Memoire de Master
Memoire de Master
Memoire de Master
Georges-Janvier VODOUGNON
MASTER/ IREEP
23 mars 2012
Résumé
À mes parents !
I
Remerciements
II
Liste des sigles
III
FMI : Fonds Monétaire International
IBW : Institutions de Brettons Wood
INSAE : Institut National de Statistique et d’Analyse Economique
IPPTE : Initiative en faveur des Pays Pauvres Très Endettés
MEF : Ministère de l’Economie et des Finances
OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economique
OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement
ONG : Organisation non Gouvernementale
OPEP : Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole
PED : Pays En Développement
PVD : Pays en Voie de Développement
SMI : Système Monétaire International
TSA : Taxe Spéciale d’Amortissement
UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine
IV
Liste des tableaux
V
Table des figures
VI
Introduction
1
TABLE DES FIGURES
2
TABLE DES FIGURES
3
Chapitre 1
4
CHAPITRE 1. CADRE THÉORIQUE DE L’ÉTUDE
5
CHAPITRE 1. CADRE THÉORIQUE DE L’ÉTUDE
6
CHAPITRE 1. CADRE THÉORIQUE DE L’ÉTUDE
1.1.2 Objectifs
Objectif général
Objectifs spécifiques
1.1.3 Hypothèses
Deux hypothèses sous-tendent ces objectifs, à savoir :
1. La dette extérieure du BENIN s’est améliorée depuis le bénéfice l’ini-
tiative PPTE.
2. La soutenabilité de la dette extérieure du BENIN dépend, entre autres,
d’un certain seuil de son investissement privé
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CHAPITRE 1. CADRE THÉORIQUE DE L’ÉTUDE
Pour les classiques, l’endettement public est un report de l’impôt sur les
générations futures, et, ils imputent à l’État une connotation négative. Se-
lon RICARDO (1817), les citoyens voient dans l’emprunt un impôt différé
dans le temps et se comportent comme s’ils sont contraints de payer un im-
pôt ultérieurement pour rembourser cet emprunt quel que soit le décalage
intergénérationnel. En d’autres termes, le comportement des agents écono-
miques est guidé par une anticipation à la hausse des impôts. Ils anticipent
alors une hausse des impôts destinés à rembourser l’emprunt en constituant
une épargne d’un montant équivalent à l’endettement public. Pour SMITH
(1759), la dette est pernicieuse et ne doit pas être encouragée. Elle incite le
souverain à des dépenses inutiles et favorise l’irresponsabilité.
J.B. SAY (1799) quant à lui pense qu’il faut limiter l’emprunt public parce
qu’en plus d’alimenter la consommation publique destructrice de richesse et
de valeur, il fait intervenir le paiement des intérêts. BARRO (1989) montre
qu’une politique de déficit budgétaire financée par l’emprunt reste sans effet
sur l’activité économique dans la mesure où les agents ne sont pas victimes de
l’illusion fiscale. Aussi, HAYEK (1989) dénonce l’endettement comme étant
une croissance artificielle, fondée sur un investissement supérieur à l’effort
d’épargne de la nation.
Des études empiriques dont celles de KRUGMAN (1988), SACHS (1989),
FROOT (1989) et de CALVO (1989) ont montré que l’accumulation de la
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CHAPITRE 1. CADRE THÉORIQUE DE L’ÉTUDE
dette et de son service constituent une taxe sur la production future et décou-
ragent l’investissement par l’effet d’éviction. Ainsi, pour les classiques l’Etat
doit tout simplement assurer sa mission régalienne à partir des ressources
générées par l’activité économique. Toute intervention de l’État dans l’éco-
nomie est source de sous-optimalité et de nuisance. Aucun déficit budgétaire
n’est justifiable et par conséquent, l’emprunt public n’est pas envisageable.
Cependant, d’autres écoles contestent cette pensée et pensent à l’efficacité
du financement par l’emprunt, d’un déficit budgétaire justifié et maîtrisé.
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CHAPITRE 1. CADRE THÉORIQUE DE L’ÉTUDE
cette question est loin de faire l’unanimité chez les économistes. En effet, le
débat historique qui a opposé les partisans d’un financement extérieur enri-
chissant et d’un financement extérieur appauvrissant a pris, dans les années
80, une dimension nouvelle.
Pour les uns, notamment les radicaux, le financement extérieur ne peut
être qu’appauvrissant pour l’économie réceptrice puisqu’il n’est rien d’autre
qu’une manifestation nouvelle de l’impérialisme au stade suprême du capi-
talisme en développement dans un état de perpétuel asservissement. Pour
les libéraux, le financement extérieur est la manifestation de l’esprit de soli-
darité des pays dits développés qui mettent généreusement à la disposition
des pays en développement des capitaux pouvant leur permettre de combler
à la fois leur déficit d’épargne et de développement, et de les hisser ainsi sur
la voie royale de la croissance économique et du développement.
Entre les deux idées diamétralement opposées, un courant intermédiaire
établit une relation empirique entre le financement extérieur, l’épargne na-
tionale et la croissance économique. Les relations économétriques testées
montrent que dans bon nombre de PVD, le financement extérieur peut être
considéré comme nuisible à la croissance et au développement dès lors qu’il
exerce une influence négative sur le taux d’épargne et développe au niveau
des populations du Sud une propension élevée à la mendicité et à l’assistance
internationale.
Toujours est-il que les PVD ont besoin des financements pour assurer
leurs investissements. Depuis les indépendances, il est noté que l’épargne
nationale est faible dans ces pays, ce qui les contraint à recourir aux emprunts
extérieurs. Ainsi, le problème de l’endettement surtout pour les PVD peut
plutôt se poser en termes de capacité d’endettement.
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CHAPITRE 1. CADRE THÉORIQUE DE L’ÉTUDE
40 ans, dont 10 ans de différé pour ces mêmes prêts) ? La situation est en-
core plus curieuse si l’on tient compte du fait que la part des dons dans le
financement total est également très élevée. Cette question remet en cause la
capacité d’endettement des PVD. Ainsi, nous pouvons nous interroger sur le
niveau optimal de la dette souveraine, c’est-à-dire, sur le montant maximal
de la dette qu’un pays peut emprunter sans avoir à compromettre sa crois-
sance et la création additionnelle de la richesse. C’est dans ce contexte que
nous examinerons dans les paragraphes suivants les théories de l’endettement
optimal et de la capacité d’endettement supportable.
Dans la seconde moitié des années 90, les conséquences néfastes d’un
endettement exagéré sur la croissance des pays pauvres ont suscité une at-
tention croissante et particulière. Le fardeau virtuel de la dette ou "DEBT
OVERHANG" est défini comme étant une situation dans laquelle se trouve
un pays débiteur, telle que l’encours de sa dette est élevé au point que toute
stratégie d’investissement est dépourvue d’efficacité. Cette inefficacité des
stratégies d’investissement demeure, à moins qu’il n’y ait une réduction du
stock de la dette ou de son service (CLAESSEUS et DIWAN, 1989). La plu-
part des pays du tiers du monde a bénéficié pendant les décennies passées,
d’importantes entrées de capitaux étrangers à titre de prêts souvent contrac-
tés à des conditions concessionnelles (c.-à-d. des prêts dont la structure com-
porte un don supérieur à 25 %). Le constat montre que le remboursement du
stock de la valeur actuelle restante est "non seulement virtuellement impos-
sible mais également contre productif et contraignant pour les pays pauvres "
selon PATILLO et al. (2002). S’assurer des effets positifs d’un endettement
extérieur c’est savoir à partir de quel niveau la dette extérieure a un effet
nuisible sur les performances économiques du pays débiteur, c’est-à-dire le
niveau au-delà duquel toute accumulation supplémentaire n’est pas souhai-
table. Cette approche d’analyse de l’endettement nous conduit à parcourir
les études relatives à l’endettement et la croissance. La plupart des études
sur l’endettement public et la croissance émettent l’hypothèse selon laquelle
l’investissement est le canal indirect de transmission des effets de l’emprunt
extérieur sur la croissance.
Ces études révèlent que l’emprunt public ne fait pas systématiquement
obstacle à l’investissement et à la croissance. En effet, certains analystes
pensent que l’emprunt extérieur a un effet positif sur la croissance jusqu’à
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CHAPITRE 1. CADRE THÉORIQUE DE L’ÉTUDE
un certain seuil au-delà duquel son effet devient négatif. En dŠautres termes
jusquŠà un certain seuil, les emprunts supplémentaires accroissent la proba-
bilité de remboursement. Car pour un pays peu endetté, un accroissement
d’emprunt extérieur peut stimuler la croissance dans la mesure où le capi-
tal supplémentaire financé à l’aide de ces nouvelles ressources rehausse la
capacité de production. Si la production augmente, il est plus facile pour
un pays de rembourser sa dette avec les intérêts. Au delà de ce seuil, les
investisseurs sont découragés, car leurs incertitudes augmentent au regard
des moyens par lesquels l’État doit s’acquitter de ses lourdes obligations du
service de la dette. En effet, lorsque la dette souveraine augmente, les inves-
tisseurs peuvent craindre que l’État finance ses obligations du service de la
dette par des mesures génératrices de distorsions, par exemple en augmen-
tant rapidement la masse monétaire (conséquence directe : l’inflation) ou en
augmentant le taux d’imposition (conséquence directe : fuite des investis-
seurs). Et même s’ils investissent, il y a de fortes chances qu’ils retiennent
des projets offrant des rendements rapides et élevés, et non des projets de
longue période qui pourraient rehausser durablement la croissance. Aussi,
au-delà de ce seuil, le gouvernement sous la pression des créanciers peut être
contraint de ne pas engager certaines reformes structurelles et budgétaires
qui pourraient affermir la croissance économique du pays et ses finances pu-
bliques. Une étude de PATILLO et al. (2002) portant sur 93 pays en voie
de développement, dont le BENIN, durant la période 1969-1998 confirme
solidement l’hypothèse d’une relation entre l’encours de la dette extérieure
et la croissance. Ces auteurs constatent que l’incidence de la dette extérieure
sur la croissance du PIB par habitant commence à être négative à partir du
moment où la VAN de la dette dépasse 160-170% des exportations et 35-40%
du PIB. Les résultats de leurs simulations ont abouti au constat suivant :
le doublement de la dette ralentit la croissance annuelle par habitant d’en-
viron 0,5 à 1%. Une étude complémentaire de PATILLO (2004) réalisée sur
61 PVD montre que le doublement du niveau moyen de leur dette réduit
de près de 1% la croissance tant du capital physique par habitant que de la
productivité totale des facteurs.
Par ailleurs, d’autres études dont celle de CLEMENTS et al. (2005)
montrent qu’à partir de 50 % du PIB pour la valeur nominale de la dette
extérieure ou à 20-25% du PIB pour sa valeur actuelle nette, la dette pèse sur
la croissance des pays à faible revenu. Ces résultats montrent que la réduc-
tion substantielle de la dette extérieure escomptée pour les pays bénéficiant
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CHAPITRE 1. CADRE THÉORIQUE DE L’ÉTUDE
SU RPt = Tt − Gt (1.1)
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CHAPITRE 1. CADRE THÉORIQUE DE L’ÉTUDE
bt surpt
bt−1 = + (1.5)
1 + rt 1 + rt
En résolvant cette équation dans le futur pour N périodes et en faisant
l’hypothèse simplificatrice que le taux d’intérêt réel est constant, on obtient :
N
X surpt+j bt+N
bt−1 = j+1
+ (1.6)
j=0
(1 + rt ) (1 + rt )t+N
L’hypothèse de taux d’intérêt réel constant est faite ici par souci de sim-
plicité. A ce stade, la condition de ń Non Jeu de PONZI ż (NJP) impose
que :
bt+N
limN →+∞ =0 (1.7)
(1 + rt )t+N
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CHAPITRE 1. CADRE THÉORIQUE DE L’ÉTUDE
+∞
X surpt+j
bt−1 = (1.8)
j=0
(1 + rt )j+1
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CHAPITRE 1. CADRE THÉORIQUE DE L’ÉTUDE
+∞
X
(1 + rt )Bt−1 = Et (st+j SU RPt+i ) + limN →+∞ Et (st+N (1 + rt+N )Bt+N −1(1.9)
)
j=0
u0 c j
Avec st+j = u0t+j
ct β le taux marginal de substitution intertemporel du prê-
teur entre la période t et la période t + j ;β le taux d’actualisation subjectif
de la fonction d’utilité de l’agent représentatif ; (1 + rt )Bt−1 la richesse du
prêteur (celle-ci inclut les paiements d’intérêt entre t et t − 1). La condition
de transversalité requiert que la valeur présente des passifs futurs du gouver-
nement qui correspond au second terme de l’équation (1.9) tende vers zéro
lorsque N tend vers l’infini.
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CHAPITRE 1. CADRE THÉORIQUE DE L’ÉTUDE
Les équations (1.10) et (1.11) sont différentes des équations (1.6) et (1.7)
en ce sens qu’elles utilisent le taux marginal de substitution intertemporel
au lieu du taux d’intérêt réel sur la dette gouvernementale. Contrairement
à la pratique généralisée dans la littérature, les facteurs d’actualisation de
la dette gouvernementale, des dépenses gouvernementales et des taxes dé-
pendent de la probabilité de distribution de ces variables dans différents états
de la nature. Aussi les conditions de non jeu de PONZI ou les conditions de
transversalité ne peuvent être actualisées avec des taux d’intérêts fixes que
dans des cas bien précis. Ces contraintes sont importantes lorsqu’elles sont
actualisées correctement. Une mauvaise spécification des taux d’actualisation
peut aboutir à des résultats erronés en ce qui concerne la soutenabilité de
la politique budgétaire. Cette généralisation de la contrainte d’endettement
pose ainsi le problème de l’actualisation de la dette par des taux d’intérêts
supposés constants.
Une brève revue de littérature sur les études utilisant la dette et le solde
primaire pour tester la soutenabilité de la dette publique dans les pays indus-
trialisés
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CHAPITRE 1. CADRE THÉORIQUE DE L’ÉTUDE
Les modèles proposés se basent soit sur des tests de stationnarité, soit
sur des tests de cointégration. Les tests de cointégration sont une générali-
sation des tests de stationnarité des séries de dettes et de surplus primaire.
Ils supposent que la soutenabilité nécessite que recettes et dépenses soient
cointégrées, c’est-à-dire qu’il existe une combinaison linéaire de ces deux va-
riables qui soit stationnaire. QUINTOS (1995) parle de soutenabilité forte
lorsque le coefficient de cointégration entre les deux variables est unitaire.
Dans ce cas, les recettes et les dépenses s’ajustent complètement, la différence
entre recettes et dépenses est stationnaire et la condition de transversalité
est respectée. Par contre lorsque le coefficient de cointégration est compris
entre 0 et 1, QUINTOS (1995) parle de soutenabilité faible. L’évolution des
dépenses s’accompagne d’une évolution des recettes de même signe, mais de
moindre amplitude. Dans ce cas, la série des déficits n’est plus nécessairement
stationnaire.
Ces notions de soutenabilité forte et faible soulèvent quelques questions.
Elles n’empêchent pas le ratio dette sur PIB d’atteindre des niveaux très
élevés. Maintenir un déficit stationnaire avec une dette constamment crois-
sante suppose que l’on doit dégager des excédents primaires eux aussi en
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CHAPITRE 1. CADRE THÉORIQUE DE L’ÉTUDE
19
CHAPITRE 1. CADRE THÉORIQUE DE L’ÉTUDE
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CHAPITRE 1. CADRE THÉORIQUE DE L’ÉTUDE
Les variables
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CHAPITRE 1. CADRE THÉORIQUE DE L’ÉTUDE
22
CHAPITRE 1. CADRE THÉORIQUE DE L’ÉTUDE
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CHAPITRE 1. CADRE THÉORIQUE DE L’ÉTUDE
le niveau de seuil optimal γ̂, à la fois constant dans le temps est celui qui
correspond à la valeur de γ qui minimise la somme des carrés des résidus
(S1 ) : γ̂ = arg minγ S1 (γ), avec S1 (γ) = ε̂(γ)0 ε̂(γ)
Dans une seconde étape, à la suite de l’identification du niveau du seuil
optimal, l’hypothèse de linéarité du processus est testée (H0 : α5 = α6 versus
H1 : α5 6= α6 ). Dans l’hypothèse nulle de la linéarité, la non identification
du seuil interdit le recours aux inférences usuelles. Pour remédier à ce pro-
blème, HANSEN (1999) propose une statistique de Fisher (F1) qui permet
de comparer les modèles avec et sans rupture.
Soit S0 et S1, respectivement la somme des carrés des écarts dans l’hy-
pothèse H0 de linéarité et H1 de non linéarité et s r la variance estimée des
résidus. Dans l’hypothèse H0, nous avons :
S0 − S1 (γ̂)
F1 =
σ̂ 2 (γ̂)
La distribution de la statistique F1 est obtenue à partir d’un bootstrap
classique non paramétrique qui permet de dériver une distribution de la
statistique.
La troisième étape de l’estimation consiste à construire, selon HANSEN(1999),
un intervalle de confiance sur la base du ratio de maximum de vraisemblance
calculé pour tout γ afin d’établir un intervalle de "non-rejet" de la significa-
tivité du seuil :
S1 (γ) − S1 (γ̂)
LR1 (γ) =
σ̂ 2
Pour la valeur du seuil endogène identifié, c’est-à-dire γ = γ̂, le ratio de
maximum de vraisemblance (LR1 ) est nul et tend vers une variable aléatoire
ξ dont la fonction de distribution est P (ξ ≤ x) = (1 − exp(−x/2))2 . L’inver-
√ de cette distribution permet de dériver l’expression c(α) = −2log(1 −
sion
1 − α) nécessaire à la détermination de l’intervalle de confiance.
Ce dernier correspond, pour un seuil de risque de α%, à lŠensemble
convexe défini par : Q̂ = {γ : LR(γ) ≤ c(α)}.
Cet intervalle peut être déterminé graphiquement. On représente la sta-
tistique LR en fonction de γ, puis on trace la droite horizontale d’équation
LR = c(α) , pour a fixé. Une fois ces différentes étapes franchies, il est
possible d’estimer le modèle par les méthodes usuelles et d’utiliser la théo-
rie asymptotique standard (Hansen, 1997 ; Chan, 1993). Pour donner plus
de flexibilité au modèle et neutraliser les conséquences des biais d’omission
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CHAPITRE 1. CADRE THÉORIQUE DE L’ÉTUDE
Tests de stationnarité
25
CHAPITRE 1. CADRE THÉORIQUE DE L’ÉTUDE
Test de co-intégration
Un autre test à réaliser lorsqu’on travaille avec des séries temporelles est
celui de la cointégration.
Le but est de détecter si des variables possédant une racine unitaire, ont
une tendance stochastique commune. Si tel est le cas, il existe une relation
d’équilibre dans le long terme entre les variables ; et la combinaison linéaire
de deux variables provenant de séries non stationnaires est, quant à elle,
stationnaire. Dans une telle situation, la formulation en différence mène à
une mauvaise spécification du modèle et des termes de corrections d’erreurs
doivent être ajoutés.
Letestdeco − intgrationsurlesrsidus sera fait pour valider l’inexistence
de relation de cointégration entre les séries. Un test simple à utiliser est le
test en deux étapes de Engel et Granger(1987).
– Première étape
Estimer la régression suivante :
Où Xit , i = 1, , 4,sont les variables sous étude et ut est un bruit blanc. Il faut
ensuite récupérer les résidus ut .
– Deuxième étape
Tester avec ADF si ût a une racine unitaire avec le modèle de régression
suivant :
Ici, l’on construit les statistiques de Student associées aux différents pa-
ramètres du modèle. Puis, nous les comparons au F-Théorique. Si FCal >
26
CHAPITRE 1. CADRE THÉORIQUE DE L’ÉTUDE
Lorsque le processus est bien estimé, les résidus entre les valeurs observées
et les valeurs estimées par le modèle doivent se comporter comme un bruit
blanc. On appelle bruit blanc un processus stationnaire à accroissements
indépendants. On parle aussi de processus i.i.d. (variables indépendantes et
identiquement distribuées).
– Test de nullité de la moyenne des résidus
Soit T le nombre de données disponibles. Si le processus {ε̂t , t ∈ Z} est
i.i.d (0, σε2 ), on doit avoir
T
1X
ε¯t = ε̂t → 0
T t=1
lorsque T → ∞
Par application du théorème central limite, on sait que :
ε̂t √
T → N (0, 1)
σ̂εt
lorsque T → ∞
Dès lors, on peut tester la nullité de la moyenne des résidus en construi-
sant l’intervalle de confiance sur ε̄t au seuil standard de 95%.
−1, 96σ̂εt 1, 96σ̂εt
P {ε¯t ∈ [ √ ; √ ]} = 0, 95
T T
27
CHAPITRE 1. CADRE THÉORIQUE DE L’ÉTUDE
Le test de normalité
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Chapitre 2
Dynamique d’endettement et
d’investissement au Bénin
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CHAPITRE 2. DYNAMIQUE D’ENDETTEMENT ET D’INVESTISSEMENT AU BÉNIN
30
CHAPITRE 2. DYNAMIQUE D’ENDETTEMENT ET D’INVESTISSEMENT AU BÉNIN
sité et donc des aléas climatiques. Cela laisse supposer que l’évolution de
l’agriculture béninoise restera un enjeu important pour la croissance globale.
La croissance économique du pays est également très dépendante d’autres
facteurs exogènes tel que les prix internationaux des matières premières qu’il
exporte, en particulier celui du coton, qui ne cesse de baisser ces dernières
années. Cela se répercute négativement sur l’économie béninoise, notamment
sur sa position extérieure, de même que le taux de change Ă/$ qui impacte
de façon inégale les dépenses et les recettes. En effet, le secteur agricole dont
une grande partie des intrants est acheté en euro fort alors que le coton par
exemple est coté en dollars s’en trouve pénalisé. Ceci a un impact sur la
capacité de remboursement de la dette souveraine du pays.
Aussi, la contribution de chaque secteur à l’évolution du produit intérieur
brut met en exergue les distorsions sectorielles et déséquilibrées qui existent
dans l’économie béninoise.
sectoriel du pib.PNG
31
CHAPITRE 2. DYNAMIQUE D’ENDETTEMENT ET D’INVESTISSEMENT AU BÉNIN
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CHAPITRE 2. DYNAMIQUE D’ENDETTEMENT ET D’INVESTISSEMENT AU BÉNIN
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CHAPITRE 2. DYNAMIQUE D’ENDETTEMENT ET D’INVESTISSEMENT AU BÉNIN
2.PNG
Figure 2.4 – Evolution des différentes variables de la dette extérieure béninoise en mil-
liards de FCFA
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CHAPITRE 2. DYNAMIQUE D’ENDETTEMENT ET D’INVESTISSEMENT AU BÉNIN
bien le niveau élevé du service assuré de la dette qui, après avoir doublé en
1994 pour atteindre 23,5 milliards FCFA, s’est légèrement stabilisé à 24,3
milliards FCFA en moyenne entre 1995 et 1998. Puis, le service assuré de
la dette s’est établi en 1999 et 2000 respectivement à 40,4 milliards FCFA
et 38,4 milliards FCFA. Aussi depuis 1998, les arriérés sont ressortis nuls
montrant que la gestion de la dette extérieure devient de mieux en mieux
structurée.
35
CHAPITRE 2. DYNAMIQUE D’ENDETTEMENT ET D’INVESTISSEMENT AU BÉNIN
de dettes du Bénin.PNG
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CHAPITRE 2. DYNAMIQUE D’ENDETTEMENT ET D’INVESTISSEMENT AU BÉNIN
dette sur pib.PNG
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CHAPITRE 2. DYNAMIQUE D’ENDETTEMENT ET D’INVESTISSEMENT AU BÉNIN
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CHAPITRE 2. DYNAMIQUE D’ENDETTEMENT ET D’INVESTISSEMENT AU BÉNIN
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CHAPITRE 2. DYNAMIQUE D’ENDETTEMENT ET D’INVESTISSEMENT AU BÉNIN
sement public, même si, entre 1987 et 1991 ces deux variables ont quasiment
sinon sensiblement été les mêmes. Entre 2008 et 2009, la baisse brutale de
l’investissement privé s’explique par la conjoncture économique de la fin de
l’année 2008, due à la crise financière de cette année ; malgré cela, l’investis-
sement privé est demeuré au dessus de l’investissement public qui était en
hausse sur la même période.
au BENIN.PNG
40
Chapitre 3
41
CHAPITRE 3. ANALYSE, INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS ET SUGGESTIONS
42
CHAPITRE 3. ANALYSE, INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS ET SUGGESTIONS
deconfiance du seuil.PNG
43
CHAPITRE 3. ANALYSE, INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS ET SUGGESTIONS
des deux modèles.PNG
dans un même tableau. Les résultats reportés dans le tableau 5 nous per-
mettent de faire plusieurs analyses. Premièrement, l’estimation de l’équation
de DT pib en considérant un seul régime ne met pas en exergue d’effet signi-
ficatif des investissements privés. Au regard de la significativité de tous les
coefficients à partir des statistiques de STUDENT, le ratio dette extérieure
sur le PIB suit simplement un processus autorégressif linéaire d’ordre un, ce
qui traduit un effet de répétition dans le processus d’endettement de l’Etat.
Deuxièmement, nous pouvons mettre en évidence l’amélioration de la qua-
lité d’ajustement quand on estime la fonction du ratio dette sur PIB dans
le cadre du modèle à seuil. Nous observons en effet que le critère AIC du
modèle à seuil est plus faible que celui du modèle linéaire. On peut observer
également une diminution remarquable de la variance résiduelle. Le modèle
à un effet de seuil domine donc le modèle linéaire à un seul régime.
44
CHAPITRE 3. ANALYSE, INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS ET SUGGESTIONS
45
CHAPITRE 3. ANALYSE, INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS ET SUGGESTIONS
3.3 Suggestions
Partant de ces résultats, nous pouvons considérer que les politiques de ges-
tion contrôlée des finances publiques et surtout de la dette publique peuvent
contribuer à la réduction de la pauvreté. Toutefois, l’Etat devra mieux orien-
ter sa politique budgétaire en mettant l’accent sur le poids de la pression
fiscale, car trop d’impôts tue l’impôt (A. LAFFER). En d’autres termes,
trop d’impôts chassent les investisseurs privés. Une gestion dynamique et
prudente de la politique fiscale est alors indispensable à la réalisation des
objectifs ambitieux de développement sans compromettre de nouveau la via-
bilité de la dette extérieure, même si, en 2010, le ratio investissement privé
sur dette était de 87%, ce qui voudrait dire que le BENIN dispose actuelle-
ment dŠun secteur privé qui peut lui assurer le service de la dette sans en
être opprimé. Malgré tous es efforts développés par l’Etat béninois force est
de noter que le besoin de financement de l’économie nationale reste de loin
non comblé.
C’est pourquoi nous formulons les recommandations suivantes :
– Mettre en place une stratégie de mobilisation de l’épargne nationale par
le développement du marché des emprunts obligataires
– Mobiliser l’investissement direct étranger en régulant l’inflation afin
d’assurer la disponibilité des fonds de financement de l’économie na-
tionale
– Elaborer des stratégies d’emprunt qui privilégient les prêts concession-
nels et les dons
Notre travail se prête assurément à des approfondissements. En effet, dans
46
CHAPITRE 3. ANALYSE, INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS ET SUGGESTIONS
47
Conclusion
48
CHAPITRE 3. ANALYSE, INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS ET SUGGESTIONS
cal.
L’examen de la dynamique d’endettement public du BENIN montre que la
dynamique endogène joue un très grand rôle dans le désendettement du pays.
Cependant, pour poursuivre les efforts de désendettement et de garantie du
paiement du service de la dette, le BENIN doit davantage compter sur la
dynamique autonome de son investissement privé, en renforçant la qualité de
sa politique économique intérieure surtout sa fiscalité, et ce, en trouvant les
moyens de mieux protéger son économie des chocs exogènes, par le biais de la
redynamisation du secteur privé, de l’assainissement des finances publiques
et de la mobilisation de l’épargne intérieure.
49
Bibliographie
[1] [ADAM C.S. et BEVAN D. 2005] "Fiscal Deficits and Growth in Developing Coun-
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[4] [ARY Tanimoune N. et PLANE P. (2005)] "Performance et convergence des poli-
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