Créateur du projet : Didier BAAR ( ) Auteurs de la fiche technique : Didier BAAR ( ) & Marcel LECOMTE
Responsable : Marcel LECOMTE (Cercle Mycologique de Namur & Cercle des M.L.B.)
Collaborateurs : Philippe DUFOUR (Cercle Mycologique de Namur) – Roland HANON (Cercle des M.L.B.)
Cercle des Mycologues du Luxembourg belge asbl (M.L.B.), Président : Paul PIROT, rue des Peupliers, 10, B-6840 NEUFCHATEAU
Pour vos commandes : voir la feuille du Catalogue
Phénol à 3 % dans l’eau bidistillée
1. NATURE DU REACTIF :
Le phénol (C6H5OH) est un des premiers termes de la grande famille des composés aromati-
ques, qui sont des molécules organiques (c’est-à-dire contenant du carbone), cycliques, et dont
l’odeur est souvent assez remarquable, d’où leur nom. Sa carcasse est en effet formée d’un cycle à
six atomes de carbone liés entre eux alternativement par une liaison simple et par une liaison double :
le phénol dérive du benzène. Chacun des atomes de carbone supporte, de plus, un atome
d’hydrogène. Dans le phénol, l’atome d’hydrogène d’un des six carbones du cycle benzénique a été
substitué par un groupement hydroxyle (-OH). Ce groupement caractérise, en chimie aliphatique
(chimie des composés organiques linéaires), les alcools. Les phénols sont donc les pendants aromati-
ques des alcools ; ils ont des propriétés communes, mais diffèrent néanmoins par de nombreux carac-
tères physico-chimiques.
Le phénol se présente sous forme de petits cristaux blancs, ou légèrement roses s’il est quel-
que peu impur (même très peu) ; son odeur est forte, caractéristique et désagréable ; il est de saveur
brûlante. Il est assez soluble dans l’eau (84 g/litre, à 20° C), et est hygroscopique, c’est-à-dire qu’il a
tendance à absorber la vapeur d’eau de l’atmosphère. Anciennement, on désignait le phénol sous le
nom d’acide phénique, parce que, mis en présence d’une base forte, il a un comportement semblable
à celui des acides (les phénols ont un caractère acide plus marqué que les alcools). Il est en effet,
dans ces conditions, capable de former des sels, que l’on appelle des phénolates (ou phénates). Par
exemple, avec la soude (NaOH), qui est une base forte, le phénol donne du phénolate de sodium
(C6H5ONa) :
C6H5OH + NaOH ↔ C6H5ONa + H2O
Le pKa (constante d’acidité) du couple C6H5OH/C6H5O- est de 9,9 : le phénol est un acide
très faible.
Il réagit en bleu noir sur les acides, les aldéhydes et les phénoloxydases.
2. PREPARATION :
Phénol en cristaux : 3g
Eau bidistillée : → 100 ml
Transférer les 3 g de phénol dans une fiole jaugée de 100 ml et amener au trait de jauge avec
l’eau (il en faut donc à peu près 97 ml). Agiter jusqu’à dissolution totale.
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3. UTILISATION :
En solution aqueuse simple, le phénol n’est utilisé qu’en macrochimie. Il provoque en géné-
ral, sur la chair des champignons, des réactions brunâtres et lentes. L’absence de réaction est, avec le
phénol, au moins aussi intéressante que la réaction elle-même, qui est trop banale. Le phénol provo-
que, par exemple, l’apparition d’une coloration rouge vineux sur le pied d’Amanita crocea (d’après
Roland Hanon, communication orale). Des essais personnels (28/09/2002) montrent que la réaction
peut s’effectuer sur la cuticule, sur le pied ou sur la chair et prend de 3 à 5 minutes à beau rouge
vineux, qui se dégrade en brun sale après 15’. Elle est brun chocolat sur A. fulva.
Par ailleurs, le phénol entre dans la composition de plusieurs autres réactifs macrochimiques, tels que
la phénolaniline. En microscopie, on utilise le phénol en association avec d’autres produits (acide
lactique, hydrate de chloral, glycérine, etc.), et parfois avec des colorants, comme ingrédient dans de
nombreux milieux de montage de grande qualité (lactophénol, chloral-lactophénol, chloral-phénol,
bleu coton au lactophénol, etc.).
Citons comme réactions spectaculaires chez les Cortinaires :
- C. Caninus à violet
- C. orellanus à bistre violacé lent
- C. salor à brun
Chez certaines Russules du groupe olivacea – alutacea - amoena, il donne une réaction pourpre vio-
let vive (couleur groseille ou framboise), alors qu’elle est généralement brun chocolat pourpré.
Il rougit lentement sur la chair de Clitocybe phyllophila et cerussata, mais est nul chez C. dealbata.
4. DANGERS :
Le phénol est corrosif et toxique. Pur, c’est un produit dangereux dont il faut se
NN méfier. En solution à 3 %, les dangers sont plus réduits, mais il est cependant préfé-
rable d’éviter tout contact avec la peau (il l’attaque rapidement en formant des ta-
ches blanches) ou les yeux, et d’éviter de respirer les vapeurs.
5. CONSERVATION :
La conservation du phénol, en solution ou non, exige certaines précautions. En effet, la pré-
sence de trois liaisons doubles dans la molécule de phénol la rendent sensible aux radiations ultravio-
lettes. Il convient donc de conserver le phénol à l’abri de la lumière, dans un flacon de verre brun
foncé. Pour augmenter la protection passive, nous entourons notre flacon de papier aluminium.
D’autre part, l’exposition à l’air doit être évitée pour deux raisons : d’abord le phénol est hygrosco-
pique (mais cela n’est vrai que pour les cristaux), et ensuite l’oxygène de l’air le détruit. Aussi, veiller
à ce que le flacon reste bien fermé après chaque usage.
Il nous paraît préférable de le changer au maximum tous les deux ans. Tester son efficacité sur Rus-
sula olivacea (belle réaction vive rouge groseille).
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