Fiche T Humeur - Dépression
Fiche T Humeur - Dépression
Fiche T Humeur - Dépression
Définitions Epidémiologie
Episode dépressif caractérisé : diminution pathologique de l’humeur et de Fréquent,
l’énergie avec des répercussions psychoaffectives, psychomotrices et Prévalence sur 1 an : 10% des 18-75 ans
physiologiques. Risque suicidaire élevé. 1,5 à 3 fois plus de femmes
Trouble dépressif récurrent : répétition d’au mini 2 épisodes, sans ATCD Risque suicidaire élevé
d’épisode (hypo)maniaque A tout âge, âge médian 25 ans
Sémiologie psychiatrique
Perturbations psychoaffectives Perturbations psychomotrices Perturbations physiologiques
Humeur dépressive, triste ; sentiment Cours de la pensée : bradypsychie, Sommeil, rythmes circadiens :
pénible, douloureux, envahissant ; ruminations, monoïdéisme (pensées insomnie (réveils nocturnes, réveils
quasi-constant dans la journée ; répétées sur 1 seul contenu négatif) précoces, difficultés
prédomine matin Cognitives : altération concentration, d’endormissement) ; somnolence
Emotions : anhédonie, anesthésie mémoire, attention ; indécision Fatigue, perte d’énergie
affective, anxiété, irritabilité Ralentissement moteur et Conduites alimentaires : anorexie,
Contenu de la pensée : culpabilité, comportemental : bradykinésie, augmentation de l’appétit,
auto-accusation, dévalorisation, hypomimie ou amimie ; bradyphémie modifications habitudes alimentaires
sentiment d’incapacité, d’inutilité, (discours) ; voix monocorde (repas rapide, grignotage, sucre),
d’indignité, incurabilité (aprosodie), clinophilie, incurie, aboulie, variation pondérale
Pensées de mort : idées de mort ou apragmatisme Sexualité : diminution désir, excitation,
idées suicidaires + ou - scénario Peut aussi se manifester (alternance ou hypo sexualité
association) avec de l’agitation à type : Autres symptômes neurovégétatifs,
déambulations, incapacité à s’asseoir -> digestifs, urinaires… douloureux…
état de tension, anxiété
Pronostic, évolution
Evolution variable : 50 % 1 seul épisode caractérisé sur la vie ; 35% trouble dépressif récurrent ; chronicité 15%
Facteurs de mauvais pronostic : sexe féminin, ATCD familiaux trouble de l’humeur, âge début précoce, nombre d’épisodes
passés, durée et/ou sévérité plus grande que le 1er épisode, persistance symptômes résiduels, comorbidités psychiatriques
FICHE T – Episode dépressif caractérisé et trouble dépressif récurrent
Stratégies thérapeutiques
Traitement non pharmaco Traitement pharmacologique Indications d’hospitalisations
Réassurance, écoute 1ère intention : anti-dépresseur ISRS ou Risque suicidaire élevé, mise en danger
Psychoéducation / troubles IRSN à augmenter par pallier jusqu’à Episode dépressif caractérisé sévère
Psychothérapies de soutien type TCC dose efficace en fonction tolérance Episode avec caractéristiques
(restructuration cognitive), thérapies Délai action : 2 à 4 sem après dose efficace mélancoliques, psychotiques ou
interpersonnelles… Durée mini : 1 an après rémission complète catatoniques
Réhabilitation psycho-sociale 2ème intention : antidépresseurs
tricycliques (risque de toxicité cardio-
Pour trouble dépressif récurrent : vasculaire).
électro-convulsivothérapie (ECT) en 1ère
intension si risque vital à court terme ; Selon spécificités cliniques :
stimulation magnétique transcrânienne Antipsychotique
répétée (rTMS) Anxiolytique, benzodiazépine
Hypnotique
Évaluation des ressources : ressources + soutiens d’aides disponibles pour le patient ; évaluer le
fonctionnement socio-professionnel, personnel et familial ; les conditions de vie, le degré d’isolement
social et familial ; le contexte culturel des patients ; évaluer les incapacités professionnelles, aides
sociales ? Recueillir si nécessaire les informations complémentaires auprès de l’entourage avec
l'accord du patient.
Diagnostics différentiels :
Psychiatrique : autres troubles de l’humeur (bipolaire), troubles délirants persistants, SCZ, troubles
de la personnalité, troubles anxieux, TOC, troubles addictifs
Non-psychiatrique : intoxication par substance psychoactive (alcool, cannabis...) ; neurologique
(tumeur cérébrale, sclérose en plaques, AVC, début de démence…) ; endocrinienne (hypothyroïdie,
maladie de Cushing) ; métaboliques (hypoglycémie, troubles ioniques, maladie de Wilson) ;
iatrogéniques (corticoïdes, bêtabloquants...)
Outils d’aide au diagnostic : BDI-II (Beck Depression Inventory) chez l’adulte : auto-questionnaire qui
peut être une aide pour identifier un épisode dépressif caractérisé
FICHE T – Episode dépressif caractérisé et trouble dépressif récurrent
Résumé clinique CIM-10 : Au moins 2 symptômes parmi humeur dépressive, perte d’intérêt ou d’énergie + au moins 2
autres symptômes ci-dessus avec évolution depuis + 15 jours et altération marquée du
fonctionnement (profession, activités, relations)
Haute Autorité de Santé - Épisode dépressif caractérisé de l’adulte : prise en charge en premier recours (has-sante.fr)
Haute Autorité de Santé - Problèmes de repérage, mauvais usage des antidépresseurs : la dépression doit être mieux
identifiée et traitée de façon personnalisée (has-sante.fr)
Antidépresseurs
Classes Rappel physiopathologique / EDC
ATD DE 1ère INTENTION 1ère hypothèse : "déficit monoaminergique" = déficience en noradrénaline (NA)
ISRS (inhibiteurs sélectifs de la recapture et/ou en sérotonine (5-HT).
de la sérotonine) : Escitalopram Fluoxétine 2ème hypothèse : fonctionnement anormal des récepteurs noradrénergiques et
Paroxétine Sertraline sérotoninergiques. Mécanismes "downregulation" des récepteurs 5-HT et NA ;
IRSNa (inhibiteurs mixtes de la recapture augmentation pathologique de l’activité de certains récepteurs
de la sérotonine et de la noradrénaline) : sérotoninergiques (5-HT2C) associée à l’anxiété qui diminuerait en retour la
Venlafaxine fonctionnalité des récepteurs 5-HT1A. Cette perturbation des récepteurs
Antagonistes des récepteurs alpha 2 : pourrait elle-même être causée par une déplétion en neurotransmetteurs
Miansérine Mirtazapine monoaminergiques.
Utilisées pour la PEC douleur et autres pathologies mentales La demi-vie des ATD est variable selon la molécule.
(Phobies sociale, TAG, Trouble panique, ESPT, TOC). Majorité : aux alentours de 24 heures -> administration
quotidienne
Situations à risques / déconseillé Précaution d’emploi
La prescription d’un ATD imipraminique est contre indiquée : Virage maniaque franc, arrêt ATD
- glaucome par fermeture de l’angle
- hypertrophie prostatique / épilepsie : renforcer la surveillance clinique, risque
- insuffisance cardiaque d’abaissement du seuil épileptogène. Arrêt TAD si crises.
- ATCD cardiovasculaires (IDM, trouble du rythme).
/ personnes âgées : prudence / imipraminiques
L’association d’un IRS/IRSNA avec un médicament pro- (/constipation chronique -> risque d’iléus paralytique ;
sérotoninergique comme la tramadol, le lithium ou les hypoTA orthostatique ou confusion).
IMAOA/B expose à un risque de syndrome sérotoninergique.
/ IMAO si une alimentation à base de tyramine (fromage,
Le citalopram et l'escitalopram sont contre-indiqués / bière et autres aliments) risque d’effets indésirables (accès
allongement acquis ou congénital de l’intervalle QT et/ou en hypertensifs).
association avec d’autres médicaments connus pour induire
un allongement de l’intervalle QT
FICHE T – Episode dépressif caractérisé et trouble dépressif récurrent
Effets secondaires
Nature Gravité Fréquence
Inhibiteurs du Recaptage de Effets digestifs Nausées, vomissements +++
la Sérotonine Anorexie +/- +/-
Insomnie + +
Céphalées + +
Accès hypersudatifs + +
Baisses de la libido et troubles sexuels ++ +++
Syndrome d'arrêt (Décroissance de posologie pour ++ +
arrêter -> paroxétine)
Syndrome sérotoninergique (association Tramadol) +++ Rare
Elévation de la pression artérielle + Rare
Œdème de Quincke +++ Rare
Perspectives/évolutions probables
Recherche en cours
Evolution e-santé
Haute Autorité de Santé - Stimulation magnétique transcrânienne dans le traitement de la dépression de l’adulte
(has-sante.fr)