7.traitement Des Eaux de Consommation

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TRAITEMENT DES EAUX DE CONSOMMATION

L’eau captée ne répond pas souvent aux normes de potabilité, il faut donc la traiter avant de la
consommer.
Plusieurs procédés possibles, chacun avec ses avantages et ces inconvénients

Généralités
Eaux brutes
• L'Eau brute désigne l’eau qui n'a subi aucun traitement et qui peut alimenter une
station de production d'eau potable.
• 03 catégories décroissantes de la qualité de l’eau brute :

 Qualité bonne, traitement physique simple et désinfection.


 Qualité moyenne, traitement physique, chimique et désinfection.
 Qualité médiocre, traitement physique, chimique poussé, affinage et désinfection.

• Les eaux brutes dont les qualités initiales ne respectent pas les critères de l’un des 03
catégories sont déclarées impropres à la potabilisation.

Les types d’eau

Eau minérale Eau de Eau de source


distribution
publique
Origine Souterraine - Souterraine Souterraine
- Superficielle
Traitement Pas de chloration Chloration. Pas de chloration
(traitement physique : + (gazéification possible
décantation, filtration, Traitement ,traitement physique avant
Aération) physique. la mise en bouteille )

Caractéristiques -Naturellement potable. - -Naturellement potable.


-Vertus thérapeutiques. -Effet favorable sur la
-N’obéit pas aux mêmes digestion.
normes de potabilité que –doit respecter les normes
l’eau de distribution. de potabilité de l’eau de
distribution.
Eau distribuée: du robinet
• Toutes les eaux destinées à la boisson, aux usages domestiques.
• Toutes les eaux utilisées dans les entreprises alimentaires.
 Ne doivent pas contenir des microorganismes, de parasites ou autres substances
constituant un danger pour le consommateur.
 Elles doivent être conformes aux limites de qualité.

Définition d’une eau potable :


• L’eau est potable lorsqu’elle n’est pas susceptible de porter atteinte à la santé de ceux
qui la consomment. Elle ne doit contenir, en quantités nuisibles, ni substances
chimiques, ni germes nocifs à la santé. Les conditions et normes de potabilité sont
fixées par voie réglementaire.

loi N°83-17 du 16 juillet 1983 portant code des eaux modifiée et complétée par l’ordonnance
N° 96-13 du 15 juillet 1996. Article 52.

La plupart des eaux minérales ne sont pas des eaux potables, même si elles ne présentent
généralement pas de risques pour la santé.

• La qualité de l'eau potable est soumise à deux types de contrôles, que son distributeur
soit public ou privé :
 un contrôle officiel (ponctuel)
 une autosurveillance.

Contrôle sanitaire de l’eau


• la qualité de ressource ne répond pas toujours aux normes
Il faut traiter l’eau afin de respecter les normes de qualité avant sa mise en distribution.

Mais quel traitement effectuer et pour quelle eau?

Le choix du traitement

 Analyses préalables :
 Connaissance de la ressource pour prévoir une évolution naturelle ou accidentelle
éventuelle
 Déterminer les paramètres qui ne répondent pas aux normes de potabilité.
 Traitement adéquat
+ Analyse en permanence ;
Ajuster le traitement d’une eau à sa composition :Le moduler dans le temps en
fonction de la variation observée.

 Traitement physico-chimique :

Avant tout traitement, un captage et stockage de l’eau brute est nécessaire.


 Afin d’éviter une sécheresse prolongée.
 Le stockage présente également un intérêt lorsqu’il y a une pollution
accidentelle qui détériore la qualité d’eau brute.

Il doit répondre à la demande en eau de la période la plus longue envisagée !

1. Prétraitement :
Extraire la plus grande quantité d’éléments dont la nature ou la dimension gène les traitements
ultérieurs.
Physique et Chimique
A. Prétraitement physique :

Éliminer avec des procédés mécaniques tous les éléments grossiers qui détériorent
l’équipement de la filière ou gênent les traitements suivants.
 Dégrillage
 Tamisage
 Débourbage
 Dessablage

B. Prétraitement chimique :

Peut être fait par plusieurs produits, certains plus efficace que d’autres

Air Cl2 ClO2 O3 KMnO4

Fer ++ ++ ++ +
+++

Manganèse 0 + ++ +++
+++

Couleur 0 + + ++ 0

Odeur gout + + + 0
+++

Ammonium 0 + 0 0 0

M.O 0 + + + +

S. 0 ++ ++ ++ +
Réductrices

Désinfection 0 ++ ++ ++ (+)
Traitement physico-chimique : clarification

Éliminer la turbidité par élimination de l’eau brute:

1. Coagulation :
Déstabilisation des colloïdes par addition d’un coagulant ,
formant une couche autour du colloïde:
 Agglomération des particules entre elles.
 phénomène de déstabilisation d’une particule colloïdale.

2. Floculation

Injection d’un floculant pour accroitre le volume,


le poids et la cohésion du floc formé. Des flocs plus lourdes et plus grosses facilement
Décantées et filtrées.
 Agitation douce
 Accélérée par régulation d’un pH optimum 8,45≺pH≺8,9
3. Décantation :
Séparation des matières en suspension et des colloïdes rassemblés en floc
Matières décantables : -particules grenues
-particules+ou- floculées
4. filtration :
Procédé utilisant le passage d’un mélange solide-liquide à travers un milieu poreux
(filtre) qui retient le solide et laisse passer le liquide: filtrat.
La filtration permet d'éliminer:
Les métaux lourds
Les particules dont la taille est supérieure à 20 μm

5. Désinfection :

But : Éliminer les micro-organismes pathogène de l’eau


Étapes : Effet bactéricide et/ou virulicide : Détruire des germes
Effet rémanent : Assurant la continuité de la désinfection dans les réseaux de
distribution
Moyens utilisés : La réduction des germes peut être obtenue par :

 Des procédés d’inactivation chimiques :


 Réactifs oxydants (chlore, ozone, dioxyde de chlore…)
 Molécules à caractère non oxydant Inactivation à l’Ultra-violet

Il importe de noter que la coagulation élimine 90 % des bactéries et des virus, et que
la filtration élimine 50 % du reste.

Critères d’évaluation de la désinfection :

Cinétique d’inactivation des microorganismes : loi de CHICK-WATSON

Une relation empirique qui quantifie le nombre de microorganismes N survivants au


temps t en présence d’une concentration C d’un désinfectant
 La constante « n » peut généralement être considérée comme étant égale à 1.
La loi de CHICK-WATSON devient alors

l’importance du produit C . T Concentration du désinfectant


Temps de contact

Ces 2 facteurs dépendant de chaque germe et des caractéristiques physicochimiques de


l’eau (température, pH).
C’est sur ces deux paramètres que repose l’évaluation de l’efficacité de la désinfection

« Un désinfectant est d’autant plus efficace que son CT est faible »

Mécanismes d’action des désinfections :

1. Dans le cas des virus :

Oxydation des protéines de l’enveloppe et de la capside  Augmentation de sa


perméabilité
Altération de l’ADN ou de l’ARN  Inhibition de la reproduction Réduction du
pouvoir infectant
2. Dans le cas des bactéries :

Pénétration à travers la membrane cytoplasmique  oxydation des liaisons soufrées


des enzymes Altération irréversible
Des teneurs élevées en oxydant dégradation des acides nucléiques

Demande en oxydant

Correspond à la dose nécessaire pour obtenir la teneur résiduelle préconisée après


le temps de contact requis.

Dépend de plusieurs paramètres :


 La température de l’eau
 Le pH de l’eau
 Le temps de contact
 La concentration en oxydant
 Les caractéristiques
chimiques de l’eau
A. La désinfection par le chlore : La chloration

Différentes formes de chlore dans l’eau

 Lorsque le chlore est introduit dans une eau contenant de l’ammonium ou des
amines, il forme:
 Dans un premier temps, des composés de substitution, les chloramines, qui
constituent le chlore résiduel combiné.

HOCl + NH NH Cl + H O (monochloramines)
3 2 2

NH Cl + HOCl NHCl + H O (Dichloramines)


2 2 2

NHCl + HOCl NCl + H O (Trichloramines)


2 3 2

 Dans un second temps, une dose accrue de chlore détruit ces chloramines
en les oxydant en azote gazeux.
N2 Peut être éliminer par aération
Contrôle de La Chloration :

Il est extrêmement important de connaître la teneur en chlore libre d’une eau chlorée, car il
représente la forme la plus efficace pour la désinfection

Demande en chlore :

 Objectif : Évaluer le taux de chloration à appliquer à l’eau à traiter pour obtenir une
teneur résiduelle en chlore donnée, après un temps de contact fixé et à une
température donnée.
 Cette demande en chlore doit être déterminé pour éviter soit un manque de chlore
résiduel, soit un trop large excès qui communiquerait à l’eau un gout et une odeur
désagréable.
Pour une eau pauvre en ammonium :

Demande en chlore = quantité chlore appliquée - chlore résiduel libre obtenue

Eaux Riches en ammoniaque :


Deux méthodes principale pour la determination de la demande en chlore :
1. Test Chlore
Principe : Dans une série de flacons contenant un même volume d’eau à analyser, on
ajoute des concentrations croissantes de chlore.
 La demande en chlore de l’eau est donnée par le premier flacon dans lequel on
décèle la présence de chlore libre après un temps de contact déterminé
(généralement 1 à 2 heures).

Soit n numéro du premier flacon dans lequel apparaît la coloration.


3
La dose d’eau de javel du commerce pour désinfecter 1 m d’eau sera :
X = 4 n ml

2. Méthode au break point


Déterminer, par la méthode au thiosulfate de sodium, le chlore résiduel d’une série
de flacons contenant l’eau à épurer et une quantité croissante de solution javellisante.
La courbe ainsi établie passe par un minimum qui correspond au break- point.
« Le break-point correspond à la dose de chlore minimum de la courbe pour
laquelle apparaît la présence de chlore libre ».

Normes :

 Pour l'eau destinée à la consommation humaine, l'OMS recommande pour le chlore


une valeur guide de 5 mg/ L en précisant que pour une désinfection effective, la
teneur en chlore résiduel libre doit être inférieure ou égale à 0,5 mg/ L après au moins
30 min de contact à pH inférieur à 8.
 Elle signale des problèmes de goût et d'odeur pour 0,6 à 1 mg/L.
 L'OMS indique aussi une valeur guide de 3 mg/L pour la monochloramine et ne donne
pas d'indications pour les di- et trichloramines.
 La réglementation française prévoit des contrôles complémentaires dans le cas où la
teneur en chlore résiduel est supérieure à 0,1 mg/ L.

B. Désinfection par l’ozone : Ozonation

• L'ozone (de l'allemand ozon dérivé du grec ozô « exhaler une odeur »), ou trioxygène,
est une molécule triatomique formée de trois atomes d'oxygène et donc de formule
chimique O3. C'est une variété allotropique de l'oxygène bien moins stable que le
dioxygène O2, en lequel il tend naturellement à se décomposer
Obtention de l’ozone :
• L’ozone est un gaz instable et doit donc être produit sur le site d’utilisation.
• La réaction globale de formation de l’ozone est endothermique:
• 3O2  2O3 ΔHo = + 142,2 kJ/mol
• L’énergie nécessaire à la production des radicaux à partir d’oxygène peut être fournie
par :
 décharge électrique à haute tension dans un flux d’oxygène ;
 électrolyse de l’eau ;
 photolyse de l’oxygène par irradiation UV à longueur d’onde inférieure à 220 nm ;
 radiolyse de l’oxygène par irradiation ionisante.

Chimie de l’ozone dans l’eau:

• La chimie de l’ozone dans l’eau met en jeu deux types de réaction .


1. L’ozone dissous dans l’eau peut agir directement sous sa forme moléculaire ou
être décomposé par différents mécanismes conduisant à la formation du radical
hydroxyle OHo , agent oxydant plus puissant que l’ozone lui-même ( E o = + 2,80
V).
2. sa décomposition en oxydants secondaires, tels que les radicaux libres OHo ;
des réactions qui se produisent entre ces entités radicalaires et les solutés.

 Action de l’ozone sur les micro-organismes :

• Grâce à son potentiel élevé d'oxydation, l'ozone oxyde les composants de cellules de
la paroi des cellules bactériennes. C'est une conséquence de la pénétration des parois
de cellules. Une fois que l'ozone entre dans les cellules, il oxyde tous les composants
essentiels (enzymes, protéines, ADN, ARN). Quand la membrane cellulaire est
endommagée durant ce procédé, la cellule se brise. Ceci est appelé la lyse.
• Le point d’injection de l’ozone est en fin de filière dans une tour spécialement
conçue à cet effet.

 Avantages et inconvénients

Avantages de l’ozonation :
 spectre d’action est le plus large.
 très efficace contre les virus .
 oxydant le fer et le manganèse.
 efficace pour éliminer la coloration d’une eau souterraine.
 Son efficacité est indépendante du pH (exception faite de sa solubilité).
 un réactif de choix pour les composés aromatiques = formation notamment
d’aldéhydes.
 Il en résulte généralement une diminution du potentiel de formation des THM.
 Produit sur place, il ne pose aucun problème de transport.

Inconvénients de l’ozonation :
 Composé instable : sans laisser de produits dérivés dans l’eau.
 Aucun résiduel n’aura d’action rémanente.
 Souvent associée à une post chloration pour assurer un résiduel désinfectant pour la
distribution.
 sa production est grande consommatrice d’énergie et les coûts d’investissement sont
importants.
 Les bromates: ont été classés dans la catégorie 2B des produits cancérigènes.
C. Désinfection physique : Rayons U.V. :

Définition:
• Les rayons ultraviolets sont des rayonnements électromagnétiques de longueur d’onde
comprise entre 100 et 400 nm donc dans le domaine délimité par les rayons X d’une
part et les radiations visibles d’autre part.

Lorsqu'un micro-organisme est exposé à un rayonnement UV-C, le noyau de la cellule est


atteint, et la duplication de l'ADN est stoppée. Les rayonnement UV ont un effet sur l'ADN,
l'acide nucléique et les enzymes. Les organismes pathogènes sont donc inactivés ou détruits.

Utilisation du rayonnement UV dans le traitement d’eau :


• Les lampes ultraviolettes utilisées en traitement des eaux émettent la majorité de leur
énergie d’irradiation à une longueur d’onde de 254 nm (2537 Angström) qui a un
pouvoir fortement bactéricide, virucide et algicide. Les UV de type C éradiquent les
germes en détruisant le métabolisme des cellules.
Les facteurs influençant la dose reçue par les micro-organismes cibles
 La turbidité et / ou la couleur
 Le fer et le manganèse
 La température
 Le vieillissement des lampes
 Le débit
 L’épaisseur de la lame d’eau
 Avantages et inconvénients
Avantages de la Désinfection physique
 Abattement important des parasites: Cryptosporidium et Giardia
 Bonne efficacité bactéricide et virulicide
 Procédé physique modifiant peu la composition chimique de l’eau
 Pas de composés secondaire ni modification de gout et d’odeur
 Efficacité non dépendante du pH
 Temps de contact très faible
 Possibilité de contrôle de l’émission d’UV en continu
 Facilité de mise en œuvre et d’exploitation
 Pas de problème de sécurité du personnel
Inconvénients de la Désinfection physique
 Aucun pouvoir rémanent
 Efficacité sensible à l’entretien
 Efficacité influencée par la qualité de l’eau
 Traitement plus couteux que le chlore
 Champs d’application restreint en tant que seul traitement de désinfection (pas de
pouvoir rémanent )
~ Formation des nitrates à partie des nitrites (reste modérée)
~ Possibilité de réparation de l’ADN altéré par les U.V.

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