TH 2013 Der Gal Fatiha

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Captage du CO2 par les amines demixantes

Fatiha Dergal

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Fatiha Dergal. Captage du CO2 par les amines demixantes. Chimie analytique. Université Claude
Bernard - Lyon I; Université Abou Bekr Belkaid (Tlemcen, Algérie), 2013. Français. �NNT :
2013LYO10211�. �tel-02613375�

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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE
MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA
RECHERCHE SCIENTIFIQUE
UNIVERSITE ABOU-BEKR BELKAID DE TLEMCEN
FACULTE DES SCIENCES - DEPARTEMENT DE CHIMIE

Thèse en Convention de Cotutelle Internationale

présentée pour l’obtention du grade de

DOCTEUR EN CHIMIE

Mention : Chimie Physique

Soutenue publiquement par

Madame Fatiha DERGAL

le 14 novembre 2013

THEME

Captage du CO2 par les amines demixantes

Mme Christelle GOUTAUDIER Professeure-UCB-Lyon 1 (France) Présidente

Mr. Ahmed AIT KACI Professeur-USTHB (Algérie) Examinateur

Mr. Zoheir ARRAR M.C.A.-UAB-Tlemcen (Algérie) Invité

Mr. Brice BOUYSSIERE Professeur-Université de Pau (France) Examinateur

M.C.(HDR)-Ecole des Mines ParisTech


Mr. Christophe COQUELET Examinateur
(France)

Mr. Jacques JOSE Professeur Emérite-UCB-Lyon 1 (France) Invité

Mr. Michel GIMENEZ Docteur-Lafarge Invité

M.C.(HDR)-Université de Lyon, 42000 Co-directrice


Mme Ilham MOKBEL
Saint-Etienne-UCB-Lyon 1 (France) de Thèse
Directrice de
Mme Latifa NEGADI Professeure-UAB-Tlemcen (Algérie)
Thèse
2
Résumé

Actuellement, le captage du CO2 par lavage aux amines est la technique la plus avancée et la
plus adaptée pour répondre au besoin de tous les types d’installations industrielles émettrices
de CO2. Cependant, cette technique présente un certains nombre de problèmes. Le problème
principal est la forte énergie associée à la régénération du solvant qui rend le procédé de
captage très couteux. Afin de réduire ce coût, différents procédés en rupture ont été étudiés
dans le cadre du FUI « ACACIA » regroupant plusieurs entreprises (IFPEN,
RHODIA/SOLVAY, ARKEMA, LAFARGE, Gaz de France, VEOLIA) et quatre laboratoires
académiques (LMOPS, LSA, LTIM (ex-LTSP), IRCELyon):
- Captage par formation d’hydrates de gaz
- Utilisation d’enzymes conduisant à des procédés moins énergivores.
- Utilisation de « multiamines » en vue d’accroitre la quantité de CO2 absorbé ou
d’amines « démixantes » permettant de régénérer uniquement la phase riche en CO2 (d’où
minimisation de l’énergie de régénération).

Notre contribution à ce consortium a été l’étude de sept amines ou multiamines démixantes :


- Trois amines commerciales (la N-Méthylpipéridine, la 2-Méthylpipéridine et la
molécule A).
- Quatre « multiamines » de structures confidentielles synthétisées par LMOPS
représentées par les sigles B, D, E, F.

Le phénomène de démixtion est influencé par de nombreux facteurs tels que la température, le
taux de charge et la concentration en amine de la solution. La compréhension et l’explication
de ce phénomène est l’un des objectifs de cette thèse.
La donnée essentielle qui permet d’évaluer les performances potentielles d’une solution
absorbante est l’isotherme d’absorption du CO2. Nous avons déterminé ces isothermes aux
températures proches de l’absorbeur et du régénérateur (respectivement 40°C et 80°C) pour
différentes concentrations en amine (26%, 30%, 50% et 66%) et pour des pressions en CO2
variant entre 10 kPa et 200 kPa.
La modélisation thermodynamique des isothermes d’absorption permet de déduire les
paramètres opératoires importants du procédé qui mettrait en ouvre ces amines (capacité

3
cyclique, enthalpie moyenne de réaction, débit de solvant…etc.) permettant ainsi le
dimensionnement de l’unité d’absorption et l’estimation de sa consommation énergétique.
L’étude expérimentale a été complétée par la détermination des équilibres liquide-vapeur des
amines pures et des différentes solutions aqueuses d’amines au moyen de la méthode statique.
Ces données permettent de prévoir les pertes possibles en amine dans le régénérateur donc le
coût des appoints dans le procédé.
Parmi les sept amines étudiées, l’amine nommée « F » est un bon candidat pour une
application industrielle économe en énergie (bonne capacité d’absorption, faible énergie de
régénération, faible volatilité).

Mot clés: CO2, Amines, démixtion, isothermes d’absorption, équilibres liquide-vapeur,


modélisation.

4
Abstract

Nowadays, CO2 capture by amines solvents is the most advanced technology to reduce CO2
industrial emissions. However, this technology presents some concerns. The major problem
of this process, using monoethanolamine (MEA), is the high energy needed to regenerate the
solvent and makes the process of CO2 capture very expensive. In order to reduce the high cost
associated to the energy of regeneration, various breakthrough processes have been studied
within the framework of FUI «ACACIA» which include several companies (IFPEN,
RHODIA/SOLVAY, ARKEMA, LAFARGE, Gas of France, VEOLIA) and four academic
laboratories (LMOPS, LSA, LTIM (ex-LTSP), IRCELyon):
- CO2 Capture with gas hydrate formation
- Use of enzymes leading to process of less energy-consuming
- Use of multiamines to increase the quantity of CO2 absorbed or demixing amines
which only allow the regeneration of the rich phase in CO2 (low cost for regeneration
energy).

Our contribution into the consortium has been the study of seven demixing amines or
multiamines:
- Three commercial amines (the N-Methylpiperidine, 2-Methylpiperidine and the
molecule A).
- Four « multiamines » with confidentiel structures synthesized by LMOPS and denoted
by the initials B, D, E, F.

The demixing phenomenon is influenced by many factors such as temperature, the loading of
the acid gas and the amine concentration of the solution. The understanding of this
phenomenon is one of the objectives of this thesis.

The essential data to estimate the potentials efficiency of solvent to capture CO2 is the
isotherm of absorption. We have determined these isotherms at temperatures close to the

5
absorber and regenerator units (respectively 40°C and 80°C) at different concentrations of
amine ((26%, 30%, 50% and 66%) and pressures of CO2varying between 10 kPa et 200 kPa.

The thermodynamic modelling of the isotherms of absorption allows to deduce important


operating parameters of the process (cyclic capacity, average enthalpy of reaction, solvent
flow...) and to dimension the absorption unit and to estimate its energy consumption.

The experimental study has been completed by the determination of vapor-liquid equilibrium
of pure amines and of different aqueous solutions of amines with the static method. These
data allow anticipating the possible loss in amine in the regenerator.

Among the studied amines, the one denoted with the initial « F » is a potential candidate for
an industrial application energy-efficient (good CO2 absorption capacity, low regeneration
energy, low volatility).

Keywords: CO2, Amines, demixing, absorption isotherms, vapor-liquid equilibrium,


modelling.

6
Sommaire
Résumé 3
Abstract 5
Remerciements 7
Introduction 13
I. Les gaz à effet de serre et le contexte du changement climatique 14
II. Processus de l’effet de serre 14
III. Gaz impliqués dans l’effet de serre 15
III.1. Méthane (CH4) 15
III.2. Oxyde nitreux (N2O) 15
III.3. Halo-carbures (HFC, PCF, et SF6) 16
III.4. Ozone (O3) 16
III.5. Dioxyde de carbone (CO2) 16
IV. Les Efforts réalisés pour la réduction du CO2 18
V. But et enjeux de la thèse 19
Chapitre I : Etat de l’art du captage du CO2 en postcombustion 20
I. Etat de l’art du captage du CO2 21
I.1. Les différents procédés de captage 21
I.2. Captage du CO2 en postcombustion 24
I.3. Solvants utilisées pour le captage en phase liquide 27
I.3.1. Solution aqueuse d’amines 27
I.3.2. les solutions de sels d’acides aminés 29
I.3.3. Les liquides ioniques 29
II. Recherche de nouveaux solvants pour le captage du CO2 en postcombustion,
objectif de la thèse 31
II.1. Utilisation des multiamines 31
II.2. Utilisation des amines démixantes 31
II.3. Contexte et objectif de la thèse 33
III. Les phénomènes de démixtion des systèmes eau-amine-CO2 34
III.1. Démixtion dans les systèmes binaires 34
III.1.1. Diagramme de phase liquide-liquide avec Température Critique
Supérieure ou UCST 34
III.1.2. Diagramme de phase liquide-liquide avec Température Critique
Inférieure ou LCST 35
III.1.3. Diagramme de phase liquide-liquide avec UCST et LCST 36
III.2. Equilibre liquide-liquide en présence de CO2 36
III.2.1. Cas d’amines sans LCST dans le domaine de température étudiée 20 à
37
80°C
III.2.2. Cas d’une amine avec LCST entre 20 et 80°C, la N,N,N’,N’-
tetramethyl 1,6-hexanediamine, TMHDA 38
IV. « Devenir » du CO2 capté 40

7
IV.1. Stockage sous marin du CO2 40
IV.2. Stockage géologique du CO2 41
IV.3. Valorisation du CO2 42
IV.3.1. Valorisation chimique du CO2 42
IV.3.2. Valorisation biochimique du CO2 43
Chapitre II : Etude expérimentale de l’absorption du dioxyde du dioxyde de carbone
(CO2) dans les solutions aqueuses d’amines 44
I. Introduction 45
II. Les composés étudiés 45
III. Equilibres liquide-vapeur 45
IV. Solubilité du CO2 dans les solvants sélectionnés 58
IV.1. Mesure de la solubilité totale du CO2 58
IV.1.1. Principe de fonctionnement de l’appareil - Description 59
IV.1.2. Protocole expérimental 60
IV.1.3. Détermination de la solubilité du CO2 dans les solvants, α 61
IV.1.4. Validation de l’appareil – Etude de la MEA 64
IV.1.5. Solubilité totale des amines commerciales 65
IV.2. Démixtion des amines-Solubilité du CO2 dans chacune des phases 69
IV.2.1. Description de l’appareil 70
IV.2.2. Protocole expérimental 71
IV.2.2.1. Echantillonnage du Solvant 72
IV.2.2.2. Analyse du CO2 par volumétrie 72
IV.2.2.3. Analyse des amines dans chacune des phases lors de la démixtion 73
IV.2.2.3.1. Analyse de la N-méthylpipéridine et de la 2- méthylpipéridine
par CPG 74
IV.2.2.3.2. Analyse des amines par Spectrométrie UV 75
IV.2.2.3.2.1. Détermination de λmax – Etalonnage 75
V. Résultats expérimentaux et discussions 77
V.1. Cas de la N-méthylpipéridine 77
V.1.1. Equilibre liquide-liquide N-Méthylpipéridine-eau, LCST 77
V.1.1.1. Etude N-méthylpipéridine-eau-CO2 à 313 K (T < LCST) 77
V.1.1.2. Etude N-méthylpipéridine-eau-CO2 à 353 K (T > LCST) 79
V.2. Cas de la 2-Méthylpipéridine 81
V.2.1. Equilibre liquide-liquide 2-méthylpipéridine-eau, LCST 81
V.2.1.1. Etude 2-Méthylpipéridine-eau-CO2 à 313 K (T < LCST) 82
V.2.1.2. Etude 2-Méthylpipéridine-eau-CO2 à 353 K (T > LCST) 82
V.3. Etude de l’amine A 84
V.3.1. Equilibre liquide-liquide amine A-eau, LCST 84
V.3.1.1. Etude à 313 K, T < LCST 85
V.3.1.2. Etude à 353 K, T >LCST 86
VI. Conclusions de l’étude expérimentale des trois amines commerciales 87
Chapitre III : Modélisation thermodynamique de la solubilité du CO2 dans les
88
solutions aqueuses d’amines
I. Généralités 89

8
II. Les différents modèles thermodynamique de la bibliographie 89
II.1. Modèles thermodynamiques simples 90
II.2. Modèles thermodynamiques plus rigoureux 91
III. Modèle thermodynamique adapté au cas des multiamines 91
III.1. Type de modèle thermodynamique 91
III.2. Modèle thermodynamique développée par El Hadri, N. (2012) adapté
92
au cas des multiamines
III.2.1. Rappel du modèle de Sartori et Savage 92
III.2.2. Approche de N. El Hadri (2012) 95
IV. Modélisation thermodynamique des systèmes CO2 -eau-amines étudiés 104
IV.1. Amines ayant fait l’objet de nos travaux 104
IV.2. Détermination des pKa 104
i

IV.2.1. Détermination des pK1,2


a
du CO2 105
IV.2.2. Détermination des pKa des différentes amines 107
i
IV.3. Détermination des paramètres nécessaires à la modélisation des isothermes
112
d’absorption
IV.4. Résultats de la modélisation 114
IV.5. Données déduites de la modélisation des isothermes d’absorption 120
V. Conclusion 122
Conclusion générale 124
Références 127
Annexes 135
Annexe1 136
I. Modélisation de la dérivée des isothermes appartenant à la famille A sans
136
formation de carbamate
II. Modélisation de la dérivée des isothermes appartenant à la famille A avec
139
formation de carbamate

9
Introduction
I. Les gaz à effet de serre et le contexte du changement climatique

Le changement climatique est une des plus grande menace environnementale, sociale et
économique que connait le monde. La dégradation environnementale n’est pas relative à la
qualité de l’air ou au smog mais concerne le réchauffement climatique de la terre. Les
activités humaines ont changé la composition de l’atmosphère par l’accumulation de
quantités importantes de gaz à effet de serre (GES), qui restent dans l’atmosphère pour de
longues périodes en intensifiant l’effet de serre naturel. L’augmentation des concentrations
des gaz à effet de serre causée par les activités humaines contribue à l’effet de serre naturel et
provoque l’élévation de la température moyenne de la terre. Le dioxyde de carbone est
considéré comme étant la source majeure des gaz à effet de serre responsable du
réchauffement climatique. Le CO2 provenant des activités humaines contribue
approximativement à 63.5% de la totalité des gaz à effet de serre. A titre d’exemple,
l’industrie de cimenterie est responsable à elle seule à environ 5% des émissions du dioxyde
de carbone anthropogénique global en dégageant à peu près 900 kg de CO2 pour chaque 1000
kg de ciment produits!
La prise de conscience de la communauté internationale et la convergence des données
scientifiques autour du réchauffement climatique rendent urgent le développement, dans le
monde entier, des technologies favorisant la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

II. Processus de l’effet de serre

L'effet de serre est un phénomène naturel important pour la survie de la planète (figure 1). Il
est provoqué naturellement par la vapeur d’eau, les nuages, le CO2, le méthane et le protoxyde
d’azote. Sans la présence de ces gaz dits à effet de serre, la température moyenne de la terre
serait de –18°C, contre 15°C actuellement mesurés. Dès lors que la concentration de GES
croit, l’énergie renvoyée vers le sol augmente entrainant un réchauffement de la planète.

11
Figure1 : Le processus de l’effet de serre.(” CEA/DCOM-www.cea.fr-Les défis du CEA-Tous
droits réservés).

Il a été observé au cours du XXe siècle un fort accroissement de la concentration des GES
dans l’atmosphère. La concentration actuelle de CO2 n’a jamais encore été atteinte au cours
des 420 000 dernières années, et probablement pas non plus au cours des 20 millions d’années
précédentes. Le taux d’augmentation actuel est sans précédent depuis au moins 20 000 ans. La
concentration atmosphérique de méthane s’est accrue, quant à elle, de 151 % depuis 1750 et
elle continue d’augmenter (http://www.ipcc.ch/pub/un/giecgt1.pdf, p. 11.). De nouveaux gaz
ont, par ailleurs, fait leur apparition, tels que les CFCs.

III. Gaz impliqués dans l’effet de serre

III.1. Méthane (CH4)

Le méthane est le constituant principal du gaz naturel, combustible d'origine fossile. Il


est libéré dans l'atmosphère quand la matière organique se décompose dans des
environnements avec de faibles niveaux d'oxygène. Il contribue fortement à l'effet de serre
tandis que sa durée de vie dans l'atmosphère est de l'ordre de la décennie.

III.2. Oxyde nitreux (N2O)

Le sol et les océans sont les principales sources naturelles d'oxyde nitreux. Les êtres
humains contribuent aux émissions d'oxyde nitreux par la culture du sol et l'utilisation
d'engrais azoté, la production de nylon et la combustion de matières organiques et de
combustibles fossiles. Les pratiques agricoles peuvent stimuler les émissions d'oxyde nitreux
des sols et jouer un rôle important dans l'accumulation de ces gaz dans l'atmosphère.

12
III.3. Halo-carbures (HFC, PCF, et SF6)

Ils participent à 14 % de l’effet de serre additionnel et sont en quasi totalité issus des
activités humaines. Cette famille de gaz est utilisée comme :
• propulseur dans les bombes aérosols,
• liquide réfrigérant dans les systèmes de climatisation,
• agent de fabrication des mousses isolantes pour bâtiment
• solvant pour l’électronique.

Les halo-carbures contenant du chlore ou du brome sont à l’origine du « trou » dans la


couche d’ozone et sont contrôlés par le protocole de Montréal. Ironie du sort, les substituts
introduits sur le marché (HFC, PCF et hexafluorure de soufre) sont de puissants gaz à effet de
serre.

III. 4. Ozone (O3)

Contrairement aux autres GES, l’ozone est un gaz à effet de serre issu d’une réaction
naturelle. En effet, il est généré par un processus photochimique à partir de gaz précurseurs
(méthane, composés organiques volatils…).
L’ozone a un effet protecteur lorsqu’il se situe dans la stratosphère (haute atmosphère)
en absorbant les rayons UV-B filtrants particulièrement nocifs, alors qu’il contribue au
réchauffement climatique lorsqu’il est dans la basse atmosphère

III. 5. Dioxyde de carbone (CO2)

Le dioxyde de carbone est le plus important des gaz à effet de serre. Le réchauffement
climatique actuel, admis par l’ensemble de la communauté scientifique, a induit de très
nombreuses recherches ces dernières années.
L’analyse des « archives glacières » permet la détermination simultanée de la
température et de la teneur en CO2 en un point donné de la terre sur une très grande période de
temps. Une étroite corrélation entre ces deux paramètres a pu ainsi être établie (figure 2),
Petit, J.R. et al. (1999).

13
Figure 2 : variations comparées de la température et de la concentration en CO2 dans
l’atmosphère au cours des 420 derniers milliers d’années enregistrées dans les carottes de
glace du forage de Vostok.

Au niveau mondial, les émissions du CO2 générées à partir des activités anthropogéniques
sont considérées comme relativement faibles et en comparaison avec les gros flux de carbone
provenant des systèmes naturels, elles représentent seulement une fraction de ~2% des
émissions globales totales. Sur les 30 Gt de CO2 émis annuellement par les activités
humaines, environ 45% restent réellement dans l’atmosphère, augmentant ainsi sa teneur en
CO2. Les 55% restants sont transférés à des réservoirs « naturels » du CO2 par le cycle
biogéochimique du carbone, Suchet, P. A. (1995). Les réservoirs concernés sont l’océan
(dissolution du CO2 suite à l’augmentation de sa pression partielle) et la biosphère terrestre
(végétaux). Cependant, cette quantité additionnelle de CO2 déséquilibre le cycle
biogéochimique naturel du carbone et il en résulte une augmentation de la concentration en
CO2 atmosphérique depuis le début de « l’ère industrielle » (|1800) qui s’amplifie
considérablement ces dernières décennies (figure 3).

14
Figure 3 : Tendances de la concentration en CO2 pour 1000 ans passés. Carbon Dioxide
Information Analysis Center (http://cdiac.esd.ornl.gov/), (2004).

Les sources principales du CO2 générées par les activités anthropogéniques sont la
combustion des combustibles fossiles et les processus industriels tels que la production du
ciment, la production d’électricité, le transport et le chauffage individuel. La disparition des
régions boisées et des écosystèmes forestiers au profit de cultures accentue le phénomène,
Afshin, M. et al. (2004).

IV. Les Efforts réalisés pour la réduction du CO2

Les recherches sur la réduction des émissions des GES, par l’utilisation de sources d’énergie
sans carbone, l’amélioration des rendements énergétiques, et le captage et la séquestration du
CO2 ne cessent de s’accroitre ces dernières années. En 1991, l’agence internationale d’énergie
(AIE) (the International Energy Agency (IEA)), financée par le consortium des organisations
industrielles et gouvernementales, a lancé un programme de développement et de recherches
sur les gaz à effet de serre, Matthews, B. (1996). En 1990, le ministère japonais du commerce
international et de l’industrie (MCII) a établi l’Institut de Recherche des Technologies
Novatrices pour la Terre (IRTT) ((Research Institute of Innovative Technology for the Earth
(RITE)).

Nous pouvons également citer d’autres exemples d’instituts et organisations dont le


but est de développer le captage et la séquestration du CO2, nous trouvons ainsi:
- L’institut de recherches d'énergie électrique des EU (The US Electric Power
Research Institute (EPRI).
- Le département d’énergie (DDE) (Department of Energy (DOE)).
15
- Les sociétés BP, Chevron, ENI, Norsk Hydro, PanCanadian, Shell, Statoil,
Suncor, et Texaco ont construit un projet de captage de CO2 (PCC) (CCP) pour le
développement de technologies dédiées à la réduction des émissions des GES (GHG) Hill, G.
et Moore, R.J. (2001).

V. But et enjeux de la thèse

Cette thèse a été réalisée dans le cadre du FUI « ACACIA » regroupant des sociétés
industrielles et des laboratoires académiques de recherches.
Le but de nos travaux de recherche est la contribution à la sélection de nouveaux
solvants optimaux pour le captage du CO2 provenant des fumées industrielles, l’enjeu étant la
réduction de l’énergie de captage du CO2 dans la technologie dite de « Postcombustion ».
Le premier chapitre de la thèse est consacré à l’état de l’art du captage du CO2. Nous
évoquons les différentes techniques de captage en détaillant celle dite en « Postcombustion ».
Cette technique utilisant des solutions absorbantes à base d’amines, nous rappelons ensuite le
mode de réaction des différentes classes d’amines avec le CO2.
Une amélioration possible des bilans énergétiques étant le choix de nouveaux types
d’amines tels que les amines démixantes, nous détaillons leurs propriétés particulières puisque
sept amines font l’objet de nos travaux expérimentaux.

L’étude expérimentale qui fait l’objet du deuxième chapitre comporte deux parties :
- La détermination des isothermes d’absorption de ces amines à différentes
concentrations et températures.
- L’étude des équilibres liquide-vapeur ou liquide-liquide-vapeur des amines
pures et de leur solutions aqueuses.

Le troisième et dernier chapitre de la thèse est réservé à la modélisation thermodynamique des


isothermes d’absorption du CO2. En effet, cette modélisation permet de déduire les
paramètres opératoires essentiels d’un procédé de captage utilisant l’amine considérée.

16
Chapitre I
Etat de l’art du captage du CO2
en postcombustion
I. Etat de l’art du captage du CO2

Afin de limiter le réchauffement climatique il est donc indispensable de réduire


l’émission du CO2 anthropique. Une prise de conscience internationale a conduit à la
signature par 183 pays du protocole de KYOTO entré en vigueur en 1995, incitant les pays
industrialisés à réduire les émissions des gaz à effet de serre par la mise en place d’un système
de quotas. A titre d’exemple, les engagements pris par la France ont conduit à une émission
en 2009 inférieure de 8% à celles de 1990 (Agence européenne pour l’environnement, 2011 et
Repères, Repères -Chiffres clés de l’environnement, MEDDE, 2012).
Les émissions du CO2 anthropique proviennent de trois sources principales :
- Production d’énergie électrique (centrales au charbon, fuel, gaz).
- Industrie (cimenteries, sidérurgie, pétrochimie… etc.)
- Transport
Les deux premières sources représentent à elles seules 60% des émissions totales du CO2
anthropique. Comme il s’agit de sources « fixes » générant la plupart du temps d’importants
débits de rejet de CO2, son captage dans ces rejets (fumées par exemple) est une mesure
efficace. Une fois capté le CO2 peut être soit stocké en milieu géologique ou sous marin, soit
valorisé en tant que matière première lors de synthèses chimiques ou biochimiques.
Le but de ce chapitre est de dresser l’état de l’art du captage du CO2. Nous évoquerons
également des diverses possibilités de stockage et de valorisation.

I.1. Les différents procédés de captage

Il existe trois principaux procédés liés à la récupération du CO2 ayant fait l’objet
d’applications au moins au niveau pilote :
x Le captage du CO2 en postcombustion à partir des fumées émises par les cheminées
des industries. Cette partie sera développée par la suite.
x L’oxy-combustion qui consiste à brûler le combustible avec l’oxygène exempt de
l’azote de l’air. Ce procédé permet de concentrer le CO2 dans les fumées et d’en faciliter la
récupération par simple condensation de la vapeur d’eau (figure 4). On obtient ainsi du CO2
très pur (|95%).
Figure 4 : technique d'oxy-combustion

La chambre de combustion doit être conçue de manière à supporter des températures de


combustion élevées. Le principal inconvénient de cette technologie est le coût élevé de la
séparation de l’azote et de l’oxygène de l’air qui se fait par distillation cryogénique. Les
autres technologies de séparation azote/oxygène moins énergivores telles que l’adsorption
sélective par des zéolithes ou par perméation sélective à travers des membranes polymériques
ne sont pas développées à grande échelle. Une variante du procédé qui permettant d’éviter la
distillation cryogénique de l’air est la combustion en boucle chimique (figure 4) qui consiste à
transporter l’oxygène dans la chambre de combustion par un matériau à base d’oxyde de
cuivre, de fer, ou de manganèse. Une fois réduit, l’oxyde est régénéré en présence d’air. De
nombreuses recherches sont réalisées de par le monde sur ce concept, en France par exemple
dans le cadre d’une collaboration IFPEN-TOTAL. On estime que ce procédé permettrait de
réduire de 50% l’énergie de captage. Un des principaux défis de cette technologie est la mise
au point de matériaux de transport de l’oxygène à bas coût, résistant à l’attrition et ne
s’agglomérant pas avec les cendres.

x Le capatge du CO2 en pré-combustion s’effectue en amont de la chambre de


combustion. Le combustible est tout d’abord converti en gaz de synthèse (H2+CO) suivi d’une
transformation du CO en CO2 dans un réacteur shift, (figure 5).

Figure 5: technique de pré-combustion

Le gaz de synthèse est obtenu par vaporéformage en présence d’eau :

CnH2n+2 + n H2O o n CO + (2n+1) H2 Réaction 1

19
Ou par oxydation partielle:

CnH2n+2 + n/2 O2 o n CO + (n+1) H2 Réaction 2

La réaction dite de « Water-gas shift » permet de transformer le CO en CO2 avec production


d’hydrogène :
CO + H2O o CO2 + H2 Réaction 3

Le CO2 est ensuite éliminé par absorption chimique au moyen d’une solution aqueuse
d’amine ou par absorption physique par du méthanol à basse température. L’hydrogène ainsi
produit peut être utilisé comme source d’énergie.
L’oxy-combustion et le captage en précombustion qui n’ont pas encore atteint leur maturité
technologique font l’objet d’actives recherches.

Captage du CO2 par adsorption

Le captage réversible du CO2 par voie solide fait actuellement l’objet d’actives recherches.
Les molécules peuvent être adsorbées à la surface des solides par deux mécanismes :
1. La physisorption due à des interactions du type van der Waals entre l’absorbant et
l’espèce adsorbée, caractérisée par une faible énergie d’interaction.
2. La chimiesorption qui résulte de l’établissement de liaisons chimiques entre
absorbant et espèce adsorbée. L’énergie mise en jeu au cours de ce processus peut être dix
fois plus élevée que pour la physisorption.

Les inconvénients observés pour les adsorbants « classique » (influence néfaste de la vapeur
d’eau pour les zéolithes et simultanément de la vapeur d’eau et de l’oxygène pour les
charbons actifs) ont orienté les recherches vers les oxydes métalliques et les « MOF » (metal
organic framework) qui sont des matériaux hybrides organiques/inorganiques.
L’oxyde de calcium a été un des oxydes les plus étudiés, Florin, N.H. et Harris, A.T. (2008).
Il présente l’inconvénient de nécessiter des températures opératoires élevées (450 ≤ T°C ≤
800).
Les MOF sont des matériaux prometteurs pour le captage du CO2. Ils sont habituellement
composés de molécules organiques basiques, telles que les amines, déposées sur des supports
minéraux à grande surface spécifique (silice, zéolithes…etc.). Leur avantage est de présenter
des températures opératoires faibles (25 ≤ t°C ≤ 100°C).

20
L’objectif de cette thèse étant la contribution à l’amélioration du captage du CO2 en
postcombustion par des solvants chimiques, nous détaillerons plutôt cette technologie.

I.2. Captage du CO2 en postcombustion

Le captage du CO2 en postcombustion au moyen de solutions aqueuses d’amines est


actuellement la technologie la plus mature car cette dernière a bénéficié de l’expérience
acquise à l’occasion de l’élimination des gaz acides (CO2, H2S) contenus dans le gaz naturel.

Les particularités du procédé peuvent être détaillées en prenant comme exemple le cas
d’une centrale thermique au charbon d’une puissance de 630 MWe. On observe (tableau1),
L. Raynal et al. (2011) que le débit de fumée à traiter est très élevé (environ 400m3/h), tandis
que la pression partielle du CO2 est faible (130 mbar).

Tableau 1 : Principales caractéristiques d’une fumée dans le cas d’une centrale thermique au
charbon de 630 MWe

En admettant une absorption du CO2 de 90%, ce dernier est rejeté dans l’atmosphère à une
pression partielle très faible de l’ordre de 13 mbar. Pour atteindre cet objectif avec un tel débit
de gaz à traiter et de faibles pressions partielles il est indispensable que la solution absorbante
ait une grande « réactivité » au voisinage de 40°C, et que, de plus, la réaction soit aisément
réversible afin de régénérer en boucle la solution absorbante. Il est également indispensable
que la molécule absorbante soit d’un faible coût et thermiquement stable. L’utilisation d’un
solvant physique (tel que le méthanol) n’est pas envisageable pour une telle application car il
nécessiterait un débit de solvant dans l’unité d’absorption trop important. Les solvants
chimiques tels que les solutions aqueuses de la monoéthanolamine (MEA) satisfont à ces
impératifs. Cette dernière est utilisée dans les procédés dits de « référence » auxquels sont

21
généralement comparées les différentes variantes. Le principe du captage postcombustion
repose sur l’utilisation de deux colonnes comme indiqué (figure 6).

Figure 6 : Procédé de captage du CO2 en postcombustion

L’absorbeur permet de séparer le CO2 des autres constituants gazeux à l’aide d’un solvant
chimique et le régénérateur permet de récupérer le CO2 sous forme gazeuse et de régénérer le
solvant qui sera réinjecté dans l’absorbeur. L’absorbeur, fonctionnant à contre-courant, est
alimenté à sa base par la fumée à traiter. Souvent cette dernière a été pré-conditionnée par
lavage afin d’éliminer les poussières et une partie des SOx et NOx. La circulation des fumées
est favorisée par une soufflante. Le solvant chimique régénéré arrive en tête de l’absorbeur.
Bien que les fumées soient généralement à une température proche de 40°C, la température de
l’absorbeur peut augmenter jusque vers 80°C suite à l’exothermicité de la réaction de captage.
Le solvant chargé en CO2 en pied d’absorbeur est envoyé en tête du régénérateur après
chauffage dans l’échangeur. La température de fonctionnement élevée (140°C) et l’effet de
dilution par un excès de vapeur d’eau permettent d’inverser la réaction de captage. Le CO2
libéré est récupéré en tête de régénérateur où il est séparé de la vapeur d’eau par condensation.
On obtient ainsi du CO2 très pur (99% au moins) qui est comprimé jusque vers 110 bars
environ en vue de son transport à l’état liquide ou supercritique.

Les procédés de captage en postcombustion à base d’amine peuvent être utilisés dans
d’autres applications (sidérurgie, cimenteries…). Il faut cependant prendre en compte les
spécificités des flux à traiter (teneur en CO2, présence d’autres constituants tels que CO…).

Dans les procédés de captage par solvants, les deux facteurs majeurs et couteux sont la
vitesse de circulation des solvants, qui affecte à la fois la taille des équipements et les frais

22
d’exploitation, et l’énergie requise pour la régénération du solvant. A l’heure actuelle cette
énergie représente environ 80% des coûts associés à la réduction des émissions de CO2, les
20% restants sont dus au transport et au stockage. Ainsi le coût du CO2 évité est trop élevé et
atteint les 50 euros par tonne de CO2, Jensen, M.D. et al. (2005). D’autre part on observe que
la production d’énergie nécessaire à la régénération génère 0.6 tonne de CO2 secondaire par
tonne de CO2 capté. Pour que le procédé de lavage par solvant soit viable et pour inciter les
industriels à capter le CO2 plutôt que d’acheter des droits à émettre, il est indispensable de
réduire l’énergie de régénération. Cette dernière, dissipée au rebouilleur situé au pied du
régénérateur, comporte trois composantes :
1. La chaleur dite « sensible » qui correspond à l’énergie nécessaire pour chauffer le
solvant charge en CO2 jusque vers 140°C.
2. L’énergie nécessaire pour inverser la réaction de captage du CO2. Elle correspond en
valeur absolue à l’enthalpie moyenne de réaction amine/CO2.
3. L’énergie dite de « stripping » nécessaire à la production d’un excès de vapeur d’eau
afin de diluer le CO2 libéré, déplaçant ainsi l’équilibre chimique dans le sens de la
régénération.
Ces trois composantes sont directement dépendantes des propriétés thermodynamiques et de
la concentration de la molécule absorbante. Ainsi par exemple le simple fait d’augmenter la
concentration en MEA de 30% à 40% massique conduit à une économie d’énergie dans le
rebouilleur de 23%, Abu-Zahra, M.et al. (2007), suite à la réduction du débit de solvant, d’où
gain en chaleur sensible et en énergie de stripping. Le « prix à payer » de cette modification
est l’augmentation de la vitesse de dégradation du solvant. Dans ces conditions, lors de la
mise au point du procédé « HiCapt+TM » mettant en œuvre une solution aqueuse à 40% de
MEA, IFPEN a été amené à développer un additif anti oxydant afin de limiter la dégradation.
Ce procédé permet ainsi une économie de 30% sur le coût du captage du CO2, Lemaire, E.et
al. (2011), (économie d’énergie dans le régénérateur, d’appoint en amine, économie
d’investissement par réduction de taille du pilote). La deuxième voie pour économiser
l’énergie dans le régénérateur est de « travailler » sur les propriétés thermodynamiques de la
molécule absorbante :
1. Recherche de molécules ayant une enthalpie de réaction avec la CO2 faible tout en
ayant une cinétique de réaction suffisamment rapide.
2. Développement de nouveaux concepts tels que l’utilisation de multiamines, d’amines
démixantes ou de nouveaux solvants (liquides ioniques par exemple).

23
Après avoir rappelé les principaux solvants utilisés pour le captage du CO2, ces deux voies,
qui constituent le cœur de nos travaux de recherche, seront exposées dans les paragraphes qui
suivent.

I.3. Solvants utilisées pour le captage en phase liquide


I.3.1. Solution aqueuse d’amines

Les solvants chimiques communément utilisés pour le captage du CO2 sont des solutions
aqueuses d’amines. Selon la substitution de l’azote, elles sont classées en amine primaire,
secondaire et tertiaire. Les amines sont utilisées en solutions aqueuses avec des concentrations
allant approximativement de 10 à 55% massique en amine. Les amines les plus utilisées pour
le captage du CO2 sont les alcanolamines. La fonction alcool améliore la solubilité en phase
aqueuse de ces amines tant en abaissant leur tension de vapeur, entrainant des pertes moindres
par vaporisation dans le régénérateur. Des exemples de ces amines sont donnés (figure 7).

Figure 7 : Représentation abrégée et formule chimique d’amines pouvant être utilisées pour
le captage du CO2 (MEA : Monoétanolamine ; DEA : Diéthanolamine ; TEA :
Triéthanolamine; DGA : Diglycolamine ; DIPA :Diisopropanolamine ; MDEA :
Méthyldiéthanolamine).

Selon que l’amine est primaire, secondaire ou tertiaire, sa réaction avec le CO2 est différente.
Pour une amine tertiaire, le schéma des réactions est le suivant :

CO2 + H2O H2CO3 (Acide carbonique)


Réaction 4


H2CO3 H+ + HCO 3 (Ion bicarbonate)
Réaction 5

H+ + R1R2R3N R1R2R3NH+ (Amine protonée)


Réaction 6

24
D’où la réaction bilan :

CO2 + H2O + R1R2R3N R1R2R3NH+ + HCO 3


 Réaction 7

Lorsqu’il est dissout dans l’eau, le CO2 s’hydrolyse et forme l’acide carbonique, qui se
dissocie lentement en bicarbonates. Le proton formé s’engage dans une réaction acide-base
avec l’amine pour donner finalement la réaction bilan 7.
Dans le cas d’une amine primaire et secondaire, le CO2 réagit avec une molécule d’amine
pour former un zwittérion intermédiaire, qui à son tour réagit avec une seconde molécule
d’amine pour former le sel d’amine et l’espèce carbamate.

CO2 + R1R2NH R1R2NH+HCOO- (Zwittérion) Réaction 8

R1R2N+HCOO- + R1R2NH R1R2NCOO- + R1R2NH 2 Réaction 9

D’où la réaction bilan :

CO2 + 2 R1R2NH R1R2NH 2 R1R2NCOO- Réaction 10

L’ion carbamate peut s’hydrolyser selon la réaction :



R1R2NCOO- + H2O R1R2NH + HCO 3 Réaction 11

Comme elles ont également un caractère basique, en plus de la formation des carbamates, les
amines primaires et secondaires peuvent réagir avec le CO2 par réaction acide/base comme

dans le cas des amines tertiaires. Dans tous les cas les ions HCO 3 peuvent se dissocier pour
former l’espèce carbonate :
 2
HCO 3 CO 3 + H+ Réaction 12

Nous pouvons observer que la molécule d’eau est engagée dans la réaction bilan 7 des amines
tertiaires, contrairement aux amines primaires et secondaires. La vitesse de réaction du CO2
via la formation du carbamate est beaucoup plus rapide que la réaction d’hydrolyse du
CO2 précédant la protonation de l’amine tertiaire. La cinétique d’absorption est donc
généralement plus favorable pour les amines primaires ou secondaires. Cependant, l’avantage

25
des amines tertiaires est que l’équilibre d’absorption est inversé dans le « stripper » avec une
consommation énergétique moindre que dans le cas des amines primaires ou secondaire
puisqu’il n’y a pas à dissocier de carbamates, plus stables thermiquement que les
bicarbonates. Enfin la stœchiométrie amine-CO2 dans un rapport 1/1 fait que les amines
tertiaires possèdent un potentiel d’absorption du CO2 plus important que les amines primaires
et secondaires dont la capacité d’absorption est inférieure à l’unité (en général 0.5).

I.3.2. les solutions de sels d’acides aminés

Pour les applications de captage du CO2 les acides aminés sont utilisés en présence d’un
équivalent molaire d’une base forte afin de maintenir leur forme anionique en solution.

R1R2NR3COOH + KOH R1R2NR3COO- K+ + H2O Réaction13

Pour les acides aminés possédant une fonction amine tertiaire, la réaction de captage est la
suivante:

R1R2NR3COO- + CO2 + H2O R1R2NH+R3COO- (Zwitterion) + HCO 3 Réaction14

Par contre si la fonction amine est primaire ou secondaire, les réactions sont les suivantes :

NH2RCOOH + KOH NH2RCOO- K+ + H2O Réaction15

2 NH2RCOO- + CO2 -
OOCNRCOO- + -OOCRNH3+ (Zwitterion) Réaction16

Dans tous les cas, le pH diminue suite au captage du CO2 et arrivé à la limite de solubilité du
zwitterion, ce dernier va précipiter. En effet la solubilité de ces espèces dans l’eau est très
faible. Par conséquent la réaction va se déplacer dans le sens du captage du CO2. La phase
aqueuse subira l’étape de régénération. Ce procédé connu sous le nom de DECAB a été
développé par TNO (Netherlands Organisation for Applied Scientific Research - TNO)

I.3.3. Les liquides ioniques

De nombreuses études sur la solubilité des gaz et plus particulièrement celle du CO2
dans les liquides ioniques (LIs) ont été entreprises. En effet les liquides ioniques présentent de
nombreuses propriétés physico-chimiques intéressantes qui font d’eux une classe de solvants
très recherchée. Ils sont stables thermiquement, peuvent être miscibles avec l’eau, non
inflammables, et considérés comme non toxiques.

26
L’absorption du CO2 par les LIs est un phénomène physique, différent de celui décrit
jusqu’à présent avec les amines où de véritables réactions chimiques ont lieu. Dans le cas des
liquides ioniques, l’absorption du CO2 ne met en jeu que des interactions de faible énergie.
Par conséquent la solubilité du CO2 est généralement plus faible dans les liquides ioniques
que celle obtenue par exemple avec la MEA. Les solubilités les plus élevées sont obtenues
avec l’anion Tf2N (bis (trifluorométhylsulfonyl) imide). En effet, Jeong, S. K. et al. ont étudié
l’absorption du CO2 dans différents liquides ioniques dont le liquide ionique [EMIM][Tf2N].
Les résultats obtenus ont été comparés à ceux obtenus pour l’absorption du CO2 dans les
amines MEA et AMP (AMP : 2-Amino-2-methyl-1-propanol) (figure 8). La comparaison de
l’absorption du CO2 dans ces deux types de solvants (le liquide ionique [EMIM][Tf2N] et
l’amine MEA) montre que le liquide ionique en question possède une importante capacité
d’absorption du CO2 par rapport à l’amine MEA.

Figure 8 : Solubilité du CO2 dans différents solvants à 298K.

D’un autre côté, l’énergie requise pour la régénération d’un liquide ionique est
considérablement réduite par rapport à celle des amines puisqu’il s’agit principalement d’une
absorption physique. De plus le caractère non-volatil des LIs limite les pertes de solvant dans
les fumées traitées. Néanmoins, la majorité des LIs présentent des viscosités élevées. Elle est
généralement très largement supérieure à celle des solvants organiques conventionnels. Les
valeurs de viscosité des LIs de type 1,3-dialkylimidazolium à température ambiante vont de
40 à 1000 mPa.s. A titre de comparaison, les viscosités de l’eau, de la MEA à 25°C sont
respectivement : 0.89 mPa.s, Kestin, J.et al. (1978) ; 18.95 mPa.s, Maham, Y.et al. (2002),
Thèse REVELLI, A.-L. (2010).

27
II. Recherche de nouveaux solvants pour le captage du CO2 en

postcombustion, objectif de la thèse

Dans le but de réduire le coût énergétique du captage du CO2 en postcombustion, la


recherche de nouveaux solvants tels que les « multiamines » ou les amines démixantes est une
voie possible.

II.1. Utilisation des multiamines

La présence de fonctions azotées supplémentaires dans une molécule a pour


conséquence l’augmentation de la capacité d’absorption du CO2. C’est ainsi qu’en 2001,
Dallos, A.et al. ont montré que la bis-(3-dimethylaminopropyl) amine (triamine) a une
capacité maximale d’absorption du CO2 de 2.9 moles de CO2 par mole d’amine. De la même
façon, Bonenfant, D.et al. (2003) puis Ma’mun, S.et al. (2006) ont observé que la 2-(2-
aminoéthyl-amino) éthanol (diamine) a une capacité d’absorption de 1.35 moles de CO2 par
mole d’amine. Les multiamines ont donc un taux de charge maximal supérieur à celui de la
MEA (monoamine) qui n’est que de 0.5 à 0.8 mole de CO2 par mole de MEA.

L’augmentation du taux de charge de la solution absorbante est favorable à la réduction de


l’énergie de captage puisqu’il permet la diminution du débit du solvant tout en maintenant la
capacité d’absorption. Il en résulte une économie d’investissement (dimensionnement plus
faible de l’unité) et de fonctionnement (pompes de circulation moins puissantes).

II.2. Utilisation des amines démixantes

Ce sont souvent des alkyl-multiamines qui lors du captage du CO2 ou par élévation de
température présentent une démixtion. Cette propriété peut être utilisée avantageusement. Le
schéma de la figure 9 permet d’illustrer ce phénomène. Un courant gazeux chargé en CO2 est
injecté dans une cellule contenant le solvant. Le CO2 est capté par la solution liquide qui se
charge progressivement en sels d’amine ayant réagi chimiquement avec le CO2. Lorsque la
concentration en sels devient supérieure à une valeur seuil, la solution se trouble et une
deuxième phase liquide apparait. On observe alors l’existence d’une phase dense aqueuse
riche en CO2 en fond de la cellule, qui contient l’essentiel des sels d’amine, et d’une phase

28
légère surnageant riche en amine peu carbonatée. Il suffit par la suite d’envoyer au
régénérateur uniquement la phase riche en CO2 et ainsi de diminuer l’énergie de régénération
par la réduction du débit.

Figure 9 : Principe de la démixion (L’actualité chimique - février-mars 2013).

Ce concept a été proposé pour la première fois par l’IFP-EN et a fait l’objet d’un
brevet, de publications Raynal, L.et al. (2011a), Raynal, L.et al. (2011), Aleixo, M.et al.
(2011) et d’une thèse de Aleixo, M. (2010). Comme dans le cas des multiamines, il en résulte
une économie énergétique suite à la réduction du débit de solvant. Cette technologie a permis
à l’IFPEN de développer un nouveau procédé de captage dit « DMX-1TM » qui ne diffère des
procédés classiques que par l’addition d’un décanteur pour séparer les phases disposé entre
l’échangeur et le régénérateur (figure 10). Seule la phase riche en CO2 est ainsi régénérée
tandis que la phase pauvre en CO2, mélangée à l’amine régénérée, est envoyée pour captage
en tête d’absorbeur.

Figure 10 : Schéma simplifié du procédé DMX-1TM.

Par rapport au procédé de référence à la MEA 30% massique, le gain en coût de captage est
de 25%, Raynal, L.et al. (2011a), du uniquement à une économie opératoire. En effet,

29
l’addition de l’échangeur compense l’économie en investissement du à la réduction de la taille
du pilote.

II.3. Contexte et objectif de la thèse

Cette thèse a été réalisée dans le cadre du projet ACACIA (Amélioration du Captage du
CO2 Industriel et Anthropogénique) regroupant l’IFPEN, plusieurs industries
(RHODIA/SOLVAY, ARKEMA, LAFARGE, Gaz de France, VEOLIA) et des laboratoires
académiques (LMOPS, LSA, LTIM (ex-LTSP), IRCELyon). L’objectif est de mener des
travaux de recherche et développement sur de nouveaux procédés de captage du CO2 par voie
liquide afin de réduire le coût de l’étape de régénération. Différents procédés en rupture sont
envisagés : utilisation des hydrates de gaz, des enzymes et des amines démixantes.
Notre contribution à ce consortium est l’étude de l’absorption chimique par des multiamines
démixantes ce qui permet en principe de combiner les avantages des multiamines (capacité
d’absorption élevée) avec ceux des amines démixantes (régénération de la phase riche en CO2
uniquement).
Cette thèse fait suite à deux thèses récemment soutenues :
- La thèse de M. ALEIXO (2010) qui a permis de mieux comprendre les phénomènes
de démixtion des systèmes CO2-eau-amine
- La thèse de N. EL HADRI dont le but était de corréler la structure des amines à leurs
propriétés thermodynamiques afin d’en déduire une relation structure-propriété.
Ces travaux ont permis à l’IFPEN de définir la structure de différentes amines susceptibles
d’entrainer d’importantes économies énergétiques lors du captage du CO2 en postcombustion.
Cinq multiamines tertiaires de structures confidentielles désignées par les symboles A, B, D,
E et F ont été synthétisées par le LMOPS. Ces multiamines se distinguent par leur nombre de
fonctions aminées :
- A est une triamine
- B, D et E sont des diamines
- F est une tétra-amine
A ces cinq amines s’ajoute l’étude de deux amines commerciales connues pour présenter des
phénomènes de démixtion en solution aqueuse sous l’effet de la température :
- Une amine secondaire : La 2-Méthylpipéridine.
- Une amine tertiaire : La N-Méthylpipéridine.

30
La donnée essentielle qui permet d’évaluer les performances potentielles d’une solution
absorbante est l’isotherme d’absorption du CO2. Nous avons déterminé ces isothermes aux
températures proches de l’absorbeur et du régénérateur (respectivement 40°C et 80°C) pour
différentes concentrations en amine (26%, 30%, 50%, 66% massique) et pour des pressions en
CO2 variant entre 10 kPa et 200 kPa.
L’étude expérimentale a été complétée par la détermination des équilibres liquide-vapeur des
amines pures et des différentes solutions aqueuses au moyen de la méthode statique. Ces
données permettent de prévoir les pertes possibles en amine dans le régénérateur donc le coût
des appoints dans le procédé.
La démixtion étant un phénomène complexe, influencé par de nombreux facteurs tels
que la température, la concentration de la solution et le taux de charge en CO 2, dans le
paragraphe qui suit nous en rappelons les points essentiels.

III. Les phénomènes de démixtion des systèmes eau-amine-CO2

Nous rappelons tout d’abord les principales caractéristiques des équilibres liquide-
liquide des systèmes binaires avant de voir le cas plus complexe des systèmes ternaires eau-
amine-CO2.
III.1. Démixtion dans les systèmes binaires

À pression constante, les équilibres liquide-liquide sont généralement sensibles à la


température. Ces diagrammes sont des constructions empiriques obtenues par la mesure (ou
l’observation de l’apparition des phases) des températures de transition du binaire à
différentes compositions. Il existe trois principaux diagrammes de phases pour les mélanges
binaires.

III.1.1. Diagramme de phase liquide-liquide avec Température Critique Supérieure ou


UCST
Pour illustrer ce cas, nous avons choisi le binaire méthanol-n-heptane (figure 11). La
courbe binodale représente les limites de solubilité. Au-dessus de cette courbe le mélange ne
forme qu’une seule phase. Si le point représentant la température et la composition globale du
système est situé à l’intérieur de la courbe (cas du point M), le mélange va se séparer en deux
phases liquides, L et L’ selon la droite de conjugaison entre le point A et B. La quantité
relative de chacune des deux phases liquides est obtenue par la règle dite du levier :

31
nL xB - xM
' = (1)
nL xM - xA
Avec :
n L : nombre de mole du liquide L
'
n L : nombre de mole du liquide L’
Avec l’augmentation de la température, les deux arcs de la courbe binodale se rejoignent au
point C dont la température est dite « température critique supérieure ( ou UCST, Upper
Critical Solution Temperature). Tout mélange de composition globale xT.C.D sera diphasique
pour :
T < T T.C.D
et monophasique pour :
T > T T.C.D

Figure11 : Diagramme d’équilibre du système méthanol, n-Heptane. (Tagliavini, G. et Arich,


G. (1958)).

III.1.2. Diagramme de phase liquide-liquide avec Température Critique Inférieure ou


LCST
L’allure d’un mélange présentant une température critique inférieure ou LCST (Lower
Critical Solution Temperature) est représentée (figure 12). Il s’agit du mélange
dipropylamine-eau. Au-dessous de la courbe binodale, les deux constituants sont miscibles en
toute proportion. Avec l’augmentation de la température, les deux arcs de la courbe binodale
se séparent et on observe une séparation de phase. Par exemple, un mélange de composition
globale x, homogène à température ambiante et progressivement chauffé devient biphasique
lorsque sa température dépasse le « point de trouble ».

32
Figure 12 : Diagramme de phases du système dipropylamine, eau. (PCTI : Point Critique
Terminal Inférieur), (Hobson, R.W. et al. (1941).

Un tel phénomène est très souvent observé pour les solutions aqueuses d’amines.

III.1.3. Diagramme de phase liquide-liquide avec UCST et LCST

Ces systèmes ne sont pas très courants puisqu’ils représentent 4% des mélanges
partiellement miscibles, Sorensen, J.M.et al. (1979). Il s’agit d’un diagramme d’équilibre
liquide-liquide « fermé » combinant les deux précédents diagrammes en présentant deux
points critiques : un LCST et un UCST (figure 13). La zone biphasique se trouve à l’intérieur
de la courbe.

Figure 13 : Diagramme de phases du système {nicotine – eau}. (Sorensen, J.M. et Arlt, W.


(1980)).

33
Conclusion : Certaines amines en solution dans l’eau présentent une LCST. Cela s’explique
par le fait que les solutions aqueuses d’amine forment des liaisons hydrogènes. Il est connu
que ces liaisons sont directionnelles et par conséquent imposent une structure ordonnée aux
deux constituants, amine et eau. Avec l’augmentation de la température et le franchissement
de la LCST, l’énergie thermique croissante détruit les liaisons hydrogène, Hirschfelder, J. et
al. (1937). L’orientation directionnelle des composés nécessaires à la formation des liaisons
hydrogènes ne peut plus avoir lieu. Le désordre, représenté par la fonction thermodynamique
'S, augmente et explique la séparation des phases.

III.2. Equilibre liquide-liquide des solutions aqueuses d’amines en présence de CO2

Le comportement des solutions aqueuses d’amines varie selon qu’elles présentent ou non une
LCST. Nous allons détailler le cas des solutions aqueuses d’amines ne présentant pas de
LCST dans le domaine de température étudiée puis le cas des amines avec LCST dans le
domaine d’étude compris en général entre 20 et 80°C.
Avec les amines synthétisées qui font l’objet de cette thèse, nous rencontrerons des
comportements correspondant à ces deux cas.

III.2.1. Cas d’amines dont les solutions aqueuses ne présentant pas une LCST dans le

domaine de température étudiée (20 à 80°C)

Les amines considérées ici ne présentent pas de démixtion en solution aqueuse sous
l’effet de la température seule. Deux cas peuvent se présenter:
- Le cas simple de solutions aqueuses d’amines ne présentant pas de démixtion avec
l’élévation de température ni avec le taux de charge. Ce cas ne sera pas considéré car il ne
rentre pas dans le cadre de la thèse.
- Suivant la concentration initiale en amine dans le solvant, une démixtion apparaît
avec l’élévation du taux de charge. C’est le cas par exemple de la N,N,N’,N’’,N’’-
pentamethyl dipropylenetriamine, PMDPTA dont la formule développée est la suivante :

34
La PMDPTA a été étudiée par M. Aleixo (2010) lors de ses travaux de thèse. C’est une
triamine avec des fonctions amines tertiaires. Au cours de son étude, dans un premier temps,
l’auteur cherche si la solution présente une LCST sous l’effet de la température seule. Dans ce
but, il utilise une méthode qui consiste à préparer une solution aqueuse de concentration
connue en amine et à augmenter sa température jusqu’à l’apparition d’un trouble dans la
solution. Pour cette amine il n’observe pas de LCST dans le domaine de température explorée
à savoir entre 20 et 100°C.
Du CO2 est ensuite injecté afin d’augmenter le taux de charge de la solution. La température
de l’étude est de 40°C. Ces conditions ont été appliquées à plusieurs solutions de différentes
concentrations en amine. La démixtion est observée pour les taux de charge variables selon la
concentration initiale en amine. Les phases formées ont été séparées et analysées par titrage
acido-basique afin de déterminer le taux de charge. Les résultats obtenus sont représentés sur
la figure 14.

Figure 14 : Représentation de l’enveloppe de phase et des lignes de taux de charge à iso-


pression partielle de CO2 de 0.1 bar ( - solutions monophasiques) et 0.4 bar ( - solutions
monophasiques ; - solutions diphasiques) du système PMDPTA/H2O/CO2. ( ) points
déterminés par analyse des phases (section C) ; ( ) points déterminés par analyse de la
courbe de perçage. (Thèse M. Aleixo (2010)).

Pour une pression partielle de CO2 inférieure à 0,1 bar, la courbe du taux de charge est en
dehors de la zone diphasique et la séparation de phases n’est pas observée. Pour cette pression
partielle, la courbe de taux de charge en fonction de la concentration initiale en amine a
l’allure habituelle présentée par les amines tertiaires : diminution régulière du taux de charge
lorsque la teneur de la solution aqueuse en amine croit. Lorsque la teneur en amine tend vers

35
100%, le taux de charge tend vers zéro. En effet la relation (7) montre que la présence d’eau
est indispensable à la réaction avec le CO2 dans le cas d’une amine tertiaire.
Lorsque la pression partielle de CO2 est de 0.4 bar, la courbe de taux de charge passe par une
zone monophasique aux concentrations en amine inférieures à 50%. Au-delà de cette valeur,
une séparation de phases est observée. Le système diphasique est alors constitué de deux
phases de composition fixe indépendante de la teneur initiale en amine car le système est
invariant (T et P constantes, 3 constituants, une relation reliant ces constituants, deux phases).
Seules les proportions relatives de ces deux phases varient. Dans cette zone biphasique le
point représentant le taux de charge (figure 14), est alors celui d’un taux de charge « global ».
la courbe bleue délimitant la zone diphasique a été obtenue par l’auteur (Thèse M. Aleixo
(2010)) en utilisant deux dispositifs expérimentaux différents et des pressions partielles de
CO2 variables de manière à rendre le système monovariant.

III.2.2. Cas d’amines dont les solutions aqueuses présentent une LCST entre 20 et
80°C
C’est le cas par exemple de la N,N,N’,N’-tetraméthyl 1,6-hexanediamine (TMHDA).
Cette diamine tertiaire, étudiée par Aleixo, M. (2010) dont la formule développée est donnée
ci-dessous présente une LSCT de 57°C. Nous allons décrire son comportement en fonction de
la température (par rapport à la LCST), de la concentration initiale en amine et du taux de
charge.

a) T < LCST

L’étude de cette amine à 40°C (T<LCST) indique que pour une pression partielle de CO 2
égale à 0.1 bar, les solutions faiblement concentrées en amine (au-dessous de 30 % massique)
sont monophasiques. Pour des solutions d’amines de concentrations supérieures à 40%, il y a
séparation de phases (figure 15).

36
Figure 15 : Représentation de l’enveloppe de phases du système TMHDA/H2O/CO2 dans un
diagramme taux de charge critique en fonction de la concentration initiale en amine à 40°C
où les cercles pleins ( ) représentent les points déterminés par analyse de phases à
l’équilibre (section B) et les cercles creux ( ) représentent le taux de charge critique et ,
taux de charge à l’équilibre thermodynamique à 40°C et à une pression partielle de CO2 de
0.1bar en fonction des concentrations de la solution de TMHDA. (Thèse M. Aleixo (2010)).

b) T = LCST

L’équilibre liquide-liquide du système TMHDA/H2O/CO2 a été déterminé à la température


critique du TMHDA/H2O c'est-à-dire à 57°C. Les résultats obtenus sont représentés sur la
figure 16 qui représente les points expérimentaux délimitant la zone biphasique. Dans cette
zone tous les mélanges sont hétérogènes et constitués par une phase organique riche en amine
et très pauvre en CO2 et une phase aqueuse riche en CO2.

Figure 16 : Représentation de l’enveloppe de phases du système TMHDA/H2O/CO2 à 57°C


dans un digramme taux de charge critique en fonction de la concentration initiale en amine.
(Thèse M. Aleixo (2010)).

37
Au-delà de 20% en amine, la solution démixe déjà sans ajout de CO2. Pour des teneurs
initiales croissantes en amine comprises entre 20% et 40% environ, le taux de charge auquel
apparait la démixtion croit régulièrement passant de 0.7 à 1.7.
Pour les teneurs initiales en amines supérieures à 60% environ, la démixtion apparait dès les
très faibles taux de charge, car le système est alors constitué par une phase organique très
majoritaire toujours pauvre en CO2.

c) T > LSCT

L’étude de l’équilibre liquide-liquide du système TMHDA/H2O/CO2 a été effectuée à 90°C


(figure 17).

Figure 17 : Représentation de l’enveloppe de phases du système TMHDA/ CO2/eau à 90°C


( ) dans un diagramme taux de charge critique en fonction de la concentration initiale en
amine. (Thèse Aleixo, M. (2010)).

A 90°C, la zone diphasique est plus étendue. La zone monophasique est observée pour des
concentrations très faibles en amine et aux taux de charge élevés.

IV. « Devenir » du CO2 capté


Dès la prise de conscience de la nécessité de capter le CO2 anthropique, s’est posé le
problème du « devenir » du CO2 capté. Des solutions de stockage sous-marin ou géologique
ont été proposées, Anderson, S. et Newell, R. (2004).
Cependant avec la raréfaction inévitable des sources carbonées « classiques » (gaz,
pétrole, charbon), il n’est pas absurde d’envisager des valorisations chimiques ou
biochimiques du CO2 capté, même si à long terme la majorité du CO2 capté devra être stocké.

38
IV.1. Stockage sous marin du CO2
Basé sur des calculs de densité, Schrag, D. P. (2007), House, K. Z.et al. (2006) ont montré
que dans des profondeurs océaniques de 3000 m, la densité du CO2 est supérieure à celle de
l’eau ambiante. Ainsi le CO2 est naturellement piégé par une « barrière de gravité ». Dans
des profondeurs océaniques moindres (500 m et plus) au cours des temps géologiques des
hydrates de gaz se sont formés dans les sédiments des marges continentales. Ce sont des
composés cristallins constitués d’eau et de gaz naturel, principalement le méthane. Ces
gisements d’hydrates océaniques sont considérés comme des sources potentielles d’énergie, et
constituent également un réservoir de stockage possible pour le CO2.
Ces modes de stockages sous-marins qui semblent moins fiables que le stockage
géologique n’a pas pour l’instant la faveur des décideurs, d’autant plus que l’incidence du
CO2 sur les organismes marins est inconnue.

IV.2. Stockage géologique du CO2

Le stockage géologique du CO2 est une voie qui est pratiquement incontournable dans
un proche avenir. Il peut être réalisé dans différents types de sites (figure 18), Word Energy
Outlook, International Energy Agency (IEA), 2004:
- Gisements d’hydrocarbures (gaz ou pétrole) épuisés
- Aquifères salins profonds
- Veines de charbon non exploitables

Figure 18 : Différentes possibilités pour le stockage géologique du CO2 (doc. IFP Énergies
nouvelles).

39
Cette technologie se heurte actuellement à un coût important de transport et de compression
du CO2 ainsi qu’aux incertitudes de l’impact géochimique résultant de l’injection du CO2
(comportement à court et long terme du stockage, risques de pollution des aquifères
potables…etc.). En effet dans le cas d’un stockage en aquifère profond, la dissolution du CO2
dans l’eau va abaisser son pH d’une manière importante donc modifier les équilibres du
système eau-roche, tout particulièrement dans le cas des formations rocheuses carbonatées
(calcite, dolomite, magnésite…etc.).
En plus d’une incidence directe sur les propriétés physiques des roches du réservoir (porosité,
perméabilité, résistance mécanique…etc.), la dissolution des minéraux carbonatés aura pour
effet d’augmenter la teneur de l’eau en cations tels que Ca2+ et Mg2+ avec risques de
transformation des argiles constituant la roche de couverture par échange cationique. De plus
le balayage permanent de la zone proche du puits d’injection par du CO2 « sec » va entrainer
un assèchement de cette zone conduisant à un dépôt des espèces dissoutes avec risques de
diminution de la perméabilité.
Enfin le CO2 injecté sera accompagné d’autres gaz tels que les NOx, SOx, O2 qui auront un
effet sur les propriétés de la roche réservoir.
La maitrise de l’impact du stockage sous terrain du CO2 fait l’objet de multiples recherches
expérimentales en laboratoire, Daval, D. et al. (2009), Renard, S. (2010), de modélisations
numériques, Le Gallo, Y. et al. (2006), Gaus, I. et al. (2008) et également d’essais « réels »
tels que ceux réalisés par TOTAL sur le site de Rousse (Sud-ouest de la France), Garcia, B. et
al. (2012).

IV.3. Valorisation du CO2

Le CO2 est déjà largement utilisé en tant que matière première (synthèse de l’urée par
exemple) ou à l’état supercritique en tant que solvant (café décaféiné, extraction d’arômes et
de colorants naturels, imprégnation du bois par des fongicides...etc.). Son utilisation comme
source de carbone dans des conversions chimiques ou biochimiques est envisagée. Nous
évoquons brièvement ci-dessous quelques voies possibles de valorisation du CO2 capté.

IV.3.1. Valorisation chimique du CO2

A condition de disposer d’hydrogène produit par un processus décarboné, quelques voies


possibles sont :
- La réduction de CO2 en acide formique

40
Réaction 17
CO2 + H2 o HCOOH
Le marché de l’acide oxalique est cependant limité en tonnage.

- La synthèse du méthanol :
CO2 + 3 H2 o CH3 OH + H2 O Réaction 18
Le méthanol ainsi produit peut constituer la matière première d’un grand nombre de produits
dérivés.

L’utilisation du CO2 en tant que matière première pour la préparation de polymères tels que
les polycarbonates et les polyuréthanes fait également l’objet de recherche, Decortes, A. et al.
(2010), Abla, M. et al. (2004). La préparation de ces polymères à partir du CO2 aurait comme
avantage d’éviter la mise en œuvre d’intermédiaires toxiques et dangereux (polycarbonate de
bisphénol et phosgène dans le cas des polycarbonates) ou cancérogène (isocyanates pour les
polyuréthanes).

IV.3.2. Valorisation biochimique du CO2

La photosynthèse, mise en œuvre par les plantes, cyanobactéries et microalgues est la source
de la vie sur terre. Elle permet, grâce à l’énergie du soleil, de transformer le CO2 et l’eau en
molécules carbonées (sucres, amidon, cellulose…etc.). Alors que les travaux relatifs au
développement de cyanobactéries dans un photoréacteur alimenté en CO2 n’en sont qu’au
stade de la recherche, Obst, M. et al. (2009), la culture des microalgues fait déjà l’objet de
développements à petite échelle. Par exemple en France : deux petites sociétés exploitent des
photobioréacteurs : Fermentalg à Libourne et Acta Alga près de Nantes.

41
Chapitre II
Etude expérimentale de l’absorption
du dioxyde de carbone (CO2) dans les solutions
aqueuses d’amines

42
I. Introduction

Nous rappelons que la présente étude a pour objectif de développer un nouveau solvant pour
diminuer la quantité d’énergie nécessaire à sa régénération, tout en conservant un flux
d’absorption suffisant pour limiter la taille du pilote. Des mesures expérimentales de solubilité
du CO2 dans plusieurs solutions aqueuses d’amines ainsi que leurs pressions de vapeur ont été
réalisées. Ces dernières données sont indispensables pour estimer la perte en solvant lors de
l’étape de régénération.

II. Les composés étudiés

Nous avons étudié trois amines du commerce : la 2-Méthylpipéridine (mono-amine


secondaire), la N-Mméthylpipéridine (mono-amine tertiaire), la molécule A (tri-amine
tertiaire), quatre multiamines (amine B, D, E et F) synthétisées par le laboratoire « Matériaux
Organiques à Propriétés Spécifiques » (LMOPS, UMR 5041). La structure, la pureté et le
numéro de CAS, lorsque disponible, sont fournis dans le tableau 2.

Tableau 2 : Caractéristiques chimiques des amines étudiées


Noms
Molécules Pureté (%) Source Masse Molaire (g/mol)
(Numéro de CAS)
CH3
N-Méthylpipéridine N
99 99.17
(626-67-5)

2-Méthylpipéridine H
N CH3
Aldrich
98 99.17
(109-05-7)

Molécule A Triamine 95 -

Amines B, D, E, F Multiamine > 95 LMOPS -

Pour des raisons de confidentialité, les structures des molécules synthétisées ainsi que celle de
la molécule A (amine commerciale) n’ont pas été dévoilées. Il s’agit de multiamines tertiaires.

III. Equilibres liquide-vapeur


La connaissance de la pression de vapeur des solvants d’absorption du CO2 est une donnée
essentielle car elle permet d’évaluer la volatilité du solvant et d’estimer les pertes en amine
dans les différentes étapes du procédé, principalement lors de l’étape de régénération. Ces
43
données sont également nécessaires au calcul du taux de charge global, Dglobal, donné par la
relation (8) et qui définit la capacité du solvant à absorber le CO2.
Notre laboratoire étant spécialisé dans le domaine des équilibres liquide-vapeur, nous avons
utilisé l’appareil statique existant.
La description de l’appareil statique et son mode de fonctionnement ne sera pas repris dans le
présent travail car il a fait l’objet de plusieurs articles dans la littérature, Mokbel, I. et al.
(1995), Bourasseau, E. et al. (2004), Sarraute, S. et al. (2006), Kara Zaitri, L. et al. (2012).
Les mesures de pressions de vapeur des solutions aqueuses ont été effectuées entre -10°C et
90°C., Nous avons également mesuré les pressions de vapeur des trois amines commerciales
pures (N-Méthylpipéridine, 2-Méthylpipéridine et la molécule A).

Les résultats expérimentaux sont donnés dans le tableau 3. Ils ont été ajustés par la relation
d’Antoine, relation (2) à l’exception de la molécule A pour laquelle la relation de Clapeyron
a été utilisée, relation (3):

B
ln P/Pa = A- (2)
C+T/K

B
ln P/Pa = A- (3)
T/K

44
Tableau 3 : Tensions de vapeur des amines pures et de leurs solutions aqueuses

T / (K) Pexp/(Pa) 100GP/P

N-Méthylpipéridne

261.93 615 0.60


261.93 613 0.18
273.02 1251 -0.22
273.04 1252 -0.29
282.97 2251 -0.22
282.97 2253 -0.18
292.96 3872 -0.26
292.96 3865 -0.42
292.97 3873 -0.24
312.93 10180 0.09
312.94 10190 0.18
332.90 23440 0.52
332.91 23450 0.50
362.82 66420 -0.16
362.84 66400 -0.23

N-Méthylpipéridine (1) + Eau (2) à X1 = 0.0591

273.13 1045 0.01


283.09 2172 0.29
283.10 2170 0.11
293.08 4223 0.38
293.08 4224 0.39
303.05 7621 -1.10
303.06 7622 -1.10
313.05 13400 -0.30
323.03 22400 0.15
333.01 36200 0.17
333.01 36170 1.15

45
342.96 55440 1.05
342.98 55540 0.38
352.91 82050 0.45
352.92 81990 -0.77
362.85 120400 -0.89
362.95 120580 0.11

N-Méthylpipéridine (1) + Eau (2) à X1 = 0.0722

274.97 1110 0.97


284.84 2260 -0.45
294.79 4410 -0.48
304.83 8047 -1.50
314.75 14090 -0.96
325.01 24470 1.73
335.04 39240 1.63
345.06 60120 0.65
355.07 89330 -0.13
365.09 128570 -1.32

N-Méthylpipéridine (1) + Eau (2) à X1 = 0.1538

274.94 1205 1.18


284.89 2411 -0.53
294.82 4598 -0.65
304.87 8270 -1.99
314.80 14480 -0.39
324.98 24690 1.49
335.00 39560 1.80
345.00 60450 0.85
355.03 89850 0.03
365.02 128740 -1.63

2-Méthylpipéridine

263.06 250 -1.94

46
263.06 245 -3.91
263.20 275 6.59
273.02 540 -0.02
293.11 2054 0.02
293.06 1987 0.39
313.17 5649 -1.14
333.41 14400 0.76
343.32 21430 0.14
353.35 31430 0.28
363.33 44590 -0.36
363.33 44600 -0.34

2-Méthylpipéridine (1) + Eau (2) à X1 = 0.0591

273.13 697 0.70


283.01 1426 -0.11
283.01 1424 -0.25
292.95 2779 -0.41
292.97 2778 -0.54
302.88 5193 0.45
303.10 5210 -0.50
312.89 9211 0.30
313.09 9260 -0.26
322.93 15650 -0.08
322.94 15660 -0.07
332.87 25730 0.47
342.85 40710 0.38
352.84 62370 0.06
352.85 62380 0.02
362.82 92810 -0.43
362.82 92780 -0.47

2-Méthylpipéridine (1) + Eau (2) à X1 = 0.0722

274.97 779 0.61

47
284.81 1575 0.11
294.84 3041 -0.69
304.85 5630 -0.53
314.73 9748 -1.87
324.94 17230 1.11
334.98 28420 1.76
345.00 44730 1.05
355.03 68090 -0.09
365.05 100780 -1.33

2-Méthylpipéridine (1) + Eau (2) à X1 = 0.1538

273.25 685 0.60


283.09 1401 -0.19
292.96 2717 -0.56
303.03 5056 -1.18
313.04 9126 0.30
323.05 15660 0.98
333.00 25510 0.44
343.04 40550 0.43
353.06 62040 -0.25
363.13 92900 -0.54

Amine A

323.18 1.3 6.73


333.24 2.5 -8.21
353.47 11.0 0.85
363.65 21.1 1.80

Amine A(1) + Eau (2) à X1 = 0.0282

274.97 657 -1.21


284.94 1310 0.81
294.87 2479 2.44
304.80 4357 0.77

48
314.75 7207 -3.46
324.87 12340 -1.59
334.98 20880 2.25
345.00 32170 0.02
355.00 49880 1.03
365.02 73480 -0.76

Amine A (1) + Eau (2) à X1 = 0.0635

274.94 683 -1.55


284.91 1344 0.25
294.87 2532 2.14
304.85 4552 3.21
314.59 7297 -2.22
334.72 19310 -4.16
344.91 32030 0.78
354.96 49500 1.69
364.98 72910 0.30

Amine A (1) + Eau (2) à X1 = 0.1163

272.77 549 -0.24


272.78 548 -0.53
292.90 2289 0.44
292.91 2298 0.80
302.97 4262 0.92
313.06 7473 0.45
313.07 7467 0.33
323.07 12260 -1.75
333.08 19830 -1.27
343.09 31190 -0.13
343.10 31210 -0.09
353.12 47120 0.10
353.12 47100 0.04
363.14 69650 1.01

49
Amine B (1) + Eau (2) à X1 = 0.0386

274.99 1191 -3.58


284.91 2185 1.70
294.89 3818 4.60
305.43 6380 3.16
326.03 15100 -6.26
336.03 24250 -1.62
356.07 55900 1.71
365.05 77850 1.23

Amine B (1) + Eau (2) à X1 = 0.0857

275.07 1072 -3.26


284.94 2088 2.98
294.87 3693 3.69
304.87 6058 0.58
314.80 9508 -3.00
345.04 34680 -3.02
355.05 52090 0.15
365.07 75970 2.47

Amine D (1) + Eau (2) à X1 = 0.0266

275.22 712 -0.26


285.17 1396 -0.05
295.06 2618 0.94
325.17 13030 -1.88
335.18 21480 0.87
345.20 33430 0.70
355.18 50280 -0.01
365.22 74330 -0.24

Amine D (1) + Eau (2) à X1 = 0.0600

275.02 700 -1.01


284.91 1382 0.49

50
294.89 2596 1.19
305.94 4926 1.28
324.94 12830 -2.26
335.00 20830 -1.52
345.04 33510 1.32
355.00 50560 0.72
365.02 74510 -0.07

Amine E (1) + Eau (2) à X1 = 0.0248

275.30 691 -1.98


285.27 1353 0.78
295.19 2546 3.58
305.21 4584 4.84
315.06 6913 -7.56
325.24 12170 -2.84
335.27 21170 3.88
355.38 50730 1.35
365.44 75290 -0.82

Amine E (1) + Eau (2) à X1 = 0.0561

275.07 666 0.04


285.04 1321 0.18
294.99 2491 0.48
304.97 4420 -1.04
324.98 12770 -1.18
335.02 21150 1.16
345.15 33330 1.16
355.16 50380 0.27
365.20 74110 -1.01

Amine F (1) + Eau (2) à X1 = 0.0132


275.07 677 -0.15
285.02 1338 0.16
295.01 2517 0.12

51
305.00 4541 0.53
314.75 6783 -2.26
324.96 12690 1.10
335.16 21350 1.07
345.18 33400 0.08
355.23 50440 -0.56
365.24 74460 -0.15

Amine F (1) + Eau (2) à X1 = 0.0303

275.22 674 0.01


285.19 1336 0.33
295.11 2518 0.69
305.04 4437 -1.50
315.04 7791 -0.52
325.22 13200 -0.52
335.23 21870 1.31
345.24 34440 0.98
355.27 52800 0.57
365.26 77770 -1.28

δP Pexp -Pcal
=ቆ ቇ (4)
P Pexp

Pcal est déduit de la relation d’Antoine ajustée aux données expérimentale (relation 2).
Les paramètres d’ajustement de l’équation d’Antoine sont indiqués dans le Tableau 4. L’écart
moyen de lissage pour la majorité des solvants étudiés ne dépasse pas 1%.

52
Tableau 4: Paramètres A, B, C de la relation d'Antoine des amines pures, des solutions
aqueuses d’amines et écart type des paramètres V
Amines T/K A (V) B(V) C (V)  GP/P
N-Méthylpipéridine 261.93-362.85 21.20 (0.06) 3214 (30) -45 (1) 0.3

N-Méthylpipéridine (1) + Eau (2)

X1 = 0.0591 273.13-362.95 22.19 (0.13) 3021 (62) -75 (3) 0.5

X1 = 0.0722 274.97-365.09 22.05 (0.32) 2916 (152) -81 (6) 1.0

X1 = 0.1538 274.94-365.02 22.59 (0.40) 3213 (198) -68 (8) 1.1


2-Méthylpipéridine
263.06-363.33 21.67 (0.43) 3479 (240) -46 (10) 0.5
(Phase liquide)
2-Méthylpipéridine (1) + Eau (2)

X1 = 0.0591 273.13-362.82 23.66 (0.10) 3825 (53) -50 (2) 0.3

X1 = 0.0722 274.97-365.05 24.20 (0.43) 4098 (237) -41 (8) 0.9

X1 = 0.1538 273.25-363.13 23.71 (0.23) 3850 (122) -49 (4) 0.6

Amine A 323.18-363.65 52.24 (1.94)* 18775 (664)* - 4.4*

Amine A(1) + Eau (2)

X1 = 0.0282 274.97-365.02 24.78 (0.66) 4743 (394) -16 (12) 1.0

X1 = 0.0635 274.94-364.98 25.45 (1.25) 5215 (794) 1 (24) 1.8

X1 = 0.1163 272.77-363.14 21.78 (0.18) 3078 (85) -74 (3) 0.6

Amine B (1) + Eau (2)

X1 = 0.0386 274.99-365.05 27.70 (3.26) 7377(2611) 83 (71) 3.0

X1 = 0.0857 275.07-365.07 22.80 (1.36) 3918 (787) -27 (29) 2.4

Amine D (1) + Eau (2)

X1 = 0.0266 275.22-365.22 24.19 (0.49) 4427 (283) -24 (9) 0.6

X1 = 0.0600 275.02-365.02 24.54 (0.64) 4624 (385) -18 (12) 1.1

53
Amine E (1) + Eau (2)

X1 = 0.0248 275.30-365.44 27.65 (2.52) 6664(1801) 41(48) 3.1

X1 = 0.0561 275.07-365.20 24.35 (0.42) 4474 (244) -24 (8) 0.7

Amine F (1) + Eau (2)

X1 = 0.0132 275.07-365.24 24.28 (0.47) 4446 (274) -25 (9) 0.7

X1 = 0.0303 275.22-365.26 25.25 (0.44) 4954 (267) -11 (8) 0.8

*
: Résultats obtenus par la relation de Clapeyron.

1 Pcal -Pexp
δP/P = ෍ .ቤ ቤ (5)
N Pexp
N

Concernant les corps purs, les deux amines isomères, N-Méthylpipéridine et 2-


Méthylpipéridine, ont des pressions de vapeur du même ordre de grandeur. En revanche
l’amine A, de masse molaire plus importante, a une pression de vapeur 1000 fois plus faible
que celles des deux amines précédentes (figure 19).
12
N-Méthylpipéridine
2-Méthylpipéridine
10
Molécule A

8
Ln(P/Pa)

0
0,0027 0,0031 0,0035 0,0039

1/T(K)

Figure 19 : Représentation de Clapeyron des amines pures.

Quant aux solutions aqueuses d’amines, les pressions de vapeur sont toutes du même ordre de
grandeur car c’est l’eau, composé le plus volatil, qui détermine la pression de vapeur (figures
20 et 21).

54
13
N-Méthylpipéridine N-Méthylpipéridine
2-Méthylpipéridine 2-Méthylpipéridine
12 Molécule A
Molécule A
Molécule B
Molécule B 11
Molécule E
Molécule E
Molécule F
Molécule F Molécule D
10 Molécule D

Ln(P/Pa)
Ln(P/Pa)

8
7

6 5
0,0027 0,0031 0,0035 0,0026 0,0030 0,0034

1/T(K) 1/T(K)

Figure 20:Représentation de Clapeyron des solutions Figure 21:Représentation de Clapeyron des solutions
aqueuses d’amines à 30% massique. aqueuses d’amines à 50% massique.

Les deux amines (N-Méthylpipéridine et 2-Méthylpipéridine) ont été étudiées dans la


littérature. Nous avons comparé nos valeurs expérimentales à celles de la littérature (figures
22 et 23).
Dans les deux cas nous observons un écart systématique ne dépassant pas les 5%, en défaut
par rapport aux données de Belaribi, F. B. et al. (1996) et 5% en excès par rapport à celles de
Osborn, A. G. et Douslin, D. R. (1968).

4,8 5,00
100*(Pexp-Pcalc)/Pexp

3,2
100*(Pexp-Pcalc)/Pexp

3,00

1,6
1,00

0,0
250 270 290 310 330 350 370 245 295 345 395
-1,00
-1,6

-3,00
-3,2

T/ K T/K
-4,8 -5,00

Figure 22 : Ecart relatif entre nos résultats Figure 23 : Ecart relatif entre nos résultats
expérimentaux (×) pour la N-Methylpiperidine expérimentaux (×) pour la 2-Methylpiperidine
et les données publiées de Belaribi et al. et les données publiées de Osborn, A. G.
(1996) (∆). et Douslin, D. R. (1968) (×).

Nos mesures expérimentales nous permettent d’accéder à l’enthalpie de vaporisation à une


température moyenne, Tm. Or dans la littérature, cette grandeur est souvent disponible à

55
298.15 K. Afin d’effectuer la comparaison avec la littérature, il est donc nécessaire de
calculer l’enthalpie de vaporisation à la température de 298.15K à partir de la donnée
expérimentale. Dans ce but nous avons utilisé la relation de Kirschoff, reprise par Chickos, J.
S. et Acree Jr, W. E. (2003), en supposant que la capacité calorifique relative à chacune des
phases est constante dans le domaine de température exploré:

ΔvapHm(298.15 K)/J·mol-1 =ΔvapHm(Tm) + [10.58+0.26Cp(298.15 K)](Tm -298.15) (6)

Avec :
ΔvapHm (Tm) : l’enthalpie de vaporisation à la température moyenne des essais Tm
Cp : la capacité calorifique du liquide
Cette dernière est calculée en utilisant la méthode de contribution de groupe dont les valeurs
sont données par Chickos, J. S. et Acree Jr, W. E. (2003).
Les résultats obtenus ainsi que ceux de la littérature sont rassemblés dans le tableau 5.

Tableau 5 : Enthalpie de vaporisation à 298.15 K des amines pures.


Domaine de température ΔvapHm (298.15K) (V ΔvapHm (298.15K) (V
Amines
T(K) kJ.mol-1 kJ.mol-1(literature)

N-Méthylpipéridine 261.93 à 362.85 37.1 (0.1) 36.72 (0.08)a

2-Méthylpipéridine 263.06 à 363.33 41.6 (0.2) 41.51 (0.07)a


40.41 (1.0)b
a
: Berthon, G.et al (1979); b : Lin, C. T. et al. (1980)

Les valeurs de l’enthalpie de vaporisation calculées à partir des pressions de vapeur


expérimentales sont en très bon accord avec celles publiées par Berthon, G.et al. (1979) :
l’écart relatif est de 1% pour la N-Méthylpiperidine et de 0.2% pour la 2-Méthylpipéridine.
Dans le cas de la 2-Méthylpipéridine l’enthalpie de vaporisation calculée présente un écart de
de 3 % avec la valeur publiée par Lin, C. T. et al. (1980). Les deux enthalpies de vaporisation
sont très proches car il s’agit de deux isomères.

IV. Solubilité du CO2 dans les solvants sélectionnés

IV.1. Mesure de la solubilité totale du CO2

Dans l’attente de la construction d’un appareil en verre qui permettra la visualisation de la


démixtion éventuelle du solvant, des travaux préliminaires ont été réalisés. Il s’agit de la

56
détermination de la solubilité totale du CO2 à l’aide d’un appareil existant au laboratoire et
ayant servi dans le cadre de l’ANR CapCO2.
Comme nous le verrons dans le prochain paragraphe, la cellule d’équilibre étant en inox et
plongée dans un bain thermostaté, il est impossible de visualiser le comportement du solvant à
l’aide de cet appareil.

Dans un premier temps il avait été convenu d’étudier les solutions d’amine à la concentration
de 2.5 M qui correspond à la charge en amine utilisée dans le procédé avec la MEA
(monoéthanolamine). Les études à cette concentration ont été effectuées pour les solutions
aqueuses de la N-Méthylpipéridine, 2-Méthylpipéridine et de la molécule A.

IV. 1. 1. Principe de fonctionnement de l’appareil - Description

Le principe de mesure de la solubilité du CO2 dans les solvants est basé sur l’abaissement de
pression du CO2 lorsque la réserve de CO2 est mise en contact avec le solvant. Le dispositif
permet de travailler dans des conditions de température comprises entre 20°C et 80°C et de
pression comprises entre 0 et 10 bars.
La figure 24 représente schématiquement l’appareil utilisé. Les différents éléments qui
composent l’appareil sont :
- la cellule d’équilibre en inox C1, de volume 69.6 cm3. Elle est équipée d’un
thermocouple cuivre-constantan, Th, et d’un système d’agitation par aimant entraîné
par un moteur, AG, pour l’homogénéisation des phases
- La réserve de gaz C2 en inox de 292.9 cm3. Elle est reliée à la cellule d’équilibre par
la vanne V3 et à un capteur de pression Keller, Cp, via la vanne V5. Cette réserve est
alimentée en CO2 par l’intermédiaire de la vanne V4.
- Un système de vide constitué d’une pompe à palettes P et d’un piège à azote liquide
PG. Il permet de faire le vide dans l’ensemble de l’appareil, étape nécessaire avant
toute mesure. Lorsque l’expérience est en cours, le système de vide est alors isolé du
reste du dispositif grâce à la vanne V6.
- L’ensemble de l’appareil (cellule, réserve et circuit de gaz, capteur de pression,
vannes) est plongé dans un bain de glycol thermorégulé, B, afin d’éviter tout risque de
condensation de la vapeur.

57
Figure 24 : Dispositif de mesure de la solubilité globale du CO2 dans une solution aqueuse
d’amine

Le capteur de pression Keller 0 - 10 bar a été étalonné à l’aide d’un manomètre étalon MKS
« Baratron » 0 – 13 bars, précision 0.1 de la lecture. Les résultats de l’étalonnage sont
indiqués dans le tableau 6. Le thermocouple cuivre-constantan a été calibré en utilisant un
thermomètre de platine étalonné à ±10-3K près, relié à un pont de Wheastone. L’incertitude
de mesure de la température est estimée à ± 0.1°C pour la température (suite aux fluctuations
thermiques du bain thermostaté) et de 0.5% pour la pression.

58
Tableau 6 : Etalonnage du capteur de pression absolu « KELLER » utilisé dans l’appareil de
mesure des isothermes de solubilité

EV PkPa
0.042 2
0.293 22
0.518 44
0.601 56
0.906 84
1.012 98
1.946 190
2.885 284
3.914 388
4.811 478
5.679 562
6.633 658
7.695 764
8.634 856
9.968 990

(PkPa : pression d’azote appliquée, EV : tension en volt).

L’ajustement des données a été effectué par la relation :


PkPa = a.EV (7)

Avec :
a = 99.14 kPa.V-1,
Va = 0.189.10-2 kPa.V-1
PkPa : pression en kPa,
EV : Signal (Volt) délivré par l’électronique associée au capteur Keller

59
IV.1.2. Protocole expérimental

Avant toute détermination expérimentale, différentes étapes permettant de préparer l’appareil


doivent être respectées.

IV.1.2.1. Avant introduction du CO2

x Grâce au système de vide, l’appareil est entièrement désorbé durant la nuit, la veille
des mesures.
x Dégazage du solvant et chargement de la cellule d’équilibre
L’amine et l’eau sont prélevées dans deux ballons séparés et dégazés à chaud en tirant sous
vide afin d’éliminer l’air et le CO2 dissous. Le mélange eau-amine est ensuite préparé dans un
tierce ballon par pesée des deux constituants. Cette solution dégazée est ensuite introduite
dans la cellule d’équilibre C1 par aspiration à travers la vanne V1 (les autres vannes sont
closes). Au cours de cette étape, il est essentiel de prévenir toute introduction d’air. La
quantité de solution aqueuse d’amine introduite est déterminée par pesée du ballon de
mélange avant et après chargement de la cellule.
x Mise en température de l’appareil
L’appareil est ensuite plongé dans le bain thermorégulé jusqu’à stabilisation de la température
d’étude fixée.

IV.1.2.2. Après introduction du CO2

Une fois la température désirée atteinte, du CO2 est introduit dans la réserve via la vanne V4
(V3 et V6 fermées). Lorsque la pression souhaitée P0, est atteinte dans la réserve (cette
pression est lue grâce au capteur Keller), on ferme V4.
x Introduction du CO2 dans la cellule de mesure
Le CO2 est mis en contact avec le solvant par l’ouverture de la vanne V2 et le système
d’agitation est mis en service. L’état de l’équilibre thermodynamique du nouveau mélange est
indiqué en suivant l’évolution de la température et de la pression.
x Mesure à l’équilibre thermodynamique
Lorsque la température et la pression sont stables (l’attente moyenne de l’équilibre est de 2 à
3 heures), nous relevons la température et la nouvelle pression d’équilibre, P1.

60
Plusieurs injections croissantes en CO2 sont ensuite effectuées. La pression obtenue à
l’équilibre (n-1) devient la pression initiale pour l’injection n.

IV.1.3. Détermination de la solubilité du CO2 dans les solvants, α

Le taux de charge Dqui définit la capacité du solvant à capter le CO2 est déterminé par la
relation (8) :
abs
nCO
D global 2
(8)
na min e
Avec :
abs : nombre de moles de CO2 absorbé
nCO 2

na min e : nombre de moles d’amine de la charge


Si une démixtion apparait au moment de la préparation de la solution aqueuse ou au cours de
l’expérience, la relation (8) reste valable. Le Dainsi défini dans un tel cas est désigné par D
« global » par la suite.
abs
Le nombre de mole de dioxyde de carbone absorbé nCO2 est calculé par la relation (9) :

abs int ial,réserve résiduel,réserve ciel ,cellule équilibre


nCO2
= nCO2 – nCO2 – nCO 2
(9)

int ial,réserve résiduel,réserve


nCO nCO
où 2 et 2 sont respectivement le nombre de moles de CO2 initial et
résiduel (après introduction dans la cellule contenant le solvant, C1) se trouvant dans la
réserve C2 (Figure 24), calculés par les relations (10) et (11):

initial / résiduel
PCOrésiduel
VC 2
n CO2
2
(10)
Z CO2 RT
réserve
résiduel/ réserve
PCO VC 2
n CO2
2
(11)
Z CO2 RT

VC 2 : volume de la réserve de CO2


Le facteur de compressibilité du CO2 est tiré des tables IUPAC, ANGUS, S. et al. (1973).
ciel ,cellule équilibre
nCO2 est le nombre de moles de CO2 se trouvant dans la phase vapeur de la cellule

C1 à l’équilibre de dissolution et calculé par la relation (12) :

61
ciel cellule équilibre
PCOciel Vciel
n CO2
2
(12)
ZRT
Où :
ciel
PCO 2
: pression partielle de CO2 dans le ciel de la cellule C1.

Vciel : est le volume de la phase vapeur dans la cellule C1.


Z : facteur de compressibilité de la phase vapeur.

Ces différents paramètres sont calculés de la façon suivante :


x La pression partielle de CO2 est déterminée grâce à la connaissance de la pression
totale et de la pression du solvant mesurée précédemment par l’appareil statique :
ciel
PCO PT  Psolvant (13)
2

Avec :
PT : Pression de vapeur totale de la solution aqueuse.

Psolvant : Pression de vapeur du solvant.

x Compte tenu des faibles pressions, PT, mises en jeu au cours de cette étude (inférieure
à 2 bars), le facteur de compressibilité de la phase vapeur ou ciel, Z, a une valeur très proche
de l’unité.

x Le volume de la phase vapeur, Vciel , correspond à:


Vciel VC1  Vliq (14)

Où :

VC1 est le volume de la cellule d’équilibre, volume connu avec précision par étalonnage
Vliq est le volume occupé par le solvant après absorption du CO2 c.à.d:

Vliq Vsolvant  nCO


liq
vliq (15)
2 CO2

msolvant
Vsolvant est connu car nous avons mesuré la masse volumique de la solution aqueuse
U solvant

d’amine, U solvant, aux deux températures d’équilibre, 40°C et 80°C.

msolvant : est la masse de solvant introduite, connue par pesée.


Q CO
liq
2
: représente le volume molaire partiel du CO2 dissout.

62
x Le volume de la phase vapeur est donc :
Vciel VC1  Vsolvant  nCO
liq liq
2 vCO2 (16)
liq liq
Nous avons négligé nCO2 vCO2 devant Vsolvant d’où :

Vciel VC1  Vsolvant (17)


x En remplaçant les différents termes de l’équation (9), nous obtenons
VC 2 V V
abs
nCO initial
PCO  PCOrésiduel  PT  Psolvant C1 solvant (18)
2
Z CO2 RT 2 2
ZRT

Les termes de l’équation (18) sont tous bien définis et nous pouvons ainsi calculer le taux de
charge D :
abs abs
nCO nCO
D 2 2
(19)
na min e ( ma min e / M a min e )
Avec
mamine : masse d’amine contenue dans la cellule et obtenue par pesée de la solution d’amine
Mamine : masse molaire de l’amine

IV. 1. 4. Validation de l’appareil – Etude de la MEA

Après avoir décrit l’appareil, son principe et protocole de mesure ainsi que le traitement des
données expérimentales acquises, nous avons contrôlé l’ensemble de ces procédures par
l’étude d’une amine bien connue dans la littérature, la monoéthanolamine, MEA. La
température d’équilibre explorée est 40°C et les pressions partielles de CO2 étudiées sont
comprises entre 0.02 bars et 2.2 bars. L’isotherme d’absorption déterminée correspond à une
concentration en amine égale à 2.5M. Les résultats expérimentaux sont regroupés dans le
Tableau 7 et comparés avec les données bibliographiques.

63
Tableau 7 : Solubilité du CO2 dans une solution aqueuse de MEA à 2.5 M à 40 °C -
Comparaison avec la littérature
('D/D)(1) ('D/D)(2)
CO2 D (1) D (2)
Injection Ppartielle (bar) αexp (J. I. Lee et al.) (J. H. Jones et al.)
(J. I. Lee et al.) (J. H. Jones et al.)
(%) (%)
1 0.043 0.498 0.501 0.5216 -0.6 -4.5

2 0.794 0.658 0.6557 0.6855 0.4 -4.0

3 1.736 0.722 0.7165 0.7521 0.7 -4.0

4 2.599 0.749 0.7525 0.7972 -0.5 -6.1

Moyenne des écarts % 0.55 4.65


(1) (2)
: Lee, J. I. et al. (1974), : Jones, J.H. et al. (1959).

Avec :
αexp -α(1,2)
ሺ'α/αሻሾ1,2ሿ =
α(1,2)

On peut observer que nos résultats expérimentaux sont en bon accord avec les données de
Jones, J. H. et al (1959), écart moyen de 0.55 % et avec celles de Lee, J. I. et al. (1974), écart
moyen de 4.65 %.

Dans le but de contrôler la reproductibilité des mesures, une seconde étude dans les mêmes
conditions a été effectuée. Les résultats obtenus comparés à ceux de la première étude
(tableau 7) sont indiqués dans le tableau 8.

Tableau 8 : Reproductibilité des mesures de solubilité du CO2 dans une solution de MEA à
2.5 M à 40 °C
CO2
Ppartielle (bar) D1 D2 ('D/D) (%)
0.719 0.632 0.647 2.34

1.252 0.701 0.695 0.87

2.051 0.749 0.738 1.42


ߙ௘௫௣ െ ߙ௖௔௟
ሺ'ߙȀߙሻ ൌ Moyenne des écarts % 1.54
ߙ௘௫௣

On remarque une bonne reproductibilité puisque l’écart moyen entre les deux séries de
mesures n’est que de 1.54 %.

64
Au vu de ces résultats, l’appareil et la procédure de calcul du taux de charge sont validés.
Nous estimons que l’incertitude sur D est de l’ordre de 3% (soit deux fois la reproductibilité).

IV. 1. 5. Taux de charge global des amines commerciales

Après le contrôle du bon fonctionnement de l’appareil et de la procédure de calcul du


taux de charge, nous avons entrepris la détermination de Dglobal des solutions aqueuses
d’amines commerciales à la concentration de 2.5 M.
Comme nous l’avons déjà mentionné, il est nécessaire dans un premier temps de
déterminer la masse volumique de ces amines dans l’eau aux températures de l’étude de la
solubilité à savoir 40 et 80°C. Les résultats obtenus pour ces trois amines sont reportés dans le
Tableau 9.

Tableau 9 : Masses volumiques des solutions aqueuses d’amines à 2.5M.

Solutions aqueuses d’amines Masse volumique moyenne (g/cm3)

x (fraction molaire) 40°C 80°C


N-Méthylpipéridine 0.0599 0.9600 0.9268
2- Méthylpipéridine 0.0599 0.9635 0.9305
Molécule A 0.1163 0.9954 0.9522

Les valeurs des solubilités obtenues sont reportées dans le tableau 10.

65
Tableau 10: Résultats expérimentaux des isothermes d’absorption du CO2 dans les solutions
aqueuses à 2.5M de la N-Méthylpipéridine, 2-Méthylpipéridineet de la molécule A à 2.5M à
40°C et 80°C

N-Méthylpipéridine (1) + Eau (2) à X1 = 0.0591 (soit 26% massique en amine (2.5M))
40°C 80°C
P(CO2) / bar Taux de charge global P(CO2) / bar Taux de charge global
0.050 0.430 0.202 0.172
0.051 0.411 0.242 0.215
0.120 0.721 0.298 0.261
0.174 0.773 0.361 0.308
0.202 0.793 0.436 0.353
0.384 0.836 0.504 0.400
0.753 0.859 0.601 0.445
0.912 0.861 0.705 0.487
1.568 0.868 0.816 0.534
0.894 0.578
1.183 0.866
1.024 0.622

1.164 0.667
1.299 0.708
1.456 0.747
1.729 0.766
2.101 0.778
2-Méthylpipéridine (1) + Eau (2) à X1 = 0.0591 (soit 26% massique en amine (2.5M))
40°C 80°C
P(CO2)/ bar Taux de charge global P(CO2)/bar Taux de charge global

0.031 0.598 0.046 0.283


0.047 0.661 0.052 0.315
0.048 0.676 0.058 0.351
0.080 0.737 0.067 0.394

66
0.095 0.746 0.076 0.447
0.263 0.818 0.095 0.518
0.332 0.827 0.134 0.600
0.653 0.853 0.233 0.691
0.797 0.860 0.552 0.781
1.132 0.860 1.122 0.828
1.305 0.829
1.255 0.864 0.829
1.497

Molécule A (1) + Eau (2) à X1 = 0.1163 (soit 66 % massique en amine (2.5M))


40°C 80°C
P(CO2) / bar Taux de charge global P(CO2) / bar Taux de charge global
0.190 0.402 0.382 0.141
0.426 0.642 0.531 0.180
0.541 0.724 0.544 0.182
0.829 0.837 0.772 0.230
1.032 0.915 0.804 0.238

1.405 1.002 0.973 0.264

1.804 1.076 1.108 0.285


2.399 1.131 1.202 0.296
2.716 1.167 1.431 0.322
1.473 0.330
3.098 1.195
1.703 0.348

67
Sur la figure 25 nous avons illustré le taux de charge en fonction de la pression partielle du
CO2 obtenu pour la N-Méthylpipéridine et pour la 2-Méthylpipéridine aux deux températures
313 et 353 K.

1,2

Taux de charge
0,8

N-méthylpipéridine à 353.15 K
0,4
N-méthylpipéridine à 313.15 K
2-méthylpipéridine à 313.15 K
2-méthylpipéridine à 353.15 K

0
0 0,4 0,8 1,2 1,6 2 2,4

P équilibre(CO2) (bar)

Figure 25 : Solubilité du CO2 dans le solvant eau-N-Méthylpipéridine et eau-2-


Méthylpipéridine à la concentration de 2.5M (ou 26 % massique).

A 313 K, nous observons que les deux isomères ont un comportement identique : même taux
de charge en fonction de la pression partielle de CO2. En effet à partir de PCO2 = 0.5 bar, le
palier correspondant à Dmax est atteint. Sa valeur est de 0.8.

Pour une même pression partielle en CO2, à 353 K, la capacité d’absorption du solvant
eau-N-Méthylpipéridine est nettement plus faible qu’à 313 K. En revanche, la solution de 2-
Méthylpipéridine garde pratiquement la même capacité d’absorption du CO2 qu’à 313 K.
Ces observations indiquent qu’entre les deux isomères, c’est la N-Méthylpipéridine qu’il
faut privilégier si l’on souhaite utiliser le procédé de captage du CO2 à base d’amine. En effet
la N-Méthylpipéridine, amine tertiaire, possède une bonne capacité d’absorption du CO2 à 313
K, température d’absorption du procédé existant. De plus elle sera moins énergivore lors de la
régénération du solvant puisque son taux d’absorption du CO2 est plus faible à 353 K.
L’enthalpie de réaction du CO2 avec l’amine, réaction exothermique, est donc moins
importante dans le cas de cette amine. Par conséquent, l’énergie nécessaire pour rompre les
liaisons créées lors de l’étape de captage du CO2 sera forcément plus faible. McCann, N. et al.
(2008, 2011) ont bien mis en évidence ce phénomène lors de l’étude de la MEA (amine
primaire formant des carbamates) et de la MDEA (méthyl-diéthanol-amine, amine tertiaire ne
formant pas de carbamates).

68
La figure 26 représente l’isotherme obtenu pour la molécule A. Comme nous l’avons signalé,
il s’agit d’une triamine tertiaire. Malgré cette triple fonction, sa capacité d’absorption du CO2
à 313 K reste modeste en comparaison aux deux précédentes mono-amines : à PCO2 = 0.5 bar,
Dn’est que de 0.7 et atteint 0.9 à PCO2 = 1 bar.

1,2

Taux de charge

0,8 T = 313 K
T = 353 K

0,4

0,0
0,0 0,6 1,2 1,8 2,4 3,0

P équilibre (CO2) (bar)

Figure 26 : Solubilité du CO2 dans le solvant molécule A à 2.5M (ou 66 % massique).

Cependant il faut relativiser ces observations car le pourcentage massique de cette amine dans
l’eau est de 66% alors que pour les deux autres amines il n’est que de 26 %. Or nous savons
que lorsque le pourcentage massique du solvant de captage est trop riche en amine, son
efficacité pour absorber le CO2 diminue. De toute manière, cette amine sera réétudiée à des
pourcentages massiques plus faibles et nous commenterons son comportement plus loin dans
le manuscrit.
A 353 K et pour cette même concentration en amine, le taux de charge est nettement
plus faible : à PCO2 = 0.5 bar, D n’est que de 0.2 et atteint 0.3 à PCO2 = 1 bar. Ces valeurs
laissent supposer que l’étape de régénération du CO2 exigera une énergie moindre.

IV.2. Démixtion des amines-Solubilité du CO2 dans chacune des phases

Le Laboratoire Matériaux Organiques à Propriétés Spécifiques, LMOPS UMR 5041, a


synthétisé plus d’une centaine d’amines en respectant le cahier des charges suivants : que les
amines soient applicables industriellement c'est-à-dire une synthèse rapide et bien sûr qu’elles
démixent.
Il fallait donc partir de réactifs non onéreux et disponibles en quantité supérieure à la
tonne en utilisant des réactions chimiques de synthèse et de purification peu coûteuses et
applicables industriellement. Pour des raisons de confidentialité nous ne détaillerons pas cette
partie.

69
Malheureusement toutes les amines synthétisées n’étaient pas solubles dans l’eau ou ne
présentaient pas de phénomène de démixtion par élévation de température ou encore, comme
nous le verrons plus loin, de démixtion au contact du CO2.
Parmi la centaine d’amines synthétisées, uniquement quatre d’entre elles ont été retenues : les
molécules B, D, E et F qui ont ensuite été soumises aux tests d’écotoxicologie et de
biodégradation. Cette partie de l’étude a été réalisée par le partenaire ARKEMA. Il en ressort
que les amines retenues, à l’exception de la molécule F, présentent une faible toxicité vis-à-
vis des organismes aquatiques et seraient non bioaccumulables (faible valeur du coefficient de
partage, Kow). Elles ne sont pas non plus PBT (Persistant, Bioaccumulable, Toxique).

En attendant la synthèse des amines par le laboratoire LMOPS, nous avons réalisé un
deuxième appareil comportant un autoclave en verre afin de visualiser le comportement des
solvants durant le captage du CO2.

IV.2.1. Description de l’appareil

Le deuxième appareil utilisé au cours de ce travail de thèse est un dispositif de marque


Büchi comportant une cellule en verre, figure 27. Il a subi différentes modifications afin de
répondre à notre cahier des charges.
La cellule d’équilibre A, de volume 300 mL, est munie d’une double enveloppe, E, permettant
de maintenir la température d’étude constante grâce à un bain thermorégulé. Elle supporte une
pression allant jusqu’à 6 bars. Pour éviter une éventuelle surpression, le couvercle de la
cellule est équipé d’une capsule de sécurité qui sert de soupape, CE. Une agitation vigoureuse
du solvant est assurée par un agitateur autoaspirant, M.
La température d’équilibre est mesurée à ±0.1K au moyen d’un thermocouple K plongeant
dans un doigt de gant, Th. Un capteur de pression de type Keller a été adapté au couvercle de
la cellule, C. Il permet des mesures de pression totale de 0 à 10 bars avec une incertitude de
0.5%.
L’introduction du CO2 se fait grâce à la vanne V2. En amont de cette vanne se trouve une
réserve de CO2 muni d’une ampoule de 500 mL qui sert à amortir la pression du gaz avant son
entrée dans la cellule de verre.

70
V4

Figure 27 : Dispositif de mesure de la solubilité du solvant démixant dans chacune des


phases.

La vanne de vidange d’origine, mal adaptée à nos besoins (volume mort très important) a été
équipée d’une vanne en inox, V4 reliée à la partie inférieure de l’autoclave par un tube
capillaire. Un prélèvement aisé du solvant (environ 0.5 ml) est ainsi possible. C’est par cette
même vanne que le solvant dégazé est introduit dans la cellule par simple aspiration après
avoir créé préalablement un vide primaire dans l’ensemble du dispositif.

IV.2.2. Protocole expérimental

Si les premières étapes du protocole expérimental sont identiques à celles du précédent


appareil, dans le cas de ce nouveau dispositif la quantité de CO2 absorbée par le solvant dans
chacune des phases est déterminée par volumétrie et non déduite par calcul. De même, le
nombre de moles d’amines dans les deux phases lors de la démixtion du solvant est également
obtenu par analyse : chromatographie en phase gazeuse ou absorption UV.
Voici les différentes étapes du protocole expérimental :
x Désorption du dispositif par application d’un vide primaire
x Dégazage du solvant et chargement de la cellule d’équilibre
x Mise en température de l’appareil et agitation de l’échantillon
x Introduction de petites quantités de CO2 dans la cellule
x Mesure de la température et de la pression, lorsque l’équilibre thermodynamique est
atteint (au bout d’une demi-heure pour la première injection et jusqu’à 3 heures en fin
d’expérience).

71
IV.2.2.1. Echantillonnage du Solvant

Pour chacune des amines, deux solutions aqueuses (30 et 50 % massique en amine) à deux
températures (313 et 353 K) ont été étudiées. Après l’établissement de l’équilibre
thermodynamique de la solution d’amine, des opérations de prélèvements d’échantillon sont
effectuées pour l’analyse du CO2 et de l’amine. Ces prélèvements ont lieu dans chacune des
phases et à chaque injection de CO2.
Les échantillons une fois prélevés sont conservés dans des flacons en verre fermés et ramenés
aux conditions ambiantes.
À l’exception de la N-Méthylpipéridine et de la 2-Méthylpipéridine aux pressions de CO2 les
plus élevées (aux alentours de 2 bars), il n’a pas été observé de dégazage du CO2 lors de
l’échantillonnage, l’abaissement de température de l’échantillon "compensant" la diminution
de la solubilité du CO2 due à l’abaissement de pression.
Dans le cas où l’amine dégaze lors du prélèvement, l’échantillon est soutiré dans une ampoule
contenant 3 à 4 g de solution d’amine exempte de CO2. Cette solution vierge contient de
l’amine en excès qui réagit avec le CO2 capté par absorption physique.
Connaissant la quantité d’amine totale (par analyse) et la quantité d’amine ajoutée à
l’échantillon prélevé, nous en déduisons la quantité d’amine contenue dans l’échantillon
soutiré. Il suffit ensuite de déterminer le CO2 par volumétrie pour avoir le taux de charge de
l’essai.

IV.2.2.2. Analyse du CO2 par volumétrie

Pour la détermination de la quantité de CO2 absorbée, notre choix s’est porté sur le dosage
volumétrique qui est facile à réaliser et permet l’obtention directe de la quantité de CO2
absorbé par la solution d’amine.

72
Burette avec HCl à 5N

Burette eau ou solution NaCl

Erlen étanche contenant l’échantillon


à doser

Figure 28 : Photo de l’équipement utilisé pour la détermination du volume de CO2 absorbé


par une solution d’amine.

Le dosage volumétrique de CO2 consiste à ajouter dans un système fermé, un excès d’un
acide fort à l’échantillon à analyser. L’acide fort va déplacer le CO2 et provoquer un dégazage
de la solution. Le CO2 dégazé déplace un liquide dans une colonne graduée (figure 28), ce qui
permet de déterminer la quantité de CO2 contenue dans une masse donnée d’échantillon.
En admettant un comportement de « gaz parfait », le nombre de moles de CO2 est alors donné
par l’équation des gaz parfaits suivante :
Patm ൫Vdép -Vac ൯
nሺCO2 ሻ= (20)
RT

Où :
Vdép : est le volume déplacé dans la colonne
Vac : est le volume d’acide rajouté

IV.2.2.3. Analyse des amines dans chacune des phases lors de la démixtion

Dans le cas des amines démixantes il est nécessaire de déterminer le nombre de moles
d’amine et de CO2 contenus dans un échantillon de chacune des phases par analyse afin
d’effectuer un bilan matière et de déterminer la phase à envoyer dans le régénérateur (riche en
CO2) et celle à retourner à l’absorbeur.
La N-Méthylpipéridine et la 2-Méthylpipéridine ont été analysées par chromatographie en
phase gazeuse, CPG, car ce sont des molécules de masse molaire peu élevée (99.17g/mol)
facilement vaporisables.

73
Pour les amines lourdes, la chromatographie en phase gazeuse n’est pas adaptée car l’amine
ne peut pas être vaporisée dans l’injecteur du CPG et entraînée par le gaz vecteur. Nous avons
donc utilisé la spectrométrie d’absorption dans l’ultraviolet car ces amines, de masse molaire
importante, possèdent un chromophore. En effet la présence de la fonction phényle permet
leur détection et leur quantification, ce qui n’est pas le cas des deux amines isomères
précédentes pour lesquelles nous avons opté pour une méthode séparative, la CPG.

IV.2.2.3.1. Analyse de la N-méthylpipéridine et de la 2- méthylpipéridine par CPG

L’analyse a été réalisée par chromatographie en phase gazeuse avec l’appareil Agilent
« 7890 ». Il est équipé de la colonne RTX-35 amine avec une injection en mode split.
Pour quantifier l’amine nous avons utilisé la méthode de l’étalonnage interne, le butanol a été
choisi comme étalon interne. Le solvant de dilution est le méthanol.

Les conditions opératoires sont les suivantes :


- Programmation du four avec température initiale : 50°C et finale : 220°C avec rampe
de température : 45°C/min
- Température de l’injecteur : 250°C
- Température du détecteur : 250°C
- Pression en tête de colonne : 10 psi
- Débit de split : 30 mL/min

Un exemple de chromatogramme est donné dans la figure 29.

Figure 29: Chromatogramme type obtenue lors de l’analyse de la N-Méthylpipéridine

La droite d’étalonnage interne est représentée à la figure 30.

74
3

2,4

Aamine/Aétalon interne
1,8
y = 1.146 x
1,2
R² = 1

0,6

0
0 0,6 1,2 1,8 2,4 3

mamine/m étalon interne

Figure 30 : Droite d’étalonnage pour l’analyse de la N-Méthylpipéridine

IV.2.2.3.2. Analyse des amines par Spectrométrie UV

La Spectrométrie UV est une méthode sensible qui permet d’étudier un grand nombre
de composés. Les deux grandeurs qui caractérisent une molécule par cette technique sont sa
longueur d'onde d'absorption maximale (λmax) et son coefficient d’extinction molaire ԪO . Le
λmax correspond à la longueur d'onde de sensibilité maximale, (ԪO maximum).
L’absorbance, fonction de la concentration, est obtenue grâce à la loi de Beer-Lambert:

A= ԪO .l.C (21)

Où :
ԪO : coefficient d’extinction molaire (en L.mol-1.cm-1)
O : longueur d’onde d’absorption

l : longueur de la cuve (en cm)


C : concentration de la solution (en mol.L-1)

IV.2.2.3.2.1. Détermination de λmax – Etalonnage

En spectrométrie UV, il est nécessaire d’utiliser un solvant qui n’absorbe pas dans le
domaine de l’UV et dans lequel le soluté soit miscible. Dans notre cas le solvant idéal est
l’eau car ce solvant n’absorbe pas dans le domaine UV et les amines, composés polaires,
présentent une bonne solubilité.
Pour améliorer cette solubilité des amines et éviter une éventuelle démixtion, nous avons
utilisé un tampon à pH=1. A ce pH le sens des réactions de captage est inversé, le but étant
d’avoir une seule forme d’amine présente dans la solution, (amine protonée).

75
A pH=1 l’amine libre (A) est protonée :

A + H+ AH+ Réaction 19

Les ions carbonates et bicarbonates sont neutralisés :

2-
CO3 + H+ HCO3
- Réaction 20

-
HCO3 + H+ H2O +CO2 Réaction 21

L’appareil que nous avons utilisé est de marque Waters, référence 486 Tunable
Absorbance Détecteur.
Les spectres d’absorption UV des différentes amines en solution aqueuse ont été étudiés à
pH=1, les longueurs d’onde d’absorption maximales trouvées sont les suivantes :
- Amine A : λmax = 283 nm
- Amine B : λmax = 271 nm
- Amine D : λmax = 286 nm
- Amine E : λmax = 292 nm
- Amine F : λmax = 287 nm

Nous avons réalisé un étalonnage pour chacune des solutions aqueuses à pH=1 des
amines afin de quantifier les concentrations en amine dans les phases démixantes. Un
exemple de droite d’étalonnage est donné à la figure 31.

0,8
Absorbance

0,6

y = 8.872 x
0,4
R² = 1

0,2

0
0 0,02 0,04 0,06 0,08 0,1 0,12

Concentration (g/kg)

Figure 31: Analyse de l’amine A : exemple d’une courbe d’étalonnage en spectrométrie UV

76
IV. Résultats expérimentaux et discussions

V.1. Cas de la N-méthylpipéridine


V.1.1. Equilibre liquide-liquide N-Méthylpipéridine-eau, LCST

Le diagramme de phases du mélange N-Méthylpiperidine-eau en fonction de la température a


été déterminé par Stephenson, R.M. (1993), (figure 32).
L’auteur indique la présence d’une LCST correspondant à 315 K pour une solution de 15 %
massique en amine.
370 370
T/K
360 360

350 350
zone diphasique
340 340

330 330

320 320
zone monophasique
310 310
0 20 40 60 80 100
(% massique)

Figure 32 : Solubilité de la N-méthylpipéridine dans l’eau en fonction de la température,


Stephenson, R.M. (1993).

V.1.1.1. Etude N-méthylpipéridine-eau-CO2 à 313 K (T < LCST)

Les solutions aqueuses de la N-Méthylpipéridine (30% et 50%


massique en amine) ne présentent pas de démixtion lors de la
montée en température, de l’ambiante à 313 K. Ce comportement
est attendu puisqu’à 313 K, la température est inférieure à la LCST
du binaire qui est de 315 K.
La démixtion apparaît lors de l’injection de CO2 comme le montre
la figure 33. Figure 33 : Démixtion de la
solution aqueuse de N-
L’analyse des deux phases, Tableau 11, indique que : Méthylpipérididine à 30 %
massique en présence de CO2, T=
x la phase supérieure de faible volume (50 mL environ pour 313 K et PCO2 = 0.193 bar

un volume total de | 250 mL) est pauvre en CO2 (Dsup = 0.04). Elle s’enrichit en amine par
injection de CO2 pour atteindre 84 % d’amine à PCO2 = 0.2 bar (la solution aqueuse initiale est
à 30%) et 97 % d’amine à PCO2 = 0.54 bar (solution initialement à 50% d’amine).

77
x la phase inférieure, de volume beaucoup plus important (200 mL), est moins
concentrée en amine avec des taux de charge élevés, Dinf varie de 0.3 à 0.6 pour la solution à
30% d’amine initial et de 0.6 à 0.9 pour la solution à 50% d’amine initial. Par conséquent la
phase inférieure contient une plus grande quantité de CO2.

Au fur et à mesure de l’augmentation de la pression partielle du CO2, la phase supérieure,


mince filet de liquide par rapport à la phase inférieure, diminue de volume pour disparaître
totalement. La solution devient homogène à partir de la pression de CO2 supérieure à 0.2 et
0.5 bar, respectivement pour la solution à 30 et 50 % d’amine dans l’eau.
Une fois la démixtion disparue, la capacité d’absorption du CO2 des deux solutions d’amine
est pratiquement équivalente: Dglobal est d’environ 0.9 à PCO2 = 1 bar et ne varie pratiquement
pas lorsque la pression de CO2 double.

Tableau 11 : Absorption du CO2 par la N-Méthylpipéridine à 313 K

Solution aqueuse de N-Méthylpipéridine à T= 313 K


30% massique
masse amine (%)
PCO2 /bar Dsup Dinf Dglobal
phase supérieure phase inférieure
0.000 Mélange homogène 0.000
0.121 67.1 14.4 0.046 0.326 0.142
0.205 83.6 21.2 0.042 0.617 0.434
0.620 0.760
1.028 Mélange homogène 0.876
2.031 0.929
50% massique
masse amine (%)
PCO2 /bar Dsup Dinf Dglobal
phase supérieure phase inférieure
0.000 Mélange homogène 0.000
0.117 80.8 21.5 0.032 0.609 0.167
0.311 91.9 33.7 0.034 0.780 0.430
0.542 96.8 37.4 0.033 0.888 0.709
0.808 0.827
1.217 0.895
1.522 Mélange homogène 0.916
1.773 0.933
2.095 0.938

Voici l’explication que nous pouvons avancer pour la démixtion par injection de CO2. Nous
avons vu précédemment (chapitre I) que dans les solutions aqueuses d’amines tertiaires

78
chargées en CO2, coexistaient quatre espèces majoritaires : l’amine libre et protonée, l’eau et
2- -
l’ion bicarbonate (les ions carbonates CO3 étant minoritaires devant les ions HCO3 aux
pressions étudiées). La démixtion est due à la formation du sel d’ammonium, très soluble dans
l’eau qui par « effet de sel » exclue l’amine neutre de cette phase riche en composés ioniques.
La majorité de l’amine s’accumule alors dans une deuxième phase peu chargée en ions.
D’autre part nous observons que l’étendue de la zone diphasique augmente lorsque la quantité
d’eau diminue (cas de la solution à 50% d’amine) à cause de l’augmentationde la
concentration en sel d’ammonium. La force ionique de la solution augmente et par
conséquent l’amine est exclue et forme une phase indépendante.

Lorsque l’augmentation de CO2 devient « suffisante », la solution redevient monophasique.


Ce comportement est dû à une consommation quasi complète de l’amine pour former du sel
d’ammonium qui est soluble en toute proportion dans l’eau.

V.1.1.2. Etude N-méthylpipéridine-eau-CO2 à 353 K (T > LCST)

A 353 K, les deux solutions vierges d’amine (30 et 50% en amine) démixent, tableau 12 car la
température d’étude est supérieure à la LCST (315 K).
Cette démixtion persiste avec l’augmentation de la pression partielle du CO2 jusqu’à une
pression de 0.6 bar pour le mélange à 30% d’amine et jusqu’à la pression maximale étudiée de
1.7 bar pour le mélange à 50%. La zone diphasique est toujours plus importante à 50%
d’amine.
Pour la solution à 30% d’amine, l’augmentation du taux de charge rend la solution
monophasique. Ce phénomène est dû à une réaction quasi-totale de l’amine avec le CO2 pour
former du sel d’ammonium soluble dans l’eau.

D’autre part nous observons que pour une pression partielle en CO2 de 1.7 bar, la solution à
30% d’amine présente un D global de 0.8. Cette valeur passe à 0.4 lorsque le solvant est à
50% d’amine. Ce pouvoir d’absorption plus faible peut s’expliquer par des conditions non
optimales d’absorption dues au fait que le mélange est biphasiques.
D’une manière générale on vérifie qu’à pression partielle de CO2 constante, le pouvoir
d’absorption du solvant diminue lorsque la température augmente.

79
Tableau 12 : Absorption du CO2 par la N-Méthylpipéridine à 353 K

Solution aqueuse de la N-Méthylpipéridine à T= 353 K


30% massique
masse amine (%)
PCO2 /bar Dsup Dinf Dglobal
phase supérieure phase inférieure
0.000 Démixtion 0.000
0.125 90.1 12.5 0.032 0.587 0.214
0.300 92.8 17.7 0.041 0.635 0.340
0.484 93.3 15.4 0.040 0.925 0.563
0.639 94.7 19.9 0.039 0.839 0.687
1.131 0.784
1.416 0.816
Mélange homogène
1.694 0.834
2.032 0.854
50% massique
masse amine (%)
PCO2 /bar Dsup Dinf Dglobal
phase supérieure phase inférieure
0.000 Démixtion 0.000
0.107 88.8 9.3 0.048 0.572 0.097
0.310 92.4 14.2 0.032 0.751 0.149
0.573 93.8 18.2 0.041 0.763 0.202
0.855 94.1 21.0 0.036 0.793 0.248
1.069 94.2 23.1 0.038 0.798 0.284
1.412 94.6 25.2 0.040 0.884 0.343
1.673 94.9 26.7 0.034 0.844 0.368

Conclusion:
La N-Méthylpipéridine a un comportement intéressant à 50 % d’amine car:
- à la température de l’absorbeur (313 K), le solvant démixe dans un premier temps,
comportement non favorable pour un fonctionnement optimal de l’unité d’absorption, mais
devient homogène à partir de PCO2 = 0.5 bar.
- à 353 K (température du régénérateur), le solvant démixe avec une phase très riche
en amine (pauvre en CO2) et une phase aqueuse riche en CO2 et sel d’ammonium.
Uniquement cette dernière pourrait être régénérée, ce qui constituerait un gain certain en
énergie à cette étape du pilote.
L’utilisation de la N-Méthylpipéridine dans un procédé de captage du CO2 entrainerait
cependant des pertes importantes en solvant dans le régénérateur vu sa grande solubilité,
pressions de vapeur supérieures à celles de la MEA.

80
V.2. Cas de la 2-Méthylpipéridine
V.2.1. Equilibre liquide-liquide 2-méthylpipéridine-eau, LCST

La 2-Méthylpipéridine est une monoamine secondaire. A 313 K, aucune démixtion n’est


observée ni à 30% d’amine ni à 50%. En revanche la démixtion est présente dans les deux
solutions à 353 K (figure 34).

(A) (B)

Figure 34 : 2-Méthylpipéridine dans l’eau (30% massique) à 313 K (pas de démixtion) et à


353 K (démixtion)

Cette observation est en accord avec les travaux de Stephenson, R.M. (1993), figure 35, qui a
étudié cette amine. L’auteur indique une LCST à T=343 K et à une concentration de 18 %
massique en amine.

380 380
T/K

370 370

360 360

350 350

340 340

330 330
0 20 40 60 80
(% massique)

Figure 35 : Solubilité de la 2-Méthylpipéridine dans l’eau en fonction de la température,


Stephenson, R.M. (1993).

81
V.2.1.1. Etude 2-Méthylpipéridine-eau-CO2 à 313 K (T < LCST)

A 313 K les deux solvants (30 et 50% massique en amine) restent homogènes car la
température d’étude est largement inférieure à la LCST (en comparaison aux solutions de N-
Méthylpipéridine).
D’autre part, aucune démixtion n’est observée lorsque le taux de charge en CO2
augmente.
La capacité d’absorption du CO2 de cette amine est très légèrement supérieure à celle de
la N-Méthylpipéridine avec un Dglobal, pour les deux solutions, très proche de l’unité à PCO2=1
bar, Tableau 13.

Tableau 13 : Absorption du CO2 par la 2-Méthylpipéridine à 313K


Solution aqueuse de la 2-Méthylpipéridine à T= 313K
30% massique 50% massique
PCO2 /bar Dglobal PCO2 /bar Dglobal
0.000 0.000 0.000 0.000
0.130 0.356 0.123 0.399
0.380 0.891 0.322 0.918
0.669 Mélange 0.998
0.606 Mélange homogène 0.947
1.199 homogène 1.007
0.780 0.961 1.343 1.023
1.198 0.968 1.525 1.022
1.690 0.968 1.780 1.032

V.2.1.2. Etude 2-Méthylpipéridine-eau-CO2 à 353 K (T > LCST)

A cette température, le solvant vierge est hétérogène. Cependant, une démixtion


apparait dès l’introduction d’une faible quantité de CO2 (au taux de charge inférieur à 0.1)
pour disparaître aussitôt, Tableau 14.

82
Tableau 14 : Absorption du CO2 par la 2-Méthylpipéridine à 353K
Solution aqueuse de 2-Méthylpipéridine à T= 353 K
30%massique 50%massique
PCO2 /bar Dglobal PCO2 /bar Dglobal
0.000 Démixtion 0.000 0.000 Démixtion 0.000
0.128 0.370 0.120 0.162
0.312 0.680 0.331 0.408
0.513 0.825 0.560 0.498
0.720 0.862 0.720 0.582
Mélange Mélange
0.943 0.891 1.049 0.715
homogène homogène
1.296 0.921 1.260 0.754
1.565 0.931 1.515 0.802
1.798 0.928 1.768 0.824
2.158 0.946

A 353K, la capacité d’absorption du CO2 par le solvant est légèrement inférieure à celle
obtenue à 313K. Cette tendance s’accentue lorsque la charge en amine augmente et passe à
50%.
Comme nous l’avons fait remarquer précédemment, la capacité d’absorption de cette amine
secondaire reste tout de même importante et se rapproche de celle d’une amine tertiaire, en
lo’ccurence la N-Méthylpipéridine. En effet il est connu que lors d’une absorption chimique
par une amine primaire et seconda ire, le taux de charge maximal ne dépasse pas 0.5 à cause
de l’étape de formation de carbamate qui nécessite deux molécules d’amine.

Ce taux de charge élevé s’explique ainsi :


- la 2-Méthylpipéridine possède une fonction amine secondaire et forme des carbamates
comme l’indique la réaction 10.

H O O- H
C H
CH3 +
N N CH3
2 + CO2 o N CH3 +

83
Ainsi deux moles d’amine sont nécessaires pour capter une mole de CO2, ce qui
explique un taux de charge maximal égal à 0.5 pour la majorité des amines primaires et
secondaires.

- Or la réaction se poursuit par l’hydrolyse de l’ion carbamate qui régénère une mole
d’amine:
O O- H
C
N CH3
-
N CH3 + H2O o + HCO3

A l’instar d’une amine tertiaire, les solutions aqueuses de 2-Méthylpipéridine atteignent


ainsi des taux de charge voisins de l’unité.
Nous justifions l’hydrolyse des ions carbamates, dans le cas présent, par une faible
stabilité pouvant être due à l’encombrement stérique créé par le groupement méthyl
positionné en D par rapport au groupement amine.
Par ailleurs dans le système 2-Méthylpipéridine-eau-CO2, l’absence d’ions carbamate
pour des taux de charge élevés a été constatée lors d’une étude de spéciation de ce système
par spectroscopie infrarouge, Dash, S. K. et al.
La consommation de la 2-Méthylpipéridine par le CO2 produit des sels d’ammonium
comme indiqués dans les réactions précédentes. Ce sel est soluble dans l’eau et dans l’amine
en toute proportion et permet au système de devenir homogène.

Conclusion:

La 2-Méthylpipéridine présente un comportement intéressant à 313 K. Le solvant reste


homogène ce qui favorise l’absorption du CO2 dans l’absorbeur. En revanche, à 353 K, le
solvant malheureusement ne démixe pas sauf pour de très faibles taux de charge. Il est alors
nécessaire de régénérer la totalité du solvant. Un gain d’énergie à cette étape du procédé n’est
donc pas possible, ce qui rend cette amine sans intérêt.

V.3. Etude de l’amine A


V.3.1. Equilibre liquide-liquide amine A-eau, LCST

Nous rappelons que la molécule A est une triamine dont les trois fonctions sont des amines
tertiaires. Elle présente également une fonction alcool qui améliore sa solubilité dans l’eau.

84
L’équilibre liquide-liquide du mélange eau-amine A a été déterminé par calorimétrie et
précisément par microDSC (calorimétrie différentielle à balayage de température), Coulier, Y.
(2011). Cette méthode permet de déterminer les températures de séparation de phases. Elle
consiste à mesurer lors de l’élévation de la température le signal issu de deux thermopiles
montées en opposition. L’une des thermopiles contient la solution aqueuse d’amine, l’autre un
liquide de référence tel que l’eau. Le décrochement par rapport à la ligne de base donne la
température à laquelle apparaît la démixtion du mélange. Les résultats obtenus par l’auteur
sont indiqués à la figure 38.
T/K
355 355

345 345

335 335

325 325

315 315

305 305
0 20 40 60 80 100

% massique amine A

Figure 38 : Solubilité de la molécule A dans l’eau en fonction de la température ; Coulier, Y.


(2011).
D’après l’auteur, la valeur de la LCST obtenue correspond à T=317 K et 31 % d’amine.

V.3.1.1. Etude à 313 K, T < LCST

Lors de l’étude de cette amine à 313 K et 30% d’amine en solution, nous avons observé une
démixtion avec apparition d’une phase inférieure trouble, figure 39.

Sans CO2 P(CO2)=0.1bar P(CO2)=1.39bar


(A) (B) (C)

Figure 39 : Solution aqueuse d’amine A à 30 % et à 313 K en fonction de la pression de CO2.

85
Cette démixtion persiste avec l’injection du CO2 mais disparaît rapidement à PCO2 d’environ
0.2 bar, Tableau 15.
Un comportement différent est observé dans le cas du solvant à 50 % d’amine. A 313 K
aucune démixtion n’apparaît tant que le CO2 n’est pas injecté. Dès l’injection du gaz, le
mélange démixe puis aux pressions de CO2 supérieures à 0.12 bar, la solution redevient
homogène, Tableau 15.
Tableau 15: Absorption du CO2 par la Molécule A à 313K
Molécule A à T=313K
30% massique
masse amine (%)
PCO2 /bar Dsup Dinf Dglobal
phase supérieure phase inférieure
0.000 Démixtion 0.000 0.000
0.172 85.2 27.6 0.089 0.867 0.782
0.563 1.190
0.734 1.416
1.045 Disparition de la démixtion 1.638
1.436 1.695
1.907 1.726
2.268 1.758

50% massique
masse amine (%)
PCO2 /bar Dsup Dinf Dglobal
phase supérieure phase inférieure
0.000 Absence de démixtion 0.000 0.000
0.162 87.0 26.5 0.063 1.063 0.403
0.523 Le mélange trouble 1.365
0.965 1.755
1.636 1.864
2.128 Disparition du trouble, pas de démixtion 1.845

V.3.1.2. Etude à 353 K, T >LCST

Pour les deux concentrations étudiées une démixtion est observée dans le domaine de pression
de CO2 exploré. Cependant dans le cas de la solution aqueuse à 30% en amine au-delà d’une
pression de 0.524 bar, le volume de la phase supérieure est très faible.

Tableau 16 : Absorption du CO2 par la Molécule A à 353K


Molécule A à T=353K
30% massique

86
masse amine (%)
PCO2 /bar Dsup Dinf Dglobal
phase supérieure phase inférieure
0.000 Démixtion 0.000 0.000
0.173 86.8 14.2 0.065 1.190 0.529
0.374 86.2 18.5 0.088 1.473 0.958
0.524 88.8 20.7 0.080 1.575 1.234
0.985 1.525
1.406 1.648
Démixtion mais phase supérieure
1.597 1.718
de très faible volume
1.757 1.739
2.469 1.791
50% massique
masse amine (%)
PCO2 /bar Dsup Dinf Dglobal
phase supérieure phase inférieure
0.000 Démixtion 0.000 0.000
0.138 84.6 15.6 0.067 1.188 0.266
0.328 86.0 19.0 0.077 1.342 0.369
0.678 87.4 22.6 0.067 1.511 0.496
0.835 87.7 24.9 0.074 1.588 0.585
1.105 89.1 27.0 0.067 1.596 0.677
1.624 89.6 27.8 0.080 1.756 0.810
2.147 89.8 29.6 0.084 1.832 0.961

VI. Conclusions de l’étude expérimentale des trois amines commerciales

La N-Méthylpipéridine est une amine intéressante du point de vue des objectifs de la thèse.
En effet les deux solutions aqueuses étudiées présentent une démixtion à 80°C, dans tout le
domaine de pression exploré pour la solution à 50% et jusqu’à des pressions de 0.639 bar dans
le cas de la solution à 30%. Ce dernier point ne serait pas gênant pour un procédé de captage
en post combustion car dans la pratique les pressions partielles en CO2 sont toujours
inférieures à cette valeur.
La 2-Méthylpipéridine par contre présente peu d’intérêt car bien que ses solutions aqueuses
présentent une démixtion aux températures supérieures à 70°C, cette dernière disparait pour
des taux de charge en CO2 extrêmement faibles, incompatibles avec un débit de solvant pas
trop élevé.

L’amine A présente une démixtion en phase aqueuse aux températures supérieures à 44°C.
Cette démixtion existe également à 40°C en présence d’une faible pression de CO2 (voisine de
0.16 bar pour les deux concentrations étudiées). Ceci serait gênant au niveau de l’absorbeur

87
qui devrait fonctionner en régime triphasique. A 80°C la démixtion est maintenue jusqu’à
0.524 bar pour la solution à 30% massique et dans tout le domaine de pression pour la
solution à 50% massique. Ce dernier point est positif pour une économie d’énergie dans le
régénérateur.

88
Chapitre III
Modélisation thermodynamique
de la solubilité du CO2 dans les solutions
aqueuses d’amines
I. Généralités

L’absorption du CO2 par une solution aqueuse d’amine produit des espèces ioniques et
moléculaires suite aux différents équilibres chimiques pouvant se produire. Par exemple
dans le cas « simple » d’une monoamine nous avons les équilibres suivants :
- Dissolution du CO2 gazeux dans la phase liquide
- Dissociation de l’eau
- 2-
- Ionisation du CO2 dissout en HCO3 et CO3
- Protonation de l’amine
- Formation / hydrolyse du carbamate dans le cas d’une amine primaire ou secondaire
Le nombre d’espèces chimiques présentes en phase liquide est important : six espèces
- 2-
ioniques (OH- , H3 O+ , HCO3 , CO3 , amine protonée, carbamate) et quatre espèces
moléculaires (amine libre, CO2 moléculaire, H2 CO3 , eau).

À chacun des équilibres précédent est associée une constante d’équilibre dépendante de la
température et dans laquelle interviennent les coefficients d’activité des différentes espèces.
La modélisation thermodynamiques des systèmes CO2 - amine-eau permet de représenter les
isothermes d’absorption en fonction des constantes associées aux équilibres chimiques mis en
jeu, de la température et dans certains cas de divers paramètres thermodynamiques (constantes
d’interactions, coefficients du viriel, paramètres empiriques…etc.).

Cette modélisation est essentielle pour les calculs de génie chimique relatifs aux unités de
captage du CO2 (dimensionnement, calculs enthalpiques, optimisation du procédé…etc.).
Elle permet également, avec plus au moins de succès selon les approximations faites, une
spéciation des espèces chimiques présentes en solution.

II. Les différents modèles thermodynamique de la bibliographie


Depuis les années 1950 environ un grand nombre de modèles thermodynamiques relatifs à
l’absorption du CO2 dans des solutions aqueuses d’amines a été publié. On peut classer ces
modèles en deux catégories :
- Modèles « simples »
- Modèles plus rigoureux

90
II.1. Modèles thermodynamiques simples

Généralement ces modèles ne prennent pas en compte la totalité des équilibres chimiques mis
en jeu, certaines espèces chimiques étant négligées. Dans la grande majorité des cas les
solutions sont considérées comme idéales, ou bien les coefficient d’activité ne sont pas pris en
compte explicitement et interviennent indirectement dans des « coefficients correctifs » ou
dans des paramètres modifiant la valeur des constantes d’équilibres apparentes.

Un des premiers modèles « simples » est celui publié par Kent, R. L. et Eisenberg, B. (1976)
concernant la solubilité de CO2 et H2  dans des solutions aqueuses de MEA et de DEA. Ce
modèle est basé sur l’utilisation de constantes d’équilibres apparentes et de constantes de
Henry ajustées sur des données bibliographiques. Selon cette approche quatre paramètres
ajustables sont nécessaires par amine. Ce modèle conduit à une représentation raisonnable des
isothermes pour des taux de charges supérieurs à 0,1 mais ne permet pas la spéciation des
espèces. Différentes modifications du modèle ont été publiées par la suite, Hu, W. et
Chakma, A. (1990), Chakma, A. et Meisen, A. (1990).
Le modèle de Kent, R. L. et Eisenberg, B. (1976) a également été utilisé pour la description
des systèmes permettant le captage du CO2 par des solvants mixtes [eau + alcanolamine +
solvant polaire] (Xu, H.-J. et al. (2002), Habchi Tounssi, K. N.et al. (2005)).

Dans un but de simplification, Posey, M. L. et al. (1996) ont publié un modèle qui ne prend en
compte qu’une seule réaction entre le CO2 et l’amine (protonation de l’amine avec formation
de l’ion hydrogénocarbonate). Dans le cas de la MDEA, l’isotherme est représentée avec des
écarts variant entre 20% et 60%. Ils atteignent 80% dans le cas de la DEA suite à la non prise
en compte de la formation des carbamates. Gabrielsen, J.et al. (2005) ont amélioré le modèle
de Posey, M. L. et al. (1996) en considérant la formation des carbamates comme réaction
majoritaire dans le cas des amines primaires et secondaires. Il en résulte une bien meilleure
représentation des isothermes d’absorption grâce à l’utilisation de deux expressions
différentes selon qu’il y a ou non formation de carbamates.

Dans cette brève « revue » des modèles thermodynamiques « simples » publiés nous n’avons
pas évoqué celui de Sartori, G. et Savage, D. (1983) car ce dernier, qui constitue le point de
départ du modèle de El Hadri, N. (2012) utilisé dans le cadre de la thèse, sera exposé dans le
paragraphe qui suit.

91
II.2. Modèles thermodynamiques plus rigoureux

Ces modèles ont le point commun de la prise en compte des coefficients d’activités pour la
phase liquide et de fugacité pour la phase vapeur. Nous citerons par exemple un des premiers
publiés : celui de Edwards, T. J. et al. (1975) dans lequel les auteurs calculent les coefficients
d’activités des ions par la théorie de Debye-Hückel (1923) et ceux des espèces neutres selon
une approche empirique. Ce modèle est limité aux solutions peu concentrées (environ 2
mol.L-1) car les interactions ternaires ne sont pas prises en compte.

Une analyse très détaillée d’un grand nombre de ces modèles est faite dans la thèse de Sidi-
Boumedine, R. (2003), puis plus récemment dans la thèse de Blanchon Le Bouhelec-
Tribouillois, E. (2006). Beaucoup de ces modèles conduisent à une représentation très
satisfaisante des données de solubilité du CO2 dans des solutions aqueuses de monoamines et
permettent souvent une prévision de la spéciation en bon accord avec des données
expérimentales obtenues par dosage acido-basique ou par des techniques spectrales (IR,
RAMAN, RMN du 13C).
Leur inconvénient majeur est leur complexité, la nécessité de disposer d’un grand nombre de
paramètres physico-chimiques des espèces mises en jeu et également l’obligation d’en ajuster
un nombre important sur les données expérimentales. De plus ces modèles sont généralement
très spécifiques et limités à un faible nombre de monoamines ou de mélanges de
monoamines.

III. Modèle thermodynamique adapté au cas des multiamines

III.1. Type de modèle thermodynamique

Nous avons déjà évoqué des travaux récents ayant montré l’intérêt des multiamines pour le
captage du CO2 . Dans le cadre de nos travaux de thèse, nous avons étudié deux monoamines
et cinq multiamines. Disposer d’un modèle thermodynamiques adapté à ce type de molécule
est donc une nécessité. Cependant les modèles thermodynamiques « simples » ou
« rigoureux » publié à ce jour ne sont applicables qu’au cas des solutions aqueuses de
monoamines ou au mieux de mélanges d’amines. Il est évident que la multiplication des sites
azotés présents sur une molécule augmente d’autant plus la complexité de la représentation
suite à l’apparition de nouvelles espèces (amines biprotonées, présence possible de
bicarbamates…etc.). Il en résulte que les premières recherches sur la modélisation de ces

92
systèmes se sont orientées vers la conception de modèles « simples » ne comportant donc pas
de coefficients d’activités et négligeant les espèces chimiques supposées mineures.

III.2. Modèle thermodynamique développée par El Hadri, N. (2012) adapté au cas des
multiamines

Le modèle thermodynamique développé par El Hadri, N. (2012) est basé sur celui de
Sartori, G. et Savage, D. (1983) qui représente les isothermes d’absorption du CO2 pour des
monoamines formant ou non des carbamates.

III.2.1. Rappel du modèle de Sartori et Savage

Nous rappelons tout d’abord les différentes réactions et hypothèses simplificatrices


prises en compte par Sartori, G. et Savage, D. (1983) en prenant comme exemple le cas d’une
monoamine secondaire.

x Dissolution du CO2 dans la phase liquide

CO2 (g) l CO2 (aq) Réaction 19

Cette dissolution est régie par la loi de Henry :

PCO2 = HCO2 . ሾCO2 ሿaq (22)

Dans un but de simplification, la constante de Henry considérée est celle du CO2 dans l’eau
pure et non dans la solution aqueuse d’amine.

x Ionisation du CO2 dissout

2-
La forme hydratée H2 CO3 et l’espèce carbonate CO3 étant négligées devant les autres formes
de CO2 absorbé, l’ionisation du CO2 est écrite sous la forme suivante qui ne prend en compte
que la première ionisation de l’acide carbonique
-
CO2 ሺܽ‫ݍ‬ሻ + 2 H2 O l HCO3 + H3O+ Réaction 20

La constante d’acidité K1CO2 associée à cette réaction est:

ൣH3 O+ ൧. ሾHCO-3 ሿ
K1CO2 = (23)
[CO2 ]

Sartori, G. et Savage, D. (1983) admettant un comportement idéal des solutions, les


coefficients d’activité des différentes espèces est fixé à un.
93
x Formation de l’espèce carbamate

R1 R2 NH + HCO-3 l R1 R2 NCOO- + H2O Réaction 21

La constante de stabilité Kc des carbamates est définie comme suit :

[R1 R2 NCOO- ]
Kc = (24)
ሾR1 R2 NHሿ.[HCO-3 ]

x Protonation de l’amine libre

R1 R2 NH + H3 O+ lR1 R2 NH+2 + H2 O Réaction 22

La constante d’acidité ‫ܭ‬௔ associée à cette réaction est :

ൣH3 O+ ൧.[R1 R2 NH]


Ka = (25)
[R1 R2 NH+2 ]

x Bilan matière sur le CO2 absorbé

Le modèle de Sartori, G. et Savage, D. (1983) néglige le CO2 moléculaire dissous ainsi que sa
forme hydratée H2 CO3 . Seule est considérée « l’absorption chimique ». De même la
2-
concentration en ions carbonates CO3 est négligée. D’où le bilan pour le CO2 total absorbé
[CO2 ]T :

[CO2 ]T =ሾHCO-3 ሿ+ [R1 R2 NCOO- ] (26)

x Bilan matière sur l’amine

C0 = ሾR1 R2 NHሿ+ ൣR1 R2 NH+2 ൧+ [R1 R2 NCOO- ]


(27)
C0 (mol.L-1) représente la concentration initiale en amine avant absorption du CO2 .

x Électroneutralité

2-
Lors du bilan d’électroneutralité, les espèces H3 O+ , OH- et CO3 sont négligées d’où le
bilan :

ൣR1 R2 NH+2 ൧=ሾHCO-3 ሿ+ [R1 R2 NCOO- ] (28)

x Définition du taux de charge

94
Le taux de charge D représente le nombre de moles total de CO2 absorbé par mole d’amine
initialement mise en solution soit :

[CO2 ]T
D= (29)
C0

[CO2 ]T représente la concentration totale en CO2 absorbé.

x Calcul de l’isotherme de solubilité du CO2

La relation précédente peut être encore écrite sous les formes équivalentes suivantes compte
tenu des approximations faites sur les espèces mineures :

ሾHCO-3 ሿ+[R1 R2 NCOO- ] ൣR1 R2 NH+2 ൧ (30)


D= =
C0 C0
En prenant en compte les relations (24) à (28), la relation (30) conduit à l’équation du second

degré suivante en fonction de la variable réduite ቂR1 R2 NCOO- ቃ / C0 :

ሾR1 R2 NCOO- ሿ2 ሾR1 R2 NCOO- ሿ 1 (31)


2 - ൬1+ ൰ + D ሺ D - 1ሻ=0
C0 C0 Kc C0

La solution ayant un sens physique est celle ayant le signe négatif devant le radical. En effet
la concentration réduite en carbamate doit être nulle pour D = 0 (pas de CO2 capté) et pour
D = 1 (hydrolyse totale des carbamates. On en déduit la concentration réduite en carbamate :

1
ሾR1 R2 NCOO- ሿ 1 1 1 2 2
= . ቎1+ - ൤(1+ ) - 4D.ሺ1-Dሻ൨ ቏ (32)
C0 2 K c C0 Kc C0

Compte tenu des hypothèses simplificatrices, la loi de Henry peut être écrite sous les formes
équivalentes suivantes :
ሾHCO-3 ሿ[H3 O+ ] Ka ൣR1 R2 NH+2 ൧. ሾHCO-3 ሿ (33)
PCO2 = HCO2 =HCO2 . .
K1CO2 K1CO2 ሾR1 R2 NHሿ

Les différentes espèces chimiques présentes dans la relation (33) peuvent être exprimées en
fonction de la concentration réduite en carbamate, nous obtenons :

95
ሾR1 R2 NCOO- ሿ
Ka C0
D-
(34)
PCO2 = HCO2 . 1 .C0 .D
KCO2 ሾR R NCOO- ሿ
1 - D - 1 2C
0

En remplaçant la concentration réduite en carbamate par sa valeur donnée par la relation (32),
on obtient l’expression suivante de l’isotherme d’absorption des amines formant un
carbamate :

1
2 2
1 1 1
D - 2 ቎1+ K C െ ቈቀ1+ K C ቁ  െ ͶDǤ ሺͳ െ Dሻ቉ ቏
c 0 c 0
Ka
PCO2 = HCO2 . C 0 .D (35)
K1CO2 2
1
2
1 1 1
1-D - 2 ቎1+ K C - ቈቀ1+ K C ቁ -4D .ሺ1-Dሻ቉ ቏
c 0 c 0

Dans le cas des monoamines ne formant pas de carbamates, en annulant le terme

ቂR1 R2 NCOO- ቃ /C0 dans la relation (34), on en déduit la relation suivante pour l’isotherme

d’absorption des amines tertiaires :

Ka D2
PCO2 = HCO2 . C0 . (36)
K1CO2 1-D

Avec :
HCO2 : constante de Henry (Pa.L-1.mol-1) de dissolution du CO2 dans l’eau pure
Ka : constante d’acidité de l’amine
Kc : constante de formation des carbamates
C0 : concentration initiale en amine (mol. L-1)
K1CO2 : première constante de dissociation du CO2

III.2.2. Approche de El Hadri, N. (2012)

x Dérivée logarithmique des isothermes d’absorption

L’approche originale de El Hadri, N. (2012) consiste tout d’abord en une analyse


graphique de la dérivée logarithmique des isothermes de solubilité issus du modèle de
Sartori, G. et Savage, D. (1983) :

96
Dans le cas particulier des monoamines ne formant pas de carbamates, la dérivée
logarithmique de l’isotherme (36), d’expression particulièrement simple, ne dépend que de D :

dLnPCO2 2-D
= (37)
dD D(1-D)

Le domaine d’absorption chimique correspond au domaine : D [0 , 1].


Le domaine D ! 1 met en jeu l’absorption physique non prise en compte dans le modèle de
Sartori, G. et Savage, D. (1983).

La dérivée diverge lorsque D o 0 et Do1, et passe par un minimum pour D = 2-ξ2 , soit
D = 0.586 (figure 40). La dérivée est donc indépendante de la structure de l’amine (qui
intervient par l’intermédiaire de sa constante d’acidité Ka ) et de sa concentration. Elle est
également indépendante de la température puisque Ka a été éliminé.

El Hadri, N. (2012) a ainsi vérifié sur un grand nombre de monoamines tertiaires présentant
des isothermes d’allures très différentes, étudiés à des températures et à des concentrations en
amine différentes, que les dérivées se répartissent bien au voisinage immédiat d’une seule
courbe ayant l’allure indiquée (figure 40, extraite de la thèse de El Hadri, N. (2012)).

100

80
dlnPCO2/dD

60

40

20

0
0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0
D

Figure 40: Forme de la dérivée dlnPCO2/dDde l'expression analytique de Sartori et Savage


pour les amines tertiaires.

Dans le cas des amines formant des carbamates, la dérivée logarithmique de l’isotherme
d’absorption (35) est beaucoup plus complexe (thèse El Hadri, N. (2012)). Elle est
indépendante de la constante d’acidité Ka mais reste fonction du produit Kc C0 . Elle diverge

97
1
lorsque D o 0 et Do1 et passe par un extrêmum pour D= 2. Cet extrêmum est un maximum

pour des valeurs élevées du produit Kc C0 et un minimum pour des valeurs numériques faibles
(figure 41, extraite de la thèse de El Hadri, N. (2012)).

150

125
Kc (T). [R1R2NH]
100
dlnPCO2/dD

75

50

25

0
0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0
D

Figure 41: Forme de la dérivée dlnPCO2/dDde l'expression analytique de Sartori et Savage


pour les amines primaires et secondaires en faisant varier le produit de Kc (T).[R1R2NH].

L’allure de ces courbes dérivées a été vérifiée sur un grand nombre d’isothermes de
monoamines primaires et secondaires formant des carbamates de structures différentes, à
différentes températures et concentrations. El Hadri, N. (2012) a observé que les courbes
dérivées se répartissent bien dans un faisceau de courbes ayant tendance à diverger pour des
taux de charge proches de zéro et de un et que l’extrêmum situé à D = 0.5 croit avec la
concentration en amine et diminue lorsque la température augmente, suite à la diminution de
Kc . Ce résultat est intéressant car il permet de mettre en évidence l’influence de la constante
de formation des carbamates Kc indépendamment de la constante d’acidité Ka .

x Généralisation du modèle de Sartori et Savage au cas des multiamines : notion de


taux de charge normalisé D‫כ‬

La représentation de la dérivée des isothermes d’absorption des multiamines conduit


évidemment à des allures de courbes différentes selon le nombre des fonctions amines de la
molécule. Par exemple, dans le cas simple des di ou tri amines tertiaires, le D chimique étant
respectivement de deux ou trois, la courbe représentant la dérivée logarithmique possède
plusieurs maximums dans le domaine D [0 , 3]. (figure 42), extraite de la thèse de El Hadri,
N. (2012)).

98
80

60

D
dlnPCO2/dD
40

20

0
0,0 0,4 0,8 1,2 1,6 2,0 2,4
D
Figure 42: Dérivées des isothermes d’absorption des monoamines (ο), biamines (ο) et
triamines tertiaires (ο) à 30% massique et 40° et 80°C.

Afin de généraliser le modèle de Sartori, G. et Savage, D. (1983) au cas des multiamines et


avoir ainsi une seule allure de représentation de la dérivée des isothermes d’absorption, quelle
que soit la multiplicité et la nature des fonctions amine de la molécule, El Hadri, N. (2012) a
défini comme suit le « taux de charge normalisé » D* :
D (38)
D* =
N

D : taux de charge
N : nombre de sites azotés tels que pKa ! pK1CO
2

Ainsi selon cette définition, ܰ est le nombre de sites azotés réagissant avec le CO2 . N peut
être facilement déterminé par dosage acide-base de l’amine considérée.
Dans le cas simple des multiamines ne formant pas des carbamates, la dérivée logarithmique
de l’isotherme d’absorption est ainsi donnée par la relation :
dLnPCO2 2-D‫כ‬
= ‫כ‬ (39)
dD‫כ‬ D (1-D‫) כ‬

Grace à cette nouvelle représentation, toutes les dérivées logarithmiques des isothermes
d’absorption des multiamines tertiaires ont une allure unique indépendante de la température
et de la concentration en amine dans le domaine D* [0 , 1], comme le montre l’exemple de la
figure 43, extraite de la thèse de El Hadri, N. (2012)).

99
80

60

D*
dlnPCO2/dD
40

20

0
0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 1,2
D*

Figure 43: Dérivées des isothermes d’absorption des monoamines (ο), biamines (ο) et
triamines tertiaires (ο) à 30% massique et 40° et 80°C selon D*La ligne pointillée en rouge
(- - -) correspond à la dérivée de l'expression analytique de Sartori et Savage.

El Hadri, N. (2012) a montré que cette définition est pertinente même pour les
multiamines formant des carbamates. La représentation de la dérivée logarithmique des
isothermes d’absorption de ces multiamines dans le domaine D* [0 , 1] diverge pour D* o 0
et D* o 1 et présente un extrêmum au voisinage de D* = 0.5. Cet extrêmum croit avec la
concentration en amine et diminue lorsque la température augmente (suite à la diminution de
la constante de formation des carbamates) comme le montre la figure 44.
80 80

60 60
dlnPCO2/dD *
dlnPCO2/dD

40 40

20 20

0 0
0,0 0,4 0,8 1,2 1,6 2,0 0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0
D D*

(a) (b)

Figure 44: Dérivées des isothermes d’absorption d’amines formant des carbamates,
monoamines (○), multiamines primaires et ou secondaires (○) et multiamines primaires et ou
secondaires et tertiaires (○) à 30% massique et 40° et 80°C selon D a) et selon D* (b). Sur
la figure (b) la ligne rouge (─) correspond à la dérivée ayant un produit Kc(T).A0 élevé et la
ligne verte (─) correspond à la dérivée ayant un produit Kc (T).A0 faible.

100
En conclusion, l’utilisation du « taux de charge normalisé » D* permet d’avoir une
représentation unique de la dérivée logarithmique des isothermes d’absorption (et des
isothermes d’absorption également) quel que soit le nombre et la nature des fonctions amine
de la molécule considérée.

x Classement des multiamines en trois familles

Sur la base du nombre N de sites réactifs au CO2 des multiamines, et par l’observation des
différentes allures des représentations graphiques des dérivées logarithmiques des isothermes
d’absorption en fonction de D‫ כ‬d’un grand nombre de multiamines (base de données
constituée de plus de 140 amines) El Hadri, N. (2012) a défini trois familles de multiamines :

¾ La famille A est constituée par les multiamines suivantes :


Multiamines dont toutes les fonctions amine sont réactives au CO2 , telles que pKa ! pK1CO .
i 2

Multiamines possédant un site tertiaire non réactif au CO2 , tel que pKa  pK1CO (les autres
2

sites sont réactifs au CO2 ).

¾ La famille B est constituée par les multiamines possédant un site primaire ou


secondaire non réactif au CO2 , les autres sites de l’amine réactifs au CO2 étant des sites
tertiaires.

¾ La famille C est constituée également par des multiamines possédant un site


primaire ou secondaire non réactif au CO2 , mais contrairement à la famille B, les autres sites
de l’amine réactifs au CO2 sont des sites primaires ou secondaires.

Un traitement thermodynamique spécifique doit être établi pour chacune de ces trois familles.

x Modélisation thermodynamique adaptée aux multiamines appartenant à la famille A

Les amines étudiées dans le cadre de nos travaux de thèse appartiennent à la famille A selon
la classification de El Hadri, N. (2012).
Nous rappelons ci-dessous l’essentiel du modèle thermodynamique spécifique à cette famille.
Ce modèle dérive directement de celui de Sartori, G. et Savage, D. (1983) : la réactivité des
sites azotés des multiamines est ramenée à celle d’un site unique S tel que :
S0 = NC0 (40)

101
S0 : concentration du site S (mol.L-1)
N : nombre de fonctions amine telles que pKa ! pK1CO
i 2

C0 : concentration molaire initiale en amine ( mol.L-1)


Le site S est caractérisé par une constante d’acidité moyenne pK*a telle que
σ pKa (41)
pK*a = i
N

Pour les sites tertiaires la réaction avec le CO2 conduit au site protoné SH+ :

CO2 + S + H2 O o SH+ + HCO3


- Réaction 23

Et dans le cas des sites primaires et / ou secondaires il y a formation de carbamates SCOO-


dont la constante de stabilité ‫ܭ‬௖‫ כ‬est définie comme suit :

ሾSCOO- ሿ (42)
K*c =
ሾSሿሾHCO-3 ሿ

Pour obtenir les isothermes de solubilité pour des multiamines formant ou non des
carbamates, il suffit dans les isothermes de solubilité (35) et (36) établis par Sartori et Savage,
d’effectuer les substitutions suivantes :
D o D* (43)
C0 o S0 (44)
Ka o K*a (45)

Kc o K*c (46)
Les différentes hypothèses simplificatrices du modèle de Sartori, G. et Savage, D. (1983)
restent bien sûr valables pour le modèle modifié précédemment présenté.
L’amélioration qui consisterait à prendre en compte les coefficients d’activité dans la loi de
Henry et dans les différentes constantes d’équilibres compliquerait considérablement la
modélisation. Une autre approche proposée par Mahajani, V. V. et Daptardar, S. D. (1994)
consiste à introduire un facteur correctif E dans l’expression des isothermes de solubilité tel
que :
E = exp( k1 + k2.D) (47)

k1 et k2 sont deux paramètres prenant en compte la non idéalité. Tout comme les coefficients
d’activité k1 et k2 dépendent de la température et de la concentration initiale en amine. Cette
approche a été utilisée par El Hadri, N. (2012), si bien que son association au concept de taux
de charge normalisé D* conduit aux expressions suivantes des isothermes de solubilité :

102
- dans le cas de la formation de carbamates l’isotherme a pour expression :

1
2 2
1 1 1
D* - 2 . ൦1+ * - ൥ቆ1+ * ቇ - 4D* .൫1-D* ൯൩ ൪
Kc S0 Kc S0
K*a
PCO2= HCO2 . . S0 .D* 1
exp(k1 + k2 .D* ) (48)
K1CO2 2 2
1 1 1
1-D* - . ൦1+ * - ൥ቆ1+ * ቇ - 4D* .ሺ1-D* ሻ൩ ൪
2 Kc S0 Kc S0

x dans le cas où les sites ne forment pas des carbamates on a :

HCO2 ሺTሻ K*a ሺTሻ S0 D*2


PCO2 = . . exp൫k1 +k2 .D* ൯ (49)
K1CO2 (T) ሺ1-D* ሻ

Les dérivées logarithmiques qui se déduisent des relations (48) et (49) sont celles issues du
modèle de Sartori, G. et Savage, D. (1983) affectées du facteur exponentiel E et auxquelles on
a effectué les substitutions (43) à (46). Par exemple dans le cas simple où les sites ne forment
pas de carbamates, on a :

dLnPCO2 2-D*
= exp൫k1 +k2 D* ൯ (50)
dD* D* (1-D* )

Dans le cas plus complexe de formation de carbamates, l’expression de la dérivée


logarithmique de la relation (48) est donnée dans la thèse de El Hadri, N. (2012).

Procédure de modélisation des multiamines appartenant à la famille A

Dans le cas où il n’y a pas de formation de carbamates, les paramètres à déterminer à partir
des données expérimentales sont K*a , k1 et k2. A ces trois paramètres s’ajoute le terme K*c s’il
y a formation de carbamates.
La procédure de modélisation est la suivante :
1. Détermination de K*a
Le dosage acide-base de l’amine considérée permet de déterminer :
¾ Le nombre N de fonctions amines telles que : pKa ! pK1CO
i 2

¾ La constante d’acidité moyenne du site S telle que :

σ pKa (51)
pK*a =
N

103
Soit :

K*a =10-pKa
*
(52)

La constante K*a ainsi déterminée est introduite dans l’expression des isothermes de solubilité
PCO2 = f(α* ).
2. Ajustement des paramètres k2 et K*c
Ces deux paramètres interviennent dans l’expression de la dérivée logarithmique des
isothermes de solubilité normalisés :
x k2 seul dans le cas des amines ne formant pas de carbamates
x k2 et K*c dans le cas des amines formant des carbamates
Ces deux paramètres sont déterminés par minimisation de la fonction objective Fdérivée
suivante :
2

§ d ln PCO
exp .
d ln PCOmod èle
·
¨ ln( 2
)  ln( 2

dD * dD *
¦i 1 ¨¨ ¸
n
Fdérivée (53)
exp .
d ln PCO ¸
¨ ln( 2
) ¸
© dD * ¹

Le Pmodèle
CO2 utilisé est celui des relations (48) ou (49) selon qu’il y a ou non formation de
carbamates.
La minimisation est réalisée en utilisant un solveur Excel.
3. Ajustement du paramètre k1
Le paramètre k2 seul ou le couple k2 -K*c étant introduits respectivement dans l’expression
des isothermes de solubilité (48) ou (49), le paramètre k1 est déterminé par minimisation de
la fonction objective Fisoterme suivante :
2
§ ln( PCO 2 )  ln( PCO 2
exp. mod èle

¦
n
Fisotherme ¨
1¨ exp.
¸¸ (54)
i
© ln( PCO2 ) ¹

Les paramètres k1 et k2 prenant en compte les écarts à l’idéalité, ils sont donc fonction, tout
comme les coefficients d’activité, de la température et de la concentration en amine.

104
IV. Modélisation thermodynamique des systèmes CO2 -eau-amines étudiés

IV.1. Amines ayant fait l’objet de nos travaux

Comme déjà indiqué dans chapitre II, sept amines ont été étudiées dans le cadre de nos
travaux de thèse:

- Une monoamine secondaire et une monoamine tertiaire commerciales


(respectivement la 2-Méthylpipéridine etl la N-Méthylpipéridine).
- Cinq multiamines dont les structures sont confidentielles, désignées par
les symboles A, B, D, E et F.
Ces cinq multiamines comportent exclusivement des sites tertiaires, elles ne peuvent donc pas
former de carbamates :
- L’amine A est une triamine
- Les amines B, D et E sont des diamines
- L’amine F est une tétra-amine
Parmi ces sept amines, seule la 2-Méthylpipéridine peut former des carbamates.

IV.2. Détermination des pKa


i

La modélisation des systèmes CO2 -eau-amine nécessitant les données des pKa à 40°C et
i

80°C (températures expérimentales d’absorption du CO2 ), ces derniers sont déterminés par
neutralisation acide-base par HCl 0.1M.
Un titrimètre automatique type TIM 845 de la société Radiometer Analytical a été utilisé à
cet effet.
L’étalonnage a été réalisé au moyen de deux solutions tampons, une à base de « citrate » avec
pH=4.00r0.02 à 25°C et l’autre à base de « phosphate » avec pH= 7r0.02 à 25°C.
La cellule de neutralisation thermostatée est équipée d’une électrode de verre de mesure du
pH et d’une électrode de référence au calomel saturée en KCl. La solution titrante de HCl est
ajoutée lentement afin de limiter les variations de température.
Les dosages ont été réalisés à trois températures (20-25°C, 40°C, 60°C). La température
maximale d’utilisation des électrodes étant de 60°C, l’ajustement des pKa en fonction de 1/T
i

permet d’en déduire les pKa aux deux températures expérimentales d’absorption du CO2
i

(40°C et 80°C).

105
IV.2.1. Détermination des pK1,2
a
du CO2

La modélisation nécessite la donnée de la première constante d’acidité du CO2 ,


-
( pKa (CO2 aq/HCO3 )) aux différentes températures. Cette dernière est bien connue, mais sa
détermination par neutralisation de Na2 CO3 dissout dans l’eau permet la validation du
titrimètre.

La figure 45 donne un exemple de courbe de neutralisation à 40°C du Na2 CO3 . On observe


deux sauts de pH correspondants aux deux couples acide-base du CO2 dissout dans l’eau, on
en déduit pK1,2
CO
à demi-neutralisation.
2

Figure 45: Neutralisation à 40°C du Na2 CO3 dissout par HCl 0.1M

Le tableau 17 donne les pK1,2


a
du CO2 aux différentes températures ainsi que la comparaison
avec les données publiées déduites des relations suivantes (Edwards, T. J. et al. (1978)) :

12092.1
Ka (HCO-3 / CO2-
3 ) = 55.508 . exp ൬- -36.7816.lnሺT+273.15ሻ+231.465൰ (55)
T+273.15
12431.7
Ka (CO2 aq/HCO-3 ) = 55.508 * exp ൬- -35.4819.lnሺT+273.15ሻ+216.049൰ (56)
T+273.15

106
Tableau 17: Valeurs des pKa du CO2 dissous à différentes températures
T. J. Edwards T. J. Edwards
Ce Travail Ce Travail
et al. et al.
'pKaȀpKa 'pKa ȀpKa
T(°C) pKa(HCO-3 / CO2-
3ሻ pKa (HCO-3 / CO2-
3ሻ pKa ሺCO2 aq/HCO-3 ሻ pKa ሺCO2 aq/HCO-3ሻ
(%) (%)

20.9 10.26 10.37 -1.07 6.29 6.38 -1.53

40.2 10.30 10.22 0.79 6.39 6.30 1.44

59.1 9.95 10.14 -1.92 6.48 6.28 3.06

'pKa pKa ሺexpሻ-pKa (lit)


% =100.
pKa pKa (exp)

Les pKa expérimentaux sont en bon accord avec les valeurs publiées par Edwards, T. J. et al.
(1978), les écarts étant compris entre 0.8% et 3.1%.

-
Dans le cas particulier du couple CO2 aq/HCO3 , étant donné que l’écriture de la réaction
d’ionisation varie selon les auteurs, nous précisons celle que nous avons utilisée :
-
CO2 (aq) ൅  H2 O l H+ + HCO3

Avec la constante d’équilibre associée :

ൣH+ ൧ሾHCO-3 ሿ
Ka ሺCO2 aq / HCO-3 ሻ= (57)
ሾCO2 aqሿ

ሾCO2 aqሿ représente alors la concentration totale en CO2 dissous avec :

ሾCO2 aqሿ ൌ  ሾCO2 moléculaireሿ + ሾH2 CO3 ሿ (58)

Sachant qu’à température ambiante la constante d’équilibre K telle que :

ሾH2 CO3 ሿ
K= (59)
ሾCO2 moléculaireሿ

a une valeur de 1.3.10-3, la forme CO2 moléculaire est toujours majoritaire par rapport à
l’acide carbonique.
-
Dans un but de simplification nous posons : pK1CO ൌ pKa ሺCO2 aq/HCO3 ሻ
2

107
IV.2.2. Détermination des pKa des différentes amines
i

La neutralisation de la diamine B, comme dans le cas de la 2-Méthylpipéridine et de la N-


Méthylpipéridine, ne conduit qu’à un seul saut de pH (figure 46).

Figure 46: Neutralisation d’une solution aqueuse de la diamine B par HCl 0.1M à 40°C

On en déduit que les deux fonctions amine de B ont la même basicité.

Par contre dans le cas des diamines D et E de structures très proches l’une de l’autre, leur
neutralisation par HCl 0.1M conduit à deux sauts de pH, dus au fait que les deux fonctions
amine de chacune d’entre elles n’ont pas la même basicité.
Un exemple de courbe de neutralisation pour l’amine E est donné (figure 47).

Figure 47: Neutralisation d’une solution aqueuse de la diamine E par HCl 0.1M à 40°C

108
Cette particularité peut être interprétée comme résultant de la protonation de la basicité la plus
forte en premier. Lorsque le premier site le plus basique a été protoné, ses effets
électrostatiques et inductifs sur le deuxième site diminuent sa basicité.
Ces effets n’existent pas dans le cas de la molécule B suite à sa structure particulière. En effet
selon la structure de la diamine, les effets électrostatiques et inductifs du premier site protoné
peuvent ou non modifier la basicité de la deuxième fonction amine.
Un des types de structure modifiant l’intensité de ces effets est la longueur de la chaine
hydrocarbonée séparant les deux fonctions amines, comme l’a montré El Hadri, N. (2012).
Par exemple en prenant le cas de diamines tertiaires en bout de chaine, lorsqu’on passe de la
NNN’N’-tétraméthyléthyléne diamine (TMEDA) à la NNN’N’-tétraméthyl-1-6-
hexanediamine (TMHDA), le pKa de la fonction amine la plus basique varie relativement peu
(de 8.9 à 9.4) alors que le pKa de la deuxième fonction amine passe progressivement de 5.6 à
9.4 lorsque la longueur de la chaine hydrocarbonée augmente. Finalement la TMEDA est une
diamine ayant des pKa très différents (effets électrostatiques et inductifs intenses suite à la
proximité des deux sites amine) alors que la TMHDA est une diamine dont les deux pKa sont
égaux à 9.4. A coté de ces « effets de structure » dus à la longueur de la chaine hydrocarbonée
séparant les deux fonctions amines, il existe d’autres types d’effets de déplacement
électroniques plus complexes modifiant également le pKa des différentes fonctions amines de
la molécule.
La neutralisation de la triamine A conduit à deux sauts de pH respectivement à la

stœchiométrie 1-1 et 1-2 (une mole d’amine pour deux mole de ). On en déduit qu’il y a
protonation d’un des sites tertiaires en premier puis simultanéiment les deux autres sites
ensuite. La figure 48 représente la courbe de neutralisation à 40°C de l’amine A.

Figure 48 : Neutralisation d’une solution aqueuse de la triamine A par HCl 0.1M à 40°C
109
La neutralisation de la tétra-amine F conduit à deux sauts de pH chacun de stœchiométrie 1-2,
comme indiqué par exemple figure 49. On en déduit que les quatre fonctions amines F sont
groupées deux à deux pour leur pKa . Ce comportement est « normal » car la structure de
l’amine F est sensiblement un « dimère » de la structure des amines D ou E.

Figure 49: Neutralisation d’une solution aqueuse de la tétra-amine F par HCl 0.1M à 40°C

Le tableau 18 récapitule les pKa expérimentaux des différentes amines déterminés à 20°C,
40°C et 60°C.
Tableau 18: pKa expérimentaux des amines à différentes températures
Amine T(°C) pK1a (exp) pK2a (exp)
20.4 10.32
N-Méthylpipéridine 40.0 9.90
60.2 9.43
20.8 11.10
2-Méthylpipéridine 40.0 10.68
60.0 10.10
27.3 9.05 6.36
A 40.2 8.77 6.49
59.4 8.50 6.40
25.0 8.68
B 40.5 8.48
60.0 7.94
26.3 9.35 5.79
D 40.1 9.12 5.65
60.0 8.65 5.46
21.8 9.36 4.71
E 39.8 9.10 4.41
60.0 8.63 4.35
23.9 9.09 5.18
F 40.2 8.86 5.00
59.9 8.47 4.70

110
L’ajustement par moindres carrés des pKa expérimentaux (tableau 18) par une relation
linéaire en 1/T conduit aux résultats indiqués dans le tableau 19 et représentés dans les
figures 50a à 50m.

B
Tableau 19: Ajustement des pKa expérimentaux selon la relation : pKa =A-
T

Coefficient
Composé/système pKai A B
de corrélation
pKa (HCO-3 / CO2-
3ሻ 768.562 7.712 0.617
CO2 aq
pKa ሺCO2 aq/HCO-3 ሻ -487.503 7.947 1.000
N-Méthylpipéridine pKa 2184.473 2.892 0.995
2-Méthylpipéridine pKa 2504.757 2.615 0.987
pK1a 1684.443 3.429 0.990
A
pK2a -608.916 8.404 0.956
B pKa 2114.045 1.644 0.952
pK1a 2081.091 2.425 0.985
D
pK2a 957.479 2.590 1.000
pK1a 1869.583 3.056 0.975
E
pK2a 905.216 1.598 0.863
pK1a 1708.271 3.363 0.985
F
pK2a 1336.766 0.698 0.986

Figures 50: Ajustements par moindres carrés des pKa expérimentaux selon la relation :
B
pKa =A-
T
pKa2
pKa1

10,3
6,5
10,2

6,4 10,1

10
1/T(K-1 ) 1/T(K-1)
6,3 9,9
0,0029 0,0032 0,0035 0,0029 0,0032 0,0035
Figure 50-a : Na2CO3 Figure 50-b : Na2CO3

111
10,4 11,2

pKa

pKa
10 10,8

9,6 10,4

1/T (K-1) 1/T(K-1)


9,2 10
0,0028 0,0033 0,0038 0,0029 0,0032 0,0035
Figure 50-c : N-Méthylpipéridine Figure 50-d : 2-Méthylpipéridine

9,2 6,6

pKa2
pKa1

9
6,5
8,8
6,4
8,6
1/T(K-1) 1/T(K-1)
8,4 6,3
0,0028 0,0031 0,0034 0,0029 0,0031 0,0033
Figure 50-e : Amine A Figure 50-f: Amine A
9,6 6
pKa1

pKa2

9,2 5,8

8,8 5,6

1/T(K-1) 1/T(K-1)
8,4 5,4
0,0029 0,0031 0,0033 0,0029 0,0031 0,0033
Figure 50-h : Amine D Figure 50-i : Amine D
9,6 4,8
pKa1

pKa2

9,2 4,6

8,8 4,4

1/T(K-1 ) 1/T(K-1)
8,4 4,2
0,0029 0,0032 0,0035 0,0029 0,0032 0,0035
Figure 50-j : Amine E Figure 50-k: Amine E

112
9,2 5,4

pKa1

pKa2
9 5,2

8,8 5

8,6 4,8
1/T(K-1) 1/T(K-1)
8,4 4,6
0,0029 0,0032 0,0035 0,00295 0,00315 0,00335
Figure 50-l: Amine F Figure 50-m: Amine F

Dans le cas de la N-Méthylpipéridine (tableau 20) on observe un bon accord entre les données
publiées et celles ajustées sur nos résultats expérimentaux. Quant aux autres amines nous
n’avons pas trouvé des données de pKa publiées.

Tableau 20: Comparaison des pKa ajustés et publiés de la N-Méthylpipéridine à différentes


températures.
Amine T(°C) pKa (ajustés) pKa (biblio) 'pKa /pKa ሺΨሻ
25.0 10.22 10.38 1.54
N-Méthylpipéridine 25.0 10.22 10.07 -1.49
40.0 9.90 9.70 -2.06

IV.3. Détermination des paramètres nécessaires à la modélisation des isothermes


d’absorption

La modélisation des amines selon le modèle mis au point par El Hadri, N. (2012) nécessite la
connaissance de la constante d’acidité moyenne pK*a et de la constante de Henry HCO2, w du
CO2 dans l’eau aux températures expérimentales d’absorption du CO2 .

La constante de Henry HCO2, w du CO2 dans l’eau est calculée en fonction de la


température suivant la corrélation de Rumpf et Maurer (1993) :

lnHCO2 ,w ሺT,Psw ሻ൫MPa.Kg.mol-1 ൯=-9624.4/(T/K)-28.749lnሺT/Kሻ+0.01441.ሺT/Kሻ+192.876 (60)

La constante d’acidité moyenne pK*a ne prend en compte que les pKa supérieurs à celui de

pK1a (CO2 ሻ à la même température. Les pK*a ainsi déterminés sont indiqués dans le tableau 21
dans lequel les pKa sont déduits des relations ajustées pKa = f(1/T) (tableau 19).

113
Tableau 21: Valeurs des paramètres D , pK*a et S0 utilisés pour la modélisation des isothermes

d’absorption, N :nombre de fonctions amine tel que pKa > pK1 (CO2 ሻ,S0 (mol.L-1) :
a
-1
concentration en « site moyen », A0 (mol.L ) :concentration initiale en amine.
Amine T°C N pK*a D A0 S0
N- 40 9.90
Méthylpipéridine
1 D 2.62 3.03 5.04 2.62 3.03 5.04
80 9.08
2- 40 10.68
Méthylpipéridine
1 D 2.62 3.03 5.04 2.62 3.03 5.04
80 9.71
40 7.24
A 3 D 1.13 1.88 2.49 3.39 5.65 7.46
80 7.19
40 8.39
B 2 D - 1.56 2.60 - 3.13 5.21
80 7.63
40 9.12
D 1 D - 1.06 1.77 - 1.06 1.77
80 8.32
40 9.03
E 1 D - 0.99 1.65 - 0.99 1.65
80 8.35
40 8.82
F 2 D - 0.52 0.87 - 1.04 1.74
80 8.20

La N-Méthylpipéridine, la 2-Méthylpipéridine, et les amines D et E ne possèdent qu’une seule


fonction basique telle que pKa > pK1௔ ሺCO2 ).
Pour ces amines nous avons donc :
pK*a = pK1a (61)

ߙ‫ כ‬ൌ ߙ (62)
S0 = ‫ܣ‬0 (63)

La triamine A possède une fonction basique telle que pKa > pK1௔ ሺCO2 ). Les pKa des deux

autres fonctions, de même valeur, est pratiquement égal à celui de pK1௔ ሺCO2 ). Nous
admettons lors de la modélisation que les trois fonctions de l’amine A sont réactives au CO2 .
Dans ces conditions nous avons pour l’amine A :
pK1a +2.pK2a
pK*a = (64)
3
ߙ ‫ כ‬ൌ ߙ/3 (65)
S0 ൌ 3.A0 (66)

Les amines B et F possèdent deux fonctions de même pKa telles que pKa > pK1௔ ሺCO2 ). En
conséquence pour ces amines nous avons :

114
pK*a = pKa (67)

α* = α/2 (68)
S0 = 2.A0 (69)

La tétra-amine F est cependant un cas particulier : elle possède deux fonctions amine tertiaires
non réactives au CO2 .
Dans la définition de la famille A, El Hadri, N. (2012) indique qu’un site tertiaire peut être
non réactif au CO2 . En fait d’après le mode d’établissement du modèle, rien ne s’oppose à
l’existence de plusieurs sites tertiaires non réactifs au CO2 . L’amine F peut donc être
modélisée selon la famille A.

IV.4. Résultats de la modélisation

Dans le cas des amines tertiaires, la modélisation conduit aux valeurs des paramètres k1 et k2
en minimisant les fonctions objectives Fdérivée et Fisotherme.
Les valeurs ainsi obtenues pour les différentes amines tertiaires sont données dans le
tableau 22.
Dans le cas de la 2-Méthylpipéridine en plus des paramètres k1 et k2, la modélisation
donne la constante de formation du carbamate Kc* puisqu’il s’agit d’une amine secondaire
(tableau 23).
La figure 51 montre que les paramètres k1 et k2 ne sont pas corrélés.

4
k2

2
k1
0
-4 -2 0 2 4 6 8 10
-2

-4

-6

-8

-10

Figure 51: Représentation du Paramètre k2 en fonction de k1

En faisant abstraction du Kc* de l’isotherme 40°C-26% massique en 2-


Méthylpipéridine (pente anormalement grande) les valeurs des Kc* à 40°C et 80°C sont

115
cohérentes avec une diminution de la stabilité des carbamates lorsque la température croit. À
40°C la constante de stabilité a une valeur faible de l’ordre de 2, ce qui traduit une faible
stabilité des carbamates suite probablement à l’encombrement stérique du CH3 en D de la
fonction amine. À 80°C, la constante de stabilité des carbamates a une valeur nulle.

Tableau 22: Valeurs des paramètres k1 et k2 issus de la modélisation des amines tertiaires
étudiées, capacité cyclique 'D
T C S0
Amine k1 k2 'D  'D (mol.Kg-1)
(°C) (% massique) (mol.L-1)
26 2.62 1.02 -0.36 0.38 0.99(1)
40 30 3.03 4.40 -3.30 0.17 0.50
N- 50 5.04 4.25 -3.63 0.14 0.69
Méthylpipéridine 26 2.62 2.40 -3.11
80 30 3.03 1.50 -2.40 - -
50 5.04 2.60 -2.40
30 3.39 -1.21 -3.74 0.20 0.67
40 50 5.65 -1.50 -2.96 0.17 0.94(1)
A 66 7.46 -2.26 2.30 0.08 0.57
30 3.39 -1.84 -3.30
80 50 5.65 -1.20 -2.90 - -
66 7.46 0.27 -4.47
30 3.13 1.45 -3.75 0.21 0.65
B 40
50 5.21 1.67 -2.64 0.13 0.67
30 1.06 4.10 -3.70 0.22 0.23
40
50 1.77 3.40 -2.92 0.13 0.23
D
30 1.06 1.92 -2.59
80 - -
50 1.77 1.61 -1.06
30 0.99 3.58 -3.21 0.15 0.15
40
50 1.65 3.75 -2.99 0.17 0.29
E
30 0.99 2.40 -3.20
80 - -
50 1.65 2.80 -2.68
30 1.04 2.82 -3.58 0.32 0.33
40
50 1.74 2.20 -2.48 0.17 0.29
F
30 1.04 1.80 -2.76
80 - -
50 1.74 1.40 -1.86
(1)
: valeurs non fiables

116
Tableau 23: Valeurs des paramètres Kc*, k1 et k2 issus de la modélisation de la 2-
Méthylpipéridine , capacité cyclique 'D
T C S0 'D
Amine
(mol.L-1)
Kc* k1 k2 'D 
(°C) (% massique) (mol.Kg-1)
26 2.62 3.07.10-2 -0.22 3.28 0.24 0.64
40 0.27
30 3.03 2.570 8.55 -9.17 0.82
50 5.04 1.820 7.85 -8.67 0.39 1.17
2-
Méthylpipéridine 26 2.62 1.10 -5
1.80 -2.88
80 -3
30 3.03 5.012.10 3.10 -3.98 - -
-3
50 5.04 1.10 3.45 -3.08

Globalement, on peut observer que la modélisation thermodynamique permet une bonne


représentation de la majorité des 32 isothermes expérimentaux (figure 52 à 83) ainsi que leur
dérivée (figure 84 à 115 en annexe 1).

10000 10000

PCO2 / kPa
PCO2 / kPa

1000
1000
100

100
10

1
10

0,1
1
0,01

D D
0,001 0,1
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1

Figure 52: Modélisation de l’isotherme de la N-Méthylpipéridine à Figure 53: Modélisation de l’isotherme de la N-Méthylpipéridine à
26% massique et à 40°C (■ : données expérimentales) par le 26% massique et à 80°C (■ : données expérimentales) par le
modèle thermodynamique (─). modèle thermodynamique (─).

10000 10000
PCO2 / kPa
PCO2 / kPa

1000 1000

100 100

10 10

1 1

D D
0,1 0,1
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1

Figure 54 : Modélisation de l’isotherme de la N-Méthylpipéridine à Figure 55: Modélisation de l’isotherme de la N-Méthylpipéridine à


30% massique et à 40°C (■ : données expérimentales) par le 30% massique et à 80°C (■ : données expérimentales) par le
modèle thermodynamique (─). modèle thermodynamique (─).

117
10000 100000

PCO2 / kPa

PCO2 / kPa
10000
1000

1000
100

100

10
10

1
1

D D
0,1 0,1
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1

Figure 56: Modélisation de l’isotherme de la N-Méthylpipéridine à Figure 57: Modélisation de l’isotherme de la N-Méthylpipéridine à
50% massique et à 40°C (■ : données expérimentales) par le 50% massique et à 80°C (■ : données expérimentales) par le
modèle thermodynamique (─). modèle thermodynamique (─).

10000 10000
PCO2 / kPa

PCO2 / kPa
1000 1000

100 100

10 10

1 1

D D
0,1 0,1
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1

Figure 58: Modélisation de l’isotherme de la Molécule A à 30% Figure 59: Modélisation de l’isotherme de la Molécule A à 30%
massique et à 40°C (■ : données expérimentales) par le modèle massique et à 80°C (■ : données expérimentales) par le modèle
thermodynamique (─). thermodynamique (─).

10000 100000
PCO2 / kPa

PCO2 / kPa

1000 10000

100 1000

10 100

1 10

D D
0,1 1
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1

Figure 60: Modélisation de l’isotherme de la Molécule A à 50% Figure 61: Modélisation de l’isotherme de la Molécule A à 50%
massique et à 40°C (■ : données expérimentales) par le modèle massique et à 80°C (■ : données expérimentales) par le modèle
thermodynamique (─). thermodynamique (─).

1000000 100000
PCO2 / kPa
PCO2 / kPa

100000
10000
10000

1000
1000

100
100

10
10
1

D D
0,1 1
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1

Figure 62: Modélisation de l’isotherme de la Molécule A à 66% Figure 63: Modélisation de l’isotherme de la Molécule A à 66%
massique et à 40°C (■ : données expérimentales) par le modèle massique et à 80°C (■ : données expérimentales) par le modèle
thermodynamique (─). thermodynamique (─).

118
10000 10000

PCO2 / kPa

PCO2 / kPa
1000 1000

100 100

10 10

1 1

D D
0,1 0,1
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1

Figure 64: Modélisation de l’isotherme de la Molécule B à 30% Figure 65: Modélisation de l’isotherme de la Molécule B à 50%
massique et à 40°C (■ : données expérimentales) par le modèle massique et à 40°C (■ : données expérimentales) par le modèle
thermodynamique (─). thermodynamique (─).

10000 10000
PCO2 / kPa

PCO2 / kPa
1000 1000

100 100

10 10

1 1

D D
0,1 0,1
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1

Figure 66: Modélisation de l’isotherme de la Molécule D à 30% Figure 67: Modélisation de l’isotherme de la Molécule D à 30%
massique et à 40°C (■ : données expérimentales) par le modèle massique et à 80°C (■ : données expérimentales) par le modèle
thermodynamique (─). thermodynamique (─).

10000 100000
PCO2 / kPa
PCO2 / kPa

10000
1000

1000
100

100
10
10

1
1

D D
0,1 0,1
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1

Figure 68: Modélisation de l’isotherme de la Molécule D à 50% Figure 69: Modélisation de l’isotherme de la Molécule D à 50%
massique et à 40°C (■ : données expérimentales) par le modèle massique et à 80°C (■ : données expérimentales) par le modèle
thermodynamique (─). thermodynamique (─).

10000 10000
PCO2 / kPa

PCO2 / kPa

1000 1000

100 100

10 10

1 1

D D
0,1 0,1
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1

Figure 70: Modélisation de l’isotherme de la Molécule E à 30% Figure 71: Modélisation de l’isotherme de la Molécule E à 30%
massique et à 40°C (■ : données expérimentales) par le modèle massique et à 80°C (■ : données expérimentales) par le modèle
thermodynamique (─). thermodynamique (─).

119
10000 100000

PCO2 / kPa
PCO2 / kPa
1000 10000

100 1000

10 100

1 10

D D
0,1 1
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1

Figure 72: Modélisation de l’isotherme de la Molécule E à 50% Figure 73: Modélisation de l’isotherme de la Molécule E à 50%
massique et à 40°C (■ : données expérimentales) par le modèle massique et à 80°C (■ : données expérimentales) par le modèle
thermodynamique (─). thermodynamique (─).

1000 10000

PCO2 / kPa
PCO2 / kPa

1000
100

100

10

10

1
1

D D
0,1 0,1
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1

Figure 74: Modélisation de l’isotherme de la Molécule F à 30% Figure 75: Modélisation de l’isotherme de la Molécule F à 30%
massique et à 40°C (■ : données expérimentales) par le modèle massique et à 80°C (■ : données expérimentales) par le modèle
thermodynamique (─). thermodynamique (─).

10000 100000
PCO2 / kPa

PCO2 / kPa

10000
1000

1000
100

100

10
10

1
1

D D
0,1 0,1
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1

Figure 76: Modélisation de l’isotherme de la Molécule F à 50% Figure 77: Modélisation de l’isotherme de la Molécule F à 50%
massique et à 40°C (■ : données expérimentales) par le modèle massique et à 80°C (■ : données expérimentales) par le modèle
thermodynamique (─). thermodynamique (─).
PCO2 / kPA
PCO2 / kPA

100 100

10 10

1 1

0,1 0,1

D D
0,01 0,01
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2

Figure 78: Modélisation de l’isotherme de la 2-Méthylpipéridine à Figure 79: Modélisation de l’isotherme de la 2-Méthylpipéridine à
26% massique et à 40°C (■ : données expérimentales) par le 26% massique et à 80°C (■ : données expérimentales) par le
modèle thermodynamique (─). modèle thermodynamique (─).

120
PCO2 / kPA

PCO2 / kPA
100 100

10 10

1 1

0,1 0,1

D D
0,01 0,01
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1

Figure 80: Modélisation de l’isotherme de la 2-Méthylpipéridine à Figure 81: Modélisation de l’isotherme de la 2-Méthylpipéridine à
30% massique et à 40°C (■ : données expérimentales) par le 30% massique et à 80°C (■ : données expérimentales) par le
modèle thermodynamique (─). modèle thermodynamique (─).

PCO2 / kPA
PCO2 / kPA

100 100

10 10

1 1

0,1 0,1

D D
0,01 0,01
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1

Figure 82: Modélisation de l’isotherme de la 2-Méthylpipéridine à Figure 83: Modélisation de l’isotherme de la 2-Méthylpipéridine à
50% massique et à 40°C (■ : données expérimentales) par le 50% massique et à 80°C (■ : données expérimentales) par le
modèle thermodynamique (─). modèle thermodynamique (─).

Nous commentons ci-dessous les isothermes mal représentés par le modèle conduisant à des
paramètres ajustés non fiables :
Les isothermes 40°C-26% massique pour la N-Méthylpipéridine et la 2-Méthylpipéridine
(figure 52 et 78) ne sont pas correctement représentés du au fait que les données
expérimentales couvrent un domaine de D trop restreint et voisin de la saturation chimique
au-delà duquel le modèle n’est pas valable. Pour ces deux amines, on observe un décalage
entre les données expérimentales et l’isotherme modélisé. En ce qui concerne la 2-
Méthylpipéridine, l’isotherme « extrapolé » aux faibles taux de charge a une pente beaucoup
trop importante.
L’isotherme 40°C-50% massique de la molécule A est également mal représenté par le
modèle, les points expérimentaux étant relativement éloignés des valeurs calculées, en
particulier dans le domaine des faibles taux de charge. Cette mauvaise représentation pourrait
être due à une dispersion trop grande des données expérimentales.

IV.5. Données déduites de la modélisation des isothermes d’absorption

La modélisation thermodynamique des isothermes d’absorption permet les calculs de


génie chimique nécessaires à la conception et à l’optimisation du procédé de captage. Elle

121
permet également la spéciation des espèces en solution. Nous donnons ci-dessous quelques
exemples d’application :

x Enthalpie de réaction

L’enthalpie de réaction entre le CO2 et l’amine est une des trois composantes de
l’énergie de régénération de la solution absorbante. Lors de la régénération, il est en effet
nécessaire de fournir l’énergie permettant de détruire les liaisons CO2 -amine établies lors du
captage.
En l’absence des données calorimétriques, cette enthalpie peut être calculée à partir de
la loi de Van’t’ Hoff :
dln(PCO2 )
'H(T, α)= -RT2 . (70)
dT

Avec :
'H(T, α) : enthalpie de réaction CO2 / amine (J.mol-1)

L’enthalpie de réaction variant avec le taux de charge, la grandeur importante au niveau de la


régénération est l’enthalpie moyenne entre la solution vierge (α = 0) et la solution riche en
sortie de l’absorbeur calculée comme suit :
αsortie
1
തതതത
' ‫ ܪ‬ሺTሻ ൌ  න 'H(T, α) dα (71)
αsortie 0

Les calculs qui précèdent supposent la connaissance des variations en fonction de la


température des différents paramètres intervenant dans l’isotherme modélisé, ce qui n’est pas
le cas pour k1 , k2 et k*c . Seules des valeurs ajustées de ces paramètres aux températures
expérimentales sont en effet connues dans le cas présent. En conséquence, l’enthalpie de
réaction et l’enthalpie moyenne peuvent être estimées respectivement comme suit :
'ln(PCO2 )
'H(α) = -RT2 . (72)
'T
αsortie
1
തതതത
'H = ෍ 'Hሺαሻ.'α (73)
αsortie
0

Dans le cas de nos travaux, seules les études à 40°C et 80°C étaient prévues. Il en résulte
un 'T trop important pour que l’utilisation des relations (72) et (73) soit pertinente.

122
x Capacité cyclique

Un des paramètres important de l’installation de captage est la « capacité cyclique »,


définie comme étant la variation du taux de charge entre l’entrée et la sortie de l’absorbeur
ramenée à l’unité de masse de la solution absorbante. Ce paramètre permet le calcul du débit
de la solution aqueuse d’amine alimentant l’absorbeur connaissant la quantité du CO2 à
absorber par unité du temps.
Si on prend comme exemple le captage en postcombustion du CO2 émis par les
centrales au charbon, les unités de captage sont conçues pour capter au moins 90% du CO2 
contenu dans les fumées.

Lors du captage en postcombustion, la température dans l’absorbeur est de 40°C et la


pression partielle en CO2 à son entrée est de l’ordre de 10 kPa. Si on admet un captage à 90%,
la pression partielle en sortie d’absorbeur doit être de 1 kPa.
Dans ces conditions la capacité cyclique 'D est donnée par la relation suivante :
10. C0 ሾDentrée ሺ10 kPa, 40°Cሻ-Dsortie (1 kPa, 40°C)ሿ
'D = (74)
M

'D : capacité cyclique (mol CO2 / Kg solution)


C0 : concentration de solution absorbante (% massique)
D : taux de charge (mol CO2 / mol d’amine)
Ainsi, les paramètres intervenant dans les relations (48) et (49) ayant été déterminés grâce à la
modélisation, la résolution des équations suivantes à 40°C permet le calcul de D*entrée/sortie. :
PCO2 =10 kPa
PCO2 =1 kPa

On en déduit Dentrée/sortie en prenant en compte le nombre de fonctions amine réactive au CO2 :


Dentrée/sortie ൌ N.D*entrée/sortie (75)

Les 'D à 40°C ainsi obtenues sont indiquées dans les tableaux 22 et 23.

V. Conclusion

La représentation des isothermes d’absorption des multiamines démixantes étudiées dans la


thèse selon le modèle de la « famille A » mis au point par N. El Hadri (2012) permet

123
généralement une bonne restitution de ces derniers pour les deux (ou trois) concentrations
massiques en amines et pour les deux températures étudiées.
Ainsi sur les 32 isothermes déterminés expérimentalement seulement trois ou quatre d’entre
eux sont mal représentés, soit parce que le domaine de pression de CO2 atteint celui de
l’absorption physique, soit par suite d’un domaine de variation du taux de charge trop limité.

124
Conclusion générale
Cette thèse a été réalisée dans le cadre d’un consortium (FUI) regroupant six sociétés
industrielles et quatre laboratoires de recherches académiques. Le thème général était d’ouvrir
la voie à la mise au point d’un procédé en rupture permettant une économie de 20 à 30% de
l’énergie de captage en postcombustion du CO2 émis par des installations industrielles
(production d’énergie, cimenteries, industries pétrolières…etc.). Parmi les différentes
solutions technologiques envisagées dans le cadre du FUI (captage par des hydrates de CO 2,
utilisation des liquides ioniques, mise en œuvre d’enzymes immobilisées dans un gel
transformant le CO2 en carbamate) notre équipe a exploré la voie « amines démixantes ».
Le principe du gain en énergie selon cette technologie est de diminuer l’énergie de
régénération de la solution absorbante en ne régénérant que la phase riche en CO2, la phase
pauvre étant renvoyée telle quelle dans l’absorbeur. Un des intérêts de cette technique est que
les procédés déjà existants seraient faciles à adapter puisqu’il suffirait d’ajouter un décanteur
séparant ces deux phases, entre l’absorbeur et le régénérateur.
Sept amines ont été sélectionnées : la N-Méthylpipéridine, la 2-Méthylpipéridine, et cinq de
structure confidentielle identifiées par les symboles A, B, D, E, F.
Concrètement les recherches qui nous ont été confiées concenent :
- La détermination des tensions de vapeur des amines pures et de différentes solutions
aqueuses.
- L’étude des isothermes d’absorption du CO2 des solutions aqueuses à deux
températures (40° et 80°C) dans un domaine de pression en CO2 compris entre 0 et 2 bars.

Les tensions de vapeur ont été déterminées en utilisant un appareil statique existant au
laboratoire. Cette donnée permet d’estimer les pertes possibles en amine par vaporisation.
Les isothermes de solubilité ont été étudiés avec deux dispositifs :
- Un appareil mis au point dans le cadre d’une action précédente (ANR CapCO2) ne
permettant de déterminer que le taux de charge global de la solution en CO2.
- Un appareil réalisé spécialement au cours de la présente action permettant
d’échantillonner chacune des phases en cas de démixtion, en vue de leur analyse. Cet appareil
permet ainsi de déterminer le taux de charge de chacune des phases.

Les principaux résultats obtenus concernant l’absorption du CO2 par les amines démixantes
sélectionnées sont les suivantes :

126
- La 2-Méthylpipéridine démixe en solution aqueuse à 80°C mais le mélange devient
homogène dès l’introduction d’une quantité infime de CO2. Cette amine est donc sans intérêt
compte tenu de notre objectif.
- Les solutions aqueuses de la N-Méthylpipéridine chargées en CO2 démixent bien à
80°C, mais également à 40°C, ce qui est un inconvénient pour le procédé car l’absorbeur
devrait alors fonctionner en régime triphasique.
- La molécule A a un comportement voisin de l’amine précédente mais son domaine de
démixtion à 40°C est plus réduit (PCO2 d 0.17 bar).
- Bien qu’ayant un potentiel d’absorption du CO2 important, les amines B, D, E, F
présentent un domaine de démixtion à 40°C étendu.

Les travaux que nous avons réalisés ont permis de dégager les principales caractéristiques
d’absorption du CO2 de sept amines démixantes. Parmi ces sept amines, c’est l’amine A qui
possède les propriétés de démixtion les mieux adaptées à un procédé de captage du CO2. Des
études cinétiques d’absorption complémentaires devraient cependant être réalisées afin de
vérifier que la vitesse d’absorption du CO2 ne soit pas une étape limitante du procédé.

127
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136
Annexes

137
Annexe1

I. Modélisation de la dérivée des isothermes appartenant à la famille A sans formation


de carbamate

10000 100
dln(PCO2) / dD

1000

dln(PCO2) / dD*
100 10

10

D D
1 1
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1

Figure 84: Modélisation de la dérivée de l’isotherme de la N- Figure 85: Modélisation de la dérivée de l’isotherme de la N-
Méthylpipéridine à 26% massique et à 40°C (■ : données Méthylpipéridine à 26% massique et à 80°C (■ : données
expérimentales) par le modèle thermodynamique (―). expérimentales) par le modèle thermodynamique (―).

100 100
dln(PCO2) / dD

10 10
dln(PCO2) / dD*

D D
1 1
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1

Figure 86: Modélisation de la dérivée de l’isotherme de la N- Figure 87: Modélisation de la dérivée de l’isotherme de la N-
Méthylpipéridine à 30% massique et à 40°C (■ : données Méthylpipéridine à 30% massique et à 80°C (■ : données
expérimentales) par le modèle thermodynamique (―). expérimentales) par le modèle thermodynamique (―).

100 100
dln(PCO2) / dD

dln(PCO2) / dD

10 10

D D
1 1
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1

Figure 88: Modélisation de la dérivée de l’isotherme de la N- Figure 89: Modélisation de la dérivée de l’isotherme de la N-
Méthylpipéridine à 50% massique et à 40°C (■ : données Méthylpipéridine à 50% massique et à 80°C (■ : données
expérimentales) par le modèle thermodynamique (―). expérimentales) par le modèle thermodynamique (―).

138
1000 100

dln(PCO2) / dD
100

dln(PCO2) / dD
10

10

D D
1 1
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1

Figure 90: Modélisation de la dérivée de l’isotherme de la Molécule Figure 91: Modélisation de la dérivée de l’isotherme de la Molécule
A à 30% massique et à 40°C (■ : données expérimentales) par le A à 30% massique et à 80°C (■ : données expérimentales) par le
modèle thermodynamique (―). modèle thermodynamique (―).

100 100
dln(PCO2) / dD

dln(PCO2) / dD
10 10

D D
1 1
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1

Figure 92: Modélisation de la dérivée de l’isotherme de la Molécule Figure 93: Modélisation de la dérivée de l’isotherme de la Molécule
A à 50% massique et à 40°C (■ : données expérimentales) par le A à 50% massique et à 80°C (■ : données expérimentales) par le
modèle thermodynamique (―). modèle thermodynamique (―).

10000 100
dln(PCO2) / dD

1000
dln(PCO2) / dD*

100 10

10

D D
1 1
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1

Figure 94: Modélisation de la dérivée de l’isotherme de la Molécule Figure 95: Modélisation de la dérivée de l’isotherme de la Molécule
A à 66% massique et à 40°C (■ : données expérimentales) par le A à 66% massique et à 80°C (■ : données expérimentales) par le
modèle thermodynamique (―). modèle thermodynamique (―).

100 100
dln(PCO2) / dD

dln(PCO2) / dD

10 10

D D
1 1
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1

Figure 96: Modélisation de la dérivée de l’isotherme de la Molécule Figure 97: Modélisation de la dérivée de l’isotherme de la Molécule
B à 30% massique et à 40°C (■ : données expérimentales) par le B à 50% massique et à 40°C (■ : données expérimentales) par le
modèle thermodynamique (―). modèle thermodynamique (―).

139
100 100

dln(PCO2) / dD

dln(PCO2) / dD
10 10

D D
1 1
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1

Figure 98: Modélisation de la dérivée de l’isotherme de la Molécule Figure 99: Modélisation de la dérivée de l’isotherme de la Molécule
D à 30% massique et à 40°C (■ : données expérimentales) par le D à 30% massique et à 80°C (■ : données expérimentales) par le
modèle thermodynamique (―). modèle thermodynamique (―).

100 1000

dln(PCO2) / dD
100
dln(PCO2) / dD

10

10

D D
1 1
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1

Figure 100: Modélisation de la dérivée de l’isotherme de la Figure 101: Modélisation de la dérivée de l’isotherme de la
Molécule D à 50% massique et à 40°C (■ : données expérimentales) Molécule D à 50% massique et à 80°C (■ : données expérimentales)
par le modèle thermodynamique (―). par le modèle thermodynamique (―).

100 100
dln(PCO2) / dD

dln(PCO2) / dD

10 10

D D
1 1
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1

Figure 102: Modélisation de la dérivée de l’isotherme de la Figure 103: Modélisation de la dérivée de l’isotherme de la
Molécule E à 30% massique et à 40°C (■ : données expérimentales) Molécule E à 30% massique et à 80°C (■ : données expérimentales)
par le modèle thermodynamique (―). par le modèle thermodynamique (―).

100 100
dln(P CO2) / dD
dln(PCO2) / dD

10 10

D D
1 1
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1

Figure 104: Modélisation de la dérivée de l’isotherme de la Figure 105: Modélisation de la dérivée de l’isotherme de la
Molécule E à 50% massique et à 40°C (■ : données expérimentales) Molécule E à 50% massique et à 80°C (■ : données expérimentales)
par le modèle thermodynamique (―). par le modèle thermodynamique (―).

140
100 100

dln(PCO2) / dD
dln(PCO2) / dD
10 10

D D
1 1
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1

Figure 106: Modélisation de la dérivée de l’isotherme de la Figure 107: Modélisation de la dérivée de l’isotherme de la
Molécule F à 30% massique et à 40°C (■ : données expérimentales) Molécule F à 30% massique et à 80°C (■ : données expérimentales)
par le modèle thermodynamique (―). par le modèle thermodynamique (―).

100 1000

dln(PCO2) / dD
100
dln(PCO2) / dD

10

10

D D
1 1
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1

Figure 108: Modélisation de la dérivée de l’isotherme de la Figure 109: Modélisation de la dérivée de l’isotherme de la
Molécule F à 50% massique et à 40°C (■ : données expérimentales) Molécule F à 50% massique et à 80°C (■ : données expérimentales)
par le modèle thermodynamique (―). par le modèle thermodynamique (―).

II. Modélisation de la dérivée des isothermes appartenant à la famille A avec formation


de carbamate
120 100
dln(PCO2)/ /dalph D
dln(PCO2)/ /dalphD

100
80

80
60

60

40
40

20
20

D D
0 0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1

Figure 110: Modélisation de la dérivée de l’isotherme de la 2- Figure 111: Modélisation de la dérivée de l’isotherme de la 2-
Méthylpipéridine à 26% massique et à 40°C (■ : données Méthylpipéridine à 26% massique et à 80°C (■ : données
expérimentales) par le modèle thermodynamique (―). expérimentales) par le modèle thermodynamique (―).

100 100
dln(PCO2)/ /dalphD

dln(PCO2)/ /dalphD

80 80

60 60

40 40

20 20

D D
0 0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1

Figure 112: Modélisation de la dérivée de l’isotherme de la 2- Figure 113: Modélisation de la dérivée de l’isotherme de la 2-
Méthylpipéridine à 30% massique et à 40°C (■ : données Méthylpipéridine à 30% massique et à 80°C (■ : données
expérimentales) par le modèle thermodynamique (―). expérimentales) par le modèle thermodynamique (―).

141
100 100

dln(PCO2)/ /dalphD

dln(PCO2)/ /dalph D
80 80

60 60

40 40

20 20

D D
0 0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1

Figure 114: Modélisation de la dérivée de l’isotherme de la 2- Figure 115: Modélisation de la dérivée de l’isotherme de la 2-
Méthylpipéridine à 50% massique et à 40°C (■ : données Méthylpipéridine à 50% massique et à 80°C (■ : données
expérimentales) par le modèle thermodynamique (―). expérimentales) par le modèle thermodynamique (―).

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Publications

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Résumé

161
Le but de ce travail consiste à caractériser d’un point de vue thermodynamique des solutions aqueuses d’amines
demixantes en présence ou non de CO2. En effet, dans le cadre des procédés de captage du CO 2 en
postcombustion, les solutions aqueuses d’amines sont généralement employées en raison de la faible teneur de
CO2 dans les fumées donc de leurs très faibles pressions partielles. Les amines réagissent avec le CO 2 accélérant
ainsi le transfert de la phase gazeuse vers la phase aqueuse (réaction acido-basique). Ces solvants sont
principalement régénérés sous l’action de la chaleur (colonne de rectification). Les amines démixantes ont la
particularité de former un équilibre liquide-liquide sous certaines conditions de température : Une phase aqueuse
riche en CO2 et une phase organique riche en amine et pauvre en CO2 sont ainsi en présence. De plus, avec le
CO2, les conditions de température de démixion sont différentes, permettant ainsi de sélectionner l’amine
adéquate.
La première partie a été consacré à l’acquisition expérimentale de deux types de données : Dans un premier
temps, des diagrammes d’équilibres liquide-vapeur des corps purs et des mélanges binaires contenant différentes
amines ont été déterminés à l’aide d’un appareil statique conçu au laboratoire. Ultérieurement, des isothermes de
solubilité du CO2 dans les solutions aqueuses d’amines (commerciales ou synthétisées) ont été mesurées en
utilisant deux appareils dont l’un permet de détecter la demixtion des amines.
La seconde partie a été dédié à la modélisation thermodynamique de la solubilité du CO2 dans les solutions
aqueuses d’amines. A cet effet, plusieurs modèles ont été passés en revue. Les calculs ont été effectués en
utilisant le modèle d’El Hadri qui semble adéquat (convenir) pour le type de systèmes traités dans cette thèse

Mot clés: CO2, Amines, démixtion, isothermes d’absorption, équilibres liquide-vapeur, modélisation.

Summary
The aim of this study is to characterize thermodynamically the demixing of aqueous solutions of amines in the
presence or not of CO2. Indeed, in the context of the methods of post-combustion CO2 capture, aqueous solutions
of amines are generally used because of the low CO2 content in the flue gases thus to their very low partial
pressures. The amines react with the CO2 and accelerating the transfer of the gas phase to the aqueous phase
(acid-base reaction). These solvents are primarily regenerated by the action of heat (rectifying column) . The
demixing amines have the particularity to form a liquid-liquid equilibrium under certain temperature conditions:
A CO2-rich aqueous phase and an organic phase rich in amine and low in CO2. Furthermore, with the CO2 , the
temperature conditions are different and for selecting the appropriate amine.
The first part of this work was devoted to experimental acquisition of two types of data: In a first step, the vapor-
liquid equilibrium diagrams of pure substances and binary mixtures containing different amines were determined
using a static device designed in the laboratory. Subsequently, isothermal solubility of CO 2 in the aqueous
solutions of amine (commercial or synthesized) were measured using two devices: One can detect the demixing
amines.
The second part is dedicated to the thermodynamic modeling of the solubility of CO 2 in aqueous amine
solutions. To this end, several models have been reviewed. The calculations were performed using the El Hadri
model that seems appropriate (suitable) for the type of systems investigates in this thesis

Keywords : CO2 , Amines, demixing , absorption isotherms , vapor-liquid equilibria , modeling.

‫ﻣ ﻠﺨﺺ‬
، ‫ ﻓﻲ اﻟواﻗﻊ‬.CO2 ‫اﻟﮭدف ﻣن ھذا اﻟﻌﻣل ھو ﺗوﺻﯾف ﻣن وﺟﮭﺔ ﻧظرر اﻟدﯾﻧﺎﻣﯾﻛﯾﺔ اﻟﺣرارﯾﺔ اﻟﻣﺣﺎﻟﯾل اﻟﻣﺎﺋﯾﺔ اﻷﻣﯾﻧﯾﺔ ﻓﻲ ﺣﺿور او ﻋدم ﺣﺿور‬
‫ ﻓﻲ اﻷﺑﺧرة ادن ﻧظرا‬CO2 ‫ ﯾﺗم ﻋﺎدة اﺳﺗﺧدام ااﻟﻣﺣﺎﻟﯾل اﻟﻣﺎﺋﯾﺔ اﻷﻣﯾﻧﯾﺔ ﻧظرا ﻻﻧﺧﻔﺎض ﻣﺣﺗوى‬، ‫ ﻓﻲ ﻏرﻓﺔ اﺣﺗراق‬CO2 ‫ﻓﻲ ﺳﯾﺎق ﻋﻣﻠﯾﺎت اﻟﺗﻘﺎط‬
. ‫ﻟﺿﻐوطﮭﺎ اﻟﺟزﺋﯾﺔ اﻟﻣﻧﺧﻔﺿﺔ ﺟدا‬
‫ ھذه اﻟﻣﺣﺎﻟﯾل ھﻲ ﺑﺎﻻﺳﺎس ﻣﺗﺟددة ﺗﺣت ﺗﺎﺛﯾر‬.(‫ﻗﺎﻋدة‬-‫ ﻟﺗﻌﺟﯾل ﻧﻘل اﻟﻣرﺣﻠﺔ اﻟﻐﺎزﯾﺔ اﻟﻰ ﻟﻠﻣرﺣﻠﺔ ﻣﺎﺋﯾﺔ ) ﺗﻔﺎﻋل ﺣﻣض‬CO2 ‫ﺗﺗﻔﺎﻋل اﻷﻣﯾﻧﺎت ﻣﻊ‬
‫ اﻟﻣرﺣﻠﺔ اﻟﻣﺎﺋﯾﺔ ﻏﻧﯾﺔ‬:‫ﺳﺎﺋل ﺗﺣت درﺟﺔ ﺣرارة ﻣﻌﯾﻧﺔ‬-‫( ﻟﮭﺎ ﺧﺻوﺻﯾﺔ ﺗﺷﻛﯾل ﺗوازن ﺳﺎﺋل‬demixing) ‫ اﻷﻣﯾﻧﺎت‬.(‫اﻟﺣرارة )ﺗﺻﺣﯾﺢ اﻟﻌﻣود‬
‫( ھﻲ ﻛذﻟك ﻣوﺟودة‬CO2) ‫( وﻣرﺣﻠﺔ اﻟﻌﺿوﯾﺔ ﻏﻧﯾﺔ ﺑﺄﻣﯾن و ﻓﻘﯾرة باﻟ ﻛرﺑ ون أﻛ ﺳ ﯾد ﺛ ﺎﻧ ﻲ‬CO2) ‫باﻟ ﻛرﺑ ون أﻛ ﺳ ﯾد ﺛ ﺎﻧ ﻲ‬
. ‫( ﻣﺧﺗﻠﻔﺔ ﯾﺳﻣﺢ ﺑﺎﺧﺗﯾﺎر اﻷﻣﯾن اﻟﻣﻧﺎﺳب‬demixing) ‫ ﺷروط درﺟﺔ اﻟﺣرارة‬,(CO2) ‫ ﻣﻊ اﻟ ﻛرﺑ ون أﻛ ﺳ ﯾد ﺛ ﺎﻧ ﻲ‬،‫ وﺑﺎﻹﺿﺎﻓﺔ إﻟﻰ ذﻟك‬.
‫ﺑﺧﺎر ﻟﻠﺟﺳم اﻟﻧﻘﻲ‬-‫ ﺗﺣددت اﻟرﺳوﻣﺎت اﻟﺗﺧطﯾطﯾﺔ ﻟﻠﺗوازن ﺳﺎﺋل‬،‫ ﻓﻲ ﺧطوة أوﻟﻰ‬: ‫اﻟﺟزء اﻷول ﻛرس ﻟﻠﺣﺻول ﻋﻠﻰ ﻧوﻋﯾن ﻣن اﻟﺑﯾﺎﻧﺎت اﻟﺗﺟرﯾﺑﯾﺔ‬
‫ ﻓﻲ‬CO2 ‫( ذوﺑﺎن‬isotherme) ،‫ وﻓﻲ وﻗت ﻻﺣق‬.‫واﻟﻣﺣﺎﻟﯾل ﺛﻧﺎﺋﯾﺔ ﺗﺣﺗوي ﻋﻠﻰ اﻷﻣﯾﻧﺎت اﻟﻣﺧﺗﻠﻔﺔ ﺑﺎﺳﺗﺧدام ﺟﮭﺎزاﺻﻠﻲ ﻣﺻﻣم ﻓﻲ اﻟﻣﺧﺗﺑر‬
.‫( اﻷﻣﯾﻧﺎت‬demixing) ‫ واﺣد ﻣﻧﮭﺎ ﻟﻠﻛﺷف ﻋن‬، ‫ﻣﺣﺎﻟﯾل اﻷﻣﯾﻧﺎت ) ﺗﺟﺎرﯾﺔ أو ﻣرﻛﺑﺔ ( ﻗﯾﺳت ﺑﺎﺳﺗﺧدام ﺟﮭﺎزﯾن‬
‫ ﺗم اﺳﺗﻌراض اﻟﻌدﯾد ﻣن‬،‫ وﺗﺣﻘﯾﻘﺎ ﻟﮭذه اﻟﻐﺎﯾﺔ‬.‫ ﻓﻲ ﻣﺣﺎﻟﯾل اﻷﻣﯾﻧﺎت‬CO2 ‫وﺧﺻص اﻟﺟزء اﻟﺛﺎﻧﻲ ﻟﻠﻧﻣذﺟﺔ اﻟدﯾﻧﺎﻣﯾﻛﯾﺔ اﻟﺣرارﯾﺔ ﻟﻘﺎﺑﻠﯾﺔ ذوﺑﺎن‬
.‫ ﺗ ﻣت اﻟﻌﻣﻠﯾﺎت اﻟﺣﺳﺎﺑﯾﺔ ﺑﺎﺳﺗﺧدام ﻧﻣوذج اﻟ ﺣ ﺿري اﻟﺗﻲ ﺗﺑدو ﻛﺎﻓﯾﺔ ﻟﻧوع اﻟﻣﺣﺎﻟﯾل اﻟﺗﻲ در ﺳت ﻓﻲ ھذه اﻷطروﺣﺔ‬.‫اﻟﻧﻣﺎذج‬

.‫ واﻟﻧﻣذﺟﺔ‬، ‫ ﺑﺧﺎر‬- ‫ اﻟﺗوازن ﺳﺎﺋل‬، ‫ اﻻﯾﺳوﺛرم إﻣﺗﺻﺎص‬، ‫ ﻓﺻل‬، ‫ اﻷﻣﯾﻧﺎت‬،CO2 : ‫اﻟ رﺋ ﯾ ﺳ ﯾﺔ اﻟ ﻛ ﻠﻣﺎت‬

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