Pancreatite Aigue
Pancreatite Aigue
Pancreatite Aigue
INTRODUCTION
•La pancréatite aiguë est définie comme l’inflammation aiguë de la glande
pancréatique.
•Il s’agit d’une urgence médico-chirurgicale.
•Les formes aiguës sévères sont caractérisées par l'existence de défaillances
d'organes et/ou d'une complication locale (nécrose ou abcès).
•La lithiase biliaire est la cause la plus fréquente de pancréatite au Maroc.
•Une douleur abdominale typique et l'élévation de la lipasémie suffisent pour établir
le diagnostic.
•Le pronostic de la pancréatite aiguë est variable et dépend de la gravité et du stade
de la pancréatite.
PHYSIOPATHOLOGIE
Elle est typiquement épigastrique, transfixiante, irradiant dans le dos ou l'hypochondre gauche.
Elle s'installe de façon rapidement progressive pour être maximum en quelques heures. La
douleur est permanente et résiste aux antalgiques habituels.
Elle est typiquement calmée par l'antéflexion du tronc ou le décubitus latéral gauche, le patient
adoptant traditionnellement la position en « chien defusil ».
•
Examen clinique: relativement pauvre (sensibilité épigastrique)
contrastant avec l’importance des SF.
•Signes associés: vomissements d'abord alimentaires puis bilieux ;,
nausées, voire iléus réflexe.
•Un ictère doit faire évoquer une angiocholite associée, une
compression de la voie biliaire par une collection, une cholestase
d'origine médicamenteuse ou une insuffisance hépatique.
SIGNES DE GRAVITÉ
examens complémentaires
Lipasémie le seul examen complémentaire nécessaire au diagnostic
Échographie abdominale
• enzymes hépatiques : une élévation des ALAT au-dessus de 150 UI/l est
évocatrice d'une cause lithiasique ;
•Complications systémiques
• Syndrome de réponse inflammatoire systémique.
• Sepsis puis sepsis sévère.
• Choc septique, syndrome de défaillance multiviscérale.
•Principaux organes touchés au cours des pancréatites aiguës
• Le rein: insuffisance rénale.
• Le poumon: SDRA, épanchement pleural, des atélectasies. Une pleurésie riche en amylase évoque une fistule pancréatique.
• Autres:
•CIVD.
•Défaillance circulatoire: par le troisième secteur ou le choc septique.
•Collections et pseudo-kyste
•D'abord mal organisées, elles peuvent croître en taille, se collecter ➔ collection liquide
pancréatique aiguë
•Après 4 semaines, elles s'organisent pour devenir des pseudo-kystes
•Nécrose pancréatique
•TDM: Zone pancréatique ne se rehaussant pas après injection de produit de contraste
au temps artériel.
•Si elle ne s'infecte pas, après 1 mois d'évolution elle peut se résorber progressivement.
•Infection de la nécrose pancréatique
TRAITEMENT
•Pour toute pancréatite aigue
•Repos digestif : à jeun +++
•Hémodynamique: correction des troubles hydro-électrolytiques, de la séquestration
liquidienne éventuelle.
•Antalgiques: parfois opiacés. Les AINS et l'aspirine sont contre-indiqués.
•Antiémétiques si besoin.
•Sonde nase-gastrique uniquement en cas de vomissements.
•Terrain : Vitamines B1, B6, PP si patient alcoolique, prévention du Delirium Tremens.
•Arrêt de tout médicament potentiellement responsable de la pancréatite aiguë.
•IPP, HBPM prophylactique, Insuline au besoin.
1ERE Étape: traitement symptomatique
Restauration d'une volémie par solutés cristalloïdes
L'objectif est de corriger l'hypovolémie qui résulte de la constitution d'un troisième secteur —
c'est-à-dire un compartiment liquidien qui se forme aux dépens du compartiment extracellulaire.
Son apparition est liée à l'inflammation systémique majeure ;
L'utilisation d'antalgiques de palier III est le plus souvent nécessaire, malgré leurs
effets digestifs et dépresseurs respiratoires
Il s'agit d'une priorité, la cause biliaire étant une cause fréquente de pancréatite.
Le bilan biologique peut également apporter des éléments d'orientation. La présence d'une
élévation des ALAT > 150 UI/l est typiquement décrite,mais des anomalies du bilan hépatique
notamment une cholestase biologique (élévation de la bilirubine, des PAL et γGT) sont évocatrices.
Concernant le terrain, la pancréatite lithiasique survient volontiers chez la femme de plus de 50 ans
en surpoids.
Pancréatite aiguë alcoolique
Elle survient typiquement chez un homme jeune (< 40 ans) avec une
consommation d'alcool excessive (> 100 g par jour) aiguë ou chronique.
Pancréatite aiguë non alcoolique non lithiasique
le bilan biologique d'admission recherchera une hypercalcémie et une hypertriglycéridémie
majeures, causes rares mais classiques de pancréatite.
Il convient de reprendre l'interrogatoire. Celui-ci recherchera un antécédent
récent de cathétérisme des voies biliaires (CPRE), une prise médicamenteuse (azathioprine,
acide valproïque, antirétroviraux). Un amaigrissement récent et une altération de l'état général
devront faire redouter une compression tumorale des voies biliaires. Enfin, un terrain
d'auto-immunité devra faire rechercher les causes auto-immunes de pancréatite. À titre
informatif, on peut également citer les cas, très rares, de pancréatite virale notamment ourlienne.
•Traitement étiologique: pancréatite lithiasique +++
•La cholécystectomie est nécessaire à distance car risque de récidive compris entre 30 et 60 %.
•PA bénigne lithiasique: cholécystectomie avec cholangiographie peropératoire au cours de la
même hospitalisation après cessation des douleurs.
•L'exploration de la voie biliaire principale peut également être faite par écho-endoscopie ou bili-lRM
avant la chirurgie. En cas de lithiase de la voie principale encore en place, le traitement peut être
chirurgical ou en deux temps avec une sphinctérotomie endoscopique.
•PA lithiasique avec angiocholite ou ictère obstructif associé : CPRE avec extraction des
calculs en urgence. L'antibiothérapie est débutée dès le diagnostic posé. La cholécystectomie sera
à organiser à distance une fois le sepsis traité.
•PA grave lithiasique: cholécystectomie à distance de la poussée (2 mois au minimum).
•Traitement des complications:
•Pseudo-kystes
•Du fait de la tendance spontanée des pseudo-kystes à se résorber, le traitement
à privilégier est le traitement médical associé à une nutrition entérale continue
exclusive pendant six semaines.
•En cas d’échec ; on peut réaliser une dérivation entre le kyste et l’estomac ou le
duodénum par voie endoscopique ou une dérivation chirurgicale portant sur
l’estomac ou l’intestin grêle (anastomose kysto-gastrique ou kysto-jéjunale).
•Nécrose pancréatique
•Prise en charge de l'état général: maintien d'une bonne hémodynamique, correction
des troubles hydro électrolytiques
•Antibiothérapie intraveineuse, à large spectre, à adapter secondairement à
l'antibiogramme: ex: Tienam®: 1 g x 3 /j ± aminosides.