Fiche T Obésité
Fiche T Obésité
Fiche T Obésité
Définitions Epidémiologie
Obésité : maladie chronique, forme sévère de France : 180 000 morts / an (> victimes du cancer).
surpoids. Excès de masse grasse et à une 17 % de la population souffre d’obésité (prévalence X 2 en 25 ans)
modification du tissu adipeux. D’ici 15 ans, ¼ de la population.
Considérée comme une maladie par l’OMS mais pas Prévalence X 2 catégories socio-professionnelles les plus modestes, plus
par l’état français. forte dans les DOM TOM.
Etiologie / facteurs de risques Processus physio et psycho-pathologique
Apports énergétiques excessifs, sédentarité, arrêt Déséquilibre entre apports et dépenses énergétiques → accumulation
du tabac non accompagné de mesures adaptées, des réserves stockées dans le tissu graisseux.
consommation d’alcool, médicaments Maladie du tissu adipeux avec ↑ masse du tissu adipeux par : ↑ du
(neuroleptiques, antidépresseurs, antiépileptiques, volume des adipocytes (accumulation des lipides) et ↑ du nombre
insuline, sulfamides hypoglycémiants, corticoïdes), d’adipocytes qui le composent.
facteurs génétiques et ATCD familiaux d’obésité Les cellules spécialisées de l’inflammation vont s’infiltrer dans le tissu
Antécédents d’obésité dans l’enfance, grossesse, adipeux et perturber la biologie et les échanges du tissu adipeux avec le
ménopause, TCA, troubles anxio-dépressifs, stress reste de l’organisme → complications et l’inflammation conduit à fibrose
au travail, diminution du temps de sommeil. du tissu, facteur de résistance à la perte de poids
A rechercher
Examen clinique : poids, mesure de la taille, calcul de l’IMC. Si IMC > à 25 kg/m2 et < à 35 kg/m2, mesure du tour de taille à
mi-distance entre la dernière côte et le sommet de la crête iliaque (indicateur de l’excès de graisse au niveau abdominal,
associé risque complications métaboliques et vasculaires)
Entretien clinique : histoire pondérale globale (âge, facteurs déclenchants…), évaluation motivation / changements du mode
de vie, évaluation / activité physique (GPAQ) et sédentarité, repérage perturbations du comportement alimentaire (SCOFF),
estimation dépense énergétique (équations prédictives de Harris et Benedict), évaluation de l’aspect social (niveau de vie,
environnement familial et professionnel), évaluation autonomie, évaluation qualité de vie
Diagnostic Complications
Indice de masse corporelle (IMC) ou Body Mass Index (BMI) Risque métabolique : DT2, dyslipidémies, troubles hormonaux
= poids (kg)/taille (m)2 : (perturbation du cycle menstruel)
IMC 25 à 29,9 : surpoids. Maladies cardio-vasculaires : maladie thrombotique, HTA
IMC 30 à 34,9 : obésité modérée. Maladies respiratoires : apnée du sommeil et hypoventilation
IMC 35 à 39,9 : obésité sévère. Cancers : sein, utérus et foie
IMC > 40 : obésité morbide. Autres : arthrose, lithiase vésiculaire, RGO, hépatopathie non
alcoolique, maladie rénale chronique, mycoses et psoriasis
Chez l'enfant, courbe d'IMC carnet de santé (courbe de
Retentissement psychologique et social : trouble dépressif et
Rolland-Cachera).
trouble du comportement alimentaire
Examens / complications
Examen clinique complémentaire :
Mesure de la TA en lien avec risque d’HTA ; Auscultation pulmonaire en lien avec risque de dyspnée d’effort ; Auscultation
cardiaque et mesure du pouls en lien avec risque d’angor ; Auscultations des membres inférieurs en lien avec risque
d’insuffisance veineuse et d’OMI ; Examen cutané en lien avec risque de macération des plis, de mycoses ; Évaluation clinique
de l’état bucco-dentaire
Examen paraclinique complémentaire :
Dépistage du DT2 : glycémie (+ 45 ans et avec IMC > 28) ; Dépistage d’une anomalie lipidique : bilan EAL ; Dépistage d’une
maladie rénale : dépistage de la MRC (quand IMC ≥ 30 kg/m²) par créatininémie et albuminurie ; Dépistage des cancers ;
Dépistage d’une stéatopathie métabolique : Échographie abdominale ou biomarqueurs de stéatose (IMC, du tour de taille,
des gamma GT et des triglycérides) ; ECG
Interrogatoire complémentaire :
Somnolence diurne, ronflements sévères et quotidiens, sensation d’étouffement pendant le sommeil, éveils répétés, fatigue
diurne, difficultés de concentration, nycturie (> 1 miction/nuit) → apnée du sommeil (échelle d’Epworth) ; retentissement
ostéoarticulaire (douleurs articulaires, gêne fonctionnelle, questionnaire WOMAC) ; troubles anxio-dépressifs ; addictions
associées ; ATCD psychiatriques ; troubles du comportement alimentaire secondaires à l’obésité ; reflux gastro-œsophagien
(brûlures, douleurs, remontées acides ou amères, douleurs ou brûlures rétro-sternales, pyrosis, toux inexpliquée,
régurgitations alimentaires) ; syndrome des ovaires polykystiques (irrégularité des cycles, hirsutisme, hyperandrogénie,
alopécie)
FICHE T – obésité
Stratégies thérapeutiques
Education thérapeutique du patient : intérêt perte de poids obésité́ pour réduire les comorbidités associées.
Une perte de poids de 5 % à 10 % maintenue : améliore le profil glucidique et lipidique, diminue le risque d’apparition du
DT2, réduit le handicap lié à l’arthrose, réduit la mortalité́ toutes causes confondues, ↓pression sanguine, améliore les
capacités respiratoires. Interrompre la prise de poids est déjà un objectif intéressant
Autres interventions recommandées : envisager l’aide d’un professionnel de santé en deuxième recours : médecin spécialisé́
en nutrition ou un diététicien, à un psychiatre ou un psychologue clinicien, à un kinésithérapeute ou un enseignant en APA
IMC > 35 kg/m2 avec comorbidité́ et IMC ≥ 40 kg/m2 → éventuelle indication de chirurgie bariatrique.