BKF 151416
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Politique et Stratégie
Nationales d’Assainissement
(PSNA)
I. Introduction.......................................................................................9
I.1. Historique ............................................................................................................................. 9
I.2. Les enjeux politiques, environnementaux et socio économiques ....................................... 10
I.2.1. Les partenariats multi acteurs............................................................................................................11
I.2.2. La politique de décentralisation : base de la mise en œuvre des réformes institutionnelles en
Assainissement ...............................................................................................................................................11
I.3. Définition de l’assainissement et de ses sous-secteurs ....................................................... 12
II. Etat des lieux succinct de l’assainissement..............................13
II.1. Avant 1996.......................................................................................................................... 13
II.2. Rappel de la stratégie de 1996 ............................................................................................ 13
II.3. Situation actuelle................................................................................................................. 14
II.3.1. Les constats .......................................................................................................................................14
II.3.1.1. Sous-secteur déchets liquides...................................................................................................14
II.3.1.2. Sous-secteur eaux pluviales .....................................................................................................14
II.3.1.3. Sous-secteur déchets solides ....................................................................................................15
II.3.1.4. Sous-secteur déchets gazeux ....................................................................................................16
II.3.2. Forces et faiblesses............................................................................................................................16
II.3.2.1. Les forces .................................................................................................................................16
II.3.2.2. Les faiblesses ...........................................................................................................................18
I. Introduction
I.1. Historique
a permis d’accomplir des progrès Population vivant en dessous du seuil de pauvreté : 44,5% ;
significatifs dans le domaine. Mais Taille moyenne des ménages : 7
aujourd’hui, les évolutions et réformes • Espérance de vie à la naissance : 52 ans ;
institutionnelles dans notre pays rendent
• Mortalité infantile : 104,8‰
nécessaire la relecture de ce document.
• Natalité brute : 48‰
De plus, l’absence d’une politique
nationale en matière d’assainissement • Taux brut de scolarisation 40% ;
constitue un vide qu’il convient de • Taux d’urbanisation : 15,5%.
combler. • Zones climatiques : 3
Sahélienne : P < 650 mm
C’est l’objet du présent document qui
Nord - Soudanienne : 650<P>1000 mm
tire les enseignements et le bilan de dix
ans de pratique parfois réussie, mais Sud -Soudanienne : 1000<P<1300
Source : UNICEF(2005)
Politique et Stratégie Nationales d’Assainissement 10
L’assainissement est un concept global, transversal prenant en compte les aspects politiques,
institutionnels, techniques, financiers, qui traduit une problématique complexe qu’il convient
de bien poser, segmenter et analyser.
L’analyse montre qu’en Afrique et plus particulièrement au Burkina, les facteurs suivants sont
déterminants :
• L’urbanisation galopante liée à sa forte croissance démographique ;
• Le non respect de la législation en matière d’environnement ;
• La pauvreté qui frappe une grande partie de la population
Dans la plupart des villes du Burkina, il existe un réseau d’évacuation à ciel ouvert des eaux de
pluie qui reçoit le trop-plein des fosses septiques et les rejets industriels. Ainsi, les eaux usées
sont directement rejetées dans l’environnement tout comme les matières de vidange des fosses
étanches et des latrines traditionnelles. En milieu rural où les populations ne disposent
d’aucune infrastructure d’assainissement. Les alentours des concessions sont des lieux de
prédilection pour la défécation des populations, souillant les retenues d’eau et autres puits
traditionnels, surtout en saison pluvieuse. Seulement 10% de la population en milieu rural et
14% en milieu urbain disposerait d’un système d’assainissement à domicile,.
Pour pallier cette situation déficiente, la politique nationale d’assainissement au Burkina Faso
se fixe comme objectif de résorber significativement les problèmes de pollutions de l’air, des
sols et des eaux. Elle vise à mettre en place des systèmes adaptés, maîtrisables par la
population et favorisant la valorisation les sous produits, la génération des nouveaux revenus et
l’investissement dans le secteur.
Politique et Stratégie Nationales d’Assainissement 11
L’accent devra être mis sur la sensibilisation aux conséquences d’un assainissement inadéquat,
au travers d’un plan de communication qui visera entre autres les populations, les collectivités
territoriales, opérateurs économiques, mais aussi au travers d’un playdoyer pour
l’assainissement en direction des décideurs et des partenaires du développement
Le présent document propose des orientations pour l’élaboration de plans d’action sous-
sectoriels, permettant de trouver des solutions durables aux problèmes d’assainissement des
villes et villages, adaptées aux caractéristiques physiques, socioéconomiques, financières et
culturelles de chaque région.
Les politiques sectorielles doivent formuler les enjeux et envisager les moyens d’y répondre à
horizons appropriés, tant en terme de stratégie de mobilisation des ressources financières,
qu’en terme d’obligation de service public et de partage des tâches et des responsabilités.
Les besoins de financement pour les infrastructures d’assainissement sont considérables. Pour
répondre aux objectifs de la politique et de la stratégie nationales, il faut donc prendre appui
sur la volonté politique, les partenariats solides et l’amélioration de la gouvernance pour
renforcer la confiance des investisseurs et des usagers.
Les régulations à mettre en place doivent favoriser la compétition entre les acteurs privés, pour
diminuer les coûts et susciter une plus grande qualité des services. Les instances de régulation
doivent assurer un régime de concurrence, contrôler les obligations de service public, et enfin
veiller au respect des accords contractuels. La vie économique ne peut s’établir que dans un
univers prévisible, fondé sur le respect des contrats, le maintien des politiques tarifaires, le
paiement des services par tous, tant les usagers que l’Etat. Il faut créer la confiance nécessaire
pour attirer les capitaux publics et privés et organiser avec les populations un service
d’assainissement à un prix justifiable et équitable.
Elle suppose une répartition des compétences entre l’Etat et les collectivités décentralisées et
un renforcement de leurs capacités d’analyse et de gestion. Ce processus devra à terme
permettre aux communes d’initier, de poursuivre ou de renforcer entre autres :
• les réponses aux attentes des populations ;
• la mise en œuvre de dispositions financières adéquates visant à les doter des moyens
d’exercer les compétences qui leur sont désormais dévolues afin d’éviter que le
désengagement de l’Etat n’entraîne une dégradation des services sociaux de base (eau,
santé et assainissement) indispensable au bien-être minimum des populations ;
Politique et Stratégie Nationales d’Assainissement 12
On comprend alors tous les enjeux et défis à relever ainsi que la portée des actions en cours
pour doter le pays du nouvel outil de gestion globale de l’assainissement que constitue le
document de PSNA.
Le projet d’amélioration des conditions de vie urbaines (PACVU), débuté en 1993 et logé au
ministère en charge de l’urbanisme et de l’habitat, a élargi cette dynamique pour cerner
l’ensemble des domaines de l’assainissement.
Pour la première fois au Burkina Faso, un document de référence consacrait le point de départ
d’un développement réel de l’assainissement, concrétisant une volonté politique des autorités
nationales.
L’état des lieux de l’assainissement réalisé en août 2006 a permis de faire les constats et de
dégager les forces et les faiblesses ci-après :
Il comprend d’une part, les eaux usées domestiques ou non industrielles en provenance :
• des maisons d’habitation et assimilés tels que casernes ou écoles, prisons ;
• des immeubles publics ou privés à usage de bureaux ;
• des établissements de commerce et en général de tout établissement recevant du public ;
• des activités du secteur informel.
Et d’autre part les déchets liquides industriels et assimilés en provenance des installations
industrielles, des formations sanitaires, des sites miniers, etc.
Au niveau des eaux usées domestiques, seulement 10% de la population burkinabé en milieu
rural et 14% en milieu urbain, disposeraient d’un ouvrage d’assainissement à domicile,
conférant ainsi des proportions alarmantes à la défécation à l’air libre et au rejet anarchique des
eaux usées domestiques ou non industrielles.
En ce qui concerne les déchets liquides dangereux tels que les eaux usées industrielles et
assimilées, les huiles usagées les stocks de produits phytosanitaires périmés ou obsolètes, il
existe une insuffisance ou un manque d’infrastructures adéquates pour leur gestion. La gestion
de ces types de déchets est une contribution à la réduction de la pauvreté à travers la création
d’emplois verts.
La situation se caractérise par un réseau très faible en milieu urbain et inexistant en milieu
rural. En zone lotie, l’urbanisation n’est pas toujours accompagnée de systèmes appropriés de
gestion des eaux pluviales. Généralement à ciel ouvert, les ouvrages d’évacuation des eaux
pluviales sont rarement entretenus et les riverains y déversent toutes sortes d‘ordures (solides,
liquides) rendant ces caniveaux propices à la prolifération des moustiques et constituent des
sources de maladies d’origines hydriques et nuisances auditives et olfactives.
Politique et Stratégie Nationales d’Assainissement 15
Des schémas directeurs sont en cours de mise en œuvre dans les villes de Ouagadougou
et de Bobo-Dioulasso pour résoudre les problèmes liés à l' ensemble de la filière. La
situation connaît donc une évolution notable avec la construction de centres
d’enfouissement techniques (CET) dans ces deux villes. Le secteur privé et le
mouvement associatif sont très présents dans la pré-collecte, la collecte et la gestion des
plastiques. Pour les autres localités, il n’existe pas de système adéquat de gestion de ces
déchets.
Le CET de Ouagadougou absorbe une faible partie des déchets industriels spéciaux car
tous les déchets solides industriels et assimilés ne sont pas admis dans ce centre dont
notamment les boues d’hydrocarbures, les sols contaminés, les stocks de produits
phytosanitaires périmés ou obsolètes.
Politique et Stratégie Nationales d’Assainissement 16
Ce sous-secteur a fait l’objet de plusieurs études en 1994, 1999, 2003 et 2007 respectivement
sur la qualité de l’air à Ouagadougou, l’actualisation de l’étude de 1999 et les conditions de
dispersion des polluants atmosphériques dans la ville de Ouagadougou. Les trois premières
études ont montré la situation alarmante de la qualité de l’air dans notre capitale. Celle de 1994
indiquait déjà des dépassements de concentrations admissibles en oxydes d’azote responsables
des affections des voies respiratoires. Quant aux études de 1999 et de 2003, elles prévoient un
coût de la pollution atmosphérique estimé à 3.2% du PIB à l’horizon 2010 si rien n’est fait. De
nos jours les dommages causés par la dégradation de la qualité de l’air sont évalués à 2.5% du
PIB.
Toutefois, il faut signaler que depuis 2001, un décret d’application du code de l’environnement
fixe les normes :
de rejets des émissions dues aux motocycles (vélomoteurs < 50 cm3 et motocyclettes
> 50 cm3)
Le résultat attendu de l’étude en cours est l’adoption d’un plan d’action pour l’amélioration de
la qualité de l’air dans la capitale, car 18% des consultations au niveau des formations
sanitaires sont liées aux affections des voies respiratoires.
Cependant, des mesures encourageantes sont déjà prises à savoir le passage de notre pays à
l’essence sans plomb depuis février 2005.
La volonté politique des autorités nationales. En effet, les dernières années sont marquées
par l’adoption et la mise en œuvre de textes fondamentaux qui ont permis des avancées
significatives dans le sens d’une clairvoyance technique et institutionnelle dans le secteur
de l’assainissement. Au nombre de ces documents de cadrage, on peut citer :
− La Réorganisation agraire et foncière (1987)
− La Constitution du 02 Juin 1991
− Le Code de la santé publique (1994)
− Le Code minier (1994)
− La Stratégie nationale d’Assainissement de 1996
− Le Code de l'
environnement (1997)
− Le Document de politique et stratégies en matière d’eau (1998)
− La Loi d'
orientation relative à la gestion de l'
eau (2001)
− La politique nationale en matière d’hygiène publique (2004)
− Le cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (2004)
− Le Code général des collectivités territoriales (2004)
− Le Code de l'
hygiène publique (2005)
− La loi portant approvisionnement du Burkina Faso en énergie électrique (2005)
− La stratégie nationale de gestion des déchets biomédicaux (2005)
− Le Code de l’urbanisme et de la construction (2006)
− La politique nationale en matière d’environnement (2007)
− Les Conventions et traités en matière d’environnement ratifiés par le Burkina Faso.
L’intérêt croissant des acteurs pour l’assainissement du fait de son importance significative
dans la protection de la santé publique, de l’environnement et son poids spécifique dans
l’efficience des projets et programmes d’eau.
Politique et Stratégie Nationales d’Assainissement 22
La communication en assainissement est fondamentale compte tenu de son impact sur les
programmes d’assainissement. Toutes les actions d’assainissement seront sous-tendues par des
activités d’information, d’éducation, de communication et de dialogue en vue de garantir
l’appropriation et la participation de tous.
Politique et Stratégie Nationales d’Assainissement 23
Une planification basée sur la demande effective des usagers favorise l’appropriation des
installations. La demande se crée par le biais du marketing social dont l’une des approches qui
s’est révélée efficace consiste à aider les populations à se voir telles qu’elles sont perçues par
les autres et à toucher leur amour propre. Ces techniques, bien appliquées engendre souvent
une demande urgente et résolue capable de conduire un changement de comportement poussant
les populations à faire avancer les projets avec énergie et détermination.
L’éducation devra être faite à la base depuis l’école primaire. Cela passe nécessairement par
une formation des enseignants ainsi que des conseillers pédagogiques.
La nature des droits humains, mis en exergue dans la stratégie nationale d’assainissement doit
prendre en compte les droits des groupes défavorisés notamment la pleine participation des
femmes et les problèmes spécifiques des handicapés.
Il est du devoir pour tout usager mettant en œuvre des actions polluantes de contribuer à la
prise en charge des activités de prévention et de dépollution. L’article 48 de la loi d’orientation
relative à la gestion de l’eau pose le principe du pollueur-payeur en prescrivant la contribution
des personnes dont l’activité entraîne la pollution de l’eau ou la dégradation du milieu
aquatique, au financement des mesures nécessaires à la restauration de la qualité de l’eau et des
écosystèmes aquatiques.
Pour plus d’efficacité et de responsabilisation dans la mise en œuvre des actions, le principe de
subsidiarité vise à permettre aux acteurs de prendre des décisions en fonction de leurs capacités
au niveau le plus approprié.
Politique et Stratégie Nationales d’Assainissement 24
Politique et Stratégie Nationales d’Assainissement 25
La stratégie nationale d’assainissement, pour atteindre ces buts développera les idées forces
suivantes :
A cet égard, la stratégie nationale d’assainissement se décline à travers les axes fondamentaux
suivants.
L’engagement des autorités politiques de l’Etat à toutes les échelles est indispensable au
développement de l’assainissement dont les actions devront être inscrites dans les priorités du
Gouvernement.
Il est nécessaire que des instruments juridiques soient élaborés pour régler le comportement,
les actes et agissements des acteurs afin qu’ils soient conformes aux normes voulues par la
société. Ceci impose donc de :
mettre en cohérence les textes juridiques nationaux avec les engagements internationaux
auxquels le Burkina Faso a souscrit
Assurer la répartition équitable des charges et des ressources nécessaires à l’atteinte des
objectifs du secteur de l’assainissement.
Politique et Stratégie Nationales d’Assainissement 27
Introduire dans les programmes de formation initiale des enseignants et des encadreurs
pédagogiques des modules sur l’hygiène et l’assainissement
Tenir compte du fait que l’efficacité et l’impact des services dépendent essentiellement du
degré de couverture, de fiabilité et du respect des normes par tous
Réduire voire éliminer les impacts négatifs sur l’environnement, quelque soit l’option
technologique visée
Apporter une plus grande attention à la préservation des ressources et la valorisation des
déchets et des divers effluents.
Promouvoir la recherche-développement
Encourager par diverses motivations les bonnes pratiques et les programmes réussis en
assainissement
Utiliser le plus largement possible les médias et toutes les formes de communication pour
assurer la pleine implication des acteurs
Impliquer les différents acteurs dans toutes les étapes de mise en œuvre de la politique et de
la stratégie nationales d’assainissement
Mettre en place les principaux maillons de communication entre les différents acteurs de
l’assainissement.
Politique et Stratégie Nationales d’Assainissement 30
Une des avancées de la présente stratégie nationale consiste à la définition explicite des sous-
secteurs composant le secteur de l’assainissement. En rappel, ce sont :
A cet égard, la mise en œuvre prendra en compte les principaux aspects suivants :
• Fonctions de mise en œuvre
• Les acteurs et leur rôle
• Coordination
• Plans d’action sous-sectoriels.
C’est une fonction essentiellement politique qui s’exerce conformément aux dispositions
légales, techniques et financières garanties par l’administration, en référence à une
responsabilité régalienne. Cette fonction sera confiée à la structure publique la plus proche des
communautés et qui est au centre des problèmes et des possibilités de solutions. La
planification sera mise en œuvre en référence aux politiques, stratégies et normes sous
sectorielles y afférentes.
Sous ces aspects, la fonction maîtrise d’ouvrage sera déléguée à des organismes ou à des
structures de statut approprié dans des conditions garanties par la loi. Au demeurant, la
communalisation intégrale du pays conforte cette notion pour assurer l’appropriation et la
maîtrise des actions jugées prioritaires, l’organisation des contributions à leur financement et la
prise en charge de leur développement dans le temps.
Politique et Stratégie Nationales d’Assainissement 32
Elle sera le fait des opérateurs privés, des ONG à partir de contrats de concession ou
d’exécution, dans la mesure où les intérêts des usagers ou des consommateurs sont protégés.
Avec le développement du mouvement associatif dans certains sous secteurs, des tâches
pourraient être exécutées par les bénéficiaires eux-mêmes sous certaines conditions à identifier.
L’éducation est à la base du changement d’attitude et de comportement. Mais pour atteindre cet
objectif, les structures en charge de l’éducation doivent bénéficier de la part de l’administration
publique, d’un appui sur les plans :
• financier, pour concevoir, expérimenter et valider les outils pédagogiques appropriés à
l’éducation à l’hygiène et à l’assainissement
• matériel, pour faciliter l’intervention pédagogique des acteurs de l’éducation
• des personnes ressources, pour garantir la qualité scientifique des contenus véhiculés à
travers l’éducation à l’assainissement.
La fonction d’appui conseil est nécessaire au stade actuel de développement de
l’assainissement. Compte tenu du niveau actuel, l’administration publique s’attellera à combler
le manque d’expérience des entreprises privées, des communes et autres groupements de
populations pour faciliter leur montée en puissance dans le secteur.
C’est une fonction partagée par l’ensemble des acteurs. Elle permet d’une part d’apprécier les
tâches d’exécution et de gestion conformément aux contrats passés ainsi que la réglementation
et d’autre part de déterminer l’adéquation des réponses aux buts assignés pour soit prévenir et
corriger les erreurs, soit encourager les bonnes pratiques et préparer de nouveaux programmes.
Un rapport quinquennal du suivi évaluation de la stratégie doit être élaboré et validé en vue
d’une réorientation des objectifs et résultats attendus.
L’ensemble de ces fonctions sera accompagné d’actions appropriées d’animation des acteurs.
Politique et Stratégie Nationales d’Assainissement 33
VI.2.1. L’Etat
Le Ministère en charge de l’eau pour la partie eaux usées et excréta des sous-secteurs
déchets liquides et déchets solides en concertation avec les ministère en charge de la santé,
de l’habitat, de l’urbanisme, de l’éducation et de l’environnement.
Les institutions sous tutelle ministérielle (établissements parapublics ou des sociétés) doivent
aussi être signalées en tant qu’organes opérationnels du Gouvernement créés pour des missions
spécifiques de maîtrise d’ouvrage déléguée ou d’exécution.
#
Le code général des collectivités territoriales indique très clairement la responsabilité et le rôle
central des communes dans la mise en œuvre de la politique et la stratégie nationales
d’assainissement. Les communes assurent la maîtrise d’ouvrage locale en assainissement en
fonction de leurs capacités. Elles élaborent des plans communaux d’action pour
l’environnement en matière d’assainissement, de lutte contre l’insalubrité, les pollutions et
nuisances. Aussi les communes urbaines et rurales doivent agir dans le sens de l’enlèvement et
l’élimination finale des déchets ménagers.
Ce sont des maillons de proximité en matière de communication entre les communautés et les
acteurs institutionnels et économiques. Dans la mise en œuvre de la stratégie d’assainissement,
leur concours sera recherché. Les ONG jouent également un rôle d’appui technique et financier
aux initiatives de base des populations.
Ce sont les structures opérationnelles compétentes dans la réalisation des ouvrages, les
prestations de services, les prestations d’études, d’appui-conseil et de formation. Elles
bénéficient de concessions ou de marchés sur commande des ministères, des institutions sous
tutelle ministérielle, des communes ainsi que d’ONG.
Politique et Stratégie Nationales d’Assainissement 35
Généralement appelées bénéficiaires, le rôle des populations est important dans l’identification
des activités, leur programmation et leur mise en œuvre. Elles sont donc considérées dans la
stratégie nationale d’assainissement comme des interlocuteurs à part entière dans les processus
de prise de décision. Les associations peuvent constituer des acteurs ressources utiles pour
prendre en compte les problématiques des populations et favoriser leur participation.
Les partenaires techniques et financiers interviennent sur le double plan technique et financier
pour contribuer à la mise en œuvre des actions découlant de la politique et de la stratégie
d'
assainissement.
VI.3. Coordination
Il est indispensable qu’une structure appropriée soit commise avec des missions de
coordination du secteur de l’assainissement et de développement de synergie inter-
institutionnelle.
Dans cette approche, chaque sous-secteur doit associer les autres dans la démarche
d’élaboration de sa stratégie et de ses plans d’action.
Dans un souci de coordination des interventions et l’approche intégrée, un plan d’action global
du secteur de l’assainissement devrait être élaboré. Cependant les quatre sous secteurs
identifiés sont à des stades de développement différents et très disparates. Aussi, au regard des
contraintes spécifiques à chaque sous secteur, il a été retenu que les responsables des sous-
secteurs de l’assainissement élaborent séparément leur stratégie et leurs plans d’actions dans
les meilleurs délais. Toutefois, les plans d’actions qui seront pour l’horizon 2015 se fondent sur
le principe qu’il n’est possible d’améliorer le cadre de vie et la nature que si :
• L’établissement d’état des lieux sous sectoriels est réalisé
• les projets et programmes sont conçus et mis en œuvre de façon concertée entre sous
secteurs
• ils assurent un fonctionnement rationnel de tous les maillons de la chaîne qui conduisent
les matières polluantes à leurs destinations finales
• ils réunissent toutes les conditions pour éviter les échecs dus à une mauvaise conception
technique ou à des défauts de fonctionnement à l’un ou l’autre maillon de la chaîne
• la souplesse est observée dans la mise en œuvre des formules de contribution pour le
bénéfice des ouvrages.
• Ils prennent en compte la dimension environnementale à travers la mise en œuvre des
évaluations environnementales et de l’éducation environnementale.
Les programmes d’appui aux communautés devront notamment :
• respecter un cheminement cohérent d’information et de sensibilisation auprès des
différents acteurs du sommet à la base
• comporter un volet d’assistance soutenue auprès des populations et leurs associations en
vue de leur participation à toutes les phases, depuis la conception jusqu’à l’évaluation à
partir des rôles et responsabilités définis en commun
• mettre ou faire mettre en oeuvre des mesures d’accompagnement en éducation pour la
santé, l’hygiène et l’environnement.
Ces orientations seront sous-tendues par un programme de développement des ressources
humaines locales afin de contribuer à la pérennité des actions du sous-secteur.
VII. Conclusion
On ne peut relever le défi de l’assainissement sans un changement radical des mentalités et des
comportements de la part des populations. Aussi une coalition de tous les protagonistes du
développement : État, collectivités locales, bailleurs, société civile, population, leaders
d’opinion,.est nécessaire. Ces acteurs ne doivent pas voir en l’assainissement un fardeau, mais
une condition nécessaire et primordiale pour un développement durable. La mise en œuvre de
stratégie d’information, d’éducation et de communication en direction de ces derniers aiderait à
y parvenir.
Enfin la recherche doit être poursuivie et encouragée sur les plans scientifiques,
technologiques, socio-politiques, sociologiques, etc.
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Politique et Stratégie Nationales d’Assainissement 39
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Code de l'
environnement (1997)
Loi d'
orientation relative à la gestion de l'
eau (2001)
Plan d'
action pour la gestion intégrée des ressources en eau (2003)