Cours 2ã©me Annã©e BTS Au Complet 1

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PREMIERE PARTIE : DROIT COMMERCIAL

SOUS-PARTIE I : DROIT COMMERCIAL GENERAL

Le droit commercial est une branche du droit privé et englobe l’ensemble des règles
juridiques qui s’appliquent au commerçant, à l’activité commerciale et à l’entreprenant.
CHAPITRE I : LE COMMERCANT
Section I : Définition
Est commerçant celui qui fait de l’accomplissement d’actes de commerce par nature sa
profession. Il découle de cette définition que trois éléments sont nécessaires pour qu’on puisse
qualifier une personne de commerçant.
D’abord, il faut que la personne pose des actes de commerce au sens de l’article 3 de l’Acte
Uniforme portant sur le Droit Commercial Général (AU/DCG), ensuite, elle doit faire du
commerce sa profession et enfin de façon indépendante.
Paragraphe 1 : Les actes de commerce
A- Enumération des actes de commerce
Il existe trois sortes d’actes de commerce que sont : les actes de commerce par nature, les
actes de commerce par la forme et les actes de commerce par accessoire.
 Les actes de commerce par nature
L’acte de commerce par nature est celui par lequel une personne s’entremet dans la
circulation des biens qu’elle produit ou achète, ou par lequel elle fournit des prestations de
service avec l’intention d’en tirer un profit pécuniaire. Ont notamment, le caractère d’actes de
commerce par nature :
- l’achat de biens meubles ou immeubles, en vue de leur revente ;
- les opérations de banque, de bourse, de change, de courtage, d’assurance et de transit ;
- les contrats entre commerçants pour les besoins de leur commerce ;
- l’exploitation industrielle des mines, carrières et de tout gisement de ressources naturelles ;
- les opérations de location de meubles ;
- les opérations de manufacture, de transport et de télécommunication ;
- les opérations des intermédiaires de commerce, telles que : la commission, le courtage,
l'agence, ainsi que les opérations d’intermédiaire pour l’achat, la souscription, la vente ou la
location d’immeubles, de fonds de commerce, d’actions ou de parts de société commerciale
ou immobilière ;
- les actes effectués par les sociétés commerciales.
 Les actes de commerce par la forme
Sont commerciales par la forme, la lettre de change, le billet à ordre et le warrant, quelle que
soit la qualité de la personne qui les utilise et quelle que soit la nature de l’opération qui a
conduit à leur émission.
La lettre de change : c’est un titre par lequel une personne appelée tireur, donne l’ordre à
une autre personne appelée tirée, de payer une somme d’argent déterminée, à une échéance
donnée à une personne appelée bénéficiaire ou à son créancier.
Le billet à ordre : c’est le titre par lequel une personne appelée souscripteur, s’engage à
payer une somme d’argent à une échéance déterminée à l’ordre d’une autre personne appelée
bénéficiaire.
Le warrant c’est un titre qui permet de constituer et de transmettre un gage qui porte sur des
marchandises.
 Les actes de commerce par accessoire
Défini par la doctrine et la jurisprudence, les actes de commerce par accessoire sont des actes
civils par nature qui ont acquis un caractère commercial du fait qu’ils ont été accomplis par un
commerçant dans l’intérêt de son commerce. Exemple : l’achat de matériel ou d’outillage, la
souscription à un contrat d’assurance, un emprunt pour financer l’activité de commerçant etc.
Les contrats conclus entre commerçants pour les besoins de leur commerce sont réputés être
des actes de commerce par accessoire.
B- Le régime juridique des actes de commerce
La distinction entre acte civil et acte de commerce revêt une importance considérable compte
tenu du fait que les actes de commerce font l’objet d’un régime juridique tout à fait distinct
notamment en matière de preuve.
-Pour les actes civils, la preuve est réglementée (voir les règles de pré-constitution de la
preuve en matière civile).
- Pour les actes de commerce, c’est la règle de la liberté de preuve et même par voie
électronique à l’égard du commerçant.
- Pour les actes mixtes, c'est-à-dire un acte conclu entre un commerçant et un non commerçant
ou un particulier.
L’acte sera considéré comme commercial dans le chef du commerçant et civil dans le chef de
l’autre partie. A cet effet le commerçant prouve selon les règles du droit civil à l’égard du
non commerçant et le non commerçant prouve librement à l’égard du commerçant. C’est la
règle de la distributivité de la preuve.
Para 2 : L’exercice d’acte de commerce à titre de profession
Le commerçant doit faire de son activité « une profession ». L’activité du commerçant doit
être suffisamment installée dans sa vie. Il doit en tirer des ressources ordinaires et avoir pour
but la spéculation et le profit.
Il ne suffit pas de faire un acte de commerce de manière exceptionnelle ou occasionnelle pour
acquérir la qualité de commerçant.
Para 3 : Une profession indépendante
N’est commerçant, que celui qui agit en son nom et pour son compte.
Sont exclus de ce champ, ceux qui travaillent pour le compte de leur employeur commerçant
même s’ils accomplissent des actes de commerce.
Section II : L’accès à la profession commerciale
La loi fixe deux conditions pour accéder à la profession de commerçant. Il y a des conditions
tenant à la personne et celles tenant à l’activité.
Para 1 : Les conditions liées à la personne
A- La capacité d’exercer le commerce
Il s’agit essentiellement des conditions tenant à protéger la personne qui veut entreprendre une
activité commerciale. Nul ne peut accomplir des actes de commerce à titre de profession, s’il
n’est juridiquement pas capable d’exercer le commerce. Pour exercer le commerce il faut être
majeur et capable.
Ce texte déclare certaines personnes incapables, ceux sont :
 Le mineur
Le mineur, sauf s’il est émancipé, ne peut avoir la qualité de commerçant ni effectuer des
actes de commerce.
Le mineur est la personne de l’un ou de l’autre sexe qui n’a pas encore 18 ans
accomplis .l’âge de la majorité est donc le même pour le garçon et pour la fille. L’âge du
mariage n’est pas par contre le même pour les deux. Il est de 16 ans pour la fille et 20 ans
pour le garçon. Et étant donné que l’émancipation ne se réalise de nos jours que par le
mariage, le garçon ne peut être émancipé car son mariage devient nul avant 20 ans.
 Les majeurs incapables
Le majeur incapable est, celui dont la défaillance des capacités mentales et corporelles est
telle qu’elle empêche l’expression de sa volonté.
La défaillance, pour empêcher la capacité, doit être médicalement constatée. Et il faut que le
majeur soit placé sous un régime de protection.
 La femme mariée
La conjointe d’un commerçant n’aura la qualité de commerçante que si elle accomplit les
actes de commerce à titre de profession et séparément de ceux du mari. La condition pour
qu’elle exerce le commerce avec la capacité nécessaire est que ce commerce soit distinct de
celui de son mari.
B- Les incompatibilités
L'exercice d'une activité commerciale est incompatible avec l'exercice des fonctions ou
professions suivantes :
- fonctionnaires et personnels des collectivités publiques et des entreprises à participation
publique ;
- officiers ministériels et auxiliaires de justice : avocat, huissier, commissaire-priseur, agent de
change, notaire, greffier, administrateur et liquidateur judiciaire ;
- expert-comptable agréé et comptable agréé, commissaire aux comptes et aux apports,
conseil juridique, courtier maritime ;
- plus généralement, toute profession dont l'exercice fait l'objet d'une réglementation
interdisant le cumul de cette activité avec l'exercice d'une profession commerciale
Les actes accomplis par une personne en situation d'incompatibilité n'en restent pas moins
valables à l'égard des tiers de bonne foi.
Ceux-ci peuvent, si bon leur semble, se prévaloir des actes accomplis par une personne en
situation d'incompatibilité, mais celle-ci ne peut s'en prévaloir.
C- Les interdits
Il s’agit des personnes qui ont fait l’objet d’une condamnation définitive à une peine privative
de liberté( prison, travaux forcés) pour crime de droit commun ou à une peine
d’emprisonnement d’au moins 3 mois non assortie de sursis pour un délit contre les biens(
escroquerie, vol, abus de confiance ou recel) ou pour un délit en matière économique ou
financière( abus de biens sociaux, fraude fiscale, distribution fictive de dividendes…).
Les actes accomplis par un interdit sont inopposables aux tiers de bonne foi.
La bonne foi est toujours présumée.
Ces actes sont toutefois opposables à l'interdit
Para 2 : Les conditions liées à l’activité
Certaines activités sont contraires à l’ordre public parce que certains biens ou prestations sont
hors du commerce juridique. Les organes humains ne peuvent pas par exemple, faire l’objet
d’un commerce.
Section III : Les obligations du commerçant
Para 1 : l’Immatriculation au RCCM
Toute personne physique ou morale ayant la qualité de commerçant doit, dès le début de
l’exploitation de ce commerce, requérir au greffe de la juridiction compétence dans le ressort
duquel le commerce est exploité, afin de se faire immatriculer au Registre du Commerce et du
Crédit Mobilier (RCCM).
L’immatriculation au RCCM est requise pour toute personne physique ou société
commerciale ayant son siège au Sénégal. Ainsi, l’immatriculation au RCCM confère à la
société la personnalité juridique.
De plus tous les commerçants doivent avoir un Numéro d’Immatriculation
Ces informations doivent figurer sur tous les documents commerciaux.
En l’absence d’inscription, la personne effectuant des actes de commerce par nature sera
considérée comme un commerçant de fait (ce dernier est soumis aux obligations du
commerçant de droit et non aux avantages)
Para 2 : Les obligations comptables et fiscales
Le commerçant dispose de différents instruments pour tenir sa comptabilité, les livres et les
comptes qui sont d’abord des outils de gestion de son entreprise, mais permettent d’établir des
moyens de preuve, car il n’est pas possible de passer des actes pour toutes les opérations
commerciales.
Le commerçant est aussi soumis à des obligations fiscales telles que l’Impôt et les taxes.
Section IV : Les droits et avantages du commerçant
A- La liberté de preuve
En droit commercial cette grande facilité dans la production de la preuve s’explique par des
considérations pratiques. La rapidité des opérations commerciales commande que l’on ne
s’encombre pas de formes. Il est d’usage que de nombreux contrats soient conclus par
téléphone ou par fax, voire de façon tacite.
B- La protection contre la concurrence déloyale
Le système libéral dans lequel nous évoluons encourage la concurrence, mais faut-il que cette
concurrence soit saine et loyale car celle déloyale est interdite et sanctionnée. Ainsi
constituent des actes de concurrence déloyale :
- Les actes ou pratique qui sont de nature à créer la confusion avec l’entreprise d’autrui,
ses produits et services (marque, nom commercial…)
- Les actes ou pratiques qui portent atteinte à l’image, à la réputation d’une entreprise
appartenant à autrui (publicité comparative) ou qui induisent en erreur (publicité
mensongère)
- Le dénigrement : C’est l’allégation fausse ou abusive qui discrédite l’entreprise
d’autrui (produit ou service)
- L’acte ou la pratique qui entraine la divulgation (espionnage, divulgation de secrets de
fabrication…).
- La désorganisation de l’entreprise concurrente ou du marché (pratique de prix
anormalement bas, le débauchage du personnel, l’incitation du personnel à la grève, la
désorganisation du réseau de vente…)
C- Le droit au renouvellement du bail
Pour comprendre ce droit, il faut partir du fait que très souvent, le commerçant est locataire du
local qu’il exploite. Et si le propriétaire ou le bailleur lui donne congé c’est-à-dire, demande la
résiliation du contrat, il perd sa clientèle. C’est pourquoi il a un droit de renouvellement du
bail encadré par mesure de protection.
Pour qu’un commerçant puisse bénéficier du droit au bail, il faut qu’il ait exercé son activité
pendant au moins deux ans dans le local et sans distinction entre le bail à durée déterminée et
bail à durée indéterminée ; Exploiter le local conformément aux dispositions du contrat. Et au
moment de la demande de renouvellement, être le véritable preneur.
S’il s’agit d’un bail à durée déterminée, le locataire commerçant, doit demander le
renouvellement au plus tard 3 mois avant la date d’expiration du bail et lorsqu’il s’agit d’un
bail à durée indéterminée, la date d’échéance n’étant pas connue à l’avance, le locataire doit
attendre que le bailleur lui notifie le congé. Chaque partie peut prendre l’initiative du congé et
doit le signifier à l’autre au plus tard 6 mois avant la date d’effet. Si le bailleur prend
l’initiative, le locataire qui ne veut pas partir lui notifie la contestation du congé qui doit se
faire au plus tard à la date d’effet du congé. La suite dépendra alors de l’attitude du bailleur.
Si le bailleur accepte, il y aura renouvellement pour 3 ans sauf stipulation contraire. Et s’il
refuse sans motif légitime, il paye une indemnité d’éviction au locataire, par contre si le motif
est fondé le refus est justifié et sans indemnité.
D- L’arbitrage commercial
L’arbitrage est un mode alternatif de règlement de litige en matière commerciale et civile.
Dans le domaine commercial les opérateurs préfèrent généralement le règlement des litiges
par la voie d’arbitrage à cause de sa rapidité et sa confidentialité.
L’arbitrage est une convention par laquelle deux ou plusieurs personnes décident de confier à
un arbitre le soin de régler leurs différends présents ou futurs. Cette convention peut intervenir
à deux moments distincts.
- La clause compromissoire : antérieurement à la naissance du litige
Cette convention, avant la naissance de tout litige, peut figurer dans un contrat sous la forme
d’une clause compromissoire.
- Le compromis : postérieurement à la naissance du litige
Cette convention peut également intervenir en cours de litige entre les parties qui décident de
recourir à l’arbitrage pour régler leurs différends et qui rédigent alors un compromis
d’arbitrage.
Les arbitres doivent être en nombre impair.
La décision rendue par les arbitres s’appelle la sentence arbitrale. Elle possède dès qu’elle est
rendue l’autorité de la chose jugée, mais elle n’a pas de force exécutoire. Elle ne peut faire
l’objet d’une exécution forcée car l’arbitre n’a pas le pouvoir de contraindre. Mais le
bénéficiaire de la sentence peut demander l’exequatur, qui est une procédure qui permet
d’obtenir du juge la possibilité de contraindre à l’exécution par l’apposition de la formule
exécutoire. Elle n’est pas susceptible d’appel ou d’opposition, ni de pourvoi en cassation.
Toutefois elle peut faire l’objet :
De recours en annulation devant le Tribunal de Grande Instance du lieu du siège du tribunal
arbitral lorsque la voie d’arbitrage est ouverture sans convention d’arbitrage ou sur la base
d’une convention nulle, en cas de non-respect de la mission du tribunal (tribunal
irrégulièrement constitué, arbitre irrégulièrement désigné, sentence non motivé…)
La décision rendue sur le recours en annulation est susceptible de pourvoi en cassation devant
la Cour Commune de Justice et d’Arbitrage.
De tierce opposition lorsque la sentence porte atteinte aux droits d’une personne qui n’a été
ni partie ni représentée. Cette personne peut exercer le recours. L’affaire revient devant le
même arbitre ou tribunal arbitral.
De recours en révision devant le Tribunal arbitral qui a rendu la sentence, lorsqu’il y a
découverte après la sentence de faits décisifs jusque-là inconnus de l’arbitre et de la partie
contre laquelle la sentence a été prononcée.
E- La prescription quinquennale de l’action en justice commerciale
Quand les commerçants veulent aller en justice ou en arbitrage, ils ont un délai de 5 ans pour
le faire à moins qu’un délai plus court ne soit prévu sinon l’action sera prescrite, c’est-à-dire
la perte de ce droit. (En matière de vente commerciale le délai est de 2 ans ; aussi les
commerçants peuvent réduire le délai sans dépasser un an et prolonger le délai sans dépasser
10 ans)
F- La solidarité passive entre codébiteurs commerçants
Lorsque plusieurs codébiteurs commerçants doivent à un créancier une seule et même
obligation (ex : dette de somme d’argent), le plus solvable d’entre eux doit exécuter la totalité
de l’obligation avant de se retourner contre les autres codébiteurs.
Section V : Le fonds de commerce
Le fonds de commerce est constitué par un ensemble de moyens qui permettent au
commerçant d'attirer et de conserver sa clientèle.
A- Les éléments constitutifs du fonds de commerce
On distingue les éléments obligatoires et les éléments facultatifs
1- Les éléments obligatoires
Il s’agit de la clientèle et du nom commercial ou de l’enseigne
- La clientèle
L’élément principal du fonds de commerce est constitué par la clientèle et l’achalandage. La
clientèle est la valeur qui représente un maintien escompté des relations d’affaires entretenues
avec l’ensemble des clients du commerçant. Quant à l’achalandage, il s’agit du client de
passage qui apprécie la commodité de l’emplacement.
- le nom commercial : c’est l’appellation sous laquelle le commerçant exerce son
activité.
- l’enseigne : c’est l’emblème, le logo apposé sur le local permettant d’individualiser le
fonds de commerce. Elle peut être distincte ou non du nom commercial.
2- Les éléments facultatifs
- Les biens meubles corporels
Le matériel : Il est constitué des éléments d’équipement affectés à l’exercice de l’activité. Il
comprend : le mobilier, les machines, les installations etc.
Les marchandises : ce sont les produits destinés à être vendus.
- Les éléments incorporels
o Le bail à usage professionnel ou droit au bail
Il définit un statut protecteur au commerçant en lui accordant notamment un droit au
renouvellement lorsque le contrat arrive à son terme et la possibilité d’étendre son activité au-
delà de la destination initialement prévue.
o La propriété industrielle
On entend par droit de propriété industrielle l’ensemble des monopoles d’exploitation et
d’utilisation. Il comprend : la marque, les brevets, les dessins et modèles.
La marque : c’est un signe susceptible de représentation graphique et qui sert à distinguer les
services ou produits du commerçant.
Le brevet : c’est un droit de propriété ayant pour objet une invention.
Le dessin ou le modèle correspond à l’apparence d’un produit ou d’une partie de produit,
caractérisé en particulier par ses lignes, ses contours, ses couleurs, sa forme, sa texture ou ses
matériaux.
B- Les opérations liées au fonds de commerce
Le fonds de commerce peut faire l’objet d’une location ou d’une vente.
- La Location-Gérance
Le fonds de commerce peut être exploité directement ou en exécution d'un contrat de
location-gérance.
L'exploitation directe peut être le fait d’un commerçant, même s’il est entreprenant, ou d'une
société commerciale.
La location-gérance est une convention par laquelle le propriétaire du fonds de commerce,
personne physique ou morale, en concède la location, en qualité de bailleur, à une personne
physique ou morale, locataire-gérant, qui l’exploite à ses risques et périls.
L’entreprenant ne peut être partie à un contrat de location-gérance.
Le locataire-gérant doit payer au bailleur du fonds un loyer correspondant à la redevance due
pour la jouissance des locaux, et un loyer pour la jouissance des éléments corporels et
incorporels du fonds de commerce tels que décrits dans le contrat de location-gérance.
Le locataire-gérant a la qualité de commerçant, et est soumis à toutes les obligations qui en
découlent.
- La cession ou vente du fonds de commerce
La cession du fonds de commerce est un contrat de vente ayant pour objet un fonds de
commerce. Elle obéit aux règles générales de la vente.
La vente d'un fonds de commerce peut être réalisée soit par acte sous-seing privé, soit par
acte authentique.
- Le nantissement du fonds de commerce
Le nantissement est l’opération par laquelle, le débiteur du fonds de commerce consent à son
créancier une sureté qui a pour objet un fonds de commerce. Autrement dit c’est une garantie
qui porte sur un bien meuble incorporel. Il peut porter sur tous les éléments du fonds, à
condition qu’une stipulation désigne spécialement les éléments et qu’elle fasse l’objet d’une
mention spéciale au RCCM.
CHAPITRE II : L’ENTREPRENANT
C’est un entrepreneur individuel, personne physique qui, sur simple déclaration d’activité au
RCCM, exerce une activité professionnelle civile, commerciale, artisanale ou agricole.
Il est dispensé d’immatriculation au RCCM, lorsque son chiffre d’affaire durant deux années
consécutives n’excède pas les seuils fixés par l’Acte Uniforme portant organisation et
harmonisation des comptabilités des entreprises.
Les seuils sont :
-30 millions de FCFA pour les entreprises de négoce
-20 millions de FCFA pour les entreprises artisanales et assimilées
-10 millions de FCFA pour les entreprises de service
SOUS- PARTIE II : LE DROIT DES SOCIETES COMMERCIALES
La société commerciale est créée par deux (2) ou plusieurs personnes qui conviennent, par un
contrat, d'affecter à une activité des biens en numéraire, en nature, ou de l'industrie, dans le
but de partager le bénéfice ou de profiter de l’économie qui peut en résulter.
Les associés s’engagent à contribuer aux pertes dans les conditions prévues par le présent
Acte uniforme.
La société commerciale peut être également créée, dans les cas prévus par l’Acte Uniforme
portant sur le Droit des Sociétés Commerciales (AU/DSC), par une seule personne,
dénommée « associé unique », par un acte écrit.
La loi déclare commerciale à raison de leur forme et quelle que soit leur objet, les sociétés en
nom collectif(SNC), les sociétés en commandite simple(SCS), les sociétés à responsabilité
limitée(SARL), les sociétés anonymes(SA) et les sociétés par actions simplifiées(SAS).
CHAPITRE I : LES DIFFERENTES SOCIETES COMMERCIALES
1. Les sociétés de personnes
Ce sont des sociétés constituées en fonction de la qualité personnelle de chaque associé et
dans lesquelles les associés sont tous commerçants, et répondent indéfiniment et
solidairement des dettes sociales ; Exemple : Les sociétés en nom collectif(SNC) et les
sociétés en commandite simple(SCS) pour les associés commandités car ayant le statut des
associés en nom collectif.
Le capital est formé de parts sociales.

2. Les sociétés de capitaux


Elles sont constituées en fonction des capitaux apportés par chaque associé et dans lesquelles
les associés ne sont pas forcément des commerçants, et ne sont tenus des dettes sociales que
dans la limite de leur apport ; Exemple : les sociétés anonymes(SA), les sociétés à actions
simplifiées(SAS).
Leur capital est formé d’actions, qui contrairement aux parts sociales, sont en principe
librement négociables.
3. La société à responsabilité limitée(SARL)
C’est une société de type hybride c’est à dire qui comprend certains points communs avec
les sociétés de personne tels que le capital de la société divisé en part sociale et enfin la
gestion de la société confiée à un gérant. Elle a aussi des caractères communs avec les
sociétés de capitaux à savoir la responsabilité limitée des associés et la non exigence de la
qualité de commerçant. La survenance d’un évènement atteignant personnellement un associé
tel que le décès, la faillite ou l’incapacité, est en principe sans effet sur la société.
4. Les sociétés sans personnalité morale
Il s’agit des sociétés en participation, des sociétés créées de fait et des sociétés de fait.

 La société en participation
C’est celle que les associés ont décidés de ne pas immatriculer au RCCM et par conséquence,
elle n’a pas la personnalité morale et n’est pas soumise à la publicité.
L’existence de cette société peut être prouvée par tous moyens
Les associés conviennent librement de l’objet, de la durée, des conditions de fonctionnement,
des droits des associés et de la fin de la société.
A l’égard des tiers chaque associé contracte en son nom personnel et est seul engagé à leur
égard. s’ils agissent indéfiniment leur responsabilité sera solidaire.
Cette forme de société est autorisée par la loi.

 La société créée de fait


C’est lorsque deux ou plusieurs personnes physiques ou morales se comportent comme des
associés sans avoir constitué entre elles, l’une des formes de sociétés reconnues par l’acte
uniforme.

 La société de fait
Cette forme de société existe, lorsque deux ou plusieurs personnes physiques ou morales ont
constitué entre elles, une société reconnue par le présent acte uniforme, mais qui comporte un
vice de formation non régularisé, ou ont constitué entre elles une société non reconnue par le
présent acte uniforme.
5. Les groupements d’intérêt économique (GIE)
Le groupement d'intérêt économique est celui qui a pour but exclusif de mettre en œuvre pour
une durée déterminée, tous les moyens propres à faciliter ou à développer I' activité
économique de ses membres, à améliorer ou à accroitre les résultats de cette activité.
Son activité doit se rattacher à l'activité économique de ses membres et ne peut avoir qu'un
caractère auxiliaire par rapport à celle-ci.
Le groupement d'intérêt économique ne donne pas lieu par lui-même à la réalisation et au
partage des bénéfices.
Deux (2) ou plusieurs personnes physiques ou morales peuvent constituer entre elles un
groupement d'intérêt économique, y compris les personnes exerçant une profession libérale.
Les droits des membres ne peuvent être représentés par des titres négociables.
Le groupement d'intérêt économique jouit de la personnalité morale et de la pleine capacité à
compter de son immatriculation au RCCM.
Les membres du groupement d'intérêt économique sont tenus des dettes du groupement sur
leur patrimoine propre.
Les membres du groupement d'intérêt économique sont solidaires du paiement des dettes du
groupement, sauf convention contraire avec le tiers cocontractant.
Sous réserve des dispositions du présent Acte uniforme, le contrat détermine l'organisation du
groupement d'intérêt économique et fixe librement la contribution de chaque membre aux
dettes.
A défaut, chaque membre supporte une part égale.
Tout membre peut se retirer du groupement dans les conditions prévues dans le contrat, sous
réserve qu'il ait exécuté ses obligations.
CHAPITREII : LES REGLES GENERALES SUR LES SOCIETES
COMMERCIALES
SECTION I : LA QUALITE D’ASSOCIE
Une personne physique ou morale ne peut être associée dans une société commerciale
lorsqu'elle fait l'objet d'une interdiction, incapacité ou incompatibilité prévue par une
disposition légale ou règlementaire.
 Les mineurs et les majeurs incapables ne peuvent être associés d'une société dans laquelle
ils seraient tenus des dettes sociales au-delà de leurs apports.
Il en résulte, qu’ils ne peuvent pas être associés dans une SNC, associé commandité dans une
SCS.
En revanche, ils peuvent être actionnaires dans une SA, associés commanditaire dans une
SCS, associés dans une SARL, et associés dans une SAS, puisque la capacité de faire du
commerce n’est pas exigé dans ces situations.
 Des époux ne peuvent être associés d’une société dans laquelle ils seraient tenus des dettes
Sociales indéfiniment ou solidairement.
Cela vise la SNC, SCS (associé commandité). Par contre deux époux peuvent être associés
dans une SA, SARL, SCS (associé commanditaire) et dans une SAS.

SECTION II : LES STATUTS


Les statuts sont établis par acte notarié ou par tout acte offrant des garanties d'authenticité
dans l'état du siège de la société déposé avec reconnaissance d'écritures et de signatures par
toutes les parties au rang des minutes d'un notaire. Ils ne peuvent être modifiés qu'en la même
forme.
Les statuts constituent soit le contrat de société, en cas de pluralité d'associés, soit l'acte de
Volonté d'une seule personne, en cas d'associé unique.
Les statuts mentionnent :
 La forme de la société,
 Sa dénomination suivie, le cas échéant, de son sigle,
 L’objet social : la nature et le domaine de son activité,
 Son siège social,
 Sa durée,
 L’identité des apporteurs en numéraire, en nature, et en industrie,
 L’identité des bénéficiaires d'avantages particuliers et la nature de ceux-ci,
 Le montant du capital social,
 Le nombre et la valeur des titres sociaux émis,
 Les clauses relatives à la répartition du résultat,
 Les modalités de son fonctionnement.
SECTION III : LES APPORTS
Chaque associé doit faire un apport à la société. Chaque associé est débiteur envers la société
de tout ce qu'il s'est obligé à lui apporter.
Il existe trois sortes d’apports et chaque associé peut apporter à la société :
 De I' argent, (apport en numéraire),
 Des biens, (apport en nature),
 Des connaissances techniques ou professionnelles, des services (apport en industrie)
En contrepartie de leurs apports, les associés reçoivent des titres émis par la société tels que :
« actions » dans les sociétés par action (SA, SAS) et « parts sociales » dans les (SNC, SCS,
SARL)
SECTION IV : LA DISSOLUTION
La société prend fin :

 Par l’expiration du temps pour lequel elle a été constituée,


 Par la réalisation ou l'extinction de son objet,
 Par l’annulation du contrat de société,
 Par décision des associés,
 Par la dissolution anticipée prononcée par la juridiction compétente, à la demande
d'un associé,
 Par l'effet d'un jugement ordonnant la liquidation des biens de la société,
 Pour toute autre cause prévue par les statuts.
La dissolution de la société entraine de plein droit sa liquidation. Les opérations de liquidation
consistent à réaliser l’actif pour faire face au passif social.
Le liquidateur représente la société qu’il engage pour tous les actes de la liquidation. Il est
habilité à payer les créanciers et à répartir entre les associés le solde disponible.
La dissolution doit être publiée au RCCM et insérée dans un journal d’annonce légale du lieu
du siège social et n’aura d’effet à l’égard des tiers qu’à partir de cette date.
CHAPITRE III : LES REGLES SPECIFIQUES POUR CHAQUE TYPE DE SOCIETE
SECTION I : LA SOCIETE EN NOM COLLECTIF SNC
La société en nom collectif est celle dans laquelle tous les associés sont commerçants et
répondent indéfiniment et solidairement des dettes sociales. Le capital social est divisé en
parts sociales de même valeur nominale.
Les parts sociales ne peuvent être cédées qu'avec le consentement unanime des associes.

A- LA CONSTITUTION
1) LES CONDITIONS DE FOND
 Les associés
Les associés ont tous la qualité de commerçant et doivent avoir la capacité voulue pour faire
le commerce. Chaque associé est soumis aux obligations qui pèsent sur le commerçant
(immatriculation au RCCM). Ce type de société est donc interdit aux mineurs, aux majeurs
incapables, aux personnes soumises à une incompatibilité, une déchéance ou une interdiction.
La loi interdit également à deux époux d’être associé dans une SNC parce qu’ils seraient tenus
indéfiniment et solidairement des dettes sociales.

 L’objet social
L’activité de la société doit être licite.

 Le capital social
Il n’existe pas de capital minimum fixé par la loi.

 La dénomination sociale
La société doit être désignée par une dénomination sociale à laquelle peut être incorporé le
nom d’un ou de plusieurs associés, et qui doit être immédiatement précédé ou suivie des
mots « société en nom collectif » ou du sigle SNC.

 La durée
La durée ne peut excéder 99 ans

2) LES CONDITIONS DE FORME ET DE PUBLICITE


La SNC doit avoir des statuts établis par acte notarié ou par acte sous seing privé qui doit être
enregistré auprès d’un notaire. Elle doit se faire immatriculer au RCCM et elle doit publier un
extrait des statuts dans un journal d’annonces légales. Les statuts désignent l’acte constitutif
de la société comprenant des mentions obligatoires.

B- LE FONCTIONNEMENT
1- La gérance
La SNC peut désigner un ou plusieurs gérants, associés ou non, personnes physiques ou
morales, ou en prévoir la désignation dans un acte ultérieur en principe à l’unanimité.
Le gérant a pour mission de faire tous les actes de gestion dans l’intérêt de la société. Sa
fonction peut prendre fin par la révocation, la démission et l’arrivée du terme.
 La nomination du gérant
Les statuts organisent la désignation d’un ou de plusieurs gérants associés ou non, à
l’unanimité. A défaut d’organisation de la gérance par les statuts, tous les associés sont
réputés être gérants.

 La révocation du gérant
Si tous les associés sont gérants, ou si un gérant associé est désigné par les statuts, la
révocation de l'un d'eux ne peut être faite qu'à l'unanimité des autres associés.
Cette révocation entraine la dissolution de la société, à moins que sa continuation ne soit
prévue dans les statuts ou que les autres associés ne la décident à I ‘unanimité.
Le gérant associé révoqué peut décider de se retirer de la société en demandant le
remboursement de ses titres sociaux.
Le gérant qui n'est pas nommé par les statuts, qu'il soit associé ou non, peut être révoqué par
décision de la majorité en nombre et en capital des associés.

2- L’assemblée générale annuelle


Il est tenu chaque année, dans les six (6) mois qui suivent la clôture de I' exercice, une
assemblée générale annuelle, pour se prononcer sur les résultats de l’exercice.
En vue de cette assemblée, les associés reçoivent des documents sociaux 15 jours avant la
réunion.
L’assemblée générale ne se tient que si elle réunit une majorité d’associés représentant au
moins la moitié du capital social.

3- La cession des parts sociales


Les parts sociales représentent les droits que les associés reçoivent en contrepartie de leurs
apports.
Ces parts sociales sont cessibles avec le consentement de tous les associés.
A défaut de consentement de tous les autres associés, la cession ne peut avoir lieu, mais les
statuts peuvent prévoir une procédure de rachat pour permettre le retrait de l’associé cédant.

4- Le contrôle de la société
Outre le droit d’information préalable à l’assemblée générale, les associés non gérants ont le
droit de consulter deux fois par an tous les documents sociaux.
Les SNC sont tenues de désigner au moins un commissaire aux comptes lorsqu’elles
remplissent à la clôture de l'exercice social, deux (2) des conditions suivantes :
1) Le total du bilan supérieur à deux cent cinquante millions (250.000.000) de francs
CFA,
2) Le chiffre d'affaires annuel supérieur à cinq cents millions (500.000.000) de francs
CFA,
3) L’effectif permanent supérieur à 50 personnes.
Sont tenues de designer au moins un (1) commissaire aux comptes.
C- LA DISSOLUTION
La société prend fin par le décès d'un associé, sauf prescription contraire des statuts
La société prend également fin lorsqu'une décision de liquidation des biens, de faillite ou des
mesures d'incapacité ou d'interdiction d'exercer une activité commerciale sont prononcés à
l'égard d'un associé, à moins que les statuts de la société ne prévoient la continuation, ou que
les autres associés ne le décident à l'unanimité.

SECTION II : LA SOCIETE EN COMMANDITE SIMPLE (SCS)


La société en commandite simple est celle dans laquelle coexistent un ou plusieurs associés
indéfiniment et solidairement responsables des dettes sociales, dénommés « associés
commandités », avec un ou plusieurs associés responsables des dettes sociales dans la limite
de leurs apports, dénommés « associés commanditaires » ou « associés en commandite », et
dont le capital est divisé en parts sociales.

A- LA CONSTITUTION
1- Les conditions de fond
 Les associés
Les associés commandités doivent être des commerçants. Cette condition n’est pas exigée des
associés commanditaires

 Le capital social
Aucun capital minimum n’est fixé par la loi pour sa constitution.

 L’objet social
La société doit avoir une activité licite.

 La dénomination sociale
La société en commandite simple est désignée par une dénomination sociale qui doit être
immédiatement précédée ou suivie en caractères lisibles des mots : « société en commandite
simple » ou du sigle : « S.C.S. ».
Le nom d'un associé commanditaire ne peut en aucun cas être incorporé à la dénomination
sociale, à défaut de quoi ce dernier répond indéfiniment et solidairement des dettes sociales.

 La durée
Mêmes règles avec la SNC.

B- LE FONCTIONNEMENT
1) La gérance
La société en commandite simple est gérée par tous les associés commandités, sauf clause
contraire des statuts qui peuvent désigner un ou plusieurs gérants, parmi les associés
commandités, ou en prévoir la désignation par un acte ultérieur, dans les mêmes conditions et
avec les mêmes pouvoirs que dans une société en nom collectif.
L’associé ou les associés commanditaires ne peuvent faire aucun acte de gestion externe,
même en vertu d'une procuration.
2) L’assemblée générale annuelle
Ce sont les mêmes règles avec la SNC qui s’appliquent concernant l’AG des SCS.
La modification des statuts est décidée avec le consentement de tous les commandités et la
majorité en nombre et en capital des commanditaires.

3) La cession des parts sociales


Les parts sociales ne peuvent être cédées qu'avec le consentement de tous les associés.
Toutes fois les statuts peuvent stipuler que :
- Les parts des associés commanditaires sont librement cessibles entre associés ;
- Les parts des associés commanditaires peuvent être cédées à des tiers étrangers à la
société avec le consentement de tous les associés commandités et de la majorité en
nombre et en capital des associés commanditaires ;
- Un associé commandité peut céder une partie de ses parts à un associé commanditaire
ou à un tiers étranger à la société avec le consentement de tous les associés
commandités et de la majorité en nombre et en capital des associés commanditaires.
4) Le contrôle de la société.
Les associés commanditaires et les associés commandités non gérants ont le droit, deux (2)
fois par an, d'obtenir la communication des livres et des documents sociaux et de poser par
écrit des questions sur la gestion sociale, auxquelles ils doivent avoir des réponses également
par écrit.

C- LA DISSOLUTION
La société continue malgré le décès d'un associé commanditaire. S'il est stipulé que malgré le
décès de l'un des associés commandités, la société continue avec ses héritiers, ceux-ci
deviennent associés commanditaires lorsqu'ils sont mineurs non émancipés.
Si l’associé décédé était seul associé commandité et si ses héritiers sont alors mineurs non
émancipés, il doit être procédé à son remplacement par un nouvel associé commandité ou à la
transformation de la société dans un délai d'un (1) an à compter du décès.
A défaut, la société est dissoute de plein droit à l’expiration du délai prévu à l’alinéa
précèdent.
SECTION III : LA SOCIETE A RESPONSABILITE LIMITEE (SARL)
La société à responsabilité limitée est une société dans laquelle les associés ne sont
responsables des dettes sociales qu'à concurrence de leurs apports et dont les droits sont
représentés par des parts sociales.
Elle peut être instituée par une personne physique ou morale, ou entre deux ou plusieurs
personnes physiques ou morales.
Elle est désignée par une dénomination sociale qui doit être immédiatement précédée ou
suivie en caractères lisibles des mots : « société à responsabilité limitée » ou du sigle : «
S.A.R.L. ».

A- LA CONSTITUTION
1) LES CONDITIONS DE FOND
 La qualité des associés
Il n’est pas exigé des associés la qualité de commerçant. Par conséquence, le mineur non
émancipé, le majeur incapable, les personnes frappées incompatibilité, les interdits et deux
époux peuvent être membre d’une SARL.

 Le capital social
Sauf dispositions nationales contraires, le capital social doit être de 1.000.000 de francs CFA
au moins. II est divisé en parts sociales égales dont la valeur nominale ne peut être inférieure
à 5.000 francs CFA.
NB : Au Sénégal pas de minimum pour le capital social ainsi que pour la valeur nominale
d’une part sociale.
Les parts sociales doivent être souscrites en totalité par les associés. Elles doivent être
intégralement libérées lorsqu'elles représentent des apports en nature.
Les parts représentant des apports en numéraire sont libérées lors de la souscription du capital
de la moitié au moins de leur valeur nominale.
La libération du surplus intervient en une ou plusieurs fois dans un délai de 2 ans à compter
de l'immatriculation de la société au RCCM, selon les modalités définies par les statuts.

2) LES CONDITIONS DE FORME ET DE PUBLICITE


Voir SNC

B- LE FONCTIONNEMENT
1) La gérance
 Nomination
La SARL est gérée par une ou plusieurs personnes physiques, associés ou non. Les gérants
sont nommés par les associés dans les statuts ou dans un acte postérieur à la majorité des
associés représentants plus de la moitié du capital.
Les fonctions de gérant sont gratuites ou rémunérées dans les conditions fixées dans les
statuts, ou dans une décision collective des associés.
 Durée du mandat
Il est nommé pour 4 ans renouvelables, sauf dispositions contraires des statuts.

 Pouvoirs du gérant
Le gérant a pour fonction de faire tous les actes de gestion dans l’intérêt de la société.
Les gérants sont responsables individuellement ou solidairement selon le cas envers la société
ou envers les tiers, soit des infractions, soit des violations des statuts, soit des fautes commises
dans leur gestion.

 Révocation
Le ou les gérants statutaires ou non sont révocables par décision des associés représentant
plus de la moitié des parts sociales. Le gérant est révocable par la juridiction compétente, dans
le ressort de laquelle est situé le siège social, pour juste motif, à la demande de tout associé.
Les gérants peuvent aussi démissionner librement.

2) Le contrôle
Les SARL qui remplissent, à la clôture de l’exercice social, deux des conditions suivantes,
sont tenues de designer au moins un commissaire aux comptes :
- Total du bilan supérieur à 125.000.000 de francs CFA ;
- Chiffre d'affaires annuel supérieur à 250.000.000 de francs CFA ;
- Effectif permanent supérieur à 50 personnes ;
La désignation d’un commissaire aux comptes est facultative, si les conditions ci-dessus ne
sont pas remplies.
Le commissaire aux comptes est nommé pour trois exercices par un ou plusieurs associés
représentant plus de la moitié du capital social. Il a pour mission de vérifier la régularité et la
sincérité des comptes sociaux.
Certaines personnes ne peuvent pas être commissaire aux comptes de SARL : Il s’agit des
fondateurs, des associés, des dirigeants sociaux de la société ou de ses filiales ainsi que leurs
conjoints.

3) Les opérations relatives aux parts sociales


a- La cession des parts entre vifs
La cession des parts sociales entre vifs doit être constatée par écrit, notifiée à la société, et
publiée au RCCM ; elle entraine la modification des statuts.

 La cession des parts entre associés


La transmission des parts sociales entre associés est organisée librement par les statuts. A
défaut, la transmission entre associés est libre.

 La cession à des tiers


Les statuts peuvent prévoir les modalités de cession des parts sociales à des tiers étrangers à la
société.
A défaut, la transmission des parts sociales à des tiers se fera avec le consentement de la
majorité des associés non cédants représentant les ¾ des parts sociales après déduction faite
des parts de l’associé cédant.

b- La transmission pour cause de décès


En principe, la transmission pour cause de décès d’un associé, à un ou plusieurs héritiers ou
successeurs est libre. Toutes fois les statuts peuvent prévoir une clause d’agrément dans des
conditions qu’ils définissent.

4) Le nantissement des parts sociales


Le nantissement est un gage sans dépossession du débiteur. Ce nantissement doit être constaté
par un écrit, signifié à la société et publié au RCCM pour être opposable aux tiers.
Les associés peuvent donner en nantissement leurs parts sociales.

5) Les décisions collectives des associés


Elles sont prises en assemblée ou par consultation écrite. Il existe deux assemblées :
L’assemblée générale ordinaire et l’assemblée générale extraordinaire.
Les associés sont convoqués 15 jours avant la tenue des assemblées par lettre au porteur
contre récépissé, par lettre recommandée avec accusé de réception, télécopie ou courrier
électronique.
a- L’assemblée générale ordinaire (AGO)
Elle se réunit dans les 6 mois de la clôture de l’exercice pour statuer sur les résultats de
l’exercice écoulé, pour procéder à la nomination et au remplacement des gérants ou
commissaires aux comptes et d’approuver les conventions intervenues entre la société et un
gérant ou un associé et de statuer sur toutes les questions qui n’entrainent pas modifications
des statuts.
Les décisions ordinaires sont adoptées par un ou plusieurs associés représentant plus de la
moitié du capital social sur première convocation (majorité absolue).
Si cette majorité n’est pas obtenue et sauf stipulation contraire des statuts, les associés sont
convoqués une seconde fois et les décisions sont prises à la majorité simple.

b- L’assemblée générale extraordinaire (AGE)


Elle a pour objet de statuer sur les modifications des statuts.
En principe les décisions extraordinaires sont adoptées par les associés représentant au moins
les ¾ du capital social.
Cependant l’unanimité des associés est requise dans les cas suivants :
- Augmentation des engagements des associés (augmentation du montant nominal des
parts sociales) ;
- Transformation de la société en SNC ou en SAS ;
- Transfert du siège social dans un état autre qu’un état membre de l’OHADA.
NB : Lorsque la société ne comprend qu’un seul associé, les décisions ordinaires et
extraordinaires sont prises par l’associé unique.
C- LA DISSOLUTION
La SARL est dissoute pour toutes les causes communes de dissolution.
Elle n’est pas dissoute en cas d’interdiction, de faillite ou d’incapacité d’un associé
Elle n’est pas non plus dissoute par le décès d’un associé, sauf stipulation contraire des statuts

SECTION IV : LA SOCIETE ANONYME (SA)


La société anonyme est une société dans laquelle les actionnaires ne sont responsables des
dettes sociales qu'à concurrence de leurs apports et dont les droits des actionnaires sont
représentés par des actions.
La société anonyme peut être constituée par une seule personne.
La société anonyme est désignée par une dénomination sociale qui doit être immédiatement
précédée ou suivie en caractères lisibles des mots : « société anonyme » ou du sigle : « S.A. »
et du mode d'administration de la société tel que prévu par la loi.

A- CONSTITUTION
1) LES CONDITIONS DE FOND
a- Les associés
Il n’est pas exigé d’eux d’être commerçant. Il en résulte que les mineurs non émancipés et les
majeurs incapables peuvent être membres de la Société Anonyme.

b- Le capital social
 Le montant
Le capital social minimum est fixé 10.000.000 de francs CFA.
II est divisé en actions dont le montant nominal est librement fixé par les associés et ne peut
être inférieur à 10.000 francs CFA.
Le capital de la société anonyme doit être entièrement souscrit avant la date de la signature
des statuts.
Le capital peut être augmenté par de nouveaux apports faits à la société, par l’incorporation de
réserves, de bénéfices ou de primes d’apports, d’émission ou de fusion.

 Les apports en numéraire


Ils doivent être libérées du ¼ au moins de leur valeur nominale lors de la souscription du
capital. Le reste (3/4) doit être libéré dans un délai de 3 ans à compter de l’immatriculation au
RCCM.

 Les apports en nature


Ils doivent être intégralement libérés lors de la souscription du capital social. Ils sont évalués
par un commissaire aux apports.
NB : Les actions ne peuvent représenter des apports en industrie (c’est-à-dire il n’existe pas
d’apport en industrie dans les SA).
2) LES CONDITIONS DE FORME
Idem avec les autres sociétés.

3) L’ASSEMBLEE GENERALE CONSTITUTIVE


Elle a pour mission :
- D’approuver ou désapprouver le rapport du commissaire aux apports sur l’évaluation
des apports en nature ;
- De constater que le capital est entièrement souscrit et que les actions sont libérées dans
les conditions ci-dessus ;
- De nommer les premiers administrateurs ou l’administrateur général ;
- D’adopter les statuts de la société ;
- De statuer sur les actes accomplis pour le compte de la société en formation
L’AGC ne délibère sur 1ére convocation valablement que si les souscripteurs présents ou
représentés possèdent au moins la moitié(½) des actions. A défaut de quorum il est adressé
une deuxième convocation ou l’assemblée ne délibère valablement que si les souscripteurs
présents ou représentés possèdent au moins le quart(¼) des actions .A défaut de ce quorum
une 3éme convocation est adressé et ne délibère valablement que si les conditions visées à la
deuxième convocation sont réunies c’est-à-dire au quart(¼) des actions.
L’AGC statue à la majorité des (2/3) des voix dont disposent les souscripteurs présents ou
représentés
B- FONCTIONNEMENT
1) LES ORGANES D’ADMINISTRATION ET DE GESTION
La SA peut être administrée, soit avec un conseil d’administration, soit avec un administrateur
général.

a- La SA avec Conseil d’Administration


La SA avec conseil d'administration est dirigée soit par un président-directeur général, soit par
un président du conseil d'administration et un directeur général.
Le conseil d’administration est composé de 3 membres au moins et de 12 au plus, personne
physique ou morale, actionnaire ou non (dans la limite du tiers de ses membres)
Les premiers administrateurs sont désignés pour un mandat ne pouvant excéder 2 ans. Après
cela, ils sont désignés pour un mandat ne pouvant excéder 6 ans.
Il a pour fonction de déterminer les orientations de l’activité de la société et veille à leur mise
en œuvre ; il procède aux contrôle et vérifications qu’il juge opportuns ; il est saisi de toute
autorisation préalable relative à toute convention entre la société et les dirigeants sociaux ou
entre la société et un actionnaire détenant une participation supérieure ou égale à 10% du
capital social.
Le conseil ne délibère valablement que si la moitié au moins de ses membres est présente ; ses
décisions sont prises à la majorité des membres présents ou représentés.
1- LE PRESIDENT DIRECTEUR GENERAL (PDG)
Il est nommé par le conseil d’administration parmi ses membres. A peine de nullité le PDG
est une personne physique.
La durée de son mandat ne peut excéder celle de son mandat d’administrateur.
Il a pour mission de présider le conseil d’administration et les assemblées générales, d’assurer
la direction générale de la société et de représenter celle-ci dans ses rapports avec les tiers.
Sur proposition du PDG, le conseil d’administration peut donner mandat à une ou plusieurs
personnes physiques d’assister le PDG en qualité de Directeur Général Adjoint.
En accord avec la PDG, le conseil d’administration détermine l’étendue des pouvoirs qui sont
délégués au directeur général adjoint.
Dans ses rapports avec les tiers, il a les mêmes pouvoirs que le PDG. Il engage la société par
ses actes.

2- LE PRESIDENT DU CONSEIL D’ADMINISTRATION (PCA) ET LE


DIRECTEUR GENERAL (DG)
-Le président du conseil d’administration
Il est désigné par le conseil d’administration parmi ses membres.
La durée de son mandat ne peut excéder celle de son mandat d’administrateur.
Sa mission est de présider les réunions du conseil d’administration et les assemblées générales
et de veiller à ce que le conseil d’administration assure le contrôle de la gestion de la société
confiée au directeur général.
-Le directeur général
Il est nommé par le conseil d’administration parmi ses membres ou en dehors d’eux.
Il assure la direction générale de la société et la représente dans ses rapports avec les tiers.
La durée de son mandat est déterminée librement par le conseil d’administration. Il peut être
révoqué par le conseil d’administration à tout moment.

b- La SA avec Administrateur Général


Les SA qui comprennent un nombre d’actionnaires inférieur ou égal à 3 ont la faculté de ne
pas constituer un conseil d’administration et peuvent désigner un administrateur général.
Celui-ci est choisi parmi les actionnaires ou en dehors d’eux par les actionnaires.
Il assure les fonctions d’administration et de direction générale de la société.
L’administrateur général représente la société dans ses rapports avec les tiers. Il convoque et
préside les assemblées générales d’actionnaires. Il est investi des pouvoirs les plus étendus
pour agir en toutes circonstances au nom de la société et les exerce dans la limite de l’objet
social.
Le premier administrateur général est désigné pour un mandat ne pouvant excéder 2 ans.
Après cela il est désigné pour une durée ne pouvant excéder 6 ans.
Sur proposition de l‘administrateur général, l’assemblée générale des actionnaires peut
donner mandat à une ou plusieurs personnes physiques d'assister l’administrateur à titre
d'administrateur général adjoint.
L’assemblée fixe librement la durée des fonctions de l’administrateur général adjoint.
En accord avec l’administrateur général, l’assemblée générale détermine les pouvoirs qui sont
délégués à l ‘administrateur général adjoint.

2) LE CONTROLE DE LA SA
La SA doit désigner un commissaire aux comptes et un suppléant.
Les premiers commissaires aux comptes et leurs suppléants sont désignés pour une durée de 2
ans. Après cela ils sont désignés pour 6 ans.
Le commissaire aux comptes a pour mission de vérifier les valeurs et les documents
comptables de la société et de contrôler la conformité de sa comptabilité aux règles en
vigueur.
Certaines personnes ne peuvent être commissaires aux comptes auprès de la SA : ce sont les
fondateurs, les actionnaires, les dirigeants de la société ou de ses filiales et leurs conjoints, les
parents et alliés jusqu’au 4e degré.

3) LES ASSEMBLEES GENERALES D’ACTIONNAIRES


L’assemblée des actionnaires est convoquée par le conseil d’administration ou par
l’administrateur général.
La convocation est faite par avis inséré dans un journal d’annonces légales et par lettre
adressée aux actionnaires, 15 jours avant la réunion.

a- L’Assemblée Générale Ordinaire (AGO)


L’AGO est compétente pour statuer sur les comptes de l’exercice, pour décider de
l’affectation du résultat, pour nommer les membres du conseil d’administration ou de
l’administrateur général et les commissaires aux comptes, pour approuver ou refuser
d’approuver les conventions conclues entre les dirigeants sociaux et la société, pour émettre
des obligations enfin pour approuver le rapport du commissaire aux comptes.
Elle se réunit au moins une fois par an, dans les 6 mois suivant la clôture de l’exercice.
L’AGO ne délibère valablement sur 1ére convocation que si les actionnaires présents ou
représentés possèdent au moins le quart ¼ des actions. Sur 2éme convocation, aucun quorum
n’est requis. Les décisions sont prises à la majorité des voix exprimées.

b- L’Assemblée Générale Extraordinaire (AGE)


L’AGE est seule habilitée à modifier les statuts dans toutes leurs dispositions. Elle peut aussi
(autoriser les fusions, scission, transformation, transfert de siège social, dissolution par
anticipation ou prorogation de la durée)
L’AGE délibère valablement que si les actionnaires présents ou représentés possèdent au
moins la moitié( ¼ ) des actions, sur première convocation, et le quart( ¼ ) des actions sur
deuxième convocation .Lorsque le quorum n’est pas réuni, l’assemblée peut être une
troisième fois convoquée dans un délai qui ne peut excéder deux mois à compter de la date
fixée par la deuxième convocation, le quorum restant fixé au quart (¼ )des actions.
Les décisions sont prises à la majorité des deux tiers (2/3) des voix exprimées.

C- DISSOLUTION
La SA est dissoute pour toutes les causes communes de dissolution à toutes les sociétés avec
les mêmes effets.
Elle est également dissoute lorsque les capitaux propres deviennent inférieurs à la moitié du
capital social, sauf si elle réduit, son capital d’un montant égal aux pertes ou si elle reconstitue
les pertes au plus tard à la clôture du deuxième exercice suivant celui au cours duquel les
pertes ont été constatées.

D- LES VALEURS MOBILIERES


Ce sont les actions et les obligations émises par la SA. Les valeurs mobilières revêtent la
forme de titre au porteur ou de titre nominatif ; elles peuvent être données en nantissement.

a) LES ACTIONS
L’action est un titre qui représente le droit des associés.

- Les différentes formes d’actions


Les actions de capital correspondent à un apport constitutif de capital
Les actions de jouissance sont des actions amorties dont la valeur a été remboursée et qui ne
donne droit qu’au boni de liquidation.
Les actions de numéraire sont celles dont le montant est libéré en espèce et les actions
d’apport sont celles remises en contrepartie d’apport en nature.
Les actions au porteur sont des titres ne mentionnant pas le nom de son titulaire, mais
identifiées par un numéro d’ordre, et qui peuvent se transmettent de la main à la main.
Les actions nominatives sont des titres indiquant le nom du titulaire, et dont la transmission
ne peut s’effectuer qu’au moyen d’un transfert sur les registres de la société.

- La transmission des actions


Les actions sont en principe librement transmissibles c’est-à-dire sans condition.
Toutefois les statuts ou les conventions peuvent prévoir une clause d’inaliénabilité d’actions
d’une durée inférieure ou égale à 10 ans ; ou prévoir que la transmission d’actions à un tiers
étranger à la société sera soumise à l’agrément du conseil d’administration ou de l’assemblée
générale ordinaire des actionnaires.
Ces limitations ne concernent pas les cas de succession, de liquidation de communauté de
biens entre époux ou de cession à un conjoint, à un ascendant ou un descendant.
b) LES OBLIGATIONS
L’obligation est un titre négociable c’est-à-dire transmissible facilement sans condition, qui
représente un prêt consenti à une SA.
Pour émettre des obligations, il faut que la SA ait : au moins 2 ans d’existence, qu’elle ait
établi au moins deux bilans régulièrement approuvés par les actionnaires, que son capital soit
entièrement libéré, enfin il faut que l’émission d’obligation soit autorisée par l’AGO des
actionnaires.
L’AGO peut déléguer au conseil d’administration ou à l’administrateur général le droit de
procéder à cette émission d’obligations.
La souscription d’actions : C’est l’engagement pris par une personne d’acheter des actions
formant le capital social d’une SA
La libération d’action : C’est le versement de la somme d’argent ou la remise des biens
représentant la valeur des actions souscrites.
Le quorum : Est la fraction de capital nécessaire à la tenue d’une assemblée.

SECTION V : LA SOCIETE PAR ACTION SIMPLIFIEE


La société par action simplifiée est une société instituée par un ou plusieurs associés
responsables des dettes sociales qu'à concurrence de leurs apports et leurs droits sont
représentés par des actions.
La société est désignée par une dénomination sociale qui doit être immédiatement précédée ou
suivie en caractères lisibles des mots « société par actions simplifiée » ou du sigle « SAS », ou
« société à action simplifiée unipersonnelle », « SASU ».
NB : Les associés d’une SAS s’appellent « associés » et non actionnaires.

A- LA CONSTITUTION
La qualité commerciale des associés n’est pas exigée dans une SAS et ils peuvent être des
personnes physiques ou morales.
Le montant du capital social ainsi que celui du nominal des actions est fixé par les statuts.
La société peut émettre des actions en numéraire, en nature et en industrie. Elle peut émettre
des actions inaliénables résultant d'apports en industrie.
La société par actions simplifiée ne peut faire publiquement appel à l’épargne.
La SAS répond aux mêmes règles de forme déjà étudiées avec les autres types de sociétés.

B- LE FONCTIONNEMENT
Les statuts fixent les conditions dans lesquelles la société est dirigée. Ainsi, elle peut être
dirigée par un président ou par un ou plusieurs dirigeants que les statuts désignent à cet effet.
La société est représentée à l' égard des tiers par un président désigné dans les conditions
prévues par les statuts. Le président est investi des pouvoirs les plus étendus pour agir en toute
circonstance au nom de la société dans la limite de l’objet social.
Les statuts déterminent les décisions qui doivent être prises collectivement par les associés
dans les formes et conditions qu'ils stipulent. Les décisions prises en violation des clauses
statutaires sont nulles.
Sont tenues de designer au moins un (1) commissaire aux comptes les sociétés par actions
simplifiées qui remplissent, à la clôture de l'exercice social, deux des conditions suivantes :
1) total du bilan supérieur à cent vingt-cinq millions (125.000.000) de francs CFA ;
2) chiffre d'affaires annuel supérieur à deux cent cinquante millions (250.000.000) de
francs CFA;
3) effectif permanent supérieur à cinquante (50) personnes.
La société n'est plus tenue de designer un commissaire aux comptes des lors qu'elle n'a pas
rempli deux (2) des conditions fixées ci-dessus pendant les deux (2) exercices précédant
l’expiration du mandat du commissaire aux comptes.
Même si les conditions prévues ci- dessus ne sont pas atteintes, la nomination d'un
commissaire aux comptes peut être demandée en justice par un ou plusieurs associés
représentant au moins le dixième du capital.
C- DISSOLUTION
Voir les causes communes de dissolution des sociétés commerciales. Au-delà de ces causes, la
SAS est dissoute si le montant des capitaux propres est inférieur à la moitié du capital social.
DEUXIEME PARTIE : DROIT DU TRAVAIL
INTRODUCTION
A- Définition
Le droit du travail peut être défini comme étant « l’ensemble des règles législatives,
réglementaires et conventionnelles qui régissent les rapports de travail dépendant entre
employeur et salarié, que ces rapports soient individuels ou collectifs ».

B- Le champ d’application du droit du travail


Le principe posé par le Code du Travail est que le droit du travail est applicable aux rapports
entre employeurs et travailleurs.
Le travailleur est toute personne qui s’est engagée à mettre son activité professionnelle
moyennant rémunération sous la direction et l’autorité d’une personne physique ou morale,
publique ou privée.
L’employeur est une personne physique ou morale de droit public ou de droit privé qui
emploie un ou plusieurs travailleurs.
Cependant il existe des relations de travail qui échappent à l’application du droit du travail. Il
en est ainsi :
Des travailleurs du secteur public, soumis aux règles de la fonction publique(les
fonctionnaires) ou à des régimes spéciaux (militaires, enseignement du supérieur) ;
Des travailleurs soumis à un règlement spécifique (domestiques, gardiens) ;
Des stagiaires, qui sont des personnes qui suivent un stage pédagogiques en vue de compléter
leur formation professionnelle, sauf si un contrat de stage est à l’origine de cette situation.
Etc.

C- Les sources du droit du travail


1) Les sources internationales
Ici, nous avons la convention internationale portant sur l’organisation internationale du
travail(OIT) et les conventions multilatérales ou bilatérales ratifiées par l’Etat du Sénégal en
la matière.

2) Les sources nationales


Il s’agit :
La constitution sénégalaise, qui proclame en son article 8 le respect et la garantie aux
citoyens de la liberté syndicale et du droit du travail.
La loi qui régit le code du travail : loi numéro 97-17 du 1 décembre 1997.
Le règlement, qui concerne les décrets et arrêtés qui précisent les modalités de mise en œuvre
de certaines règles sociales.
La jurisprudence qui est l’ensemble des décisions concordantes rendues sur une question de
droit donnée par les juridictions du travail.
3) Les sources professionnelles
A ce niveau, nous avons :
Les conventions collectives : La convention collective est un accord relatif aux conditions de
travail, conclu entre, d’une part, une ou plusieurs organisations syndicales de travailleurs, et
d’autre part une ou plusieurs organisations syndicales d’employeurs.
Les usages : ce sont les pratiques habituellement suivies dans une profession donnée et
considérées comme obligatoires. L’usage devient juridiquement obligatoire lorsque deux
éléments sont réunis.
D’une part, il doit y avoir un élément objectif ou matériel à savoir une pratique longtemps,
régulièrement et librement suivie par les employeurs et les salariés et d’autre part, une
croyance à la force obligatoire de l’usage par les partenaires (employeurs et salariés).

CHAPITRE I : LE CONTRAT DE TRAVAIL


C’est un accord par lequel un salarié s’engage à mettre son activité professionnelle au service
d’un employeur sous son autorité et sa direction, moyennent une rémunération.

A- Les éléments constitutifs du contrat de travail


Trois critères ressortent de la définition du contrat de travail. Il s’agit de la prestation de
travail ou du travail fourni, de la rémunération et du lien de subordination.

1) La prestation de travail
Le travailleur s’engage à exécuter une prestation de travail. Il peut s’agir d’une prestation
manuelle, intellectuelle, artistique, sportive…

2) La rémunération
C’est une somme d’argent versée en contrepartie de la prestation de travail effectué.

3) Le lien de subordination
C’est la dépendance juridique du travailleur à l’égard de l’employeur et qui permet à ce
dernier de lui donner des ordres, de le contrôler et de le sanctionner. Il permet de distinguer le
salarié du travailleur indépendant, ex : le contrat de tâcheronnat, c’est un contrat par lequel un
tâcheron s’engage à réaliser un ouvrage déterminé, pour le compte du maître de l’ouvrage
directement ou pour le compte d’un entrepreneur . Il n’existe pas de lien de subordination
entre le tâcheron et le maitre de l’ouvrage ou l’entrepreneur.

B- Les conditions de formation du contrat de travail


1) Les conditions de fond
La capacité
L’âge légal à partir duquel on peut travailler au Sénégal est fixé à 15 ans .A défaut il faut
l’autorisation du ministre du travail.

Le consentement
C’est la manifestation de volonté de chacune des parties pour former le contrat. Le
consentement doit être libre et exempt de vice (erreur, dol, violence).
L’objet
C’est la prestation ou la chose que chaque partie s’engage à fournir. Il doit être licite.

La cause
C’est la raison pour laquelle chaque partie assure ses obligations.

La durée
Le contrat peut être conclu pour une durée déterminée ou indéterminée.

2) Les conditions de forme


L’écrit est obligatoire pour :

- Le contrat à durée déterminée


- Le contrat d’engagement à l’essai (6 mois y compris le renouvellement)
- Le contrat d’apprentissage
- Le contrat de stage (2 ans renouvellement compris)
- Le contrat de tâcheronnat.
A défaut d’écrit le contrat est réputé être un contrat à durée indéterminée.

C- L’exécution du contrat de travail


Le contrat de travail est un contrat synallagmatique : C’est à dire qui crée des obligations à la
charge de chacune des parties.

1) Les obligations du travailleur


Le travailleur doit exécuter personnellement le travail qui lui a été confié, il doit l’exécuter
loyalement, consciencieusement et professionnellement, il doit prendre soin des outils de
travail, respecter le règlement intérieur, et enfin ne doit pas divulguer le secret professionnel.

2) Les obligations de l’employeur


L’employeur doit fournir au salarié le travail convenu, lui verser le salaire prévu, respecter la
législation du travail, s’acquitter des cotisations sociales et enfin fournir les prestations en
nature c’est-à-dire le transport, le logement, le service médical.

D- La sanction des conditions de formation : la nullité


1) Les causes de nullité
Elles concernent l’inobservation des conditions de formation qui entache la validité du
contrat.
L’action en nullité peut être intentée selon le cas, par la partie pour laquelle la nullité de
protection a été instituée (nullité relative) ou par tout intéressé s’il s’agit d’une nullité absolue.
Ex : l’interdiction d’embaucher un enfant âgé de moins de 15 ans est une règle d’ordre
publique sanctionnée par une nullité absolue.

2) Les effets
La nullité n’anéantit pas rétroactivement le contrat de travail, elle entraine la suppression du
contrat pour l’avenir. Il en résulte que les salaires ne seront pas restitués. (La résiliation)
CHAPITRE II : LES DIFFERENTS TYPES DE CONTRATS DU TRAVAIL
I- Les contrats de pré-embauche
A) Le contrat d’apprentissage
C’est un contrat par lequel un employeur s’engage contre le versement d’une allocation
d’apprentissage, à assurer une formation professionnelle à un jeune travailleur qui s’oblige, en
retour, à travailler pour cet employeur pendant la durée du contrat.
Il doit être constaté par un écrit et un exemplaire est déposé auprès de l’inspection du travail
du ressort compétent.
Lorsque l’une ou l’autre condition n’est pas respectée, le droit du travail prévoit une sanction
originale qui est la conversion par majoration c’est-à-dire que le contrat d’apprentissage
irrégulier va être considéré désormais comme un contrat à durée indéterminée.

B) Le contrat de stage
C’est une convention par laquelle une entreprise s’engage à assurer à une personne appelée
stagiaire, l’acquisition d’une expérience et d’aptitudes professionnelles pour faciliter son
accès à un emploi et son insertion dans le milieu professionnel.

Il existe quatre types de contrat de stage :

- Le contrat de stage d’incubation est celui par lequel par le biais de l’encadrement, de
l’assistance et du parrainage, l’entreprise d’accueil prépare le stagiaire à mener une
activité professionnelle comme entrepreneur.
- Le stage d’adaptation est celui par lequel l’entreprise d’accueil assure au stagiaire
l’acquisition d’une expérience pratique en rapport avec sa formation.
- Le contrat de pré-embauche est celui par lequel l’entreprise accueille le stagiaire en
vue d’une embauche définitive à l’issue du stage.
- Le contrat de stage de requalification est celui par lequel l’entreprise d’accueil assure à
un jeune diplômé formé pour un métier donné, une qualification supplémentaire lui
permettant d’exercer un autre métier.
Le stagiaire doit être âgé de 16 ans au moins et titulaire, notamment, de l’un des diplômes ci-
après :

- Diplôme de l’enseignement général moyen et secondaire,


- Diplôme de la formation professionnelle et technique ou titre professionnel,
- Diplôme de l’enseignement supérieur.
Sont exclus du champ d’application les personnes admises en stage pédagogique et les
travailleurs en activité mis en position de stage, notamment en stage de perfectionnement.

1) La formation et la durée
Le contrat de stage doit être constaté par écrit, à défaut il est réputé être un CDI. Le contrat ne
peut être conclu pour une durée supérieure à deux ans, renouvellement compris.
2) La rupture
Le contrat de stage peut prendre fin avant terme dans les conditions suivantes :

- D’accord parties constaté par écrit


- En cas de force majeur
- En cas de faute
- A l’initiative de l’une des parties
La rupture par l’une des parties est subordonnée à l’observation d’un délai préalable de quinze
jours.
Le stagiaire bénéficie d’une allocation mensuelle. Il bénéficie d’un congé annuel.

C) Le contrat d’engagement à l’essai


C’est un contrat de mise à l’épreuve préalable à la conclusion définitive du contrat de travail,
afin de permettre à l’employeur de juger les aptitudes du salarié et à celui-ci d’apprécier les
conditions du travail. Ce n’est pas un contrat de travail, mais une promesse d’engagement.

1) La durée
La durée de l’engagement à l’essai varie selon la catégorie professionnelle à laquelle
appartient le travailleur :

- Huit jours pour les travailleurs payés à l’heure ou la journée ;


- Un mois pour les travailleurs payés au mois, agents de maitrise, techniciens et
assimilés ;
- Trois mois pour les ingénieurs, cadres et assimilés.
La période d’essai est renouvelable une seule fois.

2) La formation
Le contrat d’engagement à l’essai doit être établi par écrit faute de quoi ce contrat est assimilé
à un CDI. La prolongation de service après l’expiration du contrat d’engagement à l’essai,
sans qu’il ait établissement d’un nouveau contrat écrit, d’engagement à l’essai, équivaut à la
conclusion d’un contrat de travail à durée indéterminée.

3) La rupture
Le contrat d’engagement à l’essai peut être rompu à tout moment par la volonté de l’une des
parties sans préavis ni indemnité. Cette rupture n’est ni un licenciement (l’employeur) ni une
démission (employé).
Le préavis est la période de travail qui sépare la date de la notification de la rupture (par
l’employeur ou le travailleur) de la date à laquelle le travailleur quitte définitivement
l’entreprise.
II- Les contrats d’engagement ferme
A. Le contrat à durée déterminée (CDD)
Le CDD est un contrat dont la durée est prévue à l’avance par les parties ou dont le terme est
subordonné à un événement futur et certain par les parties.

1) La durée
- La durée du CDD ne peut dépasser 2ans. Il est renouvelable une fois.
- Il est interdit de conclure entre les mêmes parties plus de deux CDD ; il en résulte
que le troisième contrat sera un CDI.
- Cette interdiction ne concerne pas les journaliers, les dockers, les saisonniers, les
travailleurs engagés en complément d’effectif pour exécuter les travaux nés d’une
augmentation d’activité d’entreprise et le travailleur engagé pour assurer le
remplacement provisoire d’un travailleur de l’entreprise en suspension légale du
contrat de travail.
2) Les formalités du CDD
Le CDD doit être établi par écrit. A défaut le contrat est présumé conclu pour une durée
indéterminée.

B. Le contrat à durée indéterminée(CDI)


On peut le définir comme celui dont la durée n’est pas précisée. Le contrat peut être verbal ou
écrit. Mais pour éviter toute contestation ultérieure, il est recommandé que le CDI soit établi
par écrit entre les parties.

C. Le contrat de travail temporaire ou intérimaire


C’est un contrat par lequel un salarié est recruté par une entreprise de travail temporaire pour
effectuer une mission dans une entreprise utilisatrice.
Le travail temporaire met en relation trois parties. En effet, l’entreprise de travail temporaire
ou agence d’intérim, se charge de recruter du personnel par contrat de travail (contrat de
travail temporaire), qu’elle met à la disposition d’une autre entreprise (entreprise utilisatrice),
sur la base d’une convention de mise à disposition. Le salarié va accomplir son travail pour le
compte de l’entreprise utilisatrice, même si celle-ci, juridiquement, n’est pas son employeur.

Le contrat conclu entre l’entreprise de travail temporaire et l’entreprise utilisatrice est


dénommé « contrat de mise à disposition ».

Le contrat d’intérimaire est constaté par écrit à défaut, il est présumé conclu pour une durée
indéterminée.

La durée d’une mission ne peut excéder deux ans sauf s’il est conclu pour la réalisation d’un
ouvrage déterminé.

Le contrat de travail temporaire ne peut être rompu avant son terme qu’en cas de faute
lourde, de force majeure ou d’accord des parties constaté par écrit.
En dehors de ces cas, lorsqu’il survient une rupture non imputable au travailleur, l’entreprise
de travail temporaire peut lui proposer un autre emploi au moins équivalent ; à défaut, elle
est tenue de lui verser l’indemnité de fin de contrat égale à sept pour cent (7%) des
rémunérations totales brutes dues depuis le début du contrat, compte non tenu des sommes
ayant le caractère de remboursement des frais.

Cette indemnité n’est pas due : au travailleur engagé à l’heure ou à la journée; au saisonnier,
docker; en cas de licenciement du travailleur pour faute lourde ou de rupture anticipée du
contrat à son initiative.
CHAPITRE III : LES CONDITIONS DE TRAVAIL
A- La durée légale de travail
La durée légale de travail ne peut dépasser 40h hebdomadaires pour toutes entreprises
Assujetties au code du travail. Quant aux 40 heures hebdomadaires il n’est pas nécessaire
qu’elles soient réparties de façon égalitaire, mais en aucun cas il n’est pas possible de
dépasser 8 heures par jour.
Toutefois dans les entreprises (exploitations) agricoles la durée annuelle de temps de travail
est de 2352 heures, pour le travailleur journalier la durée légale de travail est fixée à 6h40mn
par journée de travail, dans le domaine de la restauration et de la coiffure le forfait ne peut
dépasser 56 heures par semaine et 12 heures par jour. Enfin il faut signaler qu’il peut y avoir
des dérogations à la semaine de 40 heures notamment dans les entreprises à feu continu etc.

B- Les heures supplémentaires


Ce sont des heures effectuées au-delà de la durée légale hebdomadaire ou au-delà de la durée
considérée comme équivalente et qui donnent droit à une majoration du salaire horaire. Elles
ne sont pas obligatoires en principe, sauf lorsqu’elles sont autorisées par l’inspecteur du
travail et après avis des organisations syndicales.

1) Le calcul du salaire horaire


Le salaire horaire s’obtient en divisant le salaire réel mensuel par 173.33 heures /mois. Mais il
faut déduire du salaire réel mensuel, la prime de transport, la prime de salissure… avant
d’effectuer la division.

2) Les taux de majoration des heures supplémentaires


Pour les travailleurs payés au mois, les taux sont :
15% pour les heures effectuées de la 41éme heure à la 48éme heure
40% pour les heures effectuées au-delà de la 48éme heure
60% pour les heures effectuées la nuit de 22h00 à 05h00 du matin
60% pour les heures effectuées le jour de repos hebdomadaire et le jour férié
100% pour les heures effectuées la nuit du repos hebdomadaire et la nuit du jour férié.
Pour les travailleurs journaliers, les taux sont :
15% après 6h40 mn jusqu’à 8h par journée, 40% au- delà de 8h ; 60% s’ils travaillent la nuit ;
60% les jours fériés et les dimanches le jour ; 100% la nuit.

3) Le calcul du montant de la majoration horaire


Ce montant s’obtient en multipliant le salaire horaire par le taux de majoration concernée.

4) Le montant du salaire horaire majoré


Il est égal au salaire horaire + le montant de la majoration
5) Le calcul du montant des heures supplémentaires
Le montant des heures supplémentaires est égal au salaire horaire majoré x par le nombre
d’heures supplémentaires concernées.

C- Le congé payé
C’est une période de repos rémunérée qui doit être accordée chaque année au travailleur.

1) Le droit au congé payé


Le travailleur acquiert le droit au congé après une période minimale de service effectif,
appelée période de « référence » égale à 12 mois.
La jouissance effective du congé peut être reportée d’un commun accord entre les parties sans
que la durée du service effectif ne puisse excéder 3 ans, mais le salarié doit prendre
obligatoirement chaque année un congé de 6 jours ouvrables.

2) La durée du congé payé


La durée du congé payé est de 2 jours ouvrables par mois de service pendant la période de
référence considérée.
La femme salariée bénéficie d’un congé supplémentaire payé sur les bases suivantes :
2 jours de congé supplémentaires par enfant à charge si elle a moins de 21 ans au dernier jour
de la période de référence ;
2 jours de congé supplémentaires par enfant mineur à charge à compter du 4éme si elle a plus
de 21 ans au dernier jour de la période de référence.
Si l’âge de la femme n’est pas précisé on applique l’ancienne disposition suivante :
Les mères de famille, ont droit à un congé supplémentaire par an pour chaque enfant de moins
de 14 ans enregistré à l’état civil.
Pour l’ancienneté (d’après art.55 de la CCNI), le travailleur a droit à :
1 jour ouvrable après 10 ans de service jusqu’à 15 ans
2 jours ouvrables après 15 ans de service jusqu’à 20ans
3 jours ouvrables après 20 ans de service jusqu’à 25 ans
7 jours ouvrables après 25 ans de service

3) L’allocation de congé
- Le montant de l’allocation du congé principal ou normal
L’allocation est égale à 1/12 des sommes perçues par le travailleur durant la période de
référence, à l’exclusion des indemnités ayant le caractère de remboursement de frais (ex : la
prime de transport), de prestation en nature liée accessoirement à l’emploi ou à des indemnités
forfaitaires en tenant lieu.
- Le calcul de l’allocation du congé supplémentaire
Une fois l’allocation de congé principal calculée, le montant de celle-ci est divisé par le
nombre de jours du congé principal du salarié et multiplié par le nombre de jours du congé
supplémentaire.

- Le montant total de l’allocation du congé


C’est égal au montant du congé principal plus le montant des congés supplémentaires

4) L’indemnité compensatrice de congé payé


Elle est versée au travailleur bénéficiaire d’un CDD ou d’un CDI lorsqu’il est amené à quitter
l’entreprise avant d’avoir acquis le droit au congé : Soit parce que son contrat est arrivé à
expiration, soit parce qu’il a démissionné, soit parce qu’il est licencié. Cette indemnité est
égale au douzième de la somme perçue durant la période considérée.
Le travailleur journalier perçoit aussi une indemnité compensatrice de congé égale au
douzième de la rémunération acquise en fin de journée.
CHAPITRE IV : LE SALAIRE
C’est la rémunération versée par l’employeur aux salariés en contre partie de son travail. Il est
composé de plusieurs éléments et fait l’objet de protection.

A- Les éléments constitutifs du salaire


Le salaire comprend :

- Le salaire de base
- Les accessoires du salaire
1. Le salaire de base
Il comprend au salaire minimum, de la catégorie professionnelle. Il est calculé en fonction du
temps pendant lequel le travailleur a mis son activité au service de l’employeur (salaire
horaire, à la journée, à la semaine, au mois) ou en fonction du rendement c’est-à-dire du
nombre de tâches accomplies ou de pièces réalisées.

2. Les accessoires du salaire


Ce sont les éléments qui s’ajoutent au salaire de base ou qui le complètent :

a. Le sursalaire
C’est un supplément au salaire de base accordé au travailleur pour récompenser son mérite ou
pour traduire une situation florissante de l’entreprise.

b. La gratification
C’est un supplément de salaire accordé au travailleur généralement en fin d’année

c. Les indemnités et les primes


Ce sont des sommes qui n’ont pas pour cause le travail mais, le remboursement de frais
professionnelles exposés par le salarié ex : la prime de transport, l’indemnité de déplacement,
la prime de panier) ; soit la réparation du préjudice qu’il subit (ex : indemnité de
licenciement ; indemnité compensatrice de préavis, de congé payé) ; soit la compensation de
certaines servitudes qu’il est obligé de supporter (ex : prime de salissure).

B- Le paiement du salaire
Le paiement du salaire doit faire l’objet d’un bulletin de paie remis au travailleur au moment
du paiement. Le travailleur doit apposer sa signature sur le bulletin et s’il est illettré le
document sera signé par 2 témoins sachant signer dont l’un est choisi par lui.
Le délai pour réclamer les sommes dues à l’employé, par l’employeur, est de 5 ans. Ce délai
court (commence) à partir de la date à laquelle le salaire est exigible.

C- La protection du salaire
En raison du caractère alimentaire du salaire, il existe des mesures pour assurer sa protection.

1. La protection contre l’employeur


L’employeur ne peut opérer sur le salaire que les seules retenues autorisées par la loi : les
impôts, les cotisations sociales, les cotisations syndicales, les avances sur salaire accordé à
l’employeur…
2. La protection contre les créanciers de l’entreprise
En cas de liquidation judiciaire, les salariés bénéficient d’un super privilège sur les autres
créanciers privilégiés de l’entreprise. Ce privilège porte sue les meubles et les immeubles de
l’entreprise.

3. La protection contre les créanciers du travailleur


Lorsque le salarié a des dettes, une fraction seulement de son salaire déterminé par la loi
équivalent au 1/3 du salaire peut être cédée à ses créanciers ou saisie par eux en effet les 2/3
restants sont insaisissables.

4. La protection contre les débiteurs du travailleur


Le travailleur a contre ses débiteurs le droit de rétention sur les objets de ses débiteurs sur
lesquels il a travaillé pour eux ; il a également le bénéfice de l’assistance judiciaire pour
toutes demandes d’autorisation de saisie-arrêt pratiquées par lui devant le tribunal du travail.
CHAPITRE V : LA SUSPENSION DU CONTRAT DE TRAVAIL
C’est l’interruption momentanée des effets du contrat, sans qu’il y ait rupture. Elle est due à
plusieurs causes et entraine des conséquences.

A- Les causes de suspension


1) Les causes concernant le salarié
Le contrat est suspendu pendant :
-Le service militaire du travailleur
-La maladie et l’accident non professionnel pour une durée de 6 mois
- La maternité de la femme salariée, pour une durée de 6 semaines avant l’accouchement et 8
semaines après. En cas de complication lors de l’accouchement un ajout de 3 semaines est
envisageable) ; en outre la mère a droit à un repos pour allaitement, à raison d’une heure au
maximum par journée de travail pendant une période de 15 mois suivant la naissance.
- La durée de l’absence autorisée du travailleur par l’employeur en vertu de la réglementation
de la convention collective ou des accords individuels.
- La mise à pied du délégué du personnel
- La détention préventive du travailleur
- La maladie professionnelle ou l’accident du travail (sans limitation de durée)
- La durée du mandat du député à la demande de l’intéressé
- la durée du congé payé
- la grève
- La mise en disponibilité

2) Les causes concernant l’employeur


Ce sont le lock out, la fermeture de l’établissement pour obligation militaire et la mise en
chômage technique de tout ou partie du personnel résultant de causes conjoncturelles ou
accidentelles.
B- Les conséquences de la suspension
Pendant la suspension, le travailleur reste juridiquement lié à l’entreprise mais les prestations
(obligations) des parties ne sont pas exécutées.

1) Sur le salaire
La suspension du contrat exclut en principe le payement du salaire. Cependant, le salarié a
droit à une somme dans les cas suivants :

- Pendant le congé annuel, il a droit à l’allocation de congé


- Pendant la maladie et l’accident non professionnel, le travailleur a droit à une
indemnité payée par l’employeur en fonction de son ancienneté dans l’entreprise
- Pendant son congé de maternité, la femme salariée a droit à son salaire payé par la
caisse de sécurité sociale
- En cas d’accident du travail et de maladie professionnelle, la victime reçoit de la
caisse de sécurité sociale des indemnités journalières
2) Sur l’ancienneté
Les périodes de suspension sont prises en compte pour la détermination de l’ancienneté du
travailleur dans l’entreprise, sauf, la durée du service militaire, la période de détention
préventive, la durée du mandat de député et la période de mise en disponibilité.
CHAPITRE VI : LA MODIFICATION DU CONTRAT DE TRAVAIL

1) Modification dans la situation juridique de l’employeur


S'il survient une modification dans la situation juridique de l'employeur, notamment par
succession, reprise sous une nouvelle appellation, vente, fusion, transformation de fonds, mise
en société, tous les contrats de travail en cours au jour de la modification subsistent entre le
nouvel employeur et le personnel de l'entreprise. Leur résiliation ne peut intervenir que dans
les formes et aux conditions prévues à cet effet, comme si la modification dans la situation
juridique de l'employeur n'était pas intervenue.

2) La modification à l’initiative des parties


Le contrat de travail peut être modifié soit à l'initiative du travailleur, soit à l'initiative de
l'employeur. Toute proposition de modification de caractère individuel apportée à l'un des
éléments du contrat de travail doit, au préalable, faire l'objet d'une notification écrite.

- Modification à l’initiative du salarié


Si la proposition de modification du contrat présentée par le travailleur est substantielle et
qu'elle est refusée par l'employeur, le travailleur peut rompre le contrat de travail, mais cette
rupture lui est imputable (démission).

- Modification à l’initiative de l’employeur


L’employeur peut proposer à un travailleur une modification substantielle dans son contrat ou
conditions de travail

Si le travailleur donne une acceptation de principe, cette modification ne peut intervenir qu'à
l'issue d'une période équivalente à la période de préavis.

Si le travailleur refuse cette modification, la rupture du contrat de travail sera considérée


comme résultant de l'initiative de l'employeur (licenciement), et par conséquent est tenu dés
lors de respecter les règles de procédure du licenciement
CHAPITRE VII: LA RUPTURE DU CONTRAT DE TRAVAIL
A- La rupture du CDD
1) Les causes de la rupture
L’arrivée du terme marque la fin du CDD. En principe, le contrat ne peut être rompu avant
terme, sauf en cas de faute lourde du travailleur, de force majeure ou d’un commun accord
des parties constaté par écrit.

2) Les conséquences de la rupture


- Le salaire
Le travailleur a droit normalement à son salaire

- L’indemnité de fin de contrat


Lorsque les relations contractuelles de travail ne se poursuivent pas jusqu’à l’issue du CDD,
le travailleur a droit à une indemnité de fin de contrat à titre de complément de salaire et qui
correspond à 7% du montant de la rémunération totale brute versé au travailleur pendant la
durée du contrat.
Cette indemnité n’est pas due au journalier, au saisonnier, au docker, au travailleur engagé
pour assurer le remplacement provisoire du travailleur en suspension légale du contrat de
travail, lorsque l’emploi du travail est par nature temporaire, en cas de rupture anticipée du
contrat à l’initiative du travailleur ou à sa faute lourde et en cas de refus par le travailleur
d’accepter la conclusion d’un contrat de travail à durée indéterminée pour occuper le même
emploi ou un emploi similaire assorti d’un salaire au moins égal.

- L’indemnité pour rupture abusive


Si l’employeur met fin au contrat en dehors des causes de rupture légale, il doit verser au
travailleur des dommages et intérêts équivalant au salaire qu’il aurait dû recevoir jusqu’au
terme du contrat.

- L’indemnité compensatrice du congé payé


Lorsque le travailleur n’a pas eu le temps de prendre son congé payé, une indemnité
compensatrice de congé lui est versée au moment de son départ de l’entreprise. Elle est
calculée de la même façon que l’allocation de congé elle-même.

- Le certificat de travail
L’employeur doit remettre au travailleur un certificat de travail.

- Le reçu pour solde de tout compte


C’est un document que l’employeur fait signer au salarié et dans lequel celui-ci reconnait
avoir perçu toutes les sommes qui lui sont dues par l’employeur. Il n’est pas obligatoire.
B- La rupture du CDI
Les causes de rupture sont : Le licenciement, la démission, la retraite, le départ volontaire
négocié et le décès du salarié.

I- Le licenciement
Il y a deux formes de licenciement : le licenciement pour motif personnel et le licenciement
pour motif économique.

a) Le licenciement pour motif personnel


C’est la rupture du contrat de travail à l’initiative de l’employeur.

1- Les conditions
Elles sont au nombre de trois

- La notification
L’employeur doit notifier par écrit au travailleur son intention de rompre le contrat de travail.

- L’existence d’un motif légitime


L’employeur doit indiquer dans sa notification le motif du licenciement qui peut être
l’inaptitude physique du travailleur médicalement constatée, l’inaptitude professionnelle et la
faute du travailleur.
On distingue la faute simple, grave et lourde.
La faute lourde est un fait commis dans l’intention de nuire à l’entreprise et qui cause un
dommage à celle-ci. Elle justifie le licenciement immédiat sans indemnités de préavis et de
licenciement. Ex : le vol, le sabotage…

- Le respect du délai de préavis


L’employeur qui veut rompre le CDI doit respecter un délai de préavis qui est de 3 mois pour
le cadre et 1 mois pour le non cadre d’après l’article 23 de la CCNI.
Pendant la durée du préavis, le travailleur a droit à 2 jours par semaine en vue de la recherche
d’un autre emploi et payés à plein salaire.
Le préavis n’est pas respecté en cas de faute lourde du travailleur.
2- Les conséquences
Le travailleur licencié bénéficie des droits suivants :
a. Le salaire : Le travailleur a droit normalement à son salaire
b. L’indemnité de licenciement :
Pour avoir droit à l’indemnité de licenciement, le travailleur doit avoir au moins une année de
présence dans l’entreprise et s’il n’est pas licencié pour faute lourde.
Elle est calculée de façon suivante :

- Pour chacune des 5 premières années : 25% du salaire moyen mensuel des 12 derniers
mois d’activité ayant précédé le licenciement ;
- Pour chacune de 5 années suivantes ; 30% du salaire moyen mensuel des 12 derniers
mois d’activité ;
- Pour chacune des années au-delà de la dixième année : 40% du salaire moyen mensuel
des 12 derniers mois d’activité.
c. L’indemnité compensatrice de préavis
Le non-respect du délai de préavis par l’employeur, l’expose à verser une indemnité
compensatrice de préavis au travailleur sauf en cas de faute lourde.

d. L’indemnité pour licenciement abusif


Si le licenciement est abusif c’est-à-dire sans motif ou motivé par les opinions du travailleur,
son appartenance syndical, l’employeur doit verser au travailleur une indemnité.

e. L’indemnité compensatrice de congé payé


Lorsque le travailleur n’a pas eu le temps de prendre son congé payé, une indemnité
compensatrice de congé lui est versée au moment de son départ. Cette indemnité est égale au
1/12éme de la somme perçue durant la période concernée. Elle est due même en cas de faute
lourde.

f. Les documents remis au bailleur


Il s’agit du certificat de travail et du reçu pour solde de tout compte.

b) Le licenciement pour motif économique


C’est la suppression d’emploi qui est motivée par une difficulté économique ou une
réorganisation intérieure de l’entreprise.

1. La procédure
L’employeur qui veut licencier un ou plusieurs salariés pour motif économique doit respecter
la procédure suivante :

- La consultation des délégués du personnel pour rechercher avec eux toutes autres
possibilités pour éviter le licenciement envisagé ;
- La communication à l’inspecteur du travail, du compte rendu des réunions établi par
l’employeur. L’inspecteur dispose d’un délai de 15 jours pour exercer sa médiation ;
- L’établissement de l’ordre de licenciement si certains licenciements sont nécessaires :
L’employeur licencie les travailleurs qui présentent les moindres aptitudes
professionnelles pour les emplois maintenus et en cas d’égalité d’aptitude
professionnelle, il licencie les salariés les moins anciens dans l’entreprise ;
L’ancienneté dans l’entreprise est majorée pour établir l’ordre de licenciement, d’un
an pour le travailleur marié et d’un an pour chaque enfant en charge ;
- La communication au délégué du personnel de la liste des travailleurs à licencier ;
- La convocation des délégués du personnel pour recueillir leurs suggestions et leurs
avis ;
- Le licenciement intervient après la réunion avec les délégués du personnel ;
- La communication à l’inspecteur du travail de la liste de travailleurs licenciés et du
compte rendu des réunions avec les délégués du personnel.
2. Les conséquences du licenciement
Le travailleur licencié a droit au préavis, à l’indemnité de congé payé lorsqu’il n’a pas eu le
temps de prendre son congé , à son salaire normalement dû, à l’indemnité de licenciement, à
une indemnité spéciale égale à un mois de salaire brut non imposable, il bénéficie dans son
ancienne entreprise et pendant 2 ans, d’une priorité d’embauche, enfin il a droit au certificat
de travail.

II- La démission
C’est la rupture du contrat de travail à l’initiative du travailleur.

1. Les conditions
Le travailleur qui veut démissionner doit : notifier sa démission par écrit à son employeur et
respecter un délai de préavis qui est de 1 mois pour les employés non cadres et de 3 mois pour
les employés cadres.
Toute femme enceinte dont l’état a été constaté médicalement ou dont la grossesse est
apparente peut rompre le contrat de travail pour ce motif sans préavis et sans avoir de ce fait à
payer une indemnité de rupture du contrat.

2. Les conséquences
La démission entraine, la rupture du contrat de travail, elle donne droit au travailleur à son
salaire, à la remise de certificat de travail et à l’indemnité compensatrice de congé payé.
Si la démission est abusive, l’employeur peut prétendre à la réparation du préjudice subi.

III- La retraite
Elle se définit comme le retrait définitif du travailleur de la vie active

1. Les conditions
Pour aller à la retraite, il faut avoir 60 ans pour les travailleurs, avoir cotisé pendant un an au
moins et cesser toutes activités salariées. Le travailleur peut demander une retraite anticipée à
partir de 55 ans, dans ce cas, sa pension de retraite doit subir une diminution de 5% par année
d’anticipation au régime général.
L’anticipation peut cependant être accordée, sans réduction, en cas d’incapacité totale au
travail médicalement constatée.
2. Les conséquences : Le travailleur, qui part à la retraite a droit à une indemnité de
retraite payée par l’employeur et une allocation de retraite payée par l’Institution de
Prévoyance Retraite du Sénégal (IPRES).
CHAPITRE VIII: LE REGLEMENT DES CONFLITS INDIVIDUELS DU TRAVAIL
Un conflit individuel est celui qui oppose un salarié et l’employeur à l’occasion du contrat de
travail, des conventions collectives, des conditions de travail et du régime de sécurité sociale.
Le règlement de litige individuel se déroule comme suit :
 Les parties peuvent commencer par une tentative de conciliation devant l’inspecteur
du travail et après son échec, elles saisissent le tribunal du travail.
 Ou bien les parties vont directement devant le tribunal du travail sans passer par une
tentative de conciliation devant l’inspecteur du travail.
A. La tentative de conciliation devant l’inspecteur du travail
La conciliation est l’accord intervenu entre deux parties pour mettre fin au litige qui les
oppose. Elle est facultative devant l’inspecteur du travail.

1) La saisine de l’inspecteur du travail


L’inspecteur est saisi par une demande écrite faite par l’employeur ou par le travailleur.

2) La mission de l’inspecteur du travail


L’inspecteur doit recueillir toutes les informations utiles pour déterminer les tenants (causes)
et les aboutissants (conséquences) du litige, il doit faire connaitre aux parties le droit que le
travailleur tient de la loi, de la convention collective et du contrat individuel.

3) Le procès-verbal de la tentative de conciliation


A l’issue de la tentative de conciliation, s’il y a eu conciliation totale, l’inspecteur rédige un
procès-verbal de conciliation en y indiquant tous les points d’accord ; s’il y a eu conciliation
partiel, l’inspecteur rédige un procès-verbal en indiquant les points sur lesquels la conciliation
est intervenue et les points sur lesquels il y a eu désaccord avec le motif ; enfin s’il y a eu
échec, l’inspecteur rédige un procès-verbal de non conciliation en y indiquant les raisons pour
lesquelles les parties n’ont pas voulu se concilier. Le procès-verbal est signé par l’inspecteur
du travail et par les parties.

B. La saisine du tribunal du travail


Le tribunal peut être saisi par le travailleur ou l’employeur soit après échec total, partiel de la
tentative de conciliation, soit à l’absence de la tentative de conciliation.

1. La phase de tentative de conciliation


Le président du tribunal doit procéder à une tentative de conciliation des parties. En cas
d’accord, ou de non conciliation, un procès-verbal est rédigé et signé par le président et le
greffier.

2. La phase contentieuse
En cas de non conciliation totale ou partielle, le président déclare ouverte la phase
contentieuse de la procédure et il avertit les parties de la date de l’audience.
C. Les voies de recours
a) L’opposition
Elle consiste pour une partie défaillante à demander au tribunal qui a rendu une décision par
défaut à son encontre, de recevoir ses moyens de défenses, et de modifier sa décision. Le délai
d’opposition est de 10 jours.

b) L’appel
C’est une voie de réformation ou d’annulation qui consiste pour l’appelant à demander à la
cour d’appel de modifier la décision du tribunal du travail. Le délai est de 15 jours.

c) Le recours en cassation
Le pourvoi doit être formé devant la cour suprême dans les 15 jours de la notification de la
décision attaquée de la cour d’appel ou du tribunal.
CHAPITRE IX : LE REGLEMENT DES CONFLITS COLLECTIFS DU TRAVAIL
Le conflit collectif est un litige qui oppose un groupe de salariés à un employeur et qui vise à
obtenir la satisfaction d’une revendication professionnelle.

A- La procédure du règlement des conflits collectifs


Elle comprend deux étapes

1. La notification du conflit
Lorsque nait un conflit collectif, il doit être notifié par les travailleurs ou l’employeur à
l’inspecteur du travail.

2. La conciliation
Si la convention collective a prévu une procédure de conciliation pour le règlement de conflits
collectifs, elle sera en principe suivie par les parties.
A défaut de conciliation prévue par la convention collective ou en cas d’échec de ladite
procédure, les parties doivent saisir l’inspecteur du travail pour une conciliation.
L’inspecteur convoque les parties et il dispose d’un délai de 10 jours depuis la convocation
des parties pour tenter de les concilier.
La conciliation se termine par la rédaction d’un procès-verbal, de conciliation ou de non
conciliation signée par l’inspecteur et par les parties.
Lorsque la conciliation s’est soldée par un échec dans le délai de 10 jours, les parties peuvent
déclencher la grève ou le lock out après avoir déposé un préavis de 30 jours au niveau du
syndicat des employeurs ou des travailleurs concernés.

B- La grève
1) Définition
La grève se définit comme un arrêt concerté et collectif du travail de la part des salariés d’une
entreprise pour obtenir la satisfaction de revendications professionnelles.

2) Les effets à l’égard des grévistes


 Si la grève est licite, le contrat de travail est suspendu et les grévistes ne sont pas
rémunérés
 Si la grève est illicite, elle constitue une faute lourde pour ce qui y participent et un
motif légitime de licenciement. Elle entraine la perte du droit aux indemnités de
préavis et de licenciement
3) Les effets à l’égard des non-grévistes
La grève ne produit aucun effet à leur égard et l’employeur doit leur payer leur salaire.
C- Le lock-out
1. Définition
Le lock out désigne la fermeture temporaire de l’entreprise par l’employeur à l’occasion de
conflit collectif du travail.

2. Les effets du lock-out


 Si le lock-out est licite, le contrat de travail est suspendu sans rémunération pour les
travailleurs.
 Si le lock-out est illicite, le contrat de travail est suspendu et l’employeur doit payer
aux travailleurs les journées de salaire perdu.
CHAPITRE X : LE DELEGUE DU PERSONNEL
Définition : C’est un salarié élu par le personnel dans une entreprise de 11 salariés au moins et
qui est chargé de faire respecter le droit du travail et de transmettre les réclamations du
personnel à l’employeur. Il est élu pour un mandat de 03 ans renouvelable.
L’électorat : Sont électeurs tous les travailleurs âgés de 18 ans au moins, ayant travaillé 06
mois au moins dans l’entreprise et n’ayant pas été frappé d’une condamnation privative des
droits civiques.
L’éligibilité : Sont éligibles les électeurs âgés de 21 ans au moins, de nationalité sénégalaise
ou ressortissants d’un état signataire d’un traité accordant la réciprocité, sachant s’exprimer en
français et ayant accompli 12 mois au moins de service dans l’entreprise sans interruption.

A- Les attributions du délégué du personnel


Le délégué du personnel présente les réclamations du personnel à l’employeur, veille au
respect de la législation sociale, fait part à l’employeur de son avis sur le licenciement pour
motif économique ; enfin, il donne son avis sur tout projet de l’employeur instaurant des
règles générales, s’imposant au personnel.

B- La protection du délégué du personnel


1. La procédure de licenciement du délégué du personnel
Lorsque l’employeur veut licencier un délégué du personnel, il doit demander l’autorisation à
l’inspecteur du travail qui dispose d’un délai de 15 jours pour se prononcer. Le défaut de
réponse dans ce délai vaut autorisation.
Si le délégué du personnel commet une faute lourde, l’employeur peut prononcer sa mise à
pied et doit demander l’autorisation de licenciement à l’inspecteur du travail.

2. Les conséquences du non-respect


Le licenciement du délégué du personnel qui serait prononcé sans autorisation de l’inspecteur
du travail ou après son refus d’autoriser le licenciement, est nul. Dans ce cas, l’employeur doit
réintégrer le délégué du personnel licencié et lui verser une indemnité correspondant au
salaire auquel il a droit.
Si l’employeur ne réintègre pas le délégué du personnel, il doit lui verser une indemnité
supplémentaire prévue par la loi.

3. Les délégués protégés


Les délégués du personnel titulaires et suppléants sont protégés contre le licenciement durant
leur mandat et pendant les 03 mois qui suivent le nouveau scrutin.

C- Les voies de recours


La décision de l’inspecteur qui autorise ou refuse le licenciement est susceptible de recours
devant le ministre du travail qui dispose d’un délai de 30 jours pour se prononcer.
La décision du ministre est susceptible de recours devant la cour suprême
CHAPITRE XI : LA REPARATION DES ACCIDENTS DE TRAVAIL ET DES
MALADIES PROFESSIONNELLES
A. Les risques professionnels couverts
1. L’accident de travail
C’est l’accident survenu par le fait ou à l’occasion du travail à une personne travaillant pour
un employeur.

2. L’accident de trajet
C’est l’accident survenu au salarié pendant le trajet aller et retour entre d’une part le lieu du
travail et d’autre part sa résidence, à la condition que le parcours n’est pas été interrompu ou
détourné pour un motif dicté par l’intérêt personnel ou indépendant de l’emploi.
Les accidents qui se produisent pendant les voyages et les déplacements dont les frais sont
supportés par l’employeur, sont également considérés comme accident du trajet.

3. Les maladies professionnelles


Ce sont les maladies contractées dans l’exercice de certains travaux et qui figurent dans les
tableaux établis par arrêté conjoint du ministre du travail et du ministre de la santé.

B. La procédure de la réparation
a) La constatation médicale
Lorsqu’il y a un accident ou une maladie professionnelle, l’employeur est tenu d’aviser le
médecin de l’entreprise ou à défaut le médecin le plus proche qui doit établir un certificat
médical.

b) La déclaration
Elle est établie par l’employeur dans les 48 heures suivant l’accident ou la maladie
professionnelle, en trois exemplaires.

c) L’enquête
Lorsque la blessure a entrainé une incapacité permanente, partielle ou totale de travail, une
enquête a lieu obligatoirement. Elle est effectuée par une personne désignée par l’inspecteur
du travail.

d) Le contrôle médical de la caisse de sécurité sociale


A tout moment, la caisse peut procéder à un examen de la victime par son médecin conseillé.

e) Le contentieux
Les contentieux entre la caisse et la victime ou ses ayants droits sont de la compétence du
tribunal du travail. La prescription est de 02 ans.
C. La réparation
Elle consiste à des prestations en nature et en espèces

1. Les prestations en nature


Ce sont les soins médicaux, les frais funéraires et du transport, les frais de déplacement, la
fourniture, la réparation et le renouvellement des appareils de prothèse, la réadaptation
fonctionnelle et la rééducation professionnelle.

2. Les prestations en espèce


Ce sont les revenus de remplacement versés à la victime ou à ses ayants droit en cas de décès
pour récompenser la perte de son salaire pendant la période d’incapacité temporaire ou
permanente de travail.
Le syndicat est une association de travailleurs exerçant la même profession ou des professions
connexes en vue de l’étude et la défense des intérêts matériels et moraux de ses membres.

CHAPITRE XII : LE DROIT DE LA SECURITE SOCIALE


Le régime sénégalais de protection sociale repose sur deux axes : L’action sociale et la
prévoyance sociale.
L’action sociale est fondée sur un système non contributif qui est principalement assuré par
l’état qui l’organise, le finance et le met en œuvre. Elle est menée au profit des groupes
vulnérables. Ces dernières années, des mesures ont été prises par les pouvoirs publics afin de
permettre à certains groupes dits vulnérables de bénéficier de soins de santé par le biais de la
couverture maladie universelle (CMU).
Le système de prévoyance sociale, créée dans les années 1970, se propose d’offrir une
couverture à tous les travailleurs et à leurs familles. La prévoyance et la prise en charge du
risque santé pour les travailleurs se font à travers la Caisse de Sécurité Sociale (CSS) et les
Institutions de Prévoyance Maladie (IPM). Tandis que la retraite est gérée par l’Institution de
Prévoyance retraite du Sénégal (IPRES). Cette diversité des structures sociales a pour objectif
de permettre aux sénégalais, dans le cadre de leur travail, de se couvrir des risques liés à la
santé et à la vieillesse.

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