Comptes Consolides 2023
Comptes Consolides 2023
Comptes Consolides 2023
COMPTES
CONSOLIDÉS
Règles françaises
23
Mise à jour
COMPTES
CONSOLIDÉS
Règles françaises
23
A jour au 1er mars 2023
GAMME COMPTABLE
P O U R V O U S D A N S C E T T E M AT I È R E
*AUTEUR :
Marie-Jeanne MORVAN
Associée PwC, Co-auteur du Mémento Comptable,
Membre de la commission des normes comptables privées de l’ANC
Avec
Agriculture IFRS*
(juridique, fiscal, social, comptable)
Intégration fiscale
Assemblées générales (résultat d’ensemble, restructurations,
(SARL, SAS, SA) déclarations, conventions)
Fiscal
Fusions & Acquisitions*
Gestion immobilière
(achat, vente, location, copropriété)
*Auteur :
Introduction
TITRE XI Combinaison
ANNNEXES
Table alphabétique
Depuis la première application en 2000 du règlement CRC no 99-02, les règles relatives
aux comptes consolidés n’ont cessé d’évoluer et leurs interprétations de se multiplier.
Plus récemment en 2020, les travaux de modernisation du référentiel comptable français
menés par l’ANC depuis 2016 ont abouti à la publication du nouveau règlement relatif
aux comptes consolidés établis en règles françaises. Le règlement ANC no 2020-01,
applicable aux exercices ouverts depuis le 1er janvier 2021, unifie, abroge et remplace
les trois principaux règlements relatifs aux comptes consolidés en règles françaises
(Règl. CRC 99-02 pour les sociétés commerciales et entreprises publiques, Règl. CRC
99-07 pour le secteur bancaire et Règl. CRC 2000-05 pour le secteur de l’assurance).
Sont abrogés également les règlements sectoriels relatifs aux comptes consolidés des
entreprises d’investissement (Règl. CRC 2002-05), du secteur mutualiste (Règl. CRC 2002-08)
et des coopératives agricoles (Règl. CRC 2002-13).
Réglementation applicable
aux comptes consolidés
en France
Règles actuelles
et leurs évolutions futures
Plan du chapitre
Introduction 1005
Section I Référentiels applicables aux comptes consolidés 1010
Section II Référentiel français de consolidation 1020
I. Liens entre les règles générales et les règles spécifiques
de consolidation 1020
II. Evolutions du Code de commerce en 2015
III. Remplacement du règlement CRC no 99-02
par le règlement ANC no 2020-01 à compter
du 1er janvier 2021 1070
Section III Evolutions futures : modernisation du référentiel
comptable français 1180
1001 Synthèse
► Pour les groupes soumis aux règles françaises, les règles comptables
générales sont applicables en l’absence de règles spécifiques (no 1020).
Celles-ci proviennent des deux textes suivants :
– le Code de commerce, partie législative (art. L 233-16 à L 233-26) et partie
réglementaire (art. R 233-3 à R 233-16) ;
– le règlement ANC no 2020-01.
Introduction
1005 Hiérarchisation des sources du droit Le droit français repose sur un
ensemble de règles formelles hiérarchisées et, dans ce cadre, la comptabilité ne constitue
pas un domaine à part. Ainsi, la hiérarchie des sources de la réglementation s’y applique
sans exception. Mais les sources de droit sont d’origines diverses :
– réglementation internationale (traités internationaux, règlements européens, directives
et décisions européennes) ;
– textes législatifs (lois et ordonnances ayant fait l’objet d’une loi de ratification) ;
– textes réglementaires (décrets et arrêtés) ;
– jurisprudence nationale (décisions des tribunaux) ;
– doctrine (autres sources).
Cet ouvrage cite parfois des positions doctrinales devenues caduques (car faisant expressé-
ment référence au règlement CRC no 99-02 abrogé), notamment lorsqu’elles permettent de
préciser ou de compléter des dispositions reprises par le règlement ANC no 2020-01 à
(quasiment) l’identique (sur les sources doctrinales, voir Mémento Comptable no 3315 s.).
Pour plus de détails, voir Mémento Comptable no 2740 s.
SECTION I
Référentiels applicables
aux comptes consolidés
1010 Deux référentiels sont applicables aux comptes consolidés en France
1. Les normes IFRS, telles qu’adoptées par la Commission européenne (conformé-
ment au mécanisme d’approbation instauré par le règlement CE no 1606/2002), sont
obligatoires pour les sociétés cotées sur un marché réglementé (voir no 1012) et
optionnelles pour les sociétés non cotées sur un marché réglementé (voir no 1014).
2. Les règles françaises (en particulier, le règlement ANC no 2020-01 relatif aux comptes
consolidés) sont applicables par les sociétés non cotées sur un marché réglementé qui
n’optent pas pour le référentiel IFRS (voir no 1014).
Le règlement ANC no 2020-01 s’applique également pour l’établissement de comptes
combinés (voir no 9310 s.).
Remarque – Comptes intermédiaires Des comptes consolidés intermédiaires en règles
françaises peuvent devoir être établis par des sociétés sur une base obligatoire (par exemple,
clôture semestrielle pour les sociétés dont les titres sont admis aux négociations sur Euronext
Growth) ou sur une base volontaire. En l’absence de dispositions spécifiques aux modalités
d’établissement des comptes intermédiaires prévues par le règlement ANC no 2020-01, ces
comptes devraient être établis, à notre avis, sur la base de la recommandation CNC no 99-R-01
relative aux comptes intermédiaires qui définit les grands principes de présentation, de
comptabilisation et d’évaluation à appliquer pour l’établissement de tels comptes (pour plus
de détails, voir Mémento Comptable no 65385 s.).
En France, cette possibilité d’option a été offerte aux comptes consolidés établis par
des sociétés non cotées sur un marché réglementé par l’ordonnance no 2004-1382 du
20 décembre 2004 (art. 1). Ce texte a modifié l’article L 233-24 du Code de commerce en
dispensant les sociétés tenues d’établir et de publier des comptes consolidés (en application
des dispositions de l’article L 233-16 du Code de commerce) de se conformer aux règles
comptables prévues par les articles L 233-17-2 à L 233-23 et L 233-25 du Code de commerce.
Cette option est également ouverte aux personnes morales non cotées établissant des
comptes consolidés sur une base volontaire, c’est-à-dire sans y être tenues en raison de
leur forme juridique ou de la taille de leur groupe.
Les sociétés (non cotées sur un marché réglementé) qui n’optent pas pour les IFRS
appliquent les règles françaises, c’est-à-dire le règlement ANC no 2020-01.
Sociétés
obligatoires interdites interdites obligatoires
cotées (1)
obligatoires
Sociétés possibles
(2) obligatoires sauf interdites
non cotées sur option
option IFRS
(1) Sociétés dont les titres sont inscrits sur un marché réglementé.
(2) Sociétés dont les titres ne sont pas inscrits sur un marché réglementé (sociétés non
cotées ou cotées sur Euronext Growth ou Euronext Access).
(3) Il s’agit des normes et interprétations publiées par l’IASB telles qu’adoptées par la
Commission européenne.
SECTION II
Référentiel français
de consolidation
Règles spécifiques
Règles générales
de consolidation (1)
Règles spécifiques
Règles générales
de consolidation (1)
(1) Les textes intégraux fixant les règles spécifiques aux comptes consolidés, issus du Code de
commerce et du règlement ANC no 2020-01, sont reproduits intégralement en annexe de cet
ouvrage (voir no 9510 s.).
1022 Le règlement ANC no 2020-01 précise qu’il doit être tenu compte des objectifs
d’information financière propres aux comptes consolidés (voir no 3043 s.). Pour ce
faire, plusieurs dispositions du règlement précité aboutissent à une certaine autonomie
des comptes consolidés par rapport aux comptes individuels.
Par exemple, le règlement :
a. affirme le caractère obligatoire de l’élimination des écritures à caractère fiscal
comptabilisées dans les comptes individuels (voir no 3320 s.) ;
b. prévoit des méthodes comptables d’application obligatoire qui ne sont, pour la
plupart, que des méthodes de référence, voire interdites, dans les comptes individuels
(voir no 3369 s.) ;
c. prévoit l’usage, sur option, des méthodes comptables applicables dans les comptes
individuels lorsqu’un choix est possible, tout en précisant que ces méthodes sont
retenues pour l’établissement des comptes consolidés indépendamment de celles
retenues par la société mère consolidante et/ou les entités consolidées dans leurs
comptes individuels (voir no 3490 s.) ;
d. prévoit l’usage de méthodes comptables optionnelles propres aux comptes
consolidés pouvant déroger aux règles générales d’évaluation fixées pour les comptes
individuels (possibilité ouverte par l’article L 233-23 du Code de commerce ; voir
no 3438 s.) ;
e. précise les modalités de mise en œuvre du principe d’homogénéité dans les groupes
multisectoriels, notamment la nature des méthodes spécifiques qui doivent être
maintenues dans les comptes consolidés (voir no 3363).
Exercices ouverts
(1)
Seuils à compter du
1er janvier 2016
Bilan < 24 M€
(1) Respect de 2 des 3 seuils pendant deux exercices consécutifs. Pour plus de détails sur le
calcul et l’application des seuils, voir no 9208-5.
Pour les exercices ouverts jusqu’au 31 décembre 2015 Les seuils à ne pas dépasser étaient
les suivants :
– total bilan : 15 M€ ;
– montant net du chiffre d’affaires : 30 M€ ;
– nombre moyen de salariés : 250.
Règles de consolidation
1034 a. Possibilité de ne pas amortir les écarts d’acquisition (C. com. art. R 233-5
modifié par décret 2015-903 du 23-7-2015 ; Dir. art. 12.11) Le Code de commerce a été
modifié afin que l’amortissement des écarts d’acquisition ne soit plus systématique mais
fonction de la durée d’utilisation de chaque écart d’acquisition. Ainsi, pour les exercices
ouverts à compter du 1er janvier 2016 :
– seuls les écarts d’acquisition dont la durée d’utilisation est limitée sont amortissables
sur cette durée ;
– les écarts d’acquisition comptabilisés à l’actif font l’objet d’une dépréciation (que leurs
durées d’utilisation soient limitées ou non) lorsque leur valeur d’inventaire est inférieure à
leur valeur comptable.
C’est le règlement ANC no 2020-01 qui fixe les critères permettant de déterminer la durée
d’utilisation, limitée ou non, de l’écart d’acquisition comptabilisé à l’actif et les conditions dans
lesquelles l’écart d’acquisition comptabilisé au passif est rapporté au résultat (voir no 5185 s.).
a. Méthodes d’évaluation
2o al. Les immobilisations cor- Méthode supprimée car L’ANC a choisi de ne pas
porelles amortissables et les stocks non prévue par la Dir. reprendre cette
peuvent être inscrits à leur valeur 2013/34/UE. disposition dans le Règl.
de remplacement à la clôture de Cette méthode a CRC 99-02, confirmant la
l’exercice ; les contreparties de ces également été supprimée suppression faite dans le
retraitements sont isolées dans des de l’art. L 233-23 du Code Code de commerce.
postes appropriés. de commerce.
4o al. Les intérêts des capitaux Méthode supprimée de Disposition applicable sur
empruntés pour financer la l’art. R 233-10 du Code de option aux comptes
fabrication d’un élément de l’actif commerce mais consolidés en vertu de
circulant peuvent être inclus dans maintenue dans le Code l’art. L 233-22 qui renvoie
son coût lorsqu’ils concernent la de commerce aux principes comptables
période de fabrication. (art. 123-178 2o) en tant et aux règles d’évaluation
qu’option comptable applicables aux comptes
générale applicable aux individuels (voir no 3526).
comptes individuels.
8o al. Lorsque des capitaux sont Disposition supprimée de Cette disposition a été
reçus en application de contrats l’art. R 233-10 du Code réintroduite par l’ANC
d’émission ne prévoyant ni de de commerce. dans le Règl. CRC 99-02
remboursement à l’initiative du par le Règl. ANC 2016-08
prêteur, ni de rémunération applicable aux exercices
obligatoire en cas d’absence ou ouverts à compter du
d’insuffisance de bénéfice, ceux-ci 1er janvier 2016
peuvent être inscrits au bilan (voir no 3476).
consolidé à un poste de capitaux
propres.
9o al. Les biens détenus par des Disposition maintenue à Dispositions également
organismes qui sont soumis à des l’art. R 233-10 du Code prévues dans le Règl.
règles d’évaluation fixées par des de commerce. CRC 99-02 (voir no 3363).
lois particulières peuvent être Toutefois le Règl. CRC
maintenus dans les comptes 99-02 impose (et non
consolidés à la valeur qui résulte autorise comme le Code
de l’application de ces règles. de commerce) le maintien
des règles juridiques
spécifiques.
(1) Sur le remplacement du règlement CRC no 99-02 par le règlement ANC no 2020-01 pour
les exercices ouverts à compter du 1er janvier 2021, voir no 1070 s.
b. Informations en annexe
1o al. Les principes comptables et les Dispositions déjà prévues par le Règl.
méthodes d’évaluation appliqués aux divers CRC 99-02 § 421-c (voir no 7420 s.).
postes du bilan et du compte de résultat La précision du Code de commerce, non
consolidés, en précisant celles de ces reprise dans le Règl. 99-02, selon laquelle il
méthodes qui ont été retenues en application convient de préciser les méthodes
de l’article R 233-10. optionnelles spécifiques applicables aux
comptes consolidés est, à notre avis,
toujours applicable au titre des méthodes
comptables et des informations d’importance
significative à fournir afin de permettre
d’apprécier les comptes.
5o al. Le nom, le siège et, pour les Dispositions déjà prévues par le Règl.
entreprises françaises, le numéro unique CRC 99-02 § 422 (voir no 7443 s.).
d’identification des entreprises consolidées La précision selon laquelle « l’identification
par intégration globale ainsi que la fraction des entreprises […] » se fera (comme le
du capital détenue directement ou prévoyait le Code de commerce
indirectement. antérieurement) par le nom et le siège des
entreprises comprises dans le périmètre de
6o al. Le nom, le siège et, pour les consolidation a été réintroduite dans le Règl.
entreprises françaises, le numéro unique CRC 99-02 par le Règl. ANC 2016-08.
d’identification des entreprises consolidées
par mise en équivalence ainsi que la fraction
du capital détenue directement ou
indirectement.
8o al. La liste des principales entreprises Dispositions déjà prévues par le Règl.
composant le poste « titres de CRC 99-02 § 424-a (voir no 7484).
participations » au bilan consolidé, en
précisant leur nom et leur siège, la fraction
de leur capital détenue directement ou
indirectement, le montant de leurs capitaux
propres, celui du résultat du dernier exercice
ainsi que la valeur nette comptable des titres
concernés.
9o al. Le montant global de celles des dettes Dispositions déjà prévues par le Règl.
figurant au bilan consolidé dont la durée CRC 99-02 § 424-b (voir no 7508).
résiduelle est supérieure à cinq ans et celui La précision selon laquelle il convient de
des dettes couvertes par des sûretés donner, pour les sûretés réelles, « l’indication
réelles données par des entreprises de leur nature et de leur forme » a été
comprises dans la consolidation, avec réintroduite dans le Règl. CRC 99-02 par le
l’indication de leur nature et de leur forme. Règl. ANC 2016-08 (en ce sens, la directive
comptable unique 2013/34/UE, art. 16 g).
10o al. Le montant global des engagements Dispositions déjà prévues par le Règl.
financiers qui ne figurent pas au bilan CRC 99-02 § 425 (voir no 7526).
consolidé, pris envers les tiers par
l’ensemble des entreprises consolidées par
intégration,
… le montant des engagements en matière Dispositions déjà prévues à l’art. L 123-10 du
de pensions et indemnités assimilées d’une Code de commerce (voir no 7528).
part,
… le montant des engagements financiers à Dispositions déjà prévues dans le Règl.
l’égard des entreprises liées au sens du 9o CRC 99-02 § 425 (voir no 7526).
de l’article R 123-196 mais non consolidées
par intégration d’autre part, sont mentionnés
distinctement.
11o al. Le montant des rémunérations Dispositions déjà prévues par le Règl.
allouées au titre de l’exercice aux membres CRC 99-02 § 425 (voir no 7551).
des organes d’administration, de direction
et de surveillance de la société consolidante,
à raison de leurs fonctions dans les
entreprises contrôlées au sens de l’article
L 233-16. Ces informations sont données de
façon globale pour les membres de chacun
de ces organes ; il en est de même du
montant des engagements en matière de
pensions et indemnités assimilées dont
bénéficient les anciens membres de ces
organes.
12o al. Le montant des avances et des Dispositions déjà prévues par le Règl.
crédits accordés aux membres des CRC 99-02 § 425 (voir no 7551).
organes d’administration, de direction et La précision du Code de commerce selon
de surveillance de la société consolidante par laquelle le montant est indiqué de façon
cette société et par les entreprises placées globale pour les membres de chacun des
sous son contrôle avec l’indication des organes de direction a été réintroduite dans
conditions consenties ; ce montant est le Règl. CRC 99-02 par le Règl. ANC 2016-08.
indiqué de façon globale pour les membres
de chacun de ces organes.
13o al. La ventilation du chiffre d’affaires Dispositions déjà prévues par le Règl.
consolidé par secteurs d’activité et par zones CRC 99-02 § 425 (voir no 7540).
géographiques. Sur la dispense prévue en cas de préjudice
grave, voir ci-après.
14o al. L’effectif moyen employé, au cours Dispositions déjà prévues par le Règl.
de l’exercice, dans les entreprises CRC 99-02 § 424-c (voir no 7516).
consolidées par intégration ainsi que les
charges de personnel correspondantes si
elles n’apparaissent pas distinctement au
compte de résultat consolidé ; il est procédé
à la ventilation par catégories de cet effectif.
15o al. Les montants d’impositions différées Disposition réintroduite dans le Règl.
et la variation de ces montants au cours de CRC 99-02 par le Règl. ANC no 2016-08
l’exercice si ces informations n’apparaissent § 424-b (voir no 7523).
pas distinctement au bilan et au compte de
résultat consolidés.
16o al. Le montant net des éléments du Dispositions déjà prévues par le Règl.
compte de résultat qui présentent un CRC 99-02 § 424 c.
caractère exceptionnel pour l’ensemble Sur la non-suppression du résultat
consolidé s’ils n’apparaissent pas exceptionnel en France, voir no 1036.
distinctement au compte de résultat
consolidé.
17o al. Le montant total des honoraires des Cette disposition a été réintroduite dans le
commissaires aux comptes figurant au Règl. CRC 99-02 par le Règl. ANC 2016-08
compte de résultat consolidé de l’exercice, en tenant compte des modifications
en séparant les honoraires facturés au titre apportées par la directive comptable unique
du contrôle légal des comptes consolidés de no 2014/56/UE (voir no 7552).
ceux facturés au titre des conseils et
prestations de services entrant dans les
diligences directement liées à la mission de
contrôle légal des comptes consolidés, telles
qu’elles sont définies par les normes
d’exercice professionnel mentionnées au II
de l’article L 822-11.
18o al. La nature, l’objectif commercial et Cette disposition a été supprimée du Code
l’impact financier des opérations non de commerce sans avoir été transposée dans
inscrites au bilan consolidé à condition, le Règl. CRC 99-02.
d’une part, que les risques ou les avantages Cette information n’est donc plus requise par
en résultant soient significatifs et, d’autre les règles françaises en vigueur à compter du
part, que les informations concernant ces 1er janvier 2016.
risques ou avantages soient nécessaires à Toutefois, les informations portant sur les
l’appréciation de la situation financière des opérations non inscrites au bilan sont, à notre
sociétés ou entités incluses dans le périmètre avis, à indiquer en annexe des comptes
consolidé. Un règlement du Comité de la consolidés, la directive comptable unique
réglementation comptable précise les no 2013/34/UE (art. 17.1.p) confirmant cette
modalités d’application du présent alinéa. obligation (voir no 7527).
19o al. La liste des transactions effectuées Dispositions déjà prévues par le Règl.
avec des parties liées, au sens de l’article CRC 99-02 § 425 (voir no 7550).
R 123-199-1, par la société consolidante, une
société ou une entité incluse dans le
périmètre de consolidation. Cette liste est
établie pour les transactions qui ne sont pas
internes au groupe consolidé, qui présentent
une importance significative et n’ont pas été
conclues aux conditions normales du marché.
Les modalités d’élaboration de cette liste
sont précisées par un règlement du Comité
de la réglementation comptable.
Si certaines des indications prévues aux 5o, Cette disposition a été réintroduite dans le
6o, 7o, 8o ou 13o al. ci-dessus sont omises en Règl. CRC 99-02 par le Règl. ANC 2016-08
raison du préjudice grave qui pourrait résulter (voir no 7444, 7484 et 7540).
de leur divulgation, il est fait mention du A noter que la directive comptable unique
caractère incomplet des informations (art. 18.2 sur renvoi de l’art. 28.1 et 28.3)
données. prévoit que les Etats membres peuvent, sur
option, autoriser ou non cette dérogation.
(1) Sur le remplacement du règlement CRC no 99-02 par le règlement ANC no 2020-01 pour
les exercices ouverts à compter du 1er janvier 2021, voir no 1070 s.
maintenue dans le Code de commerce (C. com. art. R 123-192), cet agrégat reste
applicable en France (voir no 3530).
Le règlement ANC no 2022-06 du 4 novembre 2022 (en cours d’homologation,
www.anc.gouv.fr) modifiant le plan comptable général en vue de moderniser les états
financiers et la nomenclature des comptes comporte une nouvelle définition du résultat
exceptionnel (voir no 1180).
b. Suppression de la dérogation au principe d’homogénéité La directive comptable unique
précitée prévoit la suppression de la dérogation (prévue antérieurement par la 7e directive du
13-6-1983) autorisant les entreprises à ne pas effectuer les retraitements d’homogénéité
lorsque ces retraitements sont de coût disproportionné et d’incidence négligeable sur le
patrimoine, la situation financière et le résultat consolidé. Toutefois, cette disposition ayant été
maintenue dans le Code de commerce, elle reste applicable en France (C. com. art. L 233-22
modifié par ord. 2015-900 du 23-7-2015 et R 233-8 ; voir no 3060 et 4591).
c. Suppression de la présentation du compte de résultat sous forme de tableau La
directive comptable unique précitée prévoit la suppression (art. 13 et annexes V et VI)
de la possibilité de présenter le compte de résultat sous forme de tableau. Toutefois, la
présentation sous forme de tableau du compte de résultat ayant été maintenue dans le
Code de commerce, elle reste applicable en France (C. com. art. R 233-11 modifié par
décret 2015-903 du 23-7-2015 ; voir no 7208).
d. Principe de prédominance de la substance sur l’apparence Selon la directive
comptable unique précitée, les postes du bilan et du compte de résultat sont comptabilisés
et présentés en se référant à la substance des transactions ou du contrat concerné tant
dans les comptes individuels que consolidés, tout en permettant aux Etats membres qui
le souhaitent de ne pas contraindre les entreprises à l’appliquer (art. 6 § 3). Dans le cadre
de la transposition de la directive (notamment dans le Code de commerce et dans le PCG),
la France n’a pas choisi d’en exempter les entreprises mais réserve sa mise en œuvre au
normalisateur dans le cadre de l’élaboration des textes comptables, tant pour les comptes
individuels que pour les comptes consolidés (voir no 3046). Désormais, la référence
explicite au principe de prédominance de la substance sur l’apparence est définitivement
supprimée du référentiel français, n’étant pas reprise par le règlement ANC no 2020-01
(voir no 1078).
Les principaux changements apportés par le nouveau règlement de l’ANC, notamment par
rapport au règlement CRC no 99-02, concernent les thèmes développés ci-après.
1. L’entité consolidante conclut un contrat de crédit-bail le 1er mars 2021 N’ayant pas
opté pour l’inscription à l’actif du preneur des contrats de location-financement (méthode
préférentielle selon le Règl. CRC 99-02), le groupe ne procède à aucun retraitement du contrat
dans ses comptes consolidés clos au 30 juin 2021.
Dans le cadre de la première application du règlement ANC no 2020-01, le groupe n’est pas
obligé de retraiter, dans ses comptes consolidés clos au 30 juin 2022, les écritures passées
dans les comptes individuels de l’entité consolidante au titre du contrat de crédit-bail conclu
le 1er mars 2021, celui-ci ayant été conclu antérieurement à la date de première application
du règlement ANC no 2020-01, soit le 1er juillet 2021.
2. Le groupe comptabilisait les gains et pertes de change latents en résultat consolidé
Cette méthode (préférentielle selon le Règl. CRC 99-02) n’étant plus autorisée par le
règlement ANC no 2020-01, le groupe doit appliquer dans ses comptes consolidés clos au
30 juin 2022 les règles du PCG. Ainsi :
– les gains et pertes de change latents sont comptabilisés au bilan consolidé en écarts de
conversion ;
– en cas de perte latente, une provision pour perte de change doit être comptabilisée (sauf
couverture de change) ;
– la fiscalité différée doit être revue en conséquence, le traitement n’étant plus aligné sur les
règles fiscales.
En revanche, les pertes et gains de change latents enregistrés en résultat consolidé au 30 juin
2021 ne sont pas retraités.
3. Le groupe provisionnait au bilan la totalité des engagements de retraite et avantages
assimilés L’entrée en vigueur du règlement ANC no 2020-01 ne permet pas de revenir sur le
choix du groupe qui avait opté pour la méthode préférentielle conformément au règlement
CRC no 99-02. En effet, le provisionnement des engagements de retraite (FAQ CNOEC
Comptes consolidés mars 2022, www.experts-comptables.fr) :
– constituait un choix irrévocable dans les comptes consolidés selon l’ancien règlement ;
– relève désormais d’une méthode de référence du PCG également d’application irréversible
dans les comptes individuels et consolidés (Règl. ANC 2020-01 art. 271-2 et 271-3).
2. Exceptions Les entités peuvent choisir d’appliquer de manière rétrospective une ou
plusieurs des méthodes comptables obligatoires suivantes (Règl. ANC 2020-01 art. 4 1o) :
Pour plus de détails sur les méthodes comptables obligatoires dans les comptes consolidés,
voir no 3369 s.
– comptabilisation au bilan du preneur des contrats de crédit-bail et des contrats assimilés ;
Ainsi dans l’exemple ci-avant, s’il opte pour l’application rétrospective de cette méthode
comptable, le groupe devra retraiter le contrat de crédit-bail conclu le 1er mars 2021 en
l’inscrivant à l’actif comme s’il l’avait fait dès l’origine.
– étalement des primes d’émission, des primes de remboursement et des frais d’émission
des emprunts ;
– comptabilisation des frais d’établissement en charges ;
– comptabilisation à l’actif des coûts visés aux articles 213-8 (coût d’entrée des immobili-
sations corporelles), 213-22 (coût d’entrée des immobilisations incorporelles), 221-1 (coût
d’entrée des titres immobilisés) et 222-1 (coût d’entrée des VMP) du PCG.
Si les groupes choisissent d’appliquer rétrospectivement une ou plusieurs des méthodes
susvisées, ils doivent le faire, à notre avis, selon les modalités prescrites par le PCG
(art. 122-3) pour les changements de méthodes comptables.
Pour plus de détails sur le traitement des changements de méthodes comptables, voir no 3424 s.
b. Etats de synthèse Les entités doivent présenter l’exercice comparatif de leurs états de
synthèse selon le format prescrit par le règlement ANC no 2020-01 (art. 4 3o ).
Pour les modifications apportées aux états de synthèse consolidés (voir no 1084).
c. Dispositions transitoires En réponse à la saisine de la CNCC du 14 février 2022 portant
sur des difficultés d’application pratique du règlement ANC no 2020-01, l’Autorité des
SECTION III
Evolutions futures :
modernisation du référentiel
comptable français
1180 L’ANC a lancé, depuis 2016, un chantier de modernisation du référentiel
comptable français. Outre le règlement ANC no 2020-01 relatif aux comptes consolidés,
les travaux engagés par l’ANC ont abouti à deux projets de règlement en 2019 et 2021
portant notamment sur les thèmes suivants :
1. Comptabilisation du chiffre d’affaires L’ANC a entamé cette phase du projet en
septembre 2016 avec pour objectif de compléter et d’enrichir le PCG dont les règles, assez
Périmètre et méthodes
de consolidation
Entités à retenir
dans le périmètre
de consolidation
et méthodes
de consolidation
applicables
Plan du chapitre
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
2001 Synthèse
► Le contrôle exclusif est défini comme étant le pouvoir de diriger les politiques
financière et opérationnelle d’une entité afin de tirer avantage de ses activités
(no 2019). Le contrôle exclusif peut prendre trois formes différentes :
– Le contrôle de droit : il résulte de la détention directe ou indirecte de la
majorité des droits de vote en assemblée générale ordinaire (no 2023 s.).
– Le contrôle contractuel : il résulte de la possibilité, en vertu d’un contrat ou
de clauses statutaires, pour l’entité consolidante d’utiliser ou d’orienter l’utilisa-
tion des actifs, passifs et éléments de hors bilan de l’entité contrôlée de la
même manière qu’elle contrôle ses propres actifs, passifs et éléments de hors
bilan (no 2024).
– Le contrôle de fait : il résulte de la possibilité pour l’entité consolidante de
diriger durablement les politiques financière et opérationnelle d’une autre entité
sans en détenir la majorité des droits de vote ou sans qu’aucun contrat formalisé
ne lui permette d’y exercer une influence dominante. Le contrôle de fait peut
être présumé par la détention d’au moins 40 % des droits de vote (no 2031 s.)
ou démontré notamment par la désignation de la majorité des membres des
organes de direction (no 2033 s.).
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
► Les entités sous contrôle exclusif doivent être consolidées par intégration
globale et ce, même lorsqu’elles relèvent de secteurs d’activité différents de
l’activité principale du groupe (no 2087) ou qu’il s’agit d’une entité ad hoc dont
l’entité dominante n’en détient pas de titre de capital (no 2024 s.).
► Les entités sous contrôle conjoint doivent être consolidées par intégration
proportionnelle et ce, même pour celles relevant de secteurs d’activité
différents de l’activité principale du groupe (no 2094).
Remarques importantes :
1. Ce chapitre présente, analyse et fait un point exhaustif sur les règles françaises de
consolidation relatives au périmètre et aux méthodes de consolidation applicables par
l’ensemble des groupes aux exercices ouverts à compter du 1er janvier 2023, sans aborder
toutefois les spécificités sectorielles prévues par le règlement ANC no 2020-01 pour les
groupes du secteur bancaire et les groupes d’assurance.
2. Les références aux positions doctrinales faisant expressément référence au règlement
CRC no 99-02 abrogé sont citées dans ce chapitre, notamment lorsqu’elles viennent
préciser ou compléter des dispositions reprises par le règlement ANC no 2020-01 à
(quasiment) l’identique.
3. Pour les informations à fournir dans l’annexe des comptes consolidés sur le périmètre
et les méthodes de consolidation, voir no 7444 s.
SECTION I
Détermination du périmètre
de consolidation
2011 En dehors des cas d’exclusion très limités énumérés aux no 2522 et 2532, le
périmètre de consolidation doit comprendre (C. com. art. L 233-18 et Règl. ANC 2020-01
art. 211-1 et 211-2) :
– l’entité consolidante, c’est-à-dire celle qui contrôle, exclusivement ou conjointement
d’autres entités ou qui exerce sur elles une influence notable ;
– les entités sur lesquelles l’entité consolidante exerce un contrôle exclusif (voir
no 2019 s.) ;
– les entités communes à plusieurs groupes qui y exercent un contrôle conjoint (voir
no 2042 s.) ;
– les entités sur lesquelles l’entité consolidante exerce une influence notable (voir
no 2055 s.).
Les entités contrôlées ou sous influence notable doivent être comprises dans le périmètre
de consolidation quelle que soit leur forme juridique (Règl. ANC 2020-01 art. 211-2).
Rappel Les obligations et exemptions d’établissement et de publication de comptes
consolidés sont régies par le Code de commerce (voir no 9206 s.).
1. Contrôle de droit
Contrôle présumé en cas de détention directe ou indirecte
de la majorité des droits de vote
100 %
50 % 24 % Holding H
Tête de
groupe
26 %
Filiale F
2023-1 Principe Les droits de vote à prendre en compte pour apprécier l’existence
d’un contrôle de droit de l’entité consolidante sur une autre entité sont les droits de
vote détenus en assemblée générale ordinaire de cette entité et non ceux détenus en
assemblée générale extraordinaire (Bull. CNCC no 117, mars 2000, EC 99-81, p. 85 s.).
En effet (Bull. CNCC précité) :
– la détention de la majorité des droits de vote en AGO d’une entité permet de contrôler la
désignation des membres de l’organe d’administration de cette entité et donc les décisions
financières et opérationnelles de l’entité elle-même ;
– les décisions prises en AGE ne portent généralement pas sur la direction des politiques
financière et opérationnelle de l’entité ;
– la détention de plus de 50 % des droits de vote dans une entité est suffisante, selon le
règlement ANC no 2020-01, pour présumer l’existence du contrôle exclusif, alors qu’il convient
d’avoir une majorité des 2/3 pour les décisions prises en AGE.
Remarque Pour les cas exceptionnels où la détention de plus de 50 % des droits de vote ne
confère pas le contrôle exclusif, voir no 2023.
2. Contrôle contractuel
Définition du contrôle contractuel
Selon le bulletin CNCC (no 97, mars 1995, EC 93-65, p. 102 s.), l’influence dominante doit
résulter d’un contrat, ou d’une clause statutaire, établi de manière formelle.
Le règlement ANC no 2020-01 (art. 211-3) précise que l’influence dominante existe dès
lors que l’entité consolidante a la possibilité d’utiliser ou d’orienter l’utilisation des actifs,
passifs et éléments de hors bilan de l’entité contrôlée de la même façon qu’elle
contrôle ses propres actifs, passifs et éléments de hors bilan.
Cette précision rejoint la position CNCC du bulletin précité, qui stipule que l’influence
dominante doit être non seulement de nature économique ou commerciale, mais également
plus généralement basée sur un véritable pouvoir de direction.
En outre, la CNCC apporte les précisions suivantes :
– dans le cadre d’un accord de joint-venture, la CNCC rappelle que le contrôle exclusif est
établi dès lors qu’il est démontré que l’entité consolidante est en mesure d’orienter les affaires
d’une entité de manière unilatérale, quelles que soient les circonstances, sans être exposée
au risque que l’un des autres actionnaires puisse s’y opposer (Bull. CNCC no 203, septembre
2021, EC 2021-08) ;
– dans le cadre d’un contrat de concessionnaire commercial, la CNCC précise ainsi que le
concédant exerce un pouvoir de nature économique et commerciale sur le concessionnaire,
par exemple, en fixant le prix de revente des produits ou en exerçant un contrôle étroit sur le
distributeur (Bull. CNCC no 132, décembre 2003, EC 2003-61, p. 667 s.).
En revanche, le concédant ne dispose pas d’un véritable pouvoir de décision dans l’entreprise
concessionnaire, le concessionnaire bénéficiant des avantages de ses activités et assumant
seul les risques associés à ses activités. Le concédant n’a donc pas la possibilité d’utiliser ou
d’orienter l’utilisation des actifs du concessionnaire de la même façon qu’il contrôle ses
propres actifs. En conséquence, le concédant n’exerce pas une influence dominante en vertu
d’un contrat.
2026-1 Exemples d’entités ad hoc Par exemple, une entité ad hoc peut être
créée pour :
– gérer ou acquérir un actif significatif (un immeuble, par exemple) loué à une seule entité, qui,
le plus souvent, était le propriétaire précédent de l’actif (structure dite de « defeasance » ou de
cantonnement) ;
Toutefois, une SCI louant ses immeubles uniquement à un groupe, avec lequel elle n’a pas
de lien capitalistique, ne peut être considérée comme une entité ad hoc contrôlée par le
groupe si elle n’est pas engagée à renouveler les baux exclusivement aux sociétés du groupe
(Bull. CNCC no 171, septembre 2013, EC 2012-73, p. 567 s.).
– effectuer des travaux de recherche et développement pour le compte exclusif d’une
entité qui assume les risques liés à cette activité, le risque pris par les bailleurs de fonds
extérieurs étant contractuellement limité ;
– gérer un portefeuille de créances pour le compte d’une seule entité [opérations de titrisa-
tion avec transfert des créances à un organisme de titrisation (sociétés de titrisation ou
fonds communs de titrisation, FCT)], voir no 2027-1 ;
Les opérations de titrisation consistent à céder des créances à un organisme de titrisation qui
émet en contrepartie des parts placées auprès d’investisseurs institutionnels ou privés. Le
paiement des sommes en principal et en intérêt dues au titre de ces parts est assuré au
moyen des sommes encaissées au titre des créances transférées.
Pour un exemple d’analyse d’opérations de titrisation de créances commerciales, voir
no 2160 s.
Pour les critères de consolidation spécifiques aux organismes de titrisation de créances, voir
no 2027-1.
– gérer une activité ainsi externalisée par le groupe ;
– financer des biens donnés en location, par la mise en place d’une structure de portage
de crédit-bail ;
Pour un exemple d’analyse d’une telle structure, voir no 2148 s.
– fournir des biens et services de nature cohérente avec les opérations courantes
principales et centrales de l’entité, qui sans l’existence de l’entité ad hoc auraient dû être
fournis par l’entité elle-même ;
– gérer le portefeuille de placements antérieurement inscrit à l’actif de l’entité et géré
directement par elle : par exemple, création d’une structure indépendante ayant la forme
d’une Sicav de capitalisation dont la majorité du capital est détenue par l’entité ayant initié
l’opération ;
– gérer les placements des salariés dans le cadre d’un Plan Epargne Entreprise (PEE) :
création d’un fonds commun de placement d’entreprise (FCPE) ayant pour objet la
constitution d’un portefeuille de valeurs mobilières et ne pouvant recevoir que les sommes
versées dans le cadre du PEE.
En revanche, un franchisé ou un concessionnaire ne répondent pas à la définition des
entités ad hoc. En effet, le franchisé et le concessionnaire exercent leur activité pour leur
propre compte, en assumant les risques et en tirant les avantages de leur activité, même
s’ils sont dépendants d’une autre entité pour la fourniture de biens ou de services.
En ce sens, le bulletin CNCC (no 132, décembre 2003, EC 2003-61, p. 667 s.) qui précise que
dans le cadre d’un contrat de concessionnaire commercial, les concessionnaires ne répondent
pas à la définition des entités ad hoc en l’absence d’influence dominante en vertu d’un contrat
(voir no 2024).
2026-3 Finalité des entités ad hoc L’entité qui recourt à des entités ad hoc
cherche à alléger son bilan d’un ou de plusieurs actifs devant normalement être financés
par des fonds propres ou des fonds empruntés. Un tel montage lui permet d’améliorer son
ratio de solvabilité ou d’endettement et, si l’opération est bien montée, de se refinancer à
des conditions généralement plus intéressantes que celles qu’elle aurait obtenues
directement.
La question qui se pose donc dans tous ces montages est de savoir si, sur le plan
comptable, les actifs ont bien été transférés à l’entité ad hoc (c’est-à-dire s’ils peuvent
être sortis du bilan de l’entité cédante) et si l’entité cédante contrôle ou non cette entité
(c’est-à-dire si elle doit ou non la consolider par intégration globale, réintégrant ainsi, en
pratique, les actifs transférés).
Compte tenu de la complexité des montages – souvent conçus sans lien de capital ou
avec un lien très faible entre l’entité ad hoc et l’entité pour laquelle cette entité exerce
son activité – il convient d’adopter une démarche très rigoureuse, fondée sur l’analyse des
contrats liant les différentes parties prenantes, pour apprécier l’existence ou non d’un
contrôle de l’entité ad hoc et la nécessité de consolider, en conséquence, cette entité.
2027 Appréciation du contrôle des entités ad hoc Une entité ad hoc doit être
incluse dans le périmètre de consolidation dès lors qu’une ou plusieurs entités contrôlées
ont le contrôle de l’entité ad hoc, notamment en vertu de contrats, d’accords ou de
clauses statutaires, et ce, même en l’absence de détention de titres de capital de l’entité
ad hoc.
a. Cas général Les trois critères à prendre en considération pour apprécier le contrôle
d’une entité ad hoc sont les suivants (Règl. ANC 2020-01 art. 211-8) :
Remarque Pour l’AMF (Bull. COB no 365, février 2002, p. 36), tout dispositif impliquant une
entité ad hoc doit être examiné dans sa globalité et, au-delà des éléments spécifiques énoncés
par le règlement ANC no 2020-01 et détaillés ci-après, à la lumière du principe essentiel de
prédominance de la substance sur l’apparence énoncé par le règlement CRC no 99-02 (§ 300)
et maintes fois rappelé par l’AMF. Même si le règlement ANC no 2020-01 ne fait plus mention
de ce principe, la rédaction de l’article 211-8 du nouveau règlement reprend cette idée en
précisant que pour déterminer l’existence du contrôle d’une entité ad hoc, « il est nécessaire
d’apprécier l’économie d’ensemble de l’opération à laquelle l’entité ad hoc participe », tout en
insistant sur la nécessité d’analyser les caractéristiques de la relation entre l’entité ad hoc et
l’entité consolidante.
1. Détention des pouvoirs de décision et de gestion « L’entité consolidante dispose en
réalité des pouvoirs de décision, assortis ou non des pouvoirs de gestion sur l’entité
ad hoc ou sur les actifs qui la composent, même si ces pouvoirs ne sont pas effective-
ment exercés. Elle a, par exemple, la capacité de dissoudre l’entité ad hoc, d’en changer
les statuts, ou au contraire de s’opposer formellement à leur modification. »
Pour des exemples d’éléments pouvant être pris en compte pour apprécier la détention ou
non du pouvoir de décision ou de gestion, voir no 2131.
2. Capacité à bénéficier de tout ou de la majorité des avantages économiques de
l’entité « L’entité consolidante a, de fait, la capacité de bénéficier de la majorité des
avantages économiques de l’entité ad hoc, que ce soit sous forme de flux de trésorerie
ou de droit à une quote-part d’actif net, de droit de disposer d’un ou plusieurs actifs, de
droit à la majorité des actifs résiduels en cas de liquidation. »
Tel peut être le cas, par exemple, lorsque l’entité bénéficie, dans le cadre de la mise en place
d’une structure de portage de contrats de crédit-bail, d’une participation aux bénéfices des
contrats portés et/ou d’une option d’achat très incitatrice concernant le matériel appartenant
à cette structure (Bull. CNCC no 121, mars 2001, EC 2000-64, p. 131 s. ; voir no 2152).
Pour d’autres exemples d’éléments pouvant être pris en compte pour apprécier la capacité à
bénéficier de la majorité des avantages économiques liés à l’entité ad hoc, voir no 2132.
3. Exposition à la majorité des risques relatifs à l’entité « L’entité consolidante supporte
la majorité des risques relatifs à l’entité ; tel est le cas si les investisseurs extérieurs
bénéficient d’une garantie, de la part de l’entité ad hoc ou de l’entité consolidante, leur
permettant de limiter de façon importante leur prise de risques. »
Tel peut être le cas, par exemple, lorsqu’une caution a été donnée à une SCI par une entité
d’un groupe concernée par le programme immobilier géré par la SCI, ce qui est un indicateur
de contrôle. En outre, dans la mesure où le contrat est équilibré, l’entité qui supporte les
risques doit en attendre des avantages, par exemple sous la forme de loyers inférieurs au prix
du marché (Bull. CNCC no 133, mars 2004, EC 2003-79, p. 186 s.).
Cas particulier : absence de précision concernant la prise en charge des risques liés à
l’entité Lorsque, dans des cas exceptionnels, les accords entre l’entité consolidante, l’entité ad
hoc et les autres parties intéressées ne prévoient pas explicitement que les risques de l’entité
ad hoc incombent à l’entité consolidante, et que la création de l’entité ad hoc ne modifie pas
substantiellement les risques pris par les parties, les risques sont supposés continuer à être
supportés par l’entité consolidante (Bull. CNCC no 121, mars 2001, EC 2000-64, p. 131 s. ; voir
no 2152 et 2156).
Pour d’autres exemples d’éléments à prendre en compte pour apprécier l’exposition à la
majorité des risques, voir no 2133 s.
L’article 211-8 du règlement ANC no 2020-01 rend prédominant le premier critère 1. relatif
aux pouvoirs de décision, mais ne donne aucune indication sur les circonstances dans
lesquelles ce caractère prédominant s’applique (sauf dans le cas particulier des entités ad
hoc issues d’opérations de cession de créances, voir no 2027-1).
Ce même article précise, en outre, qu’une entité ad hoc doit être considérée comme
contrôlée et donc être consolidée lorsque deux au moins des trois critères sont remplis :
– premier (pouvoirs de décision) et deuxième critères (majorité des avantages économiques) ;
Ainsi, même si le troisième critère (majorité des risques) n’est pas rempli, l’entité est
considérée comme contrôlée et doit être consolidée.
– premier (pouvoirs de décision) et troisième critères (majorité des risques) ;
Ainsi, dans ce cas, l’entité qui détient la majorité des avantages économiques, si elle est
différente de celle qui détient les pouvoirs de décision et la majorité des risques, ne contrôle
pas l’entité ad hoc.
– deuxième (majorité des avantages économiques) et troisième critères (majorité des
risques).
Dans ce cas, l’entité ad hoc est également consolidée, car considérée comme contrôlée.
En revanche, dans le cas particulier des entités ad hoc issues d’opérations de cession de
créances (fonds communs de titrisation notamment), la conservation par le cédant de la
majorité des avantages économiques (deuxième critère) et de la majorité des risques
(troisième critère) n’est pas suffisante pour consolider, la conservation des pouvoirs de
décision (premier critère) étant déterminante (voir no 2027-1).
b. Cas particuliers de l’appréciation du contrôle :
1. Entités ad hoc autopilotées
Les entités ad hoc autopilotées sont des entités « autogérées » selon des clauses préétablies par
leurs fondateurs ou sponsors. Ces clauses (dites de « pilotage automatique ») imposent généralement
des restrictions strictes et parfois permanentes aux pouvoirs de décision des organes d’administration
ou de management de l’entité ad hoc de sorte qu’en apparence (mais en apparence seulement),
aucune entité n’exerce de contrôle sur cette entité.
Par exemple, lorsque l’une des parties participant au montage peut décider à tout moment
de ne pas renouveler des lignes de crédit ou des facilités de caisse remettant ainsi en cause
la poursuite des opérations de l’entité, elle peut disposer, au travers de cette « menace »,
d’un contrôle de l’entité, même si celle-ci est autogérée.
L’analyse des critères précités est notamment nécessaire dans le cas des entités ad hoc
autopilotées, la prédétermination des activités de l’entité ad hoc ne préjugeant pas du
contrôle effectif de cette entité par une contrepartie donnée. En particulier, lorsqu’un tel
mécanisme oriente les décisions dans l’intérêt d’une des parties, cette dernière est
considérée comme exerçant un contrôle de fait (Règl. ANC 2020-01 art. 211-8 IR2).
2. Entités liées à des avantages aux salariés L’appréciation du contrôle par l’analyse des
critères précités s’applique, en particulier, aux entités créées dans le cadre de régimes
d’avantages postérieurs à l’emploi ou de régimes d’avantages payés en instruments de
capitaux propres (Règl. ANC 2020-01 art. 211-8 IR4).
3. Entités ad hoc issues d’opérations de cession de créances (fonds commun de
titrisation, par exemple), voir no 2027-1.
4. Fiducies, voir no 2027-2.
Remarque – Analyse du contrôle séparée pour chaque cellule d’une entité multispon-
sors qui répond à la définition d’une entité ad hoc Lorsqu’une cellule d’une entité
multisponsors répond à la définition d’une entité ad hoc (voir no 2026-2), cette cellule doit
faire l’objet d’une analyse séparée des autres cellules pour déterminer si elle est contrôlée
par son sponsor.
contrairement aux autres entités ad hoc et compte tenu de leur nature, de leur objet et de
leur cadre juridique et réglementaire, la conservation de la majorité des risques et
avantages économiques afférents aux créances cédées ne suffit pas pour pouvoir
consolider. Toutefois, la conservation de la majorité des risques et des avantages
économiques constitue une présomption que le cédant conserve également une partie
significative des pouvoirs de décision et contrôle donc l’entité ad hoc, qui doit alors être
consolidée (Règl. ANC 2020-01 art. 211-8 IR4). S’agissant d’une présomption, celle-ci peut
être réfutée. Une analyse au cas par cas est donc nécessaire.
L’exclusion du périmètre de consolidation d’une entité ad hoc issue d’opérations de cession
de créances doit, à notre avis, être justifiée dans l’annexe des comptes consolidés en cas de
conservation de la majorité des risques et des avantages économiques.
Pour des précisions relatives aux situations dans lesquelles la présomption de conservation
du pouvoir de décision est levée pour les opérations de titrisation dans lesquelles le cédant
a conservé la majorité des risques et avantages, on pourra utilement se reporter à l’avis
du Comité d’urgence du CNC (Avis CU CNC 2004-D du 13-10-2004 relatif aux dispositions
particulières concernant la consolidation des FCC et des organismes étrangers) émis dans
le cadre du règlement CRC no 99-02 mais qui reste valable, à notre avis, le règlement ANC
no 2020-01 ayant repris quasiment à l’identique les dispositions de l’ancien règlement
relatives aux FCC devenus FCT.
L’ordonnance no 2008-556 du 13 juin 2008 a réformé le cadre juridique des fonds communs
de créances. Modifiant les dispositions du Code monétaire et financier, elle prévoit
notamment que les organismes de titrisation prennent la forme soit de fonds communs de
titrisation (FCT), soit de sociétés de titrisation (C. mon. fin. art. L 214-168).
Le règlement ANC no 2020-01 (art. 211-8 IR4) vise ainsi les organismes de titrisation se
conformant aux dispositions du chapitre IV du titre Ier du livre II du Code monétaire et financier
qui peuvent prendre la forme soit de sociétés de titrisation soit de fonds communs de titrisa-
tion (FCT).
1. Champ d’application de l’avis CU CNC no 2004-D L’avis CU CNC no 2004-D a ainsi
précisé les modalités d’application du § 10052 du règlement CRC no 99-02 aux entités ad
hoc issues d’opérations de cession de créances suivantes :
– les fonds communs de créances (devenus fonds communs de titrisation) ;
– les organismes étrangers lorsqu’ils remplissent certains critères limitatifs Ils doivent
avoir pour objet unique d’émettre, en vue de l’achat de créances, dans le cadre de lois ou
de règlements locaux spécifiques qui présentent des garanties équivalentes à celles
existant en France, des titres dont le remboursement est assuré par le remboursement
des créances acquises.
Selon l’avis CU CNC, il convient de s’assurer que le véhicule a été créé avec un objet unique
tel que défini dans le § 10052 du règlement CRC no 99-02 (repris à l’identique dans le
commentaire infra-règlementaire IR4 de art. 211-8 du Règl. ANC 2020-01) et qui peut être
fixé contractuellement et opère dans le cadre de lois ou de règlements locaux organisant le
régime de la titrisation et présentant des garanties équivalentes à celles existant en France.
Ces garanties, définies par l’avis CU CNC sont les suivantes :
– l’intervention d’un tiers indépendant du cédant chargé du contrôle du véhicule et assurant
l’indépendance de la gestion, cette dernière pouvant être cependant autopilotée ;
– le véhicule doit être hors d’atteinte du liquidateur en cas de faillite du cédant ; et
– l’existence d’un audit externe effectué dans un cadre légal ou contractuel.
Les conduits multicédants français ou étrangers pour lesquels il existe une mutualisa-
tion des risques, soit au sein d’un compartiment, soit entre compartiments, ne sont pas
visés par les dispositions de l’avis CU CNC. L’analyse du contrôle de ces véhicules doit
se faire uniquement selon les critères généraux de l’article 211-8 du règlement ANC
Il s’agit :
– des rachats de créances irrémédiablement compromises ou irrécouvrables pour une valeur
hors taxes quasi nulle, motivés par une contrainte externe, souvent fiscale. Il doit alors s’agir
de créances peu nombreuses dont le montant de rachat est marginal ;
– des rachats de créances liés à un défaut de conformité des créances. Dans ce cas, la
société de gestion peut demander la résolution de la cession si les créances cédées ne
remplissent pas les critères d’éligibilité fixés initialement (notamment en raison d’une
mauvaise sélection ou de dépassement de limites de concentration). Toutefois, cette possibi-
lité de rachat ne doit pas être sous le contrôle du cédant, doit rester marginale et ne doit pas
conduire au rachat de créances éligibles initialement et devenues douteuses ;
– des rachats de créances liés à une dissolution des fonds ou des compartiments, notamment, le
rachat des créances ne remet pas en cause l’indépendance de la société de gestion lorsque :
• le remboursement des parts est demandé par un seul porteur extérieur au périmètre de
consolidation du cédant qui détient toutes les parts du fonds, ce qui entraîne la dissolution du
fonds. Le rachat des créances par le cédant doit s’effectuer au prix de marché ;
• le rachat, en cas de dissolution, est proposé par la société de gestion dans les cas prévus
réglementairement ou contractuellement à un prix de marché, même si ce rachat est proposé
en priorité au cédant.
La dissolution ne doit pas être décidée par le cédant seul. Il y a conservation du contrôle
par le cédant dès lors que le cédant dispose de la totalité des parts du fonds ou d’options
d’achats permettant d’acquérir la totalité des parts du fonds.
L’avis CU CNC précité précise que les autres mécanismes de rachat des créances doivent
être considérés comme ne permettant pas de lever la présomption de conservation du
pouvoir de décision.
d. L’encadrement de la garantie donnée par le cédant La garantie doit être acquise au
fonds sous forme de trésorerie (dépôts de garantie, détention des parts à risque ou prix
différé). Elle ne peut se présenter comme un simple engagement hors bilan. Pour une
cession donnée, la garantie consentie par le cédant doit être limitée en montant et ne pas
évoluer en fonction de la performance effective d’une génération d’actifs transférés aux
fonds par le cédant.
La conclusion de swaps de taux et de devises standards entre le fonds et le cédant
n’empêche pas de lever la présomption si les swaps sont conclus aux conditions de marché,
ne transfèrent pas des risques additionnels (risque de crédit notamment) et ne sont conclus
que pour des besoins de couverture des risques de taux et de change supportés par le fonds.
Remarque La notation des parts du fonds n’est pas considérée comme un critère déterminant par
l’avis CU CNC, mais plutôt comme un mécanisme devant être pris en considération dans l’analyse.
En effet, il donne des indications sur le niveau de garantie offert aux porteurs de parts, notamment
en ce qui concerne la possibilité de substitution du prestataire assurant le recouvrement des créances
et la rémunération par le fonds des services offerts par la société de gestion au titre de cette
prestation. L’absence de notation des parts n’est donc pas un critère remettant en cause l’exclusion
du périmètre de consolidation du cédant d’un fonds qui respecte les quatre conditions requises.
L’avis CU CNC précité décrit à titre d’exemples des opérations de titrisation de créances
commerciales (voir no 2160 s.).
Fiducies
Ce traitement est à rapprocher de celui préconisé par l’avis CU CNC no 2008-03 du 7 février
2008 relatif au traitement comptable des opérations de fiducie dont une partie a été
intégrée dans le règlement CRC no 99-02 (§ 10053) par le règlement CRC no 2008-03 du
3 avril 2008 et reprise à l’identique dans le règlement ANC no 2020-01 (art. 211-9).
L’avis CU CNC précité a été intégré dans le PCG (art. 623-1 à 623-16).
L’avis CU CNC précité distingue, en effet, deux cas de figure :
a. La fiducie est comparable à une entité ad hoc L’avis CU CNC pose le principe que
la fiducie est comparable à une entité ad hoc.
Dès lors, il convient, pour déterminer les critères du contrôle, de se reporter aux disposi-
tions définies pour les entités ad hoc (voir no 2027).
Ainsi, les biens mis en fiducie par le constituant devront être rattachés au périmètre de
consolidation de l’entité consolidante dès lors qu’une ou plusieurs entités contrôlées ont le
contrôle de la fiducie.
L’avis CU CNC (§ 1.1.1.) précise, ainsi, les situations dans lesquelles le constituant est
réputé conserver le contrôle de la fiducie :
– lorsqu’il est l’unique bénéficiaire du contrat de fiducie ;
– lorsque le contrat est conclu avec plusieurs constituants et que chacun d’eux conserve
la quasi-totalité des risques et des avantages (notamment en cas d’absence de mutualisa-
tion des risques et avantages au sein de la fiducie ou en cas d’apports de biens fongibles) ;
– lorsque le constituant conserve le bénéfice de l’intérêt résiduel sur le ou les actifs en
fin de contrat à travers le retour de ces derniers en pleine propriété avec le rétablissement
du droit à l’usufruit perpétuel.
En pratique, les situations dans lesquelles le constituant conserve le contrôle pourraient,
par exemple, être les suivantes :
– contrat de fiducie-gestion selon lequel le constituant délègue la gestion d’un ensemble
immobilier à un fiduciaire, moyennant rémunération de ce dernier, pendant une durée
déterminée au terme de laquelle le fiduciaire rétrocède l’ensemble au constituant ;
– contrat de fiducie-sûreté selon lequel le constituant donne un immeuble en garantie d’un
emprunt contracté auprès du fiduciaire et récupère cet immeuble (en nature ou en valeur)
en fin de contrat lorsqu’il n’a pas été défaillant.
Remarque L’avis CU CNC no 2008-03 précité s’appuie également sur l’analyse du contrôle
de la fiducie par le constituant pour déterminer le mode de valorisation du patrimoine transmis
dans les comptes individuels. Dès lors, le traitement des opérations de fiducie devrait être,
en général, cohérent entre les comptes individuels et les comptes consolidés. Ainsi :
– si le constituant conserve le contrôle : consolidation de la fiducie et dans les comptes
individuels, l’apport du patrimoine transmis à la fiducie se fait à la valeur comptable ;
– si le constituant perd le contrôle : non-consolidation de la fiducie et dans les comptes
individuels, l’apport du patrimoine transmis à la fiducie se fait à la valeur vénale.
b. La fiducie ne serait pas comparable à une entité ad hoc L’avis CU CNC cite, à titre
d’exemple, les fiducies qui ne seraient pas contrôlées exclusivement.
Selon l’avis CU CNC, il convient alors de procéder à l’analyse du contrôle selon les disposi-
tions générales prévues par les § 1000 et suivants du règlement CRC no 99-02 (reprises
quasiment à l’identique aux art. 211-1 s. du Règl. ANC 2020-01 ; voir no 2022 s.).
Sont visées en particulier les fiducies qui seraient contrôlées conjointement (mise en commun
de moyens notamment). Dans ces situations, les critères relatifs au contrôle conjoint
s’appliquent (voir no 2042 s.).
2028 Consolidation ou non des entités ad hoc Selon le règlement ANC no 2020-01
(art. 211-8), une entité ad hoc doit être incluse dans le périmètre de consolidation au même
titre que les autres entités contrôlées dès lors qu’il y a contrôle de cette entité (voir no 2027).
Cas particuliers Pour les cas particuliers d’appréciation du contrôle (et donc de l’obligation
de consolider) traités dans le règlement ANC no 2020-01, voir no 2027 et 2027-1. Il s’agit des
cas suivants :
– entités ad hoc autopilotées ;
– entités liées à des avantages aux salariés ;
– entités liées à des cessions de créances (fonds communs de titrisation, par exemple).
En pratique, il convient de distinguer deux cas de figure :
a. L’entité ad hoc est contrôlée de manière exclusive Dans ce cas, conformément au
principe général de détermination des méthodes de consolidation (Règl. ANC 2020-01
art. 221-1), elle sera consolidée par intégration globale et ce, même si le pourcentage de
détention des titres de l’entité ad hoc est très faible, voire nul en l’absence de détention de titre.
Dans ce dernier cas, les capitaux propres de l’entité ad hoc constitueront en majeure partie
des intérêts minoritaires, mais ses éléments d’actif, de passif et de résultat apparaîtront dans
les comptes consolidés.
Exemple Une société a été créée par l’entité consolidante pour acquérir des véhicules qui
sont financés par des banques et loués exclusivement aux sociétés du groupe en vertu d’un
contrat de location. L’entité consolidante ne détient que 10 % des droits de vote de cette
société mais exerce un contrôle exclusif sur cette dernière.
Les comptes de cette société doivent donc être consolidés par intégration globale. Ainsi,
notamment, les véhicules acquis et les emprunts contractés par l’entité ad hoc sont intégrés
aux postes correspondants du bilan consolidé et ses capitaux propres sont inclus à hauteur
de 10 % en capitaux propres consolidés (part du groupe) et à hauteur de 90 % en intérêts
minoritaires.
b. L’entité ad hoc n’est pas contrôlée de manière exclusive mais l’entité consolidante
en détient une participation financière. Dans ce cas, le sponsor doit appliquer les règles
générales de détermination du périmètre de consolidation pour déterminer le mode
de comptabilisation de sa participation financière dans l’entité ad hoc.
Ainsi, trois situations peuvent être envisagées, les deux premières étant, à notre avis, assez
rares en pratique :
1. exercice d’un contrôle conjoint sur l’entité ad hoc : démontré notamment par l’existence
d’un accord contractuel établissant l’existence de ce contrôle conjoint et non remis en cause
par l’analyse de l’opération dans sa globalité ; dans ce cas, la participation financière du
sponsor dans l’entité ad hoc devra être intégrée proportionnellement ;
2. exercice d’une influence notable sur l’entité ad hoc : dans ce cas, la participation
financière du sponsor dans l’entité ad hoc devra être mise en équivalence ;
3. pas d’exercice d’un contrôle conjoint ni d’une influence notable sur l’entité ad hoc :
dans ce cas, qui devrait être le plus fréquent en l’absence de contrôle exclusif, la participation
financière dans l’entité ad hoc ne devra pas être consolidée.
Une information en annexe est requise spécifiquement sur les entités ad hoc non
consolidées (voir no 7451).
En pratique, il en résulte que les entités doivent examiner en détail l’ensemble de leurs
montages et les clauses sous-jacentes au regard des différents critères (pouvoirs,
avantages, risques).
Une méthodologie d’analyse des entités ad hoc et un exemple d’application sont proposés
aux no 2125 s.
3. Contrôle de fait
2030 Une entité peut diriger durablement les politiques financière et opérationnelle
d’une autre entité bien qu’elle n’en détienne pas la majorité des droits de vote (contrôle de
droit, voir no 2023 s.) ou qu’aucun contrat formalisé ne lui permette d’y exercer une influence
dominante (contrôle contractuel, voir no 2024 s.). Il y a, dans ce cas, contrôle de fait.
Le contrôle de fait peut être présumé (voir no 2031 s.) ou démontré (voir no 2033 s.).
Le Code de commerce (C. com. art. L 233-16) et le règlement ANC no 2020-01 indiquent
ainsi clairement que la désignation de la majorité des membres des organes de direction
est considérée comme une preuve du contrôle de fait si elle a été effectuée pendant deux
exercices successifs.
En outre, la directive no 2013/34/UE du 26 juin 2013 (art. 22 1-d-i) précise que les membres des
organes d’administration, de direction ou de surveillance doivent avoir été en fonction durant
l’exercice ainsi que l’exercice antérieur et jusqu’à l’établissement des comptes consolidés.
Toutefois, en pratique, lorsque l’entité consolidante désigne, dès l’acquisition d’une entité,
la majorité des membres des organes de direction, le contrôle de fait est souvent
considéré comme immédiatement établi même si cette désignation ne pouvait pas, de
fait, être effectuée au cours de l’exercice précédant l’acquisition.
Remarque La disposition ci-avant selon laquelle le contrôle de fait, lorsqu’il ne peut pas être présumé,
résulte de la désignation, pendant deux exercices successifs, de la majorité des membres des organes
d’administration, de direction ou de surveillance d’une autre entité, signifie, à notre avis, que le
« simple pouvoir de fait » d’opérer cette désignation ne peut suffire à établir l’existence du contrôle.
2047 L’existence d’un accord contractuel est la seconde condition requise par le
règlement ANC no 2020-01 (art. 211-4) pour établir l’existence du contrôle conjoint.
Cet accord contractuel doit (Règl. ANC 2020-01 art. 211-4) :
– prévoir l’exercice du contrôle conjoint sur l’activité économique de l’entité exploitée
en commun ;
– établir toutes les décisions essentielles à la réalisation des objectifs de l’entité exploitée
en commun et qui nécessitent le consentement de tous les associés ou actionnaires partici-
pant au contrôle conjoint.
En pratique, les obligations fixées par le règlement ANC no 2020-01 nécessitent une formali-
sation complète et explicite des situations de contrôle conjoint. Ce dernier ne peut résulter de
simples circonstances de fait (Bull. CNCC no 167, septembre 2012, EC 2012-19, p. 639 s.).
Remarque – Contrôle de fait Les articles L 233-3.III et L 233-10.I du Code de commerce définissent
une notion de contrôle conjoint de fait. Toutefois, cette notion ne s’applique pas pour l’appréciation
du contrôle conjoint dans les comptes consolidés, l’article L 233-3 précité excluant de son champ
d’application la section du Code de commerce traitant des comptes consolidés (section 3 « Des
comptes consolidés »).
2058 L’influence notable sur les politiques financière et opérationnelle d’une entité est
présumée lorsqu’une société dispose, directement ou indirectement, d’une fraction
au moins égale à 20 % des droits de vote de cette entité (C. com. art. L 233-17-2 et
Règl. ANC 2020-01 art. 211-5).
Sur la manière de déterminer le pourcentage des droits de vote de la société mère, voir no 2074.
2059 Le législateur a souhaité, par cette présomption, éviter aux entités d’avoir à
justifier, dans la majorité des situations rencontrées en pratique, de leur influence notable
sur une autre entité.
Toutefois, cette présomption peut être réfutée s’il peut être clairement démontré que la
détention de 20 % au moins des droits de vote ne permet pas l’exercice d’une influence
notable sur la gestion et la politique financière de l’entité détenue (Bull. CNCC no 87,
septembre 1992, EJ 92-88, p. 487).
Dans ce cas, il doit en être justifié dans l’annexe des comptes consolidés (voir no 7446).
A l’inverse, même si l’on détient moins de 20 % des droits de vote, il est également
possible d’apporter la preuve de l’exercice de l’influence notable, notamment par référence
aux critères mentionnés par le règlement ANC no 2020-01 (Bull. CNCC no 168, décembre
2012, EC 2012-13, p. 754 s. ; voir no 2062).
Dans ce cas, il doit en être justifié dans l’annexe des comptes consolidés (voir no 7446).
C. Exemples de critères
démontrant l’influence notable
2062 L’influence notable peut être exercée de différentes manières. Le règlement
ANC no 2020-01 (art. 211-5) donne une liste non limitative des situations qui mettent
habituellement en évidence l’influence notable :
– représentation dans les organes de direction ou de surveillance de l’entité détenue ;
V. Détermination du pourcentage
de droits de vote
2076 Selon le règlement ANC no 2020-01 (art. 211-7), les droits de vote attachés aux titres
faisant l’objet de portage doivent être pris en compte pour la détermination du contrôle
pendant la durée du portage si les deux conditions suivantes sont simultanément remplies :
Ces dispositions confirment l’avis du CNC no 94-01 du 16 septembre 1994 relatif au traitement
comptable des engagements financiers sur titres de capital (Bull. no 100, 3e trimestre 1994, p. 3 s.).
Liaison directe
2078 Le pourcentage de droits de vote est égal au pourcentage des droits de vote
détenus par l’entité consolidante.
2079 Toutes les entités de la chaîne doivent être sous contrôle exclusif, voir no 2070.
Lorsqu’il y a rupture du contrôle, les autres critères non basés sur ce pourcentage doivent
être pris en compte pour établir le lien de dépendance entre l’entité consolidante et une
autre entité, voir no 2071.
Cas 1 :
70 %
Cas 2 :
70 %
Contrôle dans B : 0 %
B
(rupture en A) (1)
(1) Vérifier que les autres critères non basés sur ce pourcentage ne permettent pas d’établir l’influence
notable de M sur A.
2080 Si l’entité est sous le contrôle exclusif d’une entité au bout d’une chaîne ne
comportant que des entités sous contrôle exclusif, elle est elle-même sous le contrôle
exclusif de la société mère. Il n’y a pas à se préoccuper des autres chaînes de liaison.
Il en est de même, bien entendu, si la société mère la contrôle directement.
Si l’entité est sous influence notable de la précédente entité en bout de chaîne de contrôle
exclusif, elle est elle-même sous influence notable de la société mère.
Il en est de même, bien entendu, si la société mère y exerce directement une influence
notable.
M M M M M
60 % 60 % 60 % 60 % 30 %
A A A A A
20 % 60 % 40 % 20 % 30 %
60 % 40 % 30 % 20 % 30 %
B B B B B
Liaisons réciproques
2 0 8 1 Liaison réciproque avec la société mère Il n’est pas tenu compte des titres
de la société mère détenus par la société concernée (voir no 4815).
Pourcentage
de contrôle 43 % 8%
dans B : 43 %
M M M
65 % 75 % 65 % 40 % 65 % 43 %
35 % 8% 8%
A B A B A B
25 % 12 % 8%
Exemple :
65 % 65 % 65 %
1. Dans A Direct
35 % 8 % (1) 8% (1)
Par B
100 % 73 % 73 %
75 % 40 % 43 %
2. Dans B Direct
25 % 12 % (1) 8% (1)
Par A
100 % 52 % 51 %
Liaisons circulaires
2083 Liaisons entre sociétés sous contrôle exclusif ou sous influence notable
Exemple :
M M
70 % 70 %
A A
60 % 30 % 40 % 30 %
B 60 % C B 60 % C
Direct 70 % 70 %
Dans A Par C 30 % 100 % 0 % (rupture en B) 70 %
Dans B Par A 60 % 40 %
Actions propres
2084 Les actions propres détenues par une entité ne sont à prendre en compte ni
au numérateur ni au dénominateur pour le calcul du pourcentage de droits de vote détenu
par l’entité consolidante dans cette entité.
Pour plus de détails, voir no 4850 s.
SECTION II
Méthodes de consolidation
applicables aux entités
du périmètre
2087 Les comptes des entités placées sous le contrôle exclusif de l’entité consoli-
dante doivent être consolidés par intégration globale (C. com. art. L 233-18 et Règl. ANC
2020-01 art. 221-1).
Le règlement ANC no 2020-01 (art. 221-1 IR1) précise que ce principe général s’applique
également aux entités dont les comptes individuels sont structurés de manière différente
de ceux des autres entités incluses dans le périmètre de consolidation, parce qu’elles
relèvent de secteurs d’activité différents, même s’il existe une forte diversité des
activités au sein du groupe (Bull. CNCC no 168, décembre 2012, EC 2012-59, p. 749 s.).
Selon l’AMF (Bull. COB no 189, février 1986, p. 4), les entreprises relevant de secteurs d’activité
différents sont celles qui sont régies par des règles comptables différentes, c’est-à-dire :
– industrie et commerce,
– crédit (établissements financiers),
– assurance.
Remarque La méthode de consolidation par mise en équivalence ne peut donc pas être utilisée pour
consolider des entités contrôlées exclusivement au motif que la structure de leurs comptes est très différente
de celle des autres entités consolidées (rappel : cette pratique ancienne n’est plus autorisée depuis 2005).
Le règlement ANC no 2020-01 (art. 282-9) ajoute que, dans ce cas, une information
sectorielle appropriée doit être donnée en annexe (voir no 7541).
Pour la présentation des postes particuliers des comptes des entités à activités dissemblables
dans les comptes consolidés, voir no 7023 et 7207.
2094 Les comptes des entités contrôlées conjointement par la société consolidante
avec d’autres actionnaires ou associés sont consolidés par intégration proportionnelle
(C. com. art. L 233-18 et Règl. ANC 2020-01 art. 221-1).
A notre avis, même si le règlement ANC no 2020-01 ne le précise pas, ce principe général
s’applique également aux entités dont les comptes individuels sont structurés de manière
différente de ceux des autres entités incluses dans le périmètre de consolidation, parce
qu’elles relèvent de secteurs d’activité différents, même s’il existe une forte diversité
des activités au sein du groupe.
En effet, les précisions apportées par le règlement ANC no 2020-01 (art. 221-1 IR1) à l’article
L 233-18 du Code de commerce concernent, à notre avis, l’ensemble des sociétés visées dans
cet article, c’est-à-dire aussi bien les sociétés intégrées globalement que proportionnellement.
Remarque La méthode de consolidation par mise en équivalence ne peut donc pas être
utilisée pour consolider des entités contrôlées conjointement au motif que la structure de
leurs comptes est très différente de celle des autres entités consolidées (rappel : cette
pratique ancienne n’est plus autorisée depuis 2005).
2101 Les comptes des entités sur lesquelles la société consolidante exerce une
influence notable sont consolidés par mise en équivalence (C. com. art. L 233-18 et Règl.
ANC 2020-01 art. 221-1).
ANNEXE
Méthodologie d’analyse
des entités ad hoc
Pour autant, l’objectif de ces définitions et règles spécifiques n’est pas de modifier les
règles de comptabilisation de montages qui modifient effectivement les risques et
avantages de l’entité consolidante avant et après le montage de l’entité ad hoc.
Soit, par exemple, une entité consolidante qui transfère des contrats de crédit-bail dont elle
dispose et dont elle n’a plus d’utilité en tant que locataire, à une nouvelle entité dont elle
détient 30 %, les 70 % restants étant détenus par des investisseurs hors groupe. Si cette
entité loue les actifs correspondants à des tiers autres que l’entité consolidante, en assurant
elle-même la recherche des locataires, le suivi commercial, etc. et si les risques et avantages,
les résultats et l’actif net de cette entité sont répartis entre l’entité consolidante et les investis-
seurs externes en proportion de leur participation au capital, alors cette entité ne constitue
pas une entité ad hoc (celle-ci n’exerçant pas son activité pour le seul compte de l’entité
consolidante). Elle doit alors être analysée au regard des règles générales de détermination
du périmètre de consolidation en fonction de l’existence d’une influence notable, d’un contrôle
conjoint ou d’un contrôle exclusif. Au cas particulier, l’influence notable est présumée.
Dès lors, l’analyse des montages mis en œuvre, souvent très complexes, nécessite
d’adopter une démarche méthodique, fondée sur une analyse précise, au cas par cas,
de tous les contrats, accords, clauses statutaires impliquant une entité du groupe et faisant
une large place à l’exercice du jugement professionnel.
A. L’entité répond-elle
à la définition d’une entité ad hoc ?
Pour la définition complète d’une entité ad hoc, voir no 2026.
autonome. Ceci provient du fait que les décisions majeures sont généralement prédétermi-
nées, soit dans les statuts, soit dans des accords conclus lors de la création de la structure,
ce qui permet à l’entité de fonctionner en « pilotage automatique », en l’absence apparente
de contrôle par une quelconque partie.
Toutefois, les cas de réel contrôle conjoint sur une entité ad hoc devraient être très
exceptionnels en pratique, une seule des parties concernées détenant généralement le
contrôle exclusif d’une telle entité.
b. Modification des statuts de l’entité Qui a le pouvoir de modifier les statuts de l’entité
(par exemple, les clauses concernant la nature de l’activité) ? Qui peut opposer son droit
de veto aux propositions de modifications des statuts ou du règlement intérieur ?
c. Dissolution de l’entité Qui dispose du pouvoir unilatéral de dissoudre l’entité ad hoc ?
Par exemple, lorsque l’une des parties participant au montage peut décider à tout moment
de ne pas renouveler des lignes de crédit ou des facilités de caisse remettant ainsi en cause
la poursuite des opérations de l’entité, elle peut disposer, au travers de cette « menace »,
d’un contrôle de l’entité.
d. Prise de décision Comment se prennent les décisions importantes ?
Par exemple, lorsqu’une entité transfère son portefeuille de placement à une Sicav dont elle
est le seul détenteur de parts (ou un des principaux détenteurs de parts, qui sont en nombre
restreint) et dont les fonctions de dépositaire et de gestionnaire sont confiées à une banque,
cette entité peut disposer du contrôle de cette Sicav dès lors que la fonction de gestionnaire
fait l’objet d’une délégation de gestion financière entre l’entité porteuse de parts et la société
de gestion. Dans ce cas, en effet, la délégation de gestion financière permet à l’entité
porteuse de parts de gérer les actifs de l’OPCVM comme s’il s’agissait de ses propres actifs.
Cas particulier des structures autogérées Il est fréquent que les entités liées à des entités
ad hoc tentent de les présenter comme ayant un management indépendant et ce, notamment
en désignant comme dirigeants de ces entités d’éminents professionnels. Toutefois, la
présence de tels professionnels importe peu dès lors qu’il n’y a en fait aucune décision
importante à prendre. Ainsi, en pratique, il y a lieu de considérer la fréquence des prises de
décisions ainsi que celle des réunions des dirigeants de l’entité pour prendre ces décisions.
En l’absence de décision majeure susceptible d’être prise (et effectivement prise) après la
création de l’entité, il est très probable que l’entité est contrôlée par l’un des participants au
montage.
Ainsi, pour déterminer à qui revient la majorité des avantages liés à l’entité ad hoc, il
convient, à notre avis, de répondre notamment aux questions suivantes :
a. Rémunérations Quelle partie perçoit une rémunération de l’entité ad hoc ? Quel est le
montant prévisionnel des rémunérations qui seront versées aux différentes parties ?
b. Coût des fonds Une ou plusieurs parties obtiennent-elles des avantages tels qu’un
coût du capital plus faible ou le paiement de loyers réduits grâce à l’entité ad hoc ? Quel
est l’écart entre les montants payés pour les fonds, avec ou sans l’entité ad hoc ?
c. Intérêts résiduels Quelles sont les parties exposées ou celles qui obtiennent un intérêt
résiduel dans tout actif de l’entité ad hoc ? Quelle serait, pour ces parties, la différence en
termes de coût de ces actifs, avec et sans l’entité ad hoc ?
d. Boni de liquidation Quelles sont les parties bénéficiant de la liquidation de la
structure ? Par exemple, existe-t-il des honoraires de liquidation ou des marges addition-
nelles en cas de liquidation ?
2135 Démarche générale Cette analyse permet de déterminer quelle partie est
exposée aux risques principaux relatifs aux actifs détenus par l’entité ad hoc. Ce risque
doit être évalué par référence à la variabilité des produits plutôt qu’en fonction de leurs
valeurs absolues.
Par exemple, si une entité ad hoc détient un portefeuille de créances ayant un niveau de
défaillance de 3 %, la partie qui supporte la majorité de ce risque est probablement la partie
la plus exposée au risque de crédit inhérent à cette entité.
Un indicateur très pertinent de l’identité de la partie prenant en charge la majorité des
risques liés aux actifs de l’entité ad hoc réside dans le mode d’évaluation du risque de
crédit par les prêteurs de l’entité ad hoc.
Par exemple, si une banque garantit un portefeuille de créances qui ont été vendues à une
entité ad hoc, il est probable que la dette émise par l’entité ad hoc sera notée en fonction du
rating de la banque plutôt que de celui des débiteurs cédés. Dans ce cas, il est très probable
que c’est la banque qui assume l’essentiel des risques liés à l’entité et que, toutes choses
égales par ailleurs, c’est elle qui contrôle l’entité ad hoc.
A l’inverse, si c’est le cédant du portefeuille de créances qui garantit le risque de
non-recouvrement, il est probable qu’il conserve la majorité des risques liés à l’entité ad hoc
et que, toutes choses égales par ailleurs, il contrôle cette entité.
d. risque de crédit, lorsqu’il s’avère que les actifs ne seront pas recouvrés en totalité et
que l’emprunteur (l’entité ad hoc) faillit à satisfaire ses obligations en totalité à temps ;
Il peut être nécessaire de scinder ce risque en deux :
– risque de retard de paiement, donnant lieu à paiement d’intérêts de retard ;
– risque de non-paiement.
e. risque de valeur résiduelle, lorsque la valeur de l’actif à la fin de sa durée de vie
escomptée s’avère inférieure à la valeur prévue.
2139 Il est nécessaire de déterminer également quelle partie est exposée aux risques
nets de l’entité ad hoc.
Par exemple, si une des parties fournit une facilité de trésorerie qui est mise en œuvre si un
actif de l’entité n’est pas recouvré à l’échéance, il est alors probable que la partie est exposée
à certains des risques principaux liés aux actifs nets de l’entité ad hoc.
Ces risques peuvent être de nature différente et peuvent être assumés par des parties
différentes, celle qui assume les risques les plus importants étant, toutes choses égales
par ailleurs, celle qui contrôle l’entité ad hoc.
On peut citer quatre natures principales de risques liés aux actifs nets d’une entité :
a. risque lié à la détention d’actifs et de passifs libellés dans des monnaies étrangères
différentes ;
Ce risque peut être assumé par une des parties, par exemple au travers de la souscription de
contrats de change à terme.
b. risque lié à la détention d’actifs et de passifs portant intérêt à des taux différents
(par exemple, lorsque les actifs portent intérêt à taux fixes et les dettes portent intérêt à
taux variables) ou ayant des échéances de renégociation des conditions de rémunération
différentes (par exemple, si les actifs ont des échéances plus longues que celles des
dettes) ;
Ce risque peut être assumé par une des parties, par exemple au travers de la souscription
d’un swap de taux d’intérêt.
c. risque de liquidité, lorsque les actifs ont une échéance plus tardive que celles des
dettes ;
Ce risque peut être assumé par l’une des parties, par exemple au travers de la fourniture
d’une facilité de trésorerie dès lors que l’entité ad hoc ne peut plus lever de fonds sur le
marché pour satisfaire au paiement des dettes qui arrivent à échéance.
d. risque de réinvestissement lorsque les actifs ont une échéance antérieure à celle des
dettes ou en cas de paiement anticipé des actifs de l’entité.
Ce risque peut être assumé par l’une des parties, par exemple, au travers de la prise en
charge du risque de taux d’intérêt lié au placement des fonds encaissés sur le marché.
détient le contrôle de l’entité, et ce, même si la disparition de ces avantages est très peu
probable.
Exemples :
– lorsque l’une des parties assume, pour le compte des autres parties prenantes, le risque
lié à un changement de législation fiscale, il est probable que cette partie contrôle l’entité ad
hoc ;
– lorsqu’une banque est impliquée dans le montage de l’entité ad hoc, il est fréquent qu’elle
demande à l’une des autres parties d’assumer le risque lié à un changement de réglementa-
tion, par exemple en matière de pourcentage minimum de fonds propres ; une telle
convention constitue un indicateur fort que la partie acceptant de prendre ce risque exerce
un contrôle sur la structure.
Société de financement X
– reprend les contrats de location en cours ; – est investie d’un mandat de gestion :
recherche des locataires, suivi commercial de
la clientèle, entretien des biens…, rémunérée
notamment par une clause d’intéressement ;
– achète les nouveaux biens ; – bénéficie d’une participation aux bénéfices
de la société de financement en vertu d’un
accord distinct de la clause d’intéressement à
la saine gestion du mandat ;
– loue les biens aux utilisateurs finaux (clients – dispose d’une option d’achat des biens
de X). objet de la location à l’issue des contrats de
crédit-bail.
2152 Réponses apportées par la CNCC A la question posée (Bull. CNCC no 121,
mars 2001, EC 2000-64, p. 131 s.) : du fait de la mise en œuvre de ce montage, X est-elle
libérée de son obligation d’inscrire les contrats au bilan consolidé ?
La CNCC apporte les réponses suivantes selon le référentiel comptable français :
– par rapport à la situation antérieure au montage, X n’est plus liée par un contrat de
crédit-bail, mais elle est investie d’un mandat de gestion et d’une option d’achat des biens.
Le mandat de gestion exercé par X ne l’autorise pas à inscrire les biens à l’actif ni dans
les comptes individuels (PCG art. 621-11) ni dans les comptes consolidés (absence de
disposition remettant en cause le traitement retenu dans les comptes individuels) ;
– il convient, en revanche, de déterminer si la société de financement est une entité ad
hoc contrôlée par X et devant de ce fait être consolidée. Dans ce cadre, la CNCC (Bull.
CNCC précité) reprend successivement (Règl. CRC 99-02 § 10052) :
• la définition des entités ad hoc ; et
• les critères qui caractérisent l’existence d’un contrôle des entités ad hoc.
Les dispositions du § 10052 du règlement CRC no 99-02 relatives aux entités ad hoc étant
reprises quasiment à l’identique dans le règlement ANC no 2020-01 (voir no 2027), l’analyse
présentée dans le Bulletin CNCC précité est, à notre avis, toujours applicable.
1. Définition des entités ad hoc Dans le montage qui lui est soumis, la société de finance-
ment répond, selon le bulletin CNCC, à la définition d’une entité ad hoc puisqu’elle a été
créée pour le financement des biens utilisés exclusivement par X.
2. Contrôle de l’entité ad hoc Deux des trois critères cités par le règlement CRC no 99-02
(§ 10052) et repris dans le règlement ANC no 2020-01 (art. 211-8) pour démontrer
l’existence du contrôle d’une entité ad hoc par l’entité consolidante sont considérés
comme remplis par le bulletin CNCC.
– Le deuxième critère relatif à la possibilité pour l’entité consolidante de bénéficier des
résultats de l’entité ad hoc est rempli. X bénéficie en effet d’une participation aux
résultats de la société de financement du fait d’un contrat spécifique, distinct de la clause
d’intéressement prévue dans le mandat de gestion des biens loués.
– Le troisième critère relatif aux risques liés à l’entité ad hoc est rempli puisque ces
risques sont supportés in fine par l’entité consolidante. En effet, le montage envisagé
ne semble pas, compte tenu des informations disponibles, faire supporter à l’entité le
risque d’avoir à conserver des biens à l’issue des contrats puisque l’option d’achat devrait
toujours être exercée par X. Le cas échéant, X devrait être motivée pour trouver des
acheteurs pour ces biens puisqu’elle est intéressée aux bénéfices de l’entité. Le bulletin
CNCC a donc conclu que les risques éventuels seraient in fine supportés par X.
En conséquence, selon le bulletin CNCC, X exerce un contrôle sur la société de
financement.
Remarque Le bulletin CNCC concluait qu’aucun titre de capital de cette société n’étant détenu,
directement ou indirectement, par X, la société de financement ne pouvait pas être consolidée. Les
contrats de crédit-bail portés par l’entité ad hoc ne figurent donc pas dans les comptes consolidés
de X.
La loi de sécurité financière no 2003-706 du 1er août 2003 ayant rendu obligatoire la consolidation des
entités ad hoc contrôlées, et ce, même en l’absence de détention de titre, pour les exercices ouverts
depuis le 3 août 2003 (voir no 2027), la société de financement doit être consolidée. Les contrats de
crédit-bail portés par l’entité ad hoc doivent donc figurer dans les comptes consolidés de X.
1. Hypothèses sur les créances On suppose qu’une étude sur les créances a conduit aux
constats suivants :
– il s’agit de créances nées (pas de cession de créances futures) ;
– la durée de vie moyenne pondérée des créances est de 66 jours (durée de vie = durée
entre émission de la facture et date de paiement effectif) ;
– en moyenne, les créances sont réglées comme suit : 80 % à jour, 10 % avec un retard
inférieur ou égal à 30 jours, 8 % avec un retard compris entre 31 et 60 jours et 2 % ne
sont jamais réglées car les débiteurs sont défaillants ;
– les débiteurs du cédant payent directement sur un compte du cédant, les flux de
trésorerie sont remontés dans les comptes du FCC dans les 24 heures ;
– les créances conduisant à des pertes (débiteurs défaillants) varient selon le mois de
0,8 % à 3 % ;
– les « dilutions » sont en moyenne de 0,4 %, avec une pointe allant à 0,7 % en période
de fin d’année (avoirs de fin d’année).
2. Opération de base Le cédant est chargé du recouvrement des créances et en cas
d’inexécution ou d’exécution inappropriée de ses obligations par le gestionnaire des
créances, la société de gestion peut changer de prestataire et doit le faire, dans le cadre
d’une obligation de moyens. Le fonctionnement du fonds a été dimensionné, dès sa
constitution, de façon à permettre la rémunération par le fonds de ce service, qu’il soit
fourni par le cédant ou par un tiers.
La société de gestion ne peut pas sous-traiter ou déléguer contractuellement ou de fait
tout ou partie de ses fonctions au cédant ou à une société du groupe du cédant.
Les rachats de créances sont prohibés en dehors des cas suivants (qui doivent par ailleurs
rester marginaux) :
– rachats motivés par une contrainte externe, de nature fiscale sur des créances irrémédia-
blement compromises ou irrécouvrables pour un prix hors taxes quasi nul (ce qui signifie
que le prix de rachat n’a pas d’influence sur la situation économique du FCC) ;
– rachats liés à un défaut de conformité des créances lors de leur cession ;
– rachats liés aux cas de dissolution du fonds, étant précisé qu’une dissolution ne peut
pas être décidée par le cédant.
Les créances sont cédées mensuellement. Le prix de cession est égal à 98 (décote de 2
uniquement composée d’une commission destinée à couvrir l’ensemble des services
rendus par les différents prestataires : société de gestion, dépositaire, gestionnaire des
créances, etc.) dont 90 sont payés comptant et le solde, soit 8, sous forme de prix différé.
Notons que 8 est estimé de la manière suivante : 2 × (3 + 0,7) + 0,6 = 8 – soit deux fois
le montant cumulé du plus élevé des pertes dues au risque de contrepartie (3) et des
dilutions (0,7).
0,6 correspond au coût de portage et a été déterminé de la façon suivante : 66 jours (durée
de vie moyenne pondérée des créances) / 360 jours × 3,25 % (taux Euribor + marge) = 0,6.
Le surdimensionnement (prix différé) est calculé pour chaque nouvelle acquisition et est
fixé de manière définitive pour chaque génération de créances.
Bien que les pertes moyennes du portefeuille de créances du cédant soient de 2 % et que
les dilutions moyennes soient de 0,4 %, la structuration de l’opération nécessite pour
obtenir une notation par les agences de notation à un niveau A, que le scénario soit
stressé. Cela implique de fonder les calculs de prix différés sur la somme du maximum
des pertes et des dilutions historiques (sur la dernière année) et de multiplier cette somme
par un facteur de 2. Si l’objectif de notation avait été d’obtenir un niveau AA, la même
somme aurait été multipliée par un facteur de 2,25 et pour une notation AAA, par un
facteur de 2,5.
En fin d’opération, le cédant reçoit tout excédent résiduel récupéré sur le paiement des
créances (100) au-delà des montants nécessaires pour rembourser le montant des parts
émises (90) et les commissions dues au fonds (2). Soit un remboursement du prix différé
de 5, soit [8 – (2 + 0,4 + 0,6)], si les charges constatées (pertes de contrepartie, dilution
et délai de paiement) sont équivalentes aux estimations moyennes initialement faites.
3. Scénarios
a. Prix différé Le rehaussement de crédit décrit ci-avant dans l’opération de base est
notamment obtenu par la mise en place d’un prix différé. L’opération pourrait être structurée
différemment, en remplaçant le prix différé par l’émission de parts subordonnées.
b. Souscription de 100 % des parts subordonnées Le cédant souscrit 100 % des parts
subordonnées pour un montant de 8. Le chiffre 8 est calculé comme précédemment, à
savoir deux fois le montant cumulé le plus élevé des pertes sur risque de contrepartie (3)
et des dilutions (0,7), plus 0,6 de coût de portage.
c. Souscription de 10 % des parts subordonnées pari passu Le surdimensionnement
est toujours constitué de l’émission de parts subordonnées pour un montant de 8. Le
cédant souscrit les parts subordonnées pari passu avec un tiers selon la répartition
suivante : 10 %, soit un montant de 0,8, souscrit par le cédant et 90 %, soit un montant
de 8,2, souscrit par le tiers.
d. Souscription de 25 % des parts subordonnées non pari passu Le cédant souscrit
25 % des parts subordonnées non pari passu. Il s’agit des parts supportant les premières
pertes.
4. Traitement comptable
a. Prix différé et souscription de 100 % des parts subordonnées Dans les deux
premiers cas de figure décrits ci-avant (prix différé et parts subordonnées souscrites à
100 %), le cédant conserve la majorité des risques et avantages relatifs aux créances
cédées, mais la présomption du contrôle du pouvoir de décision peut être levée compte
tenu des hypothèses de l’opération :
– possibilité effective de remplacer le gestionnaire des créances en cas d’inexécution de
ses obligations ;
– impossibilité pour la société de gestion de sous-traiter tout ou partie de ses fonctions
au cédant ;
– impossibilité pour le cédant de racheter les créances, en dehors de certains cas explicite-
ment définis et limités. Dans le cas présent, les rachats pour cause de dilution des
créances sont considérés comme marginaux ;
– fixation du prix différé ou des parts subordonnées souscrites pour chaque génération de
créances (ce qui n’empêche pas le montant de prix différé ou de parts subordonnées
d’évoluer pour les achats futurs).
L’opération conduit donc à la cession des créances et à la non-consolidation du FCC par
le cédant.
b. Souscription de 10 % des parts subordonnées pari passu Dans ce cas, le cédant a
externalisé la majorité des risques et avantages sur les créances cédées. En effet, la
moyenne totale des risques liés aux créances cédées est de 3 calculée de la manière
suivante : 2 (pertes dues à la défaillance des débiteurs) + 0,4 (dilution moyenne) + 0,6
(délai moyen) = 3.
La quote-part des risques supportée par le cédant s’élève à 0,3 (10 % × 3) comparée à 3.
Il y a donc bien externalisation de la majorité des risques (conservation de seulement
10 %).
Dans ce cas, l’opération est de facto exclue du périmètre de consolidation sans qu’il soit
besoin de lever la présomption de contrôle du pouvoir de décision.
c. Souscription de 25 % des parts subordonnées non pari passu La quote-part des
risques supportée par le cédant s’élève à 2, montant correspondant à 25 % du risque total
estimé à 8, le cédant supportant les premiers risques.
Ce montant est à comparer avec la moyenne totale des risques liés aux créances cédées
qui s’élève à 3 (voir calcul ci-avant).
Dans ce cas, le cédant supporte 2/3 des risques et avantages relatifs aux créances cédées,
mais la présomption du contrôle du pouvoir de décision peut être levée compte tenu des
hypothèses de l’opération (voir 1. ci-avant).
Entités à exclure
du périmètre
de consolidation
Plan du chapitre
2501 Synthèse
Remarques importantes :
1. Ce chapitre présente, analyse et fait un point exhaustif sur les règles françaises de
consolidation relatives aux exclusions du périmètre de consolidation applicables par
l’ensemble des groupes aux exercices ouverts à compter du 1er janvier 2023, sans aborder
toutefois les spécificités sectorielles prévues par le règlement ANC no 2020-01 pour les
groupes du secteur bancaire et les groupes d’assurance.
2. Les références aux positions doctrinales faisant expressément référence au règlement
CRC no 99-02 abrogé sont citées dans ce chapitre, notamment lorsqu’elles viennent
préciser ou compléter des dispositions reprises par le règlement ANC no 2020-01 à
(quasiment) l’identique.
3. Pour les informations à fournir dans l’annexe des comptes consolidés sur les exclusions
du périmètre de consolidation, voir no 7449 s.
SECTION I
Caractère exceptionnel
des exclusions de périmètre
2512 Selon l’article L 233-18 du Code de commerce, toutes les entités contrôlées
(contrôle exclusif ou contrôle conjoint) ou sous influence notable doivent, en principe, être
consolidées.
Des exceptions à ce principe, à caractère limitatif, prévues par l’article L 233-19 du Code
de commerce ont été reprises et précisées par le règlement ANC no 2020-01 (art. 212-1).
En conséquence, les exclusions de périmètre, qu’elles soient obligatoires (voir no 2522 s.)
ou facultatives (voir no 2532 s.), doivent être, en principe, en nombre très limité.
Ainsi, les dispositions du règlement ANC no 2020-01 confirment celles du précédent
règlement CRC no 99-02 (et de la doctrine antérieure) selon lesquelles les situations
suivantes ne peuvent constituer des motifs valables d’exclusion du périmètre :
– exercice par la filiale d’une activité très différente de celle du groupe (filiale bancaire
d’un groupe industriel, par exemple) ;
– date de clôture de la filiale ou de la participation très différente de celle retenue par le
groupe pour l’établissement de ses comptes consolidés (voir no 4021 s.) ;
– prise de contrôle ou d’influence notable d’une entité dans les derniers mois qui
précèdent la clôture de l’exercice comptable consolidé.
En effet, en principe, toute entité doit être retenue dans le périmètre de consolidation à
compter de la date à laquelle la société mère en prend le contrôle ou y exerce une influence
notable (voir no 5025 s. et 5289).
SECTION II
Toutefois, le fait que des entités consolidées soient situées dans des zones concernées par
un conflit ou une guerre ne doit pas aboutir systématiquement à leur exclusion du périmètre
de consolidation. En effet, il est important d’effectuer une analyse spécifique et détaillée de
tous les faits et circonstances avant de conclure au maintien ou à la perte du contrôle ou de
l’influence notable (voir no 2528).
Ainsi par exemple, le seul fait pour un groupe de devoir révoquer ses membres dans les
organes de direction d’entités concernées par des sanctions locales ne suffit pas à conclure
à la perte de contrôle ou d’influence notable. En effet, le groupe devrait déterminer s’il
continue d’avoir le droit de nommer des membres dans les organes de direction de ces
entités, le contrôle ou l’influence notable étant déterminé par le pouvoir de diriger les
politiques financière et économique de ces entités ou d’y participer.
Compte tenu de la formulation adoptée par le règlement ANC no 2020-01 (art. 212-1 IR4),
une entité non-HLM détenant une participation dans une entité HLM peut toutefois, à
notre avis, être amenée à consolider une telle entité. Tel serait le cas si elle est en mesure
de justifier, à la lumière notamment de l’analyse de tous les faits et circonstances (Règl.
ANC 2020-01 art. 212-1 IR3), que ces contraintes réglementaires ne constituent pas des
restrictions sévères et durables au sens de l’article L 233-19 I du Code de commerce (voir
no 2528).
Remarque Pour rappel, l’Avis CU du CNC no 2001-E du 4 juillet 2001 relatif à l’obligation ou
non pour les groupes de consolider des sociétés anonymes d’HLM distingue deux cas de
figure :
– l’entreprise qui contrôle la SA d’HLM ou y exerce une influence notable n’est pas une
SA d’HLM (mais une entreprise industrielle ou commerciale, une banque, une compagnie
d’assurance…). Dans ce cas, elle ne doit pas consolider sa participation dans la SA d’HLM,
les restrictions en matière de transfert de trésorerie et de patrimoine de la filiale à l’entreprise
consolidante étant suffisamment sévères et durables pour justifier une exclusion (obligatoire)
du périmètre de consolidation ;
– l’entreprise qui contrôle la SA d’HLM ou y exerce une influence notable est elle-même une
SA d’HLM. Dans ce cas, la participation doit être consolidée, selon le cas, par intégration ou
par mise en équivalence (avis précité du Comité d’urgence). Il est en effet possible (avis
précité) de transférer, outre le résultat en fonction du pourcentage de capital détenu, le
patrimoine de la SA d’HLM filiale à la SA d’HLM consolidante, dans le cadre notamment d’une
dissolution.
SECTION III
Conditions d’exclusion
2535 Intention de cession dès la date d’acquisition Bien que l’article L 233-19
du Code de commerce auquel renvoie le règlement ANC no 2020-01 ne précise pas la date
à laquelle l’intention de cession ultérieure doit exister, cette intention doit, à notre avis,
exister dès la date d’acquisition des titres concernés (comme le précisait le Règl. CRC
99-02 abrogé).
En effet, les dispositions du règlement ANC no 2020-01 relatives aux dates de sortie du
périmètre (voir no 6524 a), excluent la sortie de périmètre anticipée de filiales ou de participa-
tions destinées à être cédées, dès lors que l’entité consolidante conserve le contrôle ou
l’influence notable sur ces entités.
Selon le règlement ANC no 2020-01 (art. 212-1), les titres concernés sont ceux émis par
une entité contrôlée ou une entité sous influence notable.
A notre avis et en l’absence d’autre précision, cette exclusion peut concerner notamment :
– les titres inscrits en valeurs mobilières de placement dans les comptes individuels de
l’entité consolidante ;
– les titres détenus à titre fiduciaire pour le compte de tiers ;
– les titres faisant l’objet d’un contrat de portage ferme pour le compte d’entités ne
faisant pas partie du périmètre de consolidation.
Par ailleurs, il est également nécessaire, à notre avis, que l’intention de cession soit
confirmée par des éléments de preuve suffisants.
Par exemple, le groupe peut justifier son intention de cession par l’existence :
– d’une décision irrévocable de cession des titres matérialisée par un accord écrit avec le
futur acquéreur ;
– d’un mandat de cession donné à un tiers ou de tout autre document de cette nature.
Pour les modalités de première consolidation d’une entité initialement exclue du périmètre de consoli-
dation (car destinée à être cédée lors de son acquisition) dont le projet de cession ultérieure est
abandonné, voir no 5269.
2 5 3 7 Cas où seule une fraction des titres acquis est destinée à être cédée Lors
de l’acquisition de titres d’une entité, une fraction de ces titres peut être destinée à être
conservée durablement, l’autre à être cédée, et ce, dès l’acquisition. Dans ce cas, il
convient de prendre en compte uniquement les titres destinés à être conservés durable-
ment pour déterminer si cette entité est sous contrôle exclusif ou conjoint ou sous
influence notable et s’il y a lieu, en conséquence, de l’inclure dans le périmètre de consoli-
dation (Règl. ANC 2020-01 art. 212-1).
Les dispositions de l’article 212-1 du règlement ANC no 2020-01 faisant référence à une entité
dans son ensemble et non à des titres, c’est l’entité, et non la seule fraction des titres
destinée à être cédée, qui est exclue du périmètre de consolidation, le cas échéant
(Bull. CNCC no 126, juin 2002, EC 2002-14, p. 258).
En cas de consolidation et pour la prise en compte de la fraction de titres destinés à être cédés
dans la détermination du pourcentage d’intérêts servant à la répartition entre les intérêts du
groupe et les intérêts minoritaires, voir no 4313 c.
2553 Selon le règlement ANC no 2020-01 (art. 212-1 qui renvoie à l’article L 233-19 II 2o
du Code de commerce), une filiale ou une participation peut être laissée en dehors du
périmètre de consolidation lorsqu’elle ne représente, seule ou avec d’autres, qu’un
intérêt négligeable par rapport à l’objectif d’image fidèle que doivent donner les comptes
consolidés.
Pour la première consolidation d’une entité qui deviendrait significative, voir no 5269.
2554 Le caractère significatif d’une entité (ou d’un ensemble d’entités) dont
l’exclusion du périmètre est envisagée doit être apprécié par rapport à l’objectif d’image
fidèle que doivent donner les comptes consolidés (C. com. art. L 233-19 II 2o), c’est-à-dire
par rapport aux comptes consolidés de l’ensemble des entités comprises dans le
périmètre de consolidation (Règl. ANC 2020-01 art. 211-1).
Le caractère significatif ne peut donc être apprécié par rapport aux comptes individuels de l’entité
mère du groupe consolidé ni par rapport à ceux des entités qui en détiennent les titres.
2 5 5 6 Nature des critères à retenir Le caractère significatif d’une entité (ou d’un
ensemble d’entités) contrôlée ou sous influence notable n’est pas défini par le règlement
ANC no 2020-01. A notre avis, et comme précisé par l’ancien règlement CRC no 99-02
(§ 1000), il ne s’apprécie pas uniquement sur la base de critères quantitatifs.
Par exemple (comme précisé par l’ancien Règl. CRC 99-02 § 1000), la consolidation d’une
entité située en dessous des seuils fixés par le groupe (voir no 2557) peut présenter un
caractère significatif si cette société vient d’être créée et s’il s’agit d’un investissement
stratégique.
En l’absence de précision sur la nature des critères susceptibles d’être retenus, le groupe
devra fixer, en fonction de son (ses) activité(s), ses propres critères d’appréciation du
caractère significatif d’une entité ou d’un ensemble d’entités.
Ainsi, les critères suivants, généralement retenus dans la pratique, pourront être utilisés (liste
non limitative) : total du bilan, capitaux propres, capitaux permanents, chiffre d’affaires, valeur
ajoutée, endettement, etc.
Le choix de plusieurs critères est, à notre avis, souhaitable ; en ce sens également, la
recommandation de l’AMF (Bull. COB no 361, octobre 2001, p. 22 s.) commentant les disposi-
tions de l’ancien règlement CRC no 99-02 (§ 1000) selon lesquelles un seul seuil sur la base du
chiffre d’affaires ou d’un autre poste des états financiers n’est pas nécessairement pertinent.
En outre, l’AMF (Bull. COB précité) a souligné que l’appréciation du caractère significatif de
filiales ayant une structure de compte particulière liée à leur activité (filiales captives de
réassurance dans le cas traité par l’AMF) doit être réalisée en choisissant des critères adaptés
à ces entreprises (situation de trésorerie, portefeuille de valeurs mobilières de placement
souvent significatif au regard du montant de ces postes dans les comptes consolidés).
2557 Fixation des seuils de signification A notre avis et comme précisé par
l’ancien règlement CRC no 99-02 (§ 1000), aucun seuil ne peut être fixé a priori, le groupe
ayant la responsabilité de fixer ses propres seuils, qui peuvent être estimés en pourcen-
tage ou en montant, et de les mentionner en annexe.
Une telle exclusion de périmètre peut être justifiée, par exemple, en cas de refus de
communication par une entité sous influence notable des informations nécessaires à
l’établissement des comptes consolidés. En effet :
– selon certains, l’impossibilité pour l’entité consolidante d’obtenir les informations
nécessaires remet implicitement en cause l’existence d’une influence notable et entraîne
l’exclusion de l’entité considérée du périmètre de consolidation ;
– selon d’autres, il reste possible, dans ce cas, de mettre en équivalence la filiale ou
participation considérée sans opérer tous les retraitements habituellement nécessaires, à
condition de le mentionner en annexe.
SECTION IV
2566 Selon le règlement ANC no 2020-01 (art. 212-3), les titres d’une entité contrôlée
ou sous influence notable exclue du périmètre de consolidation doivent être comptabilisés
en « Titres de participation » dans les comptes consolidés.
Compte tenu de ce classement et en l’absence d’autre précision, les titres de participation
non consolidés sont évalués conformément aux règles applicables aux comptes individuels :
élément par élément (par comparaison entre le montant comptabilisé à l’entrée dans le
patrimoine et la valeur d’inventaire correspondant à la valeur d’utilité), les moins-values
latentes faisant l’objet de dépréciations, sans compensation avec les plus-values latentes
(Mémento Comptable no 35705 et 35980).
Méthodes comptables
du groupe
Règles et principes
comptables généraux
applicables
aux comptes consolidés
Plan du chapitre
3001 Synthèse
► Les comptes consolidés sont établis dans le respect des règles et méthodes
comptables définies dans les textes de niveau supérieur et en particulier
conformément aux articles L 233-16 à L 233-26 et R 233-3 à R 233-16 du Code
de commerce (no 3033).
Remarques importantes :
1. Ce chapitre présente, analyse et fait un point exhaustif sur les règles françaises de
consolidation relatives aux règles et principes comptables applicables aux comptes
consolidés applicables par l’ensemble des groupes aux exercices ouverts à compter du
1er janvier 2023, sans aborder toutefois les spécificités sectorielles prévues par le
règlement ANC no 2020-01 pour les groupes du secteur bancaire et les groupes
d’assurance.
2. Les références aux positions doctrinales faisant expressément référence au règlement
CRC no 99-02 abrogé sont citées dans ce chapitre, notamment lorsqu’elles viennent
préciser ou compléter des dispositions reprises par le règlement ANC no 2020-01 à
(quasiment) l’identique.
3. Pour les informations à fournir dans l’annexe des comptes consolidés sur les règles et
principes comptables applicables aux comptes consolidés, voir no 7416.
SECTION I
Principes généraux
I. Application obligatoire
du Code de commerce
3033 Les entreprises françaises doivent établir leurs comptes consolidés selon des
règles et méthodes conformes au Code de commerce, en particulier aux articles L 233-16
à L 233-26 et R 233-3 à R 233-16.
Le règlement ANC no 2020-01 est conforme aux textes de niveaux supérieurs, c’est-à-dire
sans dérogation au Code de commerce.
Voir « Hiérarchisation des sources du droit » au no 1005.
En conformité avec le Code de commerce, le règlement ANC no 2020-01 (art. 271-2)
précise que les comptes consolidés sont établis sur la base des méthodes comptables
définies par les règlements de l’ANC relatifs aux comptes individuels, sous réserve :
– du choix effectué par le groupe pour ses comptes consolidés, lorsqu’un choix est
possible (voir no 3490 s.) ;
Les options sont ouvertes, pour les comptes individuels, par le Code de commerce et/ou les
règlements de l’ANC.
– des méthodes comptables d’application obligatoire dans les comptes consolidés (voir
no 3369 s.) ; et
– des options spécifiquement ouvertes pour les comptes consolidés (voir no 3438 s.).
En pratique depuis 2016, le Code de commerce n’a plus vocation à fixer les règles comptables
optionnelles spécifiques aux comptes consolidés, cette compétence incombant désormais à
l’ANC. Ainsi, pour les exercices ouverts depuis le 1er janvier 2016, le Code de commerce
(modifié par ord. 2015-900 et décret 2015-903 du 23-7-2015) :
– n’énumère plus limitativement, à l’article R 233-10, les méthodes optionnelles spécifiques
applicables aux comptes consolidés ;
– mais autorise l’utilisation de méthodes optionnelles spécifiques aux comptes consolidés
sous réserve qu’elles aient été fixées dans un règlement de l’ANC (C. com. art. L 233-23 ;
voir no 3357 s.).
Les règles d’évaluation spécifiques aux comptes consolidés ne sont donc pas supprimées
mais déclassées à un niveau règlementaire. Toutefois, le Code de commerce liste encore
directement deux méthodes optionnelles spécifiques aux comptes consolidés : la méthode
de valorisation des biens fongibles selon le LIFO (C. com. art. L 233-23 ; voir no 3473) et la
prise en compte de règles d’évaluation spécifiques sectorielles dans certains cas (C. com.
art. L 233-23 ; voir no 3052).
Ces principes comptables généraux (communs aux comptes individuels et aux comptes
consolidés) doivent être respectés lors de l’établissement des comptes consolidés. Le
règlement ANC no 2020-01 (art. 271-1) insiste, en outre, sur la nécessité de prendre en
compte, pour leur application, le caractère particulier des objectifs assignés à l’informa-
tion financière consolidée, prévoyant ainsi une notion d’image fidèle propre aux comptes
consolidés (voir no 3043 s.).
A titre d’exemples :
– le principe de la continuité d’exploitation, qui s’applique aux comptes individuels et aux
comptes consolidés, doit, à notre avis, pour ces derniers s’apprécier au niveau du groupe. En
conséquence, lorsque les comptes individuels d’une entité consolidée sont établis en valeurs
liquidatives à la suite de l’abandon du principe de continuité d’exploitation (pour plus de détails,
voir Mémento Comptable no 61045 s.), certains retraitements devront être opérés, le cas
échéant. En particulier, des provisions pour pertes futures constatées dans les comptes de la
filiale ne peuvent être maintenues dans les comptes consolidés (voir no 6666) ;
– le classement d’un actif doit, à notre avis, être fait en fonction de la nature de l’actif et de
sa destination aux bornes de l’ensemble consolidé. Dès lors, le classement peut être différent
de celui retenu dans les comptes individuels. C’est le cas notamment des actifs présentés
en stock dans les comptes individuels mais qui sont destinés à être utilisés (et non revendus)
au sein du groupe et qui sont, à ce titre, classés en immobilisations (éventuellement en-cours)
dans les comptes consolidés.
Toutefois, à la différence des dispositions antérieures (§ 300 du Règl. CRC 99-02 abrogé depuis le
1er janvier 2021), le règlement ANC no 2020-01 ne fait plus mention du principe de prédominance de
la substance sur l’apparence ni du principe de rattachement des charges aux produits pour répondre
aux objectifs d’information financière propres aux comptes consolidés (voir no 3045).
SECTION II
Alors que ce principe figurait de manière explicite au § 300 du règlement CRC no 99-02
abrogé, le règlement ANC no 2020-01 n’en fait plus aucune mention.
La directive comptable européenne no 2013/34/UE du 26 juin 2013 (art. 6 § 1 h) pose le principe
de comptabilisation et de présentation selon la substance économique de la transaction ou du
contrat concerné, tant dans les comptes individuels que consolidés, tout en permettant aux
Etats membres qui le souhaitent de ne pas contraindre les entreprises à l’appliquer (art. 6 § 3).
Dans le cadre de la transposition de la directive (notamment dans le Code de commerce et dans
le PCG), la France n’a pas choisi d’en exempter les entreprises. En effet, l’Autorité des normes
comptables (ANC) a confirmé que l’appréciation de la substance d’une opération ou d’un
dispositif demeure fondamentale dans les normes comptables françaises, mais sa mise en
œuvre relève de la seule compétence du normalisateur dans le cadre de l’élaboration des
textes comptables, tant pour les comptes individuels que pour les comptes consolidés (Réponse
ANC du 19-5-2022 à la saisine de la CNCC du 14-2-2022 sur le Règl. ANC 2020-01 relatif aux
comptes consolidés, Bull. CNCC no 206, juin 2022).
Néanmoins, le règlement ANC no 2020-01 prévoit, dans des situations particulières, des
dispositions similaires à celles du règlement CRC no 99-02 (abrogé) et fondées sur une
analyse de la substance, sans toutefois la nommer. Il s’agit, en particulier, des entités ad
hoc (voir no 2026 s.), des éléments monétaires faisant partie intégrante d’un investisse-
ment net (voir no 3901 s.) et d’acquisitions rémunérées par remise de titres (voir no 5248).
En outre, les opérations et transactions non spécifiques à la consolidation doivent désormais
recevoir, en l’absence de disposition expresse du règlement ANC no 2020-01, un traitement
comptable similaire dans les comptes individuels et dans les comptes consolidés.
En effet, comme rappelé par l’ANC dans sa réponse à la saisine de la CNCC précitée, la
directive comptable européenne no 2013/34/UE du 26 juin 2013 (art. 24) prévoit un principe
de convergence des comptes consolidés et individuels, et l’utilité d’aménagements différen-
ciants afin de prendre en compte les caractéristiques propres aux états financiers consolidés.
Il s’agit alors de s’appuyer sur une qualification juridique des contrats, celle-ci étant censée
refléter l’intention des parties, sauf si une règle particulière, édictée par le normalisateur, en
dispose autrement. En effet, seul le normalisateur est habilité à déroger aux dispositions
réglementaires permettant d’aller au-delà de la qualification juridique de l’opération.
Tel est le cas, par exemple, de certains contrats de portage de stocks en vertu desquels un
groupe transfère la propriété d’un stock à un tiers, tout en conservant la maîtrise des
avantages résultant des biens et en assumant la majorité des risques associés. Dans ce cas,
bien que le stock soit juridiquement la propriété du tiers, l’analyse de la prédominance de la
substance sur l’apparence conduirait à faire figurer le stock au bilan du groupe en contrepartie
d’une dette (voir précisions ultérieures de l’ANC, no 3048 b.).
– les opérations d’achetés-vendus non réalisées à des conditions de marché ne devraient
pas donner lieu à constatation d’une plus-value.
La CNCC (Comm. CNCC précité) a précisé que ces recommandations ne visaient pas les
opérations commerciales courantes résultant des pratiques habituelles (escompte
commercial, cession Dailly avec ou sans recours, ventes avec droit de retour pratiquées
dans des conditions commerciales habituelles du secteur considéré, ventes assorties de
garanties commerciales usuelles du secteur concerné, titrisation de portefeuille de
créances commerciales réalisées dans les conditions commerciales habituelles, cession
simple d’actifs avec garantie de passif…).
En revanche, seraient visés selon la CNCC :
– les cessions directes de titres avec Equity Swap : lorsque cette cession est accompa-
gnée d’une possibilité de retour, la sortie d’actif et la reconnaissance de la plus-value sont
différées, la trésorerie reçue est comptabilisée en contrepartie d’une dette ; lorsque cette
cession est sans possibilité de retour, les titres sont en revanche sortis de l’actif mais la
plus-value reste différée dans un compte de passif ;
– les achetés/vendus dépassant la capacité de marché : les titres sont maintenus au coût
historique, la plus-value n’est pas constatée en résultat mais est maintenue dans un
compte de passif ;
– les opérations de cession de créances futures : ces opérations sont assimilables à des
opérations de financement à comptabiliser au passif du bilan en dettes financières ;
Ce traitement a été confirmé en 2009 par le CNC, dans les comptes individuels et consolidés,
dans le cadre des cessions de créances relatives aux contrats de partenariat public/privé
(Position du CNC du 5 mars 2009 relative au traitement comptable applicable aux cessions
de créances futures dans le cadre de contrats de PPP).
– les cessions d’actifs avec octroi d’une option de vente (put) à un prix fixé à l’avance qui
n’est pas la juste valeur de l’actif à la date d’exercice de l’option : la plus-value sur ces
cessions devrait être neutralisée au passif du bilan ;
– les cessions de titres avec garantie de prix de type CVG (Certificats de Valeur Garantie,
voir no 5054) accordé par le cédant : la plus-value est annulée totalement ou dans la limite
du plafond de la révision de prix lorsque celle-ci est plafonnée.
c. Requalification de certaines acquisitions :
– Acquisitions inversées (voir no 5013) ;
– Transactions ne constituant pas une acquisition (voir no 5015-3).
Dans ces situations, l’analyse en substance de l’acquisition juridique conduirait à la requalifier.
d. Classement des instruments financiers hybrides Le classement des instruments
financiers hybrides en dettes, capitaux propres ou autres fonds propres requiert d’analyser
en substance leurs caractéristiques selon l’OEC (Avis no 28) et selon l’AMF (Bull. COB
no 374, décembre 2002, p. 4 s.) ; voir no 3478 s.
e. Opérations en capital Dans la mesure où la notion de capitaux propres consolidés n’est
pas définie juridiquement, des opérations réalisées entre actionnaires et poursuivant un
seul et même objectif ont pu être comptabilisées, par référence au principe de prédomi-
nance de la substance sur l’apparence, directement et intégralement dans les capitaux
propres consolidés (sans transiter par le résultat consolidé), dérogeant ainsi au traitement
applicable dans les comptes individuels.
Par exemple, dans l’unique et même objectif de recapitaliser le groupe, ses actionnaires
effectuent plusieurs opérations à son profit, notamment :
– des augmentations de capital en numéraire et par compensation de créances au profit de
la société mère du groupe et de certaines filiales, et
– des abandons de créance.
Dans un tel contexte, certains groupes considèrent toutes ces opérations comme une
opération unique de recapitalisation à comptabiliser intégralement dans les capitaux propres
consolidés (alors que dans les comptes individuels, seule l’augmentation de capital est
comptabilisée en capitaux propres, l’abandon de créance étant comptabilisé dans le compte
de résultat).
3049 L’application du principe de rattachement des charges aux produits était spécifi-
quement requise par le règlement CRC no 99-02 abrogé (§ 300). Les conséquences
pratiques de la mise en œuvre de ce principe n’ayant pas été précisées par les textes tant
au niveau des comptes individuels qu’au niveau des comptes consolidés, sa suppression
a, à notre avis, peu de conséquences pratiques (voir cependant no 3492 s’agissant du
traitement des subventions d’investissement).
Ce principe ne doit pas être confondu avec le principe de spécialisation des exercices
– applicable tant dans les comptes individuels (PCG, art. 511-3, art. 512-4 et art. 934-1) que
dans les comptes consolidés – qui consiste à utiliser les comptes de régularisation actif et
passif « pour répartir les charges et les produits dans le temps, de manière à rattacher à
chaque exercice les charges et les produits qui le concernent effectivement, et ceux-là
seulement » (PCG, art. 934-1).
En pratique, ce principe de rattachement des charges aux produits consiste à analyser les
charges de l’exercice (déterminées par application du principe d’indépendance des
exercices) et à les rattacher à l’exercice ou à des exercices ultérieurs, selon que les
produits correspondants sont constatés dans l’exercice ou non et ce, quel que soit le
traitement réalisé dans les comptes individuels.
De ce principe, résultent par exemple :
– la constitution d’une provision pour garantie dès l’inscription en produits des ventes qui la
génèrent ;
– la constitution d’une provision pour engagements de retraite et prestations assimilées dans
l’exercice au cours duquel les salariés ont rendu les services correspondants (voir no 3512).
SECTION III
les transactions de cette entité sont traitées selon les principes comptables
applicables à son activité.
Lorsque des filiales bancaires ou d’assurance font partie du périmètre de
consolidation d’un groupe industriel et commercial, leurs comptes sont
intégrés selon la nature des opérations qu’elles réalisent.
Ainsi, les créances et dettes d’exploitation relatives à l’activité de crédit d’une
filiale bancaire (financement et refinancement) sont maintenues dans les
créances et dettes d’exploitation dans les comptes consolidés du groupe à
prédominance industrielle et commerciale. Elles n’ont pas à être transfor-
mées en créances et dettes financières dans ces comptes au motif que leur
nature serait analysée différemment selon les règles comptables de
présentation liées à l’activité principale du groupe.
Art. 271-5 Méthodes comptables du groupe – Retraitements d’homogénéi-
sation Les méthodes comptables du groupe s’appliquent de manière
homogène pour les transactions et événements semblables se produisant
dans des circonstances similaires.
Lorsqu’une entité incluse dans le périmètre de consolidation utilise une
méthode comptable différente de celle retenue par le groupe pour des transac-
tions et évènements semblables se produisant dans des circonstances
similaires, ses comptes individuels sont retraités en vue de la préparation des
comptes consolidés du groupe.
Lorsqu’un choix de méthodes comptables est prévu par les règlements de
l’Autorité des normes comptables relatifs aux comptes individuels, le groupe peut
retenir, pour l’élaboration de ses comptes consolidés, une méthode comptable
différente de celle adoptée par les entités consolidées ou par l’entité consoli-
dante, sous réserve des méthodes obligatoires prévues par le présent règlement.
I. Principe général
Principe
A notre avis :
– la définition des secteurs d’activité énoncée par le règlement ANC no 2020-01 (art. 282-9)
pour les besoins de l’information sectorielle (voir no 7532 s.) ne peut être retenue ;
Ainsi, par exemple, deux secteurs d’activité industriels, tous deux soumis aux règles
comptables applicables aux entreprises industrielles et commerciales, doivent faire l’objet,
dans les comptes consolidés de leur entité consolidante commune, de méthodes d’évaluation
homogènes, dès lors que les situations se présentent de manière similaire dans ces deux
secteurs.
– la notion de secteur vise ici notamment le cas d’une filiale ou participation bancaire ou
d’assurance appartenant à un groupe composé principalement d’entreprises industrielles
et commerciales.
Le risque étant alors supporté en réalité par l’entité consolidante elle-même, il existe une
présomption que les provisions constatées dans les captives couvrent un risque interne au
groupe (provision pour propre assureur). Si tel est le cas, il doit alors être constaté selon les
règles générales de constatation des provisions applicables à cette entité consolidante
elle-même (ici une entreprise industrielle), et non selon les règles spécifiques aux entreprises
d’assurance.
Remarques :
1. Contrepartie du retraitement Les provisions techniques constatées par les filiales captives de
réassurance, non conformes au PCG (art. 321-1 à 324-1), sont retraitées par la contrepartie des
capitaux propres de ces filiales pour leur montant net de l’effet d’impôt (ou de leur résultat en ce qui
concerne les mouvements de la période), les provisions de propre assureur servant à couvrir des
éventualités étant en effet considérées comme des réserves (voir Mémento Comptable no 56595).
2. Provisions techniques non retraitées Pour les provisions techniques constatées par les filiales
captives de réassurance et qui ne seraient, malgré tout, pas retraitées car conformes au PCG
(art. 321-1 à 324-1), l’AMF requiert que :
– la nature et l’évaluation du risque provisionné soient soigneusement documentées,
– ces provisions soient classées en provision pour risques au passif du bilan consolidé,
– leur méthode de calcul soit harmonisée avec les règles comptables du groupe.
Pour l’information à fournir dans l’annexe aux comptes consolidés dans ce cas, voir no 7431.
3. Provisions techniques constituées par les filiales captives de réassurance concernant des
engagements de retraite et avantages assimilés afférents aux salariés du groupe Ces provisions
doivent, le cas échéant, faire l’objet de retraitements d’homogénéité par rapport aux méthodes
retenues au sein du groupe (dans le même esprit, Bull. COB no 361, octobre 2001, p. 22-23 confirmant
la primauté du principe d’homogénéité sur les méthodes préférentielles énoncées au § 300 du
règlement CRC no 99-02 abrogé), que ces méthodes soient ou non conformes aux méthodes de
référence (voir no 3051-2).
Pour les critères d’appréciation du caractère significatif des filiales captives de réassurance
lors de la détermination du périmètre de consolidation, voir no 2556.
Pour l’élimination des opérations réalisées directement ou indirectement entre l’entité consoli-
dante et les filiales captives de réassurance, voir no 4523.
SECTION IV
Importance relative
3 0 5 8 Extrait du règlement ANC no 2020-01
Art. 111-4 (en partie) Contenu des comptes consolidés Les comptes
consolidés donnent toutes les informations de caractère significatif sur le
patrimoine, la situation financière ainsi que sur le résultat de l’ensemble
consolidé.
Retraitements
des comptes individuels
Plan du chapitre
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
3301 Synthèse
► Il est obligatoire d’éliminer les écritures passées, dans les comptes individuels,
pour la seule application des législations fiscales (no 3323 s.) notamment :
– l’amortissement fiscal des immobilisations (no 3327 s.) ;
– les provisions réglementées (no 3329 s.) ;
– la comptabilisation en résultat de certains changements de méthodes
comptables (no 3335).
► Les choix de méthodes comptables opérés d’une part, dans les comptes
individuels de la société mère consolidante et des entités consolidées et, d’autre
part, dans les comptes consolidés, peuvent être différents, même lorsque ces
choix sont offerts de la même manière dans les deux jeux de comptes (no 3357 s.).
► Les méthodes optionnelles prévues pour les comptes individuels (no 3490)
peuvent également être utilisées dans les comptes consolidés. Il en est de
même pour celles prévues par les articles L 233-23 et R 233-10 du Code de
commerce et celles prévues par le règlement ANC no 2020-01, spécifiques aux
comptes consolidés (no 3438 s.). Les modalités de changement de méthodes
comptables sont celles prévues par le PCG (no 3335).
Remarques importantes :
1. Ce chapitre présente, analyse et fait un point exhaustif sur les règles françaises de
consolidation relatives aux retraitements des comptes individuels applicables par
l’ensemble des groupes aux exercices ouverts à compter du 1er janvier 2023, sans aborder
toutefois les spécificités sectorielles prévues par le règlement ANC no 2020-01 pour les
groupes du secteur bancaire et les groupes d’assurance.
2. Les références aux positions doctrinales faisant expressément référence au règlement
CRC no 99-02 abrogé sont citées dans ce chapitre, notamment lorsqu’elles viennent
préciser ou compléter des dispositions reprises par le règlement ANC no 2020-01 à
(quasiment) l’identique.
3. Pour les informations à fournir dans l’annexe des comptes consolidés sur les retraite-
ments des comptes individuels, voir no 7420 s.
3302 Les retraitements des comptes individuels des entités consolidées ont pour
objet de corriger, par des écritures comptables, les divergences entre les pratiques et
méthodes comptables utilisées dans ces comptes et celles applicables aux comptes
consolidés.
Ces retraitements, obligatoires et préalables aux opérations de consolidation, ont pour
objectifs (en ce sens, Règl. ANC 2020-01 art. 271-5) d’assurer une homogénéité des
comptes consolidés et de prendre en compte les caractéristiques propres aux comptes
consolidés, en y appliquant :
– des méthodes comptables obligatoires (voir no 3369 s.) ; et
– des méthodes comptables optionnelles (voir no 3420 s.).
3312 Les retraitements à pratiquer de manière obligatoire (sauf s’ils sont d’une
incidence négligeable sur le patrimoine, la situation financière et le résultat consolidés ;
voir no 3060) sont :
– les retraitements destinés à éliminer l’incidence sur les comptes des écritures passées
pour la seule application des législations fiscales (voir no 3320 s.) ;
– les retraitements d’homogénéité (voir no 3342 s.) ;
– les retraitements résultant de la comptabilisation des impositions différées, qui font
l’objet d’un chapitre spécifique (voir no 3601 s.).
SECTION I
I. Principe général
3323 Selon l’article R 233-8 3o du Code de commerce, la consolidation impose l’élimination
de l’incidence sur les comptes des écritures passées pour la seule application des législations
fiscales (lorsqu’elles dérogent aux règles comptables) et notamment en ce qui concerne :
– l’amortissement fiscal des immobilisations (voir no 3327 s.) ;
– les provisions réglementées (voir no 3329 s.).
Le Code de commerce mentionne également, parmi les écritures à éliminer, les subventions
d’investissement, mention non reprise par le règlement ANC no 2020-01, à la différence de
l’ancien règlement CRC no 99-02 (voir Remarque 2. ci-après).
Le règlement ANC no 2020-01 (art. 272-1) réaffirme ce principe général qui évite, à notre avis, de
fausser l’image donnée par les comptes consolidés. Outre les amortissements dérogatoires et
les provisions réglementées, le règlement cite, à titre d’exemple d’écritures purement fiscales
dont l’incidence devra obligatoirement être éliminée dans les comptes consolidés, la comptabi-
lisation en résultat de l’impact des changements de méthodes (voir no 3335).
Selon l’Autorité des normes comptables (Réponse ANC du 19-5-2022 à la saisine de la CNCC
du 14-2-2022 sur le Règl. ANC 2020-01 relatif aux comptes consolidés, Bull. CNCC no 206, juin
2022), les écritures visées par l’article 272-1 du règlement ANC no 2020-01 sont celles qu’une
entité doit inscrire dans ses comptes individuels, pour se conformer à un texte particulier de
niveau supérieur (fiscal en l’occurrence) afin de bénéficier d’un traitement fiscal particulier
et qui, en dehors de cette obligation, dérogerait aux règles comptables. En revanche, elles
ne sont pas celles visant à reconnaître les effets d’un dispositif, instauré par la réglementation
fiscale, dans les comptes de l’entité en application des règles comptables.
Remarques :
1. Frais d’acquisition des immobilisations Selon l’ancien règlement CRC no 99-02 (§ 303),
l’inscription en charges, dans les comptes individuels, de certains frais accessoires engendrés
par l’acquisition d’immobilisations devait être systématiquement éliminée dans les comptes
consolidés, car considérée comme une écriture passée pour des raisons exclusivement
fiscales. Désormais, l’inscription des frais d’acquisition des immobilisations à l’actif constitue
une méthode d’application obligatoire dans les comptes consolidés nécessitant, le cas
échéant, un retraitement d’homogénéisation lorsque ces frais sont enregistrés en charges
dans les comptes individuels (voir no 3342 s. et 3418).
2. Subventions d’investissement Selon l’ancien règlement CRC no 99-02 (§ 303), l’inscription en
produits, dans les comptes individuels, des subventions d’investissement devait être systémati-
quement éliminée dans les comptes consolidés, car considérée comme une écriture passée pour
des raisons exclusivement fiscales. Désormais, l’inscription en capitaux propres pour étalement
des subventions d’investissement relève d’un choix de méthode comptable nécessitant, le cas
échéant, un retraitement d’homogénéisation lorsque ces subventions sont enregistrées immédia-
tement en produits dans les comptes individuels (voir no 3342 s. et 3492 s.). En effet, compte tenu
des précisions de l’ANC (dans sa réponse à la saisine de la CNCC précitée), la comptabilisation des
subventions d’investissement en capitaux propres ou immédiatement en résultat relevant d’un
choix de méthode comptable offert par le PCG, indépendamment de son traitement fiscal (voir
Mémento Comptable no 56470), cette écriture ne devrait pas pouvoir être éliminée dans les
comptes consolidés sur le fondement de l’article 272-1 du règlement ANC no 2020-01.
3. Crédit d’impôt recherche Le CIR n’est pas visé par les dispositions de l’article 272-1 du
règlement ANC no 2020-01 traitant des écritures passées pour la seule application des législa-
tions fiscales. En effet, le Code général des impôts n’impose pas que le CIR soit présenté en
compte de résultat en diminution de l’impôt sur les bénéfices pour qu’une entité puisse en
bénéficier. Cette présentation n’est que l’effet du dispositif et non une obligation de présenta-
tion afin de pouvoir bénéficier du dispositif (Réponse ANC précitée). La requalification du CIR
en subvention ne peut donc se faire sur le fondement de cet article (voir no 3494).
4. Imposition différée L’annulation dans les comptes consolidés des écritures passées pour
la seule application des législations fiscales aboutit généralement à une valeur comptable
différente de la valeur fiscale des actifs et passifs concernés. Les différences temporaires qui
en résultent pourraient donner lieu à impôt différé dans les conditions définies par le
règlement ANC no 2020-01 (voir no 3601 s.).
3328 L’annulation dans les comptes consolidés des amortissements comptabilisés pour
des raisons fiscales génère une différence temporaire imposable entre la valeur comptable de
l’actif (qui ne tient compte que de l’amortissement économique) et sa valeur fiscale (qui tient
compte à la fois de l’amortissement économique et de l’amortissement dérogatoire). Cette
différence temporaire doit donner lieu à la comptabilisation d’un impôt différé passif.
3330 L’annulation des provisions réglementées dans les comptes consolidés génère
une différence temporaire entre la valeur comptable de cette provision (nulle après élimina-
tion) et sa valeur fiscale (montant de la provision déjà déduite fiscalement dans les
comptes individuels de l’entité concernée). Cette différence temporaire doit donner lieu à
la comptabilisation d’un impôt différé.
SECTION II
Retraitements d’homogénéité
3 3 4 2 Extrait du règlement ANC no 2020-01
Art. 271-5 Retraitements d’homogénéisation Les méthodes comptables
du groupe s’appliquent de manière homogène pour les transactions et
événements semblables se produisant dans des circonstances similaires.
Lorsqu’une entité incluse dans le périmètre de consolidation utilise une
méthode comptable différente de celle retenue par le groupe pour des
transactions et évènements semblables se produisant dans des circons-
tances similaires, ses comptes individuels sont retraités en vue de la
préparation des comptes consolidés du groupe.
Lorsqu’un choix de méthodes comptables est prévu par les règlements de
l’Autorité des normes comptables relatifs aux comptes individuels, le groupe peut
retenir, pour l’élaboration de ses comptes consolidés, une méthode comptable
différente de celle adoptée par les entités consolidées ou par l’entité consolidante,
sous réserve des méthodes obligatoires prévues par le présent règlement.
Art. 271-4 Groupes multisectoriels Lorsqu’une entité appartenant à un secteur
différent du secteur d’activité principal du groupe applique des règles comptables
qui sont particulières à ce secteur, parce que prenant en considération des règles
juridiques ou des natures de droits générés par des contrats propres à cette
activité, ces règles comptables sont maintenues dans les comptes consolidés.
Principe
3357 Il ressort du règlement ANC no 2020-01 (art. 271-2 à 271-5) que les méthodes
comptables adoptées par le groupe peuvent être différentes de celles appliquées par
l’entité consolidante dans ses comptes individuels, même si l’option résulte du Code de
commerce applicable à la fois aux comptes individuels et aux comptes consolidés.
Par exemple, un groupe peut provisionner dans ses comptes consolidés les engagements de
retraite que l’entité consolidante se limite à indiquer dans l’annexe de ses comptes individuels,
les deux cas étant conformes à l’article L 123-13 du Code de commerce.
Cette disposition permet ainsi aux entités consolidantes, en cas de choix possibles, de
choisir les méthodes comptables applicables dans leurs comptes consolidés, indépen-
damment des choix opérés dans leurs comptes individuels.
De même, un groupe peut adopter dans ses comptes consolidés des méthodes
comptables différentes de celles retenues dans les comptes individuels des entités
consolidées.
Par exemple, un groupe peut choisir de retenir la méthode à l’avancement pour comptabiliser
les contrats à long terme (méthode optionnelle selon art. 622-2 du PCG), alors que ses filiales
appliquent la méthode de comptabilisation à l’achèvement dans leurs comptes annuels.
Un avis du Comité d’Urgence du CNC (Avis CU CNC 2003-E du 9 juillet 2003, § 4) a toutefois
introduit une exception à cette autonomie des comptes consolidés par rapport aux comptes
individuels en ce qui concerne le choix de la méthode de comptabilisation des dépenses de
gros entretien (voir Mémento Comptable no 25750). En effet, les entités peuvent appliquer la
méthode de comptabilisation par composants dans les comptes consolidés, et conserver ou
constituer des provisions pour grosses réparations dans les comptes individuels (méthode
optionnelle conformément à art. 214-10 du PCG) ; en revanche, l’inverse n’est pas possible.
Limites
Toutefois, à notre avis, des faits peuvent devoir être pris en compte au niveau du groupe
alors qu’ils ne peuvent pas l’être au niveau des comptes individuels d’une filiale.
Ainsi, par exemple :
– si une provision pour risque de change est comptabilisée au niveau d’une filiale, celle-ci
peut devoir être annulée dans les comptes consolidés, notamment si la couverture de ce
risque existe au niveau du groupe ;
– en application des règles sur les passifs, les coûts liés à des reclassements de salariés au
sein d’un groupe pris en compte dans une provision pour restructuration constituée par une
entité consolidée (en l’absence de contrepartie pour cette entité), ne peuvent être maintenus
dans les comptes consolidés (voir Mémento Comptable no 17420 et 17425) ;
– une dépréciation d’actifs liée à un manque de rentabilité de l’activité peut être justifiée dans
les comptes individuels d’une filiale et ne pas l’être dans les comptes consolidés, notamment
si la rentabilité est assurée au niveau du groupe (par exemple, l’insuffisance de rentabilité
d’une filiale industrielle peut être compensée au niveau du groupe par la marge réalisée par
la filiale de distribution).
SECTION III
Méthodes comptables
obligatoires
3369 Selon le règlement ANC no 2020-01, certaines méthodes comptables sont
d’application obligatoire dans les comptes consolidés.
Il s’agit de méthodes d’application optionnelle dans les comptes individuels (méthodes de
référence) ou précédemment dans les comptes consolidés (méthodes préférentielles) selon
l’ancien règlement CRC no 99-02. Pour plus de détails, voir no 3346.
• par l’acquisition directe ou indirecte des droits de propriété du terrain sur lequel ont été
édifiés le ou les immeubles loués ; ou
• par transfert de plein droit de la propriété des constructions édifiées sur le terrain
appartenant au locataire.
b. Contrats assimilés aux contrats de crédit-bail Un contrat qui remplit au moins une
des trois conditions suivantes est assimilé à un contrat de crédit-bail (Règl. ANC 2020-01
art. 272-2) :
Remarque Ces trois conditions correspondent à trois des quatre critères énoncés par l’avis
de l’OEC no 29 (§ 2) pour définir un contrat de location-financement.
– le contrat prévoit le transfert de la propriété au terme de la durée du bail sur option, et les
conditions d’exercice de l’option sont telles que le transfert de propriété paraît hautement
probable à la date de conclusion du bail ;
En l’absence de précision du règlement ANC no 2020-01, la date de conclusion du bail
correspond, à notre avis, à la date de signature du bail, ou si elle est antérieure, à la date à
laquelle les parties conviennent de toutes les clauses essentielles du contrat (en ce sens,
Avis OEC précité, § 2).
– la durée du bail recouvre l’essentiel de la durée de vie du bien dans les conditions
d’utilisation du preneur ;
– la valeur actualisée des paiements minimaux est proche de la valeur vénale du bien loué
à la date de conclusion du bail.
En l’absence de précision du règlement ANC no 2020-01, le taux d’actualisation correspond,
à notre avis, au taux d’intérêt implicite du contrat de location lorsqu’il est connu. A défaut de
connaître ce taux, le taux marginal d’endettement du preneur est retenu (en ce sens, Avis
OEC précité).
Voir no 3380 pour la définition :
– des paiements minimaux du point de vue du preneur et de celui du bailleur ;
– de la valeur vénale ;
– du taux d’intérêt implicite du contrat ;
– du taux marginal d’endettement du preneur.
c. A notre avis, les contrats qui ne répondent pas à la définition des contrats de crédit-bail
et assimilés (voir points a. et b. ci-avant) constituent des contrats de location simple et
doivent être comptabilisés comme une location.
Pour l’importance de la distinction entre contrats de location simple et contrats de crédit-bail
et assimilés dans le cas, notamment, de contrats de cession-bail mis en place pour déconso-
lider certains actifs ou passifs, voir no 3383-2.
Remarques :
1. Les paiements minimaux à recevoir par le bailleur ne comprennent pas la valeur résiduelle
du bien à la fin du bail lorsque cette valeur résiduelle ne fait l’objet d’aucune garantie (contrac-
tuelle ou de fait) au profit du bailleur ; en conséquence, toutes choses égales par ailleurs, le
taux d’intérêt implicite du contrat calculé conformément à l’avis OEC précité est inférieur au
taux « économique » du contrat lorsque la valeur résiduelle non garantie du bien à la fin du
bail est significative. En effet, la valeur résiduelle non garantie est comprise dans la valeur
vénale (ndlr : juste valeur dans l’avis OEC précité) du bien à la date de conclusion du contrat
(1er terme de l’équation de détermination du taux d’intérêt implicite) alors qu’elle n’est pas
comprise dans les paiements minimaux (2e terme de cette équation).
2. Les coûts directs initiaux du bailleur ne sont pas pris en compte dans le calcul du taux
d’intérêt implicite, ceux-ci n’étant donc pas considérés comme faisant partie de l’investisse-
ment du bailleur ; en conséquence, toutes choses égales par ailleurs, le taux d’intérêt implicite
du contrat calculé conformément à l’avis OEC est supérieur au taux « économique » du
contrat lorsque les coûts directs initiaux du preneur sont significatifs. En effet, les coûts
directs initiaux ne sont pas compris dans la valeur de l’investissement du bailleur (limité, dans
le 1er terme de l’équation de détermination du taux d’intérêt implicite, à la valeur vénale (ndlr :
juste valeur dans l’avis OEC précité) du bien à la date de conclusion du contrat) alors que ces
coûts sont en principe couverts par les paiements minimaux dus au bailleur (2e terme de
l’équation).
2. Coûts directs initiaux A notre avis, et en l’absence de précision des textes, les entités
françaises ont le choix entre deux solutions :
– traiter les coûts directs de mise en place des contrats de crédit-bail et assimilés comme
des frais d’émission d’emprunts, ceux-ci devant alors être étalés de manière systématique
sur la durée de l’emprunt (Règl. ANC 2020-01 art. 272-4 ; voir no 3392) ;
En ce sens, la CNCC (Bull. CNCC no 84, décembre 1991, EC 91-39, p. 571 s.) qui assimile
les frais liés directement à l’établissement d’un contrat de crédit-bail à des frais d’émission
d’emprunts (pour l’établissement des comptes individuels, dans lesquels le contrat n’est pas
retraité comme un achat à crédit).
– traiter les coûts directs de mise en place des contrats de crédit-bail et assimilés comme
des frais accessoires d’acquisition d’immobilisations, c’est-à-dire les incorporer obligatoire-
ment au coût d’entrée de l’immobilisation objet du contrat de crédit-bail ou assimilé (Règl.
ANC 2020-01 art. 272-6 ; voir no 3418).
Cette solution est fréquemment retenue dans la pratique.
Ces deux solutions sont, à notre avis, des méthodes implicites issues de la pratique. Par
conséquent, tout changement de méthode comptable ultérieur doit respecter les conditions
fixées par l’article 122-2 du PCG relatif au changement de méthode comptable à l’initiative de
l’entité (voir no 3424).
b. Comptabilisation de l’emprunt correspondant au passif du bilan Le montant de
cette dette est égal au coût d’entrée du bien.
c. Autres retraitements Les retraitements suivants sont également effectués :
– annulation dans les comptes consolidés de la redevance enregistrée en charges
d’exploitation dans les comptes individuels, et comptabilisation d’une charge financière
et d’un remboursement progressif de l’emprunt ;
– constatation de l’amortissement de l’immobilisation conformément aux méthodes
comptables du groupe ;
– le cas échéant, constatation de la dépréciation du bien dans les mêmes conditions que
si l’entité en était propriétaire ;
– en cas d’interruption du contrat, les éléments qui proviennent du retraitement du contrat
de crédit-bail ou assimilé (valeur nette comptable de l’immobilisation, dette résiduelle,
impositions différées) sont soldés. Le montant net résultant de ces différents éléments
ainsi que le produit éventuellement perçu en cas de transfert du contrat sont enregistrés
au compte de résultat.
3383-1 Cession suivie d’un contrat de location simple Le bien est alors sorti
du bilan du cédant-preneur. Aucun retraitement de consolidation n’étant prévu par les
textes à cet effet, le traitement de la plus-value ou moins-value doit être celui appliqué
dans les comptes individuels (Réponse ANC du 19-5-2022 à la saisine de la CNCC du
14-2-2022 sur le Règl. ANC 2020-01 relatif aux comptes consolidés, Bull. CNCC no 206,
juin 2022), notamment (voir Mémento Comptable no 28320 II b.) :
a. Plus-value de cession La plus-value réalisée lors de la cession doit être traitée
différemment selon l’analyse faite de la situation (Avis OEC no 29 du 29-11-1995) :
– si le contrat de location et la vente du bien ont été conclus aux conditions de marché :
il y a lieu de constater immédiatement au compte de résultat du cédant-preneur la totalité
du gain provenant de la cession ;
– lorsque le prix de vente est supérieur à la juste valeur du bien, l’excédent du prix de
vente est étalé sur la durée du contrat en atténuation des loyers.
b. Moins-value de cession La moins-value de cession occasionnée par un prix de vente
de l’actif inférieur à sa valeur comptable est, en principe, immédiatement comptabilisée
en résultat.
Toutefois, selon la CNCC (Bull. CNCC no 203, septembre 2021, EC 2020-40), notamment
en raisonnant par analogie avec l’avis OEC no 29 (étalement des plus-values de cession,
voir a. ci-avant) et dans un souci d’image fidèle, la moins-value de cession, pour son
éventuelle quote-part représentative du surloyer total payé d’avance, pourrait être
comptabilisée en tant que charge de loyer constatée d’avance et reprise en résultat
consolidé sur la durée du bail, en augmentation des loyers facturés, sous réserve :
– que le prix de vente de l’actif soit inférieur à la fois à la juste valeur de l’actif et à sa
valeur comptable ; et
– que le contrat de location prévoie des échéances de loyers inférieures à la valeur
locative du bien permettant de compenser la moins-value de cession.
A cet effet, une analyse devrait être menée sur la base d’évaluations fiables (juste valeur
du bien cédé et sa valeur locative) permettant de s’assurer que l’opération dans son
ensemble s’équilibre et que l’entité ne s’est donc pas appauvrie.
Pour les trois critères permettant d’analyser le contrôle d’une entité ad hoc, voir no 2027. Si
au moins deux de ces critères sont remplis, l’objectif du montage aura échoué puisque ces
actifs seront maintenus au bilan consolidé.
– le contrat de location ou de sous-location du détenteur initial des actifs répond à la
définition d’un contrat de crédit-bail ou assimilé.
En effet, si le contrat est un contrat de crédit-bail ou assimilé, l’objectif de déconsolidation du
bien ne sera pas rempli puisque les biens objets de ces contrats sont maintenus à l’actif du
bilan consolidé (voir no 3382).
Sur les pratiques antérieures à l’entrée en vigueur du règlement ANC no 2020-01 consistant en une
analyse du contrat qui tient compte de l’ensemble des opérations liées, appréciées au niveau
consolidé, même si elles sont juridiquement indépendantes, afin de déterminer le traitement
comptable approprié au montage pris dans son ensemble, voir no 3047 a.
3392 Selon le règlement ANC no 2020-01 (art. 272-4), le coût d’un emprunt (frais
d’émission, primes d’émission et primes de remboursement) doit être obligatoirement
étalé systématiquement sur la durée de celui-ci.
Remarques :
1. Auparavant, le règlement CRC no 99-02 (abrogé depuis le 1er janvier 2021) laissait le choix
entre maintenir les coûts d’emprunt en totalité en charges de l’exercice au cours duquel ils
sont exposés et les étaler systématiquement sur la durée de l’emprunt (méthode préféren-
tielle). Lors de la transition pour la première application du règlement ANC no 2021, le groupe
peut choisir de retraiter rétrospectivement l’ensemble de ses coûts d’emprunts (voir no 3346).
2. Dans les comptes individuels, si l’étalement des frais d’émission d’emprunt est optionnel
(PCG art. 212-11 ; voir Mémento Comptable no 41020), il est obligatoire pour les primes de
remboursement et primes d’émission (C. com. art. R 123-185 et PCG art. 212-10 ; voir
Mémento Comptable no 41120).
A. Frais de développement
et frais de création de sites internet
3415 Selon le règlement ANC no 2020-01 (art. 272-6), les frais de développement et
les frais de création de sites internet doivent être obligatoirement inscrits à l’actif du
bilan consolidé dès lors que les conditions énumérées par le PCG (art. 212-3 et 612-1
respectivement) sont remplies.
Remarques :
1. Auparavant, le règlement CRC no 99-02 (abrogé depuis le 1er janvier 2021) ne prévoyant
aucun traitement spécifique pour les frais de développement et les frais de création de sites
internet, leur traitement suivait celui préconisé dans les comptes individuels (voir Remarque
2. ci-après). Lors de la transition pour la première application du règlement ANC no 2021, le
groupe doit obligatoirement appliquer les nouvelles dispositions, le cas échéant (notamment
s’il n’appliquait pas la méthode de référence), de manière prospective (voir no 3346).
2. Dans les comptes individuels, la comptabilisation des frais de développement et des frais
de création de sites internet à l’actif constitue la méthode de référence (PCG art. 212-3 et
612- 2 respectivement et Mémento Comptable no 30890 s.).
SECTION IV
Méthodes comptables
optionnelles
3 4 2 0 Extrait du règlement ANC no 2020-01
Art. 271-2 Méthodes comptables du groupe – Définition Les méthodes
comptables du groupe correspondent aux méthodes comptables définies par
les règlements de l’ANC relatifs aux comptes individuels, sous réserve :
i. du choix effectué, par le groupe, de méthodes comptables alternatives
lorsqu’un choix de méthode comptable est prévu par les règlements de
l’Autorité des normes comptables relatifs aux comptes individuels,
ii. des méthodes comptables obligatoires en vertu du présent règlement
nonobstant le fait qu’elles puissent être optionnelles pour les comptes
individuels,
iii. des méthodes comptables optionnelles prévues par le présent règlement.
Art. 271-3 Méthodes de référence Les méthodes de référence prévues par
le règlement ANC no 2014-03 relatif au plan comptable général sont des
méthodes de référence pour l’établissement de comptes consolidés sauf si
le présent règlement en dispose autrement.
Préambule
3421 Selon l’article 271-2 du règlement ANC no 2020-01, outre les méthodes d’applica-
tion obligatoire (voir no 3369), le groupe a la faculté de choisir certaines autres méthodes
comptables parmi celles qui sont :
– applicables pour les comptes individuels également, un choix de méthode étant alors
prévu par le PCG ;
Des choix de méthode sont également prévus par le Code de commerce (voir no 3504 s. pour
les engagements de retraite par exemple).
En outre, l’adoption d’une méthode plutôt qu’une autre peut être recommandée, les
méthodes de référence telles que définies par l’article 121-5 du PCG constituant également
des méthodes de référence dans les comptes consolidés (Règl. ANC 2020-01 art. 271-3 ; voir
no 3424).
– ou spécifiques aux comptes consolidés.
En effet, conformément à l’article L 233-23 du Code de commerce, il peut être fait usage,
dans le respect du principe de permanence des méthodes, de méthodes d’évaluation non
conformes à celles fixées par les articles L 123-18 à L 123-21 du Code de commerce pour les
comptes individuels. Ces méthodes d’évaluation « dérogatoires » optionnelles sont fixées par
le règlement ANC no 2020-01 et par les articles L 233-23 et R 233-10 du Code de commerce
(voir no 3438 s.).
Rappelons que les retraitements qui permettent de passer des règles comptables utilisées dans les
comptes individuels des entités consolidées aux règles comptables adoptées pour le groupe (même
si certaines sont optionnelles), sont en revanche obligatoires, en application du principe d’homogénéité
des méthodes (voir no 3344).
Toutefois (PCG art. 121-5), l’adoption d’une méthode de référence, considérée comme
conduisant d’office à fournir une meilleure information financière, n’a pas à être justifiée.
Ainsi par exemple, un groupe peut choisir, à tout moment et sans avoir à le justifier,
de provisionner la totalité des engagements à l’égard des membres du personnel actif et
retraité.
Il s’agit actuellement de la seule méthode de référence que le groupe peut choisir d’appliquer.
En effet, toutes les autres méthodes de référence énumérées par le PCG (art. 121-5) sont
d’application obligatoire dans les comptes consolidés (voir no 3369).
3443 Selon le Code de commerce (C. com. art. L 123-18 al. 4), les immobilisations
corporelles et financières peuvent faire l’objet d’une réévaluation. Le règlement ANC
no 2020-01 (art. 273-2) a repris cette possibilité et en a précisé les modalités de mise en
œuvre dans le cadre des comptes consolidés.
Principes généraux
3465 Selon le règlement ANC no 2020-01 (art. 273-2) et sous réserve des exceptions
visées au no 3461, l’opération d’élimination doit porter sur les réévaluations opérées dans
les comptes individuels, qu’elles aient été pratiquées par l’entité consolidante ou par une
autre entité consolidée.
Bien que le règlement ANC no 2020-01 se réfère à l’article L 123-18 du Code de commerce
(traitant des réévaluations libres), toutes les réévaluations doivent, à notre avis, être
éliminées qu’elles soient de caractère légal ou libre.
Il en résulte que les réévaluations, même légales, ne peuvent être maintenues en consolida-
tion. En particulier, l’impact résiduel de la réévaluation légale de 1976, qui figure encore dans
les comptes individuels de certaines entités françaises, ne peut plus être maintenu, à notre
avis, dans les comptes consolidés.
Mais l’AMF a insisté, à plusieurs reprises, sur le fait que la valeur d’utilité à retenir pour la réévalua-
tion des immobilisations ne pouvait correspondre systématiquement à la valeur de marché.
En particulier, elle précise (Bull. COB no 102, mars 1978, p. 4) :
– « il s’agit de la fraction attribuable à l’immobilisation considérée à l’intérieur du prix d’achat
estimé de l’ensemble de l’entreprise, et non du prix d’achat du bien considéré isolément. On
ne doit donc pas tenir compte des usages potentiels pour d’éventuels acquéreurs du bien
pour le réévaluer mais seulement de son utilité effective dans l’entreprise » ;
– « l’application de ce principe est particulièrement importante pour la réévaluation d’immobili-
sations qui pourraient avoir une valeur de vente supérieure à leur valeur d’utilité au sein de
l’entreprise parce que d’autres usages seraient plus rentables que leur utilisation actuelle ; tel
peut être le cas d’un terrain urbain supportant des installations nécessaires à l’activité de la
société. Aussi longtemps que la décision de cesser l’activité n’a pas été prise, ce terrain doit
être évalué comme une immobilisation d’exploitation suivant les principes rappelés ci-dessus :
l’adoption comme valeur réévaluée du prix de cession estimé du terrain, qu’il soit ou non
diminué de toutes charges de liquidation, serait contraire aux prescriptions de la loi, et si cette
valeur est supérieure à la valeur d’utilité d’après la contribution de ce terrain à la rentabilité de
l’entreprise, le bilan pourrait être qualifié d’inexact ».
e. Les dotations aux amortissements et les dépréciations, ainsi que les plus ou
moins-values de cession sont déterminées sur la base des valeurs réévaluées (Règl. ANC
2020-01 art. 273-2). Ainsi :
– l’écart de réévaluation antérieurement comptabilisé en capitaux propres ne peut en
aucun cas être repris en résultat, même lorsque les biens réévalués sont amortissables
ou lorsqu’ils sont cédés ; la plus-value de réévaluation ne contribue donc jamais au résultat
de cession consolidé ;
– les dépréciations éventuelles sont déterminées par rapport aux valeurs réévaluées et
sont comptabilisées en résultat consolidé.
Sur les modalités pratiques de retraitement des écarts de réévaluation résultant de la réévalua-
tion libre pratiquée dans les comptes individuels lorsque le groupe opte pour leur maintien
dans les comptes consolidés, voir no 3468.
3468 Lorsque le groupe opte pour le maintien dans ses comptes consolidés des
réévaluations libres pratiquées dans les comptes individuels des entités consolidantes
et/ou consolidées (voir no 3467), les écarts de réévaluation constatés dans les comptes
individuels doivent être retraités dans les comptes consolidés. Ce retraitement résulte de
la méthode de consolidation appliquée aux titres réévalués (Bull. CNCC no 203,
septembre 2021, EC 2021-14) :
a. Cas de l’intégration globale L’écart de réévaluation à comptabiliser dans les capitaux
propres consolidés n’est pas relatif aux titres, mais aux immobilisations corporelles et
financières de l’entité consolidée.
En pratique, il convient de procéder comme suit :
– éliminer l’écart de réévaluation comptabilisé dans les comptes individuels de l’entité
consolidante à hauteur de la quote-part correspondant à la réévaluation des titres
consolidés, afin de les ramener à leur valeur comptable historique ;
– intégrer les actifs de l’entité consolidée pour leur valeur réévaluée (y compris les
immobilisations corporelles détenues en crédit-bail) ;
– puis constater un écart de réévaluation égal à la différence entre ces valeurs réévaluées
et leur valeur nette comptable consolidée avant réévaluation (cette valeur nette comptable
consolidée pouvant comprendre des écarts d’évaluation résiduels constatés lors de la
première consolidation de l’entité) ;
– cet écart de réévaluation est ensuite ajusté de l’impôt différé, et réduit de la quote-part
des intérêts minoritaires, le cas échéant.
Exemple établi par nos soins
La société A détient 80 % d’une société B et la consolide selon la méthode de l’intégration globale.
En fin d’exercice N, la société A et la société B ont procédé, dans leurs comptes individuels
respectifs, à la réévaluation libre de l’ensemble de leurs immobilisations financières et corporelles :
* Les écarts de réévaluation sont enregistrés dans les capitaux propres de A et de B pour leur
montant brut, les réévaluations n’étant pas imposées fiscalement à la date de réévaluation
(voir no 3469).
Dans ses comptes consolidés, la société A décide de maintenir cette réévaluation (et de l’étendre donc
à l’ensemble des immobilisations corporelles et financières des entités consolidées, voir no 3467) :
– lors de la première consolidation de B, un écart d’évaluation avait été constaté, dont la valeur
résiduelle nette d’impôt (taux d’IS 28 %) fin N est ventilée comme suit :
– les capitaux propres consolidés fin N présentent alors un écart de réévaluation net d’impôt de
95 K€ calculé comme suit :
(1) Impôt différé passif sur écart de réévaluation, non comptabilisé dans les comptes individuels
de B (les écarts de réévaluation n’étant pas imposés fiscalement).
(2) Biens pris en crédit-bail réévalués fin N pour 120 K€ présentant avant la réévaluation une
VNC consolidée de 90 K€, l’écart de réévaluation net d’impôt s’élève à 22 = (120 – 90) × 0,72.
* Les écarts de réévaluation sont enregistrés dans les capitaux propres de A et de B pour leur
montant brut, les réévaluations n’étant pas imposées fiscalement à la date de réévaluation
(voir no 3469).
Dans ses comptes consolidés, la société A décide de maintenir cette réévaluation (et de l’étendre
donc à l’ensemble des immobilisations corporelles et financières des entités consolidées, voir
no 3467) :
– lors de la première consolidation de B, un écart d’évaluation avait été constaté, dont la valeur
résiduelle nette d’impôt (taux d’IS 28 %) fin N est ventilée comme suit :
– les capitaux propres consolidés fin N présentent alors un écart de réévaluation net d’impôt de
59 K€ calculé comme suit :
(1) Impôt différé passif sur écart de réévaluation, non comptabilisé dans les comptes individuels
de B (les réévaluations n’étant pas imposées fiscalement à la date de réévaluation).
(2) Biens pris en crédit-bail réévalués fin N pour 60 K€ présentant avant la réévaluation une VNC
consolidée de 45 K€, l’écart de réévaluation net d’impôt s’élève à 11 = (60 – 45) × 0,72.
3469 Toute différence entre la valeur comptable consolidée d’un actif et sa valeur
fiscale générée par une opération de réévaluation doit donner lieu à impôt différé,
conformément aux principes généraux du règlement ANC no 2020-01 en la matière (voir
no 3624 s.).
Tel peut être le cas, par exemple :
a. lorsque la réévaluation opérée dans les comptes individuels a été imposée fiscale-
ment (réévaluation libre ou réévaluation réglementée de art. L 123-18 du Code de
commerce, par exemple) et qu’elle est éliminée dans les comptes consolidés ;
Dans ce cas, la réévaluation fiscale génère une différence temporaire déductible puisqu’elle
augmente la base fiscale sans modifier la base comptable. L’impôt différé actif lié à cette
différence temporaire déductible doit être comptabilisé dès lors que son recouvrement est
probable, avec pour contrepartie le résultat de l’exercice.
En effet, l’opération de réévaluation n’a affecté ni les capitaux propres consolidés (réévaluation
éliminée) ni un écart d’acquisition (voir no 3703). Le produit d’impôt différé ainsi constaté
permet de compenser, en tout ou partie, l’impôt exigible lié à cette réévaluation, maintenu en
charges de l’exercice. Cet impôt différé doit être comptabilisé indépendamment de son
caractère latent éventuel (biens non amortissables).
b. lorsque la réévaluation a été opérée dans les seuls comptes consolidés et n’a donc
pas été imposée fiscalement ;
Dans ce cas, la valeur comptable consolidée est supérieure à la valeur fiscale de l’actif, ce qui
génère une différence temporaire imposable. L’impôt différé passif correspondant doit alors
être comptabilisé avec pour contrepartie les capitaux propres (imputation sur l’écart de
réévaluation), voir no 3703.
c. lorsque la réévaluation opérée dans les comptes individuels n’a pas été imposée
fiscalement et :
La CNCC (Questions/Réponses CNCC Covid-19, ch. I, 2e partie, Questions 4.5.1 et 4.5.3 à
4.5.4) a précisé, dans le cadre du régime optionnel de neutralisation temporaire des
conséquences fiscales de la première réévaluation libre des actifs corporels et financiers
prévus par loi de finances 2021 (applicable entre 2020 et 2022), que l’écart de réévaluation
est comptabilisé dans les capitaux propres dans les comptes individuels brut d’impôt et qu’il
convient dans les comptes consolidés de comparer la valeur comptable consolidée des actifs
à leur valeur fiscale à la date de réévaluation et à chaque clôture ultérieure pour déterminer
l’impôt différé correspondant.
– la réévaluation est étendue aux comptes consolidés ;
Selon la CNCC (Questions/Réponses CNCC Covid-19 précitées, Question 4.5.4), un impôt
différé passif doit alors être comptabilisé dans les comptes consolidés (en contrepartie des
capitaux propres par imputation sur l’écart de réévaluation) égal à la différence entre :
– la nouvelle valeur comptable consolidée des actifs ; et
– leur valeur fiscale (égale à la valeur réévaluée minorée de l’écart de réévaluation non encore
taxé), inchangée en application du dispositif fiscal optionnel ; ce passif est repris au fur et à
mesure de l’imposition de l’écart de réévaluation.
– la réévaluation est éliminée dans les comptes consolidés.
Selon la CNCC (Questions/Réponses CNCC Covid-19 précitées, Question 4.5.4), la valeur
comptable consolidée et la valeur fiscale étant identiques à la date de réévaluation, aucun
impôt différé n’est à constater. En revanche, les bases comptables et fiscales peuvent évoluer
différemment dans le futur et générer des impôts différés. Ainsi, au fur et à mesure de
l’amortissement des actifs, un impôt différé est constaté sur la différence entre :
– l’amortissement comptable, calculé sur la base des durées réelles d’utilisation ; et
– « l’amortissement fiscal effectif », calculé d’après les durées fiscales et minoré de la
quote-part d’écart de réévaluation imposée.
B. Méthode LIFO
3473 Les éléments fongibles de l’actif circulant peuvent être évalués en considérant
que, pour chaque catégorie, le premier bien sorti est le dernier bien entré (C. com.
art. L 233-23 1o et Règl. ANC 2020-01 art. 273-3).
Cette méthode n’est pas autorisée dans les comptes individuels établis en normes françaises
(voir Mémento Comptable no 20815).
L’application de cette méthode d’évaluation peut être limitée à certaines branches d’activité
ou à certaines zones géographiques (voir no 3051-1 s.). Dans ce cas, les modalités de
regroupement de ces éléments en catégories sont indiquées et justifiées dans l’annexe
(voir no 7426).
En pratique, cette méthode d’évaluation est utilisée par certains secteurs d’activité gérant des
stocks de matières premières soumis à de fortes variations de prix ou devant détenir des
stocks de sécurité (Note de présentation du Règl. ANC 2016-08 modifiant le Règl. CRC 99-02
dont les dispositions ont été reprises dans le Règl. ANC 2020-01).
Principe général
3478 Selon le règlement ANC no 2020-01, les capitaux reçus en application de contrats
d’émission sont classés dans les comptes consolidés (Règl. ANC 2020-01 art. 273-1) :
a. en dettes, lorsque ces instruments sont remboursables ;
b. en capitaux propres (part du groupe et intérêts minoritaires) lorsque ces instruments :
– ne sont pas remboursables ;
– et ne donnent lieu à aucune rémunération obligatoire en cas d’absence ou d’insuffi-
sance de bénéfices.
Remarques :
1. Selon l’article 273-1 du règlement ANC no 2020-01, l’inscription de cette dernière catégorie
d’instruments en capitaux propres, et non en dettes, constitue une méthode comptable
optionnelle. A ce titre, sa mise en œuvre est soumise au principe de permanence des
méthodes prévu par l’article 121-5 du PCG. Ainsi (Réponse ANC du 19-5-2022 à la saisine de
la CNCC du 14-2-2022 sur le Règl. ANC 2020-01 relatif aux comptes consolidés, Bull. CNCC
no 206, juin 2022) :
– un groupe qui adopte initialement cette méthode n’a pas à justifier son choix ;
– ultérieurement, il est tenu de l’appliquer de manière cohérente et permanente à tous les
contrats dont les caractéristiques sont celles décrites à l’article précité.
2. Un groupe qui fait le choix de cette méthode optionnelle doit, conformément au règlement
ANC no 2020-01 (art. 221-2 et 281-1), répartir la part des capitaux reçus au titre des emprunts
non remboursables entre les intérêts de l’entité consolidante (part du groupe) et ceux des
intérêts minoritaires (Réponse ANC du 19-5-2022 à la saisine de la CNCC du 14-2-2022 sur le
Règl. ANC 2020-01 relatif aux comptes consolidés, Bull. CNCC no 206, juin 2022). Il appartient
alors au groupe :
– de définir cette répartition compte tenu des circonstances particulières des statuts des
entités formant le périmètre de consolidation, des bénéficiaires des instruments ainsi
reclassés et des caractéristiques des contrats d’émission concernés ;
– d’expliquer cette répartition dans l’annexe des comptes consolidés.
Pratique répandue
3479 Selon une pratique répandue parmi les groupes établissant leurs comptes
consolidés en règles françaises (fondée notamment sur l’Avis OEC no 28 de juillet 1994),
les capitaux reçus en application de contrats d’émission sont classés en « Autres fonds
propres » consolidés, lorsque (voir no 3482 et 3484) :
– ces instruments ne sont pas remboursables,
– mais donnent lieu à rémunération obligatoire, même en cas d’absence ou d’insuffi-
sance de bénéfices.
Remarques :
1. « Autres fonds propres » dans le bilan consolidé Cette rubrique intermédiaire proposée
par l’avis de l’OEC précité (et appelée « Fonds non remboursables et assimilés ») n’est pas
prévue par le règlement ANC no 2020-01, à la différence des états financiers individuels qui
prévoient expressément un agrégat « Autres fonds propres », placé entre les capitaux propres
et les provisions (voir Mémento Comptable no 55100 s.). Toutefois, au nom du principe de
convergence des comptes consolidés et des comptes individuels, l’Autorité des normes
comptables autorise provisoirement les groupes – notamment, dans l’attente des conclusions
du groupe de travail ad hoc relatif aux dettes, capitaux propres et autres fonds propres (voir
no 3476) – à présenter au passif de leur bilan consolidé une ligne « Autres fonds propres »,
sous réserve d’en préciser la composition dans l’annexe des comptes consolidés (Rec. ANC
2022-02 du 13-5-2022 ; voir no 7039). Les entités auraient donc le choix, dans les comptes
consolidés, de créer cette rubrique intermédiaire ou de classer en dettes les contrats
d’émission non remboursables pour lesquels une rémunération est obligatoire même en cas
d’absence ou d’insuffisance de bénéfice (en ce sens, Bull. CNCC no 176, décembre 2014,
EC 2014-16, p. 642 s.).
2. Nécessité d’analyser les contrats d’émission au cas par cas S’agissant le plus souvent
d’instruments hybrides « sur mesure », l’AMF (Bull. COB no 374, décembre 2002, p. 4)
recommande un examen détaillé des clauses figurant dans les contrats d’émission avant de
qualifier ces instruments de dettes, de capitaux propres ou d’« Autres fonds propres ».
Le schéma suivant, établi par nos soins, récapitule les critères retenus par l’avis OEC
no 28 précité pour le classement des instruments financiers et le passage des comptes
individuels aux comptes consolidés.
Schéma récapitulatif
Distinction entre dettes, autres fonds propres et capitaux propres
Comptes Comptes
individuels consolidés
Critère supplémentaire de classement dans
les comptes consolidés : la rémunération (1)
Aucune
Capital (3) rémunération
Prime Capitaux propres
n’est due
(1) Le classement dans les comptes consolidés dépend du critère de remboursement (critère déjà retenu
dans les comptes individuels), mais aussi du critère de rémunération (qui n’a, en revanche, pas d’impact pour
le classement dans les comptes individuels).
(2) Sur le fondement des textes actuels (voir ci-avant Remarque 1.), l’entité aurait la faculté de créer ou non
une rubrique intermédiaire, même si elle n’est pas expressément prévue par le règlement ANC no 2020-01.
(3) Pour un exemple de contrat qui pouvait être classé en capital dans les comptes individuels et en dettes
ou autres fonds propres dans les comptes consolidés (sur la base de l’Avis OEC précité, antérieurement au
Règl. ANC 2020-01), voir le cas particulier des actions de préférence, no 3486.
Ainsi selon l’avis de l’OEC précité, dans les comptes consolidés, la distinction entre les
dettes, les autres fonds propres et les capitaux propres dépend à la fois :
– des clauses de remboursement (voir no 3482) ; et
– des clauses de rémunération (voir no 3484).
En revanche, les clauses de rémunération n’ont pas d’impact sur le classement dans les
comptes individuels.
En outre, pour l’analyse des clauses de rémunération et de remboursement, il convient (Avis
OEC no 28) de se placer au niveau de l’ensemble consolidé afin de tenir compte de l’ensemble
des engagements pris par les sociétés consolidées relatifs à cet instrument (notamment les
garanties). Par exemple, une obligation remboursable uniquement en actions (ORA) est
classée en « Autres fonds propres » dans les comptes individuels, mais pourrait constituer
une dette dans les comptes consolidés si l’une des sociétés du groupe s’est engagée à
racheter les actions dès leur remise aux détenteurs des ORA.
– en cas d’absence ou d’insuffisance de bénéfice sur l’exercice, elle n’est pas versée lors
de cet exercice ;
– ultérieurement, elle n’est versée qu’en cas de bénéfice suffisant ;
– et, en cas de procédure de liquidation, elle n’a pas non plus à être versée.
Si ces trois conditions ne sont pas simultanément remplies, la rémunération est considérée
comme due, quel que soit le résultat de l’entreprise, et constitue donc une dette à constater
immédiatement au passif du bilan (consolidé), la contrepartie étant en charges.
L’AMF (Bull. COB no 374, décembre 2002, p. 6) précisait, à cet effet, qu’il convient d’analyser attenti-
vement les contrats d’émission pour identifier les clauses de report obligatoire ou de cumul d’intérêts,
de nature à ne pas respecter la condition précitée.
Ainsi, devraient empêcher le classement des ORA ou des ORANE en capitaux propres
consolidés :
– les clauses d’émission prévoyant que les rémunérations afférant à l’obligation sont
reportables sur les exercices ultérieurs en cas de non-paiement pour une année donnée ;
– toute rémunération devant être provisionnée au passif du bilan au titre d’un exercice, même
si son paiement est conditionné à l’existence de bénéfices futurs ;
– le versement d’intérêts minimum relatifs à l’obligation, calculés sur la durée de l’emprunt,
précomptés et versés pour leur valeur actualisée au souscripteur dans les jours suivant le
règlement de l’émission.
b. soit, si une rémunération est due même en cas d’absence ou d’insuffisance de
bénéfice, dans les « Autres fonds propres » consolidés (rubrique intermédiaire que l’avis
de l’OEC appelle : « Fonds non remboursables et assimilés »).
Cette rubrique doit être placée après les « Capitaux propres – part du groupe » et après les
« Intérêts minoritaires ». Aucun total ne doit être tiré entre cette rubrique et le total des
capitaux propres et/ou celui des intérêts minoritaires (Avis OEC no 28 § 7.1).
Pour plus de détails, voir Mémento Comptable no 55100 s.
Le schéma suivant, établi par nos soins, récapitule les critères retenus, antérieurement à l’entrée en
vigueur du règlement ANC no 2020-01, pour le classement des actions de préférence et le passage
des comptes individuels aux comptes consolidés, le cas échéant.
Schéma récapitulatif
Classement des actions de préférence
Dividendes cumulatifs non versés dus en priorité à la liquidation Dettes ou Autres Résultat (charge
fonds propres (2) d’intérêt)
Alternative proposée par la CNCC (Bull. CNCC n° 176, décembre 2014, EC 2014-16, p. 642 s.)
(1) Les actions de préférence ne sont pas remboursables à l’initiative de leurs détenteurs. Ce critère de
classement en capitaux propres est donc toujours satisfait.
(2) Rubrique non prévue actuellement par le règlement ANC no 2020-01 (art. 281-1) mais dont l’ajout est
provisoirement autorisé par l’ANC (voir no 3479).
Exemple
Une société M a émis des actions de préférence dont les principales caractéristiques sont les suivantes :
– elles ne sont pas remboursables à l’initiative du prêteur ;
– elles donnent droit au versement d’un dividende annuel prioritaire de x % du prix de souscription
qui est prélevé sur le dividende distribuable (s’il est distribué) ;
– les dividendes prioritaires non versés s’accumulent jusqu’à la liquidation de la société ;
– à la liquidation, la rémunération cumulée qui n’aurait pas été versée est prélevée en priorité sur le boni.
Au cas particulier, au regard des caractéristiques du contrat d’émission, il ressort que deux approches
peuvent être retenues :
a. Ces actions de préférence peuvent être comptabilisées en capitaux propres comme dans les
comptes individuels (solution qui a notre préférence). En effet,
– le remboursement n’est pas à l’initiative du prêteur. Le contrat d’émission prévoit explicitement
que les porteurs d’actions de préférence n’ont aucune possibilité d’obtenir, quand ils le souhaitent, le
remboursement de leurs actions (position non remise en cause, au cas particulier, par l’analyse des
conditions économiques du contrat) ;
– aucune obligation de rémunération ne pèse sur la société émettrice au profit des porteurs
d’actions en cas d’absence ou d’insuffisance de bénéfice. En effet,
• les dividendes prioritaires ne sont dus que si des bénéfices suffisants sont distribués,
• la liquidation ne crée pas une dette mais une répartition inégalitaire du boni de liquidation.
En conséquence :
– ces actions de préférence sont classées en capitaux propres dans les comptes consolidés ;
– les dividendes prioritaires éventuels sont comptabilisés en capitaux propres, comme des dividendes
ordinaires.
b. Ces actions de préférence peuvent également être reclassées en dettes ou en autres fonds propres.
En effet, la CNCC (Bull. CNCC no 176, décembre 2014, EC 2014-16, p. 642 s.) constate qu’il est possible
de considérer que la liquidation crée, en substance, une dette de rémunération portant sur les dividendes
non versés qui s’accumulent. Le critère d’absence de rémunération obligatoire n’étant pas satisfait, ces
actions de préférence ne peuvent pas être classées en capitaux propres. En conséquence :
– ces actions de préférence sont classées en dettes ou en autres fonds propres dans les comptes
consolidés ;
– la rémunération correspondant aux dividendes prioritaires versés est comptabilisée en charges dans
le compte de résultat consolidé de l’exercice.
Toutefois, les dividendes cumulés non versés ne pourront, à notre avis, être reconnus en dettes qu’au
moment de la liquidation.
Préambule
3490 Outre les méthodes comptables optionnelles propres aux comptes consolidés (voir
no 3438), les groupes ont la faculté de choisir parmi les méthodes comptables optionnelles
prévues pour les comptes individuels, sous réserve que celles-ci ne constituent pas une
méthode d’application obligatoire dans les comptes consolidés (Règl. ANC 2020-01 art. 271-2).
Le choix de méthode peut alors résulter (PCG art. 121-5 et 122-2) :
Pour plus de détails, voir Mémento Comptable no 8355 s.
– soit d’une option explicite : les méthodes explicites sont celles citées dans les textes
(Code de commerce, PCG et doctrine de l’ANC) ;
– soit de l’existence de méthodes implicites : en l’absence de texte, les méthodes
implicites sont celles qui résultent d’une pratique conforme aux principes d’établissement
des comptes annuels.
En particulier, ces méthodes peuvent porter sur la comptabilisation :
– des subventions d’investissement (voir no 3492 s.) ;
– des engagements de retraite et avantages assimilés (voir no 3504 s.) ;
– des contrats à long terme partiellement exécutés à la clôture de l’exercice (voir no 3520) ;
– des coûts d’emprunt sur immobilisations et stocks acquis ou produits par l’entité (voir
no 3526).
Pour une présentation des autres options prévues dans les comptes individuels, voir no 3530.
subventions obtenues à compter du 1er janvier 2021 (date d’entrée en vigueur du règlement ANC
no 2020-01) doivent être comptabilisées dans les comptes consolidés conformément au PCG
(Réponse ANC du 19-5-2022 à la saisine de la CNCC du 14-2-2022 sur le Règl. ANC 2020-01 relatif
aux comptes consolidés, Bull. CNCC no 206, juin 2022).
Sur la possibilité de reclasser en capitaux propres les subventions non totalement amorties
au 1er janvier 2021 et qui étaient présentées, antérieurement à l’entrée en vigueur du
règlement ANC no 2020-21, en produits constatés d’avance, voir no 1090.
2. Conséquences du classement des subventions d’investissement en capitaux propres
consolidés Les groupes qui optent pour l’étalement des subventions d’investissement
conduisant à leur inscription dans les capitaux propres doivent, conformément au règlement
ANC no 2020-01 (art. 221-2 et 281-1), répartir les subventions entre les intérêts de l’entité
consolidante et les intérêts minoritaires (Réponse ANC du 19-5-2022 à la saisine de la CNCC
du 14-2-2022 sur le Règl. ANC 2020-01 relatif aux comptes consolidés, Bull. CNCC no 206,
juin 2022). Cette répartition :
– doit se faire en tenant compte des circonstances particulières des statuts des entités
formant le périmètre de consolidation, des bénéficiaires des subventions d’investissement
classées en capitaux propres et des caractéristiques de ces subventions ;
– doit être expliquée dans l’annexe des comptes consolidés.
Sur le traitement de la fiscalité différée rattachée aux subventions d’investissement inscrites
en capitaux propres, voir no 3634.
Enfin, le retraitement éventuel dans les comptes consolidés des reprises de subventions
d’investissement constatées dans les comptes individuels génère des différences
temporaires qui devraient donner lieu à constatation d’impôts différés.
Remarque – Pratique antérieure : reclassement du crédit d’impôt recherche (CIR) en subvention
En l’absence de disposition spécifique dans le règlement ANC no 2020-01 relative à la comptabilisation
du CIR (et plus généralement des crédits d’impôt), le CIR doit être présenté selon les dispositions du
PCG, de manière uniforme dans les comptes consolidés et dans les comptes individuels (voir
Mémento Comptable no 31505) : en diminution de l’impôt sur les bénéfices, conformément à la note
d’information de l’ANC du 11 janvier 2011 (Réponse d’ANC du 19-5-2022 à la saisine de la CNCC du
14-2-2022 sur le Règl. ANC 2020-01 relatif aux comptes consolidés, Bull. CNCC no 206, juin 2022).
En conséquence, la pratique qui consistait à requalifier le CIR en subvention d’investissement si
celui-ci couvrait des frais de développement immobilisés ne nous paraît plus possible.
Sur l’impossibilité de reclasser le CIR en subvention sur le fondement de l’article 272-1 du
règlement ANC no 2020-01 relatif au retraitement des écritures passées pour la seule applica-
tion des législations fiscales, voir no 3323.
Toutefois, l’ANC (Rec. ANC 2022-02 du 13-5-2022) permet aux groupes qui auraient jusqu’ici classé le
CIR en produit d’exploitation de continuer à le faire durant une période de transition de trois exercices
à compter de la date de première application du règlement ANC no 2020-01 (voir no 1090).
3496 Cas particulier d’une subvention liée à une immobilisation non amortissable
Dans les comptes consolidés, il conviendrait, à notre avis et en l’absence de disposition
spécifique, d’appliquer les mêmes dispositions que celles pour les comptes individuels.
Ainsi, les subventions d’investissement relatives à des immobilisations non amortissables
(terrains, par exemple) sont rapportées au résultat par fractions égales (PCG art. 312-1) :
– en cas de clause d’inaliénabilité dans le contrat, en fonction du nombre d’années
pendant lesquelles les immobilisations non amortissables acquises ou créées au moyen
de la subvention sont inaliénables aux termes du contrat ;
– à défaut de clause d’inaliénabilité dans le contrat, pour une somme égale au dixième du
montant de la subvention.
Toutefois, des dérogations à ces traitements peuvent être admises lorsqu’une telle
mesure est justifiée par des circonstances particulières, notamment par le régime juridique
des entités, l’objet de leur activité, les conditions posées ou les engagements demandés
par les autorités ou organismes ayant alloué les subventions (PCG art. 312-2).
3504 Principe général Le Code de commerce (art. L 123-13 al. 3) laisse le choix
aux entreprises d’inscrire ou non au bilan, sous forme de provision, tout ou partie de leurs
engagements de retraite et avantages similaires.
Il précise en effet (C. com. art. L 123-13 précité) que « le montant des engagements de
l’entreprise en matière de pension, de compléments de retraite, d’indemnités et d’allocations
en raison du départ à la retraite ou avantages similaires des membres ou associés de son
personnel et de ses mandataires sociaux est indiqué dans l’annexe. Par ailleurs, les
entreprises peuvent décider d’inscrire au bilan, sous forme de provision, le montant
correspondant à tout ou partie de ces engagements. »
Le règlement ANC no 2020-01 (art. 271-2) renvoie au PCG qui considère (art. 324-1)
cependant comme méthode de référence la constitution d’une provision pour la totalité
des engagements, que ceux-ci concernent :
– les engagements de retraite qui désignent les avantages postérieurs à l’emploi – autres
que les indemnités de rupture du contrat de travail et les avantages sur capitaux propres –
qui sont payables postérieurement à la cessation de l’emploi ; ou
Il s’agit, par exemple, des indemnités de départ à la retraite (indemnités de fin de carrière),
pensions et autres prestations de retraite.
– les avantages similaires qui désignent les avantages postérieurs à l’emploi versés aux
salariés autres que les retraites.
Il s’agit, par exemple, des garanties de prévoyance s’appliquant après la date de départ en retraite,
de l’assurance-vie postérieure à l’emploi, ou de la couverture médicale postérieure à l’emploi.
Remarques :
1. Identification exhaustive des engagements de retraite Même si, en pratique, les indemnités de
fin de carrière (ou indemnités de départ à la retraite) constituent souvent le principal engagement des
entreprises françaises, il est nécessaire de s’assurer que tous les régimes entrant dans le champ
d’application de la méthode de référence ont été identifiés. La recommandation ANC no 2013-02 du
7 novembre 2013 donne des définitions précises des notions d’engagements de retraite et avantages
similaires facilitant leur identification (voir Mémento Comptable no 17590 s.).
2. Application partielle de la méthode de référence Toute pratique ne correspondant pas à une
application intégrale de la méthode de référence (par exemple, la provision des engagements d’une
partie seulement des salariés) doit, à notre avis, donner lieu, si elle est maintenue, à une information
complémentaire en annexe comme préconisé dans les comptes individuels (en ce sens, Avis CNC
2000-01 du 20-4-2000 relatif aux passifs). Pour plus de détails, voir Mémento Comptable no 17720.
3. Cas particulier des médailles du travail La recommandation de l’ANC précitée a donné une
définition précise de la notion d’engagements de retraite et avantages similaires qui exclut de façon
explicite les médailles du travail. En conséquence, les entreprises doivent suivre, pour la comptabilisa-
tion des médailles du travail, les règles générales sur les passifs (et non celles relatives aux
engagements de retraite et avantages similaires) et doivent donc les provisionner obligatoirement,
dans les comptes individuels et consolidés, et ce, quelle que soit la méthode retenue pour la constata-
tion de leurs engagements de retraite (i.e. provisionnement ou non dans les comptes). Pour plus de
détails, voir Mémento Comptable no 16805.
conditionnelle des droits conférés aux bénéficiaires, tout en probabilisant les risques que le
salarié quitte l’entreprise avant son départ en retraite » (Rec. ANC 2013-02 § 1-b).
Sur les modalités de comptabilisation, voir no 3512.
S’agissant d’une recommandation, son adoption n’est, par définition, pas obligatoire. Les
groupes peuvent toujours appliquer, pour l’évaluation de leurs engagements de retraite, une
autre méthode que celle inspirée des IFRS, par exemple, la méthode préconisée par les US
GAAP ou la recommandation OEC no 1.23 de décembre 1989. En revanche, si le groupe se
réfère à la recommandation ANC dans ses annexes, il doit l’appliquer dans son intégralité.
3 5 2 0 Principe général Les produits et coûts associés aux contrats à long terme partiel-
lement exécutés à la clôture peuvent être comptabilisés selon deux méthodes : la méthode à
l’avancement et la méthode à l’achèvement (PCG art. 622-2 et Avis CNC 99-10 § 2.1).
Remarque Auparavant, le règlement CRC no 99-02 (abrogé depuis le 1er janvier 2021) considé-
rait la méthode à l’avancement comme méthode préférentielle. Lors de la transition pour la
première application du règlement ANC no 2021, le groupe peut choisir de changer de
méthode, aucune des deux méthodes n’étant qualifiée de méthode de référence par le PCG.
Toutefois, la nouvelle méthode ne pourra s’appliquer qu’aux contrats conclus après la date de
première application du règlement ANC no 2021 (voir no 3346).
La méthode à l’avancement consiste :
– lorsque le résultat à terminaison est déterminé de manière fiable, à prendre en compte
le chiffre d’affaires et le résultat en fonction du degré d’avancement atteint et à
provisionner la totalité des pertes à terme en cas de contrat déficitaire, indépendamment
du degré d’avancement atteint ;
En présence de plusieurs hypothèses de calcul, la perte provisionnée est la plus probable
d’entre elles ou, à défaut, la plus faible. Dans ce cas, l’article 833-20/4 du PCG prévoit une
description appropriée dans l’annexe du risque additionnel mesuré par rapport à l’hypothèse
de perte la plus faible.
– lorsque le résultat ne peut être estimé de manière fiable, aucun profit n’est dégagé. Le
montant inscrit en chiffre d’affaires est limité à celui des charges ayant concouru à
l’exécution du contrat.
Pour plus de précisions sur les modalités de mise en œuvre de cette méthode, voir Mémento
Comptable no 10795 s.
Pour les modalités de mise en œuvre de la méthode à l’achèvement, voir Mémento Comptable
no 10875 s.
Evaluation des stocks PCG art. 213-34 – coût moyen pondéré (CMP)
Voir Mémento Comptable – ou premier entré/
no 20780 s. premier sorti (Peps ou Fifo)
Primes d’option et report/ PCG art. 628-12 et 628-13 – étalés en résultat sur la
déport Voir Mémento Comptable période de couverture,
no 41800 à 41825 – ou différés et constatés en
résultat symétriquement au
résultat de l’élément couvert
Options prévues
Sources Choix
par la doctrine de l’ANC
Impôts différés
Plan du chapitre
3601 Synthèse
► Les impôts différés sont déterminés, selon une approche dite « bilantielle »,
sur la base des différences temporaires résultant de la différence entre la valeur
comptable des actifs ou passifs et leur valeur fiscale (no 3611 s.).
► La comptabilisation des actifs d’impôt différé est obligatoire, dès lors que
leur récupération est probable, et doit être examinée à chaque clôture sur la
base des critères retenus à l’origine (no 3648). La probabilité de recouvrement
de ces actifs d’impôt différé doit être appréciée avec prudence, notamment
dans le cas des entités déficitaires, en démarrage ou exerçant des activités
nouvelles (no 3646 s.).
► Les impôts dus par la société mère au titre de ses distributions de dividendes
doivent être systématiquement comptabilisés en déduction des capitaux
propres (no 3663).
► Les actifs et passifs d’impôt différé doivent dans tous les cas être évalués à
leur valeur nominale, sans actualisation possible (no 3688).
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
► Les actifs et passifs d’impôt différé, quelles que soient leurs échéances,
doivent être compensés lorsqu’ils concernent une même entité fiscale et
présentés distinctement au bilan (no 3719).
Remarques importantes :
1. Ce chapitre présente, analyse et fait un point exhaustif sur les règles françaises de
consolidation relatives aux impôts différés applicables par l’ensemble des groupes aux
exercices ouverts à compter du 1er janvier 2023, sans aborder toutefois les spécificités
sectorielles prévues par le règlement ANC no 2020-01 pour les groupes du secteur
bancaire et les groupes d’assurance.
2. Les références aux positions doctrinales faisant expressément référence au règlement
ANC no 2020-01 abrogé sont citées dans ce chapitre, notamment lorsqu’elles viennent
préciser ou compléter des dispositions reprises par le règlement ANC no 2020-01 à
(quasiment) l’identique.
3. Pour les informations à fournir dans l’annexe des comptes consolidés sur les impôts
différés, voir no 7522 s.
SECTION I
Principe général :
une approche bilantielle
des impôts différés
3611 Tout comme les approches américaine et internationale et son prédécesseur le
règlement CRC no 99-02 (abrogé), le règlement ANC no 2020-01 impose une approche dite
« bilantielle » qui consiste, sauf exceptions très limitées prévues par ce règlement, à :
– constater un impôt sur les différences résultant d’une opération passée et appelées à,
ou susceptibles de, se manifester à l’avenir par une différence entre résultats comptable
et fiscal (voir no 3624 s.) ;
Les impôts différés sont donc comptabilisés au titre :
– de toutes les différences, que leur réalisation soit probable ou latente ;
– de tout écart existant entre des bases comptables et des bases fiscales différentes, que
l’opération dont résulte cet écart ait ou non affecté le résultat comptable et/ou le résultat
fiscal de l’exercice ou d’exercices passés. En particulier, les écarts d’évaluation constatés
dans le cadre de la première consolidation d’une filiale ou participation doivent donner lieu à
la comptabilisation d’impôts différés (voir no 3634).
– retenir la conception étendue (voir no 3644 s.) ;
Sauf rares exceptions prévues par le règlement ANC no 2020-01 (voir no 3658 s.), toutes
les différences donnent lieu à comptabilisation d’un impôt différé, indépendamment de leur
caractère répétitif ou non, de l’échéance de leur réalisation et/ou de leur caractère latent.
– évaluer les impôts différés selon la méthode du report variable (voir no 3680 s.).
Les impôts différés sont donc évalués à la clôture de chaque exercice en fonction des derniers
taux en vigueur à cette date.
Au total, l’ensemble des règles et/ou précisions énoncées par le règlement ANC
no 2020-01 vise à refléter la situation fiscale différée et latente du groupe à la clôture de
chaque exercice, de sorte que, lors des exercices futurs, la différence entre le taux
d’imposition théorique de chaque entité consolidée et son taux d’imposition effectif soit
limitée au strict minimum.
Le taux d’impôt théorique d’une entité consolidée correspond au taux en vigueur qui lui est
applicable pour la détermination de l’impôt exigible. Son taux d’impôt effectif correspond au
rapport existant entre sa charge effective d’impôt (exigible et différé) et son résultat avant
impôt déterminé d’après les règles de consolidation.
SECTION II
Détermination de l’assiette
des impôts différés
A. Définitions
1. Définition des différences temporaires
Définition générale
3624 Selon le règlement ANC no 2020-01 (art. 272-7), les différences temporaires
résultent d’opérations déjà réalisées par l’entité ayant des conséquences fiscales
positives ou négatives :
– autres que celles déjà prises en considération pour le calcul de l’impôt exigible ;
Un impôt dû ou à recevoir est qualifié d’exigible lorsque son règlement n’est pas subordonné
à la réalisation d’opérations futures, et ce, même si le règlement est étalé sur plusieurs
exercices (Règl. ANC 2020-01 art. 272-7). En pratique, l’impôt exigible correspond à l’impôt
calculé au titre de chaque exercice sur la base du résultat fiscal et des règles d’imposition en
vigueur au titre de cet exercice.
– et appelées à se manifester par une différence future entre le résultat fiscal et le
résultat comptable de l’entité.
De telles différences futures entre résultats comptable et fiscal apparaissent lorsque la
valeur comptable d’un actif ou d’un passif (voir no 3627) est différente de sa valeur
fiscale (voir no 3628 s.). Ces différences génèrent des actifs et passifs d’impôt, qualifiés
de différés (Règl. ANC 2020-01 art. 272-7).
Cette définition des différences temporaires couvre, comme le montrent les exemples
ci-après (voir no 3634 s.) :
– les différences temporaires qui résultent de la constatation comptable d’un produit ou
d’une charge et de son inclusion dans le résultat fiscal d’un exercice ultérieur ;
– les impacts des retraitements d’homogénéité, des éliminations des opérations internes
effectuées dans les comptes consolidés et non prises en compte pour la détermination de l’impôt
exigible, et de l’élimination des écritures passées pour la seule application des législations fiscales ;
– les revenus non distribués des filiales et participations consolidées ;
– ainsi que les différences temporaires liées, par exemple, à des opérations non prises
en compte pour la détermination des résultats passés mais qui seront à l’origine de
différences futures entre le résultat comptable et le résultat fiscal, comme par
exemple les écarts d’évaluation comptabilisés dans le cadre d’acquisitions d’entreprises
(voir no 3634) ou dans le cadre d’une réévaluation libre constatée dans les seuls comptes
consolidés et non imposée fiscalement.
Pour les conséquences pratiques de cette définition des différences temporaires, voir no 3638.
Pour un tableau récapitulatif des principes français relatifs aux bases d’imposition différée,
voir no 3666.
Remarque – Contribution économique territoriale (CET) A l’occasion du remplacement de la taxe
professionnelle par la CET en 2010, s’est posée la question de la nature de cet impôt. L’ANC a confirmé que
la CET constitue une charge d’exploitation et non pas un impôt sur le résultat dans les comptes consolidés
(Communiqué ANC du 21-7-2010). A notre avis et compte tenu de cette qualification, la CET ne peut être
assimilée à un impôt sur les résultats tel que visé par le règlement ANC no 2020-01 (art. 272-7) pour la
détermination des actifs et passifs d’impôts différés. En conséquence, aucune différence temporaire
propre à la CVAE (composante de la CET ; voir Mémento Comptable no 16425) ne devrait, à notre avis, être
déterminée à partir des composantes de la valeur ajoutée et donner lieu à impôt différé.
3625 Les différences temporaires sont dites imposables lorsqu’elles sont source
d’imposition future, c’est-à-dire lorsque leur réalisation se traduira par des résultats
fiscaux supérieurs aux résultats comptables. Elles donnent lieu à un impôt différé passif
(Règl. ANC 2020-01 art. 272-8).
3626 Les différences temporaires sont dites déductibles lorsqu’elles sont source
d’économie d’impôt future, c’est-à-dire lorsque leur réalisation se traduira par des
résultats fiscaux inférieurs aux résultats comptables. Elles donnent lieu à un impôt différé
actif (Règl. ANC 2020-01 art. 272-8).
Cette définition générale de la valeur fiscale a été précisée par la norme IAS 12, d’une part
pour les actifs (voir no 3629) et, d’autre part, pour les passifs (voir no 3630).
Lorsque l’application de ces définitions s’avère difficile dans un cas particulier, il convient de
se reporter à la définition générale de la valeur fiscale, voire à la définition des différences
temporaires (voir no 3624).
3629 La valeur fiscale d’un actif correspond au montant qui sera admis en déduction
du résultat fiscal au moment du recouvrement de cet actif par l’entreprise détentrice, soit
par cession, soit par le biais de son utilisation (IAS 12.7). Tel est le cas notamment pour
les immobilisations et les stocks.
Par exemple, soit une machine dont le coût est de 100 et dont l’amortissement comptabilisé
et déduit fiscalement est de 30. Les amortissements ultérieurs et/ou la valeur nette
comptable, en cas de cession, seront déductibles. La valeur fiscale de cet actif est donc de
100 – 30, soit 70 (montant qui sera admis en déduction du résultat fiscal).
Dans certains cas, la base fiscale ainsi déterminée est différente de la base comptable
consolidée de l’actif, ce qui donne lieu à une différence future entre le résultat comptable
et le résultat fiscal.
Des exemples de ces différences temporaires sont donnés aux no 3634 s.
Lorsque le recouvrement d’un actif ne génère pas de revenus imposables futurs parce
qu’il a déjà donné lieu à un produit imposable (cas d’une créance client, par exemple) ou
parce qu’il est définitivement exonéré d’impôt, la valeur fiscale de cet actif correspond à
sa valeur comptable.
Dans ce cas, il n’y a pas de différence temporaire.
3630 La valeur fiscale d’un passif correspond à sa valeur comptable, déduction faite
des sommes qui seront déductibles du résultat fiscal des périodes ultérieures au titre
de ce passif (IAS 12.8).
Exemples :
– Soit des charges à payer de 100, qui ne seront déductibles qu’au moment du paiement effectif.
Leur valeur fiscale est nulle (passif n’existant pas encore sur le plan fiscal), et correspond à :
Valeur comptable 100
Sommes déductibles au titre des exercices ultérieurs (100)
Valeur fiscale 0
– Soit des charges à payer de 100 déjà déduites sur le plan fiscal. Leur valeur fiscale est de 100
(valeur fiscalement reconnue de la dette), correspondant à :
Valeur comptable 100
Sommes déductibles des résultats futurs 0
– Soit une provision pour amendes et pénalités de 100. Par hypothèse, ces amendes et pénalités ne
sont pas déductibles sur le plan fiscal. Leur valeur fiscale est de 100, correspondant à :
Valeur comptable 100
Sommes déductibles au titre des exercices ultérieurs 0
Lorsque le passif correspond à un produit constaté d’avance, sa base fiscale est égale à sa valeur
comptable, déduction faite des revenus qui seront exonérés au cours des exercices ultérieurs.
Exemple
Soit des intérêts perçus d’avance de 100, déjà imposés (par hypothèse) au moment de leur encaisse-
ment. Leur valeur fiscale est de 0 (passif n’existant plus sur le plan fiscal) correspondant à :
Valeur comptable 100
Sommes exonérées au cours des exercices ultérieurs (100)
Valeur fiscale 0
3634 Parmi les différences temporaires imposables les plus courantes, on peut citer :
a. Les produits dont l’imposition est différée, comme les produits financiers courus qui
ne seront imposables qu’une fois échus (Règl. ANC 2020-01 art. 272-8) ;
Cet exemple fourni par le règlement ANC no 2020-01, toujours valable dans son principe, ne
devrait pas concerner, sauf cas exceptionnel, les entreprises françaises puisque celles-ci sont
imposées sur les intérêts courus à la clôture de l’exercice (en ce sens, CAA Lyon 23-6-1994
no 93-488 ; voir Mémento Comptable no 43005).
b. Les actifs qui, lors de leur cession ou de leur utilisation, donneront lieu à des
déductions fiscales inférieures à leur valeur comptable (Règl. ANC 2020-01 art. 272-8) ;
Il en est ainsi notamment des :
1. actifs faisant l’objet, lors de la première consolidation d’une filiale ou participation, de
la comptabilisation d’un écart d’évaluation qui, au plan fiscal, ne donnera pas lieu à
déduction, ni en cas de cession de l’actif ni lors de la comptabilisation des amortissements
liés à son utilisation (voir exemple no 3654) ;
En effet, les montants qui seront déduits du résultat fiscal de l’entité acquise, soit par le biais des
amortissements, soit en tant que « valeur nette comptable des actifs cédés » en cas de cession
(valeur fiscale des actifs) sont toujours basés, après la prise de participation, sur la valeur
historique des actifs dans les comptes de cette entité. Ces montants sont donc inférieurs aux
charges qui seront comptabilisées dans les comptes consolidés et qui, elles, tiennent compte
d’un coût historique plus élevé pour le groupe (comprenant l’écart d’évaluation).
la fiscalité différée aux subventions d’investissement inscrites dans les capitaux propres et le
traitement comptable appliqué (Réponse ANC du 19-5-2022 à la saisine de la CNCC du 14-2-2022
sur le Règl. ANC 2020-01 relatif aux comptes consolidés, Bull. CNCC no 206, juin 2022).
3635 Parmi les différences temporaires déductibles les plus courantes, on peut citer :
a. les charges comptabilisées qui ne seront déductibles qu’au cours d’exercices
ultérieurs ;
Par exemple, une provision pour engagements de retraite comptabilisée pour 500, non encore
déduite fiscalement, a une valeur fiscale de 0 (valeur comptable diminuée des déductions fiscales
futures, voir no 3630). Dès lors que cette différence est appelée à se reverser (au sens de résorber)
au moment de l’utilisation de la provision, elle constitue une différence temporaire source
d’économie future d’impôt. En effet, lors de l’utilisation de cette provision, le résultat comptable sera
nul (la reprise de provision compensant la charge effectivement supportée) et le résultat fiscal sera
négatif de 500 (déduction de la charge effectivement supportée et non-imposition de la reprise de la
provision, celle-ci n’ayant pas été déduite lors de sa comptabilisation).
Il en est de même, dans certains Etats, en cas de comptabilisation immédiate en charges de
frais de recherche et développement dont l’administration fiscale n’admet la déductibilité
qu’au cours d’exercices ultérieurs.
b. les passifs dont la valeur comptable est inférieure au montant qui sera déductible
au titre des exercices ultérieurs ;
Tel est le cas, par exemple, lorsque, dans le cadre d’une prise de contrôle, une provision est
comptabilisée pour sa valeur actualisée (voir no 5147) alors que le montant qui sera déductible
au cours d’exercices ultérieurs correspond à sa valeur nominale.
c. les profits internes compris dans les stocks et éliminés dans les comptes consolidés,
alors qu’ils ont déjà été soumis à l’impôt.
En effet, dans ce cas, la valeur comptable consolidée des stocks est inférieure au montant
qui sera déductible par l’entité consolidée cessionnaire au moment de la cession de ces stocks
hors groupe. Le résultat fiscal sera donc inférieur au résultat comptable consolidé, ce qui
génère une différence temporaire déductible.
A noter que les différences temporaires liées aux éliminations de résultats internes,
qu’elles soient liées aux stocks ou à d’autres actifs (à l’exception des titres de participation
consolidés, voir no 3653-2 s.), devront donner lieu à comptabilisation d’un impôt différé
actif (si sa récupération est probable, voir no 3646 s.), déterminé en fonction des
conditions d’imposition applicables à l’entité consolidée détentrice des actifs à la
clôture de l’exercice, et non à annulation, chez l’entité consolidée ayant cédé ces actifs,
de la charge effective d’impôt exigible liée au profit interne éliminé.
Exemple – Cession interne de stocks (ou de biens non amortissables) entre deux sociétés intégrées
globalement Une société française A cède à une société étrangère B des marchandises pour un prix de
100 alors que le prix de revient est de 80. Compte tenu d’un taux d’imposition chez A de 35 %, la charge
d’impôt exigible payée par A au titre de la cession interne est de 7 (35 % × 20). Cette charge est
maintenue dans le résultat consolidé de l’exercice.
A la clôture de l’exercice, ces marchandises sont toujours en stock chez B. Les deux sociétés étant sous
contrôle exclusif du groupe, le profit interne de 20 doit être éliminé en totalité, ce qui génère une différence
temporaire déductible de même montant (résultant de la différence entre la valeur comptable de 80 et la
valeur fiscale de 100). Si le taux d’imposition de B est de 40 %, alors l’impôt différé actif à constater s’élève
à 8 (40 % × 20), soit un impact net positif sur le résultat consolidé de l’exercice de 1, correspondant à l’impact
du différentiel de taux d’impôt (5 %) sur la plus-value interne (20).
C. Conséquences pratiques
3638 Il résulte de la définition des différences temporaires que le recensement des
bases d’impôt différé ne peut se limiter à la revue des déclarations fiscales des exercices
passés. Il doit également s’appuyer sur une comparaison systématique des valeurs
comptables au bilan consolidé et des valeurs fiscales correspondantes.
Un inventaire des différences temporaires, distinguant différences imposables et
différences déductibles, doit faire apparaître à la fois :
– tous les actifs et passifs figurant au bilan comptable, évalués à leur valeur fiscale ; et
– tous les autres éléments « actifs » ou « passifs » non inscrits au bilan comptable mais
qui constituent un « actif » ou un « passif » sur le plan fiscal.
Tel est le cas, par exemple, des dépenses comptabilisées en charges de l’exercice qui ne
seront déductibles que lors d’exercices ultérieurs.
Cet inventaire peut être basé sur un « bilan fiscal » si le nombre de bases et leur
complexité de suivi le justifient. En outre, les liasses de consolidation doivent assurer la
remontée des informations nécessaires au niveau du groupe.
Le cas échéant, cette information devra être retraitée pour tenir compte de régimes fiscaux
spécifiques applicables au groupe (voir no 3628).
Par ailleurs, les systèmes d’information doivent être adaptés à la gestion de ces bases de
détermination des impôts différés.
A. Dispositions générales
Principe
3646 Il ressort du règlement ANC no 2020-01 (art. 272-7 et 272-9) que les actifs d’impôt
différé, qu’ils soient liés à des différences temporaires déductibles, à des crédits d’impôt ou
à des pertes fiscales reportables, ne sont pris en compte que si leur récupération est
probable.
Remarques :
1. Pour les exceptions à la conception étendue relatives aux différences temporaires déductibles, voir
no 3659.
2. Les actifs d’impôt différé dont le recouvrement n’est pas probable ne doivent pas être comptabi-
lisés. La pratique consistant à comptabiliser en valeur brute la totalité des actifs d’impôt différé
potentiels et en dépréciation le risque de non-recouvrement n’est, à notre avis, pas autorisée en
règles françaises.
Dans le même esprit, l’AMF (Bull. COB no 352, décembre 2000, p. 7 s.) et le Comité d’urgence du
CNC (Avis CU CNC 2001-B du 27-3-2001) indiquent que la prise en compte d’actifs d’impôt différé
est soumise au principe de prudence et que celui-ci doit être respecté avec une grande rigueur,
notamment en cas de pertes fiscalement reportables et/ou d’entreprises en démarrage ou sur des
marchés émergents (voir no 3647-2).
A l’inverse, ces recommandations ne doivent pas amener les entreprises, notamment celles qui ne
sont pas en démarrage ou sur des marchés émergents, à ne pas constater des impôts différés actifs
lorsqu’il y a raisonnablement lieu de le faire.
D’une manière générale, à notre avis et comme souvent rappelé par les régulateurs (notamment pour
la norme IAS 12), les entités doivent exercer un jugement rigoureux sur la solidité des hypothèses
retenues et sur la nécessité d’apprécier si les éléments qui les corroborent sont suffisants pour
justifier le caractère « probable » de leur recouvrement.
2. Les bénéfices attendus ne doivent en aucun cas prendre en compte des différences temporaires
déductibles futures.
En revanche, au-delà du montant des passifs d’impôt différé, un actif d’impôt complémen-
taire ne peut être comptabilisé que dans les strictes conditions du 2e alinéa de l’article
272-9 précité (voir no 3647-1 b) relatives à la probabilité de bénéfice imposable futur (Bull.
CNCC no 160, décembre 2010, EC 2010-38, p. 710 s.).
c. Report en arrière des déficits (« carry-back ») Les actifs d’impôt différé sur reports
déficitaires ne sont constatés que si leur récupération est probable (Règl. ANC 2020-01
art. 272-7 et 272-9). Tel est le cas lorsque les déficits fiscaux sont reportables en arrière
(mécanisme dit de « carry-back »).
En France, le déficit d’un exercice ne peut être imputé en arrière que sur le bénéfice de
l’exercice précédent (CGI art. 220 quinquies). Il en résulte l’impossibilité de constater un impôt
différé actif qui serait justifié par les perspectives de report en arrière des déficits. Seule la
créance de carry-back pourra, le cas échéant, être comptabilisée.
3648 Selon le règlement ANC no 2020-01 (art. 272-12), le respect des conditions de
constatation des actifs d’impôt différé doit être réexaminé à chaque clôture sur la base
des critères précisés par le règlement ANC no 2020-01 (voir no 3647-1). En l’absence
d’autre précision, cette disposition signifie, à notre avis, que :
– le caractère récupérable des actifs d’impôt différé comptabilisés au cours des exercices
antérieurs doit être réexaminé à la clôture de chaque exercice, afin d’apprécier s’il y a lieu
ou non de modifier le montant des impôts différés comptabilisés ;
– les actifs d’impôt différé antérieurement non comptabilisés car ne respectant pas les
conditions doivent être comptabilisés lorsque leur recouvrement devient probable au cours
d’exercices ultérieurs.
En ce sens, l’approche bilantielle retenue par le règlement ANC no 2020-01, selon laquelle les
actifs et passifs d’impôt différé doivent, implicitement, refléter la situation fiscale différée ou
latente à la clôture de l’exercice.
Par exemple, la prise de contrôle d’une entité bénéficiaire par une entité déficitaire
permet à cette dernière, sous certaines conditions, d’imputer ses pertes fiscales
reportables (cas des fusions notamment). Dans ce cas, un impôt différé actif doit être
comptabilisé à la date de prise de contrôle, même s’il n’avait pas été antérieurement
comptabilisé en raison des incertitudes liées à son recouvrement.
Toutefois, le règlement ANC no 2020-01 ne précise pas la contrepartie de cet impôt différé
actif (écart d’acquisition ou résultat).
Remarque Pour les actifs d’impôt différé liés à une prise de contrôle mais comptabilisés après la
date de première consolidation, voir no 3710.
B. Dispositions spécifiques
aux différences temporaires
liées aux titres de participation
d’entités consolidées
Remarque Pour la comptabilisation de l’impôt de distribution de l’entité consolidante, voir no 3663.
1. Définition et origine
3 6 5 1 Les différences temporaires visées ici correspondent aux différences entre :
– d’une part, la valeur comptable des titres de participation dans les comptes consolidés,
c’est-à-dire les capitaux propres consolidés des entités concernées augmentés de la
valeur nette comptable des écarts d’acquisition éventuels ;
Le cas échéant, les provisions pour dépréciation de titres mis en équivalence constituées ou
maintenues dans les comptes consolidés doivent également être déduites pour déterminer
la valeur comptable consolidée de ces titres.
– et d’autre part, la valeur fiscale de ces titres chez l’entité détentrice, c’est-à-dire, le
plus souvent, leur coût d’acquisition comptable diminué des éventuelles dépréciations déjà
déduites fiscalement.
Pour plus de détails sur les règles fiscales françaises de dépréciation des titres de participation,
voir Mémento Comptable no 35930 et 35980.
Ces différences peuvent résulter, par exemple :
– de l’existence de bénéfices non distribués ;
– de variations de taux de change pour les entités étrangères dont les comptes ont été
convertis (voir no 3893) ;
– ou encore de pertes accumulées dans les comptes consolidés non déductibles par voie
de provision pour dépréciation ou pour risques chez l’entité détentrice des titres.
Ces différences sont le plus souvent des différences imposables (valeur comptable
supérieure à la valeur fiscale), mais peuvent également constituer des différences
temporaires déductibles (par exemple, en cas de dépréciation non déductible).
Principe
a. interdit de comptabiliser les impôts différés passifs qui ne seraient dus qu’en cas
de cession des titres de participation (impôts liés à la plus-value résultant de l’écart entre
la valeur fiscale des titres et leur valeur comptable consolidée intégrant notamment les
bénéfices accumulés et non distribués depuis l’acquisition) ;
Ces impôts différés présentent en effet un caractère latent, les titres de participation
consolidés ayant vocation à être conservés de manière durable (c’est là une des rares
dérogations à l’approche bilantielle des impôts différés qui impose, en principe, la comptabili-
sation de tous les impôts différés indépendamment de leur caractère latent). On notera
d’ailleurs que le règlement ANC no 2020-01 interdit la comptabilisation de ces impôts latents
même lorsque la cession devient probable (voir no 3653-1 et 3654).
Exemple Soit une société consolidée F dont le capital a été intégralement souscrit par la société mère
lors de sa création début N pour 100. Le bénéfice de cette filiale en N est de 30 avant impôt. Le taux
d’impôt est de 40 %.
L’impôt sur les bénéfices de l’année étant de 12 (30 × 40 %), la valeur comptable des titres F, au
sens du règlement ANC no 2020-01, est donc de :
Capitaux propres consolidés à l’ouverture 100
Résultat avant impôt 30
Impôt sur les bénéfices (12)
La valeur fiscale des titres étant toujours de 100, il en résulte une différence temporaire de 18,
correspondant au bénéfice net de N (30 – 12). Cette différence temporaire ne donne pas lieu à
comptabilisation d’un impôt différé du fait des dispositions des articles 272-10 et 272-11 du règlement
ANC no 2020-01. On ne prend ainsi pas en compte, par anticipation, l’impôt sur la plus-value latente
sur les titres F qui ne serait dû qu’en cas de cession de ces titres.
b. exclut, sauf cas exceptionnel (voir no 3653-3), la constatation d’impôts différés au
titre des éliminations de résultats internes liés à des titres de participation consolidés,
à savoir notamment les résultats de cession interne de titres consolidés et les déprécia-
tions de titres consolidés ;
Cette analyse a été confirmée par le bulletin CNCC no 127, septembre 2002, EC 2002-19, p. 364 s.
et par l’Avis CU CNC 2002-E du 18-12-2002.
En effet, même si le règlement ANC no 2020-01 (art. 251-2) prévoit la comptabilisation
obligatoire des impôts différés actifs ou passifs liés à l’élimination des profits et pertes
internes, les dispositions dérogatoires des articles 272-10 et 272-11 de ce même règlement,
spécifiques aux différences temporaires liées aux titres de participation consolidés,
s’appliquent de manière prioritaire (même si ces différences résultent de l’élimination de
résultats internes).
Exemple 1 – Elimination des plus-values de cession interne de titres de participation consolidés
La société mère M cède les titres de sa filiale consolidée F1 à une autre de ses filiales consolidées
F2. Au moment de la cession, la valeur comptable consolidée des titres F1 est de 1 000. Ces titres
sont cédés à F2 pour un prix de 1 200, soit une plus-value interne de 200. Dans les comptes individuels
de M, la plus-value de cession a donné lieu au paiement d’un impôt exigible de 40.
Dans les comptes consolidés du groupe, il apparaît une différence temporaire déductible de 200
correspondant à la différence entre :
– la valeur comptable consolidée des titres F1, soit 1 000 (après élimination de la plus-value interne
de 200),
– et la valeur fiscale des titres F1, soit 1 200 correspondant au prix de revient fiscal des titres chez la
cessionnaire F2.
Cette différence temporaire déductible ne doit donner lieu à aucun impôt différé actif, conformément
aux dispositions des articles 272-10 et 272-11 du règlement ANC no 2020-01 (voir Remarque 1,
no 3653-1).
Exemple 2 – Elimination de dépréciations de titres de participation consolidés non déduites
fiscalement Soit une société consolidée F dont le capital a été intégralement souscrit par la société
mère lors de sa création début N pour 100. Les pertes comptables et fiscales de cette filiale en N
s’élèvent à 30.
Compte tenu du fait que cette filiale exerce une activité nouvelle, la probabilité de récupération de la perte
fiscale par imputation sur des bénéfices taxables futurs est jugée insuffisante pour permettre la comptabili-
sation d’un impôt différé actif au titre de la perte fiscale reportable de 30. La contribution de F au résultat
net consolidé N est donc de – 30 et sa valeur comptable consolidée est de 70 (100 – 30).
Dans ses comptes individuels, la société mère constitue une dépréciation des titres F de 30,
considérée, par hypothèse, comme non déductible fiscalement. La valeur fiscale des titres F est donc
100, inchangée par rapport au début de l’exercice.
Il en résulte une différence temporaire déductible de 30 (valeur comptable consolidée de 70 et valeur
fiscale de 100) qui ne devrait pas donner lieu à comptabilisation d’un impôt différé actif compte tenu
des dispositions des articles 272-10 et 272-11 du règlement ANC no 2020-01 (voir Remarque 1,
no 3653-1).
Remarque Le raisonnement serait exactement le même si un impôt différé actif avait été comptabilisé
au titre des pertes reportables de F, seul le montant de la différence temporaire déductible (ne donnant
pas lieu à impôt différé) étant alors modifié.
Pour le cas particulier des dépréciations de titres consolidés déduites fiscalement et celui des
moins-values de cession interne éliminées en consolidation, voir no 3653-3.
c. ne remet pas en cause l’obligation énoncée dans l’article R 233-8 5o du Code de
commerce de comptabiliser un actif d’impôt différé au titre des réductions d’impôt dont
bénéficient des entreprises consolidées au titre des distributions décidées ou probables.
Différence
temporaire
Eléments identifiables Valeur d’entrée Valeur fiscale
+ = imposable
() = déductible
– Au cours de l’exercice N, la société F réalise un résultat net de 150 (tenant compte de l’amortisse-
ment calculé sur les nouvelles valeurs d’entrée).
– Pour la détermination des impôts différés, nous retiendrons deux hypothèses :
• conservation de la filiale avec distribution probable de 80, l’impôt de distribution de 10 %, soit 8,
n’étant pas provisionné chez F (distribution non encore décidée, voir no 3653-1) ;
• cession probable de la filiale dans un avenir proche, aucune distribution de dividendes n’étant
prévue (nous faisons abstraction ici de l’impact sur le périmètre de consolidation, voir no 2534).
2. Détermination et comptabilisation des impôts différés selon le règlement ANC
no 2020-01
2.1. Impôts différés liés aux actifs et passifs identifiables de la société F
L’impôt différé net passif à constater au titre des différences temporaires liées aux écarts
d’évaluation s’élève à 130 × 40 % = 52. Il doit être comptabilisé avec pour contrepartie une
augmentation de l’écart d’acquisition (voir no 3703). Celui-ci s’élève alors à 148 soit :
Coût d’acquisition 600
Valeur d’entrée des actifs et passifs acquis (504 – 52) × 100 % (452)
Conformément aux dispositions du règlement ANC no 2020-01 (voir no 3658), cet écart d’acquisition
dont l’amortissement n’est pas déductible, ne donne pas lieu à impôt différé.
Remarque Nous avons supposé ici que le recouvrement de l’actif d’impôt différé lié aux provisions
pour retraites est probable. Dans le cas contraire, l’impôt différé passif aurait été de 64 (160 × 40 %)
et l’écart d’acquisition aurait été de 160 (600 – 440).
2.2. Impôts différés liés à la différence temporaire entre la valeur fiscale des titres
F chez M et leur valeur comptable consolidée
2.2.1. Détermination de la différence temporaire
A la date de consolidation initiale, la différence temporaire relative aux titres F est nulle puisque la
valeur comptable consolidée de ces titres (600 = 452 + 148) est égale à leur valeur fiscale (600).
A la clôture de l’exercice N, la différence temporaire totale est, par hypothèse, égale à la différence entre :
– la valeur comptable consolidée des titres F, soit 730,4, calculée comme suit :
Valeur d’entrée des actifs et passifs identifiables 452,0
Résultat de F au titre de l’exercice (après amortissement des écarts d’évaluation
et ajustement des impôts différés y afférents) 150,0
Ecart d’acquisition net d’amortissement 118,4
Ecart de conversion sur capitaux propres d’ouverture 10,0
730,4
– et la valeur fiscale des titres F chez M, (600,0)
1. Exceptions relatives
aux différences temporaires imposables
3658 Par dérogation au principe général énoncé au no 3644, les différences
temporaires imposables résultant des opérations suivantes ne doivent pas donner lieu à
comptabilisation d’un impôt différé passif (Règl. ANC 2020-01 art. 272-10) :
a. Comptabilisation d’écarts d’acquisition, lorsque leur amortissement ou dépréciation
n’est pas déductible fiscalement (cas le plus fréquent car l’écart d’acquisition n’est
généralement déductible du résultat fiscal qu’en cas de cession des titres, au travers de
la déduction de leur coût d’acquisition).
b. Comptabilisation d’écarts d’évaluation portant sur des actifs incorporels générale-
ment non amortis ne pouvant être cédés séparément de l’entité acquise.
Le règlement ANC no 2020-01 ne fournit pas de précision sur le type d’actifs visés par
cette exception.
A notre avis :
– les actifs incorporels qui peuvent être, le cas échéant, non amortis sont essentiellement
constitués par les marques, et excluent les brevets, licences, procédés, « know-how »,
dessins et modèles ;
Le droit au bail d’un magasin, qui est en général cessible indépendamment de l’activité
exercée, doit, (sauf en cas de restriction réglementaire du bail ou d’autres conditions
particulières qui peuvent lui être attachées) donner lieu à la constatation d’un impôt différé
(Bull. CNCC no 139, septembre 2005, EC 2003-46, p. 503).
– cette disposition s’applique aux actifs incorporels non cessibles séparément de l’entité
acquise même si, contrairement à la pratique généralement admise, ces actifs sont
amortis dans les comptes consolidés (mais pas sur le plan fiscal).
Ceci par analogie avec le traitement adopté pour l’écart d’acquisition dont l’amortissement
ou la dépréciation n’est pas déductible (coût d’entrée déductible au moment de la cession
des titres au travers de la déduction fiscale de leur prix de revient).
Remarques :
1. Le fait pour un actif incorporel de ne pas être cessible séparément ne remet pas en cause son
caractère identifiable et donc la comptabilisation éventuelle d’écarts d’évaluation.
Par exemple, une marque peut être identifiable, mais si elle constitue l’élément fondamental
de l’entité acquise, sa cession de manière séparée remettrait en cause la continuité d’exploita-
tion de cette entité en la privant des avantages économiques futurs liés non seulement à
cette marque, mais également de ceux liés à ses autres actifs qui s’avéreraient alors inexploi-
tables. Cette marque est alors considérée comme « non cessible séparément ».
2. Le caractère cessible de l’actif incorporel doit être apprécié indépendamment des intentions de vente ou
des hypothèses sur les conditions de cette vente (Bull. CNCC no 139, septembre 2005, EC 2003-46, p. 503).
3. A notre avis, pour utiliser l’exception de comptabilisation d’un impôt différé relative aux actifs
incorporels non cessibles séparément, il convient de s’assurer au préalable que l’historique démontre
bien que ces actifs n’ont réellement pas été cédés séparément.
Bien que le règlement ANC no 2020-01 ne le précise pas, cette exception devrait, à notre avis
et par symétrie, s’appliquer aux différences temporaires déductibles liées à la comptabilisation
initiale d’actifs ou de passifs n’ayant aucun impact ni sur le résultat comptable ni sur le résultat
fiscal et dans le cadre d’une opération autre qu’une première consolidation (voir no 3659).
Exemple établi par nos soins
Prix de revient de l’actif 150 000
Valeur fiscale (limite de déductibilité des amortissements cumulés) 120 000
Durée d’amortissement 5 ans
Taux d’impôt en vigueur à la clôture 40 %
Cet impôt différé passif serait repris en résultat sur 5 ans, soit 2 400 par an, de sorte à faire apparaître,
sur le plan comptable, une économie annuelle d’impôt de (150 000/5) × 40 % = 12 000 décom-
posée en :
Impôt exigible (120 000/5) × 40 % 9 600
Impôt différé passif annulé 2 400
12 000
o
Toutefois, compte tenu de l’exception prévue par le règlement ANC n 2020-01, l’impôt différé passif
de 12 000 n’est pas comptabilisé et seule l’économie d’impôt exigible de 9 600 sera comptabilisée
chaque année.
d. Comptabilisation des écarts entre la valeur fiscale des actifs non monétaires des
entités consolidées autonomes situées dans des pays à forte inflation et leur valeur
corrigée des effets de la forte inflation, suivant la méthode retenue par le groupe (voir
no 3929 s.).
Exemple établi par nos soins
Soit une filiale autonome qui est située dans un pays à forte inflation et qui prépare ses comptes dans
la monnaie locale (ML), selon la convention du coût historique. L’entité consolidante opte pour le
retraitement préalable des comptes de sa filiale en utilisant un indice général des prix. Les comptes
ainsi retraités sont ensuite convertis au taux de clôture (voir no 3934).
Le taux d’impôt applicable à la filiale est de 40 %.
La filiale dispose d’un actif non monétaire dont la valeur retraitée à la clôture de l’exercice est de 150
ML et dont la valeur fiscale est de 80 ML. La différence temporaire imposable est de 70 ML mais,
selon le règlement ANC no 2020-01, aucun impôt différé passif ne doit être comptabilisé.
2. Exceptions relatives
aux différences temporaires déductibles
3659 Le règlement ANC no 2020-01 ne prévoit aucune exception à la comptabilisa-
tion des impôts différés actifs dont le recouvrement est probable, autre que celle relative
aux titres de participation dans des entités consolidées (voir no 3651 s.).
Toutefois, à notre avis, par analogie avec le traitement préconisé par le règlement ANC
no 2020-01 (art. 272-10) et par IAS 12 (IAS 12.24) pour les différences temporaires
imposables de nature similaire, et pour les mêmes raisons (voir no 3658), les différences
temporaires déductibles résultant des opérations suivantes ne devraient pas donner
lieu à comptabilisation d’un impôt différé actif :
– comptabilisation initiale d’actifs ou de passifs générant des différences temporaires
déductibles et n’ayant aucun impact ni sur le résultat comptable ni sur le résultat fiscal de
l’exercice au cours duquel elle intervient. Cette exception ne devrait toutefois pas
concerner les écarts d’évaluation constatés dans le cadre d’une première consolidation ;
Remarque La Commission commune de doctrine comptable de la Compagnie nationale des
commissaires aux comptes et du Conseil supérieur de l’ordre des experts-comptables estime
qu’une autre approche peut également, au choix, être envisagée. Selon cette seconde
approche (qui n’a pas notre préférence), un impôt différé actif est comptabilisé en totalité
à la date d’enregistrement de l’actif si son recouvrement est probable. En effet, la Commission
commune considère que le règlement CRC no 99-02 (abrogé et remplacé par le Règl. ANC
2020-01) ne prévoyant aucune exception à la comptabilisation des impôts différés actifs dont
le recouvrement est probable (hors celle relative aux titres de participation dans des
entreprises consolidées), il convient bien de comptabiliser un IDA pour toute différence
temporaire déductible conformément au § 312 (dont les dispositions ont été reprises par le
Règl. ANC 2020-01 art. 272-9) du règlement (Bull. CNCC no 185, mars 2017, CEC – Traitement
comptable du suramortissement fiscal, p. 92 s.).
– comptabilisation d’écarts d’acquisition négatifs dont la reprise en résultat n’est pas
imposable fiscalement.
Exemples établis par nos soins
Exemple 1 – Subvention d’investissement reçue définitivement exonérée Soit une subvention
d’investissement de 1 000 définitivement exonérée d’impôt (par hypothèse) comptabilisée immédiate-
ment en produit dans les comptes individuels. Cette subvention d’investissement est étalée dans les
comptes consolidés (voir no 3492) et sa valeur fiscale est de 0 (voir no 3630), soit une différence
temporaire déductible de 1 000.
L’application stricte du règlement ANC no 2020-01 devrait aboutir à la comptabilisation d’un impôt
différé actif et donc à un traitement différencié des différences temporaires liées à la comptabilisation
initiale des opérations, selon que ces opérations aboutissent à un actif (exception non prévue par le
Règl. ANC 2020-01) ou à un passif d’impôt différé (exception prévue par le Règl. ANC 2020-01), sans
qu’il y ait, à notre avis, une raison économique objective justifiant cette différence de traitement. En
conséquence, à notre avis, aucun impôt différé ne devrait être comptabilisé au titre de cette différence
temporaire déductible.
Exemple 2 – Acquisition d’un actif donnant droit à un suramortissement fiscal (exemple
s’inspirant du Bull. CNCC no 185, mars 2017) Soit un actif dont le coût d’acquisition est de 100. Une
disposition fiscale spécifique permet à l’entité détentrice de bénéficier d’un amortissement fiscal sur
la base du coût d’acquisition majoré de 50 %, soit 150. Le suramortissement n’est pas pris en compte
pour la détermination de la plus ou moins-value en cas de cession. Il en résulte une différence
temporaire déductible de 50.
1e solution (qui a notre préférence) Aucun impôt différé actif n’est constaté lors de l’acquisition.
L’économie fiscale est étalée sur la durée d’utilisation de l’actif.
La différence temporaire de 50 ne donne pas lieu à comptabilisation d’un impôt différé actif.
L’économie future d’impôt est comptabilisée en produit au fur et à mesure de l’obtention de la
déduction fiscale, c’est-à-dire au fur et à mesure de l’utilisation de l’actif. Seule l’économie d’impôts
exigibles est comptabilisée chaque année.
2e solution Un impôt différé actif est comptabilisé en totalité à la date de l’investissement (si son
recouvrement est probable).
Selon cette approche, dès l’enregistrement de l’actif, un impôt différé actif correspondant à la totalité
de la différence temporaire déductible recouvrable est reconnu. Cette approche permet de traduire,
par un produit immédiat, l’avantage fiscal qui devrait être obtenu pour la part estimée recouvrable en
fonction de l’utilisation probable envisagée de l’actif.
Ecarts d’évaluation relatifs à des actifs et Oui, sauf écarts d’évaluation relatifs à des
passifs acquis lors d’un regroupement actifs incorporels généralement non amortis et
d’entreprises non cessibles séparément
(no 3634 et 3658)
Ecart d’acquisition dont l’amortissement n’est Non, par exception à la conception étendue
pas déductible
(no 3658)
Différence entre valeur comptable consolidée Non, sauf distribution décidée ou probable et
des titres de participation dans des entreprises dans la limite des impôts de distribution non
consolidées et valeur fiscale de ces titres chez récupérables
l’entité détentrice Des dispositions spécifiques sont prévues en
cas d’élimination de moins-values de cession
interne ou dépréciation de titres consolidés
(no 3653-1 s.)
Comptabilisation initiale (autre que regroupe- Non, par exception à la conception étendue
ment d’entreprises) d’un actif amortissable à
un montant inférieur à son coût
(no 3658)
Ecarts entre la valeur fiscale des actifs non Non, par exception à la conception étendue
monétaires des entités consolidées situées
dans des pays à forte inflation et leur valeur
corrigée des effets de la forte inflation
(no 3658)
Ecart entre la valeur comptable des actifs non Oui, à notre avis, en l’absence d’exception à
monétaires des entités étrangères non la conception étendue
autonomes (convertie au taux historique) et
leur valeur fiscale (convertie au taux de
clôture), d’où une différence temporaire
imposable ou déductible
Produits et charges comptabilisés et définiti- Non (base comptable égale à la base fiscale)
vement exonérés ou non déductibles
(no 3629 et 3630)
Résultats internes sur cessions d’éléments Oui, à l’exception de ceux portant sur des titres
d’actif de participation consolidés (sauf cas particulier)
(no 3635, 3653-2 et 3653-3)
SECTION III
Principes généraux
3677 Les impôts différés doivent être évalués (Règl. ANC 2020-01 art. 272-12) :
– en utilisant la méthode du report variable (voir no 3680 s.) ;
– en prenant en compte les intentions d’utilisation de l’actif ou du passif ayant généré la
différence temporaire (voir no 3684 s.).
3680 Les actifs et passifs d’impôt différé doivent être évalués (Règl. ANC 2020-01
art. 272-12) :
– en utilisant le taux d’impôt et les règles fiscales en vigueur à la date de clôture de
l’exercice (voir no 3681 s.) ; et
– qui seront applicables lorsque la différence temporaire se résorbera.
Par exemple, lorsque les textes fiscaux en vigueur prévoient l’instauration ou la suppression
de majorations ou la suppression d’impôts qui seront applicables lors de la réalisation de la
différence temporaire, il doit en être tenu compte (Règl. ANC 2020-01 art. 272-12).
Cette évaluation doit être faite à la clôture de chaque exercice.
Soit, par exemple, une différence temporaire imposable de 100 devant se résorber en N+2.
Au 31/12/N, le taux d’impôt en vigueur pour N+2 est de 30 %. On constate donc un impôt
différé passif de 30 (100 × 30 %).
Au 31/12/N+1, le taux d’impôt N+2 est porté à 40 %. Il convient alors de porter l’impôt différé
passif à 40 (100 × 40 %) en enregistrant une charge d’impôt complémentaire de 10. Et ce, même
si l’impact de la variation du taux d’impôt concerne un élément ayant affecté à l’origine les capitaux
propres (no 3708).
Remarques :
1. Lorsque des taux d’impôts différents s’appliquent aux différentes tranches du résultat imposable,
les actifs et passifs d’impôt différé sont évalués, à notre avis, en utilisant le taux moyen d’impôt
attendu pour les périodes au cours desquelles les différences temporaires devraient se résorber (en
ce sens, IAS 12.49).
2. La méthode du report fixe n’est pas autorisée par le règlement ANC no 2020-01. Selon cette
(ancienne) méthode qui n’était déjà plus autorisée par le règlement CRC no 99-02 :
– l’incidence des différences temporaires nées au cours de l’exercice, déterminée sur la base du taux
d’impôt applicable à la clôture de l’exercice, est différée pour être imputée sur les exercices ultérieurs
durant lesquels les différences temporaires se résorberont ;
– les impôts différés constatés en contrepartie au bilan ne représentent pas une créance ni une dette
d’impôt, et ne sont donc pas ajustés ultérieurement pour tenir compte des changements apportés
aux taux d’imposition ou de la création de nouveaux impôts.
3682 Dans certains Etats, le bénéfice imposable est soumis à un taux d’impôt différent
selon qu’il est ou non distribué.
Le règlement ANC no 2020-01 ne précise pas le taux d’impôt qu’il convient de retenir,
dans ce cas, pour l’évaluation des actifs et passifs d’impôt différé et/ou l’impôt exigible.
En revanche, la norme IAS 12 retient une solution proche de la pratique française
antérieure et compatible avec les règles françaises actuelles :
– les suppléments ou réductions d’impôt liés à la distribution des dividendes aux
actionnaires ne sont comptabilisés que lorsque la décision de distribution est prise
(IAS 12.52A et .57A) ;
– ces suppléments ou réductions d’impôt liés à la décision de distribution sont comptabi-
lisés en résultat de l’exercice au cours duquel intervient cette décision (IAS 12.52A et
.57A), sauf lorsque ces impôts sont calculés sur le montant des dividendes distribués aux
actionnaires et payés pour leur compte à l’administration fiscale (retenues à la source),
auquel cas ils sont comptabilisés en déduction des capitaux propres (IAS 12.65A), voir
no 3663 ;
– les impôts différés des entités fiscales concernées sont évalués en tenant compte
des taux d’impôt applicables aux résultats non distribués (IAS 12.52A).
En revanche, l’entité consolidée détentrice de titres consolidés d’une autre entité soumise
à ce type de législation fiscale doit comptabiliser immédiatement les suppléments ou
réductions d’impôt liés aux distributions décidées ou probables, conformément aux
dispositions du règlement ANC no 2020-01 (art. 272-10 et 272-11), dispositions par ailleurs
similaires à celles de la norme IAS 12 (IAS 12.39 et .44), voir no 3653-1.
3684 Lorsque, dans le cadre des règles fiscales en vigueur à la clôture de l’exercice,
le taux applicable diffère en fonction de la façon dont se réalisera la différence temporaire,
c’est le taux applicable au mode de réalisation le plus probable qui doit être retenu
(Règl. ANC 2020-01 art. 272-12).
A notre avis, ceci signifie que, par exemple :
– si les dividendes reçus et les plus-values de cession de titres de participation dans des
entités non consolidées ne sont pas soumis au même taux d’imposition, l’impôt différé
relatif à ces titres sera différent selon que les titres sont destinés à être cédés ou au
contraire destinés à être conservés et à donner lieu à distribution de dividendes (pour un
exemple concernant les entreprises françaises, voir no 3685) ;
Remarque Les différences temporaires relatives aux titres de participation dans des entités
consolidées étant soumises à des règles particulières de détermination des impôts différés
(voir no 3653-1 s.), le principe de prise en compte de l’intention d’utilisation de l’actif ne trouve
pas à s’appliquer. En effet, le règlement ANC no 2020-01 retient implicitement, dans ce cas,
une intention unique d’utilisation, à savoir la conservation des titres et l’encaissement de
dividendes, ce qui constitue d’ailleurs une divergence avec la norme IAS 12 (voir no 3653-1).
– si le taux d’imposition des plus-values de cession d’un actif est différent de celui
applicable aux amortissements comptabilisés au fur et à mesure de l’utilisation de cet
actif, l’impôt différé lié à cet actif sera différent selon que l’actif est destiné à être conservé
et amorti ou au contraire destiné à être cédé ;
Remarque Le taux d’impôt réduit aurait pu être également appliqué, en France, aux écarts
d’évaluation des actifs incorporels non amortissables et non cessibles séparément des titres
de l’entité détentrice, mais ces écarts sont explicitement exclus par le règlement ANC
no 2020-01 (art. 272-10) de l’assiette des impôts différés (voir no 3658 b).
– si un actif non amortissable est réévalué comptablement mais pas fiscalement, l’impôt
différé passif relatif à cet actif est calculé en utilisant les taux et règles fiscales
applicables en cas de cession de l’actif lui-même.
Pour l’exception relative aux différences temporaires sur actifs incorporels non amortissables
et non cessibles séparément de l’entreprise elle-même, voir no 3658 b.
3685 Pour les entités françaises relevant de l’impôt sur les sociétés, deux dispositions
importantes susceptibles d’influer sur la détermination des impôts différés concernent :
– l’exonération, dans le cadre du régime mère-fille, des dividendes reçus des filiales et
participations, sous réserve d’une quote-part de frais et charges (voir Mémento Comptable
no 36340 s.) ; et
– l’imposition des résultats de cession de titres de participation à un taux réduit, dès lors
que ces titres sont détenus depuis au moins deux ans (voir Mémento Comptable
no 36700 s. et Mémento Fiscal no 18915 et 18865).
3 6 8 8 Les actifs et passifs d’impôts différés ne sont pas actualisés (Règl. ANC
2020-01 art. 272-12). Ainsi, les actifs et passifs d’impôt différé doivent, dans tous les cas,
être évalués à leur valeur nominale.
Cette interdiction d’actualiser les impôts différés s’applique également aux dettes et créances
d’impôts différés attachés aux écarts d’évaluation constatés lors de l’entrée d’une entité dans
le périmètre de consolidation (Règl. ANC 2020-01 art. 232-1 ; voir no 5159).
SECTION IV
3703 Les actifs et passifs d’impôt différé doivent être traités comme l’opération
réalisée qui en est à l’origine (Règl. ANC 2020-01 art. 272-13, confirmant la pratique
généralement admise en France).
C’est ainsi que :
– dans le cas le plus fréquent où l’opération réalisée affecte le résultat (comptable ou
fiscal), la contrepartie de l’impôt différé affecte la charge d’impôt sur les bénéfices
comptabilisée en résultat ;
Par exemple, les compléments ou réductions d’impôts liés au fait que les résultats sont
distribués et non réinvestis dans l’entreprise sont comptabilisés (voir no 3682) :
– en résultat de l’exercice (car ils se rapportent davantage à la réalisation d’activités ayant
dégagé des résultats qu’à l’opération de distribution à proprement parler),
– sauf lorsque ces compléments constituent des retenues à la source et sont ainsi davantage
liés aux dividendes distribués qu’au dégagement des résultats eux-mêmes.
– lorsque l’opération affecte les capitaux propres, la contrepartie de l’impôt différé
affecte directement les capitaux propres ;
Il en est ainsi, par exemple, de l’impôt différé relatif à l’impact à l’ouverture d’un changement
de méthode comptable, ce dernier devant lui-même être imputé sur les capitaux propres,
conformément aux dispositions de l’avis du CNC no 97-06 de juin 1997.
A l’inverse, à notre avis, lorsqu’une entité consolidée change de statut fiscal, par exemple
en raison d’un changement d’actionnaire, de lieu de siège social et/ou de régime fiscal à
l’initiative de l’entité elle-même (passage, par exemple, au régime d’intégration fiscale), elle
doit comptabiliser l’impact fiscal de ce changement de statut fiscal en résultat de l’exercice
sauf lorsque ce changement de statut entraîne un changement des montants avant impôt
comptabilisés en capitaux propres consolidés (en ce sens, l’interprétation SIC-25).
– lorsque l’opération consiste à déterminer des écarts d’évaluation dans le cadre d’une
acquisition d’entreprise par le groupe, les impôts différés qui en résultent doivent être
considérés comme des actifs et passifs identifiables de l’entreprise acquise et la
contrepartie de l’impôt différé vient augmenter ou diminuer la valeur de l’écart d’acquisi-
tion (voir exemple d’application, no 3654).
Rappelons que les différences temporaires liées à l’écart d’acquisition positif (négatif) dont
l’amortissement n’est pas déductible (imposable) fiscalement ne doivent pas donner lieu à
comptabilisation d’un impôt différé (voir no 3658 et 3659).
3708 L’effet des variations de taux d’impôt et/ou des règles fiscales sur les actifs et
passifs d’impôt différé existants affecte le résultat, même lorsque la contrepartie de
ceux-ci a été comptabilisée à l’origine directement en capitaux propres (Règl. ANC 2020-01
art. 272-13).
A notre avis – et par analogie avec le traitement préconisé par le règlement ANC
no 2020-01 pour les variations des actifs et passifs d’impôt différé antérieurement
imputés sur les capitaux propres – les variations de taux d’impôt ou de règles fiscales qui
concernent l’impôt différé lié aux écarts d’évaluation relatifs à une prise de participation
consolidée, comptabilisé à la date de première consolidation en contrepartie de l’écart
d’acquisition, devraient également être comptabilisées en résultat de l’exercice.
SECTION V
Plan du chapitre
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
3801 Synthèse
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
► Les différences de change relatives, d’une part, aux créances et dettes faisant
partie intégrante de l’investissement net dans une entité étrangère consolidée et,
d’autre part, à des dettes comptabilisées en couverture d’un tel investissement
doivent être portées en capitaux propres jusqu’à la date de liquidation ou de cession
totale ou partielle de l’investissement concerné (no 3901 s. et 3906 s.).
Remarques importantes :
1. Ce chapitre présente, analyse et fait un point exhaustif sur les règles françaises de
consolidation relatives à la conversion des comptes des entités étrangères applicables par
l’ensemble des groupes aux exercices ouverts à compter du 1er janvier 2023, sans aborder
toutefois les spécificités sectorielles prévues par le règlement ANC no 2020-01 pour les
groupes du secteur bancaire et les groupes d’assurance.
2. Les références aux positions doctrinales faisant expressément référence au règlement
CRC no 99-02 abrogé sont citées dans ce chapitre, notamment lorsqu’elles viennent
préciser ou compléter des dispositions reprises par le règlement ANC no 2020-01 à
(quasiment) l’identique.
3. Pour les informations à fournir dans l’annexe des comptes consolidés sur la conversion
des comptes des entités étrangères, voir no 7436.
4. Les normes IAS 21 et IAS 29 sont citées à plusieurs reprises dans les développements
ci-après ; pour plus de précisions sur ces normes, voir Mémento IFRS no 16005 s.
5. Pour les besoins de ce chapitre, nous utiliserons les notions suivantes :
– monnaie locale : monnaie de tenue ou d’établissement des comptes ;
– monnaie de fonctionnement : monnaie de l’environnement économique principal ;
– monnaie de consolidation : monnaie d’établissement des comptes consolidés ;
– entité étrangère : entité dont la monnaie locale est différente de la monnaie de consolidation.
SECTION I
notre avis, correspond à l’environnement dans lequel l’entité génère et dépense principale-
ment sa trésorerie. Ainsi (Règl. ANC art. 272-18) :
– la conversion des comptes d’une entité étrangère de sa monnaie locale à sa monnaie
de fonctionnement, lorsque celle-ci est différente, doit être opérée selon la méthode du
cours historique (voir no 3855 s.) ;
L’objectif de cette première étape est d’aboutir aux mêmes états financiers que si ceux-ci
avaient été établis dès l’origine dans la monnaie de fonctionnement de l’entité étrangère.
– la conversion des comptes d’une entité étrangère de sa monnaie de fonctionnement à
la monnaie de l’entité consolidante, lorsque celle-ci est différente, doit être opérée selon
la méthode du cours de clôture (voir no 3883 s.).
Remarques :
1. Le passage de la monnaie locale à la monnaie de fonctionnement est une opération préalable à, et
distincte de, la conversion des états financiers de l’entité étrangère de la monnaie de fonctionnement
dans la monnaie de consolidation selon la méthode du cours de clôture. Cette opération de passage
à la monnaie de fonctionnement est une opération de « réestimation ». Toutefois, le règlement ANC
no 2020-01 qualifie cette opération de « conversion » et nous ferons de même pour éviter toute
confusion.
2. Pour les modalités de détermination de la monnaie de fonctionnement d’une entité étrangère, voir
no 3816 s.
3. Pour le cas particulier des entités étrangères qui établissent leurs comptes dans la monnaie d’un
pays à forte inflation, voir no 3923 s.
3814 1re solution : retenir les comptes de l’entité en euro sans passage par la
monnaie de fonctionnement Le passage de la monnaie de tenue des comptes (monnaie
locale) à la monnaie de fonctionnement, lorsque celle-ci est différente, est prévu par le
règlement ANC no 2020-01 dans le cadre de la « conversion des comptes d’entités établissant
leurs comptes en monnaies étrangères », c’est-à-dire en monnaies autres que l’euro.
Les dispositions du règlement précité concernent donc implicitement toutes les entités
consolidées, même françaises ou situées dans la zone euro, dès lors qu’elles établissent
leurs comptes dans une monnaie autre que l’euro (par exemple, une filiale allemande qui
établit ses comptes en USD). Elles sont indépendantes de la nationalité et de la situation
géographique de l’entité concernée.
Le règlement ANC no 2020-01 :
– a considéré, qu’en règle générale, aucun processus de conversion ou assimilé n’est
requis dans le cas des entités françaises et étrangères de la zone euro qui tiennent leurs
comptes individuels en euros ; la monnaie locale (euro) étant identique pour ces entités à
la monnaie de tenue des comptes (euro) et à la monnaie d’établissement des comptes
consolidés de l’entité consolidante française (euro) ; et
– n’a pas traité des cas exceptionnels où la monnaie de fonctionnement de l’entité
consolidante et/ou celle d’une entité consolidée de la zone euro n’est pas l’euro, mais une
autre monnaie.
Pas de conversion
Pas de conversion
Entité consolidante Euro Euro
Remarque – Cas particulier d’une entité française ou étrangère, située dans la zone euro, et déjà
consolidée par palier dans les comptes d’une entité étrangère Les comptes du palier, établis en
devises, ne sont, à notre avis, pas retraités pour intégrer les comptes de cette filiale en euro dans les
comptes consolidés du groupe ultime.
Cette solution peut sembler contraire au principe de non-conversion des comptes des entités
situées dans la zone euro (tenant ou établissant leurs comptes en euros). Toutefois, elle permet
de respecter les règles de conversion de ces entités pour la sous-consolidation dans un palier situé
hors de la zone euro (dont les comptes sont établis dans une devise différente de l’euro).
3815 2nde solution : convertir les comptes de l’entité en deux étapes avec
passage par la monnaie de fonctionnement A défaut de précision des textes
réglementaires français (voir no 3814), il n’est pas interdit, à notre avis, d’appliquer, par
analogie, les dispositions du règlement ANC no 2020-01 relatives aux entités étrangères
non autonomes qui imposent le passage par la monnaie de fonctionnement. Les comptes
de l’entité consolidante et/ou d’une entité consolidée de la zone euro mais dont la monnaie
de fonctionnement n’est pas l’euro sont ainsi :
– convertis de l’euro (monnaie locale) à la monnaie de fonctionnement selon la méthode
du cours historique ; puis
– convertis à nouveau en euros, correspondant à la monnaie d’établissement des comptes
consolidés, selon la méthode du cours de clôture.
Pour déterminer la monnaie de fonctionnement de ces entités, il convient de se référer aux
nombreuses précisions des IFRS, la monnaie de fonctionnement telle que définie par le règlement
ANC no 2020-01 (art. 272-15) étant très proche de la monnaie fonctionnelle telle que définie par
IAS 21.8 (voir no 3827 s.).
3. Monnaie de fonctionnement
des entités étrangères autonomes
Cas général : monnaie locale
3830 La monnaie de fonctionnement d’une entité étrangère qui dépend d’une autre
entité tenant et établissant ses comptes en euros correspond à l’euro dans la grande
majorité des cas (voir no 3814).
En conséquence :
– la conversion des comptes de cette entité étrangère de sa monnaie locale à sa monnaie
de fonctionnement (l’euro), si celle-ci est différente, est opérée (Règl. ANC 2020-01
art. 272-18) selon la méthode du cours historique (voir no 3855 s.) ;
– aucune autre étape de conversion n’est nécessaire puisque la monnaie de fonctionne-
ment (l’euro) correspond également, dans ce cas, à la monnaie de consolidation.
Ainsi, lorsque l’entité étrangère non autonome tient elle-même ses comptes dans cette
monnaie, aucune conversion ne s’avère nécessaire.
3831-1 Conversion en règle générale en deux étapes Lorsque, dans des cas en
principe exceptionnels (voir no 3814), la monnaie de fonctionnement de l’entité autonome
(établissant ses comptes en euros) dont dépend l’entité étrangère non autonome n’est pas l’euro
(mais par exemple, le dollar), la conversion des comptes de cette entité étrangère non autonome
doit, en principe, être opérée en deux étapes (Règl. ANC 2020-01 art. 272-18) :
– conversion des comptes de l’entité étrangère de sa monnaie locale à sa monnaie de
fonctionnement (c’est-à-dire la monnaie de fonctionnement de l’entité dont elle dépend,
le dollar, par exemple) selon la méthode du cours historique ;
– puis conversion des comptes ainsi libellés en monnaie de fonctionnement (dollar) dans
la monnaie de consolidation (euro) selon la méthode du cours de clôture.
Cette approche correspond à la lecture la plus littérale du règlement ANC no 2020-01, qui impose
le passage par la monnaie de fonctionnement pour toutes les entités étrangères qui n’établissent pas
leurs comptes en euros (voir no 3812), c’est-à-dire, à notre avis, y compris pour les entités étrangères
non autonomes dépendant d’entités situées dans la zone euro mais dont la monnaie de fonctionne-
ment n’est pas l’euro.
C. Tableaux de synthèse
3840 Les tableaux de synthèse ci-après, établis par nos soins, présentent les
méthodes de conversion applicables dans le cas général où l’entité consolidante a pour
monnaie de fonctionnement et de présentation l’euro et en distinguant :
– les entités non autonomes (voir no 3841) ;
– les entités autonomes (voir no 3842).
Ces tableaux retiennent comme hypothèse que les comptes de toutes les entités consolidées
sont tenus dans leur monnaie locale.
Monnaie de
Règlement ANC no 2020-01 (art. 272-18)
fonctionnement
Pas de conversion
(monnaie de tenue des comptes = monnaie de fonction-
Euro nement = monnaie de consolidation)
no 3814
Monnaie de
Règlement ANC no 2020-01 (art. 272-18)
fonctionnement
Pas de conversion
(monnaie de tenue des comptes
Euro (cas général) = monnaie de fonctionnement
= monnaie de consolidation)
no 3814
Pas de conversion
Entité consolidante Euro Euro
Cours de clôture
Cours historique
Filiale étrangère $ £
Le traitement est similaire dans l’hypothèse où la monnaie de fonctionnement des filiales est
différente de la monnaie de fonctionnement de l’entité consolidante.
Exemple 2 Les monnaies de fonctionnement des filiales sont différentes de la monnaie de fonctionne-
ment de l’entité consolidante.
Pas de conversion
Entité consolidante Euro Euro
Cours de clôture
Cours historique
Filiale étrangère $ Yen
Monnaie
Monnaie Monnaie
de tenue des
de fonctionnement de publication
comptes
Cours historique
Filiale française Euro £
Pas de conversion
Cours historique
Filiale étrangère $ £
Exemple 2 Les monnaies de fonctionnement des filiales sont différentes de la monnaie de fonctionne-
ment de l’entité consolidante.
Monnaie
Monnaie Monnaie
de tenue des
de fonctionnement de publication
comptes
Cours historique
Filiale étrangère $ Yen
Une variante de cette seconde solution consisterait à convertir les comptes de la filiale française
établis en euros et ceux de la filiale étrangère convertis en yens directement en euros (monnaie de
publication des comptes consolidés), sans passer par la livre sterling, monnaie de fonctionnement de
l’entité mère (en ce sens, IAS 21.BC18 et .BC19).
B. Tableaux de synthèse
3 8 4 8 - 1 Les tableaux de synthèse ci-après, établis par nos soins, présentent les
méthodes de conversion applicables dans le cas exceptionnel où la monnaie de
fonctionnement de l’entité consolidante française est différente de l’euro (par
exemple, la livre sterling) et en distinguant :
– les entités non autonomes (voir no 3848-2) ;
– les entités autonomes (voir no 3848-3).
Monnaie de
Règlement ANC no 2020-01 (art. 272-18)
fonctionnement
Monnaie de
Règlement ANC no 2020-01 (art. 272-18)
fonctionnement
Monnaie de
Règlement ANC no 2020-01 (art. 272-18)
fonctionnement
Monnaie de
Règlement ANC no 2020-01 (art. 272-18)
fonctionnement
SECTION II
I. Conversion du bilan
3857 Principe général Le cours historique est le cours de change à la date d’entrée
des éléments dans l’actif et le passif consolidés (Règl. ANC 2020-01 art. 272-16). Il s’agit,
pour les entités qui entrent dans le périmètre de consolidation, du cours à la date d’acquisi-
tion et, pour les actifs et passifs entrant ultérieurement, à la date à laquelle ces éléments
sont eux-mêmes acquis.
Principe de conversion
3864 Le règlement ANC no 2020-01 (art. 272-16) autorise l’utilisation d’un cours
moyen de période (mensuel, trimestriel, semestriel, voire annuel). En l’absence d’autre
3868 Les écarts de conversion constatés, tant sur les éléments du bilan d’ouverture
que sur le résultat, doivent être inscrits (Règl. ANC 2020-01 art. 272-21) :
– pour la part revenant à l’entité consolidante, dans ses capitaux propres au poste « Ecarts
de conversion » ;
– pour la part des tiers au poste « Intérêts minoritaires ».
L’écart de conversion qui figure ainsi dans les capitaux propres est réintégré au compte
de résultat en cas de liquidation ou de cession de tout ou partie de la participation détenue
dans l’entité étrangère, pour la partie de son montant afférente à la participation cédée.
Remarques :
1. Les écarts de conversion résultant ainsi de la méthode du cours historique sont comptabilisés
selon les mêmes modalités que les écarts de conversion résultant de la méthode du cours de clôture ;
voir no 3893 s. pour plus de détails.
2. Selon le règlement CRC no 99-02, abrogé et remplacé par le règlement ANC no 2020-01, l’écart de
conversion qui provient de l’utilisation de cours différents pour convertir les éléments du bilan et du
compte de résultat devait être inscrit immédiatement et intégralement au compte de résultat
consolidé en « Charges et produits financiers », sans possibilité, à notre avis, de retraiter rétrospective-
ment ces écarts lors de la première application du règlement ANC no 2021 (sur les dispositions
transitoires du nouveau règlement, voir no 1090).
Actif
Immobilisations acquises début N–2 200 13 2 600
Immobilisations acquises début N 100 10 1 000
Amortissements des immobilisations
acquises début N–2 – 150 13 – 1 950
Amortissements des immobilisations – 20 – 200
acquises début N 10
Immobilisations nettes 130 1 450
Stocks 150 8 1 200
Créances et disponibilités 250 8 2 000
Passif
Capital 150 13 1 950
Réserves (1) 180 1 650
Résultat 80 250
(2)
Ecart de conversion – 160
(1) Les réserves sont constituées du résultat de l’exercice N–2 converti dans les comptes de N–2
(600, voir 2.2) et de celui de N–1 converti dans les comptes de N–1 (1 050, voir 2.2).
(2) Ecart de conversion : + 200 – 260 – 100 = – 160.
– Ecart résultant de la variation des cours de clôture entre N–1 et N appliquée à la valeur nette
comptable des éléments non monétaires à l’ouverture de l’exercice : 100 × (10 – 8) = 200.
– Ecart résultant de la variation des cours de clôture entre N–1 et N appliquée au solde de début d’exercice
des éléments convertis au cours de clôture (éléments monétaires) : (150 – 20) × (8 – 10) = – 260.
– Ecart sur les postes du compte de résultat convertis au cours moyen :
[Vente – (Achats + Frais)] × (Cours de fin d’année – Cours de moyen) = [650 – (300 + 250)] × (8-9) = – 100.
Résultat 80 250
2.2 Bilans des exercices N–2 et N–1 : selon le Règl. CRC 99-02 (avant l’entrée en
vigueur du Règl. ANC 2020-01)
Les bilans des exercices N–2 et N–1 sont présentés ici pour expliciter la formation des réserves de N ;
voir 2.1, note (1).
Actif
Immobilisations 200 13 2 600
Amortissements – 50 13 – 650
Passif
Capital 150 13 1 950
(1)
Résultat 50 600
SECTION III
I. Conversion du bilan
3893 Les écarts de conversion constatés, tant sur les éléments du bilan d’ouverture
que sur le résultat, sont portés (Règl. ANC 2020-01 art. 272-21) :
– pour la part revenant à l’entité consolidante, dans ses capitaux propres, où ils figurent
dans un poste distinct intitulé « Ecarts de conversion » ;
Ce poste n’apparaît pas distinctement dans le modèle de bilan consolidé fourni par le
règlement ANC no 2020-01 (voir no 7035). En revanche, il apparaît distinctement dans le
tableau de variation des capitaux propres consolidés tel que requis par le règlement ANC
no 2020-01 (voir no 7497).
– pour la part des tiers au poste « Intérêts minoritaires » (où il est regroupé avec les autres
éléments).
Ainsi, le résultat de l’exercice correspond, dans ce cas, à celui obtenu par conversion des
produits et charges au cours moyen, les capitaux propres sont maintenus au cours
historique et la différence est portée en capitaux propres consolidés (part du groupe) et
en intérêts minoritaires.
Ce principe ne comporte aucune exception, même lorsque l’écart de conversion est négatif.
En effet, le règlement ANC no 2020-01 (tout comme son prédécesseur le Règl. CRC 99-02
abrogé) n’a pas repris la disposition de l’ancien PCG Conso. (no 262) selon laquelle « la plus
grande prudence doit être observée concernant l’inscription dans les capitaux propres d’un
écart de conversion négatif provenant de la détention par l’entreprise consolidée d’actifs
monétaires ». Il a notamment été considéré, pour la suppression de cette disposition :
– que celle-ci faisait référence au caractère parfois irréversible de l’évolution défavorable du
cours de change,
– mais que le caractère irréversible de cette évolution ne constitue en aucun cas un critère
permettant la comptabilisation de l’écart de change en résultat avant la cession ou la liquida-
tion de l’entreprise concernée (voir ci-après no 3894).
Actif
Immobilisations 300 8 2 400
Amortissements – 170 8 – 1 360
Passif
Capital 150 13 1 950
Réserves (1) 180 2 030
Résultat 80 9 720
(2)
Ecart de conversion – 1 420
(1) Les réserves sont constituées du résultat de N–2 (50) converti au cours moyen de N–2 (12)
et du résultat de N−1 (130) converti au cours moyen de N–1 (11).
(2) Ecart de conversion : (− 1 340 – 80) = − 1 420 :
– Ecart résultant d’avoir figé le capital et les réserves en taux historique :
[(8 – 13) × 150 + (8 – 12) × 50 + (8 – 11) × 130] = − 750 – 200 – 390 = − 1 340.
– Ecart résultant de la conversion du résultat au cours moyen :
(8 – 9) × 80 = − 80.
V. Cas particuliers
(méthode du cours de clôture)
En revanche, lorsque ces éléments monétaires ne font pas partie de l’investissement net
dans une entité étrangère consolidée (voir no 3902), les différences de change latentes
correspondantes suivent le traitement prévu par le PCG (voir Mémento Comptable
no 40390).
SECTION IV
Méthodes spécifiques
aux entités situées
dans un pays à forte inflation
I. Dispositions générales
3923 Le règlement ANC no 2020-01 (art. 272-22) fournit une liste, non limitative, de
caractéristiques économiques permettant d’apprécier l’existence d’une forte inflation :
– les ventes et les achats à crédit sont conclus à des prix qui tiennent compte de la perte
de pouvoir d’achat attendue durant la durée du crédit, même si cette durée est courte ;
– les taux d’intérêt, les salaires et les prix sont liés à un indice de prix ;
– le taux cumulé d’inflation sur trois ans approche ou dépasse 100 % ;
Le règlement ANC no 2020-01 ne précise pas si le taux cumulé d’inflation sur trois ans correspond
à un taux simple ou composé. En pratique, c’est le taux composé qui est le plus largement utilisé
dans la mesure où il permet de mieux mesurer les distorsions créées par l’inflation.
– les prix sont souvent exprimés dans une monnaie étrangère relativement stable, plutôt
que dans la monnaie locale.
Plus généralement, l’appréciation du phénomène de forte inflation doit nécessairement
faire appel au jugement et tenir compte de l’ensemble des traits caractéristiques de la
forte inflation et non pas du seul critère lié au taux cumulé de l’inflation sur trois ans.
Le groupe de travail du CNC, qui avait rédigé la partie du règlement CRC no 99-02 relative à
la conversion (reprise à l’identique dans le Règl. ANC 2020-01), avait d’ailleurs :
– envisagé de ne mentionner aucun critère chiffré, forcément arbitraire ; cette solution n’a
toutefois pas été retenue, car un tel critère est aisément vérifiable et permet d’assurer une
meilleure comparabilité des comptes ;
– fait observer que le taux cumulé de 100 %, prévu par le règlement CRC no 99-02, a été
défini à une époque où les taux d’inflation de la plupart des pays développés et notamment
des Etats-Unis dépassaient les 10 %.
Par exemple, les éléments suivants peuvent également être le signe d’une forte inflation :
– contrôle des changes sévère visant à protéger la monnaie nationale ;
– interventions fréquentes de la banque centrale pour réguler les cours de la monnaie
nationale.
3927 La méthode de conversion à appliquer aux états financiers d’une entité située
dans un pays à forte inflation dépend du caractère autonome ou non de l’entité
étrangère (Règl. ANC 2020-01 art. 272-23).
Pour la distinction entre entités autonomes et entités non autonomes, voir no 3817 s.
3928 Lorsqu’une entité étrangère non autonome est située dans un pays à forte
inflation, ses comptes doivent être convertis dans la monnaie de consolidation (euro)
conformément aux règles générales de conversion (Règl. ANC 2020-01 art. 272-23 et
272-25). En particulier, le passage par la monnaie de fonctionnement – c’est-à-dire celle
de l’entité dont dépend l’entité étrangère non autonome (voir no 3820) – est obligatoire.
En pratique, les modalités de mise en œuvre de ce principe général dépendent de la
monnaie de tenue des comptes de l’entité étrangère non autonome (monnaie locale
fondante ou monnaie stable).
– mais peut, dans des cas particuliers, convertir les comptes en une seule étape selon la
méthode du cours historique (de la monnaie locale à l’euro), à condition qu’elle ait retenu
cette solution pour toutes les entités non autonomes qui se trouvent dans cette même
situation (voir no 3831-2).
c. La monnaie de fonctionnement de l’entité étrangère non autonome est une
monnaie fondante.
C’est le cas, par exemple, lorsque :
– l’entité non autonome et celle dont elle dépend sont situées dans le même pays ou dans
deux pays différents mais tous deux à forte inflation,
– et l’entité dont dépend l’entité non autonome est une entité autonome.
Lorsque la monnaie de fonctionnement d’une entité non autonome est également une
monnaie fondante, cette monnaie ne peut pas servir de monnaie de fonctionnement pour
les besoins de la conversion des comptes (Règl. ANC 2020-01 art. 272-23). En l’absence
de précision complémentaire du règlement ANC no 2020-01, les comptes établis en
monnaie locale fondante ne devraient donc pas être retraités pour passer en monnaie de
fonctionnement lorsque celle-ci est différente mais également fondante (entité dépendant
d’une entité située dans un pays différent mais également à forte inflation).
Les comptes établis en monnaie locale devraient donc être, à notre avis, convertis en
monnaie de consolidation comme ceux des entités autonomes établis en monnaie
fondante, c’est-à-dire :
– soit convertis en monnaie de consolidation en deux étapes (voir no 3930) ;
– soit corrigés des effets de l’inflation avant d’être convertis selon la méthode du cours
de clôture (voir no 3931).
Il résulte donc des dispositions du règlement ANC no 2020-01 les deux conséquences
pratiques suivantes :
– la conversion des comptes des entités non autonomes dans la monnaie de consolidation
(l’euro) ne s’effectuera en une seule étape, par la méthode du cours historique, que si la
monnaie de fonctionnement de cette entité est également l’euro. Dans le cas contraire,
deux étapes seront nécessaires (sauf cas exceptionnels, voir no 3928-1 b.) ;
– la solution consistant à corriger des effets de l’inflation les comptes établis dans la
monnaie fondante avant de les convertir par la méthode du cours de clôture ne peut être
utilisée pour les entités non autonomes que dans le seul cas où la monnaie de fonctionne-
ment de ces entités non autonomes est également une monnaie fondante.
2. Entités autonomes :
choix possible entre deux modes de conversion
Pour la définition des entités étrangères autonomes, voir no 3823 s.
3929 Lorsqu’une entité étrangère autonome est située dans un pays à forte inflation,
le groupe a le choix entre deux modes de conversion (Règl. ANC 2020-01 art. 272-23) :
– procéder en deux étapes pour passer successivement de la monnaie locale (c’est-à-dire
la monnaie fondante qui sert pour la tenue des comptes de l’entité) à la monnaie de
fonctionnement (si celle-ci est différente), puis de la monnaie de fonctionnement à la
monnaie de consolidation ; ou
– retraiter les états financiers établis en monnaie fondante pour les corriger des effets de
l’inflation, puis les convertir dans la monnaie de consolidation, selon la méthode du cours
de clôture.
Quel que soit le mode de conversion choisi, les retraitements décrits ci-avant doivent être
appliqués, à notre avis, au début de l’exercice au cours duquel le pays est considéré comme
étant en forte inflation conformément à l’article 272-22 du règlement ANC no 2020-01 (voir
no 3923). Par exemple, un groupe clôturant ses comptes au 31 décembre N doit retraiter les
comptes de l’entité étrangère à compter du 1er janvier N, si l’entité est située dans un pays
considéré comme étant en forte inflation au cours de l’exercice N.
En pratique, les modalités de mise en œuvre de ces deux modes de conversion dépendent
à la fois (voir no 3930 et 3932) :
– de la monnaie de tenue des comptes de l’entité étrangère située dans un pays à forte
inflation (monnaie locale fondante ou monnaie stable) ; et
– de la monnaie de fonctionnement de cette entité.
fiscale. Par dérogation au principe général, ces différences temporaires ne doivent pas donner lieu à
comptabilisation d’impôt différé (Règl. ANC 2020-01 art. 272-10).
2. Modalités de mise en œuvre de la méthode du cours de clôture Lorsque le groupe retient la
seconde solution consistant à retraiter les comptes des effets de l’inflation avant de les convertir en
monnaie de consolidation selon la méthode du cours de clôture, il y a lieu, à notre avis, de convertir
non seulement le bilan mais également le compte de résultat au cours de clôture. En effet, même si
une interprétation restrictive du règlement ANC no 2020-01 aboutirait à convertir le compte de résultat
au cours moyen (voir no 3888), ce mode de conversion nous paraît incohérent avec le fait que les
charges et produits sont exprimés dans l’unité de mesure en vigueur à la date de clôture et non à la
date à laquelle ils ont été engagés (voir no 3949).
En ce sens également, IAS 21.42 qui impose la conversion du compte de résultat au cours de clôture.
3932 Certaines entités situées dans un pays à forte inflation établissent leurs comptes
dans une monnaie stable, correspondant généralement à la monnaie étrangère communé-
ment utilisée dans le pays ou, à défaut, à celle de l’entité consolidante.
Il convient alors de distinguer trois situations différentes.
a. La monnaie de fonctionnement est une monnaie fondante (cas général) Dans ce
cas, la conversion de la monnaie stable dans laquelle sont tenus les comptes (considérée
comme la monnaie de fonctionnement) à la monnaie de consolidation, lorsqu’elle est
différente, est opérée en une seule étape selon la méthode du cours de clôture (Règl.
ANC 2020-01 art. 272-23 et 272-25).
b. La monnaie de fonctionnement est une monnaie stable dans laquelle les comptes
sont établis Dans ce cas, la conversion de la monnaie stable dans laquelle sont tenus les
comptes (qui est la monnaie de fonctionnement) à la monnaie de consolidation, lorsqu’elle
est différente, est opérée en une seule étape selon la méthode du cours de clôture (Règl.
ANC 2020-01 art. 272-23 et 272-25).
c. La monnaie de fonctionnement est une monnaie stable différente de celle dans
laquelle les comptes sont établis Dans ce cas, à notre avis, l’application des règles
générales s’impose (voir no 3929). Ainsi, le groupe doit procéder en deux étapes pour
passer successivement de la monnaie locale (monnaie stable dans laquelle les comptes
sont établis) à la monnaie de fonctionnement (autre monnaie stable) selon la méthode du
cours historique, puis de la monnaie de fonctionnement à la monnaie de consolidation
selon la méthode du cours de clôture (Règl. ANC 2020-01 art. 272-23).
Monnaie de fonctionnement
de l’entité étrangère Règlement ANC no 2020-01
non autonome (1)
(1) Cette monnaie de fonctionnement doit être déterminée conformément aux règles générales
en la matière (voir no 3817 s.).
Monnaie de fonctionnement
de l’entité étrangère Règlement ANC no 2020-01
non autonome (1)
Monnaie de fonctionnement
de l’entité étrangère Règlement ANC no 2020-01
non autonome (1)
(1) Cette monnaie de fonctionnement doit être déterminée conformément aux règles générales
en la matière (voir no 3817 s.).
Entités autonomes
Monnaie de fonctionnement
Règlement ANC no 2020-01
de l’entité étrangère autonome (1)
Monnaie de fonctionnement
Règlement ANC no 2020-01
de l’entité étrangère autonome (1)
(1) Cette monnaie de fonctionnement doit être déterminée conformément aux règles générales
en la matière (voir no 3927 s.).
Monnaie de fonctionnement
de l’entité étrangère Règlement ANC no 2020-01
autonome (1)
(1) Cette monnaie de fonctionnement doit être déterminée conformément aux règles générales
en la matière (voir no 3817 s.).
A. Généralités
1. Nécessité du retraitement
3939 Dans une économie à forte inflation, la monnaie locale perd de son pouvoir
d’achat à un tel rythme que la comparaison de montants résultant de transactions et
d’événements intervenus à des moments différents, même au cours de la même période,
est trompeuse. En conséquence, la présentation des comptes en monnaie nationale, sans
retraitement, ne donne pas une image fidèle des résultats et de la situation financière de
l’entité étrangère qui établit ses comptes en monnaie fondante.
Le principe général est donc de retraiter les comptes pour qu’ils soient exprimés dans
l’unité de mesure ayant cours à la date du bilan (Règl. ANC 2020-01 art. 272-25).
Exemple établi par nos soins
1. Hypothèses
Une immobilisation non amortissable a été acquise il y a un an pour 100 Monnaie Locale (ML). Le
cours de change était alors de 4 ML = 1 Monnaie de Consolidation (MC).
Compte tenu de l’inflation (application d’un indice général des prix), cette immobilisation vaut
désormais au minimum 150 ML. En supposant que l’inflation dans le pays de l’entité mère soit nulle,
et que le cours de change évolue « de manière linéaire » par rapport à l’inflation, le cours de change
à la clôture s’établit à 6 ML = 1 MC.
2. Comparaison des différents modes de conversion et/ou retraitement possibles
La comparaison ci-après des règles générales de conversion et des règles spécifiques aux entités
situées dans des pays à forte inflation (plus exactement, entités qui établissent leurs comptes dans la
monnaie d’un pays à forte inflation) montre que l’application des règles générales n’est pas appropriée.
2.1 Application des règles générales de conversion
(non autorisée pour les entités autonomes situées dans des pays à forte inflation).
Dans le cas général d’une entité autonome dont la monnaie de fonctionnement est la monnaie
nationale et dont les comptes sont tenus en monnaie nationale, les règles générales de conversion
aboutiraient à la conversion des comptes de cette entité en monnaie de consolidation en une seule
étape, selon la méthode du cours de clôture (voir no 3834).
Ainsi, l’immobilisation apparaîtrait dans les comptes consolidés pour un montant de 17 MC (100 ML / 6),
ce qui pourrait faire penser que l’immobilisation a perdu 32 % de sa valeur, alors que ce n’est
pas le cas, puisque la valeur actuelle de cette immobilisation à la clôture de l’exercice est égale à
25 MC (150 / 6).
2.2 Application des règles spécifiques aux entités autonomes situées dans des pays
à forte inflation
(application obligatoire de l’une des deux solutions ci-après).
a. Conversion en deux étapes (1re solution autorisée par le Règl. ANC 2020-01 ; voir
no 3931).
Dans ce cas, on convertit l’immobilisation en monnaie de consolidation (à défaut d’autre
monnaie stable communément utilisée dans le pays, voir no 3931) au cours historique ; sa
contre-valeur dans les comptes consolidés est donc de 25 MC (100 / 4), ce qui équivaut,
à la clôture, à 150 ML (25 × 6), soit la valeur indexée de l’immobilisation ; aucune
dépréciation n’est donc constatée sur cette immobilisation, ce qui correspond à la
réalité économique.
Cette première solution suppose, toutefois, une évolution linéaire des cours de change et des
taux d’inflation, ce qui n’est pas toujours le cas.
b. Correction des comptes des effets de l’inflation avant la conversion au cours de
clôture (2nde solution autorisée par le Règl. ANC 2020-01 ; voir no 3932).
Dans ce cas, il convient, dans un premier temps, d’exprimer l’immobilisation dans l’unité
de mesure en vigueur à la clôture de l’exercice (150 ML) puis de la convertir au cours de
clôture, soit 25 MC. Cette immobilisation, qui n’a pas subi de dépréciation réelle, est ainsi
maintenue à son « coût historique » exprimé en MC.
3943 Lorsque les états financiers sont établis sur la base de la convention du coût
historique, les éléments du bilan qui ne sont pas exprimés dans l’unité de mesure en
vigueur à la date du bilan doivent être retraités à l’aide d’un indice général des prix (Règl.
ANC 2020-01 art. 272-25).
Pour le choix de l’indice des prix, voir no 3944.
En pratique, il convient de distinguer :
– d’une part, les éléments monétaires, qui ne doivent faire l’objet d’aucun retraitement
puisqu’ils subissent les variations de pouvoir d’achat et sont déjà exprimés dans l’unité de
mesure en vigueur à la date du bilan ; et
Lorsque certains éléments monétaires font l’objet d’un accord d’indexation sur la variation
d’un indice des prix, ces éléments sont en principe déjà ajustés dans les comptes individuels
sur la base de cet accord. Ils sont donc repris tels quels au niveau des comptes consolidés.
L’écart d’indexation doit, à notre avis, être porté en résultat de l’exercice, dans la même
rubrique que la perte ou le gain sur la position monétaire nette (voir no 3952).
En ce sens, IAS 29.13 et .28.
– d’autre part, les éléments non monétaires qui figurent généralement au bilan pour leur
coût historique et qui doivent donc être retraités à l’aide d’un indice général des prix pour
les exprimer dans l’unité de mesure en vigueur à la date de clôture (voir no 3945 s.).
Les éléments non monétaires qui figurent déjà dans les états financiers pour des montants
en vigueur à la date du bilan, tels que la valeur de réalisation nette (actifs dépréciés, par
exemple) ou la valeur de marché (certains placements, par exemple), ne doivent faire l’objet,
à notre avis, d’aucun retraitement. Si certains actifs ont été réévalués selon des modalités qui
ne correspondent pas à une indexation sur l’indice général des prix, la réévaluation doit être
annulée et remplacée par une indexation sur la base de cet indice.
En ce sens, IAS 29.14 et .18.
Pour les critères de distinction entre éléments monétaires et éléments non monétaires, voir no 3856.
3944 Le retraitement des comptes établis selon la convention du coût historique doit
être opéré sur la base de l’indice général des prix représentatif de l’évolution générale
du pouvoir d’achat de la monnaie fondante (Règl. ANC 2020-01 art. 272-25), et non sur la
base des indices spécifiques à chaque catégorie de biens.
En pratique, le choix de l’indice approprié peut s’avérer difficile et nécessiter l’exercice du
jugement. En effet :
– dans certains pays, plusieurs indices sont publiés, certains étant plus pertinents et
appropriés que d’autres ; dans ce cas, il est essentiel, à notre avis, que toutes les entités
d’un même groupe présentant leurs comptes dans la monnaie d’une même économie à
forte inflation utilisent le même indice, et que cet indice soit utilisé de façon permanente
d’un exercice à l’autre, sauf changement significatif dans sa base de calcul ;
– dans d’autres pays, il n’existe qu’un seul indice officiel des prix, les autorités gouverne-
mentales exerçant une forte influence sur la détermination de cet indice. En particulier,
lorsqu’il existe un contrôle des prix, il n’est pas rare que l’indice officiel soit largement
sous-évalué par rapport à la réalité ; dans ce cas, il convient, à notre avis, de retenir un
indice le plus proche possible de cette réalité, et de retraiter, le cas échéant, les comptes
individuels déjà retraités localement sur la base de l’indice officiel ;
– dans les cas exceptionnels où il n’existe pas d’indice général des prix, il est possible, à
notre avis et comme préconisé par IAS 29.17, de retenir un coefficient d’indexation basé
sur l’évolution des taux de change entre la monnaie locale (monnaie fondante) et une
monnaie étrangère relativement stable.
En pratique, les éléments non monétaires sont indexés à la clôture de chaque exercice en
multipliant :
– d’une part, le solde du début de l’année par l’indice se rapportant à l’année entière, et
– d’autre part, la variation mensuelle du solde par le coefficient constatant la hausse entre
l’indice de la fin du mois relatif à la transaction et celui de la fin de l’année (variation de l’indice
entre la date d’acquisition et celle du bilan).
La valeur indexée ainsi obtenue est comparée, élément par élément, à la valeur
d’inventaire et :
– les plus-values latentes par rapport aux valeurs historiques indexées ne sont pas
comptabilisées ;
– les moins-values latentes par rapport aux valeurs historiques indexées doivent faire
l’objet d’une provision ou d’un amortissement exceptionnel.
3 9 4 7 Retraitement des capitaux propres Les capitaux propres font partie des
éléments non monétaires (voir no 3856). Ils doivent donc être retraités à la clôture de
l’exercice pour être exprimés dans l’unité de mesure en vigueur à la date du bilan (Règl.
ANC 2020-01 art. 272-25).
En l’absence d’autre précision du règlement ANC no 2020-01, il convient, à notre avis, de
procéder comme suit :
– lors de la première période de forte inflation, les éléments des capitaux propres (à
l’exception des réserves provenant de bénéfices non distribués et des écarts de réévalua-
tion) sont retraités à l’aide de la variation de l’indice général des prix depuis la date à
laquelle ces éléments ont été apportés ou ont pris naissance ;
Tout écart de réévaluation ayant pris naissance au cours de périodes précédentes est éliminé.
Le montant retraité des réserves provenant des bénéfices et des reports à nouveau
correspond alors à la résultante de tous les autres montants du bilan retraité à l’ouverture.
– à la fin de la première période et pour chaque période ultérieure, tous les éléments composant
les capitaux propres sont retraités par application d’un indice général des prix calculé à partir de
la date de début de la période concernée ou de la date d’apport, si elle est ultérieure.
3949 Tous les éléments du compte de résultat doivent être retraités en leur appliquant
la variation de l’indice général des prix entre la date de l’enregistrement initial des transac-
tions et la date de clôture de l’exercice (Règl. ANC 2020-01 art. 272-25).
A notre avis, les produits et charges liés à des éléments non monétaires du bilan (amortis-
sement des immobilisations corporelles, par exemple) doivent être retraités en utilisant la
même variation d’indice que celle utilisée pour le retraitement au bilan de ces éléments.
nette. Quel que soit le mode de détermination retenu, le gain ou la perte sur la situation
monétaire nette doit être inclus dans le résultat de l’exercice (Règl. ANC 2020-01
art. 272-25).
Remarque Seul le premier mode de détermination du gain ou de la perte sur la situation monétaire
nette est cité par le règlement ANC no 2020-01 (art. 272-25). Toutefois, celui-ci utilise l’expression
« peut être déterminé » (et non « doit être déterminé »), ce qui laisse la possibilité, à notre avis,
d’utiliser le second mode de détermination de ce gain ou de cette perte.
a. Première méthode Elle consiste à considérer que le gain ou la perte sur la situation
monétaire nette correspond à l’écart total visé ci-avant. Cet écart est donc porté en totalité
en résultat de l’exercice, qui correspond, en pratique, au montant nécessaire pour
équilibrer le bilan après retraitements.
b. Seconde méthode Elle consiste à déterminer le gain ou la perte sur la situation
monétaire nette en appliquant la variation d’un indice général des prix sur une période
donnée à la moyenne pondérée, pour la période, de la différence entre les actifs
monétaires et les passifs monétaires.
En pratique, l’utilisation de valeurs moyennes et d’indices moyens sur une période est acceptable
si cela ne fausse pas les résultats. Ainsi, lorsque les variations de l’indice général des prix entre la
date de l’enregistrement initial et la date de clôture de l’exercice sont linéaires (par exemple, 5 %
par mois), il sera possible d’utiliser un indice moyen sur la période. Toutefois, l’évolution de
l’inflation est rarement linéaire. Aussi, le retraitement sur une base mensuelle, voire hebdoma-
daire, est souvent nécessaire pour mieux déterminer le gain ou la perte sur la situation monétaire
nette. Dans ce cas, il convient d’établir le bilan sur une base mensuelle ou hebdomadaire.
Dans ce cas, le résultat net est égal au cumul du résultat après indexation des produits et
charges (voir no 3949 s.) et de la perte ou gain sur la situation monétaire nette ainsi
déterminé. La différence entre cette perte ou ce gain et l’écart total cité ci-avant est inscrite
en capitaux propres en écart d’indexation.
4. Exemple d’application
3 9 5 4 Retraitement des effets de l’inflation sur les états financiers établis
selon la convention du coût historique (exemple établi par nos soins)
1. Hypothèses
– Au début de l’exercice N, la société mère M a créé une société étrangère E dans un pays à forte
inflation.
– Les indices d’inflation se présentent comme suit :
Début de l’exercice 100
Date de souscription des titres 100
Date d’achat de l’immobilisation 1 100
Date d’achat de l’immobilisation 2 220
Indice moyen des créances et dettes monétaires 250
Indice moyen pour l’achat du stock final 280
Fin de l’exercice 350
Indices moyens trimestriels (pour l’indexation des produits et charges)
1er trimestre 170
2e trimestre 220
3e trimestre 270
4e trimestre 320
– La moyenne pondérée de la situation monétaire nette pour l’ensemble de l’exercice est un passif
monétaire de 120.
– Les comptes de la société étrangère, exprimés en monnaie locale, se présentent comme suit à la
clôture de l’exercice :
Bilan fin N en monnaie locale
Actif Passif
1 690 1 690
1 232 1 232
857 1 232
4 197 4 197
1 850 1 850
1 238
(2) (200) × (350/280) = (250)
430
1 725
(5) Gain ou perte sur situation monétaire nette, déterminé selon la première méthode, c’est-à-dire :
– écart d’indexation des actifs et passifs non monétaires :
(3 150 + 557 + 250) – (900 + 350 + 200) = 2 507
– écart d’indexation des capitaux propres
(avant résultat de l’exercice) (3 500 – 1 000) (2 500)
– écart d’indexation sur résultat (a) 118
611 611
(6) Ce résultat, dérivé du bilan retraité, correspond à la somme des trois éléments suivants :
– résultat avant retraitement 425
– perte d’indexation des produits et charges (118)
– gain sur la situation monétaire nette (voir (5) ci-avant) 125
432
2 577
4 197 4 197
1 773 1 773
Opérations
de consolidation
Date(s) de clôture
Plan du chapitre
4001 Synthèse
Remarques importantes :
1. Ce chapitre présente, analyse et fait un point exhaustif sur les règles françaises de
consolidation relatives aux dates de clôture applicables par l’ensemble des groupes aux
exercices ouverts à compter du 1er janvier 2023, sans aborder toutefois les spécificités
sectorielles prévues par le règlement ANC no 2020-01 pour les groupes du secteur
bancaire et les groupes d’assurance.
2. Les références aux positions doctrinales faisant expressément référence au règlement
CRC no 99-02 abrogé sont citées dans ce chapitre, notamment lorsqu’elles viennent
préciser ou compléter des dispositions reprises par le règlement ANC no 2020-01 à
(quasiment) l’identique.
3. Pour les informations à fournir dans l’annexe des comptes consolidés sur les dates de
clôture, voir no 7410.
SECTION I
Principe
Exception
constitution et celles des entités consolidées depuis leur prise de contrôle (en ce sens, Bull. CNCC
no 160, décembre 2010, EC 2009-22, p 713 s.).
2. Date de clôture Sous réserve d’en justifier dans l’annexe, les comptes consolidés
peuvent être établis à une date différente de celle des comptes individuels de l’entité
consolidante, si cette date est retenue par la majorité des entités comprises dans la
consolidation pour leurs comptes sociaux (C. com. art. L 233-25, al. 1).
Le règlement ANC no 2020-01 (art. 111-6 et 282-1) reprend cette disposition du Code de
commerce et précise que, lorsque la majorité des entités à consolider clôturent leur
exercice à une date autre que celle qui est adoptée par l’entité consolidante, la date de
clôture des comptes consolidés correspond :
– soit à la date de clôture retenue par la majorité des entités consolidées pour leurs
comptes individuels ;
– soit à la date de clôture retenue par l’entité consolidante pour ses comptes individuels.
Toutefois, les SA sont limitées dans leur possibilité de décaler la date de clôture des comptes
consolidés par rapport à celle des comptes annuels de l’entité consolidante. En effet, ayant l’obligation
de faire approuver au moins une fois par an leurs comptes consolidés en même temps que leurs
comptes annuels (voir no 9220), les entités consolidantes constituées en SA doivent s’assurer que
les dates de clôture permettent d’approuver concomitamment les deux jeux de comptes lors d’une
assemblée générale intervenant dans les 6 mois suivant la clôture des comptes annuels.
Les SAS n’ayant pas l’obligation de faire approuver leurs comptes consolidés (voir no 9220), cette
limitation ne leur est, en revanche, pas applicable (Bull. CNCC no 171, septembre 2013, EC 2012-72,
p. 549 s.).
SECTION II
Principe
4021 En général, les comptes individuels à incorporer dans les comptes consolidés
sont établis à la date de clôture des comptes consolidés et couvrent la même période de
douze mois (voir no 4011).
Exception
4022 Si la date de clôture des comptes individuels d’une entité comprise dans le
périmètre de consolidation est antérieure ou postérieure à la date de clôture des comptes
consolidés (voir no 4012 sur cette possibilité), le décalage de dates de clôture doit être
traité différemment selon qu’il est :
– de plus de trois mois, voir no 4023 ; ou
– de trois mois au plus, voir no 4024.
Dans tous les cas, le principe de permanence des méthodes exige que la durée des
périodes et les différences dans les dates de clôture soient identiques d’un exercice à
l’autre.
Mise en œuvre
des méthodes
de consolidation
Plan du chapitre
4201 Synthèse
Remarques importantes :
1. Ce chapitre présente, analyse et fait un point exhaustif sur les règles françaises de
consolidation relatives à la mise en œuvre des méthodes de consolidation applicables par
l’ensemble des groupes aux exercices ouverts à compter du 1er janvier 2023, sans aborder
toutefois les spécificités sectorielles prévues par le règlement ANC no 2020-01 pour les
groupes du secteur bancaire et les groupes d’assurance.
2. Les références aux positions doctrinales faisant expressément référence au règlement
CRC no 99-02 abrogé sont citées dans ce chapitre, notamment lorsqu’elles viennent
préciser ou compléter des dispositions reprises par le règlement ANC no 2020-01 à
(quasiment) l’identique.
3. Pour les informations à fournir dans l’annexe des comptes consolidés sur les méthodes
de consolidation, voir no 7445 s.
SECTION I
4212 Les comptes consolidés regroupent les comptes de l’entité consolidante et ceux
des autres entités consolidées selon la méthode de consolidation appropriée (intégration
globale ou proportionnelle ou mise en équivalence).
Certains aménagements sont éventuellement apportés aux comptes individuels des entités
consolidées. Ces opérations, appelées « retraitements », sont détaillées dans le Titre III
« Méthodes comptables du groupe » de cet ouvrage et concernent notamment :
– les retraitements des comptes individuels (voir no 3301 s.) ;
– les retraitements relatifs aux impôts différés (voir no 3601 s.) ; et
– la conversion à la monnaie de consolidation des états financiers libellés en monnaie
étrangère (voir no 3801 s.).
Le règlement ANC no 2020-01 (art. 221-2, 221-3 et 221-4) rappelle les dispositions du Code
de commerce (art. R 233-3) relatives aux modalités de mise en œuvre des trois méthodes
de consolidation :
– intégration globale (voir no 4220 s.) ;
– intégration proportionnelle (voir no 4244 s.) ;
– mise en équivalence (voir no 4263 s.).
Pour la mise en œuvre de ces méthodes de consolidation :
– lors de l’entrée d’une entité dans le périmètre de consolidation, comptabilisée selon la méthode
générale de la comptabilité d’acquisition, voir no 5001 s. ;
– lors de l’entrée d’une entité dans le périmètre de consolidation, comptabilisée selon la méthode
optionnelle applicable aux regroupements entre entités sous contrôle commun, voir no 5401 s. ;
– en cas de variation du pourcentage d’intérêts dans une entité déjà consolidée, voir no 6001 s.
I. Intégration globale
4 2 1 7 Extrait du règlement ANC no 2020-01
Art. 221-2 Intégration globale L’intégration globale consiste à :
– intégrer dans les comptes de l’entité consolidante les éléments des
comptes des entités consolidées, après retraitements éventuels ;
– répartir les capitaux propres et le résultat entre les intérêts de l’entité consolidante
et les intérêts des autres actionnaires ou associés dits « intérêts minoritaires » ;
Ce principe s’applique également lorsque l’entité consolidée est détenue en usufruit uniquement et
pas en pleine propriété, dès lors que les actions en usufruit permettent à leur détenteur d’exercer un
contrôle exclusif sur cette entité (Bull. CNCC no 117, mars 2000, EC 99-81, p. 85 s. et no 140,
décembre 2005, EC 2005-65, p. 715 s.).
D’autres précisions ont été apportées par le bulletin CNCC précité concernant notamment
l’obligation pour l’usufruitier de consolider les titres détenus en usufruit lorsque ceux-ci
confèrent le contrôle de l’entité dont les titres sont démembrés (voir no 2023-2 et 2536), le
mode de répartition des capitaux propres (voir no 4227-1) et le calcul de l’écart d’acquisition
(voir no 5166-1).
4226 L’intégration des éléments d’actif et de passif ainsi que celle des produits et
charges des entités intégrées globalement est réalisée à 100 %, même lorsque l’entité
consolidante ne détient pas la totalité du capital de sa filiale. Il est donc nécessaire (Règl.
ANC 2020-01 art. 221-2) de répartir les capitaux propres et le résultat qui résultent de cette
intégration entre :
– les intérêts de l’entité consolidante ; et
– les intérêts des autres actionnaires ou associés, appelés « intérêts minoritaires », qui
doivent être présentés séparément (voir no 4233).
Critères de répartition
Il convient, en conséquence, de distinguer deux cas (Bull. CNCC no 117, mars 2000,
EC 99-81, p. 85 s. et no 140, décembre 2005, EC 2005-65, p. 715 s.) :
a. les accords prévoient que le résultat revient en totalité à l’usufruitier, indépendam-
ment de toute politique de distribution de dividendes : le résultat consolidé part du groupe
intègre alors la totalité des résultats attachés aux titres en usufruit ;
b. les accords prévoient que seuls les résultats distribués reviennent à l’usufruitier :
ne figurent alors en résultat consolidé part du groupe que les résultats dont il est probable
que l’assemblée décidera la distribution.
L’usufruitier peut alors, pour déterminer sa quote-part de résultat, se baser sur la politique
habituelle de distribution de l’entité qu’il contrôle.
Pour le cas particulier de la répartition des capitaux propres à la date de première consolidation, voir
no 5166-1.
b. Répartition du résultat N :
– société mère : 100 × 2/3 = 66,67
– minoritaires : 100 × 1/3 = 33,33
b. Consolidation de F dans M
4229 Dans l’intégration globale, le bilan consolidé reprend les éléments du patrimoine
de l’entité consolidante, à l’exception des titres de l’entité intégrée globalement, à la valeur
comptable desquels est substitué l’ensemble des éléments actifs et passifs constitutifs
des capitaux propres de cette entité, déterminés d’après les règles de consolidation
(C. com. art. R 233-3).
Modalités d’application
4 2 3 0 Nature des titres à éliminer Les titres à éliminer sont ceux qui sont pris en
compte pour la détermination du pourcentage d’intérêts (voir no 4313).
4231 Montant des titres à éliminer Il correspond au coût d’acquisition des titres,
tel que déterminé lors de l’entrée de l’entité sous contrôle exclusif dans le périmètre de
consolidation (voir no 5040 s.) ou lors de l’enregistrement dans les comptes consolidés de
l’acquisition complémentaire de titres auprès de tiers hors groupe (voir no 6025 s.).
Compte tenu des précisions apportées par le règlement ANC no 2020-01 en matière de
détermination du coût d’acquisition, s’agissant notamment de la comptabilisation du prix
d’acquisition à la valeur vénale et de l’incorporation obligatoire des frais directs d’acquisition
pour leur montant net d’impôt (voir no 5040 s. et 5622 s.), le montant des titres à éliminer dans
les comptes consolidés peut être différent du coût d’acquisition des titres de participation tel
qu’il figure dans les comptes individuels de la (ou des) société(s) détentrice(s).
2 670 330
®
¯
¯
Capitaux propres 3 000
Emprunt (100 – 100)
Dettes M + F 4 400
7 400 7 400
Il est ensuite procédé à l’élimination du coût d’acquisition des titres de participation F (350) par la
quote-part du groupe dans les capitaux propres de F.
Il en résulte le bilan consolidé suivant après individualisation des capitaux propres consolidés de 2 320
(2 670 – 350) et des intérêts minoritaires de 330.
Bilan consolidé (intégration globale)
7 050 7 050
(1) Ces deux rubriques sont présentées, selon le modèle de bilan consolidé du règlement ANC
no 2020-01 (art. 281-1), dans une seule rubrique « Réserves et résultat consolidés ». Cette rubrique
doit toutefois être décomposée dans le tableau de variation des capitaux propres – part du groupe,
qui fait partie intégrante de l’annexe.
1 500 1 500
Produits 1 500
Charges (1 200)
Résultat net de l’ensemble consolidé 300
Intérêts minoritaires 60 (1)
Résultat net (Part du groupe) 240
4251 Au bilan consolidé, est substituée à la valeur comptable des titres de l’entité intégrée
proportionnellement la fraction représentative des intérêts de la société ou des sociétés
détentrices dans les éléments actifs et passifs constitutifs des capitaux propres de cette
entité, déterminés d’après les règles de consolidation (Règl. ANC 2020-01 art. 261-1).
Modalités d’application
4252 Elles sont similaires à celles mises en œuvre dans le cas d’une intégration
globale (voir no 4230 s.).
Bilans cumulés
4 230 4 230
– puis à l’élimination du coût d’acquisition des titres de participation C (300) par la quote-part du
groupe dans les capitaux propres de C.
Il en résulte le bilan consolidé suivant :
3 930 3 930
(1) Ces deux rubriques sont présentées, selon le modèle de bilan consolidé du règlement ANC
no 2020-01 (art. 281-1), dans une seule rubrique « Réserves et résultat consolidés ». Cette rubrique
doit toutefois être décomposée dans le tableau de variation des capitaux propres – part du groupe,
qui fait partie intégrante de l’annexe.
1 260 1 260
Produits 1 260
Charges (1 100)
M
25 %
90 %
Hors
groupe
50 %
F
25 %
JV
Dans ce cas, la JV sous contrôle conjoint de M doit être intégrée proportionnellement sur la base d’un
pourcentage de 50 % (= 25 % + 25 %) et des intérêts minoritaires de 10 % doivent être dégagés au
titre des 25 % intégrés via F.
M1 M2
50 % 50 %
JV
30 %
60 %
10 %
A C
Dans ce cas, l’application stricte des dispositions du Code de commerce (art. R 233-3 et R 233-4) et du
règlement ANC no 2020-01 (art. 261-1) imposerait d’intégrer proportionnellement les comptes de A :
– dans les comptes de M1 à hauteur de 80 % (50 % + 30 %), avec des intérêts minoritaires de 20 %
(50 % × 40 %) ; et
– dans les comptes de M2 à hauteur de 50 %, avec des intérêts minoritaires de 20 % (50 % × 40 %).
Cette approche présente plusieurs inconvénients :
– elle aboutit à intégrer les actifs et passifs de A à 130 % (= 80 % + 50 %) dans les comptes de M1 et M2 ;
– elle aboutit à dégager des intérêts minoritaires de 20 % dans les comptes de M1 (= 50 % de JV ×
40 % de minoritaires dans A) alors que ces 20 % sont en partie détenus par M1.
En effet, les 40 % de minoritaires ainsi intégrés à 50 % par M1 comprennent :
– les 30 % directement détenus par M1 dans A, et
– les 10 % détenus par C.
Ainsi les 20 % de minoritaires apparaissant après intégration de 50 % de JV et de A
comprennent 15 % (30 % × 50 %) d’intérêts directement détenus par M1 dans A.
En conséquence, il nous paraît possible dans ce cas :
– d’intégrer, comme dans le cas général, 50 % des actifs et passifs de A dans les comptes de M1,
ce qui permet d’aboutir à des capitaux propres groupe de 30 % (50 % × 60 %) et à des intérêts
minoritaires de 20 % (50 % × 40 %) ;
– de reclasser 15 % de ces intérêts minoritaires (correspondant aux intérêts de M1, voir ci-avant) en
capitaux propres groupe ;
Ce qui aboutit à :
– des intérêts minoritaires de 5 % (20 % – 15 %), correspondant à la partie intégrée
proportionnellement des intérêts minoritaires détenus par C dans A (50 % × 10 %),
– des capitaux propres groupe de 45 % (30 % + 15 %).
– d’intégrer également proportionnellement la participation directe de M1 dans A, mais à hauteur de
15 % uniquement, les autres 15 % ayant déjà été intégrés via l’intégration de 50 % (JV) × 100 % (A).
Ainsi les capitaux propres groupe sont de 60 % (45 % + 15 %) et correspondent bien au pourcentage
d’intérêts de M1 dans A [(50 % × 60 %) + 30 % ].
Cette solution présente néanmoins toujours l’inconvénient d’intégrer au total, chez M1 et M2, plus
de 100 % des actifs et passifs de A (60 % chez M1 + 50 % chez M2 = 110 %).
variation du cours de conversion pour les entités étrangères, etc.) – augmente ou diminue
donc la valeur des titres mis en équivalence à la clôture de l’exercice précédent (Règl.
ANC 2020-01 art. 262-3).
Remarque Lorsque l’entité mise en équivalence a émis des actions de préférence donnant droit à
dividendes privilégiés cumulatifs détenus par des tiers hors groupe, la quote-part de capitaux propres
et la quote-part de résultat mis en équivalence doivent être déterminés en tenant compte des droits
additionnels des tiers détenteurs de ces actions privilégiées (voir no 4227-2).
Pour la détermination :
– de la « valeur comptable » des titres, voir no 5290,
– de la valeur des titres mis en équivalence lorsque les capitaux propres de l’entité consolidée sont
négatifs, voir no 4271.
Pour la présentation de l’écart d’acquisition lié aux titres mis en équivalence, voir no 5295.
Aucune décomposition « par nature » de cette quote-part de résultat n’est requise (par
exemple, pour les corrections d’erreurs ou les changements de méthodes comptables).
Remarque – Comptes à utiliser lorsque l’entreprise associée détient des filiales et participations
La mise en équivalence des entités associées détenant des filiales et participations consolidables
doit-elle être effectuée sur la base de leurs comptes consolidés ?
Il n’existe pas de règle impérative du droit comptable français imposant l’application de l’article 27-8
de la directive comptable unique no 2013/34/UE du 26 juin 2013 qui prévoit expressément que
« lorsqu’une entreprise associée établit des états financiers consolidés, les paragraphes 1 à 7
s’appliquent aux capitaux propres inscrits dans ces états financiers consolidés ». Cet article n’a, en
effet, pas été transposé dans le Code de commerce.
En revanche, ayant érigé la consolidation par paliers en règle générale (confirmant ainsi les dispositions
en la matière du règlement CRC no 99-02 abrogé), le règlement ANC no 2020-01 (voir no 4289) requiert
dans ce cas la mise en équivalence de l’entité associée sur la base de ses comptes consolidés.
En ce sens également, la CNCC (Bull. CNCC no 133, mars 2004, EC 2003-82, p. 190 s.) considère que
la mise en équivalence d’une entité tête de sous-groupe doit être réalisée, sauf cas particulier, sur la
base de ses comptes consolidés ; et ce, dans la mesure du possible et lorsque ses comptes
consolidés sont sensiblement différents des comptes individuels.
4270 Les capitaux propres et le résultat net des entités mises en équivalence doivent
être répartis, le cas échéant, entre les intérêts de l’entité consolidante et les intérêts
minoritaires lorsque :
– les titres de ces entités sont détenus par une entité du groupe elle-même détenue à
moins de 100 % par l’entité consolidante ; et
– leur mise en équivalence est effectuée, comme recommandé par le règlement ANC
no 2020-01, sur la base de la fraction représentative des intérêts de l’entité détentrice des
titres et non celle représentative des intérêts de l’entité consolidante (voir no 4294).
En revanche, lorsque la mise en équivalence est effectuée sur la base du pourcentage
d’intérêts de l’entité consolidante, aucune répartition de capitaux propres ou de résultat
net n’est nécessaire puisque seule la part du groupe a été prise en compte.
4271 Lorsque la quote-part de l’entité détentrice des titres dans les capitaux propres
négatifs d’une entité dont les titres sont mis en équivalence vient à dépasser la valeur
comptable de sa participation, celle-ci est retenue normalement pour une valeur nulle
(Règl. ANC 2020-01 art. 262-3), c’est-à-dire que l’entité détentrice des titres cesse de
comptabiliser des quotes-parts de pertes.
Cependant, lorsque l’entité détentrice des titres a l’obligation légale ou implicite de ne
pas se désengager financièrement de sa participation, la partie négative des capitaux
propres est portée au bilan consolidé dans la rubrique des provisions (à notre avis, par la
contrepartie des « Quotes-parts de résultat des entités mises en équivalence », et non par
la contrepartie d’une dotation aux provisions). Cette provision est ajustée à la clôture de
chaque exercice notamment en fonction de la quote-part dans les résultats de l’entité mise
en équivalence (Règl. ANC 2020-01 art. 262-3).
La perte de valeur ainsi déterminée est alors imputée, à notre avis, en priorité sur l’écart
d’acquisition.
Ce traitement exclut toute reprise ultérieure, la dépréciation de l’écart d’acquisition étant
définitive (voir no 5195-2) et réduit, le cas échéant, le montant des dotations aux amortisse-
ments ultérieures de l’écart d’acquisition (la base amortissable étant réduite en conséquence).
Remarque Une pratique rare consiste à imputer la perte de valeur en priorité sur les titres
mis en équivalence (hors écart d’acquisition). Ce qui permet, le cas échéant, d’opérer une
reprise ultérieure de provision lorsque la valeur d’utilité des titres mis en équivalence
augmente, mais maintient inchangé le montant des dotations aux amortissements ultérieures
de l’écart d’acquisition, le cas échéant.
3 468 3 468
3 468 3 468
(1) Ces deux rubriques sont présentées, selon le modèle de bilan consolidé du règlement ANC
no 2020-01 (art. 281-1), dans une seule rubrique « Réserves et résultat consolidés ». Cette
rubrique doit toutefois être décomposée dans le tableau de variation des capitaux propres – part
du groupe, qui fait partie intégrante de l’annexe.
Pour un exemple de mise en équivalence en cas de détention indirecte par l’entité consolidante, voir no 4295.
SECTION II
Techniques de consolidation :
consolidation directe
ou consolidation par paliers
4 2 8 4 Extrait du règlement ANC no 2020-01
Art. 222-1 Consolidation directe ou par paliers La consolidation est
effectuée à partir des comptes individuels des entités comprises dans le
périmètre de consolidation, après avoir effectué les retraitements et élimina-
tions préalables.
Elle est réalisée soit directement par l’entité consolidante, soit par paliers,
c’est-à-dire en consolidant successivement des sous-ensembles consolidés
dans des ensembles plus grands.
Les capitaux propres consolidés, les écarts d’acquisition et d’évaluation, les
intérêts minoritaires et le résultat déterminés dans le cadre d’une consolida-
tion directe doivent être les mêmes que ceux qui seraient obtenus si la
consolidation était réalisée par paliers.
Art. 262-2 (en partie) Première consolidation La mise en équivalence peut
être effectuée selon la méthode de la consolidation par paliers ou selon celle
de la consolidation directe au niveau de l’entité consolidante. Quelle que soit la
méthode utilisée, les montants des capitaux propres, du résultat, des postes
« Titres mis en équivalence » et « Intérêts minoritaires » doivent rester
identiques aux montants obtenus en utilisant la consolidation par paliers.
– soit des intérêts de la société ou des sociétés détentrices des titres (correspondant
au cumul de leurs pourcentages de participation respectifs), ce qui a pour conséquence
de faire apparaître des intérêts minoritaires indirects, lorsque le pourcentage d’intérêts de
l’entité consolidante dans les entités détentrices des titres de l’entité mise en équivalence
est inférieur à 100 %.
Cette méthode correspond à la méthode de consolidation par paliers, voir no 4289.
Déjà définie par l’ancien PCG Conso. (no 291), elle était considérée comme la plus appropriée
selon ce même PCG, « la consolidation directe ayant pour conséquence de minorer le
pourcentage de participation indirectement détenu par l’entité consolidante et, par là même,
la valeur des titres mis en équivalence et le résultat de l’ensemble des entités consolidées ».
Pour la détermination du pourcentage d’intérêts de la société consolidante ou du pourcentage de
participation de l’entité détentrice des titres, voir respectivement no 4305 s. et 4317 s.
La précision apportée par le règlement CRC no 99-02 (abrogé) et reprise par le règlement
ANC no 2020-01 relative à la neutralité de la technique de consolidation utilisée (directe ou
par paliers) sur les comptes consolidés (voir no 4289) devrait, en principe, aboutir à la
suppression de la première solution autorisée par l’article R 233-4 2o du Code de
commerce. Toutefois, certains praticiens considèrent que le Code de commerce étant une
source de droit de hiérarchie juridique supérieure, les deux solutions qu’il autorise pour la
détermination de la quote-part de résultat des entités consolidées par mise en équivalence
(et en conséquence, pour l’évaluation des titres mis en équivalence et les états financiers
différents qui en découlent) peuvent toujours être retenues, quand bien même la prise en
compte des intérêts des entités détentrices des titres constitue une méthode obligatoire
selon le règlement ANC no 2020-01.
Dans le cas exceptionnel où la mise en équivalence est opérée sur la base de la quote-part
d’intérêts de l’entité consolidante (consolidation directe), il convient, à notre avis, de
mentionner en annexe l’impact sur le bilan (montant des titres mis en équivalence et des
intérêts minoritaires) et sur le compte de résultat (quote-part de résultat des sociétés mises
en équivalence et intérêts minoritaires dans le résultat) de la non-application de la méthode
obligatoire par paliers.
80 % (Intégration globale)
20 % (Mise en équivalence)
2. Comptes individuels
M
Titres A 80 Capital 80
100 100
110 110
(1) 150 × 20 % = 30
(2) 100 + [(150 × 20 %) – 20] = 110
110 110
(1) 80 + [(110 × 80 %) – 80] = 88
(2) 110 × 20 % = 22
4. Approche directe
a. Selon le Code de commerce (utilisation du pourcentage d’intérêts du groupe)
Comptes consolidés du groupe (M + A + B)
(2)
Créances 80 Capitaux propres consolidés 88
(1)
Titres mis en équivalence 24 Intérêts minoritaires (3) 16
104 104
(1) [150 × (20 % × 80 %)] = 24
(2) 80 + [(100 × 80 %) – 80] + [(150 × 20 % × 80 %) – (20 × 80 %)] = 88
(3) (100 × 20 %) – (20 × 20 %) = 16
Ainsi, dans l’approche directe, les intérêts minoritaires et les titres mis en équivalence sont minorés
de la quote-part des minoritaires de A dans les capitaux propres de B, soit (150 × 20 %) × 20 % = 6.
Une information en annexe doit à notre avis être fournie pour expliquer cette différence (voir no 4294).
Certains praticiens constatent des titres de participation non consolidés et des intérêts
minoritaires pour cette différence de 6, du fait qu’elle représente un actif (évalué au coût
historique) pour l’ensemble consolidé.
b. Selon le règlement ANC no 2020-01 (utilisation du pourcentage de participation des entités
détentrices des titres)
Comptes consolidés du groupe (M + A + B)
(identiques à ceux obtenus en application de la consolidation par paliers)
(2)
Créances 80 Capitaux propres consolidés 88
(1)
Titres mis en équivalence 30 Intérêts minoritaires (3) 22
110 110
(1) 150 × 20 % = 30
(2) 80 + [(100 × 80 %) – 80] + [(150 × 20 %) – 20] × 80 % = 88
(3) (100 × 20 %) + [(150 × 20 %) – 20] × 20 % = 22
SECTION III
Détermination
du pourcentage d’intérêts
b. Titres d’autocontrôle détenus par une entité contrôlée (autre que l’entité consoli-
dante) La détention de titres de l’entité consolidante par une entité contrôlée mais non
détenue à 100 % induit une participation circulaire (voir no 4321) ou réciproque (voir no 4320),
voire croisée (voir no 4322) à l’intérieur du groupe. Ceci génère une diminution des
pourcentages d’intérêts dans l’entité consolidante et dans les autres entités consolidées.
Exemples établis par nos soins
Exemple 1 (liaison réciproque)
95% 5%
Le pourcentage d’intérêts dans M est égal à 99,74 % soit [(1 – 5 %) / (1 – (95 % × 5 %)]. Avant l’achat
des titres d’autocontrôle par A, ce pourcentage d’intérêts était de 100 %.
Le pourcentage d’intérêts dans A est égal à 94,75 %, soit 95 % × 99,74 %. Avant l’achat des titres
d’autocontrôle par A, ce pourcentage d’intérêts était de 95 %.
Exemple 2 (liaison circulaire)
80 % 10 %
A 70 % B
Le pourcentage d’intérêts dans M est égal à 95,34 %, soit [(1 – 10 %) / (1 – (80 % × 70 % × 10 %)].
Avant l’achat des titres d’autocontrôle par B, ce pourcentage d’intérêts était de 100 %.
Le pourcentage d’intérêts dans A est égal à 76,27 %, soit 95,34 % × 80 %. Avant l’achat des titres
d’autocontrôle par B, ce pourcentage d’intérêts était de 80 %.
Le pourcentage d’intérêts dans B est égal à 53,39 %, soit 76,27 % × 70 %. Avant l’achat des titres
d’autocontrôle par B, ce pourcentage d’intérêts était de 56 % (80 % × 70 %).
c. Titres de la société consolidante détenus par une entité mise en équivalence Dans
le cadre de liaisons réciproques ou circulaires impliquant une entité mise en équivalence,
deux approches peuvent, à notre avis, être retenues :
– soit adopter un traitement similaire à celui envisagé pour les titres d’autocontrôle
détenus par une entité contrôlée (voir b. ci-avant) ;
Il en résulte une diminution du pourcentage d’intérêts dans la société consolidante.
– soit ne pas modifier le pourcentage d’intérêts de la société consolidante. Les titres de la
société consolidante détenus par une entité mise en équivalence ne répondant pas à la
définition de titres d’autocontrôle (Régl. ANC 2020-01 art. 252-3 ; voir no 4807), ils ne doivent
pas donner lieu à une diminution du pourcentage d’intérêts dans la société consolidante.
Aucun intérêt minoritaire n’est donc constaté dans la société consolidante. En revanche, il
convient, à notre avis, d’éliminer les titres de la société consolidante des capitaux propres de
la société mise en équivalence.
Liaison directe
4317 Lorsque l’entité consolidée est détenue directement et uniquement par l’entité
consolidante, le pourcentage d’intérêts correspond exactement à la proportion du capital
de l’entité consolidée détenue par l’entité consolidante, c’est-à-dire à son pourcentage de
participation.
Celui-ci est déterminé en retenant :
– au numérateur, le nombre de titres qui répondent aux conditions énoncées au no 4313 ;
– au dénominateur, le nombre total de titres émis par l’entité consolidée de même nature
que ceux pris en compte au numérateur.
Pour le cas particulier des actions privilégiées, voir no 4227-2 (intégration globale) et no 4267
(mise en équivalence).
4319-2 Cas particulier si l’une des entités de la chaîne est mise en équivalence
Les détentions indirectes par une entité mise en équivalence sont prises en compte en
fonction des règles habituelles retenues par le groupe (voir no 4318-2) :
– si le groupe retient les participations indirectes dans les entités consolidées même
lorsque l’entité détentrice est mise en équivalence, on prendra alors en compte le pourcen-
tage de participation issu de cette détention ;
– si le groupe ne retient pas les participations indirectes via des entités mises en équivalence,
le pourcentage de participation issu de cette détention ne sera pas pris en compte.
Exemple
X M
80 % 20 % 90 %
F2 F1
30 % A 70 %
Liaison réciproque
A
La société A détient a %
du capital de B
qui réciproquement a b
détient b % du capital de A
Il est souvent établi une distinction entre les différentes méthodes permettant de calculer les pourcen-
tages d’intérêts : méthode algébrique, méthode des progressions géométriques, calcul matriciel…
En fait, le calcul des pourcentages d’intérêts repose sur un raisonnement unique et, lorsqu’il
s’agit de le mettre en œuvre, plusieurs techniques mathématiques peuvent être employées.
Pour le raisonnement, introduisons l’actionnaire (ou les actionnaires) de A autre(s) que B :
ACTIONNAIRE
(1 – b)
ACTIONNAIRE de A détient (1 – b) % du capital de A
et B détient les b % restants
A
a b
L’actionnaire de A possède un pourcentage d’intérêts dans B qui peut être décomposé ainsi :
a. Intérêt direct Il est de :
(1 – b) × a %
(1 – b) × a2 b
(1 – b) × a2 × b × a × b
intérêt indirect
au 1er degré
– ce qui peut s’écrire : (1 – b) × a3 b2
– d’où l’intérêt additionnel au nième degré :
(1 – b) × an+1 bn
= (1 – b) × a [1 + ab + a2 b2 + … + an bn] Total
1 – an b
(1 – b) × a ×
1 – ab
Comme il n’y a aucune raison d’arrêter le cumul des pourcentages d’intérêts successifs
au nième degré seulement, il s’agit de le calculer lorsque n tend vers l’infini ; a et b étant
inférieurs à l’unité, l’expression précédente tend vers :
(1 – b) × a
1 – ab
ce qui traduit le pourcentage d’intérêts total détenu par l’actionnaire de A dans B et sera
employé pour la consolidation.
Par un raisonnement strictement comparable, il peut être démontré que le pourcentage
d’intérêts total des actionnaires de A (sauf B) dans A est de :
1–b
1 – ab
Liaison circulaire
a c
La société A détient a % de B
qui détient b % de C
qui elle-même détient c % de A B C
b
Le raisonnement utilisé pour les liaisons réciproques (voir no 4320) conduit aux pourcen-
tages d’intérêts totaux des actionnaires de A suivants :
– dans A : 1–c
1 – (a × b × c)
– dans B : (1 – c) × a
1 – (a × b × c)
– dans C : (1 – c) × a × b
1 – (a × b × c)
Exemple
c = 10 %
a = 60 % C
b = 40 %
Exemple
Liaisons croisées
A C
B D
Le raisonnement est dans ce cas plus complexe. Il devient alors nécessaire de recourir au
calcul matriciel et à la théorie des graphes, pour la détermination du pourcentage d’intérêts
total. Dans des cas encore plus complexes, il faut faire appel à des moyens informatiques.
Nous en donnons ci-après des exemples.
SM A B HG
SM 1 0,9 0,7 0
A 0 0 0,2 0
B 0 0,1 0 0
HG 0 0 0,1 1
100 %
Société mère
90 % 70 %
20 %
0% A B 0%
10 %
0% 10 %
Hors groupe
100 %
Xn = B (I – A)-1
où :
– B est une matrice de même dimension que X dont tous les termes sont nuls, sauf le
premier et le dernier de la diagonale qui sont égaux à 1 ;
– I est la matrice unité de même dimension ;
– A est la matrice des participations où tous les termes de la diagonale sont mis à zéro.
Il peut être vérifié que : X = A + B
Cette formule réduite permet de déterminer les pourcentages d’intérêts totaux de la
société mère et du hors groupe dans toutes les sociétés du groupe.
4 3 2 3 - 4 Exemple En développant un exemple de MM. Guérin et Pouget, publié
dans la revue « Economie et comptabilité » (septembre 1972), le calcul précédent peut
être décomposé ainsi :
Soit le groupe :
100 %
80 %
0% A B 0%
10 %
0% 20 %
Hors groupe
100 %
SMF A B HG
SMF 1 0,9 0 0
A 0 0 0,8 0
B 0 0,1 0 0
HG 0 0 0,2 1
0 0,9 0 0
0 0 0,8 0
Pour A :
0 0,1 0 0
0 0 0,2 0
C’est la matrice des participations où tous les termes de la diagonale sont mis à zéro.
1 0 0 0
0 0 0 0
Pour B :
0 0 0 0
0 0 0 1
C’est une matrice de même dimension que celle des participations où tous les termes sont nuls, sauf
le premier et le dernier de la diagonale.
1 0 0 0
0 1 0 0
Pour I :
0 0 1 0
0 0 0 1
Appliquons la formule précédente Xn = B (I – A)-1, nous obtenons pour (I – A)-1, la matrice suivante :
1 0,97826 0,7826 0
0 1,08695 0,8695 0
(I – A)-1 = (4,4)
0 0,1087 1,08695 0
0 0,02174 0,2174 1
SMF A B HG
A 0 0 0 0
Xn = (4,4)
B 0 0 0 0
HG 0 0,02174 0,2174 1
4324 Pour les groupes plus complexes, il est nécessaire de faire appel à des moyens
informatiques pour effectuer les calculs.
Exemple de calcul Déterminer les pourcentages d’intérêts dans les différentes sociétés
de l’ensemble consolidé suivant :
SMF
60 % 10 %
60 %
A B
10 % 65 %
60 %
10 % 10 %
D
SMF A B C D HG
A 0 0 0,6 0,1 0 0
B 0 0 0 0,65 0 0
X = (6,6)
C 0 0 0 0 0,6 0
D 0 0,1 0,1 0 0 0
1 0 0 0 0 0
0 0 0 0 0 0
0 0 0 0 0 0
B = (6,6) 0 0 0 0 0 0
0 0 0 0 0 0
0 0 0 0 0 1
0 0,6 0,1 0 0 0
0 0 0,6 0,1 0 0
A = (6,6) 0 0 0 0,65 0 0
0 0 0 0 0,6 0
0 0,1 0,1 0 0 0
0 0,3 0,2 0,25 0,4 0
1 0 0 0 0 0
0 1 0 0 0 0
I = (6,6) 0 0 1 0 0 0
0 0 0 1 0 0
0 0 0 0 1 0
0 0 0 0 0 1
c. Calcul
Il s’agit de calculer :
(I – A)-1
puis B (I – A)-1 = Xn
et enfin (I – A)-1 – I
Elimination
des opérations réciproques
Plan du chapitre
4501 Synthèse
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
Remarques importantes :
1. Ce chapitre présente, analyse et fait un point exhaustif sur les règles françaises de
consolidation relatives à l’élimination des opérations réciproques applicables par
l’ensemble des groupes aux exercices ouverts à compter du 1er janvier 2023, sans aborder
toutefois les spécificités sectorielles prévues par le règlement ANC no 2020-01 pour les
groupes du secteur bancaire et les groupes d’assurance.
2. Les références aux positions doctrinales faisant expressément référence au règlement
CRC no 99-02 abrogé sont citées dans ce chapitre, notamment lorsqu’elles viennent
préciser ou compléter des dispositions reprises par le règlement ANC no 2020-01 à
(quasiment) l’identique.
3. Pour les informations à fournir dans l’annexe des comptes consolidés sur l’élimination
des opérations réciproques, voir no 7416.
Préambule
4502 Pour que les comptes consolidés donnent une image fidèle de l’activité et de la
situation de l’ensemble formé par les entités comprises dans le périmètre de consolida-
tion, il convient, en principe, de ne retenir que :
– les seuls comptes représentant un actif ou un passif à l’égard des tiers externes à cet
ensemble ;
– les seules transactions réalisées avec ces tiers ;
– les seuls engagements hors bilan donnés à / reçus de ces tiers ;
– ainsi que les seuls résultats provenant d’opérations réalisées avec ces tiers.
Pour ce faire, il convient donc d’éliminer les opérations entre entités consolidées qui ont
une incidence sur leur bilan, leur compte de résultat ou leurs engagements hors bilan (y
compris pour les entités mises en équivalence ou pour les entités appartenant à des
secteurs d’activité différents), dès lors que ces opérations présentent une importance
significative par rapport à l’ensemble consolidé (voir no 3060).
Nous distinguerons :
– les opérations n’affectant ni le résultat ni les réserves consolidés (voir no 4512 s.) ;
– les opérations affectant le résultat ou les réserves consolidés (voir no 4551 s.).
SECTION I
Opérations réciproques
n’affectant ni le résultat
ni les réserves consolidés
4512 Il s’agit des opérations réalisées entre entités consolidées qui n’ont pas
d’incidence sur le résultat de l’ensemble consolidé, notamment des comptes réciproques
d’actif et de passif, de produits et de charges, des opérations hors bilan et des
engagements hors bilan entre entités intégrées.
Remarques :
1. Les entités mises en équivalence ne sont pas concernées par l’élimination des comptes
réciproques n’affectant pas le résultat ou les réserves consolidés. En effet, la méthode de
mise en équivalence retient directement une quote-part de capitaux propres et de résultat net
et non leurs composantes d’actif et de passif, ou de produits et de charges (voir no 4267 s.).
2. Dans le cadre d’une augmentation de capital d’une filiale non appelée à la clôture de
l’exercice, la créance détenue vis-à-vis des actionnaires minoritaires doit être maintenue
à l’actif du bilan consolidé du groupe jusqu’à son recouvrement. Elle ne doit donc pas être
imputée sur les intérêts minoritaires dans les capitaux propres consolidés car ils ne sont pas
de même nature ; en effet, la créance constitue un élément du patrimoine de la filiale détenue
en vue d’être recouvrée (Bull. CNCC no 196, décembre 2019, EC 2019-29).
A. Comptes réciproques
entre deux entités intégrées globalement
Principe général
4521 Les créances et dettes réciproques, ainsi que les produits et charges
réciproques, entre deux entités intégrées globalement doivent être éliminés en totalité y
compris entre deux entités appartenant à des secteurs d’activité différents (Règl. ANC
2020-01 art. 251-1 et 251-3).
4 5 2 2 - 1 Les filiales captives de réassurance visées ici sont celles qui réassurent, en
général à 100 %, des risques encourus par l’entité consolidante, celle-ci détenant directe-
ment ou indirectement la majeure partie de leur capital. Ces risques font alors l’objet de
polices d’assurance souscrites par l’entité consolidante ou par ses filiales auprès
d’entreprises d’assurance non comprises dans le périmètre de consolidation et ces
entreprises elles-mêmes se réassurent auprès des filiales captives de réassurance du
groupe. Les provisions techniques constatées dans les comptes des filiales captives de
réassurance doivent en principe être retraitées dans les comptes consolidés du groupe, à
l’exception de celles répondant à la définition d’un passif selon les articles 321-1 à 324-1
du PCG (Bull. COB no 361, octobre 2001, p. 22-23), en raison du caractère présumé interne
au groupe de l’activité de ces filiales, le risque étant supporté en réalité par l’entité consoli-
dante elle-même (voir no 3054-2).
4523 Ce type de montage soulève la question, non traitée par l’AMF dans le bulletin
COB précité (voir no 4522-1), de l’élimination dans les comptes des entités consolidées de
l’ensemble des impacts des opérations réalisées, d’une part, entre l’entité consolidante et
l’entreprise d’assurance hors groupe et, d’autre part, entre cette dernière et la filiale
captive de réassurance. A notre avis, ces opérations, bien que réalisées au travers d’une
entreprise d’assurance hors groupe, devraient être éliminées.
En effet, l’entreprise d’assurance est un intermédiaire transparent dans l’opération et le risque
réassuré par la filiale captive de réassurance est en fait assuré, comme souligné dans le
bulletin COB précité, par l’entité consolidante et non par l’entreprise d’assurance hors groupe.
B. Comptes réciproques
entre une entité intégrée globalement
et une entité intégrée proportionnellement
Principe d’élimination
4526 Les comptes réciproques entre une entité intégrée globalement et une entité
intégrée proportionnellement doivent être éliminés dans la limite du pourcentage
d’intégration (ndlr : correspondant à la fraction représentative des intérêts des entités
détentrices des titres, c’est-à-dire au cumul de leurs pourcentages de participation
respectifs ; voir no 4319-1 s.) de l’entité contrôlée conjointement.
La différence entre le montant ainsi éliminé et le montant des rubriques concernées chez
l’entité intégrée globalement (dettes ou créances, produits ou charges) est assimilée à une
opération réalisée avec les entités extérieures au groupe (Règl. ANC 2020-01 art. 261-3).
Exemple d’application
4 5 2 7 Exemple d’élimination de comptes réciproques entre une entité
intégrée globalement et une entité intégrée proportionnellement L’entité F,
intégrée globalement, a dans ses comptes individuels un prêt de 1 200 envers une entité C contrôlée
conjointement et intégrée proportionnellement ; F détient 1/3 de C.
L’emprunt de l’entité C va être intégré à hauteur de 400 (1 200 × 1/3) au niveau des comptes consolidés.
Selon le règlement ANC no 2020-01 (art. 261-3), le montant de l’élimination de l’opération réciproque
s’élève à 400, c’est-à-dire au montant total du prêt de F à C (1 200) multiplié par le pourcentage
d’intégration de l’entité contrôlée conjointement (1/3).
Il subsiste donc dans les comptes consolidés du groupe un prêt de 800 (1 200 – 400), assimilé à une
créance sur les entités extérieures au groupe.
SECTION II
Opérations réciproques
affectant le résultat
ou les réserves consolidés
Principe
4556 Lorsque les deux entités en relation sont intégrées globalement, l’élimination
des profits et des pertes, ainsi que des plus et moins-values, est réalisée à 100 % puis
répartie entre les intérêts de l’entité consolidante et les intérêts minoritaires de l’entité
ayant réalisé le résultat (Règl. ANC 2020-01 art. 251-2).
4557 En principe, les profits et pertes liés à des opérations réalisées entre deux entités
consolidées sont éliminés en tout ou partie en fonction des méthodes de consolidation
utilisées pour chacune des entités concernées (Règl. ANC 2020-01 art. 251-2, 261-4, 261-5
et 262-4).
Toutefois, en cas d’élimination de pertes, il convient de s’assurer que la valeur de l’actif cédé
(après élimination de la perte interne) ne doit pas être dépréciée (Règl. ANC 2020-01 art. 251-2),
notamment que cette valeur n’est pas supérieure à la valeur actuelle de l’actif concerné.
Bien que cette précision relative à la dépréciation éventuelle de l’actif cédé ne soit explicitée
par le règlement ANC no 2020-01 que pour les opérations entre deux entités intégrées globale-
ment, elle s’applique, à notre avis, à toutes les opérations internes, quelles que soient les
méthodes de consolidation appliquées.
En pratique, il convient de procéder comme suit :
– la perte de cession à caractère interne est éliminée, même lorsqu’elle représente une
réelle perte de valeur, et n’affecte donc pas la rubrique « Résultats de cession » figurant
au compte de résultat consolidé ;
– la perte de valeur réelle, déterminée en fonction des règles générales de dépréciation
des actifs, donne lieu à la constitution d’une dépréciation (PCG art. 214-17).
Principe
4559 En cas de cession d’un actif par une entité intégrée globalement à une entité intégrée
proportionnellement, l’élimination est limitée au pourcentage d’intégration de l’entité
contrôlée conjointement (voir no 4526). Il en est de même en cas de cession par une entité
intégrée proportionnellement à une entité intégrée globalement (Règl. ANC 2020-01 art. 261-4).
Pour les précautions à prendre en cas d’élimination de pertes internes, voir no 4557.
– dans un second temps, de procéder à l’élimination du résultat interne, soit 70, en réduisant le
résultat de C1 et la valeur des immobilisations de C2 de 40 et de C3 de 30.
Ceci aboutit à :
• un résultat consolidé de C1 de 130 (soit 60 + 70), correspondant à la partie du résultat de
cession qui est considérée comme réalisée avec le hors groupe ;
• une valeur d’immobilisation de C2 de 360 (400 – 40), correspondant à la part de l’entité
cessionnaire dans le coût historique groupe (900 × 40 %) ;
• une valeur d’immobilisation de C3 de 270 (300 – 30), correspondant à la part de l’entité
cessionnaire dans le coût historique groupe (900 × 30 %).
Compte tenu du fait que l’entité intégrée globalement est détenue à 100 % et que les entités
intégrées proportionnellement sont détenues directement par l’entité consolidante, aucune répartition
entre intérêts de l’entité consolidante et intérêts minoritaires n’est à opérer.
Principe
4565 Les résultats compris dans les placements, les stocks, les immobilisations et
les autres actifs provenant d’opérations conclues entre une entité intégrée globalement et
une entité mise en équivalence sont éliminés à hauteur du pourcentage de participa-
tion (au sens de pourcentage d’intégration, voir no 4526) détenu par le groupe dans
l’entité mise en équivalence (Règl. ANC 2020-01 art. 262-4).
Pour les précautions à prendre en cas d’élimination de pertes internes, voir no 4557.
Toutefois, lorsque la mise en équivalence est opérée sur la base du pourcentage d’intérêts
de l’entité consolidante (voir no 4294), le montant de l’élimination est alors limité, à notre avis,
à ce pourcentage.
A notre avis, en l’absence de précision du règlement ANC no 2020-01, ce principe est
applicable que l’entité mise en équivalence soit l’entité cédante ou l’entité cessionnaire.
En ce sens, les dispositions du règlement ANC no 2020-01 relatives aux transactions entre
une entité intégrée globalement et une entité intégrée proportionnellement (voir no 4559).
– dans un second temps, de procéder à l’élimination du résultat interne, soit 30. Cette élimi-
nation doit être opérée, à notre avis (pour une autre solution, voir remarque ci-après), d’une part, en
réduisant le résultat total de C1 et, d’autre part, en réduisant le poste « Titres mis en équivalence »
du montant du résultat interne : en effet, la réduction de la valeur de l’immobilisation est impossible
lorsque la cessionnaire est mise en équivalence, l’immobilisation ne figurant alors pas au bilan
consolidé.
Ceci aboutit à :
• un résultat de C1 de 70, correspondant à la partie du résultat de cession qui est considérée
comme réalisée avec le hors groupe ;
• une valeur des titres mis en équivalence de 570. Cette valeur ne correspond cependant
plus à la quote-part du groupe dans les capitaux propres retraités de C2.
Compte tenu du fait que l’entité intégrée globalement est détenue à 100 % par l’entité consolidante
et que l’entité mise en équivalence est détenue directement par l’entité consolidante, aucune réparti-
tion entre intérêts de l’entité consolidante et intérêts minoritaires n’est à opérer.
Remarque Le règlement ANC no 2020-01 n’indique pas de manière explicite la contrepartie de
l’élimination du résultat interne de 30. Afin que le poste « Titres mis en équivalence » corresponde à
la quote-part du groupe dans les capitaux propres retraités de l’entité mise en équivalence, conformé-
ment aux principes généraux de la mise en équivalence (voir no 4267), une autre solution utilisée en
pratique consiste à comptabiliser un produit constaté d’avance. Dans ce cas :
– la valeur des titres mis en équivalence est maintenue à 600, ce qui correspond bien aux capitaux
propres retraités de C2 ;
– un produit constaté d’avance de 30 est comptabilisé, qui devra être repris en résultat consolidé
au moment de la cession de l’immobilisation au hors groupe ou au moment de la cession totale ou
partielle des titres C2 (voir no 4595 s.).
Une autre solution également utilisée en pratique consiste à reprendre le produit constaté d’avance
en résultat consolidé de manière systématique sur la durée d’amortissement de l’immobilisation
concernée lorsque celle-ci est amortissable ou sur une durée forfaitaire dans le cas contraire. Elle ne
nous paraît acceptable que dans les cas, en principe limités, où l’entité consolidante n’est pas en
mesure d’obtenir de l’entité mise en équivalence les informations nécessaires sur le maintien ou non
de l’immobilisation à l’actif de cette entité.
– dans un second temps, de procéder à l’élimination du résultat interne de 30, en réduisant le résultat
mis en équivalence de C2 et le poste « Titres mis en équivalence » de ce même montant.
Ceci aboutit à :
• un résultat de C2 nul (30 – 30), puisque le résultat de cession est considéré comme
totalement interne, l’immobilisation cédée étant désormais détenue par une entité sous
contrôle exclusif du groupe ;
• une valeur des titres mis en équivalence de 570 qui correspond bien à la quote-part de
C1 dans les capitaux propres retraités de C2 soit [(2 000 – 100) × 30 % ] ;
• une valeur de l’immobilisation de 1 000. Cette valeur ne correspond cependant pas au
montant pour lequel l’immobilisation était inscrite dans les comptes de C2 (voir remarque
ci-après).
Compte tenu du fait que l’entité intégrée globalement est détenue à 100 % et que l’entité mise en
équivalence est détenue directement par l’entité consolidante, aucune répartition entre intérêts de
l’entité consolidante et intérêts minoritaires n’est à opérer.
Remarque Le règlement ANC no 2020-01 n’indique pas de manière explicite la contrepartie de
l’élimination du résultat interne de 30. Il est également possible, à notre avis, de réduire la valeur de
l’immobilisation cédée. Dans ce cas :
– l’immobilisation figurera au bilan consolidé pour une valeur de 970 (1 000 – 30), correspondant au
coût historique groupe de 900, augmenté du différentiel d’intégration du résultat interne à éliminer,
soit 70 [100 – (100 × 30 %)] ;
– la valeur des titres mis en équivalence sera de 600. Elle ne correspond donc plus à la quote-part
du groupe dans les capitaux propres retraités de l’entité mise en équivalence.
Principe
4570 L’élimination est limitée au pourcentage d’intégration (voir no 4526) le plus faible
des deux participations intégrées proportionnellement (Règl. ANC 2020-01 art. 261-5).
Pour les précautions à prendre en cas d’élimination de pertes internes, voir no 4557.
– dans un second temps, de procéder à l’élimination du résultat interne soit 30, en réduisant le
résultat de C1 et la valeur des immobilisations de C2 de ce même montant.
Ceci aboutit (aucune répartition entre part du groupe et intérêts minoritaires n’étant
nécessaire) à :
• un résultat de C1 de 10 (40 – 30), le groupe ayant, dans ce cas, réduit son contrôle conjoint
sur l’immobilisation de 10 % (40 % – 30 %) ;
• une valeur d’immobilisation de 270 (300 – 30), correspondant à la quote-part de l’entité
cessionnaire dans le coût historique groupe (900 × 30 %).
Exemple 2 : C2 (30 %) cède un bien à C1 (40 %) pour 1 000 avec un profit de 100
a. Détermination du résultat interne à éliminer
Le profit à éliminer selon le règlement ANC no 2020-01 est égal au produit du profit total réalisé par
C2 par le pourcentage le plus faible des deux participations, soit 100 × 30 % = 30.
b. Modalités pratiques d’élimination
Comme dans le premier cas (Exemple 1 ci-avant), il convient :
– dans un premier temps, d’intégrer proportionnellement les comptes de C1 et de C2 ;
Ceci aboutit à la prise en compte, dans les comptes consolidés avant élimination :
• d’un résultat de cession de (100 × 30 %) 30
• et d’une immobilisation de (1 000 × 40 %) 400
– dans un second temps, de procéder à l’élimination du résultat interne soit 30, en réduisant le
résultat de C2 et la valeur des immobilisations de C1 de ce même montant.
Ceci aboutit (aucune répartition entre part du groupe et intérêts minoritaires n’étant
nécessaire) à :
• un résultat de C2 nul (30 – 30), du fait que le groupe a accru son contrôle conjoint sur
l’actif transféré en passant de 30 % à 40 % ;
• une valeur d’immobilisation de 370 (400 – 30), correspondant à la quote-part de l’entité cession-
naire dans le coût historique groupe, soit 360 (900 × 40 %), augmenté du différentiel de 10 entre
le résultat interne intégré dans les immobilisations (40) et le résultat interne éliminé (30).
Principe
4574 L’élimination est limitée au produit du pourcentage d’intégration (voir no 4526)
de l’entité intégrée proportionnellement et du pourcentage de participation (ndlr : au
sens de pourcentage d’intégration ; voir no 4565) dans l’entité mise en équivalence (Règl.
ANC 2020-01 art. 262-4).
Pour les précautions à prendre en cas d’élimination de pertes internes, voir no 4557.
Principe
Entité
cessionnaire
IG* IP** (40 %) IP** (30 %) MEE*** (30 %)
Entité
cédante
Nul 60 70 70
IG*
no 4556 no 4560 no 4560 no 4566
10 28
Nul (1)
IP** (40 %) Nul no 4571, no 4575,
no 4562
Exemple 1 Exemple 1
Nul 21
Nul
IP** (30 %) o no 4571, Nul (1)
no 4575,
n 4562
Exemple 2 Exemple 3
18 21
Nul 21
MEE*** (30 %) o no 4575, no 4575,
n 4567 no 4579
Exemple 2 Exemple 4
Le résultat s’entend après élimination des résultats internes, mais avant répartition
éventuelle entre intérêts de l’entité consolidante et intérêts minoritaires dans l’entité
cédante.
Cette répartition concerne toutes les entités intégrées globalement dont le pourcentage
d’intérêts est inférieur à 100 % et les entités intégrées proportionnellement et mises en
équivalence elles-mêmes détenues par des entités dont le pourcentage d’intérêts est inférieur
à 100 % (voir no 4250 et 4270).
Le résultat total réalisé par l’entité cédante avant élimination est de 100, par hypothèse,
et le numéro du paragraphe mentionné correspond à celui où est traité l’exemple
correspondant.
4585 Les différences temporaires liées à l’élimination des résultats internes doivent
donner lieu à comptabilisation d’un impôt différé, déterminé conformément aux disposi-
tions générales applicables en la matière (Règl. ANC 2020-01 art. 251-2 et 272-7 ; voir
no 3635), quelle que soit la méthode de consolidation appliquée.
Pour un exemple d’application en cas de cession interne de stocks ou d’immobilisations
amortissables ou non, voir no 3635.
Pour le cas particulier de la non-constatation d’impôt différé sur l’élimination des résultats
internes liés à des titres de participation consolidés (résultats internes de cession de titres
consolidés et dépréciations de ces titres notamment), voir no 3653-2 et 3653-3.
Cette disposition n’est mentionnée explicitement par le règlement ANC no 2020-01 que
pour les opérations réalisées entre deux entreprises intégrées globalement. Toutefois, elle
s’applique à toutes les opérations internes, les règles relatives aux impôts différés étant
applicables de la même manière, quelle que soit la méthode de consolidation.
2. Conditions d’extériorisation
des résultats internes éliminés
4 5 9 5 Le règlement ANC no 2020-01 n’apporte aucune précision en matière de rétablis-
sement (ou d’extériorisation) des résultats internes précédemment éliminés. En
conséquence, la logique retenue par l’AMF (Rapport COB 1992 p. 122) et par la pratique
reste, à notre avis, applicable. Cette logique consiste à n’extérioriser un résultat interne
éliminé que lorsque ce résultat est matérialisé, en tout ou partie, par une transaction avec
un tiers hors groupe.
En pratique, il convient de distinguer :
– d’une part, la cession au hors groupe de l’actif ayant fait l’objet d’une élimination de
résultat interne (voir no 4596) ; et
– d’autre part, les opérations affectant l’entité cédante ou l’entité cessionnaire (voir no 4597 s.).
L’entité cédante est l’entité consolidée ayant initialement cédé l’actif à l’intérieur du groupe.
L’entité cessionnaire est l’entité consolidée détentrice de l’actif acquis auprès de l’entité
cédante.
4596 Lorsque l’actif est cédé à l’extérieur du groupe, le résultat consolidé de cession
est enregistré et réparti entre :
– l’entité cédante à hauteur du résultat consolidé interne précédemment éliminé ;
– et l’entité cessionnaire pour le complément.
En pratique, la ventilation du résultat total de cession (déterminé par rapport au coût
historique consolidé) est opérée :
– en ne reprenant pas chez la cédante l’écriture d’annulation du résultat initial de cession
(qui figure dans ses réserves), puisque celui-ci a perdu son caractère interne ;
– et en transférant le montant de ce résultat de ses réserves vers son résultat.
Si le groupe applique la dérogation prévue par le Code de commerce (art. R 233-8 6o)
consistant à maintenir l’actif cédé en interne à la nouvelle valeur avec constitution d’une
réserve (sur cette possibilité, voir no 4591) :
– le résultat de cession externe est calculé par rapport à ce coût et ne doit faire l’objet
d’aucune correction ;
– le résultat de cession interne (affecté alors en réserves consolidées) n’est donc jamais
comptabilisé en résultat consolidé.
Les dispositions ci-après ne concernent que le cas général d’un retour en coût historique
consolidé. En effet, l’élimination du résultat interne est définitive lorsqu’elle est pratiquée par
transfert en réserves (voir ci-avant no 4596).
B. Dividendes intragroupes
Principe d’élimination
4 6 0 6 Selon le bulletin CNCC (no 133, mars 2004, EC 2003-88, p. 191 s.), les
différences de change liées à l’élimination d’une distribution de dividendes d’une filiale
étrangère à sa société mère française ne doivent pas avoir d’impact sur le résultat du
groupe, lorsque les comptes de la filiale sont convertis selon la méthode du cours de
clôture (voir no 3883 s.).
En effet, l’annulation des dividendes intragroupes a pour but d’éliminer les résultats
internes et de rétablir les réserves consolidées d’ouverture. La distribution d’un dividende
interne n’a pas, en elle-même, pour effet de réaliser un écart de change (Bull. CNCC
précité).
En conséquence, en cas de dividendes intragroupes étrangers, il convient :
– d’éliminer les résultats internes correspondant aux dividendes reçus par la société mère
et convertis au taux du jour de la décision de distribution ;
– de rétablir les réserves consolidées d’ouverture qui ont été converties au cours
historique des résultats distribués (c’est-à-dire au cours moyen de l’exercice au cours
duquel le bénéfice distribué avait été réalisé par la filiale étrangère) ;
– et de constater l’écart de change correspondant dans les capitaux propres au poste
« Ecarts de conversion ».
Cet écart de change correspond à la différence entre le taux du jour de la décision de distribu-
tion et le taux de change historique du résultat distribué (taux moyen de la période antérieure)
multiplié par le montant en devises de la distribution réalisée par la filiale.
Exemple d’application établi par nos soins
1. Hypothèses :
La société M acquiert, le 1er janvier N, 80 % des titres d’une société étrangère E dont les comptes
sont convertis en euros selon la méthode du cours de clôture.
La société E décide le 1er décembre N+1 de distribuer la totalité du résultat de l’exercice N, soit
1 000 ML.
La société M encaisse un dividende de 800 ML (soit 1 000 × 80 %) le 15 janvier N+2.
Les taux de change retenus sont les suivants :
(1) La différence de change sur le résultat de la société E entre le taux de clôture de l’exercice N et le taux
de change moyen de l’exercice N est comptabilisée dans les capitaux propres au poste « Ecart de
conversion » conformément à la méthode du cours de clôture : [80 € = 1 000 ML × 80 % × (0,90 – 0,80)].
(2) Le résultat de la société E revenant au groupe est converti au taux de change moyen de l’exercice,
soit 640 € (1 000 ML × 80 % × 0,80).
(3) La part des minoritaires dans les capitaux propres de la société E convertie au taux de clôture :
(180 € = 1 000 ML × 20 % × 0,90) est inscrite au poste « Intérêts minoritaires ».
3. Comptes consolidés de l’exercice N+1 :
Bilan consolidé N+1
(6)
Actifs 980 Réserves – part du groupe (1) 640
Ecart de conversion – part du groupe (2) 120
Résultat – part du groupe 0
Capitaux propres – part du groupe 760
Intérêts minoritaires (3) (0)
Capitaux propres totaux 760
Emprunts et dettes financières (4) 196
(5)
Autres dettes et comptes de régularisation 24
(1) L’élimination des dividendes ne doit pas avoir d’impact sur les réserves consolidées. Ainsi, les
réserves consolidées N+1 part du groupe correspondent au résultat N de la société E converti au taux
de change historique (égal, dans l’exemple, au taux de change moyen de l’exercice N), soit 640 €.
(2) L’écart de conversion part du groupe de 120 € comprend :
– l’écart de conversion sur les réserves consolidées qui ont été converties au taux historique (taux de
change moyen de l’exercice N) ;
Réserves 800 ML
Taux de clôture N+1 0,98
Taux moyen de l’exercice N 0,80
Ecart de conversion sur les réserves 144 € [800 ML × (0,98 – 0,80)]
– et l’écart de conversion sur la distribution des dividendes convertie au taux du jour de la décision
de distribution.
(3) Les intérêts minoritaires sont nuls, la totalité du résultat de la société étrangère ayant été
distribuée.
(4) Les dividendes à payer au groupe étant éliminés en totalité en consolidation, les dettes financières
comprennent les dividendes à payer aux minoritaires (200 ML) convertis au cours de clôture, soit
196 € (200 ML × 0,98).
(5) Les comptes de régularisation reprennent l’écart de conversion passif constaté dans les comptes
individuels de la société mère (soit 24 €) et correspondant à la différence entre le taux de clôture N+1 et
le taux du jour de la décision de distribution : [800 ML × (0,98 – 0,95)]. Cet écart de change latent est
maintenu au bilan au même titre que ceux relatifs aux autres créances et dettes libellées en devises
étrangères (la comptabilisation en résultat de l’écart de change latent considérée comme une méthode
préférentielle par l’ancien Règl. CRC 99-02 n’étant plus autorisée par le Règl. ANC 2020-01 ; voir no 3346).
(6) Les actifs sont inchangés en ML (1 000) et sont convertis au cours de clôture, soit 980 (1 000 ML × 0,98).
4. Comptes consolidés de l’exercice N+2 :
Bilan consolidé N+2
(4)
Actifs 800 Réserves – part du groupe (1) 640
(2)
Ecart de conversion – part du groupe 120
Résultat – part du groupe (3) 40
Capitaux propres – part du groupe 800
Intérêts minoritaires 0
Capitaux propres totaux 800
Emprunts et dettes financières 0
2. Modalités d’application
Dépréciations des titres de participation consolidés
4613 Les dépréciations de titres de participation constituées à raison des pertes déjà
comptabilisées par une entité consolidée dans ses propres comptes individuels, et prises
en compte dans les comptes consolidés, doivent être éliminées en totalité, et ce, quelle
que soit la méthode de consolidation de cette entité (Règl. ANC 2020-01 art. 251-2,
261-4 et 262-4).
Pour les conséquences sur les impôts différés de l’élimination des dépréciations de titres de
participation consolidés, voir no 3653-2 et 3653-3.
maintenues, car elles sont destinées, en principe, à couvrir un risque non encore pris en
compte dans les comptes individuels de l’entité au titre de laquelle elles sont constituées.
Tel peut être le cas, par exemple, lorsque l’entité détentrice des titres s’est portée garante
de sa filiale et a constitué une provision pour risque d’appel en garantie alors que sa filiale n’a
pas constitué, compte tenu de la garantie, de provision pour le risque encouru.
Actions propres
Plan du chapitre
4801 Synthèse
► Les actions propres désignent les titres émis par une entité et détenus par
elle-même (no 4850).
► Les titres d’autocontrôle sont les titres émis par l’entité consolidante et
détenus, soit par elle-même, soit par des entités contrôlées (no 4807).
► Dès lors que les titres d’autocontrôle ont été imputés sur les capitaux
propres dans les comptes consolidés, les dépréciations éventuellement
constatées dans les comptes individuels de l’entité détentrice de ces titres
doivent être annulées dans les comptes consolidés. Toutefois, dans le cas
particulier d’un reclassement en titres immobilisés de titres d’autocontrôle
classés en valeurs mobilières de placement, le résultat consolidé reste impacté
par la dépréciation constatée jusqu’à la date de reclassement (no 4821).
► Dès lors que les titres d’autocontrôle ont été imputés sur les capitaux
propres dans les comptes consolidés, leur prix de cession (y compris la plus ou
moins-value correspondante) doit être imputé sur les capitaux propres ; il en est
de même de l’impôt lié au résultat de cession (no ).
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
Remarques importantes :
1. Ce chapitre présente, analyse et fait un point exhaustif sur les règles françaises de
consolidation relatives aux actions propres applicables par l’ensemble des groupes aux
exercices ouverts à compter du 1er janvier 2023, sans aborder toutefois les spécificités
sectorielles prévues par le règlement ANC no 2020-01 pour les groupes du secteur
bancaire et les groupes d’assurance.
2. Les références aux positions doctrinales faisant expressément référence au règlement
CRC no 99-02 abrogé sont citées dans ce chapitre, notamment lorsqu’elles viennent
préciser ou compléter des dispositions reprises par le règlement ANC no 2020-01 à
(quasiment) l’identique.
3. Pour les informations à fournir dans l’annexe des comptes consolidés sur les actions
propres, voir no 7494 s.
SECTION I
Titres d’autocontrôle
4 8 0 2 Extrait du règlement ANC no 2020-01
Art. 252-3 Acquisition des titres de capital de l’entité consolidante par
elle-même ou par des entités contrôlées et cession de ces titres Les titres
représentatifs du capital de l’entité consolidante détenus par elle-même ou
par des entités contrôlées sont classés selon la destination qui leur est
donnée dans les comptes individuels de ces entités.
Ces titres sont portés en diminution des capitaux propres consolidés sauf
dans les cas suivants :
– Titres identifiés dès l’origine comme étant explicitement affectés à l’attribu-
tion aux salariés ;
– Titres destinés à régulariser les cours ;
– […] ;
– Titres classés au poste de « valeurs mobilières de placement » et détenus
dans des cadres autres que ceux précités.
Dans le cas où les titres ont été portés en diminution des capitaux propres,
la dépréciation les concernant, existant le cas échéant dans les comptes
individuels de l’entité consolidée, est neutralisée dans le résultat de l’exercice
au cours duquel elle est constituée, ou dans les réserves consolidées si la
dépréciation a été constituée au cours des exercices antérieurs. En cas de
cession ultérieure de ces actions à l’extérieur du groupe, le prix de cession (y
compris la plus-value ou la moins-value) et l’impôt correspondant sont inscrits
directement dans les réserves consolidées.
4807 Les titres d’autocontrôle sont les titres (en ce sens, C. com. art. R 233-6) :
– émis par l’entité consolidante ;
– et détenus soit par elle-même, soit par des entités consolidées.
Le règlement ANC no 2020-01 (art. 252-3) a interprété cette définition des titres d’auto-
contrôle en la restreignant aux seuls titres de l’entité consolidante qui sont détenus :
– soit par elle-même ;
– soit par les entités contrôlées, c’est-à-dire (Règl. ANC 2020-01 art. 111-3) les entités
sous contrôle exclusif ou, en principe, également sous contrôle conjoint.
La définition par le règlement ANC no 2020-01 des entités contrôlées, rappelée ci-avant, n’a
pas été reprise de manière spécifique pour définir les titres d’autocontrôle. Il est donc
possible, à notre avis, de considérer que les titres détenus par les entités sous contrôle
conjoint constituent également des titres d’autocontrôle.
Il a ainsi confirmé la pratique dominante selon laquelle les titres de l’entité consolidante
détenus par les entités sous influence notable ne constituent pas des titres d’autocontrôle.
Remarques :
1. Les dispositions spécifiques aux actions propres du règlement CRC no 99-02 (abrogé) ont
été reprises sans changement notable dans le règlement ANC no 2020-01.
2. Sur le traitement des actions propres des entités consolidées, voir no 4850 s.
SECTION II
Comptabilisation
des titres d’autocontrôle
détenues par une filiale sont classées dans les comptes de celle-ci en VMP, elles y seront
maintenues dans les comptes consolidés, alors que si la société mère a classé ses propres
actions parmi les titres immobilisés, celles-ci viendront en diminution des capitaux propres.
Pour pallier ce traitement non homogène, il conviendrait, selon certains praticiens, de déroger
aux règles précitées et classer les actions de l’entité consolidante détenues par ses filiales
en fonction de la destination finale qui leur est donnée par le groupe. Ce traitement
dépendrait alors d’une analyse, au cas par cas, du rachat d’actions chez la filiale :
– si l’achat a réellement été effectué pour le propre compte de la filiale, alors il convient de
maintenir dans les comptes consolidés le traitement comptable résultant du classement des
actions de l’entité consolidante dans les comptes individuels de la filiale ;
– si, en fait, les actions ont été acquises par la filiale « pour le compte » de l’entité consoli-
dante, le traitement à retenir dans les comptes consolidés serait le même que celui qu’il
aurait été si l’entité consolidante avait racheté directement ses propres actions (application
du principe d’homogénéité de traitement dans le groupe).
Ceci impliquerait que les actions de la mère achetées par une de ses filiales et comptabilisées
chez celle-ci en VMP soient néanmoins imputées sur les capitaux propres consolidés, dès
lors qu’elles ne sont pas destinées à l’attribution aux salariés.
Toutefois, à notre avis, si cette analyse aurait le mérite d’assurer un traitement homogène
des titres d’autocontrôle aux bornes de l’entité économique qu’est le groupe, elle n’est pas
permise par les textes actuels (C. com. art. R 233-6 et Règl. ANC 2020-01 art. 252-3).
4821 Dès lors que les titres d’autocontrôle ont été imputés sur les capitaux propres
consolidés, toute dépréciation de ces titres éventuellement constatée dans les comptes
individuels de l’entité détentrice de ces titres – qu’il s’agisse de l’entité consolidante
elle-même ou d’une entité contrôlée – doit être annulée en consolidation (Règl. ANC
2020-01 art. 252-3) :
– soit par le résultat de l’exercice si elle a été dotée au cours de cet exercice ;
– soit par les réserves si elle a été dotée au cours d’exercices antérieurs.
Cas particulier des actions propres reclassées de « valeurs mobilières de placement »
en « titres immobilisés » dans les comptes individuels Ces titres reclassés en titres
immobilisés viennent en diminution des capitaux propres dans les comptes consolidés pour
leur valeur de reclassement (valeur nette comptable) (Avis CU CNC 2002-D du 18-12-2002).
Sur les circonstances et conditions pouvant conduire à ce reclassement, voir Mémento
Comptable no 55655.
En pratique, cela signifie que :
– la dotation constatée entre le début de l’exercice et la date retenue pour déterminer la
valeur de reclassement est maintenue en résultat consolidé, l’incidence des dépréciations
constatées au titre des valeurs mobilières de placement devant être maintenue en résultat
dans les comptes consolidés. Le résultat consolidé est donc impacté par la déprécia-
tion constatée jusqu’à la date de reclassement ;
– seule la dotation constatée entre la date retenue pour déterminer la valeur de reclasse-
ment et la date de clôture est annulée dans le résultat consolidé. En effet, cette dépréciation
aura été constatée dans les comptes individuels sur des actions propres reclassées en titres
immobilisés. Dans les comptes consolidés, ces titres étant annulés par les capitaux propres,
toute dépréciation les concernant est également annulée. Cette dépréciation ayant été dotée
au cours de l’exercice par le résultat, elle sera annulée également par le résultat, conformé-
ment à la règle générale (Règl. ANC 2020-01 art. 252-3).
Une information circonstanciée sur l’incidence de cette décision de reclassement, sa justifica-
tion et son impact éventuel sur le résultat et les capitaux propres doit être fournie dans
l’annexe des comptes consolidés (Avis CU CNC précité).
4823 Le règlement ANC no 2020-01 ne précise pas le traitement à retenir pour les
dividendes provenant d’actions d’autocontrôle. Ces dividendes présentant un caractère
interne, ils devraient, à notre avis, être éliminés par virement aux réserves consolidées de
l’entité bénéficiaire de la distribution.
Remarque Les actions d’autocontrôle détenues par l’entité consolidante elle-même,
constituant des actions propres de cette entité, n’ont pas droit aux dividendes. Seuls les titres
d’autocontrôle détenus par une entité contrôlée sont donc concernés par ce traitement.
Pour un exemple d’application, voir no 4832.
4827 Les titres d’autocontrôle classés en titres immobilisés dans les comptes
individuels doivent être portés en diminution des capitaux propres consolidés (C. com.
art. R 233-6 repris par le Règl. ANC 2020-01 art. 252-3), c’est-à-dire (Règl. ANC 2020-01
art. 252-3 et 282-26) :
a. au bilan consolidé : dans la rubrique « Autres » des « Capitaux propres – Part du
groupe » ;
Remarques :
1. Lorsque c’est l’entité consolidante qui détient ses propres titres, le coût d’acquisition de
ces titres est inscrit dans cette rubrique. Dans le cas de détention des titres d’autocontrôle
par une filiale contrôlée exclusivement non détenue à 100 % par l’entité consolidante, seule
la part du groupe dans ce coût d’acquisition, déterminée sur la base du (nouveau) pourcentage
d’intérêts dans l’entité détentrice des titres, est inscrite dans cette rubrique. La part des
actionnaires ou associés minoritaires est, bien entendu, inscrite dans la rubrique « Intérêts
minoritaires ». Les titres d’autocontrôle détenus par une filiale contrôlée conjointement sont
également portés dans cette rubrique à hauteur du pourcentage de participation de l’entité
détentrice (ou des entités détentrices) des titres, sans qu’il soit toutefois besoin d’en inscrire
une partie dans la rubrique « Intérêts minoritaires » (sauf lorsque le pourcentage d’intérêts de
l’entité consolidante dans les entités détentrices des titres de la filiale contrôlée conjointement
est inférieur à 100 %).
2. Le modèle de bilan consolidé fourni par le Règl. ANC no 2020-01 (art. 281-1) étant
prescriptif et non modifiable (voir no 7022), la pratique antérieure de certains groupes (sous
le Règl. CRC 99-02 désormais abrogé) consistant à isoler le montant des titres d’autocontrôle
sur une ligne spécifique au bilan parmi les Capitaux propres – part du groupe (intitulée « Titres
de l’entité consolidante », « Titres d’autocontrôle » ou « Titres propres ») n’est plus possible.
b. et dans le tableau de variation des capitaux propres – part du groupe de l’annexe
(voir no 7495 s.) : dans la sous-rubrique « Titres propres » (à hauteur des montants
précités).
En outre, dans le cas de détention de titres d’autocontrôle par une filiale non détenue à
100 % par l’entité consolidante, ces dispositions aboutissent, à notre avis, à décomposer
l’impact total de la détention des titres d’autocontrôle en deux éléments :
– d’une part, la part du groupe dans le coût d’acquisition total des titres d’autocontrôle,
qui est inscrite dans la rubrique « Autres » des « Capitaux propres – part du groupe »
figurant au bilan consolidé (voir a. ci-avant) ; et
– d’autre part, la diminution des réserves consolidées induite par la diminution des
pourcentages d’intérêts dans l’entité consolidante et dans les autres entités consolidées,
qui est maintenue, au bilan, dans la rubrique « Réserves et résultat consolidés ».
A notre avis, et en l’absence de précision du règlement ANC no 2020-01, cette diminution
doit alors apparaître séparément, dans le tableau de variation des capitaux propres – part du
groupe, parmi les mouvements de l’exercice ayant affecté les réserves (par analogie avec le
traitement du coût d’acquisition des titres et des mouvements ultérieurs).
Rappelons qu’une telle diminution des réserves consolidées n’intervient que lorsque les titres
d’autocontrôle sont détenus par une entité contrôlée non détenue à 100 % (voir no 4818).
Pour un exemple d’application, voir no 4832.
M
80 %
70 % B
Titres A 1 600 Capital 10 000 Titres B 700 Capital 2 000 Divers 3 500 Capital 1 000
Divers 19 400 Réserves 11 000 Divers 6 300 Réserves 5 000 Réserves 2 500
Bilan consolidé M
29 200 29 200
M
80 %
A 10 %
70 %
B
Titres A 1 600 Capital 10 000 Titres B 700 Capital 2 000 Divers 1 500 Capital 1 000
Divers 19 400 Réserves 11 000 Divers 6 300 Réserves 5 000 Titres M 2 000 Réserves 2 500
Le calcul du pourcentage d’intérêts du groupe dans chaque société est le suivant (voir no 4314) :
– dans M : 95,34 % ;
– dans A : 76,27 % ;
– dans B : 53,39 %.
Si l’on compare avec la répartition groupe/minoritaires avant l’acquisition des titres d’autocontrôle :
a. Les intérêts minoritaires ont augmenté de (3 098 – 2 800) = 298 s’expliquant par le fait qu’ils ont
acquis :
– des réserves consolidées pour 1 230 s’analysant comme suit :
• 4,66 % de M × 21 000 = 979
• 3,73 % de A × 7 000 = 261
• 2,61 % de B × 3 500 = 91
• 4,66 % de titres A × 1 600 = (75)
• 3,73 % de titres B × 700 = (26)
– pour un coût d’acquisition de 932, soit 2 000 × 46,61 %.
b. Les intérêts des actionnaires de M ont diminué de (26 400 – 24 102) = 2 298.
Leur achat de 2 000 × 53,39 % = 1 068 leur fait perdre 1 230 de capitaux propres (voir ci-avant), soit
une diminution de 1 068 + 1 230 = 2 298.
Le bilan consolidé se présente comme suit :
Bilan consolidé M
27 200 27 200
Titres A 1 600 Capital 10 000 Titres B 700 Capital 2 000 Divers 1 800 Capital 1 000
Divers 16 400 Réserves 8 000 Divers 6 300 Réserves 5 000 Titres M 2 000 Réserves 2 500
Résultat (1) 300
Ces dividendes sont à éliminer (pour la part revenant à B) en les reclassant du résultat consolidé de
cette entité aux réserves consolidées.
Bilan consolidé M
24 500 24 500
Titres A 1 600 Capital 10 000 Titres B 700 Capital 2 000 Divers 4 300 Capital 1 000
Divers 16 400 Réserves 8 000 Divers 6 300 Réserves 5 000 Titres M 0 Réserves 2 800
Résultat 500
Bilan consolidé M
27 000 27 000
1 111
b. Les capitaux propres – part du groupe ont augmenté de 23 848 – 21 402 = 2 446
s’expliquant comme suit :
– apport de nouveaux actionnaires (actionnaires ayant acheté les titres) 2 500
– perte d’intérêts (égale au gain d’intérêts des minoritaires) (54)
2 446
Ce gain (par analogie avec le traitement de la perte d’intérêts lors de l’acquisition des titres) constitue
(Règl. ANC 2020-01 art. 252-3) une variation des capitaux propres (et non un résultat).
SECTION III
L’impact de la détention de ses propres actions par une entité consolidée (autre que
l’entité consolidante) sur les pourcentages de contrôle et d’intérêts de l’entité consolidante
est différent selon que ces actions propres :
– ne font l’objet d’aucun engagement de cession ou d’attribution (voir no 4851) ; ou
– font l’objet d’un engagement de cession ou d’attribution (voir no 4852).
Sur le traitement comptable à retenir lors du rachat par une filiale consolidée de ses propres
actions à un actionnaire minoritaire, voir no 6212 et 6215-1.
Il en est de même, à notre avis, pour le calcul du pourcentage d’intérêts, les actions
propres ne donnant pas droit aux dividendes (voir Mémento Comptable no 37675) et ne
répondant pas à la définition des titres de participation, puisque classés comptablement
soit en valeurs mobilières de placement, soit en titres immobilisés (voir Mémento
Comptable no 55590 s.).
Sur le calcul du pourcentage d’intérêts en cas de titres d’autocontrôle détenus par l’entité
consolidante elle-même, ou par une entité contrôlée, voir no 4314 a. et b. respectivement.
En ce sens, la position du bulletin CNCC (Bull. no 108, décembre 1997, EJ 96-226 et EC 97-55,
p. 533 s.) qui a indiqué que des actions propres acquises dans la perspective de leur attribution
aux salariés dans le cadre d’un plan d’options d’achats d’actions devaient être considérées
comme détenues par des actionnaires ou associés minoritaires sans attendre la levée
d’option.
Sur le traitement comptable des programmes d’options sur titres (stock-options) ou d’attribution
gratuite d’actions (AGA) avec engagement de rachat à l’issue de la période de conservation, voir
no 6597.
Première consolidation
à la suite d’une prise
de contrôle :
méthode générale
de la comptabilité
d’acquisition
Plan du chapitre
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
5001 Synthèse
► Toutes les prises de contrôle exclusif ou conjoint, quelle que soit leur forme
juridique, doivent être comptabilisées selon la méthode générale de la comptabilité
d’acquisition : évaluation du coût d’acquisition à la valeur vénale et des actifs et
passifs acquis à leur valeur d’entrée ; l’écart d’acquisition qui en résulte est
comptabilisé soit à l’actif, soit au passif du bilan (no 5007 s.).
► Les frais d’émission des titres de l’acquéreur remis aux vendeurs sont
imputés, nets d’impôts, sur les capitaux propres (no 5061-2). Les frais
d’émission d’emprunts sont répartis sur la durée de l’emprunt (no 5061-1).
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
► Les valeurs d’entrée des actifs et passifs identifiables doivent être détermi-
nées en prenant en compte la situation existant à la date d’acquisition. Elles
correspondent au prix que l’entité acquéreuse aurait accepté de payer si elle
avait acquis ces actifs et passifs séparément, en tenant compte (pour un actif)
de son utilisation envisagée (no 5118 s.).
► L’écart d’acquisition dégagé au titre d’une prise de contrôle doit être ventilé,
dès la date d’acquisition, entre les différentes composantes de l’entité acquise
(entités juridiques, branches d’activité, sous-ensembles significatifs, etc.)
(no 5171 s.).
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
► Les prises de contrôle par achats successifs de titres doivent être traitées
comme les prises de contrôle par transaction monétaire unique (no 5220 s.).
Remarques importantes :
1. Ce chapitre présente, analyse et fait un point exhaustif sur les règles françaises de
consolidation relatives à la méthode générale de la comptabilité d’acquisition, applicable
lors de la première consolidation d’une entité à la suite de sa prise de contrôle, applicables
par l’ensemble des groupes aux exercices ouverts à compter du 1er janvier 2023, sans
aborder toutefois les spécificités sectorielles prévues par le règlement ANC no 2020-01
pour les groupes du secteur bancaire et les groupes d’assurance.
2. Les références aux positions doctrinales faisant expressément référence au règlement
CRC no 99-02 abrogé sont citées dans ce chapitre, notamment lorsqu’elles viennent
préciser ou compléter des dispositions reprises par le règlement ANC no 2020-01 à
(quasiment) l’identique.
3. Pour les informations à fournir dans l’annexe des comptes consolidés sur la méthode
générale de la comptabilité d’acquisition applicable lors de la première consolidation d’une
entité à la suite de sa prise de contrôle, voir no 7454 s.
SECTION I
B. Méthode optionnelle :
dérogation au principe général
applicable aux regroupements
entre entités sous contrôle commun
5009 Cette méthode optionnelle, applicable aux opérations sous contrôle commun
(voir no 5410), consiste à imputer aussi bien les écarts d’acquisition que les écarts
d’évaluation sur les capitaux propres. En pratique, du fait des conditions d’application
strictes de cette méthode, les cas d’application de la méthode optionnelle sont limités.
Sur les conditions d’utilisation et les modalités d’application de cette méthode, voir no 5401 s.
(précédemment « méthode optionnelle du § 215 du Règl. CRC 99-02 »).
Sur l’exception applicable en cas d’entrée dans le périmètre de sociétés HLM, voir no 5212.
Principe
5 0 1 1 Le règlement ANC no 2020-01 (art. 231-1) indique que l’entrée d’une entité dans
le périmètre de consolidation résulte de sa prise de contrôle par l’entité consolidante, et
ce quelles que soient les modalités juridiques de l’opération (voir no 5011-1 s.).
Le règlement ANC no 2020-01 fait donc de la prise de contrôle par l’entité consolidante
le critère essentiel pour déterminer qu’une entrée de périmètre est soumise aux règles
énoncées par le règlement en matière de consolidation initiale, c’est-à-dire notamment
comptabilisation des actifs et passifs identifiables acquis à leur valeur d’entrée (déterminée
selon la méthode générale de la comptabilité d’acquisition) et comptabilisation d’un écart
d’acquisition résiduel, sauf lorsque la méthode optionnelle est appliquée.
Remarques :
1. Avant l’entrée en vigueur du règlement ANC no 2020-01, la doctrine s’est régulièrement
fondée sur le principe général de prédominance de la substance sur l’apparence (principe
figurant de manière explicite au § 300 du Règl. CRC 99-02) pour le traitement de l’entrée
d’une entité dans le périmètre de consolidation.
2. Pour les exercices ouverts à compter du 1er janvier 2021, toute référence explicite au
principe de prédominance de la substance sur l’apparence ayant été supprimée dans le
règlement ANC no 2020-01 (voir no 3046), l’application de cette doctrine ne nous paraît plus
possible, sauf évolution future de la doctrine et/ou des textes, le cas échéant (voir ci-après).
3. Evolution possible Dans sa réponse récente à la saisine de la CNCC (Réponse ANC
du 19-5-2022 à la saisine de la CNCC du 14-2-2022 sur le Règl. ANC 2020-01 relatif aux
comptes consolidés, Bull. CNCC no 206, juin 2022), l’ANC n’écarte pas la possibilité de
préciser, assouplir ou faire évoluer les textes de référence afin de mieux couvrir certains
regroupements d’entreprises (restructuration, réorganisation, acquisition inversée, etc.). En
conséquence, un groupe ad hoc créé au sein de l’ANC mène une étude approfondie des
difficultés rencontrées par les groupes pour de telles opérations et des pistes de solutions
envisagées.
5011-2 Le règlement ANC no 2020-01 aboutit à une autonomie pour les acquisitions
réalisées par voie de fusion entre, d’une part, les comptes individuels qui retiennent les
valeurs inscrites dans le traité de fusion et, d’autre part, les comptes consolidés qui
retiennent la valeur d’entrée (déterminée selon art. 232-1 du Règl. ANC 2020-01) des
éléments acquis (sauf cas particulier de la méthode optionnelle, voir no 5401 s.).
Sur la détermination des valeurs d’entrée des actifs et passifs identifiables d’une entité
acquise dans le cadre d’une opération de fusion ou assimilée, voir no 5126.
Remarque Le PCG rapproche néanmoins le traitement des fusions dans les comptes
individuels et dans les comptes consolidés, notamment en obligeant à évaluer les apports
dans le traité à leur valeur réelle en cas d’opérations entre entités sous contrôle distinct (PCG
art. 743-1).
Ainsi :
– une acquisition sous contrôle commun effectuée par voie de fusion (ou assimilée) est
comptabilisée, sur option (sur les conditions à respecter, voir no 5401 s.), à la valeur nette
comptable dans les comptes consolidés, alors qu’elle l’est obligatoirement à la valeur nette
comptable dans les comptes individuels ;
– l’absorption d’une entité du groupe par une entité hors groupe, cette dernière
passant alors sous le contrôle du groupe, entre de manière évidente dans le champ
d’application du règlement ANC no 2020-01 (art. 231-1 IR4), puisqu’il y a bien entrée d’une
nouvelle entité (la bénéficiaire des apports) dans le périmètre de consolidation ; en
conséquence, cette fusion est comptabilisée selon la méthode générale de la comptabilité
d’acquisition (sauf cas particulier de la méthode optionnelle, voir no 5401 s.).
Remarques :
1. Dans les comptes individuels, cette fusion, qui répond à la définition des opérations « à
l’envers » sera traitée aux valeurs comptables en application de l’article 743-1 du PCG (voir
Mémento Fusions & Acquisitions no 7632).
2. Sur le cas particulier de l’apport de titres de la société consolidante à une entité nouvelle
qui devient la consolidante du même groupe, voir no 5015-3.
Ce genre de montage permet, par exemple, à X non cotée de prendre le contrôle d’une
société cible A cotée tout en bénéficiant de la cotation des titres de cette dernière alors que,
si A avait été acquise par X en cash, les avantages d’une telle cotation auraient été perdus
pour l’acquéreur X.
2. Dans le cas d’une fusion, la société juridiquement absorbée peut, en réalité, être
l’acquéreur du point de vue économique et comptable lorsque ce sont les actionnaires de
l’absorbée qui contrôlent l’entité regroupée à l’issue de la fusion, jouissant ainsi des droits de
vote ou d’autres pouvoirs identifiant le contrôle.
L’AMF considère (Rapport COB 2000, p. 54 s.) que, dans le cas des acquisitions « à
l’envers », c’est le bilan de l’entité juridiquement acquéreuse qui fait l’objet d’une réévalua-
tion des actifs et passifs selon la méthode générale de la comptabilité d’acquisition (cette
entité étant considérée comme l’acquise) et que c’est sur cette base qu’est déterminé
l’écart d’acquisition par la société réputée comme étant économiquement l’acquéreur.
Ainsi selon l’AMF (exemple 2 ci-avant), c’est l’absorbée qui constitue l’entité acquéreuse ; ses
actifs et passifs ne sont pas réévalués à la valeur d’entrée. En revanche, ce sont les actifs et
les passifs de l’absorbante qui sont comptabilisés à la valeur d’entrée, un écart d’acquisition
étant alors dégagé.
Ce traitement dérogatoire, similaire au traitement des acquisitions inversées en IFRS, était
accepté en pratique, avant l’entrée en vigueur du règlement ANC no 2020-01, sur le
fondement de deux textes français :
– l’article L 123-14 du Code de commerce qui précise : « Si, dans un cas exceptionnel,
l’application d’une prescription comptable se révèle impropre à donner une image fidèle
du patrimoine, de la situation financière ou du résultat, il doit y être dérogé. Cette
dérogation est mentionnée à l’annexe et dûment motivée, avec l’indication de son
influence sur le patrimoine, la situation financière et le résultat de l’entreprise » ;
– le respect du principe de prédominance de la substance sur l’apparence énoncé par
l’ancien règlement CRC no 99-02 (§ 300) spécifique aux comptes consolidés ; ce principe
consiste à présenter les transactions et les autres événements en tenant compte de leur
substance ou de leur réalité économique, plutôt que de leur seule forme juridique.
Pour les exercices ouverts à compter du 1er janvier 2021, toute référence explicite au
principe de prédominance de la substance sur l’apparence ayant été supprimée dans le
règlement ANC no 2020-01 (voir no 3046), cette pratique ne paraît plus possible, sauf
évolution future de la doctrine et/ou des textes, le cas échéant (voir no 5011).
En conséquence, une telle prise de contrôle ne faisant l’objet d’aucune disposition
spécifique du règlement ANC no 2020-01, les actifs et passifs de l’entité acquise
juridiquement doivent, en principe, faire l’objet d’une réestimation selon la méthode
générale de la comptabilité d’acquisition.
En effet, de nombreuses opérations sont réalisées par le biais de la création d’une société
contrôlée par l’entité consolidante (ou de la création d’une société faîtière prenant le
contrôle de l’entité consolidante) à laquelle sont apportées les activités du groupe. Dans
certains cas, des investisseurs extérieurs au groupe peuvent prendre des participations
minoritaires. A l’issue de l’opération, le niveau de contrôle exercé par les actionnaires
ultimes sur les activités transférées est inchangé, mais il y a bien eu sur le plan juridique
une acquisition ou un transfert de titres aux bornes du groupe.
Dans l’hypothèse où la société nouvellement créée établit elle-même des comptes
consolidés, la question se pose de savoir si elle doit présenter ses comptes comme s’il
s’agissait d’une prise de contrôle (selon la méthode générale de la comptabilité d’acquisi-
tion) ou comme si l’opération ne constituait que le prolongement de l’activité d’un groupe
préexistant sous une forme juridique différente.
Sont considérés, entre autres, comme des transactions de ce type, les deux cas suivants :
Cas 1 : Apport de titres de la société consolidante à une entité nouvelle qui devient la
consolidante du même groupe sans diminution du pourcentage d’intérêt sur le groupe
opérationnel Lorsque les titres d’une société holding consolidant des participations sont
apportés à une nouvelle holding dont l’actif est uniquement constitué par les titres apportés,
selon la doctrine antérieure au règlement ANC no 2020-01 (Bull. CNCC no 145, mars 2007,
EC 2006-64, p. 174 s. et Bull. CNCC no 203, septembre 2021, EC 2020-07) :
– les valeurs consolidées antérieures du groupe doivent être conservées ;
– aucun écart d’acquisition (autre que ceux antérieurement constatés par le groupe) ne
doit être constaté ;
– la différence entre la valeur réelle des apports et la valeur comptable correspondante
dans les comptes consolidés du groupe préexistant est à présenter dans la rubrique
« Autres » des capitaux propres consolidés de la société holding (sur une ligne distincte si
son montant est significatif) et sur une ligne distincte dans le tableau de variation des
capitaux propres consolidés fourni dans l’annexe.
En effet, selon les bulletins CNCC précités, l’analyse en substance de l’opération (Règl. CRC
99-02 § 300) conduit à la conclusion qu’il n’y a pas eu d’acquisition :
– l’opération ne consiste qu’à intercaler une nouvelle holding entre les associés et le groupe ;
– le nouveau groupe consolidant ne présente aucune différence avec le groupe précédem-
ment consolidé ;
– en particulier, les associés de la société consolidante sont identiques avant et après l’opération.
En revanche, dès lors que les associés contrôlant la nouvelle holding consolidante sont
différents des associés historiques, l’achat des titres du groupe par une nouvelle holding doit
bien être traité comme une acquisition selon les règles générales de consolidation (en ce
sens, Bull. CNCC no 171, septembre 2013, EC 2012-67, p. 532 s. et EC 2013-29, p. 572 s.).
Pour les exercices ouverts à compter du 1er janvier 2021, toute référence explicite au
principe de prédominance de la substance sur l’apparence ayant été supprimée dans le
règlement ANC no 2020-01 (voir no 3046), l’application de cette doctrine ne paraît plus
possible, sauf évolution future de la doctrine et/ou des textes, le cas échéant (voir no 5011).
En conséquence et en l’absence de dispositions spécifiques prévues par le règlement
ANC no 2020-01, l’opération devrait être traitée désormais selon le principe général de la
comptabilité d’acquisition (voir no 5007).
Cas 2 : Apport de titres de la société consolidante à une entité nouvelle qui devient
la consolidante du même groupe avec diminution du pourcentage d’intérêt sur le
groupe opérationnel En principe et d’un point de vue juridique, lorsqu’une telle opération
ne répond pas aux conditions d’application de la méthode optionnelle (voir no 5401 s.), elle
constitue une acquisition nécessitant la comptabilisation à leur valeur d’entrée, déterminée
Avant Après
A A
IM
100 % 66 %
Groupe Groupe 34 %
consolidé consolidé
Entrée d’un
B
minoritaire
100 %
M M
F1 F2 F1 F2
Compte tenu de ces éléments, l’analyse en substance de l’opération (analyse fondée sur la prédomi-
nance de la substance sur l’apparence du Règl. CRC 99-02 § 300) permettrait de constater que :
– le contrôle ultime du groupe M continue d’être exercé par la holding A ;
– la constitution de la société B contrôlée par la holding A de manière exclusive (IM étant destiné à
rester minoritaire) n’aboutit pas à la création d’un groupe nouveau, mais consiste à intercaler une
nouvelle société holding entre le groupe M et la holding A.
En conséquence, une telle opération pourrait être soit traitée comme une acquisition, soit assimilée
à une opération de restructuration ne constituant pas en substance une acquisition. Dans le second
cas, le nouveau groupe B est alors considéré comme la continuité du groupe préexistant M, avec pour
conséquences pratiques dans les comptes consolidés de B de comptabiliser l’écart entre le coût des
titres M et la valeur nette comptable des actifs et passifs acquis en capitaux propres, sans constater
d’écart d’acquisition.
Toutefois, pour les exercices ouverts à compter du 1er janvier 2021, toute référence explicite au
principe de prédominance de la substance sur l’apparence ayant été supprimée dans le règlement
ANC no 2020-01 (voir no 3046) et en l’absence de dispositions spécifiques prévues par le règlement
ANC no 2020-01, l’opération devrait être traitée désormais selon le principe général de la comptabilité
d’acquisition (voir no 5007), sauf évolution future de la doctrine et/ou des textes, le cas échéant (voir
no 5011).
SECTION II
Prise de contrôle
par une transaction
monétaire unique
A. Importance de la date
de première consolidation
5025 La date de première consolidation revêt une importance capitale puisqu’elle
correspond à la date à compter de laquelle l’entité consolidante doit :
– intégrer dans son compte de résultat consolidé les résultats de l’entité acquise ;
En pratique, si des états financiers n’ont pas été établis à la date de première consolidation,
le groupe peut utiliser :
– une situation provisoire à cette date,
– ou le dernier bilan disponible corrigé des résultats significatifs réalisés entre la date du bilan
et la date de première consolidation et, s’il y a lieu, des distributions de dividendes effectuées
au cours de cette période.
– comptabiliser dans son bilan consolidé les actifs et passifs identifiables acquis à cette
date et tout écart d’acquisition résiduel positif ou négatif qui peut en résulter (avec la
possibilité de modifier cette affectation dans un certain délai, voir no 5118 s.).
B. Détermination de la date
de première consolidation
5030 Le règlement ANC no 2020-01 (art. 211-10) pose clairement le principe selon
lequel, lorsque la prise de contrôle exclusif ou conjoint porte sur une entité antérieurement
non consolidée, la date d’entrée de l’entité acquise dans le périmètre de consolidation
correspond à la date de prise du contrôle.
Lorsque la prise de contrôle est réalisée en une seule transaction, la date de première
consolidation correspond :
– le plus souvent, à la date d’acquisition des titres (voir no 5031) ;
– ou, dans des cas plus rares, à une date différente de celle du transfert des titres (voir
no 5032).
Pour les prises de contrôle par achats successifs de titres, voir no 5220.
Sur la date de première consolidation d’une entité sous influence notable, voir no 5289.
c. Titres acquis dans le cadre d’une OPE La date de transfert de propriété des titres de
la cible correspond à la date (précisée par l’initiateur de l’opération) à laquelle sont réalisées
les inscriptions aux comptes des acheteurs et des vendeurs et les mouvements correspon-
dants des comptes ouverts dans les livres du dépositaire central au nom des teneurs de
compte conservateurs, dans le respect des règles fixées, le cas échéant, par le marché
ou le système multilatéral de négociation concerné (Règl. gén. AMF art. 570-4).
5032 La date de première consolidation peut, dans des cas rares, voire exceptionnels,
être différente de la date d’acquisition des titres, si l’entité peut justifier de la prise de
contrôle avant ou après cette date :
a. Soit par contrat Selon le règlement ANC no 2020-01 (art. 211-10), lorsqu’un contrat
prévoit une date de transfert du contrôle différente de celle du transfert des titres, la date
de première consolidation correspond à la date prévue au contrat.
Toutefois :
– une clause de rétroactivité ne suffit pas à placer le transfert du contrôle à une date
différente de celle du transfert des titres ;
Cette précision du règlement ANC no 2020-01 confirme en particulier la position de l’AMF
(Rapport COB 1993, p. 128 s.) en matière de fusion. Ainsi, la date de première consolidation
d’une entité dont le groupe prend le contrôle par voie de fusion correspond à la date de
réalisation définitive de la fusion (par exemple, la date de l’assemblée générale extraordinaire
ayant approuvé l’opération, voir Mémento Fusions & Acquisitions no 10505). Les mesures de
simplification, qui consistent à retenir dans les comptes consolidés la date d’effet comptable
prévue dans le traité et obligatoirement retenue dans les comptes individuels, ne sont donc
pas admises, dès lors que leur impact est significatif sur les états financiers consolidés.
D’où la nécessité de retraiter, en cas de clause de rétroactivité retenue dans les comptes
individuels de l’absorbante, le résultat intercalaire de la société absorbée (c’est-à-dire, le
résultat enregistré entre la date d’effet rétroactif et la date effective de prise de contrôle).
– une clause contractuelle de transfert du contrôle n’est suffisante que si elle transfère
à la société consolidante « la possibilité d’utiliser ou d’orienter l’utilisation des actifs (de la
cible) de la même façon qu’elle contrôle ses propres actifs » (en ce sens, Bull. CNCC
no 123, septembre 2001, EC 2001-20, p. 469 s.).
b. Soit par des éléments de fait.
La possibilité de justifier un transfert de contrôle à une date différente de celle du transfert des
titres (antérieure ou postérieure à cette date), par des moyens autres qu’un contrat, n’est prévue
de manière explicite par le règlement ANC no 2020-01 (art. 211-12) que pour la définition de la date
de sortie du périmètre (voir no 6522 s.). Toutefois, le règlement ANC no 2020-01 permet implicite-
ment de justifier la date d’entrée par tout autre moyen, les dates d’entrée expressément citées
par le règlement ANC no 2020-01 (art. 211-10) ne l’étant qu’à titre d’illustration.
Tel peut être le cas, par exemple :
– en cas de changement dans les organes de direction ou de surveillance opéré avant la date
de transfert des titres et des droits de vote qui s’y rattachent (Règl. ANC 2020-01 art. 211-12) ;
– en cas de « gel » des droits de vote attachés aux titres acquis, dans l’attente d’une
autorisation des autorités anticoncurrentielles.
leur valeur vénale), majoré de tous les autres coûts directement imputables
à l’acquisition nets de l’économie d’impôt correspondante. Lorsque le
paiement est différé ou étalé, ce coût doit être actualisé si les effets de
l’actualisation sont significatifs.
Art. 231-4 Ajustement de prix Lorsque la convention d’acquisition prévoit
un ajustement du prix d’acquisition dépendant d’un ou de plusieurs
événements, le montant de la correction doit être inclus dans le coût
d’acquisition à la date d’acquisition si cet ajustement est probable et si le
montant peut être mesuré de façon fiable.
Lors de la comptabilisation initiale d’une acquisition, il est en général possible
d’estimer le montant de tout ajustement, même si une incertitude existe,
sans porter atteinte à la fiabilité de l’information. Si ces événements futurs
ne se produisent pas, ou s’il est nécessaire de revoir l’estimation, le coût
d’acquisition est ajusté avec les répercussions correspondantes sur l’écart
d’acquisition.
Le coût d’acquisition doit également être corrigé lorsqu’une éventualité
affectant le montant du prix d’acquisition se résout postérieurement à la date
d’acquisition.
Art. 231-5 Acquisition en monnaies étrangères En cas d’achat de titres en
monnaies étrangères, le taux de conversion utilisé est le taux de change à la
date d’entrée dans le périmètre de consolidation ou, le cas échéant, celui de
la couverture (après correction du report – déport) si celle-ci a été prise avant
l’opération. Les frais engagés pour mettre en place les couvertures sont
également intégrés au coût d’acquisition des titres.
Art. 231-3 Coûts directement imputables Les autres coûts directement
imputables à l’acquisition incluent les droits d’enregistrement, les honoraires
versés aux consultants et experts externes participant à l’opération, à
l’exception des frais d’émission de titres qui sont imputables nets d’impôts
sur les capitaux propres.
Par exemple :
– le prix d’acquisition dont le paiement est différé ou étalé doit être actualisé si les impacts
sont significatifs (voir no 5047) ;
– le prix d’acquisition d’une prise de contrôle par fusion devra être déterminé de manière
extra-comptable, indépendamment des valeurs d’apport et de l’augmentation des capitaux
propres qui en résulte dans les comptes individuels de l’entité absorbante (voir no 5238).
– impose l’incorporation au coût d’acquisition de l’entité des autres coûts directs liés à
l’acquisition (pour leur montant net d’impôt) qui comprennent les droits d’enregistrement
et les honoraires versés aux consultants et experts externes participant à l’opération (Règl.
ANC 2020-01 art. 231-3). Cette obligation peut créer une distorsion avec les comptes
individuels de l’entité détentrice des titres et doit, le cas échéant, donner lieu à retraite-
ment dans les comptes consolidés (voir no 5060).
Remarque Dans les comptes individuels, les frais d’acquisition des titres sont soit comptabi-
lisés en charges, soit incorporés dans le coût d’acquisition des titres (PCG art. 221-1). Dès
lors, une écriture de retraitement est nécessaire au niveau des comptes consolidés pour les
frais d’acquisition qui sont comptabilisés en charges afin de les inclure dans le coût d’acquisi-
tion de l’entité.
Le prix d’acquisition à prendre en compte dans les comptes consolidés est de 649,9 alors que les
titres figurent dans les comptes individuels de l’acquéreur pour 1 000, soit une différence de 350,1.
Le règlement ANC no 2020-01 ne précise pas la contrepartie de la réduction du prix d’acquisition à
comptabiliser dans les comptes consolidés.
A notre avis, cette réduction devrait être opérée par une réduction de même montant, à la date
d’acquisition, de la dette dont le paiement est étalé ou différé (1 000 dans les comptes individuels).
Une charge financière annuelle devra ensuite être constatée au taux de 9 % sur les sommes (actuali-
sées) restant dues avec pour contrepartie une augmentation de la dette. A la fin des 5 ans, la dette
totale sera de 1 000, correspondant à la valeur nominale des liquidités ou équivalents de liquidités à
payer à cette date.
5051 Date de prise en compte Les deux conditions définies au no 5050 sont
généralement remplies dès la date d’acquisition pour les composantes variables du prix
d’acquisition. En effet :
– ces composantes étant certaines dans leur principe, un ajustement du prix est probable ;
– et il est généralement possible, dès la comptabilisation initiale de l’acquisition, d’estimer
le montant de l’ajustement, même si une incertitude existe, sans remettre en cause la
fiabilité de l’information (Règl. ANC 2020-01 art. 231-4).
Ainsi, dans le cas où l’acquéreur doit verser au vendeur un complément de prix égal à un
pourcentage du chiffre d’affaires réalisé par l’entité acquise pendant les trois exercices qui
suivent l’acquisition, il est possible d’estimer ce chiffre d’affaires dès la date d’acquisition et
de le réajuster chaque année en fonction des évolutions constatées (voir no 5052).
Si, dans des cas exceptionnels, aucune estimation fiable de l’ajustement ne peut être
opérée lors de la première consolidation, le coût est ajusté ultérieurement, dès lors que
des informations complémentaires permettent de fiabiliser l’estimation.
5052 Révisions des estimations initiales Lorsque les estimations initiales des
composantes variables du prix d’acquisition, effectuées à la date de première consolida-
tion, doivent être révisées après cette date, ou lorsqu’elles deviennent mesurables de
manière fiable pour la première fois après cette date, le coût d’acquisition doit être corrigé
en conséquence (Règl. ANC 2020-01 art. 231-4).
Ainsi, dans l’exemple des prévisions de chiffre d’affaires (voir no 5051), le coût d’acquisition
initial doit être revu et corrigé chaque année en fonction du chiffre d’affaires effectivement
réalisé et des nouvelles prévisions de chiffre d’affaires pour les exercices suivants.
La correction du coût d’acquisition à la suite d’une révision d’estimations entraîne une
correction de l’écart d’acquisition (Règl. ANC 2020-01 art. 231-4), voir no 5176.
Dans ce cas, la révision des estimations initiales affecte l’écart d’acquisition indépendam-
ment de la date à laquelle elle intervient, le délai d’affectation ne concernant que
l’identification et l’évaluation des actifs et passifs de l’entité acquise (voir no 5119).
Ainsi ces derniers sont, à notre avis, à inclure dans les frais d’acquisition lorsqu’ils sont directe-
ment attribuables à cette acquisition. Cependant, en pratique, ce caractère est difficile à
démontrer et, en conséquence, ces coûts sont généralement comptabilisés en charges de
l’exercice.
Les frais d’acquisition d’une entité comprennent, par exemple, les frais suivants (Règl.
ANC 2020-01 art. 231-3 et avis précité § I et annexe 1) :
– consultants : honoraires relatifs à des conseils de nature comptable, juridique, fiscale,
en stratégie et études de marché, en environnement ou en ressources humaines ;
– banques : honoraires relatifs à des conseils (montage d’opérations, etc.), commissions
d’engagement (à notre avis, celles liées au montage des opérations d’acquisition et non
celles liées au financement lui-même ; voir no 5061-1), garanties de bonne fin de
l’opération ;
– formalités légales et dépenses liées : prospectus, frais d’impression, redevances des
autorités régulatrices et entreprises de marché, droits d’enregistrement ;
– couverture de change : frais engagés pour mettre en place, avant la date d’acquisition,
les couvertures de change liées à des acquisitions libellées en monnaies étrangères (voir
no 5058) ;
– communication et publicité : coûts de la campagne publicitaire (journaux, TV, radio…),
frais d’impression, organisation des réunions d’information, commissions de l’agence de
communication financière et achats d’espaces, etc.
Conscient de la difficulté d’établir le lien direct des frais engagés avec l’opération considérée,
le Comité d’urgence considère qu’une analyse au cas par cas sera nécessaire pour certaines
dépenses, notamment pour les coûts de communication et de publicité : en particulier, la
publicité devra intervenir entre la date de lancement de l’opération et celle de la fin de
l’opération et la nature du message devra se rapporter explicitement à l’opération financière
concernée.
2000-D précité) ne contredit pas cette affirmation ; en effet, les commissions visées par le
Comité d’urgence sont liées au montage des opérations d’acquisition et non à leur finance-
ment (lettre du 17 septembre 2001 de la CNCC, interrogée par nos soins).
5062 Les coûts directs liés à l’acquisition doivent être incorporés au coût d’acquisition
pour leur montant net de l’économie d’impôt correspondante (Règl. ANC 2020-01
art. 231-2).
En l’absence de précision du règlement ANC no 2020-01 sur la notion « d’économie
d’impôt correspondante », il y a lieu, à notre avis, de se reporter à l’avis CU CNC no 2000-D
du 21 décembre 2000.
Cet avis précise, en effet, le traitement comptable des coûts d’acquisition et des coûts
d’émission et, en particulier (annexe 2), la détermination du montant d’impôt à retraiter à la
fois dans les comptes individuels et dans les comptes consolidés (confirmant notamment
l’obligation d’inclure les coûts directement liés à l’acquisition dans le coût d’acquisition des
titres). Les dispositions relatives aux coûts directement imputables de l’ancien règlement CRC
no 99-02 (§ 210) étant reprises à l’identique par le règlement ANC no 2020-01 (art. 231-3), il
est, à notre avis, toujours possible de s’y référer, cet avis pouvant être considéré comme un
texte interprétatif de l’ancien règlement CRC no 99-02.
En substance, il résulte de cet avis que le montant d’impôt à imputer sur le coût d’acquisi-
tion des titres (ou, le cas échéant, sur la prime d’émission en ce qui concerne les frais
d’émission de titres de l’acquéreur, voir no 5061-2) doit être déterminé de manière à
maintenir le taux d’impôt apparent au compte de résultat inchangé avant et après
comptabilisation des coûts liés à l’acquisition.
Le taux d’impôt apparent correspond au rapport existant entre, d’une part, la charge totale
d’impôt (impôts exigibles et différés) et, d’autre part, le résultat comptable avant impôt.
Remarque – Traitement des frais d’acquisition de titres dans les comptes individuels et règles
de déduction fiscale (pour plus de détails, voir Mémento Comptable no 35620) Dans les comptes
individuels, ces frais sont soit inclus dans le coût d’acquisition des titres acquis, soit comptabilisés en
charges.
Fiscalement, les frais d’acquisition des titres de participation (au sens fiscal, voir Mémento Comptable
no 35620) sont obligatoirement incorporés au prix de revient des titres et amortis sur 5 ans à compter
de la date d’acquisition des titres.
En conséquence, pour bénéficier de la déductibilité sur 5 ans de ces frais :
– lorsque les frais d’acquisition sont comptabilisés dans le coût d’acquisition des titres, un amortisse-
ment dérogatoire doit être doté à hauteur de 1/5 des frais ;
– lorsque les frais sont comptabilisés en charges, un retraitement extra-comptable doit être opéré.
En pratique, il y a donc lieu de distinguer deux cas de figure pour l’application de ce
principe général, à savoir lorsque les coûts liés à l’acquisition sont :
– totalement déduits du résultat fiscal de l’exercice d’acquisition (voir no 5063) ;
– non déduits du résultat fiscal de l’exercice d’acquisition (voir no 5063-1).
5063 Les coûts liés à l’acquisition qui ont été déduits du résultat fiscal de l’exercice
d’acquisition doivent être incorporés, dans les comptes consolidés, au coût d’acquisition
des titres pour leur montant brut diminué de l’économie d’impôt exigible effectivement
réalisée grâce à la déduction fiscale immédiate de ces coûts.
Sur les conditions de déduction fiscale des frais d’acquisition des titres en France, voir no 5062.
Et ce, par analogie avec le traitement préconisé par l’avis CU CNC no 2000-D du
21 décembre 2000 pour les frais d’émission imputés sur la prime d’émission. En effet :
a. selon cet avis (§ II.11 et annexe 2), lorsque les frais d’émission sont imputés sur la prime
d’émission dans les comptes individuels et sont totalement déduits du résultat fiscal de
l’exercice, le montant imputé sur la prime d’émission correspond, dans les comptes individuels
comme dans les comptes consolidés, au montant brut des frais d’émission diminué de
l’économie d’impôt exigible effectivement réalisée (ce qui permet effectivement de maintenir
le taux d’impôt apparent inchangé avant et après la comptabilisation de ces frais) ;
b. bien que ce principe ne soit énoncé de manière explicite par l’avis du CU CNC précité
que pour les frais d’émission déduits fiscalement et imputés, dans les comptes individuels,
sur la prime d’émission (pour leur montant net d’impôt), il s’applique également, à notre
avis, mutatis mutandis, à tous les coûts liés à l’acquisition qui doivent être inclus, dans
les comptes consolidés, dans le coût d’acquisition des titres (voir no 5060) pour leur
montant net d’impôt.
Les retraitements de consolidation dépendent du traitement comptable retenu dans les comptes
individuels.
a. Les frais d’acquisition ont été comptabilisés en charges Dans ce cas, ils doivent être intégrés dans
le coût d’acquisition des titres dans les comptes consolidés, en débitant le compte « Titres » par le crédit
d’un compte de charge pour leur montant de 150. En outre, un IDA de 40 (150 × 33,1/3 % × 4/5) doit
être comptabilisé (les 10 d’impôt exigible l’année de l’acquisition étant comptabilisés dans les comptes
sociaux, ils ne devraient pas faire l’objet d’un retraitement).
En effet, à cette date, il existe une différence temporaire, résultant d’une opération passée
– l’acquisition des titres – aux conséquences fiscales positives pour l’entité – via la déduction
fiscale échelonnée des frais d’acquisition.
L’IDA comptabilisé initialement devra être repris sur les quatre exercices suivants, afin de
neutraliser l’économie d’impôt exigible constatée dans les comptes sociaux.
b. Les frais d’acquisition ont été comptabilisés dans le coût d’acquisition des titres et ont donc
fait l’objet d’un amortissement dérogatoire pour assurer leur déduction fiscale sur 5 ans Dans
ce cas (comme dans la situation précédente, voir a. ci-avant), un IDA de 40 (150 × 33,1/3 % × 4/5)
doit, à notre avis, être comptabilisé à l’entrée de la filiale dans le périmètre de consolidation. En outre,
pendant les quatre ans suivant l’acquisition des titres, les amortissements dérogatoires comptabilisés
dans les comptes individuels devront être repris dans les comptes consolidés.
Cette annulation donne généralement lieu à la constatation d’un IDP. Cependant, au cas
d’espèce, la reprise d’amortissements dérogatoires ne sera jamais taxée (voir Mémento
Comptable no 36770) ; aucun IDP ne sera donc à constater.
B. Critères d’identification
des actifs et passifs acquis
1. Critères généraux d’identification
des actifs et passifs acquis
5 0 7 5 Extrait du règlement ANC no 2020-01
Art. 231-7 (en partie) Identification des actifs et passifs et éléments de
hors bilan Les actifs, et passifs identifiables de l’entité acquise, y compris
les éléments incorporels, sont des éléments susceptibles d’être évalués
séparément dans des conditions permettant un suivi de leur valeur.
Pour être comptabilisés, les actifs et passifs identifiables doivent répondre
aux définitions prévues par les règlements de l’Autorité des normes
comptables relatifs aux comptes individuels.
Ce principe peut aboutir à la comptabilisation, par l’entité consolidante, de
certains actifs et passifs que l’entité acquise n’avait pas précédemment
comptabilisés dans ses comptes individuels.
5081 Les critères d’identification des éléments incorporels sont identiques à ceux
applicables dans les comptes individuels.
L’article 231-7 du règlement ANC no 2020-01 vise à assurer la cohérence entre les règles
de reconnaissance des actifs incorporels dans les comptes individuels et consolidés.
Ainsi, un actif incorporel doit être reconnu lors d’un regroupement d’entreprises
séparément de l’écart d’acquisition :
a. s’il est identifiable, notamment (PCG art. 211-5) :
– s’il est séparable des activités de l’entité, c’est-à-dire susceptible d’être vendu, transféré,
loué ou échangé de manière isolée ou avec un contrat, un autre actif ou passif ;
– ou bien s’il résulte d’un droit légal ou contractuel, même si ce droit n’est pas transférable
ou séparable de l’entité ou des autres droits et obligations.
b. s’il répond aux critères généraux de comptabilisation d’un actif (PCG art. 212-1), à
savoir :
– s’il est probable que l’entité bénéficiera des avantages économiques futurs ;
– et sa valeur peut être évaluée avec une fiabilité suffisante.
En particulier, doivent être identifiés certains éléments du fonds de commerce de l’entité
acquise susceptibles d’être évalués de manière fiable. Il peut s’agir notamment des
portefeuilles de relations contractuelles avec la clientèle (Règl. ANC 2020-01 art. 231-7).
Les actifs incorporels non identifiables ou non évaluables de manière fiable sont inclus
dans l’écart d’acquisition (Avis CNC no 2005-10 du 20-10-2005).
Remarque Pour les exercices ouverts depuis le 1er janvier 2016, les parts de marché ne
peuvent plus être identifiées séparément à l’actif lors d’un regroupement d’entreprises. En
effet, les parts de marché n’étant pas séparables des activités de l’entité acquise et ne
résultant pas de droits légaux ou contractuels, elles ne répondent pas au critère d’actif
identifiable défini par le PCG (art. 211-5) et repris dans le règlement ANC no 2020-01
(art. 231-7).
Principe général
négatif, cet écart devra alors être repris en résultat au moment de la constitution ultérieure
des provisions correspondantes (lorsque les conditions générales seront remplies) ou au
moment de la comptabilisation effective des coûts correspondants (voir no 5206). Dans ce
cas, l’impact sur le résultat consolidé futur est le même que si les coûts de restructuration
avaient donné lieu à comptabilisation d’un passif identifiable.
Si au contraire, l’écart d’acquisition demeure positif malgré la non-comptabilisation d’une
provision pour restructuration, les coûts de restructuration ne répondant pas aux conditions
de comptabilisation d’un passif identifiable auront un impact ultérieur sur le résultat consolidé
sans compensation possible avec une quelconque reprise de provision ou d’écart d’acquisition
négatif.
5087-3 Annonce aux tiers concernés Le règlement ANC no 2020-01 renvoie aux
dispositions générales en la matière. Ainsi, l’annonce devra être considérée comme
publique si les tiers concernés sont fondés à anticiper la mise en œuvre de la restruc-
turation (existence d’un passif tel que défini par l’avis CNC no 2000-01 du 20-4-2000),
c’est-à-dire lorsque l’entité (Avis précité, § 5.12.4) :
– a commencé à mettre en œuvre le plan de restructuration ;
Tel peut être le cas, par exemple, si l’entité a entrepris un démantèlement d’usine ou conclu
un accord de cession d’actifs (exemples fournis par l’avis CNC précité), ou si elle a conclu un
ou plusieurs accords parmi un ensemble de mesures comprises dans le plan de restructu-
ration.
– ou a annoncé les principales caractéristiques du plan aux personnes concernées.
Selon l’avis CNC précité, l’annonce aux tiers concernés n’est pas nécessairement individuelle.
Une annonce publique ou, s’agissant des salariés, à leurs représentants est suffisante si :
– elle comporte suffisamment de détails sur les principales caractéristiques du plan ;
– celui-ci est communiqué à toutes les personnes concernées ;
– et si la mise en œuvre du plan est programmée pour s’achever dans un délai rendant
improbable sa modification.
Pour plus de détails concernant la notion d’annonce publique, voir Mémento Comptable
no 17415.
aux employés de l’acquéreur) Le traitement de ces éléments n’est pas précisé par le
règlement ANC no 2020-01. A notre avis, et en pratique, l’impact de ces amendements
devrait être comptabilisé comme un passif identifiable acquis (en contrepartie de l’écart
d’acquisition), conformément au principe général selon lequel l’évaluation des passifs de
l’entité acquise doit tenir compte de tous les risques et charges identifiés à la date
d’acquisition et des intentions de l’acquéreur.
b. Amendements des régimes de l’entité acquise constitutifs d’une condition au
regroupement d’entreprises (par exemple, amélioration des régimes imposée par le
vendeur) Le traitement est, à notre avis, identique à celui décrit ci-avant.
Le traitement de ces éléments n’est pas précisé spécifiquement par le règlement ANC
no 2020-01. Toutefois, à notre avis, ces obligations implicites constituent un passif
identifiable acquis (en contrepartie de l’écart d’acquisition), conformément au principe
général selon lequel l’évaluation des passifs de l’entité acquise doit tenir compte de tous
les risques et charges identifiés à la date d’acquisition (voir no 5086) et des intentions de
l’acquéreur.
Cette disposition du règlement ANC no 2020-01 est conforme à celles de l’avis CNC
no 2000-01 (§ 1.3.3) qui précise que les pertes d’exploitation futures, parce qu’elles ne
résultent pas d’une obligation envers un tiers, ne répondent pas à la définition d’un passif et
ne peuvent donc pas être provisionnées, sauf lorsqu’elles concernent des contrats en cours.
A noter toutefois que :
– comme pour les coûts de restructuration, la non-constitution de provisions pour pertes
d’exploitation futures peut être sans impact sur les résultats consolidés futurs lorsque ces
pertes sont implicitement comprises dans un écart d’acquisition négatif (voir no 5087 et
5206) ;
– les actifs (immobilisations, stocks, etc.) affectés à des activités déficitaires de l’entité
acquise qui sont destinées à être poursuivies doivent être évalués à la valeur d’entrée telle
que définie par le règlement ANC no 2020-01, celle-ci devant notamment tenir compte de
l’utilisation envisagée par l’acquéreur (voir no 5116 s.).
Ainsi, en pratique, les pertes d’exploitation futures peuvent être prises en compte, en tout ou
partie, lors de la détermination de la valeur d’entrée des actifs destinés à être conservés.
En revanche, elles ne peuvent donner lieu à comptabilisation d’un passif pour le solde non
affecté.
5091 Secteurs complets d’activité devant être cédés ou arrêtés Les pertes
d’exploitation prévues à la date d’acquisition et portant sur des secteurs complets
d’activité destinés à être cédés ou arrêtés ne peuvent pas être prises en compte en tant
que passifs de l’entité acquise lors d’un regroupement, sauf lorsque ces pertes portent
sur des contrats en cours à la date d’acquisition.
Le traitement des pertes d’exploitation futures des secteurs d’activité destinés à être
cédés ou arrêtés est donc identique à celui des activités devant être poursuivies (voir
no 5090).
5093 Les écarts d’acquisition figurant au bilan consolidé de l’entité acquise, lorsque
celle-ci détient des participations consolidées, ne constituent pas un actif identifiable (Règl.
ANC 2020-01 art. 231-7 IR4).
La reprise des écarts d’acquisition, tout comme celle des écarts d’évaluation, constatés
antérieurement dans les comptes consolidés de l’entité acquise au titre de ses filiales et
participations consolidées n’a ainsi aucun caractère systématique. Les actifs et les passifs
acquis doivent, en effet, être revus en fonction des critères d’identification et de détermination
de la valeur d’entrée des actifs et passifs identifiables de l’entité acquise et de ses filiales et
participations consolidées, appliqués à la date de première consolidation.
Cette disposition résulte de la définition même de l’écart d’acquisition, qui constitue la
différence résiduelle après comptabilisation séparée de tous les actifs et passifs
identifiables de l’entité acquise et de ses filiales et participations consolidées.
5094 Les écarts de conversion actifs ou passifs figurant au bilan de l’entité acquise ne
constituent pas des actifs et passifs identifiables (Règl. ANC 2020-01 art. 231-7 IR4). En
conséquence, à notre avis, la provision constituée par l’entité acquise pour « couvrir »
l’écart de conversion actif ne constitue pas non plus un passif identifiable.
Les éléments d’actif ou de passif identifiables libellés en monnaies étrangères sont en effet
retenus, comme tous les autres actifs et passifs identifiables, pour leur valeur d’entrée qui
tient compte, à notre avis, des taux de change en vigueur à la date d’acquisition.
Subvention d’investissement
5097 Les actifs éventuels sont exclus, à notre avis, des actifs identifiables acquis car
ils ne répondent pas à la définition des actifs selon le PCG et ne font l’objet d’aucune
disposition spécifique dérogatoire dans le règlement ANC no 2020-01.
5098 De même, les passifs éventuels sont exclus des passifs identifiables acquis
car ne répondant pas à la définition des passifs selon le PCG (voir Mémento Comptable
no 52520).
Fonds commercial
5099 Le fonds commercial, tel que défini par le PCG (art. 942-20) – c’est-à-dire
l’ensemble des « éléments incorporels qui ne font pas l’objet d’une évaluation et d’une
comptabilisation séparées au bilan et qui concourent au maintien ou au développement du
potentiel d’activité de l’entreprise » –, ne répond clairement pas, compte tenu de cette
définition, aux critères d’identification.
Remarque L’assimilation aux écarts d’acquisition des fonds commerciaux correspondant à
un solde résiduel a été confirmée par les bulletins CNCC no 123, septembre 2001, EC 2001-16,
p. 465 s. ; no 139, septembre 2005, EC 2005-34, p. 503 s. ; no 167, juillet 2012, EC 2012-07-02,
p. 632 s. et no 171, septembre 2013, EC 2012-65, p. 577.
En outre, tout « fonds de commerce acquis » représentatif d’une activité et comptabilisé
dans les comptes consolidés selon la méthode générale de la comptabilité d’acquisition
(voir no 5007) doit faire l’objet d’une analyse afin d’apprécier si ses composantes
répondent aux critères d’identification définis par le règlement ANC no 2020-01 (voir
no 5076 s.). Si tel est le cas, ces composantes doivent être comptabilisées séparément
(Règl. ANC 2020-01 art. 231-7). Dans le cas contraire, elles constituent un élément indisso-
ciable du fonds commercial qui fait partie intégrante de l’écart d’acquisition.
Remarques :
1. Si des autorisations administratives sont nécessaires à l’exploitation du fonds
commercial, celles-ci pourront être comptabilisées de manière séparée, puisqu’il s’agit d’actifs
incorporels identifiables du fait de la protection juridique qu’elles représentent (Bull. CNCC
no 167, juillet 2012, EC 2012-07-02, p. 632 s.).
2. Le droit au bail d’un magasin inclus dans un fonds de commerce constitue une immobilisa-
tion incorporelle identifiable qui doit être inscrite dans les comptes consolidés à l’occasion
d’un regroupement d’entités (Bull. CNCC no 139, septembre 2005, EC 2005-34, p. 503 s.).
Ce droit au bail doit, sauf cas particulier, donner lieu à la constatation d’un impôt différé
(Bull. CNCC précité), voir no 3658.
C. Evaluation et comptabilisation
des actifs et passifs identifiables
1. Principes généraux de détermination des valeurs
d’entrée des actifs et passifs identifiables acquis
Principes généraux
5116 La valeur d’entrée des actifs et passifs identifiables doit être déterminée en respectant
les principes généraux suivants (Règl. ANC 2020-01 art. 231-8, 231-9, 231-12 et 232-1).
a. Prise en compte de la situation existant à la date de première consolidation (voir
no 5118 s.).
b. Prise en compte de l’utilisation prévue par l’entité consolidante (voir no 5123 s.).
c. Non-prise en compte des méthodes comptables du groupe La détermination des
valeurs d’entrée est effectuée en retenant des méthodes d’évaluation qui peuvent être
différentes des méthodes comptables habituellement utilisées par le groupe (actualisation,
par exemple).
Art. 232-6 (en partie) Suivi ultérieur des valeurs d’entrée – Cas général
Les valeurs d’entrée qui se révèlent injustifiées par suite d’une erreur (et non
par suite d’un changement d’estimation) lors de la première consolidation
doivent être corrigées, avec pour contrepartie, une modification rétroactive
de l’écart d’acquisition.
5120
Remarque préliminaire Les développements ci-après s’appliquent aussi bien à l’ajustement
des valeurs des actifs et des passifs identifiés qu’à la comptabilisation d’actifs ou de passifs
additionnels (voir no 5119).
Modification de l’estimation réalisée dans le délai d’affectation Selon le
règlement ANC no 2020-01 (art. 231-10), lorsque, postérieurement à la date de première
consolidation mais avant la fin du délai d’affectation, de nouveaux éléments d’information
aboutissent à de nouvelles estimations de la valeur initialement attribuée à un actif ou
passif identifiable, la valeur d’entrée de cet élément doit être modifiée et l’écart d’acquisi-
tion doit être corrigé en conséquence (voir no 5177).
En particulier (Règl. ANC 2020-01 art. 231-10 IR3), la réalisation, à l’intérieur du délai
d’affectation, de plus ou moins-values sur les éléments identifiés lors de la première
consolidation ou l’utilisation effective de provisions constatées à cette date pourraient
indiquer que les valeurs d’entrée de ces éléments ont été mal évaluées à la date d’acquisi-
tion, par exemple en raison d’un manque d’information.
A l’inverse, il reste possible de démontrer dans certains cas (exceptionnels selon l’AMF, voir
ci-après) que les plus ou moins-values réalisées à l’intérieur du délai d’affectation sont
générées par un événement postérieur à la date d’acquisition et indépendant de cette
acquisition, auquel cas elles contribuent au résultat consolidé et l’écart d’acquisition n’est
pas modifié.
Cette faculté, introduite par l’ancien règlement CRC no 99-02 et reprise par le règlement
ANC no 2020-01, a fait l’objet d’une interprétation très stricte par l’AMF (Rapport COB
1997, p. 74), publiée après la parution de l’avis no 97-B du Comité d’urgence du CNC relatif
aux traitements postérieurs à la première consolidation des variations constatées sur les
valeurs attribuées aux éléments d’actif et de passif lors de l’entrée d’une filiale dans le
groupe. Afin d’éviter les abus, l’AMF avait, en effet, clairement indiqué que :
– les cas où les plus ou moins-values réalisées pendant le délai d’affectation pourraient
contribuer aux résultats consolidés devaient être exceptionnels ;
– ces cas ne pouvaient se justifier que lorsque les valeurs d’entrée se réfèrent à des
valeurs de marché incontestables, telles que les cours de bourse pour les titres de
placement ou la valeur de marché pour les immeubles.
Ce qui implique que :
– si les valeurs d’entrée ont été évaluées par référence à des critères autres que celui de la
valeur de marché, les plus ou moins-values sont réputées traduire une mauvaise appréciation
des valeurs d’entrée et doivent entraîner une correction de l’écart d’acquisition ;
– les possibilités de constater en résultat les « bonnes affaires » réalisées dans le délai
d’affectation par l’entité acquéreuse sur des éléments pour lesquels l’existence d’une valeur
de marché est discutable, faute d’un marché actif, sont très limitées. Par exemple, après son
acquisition, l’entité acquéreuse peut se voir proposer par un acheteur un prix attractif pour une
branche d’activité considérée par elle comme non stratégique et marginale dans la négociation
globale de son acquisition. Dans le cas d’une cession de cette branche d’activité durant le
délai d’affectation, l’inscription en résultat de la plus-value réalisée pourrait paraître justifiée si
l’entité acquéreuse n’avait nullement l’intention, à la date d’acquisition, de la vendre. Mais la
position de l’AMF risque de l’interdire faute de pouvoir démontrer que l’évaluation de la
branche cédée reposait sur une valeur de marché incontestable.
D’où l’intérêt pour les entités :
– de justifier au maximum l’évaluation des actifs et passifs lors de la première consolida-
tion par référence à des données externes, telles que celles fournies par des études
indépendantes ;
– de documenter clairement leurs intentions en matière de conservation ou de cession
des actifs ou branches d’activité, afin que leur valorisation à la date de première consolida-
tion ne puisse pas être remise en cause si une cession intervenait pendant le délai
d’affectation.
5121
Remarque préliminaire Les développements ci-après s’appliquent aussi bien à l’ajustement
des valeurs des actifs et des passifs identifiés qu’à la comptabilisation d’actifs ou de passifs
additionnels (voir no 5119).
Modification des estimations après le délai d’affectation Au-delà du délai
d’affectation, les plus ou moins-values, ainsi que les dotations ou les reprises de provisions
constatées par rapport aux valeurs attribuées lors de la première consolidation contribuent
au résultat consolidé sans que l’écart d’acquisition en soit affecté.
Ce principe, qui permet d’éviter la remise en cause de l’écart d’acquisition au-delà du
délai d’affectation, comporte toutefois une seule exception portant sur les corrections
d’erreurs (Règl. ANC 2020-01 art. 232-6).
En effet, en cas de correction d’erreur, il ne s’agit pas d’un changement d’estimation (voir
no 5180 s.).
5123 Principe Le règlement ANC no 2020-01 (art. 232-1) définit la valeur d’entrée
comme :
– le prix que l’entité acquéreuse aurait accepté de payer si elle avait acquis les actifs et
les passifs identifiés séparément,
– en tenant compte (pour un actif) de l’utilisation envisagée par l’acquéreur.
L’ancien règlement CRC no 99-02 (abrogé et remplacé par le Règl. ANC 2020-01 pour les
exercices ouverts à compter du 1er janvier 2021) définissait la valeur d’entrée en opérant une
distinction entre :
– les biens non destinés à l’exploitation, c’est-à-dire les actifs destinés à être cédés à brève
échéance ou les actifs non nécessaires à l’exploitation ; et
– les biens destinés à l’exploitation.
Le règlement ANC no 2020-01 instaure une définition unique de la valeur d’entrée, sans
reprendre cette distinction. La valeur d’entrée ainsi définie (similaire à celle du Règl.
CRC 99-02 pour les biens destinés à l’exploitation) ne devrait pas avoir, à notre avis, de
conséquences pratiques notables. En effet, la prise en compte, dans la définition, de l’utilisa-
tion envisagée par l’acquéreur permet de déterminer la valeur d’entrée quelle que soit la
destination du bien.
Le règlement ANC no 2020-01 n’a repris (en commentaires infraréglementaires) que quelques
précisions de l’ancien règlement CRC no 99-02 (voir no 5131 s.).
5125 Valeur d’entrée des actifs destinés à être cédés La valeur d’entrée des
actifs destinés à être cédés est déterminée sur la base du prix de cession probable minoré
des frais de cession (Règl. ANC 2020-01 art. 232-1 IR3).
Les frais de cession correspondent aux coûts additionnels directs, tels que les frais de
transferts légaux ou notariés et les frais engagés pour permettre de conclure l’opération.
Remarques :
1. Lorsque les actifs destinés à être cédés ne génèrent aucun revenu pendant la période de
détention résiduelle estimée, leur valeur d’entrée à la date d’acquisition devrait, à notre avis,
être actualisée si l’impact est significatif.
Tel peut être le cas, par exemple, d’un terrain non utilisé dont la cession, décidée par
l’acquéreur, ne pourra être réalisée, pour des raisons administratives, que dans deux ans.
Dans ce cas, la valeur d’entrée à la date d’acquisition et, le cas échéant, les frais de cession
restant à engager devraient être actualisés pour tenir compte de la période « de portage » de
deux ans.
2. En l’absence de précision du règlement ANC no 2020-01, l’intention de céder devrait, à
notre avis, être appréciée de la manière suivante :
– il est probable, dès la date d’acquisition, que ces biens ou groupes de biens seront cédés, et
cette probabilité est documentée par des éléments de preuve tangibles (voir no 5120). La
probabilité de cession peut être démontrée, à notre avis, par des clauses spécifiques du contrat
d’acquisition, par des négociations ou études de plans de cession en cours à la date d’acquisi-
tion, par les modalités de détermination du prix d’acquisition, etc. ; elle peut également être
démontrée, à notre avis, par l’analyse commentée, en annexe des comptes consolidés, des
mouvements d’immobilisations intervenus au cours de l’exercice d’acquisition, cette analyse
(requise par art. 282-19 du Règl. ANC 2020-01 ; voir no 7481) mentionnant alors clairement la
valeur approximative des immobilisations acquises et destinées à être cédées ;
– il est probable, dès la date d’acquisition, que la cession intervienne à brève échéance,
c’est-à-dire généralement au cours d’une durée de douze mois (en ce sens, la note de
présentation de l’avis CNC no 2005-10 relatif à l’actualisation du Règl. CRC 99-02).
3. Sur le cas des secteurs complets d’activité destinés à être cédés ou arrêtés, voir no 5091.
Immobilisations incorporelles
5131 La valeur d’entrée des immobilisations incorporelles correspond, à notre avis (en
ce sens, l’ancien Règl. CRC 99-02 § 21122) :
– à leur valeur de marché, lorsqu’il existe un marché actif pour des biens similaires ; ou
– en l’absence de marché actif, à leur valeur d’utilité déterminée par référence à la
pratique du secteur.
Remarques :
1. Cas particulier d’un portefeuille de contrats Si l’existence d’un marché actif est écartée aux
motifs que la fréquence et le volume de transactions ne fournissent pas de manière continue des
informations précises sur les prix des relations contractuelles avec les clients, cette valeur d’utilité
peut être déterminée selon la méthode d’évaluation des comparables, dès lors que cette méthode
fait référence dans le secteur concerné et que les comparables portent sur le même actif. La
méthode des comparables est fondée sur le prix auquel ont été conclues récemment d’autres
transactions portant sur des actifs similaires, se présentant dans des conditions équivalentes, et
effectuées dans un délai raisonnable entre professionnels correctement informés du même
secteur d’activité et de la même zone géographique. Elle suppose d’avoir accès aux informations
fiables sur le prix de transactions suffisamment nombreuses servant de référence.
Toutefois, dans le cadre de bonnes pratiques d’évaluation, les groupes peuvent adopter une
approche multicritère pour conforter la valeur obtenue par la méthode des comparables et dans
ce cadre utiliser la méthode du surprofit (« excess earnings ») ou toute autre méthode pertinente.
La méthode du surprofit consiste à considérer que la valeur de l’actif incorporel évalué ne générant
pas de flux de trésorerie indépendants correspond à la valeur actualisée des flux générés par le
groupe d’actifs dont il relève, déduction faite de la rémunération des autres actifs (incorporels,
corporels, besoin en fonds de roulement…) mis en œuvre. Cette méthode revient à évaluer l’actif
incorporel concerné (par exemple, les relations contractuelles avec les clients), comme si les
autres actifs étaient loués (en ce sens, Bull. CNCC no 194, juin 2019, EC 2018-36 p. 378).
2. Cas particulier des frais de développement Le règlement ANC no 2020-01 ne précise pas
comment déterminer la valeur d’entrée des frais de développement qui sera comptabilisée
séparément à l’actif et amortie. A notre avis, il convient de retenir les flux de trésorerie futurs
actualisés, ou toute autre méthode d’évaluation spécifique au secteur d’activité concerné.
Intérêt (a) 6,89 (1) 6,17 5,38 4,53 3,62 2,63 1,56
Remboursement
9,11 9,83 10,62 11,47 12,38 13,37 14,44 5,00
capital (b)
Loyer (c) = (a) + (b) 16,00 16,00 16,00 16,00 16,00 16,00 16,00 5,00
Capital restant dû 77,11 (2) 67,28 56,66 45,19 32,81 19,44 5,00
Amortissement (d) 5,25 (3) 5,25 5,25 5,25 5,25 5,25 5,25
Charge de l’exercice
12,14 11,42 10,63 9,78 8,87 7,88 6,81
(a) + (d)
VNC du bien 99,75 (4) 94,5 89,25 84 78,75 73,5 68,25 68,25
(1) Charge d’intérêt annuelle au taux de 8 % sur les sommes restant dues, soit 86,22 × 8 % pour le
premier exercice
(2) Capital restant dû N+3 = 86,22 (capital restant dû à la date d’acquisition, voir détail du calcul
au 2. ci-avant) – 9,11 (remboursement du capital au titre du premier exercice)
(3) 105 (valeur du bien à la date d’acquisition) / 20 (durée d’amortissement résiduelle à la date
d’acquisition)
(4) 105 (valeur du bien au 1/01/N+3) – 5,25 (amortissement annuel)
Ce traitement aboutit, au moment de la levée de l’option d’achat (fin N+9), à une immobilisation
corporelle dont la valeur nette comptable s’élève à 68,25 (105 × 13/20). Cette immobilisation devra
faire l’objet d’un amortissement sur la durée de vie résiduelle soit 13 ans (5,25 par an, comme
auparavant) ; voir 4.b. ci-après.
4. Ecritures à enregistrer
a. Durant la période de location, il convient de constater chaque année, dans les comptes
consolidés, une annulation partielle du loyer constaté dans les comptes individuels, égale
à la différence entre :
– la charge constatée dans les comptes individuels (loyer effectif) ;
– et la charge constatée dans les comptes consolidés, c’est-à-dire la somme de la charge
d’intérêt et de la dotation aux amortissements.
Par exemple à fin N+3, il convient de passer l’écriture suivante :
b. La levée de l’option fin N+9 se traduira, dans les comptes individuels de la filiale, par
un actif corporel de 5.
Dans les comptes consolidés, l’actif à la date de levée de l’option s’élèvera à 68,25.
c. De la date de levée de l’option (fin N+9) à fin N+22 (fin de la durée de vie de l’immobilisa-
tion), le groupe devra constater, chaque année dans ses comptes consolidés, un
complément d’amortissement des immobilisations corporelles égal à la différence entre :
– la dotation de 5,25 ;
– et l’amortissement comptabilisé dans les comptes individuels.
Immobilisations corporelles
5141 A notre avis, il convient de distinguer (en ce sens également, l’ancien Règl. CRC
99-02 § 21122) :
– d’une part, les biens banalisés par exemple, les terrains et les constructions non
industriels, qui sont évalués à leur valeur de marché ; et
– d’autre part, les biens spécifiques affectés à l’exploitation, qui sont évalués à leur
valeur de remplacement nette.
La valeur de remplacement nette correspond à la valeur d’un bien neuf équivalent, déterminée
en fonction de l’usage que l’acquéreur compte faire du bien en question, déduction faite des
amortissements cumulés théoriques qui résultent de la durée de vie utile écoulée, estimée,
à notre avis, à la date d’acquisition.
Comme indiqué au no 5163-2, cette valeur nette de remplacement constitue la nouvelle valeur
brute du bien et sert de base au calcul des amortissements ultérieurs de ce bien, selon les
méthodes en vigueur dans le groupe, sur sa durée de vie utile résiduelle estimée à la date
d’acquisition (tout comme la durée de vie utile écoulée utilisée pour la détermination de la
valeur de remplacement nette).
5143 Conformément au principe général, les titres acquis doivent être évalués en fonction
de leur utilité pour l’entité consolidante (voir no 5123). Il convient, en conséquence, de
distinguer :
– les titres d’entités consolidées par intégration globale, proportionnelle ou par mise en
équivalence, qui ne sont pas évalués directement mais au travers des actifs et passifs
identifiables des filiales et participations qu’ils représentent ;
Ainsi :
– les actifs et passifs de ces filiales et participations doivent être identifiés et évalués à leur
valeur d’entrée, conformément aux principes énoncés aux no 5070 à 5159 et indépendam-
ment de leur valeur nette comptable dans les comptes consolidés du groupe cible acquis ;
les éventuels écarts d’évaluation antérieurement constatés par ce dernier lors de l’acquisition
de ses filiales et participations sont donc ajustés à la date d’acquisition et de nouveaux écarts
d’évaluation sont dégagés ;
– l’écart d’acquisition global dégagé au titre de la prise de contrôle du groupe cible doit ensuite
être réparti entre les entités et/ou activités le composant (voir no 5171 s.).
– et les titres non consolidés, qui sont évalués, à notre avis, à leur valeur de marché.
Pour déterminer cette valeur de marché, les précisions fournies à cet effet par l’ancien
règlement CRC no 99-02 (§ 21122) pourraient s’avérer utiles, à notre avis :
– la valeur de marché des titres cotés correspond généralement à leur cours de bourse à la
date d’acquisition, ou à la moyenne pondérée des cours constatés sur une période suffisam-
ment longue pour atténuer l’effet des fortes variations ponctuelles ;
– la valeur d’utilité des titres non cotés peut être déterminée par référence aux multiples
de cash-flows ou de résultats observés dans les entités du secteur comparables notamment
par leurs perspectives de croissance.
5145 Selon le règlement ANC no 2020-01 (art. 232-1 IR4), la valeur d’entrée des stocks
de produits finis et en-cours de production doit être déterminée de manière à ce que
seules les marges normales de l’activité de production et de commercialisation restant
à effectuer par l’acquéreur au titre de ces stocks et en-cours acquis contribuent ultérieu-
rement aux résultats consolidés de l’entité consolidante.
En effet, la valeur d’entrée des stocks ne peut simplement correspondre au coût historique
d’achat ou de production reflété par les comptes de l’entité acquise, car il convient de tenir
compte des efforts déjà consentis par la cible avant la date d’acquisition pour détenir (frais
financiers de portage), vendre (frais de commercialisation) ou produire (frais de production) le
stock (en ce sens, l’ancien Règl. CRC 99-02 § 21122).
En résumé, il s’agit de dégager dans le résultat consolidé les seules marges relatives aux
coûts supportés par l’acquéreur depuis l’acquisition de la cible.
Conséquences pratiques :
1. Le résultat dégagé lors de la cession des stocks acquis dans le cadre d’une prise de
contrôle est plus faible que :
– celui qui sera dégagé par la cible dans ses comptes individuels ; en effet, il
correspond à la marge de production et de commercialisation relative aux seuls efforts
fournis par l’acquéreur après la date d’acquisition (la marge relative aux efforts consentis
avant cette date par la cible étant incluse dans la valeur d’entrée des stocks acquis) ;
Au contraire, le résultat dégagé par la cible dans ses comptes individuels correspondra à
l’ensemble des efforts de production et de commercialisation, qu’ils aient été consentis avant
ou après la date d’acquisition.
– celui qui sera dégagé, dans les comptes consolidés de l’acquéreur, au titre des biens
produits après la date d’acquisition, ce qui pose un problème de comparatif avec les
exercices suivants (voir exemple au no 5145-1 ci-après).
2. L’évaluation des stocks acquis nécessitera une décomposition de la marge nette
totale (prix de cession – coût de production – coûts de commercialisation et distribution)
entre les différentes étapes de production, commercialisation, distribution, etc.
En pratique, les modalités décrites ci-après doivent être retenues.
5 1 4 5 - 1 Produits finis Ils doivent être valorisés au prix de cession diminué (Règl.
ANC 2020-011 art. 232-1 IR4) :
– des frais et de la marge relatifs à l’effort de commercialisation restant à réaliser ;
La marge relative à l’effort de commercialisation doit être déterminée sur la base de la marge
normale de l’activité de commercialisation du vendeur dans le secteur considéré.
– et, pour les stocks à rotation lente, du coût financier éventuel de détention.
Exemples d’application (établis par nos soins)
Exemple 1
1. Hypothèses
Prix de revient à la date d’acquisition dans les comptes de l’entité acquise 60
Prix de cession 100
Frais commerciaux restant à engager par l’acquéreur 20
Taux de marge commerciale habituel du vendeur pour le produit et le secteur concernés 10 %
Résultat de cession 2
Ce résultat correspond à la marge de l’entité consolidante sur les activités qu’elle a elle-même
exercées après la date de prise de contrôle de l’entité acquise soit 20 × 10 % = 2.
Il est plus faible que celui qui est dégagé par la cible dans ses comptes individuels (100 − 60 − 20 = 20) et
que celui qui sera dégagé dans les comptes consolidés de l’acquéreur au titre des biens produits
après la date d’acquisition (également égal à 20 si les facteurs de coûts et de prix de cession sont
inchangés), d’où un problème de comparabilité avec les exercices suivants qui, s’il est significatif,
devra faire l’objet d’une information appropriée en annexe dans les comptes consolidés de l’acquéreur.
Exemple 2
1. Hypothèses
Coût historique du produit fini 1 000
Prix de vente de ce produit 1 300
Taux de marge de commercialisation 10 % du prix de cession
Frais de commercialisation 2 % du prix de cession
Ce résultat correspond à la marge de l’entité consolidante sur les activités qu’elle a elle-même
exercées après la date de prise de contrôle de l’entité acquise soit 1 300 × 10 % = 130.
5145-2 Produits en cours de production Ils doivent être évalués selon les
mêmes bases que les produits finis, déduction faite de la marge additionnelle du
producteur restant à réaliser (Règl. ANC 2020-01 art. 232-1 IR4).
Pour les en-cours de production relatifs aux contrats à long terme et/ou de prestation de
services, voir no 5145-4.
5145-3 Matières premières A notre avis, leur valeur d’entrée correspond à leur
valeur de remplacement (en ce sens, l’ancien Règl. CRC 99-02 § 21122).
Pour la définition de la valeur de remplacement, voir no 5141.
date doit, à notre avis, être incluse dans la valeur d’entrée des en-cours (en ce sens,
l’ancien Règl. CRC 99-02 § 21122).
Et ce, indépendamment de la méthode comptable (à l’achèvement ou à l’avancement) retenue
par les entités acquise et acquéreuse.
Le cas échéant, des provisions pour pertes à terminaison sont immédiatement constatées
pour les contrats déficitaires (Règl. ANC 2020-01 art. 232-1 IR3).
5147 La valeur d’entrée des prêts, créances et dettes (dont les provisions pour risques
et charges) correspond à la valeur actualisée des flux de trésorerie (notamment, les
sommes dues à chaque échéance), au taux constaté sur le marché financier approprié à la
date d’acquisition, si l’incidence de cette actualisation est significative (Règl. ANC 2020-01
art. 232-1 IR4).
Tel peut être le cas, par exemple, lorsque les prêts ou créances ne sont pas productifs d’un
intérêt correspondant au taux normal du marché à la date de prise de contrôle (Règl. ANC
2020-01 art. 232-1 IR4).
Dans le cas des emprunts, le taux du marché devrait prendre en compte, à notre avis, les
frais d’émission que l’acquéreur devrait engager pour obtenir un emprunt équivalent à la
date d’acquisition.
Remarques :
1. L’actualisation porte aussi bien sur les actifs que sur les passifs (qu’ils soient hors groupe ou
intragroupe, voir no 5166-2). Elle n’a aucune incidence sur le traitement de ceux-ci dans les comptes
individuels de l’entité acquise.
2. Un abandon de créances consenti par le cédant à l’entité cédée, et réalisé dans le cadre de
l’opération d’acquisition, doit être pris en compte dans la détermination de la valeur d’entrée des
créances (en ce sens, Bull. CNCC no 132, décembre 2003, EC 2003-51, p. 665 s.). Il a pour effet de
réduire la dette de l’entité cédée et d’augmenter la situation nette retenue pour le calcul de l’écart
d’acquisition. Pour un exemple d’application, voir no 5166-2.
3. Sur le traitement des créances et dettes d’impôts différés, voir no 5159.
Titres de placement
5149 La valeur d’entrée des titres de placement correspond, à notre avis, à leur valeur
de réalisation (cours de bourse pour les titres cotés et valeur probable de négociation
pour les titres non cotés), nette des frais de cession prévisionnels (en ce sens, l’ancien
Règl. CRC 99-02 § 21122).
5159 Les dettes et créances d’impôt différé liées aux écarts d’évaluation, tels que
définis au no 5163-1, doivent être évaluées et comptabilisées conformément aux disposi-
tions mentionnées aux no 3611 s. (Règl. ANC 2020-01 art. 232-1).
En particulier :
– ces dettes et créances ne sont pas actualisées (voir no 3688) ;
– les plus-values latentes comptabilisées dans le cadre de l’évaluation des actifs et passifs
identifiables à leur valeur d’entrée donnent lieu (sauf rares exceptions) à comptabilisation
d’un impôt différé passif avec pour contrepartie l’écart d’acquisition (voir no 3703).
Pour un exemple d’application des règles en matière d’impôt différé au cas d’une prise de
contrôle, voir no 3654.
Remarque – Nécessité d’apprécier la situation fiscale du point de vue de l’acquéreur, après prise
en compte des incidences de l’acquisition A notre avis, l’évaluation des actifs et passifs d’impôt
différé du groupe acquéreur (comprenant la société cible acquise) devrait tenir compte de la situation
fiscale du groupe après l’acquisition. Ainsi, il convient, à notre avis, de prendre en compte, par la
contrepartie de l’écart d’acquisition, un impôt différé actif au titre des pertes reportables de l’entité
acquéreuse si le recouvrement de cet actif, antérieurement non comptabilisé, devient probable du fait
des possibilités d’imputation sur des bénéfices imposables de l’entité acquise.
Pour le traitement comptable des actifs d’impôt différé liés à l’acquisition et comptabilisés
après la date de consolidation initiale, voir no 3710.
5 1 6 3 - 5 Les actifs et passifs identifiables d’une entité sous contrôle conjoint doivent
être comptabilisés au bilan consolidé pour un montant égal à la fraction représentative des
intérêts de la société ou des sociétés détentrices des titres dans les valeurs d’entrée
de ces actifs et passifs, sans apparition d’intérêts minoritaires directs (Règl. ANC
2020-01 art. 261-1).
Les valeurs d’entrée doivent être déterminées, comme dans le cas d’une intégration globale,
conformément aux dispositions des no 5116 s. et les actifs identifiables doivent être comptabi-
lisés pour une nouvelle valeur brute, de la même façon que dans le cas d’une intégration
globale (voir no 5163-2).
5 1 6 3 - 6 La règle obligatoire consistant à retenir une nouvelle valeur brute impose aux
entités de suivre de manière extra-comptable la valeur de tous les actifs, même lorsque
ceux-ci ne sont pas réestimés (valeur d’entrée correspondant à leur valeur nette
comptable à la date d’acquisition), afin de retraiter, si nécessaire, les résultats de cession
ou les dépréciations comptabilisés dans les comptes individuels.
Soit, par exemple, un actif non amortissable dont la valeur d’entrée dans les comptes
consolidés (nouvelle valeur brute) est de 70, correspondant à la valeur d’inventaire à la date
d’acquisition de la filiale, décomposée en une valeur brute de 100 et une dépréciation de 30
dans les comptes de la filiale. Si, à la clôture de l’exercice, la valeur de l’actif est de 80, la
filiale constate dans ses comptes individuels une reprise de dépréciation de 10 ; en revanche,
dans les comptes consolidés, la prise en compte des plus-values latentes n’étant pas
autorisée (80 étant supérieur à 70), cette reprise de dépréciation doit être éliminée.
A. Principes généraux
1. Définition et nature des écarts d’acquisition
5166 L’écart d’acquisition correspond (Règl. ANC 2020-01 art. 231-9) à la différence
entre :
– le coût d’acquisition de l’entité (voir no 5040 s.) ; et
– la part de l’entité acquéreuse dans l’évaluation totale des actifs et passifs identifiés
à la date d’acquisition (voir no 5070 s.).
Remarque L’écart d’acquisition ne concerne que l’entité consolidante et non les intérêts
minoritaires directs.
(1) La valeur d’entrée des actifs et passifs tient compte de l’usage prévu par l’acquéreur et donc,
au cas particulier, de l’échéancier de remboursement demandé par l’acquéreur.
5171 L’écart d’acquisition global dégagé lors de la prise de contrôle d’une entité doit
être affecté à chaque branche d’activité correspondant ou non à des entités juridiques
(Règl. ANC 2020-01 art. 231-7 IR4 et avis CU CNC 2000-E du 21-12-2000).
Cette affectation revêt une grande importance à la fois pour :
– le calcul des intérêts minoritaires, lorsque leur pourcentage d’intérêts dans les différentes
entités détentrices de titres consolidés n’est pas le même. Pour les besoins de ce calcul d’intérêts
minoritaires, une ventilation par entité juridique acquise est, à notre avis, nécessaire ;
– la détermination des résultats de cession ultérieurs en cas de cession d’une branche
autonome d’activité (Règl. ANC 2020-01 art. 242-3 ; voir no 6660 s.) ;
– la détermination de la durée d’utilisation de l’écart d’acquisition et donc de son plan
d’amortissement le cas échéant, voir no 5188 s. ;
– le suivi de la valeur recouvrable de l’écart d’acquisition et la comptabilisation des éventuelles
pertes de valeur, voir no 5195 s.
Il est possible, à notre avis, de ventiler l’écart d’acquisition global dégagé lors d’une
prise de contrôle, non pas entre les seules composantes du groupe acquis (comme cela
est implicitement envisagé par le Règl. ANC 2020-01), mais également entre les unités de
reporting du groupe acquéreur qui vont bénéficier des synergies liées à l’acquisition.
Les unités de reporting constituent, en pratique, le niveau auquel les performances financières
du groupe sont suivies par la direction, celles-ci peuvent correspondre à un secteur d’activité
ou à un secteur géographique pouvant regrouper plusieurs entités.
Modalités d’application
5172 Date de ventilation La ventilation de l’écart d’acquisition doit être opérée dès
la date d’acquisition (Règl. ANC 2020-01 art. 242-4, Rapport COB 1997 p. 74 et avis CU
CNC 2000-E du 21-12-2000). En effet (Rapport COB précité), l’écart d’acquisition étant
calculé à la date d’acquisition, sa ventilation doit être effectuée sur la base des informa-
tions disponibles à cette date et ne peut prendre en compte des événements intervenus
postérieurement à la première consolidation.
Ces événements, s’ils sont susceptibles d’affecter la valeur de l’écart d’acquisition, seront, le
cas échéant, pris en compte par le biais d’une modification future de la durée d’utilisation ou
d’une dépréciation (voir no 5193 s.), dont l’impact est comptabilisé en résultat consolidé.
Toutefois, à notre avis, compte tenu du délai d’affectation dont disposent les entités pour
fixer définitivement la comptabilisation et l’évaluation des actifs et passifs acquis (voir
no 5119), et par voie de conséquence, l’écart d’acquisition, ce même délai s’applique
également pour la ventilation de l’écart d’acquisition (également, par analogie avec les
IFRS ; voir Mémento IFRS no 22665).
Les modalités pratiques d’ajustement de l’écart d’acquisition dans chacune de ces circons-
tances sont précisées ci-après.
5176 Le règlement ANC no 2020-01 (art. 231-4) ne précise pas les modalités pratiques
d’ajustement de l’écart d’acquisition à retenir en cas de correction du coût d’acquisition.
Les corrections du coût d’acquisition peuvent résulter d’un changement d’estimation d’une
composante variable du coût d’acquisition (voir no 5052) ou de la résolution de certaines
catégories d’éventualités (voir no 5053).
A notre avis, et par analogie avec la solution retenue par le Comité d’urgence du CNC pour
le traitement des paiements effectués par l’acquéreur au titre de certificats de valeur
garantie dits « attractifs » (CVG) (Avis 98-B du 10-7-1998 ; voir no 5054), le montant ajusté
de l’écart d’acquisition (correspondant à la valeur nette comptable, à la date de correction
du coût d’acquisition, de l’écart d’acquisition initialement dégagé, ajustée du montant de
cette correction) doit être amorti, le cas échéant, sur sa durée d’utilisation résiduelle à
la date de comptabilisation de l’ajustement.
5177 Lorsque les valeurs d’entrée sont modifiées pour tenir compte de nouvelles
informations intervenant dans le « délai d’affectation », la valeur brute et, le cas échéant,
les amortissements cumulés de l’écart d’acquisition doivent être corrigés en
conséquence (Règl. ANC 2020-01 art. 231-10).
Il en est de même en cas d’identification tardive d’actifs et de passifs acquis, dès lors que
celle-ci intervient dans le délai d’affectation et qu’elle n’est pas liée à un événement
postérieur à l’acquisition (voir no 5119).
Ainsi, le changement dans la valeur d’entrée d’un actif ou d’un passif (ou l’identification
tardive d’un actif ou passif acquis) entraîne la modification de sa valeur brute par la
contrepartie d’une modification de la valeur brute de l’écart d’acquisition, sans incidence
sur le résultat consolidé. Il en est de même des corrections suivantes comptabilisées en
contrepartie des réserves d’ouverture nettes d’impôt (Règl. ANC 2020-01 art. 231-10) :
– la correction rétroactive des amortissements (dotations ou reprises) de l’actif ou du
passif concerné ;
– la correction rétroactive des amortissements cumulés de l’écart d’acquisition.
Exemple
En conséquence, au 1/01/N, la VNC de l’écart d’acquisition déterminé initialement (105) doit être
minorée de 35 (50 sur la valeur brute – 15 sur les amortissements) pour être corrigée à 70.
VB Ecart
Amort. des
d’acquisition Provisions IDA Résultat
EA
(EA)
Situation
d’ouverture 150 45 75 25
Correction d’erreur 75 25 50
Impact sur l’écart 50 15 35
d’acquisition
Situation corrigée* 100 30 0 0 15
* A compter de N, l’amortissement de l’écart d’acquisition est calculé sur la base de la valeur brute
corrigée de 100 et sur la durée d’amortissement restante de 7 ans, soit 10 par an.
En application des dispositions du PCG (art. 122-6) :
– la correction d’erreur de 50 correspondant à l’annulation de la provision non justifiée (75) nette de
l’effet d’impôt (- 25) ;
– et la quote-part de valeur nette comptable de l’écart d’acquisition correspondant à l’impact de
l’erreur commise lors de la première consolidation (35) sont repris en résultat.
Toutes ces corrections sont, à notre avis, à comptabiliser sur une seule et même ligne du compte de
résultat.
Ainsi, à notre avis, il n’est généralement pas possible d’amortir un écart d’acquisition à 100 %
dès l’exercice d’acquisition, sauf à prouver (cas rares) que la société acquéreuse a réalisé une
très mauvaise affaire dont les conséquences négatives sont, en outre, connues dès l’année
d’acquisition.
– le contexte juridique spécifique : dans certains cas (dans certains pays ou dans
certaines circonstances), les éléments sous-jacents de l’écart d’acquisition sont représen-
tatifs d’éléments juridiques reconnus et bénéficiant de mesures de protection juridiques
qui, à défaut de permettre l’identification et la comptabilisation d’un actif séparé de l’écart
d’acquisition, constituent néanmoins des indices de durée d’utilisation non limitée de
l’écart d’acquisition.
C’est le cas, en particulier en France, des fonds de commerce.
A contrario, des protections juridiques de durée limitée (par exemple, un contrat de
concession ou une autorisation d’extraction d’une mine) sont des indices de durée d’utilisa-
tion limitée de l’écart d’acquisition.
5 1 9 1 La durée d’utilisation est limitée mais elle ne peut pas être déterminée
de façon fiable Dans les cas exceptionnels où l’entité consolidante n’est pas en mesure
de déterminer de façon fiable la durée d’utilisation limitée de l’écart d’acquisition, ce
dernier est amorti forfaitairement sur 10 ans en linéaire (Règl. ANC 2020-01 art. 231-11).
Par exemple, un écart d’acquisition est affecté à une activité reposant sur une technologie
dont la durée de vie est limitée dans le temps. A défaut d’être en mesure de déterminer de
manière fiable cette durée, le groupe pourra amortir l’écart d’acquisition sur 10 ans.
Remarques :
1. Sur la révision d’un plan d’amortissement en cours d’utilisation, voir Mémento Comptable
no 27330 s.
2. Un test de dépréciation devrait, à notre avis, être réalisé avant toute modification du plan
d’amortissement lié à un événement défavorable (en ce sens, PCG art. 214-2).
3. Sur l’impossibilité de reprendre la dépréciation, voir no 5195-2.
4. Sur les conséquences de la dépréciation d’un actif sur son amortissement, voir Mémento
Comptable no 27765 s.
5. Ecarts d’acquisition ayant bénéficié de la mesure transitoire prévue par le règlement
ANC no 2015-07 au 1er janvier 2016 (actualisant le Règl. CRC 99-02 abrogé et remplacé par
le Règl. ANC 2020-01) Les durées d’amortissement conservées pour les écarts d’acquisition
existant au 1er janvier 2016 en application de cette mesure ne peuvent plus être modifiées,
cette option étant ponctuelle et irréversible (en ce sens, Bull. CNCC no 196, décembre 2019,
EC 2019-18).
b. La durée d’utilisation devient limitée en cours d’utilisation Lorsque la durée d’utilisa-
tion de l’écart d’acquisition, estimée à l’origine comme non limitée, devient limitée au
regard des critères listés ci-avant (voir no 5190-1 et 5190-2), il convient de :
– réaliser un test de dépréciation (voir no 5195) ;
Sur l’impossibilité de reprendre la dépréciation, voir no 5195-2.
– amortir l’écart d’acquisition, déprécié le cas échéant, sur sa durée d’utilisation
résiduelle.
c. La durée d’utilisation devient non limitée en cours d’utilisation Le règlement ANC
no 2020-01 ne prévoit pas de disposition spécifique pour la possibilité de cesser un amortis-
sement lorsque la durée d’utilisation estimée à l’origine comme limitée devient non
limitée. En effet, il est peu probable, en pratique, que la durée considérée à l’origine
comme limitée devienne ultérieurement non limitée (Règl. ANC 2020-01 art. 231-11 IR3).
d. Cession d’une branche d’activité La durée d’utilisation peut devoir être revue pour les
écarts d’acquisition résiduels en cas de cession d’une branche autonome d’activité dans
le cas exceptionnel où l’écart d’acquisition global n’a pas été affecté lors de l’acquisition
(Règl. ANC 2020-01 art. 242-4 ; voir no 6661).
e. Correction d’erreurs Voir no 5180 s.
En cas d’indice
Annuellement
de perte de valeur
(1) En pratique, le test de dépréciation est généralement réalisé à la clôture de l’exercice. Cependant,
à notre avis, rien ne s’oppose à ce que celui-ci soit réalisé à toute autre date que la date de clôture,
dès lors qu’il est effectué à la même date tous les ans. Toutefois, en cas d’existence d’un indice de
perte de valeur à la clôture de l’exercice, un deuxième test de dépréciation s’impose. Dans ce cadre,
il n’est pas requis, à notre avis, de calculer systématiquement une nouvelle valeur actuelle notamment
si, sur la base d’une analyse de sensibilité, la marge entre la valeur nette comptable et la dernière
valeur actuelle calculée lors du test réalisé au cours de l’exercice est jugée suffisante pour limiter le
risque de perte (en ce sens également, voir Mémento Comptable no 27742).
Remarque Selon l’ancien règlement CRC no 99-02 (§ 21123), les provisions pour risques et
pour restructuration enregistrées à la date de première consolidation qui se révélaient
excédentaires au-delà du délai d’affectation n’étaient reprises en résultat consolidé qu’en
contrepartie d’une dépréciation systématique de l’écart d’acquisition. Le règlement ANC
no 2020-01 n’a pas repris cette disposition confirmant, ainsi, que seul un test de dépréciation
révélant que la valeur actuelle de l’écart d’acquisition est inférieure à sa valeur nette comptable
conduit à déprécier l’écart d’acquisition (voir no 5196).
5195-1 Les indices de perte de valeur à considérer sont ceux définis par le PCG
(art. 214-16 et Note de présentation du Règl. ANC 2015-06 modifiant le PCG). Il convient
de considérer a minima :
a. Les indices externes :
– valeur de marché : durant l’exercice, la valeur de marché d’un actif a diminué (même à
titre temporaire) de façon plus importante que du seul effet attendu du passage du temps
ou de l’utilisation normale de l’actif ;
– changements importants : des changements importants, ayant un effet négatif sur
l’entité, sont intervenus au cours de l’exercice ou surviendront dans un proche avenir,
dans l’environnement technique, économique ou juridique ou sur le marché dans lequel
l’entreprise opère ou auquel l’actif est dévolu ;
– taux d’intérêt ou de rendement : les taux d’intérêt du marché ou autres taux de
rendement du marché ont augmenté durant l’exercice et il est probable que ces augmenta-
tions diminuent de façon significative la valeur actuelle.
b. Les indices internes :
– obsolescence ou dégradation physique non prévue par le plan d’amortissement de
l’actif ;
– changements importants dans le mode d’utilisation : des changements importants,
ayant un effet négatif sur l’entité, sont intervenus au cours de l’exercice ou sont
susceptibles de survenir dans un proche avenir, dans le degré ou le mode d’utilisation d’un
actif tel qu’il est utilisé ou qu’on s’attend à l’utiliser ;
– performances inférieures aux prévisions : des indications provenant d’un système
d’information interne montrent que la performance économique d’un actif est ou sera
moins bonne que celle attendue.
Remarque – Crise et indices de perte de valeur Selon l’ANC (en ce sens, Rec. ANC Covid-19 ;
Question C1) l’événement à l’origine d’une crise ne constitue pas à lui seul un indice de perte de
valeur. Ce sont ses conséquences, propres à chaque entité, qui sont susceptibles de constituer un
indice de perte de valeur (voir Mémento Comptable no 27725).
cours d’un exercice que les hypothèses retenues pour calculer les flux de trésorerie ou
pour déterminer le niveau auquel le test de dépréciation est réalisé ne sont plus
pertinentes, un changement d’estimation est, à notre avis, possible. Ainsi, la réorganisation
de la structure des activités ou du reporting interne est, à notre avis, susceptible de justifier
la réaffectation des écarts d’acquisition.
d. Recours à des normes internationalement reconnues Dans tous les cas, en
l’absence de précisions dans les principes français, il est toujours possible, à notre avis
et comme recommandé par l’AMF (Bull. COB no 374, décembre 2002, p. 8 s.), de retenir
les modalités de dépréciation préconisées par la norme IAS 36.
– le résultat de cession des titres ou activités concernés est alors calculé en prenant en
compte la valeur nette comptable de l’écart d’acquisition après déduction, le cas échéant,
des dépréciations constatées jusqu’à la date de cession.
C’est pourquoi, à notre avis :
– la dépréciation devrait être limitée afin de dégager un résultat de cession nul ;
– un test de dépréciation ne doit être réalisé au cours de l’exercice de cession que si un
événement défavorable clairement indépendant de la décision de cession, et préalable à
la cession, est identifié ;
– la valeur recouvrable de l’écart d’acquisition devrait être déterminée en prenant en
compte les seuls impacts de l’événement défavorable lui-même et non ceux de la décision
de cession.
Par exemple, si une décision de cession rapide réduit la valeur recouvrable des titres ou
activités cédés par rapport à une cession dans des délais « normaux », les impacts de cette
décision devraient être inclus dans le résultat de cession lui-même et non dans la dépréciation.
C. Comptabilisation de l’écart
d’acquisition négatif
2. Comptabilisation initiale
de l’écart d’acquisition négatif
5205 L’écart d’acquisition négatif doit être inscrit à un poste particulier du passif du
bilan consolidé (C. com. art. R 233-5).
L’écart d’acquisition négatif peut, à notre avis, être inscrit au niveau des provisions.
Remarque Sur les exceptions applicables (de façon facultative) en cas de regroupement sous
contrôle commun, voir no 5401 s. et (de façon obligatoire) en cas d’entrée dans le périmètre
de sociétés HLM, voir no 5212.
SECTION III
Prise de contrôle
par achats successifs de titres
(entité précédemment
non consolidée)
5 2 1 8 Extrait du règlement ANC no 2020-01
Art. 211-10 (en partie) Date d’entrée dans le périmètre de consolidation
Une entité entre dans le périmètre de consolidation à la date de prise de
contrôle ou d’influence notable par l’entité consolidante ou par toute entité
contrôlée par cette dernière.
Cette date peut correspondre :
[…] ;
– soit à la date de prise de contrôle ou d’influence notable, si l’acquisition a
eu lieu en plusieurs fois ;
I. Principes généraux
Remarque Le règlement ANC no 2020-01 n’a pas repris les dispositions de l’ancien règlement
CRC no 99-02 (§ 20) relatives à la prise de contrôle par achats successifs de titres. Toutefois,
dans la mesure où l’ancien règlement CRC no 99-02 se limitait à renvoyer aux règles générales
en matière d’entrée de périmètre et que le règlement ANC no 2020-01 (art. 211-10) fait référence
à la prise de contrôle par achats successifs de titres pour la détermination de la date d’entrée
dans le périmètre de consolidation, on peut, à notre avis, valablement considérer que cette
entrée de périmètre doit être traitée selon la méthode générale de la comptabilité d’acquisition.
E. Ecart d’acquisition
5228 Il correspond à la différence entre le cumul des coûts d’acquisition (voir no 5220)
et la quote-part totale du groupe, à la date de prise de contrôle par l’acquéreur, dans les
valeurs réestimées selon la méthode générale de la comptabilité d’acquisition des actifs
et passifs identifiables acquis, déterminées à cette date.
Il y a donc « réévaluation » des quotes-parts antérieurement détenues, l’impact de cette
réévaluation étant « imputé » sur l’écart d’acquisition.
SECTION IV
Une acquisition peut être rémunérée par des liquidités, des actifs ou des
titres émis par une entité comprise dans la consolidation.
Art. 231-9 (en partie) Ecart d’évaluation et écart d’acquisition La différence
entre le coût d’acquisition et la part de l’entité acquéreuse dans les actifs et
passifs identifiables évalués selon les articles 232-1 et suivants, à la date
d’acquisition, constitue l’écart d’acquisition.
5231 Les opérations visées dans la présente section sont toutes les opérations qui
aboutissent à la prise de contrôle d’une entité antérieurement hors groupe, cette prise de
contrôle étant rémunérée par émission de titres.
Sur le traitement des frais d’émission, voir no 5061-2.
Sur le cas particulier de l’apport de titres de la société consolidante à une entité nouvelle qui
devient la consolidante du même groupe, voir no 5015-3.
Il peut s’agir (voir no 5038) d’une émission de titres :
– de la société consolidante ;
– d’autres entités comprises dans la consolidation.
Dans ce dernier cas, l’émission de titres par la filiale entraîne une dilution de la société consolidante
dans celle-ci. Il s’agit alors, pour la société consolidante, d’une prise de contrôle rémunérée par
remise de titres ou d’autres actifs de sa filiale (opérations traitées à la section V ; voir no 5245 s.).
Mais il s’agit bien, pour la filiale, d’une émission de titres.
Les exemples d’opérations visées sont nombreux. Citons notamment parmi ceux-ci :
– les fusions et apports partiels d’actifs constituant une branche autonome d’activité (Règl.
ANC 2020-01 art. 231-1 IR4) ;
– les offres publiques d’échange.
Le règlement ANC no 2020-01 (art. 231-1) considère l’ensemble de ces opérations comme
des « acquisitions », quelles que soient les modalités juridiques de l’opération, ce qui
aboutit à un traitement identique de toutes ces opérations dans les comptes consolidés.
5235 Le fait que la prise de contrôle soit rémunérée par émission de titres n’a aucune
importance dans le cadre du règlement ANC no 2020-01 pour l’application de la méthode
générale de la comptabilité d’acquisition, par rapport notamment à un paiement en numéraire.
Le règlement ANC no 2020-01, en imposant l’utilisation de la méthode générale de la
comptabilité d’acquisition, aboutit à une véritable autonomie entre, d’une part, les
comptes individuels qui retiennent obligatoirement les valeurs inscrites dans le traité de
fusion ou d’apport et, d’autre part, les comptes consolidés qui retiennent obligatoire-
ment la valeur vénale pour la détermination du coût d’acquisition (voir no 5237) et une
valeur réestimée pour les valeurs d’entrée des actifs et passifs identifiables (Règl. ANC
2020-01 art. 232-1 IR3 ; voir no 5126). Il convient, toutefois, de constater que les règles
applicables aux comptes individuels en matière de fusions et opérations assimilées (PCG
art. 710-1 à 770-2) s’inscrivent dans le cadre d’une plus grande connexion entre les
comptes individuels et les comptes consolidés.
Pour l’identification et la détermination des valeurs d’entrée des actifs et passifs acquis, voir
règles générales aux no 5070 s.
Exemple d’application
5 2 4 0 Absorption d’une société hors groupe par la société mère (exemple
établi par nos soins)
1. Hypothèses
a. Situation avant la fusion
Bilan M
Actif Passif
Actifs 1 000 Capital 1 000
1 000 1 000
On suppose, par mesure de simplification, que les filiales de F sont toutes détenues à 100 % par F.
b. Fusion-absorption de F par M
Remarque S’agissant en l’espèce d’une opération entre entités sous contrôle distinct
(absorption d’une société hors groupe), les apports sont valorisés à la valeur réelle dans le
traité d’apport (PCG art. 743-1 ; voir Mémento Fusions & Acquisitions no 7605). Toutefois,
cette valorisation ne porte que sur les actifs individuels de F. Il n’y a donc pas de lien entre
les valeurs inscrites dans le traité d’apport et les valeurs d’entrée retenues dans les comptes
consolidés.
200
2250 2 250
(1) 950 (Actif net consolidé de F) – 50 (écart d’acquisition antérieur) + 200 (écart d’évaluation).
(2) L’écart d’acquisition correspond au nouvel écart de 100 constaté lors de la fusion auquel s’ajoute
l’écart antérieur de 50.
Actif Passif
2 320 2 320
(1) 970 = 700 + 120 + 150
(2) 1 200 = 1 000 + 200
(3) 1 500 = 1 000 + 500
SECTION V
A. Exemples d’opérations
5245 Les opérations visées dans la présente section sont toutes les opérations qui
aboutissent à la prise de contrôle d’une entité antérieurement hors groupe, cette prise
de contrôle étant rémunérée par remise de titres ou d’autres actifs du groupe.
Les différents exemples présentés ci-après montrent la diversité des situations pouvant
être rencontrées dans la pratique (cette liste d’exemples n’a pas vocation à être
exhaustive).
1er exemple : Fusion-absorption d’une entité hors groupe par une entité déjà consolidée.
Avant l’opération Après l’opération
M M
100 % 60 %
A B A+B
M M
100 % 70 %
A B B+A
M M
100 % 100 % 60 %
A B A–X B+X
M M
100 % 80 % 50 %
20 %
A B A B
M M
100 % 60 % 40 %
A B A B
6e exemple : Apport à une holding créée de titres de filiales détenus par deux groupes
différents Deux groupes M et M1 apportent à une holding commune nouvellement créée (H)
les titres de leurs filiales respectives A et B, détenues à 100 %, et reçoivent en échange des
titres émis par H en rémunération de l’apport. H est contrôlée conjointement par M et M1 à
l’issue de l’opération.
– Organigramme avant l’opération :
M M1
100 % 100 %
A B
M M1
50 % 50 %
100 % 100 %
A B
B. Décomposition obligatoire
en deux opérations distinctes
5252 Les opérations de prise de contrôle rémunérées par remise de titres ou d’autres
actifs doivent être décomposées en deux opérations distinctes (voir no 5248) :
– une prise de contrôle (voir no 5254 s.) ; et
– une cession partielle (voir no 5260 s.).
Chacune de ces deux opérations doit être traitée conformément aux règles générales qui
lui sont applicables. En particulier, la méthode générale de la comptabilité d’acquisition doit
être appliquée tant pour la détermination du coût de la prise de contrôle (et donc du prix
de la cession partielle) que pour la comptabilisation des actifs et passifs acquis par le
groupe.
5254 Selon le règlement ANC no 2020-01 (art. 231-1), les prises de contrôle
rémunérées par remise de titres ou d’autres actifs doivent être traitées, indépendamment
de leur forme juridique, conformément aux règles générales applicables à ces opérations,
c’est-à-dire :
a. en retenant comme date de première consolidation la date de prise de contrôle de
l’entité ainsi acquise ;
En particulier, les clauses de rétroactivité habituellement prévues dans les traités de fusion
ou d’apport partiel d’actifs ne suffisent pas à fixer la date de première consolidation à une
date antérieure à celle de la réalisation définitive de l’opération (assemblée générale extraordi-
naire) (voir no 5032).
b. en retenant la méthode générale de la comptabilité d’acquisition pour déterminer
à la fois le coût d’acquisition des titres et la valeur d’entrée des actifs et passifs
identifiables acquis (voir no 5255) ;
Le règlement ANC no 2020-01 (art. 231-6) apporte des précisions relatives à la détermination,
dans ce cas particulier, du coût d’acquisition et de la valeur d’entrée des actifs et passifs
acquis.
c. en considérant la différence entre le coût d’acquisition et la quote-part de l’acquéreur
dans les valeurs d’entrée des actifs et passifs identifiables acquis comme un écart
d’acquisition (voir no 5258).
5255 Evaluation à la valeur vénale Le coût d’une prise de contrôle obtenue par
la remise de titres de filiales ou d’autres actifs consolidés est égal (Règl. ANC 2020-01
art. 231-6) :
– à la quote-part accordée aux minoritaires dans la valeur vénale des actifs ou des
titres remis en rémunération de la prise de contrôle (voir no 5256) ;
Cette définition n’est en fait qu’une adaptation de la définition générale du prix d’acquisition
(voir no 5045) au cas particulier des opérations d’échange. Le prix d’acquisition correspond
ainsi à la valeur de l’effet de dilution du groupe dans l’entité ou les actifs antérieurement
consolidés.
– majorée des autres coûts directs liés à la prise de contrôle, pour leur montant net
d’impôt (voir no 5060 s.).
5257 La valeur d’entrée des actifs et passifs identifiables acquis dans le cadre d’une
prise de contrôle rémunérée par remise de titres ou remise d’autres actifs correspond à
leur valeur réestimée selon la méthode générale de la comptabilité d’acquisition et
les intérêts minoritaires sont également déterminés sur cette base (Règl. ANC 2020-01
art. 231-6).
Pour les critères d’identification et les modalités pratiques de détermination des valeurs
d’entrée, voir respectivement no 5076 s. et 5116 s.
5258 Cet écart doit être systématiquement comptabilisé soit à l’actif, soit au passif du
bilan, selon qu’il est positif ou négatif, conformément aux dispositions générales en la
matière (voir no 5166 s.).
5260 Lorsque les actifs remis en rémunération d’une prise de contrôle figurent
toujours, après l’opération d’échange, au bilan consolidé (parce que l’entité détentrice de
ces actifs fait partie, après l’opération, du périmètre de consolidation), ces actifs doivent
être maintenus à leur valeur comptable à la date de prise de contrôle, c’est-à-dire pour
la valeur qu’ils avaient avant l’opération (Règl. ANC 2020-01 art. 231-6), seule la répartition
entre part du groupe et intérêts minoritaires étant modifiée.
En pratique, par actifs remis au vendeur, il faut comprendre, à notre avis :
– soit les actifs à proprement parler (actifs pris séparément, branches d’activité, etc.) effecti-
vement remis à l’entité acquise en échange d’une participation dans son capital ayant permis
sa prise de contrôle ;
– soit les actifs et passifs identifiables représentatifs des titres remis au vendeur et émis par
une entité déjà comprise dans la consolidation.
Dans les deux cas, la valeur comptable s’entend de la valeur qui figure dans les comptes
consolidés de l’entité consolidante.
5262 Les prises de contrôle rémunérées par remise de titres ou d’autres actifs d’une
entité comprise dans le périmètre de consolidation se traduisent par une baisse du
pourcentage d’intérêts du groupe dans l’entité ou dans les actifs préalablement détenus.
Selon le règlement ANC no 2020-01 (art. 231-6), l’impact de cette baisse du pourcentage
d’intérêts (ou « effet de dilution ») doit être comptabilisé en résultat consolidé pour un
montant égal à la différence entre :
– d’une part, le prix de cession, correspondant à la valeur vénale de la quote-part
accordée aux minoritaires dans les actifs ou titres préalablement détenus ;
S’agissant d’un échange, ce prix de cession correspond au prix de la prise de contrôle résultant
de l’opération (voir no 5255 s.).
– et, d’autre part, la valeur comptable consolidée de cette même quote-part avant
l’opération.
C. Exemples d’application
5264 Les deux exemples ci-après, établis par nos soins, portent sur une prise de
contrôle réalisée :
– d’une part, par la fusion-absorption par une entité consolidée d’une entité hors groupe
(voir no 5264-1) ;
– et, d’autre part, par la fusion-absorption par une entité hors groupe d’une entité
consolidée (voir no 5264-2).
5264-1 Absorption par une société consolidée d’une société hors groupe
1. Hypothèses
a. Situation avant la fusion
80 %
F H
(hors groupe)
Bilan M
Actif Passif
1 000 1 000
Réserves 450
950 950
1 550 1 550
(1) 450 × 80 % = 360
(2) 950 × 20 % = 190
350 350
b. Fusion-absorption de H par F
Remarque H et F étant sous contrôle distinct, les apports de H à F seront comptabilisés aux
valeurs réelles dans les comptes individuels de F (PCG art. 743-1 ; pour plus de détails, voir
Mémento Fusions & Acquisitions no 7605).
– Actions de F et H d’un nominal de 1
– F : 500 titres composant le capital ; valeur vénale des titres F = 1 050 soit 2,1 par action
– H : 300 titres composant le capital ; valeur vénale des titres H = 420 [dont écart d’évaluation des
immobilisations de 50 et fonds commercial (écart d’acquisition) de 20], soit 1,4 par action
– Rapport d’échange = 2,1/1,4 = 3/2 soit 2 actions F pour 3 actions H
– F crée 200 [(300/3) × 2] actions nouvelles remises aux anciens actionnaires de H, soit une augmenta-
tion de capital de 200 et une prime de fusion de 220 [correspondant à la valeur réelle des apports
(420) diminuée de l’augmentation de capital (200)].
100,00 %
soit un pourcentage d’intérêts minoritaires total de 42,86 %, contre 20 % avant l’opération. La dilution
de M dans F est donc de 22,86 %.
Après l’opération
57,14 %
F+H
1 370 1 370
L’écart d’acquisition dégagé par F sur cette prise de contrôle sera déterminé comme suit :
Coût d’acquisition par F 420
Quote-part de F dans la valeur d’entrée des actifs et passifs identifiables (400)
de H acquis = 100 % × (350 + 50)
Ecart d’acquisition chez F relatif à la prise de contrôle de H 20
Cet écart d’acquisition correspond au fonds commercial de H, considéré comme non identifiable.
La valeur totale de H (soit 420) sera répartie entre groupe et minoritaires au prorata de leur participation
dans F après la fusion, soit respectivement 240 (57,14 %) pour le groupe M et 180 (42,86 %) pour les
intérêts minoritaires.
2.2. Opération de cession partielle de F
a. Prix de cession Il correspond à la valeur vénale de la quote-part accordée aux minoritaires dans les
titres F, soit 22,86 % × 1 050 = 240. Du fait de l’opération d’échange, le prix de cession ainsi calculé
correspond également à la quote-part du groupe dans le prix d’acquisition de H par F soit : 57,14 %
(participation dans F) × 420 (prix d’acquisition par F) = 240.
b. Les actifs et passifs identifiables de F sont maintenus à leur valeur comptable consolidée avant
l’opération, soit 950.
c. Valeur comptable des intérêts cédés aux minoritaires Elle correspond à la variation des intérêts
minoritaires dans F, soit (950 × 22,86 %) = 217,2.
d. Résultat consolidé de la cession partielle de F
Prix de cession 240,0
217,2
Valeur comptable cédée
Résultat de cession 22,8
Actif Passif
1 970,0 1 970,0
(1) Réserves de F, inchangées, soit 450 × 80 % ou bien :
– Quote-part de capitaux propres dans la nouvelle entité F + H 782,8
[(1 300 + 50 + 20) × 57,14 %]
– Prix de revient des titres (400 + 22,8) (422,8)
360,0
(2) Intérêts minoritaires dans F après la fusion =
(1 300 + 50 + 20) × 42,86 % = 587,2 correspondant à :
– Intérêts minoritaires avant la fusion 190,0
– Part des minoritaires dans H nouvellement consolidée (420 × 42,86 %) 180,0
– Intérêts du groupe dans F cédés aux minoritaires (950 × 22,86 %) 217,2
5264-2 Absorption d’une société du groupe par une société hors groupe
1. Hypothèses
a. Situation avant la fusion
Avant l’opération
80 %
F H
(hors groupe)
Bilan M
Actif Passif
2 000 2 000
1 400 1 400
2 600 2 600
(1) 400 × 80 % = 320
(2) 1 400 × 20 % = 280
900 900
Par hypothèse, on supposera que la détention de 44,44 % permet à M d’exercer un contrôle exclusif
sur H.
Après l’opération
44,44 %
H+F
2 300 2 300
b. Valeur d’entrée des actifs et passifs identifiables de H et écart d’acquisition Dans les comptes
consolidés, les actifs et passifs identifiables de H seront comptabilisés à leur valeur d’entrée, soit au
total 1 150 = 900 + 250 (écart d’évaluation des immobilisations). Le fonds commercial de 50 est
considéré comme non identifiable et fait partie intégrante de l’écart d’acquisition dégagé par M,
déterminé comme suit :
Valeur d’entrée totale des actifs et passifs identifiables de H 1 150
44,44 %
Quote-part de M dans cette valeur d’entrée
Soit une quote-part en valeur de 511,1
Coût d’acquisition – 533,4
Le résultat de cession individuel réalisé par M sur l’échange des titres F antérieurement détenus
contre des titres H [soit en principe 1 200 (800 actions H × 1,5) – 800 = 400] doit être annulé en
consolidation et remplacé par le résultat consolidé de cession ainsi déterminé.
2.3. Bilan consolidé de M après la fusion
Actif Passif
3 772,3 3 772,3
(1) Réserves de F inchangées, soit 400 × 80 % ou bien :
– Quote-part de capitaux propres dans H [(900 + 250 + 50) + 1 400] × 44,44 % 1 155,6
– Prix de revient des titres (800 + 35,6) (835,6)
SECTION VI
Première consolidation
d’une entité contrôlée
depuis plusieurs exercices
5 2 6 8 Extrait du règlement ANC no 2020-01
Art. 211-11 Première consolidation d’une entité contrôlée exclusivement
depuis plusieurs exercices Lorsqu’une entité contrôlée exclusivement et
non consolidée ne peut plus être considérée comme non significative, elle
est incluse dans le périmètre de consolidation. Son entrée dans le périmètre
est alors comptabilisée comme si elle avait été consolidée depuis la date de
prise de contrôle par l’entité consolidante. Toutefois, les résultats accumulés
de cette entité depuis sa prise de contrôle ne sont pas comptabilisés en
réserves à l’ouverture de l’exercice mais en résultat, après déduction des
dividendes reçus par le groupe et le cas échéant de l’amortissement et la
dépréciation de l’écart d’acquisition.
5269 Dans les cas exceptionnels où une entité contrôlée était laissée en dehors du
périmètre de consolidation en raison notamment de son caractère non significatif (voir
no 2553 s.) – les valeurs d’entrée des actifs et passifs identifiables et le montant de l’écart
d’acquisition sont déterminés, lors de sa première consolidation, comme si celle-ci était
intervenue effectivement à la date de prise de contrôle (Règl. ANC 2020-01 art. 211-11).
A la différence du règlement CRC no 99-02, le règlement ANC no 2020-01 semble réserver
les dispositions relatives à la première consolidation d’une entité contrôlée exclusivement
depuis plusieurs exercices aux entités contrôlées n’ayant pas été précédemment consolidées
car considérées jusqu’à présent comme non significatives. Toutefois, en l’absence de disposi-
tions prévues par le règlement ANC no 2020-01 pour la première consolidation d’une entité
contrôlée exclue initialement du périmètre pour d’autres motifs (par exemple, cas de levée
de restrictions sévères et durables ou de changement d’intention pour des titres détenus en
vue de leur cession ultérieure), ces dispositions devraient, à notre avis, pouvoir s’appliquer à
toute première consolidation d’une entité contrôlée exclue initialement du périmètre, et ce,
quel que soit le motif de cette exclusion (sous réserve que l’exclusion initiale soit prévue par
le Règl. ANC 2020-01 ; voir no 2512 s.).
Les résultats accumulés par cette entité depuis cette date sont inscrits en résultat
consolidé (et non pas en réserves d’ouverture) après déduction :
– des dividendes reçus par le groupe ;
Ces dividendes ont en effet déjà été pris en compte dans le résultat consolidé des exercices
antérieurs à la première consolidation. Ils doivent donc être éliminés par virement dans les
réserves consolidées.
– de l’amortissement et de la dépréciation de l’écart d’acquisition, le cas échéant.
Remarques :
1. Lorsque les réserves accumulées par la filiale depuis la prise de contrôle sont très significatives,
l’impact de l’entrée tardive dans le périmètre de consolidation relève d’une correction d’erreur et
devra être traité comme telle, c’est-à-dire sur une ligne distincte et apparente du compte de
résultat consolidé avec une mention dans l’annexe (Rapport COB 1995, p. 109).
SECTION VII
Présentation du compte
de résultat consolidé
de l’exercice de prise de contrôle
5270 A notre avis, et en l’absence de disposition contraire du règlement ANC
no 2020-01, lorsque la prise de contrôle a lieu au cours de l’exercice, seuls les produits et
les charges de la période comprise entre la date de prise de contrôle et la date de clôture
sont repris au compte de résultat consolidé et partagés, sur la base du pourcentage
d’intérêts à la clôture de l’exercice, entre groupe et minoritaires.
Ainsi, reprendre en totalité les produits et les charges de l’exercice au compte de résultat
consolidé puis constater une charge ou un produit exceptionnel pour le résultat des
minoritaires excédant la quote-part correspondant au pourcentage d’intérêts de ceux-ci en fin
d’exercice n’est pas envisageable. En effet, le compte de résultat consolidé ne doit retracer
que les flux dont le groupe a eu le contrôle pendant l’exercice.
Première consolidation
par mise en équivalence
Plan du chapitre
5281 Synthèse
► Les titres mis en équivalence doivent être évalués sur la base du pourcentage
de participation de l’entité détentrice des titres. Toutefois, l’article R 233-4 2o du
Code de commerce offre la possibilité d’évaluer les titres mis en équivalence sur
la base de la quote-part d’intérêts de l’entité consolidante (no 5294).
Remarques importantes :
1. Ce chapitre présente, analyse et fait un point exhaustif sur les règles françaises de
consolidation relatives à la première consolidation par mise en équivalence applicables par
l’ensemble des groupes aux exercices ouverts à compter du 1er janvier 2023, sans aborder
toutefois les spécificités sectorielles prévues par le règlement ANC no 2020-01 pour les
groupes du secteur bancaire et les groupes d’assurance.
2. Les références aux positions doctrinales faisant expressément référence au règlement
ANC no 99-02 abrogé sont citées dans ce chapitre, notamment lorsqu’elles viennent
préciser ou compléter des dispositions reprises par le règlement ANC no 2020-01 à
(quasiment) l’identique.
3. Pour les informations à fournir dans l’annexe des comptes consolidés sur la première
consolidation par mise en équivalence, voir no 7454.
SECTION I
Principe général
5 2 8 5 Extrait du règlement ANC no 2020-01
Art. 262-1 Principes généraux Les règles générales de consolidation,
définies pour l’intégration globale, s’appliquent pour évaluer les capitaux
propres et les résultats des entités mises en équivalence sous réserve des
dispositions particulières ci-dessous.
Art. 262-2 Première consolidation A la date de première consolidation, la
mise en équivalence consiste à substituer, à la valeur comptable des titres,
la quote-part qu’ils représentent dans les capitaux propres de l’entité
consolidée. Ces capitaux propres sont égaux à la différence entre les actifs et
les passifs identifiables déterminés selon les règles définies pour l’intégration
globale. L’écart qui en résulte est un écart d’acquisition présenté selon les
mêmes modalités que les écarts d’acquisition définis dans le cadre de
l’intégration globale.
La mise en équivalence peut être effectuée selon la méthode de la consolida-
tion par paliers ou selon celle de la consolidation directe au niveau de l’entité
consolidante. Quelle que soit la méthode utilisée, les montants des capitaux
propres, du résultat, des postes « Titres mis en équivalence » et « Intérêts
minoritaires » doivent rester identiques aux montants obtenus en utilisant la
consolidation par paliers.
SECTION II
5289 Le règlement ANC no 2020-01 (art. 211-10) pose clairement le principe selon
lequel la date d’entrée dans le périmètre de consolidation d’une entité sous influence
notable correspond à la date à laquelle l’entité consolidante obtient une telle influence,
c’est-à-dire le pouvoir de participer aux politiques financière et opérationnelle de l’entité
sans en détenir le contrôle (voir no 2055 s.).
Cette date correspond (voir no 5030 s.) :
– dans le cas général, à la date d’acquisition des titres ;
Lorsque l’acquisition a lieu en plusieurs fois, elle correspond à la date d’acquisition du lot de
titres qui permet d’exercer une influence notable (Règl. ANC 2020-01 art. 211-10).
– dans des cas plus rares, à une date différente de celle de l’acquisition des titres, prévue
par contrat ou résultant de situations de fait.
consolidée (voir no 5286). A notre avis, il faut comprendre par « valeur comptable » des
titres, leur coût d’acquisition déterminé de la même façon que pour les entités sous
contrôle exclusif (voir no 5040 s.).
En effet, le règlement ANC no 2020-01 (art. 262-1) précise que les règles générales de consoli-
dation définies pour l’intégration globale, comprenant donc celles relatives au coût
d’acquisition, s’appliquent à la mise en équivalence, sauf disposition particulière du règlement
ANC no 2020-01.
En conséquence, il convient donc de procéder, si nécessaire, au retraitement de la valeur
comptable des titres telle qu’elle figure dans les comptes individuels de l’entité détentrice
afin :
– de prendre en compte la valeur vénale de la contrepartie remise au vendeur et non pas
la valeur nominale des titres ;
– d’incorporer les autres coûts directs liés à l’achat des titres, pour leur montant net
d’impôt.
5292 Les capitaux propres à retenir correspondent (Règl. ANC 2020-01 art. 262-2) à la
différence entre les actifs et les passifs de l’entité acquise, identifiés et évalués selon
les mêmes principes et modalités pratiques que ceux définis pour l’intégration globale
(voir no 5076 s.).
Evaluation des titres de participation détenus par l’entité mise en équivalence Les titres
de participation détenus par une entité qui entre dans le périmètre de consolidation doivent
être évalués à leur valeur d’entrée telle que déterminée selon la méthode générale de la
comptabilité d’acquisition, à la date de première consolidation, c’est-à-dire (voir no 5143) :
– à la valeur réestimée selon la méthode générale de la comptabilité d’acquisition des actifs
et passifs identifiables de l’entité qu’ils représentent si celle-ci entre dans le périmètre de
consolidation de l’entité consolidante ;
– à leur valeur d’utilité lorsque l’entité qu’ils représentent n’entre pas dans le périmètre de
consolidation de l’entité consolidante.
Il résulte de cette règle, en pratique, que ni la valeur comptable de ces titres dans les comptes
individuels de l’entité sous influence notable ni leur valeur dans les comptes consolidés de
cette entité ne peuvent être retenues, sauf lorsque les valeurs consolidées sont représenta-
tives des valeurs d’entrée déterminées selon la méthode générale de la comptabilité
d’acquisition.
Sur la possibilité de retenir les comptes consolidés de l’entité mise en équivalence lorsque
celle-ci détient des filiales et participations consolidables, voir notre remarque au no 4268.
Intérêts minoritaires
5294 Les titres mis en équivalence correspondent à la quote-part des capitaux propres
totaux (déterminés comme indiqué au no 5292) représentative de la fraction d’intérêts de
l’entité (ou des entités) détentrice(s) des titres (voir no 4294).
Cette méthode correspond à la méthode de consolidation par paliers (voir no 4289), en applica-
tion de laquelle lorsque le pourcentage d’intérêts de l’entité consolidante dans l’entité
détentrice des titres est inférieur à 100 %, la mise en équivalence dégage des intérêts
minoritaires. Le Code de commerce (art. R 233-4 2o ) offre, cependant, la possibilité d’opérer
une mise en équivalence sur la base de la quote-part d’intérêts de l’entité consolidante sans
dégager d’intérêts minoritaires (consolidation directe, voir no 4289). Toutefois, le respect du
principe de neutralité de la technique de consolidation utilisée (directe ou par paliers) énoncé
par le règlement ANC no 2020-01 (art 262-2) devrait, en principe, conduire à n’appliquer que
la méthode consistant à déterminer la quote-part des capitaux propres représentative de la
fraction d’intérêts de l’entité (ou des entités) détentrice(s) des titres de l’entité mise en
équivalence (voir no 4294).
Pour un exemple d’application, voir no 4295.
Conditions d’utilisation
de la méthode
optionnelle applicable
aux regroupements
sous contrôle commun
Plan du chapitre
5401 Synthèse
Remarques importantes :
1. Ce chapitre présente, analyse et fait un point exhaustif sur les règles françaises de
consolidation relatives à l’utilisation de la méthode optionnelle applicable aux regroupe-
ments sous contrôle commun qui sont applicables par l’ensemble des groupes aux
exercices ouverts à compter du 1er janvier 2023, sans aborder toutefois les spécificités
sectorielles prévues par le règlement ANC no 2020-01 pour les groupes du secteur
bancaire et les groupes d’assurance.
2. Les références aux positions doctrinales faisant expressément référence au règlement
CRC no 99-02 abrogé sont citées dans ce chapitre, notamment lorsqu’elles viennent
préciser ou compléter des dispositions reprises par le règlement ANC no 2020-01 à
(quasiment) l’identique.
3. Pour les informations à fournir dans l’annexe des comptes consolidés sur l’utilisation de
la méthode optionnelle applicable aux regroupements sous contrôle commun, voir no 7457.
SECTION I
Présentation générale
de la méthode optionnelle
5410 Les opérations éligibles à la méthode optionnelle sont les opérations (Règl. ANC
2020-01 art. 232-9) :
– qui aboutissent à l’acquisition d’une entité (la « cible ») qui entre dans le périmètre de
consolidation (voir no 5414 s.),
– réalisées entre entités qui sont et demeurent sous contrôle commun (contrôle non
transitoire) d’une entité extérieure au groupe (voir no 5459 s.),
– pour lesquelles la rémunération des vendeurs de la cible est effectuée par émission de
titres donnant accès de façon certaine au capital de l’acquéreur (voir no 5502 s.),
– sans que la rémunération en espèces des vendeurs ne puisse être supérieure à 10 %
du total des émissions réalisées (voir no 5523 s.).
Ainsi, le vendeur ne doit pas percevoir une soulte en espèces et assimilées supérieure à
10 % du montant de l’émission réalisée.
2. Conséquences pratiques
Nécessité d’une acquisition par voie de fusion
ou opération assimilée
En effet, la définition des opérations visées ne fait pas référence à la détention de la totalité
ou de la quasi-totalité du capital de la cible mais reprend la notion plus large d’entité acquise
telle qu’elle est retenue dans la méthode générale de la comptabilité d’acquisition (voir
no 5011), ce qui permet de retenir les apports qui aboutissent à la prise de contrôle des actifs
et des passifs d’une entité constituant une branche complète d’activité sans transfert de
titres de capital de cette entité.
– l’absorption par une entité déjà consolidée d’une entité antérieurement non
consolidée.
En effet, cette absorption permet, en substance, l’acquisition de la cible puisque ce sont
100 % des titres de capital qui sont échangés contre des titres de l’absorbante, même si les
titres de la cible ainsi acquis sont immédiatement annulés pour opérer la fusion.
Ainsi, peuvent bénéficier de la méthode optionnelle (si les autres conditions sont remplies,
Note de présentation du Règl. ANC 2016-08 § 4.1) :
– les fusions et les apports partiels à l’endroit : la société absorbante ou bénéficiaire
des apports est contrôlée par le groupe consolidé avant l’opération ;
– les fusions et les apports partiels à l’envers : la société absorbante ou bénéficiaire des
apports n’est pas contrôlée par le groupe consolidé avant l’opération et entre dans le
périmètre de consolidation du fait de l’opération.
Pour plus de précisions sur la définition du sens des opérations (opération à l’envers ou
opération à l’endroit), voir Mémento Fusions & Acquisitions no 7623.
Pour des exemples d’opérations, voir no 5418 s.
5416 Les opérations visées par la méthode optionnelle du règlement ANC no 2020-01
(art. 232-9 à 232-12) faisant l’objet d’un traitement dérogatoire par rapport à la méthode
générale de la comptabilité d’acquisition (voir no 5001 s.), les conditions d’utilisation
strictes de cette méthode doivent être remplies à la lettre.
3. Exemples
5 4 1 8 Opération éligible à la méthode optionnelle – Fusion à l’endroit entre
entités sous contrôle commun Cette situation est illustrée par l’exemple ci-après, établi par
nos soins (sur la base de l’exemple de la Note de présentation du Règl. ANC 2016-08).
– Organigramme avant l’opération
Avant
B
Sous-groupe
A
100 %
100 %
A
(Mère du C
sous-groupe)
100 % 100 %
F1 F2
Sous-groupe
A 100 %
100 %
A
(Mère du C
sous-groupe)
90 %
10 %
F1 + F2
Dans les comptes consolidés du sous-groupe A, la prise de contrôle de F2 peut être comptabilisée en utilisant
la méthode optionnelle (Règl. ANC 2020-01 art. 232-9 ; voir no 5410), si les autres conditions sont remplies.
Dans les comptes individuels, en application du PCG (art. 710-1 à 770-2 relatifs au traitement
comptable des fusions et opérations assimilées), l’évaluation des apports de F2 à F1 est faite
à la valeur comptable, car les deux sociétés sont sous le contrôle commun de B (voir Mémento
Fusions & Acquisitions no 7625).
Dans les comptes consolidés de B, la fusion des sociétés constitue une opération de restruc-
turation interne du groupe B (voir no 5015-1).
Avant
B
Sous-groupe
A
100 %
100 %
A
(Mère du C
sous-groupe)
100 % 100 %
F1 F2
Après
B
Sous-groupe
A 100 % 100 %
A
(Mère du C
sous-groupe)
80 %
20 %
(F1) + F2
Il s’agit d’une acquisition à l’envers puisque la société absorbante F2 (ou bénéficiaire des apports)
n’est pas contrôlée par le groupe consolidé A avant l’opération et entre dans le périmètre de consolida-
tion du fait de l’opération.
En effet, c’est une société hors du périmètre de consolidation (F2) qui émet des titres pour
absorber la cible mais c’est, néanmoins, le groupe A qui en prend le contrôle : on parle alors
d’acquisition à l’envers.
Dans ce cas précis, F1 et F2 sont bien, avant et après l’opération, sous contrôle commun de B, et
F2 entre bien dans le périmètre de consolidation. En conséquence, dans les comptes consolidés du
sous-groupe A, la prise de contrôle de F2 peut être comptabilisée, comme dans le cas d’une acquisi-
tion à l’endroit (voir no 5418), en utilisant la méthode optionnelle (Règl. ANC 2020-01 art. 232-9 ; voir
no 5410), si toutes les autres conditions sont remplies par ailleurs.
Dans les comptes individuels, en application du PCG (art. 710-1 à 770-2 relatifs au traitement
comptable des fusions et opérations assimilées), l’évaluation des apports de F1 à F2 est faite
à la valeur comptable, car les deux sociétés sont sous le contrôle commun de B (voir Mémento
Fusions & Acquisitions no 7625).
Dans les comptes consolidés de B, la fusion des sociétés constitue une opération de restruc-
turation interne du groupe B (voir no 5015-1).
Avant apport B
Sous-groupe A Sous-groupe C
D
A C
100 % 100 %
F1 F2
B
Après 1er apport
100 % 100 %
Sous-groupe C
D
C
100 % 100 %
F2 A
100 %
F1
L’apport des titres de A à C réalisé sous le contrôle commun de B est rémunéré par des titres de C.
Le contrôle n’est pas transitoire, les sociétés C et A restent sous le contrôle commun de B avant et
après l’opération et le sous-groupe A entre bien dans le périmètre de consolidation de C. En
conséquence, dans les comptes consolidés de C, la prise de contrôle du sous-groupe A peut être
comptabilisée en utilisant la méthode optionnelle (Règl. ANC 2020-01 art. 232-9 ; voir no 5410) si
toutes les autres conditions sont réunies.
Dans les comptes individuels de C, l’opération est analysée comme un apport partiel d’actif, l’apport
conférant le contrôle à la société C bénéficiaire des apports (PCG art. 710-2). Les titres apportés sont
valorisés dans les comptes de C à la valeur comptable.
Dans un second temps, B apporte 100 % des titres de C à D.
– Organigramme après le 2nd apport :
Après 2e apport
B
100 %
Sous-groupe D
100 %
D
100 %
100 % 100 %
F2 A
100 %
F1
L’apport des titres de C à D réalisé sous le contrôle commun de B est rémunéré par des titres de D.
Le contrôle n’est pas transitoire, les sociétés D et C restent sous le contrôle commun de B avant et
après l’opération et le sous-groupe C entre bien dans le périmètre de consolidation de D. En
conséquence, dans les comptes consolidés de D, la prise de contrôle du sous-groupe C peut être
comptabilisée en utilisant la méthode optionnelle (Règl. ANC 2020-01 art. 232-9 ; voir no 5410) si
toutes les autres conditions sont réunies.
Dans les comptes individuels de D, l’opération est analysée comme un apport partiel d’actif, l’apport
conférant le contrôle à la société D bénéficiaire des apports (PCG art. 710-2). Les titres apportés sont
valorisés dans les comptes de D à la valeur comptable.
SECTION II
Conditions d’utilisation
de la méthode optionnelle
5453 Pour pouvoir appliquer la méthode optionnelle (voir no 5410), l’acquisition de la
cible doit respecter deux catégories de conditions (Règl. ANC 2020-01 art. 232-9) :
– d’une part, les conditions liées au fait que les entités doivent être sous contrôle commun
non transitoire (voir no 5458 s.) ; et
– d’autre part, les conditions liées aux modalités de rémunération de l’acquisition (voir
no 5502 s.).
Ainsi, par exemple, la prise de contrôle d’une entité A par une entité B (mère du
sous-groupe B) constitue une transaction entre entités sous contrôle commun lorsque les
deux entités A et B sont contrôlées par une même entité mère M (cette entité M étant
extérieure au périmètre de consolidation du groupe B).
Remarque – La méthode optionnelle ne s’applique pas lorsque le contrôle commun est exercé
par des personnes physiques En effet, la Note de présentation du règlement ANC no 2016-08 du
2 décembre 2016 rappelait que la dénomination « entreprise extérieure au périmètre de consolida-
tion » exclut du champ d’application de la méthode optionnelle les cas où le contrôle ultime est exercé
par des personnes physiques. En ce sens également, la précision du règlement ANC no 2020-01
(art. 211-3 IR3) selon laquelle l’analyse du contrôle est réalisée au niveau de l’entité consolidante et
non au niveau de ses actionnaires.
1. Principe général :
rémunération par émissions de titres
5506 La méthode optionnelle peut être appliquée à une acquisition si, entre autres
conditions, les vendeurs de la cible sont rémunérés par une émission d’actions, de parts,
ou d’instruments donnant accès de façon certaine au capital de l’acquéreur (Règl. ANC
2020-01 art. 232-9).
La rémunération des vendeurs en espèces et assimilées ne doit pas être, le cas échéant,
supérieure à 10 % du montant des émissions réalisées à l’occasion de l’opération (Règl.
ANC 2020-01 art. 232-9).
Notion d’émissions
En l’absence d’autre précision, les titres qui peuvent être pris en compte comprennent, à
notre avis, notamment :
– toutes les actions des sociétés par actions, y compris les actions particulières, comme,
par exemple, les actions sans droit de vote ou à dividende prioritaire,
– ainsi que les parts sociales dans les autres types de sociétés.
5512 Emissions exclues Doivent être exclues, à notre avis, des émissions :
a. la remise d’actions propres de l’acquéreur : la remise d’actions propres de
l’acquéreur pour rémunérer le vendeur n’est pas, à notre avis (en ce sens, Avis CU CNC
2000-B § I.2), assimilable à une émission.
Une lecture juridique de l’article 20 de la 7e directive no 83/349/CEE du 13 juin 1983 (abrogé
et repris par la directive comptable unique 2013/34/UE du 26-6-2013) a, en effet, prévalu et a
conduit à considérer que la remise d’actions propres ne constitue pas une émission de titres,
contrairement à un raisonnement qui aurait considéré que la remise d’actions propres par
l’acquéreur équivalait à une « réémission » d’actions neutralisées comptablement lors de leur
rachat, compte tenu de leur imputation sur les capitaux propres consolidés.
La valeur de ces actions propres doit, par conséquent, être assimilée à une rémunération
en espèces et assimilées pour le calcul de la limite de 10 % du paiement en espèces et
assimilées (voir no 5523 s.) ;
b. les émissions à effectuer après la date d’acquisition, les ajustements et les
émissions correspondantes présentant un caractère éventuel.
En ce sens, l’AMF (Bull. COB no 362, novembre 2001, p. 87 s., position prise sous le régime
de la méthode dérogatoire antérieur à 2017) a confirmé ce principe pour les bons de souscrip-
tion d’actions ayant le caractère de complément de prix, qui, bien que payables exclusivement
en actions, ne doivent pas être inclus dans les émissions pour le calcul du pourcentage de
paiement en espèces et assimilées, effectué à la date d’acquisition. En effet, à cette date,
l’émission correspondante n’est ni effective ni à caractère certain.
Ces émissions futures éventuelles, bien que non prises en compte dans les émissions,
ne doivent pas, à notre avis, pour autant être prises en compte dans le paiement en
espèces et assimilées.
5516 Pour pouvoir être assimilés à une émission, les titres émis par une entité
consolidée doivent, à notre avis, obligatoirement être remis aux vendeurs pour rémunérer
l’acquisition de la cible (Note de présentation du Règl. ANC 2016-08). Cette précision vise
notamment à écarter les montages dans lesquels une émission de titres libérés en
espèces est réalisée, les espèces ainsi collectées permettant ensuite de rémunérer les
vendeurs.
SECTION III
Opérations postérieures
à l’opération principale
d’acquisition de la cible
5585 Seront successivement examinées ci-après les opérations suivantes :
– acquisitions complémentaires de titres de la cible postérieurement à sa date d’acquisi-
tion (voir no 5587 s.) ;
– acquisitions concomitantes ou successives par un même acquéreur de plusieurs entités
indépendantes (voir no 5602 s.).
I. Acquisitions complémentaires
de titres de la cible
A défaut, une acquisition complémentaire de titres de capital de la cible est traitée selon
la méthode générale (voir no 6206 s.).
5588 En pratique, le principe décrit ci-avant (voir no 5587) ne devrait concerner que les
acquisitions complémentaires de titres faisant suite à une opération principale d’acquisition
effectuée par voie d’apport partiel d’actifs portant sur des titres de participation représenta-
tifs du contrôle (opération initiale qui conférait le contrôle mais qui ne portait pas sur
l’intégralité des titres).
En effet, dans le cas d’une fusion ou d’un apport partiel d’actifs portant sur des actifs
constituant une branche complète d’activité, il ne devrait, en pratique, pas y avoir de possibilité
de procéder à une acquisition complémentaire.
5604 Acquisition d’une cible, mère d’un sous-groupe L’acquisition indirecte par
l’entité consolidante des titres d’une entité détenue par la cible (par le biais de l’acquisition
de la cible elle-même) est obligatoirement comptabilisée selon la même méthode que
celle retenue pour l’acquisition de la cible.
Ainsi, si l’acquisition de la cible répond aux conditions d’utilisation de la méthode
optionnelle et si cette méthode est choisie par l’entité consolidante, elle s’appliquera aussi aux
entités détenues par la cible elle-même (Note de présentation du Règl. ANC 2016-08 § 4-2).
Mise en œuvre
de la méthode
optionnelle applicable
aux regroupements
sous contrôle commun
Plan du chapitre
5611 Synthèse
► Les coûts directs liés à l’acquisition sont inclus, comme dans le cadre de la
méthode générale, dans le coût d’acquisition des titres pour leur montant net
d’impôts (no 5630 s.).
► Les actifs et passifs de la cible sont retenus, dans les comptes consolidés
de l’acquéreur, à leur valeur comptable dans les comptes consolidés de la cible,
retraitée aux normes du groupe acquéreur, sur la base de comptes établis à la
date d’acquisition (no 5639 s.).
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
Remarques importantes :
1. Ce chapitre présente, analyse et fait un point exhaustif sur les règles françaises de
consolidation relatives à la mise en œuvre de la méthode optionnelle applicable aux
regroupements sous contrôle commun qui sont applicables par l’ensemble des groupes
aux exercices ouverts à compter du 1er janvier 2023, sans aborder toutefois les spécificités
sectorielles prévues par le règlement ANC no 2020-01 pour les groupes du secteur
bancaire et les groupes d’assurance.
2. Les références aux positions doctrinales faisant expressément référence au règlement
CRC no 99-02 abrogé sont citées dans ce chapitre, notamment lorsqu’elles viennent
préciser ou compléter des dispositions reprises par le règlement ANC no 2020-01 à
(quasiment) l’identique.
3. Pour les informations à fournir dans l’annexe des comptes consolidés sur la mise en
œuvre de la méthode optionnelle applicable aux regroupements sous contrôle commun,
voir no 7457.
SECTION I
SECTION II
Principe général
5622 Le coût d’acquisition d’une entité cible dont l’acquisition est comptabilisée selon
la méthode optionnelle doit être déterminé de la même manière que dans le cadre de
la méthode générale (Règl. ANC 2020-01 art. 232-11).
(Règl. ANC 2020-01 art. 232-11 renvoyant à art. 231-2). En conséquence, le prix d’acquisi-
tion de l’entité correspond à la valeur vénale de la contrepartie remise au vendeur par
l’acquéreur (Règl. ANC 2020-01 art. 231-2).
5631 Imputation, in fine, des frais directs sur les capitaux propres En effet,
les frais directs liés à l’acquisition viennent, dans un premier temps, augmenter le coût
d’acquisition de l’entité et donc le montant de l’écart lié à l’utilisation de la méthode
optionnelle, puis, dans un second temps, diminuer les capitaux propres par le biais de
l’imputation de l’écart précité sur ces mêmes capitaux propres (Règl. ANC 2020-01
art. 232-11 et 231-2).
5640 Principe général Les actifs et passifs de l’entité acquise doivent, dans le
cadre de la méthode optionnelle, être inscrits au bilan consolidé pour leur valeur nette
comptable consolidée, retraitée aux normes comptables du groupe acquéreur (Règl. ANC
2020-01 art. 232-11).
M1 M1
97 % 100 % 98 %
F1 F2 F1
100 %
F2
5643 Les valeurs comptables consolidées des actifs et des passifs de la cible doivent être
retenues sur la base de comptes arrêtés (Règl. ANC 2020-01 art. 232-11) à la date d’acquisition.
5644 La valeur nette comptable consolidée telle que définie ci-avant ne constitue pas
une nouvelle valeur brute consolidée. Il convient, en effet, de maintenir, à la date d’entrée
de la cible dans le périmètre de consolidation, la décomposition valeur brute / amortisse-
ments et dépréciations / valeur nette comptable, même si ces éléments doivent être
retraités aux normes comptables du groupe acquéreur (Règl. ANC 2020-01 art. 232-11).
5650 Le règlement ANC no 2020-01 (art. 232-12 renvoyant à l’art. 231-10) prévoit, pour
finaliser le retraitement des actifs et passifs acquis aux normes comptables du groupe
acquéreur, le même délai que celui accordé à l’entité consolidante dans le cadre de la
méthode générale de la comptabilité d’acquisition (voir no 5119 s.).
Ainsi, lorsque les retraitements d’homogénéité effectués à la date de première consolida-
tion doivent être corrigés :
– pendant ce délai, les corrections ont pour contrepartie une variation des capitaux
propres, tout comme l’écart initialement dégagé ;
Sauf lorsque la correction résulte d’un changement d’estimation lié à un événement postérieur
à la date de première consolidation (voir no 5668).
– au-delà de ce délai, les corrections ont pour contrepartie le résultat consolidé.
5656 Doit être ajoutée aux (différence négative) ou retranchée des (différence positive)
capitaux propres consolidés la différence entre (Règl. ANC 2020-01 art. 232-11) :
– le coût d’acquisition de l’entité (correspondant à la valeur vénale de l’émission d’actions
ou de parts et de toute autre rémunération en numéraire ou en autres actifs, augmentée
des coûts directs d’acquisition, voire d’émission ; voir no 5622 s.),
– et la quote-part de l’acquéreur dans les valeurs d’entrée des actifs et passifs de l’entité
acquise (voir no 5639 s.).
L’utilisation de la méthode optionnelle revient ainsi à imputer sur les capitaux propres à la
fois les écarts d’acquisition et les écarts d’évaluation.
Remarques :
1. Il résulte de l’application de la méthode optionnelle que même la partie du prix qui a été payée
en numéraire ou en autres actifs et qui n’a donc pas donné lieu à une augmentation préalable
des capitaux propres (contrairement à l’émission de titres) vient en déduction des capitaux propres
consolidés.
2. En l’absence de précision du règlement ANC no 2020-01, l’écart lié à la méthode optionnelle
devrait être imputé, à notre avis, dans la rubrique réserves consolidées, ou, le cas échéant, dans
une rubrique spécifique des comptes consolidés, créée à cet effet.
5657 Absorption d’une société hors groupe par la société mère Cet exemple
a été établi par nos soins pour illustrer l’utilisation de la méthode optionnelle et en
comparer l’impact avec celui des dispositions générales applicables en matière de prise
de contrôle (application de la comptabilité d’acquisition).
Le traitement de cet exemple selon la méthode générale de la comptabilité d’acquisition est
détaillé au no 5240.
1 000 1 000
500 500
950 950
On suppose par simplification que les filiales de F sont toutes détenues à 100 % par F.
b. Fusion-absorption de F par M sur la base des valeurs comptables consolidées (voir no 5641)
– Actions de F d’un nominal de 1
– Valeur vénale des titres F = 1 250 (dont 200 d’écart d’évaluation des immobilisations et 100 d’écart
d’acquisition), soit une valeur vénale de 2,5 par action. L’écart d’évaluation global se décompose en :
• immobilisations en crédit-bail 120
• dettes financières sur crédit-bail (70)
• écart d’évaluation sur autres immobilisations 150
200
1 950 1 950
2 070 2 070
(1) Ecart entre le prix estimé à la valeur vénale (1 250) et le montant de l’augmentation de capital et
de la prime d’émission correspondant aux valeurs d’apport (950)
(2) Actif net des filiales
(3) Crédit-bail sur filiales
Méthode Méthode
Ecart
générale optionnelle Ecart
(a) (b) (b) – (a)
Actifs des ex-filiales F 970 820 (150) Ecart d’évaluation sur les
autres immobilisations (1)
imputé sur les capitaux
propres dans la méthode
optionnelle
Résultat de l’exercice 0 0 0
d’acquisition
(1) Pas d’écart entre méthode générale et méthode optionnelle en ce qui concerne les immobili-
sations en crédit-bail. On suppose en effet, par simplification, que l’impact du retraitement du
crédit-bail conformément aux méthodes comptables du groupe, retenu selon la méthode
optionnelle, c’est-à-dire basé sur la valeur des biens à l’origine et sur le montant minimal des
loyers à payer, est équivalent au montant de l’écart d’évaluation net, selon la méthode générale,
c’est-à-dire basé sur la valeur d’entrée réestimée de l’immobilisation et la valeur actualisée des
loyers à payer.
SECTION III
5667 Par exception au principe général défini ci-avant (voir no 5665), les corrections
des valeurs d’entrée des actifs et passifs de la cible qui sont liées à un changement
d’estimation intervenant après la date de première consolidation doivent être comptabili-
sées en résultat consolidé de l’exercice du changement, indépendamment du délai de
finalisation des retraitements aux normes comptables du groupe acquéreur (Règl. ANC
2020-01 art. 232-12 b).
Cette exception est énoncée par le règlement ANC no 2020-01 à la fois pour les valeurs
d’entrée des actifs et passifs de la cible et pour le coût d’acquisition. Toutefois, à notre avis,
elle ne devrait pas concerner les ajustements du coût d’acquisition de l’entité qui devraient
être comptabilisés en capitaux propres.
En effet, indépendamment du délai et par analogie au traitement des changements
d’estimation affectant le coût d’acquisition dans le cadre de la méthode générale de la
comptabilité d’acquisition (voir no 5052), ces ajustements du coût d’acquisition de l’entité ont
des répercussions correspondantes sur l’écart d’acquisition et celui-ci est imputé sur les
capitaux propres dans le cadre de la méthode optionnelle.
Modalités d’application
Variations
du pourcentage d’intérêts
Variations du pourcentage
d’intérêts : principes
généraux
Plan du chapitre
6001 Synthèse
Remarques importantes :
1. Ce chapitre présente, analyse et fait un point exhaustif sur les règles françaises de
consolidation relatives aux variations du pourcentage d’intérêts applicables par l’ensemble
des groupes aux exercices ouverts à compter du 1er janvier 2023, sans aborder toutefois
les spécificités sectorielles prévues par le règlement ANC no 2020-01 pour les groupes du
secteur bancaire et les groupes d’assurance.
2. Les références aux positions doctrinales faisant expressément référence au règlement
CRC no 99-02 abrogé sont citées dans ce chapitre, notamment lorsqu’elles viennent
préciser ou compléter des dispositions reprises par le règlement ANC no 2020-01 à
(quasiment) l’identique.
3. Pour les informations à fournir dans l’annexe des comptes consolidés sur les variations
du pourcentage d’intérêts, voir no 7463.
4. Les principes généraux énoncés dans ce chapitre relatifs aux opérations aboutissant à
l’augmentation du pourcentage d’intérêts dans une entité consolidée ont trait aux
opérations comptabilisées selon la méthode générale de la comptabilité d’acquisition. Pour
les opérations d’acquisition selon la méthode optionnelle, voir no 5586 s.
Préambule
SECTION I
Augmentations
du pourcentage d’intérêts :
une approche différenciée
6015 Le règlement ANC no 2020-01 prévoit des règles de détermination de l’écart
d’acquisition complémentaire et de l’écart d’évaluation de la quote-part de capitaux propres
antérieurement détenue qui dépendent notamment de la nature du contrôle ou de
l’influence exercé par l’entité consolidante sur l’entité consolidée avant l’augmentation
du pourcentage d’intérêts.
Ainsi, lorsque l’entité n’est pas encore sous le contrôle (exclusif ou conjoint) de l’entité
consolidante, les écarts d’acquisition complémentaires sont déterminés sur la base des
valeurs d’entrée des actifs et passifs identifiables à la date de l’augmentation du pourcen-
tage d’intérêts qui octroie le contrôle. Lorsque l’entité est déjà sous contrôle exclusif ou
sous contrôle conjoint et qu’elle le reste, les écarts d’acquisition complémentaires sont
déterminés sur la base des capitaux propres comptables consolidés à cette date.
Ces règles sont exposées de manière détaillée aux no 6201 s.
SECTION II
Recours important
à la valeur vénale
6025 Selon le règlement ANC no 2020-01 (art. 241-1, 241-2 et 262-5), le coût d’acquisi-
tion complémentaire auprès de tiers hors groupe d’une entité déjà consolidée doit être
déterminé en utilisant les mêmes principes que dans le cas d’une prise de contrôle par
transaction unique. Ce coût d’acquisition est donc égal à la valeur vénale de la
contrepartie remise au vendeur, augmentée du montant net d’impôt des coûts directs
liés à l’acquisition (voir no 5040 s.). Il ne comprend pas les frais d’émission de titres qui
doivent être imputés, nets d’impôts, sur les capitaux propres (voir no 5061-2).
Pour la valeur vénale des rémunérations :
– monétaires, voir no 5046 s. ;
– en titres, voir no 5237 s. ;
– en autres actifs, voir no 5256.
6026 Bien que cela ne soit pas explicitement stipulé dans le règlement ANC no 2020-01,
le coût d’acquisition des titres complémentaires souscrits par le groupe dans le cadre d’une
augmentation de capital inégalement souscrite d’une entité déjà consolidée correspond
également, à notre avis, à la valeur vénale de la contrepartie remise au vendeur, augmentée du
montant net d’impôt des coûts directs liés à l’opération (voir no 5040 s.).
En ce sens, notamment, les dispositions du règlement ANC no 2020-01 assimilant les
augmentations de capital qui aboutissent à une augmentation du pourcentage d’intérêts à des
acquisitions partielles de titres (voir no 6048).
C. Pour déterminer
les écarts d’acquisition complémentaires
et les valeurs consolidées
des actifs et passifs identifiables
6034 Le règlement ANC no 2020-01 impose un recours systématique à la valeur vénale
pour le traitement comptable des augmentations du pourcentage d’intérêts.
Dans le cas d’une acquisition complémentaire d’une entité mise en équivalence, par
exemple, la valeur vénale sert de base :
– à la détermination de l’écart d’acquisition sur les titres complémentaires acquis (voir
no 6240) ;
– à la réestimation de la quote-part de capitaux propres antérieurement détenue (voir
no 6242 s.).
SECTION III
Traitement
des dilutions et relutions
6 0 4 7 Extrait du règlement ANC no 2020-01
Art. 242-8 Augmentation du capital d’une entité sous contrôle exclusif
Le cas d’une diminution du pourcentage d’intérêts consécutive à une
augmentation de capital de l’entité sous contrôle exclusif inégalement
souscrite par ses associés, dont certains ne font pas partie du groupe, est
6048 Selon le règlement ANC no 2020-01 (art. 242-8, 262-6 et 262-7), l’augmentation
de capital d’une entité consolidée, inégalement souscrite par ses associés dont certains
ne font pas partie du groupe, est assimilée :
– à une acquisition partielle et se traduit par la constatation d’un écart d’acquisition,
lorsqu’elle aboutit à une augmentation du pourcentage d’intérêts du groupe ;
Le règlement ANC no 2020-01 (tout comme précédemment le Règl. CRC 99-02 abrogé)
n’autorise donc pas la comptabilisation de l’impact de l’augmentation du pourcentage
d’intérêts en résultat ou en variation des réserves.
– à une cession partielle et se traduit par la constatation d’un résultat de cession,
lorsqu’elle aboutit à une diminution du pourcentage d’intérêts du groupe (sauf dans le cas
particulier d’octroi d’actions aux salariés avec engagement de rachat, voir no 6595 s.).
Le règlement ANC no 2020-01 (tout comme précédemment le règlement CRC no 99-02
abrogé) n’autorise donc pas la comptabilisation de l’impact de la diminution du pourcentage
d’intérêts en écart d’acquisition ou en variation des réserves.
L’AMF (Bull. COB no 365, février 2002, p. 33) a indiqué qu’une diminution du pourcentage
d’intérêts de cette nature (dilution par augmentation de capital inégalement souscrite) suivie
d’un rachat ultérieur d’une partie des titres ne permet pas de compenser le résultat de dilution
lié à la première des opérations avec l’écart d’acquisition lié à la seconde.
Ces dispositions sont applicables quelles que soient les conséquences de la variation du
pourcentage d’intérêts sur les méthodes de consolidation ou sur la composition du
périmètre.
En revanche, à notre avis, les augmentations de capital inégalement souscrites réalisées
par une filiale, dont tous les associés font partie du groupe, sont assimilables à des
opérations de reclassement interne de titres et doivent donc être traitées conformément
aux dispositions spécifiques à ce type d’opérations (voir no 6821 s.).
Il en est de même pour les augmentations de capital inégalement souscrites par les associés,
dont certains ne font pas partie du groupe, liées à des opérations de fusion ou d’apports partiels
d’actif réalisées entre deux entités intégrées globalement (voir no 6861 s.).
Cas particulier d’une augmentation de capital d’une filiale souscrite uniquement par le
groupe, suivie d’une réduction de capital par annulation des actions nouvellement
créées (coup d’accordéon pour apurer les pertes) uniquement supportée par le groupe
(sur les circonstances dans lesquelles une telle opération est susceptible d’intervenir, voir
Mémento Sociétés commerciales no 51700 s.). Dans ce cas, l’augmentation de capital n’a pas
pour effet d’augmenter le pourcentage de détention du groupe dans la filiale. Il en résulte,
selon le bulletin CNCC (Bull CNCC. no 162, juin 2011, EC 2010-66, p. 296 s.), que l’opération
ne peut se traduire par la constatation d’un écart d’acquisition complémentaire. En effet, dans
cette opération, le groupe prend seul à sa charge la recapitalisation de la filiale. L’augmentation
des intérêts minoritaires qui en résulte doit se traduire par la constatation d’une charge égale
à l’accroissement des intérêts minoritaires au bilan consolidé.
Exemple
Pourcentage de
60 % 80 % 66,67 %
détention de M dans F
Bilan F
Actif N N–1 Passif N N–1
Résultat 60 100
2 000 1 200 2 000 1 200
Part dans les capitaux propres avant B = [(a) + (b)] x (c) 720
Part dans les capitaux propres après C = [(a) + (b)] x (c) 1 293 -
3. Bilan consolidé
Le bilan consolidé de M est le suivant :
Bilan consolidé
Actif N N−1 Passif N N−1
Augmentations
du pourcentage d’intérêts
Plan du chapitre
6201 Synthèse
Remarques importantes :
1. Ce chapitre présente, analyse et fait un point exhaustif sur les règles françaises de
consolidation relatives aux augmentations du pourcentage d’intérêts applicables par
l’ensemble des groupes aux exercices ouverts à compter du 1er janvier 2023, sans aborder
toutefois les spécificités sectorielles prévues par le règlement ANC no 2020-01 pour les
groupes du secteur bancaire et les groupes d’assurance.
2. Les références aux positions doctrinales faisant expressément référence au règlement
CRC no 99-02 abrogé sont citées dans ce chapitre, notamment lorsqu’elles viennent
préciser ou compléter des dispositions reprises par le règlement ANC no 2020-01 à
(quasiment) l’identique.
3. Pour les informations à fournir dans l’annexe des comptes consolidés sur les augmenta-
tions du pourcentage d’intérêts, voir no 7463.
SECTION I
Augmentations du pourcentage
d’intérêts sans changement
de méthode de consolidation
6206 Le traitement des augmentations du pourcentage d’intérêts sans changement
de méthode de consolidation est différent selon qu’il porte sur une entité déjà consolidée :
– par intégration globale (voir no 6212 s.) ou par intégration proportionnelle (voir no 6231 s.),
– ou par mise en équivalence (voir no 6237 s.).
Pour les augmentations du pourcentage d’intérêts liées à un reclassement de titres ou
d’actifs entre deux entités intégrées globalement, voir no 6801 s.
Remarque Les opérations aboutissant à l’augmentation du pourcentage d’intérêts de l’entité
consolidante dans une entité consolidée visées dans ce chapitre sont celles qui sont comptabi-
lisées selon la méthode générale de la comptabilité d’acquisition.
Pour les opérations d’acquisition comptabilisées selon la méthode optionnelle, voir no 5586 s.
Pour les opérations d’acquisition qui n’ont pas fait l’objet d’un retraitement rétrospectif lors
de l’établissement des premiers comptes consolidés en règles françaises du groupe, voir
no 8236.
A. Principes généraux
6212 Principe général Selon le règlement ANC no 2020-01 (art. 242-1), l’augmenta-
tion du pourcentage d’intérêts liée à l’acquisition de titres complémentaires d’une entité
déjà intégrée globalement doit donner lieu à la comptabilisation d’un écart d’acquisition
complémentaire, déterminé sans remise en cause des évaluations des actifs et des
passifs identifiés effectuées à la date de prise de contrôle (voir no 5116 s.).
Il en est de même en cas :
– d’augmentation de capital inégalement souscrite (Règl. ANC 2020-01 art. 242-8 ; voir
no 6048 s.) ;
– de rachat par une filiale consolidée de ses propres actions auprès d’un minoritaire (Bull.
CNCC no 175, septembre 2014, EC 2014-26, p. 422 s. ; voir no 6215-1).
Cas particulier – Augmentation du pourcentage d’intérêts réalisée par un prêt de
consommation d’actions consenti par un actionnaire d’une filiale à la société mère
L’augmentation du pourcentage d’intérêts, à la suite d’un prêt de consommation (C. civ.
art. 1892) d’un groupe Y dans la société X qu’il contrôle exclusivement, ne s’analyse pas
comme une acquisition complémentaire relevant de l’article 242-1 du règlement ANC
no 2020-01, dès lors que le contrat de prêt :
– peut être résilié à tout moment par le prêteur, sans qu’il soit besoin d’un juste motif ;
– donne à Y des droits limités aux seuls dividendes annuels futurs mis en distribution par X
(et non à l’intérêt résiduel sur ces titres).
En conséquence, et en l’absence de changement du contrôle de Y sur X, il n’y a pas lieu de constater
un écart d’acquisition complémentaire (Bull. CNCC no 161, mars 2011, EC 2010-62, p. 136 s.).
Ainsi, sauf dans le cas exceptionnel d’une perte de valeur d’un ou de plusieurs actifs non
détectée avant l’acquisition du lot complémentaire de titres (voir no 6217 s.), la variation
des valeurs d’entrée des actifs et des passifs identifiables entre la date de prise de contrôle
et la date d’achat du lot complémentaire de titres ne peut pas être prise en compte. Il
n’est donc pas possible d’effectuer une affectation complémentaire, notamment à des
actifs incorporels non amortissables.
En revanche, il convient, à notre avis, de prendre en compte l’existence éventuelle d’éléments
incorporels significatifs identifiables (mais non comptabilisés séparément en raison des
dispositions du règlement ANC no 2020-01) pour déterminer la durée d’utilisation de l’écart
d’acquisition complémentaire dans lequel ils sont inclus. Ainsi, la durée d’utilisation de l’écart
d’acquisition complémentaire pourrait alors être différente de celle retenue pour l’écart
d’acquisition dégagé lors de la prise de contrôle (voir no 6220).
B. Modalités d’application
1. Détermination de l’écart d’acquisition complémentaire
Principe
Société M
Minoritaires
(Tête du groupe consolidé)
Avant : 66 % Avant : 34 %
Après : 76 % Après : 24 %
Filiale F
Rachat de
SN avant annulation des 1 760 actions
actions propres : 44 160 propres à 8 800
SN après : 35 360
Le rachat par la filiale de ses propres actions entraîne mécaniquement une augmentation du pourcen-
tage de détention de M dans la filiale F (voir no 4850 s.) qui passe de 66 % à 76 % comme suit :
a. Actions propres rachetées puis annulées par la filiale F :
– Nombre d’actions rachetées 1 760
– Prix payé par la filiale F 8 800 (soit 5/action × 1 760)
valeur comptable constatée à l’origine et subsistant dans les comptes consolidés à la date
d’acquisition des titres complémentaires, une perte de valeur qui n’a pas été détectée
préalablement et n’ont donc pas fait l’objet de dépréciations. Si tel est le cas, la perte de
valeur doit être comptabilisée en charges de l’exercice (à notre avis) et répartie entre le groupe
et les intérêts minoritaires sur la base de leurs pourcentages d’intérêts respectifs avant
l’acquisition complémentaire de titres par le groupe.
En revanche, s’il n’existe aucune perte de valeur (écart négatif lié à d’autres circonstances),
les valeurs comptables consolidées ne sont pas remises en cause.
Voir exemple au no 6218.
b. Détermination d’un nouvel écart d’acquisition sur la base des capitaux propres
consolidés diminués, le cas échéant, des dépréciations complémentaires d’actifs
comptabilisées.
Remarque Ces dispositions s’appliquent également aux augmentations du pourcentage d’intérêts
liées aux augmentations de capital inégalement souscrites.
L’écart négatif restant est imputé sur l’écart positif dégagé lors de la première
consolidation par intégration globale et, s’il subsiste un solde négatif, celui-ci
est présenté au passif du bilan en dehors des capitaux propres. Il est rapporté
au résultat sur une durée qui doit refléter les hypothèses retenues et les
conditions déterminées lors de la dernière acquisition.
6220 Selon le règlement ANC no 2020-01 (art. 242-1), lorsqu’il est positif, l’écart
d’acquisition complémentaire est comptabilisé selon les mêmes principes et modalités
que ceux qui s’appliquent aux écarts d’acquisition dégagés lors de l’entrée dans le
périmètre de consolidation d’une entité sous contrôle exclusif (voir no 5186 s.). Ceci
signifie, en particulier, que l’écart d’acquisition complémentaire doit être amorti ou non
selon que sa durée d’utilisation, déterminée lors de l’acquisition des titres complémen-
taires ou de l’augmentation de capital inégalement souscrite, est limitée ou non.
La durée d’utilisation de l’écart d’acquisition complémentaire devrait, en général, être
cohérente avec celle retenue pour l’écart d’acquisition dégagé lors de la prise de contrôle,
sauf à démontrer que l’écart d’acquisition nouvellement dégagé est affecté à un sous-jacent
(ou une activité) différent de celui auquel est rattaché l’écart d’acquisition historique (Bull.
CNCC no 188, décembre 2017, EC 2017-22, p. 556).
Sur les critères permettant de déterminer la durée d’utilisation, limitée ou non, des écarts
d’acquisition positifs, voir no 5189 s.
6221 Selon le règlement ANC no 2020-01 (art. 242-1), l’écart d’acquisition négatif doit
être imputé sur l’écart d’acquisition positif éventuellement dégagé lors de la première
consolidation par intégration globale de la filiale.
Sauf, à notre avis, dans des cas rares où il peut être démontré que l’écart d’acquisition négatif
nouvellement dégagé est affecté à un sous-jacent (ou une activité) différent de celui auquel est
rattaché l’écart d’acquisition historique. A l’instar du traitement indépendant d’un écart d’acquisition
complémentaire positif (voir no 6220), l’écart d’acquisition négatif est alors présenté au passif du bilan
consolidé (sans imputation sur l’écart d’acquisition positif historique), puis rapporté au résultat
consolidé selon les modalités prévues à l’article 231-12 du règlement ANC no 2020-01 (voir
no 5206 s.).
C. Exemple d’application
6 2 2 9 Augmentation du pourcentage d’intérêts dans une entité déjà intégrée
globalement (exemple établi par nos soins)
1. Hypothèses
a. Première acquisition au 1/01/N de 80 % d’une société F pour un coût de 150.
Les capitaux propres de F au 1/01/N sont de 100 et la valeur d’entrée des actifs et passifs identifiables
est de 180, soit un écart d’évaluation de 80. On suppose, par mesure de simplification, que cet écart
provient d’un droit incorporel antérieurement non comptabilisé (amorti sur 10 ans).
b. Acquisition complémentaire de 10 % des titres F réalisée au 1/01/N+2 pour un coût de 25.
Au 1/01/N+2, les capitaux propres retraités de F, comprenant la valeur résiduelle de 100 % des écarts
d’évaluation déterminés à la date de prise de contrôle, s’élèvent, par hypothèse, à 220, soit :
220
dont part du groupe 176 et intérêts minoritaires 44.
b. La valeur nette comptable consolidée des actifs et passifs identifiables est de 180, dont 80 au titre
du droit incorporel.
c. Les intérêts minoritaires sont évalués sur la base des capitaux propres réévalués, soit 180 ×
20 % = 36.
2.2 Au 1/01/N+2
a. L’écart d’acquisition complémentaire est déterminé comme suit :
– coût d’acquisition du lot complémentaire (1) 25
– quote-part de capitaux propres acquise (220 × 10 %) (2) 22
La quote-part de capitaux propres acquise (22) correspond également à la valeur comptable consolidée
des intérêts minoritaires rachetés par le groupe (voir c. ci-après). En effet, les bases ayant servi à
l’évaluation de la quote-part complémentaire acquise par le groupe et celles ayant servi antérieurement
à l’évaluation des intérêts minoritaires correspondants sont identiques.
b. Les valeurs nettes comptables consolidées des actifs et passifs identifiables sont inchangées après
l’acquisition du lot complémentaire, soit un montant net de 220 dont 64 (80 − 16) au titre du droit incorporel.
Ce droit incorporel continue à être amorti sur la durée initialement retenue, soit une dotation de 8 par
an, dont 7,2 pour la part groupe (90 %).
c. Les intérêts minoritaires sont de 22 (220 × 10 %), soit une baisse de 22 équivalant aux capitaux
propres rachetés par le groupe (voir a. ci-avant).
Ainsi, le règlement ANC no 2020-01 (art. 261-2) indique que l’acquisition complémentaire
de titres doit donner lieu à un écart d’acquisition complémentaire, déterminé sans
remise en cause des évaluations des actifs et passifs identifiés effectuées à la date de
prise de contrôle conjoint.
Les conséquences de cette non-remise en cause sont identiques à celles énoncées dans le
cadre de l’augmentation du pourcentage d’intérêts dans une entité déjà intégrée globalement,
voir no 6212.
Les précautions à prendre en cas d’écart d’acquisition négatif et les modalités de comptabilisa-
tion de l’écart d’acquisition complémentaire sont également identiques à celles qui ont été
énoncées par le règlement ANC no 2020-01 (art. 242-1) dans le cas de l’acquisition
complémentaire de titres d’une entité déjà consolidée par intégration globale (voir no 6217 s.).
Néanmoins, la méthode de l’intégration proportionnelle conduisant à intégrer dans le bilan
consolidé les actifs et les passifs de la filiale à hauteur du pourcentage de détention de
celle-ci (voir no 4248), toute augmentation de ce pourcentage induit une augmentation de
la quote-part des valeurs comptables consolidées des actifs et des passifs de cette
entité inscrite au bilan consolidé. Les quotes-parts complémentaires d’actifs ainsi
comptabilisées sont amorties, comme la quote-part antérieurement détenue, sur la durée
de vie résiduelle de ces actifs (voir exemple d’application ci-après).
Exemple d’application
220
dont part du groupe 110 (220 × 50 %) et intérêts minoritaires 0 (il n’y a pas d’intérêts minoritaires
indirects dans F, les titres de F étant détenus directement par l’entité consolidante).
2. Traitement comptable de l’acquisition complémentaire
2.1 Au 1/01/N
a. L’écart d’acquisition initial est déterminé comme suit :
– coût d’acquisition des titres (1) 95
– quote-part acquise dans la valeur d’entrée des actifs et passifs identifiables 90
(180 × 50 %) (2)
– écart d’acquisition (1) − (2) 5
b. La quote-part du groupe dans les valeurs nettes comptables consolidées des actifs et passifs
identifiables de F est de 90 (50 % × 180), dont 40 (50 % × 80) au titre du droit incorporel.
c. Il n’y a pas d’intérêts minoritaires à dégager au bilan consolidé.
2.2 Au 1/01/N+2
a. L’écart d’acquisition complémentaire est déterminé comme suit :
– coût d’acquisition du lot complémentaire (1) 12
– quote-part de capitaux propres acquise (220 × 5 %) (2) 11
b. La quote-part du groupe dans les valeurs nettes comptables consolidées des actifs et passifs
identifiables de F après l’acquisition du lot complémentaire est de 121 (220 × 55 %), dont 26,4
[(80 − 32) × 55 % ] au titre du droit incorporel. Soit une augmentation de 11 (220 × 5 %), dont 2,4
[(80 − 32) × 5 % ] au titre du droit incorporel.
Ce droit incorporel continue à être amorti sur la durée initialement retenue, soit une durée résiduelle
de 3 ans. La dotation annuelle sera donc de 8,8 (16 × 55 %) par an (ou 26,4/3 ans restant à courir sur
le plan d’amortissement initial).
c. Il n’y a pas d’intérêts minoritaires à dégager au bilan consolidé.
quote-part totale détenue par le groupe sur la base des valeurs d’entrée des actifs et
passifs identifiables de cette entité, déterminées à la date de la dernière transaction. Il
en est de même en cas d’augmentation de capital inégalement souscrite (Règl. ANC
2020-01 art. 262-7 ; voir no 6048).
La quote-part antérieurement détenue est donc réévaluée à chaque transaction (voir no 6242).
Les modalités de mise en œuvre de ce principe général, précisées par le règlement ANC
no 2020-01 (art. 262-5), sont détaillées ci-après (no 6240 s.).
Pour un exemple d’application, voir no 6246.
B. Modalités d’application
1. Détermination de l’écart d’acquisition complémentaire
6240 Selon le règlement ANC no 2020-01 (art. 262-5), l’écart d’acquisition complémen-
taire est déterminé par différence entre :
– le coût d’acquisition des titres complémentaires acquis (voir no 6025 s.) ; et
– la quote-part que ces titres représentent, à la date de leur acquisition, dans la valeur
d’entrée des actifs et passifs identifiables.
Les critères d’identification des actifs et passifs acquis et les modalités de détermination de
leurs valeurs d’entrée sont identiques à ceux applicables dans le cas d’une entrée dans le
périmètre de consolidation (voir no 5076 s.).
Pour un exemple d’application, voir no 6246.
2. Comptabilisation ultérieure
de l’écart d’acquisition complémentaire
6241 Selon le règlement ANC no 2020-01 (art. 262-5), l’écart d’acquisition complémen-
taire dégagé lors d’une augmentation du pourcentage d’intérêts dans une entité mise en
équivalence doit être traité conformément aux principes applicables aux écarts dégagés
lors de la première consolidation (voir no 5166 s.).
3. Réévaluation obligatoire
de la quote-part antérieurement détenue
Principe
6242 Selon le règlement ANC no 2020-01 (art. 262-5), une augmentation du pourcen-
tage d’intérêts dans une entité mise en équivalence doit donner lieu à la réévaluation de
la quote-part de capitaux propres antérieurement détenue, sur la base des valeurs
d’entrée à la date de la dernière transaction.
Les valeurs d’entrée sont identiques à celles utilisées pour l’évaluation de la quote-part
complémentaire acquise (voir no 6240).
L’impact de cette réévaluation doit être porté directement en réserves consolidées (Règl.
ANC 2020-01 art. 262-5).
Cas particuliers
C. Exemple d’application
6 2 4 6 Augmentation du pourcentage d’intérêts dans une entité qui reste mise
en équivalence (exemple établi par nos soins)
1. Hypothèses
Acquisition au 1/01/N de 30 % de la société F, pour un coût d’acquisition de 100. La valeur d’entrée
des actifs et passifs identifiables à cette date, déterminée de manière fiable, est de 250.
Acquisition complémentaire au 1/01/N+2 de 10 % du capital de F, pour un coût d’acquisition de 50.
La valeur d’entrée des actifs et passifs identifiables à cette date est de 400. Les capitaux propres
consolidés de la société F à cette même date sont de 350 (y compris les valeurs résiduelles des
écarts d’évaluation déterminés à la date de première mise en équivalence).
2. Application du règlement ANC no 2020-01
2.1 Au 1/01/N
– coût d’acquisition 100
– quote-part de capitaux propres acquis (250 × 30 %) (75)
– écart d’acquisition 25
2.2 Au 1/01/N+2
a. L’écart d’acquisition complémentaire est égal à 10, soit [50 − (400 × 10 %)].
b. La quote-part antérieurement détenue est réévaluée pour être portée à 120 (30 % × 400).
La différence entre cette valeur et les capitaux propres consolidés correspondants, soit 15 = 30 % ×
(400 − 350), est inscrite directement en réserves consolidées. Ces réserves sont ainsi portées à
[(30 % × (350 − 250)] + 15] = 45.
c. La valeur des titres mis en équivalence est alors égale à :
– valeur de mise en équivalence avant l’opération (350 × 30 %) 105
– réévaluation des capitaux propres antérieurement détenus (50 × 30 %) 15
– valeur de mise en équivalence des titres complémentaires (400 × 10 %) 40
160
correspondant à la quote-part cumulée du groupe (40 %) dans les valeurs d’entrée à la date d’acquisi-
tion du lot complémentaire (400).
SECTION II
Augmentations
du pourcentage d’intérêts
avec changement
de méthode de consolidation
6260 Le règlement ANC no 2020-01 traite :
– d’une part, du passage de la mise en équivalence à l’intégration globale (voir no 6264 s.)
ou proportionnelle (voir no 6287) ; et
– d’autre part, du passage de l’intégration proportionnelle à l’intégration globale (voir
no 6292 s.).
B. Modalités de passage
de la mise en équivalence
à l’intégration globale
1. Date de première application
de la méthode de l’intégration globale
6267 La méthode de l’intégration globale doit être appliquée à compter de la date
à laquelle l’entité consolidante obtient le contrôle exclusif de l’entité (voir no 5025 s.).
Sur les conséquences en matière de présentation du compte de résultat consolidé lorsque
l’acquisition complémentaire intervient en cours d’exercice, voir no 6277.
3. Comptabilisation
de l’écart d’acquisition complémentaire
6269 Bien que cela ne soit pas explicitement stipulé par le règlement ANC no 2020-01
pour ce cas particulier, l’écart d’acquisition complémentaire doit être comptabilisé
conformément aux dispositions applicables aux écarts d’acquisition dégagés lors de la
première consolidation (voir no 5166 s.). En particulier, il doit être amorti ou non selon que
sa durée d’utilisation, déterminée lors de l’acquisition des titres complémentaires ou de
l’augmentation de capital inégalement souscrite (c’est-à-dire, à la date de prise de
contrôle), est limitée ou non (voir no 6220).
Sur les critères permettant de déterminer la durée d’utilisation, limitée ou non, des écarts
d’acquisition positifs, voir no 5189 s.
Pour les informations à fournir dans l’annexe des comptes consolidés, notamment afin
d’assurer la comparabilité des exercices, voir no 7463.
D. Exemple récapitulatif
6280 Passage de la mise en équivalence à l’intégration globale (exemple
établi par nos soins)
1. Hypothèses
a. Transactions effectuées et valeurs d’entrée
(1) Dont écart d’évaluation de 100, déterminé de manière fiable, sur une immobilisation
corporelle amortissable sur 10 ans à compter de la date de première consolidation (1/01/N).
(2) Dont écart d’évaluation de 110 sur l’immobilisation corporelle précitée, soit un écart d’évaluation
complémentaire par rapport aux comptes consolidés au 1/01/N+2 de 30 [110 − (100 × 8/10)].
b. Au cas particulier, les écarts d’acquisition sont amortis sur une durée d’utilisation de 5 ans.
c. Bilans individuels au 31/12/N+1 (retraités aux normes du groupe)
Bilan M au 31/12/N+1
(avant acquisition complémentaire)
Actif Passif
Titres F 250 Capital 1 000
Autres actifs 1 050 Réserves 300
1 300 1 300
Bilan F au 31/12/N+1
Actif Passif
Immobilisations corporelles 1 000 Capital 400
Autres actifs 300 Réserves 300
Capitaux propres 700
Dettes 600
1 300 1 300
Actif Passif
(1)
Ecart d’acquisition 100 Capital 1 000
(2) (3)
Immobilisations corporelles 1 110 Réserves consolidées 317
Autres actifs 950 Capitaux propres 1 317
(1 050 − 400 + 300)
(4)
Intérêts minoritaires 243
Dettes 600
2 160 2 160
6287 Selon le règlement ANC no 2020-01 (art. 262-5), les dispositions applicables à
l’intégration proportionnelle d’une entité antérieurement mise en équivalence sont les
mêmes que celles applicables en cas d’intégration globale de cette même entité (voir
no 6264 s.), sous réserve de la non-inscription au bilan consolidé des intérêts minoritaires
directs dans l’entité nouvellement intégrée (voir no 4248).
Diminutions
du pourcentage d’intérêts
Plan du chapitre
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
6501 Synthèse
► Les cessions temporaires de titres sans perte de contrôle suivies d’un rachat
dans un bref délai ne doivent pas avoir de conséquence sur les comptes
consolidés de l’entité qui cède provisoirement les titres (no 6591 s.).
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
► Dans le cas d’une cession ou d’un arrêt d’une branche autonome d’activité
ou d’un sous-ensemble d’une entité consolidée par intégration globale, les
dispositions générales relatives aux cessions de titres consolidés s’appliquent
(no 6652 s.). Une provision doit être constatée dès lors qu’il est probable que le
résultat de cession sera déficitaire ; cette provision est constituée différemment
selon qu’il s’agit d’une cession en bloc d’une branche autonome d’activité ou
d’une cession par démantèlement ou arrêt de l’activité (no 6663 s.). Les
principes de présentation des états financiers sont identiques à ceux d’une
cession totale de titres d’entités intégrées (no 6669).
Remarques importantes :
1. Ce chapitre présente, analyse et fait un point exhaustif sur les règles françaises de
consolidation relatives aux diminutions du pourcentage d’intérêts applicables par
l’ensemble des groupes aux exercices ouverts à compter du 1er janvier 2023, sans aborder
toutefois les spécificités sectorielles prévues par le règlement ANC no 2020-01 pour les
groupes du secteur bancaire et les groupes d’assurance.
2. Les références aux positions doctrinales faisant expressément référence au règlement
CRC no 99-02 abrogé sont citées dans ce chapitre, notamment lorsqu’elles viennent
préciser ou compléter des dispositions reprises par le règlement ANC no 2020-01 à
(quasiment) l’identique.
3. Pour les informations à fournir dans l’annexe des comptes consolidés sur les
diminutions du pourcentage d’intérêts, voir no 7459, 7469 et 7470.
SECTION I
Sortie du périmètre
de consolidation
6511 Motifs de déconsolidation Une entité, préalablement consolidée par intégra-
tion globale, proportionnelle ou mise en équivalence, doit être déconsolidée lorsque les
critères fixés par la réglementation pour retenir une entité dans le périmètre de consolida-
tion (voir no 2011 s.) ne sont plus remplis.
La déconsolidation est souvent induite :
– par une cession totale des titres (voir no 6530 s.),
– ou par une dilution liée à une cession partielle de titres ou à une augmentation de capital
inégalement souscrite, qui réduisent le pourcentage de détention de l’entité consolidante
à un niveau qui ne lui permet plus d’exercer au moins une influence notable sur son
ancienne filiale ou participation (voir no 6566 s.).
Plus rarement, la déconsolidation peut résulter d’autres circonstances (voir no 6572).
2. Modalités d’application
Cas général : sortie du périmètre à la date de cession des titres
6523 Selon le règlement ANC no 2020-01 (art. 211-12 et 242-2), la date de transfert
du contrôle ou de l’influence notable est en général concomitante à la date du transfert
des droits de vote lié à celui des titres cédés.
Lorsque la sortie du périmètre est liée à une dilution à la suite d’une augmentation de
capital inégalement souscrite, la date de sortie du périmètre correspond à la date à laquelle
l’augmentation de capital est considérée comme réalisée (voir Mémento Comptable
no 55295), sauf lorsque le transfert effectif du contrôle ou de l’influence notable intervient
avant cette date (voir no 6524).
Lorsque la dilution qui entraîne la perte du contrôle ou de l’influence notable d’une entité
antérieurement consolidée résulte d’une fusion ou d’un apport partiel d’actifs, la sortie de
périmètre de l’entité antérieurement consolidée doit être opérée à la date de réalisation
effective de l’opération (date de l’assemblée générale extraordinaire), et ce même en cas de
clause de rétroactivité (sauf circonstances visées au no 6524 ci-après). Ce principe a d’ailleurs
été clairement réaffirmé par le règlement ANC no 2020-01 dans le cadre des entrées de
périmètre (voir no 5032).
Cas particuliers
6 5 2 4 Sortie du périmètre à une date antérieure à la date de cession des
titres Selon le règlement ANC no 2020-01 (art. 211-12), la date de sortie du périmètre de
consolidation, peut, dans des cas très exceptionnels, être antérieure à la date de cession des
titres (ou à la date de réalisation de l’augmentation de capital ayant entraîné la dilution), si
l’entité cédante est en mesure de justifier, par des éléments de fait, que la perte du contrôle
ou de l’influence notable est devenue effective avant le transfert des droits de vote lié à celui
des titres (ou avant la date de réalisation de l’augmentation de capital).
Tel peut être le cas, par exemple :
a. Lorsque, en cas de cession de titres (ou de dilution), l’acquéreur a pu exercer, avant la
date de transfert de ces titres et des droits de vote y attachés (ou avant la date d’effet de
la dilution), son contrôle ou son influence notable du fait (Règl. ANC 2020-01 art. 211-12) :
– de changements dans les organes de direction ou de surveillance,
– ou d’un accord conclu entre les parties avant la date de clôture des comptes.
Dans ce dernier cas, cependant :
– le fait que des accords de cession de titres consolidés soient intervenus à la date de clôture
d’un exercice ne suffit pas à entraîner la sortie du périmètre de consolidation d’une filiale ou
d’une participation, notamment si l’entité cédante conserve le contrôle ou l’influence notable
de cette filiale ou participation à cette date (Règl. ANC 2020-01 art. 211-12) ;
– l’existence d’une clause de rétroactivité ne suffit pas à placer le transfert de contrôle ou de
l’influence notable à une date différente de celle du transfert des titres ou de la réalisation de
l’augmentation de capital ayant entraîné la dilution (voir no 5032).
Remarque Les cessions de titres sous conditions suspensives d’une filiale consolidée avant
la clôture de l’exercice ne peuvent pas entraîner systématiquement une sortie du périmètre
de consolidation même si la condition suspensive est levée avant l’arrêté des comptes
consolidés (Bull. CNCC no 140, décembre 2005, EC 2005-80, p. 717 s.).
Pour la présentation des états financiers consolidés lorsque des filiales ou participations
sont en cours de cession à la clôture, voir no 6557 s.
b. Ou lorsque, en l’absence de cession de titres (ou de dilution), le groupe perd le contrôle
ou l’influence notable en raison de restrictions sévères ou durables. Dans ce cas, la date
de déconsolidation est concomitante à la date du fait générateur de ces restrictions (Règl.
ANC 2020-01 art. 211-12).
6537 Lorsque le prix de cession des titres n’est pas payé en numéraire, c’est-à-dire
s’il s’agit d’une opération d’échange, alors le prix de cession à retenir correspond, à notre
avis, à la valeur vénale des actifs reçus en échange de la cession.
Pour le cas particulier d’un prix de cession payé en titres de l’acquéreur, voir no 5238.
B. Date de comptabilisation
du résultat consolidé de cession
6543 Selon le règlement ANC no 2020-01 (art. 242-3), et par exception au principe
ci-avant (voir no 6542), toute moins-value de cession doit faire l’objet d’une provision dans
les comptes consolidés dès lors qu’elle est probable, sans attendre le transfert effectif
du contrôle ou de l’influence notable.
Remarque – Articulation entre dépréciation de l’écart d’acquisition et provision pour
moins-value de cession A notre avis, la décision de cession (donc le prix de cession)
n’impacte que le résultat de cession ; cela ne constitue pas en soi un élément défavorable
conduisant à la dépréciation éventuelle de l’écart d’acquisition (voir no 5197).
Pour les modalités de comptabilisation de la provision pour moins-value de cession probable,
voir no 6545.
6544 La seule condition imposée par le règlement ANC no 2020-01 (art. 242-3) est que
la moins-value soit probable. En l’absence d’autre précision, il convient, à notre avis, de se
reporter aux conditions générales applicables aux dépréciations d’actifs (voir Mémento
Comptable no 27715 s.).
Ainsi, une provision pour moins-value de cession de titres consolidés doit être comptabi-
lisée si les trois conditions suivantes sont remplies :
a. L’élément d’actif à déprécier est nettement individualisé.
Cette condition est considérée comme systématiquement remplie puisque l’élément d’actif à
déprécier, en l’occurrence les titres de participation de l’entité dont la cession est envisagée, est
nettement individualisé et ce, même si la valeur comptable consolidée des titres est présentée
sur plusieurs lignes dans le bilan consolidé (écart d’acquisition et actifs et passifs identifiables).
b. La moins-value de cession doit être liée à une perte de valeur des titres subie à la
clôture de l’exercice (C. com. art. L 123-20, al. 3).
Ainsi, si la moins-value probable de cession résulte d’événements postérieurs à la clôture de
l’exercice sans lien de causalité avec les événements existant à cette date chez la filiale, elle
ne doit pas être provisionnée mais uniquement mentionnée en annexe si elle est significative
(Rec. OEC Principes comptables no 1.12).
6545 Il convient de distinguer selon que l’entité destinée à être cédée est :
– une entité intégrée (globalement ou proportionnellement) ;
– ou une entité mise en équivalence.
a. L’entité destinée à être cédée est intégrée (globalement ou proportionnellement)
La valeur comptable des titres d’une l’entité intégrée étant présentés sur plusieurs lignes
dans le bilan consolidé (écart d’acquisition et actifs et passifs identifiables), la moins-value
doit être déterminée au niveau de l’ensemble des actifs et passifs de l’entité dont les
titres sont destinés à être cédés.
S’agissant en particulier des actifs, ni le règlement ANC no 2020-01 ni le PCG ne
comportent de disposition spécifique concernant la détermination de la valeur actuelle
dans le cas particulier d’un groupe d’actifs destiné à être cédé, ou les modalités de
comptabilisation des pertes de valeur déterminées de manière globale pour un tel groupe
d’actifs.
A notre avis, les règles générales de détermination de la valeur actuelle des actifs
immobilisés s’appliquent, en l’absence de disposition spécifique contraire, aux actifs
destinés à être cédés. En conséquence, la valeur actuelle de ces actifs doit correspondre
(PCG art. 214-6) au montant le plus élevé de leur valeur vénale (prix de vente net des coûts
de sortie) et de leur valeur d’usage (flux futurs de trésorerie attendus de l’utilisation de
l’actif et de sa sortie).
Ainsi, les flux futurs de trésorerie liés à la poursuite de l’exploitation de l’actif (ou du
groupe d’actifs) jusqu’à la date de cession effective doivent être pris en compte, s’ils sont
significatifs, pour déterminer la valeur d’usage et donc la valeur actuelle de l’actif ou du
groupe d’actifs destinés à être cédés. En pratique, ce principe ne modifie la valeur actuelle
que si ces flux futurs de trésorerie sont positifs (ce qui permet, le cas échéant, de diminuer
le montant de la perte de valeur).
Dans le cas contraire, en effet, la valeur d’usage est inférieure au prix de cession net (elle est
égale à ce prix de cession net diminué des pertes prévisionnelles), et c’est donc ce dernier
qui est retenu comme valeur actuelle. Ainsi, il n’y a pas de comptabilisation anticipée des
pertes futures, conformément au principe général du PCG relatif aux passifs.
b. L’entité destinée à être cédée est mise en équivalence En pratique et en l’absence
de précision complémentaire des textes spécifiques aux comptes consolidés, les titres
mis en équivalence sont généralement évalués conformément aux principes généraux
d’évaluation des titres de participation, au plus faible des deux montants suivants (PCG
art. 221-3) :
– valeur comptable consolidée des titres mis en équivalence, celle-ci comprenant, le cas
échéant, la valeur comptable de l’écart d’acquisition, même si celui-ci est comptabilisé sur
une ligne séparée en principes français (voir no 5295) ;
– valeur d’utilité des titres mis en équivalence ; lorsque les titres mis en équivalence sont
destinés à être cédés, leur valeur d’utilité correspond, à notre avis, au prix de cession
probable, déduction faite des frais correspondants.
La perte de valeur ainsi déterminée est alors imputée, à notre avis, en priorité sur l’écart
d’acquisition.
Ce traitement exclut toute reprise ultérieure (la dépréciation de l’écart d’acquisition étant
définitive, voir no 5195-2) et réduit, le cas échéant, le montant des dotations aux amortisse-
ments ultérieures de l’écart d’acquisition (la base amortissable étant réduite en conséquence).
Remarque Une pratique rare consiste à imputer la perte de valeur en priorité sur les titres mis en
équivalence (hors écart d’acquisition). Ce qui permet, le cas échéant, d’opérer une reprise ultérieure de
provision lorsque la valeur d’utilité des titres mis en équivalence augmente, mais maintient inchangé
le montant des dotations aux amortissements ultérieures de l’écart d’acquisition, le cas échéant.
La constitution d’une provision au passif au titre de tout ou partie de cette perte de valeur
n’est pas admise.
En effet, seules les obligations à l’égard des tiers existant à la date de clôture répondent à la
définition des passifs résultant du PCG art. 321-1 à 324-1 relatif aux passifs.
2. Modalités de retraitement
du résultat individuel de cession
6549 En l’absence de précisions du règlement ANC no 2020-01, il convient, à notre
avis, de procéder comme suit :
– l’ajustement éventuel du prix de cession, qui ne devrait concerner en principe que les
cas d’encaissement différé ou étalé du prix de cession (voir no 6536), doit avoir pour
contrepartie :
• soit le montant de la créance portée au bilan individuel (pour la partie des intérêts non
courus à la clôture de l’exercice),
• soit les produits financiers de l’exercice (pour la partie des intérêts courus durant
l’exercice) ;
– l’ajustement de la « valeur nette comptable des éléments d’actif cédés » doit avoir pour
contrepartie les « réserves consolidées » ou l’écart de conversion antérieurement
comptabilisé en capitaux propres.
6553 Lorsque la perte de contrôle ou d’influence notable est effective au plus tard à
la date de clôture de l’exercice (cession réalisée), la filiale ou participation sort du périmètre
de consolidation de cet exercice. Le bilan consolidé ne prend donc plus en compte aucun
élément d’actif ou de passif au titre de cette filiale ou participation cédée.
6557 Une filiale ou une participation est en cours de cession si les deux conditions
suivantes sont simultanément remplies (Règl. ANC 2020-01 art. 242-2) :
– des accords de cession sont intervenus à la date de clôture de l’exercice ;
– et le transfert du contrôle ou de l’influence notable est effectué après la date de clôture
mais avant la date d’arrêté des comptes consolidés.
Remarque Une promesse de cession de titres d’une filiale assortie de conditions suspensives
conduisant la société mère à « expédier les affaires courantes en bon père de famille » ne
permet pas de caractériser la perte de contrôle exclusif. Ainsi, dans le cas d’une promesse
de cession de titres d’une filiale conclue au cours de l’exercice N assortie d’une condition
suspensive levée postérieurement à la date de clôture, la société reste consolidée dans les
comptes de l’exercice N (Bull. CNCC no 140, décembre 2005, EC 2005-80, p. 717 s.).
III. Déconsolidation
induite par une diminution
du pourcentage de participation
6 5 6 8 Cas particulier d’une fusion-absorption d’une filiale par une entité hors
groupe entraînant une perte de contrôle et d’influence notable Le règlement
ANC no 2020-01 ne prévoit pas de disposition spécifique dans le cas d’une fusion-
absorption d’une filiale du groupe par une entité hors groupe à l’issue de laquelle la
participation du groupe dans l’entité fusionnée ne lui confère plus ni contrôle ni influence
notable.
Tel est le cas, par exemple, d’une société M détenant 100 % d’une société A. La société A
est absorbée par une société B indépendante du groupe M. Après la fusion, la société M aura
10 % de la société B, qui ne sera pas consolidée.
En revanche, le bulletin CNCC (no 132, décembre 2003, EC 2003-54, p. 675 s.) précise
que cette opération doit être traitée comme une cession totale de la filiale à des tiers hors
groupe rémunérée par des titres de l’acquéreur, le groupe n’ayant plus ni contrôle ni
influence notable sur les actifs et passifs de la société absorbée.
En conséquence, il convient de (Bull. CNCC précité) :
a. Constater la cession de 100 % de la société absorbée Le résultat de cession doit
ainsi être déterminé par différence entre :
– le prix de cession correspondant à la valeur vénale des titres de l’absorbante reçus en
échange ;
Le bulletin CNCC (no 117, mars 2000, EC 99-77, p. 93 s.) a en effet estimé que, dans le cas
d’opérations d’échange où la société initiatrice émet des titres en rémunération des titres
apportés (OPE ou apports/fusions…), l’estimation de la valeur des titres de la société initiatrice
était plus sûre que celle des titres de la société cible.
– et la dernière valeur en consolidation de la société absorbée (voir no 6566).
b. Comptabiliser à l’actif les titres de la société absorbante détenus à l’issue de la
fusion-absorption (par la contrepartie du prix de cession constaté dans le compte de
résultat), la valeur d’entrée étant égale :
– si la société absorbante est cotée, au cours de bourse des actions reçues en échange
à la date de l’opération ;
Il est toutefois possible de déterminer la valeur vénale à partir d’une moyenne des cours
constatés sur une période permettant d’atténuer l’effet de fortes variations ponctuelles
éventuelles (Bull. CNCC no 117, mars 2000, EC 99-77, p. 93 s.).
– si la société absorbante n’est pas cotée, à sa valeur réelle telle qu’elle a été retenue
pour la détermination du rapport d’échange, à laquelle est appliqué le pourcentage attribué
à la société cédante.
Pour plus de détails sur les modalités de détermination de la valeur vénale des titres émis,
voir no 5238.
Remarque Ce traitement s’applique également, à notre avis aux échanges d’une participation
majoritaire contre une participation non consolidée (autres que ceux réalisés par voie de fusion).
IV. Déconsolidation
sans cession ni dilution
6572 La déconsolidation d’une filiale ou d’une participation peut avoir plusieurs causes
autres qu’une cession de titres ou qu’une dilution du pourcentage de participation. Citons,
par exemple, le cas :
– d’une société qui ne satisfait plus aux seuils minima de consolidation ;
Dans ce cas, la déconsolidation est facultative (voir no 2553 s.).
– ou de restrictions sévères et durables qui sont apparues et qui remettent en cause
substantiellement le contrôle (ou l’influence notable) exercé(e) sur cette entité.
Tel est le cas, à notre avis, de la liquidation judiciaire d’une filiale détenue à 100 % qui a pour
effet la perte de contrôle de celle-ci par la société mère (voir no 2530-1).
Dans ce cas (Règl. ANC 2020-01 art. 242-11) :
a. les titres doivent être repris et figés, jusqu’à la date de leur cession, à l’actif du bilan
consolidé pour la quote-part de capitaux propres qu’ils représentent à la date de déconsoli-
dation, augmentée de l’écart d’acquisition résiduel ;
Ces titres doivent ensuite faire l’objet d’un suivi pour :
– dégager le résultat de cession consolidé à la date de cession totale ou partielle de ces titres,
le cas échéant ;
– évaluer la participation en fonction de sa valeur d’inventaire à chaque clôture et constater
les dépréciations éventuellement nécessaires.
b. l’opération de déconsolidation n’entraîne en elle-même ni plus-value, ni moins-value,
ni modification des capitaux propres.
Cette solution permet de respecter le principe d’intangibilité du bilan d’ouverture ; les réserves
consolidées représentent bien la part du groupe dans les résultats (non distribués) de la filiale
depuis son entrée dans le périmètre et jusqu’à sa sortie par déconsolidation.
Remarque – Contribution négative d’une filiale liquidée A notre avis, quand la filiale liquidée
présente des capitaux propres négatifs, les titres sont repris pour une valeur nulle à l’actif (et
non pour une valeur négative), ce qui implique la constatation d’un résultat. Toutefois, une provision
est constatée dans les comptes annuels de la mère et dans les comptes consolidés du groupe
jusqu’à la clôture des opérations de liquidation de la filiale, s’il existe un risque de décaissement
complémentaire.
SECTION II
Diminution
du pourcentage d’intérêts
sans changement
de méthode de consolidation
A. Principes généraux
Celle-ci est égale à la quote-part cédée dans le cumul des éléments suivants, déterminés
comme dans le cas d’une cession totale de titres (voir no 6538 s.) :
– capitaux propres consolidés à la date de cession,
– valeur nette comptable de l’écart d’acquisition,
– écart de conversion, le cas échéant.
Les capitaux propres consolidés à la date de cession des titres doivent inclure le résultat
acquis entre le début de l’exercice et la date de cession, ce résultat étant déterminé, selon
l’AMF (Bull. COB no 365, février 2002, p. 33), en utilisant les données comptables à la date la
plus proche de la date de cession.
Exceptions Cette disposition ne concerne pas :
– les actions faisant l’objet d’une cession temporaire sans perte de contrôle (voir no 6591 s.) ;
– les actions cédées aux salariés et aux dirigeants sociaux dans le cadre d’un programme de
stock-options ou d’attribution gratuite d’actions, lorsque ces actions font l’objet d’un engagement de
rachat par une société contrôlée (voir no 6595 s.).
Exemple
Bilan F
Actif N N−1 Passif N N−1
Bilan consolidé de M
N N−1 N N−1
(après (avant (après (avant
Actif diminution diminution Passif diminution diminution
du % de du % de du % de du % de
détention) détention) détention) détention)
(2) En N-1, les intérêts minoritaires se composent uniquement de leur quote-part dans les réserves
de F (le résultat de F est, par hypothèse, nul à la clôture N) : 40 % × 500 = 200
En N, les intérêts minoritaires s’analysent comme suit :
– réserves des minoritaires (50 % × 700) 350
– résultat des minoritaires (50 % × 50) 25
375
B. Cas particuliers
1. Cession temporaire de titres sans perte de contrôle
suivie d’un rachat dans un bref délai
6591 Selon le règlement ANC no 2020-01 (art. 211-12), la cession temporaire, sans
perte de contrôle, de titres d’entités consolidées suivie de leur rachat dans un bref délai
(voir no 6592) ne doit pas avoir de conséquence sur les comptes consolidés à la clôture
de l’exercice de l’entité qui cède provisoirement ces titres.
Cette disposition du règlement ANC no 2020-01 couvre, en particulier, le cas des titres
cédés par l’entité consolidante mais détenus pour son compte dans le cadre d’opérations
de portage (Bull. COB no 365, février 2002, p. 33).
A notre avis, les opérations visées ici sont :
– toutes les opérations de portage ferme visées par le règlement ANC no 2020-01 (art. 211-7 IR3),
indépendamment de la durée de portage ; en effet, en cas de portage ferme, les titres sont
traités de la même manière que s’ils étaient directement détenus par l’entité consolidante
elle-même (voir no 2075 s.) ; la cession est donc totalement « transparente », et ne doit pas
donner lieu à comptabilisation d’un résultat de cession (Bull. COB précité) ;
– et les autres opérations de portage (non ferme), à condition qu’elles donnent lieu à rachat
effectif dans un délai bref, tel que défini au no 6592.
En revanche, elle ne couvre pas :
– les dilutions (c’est-à-dire, les diminutions du pourcentage d’intérêts résultant de
l’augmentation de capital d’une filiale inégalement souscrite par ses actionnaires dont
certains ne font pas partie du groupe) suivies d’un rachat, même si celui-ci est réalisé
dans un bref délai (Bull. COB no 365, février 2002, p. 33) ;
Ainsi, une dilution (liée par exemple, à l’augmentation de capital d’une filiale inégalement
souscrite) suivie d’un rachat doit donner lieu à comptabilisation du résultat de dilution et
comptabilisation d’un écart d’acquisition complémentaire lors du rachat, aucune compensation
ne pouvant être opérée entre ces deux composantes (Bull. COB précité). Cette position
constitue une interprétation restrictive des dispositions du règlement ANC no 2020-01
relatives aux cessions temporaires de titres suivies d’un rachat, la dilution ne constituant pas
(au sens strict) une cession de titres telle que visée par le règlement ANC no 2020-01 (art. 211-12).
En outre, elle ne vise pas, à notre avis, les cas où la dilution et le rachat ultérieur des titres
constituent des transactions liées (voir no 3047).
– sauf s’il s’agit de dilutions intervenues dans le cadre d’un plan de stock-options, ou
d’attribution gratuite d’actions avec engagement de rachat (voir no 6595 s.).
Modalités d’application
Le cas des actions attribuées dans le cadre d’une augmentation de capital réservée (avec
suppression du droit préférentiel de souscription) n’est pas abordé de manière explicite
par le règlement ANC no 2020-01, mais il devrait être traité, à notre avis, de la même
manière que les actions attribuées dans le cadre d’options de souscription.
En effet, seules les formalités juridiques sont modifiées, la nature de l’opération étant la
même dans les deux cas.
Bien qu’elles ne soient pas visées par le règlement ANC no 2020-01, les attributions
d’actions gratuites existantes ou à émettre, instaurées par la loi 2004-1484 du
30 décembre 2004 doivent, à notre avis, être traitées de la même manière que les actions
cédées dans le cadre d’un plan de stock-options.
En effet, les attributions gratuites d’actions existantes peuvent être assimilées à des options
d’achat d’actions avec un prix d’achat de zéro, et les attributions d’actions gratuites à émettre
sont assimilables à des options de souscription d’actions avec un prix d’exercice nul.
Sur les plans de stock-options, voir Mémento Sociétés commerciales no 69410 s.
Sur les plans d’attribution gratuite d’actions, voir Mémento Sociétés commerciales no 69980 s.
6596 Conditions liées aux modalités d’attribution Sont visées ici les opérations
d’octroi d’actions aux salariés et aux dirigeants sociaux qui respectent les trois conditions
suivantes (Règl. ANC 2020-011 art. 252-4) :
– les actions octroyées sont celles d’une entité contrôlée ;
– les actions octroyées font l’objet d’un engagement de rachat par une entité contrôlée
(à notre avis),
En effet, le règlement ANC no 2020-01 indique qu’une « entité faisant partie du périmètre de
consolidation s’est engagée à racheter des actions d’une autre entité contrôlée » ce qui laisse
supposer que la première doit également être contrôlée. Ce type d’engagement n’est
d’ailleurs pris, en pratique, que par des entités contrôlées par le groupe.
– et l’engagement de rachat est prévu dans le plan d’octroi d’actions aux salariés et aux
dirigeants sociaux, de sorte que l’opération d’octroi/rachat s’analyse comme une opération
unique (Rapport COB 1997, p. 81 s. et Bull. CNCC no 110, EC 97-117, p. 227).
Modalités de comptabilisation
6597 Principes généraux Les problèmes posés par l’octroi d’actions aux salariés
et aux dirigeants sociaux avec engagement de rachat portent sur la comptabilisation :
– d’une part, de l’effet de dilution qui en résulte pour le groupe au moment de l’attribution
des options ou des actions ;
– et, d’autre part, de l’« écart d’acquisition » qui résulte du rachat de ces titres par le
groupe.
Conformément aux recommandations COB (Rapport COB 1997, p. 81 s.) et du bulletin
CNCC (no 110, juin 1998, EC 97-117, p. 227 s.), le principe général énoncé par le règlement
ANC no 2020-01 (art. 252-4) consiste à traiter l’opération d’attribution/rachat comme une
opération unique de cession temporaire suivie d’un rachat (voir no 6591 s.), la nature
même de l’opération (notamment l’engagement de rachat) traduisant le caractère
temporaire de la cession, quel que soit le délai entre la cession et le rachat. Ainsi (Règl.
ANC 2020-01 art. 252-4) :
a. les actions attribuées aux salariés et aux dirigeants sociaux sont considérées comme
restant détenues par le groupe ;
b. au moment du rachat par le groupe des actions antérieurement attribuées aux salariés
et aux dirigeants sociaux, la différence entre la valeur comptable consolidée de ces titres
et leur prix de rachat aux salariés et aux dirigeants sociaux est constatée en charges et
non en écart d’acquisition ;
En revanche :
– si les titres attribués aux salariés et aux dirigeants sociaux ont été acquis auprès de
minoritaires avant leur attribution, cette acquisition donne lieu à comptabilisation d’un écart
d’acquisition conformément aux règles générales ;
– si les titres attribués aux salariés et aux dirigeants sociaux sont des titres nouvellement
émis, l’augmentation du pourcentage d’intérêts du groupe qui en résulte donne lieu, à notre
avis, à un écart d’acquisition (pour un exemple pratique d’application, voir no 6597-1).
c. cette charge (voir b.) doit faire l’objet d’une provision dès qu’elle devient probable,
c’est-à-dire (Bull. CNCC précité) dès que l’engagement de rachat est susceptible de
générer une charge et que la levée des options est probable. Il n’y a donc pas lieu
d’attendre la levée effective des options. Bien que le règlement ANC no 2020-01 ne le
prévoie pas, l’étalement de cette charge sur la durée d’acquisition pourrait, à notre avis,
se justifier (par analogie avec les règles comptables sur les stock-options et actions
gratuites ; voir Mémento Comptable no 55770).
Remarques :
1. Cas particulier : engagement de rachat sous condition Lorsque l’engagement de rachat des
titres aux salariés et aux dirigeants sociaux bénéficiaires (« engagement de liquidité » par une société
mère sur les titres d’une filiale) est conditionné à un événement particulier (par exemple, la cession
de la filiale), aucune provision n’est comptabilisée tant que la réalisation de l’événement n’est pas
probable (en cas de cession, tant que le groupe n’a pas d’engagement envers un tiers sur la cession).
En effet, le passif est alors éventuel et doit uniquement faire l’objet d’une mention en annexe.
2. Classement de la charge Ni le règlement ANC no 2020-01 ni le bulletin CNCC précité ne précisent
le classement comptable de la charge (ou de la provision) liée au rachat d’actions attribuées aux
salariés et aux dirigeants sociaux. A notre avis, cette charge devrait être comptabilisée en charges de
personnel, en résultat d’exploitation, comme préconisé par le PCG (art. 624-14) pour les comptes
individuels.
6606 Selon le règlement ANC no 2020-01 (art. 262-5), une cession partielle de titres
ne remettant pas en cause l’influence notable exercée sur une participation doit se traduire
par un résultat consolidé de cession égal à la différence, à la date de cession, entre :
– d’une part, le prix de cession des titres déterminé conformément aux dispositions
décrites aux no 6535 s. ;
– et, d’autre part, la fraction cédée des capitaux propres mis en équivalence, comprenant
le résultat réalisé jusqu’à la date de cession, augmentée, le cas échéant, des fractions
correspondantes du solde résiduel de l’écart d’acquisition et de l’écart de conversion.
Pour la nécessité, soulignée par l’AMF, d’utiliser des comptes à la date la plus proche de la
date de cession pour déterminer le résultat jusqu’à cette date, voir no 6538.
SECTION III
Diminution du pourcentage
d’intérêts entraînant un passage
de l’intégration globale
ou proportionnelle
à la mise en équivalence
6616 Le fait qu’un groupe n’exerce plus qu’une influence notable sur une société qui
était préalablement contrôlée exclusivement ou conjointement peut être lié soit à une
cession partielle de titres à des tiers hors groupe, soit à une dilution à la suite d’une
augmentation de capital inégalement souscrite. Les principes généraux préconisés par le
règlement ANC no 2020-01 sont identiques dans les deux cas (voir no 6048).
Principe
6622 Selon le règlement ANC no 2020-01 (art. 242-6), lorsqu’une cession partielle de
titres d’une entité antérieurement intégrée aboutit à la perte du contrôle mais permet de
maintenir l’influence notable, la méthode de l’intégration globale ou proportionnelle cesse
d’être appliquée à la date de perte de contrôle. Celle-ci est déterminée de la même
manière qu’en cas de sortie du périmètre de consolidation (voir no 6522 s.).
Dans ce cas, il convient en pratique, à notre avis, pour assurer la comparabilité avec les
comptes des exercices suivants :
– d’inscrire en « quote-part dans les résultats des entités mises en équivalence » un
montant égal à la quote-part conservée dans le résultat net total de l’exercice ;
– d’inscrire la quote-part cédée dans le résultat réalisé avant la date de perte de contrôle
sur une ligne distincte « quote-part dans le résultat net des sociétés cédées » (voir
no 6555).
Exemple établi par nos soins
Si le résultat total de l’exercice de l’entité consolidée est de 100, dont 40 à la date de perte de
contrôle, et si la participation du groupe est de 60 % avant la perte de contrôle et de 40 % après, alors
le compte de résultat consolidé comprend :
– une quote-part dans le résultat des sociétés mises en équivalence (40 % × 100) : 40
– et une quote-part dans le résultat net des sociétés cédées (20 % × 40) : 8
SECTION IV
La définition de ces deux expressions est très importante car elle conditionne les limites de
la compensation entre plus et moins-values latentes relatives aux branches en cours de
cession (voir no 6664 s.) ainsi que la présentation des états financiers lorsque le groupe opte
pour le second mode de présentation autorisé par le règlement ANC no 2020-01 (présentation
sur une ligne unique du bilan et du compte de résultat consolidé, voir no 6669 s.).
Pour plus de détails, voir Mémento Fusions & Acquisitions no 7110.
En effet, parmi les indices de perte de valeur dont la survenance au cours de la période
nécessite de réaliser un test de dépréciation (voir Mémento Comptable no 27725), figure
le changement d’utilisation prévue des actifs lié, par exemple, à un plan d’abandon ou de
restructuration du secteur d’activité auquel un actif appartient ou à un plan de sortie d’un actif
avant la date prévue préalablement (PCG art. 214-16 et Note de présentation du Règl. ANC
2015-06 relatif au PCG).
Ces règles ne précisent pas cependant si un test complémentaire doit être réalisé au cours
des périodes ultérieures, pendant toute la durée de conservation des actifs destinés à
être cédés.
Comptabilisation de la dépréciation
C. Résultat de cession
1. Modalités de détermination
Principe : prise en compte d’une quote-part d’écart d’acquisition
pour la détermination du résultat de cession
6660 Selon le règlement ANC no 2020-01 (art. 242-3 et 242-4), le résultat de cession
ou d’arrêt d’une branche autonome d’activité est déterminé par différence entre :
– d’une part, le prix de cession, déterminé selon les mêmes modalités qu’en cas de
cession de titres (voir no 6535 s.) ;
– et, d’autre part, la valeur comptable consolidée des actifs et passifs identifiables de la
branche, augmentée de la valeur nette comptable de la quote-part d’écart d’acquisition
affectée à cette branche autonome d’activité lors de son acquisition et d’une quote-part
d’écart de conversion, le cas échéant.
Le règlement ANC no 2020-01 exige donc, implicitement, que l’écart d’acquisition global
dégagé lors d’une première consolidation soit affecté, dès la date de première consolida-
tion, aux différentes branches autonomes d’activité de l’entité acquise (voir no 5171 s.).
Le règlement ANC no 2020-01 a ainsi confirmé les positions antérieures du Comité d’urgence
du CNC (Avis 97-B du 11-7-1997) et de l’AMF (Rapport COB 1997).
Exception
6661 Le règlement ANC no 2020-01 prévoit que si, à titre exceptionnel, la quote-part
d’écart d’acquisition à rattacher à la détermination du résultat de cession n’a pas pu être
évaluée, l’entité consolidante doit revoir :
– la valeur des écarts d’acquisition résiduels correspondant à l’acquisition des entités
dans lesquelles était incluse la branche autonome d’activité cédée ;
Ceci revient, en pratique, à « affecter » au résultat de cession non pas la totalité de l’écart
d’acquisition relatif à la branche cédée, celui-ci n’étant pas connu, mais une partie de l’écart
global, calculée de sorte à ramener l’écart d’acquisition résiduel à un montant égal à sa valeur
d’usage résiduelle après la cession de la branche autonome d’activité. Lorsque cette valeur
d’usage est supérieure à la valeur nette comptable, aucun écart d’acquisition n’est imputé sur
le résultat de cession.
– le cas échéant, également la durée d’utilisation ou la durée d’étalement de ces écarts
d’acquisition.
Remarque Dans la mesure où l’ancien règlement CRC no 99-02 exigeait déjà de ventiler, dès l’acquisi-
tion, l’écart d’acquisition global entre les différentes branches autonomes d’activité (obligation
réaffirmée par le Règl. ANC 2020-01 art. 231-7 IR4), cette exception ne devrait trouver à s’appliquer
que dans le cas des cessions de branches autonomes d’activité acquises avant la date de première
application du règlement CRC no 99-02, et à condition que la ventilation entre les différentes
branches autonomes d’activité ne puisse pas être opérée de manière fiable a posteriori.
Par exemple, une ventilation fiable peut être opérée a posteriori sur la base des parts relatives
des différentes branches autonomes d’activité dans les flux de trésorerie si les deux
conditions suivantes sont remplies :
– l’écart d’acquisition global a été déterminé sur la base des flux futurs de trésorerie,
– et la part relative des différentes branches autonomes d’activité après l’acquisition est
sensiblement la même que celle prévue lors de l’acquisition.
Il n’est pas nécessaire dans ce cas de connaître les valeurs absolues des flux futurs de
trésorerie initialement prévues pour chaque branche.
2. Date de comptabilisation
du résultat de cession ou d’arrêt
6662 Conformément au principe général (voir no 6542), le résultat de cession doit être
comptabilisé à la date de sa réalisation, c’est-à-dire à la date à laquelle le groupe cesse
d’exercer un contrôle sur la branche.
En pratique, et en l’absence de cession de titres et/ou de droits de vote :
– lorsque la cession est opérée en bloc, la date de comptabilisation correspond à la date
de transfert du contrôle de la branche déterminée à partir des documents contractuels
de cession et/ou des situations de fait (voir no 6524) ;
– lorsque la cession est opérée par démantèlement (cession des actifs de manière isolée
ou par petits groupes d’actifs) ou lorsqu’il y a arrêt, il n’y a pas une seule date de transfert
du contrôle mais plusieurs ; en l’absence de précision du règlement ANC no 2020-01, il
convient, à notre avis, de comptabiliser, conformément aux principes généraux en la
matière, les résultats de cession à la date de cession de chaque actif ou groupe d’actifs
(c’est-à-dire, le cas échéant, sur deux ou plusieurs exercices différents).
Pour les provisions pour moins-values probables, voir ci-après no 6663.
6663 Conformément aux principes généraux applicables aux cessions de titres (voir
no 6543), il convient également, dans le cas d’une cession ou d’un arrêt d’une branche
autonome d’activité ou d’un sous-ensemble d’une entité consolidée, de provisionner les
moins-values de cession probables.
Mais le règlement ANC no 2020-01 ne donne dans ce cas aucune précision particulière sur
le calcul de la moins-value, et notamment s’il convient de compenser les plus et
moins-values latentes relatives aux actifs d’une même branche autonome d’activité en
cours de cession ou d’arrêt. En pratique sur ce point, il convient, à notre avis, de distinguer
selon que la cession est effectuée en bloc ou par démantèlement ou arrêt d’activité.
6664 Le cas d’une cession en bloc d’une branche autonome d’activité est celui qui
s’assimile le plus à une cession de titres de participation.
Modalités d’application :
cession par démantèlement ou arrêt de l’activité
6665 Le règlement ANC no 2020-01 ne précise pas s’il y a lieu, dans ce cas :
– de déterminer la moins-value latente à provisionner pour chaque actif ou groupe d’actifs
destinés à être cédés séparément (comme dans l’hypothèse d’une poursuite de l’activité),
– ou, au contraire, d’apprécier la moins-value latente globalement, comme dans le cas
d’une cession en bloc.
A notre avis, les cessions par démantèlement ou arrêt d’activité ne sont pas assimilables
à des cessions de titres et seule la première solution (détermination de la moins-value
latente pour chaque actif ou groupe d’actifs, sans compensation possible avec les
plus-values latentes éventuelles) devrait être appliquée.
Sur le retraitement dans les comptes consolidés des comptes individuels d’une filiale établis
en valeurs liquidatives, voir no 3039 et 6666.
6671 Comme pour les cessions totales de titres d’entités intégrées en cours à la
clôture de l’exercice (Règl. ANC 2020-01 art. 242-2), un choix est possible pour la présenta-
tion au bilan et au compte de résultat consolidés des éléments d’actif, de passif et de
résultat relatifs aux branches autonomes d’activité ou aux sous-ensembles d’une entité
intégrée en cours de cession à la clôture de l’exercice, voir no 6559 et 6560.
La présentation des éléments d’actif, de passif et de résultat sur une ligne unique du bilan et
du compte de résultat peut toutefois s’avérer difficile en cas d’arrêt d’activité ou de cession
par démantèlement, à la fois parce qu’il n’y a pas forcément de contrat de cession global à la
clôture de l’exercice et parce qu’il n’y a pas une seule date de cession définitive mais plusieurs
(on peut s’interroger, dans ce cas, pour savoir si la cession est terminée ou non à la date
d’arrêté des comptes).
Reclassement
d’actifs entre entités
intégrées globalement
Plan du chapitre
6801 Synthèse
► Il en est de même pour les fusions et apports partiels d’actifs entre entités
intégrées globalement (no 6861 s.). Ainsi, en cas de fusion ou d’apport partiel
d’actif, les valeurs comptables antérieures sont maintenues et aucune
plus-value n’est réalisée par l’absorbée au titre du transfert de ses actifs
(no 6864). La plus-value éventuelle dégagée par les entités du groupe
actionnaires ou associées dans l’absorbée doit être éliminée (no 6867). La
variation des intérêts minoritaires résultant de fusions et d’apports partiels
d’actifs entre deux entités intégrées globalement non détenues à 100 % devrait
trouver sa contrepartie, à notre avis, dans une variation des réserves consoli-
dées de même montant mais de sens inverse (no 6870).
Remarques importantes :
1. Ce chapitre présente, analyse et fait un point exhaustif sur les règles françaises de
consolidation relatives au reclassement d’actifs entre entités intégrées globalement
applicables par l’ensemble des groupes aux exercices ouverts à compter du 1er janvier
2023, sans aborder toutefois les spécificités sectorielles prévues par le règlement ANC
no 2020-01 pour les groupes du secteur bancaire et les groupes d’assurance.
2. Les références aux positions doctrinales faisant expressément référence au règlement
CRC no 99-02 abrogé sont citées dans ce chapitre, notamment lorsqu’elles viennent
préciser ou compléter des dispositions reprises par le règlement ANC no 2020-01 à
(quasiment) l’identique.
Remarque préalable
6803 Ne sont visés par les dispositions présentées ci-après que les reclassements
d’actifs qui présentent un caractère interne pour le groupe qui établit ses comptes
consolidés, c’est-à-dire les reclassements opérés entre deux entités intégrées globale-
ment (ou entre une entité intégrée globalement et sa société mère), lorsque ces
reclassements sont comptabilisés dans un même jeu de comptes consolidés intégrant
les deux entités concernées (cédante et cessionnaire).
Exemples :
– la cession de titres consolidés X antérieurement détenus par la société mère M à une de
ses filiales Y est considérée comme une opération à caractère interne lorsqu’elle est
comptabilisée dans les comptes consolidés de la société mère M, puisque ces comptes
consolidés intègrent à la fois ceux de M (cédante) et ceux de Y (cessionnaire) ;
– la fusion-absorption de deux sociétés X et Y intégrées globalement par la société mère
M (Y absorbant X) est considérée comme une opération à caractère interne lorsqu’elle est
comptabilisée dans les comptes consolidés de la société mère M, puisque ces comptes
intègrent à la fois ceux de M (apporteuse) et ceux de Y (absorbante).
En revanche, les reclassements d’actifs n’entrent pas dans le champ d’application des
développements ci-après lorsqu’ils sont comptabilisés dans les comptes consolidés de
l’une des entités concernées par le reclassement (cédante ou cessionnaire) et que ces
comptes consolidés n’intègrent pas toutes les autres entités ayant pris part à l’opération
(cessionnaire ou cédante). En effet, les règles françaises ne comportent pas de règles
spécifiques permettant d’élargir la définition des opérations à caractère interne à toutes
les transactions réalisées entre des entités placées sous contrôle commun d’un même
actionnaire ou groupe d’actionnaires, c’est-à-dire même lorsque ces entités ne sont pas
toutes intégrées globalement dans les comptes consolidés présentés (voir no 5014 s.).
Dans les deux exemples précédents :
– l’acquisition par la société Y des titres de la société X, réalisée auprès de sa société mère,
ne peut pas être considérée, en règles françaises, comme une opération à caractère interne
dans les comptes consolidés du sous-groupe Y. En effet, le cédant M est situé en dehors du
périmètre du sous-groupe Y et l’acquisition des titres X par ce sous-groupe doit être comptabi-
lisée dans ses comptes consolidés comme une restructuration externe (acquisition de titres
consolidés traitée selon la méthode générale de la comptabilité d’acquisition, sauf possibilité
d’application de la méthode optionnelle lorsque les conditions d’utilisation sont remplies) ;
– de la même façon, l’absorption par la société Y de la société X ne peut être considérée, en
règles françaises, comme une opération à caractère interne dans les comptes consolidés du
sous-groupe Y, puisque l’apporteuse M est située en dehors du sous-groupe Y.
Remarque Dans les comptes individuels, en cas d’absorption de X par Y, l’opération entre
dans le champ d’application du PCG (art. 710-1 à 770-2 relatifs aux fusions et opérations
assimilées) et sera comptabilisée sur la base des valeurs comptables, car les sociétés X et
Y sont sous contrôle commun (pour plus de détails, voir Mémento Fusions & Acquisitions
no 7605 s.).
SECTION I
Reclassement interne
de titres consolidés
entre deux entités
intégrées globalement
6 8 1 1 Extrait du règlement ANC no 2020-01
Art. 242-9 (en partie) Reclassement de titres à l’intérieur d’un groupe
Lorsqu’une opération de reclassement de titres à l’intérieur d’un groupe fait
intervenir deux entités intégrées globalement, la plus ou moins-value en
résultant est de caractère interne. Elle est éliminée en totalité, avec réparti-
tion entre les intérêts de l’entité consolidante et les intérêts minoritaires dans
l’entité ayant réalisé un résultat. Les actifs et les passifs sont maintenus à la
valeur qu’ils avaient déjà dans les comptes consolidés.
Le traitement des modifications de pourcentages d’intérêts liées au transfert
total ou partiel des titres d’une entité consolidée entre deux entités consoli-
dées par intégration globale mais détenues avec des taux d’intérêt différents
n’affecte pas le résultat.
En effet, dans la mesure où ces transferts n’ont pas pour effet de permettre
l’acquisition ou la cession de tout ou partie des titres de l’entité transférée
(ou de l’une ou l’autre des entités concernées par le transfert) détenus par
les intérêts minoritaires, et qu’il n’y a aucune transaction avec l’extérieur du
groupe, la variation éventuelle des intérêts minoritaires résultant d’un
reclassement de titres interne à l’ensemble consolidé trouvera sa
contrepartie dans une variation des réserves consolidées sans impact sur le
résultat.
M M
70 % 80 % 70 %
A B A
80 %
Au niveau des comptes consolidés du groupe M, cette opération constitue une opération de restructu-
ration interne à comptabiliser conformément aux dispositions décrites au no 6821.
Au contraire, dans les comptes consolidés de A, l’opération s’analyse comme une acquisition de
l’entité B. Elle sera obligatoirement traitée selon la méthode générale de la comptabilité d’acquisition,
les conditions d’utilisation de la méthode optionnelle applicable aux regroupements entre entités sous
contrôle commun n’étant pas remplies (notamment pas d’émission de titres par A en rémunération
de l’opération).
Exemple 2 – Cession de titres consolidés entre deux filiales intégrées globalement
Organigramme avant l’opération Organigramme après l’opération
(cession des titres C par A à B)
M M
70 % 80 % 70 % 80 %
A B A B
100 % 100 %
C C
Dans les comptes consolidés de M, la cession des titres C par A à B est une opération de reclasse-
ment interne à comptabiliser conformément aux dispositions décrites au no 6821.
Au contraire, dans les comptes consolidés de B, l’opération s’analyse comme une acquisition de
l’entité C, à comptabiliser selon la méthode générale de la comptabilité d’acquisition, les conditions
d’utilisation de la méthode optionnelle n’étant pas remplies (notamment, pas d’émission de titres par
B en rémunération de l’opération).
Exemple 3 – Echange de titres consolidés entre l’entité mère et une filiale intégrée
globalement
Organigramme avant l’opération Organigramme après l’opération
(échange entre M et A des titres B et C)
M M
70 % 80 % 70 % 30 %
A B A C
30 % 80 %
C B
Dans les comptes consolidés de M, l’échange entre M et sa filiale A des titres B contre des titres C
est une opération de reclassement interne à comptabiliser conformément aux dispositions décrites
au no 6821.
Au contraire, dans les comptes consolidés de A, l’opération s’analyse comme une acquisition de
l’entité B, à comptabiliser selon la méthode générale de la comptabilité d’acquisition (les conditions
d’application de la méthode optionnelle n’étant pas remplies) et une cession des titres C.
d’intérêts groupe et minoritaires (voir no 6833). Les capitaux propres consolidés totaux des entités
concernées par le reclassement interne sont ainsi inchangés (retour au coût historique groupe) mais
leur répartition tient compte des nouveaux pourcentages d’intérêts du groupe et des minoritaires dans
ces entités.
Au contraire, l’élimination du résultat de cession consolidé aboutirait au maintien des réserves
consolidées et des intérêts minoritaires à un même montant avant et après le reclassement interne
de titres. Ceci reviendrait à ignorer l’impact, pourtant réel, de ce reclassement interne sur les
pourcentages d’intérêts du groupe et des minoritaires, les nouveaux pourcentages n’étant alors
appliqués que pour la répartition des capitaux propres complémentaires générés après le transfert
interne des titres.
2. Pas de dérogation au principe d’élimination du résultat interne La dérogation au principe de
retour au coût historique, prévue par l’article R 233-8 6o du Code de commerce (voir no 4591), qui
permet de maintenir exceptionnellement un actif immobilisé à la nouvelle valeur, ne nous paraît pas
concerner les titres consolidés (pas de frais disproportionnés).
Si cette disposition était néanmoins utilisée, le résultat interne serait alors éliminé non pas par la
contrepartie du coût des titres mais par les réserves (voir no 4591).
E. Exemple d’application
6837 Titres cédés avec un écart d’acquisition chez la société cédante
(exemple établi par nos soins)
Remarque Il en serait de même pour un écart d’évaluation.
1. Hypothèses
Organigrammes du groupe
M M
60 % 80 % 60 % 80 %
A B A B
70 % 70 %
C C
Titres A : 1 000 × 60 % = 600 Capital 1 400 Titres C (1) 760 Capital 1 000
Titres B : 1 000 × 80 % = 800 Actifs 240
Par hypothèse, à la date de la cession, cet écart est amorti dans les comptes consolidés pour 40.
1 500 1 500
2 760 2 760
(1) Part de M dans les réserves accumulées par A dans C :
(réserves 350 − amortissement écart d’acquisition 40) × 60 % = 186.
Retraitements :
– annulation du
résultat individuel
de cession * 440 440
– reconstitution
écart d’acquisition * 60 40 20
Elimination titres :
Société A (100/0) 600 600
Société B (100/0) 800 800
Société C (80/20) 760 (1) 608 152
Partage :
Société A (60/40) 1 000 600 400
Société B (80/20) 1 020 816 204
Société C (56/44) 1 500 840 660
2 600 2 600 60 40 1 000 1 000 440 440 1 020 1 020 1 500 1 500 2 008 2 256 152 1 264
Il résulte de la cession interne des titres une augmentation des réserves consolidées de 62 (soit 248
– 186) et une diminution des intérêts minoritaires de même montant mais de sens inverse de − 62
(soit 1 112 − 1 174).
L’augmentation des réserves consolidées de + 62 correspond :
– à l’augmentation de la part du groupe dans la situation nette retraitée de C, soit 210 [(56 % −
42 %) × 1 500] ;
– à l’augmentation de la part du groupe dans l’écart d’acquisition de C qui se partage désormais au
pourcentage d’intérêts de la nouvelle détentrice des titres C (société B), soit 80 %, et non plus au
pourcentage d’intérêts de l’ancienne détentrice des titres C (société A), soit 60 %, d’où une différence
de 4 [(80 % − 60 %) × 20] ;
– à la diminution des réserves consolidées liée à l’élimination des titres de participation de C qui se
partage désormais au pourcentage d’intérêts de l’entité nouvellement détentrice des titres C qui est
B (80 %), et non plus au pourcentage d’intérêts de A (60 %) soit − 152 [760 × (80 % − 60 %)].
L’explication de la diminution des intérêts minoritaires de (62) est identique mais de sens contraire.
SECTION II
Reclassement interne
d’actifs consolidés
autres que des titres consolidés
6 8 4 6 Extrait du règlement ANC no 2020-01
Art. 242-9 Reclassement de titres à l’intérieur d’un groupe Lorsqu’une
opération de reclassement de titres à l’intérieur d’un groupe fait intervenir
deux entités intégrées globalement, la plus ou moins-value en résultant est
de caractère interne. Elle est éliminée en totalité, avec répartition entre les
intérêts de l’entité consolidante et les intérêts minoritaires dans l’entité ayant
réalisé un résultat. Les actifs et les passifs sont maintenus à la valeur qu’ils
avaient déjà dans les comptes consolidés.
Le traitement des modifications de pourcentages d’intérêts liées au transfert
total ou partiel des titres d’une entité consolidée entre deux entités consoli-
dées par intégration globale mais détenues avec des taux d’intérêt différents
n’affecte pas le résultat.
En effet, dans la mesure où ces transferts n’ont pas pour effet de permettre
l’acquisition ou la cession de tout ou partie des titres de l’entité transférée (ou
de l’une ou l’autre des entités concernées par le transfert) détenus par les
intérêts minoritaires, et qu’il n’y a aucune transaction avec l’extérieur du
groupe, la variation éventuelle des intérêts minoritaires résultant d’un reclasse-
ment de titres interne à l’ensemble consolidé trouvera sa contrepartie dans une
variation des réserves consolidées sans impact sur le résultat. Ce traitement
s’applique également aux cas de reclassement d’actifs.
– et, d’autre part, les reclassements d’actifs rémunérés par émission de titres d’une
entité intégrée globalement, c’est-à-dire essentiellement les fusions et apports partiels
d’actifs entre entités intégrées globalement (voir no 6861 s.).
Il peut s’agir, par exemple :
– d’un apport partiel d’actifs effectué par une entité intégrée globalement à une autre entité
intégrée globalement, que les actifs apportés soient ou non des titres consolidés,
– d’une fusion de deux entités intégrées globalement.
dans les comptes individuels de plus ou moins-value de fusion ou d’apport partiel d’actifs (voir
Mémento Fusions & Acquisitions no 7605 s.) à éliminer et donc de retraitement à effectuer à ce titre.
3. Sur le traitement dans les comptes consolidés des frais d’émission engagés à l’occasion d’une
fusion entre deux filiales d’une société mère consolidante, voir no 3413.
D. Exemple d’application
6873 Fusion entre deux entités intégrées globalement (exemple établi par nos
soins) Les deux sociétés étant sous contrôle commun, la fusion est réalisée sur la base des valeurs
comptables en application des dispositions du PCG (art. 740-1 à 743-3 sur les fusions et opérations
assimilées).
1. Hypothèses
a. Situation avant fusion
Société mère M Société A (80 %)
Société B (70 %)
1 800 1 800
Ventilé en :
– écart d’évaluation (réestimation immobilisations) : 100 × 80 % = 80
– écart d’acquisition (amortissement sur 5 ans) : 20
Titres B :
Prix d’acquisition (début N−3) : 600
Quote-part capitaux propres : 750 × 70 % = 525
Ventilé en :
– écart d’évaluation (réestimation immobilisations) : 100 × 70 % = 70
– écart d’acquisition (amortissement sur 5 ans) : 5
5 139 5 139
Société A :
Société B :
Société B : 472
– dans capitaux propres : 1 000 × 30 % = 300
– dans réestimation immobilisations : (100 − 40) × 30 % =
18
2 900 2 900
Remarque Les bilan et compte de résultat de M sont considérés comme inchangés après l’opération
de fusion, après élimination du résultat interne lié à l’échange par M des titres B contre des titres A
(élimination du résultat par la contrepartie de la valeur d’entrée des titres A complémentaires reçus,
pour les ramener au coût d’acquisition des anciens titres B). Par ailleurs, la fusion ayant été opérée
sur la base des valeurs comptables, aucune plus-value de fusion n’a été constatée en résultat chez B
(avant absorption par A).
2. Calcul des réserves consolidées et des intérêts minoritaires avant et après fusion
1 939 1 939
(1) Inchangés après élimination des résultats internes (voir remarque au point 1. ci-avant).
On constate qu’il en résulte une augmentation des réserves consolidées de 1 494,58 − 1 467, soit
27,58 et une diminution des intérêts minoritaires de même montant (444,42 − 472).
Ces deux variations doivent être maintenues telles quelles dans le bilan consolidé après fusion.
Bilan consolidé (après fusion)
5 139 5 139
Echange de participations
minoritaires
Plan du chapitre
6901 Synthèse
Remarques importantes :
1. Ce chapitre présente, analyse et fait un point exhaustif sur les règles françaises de
consolidation relatives à l’échange de participations minoritaires applicables par l’ensemble
des groupes aux exercices ouverts à compter du 1er janvier 2023, sans aborder toutefois
les spécificités sectorielles prévues par le règlement ANC no 2020-01 pour les groupes du
secteur bancaire et les groupes d’assurance.
2. Les références aux positions doctrinales faisant expressément référence au règlement
CRC no 99-02 abrogé sont citées dans ce chapitre, notamment lorsqu’elles viennent
préciser ou compléter des dispositions reprises par le règlement ANC no 2020-01 à
(quasiment) l’identique.
SECTION I
6912 Sont visés ici les échanges de participations minoritaires, c’est-à-dire non consoli-
dées, ni avant ni après l’échange. Ces échanges peuvent intervenir, par exemple, dans le cadre :
– de fusions : échange de titres de l’absorbée contre des titres de l’absorbante ;
– ou d’offres publiques d’échange.
Remarque Le bulletin CNCC (no 117, mars 2000, EC 99-77, p. 93 s.) rappelle que les autres
échanges de titres dans les comptes consolidés (notamment les échanges de participations
majoritaires) doivent être comptabilisés conformément aux dispositions spécifiques fixées par le
règlement CRC no 99-02 (abrogé et remplacé par le Règl. ANC 2020-01) pour le traitement des
acquisitions, y compris celles du § 215 (devenu art. 232-9), lorsque leur application est justifiée.
Pour le cas particulier d’un échange d’une participation majoritaire contre une participation
minoritaire (réalisé sous forme d’une fusion-absorption d’une filiale par une entité hors groupe
entraînant une perte de contrôle), voir no 6538.
SECTION II
– lorsque la valeur vénale des titres reçus en échange ne peut être évaluée de manière
fiable.
Dans ces deux derniers cas, le coût d’entrée des titres acquis est évalué à la valeur
comptable des titres cédés (PCG art. 213-3).
SECTION III
Modalités d’application
Coût d’entrée des titres acquis par voie d’échange
6932 Le règlement ANC no 2020-01 précise (art. 252-5) que le coût d’entrée des titres
acquis par voie d’échange correspond, dans tous les cas, à la valeur (ndlr : au sens de
valeur vénale) la plus sûre des deux lots échangés.
Sur les modalités de détermination de la valeur des titres échangés, voir no 5238 et Mémento
Comptable no 37160 s.
6933 Que les biens échangés soient ou non similaires, une plus ou moins-value doit
être constatée dans les comptes consolidés. Elle est calculée par différence entre :
– le coût d’entrée des titres acquis par voie d’échange (voir no 6932) ;
– et la valeur comptable consolidée des titres antérieurement détenus et remis en échange.
6934 Le principe retenu par le règlement ANC no 2020-01 (art. 252-5) était à l’origine
identique à celui retenu par le PCG (voir no 6922) dans les comptes individuels. Compte
tenu de la nouvelle définition du coût d’entrée dans les comptes individuels des biens
reçus en échange, un retraitement peut devoir être opéré dans les comptes consolidés.
Toutefois, à notre avis, il n’y a aucune raison de traiter différemment l’échange dans les
comptes individuels et les comptes consolidés. Ainsi, si l’échange est réputé sans
substance commerciale dans les comptes individuels, il en est de même dans les comptes
consolidés. En conséquence, la valeur comptable devrait, à notre avis, également être
retenue pour comptabiliser l’échange dans les comptes consolidés.
Les conséquences éventuelles d’un sursis d’imposition de la plus ou moins-value d’échange
doivent par ailleurs être prises en compte pour la détermination des impôts différés (voir
no 3611 s.).
En outre, dans le cas exceptionnel où le bénéfice d’un sursis d’imposition est conditionné
par le maintien, dans les comptes individuels, de la valeur ancienne, un retraitement doit
être opéré dans les comptes consolidés, conformément au principe général d’élimination
des écritures passées pour la seule application de la législation fiscale (voir no 3323).
Là encore, l’impact de ce retraitement doit être pris en compte pour la détermination des
impôts différés.
7000 Synthèse
► Les états financiers consolidés doivent être présentés sous une forme
comparative avec l’exercice précédent (no 7003).
Préambule
Bilan consolidé
Plan du chapitre
7011 Synthèse
► La présentation du seul bilan après répartition n’est pas autorisée (no 7025).
Remarques importantes :
1. Ce chapitre présente, analyse et fait un point exhaustif sur les règles françaises de
consolidation relatives au bilan consolidé applicables par l’ensemble des groupes aux
exercices ouverts à compter du 1er janvier 2023, sans aborder toutefois les spécificités
sectorielles prévues par le règlement ANC no 2020-01 pour les groupes du secteur
bancaire et les groupes d’assurance.
2. Les références aux positions doctrinales faisant expressément référence au règlement
CRC no 99-02 abrogé sont citées dans ce chapitre, notamment lorsqu’elles viennent
préciser ou compléter des dispositions reprises par le règlement ANC no 2020-01 à
(quasiment) l’identique.
3. Pour les informations à fournir dans l’annexe des comptes consolidés sur le bilan
consolidé, voir no 7480 s.
SECTION I
Principes généraux
de présentation du bilan
consolidé
Un modèle obligatoire
Ainsi, un groupe qui présenterait un bilan (et un compte de résultat, voir no 7220) ne
reprenant pas ces informations obligatoires et/ou en ajoutant d’autres ne serait pas en
conformité avec le règlement ANC no 2020-01.
7024 Le bilan consolidé doit être présenté sous forme de tableau, seul modèle prescrit
par le règlement ANC no 2020-01 (art. 281-1).
L’ancien règlement CRC no 99-02 permettait aux groupes qui présentaient le bilan consolidé
sous forme de liste avant son entrée en vigueur de continuer à le faire (Règl. CRC 99-02
§ 40).
Le règlement ANC no 2020-01 restreint ainsi la liberté de choix offerte en la matière par
l’article R 233-11 du Code de commerce, qui autorise également la présentation du bilan
consolidé sous forme de liste.
SECTION II
Exercice N–1
Exercice N–1
Exercice N
Exercice N
ACTIF PASSIF
– les écarts d’acquisition positifs sont présentés, sur une ligne distincte, au sein de la
rubrique « immobilisations incorporelles » ;
Remarque Selon l’ancien règlement CRC no 99-02 (abrogé par le Règl. ANC 2020-01), les
écarts d’acquisition positifs étaient classés sur une ligne spécifique en dehors des « immobili-
sations incorporelles ».
– la part de l’entité consolidante dans les capitaux propres des entités consolidées est
clairement intitulée « Capitaux propres – part du groupe », ce qui permet de lever toute
ambiguïté sur le contenu de la rubrique ;
– les réserves et le résultat consolidés sont présentés au bilan pour leur montant cumulé ;
– plusieurs rubriques des capitaux propres peuvent être regroupées dans une seule
rubrique « Autres » (voir no 7037) ;
– les comptes de régularisation actif et passif sont ajoutés respectivement aux autres
créances et aux autres dettes ;
– le classement de certains postes selon des critères de liquidité (éléments courants/
non courants) et d’exigibilité (dettes à plus d’un an et dettes à moins d’un an, par
exemple) n’est pas requis au bilan, mais une information doit être fournie dans l’annexe
des comptes consolidés, notamment en ce qui concerne les créances et les dettes (voir
no 7489 et 7508).
7037 Capitaux propres – part du groupe Les règles suivantes doivent être
respectées pour la présentation des capitaux propres au bilan consolidé :
a. Les rubriques « Capital » et « Primes » ne doivent comprendre que les éléments
concernant la société mère (Règl. ANC 2020-011 art. 281-1).
Le principe du maintien dans les comptes consolidés de la prime de fusion constatée par
l’entité consolidante dans ses comptes individuels a été confirmé par le bulletin CNCC (Bull.
no 121, mars 2001, EJ 2000-81, p. 129 s.) dans le cas particulier de la fusion-absorption d’une
filiale par l’entité consolidante ; voir no 6865.
b. La rubrique « Réserves et résultat consolidés » inclut, comme son nom l’indique, à la
fois les réserves consolidées et le résultat consolidé.
c. La rubrique « Autres », comprise dans les « Capitaux propres – part du groupe »,
comprend notamment (Règl. ANC 2020-01 art. 282-26) :
– les écarts de conversion résultant de la conversion des comptes des entités étrangères
(voir no 3868 et 3893) ;
– les écarts de réévaluation maintenus ou créés dans les comptes consolidés (voir no 3440 s.) ;
– les titres de l’entité consolidante détenus par elle-même ou par les entités contrôlées,
lorsque les titres d’autocontrôle sont classés en titres immobilisés dans les comptes
individuels (voir no 4812) ;
– les « instruments non remboursables » pour lesquels aucune rémunération n’est due et
qui sont émis par l’entité consolidante ou émis par les filiales, mais assimilables à une
émission directe par l’entité consolidante (voir no 3478).
Toutes ces composantes sont donc regroupées sur cette ligne unique du bilan, mais elles doivent
donner lieu à une analyse détaillée dans le tableau de variation des capitaux propres de l’annexe (voir
no 7495 s.).
Remarque Pour les subventions d’investissement, voir no 7036-1 e.
7038 Intérêts minoritaires Les intérêts minoritaires figurent sur une ligne
spécifique comprise entre les capitaux propres et les provisions.
Ils comprennent notamment leur part dans :
– les écarts de conversion résultant de la conversion des comptes des entités étrangères ;
– les écarts de réévaluation ;
– « les instruments non remboursables » pour lesquels aucune rémunération n’est due et
qui sont émis par les filiales (voir no 3478).
Remarque Pour les subventions d’investissement, voir no 7036-1 e.
7039 Fonds non remboursables et assimilés Cette rubrique n’est pas prévue
dans le modèle de bilan consolidé fourni par le règlement ANC no 2020-01 (art. 281-1 ; voir
no 7035).
Toutefois, l’Autorité des normes comptables autorise provisoirement les groupes à
présenter au passif du bilan consolidé une ligne « Autres fonds propres », sous réserve
d’en préciser la composition dans l’annexe des comptes consolidés (Rec. ANC 2022-02
du 13-5-2022 ; voir no 3478 s.).
Selon une pratique répandue avant l’entrée en vigueur du règlement ANC no 2020-01, cette
rubrique pouvait être créée (le cas échéant, placée après les « Capitaux propres – part du
groupe » et après les « Intérêts minoritaires ») pour qu’y soient inscrits les capitaux reçus au
titre d’instruments non remboursables pour lesquels une rémunération est due et qui ne
constituent, dans les comptes consolidés, ni des capitaux propres ni des dettes. Pour plus de
détails sur cette pratique et son évolution possible, voir no 3479 s.
7 0 4 0 Actifs et passifs d’impôt différé Les actifs et passifs d’impôt différé doivent
être présentés au bilan consolidé, dans les postes « Autres créances et comptes de
régularisation » et « Autres dettes et comptes de régularisation » (Règl. ANC 2020-01
art. 281-1), un détail en étant donné en annexe (voir no 7489 et 7508).
Le règlement ANC no 2020-01 se démarque ainsi de l’ancien règlement CRC no 99-02 qui
laissait le choix de présenter les impôts différés distinctement des actifs et passifs d’impôt
exigibles soit au bilan, soit dans l’annexe.
Pour les autres règles de présentation et d’information en matière d’impôt différé, voir
no 7523 s.
Compte de résultat
consolidé
Plan du chapitre
7201 Synthèse
Remarques importantes :
1. Ce chapitre présente, analyse et fait un point exhaustif sur les règles françaises de
consolidation relatives au compte de résultat consolidé applicables par l’ensemble des
groupes aux exercices ouverts à compter du 1er janvier 2023, sans aborder toutefois les
spécificités sectorielles prévues par le règlement ANC no 2020-01 pour les groupes du
secteur bancaire et les groupes d’assurance.
2. Les références aux positions doctrinales faisant expressément référence au règlement
CRC no 99-02 abrogé sont citées dans ce chapitre, notamment lorsqu’elles viennent
préciser ou compléter des dispositions reprises par le règlement ANC no 2020-01 à
(quasiment) l’identique.
3. Pour les informations à fournir dans l’annexe des comptes consolidés sur le compte de
résultat consolidé, voir no 7514 s.
SECTION I
Principes généraux
de présentation du compte
de résultat consolidé
Modèle obligatoire
7207 Le classement au niveau du compte de résultat des postes particuliers liés à des
activités dissemblables doit être réalisé de la même manière qu’au bilan (voir no 7023),
c’est-à-dire en fonction de leur nature dans la filiale concernée, et non selon la nature
qu’ils auraient dans les comptes relatifs à l’activité principale du groupe (Règl. ANC
2020-01 art. 271-4 IR4).
7208 Le compte de résultat consolidé doit, en principe, être présenté sous forme de
liste, seul modèle prescrit par le règlement ANC no 2020-01 (art. 281-2 et 281-3).
Remarque Le règlement ANC no 2020-01 ne reprend pas la possibilité offerte par le Code de
commerce (art. R 233-12) de présenter le compte de résultat sous forme de tableau, se
démarquant ainsi de l’ancien règlement CRC no 99-02 qui prévoyait une telle possibilité (sans
7209 Les produits et charges sont classés soit par nature, soit par destination (C. com.
art. R 233-12 et Règl. ANC 2020-01 art. 281-2 et 281-3).
Lorsque le groupe opte pour le classement par destination, le montant total des charges
de personnel doit être mentionné en annexe (voir no 7516).
7210 Que le compte de résultat consolidé soit présenté par nature ou par destination,
il convient de retenir une forme synthétique comportant les lignes spécifiques liées à la
consolidation (Règl. ANC 2020-01 art. 281-2 et 281-3).
Les lignes spécifiques à la consolidation figurent dans les modèles de compte de résultat
fournis par le règlement ANC no 2020-01 (voir no 7220). Il s’agit :
– du résultat après impôt de l’ensemble des entités consolidées par intégration (résultat net
des entités intégrées) ;
– du résultat d’exploitation avant et après dotations aux amortissements et dépréciations des
écarts d’acquisition ;
– de la quote-part dans les résultats des entités consolidées par mise en équivalence ;
– de la dotation aux amortissements et aux dépréciations des écarts d’acquisition ; et
– de la part des actionnaires ou associés minoritaires.
SECTION II
Modèles de compte
de résultat consolidé
7 2 2 0 Le règlement ANC no 2020-01 (art. 281-2 et 281-3) fournit deux modèles de
compte de résultat présentés en liste, l’un avec classement des charges et produits par
nature, et l’autre avec classement des charges et produits par destination.
Comme indiqué au no 7206, ces modèles étant obligatoires et prescriptifs, les rubriques y
figurant, et seulement ces rubriques, doivent apparaître dans le compte de résultat consolidé.
Remarque Le règlement ANC no 2020-01 a apporté des modifications aux modèles de
compte de résultat présentés par l’ancien règlement CRC no 99-02 :
– en supprimant l’agrégat « résultat courant des entreprises intégrées » ainsi que l’agrégat
« résultat d’exploitation », ce dernier étant remplacé par deux nouveaux agrégats du résultat
d’exploitation, avant et après la dotation aux amortissements et dépréciations des écarts
d’acquisition ;
– en positionnant la ligne distincte des dotations aux amortissements et dépréciations des
écarts d’acquisition entre les deux nouveaux agrégats du résultat d’exploitation mentionnés
ci-avant, par opposition à sa présentation, selon l’ancien règlement CRC no 99-02, en dehors
du résultat net des entreprises intégrées.
Chiffre d’affaires
Autres produits d’exploitation
Achats consommés
Charges de personnel (1)
Autres charges d’exploitation
Impôts et taxes
Dotations aux amortissements, dépréciations et provisions (2)
Résultat d’exploitation avant dotations aux
amortissements et dépréciations des écarts d’acquisition
Dotations aux amortissements et dépréciations des écarts
d’acquisition
Résultat d’exploitation après dotations aux
amortissements et dépréciations des écarts d’acquisition
Charges et produits financiers
Charges et produits exceptionnels
Impôts sur les résultats
Résultat net des entités intégrées
Quote-part dans les résultats des entités mises en
équivalence
Résultat net de l’ensemble consolidé
Intérêts minoritaires
Résultat net (Part du groupe)
Chiffre d’affaires
Coût des ventes
Charges commerciales
Charges administratives
Autres charges et produits d’exploitation (1)
Résultat d’exploitation avant dotations aux
amortissements et dépréciations des écarts d’acquisition
Dotations aux amortissements et dépréciations des écarts
d’acquisition
Résultat d’exploitation après dotations aux
amortissements et dépréciations des écarts d’acquisition
Charges et produits financiers
Charges et produits exceptionnels
Impôts sur les résultats
Résultat net des entités intégrées
Quote-part dans les résultats des entités mises en
équivalence
Résultat net de l’ensemble consolidé
Intérêts minoritaires
Résultat net (Part du groupe)
7222 Les précisions apportées sur la présentation et le contenu des postes du compte
de résultat par nature (voir no 7221 et 7221-1) sont également applicables au compte de
résultat par destination.
En ce qui concerne la participation des salariés, celle-ci est ajoutée aux autres charges de
personnel avant d’être répartie entre les différentes destinations.
Les rubriques du compte de résultat par destination (coût des ventes, charges
commerciales, charges administratives) ne sont pas définies par le règlement ANC
no 2020-01.
A notre avis, le coût des ventes comprend l’ensemble des coûts de production liés aux
ventes de la période (en ce sens, l’ancien PCG Conso, commentaire no 31).
Les charges commerciales sont, à notre avis, celles qui, additionnées au coût des ventes,
permettent de déterminer le coût de revient des ventes ; elles comprennent donc, non
seulement les frais commerciaux proprement dits, mais aussi les frais de distribution, dont
les prestations de logistique.
Les charges administratives sont, à notre avis, celles qui ne font partie ni du coût des
ventes, ni des charges de commercialisation.
La part des services généraux non répartie sur les branches opérationnelles est ainsi incluse
dans les charges administratives.
Remarque La marge provenant du chiffre d’affaires (différence entre le chiffre d’affaires et le coût
des ventes) ne figure pas dans le modèle de compte de résultat par destination du règlement ANC
no 2020-01.
SECTION III
I. Présentation au pied
du compte de résultat consolidé
Principe
7240 Le règlement ANC no 2020-01 (art. 281-2 et 281-3) n’impose qu’aux entités dont
les instruments financiers sont négociés sur Euronext Growth d’ajouter au pied de leur
compte de résultat consolidé, et pour chaque exercice présenté :
Pour les autres entités non cotées, cette information est optionnelle, alors qu’elle était
obligatoire selon l’ancien règlement CRC no 99-02.
– un résultat (de base) par action, établi à partir du nombre d’actions en circulation (voir
no 7245 s.) ; et
– un résultat dilué par action, qui prend en compte les instruments dilutifs comme, par
exemple, les obligations convertibles ou les bons de souscription d’actions (voir
no 7265 s.).
Remarque Selon l’avis OEC no 27 de mai 1993, le résultat dilué par action ne doit être publié
que s’il est inférieur au bénéfice de base par action de plus de 5 %. Le règlement ANC
no 2020-01 (à l’instar de l’ancien Règl. CRC 99-02) n’a pas repris ce seuil et impose la publica-
tion du résultat dilué par action dans tous les cas d’émission d’instruments dilutifs.
Pour le cas où les résultats par action sont négatifs, voir no 7269.
A. Dispositions communes
aux deux types de résultat par action
1. Niveau de résultat à prendre en compte (numérateur)
Principe
7250 Le niveau de résultat à prendre en compte pour établir le résultat par action (de
base et dilué) est le résultat revenant à l’entreprise consolidante (Avis OEC 27 § 4), c’est-à-
dire le « Résultat net – part du groupe ».
Les deux résultats (de base et dilué) par action (sur la base du résultat net et du résultat
courant) sont alors calculés pour chacun des exercices présentés.
7255 Les titres à prendre en considération pour les besoins de la détermination des
résultats par action sont ceux qui donnent un droit illimité aux bénéfices (Avis OEC 27 § 6).
Les catégories de titres répondant à cette condition, mentionnées dans l’avis précité, sont :
– les actions ordinaires ;
– les certificats d’investissement ;
Les certificats d’investissement représentent les droits pécuniaires attachés aux actions, et
leurs titulaires ont droit à toutes les sommes ou valeurs que l’assemblée générale des
actionnaires décide de mettre en distribution. Ils ont donc les mêmes droits pécuniaires que
les actions ordinaires.
– les actions de priorité (ou « privilégiées ») ;
Les actions de priorité confèrent à leurs titulaires un ou plusieurs avantages par rapport aux
porteurs d’actions ordinaires (exemples : augmentation du droit aux bénéfices annuels,
augmentation des droits à la liquidation de la société).
7 2 5 6 Principe Le résultat de base par action est obtenu en divisant le résultat net
revenant à l’entreprise consolidante par le nombre moyen pondéré d’actions en circula-
tion au cours de l’exercice (Avis OEC 27 § 6).
Exemple de calcul du nombre moyen pondéré d’actions (annexe 2 de l’avis OEC)
– Nombre moyen pondéré d’actions en N−1 : 800
– Nombre d’actions en début d’exercice N : 1 000
– Augmentation de capital libérée le 31/07/N : 600
Nombre moyen pondéré d’actions en N :
[1 000 + (600 × 5/12)] ou [(1 000 × 7/12) + (1 600 × 5/12)] 1 250
Méthode 2 :
Total 12 16 200
1600
Actions Actions
Total
ordinaires A non ordinaires B
Actions A Actions B
Résultat distribué 1,25 2,25
Résultat non distribué 1,00 1,00
2,25 3,25
B. Dispositions spécifiques
au résultat dilué par action
1. Principe
7265 Le calcul du résultat net dilué par action est similaire au calcul du résultat net de
base par action. Le résultat net de l’exercice (part du groupe) et le nombre moyen pondéré
d’actions doivent néanmoins être ajustés de l’impact maximal de la conversion des
instruments dilutifs en actions ordinaires (Avis OEC 27 § 8).
2. Modalités d’application
Notion d’instruments dilutifs
7268 Définition Les instruments qui donnent droit à un accès différé au capital de
la société consolidante (comme, par exemple, les obligations convertibles ou les bons de
souscription d’actions) sont considérés (Avis OEC 27 § 3) comme :
– dilutifs, lorsque l’émission future éventuelle d’actions ordinaires résultant de la conversion
de ces instruments se traduit par une diminution du bénéfice (bénéfice net) par action ;
– anti-dilutifs (la pratique utilise le terme « relutifs »), lorsque l’émission future éventuelle
d’actions ordinaires résultant de la conversion de ces instruments se traduit par une
augmentation du bénéfice (bénéfice net) par action.
Remarque Aucune précision n’est apportée par l’avis OEC concernant la prise en compte des
instruments dilutifs des entités consolidées autres que l’entité consolidante elle-même (instruments
donnant accès différé au capital des filiales, par exemple) lorsque la conversion de ces instruments
induirait également une diminution du bénéfice (consolidé) de base par action de l’entité consolidante.
7269 Cas particulier où le résultat de base par action est une perte par action
En l’absence de disposition contraire du règlement ANC no 2020-01, la publication de deux
résultats par action (de base et dilué) est obligatoire, pour les entités dont les instruments
financiers sont négociés sur Euronext Growth, même lorsque ces résultats sont négatifs.
En pratique, lorsque le résultat net de base par action est négatif, le résultat dilué par
action est identique au résultat de base par action. En effet (Avis OEC 27 § 3), « la perte
diluée par action serait nécessairement inférieure à la perte de base (toute prise en compte
d’un instrument « dilutif » répartirait en effet la perte sur un plus grand nombre d’actions) »
et cet instrument ne pourrait être considéré comme dilutif.
Dans les deux cas, le calcul de la dilution lors de l’année d’émission est effectué prorata
temporis en fonction de la date d’émission du nouvel instrument. Pour les années
suivantes, la conversion est supposée être effectuée au premier jour de l’exercice.
Nombre Résultat
Résultat net
d’actions par action
7273 Fonds recueillis à la date d’exercice des droits attachés aux instruments
dilutifs Dans ce cas, il existe deux méthodes de calcul du résultat dilué par action (Avis
OEC 27 § 8.b) :
a. Méthode du « rachat d’actions » (« treasury stock method ») Selon cette première
méthode, les fonds recueillis sont supposés être affectés, en priorité, au rachat d’actions
au prix du marché déterminé soit à la date de clôture de l’exercice, soit sur la base du
cours moyen du dernier mois ou dernier trimestre s’il est jugé plus représentatif.
Le nombre théorique d’actions qui seraient ainsi rachetées au prix du marché vient en
diminution du nombre total des actions résultant de l’exercice des droits.
En effet, les actions considérées comme émises à leur valeur de marché ne sont considérées
ni comme dilutives ni comme anti-dilutives et n’ont pas d’impact sur le résultat dilué par
action.
Le montant net ainsi calculé vient s’ajouter au nombre d’actions en circulation et constitue
le dénominateur. Le résultat à prendre en compte au numérateur est inchangé.
Remarque – Cas particulier où les bénéficiaires des instruments dilutifs doivent fournir à l’entité
des biens ou services en contrepartie de ces instruments (cas, par exemple, de salariés
devant fournir des services en échange de droits de souscription d’actions) Le prix d’exercice
des droits à instruments dilutifs à retenir correspond au prix contractuel à verser par les bénéficiaires
pour exercer leurs droits (Avis OEC 27 annexe 6, exemple). Aucune disposition spécifique dérogatoire
n’est prévue lorsque les bénéficiaires de ces droits doivent fournir à l’entité, en plus du prix d’exercice
des droits, des biens ou services (cas, par exemple, des salariés bénéficiant d’options de souscription
d’actions).
Exemple de calcul du résultat dilué par action en présence d’options d’achat d’actions – Méthode
du rachat d’actions (Avis OEC 27, annexe 6) Situation en début d’exercice N :
– nombre d’actions : 1 000
– nombre d’options d’achat d’actions à un prix d’exercice de 50 : 240
– valeur de marché de l’action au 31/12/N : 60
– résultat : 5 200
– fonds qui seront recueillis lors de l’exercice des options : 240 × 50 = 12 000
b. Méthode du placement théorique des fonds Selon cette seconde méthode, les fonds
recueillis à la date d’exercice des droits sont supposés être placés et rémunérés au
taux du marché monétaire ou au taux de rentabilité interne. Le résultat dilué par action est
alors calculé avec :
– pour numérateur : le résultat net avant dilution auquel est ajoutée la rémunération nette
d’impôt qui serait obtenue du placement des fonds recueillis à l’exercice des droits ;
– pour dénominateur : le nombre d’actions qui seraient créées à la suite de l’exercice des
droits qui est ajouté au nombre moyen pondéré d’actions en circulation.
Exemple de calcul du résultat dilué par action selon la méthode du placement théorique des
fonds
Mêmes hypothèses que celles de l’exemple du point a. ci-avant
– Taux de rémunération des fonds : 10 %
– Impôt : 33,33 %
– Rémunération nette d’impôt : 12 000 × 10 % × 2/3 = 800
Nombre Résultat
Résultat net
d’actions par action
Plan du chapitre
7401 Synthèse
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
Remarques importantes :
1. Ce chapitre présente, analyse et fait un point exhaustif sur les règles françaises de
consolidation relatives à l’annexe des comptes consolidés applicables par l’ensemble des
groupes aux exercices ouverts à compter du 1er janvier 2023, sans aborder toutefois les
spécificités sectorielles prévues par le règlement ANC no 2020-01 pour les groupes du
secteur bancaire et les groupes d’assurance.
2. Les références aux positions doctrinales faisant expressément référence au règlement
CRC no 99-02 abrogé sont citées dans ce chapitre, notamment lorsqu’elles viennent
préciser ou compléter des dispositions reprises par le règlement ANC no 2020-01 à
(quasiment) l’identique.
SECTION I
Principes généraux
d’établissement de l’annexe
des comptes consolidés
7 4 0 5 Extrait du règlement ANC no 2020-01
Art. 282-1 Information dans l’annexe – Principes généraux L’annexe aux
comptes consolidés comprend des informations complémentaires à celles
qui sont présentées au niveau des états de synthèse.
Ces informations permettent aux utilisateurs des comptes consolidés
d’apprécier le patrimoine, la situation financière ainsi que le résultat de
l’ensemble constitué des entités comprises dans la consolidation. Les
informations sont présentées dans l’annexe dans l’ordre selon lequel les
postes auxquels elles se rapportent sont présentés dans les états de
synthèse.
Ces informations requises par le présent règlement ne sont pas limitatives et
sont à compléter, le cas échéant, dès lors que certains éléments propres à
la situation du groupe peuvent apparaître comme significatifs pour les utilisa-
teurs des comptes consolidés. En revanche, celles qui ne présentent pas un
caractère significatif ne sont pas à fournir.
Les informations chiffrées communiquées portent sur l’exercice écoulé et sur
l’exercice précédent.
L’annexe mentionne le présent règlement comptable de l’Autorité des
normes comptables comme cadre utilisé pour l’élaboration des comptes
consolidés.
Dans le cas où des entités consolidées ont une date de clôture différente de
celle retenue pour les comptes consolidés, cette situation est mentionnée et
justifiée dans l’annexe
Objet de l’annexe
Information comparative
7407 L’information chiffrée mentionnée en annexe doit porter sur l’exercice écoulé
et sur l’exercice précédent (Règl. ANC 2020-01 art. 282-1).
7408 Selon le bulletin CNCC (no 69, mars 1988, CD 88-01, p. 94 s. et no 95, septembre
1994, CD 94-28, p. 591 s.), il ressort clairement de la législation, notamment de l’article
R 233-14 du Code de commerce, « que l’annexe des comptes consolidés doit être
autonome de celle des comptes annuels (au sens de « comptes individuels ») de la
société prépondérante dans la consolidation, et qu’elle ne peut se contenter de renvoyer
à cette dernière, même pour la partie décrivant les règles et méthodes ».
Le règlement ANC no 2020-01 prévoit, toutefois, une plus grande connexion avec le PCG que
l’ancien règlement CRC no 99-02, en exigeant notamment un niveau d’information
complémentaire concernant la justification des postes du bilan, du compte de résultat et des
engagements reçus et donnés. En effet, lorsqu’un poste n’est pas couvert par les informa-
tions prévues par le règlement ANC no 2020-01, l’annexe doit fournir les informations y
relatives prévues par le PCG pour les comptes individuels (voir no 7478 s.).
Référentiel
7409 Tout groupe qui établit des états financiers consolidés en règles françaises (sur
base obligatoire ou volontaire) doit faire référence explicite dans l’annexe de ces comptes
au fait qu’ils sont établis conformément aux règles françaises, plus particulièrement au
règlement ANC no 2020-01 (Règl. ANC 2020-01 art. 282-1).
Remarque Contrairement à l’ancien règlement CRC no 99-02 (§ 421), le règlement ANC
no 2020-01 ne permet pas de mentionner dans l’annexe des comptes consolidés, en plus des
règles et principes français, des règles internationales (IFRS) ou internationalement reconnues
(normes américaines, par exemple).
Date de clôture
7410 L’annexe des comptes consolidés doit comporter toute information nécessaire
sur les dates de clôture, et en particulier :
– la justification de la date de clôture des comptes consolidés si cette date diffère de la
date de clôture des comptes individuels de l’entité consolidante et correspond à la date
retenue pour la majorité des entités comprises dans le périmètre de consolidation pour
leurs comptes individuels (C. com. art. L 233-25 al. 1) ;
– mention et justification de la date de clôture des comptes individuels des entités consoli-
dées lorsque cette date diffère de celle retenue pour les comptes consolidés (Règl. ANC
2020-01 art. 282-1).
A notre avis, devraient également être mentionnées les informations suivantes :
– la durée de l’exercice lorsque celle-ci est différente de douze mois (voir no 4012) ;
– le changement de date de clôture, le cas échéant.
Ces mentions devraient, à notre avis, s’accompagner de toute information permettant
d’assurer la comparabilité des comptes.
SECTION II
Contenu de l’annexe
des comptes consolidés
Contenu défini par le règlement ANC no 2020-01
En particulier, des informations doivent être fournies en annexe (C. com. art. L 233-21 et
L 123-14) :
– lorsqu’une prescription comptable ne suffit pas pour donner une image fidèle ; ou
– dans des cas exceptionnels, lorsqu’il a été dérogé à une prescription comptable qui se
révèle impropre à donner une image fidèle. Dans ce cas, cette dérogation est mentionnée
en annexe et dûment motivée, avec l’indication de son impact sur le patrimoine, la situation
financière et les résultats de l’ensemble des entreprises comprises dans la consolidation.
Par exemple, il doit être fait mention de l’utilisation de l’article R 233-8 6o du Code de
commerce qui permet, par dérogation au principe général, de maintenir un actif immobilisé à
la nouvelle valeur résultant d’une opération entre sociétés intégrées si cette dérogation a un
impact significatif sur les comptes consolidés (voir no 4591).
Pour l’information à fournir dans l’annexe aux comptes consolidés lorsque les provisions techniques
d’une filiale captive de réassurance d’un groupe industriel ne sont pas retraitées, voir no 7431.
Remarques :
1. Informations en période de crise Dans un contexte de crise, l’ANC (se prononçant
alors sur les impacts du Covid-19, mais dont les précisions sont transposables, à notre
avis, à tout contexte de crise) considère qu’au-delà des enregistrements appropriés au
bilan et dans le compte de résultat, une information pertinente relative aux conséquences
de l’événement à l’origine de la crise sur le patrimoine, la situation financière et le résultat
doit être fournie dans l’annexe des comptes consolidés, dès lors qu’elle est significative.
Pour plus de détails, voir Mémento Comptable no 64635.
2. Informations sur les risques climatiques Lorsque le groupe est exposé à des risques
climatiques et/ou a pris des engagements et décisions relatifs au changement climatique
susceptibles d’avoir un impact significatif sur la performance financière et/ou, l’évaluation
de ses actifs et passifs, l’AMF recommande de présenter (Rec. AMF 2021-06 et 2022-06) :
– les principaux effets de ces risques, décisions et engagements ;
– les jugements, estimations et hypothèses mis en œuvre pour apprécier ces effets, ou
l’absence d’effet (notamment, si le groupe fait partie d’une industrie identifiée comme
étant susceptible d’être impactée par certains risques climatiques) ;
– les sources majeures d’incertitude liées aux risques, décisions stratégiques et
engagements relatifs au changement climatique ;
– toutes les informations permettant de comprendre les travaux ayant permis d’aboutir à
la conclusion retenue en matière d’impact climatique.
L’AMF recommande de regrouper ces informations dans une note spécifique de l’annexe
(à défaut, un lien devrait être établi entre les différentes notes des états financiers relatives
aux risques climatiques) et de s’assurer de la cohérence entre ces informations et celles
fournies dans les autres supports de communication (DPEF, rapport de gestion, rapport
des commissaires aux comptes, etc.).
Pour plus de détails, voir Mémento Comptable no 64632 et FRC 3/23 Hors série Guide de
contrôle de l’annexe des comptes consolidés 2022 inf. 6.13.
1. Principe général
7421 L’annexe doit mentionner les méthodes d’évaluation appliquées aux divers
postes du bilan et du compte de résultat consolidés, en précisant celles de ces méthodes
qui ne sont pas autorisées pour l’établissement des comptes individuels (C. com.
art. L 233-23), ainsi que celles qui présentent un caractère optionnel dans les comptes
individuels (en ce sens, PCG art. 832-2).
Le règlement ANC no 2020-01 (art. 282-2) complète ces dispositions préexistantes en
précisant que l’annexe énonce les principales méthodes comptables du groupe de
manière à assurer une bonne compréhension des comptes consolidés, compte tenu des
activités menées par le groupe et de ses transactions, tout en veillant à identifier celles
retenues par le groupe lorsqu’un choix est possible et a des incidences significatives.
Remarque Le règlement ANC no 2020-01 n’apporte que de très rares précisions sur le détail
des thèmes à aborder dans le descriptif des méthodes et règles d’évaluation utilisées. Nous
avons donc complété les informations expressément requises par le règlement ANC
no 2020-01 concernant certains postes, en nous appuyant sur d’autres sources du droit
(principalement le PCG) et de la doctrine comptables, mais également, en l’absence de toute
doctrine en la matière, des informations qui nous paraissent nécessaires à l’obtention de
l’image fidèle. Ce recensement n’est pas exhaustif.
Réévaluations
Subventions d’investissement
A notre avis, il convient, également, de préciser les modalités de reprise des subventions
en résultat consolidé lorsque celles-ci sont inscrites en capitaux propres (voir no 3492).
Sur l’information dans l’annexe concernant la répartition des fonds reçus au titre de
subventions d’investissement inscrites en capitaux propres entre intérêts de l’entité consoli-
dante (part du groupe) et les intérêts minoritaires, voir no 7502.
Provisions
7431 Selon le règlement ANC no 2020-01 (art. 282-22), les modalités et la durée de
reprise en résultat consolidé des écarts d’acquisition négatifs doivent être indiquées dans
l’annexe des comptes consolidés.
En outre, à notre avis et en l’absence de précision du règlement ANC no 2020-01, il
conviendrait d’indiquer :
– les modalités de constitution des provisions d’importance significative (C. com.
art. R 123-195) ;
– les informations complémentaires requises par le PCG (voir Mémento Comptable
no 48705) ;
– pour un groupe industriel qui ne retraite pas les provisions techniques d’une filiale
captive de réassurance, la nature et l’évaluation du risque provisionné.
Sur la nécessité de retraiter en principe ces provisions, voir no 3054-2.
7432 Le règlement ANC no 2020-01 (art. 282-28) demande que les entités provision-
nant leurs engagements de retraite dans les comptes consolidés indiquent, en annexe, la
référence et les modalités d’application de la méthode d’évaluation et de comptabilisation
utilisée, cette méthode pouvant être une méthode recommandée par l’ANC ou une autre
méthode simplifiée.
La comptabilisation des engagements de retraite et avantages similaires constitue une
méthode de référence dans les comptes consolidés (voir no 3421).
Impôt différé
7433 Il conviendrait, à notre avis, de préciser les principes de base énoncés par le
règlement ANC no 2020-01 en la matière, même si ceux-ci sont d’application obligatoire,
en les reformulant, si nécessaire, pour les adapter aux spécificités du groupe.
En indiquant notamment :
– l’utilisation de la conception étendue et celle du report variable ;
– la définition succincte des différences temporaires ;
– la méthode de prise en compte des différences temporaires relatives aux titres de participation ;
– les exceptions prévues par le règlement ANC no 2020-01 qui ont été utilisées par le groupe ;
– etc.
D’autres informations relatives aux impôts différés qui ne sont pas liées aux méthodes et aux
règles d’évaluation sont requises (voir no 7489, 7508 et 7523 s.).
7436 Même sans mention explicite dans le règlement ANC no 2020-01, l’annexe
devrait, à notre avis, décrire la méthode de conversion utilisée pour chaque entité
étrangère consolidée (voir no 3855 et 3883).
En effet, cette information relève, à notre avis, de l’information relative aux modalités de
consolidation.
En outre, selon le règlement ANC no 2020-01 (art. 282-21), doivent figurer dans l’annexe
des comptes consolidés les informations suivantes :
– analyse des écarts de conversion ;
Cette analyse vise notamment les écarts de conversion portés en capitaux propres et doit
comporter au minimum :
– une information sur le montant des écarts de conversion liés aux devises de la zone euro
inclus dans les capitaux propres consolidés pour la part revenant à l’entité consolidante (Avis
CNC 98-01 et Règl. ANC 2020-01 art. 282-21) ;
– et les informations suivantes qui doivent être portées dans le tableau de variation des
capitaux propres (Règl. ANC 2020-01 art. 282-26) : montant initial et final des écarts de
conversion, total de l’exercice compris dans les capitaux propres, montant des écarts de
conversion transférés des réserves au résultat lors de la vente ou de la liquidation d’une
participation étrangère.
– et, le cas échéant, les indicateurs utilisés pour déterminer si les entités étrangères
sont situées dans des pays à forte inflation, ainsi que l’évolution de ces indicateurs au
cours de la période et de la période précédente pour les entités concernées.
Pour la présentation de l’impact des variations de change dans le tableau des flux de
trésorerie, voir no 7586.
7437 Même sans mention explicite dans le règlement ANC no 2020-01, les critères
retenus pour identifier les charges et les produits exceptionnels devraient, à notre avis,
être précisés en annexe (voir Mémento Comptable no 54325).
Cette mention est en effet indispensable, le classement d’une opération en résultat
exceptionnel dans les comptes consolidés devant se faire conformément aux critères retenus
par le groupe pour identifier les charges et produits exceptionnels (en ce sens, Bull. CNCC
no 174, juin 2014, EC 2014-05, p. 270 s.). Ce classement peut être différent de celui retenu
dans les comptes individuels.
Sur les conceptions possibles du résultat courant et du résultat exceptionnel, voir Mémento
Comptable no 52030 s.
Remarques :
1. La directive comptable unique no 2013/34/UE du 26 juin 2013 (art. 13 et annexe V) prévoit la
suppression de la distinction dans le compte de résultat entre éléments ordinaires et éléments extraor-
dinaires, ce qui signifie en France la disparition du résultat exceptionnel. Elle prévoit en contrepartie
que des informations sur les produits et charges qui sont de taille ou d’incidence exceptionnelle soient
données dans l’annexe (Dir. précitée art. 17 et 18). Toutefois, la notion de résultat exceptionnel ayant
été maintenue dans le Code de commerce (C. com. art. R 123-192), cet agrégat reste applicable en
France.
2. Evolution future Le règlement ANC no 2022-06 (en cours d’homologation) portant modification du
plan comptable général en vue de moderniser les états financiers et la nomenclature des comptes
définit les éléments exceptionnels comme des produits et charges liés à un événement majeur et
inhabituel, en excluant ainsi les opérations et évènements qui sont liés à l’exploitation normale et
courante de l’entité (voir no 1180).
3. Crise et résultat exceptionnel Les entités poursuivent, en principe, leurs pratiques antérieures à
la crise en matière de résultat exceptionnel. Pour plus de détails, voir Mémento Comptable no 52030.
7438 L’annexe des comptes consolidés devrait comporter, à notre avis, dans la partie
relative aux méthodes comptables (Règl. ANC 2020-01 art. 282-2), une description des
modalités de calcul des résultats par action, le cas échéant. Cette description devrait
notamment comporter :
– la description des instruments dilutifs (Avis OEC 27) ; et
– l’indication des principales hypothèses de calcul retenues (Avis OEC 27), comme, par
exemple, la méthode de calcul utilisée pour le calcul du résultat dilué par action (rachat
d’actions ou placement des fonds).
Remarque Les modalités de calcul peuvent reprendre les précisions de l’avis OEC no 27 de
mai 1993, la norme IAS 33 ou encore la norme américaine FAS 128 (voir no 7245).
Cette dernière norme repose sur les mêmes principes fondamentaux que ceux retenus par
l’avis de l’OEC no 27 et par la norme IAS 33, mais elle est beaucoup plus détaillée et traite
de très nombreux cas particuliers.
B. Informations permettant
la comparabilité des comptes
Principe
7440 L’annexe doit mentionner les circonstances qui empêchent de comparer, d’un
exercice à l’autre, les postes du bilan et du compte de résultat consolidés (Règl. ANC
2020-01 art. 282-2), ainsi que, à notre avis, les moyens qui permettent d’en assurer la
comparaison.
Dans le cadre de cette disposition, le règlement ANC no 2020-01 précise les informations
à fournir notamment pour les changements comptables, quelle que soit leur nature
(changements de méthodes, d’estimations ou corrections d’erreurs, voir no 7442).
7442 Pour les informations à fournir dans l’annexe des comptes consolidés en cas de
changements comptables, le règlement ANC no 2020-01 (art. 282-2) renvoie à l’article
833-2/2 du PCG. Ces informations indiquent principalement :
– la justification des changements comptables ; et
– leur incidence sur le résultat consolidé et les capitaux propres.
Sont concernés par cette disposition les changements comptables suivants :
– les changements de méthodes ;
Tout changement de méthode comptable doit être mentionné dans l’annexe des comptes
consolidés, mais le degré d’information peut varier selon que le changement de méthode est
ou non à l’initiative de l’entité (PCG art. 833-2/2) :
– les changements de méthodes liés à un changement de réglementation n’ont pas à être
justifiés mais doivent faire l’objet d’une mention dans l’annexe si l’entreprise a des opérations
concernées sur l’exercice ;
– les changements de méthodes comptables à l’initiative de l’entité doivent être justifiés, sauf
en cas d’adoption initiale de méthodes de référence (PCG art. 121-5), cela devant conduire à
fournir une meilleure information financière (PCG art. 122-2), voir no 3427.
Sur le reclassement en capitaux propres consolidés de l’impact des changements de
méthodes comptables (net d’impôt) éventuellement comptabilisés en charges dans les
comptes individuels, voir no 3335.
– les changements d’estimation ;
Selon le PCG (art. 833-2/2), le changement d’estimation doit être indiqué et justifié en annexe.
A notre avis, l’annexe peut faire mention de la nature et de l’incidence de ces changements
sur les comptes de l’exercice en cours et/ou des exercices futurs.
– les corrections d’erreurs.
Selon le PCG (art. 833-2/2), doivent être indiqués dans l’annexe :
– la nature des erreurs corrigées ;
– l’impact de la correction de ces erreurs sur les comptes de l’exercice ;
– les principaux postes des exercices antérieurs présentés, corrigés des erreurs (information
pro forma).
Pour plus de précisions sur la définition des différentes catégories de changements et sur leur
traitement comptable, voir Mémento Comptable no 8455 s.
groupe pour définir son périmètre de consolidation ainsi que les justifications
suivantes :
– Justification des cas d’intégration globale lorsque la fraction des droits de
vote détenus est inférieure ou égale à 40 % ;
– Justification des cas d’exclusion de l’intégration globale lorsque la fraction
des droits de vote détenus est supérieure à 50 % ;
– Justification des cas d’exclusion de l’intégration globale lorsque l’entité
consolidante a disposé directement ou indirectement d’une fraction
supérieure à 40 % des droits de vote et qu’aucun autre associé ou actionnaire
ne détenait, directement ou indirectement, une fraction supérieure à la
sienne ;
– Justification des cas de consolidation par la méthode de mise en équivalence
lorsque la fraction des droits de vote détenus est inférieure à 20 % ;
– Justification des cas d’exclusion de la mise en équivalence lorsque la
fraction des droits de vote détenus est supérieure à 20 %.
Art. 282-6 Informations relatives aux opérations de fiducie Au cas
particulier des opérations de fiducie, lorsqu’une entité du groupe est une
entité constituante, une entité fiduciaire ou une entité bénéficiaire qui n’est
pas constituante, l’annexe indique :
– les critères de détermination du contrôle de cette entité ;
– ou inversement, les motifs pour lesquels l’entité n’est pas contrôlée. Dans
ce cas, une information sur la situation des actifs, passifs et résultat est
communiquée.
Art. 282-9 (en partie) Information sectorielle – Principes généraux […]
Lorsqu’au sein d’un même groupe, les comptes individuels de certaines
entités sont structurés de manière différente de ceux des autres entités
incluses dans le périmètre de consolidation, en raison de leur appartenance
à des secteurs d’activité différents, une information sectorielle appropriée est
donnée dans l’annexe. Cette information prend la forme de comptes
synthétiques des entités consolidés.
7444 Le règlement ANC no 2020-01 (art. 282-3) requiert que les entités consolidées
qui présentent un caractère significatif soient identifiées (nom et lieu du siège social) et
que la fraction de leur capital détenue directement et indirectement soit mentionnée.
Ces informations sont le plus souvent présentées sous la forme d’un tableau.
Remarques :
1. Omission pour préjudice grave Si un préjudice grave peut résulter de la divulgation de
certaines de ces indications, elles peuvent être omises. Dans ce cas, il est fait mention du
caractère incomplet des informations données (Règl. ANC 2020-01 art. 282-3).
2. Information exhaustive sur le périmètre L’ANC recommande aux entreprises qui ne
publient pas dans leur annexe la liste exhaustive des entreprises consolidées de permettre
aux tiers d’en obtenir la communication ou de la consulter par tout moyen, notamment sur le
site internet du groupe, et de fournir dans l’annexe les modalités pratiques de cette communi-
cation (Rec. ANC 2016-01 du 2-12-2016).
Les méthodes de consolidation utilisées (voir no 7445) sont également mentionnées dans
ce même tableau.
2. Autres informations
Opérations de fiducie
7447 Au cas particulier des opérations de fiducie, l’annexe des comptes consolidés
doit fournir les informations suivantes (Règl. ANC 2020-01 art. 282-6) :
– les critères de détermination du contrôle, le cas échéant ;
– dans le cas contraire, les motifs pour lesquels le contrôle n’existe pas. Une information
sur la situation des actifs, passifs et résultat de la fiducie doit alors être donnée.
Sur les conditions d’appréciation du contrôle sur les fiducies, voir no 2027-2
En complément de ces informations, celles requises par le PCG (art. 833-20/12) pour les
comptes individuels doivent également être reportées dans l’annexe des comptes
consolidés si celles-ci s’avèrent pertinentes (voir no 7478).
Pour plus de détails sur l’information à mentionner dans l’annexe conformément au PCG, voir
Mémento Comptable no 74470 III.
1. Informations générales
7450 Le groupe devra indiquer dans la partie de l’annexe des comptes consolidés
relative au périmètre de consolidation :
a. Pour chaque entité contrôlée ou sous influence notable exclue du périmètre de consoli-
dation :
– les motifs d’exclusion par référence aux cas d’exclusion obligatoire ou facultative
(C. com. art. L 233-19 et Règl. ANC 2020-01 art. 212-1) ;
Si le groupe applique l’exclusion obligatoire, une information doit également être fournie au
titre de l’analyse menée pour apprécier les restrictions sévères et durables (Règl. ANC
2020-01 art. 212-1 IR3).
– en cas d’exclusion pour restrictions sévères et durables, la nature de ces restrictions,
ainsi qu’une information qualitative et quantitative au titre des principaux actifs et passifs,
du résultat et des réserves des entités exclues (Règl. ANC 2020-01 art. 282-5) ;
A ce titre, le règlement ANC no 2020-01 fournit un exemple d’informations à mentionner dans
l’annexe des comptes en cas d’exclusion d’une entité HLM détenue par une entité non HLM
(voir no 2531) : les informations peuvent porter notamment sur le nombre de logements HLM
gérés, la valeur comptable du patrimoine HLM et le montant des emprunts et dettes
financières (Règl. ANC 2020-01 art. 282-5 IR4).
– le nom et le siège social (Règl. ANC 2020-01 art. 282-5) ;
– la fraction du capital détenue directement ou indirectement (Règl. ANC 2020-01 art. 282-5).
Remarque – Information exhaustive L’ANC recommande aux entités qui ne publient pas
dans leur annexe la liste exhaustive des entités exclues de la consolidation de permettre aux
tiers d’en obtenir la communication ou de la consulter par tout moyen, notamment sur le site
internet du groupe, et de fournir dans l’annexe les modalités pratiques de cette communica-
tion (Rec. ANC 2016-01 du 2-12-2016).
b. Les critères retenus par le groupe pour définir son périmètre de consolidation (ANC
2020-01 art. 282-4 ; voir no 2556 s).
c. A notre avis, devraient également figurer en annexe :
– les seuils de signification, en complément des critères retenus pour définir le périmètre
de consolidation ;
– en cas d’exclusion pour « impossibilité d’obtention d’informations », un descriptif des
actions que le groupe entend mener pour remédier le plus rapidement possible à cette
situation (date future de première consolidation) et les éléments permettant d’en mesurer
de manière prévisionnelle les conséquences sur les principaux indicateurs du groupe (ou,
au minimum, une alerte sur une telle éventualité).
Sur les informations à mentionner dans l’annexe s’agissant des titres de participation non
consolidés, voir no 7484.
2. Informations particulières
Entités ad hoc non consolidées
7451 Le règlement ANC no 2020-01 (art. 282-5) impose une information détaillée
concernant les entités ad hoc non consolidées.
Pour les critères à prendre en compte pour déterminer si une entité ad hoc est contrôlée (et
doit donc être consolidée), voir no 2027.
Informations générales
7454 A la date d’entrée dans le périmètre de consolidation d’une entité sous contrôle
exclusif ou conjoint, l’annexe doit contenir toutes les informations utiles concernant
(Règl. ANC 2020-01 art. 282-7) :
– le coût d’acquisition des titres ;
– le montant de l’écart d’acquisition positif et les modalités de détermination de sa durée
d’utilisation, limitée ou non ;
– les modalités de mise en œuvre du test de dépréciation annuel pour les écarts d’acquisi-
tion à durée d’utilisation non limitée ;
– le montant de l’écart d’acquisition négatif et sa justification ;
– les modalités de détermination de la valeur d’entrée des actifs et passifs identifiés de l’entité
acquise et, en particulier, la nature des actifs incorporels identifiés et comptabilisés lors de
l’acquisition, ainsi que les modalités de détermination et de suivi ultérieur de leur valeur d’entrée.
Ces informations sont d’autant plus nécessaires que l’application de la méthode générale de
la comptabilité d’acquisition peut conduire à comptabiliser des actifs et des passifs qui ne le
sont pas dans les comptes individuels de l’entité acquise (Règl. ANC 2020-01 art. 231-7).
Ces mêmes informations doivent être fournies également, à notre avis, à la date d’entrée
dans le périmètre de consolidation d’une entité mise en équivalence.
L’ancien règlement CRC no 99-02 renvoyait, pour les informations à porter dans l’annexe
relatives à l’entrée de périmètre d’une entité sous influence notable, aux informations relatives
à l’entrée de périmètre des entités contrôlées. Cette précision n’a pas été reprise par le
règlement ANC no 2020-01.
Il convient également, à notre avis, de fournir des informations complémentaires lorsque la
mise en équivalence est opérée sur la base de la quote-part de l’entité consolidante, et non
sur celle de l’entité détentrice des titres de l’entité sous influence notable (voir no 4294).
7457 a. Informations générales Doivent être fournies dans l’annexe des comptes
consolidés de l’exercice de première application de la méthode optionnelle les informations
suivantes (Règl. ANC 2020-01 art. 282-7) :
– indication du nom des entités concernées ;
– incidences sur les capitaux propres (soldes et mouvements) de l’application de la
méthode optionnelle. Devraient donc, à notre avis, être mentionnés séparément :
• la valeur vénale du prix d’acquisition des titres de la cible ;
Principe général
7459 Que la sortie de périmètre porte sur une entité antérieurement intégrée ou mise
en équivalence, des informations doivent être présentées dans l’annexe des comptes
consolidés pour permettre la comparaison d’un exercice à l’autre des états financiers
7461 Lorsque la cession d’une entité, d’une branche d’activité ou d’un ensemble
d’entités est d’une importance significative, il est admis, par dérogation et pour faciliter la
comparaison avec les exercices suivants, de présenter la quote-part du groupe dans le
résultat net de l’entité ou de l’activité cédée sur une seule ligne du compte de résultat
(voir no 6554 et 6669 s.).
Dans ce cas, l’annexe doit détailler les principaux éléments du compte de résultat de l’entité
ou de l’activité cédée jusqu’à la date de transfert du contrôle (Règl. ANC 2020-01 art. 282-8).
A notre avis, cette information doit porter, au minimum, sur le chiffre d’affaires, le résultat
d’exploitation, le résultat financier, le résultat exceptionnel et le résultat net.
Bien que le règlement ANC no 2020-01 ne mentionne que la cession d’une entité précédem-
ment intégrée globalement, à notre avis, cette information doit également être reportée dans
l’annexe des comptes consolidés en cas de cession d’une entité antérieurement intégrée
conjointement, d’une branche d’activité ou d’un ensemble d’entités.
4. Acquisitions et cessions
réalisées après la clôture de l’exercice
7469 L’annexe doit comporter des informations sur le coût des acquisitions et le prix
des cessions de titres, de branches autonomes d’activité ou de sous-ensembles
effectuées entre la date de clôture de l’exercice et la date d’arrêté des comptes (Règl.
ANC 2020-01 art. 282-14).
Information complémentaire
relative aux cessions en cours à la clôture de l’exercice
7470 Pour les entités en cours de cession à la clôture de l’exercice, l’annexe doit comporter :
– les informations relatives aux conditions et à la date d’achèvement de l’opération
(Règl. ANC 2020-01 art. 282-14) ;
– mais également, à notre avis, le détail des principaux éléments du bilan de l’entité
ou de l’activité cédée à la date de clôture et des principaux éléments de son compte
de résultat au titre de l’exercice présenté lorsque le groupe opte pour la possibilité de
comptabilisation sur une seule ligne, d’une part, des actifs et passifs au bilan consolidé et,
d’autre part, des charges et produits au compte de résultat consolidé.
7 4 7 8 Principe L’annexe des comptes consolidés doit donner aux lecteurs des états
financiers consolidés toutes les informations utiles et significatives ayant trait à la composition
des postes du bilan, du compte de résultat et des engagements reçus et donnés
(décomposition par nature et montant) au titre de l’exercice écoulé et de l’exercice précédent.
L’annexe doit ainsi mentionner les informations spécifiquement prévues par le règlement
ANC no 2020-01, complétées des informations quantitatives et qualitatives prévues
par le PCG pour les comptes individuels lorsqu’un poste du bilan, du compte de résultat
ou des engagements reçus et donnés n’est pas couvert par les dispositions du règlement
ANC no 2020-01, sous réserve de l’effet des retraitements liés à l’application des
méthodes comptables du groupe.
Cette précision constitue un changement par rapport l’ancien règlement CRC no 99-02, qui
exigeait une information minimale obligatoire.
En dehors des informations spécifiquement prévues par le règlement ANC no 2020-01, les
développements ci-après n’ont pas vocation à donner une liste exhaustive des informa-
tions à porter dans l’annexe des comptes consolidés. S’agissant pour la plupart
d’informations prévues pour les comptes individuels, elles font l’objet de développements
spécifiques dans le Mémento Comptable no 64625 s.
7481 Doivent être indiquées dans l’annexe, pour chacun des postes d’actif immobilisé
présenté au bilan et, à notre avis, pour chaque catégorie significative comprise dans ces postes :
a. Les informations spécifiques aux comptes consolidés :
– indication pour les immobilisations incorporelles identifiées et comptabilisées suite à
l’entrée de périmètre de consolidation de l’entité qui les a générées en interne (Règl. ANC
2020-01 art. 282-23) :
• de leurs valeurs brutes et les amortissements correspondants ;
• de leur durée d’utilisation ;
• des modalités d’amortissement ou de mise en œuvre du test de dépréciation ;
– incidence des variations de périmètre et des changements de méthodes de consolida-
tion (voir no 7456 et 7463) ;
– informations relatives aux biens inscrits dans les immobilisations qui font l’objet de
contrats de crédit-bail et contrats assimilés chez le preneur : montant des immobilisations,
des amortissements et dépréciations correspondants figurant au bilan et au compte de
résultat (Règl. ANC 2020-01 art. 282-25) ;
Sur les informations relatives à la dette correspondante et l’échéancier des loyers, voir no 7508.
– incidence des éventuelles réévaluations sur les dotations aux amortissements et les
dépréciations relatives aux biens réévalués (Règl. ANC 2020-01 art. 282-20 ; voir no 7424).
b. Les informations prévues par le PCG (art. 833-3 et 833-5) pour les comptes
individuels, notamment :
– les valeurs brutes, les amortissements et les dépréciations ;
– le montant des coûts d’emprunt incorporés, le cas échéant, dans le coût des actifs
immobilisés durant l’exercice ;
– une analyse commentée des principaux soldes et mouvements de l’exercice.
Pour plus de détails, voir Mémento Comptable no 29600 s. et 32810 s.
Remarque – Risques climatiques Selon l’AMF, il conviendrait de mentionner, dans l’annexe des
comptes consolidés, l’information sur la façon dont l’ensemble des décisions stratégiques et
engagements pris relatifs aux risques climatiques a été reflété dans l’évaluation ultérieure des
immobilisations, notamment (Rec. AMF 2021-06 et 2022-06) :
– dans les indices de perte de valeur ;
– dans les hypothèses clés des tests de dépréciation (flux, taux d’actualisation, taux de croissance,
valeur terminale, et mention des sources externes prises en compte dans la détermination des
hypothèses clés à long terme) et dans les analyses de sensibilité (adaptation, le cas échéant, des
hypothèses clés et des fourchettes utilisées). Pour plus de détails, voir FRC 3/23 Hors série Guide de
contrôle de l’annexe des comptes consolidés 2022 Inf. 6.13.
Ecarts d’acquisition
7482 L’annexe des comptes consolidés doit comporter (Règl. ANC 2020-01 art. 282-22) :
– la ventilation du poste écart d’acquisition de manière à identifier :
• les écarts d’acquisition qui sont amortis : le montant brut, les amortissements et la
valeur nette comptable ;
• les écarts d’acquisition qui ne sont pas amortis ;
• les écarts d’acquisition attachés à des entités mises en équivalence,
– la durée d’utilisation des écarts d’acquisition ;
– les modalités d’affectation des écarts d’acquisition à des actifs ou des groupes d’actifs
au niveau desquels le test de dépréciation est effectué ;
Titres de participation
7484 En l’absence de précision du règlement ANC no 2020-01, doivent être mention-
nées en annexe les informations prévues par le PCG pour l’actif immobilisé :
– les valeurs brutes, dépréciations et variations de l’exercice, voir no 7481 b. ;
– les informations relatives aux titres de participation qui pourraient, à notre avis, prendre
la forme d’un tableau, établi selon le modèle du tableau des filiales et participations
proposé par le PCG (voir Mémento Comptable no 38815).
Remarque – Information exhaustive L’ANC recommande aux entités qui ne publient pas
dans leur annexe la liste exhaustive des entités composant le poste titres de participation de
permettre aux tiers de l’obtenir ou de la consulter par tout moyen, notamment sur le site
internet du groupe, et de fournir dans l’annexe les modalités pratiques de cette communica-
tion (Rec. ANC 2016-01 du 2-12-2016).
Sur les entités :
– exclues du périmètre de consolidation, voir no 7450 ;
– comprises dans le périmètre de consolidation, voir no 7444.
Stocks
Créances
7489 L’annexe des comptes consolidés doit comporter les informations relatives aux
impôts différés actifs suivantes (Règl. ANC 2020-01 art. 282-27) :
Les impôts différés actifs sont compris dans la rubrique « Autres créances et comptes de
régularisation » (voir no 7040).
– les actifs d’impôt différé comptabilisés ventilés par grande catégorie (différences
temporaires, crédits d’impôts ou reports fiscaux déficitaires) ;
– le montant des actifs d’impôt différé non comptabilisés du fait que leur récupération
n’est pas jugée probable, avec une indication de la date la plus lointaine d’expiration ;
– la justification de la comptabilisation d’un actif d’impôt différé lorsque l’entité a connu
une perte fiscale récente.
A notre avis, devraient également être mentionnés :
– l’impact sur les actifs d’impôt différé des changements de taux et/ou de règles fiscales,
intervenus après la date de clôture des comptes mais avant la date d’arrêté des comptes
au titre des événements postérieurs à la clôture ;
– la variation des actifs d’impôt différé au cours de l’exercice.
En l’absence d’autre précision du règlement ANC no 2020-01 concernant les créances,
l’annexe doit comporter les mentions prévues par le PCG (art. 833-8, 833-9, 833-14 et
833-20) pour les comptes individuels, notamment :
– la ventilation des créances par nature (clients et comptes rattachés, effets à recevoir,
créances sur l’Etat, autres créances, etc.) ;
– la ventilation des créances par échéance : à un an au plus et à plus d’un an ;
Le règlement CRC no 99-02 abrogé par le règlement ANC no 2020-01 exigeait une échéance
supplémentaire à plus de cinq ans.
Pour plus de détails, voir Mémento Comptable no 43405.
– le montant des valeurs brutes et des dépréciations ;
– des précisions sur la nature, le montant et le traitement des produits à recevoir rattachés
aux créances (voir Mémento Comptable no 45280) ;
– des précisions sur la nature, le montant et le traitement des créances résultant du report
en arrière des déficits (voir Mémento Comptable no 54370) ;
– le montant des remises et/ou réductions accordées au débiteur (voir Mémento
Comptable no 11410).
7493 Le PCG (art. 833-20/2) prévoit que les informations suivantes soient fournies
dans l’annexe :
Pour plus de détails sur l’information à porter dans l’annexe, voir Mémento Comptable
no 55915 II.
– principales caractéristiques du plan ;
Il s’agit des informations suivantes :
– prix d’exercice (pour les plans d’option d’achat et de souscription d’actions) ;
– nombre total d’actions pouvant être émises ou achetées ;
– valeur des actions retenue comme assiette de la contribution de 10 % (voir Mémento Social
no 34685) ;
– conditions d’acquisition des actions ou d’exercice des options d’achat : performance,
présence ;
– nombre d’actions ou d’options attribuées pendant l’exercice et au cours de l’exercice
précédent ;
– nombre d’actions ou d’options attribuées cumulées depuis la date d’attribution pour chaque
plan.
– informations sur les passifs éventuels (choix ouvert entre attribution d’actions nouvelles
ou attribution d’actions existantes) ;
– nombre d’options annulées (pour les plans d’options) et montant de la charge comptabi-
lisée au cours de l’exercice et de l’exercice précédent ;
– montant du passif enregistré au bilan ;
– détail du compte « Actions propres » (nombre d’actions, coût d’entrée) et informations
sur l’affectation dans les sous-comptes « Actions destinées à être attribuées aux employés
et affectées à des plans déterminés » et « Actions disponibles pour être attribuées aux
employés », et la dépréciation correspondante.
En outre, il conviendrait, à notre avis, de fournir des informations sur les éléments suivants :
– constitution éventuelle d’une provision pour le risque d’assujettissement des avantages
ainsi octroyés aux salariés aux charges sociales et modalités de calcul de cette provision ;
– comptabilisation des stock-options accordées aux salariés dans le cas particulier où ces
stock-options font l’objet d’un engagement de rachat (voir no 6595 s.) ;
Outre les informations requises dans le cas général, il convient de préciser, dans ce cas
particulier, que ces stock-options sont traitées comme une cession temporaire n’ayant pas
d’impact (sauf cas exceptionnel) sur le pourcentage d’intérêts du groupe dans l’entité dont
les actions sont attribuées aux salariés.
– méthode de prise en compte des stock-options attribuées aux salariés pour le calcul du
résultat dilué par action (voir no 7271 s.).
7495 Selon le règlement ANC no 2020-01 (art. 282-26), une analyse des capitaux
propres doit être fournie dans l’annexe et présentée comme suit :
– les capitaux propres consolidés sont décomposés en rubriques (capital, primes,
réserves, résultat, écarts de conversion, écarts de réévaluation, titres propres et total des
capitaux propres) avec indication des montants correspondants ;
Bien que le règlement ANC no 2020-01 ne le précise pas (contrairement à l’ancien Règl. CRC
99-02), la liste des rubriques n’est pas, à notre avis, exhaustive. En effet, le bilan présente
une rubrique « Autres » alimentée par les écarts de conversion, les écarts de réévaluation,
les titres propres, mais également, par exemple, les instruments non remboursables (voir
no 7037).
– la variation des capitaux propres entre l’ouverture et la clôture de l’exercice fait l’objet
d’une analyse chiffrée ventilée par rubrique identifiant chaque mouvement par nature ;
– cette analyse doit être présentée sous forme de tableau.
Autres
Résultat
Capital
Primes
Titres propres
- Situation à la clôture N-2
(1)
– Mouvements
(10)
- Situation à la clôture N
(1) A notre avis, les mouvements les plus significatifs doivent être identifiés un par un, et les autres, regroupés
sur une ligne intitulée « autres mouvements ». Le niveau de détail requis est le même que celui requis pour
les variations de N-1 à N.
(2) Chacune des origines de variation des capitaux propres comprise dans cette liste, non limitative, fournie par
le règlement ANC no 2020-01 (art. 282-26 IR3), doit être mentionnée séparément si son montant est significatif.
Les origines non renseignées peuvent être supprimées du tableau.
(3) Voir no 4827. Pour les titres de l’entité consolidante comptabilisés en valeurs mobilières de placement, voir
no 7492.
(4) Dans le cas d’une réévaluation, des indications précises sont à fournir en annexe (voir no 7424).
(5) Sur la conversion des comptes des entités étrangères, voir no 3868 et 3893 et pour l’information à
mentionner dans l’annexe, voir no 7436.
(6) Voir no 7442.
(7) Dans le cadre de l’application de la méthode optionnelle, voir no 5656.
(8) Voir no 6833 et 6870.
(9) Impôt de distribution de l’entité consolidante, voir no 3663.
(10) Cette ligne reprend, en les détaillant le cas échéant, les montants inscrits dans la rubrique « Capitaux
propres (part du groupe) » du bilan consolidé.
4. Intérêts minoritaires
7501 Bien que cela ne soit pas rendu obligatoire par le règlement ANC no 2020-01
(art. 282-26), l’annexe peut comporter une analyse des variations significatives des intérêts
minoritaires, en faisant notamment apparaître, à notre avis, l’impact des changements de
périmètre, de méthode de consolidation ou de pourcentages d’intérêts (n’entraînant pas
de changement de méthode de consolidation). Cette analyse peut être établie sous forme
d’un tableau de variation des intérêts minoritaires qui compléterait le tableau de variation
des capitaux propres consolidés (voir no 7495).
7502 Selon l’Autorité des normes comptables (Réponse ANC du 19-5-2022 à la saisine
de la CNCC du 14-2-2022 sur le Règl. ANC 2020-01 relatif aux comptes consolidés, Bull.
CNCC no 206, juin 2022), l’annexe des comptes consolidés doit fournir une explication de
la répartition, entre les intérêts de l’entité consolidante (part du groupe) et les intérêts
minoritaires :
– des capitaux reçus au titre d’un instrument de dettes émis par une filiale intégrée,
lorsque le groupe opte pour la méthode optionnelle prévue par l’article 273-1 du règlement
ANC no 2020-01 relatif aux emprunts non remboursables (voir no 3478) ;
– des fonds reçus au titre des subventions d’investissement, lorsque le groupe opte pour
leur inscription en capitaux propres (voir no 3492).
Changement de méthode
(provision non utilisée)
Variation de périmètre
Dotation de l’exercice
Reprise de l’exercice
Reprise de l’exercice
Solde d’ouverture*
(provision utilisée)
Solde de clôture*
Autre
Rubriques
Total des
provisions
Résultat
d’exploitation
Résultat
financier
Résultat
exceptionnel
Il est, à notre avis, nécessaire que soient individualisées notamment les provisions
relatives aux écarts d’acquisition négatifs.
Remarques :
1. Le tableau de variation des provisions doit notamment identifier, pour chaque catégorie de
provision pour risques et charges, les montants repris parce qu’utilisés et les montants repris
parce que non utilisés. En effet, l’information relative aux provisions reprises mais non utilisées
peut être importante dans la mesure où ces montants majorent et, de ce fait, « déforment » le
résultat de l’année en cours. Il sera donc plus aisé au lecteur de pouvoir apprécier le résultat
« normatif » de l’entité pour l’année en cours, voire de pouvoir reconstituer le résultat
« normatif » des années précédentes si l’information fournie est suffisamment détaillée.
2. Selon l’AMF (Bull. COB précité), il convient de justifier pour les montants les plus significa-
tifs la motivation de la reprise.
Dettes
7. Instruments financiers
Instruments financiers
a. risques de taux, de change, sur actions ou matière sur l’ensemble des instruments
financiers ;
La recommandation COB précitée propose des modèles de tableaux qui présentent pour
chaque catégorie d’actifs et de passifs financiers, enregistrés ou non au bilan, l’état des
positions du groupe face aux risques de taux d’intérêt (par échéances) et de change (par
principales devises). Pour plus de détails, voir Mémento Comptable no 43375 s.
Jetons
7514 Pour les informations relatives au chiffre d’affaires, voir les précisions concernant
l’information sectorielle au no 7530 s.
7516 Doivent être mentionnés en annexe les éléments suivants (Règl. ANC 2020-01
art. 282-17 et 282-29) :
– montant total des charges de personnel lorsque le groupe retient un classement du
compte de résultat par destination (voir no 7209) ;
La directive comptable unique no 2013/34/UE du 26 juin 2013 (art. 17-1 e) prévoit que la
ventilation entre salaires et traitements, charges sociales et pensions soit donnée si elle n’est
pas mentionnée séparément dans le compte de résultat. Toutefois, cette disposition n’a pas
été transposée dans la réglementation française.
– effectif moyen employé au cours de l’exercice par les entités consolidées par intégra-
tion globale ;
Pour le calcul de l’effectif moyen, voir Mémento Comptable no 18375.
– effectif moyen employé par des entités intégrées proportionnellement.
Le règlement ANC no 2020-01 (art. 282-17) précise que l’effectif des entités intégrées
proportionnellement doit faire l’objet d’une mention séparée.
7519 L’annexe des comptes consolidés doit mentionner le montant des charges
financières comptabilisées au titre de contrats de crédit-bail et contrats assimilés (Règl.
ANC no 2020-01 art. 282-25).
Sur les informations relatives aux biens inscrits dans les immobilisations qui font l’objet de
contrats de crédit-bail et contrats assimilés chez le preneur et à la dette correspondante, voir
no 7481 et 7508.
7523 Les informations obligatoires suivantes doivent être fournies dans l’annexe
(Règl. ANC 2020-01 art. 282-27) :
– ventilation entre impôts différés et impôts exigibles ;
Sur les impôts différés actifs et passifs, voir no 7489 et 7508 respectivement.
7524 Exemple de « preuve d’impôt » établi par nos soins Au cours de l’exercice N, le
groupe a réalisé un résultat avant impôt de 1 500 dans le pays A et 1 500 dans le pays B. Le taux
d’impôt en vigueur est de 30 % pour le pays A et de 20 % pour le pays B. Dans le pays A, des charges
de 100 ne sont pas déductibles.
Le résultat comptable consolidé avant impôt est de 3 000.
La « preuve d’impôt » se présente alors comme suit :
Charge d’impôt théorique au taux en vigueur pour l’entité
consolidante (30 % × 3 000) 900
Impact des différences de taux d’imposition (10 % × 1 500) (150)
Impact des charges définitivement non déductibles (30 % × 100) 30
Remarque Il est, à notre avis, possible d’effectuer une « preuve d’impôts » selon d’autres méthodes
qui s’inspirent de la norme IAS 12 (IAS 12.81(c) et .85) :
– preuves d’impôt basées sur le cumul des preuves d’impôt établies pour chaque pays (présentation
privilégiée par IAS 12.85), soit sur la base des mêmes hypothèses que ci-avant :
Charge d’impôt théorique au taux en vigueur dans chaque pays
(1 500 × 30 %) + (1 500 × 20 %) 750
Impact des charges définitivement non déductibles (30 % × 100) 30
– preuves d’impôt basées non pas sur un rapprochement numérique comme ci-avant, mais sur un
rapprochement entre taux d’imposition théorique [(50 % × 30 %) + (50 % × 20 %) = 25 % ] et taux
d’imposition effectif (780 / 3 000 = 26 %). Dans ce cas, la différence de 1 % correspond à l’impact des
différences permanentes (30 [impôt sur charges non déductibles] / 3 000 [résultat avant impôt]).
Le règlement ANC no 2020-01 (art. 282-30) exige également une information spécifique
sur les engagements fermes ou les options pouvant conduire à un changement de
périmètre de consolidation.
Il peut s’agir, par exemple, de puts (options de vente) sur intérêts minoritaires.
7527 Outre l’information sur les engagements reçus et donnés expressément exigée
par le règlement ANC no 2020-01 (voir no 7526), une information relative aux opérations
non inscrites au bilan devrait également, à notre avis, figurer dans l’annexe des comptes
consolidés (en ce sens, PCG art. 833-18/3) :
Pour les exercices ouverts depuis le 1er janvier 2016, ces informations ne sont plus requises par le
Code de commerce (voir no 1035) et ne figurent pas non plus dans le règlement ANC no 2020-01.
Toutefois, les informations portant sur ces opérations non inscrites au bilan devraient, à notre avis,
être indiquées dans l’annexe des comptes consolidés, conformément au PCG.
A. Information sectorielle
Généralités
7530-1 Le règlement ANC no 2020-01 (art. 282-9) fournit une définition des
catégories, des secteurs d’activité et des zones géographiques (voir no 7534 s.) et
précise les informations à présenter suivant cette segmentation (voir no 7540 s.). Il requiert
également une information complémentaire relative aux entités à activité dissemblable
(voir no 7541).
Exception
exemple, sur les entités juridiques, le règlement ANC no 2020-01 permet que l’information
sectorielle produite soit issue :
– soit de la structure du reporting interne ;
Il est clair que le règlement ANC no 2020-01 n’impose pas, dans ce cas exceptionnel, l’établis-
sement d’une nouvelle segmentation basée sur les activités et les zones géographiques.
– soit de l’analyse des sources prédominantes de risques et de rentabilité, conformément
à la norme IAS 14.
Sur le remplacement de la norme IAS 14 par la norme IFRS 8, voir no 7531.
7534 Pour les besoins de l’information sectorielle, une catégorie, un secteur d’activité
ou une zone géographique est défini(e) comme un ensemble homogène de contrats,
produits, services, métiers ou pays qui est individualisé au sein de l’entité, de ses filiales
ou de ses divisions opérationnelles (Règl. ANC 2020-01 art. 282-9).
7 5 3 5 Cas général La définition d’une catégorie, d’un secteur d’activité ou d’une zone
géographique fournie par le règlement ANC no 2020-01 (voir no 7534) est relativement vague
et ne fournit aucune précision sur les modalités de regroupement. A l’inverse, la norme IAS 14
fournissait des précisions qui peuvent toujours être, à notre avis, utilement retenues en France.
Sur le remplacement de la norme IAS 14 par la norme IFRS 8, voir no 7531.
tant moins de 10 % du total consolidé de chacun des trois indicateurs à ventiler pouvaient
être regroupés.
Sur le remplacement de la norme IAS 14 par la norme IFRS 8, voir no 7531.
l’annexe sont, sauf exception dûment justifiée, déterminés selon les mêmes principes et
les mêmes méthodes que pour l’établissement du bilan et du compte de résultat […] ».
En outre, l’AMF (Bull. COB no 330, décembre 1998, p. 44 s.) a précisé qu’il est nécessaire
que les informations sectorielles puissent être recoupées avec les états financiers
d’ensemble. Cela signifie, à notre avis, que :
– l’information sectorielle est préparée selon les mêmes principes comptables que ceux
utilisés pour les états financiers d’ensemble ;
– l’information sectorielle fait l’objet d’un rapprochement avec le total consolidé correspon-
dant, faisant apparaître les principales sources d’écart.
7546 Les événements postérieurs à la clôture dont l’importance est significative et qui
n’ont pas donné lieu à un enregistrement au bilan et au compte de résultat doivent faire
l’objet d’une information en annexe (Règl. ANC 2020-01 art. 282-14). Cette obligation est
susceptible de concerner :
a. les événements postérieurs qui n’ont aucun lien direct prépondérant avec une
situation existant à la clôture de l’exercice survenant entre la date de clôture et la date
d’établissement des comptes (PCG art. 833-2), peu importe qu’ils remettent ou non en
cause la continuité de l’exploitation. Les événements postérieurs doivent être mentionnés
en annexe dès lors qu’ils sont significatifs (PCG art. 833-1) ;
Tel peut être le cas, par exemple, pour les acquisitions et cessions significatives d’entités
consolidées réalisées après la date de clôture pour lesquelles le règlement exige des informa-
tions spécifiques ; pour plus de détails, voir no 7469 s.
b. les événements qui ont un lien avec une situation existant à la date de clôture mais
qui ne répondaient pas à cette date à la définition d’un passif et n’ont donc pas pu
donner lieu à comptabilisation d’une provision.
Tel est le cas, par exemple, des événements qui n’étaient qu’éventuels à la date de clôture
et qui se sont matérialisés après cette date mais avant la date d’arrêté des comptes. Ces
événements, parce qu’ils correspondent à des passifs éventuels à la date de clôture, doivent
donner lieu à une information détaillée en annexe (PCG art. 833-12/2 ; voir no 7506 c.).
Remarques :
– sur le traitement d’un fait générateur du transfert en créances douteuses qui apparaît post-clôture,
voir Mémento Comptable no 11340 et 11370 ;
– sur les renégociations de dette et/ou ruptures de covenants, voir Mémento Comptable no 41360.
Les principaux dirigeants sont les personnes ayant l’autorité et la responsabilité de la planification,
de la direction et du contrôle des activités de l’entité, directement ou indirectement, y compris les
administrateurs (dirigeants ou non) de cette entité.
Enfin, la norme IAS 24 définit les transactions entre parties liées comme suit : une transaction entre
parties liées est un transfert de ressources, de services ou d’obligations entre une entité présentant
les états financiers et une partie liée, sans tenir compte du fait qu’un prix soit facturé ou non.
Pour plus de détails sur la norme IAS 24, voir Mémento IFRS no 60005 s.
2. Définition des transactions non conclues à des conditions normales de marché En l’absence
de définition des conditions normales de marché dans la directive no 2006/46/CE du 14 juin 2006 ou
dans le décret du 9 mars 2009 modifiant le Code de commerce dans le cadre de la transposition de
cette directive, l’ANC considère qu’il est possible de se référer aux précisions apportées par le
ministère de la justice concernant l’application des dispositions relatives aux conventions réglemen-
tées (voir FRC 12/22 Hors série inf. 130). Ainsi, des conditions peuvent être considérées comme
« normales » lorsqu’elles sont habituellement pratiquées par la société dans ses rapports avec les
tiers, de sorte que le bénéficiaire de la convention n’en retire pas un avantage par rapport aux
conditions faites à un tiers quelconque de la société, compte tenu des conditions en usage dans les
sociétés du même secteur (Note de présentation du Règl. ANC 2010-03 du 2-9-2010 § 1.2.2 intégrant
les dispositions relatives aux parties liées dans l’ancien Règl. CRC 99-02 dont les dispositions ont été
reprises par le Règl. ANC 2020-01).
La liste des transactions significatives doit contenir les informations suivantes (PCG
art. 833-16, auquel renvoie le Règl. ANC 2020-01 art. 282-15) :
– la désignation de la partie liée ;
– la nature de la relation avec la partie liée ;
– le montant des transactions réalisées avec la partie liée ;
– toute autre information sur les transactions nécessaires à l’appréciation de la situation
financière de la société.
Les informations sur les différentes transactions peuvent être agrégées en fonction de leur
nature, sauf lorsque des informations distinctes sont nécessaires pour comprendre les effets
des transactions avec les parties liées sur la situation financière de la société.
En cas d’absence d’informations en annexe sur les transactions conclues entre parties
liées, la société doit, à notre avis, en expliquer les raisons (en ce sens, Note de présenta-
tion du Règl. ANC 2010-03 § 1.2.4) :
– transactions entre parties liées non significatives ;
– transactions conclues à des conditions normales de marché ;
– transactions exclues de la liste (transactions conclues entre sociétés sous contrôle
exclusif éliminées lors de la consolidation).
Exemple de mention à fournir en annexe sur les transactions avec les parties liées La note
de présentation du règlement précitée propose une rédaction de mention à indiquer en annexe
sur les transactions avec les parties liées (présentées sous forme de tableau) :
« Les transactions avec les parties liées listées dans ce paragraphe présentent une
importance significative et n’ont pas été conclues à des conditions normales de marché
selon les critères rappelés ci-dessous.
Une transaction est significative si son omission ou son inexactitude est susceptible d’influencer
les décisions économiques prises par les utilisateurs se fondant sur les comptes.
Le caractère significatif doit s’apprécier en fonction du montant de la transaction et/ou de
la nature de la transaction.
Les conditions peuvent être considérées comme « normales » lorsqu’elles sont habituellement
pratiquées par la société dans les rapports avec les tiers, de sorte que le bénéficiaire de la
convention n’en retire pas un avantage par rapport aux conditions faites à un tiers quelconque de
la société, compte tenu des conditions en usage dans les sociétés du même secteur. »
Montant
Nature
des transactions Autres
Parties liées de la relation
réalisées informations
avec la partie liée
avec la partie liée
… … … …
Dirigeants
7551 Les informations suivantes sont données de façon globale pour les membres de
chacun des organes d’administration, de direction et de surveillance (Règl. ANC 2020-01
art. 282-16) de l’entité consolidante :
– montant des rémunérations de l’exercice allouées par l’entité consolidante et par les
entités contrôlées à raison de leurs fonctions dans des entités contrôlées ;
– engagements en matière de pensions et indemnités assimilées dont bénéficient les
membres (actifs) et les anciens membres des organes susvisés ;
– avances et crédits accordés aux membres des organes susvisés par l’entité consoli-
dante et par les entités placées sous son contrôle, avec l’indication des conditions
consenties.
En outre, de nombreuses informations complémentaires sont requises dans le rapport de
gestion, voir Mémento Comptable no 64960 s.
7552 Le montant total des honoraires des commissaires aux comptes, figurant au
compte de résultat consolidé de l’exercice, doit être mentionné dans l’annexe des
comptes consolidés en séparant, pour chaque commissaire aux comptes (Règl. ANC
2020-01 art. 282-18) :
– les honoraires afférents à la certification des comptes ; et
– les honoraires afférents, le cas échéant, aux autres services.
A cet effet, la CNCC rappelle que doit être communiqué dans l’annexe des comptes
consolidés le montant des honoraires (Communiqué du 1-2-2019, publié au Bull. CNCC no 193,
mars 2019) :
– pris en charge dans les comptes consolidés ;
– de certification (figurant dans la lettre de mission annuelle et les lettres de mission
complémentaires, le cas échéant) du commissaire aux comptes de l’entité consolidante, ainsi
que des filiales françaises lorsque le commissaire aux comptes est commun aux filiales et à
l’entité consolidante ;
– relatifs aux autres services, qu’ils soient requis ou non par les textes, dès lors que ces
services ont été réalisés par le commissaire aux comptes pour l’entité consolidante et les
entités qu’elle contrôle.
Il s’agit du montant des seuls honoraires du commissaire aux comptes, à l’exclusion des
honoraires du réseau auquel il appartient.
Pour plus de détails, voir FRC 12/22 Hors série inf. 27.
A. Publication obligatoire
d’un tableau des flux de trésorerie
7555 Le règlement ANC no 2020-01 impose la publication, dans l’annexe des comptes
consolidés, d’un tableau des flux de trésorerie.
Les états financiers, tels qu’ils sont définis dans le Code de commerce, ne comprenant pas
explicitement le tableau des flux de trésorerie, ce dernier a été inclus par le règlement ANC
no 2020-01 dans les informations à fournir dans l’annexe.
Le règlement ANC no 2020-01 (reprenant les dispositions du Règl. CRC 99-02 abrogé)
reprend de manière résumée les dispositions de l’avis no 30 de l’OEC (décembre 1997).
Ces dispositions sont détaillées ci-après.
B. Modalités d’établissement
du tableau des flux de trésorerie
1. Principe
7562 Le tableau des flux de trésorerie doit présenter les entrées et les sorties de
disponibilités et de leurs équivalents au titre de l’exercice, classées en (Règl. ANC 2020-01
art. 282-41) :
– activité d’exploitation ;
– activité d’investissement ; et
– activité de financement.
2. Notion de trésorerie
Définition générale
7568 Les éléments suivants doivent être exclus de la trésorerie et présentés parmi
les opérations d’investissement ou de financement (Avis OEC 30) :
– les comptes de caisse, les comptes à vue et les comptes à terme faisant l’objet de
restrictions, résultant, par exemple, de leur détention par des filiales situées dans des pays
soumis à un contrôle des changes strict ;
– les comptes à terme ouverts plus de trois mois avant la clôture et ceux ouverts moins
de trois mois avant la clôture et dont l’échéance est à plus de trois mois ;
En conséquence, les comptes à terme dont l’échéance, à l’origine, excède trois mois sont
systématiquement exclus.
– les obligations acquises plus de trois mois avant leur échéance ;
– les actions, soit parce qu’elles sont cotées et présentent dès lors des risques de
modification de valeur liés aux fluctuations du marché boursier, soit parce qu’elles sont
non cotées et que l’absence de marché ne permet pas de les convertir aisément en
disponibilités ;
– les soldes créditeurs de banque et les découverts autorisés, ainsi que les autres
concours bancaires courants, dès lors que ces éléments, à la différence des découverts
momentanés, correspondent à un financement ; et
– la part à moins de trois mois des prêts et des dettes financières contractés à l’origine à
plus de trois mois.
En outre, l’avis de l’OEC précité précise que, le tableau des flux de trésorerie étant un
document de synthèse, la trésorerie dont il explique la variation doit être issue des
rubriques concernées du bilan. Cela exclut de tenir compte d’éléments inscrits en
engagements hors bilan, tels que les effets escomptés non échus.
7572 Composantes des flux liés à l’activité d’exploitation Les flux liés à
l’activité d’exploitation comprennent, par exemple (Avis OEC 30) :
– les flux de trésorerie d’exploitation correspondant aux charges et produits d’exploitation
monétaires, tels que les sommes encaissées auprès des clients (qui correspondent aux
ventes) et les sommes versées aux fournisseurs et aux salariés (qui correspondent
respectivement aux achats et aux frais de personnel) ;
– les autres encaissements et décaissements qu’il est possible de rattacher à l’activité
d’exploitation, tels que les flux de trésorerie correspondant aux charges et produits
financiers, aux charges et produits exceptionnels, à la participation des salariés et à l’impôt
sur les sociétés.
En principe, l’impôt sur les sociétés est présenté en totalité parmi les flux liés à l’activité.
Cependant, lorsque la société a réalisé d’importantes plus-values sur cessions d’immobilisa-
tions, il est recommandé d’affecter l’impôt correspondant aux opérations d’investissement
(Avis OEC précité et modèles de tableau de flux de trésorerie ; voir no 7593 s.).
L’incidence de l’acquisition de X sur les autres rubriques du bilan du groupe est la suivante :
Juste valeur des autres actifs et dettes de X (à détailler) 2 000
Ecart d’acquisition [2 480 – (90 % × 2 040)] (1) + 644
Intérêts minoritaires [10 % × 2 040] (1) − 204
2 440
(1) Situation nette de X correspondant aux autres actifs et dettes de X (2 000) plus la trésorerie (40).
De même, si une acquisition est financée par des titres de l’acquéreur, une information en annexe
peut être fournie pour faire le lien entre l’actif net de la société cible (en isolant sa trésorerie) et
l’augmentation des capitaux propres consécutive aux apports (lorsque la société consolidante est
bénéficiaire des apports).
– la part de la redevance correspondant aux frais financiers est présentée soit dans les flux
liés à l’activité, soit dans les flux de financement (en fonction du traitement des intérêts
sur emprunts) ;
– la part de la redevance correspondant au remboursement du capital est présentée parmi
les opérations de financement.
7576 Définition Les activités de financement sont les activités qui entraînent des
changements quant au montant et à la composition des capitaux propres et des
capitaux empruntés (Règl. ANC 2020-01 art. 282-41).
7581 Les flux de trésorerie liés aux activités d’exploitation doivent être présentés en
utilisant (Règl. ANC 2020-01 art. 282-42) :
– soit la méthode directe (voir no 7582) ;
– soit la méthode indirecte (voir no 7583).
Quelle que soit la méthode retenue, il est possible de présenter certains flux de trésorerie liés à
l’activité d’exploitation pour leur montant net (voir no 7588).
7585 Une entité doit présenter les principales catégories d’entrées et de sorties de
fonds liées aux activités d’investissement et de financement pour leur montant brut, sauf
lorsqu’elle opte pour la présentation de certains flux de trésorerie pour leur montant net
(Règl. ANC 2020-01 art. 282-42). Les incidences des variations de périmètre doivent être
présentées sur une ligne séparée (voir no 7574).
Premiers comptes
consolidés
Etablissement
des premiers comptes
consolidés en règles
françaises
Plan du chapitre
8001 Synthèse
Remarques importantes :
1. Ce chapitre présente, analyse et fait un point exhaustif sur les dispositions relatives
à l’établissement des premiers comptes consolidés en règles françaises applicables par
l’ensemble des groupes aux exercices ouverts à compter du 1er janvier 2023, sans aborder
toutefois les spécificités sectorielles prévues par le règlement ANC no 2020-01 pour les
groupes du secteur bancaire et les groupes d’assurance.
2. Les références aux positions doctrinales faisant expressément référence au règlement
CRC no 99-02 abrogé sont citées dans ce chapitre, notamment lorsqu’elles viennent
préciser ou compléter des dispositions reprises par le règlement ANC no 2020-01 à
(quasiment) l’identique.
SECTION I
Circonstances d’établissement
des premiers comptes consolidés
8100 Plusieurs situations peuvent amener un groupe à établir ses premiers comptes
consolidés en règles françaises, notamment en conformité, pour la première fois, avec le
règlement ANC no 2020-01 :
– groupe nouvellement créé (C. com. art. L 233-16), voir no 9208-1 ;
– groupe préexistant nouvellement soumis à l’obligation d’établir des comptes consolidés
pour les raisons suivantes :
a. dépassement de seuils, voir no 9208-5 ;
b. sous-groupe ne remplissant plus les conditions d’exemption, voir no 9208-6 ;
c. ensemble consolidable ayant perdu sa qualification d’importance négligeable, voir
no 9208-7 ;
– groupe préexistant établissant sur une base volontaire des comptes consolidés pour la
première fois ;
– groupe abandonnant les IFRS telles qu’adoptées par la Commission européenne pour
revenir aux règles françaises, quelle qu’en soit la raison, voir no 8120.
8120 Les groupes peuvent décider d’abandonner les IFRS telles qu’adoptées par la
Commission européenne lorsqu’ils ne sont plus contraints de les appliquer, sans que cette
décision ait besoin d’être justifiée.
En ce sens, le règlement ANC no 2012-02 du 7 mars 2012 (abrogé par le Règl. ANC 2020-01)
relatif à l’application de l’article L 233-24 du Code de commerce.
L’abandon des IFRS telles qu’adoptées par la Commission européenne peut être décidé
notamment dans les situations décrites ci-après.
8 1 3 0 Retrait de la cote Les sociétés cotées sur un marché réglementé (sur cette
notion, voir no 9208-4) sont soumises obligatoirement aux IFRS telles qu’adoptées par la
Commission européenne pour l’établissement de leurs comptes consolidés (voir no 1012).
En revanche, en cas de retrait de la cote, elles peuvent, au choix (en application de
art. L 233-24 du Code de commerce), décider de continuer à appliquer les IFRS
européennes ou revenir aux règles françaises (notamment, en appliquant le Règl. ANC
2020-01) pour la préparation de leurs comptes consolidés (Bull. CNCC no 140, décembre
2005, EC 2005-60, p. 732 s.).
8140 Transfert d’Euronext vers Euronext Growth Les émetteurs cotés sur
Euronext (marché réglementé) doivent établir leurs comptes consolidés obligatoirement selon
les IFRS européennes (voir no 1012). En revanche, les sociétés cotées sur Euronext Growth
(marché non réglementé) publient leurs comptes consolidés selon les règles françaises ou, sur
option, selon les IFRS européennes (voir no 1014). Ainsi, une société cotée sur Euronext qui
décide d’un transfert de cotation sur Euronext Growth peut établir ses comptes consolidés en
règles françaises.
La loi tendant à favoriser l’accès au crédit des PME et à améliorer le fonctionnement des
marchés financiers (Loi 2009-1255 du 19-10-2009) a permis et précisé les conditions de
transfert d’Euronext vers Euronext Growth (précédemment Alternext).
Les modalités d’application du changement de référentiel par les sociétés qui décident
d’appliquer les règles françaises dans le cadre du transfert de la cotation de leurs titres
d’Euronext vers Euronext Growth ont été précisées par le règlement ANC no 2010-01 du
3 juin 2010 (désormais abrogé et remplacé par le Règl. ANC 2020-01, voir no 8320).
8150 Abandon de l’option IFRS Les sociétés non cotées sur un marché
réglementé ont la possibilité d’établir leurs comptes consolidés en IFRS telles qu’adoptées
par la Commission européenne (C. com. art. L 233-24 ; voir no 1014). Elles peuvent
également revenir sur l’option exercée et appliquer les règles françaises (notamment, le
Règl. ANC 2020-01).
A notre avis, cette faculté est également ouverte aux personnes morales non cotées établis-
sant des comptes consolidés sur une base volontaire, c’est-à-dire sans y être tenues en raison
de leur forme juridique ou de la taille de leur groupe.
SECTION II
Modalités d’établissement
des premiers comptes consolidés
8236 Traitement comptable simplifié Pour les acquisitions qui ne font pas l’objet
d’un retraitement rétrospectif (voir ci-avant), la différence entre la valeur comptable des
titres chez l’entité consolidante et la part de capitaux propres de l’entité consolidée à
laquelle ils correspondent est comptabilisée dans les réserves consolidées du premier
bilan consolidé présenté.
Cette différence, qui peut être positive ou négative, est déterminée sans retraitement :
– à la date de prise de contrôle, si celle-ci a eu lieu au cours de l’exercice précédent
présenté en comparatif ; ou
– à l’ouverture de l’exercice présenté en comparatif si la prise de contrôle y est antérieure ;
ou
– à l’ouverture de l’exercice au titre duquel les premiers comptes consolidés sont établis,
notamment en l’absence de comparatifs (voir no 8304).
Exemple (suite de l’exemple au no 8234) L’écart entre le coût d’acquisition des titres et la
quote-part de l’entité acquéreuse dans les valeurs d’entrée des actifs et passifs des entités
acquises avant le 30 novembre 2018 doit être déterminé et enregistré dans les réserves
consolidées au 1er janvier 2021 (ou au 1er janvier 2022 si l’entité est exemptée de comparatifs).
Remarque – Acquisition ultérieure de titres d’une entité consolidée qui n’a pas fait l’objet
d’un retraitement rétrospectif lors de l’établissement des premiers comptes consolidés
en règles françaises En cas d’augmentation du pourcentage d’intérêts liée à l’acquisition de
titres complémentaires de l’entité, sans changement de méthode de consolidation, l’écart
dégagé entre le coût d’acquisition des titres et la quote-part complémentaire des capitaux
propres consolidés que ces titres représentent à la date de l’acquisition complémentaire
devrait, à notre avis, être comptabilisé dans les réserves consolidées à la date d’acquisition
des titres complémentaires. Cela, par analogie notamment avec le traitement préconisé par
le règlement ANC no 2020-01 (art. 232-10) relatif aux acquisitions complémentaires sous
contrôle commun (voir no 5586 s.).
SECTION III
Information financière
I. Cas général
Toutefois, pour la grande majorité des premiers comptes consolidés, les groupes ne sont
pas tenus de présenter de comparatif avec l’exercice précédent. Dans cette hypothèse,
les ajustements résultant de l’application rétrospective du règlement ANC no 2020-01 (voir
no 8202) sont comptabilisés en capitaux propres d’ouverture de l’exercice d’établisse-
ment des premiers comptes consolidés.
Cette possibilité est ouverte à quasiment tous les groupes, à l’exception de ceux abandon-
nant les IFRS européennes au profit des règles françaises (voir no 8320).
En effet, selon le règlement ANC no 2020-01 (art. 121-3), un groupe est dispensé de compara-
tifs s’il s’agit d’un groupe préexistant établissant ses premiers comptes consolidés, sur une
base obligatoire ou optionnelle, ou d’un groupe nouvellement créé.
b. Annexe L’annexe des premiers comptes consolidés en règles françaises comprend les
informations supplémentaires suivantes :
– une information précisant que les comptes consolidés de l’exercice N ont été préparés
selon le règlement ANC no 2020-01, que les comptes de l’exercice précédent avaient été
établis selon les normes IFRS européennes et que le bilan et le compte de résultat de
l’exercice N-1 ont été retraités selon les dispositions du règlement ANC no 2020-01 ;
– la nature des changements comptables significatifs ainsi que leurs impacts financiers
en termes de méthodes de comptabilisation, d’évaluation et de présentation des comptes
annuels consolidés ;
– des états de passage entre le bilan et le compte de résultat consolidés établis selon les
IFRS européennes au titre de l’exercice N-1 et le bilan et le compte de résultat consolidés
présentés selon le règlement ANC no 2020-01 pour la même période ;
– un état de rapprochement entre les capitaux propres consolidés présentés selon les
IFRS européennes et les capitaux propres consolidés présentés selon le règlement ANC
no 2020-01 aux dates d’ouverture et de clôture de l’exercice N-1 ;
– un état de rapprochement entre le résultat de l’exercice N-1 établi selon les IFRS
européennes et le résultat N-1 retraité selon le règlement ANC no 2020-01.
Remarque Pour des exemples relatifs à la présentation et à la nature des informations à
donner en annexe afin d’expliciter ces changements, on pourrait utilement se reporter, à notre
avis, au paragraphe 6 de la note de présentation du règlement ANC no 2010-01 (abrogé par
le Règl. ANC 2020-01). En effet, dans la mesure où l’ancien règlement CRC no 99-02 (abrogé
et remplacé par le Règl. ANC 2020-01 pour les exercices ouverts à compter du 1er janvier
2021 ; voir no 1070 s.) ne prévoyait aucune disposition à cet effet, le règlement ANC
no 2020-01 a repris l’essentiel des dispositions du règlement ANC no 2010-01 fixant les
modalités de première application du référentiel français pour les sociétés transférées
d’Euronext à Euronext Growth.
Obligations juridiques
Obligations
d’établissement,
d’information et de contrôle
des comptes consolidés,
et respect des échéanciers
Plan du chapitre
SECTION I
Obligations et exemptions
d’établissement
de comptes consolidés
Remarque Sur les règles applicables pour l’établissement des comptes consolidés (normes françaises
ou IFRS), voir no 1010 s.
Lorsque les comptes consolidés sont établis par une entreprise qui a son siège en dehors d’un Etat
membre de la Communauté européenne ou partie à l’accord sur l’Espace économique européen,
ceux-ci sont complétés de toutes les informations d’importance significative concernant la situation
patrimoniale et financière ainsi que le résultat de l’ensemble constitué par la société exemptée, ses
filiales et ses participations ; ces informations portent notamment sur le montant de l’actif immobilisé,
le montant net du chiffre d’affaires, le résultat de l’exercice, le montant des capitaux propres et le
nombre des membres du personnel employés en moyenne au cours de l’exercice ; ces informations
sont données soit dans l’annexe des comptes consolidés mentionnés au 1o, soit dans l’annexe des
comptes annuels de la société exemptée. Dans ce dernier cas, elles sont établies selon les principes
et les méthodes prévues par les articles L 233-16 à L 233-25.
2. Ou lorsque l’ensemble constitué par une société et les entreprises qu’elle contrôle
ne dépasse pas pendant deux exercices successifs sur la base des derniers comptes
annuels arrêtés, pour deux des trois critères mentionnés à l’article L 123-16, un niveau
fixé par décret et qu’aucune de ces sociétés ou entreprises n’appartient à l’une des
catégories définies à l’article L 123-16-2.
Article R 233-16 du Code de commerce Pour l’application du 2o de l’article L 233-17, les seuils que
ne doit pas dépasser, dans les conditions fixées à cet article, l’ensemble constitué par une société et
les entreprises qu’elle contrôle sont fixés ainsi qu’il suit :
– Total du bilan : 24 M€ ;
– Montant net du chiffre d’affaires : 48 M€ ;
– Nombre moyen de salariés : 250.
Ces chiffres sont calculés globalement pour l’ensemble des entreprises concernées selon la méthode
définie aux cinquième, sixième et septième alinéas de l’article D 123-200 du Code de commerce :
– le total du bilan est égal à la somme des montants nets des éléments d’actif ;
– le montant net du chiffre d’affaires est égal au montant des ventes de produits et services liés à l’activité
courante, diminué des réductions sur ventes, de la taxe sur la valeur ajoutée et des taxes assimilées ;
– l’effectif moyen de salariés correspond à la moyenne du nombre de personnes employées (en CDD
ou CDI) au cours de chacun des mois de l’année civile précédente ou du dernier exercice comptable
lorsque celui-ci ne correspond pas à l’année civile, étant précisé que les mois au cours desquels aucun
salarié n’est employé ne sont pas pris en compte pour établir cette moyenne (C. com. art. D 123-200 ;
CSS art. L 130-1 et R 130-1). Pour plus de détails sur ces modalités de calcul, voir Mémento Comptable
no 18375.
Remarques :
1. Salariés visés Pour le calcul du nombre de salariés, l’article D 123-200 vise non seulement les
salariés liés par un contrat de travail à durée indéterminée mais également ceux liés par un contrat à
durée déterminée.
2. Anciennes modalités de calcul Pour les exercices ouverts antérieurement au 9 février 2020,
l’effectif moyen correspondant au nombre moyen de salariés employés au cours de l’exercice était
égal à la moyenne arithmétique des effectifs à la fin de chaque trimestre de l’année civile ou de
l’exercice comptable, lorsque celui-ci ne coïncidait pas avec l’année civile, liés à l’entreprise par un
contrat de travail.
Article L 233-17-1 du Code de commerce Sous réserve d’en justifier dans l’annexe
prévue à l’article L 123-12, les sociétés mentionnées au I de l’article L 233-16 C. com.
sont exemptées de l’obligation d’établir et de publier des comptes consolidés et un rapport
sur la gestion du groupe, lorsque toutes les entreprises qu’elles contrôlent de manière
exclusive ou conjointe, au sens du même article L 233-16, présentent, tant individuelle-
ment que collectivement, un intérêt négligeable par rapport à l’objectif défini à l’article
L 233-21 ou qu’elles peuvent être exclues de la consolidation en vertu de l’article L 233-19.
Article L 233-19 du Code de commerce I. Sous réserve d’en justifier dans l’annexe établie
par la société consolidante, une filiale ou une participation est laissée en dehors de la
consolidation lorsque des restrictions sévères et durables remettent en cause substantiel-
lement le contrôle ou l’influence exercée par la société consolidante sur la filiale ou la
participation ou les possibilités de transfert de fonds par la filiale ou la participation.
II. Sous la même réserve, une filiale ou une participation peut être laissée en dehors de la
consolidation lorsque :
1o Les actions ou parts de cette filiale ou participation ne sont détenues qu’en vue de leur
cession ultérieure ;
2o La filiale ou la participation ne représente, seule ou avec d’autres, qu’un intérêt
négligeable par rapport à l’objectif défini à l’article L 233-21 ;
3o Les informations nécessaires à l’établissement des comptes consolidés ne peuvent
être obtenues sans frais excessifs ou dans des délais compatibles avec ceux qui sont fixés
en application des dispositions de l’article L 233-27.
9207
Etablissements
de crédit,
Entités entreprises
tenues de d’assurance,
Etablissements
consolider (1) entités faisant
Sociétés publics
appel à la
émettant de l’Etat
générosité du
des titres Autres remplissant
public et autres
financiers (4) sociétés les conditions
entitésrelevantde
cotés commerciales prévues par la
l’art. L 123-16-2
sur un marché loi no 85-11
du C. com.,
réglementé et le décret
hors entités
no 86-221
émettant des titres
Exemptions financiers cotés
applicables sur un marché
réglementé
(voir no 9208-4) (voir no 9208-5) (voir no 9208-2)
1. S’il y a
reconnaissance
de petits groupes (2)
Non Non Oui Oui
(C. com. art. L 233-17
2o al. et R 233-16 ;
voir no 9208-5)
2. S’il y a
reconnaissance de
sous-groupes
(5) (5) (3)
contrôlés Non Oui Oui Non
(C. com. art. L 233-17
1o al. et R 233-15 ;
voir no 9208-6)
3. Si l’ensemble
consolidable est
d’importance (3)
Oui Oui Oui Non
négligeable
(C. com. art. L 233-17-1 ;
voir no 9208-7).
Etablissements
de crédit,
Entités entreprises
tenues de d’assurance,
Etablissements
consolider (1) entités faisant
Sociétés publics
appel à la
émettant de l’Etat
générosité du
des titres Autres remplissant
public et autres
financiers (4) sociétés les conditions
entitésrelevantde
cotés commerciales prévues par la
l’art. L 123-16-2
sur un marché loi no 85-11
du C. com.,
réglementé et le décret
hors entités
no 86-221
émettant des titres
Exemptions financiers cotés
applicables sur un marché
réglementé
(voir no 9208-4) (voir no 9208-5) (voir no 9208-2)
4. Si l’intégralité des
entreprises contrôlées
peut être laissée
(3)
en dehors de la Oui Oui Oui Non
consolidation (C. com.
art. L 233-17-1 ;
voir no 9208-8).
(1) Sur les personnes responsables de l’établissement des comptes consolidés, voir no 9215.
(2) Sur les seuils applicables, voir no 9208-2.
(3) Exemptions non prévues expressément par la loi no 85-11 du 3 janvier 1985 et par le
décret no 86-221.
(4) La notion de titres financiers englobe les valeurs mobilières et les titres de créances
négociables (voir no 9208-4).
(5) Cette exemption n’est pas applicable non plus à toute entité émettant des titres de créances
négociables, même s’ils ne sont pas admis aux négociations sur un marché réglementé.
Le contrôle conjoint est le partage du contrôle d’une entreprise exploitée en commun par
un nombre limité d’associés ou d’actionnaires, de sorte que les décisions résultent de leur
accord (C. com. art. L 233-16 III.).
Ainsi, les entités n’ayant que des participations sur lesquelles elles exercent une influence
notable n’ont pas l’obligation d’établir des comptes consolidés.
En revanche, dès lors qu’une entité est soumise, en vertu de l’article L 233-16 du Code de
commerce, à l’obligation d’établissement et de publication de comptes consolidés du fait
qu’elle exerce un contrôle exclusif ou conjoint, et que cette entité établit ses comptes
consolidés conformément aux règles comptables françaises (Règl. ANC 2020-01), les entités
sur lesquelles elle exerce une influence notable sont comprises dans le périmètre de consoli-
dation (C. com. art. L 233-17-2).
En outre, toutes les sociétés commerciales par leur forme (SA, SCA, SAS, SARL, EURL,
SNC, SCS) ou leur objet sont concernées, qu’elles soient cotées ou non sur un marché
réglementé. L’article L 233-16 du Code de commerce ne s’appliquant pas aux sociétés
civiles, ces dernières n’ont donc pas l’obligation d’établir des comptes consolidés, quand
bien même l’ensemble qu’elles forment avec les entités qu’elles contrôlent excède deux
des trois seuils définis à l’article R 233-16 du Code de commerce (en ce sens, Bull. CNCC
no 144, décembre 2006, EJ 2006-126, p. 705).
La condition de contrôle s’entend quelle que soit la forme juridique de l’entreprise contrôlée,
que ce soit une société commerciale ou une société civile (Bull. CNCC no 172, décembre
2013, EJ 2013-41, p. 642 s. ; EJ 2013-06 et EC 2013-46 p. 677).
L’existence du contrôle et plus généralement l’obligation (ou l’exemption, voir no 9208-3)
d’établissement des comptes consolidés s’apprécient à la date de clôture (Bull. CNCC
no 127, septembre 2002, EC 2002-44, p. 363 s.).
Remarques :
1. Holding Même si la société mère n’a pas d’activité autre que la détention des titres des filiales,
elle doit établir et publier des comptes consolidés, dès lors qu’elle ne répond pas aux conditions
d’exemption (Bull. CNCC no 106, juin 1997, EC 97-06, p. 294 s.).
2. Fusion Une société tête de groupe est tenue d’établir des comptes consolidés, même si elle est
sur le point d’être absorbée, dans le cas où la fusion est postérieure à l’arrêté des comptes de la
société. En revanche, si la fusion intervient entre la clôture et l’arrêté des comptes, la société tête
de groupe est dispensée d’établir des comptes consolidés (Bull. CNCC no 132, décembre 2003,
EJ 2003-32, p. 661 s.).
9208-2 Etablissements publics de l’Etat Qu’ils soient soumis ou non aux règles
de la comptabilité publique, les établissements publics de l’Etat ont l’obligation d’établir et
de publier des comptes consolidés ainsi qu’un rapport sur la gestion du groupe s’ils
remplissent les deux conditions suivantes (Loi 85-11 du 3-1-1985 art. 13 et décret 86-221
du 17-2-1986 art. 13) :
– ils contrôlent une ou plusieurs autres entreprises ou ils exercent sur elles une influence
notable ;
La disparition au 1er janvier 2016 du IV (notion d’influence notable) de l’article L 233-16 du
Code de commerce est sans incidence sur l’obligation d’établir et de publier des comptes
consolidés pour les établissements publics de l’Etat qui doivent continuer à respecter les
dispositions de l’article 13 de la loi no 85-11 du 3 janvier 1985 et notamment intégrer la
notion d’influence notable pour apprécier leur périmètre de consolidation (Bull. CNCC no 188,
décembre 2017, EJ 2017-08, p. 535). En effet, le nouvel article L 233-17-2 du Code de
commerce, inclus dans le renvoi effectué par l’article 13 de la loi du 3 janvier 1985 aux articles
« L 233-16 et suivants du Code de commerce », reprend les termes de l’ancien IV de l’article
L 233-16 pour préciser la notion d’influence notable.
– l’ensemble constitué par l’établissement public et les personnes morales qu’il contrôle
(c’est-à-dire, à notre avis, contrôle exclusif et contrôle conjoint) dépasse, pendant deux
exercices consécutifs sur la base des derniers comptes annuels arrêtés, deux des trois
critères suivants :
• total du bilan : 15 M€ ;
• montant hors taxes du chiffre d’affaires : 30 M€ ;
• nombre de salariés : 250.
Les critères retenus sont calculés selon les mêmes méthodes que celles prévues pour les
critères de présentation des comptes annuels (C. com. art. R 233-16 ; voir no 9206).
Sur le contrôle légal des établissements publics de l’Etat, voir no 9238.
Remarques :
1. Sources documentaires Une instruction budgétaire et comptable de la Direction générale des
finances publiques (Inst. 8-017-M9 publiée le 3-4-2008) présente, pour les établissements publics
nationaux (EPN), les objectifs de la consolidation, les acteurs et les techniques de consolidation, les
modalités de publication. Elle ne traite que des comptes consolidés établis selon les règles comptables
françaises. A compter du 1er janvier 2024, une nouvelle norme relative aux comptes consolidés des
organismes publics remplacera l’instruction budgétaire précitée (Avis no 2021-03 relatif à la norme sur
les comptes consolidés du Recueil des normes comptables pour les établissements publics du Conseil
de normalisation des comptes publics du 6-7-2021). En outre, une note commune de la DGFIP et de
la CNCC (Bull. CNCC no 155, septembre 2009, p. 462 s.) apporte des précisions sur la consolidation
et la certification des comptes des EPN soumis aux règles de la comptabilité publique.
2. Etablissements publics de santé Depuis le 1er janvier 2020, ils ont l’obligation d’établir des
comptes consolidés dans les mêmes conditions que les autres établissements publics de l’Etat,
l’article 13 de la loi no 85-11 du 3 janvier 1985 précité leur étant désormais applicable (Loi 2016-41 du
26-1-2016 de modernisation de notre système de santé, art. 107).
Euronext Growth ou sur Euronext Access, qui ne sont pas des marchés réglementés (voir
Mémento Comptable no 80900), peuvent, quant à elles, bénéficier des autres cas
d’exemption (voir no 9208-3).
Il en est de même pour les sociétés françaises dont les titres sont négociés uniquement sur
le Nasdaq qui n’est pas reconnu comme un marché réglementé (Bull. CNCC no 171,
septembre 2013, EJ 2012-63, p. 484 s.).
Le statut de société cotée (permettant, ou non, de bénéficier d’une des exemptions réservées aux
sociétés non cotées, voir no 9208-3) s’apprécie à la date de clôture (Bull. CNCC no 190, juin 2018,
EJ 2017-40 et EC 2017-09, p. 297).
Sur les conséquences du non-établissement de comptes consolidés obligatoires, voir no 9226.
Remarque – L’obligation d’établir des comptes consolidés est définie par le Code de commerce
également pour les sociétés cotées sur un marché réglementé (voir no 9208-1). Le règlement CE
no 1606/2002, dit règlement « IFRS 2005 », n’a pas pour objet de définir les obligations et exemptions
d’établissement des comptes consolidés, mais les règles comptables à retenir, le cas échéant, pour
les établir. Ainsi :
– un groupe français tenu d’établir des comptes consolidés en application du droit français (Code de
commerce) ne peut se prévaloir de l’une des exemptions prévues par les IFRS pour ne pas en établir ;
– a contrario, un groupe français qui ne serait pas tenu d’établir des comptes consolidés conformé-
ment au droit français ne pourrait y être contraint par le règlement « IFRS 2005 ».
Pour plus de détails sur le référentiel applicable, voir no 1012.
Remarques :
1. Pour le calcul du critère relatif au chiffre d’affaires mentionné à l’article R 233-16 du Code de
commerce, il convient de retenir les produits comptabilisés dans les subdivisions des comptes de la
classe 70 – Ventes de produits fabriqués, prestations de services, marchandises de l’article 932-1 du
PCG (Bull. CNCC no 172, décembre 2013, EJ 2013-06/EC 2013-46, p. 677).
2. En cas d’existence de dates de clôture décalées au niveau des filiales, les chiffres à retenir sont
ceux des derniers comptes annuels arrêtés (Bull. CNCC no 153, mars 2009, EC 2008-72, p. 279 s.).
3. Les seuils doivent s’apprécier sur la base des deux derniers exercices, et ce, quelle que soit la
durée des exercices N-1 et N-2. Ainsi, si un des deux exercices est d’une durée inférieure à 12 mois
par la suite d’une modification de la date de clôture, il ne doit être procédé à aucune correction au
niveau des agrégats bilan ou chiffre d’affaires afin de déterminer si les seuils ont été atteints (en ce
sens, Bull. CNCC no 189, mars 2018, EJ 2017-26, p. 101).
4. Le caractère temporaire de la détention de filiales contrôlées ne permet pas de les exclure du calcul
des seuils et ne peut, en conséquence, constituer un motif d’exemption de comptes consolidés (Bull.
CNCC no 153, mars 2009, EC 2008-72, p. 279 s.). Ainsi et plus généralement, les seuils devraient être
appréciés, à notre avis, en tenant compte de toutes les entités contrôlées même si parmi ces entités,
certaines sont par la suite exclues du périmètre de consolidation sur la base des exclusions facultatives
et obligatoires prévues par le règlement ANC no 2020-01 (art. 212-1).
5. Il n’est pas possible d’exclure une entité du périmètre à retenir pour le calcul des seuils du fait de
sa forme juridique. En effet, le Code de commerce (art. L 233-16) utilise le terme « entreprise » qui a
une portée générale (Bull. CNCC no 172, décembre 2013, EJ 2013-06/EC 2013-46, p. 677).
b. Périmètre à retenir Le périmètre à retenir pour apprécier le dépassement des seuils
en N-1 et N-2 est celui constaté en N. Il convient donc d’additionner les chiffres ressortant
des comptes individuels N-1 et N-2 de l’ensemble des sociétés contrôlées composant le
groupe en N (Bull. CNCC no 168, décembre 2012, EC 2012-13, p. 754 s.). Et ce, peu
importe que des comptes consolidés aient ou non été établis en N-1 et N-2. Ainsi :
– dès lors qu’une entreprise est contrôlée en N, elle fait partie de l’ensemble à prendre
en considération pour apprécier le non-dépassement des seuils d’exemption en N-1 et
N-2, même si elle n’était pas contrôlée lors de ces exercices (Bull. CNCC no 134, juin 2004,
EC 2004-22, p. 362 s. et no 151, septembre 2008, EJ 2007-132, p. 558) ;
– dès lors qu’une filiale est cédée en N, elle ne fait plus partie de l’ensemble à prendre
en considération pour apprécier le non-dépassement des seuils d’exemption en N-1 et N-2
(Bull. CNCC no 167, septembre 2012, EJ 2012-56, p. 5 s.) ;
– les groupes créés en N sont exemptés d’établir des comptes consolidés en N dès lors
que l’addition des comptes individuels N-1 et N-2 des sociétés qui composent le groupe
en N et qui existaient en N-1 et N-2 ne conduit pas à dépasser les seuils (Bull. CNCC
no 151, septembre 2008, EJ 2007-132, p. 558).
c. Exercices à prendre en compte S’il résulte de ces calculs que 2 des 3 critères ne sont
dépassés ni en N-2 ni en N-1 (ils peuvent être différents d’un exercice à l’autre), le groupe
est exempté d’établir des comptes consolidés en N. Si, en revanche, 2 des 3 critères sont
dépassés dès l’exercice N-1, il y a obligation d’établir des comptes consolidés en N
(obligation : 1 an) ; en ce sens, Bull. CNCC no 145, mars 2007, EJ 2006-121, p. 148 s. et
no 171, septembre 2013, EC 2012-67, p. 532 s.
S’agissant d’une obligation dont le non-respect est puni pénalement, seule une interpré-
tation stricte des textes nous paraît devoir être retenue. Ainsi :
– il n’est pas possible d’exempter un groupe au motif que les seuils ne sont dépassés
que sur un seul des deux derniers exercices ;
– un groupe exempté doit vérifier à chaque clôture qu’il n’a pas dépassé ces seuils à la
clôture de l’un des deux exercices précédents, en actualisant le périmètre à retenir en
cas d’acquisition d’une filiale ou de prise de contrôle d’une entité préalablement mise en
équivalence (Bull. CNCC no 167, septembre 2012, EJ 2012-56, p. 5 s.).
Le tableau suivant, établi par nos soins, illustre les conditions d’exemption des petits groupes :
(1)
Deux des trois seuils dépassés
Obligation en N (2)
N-2 N-1
Oui Oui
Non Oui
(1) Le périmètre à retenir est celui du groupe tel qu’il existe en N, peu importe que des comptes
consolidés aient ou non été établis en N-1 et N-2. Voir b. ci-avant.
(2) Que les seuils soient dépassés ou non en N.
Exemple
La société M, créée en mars 2022 et clôturant ses comptes annuels au 31 décembre 2022, fait
l’acquisition de plusieurs filiales (F1, F2 et F3) au cours de l’année 2022. Contrôlant des entités au
31 décembre 2022, la société M est, conformément à l’article L 233-16 du Code de commerce, dans
l’obligation d’établir des comptes consolidés au 31 décembre 2022.
Les comptes annuels des entités contrôlées par la société M au 31 décembre 2022 présentent les
agrégats suivants :
– au 31 décembre 2020
F1 27 13 50
F2 15 11 26
F3 18 9 31
(1)
M 0 0 0
Total 60 33 107
– au 31 décembre 2021
F1 15 9 50
F2 17 10 25
F3 12 7 30
(1)
M 0 0 0
Total 44 26 105
L’ensemble ainsi formé par la société M et les entités qu’elle contrôle au 31 décembre 2022 excède
deux des trois seuils définis par l’article R 233-16 du Code de commerce (chiffre d’affaires et total
bilan) pour au moins l’un des deux exercices précédents, en l’occurrence au titre de l’exercice clos au
31 décembre 2020. La société M ne peut donc pas s’exempter d’établir des comptes consolidés au
31 décembre 2022 sur le fondement de l’exemption « petits groupes ».
(Bull. CNCC no 66, juin 1987, EJ 87-62, p. 247 s. et Bull. CNCC no 84, décembre 1991,
EJ 91-10, p. 567).
Les « comptes consolidés » visés sont ceux répondant à la définition légale du terme ;
ainsi, une société ne peut être exemptée au motif qu’elle est incluse dans les comptes
combinés publiés par sa société mère (Bull. CNCC no 102, juin 1996, EC 96-02, p. 300 s.).
L’exemption ne paraît possible que si toutes les sociétés qui seraient intégrées dans les
comptes consolidés du sous-groupe sont incluses dans les comptes consolidés de
l’ensemble plus grand (Bull. CNCC no 79, septembre 1990, EC 90-113, p. 381 s.), même
si elles sont, à ce niveau, d’un intérêt négligeable (voir no 9208-7). Le bulletin CNCC indique
qu’à défaut, il y aurait obligation de consolider et des sanctions seraient applicables.
Remarques :
1. L’exemption est possible lorsque le résultat de l’exercice du sous-groupe n’est que partiellement
inclus dans les comptes de l’ensemble plus grand du fait de la prise de contrôle du sous-groupe en
cours d’exercice (Bull. CNCC no 141, mars 2006, EC 2005-82, p. 183 s.).
2. L’exemption de la mère d’un sous-groupe est également possible si la société mère de l’ensemble
plus grand a une date de clôture postérieure à celle du sous-groupe. Même si les comptes consolidés
publiés sont en décalage par rapport à la clôture du sous-groupe, il n’y a pas de rupture dans l’informa-
tion annuelle communiquée aux actionnaires du sous-groupe. En revanche, lors du premier exercice
d’intégration du sous-groupe dans l’ensemble plus grand, les délais d’établissement des comptes
consolidés de l’ensemble plus grand doivent être compatibles avec la mise à disposition de ces
comptes consolidés aux actionnaires du sous-groupe (voir VI. ci-après).
III. Les comptes consolidés de l’ensemble plus grand sont établis en conformité avec
les articles L 233-16 à L 233-28 du Code de commerce ou avec les dispositions prises
par les Etats pour l’application de la directive comptable européenne no 2013/34/UE
du 26 juin 2013 ou avec des principes et des règles offrant un niveau d’exigence
équivalent (C. com. art. R 233-15).
a. Cette condition est nécessairement remplie lorsque les comptes consolidés de
l’ensemble plus grand sont établis :
– selon les règles françaises, c’est-à-dire selon le règlement ANC no 2020-01 qui est
conforme au Code de commerce ;
– ou selon les règles nationales d’un Etat européen membre de l’UE, car elles sont
présumées être conformes à la directive européenne.
La conformité des mesures prises par les Etats membres pour l’application de la directive
comptable no 2013/34/UE est appréciée sur la base du respect général des dispositions
minimales fixées dans cette directive. Elle vise non seulement les méthodes de présentation
des comptes consolidés, ordre, intitulé et position des postes (Bull. CNCC no 77, mars 1990,
CD 89-05, p. 110 s.), mais aussi les règles générales d’évaluation et la pertinence des informa-
tions données.
b. Cette condition est également remplie lorsque les comptes consolidés de l’ensemble
plus grand sont établis :
– selon les normes IFRS telles qu’adoptées par règlement de la Commission
européenne ;
La conformité aux articles du Code de commerce exigée pour bénéficier d’une exemption
renvoie, entre autres, à l’article L 233-24. Or cet article introduit précisément la possibilité,
pour les groupes français non cotés sur un marché réglementé, d’établir leurs comptes
consolidés selon les normes IFRS telles qu’adoptées par règlement de la Commission
européenne. Il en résulte que les comptes consolidés de l’ensemble plus grand peuvent être
établis selon les normes IFRS européennes.
– ou selon les principes comptables généralement admis aux Etats-Unis (US GAAP) (Bull.
CNCC no 178, juin 2015, EJ 2014-86 & EC 2014-37, p. 331 s.), au Japon (Japanese GAAP),
en Chine, au Canada et en République de Corée.
AU
100 %
SGF
100 %
F1 F2 F3 F4
La société AU établit au 30 juin des comptes consolidés en IFRS qu’elle ne publie pas, n’étant pas
légalement tenue de le faire dans sa juridiction.
Toutes les entités du groupe clôturent au 30 juin.
SGF gère les principales activités du Groupe français. Les filiales ne gérant que des activités
marginales, aucune n’est jugée stratégique pour le Groupe.
Les principaux agrégats issus d’une approche consolidée au 30 juin N sont communiqués dans le
tableau ci-après, ainsi que la quote-part de contribution de SGF à chacun des agrégats du Groupe.
K€
Groupe consolidé Q/P SGF
30/06/N
Compte tenu des valeurs mentionnées dans le tableau, la société SGF semble devoir établir des
comptes consolidés au 30 juin N, la société ne pouvant, par hypothèse, se prévaloir de l’exemption
« petit groupe » (voir no 9208-5).
En outre, l’associé unique AU du groupe français ne publiant pas ses comptes, SGF ne peut pas se
prévaloir de l’exemption « sous-groupe consolidé » (voir no 9208-6).
Toutefois, au niveau des principaux agrégats tels que le compte de résultat, l’endettement financier,
les capitaux propres et le total du bilan, SGF représente à elle seule entre 91 % et 100 % des données
consolidées du Groupe français au 30 juin N.
Les filiales présentent, en conséquence, un caractère négligeable par rapport à l’ensemble du
groupe.
La société SGF est ainsi exemptée d’établir des comptes consolidés en N puisque les entreprises
qu’elle contrôle présentent un intérêt négligeable par rapport à l’objectif d’image fidèle que doivent
donner les comptes consolidés. Cependant, SGF est tenue, à chaque clôture, de vérifier et justifier
sa position dans l’annexe aux comptes annuels.
SECTION II
Responsabilité
et délais d’établissement
des comptes consolidés
Personnes tenues d’établir des comptes consolidés
9215 Les comptes consolidés et le rapport sur la gestion du groupe sont établis
à la diligence du conseil d’administration, du directoire, du ou des gérants (C. com.
art. L 233-16).
Pour les SAS, il s’agit (C. com. art. L 227-1, al. 3) du président (son représentant légal s’il
s’agit d’une personne morale) ou celui ou ceux des dirigeants que les statuts désignent à cet
effet.
Le fait que le texte n’utilise pas les termes « le conseil d’administration établit… » [comme pour
l’établissement des comptes annuels, (C. com. art. L 232-1 ou les documents liés à la prévention des
difficultés des entreprises, C. com. art. L 232-2)] mais l’expression « à la diligence » ne dispense pas
(Bull. CNCC no 106, juin 1997, CNP 97-16, p. 290 s.) le conseil d’administration d’établir et donc
d’arrêter les comptes consolidés. Ainsi (Bull. CNCC précité), comme pour les comptes annuels, cet
arrêté doit donc être inscrit à l’ordre du jour d’une réunion du conseil et faire l’objet d’une délibération
dûment constatée au procès-verbal (voir C. com. art. R 225-22), et ce, que la société soit tenue ou
non de faire approuver les comptes consolidés par l’assemblée générale (voir no 9220).
En conséquence, si les comptes consolidés ne sont pas encore établis lorsque le conseil d’administra-
tion arrête les comptes annuels de la société mère, le conseil doit se réunir une seconde fois pour
arrêter les comptes consolidés.
Remarque – Responsabilité des dirigeants A propos de ces questions, le comité juridique
de l’Ansa (Com. 2386, avril 1987) attire notamment l’attention des dirigeants sur les responsa-
bilités qu’ils encourent en vertu de l’article L 247-1, II du Code de commerce (voir no 9226).
Sur le contenu du rapport de gestion du groupe (C. com. art. L 233-26), voir Mémento Comptable
no 64985 et Mémento Sociétés commerciales no 81435.
Sur le contenu de la déclaration de performance consolidée extrafinancière à insérer dans le rapport
de gestion du groupe pour les sociétés dépassant les seuils prévus aux articles R 22-10-29 (pour les
sociétés cotées sur un marché réglementé) ou R 225-204 (pour les sociétés non cotées sur un marché
réglementé) du Code de commerce, voir Mémento Comptable no 65010.
9216 Aucun délai n’est fixé directement par les textes en ce qui concerne l’établisse-
ment des comptes consolidés.
9 2 1 6 - 2 Sociétés dont les titres ne sont pas admis aux négociations sur un
marché réglementé I. SA à directoire Le délai est au plus de 3 mois comme pour les
SA à directoire cotées (voir ci-avant no 9216-1).
II. SA à conseil d’administration Si la société :
a. réunit un seul conseil pour arrêter les comptes individuels et les comptes consolidés,
celui-ci doit se tenir :
– dans les 4 mois après la clôture si la société dépasse les seuils d’établissement des
4 documents liés à la prévention des difficultés des entreprises (voir ci-après). En effet,
ces documents, notamment le tableau de financement, doivent être établis en même
temps que les comptes annuels dans les 4 mois après la clôture ;
Sont tenues d’établir les 4 documents liés à la prévention des difficultés des entreprises les
sociétés qui, à la clôture de l’exercice ou de l’exercice précédent, ont atteint l’un des deux
critères suivants (C. com. art. R 232-2) : CA ≥ 18 M€ ou salariés ≥ 300 (voir Mémento
Comptable no 65715).
– 45 jours au moins avant l’AGO (ou plus exactement un mois au moins avant la
convocation de l’AGO) si la société ne dépasse pas les seuils d’établissement des
4 documents liés à la prévention des difficultés des entreprises ;
b. réunit deux conseils pour arrêter séparément les comptes individuels et les comptes
consolidés : le conseil arrêtant les comptes individuels doit se tenir dans les 4 mois après
la clôture et, d’autre part, celui arrêtant les comptes consolidés 45 jours au moins avant
l’AGO (ou plus exactement un mois au moins avant la convocation de l’AGO), ce qui
correspond au délai au cours duquel les comptes consolidés doivent être mis à la disposi-
tion des commissaires aux comptes (C. com. art. R 232-1).
Pour plus de détails sur les délais d’établissement des comptes annuels, voir Mémento
Comptable no 64125.
III. SARL et SNC Le gérant doit établir les comptes consolidés dans les mêmes situations
et délais que les SA à conseil d’administration (C. com. art. R 221-6, R 223-28 et R 232-3) ;
voir II, ci-avant.
Sanctions
SECTION III
Obligations d’information
9227 L’obligation d’établir des comptes consolidés entraîne l’obligation de publication
(C. com. art. L 233-16 : « les sociétés commerciales établissent et publient… »).
9227-1 Tableau récapitulatif établi par nos soins
Oui
Sociétés
(voir
émettant
Mémento
des valeurs Actions
Comptable
mobilières
no 81745
admises aux
à 81800)
négociations
sur un marché (1) (3)
Autres instruments Oui Oui
réglementé* Non
financiers
Non
Sociétés dont les titres financiers sont (voir
admis sur Euronext Growth Mémento
(marché non réglementé) Comptable
no 81950)
SA, SCA,
Sociétés (3)
SAS, Sasu, Oui
Oui,
tenues SARL, EURL (1)
sauf SAS
d’établir**
SNC, SCS
Petits
Non Non
Autres sociétés groupes
Non
commerciales
Sociétés
Oui (comptes
exemptées
consolidés de (4)
Sous-groupes Non
l’ensemble
plus grand) (2)
– pour les SAS et Sasu (Bull. CNCC no 178, juin 2015, EJ 2014-82, p. 293 s.) :
• dans les SAS pluripersonnelles, sauf dispositions statutaires contraires, les comptes
consolidés n’ont pas à être communiqués aux associés avant l’assemblée (voir
Mémento Sociétés commerciales no 60533) ;
• en revanche, dans les Sasu, les comptes consolidés sont communiqués à l’associé
pour approbation avant l’assemblée (voir Mémento Sociétés commerciales no 61160) ;
– pour les SNC :
• deux fois par an : voir Mémento Comptable no 80155 ;
• avant l’assemblée annuelle : voir Mémento Comptable no 80160.
Sur les obligations d’approbation des comptes consolidés selon la forme juridique des sociétés, voir no 9220.
Sanctions A défaut d’avoir adressé les comptes consolidés, dans les délais, aux actionnaires
ou associés, le conseil d’administration, le directoire ou le gérant sont passibles des
sanctions prévues par l’article L 247-1, II du Code de commerce (voir no 9226), et peuvent
faire l’objet d’une procédure d’injonction de faire (sauf dans les SAS), voir Mémento
Comptable no 80200. En outre, indépendamment de ces sanctions pénales et civiles, un
actionnaire lésé peut demander la nullité de l’assemblée (C. com. art. L 225-121, al. 2) dans
un délai de 3 ans, le juge saisi étant libre de la prononcer et ce, même en l’absence de
régularisation (Com. Ansa, no 3209, juillet 2003).
Il n’existe pas de sanction concernant le rapport de gestion du groupe.
S’agissant de documents transmis obligatoirement aux associés avant l’assemblée, ils
doivent être transmis :
– au comité social et économique et au comité de groupe (C. trav. art. L 2312-25 et
L 2332-1) (voir Mémento Comptable no 80280) ;
– aux commissaires aux comptes un mois au moins avant la convocation à l’assemblée
générale annuelle (voir no 9240).
(2) Communication aux associés de la mère de sous-groupe exemptée : les comptes
consolidés (en langue française) de l’ensemble plus grand doivent être mis à la disposition
des associés et de la société exemptée, 15 jours au moins avant l’assemblée générale
annuelle (C. com. art. R 233-15).
Le fait que l’assemblée générale de la société mère du sous-groupe se tienne avant celle de la
société mère de l’ensemble plus grand ne remet pas en cause le bénéfice de cette exemption,
dès lors que le conseil de la société mère de l’ensemble plus grand se tient 15 jours au moins
avant la date de l’assemblée de la société mère du sous-groupe (voir no 9208-6).
En revanche, les textes ne prévoient pas de communiquer aux associés le rapport sur la
gestion du groupe de l’ensemble plus grand, ni aux commissaires aux comptes l’ensemble
des documents constitués par le rapport de gestion et les comptes consolidés du groupe de
l’ensemble plus grand. Cette communication nous paraît pourtant nécessaire (voir no 9240).
Sanctions Il n’y a pas de sanction directe, mais s’agissant d’une des conditions
d’exemption, les sanctions prévues en cas de non-établissement des comptes consolidés
(voir no 9226) pourraient trouver à s’appliquer.
(3) Dépôt au greffe Il concerne (voir Mémento Comptable no 80660 s.) :
– les sociétés par actions, y compris les SAS et les Sasu (C. com. art. L 232-23 ; Mémento
Sociétés commerciales no 76800 et 76801) ;
– les SARL (C. com. art. L 232-22) ;
– les SNC dont tous les associés sont soit des SARL ou des sociétés par actions, soit des
SNC ou des SCS dont tous les associés sont des SARL ou des sociétés par actions.
Il en est, à notre avis, de même pour des comptes consolidés établis volontairement,
l’article L 232-23 du Code de commerce relatif à la publicité des comptes ne distinguant
pas selon que les comptes consolidés sont établis de manière obligatoire ou de manière
volontaire.
Les sanctions civiles (injonction de faire) et pénales en cas d’absence de dépôt sont
identiques à celles prévues pour les comptes annuels (voir Mémento Comptable no 80690).
(4) Absence de dépôt au greffe pour les mères de sous-groupes exemptées : en effet,
aucun texte (notamment l’art. R 233-15 du Code de commerce qui fixe les conditions
d’exemption) ne prévoit le dépôt des comptes consolidés de l’ensemble plus grand par
une mère de sous-groupe.
Toutefois, ces comptes sont déposés (si sa législation le prévoit) ou publiés par la mère
du groupe. Dans le cas contraire (par exemple, une SNC ou une association qui serait
l’ensemble plus grand, et qui n’a aucune obligation de dépôt au greffe), la mère de
sous-groupe exemptée devrait, à notre avis, annexer aux comptes individuels qu’elle
dépose au greffe les comptes consolidés de l’ensemble plus grand afin d’écarter toute
remise en cause de l’exemption d’établissement dont elle bénéficie. Une mention dans
l’annexe de ses comptes individuels concernant ce point est, à notre avis, nécessaire.
SECTION IV
Contrôle
I. Contrôle interne
Sur la définition, les objectifs généraux, les éléments constitutifs et les points clés du contrôle
interne, voir Mémento Comptable no 8745 à 8945.
Sur l’évaluation du contrôle interne et le diagnostic, voir Mémento Comptable no 8940 à 8945.
Sur l’information à fournir par les SA et SCA cotées sur Euronext dans leur rapport de gestion
sur les procédures de contrôle interne relatives à l’élaboration et au traitement de l’information
comptable et financière, voir Mémento Comptable no 65025.
9235 Le Cadre de référence élaboré par l’AMF, complété par un guide d’application,
constitue un outil d’analyse et de conception des systèmes de contrôle interne et de
gestion des risques des sociétés.
Pour plus de détails, voir Mémento Comptable no 8765.
L’AMF recommande l’utilisation de ce cadre à l’ensemble des sociétés dont les titres sont
admis aux négociations sur un marché réglementé (Rec. du 22-7-2010).
Toutefois, les sociétés non cotées sur un marché réglementé peuvent également, à notre
avis, s’inspirer utilement du Cadre de référence de l’AMF dont le guide d’application
propose les principes et les points clés d’analyse permettant d’identifier les principaux
risques pouvant affecter l’élaboration de l’information comptable et financière relative aux
comptes consolidés (Cadre de référence AMF, IV, § 4.1.12).
Ces principes et points clés sont formulés sous forme positive plutôt qu’interrogative.
L’obligation de nommer deux commissaires aux comptes est prévue pour les sociétés
astreintes à publier des comptes consolidés (C. com. art. L 823-2), c’est-à-dire, à notre
avis, en application du Code de commerce ou d’un autre texte. L’obligation ne s’applique
donc pas aux sociétés commerciales exemptées d’établir des comptes consolidés par le
Code de commerce (petits groupes, sous-groupes, ensemble consolidable d’importance
négligeable) (en ce sens, Lettre de la Chancellerie au président de la CNCC en date
du 8-10-2003, Bull. CNCC no 132, décembre 2003, p. 571 s. repris dans la NI.I de la
CNCC, 4e édition, décembre 2021 (§ 2.12.2, A) et Bull. CNCC no 144, décembre 2006,
EJ 2006-132, p. 703), y compris dans les cas où elles établissent volontairement des
comptes consolidés, publiés ou non (voir no 9241-1).
Remarques :
1. Une SNC astreinte à établir des comptes consolidés (voir no 9208-1 s.) et détenue par une
personne physique n’a pas à déposer ses comptes consolidés au greffe. N’étant pas astreinte à publier
ses comptes consolidés, elle n’a pas à désigner un deuxième commissaire aux comptes en application
de l’article L 823-2 du Code de commerce (Bull. CNCC no 172, décembre 2013, EJ 2013-41, p. 642 s.).
2. Sont également soumis à l’obligation de nommer deux commissaires aux comptes (Etude
juridique de la CNCC « La nomination et la cessation des fonctions du commissaire aux comptes »,
juin 2022, § 30, 31 et IV. Tableau des principaux cas de nomination obligatoire) les établissements de
crédit, les sociétés de financement et les entreprises d’investissement (C. mon. fin. art. L 511-38),
les établissements de paiement (C. mon. fin. art. L 511-38 sur renvoi de L 522-19), la Caisse des
dépôts et consignations (C. mon. fin. art. L 518-15), les partis et groupements politiques lorsque les
ressources dépassent 230 000 € (Loi 88-227 du 11-3-1988 art. 11-7). Voir également FRC 12/22 Hors
série inf. 8.2.
3. Les établissements publics de l’Etat, lorsqu’ils sont tenus d’établir des comptes consolidés (voir
no 9208-2), doivent également nommer au moins deux commissaires aux comptes. Cette obligation
s’applique à tous les établissements publics de l’Etat, qu’ils soient ou non soumis aux règles de la
comptabilité publique, qu’ils aient ou non une activité industrielle et commerciale (Loi 84-148 du
1-3-1984 art. 30 et décret 85-295 du 1-3-1985 art. 33 ; voir Etude juridique de la CNCC précitée, § 30
et FRC 12/22 Hors série inf. 8.2).
Il en est de même pour :
– les mutuelles (Guide de contrôle des mutuelles du Code de la mutualité assumant un risque
d’assurance, CNCC, décembre 2003) ;
– les syndicats professionnels et leurs unions, ainsi que les associations de salariés ou d’employeurs
qui contrôlent une ou plusieurs personnes morales, sans entretenir avec elles de lien d’adhésion ou
d’affiliation et qui établissent des comptes consolidés, lorsque les ressources de l’ensemble
dépassent 230 000 € à la clôture d’un exercice (C. trav. art. L 2135-2). Ces organisations sont en
revanche dispensées de l’obligation de co-commissariat lorsqu’elles choisissent l’option offerte par la
loi d’annexer à leurs propres comptes ceux des personnes morales qu’elles contrôlent (sur les
obligations comptables des syndicats et de leurs unions, voir Mémento Comptable no 3225) (Lettre
de la Chancellerie du 3 février 2011, Bull. CNCC no 161, mars 2011, p. 50 s.) ;
– les comités sociaux et économiques, les comités sociaux et économiques d’établissement et les
comités sociaux et économiques centraux s’ils dépassent certains seuils à la clôture de l’exercice (voir
FRC 12/22 Hors série inf. 8.2.) et s’ils contrôlent d’autres entités (C. trav. art. L 2315-67 et L 2315-73).
b. Date de nomination du deuxième commissaire aux comptes Selon le bulletin CNCC
(no 145, mars 2007, EJ 2006-121, p. 148 s.), il convient que le deuxième commissaire aux
comptes soit nommé avant la fin de l’exercice au cours duquel doivent être établis les
comptes consolidés, par exemple par l’AGO statuant sur les comptes de l’exercice ayant
fait apparaître le dépassement des seuils. Si cela n’a pu être fait, il doit être nommé avant
l’assemblée d’approbation des comptes consolidés ; pour ce faire, la résolution de
nomination doit expressément préciser qu’il contrôlera les comptes consolidés établis lors
de l’exercice précédent.
c. Sanctions Le défaut de nomination du deuxième commissaire aux comptes
constitue, pour les dirigeants d’une personne ou entité tenue d’établir des comptes
9240 Les comptes consolidés et le rapport sur la gestion du groupe sont tenus au
siège social, à la disposition des commissaires aux comptes, un mois au moins avant la
convocation de l’assemblée des actionnaires ou associés appelés à statuer sur les
comptes annuels de la société (C. com. art. R 232-1, R 223-28 et R 221-6).
Remarque – Convocation des commissaires aux comptes au conseil d’administration qui
« établit les comptes consolidés » S’agissant du conseil arrêtant les comptes individuels et
consolidés, les commissaires aux comptes doivent être convoqués. Si la société réunit un autre conseil
pour arrêter spécifiquement les comptes consolidés, la convocation des commissaires aux comptes
à ce conseil est obligatoire (C. com. art. L 823-12), voir Mémento Comptable no 80450.
Cas particulier – Mère de sous-groupe exemptée Les textes ne prévoient pas de communication
des comptes consolidés de l’ensemble plus grand aux commissaires aux comptes de la mère de
sous-groupe exemptée. Mais, à notre avis, en pratique, celle-ci s’avère nécessaire pour pouvoir
contrôler le respect des conditions d’exemption, qui doit être justifié dans l’annexe des comptes
individuels de la mère de sous-groupe (C. com. art. L 233-17-1 et R 233-15 ; voir no 9208-6).
9241 Quand l’entité est astreinte à publier des comptes consolidés ou les publie
volontairement (voir no 9210), ces derniers sont obligatoirement certifiés (C. com.
art. L 823-9 et L 233-28). La NEP 700 « Rapport du commissaire aux comptes sur les
comptes annuels et consolidés », révisée en décembre 2018 (voir no 9246 et FRC 12/22 Hors
série inf. 115), est alors applicable.
La NEP 700 révisée tient compte des diligences du commissaire aux comptes en matière de
rapport de gestion et de rapport sur le gouvernement d’entreprise (voir FRC 12/22 Hors série
inf. 95, 96 et 134).
Sur le nombre de commissaires aux comptes à nommer, voir no 9238.
Remarques :
1. Commissaire aux comptes de la mère d’un sous-groupe exempté Il n’a pas à certifier de
comptes consolidés, une des conditions de l’exemption étant que les comptes consolidés de
l’ensemble plus grand soient déjà certifiés. En revanche, le commissaire aux comptes doit s’assurer
du respect des conditions d’exemption du sous-groupe.
2. Non-établissement des comptes consolidés par une société tenue à cette obligation Dans ce
cas, le commissaire aux comptes est tenu (Rép. Fosset, Sénat 3-9-1992, p. 2021) :
– de rappeler aux dirigeants cette obligation ;
– de signaler, le cas échéant, l’omission d’établissement des comptes consolidés à l’assemblée
générale (C. com. art. L 823-12 ; voir FRC 12/22 Hors série inf. 83.2) ;
– d’en informer éventuellement le procureur de la République (C. com. art. L 823-12 ; voir FRC 12/22 Hors
série inf. 86).
9242 Les commissaires aux comptes vérifient la sincérité et la concordance avec les
comptes consolidés des informations données dans le rapport de gestion du groupe
(C. com. art. L 823-9).
Les conclusions de la vérification sont indiquées dans le rapport sur les comptes
consolidés (voir no 9246).
Sur les diligences des commissaires aux comptes en matière de contrôle du rapport de
gestion, voir FRC 12/22 Hors série inf. 95 et 96.
9243 Seuls les commissaires aux comptes de la société mère qui certifient les
comptes consolidés ont la responsabilité de cette certification. En effet, la directive
« Audit » 2006/43/CE du 17 mai 2006 (art. 27) prévoit que le contrôleur légal du groupe
supporte la responsabilité pleine et entière du rapport de contrôle pour ce qui concerne
les comptes consolidés.
Remarque – Nombre de signataires Selon le bulletin CNCC (no 96, décembre 1994,
CD 94-14 p. 738 s.), la désignation d’un troisième commissaire aux comptes ne modifie en
rien la responsabilité des commissaires aux comptes de l’entreprise consolidante chargés de
certifier les comptes consolidés. Quel que soit le nombre de signataires du rapport, chacun
des commissaires aux comptes reste seul responsable de son opinion exprimée sur les
comptes consolidés (étant rappelé que, indépendamment de sa responsabilité civile, le
commissaire aux comptes encourt une responsabilité pénale).
Levée
du secret Vis-à-vis
Réponse du bulletin CNCC
professionnel du (des)...
du...
CAC d’une
CAC d’une
entité sœur
entité incluse Non (1)
(comprise
dans le (voir également Bull. CNCC no 162, juin 2011, EJ
dans le même
périmètre de 2010-29, p. 267)
périmètre de
consolidation
consolidation)
CAC d’une
CAC de entité
(1)
l’entité contrôlée Non
contrôlante mais non
consolidée (5)
Sur le secret professionnel du commissaire aux comptes, voir FRC 12/22 Hors série inf. 30.7.
III. Connaissance des professionnels chargés du contrôle des comptes des entités
comprises dans la consolidation La certification des comptes consolidés est délivrée par
le commissaire aux comptes de la société consolidante notamment après examen des
travaux des commissaires aux comptes des entités comprises dans la consolidation ou,
en leur absence, des professionnels chargés du contrôle des comptes desdites entités.
Le commissaire aux comptes évalue donc la possibilité d’utiliser les éléments collectés et
les conclusions émises par ces professionnels. Pour ce faire, il examine notamment :
– leur identité, la nature de leur mission, leur qualification professionnelle et leur
compétence ;
– leur compréhension des règles d’indépendance et de déontologie applicables à l’audit
des comptes consolidés et leur capacité à les respecter ;
– la possibilité qu’il a d’être impliqué dans les travaux qui seront réalisés par ces
professionnels pour les besoins de l’audit des comptes consolidés (NEP 600 précitée, § 9
et 10).
La CNCC précise les travaux à mettre en œuvre (NI.XI précitée, § 3.51) et propose un certain
nombre d’outils méthodologiques (exemple de questionnaire de connaissance de l’auditeur
de l’entité, exemple d’instructions d’audit du groupe, exemple de confirmation de l’auditeur
de l’entité, exemple de confirmation finale de l’auditeur de l’entité).
A l’issue de cet examen, si le commissaire aux comptes estime qu’il ne peut utiliser les
travaux des professionnels chargés du contrôle des comptes des entités, il adapte son
niveau d’implication dans les travaux requis et, si besoin, réalise lui-même ces travaux
(NEP 600 précitée, § 11).
IV. Seuils de signification Le commissaire aux comptes détermine le seuil de signification
au niveau des comptes consolidés pris dans leur ensemble, ainsi que le seuil de significa-
tion au niveau des comptes de chaque entité devant faire l’objet d’un audit ou d’un examen
limité pour les besoins de l’audit des comptes consolidés (NEP 600 précitée, § 12 à 14).
Pour la détermination de ces seuils, voir NI.XI précitée, § 3.6.
V. Réponses à l’évaluation des risques En réponse à son évaluation du risque
d’anomalies significatives au niveau des comptes consolidés, le commissaire aux
comptes détermine (NEP 600 précitée, § 15 à 22) :
– les tests à réaliser, le cas échéant, sur l’efficacité des contrôles conçus par l’entité
consolidante et mis en œuvre dans l’ensemble consolidé pour le besoin de l’établissement
des comptes consolidés ;
– la nature et l’étendue des travaux à réaliser sur l’information comptable établie par
les entités comprises dans la consolidation pour les besoins de l’audit des comptes
consolidés, selon qu’il s’agit d’entités importantes ou non ;
– la nature et l’étendue de son implication dans les travaux réalisés par les professionnels
chargés du contrôle des comptes des entités comprises dans la consolidation.
Il met également en œuvre des procédures d’audit complémentaires sur le processus de
consolidation (NEP 600 précitée, § 23).
VI. Communication avec les professionnels chargés du contrôle des comptes des
entités consolidées Selon la NEP 600 précitée (§ 26), le commissaire aux comptes
communique aux professionnels chargés du contrôle des comptes des entités ses instruc-
tions définissant les travaux à réaliser. Il communique également le risque élevé
d’anomalies significatives qu’il a identifié au niveau des comptes consolidés résultant de
fraudes ou d’erreurs, la liste des parties liées préparée par la direction de l’entité consoli-
dante, et la demande de lui communiquer l’existence de toute partie liée qu’il n’aurait pas
identifiée.
9246 La NEP 700 « Rapport du commissaire aux comptes sur les comptes annuels et
consolidés » (modifiée par arrêté du 1-10-2018) est applicable aux rapports légaux relatifs
aux comptes annuels et consolidés (prévus à l’art. L 823-9 du Code de commerce).
Sur l’application de l’avis technique « Audit entrant dans le cadre des services autres que la
certification des comptes fournis à la demande de l’entité », par exemple dans le cas de
sociétés établissant volontairement des comptes consolidés qui n’ont pas été arrêtés par le
conseil d’administration, voir FRC 12/22 Hors série inf. 74.
Forme du rapport Le rapport sur les comptes consolidés est distinct du rapport sur les
comptes annuels (NEP 700 § 04).
La formulation des observations, notamment celles relatives aux incertitudes significatives,
ainsi que la formulation des réserves, du refus ou de l’impossibilité de certifier répondent
aux mêmes principes que ceux retenus pour le rapport sur les comptes annuels (voir
FRC 12/22 Hors série inf. 117 et 119). Pour justifier ses appréciations, le commissaire aux
comptes met en œuvre, soit la NEP 702 pour les personnes et entités qui ne sont pas des
EIP, soit la NEP 701 pour les EIP (voir FRC 12/22 Hors série inf. 121).
Exemples de rapports La note d’information NI.I (« Les rapports du commissaire aux
comptes sur les comptes annuels et consolidés », 4e édition, décembre 2021) inclut
des exemples de formulation de certaines parties du rapport sur les comptes consolidés.
Pour des exemples de rapports, se connecter au site de la CNCC (www.cncc.fr, partie
documentaire « Sidoni »).
Sur l’information à fournir à l’AMF en cas de certification avec réserves, de refus de
certifier ou d’impossibilité de certifier par les commissaires aux comptes des sociétés dont
les titres financiers sont admis aux négociations sur un marché réglementé ou offerts au
public sur un système multilatéral de négociation organisé (C. mon. fin. art. L 621-22, II al. 2),
voir FRC 12/22 Hors série inf. 119.2 à 119.4. Voir également le guide des relations entre
l’AMF et les commissaires aux comptes du 23 mai 2022, § 3 (www.amf-france.org et
www.cncc.fr).
Comptes consolidés établis selon un référentiel étranger L’avis technique « Audit entrant dans le
cadre de services autres que la certification des comptes fournis à la demande de l’entité » du 29 juillet
2016 s’applique lorsqu’il s’agit de comptes consolidés établis dans un autre référentiel comptable que
celui applicable en France (voir FRC 12/22 Hors série inf. 74).
Rapport sur les comptes semestriels consolidés Voir FRC 12/22 Hors série inf. 132.
Sur le rapport complémentaire des commissaires aux comptes au comité d’audit, voir FRC 12/22 Hors
série inf. 136.
SECTION V
Echéanciers
comptables et financiers
Présentation des échéanciers
Remarque – Consultation des échéanciers Les échéanciers 2023 sont consultables dans notre
FRC 3/23 et dans le Navis Comptable Conso France/IFRS mis à jour régulièrement.
Combinaison
Comptes combinés
Plan du chapitre
SECTION I
Légitimité
9310 Des entités ont, en vertu de relations suffisamment proches (affectio familiae)
ou d’un accord entre elles, soit une direction commune, soit des services communs assez
étendus pour engendrer un comportement social, commercial, technique ou financier
commun (Règl. ANC 2020-01 art. 311-2). Ce lien dénommé « lien de combinaison »
existe en dehors de tout lien en capital.
Toutefois, la simple poursuite d’objectifs communs, notamment moraux ou sociaux, voire
économiques, ne suffit pas à présumer ce lien (Règl. ANC 2020-01 art. 311-2).
Le mode d’organisation et le besoin d’une cohésion de l’ensemble des entités liées peut
les conduire à souhaiter ou à devoir établir des comptes, qui ne peuvent être appelés
« comptes consolidés » et sont désignés par le terme « comptes combinés ».
SECTION II
Secteurs concernés
9320 Entités tenues d’établir des comptes combinés (liste non exhaustive)
a. Certaines entités d’assurance qui constituent un ensemble dont la cohérence ne
résulte pas de liens en capital (C. ass. art. L 345-2).
En effet, lorsqu’au moins deux entités dont la liste est précisée au 2e alinéa de l’article
L 345-2 du Code des assurances constituent un ensemble dont la cohérence ne résulte
pas de liens en capital, l’une d’elles établit et publie des comptes combinés. Il s’agit
notamment (C. ass. art. L 345-2, al. 2) :
– de sociétés de groupe d’assurance définies à l’article L 322-1-2 du Code des assurances ;
– d’entreprises d’assurance et de réassurance mentionnées aux articles L 310-1 et
L 310-1-1 du Code des assurances ;
– d’institutions de prévoyance et d’unions d’institutions de prévoyance (C. sécurité
sociale, art. L 931-34 et C. ass. art. L 345-2) ;
– de mutuelles ou d’unions régies par le livre II du Code de la mutualité (C. ass.
art. L 345-2).
Remarques :
1. Mutuelle n’exerçant pas d’activité d’assurance Un « groupe » constitué d’une ou de
plusieurs mutuelles ou unions relevant du livre II du Code de la mutualité (assumant un risque
d’assurance) et d’une ou de plusieurs autres mutuelles ou unions relevant des livres I et III
du Code de la mutualité (c’est-à-dire n’exerçant pas d’activité d’assurance) doivent établir des
comptes combinés dès lors que le « groupe » respecte les conditions énoncées à l’article
321-2 (Périmètre de combinaison) du règlement ANC no 2020-01 (qui a abrogé et remplacé le
Règl. CRC 2000-05 pour les exercices ouverts à partir du 1er janvier 2021, sans en modifier
toutefois les dispositions relatives aux comptes combinés).
2. Non-respect de l’obligation d’établir des comptes combinés Le non-respect de
l’obligation d’établir des comptes combinés doit faire l’objet d’une information par le
commissaire aux comptes auprès de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR),
notamment pour les sociétés listées ci-avant (C. ass. art. R 345-1-4).
b. Les coopératives agricoles et leurs unions constituant une communauté d’intérêts
économiques, lorsque les conditions de la consolidation ne sont pas réunies (C. rural
art. L 524-6-2).
L’établissement de comptes combinés par des coopératives agricoles et leur union ne permet
pas à l’union, incluse dans le périmètre de combinaison, d’être exemptée de l’établissement
de comptes consolidés, lorsqu’elle y est contrainte en application de l’article L 524-6-1 du
Code rural (Bull. CNCC no 166, juin 2012, EC 2011-50, p. 446 s.).
Pour un exemple d’analyse des liens non constitutifs d’une communauté d’intérêt
économique entre des coopératives agricoles et leur union, voir Bull. CNCC no 173, mars
2014, EC 2013-42, p. 131 s.
c. Les sociétés de coordination (instituées par la loi 2018-1021 dite « loi ELAN ») et leurs
entités associées (organismes HLM visés à l’art. L 411-2 du Code de la construction et
de l’habitation) constituant un « regroupement horizontal » sans lien capitalistique (CCH
art. L 423-1-2), et ce depuis le 1er janvier 2021.
L’article L 423-1-2 du Code de la construction et de l’habitation ne visant que les sociétés de
coordination et leurs entités associées au titre de l’obligation légale d’établir des comptes
combinés, la CNCC est venue préciser le périmètre de combinaison. Elle confirme ainsi qu’en
application des règles prévues par le règlement CRC no 99-02 en matière de combinaison (§ 61,
dispositions reprises à l’identique dans le Règl. ANC 2020-01 art. 311-2), le périmètre de
combinaison inclut la société de coordination, les entités associées (organismes HLM) mais
également les entités consolidées par les entités associées ainsi que toutes les filiales qu’elles
contrôlent, indépendamment de toute obligation légale d’établir des comptes consolidés et de
l’existence ou non d’une convention de combinaison (Bull. CNCC no 202, juin 2021, EC 2021-01).
Les sociétés commerciales n’ont aucune obligation en la matière mais peuvent établir
des comptes combinés dans le cadre d’un engagement conventionnel.
En pratique, l’établissement de ces comptes est très large et concerne de nombreux
secteurs, notamment dans les différentes situations suivantes :
– entreprises dirigées par la même personne ou un même groupe de personnes ayant
des intérêts communs ;
– entreprises dont le propriétaire est la même personne physique ou les membres d’une
même famille ;
– entreprises des secteurs coopératifs ou mutualistes dans lesquelles les organisations
régionales, non nécessairement liées juridiquement entre elles, contrôlent l’organisme
fédérateur central et forment avec lui, en raison d’accords privilégiés, un ensemble
homogène à stratégie et direction communes ;
– entreprises d’un même ensemble, non rattachées juridiquement à la holding ou aux
sous-holdings, mais ayant la même activité et placées sous la même autorité ;
– entreprises liées entre elles par un accord de partage de résultat suffisamment contrai-
gnant et exhaustif pour que leurs comptes combinés soient plus représentatifs que les
comptes isolés de chaque entité.
SECTION III
II. Détermination du périmètre de combinaison (Règl. ANC 2020-01 art. 311-2 à 311-4)
Le périmètre de combinaison est constitué par l’ensemble des entités qui sont soit
combinées entre elles, soit consolidées par une ou plusieurs des entités combinées. Les
entités à retenir sont :
a. les entités, quelle que soit leur activité, ayant entre elles des liens de combinaison et
qui sont convenues d’établir des comptes de groupe ;
Remarques :
1. Lien de combinaison Un lien de combinaison résulte du fait que deux ou plusieurs entités
ont, en vertu de relations suffisamment proches ou d’un accord entre elles, soit une direction
commune, soit des services communs assez étendus pour engendrer un comportement social,
commercial, technique ou financier commun. La simple poursuite d’objectifs communs,
notamment moraux ou sociaux, voire économiques, ne suffit pas à présumer ce lien.
2. Obligation d’une convention de combinaison L’inclusion d’une entité dans un périmètre
de combinaison implique nécessairement son accord, la combinaison reposant sur une
convention de combinaison écrite. A noter qu’une même entité ne peut appartenir à deux
combinaisons différentes et ne doit donc pas signer plus d’une convention. A défaut d’accord
conventionnel, et sauf application d’une disposition légale, aucune combinaison n’est établie.
b. les entités, quelle que soit leur activité, ayant entre elles des liens de combinaison et
qui font l’objet d’un contrôle de droit ou de fait, direct ou indirect, par une ou plusieurs
entités incluses dans le périmètre de combinaison ;
c. les entités consolidées par une ou plusieurs entités comprises dans le périmètre de
combinaison.
L’entité combinante en charge de l’établissement des comptes combinés doit être désignée
dans la convention écrite entre toutes les sociétés constitutives du périmètre de combinaison.
III. Règles de combinaison Les comptes combinés résultent du cumul des comptes
annuels, préalablement retraités aux normes du groupe, des différentes entités comprises
dans le périmètre (Règl. ANC 2020-01 art. 312-1). La combinaison est effectuée selon les
règles de l’intégration globale ou proportionnelle, à l’exception de certaines modifications
et méthodes spécifiques :
a. Modifications apportées lors de l’intégration A l’entrée dans le périmètre de
combinaison résultant d’une convention entre les entités, il n’existe pas de valeur d’acquisi-
tion. L’article 312-2 du règlement ANC no 2020-01 a, de ce fait, prévu des modifications par
rapport aux règles de consolidation. Il s’agit de la non-application des règles de consolidation
en matière, par exemple, de coût d’acquisition, d’écart d’acquisition, de la prise de contrôle
exclusif d’une entité par lots successifs, des variations ultérieures de pourcentage de
contrôle exclusif, d’échange de participations minoritaires, etc.
b. Méthodes spécifiques de la combinaison En l’absence de relation de société mère à
filiale, le règlement ANC no 2020-01 prévoit des méthodes spécifiques qui se distinguent
sur certains points de celles prévues en matière de comptes consolidés, notamment sur :
– les fonds propres combinés qui correspondent au cumul des capitaux propres et des
autres fonds propres des entités combinées (art. 312-3 du Règl. précité) ;
– l’absence d’intérêts minoritaires (art. 312-4 du Règl. précité) ;
– l’absence d’écarts d’acquisition et d’évaluation (art. 312-5 du Règl. précité) ;
– le suivi ultérieur des valeurs d’entrée (art. 312-6 du Règl. précité).
c. Homogénéisation des méthodes comptables L’article 313-1 du règlement ANC
no 2020-01 indique :
– que l’ensemble des dispositions relatives aux méthodes comptables du groupe
applicables aux comptes consolidés (définies dans le titre VII du livre II du règlement
précité) sont applicables aux comptes combinés ;
Par exemple :
– les incidences comptables des écritures constatées pour la seule application des législations
fiscales sont éliminées ;
– les impositions différées sont enregistrées ;
– il est possible d’utiliser des règles d’évaluation optionnelles spécifiques aux comptes
consolidés lorsqu’elles sont prévues aux articles R 233-10 ou L 233-23 du Code de commerce
ou encore dans le règlement ANC no 2020-01.
– que le référentiel comptable à retenir par le groupe, quelle que soit la nature juridique
de l’entité combinante, est le PCG complété, pour les opérations spécifiques, par le
référentiel qui leur est applicable.
Remarque – Conflits de référentiels Le cas échéant, toute difficulté née de conflits de
référentiels est traitée dans la convention de combinaison.
SECTION IV
Principales divergences
France/IFRS
Plan du chapitre
Introduction 9401
I. Cadre pour la préparation et la présentation des états financiers 9402
A. Changements comptables 9402
B. Etats financiers 9403
C. Annexe 9404
II. Actifs non financiers 9405
A. Divergences communes aux stocks, immobilisations
et immeubles de placement 9405
B. Immobilisations corporelles/contrats de location 9406
C. Immeubles de placement 9407
D. Immobilisations incorporelles 9408
E. Dépréciation des immobilisations 9409
F. Impôts 9410
G. Stocks 9411
III. Passifs non financiers 9412
A. Provisions pour risques et charges 9412
B. Avantages du personnel 9413
C. Impôts 9413-1
IV. Capitaux propres 9414
V. Instruments financiers 9415
A. Créances et dettes, prêts, emprunts et obligations (hors couverture) 9415
B. Instruments financiers dérivés (hors couverture) 9416
C. Comptabilité de couverture 9417
VI. Produits et charges 9418
A. Produits des activités ordinaires 9418
B. Subventions publiques 9419
C. Paiement en actions 9420
VII. Périmètre de consolidation 9421
VIII. Regroupements d’entreprises, consolidation des filiales
et des partenariats 9422
A. Regroupements d’entreprises et consolidation des filiales 9422
B. Consolidation des partenariats 9423
Introduction
9401 Les tableaux présentés ci-après identifient les principales divergences entre,
d’une part, les principes comptables français des entreprises industrielles et
commerciales applicables dans leurs comptes sociaux (Règl. ANC 2014-03) et comptes
consolidés (Règl. ANC 2020-01) et, d’autre part, les normes IFRS.
Ces divergences sont établies par nos soins et sur la base des textes obligatoirement en
vigueur pour les exercices ouverts à compter du 1er janvier 2023, ainsi que des informations
disponibles au 1er mars 2023.
Pour mieux faire ressortir l’essentiel de l’analyse, ces divergences sont présentées par
thème sous forme de tableaux synthétiques.
Pour aller plus loin, des renvois sont systématiquement faits aux paragraphes détaillant les
traitements visés de cet ouvrage (MConso ci-après) ainsi que de nos Mémento Comptable
(MC ci-après) et Mémento IFRS (MIFRS ci-après), disponibles dans le Navis Comptable Conso
France/IFRS.
A. Changements comptables
9402
Règles françaises IFRS
B. Etats financiers
9403
Règles françaises IFRS
(1) Le 4 novembre 2022, le Collège de l’ANC a adopté un projet de règlement applicable aux
exercices ouverts à compter du 1er janvier 2025 (application anticipée possible) portant
modification du plan comptable général en vue de moderniser les états financiers et la
nomenclature des comptes (www.anc.gouv.fr ; publié le 9-12-22). Dans ce projet figure une
définition du résultat exceptionnel laissant place au jugement et excluant les opérations et
évènements qui sont liés à l’exploitation normale et courante de l’entité (voir MC no 52030).
C. Annexe
9404
Règles françaises IFRS
C. Immeubles de placement
9407
Règles françaises IFRS
D. Immobilisations incorporelles
9408
Règles françaises IFRS
F. Impôts
9410
Règles françaises IFRS
Remarque S’agissant des impôts différés, sur les divergences en cas de regroupement
d’entreprises, voir Divergence no 81, no 9422.
G. Stocks
9411
Règles françaises IFRS
B. Avantages du personnel
9413
Règles françaises IFRS
C. Impôts
9413-1
Règles françaises IFRS
o
32 Comptabilisation Voir Divergence n 23 Voir Divergence no 23
d’impôts différés
sur les différences Voir MConso no 3644 s. ;
temporelles MC no 52950 s. Voir MIFRS no 27470
(1) Un groupe ad hoc à l’ANC travaille actuellement sur la définition des dettes, des autres
fonds propres et capitaux propres.
V. Instruments financiers
C. Comptabilité de couverture
9417 Remarque Les sociétés qui appliquent déjà les IFRS sont tenues, depuis le
1er janvier 2018, de faire le choix soit d’appliquer le dispositif relatif à la comptabilité de
couverture d’IFRS 9, tel que présenté ci-après, de façon irrévocable, soit de continuer
d’appliquer celui d’IAS 39 (en ce sens, voir Mémento IFRS no 49060).
L’identification des divergences entre les deux référentiels (français et IFRS) décrites
ci-après est faite par rapport aux dispositions de la norme IFRS 9.
53 Valeur temps des La valeur temps d’une S’ils ne sont pas désignés
options et report/ option et le report/déport dans la relation de
déport des contrats d’un contrat à terme ferme couverture (couverture de
à terme fermes sont, sur option : juste valeur ou couverture
– soit étalés dans le compte de flux de trésorerie) :
de résultat sur la période de – les variations de valeur
couverture (sauf le report/ de la valeur temps d’une
déport des dérivés sur option ou du report/déport
matières premières) ; sont comptabilisées en
– soit constatés en résultat autres éléments du
symétriquement au résultat global (OCI) ;
résultat de l’élément – elles font l’objet d’un
couvert (sauf le report/ recyclage en résultat
déport des dérivés à terme symétriquement à
de change en cas de l’élément couvert.
couverture de créances ou
dettes en devises).
Voir MC no 41800 à 41825 Voir MIFRS no 49690
(1) Selon le projet de texte de l’ANC sur le chiffre d’affaires, l’identification de prestations distinctes,
dites « livrables », suivrait des critères proches de ceux retenus en IFRS pour déterminer les « OP »
(voir MC no 10375). En présence d’un prix global dans le contrat et si plusieurs livrables ont été
identifiés, le texte pourrait prévoir que le prix global soit réalloué aux différents livrables, comme en
normes IFRS. En présence de prix spécifiés dans le contrat, l’ANC ne s’est pas encore prononcée
sur la faculté ou l’interdiction de réallouer les prix aux différents livrables (voir MC no 11155).
B. Subventions publiques
9419
Règles françaises IFRS
C. Paiement en actions
9420
Règles françaises IFRS
A. Regroupements d’entreprises
et consolidation des filiales
9422
Règles françaises IFRS
78 Valeur d’entrée des Prix que l’entité Prix qui serait reçu pour la
actifs et passifs acquéreuse aurait accepté vente d’un actif ou payé
identifiables acquis de payer si elle avait lors du transfert d’un
acquis les actifs et passifs passif dans une
identifiés séparément. La transaction normale entre
valeur d’entrée ainsi des intervenants de
définie doit être marché. La juste valeur
déterminée, pour un actif, ainsi définie doit être
sur la base de son déterminée, pour un actif,
utilisation telle sur la base de l’utilisation
qu’envisagée par optimale qu’en feraient
l’acquéreur. d’autres intervenants de
marché.
Voir MIFRS no 22030
Voir MConso no 5122 s. et 22035
(1) Un groupe de travail ad hoc à l’ANC mène des réflexions sur la possibilité d’élargir le
champ d’application de la méthode optionnelle.
Textes intégraux
en matière
de consolidation
Plan du chapitre
SECTION I
et du Conseil du 21 avril 2004 concernant les 8. « corrections de valeur », les corrections desti-
marchés d’instruments financiers (1) ; nées à tenir compte des modifications, définitives
b) des établissements de crédit définis à ou non, de la valeur des éléments de l’actif
l’article 4, point 1), de la directive 2006/48/CE du constatées à la date de clôture du bilan ;
Parlement européen et du Conseil du 14 juin 9. « entreprise mère », une entreprise qui
2006 concernant l’accès à l’activité des établisse- contrôle une ou plusieurs entreprises filiales ;
ments de crédit et son exercice (2) autres que 10. « entreprise filiale », une entreprise contrôlée
ceux visés à l’article 2 de ladite directive ; par une entreprise mère, y compris toute entre-
c) des entreprises d’assurance au sens de prise filiale de l’entreprise mère qui est à la tête
l’article 2, paragraphe 1, de la directive 91/674/CEE du groupe ;
du Conseil du 19 décembre 1991 concernant les
11. « groupe », une entreprise mère et l’ensemble
comptes annuels et les comptes consolidés des
de ses entreprises filiales ;
entreprises d’assurance (3) ou
12. « entreprises liées », deux entreprises ou plus
d) désignées par les Etats membres comme
entités d’intérêt public, par exemple les entre- faisant partie d’un groupe ;
prises qui ont une importance publique significa- 13. « entreprise associée », une entreprise dans
tive en raison de la nature de leurs activités, de laquelle une autre entreprise détient une partici-
leur taille ou du nombre de leurs employés ; pation et dont la gestion et la politique financière
2. « participation », les droits dans le capital sont notablement influencées par cette autre
d’autres entreprises, matérialisés ou non par des entreprise. Une entreprise est réputée exercer
titres, qui, en créant un lien durable avec celles-ci, une influence notable sur une autre entreprise
sont destinés à contribuer à l’activité de l’entre- lorsqu’elle possède 20 % ou plus des droits de
prise détentrice de ces droits. La détention d’une vote des actionnaires ou associés de cette autre
partie du capital d’une autre entreprise est entreprise ;
présumée être une participation lorsqu’elle 14. « entreprises d’investissement » :
excède un pourcentage seuil fixé par les Etats a) les entreprises dont l’objet unique est de
membres, qui est inférieur ou égal à 20 % ; placer leurs fonds dans diverses valeurs mobi-
3. « partie liée », la même notion que celle défi- lières, immobilières et d’autres actifs dans le seul
nie par les normes comptables internationales but de répartir les risques d’investissement et de
adoptées conformément au règlement (CE) faire bénéficier leurs actionnaires des résultats de
no 1606/2002 du Parlement européen et du la gestion de leurs avoirs ;
Conseil du 19 juillet 2002 sur l’application des
b) les entreprises associées aux entreprises
normes comptables internationales (4) ;
d’investissement à capital fixe si l’objet unique de
4. « actif immobilisé », les actifs qui sont destinés ces entreprises liées est d’acquérir des actions
à servir de façon durable à l’activité de l’entre-
entièrement libérées émises par ces entreprises
prise ;
d’investissement, sans préjudice de l’article 1, para-
5. « chiffre d’affaires net », le montant résultant graphe 1, point h), de la directive 2012/30/UE ;
de la vente de produits et de la prestation de
services, déduction faite des réductions sur 15. « entreprises de participation financière », les
ventes, de la taxe sur la valeur ajoutée et d’autres entreprises dont l’objet unique est la prise de par-
impôts directement liés au chiffre d’affaires ; ticipations dans d’autres entreprises ainsi que la
gestion et la mise en valeur de ces participations
6. « prix d’acquisition », la somme du prix d’achat
et des éventuels frais accessoires moins les sans que ces entreprises s’immiscent directe-
éventuelles réductions accessoires du coût ment ou indirectement dans la gestion de ces
d’acquisition ; entreprises, sans préjudice des droits que les
entreprises de participation financière détiennent
7. « coût de revient », la somme du prix d’acquisi-
tion des matières premières et des consom- en leur qualité d’actionnaires ;
mables et des autres coûts directement impu- 16. « significatif », le statut d’une information
tables au produit considéré. Les Etats membres dont on peut raisonnablement penser que
autorisent ou exigent l’intégration d’une fraction l’omission ou l’inexactitude risque d’influencer
raisonnable de frais généraux fixes ou variables les décisions que prennent les utilisateurs sur la
indirectement imputables au produit considéré base des états financiers de l’entreprise. L’impor-
dans la mesure où ces coûts concernent la tance significative de chaque élément est
période de fabrication. Les coûts de distribution évaluée dans le contexte d’autres éléments simi-
en sont exclus ; laires.
Art. 3. Catégories d’entreprises et de 6. Un groupe moyen est un groupe qui n’est pas
groupes un petit groupe, composé d’une entreprise mère
1. S’ils appliquent une ou plusieurs des options et d’entreprises filiales comprises dans une
visées à l’article 1, les Etats membres définissent consolidation et qui, à la date de clôture du bilan
une micro-entreprise comme une entreprise qui, de l’entreprise mère, ne dépasse pas, sur une
à la date de clôture du bilan, ne dépasse pas les base consolidée, les limites chiffrées d’au moins
limites chiffrées d’au moins deux des trois deux des trois critères suivants :
critères suivants : a) total du bilan : 20 000 000 EUR ;
a) total du bilan : 350 000 EUR ; b) chiffre d’affaires net : 40 000 000 EUR ;
b) chiffre d’affaires net : 700 000 EUR ; c) nombre moyen de salariés au cours de
c) nombre moyen de salariés au cours de l’exercice : 250.
l’exercice : 10. 7. Un grand groupe est un groupe composé d’une
2. Une petite entreprise est une entreprise qui, à entreprise mère et d’entreprises filiales comprises
la date de clôture du bilan, ne dépasse pas les dans une consolidation et qui, à la date de clôture
limites chiffrées d’au moins deux des trois du bilan de l’entreprise mère, dépasse, sur une
critères suivants : base consolidée, les limites chiffrées d’au moins
a) total du bilan : 4 000 000 EUR ; deux des trois critères suivants :
b) chiffre d’affaires net : 8 000 000 EUR ; a) total du bilan : 20 000 000 EUR ;
c) nombre moyen de salariés au cours de b) chiffre d’affaires net : 40 000 000 EUR ;
l’exercice : 50. c) nombre moyen de salariés au cours de
Les Etats membres peuvent fixer des seuils supé- l’exercice : 250.
rieurs aux seuils prévus aux points a) et b) du 8. Les Etats membres autorisent que, pour le
premier alinéa. Toutefois, ces seuils n’excèdent calcul des limites chiffrées indiquées aux para-
pas 6 000 000 EUR en ce qui concerne le total du graphes 5 à 7 du présent article, il ne soit pas
bilan et 12 000 000 EUR pour ce qui est du chiffre procédé à la compensation visée à l’article 1,
d’affaires net. paragraphe 3, et à toute élimination découlant de
3. Une moyenne entreprise est une entreprise l’article 1, paragraphe 7. Dans de tels cas, les
qui n’est pas une micro-entreprise ou une petite limites chiffrées des critères relatifs au total du
entreprise et qui, à la date de clôture du bilan, ne bilan et au chiffre d’affaires net sont majorées de
dépasse pas les limites chiffrées d’au moins deux 20 %.
des trois critères suivants : 9. Pour les Etats membres qui n’ont pas adopté
a) total du bilan : 20 000 000 EUR ; l’euro, les montants définis aux paragraphes 1 à
b) chiffre d’affaires net : 40 000 000 EUR ; 7 sont convertis en monnaie nationale au taux de
change publié au Journal officiel de l’Union euro-
c) nombre moyen de salariés au cours de
péenne à la date d’entrée en vigueur de toute
l’exercice : 250.
directive fixant ces montants.
4. Une grande entreprise est une entreprise qui,
Aux fins de la conversion dans les monnaies natio-
à la date de clôture du bilan, dépasse les limites
nales des Etats membres qui n’ont pas adopté
chiffrées d’au moins deux des trois critères
l’euro, les montants en euros indiqués aux para-
suivants :
graphes 1, 3, 4, 6 et 7 peuvent être augmentés ou
a) total du bilan : 20 000 000 EUR ;
réduits de 5 % au maximum afin d’obtenir un
b) chiffre d’affaires net : 40 000 000 EUR ; montant rond dans lesdites monnaies nationales.
c) nombre moyen de salariés au cours de 10. Lorsqu’une entreprise ou un groupe, à la date
l’exercice : 250. de clôture de son bilan, dépasse ou cesse de
5. Un petit groupe est un groupe composé d’une dépasser les limites chiffrées de deux des trois
entreprise mère et d’entreprises filiales comprises critères définis aux paragraphes 1 à 7, cette cir-
dans une consolidation et qui, à la date de clôture constance n’a d’incidence sur l’application des
du bilan de l’entreprise mère, ne dépasse pas, sur dérogations prévues dans la présente directive
une base consolidée, les limites chiffrées d’au que si elle se produit pendant deux exercices
moins deux des trois critères suivants : consécutifs.
a) total du bilan : 4 000 000 EUR ; 11. Le total du bilan visé aux paragraphes 1 à 7
b) chiffre d’affaires net : 8 000 000 EUR ; du présent article se compose de la valeur totale
c) nombre moyen de salariés au cours de des postes A à E de l’actif dans le modèle figurant
l’exercice : 50. à l’annexe III ou des postes A à E de l’actif dans
Les Etats membres peuvent fixer des seuils supé- le modèle figurant à l’annexe IV.
rieurs aux seuils prévus aux points a) et b) du 12. Pour le calcul des seuils visés aux paragraphes
premier alinéa. Toutefois, ces seuils n’excèdent 1 à 7, les Etats membres peuvent exiger l’inclusion
pas 6 000 000 EUR en ce qui concerne le total du des produits provenant d’autres sources pour les
bilan et 12 000 000 EUR pour ce qui est du chiffre entreprises pour lesquelles le « chiffre d’affaires
d’affaires net. net » n’est pas pertinent. Les Etats membres
peuvent exiger que les entreprises mères calcu- informations supplémentaires à celles requises en
lent leurs seuils sur une base consolidée plutôt vertu de la présente directive.
que sur une base individuelle. Les Etats membres 6. Par dérogation au paragraphe 5, les Etats
peuvent aussi exiger que les entreprises liées cal- membres peuvent exiger des petites entreprises
culent leurs seuils sur une base consolidée ou qu’elles préparent, communiquent et publient
agrégée lorsque ces entreprises ont été établies à dans les états financiers, des informations allant
la seule fin d’éviter la communication de certaines au-delà des exigences de la présente directive, à
informations. condition que ces informations soient collectées
13. Afin de corriger les effets de l’inflation, la via un guichet unique de dépôt et que cette
Commission examine au minimum tous les cinq exigence d’information soit prévue dans la législa-
ans et, le cas échéant, modifie, au moyen d’actes tion fiscale nationale aux seules fins de la percep-
délégués conformément à l’article 1, les seuils tion de l’impôt. Les informations exigées confor-
visés aux paragraphes 1 à 7 du présent article, en mément au présent paragraphe sont inscrites
tenant compte des mesures de l’inflation dans la section pertinente des états financiers.
publiées au Journal officiel de l’Union euro- 7. Les Etats membres communiquent à la
péenne. Commission toute information supplémentaire
qu’ils exigent conformément au paragraphe 6 lors
CHAPITRE 2 de la transposition de la présente directive et
DISPOSITIONS ET PRINCIPES GENERAUX lorsqu’ils introduisent de nouvelles exigences
conformément au paragraphe 6 dans leur droit
Art. 4. Dispositions générales national.
1. Les états financiers annuels forment un tout 8. Les Etats membres qui utilisent des moyens
et se composent au minimum, pour toutes les électroniques pour le dépôt et la publication des
entreprises, du bilan, du compte de résultat et de états financiers annuels veillent à ce que les
l’annexe. petites entreprises ne soient pas tenues de
Les Etats membres peuvent exiger des entre- publier, conformément au chapitre 7, les informa-
prises autres que les petites entreprises qu’elles tions supplémentaires requises par la législation
incorporent d’autres documents dans les états fiscale nationale qui sont visées au paragraphe 6.
financiers annuels, en sus des documents visés
au premier alinéa. Art. 5. Informations générales
2. Les états financiers annuels sont établis avec Le document contenant les états financiers men-
clarté et en conformité avec les dispositions de tionne le nom de l’entreprise ainsi que les infor-
la présente directive. mations prescrites à l’article 1, points a) et b), de
3. Les états financiers annuels donnent une la directive 2009/101/CE.
image fidèle du patrimoine, de la situation finan-
cière et des résultats de l’entreprise. Lorsque Art. 6. Principes généraux de l’informa-
l’application de la présente directive ne suffit pas tion financière
pour donner une image fidèle du patrimoine, de 1. Les postes présentés dans les états financiers
la situation financière et des résultats de l’entre- annuels et consolidés sont comptabilisés et
prise, les informations complémentaires néces- évalués conformément aux principes généraux
saires pour respecter cette exigence sont suivants :
fournies dans l’annexe. a) l’entreprise est présumée continuer ses acti-
4. Lorsque, dans des cas exceptionnels, l’applica- vités ;
tion d’une disposition de la présente directive est
b) les méthodes comptables et les modes d’éva-
incompatible avec l’obligation prévue au para-
luation ne peuvent pas être modifiés d’un
graphe 3, ladite disposition n’est pas appliquée
exercice à l’autre ;
afin de donner une image fidèle du patrimoine,
de la situation financière et des résultats de c) le principe de prudence est observé lors de la
l’entreprise. La non-application d’une telle dispo- comptabilisation et de l’évaluation, et notamment :
sition est mentionnée dans l’annexe et dûment i) seuls les bénéfices réalisés à la date de clôture
motivée, avec une indication de son incidence sur du bilan peuvent être comptabilisés ;
le patrimoine, la situation financière et le résultat ii) tous les passifs qui ont pris naissance au cours
de l’entreprise. de l’exercice concerné ou d’un exercice antérieur
Les Etats membres peuvent définir les cas sont comptabilisés, même si ces passifs ne sont
exceptionnels en question et fixer les règles spé- connus qu’entre la date de clôture du bilan et la
ciales à appliquer en pareil cas. date à laquelle le bilan est établi ;
5. Les Etats membres peuvent exiger des entre- iii) tous les ajustements de valeur négatifs sont
prises autres que les petites entreprises qu’elles comptabilisés, que l’exercice se solde par un
fournissent dans leurs états financiers annuels des bénéfice ou par une perte ;
comme des instruments financiers dérivés, sauf calculée à partir de celle de ses composantes ou
si de tels contrats : de l’instrument similaire ;
a) ont été passés et sont maintenus pour satis- b) dans le cas des instruments pour lesquels un
faire les besoins escomptés de l’entreprise en marché fiable ne peut être aisément identifié, une
matière d’achat, de vente ou d’utilisation du valeur résultant de modèles et techniques d’éva-
produit de base au moment où ils ont été passés luation généralement admis, à condition que ces
et par la suite ; modèles et techniques d’évaluation garantissent
b) ont été passés en tant que contrats sur une estimation raisonnable de la valeur de
produits de base dès le début ; et marché.
c) doivent être dénoués par la livraison du produit Les instruments financiers qui ne peuvent pas
de base. être évalués de façon fiable par l’une ou l’autre
3. Le paragraphe 1, point a), ne s’applique qu’aux des méthodes visées aux points a) et b) du
éléments du passif suivants : premier alinéa sont évalués conformément au
a) éléments du passif détenus en tant qu’éléments principe du prix d’acquisition ou du coût de
du portefeuille de négociation ; et revient, dans la mesure où une évaluation peut
être effectuée sur cette base.
b) instruments financiers dérivés.
8. Nonobstant l’article 1, paragraphe 1, point c),
4. L’évaluation, au sens du paragraphe 1, point a),
lorsqu’un instrument financier est évalué à sa
ne s’applique pas :
juste valeur, toute variation de la valeur est portée
a) aux instruments financiers non dérivés conser- au compte de résultat, sauf dans les cas suivants,
vés jusqu’à l’échéance ; où une telle variation est directement affectée
b) aux prêts et créances émis par l’entreprise et dans une réserve de juste valeur :
non détenus à des fins de négociation ; et a) l’instrument comptabilisé est un instrument de
c) aux intérêts détenus dans des filiales, des couverture dans le cadre d’un système de
entreprises associées et des coentreprises, aux comptabilité de couverture qui permet de ne pas
instruments de capitaux propres émis par l’entre- inscrire tout ou partie de la variation de valeur
prise, aux contrats prévoyant une contrepartie dans le compte de résultat, ou
éventuelle dans le cadre d’une opération de rap-
b) la variation de valeur reflète une différence de
prochement entre sociétés et aux autres ins-
change enregistrée sur un instrument monétaire
truments financiers présentant des spécificités
faisant partie de l’investissement net d’une entre-
telles que, conformément à ce qui est générale-
prise dans une entité étrangère.
ment admis, ils sont comptabilisés différemment
des autres instruments financiers. Les Etats membres peuvent autoriser ou exiger
qu’une variation de valeur d’un actif financier dis-
5. Par dérogation à l’article 1, paragraphe 1,
ponible à la vente, autre qu’un instrument finan-
point i), les Etats membres peuvent autoriser,
cier dérivé, soit directement affectée dans une
pour tout élément d’actif ou de passif remplissant
réserve de juste valeur. Cette réserve de juste
les conditions pour pouvoir être considéré
valeur est ajustée lorsque les montants qui y sont
comme un élément couvert dans le cadre d’un
inscrits ne sont plus nécessaires pour l’applica-
système de comptabilité de couverture à la juste
tion des points a) et b) du premier alinéa.
valeur, ou pour des parties précises d’un tel
élément d’actif ou de passif, une évaluation au 9. Nonobstant l’article 1, paragraphe 1, point c),
montant spécifique requis en vertu de ce les Etats membres peuvent autoriser ou obliger
système. toutes les entreprises, ou toute catégorie d’entre
elles, à inscrire, dans le compte de résultat, un
6. Par dérogation aux paragraphes 3 et 4, les
changement de valeur induit par l’évaluation à
Etats membres peuvent autoriser ou exiger la
leur juste valeur d’actifs autres que des ins-
comptabilisation et l’évaluation d’instruments
truments financiers.
financiers, et la communication d’informations y
afférentes en conformité avec les normes
comptables internationales adoptées conformé- CHAPITRE 3
ment au règlement (CE) no 1606/2002. BILAN ET COMPTE DE RESULTAT
7. La juste valeur au sens du présent article est
déterminée par référence à l’une des valeurs sui- Art. 9. Dispositions générales concer-
vantes : nant le bilan et le compte de résultat
a) dans le cas des instruments financiers pour 1. La structure du bilan et celle du compte de
lesquels un marché fiable est aisément identi- résultat ne sont pas modifiées d’un exercice à
fiable, la valeur de marché. Lorsque la valeur de l’autre. Des dérogations à ce principe sont toute-
marché ne peut être aisément identifiée pour un fois admises dans des cas exceptionnels, de
instrument donné, mais qu’elle peut l’être pour manière à donner une image fidèle du patrimoine,
les éléments qui le composent ou pour un ins- de la situation financière et des résultats de
trument similaire, la valeur de marché peut être l’entreprise. Lorsqu’il est fait usage de telles
dérogations, celles-ci sont mentionnées dans b) les Etats membres peuvent autoriser ou
l’annexe et dûment motivées. exiger que la fraction du résultat attribuable aux
2. Au bilan, ainsi que dans le compte de résultat, participations ne soit comptabilisée dans le
les postes figurant aux annexes III à VI appa- compte de résultat que dans la mesure où elle
raissent séparément et dans l’ordre indiqué. Les correspond à des dividendes déjà reçus ou dont
Etats membres permettent une subdivision plus le paiement peut être réclamé ; et
détaillée de ces postes, à condition que la struc- c) lorsque le bénéfice attribuable aux participa-
ture des modèles prescrits soit respectée. Les tions et comptabilisé dans le compte de résultat
Etats membres autorisent l’ajout de sous-totaux dépasse le montant des dividendes déjà reçus ou
et de nouveaux postes, à condition que leur dont le paiement peut être réclamé, le montant
contenu ne soit couvert par aucun des postes de la différence est porté à une réserve qui ne
prévus dans les modèles prescrits. Les Etats peut être distribuée aux actionnaires.
membres peuvent imposer une telle subdivision
ou un tel ajout de sous-totaux ou de nouveaux Art. 10. Présentation du bilan
postes. Pour la présentation du bilan, les Etats membres
3. La structure, la nomenclature et la terminologie prescrivent un ou deux des modèles figurant aux
des postes du bilan et du compte de résultat qui annexes III et IV. Si un Etat membre prescrit les
sont précédés de chiffres arabes sont adaptées deux modèles, il permet aux entreprises de
lorsque la nature particulière de l’entreprise choisir parmi les modèles prescrits celui qu’elles
l’exige. Les Etats membres peuvent imposer une adoptent.
telle adaptation aux entreprises faisant partie d’un
secteur économique déterminé. Art. 11. Présentation alternative du bilan
Les Etats membres peuvent autoriser ou exiger Les Etats membres peuvent autoriser ou obliger
que les postes du bilan et du compte de résultat les entreprises, ou certaines catégories d’entre
qui sont précédés de chiffres arabes soient elles, à fonder la présentation des postes sur une
regroupés lorsqu’ils ne présentent qu’un montant distinction entre éléments à court terme et
non significatif au regard de l’objectif visant à éléments à long terme, selon un modèle différent
donner une image fidèle du patrimoine, de la de celui figurant aux annexes III et IV, à condition
situation financière et des résultats de l’entre- que les informations fournies soient au moins
prise, ou lorsque le regroupement favorise la équivalentes à celles qui doivent, en principe, être
clarté, à condition que les postes regroupés fournies conformément aux annexes III et IV.
soient présentés séparément dans l’annexe.
4. Par dérogation aux paragraphes 2 et 3 du Art. 12. Dispositions particulières à certains
présent article, les Etats membres peuvent postes du bilan
limiter la possibilité pour les entreprises de 1. Lorsqu’un élément d’actif ou de passif relève de
déroger aux modèles figurant aux annexes III à plusieurs postes du modèle, son rapport avec
VI, dans la mesure où cela est nécessaire pour le d’autres postes est indiqué soit dans le poste où il
dépôt des états financiers par voie électronique. figure, soit dans l’annexe.
5. Chacun des postes du bilan et du compte de 2. Les actions propres et les parts propres ainsi
résultat comporte l’indication du chiffre relatif à que les parts dans des entreprises liées ne
l’exercice correspondant ainsi que l’indication du figurent que dans les postes prévus à cette fin.
chiffre relatif au poste correspondant de l’exercice 3. L’inscription d’éléments particuliers de l’actif à
précédent. Lorsque ces chiffres ne sont pas com- l’actif immobilisé ou à l’actif circulant est détermi-
parables, les Etats membres peuvent exiger que le née par la destination de ces éléments.
chiffre de l’exercice précédent soit ajusté. Toute 4. Au poste « Terrains et constructions » figurent
absence de comparabilité et tout ajustement des les droits immobiliers et autres droits assimilés
chiffres sont signalés et dûment commentés dans tels qu’ils sont définis dans le droit national.
l’annexe. 5. Le prix d’acquisition ou le coût de revient ou,
6. Les Etats membres peuvent autoriser ou lorsque l’article 1, paragraphe 1, s’applique, le
exiger l’adaptation des modèles du bilan et du montant réévalué des éléments de l’actif immobi-
compte de résultat afin de faire apparaître l’affec- lisé dont la durée d’utilisation est limitée est
tation des résultats. diminué des corrections de valeur calculées de
7. En ce qui concerne le traitement des participa- manière à amortir systématiquement la valeur de
tions dans les états financiers annuels : ces éléments pendant leur durée d’utilisation.
a) les Etats membres peuvent autoriser ou exiger 6. Les corrections de valeur sur l’actif immobilisé
que les participations soient comptabilisées au sont soumises aux conditions suivantes :
moyen de la méthode de mise en équivalence a) les Etats membres peuvent autoriser ou
prévue à l’article 1, en tenant compte des aména- imposer l’application de corrections de valeur sur
gements indispensables résultant des caractéris- des immobilisations financières afin de donner à
tiques propres aux états financiers annuels par ces éléments la valeur inférieure qui doit leur être
rapport aux états financiers consolidés ; attribuée à la date de clôture du bilan ;
b) que leur durée d’utilisation soit ou non limitée, période maximale ne peut être inférieure à cinq
les éléments de l’actif immobilisé font l’objet de ans et ne peut dépasser dix ans. Une explication
corrections de valeur afin de donner à ces de la période d’amortissement du fonds de
éléments la valeur inférieure qui doit leur être commerce est fournie dans l’annexe.
attribuée à la date de clôture du bilan, si l’on Lorsque le droit national autorise l’inscription à
prévoit que la dépréciation sera durable ; l’actif des frais de développement et que ceux-ci
c) les corrections de valeur visées aux points a) n’ont pas été complètement amortis, les Etats
et b) sont portées au compte de résultat et indi- membres exigent qu’aucune distribution de
quées séparément dans l’annexe si elles ne sont bénéfices n’ait lieu, à moins que le montant des
pas indiquées séparément dans le compte de réserves disponibles à cet effet et des bénéfices
résultat ; reportés soit au moins égal au montant des frais
d) l’évaluation à la valeur inférieure prévue aux non amortis.
points a) et b) ne peut pas être maintenue lorsque Lorsque le droit national autorise l’inscription à
les raisons qui ont motivé les corrections de l’actif des frais d’établissement, ceux-ci sont
valeur ont cessé d’exister ; cette disposition ne amortis dans un délai maximal de cinq ans. Dans
s’applique pas aux corrections de valeur portant un tel cas, les Etats membres exigent que le troi-
sur le fonds de commerce. sième alinéa s’applique mutatis mutandis aux
7. Les éléments de l’actif circulant font l’objet de frais d’établissement.
corrections de valeur afin de donner à ces Les Etats membres peuvent autoriser, pour des
éléments la valeur inférieure du marché ou, dans cas exceptionnels, des dérogations aux troisième
des circonstances particulières, une autre valeur et quatrième alinéas. Ces dérogations sont men-
inférieure qui doit leur être attribuée à la date de tionnées dans l’annexe et sont dûment motivées.
clôture du bilan.
12. Les provisions couvrent des pertes ou dettes
L’évaluation à la valeur inférieure prévue au qui sont nettement circonscrites quant à leur
premier alinéa ne peut pas être maintenue si les
nature et qui, à la date de clôture du bilan, sont
raisons qui ont motivé les corrections de valeur
soit probables soit certaines, mais indéterminées
ont cessé d’exister.
quant à leur montant ou quant à la date de leur
8. Les Etats membres peuvent autoriser ou survenance.
imposer l’inclusion dans le coût de revient des
Les Etats membres peuvent également autoriser
intérêts sur les capitaux empruntés pour financer
la création de provisions ayant pour objet de
la fabrication d’éléments de l’actif immobilisé ou
de l’actif circulant, dans la mesure où ces intérêts couvrir des charges qui sont nettement circon-
concernent la période de fabrication. L’application scrites quant à leur nature et qui, à la date de
de la présente disposition est mentionnée dans clôture du bilan, sont soit probables soit cer-
l’annexe. taines, mais indéterminées quant à leur montant
ou quant à la date de leur survenance.
9. Les Etats membres peuvent permettre que le
prix d’acquisition ou le coût de revient des stocks A la date de clôture du bilan, une provision repré-
d’objets de même catégorie ainsi que de tous les sente la meilleure estimation des charges pro-
éléments fongibles, y compris les valeurs mobi- bables ou, dans le cas d’une perte ou d’une dette,
lières, soit calculé soit sur la base des prix du montant nécessaire pour l’honorer. Les provi-
moyens pondérés, soit de la méthode « premier sions ne peuvent pas avoir pour objet de corriger
entré-premier sorti » (HFIFO) soit de la méthode les valeurs des éléments de l’actif.
« dernier entré-premier sorti » (LIFO) ou d’une
méthode qui reflète les meilleures pratiques Art. 13. Présentation du compte de
généralement admises. résultat
10. Lorsque le montant à rembourser sur des 1. Pour la présentation du compte de résultat, les
dettes est supérieur au montant reçu, les Etats Etats membres prescrivent l’un des deux
membres peuvent permettre ou exiger que la dif- modèles figurant aux annexes V et VI ou les deux.
férence soit portée à l’actif. La différence est Si un Etat membre prescrit les deux modèles, il
indiquée séparément dans le bilan ou dans peut permettre aux entreprises de choisir parmi
l’annexe. Cette différence est amortie par des les modèles prescrits celui qu’elles adoptent.
montants annuels raisonnables et au plus tard au 2. Par dérogation à l’article 1, paragraphe 1, les
moment du remboursement de la dette. Etats membres peuvent autoriser ou obliger
11. Les immobilisations incorporelles sont toutes les entreprises, ou toute catégorie d’entre
amorties sur leur durée d’utilisation. elles, à présenter un état de leurs résultats en
Dans des cas exceptionnels, lorsque la durée lieu et place d’un compte de résultat présenté
d’utilisation du fonds de commerce et les frais conformément aux annexes V et VI, à condition
de développement ne peuvent être estimés de que les informations fournies soient au moins
manière fiable, ces actifs sont amortis sur une équivalentes à celles prescrites, en principe, par
période maximale fixée par l’Etat membre. Cette les annexes V et VI.
Art. 14. Simplifications pour les petites ii) pour chaque catégorie d’instruments financiers
et moyennes entreprises ou d’actifs autres que des instruments financiers,
1. Les Etats membres peuvent autoriser les la juste valeur, les variations de valeur inscrites
petites entreprises à établir un bilan abrégé repre- directement dans le compte de résultat et les
nant seulement les postes précédés de lettres et variations portées dans les réserves de juste
de chiffres romains prévus aux annexes III et IV, valeur ;
avec mention séparée : iii) pour chaque catégorie d’instruments finan-
a) des informations demandées entre paren- ciers dérivés, des indications sur le volume et la
thèses aux postes D II sous « Actif » et C sous nature des instruments, et notamment les princi-
« Capitaux propres et passif » de l’annexe III, pales modalités et conditions susceptibles
mais sous forme d’agrégat pour chaque poste d’influer sur le montant, le calendrier et le carac-
concerné ; ou tère certain des flux de trésorerie futurs ; et
b) des informations demandées entre paren- iv) un tableau indiquant les mouvements enregis-
thèses au poste D II de l’annexe IV. trés dans les réserves de juste valeur au cours de
2. Les Etats membres peuvent autoriser les l’exercice ;
petites et moyennes entreprises à établir un d) le montant global de tout engagement finan-
compte de résultat abrégé dans les limites sui- cier, toute garantie ou éventualité qui ne figurent
vantes : pas au bilan, et une indication de la nature et de
a) à l’annexe V : regroupement possible des la forme de toute sûreté réelle constituée ; les
postes 1 à 5 sous un poste unique appelé engagements existants en matière de pensions
« Résultat brut » ; ainsi que les engagements à l’égard d’entreprises
b) à l’annexe VI : regroupement possible des liées ou associées sont mentionnés séparément ;
postes 1, 2, 3 et 6 sous un poste unique appelé e) le montant des avances et des crédits
« Résultat brut ». accordés à des membres des organes d’adminis-
tration, de gestion ou de surveillance, avec indica-
CHAPITRE 4 tion du taux d’intérêt, des conditions essentielles
CONTENU DE L’ANNEXE et des montants éventuellement remboursés,
annulés ou auxquels il a été renoncé, ainsi que
Art. 15. Dispositions générales relatives les engagements pris pour leur compte au titre
à l’annexe d’une garantie quelconque, avec indication du
Lorsque l’annexe au bilan et au compte de résul- total pour chaque catégorie ;
tats est présentée conformément au présent f) le montant et la nature des éléments de
chapitre, les informations sont présentées dans produits ou charges qui sont de taille ou d’inci-
l’ordre selon lequel les postes auxquels elles se dence exceptionnelle ;
rapportent sont présentés dans le bilan et dans le g) le montant des dettes de l’entreprise dont la
compte de résultat. durée résiduelle est supérieure à cinq ans, ainsi
que le montant de toutes les dettes de l’entre-
Art. 16. Contenu de l’annexe pour toutes
prise couvertes par des sûretés réelles consti-
les entreprises
tuées par l’entreprise, avec indication de leur
1. Outre les mentions prescrites par d’autres dis-
nature et de leur forme ; et
positions de la présente directive, l’annexe
comporte pour toutes les entreprises, les infor- h) le nombre moyen de salariés au cours de
mations suivantes : l’exercice.
a) les méthodes comptables ; 2. Les Etats membres peuvent mutatis mutandis
b) lorsque des actifs immobilisés sont évalués à imposer aux petites entreprises de mentionner
des montants réévalués, un tableau indiquant : les informations requises à l’article 1, para-
i) les mouvements enregistrés dans la réserve de graphe 1, points a), m), p), q) et r).
réévaluation au cours de l’exercice, accompagné Aux fins de l’application du premier alinéa, les
d’une explication du traitement fiscal applicable informations requises à l’article 1, paragraphe 1,
aux éléments qui y figurent, et point p), sont limitées à la nature et à l’objectif
ii) la valeur comptable au bilan qui aurait été commercial des opérations visées audit point.
comptabilisée si les actifs immobilisés n’avaient Aux fins de l’application du premier alinéa, les
pas été réévalués ; informations mentionnées en application de
c) lorsque des instruments financiers et/ou des l’article 1, paragraphe 1, point r), se limitent aux
actifs autres que des instruments financiers sont transactions effectuées avec les parties énumé-
évalués à leur juste valeur : rées au quatrième alinéa dudit point.
i) les principales hypothèses sous-tendant les 3. Les Etats membres n’imposent pas aux petites
modèles et techniques d’évaluation, dans les cas entreprises de mentionner dans l’annexe davan-
où la juste valeur a été déterminée conformé- tage d’informations que ce que requiert ou
ment à l’article 1, paragraphe 7, point b) ; permet le présent article.
Art. 17. Informations complémentaires tion financière d’un membre déterminé de ces
pour les moyennes et grandes entre- organes ;
prises et les entités d’intérêt public e) le nombre moyen de salariés au cours de
1. Dans l’annexe, les moyennes et grandes entre- l’exercice, ventilé par catégorie, ainsi que, s’ils ne
prises et les entités d’intérêt public mentionnent, sont pas mentionnés séparément dans le compte
en plus des informations exigées au titre de de résultat, les frais de personnel se rapportant à
l’article 16 et de toute autre disposition de la l’exercice et ventilés entre salaires et traite-
présente directive, les informations suivantes : ments, charges sociales et pensions ;
a) pour les divers postes de l’actif immobilisé : f) lorsqu’une provision pour impôt différé est
i) le prix d’acquisition ou le coût de revient ou, comptabilisée dans le bilan, les soldes d’impôt
lorsqu’une autre base d’évaluation a été retenue, différé à la fin de l’exercice, et les modifications
le montant à la juste valeur ou réévalué au début de ces soldes durant l’exercice ;
et à la fin de l’exercice ; g) le nom et le siège de chacune des entreprises
ii) les entrées, les sorties et les transferts de dans lesquelles l’entreprise détient, soit elle-
l’exercice ; même, soit par l’intermédiaire d’une personne
agissant en son nom propre, mais pour le compte
iii) les corrections de valeur cumulées au début
de cette entreprise, une participation, avec indica-
et à la fin de l’exercice ;
tion de la fraction du capital détenu ainsi que du
iv) les corrections de valeur portées au débit au montant des capitaux propres et de celui du
cours de l’exercice ; résultat du dernier exercice de l’entreprise
v) les mouvements dans les corrections de valeur concernée pour lequel des états financiers ont
cumulées sur les entrées, les sorties et les trans- été arrêtés. L’indication des capitaux propres et
ferts de l’exercice ; et du résultat peut être omise lorsque l’entreprise
vi) lorsque des intérêts sont capitalisés conformé- concernée ne publie pas son bilan et qu’elle n’est
ment à l’article 1, paragraphe 8, le montant capita- pas contrôlée par l’entreprise.
lisé durant l’exercice ; Les Etats membres peuvent permettre que les
b) si des éléments de l’actif immobilisé ou de informations à mentionner en vertu du premier
l’actif circulant font l’objet de corrections de alinéa du présent point prennent la forme d’un
valeur pour la seule application de la législation relevé déposé conformément à l’article 1, para-
fiscale, le montant, motivé, de ces corrections ; graphes 1 et 3, de la directive 2009/101/CE ; le
c) lorsque des instruments financiers sont dépôt d’un tel relevé est mentionné dans
évalués au prix d’acquisition ou au coût de revient : l’annexe. Les Etats membres peuvent aussi per-
i) pour chaque catégorie d’instruments financiers mettre que ces informations soient omises
dérivés : lorsqu’elles sont de nature à porter gravement
préjudice à une des entreprises auxquelles elles
– la juste valeur des instruments, si cette valeur
se rapportent. Les Etats membres peuvent
peut être déterminée grâce à l’une des méthodes
subordonner cette omission à une autorisation
prescrites à l’article 1, paragraphe 7, point a), et
administrative ou judiciaire préalable. L’omission
– des indications sur le volume et la nature des de ces informations est mentionnée dans
instruments ; l’annexe ;
ii) pour les immobilisations financières comptabili- h) le nombre et la valeur nominale ou, à défaut de
sées à un montant supérieur à leur juste valeur : valeur nominale, le pair comptable des actions ou
– la valeur comptable et la juste valeur des actifs parts souscrites pendant l’exercice dans les limites
en question, pris isolément ou regroupés de du capital autorisé, sans préjudice des dispositions
manière adéquate ; et concernant le montant de ce capital prévues à
– les raisons pour lesquelles la valeur comptable l’article 1, point e), de la directive 2009/101/CE
n’a pas été réduite, et notamment les éléments ainsi qu’à l’article 1, points c) et d), de la directive
qui permettent de supposer que la valeur 2012/30/UE ;
comptable sera récupérée ; i) lorsqu’il existe plusieurs catégories d’actions,
d) le montant des rémunérations allouées au titre le nombre et la valeur nominale ou, à défaut de
de l’exercice aux membres des organes d’admi- valeur nominale, le pair comptable de chacune
nistration, de gestion ou de surveillance à raison d’entre elles ;
de leurs fonctions, ainsi que tout engagement né j) l’existence de parts bénéficiaires, d’obligations
ou contracté en matière de pensions de retraite convertibles, de bons de souscription (warrants),
à l’égard des anciens membres des organes d’options et de titres ou droits similaires, avec
précités, avec indication du total pour chaque indication de leur nombre et de l’étendue des
catégorie d’organes. droits qu’ils confèrent ;
Les Etats membres peuvent renoncer à l’obliga- k) le nom, le siège et la forme juridique de toute
tion de mentionner ces informations lorsque leur entreprise dont l’entreprise est l’associé indéfini-
communication permettrait d’identifier la situa- ment responsable ;
l) le nom et le siège de l’entreprise qui établit les iii) des membres des organes d’administration,
états financiers consolidés de l’ensemble le plus de gestion ou de surveillance de l’entreprise.
grand d’entreprises dont l’entreprise fait partie en 2. Les Etats membres ne sont pas tenus d’appli-
tant qu’entreprise filiale ; quer le paragraphe 1, point g), à une entreprise
m) le nom et le siège de l’entreprise qui établit qui est une entreprise mère relevant de leur droit
les états financiers consolidés de l’ensemble le national, dans les cas suivants :
plus petit d’entreprises compris dans l’ensemble a) lorsque l’entreprise dans laquelle ladite entre-
d’entreprises visé au point l) dont l’entreprise fait prise mère détient une participation aux fins du
partie en tant qu’entreprise filiale ;
paragraphe 1, point g), est comprise dans les
n) le lieu où des copies des états financiers états financiers consolidés établis par cette entre-
consolidés visés aux points l) et m) peuvent être prise mère ou dans les états financiers consolidés
obtenues, pour autant qu’elles soient dispo-
d’un ensemble plus grand d’entreprises visé à
nibles ;
l’article 1, paragraphe 4 ;
o) la proposition d’affectation des résultats, ou,
b) lorsque cette participation a été traitée par
le cas échéant, l’affectation des résultats ;
cette entreprise mère dans ses états financiers
p) la nature et l’objectif commercial des opéra-
annuels conformément à l’article 1, paragraphe 7,
tions de l’entreprise non inscrites au bilan, ainsi
ou dans les états financiers consolidés que cette
que l’impact financier de ces opérations sur
entreprise mère a établis conformément à l’article 1,
l’entreprise, à condition que les risques ou les
avantages découlant de ces opérations soient paragraphes 1 à 8.
significatifs et dans la mesure où la communica-
tion de ces risques ou avantages est nécessaire Art. 18. Informations complémentaires
pour l’appréciation de la situation financière de la pour les grandes entreprises et les
société ; entités d’intérêt public
q) la nature et l’impact financier des événements 1. Dans l’annexe, les grandes entreprises et les
significatifs postérieurs à la date de clôture du entités d’intérêt public mentionnent, en plus des
bilan qui ne sont pas pris en compte dans le informations exigées au titre des articles 16 et
compte de résultat ou dans le bilan ; et 17 et de toute autre disposition de la présente
r) les transactions conclues par l’entreprise avec directive, les informations suivantes :
des parties liées, y compris le montant de ces a) la ventilation du chiffre d’affaires net par caté-
transactions, la nature de la relation avec la partie gorie d’activités ainsi que par marché géogra-
liée ainsi que toute autre information sur les phique, dans la mesure où ces catégories et
transactions nécessaire à l’appréciation de la marchés diffèrent entre eux de façon considé-
situation financière de l’entreprise. Les informa- rable du point de vue de l’organisation de la vente
tions sur les différentes transactions peuvent être des produits et de la prestation des services ; et
agrégées en fonction de leur nature sauf lorsque b) le total des honoraires afférents à l’exercice
des informations distinctes sont nécessaires pour perçus par chaque contrôleur légal des comptes
comprendre les effets des transactions avec des
ou cabinet d’audit pour le contrôle légal des états
parties liées sur la situation financière de l’entre-
financiers annuels et le total des honoraires
prise.
perçus par chaque contrôleur légal des comptes
Les Etats membres peuvent permettre ou exiger
ou cabinet d’audit pour les autres services
que seules les transactions conclues avec des
d’assurance, pour les services de conseil fiscal et
parties liées qui n’ont pas été conclues aux condi-
pour des services autres que des services
tions normales du marché soient rendues
publiques. d’audit.
Les Etats membres peuvent permettre que les 2. Les Etats membres peuvent permettre que les
transactions conclues entre un ou plusieurs informations visées au paragraphe 1, point a),
membres d’un groupe ne soient pas rendues soient omises lorsque leur communication porte-
publiques, sous réserve que les filiales qui sont rait gravement préjudice à l’entreprise. Les Etats
parties à la transaction soient détenues en totalité membres peuvent subordonner cette omission à
par un tel membre. une autorisation administrative ou judiciaire préa-
Les Etats membres peuvent autoriser une lable. Toute omission de ces informations est
moyenne entreprise à limiter la communication mentionnée dans l’annexe.
des transactions passées avec des parties liées 3. Les Etats membres peuvent prévoir que le
aux transactions qui ont été conclues avec : paragraphe 1, point b), ne s’applique pas aux
i) des personnes détenant une participation dans états financiers annuels d’une entreprise lorsque
l’entreprise ; celle-ci est comprise dans les états financiers
ii) des entreprises dans lesquelles l’entreprise consolidés qui doivent être établis en vertu de
concernée détient elle-même une participation ; l’article 1, à condition que ces informations soient
et mentionnées dans l’annexe.
voient que les entreprises peuvent s’appuyer sur ii) le code de gouvernement d’entreprise que
des cadres nationaux, de l’Union ou internatio- l’entreprise a décidé d’appliquer volontairement,
naux et, dans une telle hypothèse, les entreprises le cas échéant ;
indiquent les cadres sur lesquels elles se sont iii) toutes les informations pertinentes relatives
appuyées. aux pratiques de gouvernement d’entreprise qui
2. Les entreprises qui s’acquittent de l’obligation sont appliquées au-delà des exigences du droit
énoncée au paragraphe 1 sont réputées avoir national.
satisfait à l’obligation relative à l’analyse des infor-
Lorsqu’il est fait référence à l’un des codes de
mations non financières figurant à l’article 19,
paragraphe 1, troisième alinéa. gouvernement d’entreprise visés aux points i)
ou ii), l’entreprise indique également où il est
3. Une entreprise qui est une filiale est exemptée
de l’obligation énoncée au paragraphe 1 si cette possible de trouver les textes pertinents acces-
entreprise et ses filiales sont comprises dans le sibles au public. Lorsqu’il est fait référence aux
rapport consolidé de gestion ou le rapport distinct informations visées au point iii), l’entreprise rend
d’une autre entreprise, établi conformément à publiques les modalités de ses pratiques de gou-
l’article 29 et au présent article. vernement d’entreprise ;
4. Lorsqu’une entreprise établit, en s’appuyant ou b) lorsqu’une entreprise, conformément au droit
non sur des cadres nationaux, de l’Union ou inter- national, déroge à un des codes de gouverne-
nationaux, un rapport distinct qui porte sur le ment d’entreprise visés au point a) i) ou ii), elle
même exercice et qui couvre les informations indique les parties de ce code auxquelles elle
requises pour la déclaration non financière telles déroge et les raisons de cette dérogation ; si
qu’elles sont prévues au paragraphe 1, les Etats l’entreprise a décidé de ne faire référence à
membres peuvent exempter ladite entreprise de aucune disposition d’un code de gouvernement
l’obligation d’établir la déclaration non financière d’entreprise visé au point a) i) ou ii), elle en
prévue au paragraphe 1 pour autant que ce explique les raisons ;
rapport distinct :
c) une description des principales caractéris-
a) soit publié en même temps que le rapport de tiques des systèmes de contrôle interne et de
gestion, conformément à l’article 30 ; ou
gestion des risques de l’entreprise dans le cadre
b) soit mis à la disposition du public dans un délai du processus d’établissement de l’information
raisonnable, et au plus tard six mois après la date
financière ;
de clôture du bilan, sur le site internet de l’entre-
prise, et soit visé dans le rapport de gestion. d) les informations exigées à l’article 1, para-
Le paragraphe 2 s’applique mutatis mutandis aux graphe 1, points c), d), f), h) et i), de la directive
entreprises qui préparent le rapport distinct visé 2004/25/CE du Parlement européen et du Conseil
au premier alinéa du présent paragraphe. du 21 avril 2004 concernant les offres publiques
5. Les Etats membres veillent à ce que le contrô- d’acquisition (5) lorsque l’entreprise est visée par
leur légal des comptes ou le cabinet d’audit cette directive ;
vérifie que la déclaration non financière visée au e) à moins que les informations ne soient déjà
paragraphe 1 ou le rapport distinct visé au para- contenues de façon détaillée dans le droit
graphe 4 a été fourni(e). national, une description du mode de fonctionne-
6. Les Etats membres peuvent exiger que les ment et des principaux pouvoirs de l’assemblée
informations figurant dans la déclaration non générale des actionnaires, ainsi qu’une descrip-
financière visée au paragraphe 1 ou dans le tion des droits des actionnaires et des modalités
rapport distinct visé au paragraphe 4 soient véri- de l’exercice de ces droits ;
fiées par un prestataire de services d’assurance f) la composition et le mode de fonctionnement
indépendant. des organes administratifs, de gestion et de sur-
Art. 20. Déclaration sur le gouvernement veillance et de leurs comités ; et
d’entreprise g) une description de la politique de diversité
1. Les entreprises visées à l’article 1, para- appliquée aux organes d’administration, de
graphe 1, point a), incluent une déclaration sur le gestion et de surveillance de l’entreprise au
gouvernement d’entreprise dans leur rapport de regard de critères tels que, par exemple, l’âge, le
gestion. Cette déclaration forme une section spé- genre ou les qualifications et l’expérience profes-
cifique du rapport de gestion et contient au sionnelles, ainsi qu’une description des objectifs
minimum les informations suivantes : de cette politique de diversité, de ses modalités
a) une mention des éléments suivants, s’il y a de mise en œuvre et des résultats obtenus au
lieu : cours de la période de référence. A défaut d’une
i) le code de gouvernement d’entreprise auquel telle politique, la déclaration comprend une expli-
l’entreprise est soumise ; cation des raisons le justifiant.
2. Les Etats membres peuvent autoriser que les b) a le droit de nommer ou de révoquer la
informations visées au paragraphe 1 du présent majorité des membres de l’organe d’administra-
article figurent dans : tion, de gestion ou de surveillance d’une autre
– un rapport distinct publié avec le rapport de entreprise (entreprise filiale) et est en même
gestion selon les modalités prévues à l’article 30 ; temps actionnaire ou associée de cette entre-
ou prise ;
– un document mis à la disposition du public sur c) a le droit d’exercer une influence dominante
le site web de l’entreprise, auquel il est fait réfé- sur une entreprise (entreprise filiale) dont elle est
rence dans le rapport de gestion. actionnaire ou associée, en vertu d’un contrat
Ce rapport distinct ou ce document visés aux conclu avec celle-ci ou en vertu d’une clause des
points a) et b), respectivement, peuvent renvoyer statuts de celle-ci, lorsque le droit dont relève
au rapport de gestion, lorsque les informations cette entreprise filiale permet qu’elle soit
requises au paragraphe 1, point d), sont acces- soumise à de tels contrats ou de telles clauses
sibles dans ledit rapport de gestion. statutaires.
3. Le contrôleur légal des comptes ou le cabinet Les Etats membres n’ont pas besoin de prévoir
d’audit émet un avis conformément à l’article 34, que l’entreprise mère est tenue d’être actionnaire
paragraphe 1, deuxième alinéa, sur les informa- ou associée de son entreprise filiale. Les Etats
tions présentées en vertu du paragraphe 1, points membres dont le droit ne prévoit pas de tels
c) et d), du présent article, et vérifie que les infor- contrats ou de telles clauses statutaires ne sont
mations visées au paragraphe 1, points a), b), e), pas tenus d’appliquer cette disposition ; ou
f) et g), du présent article ont été fournies. d) est actionnaire ou associée d’une entreprise,
4. Les Etats membres peuvent exempter les et :
entreprises visées au paragraphe 1 qui n’ont émis i) la majorité des membres des organes d’admi-
que des titres autres que des actions admises à nistration, de gestion ou de surveillance de cette
la négociation sur un marché réglementé, au entreprise (entreprise filiale), en fonction durant
sens de l’article 4, paragraphe 1, point 14), de la l’exercice ainsi que l’exercice précédent et
directive 2004/39/CE, de l’application du para- jusqu’à l’établissement des états financiers
graphe 1, points a), b), e), f) et g), du présent consolidés, ont été nommés par l’effet du seul
article, à moins que ces entreprises n’aient émis exercice de ses droits de vote ; ou
des actions négociées dans le cadre d’un ii) elle contrôle seule, en vertu d’un accord conclu
système multilatéral de négociation, au sens de avec d’autres actionnaires ou associés de cette
l’article 4, paragraphe 1, point 15), de la directive entreprise (entreprise filiale), la majorité des
2004/39/CE. droits de vote des actionnaires ou associés de
5. Nonobstant l’article 40, le paragraphe 1, point g), celle-ci. Les Etats membres peuvent prendre des
ne s’applique pas aux petites et moyennes entre- dispositions plus détaillées relatives à la forme et
prises. au contenu de cet accord.
Les Etats membres imposent au moins la régle-
CHAPITRE 6 mentation figurant au point ii). Ils peuvent subor-
ETATS FINANCIERS donner l’application du point i) à la condition que
les droits de vote représentent 20 % ou plus du
ET RAPPORTS CONSOLIDES
total.
Art. 21. Champ d’application des états Toutefois, le point i) ne s’applique pas si un tiers
financiers et rapports consolidés a, à l’égard de cette entreprise, les droits visés
Aux fins du présent chapitre, l’entreprise mère et aux points a), b) ou c).
toutes ses entreprises filiales sont des entre- 2. Outre les cas mentionnés au paragraphe 1, les
prises à consolider lorsque l’entreprise mère est Etats membres peuvent imposer à toute entre-
une entreprise à laquelle les mesures de coordi- prise relevant de leur droit national l’établisse-
nation prescrites par la présente directive ment d’états financiers consolidés et d’un rapport
s’appliquent en vertu de l’article 1er, paragraphe 1. consolidé de gestion lorsque :
a) cette entreprise (entreprise mère) peut
Art. 22. Obligation d’établir des états exercer ou exerce effectivement une influence
financiers consolidés dominante ou un contrôle sur une autre entre-
1. Les Etats membres imposent à toute entre- prise (entreprise filiale) ; ou
prise qui relève de leur droit national l’obligation b) cette entreprise (entreprise mère) et une autre
d’établir des états financiers consolidés et un entreprise (entreprise filiale) sont placées sous
rapport consolidé de gestion lorsque cette entre- une direction unique.
prise (entreprise mère) : 3. Pour l’application du paragraphe 1, points a),
a) a la majorité des droits de vote des action- b) et d), les droits de vote, de nomination et de
naires ou associés d’une autre entreprise (entre- révocation de toute autre entreprise filiale ainsi
prise filiale) ; que ceux de toute personne agissant en son nom
propre mais pour le compte de l’entreprise mère s’appliquent aux états financiers consolidés et au
ou de toute autre entreprise filiale s’ajoutent à rapport consolidé de gestion visé au paragraphe 7
ceux de l’entreprise mère. du présent article, sous réserve des modifications
4. Pour l’application du paragraphe 1, points a), b) suivantes.
et d), les droits indiqués au paragraphe 3, sont a) les références à l’entreprise mère sont considé-
diminués des droits : rées comme faites à toutes les entreprises spéci-
a) afférents aux actions ou parts détenues pour fiées au paragraphe 7 du présent article ; et
le compte d’une personne autre que l’entreprise b) sans préjudice de l’article 1, paragraphe 3,
mère ou une entreprise filiale de celle-ci ; ou les postes « capital », « primes d’émission »,
b) afférents aux actions ou parts : « réserves de réévaluation », « réserves », « résul-
i) détenues en garantie à condition que ces droits tats reportés » et « résultat de l’exercice » à
soient exercés conformément aux instructions inclure dans les états financiers consolidés sont
reçues, ou les montants additionnés attribuables à chacune
ii) détenues dans le cadre d’une opération des entreprises spécifiées au paragraphe 7 du
courante des activités en matière de prêts de présent article.
l’entreprise à condition que les droits de vote
soient exercés dans l’intérêt de la personne Art. 23. Exemptions de consolidation
constituant la garantie. 1. Les petits groupes sont exemptés de l’obliga-
5. Pour l’application du paragraphe 1, points a) tion d’établir des états financiers consolidés et un
et d), la totalité des droits de vote des action- rapport consolidé de gestion, excepté lorsqu’une
naires ou des associés de l’entreprise filiale est entreprise liée est une entité d’intérêt public.
diminuée des droits de vote afférents aux actions 2. Les Etats membres peuvent exempter les
ou parts détenues par cette entreprise elle- groupes de taille moyenne de l’obligation d’établir
même, par une entreprise filiale de celle-ci ou par des états financiers consolidés et un rapport
une personne agissant en son nom propre mais consolidé de gestion, excepté lorsqu’une entre-
pour le compte de ces entreprises. prise liée est une entité d’intérêt public.
6. L’entreprise mère et toutes ses entreprises 3. Nonobstant les paragraphes 1 et 2 du présent
filiales sont à consolider, sans préjudice de article, dans les cas suivants, un Etat membre
l’article 1, paragraphe 9, quel que soit le lieu du exempte de l’obligation d’établir des états finan-
siège de ces entreprises filiales. ciers consolidés et un rapport consolidé de
7. Les Etats membres peuvent imposer à toute gestion toute entreprise mère (l’entreprise
entreprise qui relève de leur droit national, sans exemptée) qui relève de son droit national et qui
préjudice du présent article et des articles 21 est en même temps une entreprise filiale, y
et 23, l’obligation d’établir des états financiers compris une entité d’intérêt public à moins que
consolidés et un rapport consolidé de gestion cette entité d’intérêt public ne relève de
lorsque : l’article 1, point 1) a), dont la propre entreprise
a) cette entreprise ainsi qu’une ou plusieurs mère relève du droit d’un Etat membre et :
autres entreprises auxquelles elle n’est pas liée a) l’entreprise mère de l’entreprise exemptée
par les relations décrites au paragraphe 1 ou 2 détient toutes les parts ou actions de l’entreprise
sont placées sous une direction unique en vertu : exemptée. Les parts ou actions de l’entreprise
i) d’un contrat conclu avec cette entreprise ou exemptée détenues par des membres de ses
ii) de clauses statutaires de ces autres entre- organes d’administration, de gestion ou de sur-
prises ; ou veillance en vertu d’une obligation légale ou statu-
b) les organes d’administration, de gestion ou de taire ne sont pas prises en considération ; ou
surveillance de cette entreprise ainsi que ceux b) l’entreprise mère de l’entreprise exemptée
d’une ou plusieurs autres entreprises auxquelles détient 90 % ou plus des parts ou actions de
elle n’est pas liée par les relations décrites au para- l’entreprise exemptée et les autres actionnaires
graphe 1 ou 2 sont composés en majorité des ou associés de l’entreprise exemptée ont
mêmes personnes en fonction durant l’exercice et approuvé l’exemption.
jusqu’à l’établissement des états financiers conso- 4. Les exemptions visées au paragraphe 3 rem-
lidés. plissent toutes les conditions suivantes :
8. Dans les cas où l’Etat membre fait usage de la a) l’entreprise exemptée ainsi que, sans préju-
faculté prévue au paragraphe 7, les entreprises dice du paragraphe 9, toutes ses entreprises
visées dans ledit paragraphe ainsi que toutes leurs filiales sont consolidées dans les états financiers
entreprises filiales sont consolidées lorsqu’une ou d’un ensemble plus grand d’entreprises dont
plusieurs de ces entreprises sont organisées sous l’entreprise mère relève du droit d’un Etat
une des formes d’entreprises énumérées à membre ;
l’annexe I ou à l’annexe II. b) les états financiers consolidés visés au point a)
9. Le paragraphe 6 du présent article, l’article 1, ainsi que le rapport consolidé de gestion de
paragraphes 1, 2, 9 et 10, et les articles 24 à 29 l’ensemble plus grand d’entreprises sont établis
par l’entreprise mère de cet ensemble conformé- graphe 4, point a), relève du droit de l’Etat
ment au droit de l’Etat membre dont elle relève, membre accordant l’exemption, ou
en conformité avec la présente directive ou les ii) à des conditions relatives à l’établissement et
normes comptables internationales arrêtées en au contrôle de ces états financiers.
vertu du règlement (CE) no 1606/2002 ; 6. Les Etats membres peuvent subordonner les
c) en ce qui concerne l’entreprise exemptée, les exemptions prévues aux paragraphes 3 et 5 à la
documents suivants sont publiés selon les moda- communication d’informations supplémentaires,
lités prescrites par le droit de l’Etat membre dont conformément à la présente directive, dans les
l’entreprise exemptée relève, conformément à états financiers consolidés visés au paragraphe 4,
l’article 30 : point a), ou dans un document annexé, si elles
i) les états financiers consolidés visés au point a) sont exigées des entreprises relevant du droit
et le rapport consolidé de gestion visé au national de cet Etat membre qui sont tenues
point b) ; d’établir des états financiers consolidés et se
ii) le rapport d’audit ; et trouvent dans la même situation.
iii) le cas échéant, le document annexé visé au 7. Les paragraphes 3 à 6 s’appliquent sans préju-
paragraphe 6. dice des dispositions législatives des Etats
Cet Etat membre peut imposer que la publication membres concernant l’établissement d’états
des documents visés aux points i), ii) et iii) soit financiers consolidés ou d’un rapport consolidé
effectuée dans sa langue officielle et que la tra- de gestion, dans la mesure où ces documents
duction de ces documents soit certifiée ; sont requis :
d) l’annexe aux états financiers annuels des a) pour l’information des salariés ou de leurs
entreprises exemptées mentionne les éléments représentants ; ou
suivants : b) par une autorité administrative ou judiciaire
i) le nom et le siège de l’entreprise mère qui pour sa propre information.
établit les états financiers consolidés visés au 8. Sans préjudice des paragraphes 1, 2, 3 et 5 du
point a) ; et présent article, les Etats membres qui prévoient
ii) la mention de l’exemption de l’obligation des exemptions au titre des paragraphes 3 et 5 du
d’établir des états financiers consolidés et un présent article peuvent également exempter de
rapport consolidé de gestion. l’obligation d’établir des états financiers consoli-
5. Dans les cas autres que ceux prévus au dés et un rapport consolidé de gestion toute entre-
paragraphe 3, les Etats membres peuvent, sans prise mère (l’entreprise exemptée) qui relève de
préjudice des paragraphes 1, 2 et 3 du présent leur droit national qui est en même temps une
article, exempter de l’obligation d’établir des entreprise filiale, y compris une entité d’intérêt
états financiers consolidés et un rapport conso- public à moins que cette entité d’intérêt public ne
lidé de gestion toute entreprise mère (l’entreprise relève de l’article 1, point 1) a), dont la propre entre-
exemptée) qui relève de leur droit national et prise mère ne relève pas du droit d’un Etat
qui est en même temps une entreprise filiale, y membre, si toutes les conditions suivantes sont
compris une entité d’intérêt public à moins que remplies :
cette entité d’intérêt public ne relève de a) l’entreprise exemptée ainsi que, sans préju-
l’article 1, point 1) a), dont la propre entreprise dice du paragraphe 9, toutes ses entreprises
mère relève du droit d’un Etat membre, pour filiales sont consolidées dans les états financiers
autant que toutes les conditions énumérées au d’un ensemble plus grand d’entreprises ;
paragraphe 4 soient remplies et qu’en outre : b) les états financiers consolidés visés au point a)
a) les actionnaires ou associés de l’entreprise et, le cas échéant, le rapport consolidé de gestion
exemptée titulaires d’actions ou de parts pour un sont établis :
pourcentage minimal du capital souscrit de cette i) en conformité avec la présente directive ;
entreprise n’aient pas demandé l’établissement ii) en conformité avec les normes comptables
des états financiers consolidés au plus tard six internationales arrêtées en vertu du règlement
mois avant la fin de l’exercice ; (CE) no 1606/2002 ;
b) le pourcentage minimal visé au point a) ne iii) d’une façon équivalente à des états financiers
dépasse pas les limites suivantes : consolidés ainsi qu’à des rapports consolidés de
i) 10 % du capital souscrit dans le cas de sociétés gestion établis en conformité avec la présente
anonymes et de sociétés en commandite par directive ; ou
actions ; et iv) d’une façon équivalente aux normes compta-
ii) 20 % du capital souscrit dans le cas d’entre- bles internationales déterminée conformément au
prises d’une autre forme ; règlement (CE) no 1569/2007 de la Commission du
c) les Etats membres ne subordonnent pas 21 décembre 2007 établissant un mécanisme
l’exemption : de détermination de l’équivalence des normes
i) à la condition que l’entreprise mère, qui a établi comptables appliquées par des émetteurs de
les états financiers consolidés visés au para- valeurs mobilières de pays tiers conformément
suivants sont éliminés des états financiers conso- aux modes retenus pour la consolidation. Des
lidés : dérogations à cette obligation sont admises dans
a) les dettes et créances entre ces entreprises ; des cas exceptionnels. Toute dérogation de ce
b) les produits et charges afférents aux opéra- type est signalée dans l’annexe aux états finan-
tions effectuées entre ces entreprises ; et ciers consolidés et motivée.
c) les profits et les pertes qui résultent d’opéra- 13. Les soldes d’impôt différé sont comptabilisés
tions effectuées entre ces entreprises et qui sont dans la consolidation s’il est probable qu’il en
inclus dans la valeur comptable de l’actif. résultera, dans un avenir prévisible, une charge
8. Les états financiers consolidés sont établis à fiscale pour une des entreprises consolidées.
la même date que les états financiers annuels de 14. Lorsque des éléments d’actif compris dans
l’entreprise mère. les états financiers consolidés ont fait l’objet de
Les Etats membres peuvent cependant autoriser corrections de valeur pour la seule application de
ou imposer l’établissement des états financiers la législation fiscale, ces éléments ne peuvent
consolidés à une autre date, pour tenir compte figurer dans les états financiers consolidés
de la date de clôture du bilan des entreprises qu’après élimination de ces corrections.
les plus nombreuses ou les plus importantes
comprises dans la consolidation, à condition : Art. 25. Regroupements d’entreprises au
a) que ce fait soit signalé dans l’annexe aux états sein d’un groupe
financiers consolidés et motivé ; 1. Les Etats membres peuvent autoriser ou
b) qu’il soit tenu compte ou fait mention des évé- imposer la compensation des valeurs comptables
nements importants concernant les éléments des actions ou parts détenues dans le capital
d’actif et de passif, la situation financière et le d’une entreprise comprise dans la consolidation
résultat d’une entreprise comprise dans la conso- uniquement par la fraction du capital correspon-
lidation survenus entre la date de clôture du bilan
dante, à condition que les entreprises regroupées
de cette entreprise et la date de clôture du bilan
soient en dernier ressort contrôlées par la même
consolidé ; et
partie tant avant qu’après le regroupement
c) que si la date de clôture du bilan d’une entre- d’entreprises et que ce contrôle ne soit pas tran-
prise est antérieure ou postérieure de plus de
sitoire.
trois mois à la date de clôture des états financiers
consolidés, cette entreprise soit consolidée sur la 2. Toute différence résultant de l’application du
base d’états financiers intérimaires établis à la paragraphe 1 est ajoutée aux réserves consoli-
date de clôture du bilan consolidé. dées ou déduite de celles-ci, selon le cas.
9. Si la composition de l’ensemble des entre- 3. L’application de la méthode décrite au para-
prises comprises dans la consolidation a subi au graphe 1, les mouvements qui en résultent pour
cours de l’exercice une modification notable, les les réserves, ainsi que le nom et le siège des
états financiers consolidés comportent des ren- entreprises concernées sont mentionnés dans
seignements qui rendent significative la compa- l’annexe aux états financiers consolidés.
raison des états financiers consolidés successifs.
Il est possible de s’acquitter de cette obligation Art. 26. Consolidation proportionnelle
en établissant un bilan comparatif adapté et un 1. Les Etats membres peuvent autoriser ou
compte de résultat comparatif adapté. imposer, lorsqu’une entreprise comprise dans la
10. Les éléments d’actif et de passif compris consolidation dirige, conjointement avec une ou
dans les états financiers consolidés sont évalués plusieurs entreprises non comprises dans la
sur une base uniforme et conformément au consolidation, une autre entreprise, l’inclusion de
chapitre 2. celle-ci dans les états financiers consolidés au
11. Une entreprise qui établit des états financiers prorata des droits détenus dans son capital par
consolidés applique les mêmes modes d’évalua- l’entreprise comprise dans la consolidation.
tion que ceux qui sont appliqués dans ses états
2. L’article 1, paragraphes 9 et 10, et l’article 24
financiers annuels. Les Etats membres peuvent
s’appliquent mutatis mutandis à la consolidation
toutefois autoriser ou imposer l’utilisation d’autres
proportionnelle visée au paragraphe 1 du présent
modes d’évaluation conformes au chapitre 2 dans
les états financiers consolidés. Lorsqu’il est fait article.
usage de cette dérogation, ce fait est signalé dans
l’annexe aux états financiers consolidés et motivé. Art. 27. Application de la méthode de la
12. Lorsque des éléments d’actif et de passif mise en équivalence aux entreprises
compris dans les états financiers consolidés ont associées
été évalués par des entreprises comprises dans 1. Lorsqu’une entreprise comprise dans la conso-
la consolidation sur des bases différentes de lidation a une entreprise associée, celle-ci est
celles retenues aux fins de la consolidation, ces inscrite au bilan consolidé sous un poste distinct
éléments sont évalués à nouveau conformément à intitulé correspondant.
2. Lors de la première application du présent point d), à l’article 1, paragraphe 11, premier
article à une entreprise associée, celle-ci est alinéa, à l’article 1, paragraphe 3, point c) et aux
inscrite au bilan consolidé, soit : annexes III et IV.
a) à sa valeur comptable évaluée conformément 6. La fraction du résultat des entreprises asso-
aux modes d’évaluation fixés aux chapitres 2 et 3. ciées attribuable aux participations dans ces
La différence entre cette valeur et le montant cor- entreprises associées est inscrite au compte de
respondant à la fraction des capitaux propres résultat consolidé sous un poste distinct à intitulé
représentée par la participation dans cette entre- correspondant.
prise associée est mentionnée séparément dans 7. Les éliminations visées à l’article 1, para-
le bilan consolidé ou dans l’annexe aux états finan- graphe 7, sont effectuées dans la mesure où les
ciers consolidés. Cette différence est calculée à la éléments en sont connus ou accessibles.
date à laquelle la méthode est appliquée pour la
8. Lorsqu’une entreprise associée établit des
première fois ; ou
états financiers consolidés, les paragraphes 1 à 7
b) pour le montant correspondant à la fraction s’appliquent aux capitaux propres inscrits dans
des capitaux propres de l’entreprise associée ces états financiers consolidés.
représentée par la participation dans cette entre-
prise associée. La différence entre ce montant et 9. Il peut être renoncé à l’application du présent
la valeur comptable évaluée conformément aux article lorsque les participations dans le capital de
modes d’évaluation fixés aux chapitres 2 et 3 est l’entreprise associée présentent un intérêt non
mentionnée séparément dans le bilan consolidé significatif.
ou dans l’annexe aux états financiers consolidés.
Cette différence est calculée à la date à laquelle Art. 28. Contenu de l’annexe aux états
la méthode est appliquée pour la première fois. financiers consolidés
Un Etat membre peut prescrire l’application de 1. L’annexe aux états financiers consolidés
l’une ou l’autre des options prévues aux points a) comporte les informations requises par les
et b). En pareil cas, le bilan consolidé ou l’annexe articles 16, 17 et 18, outre toute autre information
aux états financiers consolidés doivent indiquer prescrite par d’autres dispositions de la présente
laquelle de ces options a été utilisée. directive, de façon à faciliter l’appréciation de la
En outre, aux fins des points a) et b), un Etat situation financière de l’ensemble des entre-
membre peut permettre ou imposer que le calcul prises comprises dans la consolidation, en tenant
de la différence s’effectue à la date d’acquisition compte des aménagements indispensables
des actions ou parts ou, lorsque leur acquisition résultant des caractéristiques propres aux états
a eu lieu en plusieurs fois, à la date à laquelle financiers consolidés par rapport aux états finan-
l’entreprise est devenue une entreprise associée. ciers annuels, y compris les aménagements
3. Lorsque des éléments d’actif ou de passif suivants :
d’une entreprise associée ont été évalués selon a) dans les informations données sur les opéra-
des méthodes autres que celles retenues pour la tions entre parties liées, les opérations entre
consolidation conformément à l’article 1, para- parties liées comprises dans une consolidation
graphe 11, ces éléments peuvent, pour le calcul qui sont éliminées en consolidation ne sont pas
de la différence visée au paragraphe 2, points a) mentionnées ;
et b), être évalués à nouveau conformément aux b) dans les informations données sur le nombre
méthodes retenues pour la consolidation. Si cette moyen de salariés au cours de l’exercice, le
nouvelle évaluation n’a pas été effectuée, ce fait nombre de salariés employés en moyenne par
est mentionné dans l’annexe aux états financiers des entreprises consolidées de manière propor-
consolidés. Un Etat membre peut imposer cette tionnelle est indiqué séparément ; et
nouvelle évaluation. c) dans les informations données sur les
4. La valeur comptable visée au paragraphe 2, montants des rémunérations, des avances et des
point a), ou le montant correspondant à la fraction crédits accordés aux membres des organes
des capitaux propres de l’entreprise associée visé d’administration, de gestion ou de surveillance,
au paragraphe 2, point b), est augmenté ou réduit seuls les montants accordés par l’entreprise
du montant de la variation, intervenue au cours
mère et ses entreprises filiales aux membres des
de l’exercice, de la fraction des capitaux propres
organes d’administration, de gestion ou de sur-
de l’entreprise associée représentée par cette
veillance de l’entreprise mère sont indiqués.
participation ; il est réduit du montant des divi-
dendes correspondant à cette participation. 2. L’annexe aux états financiers consolidés
5. Dans la mesure où une différence positive comprend, outre les informations requises en
visée au paragraphe 2, points a) et b), n’est pas vertu du paragraphe 1, les informations sui-
rattachable à une catégorie d’éléments d’actif vantes :
ou de passif, elle est traitée conformément a) pour les entreprises comprises dans la consoli-
aux règles applicables au poste « fonds de dation :
commerce » énoncées à l’article 1, paragraphe 6, i) le nom et le siège de ces entreprises ;
ii) la fraction du capital détenue dans ces entre- permettre que ces informations soient omises
prises, autres que l’entreprise mère, par les lorsque, en raison de leur nature, leur communi-
entreprises comprises dans la consolidation ou cation porterait gravement préjudice à une des
par des personnes agissant en leur nom propre entreprises auxquelles elles se rapportent. Les
mais pour le compte de ces entreprises ; et Etats membres peuvent subordonner cette
iii) des informations sur la condition parmi celles omission à une autorisation administrative ou
visées à l’article 1, paragraphes 1, 2 et 7, et après judiciaire préalable. Toute omission de ces infor-
application de l’article 1, paragraphes 3, 4 et 5, mations est mentionnée dans l’annexe aux états
qui a servi de base à la consolidation. Toutefois, financiers consolidés.
cette mention peut être omise lorsque la consoli-
dation a été effectuée sur la base de l’article 1, Art. 29. Rapport consolidé de gestion
paragraphe 1, point a), et que la fraction du capital 1. Le rapport consolidé de gestion comprend,
et la proportion des droits de vote détenus coïn- outre toute mention requise au titre d’autres dis-
cident. positions de la présente directive, au moins les
Les mêmes indications sont données sur les informations requises par les articles 19 et 20, en
entreprises exclues de la consolidation en raison tenant compte des aménagements indispen-
de leur intérêt non significatif en vertu de sables résultant des caractéristiques propres à un
l’article 1, paragraphe 1, point j), et de l’article 1, rapport consolidé de gestion par rapport à un
paragraphe 10, ainsi que la motivation de l’exclu- rapport de gestion, de manière à faciliter l’appré-
sion des entreprises visée à l’article 1, para- ciation de la situation de l’ensemble des entre-
graphe 9 ; prises comprises dans la consolidation.
b) le nom et le siège des entreprises associées 2. Les aménagements suivants aux informations
comprises dans la consolidation au sens de requises par les articles 19 et 20 s’appliquent :
l’article 1, paragraphe 1, avec indication de la a) en ce qui concerne les mentions relatives à
fraction de leur capital détenue par des entre- l’acquisition d’actions ou de parts propres, le
prises comprises dans la consolidation ou par des rapport consolidé de gestion indique le nombre
personnes agissant en leur nom propre mais pour et la valeur nominale ou, à défaut de valeur
le compte de ces entreprises ; nominale, le pair comptable, de l’ensemble des
c) le nom et le siège des entreprises qui ont fait actions ou parts de l’entreprise mère détenues
l’objet d’une consolidation proportionnelle en par cette entreprise mère, par des entreprises
vertu de l’article 1, les éléments sur lesquels est filiales de cette entreprise mère ou par des per-
fondée la direction conjointe de ces entreprises, sonnes agissant en leur nom propre mais pour le
ainsi que la fraction de leur capital détenue par compte d’une de ces entreprises. Les Etats
les entreprises comprises dans la consolidation membres peuvent autoriser ou imposer la
ou par des personnes agissant en leur nom mention de ces informations dans l’annexe aux
propre mais pour le compte de ces entreprises ; états financiers consolidés ;
et b) en ce qui concerne les mentions relatives aux
d) pour chacune des entreprises autres que systèmes de contrôle interne et de gestion des
celles visées aux points a), b) et c), dans les- risques, la déclaration sur le gouvernement
quelles les entreprises comprises dans la consoli- d’entreprise mentionne les principales caractéris-
dation, soit par elles-mêmes, soit par l’intermé- tiques des systèmes de contrôle interne et de
diaire de personnes agissant en leur nom propre gestion des risques pour l’ensemble des entre-
mais pour le compte de ces entreprises, prises comprises dans la consolidation.
détiennent une participation : 3. Lorsqu’un rapport consolidé de gestion est
i) le nom et le siège de ces entreprises ; exigé en sus du rapport de gestion, les deux
rapports peuvent être présentés sous la forme
ii) la fraction du capital détenu ;
d’un rapport unique.
iii) le montant des capitaux propres et celui du
résultat du dernier exercice de l’entreprise Art. 29 bis. Déclaration non financière
concernée pour lequel des états financiers ont consolidée
été arrêtés. 1. Les entités d’intérêt public qui sont des entre-
L’indication des capitaux propres et du résultat prises mères d’un grand groupe dépassant, à la
peut aussi être omise lorsque l’entreprise concer- date de clôture de leur bilan, sur une base conso-
née ne publie pas son bilan. lidée, le critère du nombre moyen de 500 salariés
3. Les Etats membres peuvent permettre que les sur l’exercice incluent dans le rapport consolidé
informations requises par le paragraphe 2, points de gestion une déclaration non financière consoli-
a) à d), prennent la forme d’un relevé déposé dée comprenant des informations, dans la
conformément à l’article 1, paragraphe 3, de la mesure nécessaire à la compréhension de l’évo-
directive 2009/101/CE. Le dépôt d’un tel relevé lution des affaires, des performances, de la situa-
est mentionné dans l’annexe aux états financiers tion du groupe et des incidences de son activité,
consolidés. Les Etats membres peuvent aussi relatives au moins aux questions environnemen-
tales, aux questions sociales et de personnel, de consolidé de gestion ou le rapport distinct d’une
respect des droits de l’homme et de lutte contre autre entreprise, établi conformément à l’article 29
la corruption, y compris : et au présent article.
a) une brève description du modèle commercial 4. Lorsqu’une entreprise mère établit, en
du groupe ; s’appuyant ou non sur des cadres nationaux, de
b) une description des politiques appliquées par l’Union ou internationaux, un rapport distinct qui
le groupe en ce qui concerne ces questions, y porte sur le même exercice et sur l’ensemble du
compris pour les procédures de diligence raison- groupe, et qui couvre les informations requises
nable mises en œuvre ; pour la déclaration non financière consolidée
c) les résultats de ces politiques ; prévues au paragraphe 1, les Etats membres
d) les principaux risques liés à ces questions en peuvent exempter cette entreprise mère de l’obli-
rapport avec les activités du groupe, y compris, gation d’établir la déclaration non financière
lorsque cela s’avère pertinent et proportionné, les consolidée prévue au paragraphe 1 pour autant
relations d’affaires, les produits ou les services que ce rapport distinct :
du groupe, qui sont susceptibles d’entraîner des a) soit publié en même temps que le rapport
incidences négatives dans ces domaines, et la consolidé de gestion, conformément à l’article 30 ;
manière dont le groupe gère ces risques ; ou
e) les indicateurs clés de performance de nature b) soit mis à la disposition du public dans un délai
non financière concernant les activités en question. raisonnable, et au plus tard six mois après la date
Lorsque le groupe n’applique pas de politique de clôture du bilan, sur le site internet de l’entre-
concernant l’une ou plusieurs de ces questions, la prise mère, et soit visé dans le rapport consolidé
déclaration non financière consolidée comprend de gestion.
une explication claire et motivée des raisons le jus- Le paragraphe 2 s’applique mutatis mutandis aux
tifiant. entreprises mères qui préparent le rapport
La déclaration non financière consolidée visée distinct visé au premier alinéa du présent para-
au premier alinéa contient également, le cas graphe.
échéant, des renvois aux montants indiqués dans 5. Les Etats membres veillent à ce que le contrô-
les états financiers consolidés et des explications leur légal des comptes ou le cabinet d’audit
supplémentaires y afférentes. vérifie que la déclaration non financière consoli-
Les Etats membres peuvent autoriser l’omission dée visée au paragraphe 1 ou le rapport distinct
d’informations portant sur des évolutions immi- visé au paragraphe 4 a été fourni(e).
nentes ou des affaires en cours de négociation 6. Les Etats membres peuvent exiger que les
dans des cas exceptionnels où, de l’avis dûment informations figurant dans la déclaration non
motivé des membres des organes d’administra- financière consolidée visée au paragraphe 1 ou
tion, de gestion et de surveillance, agissant dans dans le rapport distinct visé au paragraphe 4
le cadre des compétences qui leur sont dévolues soient vérifiées par un prestataire de services
par le droit national et au titre de leur responsabi- d’assurance indépendant.
lité collective quant à cet avis, la communication
de ces informations nuirait gravement à la
position commerciale du groupe, à condition que CHAPITRE 7
cette omission ne fasse pas obstacle à une PUBLICATION
compréhension juste et équilibrée de l’évolution
des affaires, des performances, de la situation du Art. 30. Obligation générale de publi-
groupe et des incidences de son activité. cation
Lorsque les Etats membres exigent la publication 1. Les Etats membres veillent à ce que les entre-
des informations visées au premier alinéa, ils pré- prises publient, dans un délai raisonnable ne
voient que l’entreprise mère peut s’appuyer sur dépassant pas 12 mois après la date de clôture du
des cadres nationaux, de l’Union ou internatio- bilan, les états financiers annuels régulièrement
naux et, dans une telle hypothèse, l’entreprise approuvés et le rapport de gestion, accompagnés
mère indique les cadres sur lesquels elle s’est de l’avis du contrôleur légal des comptes ou du
appuyée. cabinet d’audit visé à l’article 34 de la présente
2. Une entreprise mère qui s’acquitte de l’obliga- directive, selon les modalités prévues par la légis-
tion énoncée au paragraphe 1 est réputée avoir lation de chaque Etat membre conformément au
satisfait à l’obligation relative à l’analyse des infor- chapitre 2 de la directive 2009/101/CE.
mations non financières figurant à l’article 19, Les Etats membres peuvent toutefois exempter
paragraphe 1, troisième alinéa, et à l’article 29. les entreprises de l’obligation de publier le
3. Une entreprise mère qui est également une rapport de gestion, si une copie intégrale ou par-
filiale est exemptée de l’obligation énoncée au tielle de ce rapport peut être facilement obtenue
paragraphe 1 si cette entreprise mère exemptée sur simple demande à un prix qui ne dépasse pas
et ses filiales sont comprises dans le rapport son coût administratif.
2. Les Etats membres peuvent exempter une iii) des informations demandées figurant entre
entreprise visée à l’annexe II, à laquelle les parenthèses aux postes D II sous « Actif » et C
mesures de coordination prescrites par la sous « Capitaux propres et passif » de l’annexe III,
présente directive s’appliquent en vertu de d’une façon globale pour tous les postes concer-
l’article 1er, paragraphe 1, point b), de l’obligation nés et séparément pour les postes D II 2 et 3 sous
de publier ses états financiers, conformément à « Actif » et pour les postes C 1, 2, 6, 7 et 9 sous
l’article 3 de la directive 2009/101/CE, à condition « Capitaux propres et passif » ;
que ces états financiers soient à la disposition du iv) des informations demandées figurant entre
public au siège de l’entreprise, dans les cas parenthèses aux postes D II de l’annexe IV, d’une
suivants : façon globale pour tous les postes concernés et
a) tous les associés de l’entreprise concernée qui séparément pour les postes D II 2 et 3 ;
sont indéfiniment responsables sont des entre- b) une annexe abrégée, dépourvue des informa-
prises visées à l’annexe I régies par la législation tions demandées à l’article 1, paragraphe 1,
d’Etats membres autres que l’Etat membre dont points f) et j).
relève cette entreprise et aucune de ces entre- Le présent paragraphe est sans préjudice de
prises ne publie les états financiers de l’entre- l’article 1, paragraphe 1, dans la mesure où ledit
prise concernée conjointement avec ses propres article concerne le compte de résultat, le rapport
états financiers ; de gestion et l’avis du contrôleur légal des
b) tous les associés de l’entreprise concernée qui comptes ou du cabinet d’audit.
sont indéfiniment responsables sont des entre-
prises qui ne relèvent pas du droit d’un Etat Art. 32. Autres exigences de publication
membre mais ont une forme juridique comparable 1. Lors de toute publication intégrale, les états
à celles visées dans la directive 2009/101/CE. financiers annuels et le rapport de gestion sont
Il peut être obtenu copie des états financiers sur reproduits dans la forme et le texte sur la base
simple demande. Le prix réclamé pour cette desquels le contrôleur légal des comptes ou le
copie ne peut excéder son coût administratif. cabinet d’audit a établi son avis. Ils sont accompa-
gnés du texte intégral du rapport d’audit.
3. Le paragraphe 1 s’applique aux états financiers
consolidés et aux rapports consolidés de gestion. 2. Lorsque les états financiers annuels ne sont
pas publiés intégralement, la version abrégée de
Lorsque l’entreprise qui établit les états financiers ces états financiers, qui n’est pas accompagnée
consolidés est organisée sous une des formes du rapport d’audit :
énumérées à l’annexe II et qu’elle n’est pas
a) précise que la version publiée est abrégée ;
tenue, par le droit national de son Etat membre,
de publier les documents visés au paragraphe 1 b) fait référence au registre auprès duquel les
de la même manière que celle prévue à l’article 3 états financiers ont été déposés conformément
de la directive 2009/101/CE, elle les tient au à l’article 3 de la directive 2009/101/CE ou,
moins à la disposition du public à son siège et lorsque les états financiers n’ont pas encore été
déposés, mentionne ce fait ;
une copie en est fournie sur simple demande, le
prix de cette copie ne dépassant pas son coût c) indique si un avis sans réserve, un avis avec
administratif. réserves ou un avis défavorable a été émis par le
contrôleur légal des comptes ou le cabinet d’audit
Art. 31. Simplifications pour les petites ou si ceux-ci se sont trouvés dans l’incapacité
et moyennes entreprises d’émettre un avis ;
1. Les Etats membres peuvent exempter les d) précise si le rapport d’audit fait référence à
petites entreprises de l’obligation de publier leurs quelque question que ce soit sur laquelle le
comptes de résultat et leurs rapports de gestion. contrôleur légal des comptes ou le cabinet d’audit
a attiré spécialement l’attention sans pour autant
2. Les Etats membres peuvent autoriser les
émettre une réserve dans l’avis.
moyennes entreprises à publier :
a) un bilan abrégé faisant seulement apparaître Art. 33. Obligation et responsabilité en
les postes précédés de lettres et de chiffres matière d’établissement et de publica-
romains prévus aux annexes III et IV avec tion des états financiers et du rapport de
mention séparée, soit dans le bilan, soit dans gestion
l’annexe : 1. Les Etats membres s’assurent que les membres
i) des postes C I 3, C II 1, 2, 3 et 4, C III 1, 2, 3 et des organes d’administration, de gestion et de sur-
4, D II 2, 3 et 6 et D III 1 et 2 sous « Actif » ainsi veillance d’une entreprise, agissant dans le cadre
que des postes C, 1, 2, 6, 7 et 9 sous « Capitaux des compétences qui leur sont conférées en vertu
propres et passif » à l’annexe III ; du droit national, aient la responsabilité collective de
ii) des postes C I 3, C II 1, 2, 3 et 4, C III 1, 2, 3 veiller à ce que :
et 4, D II 2, 3 et 6, D III 1 et 2, F 1, 2, 6, 7 et 9 a) les états financiers annuels, le rapport de gestion
ainsi que I 1, 2, 6, 7 et 9 à l’annexe IV ; et, lorsqu’elle fait l’objet d’une publication séparée,
dans les paragraphes 1 et 2. Pour établir son 2. Les Etats membres peuvent autoriser les
rapport sur la cohérence du rapport de gestion et micro-entreprises à :
des états financiers conformément au para- a) n’établir qu’un bilan abrégé faisant apparaître
graphe 1, point e), le contrôleur légal des séparément au moins les postes précédés de
comptes ou le cabinet d’audit examine les états lettres qui figurent à l’annexe III ou IV, le cas
financiers consolidés et le rapport consolidé de échéant. Dans les cas où le paragraphe 1,
gestion. Dans le cas où les états financiers point a), du présent article s’applique, les postes
annuels de l’entreprise mère sont joints aux états E de l’« Actif » et D du « Passif » de l’annexe III
financiers consolidés, les rapports d’audit requis ou les postes E et K de l’annexe IV sont exclus
par le présent article peuvent être combinés. du bilan ;
b) n’établir qu’un compte de résultat abrégé
faisant apparaître séparément au moins les
CHAPITRE 9 postes suivants, le cas échéant :
DISPOSITIONS RELATIVES AUX EXEMPTIONS i) chiffre d’affaires net ;
ET AUX LIMITATIONS DES EXEMPTIONS ii) autres produits ;
iii) coût des matières premières et des consom-
Art. 36. Exemptions pour les micro-
mables ;
entreprises
iv) frais de personnel ;
1. Les Etats membres peuvent exempter les micro-
v) corrections de valeur ;
entreprises de tout ou partie des obligations sui-
vi) autres charges ;
vantes :
vii) impôts et taxes ;
a) l’obligation de présenter des « Comptes de
régularisation » de l’actif et du passif. Lorsqu’un viii) résultat.
Etat membre a recours à cette option, il peut per- 3. Les Etats membres ne permettent ni
mettre à ces entreprises, uniquement pour les n’imposent l’application de l’article 8 à toute
autres charges visées au paragraphe 2, point b) vi), micro-entreprise ayant recours à l’une des
du présent article, de déroger à l’article 1, para- exemptions prévues aux paragraphes 1 et 2 du
graphe 1, point d) en ce qui concerne la prise en présent article.
compte des « Comptes de régularisation » de 4. En ce qui concerne les micro-entreprises, les
l’actif et du passif, à condition que cela figure dans états financiers annuels établis conformément aux
l’annexe ou, conformément au point b) du présent paragraphes 1, 2 et 3 du présent article sont consi-
paragraphe, à la suite du bilan ; dérés comme donnant l’image fidèle requise
par l’article 1, paragraphe 3, et, par conséquent,
b) l’obligation d’établir une annexe conformé-
l’article 1, paragraphe 4, ne s’applique pas à ces
ment à l’article 1, à condition que les informations
états financiers.
requises par l’article 1, paragraphe 1, points d) et
5. Si le paragraphe 1, point a), du présent article
e) de la présente directive et par l’article 1, para-
s’applique, le total du bilan visé à l’article 1, para-
graphe 2, de la directive 2012/30/UE figurent à la
graphe 1, point a), se compose des éléments de
suite du bilan ;
l’actif visés aux postes A à D de l’« Actif » de
c) l’obligation d’établir un rapport de gestion l’annexe III ou aux postes A à D de l’annexe IV.
conformément au chapitre 5, à condition que les 6. Sans préjudice du présent article, les Etats
informations requises par l’article 1, para- membres veillent à ce que les micro-entreprises
graphe 2, de la directive 2012/30/UE figurent soient par ailleurs considérées comme des
dans l’annexe ou, conformément au point b) du petites entreprises.
présent paragraphe, à la suite du bilan ; 7. Les Etats membres n’accordent pas les déro-
d) l’obligation de publier des états financiers gations prévues aux paragraphes 1, 2 et 3 aux
annuels conformément au chapitre 7, à condition entreprises d’investissement ni aux entreprises
que les informations relatives au bilan qu’ils de participation financière.
contiennent soient dûment déposées, conformé- 8. Les Etats membres qui, au 19 juillet 2013 ont
ment à la législation nationale, auprès d’au moins mis en vigueur des dispositions législatives, régle-
une autorité compétente désignée par l’Etat mentaires ou administratives conformément à la
membre concerné. Chaque fois que l’autorité directive 2012/6/UE du Parlement européen et
compétente n’est pas le registre central, le du Conseil du 14 mars 2012 modifiant la directive
registre du commerce ou le registre des sociétés, 78/660/CEE du Conseil concernant les comptes
visés à l’article 1, paragraphe 1, de la directive annuels de certaines formes de sociétés en ce qui
2009/101/CE, l’autorité compétente est tenue de concerne les micro-entités (8) peuvent, dans le
fournir au registre concerné les informations cadre de l’application de la première phrase de
déposées. l’article 1, paragraphe 1, être exemptés des exi-
(8) JO L 81 du 21.3.2012, p. 3.
gences prévues à l’article 1, paragraphe 9, en ce publient, avec leurs propres états financiers, les
qui concerne la conversion, dans les monnaies états financiers de l’entreprise concernée en
nationales, des seuils fixés à l’article 1, para- conformité avec la présente directive ; dans ce cas,
graphe 1. les exigences prévues par la présente directive ne
9. Au plus tard le 20 juillet 2018, la Commission sont pas applicables à l’entreprise concernée.
présente au Parlement européen, au Conseil et 2. Les Etats membres ne sont pas tenus d’appli-
au Comité économique et social européen un quer les exigences de la présente directive à
rapport sur la situation des micro-entreprises qui l’entreprise concernée lorsque :
tient notamment compte de la situation au niveau a) les états financiers de l’entreprise concernée
national en ce qui concerne le nombre d’entre- sont établis, contrôlés et publiés en conformité
prises concernées par les critères de taille et avec les dispositions de la présente directive par
l’allégement des charges administratives résul- une entreprise qui :
tant de l’exemption de l’obligation de publication. i) est un associé indéfiniment responsable de
l’entreprise concernée et
Art. 37. Exemption pour les entreprises
ii) relève du droit d’un autre Etat membre ;
filiales
Sans préjudice des dispositions des directives b) l’entreprise concernée figure dans les états
2009/101/CE et 2012/30/UE, les Etats membres financiers consolidés établis, contrôlés et publiés
ne sont pas tenus d’appliquer aux entreprises conformément à la présente directive par :
relevant de leur droit national qui sont des entre- i) un associé indéfiniment responsable, ou
prises filiales les dispositions de la présente direc- ii) une entreprise mère relevant du droit d’un Etat
tive relatives au contenu, au contrôle ainsi qu’à membre, lorsque l’entreprise concernée figure
la publication des états financiers annuels et du dans les états financiers consolidés d’un ensemble
rapport de gestion si les conditions suivantes plus grand d’entreprises, établis, contrôlés et
sont remplies : publiés en conformité avec la présente directive.
1. l’entreprise mère relève du droit d’un Etat Cette exemption est mentionnée dans l’annexe aux
membre ; états financiers consolidés.
2. tous les actionnaires ou associés de l’entre- 3. Dans les cas visés au paragraphe 2, l’entre-
prise filiale ont, pour chaque exercice où l’exemp- prise concernée communique, sur simple
tion s’applique, fait part de leur accord sur demande, le nom de l’entreprise qui publie les
l’exemption de cette obligation ; états financiers.
3. l’entreprise mère s’est déclarée garante des
engagements pris par l’entreprise filiale ; Art. 39. Exemption relative au compte
de résultat pour les entreprises mères
4. les déclarations visées aux points 2) et 3) du
qui établissent des états financiers
présent article sont publiées par l’entreprise filiale
consolidés
selon les modalités prévues par la législation de
l’Etat membre conformément au chapitre 2 de la Les Etats membres ne sont pas tenus d’appliquer
directive 2009/101/CE ; aux entreprises qui relèvent de leur droit national
et sont des entreprises mères les dispositions de
5. l’entreprise filiale figure dans les états finan-
ciers consolidés établis par l’entreprise mère la présente directive relatives au contrôle et à la
conformément à la présente directive ; publication du compte de résultat, pour autant
que les conditions suivantes soient remplies :
6. l’exemption est mentionnée dans l’annexe aux
états financiers consolidés établis par l’entreprise 1. l’entreprise mère établit des états financiers
mère ; et consolidés conformément à la présente directive
et figure dans ces états financiers consolidés ;
7. les états financiers consolidés visés au point 5)
du présent article, le rapport consolidé de gestion 2. l’exemption est mentionnée dans l’annexe aux
et le rapport d’audit sont publiés pour l’entreprise états financiers annuels de l’entreprise mère ;
filiale selon les modalités prévues par la législation 3. l’exemption est mentionnée dans l’annexe aux
de l’Etat membre conformément au chapitre 2 de états financiers consolidés établis par l’entreprise
la directive 2009/101/CE. mère ; et
4. le résultat de l’entreprise mère, calculé confor-
Art. 38. Entreprises qui sont des associés mément à la présente directive, figure dans son
indéfiniment responsables d’autres entre- bilan.
prises
1. Les Etats membres peuvent exiger que les entre- Art. 40. Limitation des exemptions pour
prises visées à l’article 1er, paragraphe 1, point a), les entités d’intérêt public
qui relèvent de leur droit national et sont des Sauf disposition expresse de la présente direc-
associés indéfiniment responsables de l’une tive, les Etats membres ne permettent pas aux
quelconque des entreprises visées à l’article 1er, entités d’intérêt public de bénéficier des simplifi-
paragraphe 1, point b) (ci-après dénommée « entre- cations et des exemptions prévues dans la
prise concernée »), établissent, fassent contrôler et présente directive. Une entité d’intérêt public est
traitée comme une grande entreprise indépen- f) droits de licence, frais de location, droits
damment de son chiffre d’affaires net, du total de d’entrée et autres contreparties de licence et/ou
son bilan ou du nombre moyen de salariés au de concession ; et
cours de l’exercice. g) paiements pour des améliorations des infra-
structures.
CHAPITRE 10
Art. 42. Entreprises tenues de déclarer
RAPPORT SUR LES PAIEMENTS EFFECTUES
les paiements effectués au profit de gou-
AU PROFIT DE GOUVERNEMENTS vernements
1. Les Etats membres imposent aux grandes
Art. 41. Définitions relatives aux rapports
entreprises et à toutes les entités d’intérêt public
sur les paiements effectués au profit de
actives dans les industries extractives ou l’exploi-
gouvernements
tation des forêts primaires d’établir et de rendre
Aux fins du présent chapitre, on entend par : public un rapport sur les paiements effectués au
1. « entreprise active dans les industries extrac- profit de gouvernements sur une base annuelle.
tives », une entreprise dont tout ou partie des acti- 2. Cette obligation ne s’applique pas à une entre-
vités consiste en l’exploration, la prospection, la prise relevant du droit d’un Etat membre qui est
découverte, l’exploitation et l’extraction de gise- une entreprise filiale ou une entreprise mère
ments de minerais, de pétrole, de gaz naturel ou lorsque les deux conditions suivantes sont
d’autres matières, relevant des activités écono- remplies :
miques énumérées à la section B, divisions 05
a) l’entreprise mère relève du droit d’un Etat
à 08 de l’annexe I du règlement (CE) no 1893/2006
membre ; et
du Parlement européen et du Conseil du 20 dé-
cembre 2006 établissant la classification statistique b) les paiements effectués au profit de gouverne-
ments par l’entreprise figurent dans le rapport
des activités économiques Nace Rév. 2 (9) ;
consolidé sur les paiements effectués au profit
2. « entreprise active dans l’exploitation des de gouvernements établi par cette entreprise
forêts primaires », une entreprise exerçant, dans mère conformément à l’article 44.
les forêts primaires, des activités visées à la
section A, division 02, Groupe 02.2, de l’annexe I Art. 43. Contenu du rapport
du règlement (CE) no 1893/2006 ;
1. Un paiement, qu’il s’agisse d’un versement
3. « gouvernement », toute autorité nationale, individuel ou d’une série de paiements liés, ne
régionale ou locale d’un Etat membre ou d’un doit pas être déclaré dans le rapport si son
pays tiers. Cette notion inclut les administrations, montant est inférieur à 100 000 EUR au cours
agences ou entreprises contrôlées par cette d’un exercice.
autorité au sens de l’article 1, paragraphes 1 à 6,
2. Le rapport contient, pour les activités décrites
de la présente directive ;
à l’article 1, points 1 et 2, et pour l’exercice
4. « projet », les activités opérationnelles régies concerné, les informations suivantes :
par un seul contrat, licence, bail, concession ou
a) le montant total des paiements effectués au
des arrangements juridiques similaires et consti-
profit de chaque gouvernement ;
tuant la base d’obligations de paiement envers un
b) le montant total par type de paiements prévu
gouvernement. Toutefois, si plusieurs de ces
à l’article 1, point 5, a) à g), des paiements effec-
arrangements sont liés entre eux dans leur sub-
tués au profit de chaque gouvernement ;
stance, ils sont considérés comme un projet.
c) lorsque ces paiements ont été imputés à un
5. « paiement », un montant payé, en espèces ou
projet spécifique, le montant total par type de
en nature, pour les activités, décrites aux points
paiements prévu à l’article 1, point 5, a) à g), des
1 et 2, appartenant aux types suivants :
paiements effectués pour chacun de ces projets
a) droits à la production ; et le montant total des paiements correspondant
b) impôts ou taxes perçus sur le revenu, la pro- à chaque projet.
duction ou les bénéfices des sociétés, à l’exclu- Les paiements effectués par les entreprises au
sion des impôts ou taxes perçus sur la consom- regard des obligations imposées au niveau de
mation, tels que les taxes sur la valeur ajoutée, l’entité peuvent être déclarés au niveau de
les impôts sur le revenu des personnes phy- l’entité plutôt qu’au niveau du projet.
siques ou les impôts sur les ventes ;
3. Lorsque des paiements en nature sont effec-
c) redevances ; tués au profit d’un gouvernement, ils sont
d) dividendes ; déclarés en valeur et, le cas échéant, en volume.
e) primes de signature, de découverte et de pro- Des notes d’accompagnement sont fournies pour
duction ; expliquer comment leur valeur a été établie.
4. La déclaration des paiements visée au présent b) dans des cas extrêmement rares où les infor-
article reflète la substance du paiement ou de mations nécessaires pour établir le rapport conso-
l’activité concernés, plutôt que leur forme. Les lidé sur les paiements effectués au profit des
paiements et les activités ne peuvent être artifi- gouvernements conformément à la présente
ciellement scindés ou regroupés pour échapper à directive ne peuvent être obtenues sans frais dis-
l’application de la présente directive. proportionnés ou sans délai injustifié ;
5. Pour les Etats membres qui n’ont pas adopté c) les actions ou parts de cette entreprise sont
l’euro, le seuil en euros visé au paragraphe 1 est détenues exclusivement en vue de leur cession
converti en monnaie nationale : ultérieure.
a) en appliquant le taux de change publié au Les dérogations susvisées ne sont applicables
Journal officiel de l’Union européenne à la date que si elles sont également appliquées aux fins
d’entrée en vigueur de toute directive fixant ce des états financiers consolidés.
seuil ; et
b) en arrondissant à la centaine la plus proche. Art. 45. Publication
1. Le rapport visé à l’article 42 et le rapport conso-
Art. 44. Rapport consolidé sur les paie- lidé visé à l’article 44 sur les paiements effectués
ments effectués au profit de gouverne- au profit des gouvernements sont publiés selon
ments les modalités prévues par la législation de chaque
1. Les Etats membres imposent à toute grande Etat membre conformément au chapitre 2 de la
entreprise ou à toute entité d’intérêt public active directive 2009/101/CE.
dans les industries extractives ou l’exploitation 2. Les Etats membres s’assurent que les
des forêts primaires qui relève de leur droit membres des organes responsables d’une entre-
national d’établir un rapport consolidé sur les prise, agissant dans le cadre des compétences qui
paiements effectués au profit de gouvernements leur sont conférées en vertu du droit national, aient
conformément aux articles 42 et 43 si, en tant la responsabilité de veiller à ce que, au mieux de
qu’entreprise mère, elle est soumise à l’obliga- leurs connaissances et de leurs moyens, le rapport
tion d’établir des états financiers consolidés sur les paiements effectués au profit des gouver-
comme prévu à l’article 1, paragraphes 1 à 6. nements soit établi et publié conformément aux
Une entreprise mère est considérée comme exigences de la présente directive.
active dans les industries extractives ou l’exploi-
tation des forêts primaires si une de ses entre- Art. 46. Critères d’équivalence
prises filiales est active dans les industries extrac- 1. Les entreprises visées aux articles 42 et 44 qui
tives ou l’exploitation des forêts primaires. établissent un rapport et le rendent public confor-
Le rapport consolidé ne comprend que les paie- mément aux exigences applicables aux pays tiers
ments provenant des activités de l’industrie en la matière qui, en vertu de l’article 1, sont
extractive ou des activités relatives à l’exploita- jugées équivalentes à celles prévues dans le
tion des forêts primaires. présent chapitre, sont exemptées des obligations
2. L’obligation d’établir le rapport consolidé visé prévues dans le présent chapitre, à l’exception de
au paragraphe 1 ne s’applique pas à : l’obligation de publier ce rapport, comme le prévoit
la législation de chaque Etat membre, conformé-
a) l’entreprise mère d’un petit groupe au sens
ment au chapitre 2 de la directive 2009/101/CE.
de l’article 1, paragraphe 5, excepté lorsqu’une
2. La Commission est habilitée à adopter des
entité d’intérêt public figure parmi les entreprises
actes délégués en conformité avec l’article 49
liées ;
afin de déterminer les critères à appliquer lorsqu’il
b) l’entreprise mère d’un groupe moyen au sens s’agit d’évaluer, aux fins du paragraphe 1 du
de l’article 1, paragraphe 6, excepté lorsqu’une présent article, si les exigences en vigueur dans
entité d’intérêt public figure parmi les entreprises un pays tiers en matière d’établissement de
liées ; et rapports sont équivalentes à celles prévues dans
c) l’entreprise mère relevant du droit d’un Etat le présent chapitre.
membre qui est aussi une entreprise filiale, si sa 3. Les critères retenus par la Commission confor-
propre entreprise mère relève du droit d’un Etat mément au paragraphe 2 :
membre.
a) comprennent les éléments suivants :
3. Une entreprise, y compris une entité d’intérêt
i) les entreprises cibles ;
public, ne doit pas être incluse dans un rapport
consolidé sur les paiements effectués au profit ii) les bénéficiaires des paiements ;
des gouvernements lorsqu’au moins une des iii) les paiements enregistrés ;
conditions suivantes est remplie : iv) l’affectation des paiements enregistrés ;
a) des restrictions sévères et durables entament v) la ventilation des paiements enregistrés ;
substantiellement l’exercice par l’entreprise mère vi) les facteurs déclenchant l’établissement du
de ses droits sur le patrimoine ou la gestion de rapport sur une base consolidée ;
cette entreprise ; vii) le moyen utilisé pour établir le rapport ;
constitution d’une telle réserve, sans préjudice de 12. Corrections de valeur sur immobilisations
l’article 1, paragraphe 1, point b), de la directive financières et sur valeurs mobilières faisant partie
2012/30/UE. de l’actif circulant.
3. Réserves statutaires. 13. Intérêts et charges assimilées, avec mention
4. Autres réserves, y compris la réserve de juste séparée des montants dus aux entreprises liées.
valeur. 14. Impôts sur le résultat.
V. Résultats reportés 15. Résultat après impôts.
VI. Résultat de l’exercice 16. Autres impôts ne figurant pas sous les postes
1 à 15.
ANNEXE V MODELE DE COMPTE DE 17. Résultat de l’exercice.
RESULTAT – CHARGES PAR NATURE,
PREVU A L’ARTICLE 13 ANNEXE VI MODELE DE COMPTE DE
1. Chiffre d’affaires net. RESULTAT – CHARGES PAR FONCTION,
PREVU A L’ARTICLE 13
2. Variation du stock de produits finis et en cours
de fabrication. 1. Chiffre d’affaires net.
3. Travaux effectués par l’entreprise pour elle- 2. Coût des ventes (y compris les corrections de
même et portés à l’actif. valeur).
3. Résultat brut.
4. Autres produits d’exploitation.
4. Coûts de distribution (y compris les corrections
5. a) Matières premières et consommables.
de valeur).
b) Autres charges externes.
5. Frais généraux administratifs (y compris les
6. Frais de personnel : corrections de valeur).
a) salaires et traitements ; 6. Autres produits d’exploitation.
b) charges sociales, avec mention séparée de 7. Produits provenant de participations, avec
celles couvrant les pensions. mention séparée de ceux provenant d’entre-
7. a) Corrections de valeur sur frais d’établisse- prises liées.
ment et sur immobilisations corporelles et incor- 8. Produits provenant d’autres valeurs mobilières
porelles ; et de créances de l’actif immobilisé, avec mention
b) Corrections de valeur sur éléments de l’actif séparée de ceux provenant d’entreprises liées.
circulant, dans la mesure où elles dépassent les 9. Autres intérêts et produits assimilés, avec
corrections de valeur normale au sein de l’entre- mention séparée de ceux provenant d’entreprises
prise. liées.
8. Autres charges d’exploitation. 10. Corrections de valeur sur immobilisations
9. Produits provenant de participations, avec financières et sur valeurs mobilières faisant partie
mention séparée de ceux provenant d’entreprises de l’actif circulant.
liées. 11. Intérêts et charges assimilées, avec mention
10. Produits provenant d’autres valeurs mobilières séparée des montants dus aux entreprises liées.
et de créances de l’actif immobilisé, avec mention 12. Impôts sur le résultat.
séparée de ceux provenant d’entreprises liées. 13. Résultat après impôts.
11. Autres intérêts et produits assimilés, avec 14. Autres impôts ne figurant pas sous les postes
mention séparée de ceux provenant d’entreprises 1 à 13.
liées. 15. Résultat de l’exercice.
capitaux propres de ces sociétés déterminés Il comprend, après élimination des opérations
d’après les règles de consolidation. internes :
1o Le montant net, après retraitements éven-
Art. R 233-4 tuels, du chiffre d’affaires réalisé par les sociétés
Le compte de résultat consolidé reprend : consolidées par intégration globale ;
1o Les éléments constitutifs : 2o La quote-part de la société ou des sociétés
a. Du résultat de la société consolidante ; détentrices dans le montant net, après retraite-
ments éventuels, du chiffre d’affaires réalisé par
b. Du résultat des sociétés consolidées par inté-
les sociétés consolidées par intégration propor-
gration globale ;
tionnelle.
c. De la fraction du résultat des sociétés consoli-
dées par intégration proportionnelle, représenta- Art. R 233-8
tive des intérêts de la société ou des sociétés La consolidation impose :
détentrices ; 1o Le classement des éléments d’actif et de
2o La fraction du résultat des sociétés consoli- passif ainsi que des éléments de charge et de
dées par mise en équivalence, représentative soit produit des entreprises consolidées par intégra-
des intérêts directs ou indirects de la société tion selon le plan de classement retenu pour la
consolidante, soit des intérêts de la société ou consolidation ;
des sociétés détentrices. 2o L’évaluation au moyen des retraitements
nécessaires des éléments d’actif et de passif
Art. R 233-5 ainsi que des éléments de charge et de produit
L’écart de première consolidation d’une société des entreprises consolidées selon les méthodes
est réparti dans les postes appropriés du bilan d’évaluation retenues pour la consolidation ;
consolidé ; la partie non affectée de cet écart est 3o L’élimination de l’incidence sur les comptes
inscrite au poste « écart d’acquisition » à l’actif ou des écritures passées pour la seule application
au passif du bilan consolidé. des législations fiscales et notamment pour ce
L’écart d’acquisition comptabilisé à l’actif est qui concerne les subventions d’investissement,
rapporté au résultat sur sa durée d’utilisation. les provisions réglementées et l’amortissement
Dans des cas exceptionnels, lorsque sa durée des immobilisations ;
d’utilisation ne peut être déterminée de façon 4o L’élimination des résultats internes à l’ensemble
fiable, il est amorti sur une période de dix ans. consolidé, y compris les dividendes ;
Que sa durée d’utilisation soit limitée ou non, 5o La constatation de charges lorsque les imposi-
l’écart d’acquisition comptabilisé à l’actif fait tions afférentes à certaines distributions prévues
l’objet d’une dépréciation lorsque sa valeur entre des entreprises consolidées par intégration
d’inventaire est inférieure à la valeur comptable ne sont pas récupérables ainsi que la prise en
si l’on prévoit que la perte de valeur sera durable. compte de réductions d’impôt lorsque des distri-
Ces dépréciations ne sont jamais reprises. butions prévues en font bénéficier des entre-
Un règlement de l’Autorité des normes compta- prises consolidées par intégration ;
bles fixe les critères permettant de déterminer la 6o L’élimination des comptes réciproques des
durée d’utilisation, limitée ou non, de l’écart entreprises consolidées par intégration.
d’acquisition comptabilisé à l’actif et les conditions Toutefois, par dérogation au 6o ci-dessus et sous
selon lesquelles l’écart d’acquisition comptabilisé réserve d’en justifier dans l’annexe, un actif immo-
au passif est rapporté au résultat. bilisé peut être maintenu à la nouvelle valeur résul-
tant d’une opération entre les sociétés consoli-
Art. R 233-6 dées par intégration lorsque cette opération a été
Les titres représentatifs du capital de la société conclue conformément aux conditions normales
consolidante détenus par les sociétés consoli- du marché et que l’élimination du supplément de
dées sont classés selon la destination qui leur est valeur d’actif entraînerait des frais disproportion-
nés ; dans ce cas, l’écart qui en résulte est inscrit
donnée dans ces sociétés.
directement dans les réserves.
Les titres immobilisés sont portés distinctement
La société consolidante peut omettre d’effectuer
en diminution des capitaux propres consolidés.
certaines des opérations décrites au présent
Les titres de placement sont maintenus dans article, lorsqu’elles sont d’incidence négligeable
l’actif consolidé. sur le patrimoine, la situation financière et le
résultat de l’ensemble constitué par les entre-
Art. R 233-7 prises comprises dans la consolidation.
Le chiffre d’affaires consolidé est égal au
montant des ventes de produits et services Art. R 233-9
liés aux activités courantes de l’ensemble consti- L’écart constaté d’un exercice à l’autre et qui
tué par les sociétés consolidées par intégration. résulte de la conversion en euros des comptes
d’entreprises libellés dans une autre monnaie est [ndlr : 3o ] de cet article et notamment de ceux
inscrit distinctement soit dans les capitaux induits par l’utilisation des règles d’évaluation de
propres consolidés, soit au compte de résultat l’article R 233-10 ;
consolidé, selon la méthode de conversion 3o De déficits fiscaux reportables des entreprises
retenue. comprises dans la consolidation dans la mesure
où leur imputation sur des bénéfices fiscaux
Art. R 233-10 futurs est probable.
L’établissement des comptes consolidés peut
s’effectuer en utilisant, outre les méthodes d’éva- Art. R 233-14
luation prévues aux articles L 123-18 à L 123-21, Outre les informations prévues par les articles
les méthodes d’évaluation fixées par un règle- L 233-19, L 233-23, L 233-25 et par l’article
ment de l’Autorité des normes comptables. R 233-8, l’annexe comporte toutes les informa-
Les biens détenus par des organismes qui sont tions d’importance significative permettant aux
soumis à des règles d’évaluation fixées par des lecteurs d’avoir une juste appréciation du patri-
lois particulières peuvent être maintenus dans les moine, de la situation financière et du résultat
comptes consolidés à la valeur qui résulte de de l’ensemble constitué par les entreprises
l’application de ces règles. comprises dans la consolidation.
membres du personnel employés en moyenne au tions fixées à cet article, l’ensemble constitué par
cours de l’exercice ; ces informations sont une société et les entreprises qu’elle contrôle
données soit dans l’annexe des comptes consoli- sont fixés ainsi qu’il suit :
dés mentionnés au 1o, soit dans l’annexe des 1o Total du bilan : 24 000 000 euros ;
comptes annuels de la société exemptée. Dans 2o Montant net du chiffre d’affaires :
ce dernier cas, elles sont établies selon les prin-
48 000 000 euros ;
cipes et les méthodes prévues par les articles
L 233-16 à L 233-25. 3o Nombre moyen de salariés : 250.
Ces chiffres sont calculés globalement pour
Art. R 233-16 l’ensemble des entreprises concernées selon la
Pour l’application du 2o de l’article L 233-17, les méthode définie aux cinquième, sixième et
seuils que ne doit pas dépasser, dans les condi- septième alinéas de l’article D 123-200.
SECTION II
Art. 121-3
Art. 122-2
Un groupe peut présenter un bilan, un compte de
résultat et les éléments compris dans l’annexe Pour les acquisitions précédentes qui ne font
sans comparatif avec l’exercice précédent dans pas l’objet d’un retraitement rétrospectif, la diffé-
les cas suivants : rence entre la valeur comptable des titres
chez l’entité consolidante et la part de capitaux
– groupe préexistant nouvellement soumis à
l’obligation d’établir des comptes consolidés ; propres de l’entité consolidée à laquelle ils corres-
pondent, doit être comptabilisée dans les
– groupe préexistant établissant de manière volon-
réserves consolidées du premier bilan conso-
taire des comptes consolidés pour la première
lidé présenté. Cette différence qui peut être
fois ;
positive ou négative est déterminée sans retrai-
– groupe nouvellement créé. tement :
Voir no 8304
– à l’ouverture de l’exercice au titre duquel les
Section 2 premiers comptes consolidés sont établis ; ou
Premiers comptes combinés – à la date de prise de contrôle si celle-ci a eu
lieu au cours de l’exercice précédent présenté en
Art. 121-4 comparatif ; ou
Les conséquences de l’établissement pour la – à l’ouverture de l’exercice présenté en compa-
première fois de comptes combinés sont traitées ratif si la prise de contrôle est antérieure à l’ouver-
conformément aux dispositions du règlement ture de l’exercice présenté en comparatif.
ANC no 2014-03 relatif au Plan comptable général Voir no 8236
qui traitent des changements de méthodes
comptables.
Par dérogation, l’entité combinante peut ne pas Section 2
retraiter rétroactivement les écritures d’harmoni- Acquisition antérieure de participations dans
sation aux principes comptables du groupe rela- des entités mises en équivalence
tives aux entrées dans le périmètre de combi-
naison.
Art. 122-3
Chapitre II L’exception relative aux prises de contrôle
d’entités s’applique également aux participations
Exceptions au retraitement rétrospectif
dans les entités mises en équivalence. La valeur
Section 1 d’équivalence est calculée à la date définie à
Acquisition antérieure d’entité l’article 122-2 pour le calcul de l’écart de consoli-
dation des entités contrôlées.
Art. 122-1 Voir no 8232
L’entité consolidante a la possibilité de ne pas
appliquer rétrospectivement les dispositions du
Livre II quelle que soit leur forme ou qui exerce sur elles
Comptes consolidés une influence notable.
C. com. art. L 233-16 et L 233-17-2 Voir no 2010 s.
Titre I
Périmètre de consolidation Art. 211-3 Entités sous contrôle exclusif
Le contrôle exclusif est le pouvoir de diriger les poli-
tiques financière et opérationnelle d’une entité afin
Chapitre I
de tirer avantage de ses activités. Il résulte :
Composition de l’ensemble à consolider
– soit de la détention directe ou indirecte de la
Section 1 majorité des droits de vote dans une autre entité ;
Entités incluses dans le périmètre – soit de la désignation, pendant deux exercices
de consolidation successifs de la majorité des membres des
organes d’administration, de direction ou de sur-
Art. 211-1 Périmètre veillance d’une autre entité ; l’entité consolidante
est présumée avoir effectué cette désignation
Les entités à retenir en vue de l’établissement de
lorsqu’elle a disposé, au cours de cette période,
comptes consolidés sont :
directement ou indirectement, d’une fraction
– l’entité consolidante ; supérieure à quarante pour cent des droits de
– les entités contrôlées de manière exclusive ; vote et qu’aucun autre associé ou actionnaire ne
– les entités contrôlées conjointement ; détenait, directement ou indirectement, une
– les entités sur lesquelles est exercée une fraction supérieure à la sienne ;
influence notable. – soit du droit d’exercer une influence dominante
Voir no 2010 s. sur une entité, en vertu d’un contrat ou de
A l’exception des cas énoncés aux articles 212-1 clauses statutaires, lorsque le droit applicable le
[et 212-2 (ndlr : exclusions spécifiques aux permet ; l’influence dominante existe dès lors
groupes d’assurances)], une entité est comprise que, dans les conditions décrites ci-dessus,
dans le périmètre de consolidation dès lors que l’entité consolidante a la possibilité d’utiliser ou
sa consolidation, ou celle du sous-groupe dont d’orienter l’utilisation des actifs, passifs et
elle est l’entité consolidante, présente, seule ou éléments de hors-bilan de la même façon qu’elle
avec d’autres entités en situation d’être consoli- contrôle ce même type d’éléments dans sa
dées, un caractère significatif par rapport aux propre entité.
comptes consolidés de l’ensemble des entités C. com. art. L 233-16 Voir no 2016 s.
incluses dans le périmètre de consolidation. (IR3) Analyse du contrôle
Voir no 2553 s. 1. L’analyse du contrôle est réalisée au niveau de
(IR1) Articulation des articles L 233-16 et l’entité consolidante et non au niveau des action-
L 233-17-2 du Code de commerce naires de cette dernière.
L’obligation d’établir des comptes consolidés 2. L’analyse du contrôle exclusif est réalisée en
résulte d’un lien de contrôle entre une entité tenant compte de l’ensemble des accords
consolidante et d’autres entités. Le contrôle contractuels pertinents à cet égard.
s’entend comme « contrôle exclusif » ou 3. En cas de détention directe ou indirecte de la
« contrôle conjoint ». Une entité qui n’aurait majorité des droits de vote, le contrôle exclusif
aucun lien de contrôle sur d’autres entités mais est présumé. Cette présomption peut être
exercerait seulement une influence notable sur réfutée en cas de conditions particulières prévues
d’autres entités n’est pas soumise à l’obligation dans un pacte d’actionnaires ou d’autres contrats.
d’établir des comptes consolidés (article L 233-16 Voir no 2023
du code de commerce).
En revanche, dans le cas où une entité est Art. 211-4 Entités sous contrôle conjoint
soumise en vertu de l’article L 233-16 du Code Le contrôle conjoint est le partage du contrôle
de commerce à l’obligation d’établissement et de d’une entité exploitée en commun par un nombre
publication de comptes consolidés du fait qu’elle limité d’associés ou d’actionnaires, de sorte que
exerce un contrôle, exclusif ou conjoint, les les politiques financière et opérationnelle résul-
entités sur lesquelles elle exerce une influence tent de leur accord.
notable sont comprises dans le périmètre de Deux éléments sont essentiels à l’existence d’un
consolidation (article L 233-17-2 du code de contrôle conjoint :
commerce). – un nombre limité d’associés ou d’actionnaires
C. com. art. L 233-16 Voir no 9208-1 partageant le contrôle ; le partage du contrôle
suppose qu’aucun associé ou actionnaire n’est
Art. 211-2 Entité consolidante susceptible à lui seul de pouvoir exercer un
L’entité consolidante est celle qui contrôle exclu- contrôle exclusif en imposant ses décisions aux
sivement ou conjointement d’autres entités autres ; l’existence d’un contrôle conjoint n’exclut
pas la présence d’associés ou d’actionnaires tion d’acheter des titres à un porteur au terme
minoritaires ne participant pas au contrôle d’une période et à un prix déterminés à l’avance,
conjoint ; ce porteur ayant l’obligation de les lui vendre.
– un accord contractuel qui : Voir no 2075
• prévoit l’exercice du contrôle conjoint sur Ces titres sont considérés comme détenus du
l’activité économique de l’entité exploitée en point de vue de l’entité consolidante, si les spéci-
commun, ficités de l’engagement ferme ou du contrat de
• établit les décisions qui sont essentielles à la portage ferme la rendent titulaire des préroga-
réalisation des objectifs de l’entité exploitée en tives essentielles attachées à ces titres. Pour
commun et qui nécessitent le consentement de déterminer la nature et l’importance du contrôle
tous les associés ou actionnaires participant au ou de l’influence notable, le titulaire des droits
contrôle conjoint. relatifs au contrôle des titres faisant l’objet du
C. com. art. L 233-16 Voir no 2039 s. portage prend également en compte les autres
titres de l’entité considérée qu’il détient par
Art. 211-5 Entités sous influence notable ailleurs.
L’influence notable est le pouvoir de participer Voir no 2067 s. et 2076
aux politiques financière et opérationnelle d’une
entité sans en détenir le contrôle. L’influence Art. 211-8 Cas particulier des entités ad
notable peut notamment résulter d’une représen- hoc
tation dans les organes de direction ou de sur- Une entité ad hoc est une structure juridique dis-
veillance, de la participation aux décisions straté- tincte, créée spécifiquement pour gérer une opé-
giques, de l’existence d’opérations inter-entités ration ou un groupe d’opérations similaires pour
importantes, de l’échange de personnel de direc- le compte d’une autre entité. L’entité ad hoc est
tion, de liens de dépendance technique. structurée ou organisée de manière telle que son
L’influence notable sur les politiques financière et activité n’est en fait exercée que pour le compte
opérationnelle d’une entité est présumée lorsque de cette autre entité, par mise à disposition
l’entité consolidante dispose, directement ou d’actifs ou fourniture de biens, de services ou de
indirectement, d’une fraction au moins égale à capitaux.
20 % des droits de vote de cette entité. Une entité ad hoc est comprise dans le périmètre
C. com. art. L 233-17-2 Voir no 2052 s. de consolidation dès lors qu’une ou plusieurs
entités contrôlées ont en vertu de contrats,
Section 2 d’accords ou de clauses statutaires, le contrôle
Détermination du contrôle de l’entité
et de l’influence notable Afin de déterminer l’existence de ce contrôle, il est
nécessaire d’apprécier l’économie d’ensemble de
Art. 211-6 Détention directe et indirecte l’opération à laquelle l’entité ad hoc participe et
Les contrôles exclusif et conjoint et l’influence d’analyser les caractéristiques de la relation entre
notable s’entendent, dans tous les cas, directe- cette dernière et l’entité consolidante.
ment ou indirectement. Dans cette optique, les critères suivants sont pris
Pour l’appréciation des droits de vote dont en considération :
dispose une entité dans les assemblées d’une 1. l’entité consolidante dispose en réalité des
autre entité, il doit être fait masse de l’ensemble pouvoirs de décision, assortis ou non des
des droits de vote détenus par l’entité consoli- pouvoirs de gestion sur l’entité ad hoc ou sur les
dante et par toutes les entités qu’elle contrôle de actifs qui la composent, même si ces pouvoirs ne
manière exclusive […] sont pas effectivement exercés.
Voir no 2067 s. et 4305 s. Elle a par exemple la capacité de dissoudre
l’entité ad hoc, d’en changer les statuts, ou au
Art. 211-7 Calcul de la fraction des contraire de s’opposer formellement à leur modi-
droits de vote détenus fication.
Pour le calcul de la fraction des droits de vote 2. l’entité consolidante a, de fait, la capacité de
détenus, il convient de tenir compte des actions bénéficier de la majorité des avantages écono-
à droit de vote double, des certificats de droit de miques de l’entité ad hoc, que ce soit sous forme
vote créés lors de l’émission de certificats de flux de trésorerie ou de droit à une quote-part
d’investissement et, s’il y a lieu, des titres faisant d’actif net, de droit de disposer d’un ou plusieurs
l’objet d’engagements ou de portage fermes actifs, de droit à la majorité des actifs résiduels
détenus pour le compte de l’entité consolidante. en cas de liquidation ;
Voir no 2074
3. l’entité consolidante supporte la majorité des
(IR3) Opérations de portage risques relatifs à l’entité ; tel est le cas si les inves-
Le terme « portage » recouvre un ensemble tisseurs extérieurs bénéficient d’une garantie, de
d’opérations par lesquelles une entité a l’obliga- la part de l’entité ad hoc ou de l’entité consoli-
dante, leur permettant de limiter de façon impor- – les organismes étrangers ayant pour objet
tante leur prise de risques. unique d’émettre, en vue de l’achat de créances
Le premier critère relatif aux pouvoirs de décision dans le cadre de lois ou règlements locaux spéci-
est prédominant. Il est également nécessaire de fiques qui présentent des garanties équivalentes
prendre en considération le deuxième ou le troi- à celles existant en France, des titres dont le rem-
sième critère. En conséquence, une entité ad hoc boursement est assuré par celui des créances
est consolidée si les conditions du premier et du acquises.
deuxième critère, ou du premier et du troisième Voir no 2027-1
critère, sont remplies.
En outre, dès lors que les deuxième et troisième Art. 211-9 Cas particulier des fiducies
critères se trouvent réunis, l’entité ad hoc est Les conditions d’exercice du contrôle des
également consolidée, car considérée comme fiducies par l’entité constituante, fiduciaire ou
contrôlée. bénéficiaire, sont appréciées conformément à
Voir no 2026 s. l’article 211-8 relatif aux entités ad hoc.
(IR2) Application au cas particulier de l’autopi- Dans le cas où la fiducie ne serait pas comparable
lotage à une entité ad hoc, il convient de procéder à
L’existence d’un mécanisme d’autopilotage (pré- l’analyse du contrôle.
détermination des activités d’une entité ad hoc) Voir no 2027-2
ne préjuge pas du contrôle effectif de cette entité
Section 3
par une contrepartie donnée. Bien souvent en
effet, les limites imposées aux activités de Date d’entrée et date de sortie du périmètre
l’entité ad hoc sont conçues de manière à servir de consolidation
et protéger les intérêts des parties prenantes
sans qu’aucune d’entre elles ne puisse prendre Art. 211-10 Date d’entrée dans le péri-
seule le contrôle de l’entité. L’analyse selon les mètre de consolidation
critères définis précédemment est dès lors Une entité entre dans le périmètre de consolida-
nécessaire pour caractériser l’existence d’un tion à la date de prise de contrôle ou d’influence
contrôle entraînant la consolidation. En particulier, notable par l’entité consolidante ou par toute
lorsqu’un tel mécanisme oriente les décisions entité contrôlée par cette dernière.
dans l’intérêt d’une des parties, cette dernière Cette date peut correspondre :
est considérée comme exerçant un contrôle de – soit à la date d’acquisition des titres ;
fait. – soit à la date de prise de contrôle ou d’influ-
Voir no 2027 ence notable, si l’acquisition a eu lieu en plusieurs
(IR4) Entités liées à des avantages aux salariés fois ;
La détermination du contrôle selon les critères – soit à la date prévue par le contrat si celui-ci
exposés ci-dessus s’applique par exemple aux prévoit le transfert du contrôle à une date diffé-
entités créées dans le cadre de régimes d’avan- rente de celle du transfert des titres acquis.
tages postérieurs à l’emploi ou de régimes Le fait qu’un contrat comporte une clause de
d’avantages payés en instruments de capitaux rétroactivité ne suffit pas à placer le transfert du
propres. contrôle à une date différente de celle du trans-
Voir no 2027 fert des titres.
(IR4) Entités liées à des cessions de créances Voir no 5020 s.
En ce qui concerne les entités ad hoc issues
d’opérations de cession de créances, compte Art. 211-11 Première consolidation d’une
tenu de leur nature, de leur objet (acquisition d’un entité contrôlée exclusivement depuis plu-
portefeuille de créances) et de leur cadre juri- sieurs exercices
dique et réglementaire, la perte du pouvoir de Lorsqu’une entité contrôlée exclusivement et
décision est déterminante pour décider de non consolidée ne peut plus être considérée
l’exclusion de ces entités du périmètre de conso- comme non significative, elle est incluse dans le
lidation ou de leur inclusion. périmètre de consolidation. Son entrée dans le
La conservation de la majorité des risques et des périmètre est alors comptabilisée comme si elle
avantages économiques afférents aux créances avait été consolidée depuis la date de prise de
cédées constitue une présomption de conserva- contrôle par l’entité consolidante. Toutefois, les
tion d’une partie significative du pouvoir effectif résultats accumulés de cette entité depuis sa
de décision. Il convient de conduire une analyse prise de contrôle ne sont pas comptabilisés en
lors de la cession de créances aux organismes réserves à l’ouverture de l’exercice mais en
suivants : résultat, après déduction des dividendes reçus
– les organismes de titrisation se conformant aux par le groupe et le cas échéant de l’amortisse-
dispositions du chapitre IV du titre Ier du livre II du ment et la dépréciation de l’écart d’acquisition.
code monétaire et financier ; Voir no 5268 s.
sur les comptes consolidés de l’exercice d’acqui- dépréciation est réalisé ; l’écart d’acquisition, le
sition. cas échéant déprécié, est amorti sur la durée
Voir no 5117 s. et 5177 d’utilisation résiduelle.
(IR3) Informations obtenues au cours de Voir no 5193
l’exercice suivant l’exercice d’acquisition (IR3) Détermination de la durée d’utilisation
Des plus ou moins-values réalisées pendant la d’un écart d’acquisition
période d’évaluation sur les éléments identifiés La détermination de la durée d’utilisation, limitée
lors de la première consolidation, ou l’utilisation ou non, d’un écart d’acquisition ne constitue pas
effective de provisions, peuvent amener à une option comptable pour l’entité mais résulte
remettre en cause leur valeur d’entrée. A l’inverse, d’une analyse documentée des caractéristiques
cette dernière n’est pas modifiée lorsque les plus pertinentes de l’opération d’acquisition, sur les
ou moins-values sont générées par un événement aspects techniques, économiques et juridiques.
postérieur à la date d’acquisition et indépendant Les critères à analyser sont cohérents avec ceux
de cette acquisition. définis à l’article 214-1 du règlement ANC
Voir no 5120 no 2014-03 et en commentaire de cet article
(par exemple, la limitation du cycle de vie des
Art. 231-11 – Ecart d’acquisition positif produits générés par l’acquisition, les synergies
L’écart d’acquisition positif est inscrit à l’actif attendues de l’acquisition, les raisons légales ou
immobilisé. contractuelles bornant l’horizon d’exercice de
L’entité détermine la durée d’utilisation, limitée l’activité, etc.)
ou non, de l’écart d’acquisition, à partir de Voir no 5189 s.
l’analyse documentée des caractéristiques perti- (IR3) Changements de durée d’utilisation d’un
nentes de l’opération d’acquisition concernée, écart d’acquisition
notamment sur les aspects techniques, écono- En pratique, lorsque la durée d’utilisation d’un
miques et juridiques. écart d’acquisition a été estimée à l’origine
Lorsqu’il n’y a pas de limite prévisible à la durée comme limitée, il est peu probable qu’ultérieure-
pendant laquelle l’écart d’acquisition procurera ment elle devienne non limitée.
des avantages économiques au groupe, ce Voir no 5193
dernier n’est pas amorti.
Lorsqu’il existe, lors de l’acquisition, une limite Art. 231-12 Ecart d’acquisition négatif
prévisible à sa durée d’utilisation, l’écart d’acqui- Un écart d’acquisition négatif correspond généra-
sition est amorti linéairement sur cette durée, ou, lement soit à un gain potentiel du fait d’une acqui-
si elle ne peut être déterminée de manière fiable, sition effectuée dans des conditions avanta-
sur 10 ans. Toute modification significative de la geuses, soit à une rentabilité insuffisante de
durée d’utilisation de l’écart d’acquisition est l’entité acquise.
traitée de manière prospective.
Toutefois, lors de l’acquisition, les actifs incorpo-
Voir no 5185 s. rels identifiés qui ne peuvent pas être évalués par
L’entité doit apprécier, à chaque clôture des référence à un marché actif ne doivent pas être
comptes, s’il existe un indice montrant que comptabilisés au bilan consolidé s’ils conduisent
l’écart d’acquisition a pu perdre de sa valeur. à créer ou à augmenter un écart d’acquisition
Lorsqu’il existe un indice de perte de valeur, un négatif.
test de dépréciation est effectué : la valeur nette L’excédent négatif éventuel est rapporté au
comptable de l’écart d’acquisition est comparée résultat sur une durée qui doit refléter les hypo-
à sa valeur actuelle. thèses retenues et les conditions déterminées
Si sa valeur actuelle devient inférieure à sa valeur lors de l’acquisition.
nette comptable, cette dernière est ramenée à la Voir no 5168 et 5200 s.
valeur actuelle par le biais d’une dépréciation.
Lorsque la durée d’utilisation de l’écart d’acquisi- Chapitre II
tion est non limitée, le test de dépréciation est
Valeur d’entrée
réalisé au moins une fois par exercice, qu’il existe
ou non un indice de perte de valeur. Section 1
Voir no 5195 s. Détermination de la valeur d’entrée
Les dépréciations comptabilisées ne sont jamais
reprises. Art. 232-1
Voir no 5195-2 Les actifs et passifs identifiables sont inscrits au
Lorsque la durée d’utilisation de l’écart d’acquisi- bilan consolidé à leur valeur d’entrée.
tion, estimée à l’origine comme non limitée, La valeur d’entrée correspond au prix que l’entité
devient limitée au regard d’un des critères cités acquéreuse aurait accepté de payer si elle avait
au deuxième alinéa de cet article, un test de acquis les actifs et passifs identifiés séparément.
L’évaluation de la valeur d’entrée d’un actif tient conditions normales du marché à la date de prise
compte de l’utilisation envisagée par l’acquéreur. de contrôle.
Voir no 5122 s. 5163-2 Voir no 5146 s.
Les dettes et créances d’impôts différés atta- (IR3) Provisions pour risques et charges
chées aux écarts d’évaluation sont enregistrées L’évaluation des provisions de l’entité acquise
conformément aux dispositions du présent tient compte de tous les risques et charges iden-
règlement. tifiés à la date d’acquisition mais ne tient pas
Voir no 5159 compte des provisions pour pertes d’exploitation
futures, en dehors du cas des pertes à terminai-
Les provisions pour engagements de retraite et son sur contrats en cours.
avantages similaires afférant à l’entité acquise Voir no 5085 s.
sont comptabilisées même dans le cas où le
groupe acquéreur n’a pas opté pour la comptabili- (IR3) Valeur d’entrée dans un groupe multi-
sation de ces engagements. sectoriel
Voir no 5150 s. Lors de l’entrée dans le périmètre de consolida-
tion d’entités n’appartenant pas au secteur
Les droits des minoritaires sont calculés sur la d’activité de l’entité consolidante, le groupe
base de l’actif net réévalué de l’entité acquise. détermine les valeurs d’entrée sur la base des
Voir no 5163 s. règles propres à leur secteur d’activité, parce que
(IR3) Autonomie de la valeur d’entrée par respectant des règles juridiques ou des natures
rapport à la valeur réelle retenue dans les de droits générés par les contrats propres à cette
comptes individuels activité. […]
Lorsqu’une acquisition correspond à une opéra- Voir no 5127
tion entrant dans le champ d’application du Art. 232-5 Entrée dans le périmètre de
titre VII du règlement de l’ANC no 2014-03, la consolidation des sociétés d’habitations
valeur réelle attribuée à chacun des éléments à loyer modéré
inscrits dans le traité d’apport peut être retenue
L’entrée dans le périmètre de consolidation des
comme valeur d’entrée en consolidation, sous sociétés d’habitations à loyer modéré désignées
réserve des retraitements nécessaires pour l’éta- aux articles L 422-2, L 422-3, L 422-3-2 et
blissement des comptes consolidés (retraitement L 422-13 du CCH et de l’habitation est comptabili-
de la période de rétroactivité prévue par le traité sée selon les articles 232-11 et 232-12.
d’apport, par exemple). Les acquisitions complémentaires de titres de
Voir no 5126 capital de ces mêmes sociétés postérieurement
(IR3) Actifs destinés à être cédés à la prise de contrôle sont également traitées
La valeur d’entrée des actifs destinés à être selon ces dispositions.
cédés est déterminée sur la base du prix de Voir no 5212
cession probable minoré des frais de cession.
Section 2
Voir no 5125
Suivi ultérieur des valeurs d’entrée
(IR4) Exemples de modalités d’évaluation des
actifs et passifs identifiables Art. 232-6 Suivi ultérieur des valeurs
Stock de produits finis : la valeur d’entrée corres- d’entrée – Cas général
pond au prix de vente diminué des frais et de la L’évaluation ultérieure des valeurs d’entrée
marge relatifs à l’effort de commercialisation se fait à chaque clôture conformément aux
restant à réaliser, cette marge étant déterminée méthodes comptables du groupe.
sur la base de la marge normale de l’activité de Voir no 5162-1
commercialisation du vendeur dans le secteur Les valeurs d’entrée qui se révèlent injustifiées
considéré, et pour les stocks à rotation lente, du par suite d’une erreur (et non par suite d’un chan-
coût financier éventuel de portage. gement d’estimation) lors de la première consoli-
Un produit en cours de production est valorisé dation doivent être corrigées, avec pour contre-
sur ces mêmes bases diminuées des coûts de partie, une modification rétroactive de l’écart
production restant à encourir et de la marge addi- d’acquisition.
tionnelle du producteur. Voir no 5180
Voir no 5144 s. Section 3
Prêts et créances – dettes : leur valeur d’entrée Méthode optionnelle applicable
est déterminée par actualisation des flux de tré- aux regroupements entre entités
sorerie, au taux constaté sur le marché financier sous contrôle commun
approprié à la date d’acquisition, si l’incidence de
cette actualisation est significative. Tel est le cas, Art. 232-9
par exemple, des prêts ou créances qui ne sont Par exception au principe posé par l’article 232-1,
pas productifs d’un intérêt correspondant aux au coût d’acquisition des titres de l’entité acquise
peut être substituée la valeur des actifs et passifs méthodes comptables du groupe acquéreur à
constitutifs des capitaux propres de celle-ci, telle cette date, en distinguant valeur brute, amortisse-
qu’elle ressort, à la date d’acquisition, de ses ments et provisions.
comptes retraités selon les méthodes compta- Voir no 5638 s.
bles du groupe acquéreur.
Voir no 5615 s. L’écart résultant de la substitution au coût
d’acquisition de l’entité de la valeur d’entrée en
Cette méthode ne peut s’appliquer que si toutes consolidation des actifs et passifs de l’entité
les conditions suivantes sont réunies :
acquise est ajouté ou retranché des capitaux
– l’entité acquéreuse et l’entité acquise sont propres consolidés.
sous le contrôle d’une même entité extérieure au
Voir no 5655 s.
périmètre de consolidation ;
Voir no 5459
Art. 232-12 Traitements comptables
– après l’acquisition, l’entité acquéreuse et
l’entité acquise demeurent sous le contrôle de après la date d’acquisition ou de prise de
cette même entité ; contrôle en cas de transactions succes-
Voir no 5461 sives
– l’opération est réalisée par émission d’actions, Après la date d’acquisition ou de prise de contrôle
de parts ou d’instruments donnant accès de en cas de transactions successives :
façon certaine au capital de l’acquéreur et éven- a. la période d’évaluation pendant laquelle les
tuellement, par une rémunération en espèces et retraitements selon les méthodes comptables du
assimilées qui ne peut être supérieure à 10 % du groupe visés à l’article 232-11 sont finalisés est
montant total des émissions ; la même que celle prévue à l’article 231-10 ;
Voir no 5506 s. Voir no 5649 s.
– le contrôle n’est pas transitoire. La notion de
contrôle transitoire doit être analysée en tenant b. indépendamment de la période précitée, à
compte de l’objectif qui préside à l’acquisition. l’exception des changements d’estimation, toute
Lorsque, dès l’acquisition, il existe un engage- correction ultérieure du coût d’acquisition de
ment préalable de cession ou d’introduction en l’entité et des valeurs d’entrée en consolidation
bourse qui conduit, s’il se réalise, à une perte du des actifs et passifs de l’entité acquise est
contrôle, le contrôle est considéré comme transi- inscrite dans les capitaux propres.
toire. Voir no 5663 s.
Voir no 5463 s.
Cette méthode est applicable, au choix de Titre IV
l’acquéreur, opération par opération.
Voir no 5601 s.
Autres variations de pourcentage
de contrôle ou de détention
Art. 232-10 Acquisitions complémen-
taires de titres de capital de la cible pos-
térieures à la fin de l’opération Chapitre I
Les acquisitions complémentaires sous contrôle Prise du contrôle exclusif d’une entité
commun de titres de capital de la cible posté- par lots successifs
rieures à la prise de contrôle sont traitées selon
la méthode visée à l’article 232-9 dès lors que Art. 241-1 Intégration globale d’une
l’opération initiale a été comptabilisée selon cette entité précédemment consolidée par
méthode et si elles sont rémunérées en titres de mise en équivalence
capital. Pour l’intégration globale d’une entité précédem-
Voir no 5586 s. ment consolidée par mise en équivalence, le coût
Art. 232-11 Traitement comptable d’acquisition total (acquisition initiale et acqui-
– principes généraux sitions complémentaires donnant le contrôle
Pour la consolidation, le coût d’acquisition de exclusif) est déterminé conformément aux articles
l’entité est déterminé conformément aux articles 231-2 et suivants.
231-2 et suivants. Les actifs et passifs sont identifiés et évalués, à
Voir no 5621 s. la date de la prise de contrôle, conformément aux
La valeur d’entrée en consolidation des actifs articles 231-7 à 232-1. L’écart de réévaluation
et passifs de l’entité acquise est déterminée éventuel par rapport à la quote-part de capitaux
sur la base de comptes établis à la date d’acquisi- propres antérieurement consolidée par mise en
tion ou de prise de contrôle en cas de transac- équivalence est porté directement dans les
tions successives. Elle est égale à leur valeur réserves consolidées.
nette comptable consolidée, retraitée selon les Voir no 6261 s.
de participation, par exemple à la suite de restric- – L’impôt sur les bénéfices est corrigé de l’inci-
tions sévères et durables remettant en cause dence de l’élimination des résultats internes.
substantiellement le contrôle exercé sur cette Voir no 4585
entité ou un passage en dessous des seuils de – Les dividendes intragroupes sont également
signification, les titres sont repris à l’actif du bilan éliminés en totalité, y compris les dividendes qui
pour la quote-part de capitaux propres qu’ils repré- portent sur des résultats antérieurs à la première
sentent à la date de déconsolidation, augmentée consolidation.
de l’écart d’acquisition résiduel. L’opération Voir no 4602 s.
n’entraîne en elle-même ni plus-value, ni moins-
– Les dotations aux comptes de dépréciation des
value, ni modification des capitaux propres.
titres de participation constituées par l’entité
Voir no 6571 s.
détentrice des titres et, le cas échéant, les dota-
tions aux provisions constituées en raison de
Titre V pertes subies par les entités contrôlées de
Autres dispositions pour les intégrations manière exclusive sont éliminées en totalité.
globales Voir no 4610 s.
(IR4) Exemples d’élimination des opérations
Chapitre I réciproques
Elimination des opérations réciproques Les opérations internes devant être éliminées
couvrent, par exemple, les cas suivants :
Section 1 – les plus- et moins-values de cession internes
Opérations affectant ou non d’actifs immobilisés ;
le résultat consolidé – les marges internes sur stocks.
Voir no 4591
Art. 251-1 Opérations n’affectant pas le
résultat consolidé Section 2
Les créances et les dettes réciproques ainsi que Cas particuliers
les produits et les charges réciproques sont
éliminés dans leur totalité. Art. 251-3 Eliminations d’opérations
Voir no 4520 s. internes intersectorielles
Il en est de même pour les engagements hors Lorsque des entités incluses dans le périmètre
bilan. de consolidation appartiennent à des secteurs
Voir no 4535 s. d’activité différents, toutes les opérations
internes sont éliminées.
(IR3) Elimination d’effets remis à l’escompte
Voir no 4521, 4538 et 4551
Lorsque l’effet à recevoir à éliminer est remis à
l’escompte, le concours bancaire consenti au
groupe est substitué à l’effet à payer. Chapitre II
Voir no 4522 Autres points
Section 2 Section 4
Acquisition des titres de capital Echange de participations minoritaires
de l’entité consolidante par elle-même
ou par des entités contrôlées Art. 252-5
et cession de ces titres Conformément au principe général, les échanges
de participations minoritaires se comptabilisent
Art. 252-3 dans tous les cas à la valeur la plus sûre des deux
lots échangés et conduisent à la détermination
Les titres représentatifs du capital de l’entité
d’une plus ou moins-value par rapport à leur
consolidante détenus par elle-même ou par des
valeur comptable consolidée.
entités contrôlées sont classés selon la destina-
Voir no 6911 s.
tion qui leur est donnée dans les comptes indivi-
duels de ces entités.
Ces titres sont portés en diminution des capitaux Titre VI
propres consolidés sauf dans les cas suivants : Autres méthodes de consolidation
– titres identifiés dès l’origine comme étant expli-
citement affectés à l’attribution aux salariés ; Chapitre I
– titres destinés à régulariser les cours ; Intégration proportionnelle
– […] ;
Section 1
– titres classés au poste de « valeurs mobilières
de placement » et détenus dans des cadres Principes généraux
autres que ceux précités.
Art. 261-1
Dans le cas où les titres ont été portés en diminu- La différence essentielle avec l’intégration
tion des capitaux propres, la dépréciation les globale consiste en ce que l’intégration dans les
concernant, existant le cas échéant dans les comptes de l’entité consolidante des éléments
comptes individuels de l’entité consolidée, est constituant le patrimoine et le résultat de l’entité
neutralisée dans le résultat de l’exercice au cours sous contrôle conjoint ne s’effectue qu’au prorata
duquel elle est constituée, ou dans les réserves de la fraction représentative de la participation de
consolidées si la dépréciation a été constituée au l’entité détentrice des titres sans constatation
cours des exercices antérieurs. En cas de cession d’intérêts minoritaires directs.
ultérieure de ces actions à l’extérieur du groupe,
Néanmoins, les règles générales de consolidation,
le prix de cession (y compris la plus-value ou
définies pour l’intégration globale, s’appliquent
la moins-value) et l’impôt correspondant sont
pour évaluer les capitaux propres et les résultats
inscrits directement dans les réserves conso-
des entités intégrées proportionnellement, sous
lidées.
réserve des dispositions particulières ci-dessous.
Voir no 4802 s.
Voir no 4241 s. et 4305 s.
Section 3
Art. 261-2 Variations ultérieures du
Options d’achats ou de souscriptions pourcentage d’intérêt avec maintien de
d’actions (Stocks options) sur des titres l’intégration proportionnelle
d’une entité contrôlée Les augmentations de pourcentage d’intérêts
dans une entité précédemment consolidée par
Art. 252-4 intégration proportionnelle et qui reste consolidée
Si dans le cadre d’un programme de « stock- selon cette méthode sont traitées ainsi :
options » une entité faisant partie du périmètre – les acquisitions complémentaires de titres ne
de consolidation s’est engagée à racheter des remettent pas en cause les évaluations des actifs
actions d’une autre entité contrôlée, ces actions et passifs identifiés, déterminés à la date de prise
sont considérées comme restant détenues par le de contrôle conjoint. L’écart dégagé est affecté
groupe et valorisées à leur valeur comptable en totalité en écart d’acquisition ;
avant cession au moment du rachat. Toute diffé- – l’écart d’acquisition complémentaire est compta-
rence avec cette valeur est comptabilisée en bilisé conformément aux articles 231-11 et 231-12.
charges. Elle est provisionnée dès lors qu’elle Voir no 6230 s.
devient probable, en fonction de l’évolution, à la
clôture de l’exercice, des critères servant de base Section 2
au calcul du prix de rachat. Elimination des opérations réciproques
L’écart d’acquisition correspondant est annulé
par les charges de l’exercice au cours duquel la Art. 261-3 Opérations n’affectant pas le
transaction a eu lieu si aucune provision à ce titre résultat consolidé
n’a été précédemment constituée. Pour les opérations entre une entité intégrée pro-
Voir no 6911 s. portionnellement et une entité intégrée globale-
ment, les créances et les dettes réciproques ainsi l’intégration globale. L’écart qui en résulte est un
que les produits et les charges réciproques sont écart d’acquisition présenté selon les mêmes
éliminés dans la limite du pourcentage d’intégra- modalités que les écarts d’acquisition définis
tion de l’entité contrôlée conjointement. La diffé- dans le cadre de l’intégration globale.
rence entre le montant ainsi éliminé et le montant Voir no 5285 s.
de ces dettes et de ces créances est assimilée à
une dette ou à une créance envers les entités La mise en équivalence peut être effectuée selon
extérieures au groupe. la méthode de la consolidation par paliers ou
Voir no 4525 s. selon celle de la consolidation directe au niveau
de l’entité consolidante. Quelle que soit la
Art. 261-4 Opérations affectant le résultat méthode utilisée, les montants des capitaux
consolidé propres, du résultat, des postes « Titres mis en
Pour les opérations entre une entité intégrée pro- équivalence » et « Intérêts minoritaires » doivent
portionnellement et une entité intégrée globale- rester identiques aux montants obtenus en utili-
ment qui affectent le résultat consolidé : sant la consolidation par paliers.
– En cas de cession par une entité intégrée glo- Voir no 4284 s.
balement à une entité intégrée proportionnelle-
ment, l’élimination est limitée au pourcentage Art. 262-3 Consolidations ultérieures
d’intégration de l’entité contrôlée conjointement. La valeur des titres mis en équivalence est égale,
Il en est de même en cas de cession par une à chaque fin d’exercice, à la quote-part des
entité intégrée proportionnellement à une entité capitaux propres retraités de l’entité consolidée à
intégrée globalement. laquelle ils équivalent. La variation des capitaux
Voir no 4558 s. propres retraités des entités consolidées par
– Les dotations aux comptes de dépréciations mise en équivalence, de quelque nature qu’elle
des titres de participation constituées par l’entité soit, augmente ou diminue donc la valeur des
détentrice des titres, en raison des pertes subies titres mis en équivalence à la clôture de l’exercice
par les entités intégrées proportionnellement, précédent.
sont éliminées en totalité.
La variation de valeur des titres d’un exercice à
Voir no 4610 s.
l’autre peut provenir de diverses causes, hormis
Art. 261-5 Elimination des opérations les cas d’acquisition ou de cession : résultat, dis-
entre deux entités intégrées proportion- tribution de bénéfices, opérations sur le capital,
nellement fusion-absorption, apport partiel d’actif, variation
En cas de transaction effectuée entre deux du cours de conversion pour les entités étran-
entités intégrées proportionnellement, l’élimina- gères, etc.
tion est limitée au pourcentage le plus faible des Voir no 4267 et 4602
deux participations. La fraction du résultat de ces entités est inscrite
Voir no 4569 s. distinctement au compte de résultat consolidé.
Voir no 4268
Chapitre II
Les dividendes reçus des entités consolidées par
Mise en équivalence
mise en équivalence sont éliminés du compte de
Section 1 résultat de l’entité détentrice des titres et sont
Principes généraux portés en augmentation des réserves conso-
lidées.
Art. 262-1 Voir no 4603
Les règles générales de consolidation, définies Lorsque la quote-part de l’entité détentrice des
pour l’intégration globale, s’appliquent pour titres dans les capitaux propres d’une entité dont
évaluer les capitaux propres et les résultats des les titres sont mis en équivalence devient
entités mises en équivalence sous réserve des
négative, celle-ci est retenue normalement pour
dispositions particulières ci-dessous.
une valeur nulle. Cependant, dans le cas où
Voir no 4260 s.
l’entité détentrice des titres a l’obligation légale
Art. 262-2 Première consolidation ou implicite de ne pas se désengager financière-
A la date de première consolidation, la mise en ment de sa participation dans l’entité en question,
équivalence consiste à substituer, à la valeur la partie négative des capitaux propres est portée
comptable des titres, la quote-part qu’ils repré- dans la rubrique des provisions. Cette provision
sentent dans les capitaux propres de l’entité est ajustée à la clôture de chaque exercice en
consolidée. Ces capitaux propres sont égaux à la fonction de la quote-part dans les capitaux
différence entre les actifs et les passifs identi- propres de l’entité mise en équivalence
fiables déterminés selon les règles définies pour Voir no 4271
consolidés, l’impact du changement déterminé à soit leur qualification, donnent au locataire la possi-
l’ouverture, après effet d’impôt, est imputé en
bilité d’acquérir tout ou partie des biens loués,
« report à nouveau » à l’ouverture de l’exercice.
moyennant un prix convenu tenant compte, au
Voir no 3335
moins pour partie, des versements effectués à
Art. 272-2 Inscription au bilan des contrats titre de loyers ;
de crédit-bail et des contrats assimilés 2. Les opérations par lesquelles une entité donne
Les contrats de crédit-bail et les contrats assimi- en location des biens immobiliers à usage profes-
lés sont comptabilisés : sionnel, achetés par elle ou construits pour son
– chez le preneur : au bilan sous forme d’une compte, lorsque ces opérations, quelle que soit
immobilisation et d’un emprunt correspondant ; leur qualification, permettent aux locataires de
au compte de résultat, sous forme d’une dotation devenir propriétaires de tout ou partie des biens
aux amortissements et d’une charge financière ; loués, au plus tard à l’expiration du bail, soit par
cession en exécution d’une promesse unilatérale
– chez le bailleur : sous forme de prêts.
de vente, soit par acquisition directe ou indirecte
Un contrat assimilé à un contrat de crédit-bail des droits de propriété du terrain sur lequel ont
remplit au moins une des conditions suivantes : été édifiés le ou les immeubles loués, soit par
– le contrat prévoit le transfert de la propriété au transfert de plein droit de la propriété des
terme de la durée du bail sur option, et les condi- constructions édifiées sur le terrain appartenant
tions d’exercice de l’option sont telles que le audit locataire. […]
transfert de propriété paraît hautement probable Voir no 3378
à la date de conclusion du bail ;
– la durée du bail recouvre l’essentiel de la durée
de vie du bien dans les conditions d’utilisation du Art. 272-4 Coûts d’emprunts
preneur ; Le coût d’un emprunt est réparti sur la durée de
– la valeur actualisée des paiements minimaux l’emprunt d’une manière appropriée aux modali-
est proche de la valeur vénale du bien loué à la tés de remboursement.
date de conclusion du bail. Le coût inclut :
Voir no 3376 s. – les frais d’émission,
– les primes d’émission,
272-3 Opérations de cession bail
– les primes de remboursements.
Lorsqu’un bien mobilier ou immobilier est cédé à Voir no 3391 s.
un tiers avant d’être repris en location sous forme
de crédit-bail ou de contrat assimilé, la cession (IR3) Coût d’emprunt
est réputée ne pas avoir eu lieu et le cédant- Les frais d’émission, les primes d’émission et les
preneur : primes de remboursement peuvent être étalés de
– élimine le résultat de la cession figurant à son manière actuarielle ou linéaire ou selon toute autre
compte de résultat ; méthode jugée plus pertinente, en cohérence
– reconstitue à l’actif du bilan la valeur brute et avec le profil d’amortissement de l’emprunt.
les amortissements cumulés du bien cédé à la Voir no 3392
date de cession ;
– continue d’amortir le bien cédé dans les Art. 272-5 Frais d’établissement
mêmes conditions qu’avant la cession, sur la Les frais de constitution, de transformation et de
base de sa durée d’utilisation ou sur la durée du premier établissement sont comptabilisés en
contrat si celle-ci est plus courte ; compte de résultat de l’exercice au cours duquel
– constate au passif une dette à hauteur du prix ils ont été encourus.
de cession perçu ; Voir no 3403
– enregistre ultérieurement les flux relatifs à la
dette. Art. 272-6 Comptabilisation à l’actif de
certains coûts
En cas de moins-value, l’immobilisation est
dépréciée si sa valeur actuelle est inférieure à sa Les coûts suivants sont comptabilisés à l’actif
valeur nette comptable. dans les conditions établies par le règlement ANC
Voir no 3381 s. no 2014-03 :
– les frais de développement selon les conditions
Art. L 313-7 du Code monétaire et financier de l’article 212-3 du règlement de l’Autorité des
Les opérations de crédit-bail mentionnées par la normes comptables no 2014-03 ;
présente sous-section sont : Voir no 3415
1. Les opérations de location de biens d’équipe- – les frais de création de sites internet visés à
ment ou de matériel d’outillage achetés en vue de l’article 612-1 du règlement de l’Autorité des
cette location par des entités qui en demeurent normes comptables no 2014-03 ;
propriétaires, lorsque ces opérations, quelle que Voir no 3415
– les droits de mutation, honoraires ou commis- le présent règlement ; en revanche, les actifs
sions et frais d’actes liés à l’acquisition d’un actif d’impôts différés ne sont portés à l’actif du bilan
visés aux articles 213-8, 213-22, 221-1 et 222-1 que si leur récupération est probable.
du règlement de l’Autorité des normes compta- Voir no 3643 s.
bles no 2014-03.
Voir no 3418 Sous-section 2
Différences temporaires
(IR2) Coût de transaction
L’activation des droits de mutation, honoraires ou Art. 272-8
commissions et frais d’actes s’applique aux actifs
Une différence temporaire apparaît dès lors que
financiers visés par les articles 221-1 et 222-1 du
la valeur comptable d’un actif ou d’un passif est
règlement ANC no 2014-03 et évalués au coût différente de sa valeur fiscale.
d’acquisition minoré des éventuelles déprécia-
Voir no 3611 et 3621 s.
tions à la date de clôture de l’exercice. Elle n’est
– Comme cas de différences temporaires,
pas prévue pour les actifs financiers évalués à la
sources d’imposition future et donc de passifs
valeur de marché à chaque arrêté comptable.
d’impôts différés, on peut citer en particulier :
Voir no 3418
• les produits dont l’imposition est différée,
Section 2 comme les produits financiers courus qui ne
Impôts sur les résultats : seront imposables qu’une fois échus ;
• les dépenses immobilisées immédiatement
Sous-section 1 déductibles au plan fiscal mais dont la prise en
Généralités charge comptable sera étalée ou reportée ;
• les actifs qui, lors de leur cession ou de leur
Art. 272-7 utilisation, ne donneront lieu qu’à des déductions
Les impôts sur les résultats regroupent tous les fiscales inférieures à leur valeur comptable ; il en
impôts assis sur le résultat, qu’ils soient exigibles est ainsi notamment des actifs qui, lors d’une
ou différés. prise de contrôle, sont entrés à l’actif consolidé
Lorsqu’un impôt est dû ou à recevoir et que son pour une valeur supérieure à la valeur qui, au plan
règlement n’est pas subordonné à la réalisation fiscal, donne lieu à déduction soit lors de la
d’opérations futures, il est qualifié d’exigible, cession de l’actif soit lors de son utilisation au
même si le règlement est étalé sur plusieurs rythme des amortissements (« valeur fiscale » de
exercices. Il figure selon le cas au passif ou à l’actif inférieure à sa « valeur comptable ») ;
l’actif du bilan. Voir no 3625, 3634 et 3666
Les opérations réalisées par l’entité peuvent avoir – Comme cas de différences temporaires,
des conséquences fiscales positives ou néga- sources de déductions futures et donc d’actifs
tives autres que celles prises en considération d’impôts différés, on peut citer en particulier les
pour le calcul de l’impôt exigible. Il en résulte des charges comptables qui ne seront déductibles fis-
actifs ou passifs d’impôt qui sont qualifiés de calement qu’ultérieurement, telles les dotations
différés. à des provisions qui ne seront déductibles que
lors de la survenance de la charge ou du risque
Il en est ainsi en particulier lorsqu’en consé-
provisionné (en France, la provision pour indem-
quence d’opérations déjà réalisées, qu’elles
nité de départ en retraite par exemple).
soient comptabilisées dans les comptes indivi-
Voir no 3626, 3635 et 3666
duels ou dans les seuls comptes consolidés
comme les retraitements et éliminations de résul- Sous-section 3
tats internes, des différences sont appelées à se
Prise en compte des actifs d’impôt différé
manifester à l’avenir, entre le résultat fiscal et le
résultat comptable de l’entité, par exemple Art. 272-9
lorsque des opérations réalisées au cours d’un
Les actifs d’impôts différés ne sont pris en
exercice ne sont imposables qu’au titre de
compte que :
l’exercice suivant. De telles différences sont qua-
lifiées de temporaires. – si leur récupération ne dépend pas des résul-
Voir no 3621 s. tats futurs ; dans cette situation, ils sont retenus
à hauteur des passifs d’impôts différés déjà
Il en est ainsi également des crédits d’impôts constatés arrivant à échéance dans la période au
dont la récupération est subordonnée à une cir- cours de laquelle ces actifs deviennent ou restent
constance autre que le simple déroulement du récupérables ; il est possible dans ce cas de tenir
temps, et des possibilités de déductions fiscales compte d’options fiscales destinées à allonger le
liées à l’existence d’un report déficitaire. délai séparant la date à laquelle un actif d’impôt
Tous les passifs d’impôts différés doivent être devient récupérable de celle à laquelle il se
pris en compte, sauf exceptions prévues par prescrit ;
Par ailleurs, les différences entre la valeur fiscale Art. 272-13 Contrepartie de l’impôt
des titres de participation dans les entités conso- La contrepartie de l’actif ou du passif d’impôt
lidées et leur valeur en consolidation ne donnent différé doit être traitée comme l’opération
lieu à impôts différés que dans les conditions de réalisée qui en est à l’origine. C’est ainsi que dans
l’article 272-11. le cas le plus fréquent où l’opération réalisée
Voir no 3652 s. affecte le résultat, la contrepartie de l’impôt
différé affecte la charge d’impôt sur les béné- (IR4) Exemples d’entités non autonomes :
fices. Une filiale vendant uniquement des biens
Lorsque l’opération affecte les capitaux propres importés de l’entité consolidante et remettant à
la contrepartie de l’impôt différé affecte directe- celle-ci les produits correspondants ;
ment les capitaux propres. Il en est ainsi, par Une « holding de pays » regroupant la plupart des
exemple, pour l’impact à l’ouverture en cas de filiales et participations détenues par un groupe
changement de méthode comptable. dans un pays.
L’effet des variations de taux d’impôt et de règles Voir no 3819
fiscales sur les actifs et passifs d’impôt différé
existants affecte le résultat, même lorsque la Art. 272-16 Méthode du cours histo-
contrepartie de ceux-ci a été comptabilisée à rique
l’origine directement en capitaux propres. Sauf exception prévue par le présent règlement,
la méthode du cours historique implique que la
Lorsque l’opération consiste en la détermination
conversion des comptes des entités étrangères
des écarts d’évaluation dans le cadre d’une acqui-
s’effectue de la manière suivante :
sition d’entité par le groupe, la contrepartie de
l’impôt différé vient augmenter ou diminuer la – les éléments non monétaires, y compris les
capitaux propres, sont convertis au cours histo-
valeur de l’écart d’acquisition.
rique, c’est-à-dire au cours de change à la date
Voir no 3698 s.
de l’entrée des éléments dans l’actif et le passif
consolidés ;
Art. 272-14 Présentation
– les éléments monétaires sont convertis au
Les actifs et passifs d’impôts différés, quelle que cours de change à la date de clôture de l’exercice ;
soit leur échéance, doivent être présentés pour
– les produits et les charges sont, en principe,
leur solde net au bilan lorsqu’ils concernent une
convertis au cours de change en vigueur à la date
même entité fiscale. où ils sont constatés ; en pratique, ils sont
Voir no 3719 convertis à un cours moyen de période (mensuel,
trimestriel, semestriel, voire annuel) ;
Section 3
– toutefois les dépréciations constatées par voie
Conversion des comptes d’entités d’amortissements ou de provisions sur des
établissant leurs comptes éléments d’actif convertis au cours historique
en monnaies étrangères sont elles-mêmes converties au même cours his-
torique.
Art. 272-15 Définitions Voir no 3850 s.
La monnaie de fonctionnement est la monnaie
de l’environnement économique principal dans Art. 272-17 Méthode du cours de clôture
lequel opère l’entité. Sauf exception prévue par le présent règlement,
Voir no 3812 s. la méthode du cours de clôture implique que la
conversion des comptes des entités étrangères
(IR3) Monnaie de fonctionnement s’effectue de la manière suivante :
Pour déterminer sa monnaie de fonctionnement, – tous les éléments d’actif et de passif, moné-
une entité étrangère considère son degré d’auto- taires ou non monétaires, sont convertis au cours
nomie : de change en vigueur à la date de clôture de
– lorsqu’elle est autonome, sa monnaie de fonc- l’exercice ;
tionnement correspond à sa monnaie locale ; – les produits et les charges (y compris les dota-
– lorsqu’elle n’est pas autonome, sa monnaie de tions aux amortissements et provisions) sont
fonctionnement correspond à celle de l’entité convertis au cours moyen de la période.
dont elle dépend. Voir no 3878 s.
Voir no 3816
Art. 272-18 Conversion – cas général
(IR3) Entité non autonome
Dans un groupe dont l’activité principale n’est ni
Une entité est considérée comme non autonome une activité bancaire ni une activité d’assurance,
lorsque son exploitation fait partie intégrante des la conversion des comptes des entités consoli-
activités d’une autre entité. Il en est ainsi : dées étrangères s’effectue en deux temps :
– lorsque la monnaie nationale de l’entité consoli- – conversion de la monnaie locale à la monnaie
dante est prépondérante sur le plan des opéra- de fonctionnement selon la méthode du cours
tions ou du financement de l’entité étrangère ; historique ;
– lorsque l’entité étrangère a des liens commer- – conversion de la monnaie de fonctionnement à
ciaux ou financiers prépondérants avec l’entité la monnaie de l’entité consolidante selon la
consolidante. méthode du cours de clôture.
Voir no 3817 s. Voir no 3830 s. et 3840 s.
Art. 272-21 Comptabilisation des écarts de l’inflation, est effectuée au moyen d’indices
de conversion reflétant les variations générales des prix.
Les écarts de conversion constatés, tant sur les Voir no 3926 s.
éléments du bilan d’ouverture que sur le résultat,
sont portés, pour la part revenant à l’entité conso- Art. 272-25 Comptabilisation
lidante, dans ses capitaux propres au poste Si la méthode du cours historique est retenue pour
« Ecarts de conversion » et pour la part des tiers convertir les comptes d’une entité autonome :
au poste « Intérêts minoritaires ». – le passage de la monnaie locale à la monnaie
En cas de liquidation ou de cession de tout ou de fonctionnement se fait conformément à la
partie de la participation détenue dans l’entité méthode du cours historique ;
étrangère, l’écart de conversion qui figure dans – le passage de la monnaie de fonctionnement à
les capitaux propres est réintégré au compte de la monnaie de consolidation (lorsque celle-ci est
résultat pour la partie de son montant afférente à différente) se fait conformément à la méthode du
la participation cédée. La réintégration est égale- cours de clôture.
ment opérée en cas de liquidation ou de cession Voir no 3929 s.
de tout ou partie de la participation détenue dans Si la méthode du cours de clôture est retenue :
l’entité étrangère pour les écarts de conversion – lorsque les comptes de l’entité consolidée sont
figés dans les capitaux propres lors du passage à établis selon la convention du coût actuel :
l’euro. • les éléments du bilan déjà évalués au coût
Voir no 3868 et 3893 s. actuel n’ont pas à être retraités en vue de la
consolidation car ils sont déjà exprimés dans
Section 4 l’unité de mesure ayant cours à la date du bilan ;
Entités situées dans des pays • les éléments du compte de résultat doivent
à forte inflation être retraités dans l’unité de mesure qui a cours
à la date du bilan, par application d’un indice
Art. 272-22 Définition général des prix ;
La forte inflation est marquée par certaines carac- • le gain ou la perte sur la situation monétaire
téristiques qui incluent, sans que la liste soit limi- nette est inclus dans le résultat net ;
tative, les suivantes : Voir no 3936 s. et 3957 s.
– les ventes et les achats à crédit sont conclus à – lorsque les comptes de l’entité consolidée sont
des prix qui tiennent compte de la perte de établis selon la convention du coût historique :
pouvoir d’achat attendue durant la durée du • les éléments du bilan qui ne sont pas mesurés
crédit, même si cette durée est courte ; dans l’unité de mesure en vigueur à la date du
bilan sont retraités à l’aide d’un indice général des
– les taux d’intérêt, les salaires et les prix sont
prix ;
liés à un indice de prix ;
• tous les éléments du compte de résultat sont
– le taux cumulé d’inflation sur trois ans
retraités en appliquant l’évolution de l’indice
approche ou dépasse 100 % ; général des prix à compter de l’enregistrement
– les prix sont souvent exprimés dans une initial des transactions ;
monnaie étrangère relativement stable, plutôt • le gain ou la perte sur la situation monétaire
que dans la monnaie locale. nette, qui peut être obtenue par la différence
Voir no 3923 résultant du retraitement des actifs non moné-
taires, des capitaux propres et des éléments du
Art. 272-23 Cas général compte de résultat, est inclus dans le résultat
La monnaie d’un pays à forte inflation ne peut net.
pas servir de monnaie de fonctionnement. Toute Voir no 3936 s. et 3943 s.
entité non autonome suit la méthode de conver-
sion au cours historique. Section 5
Pour une entité autonome, le choix est possible Couvertures
entre deux méthodes :
Art. 272-26
– soit cette entité applique la méthode du cours Les différences de change ayant trait à un
historique pour passer en monnaie de fonctionne- élément monétaire qui en définitive fait partie
ment, celle-ci étant la monnaie étrangère commu- intégrante de l’investissement net d’une entité
nément utilisée dans le pays ou à défaut la dans une entité étrangère consolidée sont ins-
monnaie utilisée pour la consolidation ; crites dans les capitaux propres consolidés
– soit l’entité consolidante applique la méthode jusqu’à la cession ou la liquidation de cet investis-
du cours de clôture aux comptes de l’entité étran- sement net, date à laquelle elles sont inscrites en
gère, corrigés préalablement des effets de l’infla- produit ou en charge dans le résultat comme les
tion. La correction préalable, pour tenir compte autres écarts de conversion relatifs à cette entité.
Ainsi, une entité du groupe peut avoir dans son Art. 273-2 Réévaluations
bilan une dette ou une créance libellée en La réévaluation des actifs s’entend hors correc-
monnaie étrangère concernant une entité consoli- tion monétaire en cas de forte inflation et peut
dée dont le règlement n’est ni planifié ni suscep- être effectuée au niveau des seuls comptes
tible de survenir dans un avenir prévisible et qui consolidés.
s’analyse comme une augmentation ou une Toutefois, si une entité du groupe a procédé à
réduction de l’investissement net du groupe dans une réévaluation dans ses comptes individuels, il
cette entité étrangère. Cela s’applique aux convient soit de l’éliminer dans les comptes
créances ou à des prêts à long terme mais ni aux consolidés, soit de pratiquer la réévaluation pour
l’ensemble du groupe dans les conditions fixées
comptes clients ni aux comptes fournisseurs.
par l’article L 123-18 du Code de commerce.
Voir no 3900 s.
En cas de réévaluation de l’ensemble des entités
Sauf en cas d’adoption de la méthode du cours consolidées, les dotations aux amortissements
historique, les différences de change relatives à ainsi que les plus ou moins-values de cession
une dette libellée en monnaie étrangère, compta- sont déterminées sur la base des valeurs rééva-
bilisée comme couverture de l’investissement luées.
net d’une entité du groupe dans une entité étran- Voir no 3440 s.
gère consolidée (par intégration ou par mise en (IR2) Réévaluation
équivalence), doivent être imputées aux capitaux Lorsqu’une réévaluation au sens de l’article
propres consolidés jusqu’à la cession de cet L 123-18 du Code de commerce est opérée, elle
investissement net, date à laquelle elles doivent porte sur l’ensemble des immobilisations corpo-
être inscrites en produits ou en charges dans le relles et financières de l’entité. Elle est à distin-
résultat comme les autres écarts de conversion guer d’une méthode comptable qui conduirait à
relatifs à cette entité. évaluer, à chaque arrêté comptable, une catégo-
rie d’actif à la valeur de marché.
Voir no 3905 s.
Voir no 3440 s.
Section 2
Chapitre III
Options pour les groupes
Méthodes comptables autres que les groupes d’assurance
d’application optionnelle et autres que du secteur bancaire
Section 1 Art. 273-3 Premier bien sorti / dernier
Options pour tous les groupes bien entré
Les éléments fongibles de l’actif circulant
Art. 273-1 Emprunts non remboursables peuvent être évalués en considérant que, pour
chaque catégorie, le premier bien sorti est le
Lorsque des capitaux sont reçus en application
dernier bien entré ; l’application de cette
de contrats d’émission ne prévoyant ni de rem- méthode d’évaluation peut être limitée à cer-
boursement à l’initiative du prêteur, ni de rému- taines branches d’activité ou à certaines zones
nération obligatoire en cas d’absence ou d’insuffi- géographiques ; les modalités de regroupement
sance de bénéfice, ceux-ci peuvent être inscrits de ces éléments en catégories sont indiquées et
au bilan consolidé en « capitaux propres ». justifiées dans l’annexe.
Voir no 3476 s. Voir no 3473
Titre VIII
Modèles d’états financiers consolidés et contenu de l’annexe
Chapitre I
Etats de synthèse
Section 1
Modèle de bilan consolidé d’un groupe
autre que d’assurance ou du secteur bancaire
Art. 281-1
C. com. art. R 233-11 Voir no 7022 s.
Exercice N-1
Exercice N-1
Exercice N
Exercice N
ACTIF PASSIF
Section 2
Modèle de compte de résultat d’un groupe
autre que d’assurance ou du secteur bancaire
Art. 281-2
C. com. art. R 233-12 Voir no 7206 s.
Chiffre d’affaires
Autres produits d’exploitation
Achats consommés
Charges de personnel (1)
Autres charges d’exploitation
Impôts et taxes
Dotations aux amortissements, dépréciations
et provisions (2)
Résultat d’exploitation avant dotations
aux amortissements et dépréciations des écarts
d’acquisition
Dotations aux amortissements et dépréciations
des écarts d’acquisition
Résultat d’exploitation après dotations aux
amortissements et dépréciations des écarts
d’acquisition
Charges et produits financiers
Charges et produits exceptionnels
Impôts sur les résultats
Résultat net des entités intégrées
Quote-part dans les résultats des entités mises
en équivalence
Résultat net de l’ensemble consolidé
Intérêts minoritaires
Résultat net (Part du groupe)
Résultat par action (3)
Résultat dilué par action (3)
Art. 281-3
C. com. art. R 233-12 Voir no 7206
Chiffre d’affaires
Coût des ventes
Charges commerciales
Charges administratives
Autres charges et produits d’exploitation (1)
Résultat d’exploitation avant dotations
aux amortissements et dépréciations des écarts
d’acquisition
Dotations aux amortissements et dépréciations des écarts
d’acquisition
Résultat d’exploitation après dotations
aux amortissements et dépréciations des écarts
d’acquisition
Charges et produits financiers
Charges et produits exceptionnels
Impôts sur les résultats
Résultat net des entités intégrées
Quote-part dans les résultats des entités mises
en équivalence
Résultat net de l’ensemble consolidé
Intérêts minoritaires
Résultat net (Part du groupe)
Résultat par action (2)
Résultat dilué par action (2)
Art. 282-6 Informations relatives aux Art. 282-8 Informations relatives aux
opérations de fiducie modifications de pourcentage de détention
Au cas particulier des opérations de fiducie, Les informations suivantes relatives aux inci-
lorsqu’une entité du groupe est une entité consti- dences des modifications de pourcentage de
tuante, une entité fiduciaire ou une entité bénéfi- détention sont indiquées :
ciaire qui n’est pas constituante, l’annexe – dans le cas de variations ultérieures du pour-
indique : centage de détention des titres conduisant ou
– les critères de détermination du contrôle de non à une modification des méthodes de consoli-
cette entité, dation, indication de toutes les informations utiles
– ou inversement, les motifs pour lesquels concernant l’incidence des changements signifi-
l’entité n’est pas contrôlée. Dans ce cas, une catifs portant sur tout poste des états de
information sur la situation des actifs, passifs et synthèse et du tableau des flux de trésorerie
résultat est communiquée. lorsque ce dernier est requis ;
Voir no 7447 – enfin, en cas de cession d’une entité précé-
demment intégrée globalement, si la quote-part
Art. 282-7 Informations relatives à du groupe dans le résultat net de l’entité cédée
l’entrée d’une entité contrôlée dans le est présentée sur une seule ligne au compte de
périmètre de consolidation résultat, un détail est fourni au titre des princi-
Les informations suivantes relatives à l’entrée paux éléments du compte de résultat de l’entité
dans le périmètre de consolidation d’une entité cédée jusqu’à la date de transfert du contrôle.
contrôlée sont indiquées : Voir no 7459 s.
– dans le cas de l’acquisition d’une entité à
Section 4
consolider par intégration globale ou proportion-
nelle, indication à la date de son entrée dans le Information sectorielle
périmètre de toutes les informations utiles
Art. 282-9 Principes généraux
concernant le coût d’acquisition et le montant de
l’écart d’acquisition. Lorsque l’écart d’acquisition Pour les besoins de l’information sectorielle, une
est négatif, cette situation est justifiée ; catégorie, un secteur d’activité ou une zone géo-
graphique est défini(e) comme un ensemble
– les modalités de détermination de la durée
homogène de contrats, produits, services, métiers
d’utilisation, limitée ou non, des écarts d’acquisi-
ou pays qui est individualisé au sein de l’entité, de
tion positifs sont explicitées ;
ses filiales ou de ses divisions opérationnelles. La
– les modalités de détermination de la valeur segmentation adoptée pour l’analyse sectorielle
d’entrée des actifs et passifs identifiés sont expli- devrait être issue de celle qui prévaut en matière
citées ; d’organisation interne de l’entité.
– au cas particulier des actifs incorporels identi- Lorsqu’au sein d’un même groupe, les comptes
fiés et comptabilisés à la date d’acquisition : individuels de certaines entités sont structurés de
• indication de la nature des actifs incorporels manière différente de ceux des autres entités
identifiés et comptabilisés à la date d’acquisition, incluses dans le périmètre de consolidation, en
des modalités de détermination de leur valeur raison de leur appartenance à des secteurs
d’entrée ainsi que des modalités de suivi de leurs d’activité différents, une information sectorielle
valeurs aux clôtures postérieures à la date appropriée est donnée dans l’annexe. Cette infor-
d’acquisition. mation prend la forme de comptes synthétiques
• […] des entités consolidés.
– indication de l’impact de l’acquisition sur tout Si certaines des indications relatives à la ventila-
poste des états de synthèse et du tableau des tion par secteur d’activité et par zone géogra-
flux de trésorerie lorsque ce dernier est requis ; phique sont omises en raison du préjudice grave
– le chiffre d’affaires et le résultat de l’entité qui pourrait résulter de leur divulgation, il est fait
entrant dans le périmètre, pour la période allant mention du caractère incomplet des informations
de la date d’acquisition à la clôture de l’exercice ; données.
– l’information requise par l’alinéa précédent est Voir no 7530 s.
élaborée comme si l’entrée en périmètre était
intervenue à l’ouverture de l’exercice ; Art. 282-10 Information minimum
– dans le cas particulier d’une acquisition compta- La ventilation par secteur d’activité et par zone
bilisée en application de la méthode prévue à géographique ou monétaire des éléments
l’article 232-9, indication des entités concernées suivants est indiquée :
et de l’incidence sur les capitaux propres qui en – du chiffre d’affaires net ;
résulte (solde et mouvements). Voir no 7540 s.
Voir no 7454 s. – […]
Art. 282-11 Cas des entités dont les ins- raison de leurs fonctions dans des entités contrô-
truments sont négociés sur Euronext lées ; cette information est donnée de façon
Growth globale pour les membres de chacun de ces
En complément de l’information requise par organes ;
l’article 282-10, les entités dont les instruments – engagements en matière de pensions et
sont négociés sur Euronext Growth présentent indemnités assimilées dont bénéficient les
les informations suivantes : membres et les anciens membres des organes
– la ventilation des immobilisations ou des actifs susvisés ; cette information est donnée de façon
employés par zone géographique ou monétaire et globale pour les membres de chacun de ces
par secteur d’activité ; organes ;
– la ventilation du résultat d’exploitation après – avances et crédits accordés aux membres des
dotation aux amortissements et dépréciation des organes susvisés par l’entité consolidante et par
écarts d’acquisition, par zone géographique et/ou les entités placées sous son contrôle, avec l’indi-
par secteur d’activité selon le mode d’organisa- cation des conditions consenties. Ce montant est
tion choisi par le groupe. indiqué de façon globale pour les membres de
Voir no 7540 chacun des organes susvisés.
Voir no 7551
Section 5
Autres informations Art. 282-17 Effectifs
Le nombre moyen de salariés au cours de
Art. 282-14 Evénements postérieurs à la
l’exercice est indiqué, le nombre de salariés
clôture
employés en moyenne par des entités consoli-
Les informations suivantes relatives aux évène- dées de manière proportionnelle étant communi-
ments postérieurs à la clôture sont indiquées : qué séparément.
– informations sur les événements postérieurs à Voir no 7516
la clôture d’importance significative n’ayant pas
donné lieu à un enregistrement au bilan, ni au Art. 282-18 Honoraires des commis-
compte de résultat. saires aux comptes
Voir no 7546 Pour chaque commissaire aux comptes, le
– informations concernant le coût des acquisi- montant total des honoraires figurant au compte
tions significatives effectuées entre la date de de résultat consolidé de l’exercice est indiqué, en
clôture de l’exercice et la date d’arrêté des séparant les honoraires afférents à la certification
comptes. des comptes de ceux afférents le cas échéant
De même, si des cessions sont effectuées entre aux autres services.
la date de clôture de l’exercice et la date d’arrêté Voir no 7552
des comptes, l’information communiquée portera
sur les modalités de détermination du prix de Section 6
cession. Explications des postes du bilan
Pour les entités en cours de cession à la date et du compte de résultat
d’arrêté des comptes, indication des conditions et des engagements reçus et donnés
de l’opération de cession et communication de sa
date d’achèvement prévue. Art. 282-19 Principes généraux
Voir no 7468 s.
Afin de fournir une explication des postes présen-
Art. 282-15 Parties liées tés au niveau des états de synthèse, le groupe
mentionne dans l’annexe des comptes consoli-
L’information relative aux parties liées est com-
dés, une décomposition de ces postes en présen-
muniquée pour les transactions qui ne sont pas
tant les éléments de nature ou de fonction diffé-
internes au groupe consolidé lorsque ces transac-
rentes ainsi que les montants correspondants.
tions n’ont pas été conclues aux conditions
Cette information est requise pour l’exercice
normales de marché telles que visées par l’article
écoulé et l’exercice précédent.
833-16 du règlement no 2014-03 de l’Autorité des
normes comptables. Dans ce cadre, le groupe fournit :
Voir no 7550 – les informations prévues aux articles 282-20 à
282-40 ;
Art. 282-16 Dirigeants – lorsqu’un poste du bilan, du compte de résultat
Les informations suivantes sont indiquées : et des engagements reçus et donnés n’est pas
– montant des rémunérations allouées par couvert par les informations prévues aux articles
l’entité consolidante et par les entités placées 282-20 à 282-40, l’annexe comprend les informa-
sous son contrôle, au titre de l’exercice, aux tions quantitatives et qualitatives prévues par les
membres des organes d’administration, de direc- règlements de l’Autorité des normes comptables
tion et de surveillance de l’entité consolidante, à relatifs aux comptes individuels, sous réserve de
l’effet des retraitements liés à l’application des Art. 282-23 Immobilisations incorporelles
méthodes comptables du groupe. provenant de regroupements d’entités
Voir no 7478 s. Des immobilisations incorporelles générées en
interne peuvent être comptabilisées dans les
Art. 282-20 Réévaluations comptes consolidés suite à l’entrée dans le péri-
Les informations suivantes sont mentionnées : mètre de consolidation de l’entité qui les a
– réévaluations effectuées par le groupe ; générées. Dans ce cas, les informations à fournir
– méthodes de réévaluation, écart dégagé, inci- sont les suivantes :
dence sur les écarts d’évaluation et d’acquisition – indication des valeurs brutes, amortissements ;
ainsi que les dotations aux amortissements et – indication de la durée d’utilisation ;
aux provisions relatives aux biens réévalués. – indication des modalités d’amortissement ou
Voir no 7424 de mise en œuvre du test de dépréciation.
Voir no 7481
Art. 282-21 Conversion des entités éta-
blissant leurs comptes en monnaie Art. 282-24 Titres mis en équivalence
étrangère L’activité des entités mises en équivalence est
Pour les entités faisant partie du périmètre de indiquée ainsi que les contributions de ces
consolidation et établissant leurs comptes en entités aux postes d’actif consolidé, de passif
monnaie étrangère, les informations suivantes hors capitaux propres consolidé, de capitaux
sont indiquées : propres consolidés et au résultat consolidé.
– analyse des écarts de conversion résultant de Voir no 7483
l’intégration des filiales étrangères dans les
comptes consolidés en précisant les écarts de Art. 282-25 Contrats de crédit-bail et
conversion provenant de la zone euro ; contrats assimilés
– communication, le cas échéant, des indicateurs Pour les contrats de crédit-bail et contrats assimi-
retenus pour déterminer si les entités étrangères lés, les informations suivantes sont indiquées :
sont situées dans des pays à forte inflation ainsi – informations relatives aux contrats de crédit-
que de leur évolution au cours de la période et bail et contrats assimilés au titre desquels le
de la période précédentes pour les filiales groupe est preneur comprenant les incidences
concernées. sur le bilan et le compte de résultat : montants
Voir no 7436 inscrits en immobilisation, amortissements et
dépréciation correspondants, dotation aux amor-
Art. 282-22 Ecarts d’acquisition tissements, dette ;
Au titre des écarts d’acquisition, les informations – analyse de la variation de la dette entre l’ouver-
suivantes sont indiquées : ture de l’exercice et la clôture de l’exercice indi-
– ventilation du poste écart d’acquisition de quant les paiements effectués et la charge finan-
manière à identifier : cière comptabilisée ;
• les écarts d’acquisition qui sont amortis : le – ventilation par échéance des paiements
montant brut, les amortissements et la valeur contractuels (à un an au plus, à plus d’un an et
nette comptable ; cinq ans au plus et à plus de cinq ans).
• les écarts d’acquisition qui ne sont pas Voir no 7481, 7508 et 7519
amortis ;
• Les écarts d’acquisition attachés à des entités Art. 282-26 Capitaux propres
mises en équivalence. Les capitaux propres sont analysés comme suit :
– indication de la durée d’utilisation des écarts – décomposition des capitaux propres et indica-
d’acquisition ; tion des montants relatifs aux éléments suivants :
– indication des modalités d’affectation des capital, primes, réserves, résultat, écarts de
écarts d’acquisition à des actifs ou des groupes conversion, écarts de réévaluation, titres propres,
d’actifs au niveau desquels le test de dépréciation total des capitaux propres ;
est effectué ; – analyse chiffrée de la variation des capitaux
– indication des modalités de mise en œuvre du propres entre l’ouverture de l’exercice et la
test de dépréciation des écarts d’acquisition ; clôture de l’exercice en identifiant les mouve-
– information relative aux hypothèses principales ments selon leurs natures. Chacun de ces mou-
utilisées dans le cadre du test de dépréciation vements correspond à une catégorie définie par
des écarts d’acquisition ainsi qu’à la sensibilité du une disposition du présent règlement ;
test aux hypothèses retenues ; – les analyses précitées sont fournies sous
– méthode de reprise des écarts d’acquisition forme de tableau et peuvent être complétées par
négatifs, mention de la durée retenue pour la une analyse de la variation des intérêts minori-
reprise. taires, sous forme de tableau également.
Voir no 7482 Voir no 7494 s. et 7501
de régime…) et de leurs impacts sur le bilan et le à la composition des capitaux propres et des
compte de résultat. capitaux empruntés de l’entité.
Voir no 7432 et 7529 Voir no 7576 s.
Art. 282-43 Modèle de tableau des flux de trésorerie établi à partir du résultat net
des entités intégrées Voir no 7592 s.
Art. 282-44 Modèle de présentation du tableau des flux de trésorerie établi à partir
du résultat d’exploitation des entités intégrées
Voir no 7592 s.
SECTION III
Correspondance entre
les règlements CRC no 99-02
et ANC no 2020-01
9560 Le tableau ci-après, préparé par nos soins, permet d’établir une correspon-
dance entre l’intégralité des paragraphes du règlement CRC no 99-02 et les articles homo-
logues du nouveau règlement ANC no 2020-01, le cas échéant.
Sur l’abrogation et le remplacement du règlement CRC no 99-02 par le règlement ANC
no 2020-01 à compter du 1er janvier 2021, voir no 1070 s.
Pour l’intégralité du texte du règlement ANC no 2020-01 (sauf spécificités sectorielles), voir no 9550.
Périmètre de consolidation
§ 10053 Cas particulier des fiducies Art. 211-9 Cas particulier des fiducies
Comptes combinés
§ 1006 Comptes combinés Art. 311-1
– Définitions
Conditions d’exclusion
Art. 212-1
du périmètre de consolidation
Exclusion du périmètre
§ 101 Présentation au bilan
de consolidation
des entités exclues
Art. 212-3
du périmètre
de consolidation
Méthodes de consolidation
Les méthodes
§ 110 Principes généraux Art. 221-1
de consolidation
Retraitements
Homogénéité des méthodes Art. 271-5
d’homogénéisation
Modalités d’entrée
d’une entité
Modalités d’entrée Art. 231-1
dans le périmètre
§ 21
de consolidation
Ecart d’évaluation
Ecart d’acquisition Art. 231-9
et écart d’acquisition
Détermination du coût
Art. 231-2 Coût d’acquisition
d’acquisition
Principe général
Principe général d’évaluation Art. 231-8
d’évaluation
Date et délai
Date de référence
Principe général
§ 2110 pour l’évaluation des actifs Art. 231-8
d’évaluation
et passifs identifiables
– Immobilisations
incorporelles
– Immobilisations
corporelles
– Participation et autres
titres immobilisés
– Stocks et contrats
à long terme
– Titres de placement
– Engagements relatifs
§ 21122 aux avantages à long terme
accordés aux salariés
– Fonds de commerce
– Subvention
d’investissement
– Contrats à terme fermes
ou conditionnels
– Produit fini
– Prêts, créances et dettes Art. 232-1 IR4 Identification et détermination
– Provisions Art. 232-1 IR3 de la valeur d’entrée
– Ecarts d’acquisition Art. 231-7 IR3 des actifs et passifs
résiduels Art. 231-7 IR4 et éléments de hors bilan
– Ecarts de conversion
Informations relatives
à l’entrée d’une entité
Art. 282-7
contrôlée dans le périmètre
Informations à porter de consolidation
§ 214
dans l’annexe
Art. 282-22 Ecarts d’acquisition
Evénements postérieurs
Art. 282-14
à la clôture
Méthode optionnelle
applicable aux
Méthode optionnelle
§ 215 regroupements entre
applicable aux
entreprises sous contrôle
Art. 232-9 regroupements entre
commun
entités sous contrôle
commun
Conditions d’application
§ 21511
– Règle générale
Acquisitions Acquisitions
complémentaires de titres complémentaires de titres
§ 21512 de capital de la cible Art. 232-10 de capital de la cible
postérieures à la fin postérieures à la fin
de l’opération de l’opération
Informations relatives
à l’entrée d’une entité
§ 21522 Informations dans l’annexe Art. 282-7
contrôlée dans le périmètre
de consolidation
Intégration globale
d’une entreprise
§ 220
précédemment
non consolidée
Intégration globale
Intégration globale
d’une entreprise
§ 222 Art. 241-2 d’une entité précédemment
précédemment intégrée
intégrée proportionnellement
proportionnellement
Augmentation
Augmentation
du pourcentage
du pourcentage de détention
§ 230 de détention Art. 242-1
d’une entité déjà intégrée
d’une entreprise déjà
globalement
intégrée globalement
Déconsolidation
Informations relatives
§ 23100 Cession en cours d’exercice :
Art. 282-8 aux modifications de
mention dans l’annexe
pourcentage de détention
Déconsolidation Déconsolidation
§ 233 Art. 242-11
sans cession sans cession
Informations relatives
Informations à porter
Art. 282-8 aux modifications de
dans l’annexe de l’exercice
pourcentage de détention
§ 25 où intervient la modification
du pourcentage
Evénements postérieurs
de détention des titres Art. 282-14
à la clôture
Opérations affectant
§ 2610 le résultat consolidé
– Profits et pertes internes
Opérations affectant
Art. 251-2
le résultat consolidé
Opérations affectant
§ 2611 le résultat consolidé
– Provisions
Dispositions spécifiques
Entrée dans le périmètre
à l’entrée dans le périmètre
de consolidation
§ 274 de consolidation Art. 232-5
des sociétés d’habitations
des sociétés d’habitations
à loyer modéré
à loyer modéré
Informations relatives
Informations à porter à l’entrée d’une entité
§ 282 Art. 282-7
dans l’annexe contrôlée dans le périmètre
de consolidation
Variations ultérieures
dans le pourcentage
de participation
Informations relatives
à l’entrée d’une entité
Art. 282-7
contrôlée dans le périmètre
Informations à porter de consolidation
§ 295
dans l’annexe
Informations relatives
Art. 282-8 aux modifications de
pourcentage de détention
Détermination
de méthodes d’évaluation
et de présentation
Principes de prédominance
de la substance sur
l’apparence et rattachement
des charges aux produits
Principe d’autonomie
Retraitements
s’applique aux méthodes Art. 271-5
d’homogénéisation
et non aux appréciations
Méthodes préférentielles
§ 300
Les coûts des prestations
de retraite et des
prestations assimilées
Inscription au bilan
Contrats de location
Art. 272-2 des contrats de crédit-bail
financement
et des contrats assimilés
Autres méthodes
d’évaluation et de
présentation optionnelles
§ 3001
Premier bien sorti / dernier Premier bien sorti / dernier
Art. 273-3
bien entré bien entré
Retraitements
Secteurs géographiques Art. 271-5
d’homogénéisation
§ 301
Secteurs d’activités Art. 271-4 Groupes multisectoriels
Elimination de l’incidence
Incidence des écritures
sur les comptes
passées pour la seule
§ 303 des écritures passées Art. 272-1
application des législations
pour la seule application
fiscales
des législations fiscales
Exceptions relatives
§ 313 Exceptions Art. 272-10 à la comptabilisation des
impôts différés passifs
La méthode du cours
historique Comptabilisation des écarts
§ 32001 Art. 272-21
- Comptabilisation de conversion
des écarts
La méthode du cours de
Comptabilisation des écarts
§ 32011 clôture – Comptabilisation Art. 272-21
de conversion
des écarts
Entreprises situées
dans des pays à forte
§ 3211 Art. 272-23 Cas général
inflation – Principes
généraux
Compte de résultat
Annexe
Référentiel comptable,
modalités de consolidation,
méthodes et règles
d’évaluation
Informations relatives
au périmètre
de consolidation
Informations relatives
Identité des entreprises
aux entités comprises
comprises dans Art. 282-3
dans le périmètre
la consolidation
de consolidation
Informations relatives
Informations relatives
à la constitution
§ 422 Art. 282-4 à la constitution du périmètre
du périmètre de
de consolidation
consolidation
Informations relatives
Informations relatives
Art. 282-5 à l’exclusion d’entités
aux entreprises exclues
du périmètre de consolidation
Informations relatives
Informations relatives
aux entités comprises
à l’identification Art. 282-3
dans le périmètre
des entreprises consolidées
de consolidation
Informations relatives
Informations relatives à l’entrée d’une entité
Art. 282-7
à l’entrée d’une entreprise contrôlée dans le périmètre
dans le périmètre de consolidation
de consolidation
Art. 282-22 Ecarts d’acquisition
Informations relatives
Acquisition comptabilisée
à l’entrée d’une entité
en application de la Art. 282-7
§ 423 contrôlée dans le périmètre
méthode prévue au § 215
de consolidation
Circonstances empêchant
Art. 282-2 Méthodes comptables
la comparabilité
Immobilisations
Postes d’actifs immobilisés Art. 282-23 incorporelles provenant
de regroupements d’entités
Postes de bilan
– Titres de participation
non consolidés
– Titres immobilisés
de l’activité de portefeuille
(TIAP)
– Stocks
– Créances
– Provisions
– Impôts sur les bénéfices
– Emprunts et dettes
§ 424 (suite) financières
– Instruments financiers
– Méthodes préférentielles
Compte de résultat
– Frais de recherche
et de développement
– Amortissements
et provisions
– Charges et produits
financiers
– Produits et charges
exceptionnels
Autres informations
Information sectorielle
Art. 282-9
– Principes généraux
Information sectorielle
Art. 282-10
Informations sectorielles – Information minimum
Informations relatives
Opérations de fiducie Art. 282-6
aux opérations de fiducie
Entreprises liées
Tableau de financement
par l’analyse des flux Tableau des flux de trésorerie
§ 4260 Art. 282-41
de trésorerie – Principes – Principes généraux
généraux
Comptes combinés
§ 6210 Cumul des fonds propres Art. 312-3 Cumul des fonds propres
Informations spécifiques
à fournir dans l’annexe
aux comptes combinés
§ 64
Périmètre Art. 313-2 Informations spécifiques
à fournir dans l’annexe
Fonds propres Art. 313-3 aux comptes combinés
Actifs et passifs d’une entité acquise (méthode Frais liés à l’émission d’- : 3413
générale de la comptabilité d’acquisition) (suite)
Information en annexe : 7493
Subventions d’investissement : 5157 (cas
général) ; 5096 (- non remboursables) Actions propres :
Evaluation lors d’une acquisition : 5007 ; Etude d’ensemble : 4801 s.
5123 s. (principes généraux)
– de l’entité consolidante : 4807 s.
Identification des actifs et passifs acquis :
– d’une entité consolidée : 4850 s.
5065 s. (étude d’ensemble) ; voir aussi
– de l’acquéreur remis aux vendeurs : 5530 s.
ci-avant Distinction entre actifs et passifs
Assimilation des – à des espèces (condi-
identifiables et non identifiables
tions de rémunération, méthode option-
Méthode optionnelle : voir Méthode option-
nelle) : 5530
nelle – Traitement comptable
Non-prise en compte des – dans les émis-
Valeur d’entrée des – : voir valeur d’entrée des sions (conditions de rémunération des
actifs et passifs acquis vendeurs) : 5512 (méthode optionnelle)
Détermination du pourcentage de droits de
Actifs et passifs nets en cours de cession : vote : 4815 (titres d’autocontrôle) ; 4850
Choix de présentation au bilan : 6559 s. (- détenues par des entités consolidées)
Evaluation et dépréciation des actifs de Détermination du pourcentage d’intérêts : 4314
branches destinées à être cédées : 6658 s. (titres d’autocontrôle) ; 4850 (- détenues par
Information en annexe : 7470 des entités consolidées)
Présentation au bilan consolidé : 7041 Rachat par une filiale consolidée de ses
propres actions : 6212 (principe général) ;
Action : 6215-1 (détermination de l’écart d’acqui-
– à dividende prioritaire : voir Action de préfé- sition)
rence
– à dividendes privilégiés cumulatifs : 4227-2 Activités : voir Activités dissemblables ;
(répartition des capitaux propres consoli- Branche autonome d’activité ; Secteurs
dés) ; 5510 (émission d’- : méthode option- d’activité ; Information sectorielle
nelle)
– d’autocontrôle : 4807 s. ; voir aussi Titres Activités dissemblables :
d’autocontrôle Etude d’ensemble : 2086 s.
– de préférence : 3486 (classement) ; 2074 Dérogation (non) pour le non-respect de
(pourcentage de droits de vote) ; 4313 (pour- l’image fidèle : 3042 s.
centage d’intérêts) ; 4227-2 (- à dividendes Exclusion du périmètre (non) : 2512
privilégiés cumulatifs : répartition des Information en annexe : 7530 s. (information
réserves) ; 7255 (calcul du résultat par sectorielle) ; 7541 (entités consolidées
action) relevant de secteurs d’activité différents)
– propre : 4801 s. (étude d’ensemble) ; 5510 Méthode de consolidation :
(remise d’- : méthode optionnelle) ; voir Entités sous contrôle conjoint (intégration
aussi Actions propres proportionnelle obligatoire) : 2093 s.
– sans droit de vote : 5510 (émission d’- : Entités sous contrôle exclusif (intégration
méthode optionnelle) ; 4313 (pourcentage globale obligatoire) : 2086 s.
d’intérêts) Principes comptables particuliers (prise en
Attribution d’-(s) gratuites, d’options d’achat compte) : 3052 s.
d’-(s) ou d’options de souscription d’-(s) aux Présentation au bilan consolidé : 7023 (filiales
salariés : bancaires ou d’assurance)
Information en annexe : 7493 Présentation au compte de résultat consolidé :
Traitement comptable : 6594 s. 7207
Résultat par – : 7240 s. (étude d’ensemble) ; Valeur d’entrée des actifs et passifs acquis :
voir aussi ce mot 5127 (groupe multisectoriel)
Assemblée générale (suite) – dans une entité qui reste mise en équiva-
Résolution votée par l’- : 9222 lence :
Rôle du commissaire aux comptes en cas de Etude d’ensemble : 6234 s.
non-établissement des comptes consolidés : Ecart d’acquisition complémentaire : 6240 s.
9238 (contrôle externe) Evolution de la réglementation : 6237
Exemple d’application : 6246
Associés : Information en annexe : 7463
Réévaluation de la quote-part des capitaux
– minoritaires : voir Intérêts minoritaires
propres antérieurement détenue : 6237 s.
Information des – : 9227 (étude d’ensemble)
(principe) ; 6242 s. (modalités d’application)
Titres mis en équivalence : 6245
Assurances (sociétés d’-) : – postérieures à la clôture : 7469 (information
– consolidées par une société mère indus- en annexe)
trielle et commerciale : 3052 s. (homogénéi- – suite à un prêt de consommation d’actions :
té des méthodes comptables) 6212
Réglementation des comptes consolidés relative Augmentations de capital (inégalement sous-
aux – : 1010
crites) : 6047 s.
Coût d’acquisition complémentaire : 6025 s.
Audit des comptes consolidés :
Ecart d’acquisition complémentaire : 6015
Etude d’ensemble : 9238
Ecart d’évaluation complémentaire : 6015
Voir aussi Commissaires aux comptes
Information en annexe : 7463
Passage de la mise en équivalence à l’intégra-
Augmentation de capital : tion globale :
– inégalement souscrite : 6566 (entraînant la Etude d’ensemble : 6261 s.
perte d’influence notable) Actifs et passifs acquis : 6271 (réestimation
Attribution de stock-options ou d’actions totale)
gratuites aux salariés avec engagement de Date d’effet : 6267
rachat : 6594 s. Ecart d’acquisition complémentaire : 6268 s.
Comptabilisation de la variation du pourcen- Exemple d’application : 6280 (réestimation
tage d’intérêts : 6047 s. totale)
Coût d’acquisition complémentaire : 6025 s. Information en annexe : 7463
Frais d’- (acquisition de titres consolidés rému- Présentation du compte de résultat consoli-
nérée par augmentation de capital) : 3413 dé : 6277
et 5061-2 Principe : 6264 (actifs et passifs figés à leur
valeur d’entrée à la date de prise de contrôle)
Augmentations du pourcentage d’intérêts : Réévaluation de la quote-part des capitaux
Etude d’ensemble : 6201 s. propres antérieurement détenue : 6271
– dans une entité qui reste intégrée globa- (réestimation totale)
lement : Passage de la mise en équivalence à l’intégra-
Etude d’ensemble : 6201 s. tion proportionnelle :
Actifs et passifs acquis : 6223 Principe : 6286 s.
Ecart d’acquisition complémentaire : 6213 Information en annexe : 7463
(opérations visées) ; 6212 (constatation) ; Réévaluation de la quote-part des capitaux
6215 s. (détermination) ; 6219 s. (comptabili- propres antérieurement détenue : 6286 s.
sation) Passage de l’intégration proportionnelle à
Exemple d’application : 6229 l’intégration globale :
Information en annexe : 7463 Actifs et passifs acquis : 6292 s.
– dans une entité qui reste intégrée propor- Information en annexe : 7463
tionnellement : Réévaluation de la quote-part des capitaux
Etude d’ensemble : 6230 s. propres antérieurement détenue : 6296
Ecart d’acquisition complémentaire : 6231 Reclassements internes :
Exemple d’application : 6232 – d’actifs autres que des titres consolidés :
Information en annexe : 7463 6846 s.
Quote-part des actifs et passifs identifiables – de titres consolidés : 6801 s. (étude
acquis : 6231 d’ensemble) ; 6803 (champ d’application)
Banques :
– consolidées par une société mère indus-
trielle et commerciale : 3052 s. (homogénéi-
té des méthodes comptables)
C
Réglementation des comptes consolidés Capital : voir Augmentation de capital
relative aux – : 1010
Capitaux propres consolidés :
Bénéfice consolidé : voir Résultat consolidé Contenu des – : 7036
Distinction –/autres fonds propres/dettes :
Bénéfice par action : 7240 s. (étude Notes sur le bilan : 7037
d’ensemble) ; voir aussi Résultat par action Traitement comptable : 3476 s.
Conversion des comptes libellés en devises stables en monnaie stable) ; 3929 ; 3930 s. (comptes
(suite)
tenus en monnaie fondante)
Détermination du cours de clôture : 3884 Entités non autonomes (application des règles
Exemple : 3897 générales de conversion) : 3928 ; 3928-1
Méthode du cours historique : (comptes tenus en monnaie fondante) ; 3932
Etude d’ensemble : 3850 s. (comptes tenus en monnaie stable)
Comptabilisation de l’écart de conversion : Tableaux de synthèse : 3933 s.
3868 (comptabilisation initiale et reprise en Modalités de retraitement des comptes avant
résultat) conversion (entités autonomes
Conversion : 3855 s. (- du bilan) ; 3862 (- du uniquement) :
compte de résultat) Généralités : 3936 s.
Détermination du cours historique : Comptes établis selon la convention du coût
3857 s. ; 3862 (conditions d’utilisation d’un actuel : 3957 s.
cours moyen historique) Comptes établis selon la convention du coût
Exemple : 3875 historique : 3943 s.
Tableaux de synthèse : 3841 s. (cas général où Distinction entre comptes établis en coût
l’entité consolidante française a l’euro comme historique et comptes établis en coût actuel :
monnaie de fonctionnement) ; 3848-2 s. (cas 3940
où l’entité consolidante française n’a pas l’euro Fin de la période de forte inflation : 3961
comme monnaie de fonctionnement) Impôt différé : 3931
Monnaie de fonctionnement : Notion de forte inflation : 3922 s.
– d’une entité autonome : 3825 (cas
Tableaux de synthèse des méthodes de
général : monnaie de fonctionnement iden-
conversion applicables : 3933 s.
tique à la monnaie locale) ; 3826 s. (monnaie
de fonctionnement différente de la monnaie
locale) Coopératives agricoles : voir Combinaison
– d’une entité non autonome : 3820
Définition : 3811 s. Corrections d’erreurs :
Modalités de détermination de la – : 3816 s. « Coup d’accordéon » : 6048
Passage obligatoire par la – pour la conver- Définition : 7442
sion des comptes : 3811 s. (cas général) ; – sur valeurs d’entrée des actifs et passifs
3813 s. (cas exceptionnel des entités de la d’une entité acquise : 5180 s.
zone euro)
Information en annexe : 7442
Rôle de la – dans le choix des méthodes de
conversion : 3811 s.
Tableau des flux de trésorerie : 7586 Correspondance entre Règl. CRC 99-02 et
Règl. ANC 2020-01 : 9560 ; voir aussi Transi-
Tableaux de synthèse des méthodes de
tion Règl. CRC 99-02 – Règl. ANC 2020-01
conversion applicables :
Cas général où l’entité consolidante fran-
çaise a l’euro comme monnaie de fonction- Cours de bourse :
nement : 3840 s. Régularisation du – : 6591 (comptabilisation de
Cas où l’entité consolidante française n’a pas la cession temporaire)
l’euro comme monnaie de fonctionnement :
3848-1 s. Cours de change :
Cours de clôture : 3884 (détermination du –) ;
Conversion des comptes tenus dans la voir aussi Méthodes de conversion
monnaie d’un pays à forte inflation : Cours historique : 3857 (définition du –) ; voir
Etude d’ensemble : 3922 s. aussi Méthodes de conversion
Forte inflation (notion de –) : 3922 s. Cours moyen (conditions d’utilisation d’un
Impôts différés : 3857 s. – historique) : 3862
Information en annexe : 7436
Méthodes de conversion applicables : Coût d’acquisition :
Etude d’ensemble : 3926 s. – des titres non consolidés : 6932 (échange
Entités autonomes (choix entre conversion de participations minoritaires)
en deux étapes et retraitement des comptes – d’une entité : 5038 s. (étude d’ensemble) ;
avant conversion) : 3928-2 (comptes tenus voir aussi ce mot
Entités étrangères non autonomes (suite) (achats successifs de titres) Entité mise en
Cas où l’entité consolidante française n’a pas équivalence : 5288 s.
l’euro comme monnaie de fonctionnement : Ecart d’acquisition : voir ce mot
3848-2 s. Ecarts d’évaluation : voir ce mot
Comptes tenus dans la monnaie d’un pays à Identification des actifs et passifs acquis : voir
forte inflation : 3933 s. Actifs et passifs d’une entité acquise
Information en annexe : 7454 s.
Entités liées : Méthode optionnelle : 7457 (information en
Information en annexe : 7526 (engagements annexe)
hors bilan des –) ; voir aussi Parties liées Principe général de comptabilisation à la valeur
d’entrée : 5007 s.
Entité multicellulaire : 2026-2 ; 2027 (déter- Prise de contrôle : 5011 (critère déterminant)
mination du contrôle)
Entreprise de réassurance :
Entités non significatives : Filiale captive :
Exclusion du périmètre de consolidation : Elimination des opérations avec l’entité
2553 s. consolidante : 4523
Homogénéité des méthodes comptables :
3054-2
Entités relevant de secteurs d’activité
Information en annexe sur les provisions
différents : voir Activités dissemblables
techniques : 7431
Périmètre de consolidation : 2556
Entités sous contrôle commun : 5459 (défi-
nition) ; 5015-2 (traitement des acquisitions) ;
voir aussi Méthode optionnelle et Contrôle Entreprises en difficulté :
commun Exclusion ou non du périmètre de consolida-
tion : 2530 (liquidation amiable) ; 2530-1
(redressement judiciaire)
Entrée dans le périmètre :
Etude d’ensemble : 5007 s.
Epic (Etablissements publics industriels et
– d’une entité contrôlée depuis plusieurs exer- commerciaux) : voir Etablissements publics
cices : 5268 s.
– d’une entité intégrée (globalement ou Erreurs (corrections d’-) :
proportionnellement) : 5007 s. (étude
– sur valeurs d’entrée des actifs et passifs
d’ensemble) ; voir aussi Prise de contrôle ;
d’une entité acquise : 5180 s.
Fusions
Définition : 7442
– d’une entité mise en équivalence :
Information en annexe : 7442
Etude d’ensemble : 5285 s.
Coût d’acquisition : 5290
Date de première consolidation : 5288 s. Escompte commercial : 3047
Détention de titres de participation par
l’entité mise en équivalence : 5292 s. Espèces : voir cash
Ecart d’acquisition : 5295
Information en annexe : 7454 s. Etablissements de crédit :
Intérêts minoritaires : 5294 – consolidés par une société mère industrielle
Titres mis en équivalence : 5294 et commerciale : 3052 s. (homogénéité des
– postérieure à la clôture : 7469 (information méthodes comptables)
en annexe) Réglementation des comptes consolidés
Actifs et passifs d’une entité acquise : 5065 s. relative aux – : 1010
(étude d’ensemble) ; voir aussi ce mot
Coût d’acquisition : 5038 s. (étude Etablissement des comptes consolidés :
d’ensemble) ; voir aussi ce mot Cas d’exemption (sous-groupes, ensemble
Date d’- : d’importance négligeable, petits groupes) :
Etude d’ensemble : 5020 s. 9207 s.
Comptes intermédiaires à la – : 5025 Délais d’établissement : 9216 s.
Contrôle des concentrations : 5032 Obligations d’établissement et de publication :
Entité contrôlée : 5032 (fusions) ; 5220 9207 s.
Honoraires :
– versés aux commissaires aux comptes :
G 7552 (information en annexe)
Lifo (option dans les comptes consolidés) : Marques (détenues par une entité acquise) :
3473 s. ; 7426 (information en annexe) Critères d’identification : 5081
Impôt différé : 3658
Linkage : voir opérations liées
Matérialité (principe de) : voir Importance
Liquidation : relative
Filiale en – : 3039 (continuité d’exploitation) ;
6666 (retraitement des comptes d’une filiale Médailles du travail : 3504
en –)
Sociétés en – amiable (périmètre de consolida- Méthode à l’avancement :
tion) : 2530 Contrat à long terme : 3520 (méthode compta-
Sociétés en – judiciaire (périmètre de consoli- ble optionnelle)
dation) : 2530-1
Méthode du placement théorique des
fonds : 7273 (résultat dilué par action)
Liste des transactions avec les parties
liées :
Méthode du rachat d’actions : 7273 (résultat
Information en annexe : 7550
dilué par action)
Méthodes comptables :
– applicables aux comptes consolidés :
M Application obligatoire des règles fran-
çaises : 3032 s.
Marché libre : Indépendance par rapport aux méthodes de
Référentiel applicable pour les comptes conso- l’entité consolidante : 3357 (principe) ; 3359
lidés : 1012 (limites)
Premiers comptes consolidés (selon Règl. Image fidèle propre aux comptes consolidés :
ANC 2020-01) : 3042 s. ; voir aussi ce mot
– d’un groupe abandonnant les IFRS telles Importance relative : 3058 s. ; voir aussi ce mot
qu’adoptées par l’UE : Indépendance des exercices : 3049
Information en annexe : 8320 Prédominance de la substance sur l’apparence :
Modalités de première application : 8202 s. 3046 (suppression) ; voir aussi ce mot
Présentation des états de synthèse : 8320 Rattachement des charges aux produits : 3049
– d’un groupe nouvellement créé : 8202 s. (suppression du principe)
(modalités de première application du Règl.
ANC 2020-01) ; 8302 s. (présentation des Prise de contrôle :
états de synthèse et information en annexe)
Etude d’ensemble : 5007 s.
– d’un groupe préexistant : 8202 s. (modalités
– par achats successifs de titres : 5218 s.
de première application du Règl. ANC 2020-
(généralités) ; 5229 (exemple d’application)
01) ; 8302 s. (présentation des états de
– par création d’une entité nouvelle qui émet
synthèse et information en annexe)
des actions : 5016
Application rétrospective du règlement ANC
– par émission de titres :
no 2020-01 : 8200 s.
Etude d’ensemble : 5230 s.
Exceptions à l’application rétrospective du
Comptabilisation : 5230 s. (méthode générale
règlement ANC no 2020-01 :
de la comptabilité d’acquisition) ; 5410
Exception facultative : 8232 s.
(méthode optionnelle)
Exception obligatoire : 8222
Exemple d’application : 5240 (méthode
générale de la comptabilité d’acquisition) ;
Prestations partiellement exécutées à la 5657 (méthode optionnelle)
clôture : Nature des opérations : 5230
Information en annexe : 7428 – par remise de titres ou d’autres actifs :
Méthode à l’avancement (méthode comptable Etude d’ensemble : 5245 s.
optionnelle) : 3520 Comptabilisation : 5237 s. (méthode générale
de la comptabilité d’acquisition) ; 5247 s.
Prêts (décomposition obligatoire en deux opéra-
– de consommation d’actions (augmentation tions distinctes) ; 5414 (méthode optionnelle)
du pourcentage d’intérêt) : 6212 Exemples d’opérations : 5245 s. ; voir aussi
Actualisation des – d’une entité acquise : 5147 Fusions et apports partiels d’actifs
– par transaction monétaire unique :
Preuve d’impôt : Etude d’ensemble : 5020 s.
Principe : 7523 s. Comptabilisation des actifs et passifs acquis :
Exemple de calcul : 7524 5065 s. ; voir aussi Actifs et passifs d’une
entité acquise
Coût d’acquisition d’une entité : 5038 s.
Prévoyance : voir Engagements de retraite et
(étude d’ensemble) ; voir aussi ce mot
avantages similaires
Date de première consolidation : 5020 s.
Ecart d’acquisition : 5165 s. ; voir aussi ce mot
Primes d’émission et de remboursement Identification des actifs et passifs acquis :
(emprunts) : 3392 (méthode comptable obli- 5065 s.
gatoire) ; voir Coûts d’emprunts et voir aussi Voir aussi Actifs et passifs d’une entité
Frais d’émission acquise
Redressement judiciaire :
R Société en – : 2530-1 (périmètre de consoli-
dation)
Rapport des commissaires aux comptes :
– sur les comptes consolidés : 9246 Réestimation :
– sur les comptes consolidés semestriels : Etude d’ensemble : 5163-1 s.
9246
Voir aussi Commissaires aux comptes Réévaluation :
– de la quote-part de capitaux propres déjà
Rapport sur la gestion du groupe : 9215 détenue en cas d’augmentation du pourcen-
(organe chargé d’établir le –) tage d’intérêts : 6015 (généralités) ; voir
aussi Augmentations du pourcentage
d’intérêts
Rattachement des charges aux produits
– des immobilisations :
(suppression du principe de –) : 3049
Etude d’ensemble : 3443 s.
– liée à l’application de règles sectorielles
Réassurance : voir Entreprise de réassurance spécifiques : 3461
– opérée dans des comptes établis dans un
Recherche et développement : voir Frais de pays à forte inflation : 3461
recherche et développement – pratiquée au niveau des comptes consoli-
dés uniquement : 3463
Reclassements internes (entre entités inté- Impôts différés : 3469 ; 3634
grées globalement) : Information en annexe : 7424
– d’actifs autres que des titres consolidés : Lien avec les écarts d’acquisition et d’évalua-
Etude d’ensemble : 6846 s. tion : 3467
– rémunérés en numéraire : 6856 Mise en œuvre de l’élimination des réévalua-
– rémunérés par émission de titres (fusions tions opérées dans les comptes individuels :
et apports partiels notamment) : 6861 s. 3465
(étude d’ensemble) ; 6864 s. (maintien des Mise en œuvre d’une réévaluation générale :
valeurs comptables antérieures des actifs et 3467
passifs reclassés) ; 6870 (variation des Options possibles dans les comptes consoli-
intérêts minoritaires, traitement comptable) dés : 3443 s.
– rémunérés par remise d’autres actifs :
6856 Référentiel :
Exemples d’opérations : 6851 – comptable français (étude d’ensemble) :
Fusion-absorption par la société mère d’une 3032 s.
filiale : 6865 – français de consolidation : 1020 s.
Sociétés :
S – admises aux négociations sur un marché
Salariés : voir Engagements de retraite et réglementé (obligation d’établir des comptes
avantages similaires, Personnel, Stock- consolidés) : 9206 s.
options – de gestion : 2027-1 (entités ad hoc issues
d’opérations de cessions de créances)
Sanctions : – émettant des billets de trésorerie (obligation
Défaut de publication des comptes consoli- d’établir des comptes consolidés) : 9206 s.
dés : 9228 – émettant des titres de créances (obligation
Défaut d’établissement des comptes consoli- d’établir des comptes consolidés) : 9206 s.
dés : 9226 – en liquidation amiable : 2530 (périmètre de
consolidation)
Secteur assurance : – en participation (sous contrôle conjoint) :
– consolidé par une société mère industrielle 2042 s. (définition du contrôle conjoint)
et commerciale (homogénéité des – en redressement judiciaire : 2530-1 (péri-
méthodes comptables) : 3052 s. mètre de consolidation)
– HLM : 2531 (exclusion du périmètre) ; 5212
Secteur bancaire : (écart d’acquisition)
– consolidé par une société mère industrielle – situées dans des pays à forte instabilité poli-
et commerciale (homogénéité des tique : 2529 (périmètre de consolidation)
méthodes comptables) : 3052 s.
Sortie de périmètre :
Secteurs d’activité : Date de – : 6516 s. ; voir aussi ce mot
– destinés à être cédés : 6663 s. Motifs de déconsolidation : 6511
– différents : voir Activités dissemblables, Voir aussi Diminutions du pourcentage
Information sectorielle d’intérêts
Définition :
Information sectorielle : 7532 Sous-groupes :
Secteurs d’activité cédés ou en cours de Exemption d’établissement de comptes
cession : 6657 consolidés : 9208-6
249 €
FRANCE
ISBN 978-2-36893-645-0
9:HSMDQI=^X[YZU: