Carcinomes Des Maxillaires Cours
Carcinomes Des Maxillaires Cours
Carcinomes Des Maxillaires Cours
UNIVERSITE D’ALGER
THEME
7. Evolution et pronostic
8. Conclusion
Les cancers de la cavité buccale font partie intégrante des cancers des voies aéro-digestives
supérieures (VADS).
Au niveau des maxillaires, les carcinomes peuvent présenter soit une évolution
• Centripète (à point de départ gingival)
• Centrifuge s’extériorisent, soit spontanément après rupture des corticales, ou à la suite
d’une avulsion ou d’une chute inexpliquée d’une dent).
4. Démarche diagnostique :
4.1. Interrogatoire : il permet de :
- Cerner les actes médicochirurgicaux et préciser les prises médicamenteuses en cours ;
- Préciser les habitudes alcoolo-tabagiques ;
- Rechercher la notion de perte de poids et d’amaigrissement récents ;
- Préciser les signes fonctionnels : douleur et ses caractéristiques, hypo ou hyperesthésie d’un
territoire nerveux, gêne à l’OB ou à la pro traction de la langue ;
- Rechercher l’apparition d’une ADP cervicale, ou plus rarement, d’hémorragie.
- Préciser la durée d’évolution, et les gestes thérapeutiques effectués ;
- Rechercher la notion de chirurgie antérieure ;
L’examen de la cavité buccale : capital et méthodique, il permet d’examiner les parois oro
pharyngées latérales, supérieure et postérieure, le palais, les vestibules inférieur et supérieur, les
dents et les gencives.
L’inspection : permet de situer la lésion.
La palpation endo buccale : met en évidence l’induration caractéristique des lésions cancéreuses,
dont les limites dépassent le plus souvent la lésion muqueuse sus jacente ; met en évidence une
mobilité dentaire anormale.
• Examen clinique :
- Aspect ulcéro-végétant : rare, Il s’agit d’une ulcération à fond granuleux, en
cupule, de teinte gris rosé et à bord épais, surélevés et calleux, d’allure inflammatoires.
Cette ulcération siège au niveau de la gencive vestibulaire, facilement hémorragique, peu
douloureuse et indurée à sa base et en périphérie.
- Aspect bourgeonnant : Cet aspect est plus fréquent. La tumeur occupe un segment
du rempart alvéolaire sur ses deux faces, les dents enchâssées dans les bourgeons
tumoraux.
• Examen radiologique :
- Aspect ostéolytique : aspect le plus fréquent. Il s’agit d’une lacune plus ou moins
volumineuse, d’étendue variable, sans aucune tendance à la limitation. L’ostéolyse est
d’aspect non homogène (aspect d’os détruit), la transition avec l’os sain se fait par
l’intermédiaire d’un os progressivement détruit. Les éléments anatomiques voisins (nerf
et vaisseaux) sont envahis et détruits. L’os alvéolaire est rongé et les dents sont
suspendues dans la lacune. Selon la durée d’évolution, les tables osseuses (interne et
externe), sont soufflées ou détruites.
- Aspect térébrant : aspect beaucoup plus rare que le précédent. Il s’agit d’une image
creusante et gagnant en profondeur l’os sous jacent qui prend un aspect « mité » ou
« tigré ». Il s’agit d’une raréfaction osseuse diffuse, sans limites. L’os parait poreux. Le
bord basilaire peut être atteint. Sa destruction réalise l'image en dentelles.
- Formes topographiques :
La forme antérieure : aspect clinique souvent ulcéro-végétant et ostéolytique. En raison de la
hauteur du rempart osseux au niveau de la région antérieure, cette forme peut épargner le
plancher pendant un certain temps.
La forme latérale : dans cette forme, le mylo-hyoïdien est d'autant plus rapidement atteint
que la localisation est plus postérieure.
La forme postérieure : forme de très mauvais pronostic. La région commissurale postérieure,
le voile du palais, la joue, la langue et le plancher buccal sont rapidement envahis.
Signes radiologiques :
La plupart des métastases osseuses présentent un aspect ostéolytique non spécifique, à bords flous
et dans certains cas un aspect ostéo-condensant ou mixte.
Au niveau du maxillaire :
- La résection osseuse non interruptrice ;
- L’hémi-maxillectomie ;
- La maxillectomie.
La radiothérapie :
La radiothérapie post chirurgicale reste la plus utilisée ; elle intervient le plus tôt possible après la
chirurgie.
La radiothérapie peut être administrée sous 2 modalités pratiques :
- Radiothérapie externe : utilisant des sources de haute énergie (télé cobalt, électrons, et
neutrons).
- Radiothérapie interstitielle ou curiethérapie : à l'aide d'aiguilles ou d'autres implants
radioactifs, d'iridium 192, avec protection plombée de la mandibule est indiquée pour les
tumeurs infiltrantes ou ulcérées.
La chimiothérapie :
Les médicaments anticancéreux, administrés par voie générale, visent à détruire les cellules
cancéreuses qui ont échappé à la chirurgie et/ou à la radiothérapie. La chimiothérapie consiste à
utiliser des drogues antimitotiques en mono ou poly thérapie.
6.5. Surveillance :
Elle doit être poursuivie pendant longtemps. Elle repose sur un interrogatoire précis (apparition
d’un élément nouveau en particulier algique), et sur un examen clinique et radiologique soigneux.
Le rythme de surveillance doit être régulier :
- Tous les 03 mois au cours des 02 premières années ;
- La surveillance clinique est faite tous les 3 ou 4 mois durant les 03 années suivantes ;
- Elle est ensuite, annuelle pour au moins 05 années supplémentaires.
- Radiographie pulmonaire une fois par année est systématique. En cas de doute clinique,
un bilan radiologique orienté est prescrit (échographie, TDM ou IRM).
8. Conclusion
Le médecin dentiste reste pleinement impliqué dans le dépistage précoce des lésions pré-
néoplasiques et celles déjà transformées.
Le diagnostic positif est souvent tardif, de découverte histologique fortuite le plus souvent,
du fait d’une clinique non spécifique trompeuse, sans valeur d’orientation Le défi majeur en
demeure dans le diagnostic précoce qu’il soit dans le cadre d’un foyer primaire ou secondaire et
dont l’intérêt sera double : identifier les lésions isolées qui pourront éventuellement bénéficier d’un
traitement à visée curative ou bien, dans le cadre d’un tableau métastatique, permettre une prise en
charge palliative rapide et adaptée
7. Kawabata M, et al. Squamous cell carcinoma at sites of old maxillary fractures. Auris Nasus
Larynx (2019).
https://doi.org/10.1016/j.anl.2019.03.008
8. E.W. Odell. Cawson’s Essentials of Oral Pathology book, 9th edition © 2017 Elsevier Ltd.
9. Oliveira Santos P,Cabrera R, Vilares M,et al. BMJ Case Rep 2021, Ghost cell odontogenic
carcinoma of the left maxilla
Doi:10.1136/bcr-2021-242445
11. J.-P. Dujoncquoy et al, Carcinome intra-osseux primitif des maxillaires traités par exérèse
large et radiothérapie 2013