Pisciculture Durable Et Lutte Contre Le Gaspillage Alimentaire
Pisciculture Durable Et Lutte Contre Le Gaspillage Alimentaire
Pisciculture Durable Et Lutte Contre Le Gaspillage Alimentaire
gaspillage alimentaire
Présentation du projet
mise à jour octobre 2016
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Portage administratif Portage scientifique
Partenaires techniques
III. GOUVERNANCE 13
IV. CONTEXTE 13
1. CONTEXTE SCIENTIFIQUE 13
2. CONTEXTE NATIONAL ET TERRITORIAL 13
V. OBJECTIFS 16 4
X. CALENDRIER PREVISIONNEL 27
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I. Résumé du projet
Le projet vise à développer une nouvelle filière d’alimentation piscicole, d’une part en
expérimentant l’élevage de mulets, espèce locale omnivore moins exigeante en termes
d'apport protéique, et fournissant néanmoins toutes les qualités requises pour la
consommation ; et en testant d'autre part l'incorporation de chapelure de pain, récupéré de
la restauration collective et des fabricants de pain, dans les granulés pour poisson. Ces deux
aspects ont pour objectif de produire un poisson local présentant toutes les qualités
nutritionnelles à moindre coût et de réduire le gaspillage alimentaire au sein de la
restauration collective et les fabricants de pain. Le projet est gouverné par un comité de
pilotage regroupant des laboratoires de recherche, une entreprise piscicole, un
établissement d’enseignement professionnel et une structure d’éducation à
l’environnement, permettant ainsi d’associer des acteurs professionnels dans un projet de
recherche expérimental pour mener vers de meilleures pratiques et valorisation des
produits.
- Animation de Réseaux.
En 2015, le CPIE Bassin de Thau regroupe 16 structures membres actifs (associations
EEDD, instances professionnelles de pêche et de conchyliculture, agriculteurs, etc.) :
• Adena
• Atelier des Recycleuses
• ARDAM
• L’abeille en jeux
• Ligue pour la Protection des Oiseaux de l’Hérault (LPO 34)
• Peau – Bleue
Les associations sportives (handicap et insertion) :
• Association Odyssée Sète
• Cap au large
Agriculture et pêche :
• CIVAM Racines 34 (également adhérent de la FR CIVAM LR)
• CIVAM Garrigue de Thau (également adhérent de la FR CIVAM LR)
• Comité Régional Conchylicole de Méditerranée
• Coopérative des Cinq Ports
• Organisation des Producteurs
• Prud’homie de Thau et Ingril
• Site Remarquable du Goût de la Lagune de Thau
Art du spectacle :
• Cie de l’Empreinte 7
L'association est régit par un Conseil d’Administration représenté par les structures
membres du CPIE Bassin de Thau, par les membres associés et par des membres
individuels. Sous la présidence de Mme Annie FAVIER BARON, il participe activement au
pilotage de l’association et assure la cohérence des actions proposées et leur lien avec le
territoire. Le CPIE Bassin de Thau se comporte avant tout comme une plateforme de
concertation. Ainsi, des commissions ont été mises en place en interne, afin de permettre
des échanges réguliers entre les membres : commission présidents-directeurs, commission
de directeurs, commission d’animation, commission communication et commission observer
l'environnement.
A l'intérieur de chaque projet, les publics sont associés autant que possible à travers
des réunions d'informations, l'existence de consommateurs relais pour le projet Panier de
Thau, la préparation des animations avec les enseignants pour satisfaire au mieux leurs
demandes en lien avec le programme scolaires, les sentinelles de l’environnement, les
agriculteurs et pêcheurs etc.
En 2015, 34 100 personnes ont été touchées directement par les actions du CPIE Bassin
de Thau dont : 16 000 par les animations jeunesse, 14 687 par les animations grand public,
1930 par les actions de circuits-courts, le reste par l’animation de réseaux, par la formation
et les observateurs de sciences participatives.
Le CPIE Bassin de Thau agit essentiellement par cinq moyens d'actions :
- "les classes de Thau" sont des animations scolaires réalisées sur le territoire de Thau et
regroupés dans un seul catalogue.
- le projet "Thau Agglo", réalisé dans le cadre de l'appel d'offre lancé par Thau Agglo tous
les deux ans, propose des animations aux écoles de Thau agglo, sur des sujets différents,
leur permettant de mieux découvrir leur territoire et ses enjeux. Depuis 6 ans, 800 demi-
journées d'animations ont été réalisées dans le cadre de ce projet.
Accompagner les territoires : Concertation territoriale, Agenda 21, mise en place de
circuits courts sont autant d’actions menées dans le domaine du développement
durable local ;
Le CPIE mène des projets de conseil en développement durable afin d'accompagner les
acteurs du territoire dans la mise en œuvre de projets de développement durable. Il s'agit
d'accompagner les communes dans les Agenda 21 locaux, réaliser des formations, proposer
un accompagnement pour la réalisation d'évènements écoresponsables.
Le projet "Panier de Thau" consiste à la mise en place d'une vente directe des produits
du territoire afin de renforcer les liens entre producteurs et consommateurs et de valoriser
les produits du terroir. En 2015, 1920 familles s'étaient déjà inscrites sur la liste de diffusion
du site internet (www.paniersdethau.fr). Le projet regroupe 4 lieux de livraisons, 38
producteurs locaux et 22 consommateurs relais bénévoles qui animent les groupements
d’achat. Le projet cible les producteurs locaux, les habitants et "consom'acteurs", les élus et
collectivités locales.
Enregistré en tant qu’organisme de formation depuis fin 2014, l’association propose des
formations sur des thématiques diverses : développement durable, communication et 9
création graphique, droit des associations, pédagogie.
Depuis 2005, le projet Hippo-THAU a pour objectif d'étudier l'écologie des populations
d'hippocampes et de syngnathes de la lagune de Thau afin d'améliorer les connaissances
sur cette espèce et de sensibiliser le public à la préservation des hippocampes. En 2011, le
projet Hippo-THAU a été le premier projet en milieu lagunaire labellisé "Observatoire Local
de la Biodiversité". Ce label est attribué aux projets qui visent à renforcer la connaissance du
territoire grâce à la collecte de données sur les espèces tout en sensibilisant la population
locale aux enjeux de préservation et en l’impliquant dans les observations. En 2014, c’est 555
observations enregistrées sur l’outil de saisie en ligne crée par le CPIE Bassin de Thau et
140 bénévoles qui se mobilisent chaque année. Le projet se déroule sur le territoire de Thau
et cible tous les usagers de la lagune (plongeurs, scolaires, professionnels, grand public).
L’Exposition Eau vue d’en Haut créée en 2013 poursuit son itinérance pour aller à la
rencontre du public. Cette exposition de photos prise en cerf volant montre les différents
enjeux de l’eau appliqués au territoire de Thau avec des textes simples et percutants.
Unité mixte de recherche - UMR Isem : La demande en produits d’origine aquatique est
croissante et va de pair avec une demande sociétale pour la qualité des produits et l’éthique
de production. Au sein du département Conservation et Domestication (ConsDom) de l’UMR
Isem, l’objectif de l’équipe du CIRAD est de concevoir et de favoriser les processus de
production piscicole capables de répondre aux défis alimentaires du futur, en quantité et en
qualité, tout en étant plus respectueux de l'environnement et des sociétés humaines.
Unité mixte de recherche - UMR QualiSud : L’UMR Qualisud répond aux enjeux de la
sécurité alimentaire mondiale par la promotion de systèmes alimentaires durables qui
permettent à la fois d’accompagner la transition alimentaire vers des modes de
consommation plus équilibrés et de consolider les filières agroalimentaires des pays du Sud.
L’urbanisation, les changements de modes de vie, l’évolution des normes et l’intensification
des échanges internationaux font évoluer les systèmes alimentaires dans les régions
tropicales et méditerranéennes. La demande en aliments augmente très vite, les exigences
des consommateurs évoluent. Cette transition s’accompagne souvent de régimes
alimentaires à forte densité énergétique qui peuvent poser des problèmes de santé.
Le CIRAD est responsable dans le cadre du projet des pratiques relatives aux élevages de
poissons ainsi que des pratique relatives à la fabrication des aliments pour poissons et à
l'évaluation de la qualité des produits (aliments et poissons). Il a la coordination scientifique
du projet, assure l'évaluation de la faisabilité technique et réglementaire, et accompagne les
professionnels dans les phases de test et d'élevage des poissons.
Depuis 1851 le Lycée de la mer Paul BOUSQUET forme aux métiers de la mer. Unique
Lycée Maritime de Méditerranée continentale il est financé par la Région Languedoc-
Roussillon et relève du Ministère de l’écologie, du développement et de l’aménagement
durables. Avec une équipe de plus de 60 personnels il accueille 250 à 300 élèves dont la
moitié sont internes, des apprentis et des stagiaires adultes.
En formation initiale le Lycée de la Mer « Paul Bousquet » prend en charge les élèves
issus des classes de collège. Les formations débouchent sur des CAP, BEP, BAC pro dans
les filières du commerce, de la mécanique navale, de la pêche et des cultures marines qui
permettent d’exercer des fonctions d’appui ou d’encadrement à bord des navires. Par la voie
de l’apprentissage l’établissement assure la formation de CAP de Matelot et de BTSA de
production aquacole.
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En formation continue, il répond aux besoins des secteurs maritimes pour l’insertion, la
formation et la promotion dans les fonctions d’exécution, d’appui et d’encadrement. Les
formations sont de niveau V à IV et intéressent les secteurs de la pêche, du commerce, de la
plaisance professionnelle, du nautisme, de la plongée professionnelle, de la mécanique
navale, de la valorisation et de la commercialisation des produits de la mer, de la sécurité
maritime.
Le Lycée de la Mer Paul Bousquet intervient au sein du projet en mettant à disposition ses
équipements d'élevage aquacole pour les tests de nourrissage des poissons. Les étudiants
des différentes formations suivront le projet du début jusqu'à la fin, en participant aussi à sa
valorisation et la communication. Le restaurant collectif du Lycée sera impliqué dans la
réduction des déchets alimentaires et dans la collecte de pain auprès d'autres
établissements.
IV. Contexte
1. Contexte scientifique
L’élevage de poissons carnivores (truite surtout, puis bar et dorade) constitue l’essentiel
des 45000 tonnes de la pisciculture française. Ces espèces sont nourries avec de la farine de
poissons comme principale source de protéines. Ainsi des poissons sont pêchés dans le seul
but de servir à la fabrication de granulés alimentaires pour nourrir d’autres poissons. Cela
représente une pression de pêche importante et peu durable à long terme. Il y a
actuellement 35 entreprises de pisciculture marine en France, équivalent à 600 etp
(équivalent temps plein).
Par ailleurs, l’Europe importe de l’ordre de 0,5 millions de tonnes de filets de panga, un
poisson élevé au Viêtnam et qui est utilisé pour la restauration collective (France AgriMer,
2013). Ce choix repose sur sa facilité de préparation (pas d’arêtes intramusculaires) et son
faible coût (approximativement 7€/kg). En France, les sociétés de restauration collective
achètent à 80% des produits surgelés, alors que la restauration commerciale indépendante
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achète à 65% des produits frais.
Au niveau territorial, la lagune de Thau (la plus grande et la plus profonde des lagunes du
littoral méditerranéen) joue un rôle socio-économique très important dans la région
Languedoc-Roussillon lié à son état écologique, étant à la fois une zone à vocation
conchylicole (10 % de la production française d'huîtres, principal centre de production
ostréicole sur la Méditerranée, avec un stock permanent d'environ 25 000 tonnes d'huîtres) -
une zone d’élevage aquacole – une zone de pêche (pêche traditionnelle petit métier), ainsi
qu’une zone à forte activités touristiques (baignade, plaisance, sports nautiques).
L’enjeu est donc de maintenir les activités économiques tout en préservant la richesse
naturelle de cet écosystème très particulier et en minimisant les pressions engendrées par
l’aquaculture. En effet, les poissons omnivores en consommant moins de protéines que les
poissons carnivores produisent moins de rejets d'ammoniaque et de phosphore.
Face à ces enjeux, l’idée de ce projet de recherche est d’expérimenter une nouvelle
filière d’alimentation piscicole en s’intéressant (i) à une nouvelle matière première, le pain,
largement utilisé en restauration collective, à la fois quand il est servi mais non consommé
ou quand il n’a pas été servi et se retrouve en surplus, et (ii) des nouvelles espèces de
poissons, le mulet et la saupe, qui pourraient être proposés en restauration collective, à la
place des poissons d’importation.
Le mulet ou muge porc (Liza ramada) est un poisson côtier, fréquent dans les lagunes
dont Thau. Il est largement pêché par la pêche traditionnelle petit métier et pourtant peu
consommé localement. C'est une espèce facile à élever et donc présentant toutes les
qualités pour un élevage à faible coût.
N.B. Tous les chiffres (sauf indication contraire) proviennent du rapport Pêche et
Aquaculture, Les cahiers de FranceAgriMer 2015.
V. Objectifs
L’objectif du projet est de développer une nouvelle filière d’alimentation piscicole à partir
du réemploi de denrées alimentaires gâchées (déchets et surplus). Le focus sera mis sur la
réutilisation du pain, largement consommé en restauration collective, pour l’alimentation du
mulet, poisson local dont la consommation est peu développée. Il s’agit d’un projet
expérimental innovant, permettant de tester une nouvelle formule de granulé, tout en
renforçant les liens entre chercheurs, agriculteurs et usagers.
En premier temps il s'agit de mettre en concertation tous les acteurs (phase I) puis de
trouver un meilleur ratio de pain dans les granulés pour poissons et d'étudier la filière de
pain sec (phase II). Un aliment complet à l’heure actuelle est composé de 30% de protéines,
8% de lipides et des compléments minéraux vitaminique. Il est convenu d’optimiser le
granulé et donc d’avoir une base fixe d’aliment, afin de tester uniquement la variable pain
qui pourrait représenter jusqu’à 30% du granulé complet.
Les objectifs du projet ont un impact à long terme aussi bien sur les aspects liés au
gaspillage alimentaire (sensibilisation des publics, organisation de la collecte de pain,
nouvelle filière de valorisation des denrées alimentaires) qu'aux aspects liés à l'élevage
(production et consommation locale et responsable, impact positif sur la biodiversité par la
diminution des farines animales dans les aliments).
Objectifs opérationnels :
• Réutiliser le pain en surplus ou en déchets provenant de la restauration collective
ou des fabricants de pain,
- les élèves (2200 élèves), enseignants et le personnel des 3 lycées de Sète : (participation
aux ateliers de sensibilisation sur le gaspillage alimentaire, travail sur le livret pédagogique
et sur les outils de communication et d'information au sein des établissements)
- grand public au niveau local et national (via les animations de sensibilisation sur le
gaspillage alimentaire, la diffusion des articles dans la presse)
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Pour le volet piscicole :
Un comité de pilotage regroupant le CPIE BT, le CIRAD, le Lycée de la Mer, ainsi que des
représentants de la Chambre d’Agriculture de l’Hérault, de la Direction Régionale de
l’Alimentation, de l’agriculture et de la Forêt Languedoc-Roussillon et de Thau agglo est mis
en place au démarrage du projet. Ce comité de pilotage a pour rôle de valider les objectifs
opérationnels du projet et de conseiller les équipes techniques. Deux réunions annuelles
seront proposées mais le comité pourra être sollicité plus régulièrement si besoin.
b. Conventionnement
Des conventions seront signées entre les parties afin de préciser les rôles et
engagements de chacun : 19
Convention CPIE Bassin de Thau - CIRAD : elle précisera les modalités de la direction
scientifique du projet. Le CIRAD sera notamment chargé de la mise en place et du suivi de
l'élevage des poissons à l’entreprise Les Poissons Du Soleil. Il assurera le suivi technique de
la phase test au Lycée de la Mer. Il effectuera l'achat de l'extruder. Il sera le rédacteur
principal du rapport technique sur les performances d’élevage des poissons nourris avec
différents rations de farine de pain et de farine de maïs dans l’aliment. Avec le CPIE Bassin
de Thau, il rédigera un rapport technico-économique sur la faisabilité du nourrissage des
muges avec un aliment à base de farine de pain.
Convention CPIE Bassin de Thau - Lycée de la Mer Paul Bousquet : précisera les
différents points du partenariat visant à collecter le pain au sein de l'établissement et auprès
de deux autres lycées. La convention stipulera la mise à disposition des bacs d'élevage des
poissons pour la phase test qui sera mené avec les étudiants. Elle précisera l'implication des
élèves et du personnel du Lycée dans les différentes étapes du projet et l’implication du
CPIE Bassin de Thau dans la sensibilisation et la formation des différents publics (étudiants,
personnel des restaurants collectifs).
2. Phase II : étude de faisabilité technique et tests des granulés
(jan. 2016 – décembre 2016)
c. Collecte de pain
Afin de lancer cette phase de projet, la collecte de pain s’est faite auprès d’une
association de solidarité « le Pain de l’espoir ». Cette association de la métropole de
Montpellier organise des collectes de surplus de pain chez les professionnels du secteur
boulanger et les restaurants collectifs. L’association fait sécher ce volume de pain et le
conditionne en sac de 15kg pour le vendre au secteur agricole (principalement aux éleveurs).
Ainsi un sac de 15Kg de pain blanc de cafétéria a été récupéré auprès de cet organisme,
pour la réalisation de la phase de test des granulés.
Un état des lieux est mené par le CPIE Bassin de Thau afin d'étudier la disponibilité du
pain sec sur le territoire et voir les filières existantes et en réflexion pour sa valorisation. Cet
état des lieux complètera le projet afin de donner une vision globale sur la ressource de pain
sec pour son emploi dans la filière de fabrication des granulés.
Les granulés seront fabriqués à l'aide d'un petit extrudeur acquis par le Cirad, avec le
pain récolté, mélangé aux autres composants de l’alimentation. Un aliment complet est
composé de 30% de protéines, 8% de lipides et des compléments minéraux vitaminiques. Il
est convenu d’optimiser le granulé et donc d’avoir une base fixe d’aliment :
• 2 % d’huile de poisson
• 3 % de prémix
• 3,5 % d’huile de soja
• 5 % de farine de poisson
La phase test est prévue au Lycée de la Mer afin de déterminer un ratio optimal
d’incorporation de chapelure de pain dans un granulé complet. Pour chaque ratio, plusieurs
variables seront analysées : (a) vitesse de croissance, (b) indice de conversion, (c) rétention
des protéines, (d) digestibilité et (e) qualité de la chair du poisson. Ce dernier point inclut la
composition proximale (protéines, lipides), la qualité organoleptique et la qualité sanitaire.
En parallèle, des tests sur la tenue à l’eau du granulé seront mis en place afin d’évaluer
le processus de création du granulé (pressé et extrudé) et la viabilité économique du granulé
pressé. Un granulé pressé est plus simple à faire mais présente généralement un indice de
conversion plus élevé comparé au granulé extrudé. La comparaison des deux types de
granulés pourra être menée par les lycéens du Lycée de la mer en licence pro aquaculture.
Les étudiants seront également impliqués dans le suivi des tests en salle expérimentale.
Les tests de différents granulés (contenant avec un pourcentage +/- élevé de chapelure)
seront mis en place par le Lycée de la Mer dans les 2 bacs de 2m2 présents dans la salle des
travaux pratiques. La responsable technique de ferme aquacole assurera, avec les élèves
(BTSA ou bac pro), la mise en place du protocole : l'alimentation des poissons 3 X jour, la
biométrie. Elle assurera également la continuité de l’alimentation (avec un rythme moins
élevé) durant les weekends et vacances.
Le test sera effectué sur les muges (Liza ramada). Les muges ont été capturés en milieu
naturel en fin d’année (décembre).
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3. Phase II bis : Test supplémentaires sur les granulés
Une fois le ratio de pain optimisé dans les granulés, il sera intéressant de tester d’autres
formulations de granulé, pour obtenir un aliment 100% durable et locale. De même il sera
intéressant d’étudier la réponse d’autres espèces piscicoles avec une alimentation à base de
pain.
Ces études bénéficieront du matériel des 16 bacs mis en place au lycée de la mer pour la
première expérience sur l’incorporation du pain (bacs, circuit…).
Sur le même principe que le test en cours de réalisation avec l’incorporation de pain, il
serait intéressant de tester une alimentation de muges avec une incorporation de farine
d’algue venant remplacer le tourteau de soja.
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b. Test sur différentes espèces piscicoles
Les granulés composés de pain pourront être testés sur le bar. L’élevage de cette espèce
piscicole est aujourd’hui développé en France, il est donc intéressant de rendre leur
alimentation plus durable.
Un test d’alimentation de ce type de poissons pourrait être réalisé avec un taux
d’incorporation de pain équivalent à celui réalisé pour les muges.
De plus la saupe est une espèce omnivore, comme le muge, dont l’élevage en pisciculture
est encore peu développé dans le monde. Il serait intéressant de réaliser une phase
d’expérimentation sur l’élevage de ces poissons avec une alimentation durable et locale.
4. Phase III : production en ferme d'élevage (jan. 2017 - déc. 2017)
L’achat et l’installation d’un extrudeur sont nécessaires dans cette phase pour la
fabrication des granulés en quantité suffisante pour l'élevage des poissons dans l'entreprise
piscicole.
Les granulés seront fabriqués, séchés et conditionnés au Cirad. Une chaine de production
sera mise en place comprenant entre autre un mélangeur et un extrudeur. Les granulés
fabriqués seront transpostés ensuite à l'entreprise piscicole.
c. Test gustatifs
Le Lycée de la Mer propose une formation "CAP alimentation poissonnier ". Les stagiaires
de cette formation pourront transformer (préparation, levage des filets, cuisson,… ) les
poissons élevés pour la consommation au Lycée de la Mer. Le service sera assuré par le
restaurant scolaire sous forme de filets de préférence (une portion = 1 filet de min 150 g ou 2
filets de 80 g). En sachant que pour un repas collectif moyen au lycée de la mer, il faut
prévoir environ 200 portions.
Les étudiants pourront ainsi tester le produit issu du projet et contribuer à son évaluation.
Un test plus poussé pourra être mis en place au sein du CIRAD, avec des chercheurs
spécialisés sur les tests gustatifs. Un panel de consommateurs (professionnels du métier et
consommateurs lambda) sera impliqué pour tester le produit fini.
5. Phase IV : formation, sensibilisation et valorisation
Cette phase est transversale et sera mise en place tout le long du projet. Elle a pour
objectif de former et de sensibiliser les différents acteurs dans chacune des filières ciblées :
Le projet pourra impliquer les étudiants du BTSA aquaculture du Lycée de la Mer qui 25
mènent le Projet d’Initiative et de Communication PIC dans le cadre du module M22
techniques d’expression, de communication, d’animation et de documentation, afin
d’améliorer les capacités de recherche et de traitement de l’information, des capacités
d’expression de communication, de relation et d’initiative. Au total, 8 étudiants sont
concernés. Le CPIE Bassin de Thau encadrera les étudiants pour mettre en place un
système d'information au Lycée sur le déroulement du projet. Un groupe pourra aussi
participer à la rédaction d'un livret pédagogique valorisant la démarche, pour lequel le CPIE
Bassin de Thau apportera un appui.
- Rapport technique et/ou publication des résultats dans des revues scientifiques
nationales et internationales sur les performances de l’élevage des muges nourris avec
différents ratios de farine de pain et de farine de maïs dans l’aliment
- Rédaction et diffusion auprès de la filière aquacole nationale d’un guide sur la faisabilité
technique et économique d’élevage de muges avec un aliment à base de chapelure de pain ;
-En fonction des besoins des pisciculteurs, création d’un outil pédagogique de valorisation
de leurs pratiques (poster, flyer) et diffusion auprès des professionnels de la filière
• Nombre d'articles de presse parus, des reportages réalisés, des articles relayés
sur les réseaux sociaux.
X. Calendrier prévisionnel