Connaissances Du Monde Contemporain

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Connaissances du monde contemporain

CULTURE ET CULTURES

A) Les termes du débat

1) La culture et ma culture

Quand on parle de la culture, on évoque un ensemble de connaissances qui ont une


fonction :
- Evaluer le beau
- Le Jugement, aptitude à développer un sens moral : le bien, le mal
- Evaluer l’esthétique

En ce qui concerne « Ma Culture », c’est un ensemble de références. On s’intéresse à ce


qu’il y a de particulier. Et ces références sont celle d’un groupe social.

Il y a des choses qui unissent dans la culture, et des choses qui distinguent. Chacun fait des
choses originales, et acquiert des connaissances plus ou moins selon les gouts des personnes.

Ma culture prime donc sur la culture.

2) Particularismes contre universalisme

Joseph De Maistre (1753-1821) a contesté la pensée moderne. II est contre universaliste.

Ernest Renan affirme : « L’Homme peut s’arracher à son contexte, s’évader de la sphère
nationale, parler, penser et créer, sans témoigner aussi tôt de la totalité dont il émane ». Il
affirme l’autre face de la conception de la nation.

B) Les affrontements idéologiques du XXème siècle

Ils sont dominés par deux grands affrontements :


- La Guerre Froide
- La Seconde Guerre Mondiale

1) Les universalistes libéraux : Héritiers des « lumières » et résolument


« modernes ».

Ce sont les seuls à être moderne : Les droits de l’individu sont premiers. Ce sont les
droits affirmés de la DDHC.

1) Ils pensent donc à un être universel, ils sont donc marqués une approche messianiste
(C’est une pensée qui affirme qu’un système philosophique peut apporter le bonheur à
l’humanité toute entière).

On a vu s’affirmer de plus en plus l’idée qu’un groupe d’hommes avait la solution pour
tous les autres : démocratie libérale au 18ème siècle.
Idem en France avec le Prosélytisme Révolutionnaire (Personne qui repend sa pensée, ses
idées aux autres, afin de les faires adhérer).

2) L’autre forme de messianisme a été le colonialisme, par Robert Kipling qui parlait « du
fardeau de l’homme blanc » : La mission que se donnent les européens pour rependre la
civilisation, l’alphabétisation, l’école, la lutte contre l’esclavage.

3) La prise en charge par les américains à partir de 1918, par Wilson. Avec les 14 points de
Wilson, pour la 1ère fois, les Américains se donnent à eux même une vision universelle.
Wilson annonce que les Américains souhaitent fonder une nouvelle conception du monde
après la 1ère Guerre Mondiale. Il appelle par la suite à une SDN.
Après la fin de la Guerre Froide, en 1989, les Américains ont adopté une position qui semblait
se placer dans la lignée du Wilsonnisme. La Guerre qui a été menée contre l’Irak en
1991, a été menée au nom d’un principe qui voulait qu’un régime non démocratique ne
pouvait pas agir impunément. On avait le sentiment que la SDN a commencé d’exister qu’on
avait l’armée de l’ONU qui était une sorte de Police au sein d’une société mondiale.

Face à cela, l’UE a estimé que pour existe face aux USA, il ne fallait pas reprendre les vieux
thèmes nationalistes, mais se placer en super champion de l’universalisme libéral. Les
Européens ont décidé de devenir les modèles d’une construction pacifique, libérale, dans
lequel les droits des individus seraient poussés à un modèle unique.

Romano Prodi disait en 2001 : « En Europe, le règne de la loi a remplacé la grossière


interaction des puissances, la politique des puissances a perdu son influence…En Réussissant
l’unification, nous démontrons au monde qu’il existe une méthode pour parvenir à la paix ».
L’Europe est fière d’avoir trouvé la solution à ses problèmes, alors que l’USA non.
Il croit avoir trouvé le système idéal : Libéral et Universel.

2) L’internationale prolétarienne

Elle trouve ses racines par Karl Marx et Engels en 1864 dans « L’association internationale
des travailleurs » : La 1ère INTERNATIONALE.

Il s’agit de trouver une forme d’identité nationale, une autre forme d’unité. Marx veut fonder
sur autre chose que les Nations. Il va se référer à la solidarité de classe, le Prolétariat qui va
permettre de remplacer la solidarité des capitalistes par celle des prolétaires.

L’avènement d’une société du progrès, sera la société communiste, avec un monde sans
classe. La condition est que les prolétaires est une conscience de classe plus forte que la
conscience nationale.

A Terme, Marx pense à un monde universaliste, qui n’a rien à voir avec l’universalité
libérale (la liberté individuelle est primordiale). Pour Marx, surement pas car l’individualisme
génère l’égoïsme et empêche la cohésion, dissous les classes.

Marx considère que l’Homme a été arraché de ses liens qui tiennent à la nature humaine. Ce
que reproche Marx aux libéraux est de désaffilier l’individu, de le rendre seul. La seule
solidarité qui compte, est la solidarité économique.

La pensée marxiste n’est donc pas moderne, mais instaure un progressiste d’un autre genre.

Socialisme : La dimension sociale prime sur la liberté individuelle. Mais ce n’est pas un
retour à l’holisme.

Il y a donc un messianisme socialisme dès lors qu’on prétend avoir une solution au bonheur.
Les moyens ne sont pas du tout les mêmes :
- Pour le messianisme libéral : Liberté individuelle et confort, consommer, qui ne
peut exister qu’en comparant avec les autres.
- Pour Marx, il s’agit d’exalter le sens, la conscience de classe, l’appartenance à la
classe ouvrière.
Le problème est que cette conscience ne va pas de soi et que la volonté de fondre ses
intérêts personnels dans du collectif, ne pas de soi non plus.

La crédibilité est donc difficile.

Pour Trotski : « il faut en finir avec la fable papisto-quaker du caractère sacré de toute vie
humaine ».

Pour l’URSS : l’Homme est une dimension sociale et politique avant tout.
3) La réaction nationaliste

a) Le nationalisme conservateur en France

Au moment de la révolution Française, le thème de la Nation et donc le nationalisme était


un thème clairement révolutionnaire.

Cependant, en France, ce thème a été abandonné partiellement par la Gauche, alors que la
Droite qui était anti révolutionnaire s’est emparée de ce thème de la Nation. Pourquoi
cela ?
- L’affaire Dreyfus a été le moment où les Hommes de gauche, ont choisi de
défendre les droits de l’individu, contre les prérogatives des militaires (les droits
individuels contre l’Etat).
- Dans cette affaire, est-ce qu’on va prendre le risque de voir les institutions de
l’Etat (armée, justice), désavouées pour affirmer l’innocence d’un Homme, ou au
contraire préserver la nation au détriment d’un Homme ?
- A ce moment la, La Droite s’est emparé du thème, pour conserver le bien de la
Nation. Les droits du groupe passent avant les droits de l’individu.

A partir de la fin du 19ème, La droite revendique le nationalisme, et la gauche prône la


modernité individualiste.

Tout ceci a été une très grande victoire pour la Gauche, et donc pour la majorité des
Républicains.
En revanche, cela a été un coup d’arrêt net et définitif aux espoirs conservateurs, de voir
leur conception de la Nation l’emporter.

Charles Maurras a affirmé le Nationalisme Intégral : C’est bien sur une réaction contre les
droits individuels.

Au moment de l’affaire Dreyfus, le Nationalisme traditionnel devient quelque chose de


fragile.

Cependant, dans les années 30, la presse nationaliste était encore forte. Le coup de grâce a
été porté par le régime de Vichy, car il les a restauré dans le contexte de l’occupation
allemande.

Le Régime de Vichy a en plus, montré un certain nombre de conséquences concrètes de ses


idées, où les droits individuels passaient au second plan, derrières les réalités collectives :
- En 1946, dans un rapport, 95% des juifs français avaient survécu, alors qu’une très
grande partie des juifs étrangers sont mort. Cela signifie que les droits humains
était rattachés à la nationalité et non à la personne.
- Nous sommes donc dans une pensée non moderne.

b) Le nationalisme révolutionnaire dans l’Europe d’entre deux


guerres

Ces nationalistes sont hostiles au principe de 1789. D’autre part, ils ne sont pas plus libéraux,
ni conservateurs.

Pour eux, la réalité suprême, c’est l’Etat, et lui seul a des droits = Forme de
totalitarisme. L’individu est assimilé à un groupe biologique ou racial. C’est donc un holisme
radical.

Toutes ces pensées ont été englouties dans la défaite de 1945, et le nationalisme semble donc
une pensée discréditée, car associée aux idéologies et aux deux guerres.
Et donc seules les visions internationalistes et universalistes semblent crédibles.
4) Le nationalisme progressiste ou le relativisme culturel contre
l’ethnocentrisme

Michel Winock a proposé une différence entre les différents nationalismes :


- Le Nationalisme du 1er degré, où une nation aspire à être souveraine, n’obéissant
à personne, L’Etat, qui vise à l’indépendance.
- Le Nationalisme du 2nd degré, qui vise à renforcer la cohésion d’un groupe qui
est déjà reconnu comme souverain. Consolidation
- Le 3ème degré, Nationalisme des nations en crise, qui est un nationalisme de refuge
qui développe une xénophobie, hostilité.
Le sentiment national est une volonté des élites, qui symbolisent, représentent et dirigent.

a) La pensée de Lévi-Strauss

C’est un ethnologue français, il propose une conférence en 1951 : Races et Histoire.

Dans cette conférence, il affirme d’une part que la notion de race n’a aucune valeur, que
les hommes sont tous les mêmes et qu’ils ne se différencient que par leur culture :
- Unité du genre humain
- Unité de l’être humain
- Mais des cultures différentes

Quel rapport avec la culture ?


- Liberté
- Détermination étroite, outil de liberté
- Libéré ?

Non seulement on ne peut pas hiérarchiser en fonction des races, mais on ne peut pas non plus
les hiérarchisé d’aucune façon. Les êtres humains ne sont pas non plus hiérarchisable, que les
groupes humains. On ne hiérarchise pas les cultures.

Ce qui a dérapé, c’est que les Européens étaient en avance, et donc faisaient avancer les
autres.

Jule Ferry disait : « Les races supérieurs ont des droits vis-à-vis des races inférieures. Je dis
qu’il y a des droits pour elles, parce qu’il y a des devoirs : elles ont le devoir de civiliser ».
Lévi-Strauss combat ces propos, en le condamnant d’ethno centrisme européen (le centre
est la référence). Cela a généré pour lui une oppression vers les autres : « Il y a seulement des
styles de vie particuliers, non transmissible, saisissable sous forme de production
concrète plutôt que de capacité virtuelle, et correspondant à des valeurs observables et
non pas à des vérités …. ».

Lévi Strauss récuse un aspect essentiel de la modernité : « Il ne faut pas ouvrir les autres à
la Raison, mais s’ouvrir soit même à la raison des autres » : C’est ce qu’on appelle le
relativisme culturel.

Il poursuit enfin se réflexion à l’ONU en affirmant qu’il faut l’équivalence des cultures. Il n’y
a pas de cultures supérieures à une autre, toutes sont équivalentes.

Certains auteurs ont fait remarquer qu’on risquait, dans le relativisme culturel, de
considérer comme sans valeur certaines affirmations de la modernité, comme la dignité
de tout être humain, et le respect de son corps.

Ce qu’on appelle le communautarisme en France, s’appuie sur la dénonciation du


colonialisme.
Ces communautaristes peuvent se traduire par un refus de la culture occidentale. Les
immigrants recherchent des semblables quand ils arrivent dans un nouveau pays, avec des
quartiers.
- Les Américains ont mis en place quelques notions intégratrices : drapeau, l’hymne,
l’American Dream, constitution.

- En France, la tradition nationale française est maximaliste, avec une logique


d’assimilation, en apprenant aux immigrés, par la pensée, les références.

L’assimilation (France) n’est pas la même chose que la logique d’intégration (USA).

La culture en France, c’est d’abord une façon de pensée commune, des références
communes qui sont proposées, imposées à des populations diverses, qui doivent fondre
dans une seule identité française.

5) Une culture mondiale pour une société globale ?

a) Vers le village planétaire ?

La galaxie Gutenberg (1962) était une façon d’évoquer la façon dont le monde devait
fonctionner au plan de l’information, communication et donc de la culture :
- De l’imprimerie jusqu’en 1960, la communication était le livre.
- Depuis l’après guerre, ave l’essor de la TV, radio, cinéma, Mac Luhan considère
que l’écrit allait apparaitre désuet, car il n’avait pas la portée universelle de
l’image.
- L’émergence du média audiovisuelle allait contribuer à l’émergence d’un
village planétaire, ou va se conjuguer avec l’essor des moyens de transports, pour
rapprocher les hommes, physiquement, et être au courant des mêmes évènements.
- De plus, l’essor des NTIC, le monde du virtuel, de l’image, internet, non
seulement ont diffusé massivement les images, mais aussi permettent de
mettre en contact tout le monde, avec des horizons culturels différents.

Tout ceci contribue à accélérer l’idée qu’une culture mondiale est possible. On a donc
une synergie des acteurs et une synergie des techniques de communication, de moyen de
transports, dont la langue est en place (Anglais).

Ce qui est certains, c’est que les cadres nationaux semblent de moins en moins
pertinents, l’appartenance à telle ou telle nation, étant de moins en moins nomenclaturisée.

Des réalités géographiques, commerciales et politiques à cette hypothèse d’une culture


globale :
- Géographique : Il y a une standardisation évidente des centres décisionnels
urbains : Central Business District. Standardisation des paysages, des rythmes de
vie. Uniformisation des métropoles, qui sont elles-mêmes mises en réseau, qui
exercent + que du lobbying.
Interface obligée entre l’économie monde et l’économie nationale.
Une grande partie des décisions politiques se font dans les métropoles.

- Commerciales : Echanges des internationaux favorisent la culture mondiale :


Entre 95 et 2005, La France est passé d’un seuil de produits consommés achetés à
l’étranger de 35% à 50%. Les sociétés ne peuvent donc pas envisager une
autonomie, étant largement des produits courants. La diffusion des fastfoods, des
boissons, mais aussi le développement de forme alimentaire originale, comme les
kebabs. Evolution des cultures, surtout dans les populations urbaines , car ce sont
celle qui ont la plus forte croissance :
o L’ONU considère que la croissance démographique envisagée devrait être
absorbée par les villes, passant de 3 à 5 milliards dans les villes.
o A partir du moment où ce sont les villes qui absorbent cela, ce sont elles
qui vont communiquer la standardisation de la culture (1 milliards en 1960
à 5 en 2030)
- Politiques : Les structures comme le G20 sont récentes. Elles donnent corps à la
volonté politique d’une société globale, prenant des décisions de façon
multilatérale, intégrer les problèmes supranationales : environnementaux,
climatiques dans les décisions.
Il y a aussi l’UE.

b) Les limites d’une telle évolution

 Sur la notion de citoyen : Elle suppose plusieurs choses. Un citoyen c’est quelqu’un
qui est sujet (étant consentant sur la loi, il se soumet à une loi qui n’a de poids que
dans la mesure où la communauté est consentante) et auteur du droit (car il consent par
le vote à la loi).

Tout ceci est dominée par la gouvernance :Des acteurs variés quant à leurs horizons
(économie, commerce, philosophie) très diversifiés sont en position d’exercer un pouvoir
institutionnels, qui ont des compétences variées, qui s’associent pour prendre des décisions,
notamment au plan métropolitain, et aussi dans un certains nombre de PED.

La Gouvernance associe des personnes élues à des gens qui n’ont pas de légitimités
démocratiques. Bien entendu la décision appartient aux élus, mais ils doivent tenir compte
des avis de ceux qui participent à la gouvernance.

La gouvernance pose donc le problème de la légitimité des autorités politiques, qui sont
finalement prise entre deux réalités :
- Ceux qui les ont élus.
- Et ceux qui participent à la gouvernance de la ville.
Cela associe donc la logique technocratique et démocratique, avec la montée en puissance des
technocrates.

 Samuel Huntington : « Le choc des civilisations ». Il souligne que dans la logique


globale, les sociétés non occidentales se modernisent techniquement,
économiquement, sociologiquement. Ces pays gardent cependant leur propres
cultures, et y sont de plus en plus attachés, et « fondamentalement le monde est
entrain de devenir plus moderne, et moins occidental ». Il précise que la montée du
religieux n’est pas un rejet de la modernisation, mais un rejet de l’occident en
tant que civilisation :
o Le Japon s’est modernisé, mais pas occidentalisé.

En revanche la Nation s’est développée dans le monde entier. Des nations se sont
affirmées dans des espaces culturels qui les contestent :
- Indonésie, Malaisie, Pakistan, Turquie, Tunisie, Egypte : Nationalisme fort, leader
du monde musulman, sont la cible privilégiée des attentats car l’affirmation du
Nationalisme se fait au détriment de l’OUMNA (communauté des croyants
musulmans).
- La Mondialisation qui semblait avoir réalisé la mise en place d’une forme : La
Nation, a aussi généré le contraire : Une communauté globale des croyants, et
donc les nations elles-mêmes sont attaquées par des logiques culturelles mais
aussi commerciales.

Quel langage symbolique parlé en tant que citoyen du monde ?


- La disparition de la frontière pose la question de l’avenir du politique, et si le
politique n’existe plus, cela veut dire que le monde est purement
technocratique.

Les mouvements de population les plus emblématique de la mondialisation :


- La circulation des élites, ceux qui sont libres de toute attache, ceux qui peuvent se
permettre de partir 3 mois, 6 mois à l’étranger, célibataire.

La notion de culture métissée est à double tranchant :


- Il n’est pas certain que le fait de rapprocher des populations différentes provoque
le métissage. Pendant les croisades, des peuples se sont rencontrés, et le sentiment
national s’est finalement agrandi.

Chateaubriand : « Que serait une société universelle, qui n’aurait point de pays
particulier ».

INDIVIDUALISME PHILOSOPHIQUE ET MODERNITE POLITIQUE

A) L’individu au cœur de la pensée universaliste et à la base de la modernité

La DDHC : Déclaration des droits individuels

1) L’être humain en tant que personne

La personne définit l’être humain de deux façons :


- Sociale : C'est-à-dire qu’ils appartiennent à un groupe donné (bourgeoisie,
aristocratie, religieux, familial). Approche Holiste, on voit la personne comme
membre d’un groupe
- Son caractère, sa psychologie

Aborder l’être humain sous l’angle de la personne est de l’approcher d’une façon différenciée.

L’être humain existe que par rapport à son groupe, car c’est le groupe qui donne la religion
dans la cité antique.

L’appartenance au groupe est fondamentale, mais avec ses différences, son côté unique.

La 1ère conséquence est que cela ouvre la porte à des classements entre les autres, des
hiérarchies entre les être : tel groupe, tel endroit.

La notion de personne génère des conflits .Elle sera conflictuelle si les être humains
estiment que c’est abusif d’être enfermé dans le même groupe (toujours paysan) :
- Pacifique en GB
- ou sanglante à la Révolution en France : 1 voix > 1 groupe vers 1 voix > 1 homme

2) Qu’est-ce qu’un individu ?

On ne regarde pas ce qui différencie les êtres humains, les hiérarchies.

Quand on parle d’un individu, selon Bergson « le corps vivant est un individu, et
d’aucun autre objet, on ne pourrait en dire autant ».

C’est d’abord une réalité biologique, un individu est un être vivant qui appartient à une
espèce humaine. Pas à l’origine de groupe sociaux, mais de parents humains : L’être humain
est capable de potentialités :
- De rechercher la vérité
- S’interroger sur ce qui est bien, la morale
- La recherche du beau, de l’art
- Aspiration à la liberté, je choisis…

Un individu en vaut ainsi un autre, qu’il réalise ou non ses potentialités. Nous somme tous à la
fois personne et individu.

La faille de la pensée individualiste est qu’on a du mal a accepté que des êtres humains
fassent passer avant tout leur appartenance culturelle, sociale, religieuse.
Une approche réaliste de l’être humain est une approche qui tient les deux réalités
ensemble (personnelle et individuelle).

Dans l’histoire de l’Europe occidentale, la conception personnelle de l’être humain est


première.

3) Qu’est-ce l’époque moderne ?

L’époque moderne va de 1492 jusqu’au 26 aout 1789 (DDHC). Elle est moderne, car s’est
affirmée une nouvelle prétention : capacité de l’être humain à résonner et réfléchir par
lui-même.

Montaigne au 16ème, ou encore Descartes au 17ème « je pense donc je suis ». On pense, on


doute, c’est l’individu qui pense « Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée » :
le point commun entre les hommes est de pouvoir réfléchir.

Au cours de cette époque moderne, ces pensées sont devenues de plus en plus importantes et
ce sont épanouies au siècle des lumières du 18ème siècle, qui pousse loin cette réflexion :
- Montesquieu : Ce qu’il préfère c’est l’humanité par rapport à son propre pays.
- Contestation de l’approche holiste, les sociétés ne sont pas composées de
groupes essentiellement, mais de capacités communes de chacun.
La modernité est l’affirmation du sujet libre : JE et non NOUS.

La philosophie des lumières est le début de la modernité.

4) L’importance de l’héritage chrétien

Le monde antique a une religion non choisie, elle est héritée.

Le christianisme apporte une révolution puisque être chrétien n’est pas du tout un
phénomène héréditaire :
- Il suffit de croire à Jésus mort et ressuscité.

Pour le christianisme, il s’agit de dire que l’être humain existait indépendamment de tel ou tel
groupe, de changer de religion.

L’Eglise devient un lieu d’accueil universel (catholique). Le Christianisme fonde


l’égalité : Finkielkraut.

Ce sont les mêmes peuples holistes, qui basculent vers le choix.

5) Les bouleversements de la chrétienté à la Renaissance

Le Christianisme a cessé d’être persécuté à partir de 313 : Edit de Milan.

Constantin dit : On arrête les persécutions, le christianisme devient la religion officielle.

Pendant plus de 1000 ans, l’Europe a été marqué par cette religion et qui a eu des
conséquences :
- Disparition de l’Europe au 7ème siècle
- Disparition de l’esclavage

Une Hérésie : C’est une affirmation contraire à ce que dit l’Eglise. Cette affirmation
vient de l’intérieur de l’Eglise :
- Des prêtres, des moines, intellectuels…

Il y a donc des mouvements qui s’expriment au nom de la liberté de réfléchir sur les
évangiles, les écrits, qui interprètent différemment.
Mais aucune des hérésies n’a triomphé, même 90 % du clergé qui était Arien.
Parmi ces hérésies, il y avait le manichéisme, qui affirmait les bons (spirituel) et les
mauvais. Ce manichéisme connait un regain de vigueur au 12ème siècle, avec l’hérésie de
Qatar (les purs).

Une nouvelle hérésie apparait au 16ème siècle, avec Martin Luther. C’est un moine qui est
choqué par le comportement d’autres clercs, et se révoltent contre les indulgences, en achetant
son salut éternel.
Luther a trouvé des appuis dans la société allemande. L’Eglise catholique perd le monopole
de la définition de ce qui est vrai. Il propose des petits groupes où chacun a une relation
avec Dieu qui ne soit pas contrôlé par l’Eglise. Chacun interprète la bible comme ils le
veulent.
En 1521, Luther traduit la bible en Allemand. Le protestantisme a ainsi éclaté, réfléchissant
par soi-même.

L’Eglise passe du monopole à une concurrence.

C’est avec la renaissance (16ème siècle), que l’individualisme philosophique qui couvait
au cœur de la chrétienté, prend son essor.

Marcel Gauchet disait : « Le christianisme est la religion de sortie de la religion » : Le


christianisme a forgé des concepts qui ont finit par se retourner contre lui. Dès lors que l’être
humain a une autre source de vérité, il devient forcément lui-même.

6) L’affirmation des droits de l’homme comme droits individuels.

La liberté de parler, de s’exprimer est devenue un principe fondamental.

Les droits de l’Homme sont liés à l’espèce humaine, et non au groupe.

La Déclaration universelle des droits de l’Homme date de 1848. Composé de 29 articles dont
28 qui affirme des droits individuels :
- « L’individu a des devoirs envers la communauté dans laquelle seule le libre et
plein développement de sa personnalité est possible » : Cet article dit que
l’individu n’est rien sans communauté.

B) La Modernité politique liée à la Nation

1) Qu’est-ce qu’une Nation ?

a) La Nation est une société complexe et réflexive

La Nation est un groupe humain qui a une conscience de son unité et aussi une volonté
de vivre ensemble.

Cette Nation constitue une réalité qui du fait de la conscience de l’unité et de la volonté de
vivre ensemble, prend des décisions qui rendent les être humains solidaires (liés entre
eux).

Une nation vis-à-vis des autres nations, est véritablement constituée lorsqu’elle aspire avoir
sa souveraineté reconnue.

La Nation est un groupe complexe. Il faut donc des catalyseurs, des éléments qui favorisent la
prise de conscience.

b) La Nation est un processus historique

La Nation a une ambition considérable. Faire passer l’appartenance à la nation, avant


l’appartenance à un groupe de proximité.
Ce qui va unir, rassembler les individus d’une même nation, cela va être des références, des
mythes :
- Les Nations ethniques, c'est-à-dire celles qui sont marqués par une assez grande
homogénéité culturelle (Japon)
- Nations composites : avec des peuples différents, comme la France, la Russie, la
Turquie.Que ce soit en France, en Russie, en Turquie, les autorités ont voulu
imposer une référence dominante « La République ».

- Il y a les Elites : Fonction de symbolisation, de représentation et de direction, qui ont pris


conscience que la France était une Nation.

- Les Hussards Noirs de la République : Les instituteurs de la 3ème République : Ils menaient
un combat pour que les valeurs et les mythes de la République s’enracinent dans la
conscience des petits français.

2) L’affirmation d’une conception politique de la Nation

La modernité suppose le choix des individus.

Cette conception d’une nation moderne, est typiquement la conception révolutionnaire


mise en avant par l’abbé Sieyès. Cela part du principe que les groupes traditionnels
s’imposant à l’individu à sa naissance ne sont pas choisis.

Sieyès et les Révolutionnaires pensent que les groupes oppriment la liberté. Ils offrent donc la
liberté et l’égalité politique :
- La liberté sera de consentir aux lois, aux, règles, comme la DDHC.
- L’égalité politique.

La Nation comme l’individu est l’aboutissement d’un long passé d’efforts, de sacrifice et de
dévouement.

Une nation est une grande solidarité constituée par le sentiment des sacrifices qu’on a fait et
de ceux qu’on est disposé à faire encore.

Conclusion :

La modernité représente deux promesses :


- Le respect de l’individu face au groupe auquel il appartient.
- La possibilité de proposer quelque chose qui soit universel, tous les hommes
peuvent y adhérer.

La modernité présente cependant des défis :


- La persistance de l’attachement des individus à d’autres communautés que la
nation moderne et politique, ce qui suppose des intérêts privés.
- Elle peut être perçue comme une simple revendication de droit, alors qu’elle ne
peut vivre que si elle tient compte de la dimension sociale de tout être humain.

Aristote affirmait : « L’homme qui est dans l’incapacité d’être membre d’une communauté ou
qui n’en n’éprouve nullement le besoin parce qu’il se suffit à lui-même…est une brute ou un
dieu ».

LA MODERNITE ECONOMIQUE ET SOCIALE ENTRE CAPITALISME ET


VALORISATION SOCIALE DU TRAVAIL

Ya t-il un lien entre décollage économique et modernité philosophique ?


- Oui, les pays qui ont eu le 1ertake off (hollande, Angleterre, France) sont tous marqué
par la modernité philosophique.

Le développement économique est la mise en place d’un cycle productiviste, fondé sur le
capitalisme, avec l’innovation technologique, et une consommation de biens de plus en
plus diversifiés.

Le développement économique :
- Productivisme, consumérisme, techno scientisme

Ces principes à la base du développement économique seraient un levier sans force s’il ne
s’appuyait sur le travail des hommes et des femmes. C’est parce qu’il y a des Hommes qui
travaillent que l’ont peut produire.

Bodin disait au 16ème : « Il n’est de richesses que d’Hommes ».

I) Les bases de la valorisation du travail dans la civilisation


occidentale.

Il est probable que l’ardeur du travail n’est guère naturelle chez l’Homme. Si on se
centre sur l’espace culturel de la méditerranée, le travail n’y a pas été valorisé
systématiquement.

Le travail est quelque chose dont on essaye de se dispenser chez les grecs = Civilisation
esclavagiste, qui ne valorise donc pas le travail socialement.

Le mot travail en latin « Tripalium » : outil de torture à 3 pieux.

Dans la chrétienté médiévale, les gens qui travaillent sont au bas de l’échelle :
- Oratores
- Bellatores : Interdiction de travailler pour mieux finir les fins de mois.
- Laboratores
De plus, 150 jours chômés au 17ème siècle. L’idéal est d’être oisif ou guerrier.

Lorsque Marx commence à développer sa réflexion sur l’Histoire il faut une distinction
entre le vrai travail, et le travail aliéné par le capitalisme :
- Le travailleur est celui qui est exploité.

Donc on constate que le travail est loin d’être une valeur sociale univoque.

Le travail n’a porté aucune valorisation sociale.

La question est de savoir comment est-ce que les occidentaux sont arrivés à faire du
travail une valeur sociale importante, pour s’y à donner ?

A) Le travail comme valeur sociale

1) Les libéraux

La pensée libérale s’est développée au 18ème siècle avec Smith. Elle s’est développée dans
un contexte social marqué par la sclérose d’anciennes formes d’organisations sociales de
solidarité issues du moyen âge.

Il a donc fallu réfléchir à de nouvelles formes de liens sociaux, de complémentarités :


- La Révolution Française est symbolique, avec les solidarités politiques.
- Et l’affirmation qu’il y a une forme de complémentarité des besoins et des
capacités économiques qui peut être source d’une nouvelle distribution des rôles
dans la civilisation
La création de richesse devient un nouvel objectif. On abandonne l’économie classique,
vers le productivisme.

Comment affirmer qu’autour de l’intérêt général, que chacun a son rôle, que les travailleurs
sont des rouages qui ont une certaine valeur.

Pour Smith, l’intérêt général est la somme des intérêts particuliers. Chaque individu
cherchera son intérêt, son enrichissement, va contribuer à la prospérité de tous : Main
Invisible.

Le travail permet la reconnaissance sociale, car participe à la construction d’une société


plus riche. Il est un moyen en vue d’obtenir quelque chose de bon.

Dans quelle mesure l’économie libérale a permis aux travailleurs de s’enrichir ?


- Sauvy dégage un certain nombre de traits :
o Pendant la 1ère moitié du 19ème, les salaires évoluent en dessous de la
courbe du niveau de vie.
o Dès 1940, les salaires s’envolent et passent au dessus.
La paupérisation des travailleurs est une réalité peu présente au 19ème.
Mais la durée du travail reste stable.

Les libéraux n’ont pas contribué à valorisé le travail. Il n’est qu’un moyen, mais permet
d’accéder à l’enrichissement.

2) Les socialistes

La protestation initiale des travailleurs s’est tournée vers la mécanisation :


- Les machines vont être très tôt accusées de priver les hommes d’emplois. Le
Ludisme sont des ouvriers qui détruisent les machines car responsable du
chômage.

C’est là qu’apparait le droit au travail.

Travailler est nécessaire pour les libéraux, mais dévalorisé par la mécanisation.

En France, la contestation ne s’attaque pas au travail, c’est plutôt un droit à défendre :


- Déclaration de 1793 : Droit indirect au travail. Le travail est un droit.

Marx dénonce le travail aliéné. Il ne nie pas toute valeur au travail. Il a une valeur sociale
importante selon lui.

On parle du parti des travailleurs. Le travail favorise la conscience de classe. Par conséquent
le travail est aliéné, mais un levier révolutionnaire, et donc vecteur de l’avènement d’une
société idéale.

Simone Beauvoir affirme en 1949 dans Deuxième Sexe : « C’est par le travail que la
femme a en grande partie franchie la distance qui la séparait du mâle, c’est le travail qui
peut seul lui garantir une liberté concrète ».

B) Le travail pour subvenir à ses besoins

1) Du désir au besoin

Baechler fait une analyse du besoin, et montre qu’il y a une grande différence entre
l’économie pré-moderne(conjuration des raretés, il ne faut manquer de rien d’essentiel, pas
de logique d’accumulation) et économie moderne (l’enrichissement devient un objectif :
Logique chrématistique).
Les besoins changent donc d’échelle, et vont devenir de plus en plus important. Ceci est
fondé sur la révolution moderne.

L’enrichissement devient une fin, un levier indispensable pour la société, car c’est dans
la mesure où tout le monde cherche à s’enrichir, que le take off a du sens.
La valorisation des aspirations individuelles a aussi une conséquence économique.

Enfin, il faut que les désirs ne restent pas des désirs. Ce qu’un groupe commence à avoir, il
faut que tout le monde l’ait, que cela devienne un besoin.

Le passage du désir au besoin est fondamental. L’individu doit stimuler ses désirs sans
limites (les besoins de l’homme sont limités, mais ses désirs sont illimités).

2) Comment la notion de désir-besoin s’est elle imposée ?

Dès lors que c’est un besoin, on va travailler pour. Le travail devient donc une valeur
incontournable.

 Il y a eu des progrès techniques qui ont permis de satisfaire tous les besoins
primaires de la quasi-totalité de la population : Révolution Agricole et qui fait que
progressivement les pics de mortalité de famine disparaissent. Cela veut dire que
l’économie occidentale pourra dégager de la richesse qu’autre chose que la
consommation vitale.

 On a aussi assisté à la fin du 18ème à une dissolution de genres de vies


traditionnelles, avec des brassages de populations suites aux guerres, croisades, et
donc ouverture à de nouveaux désirs, réalités.

 La modernité qui rend légitime l’expression de désirs particuliers, même hors de


la norme.

 L’expansion de désirs besoins peut être vue comme la conséquence d’un double
mouvement au plan social :
o Une soif croissance de biens matériels
o Baisse des aspirations spirituelles : Todd avec la baisse des pratiques
religieux dans le bassin parisien. Modification du classement social
(religieux, combattants...). La position sociale se définit de moins en moins
par la naissance, mais par un niveau d’aisance financière. Or, c’est le
travail qui impose cela.

Le travail devient ainsi une valeur primordiale de la bourgeoisie.

 Important :

Les désirs deviennent des besoins dès l’instant ou qu’on est dans une société égalitaire, et
donc moderne, où les individus ont les mêmes droits.

Cette notion de désir qui devient un besoin s’impose progressivement dès la fin du 17ème
siècle et 18ème siècle. Consommer autre chose que l’indispensable devient envisageable, et
valorise la personne dans la mesure où par la consommation de biens nouveaux, on peut
s’élever socialement, individuellement. Cet acte individuel est en conformité avec les valeurs
sociales de la personne.

Au 19ème siècle, Avec la consommation, on peut espérer s’élever socialement, quelque


soit l’appartenance. On peut donc changer de classe, de niveau social.
Les valeurs bourgeoises sont les valeurs de référence : Travail et Consommation.
C’est l’apparition du Fordisme, qui en distribuant un plus grand pouvoir d’achat aux ouvriers,
on stimule leur ardeur au travail : travailler plus pour gagner plus.
Au 20ème siècle, développement de l’Etat Providence octroyant des droits sociaux, une
protection sociale aux travailleurs. Le travail génère donc des droits et des possibilités de
sécurité. On évoque aussi la notion d’emploi qui devient quelque chose de très important
parce que c’est par l’emploi que l’on accède à des droits des travailleurs, à une position
sociale, un statut hiérarchique.

Des besoins matériels, mais aussi sociaux, avec un positionnement de la société.


C) Le travail comme moyen d’aménager le monde grâce à la
connaissance : une activité proprement humaniste.

1) Dignité humaine, travail et aménagement du monde

Il est nécessaire de porter un regard sur la façon dont les différentes cultures conçoivent l’être
humain. Dans chaque culture, qu’est ce que la dignité de l’être humain, qu’est ce qui lui
permet de s’épanouir, d’être reconnu aux yeux des autres ? Dans quelle mesure le
travail contribue à la réalisation de soi ?

Dans la tradition occidentale, une des marques fondamentales de la dignité de l’être


humain se trouve pas dans le travail, mais de la capacité qu’a l’homme de se rendre
maitre, de ne pas être soumis à l’angoisse que la nature fait peser sur lui. Quand une société
arrive à dominer les éléments naturels, c’est un moyen d’affirmer l’excellence de cette
société.

Le rapport de l’Homme au Cosmos et son ambition de le maitriser va donner une certaine


forme de travail, une valeur exceptionnelle dans la mesure où qu’il est en position supérieure
par rapport aux animaux.

Ceci est donc la porte ouverte à la démarche scientifique. Cependant ce n’est pas une pensée
universelle.

2) Tradition grecque et biblique se rejoignent

a) Tradition grecque

Le rapport de l’homme à la nature : La civilisation grecque remonte au 10ème siècle avant JC.

Dans la mythologique grecque on retrouve des réalités sur la conception du travail :


- Prométhée : Connu pour avoir volé le feu au Dieu, et qui est donc châtié. Il
voulait le donner aux hommes, car c’est le père des mortels. Il donne donc le feu
aux hommes, et il donne la maitrise du feu.

- Ulysse : Il rencontre un peuple : les cyclopes. Il les méprise. Ils sont inférieurs,
incapables de réaliser par leur travail et leur industrie, ce qui est nécessaire pour se
nourrir. Ils comptent sur les Dieux.

b) Tradition biblique

Elle comporte aussi cette dimension d’un Homme qui s’élève en dominant, en étant le maitre.

Au tout début de la bible, dans la genèse, on trouve la mission des Hommes donné par Dieu :
- Emplissez la Terre et sous les Terres.

L’Homme a une mission de coopération avec Dieu. L’homme doit poursuivre le travail.

La fonction première de l’homme est le travail. La tradition biblique établit l’homme au


sommet de tout, avec un pouvoir de domination sur la nature.

Evocation de ces traditions :


Gagnez son pain à la sueur de son front
Un siècle Prométhéen.

3) Les développements de l’époque moderne et


contemporaine

a) Imprimer sur toute chose la trace de l’humanité


(Marx)

L’homme doit dominer et être celui qui organise, qui impose sa marque à toutes choses.

Invention en matière de navigation dès les 15-16 ème siècles, afin de traverser toutes les mers
du monde.

Les Européens ont développé des outils de connaissances du monde, et ont toujours
voulu imposer leur marque. Quand ils arrivent sur de nouvelles terres, ils constatent le
décalage en matière de technique, comme les Antilles en matière d’agriculture.

Il y a aussi toute la pensée anglo-saxonne, avec le travail dans sa dimension technicienne,


avec Bacon : La science n’est pas un jeu gratuit, mais doit servir à + de richesses.

Pour Marx, une fois que les prolétaires ont réussi la révolution, on continuera à
travailler. C’est une valeur sociale mais aussi Humaniste, l’expression parfaite de
l’excellence de l’humanité.

b) Esprit scientifique et christianisme

Est-ce que le christianisme participe à l’esprit scientifique ?

Le développement de l’esprit scientifique n’est pas marqué d’un vide entre Archimède
(3ème siècle avant JC) et l’Encyclopédie au 10ème siècle.

4) BILAN

La civilisation occidentale valorise donc de 3 manières le travail.

Et cela converge autour de l’idée que l’individu humain, par sa raison, son intelligence
par sa volonté de s’affirmer, de s’élever, est le grand acteur de ce développement du
travail et il le fait parce qu’il perçoit que c’est un moyen d’être reconnu socialement. Il y
a une désacralisation de la nature : Tout est observable, manipulable, triturable.

Base prométhéenne : L’homme se place en position de nouveau Dieu.

II) Capitalisme et Modernité

Le Tiers-Etat est une société comprenant 90-95% de la société française, avec majoritairement
des paysans. Il est très diversifié, et donc les conditions économiques du tiers état sont très
liées aux types d’activités économiques :
- Artisans
- Paysans
- Ouvriers

Les bourgeois ont un rôle économique et aspire à un rôle politique. Le mot bourgeois
vient du Moyen Age, c’est celui qui habite le bourg, un espace rempli de clochés, encerclé de
murailles. Ils sont tous travailleurs
D’où viennent-ils ? A quand remonte l’essor des villes ?

A) Naissance et affirmation de la bourgeoisie en Europe


Occidentale

1) Une bourgeoisie qui s’impose d’abord par son savoir


faire

Les autres ne l’avaient pas.

Au plan quantitatif, le moyen âge commence en 450. On ignore la figure du bourgeois au


début. Les villes connaissent une décadence importante. Le pouvoir politique ne s’installe
pas dans les villes, il est itinérant.
Le monde s’est replié sur les campagnes. Tout ceci va durer jusqu’au 11ème siècle.

L’Europe sort de cette léthargie au 11ème siècle :


- Des efforts de l’Eglise pour réduire les guerres féodales.
- L’action de l’Eglise et des princes pour s’ouvrir à la notion de bien commun : Tous
ces groupes (oratores, bellatores, laboratores) sont interconnectés, se rendent
service mutuellement.

Tout cela instaure une paix relative dans les campagnes européennes, et s’accompagne donc
d’une prospérité qui se développe. Cela enrichit les campagnes, et donc l’ensemble de la
société, pendant 3 siècles de prospérité.

On voit un certain nombre de paysans qu’il faudrait penser à autre chose que la Terre,
et donc un 1er exode rural se manifeste, et donc les villes s’adonnent à des activités
commerçantes, manufacturières.

Cette activité dans les villes est marquée par 2 réalités :


- Ce sont des gens de peu, ils ont peu de fortunes.
- Le développement de l’activité des villes se fait de façon encadrée avec les
corporations. C’est un monde encadré fondé sur l’investissement, sur l’emprunt.
On est donc déjà dans un mode pré capitaliste.

Le bourgeois va donc s’investir dans ce cercle. L’enrichissement est déjà un élément


important de la vie du bourgeois. Mais il est le maitre de la ville. Ceci dit la position du
bourgeois ne s’améliore pas, il reste en position inférieure par rapport aux princes et
ecclésiastiques.

Il s’impose donc grâce à son savoir faire, l’entreprenariat, l’esprit d’entreprise. Il est
déjà le prototype de l’individu moderne, celui qui peut s’élever par son savoir faire, il ne
doit rien à personne. Il est riche et pas reconnu.

2) Une bourgeoisie qui cherche à s’imposer socialement et


politiquement.

Le capitalisme a un lien dans les activités du bourgeois, et par ses valeurs.

Socialement, il est très subalterne, il est méprisé et détesté, par les grands et aussi les paysans.

Pour les paysans, le bourgeois est considéré comme paresseux, puisqu’il ne produit rien,
puisque c’est un marchand. C’est donc un parasite. Il fait produire dans le monde rural, il
est donc peu estimé, car les produits fabriqués ne sont pas destinés au monde rural. Il
appartient à un autre monde.

Pour les élites aristocratiques, ces bourgeois sont des larbins, indispensables car ils
permettent au prince de procurer des produits de luxe. Ils sont au service des grands.
C’est un personnage mal perçu car appartient à aucun des mondes dominant

Il faut donc trouver les moyens de s’affirmer et donc peser sur le jeu politique :
- En se dotant de forces militaires et de prêter la milice à tel ou tel prince. Ces force
militaires communales s’associent entre elles, et va permettre de garantir leur
indépendance, avec une logique d’autonomie.
- Obtenir des princes, des libertés. Le Roi peut reconnaitre un certain nombre
d’avantage, ce qui permet au bourgeois de s’allier au pouvoir monarchique
(privilège fiscal).
- Les Rois cherchent à renforcer leur armée, il faut donc de l’argent, et donc ils
demandent aux villes. Les bourgeois pèsent donc sur la politique.
- Les villes ont besoin de continuer cette logique d’enrichissement.

Les villes posent donc les bases d’un capitalisme qui dépasse très largement les besoins de
subsistance des campagnes.

Cependant la position sociale n’est pas seulement l’affaire de puissances militaires, mais
surtout la question de valeurs, celui qui a les valeurs les plus fortes de la société.

A partir du 16ème, la bourgeoisie applique le principe suivant : « Qui voit ses principes
adoptés par l’ensemble de la société, voit ses pouvoirs s’affirmer ». L’économie n’est
donc qu’un moyen, c’est donc plutôt un combat d’idées.

B) La stimulation par la Réforme Protestante

Le 16ème siècle change la donne : L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme, selon


Webber.

Webber affirme que le protestantisme a joué un rôle dans le développement du


capitalisme, notamment en orientant les bourgeois vers une attitude plus rationnelle et
plus pragmatique vis-à-vis de l’argent.

Le protestantisme modifie le regarde porté sur l’enrichissement :


- Chercher à s’enrichir, ca veut dire qu’on a la bénédiction, qu’on est élu.
L’enrichissement est le signe qu’on est sauvé par Dieu : Un riche est quelqu’un
qui est béni par Dieu.

Luther fonde son enseignement sur la dénonciation des indulgences :


- l’Eglise proposait de contribuer à leur salut en faisant des dons en argent. C’est
impie d’acheter son salut.

Le bourgeois qui se tourne vers le protestantisme est un encouragement à faire du capitalisme


pur et dur.

Alain Peyrefitte, La société de confiance, 1994, ajoute un autre élément :


- Dans le protestantisme, il y a une volonté de libéralisation de l’activité
économique.

Jean Baechler : Dans son ouvrage sur le capitalisme :


- La réforme a offert une opportunité décisive pour la reconnaissance des valeurs du
capitalisme et de la bourgeoisie.
- L’accueil favorable et l’encouragement de Calvin fait aux protestants.

On a vu se développer des groupes protestants, avec les valeurs du capitalisme devenus


dominantes.

Pour la 1ère fois a été reconnu les valeurs bourgeoises, et pour la 1ère fois, le bourgeois est
devenu la figure de référence, accéder à une position sociale supérieure.
Les élites bourgeoises ont été incitées à travers l’Europe, à se convertir au protestantisme pour
voir leurs valeurs reconnues.

D’une part l’essor du capitalisme avant la réforme protestante, a permis au bourgeoise de


s’imposer économiquement, et le protestantisme a permit à ces mêmes bourgeois d’imposer
leur valeurs. Celui qui par son travail et son activité individuelle a réussi a crée de la
richesse et à s’élever ainsi.

Ces valeurs et éthiques protestantes se sont rependues largement en Europe au cours de


l’époque moderne, y compris dans les pays catholique comme en France. Est apparu les
mariages mixtes entre bourgeois et aristocrate, devenu développé, signe que les différences
s’effacent.

L’époque moderne a vu les valeurs de la bourgeoisie se rependre.

C) La diminution lente mais inexorable des freins à la logique


chrématistique à partir du 18ème siècle.

1) A quoi tenaient de tels freins en Europe ?

3 freins :

- La tradition aristocratique ne s’est pas repliée facilement. Les modifications de


valeurs se font lentement :
- Cyrano : Honneur, courage, panache, désintérêt par rapport à l’argent.
Il incarne l’aristocratie, et donc aux antipodes de la pensée capitaliste.
Le courage n’est pas de travailler, mais le fait de se battre.

- Cette tradition est restée présente dans toute l’Europe catholique :


Bourbons, Habsbourg.

- La France a elle-même retardée la pensée bourgeoise, avec la


révocation de l’Edit de Nantes. On survalorise l’intelligence.

- La tradition évangélique : Réticence des chrétiens.

- La mauvaise conscience vis-à-vis du pauvre. Il y a une sorte d’idéalisation du


pauvre dans la tradition biblique :

o Saint François d’assise


o Saint Vincent de Paul, qui s’occupe des pauvres.

Le pauvre est celui dont Dieu prend Soin. Il faut donc d’occupe des pauvres.
Ces grandes inégalités génèrent une mauvaise conscience.

2) Comment ont-ils été dépassés ?

Les USA sont un pays qui ignore dès le départ ces 3 freins :
- Tradition Aristocratique
- Complexe de l’argent
- Défiance vis-à-vis du pauvre

Les Américains sont des émigrants pauvres, et en arrivant sur place, ils ont voulu s’enrichir.
Ce sont des individus qui ignorent tout de l’aristocratie. Il n’y a qu’une valeur : Le
travail.

Par ailleurs, la société créée au 17ème siècle ignore et refuse toute hiérarchie ecclésiastique.
C’est un monde qui n’est pas fondé sur la notion de hiérarchie. La seule référence est la
bible. Il n’y a aucune mauvaise conscience de s’enrichir : Dieu bénit le travail.
A partir de l’indépendance Américaine, entre 1776 jusqu’en 1864 (fin guerre sécession), les
Américains franchissent les étapes qui les amène à devenir le leader industriel dans le
monde.
L’influence économique, politique, philosophique et militaire ne cesse de se rependre.
Influence augmentée pendant les 2 guerres mondiales.

Aujourd’hui, politique sur le pouvoir d’achat. Même la sphère publique et politique est
englobée dans ce système de référence.

La consommation s’est installée comme élément de classement social.

Actuellement en occident, les alternatives proposées au libéralisme ou à la


mondialisation marchande ne sont pas des alternatives sur ce terrain :
- Il faudrait une décroissance
- Consommer autrement
Le matérialisme n’est donc pas remis en cause. Le capitalisme est capable de
s’accommoder aux produits écologique (Prius…), on trouvera donc des moyens de
produire de produits écologique.

En France, il y a une tension entre deux logiques :


- Une défiance vis-à-vis de l’argent, de tout ce qui va avec, la contestation face au
capitalisme.
- Pour certains, pour exister il faut consommer.
Cela génère donc un malaise dans cette société française, au sein d’un égalitarisme social.

La situation ne peut pas se résoudre, car la démocratie dans la longue durée s’appuyer sur
deux principes : Egalité et liberté :
- La liberté se développé naturellement.
- Pour l’égalité cela n’est pas naturel, car il faut une intervention correctrice
permanente, en raison de personnes + malins, + actifs.
La démocratie ne peut fonctionner que si on accélère fort (liberté) mais si on freine aussi
en même temps (égalité).

Comment peut-on maintenir une dynamique économique et en même temps maintenir


l’égalité ?

Finalement cette réalité souligne que le capitalisme est en phase avec la modernité avec
certains points, et en contraste avec d’autre :
- Pour Tocqueville, la démocratie allait de paire avec l’égalisation des conditions.
- En 2008, Krugman se penchait sur une de ces contradictions, et donc que depuis
les années 80, les USA qui se présentent comme la plus vieille démocratie, a
cessé d’être le paradis des classes moyennes (le lieu où se comblent les
inégalités). Si la démocratie génère le capitalisme, le capitalisme n’est pas
toujours un vecteur de démocratie.

Quelles peuvent être les rôles d’un Etat, étant donné qu’on ne peut pas reproduire les Etats
égalitaires, que peut-il faire ?

LE PROGRES A QUEL PRIX ?

A) Qu’est-ce que « Le Progrès » ?

1) Progrès et progressisme

Evolution de l’humanité, de la civilisation, vers un terme idéal. Le Progrès concerne


l’humanité.
Il est global quantitativement et qualitativement : C’est L’état général de l’humanité qui est
mieux. Il faut prouver qu’on avance vers l’idéal. On parle donc d’une humanité parfaite.

La notion de progrès est moderne, qui a été élaborée par une civilisation qui pensait
l’universel.

Il faut s’interroger sur que ce serait les critères occidentaux d’un progrès :
- Pour les occidentaux, le progrès se fait quand on s’affranchi de l’état de
nature ou de barbarie, l’homme fonctionne moins de façon spontanée, intuitive,
capable d’aller dans le sens d’une maitrise des instincts primaire.

Le Progrès et le Progressisme sont marqués par un jugement moral, avec un système de


valeurs.

Les progressistes se placent d’un point de vue moral :


- Le progressisme suppose d’assumer une progression morale. Il est moralisateur.

Le progrès part d’un point de départ, pour aller à un terme idéal : C’est une conception
orientée de l’Histoire :
- Sartre dit : « La notion classique de progrès … suppose une ascension qui
rapproche indéfiniment d’un terme idéal ».

Le progressiste authentique est quelqu’un qui part principe pense que l’avenir apporte
le meilleur. C’est un optimiste. Le simple fait de changer est bon, même si rien ne change.

2) Fondements et principes de l’idée moderne de progrès

Il y a un point catastrophique au début de la bible, et l’on va à un terme idéal.


Or, cela n’a pas généré dans le vocabulaire chrétien, de Progrès.

Dans le siècle des lumières, Ils proposent de penser une histoire qui va rester orienté
vers un terme idéal, mais sans s’appuyer vers la conception judéo chrétienne.

 Différence entre Chrétiens et progressistes sur l’origine de l’homme :

Les Progressistes considèrent que Dieu n’est pas le point de départ de l’Histoire
humaine. Ils proposent l’évolutionnisme, avec Darwin. L’être humain ne vient pas du
Saint, mais vient de mutations successives d’espèces, et c’est donc une amélioration constante
des espèces, et finalement l’humanité apparait déjà progressiste (amélioration constante).
Cette pensée corole avec le Positivisme d’A.Comte qui affirme que l’humanité est
engagée dans un perfectionnement constant. Le progrès est donc la loi de l’humanité :
- De la théologie (dieu), militaire (puissance), positif et industriel.

 Différence entre Chrétiens et progressistes sur la fin de l’homme :

La fin parfaite n’est pas du ressors de Dieu, mais de l’Homme, et il mue par sa raison,
plutôt que par ses croyances, ou sa force.

L’humanité va réussir à mettre en place un monde idéal. L’humanité se veut autonome.

Fondamentalement, les progressistes n’ont pas pu se débarrasser de deux mythes


(références pour la réflexion et l’action) :
- La Notion de Salut, l’humanité a besoin d’être sauvée. L’humanité doit acceptée
que les moins éclairés doivent être entrainés par les plus avancés (le messie).
L’humanité qui va accéder au terme, va y arriver sans rupture, au contraire des chrétiens.
- Il y a donc un messianisme occidental présent (ceux qui vont contribuer à faire
avancer les autres à un monde idéal.
B) Les idéologies progressistes contemporaines

Voir leçon 2 : Affrontements idéologiques du XXème siècle.

Dès qu’apparait l’idée d’un progressiste non religieux, il est associé à l’idée de l’échange et
du commerce, car Montesquieu dit que le commerce est la profession de gens égaux :
- Car le commerce est un échange égal et pacifique,
- Alors que la logique guerrière est fondée sur une logique d’inégalité, de
commandement.

Il y a donc un lien entre progrès et égalité :


- Tocqueville : Dans l’ouvrage « De La démocratie en Amérique », il fait un
constat aux USA d’une égalisation croissante des conditions. Cette égalisation
parait inexorable.

Progrès : Egalité, vertu du commerce, instauration de la paix.

- Benjamin Constant : Il affirme en 1814, « Nous sommes arrivés à l’époque du


commerce, époque qui doit nécessairement remplacer celle de la guerre…la guerre
est antérieure au commerce : l’une est l’impulsion sauvage, l’autre est le calcul
(raison) civilisé ».

Egalité, paix, commerce, liberté politique.

Jean Baechler : Il démontre comment le libéralisme politique engendre le capitalisme libéral.

Marx voit la lutte des classes, une paix puisqu’il y aura égalité, mais pas de liberté ni de
commerce.

C) Les désillusions totalitaires

1) Qu’est-ce que le totalitarisme ?

Il y a 3 points caractéristiques, tel que le décrit Orwell « 1984 » :


- Celui qui demeure sceptique, n’est pas un partenaire de discussion. On ne discute
pas avec celui qui conteste.
- L’être humain particulier, la personne humaine, est superflu, nuisible est
capable de poser la question du sens, dans d’autres termes que le terme voulu par
la société.
- Tout est possible : Le terme idéal a été définit en laboratoire dans des conditions
chimiquement pure. Contester le système, c’est montrer une tare. Le système a
donc le dernier mot, il doit être mis en œuvre.

Le système totalitaire est donc rigide, pas adaptable. Il est donc révolutionnaire, on rase
pour recommencer.

Sa force :
- L’excellence théorique de la construction.
- Il n’est pas exclusivement théorique, il s’appuie sur le pointage de réalités.

Le système totalitaire a un caractère axiomatique :


- Avec les juifs, ou le capitalisme.

2) Les systèmes totalitaires historiques destructeurs de l’homme


au nom du progrès.

Mao Zeitung : 20 millions de morts


Hitler
Staline

Le principe de réalité n’est pas important, ce qui compte c’est la supposé perfection du
système.

Au nom d’un système à venir parfait, on s’attaque à des hommes présents convenables.

Et plus le système apparait admirable dans sa fin, plus il est légitime de tuer des
hommes.

D) Les limites du progressisme en général et des progressismes


contemporains en particulier

1) Du progressisme en général

Pour Simone Weil :


« L’avenir ne nous apporte rien, il ne nous donne rien. Il n’est pas vertueux.
Il n’y a pas de plus vital que le passé. Le passé détruit ne revient jamais plus »

Pour Simone Weil la qualité de construction sociale est liée à la capacité des hommes à ce qui
a été réalisé.

2) Des progressismes contemporains

a) Le progressisme démocratique libéral et ses limites

Lorsque la guerre froid s’est terminée, un certain nombre d’auteurs se sont demandés qu’est-
ce qu’on allait mettre en place, d’où la notion d’un « nouvel ordre mondial ».

Dès 1765, John Adams considère l’établissement de l’Amérique comme le début d’un
grand dessin de la providence en vue de l’illumination et de l’émancipation de tous les
opprimés de la Terre.

En 1989, Fukuyama explore les notions de la fin de la guerre :


- La démocratie libérale reste la seule aspiration politique cohérente qui relie
différentes régions et cultures tout au tour de la Terre.
Cela signifie non pas seulement que la démocratie libérale, mais qu’elle a une capacité à
fédérer, à rassembler. Elle est donc la matrice.

L’être humain est aspiré à 3 désirs fondamentaux :


- Une partie désirante, qui cherche à satisfaire des besoins indispensables
- Une partie raisonnante qui cherche à comprendre voir agir sur les réalités qui
l’entoure.
- Le désir de reconnaissance de sa propre dignité.

Si les 3 composantes sont satisfaites, c’est l’aboutissement d’une société bonne. La


démocratie en fait donc partie par les prospérités matérielles, avec les parties désirantes, le
progrès de la science, et la dignité garantie par « l’introduction du désir irrationnel d’être
reconnu par le plus grand que les autres ».

La pensée de Fukuyama a des limites :

- La démocratie libérale reste la seule aspiration politique qui relie des Hommes, et
pas forcément des régions et cultures.
- « Le succès de la politique et de l’économie libérale, repose fréquemment, sur des
formes irrationnelles de reconnaissance que le libéralisme était précisément
supposé dépassé. Pour que la démocratie fonctionne, les citoyens ont besoin de
développer une fierté irrationnelle ».
- Quand le système essaye de prendre les moyens de s’imposer, il est à nouveau
confronter à l’hostilité et aux échecs (USA en Irak…avec l’explosion des haines
entre religions, alors qu’avant c’était la paix).

b) Le pacifisme comme seul progressisme possible ?

Egalité>>>> Commerce>>>Paix>>> Liberté politique, démocratie

Egalité et Paix sont communes à tous les groupes progressistes.

Chacun veut être égal l’un à l’autre, mais chacun veut avoir sa fierté, ses avantages par
rapport aux autres.
Commerce génère embargo….
Liberté politique ne s’impose pas (Irak)

Il reste donc que la paix. Ne serait donc un progrès, que si ont travaillait à une société
universellement pacifique.

 L’Europe gagnée par la Wilsonisme

L’Europe est championne du multilatéralisme, de la négociation contre la guerre, du droit


international, du désarmement.

La construction européenne est le signe que la paix est possible dans un espace
historiquement conflictuel.

Les Européens ont abandonné la logique Hobbesienne qu’il fallait un Etat pour réguler
tout, un gendarme pour réguler les relations entre les sociétés.

Ils ont préféré un Droit International, et les Européens ont constaté qu’ils étaient les seuls à
vouloir renoncer à la logique Hobbesienne. Ils ont franchit un seul, une étape dans le sens
du progrès, puisque la paix semble être la chose incontestablement bonne à rechercher.
Clausewitz « De la guerre », exprime dans cet ouvrage, que la guerre est la poursuite de la
politique par d’autres moyens. C’est un acte de violence destiné à contraindre l’adversaire
à faire notre volonté :
- Les Européens ont non seulement refuser cela, mais aussi de se désarmer. Cela
n’est pas nouveau.

 Le pacifisme forme indépassable du progressisme ?

Lorsque la crise éclate en 90, avec la Yougoslavie, les dirigeants politiques européens
n’arrivent pas à trouver une solution.

Au bout du compte, dans les populations, il y a une très vive conscience de ce qu’une
guerre pourrait faire perdre et donc l’usage de la force militaire apparait risqué :
- Soit le risque de pertes humaines
- Soit le risque de voir les sociétés européennes d’être intervenues dans tel ou tel
conflit.

Cela révèle la sacralisation de la vie humaine, et la difficulté des européens à rendre leur
progressisme crédible.

c) Nouvelles tentations progressistes totalitaires

On constate un disfonctionnement grave dans le capitalisme, et donc on organise une


lutte contre les puissants, infidèles = Tentation totalitaire.
- Guerre pour installer une démocratie

- 350 000 personnes par jour pour que la planète aille mieux. Retirer les nuisibles :
Cousteau (Eugénisme).

- On peut envisager une condition de l’homme qui ne soit pas tragique.

- Le totalitarisme peut s’instaurer dans le sens ou le discours va être plus fort que les faits : A
force de répéter les mêmes discours, on arrivera à provoquer une lobotomisation des
individus, bien que cela défie l’entendement.

E) Pour un progressisme raisonné

L’absolutisation des 4 objectifs est irréalisable : Commerce, Paix, Liberté, Egalité.


En revanche, des progrès dans ces 4 domaines sont possibles. On peut proposer 4 autres
critères du progrès :
- La dignité de l’être humain est individuel, on ne tient pas compte de la santé.
Cela tient juste à l’espèce.
- L’être a une dimension personnelle du fait qu’il est porteur de traditions, qui font
partie de sa dignité.
- La dimension collective de l’être humain : le JE a besoin du NOUS. C’est
d’abord une réalité collective et non individuelle de l’être.
- Il y a progrès si les êtres humains peuvent participer à la vie politique.

QUELLES MISSIONS POUR UN ETAT DEMOCRATIQUE MODERNE ?

A) Attributions fondamentales de tout Etat et principes de légitimité

Il lui faut un territoire précis avec des frontières.


L’Etat exerce son autorité de façon souveraine, il ne rend de compte à personne.
Un Etat dispose d’un certain nombre d’attributions régaliennes :
- L’Etat définit le droit commun minimum, une puissance législative, règlementaire.
- Il rend la justice et responsable de l’ordre public.
- Veiller aux menaces extérieures
- Autorisé à battre monnaie et lever l’impôt.

L’Etat doit disposer d’une administration, qui assure une fonction publique. Elle est
assumée par des individus nommés par l’Etat, l’Administration.

La notion est légitimité est la notion la plus importante. Une autorité a comme attribut
la légitimité. Cela n’est pas la légalité. Une loi peut être légale, mais pas légitimé.
- Il y une notion de justice et de morale dans la légitimité. 3 points :

1) L’exemplarité

L’autoritarisme : L’autorité s’exerce en vue de se renforcer elle-même.

Une autorité n’est donc pas légitime si elle se sert elle-même, si son objectif est de se
maintenir en place.

L’exemplarité est résumée par Veil dans l’enracinement : Il faut qu’il soit connu que ceux
qui commandent obéissent de leurs côtés. Il faut que toute hiérarchie soit orientée vers un but
dont la valeur et même la grandeur soit sentie de tous du plus haut au plus bas.

Tout ce qui tend à mettre une personne chargée d’une fonction autorité, la personne ne
se met pas au dessus des lois (corruption, manipulation, népotisme). Tout ceci est donc
contraire à l’exemplarité.
Si les autorités publiques ne respectent pas les règles communes, on est donc dans un cas
d’illégitimité.
2) La défense du bien commun et de l’intérêt général selon le principe de
subsidiarité

Principe de subsidiarité : On ne délègue qu’à l’échelon supérieur, ce que l’autorité


inférieur ne peut pas mieux faire. C’est donc une limite à l’envahissement des réalités
privées par le pouvoir politique.

Il y a un certain nombre de cas où ce principe ne s’applique pas : L’Etat prend en charge


des responsabilités, sans que ce soit forcément contraire à l’esprit.

De quoi est chargé l’Etat dans ce principe de subsidiarité ?


- Il est chargé de la défense du bien commun et de l’intérêt général, mais il n’est pas
le seul responsable.
- Si on conjugue se principe, il doit montrer l’exemple, la défense, la préservation.

L’intérêt général est tout simplement ce qui correspond aux biens du groupe social en tant que
groupe. La nation garde sa cohésion de groupe que s’il y a des choses qui font lien, et non
une simple juxtaposition de personnes.

L’Etat est responsable de veiller à ce que le groupe reste un groupe. Dans l’intérêt
général, il y a donc des lois qui imposent une limite à la liberté de chacun.

L’intérêt général n’est pas la somme des intérêts particuliers, car on ferait aussi la
somme des conflits que les intérêts génèrent. Et donc il n’y aurait pas de cohérence
sociale, et donc pas de groupe. Mais l’intérêt général, n’exclut pas non plus les intérêts
particuliers.

La notion de bien commun évoque un certain nombre de réalités bénéfiques pour


chacun des membres pris individuellement dans la société :
- La sécurité de la personne
- Le fait que l’Etat avec la justice, sanctionne quelqu’un qui a porté atteinte à
quelqu’un.
C’est commun car on le partage avec tous les autres. La loi ne sert donc pas les intérêts
particuliers qui ne rentreraient pas dans le bien commun.
Il y a donc un questionnement sur les lobbyings, sur les subventions d’intérêts particuliers.

3) Le consentement : Sa légitimité est en jeu

C’est la chose à laquelle on pense en premier quand parle de légitimité.

13ème siècle, un Roi, Saint Louis, était fort populaire, légitime, mais il n’a jamais été élu.
L’élection n’est donc pas condition de la légitimité, mais cela peut être un outil pertinent.

De même, il y a des chefs d’Etats élus qui ne sont pas légitimes : Hitler.

Le consentement est la conséquence des 2 premiers : Exemplarité, et défense du bien commun


et de l’intérêt général.

L’élection est une des manifestations de la légitimité, mais ce n’est pas la seule.

De Gaulle fournit une très belle synthèse de ces propos dans le discours de Bayeux :
- Les pouvoirs publics ne valent en fait et en droits (ils sont légitimes) que si ils
s’accordent avec l’intérêt supérieur du pays (intérêt général) et si il repose sur
l’adhésion confiante des citoyens : les 3 points…

B) L’Etat moderne et démocratique


C’est la force la plus sophistiquée de l’Etat mais aussi la plus fragile.

1) L’Etat moderne garant de l’exercice des droits individuels


fondamentaux dans le cadre de l’intérêt général.

Cela a été évoqué durant l’affaire Dreyfus en 1898, dans laquelle il y avait deux choses :
- Les droits du capitaine Dreyfus injustement accusé.
- L’intérêt supérieur des institutions du pays : l’armée compromise dans la
fabrication du faux, et du Président de la République, sympathisant avec les
autorités militaires.
C’est une étape décisive dans l’affirmation de la modernité politique.

Par la suite, la DDHC, privilégie les droits individuels, seul l’article 29 privilégie la
communauté.

Cette tendance a été qualifiée de post modernité, en privilégiant les individus, au détriment de
la cohésion, contribuant à renforcer le chacun pour soi.

L’Etat moderne a été de plus en plus placé à une difficulté :


- Tenir en mains deux choses de moins en moins compatible.

L’Etat moderne est donc confrontés à ces difficultés structurelles, et il ne peut en aucune
façon utiliser systématiquement la répression faxe aux intérêts de chacun. Il ne peut pas
comme il le souhaiterait, être coercitif, sous peine de voir sa légitimité baisser.

2) Aux sources de la conception moderne de l’Etat : Hobbes, 1588-1679


« Léviathan ».

Hobbes parle de l’idée que l’être humain venant au monde est démuni. Cet Etat de nature,
l’être humain arrivant au monde, est solitaire, pauvre, brutal, méchant et limité.

Les être humains dans l’Etat de nature sont renvoyés à leurs limites individuelles pénibles à
porter. D’où « l’homme est un loup pour l’homme », c’est la loi de la jungle pour tous.

Face à cela, Hobbes constate que les hommes se sont dotés d’autorités politiques. Mais ils
utilisent la violence à leurs propres profits. Il propose donc que l’Etat ne doit pas être à la
main du plus fort, il doit être un arbitre neutre au dessus de tous les autres hommes, et
en même temps une souveraineté dans la définition de la loi commune. L’arbitre doit
être impartial.

La vérité pour Hobbes est très relative, il n’y a pas de vérité absolue qui pourrait rassembler
tout le monde, donc ce serait exercer le pouvoir contre un autre. L’Etat n’est pas la pour
dire ce qu’il pense, mais juste à dire les règles du jeu, et ne pas avoir de camp.

La loi limite les nuisances de l’état de nature. L’Etat peut être considéré comme moderne,
car le but de cet Etat est le bonheur des individus.

Comment va-t-il faire pour rester arbitre, et ne pas soutenir tel ou tel camp ? D’où
l’importance de la distinction entre la sphère publique et privée.

3) Les Etats démocratiques contemporains.

L’objectif de l’Etat de l’Hobbes est d’arracher l’individu à sa brutalité, pauvreté naturelle.


Ces Etats se sont intéressés à ce que le Léviathan reste l’arbitre, d’où la distinction entre
sphère publique et privée.

a) Sphère publique, sphère privée


Arendt dit dans la condition de l’homme moderne, ce qu’est la vie politique : « La vie
publique se déroule dans la sphère de la vie commune où les hommes partagent des paroles et
des actes ».

La sphère publique est le monde commun. Ce sont des références politiques, des symboles
communs.

La sphère privée : Des réalités qui sont particulières à des groupes d’individus qui font partie
de la société, pour participer au débat.

Ces individus dans la société sont en même temps concernés par la sphère publique et
privée (vie familiale, professionnelle, associative, religieuse).

- La sphère privée est marquée par des conflits d’intérêts, mais au sein même de chaque
famille, les principes familiales ne sont pas les mêmes, avec des codes différents.

- La sphère publique est la pour permettre ou des gens ou tout oppose, à un lieu, un
échange commun. On laissera les codes familiaux particuliers, et on adoptera les codes
communs.

L’Etat est responsable de faire exister une séparation entre les deux sphères. Il doit aussi
être garant de la pérennité de la sphère publique.

La grande spécificité de la France est sa diversité anthropologique, culturelle, et l’Etat


français pour contrer ces forces centrifuges, a survalorisé la notion de citoyen.

- Ce monde commun ne peut exister que si tous les individus ont conscience qu’il n’est
pas plus ou moins déguisé d’une des composantes de la sphère privée :
- Si des intérêts économiques influent et rentrent dans la sphère publique pour faire
pénétrer leurs valeurs, principes, références, beaucoup ne vont plus vouloir y
participer.

-L’Etat ne doit pas non plus massivement investir la sphère privée. Car les individus
membres de la sphère privée, se sentent écrasé, et par conséquent une hostilité croissante
envers l’Etat

Le résultat sera le même : la vie politique disparaitra

Il faut donc séparer les sphères, qui rendent possible un débat.

b) Le principe électif

Lamartine affirmait : Le suffrage universel c’est la démocratie elle-même.

Le vote est marqué par le principe majoritaire. Il n’est pas un pis-aller, parce que le
contraire sera l’unanimité, le consensus. A ce stade de la politique, il ne peut pas être un
bon principe, car cela met fin au débat.

La véritable démocratie suppose que le débat reste ouvert. En revanche, il faut garder
l’ouverture à l’alternance.

C) Pourquoi la notion de politique globale est contestable au plan de la


démocratie ?

La question qui se pose est celle du débat. Quel débat est possible à l’échelle globale ?
Pour qu’un débat soit possible, il faut un langage commun, des références communes, et qu’il
soit libre et égal, et pas obsédé par la logique de consensus.

Qu’en est-il du langage commun ?


- Fukuyama disait : « La démocratie libérale constitue clairement une aspiration
politique cohérente qui relie différentes régions et cultures tout autour de la
Terre ».
o C’est faux, il y a des cultures pas démocratiques comme les Talibans.
STOP
o Même l’Europe à 27, il y a des référentiels particuliers à chaque nation, et
différents des autres.

Il y a un consensus en Europe sur le thème des droits de l’homme. Est-ce que les droits de
l’homme relient les individus marqués par une aspiration privée ?
- Pour faire un monde commun, il faut des choses collectives en commun
- Les démocraties européennes sont marquées par des valeurs très différentes :
o Monarchies
o République
o Laïcité ouverte
o Vigilance face à telle ou telle religion
o Culture libérale, ou égalitaire
- Le monde commun, entre pays de droits de l’homme, ne va donc pas de soi
finalement.

Les droits de l’homme ont donc un caractère anti politique (Manent) : Les droits de l’homme
visent à limiter les prérogatives du pouvoir monarchique absolu.

Est-ce que l’Etat a renforcé ses prérogatives ?


- NON, la souveraineté absolue de l’Etat a reculé, alors que parallèlement les droits
des individus organisés en groupes de pression sont croissants.

Les droits de l’homme sont donc indispensable pour veiller au respect des droits
individuels, mais ne sont pas un lien collectif, et si c’est le seul élément de lien entre les
pays, ce sera finalement un élément d’éclatement.

La notion de citoyen du monde est finalement un non sens, car il n’y a rien d’acquis.

Les DH ne constituent pas une politique, mais doivent inspirer les choix politiques.

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