Evolution de L Homme

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Séquence 6

Un regard sur l’évolution


de l’homme

Sommaire

Chapitre 1. Pré-requis
Chapitre 2. L’histoire évolutive de l’homme
Synthèse
Exercices
Glossaire
Annexe : Utilisation de phylogène

Séquence 6 – SN02 1

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Chapitre
1 Pré-requis
Exercice 1 Comprendre les principes qui permettent d’établir des relations de parenté

Exercice 2 Lire et comprendre un arbre phylogénétique

Exercice 3 La place de l’homme parmi les primates

Exercice 4 Tester ses connaissances

Exercice 5 Montrer le rôle des gènes de développement

Exercice 1 Comprendre les principes qui permettent d’établir des relations de parenté

L’établissement de relations de parentés entre les êtres vivants est


fondée sur la comparaison de caractères particuliers, les caractères
homologues. Ceux-ci peuvent être anatomiques, embryologiques ou
moléculaires.
Deux caractères anatomiques sont homologues s’ils présentent
une similitude au niveau de l’organisation, une même place dans
l’organisme et une origine embryologique commune. Deux molécules
sont homologues si elles présentent des similitudes au niveau de leur
séquence d’acides aminés ou de nucléotides.
Le partage de caractères homologues par des taxons différents signifie,
dans le cadre de la théorie évolutive, qu’ils ont reçu ces caractères d’un
ancêtre commun.
Seule la comparaison de caractères homologues permet d’établir des
relations de parenté
On doit cependant distinguer les homologies ancestrales des homologies
dérivées.
Les premières sont des homologies qui étaient déjà présentes chez
l’ancêtre commun : elles sont donc apparues avant celui-ci. Ces
caractères sont hérités d’une espèce ancestrale plus ancienne et sont
donc partagés par des espèces qui finalement sont peu apparentées…
Les homologies dérivées (ou évoluées) quant à elles sont héritées de
l’ancêtre commun le plus récent : la présence de tels caractères chez
plusieurs espèces prouve donc bien une parenté étroite entre-elles.

Séquence 6 – SN02 3

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Ainsi par exemple, le membre tétrapode est un caractère qui unit plus
étroitement la chauve-souris, la tortue et l’homme que la possession de
cellules nucléées ; Le membre tétrapode est un caractère dérivé, évolué,
alors que les cellules nucléées sont une homologie partagée par tous les
êtres vivants eucaryotes, une homologie ancestrale, qui du point de vue
des parentés entre homme et chauve-souris n’apporte rien… Le caractère
évolué « membre tétrapode » par contre n’est même pas partagé par tous
les vertébrés ! (Les poissons en effet n’ont pas de membres tétrapodes).
Il permet donc d’apparenter étroitement ceux qui le possèdent et de
conclure à leur origine commune à partir d’une espèce ancestrale chez
qui ce caractère est apparu.
Les espèces ancestrales communes qui figurent dans les arbres phy-
logénétiques représentent donc l’acquisition des différents caractères
évolués.
En construisant de telles représentations, on situe dans le temps l’appa-
rition des différents caractères évolués partagés par les espèces. Les fos-
siles permettent parfois de dater ces apparitions.
L’établissement de relations de parenté entre taxons permet donc
de reconstituer leur histoire évolutive en établissant des de relations
phylogénétiques.
Les arbres phylogénétiques sont une façon de représenter les relations
de parenté d’un ensemble d’êtres vivants.
Il s’agit d’arbres dans lesquels les branches associent les taxons
apparentées c’est-à-dire possédant les mêmes caractères homologues
évolué hérités du même ancêtre commun.
Les nœuds de l’arbre correspondent aux espèces ancestrales communes.
Celles-ci sont hypothétiques. On sait seulement qu’elles possédaient
les caractères qu’elles ont transmis à toutes les espèces qui leur sont
postérieures.
Chaque nouvelle branche correspond à l’apparition d’une nouveauté
évolutive (= l’apparition ou la disparition ou la transformation d’un
caractère) chez un organisme qui l’a transmise à toute sa descendance.
Le nouvel état du caractère est l’état dérivé et celui qui préexistait est
l’état ancestral.

Questions  Choisir la ou les affirmations exactes.

Deux taxons sont d’autant plus apparentés :


† qu’ils partagent de nombreux caractères ancestraux ;
† qu’ils partagent de nombreux caractères dérivés ;
† que leur ancêtre commun est récent ;
† que leur ancêtre commun est éloigné.

4 Séquence 6 – SN02

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Montrer que les caractères anatomiques présentés ci-dessus


témoignent d’une relation de parenté entre ces 4 vertébrés.

 Le cytochrome c est une protéine de 110 acides aminés environ qui


intervient dans les réactions biochimiques de la respiration cellulaire.
Elle existe chez l’immense majorité des espèces actuelles.
Chaque lettre correspond à un acide aminé précis. Les tirets
représentent les acides aminés identiques, seules les différences
sont indiquées.

 Monter que l’on peut établir, à partir de cette molécule, une relation de
parenté entre ces trois espèces animales.
 D’après ces données moléculaires, les espèces les plus apparentées
sont :
† L’homme et la carpe
† L’homme et le mouton
† la carpe et le mouton

Exercice 2 Lire et comprendre l’organisation d’un arbre phylogénétique

Considérons trois espèces E1, E2 et E3. La recherche de relations de


parenté a mis en évidence une étroite parenté entre E1 et E2, l’espèce E3
présentant davantage de différences.
Les espèces E1 et E2 étant les plus étroitement apparentées on peut en
déduire qu’elles sont issues d’une espèce ancestrale commune « assez
récente », qui n’est pas l’ancêtre de E3.
On le représente de la manière suivante :

Séquence 6 – SN02 5

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Espèces actuelles E1 E2

Temps

A1

L’espèce E3 qui possède moins de caractères communs avec E1 partage


avec ces deux espèces un ancêtre commun mais plus ancien que A1 :
c’est A2.
E1 E2 E3

Temps
A1

A2

On considère 4 caractères homologues nommés A, B, C et D et 5 espèces


de vertébrés.

Caractères État ancestral (0) État évolué (1)

A Pas d’allaitement des petits Allaitement des petits

Membres charnus munis


B Nageoires rayonnées
de doigts

C Absence de plumes Plumes présentes

Embryon protégé
D Amnios absent
par un amnios

Distribution des caractères étudiés chez les 5 vertébrés considérés : 1 et


0 indiquent l’état du caractère chez l’animal.

sardine homme merle chat grenouille

A 0 1 0 1 0

B 0 1 1 1 1

C 0 0 1 0 0

D 0 1 1 1 0
 Quelles sont les deux espèces les plus étroitement apparentées ?
Justifier la réponse.
 Situez les sur l’arbre et localiser leur plus récent ancêtre commun.
 Quelle nouveauté évolutive ont-ils hérité de cet ancêtre commun ?
 Situer cette acquisition en plaçant sur l’arbre, à l’endroit qui convient,
un rond contenant la lettre du caractère.

6 Séquence 6 – SN02

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 Situer les autres espèces ainsi que les autres nouveautés évolutives.
 Sur les 4 caractères considérés lister les caractères primitifs et dérivés
que devait posséder l’ancêtre commun le plus récent partagé par le
chat et la grenouille.
 Encadrer avec 3 couleurs différentes les parties de l’arbre
phylogénétique correspondant aux groupes des mammifères, des
tétrapodes et des amniotes.

Temps

Exercice 3 L’opsine S, une molécule présente chez tous les Primates

Les protéines photoréceptrices constituent une famille de protéines


largement répandues dans le monde vivant. Elles sont toutes
impliquées dans la conversion de la lumière en signal nerveux. Ces
molécules photosensibles présentent le même type d’organisation
tridimensionnelle.
Les différences entre les pigments visuels portant sur la séquence
d’acides aminés de la protéine, il est possible d’établir des relations de
parenté entre les Primates à l’aide des données moléculaires concernant
les opsines, et notamment l’opsine S (ou opsine sensible à des longueurs
d’onde courtes : short). Tous les Primates possèdent en effet, le gène
codant pour cette opsine, ayant toujours un pic d’absorption voisin de
430 nm ; il est porté par un chromosome non sexuel.

Document Tableau visualisant le % de similitudes entre les séquences de l’opsine S


de l’Homme et celles des opsines S des Primates étudiés.

Homme

Chimpanzé Bonobo 100 %

Chimpanzé 100 %

Gorille 99 %

Macaque 87 %

Cebus 75 %

Saïmiri 72 %

Séquence 6 – SN02 7

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Question À partir des données ci-dessus, construire l’arbre phylogénétique en
expliquant votre démarche.
Montrer que ces données confortent la place de l’homme au sein des
primates.

Exercice 4 Tester ses connaissances

Les gènes de développement


† contrôlent l’expression d’autres gènes,
† sont des gènes homéotiques,
† interviennent dans la construction d’un organisme,
† permettent la réalisation d’un caractère.

Les chimpanzés
† n’utilisent pas d’outils,
† ont des comportements stéréotypés,
† ont une culture qu’ils se transmettent de génération en génération,
† ont des comportements résultant d’un apprentissage.

Exercice 5 Montrer le rôle des gènes de développement

Au cours du développement du squelette, le cartilage est normalement


remplacé par de l’os. Sur les photographies du squelette de l’extrémité
du membre antérieur de souris le cartilage est représenté en vert, l’os
en gris.
La mutation d’un gène du développement ou gène homéotique, le gène
Hoxd 13 entraîne les anomalies observées dans la main du souriceau.

Os

Cartilage

Souris normale Souris mutante pour


le gène Hoxd 13

Question Montrer que le document ci-dessus permet de démontrer l’importance


des gènes de développement dans la mise en place des caractères.

8 Séquence 6 – SN02

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Chapitre L’histoire évolutive
2 de l’homme

A Pour débuter
L’idée que sur le plan évolutif, Homo sapiens peut être regardé comme
toute autre espèce est une idée assez récente. C’est une idée qui a
émergée au cours du 19e siècle. C’est dans l’œuvre de Darwin, l’origine
des espèces, publié en 1859 que l’idée de parenté entre l’homme et le
singe est pour la première fois formulée.
Si cette idée est devenue un fait scientifique aujourd’hui bien établi, de
nombreuses idées reçues cependant continuent d’être véhiculées.
Testez vos représentations sur l’évolution de l’homme. Répondre par
oui ou non et justifiez votre choix. Il est conseillé de ne pas regarder
les corrections et de revenir sur ces propositions après avoir étudié
ce chapitre. Vous mesurerez ainsi l’évolution des représentations qui
étaient les vôtres au départ.

oui non Justification

L’homme descend du singe

L’hominisation a un but :
l’homme

L’hominisation est un
processus

Les premiers homininés


s’adaptent à la savane

La bipédie apparaît dans la


savane

La taille du cerveau fait


l’homme

La bipèdie libère la main et


permet l'usage d'outils

Séquence 6 – SN02 9

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B Cours
1. L’histoire évolutive de l’homme s’inscrit
dans celle plus globale des primates
a) La place de l’homme au sein des primates.

Activité 1 Dégager les caractéristiques propres aux primates

Télécharger le logiciel Phylogène sur le site de l’INRP et installer le logiciel


sur votre ordinateur. Choisir téléchargement élèves.
 Fichier
 Sélectionner collection puis choisir Archontes (primates)
Remarque

Le logiciel a déjà été utilisé dans les classes antérieures. Une fiche tech-
nique est cependant à votre disposition à la fin de la séquence.

Questions  Construire une matrice de comparaison taxon/caractères prenant en


compte :
– Les taxons suivants : babouin, bonobo, saki, chimpanzé, gibbon,
tarsier, gorille, Homme, orang-outan, maki et toupaïe*.
– les caractères suivants : narine, orbites, pouces, queue, rhinarium**et
la terminaison des doigts.
Remarque

Ne pas oublier de vérifier la


matrice réalisée.

Aide

En cliquant à l’intérieur de chaque case apparaît les 2 états possibles du


caractère ainsi qu’un document présentant l’état de ce caractère pour le
taxon considéré.
Cliquer sur l’état retenu afin qu’il s’inscrive dans votre tableau.

* Le toupaïe ne fait pas partie du groupe des primates. C’est un extra-groupe qui sert de référence. Le dernier
ancêtre commun aux primates et au toupaïe est plus ancien que le dernier ancêtre commun à tous les primates.
Il ne possède donc aucun des caractères dérivés des primates.
** Le rhinarium désigne le museau ou la truffe humide avec des vibrisses.

10 Séquence 6 – SN02

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 Polariser et coder les états des caractères.

 Afin de trouver les états primitifs, choisir l’extra–groupe puis colorer


les états primitifs suivant l’extra-groupe.
 Coder les états dérivés en colorant les cellules.
 Choisir une couleur et colorer tous les états dérivés de la même
couleur.
 Vérifier.

Aide

État primitif État dérivé

Narines Ecartées rapprochées

Orbites Ouvertes Fermées

Pouces Non opposables Opposables

Queue Présente Absente

Rhinarium Présent Absent

Terminaison des doigts Griffes ongles

 Établir des liens de parentés.

 Organiser le tableau afin d’avoir dans la colonne la plus à droite les


caractères à l’état dérivé dans le plus grand nombre de taxons et ainsi
de suite de la droite vers la gauche.
Classer les lignes afin d’avoir dans la ligne du haut l’extra-groupe puis
du haut vers le bas un nombre croissant de caractères dérivés.

 Construire l’arbre phylogénétique.


Sélectionner tous les taxons puis les réunir à un premier nœud en
cliquant sur l’icône . Activer un caractère partagé par tous les
taxons sauf l’extra-groupe. Un code couleur apparaît (état dérivé et
primitif) qui dépend des choix effectués à l’étape précédente. Si vous
avez choisi le vert pour l’état dérivé, apparaît alors en vert tous les
taxons possédant ce caractère à l’état dérivé.
Ce caractère dérivé partagé ayant été hérité d’un ancêtre commun,
vous pouvez relier tous les taxons en vert au même point.
Continuer ainsi en sélectionnant les caractères les uns après les autres.
Vous pouvez enregistrer cet arbre sur votre ordinateur et l’imprimer et/
ou le recopier.

Séquence 6 – SN02 11

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Aide  Sur cet arbre, placer correcte-
ment les innovations évolu-
Passer en mode exploration. Cliquer sur les diffé- tives.
rents nœuds représentant les ancêtres et la liste
Nommer et représenter sous
de ses états de caractères apparaît la fonction
forme de rectangles les groupes
« Nommer le groupe » vous donne des indices permet-
monophylétiques ainsi mis en
tant de choisir le terme approprié.
évidence.

 En bilan indiquer les caractères dérivés des primates et les caractères


dérivés des hominoïdes.

À retenir

Les caractères dérivés des primates sont le pouce opposable aux autres
doigts, le remplacement des ongles par des griffes et l’acquisition de la
vision binoculaire liée au recouvrement des champs visuels et donc à la
migration des orbites vers l’avant.
Cela signifie que les différents taxons appartenant au groupe des primates
ont hérité ces caractères d’un ancêtre commun.
Dans ce groupe des primates, l’homme appartient au taxon des hominoïdes
dont le caractère dérivé est la disparition de la queue.
Les plus proches parents de l’homme sont donc les autres hominoïdes.

Primates
Haplorrhiniens
Simiiformes
Catarrhiniens
Hominoïdes
Orang-Outan

Chimpanzé
Babouin
Toupaïe

Bonobo
Homme
Tarsier

Gorille

Gibon
Maki

Saki

Perte de la queue

Narines écartées

Fermeture des orbites


Le nez remplace la truffe
Pouce opposable
Ongles à la place des griffes

Ancêtres communs
Innovations évolutives

12 Séquence 6 – SN02

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Quelles sont les relations de parenté au sein des hominoïdes ?

b) Les relations de parenté au sein du groupe des


hominoïdes

Les plus proches parents de l’homme sont les autres hominoïdes. Afin
de préciser les relations de parenté au sein des hominoïdes, nous allons
utiliser des données moléculaires.

Activité 2 Établir des relations de parenté au sein du taxon des hominoïdes en


s’appuyant sur des données moléculaires.

Le logiciel phylogène permet également de comparer des séquences


peptidiques ou nucléotidiques.
On a comparé l’ADN mitochondrial de différents taxons. La mitochondrie
est un organite présent dans les cellules eucaryotes et impliqué dans la
respiration cellulaire. Cet organite possède son propre ADN sous forme
d’ADN circulaire (voir la séquence 4, endosymbiose).
Les résultats obtenus sont consignés dans le tableau ci-dessous.

Document 1 Différences en pourcentage entre des séquences homologues d’ADN


mitochondrial.

Homme Chimpanzé Gorille Orang-Outan Gibbon

Homme 0 8,41 10,5 14,5 15,9

Chimpanzé 0 10,1 14,5 15,9

Gorille 0 14,9 16,2

Orang-Outan 0 16,7

Gibbon 0

Questions  Les scientifiques s’appuient sur les données moléculaires pour établir
des relations de parenté. Expliquer, en utilisant vos connaissances,
les bases scientifiques sur lesquelles s’appuie cette méthode.
Identifier et formuler les limites de cette méthode.
 Choisir parmi les arbres phylogénétiques suivant (A, B ou C) celui qui
est en accord avec les données moléculaires présentées ci-dessus.
Vous devez justifier votre choix.

Séquence 6 – SN02 13

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 Arbre A
Homme

Chimpanzé

Bonobo

Gorille

Orang-Outan

 Arbre B
Gorille

Chimpanzé

Bonobo

Homme

Orang-Outan

 Arbre C
Gorille

Chimpanzé

Bonobo

Orang-Outan

Homme

 Choisir la ou les affirmations exactes.

D’après les données moléculaires ci-dessus :


† L’homme est plus apparenté au chimpanzé qu’à tout autre
hominoïde ;
† Le gorille est plus apparenté au chimpanzé qu’à l’homme ;
† Le chimpanzé est plus apparenté à l’homme qu’au gorille ;
† L’homme et le chimpanzé possèdent un ancêtre qui n’est pas celui
du gorille.

14 Séquence 6 – SN02

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À retenir

Au sein du taxon de hominoïdes, c’est avec le chimpanzé et le bonobo que


l’homme est le plus apparenté. Cela signifie qu’ils partagent un ancêtre
commun qui n’est pas celui du gorille par exemple.
On peut donc établir l’arbre phylogénétique suivant :

Homme

Chimpanzé

Bonobo

Gorille

Orang-Outan

14 millions actuel
d’années

Remarque

Les données moléculaires présentées ci-dessus ne peuvent à elles seules


permettre d’établir de manière scientifique les relations de parenté au sein
du taxon des hominoïdes.
Pour cela, il faut utiliser et comparer de nombreuses autres données molé-
culaires et anatomiques. C’est la synthèse des travaux qui permet d’envisa-
ger une phylogénie.

c) La diversité actuelle et fossile des primates


Nous avons montré que l’homme partageait avec les autres primates
et plus particulièrement avec les hominoïdes de nombreux caractères
communs.
Le partage de ces caractères témoigne de leur histoire évolutive
commune.
Tenter de comprendre l’histoire évolutive de l’homme implique donc de
plonger dans celle plus globale des primates. Pour cela, nous devons
remonter le temps de plusieurs millions d’années jusqu’au début de
l’ère tertiaire.
Nous sommes il y a – 55 Ma, peu après la crise biologique qui a vu
l’extinction de nombreux taxons parmi lesquels figuraient les dinosaures.
Le climat qui régnait sur la planète Terre n’est pas celui que l’on connaît
aujourd’hui ; il était beaucoup plus chaud. Les paléontologues ont trouvé

Séquence 6 – SN02 15

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des fossiles de primates archaïques en Afrique, en Europe, en Asie et en
Amérique du Nord. Il faut s’imaginer ces régions couvertes de forêts de
type tropical.
Les spécialistes distinguent dans ces fossiles 3 lignées : des adapiformes,
lointains ancêtres des lémuriens actuels de Madagascar, des tarsiiformes
ancêtres des lémuriens et un troisième groupe, les protosimiens ou
protosinges.
Il y a 40 Ma, un refroidissement climatique bouleverse les cartes. Les
primates de l’hémisphère nord disparaissent et ne subsistent plus que
dans les refuges tropicaux.
Des fossiles, témoignent de l’apparition des premiers singes dit modernes
il y a 35 Ma environ. Ce groupe présente de nombreuses espèces. Son
apparition a donc été suivie d’une phase de diversification.
Les lacunes paléontologiques ne permettent cependant pas de suivre
l’évolution de ces singes au cours des 10 Ma qui suivent…
Nous faisons un bond de plusieurs millions d’années. Les archives
fossilifères montrent la présence, il y a 20 Ma de deux lignées de singes :
les cercopithécoides (singes à queue) et les hominoïdes.
Ce dernier est un groupe très diversifié présentant de nombreuses
espèces, occupant toutes les niches écologiques de l’écosystème
forestier. C’est dans ce groupe que figurent les ancêtres communs aux
hommes et aux grands singes actuels.
Contrairement à la lignée florissante des hominoïdes, la lignée des
cercopithécoides semble réduite, seules deux espèces sont recensées.
Les hominoïdes vont se disperser. A la faveur des remaniements
engendrés par la tectonique des plaques on les retrouve en Europe et en
Asie il y a 16 Ma.
Après une phase de diversification, la lignée européenne s’éteint il y a 8
Ma. La lignée asiatique d’abord florissante décline également et l’orang-
outan est aujourd’hui le seul témoin de cette aventure des hominoïdes
en Asie. Le gibbon que l’on rencontre actuellement en Asie du Sud-est
aurait des ancêtres appartenant à la lignée européenne.
Ce déclin a certainement pour origine des changements climatiques.
Aujourd’hui, il ne subsiste plus sur la planète que 5 espèces d’hominoïdes
et 80 espèces de cercopithécoides… ce que ne préfigurait pas la situation
il y a 20 Ma.
Qu’est devenue la lignée hominoïde restée en Afrique ? Les spécialistes
possèdent très peu d’éléments pour reconstituer cette histoire :
quelques fossiles d’hominoïdes datés à 14 Ma puis rien avant les plus
vieux hominoïdes appartenant à la lignée humaine datés à 7 Ma soit une
lacune de plus de 7 Ma.

16 Séquence 6 – SN02

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Document 3 Arbre généalogique des primates

Platyrrhiniens Catarrhiniens

Cercophithécoïdes Hominoïdes

Hylobatoïdes Hominides

Atèle Macaque Siamang Gibbon Orang-Outan Gorille Homme Chimpanzé Bonobo

Ouranopithécus
Sivapithécus Dryopithécus
Proconsul Dernier ancêtre
6 Ma commun de l’homme
et du chimpanzé
9 Ma
14 Ma
16 Ma Dernier ancêtre commun aux Hominides
19 Ma Dernier ancêtre commun aux Hominoïdes
25 Ma Dernier ancêtre commun aux Catarrhiniens
40 Ma

C’est au chimpanzé que l’homme est le plus apparenté. L’homme et le


chimpanzé partagent un ancêtre commun exclusif. Selon les spécialistes,
ce dernier ancêtre commun (DAC) à l’homme et au chimpanzé pourrait se
situer entre 6 et 8 MA.
Il y a donc, à partir de ce DAC, une lignée évolutive qui conduit au
chimpanzé de la même manière qu’il y a une lignée évolutive qui conduit
à l’homme.
Quels sont les caractères dérivés propres à l’homme ? À noter que
l’on pourrait également envisager le problème suivant : Quels sont les
caractères dérivés des chimpanzés ? En effet depuis leur DAC, l’homme
et le chimpanzé ont autant évolué l’un que l’autre.
Afin de déterminer les caractères qui signent l’appartenance à la lignée
humaine il paraît pertinent de comparer l’homme et son plus proche
parent, le chimpanzé.
Quels sont les critères d’appartenance à la lignée humaine ?

2. La lignée humaine : une évolution


buissonnante
a) Les critères d’appartenance à la lignée humaine

Activité 3 Identifier les caractéristiques dérivés de l’homme


Pour réaliser cette activité, vous devez utiliser plusieurs ressources
complémentaires :

Séquence 6 – SN02 17

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„ U
n site internet : hominides.com. La rubrique ‘’dossiers’’ en particulier
les dossiers suivants : la bipédie, les grands singes, l’homme et le
singe.

„ Deux logiciels à télécharger :


 La lignée humaine réalisé par P. Perez et P. Y Guchereau que vous
pouvez télécharger à l’adresse suivante : http://pedagogie.ac-
toulouse.fr/svt/serveur/lycee/perez/PP_logo/logiciels. htm.
Si le lien ne fonctionne pas, entrer ‘’lignée humaine + logiciel‘’ dans
votre moteur de recherche.
 Le logiciel homininés réalisé par un groupe de travail de l’académie
de Versailles que vous pouvez télécharger sur le site de l’académie de
Versailles : http://www.svt.ac-versailles.fr/spip.php?article86

Rubriques des logiciels utiles pour cette activité

Logiciel lignée humaine Logiciel homininés

Caractères crâniens : permet d’identifier et La rubrique les hominides actuels vous per-
nommer les structures du crane à observer. mettra d’obtenir des données générales sur
l’homme et le chimpanzé et d’observer les dif-
férentes parties du squelette que vous pouvez
déplacer.
Comparaisons anatomiques présentent les res-
semblances et les différences entre l’homme et Ce logiciel vous permettra également de mesu-
le chimpanzé. rer l’angle facial.

Document 4 Données anatomiques relatives à l’homme (à droite) et au chimpanzé (à


gauche)

 Squelettes du chimpanzé et de l’homme

18 Séquence 6 – SN02

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 Bassin et fémur du chimpanzé et de l’homme

 Crânes vus latéralement du chimpanzé et de l’homme

 Crânes vus de dessous du chimpanzé et de l’homme

 Mâchoires du chimpanzé et de l’homme

Séquence 6 – SN02 19

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 Anatomie du pied du chimpanzé et de l’homme

Document 5 Le développement de l’encéphale chez l’homme et le chimpanzé

L’Homme est le primate qui a l’encéphale le plus volumineux et le plus


complexe dans son organisation.
Le volume crânien est en moyenne de 1 400 cm3. Les Chimpanzés et les
Gorilles ont un volume crânien moyen de 400 cm3.
L’organisation de l’encéphale humain est différente de celle de
l’encéphale des singes : le cortex cérébral est organisé en aires qui
ont des rôles spécifiques ; certaines de ces aires existent chez les
Chimpanzés mais pas toutes.
La vascularisation de l’encéphale des singes et de l’Homme est
également différente.

Questions  – Légender le document 4 en utilisant les mots suivants : Colonne


vertébrale, os iliaque, fémur, Bourrelets sus-orbitaire, menton,
canine, trou occipital, orteil opposable, sacrum, maxillaire inférieur
ou mandibule, maxillaire supérieur.
– Pour l’homme et le chimpanzé, matérialiser par un trait l’arcade
dentaire, la ou les courbures de la colonne vertébrale, l’inclinaison des
fémurs.

20 Séquence 6 – SN02

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Document 6 Principe de la mesure de l’angle facial
– L’angle facial est une mesure qui permet d’évaluer le prognathisme
d’un crâne, c’est-à-dire la projection plus ou moins avancée des
mâchoires et de la face.
C’est l’angle aigu formé par les
deux droites (OP) et (MN), avec :
- O point le plus bas de l’orbite
oculaire ;
Angle
facial - P point le plus haut du trou
N auditif ;
P - M point le plus proéminent de
O
l’os maxillaire supérieur entre
les alvéoles des deux incisives
M supérieures centrales ;
- N rencontre de la suture des os
nasaux et du frontal.
 Mesurer un angle avec le logiciel homininés (pour plus de précision,
consulter la fiche technique accessible après avoir lancé le logiciel)
– Sélectionner calcul d’angles.
– Définir l’angle à mesurer. Pour cela, positionner les marques à déplacer
afin de définir l’angle à mesurer.
– Réaliser la mesure. Choisir l’outil ‘’Mesure d’angle’’ et le superposer
aux droites définies précédemment pour dessiner l’angle à mesurer.
– Cliquer sur valider. Votre résultat s’affiche.

Document 7 Les caractères crâniens à observer

Un certain nombre d’éléments sont susceptibles de donner une face à


forts reliefs ou au contraire une face plate.
Forme globale de la Volume
boîte crânienne, endocrânien
proportion entre
hauteur et profondeur
Front : plus ou moins
grand voire inexistant
(front fuyant)

Forme de
l'arrière
Bourrelets sus-orbitaires
du crâne
Très prononcés ou réduits

Position du
trou occipital

Arcade zygomatique Mâchoire inférieure plus ou


(zone d’insertion moins avancée : prognatisme
des muscles masticateurs) plus ou moins prononcé qui
très développée ou réduite donne une face plus ou moins
Menton plus ou moins projetée en avant
grand voire inexistant

Question  Compléter les tableaux ci-après (documents 8 et 9).

Séquence 6 – SN02 21

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Document 8 Comparaison des caractères anatomiques chez l’homme et le chimpanzé

SINGE Caractères HOMME

Position du crâne par


rapport à la colonne
vertébrale et localisation
du trou occipital

Aspect de la face
CRÂNE

Capacité crânienne

Mesure de l’angle facial

Forme de l’arcade
dentaire et aspect des
canines

COLONNE VERTEBRALE
(nombre de courbures)

Forme du BASSIN

Position des fémurs par


rapport à la verticale
MEMBRES

Taille relative des


membres inférieurs par
rapport aux supérieurs

Capacité de préhension
des pieds et mains

22 Séquence 6 – SN02

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Document 9 Comparaison des caractères comportementaux chez l’homme et le chimpanzé

Chimpanzé Homme

Mode
de déplacement

Utilisation d’outils

Transmission
d’une culture

Question  Identifier dans le tableau complété (doc 8), par un code couleur
légendé, les caractères anatomiques spécifiques à l’Homme en
prenant les critères suivants :

Remarque – Bipédie permanente ;


– Développement cérébral ;
Il faut choisir une couleur par
critère. – Mâchoire.

Question  Esquisser le portrait-robot simplifié du DAC à l’homme et au chimpanzé


en expliquant votre démarche. Discuter entre autres de sa capacité à se
déplacer par bipédie.

À retenir

La comparaison anatomique de l’Homme et de son plus proche parent, le Chimpanzé permet de


déterminer de nombreux caractères typiquement humains, non partagés par les singes ; ce sont
des caractères qui fondent l’appartenance au taxon des homininés, dont l’Homme actuel , Homo
sapiens, est le seul représentant.
Homme et singes se distinguent par leur locomotion : les singes sont quadrupèdes alors que
l’Homme est parfaitement bipède. Les singes peuvent occasionnellement se redresser et se
déplacer debout mais ce n’est pas leur mode de déplacement privilégié. Cette différence dans la
locomotion et donc dans la posture est marquée par de nombreuses différences anatomiques.
Ainsi chez l’homme la tête est posée au sommet de la colonne vertébrale et le trou occipital
par lequel la moelle épinière pénètre dans la boite crânienne est centrée sous le crâne et non à
l’arrière du crâne comme chez les grands singes.
Témoignent également de cette bipédie exclusive une colonne vertébrale à quatre courbures, un
bassin large et court en forme de cuvette, un angle marqué entre bassin et membres inférieurs
longs, et un pied adapté à la marche.
Le crâne présente également des différences. Celui de l’homme est arrondi vers l’arrière, pré-
sente une face verticale avec front et menton marqués et le volume encéphalique est important.
L’arcade dentaire est parabolique chez l’homme alors qu’elle est en forme de U chez les grands
singes.
Les activités culturelles et industrielles sont importantes et diversifiées (outils sophistiqués, art,
langage articulé, culte des morts) chez l’homme.

Séquence 6 – SN02 23

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b) De Toumaï à Homo sapiens, une diversité d’espèces
fossiles

On va explorer (très rapidement) ce qui s’est passé dans l’intervalle de


temps représenté en noir sur le schéma ci-dessous c’est-à-dire depuis
que la lignée humaine et celle conduisant aux chimpanzés ont divergé.
Cette histoire couvre plusieurs millions d’années et le récit qui en sera
fait sera nécessairement simplifié d’autant plus que les témoins de
cette histoire (les fossiles) sont finalement peu nombreux et le plus
souvent incomplets. Cette histoire n’est pas un récit figé et inscrit dans
le marbre mais évolue avec la découverte de nouveaux fossiles, l’apport
des données moléculaires, la modification des cadres théoriques… Ce
processus illustre bien la nature même de la science dont les modèles
doivent constamment évolués afin d’intégrer les nouvelles données.
Il ne faut pas en déduire qu’il n’existe pas de certitudes. L’inscription
de l’histoire de l’homme dans celle plus globale des primates est un
fait scientifique ; les incertitudes demeurent dans les détails de cette
histoire.

–8 millions Actuel
d'années

Dernier ancêtre commun

Lignée évolutive conduisant à l’homme

Lignée évolutive conduisant au chimpanzé

Information scientifique : méthodes et difficultés de la paléontologie.


Reconstituer une histoire qui s’étend sur plusieurs millions d’années
n’est pas chose aisée. D’une part les fossiles sont rares et le plus souvent
incomplets ou déformés ; il peut d’agir d’une mandibule, d’un crâne
mais rarement de squelettes complets.

24 Séquence 6 – SN02

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Outre les archives lacunaires, se posent des questions préalables : Ou
chercher ? Que chercher ? Le simple fait de poser ces questions laisse
entrevoir les difficultés qui se posent au paléoanthropologue.
Le plus proche parent de l’homme étant le chimpanzé et celui-ci vivant
en Afrique, il semble logique comme le prédisait Darwin d’effectuer des
recherches en Afrique mais l’Afrique c’est vaste… « Il est donc probable
que l’Afrique était autrefois habitée par des singes aujourd’hui disparus,
étroitement apparentés au gorille et au chimpanzé ; comme ces deux
espèces sont maintenant les plus proches de l’homme, nos lointains
ancêtres ont sans doute vécu sur le continent africain plutôt qu’en un
autre lieu ».
La prédiction de Darwin s’est avérée juste et la seconde partie du 20e a
vu la découverte de nombreux fossiles en particulier en Afrique du sud,
en Afrique de l’Est et un peu plus à l’Ouest au Tchad.
Afin de cibler le niveau géologique dans lequel effectuer les recherches,
le paléoanthropologue doit avoir une idée de la période à laquelle les
fossiles recherchés vivaient.
Que chercher ? A quoi pouvait ressembler les premiers fossiles de la
lignée humaine ? Comment s’assurer qu’un fossile appartient à la lignée
humaine et non pas à une autre lignée évolutive, à celle qui a conduit au
chimpanzé par exemple.
La comparaison de l’anatomie d’un Homo sapiens et d’un chimpanzé
à permis d’apporter quelques éléments de réponse : les éléments
anatomiques en relation avec la bipédie, la forme de la mâchoire, la
taille de canines, la taille du cerveau sont des caractères qui signent
l’appartenance à la lignée humaine.
Ces caractères doivent donc se retrouver, du moins en partie, chez les
homininés fossiles.

Remarque

Il faut envisager ces caractères comme une tendance évolutive globale ; il


ne faut donc pas imaginer qu’ils sont parfaitement réalisés chez les homi-
ninés fossiles.

Activité 4 Montrer la diversité des homininés et dégager les caractéristiques du


genre Homo.

Document 10 Durée de vie de quelques espèces de la lignée humaine.

Sur le document suivant ont été représentées, en tenant compte de


leur durée de vie estimée, différentes espèces appartenant à la lignée
humaine. L’échelle est en millions d’année (Ma).

Séquence 6 – SN02 25

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robustus
P. boisei
Actuel

P. aethiopicus

H. flores

H. sapiens
H. neanderthalensis
A. africanus

H. heidelbergensis

H. modesiensis
1

H. antecessor
A. bareighazaii
Ardipithecus ramidus

A. afarensis

P.
A. gami
A. anamansis
2

H. erectus
H. georgicus
H. ergaster
H. habilis
H. rudolfensis
3

K. platyops
4

6
Orrorin tugenensis
7 Sahelanthropus tchadensis

Chlororapithecus
9

Schématiquement , les fossiles que l’on classe dans la lignée humaine


peuvent être regroupés en 3 grandes catégories.
Une première catégorie qui comprend les australopithèques au sens
large, groupe qui comprend le genre australopithèque (lettre A sur
le document) et des australopithèques robustes que les spécialistes
classent dans le genre paranthrope (lettre P sur le document).
Une seconde catégorie est constituée des espèces regroupées dans le
genre Homo (lettre H sur le document).
Un troisième groupe peut être constitué des homininés les plus anciens
et rassemble trois genres : Sahelanthropus, Orrorin et Ardipithecus.
Ce document ne doit pas être vu comme une image fixe et définitive
du passé mais comme une représentation de l’état des connaissances
actuelles qui par ailleurs font l’objet de nombreuses discussions chez
les spécialistes.
Ainsi, la place de Sahelanthropus tchadensis (plus connu sous le nom de
Toumai) dans la lignée humaine fait débat tout comme la place d’Homo
habilis au sein du genre Homo ou de déterminer si Homo sapiens et
Homo neanderthalensis constituent 2 espèces différentes.
Ce document n’est pas à retenir dans le détail ; il vise à illustrer la
diversité des espèces au sein de la lignée humaine et poser quelques
repères temporels.

Questions  Indiquer la durée de vie des espèces suivantes : Australopithecus


afarensis, Homo erectus, Homo sapiens.

26 Séquence 6 – SN02

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 Expliquer comment les paléoanthropologues peuvent estimer la
durée de vie d’une espèce.
Il ne saurait être question d’étudier dans le détail chacunes de ces
espèces. Ce travail est réservé aux spécialistes. À travers quelques
exemples, nous cherchons à montrer la diversité des homininés.
 Commencer par recopier le tableau (document 11) sur une feuille
A3. Ce tableau doit être complété à l’aide du logiciel homininés, du
document 12 et éventuellement le site hominides. com.

 Aide pour l’utilisation du logiciel homininés.


 Choisir hominidés fossiles.
 Les couleurs des points représentent des espèces pour le genre Homo
ou genre pour les australopithèques. Chaque point correspond à un
fossile particulier auquel au nom de l’espèce qu’il représente est
associé une référence qui peut être un code ou le nom du lieu où ce
fossile a été trouvé.
Exemple : L’homme de Tautavel, Homo habilis ER 1813.
 Une même espèce peut être représentée par plusieurs fossiles. Un
fossile peut se limiter à une partie du squelette comme un crâne par
exemple. Celui-ci peut être incomplet.
 S’il est utile de regarder l’ensemble des fossiles proposés, les références
à utilier pour compléter le tableau sont les suivantes :

Fossile Référence

Australopithecus africanus Australopithecus africanus sterkfontein 5

Homo habilis OH 24 et ER 1813

Homo ergaster KNMER 3733 et KNMER 3883

Homo erectus Homo erectus sinanthropus

Homo neandertalensis Homme de la Chapelle aux Saints

Homo sapiens Homme de Cro-Magon

 Pour la mesure de l’angle facial, se reporter à l’activité précédente.

Séquence 6 – SN02 27

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Document 11 Comparaison de quelques homininés fossiles

Ce tableau est à recopier et compléter en utilisant le document 12 et le


logiciel Homininés.

Homo nean- Homo


Homo Homo Homo
A. africanus derthalensis sapiens
habilis ergaster erectus
modernes modernes

Durée de vie
estimée

Lieu de vie

Schémas Schéma Schéma Schéma Schéma


de de crâne de crâne de crâne de crâne
crâne à coller à coller à coller à coller

Volume cranien

Angle facial

Bourrelets
sus-orbitaires
(+ ou -)

Forme de la man-
dibule (en u ou v
ou intermédiaire)

Position du trou
occipital

Mode
de déplacement

Aptitude à la
course
(+ ou -)

Utilisation
d’outils
Nommer et coller
le schéma
correspondant

Feu

Art

Sépultures

28 Séquence 6 – SN02

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Document 12 Des galets taillés aux peintures pariétales.
Nous savons que les chimpanzés par exemple, utilisent des morceaux de
bois pour extraire les termites de leur termitière ; ils utilisent également
des brindilles pour recolter la moelle des os…
En se servant de pierre comme marteaux et enclumes, ils parviennent
à casser des noix. Ces comportements attestent de la capacité des
chimpanzés à utiliser de outils. Par ailleurs, nous savons qu’un
comportement observé dans un groupe de chimpanzé peut être inconnu
d’un groupe de chimpanzé vivant sur un site distant du premier (voir
séquence 4). Ces comportement se transmettent donc de génération en
génération. On peut parler d’une transmsission culturelle. L’outil ne fait
plus l’homme…
Il est évident que ces outils sont rapidement dégradés et ne laisseront
aucune trace pour un éventuel observateur du futur.
Quand les paléoantropologues remontent le temps, l’utilisation d’outils
ne peut être attestée que par la présence de pierres modifiées , taillées
afin de servir au mieux l’intention de son utilisateur. Mais rien n’indique
qu’avant cette industrie dite lithique (lithos = pierre), les repésentants
de la lignée humaine n’utilisaient pas d’outils. L’absence de preuves ne
constitue pas une preuve de l’absence.
Les pratiques ont évolué au cours du temps que ce soit sur le plan des
méthodes de fabrication, des matériaux utilisés définissant ainsi des
ensembles homogènes auxquels les spécialistes ont donné des noms
formés généralement à partir du nom de la localité ou le type d’industrie
a été la première fois mise en évidence.
Dans les gorges d’Olduvai en Tanzanie, les chercheurs ont mis en
évidence une industrie lithique dont l’origine semble remonter à
2,5 Ma. Cette industrie se caractérise par la fabrication de galets auxquels
quelques éclats ont été enlevés par percussion. À ces galets taillés
sont également associés des galets présentant une face tranchante,
les choppers. Cette culture oldowayenne (nom dérivé de Olduvai) est
présente jusqu’à 1 Ma.

À partir de 1,5 Ma, apparaît une autre industrie


lithique caractérisée par l’utilisation de bifaces. Cet
outil en forme de triangle, est obtenu en taillant des
deux côtés un morceau de silex.
On trouve des traces de cette industrie dite
acheuléenne (de Saint-Acheul dans la Somme)
jusqu’à 80 000 ans.

Séquence 6 – SN02 29

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Il y a 100 000 ans , on observe la présence d’une grande diversité
de pierres taillées ; diversité qui concerne la forme de l’outil ou sa
dimension. Ce type d’industrie caractèrise le moustérien associé aux
Neandertaliens.
À partir de 40 000 ans, on peut noter une diverfication des matériaux
utilisés (os , ivoire) et des outils fabriqués (grattoirs, harpons, lance…).

Il faut également noter, qu’au cours d’une même période, différents


types d’industries ont pu coexister. Cela est à mettre en relation avec la
coexistence sur cette même période de différents groupes d’homininés.
Cette période voit également apparaitre les premières peintures
pariétales.

Questions  Justifier la présence des australopithèques dans la lignée humaine.


Pour cette question, il est necessaire de consulter les différentes
données relatives aux austalopithèques disponibles sur le logiciel
Hominés et/ou le site hominides.com.
 Déduire de votre travail, les caractéristiques que l’on peut associer au
genre Homo.
 La place d’Homo habilis au sein du genre Homo est discutée.
Rechercher, en vous appuyant sur vos connaissances et le
document 13, quels sont les arguments favorables et les arguments
défavorables à son appartenance au genre Homo.

30 Séquence 6 – SN02

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Document 13 Les caractéristiques d’Homo habilis

Homo sapiens Aspect général :


Taille : 1,15 à 1,30 m
Durée de vie de l’espèce : - 3 ou -4 à Poids : 30 à 40 kg
-1,6 millions d’années.
Profil :
Répartition de l’espèce : Kenya, Front très légèrement redressé
Ethiopie, Tanzanie, Afrique du Sud. Face plus réduite
Prognathe

Caractéristiques du crâne :
Capacité crânienne : 550 680 cm3
Très faible bourrelet sus-orbitaire
Prémolaires à 2 racines et molaires de taille
réduite
Canine et incisive développées
Trou occipital presque centré
Crête nucale d’insertion des muscles

Comportement :
Bipède encore arboricole (membrs antérieurs plus longs que les membres postérieurs,
doigts longs, pied vouté non propulsif). Omnivore.
Moulage endocrânien montrant une vascularisation développée au niveau de l’aire de
Broca, aire du langage articulé mais larynx trop peu développé pour permettre d’utiliser
une grande gamme de sons.
L’espèce présentait un fort dimorphisme sexuel, les femelles étant beaucoup plus
petites que les mâles.

Activité 5 Montrer que l’évolution humaine est buissonnante

Document 14 Répartition spatiale et temporelle de quelques espèces de la lignée humaine


Le document représente la répartition spatiale de quelques espèce au
cours du temps. Cette répartition n’est pas absolue mais s’appuie sur
des fossiles recensés.
 Il y a 3 millions Où pouvait-on te
d’années rencontrer ?

Australopithecus afarensis

Séquence 6 – SN02 31

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 Il y a 2 millions Où pouvait-on vous
d’années rencontrer ?

Paranthropus boisei Homo habilis

 Il y a 1,4 millions Où pouvait-on vous


d’années rencontrer ?

Homo ergaster Homo habilis

 Il y a 0,8 millions Où pouvait-on te


rencontrer ?
d’années

Homo erectus

32 Séquence 6 – SN02

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 Il y a 60 000 Où pouvait-on vous
ans rencontrer ?

Homo neanderthalensis Homo sapiens

 Aujourd’hui Inutile de te demander où


on peut te rencontrer !

Homo sapiens

Questions  Rechercher des arguments (document 10 et 14) montrant que


l’évolution de la lignée humaine est buissonnante et non linéaire. Par
évolution linéaire on entend le remplacement d’une espèce par une
autre.
Représentation schématique d’une évolution linéaire :
Espèce A „ espèce B „ espèce C „ Homo sapiens
 En vous appuyant sur le document 10, montrer en quoi la situation
d’Homo sapiens est aujourd’hui singulière.

Séquence 6 – SN02 33

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À retenir

Il n’existe pas une succession linéaire d’ancêtres aboutissant à l’homme mais une multitude
d’espèces ancestrales dont le succès évolutif repose sur des bipédies plus ou moins dévelop-
pées, des mâchoires plus ou moins robustes et des cerveaux plus ou moins volumineux, sans
oublier l’usage d’outils. C’est une évolution en mosaïque qui décline les caractères fondamen-
taux de notre lignée évolutive (Pascal Picq, paléoanthropologue).
Les plus anciens australopithèques sont datés de - 4 Ma et les plus récents de -1 Ma. Tous les
fossiles d’australopithèques ont été découverts en Afrique (Afrique de l’est, du sud et au Tchad).
Plusieurs espèces d’australopi-
thèques ont été identifiées et ont en
commun une petite taille, un crâne
de faible volume (380 à 500 cm3
selon les espèces), un trou occipital
avancé et une arcade dentaire à mi
chemin entre celle du chimpanzé et
la mâchoire parabolique du genre
Homo.
Les australopithèques sont bipèdes
mais la bipédie n’est pas aussi
aboutie que celle du genre Homo ;
ils marchent en balançant les bras
et roulant les hanches.
Certains caractères anatomiques
(longueur des bras, doigts recour-
bés…) laissent penser qu’ils
devaient conserver la capacité de
grimper aux arbres et de se suspen-
dre aux arbres.
Entre -4 et -3 Ma plusieurs espèces
d’australopithèques ont cohabité
et entre -2,5 Ma et -1 Ma certains d’entre eux ont cohabité avec les premiers représentants du
genre Homo qui apparaît il y a 2 ma environ.
Le genre Homo regroupe l’homme actuel et des espèces fossiles qui se caractérisent par une face
réduite (plane), un dimorphisme sexuel peu marqué sur le squelette, un style de bipédie avec
trou occipital avancé et aptitude à la course à pied, une mandibule parabolique. La production
d’outils complexes (industrie lithique) et une variété des pratiques culturelles sont associées au
genre Homo mais de façon non exclusive.
L’appartenance d’Homo habilis au genre Homo est discutée. Le premier représentant du genre
homo serait, selon certains auteurs, Homo ergaster.
Ceux-ci présentent une anatomie témoignant d’une bipédie exclusive et aboutie et d’une apti-
tude à la course, une réduction du dimorphisme sexuel, un volume endocranien (900 cm3) large-
ment supérieur à celui des australopithèques.
Homo ergaster est associé à deux cultures préhistoriques : l’Oldowayen et l’Acheuléen (bifaces,
nombreux outils) et apprend à maîtriser le feu.

34 Séquence 6 – SN02

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Pour aller plus loin

Une brève histoire du genre Homo.


Il y a 2 Ma environ, le genre Homo quitte l’Afrique. Les premières populations d’homininés à
quitter l’Afrique pourraient être des Homo ergaster.
Ces populations rejoignent l’Asie où elles auraient été à l’origine des Homo erectus. Les Homo
erectus au sens strict sont donc des formes asiatiques.

Homo erectus Aspect général :


Taille : 1,50 à 1,80 m
Poids : 50 à 60 kg
Durée de vie de l’espèce : - 1,9
millions d’années à - 150 000
ans. Profil :
Front fuyant
Répartition de l’espèce : Asie
Absence de menton
Nuque large
Carène frontale et occipital
Face plus réduite et faible progna-
thisme

Caractéristiques du crâne :
Capacité crânienne : 9000 à 1000 cm3
Bourrelet sus-orbitaire en forme de
visière
Yeux écartés
Canine et incisive développées
Dents massives et émail épais
Trou occipital centré
Mandibule parabolique haute et
robuste
Comportement :
Faible dimorphisme sexuel. Omnivore.
Forte vascularisation de l’aire de Broca et position base du larynx favorable à la
parole.
Bipède, taillé pour la course. Grottes et cabanes.
<< Inventeur » du feu entretenu. premiers rituels.

Les populations d’Ergaster restés en Afrique ont elles aussi évoluées et seraient à l’origine d’une
nouvelle espèce, Homo Heidelbergensis. Les formes européennes d’Homo heidelbergensis pour-
raient être à l’origine des Homo neanderthalensis alors que les formes africaines auraient donné
naissance aux Homo sapiens anciens.

Séquence 6 – SN02 35

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Document 15 Le genre Homo quitte l’Afrique

-2 -2.2

-1.9

-2.4

-1.8
-1.8

Homo neanderthalensis, l’homme de Neandertal est connu de


-230 000 ans à -30 000 ans. Des fossiles de cette espèce ont été trouvés
en Europe, en Asie et au Proche-Orient.

Homo neanderthalensis Aspect général :


Taille : 1,55 à 1,65 m
Durée de vie de l’espèce : - 230 000 Poids : 70 à 90 kg
à - 30 000 ans.
Répartition de l’espèce : Europe occi- Profil :
dentale (de l’Ouzbèkistan au proche Bourrelet sus-orbitaire très développé
orient) Face réduite et non prognathe
Front bas et fuyant
Face sans pommelles
Nez saillant
Menton absent

Caractéristiques du crâne :
Capacité crânienne : 1500 à 1750 cm3
Crâne étiré vers l’arrière et terminé par un
chignon

Comportement :
Omnivore. Bipède.
Huttes.
Culte rendu aux morts : offrandes et ensevelissement.

36 Séquence 6 – SN02

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Il cohabite avec Homo sapiens et disparaît il y a 30 0000 ans. Les
raisons de sa disparition ne sont toujours pas connues et font l’objet de
discussions entre spécialistes.
Depuis la disparition des néandertaliens, Homo sapiens est aujourd’hui
le seul représentant du genre Homo.
Les Homos sapiens seraient apparus en Afrique il y a un peu moins de
200 000 ans. Il y a 100000 ans, ces homo sapiens auraient quitté
l’Afrique remplaçant ainsi les populations d’Homo erectus et les néan-
dertaliens. Leur présence est attestée au Moyen-Orient il y a 90000
ans, en Australie et en Asie il y a 50000 ans, en Europe il y a 40000 ans
(homme de Cro- Magnon).

Homo sapiens Aspect général :


Taille : 1,80 m
Durée de vie de l’espèce : Poids : 50 à 80 kg
- 200 000 ans à l’actuel.
Répartition de l’espèce : les plus Profil :
anciens au Proche Orient et aujourd’hui Absence de bourrelet sous-orbitaire
sur toute la planète.
Caractéristiques du crâne :
Capacité crânienne : 1450 cm3 (allant de
1000 à 2000)

Comportement :
Bipède.
Outils très diversifiés, sculptures et peintures, jeux vidéo...
Culte rendu aux morts : offrandes et ensevelissement.
Habite dans des cabanes, des grottes, des immeubles, des
pavillons...

La lignée humaine est constituée de nombreuses espèces fossiles. Est-il


possible d’établir des relations phylogénétiques entre ces différentes
espèces ?

Séquence 6 – SN02 37

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c) Des relations phylogénétiques difficiles à établir

L’établissement de relations de parenté au sein du genre Homo se heurte


à de nombreuses difficultés. L’une d’entre elle concerne la difficulté de
classer un fossile dans une espèce donnée.

Activité 6 Des positions taxonomiques difficiles à établir.

Les néandertaliens ont livré quelques centaines de fossiles (le premier


fossile a été découvert en 1856) et font partie des homininés les mieux
connus. Pourtant, leur relation de parenté avec Homo sapiens font
toujours l’objet de discussions chez les spécialistes.
S’agit-il d’une espèce différente d’Homo sapiens ou bien appartient-il à
la même espèce ; il serait dans ce cas une sous-espèce, Homo sapiens
neandertalensis.
Les données moléculaires peuvent-elles permettre de préciser la position
taxonomique des néandertaliens ?
Au cours de ces dernières années, les chercheurs ont déchiffré l’ADN
mitochondrial de plusieurs néandertaliens provenant de différents
sites afin de le comparer à l’ADN de différents Homo sapiens. L’ADN
mitochondrial comporte environ 160000 bases.
Ces données sont accessibles avec le logiciel phylogène.
Fichier Œ ouvrir Œ Fichier de molécules
Ouvrir la collection Homininés Œ Molécules Œ lignée humaine_ADNmt
Œ lignée humaine et chimpanze. aln.

Sélectionner les séquences d’ADN suivantes :


„ Hommes modernes : Allemand, georgien et français.
„ Néandertaliens : Vindija (croatie), Feldhofer 1 (Allemagne), Croatie,
Elsidron (Espagne), Feldhofer 2.
„ Pan paniscus.
„ Pan troglodytes troglodytes, Pan troglodytes verus, Pan troglodytes
vellerosus et Pan troglodytes schweinfurthii.
Le bonobo ou chimpanzé nain appartient à l’espèce Pan paniscus. Le
chimpanzé commun, plus grand que le bonobo, appartient à l’espèce
Pan troglogytes dont on connait plusieurs sous-espèces : Pan troglodytes
troglodytes, Pan troglodytes verus, Pan troglodytes vellerosus et Pan
troglodytes schweinfurthii.

Questions  Établir la matrice des distances en pourcentage. Enregistrer puis


coller l’image de la matrice des distances obtenues.
 Sur la base de caractères anatomiques et culturels, les néandertaliens
ont été classés dans le genre Homo. Montrer que les données
moléculaires confirment cette classification.

38 Séquence 6 – SN02

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Ces données permettent-elles de valider l’une de deux hypothèses
posées concernant la position taxonomique des néandertaliens.
Votre production prendra la forme d’un texte argumenté.
 Enregistrer puis coller l’arbre obtenu à partir des données moléculaires

Vous devez comprendre comment l’arbre est construit à partir de la


matrice des distances.

À retenir

On ne peut pas aujourd’hui reconstituer les relations phylogénétiques au


sein de la lignée humaine. Une première incertitude est liée à la difficulté
qu’ont les paléoanthropologues d’attribuer un fossile à une espèce don-
née. Par ailleurs, selon les critères retenus on parvient à des relations phy-
logénétiques différentes.

3. L’acquisition du phénotype humain


Remarque Nous avons montré que l’homme
et le chimpanzé partageaient un
De nombreuses notions de cette partie ont déjà été ancêtre exclusif. Nous avons éga-
étudiées dans le cadre de la séquence 4, chapitre 5. lement montré que des différences
Vous devez réinvestir vos réinvestir vos connaissances notamment sur le plan anato-
dans le contexte de l’évolution humaine. mique et morphologique exis-
taient entre les deux espèces.
Ces différences peuvent-elles s’expliquer par des différences au niveau
du génome ?

a) Le paradoxe de l’Homme et du Chimpanzé


Activité 7 Rechercher les similitudes chromosomiques et génétiques entre
l’homme et le chimpanzé

Document 16 Un caryotype humain (à gauche) et un caryotype de chimpanzé (à droite)

Séquence 6 – SN02 39

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Document 17 Comparaison « des chromosomes », de la paire numéro 2, de l’Homme,
du Chimpanzé, de l’Orang-outan et du Gorille.

On peut observer la disposition des bandes sombres et des bandes


claires au niveau des chromosomes 2p, 2q et 2 de l’Homme et de trois
singes anthropomorphes.
Les chiffres 1, 2, 3 jusqu’à 12 correspondent à des parties demeurées
constantes.

Homme Orang-outan Gorille Chimpanzé


1 1 1
les 2 2 2
chromosomes 3 3 3
1 4 4 4
2 5 5 5
3 P des singes...
4
5

6
7
8 les
9 chromosomes 6 6 6
1110
12
7
8
7
8
7
8
Q des singes...
9 9 9
1110
12 1110
12 1110
12
le chromosome
2 de l'homme

Document 18 Remaniements chromosomiques entre les chromosomes humains et les


chromosomes de chimpanzé.

H Chromosome
humain
Chromosome
H C H Cp Cq H C H C H C H C C correspondant
1 2 3 4 5 6 chez le chimpanzé
Zone
différente
Perte
H C H C H C H C H C H C d’un fragment
7 8 9 10 11 12 de chromosome

Ajout
d’un fragment
de chromosome
H C H C H C H C H C H C
13 14 15 16 17 18 Duplication
d’un fragment
de chromosome
H C H C H C H C X Retournement
d’un fragment
19 20 21 22 HC Y HC de chromosome

40 Séquence 6 – SN02

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Document 19 Remaniements chromosomiques entre les chromosomes 2p, 2q et 2 de
l’Homme et de trois singes anthropomorphes

Homme Chimpanzé Gorille Orang-outan

Homme 0

Chimpanzé 1 fusion 0

1 fusion
Gorille 1 inversion 0
1 inversion

1 fusion
Orang-outan 2 inversions 1 inversion 0
2 inversions

Questions  Montrer que les donnes présentées dans les documents ci-dessus
confirment les conclusions établies au cours de l’activité 1 et 2.
Aide

Aide 1 : Comparer les chromosomes 2 et 2p et 2q et formuler une hypothèse


sur leur origine relative.
Aide 2 : Réaliser un arbre phylogénétique.

Document 20 Le génome du chimpanzé séquencé

On peut comparer la séquence codante de gènes homologues pour


différents primates.
Ici, on étudie la séquence codante de la protéine NAD. Cette séquence
d’ADN est constituée de 237 paires de bases pour l’Homme, le Gibbon,
le Chimpanzé, le Gorille et l’Oran-Outang.

Document 20 a Portion d’ADN codante pour la protéine NAD pour différents Primates.

Document 20 b Tableau de comparaison des gènes codants NAD pour ces Primates.
Nombre d’homologies par séquence.

Homme Chimpanzé Gorille Gibbon Orang-Outan

Homme 0 211 205 180 179

Séquence 6 – SN02 41

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Document 20 c Le génome du chimpanzé enfin séquençé
En 2005, s’est achevé le séquençage du génome du chimpanzé Clint
appartenant à la sous espèce Pan troglodytes verus. L’étude comparative
avec le génome humain montre que 99% des 6 milliards de bases sont
identiques.

Questions  Utiliser les documents ci-dessus afin d’apporter une réponse argu-
mentée au problème posé.

À retenir

La comparaison des caryotypes de l’homme et du chimpanzé a montré de


nombreuses similitudes. Les quelques différences s’expliquant par des
remaniements chromosomiques.
Le séquençage du génome du chimpanzé a montré de grandes similitudes
des séquences des gènes homologues (99 % de bases identiques) et ne
permet pas d’expliquer les différences constatées sur le plan morpholo-
gique, anatomique et cognitif et constitue un paradoxe.

Comment des espèces aussi proches génétiquement peuvent présenter


autant de différences ?

b) Une variation dans la chronologie de gènes communs

Activité 8 Montrer que les différences crâniennes entre l’homme et le singe


peuvent s’expliquer par une chronologie du développement différente.

Document 21 Le développement chez l’homme et le singe

Le développement chez l’homme et le singe se déroule en plusieurs


étapes. À la phase embryonnaire succèdent la phase fœtale puis la
phase lactéale marquée par l’acquisition de la première dentition puis
la phase de substitution au cours de laquelle les dents de lait sont
remplacées par les dents définitives et enfin la phase adulte caractérisée
par l’acquisition de la maturité sexuelle.
On peut constater un allongement de la phase embryonnaire chez
l’homme qui dure 8 semaines au lieu de 6 semaines chez le chimpanzé.
C’est durant cette seule phase que se multiplient les cellules nerveuses,
jusqu’a 5 000 neurones par seconde, ce qui aboutit a nos quelques
100 milliards de neurones. La phase fœtale, en revanche, est plus courte
chez l’homme que chez le chimpanzé. L’accouchement se produit vers le
238e jour pour le chimpanzé et vers le 266e jour chez l’homme, soit un
mois de différence seulement pour la durée totale de la gestation, alors
que la phase embryonnaire humaine est plus longue de six semaines.

42 Séquence 6 – SN02

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Après la naissance vient la phase dite lactéale, qui s’achève avec
l’apparition de la première molaire supérieure. Cela se produit vers 3
ou 4 ans chez le chimpanzé, et 6 ou 7 chez l’homme. C’est durant cette
période, vers l’âge de un an et demi, que se produit chez le chimpanzé
le processus de remontée du trou occipital vers l’arrière, ce qui entraîne
la quadrupédie. Jusque-là, le jeune chimpanzé est autant bipède que
quadrupède.
Chez le gorille, plus éloigné de nous génétiquement que le chimpanzé, cet
épisode survient dès l’âge de un an. En revanche, chez le jeune humain,
la remontée n’a pas lieu, permettant ainsi la bipédie permanente.
Au cours de la phase de substitution apparaissent, chez le chimpanzé,
les caractères qualifies de simiesques que sont les bourrelets sous-
orbitaires et la face projetée vers l’avant.
C’est également au cours de cette période que s’effectue l’apprentissage
de la pensée réfléchie. Les grands singes s’arrêtent de grandir vers 8 ou
10 ans alors que la croissance humaine se poursuit jusqu’à 16 ans chez
les filles et 21 ans chez les garçons.

Document 22 Comparaison de la taille relative du cerveau humain et de l’orang-outang

Gorille Homme

Document 23 Crânes humains et crânes de chimpanzé à différents stades du développement

Foetus de chimpanzé Chimpanzé adulte La croissance des zones de la tête chez le chimpanzé

Foetus d'humain Humain adulte : position du La croissance des zones de la tête chez l'homme
trou occipital

Séquence 6 – SN02 43

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Document 24 Chronologie du développement chez le chimpanzé et l’homme

9 mois N 5 ans 10 ans

Question  Sur le document –ci-dessus :

 Représenter pour l’homme et le chimpanzé les périodes suivantes :


phase embryonnaire, phase fœtale, phase lactéale, phase de
substitution, phase adulte. Choisir un code couleur par période à
représenter.
 Placer les événements suivants : migration du trou occipital, première
molaire, multiplication des neurones, apparition des bourrelets sus-
orbitaires, prognathisme, maturité sexuelle.

Document 25 Chronologie du développement chez le chimpanzé et l’homme


« Le développement d’une espèce, de l’œuf au stade adulte, est
appelé ontogenèse ». Elle peut être modifiée chez ses descendants au
niveau de sa durée ou de sa vitesse par des altérations, appelées par
Haeckel hétérochronies... « Ces altérations, que j’appelle les horloges
du vivant en raison de leur fonctionnement, affectent essentiellement
le développement des caractères de l’espèce mais pas l’organisme
dans son ensemble. Elles déterminent deux types de motifs évolutifs
opposés. Dans le premier cas, le développement de certains caractères
de l’espèce dérivée peut être ralenti, tronqué par rapport à son ancêtre,
ce qui a pour effet de permettre au descendant de conserver à l’état
adulte l’aspect juvénile de son ancêtre... A l’inverse, l’allongement du
développement ou son accélération donnent au caractère descendant
un aspect hyperadulte, beaucoup plus évolué que celui de son ancêtre. »
Jean Chaline, Un millions de générations :
aux sources de l’humanité, 2000.

Questions  La néoténie en zoologie est l’aptitude pour un animal de se reproduire


à l’état larvaire, par extension, c’est l’aptitude de conserver des
caractéristiques juvéniles chez un adulte. Montrer que ce terme peut
s’employer pour caractériser le phénotype humain.
 Montrer que les différences crâniennes observées entre l’homme et le
chimpanzé peuvent s’expliquer par des processus hétérochroniques
dont vous préciserez l’origine.

44 Séquence 6 – SN02

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Aide

– Comparer la forme du crâne chez le chimpanzé et l’homme au stade fœtal


et adulte.
– Comparer les chronologies du développement.
– Relier variations dans la chronologie et caractères crâniens.
– Rechercher une explication en mobilisant les connaissances acquises sur
les gènes de développement.
– Mots scientifiques à utiliser : hétérochronie, gènes de développement ;
expression des gènes.

À retenir

Au cours de l’ontogénèse, les caractères anatomiques se mettent en place


en suivant un ordre et une chronologie précise. Par conséquent, des muta-
tions génétiques perturbant l’ordre d’acquisition de ces caractères au cours
du développement ou la durée de ces différentes phases peuvent avoir des
conséquences sur la morphologie de l’adulte.
Ces processus sont qualifiés d’hétérochroniques. Ces mécanismes pour-
raient être à l’origine de l’évolution de certains caractères au sein de la
lignée humaine.
Ainsi, un crâne fœtal humain ressemble à un crâne fœtal de chimpanzé alors
que les crânes adultes sont très différents. En prenant comme référence
ancestrale, le crâne de chimpanzé, on peut émettre l’hypothèse que depuis
l’ancêtre commun à l’homme et au singe il se serait produit un ralentisse-
ment de la croissance qui traduit égalent par une augmentation de la durée
des différentes phases de la croissance. Selon les chercheurs, d’autres
caractères comme le bassin par exemple, auraient évolué par accélération.
Ce serait donc plusieurs processus hétérochroniques qui pourraient expli-
quer l’apparition des caractères dérivés de la lignée humaine.
Ces processus hétérochroniques pourraient avoir pour origine des muta-
tions sur les gènes de développement.

c) L’influence de l’environnement

Document 26 Victor, l’enfant sauvage étudié par Jean Itard

De nombreux cas d’enfants dits sauvages « élevés » par des animaux


ont été recensés depuis la nuit des temps, tel « Remus et Romulus » de
la mythologie romaine. Un des plus connus et étudié est l’enfant Victor
de l’Aveyron.
C’est vers l’année 1800, dans le sud de la France, en Aveyron, que des
chasseurs découvrent et capturent un enfant d’une douzaine d’années,
vivant nu à l’état sauvage. Ce même enfant avait déjà été aperçu à
plusieurs reprises depuis les années 1797.

Séquence 6 – SN02 45

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Un débat s’ouvre autour de cet enfant : pour les uns Victor est un « arriéré
mental incurable » ; pour les autres, Victor souffre d’un déficit éducatif
dû à un isolement social prématuré et prolongé.
Parmi ces derniers, Jean Itard, va étudier et tenter de rééduquer le jeune
Victor. Dans ces écrits on peut lire :
« …ses yeux sans fixité, sans expression, errant vaguement d’un objet à
l’autre sans jamais s’arrêter à aucun, si peu instruits d’ailleurs, et si peu
exercés par le toucher, qu’ils ne distinguaient point un objet en relief
d’avec un corps en peinture : l’organe de l’ouïe insensible aux bruits
les plus forts comme à la musique la plus touchante : celui de la voix
réduite à un état complet de mutité et ne laissant échapper qu’un son
guttural et uniforme : l’odorat si peu cultivé qu’il recevait avec la même
indifférence l’odeur des parfums et l’exhalaison fétide des ordures dont
sa couche était pleine ; enfin l’organe du toucher restreint aux fonctions
mécaniques de la préhension des corps. »
La rééducation de Victor, tentée avec beaucoup de conviction par Jean
Itard est un quasi-échec. Victor balbutie quelques mots mais ne parlera
jamais, utilise quelques objets, mais reste totalement inadapté sur le
plan social et sexuel. Victor apprend toutefois certains gestes, certaines
aptitudes inaccessibles à des animaux.

À retenir

Seul, le génotype ne suffit pas à l’acquisition du phénotype humain. Celui-ci


n’est donc pas totalement déterminé par le programme génétique. L’acqui-
sition du phénotype humain nécessite également des interactions sociales.

46 Séquence 6 – SN02

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Synthèse
L’histoire évolutive de l’homme
Ornithorynques
L’histoire évolutive de l’homme
Kangourous
Tatous
s’inscrit dans celle plus globale
Fourmilliers
Paresseux des primates qui commence
Lamantins
Éléphants il y a 55 Ma et plus particulièrement
Cheval
Dauphins celle des hominoïdes, lignée
Chameau
Oryctéropes Le détail de la branche qui apparaît en Afrique il y a
Félins canins
Pangolins “mammifères” 20 Ma.
Lémuriens
Chauves souris
Primates
Lapins
La dynamique évolutive de la
Taupes lignée des hominoïdes se tra-
duit par une phase de diversifi-
cation (nombreuses espèces),
une dispersion hors d’Afrique
(en Europe et en Asie) et une
phase de déclin.Il ne subsiste aujourd’hui que quelques espèces d’ho-
minoïdes.
C’est probablement dans la lignée hominoïde africaine que se situe
l’ancêtre commun aux grands singes et à l’homme mais les lacunes
des archives paléontologiques ne permettent pas de reconstituer cette
histoire avec précision.
Des données anatomiques et moléculaires permettent d’affirmer que le
plus proche parent de l’homme au sein des hominoïdes est le chimpanzé.
Ils partagent un ancêtre commun exclusif que les spécialistes situent à
6 ou 8 Ma. En s’appuyant sur les caractères partagés par l’homme et le
chimpanzé, il est possible de dresser un portrait-robot de cet ancêtre
commun hypothétique.
À partir de cet ancêtre commun, se sont différenciées deux lignées.
L’une a conduit à l’homme, la lignée humaine et l’autre a conduit au
chimpanzé. Le chimpanzé est donc aussi évolué que l’homme.
Une étude comparative de l’anatomie de l’homme et du chimpanzé
permet de dégager les caractères dérivés c’est-à-dire spécifiques à la
lignée humaine.
Celle-ci est caractérisée par la présence de nombreuses espèces
d’homininés fossiles (C’est une vingtaine d’espèces disparues que les
paléoanthropologues ont mis en jour) réparties dans plusieurs genres
dont Australopithèque et le genre Homo qui apparaît il y a 2 Ma environ.

Séquence 6 – SN02 47

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Avec le genre Homo apparaît une bipédie exclusive, une aptitude à la
course et les premières migrations hors d’Afrique.
Plusieurs espèce ont cohabité spatialement mais également
temporellement attestant de la ‘’buissonnance’’ de la lignée humaine et
aujourd’hui il n’est pas possible de reconstituer les relations de parenté.
Plusieurs arbres phylogénétiques peuvent être élaborés en fonction des
critères retenus.

 Un regard sur la lignée humaine

maîtrise du feu habitat structuré art


(500 000) (300 000)

chopper olduvayen biface outils

Australopithèques
H. néanderthalensis
Homo habilis Homo sapiens
Homo erectus

3 Ma 2,5 Ma 2 Ma 1,5 Ma 1 Ma 300 000 100 000 40 000 30 000

 La buissonnance de la lignée humaine


Homo
sapiens
0 Ma
Homo Homo
neanderthalensis erectus

Australopithecus Homo
heidelbergensis 1 Ma
Australopithecus boisei Homo
robustus Homo ergaster
rudolfensis Homo
habilis
Australopithecus 2 Ma
aethiopicus
Australopithecus
garhi
Australopithecus 3 Ma
africanus Australopithecus
Australopithecus Australopithecus bahrelghazali
afarensis anamensis
4 Ma

Ardipithecus
ramidus
5 Ma

6 Ma

48 Séquence 6 – SN02

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Le phénotype humain, comme celui des grands singes proches,
s’acquiert sous l’effet de l’interaction entre l’expression de l’information
génétique et l’environnement.

D’un point de vue génétique, l’Homme et le Chimpanzé sont proches


à 99 %. Malgré cette proximité génétique, il existe de nombreuses
différences entre l’homme et le chimpanzé.
Différences qui s’expriment au niveau anatomique mais également
cognitif et culturel. Comment expliquer ce paradoxe ?
Des recherches ont mis en relief l’importance des gènes de développe-
ment. Ces gènes contrôlent l’expression d’autres gènes. Des mutations
sur ces gènes peuvent perturber la durée des différentes phases du dé-
veloppement ; le développement de certains caractères peut être ralenti
ou accéléré. Ces processus sont qualifiés d’hétérochroniques.
Ce phénomène pourrait expliquer l’apparition des caractères dérivés de
la lignée humaine.
Le phénotype n’est pas complètement déterminé par le programme gé-
nétique. Sa mise en place dépend également de facteurs d’ordre envi-
ronnementaux en particulier sur le plan social. Certains comportements
s’acquièrent par imitation et apprentissage et font l’objet d’une trans-
mission culturelle.

Séquence 6 – SN02 49

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E xercices
Exercice 1 Choisir la ou les affirmations exactes

 Le genre Homo
n’a pas toujours comporté qu’une seule espèce
est apparu il y a 8 Ma
est caractérise par une mandibule en U
se caractérise par une bipédie exclusive

 Les australopithèques
ont vécu entre 6 et 4 Ma
se caractérisent par une bipédie exclusive
ont vécu hors d’Afrique
ont pu rencontrer des homininés appartenant au genre Homo

 Les primates
se caractérisent par une absence de queue
possèdent un pouce opposable aux autres doigts
possèdent une vision binoculaire
ont un nez à la place d’une truffe

 Les hominoïdes
sont apparus y a 55 Ma
sont apparus en Afrique
sont plus diversifiés aujourd’hui qu’il y 10 Ma
se caractérisent par une absence de queue

Exercice 2 Établir une phylogénie à partir de données moléculaires

Il y a environ 40 000 ans, l’ homme moderne est arrivé en Europe, occupée


jusque-là par le seul homme de Neandertal. Pendant une dizaine de
milliers d’années, les deux espèces auraient coexisté, jusqu’à ce que
Neandertal disparaisse. Mais une séquence génétique n’appartenant
ni à l’une ni à l’autre des deux espèces et datée d’environ 40 000 ans
suggère qu’il y aurait peut-être eu une troisième espèce d’homininé en
Eurasie à la même époque.
Tout commence en 2008 quand des archéologues russes découvrent
dans la grotte de Denisova au sud de la Sibérie la phalange d’un petit

50 Séquence 6 – SN02

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doigt fossile d’apparence humaine. Une équipe de l’institut Max Planck
de Leipzig en séquence alors entièrement l’ADN mitochondrial. Il s’agit
de l’ADN présent dans les mitochondries, des petites structures de la
cellule qui produisent de l’énergie.
Ils le comparent ensuite à ceux d’un échantillon représentatif d’une
cinquantaine d’hommes actuels. En moyenne, l’ADN de Denisova
possède 380 différences avec eux. À titre de comparaison, le chimpanzé
compte 1 460 différences avec les hommes actuels, mais l’homme de
Neandertal beaucoup moins : seulement 200.

Questions  Représenter l’arbre phylogénétique en accord avec les données


moléculaires ci-dessus en expliquant votre démarche.
 Discuter la conclusion établie à la question précédente.

Exercice 3 Exploiter des données anatomiques

C’est en 1974 que fut découvert le fossile connu sous le nom de Lucy,
célèbre représentant des australopithèques afarensis, les australopi-
thèques de l’Afar.
L’Afar est une vaste région désertique située entre l’Ethiopie et Djibouti
mais à l’époque ou y vivaient les australopithèques, le climat y était
plus clément et l’environnement devait se composer de zones humides
arborées.
La découverte de Lucy eut un retentissement important, en partie lié à la
qualité du fossile retrouvé : une cinquantaine d’os soit presque la moitié
d’un squelette complet !

Document 1 Caractéristiques des australopithèques afarensis


Australopithecus afarensis Aspect général :
Taille : 1,06 m
Durée de vie de l’espèce : Poids : 40 kg
- 4,1 à - 2,8 millions d’années.
Profil :
Répartition de l’espèce : Ethiopie, Front fuyant
Tanzanie. Face très aplatie
Légèrement prognathe
Caractéristiques du crâne :
Crête sagittale faible
Bourrelet sous-orbiculaire
Prémolaires et molaires massives
Canines courtes
Email épais
Capacité cranienne = 450 cm3
Trou occipital en position avancé
Mandibule en forme de V
Face développée

Séquence 6 – SN02 51

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Document 2 ‘’Lucy’’

Document 3 Les empreintes de Laetoli

En 1978, Marie Leakey découvre sur le site de Laetoli en Tanzanie des


empreintes de pas dans des tufs volcaniques datés de -3 ,6 Ma.
Piste G1 : traces de pas laissé par un premier individu
Piste G2 : traces de pas laissés par second individu

Traces
d'hipparion

Traces de
carnivores
G2/3-22 G2/3-18
G2/3-21 G2/3-20 G2/3-25
G2/3-19 G2/3-24

G1-31
G1-29
G1-30 G1-27
G1-25 G1-34
G1-28 G1-33
G1-26

52 Séquence 6 – SN02

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Document 4 Bassin de chimpanzé (à gauche) et bassin humain (à droite)

Questions  Justifier la classification de ce fossile dans la lignée humaine.


 Certains chercheurs ont attribué ces traces de pas à des Australopi-
thèques afarensis. Discuter cette hypothèse.

Exercice 4 Montrer que l’évolution s’est effectuée en mosaïque

Apparition
Espèces Face Cerveau (cm3) Bipédie
présumée il y a …

A. anamensis - 4,2 Ma Robuste* non déterminé mais faible Evoluée

A. afarensis - 4 Ma Robuste 380 à 430 Archaïque

H. habilis - 2,6 Ma Réduite 700 Archaïque

H. rudolfensis - 2,4 Ma Robuste 650 à 750 Evoluée

H. erectus - 1,8 Ma Réduite 800 à 1200 Très évoluée

H. neanderthalensis - 0,12 Ma Réduite 1600 Très évoluée

H. sapiens actuel - 0,10 Ma Réduite 1400 Très évoluée

*robuste indique une face avec des « reliefs » très marqués.

Question Utiliser les données ci-dessus afin de montrer que l’évolution au sein de
la lignée humaine peut être qualifiée d’évolution en mosaïque.

Séquence 6 – SN02 53

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Exercice 5 Exercer son esprit critique

Question À l’aide de vos connaissances, montrer en quoi cette représentation est


fausse.

54 Séquence 6 – SN02

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Glossaire
Ancêtre Organisme à partir duquel deux lignées évolutives se sont différenciées.
commun
Arbre Mode de représentation des liens de parenté entre plusieurs espèces.
phylogénétique Chaque espèce actuelle ou fossile est placée au bout d’une branche.
ou arbre Le point d’où partent plusieurs branches, ou nœud, correspond à
de parenté un ancêtre commun partagés par les espèces situées au bout des
branches rattachées à ce nœud. Cet ancêtre commun est caractérisé
par les innovations évolutives (caractères nouveau apparu au cours
de l’évolution des espèces) qu’il partage avec les espèces situées au
bout des branches raccordées à ce nœud. Un arbre phylogénétique
exprime « qui est proche de qui » et non « qui descend de qui ». Il est
établi à partir de l’étude de caractères morphologiques, anatomiques,
embryologiques et/ou moléculaires.

Australo- Genre comprenant plusieurs espèces d’homininés ayant vécu


pithèques uniquement en Afrique entre -4 et -1 Ma, caractérisées par une petite
taille un volume cérébral situé aux environs de 400 cm3 et une bipédie
plus ou moins aboutie dont témoigne leur anatomie.
Caractère Les caractères existent sous deux états : primitif ou ancestral et dérivé. Le
dérivé caractère dérivé correspond à une transformation du caractère ancestral
au cours du temps. Ils sont hérités de l’ancêtre commun le plus récent :
la présence de tels caractères chez plusieurs espèces prouve donc bien
une parenté étroite entre elles. Seuls les états dérivés des caractères
permettent d’établir une phylogénie.
Caractère Deux caractères anatomiques sont homologues s’ils présentent
homologues une similitude au niveau de l’organisation, une même place dans
l’organisme et une origine embryologique commune. Deux molécules
sont homologues si elles présentent des similitudes au niveau de leur
séquence d’acides aminés ou de nucléotides.
Le partage de caractères homologues par des taxons différents signifie,
dans le cadre de la théorie évolutive, qu’ils ont reçu ces caractères d’un
ancêtre commun.
Seule la comparaison de caractères homologues permet d’établir des
relations de parenté.
Classification Traduction des relations de parentés entre différents organismes du
du vivant monde vivant : les espèces classées dans un même groupe sont plus
proches parentes entre elles qu’avec les espèces qui sont extérieures à
ce groupe. On peut représenter une classification sous la formes d’arbres
de parentés ou d’ensembles emboîtés.

Séquence 6 – SN02 55

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Homininé Ce taxon regroupe toutes les espèces actuelles mais également fossiles
qui possèdent un ancêtre commun avec l’homme mais pas avec le
chimpanzé .
Hominoïdes Groupe appartenant au groupe des primates qui est apparu en Afrique
il y a 20 Ma environ et dépourvu d’appendice caudal. Après une phase
de diversification et de dispersion ce groupe jadis florissant a connu une
phase de déclin. Ne subsiste plus que quelques espèces dont Homo
sapiens.
Homo Le genre Homo regroupe l’homme actuel et des espèces fossiles qui se
caractérisent par une face réduite (plane), un dimorphisme sexuel peu
marqué sur le squelette, un style de bipédie avec trou occipital avancé et
aptitude à la course à pied, une mandibule parabolique. La production
d’outils complexe (industrie lithique) et une variété des pratiques
culturelles sont associées au genre Homo mais de façon non exlusive.
Est apparu il y a environ 2 Ma.
Primates Mammifères caractérisés entre autre par des membres à cinq doigts
terminés par des ongles plats, des mains préhensibles avec des pouces
opposables, des yeux frontaux permettant une vision binoculaire
associée à un développement important des aires visuelles cérébrales.
Taxon Unité de classement qui peut situer à différents niveaux hiérarchiques
de la classification. Un taxon regroupe donc des organismes présentant
une unité fondé sur des critères anatomiques, moléculaires… Le genre,
l’espèce sont des taxons
Horloge C’est une méthode qui permet de dater la divergence de deux lignées
moléculaire par comparaison de gènes homologues. En estimant le nombre de
différences, on peut situer le DAC. Cette méthode suppose que les
fréquences de mutation sont constantes.

56 Séquence 6 – SN02

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ANNEXE : Utilisation de phylogène
La barre d’outils

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16
1 – Choisir une collection. 8 – Établir des parentés. Construire un arbre phylogénétique
2 – Observer. 9 – Ouvrir un fichier de Cliquer sur le menu « établir des parentés ».
3 – Comparer. séquences. Les colonnes et les lignes peuvent être déplacées pour regrouper les
4 – Construire une matrice de 10 – Ouvrir un fichier de groupes caractères de mêmes états : cliquer sur « Organiser le tableau » puis sur le
caractères. emboités. nom de l’espèce ou sur le caractère et déplacer.
5 – Afficher le tableau de référence 11 – Imprimer. « Choisir les taxons » puis cliquer sur le nom de l’espèce.
de la collection choisie. 12 – Copier. En cliquant sur un caractère dans la matrice, un code couleur apparaît.
6 – Polariser et coder les états de 13 – Enregistrer. L’ hypothèse de départ est que toutes les espèces choisies ont une
caractères de la matrice. 14 – Ouvrir un fichier origine commune (un même ancêtre commun). Toutes les branches
7 – Classer dans des groupes 15 – Choix possibles sont réunies au même nœud.
emboités. 16 – Choisir une sous collection Cliquer sur la branche à déplacer avec le bouton gauche de la souris.
Sans lâcher ce bouton, déplacer la souris de façon à venir faire le
branchement là où on le souhaite. Si le branchement est possible, une
croix apparaît.
Construire une matrice de caractères Les outils pour construire un arbre Vérification de l’arbre
Sélectionner une collection : fichier/Sélectionner collection OK. En mode exploration. («choix»)
Cliquer sur « construire ». Annuler la dernière opération Lorsque l’on clique sur un nœud représentant
Sélectionner les espèces en cliquant sur chacune d’elles. Un nouveau un ancêtre, la liste de ses états de caractères
Déplacer les branches
clic sur la figure enlève l’espèce de la sélection. apparaît (telle qu’elle peut être déduite de l’arbre
Choisir les caractères dans le menu déroulant. Relier toutes les branches au même nœud dessiné). Si le groupe des descendants partage
Remplir le tableau en cliquant dans chacune des cases et en utilisant un état dérivé commun exclusif, les branches sont
les informations qui apparaissent en bas, à droite de l’écran. Permuter des branches autour d’un nœud. mises en vert. En jaune : états dérivés communs
Vérifier le tableau et corriger si nécessaire. Cliquer sur cette icône puis se placer sur non exclusifs.
Polariser et coder les états des caractères un nœud et cliquer .
Après avoir construit et validé une matrice de caractères, cliquer sur Accéder au menu permettant de Sinon, une mise en garde est affichée et l’arbre
l’icône « Polariser ». choisir le mode de représentation est à modifier.
Choisir un taxon extragroupe pour afficher les états primitifs (menu de l’arbre (avec ou sans boites), de donner un
déroulant). Les fossiles apparaissent en rouge et l’extragroupe choisi nom aux boites et de choisir le mode de travail
en bleu. (exploration ou édition) Les dates sont celles du premier fossile ayant cet
«copier l’état actuel» permet de comparer des état.

Séquence 6 – SN02
Colorer les états primitifs comme ceux de l’extragroupe, puis changer
de couleur pour colorer les états dérivés. arbres

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Cliquer sur « vérifier » à la fin.

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