PD REvaluation Par Competences 2015
PD REvaluation Par Competences 2015
PD REvaluation Par Competences 2015
Ce numéro est une production collective, du Département LYCEE DU CEPEC, conduite par
MICHEL SAROUL.
La coordination a été assurée par Marielle KNEBLEWSKI, Responsable du Département
Lycée (2011-2015)
Ainsi, ont participé à l’écriture de ce Point de Repères, les formateurs de ce
Département :
JEAN-JACQUES BIEVRE ; GUILLAUME DARDAILLON ; OLIVIER FAUVET ; MARIELLE KNEBLEWSKI, PHILIPPE
MOUNIER ; REMI PICARD ; RENE PROSPERT, MICHEL SAROUL, GENEVIEVE SERTIER ; CORALIE ULYSSE ;
JACQUELINE VERDIER.
DIRECTEUR DE LA PUBLICATION
CHARLES DELORME
ISSN 1624-8643
SOMMAIRE
AVANT-PROPOS .................................................................................................................. 4
L’EVALUATION AU LYCEE : UNE APPROCHE RENOUVELEE................................................................ 5
QUELQUES EVOLUTIONS RECENTES DU LYCEE ET DU SYSTEME EDUCATIF EN MATIERE D’EVALUATION......... 6
La prise en compte d’une diversité de parcours .............................................................................. 6
L’approche par compétences : de nouveaux « objets » à évaluer ................................................... 6
Des nouveautés au Lycée en matière d’évaluation .......................................................................... 7
Une nouvelle proposition pour le référentiel enseignant ................................................................ 8
Quelques points forts de la Conférence de consensus sur l’évaluation .......................................... 9
L’EVALUATION : QUELQUES RAPPELS ...................................................................................... 11
Vers une nouvelle approche de l’évaluation .................................................................................. 11
L’évaluation : une question de « valeurs » ..................................................................................... 11
L’évaluation : tension entre une logique individuelle et collective ................................................ 11
L’évaluation : une opération complexe .......................................................................................... 12
L’APPROCHE PAR COMPETENCES ............................................................................................ 13
L’Approche Par les Compétences : origines et éléments de réflexion ........................................... 13
Un essai de définition ..................................................................................................................... 14
Polysémie des termes : l’importance d’une référence à des situations ........................................ 14
Les conséquences de l’Approche par compétences… .................................................................... 15
TROIS EXEMPLES DE DISPOSITIFS D’EVALUATION PAR COMPETENCES PROPOSES PAR L’INSTITUTION :
INTERETS ET LIMITES ........................................................................................................... 16
L’évaluation des TPE ....................................................................................................................... 16
L’Évaluation des Compétences Expérimentales au baccalauréat .................................................. 18
L’évaluation de la compréhension orale en langues ...................................................................... 21
L’EVALUATION PAR COMPETENCES ......................................................................................... 23
Retour sur la notion de compétence et son évaluation ................................................................. 23
Une piste pour évaluer par compétences : les échelles descriptives ............................................ 24
Les échelles descriptives ................................................................................................................. 25
Une nécessité : prendre des informations sur la durée ................................................................. 26
L’EVALUATION : RETOUR SUR SA FONCTION FORMATIVE ET LA COMMUNICATION DES RESULTATS.......... 27
L’évaluation et l’apprentissage ....................................................................................................... 27
L’autoévaluation ............................................................................................................................. 27
L’évaluation et la différenciation .................................................................................................... 27
Le compte-rendu des résultats : le rapport d’apprentissage ......................................................... 28
L’EVALUATION PAR COMPETENCES : RETOUR SUR LES COMPETENCES DES ENSEIGNANTS ...................... 29
L’EVALUATION : RETOUR SUR LA DIMENSION COLLECTIVE ............................................................ 30
FICHES – OUTILS ................................................................................................................ 31
FICHES ET DOCUMENTS DE REFERENCE .................................................................................... 32
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................. 77
POINTS DE REPERE POUR LE LYCEE ......................................................................................... 79
AVANT-PROPOS
Nous avions, en 2006, proposé un premier «Point de Repère » sur l’évaluation au Lycée. Il
résultait, pour notre groupe, de la conviction que, même si les questions d’évaluation étaient,
dans le système éducatif français, difficiles à aborder, il était indispensable de faire des
propositions dans ce domaine pour assurer la réussite de l’ensemble des élèves.
Récemment encore, dans le cadre de la refondation de l’école, à l’occasion de la conférence de
consensus sur l’évaluation, nous avons à nouveau pu constater la difficulté de poser les questions
d’évaluation au-delà de ce qui en constitue le principal outil de communication, à savoir la note.
Pourtant depuis 2006 de nombreux changements ont eu lieu au Lycée dans ce domaine :
valorisation d’une approche par compétences, généralisation de l’utilisation d’échelles
descriptives (langues étrangères, Évaluation des Compétences Expérimentales en sciences…),
expérimentation des livrets de compétences, modification des livrets du baccalauréat…
Pour toutes ces raisons il nous a semblé opportun de proposer un deuxième Point de Repère
construit sur l’évaluation par compétences. En effet, comme nous l’avions précisé dans le numéro
précédent, si l’évaluation est avant tout un problème d’intentions et d’attitudes, individuelles et
collectives, elle relève aussi d’une dimension méthodologique que l’Approche Par Compétences
pose de manière renouvelée.
C’est en particulier sur ce point que ce nouveau Point de Repère pour le Lycée souhaite apporter
réflexions et propositions.
- une plus grande référence à la notion de - Il prolonge l’approche proposée dans notre
compétences dans les programmes même si, premier Point de Repère (2006) et s’appuie
d’une matière à l’autre, cette notion est peu sur une vision de l’évaluation qui, sans
stabilisée ; dans tous les cas s’observe là la oublier sa dimension sociale et
institutionnelle, souhaite en développer la
1
Évaluer au Lycée 2006. dimension pédagogique et en faire un
2
Diversité de points de vue entre parents, enseignants, « outil » de valorisation plus que de sanction.
élèves, mais aussi entre membres d’une même
catégorie. - Il se propose d’approfondir la dimension
3
Notre activité de formation initiale des professeurs- méthodologique d’une évaluation par
stagiaires nous apporte régulièrement la preuve de la
compétences en souhaitant apporter les
pression exercée sur les enseignants pour le « rendu »
des notes ; un enseignant faisant remarquer que le éléments de compréhension permettant aux
nombre de notes et la nécessité de les « rentrer » sur enseignants et aux équipes qui le souhaitent
un logiciel faisait partie des rares obligations qu’il avait de faire évoluer les pratiques voire d’innover
dû respecter scrupuleusement depuis le début de dans ce domaine.
l’année.
4
Voir Conférence de consensus sur l’évaluation :
http://www.education.gouv.fr/cid80650/lancement-
de-la-conference-nationale-sur-l-evaluation-des-
eleves.html
Points de repère pour le Lycée CEPEC 5
Évaluer par compétences au L ycée
Référentiel 2010
7. ÉVALUER LES ELEVES. Le professeur sait évaluer la
progression des apprentissages et le degré
d'acquisition des compétences atteint par les élèves. Il
utilise le résultat des évaluations pour adapter son
enseignement aux progrès des élèves. Il fait
comprendre aux élèves les principes d'évaluation et
développe leurs capacités à évaluer leurs propres
productions. Il communique et explique aux parents
les résultats attendus et les résultats obtenus.
Connaissances
Le professeur connaît :
- les différentes évaluations qu'il peut être amené à
pratiquer ainsi que les usages qui peuvent en être
faits ;
- les principes et outils de validation et de certification.
Capacités
Le professeur est capable :
14
En particulier l’épreuve de compréhension orale. - de comprendre les fonctions de l'évaluation ;
15
Les TPE avait déjà initié le carnet de bord mais plus - de concevoir des évaluations aux différents moments
dans une logique descriptive des étapes du projet. de l'apprentissage, c'est-à-dire :
16 . définir le niveau d'exigence de l'évaluation,
Niveaux 1 et 2 pour le collège, 3 et 4 pour le lycée, 5 . utiliser différentes méthodes d'évaluation (tests,
pour l’option EPS. feuilles de positions, grilles d'observation...),
17
Il est à noter que l’évaluation des TPE, de l’EPS, de la . adapter le support et le questionnement en
compétence « compréhension orale » en langues et référence aux objectifs et au type d'évaluation que
l’Évaluation des Compétences Expérimentales en l'on souhaite mener,
sciences relèvent d’épreuves organisées dans . expliciter les consignes, guider les élèves dans la
l’établissement.
8 CEPEC Points de repère pour le Lycée
Évaluer par compétences au Lycée
- A fait état des difficultés de traitement des - A souligné l’importance de la formation des
questions liées à l’évaluation, de la diversité enseignants pour la prise de conscience des
des pratiques mais aussi de la nécessité différents biais affectant l’opération
19
d’avancer sur le sujet à partir de deux d’évaluation (docimologie ), de l’amélio-
questions essentielles : ration des modalités de communication avec
les familles, l’intérêt des expérimentations du
. Comment faire en sorte que l’évaluation type « contrat de confiance20 », d’un livret de
encourage tous les élèves, quel que soit suivi des apprentissages.
leur niveau et leur environnement, à
vouloir progresser et à développer toutes Enfin pour le Lycée « Le jury recommande
leurs potentialités ? que le cycle terminal du Lycée conserve une
notation plus traditionnelle, en lien avec les
. Comment faire en sorte que l’évaluation épreuves du baccalauréat, en préservant
permette aux élèves, y compris à ceux qui cependant le lien avec les compétences, la
sont les moins à l’aise, de se projeter de distinction entre évaluation formative et
façon plus confiante dans leur futur sommative, et une certaine prudence vis-à-
parcours scolaire, au lieu qu’elle soit vis du principe de moyenne. La classe de
ressentie comme la formalisation précoce seconde aurait alors à jouer pour l’évaluation
et définitive d’une prédestination ? des élèves son rôle naturel de transition
entre le cycle 4 du collège et le cycle terminal
du Lycée.»
19
D’après le Dictionnaire actuel de l’éducation
(Legendre, ESKA) la docimologie est « la science de la
mesure et de l’évaluation en éducation ». Cette
définition est une extension, le mot docimologie ayant
été proposé par Henri Pierron en 1922 pour désigner
18
http://cache.media.education.gouv.fr/file/Site_evalu l’étude systématique des examens.
20
ation_des_eleves_2014/78/8/2015_evaluation_rappo André Antibi : Le système d’évaluation par contrat
rtjury_bdef_391788.pdf de confiance (EPCC).
10 CEPEC Points de repère pour le Lycée
Évaluer par compétences au Lycée
23
Utilisé au baccalauréat par exemple.
24
Regardons par exemple les différentes façons
d’utiliser les tests d’évaluation. Les mêmes outils
peuvent aussi bien servir à repérer des difficultés pour
aider les élèves qu’à fournir une base pour les classer
et décider d’une orientation. De même une grille
d’évaluation peut-elle aider un enseignant à établir un
barème pour la construction d’une note ou permettre
une meilleure communication des objectifs aux élèves.
12 CEPEC Points de repère pour le Lycée
Évaluer par compétences au Lycée
25 26
Mise à disposition en remplacement des Voir extrait « Évaluation des acquis des élèves,
programmes de référentiels pour penser la formation pierre de touche de la valeur de l’école… » IGEN, 2005
des élèves ; dans le même ordre d’idée le terme de dans les documents de référence en fin de ce Points
curricula est aussi utilisé dans certains pays. de repère.
Points de repère pour le Lycée CEPEC 13
Évaluer par compétences au L ycée
encore dans une évaluation de la production C Contribue de manière trop personnelle ou épisodique
Acceptable au travail d’équipe.
plus que des compétences des élèves pour la B Écoute les remarques des autres et les prend en
Satisfaisant compte. Accepte une tâche dans l’intérêt du groupe.
réaliser. A Participe au travail de concertation du groupe pour
Excellent rendre compte du travail qu’il a effectué, pour mettre
6. Note synthétique à jour des difficultés et tenter de les résoudre avec les
autres.
sujet sans être lien avec une situation, sujet. complète et compréhensible.
nécessairement évaluée. - énoncer une Elle ne peut alors se réduire
Lorsqu’elle est évaluée, problématique, à une observation de la
l’énoncé ne doit pas fournir - définir des objectifs. maîtrise de la langue au
les objectifs de la tâche. cours de quelques échanges
Le sujet doit permettre une - formuler une hypothèse,
Communiquer
avec l’examinateur. Il s’agit
diversité des approches - proposer une stratégie de construire ici une
expérimentales et le pour répondre à la argumentation ou une
matériel à disposition doit problématique, synthèse scientifique en
Analyser
38
Note / 20 NON ÉVALUÉ
On relèvera aussi que le niveau le plus élevé (niveau
A) est acquis même dans le cas d’aides mineures
apportées par l’examinateur ce qui montre des
évolutions majeures concernant la culture de
l’évaluation proposée.
40 42
On parlera ici plus de côte (1, 3, 5, 8, 10) que de Conseil de la coopération culturelle : un cadre
note. commun de référence pour les langues : apprendre,
41
Bulletin officiel n° 4 du 23 janvier 2014. enseigner, évaluer / Division des langues vivantes,
Fiche d’évaluation et de notation pour la Strasbourg.
compréhension de l’oral (LV1).
22 CEPEC Points de repère pour le Lycée
Évaluer par compétences au Lycée
fonction de l’évaluation, il nous faudra, pour construits à l’aide de descripteurs relatifs aux
évaluer une compétence, faire appel à des niveaux de compétences des élèves (voir ci-
supports permettant de « prendre des dessous).
informations » et des outils facilitant la
formulation d’un « jugement ». UNE PISTE POUR EVALUER PAR COMPETENCES :
En général parmi les outils utilisés on LES ECHELLES DESCRIPTIVES
retrouve44 :
- Des listes d’éléments dont on vérifie la Comme nous l’avons vu dans les exemples
présence ou l’absence (listes de vérification), précédents les évaluations par compétences
dont la variante la plus simple consiste par proposées au baccalauréat proposent des
exemple à dire si un mot est présent ou évolutions importantes quant à la manière
absent, un résultat juste ou faux. Ces listes d’évaluer les acquis des élèves et d’en
permettent la comparaison mais non le construire le résultat.
jugement. Ces évaluations s’appuient sur une
- Des grilles d’évaluation construites à partir proposition de construction d’échelles de
de critères et d’indicateurs permettant par descripteurs qui dépassent les propositions
exemple de juger de la qualité d’une précédentes de définition de critères et
production. Ces grilles peuvent intégrer des d’indicateurs plus orientées sur l’évaluation
échelles du type ++/+/-/-- ou autre. et la correction des productions45.
47
À noter que dans les différents exemples cités on ne
retrouve pas ce que l’on trouve souvent par ailleurs à
savoir l’échelle : non acquis / acquis / en cours
d’acquisition.
Points de repère pour le Lycée CEPEC 25
Évaluer par compétences au L ycée
UNE NECESSITE : PRENDRE DES INFORMATIONS Dans ce contexte, une variété d’instruments
SUR LA DUREE devra permettre de collecter les preuves de
la construction et de l’expression des
Les exemples cités précédemment,
compétences. On pense ici principalement au
essentiellement des exemples d’évaluation
portfolio (portefeuille de compétences) qui
sommative voire certificative, présentent
permettrait de porter un jugement quant aux
tous le même inconvénient. Tous, sauf une
apprentissages réalisés.
partie de l’évaluation des TPE, concentrent
leurs prises d’informations sur un moment
C’est ce que le jury de la conférence sur
donné à savoir l’épreuve organisée en fin de
l’évaluation propose pour le collège et le
parcours.
socle commun :
« Cela amène à considérer que les
Comme nous l’avons déjà signalé en parlant
compétences du socle commun et le portfolio
« d’assesment », nouvelle culture de
constitué par l’élève depuis la classe de
l’évaluation, l’évaluation certificative des
cinquième deviendront des éléments
compétences ne peut se réaliser sans une
essentiels à prendre en compte par le conseil
prise en compte de la progression des
de classe de troisième et le chef
apprentissages des élèves et donc sans un
d’établissement dans la formulation de leur
suivi du développement de ces compétences.
avis et dans leur prise de décision… Il
Il s’agira alors de tenter une meilleure
conviendra d’intégrer également dans ce
articulation entre la dimension formative de
processus une synthèse, réalisée par l’élève,
la construction des compétences et celle,
de son portfolio personnel.»
certificative, de leur validation.
Bien entendu une évaluation par Il serait sans doute utile de réfléchir à la
compétences ne peut se faire sans faire communication d’un véritable dossier
évoluer les outils de communication de cette d’apprentissage qui pourrait rendre compte
évaluation à l’environnement. des niveaux d’acquisitions, des progrès
réalisés et des pistes pour aller plus loin50.
50
Voir Fiche n°8.
28 CEPEC Points de repère pour le Lycée
Évaluer par compétences au Lycée
l’équipe pédagogique.
Ce qui, dans une échelle à quatre niveaux
- En situation d’apprentissage, S’approprie Repère les
pourrait s’exprimer de la manière suivante :
repérer les difficultés des les outils forces et les
élèves afin mieux assurer la d’évaluation difficultés
progression des et les utilise individuelles Met en œuvre les différentes fonctions de l’évaluation de
apprentissages. de manière des élèves pour manière complémentaire et différenciée. Sait construire des
- Construire et utiliser des adaptée aux leur indiquer dispositifs d’évaluation, en particulier de compétences, en en
Niveau 4
outils permettant l’évaluation objectifs comment connaissant les intérêts et les limites. Situe son action dans le
des besoins, des progrès et du poursuivis et progresser et cadre du système éducatif et de son établissement. Forme les
P5 : Évaluer les progrès et les acquisitions des élèves
degré d’acquisition des savoirs aux pour ajuster élèves à l’auto-évaluation et utilise l’évaluation pour réguler
et des compétences. situations. son son enseignement. Communique les résultats aux différents
- Analyser les réussites et les Appuie ses enseignement. partenaires en adaptant la communication.
erreurs, concevoir et mettre en évaluations Varie les Met en œuvre les différentes fonctions de l’évaluation de
œuvre des activités de sur des techniques et manière complémentaire et différenciée en introduisant pour
Niveau 3
remédiation et de critères les modalités l’évaluation des compétences les échelles descriptives. Situe
consolidation des acquis. explicites et d’évaluation. son action dans le cadre du système éducatif et de son
- Faire comprendre aux élèves transparents. Se questionne établissement. Communique les résultats de cette évaluation
les principes de l’évaluation En Lycée et échange aux différents partenaires.
afin de développer leurs professionnel, avec ses Met en œuvre une diversité de modalités d’évaluation, par
capacités d’autoévaluation. s’implique collègues sur exemple en faisant appel à des évaluations critériées, sans
Niveau 2
- Communiquer aux élèves et dans la mise les pratiques toujours en différencier les finalités formative et
aux parents les résultats en œuvre des d’évaluation, institutionnelle. Prend en compte la dimension collective de
attendus au regard des contrôles en contribue à l’évaluation et la nécessité de sa communication en
objectifs et des repères cours de l’élaboration particulier pour les familles.
contenus dans les programmes. formation. d’outils. Met en œuvre, sans réflexion personnelle et sans prise en
- Inscrire l’évaluation des Utilise Aide l’élève à compte des enjeux, des pratiques d’évaluation valorisant la
Niveau 1
progrès et des acquis des l’évaluation prendre dimension sommative, centrées sur la correction des
élèves dans une perspective de dans une conscience de productions élèves et la communication notée des résultats.
réussite de leur projet démarche ses marges de
d’orientation d’information progrès et
des familles. développe
progressiveme
nt l’auto-
évaluation.
51
BO n°13 du 26 mars 2015.
Points de repère pour le Lycée CEPEC 29
Évaluer par compétences au L ycée
Pour terminer, il est sans doute utile de APPROCHE APPROCHE APPROCHE APPROCHE
CLASSIQUE CLASSIQUE « ÉVALUATION « ÉVALUATION
rappeler que l’évaluation est une question à
« AMELIOREE » DES PAR
la fois une question « personnelle » (rapport COMPETENCES » « COMPETENCES
à l’élève, contrat) et collective Peu Peu Plus de place Plus de place
(institutionnelle, bulletins…). d’évaluation d’évaluation donnée à une donnée à une
formative. formative évaluation évaluation
Tout projet d’établissement devrait donc Réflexion Mise en place intégrée à intégrée à
développer ce qu’est la « politique » de principalemen de situations l’apprentissag l’apprentissag
l’établissement en termes d’évaluation. t centrée sur d’évaluation e (évaluation e (évaluation
la mise en ponctuelles diagnostique) diagnostique)
Sans rentrer dans le détail, il s’agira donc, place de (DS, formative. formative
avant d’en définir les évolutions, de situations devoirs …). Prise en Prise en
requestionner les différentes manifestations d’évaluation Évaluation compte du compte du
ponctuelles dans certaines parcours. parcours et
concrètes de cette politique à travers, par (DS, matières des Mise en place d’une variété
exemple, les thématiques et problématiques devoirs …). productions de situations de prise
suivantes : Évaluation des en utilisant d’évaluation d’information
productions. des grilles de ponctuelles dont les
- équilibre entre les différentes finalités de Compte rendu critères. (DS, productions
l’évaluation ; essentielleme Mise en place devoirs …). ponctuelles
- liens évaluation – orientation ; nt réalisé sous d’aide et de Diversification (DS,
la forme remédiations. des dispositifs devoirs …)
- modalités de communication aux différents d’échelle de Compte rendu d’évaluation Évaluation
partenaires (dont les parents) ; notes et essentielleme (oral, projet…) des
- harmonisation des notes sur un même d’appréciation nt réalisé sous Évaluation compétences
s. la forme des en utilisant
niveau ; Importance d’échelle de productions des échelles
- prise en compte des travaux personnels donnée aux notes et en utilisant descriptives
dont les devoirs à la maison ; « moyennes » d’appréciation des grilles de globales.
et s. critères avec Tentative de
- fonctions et modalités du conseil de classe ; construction Importance échelles mise en place
- place du numérique en particulier pour la de celles-ci donnée aux descriptives de groupes
communication des résultats aux familles ; dans une « moyennes » Compte rendu de
logique et sous la forme compétences.
- diversification des dispositifs d’évaluation et « additive ». construction d’échelle de Compte
dans ce cadre rythme des Devoirs Surveillés de celles-ci notes et rendu sous la
et des examens blancs. dans une d’appréciatio forme
logique ns d’échelle de
Les réponses à ces différentes questions, « additive ». Construction descriptives
outre qu’elles permettront après analyse et de la note Construction
« évaluation » d’améliorer les pratiques, dans une de la note
logique dans une
devraient aussi permettre à l’établissement « additive » logique
de situer sa « culture » de l’évaluation. « globale »
Le tableau suivant tente de définir
différences « tendances » :
FICHES – OUTILS
Document Collectif CEPEC
Dans la suite de ce document ont été rassemblés différentes fiches (F) et documents (D) illustrant
et développant le propos de ce Point de Repère.
La présentation ci-dessous en permet un repérage en fonction :
- de la finalité de l’évaluation ;
- de la référence méthodologique.
EVALUATION
. . . .
F3 F7
Echelle
descriptive
globale . . . .
D5
. . F4 F6
Echelle
descriptive F9 D3 F5
F8 . . .
Evaluation
F5
critériée
. . . .
F2
Evaluation
traditionnelle . . F1 .
FICHES
DOCUMENTS DE REFERENCE
DOCUMENT 1 : « Les acquis des élèves, pierre de touche de la valeur de l'école ? » / Extraits du
rapport de l’Inspection Générale - Juillet 2005
DOCUMENT 2 : Extraits « Culture scientifique et technologique / Vade-mecum / Septembre 2009 /
MEN »
DOCUMENT 3 : Cahier des charges pour la conception des sujets pour l’ECE en TS / Évaluation des
Compétences Expérimentales (extraits)
DOCUMENT 4 : Les compétences mathématiques au Lycée (MEN)
Document 5 : Travaux Personnels Encadrés
5.1.2. Corriger les copies (et les autres travaux d’élèves) : une activité laborieuse
Autant l’évocation de la préparation des cours permet de comprendre le plaisir d’enseigner, autant celle de
la correction des copies fait entrevoir ce qui est présenté par les enseignants comme la part sombre du
métier. Tous ont insisté sur la lourdeur et la pénibilité du travail. Et rares sont ceux qui semblent pouvoir y
échapper : les quelques enseignants choisis par les chefs d’établissement comme représentatifs des moins
investis ont fait comprendre qu’ils pouvaient se passer de préparer leurs cours, mais qu’ils n’étaient pas en
mesure de se dérober à l’activité de correction. Toutes les disciplines comportent des exigences en la
matière : un enseignant d’EPS indique que le bilan des activités sportives à l’issue d’un cycle
d’apprentissage peut prendre quatre heures par classe quand il y a des vidéos à regarder et une autre
souligne l’importance du temps nécessaire pour évaluer à partir des cartes utilisées par ses élèves la
réussite de la course d’orientation à laquelle elle les avait confrontés. Le temps de correction des copies
varie selon le niveau et la discipline : une dissertation de philosophie ou d’histoire-géographie en terminale
est plus longue à corriger qu’un exercice de mathématiques en sixième, et la charge de correction est
moins lourde dans une section d’enseignement général et professionnel adapté (SEGPA) que dans les
autres classes de collège. Cette charge est à nuancer aussi en fonction du nombre d’interrogations ou de
devoirs donnés, lié au degré d’investissement de l’enseignant. Plusieurs de nos interlocuteurs ont indiqué
attribuer de huit à quinze notes par classe et par trimestre, mais la principale d’un collège relève que dans
la même discipline, certains enseignants ont donné durant ce laps de temps jusqu’à quinze notes alors que
d’autres n’en ont attribué que trois… On mentionnera, parmi les témoignages recueillis, celui d’une
enseignante de lettres classiques de collège, qui fait travailler ses élèves en plusieurs jets, ce qui l’amène à
des corrections très précises ou celui d’un professeur de sciences physiques, également en collège, qui
indique qu’il corrige lentement « parce qu’[il] met beaucoup d’annotations et des appréciations, et qu’[il]
regarde de près l’orthographe ». La charge de correction est variable sur l’année mais il y a consensus pour
dire qu’elle concerne autour de trente des trente-six semaines de l’année scolaire ainsi qu’une partie des«
petites vacances ». Beaucoup disent que l’activité de correction, qui dans certaines disciplines peut
atteindre huit à dix heures par semaine, est quasiment quotidienne et les occupe, au moins en partie, les
samedis et dimanches.
Sur l’ensemble des 198 notes, la moyenne est de 10 avec un écart-type de 3, les notes variant de 3 à 18. L’examen du
tableau par colonne montre qu’il existe, pour chaque copie, des variations très fortes d’un correcteur à l’autre…
Les répartitions reflètent tout d’abord un phénomène statistique classique puisque les distributions se rapprochent de
la loi gaussienne avec une concentration des notes autour de la moyenne et de la médiane. À titre d’illustration, le
graphique 1 permet d’avoir une image concrète de la distribution des notes relative à la copie n°3 (note au Bac 15).
52
L'Institut de Recherche sur l'Éducation : Sociologie et Économie de l'Éducation, Université de Bourgogne.
34 CEPEC Points de repère pour le Lycée
Évaluer par compétences au Lycée
Un deuxième constat concerne la dispersion associée aux distributions avec des valeurs extrêmes très éloignées de la
moyenne. Pour 4 copies l’écart maximal est de 10 points et il est de 9 et 11 points pour les deux autres copies, ce qui
est considérable. Les écart-types, qui fournissent une mesure statistique de la dispersion moyenne des notes,
présentent également des valeurs élevées (de 1,8 à 2,7 points)…
Comment les notes sont-elles justifiées ?
L’expérimentation a également permis de mobiliser des éléments plus qualitatifs avec le recueil des commentaires
figurant sur les copies et justifiant les notes attribuées aux élèves… Ceux-ci sont effectivement variés, à la fois dans
leur contenu et dans leur volume… Le tableau 7 expose des extraits des commentaires de 6 correcteurs pour 3 copies ;
pour chacune de ces copies, ont été associées les remarques de deux correcteurs, l’un indulgent, l’autre plutôt sévère
dans sa notation…
Tableau 7 : Extraits de commentaires de correcteurs pour 3 copies
Copie n° 6 / Correcteur n° 39 - note attribuée : 4 Copie n° 6 / Correcteur n° 55 - note attribuée : 14
Pas vraiment de plan global et encore moins de sous-plan….Un style lourd Bon devoir, dommage que l'aspect cumulatif ne soit
et parfois emphatique. Des approximations, des clichés, tout au long du évoqué qu'en conclusion, cela aurait mérité un réel
devoir, avec une accumulation sur la fin. Pas d'utilisation des documents. développement, une introduction un peu confuse, des
Dans l’introduction, des généralités en guise d'accroche et de définitions. notions parfois implicites; des connaissances maîtrisées,
Une problématique peu fouillée. Une annonce de plan ratée, qui ne dit attention à l'expression écrite. Quelques longueurs
rien...Il y a des approximations dans les mécanismes évoqués. Non parfois.
seulement on ne voit pas où est le plan, mais en outre toutes les notions
ne sont pas maîtrisées….
Copie n° 4 / Correcteur n° 57 - note attribuée : 3 Copie n° 4 / Correcteur n° 61 - note attribuée : 13
Une introduction qui n'est pas satisfaisante. Un effort pour proposer une Le sujet est assez bien cerné. Des notions clés sont
accroche factuelle mais le propos n'est pas très clair…Faute d'analyse du utilisées... Les arguments sont développés et permettent
sujet, ce dernier n'est pas questionné, ni reformulé. Le plan annoncé est de mettre en évidence les différents mécanismes de
trop peu précisé, et la troisième partie est hors sujet... Un propos l'exclusion... Cependant, le devoir manque parfois de
absolument non étayé ni par les connaissances ni par l'exploitation des nuance, de rigueur et les documents ne sont pas
documents (qui sont parfois évoqués mais non exploités). La sensation que toujours bien exploités qui interrogent tout au long du
le candidat fait du remplissage. développement… Appel à des concepts non définis… Un
moment plus pertinent à la fin de la copie.
Copie n° 5 / Correcteur n° 39 - note attribuée : 9 Copie n° 5 / Correcteur n° 53 - note attribuée : 16
Introduction correcte, peu approfondie mais claire. Les étapes sont Sujet cerné, définit correctement l’exclusion. Le plan
respectées, le sujet est cadré, l’exclusion est saisie dans ces deux aspects. annoncé aurait pu être explicite... Conclusion : assez bien
Le plan est pertinent mais pas assez articulé. La problématique n’est pas elle montre bien que l’exclusion est d’une part un
approfondie. La notion de changement social est intéressante, mais elle processus, d’autre part multiforme. Expression : aisée
mériterait d’être précisée. En somme, l’élève semble aller dans la bonne dans l’ensemble, agréable à lire. Documents : bonne
direction, les termes du débat sont posés, mais de façon presque trop capacité d’analyse et d’exploitation. Première partie :
synthétique… L’ensemble est maladroit, avec des phrases qui se plan cohérent, transitions entre les idées mécanismes à
contredisent. Première partie : La crise du travail est évoquée, mais pas le l’œuvre bien comprise. Bonne utilisation des notions.
chômage de masse (ou à peine… ou trop tardivement)…aucun lien entre Quelques arguments à compléter. Deuxième partie :
pauvreté et exclusion… Il y a volonté de faire la transition avec la Prend en compte les différents aspects de l’intégration
deuxième partie mais celle-ci est ratée ! D’autres éléments sont évoqués à sociale. Aurait dû soulever les problèmes relatifs à la
mauvais escient …on reste sur notre faim… En somme, même si on protection sociale. Dommage qu’il y ait absence de
retrouve certaines idées attendues, l’ensemble n’est ni expliqué, ni référence à des auteurs mais le candidat a parfaitement
structuré. Pas vraiment de sous-parties. Les documents sont mal utilisés compris le problème à traiter et démontre de bonnes
(mauvaise lecture des chiffres). capacités dans l’analyse.
FICHE N°3 : Évaluer par compétences : qu’est-ce que cela change ? Un exemple en EPS
Guillaume DARDAILLON
Pour illustrer ce qui a été développé précédemment nous nous proposons de comparer ici deux
méthodologies différentes pour créer une évaluation en musculation. La compétence de niveau 3 est la
suivante : « pour produire et identifier des effets immédiats, dans le respect de son intégrité physique,
mobiliser des segments corporels en référence à une charge personnalisée »
L’enjeu sera de montrer que le passage « d’une évaluation DE la compétence » à une « évaluation PAR
compétence » a des répercussions concrètes pour l’enseignant et pour les élèves.
Dans un premier temps, nous reprendrons la démarche « classique » de conception de l’évaluation en EPS
et nous en montrerons les limites au regard du concept de compétence.
Puis, nous proposerons une autre démarche correspondant plus - selon nous - à une évaluation par
compétence.
Enfin, le troisième temps permettra de mesurer les conséquences et éventuellement les enjeux de ce
changement de pratique.
1. En EPS, chaque activité physique enseignée est classée selon le type d’expérience motrice proposée,
c’est-à-dire son « essence », sa finalité.
En Lycée, 5 groupes appelés « compétences propres » (CP) sont proposés. Par exemples :
- pour la CP1 : « réaliser une performance motrice maximale mesurable, à une échéance donnée » (ex
du demi-fond, de la natation de vitesse …) il s’agit de « produire la meilleure performance possible » ;
- pour la CP4 : « conduire ou maitriser un affrontement individuel ou collectif » (exemple du football,
du tennis de table …) de « gagner le match » ;
- pour la CP5 : « réaliser et orienter son activité physique en vue du développement et de l’entretien de
soi », développée dans la suite de ce texte avec l’exemple de la musculation de « produire et identifier
des effets sur soi ».
2. La compétence à enseigner et à évaluer en fin de cycle est proposée pour chaque activité physique par
l’institution selon 5 niveaux de compétence : les niveaux 1 et 2 pour le collège, 3 et 4 pour le Lycée, 5
pour l’option EPS.
3. Si on analyse comment les compétences sont construites (quelle que soit le niveau ou l’activité
physique) on retrouve des invariants dans leur structuration. On peut en effet identifier :
La finalité de + Les moyens d’atteindre cet objectif + L’intention ou parfois, une description des
l’activité (aspects techniques et tactiques) conditions de la situation
Par exemples :
- pour les niveaux 3 et 4 en tennis de table
FINALITE ASPECT TACTIQUE ET TECHNIQUE CONDITION - INTENTION
Niveau 3 pour « utiliser des placements de balles variés et des accélérations » pour être à l’initiative du
gagner point
Niveau 4 le « adapter son déplacement pour produire des frappes variées pour construire le point
match (balles placées, accélérées et présentant un début de rotation )»
- pour les niveaux 3 et 4 en musculation
FINALITE ASPECT TACTIQUE ET TECHNIQUE CONDITION - INTENTION
Niveau 3 « pour « mobiliser des segments corporels en dans le respect de son intégrité physique
produire et référence à une charge personnalisée »
Niveau 4 identifier des « utilisant différents paramètres (durée, prévoir et réaliser des séquences de
effets sur intensité, temps de récupération, musculation liées à un mobile personnel
soi » répétition) »
4- Pour évaluer les épreuves du DNB (niveau 2) et du Bac (niveau 4), l’enseignant s’appuie sur les
référentiels d’évaluation existants. Ceux-ci précisent à la fois les critères d’évaluation, mais aussi la
situation de référence (comment évaluer les élèves : durée, dispositif matériel, ce que l’élève doit faire…)
Pour les autres cycles d’enseignement, c’est aux équipes d’EPS des établissements de créer le dispositif
d’évaluation (fiche d’évaluation et situation de référence).
Habituellement, pour construire la grille d’évaluation en EPS, l’équipe enseignante procède en différentes
étapes :
a- Référence à la formulation de la compétence des instructions officielles ; dans notre exemple : « pour
produire et identifier des effets immédiats, dans le respect de son intégrité physique, mobiliser des segments
corporels en référence à une charge personnalisée ».
b- Identification des différentes «composantes» de la compétence.
c- Définition des critères pertinents pour mesurer les transformations.
d- Pour chaque critère, proposition d’une échelle descriptive, avec des indicateurs précis et observables,
permettant d’avoir 3 niveaux de maitrise (de non acquis à acquis), accompagné d’une proposition de notes.
Exemple :
POINTS ( /2) 0 pt 1pt - 1.5pts 2pts
RESPIRATION BLOQUÉE (apnée) IRRÉGULIÈRE RÉGULIÈRE et ADAPTÉE
Ou ANARCHIQUE se trompe sur quelques répétitions Expire à l’effort et inspire
(ou placée de manière (apnée ou inversée) dans le relâchement
anarchique dans le capable de modifier la respiration s’entend
mouvement ; inversée)
(on notera dans cet exemple le fait que les échelles descriptives sont proposées pour chacun des critères et non pour
la compétence en général)
e- Définition, en parallèle à l’étape précédente, du seuil de réussite attendu (où se situe le curseur). Dans
l’exemple précédent, la question est de savoir comment répartir les 2 points : or, en s’inspirant des
référentiels nationaux (approche institutionnelle), on trouve un seuil à 10/20 séparant le « non acquis » du
« en voie d’acquisition » et un autre seuil à 15/20 séparant le « en voie d’acquisition » de l’ « acquis ».
Bref, le choix est de « donner » la moitié des points ( 1 / 2 ) pour celui qui est en « voie d’acquisition ».
MUSCULATION Compétence de niveau 3 : « pour produire et identifier des effets immédiats, dans le respect de son
intégrité physique, mobiliser des segments corporels en référence à une charge personnalisée »
SITUATION DE REFERENCE :
Réaliser au sein d’un groupe réduit (2 ou 3 élèves) une séance composée de 6 exercices (respectant le principe
d’alternance des sollicitations (agoniste/antagoniste).
Pour chaque exercice, il s’agit de réaliser 3 séries de 20 répétitions à la charge la plus lourde possible.
La séance d’évaluation se déroule en sécurité et autonomie et apparaît comme un élément d’un cycle de musculation
structuré et de façon cohérente à partir du carnet d’entraînement.
Au cours de la séance, le jury interroge l’élève sur 2 muscles, pour lesquels l’élève doit proposer et réaliser un ou
deux exercices musculaires et y associer un étirement adapté.
Ce type de grille d’évaluation est très présent en EPS. D’ailleurs, les propositions de l’institution pour le
DNB et pour le bac sont du même registre. La note (/20) correspond à l’addition des points attribués pour
chaque critère.
Pour autant, peut-on réellement parler d’approche par compétence ?
Au regard des propositions formulées dans la première partie de ce Points de Repère, nous pouvons
analyser l’exemple précédent d’évaluation DE la compétence au regard de ce qui – selon nous - « devrait
être » une évaluation PAR compétence :
En conclusion, si la discipline dit « évaluer des compétences », dans les faits, on est bien plus dans une
approche analytique que dans une approche systémique : on additionne les critères, et - de fait, du moins
pour l’évaluation- on perd la notion de « complexité » de la compétence.
Pour autant, la réalité «résiste» à la «rationalité» de ce qui précède et face à une compétence « large », les
réponses comportementales ne sont pas aussi tranchées que ne le laissent supposer les termes suivant :
« excellent », « moyen », « mauvais »…
En effet, l’expérience montre que plusieurs types de profils d’élèves se dégagent. C’est la raison pour
laquelle nous proposons une démarche complémentaire permettant d’affiner les profils (et ainsi être plus
en phase avec la réalité) ce qui permettra aussi de prendre en compte, outre les fonctions sommative et
certificative de l’évaluation, la dimension formative facilitant la différenciation et la réponse aux besoins
des élèves.
PROPOSITION
+ +/- -
c- il s’agit ensuite de définir le seuil de réussite attendu. Ce dernier se situe quand toutes les dimensions
de la compétence sont présentes « à minima ». Dans notre exemple, nous y apposerons une note (qui a
une fonction « sociale* » et « institutionnelle »), mais elle n’est pas indispensable dans un cadre purement
pédagogique. (cf. le besoin de note pour classer, hiérarchiser,…)
PS : un questionnement oral
permet de définir précisément la
40 CEPEC note à l’intérieur
Points de repère de pour
la zone
le cible
Lycée
définie, en fonction de la qualité
des réponses
Évaluer par compétences au Lycée
10-11
+/- +/- +/-
« Élève scolaire impliqué à minima »
COMPÉTENCE ACCEPTABLE
« élève centré exclusivement sur la musculation externe mais pas 8-9.5
+ + - d’intérêt pour l’écoute de soi (absence de carnet d’entrainement)
Attention : ne correspond pas à la logique scolaire
*Dans la colonne de gauche, on a une description du niveau de compétence qui permet de visualiser (grâce
aux sigles) le « profil d’élève » au regard de la compétence à atteindre.
*La colonne centrale permet d’identifier le type de profil d’élève en quelques mots.
*La colonne de droite associe pour chaque niveau de compétence, des repères de notes
Avant le cycle
- Une exigence en amont de la leçon
Évaluer par compétence ne rend pas plus « simple » la préparation d’une évaluation, mais plus
« complexe ».
En effet, fonctionner de cette manière nécessite d’avoir intériorisé l’activité des élèves et les indicateurs
sous- jacents. Ainsi, évaluer par compétence, ce n’est pas « être moins précis », c’est être plus « global »,
donc plus « expert ».
- Anticiper la différenciation pédagogique
L’enseignant sera également amené plus facilement à différencier son travail.
Pendant le cycle
- Une faisabilité accrue : gain de temps
Évaluer par compétence permet d’avoir un regard « global » et « systémique ». Aussi, il me semble
répondre à l’exigence de faisabilité au sein de classes souvent nombreuses. D’autant que l’EPS est une
activité qui s’évalue « in situ », dans l’action et non sur papier. En effet, l’outil proposé semble pouvoir
permettre un gain de temps.
- Un caractère réaliste, car proche des pratiques enseignantes
La réalité des pratiques montre que l’enseignant est souvent capable de définir en profil sans pour autant
tout décortiquer. Il y a une forme d’expertise du regard et des prises d’informations prélevées de manière
intuitives.
C’est ce qui permet d’ailleurs au professeur expert de voir qu’un élève est capable de jouer en contre-
attaque (en hand-ball, par exemple) car il fait des déplacements, des replacements pertinents même s’il n’a
pas la balle… L’enseignant est capable de déceler certaines intentions dans un contexte d’informations
multiples (en hand-ball scolaire par exemple 6 contre 6).
La grille d’observation avec le nombre de passes, de tirs peut-être nécessaire mais n’est pas suffisante pour
déceler l’activité d’un joueur. Tout ne se résume pas à des statistiques ! Un joueur peut faire un appel de
balle pertinent sans pour autant toucher la balle. Un défenseur peut faire une course de replacement qui
va contraindre l’équipe adverse à ralentir le jeu sans que cela se matérialise par une récupération de balle
(donc un sigle sur une fiche d’observation).
- Une évaluation moins analytique
Dans le cadre d’une évaluation par compétence, on évite également l’écueil du regard analytique qui fait
perdre la complexité du comportement moteur ; on dépasse les comptes d’apothicaires (0.75 pt +1.25 +
0.25). En cherchant la signification globale du comportement moteur, on va dans le sens d’une évaluation
plus juste et moins « formelle ».
- Un critère de « justesse »
Classiquement, l’enseignant - pour évaluer un élève en musculation- va l’observer sur 1 ou 2 exercices
tout au plus. C’est non seulement aléatoire mais aussi assez « formel » .En effet, la réalité des pratiques
montre que l’élève peut « se forcer » à remplir les conditions de réalisation lorsqu’il est observé pour
l’évaluation (ex : expirer sur la phase concentrique du mouvement), alors que dans le quotidien des
séances, cet aspect n’est pas forcément mis en œuvre.
Bref, en dépassant un regard analytique et formel, l’évaluation par compétence semble être assez juste et
plus révélatrice des comportements moteurs.
CONCLUSION
Nous avons cherché à montrer qu’en passant « d’une évaluation DE la compétence » vers une
« évaluation PAR compétence », des répercussions positives concrètes pouvaient être identifiées. Avec M.
Saroul, nous pouvons considérer que « Le 1er impact d’évaluer par compétence semble être de ne pas
évaluer les mêmes choses ; on évalue des compétences acquises à un certain niveau ; ce qui va transformer
la « fabrication » de la note et la communication (mais aussi le contrat) avec les élèves, les familles et
l’institution ».
Une évaluation par compétences permet donc aux élèves d’avoir un outil leur permettant de mettre en
lumière leur progrès (voir ci-contre, avec l’exemple de dossier d’apprentissage). Cela peut permettre à
l’enseignant de « définir plus vite les profils de ses élèves » et donc de leur proposer un travail différencié.
Pour autant, « l’évaluation par compétence » nécessite une remise en question du paradigme actuel au
niveau des pratiques évaluatives. En effet, « si l’idée de préférer une approche globale à la somme
d’éléments est la clef de l’évaluation par compétences encore faudra-t-il accepter quand on est enseignant
de proposer un jugement global (à partir d’une échelle descriptive de niveau et de preuves collectées tout au
long du parcours) et de le faire accepter par les élèves et les collègues…» (M.Saroul). La réalité des
établissements montre qu’il peut exister une forme d’inertie au changement. Mais l’important n’est pas
d’arriver au but, c’est de se mettre en chemin (comme le rappelle ce proverbe Taoïste : « le but, c’est le
chemin »).
Évaluer par compétences interroge également la didactique de l’EPS. En effet, cela pose aussi de réelles
questions sur ce qui est attendu en EPS, notamment au regard de l’articulation entre les compétences
motrices et méthodologiques. En évaluant par compétences, les aspects méthodologiques prennent une
réelle place au sein de la discipline.
Enfin , cela interroge sur la pertinence d’évaluer par compétences au regard des contraintes du monde du
travail : une grande équipe est-elle une addition de bons joueurs « complets » qui se ressemblent ou bien
une complémentarité de joueurs ayant une spécificité de haut niveau, mais ne possédant pas certaines
qualités à minima ? La solution réside certainement dans l’équilibre (2/3 – 1/3 ?? ou ¾-1/4 ??) de cette
dynamique …
+ + +
COMPÉTENCE ASSURÉE
+ + +/-
COMPÉTENCE MARQUÉE
+/- +
COMPETENCE ACQUISE
+
COMPÉTENCE MARQUÉE
+/- + +/-
COMPÉTENCE ACCEPTABLE
Eva *les charges sois plus rigoureux :
+ +/- +/- sommative sont adaptées : 1- au niveau des conditions de
du 4 avril c’est bien ! réalisation qui sont parfois
COMPÉTENCE ACCEPTABLE approximatives (notamment
respiration)
2- au niveau des sensations notées
(à partir de combien de répétitions
…)
EVA *des efforts 1-ajuste mieux tes charges : le
formative sont réalisés au repère est que « la dernière série
+/- +/- +/- du 3 mars niveau du doit être difficile à réaliser »
carnet 2- sois attentif à la respiration lors
COMPÉTENCE ACCEPTABLE d’entrainement des exercices (attention à l’apnée)
+ + -
COMPETENCE NON ACQUISE
+/-
-
Cette fiche permet – pour l’enseignant et pour l’élève – non seulement de situer le niveau de compétence
atteint, de rendre compte des progrès réalisés lors d’un cycle, mais aussi de proposer des conseils pour
progresser. Autrement dit, elle permet de visualiser le chemin réalisé lors du cycle pour tendre vers
l’acquisition de la compétence.
Cette fiche rappelle les grands principes de l’évaluation par compétences, indique quelques outils existants
et propose sous forme d’un tableau les objets d’évaluation à prendre en compte lorsqu’on évalue les
productions des élèves. Deux exemples d’échelles descriptives sont ensuite proposés, l’évaluation au bac de
l’épreuve projet en série technologique et une grille d’évaluation de la production écrite en espagnol.
1. Implications du CECRL
Piloter son enseignement par compétences :
L’enseignant prend en compte la complexité de tous les composants de la compétence (savoir, savoir-faire,
savoir-être)
L’élève mobilise et combine entre eux une variété d’éléments pour accomplir une tâche
Du savoir linguistique à la compétence multidimensionnelle.
2. Positiver l’évaluation
Évaluer les composants linguistiques, pragmatiques et socio-culturels.
Prendre en compte toutes les activités langagières.
Proposer aux élèves des critères fiables correspondant aux compétences mises en œuvre en situation
d’apprentissage.
développer l’auto-évaluation et la co-évaluation.
Faire appel à des évaluations externes.
3. Les moments possibles pour l’évaluation
• Avant l`apprentissage; pour vérifier quels sont les acquis des élèves (connaissances et habilités) toujours en
rapport à ceux qu`on présentera dans la nouvelle séquence d’apprentissage.
• Pendant le déroulement de l`apprentissage; pour suivre les élèves dans le progrès; pour voir leurs points forts et
leurs points faibles; pour en analyser les causes et les corriger après; pour adapter la démarche d`enseignement /
apprentissage.
• Après une séquence plus ou moins longue d`apprentissage; pour obtenir un bilan; pour vérifier le degré de
maîtrise de quelques objectifs visés dans cette séquence; pour décider comment poursuivre les apprentissages.
• Au terme des apprentissages; pour vérifier le degré de maîtrise des objectifs d`apprentissages visés par
l`ensemble d`un programme d`études ou d`une partie de celui-ci; pour décider du passage dans la classe
supérieure ou de l`obtention d`un diplôme; pour vérifier la qualité des apprentissages effectués par les élèves
dans chacun des milieux scolaires.
4. Une multitude d’outils
• Les PEL (Portfolio Européen des Langues)
• Les certifications des centres de langues (PET, CIE…)
• Les diplômes et certifications du MEN (CLES, DCL…)
• Les grilles de référence
• Les échelles du CECRL
• Les livrets de compétences…
5. Les objets d’évaluation
Stratégique -réactions verbales et non verbales emploi des gestes / emploi des questions
Avec la réforme du Lycée, les épreuves de langues vivantes du baccalauréat, ont pris une valeur
certificative visant à reconnaître, à travers l’attribution d’une note sur 20, un niveau de maitrise de la
langue étudiée basé sur l’échelle du cadre européen de référence pour les langues (CECRL). Le niveau
attendu au baccalauréat pour les élèves est B2 pour la LV1 et B1 pour la LV2. Voici un exemple de grille
d’évaluation proposée en espagnol en Lycée qui nous permet de positionner l’élève sur différents degrés
de réussite. Le professeur a l’entière liberté de faire varier le barème de chacun des 4 critères (colonnes) et
des différents degrés (lignes).
/20
Coralie ULYSSE
L’idée est de rechercher avec les élèves un langage simple, court, qui permette de balayer au cours des
trois ans du Lycée, l’ensemble des compétences évaluées lors des ECE en fin de terminale S SVT mais aussi
d’acquérir des automatismes pour réussir les épreuves d’enseignement scientifique en fin de première L et
ES notamment pour savoir argumenter en s’appuyant sur des documents et des connaissances. On peut
alors rechercher dès la classe de seconde, trois critères les plus cohérents possible avec l’activité proposée.
Ne prendre en compte que trois critères présente l’avantage de faciliter l’évaluation en classe par les
lettres A B C D. Le niveau A correspondant à la réussite de l'ensemble du travail demandé, c’est-à-dire ici à
la satisfaction des trois critères alors que le niveau B valide la réussite de deux critères, le niveau C un seul
critère et le niveau D aucun.
La mise en place de règles d’évaluation est facilitée
Ainsi il est plus aisé de faire comprendre qu’il par les cartes mentales.
manque une partie du travail demandé, et il est
plus facile de valider le niveau maximal, ce qui
tend à donner confiance à l’élève en lui-même.
On peut dans un premier temps imposer les critères mais il est intéressant de les discuter avec les élèves
afin de s’assurer qu’ils sont bien compris par tous. On s’aperçoit alors qu’ils connaissent déjà souvent les
critères permettant d’évaluer une production. On peut alors proposer pour une activité de les faire
participer à l’établissement des critères d’évaluation soit lors de la recherche de protocole, soit lors de la
réalisation d’une expérience, soit lors de la communication de résultats ou de l’organisation rédigée de la
réponse à la question à l’aide des résultats obtenus. Ainsi au cours de l’année l’élève apprend à prendre
conscience des divers critères possibles et on peut penser qu’il les respecte davantage. Il arrive même
qu’un des élèves d’une équipe fasse attention de bien faire respecter les trois critères identifiés avant
d’appeler l’enseignant pour être évaluer.
Exemples de trois critères d’évaluation pour valider la recherche de protocole en géologie :
1. choix du matériel cohérent avec le problème imposé
2. choix des fonctionnalités utiles du matériel demandé par l’élève
3. présence d’un témoin, repérage des limites du modèle
Exemples de trois critères d’évaluation pour valider la réalisation d’une modélisation en géologie :
1. analogie correcte entre modèle et structures réelles
2. prise de mesures correctes et complètes
3. organisation et gestion de la propreté de la paillasse
Exemples de trois critères d’évaluation pour valider l’organisation rédigée de la réponse à la question à
En seconde, cette approche de l’évaluation des travaux pratiques facilite les travaux d’équipe par 4, chacun
participant à une partie du travail demandé. L’évaluation peut alors être individuelle au sein d’une équipe. Dans
l’exemple ci-dessous, les élèves devaient comparer la biodiversité de l’écosystème sol de forêt avec l’écosystème sol
de champs et identifier un paramètre susceptible d’influencer la biodiversité des sols afin de valider ou pas le discours
de Claude Bourguignon sur la microbiologie des sols (https://www.youtube.com/watch?v=K7wbDr_P8NU).
Ainsi les critères d’évaluation des deux premières étapes de l’évaluation peuvent être faites par des élèves différents,
chacun se répartissant la tâche à accomplir. La coopération est alors indispensable pour pouvoir remplir correctement
le tableau à l’aide des différentes observations et répondre à la recherche.
1. mise au point à la loupe papier millimétré être vivant identifié forêt être vivant identifié champs
2. identification et dessins 1 être vivant identifié déplacé 1 être vivant identifié déplacé 1 être vivant identifié déplacé
simplifiés sur la clé de détermination et sur la clé de détermination et sur la clé de détermination et
dessiné dessiné dessiné
3. tableau complété nom correct nombre bien estimé taille moyenne calculée
L’utilisation des lettres ABCD peut suffire pour évaluer les compétences d’une manière formative ou pour mettre en
place une auto-évaluation. On peut aussi comme cela se fait lors des ECE faire correspondre un certain nombre de
points pour chaque lettre, points qui peuvent être différents ou pas pour chaque étape réalisée.
Michel SAROUL
Dans une approche par compétences, les bulletins doivent nécessairement évoluer. Ci-dessous un exemple
en langues vivantes en lien avec le livret du baccalauréat et une proposition pour les enseignements
d’exploration.
Dans la culture française de l’évaluation, l’erreur de l’élève est souvent perçue comme un élément qu’il faut
limiter pour que celui-ci progresse. Les enquêtes PISA pointent régulièrement cette spécificité française où
l’erreur dans les évaluations est assez rarement connotée positivement et utilisée dans les stratégies
d’enseignement. Cette fiche a pour vocation de présenter quelques réflexions et outils pour faire des erreurs
des leviers au service des apprentissages des élèves en prenant appui sur une expérimentation en SES.
Contexte
L’évaluation au Lycée est de nos jours encore source d’un certain nombre de frustrations et
d’insatisfactions tant du point de vue des élèves que de celui des enseignants :
- La distribution de la correction aux élèves ou sa déclinaison rapide, telle qu’elle parfois pratiquée au Lycée
au regard de la densité de certains programmes, ne permet pas pleinement aux élèves de percevoir le
décalage entre ce qu’ils ont produit et les attentes du correcteur. Cette distorsion peut même entraîner de
leur part de l’amertume voire de la démotivation. C’est en partie pour cette raison que se développent des
réflexions institutionnelles, notamment lors de la Conférence nationale sur l’évaluation en décembre 2014
(voir page).
- Les élèves se montrent parfois passifs pendant l’activité de correction, notamment depuis le moment où
ils prennent connaissance de la note chiffrée. En effet, il est régulier pour l’élève d’appréhender
l’évaluation en premier lieu à la lumière de sa fonction sociale (c'est-à-dire de classement) sans l’envisager
comme un support de progression individuelle. Notons toutefois que caractère définitif d’une note une fois
les copies distribuées aux élèves participe largement à renforcer cette représentation.
- L’enseignant ne comprend pas voire s’exaspère de constater que ses élèves reproduisent souvent les
même erreurs. Il peut soit remettre en cause la bonne volonté des élèves qui décidément n’en feraient
qu’à leur tête soit se questionner sur ses pratiques didactiques pouvant même aller jusqu’à altérer son
sentiment d’efficacité professionnelle. Les erreurs seraient les ratés d’un système qui n’aurait pas
fonctionné.
Ces situations sont d’autant plus difficiles à vivre pour l’enseignant et les élèves que le temps et le soin
apportés par chacun au travail lié à l’évaluation sont bien réels.
En effet ce qui est certainement aliénant, pour les enseignants comme pour les élèves, c’est bien le temps
interminable du signalement rituel et sans perspectives apparentes des erreurs. Ces pratiques sont surtout
le reflet d’une conception insuffisamment positive de l’erreur dans notre système éducatif puisque cette
dernière apparaît comme regrettée et regrettable.
Il s’agit donc de placer l’erreur dans une relation nouvelle entre l’élève et sa formation.
Quelques repères pour mieux comprendre le rôle de l’erreur dans l’apprentissage
Sans entrer dans des développements trop conceptuels pour être suffisamment opérants dans nos
pratiques quotidiennes, il semble toutefois intéressant de rappeler que l’erreur détient un statut dans les
sciences cognitives bien éloignée des représentations habituelles.
En effet, dans les modèles constructivistes en pédagogie, l’erreur n’est pas considérée comme une
déviance mais comme un processus au cœur même de la pensée.
Jean Pierre Astolfi dans son ouvrage « L’erreur, un outil pour enseigner », (ESF 1997)53s’appuie sur les
œuvres de Bachelard et Piaget pour nous éclairer sur le statut de l’erreur dans le développement cognitif.
Pour Bachelard, tout sujet a des connaissances empiriques, issues de l’expérience ou de l’observation du
quotidien. Ces connaissances déjà constituées (ou représentations) sont des obstacles qu’il faut surmonter,
rectifier pour accéder à un nouveau stade de la connaissance. Les erreurs des élèves traduisent en fait la
présence et la résistance de ces obstacles. Il n’y a donc pas d’apprentissage sans erreurs, puisqu’elles sont
le témoin et le signal que l’apprenant se heurte à des connaissances antérieures.
53
Jean Pierre Astolfi était professeur de Sciences de l’Education à l’Université de Rouen.
Points de repère pour le Lycée CEPEC 53
Évaluer par compétences au L ycée
Piaget parle lui de schèmes, structures qui guident la pensée et le raisonnement, communs à tous.
L’apprentissage est une adaptation de nos schèmes de pensées à de nouvelles données du réel. Les erreurs
peuvent s’interpréter comme la manière avec laquelle l’apprenant tente de faire un lien entre ce qu’il sait
déjà faire et ce qu’il veut savoir-faire. Ce déséquilibre dont l’erreur est le témoin constitue le moteur du
développement cognitif de nos élèves.
Exemples d’utilisation pédagogique des erreurs depuis une évaluation en sciences économiques et
sociales
On pourrait imaginer ici trois entrées possibles pour travailler sur et avec les erreurs des élèves à partir de
leurs évaluations :
Le repérage des erreurs comme un outil au service du décodage des attentes
Jean Pierre Astolfi souligne à juste titre que lorsqu’elle est identifiée par l’enseignant l’erreur est
systématiquement soulignée comme pour matérialiser la faute et faire apparaître la sanction.
C’est ce que l’auteur nomme « Le syndrome de l’encre rouge ».
Cette pratique traditionnelle dans notre culture professionnelle, relevant presque d’un réflexe pavlovien,
prive en réalité l’élève d’activités bien plus nourrissantes parce que le plaçant en acteur voire investigateur
du repérage de ses propres erreurs.
En effet, si on y regarde de plus près on réalise facilement que l’activité consistant à identifier ses propres
erreurs est plus forte en terme d’apprentissage et ce pour des raisons finalement élémentaires :
- L’erreur pour produire des apprentissages doit être pensée comme appartenant à celui qui la fait et non à
celui qui la voit.
- Lorsque l’apprenant identifie lui-même l’erreur, la confusion cesse au moment même où il en prend
conscience.
Ainsi, on peut demander à l’élève de chercher ses erreurs à partir d’indications très simples du type « il y a
trois erreurs dans ce paragraphe, c’est à toi de les trouver ». L’élève va alors mentalement se questionner
sur les attentes du professeur et les consignes délivrées. Et c’est justement à ce moment-là que l’intensité
de l’acte d’apprendre est la plus forte. Comme le disait Bachelard « L’essence même la réflexion, c’est de
comprendre que l’on avait pas compris »
Ce type d’exercice peut facilement être réalisé dans une séance d’accompagnement personnalisé et être
conduit de façon individuelle ou par petits groupes (6 élèves environ).
Il s’agirait d’en le second cas de procéder à un repérage collectif des erreurs depuis toutes les productions.
L’avantage du travail en petit groupe c’est qu’il apporte des bénéfices supplémentaires :
En effet l’échange entre pairs, dont il a été montré qu’il est dans certains cas bien plus efficient que la
parole de l’enseignant, permet :
- aux élèves de se rendre compte de la diversité des démarches d’action possibles ;
- ce faisant, de comprendre voire de s’approprier certaines d’entre elles, sachant qu’elles sont parfois
plus proches entre elles qu’elles ne le sont de celle de l’enseignant ;
- de réaliser ce que l’on n’aurait pas toujours réussi à réaliser seul.
Les erreurs comme outil au service de l’activité de métacognition
La métacognition est un concept né de la psychologie américaine des années 70.
En psychologie, la métacognition est la « cognition sur la cognition ». Autrement dit, la métacognition
consiste à avoir une activité mentale sur ses propres processus mentaux, c'est-à-dire « penser sur ses
propres pensées ».
En pédagogie la métacognition désigne la capacité chez l’élève de revenir sur un travail effectué pour le
réexaminer mentalement, pour en dégager les caractéristiques et reconstruire ensuite les procédures qui
l’ont conduit à commettre une erreur.
L’élève parce qu’il a réussi à conscientiser sa démarche qui lui permettra en quelque sorte de se parler à
lui-même lors des évaluations. Il va ainsi créer une certaine capacité au pilotage interne de ses
apprentissages.
La méthode privilégiée pour placer l’élève dans une réflexion métacognitive reste bien évidemment
l’entretien.
54 CEPEC Points de repère pour le Lycée
Évaluer par compétences au Lycée
Ci-dessous un exemple de dialogue entre élèves depuis un extrait de copie (discipline SES, niveau première, Thème
étudié : la monnaie, année 2014-2015)
Le prof à l’élève auteur de la copie : Qu’est-ce qui t’a amené à écrire ici que la monnaie a Le prof : Tu peux me relire cette
une fonction aussi politique? question ?
L’élève : parce que c’est vrai L’élève lit : « Vous mettrez en évidence
Le prof : oui tout à fait, mais encore l’évolution des formes de la monnaie »
L’élève : parce que vous m’avez posé une question sur la monnaie …alors moi je vous ai Le Prof : qu’est-ce que tu remarques ?
parlé de ça. Et puis bon j’ai pas eu de point ! L’élève réfléchit…, le prof reste
Le prof : Si j’ai bien compris ce que tu me dis, tu penses que ton travail n’est pas silencieux avec un regard bienveillant
récompensé. L’élève : P…. il y a écrit formes et pas
L’élève : oui quand même un peu... fonctions !
Le Prof : Je sais que c’est très frustrant mais je t’assure que tu vas progresser si tu fais En fait on s’en fout des fonctions…
l’effort d’y réfléchir, tu veux bien ? Rires
Silence…. Le Prof : dans l’absolu bien sûr que non
L’élève : j’avais super bossé cette partie du cours d’autant plus que j’avais buté dessus en mais disons qu’ici ma demande est bien
classe …alors bon j’étais content que ça tombe dessus. précise.
Prof : rappelle moi ce que tu as fait pour trouver la réponse ? Le Prof : qu’est-ce qu’on peut retenir de
L’élève cherche…. : ben… j’ai lu la question et j’ai vu qu’il s’agissait des fonctions de la ce que tu viens de découvrir.
monnaie L’élève : je crois que je réponds trop vite
Le prof : et comment tu t’y es pris pour répondre aux questions, je pars au quart de tour,
L’élève : ben j’ai répondu directement sur la feuille. il faut que je me pose dans ma tête…
Erreurs relevant de la compréhension des consignes Travailler dans une séquence transversale d’accompagnement
L’élève a la capacité de réaliser la tâche mais a du mal à personnalisé le sens des verbes d’action (expliquer-expliciter-
l’identifier du fait d’une difficulté à lier les verbes générateurs caractériser-analyser-commenter-décrire), ce qui peut permettre
de la consigne à l’opération attendue également de résoudre bien des malentendus entre les disciplines.
Ex : l’élève connait la réponse mais ne saisit pas le sens Ex : l’action de problématiser n’est pas comprise de la même façon
d’action que contient la question. en Philo, SES et HG.
Indicateurs : Pratiquer la reformulation de consignes avec les élèves
Lors de la correction ou l’entretien élève commente souvent Établir la correspondance entre une série de consignes et une série
par « Mais je le savais ! » de réponses.
Donner des critères de réussite de la tâche, utiles
à la vérification de ce que l’on a produit (liste d’indicateurs
d’autoévaluation, d’autorégulation).
Erreurs témoignant de conceptions alternatives des Recueillir les représentations avant chaque séquence.
élèves/représentations Introduire dans la construction de la séquence des situations
Les représentations anciennes résistent et se juxtaposent obstacles qui pour être dépassées obligent l’élève à abandonner sa
avec les connaissances nouvelles conception initiale.
Ex : la création monétaire par la planche à billets. Favoriser le débat scientifique dans la classe.
Indicateurs : Mettre en place des entretiens métacognitifs pour faire émerger les
Lors de l’entretien, l’élève reconnaît ne pas s’être arrêté sur représentations les plus résistantes
cette question car il n’aurait pas bien compris
L’élève reconnaît avoir éludé ce passage du cours
La représentation initiale apparaît dans la copie
Ex : c’est la banque centrale qui crée la monnaie.
Erreur due aux opérations intellectuelles impliquées. La tâche incombe ici au professeur qui doit avant la mise en place de
Ces opérations ne sont pas disponibles chez l’élève alors la séquence vérifier les pré-requis des élèves.
qu’elles paraissent « naturelles » à l’enseignant. Exemple : dans le cas des élasticités l’enseignant doit vérifier que
Exemple : les élasticités en classe de seconde en SES. l’élève maîtrise le calcul des variations relatives.
Indicateurs: En AP, analyser avec les élèves des différences entre exercices
La quasi-totalité des élèves n’ont pas réussi à réaliser la tâche d’apparence proche, mais qui mettent en jeu des compétences
demandée. diverses.
Il est évident que ce type de travail entraîne des allers-retours entre le professeur et l’élève, entre l’élève et
sa production, entre lui-même et sa démarche, qui peut faire craindre un alourdissement du travail.
Ainsi, on pourrait tout à fait imaginer que ce type de travaux ne concerne pas toutes les évaluations ou
bien s’inscrivent dans un travail sur plusieurs semaines en AP.
Le professeur peut se montrer également plus économe en observations lors des premières corrections
puis qu’il doit placer le plus possible l’élève dans le rôle d’investigateur de ses propres erreurs
Enfin et de façon plus générale, on peut considérer que ce type de démarche nous place dans l’opportunité
de réfléchir sur le nombre souvent trop conséquent d’évaluations sommatives au Lycée alors même que
ces dernières s’accumulent parfois sans réels effets constructifs sur les apprentissages des élèves.
Tous les derniers textes qui définissent le cadrage des programmes et des épreuves en français - du collège
au BTS – abordent les compétences à acquérir. Pourtant si les listes de capacités et/ou compétences sont
parfois longues, jamais les instructions (ni les documents d’accompagnement) n’abordent le principe des
« échelles de descripteurs ».
On montrera par un tableau synoptique qui emprunte des formulations à tous les niveaux que les
compétences en français/littérature peuvent être classées en 8 catégories : lire, dire, écrire, approfondir sa
connaissance de la langue, argumenter, apprécier / interpréter / porter un jugement (esthétique), lire une
image fixe ou mobile, acquérir une culture de l'information et des médias.
Puis on proposera 2 tableaux :
- Un tableau d’analyse pour évaluer un écrit en français.
- Un exemple d’échelle de descripteur pour la lecture analytique.
- Choisir des moyens d'expression appropriés (images, exemples, répétitions volontaires, usage du métalangage, formules de
relations sociales...)
- Se fixer un ou des objectifs (informer, expliquer, justifier, réfuter, convaincre, persuader, exprimer et transmettre ses émotions) et
le (ou les) faire connaître.
- Formuler clairement un propos. Choisir, ordonner, structurer les éléments de son propre message.
Savoir écouter avant de dire.
- Reformuler un message oral.
- Savoir dire/lire/réciter un texte de façon expressive.
- Savoir commenter des images, figures, tableaux.
- Savoir recentrer le sujet de discussion ou le thème d'un débat.
- Maîtriser les éléments non-verbaux : poser sa voix, articuler, contrôler le débit, varier l'intonation ; maîtriser le regard, les gestes,
les mimiques ; utiliser l'espace ; respecter les contraintes de temps ; manifester son implication.
ÉCRIRE
- Rédiger de manière lisible : graphie, ponctuation, mise en page. Faire sens par la disposition typographique.
- Respecter le code linguistique écrit (morphologie, orthographe lexicale et grammaticale, syntaxe).
- Respecter la logique d’un texte écrit (connecteurs, marques de chronologie, reprises lexicales et anaphoriques).
- Prendre en compte la situation d’écriture (niveau de langue, précision lexicale).
- Utiliser ses capacités de raisonnement, ces connaissances sur la langue, savoir faire appel à des outils variés pour améliorer son
texte
- Écrire en tenant compte de l'aspect esthétique et créatif de l'écriture
- Enrichir l’écriture (transposer, transformer, imiter)
COMPETENCES SPECIFIQUES
APPROFONDIR SES CONNAISSANCES DE LA LANGUE
- Enrichir son vocabulaire particulièrement le lexique favorisant l'expression d'une pensée abstraite.
- Savoir définir un mot
- Analyser la création et la structuration lexicales. Savoir découper un mot (formation des mots). Repérer l’évolution du sens des
mots dans le temps.
- Savoir apprécier les variations sociales et/ou historiques des mots (registre de langue ; connotation / dénotation ; archaïsme /
néologisme ; etc.)
- Améliorer la syntaxe en maniant les phrases complexes à l’oral et à l’écrit.
- Acquérir des connaissances en grammaire de texte (organisation cohérence de l'énoncé : système de reprises, connecteurs
logiques, etc.)
- Acquérir des connaissances en grammaire d’énonciation (situation d’énonciation ; modalisation ; dimension
pragmatique, dialogisme, métalangage, etc.) dans le but de favoriser la compréhension de l'implicite, des enjeux et des
interactions dans toute forme de communication
ARGUMENTER
s’attacher à former la réflexion et l’esprit critique.
- Tenir compte de l’autre. Prendre en compte du discours et de l'attitude de l'interlocuteur (écouter, saisir les nuances, reformuler,
s'adapter).
- Savoir argumenter en utilisant la concession, la façon dont s’élaborent les diverses sortes d’arguments et leur influence sur les
interlocuteurs.
- Développer une argumentation en respectant une méthodologie
- Distinguer les modalités de l’argumentation : [démontrer / argumenter / polémiquer /délibérer] ; [convaincre et persuader] dans
toutes les formes d’expressions
- Savoir repérer et utiliser les types d’arguments (connaître la façon dont s’élaborent les diverses sortes d’arguments et leur
influence sur les interlocuteurs).
- Analyser, confirmer, réfuter.
- Prendre en compte des problématiques.
APPRECIER /INTERPRETER / PORTER UN JUGEMENT ESTHETIQUE
Développer une conscience esthétique permettant d'apprécier les textes
- Évaluer l'intérêt, la pertinence, la cohérence, la portée d'un texte ou document (y compris sa propre production) ou de certains de
ses éléments.
- Avoir des critères esthétiques d'analyse, d'appréciation et de jugement ; analyser l'émotion qu'elles procurent et d'en rendre
compte
- Être capable de lire, de comprendre et d'analyser des œuvres de genres variés, et de rendre compte de cette lecture, à l'écrit
comme à l'oral
- Faire des hypothèses de lecture, proposer des interprétations
- Formuler une appréciation personnelle et savoir la justifier
- Savoir utiliser ses connaissances culturelles pour dégager des significations et étayer un commentaire
- Percevoir les constantes d’un genre et l’originalité d’une œuvre
- Savoir utiliser ses connaissances grammaticales pour lire et analyser les textes
- Connaître les principales figures de style et repérer les effets rhétoriques et poétiques
- Savoir comparer plusieurs documents (textes et images en groupements autour d’une question, d’une problématique d’écriture,
etc.)
LIRE UNE IMAGE FIXE OU MOBILE
Apprendre à regarder de façon réfléchie et critique le discours de l’image
- Être capable de décrire une image avec méthode (par exemple en utilisant les lignes de forces ; la palette de couleurs, les
contrastes de formes, de couleurs, de quantités ; les plans ; etc.)
- Être capable de lire et d’analyser des images en relation avec les textes étudiés
- Savoir observer et interpréter en tenant compte du caractère polysémique de l’image
- Reconnaître les codes propres aux différents genres de l’image (peinture historique, portrait, mais aussi bande dessinée, publicité,
etc.) de la même manière que les genres littéraires.
- Repérer et comprendre la nature, la place et la fonction d’un plan à l’intérieur d’une ou plusieurs séquences
- Analyser le récit pour ce qui est de la chronologie (anachronismes, flash-back ou analepses, anticipations ou prolepses) et de la
durée (scènes, sommaires et ellipses).
- Repérer, décrire et interpréter un montage (cut, dans le mouvement, parallèle, alterné, etc.) ; les mouvements de caméra
(travelling, panoramique, etc.)
ACQUERIR UNE CULTURE DE L'INFORMATION ET DES MEDIAS
Acquérir une distance et une réflexion critique suffisantes pour que se mette en place une pratique éclairée de ces
différents supports médiatique (radio, presse écrite, audio-visuel, internet).
- Manifester sa curiosité pour l'actualité des activités culturelles et artistiques
- Être capable de rechercher, de recueillir et de traiter l’information, d’en apprécier la pertinence
- Connaître la nature et le fonctionnement des médias (numériques) et les règles qui en régissent l'usage
- Connaît les principes de la production de l’information et de son accès (notions de sources, de documents, auteur, éditeur,
classement, dépôt légal, droits...).
- Être capable d’utiliser des médias pour produire soi-même de l’information, pour communiquer et argumenter (Écrire un mail
avec pièce jointe ; Faire un exposé avec une présentation numérique ; Écrire un texte en utilisant un traitement de texte ; déposer
un document sur un blog)
- Produire un document en combinant plusieurs types de composants (textes, sons, images, tableaux, liens...).
- Utiliser un site collaboratif dans le cadre scolaire et connaît les règles de bienséance et de civilité de la communication et de la
discussion numérique.
- Commenter des documents non textuels (organigramme, tableau de statistiques, schéma, graphique, diagramme...)
4 Maîtrise Entre 15 et 20
3 Acquis Entre 10 et 14
2 En cours d’acquisition Entre 6 et 9
1 Non acquis Entre 0 et 5
S’exprime avec des effets de sens ; richesse de l’expression (vocabulaire ; maîtrise des
4
phrases complexes)
Use du métalangage 3
EXPRESSION
Organise un propos long 2
Adapte son discours à la situation (code de la communication connu ; règles de bienséance,
1
registre de langue)
Adopte une démarche organisée et pertinente en rapport avec la question ; conclut et
4
apporte une réponse
DEMARCHE ET Infère, induit, déduit 3
REFLEXION
Analyse ponctuellement des occurrences retenues 2
Prend en compte une question littéraire 1
Décode le langage métaphorique et symbolique 4
Décode implicite, ironie, allusion 3
COMPREHENSION
Rend compte de l’organisation globale du texte 2
Rend compte du sens littéral (paraphrase) 1
Contextualise esthétiquement 4
La notion de compétences est entrée dans les programmes de mathématiques du Lycée à partir de
septembre 2010 :
"Outre l’apport de nouvelles connaissances, le programme vise le développement des compétences suivantes :
mettre en œuvre une recherche de façon autonome ;
mener des raisonnements ;
avoir une attitude critique vis-à-vis des résultats obtenus ;
communiquer à l’écrit et à l’oral." 54
Ces items étaient déjà présents, bien que déclinés de façon légèrement différente, dans l'objectif général
du programme de seconde de 2009, mais le mot "compétence" n'apparaissait pas encore.
On les retrouve ensuite parmi les six rubriques du nouveau livret scolaire de 2012, mais ce n'est qu'en
novembre 2013, qu'un document de l'inspection générale de mathématiques explicite les compétences
spécifiques aux mathématiques pour le Lycée sous 6 rubriques : Chercher, Modéliser, Représenter,
Calculer, Raisonner, Communiquer et pose la résolution de problèmes comme cadre privilégié pour
développer, mobiliser et combiner plusieurs de ces compétences55.
Cette nouvelle façon de concevoir la formation des élèves conforte la thèse que "Faire des mathématiques,
c'est résoudre des problèmes".
Les scénarios pédagogiques peuvent être variés ; on retiendra le scénario de travail de groupe comme étant
le plus adapté pour la formation des élèves ; celui-ci se décline en 4 temps :
Appropriation du problème / recherche individuelle
Confrontation / recherche en petit groupe ou en binôme avec consigne de production
54
Bulletin officiel spécial n° 9 du 30 septembre 2010
55
Voir Document 4
Points de repère pour le Lycée CEPEC 61
Évaluer par compétences au L ycée
Les problèmes peuvent également être donnés en devoir maison sous forme d'une narration de recherche
ou en évaluation de compétences ; ils ne peuvent cependant pas être utilisés pour évaluer des
connaissances ou des savoir-faire.
Bien sûr, l'enseignement des mathématiques au Lycée ne peut se résumer à la résolution de problèmes. Les
obstacles techniques et le manque de connaissances sont un frein pour s’engager dans une résolution de
problème et la maîtrise d’automatismes est indispensable pour exercer son autonomie, pour libérer sa
mémoire de travail et pour exercer sa créativité.
Lors de la résolution de problème, on pourra cependant pallier le manque de maîtrise technique par
l’utilisation de la calculatrice et de logiciels de calcul formel.
Pour acquérir les automatismes, en calcul comme en géométrie, il est nécessaire de s'entraîner avec des
exercices se référant à des tâches simples et il est préférable d'adopter la pédagogie du détour plutôt que
la répétition excessive et l'acharnement : en revenant souvent et par petites touches sur les notions, sous la
forme de rituels de début de cours par exemple, en motivant leur utilité à l'occasion d'une résolution de
problème, en incitant les élèves à mettre en place des contrôles de validation (ordres de grandeur, test
d'égalité, …) chaque fois que l'occasion se présente.
56
http://mathematiques.ac-montpellier.fr/spip.php?rubrique65
62 CEPEC Points de repère pour le Lycée
Évaluer par compétences au Lycée
http://lesrapports.ladocumentationfrancaise.fr/BRP/054000632/0000.pdf
Nous avons repris ici un extrait du rapport de l’IGEN précisant la notion d’ « acquis » pour rappeler
l’importance de la définition de l’objet à évaluer. En effet il nous semble qu’il y a fréquemment des
difficultés à faire la différence entre ce que l’on demande à un élève de « produire » et ce que l’on souhaite
qu’il apprenne. Cet extrait revient aussi sur la notion de « compétence », sur le débat visant à l’opposer à la
connaissance et sur la difficulté à évaluer en fonction des types d’acquis.
LA NOTION D’ « ACQUIS »
Retenir le mot d’«acquis» ne va pas de soi… Les mots pourtant abondent pour désigner ce que l’éducation
est censée apporter aux élèves…: pourquoi ne pas s’intéresser ici aux savoirs des élèves, ou à leur «Savoir»,
à leurs connaissances, à leurs méthodes de travail, à leur savoir penser, à leur savoir-faire, leur savoir-être,
leur savoir-apprendre, leurs talents, leurs vertus, leur mémoire, leurs compétences, leur valeur sur tel ou
tel marché etc. ?… On proposera d’inclure sous le terme d’acquis, et sans trancher dans les débats que ces
notions suscitent, aussi bien les «connaissances», les «compétences», et les «comportements» que la
«culture».
Avec «connaissances», on cite la notion la plus évidente en apparence. À en croire certaine opinion
commune, on n’est même jamais allé à l’école que pour cela, pour «acquérir» des «connaissances». On sait
toutefois qu’il n’est pas si simple de désigner ce qu’est une connaissance acquise, puisque se pose aussitôt
la question du niveau d’approfondissement de cette connaissance… ainsi que de la capacité plus ou moins
grande de celui qui a appris à mobiliser cette connaissance, à montrer qu’il en a compris les enjeux, à la
relier à d’autres, à réfléchir à partir d’elle, etc.…
Précisément, c’est bien avec la notion de «compétence» que, dans l’enseignement général, celle de
«connaissances» s’est trouvée en débat : contre une certaine conception des apprentissages trop tournés
vers la seule mémorisation d’éléments à réciter à l’invitation du maître, les programmes d’enseignement
ont de plus en plus placé, en regard des connaissances, des savoir-faire ou compétences dont la maîtrise
montrait précisément la capacité à mobiliser lesdites connaissances pour en faire un usage actif déterminé.
On ne peut toutefois négliger :
• Que, de manière explicite au moins, la notion de «compétence» n’a jamais dans l’enseignement général
français à ce stade véritablement menacé celle de «connaissance» : parler de «compétence» ne paraît
toujours pas nécessaire à certains, qui y voient une notion trop proche de l’inspiration de la formation
professionnelle, quand d’autres lui reconnaissent droit de cité, mais de manière seconde, sans autonomie,
toujours rattachée à une connaissance, qui, elle, est indéfectiblement ancrée dans un champ disciplinaire
déterminé ;
• Qu’à l’intérieur même des débats français, de nombreux acteurs s’interrogent sur la possibilité et
l’opportunité de ramener toute compétence à une discipline : la question est donc posée de l’existence ou
non de compétences dites «transversales» telles que les compétences à se documenter, à communiquer
oralement, à savoir apprendre etc. Existe-t-il des activités de l’esprit communes à plusieurs disciplines et
surtout pouvant être l’objet d’un apprentissage en dehors d’une discipline particulière, ou encore dont
l’apprentissage dans une discipline particulière pourrait valoir au-delà des frontières de cette discipline ?
• Qu’alors même que l’éducation nationale ne peut plus se penser à l’écart du contexte d’autres pays ou
d’organisations régionales ou mondiales, cet environnement… met en avant la notion de «compétence»…
non plus cette fois-ci d’une discipline à l’autre, mais entre les nations. Aussi bien l’OCDE (PISA) que
l’UNESCO ou encore l’Union Européenne définissent les objectifs de l’enseignement à partir de
compétences à atteindre, voire de «compétences-clés», certaines classiques, d’autres plus étrangères au
cadre scolaire traditionnel français, comme les « compétences nécessaires à la vie » (« life skills »).
Certains sont toutefois venus récemment rappeler qu’il serait vain d’opposer «connaissance» à
«compétence», car ce qu’on attend d’un apprentissage tiendrait toujours de l’une et de l’autre, les
compétences mobilisant toujours les connaissances d’une façon ou d’une autre : nous nous en tiendrons,
au moins provisoirement, à ce point de vue…
tâche complexe présente l'avantage de susciter la curiosité scientifique des élèves et de l’ancrer dans le
quotidien. Il est important d’accorder une grande attention à la situation déclenchante qui permettra
d’introduire la problématique : une situation réaliste, si possible ancrée dans le quotidien, n'ayant pas un
lien direct ou immédiat avec la connaissance à construire.
DOCUMENT 3 : Cahier des charges pour la conception des sujets pour l’ECE en TS
évaluation des compétences expérimentales (extraits)
« Cette épreuve pratique a pour objectif d'évaluer des compétences expérimentales dans le cadre de
l'environnement du laboratoire. Selon les situations, le candidat peut être conduit à s'approprier et analyser
une problématique, à justifier ou à proposer un protocole expérimental, à le réaliser, à porter un
jugement critique sur la pertinence des hypothèses et des résultats en vue de les valider. Le candidat peut
aussi être amené à faire preuve d'initiative et à communiquer en utilisant des langages et des outils
pertinents… L'évaluation des compétences expérimentales a lieu dans le courant du troisième trimestre,
dans le cadre habituel de formation de l'élève. Lors de l'évaluation portant sur les sujets tirés au sort, deux
professeurs examinateurs sont présents dans la salle. Un examinateur évalue au maximum quatre élèves ;
celui-ci n'évalue pas ses propres élèves. »
Extrait du BO n°7 du 6 octobre 2011
Objectifs de l’épreuve
L’objectif de l’épreuve est d’évaluer des compétences expérimentales associées aux démarches
scientifiques, compétences que l’élève a construites au cours de ses trois années de scolarité au Lycée dans
l’environnement du laboratoire. L’épreuve est conçue dans l’esprit d’une tâche complexe que le candidat
aura à résoudre en mobilisant des connaissances, des capacités et des attitudes face à une situation qui
nécessite, pour être traitée, l’usage de matériel de laboratoire ou d’un ordinateur. Si la situation peut être
traitée uniquement à l’écrit avec du papier et un crayon, elle relève d’une autre épreuve. Le sujet est
contextualisé, c’est-à-dire fondé sur une situation concrète ou sur une problématique. Des documentations
diverses concernant l'objet de l'étude et le matériel scientifique peuvent être fournis en volume
raisonnable. Le candidat doit agir en autonomie et faire preuve d’initiative tout au long de l’épreuve. Lors
des appels, l’examinateur peut conforter le candidat dans ses choix ou lui apporter une aide adaptée de
manière à valider le plus grand nombre de compétences mobilisées par le sujet, même quand le candidat
n’est pas parvenu à valider la première d’entre elles.
Compétences à évaluer
Le sujet doit permettre de mobiliser et évaluer certaines des compétences suivantes dont l’explicitation
des contours est fournie dans le tableau ci-après :
Exemples de capacités et
Compétence Conditions de mise en œuvre
d’attitudes (non exhaustifs)
Cette compétence est mobilisée dans chaque sujet sans être - rechercher, extraire et
nécessairement évaluée. organiser l’information en
S’approprier Lorsqu’elle est évaluée, l’énoncé ne doit pas fournir les objectifs de la lien avec une situation,
tâche. - énoncer une problématique,
- définir des objectifs.
Le sujet doit permettre une diversité des approches expérimentales et- le formuler une hypothèse,
-
matériel à disposition doit être suffisamment varié pour offrir plusieurs proposer une stratégie pour
possibilités au candidat. Les documentations techniques seront mises à répondre à la problématique,
disposition. - proposer une modélisation,
- choisir, concevoir ou justifier
Analyser
un protocole / dispositif
expérimental,
- évaluer l’ordre de grandeur
d’un phénomène et de ses
variations.
Le sujet doit permettre à l'examinateur d'observer la maîtrise globale de - évoluer avec aisance dans
certaines opérations techniques et l’attitude appropriée du candidat dans l’environnement du
l’environnement du laboratoire. laboratoire,
- suivre un protocole,
- respecter les règles de
sécurité,
- utiliser le matériel (dont
l’outil informatique) de
Réaliser
manière adaptée,
- organiser son poste de
travail,
-effectuer des mesures avec
précision,
-reporter un point sur une
courbe ou dans un tableau,
- effectuer un calcul simple.
Le sujet doit permettre à l’examinateur de s’assurer que le candidat -est exploiter et interpréter des
capable d’identifier des causes de dispersion des résultats, d’estimer observations, des mesures,
l’incertitude à partir d’outils fournis, d’analyser de manière critique -des utiliser les symboles et unités
résultats et choisir un protocole plus approprié parmi deux possibles. adéquats,
- vérifier les résultats obtenus,
- valider ou infirmer une
information, une hypothèse,
Valider une propriété, une loi, …,
- analyser des résultats de
façon critique,
- proposer des améliorations
de la démarche ou du
modèle,
- utiliser du vocabulaire de la
métrologie.
Conception du sujet
…Les concepteurs veillent à organiser l’évaluation de deux à trois compétences par sujet dont la
compétence « réaliser » qui est toujours évaluée. Ils sont attentifs à ne pas rechercher l’exhaustivité, de la
même manière qu’on n’évalue pas toutes les compétences attendues dans une épreuve écrite, on limite le
nombre de compétences évaluées dans l’épreuve expérimentale, au regard du temps imparti à l’épreuve…
L’énoncé du sujet commence par une courte description d’une situation contextualisée et propose ou invite
à un questionnement. On peut y associer quelques ressources (liste de matériel disponible, données
physico-chimiques, textes documentaires,…).
Ces ressources doivent permettre :
l’appropriation d’une problématique,
une analyse de résultats,
une analyse critique sur la précision des appareils utilisés, les sources d’erreurs…
Les sujets comportent des propositions de solutions partielles et totales que l'examinateur peut donner aux
candidats selon leurs besoins à des moments bien identifiés de l’épreuve quand le seul questionnement de
l’examinateur ne permet pas au candidat de poursuivre.
Quelques précisions importantes :
les sujets laissent une place importante à l’initiative et à l’autonomie.
Le sujet ne doit pas donner lieu à un travail expérimental principalement centré sur les techniques de
laboratoire. En effet, il ne s’agit pas de valider uniquement des capacités techniques mais d’évaluer les
compétences des candidats, dans le cadre d’une épreuve expérimentale où ils sont amenés à raisonner,
démontrer, argumenter et à exercer leur esprit d’analyse pour faire des choix et prendre des décisions
dans le domaine de la pratique du laboratoire.
L’informatique doit fournir aux candidats les outils nécessaires au traitement des données et à
l’évaluation des incertitudes sans qu’ils soient conduits à entrer dans le détail des outils mathématiques
utilisés.
Une même thématique peut-être déclinée sous la forme de plusieurs sujets afin d’évaluer des
compétences différentes.
La durée de l’épreuve n'étant que d’une heure :
les documents proposés ne devront pas être trop longs à lire et à exploiter ;
il est possible de ne pas demander à l’élève de réaliser l’intégralité d’une expérience dans chaque sujet.
Par exemple, on peut amener les élèves à valider des résultats, un raisonnement, une démarche… en
leur demandant de ne pas procéder à la réalisation totale de l’expérience et en leur fournissant des
données complémentaires pour permettre une analyse critique des résultats qu’il est possible
d’obtenir.
Critères d'évaluation
Il ne s’agit pas de valider uniquement des capacités techniques mais d’évaluer les compétences
expérimentales des candidats. La posture de l’examinateur doit l’amener à valoriser, tout au long de
l’épreuve, le travail réalisé par le candidat, sa démarche, son questionnement, ses prises d’initiatives, son
autonomie,…
L’examinateur peut être amené à évaluer en continu ou bien lors des appels du candidat
Dans chacun des cas, lorsqu’une erreur ou une difficulté du candidat est constatée, la procédure prévue
durant l’épreuve est la suivante :
- l’examinateur doit tout d’abord lui poser une ou plusieurs questions ouvertes dans le but de l’amener à
reprendre seul le fil de l’épreuve ;
-si cela n’a pas suffi, l’examinateur donne un ou plusieurs éléments de solution,
- si cela n’est encore pas suffisant, l’examinateur donne, sans l’expliquer, la solution totale qui va permettre
la poursuite de l’épreuve.
L'évaluation permet d’apprécier, selon quatre niveaux, décrits ici de manière assez générale, l’acquisition
par le candidat de chacune des compétences évaluées dans le sujet.
Niveau A : le candidat a réalisé l'ensemble du travail demandé de manière satisfaisante selon les critères
précisés dans le sujet ou avec une ou deux interventions de l’examinateur, concernant des difficultés
identifiées et explicitées par le candidat et auxquelles il apporte une réponse quasiment de lui-même.
Niveau B : le candidat a réalisé l'ensemble du travail demandé de manière satisfaisante selon les critères
précisés dans le sujet mais avec quelques interventions de l’examinateur concernant des difficultés ou
erreurs non identifiées par le candidat mais résolues par celui-ci :
- après avoir réfléchi suite à un questionnement ouvert mené par l’examinateur
- ou par l’apport d’une solution partielle dans le cas d’une compétence affectée d’un fort coefficient.
Niveau C : le candidat reste bloqué dans l’avancement de la tâche demandée, malgré les questions posées
par l’examinateur. Des éléments de solutions lui sont apportés, ce qui lui permet de poursuivre la tâche.
Niveau D : le candidat a été incapable de réaliser la tâche demandée malgré les éléments de réponses
apportés par l’examinateur. Cette situation conduit l’examinateur à fournir une solution complète de la
tâche : par exemple un protocole à réaliser ou des valeurs à exploiter pour permettre l’évaluation des
autres compétences du sujet.
Quelques précisions importantes :
- La validation d’une compétence n’est pas nécessairement associée à un appel si on estime que
l’examinateur dispose d’indices visuels suffisants pour évaluer.
- Toutes les interventions de l’examinateur ne doivent pas être nécessairement considérées comme
pénalisantes.
- L’examinateur peut décider de laisser le candidat poursuivre sa démarche même si elle comporte une
maladresse à condition que celle-ci ne le conduise pas à une impasse.
- L’examinateur intervient éventuellement pour pallier la mauvaise maitrise d’un matériel qui empêcherait
la poursuite de l’épreuve.
- L’examinateur peut intervenir à tout moment, s’il le juge utile, notamment pour des raisons de sécurité.
Outil de saisie du niveau d’acquisition des compétences et calcul de la note obtenue par le
candidat
La part, dans la note finale sur 20, de chacune des compétences à évaluer dépend de chaque sujet.
Chaque compétence évaluée dans le sujet est pondérée par un coefficient fonction du temps conseillé :
1 pour 10min, la somme des coefficients est alors égale à 6.
Cette pondération devra être indiquée explicitement par les concepteurs dans la fiche de prise en main du
sujet
Un logiciel permettra aux examinateurs :
- de saisir simplement les niveaux d’acquisition des compétences évaluées pour chaque candidat,
- d’obtenir automatiquement la note du candidat et son profil en termes de compétences.
3. Contenus 3.1 D Des connaissances ou capacités disciplinaires sont absentes ou mal maîtrisées (pour un élève
disciplinaires Appropriation Insuffisant de première).
de C Certains éléments de vocabulaire spécifique sont employés et il n’y a pas de graves contresens.
Acceptable Le choix des connaissances est adapté à un élève de première.
connaissances
B Les connaissances et/ou les capacités utilisées ainsi que le vocabulaire spécifique qui s’y
et de
Satisfaisant rattache sont correctement maîtrisés et sont adaptés à un élève de première. Un souci
compétences d’argumentation est présent.
A Les connaissances et/ou les capacités utilisées ainsi que le vocabulaire spécifique qui s’y
Excellent rattache sont correctement maîtrisés et sont adaptés à un élève de première.
Une argumentation de qualité sous-tend le travail effectué.
3.2 Association D Le TPE est mono disciplinaire ou la présence d’une seconde discipline reste à l’état anecdotique
de Insuffisant ou artificiel.
connaissances C Les deux disciplines sont bien présentes mais leurs connaissances et/ou capacités sont
Acceptable juxtaposées.
et de
B Le croisement des contenus des deux disciplines apporte des réponses partielles au problème
compétences
Satisfaisant posé.
A Le croisement et la mobilisation judicieuse des deux disciplines apporte des réponses au
Excellent problème posé.
4. 4.1 Esprit D Élève passif qui n’a joué aucun rôle ni dans la construction, ni dans la conduite du projet.
Contribution d’initiative et Insuffisant
au travail prise de C Élève actif suite aux décisions prises par les autres.
collectif responsabilité Acceptable
B Élève qui a participé aux décisions prises par le groupe même si celles-ci n’ont pas abouti.
Satisfaisant
A Créateur d’idées et élève moteur du groupe en respectant les personnalités et les idées des
Excellent autres.
4.2 Souci d’un D Ne prend aucune remarque de ses collègues en compte et/ou impose ses propres idées OU
travail d’équipe Insuffisant Élément perturbateur. OU En marge du groupe et ne contribue pas au travail d’équipe.
C Contribue de manière trop personnelle ou épisodique au travail d’équipe.
Acceptable
B Écoute les remarques des autres et les prend en compte. Accepte une tâche dans l’intérêt du
Satisfaisant groupe.
A Participe au travail de concertation du groupe pour rendre compte du travail qu’il a effectué,
Excellent pour mettre à jour des difficultés et tenter de les résoudre avec les autres.
5.4 Production D La production n’apporte pas de réponses au problème soulevé OU est mono disciplinaire.
achevée Insuffisant
C La production fait bien apparaître au moins deux disciplines mais elle n’apporte que des
Acceptable réponses partielles au
problème soulevé.
B La production fait bien apparaître au moins deux disciplines et elle apporte des réponses
Satisfaisant hiérarchisées au problème
soulevé.
A La production est en adéquation avec la problématique soulevée. Des réponses hiérarchisées
Excellent ont été apportées. On peut noter la présence d’une ouverture (approche critique du travail par
exemple).
6. Note 6.1 Cohérence D Le sujet problématisé n’est pas en lien avec le thème invoqué.
synthétique de la Insuffisant La note synthétique n’a aucune structure et l’expression employée est confuse.
construction C Le sujet problématisé est en lien avec le thème invoqué. La structure de la note synthétique est
Acceptable absente ou maladroite.
(plan et
L’expression employée est claire mais le vocabulaire utilisé reste pauvre.
enchaînements)
B Le sujet problématisé est en lien avec le thème invoqué.
Qualité de Satisfaisant La note synthétique est cohérente du point de vue de sa construction. Elle s’accompagne d’une
l’expression bibliographie « normalisée ».
A Le sujet problématisé est en lien avec le thème invoqué. La note synthétique est cohérente du
Excellent point de vue de sa construction et elle fait appel à une expression claire utilisant un
vocabulaire riche. Elle s’accompagne d’une bibliographie « normalisée ».
6.2 Restitution D La note synthétique est une fiche narrative. Elle ne comporte ni trace visible du travail
de l’ensemble Insuffisant individuel de l’élève, ni réflexion personnelle sur l’ensemble de la démarche.
de la démarche C La démarche est présente mais uniquement narrative (pas d’argumentation). Part du travail
Acceptable individuel de l’élève est mal précisée. Aucune réflexion personnelle sur l’ensemble de la
démarche n’est apportée.
B La démarche est présente et son évolution est citée mais pas argumentée.
Satisfaisant On peut distinguer la part du travail individuel de l’élève au sein du travail du groupe.
Une amorce de réflexion personnelle sur l’ensemble de la démarche est présente mais reste
superficielle.
A La démarche est présente et son évolution est argumentée.
Excellent On peut distinguer la part du travail individuel de l’élève au sein du travail du groupe. Une
réflexion personnelle sur l’ensemble de la démarche apparaît.
BIBLIOGRAPHIE
Actes des rencontres sur l’évaluation. Objectifs, compétences, capacités, indicateurs : quelles
implications pour l’évaluation formative ? (Belgique, Suisse, France).
CEPEC ; Collectif
CEPEC, mai 1982
L'évaluation en questions
CEPEC ; Delorme, Charles ; sous la dir.
ESF 1994 (Pédagogies)
L’Approche Par les Compétences : entre les promesses des déclarations et les réalités du terrain,
reconnaissance ou négation de la complexité.
Delorme, Charles
In Logique de Compétences et développement curriculaire
Paris : L’Harmattan 2008
Sites Internet
Docimologie
http://perso.wanadoo.fr/jacques.nimier/docimologie
Dossier Eduscol
http://eduscol.education.fr/D0171/eval_accueil.htm
Pour aller plus loin, un dossier documentaire vous est proposé en ligne sur Cepecdoc, Portail
documentaire du CEPEC : rubrique Dossiers documentaires
L ES TPE N ° 1 (2000)
L’ECJS (2000)
L ES TPE N ° 2 (2001)