Expo S1
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Charles Bovary est un des deux personnages principaux de Madame Bovary, roman de l'auteur rouennais
Gustave Flaubert publié en 1857. C'est un anti-héros qui échoue à la fois dans sa vie professionnelle,
comme médecin de campagne, et dans sa vie sentimentale comme époux d'Emma Bovary née Rouault,
femme romanesque, infidèle et insatisfaite qui finit par se suicider.
I. La complexité du personnage
Premier jour de Charles au collège, illustration d'Alfred de Richemont et Carlo Chessa, 1905.
Le roman s'ouvre avec son portrait de haut en bas. Une grande partie du chapitre I de la première partie
est consacrée à son éducation, plutôt négative qui ne l'épanouit pas1. Il est tiraillé dès l'enfance entre
son père, ancien chirurgien dans l'armée, partisan de l'éducation spartiate, qui lui apprend à marcher
pieds nus « pour faire le philosophe », à « boire de grands coups de rhum et insulter les processions » et
qui, à mesure du roman, se montre buveur et grossier, et sa mère, protectrice à l'excès et qui arrange
son premier mariage avec une riche veuve2. Celle-ci, déjà âgée, laide et peu agréable, ne lui apporte
aucun bonheur et mourra bientôt3.
Dans la première partie de Madame Bovary, Flaubert brosse un portrait peu valorisant de Charles : « il
avait les cheveux coupés droits sur le front », « jambes en bas bleu », « souliers fort mal cirés ». Haut de
taille mais maladroit et empoté, il est « habillé en bourgeois » alors que son allure trahit le campagnard,
coiffé d'une invraisemblable casquette pour laquelle Flaubert multiplie les comparaisons cocasses allant
du bonnet à poil au bonnet de coton. Le couvre-chef ne cesse de tomber et retomber à terre, suscitant la
moquerie de ses camarades de classe et de son professeur, et il prononce son nom par un très
approximatif « Charbovari »3.
Tout le début du roman est centré sur le personnage de Charles : pendant les premiers chapitres, il
apparaît seul, puis Emma n'est vue qu'à travers son regard admiratif4. Par la suite, il est soit
physiquement absent, soit distrait, somnolent, comme étranger à ce qui l'entoure. Quand il se remarie
avec Emma qu'il a rencontrée en venant soigner son père, le riche fermier Rouault, même son moment
de plus grand bonheur est décrit de façon morne et terne : « il s'en allait ruminant son bonheur comme
ceux qui mâchent encore, après dîner, le goût des truffes qu'ils digèrent5 ».
Charles est décrit comme « gringalet », à la fois maigre et grand, passif et incapable de briller en société :
« La conversation de Charles était plate comme un trottoir de rue, et les idées de tout le monde y
défilaient dans leur costume ordinaire, sans exciter d'émotion, de rire ou de rêverie ». Cette absence
d'éloquence va gêner Emma qui est habituée à ses lectures romantiques. La vacuité de Charles est mise
en valeur par le rythme ternaire qu'emploie l'auteur dans son roman : « Il n'enseignait rien, ne savait
rien, ne souhaitait rien. » Dès le début de sa lecture, le lecteur sait qu'il a affaire à un personnage
particulier. Il représente l'anti-héros romantique, souvent comparé à Rodolphe et Léon, les amants de sa
belle Emma. Il n'a plus les caractéristiques du héros traditionnel. Tout au long du texte, les images de
vacuité hantent ce personnage : « son imagination est comme un tonneau vide emporté par la mer et
qui roule sous les flots. »
De son enfance à la campagne, à garder les dindons et cueillir les fruits dans les haies, il a gardé une
prédilection pour les espaces ouverts et une phobie des espaces clos qui se manifeste par
l'assoupissement ou la maladresse. Enfant, il s'endort en écoutant la première leçon du curé. Plus tard,
pendant « ce temps de collège où il restait enfermé entre des hauts murs », sa gaucherie dans la salle de
classe lui vaut les moqueries de ses camarades. Pensionnaire à l'école de médecine de Rouen, il rêve
devant la fenêtre « et il ouvrait les narines pour aspirer les bonnes odeurs de la campagne, qui ne
venaient pas jusqu'à lui ». Quand il emmène sa femme au théâtre de Rouen, il ne comprend rien à
l'opéra et renverse son verre. C'est pendant une de ses tournées dans la campagne qu'il rencontre Emma
: dans les premiers temps heureux de son mariage, il éprouve une jouissance paisible pendant ses visites
« avec le soleil sur ses épaules, et l'air du matin à ses narines, le cœur plein des félicités de la nuit6 ».
Charles, poussé dans la médecine sans grand enthousiasme, échoue à son premier examen et ne réussit
au second qu'à force de mémoire, en apprenant par cœur toutes les réponses. Il doit se contenter d'un
modeste rang d'officier de santé, inférieur à celui de docteur en médecine. Il ne peut prodiguer que des
soins de base comme arracher une dent, faire une saignée ou traiter la fracture du père Rouault7. Il
opère un garçon d'écurie blessé mais le traitement échoue et il doit adresser le blessé à un vrai médecin
qui l'ampute : Emma perd alors toute estime pour Charles8.
Charles vit à une époque où un médecin de campagne peine à trouver sa place dans la société. Alors
qu'un médecin parisien peut s'imposer dans une spécialité rentable, publier des livres et faire sa
publicité, un jeune praticien dans un petit bourg comme Yonville doit se contenter d'une activité
routinière et peu rémunérée, sans rapport avec le coût de ses études. Charles s'efforce de gagner le
respect de ses concitoyens mais, après quelques progrès, il est discrédité lorsqu'il échoue dans
l'opération du pied bot et ce n'est pas lui mais son rival, le pharmacien Homais, qui obtient la Légion
d'honneur9.
Mme Bovary, mère de Charles, s'était mariée avec une dot confortable de 60 000 francs : son mari, oisif
et dépensier, la dilapide peu à peu et meurt sans laisser de fortune. Pour mettre Charles à l'abri du
besoin, sa mère le marie à une riche veuve mais celle-ci meurt peu après. La mère met plusieurs fois en
garde son fils contre les goûts de luxe d'Emma mais celui-ci, aveuglé par l'adoration qu'il porte à son
épouse, la laisse gaspiller à sa guise et lui fait même une procuration sur ses biens, ce qui est tout à fait
inhabituel à l'époque en droit du mariage où le mari est censé être le chef de famille. Emma, poussée à la
dépense par ses amants successifs et par le commerçant Lheureux qui lui avance à gros intérêt par billets
à ordre, tombe dans le surendettement et cède le seul bien hérité de Bovary père, une propriété d'une
valeur de 4 000 francs. Quand Mme Bovary mère tente de couper court à ses dépenses en l'obligeant à
brûler la procuration, Charles, par faiblesse, lui en signe une autre. À la mort d'Emma, les créanciers
achèvent de dévorer le patrimoine familial10.
Au tout début, on nous a dit que le nouveau était “habillé en bourgeois”. Toute la description vient
casser l’image qu’on a pu s’en faire avec cette indication. On apprend que le garçon vient “de la
campagne”. Il n’a pas l’habitude de ces habits : il a “des poignets rouges habitués à être nus”. Les habits
ne sont pas si riches que ça : le pantalon est “jaunâtre”. Le suffixe “-âtre” est dépréciatif. Les souliers
sont “mal cirés”.En plus, les éléments du costume sont dépareillés et inadaptés. “son habit-veste …
devait le gêner aux entournures” la veste est trop petite. Un pantalon “très tiré par les bretelles”, c'est-à-
dire qu’il est trop grand. Ses efforts pour donner bonne impression sont soldés par un échec. “Plus haut
de taille qu’aucun de nous tous”, il est différent des autres élèves.
Donc, ce qui caractérise Charles Bovary dès le début, c’est le décalage : il est plein de bonne volonté mais
il ne parvient pas à faire bonne impression : il est du côté de la déception. On commença la récitation des
leçons. Il les écouta de toutes ses oreilles, attentif comme au sermon, n'osant même croiser les cuisses,
ni s'appuyer sur le coude, et, à deux heures, quand la cloche sonna, le maître d'études fut obligé de
l'avertir, pour qu'il se mît avec nous dans les rangs.
De petites anecdotes confirment ce que la description laissait deviner : “n’osant croiser les cuisses ni
s’appuyer sur le coude” Charles Bovary a une attitude très rigide, en contraste avec les autres élèves.
“attentif comme au sermon” : on imagine un enfant passif et béat, il essaye de faire bonne impression,
mais c’est raté, car en fait il ne comprend rien à ce qui se passe “le maître d’étude fut obligé de l’avertir”.
Pour la deuxième anecdote, celle des casquettes, c’est la même chose “Soit qu’il n’eût pas remarqué
cette manœuvre ou qu’il n’eût osé s’y soumettre...” Vous voyez cette structure syntaxique ? Ce sont
deux hypothèses accablantes pour expliquer le comportement de Charles Bovary. C’est soit de la
stupidité, soit de la lâcheté.
Mais Flaubert se moque aussi des élèves : “Nous avions l’habitude de jeter nos casquettes” La première
personne du pluriel, le mot “habitude”, montrent bien que c’est un comportement grégaire. “il fallait,
dès le seuil de la porte les lancer sous le banc”. La tournure impersonnelle révèle que c’est une
injonction sociale. “c’était là le genre” : l’immaturité du narrateur est perceptible dans ses paroles. Ce
qui est très fort, c’est que Flaubert parvient à se moquer de son narrateur justement en lui laissant la
parole.
C'était une de ces coiffure d'ordre composite, où l'on retrouve les éléments du bonnet à poil, du chapska
du chapeau rond, de la casquette de loutre et du bonnet de coton, une de ces pauvres choses, enfin,
dont la laideur muette a des profondeurs d'expression comme le visage d'un imbécile. Ovoïde et renflée
de baleines, elle commençait par trois boudins circulaires ; puis s'alternaient, séparés par une bande
rouge, des losanges de velours et de poils de lapin ; venait ensuite une façon de sac qui se terminait par
un polygone cartonné, couvert d'une broderie en soutache compliquée, et d'où pendait, au bout d'un
long cordon trop mince, un petit croisillon de fils d'or, en manière de gland. Elle était neuve ; la visière
brillait.
Vous vous souvenez que jusqu’ici, le narrateur employait “nous” (“Nous étions à l’Étude”, et “Nous
avions l’habitude”). Voici maintenant le pronom indéfini “on”, qui est beaucoup plus flou. “C'était une de
ces coiffures d'ordre composite, où l'on retrouve les éléments du bonnet à poil”. Qui désigne ce “on” ?
Toutes les personnes qui ont déjà vu ce genre de coiffure d’ordre composite. C'est-à-dire euh…
personne. Ce qui est très drôle, c’est que Flaubert fait semblant de croire que c’est une évidence : “vous
savez, là, une de ces coiffures... Mais si... composite et tout”.
La casquette est à mettre en parallèle avec la description de Charles. C’est une accumulation de formes
improbables : ovoïde, boudins circulaires, bandes, losanges, polygones… Comme les habits de Charles,
cette casquette en fait trop, mais sans atteindre son but. Elle est aussi du côté de la déception.
Certaines expressions nous laissent penser que la casquette symbolise Charles lui-même, comme une
métonymie* du personnage :
Qu’est-ce qu’une métonymie ? Si je dis « les képis défilent » je parle du couvre-chef pour désigner les
militaires, car les deux entretiennent un rapport qu’on appelle de contiguïté. De même notre Charles est
quelque peu assimilé à sa casquette.
“Une de ces pauvres choses” c’est une expression affectueuse, un peu vieillie, mais qui s’utilise pour un
être humain. “la laideur muette” représente bien le mutisme de Charles Bovary. “des profondeurs
d’expression comme le visage d’un imbécile” ici, au-delà de la personnification* de la casquette en
imbécile, on peut parler d’une très belle figure de style, il s’agit de l’hypallage*, c’est à dire que l’adjectif
“imbécile ”est attribué à la casquette alors qu’on devrait l’attribuer à Charles Bovary. Vous voulez un
autre exemple d’hypallage ? Si je vous dis : Flaubert porte une moustache ironique. Vous comprenez
bien que c’est Flaubert qui est ironique : hypallage.
Revenons à notre casquette. C’est sans doute la pièce la plus coûteuse du costume de Charles. Elle se
termine avec un “croisillon de fil d’or, en manière de gland”. La description quant à elle, se termine aussi
avec le plus drôle : “Elle était neuve ; la visière brillait”. C’est le détail qui tue ! Si la casquette avait été un
objet de récupération, ça aurait pu excuser la faute de goût, mais non, cette casquette a été choisie et
achetée récemment, sans doute au prix d’un certain sacrifice financier.
La casquette se prolonge indéfiniment avec des parties variées et improbables ? De même l’écriture de la
description se prolonge avec des points-virgules et des liens logiques, comme des coutures apparentes :
« puis s’alternaient », « venait ensuite »... De même le vocabulaire est varié et improbable : « Ovoïde
renflé de baleines ». Quand il décrit la casquette de Charles Bovary, en fait Flaubert nous parle d’un style,
d’une esthétique littéraire, qui n’a pas peur de mélanger les clichés et de frayer avec le grotesque.
Enfin, l’aspect composite de cette casquette, composite au point d’en devenir absurde, est un point
qu’elle partage avec la réalité. Dans cette description, Flaubert fait un inventaire inachevé de chapeaux
existants : « bonnet à poil, chapska, chapeau rond, casquette de loutre, bonnet de coton … » (l.29) en
insistant sur la variété des matières provenant de divers animaux : « loutre » (l.28), « poil de lapin »
(l.32). La casquette devient une encyclopédie, ou un bestiaire. De même dans ses romans, Flaubert
explore la variété des classes sociales, des profils humains. Chacun présente des manies risibles, des
défauts amusants, des singularités grotesques. Voilà ce qui explique l’ironie de Flaubert, qui cache en fait
un grand éclat de rire. Quatrième mouvement :
C’est maintenant une mise en scène comique : “Il se leva ; sa casquette tomba” c’est presque un jeu
théâtral, un lazzi, avec un accessoire. “Il se rassit et la posa sur ses genoux” c’est absurde car il retourne à
la case départ. “il la ramassa encore une fois” crée le comique de répétition. Cette scène obéit
exactement à la définition que le philosophe Bergson fait du Rire : « Les attitudes, gestes et mouvements
du corps humain sont risibles dans l'exacte mesure où ce corps nous fait penser à une simple mécanique.
»
Avez-vous vu ? Flaubert intervient un bref instant, ce qui est assez rare pour être souligné ! “Le pauvre
garçon” il se montre empathique avec Charles, ce qui a pour effet de mettre en évidence la cruauté des
autres personnages. “Il y eut un rire éclatant des écoliers” cette fois ce n’est plus les pronoms personnels
“nous” et “on”, mais une tournure impersonnelle : clairement, le narrateur prend ses distances avec le
rire des enfants.
Le professeur aussi est ridiculisé : “Débarrassez-vous donc de votre casque, dit le professeur, qui était un
homme d’esprit.” Flaubert souligne ironiquement qu’appeler “casque” une casquette est loin d’être un
bon mot d’esprit ! On pourrait presque dire que la subordonnée “qui était un homme d’esprit” est en fait
un discours rapporté indirect libre* des pensées du professeur, ce qui crée un effet particulièrement
moqueur.
“un voisin la fit tomber d’un coup de coude”. Cette mécanique et cette cruauté rappellent le schéma du
roman dans son ensemble : Charles va perdre l’estime de sa femme, la récupérer et la perdre à nouveau.
Jusqu’ici, nous ne savons pas encore le nom du personnage principal. Flaubert prend un malin plaisir à
retarder le moment de la révélation. D’abord il y a “la récitation des leçons” puis, “à deux heures, quand
la cloche sonna” et nous avons ensuite “la prière”. Enfin seulement le professeur pense à demander :
“Levez-vous et dites-moi votre nom”.
Mais là encore, notre curiosité ne sera pas satisfaite car le nom est “inintelligible” ! Le verbe
“bredouiller” est utilisé deux fois. Le maître d’études exprime l’exaspération du lecteur en disant :
“Répétez !”
“Le nouveau prenant alors une résolution extrême … lança à plein poumons, comme pour appeler
quelqu’un, ce mot : Charbovari”. Est-ce que vous voyez comment Flaubert utilise les compléments
circonstanciels pour retarder encore le moment de révélation ?
Mais même au dernier moment, nous n’avons pas clairement un nom et un prénom. “Ce mot”, semble
indépendant du personnage qui le prononce “comme pour appeler quelqu’un”. En faisant le
rapprochement avec le titre, le lecteur est en mesure de deviner que ce personnage est le futur mari de
Madame Bovary.
Ce fut un vacarme qui s'élança d'un bond, monta en crescendo, avec des éclats de voix aigus (on hurlait,
on aboyait, on trépignait, on répétait : Charbovari ! Charbovari !), puis qui roula en notes isolées, se
calmant à grand-peine, et parfois qui reprenait tout à coup sur la ligne d'un banc où saillissait encore çà
et là, comme un pétard mal éteint, quelque rire étouffé.
Les élèves sont désormais toujours désignés comme un ensemble aux contours indéfinis “les huées de la
classe” voire même de manière complètement impersonnelle “ce fut un vacarme”. Les verbes utilisés
donnent à voir comme une meute de chiens : “on hurlait, on aboyait, on trépignait, on répétait”. Le
professeur quant à lui est complètement dépassé par cette hystérie collective. Au lieu de ramener le
calme, il va dans le même sens que les enfants, en répétant “plus haut, plus haut”. Il est lui-même
entraîné dans ce mouvement de délire général.
Le passage commence avec l’arrivée de Charles, annoncée “à demi voix”. Plus loin nous avons, au
singulier, “un rire éclatant des écoliers”. À la fin, cela devient “les huées de la classe”, et “des éclats de
voix aigus” au pluriel. Ce vacarme est personnifié avec le verbe “bondir”. Nous assistons à son
gonflement progressif, notamment avec le mot “crescendo”. En plus, le verbe “rouler” met en place une
métaphore qui compare le rire à des vagues, comme une force de la nature.
Il y a en effet chez Flaubert un rire dionysiaque, c'est-à-dire un rire lié aux pulsions animales : “on hurlait,
on aboyait, on trépignait, on répétait : charbovari, charbovari”. La prononciation du mot enivrant,
”charbovari” répété comme une écholalie, illustre cette pulsion. Et pourtant ce rire est esthétisé avec des
termes musicaux « crescendo » (l.55) « notes isolées » (l.55). Cela représente en effet la transformation
opérée par l’écriture de Flaubert Charles Bovary, l’un des personnages principaux du roman Madame
Bovary de Gustave Flaubert, est un anti-héros qui échoue à la fois dans sa vie professionnelle et
sentimentale. Voici quelques aspects de son caractère :
Médiocre et lent : Charles est présenté comme un homme médiocre, lent et d’une intelligence très
moyenne. Il ne peut accomplir ce que les autres jugent aisé qu’au prix de grands efforts. Son manque de
talent et de vivacité d’esprit le rend peu remarquable 12.
Incapable de briller en société : Charles est maigre et grand, mais maladroit et empoté. Sa conversation
est décrite comme plate et ses idées ne suscitent ni émotion, ni rire, ni rêverie. Son manque d’éloquence
gêne sa femme, Emma, habituée à des lectures romantiques 1.
Patience et selflessness : Malgré ses défauts, Charles a une patience infinie envers sa femme difficile et
méchante. Il est à la fois mère et père pour leur fille Berthe. Son dévouement est moralement beau,
même s’il manque de charme et de brillance 3.
En somme, Charles Bovary est un personnage complexe, effacé et souvent en retrait, mais son rôle dans
l’histoire est essentiel pour comprendre les dynamiques du roman.
Le caractère de Charles Bovary dans le roman Madame Bovary de Gustave Flaubert est complexe et a
des origines profondes qui influencent sa vie. Voici quelques éléments qui contribuent à façonner son
caractère :
Éducation contradictoire : Charles est tiraillé dès son enfance entre l’influence de son père, un ancien
chirurgien militaire adepte de l’éducation spartiate, et celle de sa mère, protectrice et arrangeant son
mariage avec une riche veuve. Cette dualité crée des tensions et affecte sa personnalité.
Portrait peu flatteur : Flaubert brosse un portrait peu flatteur de Charles au début du roman. Il est décrit
comme un homme maigre, maladroit, et peu éloquent. Son allure trahit ses origines campagnardes, et il
est souvent moqué par ses camarades de classe.
Nom et surnom : Le nom “Bovary” reflète sa placidité bovine, accentuée par son surnom d’écolier,
“Charbovari”, évoquant à la fois le bœuf charolais et le charivari, un tapage farcesque pour se moquer
des personnages ridicules.
Manque d’éloquence : Charles est incapable de briller en société. Sa conversation est plate, et il ne
suscite ni émotion ni rire. Cette absence d’éloquence crée des difficultés dans sa relation avec Emma, sa
femme romanesque et insatisfaite.
Le caractère de Charles Bovary, l’un des protagonistes du roman Madame Bovary de Gustave Flaubert, a
des répercussions significatives sur sa vie. Voici quelques-unes des conséquences de son caractère :
Échec sentimental : Charles épouse Emma Bovary, une femme romantique et insatisfaite. Cependant,
son manque de compréhension et d’attention envers elle contribue à l’échec de leur mariage. Emma finit
par chercher l’amour et l’excitation ailleurs, ce qui entraîne des conséquences tragiques.
Manque de reconnaissance sociale : Charles est décrit comme un homme effacé, maladroit et peu
éloquent. Il ne brille pas en société et ne parvient pas à se faire respecter. Son manque de charisme et
d’assurance le rend vulnérable aux manipulations d’Emma et d’autres personnages.
Incapacité à comprendre Emma : Charles est aveuglé par son admiration pour Emma et ne voit pas ses
infidélités ni sa détresse intérieure. Son manque de discernement contribue à la tragédie qui se déroule
dans le roman.
CONCLUSION
En somme, La vie de Charles Bovary, telle que dépeinte dans le roman Madame Bovary de Gustave
Flaubert, est empreinte de tragédie et de désillusion. Charles est un homme ordinaire, sans éclat ni
ambition. Son caractère effacé et sa passivité le rendent vulnérable aux événements qui se
déroulent autour de lui. Son mariage avec Emma, une femme romantique et insatisfaite, est
voué à l’échec. Charles ne parvient pas à comprendre les besoins émotionnels d’Emma, et leur
relation se détériore progressivement. En tant que médecin de campagne, Charles manque de
compétence et d’ambition. Il est incapable de se démarquer dans sa carrière et reste en marge
de la société. Charles est aveuglé par son admiration pour Emma. Il ne perçoit pas ses infidélités
ni sa détresse intérieure. Son manque de discernement contribue à la tragédie qui s’ensuit. En
somme, Charles Bovary est un personnage tragique, pris au piège entre ses rêves romantiques
et la réalité brutale de la vie. Sa passivité et son manque d’éloquence le condamnent à une
existence décevante et à une fin tragique.