC et devenir si 1 seule désat, 55 % si aucune désat. d’identifier et de traiter
de la PA. But : dénombrer les L’analyse multivariée incluant âge, GCS, précocement un bon nombre de
épisodes de désaturation réactivité pupillaire, type de traumatisme, plus lésions cérébrales secondaires.
jugulaire (SjO2<50 % pdt plus basse PPC, plus haute température et incidence
de 10 min) et corréler ces nbres de désat montre que l’incidence de désat est
aux résultats neurologiques. associée au devenir neurologique.
Van Santbrink, 1996 (7) Une valeur de Pbr < 5 mmHg au cours des La survenue d’une ischémie
22 TC grave avec GCS < 8 premières 24 heures post TC est corrélée avec cérébrale peut être rapidement
Mesure continue de la pression un mauvais pronostic. L’hyperventilation a détectée par le monitoring de
partielle d’O2 dans le tissu entraîné une diminution de PbrO2 chez PbrO2. L’hypervention peut
cérébral (Pbr O2), SjO2, PIC et quelques patients. entraîner une diminution de
PPC. PbrO2.
Chapitre 5 - Tableau 7 (2). Synthèse concernant la ventilation mécanique au cours des traumatismes crâniens
graves.
Auteurs/Méthodologie Résultats Conclusions
ASPIRATIONS TRACHÉALES
Crosby, 1992 (13) Diminution significative de PA, PPC et FC Une aspiration trachéale entraîne
49 patients. Groupe I : 18 chez les patients du Groupe I par rapport au une diminution de la PPC qui ne
patients, PIC = 7,1 mmHg. Groupe II. Après une aspiration trachéale, un se normalise qu’après 2 minutes.
Groupe II : 31 patients, PIC = délai de 2 min est nécessaire pour une
9,3 mmHg. Analyse PA, PIC, normalisation des paramètres mesurés.
PPC, FC pendant les 5 min
suivant une aspiration trachéale.
Brucia, 1996 (14) L’insertion du cathéter d’aspiration trachéale L’aspiration trachéale entraîne
30 patients. Mesure PIC, PAM, entraîne une augmentation de PIC, PAM et une augmentation de PIC et de
PPC et FC avant et pendant une PPC, sans augmentation de FC. Si une PPC. Il faudrait développer des
aspiration trachéale, avec ou pression négative est associée, la PIC et FC recherches pour trouver un
sans pression négative. augmentent alors que PAM et PPC ne varient moyen de réduire l’effet de
pas. l’aspiration trachéale sur la
circulation cérébrale et
systémique.
MODALITÉS TECHNIQUES
Tillet, 1993 (22) PIC varie avec rotation de 1 à 6,5 mmHg (NS), La PIC ne paraît pas modifiée
58 TC graves GCS < 9 : effets en moyenne 14,6 mmHg pendant rotation, par la rotation continue des TC
d’un lit rotatif. 36 TDM 14,7 mmHg pendant non-rotation, pendant 2 j graves. Dans le sous-groupe des
anormales (46,5 % effet de après admission, identique au 3e j. 1 patient TC avec lésion unilatérale,
masse), 2 groupes : lésion modif importante (11 mmHg) mais GCS 3, augmentation de la PIC quand
unilatérale, ou bilatérale/diffuse. DCD à 12 h de MOF. Pas d’effet latéralisé de tourné du côté de la lésion, sans
Mesure en rotation et non- la rotation sur la PIC dans le groupe lésion que ces variations n’entraînent
rotation (constantes ventilatoires diffuse. Dans le groupe lésion unilatérale, 10 de modification thérapeutique.
stables) de : - PIC, - degré de patients atteignent la PIC la plus haute quand
rotation du lit, intensité de tournés du côté de la lésion, 2 quand tournés
traitement HIC (échelle du côté sain.
préétablie), - index pression -
volume IC
Clarke, 1997 (21) Volume courant constant : - PI max La ventilation avec un rapport
9 patients. Variation du rapport augmentée, I/E inversé a peu d’effet sur la
I/E de 1:2 à 2:1 - Paw augmentée, - PEPi augmentée, - PIC PIC et ne modifie pas la PPC.
en maintenant constant inchangée, - P et CO2 inchangés, - corrélation Les modifications de PIC sont
successivement - le volume PIC/P et CO2 : r = - 0,74 ;P et CO2 constants : plus corrélées aux modifications
courant, - P et CO2. Mesure de - Modification de volume courant, PI max, - de la capnie que celles de Paw.
PIC. Paw et PEPi mais pas de PIC, PAM et PPC.
Pas de corrélation entre PIC et Paw.
Chapitre 5 - Tableau 7 (3). Synthèse concernant la ventilation mécanique au cours des traumatismes crâniens
graves.
Auteurs/Méthodologie Résultats Conclusions
HYPERVENTILATION
Muizelaar, 1991 (4) Les patients ayant un GCS de 4-5 avaient un L’hyperventilation ne doit pas
Étude prospective randomisée. pronostic meilleur à 3 et 6 mois en l’absence être utilisée après un TC grave
77 patients TC graves. d’hyperventilation.
Randomisation : - PaCO2 = 25 +
2 mmHg pendant 5 j après
traumatisme ; - PaCO2 = 35 + 2
mmHg pendant la même durée.
Stringer, 1993 (8) 5 patients : augmentation du DSC dans la zone L’hyperventilation peut
12 patients. Étude du débit lésée. 5 patients : diminution du DSC dans les entraîner une ischémie au niveau
sanguin régional et de la zones saines. 3 patients : les zones avec de zones lésées.
réactivité vasculaire par scanner perfusion de luxe deviennent ischémiques.
Xénon. Mesure avant et après 3 patients : des lésions avec ischémie modérée
hyperventilation. deviennent encore plus ischémiques.
Cruz, 1995 (9) Extraction d’O2 normale, au cours des trois L’hyperventilation au cours
33 patients, GCS moyen 6, HIC, niveaux de capnie. Consommation de glucose d’une poussée d’HIC a un effet
- Mesure du gradient artério- normale en hypocapnie et diminuée en bénéfique sur l’extraction
jugulaire en glucose et en normocapnie. cérébrale du glucose.
oxygène.
- Selon la valeur de PIC,
réalisation de 3 niveaux de
capnie : - normocapnie - PaCO2
25-30 mmHg - PaCO2 < 25
mmHg.
RÉFÉRENCES
1. Brain Trauma Foundation, American Association of Neurological Surgeons, Joint Section on Neurotrauma
and Critical Care.
Resuscitation of blood pressure and oxygenation.
In: Guidelines for the management of severe head injury. Park Ridge: BTF, AANS 1995: chap. 4.
2. Gentleman D.
Causes and effects of systemic complications among severely head injured patients transferred to a neurosurgical unit.
Int Surg 1992; 77: 297-302.
4. Muizelaar JP, Marmarou A, Ward JD, Kontos HA, Choi SC, Becker DP, et al.
Adverse effects of prolonged hyperventilation in patients with severe head injury : a randomized clinical trial.
J Neurosurg 1991; 75: 731-9.
6. Gopinath SP, Robertson CS, Contant CF, Hayes C, Feldman Z, Narayan RK, Grossman RG.
Jugular venous desaturation and outcome after head injury.
J Neurol Neurosurg Psychiatry 1994; 57: 717-23.
8. Stringer WA, Hasso AN, Thompson JR, Hinshaw DB, Jordan KG.
Hyperventilation-induced cerebral ischemia in patients with acute brain lesions : demonstration by Xenon-enhanced
CT.
AJNR Am J Neuroradiol 1993; 14: 475-84.
9. Cruz J.
An additional therapeutic effect of adequate hyperventilation in severe acute brain trauma : normalization of cerebral
glucose uptake.
J Neurosurg 1995; 82: 379-85.
12. Brain Trauma Foundation, American Association of Neurological Surgeons, Joint Section on Neurotrauma
and Critical Care.
The use of hyperventilation in the acute management of severe traumatic brain injury.
In: Guidelines for the management of severe head injury. Park Ridge: BTF, AANS 1995: chap. 9.
22. Tillett JM, Marmarou A, Agnew JP, Choi SC, Ward JD.
Effect of continuous rotational therapy on intracranial pressure in the severely brain-injured patient.
Crit Care Med 1993; 21: 1005-10.
CHAPITRE 6
Q UELLE EST L ’INDICATION ET QUELLES SONT LES MODALIT É S
DE LA S É DATION ET DE LA CURARISATION EN DEHORS DU
TRAITEMENT SP É CIFIQUE D ’UNE HYPERTENSION
INTRACR Â NIENNE ?
I. RECHERCHE DOCUMENTAIRE
La recherche documentaire a porté sur les publications parues depuis 1992. Les descripteurs
initiaux définis dans le chapitre « Méthodologie » ont été associés à : Sedation, Conscious and
sedatives, Hypnotics and sedatives, Analgesics, Analgesia, Sedative agent, Hypnotic sedative
agent, Analgesic agent, Anesthetics, Anesthetic agent, Pain associé à : Drug therapy, Therapy,
Drug effects.
Au total, 86 références ont été obtenues sur MEDLINE et 66 sur EMBASE.
II.1. Benzodiazépines
Les benzodiazépines sont les agents sédatifs les plus utilisés (3-6, 9-14). Dans la quasi-
totalité des cas, elles sont associées avec d’autres sédatifs (en particulier les morphiniques).
Le midazolam est souvent préféré (15), avec une dose de charge de 1 à 5 mg, puis en
perfusion à raison de 1 à 20 mg /h (4). Seule une étude a mis en évidence des effets
délétères (baisse de PAM et élévation de PIC) avec le midazolam en bolus (11) ; ceci
conduit les auteurs à surveiller ces paramètres lors de l’injection.
II.2. Morphiniques
Les morphiniques constituent le choix de base de la sédation, par leurs actions analgésiques
et leurs effets dépresseurs respiratoires et antitussifs qui permettent l’adaptation des patients
à la ventilation artificielle (4). Ils n’entraînent pas de modification du DSC, ni de la CMRO2
(14, 16), mais peuvent être accompagnés d’une augmentation importante de la PIC (16-18)
secondaire à la chute de la PAM ; ceci n’est pas retrouvé lorsqu’on maintient la PAM
constante par perfusion de catécholamines (14).
Parmi les morphiniques les plus utilisés, on trouve la morphine, le fentanyl (bolus 10µg/kg-
1, perfusion 4,5 µg/kg-1/h-1) et l’alfentanil (bolus 100 µg/kg-1, perfusion 45 µg/kg-1/h-1)
-1 -1 -1
(5), et plus récemment le sufentanil (bolus 1 µg/kg , perfusion 0,3 µg/kg /h ) (12, 17).
La morphine a pour inconvénient un délai d’action long, un risque en cas d’insuffisance
rénale et un risque d’histaminolibération.
II.3. Propofol
Le propofol a pour principal avantage d’avoir une demi-vie d’élimination très courte ; c’est
souvent une alternative aux benzodiazépines (3-5, 13) sans se montrer supérieur sauf en
termes de diminution de la CMRO2 (13, 19). Son principal effet secondaire, l’hypotension,
le contre-indique chez le TC grave (la posologie conseillée du propofol est de 1 à 3 mg/kg
en bolus, et de 2 à 4 mg/kg/h en perfusion).
II.4. Barbituriques
Les barbituriques d’action très courte (thiopental) ne sont pas utilisés comme agents de
sédation en raison de leurs effets secondaires marqués : accumulation et tachyphylaxie,
dépression immunitaire et dépression cardio-vasculaire marquée (4, 6).
II.5. Étomidate
L’étomidate (0,25 à 0,40 mg/kg-1 en bolus) peut diminuer la PIC avec pour avantage
essentiel de préserver l’état hémodynamique. Cependant, son utilisation au long cours
inhibe la fonction cortico-surrénalienne et son emploi dans ces conditions s’est accompagné
d’une augmentation de la mortalité (4, 6). Il peut cependant être utilisé pour une courte
période et à l’induction d’une sédation, surtout s’il existe des troubles hémodynamiques
(20).
II.6. Kétamine
La kétamine, bien que d’utilisation controversée (4), a pour principal avantage de maintenir
l’état hémodynamique par sécrétion de catécholamines. Par ailleurs, son utilisation en dose
unique (1,5 à 5 mg/kg-1 en bolus) associée au propofol (21) ou au long cours (2 à 5
mg/kg1/h-1) associée au midazolam (9) s’est avérée sans effet secondaire sur
l’hémodynamique cérébrale des TC. Ses avantages sur le fentanyl sont : une meilleure
stabilité hémodynamique, des bénéfices sur la bronchomotricité et l’alimentation entérale.
Son utilisation pourrait être proposée en association à la place des morphiniques.
III. CURARES
L’utilisation des curares est souvent proposée pour le traitement de l’HIC, bien qu’il
n’existe aucune donnée de la littérature montrant l’efficacité des curares pour améliorer le
devenir des TC graves. En dehors de cette indication, du transport et des indications
spécifiques de réanimation d’autres défaillances (SDRA par exemple), il n’existe pas
d’indication particulière des curares chez le TC grave. Pourtant, ces médicaments sont
largement utilisés et conseillés (23, 24), comme le montrent les pratiques des réanimateurs
neurochirurgicaux de Grande-Bretagne et d’Irlande (94 % des équipes) (5). Les nombreux
effets secondaires potentiels des curares sont aggravés chez ces patients mais pourraient
être évités par un certain nombre de mesures (4, 23-26). Ces mesures incluent : une
utilisation minimale des curares, à justifier à chaque prescription, après une sédation
optimale, sous surveillance des pupilles, surveillance de la profondeur de la curarisation par
neurostimulateur pour avoir une curarisation minimale, et de la PIC. L’utilisation de l’EEG
devrait être largement associée pour dépister une activité critique.
Le vécuronium et l’atracurium sont les curares les plus utilisés ; le pancuronium et le
pipécuronium n’ont entraîné aucune complication avec une surveillance intensive par
neurostimulateur (25). Dans la littérature, l’atracurium n’a été rendu responsable que de
deux cas de myopathie et aucune convulsion n’a été rapportée, malgré le risque connu
d’accumulation de son catabolite, la laudanosine, surtout en cas d’altération de la barrière
hémato-encéphalique (23).
Le suxaméthonium, classiquement déconseillée chez ces patients, à cause du risque
d’élévation de la PIC, n’a pas vu confirmer ces données dans les études retenues (7, 26),
tant pour l’intubation initiale que pour une utilisation discontinue. Sa principale indication
est la réalisation en urgence de l’intubation.
Hsiang (27) a montré une aggravation du pronostic chez des patients curarisés par rapport à
des patients non curarisés (hospitalisation plus longue, sepsis, pneumopathie, mortalité
diminuée au prix de séquelles neurologiques lourdes). Malgré le biais de ce travail bien mis
en évidence par certains auteurs (23, 28), cette étude souligne la nécessité d’une grande
prudence dans l’utilisation de la curarisation chez ces patients. Une étude randomisée
multicentrique serait probablement coûteuse et inutile (28).
IV. CONCLUSIONS
La sédation est préconisée dès la prise en charge initiale des TC graves (grade C). Les
objectifs de cette sédation incluent : le contrôle symptomatique de l’agitation, de
l’hypertonie et des désordres végétatifs ; l’analgésie et la facilitation des soins ; l’adaptation
à la ventilation mécanique. La maîtrise de ces éléments participerait à la stabilisation de
l’état hémodynamique cérébral et au maintien de l’équilibre entre apport et demande
cérébrale en O2.
Le choix des agents se fait après évaluation du patient en se fondant sur une bonne
connaissance de la pharmacologie des médicaments employés. Il importe d’éviter la chute
de pression artérielle, l’objectif étant de préserver une PAS au moins supérieure à 90 mmHg
(grade C). La sédation associe le plus fréquemment benzodiazépines et
morphinomimétiques. Il n’y a aucune donnée de la littérature concernant la durée nécessaire
de la sédation des TC graves. En l’absence de mesure de la PIC, on peut proposer de
réévaluer l’indication de la sédation une fois par 24 heures (fenêtres thérapeutiques).
La seule indication spécifique de la curarisation chez le TC grave est le contrôle d’une HIC
qui serait due à une mauvaise adaptation au ventilateur malgré une sédation optimale.
Bruder, 1994 (3) L'arrêt de la sédation augmente de 30 - 60% la L'arrêt de la sédation avec
Prospective, 15 patients TC consommation d'O2 et de 50 - 80% la dépense l'augmentation de la
graves. VO2. Dépense énergétique. consommation d'O2 peut être
énergétique pendant et après délétère pour les patients.
arrêt sédation (fentanyl-
midazolam).
Kolenda, 1996 (9) L'utilisation de kétamine permet d'obtenir des L'association kétamine
Prospective, randomisée en PPC plus élevées et une PIC plus basse en /hypnovel est une alternative à
aveugle, 35 TC graves, 2 utilisant moins de dopamine. l'association fentanyl /
groupes : fentanyl/ hypnovel hypnovel ; cependant son coût
versus kétamine / hypnovel. est plus élevé.
Stewart, 1994 (13) Le propofol réduit la DavO2 mais pas de Le propofol n'est pas supérieur à
Étude prospective non modification des paramètres hémodynamiques l'association morphine/
randomisée, 15 TC graves cérébraux. midazolam en termes
comparant la sédation propofol d'hémodynamique cérébrale.
versus morphine/midazolam
d’après DavO2, PAM, PIC, PPC.
Bullock, 1993 (19) Le propofol entraîne une diminution non Le propofol diminue le
Études cas témoins, 25 TC significative de la DavO2, qui tend à remonter métabolisme cérébral sans
graves. Action sur propofol sur avec le temps. modifier les autres paramètres
la PIC, PPC, PAM, VMCA, avec un échappement sur la
SjO2 et DavO2. CMRO2.
Khuenl-Brady, 1994 (25) Pas d'effet secondaire clinique de la Les auteurs suggèrent qu'en
Études cas témoins sur curarisation. surveillant la curarisation il n’y
l'utilisation du pancuronium (30 a pas d'effet secondaires.
patients) et du pipécuronium
chez des TC graves avec
monitorage de la curarisation
par neurostimulateur.
Sperry, 1992 (16) Le fentanyl (F) et le sufentanil (S) augmentent L'utilisation des morphiniques
Étude prospective randomisée, la PIC (F : + 8 mmHg, S : + 6 mmHg et doit être prudente chez les TC.
comparative et en aveugle de diminuent la PAM (F : -11 mmHg, S : -10
l'effet du sufentanil et du mmHg).
fentanyl chez 9 TC graves sur la
PIC et la PAM.
Hsiang, 1994 (27) 50 % de ces patients ont reçu précocement L’utilisation précoce des curares
Étude rétrospective de 514 TC (<18h) des curares. Ces patients ont eu : un chez les TC graves pour la prise
graves, parmi la série 1 030 séjour plus long en réanimation (7,76 vs 4,84 en charge de la PIC n’améliore
patients de la banque de données jours), des pneumonies plus fréquentes (29% pas leur pronostic et entraîne des
des comas traumatiques (1984- vs 15%), une tendance à plus de sepsis (11% complications graves.
1987). vs 7%) et un taux de mortalité plus bas au prix L’utilisation des curares devrait
Évaluation de l’utilisation des de séquelles neurologiques (29% vs 17%). être réservée aux patients
curares et de leurs conséquences. résistant à une sédation bien
conduite.
Werner, 1995 (14) Le sufentanil augmente la PIC si la PAM Le sufentanil peut être utilisée
Étude prospective de 30 TC diminue sans modifier toutefois la VMCA. Le chez les TC si la PAM est
graves. Effet sufentanil sur PIC, sufentanil n'a pas d'effet sur la PIC si la PAM maintenue constante.
MAP, VMCA. est contrôlée.
Kovarik, 1994 (26) Pas de modification PIC, PAM, PPC, VMCA L’utilisation de suxaméthonium
Études cas témoins, sur et EEG après suxaméthonium. peut être proposée chez les TC.
l'utilisation du suxaméthonium
chez 4 patients avec une rupture
d'anévrysme et 6 TC graves.
Effets sur la PIC, VMCA et
EEG. Patients sous sédation 4 à
5 jours après admission.
Albanèse, 1997 (21) La kétamine diminue la PIC sans modifier la La kétamine en association avec
Étude cas témoins, 8 TC graves PAM, PPC, SjO2 et VMCA. La kétamine peut propofol peut être un agent de la
sous sédation propofol + entraîner des burst suppression à l'EEG. sédation des TC.
vécuronium PIC, PAM, SjO2,
VMCA, EEG. De l’effet de 3
posologies de kétamine en bolus
(1, 5, 3 et 5 mg/kg).
Hanowell, 1993 (18) Baisse PAM, PIC, PPC sous alfentanil. L’alfentanil doit être utilisé avec
Étude randomisée en double prudence.
aveugle :
alfentanil (15 et 30 æ/kg) versus
placebo, sur la PIC, PAM, PPC
au cours des aspirations
trachéales chez 7 TC graves.
McArthur, 1995 (10) Aucune différence sur le temps moyen de La vidange gastrique n’est pas
Comparaison prospective vidange gastrique entre les deux groupes, mais améliorée chez les TC graves en
randomisée des effets de importantes différences interindividuelles. évitant la morphine.
l’association morphine (0,02- Corrélation entre PIC élevée et une vidange
0,12 mg/kg/h)-midazolam (0,05- ralentie (PIC > 20 mmHg).
0,15 mg/kg/h) versus propofol (1
à 4 mg/kg/h) sur la vidange
gastrique de 21 TC graves.
Papazian, 1993 (11) Baisse de la PAM chez 9/12 patients. PIC L’administration de midazolam
Étude cas témoins. Effet d’un modifiée chez 4/12 patients. PPC abaissée doit être réalisée avec prudence
bolus de midazolam (0,15 chez tous les patients. PAM et PPC plus chez les TC graves, surtout
mg/kg) sur la PIC et la PPC abaissées quand PIC < 18 mmHg de base (avec quand la PIC est < 18 mmHg.
chez 12 patients avec TC graves augmentation supérieure de la PIC dans ce
sous phénopéridine (20µg/kg/h) groupe).
et vécuronium (2 mg/h).
Scholz, 1994 (12) Seule différence pharmacocinétique de Le sufentanil peut être utilisé
Étude cas témoins. Mesure chez l’utilisation du sufentanil chez ces TC graves : chez les TC.
10 TC graves, ventilés et sédatés allongement de la demi-vie d’élimination
par sufentanil et midazolam : après perfusion. Aucune modification avec le
des propriétés midazolam. Le sufentanil baisse la PIC chez
pharmacocinétiques d’un bolus ces patients.
et d’une perfusion de 30 min de
sufentanil sur la PIC, la PAM et
la PPC, de ces deux sédatifs.
RÉFÉRENCES
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and Critical Care.
The use of barbiturates in the control of intracranial hypertension.
In: Guidelines for the management of severe head injury. Park Ridge: BTF, AANS 1995: chap. 11.
2. Brain Trauma Foundation, American Association of Neurological Surgeons, Joint Section on Neurotrauma
and Critical Care.
The integration of brain-specific treatments into the initial resuscitation of the severe head injury patient.
In: Guidelines for the management of severe head injury. Park Ridge: BTF, AANS 1995: chap. 3.
5. Matta B, Menon D.
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Crit Care Med 1996; 24: 1743-8.
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12. Scholz J, Bause H, Schulz M, Klotz U, Krishna DR, Pohl S, Schulte Am Esch J.
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Propofol sedation in severe head injury fails to control high ICP, but reduces brain metabolism.
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16. Sperry RJ, Bailey PL, Reichman MV, Peterson JC, Petersen PB, Pace NL.
Fentanyl and sufentanil increase intracranial pressure in head trauma patients.
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Succinycholine does not change intracranial pressure, cerebral blood flow velocity, or the electroencephalogram in
patients with neurologic injury.
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27. Hsiang JK, Chesnut RM, Crisp CB, Klauber MR, Blunt BA, Marshall LF.
Early, routine paralysis for intracranial pressure control in severe head injury : is it necessary?
Crit Care Med 1994; 22: 1471-6.
CHAPITRE 7
Q UELLES SONT LES INDICATIONS ET LES MODALIT É S DES
DIFF É RENTES TECHNIQUES DE MONITORAGE ?
L’objectif principal du monitorage après TC est d’aider le clinicien à prévenir l’ischémie cérébrale
surajoutée au TC, en maintenant une perfusion et une oxygénation cérébrales adéquates, tout en
évitant les complications médicales et chirurgicales. Dans cet objectif, différentes techniques de
monitorage ont été développées, qui sont actuellement proposées pour guider la prise en charge des
TC. Cependant, aucune étude n’a évalué de façon prospective l’effet d’une technique ou d’une
association de techniques de monitorage sur le devenir des TC. Quelques travaux traitant des
données du monitorage évaluent la relation entre ces données et le devenir des patients, ou entre ces
données et les modifications thérapeutiques qu’elles ont ou pourraient entraîner. L’analyse de ces
travaux se limitera donc aux techniques ainsi étudiées, incluant le monitorage de la PIC et de la PPC,
la mesure des vélocités de l’artère sylvienne au Doppler transcrânien (DTC), le monitorage continu
ou discontinu de la SjO2 et le calcul de la DavO2, le monitorage continu ou discontinu de l’EEG et
le monitorage discontinu des potentiels évoqués. D’autres techniques plus récentes ont surtout
donné lieu à des études descriptives et n’ont pas été étudiées dans ce chapitre (Spectrométrie de
proche infra-rouge, Laser Doppler,...).
I. RECHERCHE DOCUMENTAIRE
Pression intracrânienne
La recherche documentaire a porté sur les publications parues depuis 1994. Les
descripteurs initiaux définis dans le chapitre « Méthodologie » ont été associés à :
Intracranial pressure, Cerebrovascular circulation, Cerebrospinal fluid, Cerebrospinal
fluid pressure, Perfusion pressure, Brain perfusion.
Au total, 148 références ont été obtenues sur MEDLINE et 99 sur EMBASE.
Monitorage
La recherche documentaire a porté sur les publications parues depuis 1992. Les
descripteurs initiaux définis dans le chapitre « Méthodologie » ont été associés à :
Monitoring (titre ou mots-clés), Monitoring, physiologic, Patient monitoring, Oxygen
consumption, Oxygen associé à Blood, Jugular vein associé à : Blood oxygen tension,
Brain oxygen consumption, Oxygen saturation, Ultrasonography, Doppler, transcranial,
Une revue extensive et critique de la littérature a été effectuée en 1995 concernant les
indications et les modalités de mesure de la PIC chez le TC grave (1). Aucune étude plus
récente ne vient contredire ni compléter les conclusions de ce travail. Compte tenu de
l’absence de preuve scientifique formelle quant aux indications de mesure de la PIC,
l’intégralité de l’analyse effectuée dans ce travail est reportée ci-après*.
* Traduit de : « Indications for intracranial pressure monitoring » publié dans : « Guidelines for the management of
severe head injury » réalisé par The Brain Trauma Foundation, The American Association of Neurological Surgeons et
The Joint Section on Neurotrauma and Critical Care en 1995.
Le seul moyen fiable pour déterminer la PPC est de monitorer de façon continue la PAM
et la PIC. Alors que le monitorage continu de la PAM fait partie des standards de pratique
clinique, celui de la PIC n’est pas encore d’utilisation courante. Cette technique présente
quelques risques, et nécessite une implication certaine en termes de temps, de personnel et
de dépenses financières. Cependant, quasiment tous les centres de traumatologie
crânienne importants utilisent le monitorage de la PIC pour guider la prise en charge,
constituant une part intégrante de la réanimation dans ces centres. Il est donc devenu
difficile, voire impossible, pour la plupart des centres, d’effectuer une étude qui isolerait
le monitorage de la PIC comme intervention unique à tester. Ce chapitre recherche les
données concernant ce sujet qui permettraient d’aboutir à une conclusion scientifiquement
établie, en s’appliquant à répondre aux trois questions suivantes : Quels sont les patients
à risque d’hypertension intracrânienne ? Comment le monitorage de la PIC influence-t-il
la prise en charge des traumatisés crâniens ? Est-ce que le monitorage de la PIC
améliore le devenir des patients ?
Les recherches bibliographiques ont été effectuées à partir de Medline de 1966 à 1995 en
utilisant les mots clés suivants : « head injury, intracranial pressure, intracranial
hypertension et intracranial pressure monitoring ». Seule la littérature en langue anglaise
était étudiée. La recherche sur « head injury and intracranial pressure » a permis
d’obtenir 753 articles. La recherche sur « head injury and intracranial hypertension » a
permis d’obtenir 146 articles. Le champ de recherches a été alors limité aux publications
traitant spécifiquement du monitorage clinique de la PIC en utilisant les termes suivants «
head injury and intracranial pressure monitoring » (41 articles); « intracranial pressure
monitoring and indications » (27 articles). Les articles finalement retenus après analyse
devaient fournir des données sur le devenir des patients, ceux pour lesquels la PIC n’était
qu’incidemment impliquée ont été rejetés. Aucun article n’a été exclu pour sa conclusion.
On admet généralement que les TC qui sont capables d’obéir à la commande (GCS 9 à
15) sont à faible risque d’HIC, et peuvent être surveillés par des examens cliniques
neurologiques répétés. Moins de 3 % des patients avec TC léger (GCS 13-15) et à peu
près 10 à 20 % des patients présentant unTC modéré (GCS 9 à 12) vont s’aggraver
jusqu’au coma et seront alors classés comme TC graves. Donc le monitorage systématique
de la PIC n’est pas indiqué chez les patients présentant un TC modéré ou léger.
Cependant, le médecin en charge du patient peut choisir de monitorer la PIC chez certains
TC conscients qui présentent des lésions intracrâniennes avec effet de masse.
La corrélation entre HIC et mauvais devenir chez les patients victimes de TC a été
amplement démontrée par divers groupes. Il existe une masse de preuves tirées de
l’expérience clinique indiquant qu’en réduisant l’HIC, on réduit le risque d’engagement
cérébral ce qui améliore la perfusion cérébrale, augmentant ainsi les chances de
récupération neurologique.
Compte tenu du fait que la mise en place d’un capteur de PIC est associée à un faible
risque de complications, il est raisonnable de tenter de limiter ses indications aux patients
les plus à risque d’HIC. Ceux avec un GCS inférieur ou égal à 8 sont les patients à haut
risque d’HIC. Cependant, même dans ce groupe de patients, certains sont plus
susceptibles de souffrir d’HIC que d’autres. En 1982, Narayan et coll. ont rapporté une
série de patients TC graves étudiés prospectivement et montré que chez les patients
comateux avec une TDM cérébrale anormale, l’incidence de l’HIC était de 53 à 63 %. En
revanche, les comateux présentant une TDM cérébrale normale à l’admission avaient un
risque relativement faible d’HIC (13 %). Cependant, dans ce groupe de patients à TDM
cérébrale normale, ceux associant 2 ou 3 des facteurs de risque supplémentaires (âge au-
dessus de 40 ans, enroulement uni ou bilatéral, ou pression artérielle inférieure à
90 mmHg) avaient un risque d’HIC similaire à celui des patients à TDM cérébrale
anormale.
En 1994, O’Sullivan et coll. ont rapporté une série de 8 patients présentant un TC grave,
sans effet de masse ni déplacement des structures médianes, ni disparition des citernes de
la base à la TDM cérébrale initiale, chez qui une HIC (> 20 mmHg pendant 5 minutes ou
plus) avait été enregistrée pour 7 des 8 patients. Il semble raisonnable de conclure que
plus on recherche attentivement la survenue d’épisodes d’HIC plus on en retrouve. La
plupart des patients à risque augmenté peuvent être identifiés sur les caractéristiques
décrites ci-dessus. En 1979, Marshall et coll. ont rapporté les résultats d’un traitement
agressif de 100 patients consécutifs avec TC grave. Une HIC (PIC > 15 mmHg) était
présente chez 55 % des patients. Étant donné cette incidence élevée d’HIC, ces auteurs
recommandaient le monitorage systématique de la PIC chez les patients victimes de TC
grave. En 1986, Lobato et coll. ont rapporté une série de 46 patients avec TC grave et
TDM cérébrale complètement normale durant les 7 premiers jours après le traumatisme.
Ces patients représentaient à peu près 10 % des patients inclus dans une série de 448. Ces
auteurs rapportaient qu’aucune élévation durable de la PIC n’était observée chez ces
patients, indiquant que le monitorage de la PIC pouvait être omis chez les patients à TDM
cérébrale normale. Cependant, puisqu’un tiers des patients présentant une TDM normale
à l’admission développaient secondairement des lésions intracrâniennes, les auteurs
recommandaient une stratégie de suivi de la TDM cérébrale. En 1990, Eisenberg et coll.
en rapportant les données de la Traumatic Coma Data Bank concluaient aussi que les
TDM graves dont la TDM cérébrale initiale ne montrait ni effet de masse, ni déplacement
des structures médianes, ni anomalie des citernes de la base, avaient un risque de 10 à 15
% de développer une HIC. Cette étude analysait les TDM cérébrales d’une série de 753
patients étudiés prospectivement et traités de façon uniforme dans 4 centres majeurs de
recherche sur le TC aux USA entre les années 1984 et 1987. En 1991, Marmarou et coll
ont présenté les résultats d’une étude sur la relation entre PIC et PAM, en déterminant le
devenir des patients après TC grave. Dans la base de données de la Traumatic Data Bank
incluant 1 030 patients, ils ont étudié les 428 patients qui ont eu un monitorage de la PIC
débuté dans les 18 heures suivant le traumatisme et poursuivi jusqu’à au moins 60 heures
après celui-ci. En plus de l’âge, du score moteur à l’admission, et de la réactivité des
pupilles à l’admission, le facteur le plus prédictif du devenir était la proportion de valeurs
de PIC supérieures à 20 mmHg. Ensuite, le facteur le plus prédictif était la proportion de
PAM mesurée en dessous de 80 mmHg. En 1993, Gopinath et coll. ont étudié la relation
entre les variables physiologiques et le devenir. Dans une large cohorte de patients pris en
charge de façon uniforme et chez qui les données étaient recueillies prospectivement, les
auteurs ont déterminé par analyse de régression logistique que le devenir était affecté de
façon négative lorsque la PIC était supérieure à 25 mmHg, la PAM inférieure à 80 mmHg
et la PPC au-dessous de 60 mmHg.
Ainsi le monitorage de la PIC est justifié chez tous les TC dans le coma. Cependant, les
patients avec une TDM cérébrale normale sont à risque moindre de développer une HIC
s’ils ont un seul ou aucun des facteurs associés décrits ci-dessus.
Bien que le drainage ventriculaire puisse servir comme outil thérapeutique lors
d’élévation de PIC en autorisant le drainage de LCR, le monitorage de la PIC est avant
tout un moyen de guider la thérapeutique. Il est reconnu depuis plusieurs décennies qu’on
ne peut s’assurer des chiffres de PIC sur les seuls signes cliniques tels que taille et
réactivité des pupilles ou réponse motrice.
cérébral en fuyant dans l’interstitium. Pourtant, le mannitol est utilisé de façon empirique
chez des TC, avec souvent pour seul critère limitant, des mesures épisodiques d’osmolarité
plasmatique.
conseiller les familles. Les données de PIC peuvent aussi aider à une meilleure répartition
des ressources.
En 1977, Jennetett et coll. ont rapporté le devenir après TC dans 3 pays. Les chiffres de
mortalité pour les patients comateux (GCS ≤ 8 pendant au moins 6 heures) pour
l’ensemble des centres était proche de 50 %. Peu de temps après, Becker et coll. de
Richmond rapportaient une mortalité significativement réduite (30 %) avec l’utilisation
d’un protocole de prise en charge intensif, incluant le monitorage de la PIC. Des
améliorations similaires du devenir des patients avec des protocoles intensifs similaires
étaient rapportées par d’autres centres. En 1982, Saul et coll. ont rapporté les résultats
d’un essai prospectif dans lequel 127 patients présentant un GCS ≤ 7 étaient traités par
mannitol et drainage ventriculaire lorsque la PIC était au-dessus de 20-25 mmHg. Les
106 patients suivants étaient traités de façon similaire, mais pour des valeurs de PIC
supérieures à 15 mmHg. La mortalité était de 46 % dans le premier groupe et de 28 %
dans le second (p < 0,0005). Le traitement dès le niveau bas de PIC réduisait l’incidence
des PIC > 25 mmHg de 34 % à 25 % (p < 0,05). Il faut noter que les deux groupes ont été
traités à deux périodes différentes. En 1988, Eisenberg et coll. ont rapporté un essai
multicentrique avec utilisation de pentobarbital pour traiter les patients présentant une
élévation de la PIC réfractaire à des méthodes plus simples. Dans cette étude, les patients
dont la PIC pouvait être contrôlée avaient un devenir bien meilleur que les patients chez
qui elle ne pouvait être contrôlée. Puisque les décisions thérapeutiques étaient fondées sur
les données du monitorage de la PIC, le monitorage de ce paramètre était le pilier de ce
traitement. En 1989, Colohan et coll. ont rapporté une étude comparative du devenir des
patients après traumatisme crânien à Charlottesville, Virginia aux USA et à New Dehli en
Inde. Tous les TC admis dans un hôpital universitaire de l’une des ces deux villes pour
plus de 4 heures étaient inclus (Charlottesville 822 patients, et New Dehli 551 patients).
Dans les deux centres, les patients présentant un score moteur de Glasgow à 1 avaient de
façon uniforme un devenir médiocre, alors que ceux qui répondaient aux ordres simples
(score moteur de Glasgow à 6) avaient uniformément un devenir favorable. Les patients
qui présentaient des mouvements d’extension, de flexion anormale ou de retrait (score
moteur de Glasgow de 2, 3 ou 4) avaient une mortalité plus faible à Charlottesville (40,9
%) qu’à New Dehli (56,2 %), mais le nombre de patients inclus était insuffisant pour
atteindre une signification statistique. Dans le groupe de patients qui avaient une réponse
motrice adaptée à la stimulation nociceptive (score moteur de Glasgow de 5), la mortalité
était 2,5 fois plus importante à New Dehli (12,5 %) comparé à Charlottesville (4,8 %) (p
< 0,01). L’utilisation d’un monitorage de la PIC et une meilleure prise en charge de la
réanimation à Charlottesville étaient supposées être à l’origine de cette différence.
Cependant, plusieurs autres facteurs pourraient être impliqués. En 1991, le groupe de la
Traumatic Coma Data Bank, constitué de 4 centres de recherche sur le traumatisme
crânien aux USA, a rapporté un taux de mortalité de 26 % chez les patients présentant un
GCS ≤ 8. Le monitorage de la PIC était un élément central de la prise en charge des
patients dans les 4 centres. Récemment, Ghajar et coll. ont rapporté une étude non
randomisée dans laquelle ils comparaient 34 patients traités avec un monitorage de la
PIC et un drainage ventriculaire dès que la PIC était supérieure à 15 mmHg et 15 patients
sans monitorage de la PIC et sans traitement de l’HIC. Les patients présentant un GCS ≤
7 pendant au moins 24 heures étaient inclus dans l’étude. Les patients étaient assignés à
En 1983 Stuart et coll. ont rapporté une série prospective de 100 patients consécutifs
présentant un TC grave, pris en charge à Queensland en Australie, entre 1979 et 1981.
Ces patients étaient tous comateux pendant au moins 6 heures après le traumatisme. Le
monitorage de la PIC n’était pas utilisé dans cette série de patients et la ventilation
assistée était utilisée chez 43 patients. L’incidence d’hématomes chirurgicaux était de 52
%. Le taux de mortalité dans cette série était de 34 %, avec 49 % des patients atteignant
un devenir satisfaisant ou modérément handicapés. Ce rapport semble remettre en cause
l’intérêt des thérapeutiques intensives, puisqu’on semble pouvoir obtenir des résultats
comparables sans utiliser les utiliser; cependant il faut noter les biais liés aux caractères
disparates des groupes de patients étudiés. En effet, 55 % des patients de cette série
étaient transférés de centres situés à une grande distance du centre de neurochirurgie (de
11 km à plus de 300 km). Les auteurs de l’étude notent que le taux de mortalité décroissait
avec l’augmentation de la distance de transfert, ce qui représente sans doute une sélection
à la fois naturelle et médicale. La plupart des patients les plus graves ne survivent pas
assez longtemps pour rejoindre un centre majeur, et les soignants sont réticents à
organiser un transfert de longue distance s’ils jugent le patient sans espoir. Ce biais de
sélection lié aux circonstances locales altère la comparabilité de cette série aux autres
séries de la littérature qui sont essentiellement des séries urbaines. En 1986 Smith et coll.
ont rapporté une série de 80 patients présentant un TC grave (GCS ≤ 8). Tous étaient
intubés et modérément hyperventilés ; la PIC était monitorée par capteurs sous-duraux et
une TDM cérébrale était obtenue tous les 2-3 jours. Le premier groupe recevait du
mannitol lorsque la PIC était supérieure à 25 mmHg et du pentobarbital lorsqu’elle
dépassait à 35 mmHg. Le groupe 2 était traité empiriquement par mannitol à la dose de
0,25 g/kg/2h. La mortalité dans le groupe traité de façon spécifique était de 35 %, alors
que dans le groupe traité de façon empirique elle était de 42 %. Bien que ces résultats
suggèrent un devenir meilleur pour les patients du premier groupe, la différence n’était
pas statistiquement significative. Cette étude était limitée par la taille de l’échantillon.
Comme il est noté ci-dessus, il aurait été nécessaire d’inclure 349 patients dans chaque
groupe (plutôt qu’environ 40) pour démontrer une amélioration de 10 % de la mortalité.
II.4. Conclusions
Le monitorage de la PIC en lui-même n’a jamais été soumis à un essai clinique prospectif
randomisé pour démontrer son efficacité (ou son manque d’efficacité) à améliorer le
devenir des patients après TC grave. Il n’y a donc pas de données suffisantes pour justifier
son utilisation comme un standard. Cependant, il existe une large masse de données dans
la littérature indiquant que le monitorage de la PIC : 1) aide pour une détection plus
précoce des lésions intracrâniennes avec effet de masse ; 2) peut limiter l’utilisation
systématique non discriminative de thérapeutiques destinées à contrôler la PIC,
thérapeutiques qui peuvent par elles-mêmes se révéler délétères ; 3) peut permettre la
réduction de la PIC par drainage du LCR et ainsi améliorer la perfusion cérébrale ; 4)
aide à la détermination du pronostic ; 5) peut probablement améliorer le devenir des
patients.
Le monitorage de la PIC est donc utilisé par la plupart des experts aux USA et est accepté
comme une intervention de faible risque, haut bénéfice, et de coût modéré. Les patients
présentant un TC avec coma (GCS compris entre 3 et 8) avec une TDM cérébrale
anormale devraient bénéficier d’un monitorage de la PIC. Les comateux avec TDM
cérébrale normale ont une incidence beaucoup plus faible d’HIC, sauf s’ils présentent 2
ou plus des éléments suivants à l’admission : âge supérieur à 40 ans, mouvements
d’extension uni ou bilatéraux, ou PAS inférieure à 90 mmHg. Le monitorage de la PIC
chez les patients avec une TDM cérébrale normale et 2 ou plus de ces facteurs de risque
est considéré comme une recommandation. Le monitorage en routine de la PIC des
patients présentant un TC modéré ou léger n’est pas recommandé. Cependant, il peut être
fait pour certains patients conscients présentant des lésions intracrâniennes avec effet de
masse. »
placé dans un cathéter intraventriculaire apporte les mêmes avantages, mais pour un coût
plus élevé. La mesure intraparenchymateuse de la PIC (capteurs de pression ou à fibres
optiques) est similaire à la mesure intraventriculaire, mais présente un plus grand risque
de dérive du zéro.
La mesure de la PIC par voie sous-durale, extradural ou sous-arachnoïdienne, quelle que
soit la technique utilisée, est moins précise. ». Seules trois études plus récentes ont été
retrouvées (3-5), qui ne permettent pas de contredire ni compléter ces résultats.
* Traduit de : « Recommendations for intracranial pressure monitoing technology » publié dans : « Guidelines for the
management of severe head injury » réalisé par The Brain Trauma Foundation, The American Association of
Neurological Surgeons et The Joint Section on Neurotrauma and Critical Care en 1995.
spectre; ses valeurs normales sont de 60±7 cm/s chez l’adulte (6). Ce dernier paramètre est
le plus souvent utilisé dans les travaux de la littérature.
Il est généralement admis que la VS est essentiellement déterminée par les propriétés
mécaniques et cinétiques d’amont (pression artérielle, débit cardiaque...) tandis que la VD
est modulée par les résistances vasculaires d’aval (variations de capnie, HIC) (7). C’est
pourquoi certains indices ont été définis, qui intègrent les données relatives des VS et VD :
l’index de résistance cérébrale de Pourcelot (IR) : IR = (VS-VD)/VS. Les valeurs normales
de cet index sont de 0,50±0,08 ; l’index de pulsatilité de Gösling (IP) : IP = (VS-VD)/VM
dont les valeurs normales sont de 0,9±0,2 (6). Ainsi une VD basse, avec un IR ou IP élevé,
témoigne le plus souvent de résistances distales accrues.
La possibilité d’estimer les variations du DSC par le DTC, dans certaines conditions, paraît
très utile pour la prévention de l’ischémie cérébrale après TC. Pourtant, aucune étude ne
vient illustrer cette proposition. Les apports du DTC proposés dans la littérature pour la
prise en charge du TC se limitent : à la détection de l’HIC ; au suivi du traitement de
l’HIC ; à la détection d’un vasospasme intracrânien.
Dans une étude prospective chez 10 patients, Homburg et coll. (7) montrent qu’il existe une
relation exponentielle entre l’IP et la PIC, similaire à la relation exponentielle inverse qui
existe de façon physiologique entre IP et PaCO2 chez les sujets sains. Boishardy et coll.,
dans une étude prospective chez 10 patients, retrouvent une corrélation entre les index de
résistance (IR) ou IP, PIC et PPC (11). Goraj et coll. précisent que cette relation entre IR
et PIC n’est retrouvée que lorsque l’index est calculé avec les données de vélocités du
même côté que la mesure de la PIC (12). Cependant, d’autres auteurs mettent en évidence
une relation plus forte entre IP et PPC qu’entre IP et PIC (6). Dans une étude chez 41
patients (6), ils observent un aspect triphasique de la relation entre IP et PPC : lorsque la
PPC est inférieure à 20 mmHg, il existe une corrélation inverse entre IP et PPC (r = -0,73).
Cette corrélation se maintient avec un coefficient différent (r = -0,84) pour une PPC
comprise entre 20 et 70 mmHg. Il n’existe plus de corrélation entre IP et PPC lorsque la
PPC est supérieure à 70 mmHg. Ces données sont confirmées par les mêmes auteurs dans
une autre étude réalisée chez 22 patients, avec une corrélation inverse entre PPC et IP, si
PPC < 70 mmHg (r = -0,94) (13).
Ces données suggèrent, sans pouvoir l’affirmer, que la mesure de l’IP ou de l’IR pourrait
permettre de détecter l’existence d’une HIC.
L’un des objectifs majeurs du traitement de l’HIC est le maintien d’une perfusion cérébrale
adéquate, afin de prévenir la survenue d’une ischémie cérébrale surajoutée. Il semblerait
donc logique que le DTC guide ces efforts thérapeutiques. Cependant, aucune étude
n’appuie cette hypothèse de façon scientifiquement convaincante. Seules 4 études
suggèrent, par des données essentiellement descriptives, un tel intérêt : a) dans l’étude de
Chan et coll., l’efficacité d’un traitement de l’hypertension intracrânienne est jugée sur les
variations de PIC et de PPC (13). Les auteurs montrent que le succès du traitement est
associé à une plus grande réduction de l’IP lorsque la PPC avant traitement était inférieure
à 60 mmHg ; b) dans une étude descriptive et rétrospective chez 14 patients, le monitorage
multimodal incluant le DTC semble permettre d’expliquer la majeure partie des
« événements cérébraux » (14) ; c) les effets du mannitol sur la circulation cérébrale chez 14
patients sont étudiés grâce à un monitorage incluant le DTC permettant de démontrer
l’existence d’une augmentation du DSC avec la perfusion de mannitol (15) ; d) enfin à
partir d’une étude de deux patients, Morgalla et coll. (16) concluent que la mesure du DTC,
associée à la mesure de la PIC et de la PPC, peut révéler des situations où les conséquences
irréversibles d’une HIC non contrôlée médicalement peuvent encore être évitées par une
craniectomie de décompression.
En revanche, Andrews et coll. décrivent le cas d’un patient chez qui un infarctus cérébral
surajouté aux lésions initiales survient malgré un monitorage multimodal, incluant le DTC
(17). Cependant, les données précisées dans ce rapport permettent aussi d’évoquer la
possibilité d’une ischémie survenue avant la mise en place du monitorage, ce qui
expliquerait l’échec de celui-ci.
Martin et coll. comparent dans une série rétrospective de 30 patients les données de TDM
et le devenir de ceux qui ont présenté des vélocités sylviennes élevées (VM > 120 cm/s)
(18). Dans cette étude, les patients qui présentaient des vélocités élevées avaient plus
souvent une hémorragie méningée au TDM et un moins bon devenir, que ceux qui n’avaient
pas présenté d’élévation majeure des vélocités. De plus, les valeurs maximales des vélocités
observées pour chaque patient étaient corrélées aux valeurs minimales de DSC mesuré au
Xénon. Les données du DTC n’ont été confirmées par angiographie que chez les 3 patients
qui présentaient les vélocités les plus élevées. Romner et coll. Retrouvent, dans une série
rétrospective de 67 patients, 22 présentant une élévation des vélocités sylviennes (VM >
100 cm/s), dont la moitié ont une hémorragie méningée en TDM (10). Sur les 6 avec les
vélocités les plus élevées (VM > 120 cm/s), 5 présentaient un aspect d’ischémie cérébrale
lors de la mesure du DSC par SPECT (Single Photon Emission Computer Tomography).
Ces 5 patients présentaient un ratio VM sylvienne/VM carotide interne supérieur à 3. Le
dernier patient avait une hyperhémie cérébrale lors de la mesure du DSC par SPECT.
Ainsi la survenue fréquente d’une hyperhémie après TC, qui se manifeste, comme le
vasospasme, par une élévation des vélocités mesurées au DTC, limite la fiabilité du
diagnostic de vasospasme après TC. Pour différencier ces deux situations, Chan et coll.
proposent de préciser le caractère bilatéral ou unilatéral de l’élévation des vélocités et
d’associer la mesure de la DavO2 cérébrale (19). Dans cette étude rétrospective de 121
patients, dont 23 présentaient des vélocités sylviennes élevées, seuls 12 patients ont
développé une ischémie cérébrale surajoutée aux lésions traumatiques. Aucun de ces
patients n’avait d’élévation bilatérale des vélocités, ni de réduction de la DavO2. Quatre
d’entre eux présentaient une élévation unilatérale des vélocités, associée à une élévation de
la DavO2 à chaque fois qu’elle était mesurée (3 sur 4).
Ces résultats sont confirmés dans une autre étude rétrospective chez 14 patients présentant
une élévation des vélocités sylviennes (VM > 100 cm/s) dans laquelle 3 patients sur 8 qui
présentaient une augmentation de la DavO2 ont développé un infarctus dans le territoire de
l’artère sylvienne à vélocité augmentée, alors qu’aucun de ceux présentant une baisse de
DavO2 n’a développé d’infarctus (20). Les auteurs montrent de plus que l’aspect de la
courbe de vélocité permet de différencier les patients dont la DavO2 est abaissée de ceux
qui ont une DavO2 augmentée (présence d’un creux protodiastolique lorsque la DavO2 est
augmentée). En revanche, dans une étude prospective chez 86 patients, Steiger ne confirme
pas l’intérêt du DTC dans la prise en charge des TC, même pour le diagnostic de
vasospasme (9). Cinq patients sur 6 qui présentaient des vélocités sylviennes élevées avec
un ratio VM artère sylvienne/VM artère carotide interne supérieur à 3 ont un mauvais
devenir ; mais la preuve d’un infarctus associé au vasospasme n’est retrouvée pour aucun
d’entre eux.
Plus récemment, trois études publiées par la même équipe en 1997 (21-23) discutent
l’intérêt du DTC pour le diagnostic de vasospasme. La première inclut 125 TC (GCS ≤8)
avec mesures répétées des vélocités sylviennes au DTC, et mesures du DSC (clairance du
133
Xe) pour 69 patients. Chez ces patients, le profil hémodynamique cérébral montre 3
phases successives : faible VM sylvienne avec bas DSC pendant les premières 24 heures,
VM sylvienne et DSC élevés de j1 à j3, puis VM sylvienne élevée avec DSC relativement
bas de j4 à j15. Les critères de vasospasme (association VM sylvienne >120 cm/s et index
de Lindegaard > 3) sont retrouvés chez 50 % des patients au moins une fois au cours de
l’hospitalisation. La deuxième étude (22) porte sur 152 TC (GCS 3-15, moyenne 7) et
précise les relations entre élévation de VM sylvienne, DSC (clairance du 133Xe) et devenir à
6 mois (GOS). Sur 149 patients étudiés, 60 (41%) présentent les critères de vasospasme au
moins une fois, de façon unilatérale pour 35 patients. Parmi ces 60 patients, seuls 42 ont eu
aussi une mesure du DSC, retrouvé bas (≤35 ml/100g/mn) chez 22 d’entre eux (52 %).
L’étude du devenir par analyse multivariée ne montre pas d’influence des critères
hémodynamiques (devenir des patients corrélé au GCS initial et à l’âge). Cependant les
patients qui développent les critères de vasospasme ont un moins bon devenir que les autres
(p = 0,020), tandis que les patients qui développent les critères de vasospasme
« hémodynamiquement significatif » (critères DTC de vasospasme et rapport VM sylvienne
/ DSC > 3,4) ont un moins bon devenir que les patients qui développent les critères de
vasospasme non « hémodynamiquement significatif » (p = 0,011). La troisième étude (23)
concerne exclusivement des patients présentant une plaie cranio-cérébrale par arme à feu
(n=33) pour lesquels les critères de vasospasme sont retrouvés dans 42 % des cas.
Le « vasospasme », défini par les critères DTC, est donc retrouvé avec une fréquence très
variable selon les équipes (de 7 % à 50 %) tandis que sa signification clinique et les
éventuelles implications thérapeutiques restent à déterminer.
III.4. Conclusions
Malgré l’intérêt potentiel du monitorage cérébral par DTC après TC, aucune donnée de la
littérature ne permet actuellement de recommander son utilisation. Compte tenu de son
caractère non invasif, la réalisation d’études prospectives évaluant l’apport du DTC pour la
prise en charge des TC, en particulier pour le diagnostic et le suivi du traitement d’une HIC
et du vasospasme cérébral, semble parfaitement justifiée.
Andrews, 1996 (17) Ischémie cérébrale découverte 3 jours après le L’hétérogénéité du DSC peut
Cas clinique de TC grave avec traumatisme, non détectée par le monitorage expliquer l’absence de détection
défaillance pulmonaire initiale de l’ischémie. L’ischémie peut
(SpO2 35%) et hémodynamique, être survenue avant la mise en
surveillé par monitorage place du monitorage.
multimodal (DTC, SjO2, index
de lactates)
Boishardy, 1994 (11) 132 mesures simultanées des paramètres DTC, Le DTC peut permettre de poser
Étude prospective chez 10TC PIC et PPC, PAM et PaCO2 l’indication d’un monitorage de
avec GCS<8 de la corrélation Aucune corrélation entre PIC ou PPC et VM, la PIC.
entre paramètres DTC (VM, IR mais PPC>60 mmHg quand VM>100 cm/s.
et IP) et PIC et PPC. Corrélation (p<0,001) entre IR et PPC
(r=0,57), IR et PIC (r=0,82), IP et PPC
(r=0,56) et IP et PIC (IR=0,84)
Chan, 1992 (19) Proportion de VM élevée identique dans les La présence d’une élévation de
Étude rétrospective chez 121 différents groupes de sévérité d’hémorragie VM augmente le risque
TC, de la relation entre méningée (classification de Fisher). VM d’ischémie cérébrale surajoutée.
élévation de VM (>100 cm/s, élevée uniquement quand CPP>60 mmHg L’association de la mesure
n=23) et CPP, DavO2, ischémie (p<0,0001). quotidienne de VM à la mesure
cérébrale (données de TDM ou Élevation bilatérale de Vm chez 6/6 patients à de la PPC peut améliorer la
anatomopathologiques, en DavO2 réduite (<4 ml/dl) et 2/8 patients à prise en charge des TC.
dehors du territoire des DavO2 normale (4-9 ml/dl), p=0,018. 12
contusions) et hémorragie patients ont développé une ischémie : aucun
méningée. n’avait d’élévation bilatérale de VM ni
d’élévation de VM associée à une réduction de
DavO2; 4 avaient une élévation unilatérale de
VM, ces 4 patients ont aussi nécessité un
traitement pour améliorer la PPC.
Chan, 1993 (20) Pas de différence entre les deux groupes pour Le DTC et l’aspect de la courbe
Étude rétrospective chez 14 TC les vitesses systoliques, diastoliques, moyennes de vélocité permet de
avec GCS ≤8 à VM élevée et l’index de pulsatilité. Tous les patients à différencier aisément les
(>100 cm/s) comparant les DavO2 augmentée ont un creux patients hyperhémiques des
données DTC des patients à protodiastolique sur la courbe de vélocité, patients présentant un
DavO2 abaissée (<4 ml/dl n=6) aucun de ceux qui ont une DavO2 abaissée ne vasospasme.
et des patients à DavO2 l’ont. 3/8 à DavO2 augmentée développent un
augmentée (>4 ml/dl n=8). infarctus dans le territoire de la sylvienne à
VM élevée, aucun de ceux à DavO2 diminuée
ne développe cette complication.
Chan, 1993 (13) Il existe une corrélation entre PPC et IP (r=- La PPC est un paramètre plus
Étude prospective chez 22 TC 0,85), VM (r=0,45) et DavO2 (r=-0,55). utile que la PIC. Le monitorage
avec GCS ≤8 des relations entre L’analyse séquentielle montre une corrélation associé de PPC, IP et SjO2 peut
PIC, PPC, VM, IP, SjO2 et entre PPC et IP si PPC<70 mmHg (r=-0,94), permettre d’identifier le niveau
DavO2 et leurs variations mais pas si PPC>70 mmHg; entre PPC et optimal de PPC. Ce seuil semble
respectives au cours de 46 SjO2 si PPC<68 mmHg (r=0,84) mais pas si de 70 mmHg plutôt que de 60
interventions thérapeutiques PPC>68 mmHg; pas de corrélation entre PPC mmHg.
pour HIC (mannitol n = 23, et VM ou DavO2. Pas de corrélation entre PIC
sédatifs n = 16, drainage du et PI, VM, SjO2 ou DavO2.
LCR n = 4, élévation de PAM n Le succès du traitement était associé à une
= 3). plus grande réduction de PI et augmentation
Analyse statistique par de SjO2 quand PPC avant traitement<60
régression linéaire, régression mmHg.
linéaire séquentielle et test de
Wilcoxon.
Goraj, 1994 (12) Il existe une corrélation entre PIC et IR (r = L’IR est un témoin indirect de la
Étude prospective chez 12 TC 0,61) lorsque IR est mesuré du même côté que PIC. L’IR est modulé plus
avec GCS ≤9 de la relation la PIC, mais pas lorsque IR est calculé comme fortement par la vélocité
entre PIC, paramètres du DTC la moyenne des 2 côtés. diastolique que par la vélocité
mesurés du même côté que la Il existe une corrélation entre IR et VD systolique.
PIC (IR, vélocité systolique (r = -0,88 premières mesures, r=-0,93 2e
(VS), vélocité diastolique (VD), mesures) et entre IR et VS (r = -0,62 et
et PaCO2. Les mesures sont r = -0,69 pour les deux séries de mesures).
effectuées à 2 reprises à 2-3 La PaCO2 n’est corrélée ni à la PIC, ni aux
jours d’intervalle. paramètres du DTC.
Test de corrélation de Pearson.
Homburg, 1993 (7) Il existe une relation exponentielle entre IP et Le monitorage de l’index de
Étude prospective chez 10 TC PIC (coefficient exponentiel 2,4%, r=0,82, pulsatilité pourrait remplacer le
de la relation entre PIC et index p<0,001). Il existe de façon similaire une monitorage de la PIC.
de pulsatilité (IP) lors de 58 relation exponentielle inverse entre IP et
mesures simultanées. Étude en PaCO2 chez les volontaires sains de
parallèle de la relation entre IP coefficient exponentiel 2,4%
et PaCO2 chez 10 volontaires (r--0,82 p<0,001).
sains, avant et pendant 3
épreuves d’hyperventilation
spontanée.
Kirkpatrick, 1995 (14) Description de 38 « événements cérébraux » Les auteurs concluent que ces
Étude rétrospective chez 14 TC détectés par le monitorage multimodal, , 8 données suggèrent l’intérêt
surveillés par monitorage causés par une désaturation artérielle, 10 par potentiel de la NIRS pour le
multimodal incluant PIC, PPC, une élévation spontanée de PIC avec chute de monitorage des TC.
flux cérébral par Laser-Doppler, PPC, 8 causés par une élévation de DSC
SjO2, SpO2, NIRS et DTC. entraînant une élévation de PIC. Pour les 12
derniers événements, l’origine de l’épisode
n’est pas clairement déterminée, mais 8
d’entre eux étaient associés à des
manipulations cliniques.
Kirkpatrick, 1996 (15) Le mannitol diminue la PIC (-21%), augmente Le mannitol augmente le DSC
Étude prospective chez 14 TC la PPC (+18%), augmente VM (+16%) et le chez les TC. L’utilisation du
de l’effet d’une perfusion de flux au Laser-Doppler (+17%) chez tous les monitorage multimodal permet
sérum physiologique (200 ml en patients. Le mannitol réduit les résistances d’obtenir ce type d’information.
20 min) suivie de mannitol à vasculaires cérébrales chez les patients à
20% (200 ml en 20 min) sur la autorégulation conservée. Les variations de
PIC, la PPC, VM, IP et flux l’index de pulsatilité avec le mannitol ne sont
mesuré par Laser-Doppler. Deux pas significatives. Le sérum physiologique
indices de résistance vasculaire n’induit aucune variation significative de ces
cérébrale sont calculés (DTC et paramètres.
Laser-Doppler). Deux groupes
de patients : autorégulation
conservée ou non durant les 4
heures précédant les mesures.
Comparaisons par t-test.
Martin, 1992 (18) 5/8 patients avaient une hémorragie méningée Le vasospasme post-traumatique
Étude rétrospective chez 30 TC, (contre 12/22 qui n’avaient pas d’élévation de est in facteur important après
des données de TDM et de VM), seuls 2/8 ont eu un bon devenir (contre TC sévère, qui peut être révélé
devenir chez les patients à VM 12/22 des patients sans VM élevée). 3/8 (avec par le DTC. Il faut évaluer
élevée (>120 cm/s, n=8). Étude VM>200 cm/s) ont eu une angiographie qui l’apport des thérapeutiques
de corrélation entre maximum confirmait le spasme sévère. Une corrélation proposées pour le vasospasme
VM et minimum DSC mesuré est observée entre maximum VM et minimum observé après hémorragie
au Xénon chez ces patients. DSC Xénon (p<0,05). méningée anévrysmale.
Morgalla, 1995 (16) Le premier patient a un devenir modéré Le monitorage de PIC et PPC
Cas clinique rapportant (orienté, se déplace seul avec hémiparésie) et associé au DTC peut révéler des
l’expérience d’une craniotomie l’autre peut retourner à l’école un an après. situations où des conséquences
de décompression chez 2 enfants irréversibles d’une HIC
avec TC sévère. Les critères incontrôlée peuvent encore être
d’indication de cette évitées par une craniectomie de
intervention incluaient décompression.
l’existence d’une HIC non
contrôlée par le traitement
médical maximal, l’absence de
lésion accessible au traitement
chirurgical et la disparition des
flux diastoliques au DTC.
Romner, 1996 (10) 11/27 TC avec hémorragie méningée ont Le vasospasme est fréquent
Étude rétrospective chez 67 TC VM>100 cm/s contre 11/40 TC sans après TC et facilement détecté
divisés en 2 groupes sur les hémorragie méningée. par DTC. Une confirmation est
données de TDM à l’admission : 5/6 patients à VM>120 cm/s ont une ischémie alors nécessaire avant de
avec hémorragie méningée au DSC SPECT, tous les 5 ont un ratio VM proposer un traitement
(n=27) vs sans hémorragie sylvienne/ carotide interneVM>3. Le 6e spécifique.
méningée (n=40). montre une hyperhémie au DSC SPECT.
Steiger, 1994 (9) VM sylvienne et carotide interne sont Le DTC est de peu d’apport
Étude prospective chez 86 TC diminuées de J1 à J3 et augmentées de J5 à J7. dans la prise en charge des TC.
de corrélation entre devenir et 6 TC ont ratio VM sylvienne/carotide
VM (sylvienne et carotide interne>3, dont 5 ont un mauvais devenir,
interne), test d’autorégulation, sans preuve d’infarctus associé au
PIC, examen clinique initial, vasospasme.
données TDM, etc. Les données du DTC ne sont pas associées au
Test de t (évolution favorable vs devenir, de même que les résultats des tests
non favorable) et corrélation de d’autorégulation.
Pearson.
La mesure de la SjO2 est obtenue en continu par l'utilisation d'un cathéter de mesure de la
saturation de l'hémoglobine en oxygène, qui repose sur l’absorption différentielle d'un rayon
lumineux, transmis par fibres optiques, par l'hémoglobine saturée et l'hémoglobine non
saturée. Compte tenu de l'anatomie du drainage veineux cérébral, on peut admettre que le
sang veineux du golfe de la veine jugulaire correspond au sang veineux cérébral mêlé. La
mesure de la SjO2 permet donc le calcul de la DavO2 cérébrale, si la concentration en
hémoglobine et la saturation artérielle en oxygène sont connues. Elle est égale au rapport
entre CMRO2 (témoin du métabolisme cérébral) et DSC, la SjO2 reflète donc le couplage
flux-métabolisme cérébral : a) une baisse de la SjO2 indique une diminution du DSC ne
répondant pas à une baisse de la CMRO2, si la saturation artérielle en O2 et la concentration
d’hémoglobine sont constantes. Cette baisse de SjO2 peut annoncer l'imminence d'un
épisode d'ischémie cérébrale ; b) à l'inverse, une élévation de la SjO2 à saturation artérielle
en O2 et concentration d’hémoglobine constante révèle une augmentation du DSC sans
relation avec une augmentation de la CMRO2. Une élévation anormale de SjO2 peut alors
témoigner d'une hyperhémie cérébrale ou d’une « perfusion de luxe ».
La valeur normale de la SjO2 chez le sujet sain éveillé se situe entre 55 et 71% et le seuil
ischémique habituellement retenu est inférieur à 50% (24). Compte tenu du risque
d’ischémie surajoutée après TC, l’intérêt d’un monitorage qui permettrait de détecter
précocement les situations à risque d’ischémie cérébrale paraît évident. Cependant, ici
encore, aucune étude ne permet de confirmer l’apport du monitorage de la SjO2 pour le
devenir des TC. Cependant de nombreuses études démontrent la survenue de tels épisodes,
leur relation avec le devenir des patients et la fréquente possibilité d’actions thérapeutiques.
Sheinberg et coll. (25) dans une étude prospective chez 45 patients révèlent la survenue de
60 épisodes de désaturation veineuse jugulaire chez 45 patients, le plus souvent associés à
des situations (hypocapnie, hypoxie, hypotension, HIC, vasospasme) répondant à des
thérapeutiques simples. Gopinath et coll. ont montré dans une étude prospective chez 116
patients la survenue de 77 épisodes de désaturation chez 46 patients, le plus souvent
associés aux même facteurs accessibles à une thérapeutique simple (26). De plus, la
survenue de ces épisodes de désaturation était associée de façon indépendante et
significative à une aggravation du pronostic (risque de mauvais devenir doublé pour un
épisode de désaturation, risque multiplié par 14 en cas d’épisodes multiples de
désaturation). Ces données ont été confirmées par la même équipe en poursuivant la même
étude, associée à la mesure du glutamate extracellulaire chez 22 patients par microdialyse
(27). Chez 7 d’entre eux sont survenus 8 épisodes de désaturation jugulaire, tous associés à
une élévation du glutamate extracellulaire. Ces données semblent confirmer la réalité de
l’ischémie détectée par le monitorage de la SjO2. Kirkpatrick et coll. ont montré dans une
étude chez 14 patients la survenue de 38 événements cérébraux, la plupart associés à des
facteurs accessibles au traitement, révélés par un monitorage multimodal incluant la SjO2
(14). Lewis et coll. montrent dans une étude prospective chez 25 patients la survenue de 42
épisodes de désaturation chez 18 patients, la plupart dans les 48 premières heures du
traumatisme (28). Ces épisodes étaient contemporains le plus souvent d’une hypocapnie ou
une hypotension, parfois associées.
De Deyne et coll. dans une étude rétrospective chez 50 patients ont retrouvé 176 épisodes
de SjO2 anormale, dont 62 épisodes de désaturation survenus chez 31 patients, pour la
plupart au cours des premières 48 heures (29). Ici encore, la plupart de ces épisodes étaient
associés aux même facteurs accessibles à un traitement simple. Lewis et coll. ont retrouvé
dans une étude prospective chez 10 patients la survenue de 14 épisodes de désaturation
jugulaire, toujours associés aux mêmes facteurs (30).
De plus, plusieurs études ont mis en évidence un intérêt du monitorage de la SjO2 pour le
choix et le titrage des indications thérapeutiques : Cruz et coll. ont montré dans une étude
prospective chez 151 patients que le traitement par pentobarbital peut s’associer à une
désaturation jugulaire chez certains patients (31). Les patients qui présentaient une
désaturation jugulaire avec le traitement ont eu un devenir à 6 mois significativement moins
bon que ceux qui n’ont pas présenté de désaturation jugulaire. Ces patients, avant le
traitement, ne différaient pas de ceux qui ne présentaient pas de désaturation, alors que le
traitement, de durée et d’intensité identique, avait entraîné les mêmes effets sur la PIC et la
PPC dans les deux groupes. Bullock et coll. montrent chez 27 patients que les effets d’un
anesthésique (propofol) et d’un antagoniste du glutamate sont différents sur la SjO2 (32).
Chan et coll. suggèrent que la mesure de la DavO2 associée à celle du DTC permet de
déterminer un niveau optimal de PPC chez 41 patients (6). Dans une autre étude chez 22
patients, Chan et coll. montrent que les données de SjO2 pourraient orienter vers certains
choix thérapeutiques pour le traitement d’une HIC (13). Fortune et coll. évaluent dans une
étude prospective chez 22 patients les effets de divers traitements de l’HIC sur la SjO2 (33).
Si le drainage du LCR, le mannitol et l’hyperventilation permettent tous de réduire la PIC,
le mannitol est le plus efficace pour élever la SjO2, tandis que le drainage ventriculaire ne la
modifie pas et que l’hyperventilation la réduit, suggérant que cette dernière intervention
serait plutôt délétère malgré ses effets sur la PIC. Ces résultats sont en partie confirmés par
Unterberg et coll. qui montrent dans une étude prospective chez 21 patients les effets
différents de divers traitements de l’HIC sur la SjO2: le mannitol et les changements de
position de la tête ne modifient pas la SjO2, l’administration de dopamine entraîne toujours
une élévation de SjO2, tandis que l’hyperventilation réduit la SjO2, suggérant encore que
cette dernière intervention peut être délétère (34). Gopinath et coll. montrent dans une
étude prospective de 35 patients que la SjO2 s’élève considérablement après évacuation
chirurgicale d’un hématome intracrânien (de 47 % à 65 %) (35). Cependant, les auteurs ne
retrouvent pas de différence significative pour la valeur de SjO2 préopératoire entre les
groupes de pronostic différent. Ter Minassian et coll. montrent dans une étude prospective
chez 12 patients que le traitement par bolus de clonidine entraîne une désaturation jugulaire
chez 3 patients (36). Enfin Chan et coll., dans deux études rétrospectives, montrent que la
mesure de la DavO2 cérébrale peut permettre de différencier le vasospasme d’une
hyperhémie cérébrale devant une élévation des vélocités sylviennes (19, 20).
(25, 28, 37) l’interprétation des mesures de SjO2 nécessite certaines précautions. Ainsi
Stocchetti et coll. constatent dans une étude prospective chez 32 patients la fréquence de
l’asymétrie entre les deux côtés pour un même patient (38). L’extrapolation des résultats
obtenus suggère que des différences supérieures à 15 % (par exemple SjO2 = 60 % d’un
côté et SjO2 = 76 % de l’autre) peuvent être trouvées chez 30 à 64% des patients
(intervalle de confiance à 95 %). Ces différences sont expliquées ni par la localisation des
lésions intracérébrales ni par la position du cathéter dans la veine jugulaire. De plus, cette
différence entre les deux côtés n’est pas stable au cours du temps et peut même s’inverser
(2 patients). De même, Andrews et coll. ont rapporté dans un cas clinique l’échec du
monitorage multimodal pour détecter la survenue d’une ischémie cérébrale surajoutée aux
lésions traumatiques (17). Cependant, compte tenu des données présentées, on peut aussi
suggérer que l’ischémie serait survenue avant la mise en place du monitorage. On doit noter
qu’aucune des études rapportant l’utilisation du monitorage de la SjO2 ne signale la
survenue d’une complication sévère en rapport avec cette technique.
Chapitre 7 - Tableau 10 (1). Saturation veineuse jugulaire (SjO2)et différence artério-veineuse cérébrale en
oxygène (DavO2).
Andrews, 1996 (17) Ischémie cérébrale découverte 3 jours après le Auteurs : hétérogénéité du DSC
Cas clinique TC grave avec traumatisme, non détectée par le monitorage. peut expliquer l’absence de
défaillance pulmonaire initiale détection de l’ischémie.
(SpO2 35%) et hémodynamique, Lecteurs : ischémie peut-être
surveillé par monitorage survenue avant la mise en place
multimodal (DTC, SjO2, index du monitorage.
de lactates).
Bullock, 1993 (32) PIC = événement hémodynamique majeur qui Le monitorage de SjO2 peut être
Étude de l'effet des variations modifie SjO2 et DavO2. La PIC est une aide intéressante pour
hémodynamiques cérébrales et positivement corrélée avec SjO2 et étudier l'effet des diverses
systémiques sur SjO2 et DavO2 négativement avec DavO2. Des modifications substances actives sur le
et de leur corrélation avec la PIC systémiques affectent la SjO2. Propofol métabolisme cérébral, à
avec propofol (12 patients) et un augmente SjO2 et diminue DavO2. condition de bien contrôler les
antagoniste du glutamate (15 Antagoniste glutamate : aucun effet sur SjO2. divers problèmes techniques et
patients) chez des TC graves. les différents effets
hémodynamiques extra et
intracérébraux.
Chan, 1992 (19) Proportion de VM élevée identique dans les La présence d’une élévation de
Étude rétrospective chez 121 différents groupes de sévérité d’hémorragie VM augmente le risque
TC, de la relation entre méningée (classification de Fisher). VM d’ischémie cérébrale surajoutée.
élévation de VM (>100 cm/s, n élevée uniquement quand CPP > 60 mmHg (p L’association de la mesure
= 23) et CPP, DavO2, ischémie < 0,0001). Élevation bilatérale de Vm chez quotidienne de VM à la mesure
cérébrale (données de TDM ou 6/6 patients à DavO2 réduite (<4 ml/dl) et 2/8 de la PPC peut améliorer la
anatomo-pathologiques, en patients à DavO2 normale (4-9 ml/dl), prise en charge des TC.
dehors du territoire des p=0,018.
contusions) et hémorragie 12 patients ont développé une ischémie: aucun
méningée. Analyse statistique n’avait d’élévation bilatérale de VM ni
par comparaison entre groupes d’élévation de VM associée à une réduction de
(test du Chi2 ou de Fisher). DavO2; 4 avaient une élévation unilatérale de
VM, ces 4 patients ont aussi nécessité un
traitement pour améliorer la CPP.
Chapitre 7 - Tableau 10 (2). Saturation veineuse jugulaire (SjO2) et différence artério-veineuse cérébrale en
oxygène (DavO2).
Chan, 1993 (20) Pas de différence entre les deux groupes pour Le DTC et l’aspect de la courbe
Étude rétrospective chez 14 TC les vitesses systoliques, diastoliques, moyennes de vélocité permet de
avec GCS ≤8 à VM élevée et l’index de pulsatilité. Tous les patients à différencier aisément les
(>100 cm/s) comparant les DavO2 augmentée ont un creux patients hyperhémiques de ceux
données DTC des patients à protodiastolique sur la courbe de vélocité, présentant un vasospasme, qui
DavO2 abaissée (< 4 ml/dl n = aucun de ceux qui ont une DavO2 abaissée ne nécessitent un traitement
l’ont. 3/8 à DavO2 augmentée développent un différent.
6) et des patients à DavO2
augmentée (> 4 ml/dl n = 8). infarctus dans le territoire de la sylvienne à
(test de Fisher et de Wilcoxon). VM élevée, aucun de ceux à DavO2 diminuée
ne développe cette complication.
Chan, 1993 (13) Il existe une corrélation entre PPC et IP (r =- La PPC est un paramètre plus
Étude prospective chez 22 TC 0,85), VM (r = 0,45) et DavO2 (r = -0,55). utile que la PIC. Le monitorage
avec GCS ≤8 des relations entre L’analyse séquentielle montre une corrélation associé de PPC, IP et SjO2 peut
PIC, PPC, VM, IP, SjO2 et entre PPC et IP si PPC < 70 mmHg (r = - permettre d’identifier le niveau
DavO2 et leurs variations 0,94), mais pas si PPC > 70 mmHg; entre PPC optimal de PPC. Ce seuil semble
et SjO2 si PPC < 68 mmHg (r = 0,84), mais de 70 mmHg, plutôt que de 60
respectives au cours de 46
pas si PPC > 68 mmHg; pas de corrélation mmHg.
interventions thérapeutiques
pour HIC (mannitol n=23, entre PPC et VM ou DavO2.
sédatifs n=16, drainage du LCR Pas de corrélation entre PIC et PI, VM, SjO2
n=4, élévation de PAM n=3). ou DavO2. Le succès du traitement était
Analyse statistique par associé à une plus grande réduction de PI et
régression linéaire, régression augmentation de SjO2 quand PPC avant
linéaire séquentielle et test de traitement < 60 mmHg.
Wilcoxon.
Cruz, 1996 (31) Les deux groupes étaient comparables pour Le monitorage de la SjO2
Étude rétrospective chez 151TC l’âge, le GCS initial, la PAM, PIC, PPC et pourrait permettre de
avec GCS <8 traités par SjO2 avant injection, et pour PAM, PIC, PPC sélectionner les patients pour
barbituriques pour HIC non après injection. La durée de traitement par l’indication de traitement par
contrôlée par les traitements pentobarbital était identique dans les deux pentobarbital.
usuels. Monitorage de PIC, PPC, groupes, de même que les taux sanguins de
SjO2, SpO2. Comparaison entre pentobarbital. Le GCS à 2 semaines et le
patients dont la SjO2 chute au- devenir à 6 mois (Glasgow outcome score)
dessous de 45% et ceux dont la sont significativement moins bons dans le
SjO2 reste au-dessus de 45%. groupe de patients qui montrent une chute de
la SjO2 au-dessous de 45% que dans l’autre
Test du Chi2.
groupe.
Chapitre 7 - Tableau 10 (3). Saturation veineuse jugulaire (SjO2) et différence artério-veineuse cérébrale en
oxygène (DavO2).
de Deyne, 1996 (29) 176 périodes de SjO2 anormale, représentant Le monitorage continu de la
Étude rétrospective chez 50 TC 13 % du temps de monitorage. 62 épisodes de SjO2 peut permettre de détecter
graves (GCS < 8) monitorés par désaturation étaient retrouvés chez 31 des situations potentiellement
PIC, PPC et SjO2. Analyse des patients, la plupart dans les 48 premières délétères et qui peuvent
épisodes de SjO2 anormale heures du TC, 32 associés à une baisse de aisément être corrigées.
PPC, 30 à une hypocapnie, 12 à des
(< 55 % ou > 80 %). Recherche
événements divers (sevrage de la sédation
des causes de SjO2 anormale.
n=6, hypovolémie sévère n = 4, activité
épileptique n = 1). 114 épisodes de SjO2 trop
élevée étaient retrouvés chez 49 patients, dont
55 associées à une hypercapnie, 18 à une HIC
sans élévation de PPC, 12 à une PPC trop
élevée, 8 à une mort cérébrale, et 21 sans
événement retrouvé.
Fortune, 1995 (33) Drainage du LCR : 67 % des cas, mannitol Efficacité 5 fois supérieure sur
Comparaison du drainage de 25 %, hyperventilation 8 %. Baisse de PIC la SjO2 du mannitol par rapport
LCR, de l'hyperventilation, de dans 90 % des drainages de LCR (-8,6 mmHg) à la dérivation ventriculaire,
bolus de mannitol (25g IV en mais seulement 0,4 % d'augmentation de mais hyperventilation délétère
5min) chez 22 TC (GCS 5.3) SjO2. Baisse de PIC dans 90 % d’injection de (PIC diminuée mais SjO2
présentant une HIC (PIC > 15 mannitol (-7,4 mmHg) avec 2,5 % diminuée), suggérant baisse du
mmHg) (196 interventions), d'augmentation de SjO2. Baisse de PIC dans DSC. Le monitorage de la PIC
après stabilisation, dans les 5 88 % des hyperventilations (-6,3 mmHg) avec devrait s'accompagner de celui
jours de leur TC. Ventilation 7,7 % de diminution de SjO2. de la SjO2, reflétant en partie le
mécanique, morphine, DSC.
midazolam, vécuronium.
Mesure à 20 min PIC, SjO2,
PAM, PPC, SpO2.
Biais : choix non randomisé des
trois interventions, à la
discrétion du médecin
responsable du patient.
Gopinath, 1994 (26) Chez 46 patients sont observés 77 épisodes de Le monitorage de la SjO2 peut
Étude prospective chez 116 TC désaturation veineuse jugulaire, durant 15 permettre de détecter des
(GCS≤8) de la survenue de minutes à 5 heures. Le(s) facteur(s) causal situations associées à une
baisse de SjO2 (SjO2<50%) était d’origine cérébrale dans 35 cas (HIC altération du pronostic. La
n=34, vasospasme n=1) et d’origine correction facile de bon nombre
avec recherche d’un facteur
extracérébrale dans 36 cas (hypocapnie n=21, de ces situations pourrait
causal, et comparaison avec le
hypotension, n=8, hypoxie n=6). La survenue permettre une amélioration du
devenir des patients. Test du
de désaturation veineuse jugulaire était pronostic.
Chi2 et analyse de variance à
associée de façon indépendante et significative
une voie. Analyse de régression
à un moins bon devenir.
multivariée pour la
détermination des facteurs
contribuant au devenir.
Chapitre 7 - Tableau 10 (4). Saturation veineuse jugulaire (SjO2) et différence artério-veineuse cérébrale en
oxygène (DavO2).
Auteurs/Méthodologie Résultats Conclusions
Gopinath, 1996 (35) La SjO2 préopératoire moyenne était de 47% La mesure de la SjO2 confirme
Étude prospective chez 35 TC (<50% chez 63% des patients), et s’élève l’intérêt de la chirurgie chez ces
nécessitant l’évacuation (p,0,001) à 65% en phase postopératoire patients. Son monitorage plus
chirurgicale d’un hématome (jamais <50%). Pas de différence significative précoce pourrait guider
intracérébral. Étude de de SjO2 préopératoire entre les groupes de l’approche thérapeutique
l’évolution de la SjO2 avec pronostic final différents, mais une tendance à pendant la phase de préparation
l’intervention chirurgicale. SjO2 plus basse pour les moins bons à l’intervention chirurgicale.
Comparaison pré/postopératoire pronostics.
par analyse de variance suivie de
test post-hoc.
Kirkpatrick, 1995 (14) Description de 38 « événements cérébraux » Les auteurs concluent que ces
Étude rétrospective chez 14 TC détectés par le monitorage multimodal, 8 données suggèrent l’intérêt
surveillés par monitorage causés par une désaturation artérielle, 10 par potentiel de la NIRS pour le
multimodal incluant PIC, PPC, une élévation spontanée de PIC avec chute de monitorage des TC.
flux cérébral par Laser-Doppler, PPC, 8 causés par une élévation de DSC
SjO2, SpO2, NIRS et DTC. entraînant une élévation de PIC. Pour les 12
derniers événements, l’origine de l’épisode
n’est pas clairement déterminée, mais 8
d’entre eux étaient associés à des
manipulations cliniques.
Lewis, 1995 (28) Mauvaise corrélation (r = 0,602) entre les Le monitorage de la SjO2 peut
Étude prospective chez 25 TC . deux méthodes de mesure après calibration in aider à titrer les traitements de
Recherche des épisodes de vitro, meilleure après calibration in vivo (r = l’HIC (hypocapnie).
baisse de SjO2 (SjO2 <55%) et 0,87).
de facteur causal (hypocapnie, 42 épisodes de désaturation chez 18 patients,
hypoxie, hypotension, HIC, durant 10 minutes à 9 heures (mediane 40
baisse de PPC). minutes), la plupart dans les 48 premières
Validation de la méthode de heures du TC. 19 épisodes associés à une
mesure de SjO2 par hypocapnie, 9 à une hypotension, 4 à une HIC,
comparaison (régression plusieurs facteurs combinés dans 10 cas.
linéaire) à un co-oxymètre.
Lewis, 1996 (30) 14 épisodes de baisse de SjO2 (SjO2<55%) La NIRS utilisée ne peut
Étude prospective chez 10 TC étaient retrouvés, la moitié en relation avec un remplacer le monitorage de
(GCS≤8) comparant les données hypocapnie, 21% avec une hypotension et 7% SjO2.
de NIRS et de SjO2. une HIC avec baisse de PPC. L’agrément entre
les deux techniques est mauvais.
Robertson, 1995 (27) 112 épisodes de désaturations sont observés Le monitorage de la SjO2
Étude prospective chez 177 TC. chez 69 patients, facteur causal systémique permet de détecter des épisodes
Recherche des épisodes de pour 51 épisodes et cérébral pour 53 épisodes. d’ischémie cérébrale, dont
désaturation (SjO2<50%) et de Pendant la mesure de glutamate beaucoup peuvent être limités
facteur causal, comparaison avec extracellulaire, 8 épisodes de désaturation par un traitement aisé.
mesure du glutamate surviennent chez 7 patients, avec
extracellulaire par microdialyse augmentation dans tous les cas du glutamate
chez 22 patients. extracellulaire.
Chapitre 7 - Tableau 10 (5). Saturation veineuse jugulaire (SjO2) et différence artério-veineuse cérébrale en
oxygène (DavO2).
Auteurs/Méthodologie Résultats Conclusions
Sheinberg, 1992 (25) Il existe une corrélation satisfaisante entre La mesure continue de SjO2
Étude prospective chez 45 patients les deux techniques de mesure (r = 0,87). par fibres optiques est valide
de l’évolution de SjO2 avec 60 épisodes de désaturation (SjO2 < 50%) et permet de détecter des
validation de la mesure par observés chez 45 patients associés à HIC (n épisodes de désaturation
comparaison à un co-oxymètre. = 12) hypocapnie (n=10), hypoxie (n = 6), veineuse qui peuvent être
Recherche de facteur causal et de hypotension n = 1) et vasospasme (n = 1). traités rapidement pour la
son traitement. Comparaison entre plupart.
les deux méthodes par régression
linéaire. Comparaisons entre
groupes par analyse de variance et
entre proportions par test de Chi2.
Souter, 1996 (37) 78 prélèvements simultanés, corrélation très Ce cathéter permet de
Étude prospective chez 11 TC et 4 satisfaisante (R2 = 0,97), biais faible (0,28 mesurer en continu la SjO2
hémorragies méningées %) et limites d’agrément acceptables (- 4,9 avec une fiabilité et une
anévrysmales, de validation d’un % à + 4,3 %). précision satisfaisantes.
nouveau cathéter de mesure de
SjO2. Comparaison avec Co-
oxymètre par régression linéaire et
par la méthode de Bland et Altman.
Stocchetti, 1994 (38) 342 mesures simultanées (5,34 par patient Ces résultats imposent une
Étude prospective chez 32 TC de sur une durée moyenne de 64 heures). La grande prudence dans les
comparaison de SjO2 mesurée précision des mesures est bonne (différence décisions thérapeutiques
simultanément de façon bilatérale. entre 2 mesures successives du même fondées sur les données de la
Analyse de l’agrément entre les échantillon: 1 % ± 0,42%). 15 patients ont SjO2.
mesures simultanées et estimation montré des différences > 15 % entre les 2
de l’échelle de variation probable côtés (ex 60 % et 76 % simultanément), 3
dans la population par autres des différences de plus de 10 % et
extrapolation. seulement 8 patients ne montraient ques des
différences < 5 %. Ces différences entre
côtés n’étaient pas expliquées par la
localisation des lésions, par la position du
cathéter dans la veine. La différence entre 2
côtés n’était pas stable au cours du temps,
s’inversant chez 2 patients. Les limites
d’agrément entre les 2 côtés étaient de -4,8
% à +15,4 %. L’intervalle de confiance pour
le pourcentage de patients présentant une
différence >15 % était de 30 à 64 %.
Ter Minassian, 1997 (36) Clonidine : PIC peu modifiée, mais PAM, La clonidine en bolus baisse
Étude prospective chez 12 TC RVC et PPC abaissées. Trois patients : PIC PAM, RVC, VM et PPC et
(GCS < 8). Effet de clonidine augmentée transitoirement avec baisse de parfois augmente la PIC
2,5µg/kg IV en 10 min sur la SjO2 à 42 %. Mécanisme supposé : (vasodilatation par
circulation cérébrale entre j1 et j5. vasodilatation artériolaire par autorégulation autorégulation). Toute
Mesures (t0, t1 ,fin perfusion, t30'): avec augmentation DSC secondaire à la utilisation de clonidine sans
PIC, MAP, CPP, DavO2, VM baisse de la PAM par clonidine. surveillance précise de
sylvienne, et estimation des l'hémodynamique cérébrale
résistances vasculaires cérébrales est déconseillée.
(RVC = PPC/MCAV).
Chapitre 7 - Tableau 10 (6). Saturation veineuse jugulaire (SjO2) et différence artério-veineuse cérébrale en
oxygène (DavO2).
Unterberg, 1997 (34) Si PIC < 20 mmHg avant mannitol, aucun L’hyperventilation doit être
Étude prospective chez 21 TC paramètre n’est modifié. Si PIC > 20 mmHg soigneusement monitorée par la
avec GCS < 8 de l’effet de avant mannitol, PIC diminue, sans modifier SjO2.
différents traitements de l’HIC SjO2.
(mannitol, position de la tête, Le traitement des baisses de PPC par
dopamine, hypocapnie) sur les dopamine était toujours associé à une
données du monitorage élévation de SjO2 (de 54 ± 3 à 65 ± 3 %).
multimodal incluant la SjO2, la
L’hyperventilation (PaCO2 29 ± 3 à 21 ± 3)
PIC et la PPC.
réduit la PIC et élève PPC en diminuant SjO2
(82 ± 3 à 61 ± 3 %).
Les modification de position de la tête de 30 à
0° élèvent la PIC sans modifier la PPC ni
SjO2.
V. EXPLORATION ÉLECTROPHYSIOLOGIQUE
L’EEG est l’enregistrement, par des électrodes appliquées sur le scalp, de l’activité
électrique spontanée du cortex cérébral. Peu d’études récentes concernent l’utilisation de
l’EEG chez le TC sévère. Son intérêt peut se résumer à apprécier la profondeur du coma, à
détecter les activités critiques infracliniques ou chez les patients curarisés, et à faire le
diagnostic de mort cérébrale en fonction du contexte clinique (39). Sur le plan pronostique,
un EEG très déprimé (en l’absence d’une sédation profonde ou d’une hypothermie) avec
absence de réactivité aux stimulations est prédictif d’un mauvais pronostic (40).
Les PE somesthésiques (PES) sont les réponses électriques générées en réponse à une
stimulation dans les voies sensitives. Par rapport à l’EEG, les PES ont l’avantage de
permettre une surveillance des structures sous-corticales et de localiser anatomiquement les
lésions. Les avantages théoriques sont que les PES sont plus sensibles dans la détection de
l’ischémie cérébrale, et moins dépendants de l’action des agents anesthésiques et ainsi
peuvent être encore présents malgré un EEG isoélectrique (tel que dans le coma
barbiturique). Leur inconvénient majeur est leur difficulté et leur lourdeur de mise en œ uvre
nécessitant un appareillage spécial et un personnel spécialisé.
Au total, l’EEG qui est la méthode de détection des crises infracliniques de convulsions
peut être recommandée pour la surveillance des TC en particulier pour la détection des
convulsions chez les patients curarisés. Les PE, méthode plus sophistiquée, n’apportent rien
dans la prise en charge thérapeutique des TC à la phase initiale.
Beca, 1995 (45) PES normaux prédictifs d’une évolution Intérêt pronostique. Pas d’intérêt
Étude prospective, 53 TC. favorable (93 %). PES absents prédictifs d’une dans la prise en charge.
Lésion cérébrale sévère évolution défavorable (92 %).
d’étiologie variable (109 patients
(0,1 à 16,8 ans). PES et GOS.
Dauch, 1994 (46) La détérioration des PES peut précéder les Difficile de trouver une
Étude prospective, 59 patients. signes cliniques de détérioration (réactivité application, surtout que non
Lésions cérébrales sévères pupillaire essentiellement). comparé à la PIC.
d’étiologies diverses. Recherche
du caractère prédictif de la lésion
cérébrale secondaire.
Gütling, 1995 (40) Réactivité EEG. Bon élément pronostique Intérêt pronostique. Pas d’intérêt
Étude prospective, 50 TC. EEG (92,5 % concordance) par rapport à la TDM thérapeutique.
dans les 3 premiers jours. (82 %). Les deux : 98 %.
Corrélation avec pronostic et
comparaison avec le TDM.
Gütling, 1993 (47) Valeur pronostique si l’on associe les 2 (94 %).. Pas d’intérêt dans la prise en
Prospective, 50 TC , charge thérapeutique.
enregistrement des PES en
région frontale et pariétale.
Kane, 1996 (48) Valeur pronostique des temps de conduction Intérêt pronostique.
Étude prospective, 54 TC. PES, PEA et PEV précédant le GCS (89,7% de
PE visuels et auditifs. sensibilité et 100% de spécificité).
Corrélation GOS à 3 mois.
Konasiewicz, 1994 (41) PES moins détériorés dans les hémisphères Pas d’apport dans la prise en
Étude prospective des PES chez normaux (TDM). Mais, il n’y a pas de charge des hématomes
44 TC. TDM : hématome/lésion différence entre les lésions diffuses et les chirurgicaux des TC.
diffuse/pas de lésion, effet de contusions hémorragiques > 2,5 cm.
masse > 2,5cm.
Konasiewicz, 1994 (43) Pas de corrélation PES et GOS. Pas de Pas d’intérêt dans la prise en
Étude prospective 72 patients, corrélation PIC et PES. charge thérapeutique.
GCS < 8. Étude PES sur GOS et
sur la PIC.
Moulton, 1994 (44) PIC non corrélée GOS, DavO2 détérioration, Pas d’intérêt dans la prise en
Étude prospective, 63 patients. métabolisme O2. PES corrélé pronostic. PEV charge thérapeutique.
PES-PIC-DavO2-GOS. corrélé DavO2 (p < 0,01).
Wang, 1994 (42) PEA se détériore si PIC > 30 mmHg. Retour Les PEA donnent un
Étude prospective, 44 TC. PEA, après traitement HIC. renseignement indirect sur
PIC. l’importance de l’HIC. Intérêt
clinique ?
RÉFÉRENCES
1. Brain Trauma Foundation, American Association of Neurological Surgeons, Joint Section on Neurotrauma
and Critical Care.
Indications for intracranial pressure monitoring.
In :Guidelines for the management of severe head injury. Park Ridge: BTF, AANS 1995; chap. 5.
2. Brain Trauma Foundation, American Association of Neurological Surgeons, Joint Section on Neurotrauma
and Critical Care.
Recommendations for intracranial pressure monitoring technology.
In :Guidelines for the management of severe head injury. Park Ridge: BTF, AANS 1995; chap. 7.
8. Newell DW.
Transcranial Doppler measurements.
New Horiz 1995; 3: 423-30.
12. Goraj B, Rifkinson-Mann S, Leslie DR, Lansen TA, Kasoff SS, Tenner MS.
Correlation of intracranial pressure and transcranial Doppler resistive index after head trauma.
AJNR Am J Neuroradiol 1994; 15: 1333-9.
13. Chan KH, Dearden NM, Miller JD, Andrews PJD, Midgley S.
Multimodality monitoring as a guide to treatment of intracranial hypertension after severe brain injury.
Neurosurgery 1993; 32: 547-53.
16. Morgalla MH, Krasznai L, Buchholz R, Bitzer M, Deusch H, Walz GU, et al.
Repeated decompressive craniectomy after head injury in children : two successful cases as result of improved
neuromonitoring.
Surg Neurol 1995; 43: 583-90.
18. Martin NA, Doberstein C, Zane C, Caron MJ, Thomas K, Becker DP.
Posttraumatic cerebral arterial spasm : transcranial Doppler ultrasound, cerebral blood flow, and angiographic
findings.
J Neurosurg 1992; 77: 575-83.
20. Chan KH, Dearden NM, Miller JD, Midgley S, Piper IR.
Transcranial Doppler waveform differences in hyperemic and nonhyperemic patients after severe head injury.
Surg Neurol 1992; 38: 433-6.
21. Martin Na Patwardhan RV, Alexander MJ, Africk CZ, Lee JH, Shalmon E, Hovda DA.
Characterization of cerebral hemodynamic phases following severe head trauma : hypoperfusion, hyperemia and
vasospasm.
J Neurosurg 1997; 87: 9-19.
22. Lee JH, Martin Na, Alsina G, McArthur DL, Zaucha K, Hovda DA.
Hemodynamically significant cerebral vasospasm and outcome after head injury : a prospective study.
J Neurosurg 1997; 87: 221-33.
25. Sheinberg M, Kanter MJ, Robertson CS, Contant CF, Narayan RK, Grossman RG.
26. Gopinath SP, Robertson CS, Contant CF, Hayes C, Feldman Z, Narayan RK, et al.
Jugular venous desaturation and outcome after head injury.
J Neurol Neurosurg Psychiatry 1994; 57: 717-23.
27. Robertson CS, Gopinath SP, Goodman JC, Contant CF, Valadka AB, Narayan RK.
SjvO2 monitoring in head-injured patients.
J Neurotrauma 1995; 12: 891-6.
31. Cruz J.
Adverse effects of pentobarbital on cerebral venous oxygenation of comatose patients with acute traumatic brain
swelling : relationship to outcome.
J Neurosurg 1996; 85: 758-61.
34. Unterberg AW, Kiening KL, Hartl R, Bardt T, Sarrafzadeh S, Lanksch WR.
Multimodal monitoring in patients with head injury : evaluation of the effects of treatment on cerebral oxygenation.
J Trauma 1997; 42: S32-7.
45. Beca J, Cox PN, Taylor MJ, Bohn D, Butt W, Logan WJ, et al.
Somatosensory evoked potentials for prediction of outcome in acute severe brain injury.
J Pediatr 1995; 126: 44-9.
48. Kane NM, Curry SH, Rowlands CA, Manara AR, Lewis T, Moss T, et al.
Event-related potentials-neurophysiological tools for predicting emergence and early outcome from traumatic coma.
Intensive Care Med 1996; 22: 39-46.
CHAPITRE 8
Q UELS SONT LES CRIT È RES QUI DOIVENT FAIRE TRAITER UNE
HYPERTENSION INTRACR Â NIENNE ?
I. RECHERCHE DOCUMENTAIRE
La recherche documentaire a porté sur les publications parues depuis 1994. Les
descripteurs initiaux définis dans le chapitre « Méthodologie » ont été associés à :
Papilledema, Pseudotumor cerebri, Intracranial hypertension, Intracranial mesure associé
à : Drug therapy, Therapy, Drug effects.
Au total, 99 références ont été obtenues sur MEDLINE et 77 sur EMBASE. Une revue
extensive et critique de la littérature a été effectuée en 1995 concernant le seuil de
traitement de l’hypertension intracrânienne chez le TC grave (1). Aucune étude plus récente
ne vient contredire ni compléter les conclusions de ce travail : l’intégralité de l’analyse
effectuée dans ce travail est donc reportée ci-après*. * Traduit de : « Intracranial pressure treatment
trheshold » publié dans : « Guidelines for the management of severe head injury » réalisé par The Brain Trauma
Foundation, The American Association of Neurological Surgeons et The Joint Section on Neurotrauma and Critical
Care en 1995.
Une recherche Medline depuis 1966 a été effectuée en utilisant la stratégie suivante :
« (intracranial hypertension or ICP or intracranial pressure) and head injury and
(treatment or management or resuscitation) and (threshold or level) and human subjects ».
Cette recherche a fourni 146 références. Parmi celles-ci, ont été retrouvées 46 références
directement impliquées dans l’approche clinique et la relation entre traitement de
l’hypertension intracrânienne et devenir des patients.
Un engagement cérébral peut se produire pour des PIC plus basses que 20-25 mmHg. Le
risque d’engagement dépend de la localisation de la lésion produisant un effet de masse.
Dans l’étude rapportée par Marshall, des anomalies pupillaires survenaient pour des PIC
aussi basses que 18 mmHg. Donc, à chaque point, quel que soit le seuil de PIC choisi,
celui-ci doit être comparé soigneusement et de façon répétée à l’examen clinique et à
l’imagerie par TDM pour un patient donné. Une PPC adéquate peut généralement être
maintenue malgré des valeurs de PIC plus élevées que 20-25 mmHg. De plus, les chiffres
de PIC à partir desquels les patients présentent des signes cliniques d’engagement
cérébral peuvent aussi occasionnellement être plus élevés que 20-25 mmHg. Donc, pour
des situations sélectionnées, un seuil plus élevé de PIC acceptable peut être choisi,
l’essentiel étant de maintenir une PPC adéquate.
V. CONCLUSIONS
Un seuil absolu de PIC qui serait applicable de façon uniforme à tous les patients n’existe
probablement pas. Les données actuelles suggèrent qu’un seuil de 20-25 mmHg pourrait
être considéré comme celui à partir duquel un traitement destiné à réduire la PIC devrait
généralement être institué . »
RÉFÉRENCES
1. Brain Trauma Foundation, American Association of Neurologial Surgeons, Joint Section on Neurotrauma
and Critical Care.
Intracranial pressure treatment threshold.
In:Guidelines for the management of severe head injury. Park Ridge: BTF, AANS 1995; chap. 6.
CHAPITRE 9
Q UELLES SONT LES INDICATIONS ET LES MODALIT É S DES
TRAITEMENTS M É DICAUX DE L ’HYPERTENSION
INTRACR Â NIENNE DES TRAUMATISMES CR Â NIENS GRAVES ?
La validité de certaines de ces thérapeutiques a récemment fait l’objet d’une analyse systématique de
la littérature. C’est le cas de l’utilisation du mannitol (1), de l’hyperventilation (2), des barbituriques
(3) et des corticoïdes (4). Les conclusions de ces analyses ont été reprises ci-après, complétées des
données plus récentes de la littérature concernant ces traitements. La littérature concernant les autres
thérapeutiques proposées dans l’HIC après TC a été étudiée intégralement ; toutes les études
concernant l’évaluation de l’une ou plusieurs de ces thérapeutiques ont été retenues.
I. RECHERCHE DOCUMENTAIRE
La stratégie de recherche documentaire est la même que celle décrite dans le chapitre précédent.
Certaines mesures générales n’ont jamais fait l’objet d’une étude prouvant leur efficacité,
mais restent pourtant largement admises par les experts dans l’arsenal thérapeutique de
l’HIC : c’est le cas du contrôle de l’hyperthermie, du traitement de crises convulsives, de la
prévention de toute compression jugulaire.
Aucune étude de la littérature ne permet de définir les objectifs en termes de volémie, pour
le traitement de l’HIC. Cependant, le rôle délétère de l’hypotension pour le devenir des TC,
et le risque d’élévation de la PIC en réponse à une hypotension (par le biais de
l’autorégulation) permet de recommander le maintien d’une normovolémie.
II.5. Sédation
L'utilisation des sédatifs, morphiniques et curares chez les TC graves en dehors du contexte
particulier du traitement de l'HIC a été traité dans le chapitre 6. Ne sont donc mentionnées
ici que les études utilisant ces agents comme thérapeutique de l'HIC. L’intérêt de la
sédation des patients pour le traitement de l’HIC est admis par tous les experts (6) et
largement utilisée dans la majorité des centres (7). Parmi les effets recherchés de cette
sédation, on retrouve la prévention de l’hypercapnie et de l’hyperpression intrathoracique
par l’adaptation des patients au ventilateur et la réduction de la demande métabolique
cérébrale (couplage débit sanguin cérébral / métabolisme cérébral). Pourtant, il n'existe pas
de preuve évidente dans la littérature en faveur de l'utilisation des sédatifs, des analgésiques
et des curares pour traiter l’HIC chez les patients présentant un TC. Les travaux publiés
concernant les effets de la sédation dans le traitement de l’HIC sont essentiellement réalisés
dans le but de comparer une technique de sédation à une autre, ou de tester les effets d’une
molécule, en complément d’une sédation déjà en place.
Ainsi dans l’étude de Papazian, les effets d’un bolus de midazolam (0,15 mg/kg) ont été
étudiés chez 12 patients traumatisés sédatés par phénopéridine (8). Pour l’ensemble des
patients, les auteurs observaient une baisse de PAM et de PPC. Lorsque seuls les patients
présentant une HIC étaient retenus, si la PAM et la PPC baissaient, la PIC baissait elle
aussi. Les chiffres de PIC et de PPC de ce sous-groupe de patients n’étant pas fournis, il est
difficile de conclure quant au rôle bénéfique ou délétère des modifications induites par le
midazolam. Une étude a comparé chez 15 patients les effets de l’association morphine plus
midazolam à ceux du propofol sur la PIC, la PAM et la PPC, et la DavO2 (9). Le propofol
réduisait transitoirement la DavO2, avec un retour aux valeurs de base après 8 heures, sans
modification de la PIC, de la PAM ni de la PPC. Les auteurs concluaient à l’absence de
supériorité du propofol par rapport à la sédation de référence choisie. De façon similaire,
Bullock et coll. ont montré dans une étude chez 12 patients que le propofol entraînait une
diminution transitoire de la DavO2, sans effet sur la PPC, à condition de contrôler la
pression artérielle, si besoin par des vasopresseurs (10). Plusieurs études ont démontré un
risque d’élévation de la PIC et/ou de baisse de la PPC par l’administration de morphiniques
(11-16). Ces effets sont essentiellement attribués à la vasodilatation artériolaire cérébrale
liée à la baisse de pression artérielle, par le biais de l’autorégulation cérébrale. Dans l’étude
de Sperry, 9 patients, dont 7 étaient sédatés par midazolam, ont reçu un bolus de fentanyl
(3µg/kg) et un bolus de sufentanil (0,6µg/kg) à 24 heures d’intervalle (11). Les deux
molécules entraînaient une élévation de la PIC avec baisse de la PAM et de la PPC.
Cependant, la PIC initiale était en moyenne normale (7,1±1,8 mmHg et 9,7±1,8 mmHg)
avec une PPC moyenne supérieure à 70 mmHg avant comme après l’administration de
morphinique. Il est donc difficile de s’appuyer sur les données de cette étude pour la
discussion du rôle des morphiniques dans le traitement de l’HIC. Dans l’étude d’Albanèse,
10 patients sédatés par propofol et curarisés ont reçu un bolus de 1 µg/kg de sufentanil en 6
minutes (12). Une augmentation de PIC de 53 % était observée avec diminution de la PAM
et de la PPC. Ici encore, les patients ne présentaient pas d’HIC menaçante (12-20 mmHg)
avant l’administration du morphinique. De plus, il s’agit d’une dose importante, susceptible
d’entraîner une hypotension chez des patients sédatés par propofol. Hanowell et coll. ont
testé les effets de l’alfentanil pour prévenir l’HIC induite par les aspirations trachéales après
TC (13). Dans cette étude randomisée et en double aveugle contre placebo chez 7 patients
(PIC moyenne initiale < 20 mmHg), une baisse significative de la PPC était observée chez
ceux ayant reçu de l’alfentanil (15 ou 30 µg/kg). Le maximum d’élévation de la PIC était
observé à la fin de la procédure d’aspiration trachéale, avec alfentanil comme avec placebo.
Scholz et coll. ont étudié les caractéristiques pharmacocinétiques du sufentanil (2µg/kg
bolus suivi d’une perfusion de 150 µg/h) chez 10 patients recevant du fentanyl et du
midazolam (14). Dans cette étude, la PIC et la PAM baissaient (PIC: de 16,1±1,7 mmHg à
10,8±1,3 mmHg et PAM de 85,5±3,9 mmHg à 80,2±4,9 mmHg) sans variation significative
de la PPC. Dans l’étude de Werner, les effets du sufentanil (3µg/kg bolus) sur la PAM, la
PIC et les vélocités des artères sylviennes étaient testés chez 30 patients traités par
midazolam plus fentanyl (15). Le protocole prévoyait l’administration de noradrénaline si
nécessaire pour le contrôle de la PAM. Malgré cette précaution, certains patients ont
présenté une chute de PAM avec l’administration de sufentanil. Les patients ont été séparés
secondairement en deux groupes en fonction du maintien ou non de la PAM ; les auteurs
ont observé une élévation significative de la PIC chez ceux dont la PAM chutait de plus de
10 mmHg. Cette élévation de PIC se résolvait avec le retour de la PAM à sa valeur de base.
De plus, dans les deux groupes, les vélocités sylviennes n’étaient pas modifiées par le
sufentanil. L’étude de Jamali ne concerne pas des patients atteints de TC, mais 33 sujets
opérés de tumeurs supratentorielles, sous anesthésie par isoflurane (16). Dans cette étude,
l’administration randomisée en double aveugle de fentanyl (4,5µg/kg), de sufentanil
(0,8µg/kg) ou de NaCl 0,9 %, ne modifiait pas la pression du LCR mesurée en région
lombaire. Les effets de la molécule sur la pression artérielle étaient corrigés par la
phényléphrine (si chute de pression > 15 %) et les bradycardies < 45 b/min étaient corrigées
par atropine. Malgré cela, les auteurs observaient une baisse transitoire moyenne de PAM
avec le fentanyl (de 91±12 mmHg à 76±10 mmHg) comme avec le sufentanil (de 85±13
mmHg à 64±9 mmHg).
Ainsi, l’ensemble des études confirme le risque de chute de la pression artérielle avec
l’administration de morphiniques, souvent associée à une élévation de la PIC. Cependant,
aucune étude n’a testé les effets des morphiniques sur le devenir des TC, que la PAM soit
contrôlée ou non. De plus, dans la plupart de ces études, le morphinique testé était ajouté à
une sédation déjà en place.
La clonidine est parfois proposée en complément de la sédation des TC. Son administration
sous forme de bolus montre un effet divergent sur la PIC dans 2 études (17, 18), différence
peut-être liée à la dose testée. Dans l’étude d’Asgeirsson et coll., la clonidine administrée à
la dose de 1 µg/kg en bolus chez 6 patients traités par midazolam + fentanyl entraîne une
baisse de la PAM (de 96±7 mmHg à 87±6 mmHg) sans modification de la PIC (24±5
mmHg avant, 22±5 mmHg après) ni modification du DSC ou de la DavO2 cérébrale (17).
Dans l’étude de Ter Minassian et coll., une élévation de PIC de plus de 10 mmHg après
clonidine à la dose de 2,5 µg/kg en bolus a été observée chez 3 patients (18). Cependant
pour l’ensemble des 12 patients étudiés, traités par midazolam et fentanyl, avec une PIC
initiale comprise entre 10 et 30 mmHg, la clonidine, n’entraînait pas de modification de la
PIC. Dans une autre étude, Asgeirsson et coll. montrent chez 11 patients présentant un
œ dème cérébral diffus avec altération de la réponse vasculaire cérébrale au CO2 une baisse
progressive de la PIC sans modification de PPC avec un traitement associant clonidine (1
µg/kg bolus suivi de 1-1,2 µkg/kg/h), métoprolol et dihydroergotamine (19). Le devenir des
patients, évalué à 8 mois, semble meilleur qu’attendu avec 2 décès (18 %), 6 patients avec
séquelles mineures (55 %) et 3 patients (27 %) avec séquelles modérées.
Enfin, la kétamine, classiquement déconseillée (20, 21), a été récemment proposée dans 2
études (22, 23), sans que les auteurs ne retrouvent d’élévation majeure de PIC
(classiquement attribuée à l’administration de kétamine chez le TC). Dans l’étude
d’Albanèse et coll., la kétamine (1,5, 3 et 5 mg/kg en bolus) était administrée à 8 patients
traités par propofol et curare (22). L’effet observé était alors une diminution de la PIC sans
modification significative de la PAM ni de la PPC. Dans l’étude de Kolenda et coll. (23)
l’association de kétamine au midazolam, en alternative à l'association fentanyl-midazolam,
entraînait une PIC discrètement plus élevée (en moyenne 2 mmHg de plus) avec une PPC
plus élevée (mais signification non fournie) avec des avantages (stabilité cardio-vasculaire,
alimentation entérale mieux supportée) et sans modification du devenir à 6 mois.
Au total, bien que la sédation reste dans la plupart des centres une des premières armes
thérapeutiques de l’HIC, aucune étude ne fait la preuve de son efficacité, ou d’un effet
délétère, en particulier en termes de devenir des patients. Cette sédation fait le plus souvent
appel à une association d’une benzodiazépine et d’un morphinique. Une hypotension est
souvent observée après administration de morphinique en bolus chez les TC. Si elle n’est
pas contrôlée, cette hypotension peut entraîner une élévation de la PIC, et donc une baisse
encore plus marquée de la PPC. On peut donc recommander une grande prudence lors de
l’introduction de cette sédation, afin d’assurer le maintien de la pression artérielle.
II.6. Curarisation
Malgré l'absence de preuve dans la littérature de l'efficacité des curares pour le traitement
de l’HIC chez les TC graves, ces produits sont largement utilisés, comme le montre l'étude
de Matta sur les pratiques des réanimateurs neurochirurgicaux de Grande-Bretagne et
d'Irlande (7). L’étude de Hsiang suggère que l’utilisation systématique des curares peut
allonger inutilement la durée de séjour en réanimation, en augmentant la fréquence de
survenue des pneumopathies (24). Dans cette étude rétrospective à partir des données de la
Traumatic Coma Data Bank (1 030 dossiers), les patients ayant reçu des curares (n = 239)
pour le contrôle de la PIC pendant une durée d’au moins 12 heures (début d’administration
dans les 6 premières heures) ont été comparés aux patients ne répondant pas à ces critères
(n = 275). Les auteurs ont observé une mortalité supérieure (39 % versus 24 %) chez les
patients n’ayant pas reçu de curares, mais ce bénéfice était malheureusement compensé par
une augmentation de fréquence d’états végétatifs ou de séquelles majeures chez les patients
curarisés, de telle sorte que le pourcentage de patients présentant un bon devenir était le
même dans les deux groupes. En contrepartie, la durée de séjour en réanimation était de
7,76 jours chez les patients curarisés contre 4,84 jours chez les autres, avec une plus grande
fréquence de pneumopathie chez les patients ayant reçu des curares (29 % contre 15 %).
Les auteurs ne remettent pas en question l’efficacité des curares pour le contrôle d’une
HIC, mais leur nécessité dans nombre de cas. Ainsi ils proposent de n’utiliser les curares
qu’en deuxième intention, devant une HIC non contrôlée par la sédation simple et les
traitements médicaux usuels de l’HIC.
Le drainage du LCR, lorsqu’un cathéter ventriculaire est en place, est admis par la plupart
des experts comme la première mesure thérapeutique spécifique de l’HIC (6). Une seule
étude compare le drainage ventriculaire à d’autres thérapeutiques de l’HIC. Il s’agit de
l’étude de Fortune (25) qui a montré chez 22 patients un effet comparable sur la PIC du
drainage ventriculaire, du mannitol et de l’hyperventilation. En revanche, le drainage
ventriculaire dans cette étude n’entraînait que peu de modification de la SjO2 alors que le
mannitol l’augmentait. Aucune étude ne met en évidence d’effet délétère du drainage
ventriculaire pour le traitement de l’HIC après TC. On peut donc confirmer l’indication de
drainage du LCR parmi les premières mesures thérapeutiques de l’HIC, lorsqu’un cathéter
ventriculaire est en place.
Depuis ces recommandations (1), 3 études confirment les effets bénéfiques du mannitol sur
la PIC et la PPC, 2 d’entre elles suggérant que la baisse de PIC est associée à une élévation
du débit sanguin cérébral. Un travail a montré dans une étude comparative chez 22 patients
(25) une baisse de la PIC avec le mannitol chez 90 % des patients (en moyenne -7,4 mmHg)
associée à une élévation de la SjO2 (+2,5 %). En préhospitalier, le mannitol à 1g/kg,
comparé à du sérum physiologique, n’entraînait aucune variation de la PAS, de la FC et de
la diurèse ; seule la natrémie était abaissée (131 versus 139 mmol/L) (26). Les apports
liquidiens n’étaient pas différents statistiquement dans les 2 groupes, avec 4,36 ± 4,52 l
pour les patients ayant reçu du mannitol (dont un a reçu 17,5 l pour un choc hémorragique)
et 2,53 ± 1,11 l chez les patients n’ayant pas reçu de mannitol. Dans une étude prospective
réalisée chez 14 patients (27), les effets du mannitol (200 ml à 20 % en 20 min) ont été
comparés aux effets d’une perfusion préalable de NaCl à 0,9 % (200 ml en 20 min). Le
mannitol diminuait la PIC (-21 %) et augmentait la PPC (9+18 %) avec élévation des
vélocités de l’artère sylvienne et du flux sanguin cérébral local mesuré par Laser Doppler.
Le NaCl ne modifiait aucun de ces paramètres.
Concernant les diurétiques, leur utilisation doit être limitée aux situations d’hypervolémie
ou de surcharge hydrosodée. Les recommandations nord-américaines (28)
concluent à la nécessité d’éviter l’hypovolémie, qui majore le risque d’hypotension artérielle
(en particulier lors de la sédation). L’objectif est donc de maintenir une normovolémie, avec
une osmolarité normale ou augmentée, au maximum jusqu’à 320 mOsm/l. L'utilisation des
solutés hypotoniques (solutés glucosés, Ringer lactate) est proscrite, car ils aggravent
l'œ dème cérébral et augmentent la PIC.
Une autre thérapeutique osmotique a été plus récemment proposée pour la prise en charge
des TC, le sérum salé hypertonique. Il s’agit de l’administration, sous forme de bolus ou de
perfusion lente, de solutés de NaCl à concentrations supérieures à 0,9 %, le plus souvent à
7,5 %. Dans beaucoup d’études, ce soluté est associé à une solution macromoléculaire de
type dextran ou hydroxyethylamidon. Seules deux études ont été retrouvées concernant
l’utilisation de NaCl hypertonique chez l’homme après TC. L’étude de Fisher concerne des
enfants présentant une HIC malgré sédation (29). L’administration contrôlée, randomisée,
en double aveugle contre placebo (NaCl 0,9 %) a montré une baisse de la PIC (de 19,9 à
15,8 mmHg) après 10 ml/kg de NaCl 3% en bolus. 10/18 patients du groupe NaCl 0,9 %
(groupe placebo) ont dû être sortis de l’essai pour élévation de la PIC contre seulement
6/18 dans le groupe NaCl 3 %. Un exemple clinique très démonstratif et bien documenté
(30) rapporte une réduction prolongée de la PIC (de 26 à 12 mmHg) avec élévation de la
PPC après 130 ml de NaCl à 7,5 %, alors que le mannitol n’avait permis qu’une réduction
transitoire de la PIC. Cependant le patient décède 6 jours après de défaillance
multiviscérale. L’étude de Wade est une analyse rétrospective de données individuelles
obtenues à partir de 6 études prospectives, randomisées en double aveugle comparant
l’administration de NaCl à 7,5 % associé à du dextran à 6 % et l’administration d’un
cristalloïde (la plupart du temps du Ringer lactate) (31). Les auteurs ont extrait de ces
études les patients qui présentaient un TC (n = 233) et ont analysé la survie à 24 heures et à
la sortie de l’hôpital. Les analyses statistiques pour l’ensemble des patients et par sous-
III.3. Hyperventilation
En effet, une étude rigoureuse (32) a montré une aggravation du pronostic en cas
d'hyperventilation. Il s’agit d’une étude prospective randomisée comparant chez 77 patients
victimes de TC grave l’utilisation d’une hyperventilation systématique responsable d’une
hypocapnie profonde (PaCO2 25±2 mmHg) durant 5 jours, au maintien d’une PaCO2 à 35
±2 mmHg. Trois et 6 mois après le traumatisme, les patients qui avaient initialement un
score de réponse motrice de 4-5 (d’après le GCS) avaient un devenir significativement
meilleur lorsqu’il n’avaient pas été traités par hyperventilation.
patients une association indépendante entre le devenir des patients et la baisse de la SjO2 ;
ceci est un argument indirect supplémentaire contre l’utilisation prophylactique de
l’hyperventilation. En effet, un grand nombre des diminutions de SjO2 observées étaient
associées à une hypocapnie. Depuis, de nombreuses études ont montré la fréquence de
survenue de baisses de SjO2 en rapport avec une hypocapnie (39-42).
III.4. Barbituriques
Depuis, une seule étude a été retrouvée concernant l’utilisation des barbituriques pour le
contrôle de l’HIC (43). Il s’agit d’une étude rétrospective réalisée chez 151 patients
présentant un TC avec HIC réfractaire aux traitements usuels. Dans celle-ci, les auteurs ont
comparé le devenir des patients dont la SjO2 a chuté au-dessous de 45 % lors de
l’introduction du traitement par barbituriques (n = 48) à ceux dont la SjO2 n’a pas diminué
en-dessous de 45% avec ce traitement (n = 103). Les deux groupes étaient comparables
pour l’âge, le GCS initial, la PAM, PIC, PPC et SjO2 avant traitement. La durée de
traitement n’était pas différente entre les deux groupes, de même que les concentrations
sanguines de pentobarbital. Pourtant, le GCS à 2 semaines du traumatisme et le devenir à 6
mois (GOS) étaient significativement moins bons dans le groupe de patients dont la SjO2
chutait en dessous de 45 %. Les auteurs concluaient à l’intérêt du monitorage de la SjO2
lors de l’introduction d’un tel traitement.
En France, le pentobarbital n’est pas disponible pour cette indication. Le protocole
habituellement proposé est l’administration de thiopental, à la posologie de 2,5 à 10 mg/kg
en bolus, suivi d’une perfusion continue, adaptée pour chaque patient, avec une dose
maximale de 40 mg/kg et par 24 heures. Ces posologies sont adaptées en fonction de leurs
effets sur la PIC et en fonction de leur concentration sanguine (maximum 30 µg/ml chez
l’adulte et 50 µg/ml chez l’enfant).
III.5. Glucocorticoïdes
L’intérêt de l’hypothermie modérée dans le traitement des TC graves est étudié de façon
extensive dans le chapitre 12. Une seule étude traite spécifiquement de l’effet de
l’hypothermie pour le contrôle de l’HIC. C’est l’étude de Shiozaki (45) qui a comparé les
effets d’une hypothermie modérée (33,5°-34,5°C, n = 16) à un groupe contrôle
(température non précisée, n = 17). Les 33 patients étudiés présentaient un TC avec GCS ≤
8 et une HIC non contrôlée malgré un traitement maximal incluant l’hyperventilation et les
barbituriques à fortes doses. L’hypothermie permettait une réduction de la PIC de 10
mmHg, avec augmentation de PPC de 14 mmHg, associée à une amélioration du devenir
des patients.
Malgré ces résultats optimistes, aucune autre étude ne rapporte les effets de l’hypothermie
pour le contrôle de l’HIC. On ne peut donc actuellement recommander cette thérapeutique.
V. CONCLUSIONS
1 - Mesures générales
Elles comportent les éléments suivants : lutte contre l’hyperthermie, éviter la gêne au retour
veineux jugulaire, oxygénation adéquate (saturation proche de 100%) (grade B),
normocapnie (limite basse : 35 mmHg) (grade B), prophylaxie des convulsions, volémie
optimale, pour une PPC de 70 mmHg ou plus, sédation, analgésie (voire curarisation),
élévation de la tête du lit, sans dépasser 30°.
Chapitre 9 - Tableau 12 (1). Synthèse concernant les traitements médicaux de l’HIC des TC graves.
Auteurs/Méthodologie Résultats Conclusions
Albanèse, 1993 (12) Le sufentanil entraîne une augmentation de la Le sufentanil en bolus peut être
Étude prospective , 10 TC avec PIC (+53% , retour valeur de base après 15 délétère chez les TC, en raison
GCS ≤8 sédatés par propofol + min), une diminution de la PAM (-24%) et de notamment du risque
curares. Effet du sufentanil la PPC (-38%). d’hypotension (mais dose très
(1µg/kg en 6 min) sur PIC, importante).
PAM, PPC. Analyse de variance
+test de Dunnett.
Albanèse, 1997 (22) La kétamine diminue la PIC ((maximum 18% La kétamine en association avec
Étude prospective chez 8 TC (1,5mg/kg) 30 % (3 et 5 mg/kg)) sans propofol peut être un agent de la
avec GCS ≤8. Kétamine bolus modifier PAM, PPC, SjO2 et VM sylvienne. À sédation des TC.
1,5 , 3 et 5 mg/kg à 6h l’EEG, induction d’un rythme rapide de
d’intervalle sous sédation faible amplitude, burst supression chez 2
propofol + vécuronium. Effet sur patients.
PIC, PAM, SjO2, VM sylvienne,
EEG. Anova entre groupes.
Alderson, 1997 (44) La réduction de mortalité par les corticoïdes Les effets des corticoïdes pour TC
Revue systématique des essais est estimée à 1,8 % (-2,5 à 5,7 %). Le risque restent incertains. Un essai
contrôlés sur les corticoïdes pour ajouté d’infection est de 0,92 (0,72 à 1,11) et comprenant 20 000 patients serait
TC ; Odds ratio calculé comme d’hémorragie digestive de 0,92 (0,69 à 1,23). nécessaire pour détecter avec un
une moyenne des odds ratio risque de 10 % une réduction de
pondérés par l’inverse des mortalité de 2,6 % (p < 0,01).
variances respectives.
Asgeirsson, 1994 (19) Baisse significative de PAM et PIC dans les Intérêt probable de ce traitement
Étude chez 11 TC, avec GCS < premières 6h du traitement, puis stabilité de de l'œ dème cérébral post-
8, œ dème diffus, PIC>20 PAM et baisse de la PIC pendant encore 6 h, traumatique, à confirmer sur de
mmHg, sédatés (thiopental 0,5- jusqu'au niveau désiré (20mmHg), PPC plus grandes séries (risque
3mg/kg/h) et réponse au CO2 toujours inchangée. Deux décès (18 %), 6 (55 d’ergotisme).
altérée, de l'effet de l'association %) bonne récupération, et 3 (27 %) séquelles
DHE (3µg/kg bolus, modérées.
1-1,2µg/kg/h) + clonidine
(1µg/kg/3h IV) + métoprolol
(0.3mg/kg/j IV). Albumine
plasmatique maintenue > 37g/l,
Hb >11g/dl. Bilan hydrique
négatif avec diurétiques et
volémie maintenue. Mesure de
PAM, PIC, PPC, mortalité et
morbidité > 8 mois (GOS).
Asgeirsson, 1995 (17) PAM baisse (C : 96±7 à 87±6, M: 100±4 à Aucun effet direct de clonidine ou
Étude chez 15 TC avec GCS < 8 94±4), PIC inchangée (C : 24±5 à 22±5, M : métoprolol sur la circulation
sédatés (fentanyl + midazolam) 16±2 à 16±2) DSC inchangé (C :36±6 à 37±6, cérébrale chez les TC graves,
de l'effet de bolus de clonidine M: 35±3 à 35±3) , DavO2 inchangé (C: malgré l'hypotension artérielle. Les
(C, 1µg/kg, n = 6) ou de 3,8±0,9 à 3,8±0,8, M : 4,0±0,9 à 4,3±1,0) auteurs les utilisent pour une
métoprolol (M, 0.1mg/kg, n = CVR baisse avec clonidine (C: 2,2±0,4 à hypothétique baisse de pression
9), Mesure de : FC, PAM, PIC, 2,0±0,3, M2,3±0,2 à 2,3±0,2) et FC baisse hydrostatique capillaire cérébrale
DSC (Xénon), résistances avec le métoprolol liée à l'hypotension.
vasculaires cérébrales (RVC), et (C: 74±5 à 74±4, M: 95±7 à 85±6).
DavO2.
Chapitre 9 - Tableau 12 (2). Synthèse concernant les traitements médicaux de l’HIC des TC graves.
Auteurs/Méthodologie Résultats Conclusions
Bullock, 1993 (10) Le propofol entraîne une diminution non Le propofol diminue
Étude de l'effet des variations significative et transitoire de DavO2 (6,5±5 à transitoirement le métabolisme
hémodynamiques cérébrales et 3±1 ml/dl), pas d’effet sur PPC (en excluant 3 cérébral sans modifier les autres
systémiques sur la SjO2 et patients qui ont eu des inotropes après le début paramètres.
DavO2 et de leur corrélation de l’administration de propofol!).
avec la PIC.
Action du propofol (12 patients)
sur la PPC et la DavO2.
Cruz, 1995 (33) Extraction d’O2 normale, au cours des trois L’hyperventilation au cours
33 patients, GCS moyen 6, HIC. niveaux de capnie. Consommation de glucose d’une poussée d’HIC a un effet
Mesure du gradient artério- normale en hypocapnie et diminuée en bénéfique sur l’extraction
jugulaire en glucose et en normocapnie cérébrale du glucose.
oxygène. Selon la valeur de PIC,
réalisation de 3 niveaux de
capnie: normocapnie, PaCO2
25-30 mmHg, PaCO2 < 25
mmHg.
Cruz, 1996 (43) Les deux groupes étaient comparables pour Le monitorage de la SjO2
Étude rétrospective chez 151 TC l’âge, le GCS initial, la PAM, PIC, PPC et pourrait permettre de
avec GCS < 8 traités par SjO2 avant injection, et pour PAM, PIC, PPC sélectionner les patients pour
barbituriques pour HIC non après injection. La durée de traitement par l’indication de traitement par
contrôlée par les traitements pentobarbital était identique entre les deux pentobarbital.
usuels. Monitorage de PIC, PPC, groupes, de même que les taux sanguins de
SjO2, SaO2. Comparaison entre pentobarbital. Le GCS à 2 semaines et le GOS
patients dont la SjO2 chute au- à 6 mois sont significativement moins bons
dans le groupe de patients qui montrent une
dessous de 45% et ceux dont la
chute de la SjO2 au-dessous de 45 % que dans
SjO2 reste au-dessus de 45 %.
Test du Chi2. l’autre groupe.
Einhaus, 1996 (30) PIC baisse de 26 à 12 mmHg à 15 min et 1,5 ml/kg de NaCl à 7,5 % a
Utilisation de sérum durant 20 h avec élévation de PPC de 88 à 103 baissé la PIC et augmenté la
physiologique hypertonique mmHg à 15 min. Débit cardiaque augmenté à PPC sur 20 h sans altération
(1,5ml/kg 7,5 % en bolus) chez 30 min, 4 h et 12 h. PAM, PAPO, PVC, hémodynamique ni de natrémie,
un patient TC grave (GCS 5) kaliémie, diurése, hématocrite inchangés. kaliémie et diurèse chez un
présentant une HIC. Décès à j6 (défaillance multiviscérale). patient TC grave avec HIC.
Surveillance par mesure PIC,
PAM, PPC, débit cardiaque,
autres paramètres
hémodynamiques systémiques,
de natrémie, kaliémie, diurése,
hématocrite sur 12 h.
Chapitre 9 - Tableau 12 (3). Synthèse concernant les traitements médicaux de l’HIC des TC graves.
Fisher, 1992 (29) Baisse de PIC de 19,9 à 15,8 mmHg (-21 %, p NaCl 3 %, 10ml/kg en bolus a
Étude randomisée contrôlée < 0,003) avec NaCl 3 %. Pas de modification abaissé la PIC de 21% en
double aveugle cross over entre avec NaCl 0,9 % (+ 4 %). 10/18 du groupe moyenne chez 18 enfants avec
NaCl 0,9 % et 3 % (10ml/kg en NaCl 0,9 % et 6/18 du groupe NaCl 3 % sortis TC et HIC sur 2 h sans
bolus) chez 18 enfants (6 mois - de l'essai pour élévation de la PIC. Élévation altération hémodynamique ni
14 ans, GCS 5,8) avec TC et de natrémie de 7mmol/l chez tous les patients rénale. Natrémie modérément
HIC (PIC > 15 ou PPC < 50 du groupe NaCl 3 % (145±5,6 à 152±4,8 augmentée. Les auteurs
mmHg) après stabilisation dans mmol/l). PaCO2, inchangée. engagent à la prudence quant à
les 22 ±10 h du TC (sédation l'utilisation de ce traitement
par bolus de thiopental). pendant plusieurs jours.
Surveillance PIC, PAM, PPC,
gaz du sang, osmolalité,
électrolytes sur
2 h. Comparaison aire sous la
courbe PIC NaCl 0,9% et NaCl
3 %; avant et après.
Fortune, 1995 (25) Choix des interventions: 67% drainage de Efficacité comparable en termes
Comparaison chez 22 TC avec LCR, 25% mannitol, 8% hyperventilation. de PIC pour les 3 traitements,
GCS < 8 et HIC (PIC > Drainage de LCR: baisse de PIC dans 90% des mais le mannitol augmente 5
15mmHg) du drainage de LCR, cas (-8,6±0,7 mmHg) avec élévation de SjO2 fois plus la SjO2 que le drainage
hyperventilation, bolus de de 0,4±0,4%. Mannitol: baisse de PIC dans ventriculaire, et
mannitol (25g IV en 5min). 196 90% des cas (-7,4±0,7mmHg) et élévation de l’hyperventilation diminue la
interventions, choix non SjO2 de 2,5±0,7%. Hyperventilation: baisse de SjO2, suggérant une baisse du
randomisé, après stabilisation, PIC dans 88% des cas (-6,3±1,2 mmHg) avec DSC.
dans les 5 j du TC. Ventilation diminution de SjO2 de 7,7±1%.
mécanique, morphine,
midazolam, vécuronium.
Mesure à 20 min de PIC, SjO2,
PAM, PPC, SpO2.
Chapitre 9 - Tableau 12 (4). Synthèse concernant les traitements médicaux de l’HIC des TC graves.
Auteurs/Méthodologie Résultats Conclusions
Hanowell, 1993 (13) Retour aux valeurs initiales après 30 min L’alfentanil doit être utilisé avec
Étude randomisée en double (espace entre chaque traitement). Pas de prudence.
aveugle cross over chez 7 TC différence entre les deux doses alfentanil.
avec GCS ≤8. Effets de Baisse significative de PPC pour alfentanil
alfentanil (15 et 30 µg/kg) (deux doses groupées) versus placebo.
versus placebo sur PIC, PAM,
PPC au cours des aspirations
trachéales.
Hsiang, 1994 (24) Les patients non curarisés ont une plus grande Les curares devraient être
Étude rétrospective sur les mortalité (39 % versus 24 %), mais moins utilisés avec plus de parcimonie
données de la Traumatic Coma d’états végétatifs ou de séquelles sévères. chez les TC, en interrompant
Data Bank (514 dossiers étudiés Aucune différence en termes de bon devenir leur administration dès que
sur 1 030) comparant les 239 (séquelles modérées ou mineures). La durée de l’HIC est contrôlée.
patients ayant reçu des curares séjour en réanimation était plus grande chez
pendant les 6 premières heures les patients curarisés (7,76 versus 4,84 jours),
(durée ≥ 12h) pour contrôle même en exluant les patients décédés. La
d’une HIC aux 275 autres fréquence de pneumopaties était plus grande
patients. chez les patients curarisés (29 % versus 15
%).
Jamali, 1996 (16) Baisse brève de PAM (F: 91 ± 12 à 76 ± 10, Pas de modification de la PIC
Étude randomisée en double S : 85 ± 13 à 64 ± 9 mmHg), PLCR inchangée avec fentanyl ou sufentanil chez
aveugle de 33 patients opérés (F: 12 ± 5 à 12 ± 6, S: 13 ± 5 à 14 ± 8 des patients en phase
(lésions cérébrales hors TC), mmHg). peropératoire de lésions
sous isoflurane. Effets de intracrâniennes sous isoflurane
fentanyl (F, 4,5 µg/kg), lorsque PAM et FC sont corrigés
sufentanil (S, 0,8 µg/kg) ou si besoin (phényléphrine et
NaCl 0,9 % en bolus sur atropine) .
pression du LCR lombaire
(PLCR), PAM, FC, avec
correction de l'hypotension (-15
%) par phényléphrine et de
bradycardie (< 45b/min) par
atropine.
Kirkpatrick, 1996 (27) Le mannitol diminue la PIC (- 21 %), Le mannitol augmente le DSC
Étude prospective chez 14 TC augmente la PPC (+ 18 %), VM (+ 16 %) et le chez les TC.
des effets de NaCl 0,9 % (200 flux au Laser-Doppler (+17 %) chez tous les
ml en 20 min) suivi de mannitol patients; il réduit les résistances vasculaires
20 % (200 ml en 20 min) sur la cérébrales chez les patients à autorégulation
PIC, la PPC, VM, IP et flux conservée et ne modifie pas l’index de
mesuré par Laser-Doppler. Deux pulsatilité. Le NaCl 0,9 % ne modifie aucun
indices de résistance vasculaire de ces paramètres.
cérébrale calculés (DTC et
Laser-Doppler). Deux groupes
de patients : autorégulation
conservée ou non durant les 4 h
précédant les mesures.
Chapitre 9 - Tableau 12 (5). Synthèse concernant les traitements médicaux de l’HIC des TC graves.
Auteurs/Méthodologie Résultats Conclusions
Kolenda, 1996 (23) La kétamine permet d'obtenir des PPC plus L'association kétamine +
Étude prospective randomisée de élevées (NS) malgré une PIC plus élevée (P < hypnovel est une alternative à
35 TC. Comparaison fentanyl 0,05 à j8 et à j10) en utilisant moins de l'association fentanyl +
(2,7 µg/kg/h) + midazolam dopamine. L’alimentation entérale était plus hypnovel.
(0,27 mg/kg/h) à kétamine (2,7 souvent possible avec la kétamine (p < 0,05).
mg/kg/h) + hypnovel (0,27 Le devenir à 6 mois était comparable entre les
mg/kg/h), avec adaptation de la deux groupes.
dose et de la durée jugée
nécessaire de cette sédation en
fonction des données de la PIC
et de la TDM. Comparaison de
dose de vasopresseurs
(Dopamine), succès
d’alimentation entérale, PIC et
PPC et devenir (GOS).
Matta, 1996 (7) Les traitements de l’HIC sont : mannitol (100 Grande variabilité thérapeutique
Enquête (questionnaire) sur la %), hyperventilation (69 %), furosémide (80 entre les centres. Approche
prise en charge des TC au %), drainage du LCR (69 %), barbituriques thérapeutique contre l’évidence
Royaume-Uni et en Irlande dans (69 %), propofol (63 %), hypothermie (20 %), scientifique pour certains
44 centres de neurochirurgie. corticoïdes (14 %), étomidate (11 %). La PPC traitements.
40 réponses dont 35 impliqués cible est de 70 mmHg dans 44% des centres,
dans TC avec GCS < 9. Parmi 60 mmHg (28 %), 50 mmHg (19%) ou 80
les questions: monitorage mmHg (3 %). La PaCO2 cible est >34 mmHg
systématique de la PIC, type de (3 %), 30-34 (34 %), 26-30 (56 %) ou < 26 (6
sédation, utilisation de curares, %). La température cible est >36,5 (54 %), 35-
protocole de traitement HIC. 36,5 (37 %), 33-35 (9 %). Un protocole de
traitement HIC existe dans 69% des centres.
La sédation est le plus souvent adaptée pour
une PPC cible (49 % des centres) ou pour une
hémodynamique stable (34%), en utilisant le
midazolam (80 %) ou le propofol (65 %), la
morphine (60 %), le fentanyl (46%) ou
l’alfentanil (26 %). Les curares sont utilisés
chez plus de 50 % des patients (97% des
centres) sous forme d’atracarium ou de
vécuronium (94 %).
Chapitre 9 - Tableau 12 (6). Synthèse concernant les traitements médicaux de l’HIC des TC graves.
Papazian, 1993 (8) Pour l’ensemble, baisse de PAM et PPC, sans L’administration de midazolam
Effet d’un bolus de midazolam modification de PIC. Dans le groupe PIC en bolus doit être réalisée avec
(0,15 mg/kg) sur PAM, PIC et initiale<18 mmHg : PAM, PPC abaissées et prudence chez les TC graves,
PPC chez 12 TC (GCS<7) sous PIC augmentée; dans le groupe PIC surtout quand la PIC est < 18
phénopéridine (20µg/kg/h) et initiale>18 mmHg : PAM, PIC et PPC mmHg.
vécuronium (2 mg/h). abaissées. Entre les 2 groupes, PAM et PPC
Séparation secondaire en 2 plus abaissées dans le groupe PIC initiale<18
groupes : PIC initiale<18 mmHg mmHg.
et PIC initiale >18 mmHg.
Rosner, 1995 (34) PIC initiale 22±16, PIC moyenne pendant 10 La PPC est le paramètre
Étude descriptive, série premiers j : 27±12, PPC 83±14 mmHg. essentiel du traitement de l'HIC,
prospective 158 TC avec GCS Mortalité (GOS1): 29%, végétatifs avec importante amélioration de
<8 sans exclusion, description (GOS2)2%, séquelles sévères (GOS3) 9%, morbidité et mortalité.
précise de population et séquelles modérées (GOS4) 20%, bon devenir PPC>70 mmHg est la valeur
protocoles utilisés. (GOS5) 39% . Amélioration par rappprt à minimale, mais 100 mmHg peut
PPC cible > 70 mmHg par TCDB pour GOS1 (p<0,0001), GOS1+2 être souhaitable, 85 en moyenne.
drainage LCR ± vasopresseurs (p<0.01) et GOS1+2+3 (p<0,0001). HTA et PPC élevée n'aggravent
(phenyléphrine ou pas l'HIC.
noradrénaline) ± mannitol, tous
ventilés et curarisés. Mesure
GOS(/3 mois pendant 1 an
puis/6 mois) comparé avec
Traumatic Coma Data Bank.
Sayre, 1996 (26) Pas de variation ni de différence entre 2 Le mannitol à 1g/kg à des
Étude prospective randomisée groupes pour PAS et FC. Diurèse 1,35 ± 0,61 l polytraumatisés avec TC grave
double aveugle chez 41 TC avec pour mannitol et 0,63 ± 0,44l pour NaCl (p < n'entraîne pas de variation de la
GCS < 12 intubés. Effet de 0,001) et solutés perfusés 4,36±4,52 pour PAS ni FC en phase
l'administration rapide de 20 mannitol et 2,53 ± 1,11 pour NaCl (p = 0,20, préhospitalière. Études
ml/kg de mannitol 20 % versus 1 patient mannitol reçoit 17,5 l dont 6 poches d'évolution neurologique et
NaCl 0,9% en préhospitalier, de sang). mortalité nécessaires avant
sur la PAS et la FC mesurées/15 généralisation systématique du
min pendant transport et jusqu’à mannitol dans cette indication.
2 h après arrivée hôpital +
diurèse et volume total de
solutés perfusés.
Shiozaki, 1993 (45) L’hypothermie réduit la PIC de 10,4 mmHg et L’hypothermie est une méthode
Étude prospective randomisée, élève la PPC de 14 mmHg. 12/17 patients du efficace pour contrôler l’HIC.
33 TC avec GCS ≤8 avec PIC > groupe contrôle et 4/16 patients du groupe
20 mmHg malgré traitement hypothermie augmentent leur PIC et décèdent
maximal, comparant de mort cérébrale. 3/17 patients du groupe
l’hypothermie modérée (33,5°- contrôle survivent, dont 1 avec séquelles
34,5°, n =16) à un groupe mineures. 8/16 patients du groupe
contrôle (n = 17). Analyse PIC, hypothermie survivent dont 5 avec séquelles
PPC, devenir. mineures.
Chapitre 9 - Tableau 12 (7). Synthèse concernant les traitements médicaux de l’HIC des TC graves.
Auteurs/Méthodologie Résultats Conclusions
Schneider, 1993 (5) PIC et PAM plus basses à 0° (PIC 20±1, PAM Les effets de l’élévation de la
Étude prospective chez 25 80±2) qu’à 45° (PIC 10±1, PAM 69±2), 30° tête peuvent être bénéfiques,
patients comateux (TC 17, (PIC 11±1, PAM 72±2) et 15° (PIC 14±1, mais doivent être testés pour
hémorragie méningée 5, PAM76±2). PPC et SjO2 ne varient pas pour chaque patient
hématome intracérébral 3) de l’ensemble des patients, mais CPP baisse avec
l’effet de l’élévation de la tête élévation de tête chez 47% des patients, ne
(45°, 30°, 15°, 0°) sur change pas chez 10 % et s’élève chez 43 %.
PIC,PAM, PPC et SjO2.
Scholz, 1994 (14) PIC et PAM baissent 15 min après le bolus Le sufentanil peut être utilisé
Étude prospective, 10 Tcavec (PIC: 16,1 ± 1,7 à 10,8 ± 1,3, PAM 85,5 ± 3,9 chez les TC.
GCS < 6, sédatés (fentanyl + à 80,2 ± 4,9) et CPP ne change pas
midazolam), des effets du
sufentanil (2µg/kg bolus puis
150µg/h) sur PIC, PAM, et PPC
(Anova + test de Duncan).
Sperry, 1992 (11) 3 patients ont nécessité hyperventilation pour L'utilisation des morphiniques
Étude prospective chez 9 TC contrôle HIC. Le sufentanil et le fentanyl doit être prudente chez les TC.
ventilés, sédatés par midazolam augmentent la PIC (S: 7,1±1,8 à 13,2±2,8;
(n=7), des effets du sufentanil F:9,7±1,8 à 17,4±2,9), diminuent la PAM (S:
(S, 0,6 µg/kg) et du fentanyl (F, 92±5 à 82±4, F: 92±5 à 81±5) et la PPC (S:
3 µg/kg) en 1 min sur PIC, 82±3 à 65±4, F: 85±3 à 72±3).
PAM et PPC (S et F testées à
24h d’intervalle).
Stewart, 1994 (9) Le propofol réduit la DavO2 transitoirement Le propofol n'est pas supérieur à
Étude chez 15 TC avec GCS < (de 6,3 ± 2,6 à 3,0 ± 0,6 ml/dl à 4 h, retour l'association
13, comparant les effets d’une valeur de base à 8 h) mais pas de modification morphine+midazolam en termes
sédation par propofol (150-400 de PIC, PAM et PPC. d'hémodynamique cérébrale.
mg/h, n = 9) vs morphine (0-4
mg/h) + midazolam (0-5 mg/h)
(n = 6) pendant 40 h en
moyenne, sur DavO2, PAM,
PIC, PPC.
Chapitre 9 - Tableau 12 (9). Synthèse concernant les traitements médicaux de l’HIC des TC graves.
Ter Minassian, 1997 (18) PIC non modifiée, mais PAM, RVC et PPC La clonidine en bolus baisse
Étude prospective , 12 TC avec abaissées après clonidine. Chez 3 patients, PAM, RVC, VM et PPC et
GCS < 8 sédatés par hypnovel, augmentation transitoire de PIC avec baisse de parfois augmente la PIC
fentanyl, entre j1 et j5. Effet de SjO2 jusqu’à 42 % (vasodilatation artériolaire (vasodilatation par
clonidine 2,5µg/kg IV en 10 par autorégulation?). autorégulation). Toute
min sur la circulation cérébrale utilisation de clonidine sans
entre J1 et J5. Mesures (t0, t1 surveillance précise de
(fin perfusion ), t30'): PIC, l'hémodynamique cérébrale est
MAP, CPP, DavO2, VM déconseillée.
sylvienne, et estimation
résistances vasculaires
cérébrales (RVC=PPC/MCAV).
Wade, 1997 (31) 1 395 perfusion d'HSD sur 6 études. Une étude serait nécessaire chez
Analyse de données Survie à 24h : HSD: 58,3 %, C: 47,5 % (NS). les TC avec hypotension pour
individuelles à partir de 6 études Survie à la sortie de l’hôpital : HSD 37,9 %, confirmer l’existence d’une
prospectives randomisées, C: 26,9 % (NS). Pas de différence significative amélioration de survie avec
double aveugle comparant NaCl non plus dans les sous-groupes solutés NaCl hypertonique + dextran
7,5 %+dextran 6 % (HSD) et avant/pas de soluté avant ; trauma par rapport aux cristalloïdes.
cristalloïde isotonique (C) pour fermé/trauma pénétrant ; GCS < 9/ GCS > 8.
choc hypovolémique après La régression logistique révèle une chance de
trauma. Évaluation de survie à survie doublée (1,92 à 24 h et 2,12 à la sortie
24h et à la sortie de l’hôpital de l’hôpital) pour les patients TC avec
chez les TC (n = 233). Analyse hypotension (p = 0,48).
des données en aveugle,
comparaison entre 2 traitements
par Chi2 sur l’ensemble des TC
et sur sous-groupes
(administration de solutés avant
randomisation, type de trauma,
GCS) + régression logistique.
Werner, 1995 (15) FC, gaz du sang, VM et température Le sufentanil ne modifie ni les
Étude prospective, 30 TC avec inchangés dans les deux groupes. PIC VM ni la PIC des TC qui ont
GCS < 6 sédatés par midazolam augmentée dans le groupe de patients avec une PIC élevée et une PAM
(150-250 µg/kg/h) + fentanyl (1- chute de PAM > 10 mmHg (de 92 ± 9 à 77 contrôlée. La PIC peut s'élever
3µg/kg/h) et ventilés (PaCO2 28- ±6). avec une baisse de PAM après
30mmHg). MAP > 85mmHg bolus de sufentanil, mais sans
maintenue par noradrénaline (1- modification du DSC.
5µg/min). Effet de de sufentanil Le sufentanil peut être utilisé
(3µg/kg bolus) VMsylvienne chez les TC si la PAM est
(VM), PAM, FC, PIC, gaz du maintenue constante.
sang, et température. Définition
de 2 groupes : chute de PAM <
10 mmHg ou > 10 mmHg.
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4. Brain Trauma Foundation, American Association of Neurological Surgeons, Joint Section on Neurotrauma
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In: Guidelines for the management of severe head injury. Park Ridge: BTF, AANS 1995; chap. 12.
6. Brain Trauma Foundation, American Association of Neurological Surgeons, Joint Section on Neurotrauma
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Adverse effects of pentobarbital on cerebral venous oxygenation of comatose patients with acute traumatic brain
swelling : relationship to outcome.
J Neurosurg 1996; 85: 758-61.
I. RECHERCHE DOCUMENTAIRE
La recherche documentaire a porté sur les publications parues depuis 1992. Les descripteurs
initiaux définis dans le chapitre « Méthodologie » ont été associés à : Multiple trauma.
Au total, 46 références ont été obtenues sur MEDLINE et 11 sur EMBASE.
II. GÉNÉRALITÉS
Très peu d’études se sont intéressées aux patients dont le TC s’intègre dans le cadre d’un
multitraumatisme, c’est-à-dire lorsqu’il existe au moins une lésion associée.
Le premier écueil qui apparaît est celui de la définition d’un multi ou d’un polytraumatisme.
Aucune définition ne fait actuellement l’unanimité au niveau international. La définition du
polytraumatisme retenue actuellement en France est l’existence chez un blessé d’au moins
deux lésions traumatiques, dont au moins une met en jeu le pronostic vital. Seules quelques
études concernant ces patients sont disponibles ; elles évoquent le plus souvent le problème
de la prise en charge d’un TC associé à une lésion bien spécifique (lésion orthopédique,
traumatisme thoracique ou abdominal). Aucune étude ne s’intéresse à l’ensemble des
multitraumatisés avec TC grave. Le second écueil concerne l’aspect « filière de soins ». En
effet, la prise en charge pré-hospitalière des blessés graves par les Services d’Aide Médicale
Urgente (SAMU) et des Services Mobiles d’Urgence et de Réanimation (SMUR) est assez
spécifique à la France, même si des systèmes comparables se retrouvent dans certains pays
d’Europe. De ce fait, la littérature applicable au système français est peu abondante. Le
troisième écueil concerne l’anesthésie. En effet, il n’existe pas d’étude clinique concernant
directement l’anesthésie d’un TC : la littérature fournit essentiellement des données
expérimentales et des données évaluant l’effet d’un agent anesthésique dans le contexte de
la réanimation (sédation, contrôle de la PIC) du TC grave.
Au total, ces 4 travaux montrent une fréquence rare de l’association d’une urgence
chirurgicale intra et extracrânienne. La seule étude prospective, mais non comparative,
suggère l’intérêt de l’échographie abdominale initiale pour déterminer l’ordre des priorités,
associée à la réponse hémodynamique aux manœ uvres initiales de réanimation, qui ne
doivent en aucun cas être retardées par la réalisation d’une TDM cérébrale.
Les avis semblent plus partagés en ce qui concerne la prise en charge précoce ou différée
des lésions osseuses. Il n’existe aucune étude prospective randomisée comparant le devenir
à moyen et long terme des patients TC bénéficiant d’une fixation chirurgicale précoce ou
non (6). Il existe cependant un nombre important d’études rétrospectives ou prospectives
non randomisées (suivi de cohorte de patients) permettant de penser qu’une fixation
osseuse précoce est préférable (6, 7). Le geste orthopédique pourrait donc être pratiqué, à
condition d’éviter tout épisode d’hypoxémie ou d’hypotension artérielle (8). Dans ces
conditions, la fixation précoce ne semble pas aggraver le risque neurologique ou l’incidence
des complications infectieuses, mais simplifie les soins (7). En cas d’intervention
chirurgicale hémorragique prévisible, l’indication doit être discutée conjointement entre le
neurochirurgien, l’orthopédiste et le médecin anesthésiste réanimateur ou réanimateur.
L’indication de mise en place préopératoire d’un monitorage de la PIC pour une
surveillance peropératoire mérite d’être discutée.
« Les réseaux et filières de l’urgence ont pour objet d’assurer une meilleure orientation du
patient, de favoriser la coordination et la continuité des soins qui lui sont dispensés. »
(ordonnances 96-346 du 24 avril 1996). Ces réseaux réunissent tous les acteurs, médecins,
hôpitaux non spécialisés et spécialisés, ainsi que des services de coordination et de
transport. Les structures locales, départementales et régionales voire interrégionales sont
associées en fonction des situations particulières. Des objectifs sont fixés et des contrats
précisent les obligations des uns et des autres en fonction de leurs moyens respectifs. Le
patient suit des filières lui garantissant la continuité des soins et l’accès à l’unité
thérapeutique la plus opportune dans les meilleurs délais, puis il est suivi jusqu’à réinsertion
complète. L’évaluation de cette organisation n’est pas encore totalement possible en
France, la mise en place étant en cours pour certains points. Toutefois, le TC fait partie des
« pathologies traceuses » à haute incidence en matière de santé publique, ayant prévalu à la
réforme actuelle.
Une éventualité pourrait être une filière garantissant le maintien ou le rétablissement de
l’homéostasie centrée sur le suivi de l’état ventilatoire et cardio-circulatoire, depuis le lieu
de l’accident jusque dans le service spécialisé de rattachement. L’objectif serait ainsi de
créer une véritable chaîne de prévention et de traitement des ACSOS.
Les étapes les plus habituelles dans de la prise en charge sont actuellement pour un patient
grave : l’alerte par les premiers témoins ; l’engagement des moyens de proximité, les gestes
de secourisme « grand public » étant renforcés par le travail en équipe et le début de la
médicalisation ; l’engagement des moyens hospitaliers (SMUR) instaurant les techniques de
l’Aide Médicale Urgente ; le transport médicalisé ; l’accueil en service d’urgence d’un
hôpital de proximité ; et/ou un transfert vers un établissement spécialisé ; l’accueil en centre
spécialisé, où les traitements sont adaptés à la situation ; la convalescence et la
réadaptation ; la réinsertion dans la vie courante, suivie par le médecin traitant.
Aucune étude, en France, n’apporte de conclusion quant à l’effet des différents maillons de
cette chaîne sur le devenir des patients. Il est possible qu’une étude évaluant l’état des lieux
amène à des simplifications, sans que la qualité, l’efficacité et la continuité des soins ne s’en
trouvent altérées.
À l’étranger, les travaux disponibles ne portent que sur une partie de cette chaîne (prise en
charge par des médecins, accueil, rôle des spécialistes) : a) le délai de prise en charge et le
nombre de décès sont significativement diminués (pouvant passer de 42 % à 26 % à en
moins de 2 ans) avec l’introduction d’un système régionalisé de prise en charge des
traumatisés (9) ; b) une organisation régionale raisonnable, avec un triage effectué par un
spécialiste référent et une intercommunication entre centres hospitaliers généraux et
spécialisés ne grève en rien le taux de morbidité et de mortalité (10) ; c) l’aspect local est
également important. Des programmes d’éducation permanente et des audits réguliers, afin
de bien cerner les missions (11), permettent d’obtenir des résultats parfois remarquables
dans les zones dépourvues de centre spécialisé proche (12) ; d) les cas les plus graves
nécessitent une pratique minimale (estimée pour des traumatismes sévères non limités aux
TC à 35 interventions par opérateur et par an) pour influencer significativement le pronostic
des patients (13). Ceci n’est possible que dans des centres spécialisés.
Il est essentiel, pour que ce système soit cohérent, qu’il intègre un échelon préhospitalier
approprié, avec des intervenants correctement qualifiés, bénéficiant d’enseignements et de
recyclages réguliers (14). Il faut également qu’il puisse ensuite se poursuivre tout au long
de la prise en charge jusqu’à la rééducation finale du patient (15).
Il persiste une controverse au sujet des effets des morphinomimétiques sur la PIC et la
PPC, et le choix entre les différents produits disponibles reste difficile à déterminer.
L’alfentanil peut être responsable d’une baisse significative de PPC chez des TC graves
ventilés (26). Le sufentanil, administré en bolus de 1 µg/kg suivi d’une perfusion de 0,005
µg/kg/minutes chez des TC graves modérément hyperventilés, sédatés (propofol) et
curarisés, peut engendrer une élévation significative de la PIC de 53 % avec réduction de
PAM de 24 % et de la PPC de 38 % (27). Il est possible que l’élévation de PIC après
sufentanil soit due à une baisse des résistances vasculaires cérébrales par autorégulation,
secondaire à la chute de PAM (28, 29). L’administration de phénylephrine pour limiter ou
corriger l’hypotension artérielle induite par l’injection de sufentanil ou de fentanyl pourrait
éviter l’élévation de PIC, secondaire à la chute de PAM et médiée par l’autorégulation
vasculaire (30). Il ne semble pas qu’il existe de différence entre fentanyl et sufentanil en ce
qui concerne leurs effets sur la PIC et la PPC après TC grave. Ainsi, dans une étude
prospective, randomisée, en double aveugle et cross-over, les auteurs montrent que le
fentanyl (3 µg/kg) et le sufentanil (0,6 µg/kg) administrés à un petit collectif de TC graves,
hyperventilés, sédatés par midazolam et curarisés, entraînent tous les deux des effets
comparables avec élévation significative de PIC, et chute significative de PAM et de PPC
(31). Aucune étude ne permet donc de recommander un morphinomimétique plutôt qu’un
autre.
Tout patient TC grave, a fortiori s’il existe un multitraumatisme, doit être considéré comme
ayant l’estomac plein. L’induction anesthésique se fait alors selon une séquence rapide et
nécessite donc l’utilisation d’un curare rapide. Le suxaméthonium, curare de référence pour
l’anesthésie du patient à l’estomac plein, est classiquement contre-indiquée après TC grave,
en raison du risque d’élévation de la PIC secondaire aux fasciculations qu’elle entraîne.
Plusieurs travaux récents remettent en question cette notion de contre-indication de
suxaméthonium après TC grave (32, 33). Ainsi, les résultats d’une étude prospective,
randomisée, contrôlée en double aveugle avec cross-over, montrent l’absence d’effet
significatif de suxaméthonium sur la PIC et la PPC chez un petit groupe de patients TC
graves (GCS < 8), hyperventilés et sédatés (32). Un autre travail prospectif, réalisé avec
une méthodologie moins rigoureuse, retrouve des résultats comparables (33). Certains ont
préconisé l’administration d’une « dose défasciculante » d’un curare non dépolarisant avant
d’injecter le suxaméthonium, pour prévenir les fasciculations et donc l’élévation de PIC.
Une étude récente indique qu’une minidose de suxaméthonium (0,1 mg/kg) est aussi
efficace qu’une dose défasciculante de pancuronium (0,03 mg/kg) pour prévenir les
fasciculations induites par la dose curarisante de suxaméthonium (1,5 mg/kg) (34).
Cependant, dans cette étude la PIC n’était pas mesurée, 42 % des patients du groupe
pancuronium et 22 % de ceux du groupe minidose de suxaméthonium ont présenté des
fasciculations ; enfin 2 patients sur 27 ont développé une apnée après injection de la
minidose de suxaméthonium (34).
La possibilité de lésion du rachis cervical après TC grave, dont l’incidence est de l’ordre de
8 % (35), doit faire prendre des mesures de prévention lors de l’intubation trachéale pour
ne pas aggraver une atteinte médullaire potentielle (36).
En ce qui concerne l’entretien de l’anesthésie, peu ou pas d’études sont disponibles pour
définir la prise en charge optimale des TC graves, et il est donc difficile de formuler des
recommandations. Tous les anesthésiques volatils halogénés, de même que le protoxyde
d’azote, sont des vasodilatateurs cérébraux plus ou moins puissants, et peuvent
théoriquement majorer ou engendrer une poussée d’HIC et altérer l’autorégulation
vasculaire cérébrale, ils doivent donc être soit évités soit utilisés à de faibles concentrations
et associés à une hyperventilation modérée (23).
Le transfert intrahospitalier des TC graves est fréquent. Il concerne un transport entre deux
unités d’anesthésie, de réanimation ou leur équivalent, ou un transfert entre une unité
d’anesthésie ou de réanimation ou un service d’urgence et une unité ne relevant pas de ces
spécialités, comme le service de radiologie (éventualité particulièrement fréquente dans ce
contexte) ou le bloc opératoire. Cette période de transfert est une période à risque de
complications vitales pour le TC grave (37) ; il est donc capital d’assurer la continuité des
soins et de la surveillance au cours du transport. La Société Française d’Anesthésie et de
Réanimation (38) a rédigé des recommandations concernant les transports médicalisés intra-
hospitaliers. Si elles ne sont pas spécifiquement destinées aux patients atteints de TC
graves, elles peuvent néanmoins servir de référence. Dans ces recommandations, les auteurs
rappellent qu’avant le transport il faut adapter les soins en cours et les éléments de
surveillance aux circonstances, et qu’au cours du transport le patient doit être soumis à une
surveillance constante et adaptée à son état. Le matériel nécessaire, le moyen de transport,
et la composition de l’équipe de transport sont également précisés.
La stratégie de prise en charge d'un enfant multitraumatisé avec TC grave ne diffère pas
fondamentalement de celle d'un adulte multitraumatisé et il n'y a pas de base scientifique
permettant de préconiser une prise en charge différente. La survenue de lésions
extracrâniennes sévères est moins fréquente que chez l'adulte (26 % versus 48 %), mais elle
double la mortalité (39). L'hypotension initiale est également un facteur de gravité, faisant
passer la mortalité de 29 % à 67 % (40).
Le degré de consensus pour la prise en charge des enfants avec TC n’est pas très élevé
d’après une enquête canadienne (41). Il semble souhaitable de diriger les enfants ayant un
TC grave vers une structure où sont disponibles neurochirurgie et réanimation pédiatrique,
le pronostic en étant probablement amélioré (42). Cependant, la prise en charge des TC
modérés peut se faire dans une structure pour adultes (43). La présence d'un chirurgien
formé à la chirurgie pédiatrique semble cependant préférable, même s'il n'y a pas d'étude
pédiatrique spécifique sur la hiérarchie des urgences en cas de TC grave.
Les précautions pour l’anesthésie et l'intubation sont identiques à celles de l'adulte,
notamment chez le nourrisson. L’intubation trachéale chez le nourrisson exempt de
pathologie crânienne éveillé induit une élévation de la pression de la fontanelle antérieure,
reflet de la PIC (44, 45), sans augmentation de la pression artérielle systolique (45).
Enfin, chez l'enfant, la suspicion de lésions du rachis cervical impose les mêmes précautions
que chez l'adulte. L’exploration du rachis cervical doit être systématique (46, 47).
VIII. CONCLUSIONS
• La prise en charge de l’anesthésie pour lésions extracérébrales doit tenir compte des
éléments suivants : a) tout TC grave devant être considéré comme ayant l’estomac plein,
une intubation après induction à séquence rapide devrait donc être proposée ; b) certains
médicaments anesthésiques semblent plus délétères que d’autres chez le patient
multitraumatisé avec TC grave : le thiopental et le propofol devraient être évités (grade
C) ; tous les anesthésiques volatils halogénés, ainsi que le protoxyde d’azote, devraient
être évités ; en effet, ces anesthésiques sont des vasodilatateurs cérébraux, pouvant
théoriquement engendrer une HIC après TC ; c) la kétamine, classiquement contre-
indiquée, est en cours de réévaluation dans ce cadre ; d) aucun morphinique ne paraît
supérieur à un autre dans ce contexte ; e) l’étomidate pourrait être indiqué (grade C) ; f)
la contre-indication classique du suxaméthonium pour ces patients est remise en
question ; cette molécule devrait pouvoir être utilisée pour l’intubation rapide.
Grant, 1997 (1) ISS médian : 16. 15 décès tous avec ISS > 15 Les lésions « oubliées » ne sont
Étude prospective sur 3 ans, et AIS tête > 4. 87 lésions extracérébrales chez pas des lésions vitales.
évaluant les lésions 31 patients. 8 lésions « oubliées » chez 7
extracérébrales «oubliées» et patients : taux d’erreur de 9 %. Lésions «
leur impact sur la survie de TC oubliées » : 6. Aucune lésion « oubliée » chez
transférés dans un service de les patients décédés
neurochirurgie. n = 115.
Winchell, 1995 (4) 40 interventions générales (19 %) (abdomen Une TDM crânienne doit être
Étude rétrospective de 212 et/ou thorax) et 16 craniotomies (8 %). 16 réalisée avant toute intervention
dossiers de TC associé à un TDM crâniennes avant chirurgie, entraînant chez les patients
trauma thoracique et une un retard de 68 min en moyenne, tous hémodynamiquement stables.
hypotension artérielle. La répondaient à une réanimation symptomatique
fréquence des interventions (remplissage).
chirurgicales et/ou générales
était notée.
Fulton, 1993 (2) 66 % des TDM réalisées dans les 24 h après Beaucoup de TDM
Étude prospective. Recherche de l’admission étaient normales. 18 % de ces systématiques ne servent à rien,
l’utilité d’une TDM cérébrale patients présentaient une lésion neurologique alors que beaucoup de
systématique par rapport aux potentiellement traitable ou devant être traumatisés sont en état de choc.
patients en état de choc (PA < 80 surveillée. La TDM est surtout indiquée
mmHg) dans une population de chez les patients avec TC et
traumatisés, dont 64 % ont un signes neurologiques, mais pas
traumatisme de la face ou un TC systématiquement chez tout
potentiel. n = 462 patients. polytraumatisé. La réalisation
systématique d’une TDM
cérébralene doit pas retarder la
réanimation symptomatique et la
recherche d’une hémorragie
interne.
Chapitre 10 - Tableau 13 (2). Synthèse concernant la stratégie de prise en charge d’un multitraumatisé.
Auteurs/Méthodologie Résultats Conclusions
Poole, 1992 (7) 46 ont bénéficié d’une chirurgie précoce des Retarder la chirurgie
Étude rétrospective sur 114 membres (< 24 h), 26 d’une chirurgie tardive orthopédique ne protège pas le
polytraumatisés avec TC et (> 24 h) et 42 n’ont pas été opérés. Le risque cerveau. Aussi une fixation
fractures fermées du membre de complications pulmonaires n’est pas lié au précoce est recommandée car
inférieur (fémur ou tibia). délai d’intervention mais à la sévérité de elle simplifie les soins chez ces
Évaluation des complications l’atteinte cérébrale ou thoracique. patients.
pulmonaires.
Wald, 1993 (12) La présence d’une hypotension artérielle et/ou La présence d’une hypotension
Étude rétrospective. Analyse de d’une hypoxie est associée à une diminution ou d’une hypoxie à l’admission
l’effet de l’hypo-tension du nombre de bon pronostic (56 % vs 23 %) et en cas de TC grave est un facteur
(pression artérielle systolique < à une augmentation de la mortalité (33 % vs de mauvais pronostic.
90 mmHg) et de l’hypoxie 66 %).
(PaO2 < 60 mmHg) à l’admission
sur le pronostic des TC graves
(Glasgow < 8). 170 patients sur
5 ans.
Winchell, 1996 (17) 831 épisodes d’hypotension artérielle ont été L’hypotension artérielle est
Étude rétrospective sur 157 enregistrés. 55 % des patients en ont eu au fréquente chez le polytraumatisé
polytraumatisés avec TC. moins un. Le nombre d’épisodes hypotensifs avec TC, et le nombre d’épisodes
Compte du nombre d’épisodes est corrélé à la mortalité immédiate. Après est corrélé avec la mortalité.
d’hypotension artérielle (PA < stratification par le GCS, les effets seraient
100 mmHg) et corrélation à la plus graves chez les patients atteints d’un TC
mortalité en réanimation. initial moins grave.
Dearden, 1985 (21) Réduction comparable de PIC à 10 et 30 min L’étomidate préserve la PPC
Étude prospective, randomisée, (environ 20 %) pour les 2. Diminution après TC grave. L’althesin n’est
en double aveugle comparant significative de PAM à 50 min, comparable plus disponible, et l’étomidate ne
étomidate (n = 5) et althesin (n = dans les 2 groupes. PPC stable dans les 2 s’utilise plus en perfusion de
5) pour contrôler la PIC après groupes. longue durée.
TC grave. Inclusion de patients
TC graves (GCS < 7), avec PIC
> 20 mmHg. Étude sur 70 min,
en faisant varier les posologies
par étape de 20 min (sauf
première dose: palier de 10 min)
: de 0,2 à 0,5 ml/kg/h pour
l’althesin, et de 20 à 50
mcg/kg/min pour l’étomidate.
Chapitre 10 - Tableau 13 (3). Synthèse concernant la stratégie de prise en charge d’un multitraumatisé.
Auteurs/Méthodologie Résultats Conclusions
Pinaud, 1990 (22) Réduction significative de PAM (93 à 69 Le propofol réduit la PPC après
Étude prospective des effets du mmHg), de PPC (82 à 59 mmHg), de PIC TC grave, par baisse de la
propofol (2 mg/kg puis 150 (11,3 à 9,5 mmHg) et de DSC (de 35 à 26 PAM.
µg/kg/min) sur la PIC, la PPC, le ml/100 g/min). NS pour DavO2 cérébrale
DSC, et la DavO2 cérébrale chez 10 et RVC.
TC graves (GCS= 6-7) sédatés
(phénoperidine) et modérément
hyperventilés (30 < PaCO2 < 35
mmHg).
Kolenda, 1996 (25) Groupe kétamine : PAM supérieure La kétamine élève la PIC, mais
Étude prospective, randomisée, (significatif à j3- j7) et besoins inférieurs maintient mieux la PPC que le
comparant kétamine et fentanyl. n = en dopamine. PIC supérieure de 2 mmHg fentanyl.
35 TC. GCS initiaux variant de 3 à pour kétamine à j8-10. PPC supérieure
15. Comparaison = midazolam (6,5 pour kétamine mais NS.
mg/kg/j) + kétamine (6 mg/kg/j) ou
midazolam (6,5 mg/kg/j) + fentanyl
(65 mcg/kg/j). Réanimation pour
avoir PPC > 75 mmHg.
Albanèse, 1997 (24) Réduction significative de PIC (18 à 30%) La kétamine est utilisable chez
Évaluation prospective de l’effet de pour les 3 doses 2-3 min après injection. des TC graves ventilés, sédatés
doses croissantes de kétamine (1,5 ; élévation de PIC de 27% à 10 min pour 1,5 et curarisés.
3 et 5 mg/kg) sur l’hémodynamique, mg/kg et de 23% à 30 min pour 5 mg/kg.
l’oxygénation cérébrale et l’EEG de La kétamine induit des burst suppressions
8 TC graves, sédatés, curarisés et à l’EEG chez 7 patients à 5 mg/kg.
modérément hyperventilés (35 <
PaCO2 < 38 mmHg).
Hanowell, 1993 (26) NS entre les 2 doses d’alfentanil qui seront Il semble licite de suggérer la
Étude prospective, randomisée, en réunies pour l’analyse. Seul Résultats prudence pour l’administration
double aveugle et cross-over significatif : chute de PPC après alfentanil. d’alfentanil après TC grave.
évaluant les effets de l’alfentanil sur
la toux, la PIC et la PPC chez 7 TC
(GCS < 8) lors de l’aspiration
trachéale. Valeurs contrôles, puis
NaCl 0,9% ou alfentanil 15 ou 30
µg/kg. Aspiration trachéale sur 1
min, 2 min après l’injection. Échelle
de toux : 1 à 4.
Albanèse, 1993 (27) Le sufentanil élève la PIC de 9 +/- 7 mmHg Le sufentanil élève la PIC et
Étude prospective, non randomisée, (+ 53 %), qui retourne à l’état basal en 15 baisse la PPC après TC grave. Il
évaluant les effets du sufentanil min Il existe une chute significative et est possible que les résultats
(bolus : 1 µg/kg puis 0,005 persistante de PAM (- 24 %) et donc de soient différents chez des
µg/kg/min) sur PIC et PPC. n = 10 PPC (- 38 %). patients ayant tous une PIC
TC graves. Patients peu élevée (compliance anormale).
hyperventilés, sédatés (propofol :
3mg/kg/h) et curarisés.
Chapitre 10 - Tableau 13 (4). Synthèse concernant la stratégie de prise en charge d’un multitraumatisé.
Auteurs/Méthodologie Résultats Conclusions
Werner, 1995 (29) 18 patients inclus dans G1, et 12 dans G2. La Les auteurs proposent un
Évaluation des effets du chute de PAM de G2 n’était plus significative mécanisme physiologique
sufentanil sur les vélocités à 4 min. Pas de différence de VM entre G1 et (autorégulation vasculaire) à
sylviennes (VM) et la PIC chez G2. Il existait une relation entre les variations l’origine de l’élévation de PIC
des TC graves en fonction de de PIC et PAM : PIC constante si PAM après sufentanil.
l’existence ou non d’une chute constante, et la PIC augmentait si la PAM
de PAM. 30 TC (GCS < 6) chutait.
sédatés par midazolam et
fentanyl. Maintien PAM > 85
mmHg par noradrénaline.
Mesure contrôle, puis sufentanil
3 µg/kg. répartition a
posteriori : G1 = chute de PAM
< 10 mmHg et G2 = chute de
PAM > 10 mmHg.
Jamali, 1996 (30) Tous les patients du groupe sufertanil ont Le blocage (ou la réduction) de
Étude prospective, randomisée, nécessité de la phénylephrine versus 8 dans le l’hypotension artérielle
contrôlée, en double aveugle, groupe fentanyl (p < 0,05). Pas de variation secondaire à l’injection des
testant l’hypothèse que les significative de PAM et de PLCR dans les 3 morphinomimétique bloque
variations de pression du LCR groupes, mais baisse significative de PPC dans l’élévation de PIC.
(PLCR) sont minimisées si le groupe sufentanil.
l’hypotension artérielle est
bloquée par la phénylephrine. 36
patients, opérés de tumeur sus-
tentorielle (anesthésie classique),
randomisés en 3 groupes : 4,5
mcg/kg de fentanyl, 0,8 µg/kg de
sufentanil ou NaCl 0,9 %.
Phénylephrine injectée en cas de
chute de PAM > 15%.
Sperry, 1992 (31) Pas de différence de signification entre Aucune différence entre fentanyl
Étude prospective, randomisée, fentanyl et sufentanil sur les paramètres et sufentanil chez des TC,
en double aveugle et cross-over étudiés. Les deux élèvent significativement la sédatés et curarisés ayant une
comparant fentanyl (3 µg/kg) et PIC de 8 et 6 mmHg respectivement, et PIC de base normale.
sufentanil (0,6 µg/kg) chez 9 TC abaissent significativement la PAM et la PPC
hyperventilés (PaCO2 = 26-27 de 11 et 10 mmHg, et de 13 et 10 mmHg
mmHg), sédatés par midazolam respectivement.
et curarisés.
Brown, 1996 (32) Niveau basal de PIC = 12,5 mmHg et PPC = Le suxaméthonium n’élève pas
Étude prospective, contre 74,5 mmHg. la PIC après TC grave chez des
placebo, en double aveugle avec Aucun effet sur la PIC et la PPC. patients hyperventilés et sédatés.
cross-over, évaluant les effets du
suxaméthonium (1 mg/kg) sur la
PIC et la PPC. n = 11 TC graves.
Patients ventilés (3,4 < PaCO2 <
5,2 kPa), sédatés (propofol,
morphine).
Chapitre 10 - Tableau 13 (5). Synthèse concernant la stratégie de prise en charge d’un multitraumatisé.
Auteurs/Méthodologie Résultats Conclusions
Kovarik, 1994 (33) Aucun effet significatif du suxaméthonium sur Absence d’effet du
Évaluation prospective des effets les paramètres étudiés. suxaméthonium sur les vélocités
du suxaméthonium (1 mg/kg) 7 patients présentent des fasciculations, mais cérébrales, la PIC et l’EEG.
sur la vélocité sylvienne (VM), sans effet sur les paramètres étudiés.
la PIC et l’EEG chez 10 patients
ayant une pathologie cérébrale (4
anévrismes rompus et 6 œ dèmes
cérébraux post-TC) avec PIC
élevée (16 mmHg).
Koenig, 1992 (34) 19 patients inclus dans GP et 27 dans GS. Une dose défasciculante de
Étude prospective, randomisée Aucune différence entre les 2 groupes. 42 % suxaméthonium est aussi
en double aveugle comparant des patients de GP versus 22 % de GS ont efficace que du pancuronium
une dose défasciculante de fasciculé. Relaxation incomplète des cordes pour prévenir les fasciculations,
pancuronium (0,03 mg/kg, GP) vocales pour 1 de chaque groupe. 2 apnées mais 22 % des patients
ou de suxaméthonium (0,1 dans GS après la dose défasciculante. présentent encore cet effet
mg/kg, GS) lors d’une induction secondaire et 7 % semblent déjà
à séquence rapide chez TC. curarisés après cette
Injection de 1,5 mg/kg de « minidose ».
suxaméthonium
1 min après la dose
défasciculante. Les
fasciculations, les complications
et les curarisation incomplètes
étaient notées.
Andrews, 1990 (37) 50 patients inclus, 26 avec GCS < 8. Des Les ACSOS sont fréquentes
Étude prospective évaluant la ACSOS sont observées chez environ 50% des pendant les transferts
survenue des complications patients pendant transfert et chez 80% après. intrahospitaliers, surtout chez les
pendant et après transfert Les ACSOS les plus fréquentes sont : HTA, TC avec ISS élevé. La détection
intrahospitalier des TC graves. HIC, hypoxie, hypotension. Pendant transfert et le traitement de l’HIC est
50 TC avec GCS post- les ACSOS sont de grade 1 dans 90 % des cas. recommandé avant transfert. La
réanimation < 13 et/ou ISS > 16. Après transfert, 76 % sont de grade 1, 16 % de réanimation et la stabilisation
Monitorage complet (SpO2, grade 2 et 8 % de grade 3. Le nombre et la ont la priorité sur les
ECG, PA invasive, PIC, PPC, durée d’ACSOS pendant transfert étaient investigations après TC. Une
SjO2, EtCO2) 4h avant, pendant corrélés avec le nombre et la durée d’ACSOS surveillance et une réanimation
et après transfert. Évaluation des avant et après transfert. Il existait une continues adaptées sont
complications (ACSOS) selon 3 corrélation positive entre ISS et nombre nécessaires pendant le transfert.
grades de gravité croissant (1 le d’ACSOS après transfert.
moins grave et 3 le plus grave).
Equipe de transfert : une
infirmière, un anesthésiste, un
anesthésiste assistant de
recherche.
Chapitre 10 - Tableau 13 (6). Synthèse concernant la stratégie de prise en charge d’un multitraumatisé.
Auteurs/Méthodologie Résultats Conclusions
Tepas, 1990 (39) 44 % des enfants traumatisés ont un TC (33 % Un TC est plus fréquemment
Étude rétrospective, des adultes). Mortalité : 6 %. Meilleur présent en cas de
épidémiologique sur une population pronostic que chez l’adulte (mortalité et traumatisme chez l’enfant
de 4 400 enfants. Inclusion : NPTR devenir). Les lésion extra- cérébrales que chez l’adulte. Le
(National Pediatric Trauma aggravent la mortalité (x 2) et le devenir. pronostic après TC est
Registry). But : épidémiologie des meilleur chez l’enfant que
enfants ayant un TC chez l’adulte.
Shanon, 1994 (41) Degré de consensus estimé à 70-80 %. Le degré de consensus pour
Étude prospective sur une la prise en charge des enfants
population pédiatrique. But : évaluer ayant un TC modéré n’est
le degré de consensus pour la prise pas très élevé.
en charge des TC modérés chez des
médecins canadiens. Inclusion :
enquête par courrier (23 questionnés
– 23 répondeurs).
Hall, 1996 (42) Trauma fermés : 74,4 % (n = 1337) et âge Le pronostic de l’enfant
Analyse rétrospective du registre moyen : 7 ans. Mortalité : 1,7%. Score Z traumatisé est meilleur en cas
informatique d’un Trauma Center significativement inférieur à la MTOS. Après de prise en charge dans un
pédiatrique, sur la période 1987- exclusion de 918 enfants ayant un ISS < 9, le Trauma Center pédiatrique.
1993. Détermination de la score Z pour les enfants restants (ISS = 17,9)
probabilité de survie de chaque était toujours inférieur à celui de la MTOS
patient par la méthodologie TRISS (mortalité = 5,7 %). Survies inattendues chez
(score Z) et comparaison du les enfants ayant un TC.
Résultats à la norme nationale
(MTOS). Exclusion des enfants sans
signes vitaux à l’arrivée (n = 51).
Stow, 1988 (44) L’intubation trachéale induit une élévation L’intubation vigile chez
Étude prospective, comparant les significative de PFA dans les 2 groupes, mais l’enfant s’associe à une
effets de l’intubation trachéale sur la elle est statistiquement plus importante dans le élévation significative de la
pression de la fontanelle antérieure groupe éveillé. pression de la fontanelle
(PFA : reflet de la PIC) sur 2 antérieure (reflet de la PIC).
groupes de nourrissons (< 8 L’anesthésie générale limite
semaines). Groupe 1 = patients cette élévation de PIC lors de
éveillés (n = 14) et groupe 2 = après l’intubation.
anesthésie générale (AG) par
thiopental et célocurine (n = 10).
Exclusion si anomalie du système
nerveux central ou pathologie
neurologique.
Chapitre 10 - Tableau 13 (7). Synthèse concernant la stratégie de prise en charge d’un multitraumatisé.
Auteurs/Méthodologie Résultats Conclusions
Millar, 1994 (45) L’intubation trachéale induit une élévation L’élévation de PFA observée lors
Étude prospective, randomisée, significative de PFA (+ 254%) et de FC dans de l’intubation trachéale dans le
avec analyse en aveugle, le groupe éveillé. Il n’existe pas de variation groupe éveillé pourrait être due à
comparant les effets de significative de PAS ou de vélocité cérébrale une réduction du retour veineux
l’intubation trachéale sur la dans les 2 groupes. cérébral, augmentant le volume
pression de la fontanelle sanguin cérébral et donc la PIC.
antérieure (PFA : reflet de la L’intubation trachéale après
PIC), la vélocité cérébrale, la anesthésie générale évite
PAS et la FC, sur deux groupes l’élévation de PFA (reflet de la
de nourrissons (1 - 42 jours) PIC).
exempts de pathologie cardio-
vasculaire, laryngée ou intra-
crânienne. Groupe 1 = patients
éveillés (n = 7) et groupe 2 =
après anesthésie générale par
thiopental et suxaméthonium
(n = 6).
Laham, 1994 (46) 80 % de radios du rachis, et 3,7 % de lésions Il ne faut faire des radios de
Étude rétrospective sur 268 observés. rachis cervical qu’en présence
enfants. Inclusion : tous les TC d’un des critères suivants :
sur 5 ans. But : établir de coma, âge < 2 ans, douleurs
nouvelles indications de rachidiennes, anomalie à
radiographies du rachis cervical l’examen neurologique,
selon la gravité initiale. suspicion d’intoxication
médicamenteuse associée.
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I. RECHERCHE DOCUMENTAIRE
La recherche documentaire a porté sur les publications parues depuis 1994. Les descripteurs
initiaux définis dans le chapitre « Méthodologie » ont été associés à : Anticonvulsants, Seizures
associé à : Prévention and control, Epilepsy associé à : Prévention and Control, Epilepsy, post-
traumatic, Anticonvulsive agent, Anticonvulsive therapy, Seizure, epilepsy and convulsion
associé à Prevention and Control, Traumatic epilepsy associés à Prevention and Control.
Méthode
Neuf articles ont été obtenus et analysés mais aucun n’a été retenu (hors sujet, niveau de
preuves insuffisant, avis d’experts...). Aussi, le groupe de travail a décidé de retenir le texte
des recommandations américaines (1) comme réponse à la question posée*. * Traduit de : « The
role of anti-seizures prophylaxis following head injury » publié dans : « Guidelines for the management of severe head
injury » réalisé par The Brain Trauma Foundation, The American Association of Neurological Surgeons et The Joint
Section on Neurotrauma and Critical Care en 1995.
II. GÉNÉRALITÉS
Les facteurs de risque des crises convulsives post-traumatiques sont : GCS < 10 ;
contusion corticale ; lésion hémorragique (hématome intra, extra ou sous-dural) ;
embarrure ; plaie pénétrante ; convulsions au cours des 24 premières heures post-
traumatiques.
Sept études bien contrôlées concernant le traitement prophylactique des crises convulsives
post-traumatiques ont été trouvées. Leurs résultats justifient l’utilisation d’un traitement
anticonvulsant pour prévenir les crises précoces, mais pas pour la prévention des crises
tardives.
Une recherche bibliographique a été effectuée en interrogeant Medline sur les mots clés
« seizures » et « head injury » de 1966 à 1995. Au total 65 articles ont été obtenus. Toutes
les études cliniques concernant la prophylaxie des crises convulsives après TC ont été
analysées.
Chez l’enfant, dans une étude rétrospective portant sur 194 patients, après analyse
multivariée, seul un GCS entre 3 et 8 est corrélé avec la survenue de convulsions précoces
(2). La phénytoïne préviendrait, dans la même étude, la survenue de convulsions précoces
(2).
« Manaka et coll. ont effectué une étude prospective randomisée chez 126 patients en
testant l’efficacité du phénobarbital pour la prévention des convulsions post-traumatiques
tardives. Il n’y avait pas de réduction significative de l’incidence des crises convulsives
post-traumatiques tardives. Une étude est en cours, testant les effets du valproate de
sodium sur la prévention des crises convulsives post-traumatiques. La majorité des études
indiquent donc que les anticonvulsivants administrés de façon prophylactique réduisent
l’incidence des crises convulsives post-traumatiques précoces mais ne réduisent pas
significativement l’incidence des crises convulsives tardives. »
IV. RECOMMANDATIONS
RÉFÉRENCES
1. Brain Trauma Foundation, American Association of Neurological Surgeons, Joint Section on Neurotrauma
and Critical Care.
The role of anti-seizures prophylaxis following head injury.
In: Guidelines for the management of the severe head injury.
Park Ridge: BTF, AANS 1995; chap. 15.
I. RECHERCHE DOCUMENTAIRE
La recherche documentaire a porté sur les publications parues depuis 1992. Les
descripteurs initiaux définis dans le chapitre « Méthodologie » ont été associés à :
Hyperthermia, Hyperthermia, induced, Hyperthermic therapy, Fever, Hypothermia,
Hypothermia, induced, Induced hypothermia, Profound induced hypothermia,
Cryotherapy, Refrigeration.
Au total, 32 références ont été obtenues sur MEDLINE et 32 sur EMBASE.
II. HYPERTHERMIE
III. HYPOTHERMIE
Les études comparatives publiées sont peu nombreuses. Une étude randomisée (4) a été
effectuée à partir de 46 TC, 22 maintenus à 37 °C, 24 en hypothermie modérée à 32 - 33 °C
débutée dans un délai de 6 heures maintenue 48 heures. Le réchauffement a été obtenu en
12 heures. Aucune complication cardiaque (arythmie) ni aucun trouble de la coagulation
n’ont été rapportés. La fréquence des crises d’épilepsie était plus basse dans le groupe
hypothermique. Il est également noté une augmentation de 16 % du nombre de patients
dans la catégorie bonne récupération - handicap modéré, comparé à handicap sévère - état
végétatif - mort (36,4 à 52,2 %). Une étude prospective (5) a confirmé chez 10 patients les
effets bénéfiques de l’hypothermie et a montré que les effets secondaires disparaissaient 24
heures après réchauffement [ thrombopénie (p < 0,001) altération de la fonction rénale (p <
0,01)]. L’utilisation à court terme de l’hypothermie ne semble pas augmenter le risque de
complications hémorragiques intracrâniennes (6). Une étude randomisée contrôlée (7) a
regroupé 40 TC graves avec un GCS compris entre 5 et 7 ; 20 sont normothermiques et 20
mis en hypothermie modérée à 32 - 33 °C (température cérébrale), dans un délai de 10
heures après le traumatisme, pendant 24 heures, et réchauffés à 37 °C sur une période de 12
heures. L'hypothermie a diminué de façon significative la PIC (40 %) et le DSC (26 %).
Aucun effet rebond n’a été observé au moment du réchauffement. Les complications
générales étaient les mêmes dans les deux groupes. Mais, dans le groupe hypothermique, 12
patients avaient des handicaps légers, modérés ou nuls, contre 8 dans le groupe
normothermique. Cette étude randomisée, contrôlée, est reprise par les même auteurs (8) à
propos de 82 patients traumatisés crâniens (GCS entre 3 et 7). L’hypothermie fut induite
suivant les mêmes modalités que dans l'étude précédente : 32 - 33 °C, dans un délai de 10
heures après le traumatisme initial, et maintenue pendant 24 heures sous sédation pour
éviter les effets délétères du frisson. Le réchauffement a été obtenu en 12 heures. À 12
mois, 62 % des patients dans le groupe hypothermique contre 38 % dans le groupe
normothermique avaient un GOS de 4 ou 5 (p = 0,005). L’efficacité de l'hypothermie était
corrélée au GCS à l'admission. Le risque relatif ajusté pour une évolution défavorable dans
le groupe hypothermique était de 0,5 (95 % d'intervalle de confiance 0,2 à 1,2).
L’hypothermie n'améliorait pas le devenir des patients avec un GCS de 3 à 4 de départ.
Parmi les patients avec un score de 5 à 7, l’hypothermie était associée avec des GOS
améliorés à 3 et 6 mois (risque relatif ajusté pour une évolution défavorable 0,2 ; 95 %
d’intervalle de confiance, 0,1 à 0,9 aux deux intervalles), cependant pas à 12 mois (risque
relatif 0,3 ; 95 % d’intervalle de confiance, 0,1 à 1,0). Shiozaki montre dans une étude
prospective réalisée chez 33 TC qu’une hypothermie modérée est accompagnée d’une
amélioration de la survie (9).
Toutes ces études sont en faveur des effets bénéfiques de l'hypothermie. Mais seulement 2
études cliniques randomisées contrôlées (8, 9) montrent de façon plus précise l'amélioration
du devenir. En conclusion, l’hypothermie, suivant le protocole décrit par Marion, semble
une perspective thérapeutique intéressante qui pourrait faire partie d’un ensemble de
mesures dans la prise en charge des TC graves. D’autres études sont actuellement en cours.
Chapitre 12 - Tableau 14 (1). Synthèse concernant l’hyperthermie, l’hypothermie et les TC graves.
Marion, 1997 (8) Pas de différence démographique significative Un traitement par hypothermie
- Étude prospective randomisée. entre les 2 groupes. modérée pendant 24 h chez des
- Comparaison des effets de À 3 mois : 38 % des patients H ont un GOS de patients TC avec GCS 5 à 7 à
l’hypothermie (H) modérée et de 4 ou 5 contre 7 % des patients N l’admission accélère la
la normothermie (N) chez 82 (p = 0,03). récupération neurologique. Peu
patients TC fermé. À 12 mois : 62 % des patients du groupe significative dans les groupes
- Stratification du GCS (3 - 4 ; 5 hypoth. contre 38 % des patients N ont un stratifiés de départ.
- 7). - Dans le groupe GOS à 4 ou 5 (p = 0,05). L’efficacité est
hypothermique les patients sont corrélée à la sévérité du TC comme indiqué
refroidis à 33 °C dans un délai par le GCS d’admission.
moyen de 10 h après le TC, - Bénéfice supérieur de l’hypothermie pour les
maintenus à 32 - 33 °C pendant patients avec GCS de 5 à 7. Parmi ces patients
24 h, puis réchauffés. 73 % dans le groupe hypoth. et 35 % dans le
Évaluation du GOS à 3,6 12 groupe normoth. ont un GOS de 4 ou 5 à 6
mois. mois (p = 0,008).
- 36 h après le TC :
. Dans le groupe hypothermie : ↓ PAM, ↓
DSC, ↑ PPC. Après réchauffement : PPC
moyenne < dans le groupe hypoth. / groupe
normoth. mais toujours > 70 min Hg.
Pas d’effet secondaire biologique ou
hématologique. Chez les patients avec GCS de
5 à 7 ↓ des concentrations moyennes
d’interleukine - 1 ß et de glutamate dans le
groupe hypo / hyper dans les 36 premières
heures.
Dans le groupe hypoth. : ↓ des concentrations
des glutamate chez les patients à GCS de 5 à
7.
Resnick, 1994 (6) * L’hémorragie intracérébrale tardive apparaît L’utilisation à court terme de
Étude prospective, randomisée. : l’hypothermie ne semble pas ↑ le
Une coagulopathie iatrogène - chez 30 % des patients hypothermiques, rique de complications
induite par l’hypothermie peut - 31 % des patients normothermiques. hémorragiques intracrâniennes.
prédisposer au développement * ↑ du TT : - chez 9 sur 17 patients dans le
d’une hémorragie intracérébrale groupe H, - chez 2 des 16 patients dans le
tardive chez le TC. groupe N.
36 patients TC graves avec GCS * Thrombocytopénie : - 3 patients H (NS).
= 8, âge > 16 ans < 75 ans, - 1 patient N (NS).
TDM anormale.
- groupe N : normothermique (n
= 16) ;
- groupe H : hypothermie dans
les 6 h après le TC (n=20).
- Dosage du temps de thrombine
(TT) et du temps de céphaline
activé (TCA), plaquettes aux
urgences et 24 h après
randomisation.
Shiozaki, 1993 (9) - ↓ DSC, ↓ DAVO2, ↓ CMRO2 (p < 0,01) L’hypothermie est une méthode
Étude prospective randomisée, - ↓ PI (10,4 mmHg p < 0,01), ↑ CCP sûre et efficace pour contrôler
33 TC graves avec CGS = 8, 2 (14mmHg p < 0,01) l’HIC et améliorer le taux de
groupes : - Survie 50 % dans le groupe hypothermie, 18 mortalité et morbidité.
⇒ hypothermie modérée (n = % dans le groupe contrôle (p < 0,05). Mais stat.
16),
⇒ groupe contrôle (n = 17).
Mesure du DSC par clairance
hydrogène chez 5 TC en
hypothermie.
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