Ds Matrices Dapplication Lineaire Corrige

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DS matrices d'application linéaire + corrigé

Mathématiques (Université Paris II Panthéon-Assas)

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PCSI 2 2020 / 2021 DS n°7 durée 4h, calculatrice interdite

Les différents exercices peuvent être abordés dans un ordre quelconque mais sont à rédiger dans l'ordre.
La qualité de la rédaction et de la présentation constituera une part importante de la note obtenue.

ì∀n ∈ ℕ, un + 2 = 2un +1 − 2un


Ex 1 Donner l'expression explicite de la suite réelle définie par í .
îu0 = 0 et u1 = 1

Ex 2
Soit E l'espace vectoriel des fonctions de classe C ∞ et 2π -périodiques.
Soit F le sev de E engendré par : f1 : x ֏ sin x, f 2 : x ֏ cos x, f3 : x ֏ sin ( 2 x ) , f 4 : x ֏ cos ( 2 x )

1) Montrer que ces quatres fonctions forment une base B de F .


æxö æ 3x ö
2) A l'aide des formules de trigonométrie, montrer que la fonction g définie sur ℝ par x ֏ cos ç ÷ cos ç ÷
è2ø è 2 ø
est un élément de F et calculer ses coordonnées dans B.

æ1 0ö æ0 1ö
Ex 3 Dans E = M 2 ( ℝ ) , on considère les deux matrices A = ç ÷, B = ç ÷.
è 0 0 ø è1 0ø

1) Quelle est la forme générale des matrices de F = vect ( A, B ) ?


2) On appelle FA ( respectivement FB ) l'ensemble des matrices de E qui commutent avec A ( resp. B ).
a) Montrer que FA et FB sont des sous espaces vectoriels et en donner une base et la dimension.
b) Donner la dimension du sous espace vectoriel H = FA + FB .

Ex 4
Soit E l'espace des applications définies sur ℝ. Pour k ∈ ℕ, on note f k la fonction définie par f k ( x ) = sin k x.

1) Montrer que, pour tout entier positif n, ( f0 ,..., f n ) est une famille libre.
Que peut-on en déduire quant à l'espace vectoriel E ?

2) On appelle F le sous espace vectoriel de E engendré par la famille ( f0 ,..., f n ) .


a) Quelle est la dimension de F ?
b) La fonction cosinus est-elle un élément de F ?

3) On considère l'application Φ qui à une fonction g de F associe Φ ( g ) = g ", dérivée seconde de g.


a) Calculer Φ ( f 0 ) , Φ ( f1 ) et montrer que pour tout entier k ∈ 2, n , Φ ( f k ) = −k 2 f k + k ( k − 1) f k − 2
b) Montrer que Φ est un endomorphisme de F .

4) Déterminer le matrice de Φ dans la base B = ( f1 ,..., f n ) . Φ est-il un automorphisme de F ?

Ex 5 Matrices de Dirichlet
Soit n un entier supérieur ou égal à 2. Soit E = M n + 2 ( ℝ )
( )
Si A = ai , j est un élément de E , on dira que ai , j est un " coefficient intérieur " si 2 ≤ i ≤ n + 1 et 2 ≤ j ≤ n + 1
Tous les autres coefficients de la matrice seront qualifiés de " coefficient de bord ".

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On remarquera qu'ainsi tout coefficient intérieur possède huit voisins dans la matrice. On peut alors prendre la
définition suivante :
Une matrice A de E possède la propriété P si et seulement si chaque coefficient intérieur est égal à la moyenne
arithmétique de ses huit voisins.
æ 0 0 45 0 ö
ç ÷
ç 0 7 7 0÷
A titre d'exemple, on peut vérifier que, dans le cas n = 2, la matrice possède la propriété P.
ç0 2 2 0÷
ç ÷
è0 0 0 0ø
On notera enfin F le sous ensemble de E constitué des matrices possédant la propriété P.

1
1) Terminer l'écriture de l'assertion suivante : A ∈ F ⇔ ∀ ( i, j ) ∈ 2, n + 1 , ai , j = (⋯ ?⋯)
2
8

2) Montrer que F est un sous espace vectoriel de E.

3) Principe du maximum et du minimum.


Soit A ∈ F et µ la valeur maximale des coefficients de A. Montrer que cette valeur est atteinte au bord de A.
Démontrer le même résultat avec la valeur minimale.

4) Soit f l'application de F dans ℝ 4 n + 4 qui à une matrice A associe le vecteur de ℝ 4 n + 4 constitué des 4n + 4
coefficients de bord, ( énoncés dans un ordre fixé une fois pour toutes mais qu'il n'est pas utile de préciser ).
a) Montrer que f est linéaire.
b) Montrer que f est injective. indication : utiliser la question 3.

5) On se propose de démontrer que f est surjective :


Soit A ∈ M n + 2 ( ℝ ) . On suppose que tous les coefficients du bord de A sont positifs ou nuls et que ceux de
l'intérieur sont nuls. On construit, à partir de A, une suite de matrice ( A ( k ) )k ∈ℕ de la manière suivante :
- A ( 0 ) = A.
- Pour ( i, j ) ∈ 1, n + 2 , on note ai , j ( k ) le coefficient d'indice ( i, j ) de A ( k ) .
2

à si ( i, j ) est un indice de bord alors ai , j ( k ) = ai , j ( les matrices de la suite ont toutes le même bord, celui de A )
à Si ( i, j ) est un indice intérieur, ai ; j ( k + 1) est la moyenne des valeurs de ses huit voisins dans A ( k )

a) Montrer, par récurrence sur k que ∀k ≥ 0, ∀ ( i, j ) ∈ 2, n + 1 , ai , j ( k + 1) − ai; j ( k ) ≥ 0


2

b) Pour ( i, j ) ∈ 1, n + 2
2
, montrer que : ∀k ∈ ℕ, ai , i ( k ) ≤ max ai , j ( )
c) En déduire que : ∀ ( i, j ) ∈ 2, n + 1
2
converge vers une limite finie li , j
d) Montrer que la matrice L dont le bord est celui de A et l'intérieur la matrice li , j ( )(i, j )∈ 2, n 2 est un élément de P .

e) Montrer que tout vecteur de ℝ 4 n + 4 dont les composantes sont positives admet un antécédent par f .
f) Montrer alors que tout vecteur de ℝ 4 n + 4 admet un antécédent par f . Conclure quant à la dimension de F .

FIN DU SUJET

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Corrigé
Ex 1
L'équation caractéristique est ; x 2 − 2 x + 2 = 0 dont les deux solutions sont 1 ± i = 2ei π 4

æ nπ æ nπ ö ö
( 2) æ ö
n
Il existe donc deux constantes réelles A et B telles que : ∀n ∈ ℕ, un = ç A cos ç 4 ÷ + B sin ç ÷÷
è è ø è 4 øø
æ nπ ö
( 2)
n
les conditions initiales donnent : A = 0 et B = 1. ∀n ∈ ℕ, un = sin ç ÷
è 4 ø

Ex 2
1) Par hypotèse, la famille est génératrice. Il suffit donc de démontrer qu'elle est libre :
Supposons que α1 f1 + α 2 f 2 + α 3 f3 + α 4 f 4 = 0 E . On a alors
∀x ∈ ℝ, α1 sin x + α 2 cos x + α 3 sin ( 2 x ) + α 4 cos ( 2 x ) = 0. On peut alors choisir certaines valeurs de x :
π
x = 0 donne α 2 + α 4 = 0, x= donne α1 − α 4 = 0, x = π donne − α 2 + α 4 = 0
2
π 2
x= donne (α1 + α 2 ) + α 3 = 0 et ces quate équations suffisent à prouver que α1 = α 2 = α 3 = α 4 = 0
4 2
La famille des f k est donc une base de F qui est ainsi de dimension 4.

2) Les formule de trigonométries donnent :


æ xö æ 3x ö 1 æ æ x 3x ö æ x 3x ö ö 1
∀x ∈ ℝ, g ( x ) = cos ç ÷ cos ç ÷ = ç cos ç − ÷ + cos ç + ÷ ÷ = ( cos x + cos ( 2 x ) )
è ø
2 è ø
2 2 è è 2 2 ø è 2 2 øø 2
æ 0 ö
ç ÷
1 1 12
On a donc g = f 2 + f 4 ce qui prouve que g appartient à F . En prime, coord B ( g ) = ç ÷
2 2 ç 0 ÷
ç ÷
è1 2 ø

Ex 3
æa bö
1) Les matrices de F sont des combinaisons linéaires de A et B donc des matrices de la forme aA + bB = ç ÷
èb 0ø
2) a) Soit FA l'ensemble des matrices qui commutent avec A.
La matrice nulle commute évidemment avec A donc est un élément de FA . Si M , N sont deux matrices de FA
et si α ,β sont deux scalaires alors : (α M + β N ) A = α MA + β NA = α AM + β AN = A (α M + β N )
FA est un sous espaces vectoriel de E. De la même manière, FB est un sous espace vectoriel de E.

æx yö æx yöæ1 0ö æ1 0öæ x yö
ç ÷ appartient à FA si et seulement si ç ÷ç ÷=ç ÷ç ÷ donc si et seulement si y = z = 0.
èz tø èz t øè0 0ø è0 0øè z tø
ææ1 0ö æ0 0öö
Donc FA = vect ç ç ÷,ç ÷ ÷ et dim FA = 2
èè0 0ø è0 1øø
æ x yö
De même, ç ÷ appartient à FB si et seulement si y = z et x = t. FB = vect ( I 2 , B ) donc dim FB = 2
èz t ø

b) La formule de Grassmann donne : dim ( FA + FB ) = 2 + 2 − dim ( FA ∩ FB ) . L'étude faite au a) montre que


les seules matrice qui commutent à la fois avec A et B sont colinéaires à I 2 , donc dim ( FA ∩ FB ) = 1
Donc dim ( FA + FB ) = 3 .

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Ex 4
n
1) Supposons que α1 f0 + α1 f1 + ⋯ + α n −1 f3 + α n f 4 = 0 E . On a donc ∀x ∈ ℝ, åα
k =0
k sin k x = 0.

n
Si P désigne le polynôme åα X
k =0
k
k
alors tout réel de la forme sin x est donc racine de P. Comme c'est le cas

de tout réel appartenant à [ −1,1] , P admet une infinité de racines, donc est le polynôme nul et tous ses coefficients
sont nuls. La famille est bien libre.
n étant quelconque, il existe alors dans E des familles libres de taille arbitrairement grande, ce qui prouve que E
ne peut pas être de dimension finie.

2) a) D'après ce qui précède, F est de dimension n + 1 puique ( f0 ,..., f n ) est libre et génératrice.
b) Si cosinus était élément de F alors cette fonction serait CL des f k . Il existerait alors α 0 ,..., α n tels que, pour tout
n
x, cos x = åα
k =1
k sin k x. Mais x = 0 et x = π entrainent une contradiction. Donc cosinus n'appartient pas à F .

3) a) Simple application des formules de dérivation : Φ ( f0 ) = 0 et Φ ( f1 ) = − f1.


Si k ≥ 2, ∀x ∈ ℝ, ( f k ) ' ( x ) = k cos x sin k −1 x donc ( f k ) " ( x ) = −k sin k x + k ( k − 1) cos 2 x sin k − 2 x
ou encore ( f k ) " ( x ) = −k sin k x + k ( k − 1) (1 − sin 2 x ) sin k − 2 x = −k 2 sin k x + k ( k − 1) sin k − 2 x
On a donc bien, pour k ≥ 2, Φ ( f k ) = k ( k − 1) f k − 2 + k 2 f k

b) L'application Φ est linéaire demanière évidente puisque la dérivation des fonctions l'est.
On a démontré au a) que l'image par Φ de toute fonction f k est un élément de F . Comme toute fonction de
F est CL des f k , la linéarité assure que l'image par Φ de toute fonction de F est encore un élément de F .
Φ est donc bien un endomorphisme de E.

4) D'après la question 3) a), Φ ( f0 ) = 0 E . ker Φ n'est donc pas réduit au vecteur nul, Φ n'est pas injective et a fortiori
pas bijective.

Ex 5

1) A ∈ F ⇔ ∀ ( i, j ) ∈ 2, n + 1 , ai , j =
2 1
8
(
ai −1, j −1 + ai −1, j + ai −1, j +1 + ai , j −1 + ai , j +1 + ai +1, j −1 + ai +1, j + ai +1, j +1 )

2) • Un coefficient intérieur de la matrice nulle vaut 0 et tous ses voisins sont nuls, donc la moyenne de ses voisins
vaut 0. La matrice nulle possède donc la propriété P .
• Soit ( i, j ) un couples d'indices intérieur. Notons V ( i, j ) l'ensemble des couples d'indices voisins :
V ( i, j ) = {( i − 1, j − 1) , ( i − 1, j ) , ( i − 1, j + 1) , ( i, j − 1) , ( i, j + 1) , ( i + 1, j − 1) , ( i + 1, j ) , ( i + 1, j + 1)}
Soit A, B deux matrices de F et α ,β deux scalaires. Si ( i, j ) est un couple intérieur, on a :
α β
å å å (α as,t + β bs,t )
1
(α A + β B )i, j = α ai, j + β bi, j = as , t + bi , j =
8 8 8
( s ,t ) (
∈V i , j ) ( s ,t ) (
∈V i , j ) ( s , t )∈V ( i , j )

å
1
= (α A + β B ) s , t
8
( s , t )∈V ( i , j )
Donc α A + β B appartient à F . F est un sous espace vectoriel de E.

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3) Puisque A appartient à F , chaque coefficient intérieur est la moyenne de ses voisins. Donc si un coefficient
intérieur vaut µ , tous ses voisins valent aussi µ . On peut donc trouver un coefficient qui vaut µ plus proche du
bord que celui de départ. En recommençant le même raisonnement, on montre qu'on finit par atteindre le bord
donc qu'un des coefficient du bord vaut µ .
C'est évidemment le même raisonnement avec la valeur minimale.

4) a) L'addition et la multiplication par un scalaire ayant lieu termes à termes pour les matrices, il est clair que
le bord d'une combinaison linéaire est la combinaison linéaire des bords, donc f est bien linéaire.

b) Si une matrice A de F est dans ker f alors son bord est nul. Donc d'après la question 3, le plus grand
coefficient de A vaut 0 et le plus petit aussi. Moyennant quoi, tous les coefficients de A sont nuls, donc A = 0
ker f = {0 E } et f est injective.

5) a) • Soit k = 0 et ( i, j ) ∈ 2, n + 1 . Comme A n'a que des coefficients positifs, la moyenne des 8 voisins dans
2

A est positive. Donc ai , j (1) ≥ 0 ou encore ai , j (1) − 0 ≥ 0 c'est à dire ai , j (1) − ai , j ( 0 ) ≥ 0.


• Supposons que la relation soit vraie pour un entier k et vérifions pour k + 1 :

å å
1 1
Si ( i, j ) ∈ 2, n + 1 alors ai , j ( k + 2 ) − ai , j ( k + 1) = as , t ( k + 1) − as , t ( k )
2
8 8
( s ,t ) (
∈V i , j ) ( s , t )∈V ( i , j )

å
1
Donc ai , j ( k + 2 ) − ai , j ( k + 1) = ëé as , t ( k + 1) − as , t ( k ) ûù
8
( s , t )∈V ( i , j )
Par hypothèse de récurrence, ai , j ( k + 2 ) − ai , j ( k + 1) est une somme de réels positifs, donc positif.

b) Puisque les matrices A ( k ) sont toutes dans F , la valeur maximale de leurs coefficients est atteinte sur le
bord. Mais par construction ce bord est celui de A qui contient la valeur maximale des coefficients de A
d'où le résultat.

c) D'après a), sin on fixe un couple d'indice ( i, j ) intérieur alors la suite ai , j ( k ) ( )k est croissante. Elle est
majorée d'après b) donc convergente vers une limite qui dépend évidemment de ( i, j ) et qu'on note li , j .

å
1
d) On sait que pour tout couple d'indicie intérieur ( i, j ) on a ai , j ( k + 1) = as , t ( k ). En faisant tendre
8
( s , t )∈V ( i , j )

å
1
k vers + ∞ il vient donc : li , j = ls , t ce qui prouve que la matrice L est un élement de F
8
( s , t )∈V ( i , j )

e) Pour tout vecteur v de ℝ 4 n + 4 dont les composante sont positives on peut donc construire une matrice L de F
dont le bord est constitué des composantes de v. Cette matrice L est donc un antécédent ( et même l'unique
antécédent, puisque f est injective ) de v par f .

f) Les vecteurs ( e1 , e2 ,.., e4 n + 4 ) de la base canonique de ℝ 4 n + 4 sont à composantes positives, donc admettent
des antécédents par f qu'on peut noter L1 , L2 ,..., L4 n + 4 .
4n + 4 æ 4n + 4 ö 4n + 4
Si v est un vecteur de ℝ 4 n + 4 dont la décomposition est v = å
k =1
xk ek alors f ç
ç
è k =1
xk Lk ÷ =
÷ å
ø k =1
xk f ( Lk ) å

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æ 4n + 4 ö 4n + 4 4n + 4
On a donc f ç
ç å
è k =1
÷ å
xk Lk ÷ =
ø k =1
xk ek = v. La matrice åx L
k =1
k k est un élément de F comme CL d'éléments

de F et constitue donc un antécédent de v.

Bilan : f est un isomorphisme entre F et ℝ 4 n + 4 . Autrement dit, son bord étant donné, il existe une unique
matrice ayant ce bord et possédant la propriété P . En particulier, dim F = dim ℝ 4 n + 4 = 4n + 4

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