Philosophie Générale. Partie II Introduction

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Introduction à la philosophie

Année académique 2023-2024

Partie de N. Monseu
Plan de la séance introductive

 1. La philosophie est une expérience des questions existentielles qui


proviennent de la condition humaine
 2. Structure et expérience de la question
 3. Les sources du questionnement philosophique
 4. Les 3 objectifs du cours
 5. Plan du cours
1. La philosophie est une expérience des questions existentielles qui proviennent de
la condition humaine

La philosophie n’est pas Exemple de question


une activité uniquement Aristote a proposé une définition de
l’humain comme « animal rationnel »
intellectuelle, purement
rationnelle et abstraite.
 Qu’est-ce que vivre? L’humain est
un vivant: il possède la vie
(nutrition, génération, sensation,
mortalité)
La philosophie est une
activité concrète et  Qu’est-ce que vivre pour un
pratique dans laquelle humain? Il ne s’agit pas seulement
de demander ce qu’est l’humain,
l’humain envisage sa mais également d’interroger ce que
manière de vivre, sa c’est pour l’humain de vivre
place dans la nature.
« Le dialogue intérieur et
silencieux de l’âme avec elle-
même »
Platon (Le sophiste)

 Geste pratique et concret d’attention à


notre pensée et à ce que nous vivons
 Dialogue qui s’effectue dans l’acte de
questionner et de répondre
 « Il faut se réserver une arrière-boutique toute nôtre,
toute franche, en laquelle nous établissons notre vraie
liberté et principale retraite et solitude. En celle-ci faut-il
prendre notre ordinaire entretien de nous même à nous
même et si privé que nulle accointance ou communication
étrangère y trouve place. Nous avons une âme
contournable en soi-même; elle se peut faire compagnie;
elle a de quoi assaillir et de quoi défendre, de quoi
recevoir et de quoi donner. »
Montaigne (Essais, I, 3)
 La pratique du questionnement est constitutif de la philosophie en
Occident. Dans la conception qu’il propose de l’homme, Socrate n’a pas eu
l’intention de transmettre une nouvelle doctrine philosophique, comme par
exemple les penseurs présocratiques ont élaboré des théories de l’univers
physique et de la nature. Il n’a pas non plus été question pour lui d’avancer
La philosophie une définition de l’homme comme Aristote a pu le faire en caractérisant
l’humain comme un vivant qui parle. Il a plutôt œuvré à introduire une
= nouvelle disposition de la pensée dans l’élaboration de la connaissance :
connaître doit s’appuyer sur le dialogue et se construire peu à peu à partir
pratique du des échanges entre les individus qui prennent la forme de questions et de
réponses. L’objet de la connaissance n’est donc pas directement saisissable
questionnement et accessible, mais il est le fruit de la rencontre des individus, dans leur
questionnement et dans leur projet d’y répondre.
 Pour Socrate, le philosophe est en somme celui qui ne croit pas savoir ce
qu’il ne sait pas. Reconnaître cette ignorance mène à une mise en question
de soi-même et de ce qui conduit nos vies. Ce n’est pas l’acquisition d’un
savoir qui définit le travail philosophique, mais une pratique sociale de
l’interrogation et son examen selon les exigences de la raison.
2. La structure et l’expérience de la question

 Enjeu: comprendre la nature


d’une question et son rôle dans
l’existence Dimension d’ouverture
de la question
 Suspension de l’évidence et du
rapport immédiat avec les choses

Dimension de retrait
 Paradoxe d’une question
 L’humain est lui-même
questionnement
de la question
Qu’est-ce qu’une expérience?

L’expérience est
composée de
deux dimensions

1. Notion
empiriste de
l’expérience
identifiée à
l’expérience
sensible
2.
Comportement
actif par
rapport à ce
que nous
recevons, par la
pensée; le
jugement,
l’évaluation,…
Dans son ouvrage Vérité et méthode (1960), Hans-Georg Gadamer caractérise la
structure de l’expérience: « Faire une expérience » consiste à s’ouvrir à
quelque chose qu’on ne connaît pas encore et qui va transformer notre manière
de voir.
• Une expérience reçoit de la valeur
dans la mesure où elle est confirmée
Expérience et vérifiable
scientifique • Une expérience reçoit de la valeur
dans la mesure où il est possible de la
répéter
• Une expérience est valide jusqu’au
Principe moment où elle n’a pas été réfutée
par une autre expérience
d’ouverture de • Une expérience est donc par
l’expérience définition ouverte: elle dépend d’une
confirmation et peut être modifiée

Historicité de • L’expérience permet d’accéder à une


nouvelle connaissance et de remettre
l’expérience en question ce que nous pensions
savoir.
 « L’expérience est donc expérience de la finitude humaine. A de l’expérience,
au vrai sens du mot, celui qui en a conscience, celui qui sait qu’il n’est pas
maître du temps et de l’avenir. Car l’homme d’expérience connaît la limite de
toute prévision et l’incertitude de tout projet. »

 « L’expérience véritable est celle qui donne à l’humain la conscience de sa


finitude. En elle trouvent leur limite la puissance de faire et l’assurance de la
raison organisatrice. Il se révèle purement illusoire de penser que l’on peut
revenir sur toute chose, que l’on a toujours le temps de tout faire et que tout
revient d’une manière ou d’une autre. L’homme placé dans l’histoire où il agit
ne cesse pas au contraire de faire l’expérience que rien ne se reproduit.
Reconnaître ce qui est, ne veut pas dire ici connaître ce qui se trouve être là,
mais discerner les limites à l’intérieur desquelles l’avenir se prête encore à
l’attente et au projet – ou, plus fondamentalement, découvrir que chez des
êtres finis il n’y a pas d’attente et de projet qui ne soit fini et limité.
L’expérience véritable est ainsi pour chacun l’expérience de sa propre
historicité. »
3. Sources du questionnement philosophique:
 Première approche de l’humain: l’humain est celui qui interroge (le
monde, les réalités qui l’entourent,…) et s’interroge sur son propre
être et sa place dans le monde. L’être humain se présente comme une
réalité à découvrir.
L’être humain vit (il appartient à la nature) et a en même
temps une capacité à faire retour sur sa condition et sa propre existence.
❖ L’être de l’humain n’est pas donné d’un seul coup et il n’est pas
uniquement ce que nous pouvons observer. L’humain ne se comprend pas
complètement lui-même et est aussi une énigme à déchiffrer.
❖ Tension qui traverse l’être humain
❖ Expérience de la souffrance
❖ Le confinement comme expérience métaphysique
❖ L’énigme du commencement et de la fin de l’existence

Enigme du commencement de l’existence: Enigme de la fin de l’existence: l’homme ne


l’homme se trouve comme étant situé à un sait pas exactement vers où il va (même s’il
« point »:
sait que sa vie va s’arrêter) et il ne connaît pas
la raison d’être de sa vie:
« Je ne sais qui m’a mis au monde, ni ce que « Comme je ne sais d’où je viens, aussi je ne
c’est que le monde, ni que moi-même ; je suis sais où je vais ; et je sais seulement qu’en
dans une ignorance terrible de toutes choses ; sortant de ce monde je tombe pour jamais ou
je ne sais ce que c’est que mon corps, que mes dans le néant, ou dans les mains d’un Dieu
sens, que mon âme et cette partie même de irrité, sans savoir à laquelle de ces deux
moi qui pense ce que je dis, qui fait réflexion
conditions je dois être éternellement en
partage. Voilà mon état, plein de faiblesse et
sur tout et sur elle-même, et ne se connaît non d’incertitude. Et de tout cela, je conclus que
plus que le reste. Je vois ces effroyables je dois donc passer tous les jours de ma vie
espaces de l’univers qui m’enferment, et je me sans songer à chercher ce qui doit m’arriver.
trouve attaché à un coin de cette vaste Peut-être que je ne pourrais trouver quelque
étendue, sans que je sache pourquoi je suis éclaircissement dans mes doutes ; mais je n’en
plutôt placé en ce lieu qu’en un autre, ni
veux pas prendre la peine, ni faire un pas pour
le chercher, et après, en traitant avec mépris
pourquoi ce peu de temps qui m’est donné à ceux qui se travailleront de ce soin, je veux
vivre m’est assigné à ce point plutôt qu’à un aller sans prévoyance et sans crainte, tenter
autre de toute l’éternité qui m’a précédé et de un si grand événement, et me laisser
toute celle qui me suit. (Pascal, Pensées) mollement conduire à la mort, dans
l’incertitude de l’éternité de ma condition
future. » (Pascal, Pensées)
❖ La tension qui traverse l’être humain

« L’homme est une corde tendue entre l’animal et le


surhumain – une corde par-dessus un abîme. Un
franchissement dangereux, un chemin dangereux, un regard
en arrière dangereux, un frisson et un arrêt dangereux.
Ce qui est grand dans l’homme c’est qu’il est un pont et non
un but: ce que l’on peut aimer dans l’homme, c’est qu’il est
une transition et qu’il est un déclin. »
Fr. Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra, Scène 4

 L’existence humaine est profondément liée au temps et


se déroule dans le temps
 L’être humain n’est pas pleinement donné à lui-même en
une fois, mais il est en relation avec ce qu’il n’est pas
encore
❖ L’expérience de la souffrance

« Cette douleur enténébra mon cœur, et partout je ne voyais que mort. La patrie
m’était un supplice, la maison paternelle un étrange tourment, tout ce que
j’avais partagé avec lui s’était tourné sans lui en torture atroce. Mes yeux le
réclamaient de tous les côtés, et on ne me le donnait pas, et je haïssais toutes
choses, parce qu’elles ne l’avaient pas et ne pouvaient plus me dire : ‘‘Le voici, il
va venir’’, comme quand il vivait et qu’il était absent. J’étais devenu moi-même
pour moi une immense question, et j’interrogeais mon âme : pourquoi était-elle
triste, et pourquoi me troublait-elle si fort ? Et elle ne savait rien me répondre. Et
si je lui disais : ‘‘Espère en Dieu’’, elle avait raison de ne pas obéir, parce qu’il
était plus vrai et meilleur, l’homme si cher qu’elle avait perdu, que le fantôme en
qui on lui ordonnait d’espérer. Seules les larmes m’étaient douces, et avaient pris
la place de mon ami dans les délices de mon âme. » (Augustin, Confessions)

 Définition de l’être humain comme être de questionnement


 Réponse à ne pas chercher d’abord dans un dieu ou une religion
 Origine du questionnement: pourquoi surgit-il?
Un événement à l’origine de la question:

1. Nous vivons
l’événement qui
nous arrive

2. L’événement
comme rupture

3. L’événement « Juger que la vie vaut ou ne vaut pas la peine d’être vécue, c’est répondre à la question fondamentale de la
comme exigence qui philosophie. Le reste, si le monde a 3 dimensions…vient ensuite. Ce sont des jeux: Il faut d’abord répondre. Je
nous presse juge que le sens de la vie est la plus pressante des questions » (Camus)

4. L’événement
comme pouvoir de
singularisation
« Excepté l’homme, aucun être ne s’étonne de sa propre existence ; c’est pour tous une chose si naturelle qu’il
ne le remarque même pas. […] Son étonnement est d’autant plus sérieux que, pour la première fois, il
s’approche de la mort avec une pleine conscience, et qu’avec la limitation de toute existence, l’inutilité de tout
effort devient pour lui plus ou moins évident. De cette réflexion et de cet étonnement naît le besoin
métaphysique qui est propre à l’homme seul. L’homme est un animal métaphysique. Sans doute, quand sa
5. L’événement fait conscience ne fait encore que s’éveiller, il se figure être intelligible sans effort ; mais cela ne dure pas
question longtemps. […] Avoir l’esprit philosophique, c’est être capable de s’étonner des événements habituels et des
choses de tous les jours, de se poser comme sujet d’étude ce qu’il y a de plus général et de plus ordinaire.
[…] Si notre vie était infinie et sans douleur, il n’arriverait peut-être à personne de se demander pourquoi le
monde existe, et pourquoi il a précisément cette nature particulière ; mais toutes choses se comprendraient
d’elles-mêmes. »
❖ Le confinement comme expérience métaphysique : « Où suis-je? »
Bruno latour: « Où suis-je? Leçons du confinement à l’usage des terrestres, Les empêcheurs de penser en rond, Paris, 2021.

Objectif: commencer à comprendre certains enjeux de l’expérience du


confinement qui consiste aussi à envisager le lieu où l’humain habite, à savoir la
« terre ». Nous sommes des vivants terrestres situés, liés à d’autres vivants,
capable d’explorer le sol où nous habitons et d’inventer de nouvelles manières
de vivre sur terre.
 A. Position de l’interrogation cosmologique
 B. Critique de l’idée d’identité et d’environnement
 C. Le corps terrestre de l’humain
 D. Conclusion
A. Position de l’interrogation cosmologique B. Critique de l’idée d’environnement et
d’identité

« Cette idée d’environnement n’a guère de sens puisque vous ne


« C’est que derrière la question politique – « Que faire ? pouvez jamais dessiner la limite qui distinguerait un organisme de
comment s’en sortir ? » –, est apparue une autre question : ce qui l’entoure. Au sens propre, rien ne nous environne, tout
« Mais enfin où sommes-nous ? » Grâce au confinement, et conspire à notre respiration. Et l’histoire des vivants est là pour
même à cet horrible masque qui nous mange la figure et nous rappeler que cette terre si « favorable » à leur
nous étouffe, on en vient à ressentir, derrière la crise développement, ce sont les vivants qui l’ont rendue favorable à
politique, l’irruption d’une crise cosmologique. Jamais nous leurs desseins – desseins si bien cachés qu’ils les ignorent eux-
n’avons rencontré de « chose inerte », pas plus en ville, où mêmes tout à fait ! A l’aveugle, ils ont courbé l’espace autour
tout est l’œuvre des vivants, qu’à la campagne où tout d’eux ; ils se sont comme pliés, enfouis, roulés, pelotonnés en
garde la trace de l’action des vivants. » (p. 153-154). lui. » (p.23).

« C’est tout le système respiratoire planétaire qui se trouve « L’individu dans le monde, c’est toujours un hapax littéraire, un
perturbé et à toutes les échelles, qu’il s’agisse du masque cogito de théâtre, on le sait depuis Descartes. Et donc chaque
derrière lequel nous haletons, aussi bien que la fumée des fois qu’un individu se présente comme tel et revendique un droit
incendies, de la répression policière ou de l’écrasante de propriété exclusive sur quelque bien, cela devrait nous faire
température imposée jusque dans l’Arctique. Le cri est rire. » (p. 62)
unanime : « Nous étouffons ! ». (p. 142). « Mais, ensuite, cet ici-bas est devenu « matière ». Rien de
matériel bien sûr dans cette « matière » puisque tous les soucis
d’engendrement en étaient par principe évincés. C’est toute
l’étrangeté de l’idée de « chose étendue » – de res extensa – pour
définir le comportement des objets du monde, avec l’idée plus
étrange encore de poser en face d’elle une « chose pensante » –
la res cogitans. Il est évident que personne, malgré tous les
efforts pour étendre partout cette « chose étendue », n’a jamais
vécu selon une telle dichotomie, si contraire à l’expérience. » (p.
67).
C. Le corps terrestre de l’humain
 Peu à peu, nous apercevons que le mot « Terre » ne désigne pas une planète parmi d’autres selon
l’ancienne localisation comme si c’était un nom commun à de nombreux corps célestes, mais un
nom propre, qui rassemble tous les existants – mais ils ne sont justement jamais rassemblés en un
tout – qui ont un air de famille parce qu’ils ont une origine commune et qu’ils se sont étendus,
répandus, mélangés, superposés, un peu partout, en transformant de fond en comble, en ravaudant
incessamment leurs conditions initiales par leurs inventions successives. Il se trouve que chaque
terrestre reconnaît dans ses prédécesseurs ceux qui ont créé les conditions d’habitabilité dont il
bénéficie – la forêt pour les arbres, la mer pour les algues – et qu’il s’attend à devoir se préoccuper
de ses successeurs. (p. 36-37).
 Avant, je disais « corps vécu » pour désigner la saisie subjective du même ensemble de choses vues
de l’intérieur, alors que mon vrai corps, mon corps « objectivé » ou même « réifié » comme on
disait naguère, demeurait solidement « biologique ». Je voudrais maintenant pouvoir utiliser le
terme de « corps vécu » pour pointer vers la multitude des vivants qui s’assemblent provisoirement
de façon assez durable pour me permettre de prolonger de quelque temps mon existence.
 Le corps vécu, le corps des vivants, et donc le corps des mortels, désigne maintenant la matérialité
même de ce que je suis. C’est vrai de mon intérieur comme de mon extérieur, de l’ancien corps
« subjectif » comme de l’ancien corps « objectif ». Si l’oxygène que je respire provient des
bactéries, les poumons qui le respirent proviennent de ces lignées immensément longues qui s’en
sont saisies comme d’une chance. Et moi, c’est la chance que j’ai de surfer quelque temps sur cette
vague immense que je désigne comme « mon corps ». (p. 126).
 Avoir un corps, c’est apprendre à être affecté. L’antonyme de « corps », ce n’est ni « âme » ni
« esprit », ni « conscience » ni « pensée », mais « mort ». […] Nous sommes tous, mâles et femelles,
des corps engendrés et mortels qui devons nos conditions d’habitabilité à d’autres corps engendrés
et mortels de toutes tailles et de toutes lignées. (P.127).
D. Conclusion : le confinement est l’occasion de redonner à l’« ici bas » sa dignité en
montrant que nous sommes des vivants terrestres qui devons apprendre à habiter « où »
nous nous trouvons de manière différente.

« Ce qui rend le confinement à la fois si douloureux et si tragiquement


intéressant, c’est que la question de l’engendrement se pose désormais à toutes
les échelles et pour tous les existants, entraînant une incertitude grandissante
sur le notion de limite. Vous avez tous compris que la pandémie du Covid-19,
même si on finira bien par en voir la fin, ne fait que préfigurer une situation
nouvelle dont vous ne sortirez pas. D’où l’irruption d’une forme très paradoxale
d’universalité négative – personne ne sait comme s’en tirer durablement – mais
en même temps positive – les terrestres se reconnaissent comme ceux qui se
trouvent tous dans le même bateau. D’un côté on se sent prisonnier, de l’autre
on se sent libéré. D’un côté on étouffe, de l’autre on respire. » (p. 64).
4. Objectifs du cours
1. Un objectif proprement philosophique : explorer une « manière de
penser » spécifique à la démarche philosophique et introduire à
l’interrogation philosophique en tant que telle, en montrant en quoi elle
peut aider l’homme à chercher et à comprendre le sens de son expérience
en tant qu’être humain.

2. Un objectif historique et culturel : fournir les bases d’une culture


philosophique et d’une formation éducative globale dans le domaine de la
philosophie, en dégageant les grands moments lors desquels l’être humain
a cherché, principalement dans la tradition occidentale mais aussi dans la
pensée de l’Orient, à prendre position à l’égard des questions les plus
décisives de l’existence.

3. Un objectif directement lié à la philosophie de l’écologie :


Profondeur du moment de crise que nous
traversons:

La crise écologique est une crise des sociétés humaines et de l’organisation de notre manière de
vivre ensemble

La crise écologique est une crise des vivants (défaunation, changement climatique, disparition
d’espèce, incendies de forêts, diminution d’oiseaux…)

La crise écologique est une crise de la relation des humains aux vivants. L’humain n’est pas un
vivant isolé des autres vivants, un être absolument unique qui peut s’affirmer en tant qu’unique au
milieu de tous les vivants. Il est profondément relié au monde non seulement « dans » lequel il vit
mais aussi « dont » et à partir duquel l’humain est ce qu’il est.
4 dimensions de l’expérience de la philosophie

 1. Approches du projet philosophique


 2. Approche de la raison
 3. Approche de l’expérience du silence
 4. Approche de l’expérience de la création
5. Plan du cours
1. Approches du projet philosophique

 La philosophie occidentale est née en Grèce


au 6ème siècle avant note ère, à un moment
essentiel de l’histoire de l’humanité dans son
ensemble.
Objectif principal:  Le 6ème siècle est un moment essentiel pour
d’autres régions du monde
 Inde: composition des Upanisad (les
Caractériser le projet de la fondements philosophiques du Yoga) et
philosophie et approcher différentes prédication du Bouddha (le bouddhisme
formes qu’elle a pu prendre au cours comme indication d’un chemin pour être
délivré de la souffrance).
de l’histoire de l’humanité
 Chine: Lao-Tseu (Taoïsme) et Confucius
(confucianisme)
 Iran: Prédication de Zarathoustra qui est à
l’origine d’une religion et d’une conception du
monde basée sur la morale.
 Eléments de philosophie contemporaine au
Japon, dans l’école de Kyoto, qui s’inspire de
l’ensemble de ces traditions.
2. Approche de la raison et du corps

 Les principes du raisonnement


 Raison et folie
Objectifs principaux:  Les limites de la connaissance
Interroger le pouvoir de clarté de la (Kant)
raison qui nous constitue comme être
humain.  Expérience du corps
 Comprendre en quel sens
l’existence humaine est d’abord
Proposer des éléments pour décrire corporelle.
l’existence humaine dans ce qu’elle a de
plus concret: sa corporéité.  Le corps est un « objet » situé
dans le temps et l’espace.
 Le corps est le champ de mon
expérience sensorielle, il a ce
pouvoir d’être affecté.
3. Approche de l’expérience du
silence

« Liberté », c’est ce que vous


hurlez le plus volontiers, tous tant
que vous êtes : mais j’ai désappris
la foi dans les « grands
événements » aussitôt qu’il y a
autour de ceux-ci beaucoup de
hurlements et de fumée.
Et crois-moi, mon ami, un bruit
d’enfer ! Les plus grands
événements ce ne sont pas nos
heures les plus bruyantes, mais nos
heures les plus silencieuses
Nietzsche
4. Approche de l’expérience de la
création
 Interroger le pouvoir de création qui nous constitue
 Introduction à la philosophie de Nietzsche et à la
recherche du surhumain comme fidélité à la terre
 Situer ce pouvoir de création dans l’activité artistique
 Nietzsche nous place devant notre charge d’être:

« Le moment est venu que l’homme se fixe son but. Le moment est
venu pour l’homme de planter le germe de son espoir le plus haut. »

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