Chapitre II (Chimie Des Eaux)
Chapitre II (Chimie Des Eaux)
Chapitre II (Chimie Des Eaux)
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— de perturber, à plus ou moins brève échéance, l’équilibre biologique du milieu en rendant
toute vie animale et végétale aléatoire ;
— de rendre l’eau impropre à toute réutilisation ultérieure (production d’eau destinée à la
consommation humaine, à l’usage industriel...).
On peut considérer d’une manière générale, que les eaux résiduaires industrielles (ERI)
sont des mélanges hétérogènes comprenant:
— des matières à caractère minéral ou organique qui sont entraînées par le courant
liquide sous forme de composés insolubles :
— et, en proportion plus ou moins grande, des composés en dissolution dans l’eau
(pollution soluble).
1. Pollution insoluble (avec une phase polluante solide ou liquide voire mixte)
La pollution particulaire est constituée par des matières en suspension grossières
décantables, finement dispersées ou à l’état colloïdal.
La pollution particulaire sera à l’origine :
— de nuisances esthétiques et de dépôts et envasements nuisibles à la navigation, en
favorisant les inondations ;
— du colmatage éventuel des voies respiratoires des poissons entraînant leur mortalité ;
— et enfin et surtout de l’augmentation de la turbidité de l’eau, gênant ainsi la pénétration des
rayonnements lumineux, c’est-à-dire le phénomène de photosynthèse.
La pollution par une phase liquide insoluble (huiles, graisses, hydrocarbures), surnageant à
la surface de l’eau, aura essentiellement pour conséquence une diminution des transferts
d’oxygène atmosphérique avec une incidence notable sur la qualité biologique de l’eau
superficielle définie en réalité par la quantité d’oxygène qu’elle contient.
La pollution par une phase liquide insoluble (huiles, graisses, hydrocarbures), surnageant à
la surface de l’eau, aura essentiellement pour conséquence une diminution des transferts
d’oxygène atmosphérique avec une incidence notable sur la qualité biologique de l’eau
superficielle définie en réalité par la quantité d’oxygène qu’elle contient.
2. Pollution toxique
La toxicité peut être générée par de nombreuses substances chimiques présentes dans l’eau à
très faible concentration (inférieure au mg/L).
Pour être dangereux, ces micropolluants requièrent trois caractères indispensables :
— la toxicité ;
— la bioaccumulation dont les facteurs de concentration peuvent atteindre plusieurs dizaines
de milliers ;
— la rémanence, afin que ces molécules ne soient pas détruites ni rejetées par l’organisme.
Les produits toxiques sont nombreux. Ils peuvent avoir un caractère minéral :
— métaux lourds : mercure, cadmium, nickel, cuivre, zinc, chrome, etc. ;
— cyanures, arsenic, sulfures, etc. ;
— produits présentant une acidité ou une basicité élevées.
Ils peuvent avoir aussi un caractère organique : produits phytosanitaires, pesticides,
hydrocarbures polycycliques aromatiques, composés phénolés..., solvants chlorés, etc.
3. Pollution organique
Bon nombre de rejets industriels, en particulier, ceux issus de l’industrie agroalimentaire,
renferment des matières organiques non toxiques par elles-mêmes, mais dont la dégradation
par voie bactérienne consommera l’oxygène dissous dans le cours d’eau en entraînant la mort
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des poissons par asphyxie et le développement (par le dépôt des matières organiques au fond
des rivières) de fermentations anaérobies génératrices de nuisances olfactives.
L’évolution des matières organiques, dans une eau usée, s’effectue en deux phases, du point
de vue de la consommation d’oxygène.
La première phase correspond à la demande première en oxygène.
Les composés carbonés sont détruits les premiers. À 20 °C, cette évolution s’achève en trois
semaines environ. L’influence de la température est très nette (4 semaines à 10 °C, 3 semaines
à 20 °C, 1 semaine à 30 °C).
Parallèlement s’amorce la décomposition des protéines, qui ne commence guère qu’au bout de
10 jours à 20 °C, devient ensuite prépondérante et s’étend sur une très longue période.
La deuxième phase, ou demande seconde, correspond à la minéralisation
de l’azote organique, qui ne peut évidemment être effectuée que lorsque la dégradation des
protéines est suffisamment avancée et à condition qu’il y ait à tout moment un apport
considérable d’oxygène.
Elle ne commence qu’après 20 jours, sans se superposer à la demande première. Les bactéries
qui assurent cette minéralisation procèdent en deux étapes :
— oxydation de l’azote organique ou ammoniacal en nitrites sous l’action de bactéries
nitrosantes :
- Pollution thermique
Elle résulte des rejets d’eaux à température trop élevée (eaux de refroidissement par exemple)
qui influent à la fois sur la solubilité de l’oxygène et sur l’équilibre biologique du milieu. Les
poissons les plus résistants meurent à 35 °C.
- Pollution radioactive
C’est celle occasionnée par une éventuelle radioactivité artificielle des rejets qui trouve sa
source dans l’utilisation de l’énergie nucléaire sous toutes ses formes (installations et
centrales nucléaires, exploitation de mines d’uranium, traitement des déchets radioactifs...).
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2. Mesure et contrôle de la pollution industrielle
La mesure des caractéristiques des rejets et l’évaluation quantitative de la pollution
nécessitent obligatoirement :
— le prélèvement d’un échantillon représentatif de l’eau résiduaire considérée ;
— la détermination de la concentration (exprimée en mg/L) du ou des polluants présents dans
l’eau considérée,
— enfin, la mesure des débits horaires et/ou journaliers dans de bonnes conditions,
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2. Évaluation de la pollution par des substances organiques
Une mesure globale d’appréciation est possible en utilisant comme référence la quantité
d’oxygène nécessaire à les oxyder.
On utilisera différents critères :
— la DCO ou demande chimique en oxygène (exprimée en mg O2/L) qui représente
l’enveloppe de tout ce qui est susceptible de consommer de l’oxygène (par oxydation au
bichromate de potassium en milieu sulfurique), en particulier les sels minéraux oxydables et
la majeure partie des composés organiques ;
— la DTO ou demande totale en oxygène (exprimée en mg O2/L)
Mesure la consommation d’oxygène par une technique instrumentale qui réalise l’oxydation
directe des matières organiques par une combustion catalytique à 900°C;
— la DBO5 ou demande biochimique en oxygène (exprimée en mg O2/L)
La quantité d’oxygène consommée dans les conditions d’essai (incubation à 20°C et à
l’obscurité après un laps de temps de 5 jours), pour assurer par voie bactérienne l’oxydation
biologique des matières organiques dites biodégradables ;
— les matières oxydables ou MOX (exprimées en mg O2/L) correspondent à une
moyenne pondérée de la DCO et de la DBO5, mesurées après décantation 2 h suivant la
formule :
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— pour la micropollution minérale, on dose les métaux lourds par exemple, par
spectrophotométrie d’absorption atomique;
— pour la micropollution organique, on utilise des techniques de chromatographie en
phase gazeuse ou liquide couplées éventuellement à un détecteur de masse.
Par exemple de la mesure des hydrocarbures totaux par l’indice - CH2 - ; le dosage de ces
composés, après extraction par un solvant, est réalisé par spectrométrie d’absorption dans le
domaine de l’infrarouge.
C’est le cas aussi des composés organo-chlorés, désignés par AOX, comprenant les
solvants chlorés, les pesticides chlorés, les PCB (polychlorobiphényls).
Les normes de rejets des eaux résiduaires de l’activité du traitement de surface dans quelques
pays industrialisés.