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net/publication/37468087
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4 authors, including:
Michel Crisinel
École Polytechnique Fédérale de Lausanne
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1 INTRODUCTION ................................................................................................................................................................5
4 ESSAIS EN LABORATOIRE.......................................................................................................................................... 19
5 RESULTATS ..................................................................................................................................................................... 31
7 CONCLUSIONS ............................................................................................................................................................... 54
REMERCIEMENTS ................................................................................................................................................................ 56
RESUME
Cet article présente la conception d'un bâtiment industriel multi-étagé en charpente métallique ainsi que les
résultats d'une campagne d'essais (in situ et en laboratoire) effectuée sur la structure porteuse des planchers.
Le système adopté pour ces derniers utilise le principe structural de la poutre sous tendue, dans une
application mixte acier–béton. Cette application exploite les connaissances théoriques et les méthodes de
simulation actuelles ainsi que les moyens automatisés de fabrication les plus modernes.
Des essais in situ visant essentiellement la vérification du comportement de la structure à l’état de service
tant sous des charges utiles uniformément réparties de 5 kN/m2 que sous l’action de charges ponctuelles de 2
! 75 kN générées par un chariot élévateur lourd, ont été effectuées sur un bâtiment prototype construit à cet
effet.
Des essais en laboratoire ont ensuite eu lieu sur deux poutres mixtes à sous-tirant prélevées du bâtiment
prototype. Les résultats ainsi que les comparaisons avec les mesures in situ et avec la modélisation
numérique ont permis de montrer leur bonne corrélation, tant en ce qui concerne l'aptitude au service, l'effet
des charges dynamiques que le comportement à la rupture.
ZUSAMMENFASSUNG
Cet article présente la conception d'un bâtiment industriel multi-étagé en charpente métallique ainsi que les
résultats d'une campagne d'essais (in situ et en laboratoire) effectuée sur la structure porteuse des planchers.
Le système adopté pour ces derniers utilise le principe structural de la poutre sous tendue, dans une
application mixte acier–béton. Cette application exploite les connaissances théoriques et les méthodes de
simulation actuelles ainsi que les moyens automatisés de fabrication les plus modernes.
Des essais in situ visant essentiellement la vérification du comportement de la structure à l’état de service
tant sous des charges utiles uniformément réparties de 5 kN/m2 que sous l’action de charges ponctuelles de 2
! 75 kN générées par un chariot élévateur lourd, ont été effectués sur un bâtiment prototype construit à cet
effet.
Des essais en laboratoire ont ensuite eu lieu sur deux poutres mixtes à sous-tirant prélevées du bâtiment
prototype. Les résultats ainsi que les comparaisons avec les mesures in situ et avec la modélisation
numérique ont permis de montrer leur bonne corrélation, tant en ce qui concerne l'aptitude au service, l'effet
des charges dynamiques que le comportement à la rupture.
ABSTRACT
This paper presents the conceptual design of an industrial multi-story building in steel construction as well as
the results of a campain of tests (in situ and in laboratory) conducted on the structural system of the
composite floors. The selected structural system utilizes the principle of the underspanned beams in a steel-
concrete composite application. This application exploits theoretical knowledge and the current methods of
simulation as well as the most modern automated means of fabrication.
Tests conducted on a prototype building permitted the verification of the behaviour of the structure in its
serviceability limit-state under 5 kN/m2 uniformly distributed service loads and concentrated loads of 2 ! 75
kN generated by a heavy forklift truck.
Laboratory testing were then conducted on two full size composite underspanned beams taken from the
prototype building. Results and comparisons with the in situ measurements and with numerical simulations
have shown very good correlations in terms of serviceability, dynamic and ultimate behaviour.
1 INTRODUCTION
- un bâtiment de haute qualité architecturale (fonctionnalités, qualité des espaces et des matériaux,
conditions optimales de travail);
- un programme des activités de production complexe et diversifié (hautes technologies, automatisation
des processus, sécurité);
- la polyvalence et la souplesse des espaces et des équipements (facilité d’exploitation, adaptabilité aux
mutations et évolutions des méthodes de production);
- la maîtrise des délais de réalisation qui doivent parfaitement s’accorder à la planification générale de la
réorganisation du groupe.
Ce cahier des charges a fortement conditionné l’organisation générale du projet ainsi que les solutions
architecturales et d’ingénierie retenues.
Figure 4 – Vue en plan schématique des 24 noyaux de stabilisation et des surfaces d'atelier
.
fonctionnelles. Lors des études préliminaires, il est apparu que des solutions mixtes acier-béton permettaient
une meilleure intégration des contraintes techniques, notamment géotechniques et de gabarits utiles et légaux.
La dalle plate en béton armé ou béton armé précontraint, bien que favorable à la distribution des
équipements techniques, exige des hauteurs de 50 cm à 60 cm et représente un poids propre plus que double
par rapport à la solution adoptée. Cette lourdeur est incompatible avec la portance du sol de fondation. Des
solutions plus allégées, de type éléments alvéolaires, utilisent également des hauteurs importantes similaires à
la dalle plate afin de garantir la rigidité exigée. Cette hauteur de plancher ne permet pas de satisfaire
simultanément aux exigences de hauteur libre disponible pour les machines et aux gabarits légaux
(maximisation du nombre d’étages et donc des surfaces utiles). Des concessions auraient du être faites avec
d’importantes répercussions économiques.
La solution la plus avantageuse en terme de coûts de construction est bien entendu le système classique de
plancher mixte acier–béton utilisant poutres et sous-poutres métalliques en profilés reconstitués soudés ou
en profilés laminés. Ce système utilise lui aussi environ 60 cm de hauteur. Différentes dispositions des
installations techniques ont mis en évidence un manque de flexibilité et donc la nécessité d’une plus grande
hauteur qui se heurtait à la problématique des gabarits déjà énoncée. Des solutions à âmes ajourées ne
permettaient pas d’améliorer sensiblement le problème.
Il est apparu que la meilleure solution consistait à partager l’espace disponible entre structure porteuse et
équipements techniques en essayant de dégager une hauteur statique maximale avec un encombrement
minimal des éléments de la structure. Trois types de structures remplissent ces principes : la poutre à treillis,
la poutre sous-tendue et la poutre Vierendeel.
La solution qui satisfait au mieux le critère de perméabilité aux équipements techniques est la poutre sous-
tendue avec le tirant et les montants comme seuls obstacles physiques, permettant de dégager des surfaces
importantes pour le passage et le croisement des installations. La diversité des formes et des dimensions des
espaces entre éléments structuraux est prise en compte par les besoins différenciés des réseaux de ventilation,
d’électricité, des fluides technologiques et du système de distribution automatique des pièces de production.
- exploitation maximale du gabarit de hauteur libre dans les ateliers et du gabarit légal de construction
(maximisation des surfaces de plancher),
- intégration et perméabilité idéales aux installations techniques,
- solution légère (poids propre = 5.8 kN/m2) pour une portée de 12,5 m,
- système de fondation sans aucune complication majeure malgré un mauvais sol,
- facilité et rapidité de réalisation ; aucun système provisoire n’est nécessaire,
- automatisation par machines à commandes numériques d’environ 70% des opérations de fabrication des
éléments métalliques,
- excellent comportement sous l’action de charges uniformément réparties (tirant = polygone funiculaire
des forces),
- participation de la dalle et de la membrure supérieure intégrée (effet mixte local) à la reprise des charges
asymétriques et ponctuelles,
- grande rigidité et bon comportement aux effets dynamiques (effet mixte global).
Du point de vue économique, cette structure n’est pas en valeur absolue la plus avantageuse si on ne
considère que les critères usuels de résistance et de déformation (surcoût d’environ 40%) mais, compte tenu
des exigences et des contraintes du projet, elle devient intéressante, son surcoût est d’environ 10% par
rapport à un système à poutres. Ce surcoût est largement compensé par la faible hauteur utilisée (optimisation
des volumes et des surfaces utiles avec d’importants gains économiques indirects) et une excellente
perméabilité aux installations.
- une surface plate est réservée pour faciliter la distribution des installations techniques: en façade, des
porteurs intègrent les éléments de l’enveloppe selon le module architectural de base de 2,5 m, tandis que
des porteurs intermédiaires du couloir central espacés de 5m ménagent une portée libre de 2 x 12,5 m
dans les ateliers;
- un réseau de poutres métalliques intégrées à l’épaisseur de la dalle en béton armé (slim floor) définit le
système porteur transversal et longitudinal;
- des montants verticaux, qui permettent également la fixation des éléments techniques et de finition du
plafond, sont distribués selon le module de 2,5 m;
- deux réseaux de sous-tirants disposés dans la trame des montants assurent à la structure sa capacité
portante et sa rigidité;
- une absorption phonique intégrée aux prédalles garantit le confort acoustique des ateliers configurés en
«open space»;
- la grande perméabilité des structures permet une distribution optimale des installations techniques.
Ce concept a donné lieu à un ensemble systématique où les éléments porteurs, les installations techniques et
les éléments du second œuvre se retrouvent étroitement liés dans l’objectif commun d’offrir une grande
liberté d’adaptation.
La méthode de construction est très rapide: elle permet la réalisation d’un étage complet d’ateliers (1'575 m2)
en 15 jours et, en alternant la pose des fermes métalliques et des prédalles sur deux plateaux, ainsi que le
bétonnage d’un troisième plateau, on obtient un avancement global d'un étage par semaine. Les éléments
ainsi assemblés sont finis et prêts à recevoir les éléments à fixer au plafond (installations techniques,
éclairage, faux-plafond).
Remarque des relecteurs CTICM: Cela ne me paraît pas clair
Mon interprétation: terme plateau?
Figure 8 – Système de poutres à sous-tirant (les poutres secondaires s'appuient sur les poutres principales).
3.3 ANALYSE
Le principe structural de la poutre à sous-tirant est bien connu. Néanmoins, le projet avec ses choix
techniques et constructifs présente plusieurs particularités intéressantes qui ont nécessité une approche et des
vérifications spécifiques, notamment en ce qui concerne les multiples aspects du comportement mixte
indispensable à la rigidité globale et à la résistance sous charge ponctuelle.
Il s’agissait en particulier de comprendre le comportement de la membrure métallique intégrée dans le béton,
l’interaction entre les deux matériaux, la transmission et la répartition des efforts. Il fallait également
s’assurer de la rigidité développée par le système dalle – sous-tirant et donc de son comportement
dynamique.
Plusieurs études particulières et modélisations spécifiques aux éléments finis ont été nécessaires pour
appréhender les nombreux aspects techniques spécifiques à cette structure extrêmement simple dans son
expression finale mais complexe dans l’interaction de ses composantes autant dans les phases de réalisation
qu’à l’état de service.
Pour des raisons pratiques de construction, la connexion à l’interface acier-béton n’a pas pu être réalisée avec
des goujons et l’adhérence indispensable au comportement mixte du système longitudinal a été assurée par
une barre d’armature soudée à l’extrémité supérieure de la membrure métallique (fig. 12). A son extrémité, la
membrure métallique devait être capable de reprendre l’intégralité de l’effort de compression qui se diffuse
progressivement au béton. Quant aux ouvertures latérales dans les âmes, elles contribuent à la création d’un
état de rugosité par développement de bielles de compression sur l’épaisseur de la tôle de l’âme dans l’angle
supérieur de la découpe.
Ce critère est basé sur l’expérience qui montre, d’une part, que la mise en résonance par un homme d'une
structure dont la fréquence fondamentale est supérieure à 7 Hz est hautement improbable et, d’autre part, que
cette limite permet d’isoler des appareils sensibles aux vibrations.
La sensibilité aux vibrations a également été abordée par un calcul des accélérations et de vitesses maximales
sous l’action de la marche d’une personne. Les critères de vérification admis sont ceux des normes ISO 2631-
2 [3] pour la perception des vibrations par les utilisateurs (accélération max. " 0.02 m/s2) et des études de
Murray [4]. Ces analyses théoriques ont montré que les valeurs maximales sont respectées.
f Hz
20
18
CALCULATED VALUES
16
MEASURATED VALUES
14
12 28days
14 days
10
1days
0 days
2
LIVE LOAD 2 kN/m
+CONCRETE
4
0
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000 1100
MASS kg/m 2
E c,28 = 40 kN/mm 2
Office
Laboratory robots
Metrology laboratory
Micro and neuro surgery
4 ESSAIS EN LABORATOIRE
Deux poutres à sous-tirant quasi-identiques (appelées poutre 1 et poutre 2 dans la suite de cet article) ont été
prélevées sur le bâtiment prototype lors de sa démolition et testées par le Laboratoire de la construction
métallique de l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne [6].
4.1.1 Description
D’une portée totale de 12.5 m, leur partie supérieure comporte une poutre reconstituée soudée (fig. 17)
intégrée à la dalle en béton de 2.5 m de large. Le sous-tirant est relié à la semelle inférieure de la poutre
intégrée, tous les 2.5 m, au moyen de montants. La hauteur libre maximale entre le sous-tirant et la partie
supérieure est de 1.09 m.
A chaque extrémité, le sous-tirant rejoint la poutre intégrée, où il remplace les âmes inclinées ajourées. A une
extrémité, il s’agit d’une poutre intégrée transversale en forme de triangle (à droite sur la fig. 17a) et à l’autre
extrémité, de deux tôles formant une cornière (à gauche sur la fig. 17a). A l’extrémité de la poutre intégrale
transversale en forme de triangle, le sous-tirant est soudé à une platine qui permet de l’assembler par deux
boulons à la poutre intégrée transversale. Cette dernière voit, à l’endroit de cette liaison, ses âmes inclinées
ajourées se transformer en une âme droite plus épaisse. La figure 18 illustre cet assemblage et en situe les
différentes parties.
a)
b) c) d)
Remarque des relecteurs CTICM: On voit mal et on ne conçoit pas mieux à quoi ressemble la poutre intégrée
transversale.
Mon interprétation: Refaire la figure ?
Figure 19 – Sections des sous-tirants et des montants de la poutre longitudinale (dimensions en mm).
4.1.3 Dalle
La dalle en béton armé a été réalisée à l’aide de prédalles posées sur la semelle inférieure de la poutre
intégrée, puis du béton a été coulé sur place (fig. 13). Son épaisseur totale est de 250 mm (190 mm à l’endroit
où sont insérées les isolations phoniques).
Tableau 1 – Comparaison entre les valeurs caractéristiques de l'Eurocode 3 et les résultats des essais de
traction.
Tableau 2 – Valeurs caractéristiques des aciers d'armature selon la norme SIA 262.
Bétons
Béton de la dalle C30/37 : fck = 30 N/mm2. Les essais sur cube à 28 jours réalisés sur le béton des prédalles
donnaient une valeur moyenne de la résistance à la compression fck,cube de 37 N/mm2, ce qui correspond à la
valeur donnée par l'Eurocode 2 (EN 1992-1-1).
Figure 18 – Bâti de charge avec un seul vérin (cas de charge 2 de la poutre 1).
Les poutres reposaient à chaque extrémité sur un demi-rond, lui-même posé sur un profilé HEA 600
boulonné au bloc d’appui en béton. Ceci permettait à la poutre d’effectuer librement des rotations sur appui.
- à l’état-limite de service, le comportement sous une force ponctuelle de 200 kN appliquée en divers
positions le long de l'axe de la poutre: cette force correspond à la charge de service réelle maximale, soit
un essieu d’un chariot élévateur de 2 x 75kN représenté avec une certaine marge;
- le comportement mixte de la poutre en plaçant le vérin entre deux montants, l’effort normal de
compression dans la dalle étant différent selon la position du vérin: la charge a été augmentée jusqu’à ce
que la limite d’élasticité de l’acier de la semelle inférieure de la poutre intégrée qui est située au-dessous
du point d’application de la charge soit atteinte;
- la manière dont se répartit l’effort normal introduit par le sous-tirant dans la dalle;
- la répartition de l’effort normal entre la dalle et la poutre intégrée.
Pour ce faire, les poutres ont été soumises à divers cas de charge (fig. 19) et équipées d’une série
d’instruments de mesure (voir sect. 4.4).
0 2 4 10 12
1 3 9 11
Capteur inductif fixé sur support Poutre 1 vue de dessous avec les capteurs inductifs
Figure 26 – Jauge oméga (base de mesure = distance entre les deux vis: 100 mm).
Poutre 1
Poutre 2
4.4.5 Accéléromètres
Les accéléromètres (fig. 29) permettent de mesurer les accélérations de la poutre en réponse à une
sollicitation dynamique. Ils sont fixés à la poutre au moyen d’un écrou dans lequel ils sont vissés. Cet écrou
est collé à l’endroit où l’on souhaite connaître les accélérations.
Un accéléromètre est constitué d’un cylindre métallique dans lequel se trouve une masse fixée à des ressorts
en haut et en bas. Lorsque la masse se met en mouvement, elle fait varier le courant inductif d’un pont
complet. Ces variations permettent de déterminer l’accélération.
250
Force [kN]
200
150
100
50
Temps [s]
0
0 1000 2000 3000 4000
1500
1000
500
Temps [s]
0
0 4000 8000 12000 16000
5 RESULTATS
Ce chapitre donne les résultats des essais pour les points suivants :
- les déplacements verticaux (ou flèches) de la poutre,
- les contraintes dans les divers éléments en acier des poutres sous-tendues,
- le glissement relatif entre l’acier et le béton,
- l’introduction de la force du sous-tirant dans la dalle,
- les caractéristiques dynamiques,
- les essais de rupture,
- la fissuration de la dalle.
Tableau 3 – Déformée de la poutre 1 lors des essais statiques (cas de charge 1 à 5).
1 4.7 mm 4 6.9 mm
2 7.6 mm 5 7.1 mm
3 8.1 mm
La figure 32 présente l’évolution de la flèche en fonction de la force appliquée pour les capteurs inductifs 1 et
9 lors du cas de charge "rupture" de la poutre 1. On remarque que le comportement élastique n'est plus
linéaire à partir d'une force d'environ 450 kN.
- Pour les sous-tirants et montants (acier S235), il s’agit de la limite d’élasticité trouvée lors des essais de
traction, soit fy = 434 N/mm2, ce qui correspond à une déformation spécifique limite "y = 2067 $m/m.
- Pour la semelle inférieure de la poutre intégrée (acier S355) il s'agit de la valeur théorique, soit fy = 355
N/mm2 est maintenue à la valeur théorique, ce qui correspond à une déformation spécifique limite "y =
1690 $m/m (pas d’essai de traction réalisé). Cette hypothèse est très conservatrice, mais n'est critique que
pour un seul point de mesure (appelé "jauge", fig. 35)
Lorsque les contraintes des fibres extrêmes d’un élément sont connues, il est possible d’en déduire les efforts
intérieurs (fig. 33). La moyenne des contraintes des fibres extrêmes ("1, "2) indique la contrainte due à
l’effort normal ("N) et la différence représente les contraintes induites par le moment de flexion ("M).
Figure 34 – Progression des zones plastifiées lors du cas de charge " rupture" de la poutre 1.
Figure 36 – Progression des zones plastiques lors du cas de charge 2 (poutre 2).
- par une plastification du sous-tirant (cas de charge symétrique avec application des forces sur la dalle au
droit des montants),
- par une plastification locale de la membrure supérieure de la poutre (cas de charge asymétrique ou cas de
charge ponctuelle entre deux montants).
La figure 38 illustre la différence de charge nécessaire pour atteindre ces deux états-limites. Il s'agit de la
comparaison entre les deux cas de charge statiques 2 et 3 de la poutre 2 avec le cas de charge "rupture". La
plastification mise en évidence par la jauge considérée a eu lieu à des niveaux distincts de forces F appliquées
et de déformations spécifiques:
- Pour le cas de charge 2, la plastification de la poutre a lieu pour une force F appliquée de 500 kN et une
déformation spécifique de 1218 $m/m (ce qui correspond à une contrainte de 256 N/mm2).
- Pour le cas de charge 3, la plastification de la poutre a lieu pour une force F appliquée de 851 kN et une
déformation spécifique de 1122 $m/m (ce qui correspond à une contrainte de 236 N/mm2).
- Pour le cas de charge "rupture", la plastification de la poutre a lieu pour une force F appliquée de 1325
kN et une déformation spécifique de 1024 $m/m (ce qui correspond à une contrainte de 215 N/mm2).
Le tableau 4 illustre la différence d’effort normal de traction dans la zone centrale du sous-tirant (partie A) et
dans la zone latérale (partie B) pour les cas de charge 2, 3, "rupture" et un cas de charge théorique
symétrique :
- Pour le cas de charge 2 et sous une force de 500 kN, la zone centrale du sous-tirant est soumise à un
effort normal de traction de 706 kN et la zone latérale à un effort de 1044 kN.
- Pour le cas de charge 3 et sous une force de 851 kN, la zone centrale du sous-tirant est soumise à un
effort normal de traction de 1'110 kN et la zone latérale à un effort de 1626 kN.
- Pour le cas de charge "rupture" et sous une force de 2'130 kN, la zone centrale du sous-tirant est soumise
à un effort normal de traction de 3'264 kN et la zone latérale à un effort de 4'732 kN.
- Pour le cas de charge théorique symétrique et sous une force de 3'612 kN, la zone centrale du sous-tirant
serait soumise à un effort normal de traction de 5'208 kN.
Figure 38 – Début de plastification pour les cas de charge statiques 2 et 3 (notés CC 2 et CC 3) et pour le
cas de charge "rupture" de la poutre 2.
Les résultats de ce cas de charge 5 présentent une bonne symétrie. Les montants sont sollicités par un effort
normal de compression variant entre 79 et 138 kN. Cette variation montre que les parties supérieures des
montants possèdent des contraintes résiduelles élevées qui, de ce fait, faussent les valeurs indiquées. Les
mesures effectuées sur la deuxième poutre, avec les montants équipés de jauges d’extensométrie sur leurs
quatre faces, ont permis de confirmer ce phénomène. En considérant une valeur moyenne des quatre jauges
d’extensométrie, on obtient alors une valeur réduite de la variation de l’effort normal mesuré dans les
montants. Le sous-tirant est sollicité par un effort normal de traction variant entre 170 et 182 kN.
Les moments de flexion agissant dans les montants et dans le sous-tirant sont faibles (–9 à +10 kNm pour les
montants et –4 à +4 kNm pour le sous-tirant).
Les contraintes longitudinales mesurées à l’extrémité de la semelle inférieure de la poutre intégrée varient
entre +94 N/mm2 et –21 N/mm2. La contrainte de traction maximale se situe à l’endroit où est appliquée la
force. Les contraintes de compression maximales se situent au point où la courbure convexe de la poutre est
maximale, soit au droit des montants extérieurs (aucune mesure réalisée en ce point précis).
Avril 2008 ICOM 581
38/57 G. Guscetti, M. Crisinel, F. Kalix et R. Nissille
Pour ce cas de charge (force totale de 200 kN), on observe que le côté où se trouvent les forces est le plus
sollicité. Le sous-tirant est sollicité par un effort normal de traction plus faible (165 kN contre 182 kN) mais
variant plus (120-165 kN contre 170-182 kN) que pour le cas de charge 5.
Les moments de flexion agissant dans les montants et le sous-tirant sont faibles (–14 à +12 kNm pour les
montants et –5 à +5 kNm pour le sous-tirant).
Les contraintes longitudinales mesurées à l’extrémité de l’aile inférieure de la poutre intégrée varient entre
+33 N/mm2 et –20 N/mm2.
5.2.4.3 Poutre 2
Pour pouvoir évaluer le comportement mixte de la poutre à sous-tirant et l’influence de l’effort normal de
compression induit par le sous-tirant dans la partie supérieure de la dalle (poutre intégrée et dalle en béton),
trois différents cas de charge (tabl. 6) ont été comparés (cas de charge 2 et 3 de la poutre 2 ainsi que cas de
charge "rupture" de la poutre 2).
L’historique de la plastification de la poutre (§ 5.2.3) montre que la jauge au droit du vérin placé entre les
deux montants se plastifie en premier pour les essais 2 et 3 mais que pour l’essai de "rupture", c’est le
montant central proche des vérins qui se plastifie en premier.
Il apparaît ainsi que dans le cas où la poutre est sollicitée dans son ensemble directement (c’est le cas lorsque
les forces sont appliquées au droit des montants), le début de la plastification est retardé grâce à une
meilleure répartition des efforts.
Cette meilleure répartition est donc observée en ce qui concerne les efforts intérieurs et les contraintes
longitudinales:
- Les efforts intérieurs de ces trois cas de charge (tabl. 6), induits par une force totale appliquée de 200
kN, sont maximaux pour le cas de charge 2, moyens pour le cas de charge 3 et minimaux pour le cas de
charge "rupture" (exception faite pour l’effort normal dans le montant où les efforts sont maximaux pour
le cas de charge 3 et moyens pour le cas de charge 2).
- De même, les contraintes longitudinales sont maximales pour le cas de charge 2, moyennes pour le cas
de charge 3 et minimales pour le cas de charge "rupture" (fig. 39).
Tableau 6 – Efforts intérieurs sous une force totale appliquée de 200 kN pour les trois cas de charge (poutre
2 : cas de charge 2, cas de charge 3 et cas de charge "rupture").
N dans le demi sous-tirant [kN] N dans le demi sous-tirant [kN] N dans le demi sous-tirant [kN]
Figure 39 – Contraintes longitudinales [N/mm2] sous une force totale appliquée de 200 kN pour les trois cas
de charge (poutre 2 : cas de charge 2, cas de charge 3 et cas de charge "rupture").
Figure 40 – Glissement relatif entre l’acier et le béton lors du cas de charge 1 de la poutre 1 avec deux
cycles de charge-décharge.
Lors du cycle charge-décharge (0-1786 kN) du cas de charge "rupture" de la poutre 1, le glissement relatif
aux extrémités de la poutre a débuté à une force d’environ 70 kN (là où les courbes des capteurs se détachent
de l’axe des ordonnées sur la fig. 41).
A l’extrémité chargée de la poutre (capteur 1), le glissement était le plus grand et il s’élevait au maximum à
2.6 mm. Il existait à la fin de ce cycle charge-décharge un glissement résiduel irréversible de 1.1 mm. A
l’autre extrémité, le glissement maximal s’élevait à 0.3 mm et à la fin du cycle, le glissement résiduel
irréversible était de 0.1 mm.
Figure 41 – Glissement relatif entre la poutre intégrée en acier et la dalle en béton pour le premier cycle
0-1786 kN du cas de charge "rupture" de la poutre 1.
S4
S3
S2
S1
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24
Figure 42 – Déformations spécifiques mesurées sur la face supérieure de la dalle lors du cas de charge 5.
Les contraintes longitudinales mesurées sur la face inférieure de la semelle de la poutre intégrée (fig. 43) ne
permettent aucune déduction quant à l’introduction de l’effort du sous-tirant. L’introduction de cet effort est
en effet combinée avec les phénomènes de flexion globale (poutre sur deux appuis) et de flexion locale
(appuis à ressort procurés par les quatre montants de la poutre sous-tendue).
Figure 43 – Contraintes longitudinales [N/mm2] mesurées sur la face inférieure de la semelle de la poutre
intégrée.
0.5
Accélération [m/s2]
0.3
0.1
-0.1
-0.3
-0.5
0 2 4 6 8
Temps [s]
Figure 44 – Accélérogramme mesuré par l’accéléromètre supérieur lors de l’essai dynamique de la poutre 1.
En observant la figure 45, on repère bien des pics qui ne correspondent pas tous à des valeurs de fréquence
annoncées dans le tableau 7 (12,7 et 24,7 Hz). Pourquoi ?
Ma réponse: faut-il ajouter 15 Hz (2e mode) et 22 Hz (3 e mode) dans le tableau pour la poutre 1 ?
Les jauges de contact permettent également d'enregistrer les déformations spécifiques que subit la poutre lors
du même essai dynamique (fig. 46). La jauge de contact étant moins sensible qu’un accéléromètre, seule la
fréquence propre du premier mode de vibration peut en être tirée (spectre de Fourier déterminé à partir du
graphique de la figure 46).
10
Déf. spéc. [um/m]
-5
-10
0 1 2 3 4 5 6 7
Temps [s]
Figure 46 – Déformation spécifique en fonction du temps mesurée par la jauge de contact lors de l’essai
dynamique de la poutre 2.
Le tableau 7 récapitule les résultats obtenus pour les fréquences propres lors des essais. Le premier mode
vibratoire présente une fréquence propre de 10.2 Hz pour la poutre 1 et de 11.4 Hz pour la poutre 2. La
différence provient :
- du changement de position des appuis qui ont été rapprochés pour la poutre 2 (voir § 5.6.2) et qui
diminue ainsi la portée de 12.5 m à 12.1 m,
- des profilés de répartition de la force appliquée par les vérins sur la poutre 1, disposés lors des essais
dynamiques (non disposés sur la poutre 2).
Pour la poutre 2, le deuxième mode vibratoire présente une fréquence propre de 12.7 Hz et le troisième mode
une fréquence propre de 24.7 Hz environ.
1 1 & x #
Taux d’amortissement : ) = ' ' ln$$ n !! (2)
2( m % x n +m "
x: valeur de la variable par rapport à la position d'équilibre
La figure 54 montre la courbe d'amortissement calculée à partir des mesures de la jauge de contact sur la
poutre 2.
6.00
Accélération [m/s2]
4.00
y = 4.6295e -0.0019x
2.00
0.00
0 500 1000 1500
Mesures
Figure 54 – Courbe d'amortissement pour la poutre 2, établie à partir du graphique de la figure 46.
Le tableau 8 récapitule les taux d’amortissement obtenus pour la poutre 1 à l’aide de l’équation (2).
Taux d’amortissement !
Accéléromètre sup. 0.0057
Poutre 1
Accéléromètre inf. 0.0054
Accéléromètre sup. 0.0058
Poutre 2
Jauge de contact 0.0056
Moyenne 0.0056
béton autour de la liaison du sous-tirant avec la poutre intégrée transversale a été enlevé et il est apparu que la
soudure liant le tirant à la plaque intermédiaire s’est rompue (à droite sur la figure 55). Pour éviter le même
type de rupture lors de l’essai de poutre 2, les appuis ont été rapprochés et placés sous l’aile inférieure de la
poutre intégrée longitudinale, entre le sous-tirant et l’aile inférieure de la poutre intégrée transversale (fig.
56)..
Vue de dessus
Vue de côté
Figure 57 – Déformée de la poutre 2 sous une force totale appliquée d’environ 2'000 kN (l'extrémité de
droite correspond aux déplacements verticaux vers le haut).
Figure 58 – Fissure après la fin du cas de charge "rupture" de la poutre 2 sur la dalle dans la partie où la
poutre se soulevait.
Lors de ce même cas de charge "rupture", une fissure s’est développée du côté où les forces étaient
appliquées, au-dessus de la poutre intégrée, depuis l’extrémité jusqu’à 2300 mm environ vers l’intérieur (fig.
59).
Figure 59 – Fissuration de la dalle au-dessus de la poutre intégrée (du côté où les forces ont été appliquées).
Propriétés selon la
Dalles et prédalles C 30/37
norme SIA 262
Armatures négligées
Les nœuds de l’axe de la dalle et de l’axe de la Prk = 1450 kN/m
Connexion
poutre ont été liés E = 1700 kN/mm/m’
a) Comparaison de l’essai in situ avec chargement en damier de 5 kN/m2 avec le cas de charge 5 des essais en
laboratoire sous une charge de 78 kN.
b) Comparaison des mesures in situ avec chargement ponctuel de 2 fois 75 kN avec le cas de charge 1 des essais
en laboratoire sous une charge de 150 kN.
Figure 61 – Comparaison des déplacements verticaux des mesures in situ et des essais en laboratoire.
(mesures in situ: les résultats supérieurs représentent les déplacements calculés par éléments finis et les
résultats inférieurs ceux qui ont été mesurés).
La deuxième comparaison (fig. 61 b) est faite entre le cas de charge ponctuelle (2 fois 75 kN) réalisé in situ et
le cas de charge 1 de la poutre 1 sous une force de 150 kN. Pour cette comparaison, les déplacements obtenus
par l’essai en laboratoire sont plus élevés vers le point d’application de la charge (2.1 mm in situ et 3.3 mm
en laboratoire). On observe aussi un soulèvement de la poutre en laboratoire qui n’existe pas in situ. Ceci
s’explique par le fait que d’une part, la poutre en laboratoire n’est pas une dalle continue et que d’autre part,
la charge ponctuelle a été appliquée au-dessus du sous-tirant alors qu’in situ, chaque charge de 75 kN se
trouvait quasiment à mi-distance entre deux sous-tirants.
Tableau 10 – Comparaison des déplacements verticaux [mm] mesurés in situ (cas de charge en damier) et
lors des essais en laboratoire (cas de charge 5) (numérotation des montants de gauche à droite).
Pour les essais statiques de la poutre 1, la correspondance entre les résultats du modèle par éléments finis et
les résultats des essais est satisfaisante. Les différences maximales se trouvent toujours à proximité du point
d’application des forces.
Le cas de charge "rupture" présente cependant des valeurs de déplacements qui divergent (les valeurs du
modèle par éléments finis sont plus faibles). Ceci s’explique par le fait que le modèle par éléments finis se
base sur un comportement élastique linéaire, alors qu’en réalité, le comportement est élastique-plastique.
Tableau 11 – Valeurs des déplacements verticaux [mm] mesurés lors des essais sous forces maximales ainsi
que par le modèle EF (les valeurs positives correspondent à un soulèvement de la poutre, les valeurs
négatives à un abaissement).
Essai
Cas de charge 5
Force appliquée max : 200 kN EF -0.9 -3.6 -7.2 -3.6 -0.9 -1.9 -5.6 -5.6 -1.9
Différence EF – Essai 0 -0.3 -0.1 -0.5 -0.1 -0.2 -0.5 -0.5 -0.4
Essai en laboratoire
S5
S4
S3
S2
S1
24 23 22 21 20 19 18 17 16 15 14 13 12 11 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1
0- 2 1-2 3-4 17 - 25
7 CONCLUSIONS
Nous avons développé dans le cadre de ce projet une solution structurelle particulière qui intègre un nombre
important de contraintes et d’exigences. Le système de poutre mixte à sous-tirant apporte de nombreux
avantages à la construction et l’exploitation de l’usine de production ROLEX.
Les états limite de service (déformations et vibrations) ont été déterminants pour le dimensionnement des
éléments porteurs malgré des charges utiles importantes. Néanmoins il nous a parut important d’évaluer tant
du point de vue théorique qu’expérimental les états limites de ruine.
En effet la poutre à sous-tirant présente un comportement très différent suivant le mode de chargement, qu’il
soit symétrique ou asymétrique. D’autant plus si les charges sont de type concentré. La structure passe, entre
un mode symétrique et asymétrique, d’un état essentiellement d’efforts normaux (N) à un état d’efforts
composés normaux et flexionnels (N + M et V).
L’interaction entre les différents éléments qui compose le système structurel (dalle en béton armé, poutre
intégrée, sous-tirant et montants) devient complexe. Dans le système cohabitent un comportement mixte
global (dalle – sous-tirant) et local (dalle – poutre intégrée). C’est la raison pour laquelle il nous paraissait
important de tester ce système pour différents états de service limites (dans la pratique fortement probables)
et faire évoluer ces charges vers la ruine de la poutre, ceci pour différentes dispositions asymétriques.
Les essais en laboratoire ont permit de valider nos hypothèses de modélisation et de calcul pour le niveau de
chargement tel que prévu dans le plan d’utilisation, ceci tant pour les états limites de service que pour ceux
de ruine. Il nous ont également renseignés sur de nombreux points plus spécifiques qui ont permit de mieux
cerner le potentiel de ce système notamment sur ces différents modes de ruine suivant la disposition des
charges concentrées.
Les principaux résultats des essais sont les suivants :
- La charge de service maximale correspond à un essieu d’un chariot élévateur de 2 x 75 kN que nous
avons représenté, avec une certaine marge, par une charge de 200 kN placée dans différentes positions le
long de l’axe de la poutre,
- de manière générale, les résultats des essais au stade de service sont très satisfaisants. Des flèches
d’environ 7 à 8 mm ont été mesurées avec différentes positions asymétriques de la charge. Ces flèches
correspondent à un rapport L’/w=1000 (L’ % 7500mm : portée entre deux points de flèche nulle),
- il existe une bonne corrélation entre le modèle EF élastique linéaire et les mesures, tant pour les
déformations que pour les efforts et les contraintes,
- à ce niveau de charge, l’introduction de la force de compression du tirant dans la membrure supérieur
mixte ne pose aucun problème de fissuration au niveau supérieur de la dalle
- l’état de fissuration général reste très faible,
- le comportement général de la poutre reste élastique linéaire jusqu’à une charge d’environ 450kN. Le
modèle EF élastique linéaire exploitant un comportement mixte global (tirant-membrure supérieur et
dalle slim-floor) peut être considéré comme représentatif du comportement réel jusqu’à cette limite,
- les essais dynamiques ont confirmé la valeur de la fréquence propre de f = 11 Hz, cette valeur est très
proche de celle calculée et mesurée in situ. Avec une masse supplémentaire de 500 kg/m2 selon les
exigences de dimensionnement, la fréquence propre devrait se situer autour de f = 8 Hz. L’amortissement
moyen mesuré de # = 0.056 est usuel pour ce type de constructions.
emplacement le long de l’axe des poutres. Dans ces cas, des charges concentrées de 300 kN pourront êtres
disposées sans mesures restrictives particulières.
Le système d’un sous-tirant couplé à une dalle est un principe qui s’est révélé très performant dans notre
application spécifique qui recherchait légèreté et pénétrabilité tout en devant assumer une bonne rigidité pour
une portée déjà significative de 12.5 m.
Les essais ont confirmé l’excellente performance du tirant pour les charges symétriques et le partage de
l’efficacité du système entre le tirant et la dalle pour les charges concentrées asymétriques. Au vu de ces
résultats, ce type de structure mixte acier-béton devrait pouvoir s’appliquer dans le cadre d’autres projets
industriels où les notions de flexibilité et adaptabilité sont primordiales pour le développements des activité
de production.
REMERCIEMENTS
Les auteurs tiennent à remercier sincèrement les directions des siciétés qui sont à l'origine de ce projet de
recherche. Il s'agit en premier lieu de la société d'ingénierie civile Guscetti & Tournier SA à Carouge (GE)
ainsi que de l'entreprise de construction métallique Zwahlen & Mayr SA, à Aigle (VD), par son directeur
adjoint M. René Ryser. C'est grâce à l'appui financier de ces deux sociétés que la réalisation des essais en
laboratoire décrits dans ce rapport a été rendue possible. Merci aussi au Laboratoire de la construction
métallique ICOM de l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) et à son directeur, le Professeur
Manfred A. Hirt, de sa participation au financement de ce projet de recherche.
Les auteurs remercient également les collaborateurs techniques du laboratoire de l’Institut de Structures de la
Faculté ENAC de l'EPFL, MM. Sylvain Demierre, Gilbert Pidoux, Hansjakob Reist et Roland Gysler, pour
l'excellente qualité et l’efficacité de leur travail. Un merci particulier à M. Yves Rey, ancien assistant de
l'ICOM, qui a participé au début du projet avant de se rendre aux Etats-Unis pour poursuivre ses études, ainsi
qu'aux étudiant(e)s Delphine Chou et Adrien Salvo qui ont participé à ces essais dans le cadre de leur projet
de laboratoire à la Section de Génie Civil de l'ENAC.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] GUSCETTI, Gabriele. Un bâtiment industriel multi-étages. Revue TRACÉS n° 08 du 16 avril 2003,
Lausanne, pp. 9-16.
[2] SAUTIER, François et CRISINEL, Michel. Essais Push-Out – Dalle à sous-tirant, Rapport ICOM
523, Ecole polytechnique fédérale de Lausanne, Laboratoire de la construction métallique, Lausanne,
2005.
[3] ISO 2631-2:2003 "Mechanical vibration and shock – Evaluation of human exposure to whole-body
vibration – Part 2: Vibration in buildings (1 Hz to 80 Hz)", International Organization for
Standardization, 2003.
[4] Murray, T. M., Allen, D. E. and Ungar, E. E. "Design Guide 11: Floor Vibrations Due To Human
Activity", AISC and CISC, 1997
[5] CRISINEL, Michel, SAUTIER, François, GUSCETTI, Gabriele, KALIX, Friedrich, PERREGAUX,
Nicolas and WALGENWITZ, Marc. Development of a new type of composite underspanned beam.
In: Proceedings "Composite Construction V" Engineering Conference International, Kruger National
Park, South Africa. July 18-23, 2004, published by American Society of Civil Engineers, 2006,
pp. 325-335.
[6] NISSILLE, Rahel et CRISINEL, Michel. Essais de charge de deux poutres mixtes à sous-tirant,
Rapport ICOM 578, Ecole polytechnique fédérale de Lausanne, Laboratoire de la construction
métallique, Lausanne, 2007.
[7] NUSSBAUMER, Alain, THOMANN, Michel et Hirt, Manfred A. « Stéthoscope » pour l’auscultation
des ponts. Revue TRACÉS n° 24 du 13 décembre 2006, Lausanne, pp. 22-25.
[8] KALIX, Friedrich et NISSILLE, Rahel. Une structure sous tension. Revue TRACÉS n° 19 du 3
octobre 2007, Lausanne, pp. 7-13.
[9] BACHMANN, Hugo et al. Vibration Problems in Structures – Practical guidelines, Birkhäuser
Verlag, Basel, 1995.