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Mécanique des Milieux Continus - chap.

Chapitre 1

DESCRIPTION DES MILIEUX CONTINUS

1. MILIEU CONTINU - DEFINITIONS

1.1. Hypothèse du milieu continu

La structure de tout milieu naturel est discrète car il est constitué d’un grand nombre
d’atomes et d’un vide important (la masse est essentiellement concentrée au noyau). Sa formulation
mathématique est complexe et impliquerait un très grand nombre d’équations. Par ailleurs, les
potentiels d’interaction sont souvent inconnus. Cependant l’expérience suggère de considérer la
structure macroscopique du milieu. Par exemple, un barreau de métal déformé, un avion en vol, un
bateau en navigation, l’eau s’écoulant dans une rivière ou encore l’air sortant d’une soufflerie
peuvent être décrit et leurs comportements prévus, en faisant abstraction de leur structure
moléculaire. Le fait de se placer d’un point de vue macroscopique permet en outre de définir une
masse volumique  qui, intégrée sur le volume total du milieu fournit sa masse.

Un milieu continu remplit entièrement tous les éléments de volume du domaine qu’il
occupe. Deux éléments jointifs du milieu le resteront lors de son évolution.

Les propriétés physiques d’un milieu continu sont représentées par des champs scalaires (ex.
densité), vectoriels (vitesse, accélération…) ou tensoriels (déformation, contrainte) différentiables
jusqu’à un ordre suffisant en tout point du milieu. Cela signifie qu’on élimine toute discontinuité.

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Mécanique des Milieux Continus - chap. 1

Cette définition est large et englobe aussi bien les solides que les fluides. Elle a l’avantage
de permettre une description simple du milieu et de réduire considérablement le nombre d’équation
décrivant son évolution.

Remarque :
Compte tenu de cette définition, la MMC ne s’applique pas aux gaz rares de très faible
densité et aux mélanges hétérogènes pour lesquels les propriétés, par exemple la densité, sont
discontinues. Toutefois, ces derniers peuvent être étudiés en les décomposant en plusieurs domaines
continus.

1.2. Particule matérielle

Une particule matérielle, notée P, est un volume élémentaire, d représentatif à l’échelle
infinitésimale : elle est constituée d’un grand nombre de molécules et ses dimensions sont très
petites comparées à celle du milieu (S) et grandes par rapport au libre parcours moyen des
molécules.

(S)
S P
Quelques ordres de grandeurs :
d
L
1 3 d’air contient 3.107 molécules
d
1 3 d’air contient 1011 molécules

a << d << l
a : libre parcours moyen

A chaque particule sont attachées des grandeurs physiques (pression, température, position,
vitesse…) qui sont en fait des moyennes statistiques de grandeurs microscopiques affectées de
fluctuations (par exemple, agitation thermique). Ces fluctuations sont, la plupart du temps,
absolument négligeables quel que soit le volume d considéré, du fait du grand nombre de
particules qu'il contient. Par exemple, 1mm3 de gaz parfait, à une température de 300 K et sous une
pression de 10-5 Pa contient encore plus de 2 millions de molécules.

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Mécanique des Milieux Continus - chap. 1

1.3. Domaines

En mécanique des milieux continus interviennent deux types de domaines :

• Le domaine matériel (noté ):

Défini par l'ensemble des particules qui le constituent. Une particule appartenant au
domaine matériel à l'instant t, lui appartiendra à tout instant. Dans un milieu en mouvement,
un domaine matériel se déplace et se déforme. On dit qu'on suit le domaine dans son
mouvement.

(S) (S)
DP
P

t=0 t

• Le domaine géométrique :
C’est l’ensemble des points géométriques. Le domaine géométrique est traversé par un
milieu continu en mouvement.

P’ P V
D
t=0

P V
P’
D
t

1.4. Plan d’étude de la M.M.C

En MMC, on s’intéressera aux mouvements, aux déformations, aux efforts intérieurs et


extérieurs et aux lois qui les relient.

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Mécanique des Milieux Continus - chap. 1

a- Mode de description

Contrairement à la mécanique des solides indéformables où le mouvement est décrit par un


nombre fini de paramètres (6 au total), le nombre de paramètres décrivant un milieu continu
déformable est infini. Comme la distance entre deux points du milieu varie, il faut décrire le
mouvement de chaque particule. On introduira des champs de variables sur le milieu et on
distinguera :
  
• Les variables d’état (scalaires): densité ( x, t), température ( x, t), pression P(x, t)
  
• Les variables cinématiques (vecteurs) : vitesse V(x, t), accélérati on (x, t)

• Les tenseurs (applications linéaire représentées par une matrice) : tenseur de déformation
et de contraintes.

Où X est le vecteur position et t le temps.

b- Application des lois de conservation

Les lois de conservation sont la traduction mathématique des lois de la physique. Dans le
cadre de la MMC, il faut décrire pour tout domaine matériel :

• la loi de conservation de la masse ;


• la loi fondamentale de la dynamique, qui englobe la conservation de la quantité de
mouvement et celle du moment cinétique.
Pour déterminer les équations locales de mouvement, on y ajoute les conditions initiales (C.I.) et les
conditions aux limites (C.L.) qui seront introduite au chapitre 3.

c- Lois de comportement

Pour avoir un système complet d'équations, il est nécessaire d'introduire des lois dites de
comportement (ou rhéologiques) décrivant les propriétés de déformabilité du milieu continu
considéré (cf. chap. 4). Il apparaît donc autant de branches de la M.M.C. que de type de
comportement (Mécanique des fluides : fluides Newtoniens et non Newtoniens… Mécanique du
solide : élasticité, plasticité, visco-élasticité….etc). Dans le cadre de ce cours, nous nous limiterons
au cas des solides élastiques isotropes (qui retrouvent leurs formes initiales lorsque l’on supprime
les efforts qui les ont déformés) dans l’hypothèse de petites déformations.

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2. DESCRIPTION DU MOUVEMENT

 x 01   x1  (S)
(S)    
x3 P M 0  x 02  M x 2 
x  P x 
 03   3

R Dt
Dt0
instant t = 0 instant t
O x2
x1

Dans un repère R orthonormé associé à un référentiel R , considérons un milieu continu (S).

(S) occupe le domine Dt o à l’instant t = 0 et le domaine Dt à l’instant t .

 x 01   x1 
La particule matérielle P se trouve en Mo  x 02  à l’instant t = 0 et en M  x 2  à l’instant t.
 x 03   x3 
   
En MMC, on utilise principalement deux méthodes pour décrire le mouvement : la méthode de
Lagrange et la méthode d’Euler.

2. 1. Description Lagrangienne (Matérielle)

Consiste à suivre chaque particule dans son mouvement. Dans cette description, définir le
mouvement de (S) c’est, donner à chaque instant t, les fonctions scalaires suivantes :

xi = fi(x0i , t)
  
ou bien : x = f (x 0 , t)

x01, x02, x03, t sont appelées variables de Lagrange


Les fonctions fi sont inconnues et représentent la description Lagrangienne du mouvement de (S).
En description Lagrangienne, on suit le domaine dans son mouvement. Dans la pratique, cette
description est utilisée en mécanique des solides déformables, qui se déforment par rapport à une
configuration de référence.

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2.2. Description Eulérienne (spatiale)

Cette description est relative à la configuration de (S) à un instant donné. Le mouvement de


(S) est défini par la donnée des composantes du vecteur vitesse en tout point M de Dt :

V (x , t)
 i i 
Ou bien v = v (x, t)
V1, V2, V3 sont inconnues
x1, x2, x3, et t sont appelées variables d’Euler (ces variables ne sont pas indépendantes puisque
chaque , xi, dépend du temps, t)

Pratiquement, on peut dire qu’en description Eulérienne, on observe l’évolution du milieu en un


point géométrique fixe pour l’observateur. Cette description est appliquée en mécanique des fluides
qui n’ont pas de forme propre. On détermine la configuration à un instant donné.

2.3. Trajectoires - Lignes de courant

Trajectoire : c’est le lieu des positions successives M, d’une particule que l’on suit dans son
mouvement.

  dOM
Le vecteur vitesse V(V1 , V2 , V3 ) étant défini par : V =
dt
Les trajectoires sont solution du système différentiel :

dx1 = dx2 = dx3 = dt


V1(xi,t) V2(xi,t) V3(xi,t)

Ligne de courant : Définie à un instant donné ; c’est une courbe tangente en chacun de ses
points au vecteur vitesse.

Les lignes de courant sont déterminées par l’équation :

dx1 = dx 2 = dx 3
V1 V2 V3

où t est un paramètre.

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Remarque : Trajectoires et lignes de courant sont en général différentes ; elles sont identiques pour
  
un mouvement stationnaire ( V = V (x) ).

3. DERIVEE PARTICULAIRE (MATERIELLE)

3.1. Cas d’une grandeur physique

Soit G une grandeur physique attachée à une particule P, par exemple la température ou la vitesse.

La dérivée particulaire de G, notée dG ou DG , représente le taux de variation de G en fonction


dt Dt
du temps lorsque l’on suit la particule dans son mouvement, c'est-à-dire à particule constante.

• En description Lagrangienne , la dérivée particulaire est la dérivée à particule constante ,


c'est-à-dire à M0 fixe (x0i constants)

G = G (x0i, t)

dG  G 
=  
dt  t  x 0

• En description Eulérienne on a :

G = G(x , t) = G(x i , t)

x = f(x 0i, t)

dG = G dt + G dx i
3

t xi
(notation indicielle xiyi = x y )
i =1
i i

dG = G + G  dxi
dt t 
x
i dt

somme sur i

dG G 
= + grad G . V
Soit :
dt t

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Pour une fonction vectorielle A on aura :

   
dA = A +  A . V
dt t
 A1 A1 A1 
 
 x1 x 2 x 3 
 A i 

avec A =  

 =
 A 2
 x1
 A
A 2
x 2
A1 
x 3 
 j 
x  3 A 3 A 3 
 x1 x 2 x 3 

tenseur d’ordre 2.


Exemple : accélération  d’une particule

     x  
Dx

dx
En description de Lagrange : x = x (x o , t) et V =   = =
 t  x Dt dt
o
Ce qui donne :
 
  V  dV
 =   =
 t  xo dt

 
 DV V  
 = = + V . V
Avec les variables d’Euler :
Dt t

Vi 
i = + grad Vi . V
Ou bien :
t i=1à3

3.2. Dérivée d’une intégrale de volume



Soit G(t ) = 
g( x , t) d une grandeur attachée à un volume Ω, suivi dans son

mouvement. Par exemple G peut représenter le volume de volume Ω (dans ce cas g = 1) ou sa


masse (g =  où (x,t) représente la masse volumique).

L’expression de dG peut s’obtenir de différentes manières. L’idée essentielle est que la


dt
variation de l’intégrale provient de :
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- la variation de la grandeur g,
- la variation du domaine d’intégration Ω au cours du mouvement.

En introduisant le volume Ω1 (en gris sur la figure), les domaines Ω (t) et Ω (t+dt) occupés par le
milieu respectivement aux instants t et (t + dt) peuvent se décomposer comme suit (cf. figure) :

Ω (t) = Ω1 + Ω3 et Ω(t+dt) = Ω1 + Ω2

Sur Ω2, le volume élémentaire (cylindre élémentaire colorié) est donné par :

d Ω = Vdt. dS. cos


 
= V. n dS dt

où n est la normale extérieure à la surface élémentaire dS.
 
Sur Ω3, V et n sont de sens opposés, d’où :
 
d = - V. n dS dt

G(t +dt) - G(t) = (t +dt)g(x, t + dt) d - (t)g(x, t) d

= 
1
g(x, t + dt) - g(x, t)  d +

 2
g(x, t + dt) d -  g(x, t) d
3

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  
  t
g 
(x, t) d dt + 
   =

 
g v . n dS dt


 div (g v)d

 g + div (gv) d
d’où :
d
dt 
g d =  
 t 

En utilisant la dérivée particulaire de g on a :

g  g  
+ div (gv) = + g div v + v . grad g
t t
dg 
= + g div v
dt

 dg 
 
d
d’où :
g d =  dt + g div v  d
dt    

Application

En prenant g = 1, on a :

G(t) =  d

qui représente le volume V de 

d’où

dV ( t ) 
dt
=  
div V d

div V représente le taux de dilatation par unité de volume.

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