Inpl T 1996 Benzaazoua M

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AVERTISSEMENT

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Laboratoire Environnement et M inéralurgie ji~
URA235

Laboratoire "Environnement et Minéralurgie"


U.R.A. n°235 du C.N.R.S.
Ecole Nationale Supérieure de Géologie Nancy

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THE SE
Présentée à
L'INSTITUT NATIONAL POLYTECHNIQUE DE LORRAINE
Pour l'obtention du grade de
DOCTEUR DE L'I.N.P.L.
en Géosciences - Matières Premières, Pétrologie et Géochimie

par Service Commun de la Documentation


1.NPL
Nancy-Brabois
BENZAAZOUA MOSTAFA

CARACTERISATION PHYSICO-CHIMIQUE ET
MINERALOGIQUE DE PRODUITS MINIERS SULFURES
EN VUE DE LA REDUCTION DE LEUR TOXICITE
ET DE LEUR VALORISATION

Soutenue publiquement le 17 Jan vier 1996

Membres du Jury

MM. Y. DUSAUSOY (Professeur, Université Henri Poincaré- FRANCE) Rapporteur, président du


J.M. CASES (Directeur de Recherches CNRS, LEM/ENSG- FRANCE) Directeur de recherches
O.C. GASPAR (Docteur, Ministère de l'Industrie et de l'Energie - PORTUGAL) Rapporteur
M.C. BOIRON (Chargée de Recherches CNRS, CREGU -FRANCE) Examinateur
J. BOWLES (Professeur associé, Open University- GRANDE-BRETAGNE) Examinateur
P. MARION (Maître de Conférences, LEM - ENSG - FRANCE) Directeur de Thèse
H.N. MIGEON (Ingénieur, Direteur du LAM, CRP/CU- LUXEMBOURG) Invité
A. PINTO (Ingénieur Minéralogiste, SOMINCOR - PORTUGAL) Invité
fi [a mémoire de ma mère
et ma grand-mère
Ce travail a été effectué au sein du Laboratoire "Environnement et Minéralurgie" de
L'École Nationale Supétieure de Géologie de Nancy dirigé par Mr J.M. Cases, je le remercie
pour son accueil, de même que tous les collègues sympathiques qui travaillent à mes côtés dont
particulièrement Mme M.C. Rouiller, l'entraide a toujours réussi.

La direction scientifique a été assurée d'une façon exemplaire par Mr Ph. Marion a qui je
suis très reconnaissant pour avoir su rn 'offrir dans de très bonnes conditions de travail, une
fonnation très solide et diversifiée qui me servira efficacement et sans doute dans la suite de
mon chemin vers une insertion professionnelle. Je tiens à saluer aussi ces relations humaines
m'ayant beaucoup encourager le long de ma présence dans son laboratoire. Je salue par la
même occasion le reste de sa charmante famille et son hospitalité

Le projet à partir du quel est réalisé ce mémoire est réalisé dans le cadre de deux contrats
Européens de type Brite-Euram, la Communauté Européenne a financé la totalité des recherches
entreptises dans ce travail ainsi que ma bourse d'étude gérée conjointement par l'INPL et le
CIES:

- Le programme SULFIXBACK : stabilisation chimique et mécanique et remblayage de stériles


miniers sulfurés. Le commissaire chargé auprès de la CEE Mr G. Katalagarianakis est remercié
ainsi que le coordinateur Mr D. Toscano. Je tiens a remercier vivement les autres partenaires
notamment le Service d'Études, de Procédés et d'Analyse de la COGEMA : Mlle 1. Picquet et
Mr G.Videau, ainsi que le Laboratoire de Chimie Physique pour l'Environnement : Mlle E.
Hacquard et Mr J. Bessière pour leurs collaborations fructueuses.

- Le programme MEMNOFLOW : Amélioration des procédés de traitement de minerais sulfurés


complexes afin de séparer et de récupérer les éléments mineurs et en traces contenus dans les
concentrés de flottation). Le commissaire chargé auprès de la CEE Mr Mr Adjemian et le
coordinateur Mr A. Franco sont a leur tour remerciés. La réalisation de ce projet a bénéficié
d'une collaboration très étroite entre partenaires industriels principalement SOMINCOR avec
son minéralogiste Mr A. Pinto et les laboratoires du LEM avec les équipes de Mr R.Houot
(incluant Mme L. Liouville-Bourgeois et Mr R.Joussemet) d'une part et celle de Mr J.M. Cases
(incluant entre autres Mr Ph. De Donato, Mr M. Kongolo et Mr J. Mielkzarski).

Je ne pourrais oublier de remercier les gens du Service Commun de Microanalyse de


l'Université Henri Poincaré de Nancy 1 (Mrs A. Kohler, J. Gambaja, J.M. Claude et
Sandrine), ct qui ont été denière toutes les analyses par les microscopies électroniques à
halayage cl à transmission et la microsonde électronique. Le Laboratoire "Analyse des
matériaux" de Centre de Recherche Publique du Luxembourg dirigé par Mr Migeon, avec ces
opérateurs (Y. Gao et W. Bieck) méritent une grande reconnaissance pour l'avancement
important au niveau de l'études des éléments en traces dans les sulfures par la microsonde
tomquc.

J'exprime toute ma reconnaissance aux membres du jury Mlle M.C. Boiron et Mrs Y.
Dusausoy, J.M. Cases, O.C. Gaspar, J. Bowles, H.N. Migeon, A. Pinto, qui ont bien
accepter de juger ce travail.

Et enfin, un très grand dévouement à celui qui n'a pas hésité un seul moment à ce que
j'aille le plus loin dans mes études en m'offrant soutien moral et f"mancier, mon charmant père,
sans oublier la globalité de ma douce et tendre famille à Oujda, Casablanca, Meknes et
Perpignan, ainsi que mes amis (es) en France et au Maroc.
INTRODUCTION GÉNÉRALE: POSITION DES PROBLÈMES ............ 2

ÉCHANTILLONS : ORIGINES ET APERÇUS GÉOLOGIQUES ............ 6


If MINÉRALISATI ONS DE LA CEINTURE PYRITEUSE IBÉRIQUE (IPB) .................. 6
1-1/ Situation géographique ............................................................................................... 6
1-2/ Contexte géologique ................................................................................................... 6
1-2-11 Société SOMINCOR (PORTUGAL) ................................................................. ?
1-2-2/ Société ALMAGRERA (ESPAGNE) ...............................................................?
1-2-3/ Société PIRITES ALENTEJANAS (PORTUGAL) ......................................... ?
1-2-4/ Société APIRSA (ESPAGNE) ............................................................................ 8
1-3/ Type d'exploitation et traitements.............................................................................. 8
III MINÉRALISATIONS DU DISTRICT DU BOURNEIX ................................................ 9
III/ PRÉSENTATION DES ÉCHANTILLONS .................................................................... 11
III-1/ Minerais, concentrés de flottation ............................................................................ 11
111-2/ Èchantillons à or "invisible" .................................................................................... 11
111-3/ Produits destinés à l'inertage .................................................................................... 11
111-4/ Principaux minéraux références ............................................................................... 12
IV/ REPRÉSENTATNITÉ DES ÉCHANTILLONS ........................................................... 12

MATÉRIELS ET MÉTHODES ................................................................................ 14


Il CONFECTION DES SUPPORTS D'ANALYSE .............................................................. 14
1-1/ Échantillons rocheux .................................................................................................. 14
I-2/ Échantillons en poudre ............................................................................................... 15
I- 3/ Sections polies de mortiers ......................................................................................... 15
I-4/ Standards implantés .................................................................................................... 16
I-4-1/ Confection de plaquettes minérales .................................................................... 16
1-4-2/ Implantation ionique ........................................................................................... 16
I-5/ Supports d'analyse en MET ........................................................................................ 16
III MINÉRALOGIE QUALITATIVE ET QUANTITATIVE............................................... 17
11-1/ MICROSCOPIE OPTIQUE ...................................................................................... 18
II-2/ MICROSCOPIE ÉLECTRONIQUE à BALAYAGE (MEB) .................................. 18
II-:V MICROSCOPIE ÉLECTRONIQUE à TRANSMISSION (MET) ........................... 19
II-4/ DIFFRACTION DES RAYONS X (DRX) .............................................................. 19
ll-5/ Dosages ponctuels et répartition élémentaire ............................................................ 19
Il-5-1/ Analyse en dispersion d'énergie (EDS) ............................................................. 19
11-5-2/ Microsonde électronique (WDS) ...................................................................... 20
11-5-'?./ Micn)sondc ionique (SIMS) .............................................................................. 20
Ill/ ANALYSES CHIMIQUES GLOBALES ....................................................................... .20
III-1/ SUR S()LUTIONS ................................................................................................... 20
III-2/ SUR PC)UDRES ....................................................................................................... 21
IV/ ÉTUDE DE L'ÉTAT DE LIAISON ................................................................................ 21
IV-1/ SPECTROMÉTRIE MOSSBAUER ...................................................................... .21
IV-2/ SPECTROSCOPIE D'ÉMISSION DES PHOTOÉLECTRONS (XPS).................. 22
V/ ÉLECTRC)CHIMIE .......................................................................................................... 22
VI/ DÉTERMINATION DES PROPRIÉTÉS PHYSIQUES ............................................... .23
VI-l/ GRANULOMÉTRIE ............................................................................................... 23
VI-2/ SURFACES SPÉCIFIQUES ................................................................................... 23
VI-3/ CONDUCTIVITÉ.................................................................................................... 24
VI-4/ POROSIMÉTRIE MERCURE ................................................................................ 24
VIII ÉTUDE BACTÉRIOLOGIQUE .................................................................................... 24
VIII/ ANALYSE D'IMAGES ................................................................................................ 25
IX/ CALCULS MINÉRALOGIQUES ................................................................................. .25
Xl PURIFICATION DES STÉRILES SULFURÉS ............................................................. .26

PARTIEl

ÉTUDE DES ÉLÉMENTS EN TRACES CONTENUS DANS LES


CONCENTRÉS DE FLOTTATION DE SULFURES ...................................... 27

1-A/ ÉTUDE DES ÉLÉMENTS EN TRACES CONTENUS DANS LES


SULFURES ET SULFOSELS DES MINERAIS SUD-ffiÉRIQUES............................. .28
- Introduction.......................................................................................................................... 28
- Des techniques pour l'analyse des éléments en traces ...................................................... .28
- Les objectifs du projet MEMNOFLOW .............................................................................. 29
I-A-1/ DESCRIPTION MINÉRALOGIQUE ................................................................... 31
I-A-1-1/ Minerais de SOMINCOR ............................................................................... 31
I-A-1-2/ Minerais d'ALMAGRERA ............................................................................. 32
I-A-1-3/ Minerais de PIRITES ..................................................................................... 32
I-A-1-4/ Minerais d'APIRSA ....................................................................................... .32
1-A-2/ DÉTERMINATION DES MINÉRAUX PORTEURS DE TRACES .................... 34
I-A-2-11 Apport de la microanalyse en microscopie électronique à balayage.............. 34
1-A-2-2/ Dosage par la microsonde électronique (MSE) .............................................. 35
al Généralités............................................................................................................ 35
b/ Établissement des programmes d'analyse ............................................................ 36
bl/ Interférences spectrales (en longueur d'onde) ............................................... 36
b-1-1/ Interférences au niveau de In .............................................................. 36
b-1-2/ Interférences au niveau de Hg ............................................................. 36
b2/ Étude des seuils de détection ......................................................................... 39
b3/ Programmes d'analyse ................................................................................... 40
cl Principaux résultats .............................................................................................. 42
Il NEVES CORV0 .............................................................................................. 42
1/ Le minerai principal MC ............................................................................ .42
2/ Autres faciès ................................................................................................ 44
2-1/ Le minerai MS ....................................................................................... 44
2-2/ Le minerai MT ...................................................................................... 45
2-3/ Le minerai MH ...................................................................................... 45
2-4/ Le minerai de Nord Neves ................................................................... .45
III ALMAGRERA ............................................................................................... 46
III/ PIRITES ......................................................................................................... 46
IV1 APIRSA ......................................................................................................... 46
dl Conclusions .......................................................................................................... 46
I-A-2-3/ Étude par la microsonde ionique (SIMS) ...................................................... .47
al Généralités............................................................................................................ 47
b/ Étude des interférences spectrales (en masse) .................................................... .49
cl Quantification en MSI. ......................................................................................... 53
c 1/ Standardisation .............................................................................................. 53
cl/Conditions analytiques ................................................................................... 55
c3/ Les résultats de la quantification avec standards ........................................... 56
c3-1/ Indium.................................................................................................... 56
c3-2/ Mercure.................................................................................................. 63
dl Conclusions .......................................................................................................... 66
I-A-3/ RÉPARTITION DES MINÉRAUX PORTEURS DE TRACES DANS
DES PRODUITS DE FLOTTATION............................................................................... 67
I-A-3-1/ CALCUL MINÉRALOGIQUE ..................................................................... 67
al Matrice des analyses chimiques ........................................................................... 68
b/ Matrice de la composition minérale ..................................................................... 68
cl Résultats du calcul minéralogique ....................................................................... 69
dl Traitement statistique des résultats ...................................................................... 70
dl/ Analyse en composantes principale .............................................................. 70
d2/ Régression multiple ....................................................................................... 70
e/ Conclusion............................................................................................................ 72
I-A-3-2/ ÉTUDE DE L'ÉTAIN PAR SPECTROMÉTRIE MOSSBAUER ................. 72
I-A-3-3/ ÉTUDE PROSPECTIVE DE L'ARSENIC PAR XPS ...................................79
I-A-3-4/ QUELQUES ÉLÉMENTS DE REFLEXION À BASE
CRIST ALLC)Cl-IIMIQUE ............................................................................................ 80
I-A-4/ CONCLUSION ...................................................................................................... 82

1-B/ ETUDE DES SULFURES À OR "INVISffiLE" ....................................................... 85


I-B-11 ÉTUDES ANTÉRIEURES: ÉTAT DE L'ART ..................................................... 86
I-B-1-1/ HISTORIQUE ................................................................................................ 86
I-B-1-2/ APPROCHE PLURIDISCIPLINAIRE SUIVIE À NANCY POUR
LA CARACTÉRISATION DE L'OR "INVISIBLE" DANS LES SULFURES .......... 87
1-B-1-3/ LA MICROSCOPIE ÉLECTRONIQUE À TRANSMISSION ..................... 90
I-B-1-4/ CONCLUSION .............................................................................................. 90
I-B-2/ APPROCHE CLASSIQUE DU PROBLÈME ....................................................... 91
I-B-2-1/ MÉTHODES ANALYTIQUES: Les mises au points nécessaires ................ 91
I-B-2-1-11 La microsonde électronique ...................................................................... 91
al Sulfures références ............................................................................................... 91
b/ Programme d'analyse MSE pour Fe, As, Set Au ................................................ 91
I-B-2-1-2/ La microsonde ionique.............................................................................. 92
al Étude des interférences au niveau de la masse 197.............................................. 92
b/ Standardisation......................... , ........................................................................... 93
b 1/ Standards implantés....................................................................................... 93
b 1-1/ Simulation d'implants ............................................................................ 94
bl-2/ Implants réels ........................................................................................94
bl-3/ Facteur de sensibilité relative RSF et calcul des teneurs ...................... 96
b2/ Relation entre émission et statut de l'or......................................................... 96
b2-l/ Constatations sur des poudres ............................................................... 96
b2-2/ Statut de l'or dans les implants .............................................................. 98
cl Conditions analytiques ......................................................................................... 98
I-B-2-2/ RÉSULTATS .................................................................................................. 98
1-B-2-2-1/ Les pyrites .................................................................................................98
al Pyrites de Colombie ............................................................................................. 98
al/ Étude MSE..................................................................................................... 99
a2/ Étude Mossbauer ........................................................................................... 101
a3/ Étude MSI. ..................................................................................................... l02
b/ Pyrites du Châtelet ............................................................................................... 103
cl Analyse statistique et interprétations des résultats MSE...................................... l06
c 1/ Colombie ....................................................................................................... 106
c2/ Comparaisons intergisements ........................................................................ l07
I-B-2-2-21 Les arsénopyrites du Châtelet.. ................................................................. 108
al Étude Mossbauer .................................................................................................. 108
bi Analyse des résultats MSE ................................................................................... 109
cl Comparaisons intergisement ................................................................................ 109
I-B-31 ÉTUDE PAR MICROSCOPIE ÉLEC1RONIQUE À 1RANSMISSION............. 112
I-B-3-11 PRINCIPE ........................................................................................................... 114
I-B-3-21 RAPPELS SUR LACRISTALLOCHIMIE DES DISULFURES ...................... 116
al Pyrite .................................................................................................................... 116
bi Arsénopyrite ......................................................................................................... 117
cl Synthèse ............................................................................................................... 117
I-B-3-31 OBSERVATIONS DIRECTES .......................................................................... 118
al Pyrite de Colombie ............................................................................................... 118
bi Arsénopyrite du Châtelet ..................................................................................... 118
cl Conclusion............................................................................................................ 118
I-B- 3-41 MICRODIFFRACTION ÉLEC1RONIQUE ...................................................... 119
al Principe de l'indexation des clichés de diffraction ............................................... 120
bi Pyrite de Colombie .............................................................................................. 122
cl Arsénopyrite du Châtelet. .................................................................................... 122
dl Références ............................................................................................................ 123
el Interprétation des résultats ................................................................................... 123
fi Conclusion ............................................................................................................ 124
I-B-3-51 MICROANALYSE EDS ..................................................................................... 125
al Pyrite de Colombie............................................................................................... 125
bi Arsénopyrite du Châtelet ..................................................................................... 125
cl Conclusion............................................................................................................ 125
I-B-2-61 CONCLUSION ................................................................................................... 127
I-B-41 CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES ................................................................. 128

RÉFÉRENCES BIBLOGRAPHIQUES: PARTIE I ....................................................... 129

PARTIE II
PRÉDICTION ET ÉTUDE DE L'ALTÉRABILITÉ DE STÉRILES
MINIERS SULFO-ARSÉNIÉS INCLUS DANS UN LIANT
HYDRAULIQUE ............................................................................................................ 134

II-Al INTRODUCTION ...................................................................................................... 135

11-BI GÉNÉRALITÉS .......................................................................................................... 137


11-B-11 LES SULFURES ................................................................................................... 137
11-13-1-11 Minéralogie (Cf. I-B-2-2) .............................................................................. 137
a/ La pyrite ............................................................................................................... 137
hl L'arsénopyrite ....................................................................................................... 137
II-B-1-21 Altérabilité ..................................................................................................... 138
a/ Oxydation chimique ............................................................................................. 139
a l1 Cas de la pyrite .............................................................................................. 140
a21 Cas de l'arsénopyrite ...................................................................................... 140
bi Oxydation électrochimique .................................................................................. 141
bll Cas de la pyrite .............................................................................................. 141
b21 Cas de l'arsénopyrite...................................................................................... 141
cl Altération biologique ........................................................................................... 142
II-B-1-31 Autres minéraux et les éléments en traces .................................................... 142
II-B-21 CIMENTS ET BÉTONS ....................................................................................... 144
II-B-2-11 Fab1ication du ciment Portland ..................................................................... 144
II-B- 2-21 Variétés et coûts ............................................................................................ 145
II-B-2-31 Hydratation, prise et durcissement.. .............................................................. 145
al Poudre de clinker.................................................................................................. 145
bi Autres réactifs ...................................................................................................... 147
II-B-2-41 Minéralogie des hydrates et leur stabilité chimique ...................................... 147
II-B-2-51 Confection des bétons et leur altérabilité ...................................................... 149
II-B-31 RÉACTIVITÉ DES SULFURES AU SEIN DES LIANTS
HYDRAULIQUES ............................................................................................................ 150
II-B-41 PROBLÈMES LIÉS AU STOCKAGE DES STÉRILES MINIERS
SULFURÉS ....................................................................................................................... 153
II-B-51 PROCÉDÉS DE STABILISATION- SOLIDIFICATION (PSS) ........................ 157
II-B-61 STABILISATION DE L'ARSENIC ..................................................................... 159
II-B-71 CHOIX DU LIANT .............................................................................................. 162

II-Cl CARACTÉRISATION DES STÉRILES SULFURÉS ........................................... 163


II-C-11 COMPOSITION CHIMIQUE ............................................................................... 163
II-C-21 MINÉRALOGIE- MIXITÉ .................................................................................. 164
II-C-31 GRANULOMÉTRIE ............................................................................................ 168
II-C-41 RÉPARTITION MINÉRALOGIQUE- GRANULOMÉTRIE ............................ 170
II-C-51 SURFACE SPÉCIFIQUE ..................................................................................... 175
II-C-5-11 Stériles bruts .................................................................................................. 175
II-C-5-21 Élimination de la gangue ............................................................................... 176
11-C-61 AUTO-AGRÉGATION DES GRAINS ................................................................ 178
11-C-71 HUMIDITÉ ........................................................................................................... 179
11-(~-~V ÉTAT DE SURFACE ........................................................................................... 179
11-C-R- LI Étude par MEB .............................................................................................. 179
11-C-R-21 Étude XPS: état de liaison de l'arsenic ......................................................... 180
a/ Les références ....................................................................................................... 180
a 11 Les arséniates ................................................................................................. 181
a21 Les sulfures et arséniures ............................................................................... 182
bi Les stériles ........................................................................................................... 183
II-C-9/ PROPRIÉTÉS CHIMIQUES ET LIXIVIABILITÉ ............................................. 184
11-C-9-11 Lixiviation en bouteilles agitées.................................................................... 184
al Mode opératoire ................................................................................................... 184
bi Résultats de la lixiviation ..................................................................................... 185
cl Interprétation des résultats de la lixiviation ......................................................... 185
c 11 Lixiviation en milieu acidulé ......................................................................... 185
c21 Lixiviation en milieu ciment ......................................................................... 185
11-C-9-21 Comportement électrochimique .................................................................... 187
al Confection des électrodes de travail .................................................................... 188
bi Résultats ............................................................................................................... 190
b11 Les minéraux purs massifs ............................................................................ 190
b1-11 Pyrite Es ................................................................................................. 192
b1-21 Arsénopyrite Pan ................................................................................... 192
b21 Les minéraux purs en poudre ........................................................................ 192
b2-11 Pyrite Es ................................................................................................. 192
b2-21 Arsénopyrite Pan ................................................................................... 194
b2- 31 Pyrite Es + arsénopyrite Pan.................................................................. 194
b2-41 Comparaison des courbes électrochimiques des sulfures en
poudre.............................................................................................................. 194
b31 Les stériles sulfurés ....................................................................................... 194
b3-11 Stérile de COGEMA. ............................................................................. 196
b3-21 Stérile de PIRITES ................................................................................ 196
b3-31 Stérile d'ALMAGRERA ........................................................................ 196
b3-41 Comparaison des réponses électrochimiques de différents
stériles ............................................................................................................. 196
cl Conclusion............................................................................................................ 196
11-C-10 ÉTUDE DE LA CONDUCTIVITÉ ..................................................................... 199
al Échantillons .......................................................................................................... 200
bi Détermination du caractère semi-conducteur ...................................................... 200
cl Mesure de la conductivité .................................................................................... 202
II-C-111 ÉTUDE MICROBIOLOGIQUE ......................................................................... 203
11-C-121 CONCLUSION ................................................................................................... 206
11-D/ CARACTitRISATION DE MORTIERS À SULFURESoooooooooooooooooooooooooooooooooooooooo207
11-D-1/ ASPECT TEXTURAL DES MÉLANGES oooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooo207
Il- D-1-1 1 Observations microscopiques ooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooo208
II-D-1-2/ Etude de la microporosité oooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooo0ooooooooooo.213
11-D-2/ CARACTÉRISATION DE L'ALTÉRABILITÉ •. oooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooo217
11-D-2-11 Extraction soxhlet OoooooOOoOOoooooooOOOooooooooooooooo•oooooooo.ooooooooooooooooooooooooooooooOOOoooooooooo217
11-D-2-2/ Étude minéralogique des éprouvettes altérées •ooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooo218
al Procédure de l'analyse EDS (Figoll-48) ooooooooooooo••oooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooo219
b/ Incettitudes dans les mesures EDS •• ooooooo••oooooo•········ooooooooooooooooooooo•••oooooooo•ooooooooooo221
cl Tests de fiabilité des analyses EDSoo···o···········o•ooOOoo••oooooooooo•o·o·•·oooooooooooooooooooooooooo222
dl Résultats de l'éude pluridisiplinaire de l'altération des mélanges 000 oo•ooooo o• ooooo··· 0.. 224
d-1/ Mortiers à base de ciment CPA o•••oooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooo•oo226
d-1-1/ CP A 10% - stérile de COGEMA.oooooooooooooooooo 00000000 000000 00 00 000000 oooooo 0000 0000.226
d-1-2/ CPA 10%- stérile de COGEMA vieilli pendant lanoooooooooooooooooooooooo .. o226
d-1-3/ CPA 20%- stérile de COGEMA.ooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooo230
d-1-4/ CPA 20% - chaux 20% - stérile COGEMA oooooooooooooooooooooooooooooo•oooooooooo232
d-1-5/ CPA 17%- chaux 17%- stérile COGEMA porphyriséoooooooooooooooooooooo.234
d-1-6/ CPA 20% - chaux 20% - stérile COGEMA vieilli au fond de la
mine en ambiance oxydante saturée en humiditéooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooo.236
d-1-71 Éude XPS des mortiers altérés 0000 oooooo .. 00 00000000 00 000000 00000000 00 00 000000 oo 0000 0000 000237
d-1-8/ Étude de surface au MEB.o ..... o.oooooooooooooo····o•oooooooooooooooooooooo••ooooo0oooooooooo238
d-1-9/ Sulfures purs dans un CPA.ooooooo•o••o·o····ooooooooooooooooo .• o.. o.oooooooooooooooooooooooo238
d-2// Mortiers à base de ciment CLKooooooooooooooooooo•····ooooooooooooooooooooooo••ooooooooooooooo . .241
d-2-11 CLK 10%- stérile de COGEMA ooooooooo .. o.ooooooooooooo••ooooooooooooooooooooooooooooo241
d-2-2/ CLK 10%- chaux 5%- stérile COGEMAoooooooo•o••ooooooooooooooooooooooooooooooo241
d-2-3/ CLK 20% - stérile de COGEMA oooooooooooooooooooooooooooooooooo••ooooooooooooooooooooo244
d-3/ Mortiers à base de ciment CA.ooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooo246
e/ La carbonatation dans un CPJ 000 00 00 00 000000 oooooooooooooooo 00 0000 oo 0000000000 000000 00 00 00 0000 00oooo 0000 00 0246
fi Expériences Soxhlet complémentaires 000000 00 o· oo•• Oo 00 000000 00 00 Oo 00 00 0000 00 00 00000000 00 oo 00 00 00 0000 0250
f-11 Perte de poids et analyse des lixiviats ooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooo 00000250
f-2/ Mortiers lixiviésoooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooo251
f- 3/ Quelques interprétations 000000 00 00 0000 oooooooooooooooo 00 00 oooo 00 000000 o. 00 0000 00 00 00 oooo 00 oo 00 0000 0000.251
gl Mesure de conductivité sur des mortiers à sulfures.oooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooo252
hl Synthèse des résultats de l'étude de l'altérabilité ooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooo253

RÉFÉRENCES BIBLOGRAPHIQUES: PARTIE II..ooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooo.254

CONCLUSIONS GÉNÉRALES ET PERSPECTIVESOOoooooooooooooooooooooooooooooooooo262


Introduction générale: position des problèmes

" "
INTRODUCTION GENERALE:
'
POSITION DES PROBLEMES

1
Introduction générale :position des problèmes

INTRODUCTION GÉNÉRALE : POSITION DES PROBLÈMES

La plupart des industries minières européennes, qu'elles soient productrices de métaux


de base ou même de métaux rares et précieux, exploitent et traitent des minéralisations
sulfurées. Les productions en concentrés de métaux de base (Cuivre, Plomb, Zinc) sont mis
sur le marché mondial et sont sévèrement pénalisées par les teneurs plus ou moins élevées en
éléments mineurs ou en traces. Les plus importants sont le mercure, le thallium, le sélénium,
le bismuth, le cadmium, l'arsenic et l'antimoine. L'indium, bien qu'il soit valorisant et
récupérable lors de la fusion des concentrés de cuivre et de zinc, ne représente aucune valeur
ajoutée pour celui-ci. Seuls certains éléments tels que l'argent et l'or contribuent à
l'augmentation de la valeur du concentré qui les renferme. Des formules sont envisagées afin
de réduire les teneurs en éléments pénalisants ou valorisants dans les concentrés afin de
permettre aux industries minières qui les produisent de consolider leur capacités économiques
sur le marché. Pour d'autres, ceci leur permettra de survivre uniquement. La flottation
différentielle constitue une des voies qu'il est prévu d'explorer. Pour cela l'apport de la
minéralogie est primordiale : détermination des minéraux porteurs des éléments en traces,
teneurs de ces derniers.

La caractérisation du statut de l'or dans les paragénèses sulfurées est un sujet qui a
préoccupé de nombreux auteurs depuis fort longtemps. Les études ont été menées en vue
d'améliorer le traitement métallurgique des minerais à sulfures aurifères, qui peuvent être
classés en deux catégories:
-Des minerais facilement cyanurables où l'or se présente en général sous forme native,
- Des minerais où l'or n'est pas directement cyanurable, c'est ce qu'on nomme "Minerais
réfractaires", ces types de minerais nécessitent des prétraitements spécifiques tels que le
grillage, l'oxydation sous pression ou la bio-oxydation bactérienne.
S'il est maintenant clairement établi que l'or peut se trouver au sein de sulfures
communs ( pyrite et arsénopyrite ) dans un état autre que métallique (WAGNER &
MARION. 1991), aucune preuve n'a jusqu'à présent été apportée de manière déterminante en
ce qui concerne l'état minéralogique de cet or. Cependant deux hypothèses principales restent
ouvertes:
- L'or est inséré dans le réseau cristallin des sulfures hôtes c'est l'or "invisible" : c'est
l'hypothèse la plus probable.
- L'or est sous forme de microprécipités de taille inférieure à O,l~m qui ne peuvent donc être
visualisés que par microscopie électronique à transmission en haute résolution. Dans ce cas,
l'or pourrait être une phase aurifère (minéral d'or appartenant aux familles déjà connues tels
que les tellurures, ou minéral non encore défini).

2
Introduction générale: position des problèmes

D'autre part, ces industries minières laissent en fin de procédés des quantités
considûrahlcs de rejets sulfurés. Ces rejets, qui contiennent fréquemment de la pyrite comme
minéral majeur, sont d'une part facilement oxydables et sont aussi porteurs de composés dont
la toxicité potentielle est bien connue (minéraux de l'arsenic, minéraux du plomb, du
mercurc ... etc.). La plupart de ces produits ne peuvent pas être orientés vers une filière
classique pyrométallurgique de grillage oxydant, car leur valeur contenue (or par exemple) est
en général faible, et les productions d'acide sulfurique ou de trioxyde d'arsenic sont
actuellement non attractives économiquement. Il en est de même pour les filières
hydrométallurgiques telles que l'oxydation sous pression et l'oxydation bactérienne, pour
lesquelles la gestion des rejets se pose de toutes les façons.
Le stockage à l'air libre de ces rejets, malgré des progrès récents dans ce domaine tels
que le stockage sous-aquatique, une surveillance accrue et la dépollution des eaux percolant
les produits stockés, ne peut pas offrir une solution satisfaisante à long terme. Certains gros
pays miniers comme le Canada sont actuellement devant un problème extrêmement délicat de
gestion de millions de tonnes de ce type de stériles anciens causant des dommages sur
l'environnement déjà très importants. Les industries minières sont donc actuellement obligées
de prendre en compte ces problèmes dans leurs projets et dans leurs schémas de traitement
existants. L'évolution des législations européennes va évidemment dans ce sens.
Le remblayage en mine souterraine de ces stériles après leur avoir fait subir un
processus de stabilisation-solidification semblerait un moyen efficace pour éviter leur impact
sur l'environnement et même une exploitation plus complète (piliers de soutènement) de ces
gisements.

La figure ci-dessous (Fig. 1) illustre très schématiquement les problématiques décrites


ci dessus. Les méthodes envisagées pour y remédier font l'objet de deux contrats de recherche
financés par des programmes BRITE-EURAM de l'Union Européenne à savoir
"SULFIXBACK" et "MEMNOFLOW".

PROGRAMME "MEMNOFLOW"

Pour atteindre les objectifs fixés, le programme dit "MEMNOFLOW" (Nouveaux


schémas de traitement pour la séparation et la récupération des éléments mineurs contenus
dans les minerais sulfurés) nécessite une connaissance globale et très complète de la
minéralogie de ces éléments en traces. Une approche minéralogique pluridisciplinaire
regroupant plusieurs techniques en particulier la microscopie électronique à balayage, la
microsonde électronique, la microsonde ionique, l'analyse d'image et la spectroscopie
Mossbauer, est mise aux point pour l'étude des éléments en traces dans les sulfures et les
sulfosels porteurs ainsi que leur mode d'occurrence vis à vis du traitement minéralurgique.

3
Introduction générale :position des problèmes

PROGRAMME "SULFIXBACK"

Le principal objectif des recherches visées dans le cadre de ce projet, est de tenter
d'apporter une nouvelle réponse au problème de stockage des résidus miniers sulfurés, en
promouvant leur utilisation pour le remblayage des travaux miniers souterrains, après avoir
assuré leur stabilité chimique (blocage de l'oxydation des sulfures essentiellement) et une
solidification convenable (stabilité mécanique du remblai). Ainsi pourront être résolus des
problèmes touchant d'une part à la place requise en surface pour le stockage traditionnel de
ces rejets, ainsi qu'à l'altération des paysages et les risques de pollution qui peuvent s'en
suivre, et d'autre part à l'économie de l'exploitation minière: en effet, le remblayage des zones
déjà exploitées peut permettre une exploitation plus complète du gisement, et donc en
prolonger la durée de vie (réserves). La stabilité mécanique est très liées à la stabilité
chimique, dans la mesure où on ne peut pas attendre à priori de propriétés mécaniques stables
de la part d'un produit qui ne serait pas stable chimiquement. De même un matériau aisément
friable et poreux par exemple, est susceptible de voir son inertie chimique se dégrader
rapidement, par contact des sulfures avec les solutions qui s'infiltrent dans le gisement.

Inertage
Mines Liants
souterraines
hydrauliques

As, Sb, In,


Ag, Bi, Hg ...

1---~ Métal pur


Enrichissements

Fig. 1 Organigramme schématique du problème général évoqué par cette étude

4
Échantillons : origines et aperçus géologiques

ECHANTILLONS :

ORIGINE ET APERÇUS GÉOLOGIQUES

5
Échantillons : origines et aperçus géologiques

ÉCHANTILLONS : ORIGINE ET APERÇUS GÉOLOGIQUES

Il MINÉRALISATIONS DE LA CEINTURE PYRITEUSE IBÉRIQUE (IPB)

LisOOnni:fl
50 Km

FIG. 2 Carte de I'IPB avec la localisation des quatre mines en question

I-2/ Contexte géologique


sédiments anthropiques
Postpaléozoique
Sables, argiles, marnes

Faciés Culm
Carbonifère Supérieur (schistes et grauwackes)
Inférieur
Dinantien Viséen
Minéralisation à sulfures et
manganèse
Toumaisien

Faménien
Dévonien Schistes et Quartzites

',.',. ',.',.',. ',. ',. ',. ',.' Roches plutoniques


' "' "' "' "' "' "' "' "' "' acides et basiques
Fig. 3 Coupe schématique de la série lithostratigraphique de I'IPB

Toutes les minéralisations dans l'IPB possèdent une signature volcanosédimentaire, de


type amas sulfurés plus ou moins liés à des stockwork, le schéma ci dessus résume
globalement la lithostratigraphie correspondant.

6
Échantillons : origines et aperçus géologiques

1-2-1/ Société SOMINCOR (PORTUGAL)

Le gisement de Neves Corvo se trouve dans le secteur portugais de la ceinture


pyriteuse ibérique (IPB "Iberian Pyrite Belt"), il regroupe cinq corps minéralisés GASPAR et
PINTO (1991, 1993) : Neves, Corvo, Graça, Zambujal et Lombador, dans un encaissant
volcanosédimentaire felsique.
Le dépôt de la minéralisation s'est fait en milieu marin, le corps minéralisé est situé à
300 à 700 rn de profondeur. Un métamorphisme hercynien de basse pression a affecté la
région. Le contenu stannifère ainsi qu'un enrichissement de type hydrothermal tardif en Cu,
différencie le gisement de Neves Corvo des autres gisements de l'IPB.
La mine de Neves Corvo a été ouverte officiellement en 1988, c'est le plus grand
producteur de cuivre dans l'IPB et en Europe; la production d'étain a commencé en 1990. Le
minerai est classifié en cinq principaux types à valeurs économiques inégales :

- Le minerai MC : à Cu sous forme de Chalcopyrite dominante


- Le minerai MS : le plus riche en Cu mais avec un contenu stannifère assez important
-Le minerai MH: riche en Cu sous deux formes (chalcopyrite et cuivres gris) et en Zn
- Le minerai MT : à dominante Sn ayant comme principale occurrence la cassitérite
- Le minerai ME : pauvre en métaux, et essentiellement pyriteux.

1-2-2/ Société ALMAGRERA (ESPAGNE)

Sotiel est un gisement type volcanosédimentaire d'âge Carbonifère inférieur. Le


minerai consiste en une masse sulfurée polymetallique à géométrie lenticulaire. La
minéralisation est exprimée sous forme d'une matrice pyriteuse à chalcopyrite, galène et
sphalérite principalement.
L'exploitation a débuté en 1981, le minerai est exploité par mine souterraine . Il est
traité par flottation différentielle produisant trois types de concentrés Zn, Pb, et Cu, une
partie de la pyrite rejetée est grillée pour la fabrication de l'acide sulfurique, le reste est soit
vendu soit stocké de façon sous-aquatique.

1-2-3/ Société PIRITES ALENTEJANAS (PORTUGAL)

Géologiquement, le gisement d'Aljustrel est une structure synclinale majeure


caractérisée par l'existence aux deux flancs, de corps minéralisés en amas déformés et de
veines. Les études géologiques concernant la mine de Moinho et de Feitais ont été amorcées
en 1977 et rapidement l'évidence de l'existence d'un minerai exploitable est requise. Le
gisement en question présente une bonne continuité latérale et est hétérogène. Les différents
types de minerai du gisement de Moinho tels que définis par LEITAO (1993) sont:
- Minerai à litage grossier
- Minerai massif
- Minerai à litage fin

7
Écha11tillons : origines et aperçus géologiques

1-2-4/ Société APIRSA (ESPAGNE)

ANDALUSA DE PIRITAS S.A. exploite des gisements de type complexes


volcanosédimentaires. Les gisements d'Aznalcollar et de Los Frailes consistent en deux
minéralisations : un minerai sulfuré massif et une minéralisation disséminée ou en veines
correspondant vraisemblablement à un "stockwork", PONS et al. (1993).
- Aznalcollar : c'est le gisement principal exploité actuellement par APIRSA en mine à ciel
ouvert, il renferme un minerai de type sulfuré massif et un autre dit pyroclastique. La
minéralisation est à Pb, Zn, Cu et Ag.
Los Frailes : c'est un gisement similaire au premier de part sa composition et sa séquence
géologique. Il est plus riche en métaux de base : Pb, Zn, Cu et Ag.
L'altération hydrothermale qui apparaît en relation avec la minéralisation de type stockwork
consiste principalement en une chloritisation, une silicification et une séricitisation en
bordure.

1-3/ Type d'exploitation et traitements:

Voir schéma de traitement simplifié (Fig. Sa)

Les quatre minerais Sud-Ibériques dont les teneurs en métaux de valeur sont variables
d'un gisement à l'autre (voir tableau 1 et Fig. 4), sont exploités en mines souterraines, et
traités par les voies simples de la minéralurgie adoptée pour les minerais sulfurés complexes
en général (à plomb, zinc et cuivre). Le minerai est extrait puis préhomogénéisé en surface,
avant d'alimenter les laveries. Le tout venant subit la fragmentation (concassage+ broyage) -
classification (cyclonage), ensuite la flottation différentielle sélective (dégrossissage, relavage
et épuisage) utilisant le xanthate et le dithiophosphate comme principaux collecteurs, et enfin
la filtration des concentrés ainsi obtenus. Dans le cas de SOMINCOR où la laverie traite aussi
des minerais riches en étain, la concentration par flottation (chalcopyrites + stannite) est
couplée à une séparation gravimétrique en tables à secousses (récupération de la cassitérite).
Les tonnages produits par ces mines sont donnés dans le tableau 2.

Pyrite

30% 30%
Sphalérite Chalcopyrite
+Galène
Fig. 4 Projection des gisements de I'IPB dans le diagramme ternaire
pyrite, chalcopyrite et sphalérite + galène

8
Échantillons : origines et aperçus géologiques

%Cu %Pb %Zn %Sn


MC 8- 11 - - -
SOMINCOR MS 14-17 - - 2-4
MT - - - 50
ALMAGRERA Sotiel 06 16 42 -
PIRITES Moinho 09 11 3 -
APIRSA Los Frailes 04 22 39 -
Aznalcollar 04 1,8 33 -
Tableau 1 : Teneur en métaux de base des différents minerais de l'IPB

N.B. Les pourcentages sont donnés en poids (wt%)


La concentration de Zn est en perspective pour SOMINCOR

Alimentation Concentré Cu Concentré Zn Concentré Pb Concentré Sn


(tian) (tian) (tian) (tian) (tian)
SOMINCOR 1606 700 654600 - - 8 300
ALMAGRERA 730 000 8000 54000 38 000 -
PIRITES 1 312 000 36000 63000 13 000 -
APIRSA 31000 148 000 50000 -
Tableau 2: Tonnages produits des différentes sociétés minières de l'IPB

N.B. Les tonnages sont donnés en poids sec et correspondent au début des années 90

Mines souterraines

r-------'T_9_5_~_0_~ rejet (sulfuré)


Minerai*ulfuré____• ._
massif broyé 1
à remblayer
~--~

Concentrés
Fig. Sa Schémas de traitement simplifiés correspondant aux sites de :

SOMINCOR, PIRITES, ALMAGRERA et APIRSA

Ill MINÉRALISA TI ONS DU DISTRICT LE BOURNEIX

Société des mines du BOURNEIX (FRANCE)

La Société des Mines du Boumeix (filiale de COGEMA) est située dans le Limousin
(Ouest du Massif Central Français) à 40 km au sud de Limoges. L'or y a été exploité depuis
1'époque celtique et gallo-romaine. Actuellement trois gisements principaux (le Boumeix :
Cros-Gallet, Laurieras et Mas Vieux) sont exploités en mines souterraines avec des teneurs
moyennes de 12 g/t et il existe trois mines à ciel ouvert (Les Renardières, Cros-Gallet Sud et

9
Échantillons : origines et aperçus géologiques

Les Fouilloux) assurant un complément avec des teneur moyennes de 6 g/t. La SMB permet
de produire environ 2000 kg d'or par an.

Mine (souterraine ou
à ciel ouvert)

~
Minerai
broyé
96%
r - - - - - , . - - - p - Stérile de
flottation
(Gangue)

Concentré

Neutralisation des cyanures


(par le sulfate de fer et la chaux)
+Filtration

rejet (sulfuré)
à remblayer
Fig. Sb Schémas de traitement simplifiés correspondant au site de COGEMA

Géologiquement, le district aurifère appelé Saint-Yrieix se situe dans l'ensemble


métamorphique du Bas-Limousin (L'unité inférieure du gneiss). Celui ci est formé de
micaschistes à intercalations basique (amphibolites). Il est recoupé par des massifs
circonscrits d'orthogneiss, de leucogranites et de granites à deux micas. L'âge Cambrien de
ces leucogranites permet de dater ces formations métamorphiques comme appartenant au
Briovérien supérieur.
La structure du Boumeix (mine de Cros-Gallet) représente l'un des accidents majeurs
du district. Elle est constituée en une succession de lentilles qui s'allongent sur 10 km de long,
12 rn de puissance et avec un pendage de 15° à 75° vers le Nord-Ouest.
Dans la mine de Laurieras, la structure majeure est orientée N65°E correspond à l'alignement
d'une successions d'aurières, indices et vieux travaux miniers et ce sur 10 km de long.
La minéralisation comporte une paragénèse primaire pauvre en argent avec or et
arsénopyrite et une paragénèse plus tardive à or, arsénopyrite et sulfosels d'antimoine, plomb
et argent. L'or natif s'exprime en inclusions dans le quartz et dans l'arsénopyrite. Les teneurs
du minerai en or varient de 6 à 15 g/t

Le minerai du Boumeix est traité pour en extraire l'or associé aux sulfures
(arsénopyrite et pyrite) ou sous forme de pépite dans du quartz, et ceci par des procédés
complexes : le minerai très riche (quartz aurifère) est soumis à une séparation par gravité sur

10
Échantillons : origines et aperçus géologiques

Knelson, le minerai principal est traité par flottation des sulfures pour les séparer ainsi de la
gangue majoritaires (95%), le concentré obtenu (250 à 600 g/t d'or avec une récupération de
90 à 95 %) est en partie vendu, le reste est traité sur place par lixiviation en milieu cyanuré
(dissolution de l'or) suivie d'une adsorption sur charbon actif. Celui ci (40 à 50 kg d'or/t) est
traité par grillage-fusion pour en couler le doré (60% or et 40% argent). Les lingots ainsi
obtenus sont expédiés chez un affineur afin d'obtenir l'or commercialisable (Fig. 5b).

Ill/ PRÉSENTATION DES ÉCHANTILLONS

lll-1/ Minerais, concentrés de flottation

L'étude des éléments en traces est faite d'une part sur les minerais tout-venant
(SOMINCOR, PIRITES, ALMAGRERA et APIRSA) et d'autre part sur les concentrés de flottation
(Sn, Cu, Pb et Zn) produits par ces mêmes mines.

lll-2/ Echantillons à or "invisible"

Concentré de Pyrite de Colombie : la pyrite se présente sous forme de petits cristaux


disséminés dans une gangue essentiellement quartzeuse. Elle est aurifère à or "invisible" mais
inclue aussi, de fines particules d'or natif. Ce concentré a été confectionné par flottation et/ou
séparation par gravité à partir d'un rejet d'usine de cyanuration.

Concentré d'arsénopyrite du Châtelet : L'arsénopyrite a cristallisé en petits cristaux


losangiques souvent maclés, elle est très aurifère à or "invisible" pouvant atteindre des teneurs
élevées (1,5 wt%). Elle a pris naissance dans des zones de cisaillement du socle Varisque
français durant son stade précoce de formation BONNEMAISON (1987), et qui ont aussi donné
naissance au gisement sulfuré à pyrite et arsénopyrite de Villeranges.

lll-3/ Produits destinés à I'inertage

Les produits destinés à l'inertage sont des rejets miniers provenant de la valorisation de
minerais sulfurés en vue de l'extraction soit de métaux de base : Cu, Pb, Zn (PIRITES et
ALMAGRERA), soit de métaux précieux : Au (COGEMA). Ils sont de nature essentiellement
sulfurée, constitués principalement de pyrite sauf dans le cas de la mine du Boumeix où
l'arsénopyrite accompagne la pyrite.

11
Échantillons : origines et aperçus géologiques

Stériles Tonnages tian Soufre% Arsenic%


PI RITES 1 200 000 49 1,3
CO GEMA 7 000 24 13
ALMAGRERA 630 000 42 0,7
Tableau 3 Tonnages et teneurs en soufre et arsenic des trois stériles

Le conditionnement des échantillons correspondant aux trois stériles n'est pas


identique. Le stérile de COGEMA a été envoyé en petits lots de 2 kg celés sous vide dans des
sacs en plastique, son humidité est celle de la sortie usine. Celui d'ALMAGRERA a été
transporté dans un fût recouvert d'eau du procédé. L'échantillon de PIRITES a souffert d'un
incident de transport; le stérile, ayant perdu son eau a été en contact avec l'air, ce qui a
provoqué un début d'oxydation.

III-4/ Principaux minéraux références

Pyrite d'Espagne : se présentant sous forme très massive en gros cristaux en forme de cubes
souvent bien individualisés, elle est d'origine sédimentaire.

Pyrite du Pérou : massive aussi, en agrégats de cristaux à faces souvent "triglyphes", elle est
d'origine hydrothermale.

Arsénopyrite du Portugal : elle est massive et bien cristallisée, elle provient de gisements
filoniens quartzitiques type départ acide constituant la mine de Tungstène de Panasqueira au
Portugal.

IV/ REPRÉSENTATIVITÉ DES ÉCHANTILLONS

La variabilité verticale et latérale de la minéralisation au sein d'un gisement, peut


conduire à l'existence de différents types de minerais (de point de vue texture et composition)
au sein de la même mine (cas de SOMINCOR, en particulier). En ce qui concerne l'étude
"MEMNOFLOW", notre intérêt portera donc sur divers types de minerais, sensés représenter
cette variabilité.

En ce qui concerne l'étude des stériles, le problème se pose dans un moindre degré.
Les principales raisons sont dues à ce que l'échantillon est :
- divisé (voir chap. analyse granulométrique)
- échantillonné lors de campagnes prolongées
- issu du traitement d'un minerai préhomogénéisé avant sa fragmentation.

12
Matériels et méthodes

MATÉRIELS

ET MÉTHODES

13
Matériels et méthodes

MATÉRIELS ET MÉTHODES

Pour atteindre les objectifs fixés, les travaux entrepris dans le cadre de cette étude ont
fait appel à de nombreuses méthodes diversifiées et parfois complexes, elles consistent en une
caractélisation physique, chimique et minéralogique de produits miniers sulfurés (minerais,
concentrés et stéliles). ll faut noter que toutes les techniques utilisées sont complémentaires et
interdépendantes, et que seule une plulidisciplinalité permet de cerner le mieux possible tous les
problèmes posés dans ce projet.

La plupart des outils analytiques utilisés constituent des appareillages très performants et
par conséquent coûteux. Ceci entraîne que de nombreuses analyses ont été réalisées grâce à une
collaboration externe. Il s'agit principalement du Service Commun de Microanalyse (SCM) de
l'Université Henri Poincaré Nancy 1 et du Laboratoire d'Analyse des Matériaux (LAM) basé au
Centre Universitaire du Luxembourg.

Dans ce chapitre, après un survol de la confection des supports d'analyses, sont décrites
toutes les techniques d'analyse minéralogique (microscopie optique et électronique,
diffractométlie, microanalyse ... ), les méthodes d'analyse chimique et clistallochirnique (dosage
élémentaire, spectrométlie Mossbauer...), l'électrochimie et la physicochirnie de surface
(spectroscopie des photoélectrons), les méthodes d'étude des propliétés physiques
(granulométlie, conductivité, surface spécifique, porosimétlie ... ), et enfin les techniques
d'études biologiques. Toutes ces investigations seront réalisées sur des échantillons
relativement peu étudiés jusqu'à présent de point du vue physico-chirnique et minéralogique;
elles se suivront dans une logique d'étude bien définie au long de ce mémoire.

Il CONFECTION DES SUPPORTS D'ANALYSE

Quand il ne s'agit pas du minerai massif, les produits auxquels on a affaire sont sous
forme de poudre très fine avec une large distribution granulométlique (0-150 )lm), ce qui rend
d'autant plus difficile leur étude. La dimension standard des sections polies est 25 mm de
diamètre (maximum supporté par le porte échantillon de la microsonde ionique).

~1/ECHANTILLONS ROCHEUX

Il convient de consolider la roche à l'aide d'un vernis avant d'effectuer un carottage de


25 mm de diamètre. Une section (5 mm de hauteur) est ensuite soumise au polissage courant
(pâte diamantée). En ce qui concerne les minerais Sud-Thétiques qui se présentent en fragments
concassés, l'idée est d'inclure plusieurs grains choisis au hasard dans de la résine "epoxy".

14
Matériels et méthodes

1-2/ ECHANTILLONS EN POUDRE

1.a lin esse des grains ainsi que leur tendance à l'agrégation sont les deux difficultés
maj~ur~s dans la fabrication de sections polies de poudres de stérile ou de concentré. L'ajout dè
disp~rsant (dibutylphtalate) permet parfois de pallier à ce problème. L'échantillon sec et bien
dispersé est mis au fond d'un moule en plastique où il sera mélangé avec une résine "epoxy"
qui polymérise à froid. La section obtenue est ensuite polie. Les poudres peuvent aussi être
déposées sur scotch double face conducteur ou non, collé à son tour sur un support métallique,
dans le but de l'étude au MEB.

1-3/ SECTIONS POLIES DE MORTIERS

La fabrication de sections polies de mortiers à sulfures constitue un travail très délicat :


- de par la dissolution aisée dans l'eau de certaines phases hydratés constituant le ciment,
-de par l'hétérogénéité du composite (différence de dureté entre sulfures et ciment),
-de par la fragilité du matériau (moins de 20% de ciment dans le mélange).
Les échantillons une fois découpés convenablement, nécessitent une imprégnation
préalable sous vide à l'aide d'une résine très fluide et thermodurcissable destinée à consolider le
matériau. Le polissage se fait sur disque rotatif utilisant le kerdane comme lubrifiant Les
premières étapes se font sur du papier abrasif, le finissage se fait avec la pâte diamantée.

Imprégnation sous vide

Section polie

Fig. 6 Mode de la fabrication de sections polies de mortiers à sulfures

Les échantillons non conducteurs destinés à l'examen par microscopie électronique,


microsonde électronique et microsonde ionique, sont métallisés par un dépôt en surface, d'un
film conducteur de carbone (moins de 200 Â d'épaisseur). La métallisation permet d'éviter les
accumulations de charges électriques nuisibles à la qualité des images, d'évacuer les calories
produites par le bombardement d'électrons ou d'ions, et enfin d'améliorer l'émission
électronique ou ionique secondaire. Cependant, en ce qui concerne certains types d'analyses
notamment en microsonde ionique, la couche mince de carbone n'est pas suffisante quand

15
Matériels et méthodes

l'échantillon divisé est inclus dans une résine "epoxy". L'utilisation de résines conductrices,
chargées au cuivre (ou autres métaux conducteurs : or, nickel...), permet de surmonter ce
problème.

1-4/ STANDARDS IMPLANTES

La fabrication des standards implantés est nécessaire pour réaliser une bonne
quantification en microsonde ionique. Elle comporte deux étapes principales :

1-4-1/ Confection de plaquettes minérales :

minéral pur

Plaque de silicium

Fig. 7 Mode opératoire de la fabrication de plaquettes minérales polies

1-4-2/ Implantation :

L'implantation consiste en un bombardement ionique très énergétique (170 KeV pour


l'indium, le mercure et le thallium et 2 MeV pour l'or) de la surface de l'échantillon, celui ci est
collé sur une plaque de silicium. La dose implantée est fixée par le taux de bombardement (1015
atomes/cm2). L'implant est maximal à un profondeur donnée, qui dépend de l'ion implanté
(numéro atomique) et la matrice cible (encombrement moléculaire).

Un minéral référence donné implanté par un élément donné, sert à quantifier cet élément
dans le même minéral contenu dans l'échantillon à étudier.

1-5/ SUPPORTS D'ANALYSE EN MET

L'observation des matériaux en microscopie électronique par transmission nécessite


l'utilisation d'échantillons transparents aux électrons. Pour des tensions d'accélération de 100 à
200 kV, leur épaisseur doit être de l'ordre d'une centaine d'Angstroms pour la haute résolution
et d'une centaine de nanomètres pour la résolution moyenne; en revanche la surface amincie
peut être assez faible (une fraction de J.1m 2). La préparation des échantillons est donc une étape
décisive et déterminante pour une bonne observation en microscopie électronique par
transmission. Les techniques de confection des échantillons sont nombreuses, mais aucune

16
Matériels et méthodes

d'elles n'est parfaite, aucune n'est universelle, chaque type d'échantillon nécessite la mise en
oeuvre d'une nouvelle méthode spécifique de préparation (BENZAAZOUA M. 1992).

lére méthode : succession d'étapes d'amincissement

-La fabrication de disques (1mm de diamètre et 1 mm de hauteur)


-Le pré-amincissement: il permet de descendre jusqu'à 20 Jlm en épaisseur
- Le callotage est une étape intermédiaire qui s'avère parfois très intéressante pour amorcer
l'amincissement à l'endroit voulu, diminuer l'épaisseur et faciliter par la suite l'étape
d'amincissement final. Son principe est simple : l'échantillon étant fixé sur un porte objet, la
rotation d'une bille d'acier entraînée par un axe tournant effectue l'abrasion. Celle ci est facilitée
par de la poudre de diamant très fine.
- L'amincissement fmal : C'est l'achèvement de la préparation des échantillons, il consiste à
obtenir l'épaisseur idéale pour une bonne observation au MET (une centaine d'Angstrom
environ). Il peut se faire par un polissage chimique, par bombardement ionique, ou en réalisant
des coupes minces à l'ultra microtome.

2éme méthode Confection de grilles à film de Formwar ou à membrane de


Carbone pour le dépôt de phases ultrafines

Cette manière de procéder s'est avérée plus intéressante dans notre cas car on dispose de
poudres. Elle peut être menée de deux façons :
-la première consiste simplement à introduire la grille à membrane de Formwar ou de Carbone
dans la fraction la plus fme de la poudre sèche, la membrane étant un bon fixateur, le simple
contact permet de charger la grille en particules, celle ci est secouée légèrement pour éliminer les
plus grossières. La grille est ainsi directement observable, l'inconvénient dans ce cas est
l'éventuelle impureté du produit récupéré.
-la deuxième repose sur le prélèvement d'une goutte de suspension (obtenue par mélange des
grains de sulfures porphyrisés et purifiés dans de l'alcool), qui sera soigneusement déposée sur
la grille. Un chauffage à l'étuve est souhaitable pour accélérer l'évaporation de l'alcool. Les
grilles à fùm de Formwar présentent un inconvénient à savoir leur composition (Al, Ca, K, ... )
qui entrave la microanalyse en EDS; celles à membrane de Carbone influent moins.
En conclusion, l'inconvénient de la deuxième méthode (sachant qu'elle est plus facile à
mettre en oeuvre) par rapport à la première, est essentiellement l'impossibilité de travailler sur
des zones intéressantes sélectionnées préalablement.

III MINÉRALOGIE QUALITATIVE ET QUANTITATIVE

Le schéma ci dessous (Fig. 8) met en évidence les différentes interactions particules-


matière, qui servent de base dans le principe de nombreuses analyses microscopiques et
spectroscopiques.

17
Matériels et méthodes

Spectre EDS (MEB, MET)


Spectre WDS (MSE)
Fluorescence X
Faisceau primaire
électrons: MSE, MEB, MET
Cristal analyseur Ions: MSI
Photons : DRX, XPS
Détecteur Si(Li)

rayonnement X électrons rétrodiffusés


secondaire (MEB, MET, MSE)
caractéristique
électrons secondaires
(MEB, MET, MSE, MSI)

Ions secondaires photoélectrons


mono et poly-
atomiques (MSI)

Spectrométrie de Monochromateur
masse Détecteur

Spectre de masse Spectre XPS


Image ionique électrons transmis
Profll en profondeur (MET)
Fig. 8 Schéma des différentes interactions particules-matière
et des méthodes d'analyse correspondantes utilisées dans ce mémoire.

11-1/ MICROSCOPIE OPTIQUE

Outil : NIKON type OPTIPHOT 2 - POL , observations épi- et diascopique.


Le microscope optique permet une étude préliminaire de grande importance dans la
poursuite des investigations minéralogiques plus pointues. ll permet entre autres
-la reconnaissance des phases minérales,
- l'étude de la texture et des structures,
- la localisation des zones intéressantes,
-le comptage des points (évaluation des proportions minérales, taille, mixité ... etc.).

11-2/ MICROSCOPIE ÉLECTRONIQUE A BALAYAGE (MEB)

Outil: HITACHI à canon LaB6 (1- 30 kV) et PHILIPS XL30 à fùament de tungtène, équipés
de détecteurs d'électrons secondaires, rétrodiffusés ainsi que d'un détecteur Si(Li). Les
microscopes sont basés au Service Commun de Microanalyse de l'Université Henri Poincaré

18
Matériels et méthodes

Nancy 1. Ils se caractérisent par des grandissements élevés (jusqu'à 200 000 x) et permettent de
réaliser:
-des images en électrons secondaires, où le contraste est dû essentiellement au relief.
- des images en électrons rétrodiffusés où le contraste est chimique. Plus le numéro atomique
moyen de la phase est grand, plus celle ci apparaît claire.
-de l'analyse d'images (numérisation des images électroniques et leur traitement).

11-3/ MICROSCOPIE ÉLECTRONIQUE A TRANSMISSION (MET)

Outil : PHILIPS faisant partie de la nouvelle génération, il est de type STEM CM20 à canon
LaB6. Le microscope est basé au Service Commun de Microanalyse de l'Université Henri
Poincaré Nancy I. ll est caractérisé par:
- La possibilité de développer une tension d'accélération de 200 kV permettant l'obtention
d'images à très haute résolution,
-Une taille minimale du faisceau "nanoprobe" (15 À environ),
- Des grossissements pouvant atteindre 7 50.000 X et des images en fond clair ou sombre,
-Un système de balayage permettant l'obtention des images en mode électrons rétrodiffusés et
électrons secondaires.
- Une diffraction des électrons d'une très bonne qualité, renseignant sur la micro
cristallographie.

11-4/ DIFFRACTION DES RAYONS X (ORX)

Les différentes analyses diffractométriques ont été réalisées auprès du Centre de


Recherches Pétrographiques et Géochimiques (CRPG) de Vandœuvre.

11-5/ DOSAGES PONCTUELS ET REPARTITION ELEMENTAIRE

Sous l'impact du faisceau électronique, parmi les diverses interactions il y a une


émission de photons X caractéristique de l'échantillon, et qui peut être analysée soit en
dispersion d'énergie (diode de Si-Li), soit en dispersion de longueur d'onde (Cristal
analyseur).

11-5-1/ Analyse en dispersion d'énergie (EDS)

Le MEB ainsi que le MET sont équipés d'une microanalyse EDS


-Avec le MEB, c'est une diode Si(Li) type KEVEX doté d'un logiciel d'analyse d'images. Elle
permet une semi-quantification avec ou sans standards ainsi que la réalisation d'images X
-Avec le MET, c'est une microanalyse de type EDAX plus sensible que la première en raison
de la taille plus petite de la sonde. Cependant, elle est généralement destructive (fragilité des
échantillons étudiés)

19
Matériels et méthodes

11-5-2/ Microsonde électronique (WDS)

De même, les analyses MSE ont été réalisées au laboratoire de microanalyse - Service
commun de la faculté des sciences Henri Poincaré NANCY I.
Outils :
- Microsonde CAMEBAX pour les études préliminaires de recherche des minéraux porteurs de
traces,
- Microsonde CAMECA SX 50 avec camera vidéo, détecteur d'électrons rétrodiffusés et
secondaires, et imagerie X. La sonde est assistée par le logiciel XMAS travaillant sous
Windows.

11-5-3/ Microsonde ionique (SIMS)

L'étude SIMS a été réalisée en grande partie au laboratoire d'analyse des matériaux du
Centre de Recherche Publique - Centre Universitaire au Luxembourg.
Outils : CAMECA IMS 5f et CAMECA IMS LAM
- SIMS Dynamique : avec source de bombardement primaire à Oxygène, Césium et Gallium
Profondeur de résolution : 2-10 nm
Résolution spatiale : 100 à 200 nm
Limite de détection : du ppb au ppm
Champ élémentaire: de l'Hydrogène à l'Uranium
Quantitative avec standards (implants)
Cartographie élémentaire : image ionique numérique obtenue par balayage
- SIMS cationisé : avec microfocalisation des ions primaires Césium (MCs+)
même avantage avec en plus une possibilité d'analyse semi-quantitative sans standards.
Cependant, il faut noter une plus faible sensibilité par rapport à la première.

III/ ANALYSES CHIMIQUES GLOBALES

Le dosage des éléments chimiques est accompli :


1/ par spectrométrie d'émission, elle consiste en une volatilisation puis une excitation des
éléments d'un échantillon par une source qui peut être une flamme, un plasma, un arc électrique
ou une étincelle. li y a ensuite retour spontané des éléments à un état moins excité, avec
émission des raies caractéristiques, dispersion des longueurs d'ondes et enfm enregistrement de
l'intensité des raies émises,
2/ par spectrométrie d'absorption atomique. elle est basée sur la loi de KIRCHHOFF.

111-1/ SUR SOLUTIONS

Pour doser en solution de faibles teneurs, les analyses ont été faite au SEPA COGEMA
(Bessines), à l'aide de la spectrométrie d'émission atomique type ICP à Plasma HF (le type

20
Matériels et méthodes

JOBIN YVON JY70+ ou le type SOPRA DPS 1500 en fonction de l'élément et sa teneur).
L'arsenic, le calcium, le fer et le soufre, sont les quatre éléments suivis lors des tests
d'altérabilité des ciments sulfurés. Leur limite de détection est de 20 à 50 J.lg/l pour l'analyse
des liquides.

111-2/ SUR POUDRES

L'analyse élémentaire qualitative des stériles et des concentrés de flottation a été réalisée
à L'ENSG (Nancy), à l'aide de la spectrométrie d'émission à Arc continu. L'appareil est un
type JOBIN YVON à prisme. La distribution des éléments en traces entre les différents produits
peut être ainsi approchée.

IV/ ÉTUDE DE L'ÉTAT DE LIAISON

IV-1/ SPECTROMÉTRIE MÔSSBAUER

n existe plusieurs types de spectroscopies capables de donner des informations sur


l'environnement chimique d'un élément dans une matrice solide. Parmi elles, la spectroscopie
Mossbauer est une méthode basée sur la théorie des transitions nucléaires, l'émission et
l'absorption résonante d'un rayonnement gamma (Y). Un faisceau de Y est produit par une
source (noyaux métastables en désexcitation) et est ensuite absorbé par l'échantillon (renfermant
les noyaux du même isotope). Cette absorption n'est possible que si l'énergie du rayonnement y
incident et l'énergie d'excitation nucléaire sont égales. Généralement ces énergies (émise et
absorbée) ne sont pas identiques à cause de l'effet de recul dont les noyaux sont sujet ainsi que
l'agitation thermique. L'effet Doppler permet de remédier à ce problème; la source subit alors
une vitesse qui permet de moduler l'énergie perçue par les noyaux cibles, et on obtient ainsi des
raies de résonance pour des valeurs discrètes de cette vitesse. Le fer avec 1'étain, l'antimoine et
l'or constituent les isotopes les plus étudiés en spectrométrie Mossbauer.

Les noyaux atomiques étant renfermés par des solides, ils sont influencés par leur
environnement, et par conséquent l'effet Mossbauer différera d'un échantillon à un autre. Les
principaux facteurs sont :
-la densité d'électrons "s" autour du noyau,
- l'état de valence,
- la coordinence atomique,
- 1'état de liaison,
- l'effet magnétique.

Ces facteurs se matérialisent par des variantes dans le spectre des raies d'absorption
déplacement isomérique (IS), couplage quadripolaire (QS) et l'interaction magnétique.

21
Matériels et méthodes

Cas de l'étain : 119Sn: une vitesse de 1 mm/s correspond à une énergie de 7,93.10-8 eV.
Seuls les deux premiers phénomènes (IS et QS) entrent en jeu , le comportement magnétique
n'est pas clairement établi.

Cas de l'or : 197 Au :Depuis quelques années, la spectroscopie Mossbauer a prouvé sa


capacité à caractériser l'état chimique et minéralogique de l'or contenu dans les minerais
sulfurés (MARION et al. 1986, MARION 1988, WAGNER et al. 1989, FRIEDEL et al. 1992).
Selon le statut de l'or, l'échantillon absorbe l'émission y (source de platine) à des
positions différentes dans le spectre de vitesses. Une quantification est possible après
déconvolution et mesure des aires correspondant à chaque pic.

Toutes les expériences ont été réalisées au près du laboratoire du Département de


Physique de l'Université Technique de Munich.

IV -2/ SPECTROSCOPIE D'ÉMISSION DES PHOTOÉLECTRONS (XPS)

La spectrométrie XPS (X-rays photoelectron spectroscopy) aussi appelée ESCA


(Electron Spectroscopy for Chemical Analysis) repose sur l'effet photoélectrique son principe
est le suivant : Dans un vide poussé 10-9 Torr, la source d'excitation du solide est constituée
par un faisceau de rayons X monochromatique et peu énergétique (ex Ka Al= 1486 eV). Les
atomes de surface de l'échantillon émettent des photoélectrons dont l'énergie cinétique est reliée
à leur énergie de liaison (conservation d'énergie), comme cette énergie varie en fonction de la
nature, de l'environnement chimique et du degré d'oxydation de l'atome émetteur, l'analyse
spectrale à haute résolution de l'émission photoélectrique constitue une analyse élémentaire
décrivant la forme chimique des atomes en surface (AMMOU M.l989). La profondeur analysée
est de 5 à 20 monocouches (1 - 3 nm) et le seuil de détection est de 0, 1 % dans le volume
analysé.

Les essais ont été réalisés au Laboratoire de Chimie Physique pour l'Environnement
(LCPE Vand œuvre) sur un spectromètre Leybold - Herakus équipé d'une source de rayons X
monochromatique à magnésium ou aluminium (1253,6 et 1486,6 eV respectivement), il opère à
20kV et 10-7 Pa.mA.

V 1 ÉLECTROCHIMIE

Dans le but de mieux concevoir l'oxydabilité des stériles sulfurés dans un milieu en
équilibre avec du ciment, une approche électrochimique a été utilisée. Pour ce fin, des
électrodes de travail de pyrite, d'arsénopyrite et de stériles ont été fabriquées.

Les expériences sont réalisées grâce un ensemble "TACUSSEL électronique ", le système
fonctionne à trois électrodes (Fig. 9) :

22
Matériels et méthodes

- une électrode auxiliaire de platine ou contre-électrode


-une électrode de référence d'argent (Ag/AgCI/KC13M)
- une électrode de travail, c'est l'électrode active

électrodes auxiliaire
électrode de travail
électrodes de réference
cellule thérmostatée
électrolyte
~L-=:.=:::tz:;- agitateur

0
E

Fig. 9 Dispositif expérimental des mesures électrochimiques

Pour l'étude des réponses électrochimiques d'échantillons en poudre, des électrodes


spéciales ont été confectionnés.

VJJ DÉTERMINATION DES PROPRIÉTÉS PHYSIQUES

VI-l/ GRANULOMÉTRIE

Le contrôle de la granulométrie des produits solides divisés est accompli au moyen d'un
granulométre MALVERN MAS1ERSIZER (LEM-ENSG Vandœuvre). Cet appareil opère par
diffraction d'un faisceau laser et permet d'obtenir la distribution granulométrique en volume des
particules solides. Le montage optique comprend deux lentilles foc~es possibles permettant
d'observer les particules entre 0,1- 100 ~rn et 1- 1000 ~rn respectivement. Cependant ce mode
d'analyse ne permettant pas de prendre en compte la forme des objets, les simulent à des
sphères.

VI-2/ SURFACE SPÉCIFIQUE

La mesure de la surface spécifique des stériles miniers en question, a été réalisée grâce à
un adsorbométre à gaz (Azote). L'étude a été faite au (LEM- ENSG). La valeur de la surface
spécifique est calculée selon la méthode B.E.T.(NICOLAON 1969), et la méthode t (NICOLAON
1969 et DELON 1970).

23
Matériels et méthodes

La méthode "B.E.T". (BRUNAUER EMMET ET TELLER) : C'est une méthode


volumétrique qui consiste en la mesure de l'aire développée par un gramme de solide. Elle
pennet de détc1miner analytiquement, à partir d'un isotherme d'adsorption physique d'un gaz
(l'azote à 77 °K dans notre cas), le point correspondant à l'établissement d'une couche complète
de gaz adsorbé d'épaisseur unimoléculaire.

La méthode "t" : Son nom est issu de l'utilisation pratique de la courbe t universelle
représentée par l'équation : t = f (P/Po) où test l'épaisseur de la couche adsorbée.

VI-3/ CONDUCTIVITÉ

Des échantillons de sulfures purs massifs et en poudre, des stériles miniers, et des
mortiers à stérile, ont fait l'objet de mesures de conductivité. ll s'agit de semiconducteur
autrement dit des composés dont la conductivité augmente avec la température. La détermination
du caractère semiconducteur se fait par l'utilisation d'un effet thermoélectrique appelé Seebeck.
Ce dernier consiste en la création d'un gradient de température dans l'échantillon, lui même est
le siège d'un gradient de conductivité qui se matérialise par l'apparition d'une force
électromotrice dont le sens dépend du type p ou n du semiconducteur.

VI-4/ POROSIMÉTRIE MERCURE

Outre une mesure de la porosité totale des matériaux, l'essai de porosimétrie au mercure
permet d'approcher la géométrie du milieu poreux en donnant la répartition de la dimension des
seuils de pores, une mesure des porosités libre et piégée et leur répartition en fonction de leur
rayon d'accès. L'essai consiste en une injection de mercure sous pression croissante dans un
échantillon poreux séché (le chauffage ne doit pas modifier ses propriétés) et de dimensions 2,5
x 2,5 cm environ. L'expérience est non destructive mais cause une pollution irréversible de
l'échantillon par le mercure.
Outil : Un porosimétre à mercure Micromeritrics 9310 à gamme de pressions disponibles de
7.10-6 à 200 MPa (les rayons correspondants vont de 150 à 0,03 )lm). L'appareil est basé au
laboratoire de géomécanique de l'ENSG V andœuvre.
L'essai se déroule en deux cycles injection-retrait et ce pour déterminer les deux types de
porosités (libre et "piégée").

VII/ ÉTUDE BACTÉRIOLOGIQUE

Cette investigation est destinée à mettre en évidence la présence éventuelle de bactéries


dans les stériles étudiés. La famille des thiobacilles est bien connue par sa capacité oxydante des
sulfures de fer tels que la pyrite et l'arsénopyrite (NORRIS P.R. 1990); principe de base des
traitements par biolixiviation des minerais sulfurés (MONROY M. 1992).

24
Matériels ct méthodes

Le milieu de culture optimisant la croissance des bactéries en général, est un mélange dit
M2 composé de (MONROY M. 1992):
0,4 g/L KH 2P04
1 g/1 (NH4)zS04
0,4 g/1 MgS04 7Hz0
30 ml/1 H 2S04 environ pour fixer le pH à 1,8
Les méthodes courantes de suivi des populations bactérienne sont les suivantes :
- Le dénombrement direct des bactéries au microscope optique
- La numérisation en milieu liquide; méthodes NPP : microplaques de MAC CRADY
- Milieux solides : Fe TSB de JOHNSON et al. 1987
N2K et N3K de DZIURLA 1991

VIII/ ANALYSE D'IMAGES

L'analyseur d'images utilisé est basée au Centre de Recherches Pétrographiques et


Géochimique. de Vandœuvre. Une caméra vidéo permet l'acquisition de l'image dont la source
peut être:
-l'échantillon poli (section ou lame mince) observé au microscope optique (Olyrnpus)
-négatifs de photos observés à la loupe binoculaire (Olympus)
-images numériques importées sous forme de fichiers (réalisées au MEB par exemple)

Ce type d'approche a été favorisé dans notre étude à la technique de comptage des points
très difficile à mettre en oeuvre. L'analyse d'images repose essentiellement sur le contraste de
niveaux de gris, est destinée à l'évaluation des proportions minérales ou de porosité en surface.
La connaissance de l'indice de forme ainsi que la densité permettra de remonter
approximativement aux pourcentages poids.

lXi CALCULS MINÉRALOGIQUES

Le calcul minéralogique (YVON J. et al., 1991) est un outil purement mathématique basé
sur des opérations de calculs matriciels. ll est effectué à l'aide du logiciel Microsoft Excel et
permet de résoudre les problèmes régis par le système d'équations de type :

Tp(e,n) = S(e,m) . Xp(m,n)

où Tp représente la matrice "analyse chimique élémentaire globale du produit p",


S représente la matrice "teneur élémentaire dans les minéraux ou stœchiométrie",
Xp représente la matrice "proportions minérales dans le produit p",
n représente le nombre de produits,
e représente le nombre d'éléments analysés,
rn représente le nombre de minéraux pris en compte.

25
Matériels et méthodes

L'inconnue peut être l'une ou l'autre des trois matrices du système

Condition nécessaire et suffisante: e =rn (càd S doit être carrée)

Xl PURIFICATION DES STÉRILES SULFURÉS

Pour la réalisation de certaines expériences en ce qui concerne la caractérisation des


stériles miniers, on est amené à devoir purifier la fraction sulfure. Plusieurs techniques sont
envisageables, mais aucune d'entre elle n'est parfaite.
- Séparation par liqueur denses : Le bromoforme CHBr3 a été utilisé pour séparer les sulfures
de la gangue, malheureusement la mixité des grains et leur fme taille ont conduit à une mauvaise
séparation.
- Attaque HF : L'acide fluorhydrique attaque la gangue silicatée, les sulfures dont il est
question dans les stériles (pyrite et arsénopyrite) ne sont pas solubles dans les conditions de
cette attaque, Cependant la chalcopyrite et la sphalérite (peu abondantes) risquent d'y être
malheureusement solubles
Conditions : Attaque à HF concentré pendant 6h environ, sous un chauffage doux

- Élimination des cyanures : La revue de la bibliographie (MEUSSEN et al., 1992), propose


pour éliminer le ferrocyanure "prussian blue", une dissolution à des pH basiques. Un milieu
basique de NaOH (pH 11) est utilisé avec une agitation.

26
Etude des éléments en traces dans les minerais de la ceinture Sud-Ibérique

~ ~ ~

IPAJ&JFJJJE JJ : ETUDE DES ELEMENTS


EN TRACES CONTENUS DANS LES
CONCENTRÉS DE FLOTTATION DE
SULFURES.

27
Etude des éléments en traces dans les minerais de la ceinture Sud-Ibérique

Al ÉTUDE DES ÉLÉMENTS EN TRACES CONTENUS DANS LES


SULFURES ET SULFOSELS DES MINERAIS SUD-IBÉRIQUES

Introduction

Le terme "élément en trace" ou "oligo-élément" est généralement employé pour désigner


les éléments qui sont présents dans un matériel quelconque à très basses concentrations. Quand
il s'agit d'une matrice cristalline, ces éléments peuvent rentrer en substitution isomorphique
dans le réseau Clistallin du minéral porteur, leur teneur ne dépasse pas en général le pour-cent. il
peuvent aussi former leurs minéraux propres souvent de taille submicronique, qu'on qualifiera
de microinclusions ou microprécipités, et qui sont dans ce cas intimement associés à la matrice
hôte.

L'étude des éléments en traces dans les minerais sulfurés a été entreprise par plusieurs
auteurs dans un but de compréhension géochimique et génétique des matériaux étudiés. Les
méthodes utilisées consistaient en l'analyse chimique des roches par les techniques
spectrométriques d'émission ou d'absorption. Le développement de méthodes physiques
d'analyse ponctuelle des solides a ouvert des possibilités nouvelles dans le domaine de la
minéralogie appliquée et plusieurs auteurs ont étudié les éléments en traces dans les matériaux
amorphes ou minéraux dont les sulfures plus particulièrement dans un but de dosages
ponctuels. Les techniques sont très nombreuses et très diversifiées : la microsonde électronique
est maintenant d'usage très courant et l'utilisation de l'analyseur ionique, qui permet des
analyses locales chimiques et isotopiques, se développe très rapidement CASTAING (1978).

Des techniques pour l'analyse des éléments en traces

Ces techniques peuvent être classer en deux catégories : des méthodes ponctuelles et des
méthodes d'analyse globales. La liste donnée ci dessous n'est pas exhaustive, mais permet de
citer quelques unes :
- La spectrométrie d'émission à arc continu est une méthode assez sensible mais non précise
pour une quantification DUCHESNE et al. (1983).

28
Etude des éléme11ts en traces dans les minerais de la ceinture Sud-Ibérique

-La fluorescence des rayons X; XRFA (X-Ray Fluorescence Analysis) normale DUCHESNE et
al. (1983) ct celle utilisant le rayonnement synchrotron CABRI (1985) permet de doser des
concentrations de l'ordre du ppm.
- La sonde protonique ou Micro PIXE (Proton Induced X-ray Emission): c'est une technique
bien explorée par CABRI (1985, 1988, 1992), mais elle reste incapable de doser des traces de
l'ordre du ppm)
- La sonde électronique EPMA (Electron MicroProbe Analysis) : le travail de CHEN et PETRUK
(1980) montre bien l'importance de cet outil, lorsqu'il s'agit de suivre la répartition des
éléments en traces liées aux sulfures et aux sulfosels dans différents produits miniers.
Cependant sa sensibilité (de la dizaine à la centaine de ppm) reste insuffisante pour la mise en
évidences des teneurs très faibles.
- La sonde Laser LOES (Laser Optical Emission Spectroscopy) : BHATIA et al.(1979) ont
étudiés la répmtition d'une trentaine d'éléments dont Ag, Cd et In dans différents sulfures.
-Le sonde laser LAMMA (Laser Microprobe Mass Analysis) AMMOU et DAVID (1989).
-Le spectroscopie de masse par ionisation laser LIMA (Laser Ionization Mass Spectrometry) est
une technique basée sur le temps de vol des ions émis par l'échantillon analysé. FLEEET et aL
(1993) l'ont utilisé pour l'étude de pyrites oxydées en surface.
- La sonde ionique ses variantes :
- temps de vol TOF. (Time Of Flight), appelée aussi SIMS statique, SALDI (1994) a
utilisé cette méthode pour l'analyse de surfaces organique et inorganique.
- spectrométrie de masse des ions secondaires SIMS (Secondary Ion Mass
Spectrometry), utilisée notamment pour les études isotopiques à des fins de datations
géochronologiques. Dans les sulfures, son application est très limitée à l'étude des éléments en
excepté l'or invisible lié aux sulfures de fer où cette technique a bien prouvé son apport
fructueux (CF. l-B).

Dans le domaine des sciences de la terre, seu1es quelques méthodes sont d'utilité
courante. La sonde électronique (EPMA ou MSE) et l'analyseur ionique (SIMS ou MSI) sont
les plus importantes.

Les objectifs du projet MEMNOFLOW

Le tableau ci-dessous récapitu1e d'une manière assez globale le problème auquel on a


affaire : différentes mines Sud-Ibériques exploitent des minerais sulfurés et produisent des
concentrés de sulfures de cuivre, plomb et zinc, lesquels une fois mis sur le marché des
raffineurs, sont fortement pénalisés par leur contenu en certains éléments en traces. En effet, les
produits sont dévalués en fonction des types de pénalisants qu'ils renferment (As, Sb, Bi, Hg,
Tl, ... ) et leurs teneurs. Par ailleurs leur contenu en éléments de valeur (tel que In) ne constitue
en aucun cas des bonifications ajoutées à leur valeur.

29
Etude des éléments en traces dans les minerais de la ceinture Sud-Ibérique

Concentré Hg As Sb Bi Tl In Ag Au
SOMINCOR Cuivre 70 2000 1000 150 - 300 70 -
PI RITES Cuivre 95 3000 5000 200 - - - -
Alentejanas Zinc 1150 - - - 55 - - -
Plomb 1200 3000 10000 190 - - - -
Andaluza de Cuivre 50 2800 3500 - - - 400 -
PIRITAS Zinc 425 1500 - - - - 100 1
Plomb 70 2000 3000 550 450 - 600 2
ALMAGRERA Cuivre 165 3000 4000 - - - - -
Zinc 2100 - - - - - - -
Minéraux Cu gris Aspy Ssels Bi natif Gal Cu gris Suif
éventuels Spbal Sulfsels Cu gris Suif Cu Spbal Suif Gal FeAs
porteurs probables Gal Py Stibine SulfBi Sulf Cu
N.B. Données tirées du programme de travru.l "MEMNOFLOW". Les valeurs mdiquées en gras représentent
les pénalités prioritaires dans ce projet.

Les occurrences minéralogiques de certains de ces éléments sont assez faciles à


pronostiquer : en effet la revue de la littérature et la prise en considération des données fournis
par les services géologiques et chimiques qui suivent la production des mines en question nous
permet d'être plus ou moins guidés dans la détermination des minéraux porteurs.

Pour d'autres type d'éléments en traces, la complexité ainsi que la diversité


minéralogique font que des investigations relativement hasardeuses soient nécessaires, en effet
la genèse de ces minéralisations est tellement particulière et complexe, qu'on puisse s'attendre à
des données jamais citées auparavant.

Le tableau périodique des éléments de MENDELEEV dont un extrait est représenté dans la
figure (Fig.I-A-1), rassemble tous les éléments auxquels on a affaire, notamment des éléments
constituant des sources possibles en MSI, les quelques éléments analysables par la
spectroscopie Mossbauer et les deux groupes d'interférences principales susceptibles d'entraver
les analyses spectroscopiques de Hg et In.

Co Ni
Bléments majeurs

Pt

Fig.I-A-1~ Extrait du tableau périodique de MENDELEEV


Eléments analysés dans la présente étude

30
Etude des élémellts ell traces dalls les millerais de la ceillture Sud-Ibérique

1-A- tl DESCRIPTION MINÉRALOGIQUE

Les minerais Sud-Ibériques possèdent tous la même signature métallogénique; à savoir


un dépôt volcanosédimentaire de la minéralisation de type "amas sulfurés" souvent associé à un
"stockwork". Les quatre typologie de minerai de point de vue texture les plus souvent
rencontrés dans ces gisements sont: le type sulfuré massif, le type rubané, le type fissurai et le
type bréchique.

La pytite est le minéral le plus abondant dans les minerais sulfurés complexes. Les
laveries extraient les minéraux à valeur de cuivre, de zinc ou de plomb, les concentrés obtenus
sont toujours plus ou moins dévalorisés par la pyrite entraînée (dilution des concentrés due à la
non sélectivité absolue de la flottation différentielle). Des minéraux accessoires pourront
accompagner la chalcopyrite, la sphalérite ou la galène, ils représentent les principales
occun·ences des éléments en traces. C'est le cas spectaculaire des cuivres gris source d'argent,
mercure, antimoine, arsenic et parfois d'indium.

I-A-1-1/ Minerais de SOMINCOR

C'est le minerai qui a fait l'objet de l'étude la plus détaillée à cause de son importance et
de sa diversité.

- La pyrite FeS 2: c'est un minéral très abondant, il présente diverses structures et textures:
fluage, "slumps", rubannement, brèches...avec des tailles et des formes différentes, il manifeste
aussi des figures très fréquentes de remplacement (avec la chalcopyrite, sphalérite, cuivres gris
ainsi que l'arsénopyrite) et des recristallisations.
- La chalcopyrite CuFeS 2: elle est issue de plusieurs générations accompagnant la pyrite
(remplacement de minéraux préexistants (sphalérite).
- La sphalérite ZnS: elle apparaît sous plusieurs formes et différentes tailles, elle présente des
figures de remplacement (par la chalcopyrite et les cuivres gris dans une moindre importance).
- La cassitérite Sn02: c'est le principal porteur d'étain, elle se présente en lentilles plus ou moins
continues et partiellement remplacées par la chalcopyrite.
- La série stannite-kestérite Cu2SnFeS 4 - Cu 2SnZnS 4 : les deux minéraux sont souvent
ensemble et forment une pseudo-solution solide (ils ont des structures cristallines légèrement
différentes). Elle représente la deuxième occurrence pour l'étain.
- La série tétraédrite-tennantite Cu12Sb 4 S 13 - Cu 12 As 4 S13 : c'est une solution solide entre le
pôle antimonifère (tétraédrite) et le pôle arsénifère (tennantite), souvent interstitielle dans la
pyrite et en intercroissances avec la chalcopyrite et la sphalérite. Localement les cuivres gris ont
subit des remobilisations tardives par rapport à la paragénèse primaire.

31
Etude des éléme11ts e11 traces dalls les millerais de la ceillture Sud-Ibérique

- La galène PhS : elle existe en phase interstitielle avec les autres sulfures, elle présente des
intercroissanccs avec la sphalérite.
- L'arsénopyritc FeAsS :elle se présente en intercroissances avec la pyrite ou recristallisée dans
la gangue.
- La mawsonite SnFe 2Cu 6 Ss et la stannoïdite SnFe2CusSs sont deux chalcostannates formant
un faciès lité et très particulier du faciès MS (défini dans le chapitre Échantillons). Elles sont
associées à une chalcopyrite renfermant diverses inclusions de stannite, de galène sélénifère
Pb(S,Se), de tiemannite HgSe, de la bohdanoviczite AgBiSe2 et d'autres séléniures d'argent.
La freibergite (Cu,Ag,Feh 2(Sb) 4S 13 et la lollingite FeAs2 sont deux minéraux très peu
fréquents.

1-A-1-2/ Minerais d'ALMAGRERA

La pyrite FeS 2 est de loin, le minéral le plus abondant, il existe en plusieurs générations
avec des degrés de cristallisation différents ; framboïdale, automorphe, xénomorphe. La pyrite
possède des textures très diverses : collomorphe, bréchique, en mosaïque... etc.
La sphalérite ZnS : c'est le deuxième minéral de point de vue abondance, il est interstitiel dans la
pyrite ou en mosaïque, il peut être fissurai avec la chalcopyrite et la galène.
La galène PbS : elle accompagne la sphalérite, elle cristallise en petits grains automorphes.
La chalcopyrite CuFeS2 : souvent en remplissage de fissures, mais aussi interstitielle dans la
pyrite.

1-A-1-3/ Minerais de PIRITES

La pyrite FeS2 est le minéral prépondérant dans la paragénèse, accompagnée des


minéraux de valeur à savoir la sphalérite ZnS, la galène PbS et la chalcopyrite CuFeS2. Le
minerai contient d'autres minéraux peu représenté : les cuivres gris Cu12(Sb,As)4S13 et la
boumonite PbCuSbS3.

1-A-1-4/ Minerais d'APIRSA

C'est un minerai massif à texture rubanée, il possède une minéralogie fme et complexe.
La pyrite FeS2 très abondante, se présente sous deux formes différentes; une pyrite de
remplissage en bandes et une pyrite automorphe de taille plus ou moins grande. La sphalérite
ZnS et la galène PbS aussi prépondérantes, forment des litages alternant avec les premiers. La
chalcopyrite CuFeS2 est moins représentée de même que de la boumonite PbCuSbS3.
Le tableau ci dessous résume la minéralogie complexe et très variée qu'on rencontre
dans les minerais étudiés. Pour le réaliser, on s'est inspiré en plus de nos investigations, d'une
littérature bien développée, à l'origine des travaux de GASPAR et PINTO (1993), DE MIGUEL
(1990), LEITAO (1993), et enfin PONS et al.(l993).

32
Etude des éléme11ts en traces dans les minerais de la ceinture Sud-Ibérique

Mlnér~tux Neves Corvo Sotlel Aljustrel Aznalcollar


Pyrite Fos~ Mj Mj Mj Mj
Chalcopyrite CuFcS 2 Mj Mj Mj Mj
Sphalérito ZnS Mj Mj Mj Mj
Galène l'bS Mj Mj Mj Mj
Arsénopyrite FeAsS Mn Mn Mn Mn
Tétraédrite (Cu,Fe,Zn) 1 ~Sb 4 S 13 Mj Mn Mn A
Tennantite (Cu,Fe,Zn) 12As4S 13 Mj Mn Mn A
Cassitérite Sn0 2 Mj Mn A A
Stannite Cu 2FeSnS 4 Mj A A -
Kestérite Cu2ZnSnS4 Mj A A -
Stannoïdite Cu 8(Fe,ZnhSmS 12 A - - -
Mawsonite (Cu,Fe) 8 SnS 8 A - - -
Bournonite PbCuSbS3 A A A A
Ménéghinite Pb13CuSb7S24 A A A -
Berthiérite FeSb 2S4 A - - -
Boulangérite PbsSb 4S Il A - A -
Freibergite (Cu,Ag)dAs,Sb )4 S 13 A - ? -
Gudmundite FeSbS A A A -
Plagionite Pb5SbsSt7 - - A -
Twinnite Pb(Sb,AshS 4 - - A -
Cobaltite CoAsS A - A A
Glaucodot (Co,Fe)AsS A - A -
Alloclasite CoAsS A A - -
Kobellite Pb 5 (Bi,Sb )gS 17 A A A -
Aikinite PbCuBiS3 A - A -
Bismuthinite Bi 2S 3 A A A -
Bismuth natif Bi 0 A A A -
Horobetsuite (Bi,Sb hS3 - - A -
Rezbanyite Cu 3 Pb 3Bi 10S 19 A - - -
Valériite 2(CuFeS 2)3(Fe,Mg,Al)(OHh A - - -
Pyrrhotite Fe11 _xlS A A A A
Mackinawite FeS - A A -
Marcassite FeS2 - A A A
Cubanite CuFe 2S 3 - A - -
Bornite A - A A
Enargite Cu 3AsS 4 A A A -
Uillingite FeAs 2 A - - -
Bétéchtinite Cu10(Fe,Pb )S6 A - A -
Tiémannite HgSe A - - -
Bohdanoviczite AgBiSe 2 A - - -
Electrum Au-Ag A - A -
Roquesite CulnS 2 A - - -
Coloradoite HgTe A - - -
Tétradymite Bi 2Te2S A - - -
Quartz Si02 Mj Mj Mj Mj
Carbonates (Ca,Mg,Fe )C0 3 Mn Mn Mn Mn
Silicates (chlorite, céricite, Kaolinite) Mn Mn Mn Mj
Barytine BaS04 - - - -
Magnétite Fe 30 4 A A A -
Hématite F~0 3 A - A -
Rutile Ti02 A - A -
Ilménite FeTi03 A - A -
Récapitulatif de la minéralogie des quatre minerais sud-ibériques étudiés
Avec: "Mj": majeur, "Mn": Mineur, "A": Traces et "-":Jamais décrit

33
Etude des éléments en traces dans les minerais de la ceinture Sud-Ibérique

1-A-2/ DÉTERMINATION DES MINÉRAUX PORTEURS DE TRACES

Ce chapitre doit permettre une connaissance complète des principales occurrences des
éléments en traces étudiés : la détermination de leurs minéraux porteurs et leur dosage précis
(même aux teneurs les plus faibles). L'objectif de cette investigation est une interconnexion avec
l'étude parallèle qui consiste en l'amélioration des schémas de traitement minéralurgique
existants, pour une meilleure valorisation de ces minerais en question.

Les techniques requises pour cette étude minéralogique à savoir la microsonde


électronique et la microsonde ionique, doivent être mises au point et adaptées à l'étude des
éléments en traces dans les minéraux aux quels on a affaire.

1-A-2-1/ Apport de la microanalyse en microscopie électronique à balayage

La microanalyse EDS couplée à la microscopie électronique à balayage, permet de


déceler certains éléments en traces, lorsquè ceux ci atteignent des teneurs de l'ordre de 0,5 % et
n'interfèrent pas dans le spectre d'énergie avec les autres éléments constitutifs de la matrice
porteuse. Elle présente un grand intérêt dans la reconnaissance de certaines phases minérales
très difficiles à identifier par la simple microscope optique, notamment les minéraux des séries
de solutions solides tels que la tétraédrite-tennantite (cuivres gris), la stannite-kestérite... etc.
Cependant, la technique souffre de deux inconvénients majeurs:
-une résolution spatiale assez mauvaise (150 eV)
- des rapports pic/bruit de fond peu favorables à la détection des éléments en traces.

Les principaux résultats permettent de dégrossir les problèmes, ils sont les suivants :

- Existence d'un pic pouvant renfermer cadmium, étain et indium dans les sphalérites de Neves.

ZnKa SKa

1 2 3 4 5 6 7 8 9
Énergie (keV)

Fig.I-A-2 Spectre EDS réalisé sur une sphalérite de Neves Corvo

34
Etude des éléments en traces dans les minerais de la ceinture Sud-Ibérique

- Existence d'argent dans les tétraédrites.


-Existence de sélénium dans les galènes de Neves.
- Existence de mercure et d'argent dans des tétraédrites de Sotiel.
- Ahsence de phases pures de cuivres gris ni de stannites et kestérites.
- Existence de nickel et de cobalt dans les arsénopyrites de Neves.
- Existence dans un minerai MS particuliers de phases à sélénium : la tiemannite HgSe,
Bohdanoviczite AgBiSe2, la naumannite Ag2Se, et des galènes renfermant beaucoup de Se
tendant vers des clausthalites PbSe.
- Existence de sélénium et de cobalt dans les lOllingites de Neves.
N.B. Le sélénium ne fait pas l'objet d'une quelconque étude dans ce qui suivra.

1-A-2-2/ Dosage par la microsonde électronique (MSE)

a/ Généralités

La microsonde électronique constitue l'une des méthodes les plus utilisées pour
l'analyse quantitative des phases minérales cristallisées ou amorphes, notamment pour les
dosages ponctuels des éléments constitutifs. La technique est basée sur l'excitation locale d'un
échantillon solide à l'aide d'un faisceau d'électrons de haute énergie cinétique, par suite de la
quelle il y' a une émission de photons X associés aux transitions électroniques des couches
profondes des atomes cibles, chaque éléments possède un spectre de raies X caractéristique.
L'analyse spectrale de l'émission X c'est à dire la distribution de l'intensité en fonction de la
longueur d'onde (WDS), se fait par le biais de cristaux analyseurs de différentes gamme de
longueur d'onde (PET, LiF, TAP .. ), et elle définit la composition chimique du micro volume
excité (en forme de poire).

La MSE se trouve confrontée à des demandes de dosages d'éléments de plus en plus


dilués, c'est ainsi que l'étude des éléments en traces au sein de matrices minérales, préconise la
nécessité d'établir des programmes d'analyse spécifiques qui tiennent compte des interférences
spectrales possibles (entre majeurs et/ou mineurs), de la sensibilité de l'appareillage, des
standards utilisés ... etc. La limite de détection (dl) varie en fonction :
- du temps de comptage,
-de l'énergie incidente,
-et enfin de l'intensité du courant de sonde.

Les conditions générales d'analyse pour les éléments en traces au sein de matrices
sulfurées sont les suivantes :

- une mesure du bruit de fond de part et d'autre du pic quand c'est possible,
-une correction P.A.P.,

35
Etude des éléments en traces dans les minerais de la ceinture Sud-Ibérique

- les raies choisies tenant compte des éléments et des interférences éventuelles,
- les témoins standards les plus purs et les plus proches possible des matrices analysés,
-une intensité de courant de sonde élevée (de 60 nA),
-une énergie incidente élevée (de 25 à 30 keV),
-des temps de comptage élevés au niveau du pic et du bruit de fond (60 secondes).

b/ Établissement des programmes d'analyse

bll Interférences spectrales (en longueur d'onde)

Les éléments ayant des configurations électroniques semblables possèdent des spectres
d'émission X proches : cela induit des interférences entre les raies d'émission caractéristiques
de ces éléments, d'autant plus qu'ils se trouvent en traces dans les matrices qui les renferme.

b-1-1/ Interférences au niveau de L'In Lal (Fig.I-A-3,4,5 et 6)

Les spectres WDS réalisés d'une part sur le phosphure d'indium InP et l'étain natif et
d'autre part sur une stannite à indium de Neves, met en évidence cette interférence. La
résolution spectrale en WDS est telle qu'on ne peut pas séparer complètement les raies In La et
Sn LT). La raie correspondant au cadmium ne gène pas la mesure car d'une part la raie est
mineure et d'autre part cet éléments est lui aussi sous forme de traces.

Elément Raie Longueur d'onde (A) Energie (ke V) PET (sin9)


Cd L~1 3,7382 3,3166 0,4273
Bi MJNIII 3,7400 3,3150 0,4275
In La.1 3, 7719 3,2869 0,4311
In La.2 3,7807 3,2793 0,4322
Sn LT] 3,7888 3,2723 0,4331
Ag L~1 3,8077 3,2560 0,4352

b-1-2/ Interférences au niveau de Hg La 1

De même des spectres WDS ont été relevés sur des cuivres gris, sur des stannites et sur
des sphalérites. Les contributions des raies interférantes au niveau de Hg Lal sont d'une très
faible importance, et donc ne gênent pas les mesures analytiques.

Elément Raie Longueur d'onde (A) Energie (ke V) LIF (sin9)


Tl La.2 1,2188 10,1728 0,3027
Hg La.1 1,2412 9,9888 0,3083
Hg La.2 1,2526 9,8976 0,3111
Ge Ka.1 1,2505 9,8861 0,3114
Ge Ka.2 1,2580 9,8556 0,3124
Sb L~1(3) 1,2513 - 0,3107
N.B. Ces valeurs urées du fich1er "X-Ray rrucoanalys1s em1sswn hnes conversion tables" (BRGM) et du
Handbook of chemistry and physics, 6ème edition 1985- 1986

36
Étude des éléments en traces dans les minerais de la ceinture Sud-Ibérique

InP (en bleu)


Coililent snt.n-Inla
Sn° (en rouge)
uate: io-MAY-!IJ
17 Vertical scale · 1 coUilts/CII Beas QJrrent 30.09 nA
- - - L.amebax-SX_- WDS ~ an in 1
- H1gn YaItagë: <0.00 kV
Vertical q near , sc tle
- - - - - - 1
- --
- - - - - 'H - --
- - 1
·rn~ Sn LT) 1
- --
i- - -
1
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} - - -
-
li~
\ - - 1
- -
- - - 1
- 1 --
~ ~ .A
Sin theta
0.427 0.6 O.ol2!l 0.430 0.-431 0.432 o.œ 0.434 0.435 0.436 l'fT
3.73 3.74 3.75 3.76 3.n 3.78 3. 79 3.80 3.81

Cocaent: CD, IN SIJI ZlfS


Sphalérite
Date:
Beaa QJrrent 59.60 nA
Sf'3: PET Max:
37 Vertical ~a-
le_:-~-~o~ts~- Laffieb_aX=S}(_- WQS SCaDnin.g_ _ _ ---
Hign Yoltag!:" <5.00 kV
Vertical Linear scale
---- ----- - ---- - -- -- - - -
- -- - - - - - - - - - - --- - - - - - - - - -·- - - -
- - - - - - ·- - - - - - - - - - - - - - - -- - - - -- - - -

- - - - -- - - - - - - - -- - - - -- - --
- -- - - --- - - - -

- - - - -- - - - -- ----- - --
CdL(31 Fe Ka 1(2)
- - - rn La-
· --- - -·- - - - -- - ---..,...-- -

Cd La

0.<41!!1' 1 ' ' ' 1 1 1 ' 1


' 1 1
' 1 ' 1 1 1
1 ' ' 1 ' ' 1 1
' ' 1 Sin theta
0.428 0.431 U34 OA37 0.~0 0.443 0.446 0.449 o.-452 '1~45jiET
!,~

3. 73 3. 75 3. 77 3.79 3.81 3.83 3.85 3.87 3.89 3.9! 3.93 3.95 3.97

37
Étude des éléments en traces dans les minerais de la ceinture Sud-Ibérique

Sphalérite (en rouge)

Cd o (en bleu)
Cl&!ent: sm en PIJl
Date: 11-JUH-!13
9'3: ffi Max: 114ll!i Vertical scale : 1080 tolllts/ cu . Beaa current: 60 .00 nA
- - - - - ______ ____ J:.amehax::S.X....=._ WDS scanll..lD.g__ ______ lli~e: <S.oo kV
Vertical Linear scale
- - - - - - -- - - - - - - - - - - -- - - - - - - - - - - - - - - - - -

---------------·--E--------
- - - -- - - - - - - - -- ·- - --

- - - - - - -- - - - - - - - - - - - - - - - -
------------ - - - - - - - - -- -
------CdLa - - - - - - - - - - - -

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- -- - - - - - - - - - _ _ Cd LP-- - -- - ·Fe K a l (2) - - -tt--
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Sn La / 1
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___ 1 1 --------

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~~ , 0.41~ ~.425 ~.4~ ,o .~ ~.4;50
3. 55
0.4,10 1 ,
3.60
1 , 0..20 , 1
3.65
, o.,430
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Stannite Date:
SP3' PEï M
ax· 19 Ver tic al sca le · i counts/cm Beaa CUrrent: 59.95 nA
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0. 4290 0. 4295 0. 4300 0.4305 0.4310 0.4315 0.4320 0.4325 0.4330 O•.m5 PEï
3.755 3. 760 3. 765 3.7ï0 3. 775 3. 780 3.785 3. 790

38
Etude des éléments en traces dans les minerais de la ceinture Sud-Ibérique

Au analyses ohtenucs dans le cas de In, il faut retrancher les contributions éventuelles de
J'interférence: celle ci est estimée par un dosage de minéraux purs provenant d'autres lieux et ne
contenant pas d'indium (Stannite, cassitérite, étain natif). La contribution de Sn dans la mesure
de In est de 500 ppm dans le cas des stannites et de 1200 ppm en ce qui concerne la cassitérite
(calculé en tenant compte des émissions (en coups) de Sn°).

b2/ Étude des seuils de détection

Le traitement statistique des données appliquées au calcul des limites de détection, a fait
l'objet de nombreuses études (MARION 1988). Trois moyens sont possibles :
- l'utilisation de la formule classique 3 -JBG, avec BG = nb moyen de coups mesuré sur le bruit
de fond et servant de référence
-le calcul de l'écart type Œn-1 de toutes les valeurs du bruit de fond
- la détetmination graphique de la variation du bruit de fond qui prend en considérations toutes
les imperfections de la mesure. En général, les seuils ainsi estimés, sont moins optimistes mais
plus fiables LARDEAU (1987).

Ces critères dépendent de l'élément analysé, de la matrice minérale porteuse, de la


méthode analytique (conditions du programme d'analyse : type de raie, temps de comptage,
tension et courant du faisceau incident) et de performance de l'instrument utilisé.

Calcul des paramètres analytiques

Lorsqu'il est question de doser des éléments en traces dans des minéraux, une grande
attention doit être faite au niveau de l'optimisation des conditions analytiques et surtout, la
signification des données obtenues. En effet toute méthode d'analyse possède ses limites : la
reproductibilité, la sensibilité, le seuil de détection, tous sont des paramètres qui caractérisent
tout particulièrement la qualité de la mesure. Un programme informatique appelé "C nLCULS"
MARION (1988), inspiré des travaux de ANCEY et al.(1978), ainsi que PICHAV ANT et
SCHNAPPER du CRPG sera utilisé pour réaliser trois opérations différentes :

-1 Estimation de la concentration : calcul de l'intervalle de confiance


-2 Optimisation des temps de comptage
-3 Calcul du seuil de détection

On prendra pour le dosage des éléments en traces qui nous intéressent (Hg, In ... ), des
temps de comptage de 60s aussi bien sur le pic que sur le bruit de fond. Les seuils de détection
seront donnés dans le tableau général récapitulant les conditions analytiques pour les différents
programmes.

39
Etude des éléments en traces dans les minerais de la ceinture Sud-Ibérique

b3/ Programmes d'analyse

Stannite :
Ce programme est conçu pour le dosage des chalcostannates (stannite, stannoïdite et
mawsonite) ainsi que les cassitérites par remplacement du soufre par l'oxygène qui est estimé
par différence.
Durée totale d'une analyse = 225 s
Courant = 60 nA
Tension = 25 kV

ÉLEMENT Zn Cu Fe Sn s Hg In
Raie utilisée Zn Ka. Cu Ka. Fe Ka. Sn La. S Ka. Hg La. In La.
standard ZnS CuFeS 2 CuFeS 2 Sn° CuFeS 2 HgS InP
SPECTRO LiF LiF LiF PET PET LiF PET
POSITION 35642 38269 48086 41122 61382 30818 43092
BF+ 600 600 900 600 500 600 500
BF- -600 - - - - -600 -900
BFPENTE - 1,2 1,1 1,1 1,02 - -
Temps Pic 6000 6000 6000 6000 6000 10000x6 10000x6
Temps BF 3000 3000 3000 3000 3000 60000 60000
Intervalle de ±0,08 ±0,23 ±0,13 ±0,21 ±0,26 ±0,04 ±0,014
confiance%
Seuil de détection 700 * 460 * * 820 250
(en ppm)

Cuivres gris
Le programme est destiné au dosage des minéraux tétraédrites (Tr) - tennantites (Tn),
mais aussi d'autres variétés de cuivres gris telles que les variétés argentifères et bismuthifères.
Comme le programme stannite, il sert aussi au dosage des chalcopyrites.
Durée totale d'une analyse= 245 s
Courant = 60 nA
Voltage= 25 kV

ELEMENT As Cu Sb Ag s Bi Hg Zn Fe
Raie utilisée As La. Cu Ka Sb La Ag La S Ka Bi Ma Hg La Zn Ka Fe Ka
standard AsGa CuFeSz SbzS3 Age CuFeSz Bi0 HgS ZnS CuFeS 2
SPECTRO TAP LiF PET PET PET PET LiF LiF LiF
POSIDON 37624 38262 39298 47461 61391 58465 30818 35641 48087
BF+ 600 600 550 700 500 600 600 600 900
BF- - - - - - -600 -600 -600 -
BFPENTE 1,2 1,2 1,1 1,1 1,02 - - - 1,2
Temps Pic 6000 6000 6000 5000x2 6000 5000x2 10000x6 10000 10000
Temps BF 3000 3000 3000 10000 3000 5000 60000 5000 5000
Intervalle de ±0,24(Tn) ±0,30 ±0,055(Tn) ±0,040 ±0,24 ±0,04 ±0,038 ±0,071 ±0,065
confiance% 0,14(Tr) 0,21(Tr)
Seuil de 1170 Tr à 790 Tn à
détection en ppm 0,6%wt As * 0,6 %wt Sb 800 * 1700 860 560 350

40
Etude des éléments en traces dans les minerais de la ceinture Sud-Ibérique

Sphaléritc
Le programme pennet de doser aussi bien des sphalérites que des chalcopyrites (même
type de réseau).
Durée totale d'une :malyse = 316 s
Courant = 60 nA
Voltage= 25 kV

ELEMENT s Zn Fe Cd In Ge Hg
Raie utilisée S Ka. Zn Ka. Fe Ka. Cd La. ln La. Ge Ka. Hg La.
standard ZnS ZnS CuFeS 2 a:r lnP aeo HgS
SPECTRO PET LiF LiF PET PET LiF LiF
POSITION 61391 35641 48087 45200 43095 31170 30818
BF+ 500 600 900 700 500 450 600
BF- - -600 - -700 -900 -800 -600
BFPENTE 1,02 - 1,1 - - - -
Temps Pic 6000 6000 6000 10000x3 10000x6 10000x3 10000x6
Temps BF 3000 3000 3000 30000 60000 30000 60000
Intervalle de ±0,32 ±0,36 ±0,10 ±0,037 ±0,012 - ±0,034
confiance%
Seuil de détection * * 400 490 270 - 880
enppm

Galène
Ce programme permet de doser entre autres des galènes, des sulfoantimoniures de Pb et
Cu, des séléniures de Hg, Ag et Bi.

ELEMENT s Cu Se Ag Sb Hg Tl Pb Bi
Raie utilisée S Ka. Cu Ka. Se La. Ag La. Sb La. Hg La. Tl Ma. Pb Ma. Bi Ma.
standard PbS CuFeS 2 PbSe Ago Sb2S3 HgS TIAsSe PbS Bio
SPECTRO PET LiF TAP PET PET LiF PET PET PET
POSITION 61404 38263 34970 47481 39297 30823 62422 60401 58475
BF+ 500 600 800 600 550 600 500 1500 500
BF- - - -800 -600 - -600 - - -
BFPENTE 1,03 1,2 - - 1,05 - 1,05 1,05 1,05
Temps Pic 6000 6000 10000x2 10000x2 10000x2 10000x6 10000x6 6000 10000x2
Temps BF 3000 3000 20000 20000 20000 60000 60000 3000 20000
Intervalle de ± 0,02 ±0,08 ±0,006 ±0,045 ±0,025 ±0,045 ±0,03 ±077 ±0,09
confiance%
Seuil de détection * * 420 750 650 950 850 * 1530
en ppm

Durée totale d'une analyse = 300 s


Courant= 60 nA (traces) et 20nA (majeurs)
Voltage= 25 kV
Minéraux analysés : galène, sulfoantimoniures de Pb et de Cu, séléniures de Hg, Ag et de Bi

N.B. BF =Bruit de fond


* = Élément majeur
- = données non disponibles

41
Etude des éléments en traces dans les minerais de la ceinture Sud-Ibérique

cl Principaux résultats

Le minerai ayant fait l'objet de plus d'investigations, est l'alimentation principale de


Neves Corvo dans la période 1992 - 1995 (MC : "Massive Copper ore"). En effet, les autres
minerais sont peu étudiés en raison des délais impartis par le contrat.

1/ NEVES CORVO

JI Le minerai principal MC :

Les points de sonde ont été réalisés sur des sections polies du minerais, mais aussi pour
la plus part, sur des sections polies de concentrés ou de stériles de flottation, considérés comme
plus représentatifs du minerai principal MC.

Pyrites : les analyses sont données en annexes


131 points pour le dosage de Fe, As et S dont 95 pour le dosage de Fe, As, S, Cu et Zn

S wt% Fe wt% As wt% Cu wt% Zn wt%


1 moyenne 53 40 46 02 0 32 0,07 0,29
1 Déviation standard 109 106 0 62 0,30 0,46

Chalcopyrites : les analyses sont données en annexes


144 points pour le dosage de Fe, As, S, Cu et Zn
L'indium y est inférieur à la limite de détection

S wt% Fe wt% Cu wt% Zn wt% As wt%


1 moyenne 36,05 29,72 34,06 0,08 0,09
1 Déviation standard 1,33 0,92 0,70 0,09 0,24

Sphalérites : les analyses sont données en annexes


46 points pour le dosage de S, Fe, Zn, Cu, Hg et In

S wt% Fe wt% Cu wt% Zn wt% In wt% Hg wt%


1 moyenne 32,64 3,10 1,26 62,14 0,05 0,11
1 Déviation standard 0,52 0,94 0,81 2,15 0,02 0,02

Stannites : les analyses sont données en annexes


43 points pour le dosage de S, Fe, Zn, Cu, Sn, Hg et In

S wt% Fe wt% Cu wt% Zn wt% Sn t% In wt% Hg wt%


1 moyenne 28,98 10,45 29,02 4,38 26,94 0,15 0,23
1 Déviation standard 0,58 3,53 0,82 3,84 1,77 0,08 0,1

Les kestérites sont très peu fréquentes par rapport aux stannites (Fig.I-A-7), qm
semblent contenir les quantités les plus élevées en mercure et indium. Les teneurs de ce dernier
métal sont corrigées de la contribution de l'interférence Sn (500 ppm)

42
I~tudt~ des éléments en traces dans les minerais de la ceinture Sud-Ibérique

12 kestérites
~
~ 10
N
8 minéraux
intermédiaires
6

4 stannites

0
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20
Fig. 1-A-7 Diagramme de corrélation Zn - Fe dans les stannites de Neves

Cuivres gris: les analyses sont données en annexes


119 points de mesure pou As, Sb, Zn, Fe, Cu, Ag et Hg

T étraédrites

minéraux
intermédiaires

Tennantites

As at%

0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20
Fig. 1-A-8 Diagramme de corrélation As - Sb dans les cuivres gris de Neves
Comme le montre la corrélation As- Sb (Fig.I-A-8), il est très difficile de différencier le
pôle pur tétraédrite parmi les cuivres gris analysés. Cependant les tennantites constituent une
population relativement isolée. Pour des commodités facilitant les calculs minéralogiques (Cf.I-
A-3-1), il a été décidé de définir les tétraédrites par les teneurs en As inférieures à 3,6 at%, et les
tennantites par les teneurs en As supérieures à 11,2 at%. Le calcul de la moyenne et la déviation
standards ont été calculée uniquement pour les mesures en dessus des seuils de détection. Le
mercure et l'argent sont concentrés dans les tétraédrites (Fig.I-A-9).

S wt% Fe wt% Cu wt% Zn wt% As wt% Agwt% Sb wt% Hg wt%


Tennantites moy. 28,27 6,46 41,19 2,99 18,9 - 1,05 -
dév.std 0,59 1,5 ,26 1,67 0,75 0,05 0,76 0,02
Tétraédrites moy. 25,29 3,39 37,12 5,23 2,95 0,33 26,46 0,19
dév.std 0,37 0,66 0,69 0,79 0,96 0,13 1,59 0,07

43
Etude des éléme11ts e11 traces da11s les mi11erais de la cei11ture Sud-Ibérique

wt% 0,6
El Agwt%
El
0,5
Ba El
El
El

• Hgwt%
El
0,4 1:1

1:1
. El


~,.,
El Tétraédrites

•• •~El
'•f!'\
0,1 ••• LD
Sb at%
2 4 6 8 10 12 14 16 18 20
Fig. 1-A-9 Diagramme de corrélation Ag,Hg - Sb dans les cuivres gris

Le Zn est bien con"élé au fer, mais avec Sb, le diagramme de corrélation (Fig.I-A.-10)
met en évidence quatre grandes populations, les tennantites ferrifères, zincifère, les tétraédrites
et les cuivres gris intermédiaires.

T étrédrites

Zn Tennantites

1:1
Fe Tennantites
Sb at%
0 10 20
Fig. 1-A-10 Diagramme de corrélation Zn - Sb dans les cuivres gris

21 Autres faciès :

2-11 Le minerai MS

Alimentation secondaire : c'est le minerai jaune à cause de sa richesse en chalcopyrite, la


stannite y est abondante de même que la cassitérite, il existe aussi de la sphalérite.

S wt% Fe wt% Cu wt% Zn wt% Sn wt% In wt% Hg wt%


Chalcopyrite 35,2 29,65 34,45 0,06 0,05 - -
Stannitc 29,4 11,23 29,4 2,24 27,61 0,07 0,39
Sphaléritc 33,39 3,05 1,02 63,34 0,05 0,06 0,09

44
I~'tudt? dt?.\' éléments en traces dans les minerais de la ceinture Sud-Ibérique

Facil's particulier : il est riche en chalcopyrite, mawsonite et stannoïdite. Il renferme aussi une
quantit6 de min6raux rares tels que des séléniures (tiemannite, bohdanoviczite, naumannite... )

Formule s wt% Fewt% Cuwt% Znwt% Snwt% Inwt% Hgwt%


Stannoïdite. CuR(Fe,Zn)3Sn2S 12 29,62 11,5 38,44 1,08 17,9 0,32 -
Mawsonitc-z (Cu,Fe)gSnSs 30,16 15,93 39,03 - 14,52 - -
1 moyenne de 3 :malyses
2 moyenne de 2 ~malyses

Formule Se wt% % Total


13ohdanoviczite AgBiSe2 32,45 91,9
Ticmannite HgSe 29,15 96,74
Les analyses sont incomplètes, il manque des éléments non dosés tels que Pb, In ... (mis en évidence par SIMS)

Il apparaît clair que la stannoïdite contient de l'indium, contrairement à la mawsonite. Ce


résultat sera clairement confmné par l'analyse en sonde ionique. Par ailleurs l'existence de
minéraux mercurifères peut contribuer d'une façon importante à la "pollution" des concentrés de
cuivre issus du traitement de tels minerais.

2-21 Le minerai MT

Le minerai à cassitérite contient aussi des sulfures dont la stannite la chalcopyrite, et la


sphalérite. L'oxyde d'étain ne contient pas d'indium, les teneur qu'on y mesure sont le résultats
de la contribution de l'interférence Sn et qui est de 1400 ppm.

S wt% Fe wt% Cu wt% Zn wt% Sn wt% In wt% Hg wt% Cd wt%


Chalcopyrite 35 29,97 34,23 0,04 0,04 0,09 - -
Stannite 29,64 12,08 28,81 1,99 29,9 0,39 0,25 -
Sphalérite 32,64 1,76 0,27 65,62 - 0,28 0,10 0,25

2-3/ Le minerai MH

Le faciès de ce type constituent un mélange intime de tennantite et de sphalérite. Cette


dernière est cadmifères (0,46 à 0,52 wt% ), mais contient aussi de l'indium ( 1000 à 1600 ppm)
ainsi que de mercure (jusqu'à 1200 ppm). La tennantite est assez pure (- 1,41 wt% Sb) mais
semble être dépourvue de mercure. Un autre faciès contient des minéraux intermédiaires dans la
série des cuivres gris, ceux ci renferment de 1100 à 1500 ppm Hg.

2-4/ Le minerai de Nord Neves

C'est un gisement en perspective d'exploitation, sa particularité est la diversité


minéralogique très importante. En effet en plus des minéraux communs dans le secteur, on
trouve de la bomite ainsi que des tennantites bismuthifères riches en indium (jusqu'à 2,74
wt%), mercure (jusqu'à 1,83 wt%) et argent (jusqu'à 1 wt%).

45
Etude des éléments en traces dans les minerais de la ceinture Sud-Ibérique

Il/ ALMAGRERA

Le minerai principal a fait l'objet d'une estimation de la teneurs en mercure dans la


sphaléritc ct les tétraédrites qui tendent vers des cuivres gris type schwatzite (13 wt% Hg) -
frcihcrgitc (18wt% Ag).

Minéral Tl wt% Biwt% Cdwt% Agwt% Hgwt% Sewt%


'lëtmédrite 0,18% <Id - ~4% 458% <Id
Sohalérite - - Id- 0 08 - 0 35- 0 79 -
Boumonite 0,12% <Id - <Id 016% <Id
Galène Id- 0 14% <Id - Id- 029% 0 09-016% Id- 0 05

III! PIRITES

La galène, la sphalérite, la boumonite et la tétraédrite ont été analysés, les principales


inf01mations sont :

Minéral Tl wt% Bi wt% Cdwt% A_g_ wt% H_g_ wt% Sewt%


Tétraédrite ld-0,1% <Id - 1,43- 1,50% 0,3% <Id
Sohalérite - - 0,05% - 0,19% -
Boumouite ld-0,11 0,59-0,75% - - -
Galène Id- 0,09% 0,61 - 0,67% - 0,29-0,39% Id- 0,11 Id- 0,07

IV/ APIRSA

L'analyse MSE des principaux minéraux montre que le thallium est contenu dans les
boumonites, les pyrites et les sphalérites. Le mercure et l'argent sont concentrés dans la
tétraédrite (très argentifères). le cadmium apparaît dans la sphalérite essentiellement D'autre
part les pyrites sont arsénieuses.

Minéral Tlwt% Aswt% Cdwt% Agwt% Hgwt%


Chalcopyrite ld-Oll% <0,1% - - -
Tétraédrite ld-0,1% 0,95-5,86% - 2,62- 7,31% ld-0,23%
Pyrite 0,08-0,23% 0,15-0,62% - - -
Spbalérite 0,09-0,12% - 0,10- 0,21% - -
Boumonite ld-0,27 0,53-0,65% - -
Galène <Id - - - -
Remarque : Les teneurs eu sélénium et bismuth sont inférieures à la limite de détection.

d/ Conclusions :

La MSE a permis le dosage des éléments en traces dans les sulfures et les sulfosels des
minerais Sud-Ibériques, lorsque ceux ci sont présents à des quantités décelables par cette
technique. Il est clair que cette limite de détection soit trop élevée pour ne pas permettre le
dosage de certains éléments, il s'agit d'une part des éléments lourds tel que le mercure,
l'argent.. .. etc., mais aussi d'éléments en très faible quantités (quelques 1oaïnes de ppm) dans

46
Etude tft:s éléments en traces dans les minerais de la ceinture Sud-Ibérique

des min~raux majeurs, c'est le cas très important de l'indium dans la chalcopyrite. En effet, la
teneur In des concentrés de cuivre de Neves Corvo ne peut être expliquée uniquement par les
principaux porteurs (stannite et sphalérite).

Par ailleurs, même si la MSE permet d'avoir des informations importantes sur le contenu
en éléments en traces, les temps de comptage élevés utilisés ne permettent toutefois pas obtenir
des informations statistiquement fiables (nombre d'analyses faible par journée de travail,
d'autant plus que les minerai possèdent des textures très fines où le positionnement du faisceau
électronique prend beaucoup de temps). Ceci empêche donc l'obtention de la répartition
quantitative des éléments en traces parmi les différents porteurs. Les tentatives de réalisation des
images X sont vouées à l'échec, compte tenu des faibles niveaux de teneurs. L'utilisation d'un
autre moyen, la microsonde ionique, vient combler en partie ces lacunes.

I-A-2-3/ Étude par la microsonde ionique (SIMS)

a/ Généralités

La spectroscopie de masse des ions secondaires est la technique d'analyse élémentaire de


smface possédant la plus grande sensibilité. La technique consiste en un bombardement sous
vide de la surface d'un échantillon solide par un faisceau ionique primaire énergétique produit
par une source (césium, gallium ou oxygène) et accéléré (Fig.I--A--11). Un arrachement
superficiel de quelques Angstroms d'ions secondaires (mono ou poly atomiques chargés
positivement ou négativement) est produit sous cet impact (Fig.l-A-12) : ce faisceau secondaire
caractéristique de l'échantillon, est accéléré puis analysé par un spectromètre de masse.

spectre de masse
~ Spectrométre

r
Source Analyseur
d'énérgie de masse
d'ions
111 1

ionspri
ires
ions
secondaires
Détecteur r-.t~r\_ ----.~--

profù en profondeur

~échantillon

Fig.I-A-11 Schéma du principe de la microsonde ionique

47
Etude des éléments en traces dans les minerais de la ceinture Sud-Ibérique

L'impact du faisceau ionique entraîne la formation d'un cratère plus ou moins profond,
selon l'intensité ct la durée du bombardement ainsi que la nature de la matrice cible
(cristallochimic ct rendement d'ionisation des éléments constitutifs).

Ions primaires
Ions secondaires
02, Cs ou Ga
ratère du au bombardement

!mn à lÛjlm 1 j
Echantillon
Fig.I-A-12 Schéma illustrant l'impact du faisceau primaire sur l'échantillon,
naissance d'un cratère plus ou moins profond.

En SIMS dynamique, deux modes d'étude sont possibles (Fig.I-A-13):

D - SIMS : SIMS dynamique "Dynamic Secondary Ion Mass Spectrometry"


C'est le mode normal. Les ions secondaires (positifs ou négatifs, mono ou
polyatomiques) de la matrice sont analysés par le spectromètre de masse

C - SIMS : SIMS dynamique cationisé "Cationized Secondary Ion Mass Spectrometry"


L'étude en C-SIMS consiste en la détection des molécules CsM+ : elle permet une
semiquantification sans standards GAO (1988), en effet le comportement linéaire de la
production des bications CsM+ est indépendant de l'effet de la matrice.

Ions secondaires X±, Y± ou XnYm±

D-SIMS {) 8 C-SIMS
Sour~e ~ .;:) CsX+
~s v-- /';'
~ -cs+ 0 Atome neutre X
angl~
d'inc.....,i"de_n_ce___._-t-t--~•~""--t0-t---t•I8--+0+--
Ion Cs
a O implanté 4 Atomes
y- -~· ,., superficiels

xo 0
• 0
Fig.I-A-13 Schéma illustrant les différentes interactions atomiques en
spectrométrie de masse des ions secondaires en source de césium

Parmi les avantages qu'offre la SIMS, on peut citer :

- la possibilité d'obtention d'images numériques de distribution d'un ou plusieurs éléments à la


surface de l'échantillon étudié : celles ci permettent la réalisation ultérieure de tout profil
souhaité,

48
Etude des éléments e11 traces dans les minerais de la ceinture Sud-Ibérique

- la possibilité d'obtention de spectres de masse en haute résolution pouvant servir à la détection


des interférences éventuelles.

- un faible bruit de fond statistique avec un pouvoir séparateur élevé, permettent de réussir
d'excellentes images ioniques,

-la méthode est très peu destructive. L'érosion lente provoquée par le faisceau primaire permet
de réaliser des profils de concentrations en profondeur,

-la limite de détection, certes variable, est en général inférieure au ppm, donc très sensible par
rapport à la microsonde électronique (dont la limite de détection est de l'ordre de quelque
centaines de ppm).

- une quantification avec l'utilisation de standards implantés : cette quantification est néanmoins
délicate et doit être réalisée élément par élément pour une matrice donnée.

Travaux antérieurs

Les applications de la SIMS à l'étude des éléments traces dans les sulfures sont très peu
abordées: on peut citer les travaux de DILLEN et GUBELS (1981) qui ont étudié le Co, le Ni et le
TI dans des pyrites à l'aide de la SIMS en utilisant l'Argon Ar+ comme source de
bombardement Ils concluent à la substitution de ces éléments dans le réseau de la matrice
porteuse. WILLIAMS (1979), en étudiant les sensibilités des différents éléments en fonction de
la source utilisée (Q- et Cs+), préconise un bombardement par o- pour l'étude du Hg et de l'In.
STORM et al. (1977) arrivent au même résultat.

MClNTYRE, CABRl et al. (1984) ont étudié l'occurrence de l'argent et l'indium dans des
minéraux sulfurés. La réalisation de standards servant pour la quantification en SIMS est faite
par synthèse : Réactions entre éléments purs dans un four horizontal, sous vide, à différentes
températures. Le résultat est un sulfure standard dopé avec une gamme de concentrations en
traces donnant des courbes de calibration reproductibles.

Dans une telle étude, et comme dans toute analyse spectrale, on est confronté au
problèmes d'interférences, d'autant plus que les spectres de rp.asse renferment aussi bien les
émissions monoatomiques (nombreuses pour certains éléments tels que Sn, Fe, Pb, .... ) que les
combinaisons polyatomiques. Heureusement, les émissions polychargées ne sont pas présente
dans ce genre d'analyse par SIMS.

b/ Étude des interférences spectrales (en masse)

C'est un programme écrit en langage Turbo C par MARION et SICCARDI (1991) qui
permet, à partir des isotopes correspondant aux différents éléments majeurs et mineurs en

49
Etude des éléme11ts e11 traces dans les minerais de la ceinture Sud-Ibérique

question, cherche toutes les interférences éventuelles possibles autour d'une masse donnée
(masse de l'élément trace étudié). En se fixant au départ un seuil d'abondance isotopique
relative des ions émis, on obtient alors la liste des combinaisons mono et polyatomiques
capables d'interférer aux environs de cette masse. Le fonctionnement du programme est
schématisé ci dessous (Fig.l-A-14).

Ap(Xlrt externe de
la connaissance de Fichier ELEMENTS
la paragcnèse et de éléments (H ... Ac)
masse atomique
1a cristallochimie
abondance relative
des mineraux
~
Sous Fichier choisi
Éléments majeurs et
,) - Masse atomique étudiée avec la marge désirée

trdces à étudier
y - Seuil d'abondance relative souhaité

( Différentes combinaisons*
possibles triées
J
1
( Groupement des combinaisons
**
1
Calcul des moyennes des masses
et des abondance relatives
à une masse donnée

Tracé du graphe des abondances


relatives moyennes en fonction
des masses isotopiques
* combinaisons mono et poly-atomiques
**même formule chimique à la même masse

Fig.I-A-14 Déroulement du programme de recherche des interférences SIMS


Remarque : ll est clair que, si les abondances isotopiques relatives sont respectées pour un
ion de formule donnée, il n'en est pas de même en ce qui concerne les émissions relatives entre
différentes espèces ioniques! Elles dépendent, bien sûr, de la teneur, mais aussi des rendements
d'ionisation des différents éléments, du taux de recombinaisons au dessus de la surface de
l'échantillon, de l'orientation cristallographique... etc.

Les résultats de cette investigation sont donnés sous forme d'histogrammes où l'axe des
ordonnées représente les abondances relatives en % et les classes étant les masses moyennes
des combinaisons mono et polyatomiques capables de constituer les éventuelles interférences. le
seuil d'abondance relative utilisé est de 1%.

~ndium: stannites, chalcopyrites, tennantites, sphalérites avec argent cadmium (Fig.I-A-15).


A proximité de la masse 115 où existe l'isotope le plus abondant de l'indium, il y a une
inteiicrcncc avec l'isotope 115Sn. Cette interférence est insurmontable dans les minéraux
contenant de l'étain même avec les plus hautes résolution. Àla masse 113, l'interférence est due

50
Etude des éléments en traces dans les minerais de la ceinture Sud-Ibérique

principalement à Fe2, cependant, l'isotope 113Jn est moins abondant . Comme en sonde
électronique, la contrihution de l'interférence peut être évaluée et retranchée des toutes les
mesures concernant l'indium dans les chalcostannates. Un spectre de masse réalisé sur une
stannite implantée en indium (Cf. 1-A-2-3) comparé à celui de la chalcopyrite permet de mettre
en évidence cette interlërcncc (Fig. 1-A-16). La différence d'émission à la masse 115 est due à
un rendement d'ionisation de In nettement meilleur dans la chalcopyrite

Fig.I-A-15 Les différentes combinaisons possibles entre les masses 105 et 120

contribution de Sn
100000 coups
trait pointillé = ln-epy
..... Sn CuFe
' ....
trait continu = In-stn J''l
10000
)'1 Sn seul , t'\
~
Fe2
....tl (1 FeS2

r l
~

f4
f'l'l
Sn /1ul~

,
1000
Ag

r
AgM
{'
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j.
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N
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masse (amu)
Fig.I-A-16 Spectres de masse relatifs à la chalcopyrite et la stannite implantées
en In (30 keV, source Ga+, ions positifs)

51
Etude des éléme11ts e11 traces dans les minerais de la ceinture Sud-Ibérique

L'émission de la stannite est normée à celle de la chalcopyrite par rapport au pic le plus
intense de la combinaison Fc2 (112), la différence entre les deux spectres est due principalement
à l'étain et l'argent que renferme la stannite étudiée.

Mercure : cuivres glis, stannites, sphalérites avec Cd, Sn et In comme éléments traces
Le mercure possède 7 isotopes (202, 200, 199, 201, 198, 196, 204 par ordre d'abondance
décroissante). Comme le montre la figure (Fig. I-A-17), les interférences sont très nombreuses
et constituées pour la plupart des combinaisons tri- à tétra-atomiques, ces polyanions possèdent
une faible probabilité d'être sélectionnées par le spectromètre de masse.

100 Ab. ralatives (%)

10

Fig.I-A-17 Les différentes combinaisons possibles entre les masses 195 et 205

Argent: Cuivres gris, sphalérites, chalcopyrites (Fig.I-A-18)


Le bianion AsS interfère au niveau des deux masses isotopiques de l'argent. À la masse 107,
l'interférence est très importante.

100,00 Ab. relative(%)


90,00
80,00
70,00
60,00
50,00
40,00
30,00
20,00
10,00 109
0,00
SAs Ag SAs Ag

Fig.I-A-18 Les différentes combinaisons possibles entre les masses 105 et 110

52
Etude des éléments en traces dans les minerais de la ceinture Sud-Ibérique

cl Quantification en MSI

c 11 standardisation

La quantification en SIMS dynamique nécessite l'utilisation de standards implantés. In et


Hg et ont été implantés dans diverses matrices comme le montre le tableau ci dessous.

Minéral Formule Origine lmplant~In Implant Hg Remarques


Cassitérite Snü2 Russie In - -
Cassitérite Snü2 Brésil In - -
Stannite Cu2FeSnS4 Bolivie In Hg
Sphalérite ZnS France In H_g Ferrifère
Sphalérite ZnS France In Hg -
Chalcopyrite CuFeS2 Mexique In Hg -
Cuivre gris Cu12(Sb,As)4S13 Pérou - Hg Pole Sb
Cuivre gris Cu 12(Sb,As)4S 13 Pérou - Hg As, Sb
Cuivre gris Cu12(Sb,As)4S13 Pérou - Hg Pole As
Cuivre gris Cu 12(Sb,As)4S 13 France - Hg Pole Sb

Pour être implantés, ces minéraux ont été collés sur un support de Silicium : dopé lui
aussi, il pomTa donc servir de test pour l'implantion. Toutes les implantations ont été faites à
170 keY avec une dose de 1Ql5 atomes!cm2. L'exemple donné ci dessous est celui de 115In
dans le silicium :

Silicium
1,00E+06
30

1,00E+05

1,00E+04

1,00E+03
115

1,00E+02
0 500 1000 1500

Fig.I-A-19 Implant de In dans le silicium

Des profils SIMS en profondeur sont réalisés sur chaque standard : la courbe typique
obtenue est une gaussienne en échelle linéaire, avec un maximum à une profondeur donnée qui
varie en fonction du type de la matrice cible (précisément de l'encombrement moléculaire) et de
l'énergie d'implantation.

53
Etude des éléments en traces dans les minerais de la ceinture Sud-Ibérique

Ces prolïls sont ensuite convertis à des concentrations (atomes 1 cm3) en fonction de la
profondeur. Cette opération nécessite la connaissance de la profondeur de la zone analysée sur
le standard implanté: elle peut être mesurée par profùométrie ou calculée à l'aide de modèles.

Une simulation d'implantation est réalisée sur différentes matrices à l'aide du logiciel
"TRIM" (TRIM-90 : "The stopping and Range of ions in solids", J.F.BREGLER et J.P.
BIERSACK (1985)). TI permet, à partir des caractéristiques chimiques (nature chimique de la
matrice ct de l'ion à implanter) et physiques (densité de la matrice, masse atomique de l'implant
et l'énergie de l'implantation), d'approcher le profil de l'implant. Le mercure (élément lourd)
s'implante plus difficilement que l'indium. Le tableau ci dessous représente les valeurs de la
profondeur maximale de l'implantation en J.lm.

Silicium Chalcopyrite Stannite Cassitérite Sphalérite Tétraédrite Tennantite


1 In 854 584 590 412 614 - -
1 Hg 657 437 471 - 461 395 406

Le RSF ("Relative Sensitivity Factor") pour un élément en trace donné dans une matrice
donnée traduit le taux d'émission de cet élément par rapport au taux d'émission d'un élément
(seul ou en assemblage polyatomique) de la matrice. Par exemple on parlera de 115Inf30Si.

Le calcul du RSF se fait par le calcul de l'intégrale de la courbe d'implantation en


profondeur (en coups, somme des canaux d'acquisition), qui est comparée à la dose (en
atomeslcm2) répartie sur l'ensemble de la profondeur implantée. Ceci permet ensuite de
convertir l'émission ionique en concentration volumique. Le RSF (en at/cm3) est alors égal à:

RSF= dose
rrnax _!__
prnin ~ef

où p max et p min désignent les profondeurs maximales et minimales de l'implant

Tout calcul de concentration ultérieur sur un échantillon sera le suivant:

• . 3 émissio71r
concentratwnvolumzque(at 1 cm ) = RSF, . _ m c '
emzsszo~sotopematri::e

et donc la concentration atomique dans le minéral porteur est :

. ( ) concentrationvolumique
concentratiOn at 1 at = 3
nombre cf atomesdu minéral parcm

enfin, la concentration massique est obtenue en multipliant la dernière valeur par un facteur
coiTcctif (at/at ---> g/g). Toutes les données physiques (densité, masse molaire, volume

54
Htude des éléments en traces dans les minerais de la ceinture Sud-Ibérique

molaire. densité moléculaire, densité atomique) correspondant aux minéraux étudiés sont
résumées dans le tableau ci dessous.

Minéral Chalcopyrite Stannite Cuivre gris Cassitérite Spbalérite Silicium


M (g/mole) 183,3 429,5 1472 150,7 97,44 28,09
d (g/cm3) 4,1 4,4 4,641 7,05 3,9 à 4,1 2,32

V (cm3/mole) 44,11 97,6 318,7 21,4 24,36 12,1

N (molécule /cm3) 1,36E+22 6,17E+21 1,90E+21 2,81E+21 2,47E+22 4,98E+22

A (at/cm3) 5,46E+22 4,93E+22 5,51E+22 8,44E+22 4,94E+22 4,98E+22


C {pour 1151n) 2,51 2,14 2,27 2,19 2,36 4,09
C {pour 202Hg) 4,41 3,76 3,98 4,02 4,14 7,19

où M représente la masse molaire


d représente la masse volumique
V représente le volume molaire
N représente le nombre de moles par unité de volume (cm3)
A représente le nombre d'atomes par unité de volume (cm3)
C représente le facteur de correction % atome en % masse

c2/ Conditions analytiques

Le travail a été effectué en mode microsonde (balayage)


La résolution en masse M/~M est d'environ 300

Vues les différences de sensibilité des éléments à étudier en fonction des sources d'ions
primaires, on a utilisé plusieurs type de sources :

En source Gallium : Intensité du courant ve =30 keV


Intensité du courant nre = 4500 v
Taille du faisceau 1 !lm

En source Oxygène: Intensité du courant _rre =17,5 keV


Intensité du courant nre = 4500 v
Taille du faisceau 0,5 !liD

En source Césium: Intensité du courant :rre =10 keV


Intensité du courant nre = 4500 v

Remarque:

Des Courants plus forts (émissions plus intenses) impliquent une résolution en image
moins bonne.

55
Etude des éléme11ts en traces dans les minerais de la ceinture Sud-Ibérique

c3/ Les résultats de la quantification avec standards

c3-l/ Indium

Parmi les trois sources testées (oxygène, césium et gallium), c'est la source Gallium qui
a donné les meilleurs résultats du point de vue rendement d'ionisation de l'indium, le mode
choisi est un homhardement primaire par Ga+ et la collecte des ions secondaires chargés
positivement. La résolution des images obtenues dans ces conditions est excellente.

Les implants standards

Les graphes (Fig.I-A-20,21) représentent l'intensité des ions secondaires arrachés


(coups) en ordonnées en fonction du temps (secondes) en abscisses

1,00E+06 Stannite 1,00E+06


Cassitérite
56
1,00E+05
1,00E+05
·····.·····.•.•.•.•....... •.·.:·.········,······:·.············:·.···········
63
... 120 1,00E+04

1,00E+04

1,00E+03 + - - - - - t - - - - t - - - - - 1 1,00E+02 +---+---+--+----ll----1


0 500 1000 1500 0 500 1000 1500 2000 2500

Fig.I-A-20 Implant In dans les- minéraux à étain

Dans la stannite et la cassitérite, il y a une forte contribution de Sn à la masse 115 dont il


faut tenir compte lors de la quantification de l'indium. Cette contribution est manifestée par le
bruit de fond important dans ces deux matrices.

Cependant ce bruit de fond est plus important dans la stannite en raison d'une deuxième
interférence qu'on retrouve également dans la chalcopyrite et les sphalérites ferrifères à savoir la
combinaison 58fe57fe. Dans le silicium, ces interférences n'existent pas et le bruit de fond
coiTespond à la limite de détection de l'appareil dans les conditions analytiques qui ont été
utilisées.

56
Etude des éléments en traces dans les minerais de la ceinture Sud-Ibérique

Chalcopyrite
1,00E+06 1,00E+06 Sphalérite

r-..... 56
1,00E+05

1,00E+03
1,00E+02

.
1,00E+01 +-----ir----+-'---+'---t 1,00E+02 +----t,__--+----+-----i,
0 1000 2000 3000 4000 0 500 1000 1500 2000

Fig.I-A-21 Implant In dans la chalcopyrite et dans la sphalérite

Les RSF sont calculés par rapport à 63Cu pour la chalcopyrite et la stannite, par rapport
à 64zn pour la sphalérite, par rapport à 120Sn en ce qui concerne la cassitérite, et par rapport à
28Si pour le silicium ..

Minéral Chalcopyrite Stannite Sphalérite Cassitérite Silicium


coups In std 120 4500 2000 1000 400
coups mat std 2,2E+04 50000 10000 60000 900000
Rapport ln/mat 0,0054 0,09 0,2 0,0166 0,0004
RSF ln/mat 1,28E+19 2,05E+20 1,12E+l9 8,58E+20 2,4E+21
atomes/vol. 7,3E+16 1,93E+19 2,34E+18 1,49E+19 1,1E+18
ppm atome 1,3 391 47 177 22
ppm masse 3,3 836 111 405 90

Plusieurs zones ont été analysées dans différentes faciès de Neves Corvo, le minerai
ptincipal (MC), le faciès MS et le faciès MH, avec des faciès particuliers fournissant des
informations très intéressantes.

la zone analysée se trouve dans un gros mixte de stannite et de chalcopyrite comme le


montre les photos faites par le microscope optique en lumière réfléchie. On y a reporté le profil
SIMS linéaire qui sera donné plus loin.

Photo (globale, et détail) de la zone étudiée : intercroissance entre stannite et chalcopyrite

57
Etude des éléments en traces dans les minerais de la ceinture Sud-Ibérique

120Sn (image de l'étain total) 136Sn0 (image de la cassitérite)

115In (image de l'indium) Sn-SnO (image de la stannite)

58
Etude des éléments en traces dans les minerais de la ceinture Sud-Ibérique

63Cu (image du cuivre) 56Fe (image du fer)

Un profil linéaire est réalisé sur cette zone (Fig.l--A-·22), le tracé figure sur l'image de
120Sn et sur l'image en microscopie optique, et il concerne tous les éléments de la matJ.ice ainsi
que l'indium 113 et 115.

Fe

iii
!--
z
:J
Q Cu
c
z
G
.~

>-
~
q;

z
.)
In
u
w Fe2
:~

1 1 3 !:-1
Sn

0 20 40 60

DISTANCE (~)
Fig.I-A-22 Profil linéaire réalisé sur la zone 1

Le calcul des teneurs donne les résultats présentés dans le tableau ci dessous. Comparée
au dosage effectué par la microsonde électronique, la quantification SIMS surdose l'indium
dans la stannite (0,72 wt% MSI par rappo1t à 0,22 wt% MSE), la contJ.ibution de l'inte1férence
étant prise en compte (=730 ppm). En ce qui concerne la chalcopyrite, la teneur In étant
indécelable en sonde électronique, il n'est donc pas possible de conclure en la fiabilité de

59
Étude des éléments en traces dans les minerais de la ceinture Sud-Ibérique

l'analyse (50 ppm). Ces différences son très difficile à expliquer à l'état actuel des choses,
toutefois, on peut donner quelques hypothèses :
- Le statut de In implanté est différent de celui de In en substitution dans les sulfure (comme
c'est le cas en ce qui concerne l'or dans les sulfures voir Partie l-B)
- Le volume échantilloné par la mesure MSE est différent de celui de la MSI.

Minéral Chalcopyrite Stannite


coups 115 In éch 70 400
coups 63 Cu éch 750 470
Rapport 115 In/ 63 C u 0,09 0,85
RSF 115 In/ 63 C u 1,28E+l9 2,05E+20
atomes/vol. 1,18E+18 1,82E+20
ppm atome 22 3700
ppm masse 54 7900
ppm masse cor 50 7000
ppm masse MSE <Id (250) 2200
N.B. la profondeur des cratères sur les implants est faite à partir de la simulation TRIM

60
l!;tuae aes élëments en traces aans les mznerazs ae la ceznture :lua-wenque

La zone étudiée renferme une grosse inclusion de tétraédrite, de la galène, de la pyrite,


peu de cassitérite et de la stannite en petits filonnets dans une matrice chalcopyriteuse. Les
images ioniques données ci-dessus représentent l'étain total, l'étain oxyde (image de la
cassitérite), l'étain sulfure (image de la stannite) et l'indium (lié au sulfure d'étain).

Un profil linéaire est réalisé dans cette zone, il est donnée par la figure ci-dessous
(Fig.I-A-23), le tracé est schématisé sur l'image de 120Sn.

- - - - In - - - - SnO normé - ·- - - sn

5000 coups Stn

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

distance (Jlm)

Fig.I-A-23 Profil linéaire réalisé dans la zone 2

La liaison In- stannite est démontré de nouveau à travers cet exemple, l'image SnS est
superposable à l'image de In, la cassitérite, comme on le constate dans le profil SIMS linéaire,
ne contient pas d'indium.

Zone 3 : Minerai particulier MS

C'est le faciès à divers chalcostannates. Les résultats SIMS confirment ceux obtenus par
MSE, à savoir une présence nette de In dans la stannoïdite et son absence dans la mawsonite.
On notera que la présence d'étain en quantités voisines dans ces deux minéraux (stannoïdite
17,9 wt% et mawsonite 14,5 wt%) n'influence pas le résultat des images ioniques par
interférence de 115Sn sur 115In, ceci à cause de la forte teneur en indium de la stannoïdite.
Le contraste des électrons rétrodiffusés au MEB montre ces deux minéraux, le plus clair
(stannoïdite) contient des inclusions très fines brillantes qui sur l'image SIMS de In induisent
une forte émission, elles peuvent correspondre à des minéraux à indium majeur (la tiemannite
en fait partie, elle sera étudié plus loin. L'autre minéral est la mawsonite renfermant des
inclusions de cuivres gris. L'image 107Ag prouve que ces derniers minéraux sont enrichis en

61
Etude des éléments en traces dans les minerais de la ceinture Sud-Ibérique

argent de même que le cuivre gris. La présence d'indium dans les fractures peut être le résultats
du polissage, la cassitérite exprimée dans certaines veinules n'en contient pas plus.

62
Etude des éléments en traces dans les minerais de la ceinture Sud-Ibérique

c3-2/ Mercure

Résultats en source Gallium, ions positifs

Pour commencer, l'étude du mercure par SIMS a été faite sur des minéraux à mercure
majeur (tiemannite HgSe).

Dans le faciès particulier de MS à stannoïdite - mawsonite, sont repérés des minéraux


riches en mercure (Cf. 1-A-2-2), c'est le cas de la tiemannite à 66 wt% Hg (Photo MEB -
ERD). Avec la source Ga en ions positifs, les résultats sont très médiocres :

Les images ioniques sont les suivantes :

80Se 120Sn

63
Étude des éléments en traces dans les minerais de la ceinture Sud-Ibérique

20STI 208Pb

Le mercure dans la tiemannite où il constitue un élément majeur est difficile à analyser :


en effet, l'isotope le plus abondant (202) est à peine visible sans être sûr qu'il n'y ait pas
d'interférences (combianaison d'atomes deS, Fe, Cu, Zn, As et Se). À la masse 199 le signal
est encore plus faible.
199H

64
Etude des éléments en traces dans les minerais de la ceinture Sud-Ibérique

Tentative d'amélioration de la détection du mercure

Une tentative d'optimisation de la détection Hg par SIMS a été réalisée. Dans un premier
temps deux conditions d'analyses ont été employées :
1 Ions primaires Ga+ (30kV), ions secondaires positifs
2 Ions primaires Cs+ (lOkV), ions secondaires positifs
Il en sOit que la détection du mercure par SIMS n'est pas une tache aisée, car l'élément
est difficilement ionisable aussi bien négativement que positivement (le potentiel d'ionisation est
de 10,47 eV et l'affinité électronique est 0 eV). Pour ce genre d'éléments, la détection des ions
combinés est souvent utilisée afin d'augmenter leur sensibilité. Elle consiste à analyser en mode
négatif, les ions HgE- (où E est un élément très électronégatif: S, Sb .. ), et en mode positif les
ions HgCs+ (Cs étant l'ion primaire)
1 HgE-: L'analyse a été faite sur les standards implantés (chalcopyrite, stannite, cuivre gris), le
bruit de font (effet des interférences) est si important que la maximum d'implantation n'a pu être
mis en évidence (soit un seuil de détection supérieur au moins à 6600 ppm.
2 MCs+: HgCs+ possède un rendement d'ionisation raisonnable, et l'effet de matrice, hormis
l'effet des inte1férences dans le cas de la stannite et des cuivres gris, est négligeable ce qui
conforte bien l'expérience déjà acquise en matière de C-SIMS GAO (1988), MARIE (1995).

Les implants standards

Les graphes (Fig.I-A-24) représentent à titre d'exemples, les concentrations (at/cm3) en


fonction de la profondeur concernant le silicium et la chalcopyrite.

l,OOE+21

-s
~

~ l,OOE+20
Cil
Q)

s
....~ l,OOE+19
0
.._.,
=0
;::1
~ l,OOE+18
....
1-< --.._.......:;.;;H~gCs/2,Cpy
=Q)
tJ

= 1,00E+17
u
0

l,OOE+16
0 0,1 0,2 0,3 0,4
Profondeur q.Lm)
Fig.I-A-24 Profil d'implantation de Hg dans Si et CuFeSzen source césium

En résumé, on obtient pour les matrices étudiées :

65
Etude des éléments en traces dans les minerais de la ceinture Sud-Ibérique

Matrice Si CuFeS2 Cu2FeSnS4 Cu12(As,Sb)4S13


Rendement d' 3,2.10-6 3,2.10-6 3,2.10-6 non mesuré
ionisation HgCs+
Limite de détection 1017 3.1017 3.1019 >2.1020
atomeslcm3
% 14ppm 24ppm 2290ppm > 1,44%
poids

Les interférences se ressentent plus dans des matrices à Sn ou Sb.

En conclusion l'étude de Hg souffre de deux problèmes majeurs (rendement d'ionisation


faible et interférences multiples), l'utilisation de la C-SIMS doit permettre de pallier
partiellement à ces problèmes mais ne permet pas d'étudier cet élément à l'état de traces dans
tous les minéraux. Cependant les perspectives restent ouvertes : en effet la possibilité de
travailler à très haute résolution tout en pouvant garder une bonne sensibilité, permettrait
d'améliorer la détection du mercure en SIMS

d/ Conclusions

La SIMS parait une technique très prometteuse pour la détermination des teneurs et de la
distribution des éléments en trace dans les matrices porteuses. Si l'Indium ainsi que d'autres
éléments sont bien étudiés par cette méthode (en utilisant la source Gallium), le mercure semble
poser des problèmes importants.

L'indium possède un rendement d'ionisation et une sensibilité très bonne dans la


chalcopyrite, contrairement à la stannite où la sensibilité se trouve nettement amoindrie à cause
des problèmes d'interférences causées par l'étain. La quantification utilisant les standards
implantés doit tenir compte de cette contribution. Les teneurs déterminées par cette technique
sont différentes de celles obtenu par les analyses microsonde électronique, une des hypothèses
pour expliquer cela réside dans l'hétérogénéité de l'échantillon et l'échantillon analysé par les
deux techniques (poire assez profonde dans le cas de la MSE et une mince couche superficielle
dans le cas de la SIMS).

Le mercure est très mal étudiés par la microsonde ionique, les interférences spectrales et
les faibles émissions sont à l'origine de ce problème et ce quelque soit la nature de la source
utilisé (Cs, 0, Ga). Cette difficulté est clairement démontré par l'étude de la tiemannite (HgSe)
où le mercure est majeur (environ 67 wt%). ll convient donc une mise au point d'une autre
méthode d'investigation permettant le dosage de cet élément à l'état de traces (en dessous de la
limite de détection de la microsonde électronique qui est d'environ 900 ppm).

66
Étude des éléments en traces dans les minerais de la ceinture Sud-Ibérique

1-A-3/ RÉPARTITION DES MINÉRAUX PORTEURS DE TRACES


DANS DES PRODUITS DE FLOTTATION

Il n'est pas inutile de rappeler l'objectif de MEMNOFLOW, à savoir l'amélioration des


schémas de traitement actuels afm de séparer les éléments en traces qui se retrouvent dans les
concentrés de flottation. En parallèle avec un travail sur la flottabilité de certaines phases
pmteuses des éléments pénalisants (cas des tétraédrites et des stannites dans le minerais de
Neves Corvo), le travail du minéralogiste doit permettre d'une part leur dosage précis dans les
minéraux porteurs et d'autre part leur suivi dans les différentes étapes de traitement.

Les analyses en MEB, à la MSE et à la MSI permettent de suivre la répartition, des


éléments en traces à l'échelle micrométrique à millimétrique et ceci même aux plus faibles
teneurs. Certains exemples ont été présentés plus haut (Cf. I-A-2). Cependant, ces procédures
lourdes ne peuvent être utilisées en routine, à cause de leur difficulté de mise en oeuvre et leur
coût, par les laboratoires qui suivent la production dans les mines. ll convient donc de trouver
un autre moyen pour satisfaire ce besoin; le calcul minéralogique en est un, quand on est en
possession de la minéralogie (variétés des minéraux et leurs teneurs en traces) ainsi que des
analyses chimiques de produits.

1-A-3-1/ CALCUL MINÉRALOGIQUE

Le calcul minéralogique (Cf. chap. Matériel et méthodes) consiste, à partir des teneurs
élémentaires des différents minéraux (déterminées par sonde électronique ou ionique) et les
analyses chimiques élémentaires des produits de flottation, de donner la répartition
minéralogique dans l'échantillon étudié. La fiabilité des résultats obtenus par ce mode est
conditionnée par :
- la bonne connaissance de la minéralogie du produit étudié,
-une bonne analyse statistique des teneurs en éléments (majeurs, mineurs et traces) constitutifs,
-une bonne analyse chimique.
Plus ces conditions sont satisfaites, plus les bilans massiques sont respectés. Une
application de cette approche est réalisée sur trois essais de flottation effectués au LEM dans des
conditions différentes :

flottation en circuit linéaire de 4 concentrés pour différents essais

- S35 : Flottation après broyage à l'aide d'un broyeur et des barres en acier inox, 5 mm
d'aération et 5 mm de conditionnement. Collecteur = dithiophosphate (Cl, C2 et C3) puis
xanthate de potassium (C4)

67
Étude des éléme11ts en traces dans les minerais de la ceinture Sud-Ibérique

- S47 : même condition que S35 sauf collecteur= dithiophosphate uniquement

- SS7 : même condition que S35 sauf collecteur= xanthate de potassium uniquement

Dans chaque essais, il y a 5 produits : concentrés d'écrémage, de dégrossissage, de


relavagc, d'épuisage et le stérile non flotté CASES et aL (1995).

Certaines hypothèses sont instaurées pour le bon déroulement du calcul :


l'arsenic total est supposé être contenu uniquement par la pyrite et les cuivres gris,
l'arsénopyrite n'étant pas prise en compte car elle est considérée comme possédant le même
comportement que la pyrite vis à vis de la flottabilité.
- le calcul ne tient pas en compte les compositions intermédiaires dans les cuivres gris, ni de
l'existence rare de kestélites (Cf. 1-A-2-2).

a/ Matrice des analyses chimiques

- Les analyses chimiques sont faites chez SOMINCOR


- Les cellules ombrée correspondent à des valeurs <Ld., estimées par la reconstitution des
bilans massiques
- * = étain soluble

b/ Matrice de la composition minérale

Pour les éléments en traces :


0 * = valeur attribuée à des teneurs <Ld.
Cellules ombrées = valeurs non mesurées, mais attribuées en fonction du bon bouclage du
calcul,
Cellules blanches= valeurs mesurées à la microsonde électronique (Cf. 1-A-2-2)
68
Étude des éléments e11 traces dans les minerais de la cei11ture Sud-Ibérique

c/ Résultats du calcul minéralogique :

On change les valeurs des traces dans les minéraux jusqu'à temps d'avoir des excès
mmrmisés :

Tétraédrite Chalcopyrite Sphalérite Pyrite Tennantite Stannite Ag excès Hg excès In excès


ppm ppm ppm
T.V. 0,54% 22,64% 1,09% 49,00% 1,14% 0,67% -7 5 -16
S35Cl 0,32% 72,14% 1,37% 15,07% 0,25% 1,41% -8 3 -8
S35C2 0,66% 57,60% 1,98% 27,10% 3,26% 1,37% -6 -1 -5
S35C3 1,70% 36,56% 3,17% 46,14% 2,15% 1,00% 4 1 3
S35C4 0,95% 8,05% 1,45% 73,99% 2,56% 0,33% -9 7 -25
S35NF 0,05% 1,17% -0,09% 48,96% 0,58% 0,07% -8 4 -13
S47Cl 0,31% 73,48% 1,32% 17,56% 0,26% 1,71% -9 -11 44
S47C2 0,68% 62,40% 2,11% 27,81% 0,71% 1,63% 4 4 -18
S47C3 1,71% 38,03% 3,24% 51,45% 1,84% 1,15% -6 8 -24
S47C4 1,18% 10,84% 1,96% 71,84% 3,18% 0,45% 4 -1 -7
S47NF 0,09% 0,96% -0,06% 55,62% 0,67% 0,07% -1 8 -10
S57Cl 0,81% 72,22% 2,19% 18,17% 0,75% 1,71% -17 3 -20
S57C2 1,66% 48,88% 3,13% 36,44% 3,04% 1,19% -3 4 -22
S57C3 0,76% 21,98% 2,27% 66,26% 2,08% 0,71% 1 -1 -8
S57C4 0,10% 5,54% 0,05% 85,17% 0,36% 0,19% -2 3 -3
S57NF 0,24% 0,29% -0,08% 32,15% 0,68% 0,07% -11 1 -6

Les trois colonnes rajoutées à ce tableau (excès de In, Hg et Ag) permettent l'évaluation
du bon déroulement du calcul. En supposant que les analyses chimiques sont fiables, et que ces
éléments en traces sont répartis uniquement entre les minéraux précités, les valeurs prises par
les trois variables excès doivent être presque nulles. Dans notre cas l'argent et le mercure
semblent être bien résolus, alors que l'indium donne des défauts plus ou moins importants.
Cette étape peut être améliorée par une connaissance plus précise de la teneur de ces éléments
parmi les minéraux porteurs et par la possibilité d'appliquer des programmes informatiques
fonctionnant par itérations, ce qui n'est pas possible dans les feuilles de calcul "EXCEL"
utilisées.

69
Étude des éléments en traces dans les minerais de la ceinture Sud-Ibérique

dl Traitement statistique des résultats

Ces résultats peuvent ensuite être traités par une approche statistique visant à relever les
cmrélations entre les différentes variables (teneurs élémentaires et proportions minérales) pour
chaque produit étudié.

dl/ Analyse en composantes principale (Fig.A-1-25)

Les principales informations sont en accord avec les résultats précédents (Cf. 1-A) à
savoir:
- une bonne corrélation entre la chalcopyrite, la stannite et l'indium (mixité fréquente ou même
comportement durant la flottation),
- une bonne corrélation entre la sphalérite, la tétraédrite, le mercure et l'argent.
Fact2
1

Cp y
[;]

IIi Stn
In

0 Factl
Hg
Sph[;] [;]
Ag[;]

[;]Tet
Py
[;]
I::JTen

-1
-1 1

Fig.I-A-25 Analyse en composante principale du minerai Neves

d2/ Régression multiple

Le calcul des coefficients de régression multiple entre les éléments en traces essentiels
(Ag, Hg, et ln) avec les minéraux majeurs d'une part et les éléments majeurs d'autre part,
donne les résultats suivants :

70
Étude des élémellts en traces dans les minerais de la ceinture Sud-Ibérique

Certains coefficients sont fortement négatifs car il s'agit d'une approche purement
mathématique. La solution consiste à refaire la régression multiple en fixant certaines variables
(teneurs iïables dosées par MSE). Les contraintes sont les suivantes:

La tétraédrite n'est pas porteur de In, mais contient 1900 ppm Hg et 3300 ppm Ag
La pyrite n'est pas porteuse de In
La chalcopyrite et la tennantite ne sont pas porteuses de Hg
La stannite n'est pas un porteur de Ag mais contient 1500 ppm In et 2300 ppm de Hg
La sphalérite contient 600 ppm In.

Les polynômes suivants sont formés par des coefficients calculés par la régression
multiple, d'autres sont fixés par la connaissance de la répartition des éléments en traces dans le
minerai étudié.

MERCURE

ARGENT

INDIUM

Les coefficients indiquent donc ici la teneur estimée du minéral : il suffit de les multiplier
par 100 pour obtenir des ppm masse. La teneur en indium de la chalcopyrite est très différente
de celle relevée en SIMS (50 ppm) :Est ce une différence réelle? Celle obtenue par le calcul
minéralogique peut signifier que la chalcopyrite porte des inclusions non libérables de minéraux
riches en In. Ce problème d'interprétation est le même que celui soulevé par la non libération de
la chalcopyrite et la stannite (la quelle est riche en In).
Une application concrète de cette approche consiste à utiliser la bonne corrélation entre
l'indium et l'étain sulfure, fait évident dans les courbes de rendement des deux éléments dans
les circuits des laveries SOMINCOR et qui a été retrouvé par l'analyse statistique des résultats
du calcul minéralogique sur le minerai de Neves Corvo (Fig. I-A-26)

Ag ppm Hg ppm In ppm


Concentré Sn <13 <5 21
Concentré Cu (MC) 58 66 245
Stérile (MC) 32 20 <20
Concentré Cu _iMS) 59 72 196
Stérile (MS) 51 24 <20

71
Étude des éléments e11 traces dans les minerais de la ceinture Sud-Ibérique

% Sn tot. % Sn sol. % Sn ox. % cassi % stan


Concentt·é Sn 42,54 0,09 42,45 53,90 0,32
Concentré Cu (MC) 0,56 0,47 0,09 0,29 1,69
Stérile (MC) 0,59 0,03 0,56 0,71 0,11
Concentré Cu (MS) 0,59 0,37 0,22 0,28 1,33
Stérile (MS) 1,32 0,04 1,28 1,63 0,14

E 300 ~------------------------------------------------,
a.
a.

200

Stériles MS,MC
100

% stannite

0 2
Fig.I-A-26 Corrélation de l'indium avec la stannite

el Conclusion

De tels polynômes permettent une bonne estimation des teneurs en éléments en traces
dans les produits de flottation. Il s'agit d'un véritable outil au service du bon suivi de la
production dans une laverie. Avec le calcul minéralogique, les deux approches permettent une
bmme détermination du comportement des minéraux porteurs de traces dans les circuits de
flottation. Il est à noter que les polynômes ont été testés sur des produits de flottation issus d'un
deuxième lot de minerai tout-venant reçu à Nancy, dont les caractéristiques de libération sont
différentes : les résultats sont tout à fait satisfaisants.

1-A-3-2/ ÉTUDE DE L'ÉTAIN PAR SPECTROMÉTRIE MÔSSBAUER

La spectroscopie Mèissbauer est une méthode basée sur la théorie des transitions
nucléaires, elle consiste en l'émission et l'absorption résonante d'un rayonnement gamma. Ce
dernier est produit par une source (noyaux métastables subissant des désexcitations) pour être
absorbé par l'échantillon (renfermant des noyaux de la même nature). Cette absorption n'est
possible que si l'énergie du rayonnement y incident et l'énergie d'excitation nucléaire dans le

72
/~'tude des éléments en traces dans les minerais de la ceinture Sud-Ibérique

noyau cible sont égales. Généralement cette condition n'est pas satisfaite à cause de l'effet de
recul auquel les noyaux sont sujet ainsi que l'agitation thermique, mais surtout à cause de
l'environnement électronique des noyaux dans l'échantillon qui provoque des décalages de
l'énergie d'absorption (ct/ou des clivages de cette énergie en plusieurs niveaux), par rapport au
niveau source. L'effet Doppler permet de remédier à ce problème; la source subit alors une
vitesse qui permet de moduler l'énergie perçue par les noyaux absorbants : on peut ainsi réaliser
un spectre d'absorption sur une gamme de quelques fractions d'électrons volt. D'autre part, si
œla est nécessaire, on peut refroidir l'échantillon (N2, He) pour minimiser l'effet de recul à
l'absorption.

Dans le cas de l'étain 119Sn, qui est l'un des isotopes les plus étudiés en spectrométrie
Mossbauer (avec le fer, l'antimoine et l'or), une vitesse de 1 mm/s correspond à un décalage en
énergie de 7,93.10-8 eV. Les paramètres nucléaires de l'isotope 119Sn sont les suivants
ELIDRISSI-MOUBTASSIM (1990):

Abondance naturelle (%) 8,58


Parent radioactif 119msn
Demi-période de vie (jours) 245
Energie de la transition Mossbauer (keY) 23,8
Largeur d'émission naturelle (eV) 2,4 I0- 8 (0,31 mm/s)
Variation du rayon nucléaire d'excitation DRJR +I0- 4
Soin : État fondamental +1/2
Etat excité +3/2
Moment magnétique : Etat fondamental -1,01411
Etat excité +0,73
Moment quadripolaire : Etat excité -0,07

Les noyaux atomiques étant renfermés par des solides, il sont influencés par leur
environnement, et par conséquent l'effet Mossbauer différera d'un échantillon à un autre. Les
plincipaux facteurs sont :
-la densité d'électrons (s) autour du noyau,
-l'état de valence (état d'oxydation),
- la coordinence atomique,
- l'état de liaison,
- l'effet magnétique.

Ces facteurs se matérialisent par des variantes dans le spectre des raies d'absorption
déplacement isomérique (IS), couplage quadripolaire (QS) et l'interaction magnétique. Dans le
cas de l'étain 119Sn seuls les deux premiers phénomènes entrent en jeu, le comportement
magnétique n'est pas clairement établi.

L'étain dans les minéraux peut être divalent (5s25p0) ou quadrivalent (5s05pO), la
différence de l'état de valence est en relation directe avec les électrons dans l'orbitale 5s. Le

73
Étude des éléments en traces dans les minerais de la ceinture Sud-Ibérique

déplacement isomérique dépendra donc de l'état d'oxydation, il diminuera avec l'augmentation


de l'état d'oxydation AMTIIAUER et al. (1979). Par ailleurs, l'enregistrement des spectres
Mossbauer de l'étain se fait au moins à la température de l'azote (78 °K) car les différences entre
les reculs correspondant aux fractions fines Sn2+ et Sn4+ sont importantes à la température
ambiante AMTHAUER et al. (1986).

Le but d'une étude Mossbauer de 119Sn dans nos échantillons est d'essayer une
quantification des différents minéraux d'étain (oxydes et chalcostannates) dans les produits
circulant dans la laverie de Neves Corvo. Nous avons vu que le calcul minéralogique peut
répondre à ce problème, mais il est nécessaire de passer par les analyses chimiques dont
l'obtention est lente. Une autre application est l'estimation des teneurs en indium, sachant que
celui ci est exclusivement lié à la stannite (et la stannoïdite dans certains faciès particuliers), la
cassitérite n'en contenant pas (Cf. 1-A-2-2 et 1-A-2-3).

Les travaux antérieurs qui traitent ce problème sont surtout ceux de Y AMANAKA et
KATO (1976). Ils ont travaillé sur différents minéraux du système Cu-Fe-Sn-S en utilisant la
spectroscopie Mossbauer de 57Fe et 119Sn:
- la stannite Cu21+(Fe2+,zn2+)Sn4+s42-
- la stannoïdite Cug1+Fe23+(Fe2+,zn2+)Sn24+s122-
-la mawsonite Cu61+Fe23+sn4+Sg2-

L'éclatement quadripolaire et le déplacement isomérique montre que le tétraèdre SnS4


dans la structure de ces espèces est formé par des liaisons covalentes fortes.

Minéral IS QS Valence symétrie du site


Mawsonite 1,46+0,05 0,00+0,05 (SnS4) 2- inconnue
Stannoïdite 1,48+0,05 0,00+0,05 (SnS4) 2- 2
Stannite 1,45+0,05 0,00+0,05 (SnS4) 2- 42m
Cassitérite 0,00+0,03 0,40+0,05 Sn 4+ mmm

Le paramètre IS de la mawsonite, stannoïdite et stannite sont très proches l'un de


l'autre, il est donc très difficile de les séparer dans des mélanges. Cependant, la cassitérite avec
un déplacement isomérique nul, est aisément différenciée des sulfures d'étain.

Résultats:

Des spectres Mossbauer de 11 9Sn ont été réalisés au laboratoire de physique de


l'université technique de Münich (Allemagne) par le professeur F.E. WAGNER, d'une part sur
des minéraux purs (sulfures et oxydes d'étain) et d'autre part, sur des concentrés des flottation
de SOMINCOR contenant du Sn sous ces deux formes (oxyde et sulfure).

74
Étude des éléments en traces dans les minerais de la ceinture Sud-Ibérique

1- Concentré Sn (spl)
2- Cassitérite (sp2)
3- Mélange cassitérite + stannite (sp3)
3- Stannite (sp4 et sp5)
4- Stannoïdite + mawsonite (sp6 et sp7)
5- Concentré de cuivre :laverie Cu (sp8 et sp9)
6- Concentré de cuivre: laverie Sn (splO et spll)

Les spectres réalisés à la température avoisinant celle d l'azote liquide (77°K) sur les
minéraux purs (sp2, sp4, sp6) donnent des résultats similaires à ceux trouvés par YAMANAKA
et KATO à savoir une seule raie à 1,46 mm/s environ. Cependant à des températures encore plus
basses (4,2°K), les chalcostannates (sp5, sp7) adoptent un comportement magnétique
(antiferromagnétique). La cassitérite donne dans les deux cas un seule raie centrée à 0 mrnls

Quantification

Le spectre (sp3) consiste en un mélange équi-massique de cassitérite et de stannite


pures, il permet de déterminer le rapport des facteurs de sensibilité entre les deux minéraux. La
déconvolution du spectre donne

pour la cassitérite, une aire de 73 ±1 %


pour la stannite, une aire de 27 ±1 %
La cassitérite est 2,7 fois lus sensible que la stannite
La quantification dans les concentrés 5 et 6 donne

aire cassitérite aire stannite % cassitérite % stannite


Concentré Cu (MC) 40±2 60±2 19,8 ±1,3 80,2 ±1,3
Concentré Cu (Ms) 52 ±2 48 ±2 28,6 ±1,3 71,4 ±1,3

Ces résultats sont confrontés à ceux du calcul minéralogique fait à base de dosages
chimique sur les mêmes échantillons.

Des applications industrielles de ce type de quantification existent notamment en ex-


Union Soviétique où le procédé dit ASK-OlM fonctionne en ligne dans des laveries d'étain, car
il possède le mérite de livrer des analyses fiables (limite de détection pour la cassitérite 0,003%)
en un temps 100 plus rapide que l'analyse chimique. Ce procédé ne semble pas fonctionner
pour différentier deux états de liaison (appareil préreglé, ceci étant facile pour la cassitérite qui
présente un IS nul).

75
Étude des éléments en traces dans les minerais de la ceinture Sud-Ibérique

SN23t H•rion 8.3.9 .... .. CeSn; (conc. 'flot. essentielleMent MSn02)


tOO

.
li
• Spl:
~
< Concentré MT
•c 4,2 °K

....c 1
1

90

- ue oc
JI .... s
s actrut'l t: DFPRS sn231.d-.t "sn23t. ar
~-

Bas• lin.: t-4663-4&6 J Data points: 1281 Theo...,: HOoub


1
Par.aH-eters: 9

SN240 Harion 8.3.9 .... Cassiterite <Russie)

~ Sp2:
c
2 Cassitérite
!• 4,2°K
<
c •
...•c
90

sn2-40.dat
Data points:

Sp3 :
c
2 Mélange
•• 50% cassitérite
•<c 50% stannite
c•
95
.... 100 °K

Par~eters: 9

76
Étude des éléme11ts e11 traces da11s les mi11erais de la cei11ture Sud-Ibérique

.
~
Sp4:
Stannite
~
~ 95
102 °K

trun : OFPm ~-42.d•t ~-42•. r


a - 1 lne: 7""152140 O.t• DOlnta: 128 TtMtO.......,: t«>oub P•r--t•rw: 8

~ SpS:
: Stannite
<

~
~
4,2°K

95

. .......
S....line:

tOO

.
]
!
<
Sp6:
Stannoïdite + Mawsonite
77 °K
~
~
97

trun t: OFPRS sn2""t .clat


a....u;.,.: 7ttat2 D•t• ~DGlnta:

.
~
<
Sp7:
Stannoïdite + Mawsonite
4,2 °K
~

98

trun t : DFPRS

77
Étude des éléments en traces dans les minerais de la ceinture Sud-Ibérique

Sp8:
. Concentré Cu MC
103 °K
1
..
t'"""" : OFPAS -.n2-4.... d.-.t ...:z .....
..._lln.: 278S8t• O.t• DOinta: Tt-o"': HDoub P•r-t•rs: 8

SN232 Harton 8.3.9-4 •cc:eu• (CO('>C. cuivr• " ' " I1C • • • . n t i • l l - . . t F.CUS2>

.
!
Sp9:
Concentré Cu MC
4,2°K

99.7

s t:f""U"t t.: OFPRS -.n232 .ct..t


a.-..lln.: ... 1.238811. D•t• pointa:

Sp10:
Concentré Cu MS
106 °K

99

tn..- t: DFPfU: an2-43.ct.t an2.ot3. ,.


a.-lh·•: 287381..111 O•t• pointa: t27 Theo.,.: t4Doub P•r-t•rs: 9

Spll:
Concentré Cu MS
4,2 °K

t......_... t: OFPRS an23S.d•t an23Sb.


a...ltn.: 2-4t-4tt98 Oat• oolnta: 128 Theorw: HSEXTSH

78
Étude des éléments en traces dans les minerais de la ceinture Sud-Ibérique
------------------------------------------------------------

Comparaison avec les analyses chimiques

Alïn de distinguer l'étain sulfure de l'étain oxyde, deux types de dosages sont effectués:
l'étain soluble qui correspond en principe à l'étain sulfure, et l'étain total qui donne par
soustTaction du premier, l'étain rentrant dans la composition de l'oxyde. Dans le tableau ci
dessous, sont données les teneurs en Sn dans les minéraux en question, déterminées par MSE :

Sn wt%
1 Cassitérite(std SX) 78,75
1 Stannite (std Bol) 27,85

NB. ces teneurs sont très proches des teneurs théoriques

Analyse chimique de Sn + calcul minéralogique

% Sn tot. % Sn sol. % Sn ox. % cassi %stan %r cassi %r stan


1 Concentré Cu (MC) 0,56 0,47 0,09 0,29 1,69 14,8 85,2
1 Concentré Cu (MS) 0,59 0,37 0,22 0,28 1,33 17,4 82,6

À la lumière de ces résultats, on remarque que les proportions quantifiées par


Mossbauer sont plus élevées en ce qui concerne la cassitérite, deux hypothèses sont ouvertes :
- la quantification Mossbauer surdose la cassitérite, ce qui peut être expliqué par l'influence des
produits d'oxydation de la stannite qui fausserait le calcul des facteurs de sensibilité.
-les analyses chimiques peuvent être mise en cause, en effet des analyses d'étain faites sur les
mêmes échantillons par différents laboratoires sont distinctes.

En conclusion, mis à part la quantification qui reste encore mal mise au point, la
spectrométrie Mossbauer peut constituer une technique de suivi de la minéralogie à étain dans
les circuits de flottation du minerai de Neves Corvo. D'autre part la bonne corrélation entre
l'étain sulfure et l'indium dans cette mine étant bien établie par les analyses chimiques ainsi que
les calculs minéralogiques, peut permettre de la même façon, le suivis de In à travers les
schémas de traitement à SOMINCOR.

1-A-3-3/ ÉTUDE PROSPECTIVE DE L'ARSENIC PAR XPS

L'arsenic constitue un des éléments les plus pénalisants dans les concentrés de flottation
issus du traitement des minerais Sud-Ibériques. C'est un élément mineur dont la présence est
causée principalement par la pyrite contenant des quantités non négligeables de As, le pôle
tcnnantite des cuivres gris et l'arsénopyrite (relativement rare dans ces types de gisement). Dans
le but de mettre au point une technique capable de distinguer différentes fonnes de As et de
suivre son itinéraire dans les circuits des laveries, la spectrométrie des photoélectrons (XPS)

79
Étude des éléuwuts eu traces dans les minerais de la ceinture Sud-Ibérique
------········ ···------------------------------
poun-ait être une voie intéressante à explorer, bien qu'elle ne permette que des analyses de
surface.

Le principe de l'XPS (qui sera détaillé dans la partie II) repose sur l'analyse superficielle
d'échantillon en poudre ou sous forme massive. La surface des sulfures en général est réputée
comme évoluant vite sous l'effet du milieu externe et la plupart de ces minéraux s'oxydent en
smface : les produits ainsi formés contribuent largement dans le signal XPS. Des techniques
permettant de pallier à cc problème ont déjà prouvé leur efficacité :
- échantillons massifs : un flux d'argon avant la mesure du signal est suffisant pour éliminer les
produits d'oxydation en smface
-échantillons en poudre: un broyage juste avant de rentrer l'échantillon permet d'avoir accès à
des surfaces non oxydées des minéraux : néanmoins, on notera alors que le signal sera mixte,
car les produits d'oxydation sont encore présents dans la poudre.
Par ailleurs, il existe des techniques de conservation dont la plus commune est la
congélation sous vide dans des ampoules.

L'étude de divers standards a montré que l'analyse XPS permet de séparer les
différentes formes sous lesquelles l'arsenic se présente, les disulfures (pyrite et arsénopyrite)
possèdent le signal le moins énergétique (41 eV), ensuite viennent la tennantite, le réalgar,
l'orpiment et enfin les arséniates. Cf. II-3-8-2

Le handicap de cette technique est sa sensibilité qui reste peu satisfaisante pour mesurer
des éléments quand ils se présentent en dessous du pour-cent. Le nouveau détecteur d'électrons
acquis par le service XPS du LCPE de Nancy (où a été effectué les analyses) devrait permettre
de gagner un facteur 4 ou 5 sur le signal.

1-A-3-4/ QUELQUES ÉLÉMENTS DE REFLEXION À BASE


CRISTALLOCHIMIQUE

Une première étude globale réalisée sur différents faciès du minerai de Neves Corvo au
moyen d'une approche multidisciplinaire regroupant la microscopie électronique à balayage, la
microsonde électronique et la spectrométrie des ions secondaires, a fourni de nombreuses
informations concernant la distribution des éléments en trace au sein de ce minerai :

- Hg se partage essentiellement entre tétraédrite, sphalérite et stannite. TI est aussi exprimé


minéralogiquement sous forme de métacinabre Hg(Se,S) (solution solide entre tiemannite HgSe
et cinabre HgS),

80
Étude des éléme11ts e11 traces dans les minerais de la ceinture Sud-Ibérique

- In est porté surtout par la stannitc, la stannoïdite, mais aussi la sphalérite comme ceci a été déjà
décrit PATIRICK ct al. ( 1993), KIEFT et DAMMAN (1990), son occurrence dans la chalcopyrite
n'a pas été clairement élucidé,

- Ag est essentiellement contenu par les tétraédrites.

Les teneurs de ces élémenL<> sont en général inférieures au pour-cent, il est clair qu'une bonne
définition de leur statut chimico-minéralogique mérite d'être étudié. L'hypothèse la plus
probable est qu'ils soient insérés en substitutions dans le réseau cristallin des minéraux
porteurs. Leur expression en minéraux (microinclusions et microprécipités) où ils sont majeurs
est aussi possible dans des faciès particuliers.

Cuivres gris: Parmi les minéraux susceptibles de contenir le plus d'impuretés, il y a la


tétraédrite (Cu12Sb4S13), qui fmme avec la tennantite (Cu12As4S13), une solution solide. La
série tétraédrite - tennantite ainsi que d'autres variantes à l'origine de nombreuses substitutions
forment la famille des cuivres gris. Ce genre de sulfosels cristallise dans le système cubique
avec un paramètre de maille ao variant de 10,21Â et 10,48Â. lls possèdent une structure proche
de celle de la sphalérite.
La structure renferme deux types de site cuivre:
-Cu+ peut être substitué par Ag+ jusqu'à 18% dans la variété freibergite
- Cu++ peut être substitué par Fe++ jusqu'à 9%, zn++ jusqu'à 8%, Hg++ jusqu'à 13% dans la
schwatzite, ainsi que par un peu de Co, Ni ou In.
-Bi, Sn et Ge peuvent se substituer à As ou Sb
Dans le faciès particulier de Nord de Neves, des cuivres gris arsénifères très riches en bismuth,
mercure et indium sont identifiés, c'est le fer et surtout le zinc qui ont diminué au profit de ces
éléments non commun dans les cuivres gris de Neves Corvo (exemple d'une analyse MSE :
13,6wt% As; 2,7 wt% In; 8,5 wt% Bi; 1,8 wt% Hg; 0,4 wt% Ag; 2,2 wt% Fe et 1 wt% Zn).
La formule générale des cuivres gris en ne tenant compte que des substitutions les plus
importantes est la suivante:

( Cu,Ag)to( Cu,Zn,Hg,Fe,In)z(As,Sb,Bi)4S 13

Stannite, ce minéral possède une structure tétragonale (a=5,42 et c=l0,81 Â), son groupe
d'espace est P4 2m. Selon VAUGHAN (1978), il appartient au groupe "sphalérite" et son sous-
groupe "chalcopyrite", dérivé par une substitution ordonnée : 50% des atomes Fe sont
remplacés par Sn. Le reste du Fe peut être remplacé par Zn, c'est alors la série des stannites -
kestérites.

81
/~'tude des éléments en traces dans les minerais de la ceinture Sud-Ibérique
----------------------------------------

Cu2 (Fe,Zn) SnS4

- Hg se suhstituc à Fe ou Zn
- In dans les chalcostannatcs : Il existe deux minéraux à indium ayant la même structure
que la stannite, il s'agit de la sakuraiite (Cu,Fe,Zn,Ag)J(In,Sn)S4 (RAMDOHR (1980),
SIIIMIZU ct al. (1986)), ct de la roqucsite CulnS2 (SUTHERLAND et al. (1969), KIEF et
DAMMAN (1990)), ces deux minéraux peuvent être solubles dans la stannite en dessous d'une
certaine température : subsolidus du système S-Sn-Cu-In. D'autre part l'existence de l'indium
dans la stannite a été déjà citée dans la littérature (SUTHERLAND et al. (1969), CONCAS et al.
(1992)), et on pense qu'il s'agit d'une substitution de Sn par In.
D'autres sulfures d'étain peuvent renfermer In dans leur réseau cristallin, il s'agit de la
stannoïdite ou hexastannite Cug(Fe,ZnhSn2S12 de groupe d'espace (I222). La mawsonite
Cu6Fe2SnSs de réseau (P4 m2) ayant presque la même composition chimique, des propriétés
optiques semblables, n'en contient pas (CORAZZA et al.(1986)).

On conclut, avec l'appui des investigations SIMS, que les modes d'occurrence des
éléments en traces dans les sulfures sont basés majoritairement sur le phénomène de solutions
solides. En particulier, sur la base de la structure type "Sphalérite", et par substitution
ordonnée, on doit pouvoir arriver à décrire une grande partie des compositions rencontrées dans
les minerais étudiés.

1-A-4/ CONCLUSION

Le but de MEMNOFLOW (rappelé à travers la figure I-A 27) est de pouvoir améliorer
les procédés de traitement minéralurgique afin d'obtenir en fm de circuits, des concentrés non
ou peu pollués par le mercure, l'arsenic et l'antimoine. La présence d'indium est une
bonification : il en est de même en ce qui concerne l'argent et l'or. C'est un projet multitâches,
dont la notre consistait à répondre à ces deux questions principales :
- quels sont les minéraux porteurs d'éléments en trace et d'élément mineurs et à quels teneurs ?
- quelle est le mode de répartition de ces minéraux dans les circuits de flottation ?
Les réponses à ces problèmes sont essentielles pour les équipes partenaires qui travaillent sur
les processus de collection et de flottation des différents minéraux : chalcopyrite, tétraédrite,
tennantite, sphalérite .... de l'échelle laboratoire (sur des phases pures) à l'échelle semi-pilote
(sur le minerai lui même) CASES et al. (1994,1995). Ce stade d'étude est d'une grande
complexité, d'une part parce que la littérature concernant la flottation sélective des cuivres gris
et des stannites est très insuffisante voir inexistante, et d'autre part parce que la faible sélectivité
des collecteurs usuels (xanthate KAX et dithiophosphate DTP) vis à vis de ces minéraux et de la
chalcopyrite fait que tous sont flottés par une collection sur le site du cuivre.
82
Étude des éléments e11 traces dans les minerais de la ceinture Sud-Ibérique

Les données minéralogiques recueillies à travers notre étude, montre que les cuivres
gris, la sphalérite ct la stannitc contiennent l'essentiel du mercure. L'arsenic provient de la
pyrite et surtout des cuivres gris qui expliquent de la même manière la présence de l'antimoine.
L'indium est lié à la stannitc, elle aussi est intimement liée à la chalcopyrite qui semble contenir
quelques centaines de ppm de ln (en substitution dans le réseau ou sous forme de
microinclusions de minéraux riches en indium).

Mm d'obtenir des concentrés de cuivre peu pollués en traces pénalisantes, l'idée


consiste à séparer les cuivres gtis et la sphalérite au détriment d'une faible perte en cuivre. La
stannite ne peut être séparée à cause de son comportement très similaire à la chalcopyrite vis à
vis de la flottation et de la mauvaise libération de la chalcopyrite et la stannite : elle restera dans
le concentré sachant qu'elle contribue à une pollution en mercure.

La flottation différentielle semble permettre la séparation des cuivres gris et la


chalcopyrite en agissant sur des paramètres physico-chimiques notamment le Eh CASES et al.
(1995). La sphalérite peut d'être déprimée (sulfate de sodium) pour finir dans le stérile avec la
pyrite, ou flotté à part

Minerais
MC,MS,MH

Stanni te Chalcopyrite Sphalérite


CuzFeSnS4 CuFeSz ZnS
In -H In H -In

Concentrés de cuivre
avec peu d'impuretés
Fig. I-A-27 Schéma 1: conclusion de MEMNOFLOW (Neves Corvo)

83
Étude des éléments en traces dans les minerais de la ceinture Sud-Ibérique

MSetMT MCetMH
Minerais riches Minerais riches en
en étain et cuivre cuivre (± étain)
1 1

Concentré Cu Concentré chalcopyrite


riche en stannite Concentré Cu pollué par et stannite
la stannite, les cuivres gris
et la sphalérite (Hg, As, Sb)
Concentré
Concentré Sn02 cuivre gris

Concentré
sphalérite

1 : circuit actuel
2 : circuit pouvant être proposé

Fig.I-A-28 Schéma 2 : conclusion de MEMNOFLOW (Neves Corvo)

Les minerais correspondant aux autres mines peuvent être étudiés plus profondement,
de la même façon que le minerai principal de Neves Corvo, afin de suivre la répartition des
minéraux porteurs des éléments en traces. Les problèmes d'ALMAGRERA, PIRITES et
APIRSA possèdent plusieurs points en communs avec la mine de SOMINCOR (par exemple
présence du mercure, arsenic et antimoine comme pénalités dont les occurrences sont très
similaires), mais se distinguent par une minéralogie qui apporte d'autres types de pénalités
notamment le thallium qui semble être lié aux galènes et aux sulfosels.

Il n'a malheureusement pas été possible jusqu'à présent d'étudier le statut de toutes les
traces potentiellement valorisables ou polluantes dans les minerais de la province Sud-Ibérique
qui nous a été confiés. Parmi ces éléments, il en est un qui fait l'objet d'une demande de la part
des industriels concernés, mais dont l'étude sera longue et difficile, en particulier à cause des
faibles teneurs rencontrées : l'or

La partie I-B qui suit, décrit les approches de l'étude de l'or dit "invisible" dans des
produits minéraux riches en cet élément, en particulier à des fins de mise au point analytiques.
Les minerais sources de ces produits ne sont pas issus de la province Sud-Iberique.

84
Etude de l'or "invisible"

I-BI ETUDE DES SULFURES A' OR "INVISIBLE"

Le traitement hydrométallurgique de l'or consiste en une dissolution - complexation de


celui ci en utilisant les cyanures dans la plupart des cas. Cette extraction est d'autant plus facile
que l'or est sous forme native et libérable (cas du minerais du gisement du Boumeix
COGEMA). Dans d'autres cas les minerais aurifères ne sont pas directement cyanurables, c'est
ce qu'on appelle minerais réfractaires dont le traitement nécessite une oxydation préalable
(grillage, oxydation chimique sous pression, traitements bactériologiques). Une des principales
causes de la "réfractorité" de l'or est son inclusion intime dans des sulfures essentiellement la
pyrite FeS 2 et l'arsénopyrite FeAsS, de sorte que sa libération mécanique n'est pas possible
HARRIS ( 1990).

L'or réfractaire a aussi été appelé or "invisible", puisque dans la majorité des cas étudiés,
la taille des grains d'or natif inclus dans les sulfures les rend très difficiles à observer, tant au
microscope optique qu'au microscope électronique à balayage. Une autre cause peut être à
l'origine de cette "invisibilité" de l'or, à savoir son insertion dans le réseau cristallin du sulfure
porteur.

De nombreux minerais à or "invisible" ont été mis en évidence et étudiés en particulier


durant la dernière décennie: Les méthodes d'approches privilégiées par les chercheurs ont suivi
plusieurs voies, conséquences logiques de la dissémination de cet or et des faibles teneurs
locales qui en résultent:

- Doser l'or dans les minéraux hôtes avec des seuils de détection de plus en plus bas :
perfectionnement des programmes d'analyse à la microsonde électronique, développement de la
microsonde ionique et la quantification de ses résultats (CHRYSSOULIS et CABRI (1990),
MARION et al. (1991), LAROCQUE et al. (1995), CABRI et MCMAHON (1995)), recherche
d'autres sondes ponctuelles (microsonde protonique par exemple).

- Visualiser la répartition de l'or dans les matrices porteuses : dans ce cas les développements
récents ont conduit surtout à l'utilisation de la microsonde ionique qui permet de réaliser des
cartographies (MARION et al. 1991), sans oublier l'intérêt de la microscopie électronique à

85
Etude de l'or "im,i!tible"

transmission (BACKI~N ct al. (1989), CABRI et al. (1989)) avec des pouvoirs séparateurs
nettement plus élevés que le simple microscope électronique à balayage.

- Étudier l'état de liaison chimigue de l'or dans les sulfures où il est "invisible": La
spectroscopie Mossbaucr de I97Au a été jusqu'à présent le principal instrument MARION et al.
(1991), à côté des tentatives de prédire le statut de l'or par l'étude des corrélations entre
éléments majeurs ct traces obtenus par analyse à la microsonde électronique JOHAN et al. (1989)

Ce dernier point est actuellement un des plus discutés, ceci étant particulièrement dû à la
difficulté de la mise en œuvre des méthodes, au manque d'échantillons riches en or "invisible",
et aux problèmes d'interprétation des résultats.

1-B-11 ÉTUDES ANTÉRIEURES ÉTAT DE L'ART

I-B-1-11 HISTORIQUE

Les premières études minéralogiques réalisées sur des minerais aurifères réfractaires ont
été réalisées dès 1930 par BÜRG. En 1979, BOYLE a émis les deux importantes hypothèses
concernant le statut de l'or "invisible" ; la première est qu'il est présent dans le réseau des
pyrites et des arsénopyrites, la deuxième suggère la présence de particules submicroscopiques
de taille inférieure à O,ll..tm. Le coût du métal et les faibles ressources naturelles en or, ont incité
les chercheurs à multiplier les essais de manière à augmenter les rendements du traitement
métallurgique des minerais aurifères réfractaires.

KOROBUSHKIN (1970) a effectué une dissolution des sulfures aurifères, et traite les
solutions obtenues par une fixation sur résines: il conclut à l'existence de plusieurs formes d'or
dans les pyrites et les arsénopyrites :
- Formes cationiques correspondant au remplacement Au - Fe,
-Formes anioniques correspondant à une substitution Au- As.

De même KRAVTSOVA et SOLOMONOVA ( 1984), ont étudié des pyrites en les dissolvant
dans un milieu d'acide nitrique (HN03), ils ont remarqué que la solubilité de l'or augmentait
quand la taille des grains diminuait et ils concluent ainsi que l'or est inséré dans le réseau
cristallin de la pyrite.

CHRYSSOULIS et al. (1987), MARION et al. (1991) ; ont développé la technique qm


consiste à la microanalyse de l'or utilisant la microsonde ionique (MSI), ainsi qu'une
cartographie numérique de sa distribution dans les grains étudiés.

197
L'application de la spectroscopie Mossbauer de Au couplée à l'étude par microsonde
ionique MARION ct al. (1991), confirment l'hypothèse que l'or existe, en plus de son état natif,

86
Etude de l'or "im,isible"

sous un état de combinaison chimique avec d'autres éléments (La nature de la liaison n'étant pas
déterminée).

WONG ct RAO (1983) ont essayé la spectroscopie d'absorption des rayons x. Ils
obtiennent des signaux XANES et EXAFS pour divers sulfures dont la pyrite, mais les
informations concernant l'or (V al en ce et état de liaison) n'ont pu être valablement exploitées. En
effet, la présence d'arsenic dans l'arsénopyrite et les pyrites arsénifères, gêne énormément
l'obtention des signaux correspondant à l'or, et pour ce faire il serait indispensable d'utiliser des
filtres appropriés.
VOITSEKHOVSKII (1975) a interprété les spectres obtenus en résonance paramagnétique
électronique (RPE) du fer dans les pyrites et les arsénopyrites, il a montré qu'ils sont différents
suivant que le minéral soit aurifère ou non, il pense à une possibilité de substitution Feil par
Aul. ZHANG et al. (1987) en appliquant la RPE, arrivent aux mêmes résultats. Cependant, la
présence d'arsenic peut certainement aussi perturber les signaux du fer.

Des sulfures aurifères ont été synthétisés artificiellement de manière à pouvoir suivre la
répartition de Au dans leur réseau cristallin. KURANfU (1941) a démontré que les teneurs en or
influent sur le paramètre (~) de la maille cristalline de la pyrite. L'autoradiographie de 1'or
développée par MIRO NOV et GELEITY ( 1979) utilisant des marquages isotopiques de l'or, permet
une cartographie et montre une faible solubilité de Au dans des pyrites qui se concentre aux
joints minéraux, contrairement à d'autres sulfures (galène, chalcopyrite, pyrrhotite, ... ) où la
solubilité semble être homogène.

JOHAN., MARCOUX. et BONNEMAISON. (1989) proposent un mode de substitution de


Au dans la structure de FeAsS des gisements du Châtelet et de Villeranges (Massif central
Français).

Ainsi la nature de l'or "invisible" reste encore méconnue et les questions qui se posent
toujours sont :

* L'or est il combiné dans le réseau cristallin des minéraux porteurs ?


* L'or présente-il ses propres phases (microprécipités), de taille très fines inclues dans les
matrices sulfurées?

1- B-1-2/ APPROCHE PLURIDISCIPLINAIRE SUME À NANCY POUR LA


CARACTÉRISATION DE L'OR ''INVISffiLE" DANS LES SULFURES

Vu les faibles teneurs en or dans ces types de minerais sulfurés, la minéralogie appliquée
doit faire face à d'énormes difficultés de quantification. Les études ont été menées à des fins
métallurgiques car, le statut de l'or dans ces sulfures détermine de façon directe le choix du

87
Etude de l'or "im•i.\·ible"

traitement destiné à récupérer le métal. Les différentes opérations qui ont été utilisées au
laboratoire (LEM-Vandœuvrc) en collaboration étroite avec le CREGU-Vandceuvre, le CEN-
Grenoble, le LAM - Luxembourg, le SCM de l'université de Nancy I et le département de
physique de l'Université Technique de Münich, pour la caractérisation des minerais aurifères
s'interconnectent ct sont résumées dans l'organigramme ci dessous (Fig.l). Les différents
travaux publiés dans cc cadre sont les suivants :

MARION P. et al. (1986), WAGNER F.E. et al. (1986), MARION P. (1988), CATIIELINEAU et al.
(1988,1989), MARION P.ct al. (1991), BENZAAZOUA M. (1992), BOIRON et al. (1994).

La microscopie électronique à balayage est utilisée pour repérer des phases aurifères
fines dispersées dans les sulfures. Iv ANOFF ( 1952) a pu visualiser des microinclusions de 0,01
j.lm dans des pyrites très aurifères. Au delà de cette taille la technique reste aveugle et cela tient à
la résolution limitée du MEB. Cependant l'imagerie électronique en mode rétrodiffusés permet
de déceler les zonations des cristaux de pyrite et d'arsénopyrite avant la réalisation d'analyses
plus pointues.

La microsonde électronique représente une étape préliminaire d'un grand intérêt dans la
poursuite de l'étude des sulfures aurifères, en effet elle permet, par des analyses systématiques
de grains, de sélectionner ceux qui possèdent un contenu élevé en or. La technique permet aussi
de suivre les variations chimiques en éléments majeurs et mineurs. Par ailleurs de telles analyses
reste confrontées au problème de la limite de détection qui ne descend guerre en dessous de
400ppm.

La microsonde ionique avec une sensibilité meilleure (ordre du ppm), est un outil qui
doit permettre de mieux comprendre et interpréter l'existence de l'or dans les phases minérales
sulfurées. Elle offre beaucoup d'avantage dont une amélioration déterminante de l'imagerie
mettant en évidence la distribution d'éléments en traces. La quantification, tout en restant
délicate, est devenue possible par l'utilisation de standards externes.

La MSE (plus ponctuelle mais moins sensible) et la MSI, constituent deux techniques
offrant une complémentarité qui s'avère d'un grand intérêt pour une meilleure exploitation des
données analytiques.

L'analyse Mossbauer a prouvée son efficacité parmi les différentes spectroscopies


capables de renseigner sur l'environnement chimique d'un élément au sein d'une matrice solide.
La méthode est capable de distinguer entre différents états de l'or (natif ou combiné), et pouvant
même les quantifier.

88
Etude de l'or "iuvi.\'lble"

r libérable
minerai ct produits de
la v:ùorisation

t •. ,•.
• • Inclusions d'or
~~~~~~--~
• or libre

lOOJ.Ull

méthodes globales
:dissol. sélectivestri de
minéraux et analyse
chimique

or combiné à des
phases hôtes

SONDE IONIQUE
SPECTROSCOPIE à l'aide de standards
MOSSBAUER implantés

étude directe de 1'état


minéralogique de 1'orquelque soit
sa gramùométrie

Fig.I-B-1 Le protocole de la caractérisation minéralogique d'une association


minérale aurifère

89
Etude de l'or "im•i.\'ible"

I-B-1-3/ LA MICROSCOPIE ÉLECTRONIQUE À TRANSMISSION

La microscopie électronique en transmission a été l'objet de plusieurs tentatives parmi les


quelles:

Travaux de CABRI L.l.. CHRYSSOULIS S.L.. DE VILLIERS J.P.R .. LAFLAMME J.H.G


et BUSECK P.R. U989) : Ils ont étudié des arsénopyrites provenant des gisements à or
réfractaire de Elmtrcc au New Brunswick et de la mine de Sheba au Transvaal grâce à une
approche pluridisciplinaire dont la MEr. Les principaux résultats sont sous forme
d'observations en haute résolution de grains fins d'arsénopyrite (à or "invisible") amincis par
bombardement ionique et déposés sur membrane de carbone. L'investigation met en évidence
des zones à contraste différent, mais la microdiffraction dans ces zones n'a pu confirmer la
présence d'or natif, et correspondent à des clichés d'arsénopyrite normale. Des défauts
cristallins sont probablement à l'origine de ce contraste dans l'image en haute résolution.

Travaux de BAKKEN B.M., HOCHELLA M.F.. MARCHAL A.F.. et TURNER


A.M.U989): Ils ont utilisés la microscopie par transmission en haute résolution et la
microscopie des électrons Auger pour localiser des particules submicroscopiques d'or dans un
minerai issu de la mine de Carlin au Nevada. La microscopie Auger à balayage est utilisée pour
chercher l'or dans les couches superficielles (40 nm) dans des grains de pyrite et de sphalérite.
L'utilisation du MEr en mode directe et en diffraction couplé à une microanalyse X en
dispersion d'énergie leur a permis d'identifier des particules d'or natif de moins de 200 Â de
diamètre dans des grains de sulfures.

I-B-1-4/ CONCLUSION
Il ressort de ces différentes approches que la tendance actuelle est de considérer que 1'or
peut participer à la structure des sulfures hôtes en plus de son occurrence habituelle sous forme
native. Il est très difficile de caractériser avec précision le statut de l'or "invisible", surtout que
celui ci peut être différent d'un type de minerai à l'autre voire même au sein du même minerai !.
Les études réalisées au MET souffrent toutes du même genre de problèmes : manque
d'échantillons aurifères très riches, difficultés dans la préparation, grande difficulté à travailler
sur des zones de très petite taille suffisamment minces préalablement repérées pour leur contenu
en or élevé.
Une nouvelle tentative d'exploitation des données MEr sur des échantillons riches,
complétée par les résultats fournis par d'autres approches (MEB, MSE, MSI et la spectroscopie
Mossbauer) peut, comme on va le voir, permettre de répondre partiellement aux questions
posées plus haut.

90
Etude de l'or "iuvisible"

1-B-2/ APPROCHE CLASSIQUE DU PROBLÈME

1-B-2-1/ MÉTI·IODES ANALYTIQUES: Les mises au points nécessaires

1-B-2-1-1/ La microsonde électronique


L'utilisation de la MSE permet d'obtenir lorsque les teneurs sont suffisantes, une
analyse ponctuelle fiable en restant prudent quant aux conditions d'analyse et d'interprétation
rigoureuses de ces données. Le temps de comptage est particulièrement un paramètre essentiel,
et il convient donc de l'augmenter pour atteindre des seuils de détection convenables, cependant
la limite de la technique est atteinte à un certains taux de comptage MARION ( 1988) ce qui fige
les améliorations des mesures.

a/ Sulfures références
Pour différentes raisons qui seront mises en évidence le long de cette étude
pluridisciplinaire, l'utilisations de minéraux sulfurés standards s'impose, lesquels possèdent un
contenu aurifère nul. Les mesures microsonde électronique (en % masse) des échantillons
standards analysés par MONROY M. (1993), sont les suivantes :

Minéral Origine Symbole Fe wt% S wt% As wt%


Pyrite Espagne Es 46,51 52,68 0,4
_pyrite Pérou K 46,56 53,38 0,03
Arsénopyrite Portugal Pan 33,03 18,03 48,97

b/ Programme d'analyse MSE pour Fe, As, S et Au


Le dosage de l'or à l'état de trace dans les sulfures nécessite la mise au point d'un
programme fastidieux. Les conditions essentielles d'analyse sont résumées dans ce qui suit:

Tension d'accélération : 25kV


Courant du faisceau: 10 nA pour les majeurs (Fe, As et S)
60 nA pour 1'or
Elément Standard Raie Temps Temps seuil détection
externe choisie pic B.F. Intervalle de confiance
Fe FeS2ou Ka 10 5 ±0,5%
FeAsS
s FeS2 ou Ka 10 5 ±0,6%
FeAsS
As FeAsS La 10 5 1900 ppm
±0,2%
Au Au 0 La 120 120 480ppm
± 200ppm

Une durée de mesure de 120 s sur le pic et sur le bruit de fond correspondant à la raie
La de l'or permettent d'obtenir un seuil de détection de 480 ppm (calculé par une approche
statistique à la base de laquelle se trouvent les travaux de l'IRSID, in MARION 1988). Les

91
Etude de l'or "invi.fible"

mesures en dessous de cc seuil sont automatiquement écartées, de même que les points dont le
bouclage est mauvais(< 98,5%).

1-B-2-1-2/ La microsonde ionique

Les progrès dans l'utilisation de cette technique dans le but de l'étude de l'or "invisible",
vont surtout dans le sens de l'amélioration de sensibilité vis à vis de 197Au, la résolution afin
d'éviter les interférences, et enfin la cartographie de cet élément.

al Étude des interférences au niveau de la masse 197

La source habituelle utilisée est le Césium, le faisceau primaire bombarde l'échantillon


qui libère des ions secondaires chargés négativement, il s'agit d'anions et de combinaisons
poly-anioniques qui seront acheminés, analysés par un spectromètre de masse, puis enregistrés.
Au niveau de la masse 197, quand on veut doser Au dans une matrice contenant Fe As et S, la
tâche se complique à cause d'interférences. Le recourt possible est une augmentation de la
résolution spectrale permettant de distinguer le pic de 197Au des autres pics interférants. Des
spectres de masse réalisés d'une part sur une pyrite aurifère et d'autre part sur une arsénopyrite
aurifère sont données respectivement dans les figures (Fig.I-B-2 et I-B-3).

Pyrite aurifère
résolution M/~ =4000

--
......... 10000
Vol
u
FeAsS2-
Q,)
1000 CsS2-
J-t
·~
"80 100
FeAsS2- FeAsS2-
u
Q,)
Vol

=
0
'.-1
10
Vol
Vol

'8
•Q,)
1 -h--,.....1--+,~~~"'T"T"'i...........-rT"'T""~Lr-,
194,6 195 195,4 195,8 196,2 196,6 197

masse, a.m.u.

Fig.I-B-2 Spectre de masse relevé sur une pyrite aurifère

On constate que les principales raies qui interfèrent sur la raie 197Au (196,95) sont celles
qui correspondent à FeAsS2 (196,8) et CsS2 (196,85)

92
Etude lh~ l'or "invisible"

Cependant cette amélioration de la résolution se fait au détriment de la sensibilité de


l'appareillage vis à vis de l'or, qui se retrouve amoindrie. C'est une optimisation des deux
paramètres qui doit être recherchée pour une bonne analyse de l'or, lorsqu'on ne souhaite pas
opérer par filtrage des ions polyatomiques, qui diminuerait la sensibilité.

Arsénopyrite aurifère
résolution Ml~ 2300

M.194,80066

FeAss 2-
M=196_79645
M=195,801122
FeAs Si

194,8 195,8 196,8 197


masse, a.m. u.
Fig.I-B-3 Spectre de masse schématique relevé sur une arsénopyrite aurifère

b/ Standardisation

b 11 Standards implantés

En l'absence d'expériences réalisées en C-SIMS pour s'affranchir de l'effet de matrice,


la quantification de l'or en SIMS dynamique nécessite donc l'utilisation de standards implantés.
Deux modes sont possibles :
- Standardisation interne : l'élément à analyser est implanté en dose connue dans le minéral à
analyser,
-Standardisation externe: l'élément à analyser est implanté avec une dose connue dans un autre
minéral (en général un minéral pur de même formule chimique). C'est le mode qui a été adopté
pour nos démarches.

93
Etude de l'or "im•i.\'ible"

bl-11 Simulation d'implants

Cette simulation est faite à l'aide de TRIM (Cf. 1-A-2-3-c). L'exemple de la pyrite
implantée en or à 2 Mc V est donné dans la figure qui suit:

Ion ranges

Skewness = 1444 A Kurtœis = 2000A

uo 4
0 .9JOO Â
5000Â

Fig.I-B-4 Résultat d'une simulation d'implant d'or (2MeV, 10l5at/cm3)


dans une pyrite

Le tableau ci dessous résume les grandeurs calculées avec ce programme suivant l'axe
longitudinal. On obtient les resultats suivants :

Minéral Formule densité masse (amu) Energie dose at/cm3 prof. de la conc. max.
Pyrite FeS2 5 Au197 2MeV I015 2595À
Pyrite FeS2 5 Au197 380keV 1016 620A
arsénopyrite FeAsS 6 Au197 2MeV 1015 2487A
arsénopyrite FeAsS 6 Au197 380keV 1016 580À

Il est intéressant de comparer ces résultats avec ceux obtenus en réalisant les profils
d'implantation en profondeur réelle sur les échantillons.

bl-2/ Implants réels

Les profils d'implantation sont présentés en ordonnées logarithmiques et linéaires. La


profondeur est estimée par la mesure de la dénivelation entre la surface plane de l'échantillon et
le fond du cratère: cette opération est réalisée grâce à un profilométre.

94
Etude de l'or 11
im•isible 11

-
t t)
s
~ 1 E+20
Pyrite Au 2 MeV
-
~
e
.....t.~
5E+19

4E+19
0')
~
u
Ë 1 E+ 19 s
=
-....
::t 1E+ 18
-...
,S
<
3E+19
197 Au

--
; 1 E+ 17

~ 1 E+ 16
c
~ 1 E+ 1 5
197 Au
....;
...=
1:
u
2E+19

1E+19
M/llM=4000

1.1

8
=
1 E+14 u
=
=
0 0,5 1,5 0 0,5 1 ,5
Prof on deu r (pm) Prof on deu r (pm)
Fig.I-B-5 Profil en profondeur dans l'implant Au (2MeV, 1015 at/cm2) - FeS2

-~
Arsénopyrite Au 2 MeV
-'S 5E+19
5E+19

-a
ln
1 E+21

1 E+20
-a
~
ln
4E+19
4E+19

S
-== 1E+19

1 E+ 18
-=
~
·~
3E+19
3E+19
2E+19
197 Au

~
=1E+ 16
1E+17
M/L1M=4000
g 2E+19
197 Au 4.1
1 E+ 19
4.1
:à0 1 E+ 1 5

0 5E+18
0
0 1 E+ 14 1 E+ 14
0 0,5 1 ,5 2 0 0,5

Profondeur (pm) Prof on deu r (pm)


Fig.I-B-6 Profil en profondeur de l'implant Au (2:MeV, 1,09.1015, at/cm2) - FeAsS

Le profil en profondeur obtenu avec la pyrite peut être comparé avec celui obtenu par la
simulation. On obtient des résultats similaires: c'est le cas par exemple de la pyrite implantée en
or avec une dose de 1Q15 à 2 MeV où le calcul TRIM donne 6,2.1019 atomes/cm3 alors que
l'implant réel donne 5.1019 atomes/cm3 comme concentration maximale. La profondeur
correspondant à cette concentration est néanmoins sous estimée dans le cas de la simulation
TRIM.

95
Etude de l'or "iuvi.-.ible"

bl-3/ Factem· de sensibilité relative RSF et calcul des teneurs

Le calcul des RSF (CL I-A-2-3-c) donne:

20
Pyrite ( 10 15 at!cm 2 2 MeV) 197Au/90FeS 1,91.10

Arsénopyrite ( 10 15 at!cm 2 2 MeV) 197Au/109AsS 8,03.10 19

Arsénopyrite (10 16 at!cm 2 380 keY) 197Au/109AsS 3,06.1021

Tout calcul de concentration ultérieur sur un échantillon sera le suivant:

. . émission
concentratiOn volum1que(at 1 cm 3 ) = RSF , . . Au
eml SSl on isotope matrice

et donc la concentration atomique dans le minéral porteur est :

. ) concentration volumique
concentrat10n(at 1 at = ,
[email protected]éral parcm 3

(par exemple la pyrite comporte environ 7,5.1022 at/cm3, l'arsénopyrite 6,7.1022),


enfin, la concentration massique est obtenue en multipliant la dernière valeur par un facteur
correctif (at/at- g/g), qui est, par exemple de 4,93 pour la pyrite, et de 3,63 pour l'arsénopyrite.

b2/ Relation entre émission et statut de l'or

b2-ll Constatations sur des poudres

Parmi les différentes sources d'ions primaires qui existent en SIMS, seule la source à
cesium regardant des ions négatifs s'avère efficace pour l'étude de l'or en trace. L'émission
secondaire de l'or reste malgré tout faible, par contre, il a jamais été établi l'existence d'une
différence entre les émissions secondaires correspondant aux différents statuts de l'or. Une
tentative d'investigation dans ce sens, a été réalisée sur des échantillons aurifères où l'or se
trouve sous deux formes différentes :

-Or combiné à l'arsénopyrite (Châtelet)

- Or métallique disséminé dans une poudre d'arsénopyrite non aurifère (Panasquera) à l'aide
d'un évaporateur cathodique.

Pour chacun de ces échantillons "source", différentes concentrations en or sont


fabriquées par dilution de ceux ci (analysés chimiquement) avec l'arsénopyrite pure: on procède
d'abord à un mélange des poudres "sources" avec la poudre non aurifère, puis à un broyage-
homogenéisation très poussé, l'échantillon est ensuite pastillé par compression (15 tonnes/cm2).
Un comptage SIMS est réalisé sur ces différents échantillons pendant un temps donné pour

96
Etude de l'or "invisible"

différentes masses. Les résultats après avoir été nonnés par rappoert à un ion de la matrice
(90FcS ou 195 FcAsS), sont résumés sur le tableau ci dessous.

FeAsS doré teneur (ppm) AuD/90 (FeS) AuD/195 (FeAsS2)


Dl 1200 0,15601429 0,15154762
1)2 525 0,06625325 0,05665800
DJ 120 0,02082270 0,02165081
D4 12 0,00307883 0,00347370
DS 1 0,00010405 0,00011997
0 (aspy PAN) 0,12 0,00326941 0,00332441
FeAsS combiné teneur(ppm) AuC/90 (FeS) AuC/195 (FeAsS2)
Cl 2210 0,51640833 0,54102500
C2 1104,3 0,28768750 0,28368750
C3 552,7 0,16427143 0,16015714
C4 122 0,03668400 0,02629520
C5 1 0,00032043 0,00026860

Il est clair que les deux types de statut de 1'or possèdent des émissions secondaires
différentes, en effet l'or combiné a un rendement ionique supérieur à celui de l'or métallique
comme le montre le graphe de la figure (Fig.I-B-7).

0,6
(/')
c
0,5 c Il AuD/90
0
-
"0 0,4 - - - G - AuD/195
(/')
.....,
..... 0,3 • AuC/90
0
o.
o. 0,2
Cil
..... -----o--- AuC/195
0,1

0
0 1000 2000 3000
teneurs

Fig.I-B-7 Graphe des émissions secondaires de différents produits aurifères

Cela remet en cause la fiabilité de la quantification de l'or à l'aide de standards implantés


où le statut de l'or est encore méconnu. Une confinnation de ce statut reposerait donc sur
l'analyse des implants d'or par spectroscopie Mossbauer. Pour cela un implant à forte dose est
nécessaire ( 1016 at./cm2, par rapport à lQ15 at./cm2 dans les implants usuels), afin de mettre en
oeuvre une technique Mossbauer basée sur l'étude des électrons de conversion.

97
Etude de l'or "im•i.,·ible"

b2-2/ Statut de l'or dans les implants

Un profil en profondeur est réalisé avec une résolution Ml~ de 6000, sur une
arsénopyritc implantée avec une dose de 1016 atomes/cm2 et une énérgie de 380 KeY.

L'analyse Müssbaucr préliminaire de l'implant à forte dose (1016) peu profonde à l'aide
des électrons de conversion, donne un signal peu intense à cause de la très faible statistique de
comptage (faible temps d'acquisition). La mesure étant encore actuellment en cours, le spectre
n'est pas présenté ici. L'état de liaison qui semble pouvoir être mis en évidence évoque 1'or
combiné dans FeAsS (type Châtelet).

Dans l'attente d'une analyse plus avancée dans ce sens à savoir la détermination de l'état
exacte de l'or au sein des standards implantés, la quantification SIMS par l'utilisation de
standards externes reste critiquable. En ce qui concerne nos échantillons, le statut d'or à l'état
combiné étant prouvé (pyrites de Colombie, arsénopyrites du Châtelet et, par hypothèse
analogique, les pyrites du Châtelet, cf. 1-B-2-2), nous considèrerons les analyses comme fiables
: Les comparaisons MSE- MSI seront présentés plus loins en ce sens.

cl Conditions analytiques

Paramètres généraux
Instrument: Cameca IMS-4f, Cameca IMS-5f et la Cameca LAM
Standardisation : externe (Sulfures implantés en or)
Implants
or à 2 MeV avec une dose de 1015 atomes/cm2
or à 380 ke V avec une dose de 1016 atomes/cm2
matrices: pyrite Es et arsénopyrite Pan
Conditions opératoires
source d'ion primaires: cesium en positif
ions secondaires en négatif

1-B-2-2/ RÉSULTATS

1-B-2-2-1/ Les pyrites

a/ Pyrites de Colombie

L'étude des sulfures issus du minerais de Colombie au moyen du MEB en mode


électrons rétrodiffusés montre une zonation nette dans les pyrites (Les zones les plus claires
sont aussi les plus riches en As et possèdent par conséquent un numéro atomique moyen plus
élevé que la matrice pyriteuse et apparaissent plus claires, certains d'entre eux montrent des

98
Etude de l'or "invisible"

structures collomorphes très riches en As (photo B 1), et d'autres à aspect plus poreux
renferment de l'or natif (photo B2).

Photo Bl

zones à As

Photo B2

zones à

al! Étude MSE

Honnis des points parsemés dans la section du concentré de Colombie (COLl), les
deux grains minéraux des photos B 1 et B2 ont été sélectionnés pour la suite de l'étude, car il
représentent au mieux la diversité minéralogique de ce minerais. L'or semble bien souvent
distribué de manière hétérogène, différents profils y ont été réalisés, ils sont schématisés sur la
figure (Fig.I-B-8) et sont donnés dans la figure (Fig.I-B-9).

99
Etude de l'or "invisible"

100Jlffi

Fig.I-B-8 Pyrite hexagonale Grosse pyrite

Pour une commodité de présentation, la teneur de Au est multipliée par un facteur


100, et celle de As par un facteur 10.

Les graphes 1 et 2 correspondent à la "grosse pyrite" (profils A-B-C etH)

Le graphe 3 correspond à la pyrite "hexagonale" (profils D-E-F-G)


1

60,00 wt%

50,00
-
~ ~~ -..._,__
.,.,.,.,_ _
'"""'--
"""""
~-=-
-~""""""'~ As*10

p,
40,00
c
30,00 '••
!\
Fe

20,00
\ s
Au *100
10,00

0,00
0 20 40 60 80

60,00
wt %

50,00
~~ -- --- ..... w·p As*10
40,00
Fe
30,00
s
20,00
Au *100
10,00

0,00
0 2 4 6 8 10

100
Etude de l'or "invisible"

90,00 wt%
80,00
70,00 - - - - As*lO
60,00
- - - - Fe
50,00 T'"'---...U"f"""'''.
40,00
30,00
F ---- s
20,00 ....... - - - - Au*lOO
10,00 1 \.
0,00 +---+---+---+----+---+-----'-',....._---1
0 10 20 30 40 50 60 70

Fig.I-B-9 Les différents profils MSE réalisés sur les pyrites de Colombie
De ces courbes ressort la principale déduction à savoir une bonne corrélation entre As
et Au dans les pyrites de Colombie pour la majorité des profils sauf le "A" où Au varie
indépendamment de As.

a2/ Étude Mossbauer

Le spectre peut être déconvolué en trois pic qui se chevauchent. L'or chimiquement
combiné est abondant dans ces pyrites représenté par le large pic (déconvolué en deux pics)
dans les vitesses positives. Un autre pic moins important vers -0,3 mm/s, indique la présence
d'or à l'état métallique. Toutefois, l'or pur absorbe les rayons gamma à des vitesses plus
négatives (- 1,23 mm/s), ce qui laisserait supposer que le petit pic correspondrait à un alliage
d'or avec l'ar ent.

0 cSlo o o o
0 OCb 0 0
0 0 0 0 0

0
§ 0 0
0 0

z:
0
(})
(})

L::
(})
z:
<(
n::::
f-
0

VELOC I TY ( MM/S)
-5 0 5

Fig.I-B-10 Spectre Mossbauer du concentré de Colombie

101
Etude de l'or "invisible"

La spectroscopie Mossbauer est aussi un outil de semi-quantification, en effet à partir


des aires estimées pour chaque pic après déconvolution gaussiènne, il est possible de quantifier
l'or combiné MARION, WAGNER (1986). Les équations sont les suivantes :

où RA représente les aires relatives de l'or métallique (Au 0 ) et de l'or combiné (Aue).
Les facteur de Lamb- Mossbauer de l'or est de 2,4 dans la pyrite (1,5 dans l'arsénopyrite).

100
%Aue= Pyrite de Colombie, donne 78 à 84 % d'or combiné.
(1 + 2,4 X RA Au • )
RA Aue

Cette quantification est d'une grande importance, notamment pour les prédictions de
la réfractorité d'un minerai en ce qui concerne l'or, elle peut aussi utilisé pour suivre le
traitement des minerais d'or réfractaires (WAGNER 1986, MARION 1988).

a3/ Étude MSI

Les images de distribution en masse sont réalisées par le biais d'une anode résistive
couplée à une microsonde Cameca IMS-4f, elles offrent des cartographies digitales d'une bonne
résolution. Les profils linéaires (Fig.I-B-11) sont relevés séparément grâce à une acquisition
dont la durée est variable suivant les masses (180 sen ce qui concerne Au et AsS).

107AsS- 197 Au-

11
i

u u fi!
!

Le tracé du profil linéaire est représenté sur limage ionique 107 AsS (le début se situe
en haut de l'image). Le calcul de la teneur en or au pic situé à 45!-lm par exemple donne 1420
ppm wt, le RSF utilisé n'a pas été déterminé dans les mêmes conditions que celles de

102
Etude de l'or "invisible"

l'acquisition du profil, on pense qu'il ne doit pas beaucoup changer d'une manipulation à une
autre
10,~~----===========::::======:::::-1
88 (FeS)
100

-""
~10
0
u
---:! 1
·~
~
- 0,1

0 w ~ 00 ~ 100 120 1~ 160


Distances (~rn)
Fig.I-B-11 Profil linéaire dans la pyrite de Colombie

b/ Pyrites du Châtelet
Les pyrites du Châtelet montrent les mêmes caractéristiques, autrement dit une zonation
due à la variation du rapport As/S dans les grains qui dessine des liserés qui ne semblent pas
être en relation avec la croissance cristalline mais plutôt avec une diffusion au sein des cristaux à
partir de fractures ou de pores. La pyrite peut renfermer aussi des petites inclusions
d'arsénopyrite (photo B3 et B4).

Photo B3

103
Etude de l'or "invisible"

Photo B4

pyrite

liseré à As

arsénopyrite

Étude MSE - MSI : Comparaisons analytiques

Les images de distribution réalisées en mode balayage par une Cameca LAM et leur
acquisitio sert aussi pour faire des profils linéaires

107 AsS- 197 Au-

Les zones renfermant de l'or se limitent au liserés riches en As comme le montre


l'image en électrons rétrodiffusés (dont le tirage est fait à l'envers afin qu'elle soit superposable
à l'image ionique), le profil linéaire SIMS y est tracé de même façon que sur l'image ionique
107AsS.

104
Etude de l'or "invisible"

Le profil linéaire est donné en figure (Fig.I-B-12), il est superposé à un profil réalisé
en sonde électronique afin de comparer le dosage résultant des deux méthodes (Fig.I-B-13).

-r:n.
...........
~
100

~ 10
0

-u.....:!
~ 1
~
-
0,1~~--~--L-~------~--------L-------~LL~~~~
0 10 20 30 40 50
Distances (J..Lm)
Fig.I-B-12 Profil linéaire MSI brut dans la pyrite du Châtelet

Les teneurs en or mesurées par MSE comparées à celles calculées par MSI sont
différentes et cela tient vraisemblablement de la différence entre les volumes échantillonnés par
les deux techniques d'analyse. Les mesures MSI tiennent en compte uniquement des couches
les plus superficielles (quelques dizaines d'angstrëm), alors que le faisceau électronique
échantillonne un volume en forme de poire de quelques J..lm3 et intègre ainsi mieux la teneur.

105
l!;tuae ae l'or "znvzsztJle"

Cependant les tendances des profils fait avec les deux méthodes reste comparables et les
corrélations sont respectées, tel le cas de As et Au dans ce minéral.

MSI -----G-- MSE MSI - - -e- -- MSE


AsS eps As wt%*100 Auppm wt Auppm wt

1000 ...,.
1
900 '•
'•
''••
800
700 ~
'•
l o
1
l'•o
1 1

600 Il 1
1
1
Il
1 \ Il
Il
'•
1 1
1
1
1
500 1 \ 1 1 1 1 1
1 1 1 1 1

400 1 1 1 1

300
200
100
0
-5 5 15 25 35 45 55
Distance (pm)

Fig.I-B-13 Comparaison de différents profils MSE et MSI

cl Analyse statistique et interprétations des résultats MSE

cl/ Colombie

L'exploitation de résultats MSE a été fructueuse surtout pour l'étude des corrélations
entre éléments notamment la relation entre As at% et Au wt%. La projection des points dans le
diagramme met en évidence deux populations (Coll et Col2), une première très riche en or et
une deuxième où Au et As sont corrélés positivement.

Hvpothèse d'interprétation :

- une population "Coll" qui reste particulière et représenterait des mesures où l'or serait sous
forme de micro-inclusions à or métallique (non visible au MEB).

-une population "Col2" et où l'or corrélé à l'arsenic, serait renfermé par le réseau cristallin du
sulfure. Le prolongement de cette droite donne des points Au-As compatibles avec des
arsénopyrites à excès d'As et riches en or.
L'hypothèse qui peut être émise est que l'or combiné intimement lié à l'arsenic dans
ces pyrites serait renfermé par des microprécipités d'arsénopyrite très fréquents dans les zones
arsenicales (zone claires sur les images en électrons rétrodiffusés, Photo Bl).

106
Etude de l'or "invisible"

Au(wt%)
0,6 Coll

0,5 Aspy
riche en Au
0,4 36at% As
1 wt%Au

---------
0,3 Col2
Ill
Ill
0,2 Ill
Ill
Ill
0,1
Ill LD
As( at%
0 2 3 4 5 6
Fig.I-B-14 Diagramme de corrélation Au-As pour les pyrites de Colombie

Le spectre Mossbauer de ce minerai infirme cette hypothèse, tout en mettant bien en


évidence l'existence d'or métallique. En effet, le large pic obtenu sur ce concentré n'est pas à la
même position que celui obtenu sur des arsénopyrites aurifères type Châtelet (Cf. I-B-2-2-1-a2
et I-B-2-2-2-a). Il existerait donc une insertion d'or dans le réseau des pyrites arsénifères, or qui
peut s'exprimer sous la forme d'arsénopyrite aurifère dès que la concentration en arsenic devient
trop importante pour être incorporée dans le réseau de FeS2.

c2/ Comparaisons intergisements

Afin de pouvoir tirer plus d'informations concernant le mode d'occurrence de l'or dans
ces sulfures, il est intéressant de comparer les analyses correspondantes à des paragenèses de
diverses provenances:

- pyrites de Colombie (analyses précédentes auxquelles s'ajoutent d'autres grains)

-pyrites de Villeranges (Creuse Massif central- France), MARION (1988)

- pyrites du Châtelet (Massif central- France) MARION (1991),

- pyrites d'Agnès (Barberton- Afrique du Sud), CLAASSEN (1991)

Il apparaît que les différentes populations s'allongent de même façon que la population
"Col2" le long d'une droite comme le montre la figure ci-dessous. Cependant les pyrites
d'Agnès se projettent différemment, rappelant les pyrites de la population "Coll" (représentée
ici que par quelques points), à cette constatation s'ajoute le résultat Mossbauer effectué sur les
pyrites d'Agnès (MARION (1988), Sp 12) qui montre que ces minéraux contiendraient de l'or
métallique.

107
Etude de l'or "invisible"

0,3 lill AGNES

E COLŒvfBIE
0,2
D CHATELET

~ 0,2
• VILLERANGES

~ 0, 1

0,1

0,0
0,0 1,0 2,0 3,0 4 ,0 5,0 6,0
As at%

Fig.I-B-15 Diagramme corrélation Au - As pour des pyrites


de différentes provenances

1-B-2-2-2/ Les arsénopyrites du Châtelet

a/ Étude Mossbauer

Dans cet échantillon seul l'or à l'état combiné est visible, cependant il absorbe à des
vitesses plus élevées que celles de l'or combiné dans les pyrites de Colombie. ceci est un
argument qui condamne l'hypothèse de la présence de microprécipités d'arsénopyrite dans la
population "Col2" .

On remarquera que le grand pic d'or combiné est déconvolué ici en deux pics, comme
pour la pyrite de Colombie : ces deux pics n'ont pas reçu une explication cristallochimique (peut
être deux sites d'or ? ...). Néanmoins cette interprétation nous est utile comme preuve de
l'insertion d'or dans le réseau cristallin de FeAsS.

Remarque :

Le décalage entre les déplacements isomériques Is 1 et Is2 correspondant à ces deux pics
issus de la déconvolution, sont ceux utilisés pour la quantification.

108
Etude de l'or "invisible"

:z~
om())

([)
([)

2::
([)
:z
<I:o
0:::~
f-())

-5 0 5
VELOC I TY ( MM/S l
Fig.I-B-16 Spectre Mossbauer du concentré de Châtelet

b/ Analyse des résultats MSE

La corrélation entre Au et As est retrouvée dans le cas des arsénopyrites du Châtelet,


mais elle ne possède pas la même allure que pour les pyrites comme le montre la figure ci-
dessous.

1,20

1,00

0,80

-
~
)
=
<
0,60

0,40
Il •


Ill

0,20 LD Il

0,00
27,00 29,00 31,00 33,00 35,00 37,00
As at%
Fig.I-B-17 Diagramme corrélation Au - As pour les arsénopyrites du Châtelet

cl Comparaisons intergisement
De la même manière, les arsénopyrites du Châtelet ont été comparés à des arsénopyrites
de divers origines:

109
Etude de l'or "invisible"

- arsénopyrites Villeranges (Creuse Massif central- France), MARION (1988)

- arsénopyrites Barbook (Afrique du Sud), FRIEDL et al. (1992)

- arsénopyrites Barberton (Afrique du Sud), CLAASSEN (1991)

- arsénopyrites A2P Hill grove New South Wales (Australie), FRIEDL et al. (1992)

- arsénopyrites Fairview (Afrique du Sud), FRIEDL et al. (1992)

Les distributions correspondantes aux différentes arsénopyrites suivent globalement des


évolutions en droites parallèles à celle constatée en ce qui concerne l'arsénopyrite du Châtelet.
Cristallochimiquement, ces différentes populations possèdent un contenu différent en As. En
effet à part l'arsénopyrite du, Châtelet caractérisés par un excès en As, les autres arsénopyrites
représentés (figure 8), sont en défaut d'arsenic. Le maximum d'or que peut renfermer
l'arsénopyrite est vraisemblablement une fonction du contenu en As.
Par ailleurs il faut noter que ces arsénopyrites (sauf celles de Barberton) ont été
analysées par la spectrométrie Mossbauer, et ils sont toutes caractérisées par la prépondérance
du pic d'or combiné.

D Viii Il Bberton • Chat D A2P Il Fairv • Bbook

1,00
0,90 •
0,80
0,70

~ 0,60

~
0,50

0,40
0,30 •
0,20
0,10
0,00
27,50 29,50 31,50 33,50 35,50 37,50
As at%

Fig.I-B-18 Diagramme de corrélation Au - As pour des arsénopyrites


de différentes provenances

110
Etude de l'or "invisible"

Par ailleurs la représentation de l'écart entre les deux pics correspondant à l'or combiné
de la teneur en As des arsénopyrites les plus aurifères (responsables du signal Mossbauer de
197Au), semble être une corrélation positive comme le montre la figure (Fig.I -B-19).

1,7

1,6

--
-
N
~
1

~
1,5

1,4
~
tC
:E: 1,3

1,2

1,1
30 31 32 33 34 35 36 37
As at%

Fig.II-B-19 Écart ls2-Isl du signal Mossbauer en fonction de As at%

Le changement léger du signal Mossbauer d'une part entre la pyrite aurifère et


l'arsénopyrite aurifère (décalage du Is moyen), d'autre part entre différentes arsénopyrites à
teneurs en As et Au variables, permet d'appuyer l'hypothèse de l'insertion de l'or dans le réseau
des pyrites et des arsénopyrites analysées. Les atomes d'or sont en effet influencés par leur
environnement (Fe, As et S) immédiat, ce qui ne serait pas le cas dans 1'hypothèse de la
présence de phases cryptocristallines disséminées dans les minéraux porteurs.

L'étude par microscopie électronique à transmission qui suivra, tente d'apporter des
preuves complémentaires à ses observations.

111
Etude de l'or "invisible"

I-B-3/ÉTUDE PAR MICROSCOPIE ÉLECTRONIQUE À


TRANSMISSION

C'est durant la deuxième moitié de notre siècle que la minéralogie structurale a connu ses
progrès les plus importants à l'aide de la diffraction des rayons X. La microscopie électronique
en transmission, opérationnelle vers les années 50, par sa résolution atteignant la dimension de
certains défauts cristallins, puis plus tard la dimension de la maille cristalline, a été très vite
reconnue par les physiciens du solide et les métallurgistes comme l'outil idéal pour étudier
directement les microstructures par visualisation. Il a fallu attendre la mise au point de la théorie
du contraste ainsi que celle, souvent très délicate, de l'amincissement des minéraux, pour que
soit abordés par les minéralogistes les premiers travaux faisant appel à toutes les possibilités de
l'instrument :

- L'image en haute résolution,


- La diffraction et la microdiffraction électronique,
- La microanalyse très sensible par rayons X.

Ain~i un progrès considérable a été réalisé dans le domaine de la minéralogie: EBERHART (1978)

-Étude des défauts et des déformations au sein des cristaux,


- Étude cristallochimique des roches terrestres et extraterrestres,
-Étude des exsolutions et des transformations de phases,
-Étude des microprécipités contenus dans des matrices.

Le pouvoir séparateur d'un microscope électronique est limité par les phénomènes de
diffraction à la pupille d'entrée de l'objectif, la plus petite distance "d" séparée dans un objet est
donnée par: =
d 0,61 L 1 n sin a
L Longueur d'onde du rayonnement
n Indice de réfraction du milieu
a Ouverture de l'objectif.

On peut atteindre un "d" de l'ordre de 0,2 nm. La longueur d'onde "À" associée aux
électrons accélérés par une énergie "E" est donnée par la relation de L. De Broglie:
112
À= 12,26 1 E

Les microscopes actuels travaillent avec des énergies de 100 - 200 kV

112
Etude de l'or "invisible"

2 nd Condenser lens and


aperture

Twinlens

Objective
Cl] aperture
Post-specimen
IJ../'-•H"'~U'-'ll COilS
Cl]

Magnification
Lens System

Differentiai pump
aperture 200~-tm diameter

BFand
STEM
TV
detector

Fig.I-B-20 Vue schématique du MET PHILIPS CM20/STEM dans sa double


configuration montrant les détecteurs de différents signaux
- Image électronique en balayage champs claire et champs sombre
- (P)EELS (Energy Electron Loss Spectroscopy)
-Télévision (Observations directes sur écran fluorescent)

113
Etude de l'or "invisible"

1-B-3-11 PRINCIPE

On retrouve dans le microscope électronique (Fig.I-B-20) tous les éléments d'un


microscope photonique classique, la source de rayonnement étantun canon à électrons couplé à
une haute tension fournissant un faisceau d'électrons très cohérent ; les lentilles sont de type
électroniques. L'observation a lieu sur un écran fluorescent et sur films photographiques.
L'ensemble des éléments se trouvent dans une enceinte sous vide (de l'ordre de 10·6 Torr,
nécessaire pour la propagation des électrons).

La résolution d'un microscope électronique est bien supérieure à celle qu'on peut
atteindre habituellement grâce aux microscopes photoniques;

P.R. d'un microscope photonique = 0,2 ~-tm,

P.R. d'un microscope électronique à balayage= 22 nm,


P.R. d'un microscope électronique à transmission = 0,2 nm.

Les différentes parties de la colonne d'un MET :

- Un canon à électrons : C'est la partie contenant la source des électrons qui sont émis le
plus souvent par effet thermoionique. Il comprend une cathode (filament de tungstène ou LaB 6
relié à un générateur haute tension) et une anode, la différence de potentiel entre anode et
cathode (Tension d'accélération) étant de 60 à 200 kV.

- Les lentilles électromagnétiques : sous forme de solénoïde créant un champ


électromagnétique réglable, on distingue :

- Un premier condenseur qui fixe la résolution de l'observation (taille du faisceau),


- Un deuxième condenseur qui regle la quantité de lumière arrivant sur l'échantillon,
- L'objectif permet le réglage de la focalisation,
- Les lentilles de grossissement, on distingue trois :
Lentille intermédiaire,
Lentille de diffraction,
Lentille projecteur reprenant l'image objective pour la grossir.

- Écran d'observation : il est recouvert d'une substance fluorescente qui, sous l'impact des
électrons, émet des photons de longueur d'onde située entre le vert et le jaune. L'image peut
impressionner de la même !llanière un film photographique.

Limites du MET:

Les limites du microscope électronique sont déterminées par deux facteurs essentiels à
savoir l'aberration sphérique (l'angle a d'ouverture de l'objectif max. 5.10.3 rd) et la forte

114
11
Etude de l'or invisible 11

interaction électrons - matière (perte d'énergie sous forme de chaleur dissipée ou de déplacement
atomique conduisant à des défauts cristallins). Un autre facteur lié à la préparation de
l'échantillon est primordial, il s'agit de l'épaisseur de l'échantillon à observer qui ne doit pas
dépasser 0,1 1-1m ; en revanche celui ci doit supporter le vide et le bombardement électronique.

Fonctionnement du MET

En MEr, au niveau de la préparation, les électrons incidents sont soit totalement arrêtés,
soit déviés et ralentis, soit transmis. Le diaphragme objectif élimine les électrons déviés, les
électrons arrêtés se traduisent à l'observation par des zones sombres, et les électrons transmis
correspondent aux zones claires (transparentes aux électrons).

Comme au MEB, le faisceau électronique incident peut subir une diffusion élastique
partielle par les atomes de la couche superficielle de l'échantillon, il y a ainsi production
d'électrons rétrodiffusés qui seront captés par un détecteur mesurant leur intensité, celle ci est en
relation directe avec les types d'atomes constituant le minéral en question (facteur de diffusion
atomique ou numéro atomique). Un système de balayage adapté sur le microscope, permet de
réaliser des images intéressantes.

La formation de l'image liée au contraste, est le résultat de deux effets:

-Effet de la préparation : Diffusion ou diffraction pour les objets périodiques,


-Effet de l'instrument : localisation et ouverture (25!-lm) du diaphragme (plan focal image).

En raison de la faible épaisseur de l'échantillon induisant un relâchement des conditions


de diffraction d'une part, la faible courbure de la sphère d'Ewald (longueur d'onde très faible)
d'autre part, on pourra observer plusieurs réflexions simultanément formant le diagramme de
diffraction reflétant une section plane du réseau réciproque. Pour une incidence parallèle à une
rangée [uvw] appelé axe de zone, le diagramme sera formé par toutes les réflexions sur des
plans (hkl) en zone avec cette rangée, autrement dit celle qui satisfont à la condition
hu+kv+lw=O. Le passage de l'observation du mode image au mode diffraction a lieu par simple
changement d'excitation de la lentille intermédiaire et en enlevant le diaphragme d'objectif.

Si le diaphragme d'objectif est centré sur le faisceau transmis (000), seuls les rayons
transmis contribueront à la formation de l'image qui paraîtra sombre sur fond clair : c'est
l'image en champ clair. Cependant si le diaphragme d'objectif est positionné sur un faisceau
diffracté par un plan (hkl), seuls les rayons correspondants à la réflexion sélective hkl
contribueront à la formation de l'image qui paraîtra claire sur fond sombre : c'est l'image en
champ sombre.

115
Etude de l'or "invisible"

1-B-3-2/ RAPPELS SUR LA CRISTALLOCHIMIE DES DISULFURES

Les sulfures étudiés (pyrite et arsénopyrite) appartiennent au groupe des disulfures, qui
intègre aussi la marcassite et la lollingite. (VAUGHAN 1978). La présence de la paire d'anion
[Sif, [AsS] 3 -, est une caractéristique de ce groupe.

a/ Pyrite

La pyrite est la plus importante de ce groupe et la plus abondante dans la croûte terrestre,
de ce fait elle a été la plus étudiée. Sa structure établie par BRAGG en 1913, est cubique (Pa3)
avec des coordinences octaédriques pour les métaux qui se situent sur les sommets et les centres
des faces de la maille. Les "altères" formés par le bianion [SiJ 2-, se situent au centre du cube et
au milieu de ses arrêtes; comme dans la structure NaCl (Fe occupe la même place que le Na et le
milieu de "l'altère" celle de Cl).

b/ Arsénopyrite

En détail, l'arsénopyrite possède une cristallochimie plus complexe et très controversée


suivant les auteurs. Sa structure est triclinique NODLAND et al. (1991) tendant vers la
monoclinicité avec l'augmentation du rapport As/S VAUGHAN (1978). La structure cristalline de
l'arsénopyrite (FeAsS) est intimement liée à la structure orthorhombique de la marcassite
(FeS 2), on distingue ainsi trois structures possibles pour l'arsénopyrite FUEss et al. (1987) :

-Monoclinique pseudo-orthorhombique C112 1/d,


-Monoclinique pseudo-orthorhombique B 112 1/d1 (d'après BUERGER, 1936),
-Reseau primitif P2 1/c.

cl Synthèse

Trouver une explication pour la relation Au- As au sein d'un sulfure n'est pas une tâche
aisée. En effet, à cause de la complexité de la structure cristalline, la diversité des éléments
constitutifs, la stœchiométrie (Variation des teneurs), la présence de liaisons délocalisées et le
manque de connaissances sur la localisation de l'or et son statut chimique dans cette structure, il
nous est pas possible d'affirmer la substitution du fer par l'arsenic en se basant sur une
comparaison des rayons ioniques de ces deux éléments au même titre que dans les silicates.
Toutefois, la double substitution As - S et Au III- Feil peut être explicitée à la lumière des
travaux de WOOD et SlRENS ( 1979) (in COOK et CHRYSSOULIS ( 1990) ). Selon ces auteurs, la
structure des di sulfures peut être résumée ainsi:

-Type AX 2 Pyrite et Marcassite,


-Type AXY Arsénopyri te,
-Type AY 2 Lbllingite.

116
Etude de l'or "invisible"

où A : C'est un métal qui peut être du Fe, Ni ou Co, X : représente le soufre, et Y peut être As,
Sb ou Bi.

Regle de Pauling :
~----Pyrite FeS2 Plus les polyèdres échangent d'éléments en
commun, moins le minéral en question est
stables
Structure cubique type NaCl :
groupe d'espace Pa3 ·
Fe coordinance S coordinance
octaédrique FeS6 tétraédrique
Fe
os
As

L'enchainement d J
octaédres se fait par
les sommets

structures dérivées : Les octaédres échagent


des arretes et des sommets
Marcassite FeS2 Arsénopyrite FeAsS Lollingite FeAs2
goupe d'espace Pnnm goupe d'espace P2I3

Fig.I-B-21 Structure cristalline des disulfures

Dans ces minéraux, le Fe est de coordinence octaédrique, par conséquent, il est hybridé
sp3 (Toutes ses orbitales sont impliquées dans des liaisons de type covalentes). Chaque atome
non métallique est lié à un autre anion d'une part, et à trois atomes métalliques d'autre part.
Selon un modéle ionique, le Fer dans les pyrites est de valence II, tandis que les arsénopyrites
contiennent un Feiii ; il en résulte une paire d'anion "Altère" de type [8 2]2- pour la pyrite et la
marcassite, [AsS]3- pour l'arsénopyrite et [As 2 ] 4 • pour la lollingite. Il est claire que cette
structure ne représente que partiellement la réalité, en effet les spectres Mossbauer de FeAsS
(quelque soit sa stœchiométrie rapproche plutôt le fer du type Feil bas spin. Lors de la

117
Etude de l'or "invisible"

substitution d'un soufre par l'arsenic dans les pyrites, on passe d'une structure de type
Feil [8 2 ]2- à une structure d~ type Feil [AsS]3-, on a donc un excès de charge négative. Cette
charge peut être compensée par la substitution du Feil par un cation trivalent en l'occurrence
Aulll. Ainsi, l'incorporation de l'or dans le réseau cristallin des disulfures, doit
systématiquement passer par le biais des structures de type [AsS]3- ; ce qui explique la liaison
Au - As observée dans ces minéraux.

1-B-3-3/ OBSERVATI ONS DIRECTES

a/ Pyrite de Colombie : voir photos BS et B6

b/ Arsénopyrite du Châtelet : voir photos B7 et BS

c/ Conclusion

Les préparations ne S<?nt pas assez minces pour réussir de belles observations MEf (Cf.
Chap. Matériel et Méthodes : I-5), en effet il est très difficile d'obtenir des contrastes dus
uniquement aux variations de la composition et de la structure de la zone d'impact électronique.
Les images prises sont celles de grains très fins de sulfure qui présentent des zones très limitées
(en bordure en général) où on peut faire de 1'imagerie en transmission (les images en champ
clair et les images en champ sombre) ainsi que la microdiffraction électronique. Les images des
électrons rétrodiffusés en mode balayage pouvaient être d'une grande utilité pour le suivi de 1'or
dans les pyrites, si seulement le contraste chimique n'était pas masqué par un contraste de relief
(hétérogénéité de l'épaisseur de la préparation). En effet il aurait suffit de suivre les zones
arséniés (claires) dans les pyrites pour la prospection de zones aurifères.

Photo BS Photo B6

118
Etude de l'or "invisible"

Photo B7 , 39~~~ 1.2.H 1 Photo B8

1-B-3-4/ MICRODIFFRACTION ÉLECTRONIQUE

La configuration du MET permet l'obtention au niveau de la préparation, d'un faisceau


d'électrons très ponctuel qui servira à obtenir, dans le plan focal image de la lentille condenseur
-objectif et donc sur l'écran fluorescent, un diagramme de diffraction.

Faisceau incident (I)

dhkl

Tache de Origine du réseau


réciproque
-.::::::=~t:::...- Diaphragme
Plan focal image

A B
Fig.I-B-22 Schéma simplifié illustrant la formation d'un faisceau diffracté
(L : étant la longueur de caméra)

Le diffractogramme d'un monocristal est complètement défini par deux vecteurs de base
non colinéaires g 1 et g2 de coordonnées respectives h 1k 111 et h 2k2}z ; indices de Miller des
familles de plans diffractant.

119
Etude de l'or "invisible"

000 gl (hkl) 1
""""""----·

• • (hkl)3
(hkl)2
Pour de tels diagrammes, l'axe de zone a= [uvw] est parallèle au produit vectoriel g 1 *
g 2 , il suffit d'indexer deux réflexions pour, indexer tout les vecteurs du digramme qui
s'obtiennent ainsi par translations dans le réseau réciproque.

a/ Principe de l'indexation des clichés de diffraction

Du diagramme, on relève les modules des vecteurs de base g 1 et g 2 , et on détermine la


distance inter-réticulaire "d" des familles de plans correspondants.

d=2LÀ/D

La fiche JCPDS (Fichier ASTM) permet de déterminer à partir des distances "d"
trouvées, les indices de Miller des familles de plans qui diffractent. Pour un minéral donné, les
dhkl relevés sont relation avec les paramètres de maille (a, b etc) par les équations suivantes:

Système monoclinique : (a =y = 90, ~ ;= 90)

1
dhkl=--;=====================
h 2 (sin~t k 2 1 2 (sin~t 2lk(sin~t cos(180- ~)
--'------::~- + - + + -----'-----=-~--'-----'--'-
a2 b2 c2 ac

Système cubique : (a = b = c, a = y = ~ = 90)

L'équation correspondant à l'arsénopyrite ne permet pas de déterminer les trois


paramètres de maille des minéraux étudiés, contrairement à la pyrite où la paramètre a est
facilement calculable.

120
Etude de l'or "invisible"

b/ Pyrite de Colombie

+
• •

. .
. •


. ...
~

.. ••
... • ••
• • .. . •

... •
• • ...
• •

(1439) Pyrite de Colombie (1526) Pyrite de Colombie

Fig.I-B-23 Diffractogrammes des pyrites de Colombie

c/ Arsénopyrite du Châtelet :

... •

• •
• •
.
• • . • . • . •

• •

..
. •
• •
..
• • .

( 1285) Arsénopyri te du Chatelet (1370) Arsénopyrite du Chatelet

Fig.I-B-24 Diffractogrammes des arsénopyrites du Châtelet

121
Etude de l'or "invisible 11

dl Références

. . +
• . . •

• • • Ill
• . .•
• +

(1423) Pyrite K2 (1304) Pyrite Es



+ • •

• • +

. e.
+

.. • •
• •

• +

• .. • • •

1


• •

• +
• 4

• •

(1610) Arsénopyrite Pan Or polycristallin~

Fig.I-B-25 Diffractogrammes des sulfures étalons et de l'or polycristallin

e/ Interprétation des résultats

Des clichés de diffraction ont été relevés pour chaque échantillons (Fig.I-B-23,24), sur
des zones analysées aussi parEDS en ce qui concerne les sulfures aurifères. La constante du

122
Htude de l'or "invisible 11

mtcroscopc est étalonnée par l'or polycristallin (Fig.I-B-25), au fur et à mesure du


vieillissement du filament source des électrons

Constante du microscope : pour L = 1 rn 2LÀ =51,56 mm Â


pour L = 1,35 rn 2LÀ =57,5 mm Â
Les résultats de l'indexation des différents diffractogrammes électroniques sont résumés
sous fonnes de tableaux:

ARSÉNOPYRITES

Ars é nopyrzte d e p anasquera


N° du cliché clif D mesuré en mm d calculé en A dréf enA (hkl) Système cristallin
25,5 2,02 2,01 (1 0 3) Monoclinique
1611 27 1,9 1,94 (2 2 2) pseudo
46 1,12 - - Orthorhombique
26 1,98 2,01 (3 2 1) Monoclinique
1610 28,5 1,81 1,82 (4 1 2) pseudo
47 1,1 - - Orthorhombique
12,8 4,03 2,01 (3 2 1) Monoclinique
1612 13,5 3,82 1,94 (2 2 2) pseudo
19,9 2,59 2,66 (2 0 2) Orthorhombique

rsenopyrz e u a ee
N° du cliché clif D mesuré en mm d calculé en A dréfenA (hkl) Système cristallin
10 5,75 2,81 (3 0 1) (0 2 0) Monoclinique
1285 10,8 5,32 2,66 (2 0 2) pseudo
14,9 3,86 1,949 (2 2 2) Orthorhombique
9 5,728 2,81 (3 0 1) (0 2 0) Monoclinique
1288 9,5 5,427 2,66 (20 2) pseudo
13 3,966 1,949 (22 2) Orthorhombique
9 5,728 2,81 (3 0 1) (0 2 0) Monoclinique
1372 9,5 5,427 2,66 (2 0 2) pseudo
13 13 1,94 (2 2 2) Orthorhombique
18,5 2,787 2,79 (1 1 1) Monoclinique
1082 18,25 2,82 2,83 (02 0) pseudo
32 1,61 1,63 (13 1) Orthorhombique
13,5 3,82 1,91 (0 2 2) (2 2 0) Monoclinique
1369 14 3,68 3,66 (-1 1 1) pseudo
20,5 2,51 2,55 (-1 1 2) Orthorhombique
19,5 2,64 2,6 (20 2) Monoclinique
1370 20,8 2,47 2,43 (2 2 0) (2 1 2) pseudo
35 1,47 1,51 (2 0 4) (3 2 3) Orthorhombique
8,9 5,79 2,81 (3 0 1) (0 2 0) Monoclinique
1367 10,8 4,77 2,66 (2 0 2) pseudo
13,9 3,709 1,95 (2 2 2) Orthorhombique

PYRITES

P·yrz.e
"t d ll P' er ou
N° du cliché clif D mesuré en mm d calculé en A dréfenA (hkl) Système cristallin
13,1 3,81 1,915 (2 2 0) Cubique
1423 29,5 1,695 1,63 (3 1 1)
34,5 1,45 1,44 (3 2 1)

123
Elude de l'or "invisible"

l'·yrzte
. d'E!-Spaf!ne
N° du cliché dif D mesuré en mm d calculé en A dréfenA (bkl) Système cristallin
10,5 5,46 2,7 (1 0 0) Cubique
1303 15,1 3,8 1,91 (1 1 0)
18,5 3,1 3,12 (1 1 1)
10,05 5,46 2,7 (1 0 0) Cubique
1304 15 3,82 1,91 (2 20)
18,4 3,11 3,12 (1 1 1)

l'·yrzte
. de c o1om b'u
N° cliché dif D mesuré en mm d calculé en A dréfenA (bkl) Système cristallin
14 3,68 (1,84) 1,91 (1 1 0) Cubique
1551 16,2 3,18 3,23 (1 1 1) distordu
21,3 2,42 2,42 (2 1 0)
8,9 5,79 (2,8%) 3,13 (1 1 1) Cubique
1526 14,5 3,55 (1,77) 1,63 (0 1 1) distordu
17,1 3,01 2,7 (200)
20,2 2,55 2,42 (2 1 0) Cubique
1524 22,5 2,29 2,21 (2 1 1)
30,5 1,69 1,63 (3 1 1)
13,2 3,9 (1,95) 1,91 (1 1 0) Cubique
1439 16 3,22 (1,65) 1,56 (1 1 1) distordu
20,8 2,478 2,43 (2 1 0)
21,2 2,43 2,42 (2 1 0) Cubique
1435 23,5 2,194 2,21 (2 1 1) distordu
34,2 1,507 1,5 (2 3 0)

f/ Conclusion

Arsénopyrite du Châtelet :

Lors de cette étude, nous avons pu montrer que les arsénopyrites du Châtelet ont une
structure Monoclinique pseudo-orthorhombique, et ceci indépendamment du contenu aurifère
avec des paramètres de maille qui diffèrent légèrement de ceux de l'arsénopyrite référence et
celle décrites par BUERGER (1936) et ROBASZYNSKI (1968). Cet auteur a essayé d'établir la
variation des diverses propriétés cristallographiques de ces types de minéraux en fonction des
teneurs de métaux pouvant se substituer au fer notamment Ni et Co, mais il conclut à la
conservation de la structure principale tout en démontrant l'influence du pourcentage de As sur
le do20· Par ailleurs, KRETSCHMAR (1976) a montré qu'à 70(fC, l'arsénopyrite synthétique
peut contenir jusqu'à 38,5 at% d'As et que le d131 est lié à ce pourcentage par:

at% As = 866,67d(131)- 1381,12.

Pyrite de Colombie

L'analyse des diffractogrammes de ce minéral relativement riche en As (jusqu'à 4,7


at%), montre que sa structure est distincte de celle des pyrites décrites dans la littérature
(NODLAND et al. 1989).

124
Etude de l'or "invisible"

Exemple: le cliché 1526. On trouve des valeurs différentes de a0 (5,417 A fichier ASTM):
a 1 = 5,01 A
a 2 = 5,88A
a3 =5,79A
On peut penser à une distorsion de la maille cristalline suite à l'incorporation de As et
éventuellement de Au.
Selon KURANTI (1941) et HENLEY (1975), le paramètre de la maille cristalline (ao) des
pyrites aurifères synthétiques augmente progressivement pour des teneurs en or supérieures à
200ppm. Par ailleurs, BOIRON (1987) a montré que le même paramètre (ao) ne varie pas dans
les pyrites de Villeranges malgré leur contenu aurifère. Dans une publication russe (1982),
l'augmentation des paramètres de la pyrite semble indiquer que As est isomorphe de S.(As varie
entre 0,4 et 0,6 at%).

1-B-3-5/ MICROANALYSE EDS

La microanalyse EDS de type EDAX couplée au microscope MET' permet de réaliser:


-des spectres EDS en mode balayage sur plage large ou en sonde fixe ponctuelle (nanoprobe),
d'une grande pratique dans nos investigations, mais dont le mode d'acquisition favorise une
contamination rapide de la zone analysée sous l'impact du faisceau électronique en créant une
couche superficielle de carbure de silicium.
- des image X qui s'avèrent difficiles à mettre en œuvre dans notre cas à cause des très faibles
teneurs en or, le relief et la résolution médiocre des images X.

Le détecteur des photons est une diode Si(Li), la limite de détection est de l'ordre de 1%,
les temps d'acquisition utilisés sont de 100 s par mesure et la tension utilisée est de 80 keV
offrant des tailles de spot de 70 A. Le volume excité est très faible, nécessitant ainsi des teneurs
élevées.

a/ Pyrite de Colombie : Fig.I-B-26

b/. Arsénopyrite du Châtelet : Fig.I-B-27a et 27b

c/ Conclusion

La raie La de l'or (9,71 keV) est visible sur les spectres corresponadnt à l'arsénopyrite
du Châtelet, il s'agit là d'un résultat qui n'a jamais été reportée dans les études antérieures. La
raie Ma (2,12 keV) la plus intense est masquée par la raie Ka du soufre.

La quantification a permis de mettre en évidence des zones très riches (> 1 wt% ) en or
dans les arsénopyrites du Châtelet (Fig.I-B-27 a et b) sans que nous y ayons pu visualiser des
microprécipités au moyen de l'observation MEr en forts grossissements (750000 fois).

125
Etude de l'or "invisible"

Les analyses de la pyrite de Colombie, moins riche en or (<0,6 wt%), ont donné des
spectres où il est difficile de déchiffrer un pic Au La bien individualisé (Fig.I-B-26).

Fig.I-B-26
Pyrite de Colombie
Il
SKa
As Ka

5 10 15 20
Energie (ke V)

Fig.27 a
~--------------------------------------------------------~
Arsénopyrite Chatelet

SKa FeKa As Ka

0 5 10 15 20
Energie (ke V)

126
Etude de l'or "invisible"

Fig.27 b

Arsénopyrite Chatelet
S a FeKa AsKa

0 5 10 15 20
Energie (ke V)

1-B-2-6/ CONCLUSION

L'utilisation du MET avec des tensions élevées (200 kV max.) et des forts
grossissements (750 000 X max.) pour la mise en évidence d'éventuelles microinclusions ou
microprécipités à or dans les matrices sulfurées, s'est confrontée au problème de la préparation
des échantillons. En effet le mode choisi qui consiste à l'observation de grains ultrafins déposés
sur film de carbone ou de Formwar souffre de l'handicape de l'hétérogénéité de l'épaisseur de la
préparation, ainsi les contrastes sont masqués par le relief. Néanmoins, localement, l'épaisseur
est réduite et permet de mener à bien une étude permettant notamment la réalisation de la
microdiffraction dans ces zones où l'or est mis en évidence dans une arsénopyrite par analyse
spectrométrique en dispersion d'énergie.

L'autre inconvénient réside dans la non possibilité d'étudier des zones d'interêt
présélectionnées suite à une étude multidisciplinaire par MEB, MSE, spectro Mossbauer et la
MSI.

127
Etude de l'or "invisible"

1-B-4/ CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES

Pour la caractérisation de l'or "invisible" contenu dans les sulfures (pyrite et


arsénopyritc) une approche pluridisciplinaire par le moyen du MEB, la MSE, la spectrométrie
Mossbaucr ct la MSI a été très fructueuse pour la caractérisation du statut de l'or "invisible".
Elle a permis d'avancer dans le problème du dosage ainsi que la cartographie de cet élément à
des teneurs très faibles. La quantification de 1'or par SI MS fait appel à 1'utilisation de standards
externes implantés. Il a été prouvé qu'à teneur égale, 1'or natif ne possède pas la même émision
secondaire que l'or combiné dans l'arsénopyrite, il reste donc à prouver que le rendement
d'ionisation de l'or implanté (dont on cannait pas encore le vrai statut chimico-minéralogique)
soit le même que celui dans les sulfures à or "invisible".

Les pyrites de Colombie sont souvent zonées en arsenic. Le spectre Mossbauer met en
évidence deux statuts différents pour 1'or, d'une part un or métallique natif plus ou moins alliés
avec l'argent, et d'autre part un or combiné représenté par un large double pic dont la position
est différente mais voisine de celle de Au dans FeAsS. Les mesures micronsonde électroniques
confirme la présence de deux types d'or dans ces pyrite, grace à la projection des mesures dans
un diagramme de correlation Au - As. La microsonde ionique a permis de cartographier et de
doser 1'or combiné dans ces pyrites, il est nettement lié au zonation dues à As.

Le minerai du Châtelet a fait l'objet d'une étude similaire, les pyrites sont de la même
façon zonées en arsenic, le spectre Mossbauer met en évidence un seul statut pour l'or qui est
sous forme combiné. Les pyrites ne sont pas riches en or, la MSI permet sa mise en évidence, il
est encore une fois intimement lié à l'arsenic. Les arsénopyrites plus riches en or (jusqu'à 1,7
wt%Au)

La mise en œuvre de la technique d'observation grâce au MEr, nous a permis:

-de détecter de l'or dans l'arsénopyrite du Châtelet par microanalyse et de réaliser de la


diffraction sur ces zones riches, ces dernières cristallisent dans le même réseau que
l'arsénopyrite non aurifère et ne montrent pas d'inclusions aurifères aux forts grossissements ;

- de remarquer que les paramètres de maille des pyrites de Colombie changent (par
rapport à ceux des pyrites références non aurifères), ce qui nous amène à penser à une
distorsion de la maille cristalline de ces cristaux suite à l'incorporation de As et Au.

La technique reste prometteuse et ses perspectives dépendent d'une l'amélioration du


mode de préparation des échantillons, la possibilité d'analyser des zones riches en or
préséléctionnées au moyen d'autres techniques analytiques, et enfin de pouvoir faire de la haute
résolution sur ces mêmes zones.

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133
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

~ ~

JPAIR.1ff!JE !!!! :PREDICTION ET ETUDE


~ ~ ~

DE L'ALTERABILITE DE STERILES
, ~

MINIERS SULFO-ARSENIES INCLUS


DANS UN LIANT HYDRAULIQUE

. 134
Caractérisation de stériles suljo-arséniés en vue de leur inertage

II-Al INTRODUCTION

Le principal objectif des recherches menées dans le cadre du projet SULFIXBACK est
de tenter une approche nouvelle comme réponse au problème du stockage des résidus miniers
sulfurés, en promouvant une utilisation de ces produits pour le comblement des galeries
minières souterraines, après une stabilisation chimique convenable. Ainsi pourront être
résolus des problèmes qui touchent:
(i) à la place requise en surface pour le stockage traditionnel en digues, ainsi qu'à
l'altération des paysages naturels,
(ii) à l'économie de l'exploitation minière: en effet, le remblayage des zones déjà
exploitées peut permettre une exploitation plus complète du gisement, et donc en prolonger la
durée de vie.

Actuellement certaines mesures sont prises pour réduire la gravité du problème lié à la
pollution causés par ces rejets à fort potentiel de génération d'eaux de drainage acide (AMD
acide mine drainage), ainsi dans les trois cas qui nous intéressent les solutions adoptées
actuellement sont les suivantes:
- PIRI1ES pratique le stockage sous aquatique,
- COGEMA procède par un remblayage souterrain utilisant le ciment Portland et la chaux
(source d'alcalinité) pour l'enrobage des sulfures afin de limiter la mise en solution des
éléments toxiques notamment l'arsenic,
- ALMAGRERA utilise la moitié de ses rejets pour la fabrication de l'acide sulfurique par
grillage, 20% est vendu sur la marché et le reste est destiné au stockage sous aquatique.

Ces problèmes ne pourront être résolus de manière entièrement satisfaisante que si on


peut attendre du matériau de remblayage et de la méthode de mise en oeuvre plusieurs
qualités:

- le matériau doit être effectivement inerte chimiquement, et ceci à long terme, ce qm


implique tout particulièrement que les éléments toxiques doivent être immobilisés et que le
risque d'auto-ignition des sulfures soit entièrement écarté. Ceci impose de conditionner les
rejets sulfurés en les mélangeant avec un liant, qui peut être par exemple un ciment;

- le matériau doit avoir une résistance mécanique compatible avec la stabilité (et la sécurité)
des travaux miniers existants ou ultérieurs. Ce point est évidement très lié avec la stabilité
chimique, dans la mesure où on ne peut pas attendre de propriétés mécaniques stables de la
part d'un produit qui ne serait pas stable chimiquement. De même, un matériau aisément
friable par exemple, peut voir son inertie chimique se dégrader rapidement, par contact des
sulfures avec des solutions percolant le gisement;

135
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

- le volume du matériau à recycler en mine après conditionnement (mélange entre les sulfures
ct le liant inertant approprié) ne doit pas être supérieur à la place faite en mine après
exploitation: Ceci ne pose pas de problèmes pour une entreprise où les sulfures sont séparés
de leur gangue (carbonates, silicates, qui sont non toxiques et stockés en surface) et
représentent un faible pourcentage en masse du minerai tout venant (cas de la Société des
Mines du Bourneix, France, où le concentré de sulfures (5% du minerai tout-venant) est
fabriqué pour en retirer l'or). Ce n'est en revanche pas la cas lorsque le minerai est un minerai
sulfuré massif, où les proportions utiles (sulfures de Pb, Zn, Cu) et donc commercialisés, ne
représentent qu'un faible pourcentage du minerai (exemple 5% dans le cas de la société
PIRITES Alentejanas, gisement de Moinho, Portugal);

- le matériau obtenu après mélange des sulfures et du liant doit être facile à mettre en oeuvre
(transport vers le fond de l'exploitation, temps de prise... ).

Avant d'entamer l'étude proprement dite, un examen assez général de la littérature


concernant les sulfures et leurs altérabilité, les ciments hydrauliques et leur réactivité
notamment vis à vis des attaques de type sulfatique et enfin les solutions adoptées dans le
domaine minier, aux problèmes de gestion des stériles sulfurés, la stabilisation à base de liant
hydraulique est la plus apropriée actuellement.

Ensuite, un chapitre traitera la caractérisation des stériles avant leur inclusion dans le
ciment, il consiste à la mise en oeuvre de méthodes diverses de type physiques, chimiques et
minéralogiques afin de qualifier le mieux possible le potentiel oxydatif de ces résidus et de
pouvoir les comparer. la partie étude des mortiers (stérile ciment), leur aspect texturai et leur
évolution lors de phénomènes d'altération plus ou moins prononcés.

136
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

II-BI GÉNÉRAliTÉS

Dans ce chapitre, afin de dresser l'état de l'art concernant l'étude qui sera menée pour
répondre aux problèmes posés, une revue de la littérature est effectuée d'une part sur les
sulfures, leur minéralogie et leur oxydabilité, d'autre part sur les liants hydrauliques, leur
chimie aussi bien pendant les stades les plus précoces (l'hydratation et le durcissement) que
les plus tardifs (l'altérabilité notamment en présence de produits soufrés).

ll-B-11 LES SULFURES

Les sulfures constituent le principal composant des stériles issus du traitement des
minerais à métaux de base et certains minerais à métaux précieux. ils sont représentés le plus
souvent par la pyrite, les autres minéraux accompagnateurs sont l'arsénopyrite notamment
dans le cas des minerais sulfurés aurifères, la pyrrhotite et les sulfures valorisables égarés lors
du traitement par flottation, parmi lesquels on trouve la chalcopyrite, la sphalérite, la galène,
diverses variétés de sulfosels ...etc. La pyrite et l'arsénopyrite sont les principaux minéraux
auxquels nous intéresserons le long de cette étude.

ll-B-1-1/ Minéralogie (Cf. I-B-2-2)

a/La pyrite

La pyrite, de formule chimique FeS2, est un minéral qui cristallise dans le système
cubique sous différentes formes en fonction du milieu et les conditions de formation. Elle se
présente le plus souvent en cristaux automorphes cubiques, framboïdale (en pyritosphères
dont la genèse en milieu sédimentaire est encore méconnue), mais peut aussi être xénomorphe
par remplacement épigénique de tissus cellulaires PICOT (1982), offrant des structures
collomorphes (en forme de gel, aussi appelée la mélnicovite). Elle peut cristalliser très
finement (taille micrométrique) à très grossièrement (cristaux cubiques centimétriques). De
nombreuses pyrites montrent un zonage net du à la variation de la composition chimique
durant la cristallisation.

FeS2 peut cristalliser aussi en marcassite. Ce minéral se forme dans des conditions
bien particulières (basse température, à partir de solutions acides), il est associé souvent à la
pyrite dans les minéralisations de type BPGC basse température.

b/ L'arsénopyrite

L'arsénopyrite FeAsS, aussi appelée mispickel, représente l'occurrence la plus


répandue de l'arsenic. Elle cristallise dans un système monoclinique évolué (pseudo-
orthorhombique). Le fer peut être remplacé par le cobalt donnant une variété dite glaucodot.

137
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

Elle sc pn5scntc le plus souvent sous forme bien cristallisée en prismes, en pseudo-octaèdres
ou plus allongée en baguettes. L'arsénopyrite, fréquemment zonée, semble surtout liée aux
intrusions acides ct hyperacides, c'est un accompagnateur fréquent de l'or.

11-B-1-2/ Altérabilité

Les diagrammes de stabilité Eh-pH relatifs aux systèmes Fe-As-S-H20 et Fe-S-H20


sont très nombreux et très compliqués à cause de la diversité des phases solides et les espèces
dissoutes mises en jeu lors de l'altération de la pyrite et de l'arsénopyrite. Deux d'entre eux ont
été sélectionnées pour illustrer la stabilité des phases les plus prépondérantes dans notre
étude, il s'agit de celui de OSSEO-ASARE (1984) et celui de LOWSON (1982).

Eh 0

Fe2+

-1
Fe
[Fe]= 10-4 M
[As] = [S] = 10-4 M

0 4 8 12 16
pH
Fig. ll-1 Diagramme Eh- pH du système Fe As S (ÜSSEO-ASSARE K. et al., 1984)
A : 02 + 4 H+ + 4 e- ----> 2 H 20 (pü 2 = 1 atm)
B : 2 H+ + 2 e- ----> H2 (pH2 = 1 atm)

L'arsénopyrite est plus oxydable que la pyrite et ce quelque soit le pH. L'existence de
nombreux oxydes et hydroxydes de fer (FeO, Fe3Ü4, Fe203, Fe(OH)2, Fe(OH)3, FeOOH)
rend très complexe l'établissement d'un diagramme Eh-pH complet. D'autres espèces comme
les jarosites KFe3(S04h(OH)6, sont souvent associées à l'oxydation de la pyrite avec des
augmentations de 115% de volume LOWSON (1982). Les jarosites appartiennent à la série
Alunite-jarosites, lesquelles sont isostructurales avec la beudantite Fe3(As04,S04h(OH)6. Le
soufre se présente dans les conditions normales sous trois états principaux : sulfure, soufre

138
Caractérisation de stériles sulfo-arsélliés ell vue de leur illertage

élémentaire, ct sulfate. Quant à l'arsenic, il est sous trois états essentiels : arséniures et
arsénites (trivalent) ct arséniates (pcntavalent).

0 7 pH 14

Fig. 11-2 Diagramme Eh-pH du système Fe-S-HzO à 25°C (LOWSON R. T. 1982)


A : Oz + 4 H+ + 4 e- ----> 2 HzO (pOz = 1 atm)
B: 2 H+ + 2 e- ---->Hz (pHz = 1 atm)
Les limites de stabilité des phases solides à des activités de w-16 molL -1
Les limites de stabilité de lajarosite avec des activités de 1 molL-I

Tous les auteurs qui ont travaillé sur les phénomènes oxydatifs de la pyrite et de
l'arsénopyrite sont d'accord sur l'existence de trois voies distinctes et dont les contributions
restent encore mal établies :

* l'oxydation aqueuse par l'oxygène dissous (DO)


* l'oxydation électrochimique
* l'oxydation bactérienne
La morphologie et la structure cristalline influencent l'oxydation de FeS2 dans l'ordre
suivant : pyrite automorphe < pyrite framboïdale < marcassite (la plus réactive).
L'arsénopyrite est plus oxydable que la pyrite, et les couplages galvaniques entre les sulfures
de différentes natures favorisent l'oxydabilité.

al Oxydation chimique

C'est une réaction très lente, considérée comme la première étape de l'oxydation des
pyrites, notamment dans les eaux de drainage acides très répandues dans les mines à sulfures

139
Caractérisalio11 de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

SINGER ct STUM M ( 1970). Dans ce cas, le soufre est oxydé en sulfate avec des produits
intermédiaires mal décrits (thiosulfates et sulfites) MAJIMA et PETERS (1969), l'arsenic
s'oxyde en arséniates ct le fer est solubilisé sous forme Feil et Feiii ou précipite sous forme
d'oxy-hydrohydcs, de sulfates, d'arséniates ou carbonates suivant les conditions chimiques.

al/ Cas de la pyrite

LOWSON (1982) stipule un modèle en trois étapes pour l'oxydation chimique de la


pyrite:

JI Oxydation aqueuse de la pyrite par l'oxygène moléculaire en fer ferreux et sulfates :


2 FeS2 + 7 02 + 2 H20 -----> 4 (S04)2- + 4 H+ + 2 Fe2++ ê (As04)3-
N.B.: E représente la quantité d'Arséniates mise en solution lors de l'oxydation de pyrites arsénieuses

2/ Oxydation du Feil en Feil! par 02:


2 Fe2+ + 15 02 + 2 H20 -----> 2 Fe3+ + H20

31 Oxydation de la pyrite par Feil/:


2 FeS2 + 14 Fe3+ + 8 H20 -----> 2 (S04)2- + 16 H+ + 15 Fe2+

a2/ Cas de 1'arsénopyrite

L'arsénopyrite s'oxyde de la même manière que la pyrite en mettant en jeu les mêmes
types de réactions. L'équation qui correspond au déclenchement de l'oxydation de
l'arsénopyrite est la suivante:
2 FeAsS + 13/2 02 + 3 H20 -----> 2 (S04)2- + 2 (As04)3- + 6 H+ + 2 Fe2+

Le fer ferreux est oxydé en fer ferrique qui à son tour vient se réduire sur l'arsénopyrite
qui se dissout en libérant une acidité moins importante MALATI et RALPH (1994) d'après les
travaux de BARRETI et al. (1989, 1990, 1993) :
FeAsS + 11 Fe3+ + 7 H20 -----> H3AsÜ3 + S042- + 11 H+ + 12 Fe2+
H3As03 + 1/2 Ü2 ----> H3As04

L'équation finale peut s'écrire :


2FeAsS + 7 02----> 2 FeAs04 + 2 H2S04

En milieu alcalin, l'oxydation de l'arsénopyrite est favorisée thermodynamiquement en


raison des faibles potentiels comme le montre le diagramme Eh-pH dans le système Fe-As-S
à 25 °C de la figure (Fig.II-1). Cette réaction peut être représentée par l'équation suivante:

2FcAsS + 10 OH-+ 7 02 ---->Fe203 + 2 (ASÜ4)3- + 2 (S04)2- + 5 H20

140
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

Les sulfates et les arséniates sont libérés en solution, alors que l'oxyde de fer forme
une couche protectrice à la surface de l'arsénopyrite.

b/ Oxydation électrochimique

bl/ Cas de la pyrite

La voie électrochimique de l'oxydation de la pyrite par l'oxygène moléculaire est en


fait une sommation de trois demi réactions :

- deux sur l'anode FeS2+ 8 H20 ---> Fe3++ 2 (S04)2-+ 16 H++15 e-


FeS2 ---> Fe2+ + so + 2 e-
Remarque : L'apparition du soufre' en tant que produit fmal est favorisé par la forte acidité.

- une cathodique :

Le processus d'oxydation électrochimique a été discuté par AHMED (1991) à la base de


la théorie des niveaux énergétiques dans les orbitales moléculaires et le type de
semiconductivité de la pyrite. Le transfert électronique vers les agents oxydants (02 et Fe3+)
se fait par l'intermédiaire des bandes de conduction des pyrites de type n, donnant ainsi
naissance à des couches de conversion (n-p) qui conduisent à un piégeage des trous et par la
suite à la dissolution du minéral. 02 est réduit à la surface du minéral, H202 est formé causant
une oxydation sévère de la surface par injection de trous dans la bande de valence. Une
couche d'oxyde de fer peut être ainsi formée. La présence de Fe2+ joue alors le rôle de
protecteur passivant la surface.

b2/ Cas de l' arsénopyrite

BEATTIE et POLING (1987) ont étudié la surface de l'arsénopyrite oxydé


électrochimiquement en milieu alcalin. La réaction anodique donne la formation d'une couche
d'hydroxydes de fer dans la quelle l'arséniate reste incorporé, le sulfate étant libéré dans
l'électrolyte. L'équation principale est la suivante BUCKLEY et W ALKER (1988), HISKEY et
SANCHEZ (1988):

FeAsS + 11 H20 ---> Fe(OH)3 + HAs042- + S042- + 18 H+ + 14 e-

En milieu acide, il y a formation de composés ferrifères solubles, alors que la surface


se couvre par du soufre élémentaire.

141
Caractérisation de stériles su(lo-ar.\'éuiés en vue de leur inertage

d Altération biologique

L'oxydation de la pyrite est favorisée par la présence de bactéries, principalement


l'espèce Thiobacillus ferrooxidans : la vitesse d'oxydation se trouve ainsi multipliée par un
facteur allant de 20 à 1000 BERTil ELIN (1987). En effet, cette bactérie est non sporulante,
autotrophe (utilisant uniquement le carhone minéral), chimiolithotrophe (utilise des substrats
minéraux tels que les sulfures comme source d'énergie pour leur métabolisme), mésophile (30
- 35 oc température optimale de croissance), acidophile (l'acidité favorise leur croissance, le
pH optimal se situe entre 1,8 ct 2,8), aérobique (en présence d'oxygène), l'anaérobie est
facultative. D'autres espèces hactéricnnes peuvent rentrer en jeu dans l'oxydation bactérienne,
notamment Thiobacil/us thiooxidans, Leptospirillum ferrooxidans qui en cultures mixtes
augmentent les rendements d'oxydation MONROY (1993).

Les thiobacilles sont capables de dissoudre la pyrite :

-soit directement: 2 FeS2 + 7,5 02 + H20 -----> 4 (S04)2- + 2 H+ + 2 Fe3+


- soit indirectement par production en solution d'un oxydant puissant qui est le Feiii.

Dans le cas de l'arsénopyrite, le mécanisme d'oxydation directe est souvent représenté


par deux réactions LAWRENCE (1990) et LINDSTROM et al. (1992) :

FeAsS + 13 02 + 6 H20 + 4H+ ---> 4 Fe2+ + 4 H3As04 + 4HS04-


FeAsS + 11 02 + 2 H20 + 4H+ ---> 4 Fe2+ + 4 HAs02 + 4HS04-

Dans la deuxième réaction l'arsenic trivalent est oxydé en AsV par le Felll en solution
qui par ailleurs contribue à la dissolution de l'arsénopyrite:

II-B-1-3/ Autres minéraux et les éléments en traces

Les équations correspondant à l'oxydation par l'oxygène de quelques produits présents


dans les stériles de mines :

- Oxydation de la pyrrhotite FeS + 202 = S042- + Fe2+


- Oxydation de la chalcopyrite CuFeS2 + 402 = Cu2+ + Fe2+ + 2S042-
-Oxydation de la sphalérite ZnS + 202 = zn2+ + S042-
- Oxydation de la galène PbS + 202 = Pb2+ + S042-
- Oxydation du soufre S0 + 3/202 + H20 = 2H+ + S042-
Les mêmes réactions peuvent de produire avec comme agent oxydant du fer ferrique.
Ainsi on peut retrouver des phénomènes similaires à ceux qui se déroulent lors de l'altération

142
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

météorique supergène (action des pluies chargées en oxygène et en gaz carbonique) de


gisements sulfurés primaires et la formation des chapeaux de fer. En effet les stériles issus du
traitement de minerais sulfuré complexes renferment souvent des minéraux à métaux de base
égarés lors de la concentration.

Les solubilités de ces minéraux en question sont différentes par rapport à celles de la
pyrite et l'arsénopyrite, comme le montre le tableaux ci dessous basé sur la mesure des taux de
réaction du Felll: réduction du Felll en Feil, mFe3+=10-l RIMSTIDT et al. (1994).

On peut citer aussi la grande famille des sulfosels regroupant les cuivres gris,
boumonite, boulangérite ... etc. Leur dissolution conduit à un relargage non négligeable de
métaux lourds : l'arsenic, l'antimoine, le sélénium, le plomb, le bismuth... D'autre part, il y a
aussi la libération des éléments en traces que renferment les sulfures formant les stériles à
savoir le mercure, le thallium, le cadmium, l'indium, ... (Cf. Part.I-A).

L'impact de l'oxydation des sulfures peut aussi affecter quelques minéraux silicatés
tels que la Kaolinite et les micas : Cette réaction se déroule sous l'effet de l'acide sulfurique et
génère la formation de sulfates d'aluminium ou de potassium et une libération d'acide
silicique (I4Si04). Par ailleurs BHATII et al. (1994) ont étudié l'altération des micas
(phlogopite) et les feldspaths (anorthite et microcline) lors de l'oxydation bactérienne de la
pyrite et de la pyrrhotite. En plus des jarosites, ils ont noté la formation de la vermiculite et du
gypse très tardivement (dissolution du plagioclase calcique). En milieu abiotique, dans des
conditions comparables, ces produits d'altération ne sont pas retrouvés.

En conclusion, on dira que le pH constitue le facteur principal qui gouverne la


solubilité des sulfures dans leur paragenèses primaires, secondaires ou dans les stocks de
stériles miniers, les autres facteurs étant :

- Le taux d'oxygène (atmosphérique ou dissout)


- La température
-La proportion d'éléments basiques (carbonates) à caractère tampon
- La perméabilité
- L'homogénéité ... etc.

143
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

11-B-2/ CIMENTS ET BÉTONS

Le ciment est une poudre très fine, constituée essentiellement de silicates et


d'aluminates de calcium, qui fait prise avec l'eau d'où le nom de liant hydraulique.

11-B-2-1/ Fabrication du ciment Portland

Le ciment pmtland est un mélange finement broyé de clinker et de gypse. Le clinker


est obtenu dans les fours à ciment par cuisson à haute température d'un mélange de calcaire et
d'argiles ou de marnes, suivie d'une trempe. Ce clinker est composé presque essentiellement
de silicates et d'aluminates de calcium.

80% Calcaire + 20%


(Argile + autres produits )

Broyage
Cuisson (1450°C)

Clinker
'-----..J
J._ Additifs
(Anhydnte, lrutler, cendres... etc.)

t Broyage

Fig. ll-3 Le schéma général de la fabrication du ciment portland

La composition du clinker est beaucoup influencée par le mode de la clinkérisation


(transformation de phases à l'état solide par combinaison de la chaux avec les oxydes de Si,
Al et Fe).
Composition moyenne d'un clinker :

Composant Formule nom particularité proportion


Silicate tricalcique C3S "Alite" issu de C2S 45%
Silicate bicalcique C2S "Bélite" se forme à 800 °C 27%
Aluminate tricalcique C3A "Célite" abaisse le point de fusion 11%
Ferroaluminate mêmes propriétés que C3A
C<tAF "Ferrite" 8%
tétracalcique
-
(C = Chaux : CaO, S = Silicate : SiOz, A= Aluminate : Alz03, F =Ferrite : Fez03, S = Sulfate S0 3).

La finesse du clinker joue un rôle fondamental dans les propriétés hydrauliques du


ciment, on y ajoute le gypse ou l'anhydrite pour leur effet régulateur de prise (5% max.).

144
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

ll-B-2-2/ Variétés et coûts

On distingue plusieurs type de ciments suivant les additifs (Laitier, fillers, cendres,
pouzzolanes.... etc.), d'où des propriétés physiques et chimiques différentes. La nomenclature
Française distingue par exemple :

CPA Ciment Portland artificiel


CPJ Ciment Portland composé
CLK Ciment au laitier et clinker
CHF Ciment au laitier et cendres
CLX Ciment au laitier activé à la chaux
CSS Ciment sursulfaté

Suivant la résistance mécaniques, on distingue plusieurs classes (35, 45, 55, HP). Il
existe d'autres types de ciments à utilisations particulières La composition de quelques
ciments usuels ainsi que leur coût (approximatif) est donné dans le tableau ci dessous:

Type Composant CaO Al 2 03 Si0 2 so4 Fe 2 0 3 Prix Caractéristiques


principale (%) (%)_ {%) .(%~ (%) FF/t
Ciment
Portland Clinker97% 60,17 4,9 20,75 3,53 2,85 500 ordinaire
CPA
Ciment résistant
laitier Laitier>80% 45,61 10,01 27,17 6,57 1,72 350 aux milieux agressifs
CLK acides, sulfates, ...etc.
Ciment prise rapide,
alumineux Bauxite 35,78 38,85 3,91 3,78 9 (?) 1800 résistance aux
Fondu sulfates

ll-B-2-3/ Hydratation, prise et durcissement

al Poudre de clinker

Les constituants du ciment Portland sont dotés de propriétés hydrauliques, c'est à dire
qu'ils donnent en présence d'eau des hydrates qui précipitent et s'organisent en une structure
mécaniquement rigide formée par une grande variété de minéraux, de vide (pores), et d'eau,
c'est la prise. Le C3A s'hydrate plus rapidement que C3S et C2S, le C4AF s'hydrate plus
lentement.
L'hydratation est très poussée durant la phase précoce de la prise et continue au cours
du temps (durcissement). Dans le cas des ciments composés, l'hydratation ne se fait pas
exactement de la même manière. Quand le clinker est substitué par du laitier, on obtient en
plus des trois phases communes précitées, un aluminosilicate hydraté (Gehlénite), et si le
laitier est activé par du sulfate de calcium, il y a apparition en plus de l'hydroxyde
d'aluminium (Gibbsite). Des phénomènes similaires ont lieu avec l'addition des pouzzolanes

145
Camcléri.WIIiou de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

l'l ks cendres, cependant, ils n'affectent que les cinétiques des réactions d'hydratation qui
dl'vknnenl plus lentes.
Des réactions parasites appelées "fausse prise" peuvent se produire, elles sont provoquées par:
- Une réaction très rapide entre C3A et les sulfates en solution entraînant un durcissement
précoce.
- Une saturation précoce de la solution interstitielle en sulfates, il y' a formation de gypse.
- Si les clinkcrs, au cours de leur fabrication, subissent un surchauffage, il se forme alors un
peu de plâtre (CaS04 0,5H20) à prise très rapide.

Les principales réactions gui s'enchaînent lors de l'hydratation d'un ciment sont les suivantes
(FROIINSDORFF G.J., 1989)

2 C3S + 6 H --------> 2CxSHx + (6-2x) CH(1,3 <x <1,7)


2 C3S + 4 H --------> 2CxSHx + (4-2x) CH(1,3 <x <1,7)
C3A+6H --------> C3AH6
C3A + 3 CS H2 + 26 H --------> C3A3 CS H32
C3A +CS H2 + 10 H --------> C3ACS H12
C4AF + 2 CH+ 6C-S-H2 +50 H --------> 2 C3(A,F) 3 CS H32
2 C3A + C3A 3 CS H32 + 4 H --------> C3ACS H12
avec H =H20

Remarque : Ces réactions sont toutes exothermiques.

L'hydratation d'un ciment Portland correspond à un dissolution congruente des


composantes du ciment anhydre, il en résulte un passage en solution des ions Ca2+, silicates
Si04H2 2-, Si04H3-, Si07H42-, aluminates Al(OH)4-, Al02-, sulfates S042-, alcalins Na+ K+,
et des hydroxydes OH-(augmentation du pH). La concentration en pH dans les eaux de
porosité est fonction des alcalins présents dans le ciment PING et BEAUDOIN (1992). Par
ailleurs, il est démontré que ceux ci ont un rôle néfaste sur les propriétés mécaniques des
ciments BOULOT (1993).
Les ions sulfate en solution dans l'eau de gâchage qui proviennent de la dissociation du gypse
ou de l'anhydrite réagissent avec l'aluminate tricalcique du ciment (constituant le moins
soluble) pour former un premier hydrate qui couvre la surface des particules et freine ainsi
l'hydratation (d'où la propriétés inhibitrices du sulfate de calcium). Ce produit cristallise
ensuite en éttringite primaire formant le squelette de la pâte en voie de durcissement. D'autre
part les silicates tricalciques et bicalciques (en quantités plus importantes) vont s'hydrater et
forment l'hydroxyde de chaux (Portlandite) et un gel silicaté C-S-H. Toutes les réactions sont
interdépendantes et interactives.

146
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

L'hydratation sc poursuit longtemps lors du durcissement, mettant en jeu la réactivité


des anhydres restants avec l'eau capillaire piégée dans la porosité. Le pH passe de 10-11 (lors
du malaxage) à 12-13 durant le durcissement BICSOK (1972).

b/ Autres réactifs

Laitiers : C'est un résidu minéral de la préparation de la fonte dans les hauts fourneaux. Le
laitier est un véritable ciment manifestant par lui même de propriétés hydrauliques
grandement activées par le clinker ou par d'autres activateurs tels que l'anhydrite.
L'hydratation des ciments au laitier est moins rapide que celle du Portland surtout dans sa
période initiale. Elle forme moins de portlandite et dégage parallèlement moins de chaleur.
Cependant chimiquement, ces ciments résistent mieux tant à l'action destructrice des sulfates,
qu'à la dissolution de la chaux par les eaux pures ou chargées en certains sels, ainsi que celle
contenant du gaz carbonique agressif.

Réactifs pouzzolaniques : Les cendres sont des produits pulvérulents de grande finesse (0 à
315 ~rn) résultant de la combustion en centrales thermique de composés minéraux solides
(houille, lignite ... ). Elles rentrent dans la composition de certains ciments en proportion
variable (5 à 20 %). D'autres substances peuvent être utilisées comme ajouts dans les ciments,
on peut citer les pouzzolanes naturelles, la fumée de silice, les fillers ... etc.

Ces produits sont ajoutés en proportions différentes pour améliorer les propriétés
chimiques et mécaniques, ils sont tous capables d'induire induire un effet pouzzolaniques c'est
à dire une fixation de la chaux libre pour former des hydrates non expansifs (essentiellement
des C-S-H).

ll-B-2-4/ Minéralogie des hydrates et leur stabilité chimique

Portlandite Ca(OH)z : Quand elle est bien cristallisée, elle se présente sous forme de
'
plaquettes fines, hexagonalés qui s'empilent en amas compacts formant des ponts entre les
grains de C3S et C2S anhydres ou partiellement hydratés. La Portlandite participe à la
cohésion dans les ciments surtout aux petites échéances, elle est également la plus sensible
aux diverses attaques (solubilité = 2,5 g/1 à 25°C) que pourrait subir un mortier ou un béton.
Sa dissolution entraîne une perte considérable de résistance.

Éttringite 3Ca0 Al 2 03 3(CaS04 ) 32H 2 0 : Elle se présente sous forme d'aiguilles plus ou
moins fines. D'un point de vu technologique, c'est le premier minéral qui apparaît lors de
l'hydratation des ciments : c'est ce qu'on appelle l'éttringite primaire, qui participe à la prise.
Elle peut être aussi secondaire se formant lors de réactions type alcali-granulat ou sulfatique.
Suivant les conditions de formation, elle se présente sous différents faciès DELOYE (1989) :

147
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

- Dans lt's pores (bulles) : Aspect plus ou moins sphérolithique, les aiguilles sont fines et
bien individualisées, elles n'induisent pas d'expansion.
-A l'inft'lface liant-granulat: Faciès en plaquettes compactes formées d'aiguilles collées les
unes contre les autres perpendiculairement à la surface du granulat, l'éttringite possède un
caractûrc expansif dans ce cas.
- Dans les plans de clivages et les fissures : La cristallisation est mauvaise, elle induit un
remplissage des fissures existantes ou qu'elle crée elle même, elle peut aussi apparaître dans
les plans de clivage de certains minéraux du granulat (silicates).

Gels C-S-H CaxSiyOx+2y xH20 : Ce sont des gels qui précipitent dans le milieu aqueux au
moment de l'hydratation de C3S et C2S. Ils possèdent une structure microporeuse très
complexe et sont constitués de fibres enchevêtrées. Ils retiennent une quantité d'eau
importante. Le C-S-H représente la phase la plus importante dans la pâte des mortiers et des
bétons, il apparaît sous plusieurs formes : aciculaire, réticulaire, en forme de disques et de
sphères ou en masse dense. La texture du C-S-H varie en fonction de la composition de l'eau
de gâchage.
La Tobermorite (calcique), provient de la cristallisation du C-S-H à température inférieure à
100°C. Pour des rapports Ca/Si élevés (>2), la tobermorite peut se transformer en un minéral
plus calcique et plus hydraté, la J ennite TAYLOR ( 1990). Dans la structure de ces silicates, le
calcium peut être remplacé par d'autres cations.

Monosulfoaluminate de calcium hydraté Ca3 Al 20 CaS04 12H20 I: 1 cristallise sous


6
forme de plaquettes hexagonales bien individualisées ou en rose de sable. Il provient de la
transformation tardive de l'éttringite quand tout le S03 a été consommé REGOURD (1975) et
DUNN (1989).

Gypse CaS04 2 H20: ll est ajouté au clinker au moment du broyage. Lors du gâchage, il est
dissout dans un premier temps puis reprécipite comme phase intermédiaire lors de
l'hydratation du C3A. Comme l'ettringite, il peut apparaître comme phase secondaire.

Thaumasite CaC03 CaSi03 CaS04 15H20: Elle provient de l'altération des mortiers riches
en chaux, elle résulte souvent de la transformation de l'ettringite avec laquelle elle coexiste
par fixation de C02 et Si02 REGOURD et al. (1978). C'est un minéral correspondant à un stade
avancé de la dégradation, il n'a pas de cohésion.

Stabilité des hydrates


Le pH est l'un des paramètres essentiel dans la stabilité des hydrates, il reste élevé 12-
13 tant qu'il est tamponné par la portlandite. Un apport externe d'acidité provoque une
consommation de celle ci jusqu'à épuisement, l'effet tampon sera assuré par les autres

148
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

hydrates. La figure ci dessous montre la stabilité de quelques phases hydratées du ciment en


fonction du pH.

pH

Portlandite

C4AH13

Monosulfoaluminate

Monocarboaluminate

Ettringite

Monochloroaluminate

CSH

Thaumassite

Si02,xH20

Al(OH)3

CaC03

Fig. ll-4 Stabilité de quelques hydrates en fonction du pH

La température influe aussi sur la stabilité des phases hydratées du ciment, en jouant
sur leur solubilité, la portlandite est stabilisé avec une hausse de température. Par ailleurs
l'augmentation de la température joue aussi sur les pressions de cristallisation qui croissent
favorisant la précipitation de produits expansifs PINGet BEAUDOIN (1992), de même que le
module de Young, la porosité et la perméabilité.

ll-B-2-5/ Confection des bétons et leur altérabilité

Le béton est un composite hétérogène résultant du mélange de ciment, granulats, eau


et de faibles quantités d'adjuvants permettant d'améliorer certaines propriétés (fumée de silice
pour améliorer la résistance mécanique, des hydrofuges pour le piégeage des bulles
d'air... etc.). Les interactions sont nombreuses et différentes suivant la nature du ciment et du
granulat : l'ensemble acquiert un comportement physique, chimique et rhéologique complexe
à analyser.

Les mortiers et les bétons peuvent être plus ou moins altérés ou même désagrégés par
des influences diverses. Une des principales est l'action des eaux dites agressives (eaux pures,
eau acides, eau alcalines, eaux "séléniteuses" (sulfatées), eaux de mer. .. etc. Cette agressivité
peut se manifester par une dissolution minérale ou par des néoformations de nouveaux corps

149
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

généralement expansifs, il en découle une augmentation une perméabilité plus importante. La


durabilité des bétons est très liée à la facilité de pénétration des substances agressives sous
forme gazeuse (02, C02···) ou aqueuse (sulfates, chlorures ... ). Les forces qui régissent le
transport des agents agressifs sont des gradients de potentiel dus à la croissance cristalline, la
température, l'humidité et la composition chimique de la phase aqueuse REGOURD (1984). On
définit ainsi des facteurs exogènes et des facteurs endogènes:
Origine Endogène Exogène
Chimique Hydratation Carbonatation
Alcali-réaction Pénétration d'agents agressifs
Physique Auto-dessication Température
Hygrométrie
Mécanique Granulats Sollicitations de service
Sollicitations accidentelles

Il y' a aussi des facteurs biologiques, à savoir l'action de micro-organismes (bactéries


et champignons ... etc.) qui affectent la résistance mécanique des ciments et bétons SAND et
BOCK (1991). Le développement de bactéries oxydant les sulfures n'est pas clairement prouvé
dans les conditions alcalines du ciment.

La réaction alcali-granulat représente une sorte de dégradation des mortiers et des


bétons. TI s'agit essentiellement des réactions alcali-silice et des réactions alcali-carbonate (la
dédolomitisation en fait un cas vraiment à part DELOYE (1982). Ce sont des actions qui se
manifestent à long terme, dont souffrent la majorité des anciennes constructions (les
monuments en particulier).

11-B-3/ RÉACTIVTIÉ DES SULFURE5 AU SEIN DES UANTS HYDRAUUQl.JES

La chimie des ciments est un phénomène très complexe, et quand celle ci se superpose
à d'autres réactions telles que l'oxydation des sulfures détaillée postérieurement, la
compréhension se complique d'avantage. Plusieurs auteurs ont travaillé sur la réactivité des
produits soufrés dans les ciments et bétons. On peut citer : MIDGLEY (1958), MOUM et
ROSENQVIST (1960), QUIGLEY et VOGAN (1970), KNOFEL (1976), REGOURD et al. (1980),
SURI et JOSHI (1982), VAZQUEZ et TORAL (1984), REGOURD (1984), DUCIC et MILETIC
(1987), SHAYAN (1988), DRON et BRIVOT (1989), DELOYE (1989), SAND et BOCK (1991),
TAZAKI et al. (1992), YANG et al. (1992), PINGet BEAUDOIN (1992), GALOP et TAYLOR
(1992), FITIKOS (1992), PIASTA et SCHNEIDER (1992), MANGAT et ELKHATIB (1992),
LAWRENCE (1992), CARLES-GIBERGUES et al. (1993).
Les sulfures présents dans les granulats des bétons, peuvent s'oxyder et libérer des
sulfates dans un milieu qui devient progressivement acide. L'action des sulfates sur les
hydrates du ciment provoque ce qu'on nomme communément l'attaque sulfatique dont les
principales réactions sont schématisées dans la figure suivante :

150
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

1 SULFURE INCLUS 1

+Oxydation
SULFATES ET ACIDES

rBFmJJ--~'--~•~roR,liTE
.l ION CALCIUM
f
Dissolution

Précipitation
GYPSE

i
L----....-CÉLITE (C3A)tU UNE ARGILE

J>recipitation

ETTIUNGITEEXPANSNE

Fig. 11-5 Schéma des principales réactions se déroulant durant


une attaque sulfatique

Les sulfates peuvent avoir une origine interne (oxydation locale de sulfures) ou
externe (infiltrations), ils forment du gypse avec les ions calcium issus de la dissolution aisée
de la portlandite (sous la variation du pH) et par la suite de l'ettringite si des ions aluminate
sont présents. La formation d'éttringite secondaire est gouvernée par des facteurs physico-
chimiques illustrés au moyen du diagramme de la figure II-6.

J.l CaS04,2H20 (lu/mole)

1 Ettringite
2 Gypse
3 Portlandite
4 Monosulfoaluminate
-10
hydraté 3
5 Aluminate bicalcique
hydraté
6 Alumina tetetra-
calcique hydraté -20
7 hydroxyde
d'aluminium
5 6
L------.-------+----L----1 J.l Ca(OH)2 (kJ/mole)
-20 -10 0

Fig. 11-6 Diagramme de phase dans le système CaO-Al203-CaS04-H20 à 25 °C


(D'après DRON et al. 1989)

151
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

La force de l'agression des sulfates vis à vis des matériaux à base de ciment en
fonction de leur concentration a été classifiée par HERMANN (1992), selon la Norme DIN
4030:
Degré d'agressivité concentration des sulfates dans les eaux
Faiblement agressif 200 à 600 mg/1
Fortement agressif 600 à 3000 mg/1
Très fortement agressif plus de 3000 mg/1

P AILLERE et RA VERDY (1984), ont travaillé sur les possibilités d'utilisation du soufre
natif (considéré comme déchet industriel) en association avec des liants hydrauliques en vue
d'améliorer certaines caractéristiques du béton. L'études de la durabilité a montré qu'il était
impossible d'éviter l'attaque sulfatique. La corrosion s'accroît avec la proportion en clinker
pour être maximales avec les ciments Portland artificiels, les plus faibles gonflements
correspondant aux ciments rout laitier. SULLIVAN et MC BEE (1976) réussissent dans ce sens
en modifiant le soufre par l'adjonction du dicyclopentadienne
KNOFEL (1976) postule que les gonflements sont dus à l'apparition d'espèces
volumineuses et que l'énergie mécanique (pression de cristallisation) qui est à l'origine de
cette expansion est créée par des réactions chimiques (des phases pauvres en énergie se
forment à partir de phases riches en énergie). Suivant le module d'élasticité propre du béton
en question (en relation avec son âge), les conséquences peuvent être plus ou moins néfastes.
Le gonflement du aux sulfates provoque une augmentation du volume qui se trouve multiplié
par un facteur 8. L'ettringite néoformée commence par obturer les pores (augmentation de la
résistance et diminution de la perméabilité), si la cristallisation continue, il peut y avoir
apparition de fissures. La réaction sulfatique est déterminée par la teneur initiale en C3A du
ciment.
La réaction chimique donnant naissance à l'ettringite peut avoir lieu avec de très basses
teneurs en sulfates (<400 mg/1). Au dessus de 1,2 g/1, le gonflement survient aussi par
l'apparition de gypse secondaire.
REGOURD (1984) démontre que le taux d'expansion n'est pas toujours proportionnel à la
quantité d'éttringite formée car celle ci possède une cristallinité variable suivant le type de
ciment utilisé. Dans les ciments Portland, l'ettringite est mal cristallisée à la surface des C3A,
en revanche dans des ciments riches en laitier, la cristallisation est parfaite et non expansive ,
comblant dans un premier temps la porosité. L'abaissement de la température accroît les
gonflements dans les CPA REGOURD (1980).
Sous l'effet supplémentaire de la carbonatation en présence de silice libre, une
transformation de l'ettringite peut engendrer la formation d'un produit sans cohésion, la
thaumasite REGOURD (1978).

152
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

Il semble actuellement facile de déterminer la quantité de pâte impliquée dans une


attaque par le soufre car les équations chimiques sont bien établies DELOYE (1989). La
formule est une fonction homographique de la teneur en ciment :

100- T·f
p = 0, 925 . s h 100 f - 1
T(1 + -)(1- - )
100 100
Avec
P: proportion de Portlandite consommable par rapport à la pâte hydratée
T: teneur en ciment anhydre du béton (c 1 g)
s: teneur en soufre des granulats
f: teneur en fillers du ciment
h: tau x d'hydratation du ciment (e 1 c)

Il peut avoir une signature microbienne dans l'altérabilité des matériaux à base de
ciment. En effet sous l'action de micro-organismes, SAND et BOCK (1991) distinguent deux
types d'attaques au niveau d'une canalisation en béton. Une attaque très agressive causée par
les minéraux biogéniques et les acides organiques, et une attaque peu agressive résultant des
hétéropolysaccharides et des hétéroprotéines avec leur capacité d'adsorption pour l'eau et les
sels minéraux. L'attaque par les exoenzymes semble très peu importante.

En conclusion à ce paragraphe, on peut dire que, pris isolément, chacun des


mécanismes évoqués n'est pas en mesure d'entraîner à lui seule la ruine du béton; en effet sans
la disponibilité d'aluminates par exemple, la chaîne d'oxydation de la pyrite s'arrêterait à la
formation du gypse. La quantité de chaux nécessaire à la formation de l'ettringite est apportée
par la dissolution de la Portlandite (qui assure la cohésion dans les ciments) ou du calcaire
contenu dans le granulat. Il faut aussi ajouter l'importance de l'eau, car toutes les réactions
d'altération dont il a été question font appel à des enchaînements de dissolutions et de
précipitations en milieu aqueux, engendrant la formation de produits gonflants (expansifs) qui
nécessitent des quantités importantes d'eau.

ll-B-4/ PROBLÈMES LIÉS AU STOCKAGE DES STÉRILES MINIERS SULFURÉS

Le traitement des minerais sulfurés ainsi que les exploitations de charbon laissent en
fin de parcourt des tonnages considérables de déchets généralement nocifs à cause de leur
potentiel de génération d'acidité et de leur contenu en éléments toxiques. L'origine de cette
pollution peut être naturelle (exemple l'altération supergène), ou bien résulter directement des
technologies humaines : mines abandonnées, rejets en surface (stérile d'exploitation, brut
concassé ... ) ou des résidus de traitement des minerais.

153
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

Le problème des eaux de drainage acide (AMD "acidic mine drainage") avec son
impact sur l'environnement inquiète actuellement toutes les entreprises minières, qui sont de
plus en plus menacées par les restrictions et les normes récentes imposées par les
gouvernements des pays les plus industrialisés (Canada, U.S.A., Australie, les pays de la
communauté européenne ... ). Par ailleurs, ces pays doivent aussi gérer des milliers de tonnes
de stériles miniers à fort potentiel acide résultant d'anciennes exploitations en vue de
réhabiliter les sites. Dans les pays en voie de développement, ce problème n'est pas la priorité
principale, mais les désastres causés par le secteur minier y sont très nombreux et diversifiés.

La principale conséquence de cette pollution est le relargage d'acidité et d'éléments


nocifs capables d'une part de gêner l'exploitation en cours du minerai, et d'autre part de
polluer non seulement les sols et les eaux de surface environnantes mais aussi les nappes
phréatiques les plus profondes. La nuisance est constatée pendant la durée de vie de la mine et
surtout après sa fermeture. Le phénomène s'aggrave dans le temps et c'est toute la faune et la
flore qui se retrouve en danger.

La plupart des mines adoptent le stockage sous aquatique en digue, cela représente une
solution provisoire à court terme mais non satisfaisante à long terme et à cause de
l'imperfection de l'étanchéité du système.

Génération d'acidité et relargage d'éléments toxiques

Il s'agit principalement d'acide sulfurique (H2S04) généré par l'oxydation des sulfures
sous l'effet de l'oxygène dissout (DO "dissolved oxygen") dans les eaux de drainage mais
aussi dans les eaux de porosité. Plus profondément la DO baisse et c'est le fer ferrique, très
soluble en milieux insaturées et arides, qui prend le relais. La présence de bactéries telles que
les thiobacilles accentue le phénomène d'oxydation. Les stériles contenant de l'arsenic sous sa
forme réduite, peuvent libérer en plus de l'acide arsénique (H3As04) suite à l'oxydation
d'arsénopyrite. Les eaux de drainage acides (AMD "acidic mine drainage") constituent en soi
une source de pollution à cause du pH qui peut descendre très bas, mais elles représentent un
milieu complexant favorable à la mobilité de certains éléments toxiques (As, Pb, Cd, Hg ... ).

Les pyrites les plus altérables sont celles de petite taille (0,25Jlm) dites framboïdales.
L'oxydation de la pyrite peut engendrer dans certains conditions , la précipitation de produits
avec une augmentation de volume et une création de fentes ouvertes dans les tas, la surface
exposée directement aux agents agressifs est ainsi augmentée. Parmi ces produits gonflants, il
y' a la jarosite et le gypse.

FeS2 + 15/402 + 5/2H20 + 1/3 K+ = l/3KFe3(S04)3(0H)6 + S042- + 4 H+


Ca2+ + S042- + 2H20 = CaS04 2H20

154
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

D'autres sulfates de fer hydratés peuvent naître en milieu acide insaturé en DO où le


Feiii est plus soluble CRAVOTTA (1994), ALPERS et al. (1994). Il s'agit de la mélanterite
FeiiS04.7H20, la rozénite FeiiS04.4H20, la szomolnokite FeiiS04.H20, la romérite
FeiJFeiii2(S04)4.14H20, la halotrichite-bilinite Feii(Al,Feiii)2(S04)4.22H20, la copiapite
FellFeii4(S04)6(0H)2.20H2 0, la voltaite K2Feii5Feii4(S04h2-18H2 0, la kornelite
Feiii2(S04h-7H20, la coquimbite Feiii2(S04)3(0H)2.9H20 et le rhomboclase
(H30)Feiii(S04h-3H20.

La quantité d'acide généré dépend de la proportion des sulfures, de leur nature, du taux
d'oxydation, de la perméabilité qui ne cesse de s'accroître une fois le processus d'oxydation
déclenché, l'humidité du tas de stérile. Tous ces facteurs favorisent le drainage des solutions
et la remobilisation mécanique et chimique des matériaux. L'activité biogéochimique des
Thiobacilles est bien connue dans les mines à sulfures ou de charbon pyriteux EV ANGELOU
(1983).

Comparaison entre l'altération chimique et l'altération biologique

L'oxydation chimique des sulfures en suspension (10 mg/1) est 75 fois moins rapide
que l'oxydation biologique, cette différence est moins nette à des concentrations élevées en
sulfures (BUISSMAN et al. 1990). Une comparaison du taux des réactions spécifiques de
différents composés sulfurés en milieu biotique et abiotique dans les conditions suivantes
30°C; pH= 3, Po2 = 20 kPa (d'après SCHARER et aL 1994):
Composé Taux de réaction spécifique (moim·2 s- 1 ) Energie d'activation
Biotique Abiotique (Jmoi-1)
pyrite 6,6410-~ 4,25 10·Y 52,7
J:>_y_rrhotite 9,20 10·~ 1,10 10·~ 44,7
chalcopyrite 6,67 10·9 1,34 10·IZ 20,0
sphalérite 1,43 10·~ 1,88 10·Y 47,0

On constatera que l'oxydation abiotique est supérieure à l'oxydation en présence de


bactéries. RITCHIE (1994) confirme ces résultats en faisant une synthèse de différents travaux
(OLSON (1991), MOSES (1987) et BARRIES (1981)) visant à quantifier la part des différents
mécanismes (chimiques et microbiologiques) susceptibles d'intervenir dans l'oxydation de la
pyrite. Il est très intéressant de noter que les phénomènes à l'échelle du laboratoire sont à
deux ordre de grandeur plus importants que ceux mesurés à l'échelle réelle (sur le tas).

Solutions aux problèmes des AMD et le relargage d'éléments toxiques

BLOWES et al. (1990 et 1991) ont étudié les tas de stockage de stériles de quelque
mines de sulfures (Heath Steel aux USA et W ait Amulet au CANADA). Ils ont mis en évidence
une couche dite "Hardpan", situées à faible profondeur au dessous de la zone oxydée en
surface. Cette néoformation est caractérisée par la cémentation de minéraux de fer
(hydroxydes et sulfates), de gypse et une accumulation de co2 (atteignant jusqu'à 60 % du

155
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

volume des pores). En dessous de cette couche, les eaux de porosité ont subit un faible
changement dans leur composition chimique durant 10 ans de stockage, suggérant ainsi que la
zone de cémentation réduit la mobilité des éléments dissous à travers le tas d'où l'importance
économique et environnementale de celle ci. L'addition de carbonates durant les dernières
phases de la formation du tas, favoriserait la formation de cette barrière géochimique.

La présence de carbonates (calcaires et dolomies) dans le milieu peut jouer un rôle très
important dans la neutralisation de l'acidité, en imposant un effet tampon. La calcite est
dissoute dans ces conditions au détriment de la sidérite et du gypse dans les pores GERMAIN
et aL (1994). Certaines mines ont adopté la neutralisation chimique à l'aide de roches
calcaires fragmentées MURDOCK (1953), cependant cette solution reste difficile à mettre en
oeuvre à cause des cinétiques lentes et le coût élevé. Le neutralisation s'effectue aussi par
l'ajout de chaux, mais le capital neutralisant s'épuise au cours du temps remettant de nouveau
le danger

La néoformation d'oxy-hydroxydes et de sulfates permettent une coprécipitation ou


une adsorption des éléments toxiques APPLEY ARD et BLOWES (1994), WEBSTER et al.
(1994). Les éléments polluants peuvent précipiter sous des formes plus ou moins stables,
ainsi le Pb peut former le sulfate (cérusite) ou bien le carbonate (anglesite et
plombojarosites), l'arsenic peut être stable en se combinant au fer ou le calcium, ces
mécanismes réactionnels influent considérablement sur la géochimie des eaux de porosité des
stériles PTACEK et BLOWES (1994).

HUANG et Ev ANGELOU (1994) proposent une méthode de passivation des pyrites par
l'ajout de KH2P04 et H2Û2, il se forme des phosphates ferriques en surface capables de
bloquer l'oxydation. Certains auteurs préconisent l'utilisation d'orthophosphates (hydroxy-
apatite et triple superphosphate) formant des composés peu solubles avec certains métaux
lourds BARTII et al. (1995).

PITCHTEL et DICK (1990) ont testé l'amendement des rejets miniers par des composés
organiques (boues d'épuration, acide pyruvique.. ), ils ont constaté une remontée considérable
du pH après un certain temps d'incubation et une baisse de la concentration en sulfates et du
fer en solution.

Enfin, l'emploi de certaines technologies plus ou moins coûteuses, consistant à


imperméabiliser les tas de stériles (argiles, bitumes... ) peut représenter des solutions, qui reste
toutefois difficiles à mettre en oeuvre.

Parmi toutes ces techniques, le stockage sous aquatique reste le plus commun. Dans
certains cas plus rares, on procède par des remblayages souterrains des stériles, dans ce cas le
système hydrogéologique du gisement constitue un facteur primordial.

156
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

Prédictions des AMD- Potentiel de génération d'acidité

Ces travaux ont eu de l'ampleur dans les pays miniers développés, ainsi de nombreux
travaux ont été focalisés sur la mise en oeuvre de modèles sur l'oxydation de stériles pyriteux
DAVIS et al. (1986, 1987) PANTELIS et RITCHIE (1991), BOUDREAU (1991).
WHITE et JEFFERS (1994) proposent un modèle géochimique de prédiction des AMD
destiné à des mines en phase d'exploration ou de développement, le modèle étant basé sur une
caractérisation des stériles et leur lixiviabilité. SCHARER et al. (1994) ont développé un
programme informatique dans ce même but, une simulation dans le temps et dans l'espace
permet d'approcher l'altérabilité l'environnement de la mine.

ll-B-5/PROCÉDÉS DE STABILISATION- SOLIDIFICATION (PSS)

CONNER (1990) a regroupé dans un ouvrage tous les processus de la fixation


chimique et de la solidification des rejets polluants (CFS "chemical fixation and
solidification"). Ces procédés sont de plus en plus utilisé pour la stabilisation de déchets de
diverses natures, ils regroupe deux catégories principales :

Procédés basés sur des réactifs minéraux

Les concepts généraux de la solidification des systèmes inorganiques reposent sur des
réactions très similaires qui sont en liaison directe avec la technologie des ciments dans la
confection des bétons. COTE (1986) postule que la majorité des réactifs utilisés dans la CFS
peuvent être projetés sur un diagramme de composition ternaire utilisant la combinaison de
cinq oxydes aux pôles: Si02, CaO+MgO et Al203+Fe203 (Fig.ll-7).
La majorité des réactifs utilisés dans la CFS proviennent de roches naturelles plus ou
moins transformées et sont tous d'une faible valeur industrielle. Les différents processus de la
CFS des rejets s'obtiennent par la combinaison de divers composés, les processus qui ont été
utilisés commercialement sont basés sur les ciments, la chaux avec l'ajout de produits tels que
le gypse, les argiles, les cendres volantes ou le silicates solubles.

Si02

Ciment
Chaux alumineux

CaO
MgO
Fig. ll-7 Diagramme ternaire Si02, CaO+MgO et AI203+Fe203

157
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

La solidification des rejets dépend de plusieurs facteurs physiques :


- La taille des particules qui joue un rôle important notamment sur la viscosité de la pâte,
- Le contenu en eau libre qui représente l'eau disponible pour les réactions d'hydratation,
- Le contenu solide : La quantité de solide affecte et la prise et le durcissement de la pâte,
- La densité du rejet à inerter qui peut induire une séparation
- La viscosité qui est en liaison directe avec le rapport solide/liquide,
- La mouillabilité qui conditionne le malaxage, la dispersion ainsi que l'adhésion des grains au
sein du liant. Certains produits sont hydrophobes (rejets flottés par exemple), en effet, la
présence de collecteurs peut causer une inhibition de la prise et du durcissement de la pâte,
dans certains cas on ajoute des surfactants pour favoriser la mouillabilité.
- La température agit notamment sur les cinétiques de réactions (hydratation, oxydation .. ).
Les dessiccations rapides post durcissement peuvent causer une fracturation des mortiers et
des bétons d'où l'importance du facteur humidité.
De nombreux facteurs chimiques sont capables de retarder ou inhiber la prise et le
durcissement des systèmes CFS, certains affectent la dureté finale du composite ou sa
perméabilité, d'autres interviennent sur les propriétés chimiques (exemple des sulfates). Les
effets des facteurs chimiques sur la CFS diffèrent d'un processus à l'autre (diversité des liants
possibles).
En conclusion la CFS à base de réactifs inorganiques est caractérisée par un faible coût
relatif, la non toxicité des produits utilisés, une facilité de mise en oeuvre, une augmentation
de volume limitée, une bonne résistance à la biodégradation, une perméabilité relativement
faible et enfin une bonne stabilité à long terme (mécanique et chimique).
Le ciment Portland et ses dérivés incluant les différents additifs sont les plus utilisés
actuellement pour les CFS de divers types de rejets. Ils ont été appliqués avec succès pour les
déchets radioactifs et ce depuis 1950. Actuellement leur utilisation s'étend pour d'autres types
de rejets polluants notamment les sulfurés LAMOS et CLARK (1989), MITCHELL (1989),
VILES et DAVIS (1989). Ils se caractérisent par une composition relativement simple, une
réactivité assez bien connue, un coût modéré et une mise en oeuvre facile. Le choix du ciment
convenable est fonction du type et de la composition du rejet destiné à l'inertage, la quantité
d'eau doit être minimale pour faciliter sa mise en oeuvre (e/c en général égal à 0,4), cependant
il ne faut pas négliger le contenu en eau libre dans les rejets et leur pouvoir adsorbant sur l'eau
(présence d'argiles).

Procédés basés sur des réactifs organiques

Les processus organiques peuvent être groupés en deux types principaux:


-Thermoplastique : système de mélanges chauds (bitumes, polyéthylène ... ),

158
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

- Systèmes polymères (Polyesters, formaldehyde, urée ... ); quand les rejets sont mélangés avec
un produit monomère et un polymérisant des micro-encapsulations des particules se
produisent et finissent par constituer une sorte de matrice.
Sans entrer dans les détails, ces processus, peu utilisés, sont caractérisés par un coût élevé,
une très faible perméabilité, une commercialisation et une utilisation difficile et enfin une
stabilité à long terme non prouvée.

ll-B-6/ STABILISATION DEL 'ARSENIC

L'arsenic est le polluant principal pour les trois stériles étudié, il convient donc de bien
comprendre sa spéciation afin de pouvoir le stabiliser. Plusieurs travaux ont traité ce
problème; on peut citer ceux de PAPASSIOPI et al. (1988), STEFANAKIS et KONTOPOULOS
(1988), ROBINS (1984, 1988), MIRZA et al. (1988), GROSSIN (1994) et enfin VIRCIKOVA
(1995). Les principaux minéraux d'arsenic sont cités en annexe, l'arsénopyrite étant le plus
commun dans la nature.

L'oxydation de la pyrite (pouvant renfermer des quantités non négligeables de As ) et


de l'arsénopyrite libère dans le milieu du fer (Feil et Feiii), des sulfates et des arséniates
(Asiii et AsV). Aslll ne peut être oxydé en As V en présence d'air ou d'oxygène à température
et pression ambiantes, en effet cette oxydation se fait en milieu oxygéné sous l'effet d'une
température et une pression données. Parmi les autres agents oxydants, il y a les ions
ferriques. Les composés oxydés renfermant Asiii semblent être plus solubles que ceux qui
contiennent As V STEFANAKIS et KONTOPOULOS (1988). Aux conditions Eh-pH des solutions
en équilibre avec les ciments en général et les mortiers à sulfures en particulier, l'arsenic est
sous forme AsV ROBINS (1988).

Stabilité des arséniates

Le tableau ci dessou~ rassemble les produits de solubilité de quelques arséniates


comparés à ceux de certaines espèces qui peuvent être mises en jeu dans les interactions
chimiques entre le ciments et des stériles sulfo-arséniés.

Composé Formule pKs à25°C


Arséniates de baryum Ba3(As04)2 50,1
Arséniates de plomb Pb3(As04)2 35,4
Arséniates de cuivre Cu3(As04)2 35,1
Arséniates de zinc Zn3(As04)2 27,4
Arséniates de fer FeAs04 20,2
Arséniate de calcium Ca3(As04)2 18,2
Scorodite FeAs042H20 19,1-24,4
Calcite CaC03 8,4
Gypse CaS04.2H20 4,7

159
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

Il ressort que la forme la plus stable de (As04)3- est sa précipitation avec le Ba. Les
arséniates de métaux (Pb, Zn et Cu) sont assez stables: Ces composés permettront de
stabiliser les éventuelles mise en solution de ces métaux. Les arséniates de fer et de calcium
possèdent des solubilité similaires, cependant la combinaison avec le Ca est plus stables en
milieu alcalin tamponné par le chaux. À partir de pH = 8,5 l'arséniate de calcium commence à
se déstabiliser en faveur de la calcite si la carbonatation est permise.

En milieu ferreux :
En milieu ferrique: Fe3+ + (ASÜ4)3- ------> FeAs04
L'arséniate ferreux est plus stable que l'arséniate ferrique

Les arséniates de fer sont assez stables en milieux acide, mais sont rapidement
déstabilisés en milieu alcalin. Ils se présentent soit sous formes cristallisée (scorodite,
pharmacosidérite ... ), soit sous forme de précipités amorphes dont la solubilité est identique à
plus faible que celle des arséniates cristallisés VIRCIKOVA et al. (1995). L'arséniate de fer
cristallisé ou scorodite FeAs04 2H20 est un composé naturel issus de l'altération des
sulfures, elle se forme à bas pH pour un rapport molaire Fe/As < 1 et à des températures
élevées (:2: 80°C), elle est souvent associée à la pharmacosidérite.

En milieu calcique, la précipitation de l'arséniate de calcium, la réaction principale est:


3 Ca2+ + 2 (As04)3- -----> Ca3(As04)2

Il existe plusieurs formes d'arséniates de calcium, en fonction du pH et de la


concentration en As5+ MIRZA et al. (1988). La forme D est la plus stable aux pH basiques et
en l'absence de C02.

log [As(V)] -7

-6

-5
A Ca2H2(As04)2
B Ca5H2(As04)4 -4 D
C Ca3(As04)2
D Ca3(As04)2:Ca(OH)2 -3

-2

-2
4 6 8 10 12 14
pH
Fig. ll-8 Diagramme Iog(AsV)- pH du système As-Ca-H20-(Air)
D'après MIRZA et al., 1988

160
caraccensanon ae scenles sul]o-arsemes en vue ae œur znercage

En présence de C02, le diagramme de phase se réduit au domaine ombré, la phase


prépondérante D disparaît, le champs de stabilité de la phase C est très réduit, enfin les phases
A et B persistent. C'est la carbonatation qui l'emporte.

Le diagramme ci-dessous représente une synthèse de différents travaux (ROBINS,


VIRCIKOVA, .. ) concernant la solubilité des arseniates de fer et calcium (naturels et de
synthèse), projetés dans le diagramme de MIRZA.

1000

~ N
,..-._

=
eJ:l
e
....;-
100
0
...._,
=
0
~
u..
·-
tiJ
tiJ
10 N
,..-._
"0

·-=
~
~
0tiJ
QI
tiJ
J,..o
1
-<
...._,
~
-< u
~

0,1

0,01

0 2 4 6 8 10 12 14
pH
Fig. 11-Sbis Synthèse sur la soulbilité des arséniates (Fe ,Ca) dans le diagramme MIRZA

La carbonatation

Ca(OH)2 + CÜ2 -------> CaC03 + H20


Ca3(As04)2 + 3 C02 + 3 H20 ------> 3 CaCÜJ + 2 (As04)3- + 6 H+

La formation de la calcite en surface des mortiers et bétons est un phénomène très


courant, il constitue en soi un avantage : en effet la couche calcitique qui se forme jouerait un
rôle protecteur vis à vis de l'agressivité du milieu extérieur (0 2, H20 , CÜ2, acidité ...etc.).
Cependant, il arrive que cette dernière se décolle du reste du béton, celui ci devient exposé de
nouveau aux éventuelles attaques. Par ailleurs, il faut noter qu'il s'agit d'un phénomène très
lent.

161
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

La précipitation du gypse

La présence de sulfates dans le milieu (oxydation des sulfures), peut donner la


naissance de gypse qui est stable à des pH plus acides.

ll-B-7/ CHOIX DU LIANT

Il convient d'employer de préférence des ciments à indice d'hydraulicité 1 élevé, c'est à


dire pas trop riches en chaux et riche en laitier. (DREUX, 1990)

NB L'indice d'hydraulicité
1 > 0,5 Les ciments sont dits neutres (Cas des ciments riches en laitier)
1 < 0,5 Les ciments sont dits basiques (Cas des ciments Portland)
1# 1 Les ciments sont dits acides.

Les ciments les plus résistants aux corrosions chimiques par des solutions agressives
sont ceux à faible pourcentage en C3A. Il existe des ciments réputés pour leur résistance aux
eaux agressives, il s'agit:
- Les ciments au laitier CLK et CHF (le plus utilisé)
%Laitier %clinker % autres additifs (fillers)
1 CLK 80 17 3
l CHF 40à 75 20 à45 3

- Les ciments prompts


- Les ciments alumineux
- Les ciments sm·sulfatés
- Les ciments pouzzolaniques.

162
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

II-Cl CARACTÉRISATION DES STÉRILES SULFURÉS

ll-C-1/ COMPOSITION CHIMIQUE

Les analyses chimiques des éléments majeurs et mineurs qui ont été faites sur les trois
stériles (COGEMA, PIRITES et ALMAGRERA) sont présentées dans le tableau comparatif
ci dessous. Trois analyses sont disponibles :
- les analyses qui ont été envoyées avec les échantillons, faites par les laboratoires des trois
mines en question et qui correspondent au analyses de routine,
- les analyses réalisées à SOTIEL (ALMAGRERA) sur les échantillons étudiés,
-les analyses majeurs uniquement, faites au CRPG de Nancy sur les mêmes échantillons.

CO GEMA PIRITES ALMAGRERA


26,65 39,27 38,27 1
Fe% 27,5 41,25 40,25 2
24,2 44,84 40,5 3
24,24 48,61 42,18 1
S% 23,5 46,42 40,06 2
21,6 - 39,6 3
12,89 1,3 0,66 1
As% 10,46 1,02 0,59 2
12 - 0,5 3
Cu% 0,08 0,24 0,5 2
0,07 0,185 0,45 3
Pb% 0,22 0,72 1,44 2
0,18 0,47 1,4 3
Zn% 0,12 4,37 0,77 2
0,1 0,96 0,9 3
Sb (ppm) 2110 659 767 2
Hg(ppm) 0,2 98 31 2
Cd(ppm) 17 75 13 2
Bi (ppm) 19 33 23 2
Si% 8,25 - - 3
Al% 2,3 - - 3

1 Analyses faites au CRPG Nancy


2 Analyses faites à ALMAGRERA
3 Analyses envoyées avec les échantillons

Une critique peut être faite à l'égard de ces résultats, en effet certaines différences sont
constatées, elles peuvent être dues à des erreurs analytiques ou à des problèmes liés à
l'échantillonnage.

Dans le but de définir les polluants, une lixiviation normalisée des stériles selon la
norme française NF X 31.210, réalisée au SEPA- COGEMA a donné les résultats suivants
(mg solubilisé par kg de stérile sec) :

163
Caraclùisalion de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

CO GEMA PIRITES ALMAGRERA Teneur admise


Arsenic 1091 28 42 <5
Cadmium <0,4 4,7 2 <50
Mercure <0,8 <0,7 <0,7 <5
Plomb < 1,2 219 168 <50
Antimoine 73 < 1,7 < 1,7 -
Zinc 2 1541 2337 <250

Dans cc qui suivra, seul l'arsenic (polluant commun dans les stériles en question) fera
l'ohjct de notre étude. Sa teneur maximale tolérée dans les eaux naturelles est de 0,01mgl-1.
La pollution due aux autres éléments tels que le plomb et le zinc dans le cas des stériles
PIRITES et ALMAGRERA, est considérée comme non prioritaire.

11-C-2/ MINÉRALOGIE- MIXITÉ

Dans un premier temps l'utilisation de la diffractions des rayons X avec une faible
sensibilité (de l'ordre du pour-cent) permet de mettre en évidence uniquement les phases
cristallisées. Ainsi, dans le cas du stérile COGEMA renfermant beaucoup de gangue, une
séparation densimétrique au Bromoforme est réalisée sur la fraction granulomét1ique 80- 106
!-!ID afin de concentrer les sulfures dont l'émission en DRX masque la minéralogie de la
gangue. Les résultats obtenus sont les suivants :
Plongeant Surnageant
Pyrite FeS2 (M) Quartz (M)
Arsénopyrite FeAsS (M) Illite et micas (M)
Quartz (M) Chlorite (M)
Illite et micas (M) Pyrite (M)
Chlorite et kaolinite (M) Arsénopyrite (M)
Chalcopyrite FeAsS (rn) Feldspath potassique - rutile (s)
Dolomite CaMgC03 (rn) Feldspath sodique (s)
Sidérite FeC03 (rn) Pharmacosidérite (s)
Rutile ou feldspath potassique (s) Arsénosidérite (s)
Scorodite (s) M: majeur
Arsénosidéride (s) rn: mineur
As2S3 (orpiment) ou As60UH20 (s) s: suspecté

Le stérile de PIRITES renferme essentiellement de la pyrite et du quartz qui masquent


la présence éventuelle d'autres espèces minéralogiques. De même en ce qui concerne le stérile
d'ALMAGRERA où on note la présence de sidérite FeC03.

L'étude minéralogique a été poursuivie par le biais de la microscopie optique et la


microscopie électronique à balayage. Les principales informations sont d'ordre texturales
notamment du point de vue mixité entre minéraux de différentes natures.

164
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

La pyrite FeS2 est le minéral le plus abondant dans les trois stériles, elle constitue la
phase majeure dans les rejets de PIRITES et de ALMAGRERA. Les minéraux
accompagnateurs sont rares, ils englobent:
- les non flottés du traitement à savoir des minéraux de valeurs tels que la chalcopyrite
CuFeS2, la sphalérite ZnS, la galène PbS et les cuivres gris Cuu(As, Sb)4S13, répandus
particulièrement dans les stériles sud-ibériques,
- et des minéraux communs dans les stériles de flottation à savoir l'arsénopyrite FeAsS, la
marcassite FeS2.... etc.
La gangue est essentiellement représentée par du quartz, micas et carbonates. Le
tableau ci dessous résume cette composition et mettant en évidence les sources de pollution
possibles.

SULFURES POLLUANTS POSSffiLES GANGUE

Stérile Pyrite FeS2 As,soi- Chlorite


CO GEMA Arsénopyrite FeAsS As, soi- Quartz
Berthiérite FeSb2S4 Sb, S042- Micas
Marcassite FeS2 S042- Dolomite

Stérile .Pyrite FeS2 As, SOi- Quartz


PIRITES Chalcopyrite CuFeS2 Cu, soi- Magnétite

Sphalérite ZnS Zn, Cd, Hg, soi- Cassitérite

Galène PbS Pb, S042-

Cuivre gris Cu12(As,Sb)4S 13 Cu, Zn, Hg, As, Sb, SOi-


Sulfoantimoniures de Sb Pb Cu Bi Pb, Cu, Bi, Sb, S042-

Pyrrhotite Feo-xii S042-

Arsénopyrite FeAsS As, soi-


Stérile Pyrite FeS2 As, S042- Sidérite
ALMAGRERA Chalcopyrite CuFeS2 Cu, soi- Quartz
Sphalérite ZnS Zn, Cd, Hg, soi- Micas, chlorite

Galène PbS Pb, S042- Dolomite

Stérile de COGEMA : La mixité prépondérante consiste en un assemblage entre grains de


sulfure avec les minéraux de gangue (photo II-1). Les mixtes pyrite-arsénopyrite sont rares
(photo I-3), il existe par ailleurs d'autres types de mixtes tels que les cuivres gris-chalcopy1ite
(photo II-5).La pyrite peut être automorphe ou framboïdale = pyritosphères (photo II-4),
l'arsénopyrite est systématiquement automorphe le plus souvent en cristaux losangiques. Des
zonations sont visibles au sein de certains cristaux de pyrite et d'arsénopyrite (photos II-2).

165
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

Photo I-2 MEB-ERD

Photo I-1 MEB-ERD

Photo I-5 MO :mixte chalcopylite-cuivre gris Photo I-3 MEB-ERD


30 !-LITI

166
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

Photo I-6 MO aspect général du stétile PIRITES


110 j..Lm
Photo I-8 MO mixte cuivre gtis - pytite - chalcopyrite
30j..Lm

Photo I-10 MO mixte sphalétite- pytite


30j..Lm

Photo I-9 MO aspect général du stétile ALMAGRERA


110 J..Lm 167
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

Stérile de PIRITES : Une particularité de ce stérile par rapport aux deux autres, c'est
l'importance de grains mixtes. Cette mixité est représentée principalement par un couplage
chalcopyrite-pyrite de différentes tailles, ainsi que chalcopyrite-sphalérite. Voir photos 11-
6,7,8.

Stérile d'ALMAGRERA : La caractéristique principale de ce produit est la présence de gros


mixtes pyrite-sphalérite et pyrite-gangue. La chalcopyrite est toujours libre. Voir photos
photos 11-9-10.

Les informations d'ordre minéralogiques et texturales sont d'une importance capitale


dans les prévisions du potentiel oxydant des stériles en question. En effet l'oxydabilité des
divers minéraux sulfurés précités est différente, à ceci s'ajoute l'influence de la mixité
(couplage galvanique) et la présence de minéraux tels que les carbonates.

ll-C-3/ GRANULOMÉTRIE

Cette étude vise l'évaluation de la taille des grains qui constituent les stériles sulfurés
des trois mines en question. Comme le montre l'analyse chimique et minéralogique, ces rejets
renferment des proportions en sulfures différentes, le reste constitue les minéraux de gangue
(schistes en général), ainsi que les composés ajoutés ou ayant pu se former lors du traitement
(Collecteurs, carbonates, sulfates, arséniates ... etc.). Deux précautions sont à prendre dans les
résultats obtenus par la granulométrie Laser.

- les limites de la technique, à savoir la simulation des formes à des sphères et le seuil de
détection, en effet, il existe des particules (moins de 5%) dont la taille est inférieure au 1-1m

-il y a un phénomène d'agrégation des particules qu'on arrive pas à éviter grâce aux ultrasons

Stériles bruts (Fig ll-9) :

Les principaux paramètres tirés de ces courbes sont résumés dans le tableau ci dessous

Stérile d80 (!-lm) dSO (!-lm) taille moyenne (Jl.m)


BOURNEIX 40 16 15
PIRITES 30 15 18
ALMAGRERA 26 10 10

Le stérile ALMAGRERA est le plus fin des trois stériles, ceci s'explique par son
histoire le long du traitement minéralurgique que subit le minerai dans la laverie (broyage
plus poussé). les stériles de PIRITES et de COGEMA possèdent des d50 très proches (15 1-1m)
environ, cependant, les distributions granulométriques se distinguent en ce qui concerne la
fraction grossière.

168
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur ilzertage

12 Volume%

(() ALMAGRERA

6 COGEMA

4 1
2

0,1 1 10 100 1000


Diamètre (~tm)

Fig 11-9 Distribution granulométrique des différents stériles bruts

Stériles purifié de leur gangue par attaque HF (Fig. 11-10)

Les sulfures pris isolément montrent une distribution plus homogène (Gaussiennes
parfaites) avec ALMAGRERA comme stérile contenant les sulfures les plus fins et
COGEMA les plus grossiers.

10 Volume%
PIRITES
ALMAGRERA
8
COGEMA

0,1 1 10 100 1000


Diamètre (~rn)

Fig 11-10 Distribution granulométrique des sulfures de stériles

Fraction fine des stériles:::; 20 11m (Fig 11-11) :

La fraction fine est la plus exposée à l'oxydation, la finesse se confirme dans le cas
d'ALMAGRERA, les deux stériles COGEMA et PIRITES présentent des distributions
similaires.

169
Caraclérisatùm de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

Volume%
lü PIRHES
ALMAGRERA

0+-~~~~~~~~~~~~-----~~~
0,01 0,1 1 10 100
Diamètre Qlm)

Fig II-11 Distribution granulométrique de la faction -20J.lm des trois stériles

II-C-4/ RÉPARTITION MINÉRALOGIQUE- GRANULOMÉTRIE

À partir des analyses chimiques faites d'une part sur les stériles bruts correspondant
aux trois stériles étudiés et d'autre part sur les différentes tranches granulométriques réalisées
sur ces mêmes produits, une démarche qui consiste à approcher la répartition des principaux
sulfures (pyrite et arsénopyrite) en fonction de la granulométrie est réalisée par un calcul
minéralogique tel que décrit dans la partie Matériel et méthodes en IX.

La séparation granulométrique est faite selon 3 coupures pour les stériles de PIRITES
et ALMAGRERA et 4 en ce qui concerne le stérile de COGEMA; les refus sont ensuite
analysés chimiquement (CRPG Nancy). Les résultats sont regroupés dans le tableau ci
dessous.

Le fer ne peut pas être pris en compte dans le calcul, en raison de son occurrence
:'

simultanée dans les sulfures et les minéraux de gangue (silicates et sulfates ferrifères), en
effet le système ne peut être résolu en raison d'un mauvais bouclage.

D'autre part, des analyses microsonde électronique de Fe, As et S sont faites sur les
pyrites de chaque stériles (20 grains par stérile), la moyenne des teneurs est donnée dans le
tableau ci dessous. En ce qui concerne l'arsénopyrite, c'est la composition théorique qui sert
dans le calcul, en effet les variations chimiques sont négligeables (vérifié dans le cas de
l'arsénopyrite du Bourneix).

Analyse chimique des différentes classes granulométriques:

170
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

granulo %poids %Fe tot. % S tot. %As


CBrut - - 26,65 24,24 12,89
<5 1109 22,12 1311 8 52
Cl 5-20 37,11 26,73 21,3 13,24
COGEMA C2 20-32 11,34 30,82 27,13 17
C3 32-63 2216 3075 28 51 15,2
C4 >63 18,3 22,82 21,56 8,57
A Brut - - 38,27 42,18 0,66
ALMAGRERA Al <20 87 37 3913 406 0,67
A2 20-32 4,08 40,46 43,1 0,68
A3 > 32 8,54 39,43 42,39 0,6
PBrut - - 39 27 48,61 42,18
PIRITES Pl <20 53,03 42,7 46,91 1,32
P2 20-32 15,26 44,15 48,02 1,1
P3 > 32 31,7 43 47,68 0,99

Composition des minéraux :


Swt% Fewt% Aswt%
Pyrites COGEMA 52,59 46,13 1,15
Pyrites PIRITES 53,66 46,32 0,22
Pyrites ALMAGRERA 53,42 46,28 0,2
Arsénopyrite théorique 46,01 19,69 34,3

Les résultats des calculs sont donnés en annexes, seuls les histogrammes de
distribution seront donnés dans ce qui suit

COGEMA Fig.II-12: Dans le stérile de COGEMA où les pyrites contiennent 1,15 wt% As
en moyenne, les rapports Arsénopyrite/Pyrite varient de 0,56 (fraction >63~m) à 1 (fraction
<32~m). La grosse part de sulfure est renfermée par la tranche granulométrique 5 - 20 ~m. La
pyrite est mieux représentée dans la fraction grossière, par ailleurs l'arsénopyrite est plus
présente dans la fraction fine. 40% de la pyrite totale et 50% d'arsénopyrite totale se trouvent
dans la fraction <20~m.

PIRITES Fig.II-13 : Dans le cas du stérile PIRITES, la proportion de pyrite varie


considérablement entre les différentes fractions granulométrique, elle est enrichie dans la
fraction fine et appauvrie dans la fraction moyenne (20-32 ~rn), l'arsénopyrite semble suivre
cette même répartition, mais son estimation est compliquée par sa faible teneur et aussi la
présence d'autre minéraux porteurs d'arsenic (Cuivres gris par exemple). Cependant, on peut
affirmer que les porteurs d'arsenic se concentrent plus dans la fraction fine (< 20~m).

ALMAGRERA Fig.II-14 :Le stérile d'ALMAGRERA montre une répartition des sulfures
similaires à celle de PIRITES avec un enrichissement plus prononcé dans la fraction fine
<2Ü!J.m (environ 85 %).

171
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

Répartition minéralogique : stérile de COGEMA

50,00%
..., lO,OO%
.....
; 30,00%
~ 20,00%

5- 20-
20J..lffi
32J..Lm 6~~ >63J..lffi
Tranches granulométriques
Fig. 11-12

Répartition minéralogique : stérile de PIRITES

Arsénopyrite

2
< 0J..lffi 20-32J..lffi
>32J..lffi
Tranches granulométriques
Fig. 11-13

Répartition minéralogique : stérile de ALMAGRERA

100,00%
......... 80,00%
~

tlit
60,00%
40,00~

20,00%
Arsénopyrite

>32J..lffi
Tranches granulométriques
Fig. 11-14

172
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

D'autres méthodes mal adaptées à notre étude, mais qui méritent d'être signalées en
raison des possibilités de caractéristation qu'elles puissent offrir, il s'agit de l'analyse d'images
et du comptage des points.

Analyse d'images : C'est une approche texturale des différents constituants des stériles, elle
est réalisée au moyen de l'analyse d'image couplée au MEB. La technique repose sur la
digitalisation d'images en électrons rétrodiffusés, offrant un contraste entre trois constituant
majeurs : Arsénopyrite, pyrite et gangue (ordre décroissant de brillance). Cependant, il est
préférable de procéder par deux images de contrastes différents quand il y a trois constituants
(cas du stérile de COGEMA), le premier contraste permet de bien distinguer les sulfures de la
gangue, le deuxième sépare les deux sulfures (pyrite et arsénopyrite). Ensuite un logiciel
d'analyse d'image traite et calcule plusieurs types d'informations pour chaque catégorie
d'objets (grain minéral inclus dans la résine) :
- la surface qui peut informer sur la proportion massique connaissant la densité (en admettant
la proportionnalité entre le pourcentage surface et le pourcentage volume)
-la taille des particules (diamètre de Waddel: diamètre équivalent à un disque)
- la régularité du contour des objets
En voici un exemple d'application : stérile de COGEMA :

60 Arsénopyrite
.......
40
Cl)

:g 20
~
0
~ V) \0 ,..... ~ <'~. r- <'~. r-
0 ,..... ,..... ~
ô,.....
~
V)
..,f r-
,..... 00
~ r-: ...... <'! <'! ~
V)
~

Diamétre de waddel (JliD)

100
Pyrite
v
g 50
~

0 10 20 40 50 60 70 80 90 110 120
Diamètre de waddel (J..Uil)

100
Gangue

...... ...... ...... <'! <'! <'!


ô...... V) ô trÎ ô trÎ
...... <'! <'! ~ ~
Diamètre de waddel (JliD)

Fig. 11-15 Distribution des grains en fonction de leur diamètre de Waddel

173
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

La première critique qui peut être faite à l'égard de ces résultats c'est le degré de
représentativité de l'ensemble des objets considérés. En effet pour que cette dernière soit
respectée, il est nécessaire de prendre des images de zones assez larges et dans ce cas la
méthode est biaisée par la taille minimale des objets pris en compte dans les calculs. En
conclusion, on retiendra que cette technique est difficile à mettre en oeuvre dans notre cas, où
les fines jouent un rôle important.

Comptage des points

Les grains de taille supérieure à 1,62 J.!m ont été ont fait l'objet d'un comptage de
points sur section polie de stérile à l'aide du microscope photonique. La principale déduction
qu'on peut tirer de cette analyse , est l'abondance des grains dans la fraction fine. Ainsi dans le
stérile COGEMA, la tranche granulométrique 1,62 - 3,4 J.!m comprend 32% des grains
comptés, 55% en ce qui concerne le stérile de PIRITES et 68 % dans le cas du stérile
d'ALMAGRERA. Les distributions sont présentées sous forme d'histogrammes. La procédure
souffre à peu près des mêmes inconvénients que la précédente, ce qui pose un problème pour
l'obtention de quantifications fiables.

Pyrite de COGEMA
60%
œJ Nbi/Nb tot
40%

20%

Taille (J.Lm)

Arsénopyrite de COGEMA
60%

40%
lliJ Nbi/Nb tot

20%

0
C\1 '<:1" c.o co 0 C\1 C') 0) C\1 '<:1"
c.o C\1
- co
- '<:1"
- ....... - -
C\1
-
c.o 0)
-
C') '<:1" c.o co 0)

Taille (J.Lm)
b
Fig.II-16 Distribution des sulfures de COGEMA
suivant leur taille (Comptage des points)

174
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

Pyrite d'ALMAGRERA
80%
60% (ill Nbi/Nbtot
40%

20%
0
C\J
(.0

Taille (!lm)

Fig.II-17 Distribution des pyrites de PIRITES


suivant leur taille (Comptage des points)

Pyrite de PIRITES
60%
III Nbi/Nb tot
40%

20%

0
C\J
(.0
~
ex:>
(.0

Taille (!lm)

Fig.II-18 Distribution des pyrites d'ALMAGRERA


suivant leur taille (Comptage des points)

11-C-5/ SURFACE SPÉCIFIQUE

Deux méthodes ont été utilisées pour la détermination de la surface spécifique : la


méthode universelle B.E.T., et la méthode t. L'appareil de mesure est un adsorbomètre à gaz
(azote).
L'étude de la surface spécifique des stériles miniers en question, a été réalisée par
adsorption d'azote, les échantillons ont subit un dégazage préalable pendant 2 jours à
température ambiante pour éviter toute dénaturation des sulfures. Le détail des calculs
expérimentaux concernant les deux méthodes est explicité en annexes.

ll-C-5-1/ Stériles bruts

La méthode B.E. T.

À partir des isothèrmes d'adsorption (Volume adsorbé (cm3/g) en fonction de P/Po)


relatif aux trois stériles, on détermine le volume de la monocouche. La relation qui lie cette
dernière grandeur à la surface spécifiqueS est la suivante:

175
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

S (m2fg) =Vm . 4,37


cc qui donne pour les trois stériles :
S (COGEMA) = 4,74 m2fg
S (PIRITES) = 1,2 m2Jg
S (ALMAGRERA) = 2,17 m2Jg

On trouve des surfaces spécifiques très différentes les unes par rapport aux autres, le
stérile de COGEMA possède la plus importante surface, ceci peut être expliqué par le fait
qu'il renferme une grande quantité de gangue formée essentiellement de phyllosilicates.

La méthode t

Cette approche permet en plus de la détermination des surfaces spécifiques, une


estimation du volume microporeux des grains constituant les stériles. Les résultats obtenus
par la méthode des coordonnées "t" sont le suivants :

*pour COGEMA, une certaine variation de la courbe par rapport au standard (droite passant
par l'origine) et on peut tracer une droite qui donne un volume microporeux de 0,2 cm3/g et
une surface spécifique hors micro pores de 4, 12 m2/g.

* pour ALMAGRERA, même chose, mais avec un volume microporeux de 0,085 cm3/g et
une surface hors micropores de 1,87m2/g.

* pour PIRITES, aucune microporosité n'est ressentie.

Les résultats de surface spécifique obtenus sont peu différentes de ceux calculés par la
méthode B.E. T. :
S (COGEMA) = 4,58 m2g-1
S (PIRITES) =1,19 m2g-1
S (ALMAGRERA) = 2,21 m2g-1

Dans ces mesures de surfaces spécifiques, il y a une grande contribution de la gangue


(40 % dans le cas de COGEMA, moins dans les deux autres stériles) de nature
essentiellement phyllosilicatée. Par conséquent, on pourrait considérer que les mesures
reflètent plus la présence de gangue que la contribution des sulfures. D'où la nécessité de
procéder par une séparation des sulfures de la gangue.

ll-C-5-2/ Élimination de la gangue

L'attaque décrite précédemment (Chap. Matériel et méthodes X) a été réalisé sur les
trois stériles dans le but de dissoudre sélectivement la gangue par l'acide fluorhydrique, elle

176
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

est réalisée en deux temps avec une attaque basique entre les deux étapes pour le stérile de
COGEMA:

1ère attaque
Rendement% %Sulfures Différence% Commentaires
CO GEMA 72,00 62,89 9,11 la gangue reste, ferrocyanures ferriques
PIRITES 90,33 92,29 -1,96 sulfures attaqués probablement
ALMAGRERA 86,00 79,57 6,43 reste de la gangue

Pour le stérile riche en sulfures (à savoir PIRITES), la gangue est totalement dissoute.
Par contre pour les stériles d'ALMAGRERA et COGEMA, il reste encore de la gangue

Dans le cas du stérile de COGEMA, lors de l'attaque il y a apparition d'un produit


bleuté, vraisemblablement le mélange ferrocyanure ferrique et ferricyanures ferreux (bleu de
Prusse et de Turnbull), une grande partie est éliminée lors de la filtration et le rinçage, l'autre
partie reste dans le solide qui prend alors une couleur bleue. La revue de la bibliographie
(MEUSSEN et al., 1992), propose pour l'élimination des ferrocyanure, une dissolution basique
(à partir de pH 6, elle devient facile). Un milieu basique de NaOH pH 11 est utilisé à cette fin
avec une agitation. Cette opération a causé une perte de poids de 3,1 g.

2éme attaque
Rendement final % %Sulfures Différence% Commentaires
CO GEMA 63,83 62,89 0,94 Totalité de la gangue attaquée
ALMAGRERA 83,50 79,57 3,94 reste de la 0crancrueinsoluble
0

Les résultats obtenus après l'élimination de la gangue sont comparés aux premiers
comme le montre le tableau suivant :

S (m2/g)
COGEMA 4,74 1,71
ALMAGRERA 2,17 2,38
PIRITES 1,2 1,04

où S : Surface spécifique

Les surfaces spécifiques ont été modifiées par l'attaque à l'acide fluorhydrique
notamment dans le cas du stérile de COGEMA où la proportion de sulfures représente 60% en
poids seulement du stérile brute. On pourrait ainsi estimer la surface spécifique de la gangue
qui serait de 9,3 m2/g (la contribution de la gangue est de 75% dans le stérile total). Dans le
cas du stérile de PIRITES, une légère baisse de la surface spécifique est observée, due à la

177
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

à la proportion faible de gangue (environ 10%). Enfin dans le cas du stérile d'ALMAGRERA
où la nature de la gangue est particulièrement différente (présence de carbonates), la valeur de
la surface spécifique a augmenté, ceci pouvant être expliqué par l'apparition pendant l'attaque
chimique, de précipités comme CaF2 pouvant contribuer dans la mesure de surface
spécifique.

11-C-6/ AUTO-AGRÉGATION DES GRAINS

La pyrite, quand elle se présente sous forme finement divisée, et contrairement à


l'arsénopyrite, a tendance à s'agglomérer pour former des petites boules mécaniquement très
résistantes. À Aljustrel PIRITES, a été même envisagé un remblayage du stérile sans liant, car
celui ci répondait aux spécifications désirées de point de vu résistance à la compression qui
est de 2MPa. Le côté altérabilité chimique n'est pas tenu en compte dans ce cas bien
évidemment.

Une tentative pour essayer de comprendre mieux ce phénomène, est réalisée grâce au
MEB. Des boulettes de stérile ont été observée à l'échelle des contacts grain-grain, afin de
déterminer d'éventuelles substances qui pourraient jouer le rôle de liant dans les joints de
grains de sulfures. Le détail à très grande échelle montre que seule l'adjonction des grains
grossiers avec les particules ultrafines, assure cette cohésion. À cet effet doit s'ajouter d'autres
paramètres tels que l'attraction de type électrostatique et l'humidité interne de l'agglomérat.

Photo 11 Stérile de COGEMA Photo 12 Stérile de PIRI1ES Photo 13 Stérile d'ALMAGRERA


Aspect morphologique d'agrégats correspondant aux trois stériles

Impact sur l'efficacité de l'inertage : Ce phénomène, comme l'on pourrait s'attendre, possède
un effet négatif sur l'efficacité de l'inertage adopté, les principales causes sont les suivantes :

178
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

- une mauvaise dispersion des grains constituant les stériles au sein des mélanges, pouvant
induire ainsi des zones de faiblesse dans les mortiers réalisés,

- le contact entre grains causant un effet de couplage galvanique accélérant l'oxydation des
sulfures. Cette hypothèse est basée sur l'importance des courants de corrosion
électrochimiques: En effet quand la pyrite est couplée à une arsénopyrite, seule cette dernière
est oxydée. Ce couplage peut venir d'un contact entre grains ou une mixité minéralogique
naturelle.

ll-C-7/ HUMIDITÉ

L'humidité des stériles de COGEMA et de PIRITES est détérminée par mesure de la


perte de poids suite à un étuvage (40 °C pendant deux jours environ).

Echantillonnage %humidite
Conditionnement
CO GEMA mise en sachet sous vide
du stérile filtré à la sortie de l'usine 25
PIRITES très peu humide,
partiellement ox_ydé 5
ALMAGRERA conditionné sous eau
(décanté) -

ll-C-8/ ÉTAT DE SURFACE

L'état de surface des sulfures a été largement étudié par de nombreux chercheurs dans
le but de comprendre les phénomènes physico-chimiques de surface, l'effet des paramètres du
broyage ainsi que les mécanismes de flottation des sulfures. Les principales techniques
utilisées sont la spectrométrie des photoélectrons (XPS), la spectrométrie infrarouge DE
DONATO et al. (1991), la spectrométrie Raman LI et al. (1992) et la spectrométrie à effet
tunnel EGGELSTON et HOCHELLA (1990). Notre objectif consiste à estimer le degré
d'oxydation des sulfures constituant les stériles destinés à l'inertage, L'XPS a été adoptée pour
celà, complétée par une étude qualitative au moyen du MEB.

ll-C-8-1/ Étude par MEB

L'étude MEB a consisté en l'observation de grains sulfurés de stériles afin de visualiser


leur surface aux forts grossissements. La majorité des grains possèdent des surfaces saines,
c'est le cas de la pyrite (photo 11-14), cependant, ils existe des grains de sulfures,
essentiellement arsénopyrites, qui semblent être oxydés au préalable: Ceci se manifeste par
l'abondance de figures de corrosion à la surface des grains comme le montre les photos 11-15,
16 et 17.

179
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

Photos MEB-ES

Photo 11-14 Photo-15

ll-C-8-2/ Étude XPS: état de liaison de l'arsenic

al Les références

La possession de spectres références est d'une grande utilité pour l'interprétation des
spectres XPS correspondant à des phases complexes, notamment quand les phases
superficielles renferment le même élément sous différents états chimiques (différents degrés
d'oxydation), les pics se chevauchent et ils sont toujours délicats à séparer pour réussir une
approche aussi bien qualitative que quantitative. Dans ce paragraphe, on s'intéressera
uniquement à l'arsenic (émission As3d), l'élément le plus important parmi les polluants
éventuels relatif aux stériles étudiés. L'acquisition des spectres se fait à l'aide d'une source
Al(Ka), puis sont corrigés de leur effet de charge en se référant au pic du carbone de
pollution qui par rapport à l'or, semble être plus fiable.

Le tableau ci dessous représente la minéralogie de l'arsenic, la liste n'est pas


exhaustive:

180
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

Formule chimique Valence As Valence Fe


Oxydes
Arsénolite As203 As3+ -
- As 20s As5+ -
Sulfo-arséniures
Pyrite arsénieuse Fe(S,As)z (AsS) 3-? Fe2+
Arsénopyrite FeAsS (AsS) 3-? Fe2+
Sulfures
Réalgar As4S4 (As2)2S4 -
Orpiment As2S3 As 3+? -
Dimorphite ?As4S3 As? -
Arséniates
Scorodite FeAs0 4.2HzO As5+ Fe3+
Kan tite FeAs04.3/2HzO As5+ Fe3+
karibibite FezAs09 As 3+ Fe3+
Angelellite Fe4AszOu As 5+ Fe3+
Pharmacosidérite Fe3(As04)z(OH)3.5HzO As5+ Fe3+
" KFe4(As0 4)0H4.6HzO As5+ Fe3+
Symplésite Fe3(As04)z.8HzO As 5+ Fe2+
Pharmacolite CaHAs0 4.2HzO As5+ -
Picropharmacolite (Ca,Mg)J(As0 4)z.6Hz0 As 5+ -
Haidingérite CaHAs04.H20 As5+ -
Arsénosidérite Ca3Fe(As04)J.3Fe(OH)J As 5+ Fe3+
" Ca3Fe4(As04)4(0H)6.3HzO As5+ Fe3+
Beudantite PbFe3(As04)(S04)(0H)6 As5+ Fe3+
Hidalgoïte PbA13(As04)(S04)(0H)6 As5+ -
Bukovskyite Fez(As0 4)(S04)(0H). 7Hz0 As5+ Fe3+

N.B. les formules chimiques de certaines phases est incertaine, pour d'autres les formules
diffèrent selon les auteurs, notamment en ce qui concerne le nombre de groupements
hydroxydes et des molécules H20. Par ailleurs les substitutions dans ces composés sont très
fréquentes (le fer par d'autre cations, l'arséniate par le sulfate ou le phosphate... etc.).

al/ Les arséniates

Les pics correspondant aux différents arséniates étudiés se trouvent dans une
fourchette d'énergie assez serrée comme le montre la représentation graphique de la figure ll-
19. Ils englobent des minéraux naturels tels que la picropharmacolite, la métavivianite et
l'arséniosidérite ainsi qu'un arseniate de fer synthétique. Ces composés renferment tous l'ion
arséniate (As04)3- où l'arsenic est sous sa forme la plus oxydée à savoir As5+_

N.B. L'arséniate de fer est synthétique possède un pic très intense qui a du être divisé par 2
La métavivianite qui est un phosphate naturel comprend un peu d'arséniate
La pharmacolite naturelle est précisément une picropharmacolite
L'arséniosidérite est d'origine naturelle
L'arsénopyrite est assez oxydée en surface pour donner un gros pic d'arséniate

181
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

2500 Coups/s
(As04)3-

- - - - Arséniate Fe/2
2000

Aspyoxydée
1500
- - - - Métavivianite

1000 - - - - Pharmacolite

~ Arséniosidérite
500

0~~~~~~_:~
37,00 42,00 47,00
Energie de liaison (eV)

Fig.II-19 Pics As 3d correspondant à différents arséniates

a2/ Les sulfures et arséniures

De l'analyse de la figure II-20, il ressort les conclusions suivantes :

2500 Coups/s

Aspy broyée
2000

Aspy décapée
1500
Aspyoxydée

1000 Orpiment

Réalgar
500

0
-- - - - - Tennantite

37,00 42,00 47,00


Energie de liaison (eV)

Fig.II-20 Pics As 3d correspondant à différents sulfures naturels à arsenic

- L'arsénopyrite avec une surface rafraîchie (soit par un décapage in situ grâce à un flux
d'argon, soit par broyage juste avant l'analyse) montre un seul pic propre à l'arsenic disulfure
(état le plus réduit de As). Par ailleurs, ce minéral s'oxyde rapidement à l'air libre, et le spectre
d'une arsénopyrite oxydée en surface donne deux pics, le premier correspond à une énergie
inférieure à celle de As disulfure, on peut penser qu'elle correspond à état plus réduit comme

182
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

Asû, le deuxième pic renferme vraisemblablement les deux états oxydés de l'arsenic à savoir
As3+ (état intermédiaire de l'oxydation) et As5+ (état le plus oxydé)

- Les pics correspondant au réalgar et à l'orpiment se positionnent à des énergies voisines,


mais toutes deux supérieures à celles de As disulfure,

- La tennantite s'exprime dans le spectre à une énergie qui se positionne entre les deux
catégories précitées.

Remarque : Une analyse XPS d'une pyrite arsénieuse ainsi que d'une lOllingite FeAs2 donne
des résultats plus ou moins confus :
- Le pic d'As dans la pyrite d'intensité très faible et dédoublé, est centré sur la position de As
di sulfure,

-La lOllingite montre deux pics, le premier très faible est centré sur une énergie de 41 eV et le
deuxième intense est positionné à une énergie très haute. L'explication de cette anomalie peut
être trouvée dans la pureté de cet échantillon, en effet cette lëllingite provient d'une attaque
par HF.

En perspectives, ces deux derniers minéraux (pyrite et lëllingite) doivent être réétudier en
utilisant une sensibilité en XPS plus importante pour mieux analyser l'arsenic même aux
faibles occurrences dans les pyrites et en prenant une lëllingite plus pure.

b/ Les stériles

L'étude XPS est utilisée comme technique analytique de la surface, elle possède une
sensibilité de l'ordre du pour-cent. Les spectres obtenus (Fig.II-21 ) est assez complexes et les
pics sont difficiles à attribuer à l'une des formes diverses de l'arsenic (Cf. II-B-6), leur
interprétation nécessite tout un travail de recherche de position exactes des pics élémentaires
suivie d'une déconvolution.

Le spectre As 3d réalisé sur le stérile de COGEMA montre un seul pic très intense qui
correspond à la position de l'arséniate (As5+), cependant ce pic peut contenir ausi l'état Asiii,
et la déconvolution gaussienne de ce pic est très difficile à cause de la position incertaine de
l'état AsV sur le spectre d'énergie. Ces espèces oxydées de l'arsenic couvrent la surface des
grains d'arsénopyrite, mais aussi dans une moindre importance, correspondent aux précipités
arsénifères que renferme le stérile (formés lors du traitement de ce minerai). Le pic qui
correspond à l'arsenopyrite (phase majeure), n'est visible dans le spectre.

Le stérile de PIRITES possède le même spectre que le stérile de COGEMA, mais son
intensité est nettement moins importante. Cependant, le stérile d'ALMAGRERA donne un
spectre où le pic de l'arséniate est vraisemblablement dédoublé en un pic As5+ et un pic As3+.

183
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur ilzertage

Arsénopyrite

ALMAGRERA

PIRITES

30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54
Energie de liaison (eV)

Fig.II-21Pics As 3d correspondant aux trois stériles

11-C-9/ PROPRIÉTÉS CHIMIQUES ET LIXIVIABILITÉ

Les trois stériles dont il est question dans ce projet (COGEMA, PIRITES et
ALMAGRERA) sont soumis à une lixiviation en bouteilles agitées, et ceci dans le but de
suivre leur dégradation d'une part en milieu acidulé sulfaté et d'autre part en milieu basique
tamponné par deux types de ciments : le ciment portland ordinaire et le ciment au laitier.

11-C-9-1/ Lixiviation en bouteilles agitées

al Mode opératoire :

Bouteilles hérmétiquement fermées

---=::~~-==:,......;::-===-;=-a=--~~ Moteur à
rotation variable

Fig. 11-22 Schéma du dispositif de la lixiviation en bouteilles agitées


Conditions expérimentales

- Stériles séchés préalablement


- Rapport solide/liquide : 100 gllitre de solution
- Vitesse de rotation 40 tours/mn environ

184
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

- Milieu acide :

solution diluée d'acide sulfurique de pH = 2

-Milieu basique :

- solution équilibrée par du ciment portland (CPJ 45) de pH = 12


-solution équilibrée par du ciment au laitier (CLK 45) de pH= 11,87

Il n'y a pas de régulation de pH: Celui ci ainsi que le potentiel d'oxydo-réduction sont
mesurés lors de chaque prélèvement. Quatre prélèvements sont réalisés pour chaque
expérience: 1j, 2j, 4j et 8j.

b/ Résultats de la lixiviation

Les résultats de la lixiviation sont donnés sous forme de graphes qui mettent en
évidence les cinétiques de dissolution pour les 4 éléments S, Fe, As et Ca (milieux ciments)
Fig. 11-23, Les variations du pH et Eh pendant la durée de la lixiviation sont aussi données
Figll-24.

d Interprétation des résultats de la lixiviation

Cette dissolution n'est pas très sévère vis à vis des sulfures qui restent stables dans ces
conditions, par contre elle touche uniquement les phases déjà oxydées (oxy-hydroxydes de
fer, sulfates, arséniates ... ).

cl/ Lixiviation en milieu acidulé :

Ce milieu (H2S04, pHi=2,0) est sensé simuler les eaux de drainage acide répandues
dans les mines à sulfures. La dissolution du soufre, fer et arsenic est accentuée dans le cas du
stérile PIRITES (présence de phases néoformées solubles à cause de leur mauvaise
cristallinité). Dans le cas du stérile COGEMA, la dissolution est moins spectaculaire surtout
en ce qui concerne As (élément majeur dans ce stérile), l'arsenic solubilisé précipiterait sous
forme d'arséniates de Fe, par ailleurs le reste de As demeure très stable (sous forme
d'arsénopyrite principalement). Le stérile ALMAGRERA quant à lui libère le moins de S et
presque pas de Fe et As, la présence de carbonates impose une certaine alcalinité au milieu
confortant la stabilité des espèces précipitées de As et Fe.

c2/ Lixiviation en milieu ciment

Les stériles en présence d'une solution en équilibre avec un ciment ordinaire (CPJ 45,
pHi=12) libèrent à peu près les mêmes concentrations en soufre pour les trois stériles, les
résultats sont proches à ceux obtenus en milieu acide pour ce qui concerne ALMAGRERA et
COGEMA et une baisse dans le cas de PIRITES où le soufre semble précipiter massivement

185
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage
ACIDE SULFURIQUE CPJ CLK

Arotnlc (mg/Q Araonlc (mg!Q Arunlc (mgll)

·:~-
:iol~·-·
90

;~~--------~--------~--"
60
50
1,5
40
30

!~ ~--------·-------·----~ 0,5

oO------------------
t,Pur 2 a jours )eus
-
1 jour
~
2 )eus
~ ~
8 )eus
o~=======O========~======~
1 jeu 2 )eus Sja.n

Fot' (mg/Q For (mg/1) For (mg/Q

500 20
18

~~~ ~~ !: 1
16 16

300~ "
12 "
12
250 10 10
200 8
150 6
100 4

S~·t=========~========;•;;;::=:=:=: 0._______________
2
-=~--------4

1jour 2 jours 8 jours !jour 2 )eus 8 )eus 1 jour 2 jours 4 fOU'$ 8pn

Soulro (mg/Q Soulro (mg!Q Souin (mg/1)

1 000 _ _-o--_ _ _--o------a


~-------_

·:::t = : :
~

900

800

700
·:::j
700 ~-----<O <:>--..........
~-----~-------~~--~~~~ 700-

6oot========~~~====~:==========
600 · - - - - · - - - - - - - - - - - - - · ·
600 t-

500+------------------~
400 1~--------------
500 ~------·----~------·

400~-----------------
500 l
400~----------------
·----~

2 )eus 4 jOl.WS 8 )eus 1 jou' 2 jours 4 purs 8 jours 1jour 2 jours 8pn
'"'"
Calcium (mg!Q Calcium (mgll)

:::! ~

j~jb<2
Carré& pld~: ALMAGREIU.
Carr"" vidP • PIRITES 580
Lo.unze. plën- 1 COGEMA
560

540 c-----~"---

520·-----~----

5oo~-----------------
1 jour 2 jours 4 tcus 8 jours 1jour 2 purs

Fig. 11-23 Cinétiques de dissolution des stériles dans différents milieux

Eh (ENH,mV) Eh (ENH,mV) Eh (ENH, mY)

650.

::~~~-----a--__,
~!~
150
~'=====.:·=======;.
~
450~

250
200
150
100
~ ~
;;gt 1----·~====::=t:====----.;.;_---=::!.
4001 :;gb~
350
300

~~~: 1
150
100
=-------
soL----------------- 50~--------------- soL----------------
0 pur !pur 2 jours 4jours a jours Tamps 0 !jour 2""rs 4 jours 8 jours Terllls 0
'""r 2 )eus 4 jours 8 purs

pH pH pH

~-·
:j~i.-:--
12

s.: 11
10
~ ~----·-----.~
:r------.-----·---------.
:~~
7

6~::-----
5 --~.r~-----<r----o-----n~
si~
4~-------------- ·~----------------------------
Tornps 0 !jour 2 jours 4 purs a jours T911l>S 0 tjour 2 )eus 4 jours a jours r....,. o 2jours 4 purs
'""" 8 ""'

Fig. 11-24 Conditions Eh - pH durant la lixiviation des stériles

186
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

sous une forme sulfate vraisemblablement (gypse CaS04 2H20, sulfate ferrique
Fe4(0H)IoS04 xH20, ou moins probablement alunite-jarosite). Les relargages de As ont été
énormément réduits, prouvant qu'en milieu basique, la précipitation sous forme d'arséniates
ferriques et calciques est plus importante. L'expérience se faisant en l'absence de C02 permet
d'écarter l'hypothèse de la précipitation de la calcite
Dans un milieu en équilibre avec un ciment au laitier (CLK45, pHi=l2), l'arsenic et le
soufre se comportent de la même façon que dans le CPJ avec un rabaissement très léger des
courbes cinétiques de As. Le fer y est moins soluble, le calcium se comporte de la même
façon. Cependant dans le cas du stérile ALMAGRERA, le calcium semble être plus stable
sachant qu'en milieu CPJ45, il commence à se dissoudre dès le 2ème jour (influence du Eh
vraisemblablement).

Le report des conditions pH et Eh finales sur un diagramme représentant le système


Fe-As-S-H20, permet de mieux comprendre les résultats obtenus:
- Le stérile de PIRITES en milieu acide acquiert un pH et un Eh assez élevés pour expliquer
les fortes teneurs en fer, soufre et arsenic en solution. En milieu basique tamponné par du
ciment, le fer et l'arsenic sont stables sous forme d'arséniates de fer et d'hydroxydes de fer.
- Le stérile d'ALMAGRERA avec un pH d'environ 6 quelque soit le milieu de lixiviation
libère le moins d'espèces en solution avec un relargage de fer et arsenic presque nuL
-Le stérile de COGEMA en milieu acide libère peu d'arsenic et de fer qui semblent précipiter
ensemble. En milieu basique l'arséniate de fer n'est plus stable au dépends de l'arséniate de
calcium.

Eh 500 FcAs04lH20
H2(AsOtt B(As04)2-
Fc(OH)3 Fc(OH)3

A-CLK
-CPJ

Fc2+
Hv\s03 C-CLK
(504) 2·
C-CPJ
300+---~-.--~---r------~~--~--~--~--~~
3 4 5 6 7 8 9
pH
A : ALMAGRERA, C : COGEMA, P: PIRITES

Fig. 11-25 Extrait du diagramme Eh-pH dans le système Fe-As-S-HzO,


d'après PANIN V.V. et al. (1985)

187
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

II-C-9-2/ Comportement électrochimique

Les études électrochimiques concernant les sulfures ont fait l'objet de nombreuses
recherches menées dans le but d'une meilleure compréhension des phénomènes d'oxydation.
La contribution du processus électrochimique dans l'oxydation des sulfures notamment la
pyrite, est bien établi LOWSON (1982).

W ADSWORTII (1994) postule que lors du balayage anodique de l'oxydation


électrochimique de la pyrite en milieu sulfate-borate à pH = 9,2, il y a apparition de trois
principaux pics -0,8 V, -0,1 V et 0,5 V (ENH), les deux premiers correspondent à l'oxydation
des phases superficielles de la pyrite et le troisième représente l'oxydation directe du minéral
qui génère des oxydes ferriques, des sulfates, des polysulfures et du soufre élémentaire S 0
formant un film déficitaire en métal sur la surface du minéral. ADRIAMANANA et LAMACHE
(1983) ont étudié le comportement électrochimique de la pyrite en milieu acide sulfurique lM
0
en utilisant des électrodes à pâte de carbone, l'oxydation conduit à la formation de Fe3+, S et
S042-.

L'oxydation électrochimique de l'arsénopyrite produit des hydroxydes de fer des


arséniates et des sulfates. BEATIIE et POLLING (1987) montrent qu'à pH > 7, l'arséniate formé
reste piégé par les hydroxydes de fer à la surface. À pH < 7, le fer est solubilisé et la surface
se couvre de soufre élémentaire. L'oxydation alcaline de l'arsénopyrite est représentée
principalement par la réaction suivante HISKEY et SANCHEZ (1988):

Le but de notre présente étude consiste :

-dans un premiers temps de voir comment s'oxydent des sulfures purs (pyrite et arsénopyrite)
en milieu alcalin calcique (tamponné par du ciment hydraulique),

- dans le second, de réaliser des courbes intensité-potentiel sur des stériles sulfurés dans ce
même milieu.

al Confection des électrodes de travail

Électrode 1 : elle est destinée à l'étude des sulfures purs (pyrite Es, pyrite K2 et l'arsénopyrite
Pan). Pour ce faire, un carottage 3 mm est réalisé sur des gros cristaux massifs, les carottes
(lem de hauteur) sont ensuite enrobées dans la résine une fois que le contact avec un fil de
cuivre ait été établi en utilisant la colle argent, l'ensemble est rigidifié par un tube de verre
Pyrex. Les mesures sont fiables, reproductives et facilement quantifiables en termes de
densité de courant.

188
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

Carotte de sulfure
Fil conducteur

/
. é Tube de verre
Rés me poxy
1
Stérile + colle graphitée + acétone

compression
sous haute
pression
l
1
PAte
Résine époxy

10tlcm2 Pastille écrou en laiton

2
"----
amenée de courant
Double membrane en platine
rigide : externe mince maille
20 J.Ull interne

Pastille =poudre
3 prépesée, humidifiée

Stérile + poudre de raphite + huile siliconée

pâte homogène
1
Surface active

·~
amenée de courant
4 en platine

Fig.U-26 Schéma des différenü~s éledrodes testé\~S

Électrode 2 : elle a été utilisée pour l'étude des stériles sulfurés qui se présentent en poudre,
elle consiste dans un premier temps à la confection d'une pastille 13 mm comprimée par 10
tonnes/cm2, d'un mélange de stérile, de colle graphitée conductrice (pour microscopie
électronique) et d'acétone en diluant. Cette pastille est collée à un écrou en laiton par une

189
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

pièce intermédiaire en utilisant une laque chargée à l'argent. Son utilisation n'a pas donné de
bons résultats, en effet en présence d'eau, la pastille s'avère poreuse.

Électrode 3 : elle est destinée à pallier au problème précité, en effet l'utilisation d'une double
membrane, l'une rigide externe et l'autre à maillage très fin (20 J..Lm) permet d'ensacher la
pastille tout en permettant l'échange avec l'électrolyte. L'ensemble est contenu dans un
montage formé de deux pièces en PVC se vissant l'une dans l'autre. Un bon contact de toute
la pastille avec l'amenée de courant en platine est assuré. Le pesage de la préparation au
préalable permet une semi-quantification des mesures électrochimiques. L'inconvénient de
cette technique est du à la géométrie qui ne permet pas de contrôler la diffision des espèces.

Électrode 4 : elle est fabriquée à la base des travaux de LAZARO et al. (1995) qui ont
démontré la fiabilité de cette électrode pour les mesures électrochimiques de la chalcopyrite
sous forme de poudre. Sa fabrication est très simple, 0,8 g de poudre de graphite (produit
ALDRICH) est mélangée avec 0,2 à 0,3 g de l'échantillon dans un mortier en agate, la poudre
résultante est malaxée avec 0,8 ml d'huile de silicone (produit ALDRICH) afin d'obtenir une
pâte homogène. L'ensemble est introduit dans une seringue, le contact électrique étant assuré
par un fil en platine qui pénètre dans la pâte pour ensuite traverser le piston et faire le contact.
La matière réactive est renouvellée à l'aide d'un piston pour chaque expérience. Il s'agit de la
méthode retenue pour l'étude des poudres.

b/ Résultats

Les courbes intensité - potentiel sont obtenues en imposant une dérive régulière du
potentiel de l'électrode de travail (vitesse de balayage constante) par rapport à une référence
et en enregistrant le courant en fonction du temps. L'électrode auxiliaire est une électrode de
platine.

Il est à noter que la vitesse de balayage en potentiel peut influer la réponse


électrochimique, dans la mesure où certaines réactions ne pourront pas être en permanence à
l'équilibre à l'interface solide-solution (contrôle diffusionnel par exemple). De même les
conditions hydrodynamiques (agitation) à l'interface jouent un rôle important. Les mesures
sont faites à température et pression ambiantes (20°C et 1 atm), sans contrôle atmosphérique
et avec une agitation modérée à l'aide d'un barreau aimanté.

bl/ Les minéraux purs massifs

La vitesse de balayage utilisée est de 20 rn V/s. L'électrode de référence est Ag/AgCl-


KCl 3M; et son potentiel est corrigé par rapport à l'électrode normale à hydrogène (+207
rn V). Le départ se fait à partir du potentiel de repos, en direction anodique (oxydation). Le
type d'électrode utilisée pour cette expérience est le type 1.

190
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

1,5 l(mA/cm2)

0,5
U (mV/ENH)

-1500 500 1000


-0,5

-1

Fig.ll-27 Courbe Intensité-Potentiel correspondant à la pyrite massive Es

2 i(mA/cm2)

1,5

0,5
U (mV/ENH)

-1500 500 1000


-0,5

-1

-1,5

Fig.ll-28 Courbe Intensité-Potentiel correspondant à l'arsénopyrite massive Pan

1,8 i(mA/cm2)
1,6
1,4
1,2
/'\
1 / 1
/ 1
0,8 1
/
/ /
0,6
~/ / Pyrite Es
0,4 ~c?'
0,2 ./
-- /------
-- /.

U (mV/ENH)
0
-- ,:.--

0 100 200 300 400 500 600 700 800

Fig.ll-29 comparaison des reponses életcrochimiques de la pyrite et l'arsénopyrite

191
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

bl-1/ Pyrite Es: FigJI-27

Le potentiel de repos est de 228 mV/ENH. Les deux cycles voltampérométriques


effectués sont proches l'un de l'autre. Ceci démontre que les réactions sont reproductibles, les
produits d'oxydation qui apparaissent lors du balayage anodique se réduiraient lors du
balayage cathodique. Ceci conduit à une régénération de la surface de la pyrite.

bl-2/ Arsénopyrite Pan: Fig.ll··28

Le potentiel de repos est de 44 mV/ENH. Le comportement électrochimique de


l'arsénopyrite met en évidence un phénomène assez intéressant. En effet dans ce milieu
alcalin riche en calcium, les surfaces sont passivées dès le deuxième balayage, l'oxydation de
ce minéral semble être bloquée par l'apparition en surface d'un film protecteur généré lors du
premier balayage anodique et qui serait composé d'arséniates de fer et/ou de calcium et
d'hydroxydes de fer. La comparaison des deux courbes (Fig.ll·29) montre que l'arsénopyrite
s'oxyde plus vite que la pyrite à des potentiels en dessous de 400 rn V, Au delà de 500 rn V
l'oxydation est similaire en ce qui concerne le premier balayage.

b2/ Les minéraux purs en poudre

Les mêmes minéraux références sont étudiés sous forme de poudre en utilisant
l'électrode de type 4, et ce afin de comparer les réponses électrochimiques des sulfures. La
granulométrie est non contrôlée en raison d'un broyage au moment de la fabrication de la
pâte. Les voltamogrammes sont réalisés à une vitesse de balayage de 200 rn V/mn qui est une
vitesse assez lente permettant un équilibre meilleur entre l'électrolyte et les surfaces réactives
de l'échantillon pendant la mesure. Dans ces conditions les produits qui apparaissent peuvent
être redissouts et diffusent dans le milieu, l'agitation joue une rôle déterminant dans ces
phénomènes. La référence est une électrode de Calomel KCl 3M; les potentiels puis sont
corrigés par rapport à l'électrode normale à hydrogène (+254 rn V). Le point de départ est le
potentiel de repos et le premier balayage se fait vers le côté cathodique afin d'éliminer en
partie les produits d'oxydation sur la surface des grains de sulfures.
PyEs Aspy Pan PyEs+AspyPan
1 Potentiel de 125 128 116
repos (rn V/ENH)

b2-1/ Pyrite Es: Fig.Il··30

L'utilisation d'une électrode de pyrite en poudre donne des réponses électrochimiques


reproductibles. un pallier apparaît lors du balayage anodique vers 600 rn V, il correspondrait à
l'oxydation de la pyrite en Fe3+, sulfates, polysulfures et soufre natif W ADSWORTH (1994).

192
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

13000 1 (nA)

9000

5000
U (mV/ENH)
1000

100 300 500 700 900 1100

Fig.II-30 Courbe Intensité-Potentiel correspondant à la pyrite Es en poudre

1 (nA)

5000

U (mV/ENH)
1000

-500 -300 100 300 500 700 900 1100


-3000

-7000

Fig.II-31 Courbe Intensité-Potentiel correspondant à l'arsénopyrite Pan en poudre

8000 I*2(nA)

6000

4000

2000
U(mV/ENH)

300 500 700 900 1100

-4000

Fig.II-32 Courbe Intensité-Potentiel correspondant au mélange des deux sulfures

193
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

b2-2/ Arsénopyrite Pan: Fig.II-31

On retrouve le phénomène de passivation de la surface de l'arsénopyrite après le


premier balayage, seulement il est moins prononcé que lorsqu'on a enregistré l'oxydation sur
minéraux purs, laissant penser que le blocage de l'oxydation n'est pas complet, l'atténuation
du signal d'oxydation étant progressive. L'explication peut être cherchée dans le type
d'électrode, en effet celle ci étant sous forme d'une pâte, on pourrait penser qu'au fur et à
mesure du déroulement des cycles voltamétriques, l'oxydation atteint des zones de plus en
plus profondes de l'échantillon, ceci modifie la surface active et par conséquence le courant
mesuré. D'autre part, la vitesse de balayage utilisée est plus lente, ce qui permet aux
équilibres chimiques à l'interface de l'électrode - solution de mieux se faire.

b2-3/ Pyrite Es+ arsénopyrite Pan: Fig.II-32

Le but cherché par cette expérience est de se placer dans des conditions qui se
rapprochent du stérile de COGEMA. Pour ce faire, un mélange équi-massique (50% pyrite Es
et 50% aspy Pan) est étudié dans les mêmes conditions. Le résultat est une courbe semblable
à celle de l'arsénopyrite, mais deux fois moins intense, ce qui laisse penser que seule cette
dernière participe dans la réponse électrochimique. La pyrite en couple ne s'oxyde pas mais
au contraire favorise d'avantage l'oxydation de l'arsénopyrite, c'est le phénomène de couplage
galvanique.

b2-4/ Comparaison des courbes électrochimiques des sulfures en poudre

Elle est donnée dans la FigJJ.-36: il en ressort que dans les conditions adoptées, la
pyrite est plus oxydable que le mélange pyrite arsénopyrite, lui même plus oxydable que
l'arsénopyrite. Mais dans le détail en début d'oxydation (Fig.H-38), l'arsénopyrite et le
mélange pyrite-arsénopyrite possèdent un même comportement électrochimique, la pyrite elle
s'oxyde plus vite.
b3/ Les stériles sulfurés

Les mesures sont réalisées dans les mêmes conditions que pour les sulfures purs en
poudre. Les stériles ne sont pas rebroyés lors de la fabrication de la pâte graphitée et
siliconée. Le balayage se fait en direction cathodique, à partir du potentiels de repos :
COGEMA PIRJTES ALMAGRERA
1 Potentiel de 303 297 321
repos (rn V /ENH)

194
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

1000 1 (nA)

500

U (mV/ENH)

-800 200 700 1200

Fig.ll-33 Courbe Intensité-Potentiel relative au stérile de COGEMA

15000 1 (nA)

10000

5000
U (mV/ENH)

-800 200 700 1200

-10000

Fig.ll-34 Courbe Intensité-Potentiel relative au stérile de PIRITES

8000 1 (nA)
6000 j1

4000
1
2000
U (mV/ENH)

-800 200 700 1200

-6000

Fig.II-35 Courbe Intensité-Potentiel relative au stérile d'ALMAGRERA

195
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

b3-1/ Stérile de COGEMA: FigJI-33

Le signal est faible dû à une "dilution" par la gangue que renferme ce stérile
(normalement inerte électrochimiquement). Un premier pic apparaît au potentiel de 200 rn V
environ, il correspondrait à l'oxydation de l'arsénopyrite, l'oxydation semble être difficile cela
peut être expliqué par le pourcentage de gangue assez important dans ce stérile.

b3-2/ Stérile de PIRITES: Fig.II-34

Ce stérile possède une réponse similaire à celle de la pyrite avec un pic à 800 rn V
environ (oxydation de la pyrite: composant majeur de ce produit 90%).

b3-3/ Stérile d'ALMAGRERA: Fig.II-35

Le stérile en question donne un réponse semblable au précédent (PIRITES), il s'oxyde


pratiquement pas en dessous de 500 rn V.

b3-4/ Comparaison des réponses électrochimiques de différents stériles

Cette comparaison (Fig.H-37 et Fig.U.-39) montre clairement -la présence de la gangue


est prise en compte- que le stérile de PIRITES est plus oxydable que celui de ALMAGRERA,
le stérile de COGEMA (signal multiplié par 2) est le moins oxydable parmi les trois stériles.

cl Conclusion

La mise au point de mesures électrochimiques au service de l'étude des stériles


sulfurés a été très difficile à cause de leur finesse. Cependant l'utilisation des électrodes à pâte
carbonée donne des résultats très intéressants concernant l'oxydabilité des différents stériles
étudiés dans un électrolyte équilibré avec du ciment Portland. Les résultats obtenus sur des
sulfures purs permet de prouver l'efficacité de cette technique. L'investigation pourra être
élargie ultérieurement par :

- l'étude de l'influence de plusieurs paramètres (effet de la température, contrôles


atmosphériques 02 N2 ... , hydrodynamisme (agitation), nature de l'électrolyte, conditions du
balayage... etc.),

- la quantification des résultats par l'estimation des surfaces réactives et la détermination des
courants en termes de densité,

- et enfin l'utilisation de cette méthode comme test de contrôle du blocage de l'oxydation des
sulfures par l'ajout de réactifs passivants.

196
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

Py Es Py Es+Aspy Pan*2 Aspy Pan

10000
1 (nA)
8000

6000

4000

2000
U (mV/ENH)

100 300 500 700 900 1100

Fig.II -36 Comparaison des réponses électrochimiques de sulfures purs

- - - PIRITES ALMAGRERA - - -- COGEMA*2

13000 1 (nA)

8000

3000
U (mV/ENH)

300 800 1300

Fig. II -37 Comparaison des réponses électrochimiques des stériles

197
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

- - - - PyEs+AspyPan*2 -------- Py Es - -- - Aspy Pan

6000 1 (nA)

4000

2000

U (mV/ENH)

0 200 400 600 800 1000

Fig.II -38 Oxydation électrochimique correspondant aux sulfures purs

·- - - PIRITES --------------- AUvlAGRERA - - - - COGEMA*2

1000 1 (nA) /'


900 /
800 /
/
700 /
/
600
/
1
1
1
500 1

400 1/ !
1 '
300 1 /
200
/
1 ~ .....·'
.. '

1
100 (
U (mV/ENH)
0
0 200 400 600 800 1000 1200

Fig.II -39 Oxydation électrochimique correspondant aux stériles

198
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

ll-C-10 ÉTUDE DE LA CONDUCTIVITÉ

Il est clair que l'oxydabilité d'un matériau quelconque est en relation avec sa
conductibilité. Ce lien de cause à effet n'a jamais été clairement expliqué par les théories
existantes, et les modèles restent très difficiles à établir dans de tels systèmes. Lorsque le
matériau se présente sous une forme divisée, l'approche se complique d'avantage, les joints de
grains ainsi que les éventuelles phases en surface constituent une sorte de barrière pour les
transferts électrique, c'est ce qu'on nomme les pièges à charges.

Pour pouvoir tirer du moins quelques éléments de réponses à l'interprétation de ces


phénomènes, plusieurs échantillons de complexité cristallochimique et de granulométrie
différentes, sont soumis à des tests de mesure de conduction. Cette étude a été réalisée en
collaboration avec LOUBENS et MARION (1995).

La conductivité est un phénomène physique largement étudié dans le cas es composés


simples. À l'inverse des métaux, les semi-conducteurs sont des corps dont la résistivité est
généralement comprise entre lQ-5 et 105 Qm à la température ambiante avec la quelle elle est
inversement proportionnelle (augmentation des charges n sous l'effet thermique). Il existe
aussi une conductivité par trous p due au déplacement de proche en proche d'électrons liés, et
la conductivité dans les semi-conducteurs dépend du nombre total des porteurs n ou p. On
parlera de semi-conducteur de type n si les porteurs de charges majoritaires sont négatifs
(électrons) et de semi-conducteur de type p si les porteurs de charge positives (trous) sont
majoritaires. Il existe des semi-conducteurs n'ayant pas de type de charge majoritaires, ils
sont qualifiés comme appartenant à un type n-p. La présence d'impuretés dans les minéraux
joue un rôle déterminant dans le caractère semi-conducteur.

Les semi-conducteurs, à cause de leur importance dans les technologies modernes, ont
été soumis à de nombreuses investigations. La pyrite ainsi que d'autres sulfures ont fait l'objet
d'études variées: HULLIGER et MOOSER (1965), SHUEY (1975), VAUGHAN et CRAIG (1978),
MISHRA et ÜSSEO-ASARE (1988), PALENCIA et al. (1991) ... etc. Les propriétés semi-
conductrices influencent beaucoup les cinétiques des réactions pour les systèmes proches des
conditions d'équilibre telle que l'altération météorique LOWSON (1982).

L'arsénopyrite possède une résistivité de l'ordre de 5.103- Qm WINTENBERGER (1962).


Elle possède un gap de semi-conduction étroit avec peu de porteurs mobiles et beaucoup de
porteurs de concentration. L'arsénopyrite à composition stoechiométrique est un
semiconducteur intrinsèque à la température ambiante; un déficit en As et/ou la présence
d'impuretés tels que le Co rend l'arsénopyrite de type n. Par ailleurs, dans des environnements
à excès de As, le minéral devient de type p.

199
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

Les pyrites sont des bons conducteurs, le gap est de 0,9 eV. La résistance électrique
dépend, pour un cristal donné, de la direction et du plan cristallin. Cette complexité est due à
l'existence de deux types de semi-conducteur n et p. Les mesures de résistivité reportées sont
autour de 1.10-3 Qm pour le type n et 3.10-2 Qm en ce qui concerne le type p. Ces propriétés
semi-conductrices sont attribuées à la présence d'impuretés (Pb, Co, Ni, As ... ) dans le sulfure
et le rapport stoechiométrique entre cation métalliques et anions au sein du cristal
(CRUNDWELL 1988). En général, un excès de cations métalliques crée des porteurs de type n
et, à l'inverse, un excès d'anions sulfures crée des porteurs de type p.

al Échantillons :

Afin de simplifier les premières mesures et d'obtenir des références, les études ont
d'abord porté sur des minéraux "purs" bien cristallisés et de grande taille.

-Minéraux références: 2 types de pyrites (K et Es) et une arsénopyrite (Pan)


- échantillons massifs bien cristallisés non maclés, sur des carottes de 3 mm de diamètre et
20mm de longueur faites sur ces monocristaux, et enfin sur des plaques paralléles au plan
(100), collées sur une lame de verre,
- en poudre : après porphyrisation, on en fait des pastilles comprimées sous haute pression (10
tonnes/cm2), de dimension 13 mm de diamètre et 1,5 à 3 mm d'épaisseur.

- Stériles : 3 types de stériles (PIRITES, ALMAGRERA et SOMINCOR)


On procède comme ci dessus par la fabrication de pastilles comprimées de mêmes
dimensions.

b/ Détermination du caractère semi-conducteur

Conduction thermoélectrique :

La densité de charges libres 11 (de type "n" : électrons libres ou de type "p" : trous)
dans un matériau, s'écrit de la forme suivante : 11 = A exp-E/2kT

A : constante caractéristique du semiconducteur


k: constante de Boltzman = 1,38 10-23 J/°K
E: Énergie
T: Température

La résistivité d'un matériau dépend aussi de la température:

p = po(l+aT)
La détermination du type de semi-conduction est faite en utilisant un effet
thermoélectrique appelé effet Seebeck, il consiste à relever le sens de mobilité des charges
sous l'effet d'un gradient de température (pointe chauffante). On mesure la tension entre le

. 200
Caractérisation thr stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

point M ct le point N, si celle ci est positive le semiconducteur est de type n, inversement si la


tension est nt5gat.ivc le semi-conducteur est de type p.

chaud Froid

+
semi-conducteur n
(électrons)
• -

N •...
':'"
1
1
v
R L
J
M

R : résistance du
circuit
chaud Froid

-
semi-conducteur p
(trous)
• +

N •... , 1
1
v
R 1
1
M

Fig. 11-40 Schéma définissant les deux types de semi-conducteurs pet n

Différents montages de mesure ont été réalisés en fonction de la forme de l'échantillon,


tout en respectant les meilleurs contacts électriques possibles, une même procédure de
chauffage et une prise en compte de la distance séparant les points de contacts. L'appareil de
mesure utilisé est un multimètre "Keithley 165 Autoranging". Les mesures sont interprétées
qualitativement surtout, en raison des difficultés d'ordre technique (mesure de la température,
contacts imparfaits... etc.

Avant chauffage (rn V) Après chauffage (rnV) Type


Cristaux Py Es +0,1 +6 n
Cristaux Py K +0,35 +6 n
Carottes Py Es +0,05 +16 n
Carottes Py K +0,05 +16 n
Carottes Aspy Pan +0,05 -15 p
Lame EsPy_ +0,05 +10 n
LameKPy +0,05 +10 n

Les cristaux de pyrite mesurés montrent globalement un type n, alors que


l'arsénopyrite Pan est de type p. En fait une étude statistique sur des petits cristaux de pyrite
Es montre 2/3 de cristaux avec un caractère net 113 avec un caractère type p

Le broyage quant à lui semble induire une semi-conduction de type p, en effet toutes
les pastilles possèdent un caractère de type p. L'explication de ce phénomène est très

201
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

complexe, on peut mettre en cause l'effet des joints entre les grains jouant un rôle de piège à
charges (électron n), et dans ce cas, seule la conduction par trous est possible.

d Mesure de la conductivité

L'expérience consiste à envoyer, grâce à un générateur de courant, une intensité 1


connue et constante dans l'échantillon, et de mesurer une différence de potentiel U. La
distance d entre les deux points de contact permettant la mesure est d'une grande importance,
en effet la mesure est perturbée par des résistances parasites, les lignes équipotentielles se
trouvent endommagées en dessous d'une certaine distance des points source du courant (0,6
mm). C'est ce qu'on nomme la méthode des quatre points, ce montage permet l'estimation de
la résistivité électrique par l'équation
s u
p =- · -(Qm) S : surface de la lame
d I

Échantillon

Fig. ll-41 Méthode des quatre points

Des lames peu épaisses ont été confectionnées à partir des pyrites Es et K, elles sont
percées de deux trous jouant le rôle de bornes pour le courant comme l'illustre le schéma ci
dessous:

Lame de verre

Fig. 11-42 Montage de mesure de la conductivité sur sulfure massif


Lame Es: surface = 28*3 mm2
1= lOmA U=0,35mV p = 9,8 w-4 Qm
1=20mA U=0,45mV p = 6,3 w-4 Qm
Lame Es:

1= lOmA U=2mV p = 1,56 w-3 Qm


l=20mA U= 3,8mV p = 1,48 w-3 Qm
1= 30mA U=5,45mV p = 1,42 w-3 Qm

202
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur ilzertage

Ces résultats montrent que la pyrite Es possède une résistivité plus basse que celle de
la pyrite K2. Comme cela a été mentionné en introduction à ce paragraphe, cette grandeur
dépend de beaucoup de facteur dont la cristallographie elle même très liée aux propriétés
semi-conductrices du minéral.

Les conductivités obtenues pour les deux pyrites Es et K sont globalement situées
dans la gamme signalée en introduction pour les pyrites de type n. La valeur de conductivité
plus élevées de la pyrite Es, ainsi que la présence dans son gisement d'origine, d'une
proportion importante de cristaux à caractère "p" (peut être du à la présence d'arsenic déjà
constaté dans ce gisement MONROY (1993)), la distingue de la pyrite K. Leur origine
géologique est aussi différente : hydrothermale pour la pyrite K, métallogenèse sédimentaire
pour la pyrite Es.

Des études complémentaires sont bien sûr nécessaires, mais une constatation s'impose
les deux pyrite n'ont pas la même réactivité (état de surface à l'air différent, vitesse
d'altération par biodégradation différente -Es étant plus rapidement oxydée- DEDONATO et al.
(1991), MONROY (1993).

L'objet initial de notre investigation était de pouvoir étendre ce type de mesure aux
stériles sulfurés divisés. Comme on l'a vu plus haut, la mesure des propriétés semi-
conductrices ne peut pas être effectuée (par l'effet thermoélectrique au moins). Les mesures
de conductivité n'ont pas été réalisées sur les poudres quelles qu'elles soient pour des
questions de mise en oeuvre de la mesure.

11-C-11/ ÉTUDE MICROBIOLOGIQUE

Une étude microbiologique est réalisée afin de mettre en évidence la contribution d'un
éventuel processus biologique dans l'oxydabilité des stériles de flottation. Le stérile de
COGEMA a fait l'objet de cette investigation. Ce produit subit après sa concentration par
flottation, une cyanuration alcaline (pH d'environ 10 maintenu par ajout de chaux) suivie par
un passage dans le procédé "charbon en pulpe". À la fin du procédé, les cyanures libres ainsi
que les cyanures métalliques (ferrocyanures essentiellement) sont précipités par un ajout de
sulfate ferreux VIDEAU et al. 1995. Trois niveaux particuliers dans le schéma de traitement
vont être étudiés :
- A Concentré de flottation avant la cyanuration
- B Concentré cyanuré
- C Concentré épuisé en or et filtré, les cyanures y sont stabilisés (par ajout de FeS04) .

. 203
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

L'étude a consisté principalement en des cultures bactériennes en milieu M2 (Cf. chap.


Matériel et méthodes VII) et des observations en microscopie optique. Le pH et le Eh (mesuré
par rapport à l'électrode argental) sont relevés le long de l'expérience. Une quantité de 10 g de
chaque concentré est mélangée dans 40 ml de milieu M2. Un dénombrement initial des
bactéries acidophiles oxydant le fer ferreux donne un résultat négatif pour tous les
échantillons.

Concentrés A et B

Les deux concentrés sont incubés pendant 3 semaines à 30°C (température optimale
de la croissance des bactéries du genre Thiobacillus et Leptospirillum. Les principaux
résultats obtenus sont les suivants :

- concentré A : Le pH devient acide (de 4,8 à 2,14) et le Eh est élevé (741 mV/ENH).
L'examen microscopique révèle l'existence de nombreuses bactéries sporulées (à spore
terminale) et des bacilles non sporulés en nombre moins important. La présence de spores
indique que les conditions de culture sont défavorables. Une culture en milieu liquide (M2 et
Feil) met en évidence une oxydation du fer (virage de la couleur de la solution à l'orange au
bout de 9 jours), puis une culture sur milieu solide a permis d'isoler des colonies de bactéries
oxydant le fer ferreux.

-concentré B :Le pH baisse sensiblement (7,12 à 6,18) et le Eh est de 472 mV/ENH. Une
absence de culture bactérienne est notée au bout de 21 jours, laissant penser au rôle inhibiteur
et toxique des cyanures, abondants dans cet échantillon, vis à vis de toute vie microbienne.

Concentré C: C'est le stérile proprement dit, les cyanures y sont insolubles. L'investigation
microbiologique a consisté en une incubation en milieu M2 à 30°C pendant une durée de 3
semaines. Une vie bactérienne est représentée par des bacilles fins (0,5x15~m) de
morphologie voisine à celle des thiobacilles ainsi que des gros bacilles trapus. Une culture en
milieu liquide (M2 et Feil) donne un résultat négatif en ce qui concerne l'oxydation du fer
ferreux.
Les conditions de pH et Eh et la mise en solution de plusieurs espèces (voir tableau ci
dessous) témoignent d'une oxydation du stérile dont l'origine (chimique ou biologique) est
difficile à déterminer : un témoin de stériles autoclavé où la contribution des processus
biologiques serait écartée, aurait pu permettre l'éclaircissement de ce point.

EhmV/ENH pH Zn Pb Cu Fe so42•
Etat initial 172 5,8 0,222mgll 0,166mg/l 0,152mgll 27,47mgll 3495,5mg/I
après 3 jours 519 3,38 2,394mg/l 0,543mg/l 0,321mg/I 41,09mgll 3110,2mg/l
après 10 jours 522 3,24 8,752mg/l 2,305mg/l 1,288mgll 217,6mgll 4304,5mg/l
% dans stérile - - 0,10% 0,18% 745ppm 25% 1,70%
%dissout - - 3,5% 0,51% 0,069% 0,35% -

204
Caractérisation de stéri!t?s .mlfo-arséniés en vue de leur inertage

Le fer passe de 27,4 7 mg/1 à 217 mg/1 à 10 jours. Il est principalement sous forme Feil
ce qui laisse penser qu'il n'y a pas l'intervention de thiobacilles oxydant le fer (Th.
ferrooxidans). D'autres éléments sont solubilisés tels que le zinc, le plomb, le cuivre et le
sulfate, cette mise en solution est vraisemblablement le résultat d'une dissolution d'espèces
déjà oxydées ou d'une légère oxydation comme en témoigne l'augmentation du sulfate en
solution entre 3 et 10 jours.

En conclusion à cc paragraphe, on retiendra que le stérile de COGEMA représente en


soit un milieu où les bactélics acidophiles sont inhibées voir éliminée lors du traitement par la
cyanuration. Les deux autres stériles (PIRITES et COGEMA) renferment normalement ce
type de micro-organismes et qui peuvent contribuer largement à leur oxydation. Cependant,
l'inertage de ces rejets par inclusion dans des liants hydrauliques, imposant des pH très
basiques (> 12), constitue un deuxième facteur inhibiteur de la croissances des bactéries
oxydant les sulfures en général.

205
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

11-C-12/ CONCLUSION

De cette caractérisation ressortent les premiers éléments de réponses en matière d'oxydabilité de ces trois stériles. Le stérile PIRITES est
vraisemblablement le plus oxydable à cause de sa finesse, sa richesse en sulfures notamment des mixtes et en fin sa grande surface spécifique. Le
stériles ALMAGRERA, malgré sa grande finesse, a l'avantage de posséder un faible surface spécifique et de renfermer une gangue carbonatée
capables d'imposer une certaine alcalinité. Le stérile COGEMA, le moins riche en sulfure contient le plus d'arsenic. Le tableau ci dessous récapitule
succinctement les principales caractéristiques de ces trois stéliles.

globale 1 Brut 1 <20J.tm (%) 1 Surface spécifique Etat de Electrochimie Bactérie


surface oxudant Feil
%Sulfures 1 %gangue 1Mixité sulfures! d50 1 mode 1proportion! minéralogie 1 globale 1 sulfures* As 3d milieu ciment
1.0
0
('.1
48,20 28,6 py 1 1 1 peu d'aspy 1 Oxydabilité

COGEMA 1 1.2% As 1 ~h1~~~~-~i~; l::::mwàïM.v:iÎ&iMI14Jlffi lOJlffi dont 12 29,3 Aspy 4,74 m2/g 1,7lm2/g arséniates 1 +
quartz <5Jl 42,lgangue et arsénites

10% py-chalcopy 86,7 py arséniates

PIRITES 1 à0,2%As 1 quartz py-Sphalérite 131Jlll 14Jlm 53 2,5 Aspy 2,17m2/g XM!Wf.?.!1r peu
~~~~t~~~~~~=~t=~=~=~:::::::::::::::: : :
10,8 gangue d'arsénites

79% py 1 21%: Quartz 75,5 py arséniates Oxydabilité

ALMAGRERAI à 0,2%As micas - chlorites rares 1,1% Aspy 1,2m2/g 1,04m2/g et arsénites 1 ++

sidérite- 23,4 gangue

* stérile attaqué par l'acide fluorhydrique pour l'élimination de la gangue phyllosilicatée.


F> •JPî Facteurs stabilisateurs
Facteurs à risque
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

11-D/ CARACTÉRISATION DE MORTIERS À SULFURES

Ce chapitre possède comme principal but la caractérisation de l'altérabilité de mortiers à


stériles dans différentes conditions. En effet, après avoir subit des tests de lixiviation PICQUET
(1995), et pour compléter les informations apportées par les analyses des lixiviats, les
composites solides altérés sont caractérisés à différentes échelles.

Le choix des liants ne s'est pas focalisé sur un seul type de liant, mais sur plusieurs de
composition, de capacité de résistance aux attaques sulfatiques et de coûts différents. Par
ailleurs le stérile étudié sera celui de COGEMA en raison de sa diversité minéralogique, mais
aussi par manque de temps. Ce travail se réalise en collaboration avec SEPA de COGEMA
PICQUET (1995).

Les ciments testés regroupent le ciment ordinaire CPA 45, le ciment au laitier CLK 45 et
le ciment alumineux (fondu Lafarge) CA. Certains mélanges ont fait l'objet d'un ajout de chaux
afm d'améliorer certaines propriétés chimique (pouvoir neutralisant de l'acidité et stabilisation
de l'arsenic sous forme d'arséniate de calcium). Différentes proportions ont été testées, des
mélanges à 5 % offrent des monolithes sans tenue mécanique après avoir subit l'extraction
Soxhlet, seuls les mélange à plus de 10% sont retenus pour l'étude en question.

Deux types de malaxages ont été expérimentés à savoir le type Pétrin et le type bras en
Z, le premier est retenu en raison de son influence sur la porosité totale (34,7% contre 36,7
dans le cas du deuxième). les mélanges se font sans ajout d'eau, l'humidité du stérile (25%
environ) étant suffisante. Le pâte obtenue est coulée dans un moule en carton puis stockés sous
vapeur saturante. Les pourcentages de ciment qui vont être données dans ce qui suit sont
calculés par rapport au poids sec des stériles.

Deux études complémentaires s'imposent :

-L'étude des lixiviats par analyse chimique des éléments essentiels Ca, Fe, S et As réalisée par
PICQUET I. 1995 et dont les résultats principaux; sont résumés dans le tableau récapitulatif
donné en conclusion à ce chapitre,

- L'étude du solide sera détaillé dans ce qui suit.

11-D-1/ ASPECT TEXTURAL DES MÉLANGES

Dans ce chapitre, on va étudier l'aspect texturai des différents mélanges et cecr à


différentes échelles :
- échelle globale du mortier : présence de macroporosité (bulles d'air), présence de fissures,
dispersion des grains sulfurés au sein de la pâte durcie ... etc.

207
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

-échelle des particules : l'interface grains-liant, adhésion au liant, leur possible altération ... etc.

11-D-1-1/ Observations microscopiques

Des fragments de mortiers ou de pâtes pures, lixiviés ou non lixiviés, en cassure


fraîche, sont prélevés dans la masse de l'échantillon, ils ont fait l'objet d'une étude directe au
moyen microscope électronique à balayage en mode électrons secondaires (contraste de relief) et
en électrons rétrodiffusés (contraste chimique).

Dispersion des grains au sein de la matrice ciment: Voir Planche vhotos


Le malaxage adopté engendre une bonne dispersion des grains de sulfures au sein de la matrice
cimentaire, ce facteur est d'une grande importance dans les propriétés qui régissent la résistance
chimique et mécanique des échantillons.

Inteiface grain-liant: Voir Planche photos


Les observations menées au niveau des contacts grains-liant montre que l'adhésion est en
général bonne dans les mélanges à 20% de ciment, cependant ceux à 10% montrent une moins
bonne cohérence, cette jonction peut constituer un drain préférentiel pour la circulation des
fluides aqueux, les sulfures deviennent exposé aux agents oxydants qui déclencheront
l'oxydation.

Macroporosité: Voir Planche photos


Des bulles d'air de grande taille (plusieurs dizaines de mm) sont présentes dans presque tous les
mélanges, elles sont plus abondantes dans les mortiers à sulfures et presque absentes dans les
pâtes pures. L'utilisation d'hydrofuges ainsi qu'une vibration mécanique peut contribuer à leur
élimination, cependant cela représente des procédés coûteux et difficiles à mettre en œuvre pour
des remblais. Ces poches ne paraissent pas être le lieu de réactions chimiques particulières, il
est bien reconnu que lors d'attaques sulfatiques (phénomène très suspecté dans de tels mortiers
à plus de 50% de sulfure et dont l'eau de gâchage renferme beaucoup de sulfates), la
néoformation de produits gonflant nuisibles (essentiellement ettringite et gypse) tapisse dans un
premier temps la cavité, mais finit, si le phénomène se prolonge, par la bourrer en provoquant
un départ de fractures du à la pression de cristallisation de ces produits expansifs Cf. II-2-3.

Altération des grains: Voir Planche photos


Une expérience consiste à déterminer l'effet du ciment (forte alcalinité pH 12-13) sur les grains
de sulfures et ce à travers des observations MEB en électrons secondaires et aux forts
grossissements. La conclusion à cette approche et que le ciment ne semble pas affecter la
surface des grains de sulfures qui peuvent être en revanche, préalablement corrodés en surface.

208
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

Photo 1 Photo 2

Mélange à 10% de liant (CLK) Détail de la photo 1


noter la mauvaise adhésion des
grains de sulfure

MEB-ERD MEB -ES


Photo 3 Photo 4

Mélange à 10% de liant (CPJ) Détail de la photo 3


noter la mauvaise adhésion des
grains de sulfure

MEB-ERD MEB-ERD
Photo 5 Photo 6

Mélange à 20% de liant (CPJ)


:Bord d'une éprouvette altérée Mélange à 20% de liant (CLK)
noter la disparition des grains de noter la bonne dispersion des
sulfure au bord, la bonne grains de sulfure
dispersion des grains et la
présence de bulles d'air

MEB-ERD MEB-ERD
Photo 7 Photo 8

Mélange à 20% de liant (CPJ) Mélange à 20% de liant (CPJ)


Bord d'une éprouvette oxydée Bord d'une éprouvette oxydée
noter la présence de fracture et noter la présence de fracture
l' appalition d' oxy-hydroxydes ouverte
de fer

Microscope Optique : LP Microscope Optique : LP

209
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

Photo 9 Photo 10

Grain d' arsénopyrite


dans une zone non même chose
altérée du mortier

MEB -ES MEB -ERD


Photo 11 Photo 12

Grain de pydte dans


une zone non altérée même chose
du mortier

MEB -ES MEB -ERD


Photo 13 Photo 14

Grain d' arsénopyrite


dans une zone altérée même chose
du mortier: noter l'état
de surface

MEB-ES MEB-ERD
Photo 15 Photo 16

Grain de pydte dans


une zone altérée du
mottier: noter l'état de même chose
smface

MEB-ES MEB-ERD

211
Caractérisation de stériles .\'11/fo-arséniés en vue de leur inertage

11-D-1-2/ Etude de la microporosité

Les mesures de microporosimétrie ont été réalisées grâce à un porosimètre au mercure,


c'est l'une des méthodes les plus utilisées pour mesurer le volume des vides et la distribution de
la porosité en terme de taille de porc dans un milieu poreux quelconque. Cette technique repose
sur les équilibres de phases entre le mercure non mouillant et sa phase vapeur (fluide mouillant)
dans le réseau poreux, l'injection du mercure dans un matériau poreux sera réalisable sous une
pression supérieure à la pression capillaire.

R2:

Fig.II-43 Notion de rayon d'accès


(D'après BOUSQUIE, 1979, dans REMY 1993)

Un vide est caractétisé par son rayon d'accès et non par son rayon propre. En effet le
volume poreux sera totalement envahi par le mercure si on exerce une pression supérieure à la
pression capillaire imposé par le rayon r (Pc = 2cr .cosS 1 r), bien que le volume de mercure
intrusif le plus important soit relatif au pore de Rayon R2. D'autre part, pour un capillaire
cylindrique de rayon donné, le retrait s'effectue à une pression P' comprise entre la moitié et le
tiers de la pression d'injection P.

L'injection du mercure correspond à la pénétration d'un fluide non mouillant dans un


réseau poreux. La vapeur de mercure fait office de phase mouillante, il faut donc interpréter
l'injection du mercure comme un drainage et son retrait comme une imbibition. Dans le cas du
retrait, la phase mouillante est créée au fur et à mesure par volatilisation du mercure. Ce
phénomène est fondamentalement différent de l'imbibition d'un réseau poreux par un fluide
mouillant comme l'eau où la phase mouillante doit pénétrer dans l'échantillon par sa surface
externe.

Les deux injections successives de mercure permettent de différencier entre deux types
de porosités :
-La porosité libre: elle constitue les pores communiquants qui ne piègent pas le mercure injecté
durant le premier cycle après un séjour de 24 heures à pression atmosphérique.
- La porosité dite piégée : c't-·.st l'ensemble des pores qui retiennent le mercure de la première
injection, ils sont diffïcilement accessibles par le mercure.

213
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

La somme des deux porosités constitue la porosité totale du matériau mesurée au


mercure.

Échantillons

Des mortiers à sulfures sont comparés entre eux et avec des pâtes de ciment pur. Les
mesures ont été effectuées après 28 jours (temps minimum de cure), les échantillon ayant été
conservés en ambiance saturée en vapeur d'eau.

2 pâtes pures de CPJ et de CLK


2 mélanges à 10% ciment (CPJ et CLK) - stérile de COOEMA
2 mélanges à 20% ciment (CPJ et CLK) - stérile de COOEMA

Résultats et interprétations

Les résultats se présentent sous formes de graphes, d'un part des courbes de porosité
cumulée correspondant à la première et la deuxième injection de mercure pour chaque
échantillon, celles ci permettent l'estimation de la porosité totale, "libre" et "piégée", et d'autre
part les histogrammes de la distribution du volume incrémentai des pores % qui donne une
bonne représentation de la répartition de la taille des accès aux pores; la hauteur des pics donne
une idée sur la fréquence de ces accès et non un pourcentage de ceux ci. Les résultats
correspondant à la porosité cumulée par rapport aux rayons sont données en annexes.

La comparaison de la porosité totale mesurée au mercure conduit à des résultats


intéressants :

40
D Porosité totale
35 Ill Porosité piégée

30
Ill Porosité libre

25

20

15

10

0
CPJ 100% CPJ 20% CPJ 10% CLK 100% CLK20% CLK 10%

Fig.II-44 Histogramme comparatif des porosités pour différents mélanges

214
Caractérisation de stériles suljo-arséniés en vue de leur inertage

-Pour le même contenu en stérile, la porosité Hg totale des mortiers à base de CLK est plus
faible que celle des mortiers à CPJ,

-Plus la teneur en stérile augmente dans les mortiers, plus la porosité totale augmente, et moins
la différence de porosité totale entre les mélanges CLK et CPJ, est nette.

Volume incrementai des pores %

100

90 - - - CPJ 20% - stérile COG EM.A.

80

70
60
50
40
30
20
10
0
0 ,003 0, 00802 0 ,0215 0 ,0574 0,153 0,41 1 ,1 2 ,93 7 ,84 21 56 ,1 150

Rayon d'accés (/.lm)

Fig.II-45 Distribution de la porosité dans des mélanges à base de CLK

Volume incrementai des pores %

100
90 - - - CLK 100%

80
70
60
50
40
30
20
10
0 -+-1.0i51~
2,93 7 ,84 21 56, 1 150

Rayons d'accés (/.lm)

Fig.II-46 Distribution de la porosité dans des mélanges à base de CLK

215
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

Les courbes de distribution des accès aux pores sont assez distinctes l'une de l'autre, les
histogrammes donnés ci dessus permettent de visualiser cette différence. En effet
l'augmentation du contenu en stérile de 80 à 90 % dans les mélanges (CLK ou CPJ) conduit à
un augmentation des diamètres des accès aux pores dominants typiquement de 0,02 à 0,06 J.l.ffi.

Conclusions

Les diamètres des accès aux pores mesurés par la microporosimétrie au mercure sont
tous compatibles avec l'accès par l'eau de drainage qui conditionne la lixiviabilité des mortiers à
sulfures. Par ailleurs, les mélanges à base de ciment au laitier apparaissent comme possédant de
meilleures caractéristiques par rapport au ciment Portland composé. Cette information vient à
l'appui du choix possible d'un CLK pour l'enrobage des grains du stérile : ce liant offlirait
donc à la fois la garantie d'une porosité faible des mortiers et d'une résistance chimique à
l'attaque sulfatique.

Les études de lixiviabilité de mélanges stélile - liant (± chaux) réalisés par PICQUET
(1995) prouvent qu'en fait le paramètre chimique "teneur en portlandite" du mortier est
déterminant pour la fixation de l'arsenic. Néanmoins, il est raisonnable de penser que le
caractère moins poreux des mélanges à base de CLK puisse être un facteur favorable au
comportement à long terme. Les premiers essais de lixiviation statique de longue durée
effectués et qui sont en cours montrent effectivement des résultats qui peuvent être liés non
seulement aux propliétés chimiques de rétention de As, mais aussi aux propliétés physiques du
mortier.

216
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

11-D-2/ CARACTÉRISATION DE L'ALTÉRABILITÉ


DES MÉLANGES CIMENT-STÉRILE

Les échantillons destinés à la lixiviation sont sous formes de sucres de dimension 7 x 2


x 2 cm après sciage à sec pour éviter toute dissolution possible. La lixiviation est réalisée au
SEPA-COOEMA par PICQUET (1995) en extracteur de Soxhlet. Le principe et les conditions
sont les suivantes :

11-D-2-1/ Extraction Soxhlet

L'extraction Soxhlet consiste en une succession de cycles de remplissage (imprégnation


de l'échantillon) - vidange qui se déroulent de la façon suivante :
-chauffage constant de la solution lixiviante (eau distillée) dans un ballon
-condensation de la vapeur résultante grâce à un réfrigérant (où circule de l'eau réfrigérée),
-le condensât imprègne progressivement l'échantillon solide placé dans tube intermédiaire,
- vidange du tube une fois rempli, par un système de siphon et le cycle reprend.
La solution se trouve ainsi de plus en plus concentrée en éléments relargués par le solide.
L'expérience peut de dérouler avec un contrôle de l'atmosphère.

.,___ _ _ Contrôle atmosphérique

._.__Tube siphon vidangeur


Conduit de vapeur
1-1--++1-- Cartouche porte
Échantillon échantillon

Fig.ll-47 Schéma de l'extracteur de Soxhlet

Les conditions opératoires de l'extraction Soxhlet

Durée de la lixiviation: 10 jours (Renouvellement de la solution au bout de 3 jours)


Contrôle atmosphérique: barbotage de 60 cm3Jmn d'oxygène en continu

. 217
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

Solution initiale : eau déminéralisée ( 250 - 300 ml )

11-D-2-2/ Étude minéralogique des éprouvettes altérées

L'analyse minéralogique fait appel à un ensemble de techniques d'investigation : analyse


chimique, diffraction des rayons X, méthodes thermiques, microscopie otique et électronique,
dont les résultats sont confrontés pour en assurer la cohérence. DELOY (1978) propose un
calcul minéralogique permettant de passer de l'analyse chimique globale à l'analyse
minéralogique quantitative, et ce grâce à un programme informatique, l'examen des bilans
permet ainsi de déceler toutes modification : carbonatation, agression par des agents externes
... etc. Ce type d'approche a prouvé son efficacité dans l'étude d'ouvrages anciens en mettant en
évidence une activité sulfatique importante consistant à la formation de produits gonflants :
gypse, ettringite et thaumasite DELOY et al. (1989). Cependant, il est difficile de l'appliquer
pour des mortiers à sulfures lixiviés en extracteur de Soxhlet où il faut étudier des fronts
d'altération à une échelle millimétrique. ll nous a fallu mettre au point une nouvelle technique
d'approche dont les résultats devront être comparés avec ceux des cinétiques d'extractions en
Soxhlet de ces même mélanges.

Les échantillons après lixiviation ont un aspect plus ou moins rouillé en surface selon le
type de mélange. Par ailleurs une perte de résistance mécanique est nettement ressentie en ce qui
concerne les échantillons les moins riches en ciment En cassure fraîche un front d'altération en
bordures parallèles aux surfaces des échantillons est aisément observé. Le tableau ci dessous
résume les principales observations macroscopiques de ces mortiers.

stérile liant aspect externe aspect interne propriétés mécaniques

COGEMA CPA 10% rouille front rouille faible

COGEMA CLK 10% rouille front rouille faible

COGEMA CA 10% très rouille rouille uniformément très faible

COGEMA CPA20% rouille front rouille modérée

COGEMA CLK20% rouille front rouille modérée


COGEMA CPA 20%- pas de rouille front blanc laiteux modérée
chaux 20%
COGEMA CPA 17%- pas de rouille front blanc laiteux modérée
porphyrisé chaux 17%
COGEMA CLK 10%- pas de rouille front blanc laiteux modérée
chaux 5%

La première tentative consistait à la réalisation d'analyses en diffraction X au bord


et au centre de l'échantillon : la technique fit aussitôt abandonnée pour plusieurs raisons :
-La sensibilité de l'analyse n'est pas assez suffisante,
-La présence de sulfures et ae quartz masque la détection d'éventuelles phases d'altération,
- n est impossible de réussir des quantifications précises.

218
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

Cependant, la méthode reste utile pour la mise en évidence de certains composés néoformés
quand ils sont relativement abondants et cristallisés.

La deuxième tentative était basée sur les observations MEB les analyses EDS, le
contraste chimique entre le bord oxydé et le coeur de l'échantillon n'est pas assez prononcé
pour être visible sur les images en électrons rétrodiffusés. Les analyses EDS sur des grandes
plages ne sont pas fiables en cassure fraîche à cause de l'effet du relief, la fabrication de section
polies s'avère une étape nécessaire, le mode de préparation est donné dans le chapitre Matériel
et méthodes.

L'analyse EDS est retenue pour l'étude des profils d'oxydation des mortiers à stériles
lixiviés, plusieurs problèmes d'ordre technique ou intrinsèque à l'échantillon se posent. Le
principale limitation lors de l'analyse EDS par le MEB HITACHI était la non possibilité de
régler la dimension de la fenêtre d'analyse dont la forme carrée était imposée par
l'instrumentation. Une analyse à des faibles grossissement ne permettait pas la mise en évidence
des variations millimétriques dues à l'altération de l'échantillon, et à l'inverse, une analyse à des
grandissements plus importants souffrait de l'effet de pépite du aux gros grains que renferme le
stérile. Avec la microsonde électronique CAMECA SX50 et l'utilisation d'un balayage du
faisceau d'électrons aussi large que possible, le problème est du même ordre.

La réalisation d'images X pendant des temps d'acquisition assez longs, permet de


constater des variations de composition chimique lorsque celle ci est importante : c'est le cas des
enrichissements et des appauvrissements en Ca, mais pas de ceux correspondant au fer, à
l'arsenic et au soufre. Par ailleurs la quantification à partir d'images X n'est pas réalisable par le
système KEVEX. La microanalyse permet aussi la réalisation de profils linéaires (déplacement
du spot d'analyse le long d'une droite présélectionnée), cette technique souffre de l'effet de
pépite du aux grains de sulfures.

Seul le MEB PHILIPS permet un régalage libre des dimensions de la fenêtre d'analyse,
ainsi des profils d'analyse permettent d'approcher les variations de composition chimique avec
succès. L'interprétation des profils d'analyse obtenus sur les différentes sections polies, est
complétée par des informations relevées de l'examen par microscopie optique.

al Procédure de l'analyse EDS (Fig.II-48)

Les analyses sont faites à des faibles grandissements, mais avec une limite due au
champ couvert par le faisceau électronique ainsi que son centrage. Les conditions d'analyse
sont:
- une tension de 20 keV nécessaire pour le bon dosage d'éléments lourds tels que As,
-des courants de 1 nA,
- une distance de travail de 10 mm.

219
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

Un dosage systématique de huit éléments 0, Si, Al, K, S, Ca, Fe et As avec des temps
d'acquisition normés à un comptage de 100 000 coups (ou environ 60 secondes selon les
expériences). La quantification est réalisée sans standards. Pour tous les éléments, la raie Ka. a
été utilisée, la raie La. de As (généralement prise pour le dosage de cet élément) interfère avec la
raie MgKa..

Séléction de la zone profù


la plus interessante :
absence d'arrachements dus
au polissage

"':eMEB
grains de

Liant

Bœ:l.

Profù d'analyse de zones ......,....__ _ _ fenêtre analysée en EDS


juxtaposées du bord vers
le centre

Fig.II-48 Schéma synthétique de la procédure d'étude de l'altérabilité


des mortiers à sulfures par EDS

Comme les dimensions de la fenêtre d'analyse varient légèrement d'un échantillon à


l'autre, la longueur et la largeur sont déterminées pour chaque échantillon pour se calibrer en
échelle des distances. Ces variation sont dues aux faibles grandissements utilisés et au réglage
de la taille du spot électronique.

mélange Di m. fenêtre (Lxi) profondeur du profil


CP A 10% - stérile CO GEMA 3mm x 93,3J.lm 25f ------> 2,3 mm
CLK 10% - stérile COGEMA 2,81mm x 83,3J.lm 26f ------> 2,2 mm
CA 10% - stérile COGEMA 2,93mm x 90,3J.lm 20f -------> 1,9 mm
CP A 20% - stérile COGEMA 2,58mm x 82,4J.lm 21 -------> 1,7 mm
CLK 20% - stérile COGEMA 2,58mm x 82,4J.lm 21 ------> 1,7 mm
CPA 17%- chaux 17%- stérile COGEMA 2,93mm x 90,3J.lffi 19f -----> 1,8 mm
CPA 17% - chaux 17% - stérile COGEMA porphyrisé 2,93mm x 83,9J.lm 30f ------> 2,8 mm
CLK 10%- chaux 5%- stérile COGEMA 3mm x 92,1J.lm 28f -----> 2,4 mm

. 220
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

b/ Incertitudes dans les mesures EDS

L'incertitude sur les mesures sera estimée par des analyses répétées au centre d'un
échantillon. D'une part l'analyse d'une plage large (F) au coeur sain de l'échantillon où l'effet
de pépite du à la présence de gros grains n'influence pas la mesure, qui est ainsi représentative
de la composition du mélange, et d'autre part, cinq petites fenêtres (f) incluses dans la première,
sélectionnées au hasard pour déterminer les bornes supérieure et inférieure de la fourchette
d'incertitude. Ainsi, on a (fl+f2+f3+f4+f5) 15 =fm avec fm"" F
La borne supérieure est Sup(fl,f2,f3,f4,f5), et la borne inférieure est lnf(fl,f2,f3,f4,f5)

Cette procédure a été réalisée sur le mélange CPA-chaux-stérile COGEMA porphyrisé


(SMBP) et le mélange CLK-chaux-stérile de COGEMA (M6-3), les résultats sont les suivants:

CPA17%-chaux17%-stérile porphyrisé de COGEMA CLK17%-chaux5%-stérile de COGEMA


élément sup.fl-5 inf.fl-5 Ml-5 Moyf1-5 Anal. F sup.fl-5 inf.fl-5 .!lfl-5 Moyf1-5 Anal.F
Owt% 27,89 23,93 3,96 25,7 25,71 26,4 23,41 2,99 24,58 25,08
Si wt% 13,67 9,92 3, 75 11,34 10,9 15,89 12,88 3,01 14,1 14,43
Al wt% 3,14 2,39 0,75 2,8 2,92 4,91 3,89 1,02 4,37 4,34
Kwt% 1,25 0,99 0,26 1,12 1,06 1,79 1,25 0,54 1,56 1,61
S wt% 13,18 10,32 2,86 11,81 11,88 19,09 15,9 3,19 17,13 16,3
Cawt% 26,17 23,78 2,99 25,22 26,27 11,84 9,49 1,35 10,83 11,15
Fewt% 16,86 13 3,86 14,76 14,41 20,81 18,43 2,38 19,55 19,36
Aswt% 7,8 6,83 0,97 7,25 6,85 9 6,97 2,03 7,89 7,74

À la lumière de ces données, il est possible de déduire les informations suivantes :

-Les fourchettes ne sont pas très différentes d'un échantillon à l'autre


- La moyenne des 5 fenêtres est très proche de l'analyse d'une grande plage
-Les écarts par rapport à la moyenne ne sont pas très importants (effet des extrêmes)
Ceci nous amène à attribuer les erreurs sur les mesures EDS pour chacun des éléments comme
suit: 0%±2, Si%±1,9, Al%±0,5, K%±0,27, S%±1,6, Ca%±1,5, Fe%±2 et As%±1.

Par ailleurs les erreurs analytiques peuvent avoir des origines diverses :

- les erreurs statistiques pendant le comptage par la diodes Si(Li)


- les erreurs dues à l'hétérogénéité de l'échantillon (effet de pépite, porosité... )
- les erreurs dues à la mauvaise adéquation des modèles de quantification sans standard, dont en
particulier les erreurs dues à la présence simultanée d'éléments légers et plus lourds : en effet,
dans ce cas, la tension d'accélération est élevée et les taus de comptage (sur l'oxygène par
exemple) sont insuffisants.
- les erreurs dues à des contaminations éventuelles de la fenêtre du détecteur.

La quantification avec standards n'a pas été possible dans ces analyses pour les raisons
suivantes:
- difficulté à normer les analyses par rapport au courant sonde (absence de cage de Faraday,
obligation de moduler le courant en fonction de la zone analysée -très poreuse ou peu poreuse-)

221
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

- problèmes importants liés à la texture particulières des mortiers frais ou altérés; en effet leur
porosité est source de phénomènes parasites venant rendre impossible les nécessaires
corrections de l'intensité du rayonnement X émergeant. Les deux schémas ci dessous tentent de
cerner les problèmes les plus importants :

Faisceau primaire - macro pores


d'électrons
vides
macropores remplis
de résine

Front de pénétration de Problèmes de focalisation, d'angle d'émergence, de


la résine d'enrobage rétrodiffusion, de mauvaise métallisation dans les
pores de surface ...etc
Problèmes d'absorption par
les éléments de la résine
(C,O et Cl)

Fig. 11-49 Schéma synthétique des difficultés d'analyse des mortiers par EDS

d Tests de fiabilité des analyses EDS

Les quantifications sans standards ont été effectuées d'une part en dosant l'oxygène à
partir de son pic d'émission sur le spectre et d'autre part en calculant la teneur de l'oxygène par
stoechiométrie. Dans ce dernier cas, les éléments utilisés pour le calcul sont Al (Ah03), Ca
(CaO), K (K20) et Si (Si02). Les éléments Fe, S et As ne sont pas considérés comme
contribuant à la composition en oxydes des mortiers puis qu'ils sont majoritairement liés aux
sulfures du stérile. Il est clair que ce choix implique des erreurs puisque fer et soufre sont aussi
des composants mineurs du ciment : ces erreurs ont été évaluées; elles sont faibles compte tenu
du très haut pourcentage de stérile inclus dans les mortiers.

Afin de choisir entre les deux techniques de dosage (oxygène dosé et oxygène calculé),
un minéral étalon a été analysé par EDS sans standards. Le tableau ci dessous présente les
résultats EDS obtenus sur l'andradite Ca3(Mg,Fe)2Si3012 en comparaison avec l'analyse
chimique de ce minéral.

222
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

0% Mg% Si% Ca% Fe%


Andradite EDS 0 dosé 31,02 1,05 18,01 25,84 24,07
Andradite EDS 0 stœch 37,76 0,94 16,22 23,32 21,77
Andradite analyse chimique - 0,18 16,36 23,84 21,89

TI est clair que les réspltats plaident en faveur de l'utilisation de la méthode sans standard
avec calcul de l'oxygène par stoechiométrie. Une fois ce choix fait, trois minéraux de référence
ont été analysés. TI s'agit de silicates (albite NaA1Si30g et wollastonite CaSi03) et d'un sulfure
l'arsénopyrite FeAsS. La bonne qualité de l'analyse sans standard est démontrée à travers les
résultats du tableau suivant :

Oo/o Na% Al% Si% S% K% Ca% Fe% As%


Wollastonite EDS 0 stœch 40,99 0 0 23,36 - - 32,35 1,87 -
Wollastonite analyse chimique 41,21 0 0 24,03 - - 33,97 - -
Albite EDS 0 stœch. 48,13 9,38 10,99 30,64 - 0,86 - - -
Albite analyse chimique 48,86 8,49 10,36 32,07 - 0,15 - - -
Arsénopyrite EDS 0 stœch - - - - 18,07 - - 33,25 48,68
Arsénopyrite WDS (MSE) - - - - 18,03 33,03 48,97

Ensuite une section polie de pâte pure hydratée de CLK a été réalisée. La comparaison
entre l'analyse chimique de ce produit hydraté, l'analyse chimique de la poudre de ciment
anhydre de départ et l'analyse EDS sans standard sur deux plages st présentée ci dessus

analyse chimique
CLKanhydre CLKhydraté
Al203 10,01 8,41
CaO 45,61 41,57
Fe203 1,72 1,57
K20 - 1,01
S04 6,57 5,67
Si02 27,17 25,22
Total des oxydes 91,08 83,45
Al203 normé à 100 10,99 10,08
CaO normé à 100 50,08 49,81
Fe203 normé à 100 1,89 1,88
K20 normé à 100 - 1,21
S04 normé à 100 7,2J 6,79
Si02 normé à 100 29,83 30,22 CLK1 (EDS) CLK2(EDS) moyEDS CLK
Al% 5,82 5,34 5,08 5,24 5,16
Ca% 35,77 35,58 37,09 37,14 37,12
Fe% 1,32 1,32 1,67 1,44 1,56
K% - 1,00 2,00 2,05 2,03
S% 2,40 2,26 2,90 2,34 2,62
Si% 13,92 14,10 14,73 14,61 14,67
0% - - 36,52 36,55 36,54

L'accord sur l'analyse des éléments majeurs Ca et Si ainsi que sur les mineurs S, Al et
Fe est tout à fait satisfaisant. Des écarts n'apparaissent que lorsqu'on compare l'analyse du

. 223
Caractérisatio11 de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

potassium : la surestimation de la valeur obtenu en EDS à cause d'une contribution du pic


majeur du calcium est une hypothèse plausible pour expliquer cet effet.

Les résultats de l'analyse EDS réalisée sur les différents mélanges étudiés, sont donnés
sous f01me de prolils d'analyse pour chaque éléments. Les variations observées sont
directement superposées aux observations faites par microscopie optique en lumière polarisée
en respectant l'échelle des distances.

Les profils des teneurs en EDS qui sont réalisés sur les différents mélanges sont
reportés à la même échelle que les photographies du microscope optique. Les courbes ont été
lissées afin de pallier aux variations accidentelles dues aux effets de pépite (présence de gros
grain de stérile dans la fenêtre analysée), cela permet de mieux visualiser les changements dues
à l'altération.

Remarque: le lissage n'est pas réalisable au niveau du premier point

La variation en Ca est confirmée pour certains mélanges où l'enrichissement et/ou


l'appauvrissement en cet élément sont prononcés, par la réalisation d'image X du calcium. En
ce qui concerne les autres éléments, notamment le fer, le soufre et l'arsenic, l'imagerie X n'est
pas appropriée. Par ailleurs, pour chaque mélange altérés, sont aussi reportées les relargages
d'éléments suite à la lixiviation Soxhlet PICQUET (1995).

dl Résultats de l'éude pluridisiplinaire de l'altération des mélanges

L'étude de l'altérabilité des mortiers à sulfures a été réalisée grâce à une approche
pluridisciplinaire faite d'une part sur des fragments d'échantillons ainsi que des prélèvements,
et d'autre part sur des section polies de ces mêmes échantillons. La démarche générale suivie est
résumée de la manière suivante :

SECTIONS POLIES

JI Photographie en microscopie optique en réflexion, lumière polarisée


Modifications d'aspect

21 Photographies en microscopie électronique à balayage (MEB), générales et détails


Visualisation de la texture, la structure et la présence des phases (primaires et
néoformées)

31 Photographie en microscopie optique en transmission, lumière naturelle


Modifications au sein du liant

41 Profils EDS au MEB dans les mortiers lixiviés


Redistribution élémentaire

51 Analyse ponctuelles en EDS


Mise ne évidence des phases néoformées

224
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

CASSURES FRAÎCHES

JI Observations macroscopiques
Présence de rouille, de peau en surface, de fracturations
Tenue mécanique : degré de consolidation

2/MEB
État de surface des grains de sulfures
Analyse EDS ponctuelle des grains altérés
Présence de minéraux néoformés

PRÉLÈVEMENTS

1/ Spectrométrie des photoélectrons X (XPS)


statut du fer du soufre et de l'arsenic

2/ Diffraction des rayons X (DRX)


Identification des phases cristallines (néoformées)

3/ Dissolutions sélective
Récupération des sulfures après dissolution du liant

4/MEB
Corrosion des sulfures : sur concentrés et sur sulfures purs

225
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

d-1/ Mortiers à base de ciment CPA

d-1-11 CPA 10% - stérile de COGEMA

Ci dessous sont présentées, d'un part l'image en électrons secondaires de la zone


analysée (Bord d'une éprouvette montée en section polie), et d'autre part l'image X du calcium
correspondant à la même zone. Un appeuvrissement en Ca est observé à lmm de la surface.

La planche de la page suivante (image en microscopie optique superposée au profil


EDS) permet de confirmer cette première observation, mais elle permet aussi de mettre en
évidence une mobilité du fer (enrichi au bord avec un chnagement de sont état d'oxydation :
présence de rouille, et à une profondeur de lmm) et du soufre qui suivent une évolution
presque semblable. Quant à l'arsenic , il est presque constant ainsi que Si/Al (éléments les
moins mobiles du liant).

Des images MEB-ES prises au niveau du front d'altération montre un changement de


l'aspect du linat qui devient plus poreux avec l'apparition de cristaux aciculaires (ettringite)

d-1-2/ CPA 10% - stérile de COGEMA vieilli pendant lan

Ce même mélange est lixivié après 1 an de viellissement dans une atmosphère saturée en
vapeur d'eau. L'altération est plus prononcée comme le fait remarquer l'unique observation
macroscopique. En effet, l'échantillon est très rouille en surface avec une peau superficielle
assez épaisse (3mm environ) très fracturée et qui a tendance à se détacher de la masse. Le
monolithe semble avoir perdu ses propriétés mécaniques. La peau a été caractérisée au moyen
de la DRX et du MEB (Observations directes et analyses EDS des phases d'altération).

226
CPA 10% - stérile de COGEMA

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Vi ,...,
0 0

T'c == S:lSmg:Kg S0--1-=23 ,8~ Kg As=187mg/Kg


Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

Diffraction des rayons X

La peau très oxydée a fait l'objet d'une analyse DRX (Fig.II-50), il est aisément
constaté que les pics correspondant à l'arsénopyrite sont très atténués par rapport à la pyrite,
laissant penser que le sulfure d'arsenic s'est dissout dans cette partie de l'échantillon. Par
ailleurs, il y a apparition de pics difficilement identifiables qui correspondraient à des arséniates
de calcium de type Ca5As4Ü15 et Ca2As2Ü7 (fichier AS1M). Si on se reporte au diagramme de
MIRZA (1988), le premier composé s'il est hydraté correspond à la phase B (CasH2(As04)4), et
le deuxième correspond à la phase A (Ca2H2(As04)2) du diagramme de MIRZA. Cf. II-B-6
Le composé A peut être une weilite (anhydre), une haidingérite (1 molécule H20) ou
une pharmacolite (2 molécules H20). La phase B peut être représentée par la guérinite (9
molécules H20). Toutes ces phases renferment As sous sa forme la plus oxydée (AsV) et
indiquent des pH de 6 où la plupart des hydrates du ciment ne sont pas stables. Cf. II-B-4

ll faut noter que les arséniates peuvent aussi être amorphes, dans ce cas ils ne sont pas
analysables par cette technique.

20 19 18 17 16 15 14 13 12 11 10 9 8 7 6 5 4 3
e
Fig.II-50 diffractogramme DRX de la peau d'un mortier CPA 10% à stérile de
COGEMA lixivié après un an de vieillissement.

ÉtudeMEB

L'étude par microscopie électronique à balayage a été réalisée d'une part sur
l'échantillon en cassure fra!èhe et d'autre part, sur sections polies. Les résultats de cette
caractérisation peuvent être synthétisés de la manière suivante:

228
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

Tous les macropores (bulles d'air, fractures, fantômes de sulfures disparus ... ) sont plus
ou moins remplis par des composés secondaires aussi bien cristallisés et amorphes en
apparence.

Ces composés sont formés essentiellement de calcium et de fer en proportions variables


et d'arsenic qui peut atteindre 20 wt% (Voir spectre de la Fig.II-51). Ces produits qui sont
vraisemblablement des arséniates, fomient des mélanges intimes avec les constituants du ciment
hydraté, le C-S-H principalement ainsi que le gypse et l'ettringite, la portlandite ayant
normalement disparu dans ces conditions d'altération.

Fe

Ca

Si

cljc.ÙU~~ -..,.
As

2 4 6 8 10 12 14 16
Energie (keV)

Fig.II-51 Spectre EDS correspondant au précipité arséniates de Fe,Ca

229
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

Le gypse est plus abondant, il bourre des macropores et des fissures dont il est sans
doute la cause : expansion interne due à sa cristallisation comme le montre les photos ci
dessous. Il relaye l'ettringite qui ne peut plus se former malgré la disponibilité en sulfates
(oxydation des sulfures) : ce fait peut être expliqué par l'épuisement des aluminates C3A non
hydratés du clinker.

d-1-3/ CPA 20% - stérile de COGEMA

C'est un mélange plus riche en ciment (20%). la première photo représente l'image en
électrons rétrodiffusés de la zone analysée, on y voit une macroporosité abondante et une
fracture parallèle au bord. La deuxième photo est une image X du calcium qui montre un
enrichissement calcique en surface de l'échantillon.

230
CPA 20% - stérile de COGEMA

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As=40,8mg/Kg 231
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur ilzertage

Les observations réalisées au microscope optique peuvent être argumentées par les
profils d'analyse EDS (planche de la page suivante). Les principales déductions sont:
- un front rouille (250 IJ.m) avec une concentration de produits blanchâtres, il se manifeste par
une augmentation du fer et du calcium
- une zone intetmédiaire grisâtre dépourvue de poches blanches, qui se traduit par un
appauvrissement en Ca et un emichissement en Fe et S
- As et le rappmt Si/Al vatient très peu.

d-1-4/ CPA 20% - chaux 20% - stérile COGEMA

Comme le montre l'image MEB-ES, on retrouve une fracture toujours parallèle au bord,
cette dernière délimite une zone appauvrie en calcium comme en témoigne l'image X de cet
élément. Des images de détail en ERD prises dans cette zone montrent qu'il y a une porosité
impottante qui se manifeste par l'apparition de trous, par ailleurs, l'existence d'une fracture
secondaire peut laisser penser à des phénomènes de gonflement importants.

232
CPA 20% -chaux 20% - stérile de COGEMA

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Fe == !S}mg' Kg SO-l-::::12,2g Kg As=5,7mg/Kg


233
Caractérisatioll de stériles sulfo-arsélliés ell vue de leur Îllertage

L'étude EDS couplée aux observations réalisées en microscopie optique (planche de la


page suivante), donne plusieurs informations:
- Absence de produits rouilles, et les variations consistent en l'alternance de zone blanchâtres et
de zone grises
- Ca chute progressivement à partir de la grosse fracture ouverte
- le rapport Si/Al grimpe de part et d'autre de la fracture où le CSH semble être prépondérant
-le soufre et le fer semblent être appauvris dans les zones grises
- As ne varie pas beaucoup

d-1-5/ CPA 17% - chaux 17% - stérile COGEMA porphyrisé

Ce mélange est très proche du précédent, seuls les pourcentages en ciment-chaux sont
réduits. Son étude met en évidence certains phénomènes similaires comme l'appauvrissement
en chaux en bordure.

L'absence de contraste.dans les images otiques peut être expliquée par la taille des grains
de sulfures qui a été considérablement réduite, cela influence les teintes de polarisation. Par
ailleurs les effets de pépite sont très peu ressentis dans cet échantillon au niveau des profils EDS
(planche de la page suivante).

234
CPA 17% -chaux 17% - stérile de COGEMA

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Ca = 48,8mgiKg S0-1-:::-1-2.-1-g.· Kg As=lO,Smg/Kg


235
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

d-1-6/ CPA 20% - chaux 20% - stérile COGEMA vieilli au fond de la mine en
ambiance oxydante saturée en humidité

Cet échantillon a été altéré dans des conditions différentes de celles des deux précédents
(lixiviation Soxhlet), en effet, il a subit un vieillissement au fond de la mine qui a modifié ses
propriétés mécaniques. L'examen de cet échantillon par le biais du MEB montre que ce
composite a atteint un stade très avancé de l'altération. La disparition de l'arsénopyrite et la
précipitation d'arséniates mixtes de fer et de calcium, ayant différentes morphologies
(amorphes, dendritique, en aiguille .. ), tous sont des phénomènes qui témoignent de cette
ampleur.

236
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

Par ailleurs une présence abondante de calcite en forme de boule prouve que le milieu à
subit une carbonatation. Ce phénomène est en compétition avec la précipitation des arséniates

d-1-7/ Éudc XPS des mortiers altérés

L'étude de mortiers oxydés (CPAlO% et CPA20%-chaux20%) par la spectrométrie des


photoélectrons permet de décrire les états de liaisons des éléments majeurs. Les résultats sont
les suivanL<; :

--
...._
til
til
o.
450
400
350
SMB

::s 300
0
u 250 CPAlO%-COG
'-"'

.....
'Cl.> 200
.....
til 150
=
.....
Cl) 100
=
..... 50
0
30 40 50 60
Énergie de liaison (eV)

Fig.II-52 Spectres XPS As 3d relatifs à des mortiers altérés

Arsenic : Le spectre de As 3d offre un seul pic pour les deux mortiers étudiés, il est centré sur
une énergie de 45,4 eV qui correspond aux arséniates (AsV), le signal des arsénites (Aslll)
pourrait exister mais comme nous l'avons vu dans le chapitre (II-C-8-1), il est très difficile de
séparer ces les deux états oxydés de As. Le pic de l'arsénopyrite est invisible à 41,7 eV.

--
...._
t il
til
o.
3500
3000
::s CPAlO%-COG
0
2500
u SMB
'-"' 2000
.....
'Cl)
..... 1500
til

.....=
Cl)
1000
.....= 500
0
680 700 720 740
Énergie de liaison

Fig.II-53 Spectres XPS Fe 2p relatifs à des mortiers altérés

237
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

Fer: Le Fe 2p est représenté ici par les deux pics 1/2 (726 eV) et 3/2 (712 eV), c'est ce dernier
qui est généralement pris, il correspond dans ce cas aux oxy -hydroxydes de fer et le sulfate
ferreux. Le fer sulfure (706,5 eV) n'est pas présent.

L'étude XPS réalisée sur ces deux mortiers oxydés, en comparaison avec celle faite sur
les stériles (avant inclusion dans le ciment) montre que l'oxydation est plus avancée. En effet,
les pics correspondant aux sulfures ne sont plus visibles, le fer et l'arsenic sont exclusivement
sous leur état le plus oxydé (Felll et AsV).

Remarque : Le spectre du soufre 2p est rès peu intense pour pouvoir renseigener sur l'état de
liaison de cet élément.

d-1-8/ Étude de surface au MEB

L'étude XPS est complétée par une étude au moyen du microscope électronique à
balayage. Les zones oxydées des mortiers (bord) sont étudiées en cassure fraîche : l'analyse
EDS (en mode ponctuel impliquant un champs de pénétration assez important) prouve que les
grains de sulfures sont oxydés en surface. En effet, l'analyse de pyrites et des arsénopyrites
montre qu'il y a un déficit en soufre et arsenic (cas de l'arsénopyrite) et un enrichissement
relatif en fer qui précipiterait en surface sous forme d'oxy-hydroxydes. Un exemple de ces
analyses est donné dans le tableau ci dessous. Au coeur de l'échantillon, la stœchiométrie
normale des minéraux en question est respectée.

Mineral S at% Fe at% As at%


Arsenopyrite 28,37 43,08 28,55
Pyrite 33,3 66,7 -

Remarque : La présence d'oxygène n'est pas prise en compte dans la quantification.

d-1-9/ Sulfures purs dans un CPA

Cette étude à pour principal objectif d'une part, la mise en évidence de l'interaction de la
phase liante (ciment CPA hydraté) avec les produits d'oxydation et d'autre part le suivi de l'état
de surface des grains d'arsénopyrite. Le choix s'est porté sur des arsénopyrites automorphes de
taille millimétrique et qui sont issus du gisement du Boumeix. Le mortier confectionné est versé
dans des petits moules pour en faire deux petites pastilles (13 mm diamètre et 2 mm de hauteur)
: l'une d'entre elles servira comme témoin et l'autre sera lixiviée en extracteur de Soxhlet
(conditions standards).

Étude de la suiface des arsénovyrites

Afin de déterminer si le ciment est impliqué dans le phénomène de corrosion en surface


des arsénopyrites, différentes observations ont été réalisées au moyen du MEB sur des grains

. 238
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

grossiers frais, des grains oxydés, des grains récupérés dans un ciment frais et enfin des grains
récupérés dans un ciment lixivié. Cette récupération est faite par une attaque acide (HF). La
conclusion à cette investigation est qu'aucun effet notable n'est constaté, en effet les grains
peuvent être corrodés avant leur inclusion dans le ciment comme nous l'avons constater dans le
cas du stérile COGEMA (Cf. II-C-8-1), les structures de corrosion observées doivent leur
existence vraisemblablement à l'histoire de genèse de ces minéraux ou leur altération naturelle.
Les images (MEB-ES) données ci dessous représentent des détails de surfac de grains avant
leur inclusion dans le ciment, d'une part une surface oxydée (teinte rouille) mais non corrodées
et d'autre part une surface non oxydée (éclat métallique) mais corrodée.

Étude de l'interaction chimique entre l'arsénopyrite du Bourneix et le ciment CPA

À la sortie de l'extracteur, les grains sont "rouillés" en surface. La pastille est inclue
dans la résine epoxy; puis polie pour une étude détaillée.
Observations au microscope optique : Au contact des grains de sulfures dans la zone lixiviée, la
présence de précipités rouilles est plus nette

239
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

le liant possède un aspect rouille, mais cela pourrait correspondre au changement de l'état
d'oxydation du fer constitutif du ciment (C4AF).
Zone lixiviée Zone non lixiviée

Observations MEB : La pastille n'est pas uniformément oxydée, en effet cela est visible à
l'aspect de la pâte de ciment qui est d'avantage hydratée dans les zones oxydées où les grains de
clinker ont presque disparu, contrairement à la zone saine où le clinker est encore observé.
L'image MEB-ERD permet de récapituler ces observations.

Zone lixiviée hydratée

non lixiviée avec grains

de clinker

rite

240
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

d-2// Mortiers à base de ciment CLK

Les ciments au laitiers bien réputés comme étant des liants hydrauliques résistants aux
agressions de type sulfatique, ont été testés afin de voir leur comportement vis à vis de
l'arsenic. Est ce que comme les mélanges à base de CPA, le CLK lixivié en extracteur de
Soxhlet, donne de bons résultats en matière de rétention de As ?

d-2-1/ CLK 10% - stérile de COGEMA

Irna e MEB-ES Irna eX du calcium

Le calcium semble être uniforme au bord de cet échantillon, deux poches brillantes
représenteraient des grains de gangue calcique (carbonates).

Les profils EDS confirment la stabilité du Ca, contrairement au fer qui diminue du bord
(où on observe un front rouille) vers le coeur de l'éprouvette. A une profondeur de 0,7mm
environ, la courbe de l'arsenic présente une légère depression alors que celle du soufre monte.
Le repère Si/Al est constant. voir planche de la page suivante.

d-2-2/ CLK 10% - chaux 5% - stérile COGEMA

Le même type de mélange est enrichis en chaux (+5% ), dès lors l'image X du calcium
· montre un enrichissement en surface (sur 400j.lm environ).

La planche de la page suivante présente d'une part l'image optique du profil, on y voit
un front rouille d'environ 0,5mm renfermant des composés blanchâtres, et d'autre part les
profils EDS des différents élément étudiés :
- Fe diminue considérablement à une profondeur de 0,6mm
- cette baisse est constatée de la même manière en ce qui concerne Ca et As
- S est appauvri sur une profondeur de 1 mm environ qui désigne le front lixivié

241
CLK 10% - stérile de COGEMA

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Fe =858mg.' Kg SO..J.=255g. Kg
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As=103 ,5mg/Kg
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242
CLK 10% - chaux 5% - stérile de COGEMA

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J-·e ==2-:-1-Jmg'l<.g
243
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

- le rappo1t Si/Al varie très peu.

Image MEB-ES Image X du calcium

d-2-3/ CLK 20% - stérile de COGEMA

Image MEB-ES Image X du calcium

En MEB, on constate un enrichissement superficiel en Ca.Les observations réalisées à


la microscopie optique montrent, comme dans la majorité des mélanges à plus de 20% de liant,
une fracture parallèle au bord de l'éprouvette. A cette fracturation, semble être liée une zonation
: zones g1ises et zones plus ou moins rouilles avec une abondance de produits blanchâtres.

Les profils EDS montrent par rappo1t au mélange à 10% une faible va1iation de Ca, As,
Set Si/Al, quant au fer, il grimpe à partir d'une profondeur de 0,7mm vers le bord. La fracture
délimite parfaitement cette zone.

D'un point de vue relargage de As (lixiviation Soxhlet), le CLK est moins efficace que
les liants à base de CPA. Ceux emichis en chaux donnent les meilleurs résultats.

244
CLK 20% - stérile de COGEMA

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Fe =67mgiKg S(J-+=9,7g·l(g As=104,6mg/Kg


245
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

d-3/ Mortiers à base de ciment CA

De la même façon, le ciment alumineux a été testé à travers un mélange à 10% de liant
Le ralargage en arsenic correspondant est le plus élevé parmi les trois ciments explorés. Les
principaux résultats sont les suivants :

Ima e MEB-ERD Ima e X du calcium

Un appauvrissement net est observé jusqu'à une profondeur de 2mm environ.


L'hydratation de ce ciment donne naissance à des poches calciques (probablement de la
portlandite) qui sont dissoutes dans le front lixivié.

Les profils EDS (planche de la page suivante) confirment cette première constatation en
ce qui concerne le calcium. Le soufre, le fer et l'arsenic varient de la même façon.

el La carbonatation dans un CPJ

Un mélange à base de CPJ (20%) a fait l'objet d'une lixiviation statique pour le suivi
des cinétiques de relargage de l'arsenic, les résultats chimiques de l'expérience ainsi que le
détail des conditions opératoires sont discutés par PICQUET (1995). Par ailleurs, et pour
confmner les résultats du test statique, le solide a fait l'objet d'une investigation à l'aide du
microscope électronique à balayage. ll faut noter que cet échantillon a donc été lixivié dans un
type d'expérience différente des tests Soxhlet : présence de C02, température ambiante, pas de
renouvellement de la solution à l'interface en raison de l'absence d'agitation.
La principale constatation est la présence d'un croûte de calcite à la smface de
l'échantillon (contact permanent avec la solution), témoignant de la présence de gaz carbonique
dissout. Le détail de cette écorce montre qu'elle est formée de deux couches superposées: la
plus externe est formée de gros cristaux de calcite CaC03 allongés (30f.lm environ), et celle de

246
CA 10% - stérile de COGEMA

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Fe ::407mgfKg S0-+=20,6g 'Kg As=243 ,7mg/Kg
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0 0

247
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

dessous est constituée d'un enchevêtrement de cristaux de calcite de taille plus petite en forme
de plaquettes.

La formation de la calcite à la surface des mortiers et des bétons est un phénomène bien
connu des cimentiers : c'est ce qu'on nomme communément "peau des bétons"; elle naît par
remplacement de la portlandite en milieu carbonaté (C02 atmosphérique ou dissout dans les
eaux de porosité) à des pH inférieurs à 12. Il faut noter que c'est un phénomène très lent. Cf.
II-B-6
épaisseur
du béton

12 11 10 9 8 7
pH

248
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

Ce phénomène, qui pourrait jouer un rôle protecteur contre les agressions chimiques du
milieu extérieur, peut avoir un effet néfaste s'il se produit au dépends des arséniates de calcium
: en effet le domaine de stabilité des arsénites de calcium est largement réduit en présence de
C02 MIRZA (1988).

La carbonatation touche aussi l'intérieur de la masse de l'échantillon, ainsi il est très


facile d'observer le carbonate de calcium dont les formes sont très diverses et bien visibles dans
les macropores. Certaines faciès en forme de massues conduisent à penser que la calcite n'est
vraisemblablement pas le seule carbonate à se former, en effet certaines formes évoquent
l'aragonite (dont les conditions de formation controversées selon les auteurs) ou un mélange
calcite-aragonite ou même de la sidérite.

249
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

fi Expériences Soxhlet complémentaires

Différents types de mélanges ont été réalisés afm de mettre en évidence l'influence de
divers paramètres :
- influence de la composition de l'eau de gâchage. En effet les mortiers sont fabriqués à partir de
stériles humides et contenant l'eau suffisante à l'hydratation du ciment ajouté. Cependant cette
eau d'imprégnation des stériles est riche en espèces en solution (Ca, Fe, sulfates,
cyanures ... etc.)
- lixiviabilité de pâtes pures de différents types de ciments (CPA, CPJ, CLK et CA).
- influence de la mixité pyrite-arsénopyrite sur l'altérabilité des mortiers

Le tableau ci dessous résume les spécificité de ces différents mélanges.

Type de mélange Type de ciment % sulfure % ciment spécificité


Pâtes pures
CPA 0 100 Eau sortie filtre Bourneix
CPA 0 100 Eau déminéralisée
CPJ 0 100 Eau déminéralisée
CLK 0 100 Eau déminéralisée
CA 0 100 Eau déminéralisée
Minéraux purs
Pyrite CPA 60 20 20% quartz
Pyrite+ Arsénopyrite CPA 60 20 20% quartz
Arsénopyrite CPA 60 20 20% quartz

* Eau sortie de l'usine de traitement


Remarques :

- Les pourcentages sont donnés en poids secs

- Le gâchage est fait avec un rapport e/c = 0,4 pour les pâtes pures et 1,06 pour les autres
mélanges (fixé par l'humidité du stérile Boumeix)

-Le malaxage est réalisé manuellement, la gâchée est laissée mûrir dans un moule pendant 28
jours en atmosphère humide (sachet en plastique scellé).

- L'échantillon est sous forme cylindrique (30 mm de diamètre et 12 à 15 mm de hauteur), il


pèse 26 à 28 g (selon le taux d'hydratation de chaque mélange).

- Les sulfures purs ainsi que le quartz ont été pris avec une granulométrie calibrée à 32 - 63 J..lm
(tamisage en milieu humide).

f-1/ Perte de poids et analyse des lixiviats

C'est la perte de masse due à la dissolution des mortiers suite à la lixiviation Soxhlet

250
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

Echantillon Perte poids % Ca g/kg Fe mg/kg As mg/kg s mg/kg


CPA eau Boumeix 11,83 16,50 10,50 <Id -
CPA 55 11,79 18,38 7,03 <Id -
CPJ 45 4,74 8,93 6,90 <Id -
CLK45 0,00 8,53 3,17 <Id -
CA 0,96 5,80 8,23 <Id -
Py- Qz- CPA 6,18 11,70 11,07 <Id -
Py-Aspy-Qz-CPA 3,68 7,38 23,25 151,93 1 954,42
Aspy-Qz-CPA 5,37 11,72 35,08 306,03 1 209,98

"-"non déterminé, "ld" :limite de détection

f-2/ Mortiers lixiviés

À la sortie du Soxhlet, les échantillons sont étuvés pour la mesure de la perte de poids,
leur aspect externe est rouille, les constatations sont synthétisées par le tableau ci dessous :

Echantillon Aspect externe


CPA eau Bourneix Rouille+
CPA 55 Rouille 0
CPJ 45 Rouille 0
CLK45 Rouille+
CA Rouille++
Py- Qz- CPA Rouille ++, front mince
Py-Aspy-Qz-CPA Rouille+++, front mince
Aspy-Qz-CPA Rouille++, front mince

f-3/ Quelques interprétationslixiviabilité de pâtes pures de différents types de ciments

Le ciment CPA libère le plus de calcium en solution par rapport au CPJ et au CLK sous
les conditions de lixiviation ~doptées, le ciment alumineux libère le moins de Ca mais le plus de
fer. Par ailleurs, les ciments à base de clinker (CP A et CPJ) avec des pertes de poids très
importantes (11 % environ) relarguent la même quantité de Fe, le ciment au laitier libère moins
de fer et n'occasionne pas de perte de poids.

influence de la comvosition de l'eau de gâchage

Une pâte pure à base de ciment CPA est gâchée d'une part avec de l'eau déminéralisée et
d'autre part avec de l'eau issue de la sortie filtre de l'usine du Bourneix. L'extraction provoque
une libération en fer plus poussée dans le deuxième échantillon. En effet l'eau du Bourneix est
chargée en fer (fer ferreux en excès après traitement de précipitation des cyanures avec FeS04),
celui ci n'a pas été stabilisé dans la matrice ciment lors des réactions d'hydratation.

251
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

ùttlucnce de la mixité pyrite-arsénooyrite sur l'altérabilité des mortiers

Le stérile COGEMA représente cette mixité. Le résultat de l'extraction d'un mélange


équi-proportion en pylite et arsénopylite purs ne semble pas indiquer une augmentation de la
dissolution des sulfures par rapport à des mélanges de pylite seule ou d'arsénopyrite seule.
L'effet galvanique ne semble pas jouer dans ce cas, et cela peut être expliqué par le non contact
des grains bien dispersés dans la matlice ciment

g/ Mesure de conductivité sur des mortiers à sulfure

Le tableau ci-dessous reporte les résistivité mesurées sur différents types de mortiers à
stérile, l'étude est réalisée selon la méthode exposée au paragraphe II-C-10)

Mélange Intensité 1 Tension U SurfaceS Distanced Résistivité p


mA v mm2 mm Qm
COO- CA 10% 0,6 0,22 21x19 5 29,3
COO -CLK 10% 2 1,15 23x21 5 55,5
COG- CPA 10% 2 0,75 23x21,5 5 37,1
COO-CA20% 0,09 0,015 22x20 5 14,7
COG- CLK20% 0,4 0,55 21,5x20 5 118,25
COG- CPA 20% 0,25 0,35 22x21 5 129,36

Les mortiers à stérile de COGEMA sont caractélisé par un grande résistivité. Les
mélanges à base de ciments alumineux semblent être plus conducteurs que ceux à base de CLK
ou CPA, favolisant ainsi les échanges possibles d'électrons et jouant donc un rôle dans
l'oxydabilité. On remarque ainsi que les mortiers à 20% sont nettement plus favorables à
l'isolement électlique des sulfures. Ce rôle doit être attendu de la part d'une matlice d'inertage.

252
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

h/ Synthèse des résultats de l'étude de l'altérabilité

Les observations microscopiques :

1/ Les mélanges à 10% de ciment présentent des fronts d'altération profonds (2mm au moins)
en comparaison des fronts obtenus sur les mélanges plus riches en ciment ou ciment-chaux.

21 L'altération des éprouvettes conduit dans la plus part des cas à l'apparition d'un front en
surface de couleur rouille (sauf dans le cas des deux échantillons très enrichis en chaux
(CPA20%-chaux20% et CPA17%-chauxl7% ), traduisant un changement du statut du fer et/ou
une mobilité de celui-ci.

3/ Des concentrations locales de produits blanchâtres liées à des zone voisines plus foncée en
comparaison avec le coeur sain de l'éprouvette, sont visibles dans les mélanges riches en
Ca(OH)2 (CPAlO% et 20% , CPA20%-chaux20%, et CPA17%-chaux17%, mais aussi
CLK20% et CLK10%-chaux5% ). Deux cas peuvent être distingués, soit l'échantillon est
fracturé parallèlement à la surface (cas de CLK20%, CPA20% et CPA20%-chaux20% ), soit il
ne l'est pas

4/ Pas de rouille dans les profils d'échantillons riches en Ca(OHh (CPA20%-chaux20% et


CPA17%-chaux17%).

51 Des fractures s'expriment nettement dans les échantillons riche en Ca, de part et d'autre de
celle ci un lessivage qui se manifeste par la disparition des phases blanchâtres et l'abondance de
la porosité. En général elle délimitent les fronts d'altération.

L'analyse des profils EDS 1zous amène aux conclusions suivantes :

Les variations sont très difficiles à exploiter en terme de mobilité des éléments, en effet
les enrichissements et les appauvrissement plus ou moins locaux, peuvent être aussi bien
relatifs que effectifs. L'effet de pépite n'est pas très gênant du moment que seuls les tendances
générales sont prises en compte.

1/ La majorité des mélanges, se caractérisent par un départ de calcium et une reconcentration en


surface de celui ci. Les mélanges à base de CP A enrichis en chaux ainsi que le mélange à base
de CA ne montre pas cette reconcentration du Ca.

2/ La courbe de As monte au niveaux des zones altérées des mélanges enrichis en chaux, en
comparaison avec le centre non oxydé de ces échantillons.

253
Caractérisation de stériles sulfo-arséniés en vue de leur inertage

31 Le fer et le soufre subissent des variations importantes: Fe à tendance à se bloquer en surface


des éprouvettes lixiviées (apparition de composés rouilles), tandis que S est plus facilement
1-clargué dans les jus de lixiviation.

Dans le cas des mortiers, la lixiviation est contrôlée par une diffusion de la fraction
soluble à travers les pores connectés de la matrice ainsi que les drains préférentiels (fractures,
joints grains-liant ... ). Les espèces solubilisées peuvent aussi précipiter, modifiant ainsi la
porosité initiale. Les remobilisations chimiques sont expliquées essentiellement par des
évolutions d'équilibres chimiques plus ou moins locaux entre la fraction soluble et la fraction
globalement insoluble. En environnement acide, la vitesse de lixiviation est contrôlée par la
disponibilité des acides pour dissoudre la matrice cimentaire et le processus devient comparable
à la corrosion d'une surface à l'origine du développement d'un front lixivié, qui peut jouer
éventuellement un rôle protecteur du reste de la masse.

Zone fraîche grise claire

L;·:·i~~i~~~~~~-~~dtK~~~~~·:r-:••:•-.·•
)):l.[:·t'
/
b(gypse,
lanche ars
et/éou_ rouille)
mates ... Fracture éventuelle
L'arsénopyrite peut être dissoute

.:=====p:z::==:c t
Zone de surface grise très peu épaisse)
-,;;....._ _ _ Zone carbonatée de surface
(si présence de C02)

Fig.II-50 Schéma type d'un front altéré de mortiers à stérile

254
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261
Conclusions générales et perspectives

/ /

CONCLUSIONS GENERALES ET
PERSPECTIVES

262
Conclusions générales et perspectives

CONCLUSIONS GÉNÉRALES ET PERSPECTIVES

L'étude réalisée dans ce mémoire peut être schématisée à travers l'organigramme de la


figure ci dessous (Fig.l). Les deux problèmes dont souffre l'économie minière liée à
l'exploitation de minerais sulfurés aurifères ou à métaux de base (Cu, Pb et Zn) sont plus ou
moins liés, et des solutions à différents niveaux peuvent être préconisées, elles consistent :

- d'une part, en l'amélioration des procédés de traitements existants afin de permettre une
meilleure valorisation du minerai : production de concentrés moins pollués (As, Sb, Hg, Tl ... )
et éventuellement riches en éléments traces de valeur, et de stériles épuisés en éléments de
valeurs (In, Au .... ). La connaissance de la distribution des éléments mineurs et en traces
(valorisants et bonifiants) ainsi que leur statut minéralogique, est une phase primordiale;

- et d'autre part, en une bonne gestion des stériles, dont l'impact néfaste sur l'environnement
est bien connu (génération d'eaux acide, relargage d'éléments toxiques .... ). Leur remblayage
souterrain après une solidification et une stabilisation chimique à base de liants hydrauliques
est destiné à jouer de multiples rôles :

- enrobage des sulfures afin d'éviter l'intervention d'agents agressifs (02,


infiltrations acides, action biologique ... ) qui peut être amélioré par l'utilisation
de réactifs passivant la surface des grains de sulfures,

- un pouvoir de fixation d'éventuel éléments toxiques relargués suite à une


solubilisation,

- l'obtention d'un remblai solide facilitant l'exploitation des mines souterraines


et même permettant d'augmenter leurs réserves exploitables ( reprise de
piliers dans le cas des exploitations en chambre),

- une solution réelle pour la réhabilitation de la mine après l'arrêt de son


exploitation, préservant le mieux le paysage environnant...

263
Conclusions générales et perspectives

L'ECONOMIE MINIERE

/
SOUFFRE DE DEUX \
PROBLÈMES MAJEURS :

LA B./USSE GENnRA..LISEE DES LES RESTRICTIONS DE PLUS EN


COÜTS DES Iv1ETAUX (METAUX DE PLUS SEVERES EN MATrERE
BASE SURTOUT) D 'E~v1RO:t~'Nniv1E~1

POUR RESOUDRE CES


PROBLEl\JES, ELLE DOIT'"
PROCEDER AINSI : "
/
,-----------~~-------------
AMELIORATION DES GESTION LA PLUS EFFICACE ET LA
PROCEDES DE TRAITEMENTS MOINS COÛTEUSE POSSIBLE DES
Mlli"'ERALURGIQUES STERILES MINIERS SULFURES

suivi de la répartition des Remblayage des stériles

+
éléments en traces en vue de solidifiés et stabilisés
leur concentration (liants hydrauliques)

PROGRAMMES D'INVESTIGATIONS A
CARACTERE FONDAMENTAL ET INDUSTRIEL

(,___ _AP_P_UI_D_E_L_A_M_INE_RAL
__oo_IE_AP_PL_I_Q_U_E_E_ _ __.)
Fig.l Situation de l'économie minière

Dans ce mémoire, il a été montré que la minéralogie appliquée, couplée à des


investigations d'ordre chimique ou physique, peut fournir des indications précieuses
permettant à la fois une meilleure compréhension des problèmes et des propositions pour leur
résolution (Fig.2).

Ainsi, les minerais sulfurés polymétalliques de la ceinture pyriteuse Sud-Ibérique ont


fait l'objet d'études analytiques à l'échelle microscopique. Les microscopes optique et

264
Conclusions générales et perspectives
électronique à balayage, couplés aux microsondes électronique et ionique ont permis d'étudier
les teneurs et la répartition d'éléments en traces, tels en particulier l'indium, dans les phases
minérales des minerais et concentrés. De même, les outils précédents ont été utilisés pour
poursuivre l'étude entreprise au laboratoire en 1982 sur les minerais sulfurés à or "invisible".
Des mises au point analytiques ont du être effectuées: en particulier, les interférences
spectrales en MSE et de masse en MSI ont été étudiées en détail, dans des paragenèses
contenant des éléments voisins de la classification périodique comme Cd, In, Sn, et Sb, ou
dans les matrices arséniosulfurées aurifères. La quantification des résultats de microsonde
ionique a reçu aussi une attention particulière: ainsi, il a pu être démontré que le statut
cristallochimique de l'or peut influencer l'émission ionique, et ceci à matrice identique.
L'élément mercure n'a pas donné de résultats satisfaisants en microsonde ionique, à cause de
sa faible sensibilité, malgré les essais avec différentes sources en MSI. Il avait déjà été
démontré que l'apport d'une spectroscopie d'état de liaison peut être fondamental dans le cas
des minerais d'or (spectroscopie Mossbauer). On a pu prouver que cette spectroscopie peut
aussi être utile et importante dans le cas des paragenèses stannifères du type de Neves Corvo,
où au moins deux états de l'étain sont régulièrement présents. Le microscope électronique à
transmission apporte, quant à lui, pour la première fois à notre connaissance, une contribution
déterminante dans l'étude de l'or "combiné" associé à FeAsS.

Les conclusions partielles de ces études minéralogiques de détail permettent, dans le


cas des sulfures de la mine de Neves Corvo par exemple, de tirer des conclusions utiles aux
exploitants miniers, en permettant la confection de bilans de répartition éléments en traces-
minéraux porteurs.

La question du potentiel polluant des rejets sulfurés à pyrite et/ou arsénopyrite a été
aussi abordée dans la perspective de dégager des informations qualitatives et quantitatives
prévisionnelles. Aux techniques mentionnées plus haut sont venues se rajouter des méthodes
de caractérisation des tailles, des surfaces, de la réponse électrochimique et électrique des
solides, de la flore microbienne. L'altérabilité d'un stérile peut ainsi être définie en parallèle
ou même en préalable aux études de lixiviation.

Enfin, le produit final des opérations de Stabilisation/Solidification de stériles arséno-


pyriteux par un liant hydraulique a été caractérisé, du point de vue de sa microstructure et de
sa composition chimique après lixiviation accélérée au laboratoire. L'étude microscopique en
lumière réfléchie, l'analyse quantitative des variations élémentaires au sein des fronts dans
différentes matrices ont permis de dégager les tendances générales et particulières de
l'évolution de l'altération. La rétention d'arsenic, objet principal des opérations SIS de ce type
de stérile, est mis en évidence à la fois par DRX et microscopie électronique, complétant ainsi
les analyses des lixiviats compilées et décrites dans la thèse de 1. PICQUET (1995).

265
Conclusions générales et perspectives

Les études à caractère minéralogique et analytique entreprises devront, bien sûr, être
poursuivies. En particulier, les efforts à accomplir dans un futur proche seront focalisés
(i) sur la quantification en microsonde ionique, et ce surtout à l'aide de la méthode C-
SIMS,
(ii) sur l'étude de la dosabilité du mercure en traces,
(iii) sur les comparaisons entre MSE et MSI concernant le dosage de l'indium à basse
teneur,
(iv) sur la spéciation de l'arsenic dans les produits complexes par les spectroscopies
appropriées,
(v) sur l'électrochimie des sulfures en milieu basique calcique, er
(vi) sur la caractérisation plus fine des fronts d'oxydation des mortiers d'inertage
(statuts du calcium -carbonatation-, du fer, de l'arsenic et du soufre).

266
Mine d'or
~
;::
arsénio-sulfurée (')

MINERAI Mines à sulfures massifs E"


....,
Sill.FURÉ
.....
~
à métaux de base ;::
....,
~
BROYAGE MINERAI ~,
;::
Sill.FURÉ
~'

FIDTIATION BROYAGE -
~
~
....
~

~
~
CYANURATION
~
~
:::t.
~
N
0\
-.....)

Étude du potentiel
d'oxydabilité

CONCENTRÉ ENRICHI CONCENTRÉ DE CONCENTRÉ ENRICHI


REJET OU
Au U11USA110N MINIÈRE
EN ÉLÉMENTS DE MÉTAUX DE BASE EN ÉLÉMENTS
VALEURS PÉNAUSANTS

Fig.2 Proposition d'amélioration des procédés de traitement existants


ANNEXES

=
1
Pyrites aurifères de différentes provenances
Analyses Microsonde électronique

Les points : 1 à 64 correspondent aux pyrites de VILLERANGES


Les points : 65 à 73 correspondent aux pyrites du CHATELET
Les points : 7 4 à 157 correspondent aux pyrites 1 de COLOMBIE
Les points: 161 à 215 correspondent aux pyrites 2 de COLOMBIE

Aswt% Fewt% Swt% Auwt% Sbwt%


_])tl 4.27 44.73 50.44 0.033 0.006
_Et2 3.73 45.05 50.81 0.065 0.008
pt3 4.02 45.04 50.66 0.045 0.008
pt4 4.35 44.88 50.28 0.036 0.003
ptS 4.03 45.00 50.71 0.029 0.006
pt6 3.92 44.90 50.75 0.040 0.009
pt? 3.63 45.0! 51.08 0.039 0.008
pt8 3.82 45.04 51.00 0.049 0.002
_pt 9 4.82 44.62 49.92 0.090 0.004
pt!O 4.51 44.72 50.13 0.061 0.006
pt Il 4.57 44.80 50.61 0.076 0.006
_j>tl2 4.69 44.69 50.33 0.050 0.005
pt 13 4.99 44.67 50.19 0.066 0.009
_]JI 14 4.41 44.90 50.34 0.042 0.009
pt 15 4.37 44.86 50.33 0.061 0.005
pt 16 4.38 44.78 50.10 0.067 0.006
pt 17 4.51 44.71 49.99 0.056 0.002
pt 18 3.71 45.14 50.74 0.037 0.007
pt 19 2.13 45.49 51.90 0.012 0.002
_Et20 1.54 4558 52.17 0.006 0.003
pt21 2.95 45.36 51.38 0.033 0.005
pt22 4.39 44.60 49.88 0.046 0.010
pt23 3.77 44.81 50.43 0.036 0.007
pt24 3.84 44.72 50.29 0.042 0.008
pt25 4.56 4454 49.27 0.057 0.013
j)t26 4.35 44.42 49.76 0.055 0.002
pt27 3.41 44.80 50.51 0.032 0.006
pt28 3.86 44.72 50.16 0.047 0.009
pt29 4.95 44.25 49.81 0.093 0.002
pt 30 2.66 44.82 51.18 0.036 0.007
pt31 2.22 45.10 51.27 0.022 0.004
pt32 2.67 45.04 50.98 0.046 0.004
pt 33 4.62 4458 50.05 0.039 0.005
pt 34 2.91 45.25 50.73 0.041 0.013
pt35 1.99 4557 51.68 0.022 0.004
pt36 1.41 4557 51.99 0.011 0.003
_])t 37 0.98 4557 51.91 0.023 0.000
pt 38 2.61 45.17 50.75 0.020 0.008
pt39 1.58 45.42 51.05 0.013 0.008
pt40 2.76 45.09 50.80 0.029 0.008
pt41 4.06 44.79 49.66 0.083 0.008
_])t42 3.95 44.87 49.82 0.083 0.013
pt43 2.40 45.35 51.18 0.025 0.003
pt44 3.68 45.17 50.21 0.042 0.011
pt45 2.06 45.61 51.18 0.017 0.008
pt46 2.88 45.40 50.75 0.027 0.012
pt 47 4.38 44.98 49.72 0.063 0.008
pt 48 3.58 45.25 50.35 0.057 0.003
pt49 1.06 45.84 52.02 O.QIS 0.005
pt 50 1.16 45.73 51.94 O.QIO 0.008
pt 51 2.88 45.16 50.58 0.042 0.001
pt 52 3.70 45.01 50.11 0.050 0.010
pt 53 4.67 44.66 49.06 0.083 0.004
pt 54 4.32 44.84 50.00 0.050 0.002
pt 55 3.65 45.07 50.40 0.064 0.010
pt 56 4.23 44.96 50.30 0.031 0.006
pt 57 3.76 45.16 50.53 0.053 0.003
pt 58 3.28 45.17 50.74 0.006 0.009
_])t59 3.93 45.10 50.14 0.049 0.008
pt60 3.66 45.03 50.19 0.036 0.008
pt61 3.20 45.15 50.57 0.022 0.007
_])t62 4.27 44.83 49.68 0.081 0.012
p_t63 2.26 45.32 51.05 0.009 0.002
pt64 1.23 45.46 51.78 0.008 0.010
pt65 0.89 45.80 52.60 0.016 0.016
pt66 1.14 45.60 52.28 0.007 0.039
_])t67 1.56 4554 52.04 0.003 0.039
pt 68 1.13 45.66 52.62 0.004 0.075
pt69 0.97 45.76 52.78 0.011 0.046
pt70 0.85 45.90 52.93 0.004 0.013
pt71 1.66 45.60 52.49 0.014 0.004
pt72 0.65 45.96 53.27 0.012 0.016
pt 73 0.75 45.91 53.09 0.005 0.006
pt74 1.47 45.61 51.19 0.391 0.024
pt 75 3.09 45.37 50.05 0.480 0.000
pt76 3.77 44.68 49.61 0.390 0.000
pt77 2.38 45.33 50.39 0.470 0.013
pt 78 0.06 46.45 52.75 0.000 0.000
pt79 7.61 44.18 47.11 0.187 0.042
pt80 2.49 45.66 51.01 0.048 0.009
pt 81 1.82 4550 51.60 0.024 0.026
pt82 0.86 45.78 52.60 0.310 0.000
pt 83 1.11 4550 51.99 0.336 0.000
pt 84 1.25 46.24 51.83 0.349 0.004
pt 85 2.12 4551 51.37 0.492 0.000
pt86 2.30 45.20 51.37 0.472 0.001
pt 87 2.37 45.08 51.30 0.433 0.009
pt 88 2.55 44.96 50.43 0.452 0.001
pt 89 2.85 45.44 50.94 0.385 0.011
pt90 3.03 44.92 50.46 0.380 0.000
pt91 3.28 44.82 50.47 0.466 0.001
pt92 3.46 44.79 50.50 0.418 0.025
_p.t 93 3.73 44.82 50.47 0.466 0.000
pt94 3.69 44.91 50.13 0.375 0.019
pt95 3.91 44.84 50.12 0.318 0.000
pt96 3.90 44.81 49.96 0.322 0.000
pt97 3.88 4450 50.11 0.450 0.000
pt 98 3.63 44.86 50.39 0.497 0.013
pt99 3.43 44.89 50.23 0.401 0.011
pt 100 3.00 45.07 50.58 0.426 0.000
pt 101 2.51 44.76 50.85 0531 0.004
pt 102 2.42 45.28 50.79 0.499 0.007
pt 103 2.28 45.17 51.24 0.480 0.006
pt 104 2.07 44.88 50.84 0.474 0.000
pt 105 1.84 45.21 51.68 0.429 0.001
pt 106 1.73 45.06 51.07 0.400 0.007
pt 107 1.68 45.37 51.90 0.354 0.035
pt 108 1.65 45.12 51.43 0.349 0.012
pt 109 1.08 45.44 51.56. 0.356 0.006
pt 110 1.05 45.31 51.72 0.354 0.000
pt Ill 1.75 45.07 51.32 0.385 0.032
pt 112 1.95 45.67 51.40 0.200 0.000
pt 113 2.35 45.62 51.16 0.482 0.022
pt 114 2.33 4550 50.76 0.382 0.000
pt 115 2.34 45.08 51.23 0.425 0.000
pt 116 350 44.49 50.61 0.431 0.012
pt 117 3.82 44.91 49.91 0.477 0.000
pt 118 3.70 44.64 49.91 0.421 0.000
pt 119 3.63 44.85 50.29 0.374 0.000
pt 120 3.47 44.16 49.83 0.394 0.006
pt 121 3.57 44.57 49.65 0.358 0.029
_pt 122 3.54 45.04 50.04 0.378 0.007
pt 123 3.53 44.74 50.ü7 0.385 0.000
pt 124 3.71 44.29 49.90 0.362 0.000
pt 125 3.78 44.74 49.48 0.402 0.007
pt 126 0.12 45.89 53.24 0.000 0.000
pt 127 0.07 46.40 52.90 0.000 0.000
Pt 128 0.14 46.19 52.63 0.019 0.000
pt 129 0.64 45.48 52.18 0.302 0.004
pt 130 3.27 44.91 50.68 0.419 0.000
pt 131 2.83 45.31 50.57 0.402 0.000
_pt 132 2.72 45.88 50.77 0.491 0.009
_pt 133 2.72 45.40 50.82 0.486 0.000
pt 134 2.50 44.95 50.94 0511 0.024
pt 135 2.40 45.49 50.94 0516 0.000
pt 136 2.47 45.28 51.16 0.484 0.007
_pt 137 2.30 4558 51.41 0.457 0.001
pt 138 0.71 46.01 52.05 0.058 0.000
pt 139 0.64 46.49 52.69 0.342 0.008
pt 140 0.70 46.07 52.61 0.222 0.001
pt 141 0.57 46.07 52.59 0.116 0.003
_pt 142 0.47 45.71 52.51 0.040 0.026
pt 143 0.53 46.03 52.82 0.147 0.000
pt 144 0.79 45.99 52.71 0.408 0.000
pt 145 1.08 45.77 52.06 0513 0.033
pt 146 1.07 45.83 52.11 0.479 0.000
pt 147 1.23 4555 51.98 0.466 0.000
pt 148 1.47 45.84 51.87 0520 0.000
__2! 149 1.52 45.69 51.64 0.462 0.012
pt !50 1.43 45.16 51.95 0.433 0.007
pt !51 1.37 45.95 52.49 0.327 0.000
pt !52 1.12 45.67 52.35 0.337 0.000
pt !53 0.86 46.19 52.51 0.264 O.û!O
pt !54 0.58 45.93 52.77 0.221 O.û15
pt !55 0.68 46.18 52.49 0.218 0.0!4
pt !56 7.60 43.08 47.30 0.108 0.000
. pt !57 6.08 43.89 49.19 0.076 0.019
pt !58 4.88 44.94 49.84 0.035 0.003
pt !59 8.12 43.81 48.06 0.166 0.000
pt 160 8.19 4358 47.64 0.215 0.0!6
pt 161 7.82 4353 47.31 0.190 0.013
pt 162 7.88 43.90 47.28 0.191 0.000
pt 163 7.87 43.88 48.02 0.193 0.000
. pt 164 7.89 43.70 47.87 0.184 0.000
pt 165 7.34 44.08 48.55 0.199 0.013
pt 166 6.76 44.17 49.29 0.197 0.000
pt 167 6.57 44.24 48.57 0.052 0.000
pt 168 6.81 44.01 48.10 0.096 0.041
pt 169 3.44 4257 46.42 0.064 0.009
pt 170 3.38 45.07 49.77 0.000 0.016
pt 171 4.75 44.86 49.72 0.048 0.013
pt 172 5.65 44.74 49.24 0.114 0.034
pt 173 5.14 44.42 48.72 0.115 0.000
pt 174 4.97 44.45 49.38 0.131 0.001
pt 175 5.11 43.67 46.72 0.066 0.009
pt 176 5.15 44.67 49.48 0.114 0.001
. pt 177 5.67 44.34 48.85 0.057 0.000
pt 178 2.90 45.10 50.58 0.059 0.008
pt 179 3.13 45.02 50.80 0.045 0.007
pt 180 3.68 44.80 49.57 0.001 0.000
pt 181 4.48 44.31 49.29 0.064 0.022
pt 182 5.12 44.61 49.13 0.071 0.000
pt 183 6.04 43.96 48.10 0.130 0.000
pt 184 7.14 41.30 43.63 0.076 0.008
pt 185 6.53 36.82 26.24 0.088 0.001
_pt 186 6.43 43.87 48.18 0.141 0.008
pt 187 6.21 43.62 47.80 0.160 0.000
pt 188 5.94 4352 48.59 0.155 0.000
pt 189 5.89 43.68 48.42 0.130 0.001
pt 190 5.59 43.68 48.42 0.130 0.001
pt 191 5.80 44.06 48.85 0.114 0.026
pt 192 5.30 44.21 49.20 0.099 0.007
pt 193 5.37 44.08 49.38 0.120 O.û18
pt 194 4.40 44.60 49.60 0.076 0.000
pt 195 4.39 44.09 49.32 0.086 0.002
pt 196 4.53 4451 49.91 0.113 0.001
pt 197 5.16 44.02 48.51 0.120 0.020
_pt 198 5.44 43.72 48.88 0.086 0.006
_pt 199 5.41 4459 48.65 0.093 0.000
pt200 5.37 43.65 48.53 0.094 0.000
pt201 5.45 44.35 49.09 0.079 0.000
pt202 5.34 44.20 49.67 0.089 0.013
pt203 5.20 44.90 48.60 0.089 0.016
pt204 5.36 43.90 48.71 0.090 0.000
pt205 5.05 43.77 48.94 0.091 0.000
pt 206 2.77 45.03 52.43 0.061 0.017
pt207 2.96 45.00 50.91 0.003 0.000
pt208 3.20 45.10 51.04 0.040 0.000
pt209 4.59 44.49 49.89 0.006 0.000
pt210 4.34 4455 49.91 0.004 0.003
pt 211 8.11 43.44 47.77 0.184 0.000
pt212 7.55 43.47 47.82 0.185 0.000
pt 213 7.63 43.66 47.56 0.!81 0.000
pt214 6.16 44.21 49.16 0.123 0.000
pt215 5.54 44.41 49.17 0.093 0.014
Pyrites du minerai MC Neves Corvo
Analyses Microsonde électronique

Swt% Fewt% Aswt%


pt 1 53.72 46.27 0.01
pt2 53.17 46.72 0.11
pt3 53.42 46.56 0.02
pt4 53.17 46.60 0.23
ptS 53.46 46.54 0.00
pt6 53.19 45.92 0.89
pt 7 53.67 46.32 0.01
pt 8 53.09 46.74 0.17
pt9 52.97 46.53 0.50
pt 10 53.46 46.42 0.12
pt ll 53.56 46.44 0.00
pt 12 53.65 46.32 0.03
pt 13 53.72 46.24 0.04
pt 14 53.81 45.99 0.20
pt 15 53.50 46.37 0.13
pt 16 53.46 46.44 0.10
pt 17 53.41 46.05 0.54
pt 18 53.05 46.92 0.03
pt 19 53.28 46.65 0.07
pt20 53.06 46.93 0.01
pt21 53.52 46.45 0.03
pt22 52.98 46.95 0.07
pt23 53.50 46.42 0.08
pt24 53.22 46.76 0.02
pt25 53.17 46.83 0.00
pt26 53.76 46.11 0.13
pt27 53.62 46.38 0.00
pt28 54.42 45.57 0.01
pt29 53.00 46.86 0.14
pt30 53.34 46.62 0.04
pt 31 53.56 46.37 0.07
pt32 53.78 46.19 0.03
pt33 53.49 46.45 0.06
pt34 53.25 46.07 0.68
pt35 47.51 45.87 6.62
pt36 53.41 46.59 0.00
Swt% Fewt% Aswt% Cuwt% Znwt%
pt37 53.11 46.89 0.00 0.00 0.00
pt38 52.84 47.01 0.10 0.00 0.06
pt39 54.66 44.64 0.12 0.52 0.06
pt40 52.49 46.61 0.84 0.00 O.ü7
pt41 52.92 46.91 0.09 0.00 0.08
pt42 52.91 46.85 0.16 0.00 0.08
pt43 53.14 46.57 0.21 0.00 0.08
pt44 53.14 46.69 0.09 0.00 0.08
pt45 53.45 46.04 0.43 0.00 0.08
_])146 53.17 46.51 0.24 0.00 0.09
pt47 53.58 46.23 0.10 0.00 0.09
pt48 53.25 46.42 0.25 0.00 0.09
pt49 52.66 46.46 0.78 0.00 0.10
pt 50 52.36 46.65 0.89 0.00 0.10
pt 51 54.67 44.95 0.28 0.00 0.10
pt 52 53.57 46.24 0.09 0.00 0.10
pt 53 52.12 46.33 1.41 0.03 0.11
pt 54 52.80 46.72 0.38 0.00 0.11
pt 55 53.12 46.64 0.13 0.00 0.11
pt 56 52.58 46.71 0.13 0.47 0.11
pt 57 53.46 46.17 0.22 0.05 0.11
pt 58 53.26 46.37 0.26 0.00 0.11
pt 59 53.61 46.07 0.21 0.00 0.11
pt60 53.91 45.84 0.13 0.00 0.11
pt61 53.29 46.46 0.14 0.00 0.11
pt62 53.09 46.64 0.15 0.00 0.11
pt63 53.80 45.93 . 0.16 0.00 0.11
pt64 53.15 46.65 0.09 0.00 0.12
pt65 53.26 46.25 0.21 0.16 0.12
pt66 52.59 46.97 0.32 0.00 0.12
pt67 56.52 43.19 0.17 0.00 0.12
pt68 54.11 45.67 0.09 0.00 0.12
_pt69 53.79 45.78 0.31 0.00 0.12
pt 70 54.68 44.87 0.24 0.08 0.13
pt 71 53.74 46.02 0.10 0.02 0.13
_pt72 52.83 46.09 0.96 0.00 0.13
pt 73 52.93 46.78 0.16 0.00 0.13
pt 74 53.05 46.70 0.12 0.00 0.13
pt75 53.23 46.53 0.11 0.00 0.13
pt 76 52.92 46.83 0.09 0.03 0.13
pt 77 54.33 45.37 0.16 0.00 0.13
pt 78 54.26 45.29 0.32 0.00 0.13
_pt 79 52.97 46.77 0.12 0.00 0.14
pt80 53.11 46.63 0.12 0.00 0.14
_pt81 53.15 46.57 0.11 0.03 0.14
pt82 54.26 45.50 0.09 0.00 0.14
pt 83 54.25 45.43 0.17 0.00 0.15
pt84 56.18 42.98 0.68 0.00 0.15
pt85 53.51 46.10 0.23 0.00 0.15
pt86 52.66 46.94 0.24 0.01 0.16
_pt 87 52.80 46.85 0.19 0.00 0.16
_pt 88 54.17 45.44 0.23 0.00 0.16
pt89 53.19 46.46 0.19 0.00 0.17
pt90 55.80 43.53 0.50 0.00 0.17
pt91 52.77 46.51 0.54 0.00 0.18
_pt92 54.93 44.74 0.15 0.00 0.18
pt93 53.28 46.23 0.30 0.00 0.18
pt94 53.58 46.16 0.08 0.00 0.18
_pt95 54.03 45.71 0.08 0.00 0.18
pt96 52.21 45.35 0.13 2.12 0.19
pt97 52.99 46.72 0.11 0.00 0.19
pt98 52.97 46.72 0.11 0.00 0.20
_pt99 54.38 45.23 0.19 0.00 0.21
pt 100 51.55 46.86 1.07 0.31 0.21
pt 101 51.70 47.87 0.21 0.00 0.21
pt 102 52.71 46.80 0.26 0.00 0.22
pt 103 53.36 46.28 0.13 0.00 0.23
pt 104 50.31 49.26 0.20 0.00 0.23
_pt 105 54.34 45.25 0.18 0.00 0.24
pt 106 53.17 46.32 0.27 0.00 0.24
pt 107 53.55 45.70 0.49 0.02 0.24
pt 108 52.20 47.09 0.44 0.00 0.27
pt 109 55.60 43.86 0.26 0.00 0.27
pt 110 52.63 45.40 1.69 0.00 0.28
pt 111 55.20 43.71 0.79 0.01 0.29
pt 112 57.11 42.44 0.15 0.00 0.30
pt 113 52.85 46.50 0.35 0.00 0.30
_l)t 114 52.72 46.53 0.39 0.04 0.32
pt 115 53.86 45.44 0.33 0.02 0.34
pt 116 54.13 44.98 0.51 0.03 0.35
pt 117 52.36 46.86 0.38 0.02 0.39
pt 118 53.04 46.29 0.26 0.02 0.39
_l)t 119 51.65 47.54 0.39 0.01 0.42
pt 120 56.21 42.98 0.35 0.02 0.43
pt 121 53.48 45.44 0.63 0.00 0.45
pt 122 54.88 44.13 0.50 0.00 0.49
_l)t 123 54.65 44.46 0.34 0.00 0.55
_l)t 124 53.78 45.24 0.35 0.04 0.58
pt 125 51.64 46.39 1.39 0.00 0.58
pt 126 53.78 42.92 0.48 1.95 0.87
pt 127 54.81 43.96 0.16 0.08 1.00
_l)t 128 52.19 46.08 0.42 0.03 1.28
pt 129 54.19 43.79 0.26 0.01 1.75
pt 130 53.43 43.38 0.66 0.31 2.22
_l)t 131 51.80 44.34 0.31 0.09 3.47
moyenne 53.40 46.02 0.32 0.07 0.29
Ecart-Type 1.09 1.06 0.62 0.30 0.46
Cuivres gris du minerai MC Neves Corvo
Analyses Microsonde électronique

Swt% Fewt% Cuwt% Znwt% Aswt% Agwt% Sbwt% Hgwt%


pt! 25.92 6.06 38.74 2.43 6.05 0.41 21.57 0.19
pt2 25.73 6.22 39.18 1.27 6.00 0.45 21.43 0.26
~P' 3 25.30 2.39 37.82 5.61 2.44 0.20 27.09 <Id
pt4 25.38 3.44 37.08 5.68 2.80 0.23 25.93 0.12
ptS 25.38 2.96 37.27 5.53 2.68 0.30 27.15 <Id
pt6 25.41 3.17 37.75 5.53 2.76 0.26 26.62 0.14
pt7 25.36 2.80 37.80 5.70 3.04 0.22 26.63 <Id
pt 8 25.26 3.44 37.30 5.57 2.94 0.25 26.19 0.17
pt9 25.48 3.07 36.69 7.02 2.35 0.28 26.28 0.12
pt 10 24.85 2.98 37.62 5.44 !.50 0.33 29.08 0.17
pt Il 24.83 4.40 37.76 3.61 2.86 0.51 27.27 0.31
pt 12 25.87 5.45 38.95 2.85 6.74 0.46 20.45 0.20
pt 13 25.24 4.35 37.54 3.45 3.02 0.57 27.25 0.33
pt 14 25.07 3.40 37.92 4.43 2.61 0.50 27.62 0.28
pt 15 28.71 7.24 43.33 0.38 19.86 <Id 0.71 0.10
pt 16 28.20 8.00 43.26 0.16 19.00 <Id 0.67 0.15
pt 17 28.70 7.55 43.19 0.14 19.26 <Id 0.84 0.10
pt 18 27.20 7.91 43.41 0.14 18.19 <Id 0.77 <Id
pt 19 28.73 759 43.07 0.13 18.75 <Id 0.77 0.10
pt20 28.68 7.92 42.85 0.16 19.14 <Id 0.92 <Id
pt21 28.36 7.67 43.32 0.18 19.33 <Id 0.86 <Id
pt22 28.61 3.46 39.73 4.25 18.26 <Id 0.71 <Id
pt23 28.26 3.66 43.60 4.87 18.98 <Id 0.64 <Id
pt24 28.37 357 43.21 4.76 18.76 <Id 0.73 0.16
pt25 28.16 4.29 42.98 3.80 18.67 <Id !.77 <Id
pt26 28.12 4.28 42.98 3.85 18.38 <Id 2.06 <Id
pt 27 28.64 5.41 40.07 4.37 13.01 <Id 8.57 0.14
pt 28 29.03 5.26 42.22 3.99 18.30 <Id 0.64 0.10
pt29 26.57 6.41 3853 2.04 5.80 0.22 21.84 0.13
pt 30 26.81 4.94 38.18 4.45 7.02 <Id 19.49 0.11
pt 31 28.40 5.44 41.75 3.75 19.42 <Id 0.15 0.09
pt 32 29.05 5.88 40.11 4.34 17.62 0.08 1.40 0.11
pt 33 26.66 5.95 38.67 2.08 5.45 0.14 22.79 0.18
pt 34 27.38 5.38 39.25 3.78 8.88 0.08 15.88 0.17
pt 35 28.62 5.62 41.80 3.74 18.01 0.10 1.65 <Id
~"' 36 29.14 6.24 41.19 3.48 17.31 <Id 1.76 <Id
pt 37 25.49 2.93 36.91 5.68 1.40 0.36 29.80 0.15
pt 38 25.26 3.19 3658 5.68 1.23 0.23 29.12 0.16
pt 39 28.72 6.02 41.21 3.87 18.86 <Id 0.37 <Id
pt40 28.89 6.27 41.02 3.94 17.76 <Id 0.72 <Id
pt41 28.98 4.49 42.71 4.21 17.61 <Id 1.68 <Id
pt42 28.96 6.39 41.42 3.24 18.05 <Id 0.50 <Id
pt43 28.80 4.79 4257 3.79 18.48 0.09 0.55 <Id
pt44 28.50 6.63 4057 3.52 18.72 <Id 2.12 <Id
pt45 28.10 554 41.74 3.64 18.73 <Id 2.26 <Id
pt46 28.33 8.75 41.61 0.32 19.74 <Id 1.01 <Id
pt 47 28.51 555 40.97 4.07 19.14 <Id 0.73 0.09
pt 48 28.84 6.14 39.26 4.12 18.81 <Id 0.77 <Id
pt49 28.17 6.01 41.43 3.90 17.67 <Id 2.99 <Id
pt 50 28.74 8.93 41.88 <Id 19.29 <Id 0.47 <Id
pt 51 28.15 6.35 39.04 3.18 19.39 <Id 1.24 <Id
pt 52 28.61 5.78 41.36 4.38 19.37 <Id 1.21 <Id
pt 53 27.55 5.69 41.12 4.09 19.15 <Id 0.77 <Id
pt 54 27.72 6.29 39.13 4.04 15.47 0.09 7.82 <Id
pt 55 28.87 5.81 37.43 8.28 18.65 <Id 1.17 <Id
pt 56 28.46 9.26 41.12 0.14 19.47 <Id 0.42 0.09
_])t57 28.21 5.16 41.78 3.71 19.30 <Id 0.92 <Id
pt 58 25.28 3.24 37.23 5.40 3.87 0.49 25.04 0.16
pt 59 25.55 3.07 36.70 5.29 3.88 0.38 24.83 0.16
pt60 25.23 3.05 37.05 5.48 3.65 0.44 25.55 0.20
pt61 25.65 3.40 37.07 5.38 4.59 0.47 23.66 0.17
pt62 25.61 3.12 37.69 5.47 4.80 052 24.28 0.18
pt 63 26.74 5.09 39.34 4.08 11.15 0.38 12.89 0.09
pt64 27.95 6.07 41.03 3.71 19.99 <Id 0.31 <Id
pt65 27.27 6.11 40.62 3.67 18.74 <Id 2.16 <Id
l'' 66 30.87 9.83 36.13 3.37 17.19 <Id 0.40 <Id
pt 67 28.04 6.00 40.86 3.86 19.91 <Id 0.36 0.09
pt 68 28.58 8.67 40.87 <Id 19.43 <Id 0.56 <Id
pt69 28.20 8.72 41.14 0.10 19.23 <Id 0.62 0.10
pt 70 27.74 5.31 42.00 3.47 18.47 0.11 2.41 <Id
pt 71 27.58 5.11 41.86 3.56 18.22 0.09 2.41 <Id
pt72 27.32 5.82 40.69 3.41 19.10 <Id 2.34 <Id
pt 73 28.33 6.91 41.14 3.59 19.64 <Id 0.38 <Id
pt 74 24.25 2.90 36.05 5.70 2.12 0.17 26.95 0.14
_pt75 28.24 5.38 41.26 4.31 19.63 <Id 0.21 0.11
_pt76 28.01 8.26 41.01 0.81 20.11 0.13 0.15 0.10
_pt77 28.25 5.46 40.85 4.16 18.93 <Id 1.05 0.15
pt 78 28.41 8.81 41.00 0.43 19.58 <Id 0.34 <Id
pt79 27.61 5.78 4056 3.94 18.40 0.12 2.36 <Id
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pt 81 27.65 5.15 40.96 3.66 18.41 <Id 2.89 <Id
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Ecart-Type 1.35 1.74 2.01 1.69 6.66 0.15 10.56 0.06
Cuivres gris du minerai MC Neves Corvo
Analyses Microsonde électronique

Swt% Fewt% Cuwt% Znwt% Aswt% Agwt% Sbwt% Hgwt%


pt 1 25.92 6.06 38.74 2.43 6.05 0.41 21.57 0.19
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pt 8 25.26 3.44 37.30 557 2.94 0.25 26.19 0.17
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pt 10 24.85 2.98 37.62 5.44 150 0.33 29.08 0.17
pt 11 24.83 4.40 37.76 3.61 2.86 051 27.27 0.31
pt 12 25.87 5.45 38.95 2.85 6.74 0.46 20.45 0.20
jlt 13 25.24 4.35 3754 3.45 3.02 057 27.25 0.33
pt 14 25.07 3.40 37.92 4.43 2.61 050 27.62 0.28
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pt 31 28.40 5.44 41.75 3.75 19.42 <Id 0.15 0.09
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pt 33 26.66 5.95 38.67 2.08 5.45 0.14 22.79 0.18
pt34 27.38 5.38 39.25 3.78 8.88 0.08 15.88 0.17
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pt 39 28.72 6.02 41.21 3.87 18.86 <Id 0.37 <Id
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mo ven ne 27.42 5.73 40.02 3.50 14.36 0.25 8.24 0.15
Ecart·Tvpe 1.35 1.74 2.01 1.69 6.66 0.15 10.56 0.06
Chalcopyrites du minerai MC Neves Corvo
Analyses Microsonde électronique

Swt% Fewt% Cuwt% Znwt% Aswt%


pt 1 36.78 28.93 34.24 0.05 0.00
pt2 37.88 28.65 33.42 0.05 0.00
pt3 34.73 29.94 35.23 0.10 0.00
pt4 34.85 30.53 34.57 0.05 0.01
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pt 8 35.19 30.55 34.03 0.21 0.02
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pt 10 36.52 30.25 33.15 0.06 0.02
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_pt 13 38.19 28.98 32.75 0.04 0.03
pt14 37.61 28.80 33.53 0.02 0.03
pt 15 33.53 31.17 35.24 0.03 0.03
pt 16 37.31 28.91 33.68 0.06 0.03
pt 17 36.16 29.08 34.63 0.10 0.03
pt 18 34.89 30.46 34.55 0.06 0.04
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pt20 36.03 29.39 34.43 0.10 0.04
_pt 21 35.62 29.39 34.92 0.03 0.04
pt22 36.82 28.82 34.24 0.07 0.04
pt23 36.73 29.28 33.87 0.07 0.04
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pt25 37.01 29.09 33.86 0.00 0.04
pt26 35.30 29.48 35.12 0.06 0.04
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pl 63 34.94 30.46 34.48 0.05 0.07
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_pt74 35.90 29.09 34.78 0.16 0.07
_pt 75 35.80 29.77 34.29 0.06 0.07
_pt 76 36.19 29.22 34.44 0.08 0.07
__ pt77 37.58 29.31 32.98 0.06 0.07
pt78 36.49 29.02 34.37 0.05 0.07
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pt80 39.17 28.06 32.66 0.04 0.07
_pt 81 37.31 29.43 33.15 0.04 0.07
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pt Ill 36.31 28.97 34.48 0.15 0.10
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_pt113 39.41 27.83 3253 0.14 0.10
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_pt118 34.97 30.33 34.18 0.42 0.10
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pt 124 37.04 28.81 34.00 0.04 0.11
j>t 125 37.02 29.19 3357 0.11 0.11
pt 126 35.96 30.26 33.64 0.03 0.11
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Pt 139 36.70 28.65 34.41 0.10 0.14
Pt 140 37.77 28.68 33.37 0.04 0.14
Pt 141 36.41 29.01 34.38 0.05 0.14
pt 142 35.14 30.38 34.19 0.14 0.15
pt 143 36.78 28.79 34.19 0.04 0.19
Pt 144 36.73 28.63 31.62 0.09 2.92
moyenne 36.05 29.72 34.06 0.08 0.09
Ecart-type 1.33 0.92 0.70 0.09 0.24
Stannites du minerai MC Neves Corvo
Analyses Microsonde électronique

Swt% Fe wt% Cuwt% Znwt% lnwt% Snwt% H2wt%


_pt 1 29.221 12.772 29.179 0.286 0.195 28.477 0.271
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pt? 28.722 5.627 28.828 9.697 0.057 28.007 0.135
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_pt 14 28.815 12.536 30.73 1.103 0.17 26.039 0.271
_j)t 15 28.888 11.732 29.037 2.491 0.12 27.71 0.16
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pt 18 30.27 14.719 29.946 0.391 0.148 25.901 0.213
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pt20 28.357 3.846 28.356 11.457 0.215 27.517 0.09
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pt22 30.055 17.521 30.624 0.54 0.094 19.997 0.234
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pt25 28.103 5.332 28579 10.562 0.087 27.136 <Id
pt26 28.519 8.343 28.089 6.106 0.111 26.853 0.304
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pt28 29.019 11.074 28.24 3.528 0.243 27.284 0.201
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pt 31 29.278 4.853 27.857 10.547 0.12 27.438 0
pt32 29.257 12.137 29.011 1.466 0.211 28.067 0.145
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pt36 29.76 11.45 28.05 5.04 0.199 26.24 0.11
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pt 38 29.75 10.04 29.2 4.16 0.049 28.18 0.2
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pt41 29.21 12.17 2951 0.49 0.209 28.18 0.18
__])t42 29.28 11.82 29.38 0.78 0.079 27.9 0.41
pt43 29.42 10.64 28.93 5.45 0.059 26.6 0.33
Moyenne 28.98 10.45 29.02 4.38 0.15 26.94 0.23
Ecart type 0.58 3.53 0.82 3.84 0.08 1.77 0.10
Stannites du minerai MC Neves Corvo
Analyses Microsonde électronique

Swt% Fe wt% Cuwt% Znwt% Inwt% Snwt% H;wt%


pt 1 29.221 12.772 29.179 0.286 0.195 28.477 0.271
pt2 28.207 12.387 29.151 1.877 0.189 26.627 0.268
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pt7 28.722 5.627 28.828 9.697 0.057 28.007 0.135
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pt 18 30.27 14.719 29.946 0.391 0.148 25.901 0.213
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pt22 30.055 17.521 30.624 0.54 0.094 19.997 0.234
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pt25 28.103 5.332 28579 10562 0.087 27.136 <Id
pt26 28.519 8.343 28.089 6.106 0.111 26.853 0.304
pt27 27.95 5.066 28547 10.259 0.123 27.028 <Id
pt28 29.019 11.074 28.24 3528 0.243 27.284 0.201
pt29 28.738 9.079 28.92 5.363 0.08 27.901 0.338
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pt 36 29.76 11.45 28.05 5.04 0.199 26.24 0.11
pt 37 29.3 11.44 27.95 5.02 0.209 27.03 <Id
pt 38 29.75 10.04 29.2 4.16 0.049 28.18 0.2
pt 39 29.2 12.42 29.65 0.44 0.229 28.28 0.18
pt40 29.21 12.18 29.37 0.48 0.209 28.25 0.18
pt41 29.21 12.17 2951 0.49 0.209 28.18 0.18
pt42 29.28 11.82 29.38 0.78 0.079 27.9 0.41
pt43 29.42 10.64 28.93 5.45 0.059 26.6 0.33
Movenne 28.98 10.45 29.02 4.38 0.15 26.94 0.23
Ecart type 0.58 3.53 0.82 3.84 0.08 1.77 0.10
CALCUL MINÉRALOGIQUE: STÉRILES MINIERS SULFURÉS

COGEMA
Reconstitution minéralogique

%poids Pyrite Arsénopyrite Aspy/Py Total


Stérile brut 100 35,91% 27,07% 0,75 62,98%
<5J.Lm 11,09 0,18 0,18 0,99 36,19%
5-20J.Lm 37,11 29,99% 27,98% 0,93 57,97%
20-32J.Lm 11,34 38,08% 35,94% 0,94 74,02%
32-63)lm 22,16 42,20% 31,93% 0,76 74,13%
0,52
................................
>63J.Lm 18,30
............................... 34,31%
................................ ................................ ................................
17,74% 52,05%
·········-s·s;s6o/~ .........
Reconstitué 100,00 31,08% 24,78% 0,80

Répartition minéralogique

%poids Pyrite Arsénopyrite


<5J.Lm 11,09 6,48% 8,07%
5-20J.Lm 37,11 35,81% 41,90%
20-32J.Lm 11,34 13,90% 16,44%
32-63J.Lm 22,16 30,09% 28,55%
18,30 20,20% 13,10%
................................. ................................ ································ ································
>63J.Lm
Reconstitué 100,00 100,00% 100,00%

PIRITES
Reconstitution minéralogique

o/o poids Pyrite Arsénopyrite Total


Stérile brut 100 89,71% 2,40% 92,11%
<20)lm 53,03 86,52% 2,46% 88,98%
20-32J.Lm 15,26 88,77% 1,97% 90,73%
>32)lm 31,70 88,22% 1,73% 89,95%
................................ ................................ ................................ ................................
Reconstitué 99,99 87,39% 2,15% 89,54%

Répartition minéralogique

%poids Pyrite Arsénopyrite


<2ÜIJ.m 53,03 52,50% 60,55%
20-32J.Lm 15,26 15,50% 13,95%
31,70 32,00% 25,50%
>32J.Lm
······R:~~~~iiï~6·····
................................ ............................... ................................
99,99 100,00% 100,00%

ALMAGRERA
Reconstitution minéralogique

%poids Pyrite Arsénopyrite Total


Stérile brut 100 78,56% 1,09% 79,65%
<20J.Lm 87,37 75,59% 1,13% 76,71%
20-32J.Lm 4,08 80,27% 1,13% 81,39%
>32J.Lm 8,54 79,00% 0,96% 79,96%
................................ ................................ ................................ ................................
Reconstitué 99,99 76,06% 1,11% 77,17%

Répartition minéralogique

% poids Pyrite Arsénopyrite


<2ÜJ.Lm 87 ;37 86,82% 88,49%
20-32)lm 4,08 4,31% 4,14%
>32J.Lm 8,54 8,87% 7,37%
······R:~~~~iii~6····· ···········99:99··········· ········ïoo:oo%······· ········ï"oo:oë"o/;········
La méthode B.E. T.

La méthode B.E.T est une méthode volumétrique basée sur la mesure de l'aire
développée par un gramme de solide. Dans la figure ci dessous qui représente les isothermes
d'adsorption de l'azote dressés à partir de mesures brutes effectuées sur les échantillons
correspondants aux trois stériles étudiés, le point correspondant à l'établissement d'une
monocouche complète de gaz est déterminé analytiquement. Selon les hypothèses B.E.T.,
l'équation de l'isotherme peut s'écrire :

X = (C-l)X+-1-
Va(l- X) VmC VmC

avec X égal à P/Po, rapport de le pression d'équilibre P à la pression de vapeur saturante du


gaz PO à la température de l'isotherme,
Va : Volume adsorbé sous la pression P,
Vm: Volume nécessaire pour recouvrir le volume d'une monocouche,
C : Constante énergétique

L'équation de l'isotherme peut s'écrire sous forme linéaire dans l'intervalle P/Po = 0 à
0,3. La représentation graphique (droites B.E.T.) de P/V(Po-P) en fonction de P/Po, permet de
déterminer V rn et C.

La relation qui lie Vm à la surface spécifique S est établie comme suit :

S (m2fg) = Vm . 4,37

1,4 Va (cm3fg)
1,3
1,2 Stérile COGEMA
1,1
1,0
0,9
0,8 Stérile ALMAGRERA
0,7
0,6
0,5

-- ----------
Stérile PIRITES
0,4
0,3 a •

0,2
0,1
0,0+-----~----~----~----~--------~ P/Po
0,1 0,2 0,3

Isothermes d'adsorption de l'azote par les stériles


1,2 PN(Po-P)

1,0

0,8

0,6

0,4

0,2

0,0 P/Po
0,1 0,2 0,3

Droites B.E.T. des stériles étudiés


NB les ordonnées de la droite correspondant au stérile de COGEMA sont multipliés par un facteur de 0,1

La méthode t

Les résultats obtenus par la méthode des coordonnées "t" sont le suivants :

- Le tracé "t" d DE BOER (1965) pour des valeurs de C (constante énergétique) inférieures à
100, ne convient pas aux rejets de PIRITES et ALMAGRERA, par contre il est satisfaisant
pour le stérile de COGEMA, mais aucune droite ne peut être tracée coupant l'axe des
ordonnées.

-Le tracé "t" de LECLOUX ET PIRARD (1979) :a été pris pour des valeurs n3 multipliées par un
facteur de 3,54. Trois courbes sont tracées :

*pour COGEMA, une certaine variation de la courbe par rapport au standard (droite passant par
l'origine) et on peut tracer une droite qui donne un volume microporeux de 0,2 cm3/g et une
surface spécifique hors micropores de 4,12 m2/g.

*pour ALMAGRERA, même chose, mais avec un volume microporeux de 0,085 cm3/g et une
surface hors micropores de 1,87m2/g.

* pour PIRITES, aucune microporosité n'est ressentie.

les courbes représentatives de Va= f(t) pour les trois stériles étudiés sont les suivantes:
12
' Va (cm3/g)

1,0 • Tracé "t" ALMAGRERA (LP)


• Tracé "t" PIRITES (LP)
.a Tracé "t" COGEMA (DB)
0,8 • Tracé" t" COGEMA (LP)

0,6

0,4

0,2

t (A)
0 1 2 3 4 5 6

Tracés "t " correspondant aux trois stériles sulfurés


LP : selon Lecloux et Pirart
DB : selon De Boer

La surface spécifique calculée selon cette méthode est obtenue par l'équation :

S =V ait* 4,37 * 3,54


Liant CPJ: courbes de porosité cumulée des deux injections

30 Porosité Hg %

25

20

15 2ème inj

10

5
Rayon ().Ull)
0+----m~~~------+--------+--------+-------~

0,001 0,01 0,1 1 10 100

CPJIOO% Porosité totale= 27,4% Porosité piégée= 15,6%


Porosité libre= 11,8%

35 Porosité Hg%
30
25
20
15
10
5
Rayon ().Ull)
0+---~~--r-------~~-------+---------+--------~

0,001 0,01 0,1 1 10 100

CPJ 20% - COGEMA Porosité totale= 33,7% Porosité piégée= 11,5%


Porosité libre= 22,2%

40 Porosité Hg %
35
30
2ème inj
25
20
15
10
5
Rayon (J-Un)
0+---~~~--------+--------+--------+-------~
0,001 0,01 0,1 1 10 100

CPJ 10%- COGEMA Porosité totale= 39,6% Porosité piégée= 15,4%


Porosité libre 24,2%
Liant CLK : courbes de porosité cumulée des deux injections

16 Porosité Hg %
14
12
10
8 2ème inj
6
4
2 Rayon (J.u:n)
0
0,001 0,01 0,1 1 10 100

CLK 10% Porosité totale= 13,7% Porosité piégée= 4,9%


Porosité libre= 8,8%

30 Porosité Hg%

25

20

15

10

5
Rayon IJ.ill
0
0,001 0,01 0,1 1 10 100

CLK20%-COGEMA Porosité totale = 26,9 Porosité piégée = 7,4


Porosité libre= 19,5

40 Porosité Hg %
35
1ère inj
30
25
2ème inj
20
15
10
5 Rayon (IJ.ill)
0
0,001 0,01 0,1 1 10 100

CLK10%-COGEMA Porosité totale= 38,3% Porosité piégée= 19,9%


Porosité libre= 18,4%
Des minerais sulfurés de la ceinture pyriteuse Sud-Ibérique et à or "refractaire".ont été
analysés à l'échelle microscopique. Les microscopes optique et électronique à balayage, couplés
aux microsondes électronique et ionique ont permis d'étudier les teneurs et la répartition
d'éléments en traces, tels l'indium et l'or. Des mises au point analytiques ont du être effectuées:
les interférences spectrales en MSE et de masse en MSI ont été étudiées en détail et il a aussi pu
être démontré que le statut cristallochimique de l'or dans une matrice donnée peut influencer
l'émission ionique, avec pour conséquence des erreurs possibles de quantification. La
spectroscopie Mossbauer de 119Sn s'avère aussi utile dans le cas des paragenèses stannifères
où au moins deux états de l'étain sont présents. Le microscope électronique à transmission
apporte, quant à lui, une contribution déterminante dans l'étude de l'or "combiné" associé à
FeAsS. Les conclusions partielles de ces études minéralogiques de détail permettent, dans le cas
des sulfures de la mine de Neves Corvo par exemple, de tirer des conclusions utiles aux
exploitants miniers, en permettant la confection de bilans de répartition éléments en traces-
minéraux porteurs. La question du potentiel polluant des rejets sulfurés à pyrite et/ou
arsénopyrite a été aussi abordée dans la perspective de dégager des informations qualitatives et
quantitatives prévisionnelles. Aux techniques mentionnées plus haut sont venues se rajouter des
méthodes de caractérisation des tailles, des surfaces, de la réponse électrochimique et électrique
des solides, de la flore microbienne. L'altérabilité d'un stérile peut ainsi être défmie en parallèle
ou même en préalable aux études de lixiviation.

Enfin, les mortiers de Stabilisation/Solidification par un liant hydraulique de stériles


arséno-pyriteux ont été caractérisés, du point de vue de leur microstructure et de leur
composition chimique après lixiviation accélérée au laboratoire. L'étude microscopique en
lumière réfléchie, l'analyse quantitative des variations élémentaires au sein des fronts dans
différentes matrices ont permis de dégager les tendances générales et particulières de l'évolution
de l'altération. La rétention d'arsenic est mise en évidence à la fois par DRX et microscopie
électronique.

::Mots cfés
Sulfures, minerais, éléments en traces, IPB, or "invisible", SIMS, Mossbauer
de Au et de Sn, Indium, mercure, pyrite, arsénopyrite, oxydation, stériles,
inertage, ciments hydrauliques, profiles EDS
Polymetallic sulfides from the Iberian Pyritic Belt and refractory gold ores were
analyzed at the microscopie scale. Optical and electron microscopy coupled with ion and
electron microprobes were used to study in detail the location and content of trace elements such
as indium and gold within the mineral phases of the ores and flotation concentrates. Preliminary
analytical refmements were first carried out; in particular spectral in~rferences encountered in
both probes were studied in detail. It was thus demonstrated that, for a given matrix the
crystallochemical status of gold can influence ion emission resulting in calibration errors.
119Sn Mossbauer Spectroscopy was proven useful for ores where at least two different tin
states are regularly encountered. TEM contributes to improved knoledge of the status of gold
combined to arsenopyrite. Such fundamental mineralogical studies are useful for the mining
operator as they allow to determine the full trace balance of bearing minerais. The polluting
potential of pyrite and arsenopyrite tailings was also examined in order to predict the long terrn
qualitative and quantitative behavior. Such a study required supplementary analytical techniques
such as the characterization of sizes, surfaces, electrochemical and electrical properties as weil
as a study of the microbial flora. Tailings alterability can thus be defmed in parallel or even
prior to interpretation of leaching data.

The leachability of the tailings can be reduced through a stabilization/solidi:fication


process using a hydraulic binder. The performance of such a process was examined by
studying the evolution of themicrostructure and chemical composition of the mortars upon
enhanced leaching. General and specifie tendencies of alterability were obtained from reflected
light microscopie results coupled with a quantitative analysis of elemental variations within the
weathering fronts in various matrixes. XRD and SEM studies revealed efficient arsenic
retention.

1(ey words
Sulfides, ores, trace elements, IPB, "invisible" gold, SIMS, Au and Sn
Mossbauer, Indium, mercury, pyrite, arsenopyrite, oxidation, Tailings,
inertage, hydraulic binders, EDS profiles
INSTITUT NATIONAL
POLYTECHNIQUE
DE LORRAINE

AUTORISATION DE SOUTENANCE DE THESE


DU DOCTORAT DE L'INSTITUT NATIONAL POLYTECHNIQUE
DE LORRAINE

oOo

VU LES RAPPORTS ETABLIS PAR:


Monsieur DUSAUSOY Yves, Professeur, Université Henri Poincaré
Vandoeuvre,
Monsieur GASPAR Orlando, Ministerio da Industria e Energia ,
Manmede de Infesta (Portugal).

Le Président de l'Institut National Polytechnique de Lorraine, autorise :


NANCY BRABOIS

Monsieur BENZAAZOUA Mostafa 2, A VENUE DE LA


FORET-DE-HAYE
BOiTE POSTALE 3
à soutenir devant l'INSTITUT NATIONAL POLYTECHNIQUE DE LORRAINE, f-54501
YANDŒUYRE CEDEX
une thèse intitulée :
"Caractérisation physico-chimique et minéralogique de produits
miniers sulfurés en vue de la réduction de leur toxicité et de leur
valorisation".

en vue de l'obtention du titre de :

DOCTEUR DE L'INSTITUT NATIONAL POLYTECHNIQUE DE


LORRAINE
Service Commun de la J)oeUDJeldation
Spécialité: "GEOSCIENCES" INPL
Nancy-Brabois

Fait à Vandoeuvre le, 3 Janvier 1996

TEL. 33/83.59.59.59
FAX. 33/83.59.59.55
Des minerais sulfurés de la ceinture pyriteuse Sud-Ibérique et à or "refractaire".ont été
analysés à l'échelle microscopique. Les microscopes optique et électronique à balayage, couplés
aux micro~ondes électronique et ionique ont permis d'étudier les teneurs et la répartition
d'éléments en traces, tels l'indium et l'or. Des mises au point analytiques ont du être effectuées:
les interférences spectrales en MSE et de masse en MSI ont été étudiées en détail et il a aussi pu
être démontré que le statut cristallochimique de ror dans une matrice donnée peut influencer
l'émis'sion ionique, avec pour conséquence des erreurs possibles de quantification. La
spectroscopie Mossbauer de 119Sn s'avère aussi utile dans le cas des paragenèses stannifères
où au moins deux états de l'étain sont présents. Le microscope électronique à transmission
apporte, quant à lui, une contdbution détetminante dans l'étude de l'or "combiné" associé à
FeAsS. Les conclusions partielles de ces études minéralogiques de détail petmettent, dans le cas
des sulfures de la mine de Neves Corvo par exemple, de tirer des conclusions utiles aux
exploitants miniers, en permettant la confection de bilans de répartition éléments en traces-
minéraux porteurs. La question du potentiel polluant des rejets sulfurés à pydte et/ou
arsénopyrite a été aussi abordée dans la perspective de dégager des informations qualitatives et
quantitatives prévisionnelles. Aux techniques mentionnées plus haut sont venues se rajouter des
méthodes de caractédsation des tailles, des surfaces, de la réponse électrochimique et électrique
des solides, de la flore microbienne. L'altérabilité d'un stérile peut ainsi être défmie en parallèle
ou même en préalable aux études de lixiviation.

Enfin, les mortiers de Stabilisation/Solidification par un liant hydraulique de stéliles


arséno-pyriteux ont été caractérisés, du point de vue de leur microstmcture et de leur
composition chimique après lixiviation accélérée au laboratoire. L'étude microscopique en
lumière réfléchie, l'analyse quantitative des variations élémentaires au sein des fronts dans
différentes matrices ont permis de dégaget les tendances générales et particulières de l'évolution
de l'altération. La rétention d'arsenic est mise en évidence à la fois par DRX et microscopie
électronique.

:Mots cfés
Sulfures, minerais, éléments en traces, IPB, or "invisible", SIMS, Mossbauer
de Au et de Sn, Indium, mercure~ pyrite~ arsénopyrite, oxydation, stériles,
inertage, ciments hydrauliques, profiles EDS

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