Droit Des Biens
Droit Des Biens
Droit Des Biens
A- Composition du patrimoine
Le patrimoine d’une personne se compose de l’actif et du passif. Le
patrimoine reste distinct des éléments qui composent son actif à un
moment donné. Cela signifie qu’un créancier n’a de droit que contre
un patrimoine et ne peut donc se faire payer que sur les biens
restants dans le contenant au jour où il exerce son droit de créance. Il
ne disposait pas de droit sur ces biens au jour où la créance est née.
Ce créancier simple est appelé créancier chirographaire ; il ne dispose
ni du droit de suite ni du droit de préférence. Ayant un droit de gage
général sur le patrimoine du débiteur, il est protégé par le biais des
actions obliques et pauliennes.
A- La classification fondamentale : la
distinction meuble-immeuble
Il convient de faire une présentation de la distinction avant d’étudier
les immeubles d’une part et les meubles d’autre part.
1)Présentation de la distinction
La distinction des biens meubles et immeubles est prévue par la loi.
En effet, la division fondamentale des biens est posée par l’article 516
du code civil français qui dispose que tous les biens sont meubles ou
immeubles.
Cette division bipartite implique quel que soit sa nature, tout bien
puisse être versé dans l’une ou l’autre catégorie. La catégorie des
immeubles est le principe, la catégorie des meubles est résiduelle :
tout ce qui n’est immeuble est meuble.
Dans l’histoire, la division fondamentale des biens a toujours consisté
à distinguer les choses précieuses et durables de celles qui ne le sont
pas. En droit romain, cette démarche a conduit à la distinction entre
les res mancipi (chose de valeur qui n’était pas forcément immeuble:
fonds de terre, bêtes, agricoles, etc.) et les res nec mancipi (toutes
les autres choses). Compte tenu de leurs valeurs, les res mancipi
faisaient l’objet de transfert d’une propriété solennelle (la
mancipation) obligeant le vendeur à prendre conscience de son acte.
En Afrique noir, la terre a toujours eu cette importance capitale à tel
point d’ailleurs qu’elle ne pouvait faire l’objet de propriété individuel.
La terre appartenait à la collectivité.
Progressivement, le critère de valeurs présidant à la distinction
fondamentale entre les biens a rejoint un critère physique: les biens
de valeurs étaient des immeubles et les autres (moins précieux et
périssables) étaient des meubles (res mobilis, res vilis) d’où la
consécration de la division meuble-immeuble dans le code civil
français.
L’idée primitive que les immeubles sont plus précieux que les
meubles fondent la différence de régime entre les deux sortes de
biens, par exemple, le formalisme de la saisie immobilière est plus
lourde que celui de la saisie mobilière.
La distinction revêt aussi un intérêt théorique. En effet, le critère de
distinction meuble-immeuble est d’ordre physique. Cependant, la
pertinence de ce critère et de la distinction meuble-immeuble en
général est fortement critiquable.
2)Les immeubles
a- Les immeubles par nature
Le code civil énumère les biens considérés comme immeubles par
leur nature : les fonds de terre et les bâtiments (art 518 CC), les
récoltes pendantes ou les bois et forêts (art 520, 521 CC) quel que
soit leur vocation économique, ou les tuyaux d’adductions des eaux
abouchés au bâtiment (art 523 CC). Au-delà de ces illustrations, les
immeubles s’identifient par rapport au critère de fixité ; c’est d’abord
le sol, puis la matière qui comble le sol, puis tout ce qui tient à cette
matière que ce soit à la suite d’une croissance naturelle ou d’un
développement artificiel.
b- Les immeubles par destination
Ils sont des meubles par nature qui sont affectés durablement au
service à l’ornement d’un immeuble en fait de quoi ils subissent le
régime immobilier. Cette catégorie d’immeuble est fondée sur la
théorie de l’accessoire qui est à l’œuvre dans d’autres branches du
droit : les meubles immobilisés suivent le sort d’un immeuble car ils
lui sont accessoires.
L’immobilisation par destination est prévue par le code civil qui en
distingue deux sortes : l’immobilisation par affectation au service et à
l’exploitation d’un fond, et l’immobilisation par attache à perpétuelle
demeure. Dans le cas de l’affectation et de l’exploitation d’un fond, le
meuble immobilisé est affecté au service économique du fond. Dans
le cas de l’attache à perpétuelle demeure, le meuble immobilisé est
affecté au service esthétique d’un immeuble. Ces deux techniques
répondent quasiment aux mêmes conditions :
- La condition de propriété : le propriétaire du meuble doit aussi
être propriétaire de l’immeuble auquel il est attaché.
- La condition d’affectation : le meuble doit être affecté dans
l’intérêt de l’immeuble.
Dans les deux cas, l’affectation relève d’une manifestation de
volonté.
c- Les immeubles par l’objet auquel ils s’appuient
Classiquement, le premier des droits réels est le droit de propriété.
Pour autant, les auteurs considèrent que le droit de propriété
s’incorpore à la chose sur laquelle il porte. En d’autres termes, le
droit de propriété portant sur un immeuble par nature n’est jamais
un immeuble par l’objet auquel il s’appuie. Il est comme absorbé par
cet objet si bien que le subsiste que l’immeuble par nature. Au
contraire, les autres droits réels qui ne sont que démembrements des
droits de propriété ne se confondent pas avec l’objet sur lequel ils
portent. Ils constituent donc en eux même des biens immobiliers
lorsqu’ils portent sur des immeubles. Il en est ainsi par exemple de
l’usufruit des choses immobilières, les servitudes, les sûretés réelles
immobilières, etc.
3)Les meubles
a- Les meubles par nature
La catégorie des meubles est résiduelle : tout ce qui n’est pas
immeuble est meuble. Selon l’article 528 de CCF, les meubles sont les
animaux et les ports qui peuvent se transporter d’un lieu à un autre
soit qu’ils se meuvent par eux même, soit qu’ils ne puissent changer
de place que par l’effet d’une force étrangère.
Les meubles meublants (ex : chaise, véhicule,…) sont des meubles par
nature.
Dans la catégorie des meubles par nature, une place spécifique doit
être faite à certains meubles qui font l’objet d’une immatriculation
administrative : navire, aéronaute, etc. Cette immatriculation ne
saurait à elle seule modifier la nature juridique qu’il tire de leur
mobilité naturelle. Mais cette immatriculation permet l’organisation
d’un contrôle juridique de ces biens qui s’apparentent à certains
égards au contrôle de la terre.
b- Les meubles par détermination de la loi
Cette catégorie regroupe des droits que l’article 529 répute. Ce sont
les obligations et actions qui ont pour objet des sommes exigibles ou
des effets mobiliers ou encore les actions de société
c- Les meubles par anticipation :
Les meubles par anticipation sont des biens actuellement immeubles
dont on anticipe la nature mobilière future.
Ex : une récolte encore pendante va être traité comme meuble alors
qu’elle est toujours incorporée au sol et donc immeuble parce que
l’on sait qu’elle va prochainement être arraché et devenir meuble.
Les avantages de la mobilisation par anticipation sont très
conséquents. Le régime immobilier étant plus lourd que le régime
mobilier, renoncer à cette anticipation équivaudrait à s’embarrasser
de complication pour rien.
A- La constitution de l’usufruit
Il convient d’étudier l’objet de l’usufruit et
1- L’objet de l’usufruit
L’usufruit peut être établi sur toute espèce de biens meuble ou
immeuble. Cependant il prend un relief différent suivant qu’il porte
sur un bien corporel ou incorporel
B- L’exercice de l’usufruit
Il faut analyser la situation de l’usufruitier et celle du nu-propriétaire
1- La situation de l’usufruit
L’usufruitier a des droits mais, il est aussi soumis à des obligations.
L’usufruitier peut exercer des actes matériels sur la chose : il est
investi de l’usus et du fructus mais pas de l’abusus. S’agissant de
l’usus, l’usufruitier peut se servir de la manière qu’un propriétaire du
bien, de ces accessoires. Il est tenu de respecter la destination initiale
des biens concernés, également, peu importe que l’usage provoque
la détérioration des biens.
S’agissant du fructus, l’usufruitier peut recueillir tous les fruits
procurés par la chose. Il faut ici opérer une distinction des fruits et
des produits. L’usufruitier devient propriétaire des fruits, c’est-à-dire,
ce qui est fourni par une chose périodiquement sans altération de sa
substance. Le produit par opposition, ne se renouvelle pas.
Il existe trois types de fruits à savoir : les fruits naturels qui ne
nécessitent pas l’intervention de l’homme; les fruits industriels du
fait du travail fourni et les fruits civils comme les revenus. Les fruits
quel qu’ils soient appartiennent à l’usufruitier.
A propos des actes juridiques, il faut faire la distinction entre les actes
conservatoires, les actes d’administrations et les actes de disposition.
L’usufruitier peut accomplir les actes conservatoires et les actes
d’administrations mais pas les actes de dispositions (par exemple : il
ne peut pas vendre la chose.). L’usufruitier a le droit de donner la
chose en bail (location) sans restriction particulière (sauf exception)
durant la période de l’usufruit.